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L’Epaulette N°172 - décembre 2010

Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contrat

Le travail pour loi, l’honneur comme guide

Dossier (2

eme

partie)

Modernisation : > Le soutien mobilité terrestre :

lire les enjeux de la SIMMT et du SMITer Page 4

> La responsabilité des militaires : quelles juridictions ? > Action sociale, les hôpitaux d’instruction Tribune libre : Page 30 L’articulation choc-manœuvrefeu à l’époque contemporaine Page 33 « Il n’est de richesse que d’hommes. »

> La base de défense au cœur de la réforme du MINDEF Page 14

> Actualités militaires :

Cinquantenaire de l’EMIA Page 18 Évolutions de l’EMIA Page 20 > Hommage au Maréchal Kœnig Page 26 Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2

5 février 2011 Journée nationale, convocation à l’AG de L’Épaulette Page 44


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SOMMAIRE 2 ÉDITORIAL -

N° 172 DÉCEMBRE 2010

En couverture

Un peu de tactique, par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 3 - Un commissaire chargé de mission humanitaire en Haïti, par Commissaire Ltn colonel Gilles Casalta.

Le travail pour loi, l’honneur comme guide.

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26 Un commissaire chargé de mission humanitaire en Haïti. Page 3

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LE DOSSIER (2eme partie) - En couverture - Modernisation : Focus sur les services

> P 4 - La réorganisation de la Défense, 2010-2012 : une période clef pour la réorganisation du MCO terrestre, par le Commandant Jean-Bernard Fraisse, EMCTA Direct. > P 7 - La responsabilité des militaires : quelles juridiction ? par Ronan Doare, Maître de conférences de droit public, directeur du centre de recherche des écoles de saint-Cyr Coëtquidan. > P 9 - Action sociale de la Défense : une profondre réorganisation territoriale et du soutien en opex, par Colonel François Camilleri, adjoint au sous-directeur de l’action sociale. > P 10 - Le rôle des aumôniers militaires dans les armées françaises. > P 11 - Les hôpitaux d’instruction des armées (HIA), par le médecin en chef des services Eliane Garrabé et le médecin général inspecteur Christian Baut. > P 14 - La base de défense au cœur de la réforme du ministère de la Défense, par le Colonel René Grisolle, commandant la base de défense de Marseille. > P 15 - Le service du commissariat des armées, un acteur majeur du soutien commun des armées dont la transformation en cours constitue un véritable défi, par le Commissaire colonel France Kolb.

ACTUALITÉS MILITAIRES

> P 18 - Cinquantenaire de l’EMIA : création d’un comité d’organisation. > P 19 - Le général Pascal Vandenbussche obtient une étoile supplémentaire. > P 20 - Évolutions de l’École militaire interarmes (EMIA), par le Lieutenant-colonel Cyrille Becker Commandant l’Ecole Militaire Interarmes. > P 22 - Hommage à « Ceux de Cherchell ». > P 24 - Le plan égalité des chances. Le plan handicap : une politique volontariste du ministère en faveur de l’égalité des chances, par Anne-Marie Le Verche, correspondant handicap national du ministère de la Défense.

VIE D’OFFICIER

> P 26 - 40e Anniversaire : Pierre Koenig : un sergent devenu Maréchal de France, par le GDI (2s) Daniel Brûlé, président de l’association Promotion Général Koenig. > P 28 - Portrait du colonel de gendarmerie Adolphe Dournel, par le Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président d’honneur de L’Épaulette.

TRIBUNE LIBRE

> P 30 - L’articulation choc-manoeuvre-feu à l’époque contemporaine, par CES Sansguilhem CID/Groupe B4 - Stagiaire Terre. > P 32 - Ethique : Félicitation cher collégien ? par le GDI (2s) Daniel Brûlé, président d’honneur de L’Épaulette, promotion Général Koenig EMIA 70-71. > P 33 - Il n’est de richesse que d’hommes, par le Général Yann Pertuisel, commandant l’ALAT. > P 35 - La vérité, par LCL (er) Pierre-Alban Thomas OR. 1944.

HISTOIRE

> P 36 - La collecte d’archives d’officiers sous statut privé : une mission essentielle du service historique de la Défense et une « Ardente obligation », par Général de division (2s) Gilles Robert chef du Service historique de la Défense. > P 37 - La Sabretache, par le Général (2s) M. Hanotaux, président de La Sabretache. > P 38 - Les batailles des plaines d’Abraham, par Colonel (er) Gérard Saint-Martin, docteur en histoire. > P 40 - Henri IV : La France retrouvée - Le roi parmi les siens, par Patrick Jaehrling, professeur d’histoiregéographie au collège de Clamart.

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VIE PRATIQUE

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VIE DE L’ÉPAULETTE

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CARNET

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BIBLIOGRAPHIE

par vos référents catégoriels *

> P 42 - La fonction du mois : « Service à la personne » Un marché de l’emploi optimiste ! par Dominique Dubreuil, chargé des relations extérieures ARCO et présenté par le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*. > P 43 - Droit à bonification de pension pour pères de famille par le général (2S) Guy Querolle. - Attribution du bénéfice de la campagne double aux anciens combattants d’Afrique du nord, présenté par le commissaire colonel Michel Botella*.

En couverture n°172 : Dossier (2eme partie) / Modernisation : > Le soutien mobilité terrestre > La responsabilité des militaires : quelles juridiction ? > Action sociale, les hôpitaux d’instruction (HIA). Droits réservés : Tim/idé - Service de santé -

Dominique Viola/ Dicod - Michel Guillon / L’Épaulette - Maintenance matériel.

• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :

> P 44 - Journée nationale et convocation de l’assemblée générale de L’Épaulette le samedi 5 février 2011. - > P 45 - Bulletin réponse et pouvoir. > P 46 - Inauguration des Écoles Militaires de Draguignan. Passation de commandement à L’EMHM au Lieutenant-colonel Hubert Gomart. - > P 47 - Quelques réflexions avant la journée nationale du 5 février 2011, par le Général Yann Pertuisel promotion LCL Broche. > P 48 - Lauréats : remise des prix des associations « Le Trèfle » et « L’Épaulette ». - > P 49 - Hommage à Thibault Miloche infirmier de classe supérieure au 126e RI. > P 50 - Parrainage : la promotion Terre d’Afrique (1957-1959) à Coëtquidan le 13 mars 2010. > P 51 - Groupement 33, journée tradition et cohésion en Gironde le 13 mars 2010. > P 52 - Groupement 33, journée tradition et cohésion en Gironde le 13 mars 2010. - Groupement 87 réunion de rentrée à Limoges. - > P 53 - Groupement du Vaucluse, réunion annuelle du 18 mai 2010. > P 54 - Cérémonie de remise des prix à l’École d’artillerie. > Bulletins de promotion reçus. - Promotion « Cne Bourgin » rassemblée dans le Var les 8-12 septembre 2010. > P 55 - Promotion Ltn Chezeau. - Week-end 24-26 septembre 2010 promotion « Plateau des Glières ».

> P 56 - Mariages - Naissances - Décès. > P 57 - Mesures nominatives. - > P 58 - Décorations - Succès - Récompenses.

> PP 60, 61, 63 - Nos sélections livres…

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Général de corps d’armée Paul Gandoët, Présidents d’honneur : Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président national : (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, Président national (1993-1997) - Général (2s) Claude Sabouret, Président national (1997-2000), Général (2s) Jean-Pierre Drouard, Président national (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (Président national (2005 à 2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : R2N Impression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou - Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre Rédacteur en chef (par intérim) - Directeur administratif et financier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : lepaulette@wanadoo.fr - Site Internet : http://www.epaulette.org - Blog du Président : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

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ous l’avons tous constaté, à plus ou moins de frais, en exercice ou dans la réalité, la fragilité d’un dispositif se situe souvent aux limites et dans les intervalles. Les mesures de coordination et celles visant à limiter les discontinuités dans le temps et l’espace sont au cœur de tout bon OPSORDER (ordre d’opérations). J’ai, comme beaucoup, apprécié le discours de notre CEMAT, tant lors du GRAT 2010, qu’au cours du séminaire des présidents d’officiers ou à l’occasion de son audition par la commission de la Défense nationale le 20 octobre dernier. L’effort annoncé sur les recrutements internes et contractuels des officiers confirmerait la reconnaissance de la valeur de nos origines. Je cite ses propos : « L’armée de terre doit demeurer l’escalier social qu’elle a toujours été avec 70 % de ses sous-officiers issus du rang et 70 % de ses officiers de carrière du corps des officiers des armes issus du recrutement interne, 20 % provenant des officiers contractuels et 50 % des sous-officiers (…). Est-ce une conséquence de ces évolutions, je relève que nous assistons depuis 2007 à une accélération des départs précoces de nos jeunes officiers de recrutement direct. Si le recrutement d’officiers contractuels permet de pallier quantitativement ce déficit, cette tendance risque de compromettre la satisfaction des besoins en commandants d’unités élémentaires et l’armement des postes de responsabilité et de haut niveau par des officiers supérieurs. Il me semble indispensable de conserver un recrutement direct substantiel et surtout un niveau de sélectivité suffisamment important en cours de carrière si l’on veut éviter la constitution, à moindre effort individuel compte tenu de l’érosion naturelle, d’un grand corps prédestiné (…) » (GA E. Irastorza). Dont acte, réjouissons nous. Mais restons prudents. Ces engagements et constats requièrent l’apport de précisions complémentaires pour éclairer l’avenir avec pertinence. Par exemple, et vous l’aurez remarqué comme moi, la répartition évoquée entre les recrutements directs et les autres ne porte que sur les officiers des armes. • Quid donc du devenir de nos camarades du CTA maintenant fondus dans l’EAM ? • Quid également de la répartition des origines au sein des 50% de recrutement parmi les sous-officiers ? • Quid enfin de la reconnaissance de la qualité de nos OSC : «…le recrutement d’officiers contractuels permet de pallier quantitativement ce déficit ». J’aurais choisi une formulation moins réductrice. S’agirait-il d’un oubli, ou de la volonté de ne pas évoquer une forme de concurrence ? Je relève un dernier point qui serait positif. Il porte sur l’accès aux responsabilités de haut niveau.

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Général (2s) Jean-François Delochre Président national de L’Épaulette

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L’armée de terre doit demeurer l’escalier social qu’elle a toujours été avec 70 % de ses sous-officiers issus du rang et 70 % de ses officiers de carrière du corps des officiers des armes issus du recrutement interne (…)

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• L’Épaulette n° 172 • décembre 2010

Le besoin d’un « niveau de sélectivité important (pour) éviter la constitution (…) d’un grand corps prédestiné » laisse en effet penser que cette sélectivité pourrait s’exercer au détriment de la seule origine, et porterait alors sur une base large au sein de laquelle les officiers de nos recrutements garderaient toute leur place. Si c’est là le sens de la pensée du CEMAT, cet engagement est important. Je saurai le rappeler à chaque occasion où il semblerait oublié. Mais j’ai commencé par parler tactique et j’y reviens. Ce qui fait la force actuelle de notre corps des officiers ce sont sa qualité incontestée et la continuité de sa structure. Si le premier critère tient au recrutement et à la formation, en un mot à la PREPARATION OPERATIONNELLE, le second est directement tributaire des mesures d’organisation et de gestion. Ce sont les ORDRES INITIAUX et de CONDUITE. L’Épaulette et son président sont et resteront particulièrement vigilants. Ils relèveront toute inflexion ou évolution qui compromettrait, au-delà de la forme de l’ordre initial, le fond de son contenu. Trois points méritent déjà notre attention et pourraient créer des ruptures : • Le pourcentage accordé à l’EMIA au sein des 50% de recrutement sous-officier. Tout déséquilibre excessif « au profit » des recrutements OAEA/S et Rang serait une mauvaise nouvelle pour l’ensemble des origines internes. Il contredirait dans les faits le discours tenu sur la sélectivité et l’escalier social. En effet ces officiers « tardifs » ne pouvant prétendre concourir pour l’EMS 2, ce choix marginaliserait « de facto » l’origine sous-officier. • Le durcissement sélectif du parcours d’accès à l’EMS 2 concernant les officiers du CTA (épreuve tactique « réservée » aux non commissaires et voie sciences et techniques administratives « réservée » à ces derniers). • Le parcours du combattant, mal jalonné et incertain, ouvert aux OSC. J’y ajoute enfin la même attention portée aux OAEA/S et officiers issus de rang qui ne doivent pas faire les frais des difficultés de gestion de la pyramide des grades et fonctions. Leur qualité et le tribut qu’ils paient, au même titre que leurs camarades, dans les opérations extérieures rendraient inconvenant de voir leur rôle réduit à celui de supplétifs. J’invite donc chacun et chacune à participer à cette mission indispensable de vigie1. Puisque j’ai par deux fois évoqué la tactique, n’oublions pas que le succès des opérations dépend prioritairement de l’anticipation et donc de la qualité du RENSEIGNEMENT. GBR (2S) Jean-François Delochre, Président national de L’Épaulette

1 « Être en sentinelle, pour découvrir et annoncer les objets qui peuvent se présenter à l’horizon. »

> Participez à la marche de votre association en intervenant sur le blog du Président. http://alphacom.unblog.fr

ÉDITORIAL Un peu de tactique


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Actualité défense

800 personnes, 1 600 tonnes de matériel et de vivres déployés durant la phase de secours aux victimes dès le 21 janvier 2010. Ici, évacuation d’un enfant bléssé vers les Antilles françaises.

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La République d’Haïti à connu un séisme d’une magnitude de 7,3 sur l’échelle de Richter.

associations, ont spontanément effectué la mise à quai du fret à Fort-de-France. • L’opération « Deux barges des Antilles pour Haïti » du 29 janvier au 21 février, pour un total de 800 tonnes de fret en deux rotations, qui a été préfinancée par le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) et a subi un dépassement budgétaire à hauteur de 13 %, du fait de différents aléas rencontrés, le principal étant la nécessaire rétribution des entreprises privées de transport et de manutention auxquelles il a été absolument indispensable de faire appel pour la mise à quai. • L’opération « Siroco 2 », le 11 février à Fort-deFrance et le 12 février à Pointe-à-Pitre, pour un total de 150 tonnes de fret, qui n’a bénéficié d’aucun financement initial ; les quinze conteneurs vingt pieds nécessaires ont été offerts par des entreprises privées. En revanche, les frais de mise à quai à Fort-de-France ont été pris en charge par l’Etat, tandis qu’à Pointe-à-Pitre, ils l’ont été par les collectivités départementale et régionale. Cette riche expérience de six semaines consacrées à Haïti, qui a mis en évidence, une fois de plus, le malheur récurrent de cette population, mais aussi l’énergie et la générosité de nos concitoyens Antillais, permet de tirer quelques enseignements pour l’avenir. Aux niveaux zonal et départemental, il s’agit : • d’entretenirun carnet d’adresses d’entreprises privées de transport et de manutention reconnues fiables et pratiquant des tarifs raisonnables, • de préparer des marchés à bons de commandes en conséquence, • de formeret d’entraînerdes cellules « finances » dans les centres opérationnels afin que notamment des procédures et des montants financiers estimatifs soient connus et appliqués d’emblée, sous l’égide d’un ou plusieurs ministères impliqués. D’une manière très générale, il convient sur place d’aller vers une meilleure synergie entre les différents acteurs civils et militaires des cellules de crise, de commandement, des états-majors, etc… D’autre part, dans le cas particulier d’une opération humanitaire sur le territoire d’un Etat étranger, la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères et européennes et l’ambassade de France viennent prendre le pas sur tous les autres organismes, entreprises et services présents. La diplomatie et la patience sont les vertus de circonstance.

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HUMANITAIRE

e Commissaire lieutenant-colonel Gilles Casalta fait part de son expérience de six semaines consacrées à Haïti, mettant en évidence le malheur récurrent des Haïtiens mais aussi l’énergie et la générosité de nos concitoyens Antillais. Il en tire quelques enseignements pour l’avenir. Le mardi 12 janvier 2010 à 16 heures 53 locales (GMT – 5), la République d’Haïti connaît un séisme d’une magnitude de 7,3 sur l’échelle de Richter, accompagné de multiples répliques dans les semaines suivantes. Les pertes humaines sont évaluées à 300.000 personnes ; les réseaux routier et portuaire sont quasiment impraticables ; seule une piste d’atterrissage peut être ouverte à Port-au-Prince, suivie par une seconde à Jacmel quelques semaines plus tard. Deux à trois millions de personnes sont sans abri. Après une phase de secours aux victimes de six jours qui a débuté dès le 13 janvier 2010, le commissaire de l’armée de Terre, chargé de mission de sécurité économique en zone de défense et de sécurité des Antilles, est désigné, au sein du centre opérationnel zonal, pour assurer l’acheminement en Haïti de la logistique humanitaire française qui arrive par les voies militaires aérienne et maritime. La consigne consiste à encadrer l’initiative privée de manière souple et efficace. S’agissant de la voie aérienne militaire (VAM), étalée en moyenne sur six semaines, les paramètres en termes uniquement de fret sont de deux vols « Fort-de-France, Pointeà-Pitre, Port-au-Prince et retour » par jour, assurés par deux avions Casa de moyenne capacité (trois palettes normalisées et demie, sans passagers). A l’aller, ces VAM servent essentiellement à l’acheminement des secouristes, puis de la logistique qui leur est strictement nécessaire, ainsi qu’au personnel diplomatique, aux autres agents de l’Etat et aux ressortissants réfugiés dans les ruines de l’ambassade de France, de la résidence de l’ambassadeur et du lycée français, soient 800 rations de combat individuelles réchauffables (RCIR) par jour; la norme de cinq litres d’eau potable par personne et par jour n’a jamais été atteinte. Nonobstant ces facteurs de tension permanente, environ 400 tonnes de fret humanitaire ont pu être acheminées par la voie aérienne militaire. S’agissant des voies maritimes militaire (VMM) et civile (VMC), quatre opérations d’acheminement de fret humanitaire depuis les Antilles françaises vers la République d’Haïti, se sont déroulées entre le jeudi 21 janvier et le dimanche 21 février 2010, pour un total global de 1.600 tonnes transportées. Il convient de citer en particulier : • L’opération « Siroco 1 » des 21 et 22 janvier pour 650 tonnes de fret humanitaire qui a reposé uniquement sur le bénévolat. Constatant par elles-mêmes l’insuffisance et l’obsolescence des moyens qu’avaient pu déployer les services civils et militaires de l’Etat Haïtien, les entreprises de transport et de manutention qui avaient déjà, durant quinze jours, assuré gratuitement les collectes pour différentes

SIRPA TERRE

Un commissaire chargé de mission humanitaire en Haïti

Cette riche expérience de six semaines consacrées à Haïti, qui a mis en évidence, une fois de plus, le malheur récurrent de cette population mais aussi l’énergie et la générosité de nos concitoyens Antillais, permet de tirer quelques enseignements pour l’avenir.

Commissaire Lieutenantcolonel Gilles Casalta CAT-EMIA Promotion Centenaire 81-82 Chargé de mission de sécurité économique Préfecture de la zone de défense et de sécurité des Antilles

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En couverture

DOSSIER

Modernisation : focus sur les services (2eme partie) suite et fin Dans la revue du mois de septembre dernier la rédaction de L’Épaulette a présenté un point de situation sur la profonde réforme de la Défense mise en œuvre, voici deux ans, conformément au Livre blanc qui définit la stratégie de défense et de sécurité nationale pour les quinze années à venir, et à la Révision générale des politiques publiques qui vise à optimiser la dépense publique. Les grands choix politiques, le cadre général, les structures de pilotage et les moyens financiers et humains de cette réforme, ainsi que ses conséquences sur l’organisation des différents organismes et services, ont été en partie présentés dans le n° 171. Mais l’étendue du sujet nécessite que ce dossier soit complété par la présentation d’autres domaines souvent moins médiatisés, comme le soutien de l’homme ou l’entretien des matériels, l’action sociale ou juridique, les aumôneries ou, encore, le plan handicap et l’égalité des chances. C’est ce que propose la rédaction dans ce nouveau numéro avec la suite de « La réorganisation de la Défense : focus sur les Services (deuxième partie) ».

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SMMIT

LA RÉORGANISATION DE LA DÉFENSE

Logo du SIMMT

Les enjeux

2010-2012 : une période clef pour la réorganisation du MCO terrestre ’ En 2008, alors que paraissait le Livre blanc définissant la stratégie globale de sécurité et de défense pour les quinze prochaines années, la révision générale des politiques publiques (RGPP) était mise en œuvre au sein du ministère de la Défense, se traduisant par un regroupement permettant une mutualisation des soutiens. Complétant la donne, la loi de programmation militaire (LPM) de 2009 scellait les enveloppes budgétaires et fixait des effectifs à la baisse pour la période 2009-2014.

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adaptant à ce nouveau cadre, la maintenance en général, et celle des matériels terrestres plus particulièrement, a dû concevoir une véritable révolution de son mode de fonctionnement. Pour les matériels terrestres, les nouveaux traits de cette organisation ont été définis dans le plan « Maintenance 2010 ». C’est ainsi que l’armée de Terre, en vue de remplir son contrat opérationnel1 tout en maîtrisant les coûts d’exploitation et de maintenance de ses matériels, a décidé de rationaliser l’emploi de ses équipements, au travers de la politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP).

S

Aujourd’hui, les armées sont entrées dans la phase de mise en œuvre de cette réorganisation. Les deux années qui viennent seront déterminantes pour la réussite de ce changement complet de système qui met en synergie trois acteurs étatiques complémentaires à des niveaux différents : la SIMMT2 (Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres), le SMITer3 (Service de la maintenance industrielle terrestre) et le CFT (Commandement des forces terrestres).

Rendre opérante la nouvelle stratification en « maîtrises »

Le MCO (Maintien en condition opérationnelle) est une des principales responsabilités déléguées par le CEMA au CEMAT. Ainsi, l’EMAT, comme les autres états-majors d’armée dans d’autres domaines, est maître d’ouvrage (MOA), ce qui signifie qu’il lui revient de maîtriser et d’exprimer de façon réaliste le besoin opérationnel et ses attendus en termes de maintien en condition opérationnelle.

En qualité de Maître d’ouvrage délégué (MOA D), la SIMMT organise son action en tenant compte d’un ensemble normatif concernant la gestion des biens, la conduite des opérations d’armement étendue à la durée de vie des matériels, les macro-processus budgétaires et comptables, ou encore les règles de l’achat public. Responsable de la stratégie de maintenance de la PEGP, son action est cadrée par un comité de direction interarmées. A moyen et long termes, elle propose aux états-majors des architectures et des politiques de soutien organisant au mieux l’emploi des ressources prévisibles, notamment au travers des stratégies d’acquisition du soutien. Elle pla-


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MAINTENANCE ARMÉE DE TERRE

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DOSSIER

La SIMMT produit de la CAPACITÉ ; le SMITer produit du POTENTIEL ;

Logo du SIMTer

la DIV MAI du CFT produit de la DISPONIBILITÉ.

nifie la répartition des activités techniques entre les capacités de production étatiques ou privées (les MOE). A court et moyen terme, elle pilote ces politiques de soutien au moyen de contrats internes ou de marchés publics. Ces contrats identifient clairement les engagements de production respectifs des MOE, qui doivent assurer l’emploi le plus productif possible des ressources et des moyens dont ils disposent. Réalisant les travaux demandés par la SIMMT conformément à un contrat fixant le niveau de qualité, les conditions de délais et les coûts associés, la Maîtrise d’œuvre (MOE) est de deux natures : la MOE privée qui repose sur les industriels privés, et la MOE étatique. Cette dernière se subdivise encore en MOE étatique à caractère industriel, le SMITer, et la MOE étatique opérationnelle représentée dans l’armée de terre par la division maintenance du commandement des forces terrestres, ou encore par le CSFA4 pour l’armée de l’air. Que ces strates complémentaires fonctionnent de concert est primordial. La contractualisation entre l’EMAT et la SIMMT d’un arbitrage « besoins/ressources » sous la forme d’objectifs physiques en est l’enjeu principal, dans un environnement sujet à des évolutions

comme la volatilité de la planification opérationnelle, la découverte progressive du comportement technique des nouveaux matériels et la disponibilité des effectifs en maintenanciers.

S’approprier la nouvelle répartition des tâches liée à la PEGP La répartition des actes de maintenance (RAM) fixe les opérations techniques à effectuer par les maintenanciers de la MOE industrielle (le SMITer) d’une part, et la MOE opérationnelle ou d’unités (CFT)5 d’autre part. Ainsi, les régiments des forces, dont la section de maintenance régimentaire est placée sous la responsabilité de la division maintenance du commandement des forces terrestres à Lille (CFT) via les adjoints maintenance de brigades (AMAINT), réalisent une gamme précise d’opérations d’entretien et de maintenance sur les parcs en service permanent et les parcs d’entraînement détenus par les formations. Ils s’appuient pour cela sur une chaîne technique présente à chaque échelon : état-major du CFT, brigade, régiment. En corrélation avec la LPM en cours, les effectifs de la maintenance au sein des forces sont en cours de diminution

importante. Ils connaîtront une baisse d’environ un tiers au cours des deux années qui viennent. Les régiments et bases du matériel ont été retirés de la chaîne du CFT pour être regroupés sous un commandement spécialisé, le service de la maintenance industrielle terrestre (SMITer). Le SMITer est responsable du stockage, de l’entretien et de la maintenance du parc d’alerte et des parcs de gestion. Opérateur logistique de la SIMMT, il assure également le stockage et la distribution des pièces de rechange pour les formations de l’armée de Terre, auprès desquelles il détache au besoin des équipes légères d’intervention pour assurer certaines interventions techniques. Il dispose du parc de gestion pour effectuer des remplacements de matériels en panne lorsque les besoins opérationnels l’exigent. Sous la responsabilité de cet étatmajor, les formations du Matériel réalisent la maintenance du parc de gestion, poumon de la PEGP, du parc d’alerte au profit des modules d’alerte Guépard, et du parc d’entrainement au profit des pôles « Champagne » et « Provence ». Le parc de gestion permet les échanges de matériel avec les autres parcs, la mise à disposition des industriels pour ••• L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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Modernisation : focus sur les services (2eme partie) suite et fin

2010-2012 : une période clef pour la réorganisation du MCO terrestre

••• valorisation, la relève des matériels en 2011- et le réseau des adjoints mainteOPEX, la constitution d’une réserve « nance des brigades qui doivent relayer bon état », dans l’hypothèse d’un engal’action de la division maintenance du gement majeur. Cette nouvelle répartiCFT. Dans le même temps, la réorganition des tâches requiert un véritable sation des maintenanciers du CFT et du changement de portage de la part des SMITer devra être opérée : compagnies du matériel qui depuis des • l’essentiel de la réduction des décennies travaillaient essentiellement effectifs des maintenanciers du CFT en soutien direct, au profit de régiments sera accompli, et ses sections de maindont elles connaissaient les matériels et tenance régimentaire alignées sur leurs les hommes. Hormis pour les opérastructures définitives au DUO 2011 ; tions préventives et curatives de niveau • la réorganisation des formations et NTI1 qui leur reviennent, les maintedes activités techniques du SMITer, nanciers du SMITer, avec pour mission débutée cet été, sera réalisée d’ici 2012, principale actuelle la mise à hauteur du avec pour cible 6 RMAT et 3 BSMAT et PG, doivent s’habituer à travailler le passage de plus de soixante-dix davantage en soutien différé, soutien implantations à seulement trente ; qui de prime abord est moins personna• ce resserrement implique dans le lisé, mais dont la finalité -la mise à dismême temps une réorganisation adapposition des matériels en temps voulu tée du réseau et des circuits logistiques aux militaires de l’interarmes- reste la pour la distribution des rechanges au même. A terme, le SMITer regroupera titre de la fonction opérateur logistique les 6 régiments et les 3 bases de soutien du SMITer. du Matériel, soit un effectif d’environ 7000 personnes, dont près de 50% de Faire vivre civils. la PEGP Le SMITer a également pour mission la préparation opérationnelle des Si l’essentiel des mouvements de personnels militaires et des unités proparcs générés par la mise en place inijetables du Matériel, tiale de la PEGP a été sous le contrôle du CFT. exécuté, il est désorLe SMITer : En opération, le soumais crucial de mener à 6 régiments tien des matériels est leur terme les actions 3 bases de soutien assuré par les spéciasuivantes : du matériel listes projetés, provenant • terminer au 7 000 personnes des sections de mainteplus vite la constitudont 50% nance régimentaires et tion de ses différents de civils. des unités du SMITer. En parcs, et l’étendre à un permanence, entre 10 et nombre plus important 15% des effectifs militaires du SMITer de matériels, en parallèle du retrait de accomplissent leur métier en opéraservice et de l’élimination de 15.000 tions. véhicules et de plusieurs centaines de Au sein du SMITer, l’accent mis sur milliers d’équipements divers, sans l’anticipation et la planification, tant au compter les stocks de rechanges sans plan industriel qu’au plan opérationnel, emploi. Les parcs génériques de la sera indubitablement une clef de sa PEGP doivent être employés de façon réussite. rationnelle, dans une approche compatible avec la forte réduction des moyens Mener à bien la de maintenance que nous allons connaîmanœuvre organisation tre. Les PSP doivent rester d’une taille et ressources humaines raisonnable, suffisante pour les seuls besoins du service courant et de l’insLes deux années à venir doivent truction collective, conformément aux voir se terminer la mise sur pied de la DPEO et DEGP6. L’emploi des parcs nouvelle chaîne technique du MCO terd’entraînement doit être optimisé, restre, entre la SIMMT, l’état-major du quitte à les augmenter, de façon à être SMITer -qui ne sera complet qu’en en cohérence avec l’effort fourni pour

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Les services interarmées de maintien en condition tenance industrielle terrestre, passeront de soixan

aménager et équiper le centre de préparation des forces (CPF). La mise en parc d’alerte des véhicules du Guépard entre également dans cette approche. Des difficultés de fonctionnement demeureront cependant pour certains parcs majeurs pour lesquels n’existent pour le moment, ni parc d’entraînement, ni parc d’alerte. C’est notamment le cas des chars roues-canon, qui sont des parcs plus difficiles à soutenir. • Le parc de gestion (PG) doit être au plus vite trié, remis en état et maintenu à son niveau par le SMITer. C’est actuellement l’objectif prioritaire après le soutien des opérations car le PG en bon état est la condition indispensable pour effectuer les relèves nécessaires sur les théâtres exigeants comme l’Afghanistan. Au-delà de cette opération ponctuelle, c’est la reconstitution permanente, mais rationnelle, d’un PG en bon état qui permettra de satisfaire les besoins en matériels des PSP et PE, sans retomber dans une logique de l’urgence et de la dispersion des efforts que nous ne pouvons plus assumer. • Les sections de maintenance régimentaire, c’est-à-dire la main d’œuvre du CFT, doivent être mises en cible et organisées pour assurer la part des opérations techniques qui leur revient. La réalisation des 6 postes de personnel civil qui y sont prévus, est l’un des points clefs de l’année 2011. Ces postes « socles » par nature doivent permettre d’augmenter la capacité de gestion et de production, mais surtout d’assurer sa permanence, car l’expé-


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opérationelle des matériels terrestre, et de mainte-dix sites à 30.

rience montre que même projeté, un régiment conserve d’importants besoins de maintenance en base arrière. • Enfin, et surtout, le regroupement des formations du SMITer doit être achevé rapidement, passant de soixante-dix sites principaux à trente. Cela conditionne la mise en place d’une organisation de la production plus rationnelle, plus économique et plus simple à conduire. C’est aussi la seule façon pour le SMITer de concilier sa charge de maintenance en métropole avec ses impératifs de préparation opérationnelle et de projection de ses militaires. Pour que le regroupement soit une réussite, il doit être rapide, ce qui suppose que les opérations d’infrastructure correspondantes soient réalisées. Pour qu’il soit efficace, il faut également que les transferts d’unités ne s’accompagnent pas d’une perte importante de compétence humaine. Pour le SMITer, la manœuvre RH est donc un corollaire indissociable de ce succès. • Une fois la PEGP constituée, devra débuter sa « rotation », c'est-à-dire un fonctionnement permettant d’atteindre les objectifs que lui sont fixés : satisfaction des activités opérationnelles moyennant l’optimisation de l’emploi des équipements, réduction des moyens consacrés à la maintenance et maîtrise des budgets. En conclusion, nous entrons dans une période cruciale pour la réussite d’une réorganisation dont la première étape, notamment le lancement de la

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PEGP, s’est bien déroulée puisqu’elle a en particulier permis de maintenir la disponibilité des équipements en métropole et en OPEX au niveau demandé par l’EMAT, tout en assurant le début du déploiement des nouveaux équipements. Pendant les deux années à venir, il faudra consentir les efforts nécessaires à la réorganisation sans que soit affectée la réactivité du soutien de la guerre conduite au quotidien en opérations extérieures, ni la disponibilité des moyens pour une guerre que l’armée de terre doit être en mesure de pouvoir mener. Dans ce cadre, la préparation et la contractualisation du soutien en service des équipements nouveaux, actuellement en production et donc soutenus par la DGA, restent un enjeu majeur. Si les contrats FELIN et VBCI sont les plus connus, de nombreux autres existent, représentant une marche budgétaire importante à négocier d’ici 20132014. I Commandant Jean-Bernard Fraisse 13ème promotion du CID EMCTA Promotion général Séré de Rivière 90-91 1. Depuis les opérations en cours (10 000 hommes sur 5 à 6 théâtres), jusqu’à l’hypothèse d’engagement majeur (10 000 TN, 30 000 interventions, 5 000 opérations d’urgence). 2. Décret n° 2010-1238 du 20 octobre 2010 fixant les attributions de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres et relatif au service des essences des armées paru au JORF n°0246 du 22 octobre 2010 3. Arrêté du 20 octobre 2010 modifiant l'arrêté du 7 mai 2007 portant organisation de l'état-major de l'armée de terre et des organismes directement subordonnés au chef d’état-major de l’armée de terre paru au JORF n°0246 du 22 octobre 2010 texte n° 41. 4. CSFA : Commandement du soutien des forces aériennes. De même que chaque régiment détient une SMR, chaque base aérienne possède un ESTC (escadron de soutien technique commun) qui effectue les opérations de mise en œuvre, de maintenance et de réparation des matériels techniques de la base. 5. Pour chaque catégorie de matériels, le curseur de transfert des actes de maintenance NTI1 vers le NTI2 est différent. A titre d’exemple, pour le VAB, les visites préventives annuelles et les V400 h sont réalisées par le NTI2, ainsi que toutes les interventions curatives dont la durée est supérieure à 12 heures pour une équipe mobilité (0/1/2). 6. DPEO : directive de préparation et d’entrainement opérationnel 7. DEGP : directive d’emploi et de gestion des parcs.

La responsabilité des militaires : quelles juridictions ?

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Comme tous les agents de l’Etat, les militaires sont soumis au principe de responsabilité. En fonction des manquements constatés, les poursuites peuvent être disciplinaires, civiles ou pénales. a question de la responsabilité intéresse la situation des militaires français déployés tant dans le cadre d’opérations extérieures (OPEX) que dans le cadre d’opérations sur le territoire national. Les militaires peuvent, par leurs activités, générer des préjudices lors de l’usage des armes (mise en danger de la vie d’autrui), mais aussi en dehors de l’usage des armes. Comme pout tout justiciable, se pose la question de la juridiction compétente et des règles de procédure applicables. Depuis près de trente ans se dessine une tendance de fond qui, par des réformes successives, vise explicitement à rapprocher, justice militaire et justice de droit commun. Cela concerne, sur un plan organique, les juridictions compétentes, mais également les règles de procédure applicables ainsi que les garanties consenties. Dès 1857, le Code de justice militaire « avait créé un conseil de guerre constitué de juges militaires et compétents pour juger toutes les infractions situation du droit »1. Jusqu’en 1982, les infractions commises par les militaires sur le territoire de la République ou en dehors du territoire de la République, en temps de guerre ou en temps de paix, relevaient de juridictions militaires. S’imposaient les règles du code de justice militaire avec des règles dérogatoires aux règles énoncées par le code de procédure pénale et notamment l’impossibilité de former un appel. Cependant, plusieurs évolutions législatives, réalisées ou en cours, ont démontré un intérêt renouvelé pour l’étude de la question des juridictions compétentes vis à vis des militaires. Il s’agit, tout d’abord et sur un plan national, de la professionnalisation des armées et de la suspension de la conscription. Ensuite, le développement des opérations extérieures, sur une base bilatérale ou sur une base •••

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La responsabilité des militaires : quelles juridictions ? ••• multilatérale n’a pas manqué de soulever des questions relatives aux règles d’engagement de responsabilité. Enfin, a été déposé au Sénat2 un projet de loi relatif à la répartition des contentieux et à l’allègement de certaines procédures juridictionnelles. Cette réforme vise, notamment, à transférer les compétences du tribunal aux armées de Paris vers le Tribunal de grande instance de Paris.

contexte qui impose une clarification des formations compétentes et des règles applicables pour le jugement des infractions commises en dehors du territoire de la République. Tout d’abord le président de la République Jacques Chirac, en février 1996, se prononce en faveur de la professionnalisation des armées et la suspension de la conscription qui seront mises en œuvre par la loi du 28 octobre 19975. Ensuite, le Livre blanc sur la défense6 fait de la projection des forces Les réformes de 1982 et 1999 armées une priorité7. Enfin, les textes de moderLa justice militaire est organisée sur la base nisation de la justice, s’ils n’ont pas immédiated’une double distinction3 : ment concerné les juridictions militaires ont - d’une part, selon que l’infraction est com- contribué à relancer un intérêt pour les condimise en temps de paix ou en temps de guerre ; tions d’exercice des juridictions à l’égard des - d’autre part, selon que l’infraction est militaires. A compter de cette date, le Tribunal commise sur le territoire de la aux armées de Paris devient République ou hors du terrila seule juridiction militaire Cette réforme vise, toire de la République. compétente en temps de Deux dates importantes notamment, à transférer paix. ont marqué, à ce jour, la Par principe, en temps les compétences réforme de la justice militaire de paix, les infractions de la du tribunal aux armées compétence du Tribunal aux durant la période contempode Paris vers le Tribunal armées de Paris ou des forraine : 1982 puis 1999. La réforme apportée par mations spécialisées des de grande instance la loi du 21 juillet 19824 est juridictions de droit commun de Paris. essentielle et participe pour la sont poursuivies, instruites première fois au rapprocheet jugées selon les disposiment entre juridictions compétentes à l’égard tions du code de procédure pénale. Cependant, des militaires et juridictions de droit commun. s’appliquent deux règles dérogatoires imporCe texte supprime les tribunaux permanents des tantes. Tout d’abord, sauf cas de dénonciation du forces armées (TPFA), juridictions militaires ministre de la Défense ou de l’autorité militaire établies en temps de paix sur le territoire de la habilitée par lui, L’article 698-1 du code de proRépublique. Leur champ de compétence était cédure pénale prévoit que « le procureur de la vaste car il s’étendait aux infractions militaires, République doit demander l’avis du ministre mais également aux infractions de droit commun chargé de la Défense ou de l’autorité militaire commises pendant le service ou dans un établis- habilitée par lui préalablement à tout acte de sement militaire. Les infractions de la compé- poursuite, sauf en cas de crime ou de délit flatence de ces tribunaux ont été transférées à des grant ». Ensuite, il est impossible de citer direcchambres spécialisées des juridictions de droit tement un militaire devant une juridiction de commun. La loi de 1982 provoque une véritable jugement, sauf cas de décès, de mutilation ou rupture dans l’organisation de la justice applica- d’invalidité permanente. ble aux militaires, mais, ne s’intéresse pas aux infractions commises hors du territoire de la Rapprocher la justice militaire de République qui restent de la compétence des tri- la justice de droit commun bunaux aux armées, juridictions spécifiques. Le projet de loi relatif à la répartition des Cette compétence est justifiée, à l’époque, par le contentieux et à l’allègement de certaines procénécessaire respect des engagements internatio- dures juridictionnelles, enregistré à la présinaux de la France. Il faut attendre finalement la dence du sénat le 3 mars 2010, prévoit différents loi du 10 novembre 1999 pour que le législateur aménagements des compétences juridictions’intéresse au régime applicable aux infractions nelles en matière militaire. Ses articles 23 et 24 commises à l’étranger. Le texte institue une juri- modifient tout à la fois le code de procédure diction unique, le Tribunal aux armées de Paris pénale et le code de justice militaire. (TAP) compétent pour les infractions de toute L’exposé des motifs de ce texte explique nature commises par des militaires hors du territoire national. Le TAP est composé d’un minis- que ces modifications participent d’une simplifitère public, d’un juge d’instruction, d’une cham- cation de l’organisation judiciaire et d’un allègebre d’instruction et d’une formation de juge- ment des procédures. Il s’agit d’une manière ment. Cette réforme intervient dans un triple générale de spécialiser les juridictions dans les

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contentieux les plus complexes et les plus techniques. Le projet de loi propose que le Tribunal de Grande Instance de Paris devienne compétent « pour les infractions commises hors du territoire de la République en temps de paix par les membres des forces armées françaises ou sur cellesci ». Certes, formellement, le Tribunal aux armées de Paris est supprimé, mais sur un plan fonctionnel, ses compétences sont simplement transférées à une formation spécialisée d’une juridiction de droit commun. Ainsi que l’a souligné l’étude d’impact, le droit militaire opérationnel relèvera désormais de magistrats spécialisés au sein de pôles comme cela est déjà le cas dans d’autres domaines (concurrence, santé, environnement, pollution maritime, terrorisme, délinquance financière…). Mais, la particularité des affaires militaires a imposé le maintien d’un traitement des affaires par un tribunal unique. Sur un plan procédural, la réforme maintient tant l’avis consultatif préalable du ministre de la Défense (article 698-1 du code de procédure pénale) que l’interdiction de la citation directe devant le tribunal correctionnel (article 698-2 du code de procédure pénale). Ces deux procédures sont mises en oeuvre devant toutes les formations spécialisées des juridictions de droit commun. La réforme en discussion au Parlement, si elle est adoptée, aura pour conséquence, la fin formelle d’une juridiction militaire en temps de paix. L’évolution sur quelques trente années aura fait passer le justiciable militaire, quel que soit le territoire concerné, des juridictions militaires à des juridictions de droit commun avec reconnaissance de différentes garanties, dont l’appel, et application d’une grande partie des règles du droit commun en matière de procédure pénale. Finalement, sur trois décennies, nous avons assisté à une démilitarisation de la justice applicable aux militaires à mesure que, parallèlement, se développait une judiciarisation des théâtres d’opérations. I Ronan Doare Maître de conférences de droit public Directeur du centre de recherche des écoles de saint-Cyr Coëtquidan 1 Jean Michel, Rapport fait au nom de la Commission de la défense Nationale et des Forces Armées sur le projet de loi (N°677) portant réforme du code de justice militaire, Assemblée Nationale, 1998, N° 959. 2 Projet de loi relatif à la répartition des contentieux et à l’allègement de certaines procédures juridictionnelles enregistré à la présidence du Sénat le 3 mars 2010. 3 Voir l’article 1 du Code de justice militaire. 4 Loi N° 82-621 du 21 juillet 1982 relative à l’instruction et au jugement des infractions en matière militaire et de sûreté de l’Etat et modifiant les codes de procédure pénale et de justice militaire, JO 23 juillet 1982, P. 2318. 5 Loi N° 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national, JO 8 novembre 1997, P. 16251. 6 Long Marceau, Balladur Edouard, Léotard François, Livre blanc sur la défense, La Documentation française. Voir Rapport Michel. 7 Sur cette question, v. Louis GAUTIER, La défense de la France après la guerre froide, PUF, 2009, P. 27.


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Action sociale de la Défense : une profondre réorganisation territoriale et du soutien en opex

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L’action sociale du ministère : une réorganisation nécessaire

La réforme que connaît actuellement le ministère de la Défense est d’une ampleur sans précédent. Elle s’inscrit dans le cadre de la révision générale des politiques publiques et du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Elle se traduira, à terme, par le regroupement des bases et des régiments sur des bassins de vie, par des économies sur le soutien et par des réductions d’effectifs. Ce dispositif, visant à améliorer l’efficacité des forces en rationalisant leur soutien, a un impact sur l’organisation du réseau social. Il conduit à une simplification des structures plus adaptée aux contraintes actuelles. Le calendrier de cette évolution qui s’étend sur trois ans comporte trois phases : • depuis le 1er janvier 2010 a été mise en place la nouvelle organisation de l’action sociale dans les hôpitaux d’instruction des armées (HIA). Elle se caractérise

tionnel, le ratio sera de un pour mille. Cette action est aujourd’hui très largement engagée. Le principe de proximité, qui est l’un des grands principes de l’action sociale de la Défense, et qui est essentiel pour répondre le plus efficacement aux besoins des ressortissants, sera ainsi renforcé. Cette réorganisation aura un impact sur le nombre et l’implantation des comités sociaux. Ces structures de concertation, qui participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique d’action sociale, seront reconfigurées après les élections de 2013. Outre la réforme de ses structures, l’action sociale de la Défense poursuit son adaptation constante aux besoins des ressortissants, notamment en direction des militaires en OPEX et leurs familles.

Un accompagnement renforcé pour les militaires en OPEX et leur famille

L’efficacité du soutien social au profit des militaires partant en opérations extérieures, qui est l’une des composantes essentielles de la politique d’action sociale, a été renforcée ces dernières années. Cette évolution s’est traduite notamment par les mesures suivantes : •••

Mesdames Martine Hours et Valérie Meunier du district de Paris contribuent à l’efficacité de l’action sociale, au profit des personnels civils et militaires de la Défense.

MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

lus précisément, la réorganisation de l’action sociale s’inscrit dans le mouvement général de réforme des implantations territoriales du ministère de la Défense avec la mise en place des bases de défense. Mais parallèlement à l’évolution de son organisation, l’action sociale poursuit son adaptation constante aux besoins des ressortissants, qui se traduit notamment par un soutien renforcé apporté aux militaires en opérations extérieures et à leurs familles.

par un dispositif propre avec un échelon central et neuf échelons sociaux implantés dans les hôpitaux ; • le 1er janvier 2011, les districts sociaux de l’armée de Terre, qui constituent un niveau d’organisation intermédiaire compris entre l’échelon social et la direction régionale d’action sociale, seront supprimés et les circuits de délivrance des prestations d’action sociale seront simplifiés ; • la dernière phase interviendra au 1er janvier 2012 avec la création des pôles ministériels d’action sociale (PMAS). A la place des 19 directions locales d’action sociale (auxquelles viennent s’adjoindre les districts sociaux interarmées Outremer), propre à chaque armée et direction, se substituera ainsi une organisation interarmées avec sept PMAS situés à Brest, Rennes, Metz, Saint-Germain-en-Laye, Bordeaux, Lyon et Toulon. La simplification des structures renforcera l’efficacité du soutien social aux ressortissants. Dans le même objectif, chaque base de défense comportera au moins un échelon social et les effectifs d’assistants de service social seront renforcés au sein des unités projetables. Dans ce cas de figure, un assistant de service social accompagnera désormais cinq cents personnes. Dans les régiments ou bases non concernés par un déploiement opéra-

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L’action sociale de la Défense vise à améliorer les conditions de vie des personnels militaires et civils et de leur famille. Elle bénéficie aussi aux personnels retraités du ministère, soit au total à plus de deux millions de ressortissants. Composante à part entière de la politique des ressources humaines, elle connaît actuellement d’importantes évolutions liées aux mutations de la Défense et de la société.

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Modernisation : focus sur les services (2eme partie) suite et fin

Action sociale de la Défense • outre les aides financières déjà existantes (secours, secours médico-social, prêt social, aide ménagère…), le chèque emploi service universel Défense (CESU Défense), créé en 2008, a été mis en place pour aider le conjoint à faire face aux difficultés du quotidien. Cette prestation, délivrée sous forme de titres de paiement, permet, en effet, de recourir aux services à la personne dans trois domaines : les services à la famille comme la garde d’enfants ou les cours à domicile ; les services à la vie quotidienne comme le ménage ou l’entretien de la maison ; les services aux personnes âgées et/ou handicapées ; • le dispositif social dans les hôpitaux militaires a été réorganisé, avec notamment en 2009, la création d’un échelon central afin d’optimiser la prise en charge des blessés et de leur famille ; • en application d’un protocole signé le 9 juin 2010, un agent du ministère de la Défense (réservistes et gendarmes inclus) gravement blessé lors d’une opération extérieure, peut désormais bénéficier d’un séjour de 7 jours consécutifs dans l’établissement de l’IGeSA de son choix. En outre, dans le cadre des OPEX, une action d’information collective impliquant des acteurs sociaux est réalisée à l’intention des partants et de leur famille. A cette occasion, les assistants de service social délivrent des conseils administratifs, budgétaires et familiaux (suivi d’information particulière sur l’impact de l’absence d’un parent sur les enfants, gestion de l’absence) et mettent en place des groupes de parole avec les conjoints. D’autres mesures sont également prévues. C’est le cas notamment du dispositif de soutien psychologique au profit des familles de militaires en opérations en Afghanistan qui devrait être mis en place au 1er janvier 2011. Ce soutien interviendra en complément des mesures instituées par le commandement, le service de santé des armées et le réseau social. Son objectif est de faire face à tout type de situations anxiogènes et/ou potentiellement traumatiques, susceptibles d’affecter les familles (conjoint, partenaire lié par un PACS, compagnon, enfants, ascendants directs) de militaires

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de toutes les armées séjournant en Afghanistan. Le dispositif s’appuiera sur un réseau de psychologues mobilisables aussi bien en métropole, qu’en outre-mer et à Djibouti pour une prise en charge individuelle et/ou collective axée autour de trois volets principaux : • la prévention sur la base d’interventions assurées par des psychologues à l’intention des familles, avant le départ et avant le retour du militaire ; • l’accompagnement par une écoute psychologique (entretien téléphonique) 7 jours/7 et 24 heures/24 ; • le suivi psychologique dans la durée selon le souhait des familles. Il est prévu que les retours d’expériences réguliers permettront ensuite de reconduire, pérenniser et étendre ce dispositif à l’ensemble des terrains d’opérations extérieures. Face aux évolutions de la Défense et de la société d’une part, et à la complexité des situations des familles confrontées au départ en OPEX du ressortissant et à la diversité des terrains d’interventions extérieures d’autre part, l’action sociale du ministère ne cesse, en conséquence, d’adapter son dispositif d’aide et de soutien. Elle agit ainsi indirectement sur la capacité opérationnelle du militaire, en améliorant autant que faire se peut la situation familiale du militaire, avant, pendant et après sa mission. I Colonel François Camilleri Adjoint au sous-directeur de l’action sociale. Le cas du dispositif de soutien psychologique au profit des familles de militaires en Opex.

Un exercice ancien des cultes au sein des forces armées et inscrit juridiquement dans le cadre général de la laïcité. e statut général des militaires reconnait la liberté de culte,1 mais encadre le libre exercice de ceuxci dans les enceintes militaires et à bord des bâtiments de la flotte. Des aumôniers, à statut militaire ou civil, servent ainsi au sein des forces armées française, au moins depuis le 19ème siècle et sont responsables du soutien religieux des troupes. Les aumôneries des armées sont aujourd’hui au nombre de quatre, représentant chacune l’une des confessions les plus pratiquées en France : l’aumônerie catholique des armées (l’église des Invalides étant la cathédrale du diocèse aux armées françaises) compte 160 aumôniers ; l’aumônerie protestante des armées, quarante ; l’aumônerie israélite des armées vingttrois ; l’aumônerie musulmane des armées, la plus récente (créée en 2007), compte pour sa part 32 aumôniers. Il n’y a pas de hiérarchie entre les cultes, tous veillent cependant à coordonner leurs efforts en vue d’assurer, à l’ensemble du monde militaire, un service aussi adapté que possible à ses besoins, notamment pour les théâtres d’opérations extérieures sur lesquels se rendent régulièrement les aumôniers.

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Des missions plurielles.

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Le rôle des aumôniers militaires dans les armées françaises

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En plus du soutien religieux du personnel, les aumôniers militaires sont chargés du conseil au commandement. Au service de l’ensemble des militaires et des civils de la Défense, ainsi que de leurs familles, leur action sera cependant différenciée selon les personnes auxquelles ils s’adressent. A l’égard de ceux qui appartiennent à leur culte ou qui font appel expressément à leurs services spécifiques, les aumôniers assurent le plein exercice


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Jéruralem, ville sainte réunissant les trois grandes religions monothéistes.

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Il convient de toujours garder à l’esprit que le service prime sur la pratique religieuse lorsque la nécessité l’exige.

de leurs fonctions de ministres du culte. A l’égard des autres, les aumôniers veillent à faciliter l’accès aux services du culte concerné, ou encore à être disponibles pour apporter l’aide et le soutien requis, sans pour autant faire du prosélytisme sous quelque forme que ce soit. Les aumôniers figurent parmi les personnes dépositaires par état ou profession des secrets qui leur sont confiés et dont l’atteinte est protégée par le code pénal. Les pratiques religieuses et leurs spécificités, si elles doivent pouvoir s’exprimer dans le milieu militaire, ne doivent cependant pas entraver la cohésion de la communauté de défense. Pour préserver cette cohésion, le commandement se doit de toujours chercher à concilier, avec l’esprit de dialogue nécessaire, les prescriptions des pratiques religieuses avec le fonctionnement du service. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action des aumôniers militaires. Il convient de toujours garder à l’esprit que le service prime sur la pratique religieuse lorsque la nécessité l’exige.

Une organisation intégrée dans les forces.

L’emploi des aumôniers est entièrement interarmisé, sous l’autorité de l’étatmajor des armées et sous la direction de leur aumônier en chef. Si le pouvoir de nomination des aumôniers relève des autorités publiques, celles-ci n’ont cependant pas à porter d’appréciation sur les qualifications religieuses des aumôniers, leur nomination supposant l’accord des autorités religieuses. Chaque aumônerie militaire est organisée selon un schéma identique décliné à

Un ange empêchant le sacrifice d’Isaac. Abraham et Isaac, Rembrandt, 1634. Abraham « père d’une multitude ». Livre de la Genèse.

trois niveaux et calqué sur l’organisation des forces : central, intermédiaire et local. Chaque aumônier en chef dirige l’aumônerie de son culte et assure la liaison avec les autorités religieuses civiles : il est placé auprès du chef d’étatmajor des armées dont il est l’un des conseillers cultuels. Il a autorité sur les aumôniers régionaux et locaux de son culte. Que leur fonction soit centrale, régionale ou locale, les aumôniers militaires détiennent un grade unique, sans correspondance avec la hiérarchie militaire générale.

Des réformes en cours.

Beaucoup d’aumôniers servant encore aujourd’hui sous un statut civil ou bien avec des contrats de réservistes, le statut des aumôniers a été réformé récemment2 afin de renforcer la militarisation du corps, celle-ci étant rendue nécessaire par les impératifs de disponibilité et de protection sociale qu’imposent les opérations extérieures. Les aumôniers sont rattachés, pour leur gestion, au service de santé des armées qui dispose à cet effet d’un bureau « aumôneries ». Une étude relative au transfert de cette gestion au service du commissariat des armées est actuellement en cours. En parallèle l’organisation des aumôneries et de leurs échelons régionaux et locaux va progressivement s’adapter à la transformation des forces et au nouveau maillage des bases de défense. I 1 Article L.4121-2 du code de la défense : « les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres ». 2 Décret n°2008-1524 du 30 décembre 2008 relatif aux aumôniers militaires.

Cet article, publié avec l’aimable autorisation de la revue allemande MCI FORUM, fait suite à l’article « La transformation du service de santé des armées : une réforme indispensable au bénéfice des forces » du Médecin général inspecteur Joël Marionnet et du Médecin en chef Eric Darré, paru dans le n° 171 de L’Épaulette du mois de septembre 2010.

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Les hôpitaux d’instruction des armées (HIA)

es hôpitaux d’instruction des armées (HIA) sont une des cinq composantes du Service de santé des armées aux côtés des centres médicaux des armées, de la recherche, de la formation et du ravitaillement. Au nombre de neuf, répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, ils constituent un ensemble cohérent, entre eux et avec l’ensemble du Service.

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Évolution du concept

Si les HIA sont actuellement en nombre restreint, il n’en a pas toujours été ainsi, particulièrement pendant les périodes de guerre. A la fin du XVIIème siècle, ils étaient 90 répartis le long de nos frontières. Au XIXème siècle, ils se sont multipliés outre-mer à la suite des campagnes coloniales. Au début du XXème siècle il y a en plus de 50, puis, de 1987 à 2007, on passe de 35 formations (11 000 lits) à 9 établissements représentant 2722 lits

Sur le plan qualitatif, une évolution forte est consécutive à la professionnalisation et l’arrêt du service national qui engendre, d’une part, la disparition des soins au profit des appelés et, d’autre part, la perte d’une main d’œuvre qualifiée (médecins, pharmaciens, dentistes et infirmiers du contingent). Les hôpitaux, outre leur mission principale de maintien en condition des forces et de soutien des opérations extérieures, orientent leurs activi- ••• L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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Les hôpitaux d’instruction des armées (HIA) ••• tés vers une clientèle ayant le libre choix de son praticien en contribuant au service public hospitalier dans le strict respect des standards de la santé publique.

Dans l’un des blocs chirurgicaux de l’hôpital Percy, médecins et infirmières durant une opération.

Le parc hospitalier comporte 9 hôpitaux d’instruction des armées (HIA) implantés à Bordeaux, Brest, Clamart, Lyon, Marseille, Metz, Paris, St Mandé et Toulon. Il constitue un ensemble de 2 722 lits extensible à 3 144 lits en cas de crise. Il est complété par le service des archives médicales des hôpitaux des armées (SAMHA) situé à Limoges. Les HIA sont dimensionnés de 230 à 380 lits. Leur activité est centrée sur l’urgence (sauf l’HIA du Val de Grâce) et la chirurgie, mais ils présentent un large éventail de disciplines médicales propres à offrir aux patients un parcours de soins aussi complet que possible. Cette activité de soin classique est complétée par des activités à orientation opérationnelle : • expertise et traitement en médecine hyperbare (Toulon, Paris, Metz) ; • expertise et traitement en médecine aéronautique (Clamart, Toulon) ; • prise en compte des victimes NRBC : • centre de traitement des blessés radio-contaminés (Toulon, Clamart, Metz, Brest, Lyon, Bordeaux) ; • centre de traitement des blessés contaminés chimique (Clamart, Paris, St Mandé, Lyon, Marseille) ; • chaine de décontamination pré-hospitalière pour contaminés chimiques (tous) ; • laboratoire Biotox P3 (tous sauf Lyon) ; • centre de traitement des brûlés et irradiés (Clamart) ; • participation aux cellules de soutien psychologique des préfectures ; • centres d’instruction aux techniques de préparation de l’avant (CITERA) (Lyon, Toulon).

Chaque HIA est dirigé par un médecin-chef, officier général ou médecin en chef des services, assisté d’un médecinchef adjoint, d’un gestionnaire chargé de l’administration, des finances et de la logistique, et d’un directeur des soins responsable du personnel paramédical. Les chefs de services ou de département cliniques et médico-techniques sont

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SERVICE DE SANTÉ

Organisation

subordonnés directement au médecin chef. Les chefs de départements administratif, économique et logistique sont subordonnés au gestionnaire.

Missions

Ils répondent à la double mission affirmée dans le plan stratégique des armées : • mission régalienne de soutien des forces décrites au travers du contrat opérationnel ; • mission de service public hospitalier. La mission régalienne présente deux aspects : • organique, par la participation de la mise en condition des forces (aptitude, expertise, prévention) ; • opérationnel par la projection d’équipes médico-chirurgicales et pharmaceutiques dans le cadre des opérations extérieures (OPEX). Le service s’attache à offrir, en opération extérieure, des standards de qualité superposables à ceux reconnus en France, soit en mettant en place sur site des structures hospitalières dotées de moyens comparables à ceux disponibles en France (scanner, matériel chirurgical et de réanimation), soit en assurant une évacuation rapide et médicalisée vers les HIA, après mise en condition. Il s’agit de la mission prioritaire du service. En 2009, les OPEX ont comptabilisé 30 885 journées dont 6 895 journées praticiens (chirurgiens, réanimateurs, psychiatres, internistes…), soit en moyenne 92 personnels soignants et praticiens présents en permanence sur l’en-

semble des théâtres. La mission de service public est réalisée grâce à l’ouverture de nos HIA au monde de la santé publique. Le concours à l’offre de soins du service public est essentiel pour le maintien à niveau des compétences du personnel santé exigé en opérations extérieures. Il permet au service de santé des armées, qui prend en charge une patientèle civile dans ses HIA, d’être associé aux objectifs communs de santé publique et de lui apporter un financement pour une partie significative de son dispositif. Ce concours au service public implique, pour le secteur militaire, l’appropriation des normes et systèmes d’évaluation illustrés, en particulier, par les démarches de certification placées sous l’égide de la Haute autorité de santé (HAS). A l’échelon national, un décret du 30 décembre 2008 précise les modalités de financement des soins dispensés aux assurés sociaux par le service de santé des armées. Par ailleurs, un arrêté conjoint, signé par les ministres de la Défense et de la Santé, définit, tous les deux ans, les activités exercées par les HIA, finançables par l’assurance maladie ainsi que les structures et équipements lourds qu’ils mettent à la disposition du service public hospitalier. Parfaitement insérés dans le tissu de soin de leur environnement, les moyens des hôpitaux des armées sont pris en compte dans les schémas régionaux d’organisation des soins établis par les agences régionales de santé. Ils intègrent


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Infirmière à l’hôpital Percy, au centre de traitement des brûlés, opération autogreffe au bloc chirurgical.

les réseaux de soin, les communautés d’établissement et nouent de multiples conventions avec les établissements publics ou privés. Les hôpitaux des armées restent néanmoins subordonnés exclusivement au ministre de la Défense pour la politique d’équipement, le choix des activités et l’emploi de l’outil.

Programme de transformation des HIA

Le Schéma National d’Organisation des Soins (SNOS) est le volet hospitalier du programme de transformation du Service de santé des armées. Il a pour objectif de mieux répondre à la fois au besoin des OPEX, imposé par le contrat opérationnel, et au nouveau système de prise en charge de l’activité par l’assurance maladie, la tarification à l’activité (T2A), qui s’applique depuis le 1er janvier 2009 dans nos HIA. Le projet de transformation vise à augmenter les effectifs des spécialités projetables, tout en respectant un équilibre harmonieux avec les autres spécialités, d’une part, et à rééquilibrer les ratios soignants/non soignants et médicaux/paramédicaux, d’autre part.

Tous les HIA ont, par définition, une mission de formation. Elle s’exerce au profit : • des médecins hospitaliers (formation initiale des internes de spécialité, formation continue des médecins hospitaliers) ; • des médecins des forces (formation initiale des internes de médecine générale, formation continue des médecins d’unité) ; • des paramédicaux hospitaliers et des forces (stages pratiques en formation initiale et formation continue).

Le maintien des compétences et de l’excellence, la réponse aux exigences de qualité et de gestion des risques, l’optimisation de la ressource paramédicale, imposent de poursuivre les regroupements de services en fédérations et pôles et la mutualisation des moyens, notamment sur les pôles parisien et méditerranéen. Pour atteindre ces objectifs, le SNOS redistribue les activités de soins dans les 9 HIA. Les choix de représentation des différentes spécialités sont fondés sur des études médico-économiques de l’environnement de chaque HIA et sur l’existence de liens forts avec le milieu universitaire local. Après une large concertation des acteurs hospitaliers, la maquette du SNOS finalisée a été présentée le 9 décembre 2008 au Directeur central du service de santé des armées qui l’a validée. Les objectifs du SNOS s’imposent désormais, résultant de la nécessité de répondre à des contraintes opérationnelles et économiques fortes et aux exigences de la qualité de santé publique. I Médecin en chef des services Eliane Garrabé Adjointe au sous directeur hôpitaux Médecin général inspecteur Christian Baut Infirmières à l’hôpital Percy, au cours d’un exercice et d’une « transmission entre infirmières ».

Les HIA disposent en particulier de centres d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITERA), assurant une formation spécifique à l’urgence et à la réanimation en milieu hostile et/ou en conditions dégradées. Ils accueillent aussi bien les internes en formation que les médecins des forces, les infirmiers et les brancardiers secouristes.

Le système hospitalier militaire comporte 823 médecins, pharmaciens et dentistes, 3 256 personnels paramédicaux militaires et 3 600 personnels administratifs et de soutien. 57% sont des militaires et plus de la moitié sont des femmes. Le budget du système hospitalier se

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Ressources humaines et financières

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DOSSIER

décompose comme suit : • fonctionnement : 203 M€ ; • infrastructure : 15 M€ ; • équipement : 20 M€ ; • rémunérations et charges sociales : 333 M€ ; • pensions : 175 M€. Les ressources proviennent d’une part, du budget du ministère de la Défense et, d’autre part, des recettes liées à l’activité de soins au profit des patients traités à la charge de l’assurance maladie, des mutuelles et de divers débiteurs.

DOMINIQUE VIOLA / DICOD

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Modernisation : focus sur les services (2eme partie) suite et fin

La base de défense au cœur de la réforme du ministère de la Défense a mise en œuvre des bases de défense (BdD) est aujourd’hui le plus visible et le plus connu des projets de réforme du ministère de la Défense. Cela s’explique par son caractère très concret, mais aussi par le fait que les BdD permettent de donner une cohérence locale à d’autres volets de la réforme (exemples : restructuration de la fonction achats/finances, convergence des systèmes d’information et de communication, RH, création des centres médicaux des armées, réorganisation de la fonction infrastructure). Il faut garder à l’esprit que les bases de défense sont l’un des moyens de la réforme, non une fin en soi. Les BdD font partie d’un changement plus global dont l’objectif est de réduire les coûts de fonctionnement pour réinvestir les économies dégagées au profit de la capacité opérationnelle de nos armées. L’état-major des armées (EMA) conduit une des transformations les plus profondes de nos structures et de nos modes de fonctionnement. Depuis 2008, ce processus de transformation progresse en marche forcée. Il vise à adapter les capacités opérationnelles des armées aux exigences des conflits, conformément selon les conclusions du Livre blanc, et à moderniser son administration, notamment en réduisant les coûts de soutien et de fonctionnement, conformément aux principes de la réforme générale des politiques publiques (RGPP). Un état des lieux de la Défense s’imposait. Les éléments de soutien, encore appelés par le ministre de la Défense le « back office », étaient supérieurs aux forces vives, le « front office ». Ce constat et la fragilisation liée à la crise financière confirment la nécessité de réviser notre modèle de fonctionnement. Pour préserver l’efficacité de notre appareil de défense, des changements s’imposent. La nouvelle organisation qui se met en place doit permettre aux forces de se consacrer à leur cœur de métier, en les

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La BdD une circonscription administrative de soutien. En janvier 2009, 11 bases de défense expérimentales dont celle de Marseille ont ainsi été créées.

dégageant des questions de soutien général. Bâti sur une logique de resserrement des effectifs et de recentrage sur les fonctions expertes, ce dispositif contribue à réduire les coûts de fonctionnement. Cependant, il ne s’agit pas d’une simple réorganisation administrative, mais bien d’un changement de monde. En effet, en modifiant les habitudes et en décloisonnant des organisations parfois figées, issues d’un passé révolu, la mutualisation des moyens constitue un défi historique et une rupture culturelle majeure. Les fonctions de soutien et d’administration générale (AGSC) sont radicalement transformées pour passer d’un système distinctif par armées et services à un soutien conjoint, œuvrant au profit de tous, sous un commandement unique. Les bases de défense incarnent cette transformation à travers un changement géographique (regroupement des implantations) et fonctionnel (rassemblement des métiers du soutien). La base de défense représente une circonscription administrative de soutien, définie selon un critère géographique, assurant le soutien des unités et organismes du ministère de la Défense implantés dans son périmètre de res-

ponsabilité. Les BdD ont une mission de service dont la finalité est de soutenir en permanence l’ensemble des organismes du ministère avec, pour le personnel militaire, la possibilité d’armer les structures de soutien des forces projetées (en opération extérieure, lors des entraînements, etc.). Au sein de la BdD, cette fonction de soutien commun est confiée à un organisme interarmées : le groupement de soutien de la base de défense (GSBdD). Le GSBdD assure les fonctions AGSC, comme les achats, les finances, les ressources humaines, le transport, la sécurité, la maintenance des infrastructures, l’habillement... La responsabilité du soutien incombe cependant au commandant de base de défense (Com BdD) qui coordonne aussi, au niveau local, l’action des autres services de soutien (santé, soutien social, infrastructure, systèmes d’information). Il est le garant de l’application des directives et règles édictées au niveau de l’administration centrale, mais il est aussi le seul détenteur de la ressource budgétaire et en assure le pilotage. En janvier 2009, 11 bases de défense expérimentales dont celle de Marseille ont ainsi été créées. En 2010, elles ont été rejointes par 7 nouvelles


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Colonel René Grisolle Commandant la base de défense de Marseille promotion capitaine Cozette EMIA 80-81

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Le service du commissariat des armées, un acteur majeur du soutien commun des armées dont la transformation en cours constitue un véritable défi Cette réforme s’inscrit, dans un contexte plus général de rationalisation des soutiens au sein du ministère de la Défense, ainsi en attestent la réorganisation des chaînes financières et de la fonction solde, paye et droits individuels, notamment. En outre, elle prend en compte les changements intervenus au niveau interministériel avec la mise en place d’une fonction « contrôle interne budgétaire et comptable » au sein de laquelle le nouveau service du commissariat joue un rôle d’expert au profit des armées. La restructuration du service intègre, également, l’abandon des procédures financières dérogatoires aux règles de la comptabilité publique qui prévalaient jusque là pour le financement des dépenses de fonctionnement des formations administratives dans les armées.

Origine et caractéristiques du service du commissariat des armées.

l’issue des travaux menés dans le cadre des audits de modernisation de l’Etat (dits « audits Copé ») et, plus récemment, de la révision générale des politiques publiques, le principe de la constitution d’un service unique issu de la fusion des trois services existants (commissariat de l’armée de terre, de la marine, et service de l’administration générale et des finances de l’armée de l’air) a été acté par le comité de modernisation des politiques publiques. Ainsi fut créé, le 1er janvier 2010, le Service du commissariat des armées (SCA), par le décret n° 2009-1494 du 3 décembre 2009. La réforme entreprise s’annonce incontestablement comme vaste et très profonde. Loin de se réduire à un « fusionnement des commissariats », elle consacre l’émergence d’une entité nouvelle qui se révèle à l’analyse de ses missions, aujourd’hui élargies, et de son organisation fonctionnelle dans un objectif clairement affiché de rationalisation et d’optimisation des soutiens.

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Une réforme historique consécutive à l’interarmisation et à la rationalisation des soutiens au sein du ministère de la Défense.

DOSSIER

bases de défense. La généralisation des BdD interviendra en 2011 avec le déploiement de 51 bases en métropole. La BdD de Marseille s’étend d’est en ouest du Plan d’Aups à Port de Bouc, sans oublier le camp de Carpiagne et, du sud au nord des îles du Frioul à Cadarache. C’est une réalité territoriale à la différence des bases navales ou aériennes. Elle regroupe 47 organismes relevant de la défense soit environ 4300 personnes. En 2011, le lycée militaire d’Aix-en-Provence, la délégation générale pour l’armement (DGA) ainsi que la Légion étrangère d’Aubagne - qui faisait elle-même partie des 11 premières BdD expérimentales - rejoindront la BdD de Marseille. Les premiers bilans de l’expérimentation sont positifs, tant sur le plan financier que du point de vue de la rationalisation des structures. Au démarrage, la principale source d’inquiétude était le transfert de responsabilités exercées dans le domaine de l’AGSC, l’enjeu étant d’organiser ce transfert des formations vers le GSBdD en maintenant la continuité et la qualité du service rendu. Cette transition s’est faite sans rupture de soutien, même si elle a provisoirement induit quelques pertes de repères. Aujourd’hui, les choses se stabilisent. Il nous faut à présent renforcer la qualité et la performance des prestations fournies. « Il faut continuer car c’est le seul moyen de changer » écrivait Alain. Certes, la réforme en cours bouscule nos habitudes et nos manières de travailler, mais elle vise à préserver les capacités opérationnelles. Ce changement est essentiel pour adapter notre outil de défense aux changements économiques et géostratégiques du monde moderne. Afin de dégager les marges financières indispensables pour améliorer la condition du personnel civil et militaire de la Défense et poursuivre la modernisation de nos équipements, une transformation profonde de notre organisation était nécessaire. Aux choix courageux de la conception, se sont imposés l’opiniâtreté et le volontarisme de la mise en œuvre, indispensables pour changer les habitudes. I

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La réforme du service répond à l’objectif d’interarmisation de la fonction soutien des armées. En effet, héritiers des commissaires de guerre, les commissariats d’armée d’hier, placés sous l’autorité de chaque chef d’état-major d’armée, étaient chargés de répondre aux besoins des armées dans les domaines de l’administration générale et du soutien de l’homme. La nouvelle organisation interarmées des soutiens a requis de mutualiser les moyens des armées, sous l’autorité du chef d’état-major des armées, avec notamment la création des bases de défense, et rendu nécessaire la création d'un service de soutien unique et interarmées. Enfin, le service s’est positionné, au sein du ministère, en tant qu’acteur majeur de la fonction achat laquelle doit évoluer, résolument, dans le sens de la professionnalisation et de la réduction des ••• coûts. L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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• Droits individuels : il appartient au service de mettre en œuvre, de manière unifiée, la réglementation des droits individuels, en application des règles édictées par la direction des ressources humaines du ministère de la Défense et des décisions des directions des ressources humaines et direction du personnel des armées et formations rattachées. Le service exerce, par ailleurs, l’audit de l’administration des armées.

Cette organisation ne sera toutefois complètement atteinte qu’en 2012, dans la mesure où elle requiert la transformation et la dissolution de nombreux organismes relevant des anciens services ou du commandement du soutien des forces aériennes. En cible, le réseau des implantations du service sera resserré avec le passage de 90 à 30 établissements entre 2009 et 2014, date à laquelle le fonctionnement du SCA devrait être nominal. Les effectifs seront établis à hauteur de 4 000 postes dédiés à des tâches de conception ou de maîtrise (pour 60% d’entre elles).

Le soutien de l’homme, notamment en matière d’habillement, campement, couchage, alimentation, et ameublement. Magasin d’habillement au 2e RIMa, du Mans.

FOSIT TOULON//MARINE NATIONALE

Un opérateur de soutien commun, en « back office », au service des GSBdD, prestataires de soutien situés en « front office » vis-à-vis des unités, dont le périmètre a été élargi. Outre la mission d’appui ou de soutien de proximité exercée au profit des bases de défense, mission qui constitue sa vocation première, le périmètre d’action du SCA, ministériel voire interministériel, comprend six métiers ressortissants à l’administration générale et au soutien commun. Ainsi est-il compétent pour : • Finances : il s’agit de traiter des questions financières, particulièrement dans le domaine de l’exécution de la dépense publique et des recettes (Chorus), selon les évolutions que ce domaine connaîtra dans l’avenir. La mission du SCA consiste ici à rendre compte aux responsables du Bureau des opérations de programmes (BOP) de l’impact de l’exécution de la dépense de soutien commun sur les programmations pluriannuelles. Tout en répondant, sous l’autorité du chef d’état-major des armées, aux besoins des armées dans ce domaine, le SCA se présente, pour toute la gamme de ses attributions financière et comptable, comme un acteur des fonctions conduites par la Direction administrative et financière (DAF), chargée de la synthèse des restitutions du ministère. • Achats : il appartient au service de passer les marchés nécessaires au soutien de l’homme. Le SCA détient, en outre, une compétence résiduelle pour passer des marchés dans tous les domaines ne relevant pas de la compétence d’un autre service. • Soutien de l’homme : le SCA conçoit, élabore et met en œuvre le soutien de l’homme, notamment en matière d’habillement, campement, couchage, alimentation, ameublement. • Contrôle interne comptable : le contrôle interne budgétaire doit conduire à améliorer la soutenabilité financière du ministère. Le nouveau service du commissariat devra être capable de fiabiliser et de retracer les flux financiers des armées et de garantir la réalité de la comptabilité patrimoniale. • Juridique : il s’agit de contribuer à la mise en œuvre de la fonction juridique du ministère conduite par la direction des affaires juridiques, le conseil juridique au commandement (proximité).

BRUNO BISSUTTO/DICOD

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Le service du commissariat des armées, un acteur majeur du soutien commun des armées dont la transformation en cours constitue un véritable défi


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Tenues d’équipement et armement militaires au complet pour base de Défense en OPEX. Démonstration de la tenue fantassin du système Felin au 2e RIMa.

TIM - DICOD

DOSSIER

Comment intervient le SCA en tant qu’opérateur unique du soutien de l’homme de proximité assuré par le réseau de bases de défense ?

Le soutien de l’homme consiste à satisfaire les besoins liés à la vie courante du combattant en opérations, à sa protection et à son équipement individuel. Le soutien de l’homme de proximité est désormais assuré par le réseau des bases de défense, le GSBdD devenant l’interlocuteur unique, dans le domaine de l’administration et du soutien courant des formations constituant la BdD et il recueille leurs besoins et en assure la satisfaction. Il s’appuie, pour ce faire, sur un opérateur unique, le SCA, placé sous l’autorité du chef d’état-major des armées. Deux structures, à vocation nationale, du SCA interviennent alors selon le contexte dans lequel se trouvent les forces : le CESCOF1, pour satisfaire les besoins liés aux opérations (tenues de combat, équipements de protection individuelle, rations de combat, modules d’hébergement et de restauration…) et le CESGA2 pour répondre, essentiellement par le biais d’achats, aux besoins quotidiens des bases de défense.

Une organisation structurée selon une logique fonctionnelle aux fins d’optimiser la qualité et l’efficacité du soutien.

Afin de mener à bien ses missions, le service du commissariat des armées a adopté un concept radicalement nouveau au regard de l’organisation territoriale qui

prévalait jusque là, en décidant du regroupement, au sein d’une même chaîne métier, des organismes concourant à une même fonction de soutien. Il comprend, outre la direction centrale, des centres spécialisés à vocation nationale, mettant en œuvre, chacun pour ce qui le concerne, une des grandes fonctions du service, et des plates-formes ou établissements à compétence géographique ou fonctionnelle pour les seules fonctions nécessitant une proximité des prescripteurs. Les centres experts qui exercent également le rôle de tête de chaîne fonctionnelle (par métier), pendant la période de transformation, contribuent à la définition des politiques métier et à l’harmonisation de la réglementation, dans leur domaine de compétence. Les quatre centres spécialisés sont les suivants : • le CESGA : pour le pilotage de la fonction achats/finances à travers les PFAF3 ; • le CESCOF : pour le pilotage de la fonction soutien de l’homme et du combattant à travers les établissements logistiques du service : • le CACIC4 pour le pilotage de la fonction contrôle interne et comptable ; • une tête de chaîne fonctionnelle pour les droits individuels qui pilotera le CAMID5, le CIAS6, le SESU7 ainsi que les CTAC et le CAAT, jusqu’en 2012.

Les objectifs poursuivis et les améliorations attendues.

Il s’agit pour le SCA de garantir aux organismes soutenus une meilleure qua-

lité des prestations fournie. La mutualisation des moyens nécessaires à l’exercice du soutien organisés selon une logique fonctionnelle et la réduction, consécutive, des effectifs chargés de sa mise en œuvre, désormais spécialisés et dotés d’un haut niveau d’expertise, doivent permettre de garantir une optimisation de ce soutien. L’harmonisation des réglementations et procédures dans ce domaine concourra, également, à terme, à l’amélioration de la performance du soutien apporté aux armées. Il s’agit donc d’une réforme ambitieuse touchant au cœur du fonctionnement des armées pour ce nouveau service unifié qui participe pleinement, avec la restructuration qu’il mène, de la modernisation de l’Etat. I Commissaire colonel France Kolb directrice du CAAT de Vincennes

Glossaire : (1) CESCOF : Centre d’expertise du soutien du combattant et des forces. (2) CESGA : Centre d’expertise de soutien général des armées. (3) PFAF : Plate-forme achat-finances. (4) CACIC : Centre d’audit et de contrôle interne comptable. (5) CAMID : Centre d’administration ministériel des indemnités de déplacement. (6) CIAS : Centre interarmées des soutiens. (7) SESU : Service exécutant de la solde unique.

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> Point de situation

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ACTUALITÉS MILITAIRES MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

> Cinquantenaire de l’EMIA : création d’un comité d’organisation

DR PROMO EMIA

« Le Travail pour loi, l’Honneur comme guide »

DR PROMO EMIA

La commémoration du Cinquantenaire de l’EMIA se déroulera en différentes phases. Outre les cérémonies officielles organisées aux ESCC, la manifestation parisienne aura lieu le 14 mai 2011.

La célébration du cinquantième anniversaire de l’Ecole militaire interarmes est un évènement privilégié dans son histoire pour promouvoir et renforcer la cohésion intergénérationnelle des officiers de ce recrutement. Elle est aussi l’occasion de montrer l’importance que l’officier issu l’EMIA a tenu, tient et tiendra au sein de l’armée de Terre. Sa réussite est conditionnée, à n’en pas douter, par une participation massive humaine et financière à sa commémoration. Il est donc essentiel que toutes les promotions, en retraite et en activité, soient présentes et contribuent aux manifestations organisées par les deux promotions actuellement en scolarité à Coëtquidan. année 2011 marquera le Cinquantenaire de la création de l’EMIA, si l’on considère comme anniversaire légitime la date du 6 novembre 2011, date symbolisant les 50 ans de la remise officielle de son drapeau à l’Ecole. Beaucoup le savent, certains l’ont oublié.

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L’EMIA actuelle a été créée en 1961, même si une existence éphémère mais non moins réelle est à mentionner pendant la Seconde Guerre mondiale.

Comment célébrer aujourd’hui cet anniversaire ?

Il convient de commémorer ce Cinquantenaire avec l’humilité et - ce n’est pas antinomique - avec le faste qui correspondent à notre école. Le Cinquantenaire de l’EMIA doit avant tout marquer la force et la qualité du recrutement semi-direct, ciment de l’armée de Terre et

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formidable ascenseur social pour les plus méritants.

Les responsabilités

Le GCA Clément-Bollée, officier EMIA le plus ancien « étoilé » encore en service, a accepté d’être l’autorité morale des célébrations du Cinquantenaire. Sous couvert des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC), l’EMIA a établi une commission du Cinquantenaire présidée par le général commandant les ESCC. Différents comités animés par les élèves traitent des activités et des manifestations, le général adjoint des ESCC assurant la cohérence de ces comités. Tous les acteurs extérieurs - notamment les anciennes promotions et L’Épaulette - seront associés aux différentes étapes des commémorations. L’EMIA s’appuiera sur l’aide proposée par les promotions précédentes car, avec un volume de 80 élèves par promotion, les 2 promotions actuelles ne pourront, seules, assumer financièrement ou matériellement toutes les manifestations.

Programme prévisionnel non chronologique

La commémoration du Cinquantenaire se déroulera en différentes phases. En effet, outre les cérémonies officielles organisées par les ESCC pour célébrer les différentes dates, les deux brigades de l’EMIA (promotion colonel Déodat du Puy-Montbrun et la 50e promotion) organiseront une manifestation commune à toutes les anciennes promotions de l’Ecole. Cette manifestation se tiendra à Paris sur une journée entière. Cérémonies officielles organisées par les ESCC > Prise d’armes aux Ecoles de Coëtquidan le 13 septembre 2011 pour commémorer la création officielle de l’EMIA. Pas d’invitations extérieures ou invitations restreintes. > Célébration officielle le 5 novembre 2011 : cette cérémonie s’appuiera sur la remise des Sabres à la 51e promotion pour commémorer le Cinquantenaire de la remise de son drapeau à l’EMIA. Invitations extérieures tournées vers les anciennes promotions EMIA. Activités organisées par la promotion colonel Déodat du Puy-Montbrun (2009-2011) et la 50e promotion Manifestation parisienne sobre, mais de prestige associant un maximum d’officiers issus de l’EMIA. Date : samedi 14 mai 2011.

Programme de la journée > Samedi matin : séminaire sur l’EMIA (historique, traditions, avenir). Lieu : Amphi Foch à l’Ecole militaire. > Samedi midi : buffet officiel (Ecole militaire ou Invalides) et/ou repas par promotion.


DR PROMO EMIA

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à faire

Lors d’une prise d’armes d’une promotion de l’EMIA dans la cour d’honneur des Invalides.

Participation et financement à arrêter. > Samedi AM : 15h : cérémonie aux Invalides regroupant toutes les promotions : historique de l’EMIA, appel des promotions, ordre du jour du Cinquantenaire, chant de la Prière et de la promotion sortante. A l’issue : vin d’honneur, photo générale et rencontres entre promotions. > Soirée : grand Gala à Paris de la promotion sortante (jumelé avec petit gala 50e promotion) ouvert sur les anciennes promotions, mais aide financière et invitations payantes indispensables. Il n’y aura pas de moyens financiers disponibles pour un spectacle ou pour toute autre activité ; en revanche l’EMIA montera des tableaux simples (évolution des tenues de l’EMIA, expo photos, etc.). Quelques autres projets peuvent naître : livre historique, produits identitaires. Un projet d’envergure est porté par les Anciens, celui de faire attribuer au Drapeau de l’Ecole la croix de la Légion d’honneur.

Quels sont les obstacles actuels ?

> Organisation : tous les projets sont lancés soit par les ESCC, soit par les sous-lieutenants de la promotion colonel Déodat du Puy-Montbrun (2009-2011). > Finances : gros point bloquant actuel. L’EMIA lance donc un appel aux 48 promotions précédentes car pour organiser une journée digne de cet anniversaire, conclue par un grand gala parisien, les deux promotions en scolarité à l’EMIA ne pourront seules financer ce projet (le nombre total d’élèves de l’EMIA étant

> Anciennes promotions : définir l’aide à apporter par chaque promotion (aide financière directe, sponsor, aide matérielle, aide administrative). Les secrétaires et/ou présidents de promotion ont un rôle essentiel et moteur en liaison directe avec l’EMIA (commandement et promotion). Le comité d’organisation du Cinquantenaire souhaite, promotion par promotion, connaître très vite les effectifs prévisionnels pour la participation à la journée du 14 mai 2011 : séminaire, déjeuner / buffet, cérémonie et bien évidemment grand Gala à Paris. > Promotion colonel Déodat du PuyMontbrun : organisation et montage de la journée du Cinquantenaire, avec le soutien de la 50e promotion. > Diffusion de l’information : Épaulette, interne promotions, presse militaire, etc I > Lire l’article l’évolution de l’EMIA, page 20

> Points de contact EMIA Commandant de l’Ecole Militaire Interarmes : Lieutenant-colonel Cyrille Becker • PNIA : 821 563 74 97 • PTT : 02 97 70 74 97 • Portable : 06 11 31 96 55 • Internet : cyrille.becker@st-cyr.terrenet.defense.gouv.fr OSA de l’Ecole Militaire Interarmes : capitaine Pierre ARTUR • PNIA : 821 563 74 98 • PTT : 02 97 70 74 98 • Portable : 06 30 72 73 11 • Internet : pierre.artur@stcyr.terre.defense.gouv.fr • Responsable promotion : sous-lieutenant Mulot • Internet : yoann.mulot@st-cyr.terrenet.defense.gouv.fr Patenaire privilégié : L’Épaulette PNIA : 821 941 35 35 PTT : 01 41 93 35 35 Portable : 06 33 52 82 34 / 0612 64 07 97 Internet : lepaulette@wanadoo.fr Web : www.epaulette.org

e général de division Pascal Vandenbussche est né le 6 novembre 1952 à Lille. Entré en service en 1973, il choisit le matériel à sa sortie de l’Ecole militaire interarmes et accède à l’épaulette en 1978. Nommé lieutenant en 1979, il rejoint le 3ème Régiment de commandement et de soutien à Fribourg. En 1982, il est affecté à la Direction du matériel du 2ème Corps d’armée à Metz, comme chef de la cellule informatique. Promu capitaine en 1983, il est admis à l’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique pour suivre la scolarité du diplôme technique à l’issue de laquelle, en 1986, il est désigné pour commander le groupement des ateliers de l’Etablissement régional du matériel de Gresswiller. En 1988, il est muté à la Direction centrale du matériel comme rédacteur au groupe « Etudes techniques ». En 1990, il est à nouveau admis à l’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique au titre du brevet technique puis, en 1992, comme stagiaire de la 106ème promotion de l’Ecole supérieure de guerre. L’année suivante, il entre en scolarité à l’Ecole du personnel navigant d’essais et de réception à Istres, puis il est affecté logiquement comme officier de programme de l’hélicoptère « Tigre » à l’état-major de l’armée de Terre à Coblence en 1994. En 1997, il est promu colonel et désigné pour commander le 9ème Régiment de soutien aéromobile à Phalsbourg. A l’issue de son temps de commandement, en 1999, il est muté à la sous-direction technique de la Direction centrale du matériel à Versailles comme chef du bureau appui. En 2002, il rejoint la Structure intégrée pour le maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la Défense à Brétigny sur Orge, au poste de sous-directeur gestion coordination. En 2005, il retrouve la Direction centrale du matériel à Versailles en qualité de sous-directeur organisation. Il est promu général de brigade en 2006 et se voit confier la Direction régionale du matériel à Lyon avant d’être désigné, l’année suivante, chef de la division soutien des forces de l’état-major de la région Terre sud-est jusqu’en 2008, où il devient chargé de mission auprès du général chef d’état-major de l’armée de Terre. En 2010, il est affecté à l’Inspection de l’armée de Terre en qualité d’inspecteur, fonction dans laquelle il est promu général de division le 1er novembre de la même année. Chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Ordre national du mérite, le général Pascal Vandenbussche est d’origine EMIA et appartient au Cadre spécial. Il est marié et père de 3 enfants. I

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aujourd’hui inférieur à une seule promotion d’il y a 15 ans). Plusieurs pistes sont donc envisagées : • sponsors : toujours aléatoire ; • dons des promotions précédentes pour le financement : pour le moment, cette solution parait la plus viable pour arriver à financer a priori le grand Gala. Pour 1200 invités, le budget avoisine les 120000 € dont 72000 € financés par les élèves de l’EMIA. • Participation aux frais : chacun financera sa participation aux différentes activités (repas, pots, galas, réunions internes promo). Cela ne pourra se faire que sous la forme de contributions préalables afin de pouvoir arrêter le nombre total d’invités le plus juste possible.

> Le général Pascal Vandenbussche obtient une étoile supplémentaire


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> Évolutions de l’École militaire Interarmes (EMIA) UN PEU D’HISTOIRE

> L’ÉCOLE DE CHERCHELL (1942-1945)

Dissoutes à l’invasion de la France, les écoles d’armes renaissent en Algérie dans le cadre de deux centres d’instruction d’élèves aspirants (CIEA) destinés à l’armée de Terre : le premier en Algérie, à Cherchell, le second au Maroc, à Médiouna supprimé fin mai 1943. Le 1er avril 1943, le CIEA de Cherchell prend la dénomination d’école d’élèves aspirants. Désormais, tous les élèves aspirants passeront par l’Ecole de Cherchell, chargée de former, en six mois, des officiers destinés à toutes les armes de l’armée de Terre. Le 13 décembre 1944, l’école prend le titre d’Ecole militaire interarmes. La durée des stages est réduite à quelques mois et la formation accélérée des élèves est essentiellement pratique et interarmes. Là, s’entraînent au coude à coude les Saint-Maixentais, Saumurois et autres anciens des écoles d’armes, les Saint-Cyriens amalgamés aux Polytechniciens, et tous les élèves venant des corps de troupe. Ils reçoivent une formation commune de base de type infanterie, puis se spécialisent aussitôt dans une arme de leur choix.

> L’ECOLE MILITAIRE INTERARMES DE 1945 A 1947 La formule de l’Ecole militaire interarmes inaugurée à Cherchell, et qui répond aux exigences du combat moderne, est maintenue. Deux périodes caractéristiques correspondent à deux formules distinctes d’école unique. • Celle de la première EMIA de juillet 1945 à mai 1947, qui regroupe environ 2000 élèves officiers (ramenés à un millier) de toutes origines formant une même promotion et amalgamés dans 4 groupements mixtes interarmes formant la 6e série « VICTOIRE » du 1er juillet au 31 décembre 1945 ; puis dans 2 bataillons mixtes, ramenés à un seul par suite des dégagements massifs de cadres, du 05 mars 1946 au 30 avril 1947 formant la 7e série, « INDOCHINE ». Cette période est importante car certains Anciens peuvent à juste titre se réclamer de cette EMIA. • Celle de l’ESMIA de mai 1947 à septembre 1961.

> L’ECOLE MILITAIRE INTERARMES DEPUIS 1961 Le 13 septembre 1961, l’ESMIA donne naissance à deux écoles de formation autonomes ayant chacune son nom propre, son drapeau et son uniforme particuliers : l’ESM de Saint Cyr et l’EMIA. Le 06 novembre 1961, à Coëtquidan, Michel Debré, Premier ministre, en présence de Pierre Messmer, ministre des Armées, remet son drapeau à l’EMIA. Ce drapeau est celui qui avait été donné à la première EMIA de Coëtquidan, le 12 juillet 1946 par le général de Lattre, et qui avait été déposé officiellement en 1952, au musée du souvenir, après la création de l’ESMIA, le 23 mai 1947.

L’EMIA connaît cette année de nouvelles évolutions tant en organisation, en recrutement qu’en contenu de la formation. Le but de ces quelques lignes est donc de dresser un aperçu des récentes transformation. Ecole militaire interarmes (EMIA), école de formation des officiers de recrutement semi-direct, a connu une réforme fondamentale il y a maintenant 25 ans avec la suppression de l’Ecole militaire de Strasbourg, l’allongement de la scolarité à 2 ans, l’augmentation de l’ancienneté requise des candidats (2 ans et six mois au 1er janvier de l’année du concours), l’admission à l’Ecole par deux concours distincts réservés l’un aux sous-officiers, l’autre aux ORSA, enfin la sanction de la scolarité par le diplôme de l’EMIA portant en particulier équivalence du DEUG. Depuis, d’autres mesures, parfois discutées, ont vu le jour : fin du recrutement ORSA, nouvelle

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augmentation de l’ancienneté qui passe à 3 ans, âge d’intégration repoussé à 23 ans, etc. L’Ecole militaire interarmes doit aujourd’hui, sans complexe, s’adapter afin de répondre aux exigences de formation des officiers de l’armée de Terre et, à partir d’un creuset interne, fournir à celle-ci des lieutenants aptes à encadrer les unités opérationnelles de l’armée de Terre qui leur seront confiées. L’EMIA connaît cette année de nouvelles évolutions tant en organisation, en recrutement qu’en contenu de la formation. Le but de ces quelques lignes est donc de dresser un aperçu des récentes transformations : changement des structures, évolution du concours et de la scolarité.

Changement des structures en 2010-2011

Les structures de l’EMIA, telles qu’elles existent depuis 1986, ont évolué à l’été 2010. Comme de nombreux organismes de l’armée de Terre, les Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC) n’échappent pas à une diminution de leurs effectifs. Les promotions de l’EMIA plafonnant aujourd’hui à 85 élèves (50e promotion),

l’encadrement devrait en conséquence être revu à la baisse. Depuis la rentrée 2010, l’EMIA a adopté un organigramme unique abandonnant le traditionnel schéma à deux brigades autonomes. Une transition s’effectuera cependant en douceur pour atteindre son DUO final en 2014. Quelles sont les grandes lignes de ces changements ? L’EMIA ne dispose plus que d’un officier breveté qui devient le Commandant de l’école. Chaque promotion sera commandée par un (jeune) officier supérieur diplômé ; profil commandant hors préparation DT ou CID.

A terme, la compagnie, unité d’instruction traditionnelle de l’Ecole, disparaîtra. L’encadrement de la brigade sera réduit à un officier adjoint, un pool soutien et quatre chefs de section.

Evolution du concours EMIA

Le concours de l’EMIA est désormais ouvert aux militaires non officiers âgés de


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A compter de 2012, date de sortie de Coëtquidan de la 50 e promotion, le diplôme de l’EMIA confèrera le grade universitaire de licence générale (bac+3).

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Conclusion

Voici en deux schémas les évolutions 2010 puis 2014.

vingt-trois ans au moins et de vingt-neuf ans au plus, et qui ont accompli au moins trois ans de service militaire effectif. Deux voies de recrutement sont aujourd’hui validées pour une scolarité semestrialisée : un concours sur épreuves et une épreuve de recrutement sur titres ; cette dernière ne sera effective qu’à compter du concours 2011. Une troisième voie de recrutement sur titres ouverte aux civils était initialement prévue mais est aujourd’hui définitivement abandonnée. Le concours sur épreuves est ouvert aux militaires non officiers titulaires d’un diplôme de fin de second cycle de l’enseignement secondaire général, technologique ou professionnel ou diplôme reconnu comme équivalent. Le concours sur titres est ouvert aux militaires non officiers ayant validé les quatre premiers semestres de la licence de l’enseignement supérieur général ou technologique ou titulaires d’un titre ou diplôme classé au moins au niveau III ou d’un titre ou diplôme reconnu comme équivalent à ces derniers ou issus des classes préparatoires aux grandes écoles et déclarés admissibles : - à un concours d’entrée à une école

habilitée à délivrer un titre d’ingénieur diplômé ; - à un concours d’entrée à une école créée et administrée par les chambres de commerce ou à un établissement privé autorisé à délivrer un diplôme officiel visé par le ministre chargé de l’enseignement supérieur ; - au concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire, à l’Ecole de l’air, à l’Ecole polytechnique ou à l’Ecole navale. Le concours sur épreuves reste divisé en trois concours distincts : sciences (40% d’intégrants environ), sciences économiques et sociales (35% environ) et lettres (25% environ). La 50e promotion de l’EMIA a intégré les ESCC fin août 2010. Elle compte dans ses rangs 85 élèves officiers d’active dont deux militaires du rang qui sont les premiers militaires du rang à intégrer une école de formation initiale d’officiers de recrutement semi-direct.

Evolution de la scolarité EMIA

La nouvelle scolarité de l’EMIA est le plus grand changement qui soit intervenu à l’Ecole depuis 1986. La scolarité com-

La nouvelle organisation de l’école militaire interarmes, son changement de mode de recrutement et sa scolarité semestrialisée ne bouleverseront pas foncièrement l’esprit de l’EMIA, mais prépareront ainsi et toujours les futurs officiers, issus du corps des sous-officiers (et maintenant, aussi, de celui des militaires du rang) à comprendre et à assumer leurs responsabilités d’officier et de cadre de la nation. La charte de l’EMIA spécifie bien que ces jeunes officiers sont destinés à assumer des responsabilités croissantes d’encadrement, voire de conception et de direction au sein de l’armée de Terre, de la Défense et des états-majors multinationaux. L’effort de la formation visera donc à exploiter leurs acquis et expériences professionnelles pour leur faire prendre conscience du changement de niveau de leurs responsabilités - passant du niveau de l’exécution ou de la maîtrise à celui de la direction et de la conception - et à développer les compétences nécessaires. Toutes ces évolutions permettent aujourd’hui d’affirmer que l’EMIA reste prioritairement l’école du recrutement interne indispensable à la cohésion et au ciment du corps des officiers de l’armée de Terre. I

Lieutenant-colonel Cyrille Becker Commandant l’Ecole Militaire Interarmes Promotion combats de Tu-Lé EMIA 92-94 L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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ACTUALITÉS

prend dorénavant un tronc commun de promotion et trois filières : sciences et technologies de défense, géopolitique, relations internationales et stratégie, enfin economie et gestion publique/Défense. Le programme de formation est désormais semestriel autour des trois piliers de la formation des ESCC : formation humaine, formation militaire et formation académique. Synoptique de la scolarité (référence : Charte de formation initiale de l’officier de l’Ecole militaire interarmes N° 820262/ESCC/BEG/NP en date du 3 mars 2010).


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Hommage à « Ceux de Cherchell »

Texte extrait du n° spécial - Juin 2010 de l’association interarmées ANCCORE publié avec son aimable autorisation. s’écrit aussi avec le sang : 57 Anciens de Cherchell tomberont en Corse, île d’Elbe et Italie, 162 en France et Allemagne, 226 en Indochine, Corée et Madagascar, 26 en Afrique du Nord. Ceux de Médiouna laisseront 33 des leurs sur les différents théâtres d’opérations.

epuis presque un demi-siècle l’École militaire de Cherchell n’existe plus. Oubliée ou ignorée, son souvenir demeure pourtant vivace parmi ses anciens élèves et instructeurs. Pendant un temps relativement bref à l’échelle historique, 20 ans, elle a joué un rôle considérable de formation d’officiers et de sous-officiers. Le 8 novembre 1942, les AngloAméricains débarquent au Maroc et en Algérie. L’Afrique du Nord, sauf une partie de la Tunisie où l’Afrika Korps de Rommel s’est replié, est libérée, mais coupée de la métropole. L’armée française est en mesure de reprendre sa place au côté des alliés. Très vite s’impose la nécessité de former des chefs de section et de peloton pour l’encadrement de l’armée d’Afrique dont le potentiel, au moins en effectifs, a été préservé grâce aux généraux Weygand et Juin. Le colonel Callies est chargé par le général Giraud de créer une école d’élèves-officiers à Cherchell. Une partie de la première promotion sera installée à Médiouna, au Maroc. Callies, Saint-cyrien en 1914, de la promotion « Grande Revanche », sait ce qu’il en coûte de lancer dans la bataille des hommes peu aguerris. Aussi, l’entraînement sera intense, mais court, 5 à 6 mois. La guerre imposait l’efficacité, donc le temps long de formation du temps de paix était inenvisageable. Les matières autres que militaires étaient considérées comme acquises ou à compléter la paix revenue. Locaux insuffisants, pénurie de matériel, équipements obsolètes, mais moral élevé, le désir d’effacer le revers de 1940 est grand parmi ces jeunes hommes dont certains sont évadés de France et pour beaucoup des Français natifs d’Afrique du Nord.

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Le 8 octobre dernier, les Anciens de Cherchell, se sont réunis au sein de l’ANCCORE, dans le cadre de l’Hommage de la Nation, à l’Hôtel des Invalides organisé sous le patronage, de M. Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants et en présence du général Irastorza CEMAT.

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Ci-dessous, Cérémonie d’hommage du 22 septembre 2010.

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Cinq promotions sortiront de Cherchell de 1942 à 1945, soit 5105 officiers et gradés qui fourniront l’encadrement des unités du Corps expéditionnaire d’Italie, de la 1ère Armée française, de la 2e DB, qui s’illustreront du Garigliano jusqu’à Berchtesgaden. Puis ce furent les combats d’Indochine et d’Afrique du Nord. Mais l’Histoire

Après 1945, Cherchell a continué à former des sous-officiers d’active et des officiers de réserve. L’École n’est plus interarmes. Annexe de Saint-Maixent, elle forme les EOR d’infanterie des unités d’AFN. Et de 1949 à avril 1958, une partie des EOR de la métropole. Le 10 Mai 1958, elle prend le nom d’École militaire d’infanterie et se consacre alors exclusivement à la formation des officiers de réserve d’infanterie, en partage avec SaintMaixent. Le 10 août 1959 le ministre des armées charge l’École de former désormais la totalité des officiers de réserve d’infanterie. Aucun répit dans la forma-

tion : rallyes, service en campagne, bivouacs et nomadisations, combats de nuit, tirs, entraînement physique et théorique se déroulent en zone opérationnelle. De 1947 à 1962, 52 promotions se sont succédé et ont formé près de 20 000 aspirants et sous-lieutenants qui représenteront 90% des chefs de section des unités opérationnelles d’infanterie pendant la guerre d’Algérie. Ils paieront un lourd tribut à cette guerre, les chefs de section étant les plus exposés : 191 tomberont au Champ d’Honneur dont certains étaient encore élèves, l’École étant en zone d’insécurité. Au total 695 Anciens de Cherchell, toutes promotions confondues, ont donné leur vie pour la Patrie. Oui, Ceux de Cherchell, dont la vocation première était une carrière civile, ont eux aussi, selon leur devise « Ducci et tu suscipe curam », assumé la charge du commandement ! Oui, Ceux de Cherchell méritent que l’on se souvienne ! I Christian CHABANCE


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ACTUALITÉS MILITAIRES Le plan égalité des chances

Le plan handicap : une po

Extrait d’une intervention du ministre de la Défense publiée dans le bulletin de l’UNC de Normandie du 1er trimestre 2010

militaires. Ouvertes aux jeunes des milieux modestes, elles aident ceux qui en ont besoin à se remettre à niveau pour tégique pour la cohésion et le dynaintégrer une classe préparatoire à la renmisme de notre société. A travers leur trée suivante. Elles accueillent action d’intégration et de promotion aujourd’hui 87 élèves, dont plus de 80 % sociale, les armées ont toujours joué un de boursiers. Les partenariats que nous rôle essentiel dans ce domaine. sommes en train de conclure avec les étaDès ma prise de fonctions, j’ai soublissements d’enseignement du réseau haité renforcer ce rôle en l’orientant « Ambition Réussite » devraient encore davantage vers les jeunes de milieux accélérer cette dynamique. modestes, notamment ceux qui vivent dans des zones sensibles. Ma conviction, La quatrième action, qui vise à en effet, c’est que ces jeunes ont de nomresserrer le lien Armée-Nation dans les breux talents qui ne demandent qu’à s’exquartiers défavorisés, est la mise en place primer, pour peu qu’on aille à leur rende réservistes locaux à la jeunesse et à la contre, qu’on les mette citoyenneté (RLJC). Avec en confiance et qu’on un objectif de 200 RLJC développe nos capacités fin 2011, nous voulons pour les accueillir. ainsi sensibiliser davanC’est dans cet esprit tage les jeunes à l’instituEn 2009, que j’ai lancé le plan tion militaire, à son près de « égalité des chances », éthique et à ses missions. 25 000 jeunes qui accorde une place En 2009, près de centrale à la notion de vingt-cinq mille jeunes ont déjà mérite individuel. Parmi ont déjà bénéficié du plan bénéficié du plan les actions qu’il « égalité des chances ». regroupe, quatre me Aujourd’hui, la grande « égalité semblent illustrer tout diversité sociale du recrudes chances ». particulièrement la tement au sein du minisvolonté du ministère de tère, la progression du contribuer à la relance nombre de femmes dans de l’ascenseur social. les armées et l’application La première, c’est exemplaire du plan handile tutorat, qui s’adresse à cap sont autant d’expresdes lycéens à fort potentiel dont la situasions concrètes de notre engagement dans tion familiale et sociale constitue un frein ce domaine. dans l’accès à l’enseignement supérieur. Parce qu’il a toujours su rester fidèle à En leur proposant le parrainage d’un sa tradition d’intégration sociale, mais aussi élève d’une grande école de la Défense, parce qu’avec 25 000 recrutements par an, il nous leur permettons d’acquérir le savoir est le premier employeur de France, le être, l’information, la confiance et l’envie ministère de la Défense entend demeurer nécessaires pour entreprendre des études, l’un des acteurs majeurs de cette vaste notamment dans une grande école. ambition gouvernementale qu’est la lutte Environ trois cents filleuls bénéficient contre l’exclusion des plus démunis. I actuellement de cette mesure. Hervé MORIN La deuxième action, c’est l’ouverMinistre de la Défense ture des lycées militaires, auparavant réservés aux enfants des personnels du ministère de la Défense, aux jeunes élèves méritants issus de milieux défavorisés. Notre objectif, c’est de leur réserver 15% des places du second cycle. A terme, ce sont donc 360 élèves qui intégreront un lycée militaire par cette voie. La troisième action, phare du plan « égalité des chances », c’est la création de classes passerelles dans les lycées des chances et la lutte contre ’égalité l’exclusion constituent un enjeu stra-

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• L’Épaulette n° 172 • décembre 2010

e ministère de la Défense a renforcé sa politique volontariste en faveur du handicap en élaborant son nouveau plan handicap pour les années 2009 à 2011. Réalisé par la direction des ressources humaines du ministère de la Défense (DRHMD), et présenté officiellement par le ministre de la Défense et le secrétaire d’État à la solidarité le 24 mars 2009, ce plan fixe les objectifs du ministère en matière d’insertion et de maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Articulé autour de huit thèmes, le plan handicap du ministère de la Défense dégage pour chacun d’entre eux des axes prioritaires pour les années 2009 à 2011. Matérialisé sous la forme d’un document attractif, il valorise les bonnes pratiques, illustrées par des retours d’expériences et des recommandations d’experts1. En terme de recrutement, le ministère de la Défense poursuit sa politique d’emploi envers les personnes en situation de handicap au-delà des prescriptions gouvernementales. L’attention est portée sur une amélioration à la fois quantitative et qualitative du recrutement. Près de 450 personnes en situation de handicap ont été recrutées depuis le 1er janvier 2007 à ce jour. Le ministère veille particulièrement à élargir le champ de recherche de candidatures, ainsi que la diversité des compétences, axe majeur de sa politique de recrutement. De plus, chaque année des militaires blessés devenus inaptes à l’emploi militaire sont recrutés en qualité de personnel civil au titre des bénéficiaires de l’obligation d’emploi2. Le ministère souhaite que le handicap ne soit plus un obstacle à un plein épanouissement professionnel au sein du collectif de défense. Pour cela, le plan handicap s’appuie sur la participation active du personnel civil et militaire en vue de mobiliser l’ensemble des agents du ministère sur la question du handicap, de garantir une insertion durable et réussie des travailleurs handicapés et de préparer l’avenir, particulièrement en matière de maintien dans l’emploi. A cet effet, une campagne itinérante de formation et d’information portant sur le handicap (CIFIH) a été programmée pour trois ans. Cette action de portée nationale effectue six étapes chaque année dans des villes différentes. Un dispositif de plus de 400m2 est déployé sur des sites militaires. Cet espace aménagé présente les différentes situations de handicap, leurs répercussions dans le monde du travail et les moyens disponibles au sein du ministère pour intégrer et mainte-

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litique volontariste du ministère en faveur de l’égalité des chances • Le prix « Investissement et initiative » a été remis au colonel Antoine OlpheGalliard et à Monsieur Dominique Gamblin (13ème Base de soutien du matériel de l’armée de Terre - BSMAT) pour la création d’une commission d’examen des conditions de travail des travailleurs handicapés au sein de la 13ème BSMAT. Cette initiative permet de réunir les acteurs handicap de l’établissement pour veiller à l’intégration et au maintien dans l’emploi des personnes handicapées employées sur le site.

• Le prix « Coup de cœur du jury » a été remis à l’adjudant-chef Laurent Ailloud (état-major de la région terre Sud-Est) pour l’organisation et l’adaptation de la formation « premiers secours » aux personnes à mobilité réduite, qui peuvent sauver la vie des gens par des gestes de secours appropriés. Ce prix contribue à véhiculer une image positive des personnes handicapées et souligne que toute situation de handicap dès qu’elle est compensée, gomme nos différences et répond au principe fort de l’égalité des chances.

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Les trois lauréats lors de leur remise de prix, de gaucha à droite, le lieutenant de vaisseau Jérome Dubois, l’adjudant-chef Laurent Ailloud, M. Dominique Gamblin.

Anne-Marie Le Verche Correspondant handicap national du ministère de la Défense. SGA/DRH-MD

Le plan handicap s’appuie sur la participation active du personnel civil et militaire en vue de mobiliser l’ensemble des agents du ministère sur la question du handicap, de garantir une insertion durable et réussie des travailleurs handicapés et de préparer l’avenir, particulièrement en matière de maintien dans l’emploi.

1 Le plan handicap est consultable sur le portail intranet et internet du SGA. 2 Ils peuvent prétendre à un recrutement par contrat (emplois publics de catégorie A, B ou C) donnant vocation à titularisation.

• le prix « Ingéniosité » a été remis au lieutenant de vaisseau Jérôme Dubois (Détachement du Centre d’expérimentation pratique et de réception de l’aéronautique naval à Hyères) pour l’ouverture d’un poste d’instructeur « simulateurs hélicoptères » à pourvoir par des travailleurs handicapés. Ce projet novateur permet de conserver des savoir-faire et de donner une image positive du handicap.

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Trois prix ont été décernés :

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nir dans l’emploi les personnes handicapées. Un des principaux objectifs de cette campagne est de mieux faire comprendre aux agents du ministère ce qu’est une situation de handicap pour qu’ils changent de regard et participent à l’intégration des personnes handicapées. La première campagne s’est déroulée en septembre 2009 et la deuxième en juin 2010. Ces deux campagnes itinérantes ont accueilli plus de 3 500 visiteurs et 1 200 acteurs dans le domaine du handicap ont suivi la formation « handicap et bonnes pratiques ». Une augmentation de 40% des demandes d’aménagements de postes a été observée depuis la campagne itinérante 2009, représentant un investissement de plus de 320 000 € du 1er juillet 2009 au 1er juillet 2010. La sensibilisation et l’information des personnels au recrutement et au maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap sont poursuivies et généralisées, notamment vis-à-vis de l’encadrement. Le correspondant handicap national dispense chaque année une quarantaine d’informations. Pour valoriser l’investissement des agents du ministère, le directeur des ressources humaines du ministère de la Défense a remis pour la première fois le Prix Initiative Emploi le 19 octobre 2010 à l’Ecole militaire. Ce prix a récompensé les agents du ministère qui se sont montrés les plus ingénieux et les plus investis en matière d’intégration ou de maintien dans l’emploi de personnes en situation de handicap. I


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VIE D’OFFICIER Pierre Kœnig : un sergent devenu Maréchal de France 40e Anniversaire

Statue en bronze du Maréchal Pierre Kœnig (1898-1970) érigée à Coëtquidan pour le héros de Bir-Hakeim, Commandant en chef des FFI en 1944, ministre de la Défense nationale, Maréchal de France compagnon de la Libération

RISTORI / COETQUIDAN

par le sculpteur Jean Freour, réalisée par Fernand Joly fondeur d’art en collaboration avec Chantal Rome.

est avec ce titre qu’à l’occasion de l’inauguration d’une statue à la gloire du Maréchal Koenig, en 1991, le général (2s) Guy Mariotti (1) introduisait l’ordre du jour officiel du commandant des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan - « Pierre Kœnig : un Sergent devenu Maréchal ». Ces quelques mots voulaient évoquer un parcours exceptionnel certes, mais ce qui l’est davantage à mes yeux, c’est ce qu’a pu réaliser cet homme hors du commun, confronté avec succès, à plusieurs reprises à des situations exceptionnelles. Notre promotion porte le nom de cet officier d’exception, une autre porte le nom de Bir-Hakeim, de nombreuses associations parfois anciennes prétendent ne pas l’oublier. Quarante ans après sa mort, je m’interroge parfois sur ce que nous avons fait de son exemple, nous autres officiers dont l’essentiel de la carrière a été accompli dans le contexte si particulier de la dissuasion nucléaire, des conflits périphériques et plus récemment des guerres non conventionnelles. Mon but n’est pas d’exposer des réponses personnelles, mais simplement de me hasarder à un

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rappel sommaire de la vie de Pierre Koenig, en hommage à sa mémoire. En évoquant Koenig, ce qui me revient en premier à l’esprit, c’est BirHakeim. Beaucoup d’ouvrages, notamment anglo-saxons évoquent ce remarquable fait d’armes. Pour la circonstance, de ces ouvrages, je retiens simplement le témoignage éloquent de chefs prestigieux. « La résistance la plus acharnée et la plus héroïque de la guerre du désert m’a été opposée par les soldats français, à Bir Hakeim, en maijuin 1942 » - Maréchal Rommel. « La magnifique résistance des soldats français à Bir-Hakeim, ne pourra jamais être oubliée, aussi longtemps que l’on gardera le souvenir des exploits guerriers » - Maréchal Montgomery. En perdant deux précieuses semaines à essayer de réduire la poche de Bir Hakeim, en Lybie, Rommel laisse échapper les principales forces britanniques, en pleine retraite, et leur permet de se rétablir à El Alamein, en Egypte, d’où arrivent également d’importants renforts. « La magnifique résistance des soldats français à BirHakeim, durant plus de deux semaines, a fortement contribué à la sauvegarde de l’Egypte et du canal de Suez. Sans

Bir-Hakeim, il n’y aurait peut être pas eu El A lamein » - Sir Winston Churchill. Première victoire décisive des FFL contre les puissances de l’Axe, cette bataille avait une importance stratégique cruciale et eut une haute valeur symbolique comme en témoigne le télégramme que le général de Gaulle adressa à Koenig juste après la victoire : « Général Koenig, sachez et dites à vos hommes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil ». Revenons sur la vie du Maréchal. Né à Caen en 1898, Pierre Koenig se distingue au 36e régiment d’infanterie en 1917, dès qu’il est en âge légal de porter les armes. Sergent puis aspirant en 1918, il reçoit la médaille militaire à la veille de ses vingt ans. Sous-lieutenant à titre temporaire à la fin de la première guerre mondiale et déjà titulaire de trois citations, il choisit définitivement la carrière militaire qui le conduira successivement en Silésie, en Rhénanie, durant les années vingt. Après douze ans de grade de lieutenant, il est capitaine au Maroc en 1932 où déjà depuis 1931, la Légion lui imprime sa marque. Adjoint du Colonel Monclar, commandant la 13e DBLE, il participe aux opérations victorieuses de Narvik et rallie la France Libre dès le 21 juin 1940. Avant même l’Appel du 18 juin 1940, il a fait part à son ami Amilakvari et à sa famille restée au Maroc de son intention de continuer à se battre « pour tenir la parole de la France ». Au sein du noyau des Forces Françaises Libres, il entre dès lors dans la légende et l’épopée de l’armée française. Capitaine en 1940, le sous-officier médaillé militaire de 1918 devient en juin 1942, le général héro de Bir-Hakeim, qui au sein de la VIIIe armée britannique tient en échec l’Afrika-korps du Maréchal Rommel. Compagnon de la Libération en 1942 et général de corps d’armée en 1944, il est commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur dont le général Eisenhower estimera l’action équivalente à celle de quinze divisions alliées pour la libération du territoire national. La coordination étroite des actions de la Résistance et des forces alliées préconisée par le général Koenig se révèlera particulièrement efficace en Bretagne pour le succès du débarquement allié en juin 1944. Premier gouverneur militaire de Paris libéré, le général Koenig achève sa carrière comme général d’armée, commandant en chef des Forces Françaises en Allemagne, inspecteur général des Forces en Afrique du Nord


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(1) Général (2s) Guy Mariotti. Docteur en Histoire. Promotion Général Koenig

GDI (2s) Daniel Brûlé Président de l’association Promotion Général Koenig EMIA 70-71

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> Rappel des cotisations… > Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulariser leur situation dans les meilleurs délais. L’Épaulette les en remercie vivement ! « Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

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Tél. : ................................................ Fax : ................................................ Portable : ................................................... E-mail : .................................................................................................................

1944, il est commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur dont le Général Eisenhower estimera l’action équivalente à celle de quinze divisions alliées pour la libération du territoire national.

Affectation : ......................................................................................................... .............................................................................................................................. ..............................................................................................................................

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et vice-président du Conseil de la guerre, entre 1945 et 1949. Elu en 1951 à l’Académie des sciences morales et politiques, député du Bas-Rhin, il est ministre de la Défense nationale de 1954 à 1956 et quitte la vie politique en 1958. Il meurt en 1970. Passionné de musique, homme de culture et d’action à l’humanité rayonnante, le général d’armée Koenig, sorti du rang est l’une des gloires militaires les plus authentiques de la France Libre. Il est élevé, à titre posthume, à la dignité de Maréchal de France, en 1984. Notre promotion a hérité du nom du Général Koenig. Son exemple a pu susciter les réflexions d’un certain nombre d’entre nous et parfois nous inspirer dans l’action. Nous ne pouvions pas l’oublier, même si nos espaces et contextes d’action étaient très différents des siens et qu’ils étaient pour nous ceux de l’ONU, de l’UE, de l’OTAN et s’ouvraient à des préoccupations de crises et conflits à travers le monde, dépassant les limites bien restreintes aujourd’hui de la nation française et de son armée. Au moment où la promotion Général Koenig s’attache à rédiger son propre « mémorial », elle met en lumière des officiers qui ont répondu à l’appel très fort de la vocation, mais aussi des hommes qui n’ont fait qu’effectuer au mieux le métier militaire qu’ils ont choisi librement comme Pierre Koenig, après un temps de sous-officier ou d’officier appelé. Comme lui, tous savaient qu’ils pourraient donner leur vie pour des valeurs de liberté, d’honneur et de dignité. I

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VIE D’OFFICIER Portrait du colonel de gendarmerie Adolphe Dournel Le parcours d’un jeune patriote épris de liberté qui, à force de travail, de courage et de volonté, a réalisé une carrière militaire en tout point exemplaire, marquée d’un sens aigu du commandement, de l’équité et surtout de l’humain. embre actif de L’Épaulette dont il a été l’un des vice-présidents, le colonel Adolphe Dournel est à l’origine de la création du groupement d’Ile de France qu’il a animé, aidé par son épouse, avec beaucoup de dévouement et de succès.

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Né quatre ans à peine après la Grande Guerre, dans le Nord où l’on s’est tant battu, son enfance est marquée par le souvenir de nos soldats morts pour la France - dont cinq de ses proches parents - et la fierté de la Victoire. Son patriotisme, son sens civique et la chaleur de ses relations humaines sont le produit de l’éducation familiale et scolaire qu’il a reçue en conséquence. Dont acte : la Seconde Guerre mondiale décide de sa longue et brillante carrière militaire ! En 1939, à 17 ans, il s’engage dans l’infanterie. Fait prisonnier en 1940 et ne voulant pas subir, il s’évade 48 heures après sa capture. Admis dans la gendarmerie sous l’occupation, il participe à la Résistance dans le mouvement « Libé Nord ». Après la guerre, promu maréchal des logis-chef et muté dans l’Est algérien secoué par les prémices de la rébellion, il se fait remarquer pour son sens du renseignement, son activité opérationnelle et son courage au contact de l’adversaire. Volontaire pour partir en Indochine, au Tonkin, avec le grade d’adjudant, il sert en unité de combat de la gendarmerie et à l’encadrement d’un bataillon vietnamien. Sa conduite au feu lui vaut trois citations dont deux à l’ordre de la division et la médaille militaire. Admis aux stages de formation des officiers de gendarmerie à l’Ecole de Melun, il en sort major de sa promotion. Nommé lieutenant, il effectue un deuxième séjour en Algérie dans un

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escadron blindé de la gendarmerie. Une nouvelle citation souligne son allant, son dynamisme et ses qualités manœuvrières. La paix revenue, ses qualifications de pilote d’avion et d’enquêteur confirmé le destinent naturellement au commandement de la compagnie de gendarmerie des transports aériens de Paris, où il montre, selon les témoignages de satisfaction reçus, « les plus belles qualités de chef ». Il se distingue à plusieurs occasions délicates dont, notamment, la neutralisation d’un engin lancé sur le cortège officiel, lors de l’inauguration de l’aéroport de Roissy, au cours de laquelle il est légèrement blessé. Diplômé d’études supérieures et décoré des trois ordres nationaux : chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire, officier de l’ordre national du mérite, il met fin à sa carrière militaire après 38 ans de services dont près du

quart en opérations, avec le grade de colonel de réserve de la gendarmerie. Mais le colonel Dournel ne peut se reposer sur ses lauriers. Son esprit d’entreprise, son expérience et ses compétences acquises dans la gendarmerie le conduisent à intégrer l’Institution prud’homale. Président de chambre, membre du Conseil supérieur de la prud’homie, son dévouement, sa rigueur en droit, son sens aigu de l’équité et de l’humain, le font reconnaître par ses pairs « comme un exemple de ce que doit être la prud’homie ». Il est promu commandeur de l’Ordre national du mérite et officier de la Légion d’honneur au titre du ministère de la Justice. Parallèlement à ses activités, il prend part à l’action associative et s’investit avec la plus grande générosité au sein de plusieurs associations en rapport avec ses carrières militaire et civile et sa conception de la solidarité. A L’Épaulette, sa profonde conviction, son imagination fertile, son inlassable activité pour aider, servir, améliorer et resserrer les liens entre les hommes et les générations lui valent l’estime et la considération de tous, adhérents, bénévoles et permanents. Victime d’un accident cardio-vasculaire qui le confine dans une chambre d’hôpital durant six longues années, son attachement à l’association ne faiblit pas. Malgré ses souffrances et son âge il en conserve, intacts, tous les souvenirs et souhaite même que la musique du chant de tradition de L’Epaulette l’accompagne à sa dernière demeure. Le colonel Dournel est décédé le 15 octobre 2010 dans sa 89ème année. Ses obsèques ont eu lieu à Enghien les Bains en présence de nombreuses personnalités et associations montrant ainsi l’estime et le respect qui lui étaient portés. Sa vie exemplaire imprégnée de l’esprit de notre belle devise « Le travail pour loi, l’honneur comme guide » a été l’expression parfaite de la valeur et de la richesse des officiers français de recrutement interne. I Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président d’honneur de L’Épaulette


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TRIBUNE LIBRE L’articulation choc-manœuvre-feu à l’époque contemporaine rt du général, science des hautes parties de la guerre ou de la conduite du conflit, la stratégie, doit inventer la méthode la plus efficace pour parvenir à la victoire. Elle distingue donc les moyens et les fins susceptibles de l’y conduire. L’articulation « choc-manœuvre-feu » est une des variables qui peut influencer une stratégie et mener ou non au succès. Si l’on considère l’époque contemporaine comme la période au cours de laquelle des événements ont une influence toujours perceptible aujourd’hui, il convient d’étudier cette articulation « choc-manœuvre-feu » depuis la révolution française, jusqu’aux derniers conflits. Dans la guerre, l’articulation des trois procédés « choc-manœuvre-feu » n’obéit pas à une répartition équilibrée et figée. Elle varie, selon les progrès techniques, les doctrines employées au combat et la volonté des stratèges. Lors des guerres contemporaines, ils ont accordé alternativement la primauté à l’un ou plusieurs des trois procédés, la manœuvre s’érigeant finalement en principe stratégique majeur. Cette prééminence de la manœuvre n’est pas seulement un choix de méthode, elle obéit aux évolutions des conditions de la guerre, à la détermination des belligérants et surtout à la volonté de ne pas se contenter de la guerre, mais de privilégier le retour à la paix. Initialement, le feu s’imposait dans les stratégies et il avait atteint son paroxysme au cours des deux conflits mondiaux. Ensuite, la guerre froide avait établi sa stratégie autours du feu nucléaire, mais lui préférerait néanmoins, dans les faits, la combinaison du choc et de la manœuvre. En définitive, dans les conflits modernes, la manœuvre a retrouvé sa suprématie. Depuis les batailles révolutionnaires et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, grâce aux progrès techniques, le feu supplantait le choc et la manœuvre dans l’élaboration des stratégies. Cette évolution correspondait à une vision clausewitzienne de la guerre, où le feu permettait d’emporter la bataille décisive, en écrasant au plus tôt son adversaire. Pendant le XIXe siècle, grâce à l’expérience des combats et guidés par l’amélioration de l’artillerie ou des armes légères d’infanterie, les stratèges et les tacticiens ont revu leurs méthodes, réorganisé les

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Napoléon à la bataille d'Austerlitz par François Pascal Simon.

unités et réarticulé leur dispositifs. En effet, les progrès techniques des armes, des poudres et des explosifs favorisaient une utilisation toujours plus efficace du feu, quand la manœuvre demeurait relativement figée et que le choc, créé par un effectif supérieur en un point donné, ne conférait plus systématiquement la victoire. Napoléon Bonaparte, artilleur de formation, fut un précurseur de l’utilisation du feu, au service du choc et de la manœuvre. D’ailleurs, la bataille d’Austerlitz en demeure la plus belle démonstration. C’est l’artillerie de Soult et la mousqueterie de Saint Hilaire qui empêchèrent l’armée Austro-Russe de reprendre pied sur le plateau de Pratzen. Au début du XXe siècle, les étatsmajors qui planifièrent les engagements initiaux de la première guerre mondiale voulaient, dans chaque camp, rétablir la primauté de la manœuvre. Mais dès l’automne 1914, ils constatèrent l’échec des grandes offensives et le feu confirma son rôle central dans le combat. Dans ces conditions, les pertes étaient de plus en plus importantes, mais les nations prêtes à consentir de grands sacrifices pour la victoire finale, minimisaient le prix du sang. En dépit de batailles meurtrières les procédures perduraient et empêchaient toute évolution stratégique, jusqu’à la fin de la guerre. En privilégiant le feu, les Allemands infligèrent aux Français un échec cuisant lors de l’offensive du Chemin des Dames. Ces derniers furent terrassés par des tirs d’artillerie et de mitrailleuses, depuis la vallée de l’Aisne et le canal de l’Ailette. Les progrès techniques de l’entredeux-guerres modifièrent le postulat qui conférait au feu son incontestable supério-

rité. Dès 1939, le choc et le feu retrouvaient leur place, au centre des stratégies et des tactiques. De manière empirique, les Allemands conçurent et appliquèrent le concept de la « blitzkrieg » et les Russes, dès 1941, développèrent, au regard de leurs effectifs pléthoriques, la notion de « rouleau compresseur ». La campagne de France est une brillante démonstration de cette suprématie du choc et du feu. La France, pourtant victorieuse en 1918, s’était réfugiée dans une approche très défensive de la guerre. Elle avait singulièrement choisi de se protéger derrière la ligne Maginot, mais elle a subi une effroyable défaite, face à l’armée allemande manœuvrière et rapide. Cependant, lorsque les Etats-Unis entrèrent en guerre, leurs capacités techniques, économiques et matérielles étaient telles qu’ils influencèrent tous les alliés. Leur doctrine qui supposait l’utilisation d’appuis feu massifs avant toute action, redevint la règle. Par conséquent, le feu retrouvait sa suprématie. C’est par le feu suprême, le feu nucléaire que s’achève d’ailleurs le deuxième conflit mondial.

Cette suprématie du feu à la fin de la guerre et particulièrement celle du feu nucléaire, aurait dû limiter le rôle du choc et de la manœuvre. Toutefois, cette puissance terrifiante a transformé le feu en appui ultime et même sa forme traditionnelle a perdu de sa pertinence, au cours des engagements de la guerre froide.

Dans un curieux paradoxe, la guerre froide a neutralisé le feu et elle a replacé la manœuvre et le choc au centre des stratégies. En effet, les superpuissances qui ne voulaient pas risquer l’embrasement, voire le chaos nucléaire, adoptèrent des straté-


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Nam. Pendant toute la guerre froide et même après l’effondrement du monde bipolaire, le feu fut jugé trop risqué et donc écarté des procédés stratégiques. La manœuvre et le choc furent, alternativement ou conjointement, favorisés. Cependant, le déclin des armées de masse rendit à la manœuvre son rôle crucial, comme l’ont confirmé les engagements les plus récents.

Revenu en grâce par la réduction du format des armées et par la recherche de réduction des coûts, la manœuvre s’impose aujourd’hui par la nature complexe des engagements. Les grandes nations démocratiques utilisent le feu avec parcimonie, car les combats se déroulent au cœur des populations, multipliant le risque d’effets collatéraux. En outre, le choc ne convient plus aux objectifs précis et limités, définis par les autorités politiques et militaires. Cette approche indirecte, prônée par Liddell Hart dans « Stratégie », correspond aux nouvelles exigences politiques et diplomatiques des interventions armées. La guerre est redevenue l’opposition de deux intelligences, où la manœuvre permet au plus talentueux de l’emporter, en imposant ses règles. La réduction du volume des forces armées, pour des raisons géopolitiques, mais aussi et surtout économiques, ont rendu à la manœuvre sa place centrale dans la pensée stratégique. Les pays développés ne conçoivent plus la guerre comme on la concevait au début du XXe siècle. Lors des conflits, les stratèges politiques et militaires, se fixent des objectifs réalistes et n’envisagent des pertes que limitées. En Irak, dès 2005, les Américains ont redéfini leur stratégie, car le nombre de tués devenait critique et l’opinion publique n’acceptait plus le coût humain d’une

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Photographie aérienne des missiles nucléaires soviétiques installés à Cuba.

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Photo aérienne d’un site de lancement Cubain prise le 17 octobre 1962.

guerre qu’ils considéraient illégitime. Désormais, la guerre se conçoit comme une action qui dépasse largement le cadre des combats. Si elle est la continuité de la politique par des autres moyens, comme la définissait Clausewitz, dès qu’elle se termine, le politique reprend toute sa place. Une action de guerre qui détruirait, sans envisager « l’après » serait sans fondement et n’aurait existé que pour elle-même. Le but de la guerre s’est humanisé, il obéit à une vision plus large, que les AngloSaxons ont théorisé à travers 1’« approche globale ». Tous les acteurs, susceptibles de contribuer à la réalisation de l’effet final recherché, participent à l’élaboration de la manœuvre qui trouve ainsi toute sa pertinence. C’est d’ailleurs la démarche que prônait Lyautey, aux côtés du général Gallieni, à Madagascar au début du XXe siècle. Il déclarait que la conquête d’un village devait s’y envisager avec la volonté de relancer au plus vite ses activités économiques et sociales... La manœuvre est désormais au centre des stratégies modernes. Elle s’élabore, après l’analyse de nombreux facteurs susceptibles d’influencer la guerre et se conduit avec une rigueur quasi scientifique. Elle rétablit l’intelligence au centre du combat et révèle la valeur du stratège. Si le général Eisenhower avait gagné la guerre contre l’Allemagne en 1945 grâce au choc du débarquement en Normandie, le général Petraeus doit, lui, compter sur la manœuvre, pour gagner en Afghanistan.

Ainsi, le feu, le choc et la manœuvre ont été des procédés stratégiques alternativement privilégiés au cours des guerres contemporaines, cependant la manœuvre réaffirme aujourd’hui son rôle central et incontestable. Elle correspond aux exigences politiques et morales des conflits récents et son emploi généralisé dans les conflits permet de mieux définir, d’emblée, les buts de la guerre. Si le choc et le feu demeurent des procédés utiles, la manœuvre est un principe sur lequel une stratégie peut se construire. Néanmoins, l’approche de plus en plus technique de certaines phases de feu, où l’on cherche à détruire l’adversaire à tout prix, par des moyens sophistiqués (drones armés, bombes guidées...) et présentant des risques limités pour les servants, pourrait faire perdre à la manœuvre sa pertinence. Le feu redeviendrait un procédé stratégique prépondérant, si la victoire était impérative, dans un laps de temps limité. I CES Sansguilhem Promotion Lieutenant Schaffar EMIA 95-97 CID/Groupe B4 Stagiaire Terre

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TRIBUNE LIBRE

gies alternatives où la manœuvre et le choc retrouvaient toute leur pertinence. Dans « Introduction à la stratégie », le général Beaufre avait anticipé cette « coexistence de deux modes stratégiques » où s’opposaient une approche directe reposant sur la dissuasion nucléaire et une approche indirecte, « fissure du système de dissuasion où s’insinuaient des actions multiformes ». Dans le même temps, les moyens limités des principaux mouvements de libération les incitèrent à développer des approches indirectes, où ils privilégiaient le choc ou la manœuvre. Les Etats-Unis et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques s’engagèrent immédiatement, après la capitulation du 8 mai 1945, dans une confrontation d’un genre nouveau. Tous les pays du monde, par choix stratégique ou idéologique rejoignirent l’un ou l’autre des deux blocs et supportaient leurs champions, au gré des tensions et des crises. Toute implication d’un des deux grands dans un conflit entraînait irrémédiablement l’autre à s’opposer à lui, par des actions indirectes. Toutefois, la menace de l’utilisation des arsenaux nucléaires les dissuadèrent toujours de s’opposer frontalement. Lors de la crise des fusées à Cuba en 1962, Kennedy et Kroutchev, paralysés par les enjeux, renoncèrent à l’utilisation du feu pour résoudre une crise pourtant majeure. Dans ces conditions, le feu, y compris conventionnel, était susceptible de bouleverser des équilibres précaires et chacun cherchait plutôt la mesure. Des stratégies essentiellement basées sur la manœuvre ou le choc évitaient un engagement massif dans la guerre, tout en permettant à des adversaires de s’affronter. Le choix de ces stratégies s’opérait en fonctions des fins recherchées et des moyens dont les grandes puissances disposaient. Pour être crédible et permettre alternativement le choix stratégique du choc ou de la manœuvre, chaque bloc constitua des forces armées pléthoriques. Au plus fort de cette opposition, chaque partie pouvait aligner jusqu’à six millions d’hommes ! Lors de la décolonisation, les mouvements de libération ont aussi privilégié les choix stratégiques de la manœuvre et du choc. Si la manœuvre leur était plus propice au début de la lutte, lorsqu’ils disposaient de suffisamment de moyens militaires et qu’ils transformaient leur guérilla en un engagement conventionnel, suivant l’approche maoïste, ils n’hésitaient pas à privilégier le choc. C’est une armée « classique » redoutable qui a obligé les Français à quitter l’Indochine. Et ce sont ses héritiers qui ont imposé aux Américains de quitter le Viêt-

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TRIBUNE LIBRE Félicitation cher collégien ? Ethique

ien sûr, ce point d’interrogation ne fait que marquer mon assentiment pour le fond de cet article, même si ce dernier peut paraître désuet dans le contexte sociétal actuel. Cet article daté de 1976 rappelle d’une certaine façon cet air lyrique de Charles Trenet que j’ai chanté pour mon certificat d’études : « Douce France, cher pays de mon enfance ! ». J’ai lu Péguy. Qu’il y eut également dans l’œuvre de Charles Péguy la matière du plus bel éloge de la France, cela ne peut échapper à personne. Qu’un tel article figure dans les pages d’une revue comme la nôtre aujourd’hui m’a conduit à m’interroger : ne serait-il pas empreint de naïveté quelque part ? Cet amour pour la France, exprimé dans nos pages, de cette manière ne ferait il pas décalé ? Finalement non. Non, car j’ai éprouvé moi-même ce sentiment en rentrant de territoires étrangers. Non, car je suis indigné, comme beaucoup, par des formes de dénigrement systématique de nos valeurs nationales et républicaines, au point de me demander parfois si parler de Patrie, ce n’est pas être « has been », si on ne risque pas le ridicule ou encore l’accusation d’être extrémiste, raciste ou xénophobe. Comme beaucoup, devant ces comportements, j’éprouve un sentiment d’impuissance et le mal-être d’un spectateur humilié. Comme beaucoup, j’ai été choqué par l’outrage fait par la FNAC à notre drapeau, par le pseudo reportage de Paris Match suite à l’embuscade de Uzbin, en août 2008, et trop d’autres faits tout aussi inqualifiables et en définitive subversifs et assassins. La visite récente d’un sergent blessé de retour d’Afghanistan, me conforte dans l’idée qu’il faut que s’exprime la fierté d’être Français, d’être patriote, et qu’on doit affirmer comme le font pratiquement d’une même voix, Luc Ferry et Max Gallo, le refus de la repentance prêchée par trop de pédago-démagogues pour lesquels la République est synonyme de crimes coloniaux et de bourgeoisie affairiste. L’exaspération de beaucoup comme l’action du pouvoir politique et de nombreux organismes et institutions ne m’ont pas échappé mais les effets sont à peine perçus tant nous vivons dans l’éphémère. Il faut toujours remonter

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sur le ring et dire notre fierté d’être témoin deux personnalités aujourd’hui Français. Des élus, des citoyens anodisparues qui ont eu des mots sévères, nymes, des associations tentent de le mais sûrement justifiés au regard des faire : c’est absolument nécessaire, circonstances, à propos de la France et même si c’est souvent en cercles plus des Français : Marc Bloch et le général ou moins confidentiels. Peu importe. Massu. Ce qui compte, c’est agir et ne pas Que dit Marc Bloch ? Dans son céder à l’indifférence et au décourageouvrage « L’étrange défaite », il ment ! C’est de ces cercles que naît une recherche les racines profondes du communauté de vue et qu’est entretemalentendu qui conduisit au désastre de nue la dynamique contre le renonce1940 et doit se résoudre à critiquer la ment. Notre sergent lui aussi a cru en sa France. Il écrit ceci : « Certes je mission confiée par la France, jusqu’au n’aborde pas de gaîté de cœur, cette parsacrifice. tie de ma tâche. Français, je vais être Revenons en à notre article. Aucun contraint, parlant de mon pays, de ne officier ne devrait être en difficulté pas en parler qu’en bien : il est dur de devant une question devoir découvrir les faicomme celle posée à blesses d’une mère dounotre concitoyen de loureuse ». En quelques Ce qui compte, 1976. A ce propos je mots, Marc Bloch qualirenvoie à l’excellent fie le peuple français c’est agir et ne pas livre de Max Gallo face à ses responsabilicéder à « Fier d’être Français », tés en de telles circonsparu en 2006. Je crois tances : « les étatsl’indifférence et au que tout est dit en un majors ont travaillé avec découragement ! peu plus de cent pages : les instruments que le à relire, absolument. pays leur avait fournis. C’est de ces cercles Comme je ne sais pas Ils ont vécu dans une que naît une quelle institution oserait ambiance psycholoaujourd’hui reposer gique qu’ils n’avaient communauté de vue pas tout entière créée. cette même question : « Que signifie pour et qu’est entretenue Ils étaient eux-mêmes ce vous le mot Patrie ? », les milieux humains la dynamique contre que j’approuve sans réserve dont ils tiraient leur orila publication de cet gine les avaient faits et le renoncement. article dans notre revue. ce que l’ensemble de la Nous devons pourcommunauté française tant éviter de tomber leur avait permis d’être ». dans la puérilité, car Il ajoute : « La force est notre « Douce France » n’est pas sans de reconnaître que l’arrière aussi a faiblesses, l’actualité et l’histoire sont beaucoup péché ». Le témoignage de là pour nous le rappeler. Ce sont les Marc Bloch souvent nuancé, toujours Français, tout autant généreux, râleurs soigneusement argumenté, mérite et versatiles qui font la France. Pour d’être relu. l’actualité, chacun reste juge ! C’est Lisons aussi « La vraie bataille heureux que de nombreux citoyens d’Alger » du général Massu. Avec une révoltés, expriment leur colère et leur certaine prudence littéraire, il montre la impuissance comme ils le peuvent par difficulté d’exprimer un jugement, puis le biais des associations ou à la cantolâche enfin le sentiment de ses parachunade par les médias et autres technolotistes. Je le cite : « Nos parachutistes rengies de l’information. S’agissant de trant d’Indochine ont été extrêmement l’histoire, je suis bien incapable de la déçus, en arrivant en A lgérie, de constaréécrire, d’autres étant plus qualifiés ter l’état d’esprit et l’action des que moi pour le faire, mais de ma Français d’A lgérie ». La suite, nous la mémoire émergent à la fois des noms connaissons : engouement pour une prestigieux et des évènements peu gloAlgérie française, politisation puis rieux. abandon par la métropole. Pour le recours à l’histoire, je me D’autres œuvres relatives au compropose simplement de prendre à portement des Français des années 40-


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Charles Péguy naît le 7 janvier 1873 à Orléans dans une famille modeste. Après son baccalauréat, il entre à l’Ecole Normale Supérieure, où il est l’élève de Romain Rolland et de Bergson. Il meurt le 5 septembre 1914 à Villeroy. Durant sa vie d’écrivain, de poète et essayiste français, il fut également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin.

45 mettraient sûrement en lumière d’autres attitudes tout aussi étonnantes. Je me suis plu à lire aussi « La guerre des cancres » de Bertrand Matot qui met en lumière les archives enfouies du Lycée « Charles Rollin » devenu à la Libération le « Lycée Jacques Decour ». Sous l’occupation, c’était un foyer de la Résistance. De découverte en découverte, émergent des noms prestigieux, des célébrités et des martyrs, des héros et des salauds. Tout un passé de ce lycée parisien qui nous éclaire sur une certaine réalité de notre « Douce France ». Résumons nous. J’aime la France. Comme d’autres, je la sers à ma façon, avec passion parce que je lui dois tant. Je crois en ses valeurs et en son avenir. A mes yeux, ceux qui adhèrent à cette foi en notre pays sont des hommes dotés d’un sens patriotique lié à leur histoire, à leur éducation, à leur compréhension du monde et à une interprétation personnelle de l’homme et de son destin. Dans un monde que l’on dit parfois sans espérance et une civilisation que l’on décrit sans projet, je trouve très noble d’exprimer notre fierté d’être Français et j’applaudis des deux mains. Il faut en même temps reconnaître les faits : le chemin de la vie est comme toujours, celui de la force et de la conviction. Pour que la France vive et ne perde jamais sa dignité, il faut que les Français en aient la volonté. L’obstacle n’est pas dans les choses, il est dans les esprits. I GDI (2s) Daniel Brûlé Président d’honneur de L’ÉpaulettePromotion Général Kœnig EMIA 70-71

TRIBUNE LIBRE

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Il n’est de richesse que d’hommes(1)… cadres diffusée au quotidien par les praa lecture d’un récent article du tiques de l’institution qui ne sont pas en colonel Darras2 dans le mensuel phase avec la formation opérationnelle du détachement de liaison Terre dispensée et les besoins capacitaires. aux Etats-Unis d’avril 2010, Il poursuit en écrivant que la gestion m’a incité à prendre ma plume des ressources humaines appuierait pour faire part de quelques réflexions mieux la chaîne opérationnelle en intropersonnelles. Cet article intitulé « La duisant de la souplesse dans les pargestion des talents et la formation des cours, y compris aux points de passage chefs, le défi des ressources humaines » obligés, en développant la gestion des présente un constat que fait l’armée de talents plus qu’en se concentrant sur la Terre américaine après une dizaine sélection, en réétudiant l’équilibre des d’années d’engagements en Irak et en parcours de carrière entre spécialistes et Afghanistan3. Même s’il faut comparer généralistes... ce qui est comparable (et qui sait comOn peut encore y lire un peu plus bien les comparaisons sont toujours loin que la déresponsabilisation des délicates avec nos chefs, hors déploiealliés d’outre ments, conduit à des Atlantique au regard aberrations « technocradu volume de leur L’objet de tiques ». A contrario, armée) et si je n’ai pas les courts-circuits pramon propos n’est forcément une protiqués par les autorités pension naturelle à donc pas d’apporter rajoutent aux difficulvouloir absolument tés ambiantes. Les imiter nos camarades des réponses talents sont sousde l’US Army, je mais de susciter exploités en raison des trouve que les propos difficultés de gestion et de cet article sont tout la réflexion de la concentration des particulièrement d’acsur des sujets centraux efforts sur la sélection tualité et qu’ils doides hautes autorités, vent nous conduire à et complexes qui mais aussi à cause de nous poser des quesdimensionnent l’inadéquation des tions, ou tout du outils de notation, de moins à faire preuve la capacité future promotion et de suivi... de beaucoup d’attende notre outil tion. Enfin, s’agissant J’observe par ailde défense. des modalités de mise leurs que, comme souen œuvre de la réforme vent, nos camarades américains font des que souhaite conduire constats qui finissent par s’appliquer l’US Army, et plus particulièrement en quelques années plus tard à notre pays. termes de gestion des ressources Je me permettrai donc de reprendre humaines, celle-ci doit passer par : in extenso4 quelques passages de cet • la révision des critères de notation article avant de faire quelques commenen vue d’y remettre de la vérité ; taires. • un assouplissement des parcours L’auteur rapporte d’abord un certain de carrière et des parcours de formation nombre de tensions qui s’articulent en vue de créer de la diversité ; autour de contradictions : • la mise en valeur de tous les • Les exigences accrues de respontalents, l’autorité étant un talent parmi sabilité et d’autonomie des chefs en opération et la substitution de cette resles autres, en évitant de se concentrer ponsabilité et de cette autonomie au sur la question de la sélection des hauts profit du gestionnaire à l’issue des potentiels qui peut pervertir et appaudéploiements. vrir l’ensemble des ressources • La décentralisation et la subsidiahumaines... rité prononcées dans les opérations en Je ne veux absolument pas ici me cours et la centralisation et le carcan des substituer aux spécialistes en organisarèglements au retour en métropole. tion et en RH, n’en étant pas un moi- ••• • Une sélection et une formation des

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même, mais encore une fois profiter de ces constats et de ces pistes de réforme aux « States » pour alimenter un débat déjà initié et sans doute loin d’être clos. En effet, au moment où les bases de défense se mettent en place avec la création du commandement interarmées des soutiens (COMIAS), mais surtout sans vouloir remettre en cause le principe et la nécessité de ce concept compte tenu du contexte général, il faudra être très vigilant pour ne pas faire dans quelques années le constat des tensions que font aujourd’hui nos alliés entre la chaîne organique5 et la chaîne opérationnelle6. Il ne faudra surtout pas deux armées à deux « vitesses », celle du « front » et celle de « l’arrière », celle du « quotidien et du soutien » et celle des opérations. Il faudra que nos jeunes chefs au combat sachent gérer des moyens et une ressource qu’ils n’auront plus en garnison. Il faudra surtout prendre garde à ne pas déresponsabiliser ces chefs à qui une partie des leviers du commandement7 auront été retirés. Tous ces effets secondaires potentiels doivent être analysés et observés avec attention afin de ne pas conduire effectivement à des aberrations « technocratiques », au risque de remettre en question notre capacité et notre efficience opérationnelle. Ensuite, pour ce qui est de la gestion des talents, l’objectif est bien, comme l’écrit le colonel Darras pour l’US Army, d’affecter l’homme idoine dans la fonction, au moment et à l’endroit adéquat. Sans aller jusqu’à dire que notre système se fonde de plus en plus sur un certain déterminisme et que la tendance est de placer au plus tôt les individus dans des boîtes ou sur des voies toutes tracées en fonction de certains critères, je pense qu’il y a lieu peut-être d’assouplir nos règles de gestion des potentiels. Il convient bien sûr de détecter et de former certains officiers pour tenir des postes de haute responsabilité, mais des talents existent dans des populations

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CCH JEAN-BAPTISTE TABONE

La vigilance absolue des hommes de la brigade La Fayette sur le futur COP 51 en construction en Afghanistan, fermera le perimètre de sureté de l'ANA.

qui n’ont malheureusement pas eu l’opportunité ou la chance d’accéder à l’enseignement « très supérieur », concrètement à l’école de guerre8. Ces talents, cette richesse, ce capital humain doivent être valorisés et récompensés en conséquence par l’avancement et l’attractivité des parcours professionnels. Il faut prendre garde de ne pas constituer deux catégories d’officiers, un corps « dirigeant » et un corps « d’exécutants ». Des passerelles doivent exister pour faire éclore les talents dont notre Histoire militaire regorge d’exemples. L’objet de mon propos n’est donc pas d’apporter des réponses, mais de susciter la réflexion sur des sujets centraux et complexes qui dimensionnent la capacité future de notre outil de défense. Les contraintes budgétaires très fortes qui pèsent sur nos armées conduisent aujourd’hui à des évolutions majeures en termes d’organisation et de gestion des ressources humaines. Elles doivent en même temps nous inciter à encore plus de vigilance pour éviter tout effet inverse à l’objectif initial recherché d’amélioration. Le célèbre aphorisme « il n’est de richesse que d’hommes » doit plus que jamais guider nos réflexions. Je suis personnellement convaincu que le capi-

tal humain restera pour longtemps la meilleure assurance d’avoir une armée de Terre apte à répondre aux défis majeurs qui nous attendent, et bien sûr avant tout capable de faire face avec succès aux engagements opérationnels, son unique raison d’être. Pour cela, les propos de l’article de cet officier de liaison méritent d’être médités et en tous cas, vous l’aurez compris, ils ont retenu toute mon attention et j’attends avec impatience une analyse plus détaillée qui devrait paraître dans les prochains mensuels. I Général Yann Pertuisel commandant l’ALAT Promotion LCL Broche EMIA 79-80

1 Jean Bodin (philosophe, 1529-1596). 2 Officier de liaison Terre à Fort Monroe. 3 Le contenu de l’article est issu de documents réglementaires US récents et des conclusions d’un séminaire TRADOC sur le leader development. 4 Les propos du colonel Darras sont en italique. 5 Institutional army. 6 Operational army. 7. Une partie des moyens de la célèbre sentence « un chef, une mission, des moyens ». 8. Appellation que souhaite redonner le CEMA au CID.


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tout en médecine et en physique, on ne compte plus les vérités du moment, l’une remplaçant l’autre, au gré des découvertes, l’ultime vérité restant à trouver. Quant à l’écologie, cette science nouvelle que chacun actuelleLa recherche de la vérité est l’une de nos valeurs fonda- ment s’approprie après l’avoir souvent mentales. Encore faut-il s’entendre sur le sens donné à dénigrée, les vérités d’application Pour les uns, elle ne peut cette locution. Il est possible de distinguer deux sortes de divergent. s’affranchir ni du libéralisme ni de la vérités, celle des idées et celle des faits. La première est croissance, mais doit seulement les conjoncturelle et subjective. Elle peut être diversement assainir. Pour les autres, si l’on veut le suicide de la planète, il faut interprétée et même prendre des formes opposées. La éviter maîtriser drastiquement le progrès et seconde s’appuie sur des réalités que seuls des individus abandonner la course à la croissance. Contrairement à la vérité des idées, de mauvaise foi peuvent contredire. Pour chacune les celle des faits finit toujours par s’impoexemples historiques abondent, surtout dans les ser grâce au dépouillement des archives et à la multiplicité des témoignages, domaines politiques, religieux, scientifiques. réduisant à néant toute négation, toute imposture et même toute dissimulation. érité en deçà des Pyrénées, Algériens puissent vivre indépendants Là aussi, les exemples foisonnent. erreur au-delà ». Cette pens’ils le souhaitaient ? Maintenant toutes Prenons celui de l’esclavage. sée de Pascal résume la fragiles personnes sensées s’accordent sur Pendant des lustres l’horreur des faits, lité de la notion de vérité des cette vérité que « Aucune force, de nos bien que connue, était acceptée et tenait idées. En politique, depuis jours, ne peut étouffer un peuple qui lieu de vérité, même pour des intellecdes temps immémoriaux, deux vérités lutte pour son indépendance » (Charles tuels éclairés comme Voltaire. se sont affrontées, celle des despotes, de Gaulle, décembre 196l)1. Pourtant, si Aujourd’hui, l’humanisme l’ayant monarques et dictateurs pour lesquels la le putsch du « quarteron emporté sur le conserforce prime le droit, et celle des humade généraux » avait vatisme, la seule vérité nistes qui, pour reprendre la boutade de réussi et si le plan est la reconnaissance Churchill, soutiennent que « la démo« Résurrection » avait unanime de l’escla« La vérité est cratie est le pire régime, à l’exception suivi, une toute autre vage comme crime de tous les autres ». vérité aurait vu le jour, en marche contre l’humanité. Parmi les exemples récents en poliqui aurait retardé de La colonisation est et rien ne l’arrêtera ». tique, ceux qui affectèrent le plus la quelques années la encore sujette à famille militaire se rapportent à la Emile Zola formation de la controverse. En février seconde guerre mondiale et à la guerre République algérienne. 2005, une loi imposa Extrait de d’Algérie. Reportons-nous en 1940 : on Au plan religieux de n’enseigner dans L’Affaire Dreyfus. oublie trop souvent que la vérité pétaila dissonance est les écoles que son rôle niste avait dans l’opinion plus de crédit encore plus nette. Au positif (loi annulée en que la vérité gaulliste. A mesure que les cours de l’histoire, 2006 devant la réproforces des Alliés supplantèrent celles de chaque religion bation, surtout des l’axe, la vérité du Général eut raison de cherche à imposer sa divine vérité, enseignants). Inversement la plupart celle du Maréchal, le premier passant vouant à certaines époques les infidèles des dirigeants de peuples coloniaux de la catégorie de traître à celle de héros aux supplices et au bûcher. Les repréémancipés considèrent abusivement et inversement. Ainsi, fut confirmé cet sentants sur terre du dieu des cathoson seul rôle négatif. Peu à peu une axiome, réactivé par Clemenceau, que liques, au nom de ce dieu et de sa vérité s’établit entre les deux qui privi« l’Histoire est toujours écrite par les morale, pratiquèrent l’inquisition. légie la condamnation du système, vainqueurs ». Supposons en effet que le Aujourd’hui leur relève est assurée par comme en fait foi cette déclaration en fameux « rayon de la mort » qu’Hitler les intégristes musulmans, ce que juillet 2007 du nouveau président de la se vantait de bientôt posséder pour Pascal Bruckner traduit avec humour République : « La colonisation fut une obtenir la victoire ait été opérationnel par : « L’islam est tolérant, et si vous grande faute ». Cette vérité, encore avant l’arme atomique américaine, la dites le contraire, on vous tue ». inconcevable voici quelques années vérité officielle eût été inversée, non Maintenant encore, les grandes relilaisse supposer l’évolution vers une pour mille ans comme le prédisait le gions monothéistes, souvent rivales, forme de repentance, comme pour l’esFuehrer, mais pour longtemps. s’accordent pour affirmer péremptoireclavage. En effet, les atrocités comConcernant la guerre d’Algérie, la ment la création du monde par Dieu. A mises durant les conquêtes et la durée vérité était-elle du côté des partisans de cette vérité les astrophysiciens oppode notre domination sont injustifiables. l’Algérie française qui, en 1954 recueilsent la leur et échafaudent des théories Elles n’excluent pas pour autant les lait les faveurs d’une majorité de basées sur les découvertes astronobienfaits de la colonisation, qui furent Français ? Fallait-il, au contraire, au miques qui chaque année percent un réels, et n’excusent pas, au contraire, nom du droit des peuples à disposer peu plus le mystère de la création, failes crimes des peuples coloniaux lors de d’eux-mêmes (ce que nous trouvions sant grossir le nombre des agnostiques leurs guerres de libération nationale, normal pour la France occupée par et des athées. dont les odieux assassinats de harkis et l’Allemagne), accepter que les Dans le domaine scientifique, surd’Algériens francophiles. Lorsque les •••

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> La collecte d’archives d’officiers sous statut privé : une mission essentielle du service historique de la Défense et une « Ardente obligation »

Affiche de l’époque de l’affaire Dreyfus et l’affiche de cinéma de l’une des adaptations de et avec José Ferrer.

ne des missions du Service historique de la Défense (SHD), qui a succédé en 2005 aux services historiques d’armées, est de mettre à la disposition des chercheurs des documents suffisamment nombreux et variés leur permettant de confronter des sources de nature différente, au service d’une démarche historique globale. Les archives publiques ne peuvent restituer, seules, la complexité de l’Histoire ni la diversité et la richesse de vies consacrées au service de la nation en armes. Les archives de nature privée, issues pour majorité des archives personnelles, complètent ainsi les archives officielles. C’est pourquoi elles présentent un intérêt spécifique dans la construction de fonds d’archives de grande valeur.

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••• gouvernements de ces peuples se verront démocratisés, on peut espérer qu’ils reconnaîtront leurs forfaits et que conjointement, les représentants des peuples colonisateurs admettront les leurs. Alors une vérité des faits s’établira, comme pour l’esclavage, et plus personne ne pourra nier que, pendant la guerre d’Algérie « la torture fut généralisée et institutionnalisée » (général Massu)2, et que « la corvée de bois était utilisée dans tous les secteurs, ce que n’ignorait pas le général Challes ». (Colonel Argoud). D’ailleurs, ceux qui contestent encore aujourd’hui savent très bien que le temps travaille contre eux. Même le lieutenant-colonel Bigeard écrivait prémonitoirement en janvier 1957 : « Bientôt, il faudra rendre des comptes, dans un futur gouvernement, nous serons considérés comme des criminels de guerre ».4 Autre exemple caractéristique, celui des camps de concentration nazis. Pour les hitlériens, il s’agissait de camps de travail, telle était leur vérité. La discrétion de la plupart des déportés à leur retour, encouragea les négationnistes à soutenir cette thèse. Encore aujourd’hui, quelques-uns en minimisent l’horreur. Après plus de soixante ans, la réalité des faits a eu raison des mensonges et leur condamnation comme crime contre l’humanité est devenue la seule vérité. Bien d’autres événements pourraient être évoqués qui affectèrent profondément l’armée française. L’un des plus douloureux fut l’affaire Dreyfus, à l’issue de laquelle, à la lumière de preuves irrécusables, la vérité officielle changea de camp pour toujours. Quoiqu’il en soit, idées ou faits, la recherche de la vérité doit impérativement être guidée par le souci de trans-

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parence. Rien ne doit être dissimulé et le mensonge doit être banni. Même si, selon un adage populaire « toute vérité n’est pas bonne à dire », presque tous les exemples historiques montrent que la vérité finit un jour ou l’autre par nous rattraper. Doit-on toujours attendre cette échéance au risque de mettre durablement l’honneur en cause ? I LCL (er) Pierre-Alban THOMAS OR. 1944 Ndlr : cet article, dont la conclusion a été résumée par la rédaction pour une question de mise en page, est tiré d’un témoignage de son auteur datant du début du mois d’octobre 2000. Son thème et son contenu sont sans lien avec une quelconque actualité de la Défense. La vérité existe-t-elle ? Vaste question philosophique. En matière de relation de faits historiques, il existe une certitude : cette « vérité » se détériore avec le temps et l’évolution de la pensée du monde. A ussi, pour éviter les contre sens, est-il absolument nécessaire de replacer les faits dans le contexte de leur époque et de ne pas les juger selon le prisme déformant de la « bien-pensance » du moment qui , n’en doutons pas sera un jour vilipendée par les générations futures. Cet article met bien en évidence le nécessaire recul à prendre dans l’appréciation des évènements pour éviter de verser dans un manichéisme simplificateur, quand il n’est pas manipulateur. 1 « C’était de Gaulle », Alain Peyrefîtte, Fayard, p.86 2 Interview par Florence Beaugé, Le Monde, 23/12/2000. 3 La décadence, l’imposture et la tragédie, Fayard, 1974, p. 184. 4 Pour une parcelle de gloire, Pion, 1977, p. 108. 5 Le témoignage du lieutenant-colonel PierreAlban Thomas devant Amnesty International, le 18 oct. 2000.

> La collecte des archives privées : une mission ancienne et permanente Dès la fin du XVIIe siècle, le roi et son secrétaire d’État de la guerre, conscients du lien inextricable entre la fonction et l’homme qui l’exerçait, ont eu le souci de recueillir et de préserver les papiers privés des grands commis et des officiers, conservés dans les dépôts de la Guerre et de la Marine, ancêtres du SHD. Aujourd’hui cette mission est perpétuée par le bureau de la protection et de l’enrichissement du patrimoine du Service historique de la Défense, qui assure la collecte et la conservation de ces documents, aussi divers soient-ils : journal personnel, correspondance, notes de travail, carnets de campagne, photographies, cartes, objets tels que fanions, médailles. L’Histoire est ainsi enrichie de ces multiples archives individuelles, témoignages qui souvent éclairent les événements d’un jour nouveau, et enrichissent le travail des historiens et chercheurs. > Les fonds privés du SHD : la constitution d’un patrimoine unique Parmi les différentes sous-séries du SHD regroupant des archives personnelles, la soussérie 1 K du classement des archives de la guerre conserve la majorité des fonds privés des officiers de l’armée de Terre et de la Gendarmerie nationale à l’époque contemporaine. Le premier des fonds constitué dans cette sous-série fut celui du Maréchal Davout (1 K 1). En juillet 1867, le dépôt de la Guerre se portait acquéreur d’un volume de correspondance du Maréchal


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L’après guerre ne fait pas exception : à côté des archives des maréchaux Juin (1 K 238) et Leclerc (1 K 239), on trouve les fonds des

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généraux Ély (1 K 233), Gambiez (1 K 540) ou Méry (1 K 769). Mentionnons aussi le fonds du général Louis Allais (1 K 347), commandant la gendarmerie de la 4e région militaire, puis les forces de gendarmerie outre-mer de 1964 à 1967. En complément de cette collecte récurrente des archives d’officiers de l’armée de Terre et de la gendarmerie, le SHD mène une politique d’entretiens d’officiers, depuis maintenant 20 ans, conservés dans la sous-série 3 K. Parmi ceux là de nombreux Saint-Cyriens ont été sollicités. A titre d’exemple, l’entretien du général Guy Méry, promotion « Amitié franco-britannique », a été réalisé en 1997 à Vincennes et celui du colonel Jean Roucaud, promotion « Extrême-Orient », en 2009 et 2010. Enfin, pour ce qui concerne la gendarmerie, citons l’entretien réalisé en 1999 du général Beaudonnet et celui en 2005 du lieutenant-colonel Aubin, entré à l’EMIA en 1950. Les fonds privés : des régimes spécifiques adaptés à chaque situation. Qu’il s’agisse d’archives sur support papier ou d’archives orales et conformément à la loi du 15 juillet 2008 relative aux archives, les versements de nature privée sont soumis à des régimes spécifiques, le don ou le dépôt, tous deux réglementés par un contrat passé entre le SHD, centre d’archives, et le donateur ou le déposant. Lorsque les archives entrent au SHD sous forme de don, le Service devient propriétaire du fonds d’archives ou du support de l’entretien. Il est alors responsable de sa conservation, du traitement et de sa valorisation, qui se traduit d’abord par la réalisation d’un inventaire. La communicabilité et la reproductibilité des fonds

sont définies avec le donateur, qui peut les soumettre à son autorisation ; celui-ci choisit également de céder ou non les droits d’exploitation des entretiens et les droits afférents aux œuvres de l’esprit. Le choix du régime du dépôt, par définition révocable, est également possible pour les archives sur support papier. Le propriétaire du fonds, dans ce cas, décide de garder la propriété matérielle de ses archives et d’en confier la conservation, la valorisation et la communication au SHD selon les modalités définies entre les deux parties. Soucieux de préserver la vie privée des officiers, mais conscient de leur rôle particulier dans l’histoire de notre pays, le SHD se veut le gardien de la mémoire collective et individuelle de la Nation en armes et offre aux officiers et à leurs ayant-droits la possibilité de transmettre aux historiens les actions de chacun restituées dans leur contexte et leur portée devant l’histoire. Homme de convictions et d’idéaux, l’officier ne peut qu’être sensible à cette noble démarche. I

Informations pratiques : pour tout renseignement, vous pouvez contacter le SHD aux coordonnées suivantes : • par téléphone, Pascal Gallien, Bureau enrichissement du patrimoine, 01 41 93 22 25 et Jonathan Bertout, Bureau des témoignages oraux, au 01 41 93 22 63. • par courrier, adressé au Service historique de la Défense - Département de l’innovation technologique et des entrées par voie extraordinaire – Avenue de Paris – 94306 Vincennes Cedex. • parcourriel, diteex@shd.defense.gouv.fr. Général de division (2s) Gilles ROBERT Chef du Service historique de la Défense

LA SABRETACHE La Sabretache est une pièce d’équipement indissolublement liée à nos anciens Hussards ; elle a été supprimée dans l’Armée française en 1870. LA SABRETACHE est le nom et l’emblème d’une société d’histoire, créée en 1891 par un groupe d’amateurs de la « chose militaire », artistes, historiens, collectionneurs, militaires, qui se sont donné pour tâche de promouvoir la création d’un Musée de l’Armée. Son président d’alors, le peintre Édouard Detaille, usa de toute son influence pour mener à bien cette mission et le Musée vit le jour en 1897. Cette Société, qui regroupe un millier d’amateurs d’histoire militaire et de collectionneurs, s’est assigné la mission de sauvegarder de l’oubli et de la destruction les souvenirs des armées françaises, de propager le goût et l’étude de l’histoire militaire, d’en faire application aux objets de collection (et notamment aux figurines) et aux souvenirs historiques. Elle a été reconnue d’utilité publique en 1921. Depuis plus d’un siècle, elle a réuni, souvent grâce à la générosité de ses membres, une bibliothèque spécialisée d’environ 10000 volumes (souvent très rares), un cabinet des estampes que nous envient bien des bibliothèques publiques, ainsi qu’une masse de documents historiques de toutes les époques. Elle publie dans ses Carnets trimestriels des articles de synthèse, des documents inédits (notamment des souvenirs ou mémoires de soldats de tous grades, de toutes époques et aussi de tous pays), de l’iconographie ayant trait à l’histoire militaire (peintures, croquis, photographies), à l’uniformologie, à la vexillologie et à la symbolique militaire, etc, de toutes les époques ( son numéro du dernier trimestre de l’année est consacré à un thème spécial : événement, armée, arme ou service, subdivision d’arme, etc). Elle édite des numéros hors série ainsi que des ouvrages spécialisés ; c’est ainsi, entre autres, qu’elle a consacré récemment un numéro aux «Tcherkesses » et un autre au 1er régiment de Spahis au sein de la 2ème D.B. (« Calots rouges et Croix de Lorraine »), mais aussi une étude sur les tambours en 1767, ou un ouvrage de référence consacré, en trois volumes, à l’Armée de l’Emigration. Dernièrement elle a publié le carnet de campagne, inédit, d’un médecin pendant l’offensive du Chemins des Dames. Ses productions (Carnets et ouvrages divers) sont très recherchées par les collectionneurs et historiens (les Carnets, anciens et nouveaux, sont très souvent cités et figurent en bonne place dans les bibliographies historiques). Général (2s) M. Hanotaux, Président de La Sabretache La Sabretache, 7 Rue Guersant, 17017 Paris Tél. Fax : 01 45 72 64 10 - Site Web : lasabretache.org Adresse électronique : sabretache75@orange.fr

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HISTOIRE

Davout, fruit de ses activités à Berlin. Puis, en janvier 1875, ses héritiers consentirent à une considérable donation de l’ensemble de ses archives civiles et militaires. Dès lors, de nombreux officiers ou leur famille versèrent, sous statut privé, des archives au dépôt de la Guerre, puis au Service historique. Ainsi de nombreux papiers privés gardent traces de la Première Guerre mondiale : le fonds du général Broussaud (1 K 53), les papiers du général George (1 K 95), du général Berthelot (1 K 77), chef de la mission militaire en Roumanie de 1916 à 1919, ou du général Edmond de Cointet (1 K 87), chef du 2e bureau du grand quartier général, pour ne citer que quelques fonds. D’autres archives renseignent sur l’entre deux-guerres : parmi ceux là, les fonds des généraux Weygand (1 K 130), Beaufre (1 K 225) et Gamelin (1 K 224). La Seconde Guerre mondiale est présente dans la plupart des fonds précédemment cités, mais aussi dans les archives du colonel Paillole (1 K 545), chef des services de renseignements, des généraux Dainville (1 K 304), Revers (1 K 331), Béthouart (1 K 227), ou encore du capitaine Ludovic Perret, commandant en second du 62e GRDI (Groupement de reconnaissance de division d’infanterie) en 1939-1940 et du général de gendarmerie Artous (1 K 345), responsable, pour la garde et la gendarmerie de la région parisienne, de l’organisation de la résistance « Super-Nap », arrêté et déporté à Buchenwald en 1944.

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HISTOIRE > Cet article est publié avec l’aimable autorisation de La Sabretache.

Les batailles des plaines d’Abraham l y a 250 ans, en 1759 et 1760, les Franco-Canadiens et les AngloAméricains s’affrontèrent à Québec, sur les Plaines d’Abraham, en deux ultimes batailles qui précédèrent la fin de la Nouvelle-France. Les Anglais remportèrent la première, les Français la seconde. Mais, comme la victoire de ces derniers ne fit que retarder de quelques mois la fin du Canada français, l’habitude a été prise de ne mettre en lumière que la victoire anglaise nommée Bataille des Plaines d’A braham. La seconde, disputée sur le même théâtre d’opérations, étant qualifiée lorsqu’on la cite, de Bataille de Sainte-Foy 1. La première a fait l’objet de nombreuses analyses, en particulier au Canada et en Angleterre. Il est proposé de rappeler ce qu’elle fut et d’insister ici sur la seconde bataille afin de restituer à cette victoire pour l’honneur la place qui est la sienne dans l’histoire du Canada français. La guerre de Sept Ans en Amérique du Nord, contrairement aux guerres précédentes, fut déclenchée en 1754, deux ans avant l’Europe et se termina également deux ans plus tôt, en 1760. William Pitt, Premier ministre britannique, considérait que la victoire, cette fois, se jouerait dans le Nouveau Monde. Appuyé en Europe sur la Prusse, grâce à une inversion étonnante des alliances, il obligea la France à consacrer l’essentiel de ses forces à la défense de son « Pré carré ». Comme, de plus, la Royal Navy surveillait les ports français et gardait l’entrée du Saint-Laurent, les 70 000 FrancoCanadiens de la Nouvelle-France durent faire face, avec des renforts limités, aux 1 500 000 Anglo-Américains des 13 colonies de la Nouvelle-Angleterre. Les premiers avaient survécu pendant un siècle et demi grâce à des alliances étroites avec des Amérindiens qui prenaient part avec efficacité, à leurs côtés, à la « Petite guerre ». Mais celle-ci commençait à montrer ses limites avec l’arrivée d’unités formées à la « guerre à l’européenne ». L’un des principaux détonateurs de cette dernière, en Amérique du Nord, fut la déportation 3 de 12 000 Acadiens par les Britanniques en 1755 4 . Pourtant, pendant trois ans, de 1755 à 1758, en particulier avec l’arrivée de Montcalm en 1756, un vent de victoires

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Québec 13 septembre 1759 - Première bataille : Une défaite cruelle !

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souffla sur le Canada français. La Monongahéla (« La Mal Engueulée » pour les Canadiens), Fort Chouaguen (Oswego), Fort William-Henry, et surtout Fort Carillon en 1758, jalonnent ce parcours remarquable. Il est vrai que le lieutenant-général Louis-Joseph marquis de Montcalm, âgé de 44 ans, était un soldat de métier qui avait fait ses preuves au cours de plusieurs campagnes européennes qui lui avaient valu la croix de Saint-Louis. Malheureusement, au Canada, il entretint des relations difficiles avec le gouverneur Pierre de Rigaud marquis de Vaudreuil, premier Canadien à occuper le poste suprême de la colonie.

Première bataille des Plaines d’Abraham

Le Siège de Québec En contrepoint de la victoire de Carillon, deux revers inquiétants marquent 1758 : la chute de la citadelle de Louisbourg, sentinelle de Québec à l’entrée du Saint-Laurent, et l’abandon, dans l’Ohio, du fort Duquesne, verrou sur la route des Grands Lacs. Aussi, le moment est-il venu, en 1759, pour les Britanniques de tenter pour la quatrième fois de prendre Québec, capitale de la Nouvelle-France 6. Le 24 juin, fête de la Saint-Jean 7, l’heure n’est pas pour les Québécois aux feux d’allégresse. La flotte anglaise est là sous les ordres de l’amiral Saunders. Guidé par un pilote

renégat, Denis de Vitré, elle ne s’est pas, brisée sur les récifs du Saint-Laurent, comme celle de l’amiral Walker en 1711. Elle regroupe plus de 250 navires de tous types servis par 15 000 marins et transportant près de 2 000 canons et 8 500 soldats d’élite commandés par un général de 33 ans, âme de feu dans un corps frêle, James Wolfe, qui est entré dans l’armée à 16 ans et s’est distingué, en 1746, à Culloden, contre les Écossais, et lors de la prise de Louisbourg en 1758 8. Après avoir débarqué sur l’île d’Orléans, les Anglais y installent des batteries au promontoire de la Pointe des Pères d’où ils bombarderont, de façon presque ininterrompue, le cap Diamant et Québec pendant un siège de deux mois et demi. Comme l’amiral Phips en 1690, Wolfe débarque le 31 juillet dans la région de Montmorency, sur la côte de Beauport, en aval de Québec. Mais Montcalm a fait fortifier cette zone sensible et Wolfe à la tête de deux brigades, se heurte à Lévis, le brillant second de Montcalm. Comme Phips avant lui sur ce terrain, il enregistre un échec sérieux. Malade, il hésite. L’amiral Saunders veut quitter le Saint-Laurent avant l’arrivée de l’hiver. Après avoir fait vainement incendier 1 400 fermes ou habitations, Wolfe se range fin août à l’avis de ses généraux : c’est en amont de Québec qu’il va s’efforcer, cette fois-ci, de débarquer. Il choisit pour cela l’Anse au Foulon entre la cité française et les troupes de


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Bougainville, le futur navigateur, détachées en surveillance au cap Rouge à deux à trois heures de marche. Une escalade acrobatique, audacieuse et risquée, le plus souvent par un seul sentier, et la neutralisation du poste de garde, au cours de la nuit du 12 au 13 septembre, lui permettent une mise en place, au petit matin, sur les Plaines d’Abraham, avec près de 5 000 hommes bloqués au dessus de la falaise dans la zone des grandes unités françaises. Un vrai coup de poker ! Montcalm qui prévoyait un nouveau débarquement de Wolfe à Beauport, mais qui avait, par prudence, voulu renforcer la veille, par le bataillon de Guyenne, les hauteurs du Foulon - ce que le gouverneur avait reporté - se trouve de sa personne à 4 km environ de Québec, sur la côte de Beauport où il bivouaque. D’autres unités sont encore plus éloignées. Il n’y a, à Québec même, que les forces nécessaires pour empêcher l’ennemi de prendre la ville d’assaut. Montcalm rejoint Québec à cheval entouré de ses fantassins. Malheureusement, pour une raison qu’il n’a pas eu le loisir de fournir, « le Vieux renard », comme l’appelait Wolfe - dont les troupes dans leur élan ont franchi les remparts de Québec pour faire face à l’ennemi - décide de relever immédiatement le défi de son adversaire avant que les Anglais, dont il évalue mal le volume, ne se renforcent. Sans attendre l’arrivée de Bougainville, qu’on est allé prévenir et qui « marchera au canon », il accepte la

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bataille comme il l’avait acceptée et remportée à Carillon l’année précédente avec ses 3 500 Français contre 15 000 Anglais ! Les unités adverses occupent toute la largeur des Plaines d’Abraham et se font face 9. Les Français arrivent à 100 mètres des Anglais et ouvrent le feu. Malheureusement, l’intervention française est affaiblie par le manque d’ensemble des unités dans un combat caractérisé, à ce moment là, par la primauté du feu des lignes d’infanterie articulées en ordre profond. Faute de relève, un soldat sur deux est de recrutement local, milicien ou autre, plein de bonne volonté, mais non entraîné au combat mécanique à l’européenne. De plus, pour compléter les manques, des unités de miliciens ont été placées entre les bataillons nuisant à la cohésion de l’armée de Montcalm. Les Amérindiens sont sur les côtés, hurlent, tirent un peu, mais n’interviennent pas directement. La riposte anglaise est décisive. Lorsque l’attaque française arrive à une cinquantaine de mètres, la première ligne anglaise, qui a posé un genou à terre, après avoir mis deux balles dans son fusil, lâche sa première bordée qui atteint efficacement la première ligne française. Les miliciens qui ont plongé, mettant « ventre à terre », suivant leur tactique de guérilla, paraissent, « augmenter le nombre des morts » ! La deuxième rangée anglaise s’avance et fait feu à son tour. Puis c’est l’assaut à la baïonnette ». Suit le repli difficile des Français sur Québec, heureusement facilité par le feu des miliciens non intégrés dans les unités centrales, mais dispersés en embuscade dans les fourrés, « les fredoches », sur les côtés, mission plus conforme à leurs aptitudes. Les Anglais laissent passer leur chance de prendre la ville immédiatement. Les deux commandants en chef, Montcalm et Wolfe, sont tués au cours de la bataille nimbant celle-ci d’un voile de légende qui persiste au Canada et en Angleterre. Wolfe est tombé au début de la bataille devant les Grenadiers de Louisbourg, unité qu’il avait créée. Montcalm en cherchant à ordonner le repli de ses troupes, a été blessé trois fois. Il est mort à 4 heures du matin, après avoir dicté une lettre pour son adversaire en lui confiant ses soldats blessés. Sentant la mort approcher il indique « …que le plus tôt serait le mieux. Il ne verrait pas les Anglais dans Québec ». Il est enterré à

la lueur des flambeaux dans la chapelle des Ursulines. Les Anglais remportent la bataille. Le marquis de Vaudreuil, contre la volonté de plusieurs officiers présents, décide d’évacuer la ville et de replier les gros des troupes en direction de Montréal en ne laissant qu’une défense réduite aux ordres du commandant Ramezay qui déposera les armes dès que les troupes auront décroché. Ce qui est fait. Cette première bataille des Plaines d'Abraham s’achève donc sur la victoire des forces anglaises. Ce qu'on oublie souvent c’est qu’elle fut suivie, sept mois plus tard, par une victoire remarquable des forces françaises, sous le commandement du chevalier de Lévis qui n'avait pas participé à la première bataille. Ce second affrontement sera relaté dans un article à paraître dans le prochain numéro de la revue de L’Épaulette sous le titre « Les batailles des plaines d’Abraham » Québec 28 avril 1760, il y a 200 ans, la seconde bataille : La Victoire oubliée ! I Colonel (er) Gérard Saint-Martin docteur en histoire.

1. À la fin de la guerre de Sept Ans, les cartes distinguaient « Première » et « Seconde » bataille des Plaines d’Abraham. 2. L’auteur analyse, avec précision et objectivité, le siège de Québec et les deux batailles dans son ouvrage publié par les Éditions Économica en 2007 : Québec 1759/1760 ! Les Plaines d’Abraham. L’adieu à la Nouvelle-France ?, 277 p., 15 cartes, 28 photos (NDLR). 3. Déportation entrée pudiquement dans l’Histoire sous le nom de « Grand Dérangement ». 4. Pour la petite histoire citons également un événement entré dans la légende québécoise compte tenu de la personnalité du principal intéressé : la défaite, en 1754, à Fort Necessity, dans l’Ohio, région occupée par la France et convoitée par l’Angleterre, du futur premier président des ÉtatsUnis d’Amérique, George Washington, alors lieutenant-colonel, à 24 ans, de la milice virginienne. 5. Grade obtenu après sa victoire de Fort Carillon. 6. Seule la première tentative avait réussi, en 1629, au temps de Champlain, avec David Kirke, corsaire dieppois passé au service de l’Angleterre. Le traité de Saint-Germain en 1632 avait rendu Québec à la France après trois années d’occupation. 7. Qui est actuellement la fête nationale du Québec, une semaine avant la fête nationale du Canada. 8. Après sa désignation à la tête de l’expédition de Québec, quelqu’un l’ayant qualifié « d’enragé » devant le roi George II, celui-ci aurait répondu : « Tant mieux, il mordra mes généraux ». 9. Cf. Carte-croquis 1 (établi par l’auteur et publié dans son ouvrage. Reproduit avec l’autorisation des Éditions Économica).

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Le général anglais James Wolfe, un fantassin anglais, un cavalier français et un fantassin de la Compagnie Franche. L’étendard du Royal Roussillon.

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HISTOIRE Henri IV > La France retrouvée Le roi parmi les siens

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Dans le cadre du 400e anniversaire de la mort d’Henri IV, la rédaction propose avec l’aimable autorisation du journal « Politique magazine », cet article de Patrick Jaehrling, professeur d’histoire géographie au collège de Clamart. ’ai plus de place en mon cœur pour la miséricorde que pour la haine : je vous sais gré de l’avoir ainsi compris ».

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La qualité qui apparaît la plus nettement dans les lettres et harangues du roi Henri IV est cette empathie, mot galvaudé aujourd’hui, qui manifeste bien la connaissance d’autrui. Dans ses billets et ses lettres écrites de 1569 à 1610, comme dans ses relations d’homme ou de chef, le roi alterne la familiarité avec l’autorité et l’affection avec l’exigence dans un style ferme, direct, concret et efficace. L’entourage du Roi de Navarre Henri III, à partir de 1572, du Dauphin en 1584, à la mort de son cousin François de France, Roi d’Alençon, auquel il était lié dès 1572 quand il fut assigné à résidence à la cour de France des Valois, du Roi de France et de Navarre à partir du 2 août 1589 lors de la disparition du Roi Henri III, son beau frère et son cousin, cet entourage donc est vaste, varié et souvent ancien.

La parentèle et cousins

Souvenons nous que par sa mère Jeanne III d’Albret (1528-1572) reine de Navarre, calviniste, il se trouve être le petit fils de Marguerite de Navarre, une des femmes les plus instruites de son temps, auteur de L’Heptaméron. Il est aussi, par elle, le petit-neveu du Roi François Ier, tige des Valois Angoulème. Par son père, Antoine de Bourbon (1518-1562), catholique, et Robert de Clermont son aïeul, sixième fils de St Louis, il est l’héritier du Royaume de France. Les princes de la branche Bourbon-Condé, avec les rameaux de Conti, de Soissons et Montpensier et les autres cousins Dunois-Longueville sont ses familiers. Catherine de Bourbon, princesse de Navarre, soeur du roi, zélée protestante (1558-1604) devint sa plus proche confidente. Elle contribua, au vrai bien involontairement, à favoriser la pacification du Royaume : elle qui aimait le comte de Soissons, son cousin germain, on la maria en 1599 au duc de Bar, Henri de Lorraine, fils du duc

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Charles III, avec lequel le roi venait de se réconcilier.

Les grands du royaume

Forget secrétaire d’État d’Henri IV, un des rédacteurs de l’édit de Nantes, Sébastien Garnier, auteur d’une Henriade (1593) qui inspirera plus tard Voltaire. Pourquoi une telle adhésion au Roi ? Parce que tous voyaient dans Henri de Navarre un souverain porteur d’espoir, de paix et prospérité. Parce qu’ils retrouvaient dans le caractère du Béarnais, détermination, tolérance, volonté de paix et de justice, et finalement le retour à l’unité du pays.

Montmorency, Nevers, Guise, Joinville, Mayenne, Mercœur, Épernon, tour à tour menaçants ou ralliés furent l’objet de ses soins constants. Henri duc de Montmorency, connétable de France (1544-1614), chef des politiques (membre de ce tiers parti catholique, modéré, qui refusait l’emprise espagnole sur le gouL’entourage vernement et aspirait politique « Mes paroles au rétablissement de C’est peut être dans l’unité nationale autour l’art de s’entourer de ne sont point du Roi), reconnut conseillers et de serviHenri IV qui le fit de deux couleurs : teurs de l’État que se connétable en 1595. révèle le plus l’œuvre du Philippe Emmanuel grand réconciliateur des ce que j’ai duc de Mercœur, de la Français ; qu’ils fussent à la bouche, famille de Lorraine, protestants comme gouverneur de Rosny, futur duc de je l’ai au cœur ». Bretagne (1558-1602), Sully (1560-1641), chef de la Ligue à la depuis 1571 attaché au Henri IV roi, ou qu’ils fussent suite des Guises, ses catholiques comme cousins, et soumis Villeroy (1542-1617) le aux Espagnols, signa, durable secrétaire d’État quant à lui, en 1595, aux Affaires étrangères. une trêve avec Henri. Il Parfois, le roi oublie tout fit sa paix définitive, en 1598, à la seule condition que sa fille simplement le choix de religion ou la unique, Françoise de Lorraine (1592conversion d’autres : Cheverny, 1669) épouse César, duc de Vendôme Pomponne de Bellièvre, Du Vair, (1594-1665), fils bâtard du Roi. Et c’est Sillery, Jeannin, Achille de Harley de ainsi qu’ils devinrent tous deux les quaSancy. L’économiste Barthélémy de La dri-aïeuls du Roi Louis XV par leur fille Femasse (1545-1612), premier valet de chambre d’Henri IV, fût nommé contrôElisabeth de Vendôme (1614-1664) leur général du commerce et s’efforça duchesse de Savoie Nemours. de relancer l’agriculture, l’industrie et le Des hommes, dont pour beaucoup la commerce. Tous collaborèrent au relation remontait au temps du jeune roi redressement du Royaume, contribuant de Navarre, de grands caractères restés à mener une politique de remise en pour nombre d’entre eux fidèles à leur ordre des finances publiques, réduisant foi calviniste, parviendront aux plus les tailles, supprimant les charges inuhautes responsabilités de l’État ou aux tiles, poursuivant partout les abus. Pour honneurs. Ce seront au premier chef revivifier l’économie, ils donnèrent la Maximilien de Béthune marquis de liberté aux exportations, abolirent un Rosny, Gaspard de Colligny, Philipe du Plessis-Mornay, François de la Noue, grand nombre de péages, développèrent François Lesdiguières, Olivier de les voies de circulation terrestres ou fluSerres, Théodore de Bèze, Michel de viales et encouragèrent l’agriculture. « Je vous conjure donc tous par cet écrit, Montaigne, Agrippa d’Aubigné, Pierre


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autant catholiques serviteurs du feu Roi, comme ceux qui ne le sont pas. Je vous appelle comme Français ». C’est aussi grâce à de telles paroles que le Roi demeura toujours solidement entouré par des Biron père et fils, Belgarde, Roquelaure, La Force, André Dulaurens.

HISTOIRE

Les hommes d’église abondèrent dans le conseil du roi. D’autres se firent les auxiliaires de son œuvre, en premier lieu saint François de Sales (15671622). Maître de la spiritualité française au XVIIe siècle, fondateur de l’ordre de la Visitation, celui-ci salua au lendemain de sa disparition le Roi Henri en ces termes : « Ah... il est vrai l’Europe ne pouvait avoir aucune mort plus lamentable que celle du Grand Henri IV... Que la grandeur était inséparablement liée et collée à sa vie... » Les intellectuels, les artistes ne firent pas plus défaut à Henri IV : Montaigne, Malherbe, Honoré D’Urfé, Du Bartas, Toussaint-Dubreuil, Androuet Du Cerceau, Salomon de Brosse, Ambroise Dubois participèrent activement par leur œuvre au redressement intellectuel et artistique de la France. L’intérêt du roi pour les Arts, qui fut certain, a été récemment attesté par l’exposition consacrée à ToussaintDubreuil (1558-1602) premier peintre du Roi, au musée du Louvre ce printemps, ainsi que par la rétrospective Androuet du Cerceau, au musée de l’Architecture. On a pu y admirer notamment la toile de Garnier, Les plans du Louvre déployés devant Henri IV et Sully par Jacques II Androuet du Cerceau. Ce roi de transition entre la Renaissance et le Grand Siècle - mais selon le grand historien Jacques Bainville, toutes les périodes furent de transition -, par son tempérament et sa volonté d’homme d’État a su s’entourer de tous les talents qu’a comptés son époque : « Mes paroles ne sont point de deux couleurs : ce que j’ai à la bouche, je l’ai au cœur ». I

Bibliographie • Pierre de Vaissière, Henri IV, Paris, Arthème Fayard et Cie, collection « Les grandes études historiques », 1928.

DR © RMN

Clers et artistes au service du roi

Henri IV accompagné de la reine Marie de Médicis, et de Sully, se faisant présenter les plans de la construction des galeries du Louvre commencées en 1594, Garnier Etienne-Barthélémy (1759-1849).

• Roland Mousnier, L’assassinat d’Henri IV (14 mai 1610), Paris, Gallimard, collection « Trente journées qui ont fait la France », 1964, 412 pages, rééd. 2008, préface d’Ariette Jouanna, 375 p. • Michel Cassan, La Grande Peur de 1610. Les Français et l’assassinat d’Henri IV, Seyssel, Champ Vallon, collection « Epoques », 2010, 280 p. • Emmanuel Le Roy Ladurie, Henr IV ou l’Ouverture, Paris, Bayard, coll. « Les grands hommes d’État » ; Paris : BNF, 2005. - 111 p., 18 cm. • (ISBN 2-227-47498-X). Biographie synthétique. • Mark Greengrass, France in tht Age of Henri IV : The Struggle loi Stability, Studies in Modem History, Londres, Longman, 1984. • Nicola Mary Sutherland, Henry IV of France and thé Politics of Religion, 1572-1596, 2 volumes, Intellect Books, 2002, 628 p. • L’assassinat d’Henri IV, Perrin, 2009.

Jean-Christian Petitfils. • Philippe Erlanger, L’étrange monde Henri IV ou les jeux de l’amour et de la guerre, Paris, Amiot-Dumont, 1957. « Jean-Pierre Babelon, Henri IV, Fayard. • Bordonove, Henri IV le grand, Pygmalion. • Philippe Delorme, Henri IV, les réalités d’un mythe, l’Archipel. • Jean Castarède, Henri IV, le roi vengé, Éd. De La Seine. • André Castelot, Henri IV, le passionné, Perrin. « Duc de Levis-Mirepoix, Henri IV, roi de France et de Navarre, Librairie académique Perrin, Paris, 1971. • Henri IV, lui-même, l’homme, R. Ritter, Albin Michel, Paris, 1944. • Vive Henri IV !, Le Figaro hors série Manifestations en l’honneur d’Henri IV : contactez la Société Henri IV, président Jacques Perot, http://www.societe-henri-iv.eu/ L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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> Reférent pour les officiers d’active > Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

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VIEPRATIQUE DE L’ÉPAUVIE

> La fonction du mois : « Service à la personne » Un marché de l’emploi optimiste ! Préalable

Connaissez vous un secteur économique dont la croissance a été de 6% en 2009, année vécue par d’autres secteurs comme « horrible », et qui garde un fort potentiel de croissance ? Non … vous ne voyez pas ? Et si nous vous disons que deux millions de Français recourent officiellement à ce secteur ? Eh oui ! Il s’agit des services à la personne, c’est-à-dire des services à la famille et aux personnes dépendantes et des services de la vie quotidienne. De 2006 à 2008 cent mille emplois ont été créés, ce qui fait un total de salariés de 2 millions dont les deux tiers travaillent chez les particuliers. Ce dynamisme économique exceptionnel s’explique par des raisons objectives qui rassurent pour l’avenir. 1 > Les besoins des particuliers d’être aidés chez eux vont croissant. La natalité est toujours vigoureuse. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler. Les personnes âgées vivent plus longtemps et mieux. 2 > Notre société urbaine et technologique ne donne pas beaucoup de place aux contacts sociaux. Le téléphone ou Internet ne peuvent remplacer le bon vieux « face à face ». 3 > La diversité d’emplois proposés et la proximité facilitent l’accès aux personnes volontaires de tous âges et qualifications. Ces emplois sont majoritairement qualifiés mais fort peu de certification professionnelle conditionne l’accès de nouveaux postulants à ce jour : cela devrait changer aux dires de l’ANSP (Agence nationale des services à la personne) qui plaide pour une valorisation des métiers. Quoiqu’il en soit le regard porté sur ces emplois a déjà changé : d’emplois qualifiés de précaires nous sommes passés en 10 ans à des emplois utiles socialement et intéressants économiquement. 75 % des salariés concernés disent vouloir rester dans ce type d’activité.

Pourquoi choisir un ancien militaire ?

Un ancien militaire, qui plus est sous-officier ou officier, présente-t-il des avantages dans ce secteur économique ? Assurément oui ! La grande diversité de profils issus des armées nous oblige à la prudence mais justement cette diversité signifie que certains profils correspondent sûrement aux attentes de ce secteur professionnel !

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DR AGENCE DE RENCONVERSION

Un secteur d’activité dynamique

Quelles sont ces attentes ? • Être disponible • Être fiable • Rassurer • Être proche géographiquement

Disponibles, ils le sont naturellement pour cette nouvelle activité. Fiables aussi, tant ils ont appris par nécessité à bien faire les choses et à garder le contrôle des situations. Rassurants certainement, car la loyauté est une valeur militaire Enfin la proximité géographique va de soi : ces emplois intéressent parce qu’ils sont proches, ne nécessitent pas de déplacements et sont très souples.

C’est un gros atout social de ce secteur : on aménage son emploi à la carte et dans la grande généralité on travaille selon son agenda personnel ! Là nous avons un vrai changement d’ambiance pour le militaire qui a rarement la main sur son agenda lorsqu’il est de service ! En résumé rien n’empêche un ancien gradé de devenir professeur à domicile, jardinier, dépanneur informatique ou gestionnaire d’établissement de gériatrie, dès lors qu’il y est motivé.

Bénéfices d’une reconversion dans ce secteur

Le fait que le secteur des Services à la personne soit en plein boom suffit-il à le rendre attractif pour les anciens militaires ? Pas nécessairement, il convient d’en rechercher d’autres bénéfices. Trois s’imposent.

D’abord, l’emploi est accessible sans formalité et sans diplôme particulier (sauf quelques exceptions) presque partout en France. En une semaine, avec l’aide d’associations de proximité, vous êtes en activité, que ce soit sur le littoral ou dans une petite ville de l’intérieur. Ensuite, le lien social est au coeur de ces métiers et pour l’ancien militaire, qui n’a pas épuisé son sens du service, il y trouvera engagement et reconnaissance personnelle. Enfin, le complément de revenu généré est parfaitement cumulable avec sa pension et si vous choisissez le statut d’auto entrepreneur, il sera avantageux en termes de charges sociales.

Conclusion

Tous ceux qui aspirent à une deuxième carrière devront se focaliser sur les emplois salariés dans des entreprises d’une certaine taille, comme il y en a dans les métiers du 3° âge et du support aux jeunes ménages urbains. Mais pour les autres, ce secteur économique peut leur apporter des expériences riches sur le plan humain et parfaitement compatibles avec leur nouvelle vie stable et dans un environnement qualitatif. I Dominique Dubreuil Chargé des relations extérieures ARCO Arco > Votre carrière à de l’avenir Extrait de la Newsletter N°3 Septembre 2010 – 3 rue Cépré – 75 015 PARIS – 01 45 66 51 88 www.arcoweb.org E.mail : accueil@arcoweb.org Newsletter Rédaction : André GENOT Promotion Kœnig EMIA 70-71


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> Reférent pour les retraités > Le commissaire colonel Michel Botella

Communiqué de l’UNCAM

la suite d’une erreur de forme dans les textes, les bases de liquidation de la retraite de certains pensionnés, dont les titres de pension ne mentionnent pas les indications relatives aux délais et voies de recours ou les délais de recours, peuvent être contestées et permettent d’engager une action auprès du Conseil d’Etat, afin de bénéficier de bonification d’annuité pour enfant en application d’une disposition du code de justice administrative. Cette bonification est indépendante et ne doit pas être confondue avec la majoration de pension pour enfant qui est accordée à tout fonctionnaire qui a élevé au moins trois enfants pendant neuf ans dans les conditions définies à l’article L18 du code des pensions.

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Conditions administratives

• avoir été admis à la retraite entre le 17 mai 1990 et le 1er janvier 1997, • avoir un titre de pension sur lequel ne figure pas de mention concernant les délais et voies de recours ou les délais de recours, • avoir une pension calculée sur une durée de services et bonifications effectifs inférieure à 40 annuités, • Avoir au moins un enfant.

Conditions liées aux enfants

La bonification peut être revendiquée au titre d’un ou plusieurs enfants légitimes, reconnus ou adoptés. Les enfants issus d’un mariage précédent du conjoint ou encore les enfants recueillis, ou placés sous la tutelle du titulaire de la pension ou de son conjoint, peuvent ouvrir droit à cette bonification lorsqu’ils ont été élevés pendant au moins neuf ans, soit avant l’âge de seize ans, soit avant l’âge où ils ont cessé d’être à charge, au sens de la législation sur les prestations familiales.

Ainsi un retraité, père de trois enfants, qui compte 37,5 années de services effectifs (maximum de services civils et militaires admis en liquidation) aura une pension égale à 37,5 +3 = 40,5 annuités ramenées à 40 annuités soit 80% de ses émoluments de base. Le retraité qui compte déjà 40 annuités de services et bonifications n’est pas concerné par cette démarche, même s’il est père d’un ou plusieurs enfants. • L’attribution de la bonification fait l’objet d’un rappel de 4 ans d’arrherages qui part du 1er janvier 2006 pour les recours déposés en 2010. • Les veuves de militaires retraités entre le 17 mars 1990 et le 1er janvier 2007, dont la pension initiale a été concédée sans cette bonification à laquelle elles auraient éventuellement eu droit, sont concernées par ces dispositions.

Démarches

Les officiers concernés et intéressés qui souhaitent bénéficier de ces dispositions et répondent à toutes les conditions rappelées ci-dessus doivent engager un recours devant le Conseil d’Etat, en le faisant porter par un avocat accrédité au Conseil d’Etat. A cet effet les intéressés peuvent s’adresser au siège de L’Épaulette qui leur communiquera les coordonnées d’avocats qualifiés et accrédités au Conseil de l’Ordre. I Le général (2S) Guy Querolle Correspondant de L’Épaulette auprès de l’Union nationale de coordination des associations militaires

La bonification qui est d’un an par enfant s’ajoute à la durée des services effectifs dans la limite de 40 annuités.

DR TIM

Conditions liées à la durée de service

> Attribution du bénéfice de la campagne double aux anciens combattants d’Afrique du nord a loi n° 99-882 du 18 octobre 1999 a substitué l’expression « aux opérations effectuées en Afrique du Nord » à celle de « à la guerre d’Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc ».

L

Comme suite à cette loi, le décret n° 2010-890 du 29 juillet 2010 publié au JORF n°0174 du 30 juillet 2010, Texte n°26, porte attribution du bénéfice de la campagne double aux anciens combattants d’Afrique du Nord . Il précise que : Les appelés du contingent et les militaires d’active qui ont été exposés à des situations de combat en Algérie, au Maroc et en Tunisie, entre le1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962, bénéficient, dans les conditions fixées à l’article 2 du décret, du droit à la campagne double, prévu par le code des pensions civiles et militaires de retraite. Le bénéfice de la campagne double est accordé pour toute journée durant laquelle les appelés et les militaires concernés ont pris part à une action de feu ou de combat ou ont subi le feu. L’exposition invoquée en faveur de ce bénéfice sera établie par les archives collectives de l’unité à laquelle les intéressés appartenaient ou étaient rattachés. Les pensions de retraite liquidées à compter du 19 octobre 1999 pourront être révisées en application du décret, sans ouvrir droit à intérêt de retard, à compter de la demande des intéressés déposée postérieurement à l’entrée en vigueur du décret auprès de l’administration qui a instruit leur droit à pension. La rédaction L’Épaulette n° 171 • septembre 2010 •

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VIE PRATIQUE

> Droit à bonification de pension pour pères de famille


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VIE DE L’ÉPAULETTE Journée nationale et convocation de l’assemblée générale de L’Épaulette le samedi 5 février 2011 La journée nationale de L’ÉPAULETTE se tiendra le samedi 5 février 2011 à Paris, à l’Ecole militaire, amphi Foch (métro Ecole Militaire) de 09 H 30 à 17 H 30. Elle s’achèvera par le ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe. Elle comporte, en particulier, une assemblée générale, une réunion du conseil d’administration, une tribune et des activités de tradition. PROGRAMME 08 H 30

:

accueil, inscription sur les listes de présence et vérification des pouvoirs,

09 H 30

:

assemblée générale,

11 H 30

:

accueil des autorités, allocution du président, tribune avec interventions de personnalités extérieures à la Défense,

13 H 00

:

vin d’honneur et repas,

15 H 00

:

vie et activités des promotions,

17 H 00

:

conclusion du président,

18 H 00

:

ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe.

ORDRE DU JOUR DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE • • • •

approbation du procès-verbal de l’assemblée générale du 6 février 2010, élection des membres du conseil d’administration, proposition de modifications des statuts rapports moral et financier.

VIN D’HONNEUR ET REPAS Un vin d’honneur servi à la Rotonde de l’École militaire à 13 H 00 accueillera les autorités, les invités de L’Épaulette et tous les participants à cette journée. Il sera suivi d’un repas sous forme de buffet. Une participation de 28 euros est demandée à chaque participant à l’exception des élèves, des correspondants d’écoles et de formation et des présidents de groupement. RAVIVAGE DE LA FLAMME Le ravivage de la flamme aura lieu à 18 H 30 sous l’Arc de Triomphe. Rassemblement des participants à 18 H 00, à proximité de l’entrée de l’École militaire (1, place Joffre). Un service de car aller-retour sera prévu entre l’Ecole militaire et l’Arc de Triomphe. Tenue pour les officiers en activité : interarmées B2, armée de terre n° 21.

SANS VOTRE POUVOIR, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE NE PEUT PAS DÉLIBÉRER. PENSEZ À L’ENVOYER

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Le, …………………………………………………………………………………………………………………………… (grade, nom, prénom)

Adresse……………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………….…………. • Participera à l’assemblée générale

OUI

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NON

J

• Déjeunera

OUI

J

NON

J

• Assistera au ravivage de la Flamme

OUI

J

NON

J

> Ci-joint un chèque de 28 euros libellé à l’ordre de L’Épaulette (sauf pour les élèves, les correspondants et les présidents de groupement).

Renouvellement du Conseil d’administration En 2011, le conseil d’administration de L’Épaulette sera renouvelé, à raison de quatre administrateurs en fin de mandat, donc l’un d’entre eux cesse ses activités pour cause de contraintes liées au service. Un appel à candidature est lancé, dès à présent, auprès des adhérents qui souhaitent s’investir un peu plus dans le fonctionnement de l’association, quels que soient le type de recrutement et la catégorie de personnel auxquels ils appartiennent. L’Épaulette, à l’instar de l’armée de Terre, de la Gendarmerie et des Services, s’adapte au changement fondamental que vit l’Institution militaire aujourd’hui. Elle a des projets et l’ambition de les réaliser pour et avec l’ensemble de ses adhérents. Les volontaires sont priés de retourner au siège dans les meilleurs délais, et au plus tard le 28 janvier 2011, le bulletin réponse ci-dessous accompagné d’un texte court de présentation et de motivation rédigé sous forme libre. La Direction

Pouvoir Pour l’assemblée générale du samedi 5 février 2011

Je donne pouvoir à …………………………………………………………………………………………...............… (grade, nom, prénom) Au besoin, laisser en blanc pour me représenter à l’assemblée générale 2011 et voter en mon nom sur les questions inscrites à l’ordre du jour. « Bon pour pouvoir »

manuscrit (1)

Signature

(1) aucun administrateur ne peut recevoir de pouvoir.

> Fiche à retourner avant le 28 janvier 2011 à : L’ÉPAULETTE – Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cedex 12

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VIE DE L’ÉPAULETTE

Bulletin Réponse Journée nationale de L’Épaulette le samedi 5 février 2011


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final par un somptueux feu d’artifices, les dialogues se sont prolongés lors du cocktail, aussi bien avec les autorités présentes, histoire de faire passer quelques messages, et avec les jeunes officiers, notamment OAEA, adoubés au cours de la cérémonie. A noter qu’un cocktail de rentrée des officiers de recrutement non direct des EMD est en préparation et qu’il reste « juste » à trouver un créneau compatible avec les activités des généraux, des jeunes lieutenants, des capitaines et des officiers des écoles. Une affaire à suivre… I LcL (er) Ph. Dentinger Promotion Lieutenant Chézeau, EMIA 77-78.

e 6 octobre 2010 a eu lieu la cérémonie de création des Ecoles militaires de Draguignan (EMD), sous la haute présidence de monsieur Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la Défense et aux anciens combattants, présidée par le général d’armée Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre et en présence du général Delochre, président national de L’Épaulette. Près de 600 spectateurs dont de nombreuses autorités civiles et militaires étaient présentes lors de cette cérémonie qui s'est déroulée selon la tradition avec : • les honneurs au drapeau de l’Ecole de l’infanterie (EI) et à l’étendard de l’Ecole d’artillerie (EA), • l’accueil des autorités et la revue des troupes, • le passage du drapeau de l’EI de la garde descendante à la garde montante de la division d’application et de l’étendard de l’EA de la garde descendante à la garde montante du groupement d’application, • une allocution du secrétaire d’Etat à la Défense et aux anciens combattants, • la remise des sabres aux OAEA de l’infanterie et de l’artillerie, • les honneurs aux autorités et leurs départs, • un spectacle pyromélodique, • le cocktail. Créées le 1er août 2010, les Ecoles militaires de Draguignan (EMD) regroupent l’école de l’infanterie et l’école d’artillerie. Elles initient la démarche de modernisation entamée par la DRH-AT et constituent aujourd’hui le pôle d’excellence pour l’infanterie et l’artillerie de l’armée de Terre. Les EMD accueillent des stagiaires engagés volontaires, sous-officiers, officiers et personnels civils venus se perfectionner à l’exercice de responsabilités supérieures. En soutien de ces organismes de formation, les

Passation de commandement à L’EMHM Prise de commandement du Lieutenant-colonel Hubert GOMART nouveau chef de corps de L’École militaire de haute montagne.

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’Ecole militaire de Haute montagne a changé de chef de corps. Le lieutenantcolonel Jean-Marc Perreaut a cédé son commandement au lieutenant-colonel Hubert Gomart le 16 juillet 2010. La cérémonie de passation de commandement a eu lieu place du Triangle à Chamonix. Le lieutenant-colonel Hubert Gomart est né à Malestroit le 28 octobre 1964. Sa carrière militaire a commencé au 6ème Bataillon de chasseurs alpins en 1988. Après l’Ecole militaire interarmes et l'Ecole d’application de l’infanterie, de 1991 à 1994, il a été successivement chef de section de combat, officier adjoint de compagnie et commandant de compagnie au 27ème Bataillon de chasseurs alpins qu’il a quitté en 2001. Affecté à l’état-major interarmées de la zone de défense de Paris la même année, il présente le concours de l’enseignement militaire supérieur du second degré en 2004 et obtient le brevet de l’enseignement militaire supérieur en 2006. A l’issue de sa scolarité il rejoint le CENZUB en qualité de chef du Bureau organisation instruction, avant de rejoindre, en 2008, les Ecoles de Sait-Cyr Coëtquidan pour prendre le commandement de la 49ème promotion de l’EMIA, la promotion capitaine Florès. Durant son séjour aux Ecoles, il a été le correspondant de L’Épaulette et a obtenu une lettre de félicitations des mains du général CEMAT pour son action exemplaire en faveur des jeunes officiers dont il avait la charge. Titulaire des brevets de chef d'unité de haute montagne, de parachutisme et d'instructeur des techniques commandos, le lieutenant-colonel Gomart a effectué, entre 1983 et 2004, diverses missions extérieures au Liban, en Guyane, au Tchad, en Bosnie et aux Pays-Bas. Chevalier de la Légion d’honneur, Il est marié et père de quatre enfants. I La rédaction

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Inauguration des Écoles Militaires de Draguignan

Lors de la cérémonie de la création des Ecoles militaires de Draguignan (EMD), sous la haute présidence de monsieur Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la Défense et aux anciens combattants, présidée par le général d’armée Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre et en présence du général Delochre, président national de L’Épaulette.

services d’administration de la vie courante et les cours communs sont mutualisés. Fortes d’un rayonnement international, les EMD accueillent également des stagiaires venus des quatre coins du monde. I

Lieutenant Karine Desfolies Officier communication des EMD OSC e général Delochre, président national de L’Épaulette était convié à cette cérémonie. Arrivé la veille au soir, il a été accueilli par le lieutenant-colonel (er) Dentinger, président du groupement Var et Alpes Maritimes avant de prendre le dîner au mess avec le lieutenant-colonel de Bergevin, correspondant pour les EMD et le chef de bataillon Lemaire, son adjoint Infanterie. Le lendemain, après un petit décrassage dans les montées dracénoises et une visite du musée, des échanges très instructifs ont eu lieu lors du déjeuner avec une sélection représentative de la division d’application d'infanterie et du groupement d’application d'artillerie. A l’issue de la cérémonie marquée au

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Quelques réflexions avant la journée nationale du 5 février 2011

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Que ce soit dans l’amphithéâtre Foch ou sous l’Arc de Triomphe pour le ravivage de la flamme, les nombreuses tenues bigarrées représentaient parfaitement cette diversité qui fait la richesse du corps des officiers. Je pense que chaque origine était représentée : officiers des armes, de la gendarmerie et des services, d’activé ou retraités, IA, CTA, OAEA, OAES, officiers rang des armes et des services, officiers sous contrat « encadrement », « spécialistes » ou « pilotes ». J’ai donc, comme tous ceux présents, profité de cette journée pour échanger avec nombre de camarades de toutes origines, jeunes et moins jeunes, d’active et retraités, et je voudrais saisir cette occasion pour prolonger ces échanges dans cette revue au travers de quelques réflexions.

La réalité du « modèle officiers 2015 »

Cette réalité est déjà bien engagée et je vous invite pour plus d’informations, et pour ceux qui y ont accès, à consulter les présentations faites par la DRHAT en ce début d’année dans les régions Terre au profit des chefs de corps. Cette réalité c’est 78% de recrutement interne et OSC pour 22% de recrutement direct ; nous faisons partie de ces 78% .

La place et le rôle de L’Épaulette

Face à cette diversité des origines, L’Épaulette peut vraiment être l’association qui fédère les officiers de recrutements autres que St Cyr. Il ne faut d’ailleurs plus considérer notre association comme celle quasi exclusive de l’EMIA, dont le recrutement a certes constitué le plus gros de ses rangs. Ce sera très bientôt fini avec des flux de 80 EOA par an1, pour 250 officiers sous contrat par exemple. Je peux d’autant plus me permettre de le dire, étant de cette origine et fier de l’être. Toutes les origines doivent s’y retrouver et la décision de désigner des « référents catégoriels » va dans le bon sens, afin que chacun exprime les aspirations et les problématiques qui lui sont propres. Pour ce qui est du rôle de notre association, il doit être complémentaire des instances institutionnelles de concertation. A l’heure des blogs et forum en tous genres où certains se « lâchent » dans des débats et des polémiques parfois stériles2, voire malsaines, une association d’officiers responsables et conscients des devoirs liés à leur statut, peut et doit participer aux réflexions en cours sur les évolutions de notre armée, et surtout sur la place des officiers, dont ceux bien sûr que nous représentons. La diversité des origines des officiers qui composent L’Épaulette lui donne une parfaite légitimité et

« ascenseur social ». J’en ai profité et je serai reconnaissant toute ma vie à mon pays et à mon armée de m’avoir permis d’accéder aux fonctions que j’occupe après avoir commencé comme soldat, avoir été sous-officier et officier de réserve4. Il semble que le principe général ne soit pas remis en cause, mais il ne faudrait pas qu’il se limite à celui de « l’exception qui confirme la règle »... Pour cela, il convient par exemple de ne pas mettre artificiellement des contraintes rédhibitoires d’âge qui pénaliseront mécaniquement ceux qui ont les capacités intellectuelles et morales de rivaliser avec leurs « petits co » Cyrards. L’armée, comme le pays en général, a besoin « d’élites » pour présider à sa destinée. Le niveau de recrutement et de formation de nos futurs hauts responsables doit donc être pensé et conçu en conséquence. Gardons cependant bien à l’esprit que les seuls diplômes et dispositions intellectuelles ne font pas automatiquement de bons chefs. Gardons bien aussi à l’esprit ce que nous pourrions perdre en cohésion, et donc en efficacité, avec un « corps de direction » et un « corps d’exécution » cloisonnés. « Le travail pour loi, l’honneur comme guide », telle est notre devise. L’origine, aussi importante soit-elle, ne doit pas être le seul et unique critère de sélection dans la carrière d’un officier, mais le travail et le mérite doivent y trouver leur juste place. Que nous soyons Cyrards, IA, CTA, « rangs », OAEA, OAES ou OSC, notre engagement et nos valeurs d’officier sont tout aussi respectables. L’honneur nous guide tous au service de la France. I

représentativité pour être consultée sur les grands sujets qui intéressent notre armée et notre avenir.

Le corps des officiers

Au moment où le débat sur l’identité nationale anime (pour ne pas dire agite) notre pays avec la question qu’est-ce qu’être Français aujourd’hui ?, le parallèle pourrait être fait avec le corps des officiers : qu’est-ce qu’être officier aujourd’hui ? L’officier est avant tout, pour moi le chef qui donne un sens à l’action, un meneur d’hommes, comme le rappelle très régulièrement le chef d’état-major de l’armée de Terre. Tous, quelle que soit leur origine, pourront un jour se retrouver face à leurs responsabilités, celles de conduire des hommes au combat. Tous participeront, à leur niveau de compétence et d’expertise, à la construction et au fonctionnement de notre armée. Comme la diversité d’origine des Français fait la richesse de notre beau pays, la diversité d’origine des officiers fait celle de notre armée. Chaque origine, chaque officier, avec son histoire, ses traditions, son bagage intellectuel et son vécu opérationnel apporte à cette grande « famille » cette richesse. M. Yves Fromion, député du Cher et membre de la commission de la Défense à l’assemblée nationale était présent pour participer à une tribune sur la place de la France au sein de l’UE et de l’OTAN. Ancien officier issu de St Cyr, il a regretté, en préambule à son intervention, la décision prise en 1961 de ne plus former ensemble les officiers directs et de recrutement interne3. Comme il le rappelait, ce principe de formation commune avait pour but et pour vertu première la cohésion du corps des officiers.

De la prédestination

J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer dans cette revue sur le danger d’éclatement du corps des officiers. Je voudrais juste revenir sur quelques points. Tout d’abord, à nouveau loin de moi l’idée de dire que chaque origine doit avoir le même parcours et le même destin ; que d’écarts en effet entre les St Cyriens, IA ou CTA, et nos camarades issus du rang. Cependant, chacun, quel que soit son recrutement, doit pouvoir, s’il en a les moyens et s’il en est jugé capable, accéder aux responsabilités et aux grades correspondants. Il s’agit là d’un principe d’équité. Les boîtes dans lesquelles nos jeunes camarades pourraient avoir l’impression d’être enfermés à tout jamais ne doivent pas être hermétiques. Notre corps des officiers doit respirer et des passerelles doivent toujours exister. C’est là aussi un des grands principes de notre pays de liberté et d’égalité, celui de permettre à ceux qui le peuvent de bénéficier de cet

Général Yann Pertuisel Promotion LCL Broche, EMIA 79-80

1 Nous étions 272 dans ma promotion (LCL BROCHE 79-80). 2 Ce sujet mériterait à lui seul un long développement, tant il peut susciter d’interrogations quant aux raisons et aux conséquences d’une telle « mode ». 3 L’ESMIA qu’ont connu nos Anciens. 4 ORSA : officier de réserve en situation d’activité.

Lors des questions-réponses de l’AG du samedi 6 février 2010, le lieutenant-colonel Dentinger nous interrogeait sur le sens du 50e anniversaire de L’EMIA.

MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

a traditionnelle journée nationale de L’Épaulette qui s’est déroulée samedi 6 février 2010 à l’Ecole militaire à Paris a été tout à fait symbolique de la très grande diversité que représentent les officiers d’origines autres que Saint Cyr.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

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VIE DE L’ÉPAULETTE Lauréats : remise des prix des associations « Le Trèfle » et « L’Épaulette » Le mercredi 30 juin 2010 ont eu lieu à l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale la cérémonie de fin de scolarité de la 115ème promotion « Sous-lieutenant Martin » et le baptême de la 116ème promotion. résidée par M. Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, de l’Outremer et des collectivités territoriales et en présence du général de corps d’armée Jacques Mignaux, Directeur général de la Gendarmerie nationale, la cérémonie clôturant la fin de la scolarité des officiers élèves de la 115ème promotion « Sous-lieutenant Martin » et le baptême de la 116ème promotion se sont déroulées sur la place d’armes de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), à Melun. Cette cérémonie a marqué le départ des 159 officiers de la promotion « Sous-lieutenant Martin » qui ont rejoint leur affectation le 1er août 2010. Lors de la prise d’armes, rehaussée par la participation de la musique de la gendarmerie mobile, le général de corps d’armée Jean-Yves Saffray, nouveau commandant de l’EOGN, a donné à la 116ème promotion, composée d’élèves officiers de gendarmerie et du corps technique et administratif de la Gendarmerie nationale, le nom de baptême « Général Colonna d’Istria », officier compagnon de la libération dont l’histoire et la carrière en font un symbole de la résistance face à l’ennemi.

Lors de la prise d’armes le général Saffray a transmis le drapeau de l’Ecole à sa nouvelle garde, issue du deuxième groupement et composée des élèves officiers les plus méritants.

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Lors de la cérémonie de fin de scolarité, le général (2S) Robert Bernard, a remis le prix de L’Épaulette aux deux majors de promotion : • sous-lieutenant Anthony Mimouni, du 1er groupement, • aspirant Rémy Beyris, du 2ème groupement.

Le général Saffray a également transmis le drapeau de l’Ecole à sa nouvelle garde, issue du deuxième groupement et composée des élèves officiers les plus méritants.

La remise des prix du Trèfle et de L’Épaulette

Au cours de la manifestation, le général d’armée (2S) Jean-Marc Denizot, président du Trèfle et le général (2S) Robert Bernard, vice-président de l’Épaulette, ont récompensé les officiers des premier et deuxième groupements les plus méritants en présence du général Christian Petit, commandant l’École par intérim. A cette occasion, à la suite de la remise d’un prix par le général d’armée (2S) Jean-Marc Denizot aux trois officiers élèves et élèvesofficiers élus par leurs pairs pour leur esprit de camaraderie, le général (2S) Robert Bernard, a remis le prix de l’Épaulette aux deux majors de promotion, le sous-lieutenant Anthony Mimouni du premier groupement et l’aspirant Rémi Beyris du deuxième groupement

Remise de diplôme du master de management et conseil aux élèves de l’EOGN

Dans le cadre du partenariat entre l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) et de l’université Paris-est Créteil Val de Marne (UPEC), la première promotion composée d’élèves de l’EOGN a reçu le diplôme du master « Management et conseil » qui permet de doter les futurs officiers du Corps technique et administratif de la gendarmerie d’une double qualification. Ce partenariat, initié en l’an 2000, a permis tout d’abord d’obtenir un diplôme universitaire de technologie en « Gestion des entreprises et des administrations ». Il a évolué en 2006 vers un diplôme universitaire « Fondamentaux de gestion » préparant à une licence professionnelle ou à l’ancienne « maîtrise de sciences et techniques comptables et financières ». Enfin, depuis 2008, une nouvelle convention signée par l’UPEC et l’EOGN, donne aux élèves officiers la possibilité d’obtenir, après dix-sept mois de formation, un master « Management et conseil » permettant aux futurs administrateurs mili-


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> Hommage à Thibault Miloche infirmier de classe supérieure au 126e RI

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Remise du diplôme « Management et conseil » à l’officier élève Malika Benyettou.

BIOGRAPHIES :

Sous lieutenant Anthony Mimouni né le 26/12/1984 à Poitiers. Recrutement universitaire Diplômes civils détenus : • Master II Carrières judiciaires et sciences criminelles • Master I Carrières judiciaires et sciences criminelles Licence droit privé • 3ème voie : les fichiers de police et la protection des libertes individuelles. Diplômes militaires détenus : • Formation technique élémentaire techniques d’intervention opérationnelle rapprochée. • APEL Anglais (session décembre 2008)

2 ème groupement Aspirant Rémy Beyris né le 22/09/ 1974 à DAX Recrutement interne (ancien gradé : MDL/chef motocycliste) Diplômes civils détenus : •BEPC • BAC G3 Commerce Diplômes militaires détenus : • OPJ • Stage moto gendarmerie.

é en 1971, Thibault Miloche entre en service en 1991, comme appelé du contingent puis rejoint en 1993 l’École nationale de spécialisation du service de santé de l’armée de Terre à Dinan. Il rejoint le corps des sous-officiers en 1995, avant de préparer le diplôme d’Etat d’infirmier à l’école du personnel paramédical des armées (EPPA) de Toulon. A l’issue de sa scolarité, il est affecté au service médical du 58e Régiment d’artillerie de Douai en 1997. Sa carrière le conduit successivement au groupement de camp de Caylus, au 31e Régiment du génie de Castelsarrasin puis au 126e Régiment d’infanterie de Brive qu’il rejoint en janvier 2010. De 1999 à 2010, il participe à de nombreuses missions à Djibouti, au Liban, à deux reprises, à Mayotte, en Côte d’Ivoire et en Afghanistan, où il sert au sein d’une Operational mentoring and liaison team (OMLT) de février à juillet 2008. Le 6 juillet 2010, il est de nouveau engagé en Afghanistan dans un poste médical de la Task Force Bison déployée en Surobi. Le 14 octobre 2010, au cours d’une opération de reconnaissance des éléments du GTIA Surobi et des forces de sécurité afghanes dans le nord de la vallée d’Uzbeen, la section de l’infirmier de classe supérieure Miloche, qui avait

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HOMMAGE

taires de maîtriser les techniques de gestion et d’analyse statistique issues de l’Entreprise. Ainsi, le 10 mai 2010, vingt-deux officiers élèves de l’EOGN ont reçu des mains de la présidente de l’UPEC, Madame Simone Bonnafous, en présence du général Christian Petit commandant en second l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale, le diplôme du master « Management et conseil ». Ils représentent la première promotion de cette formation assurée par l’IAE Gustave Eiffel, l’IUT Senart Fontainebleau et L’EOGN de Melun.I

été héliportée sur les hauteurs, est touchée par un tir de roquette insurgé. Grièvement blessé, il est évacué par hélicoptère vers l’ hôpital militaire français de Kaboul où il décède dans la nuit de la suite de ses blessures. Il était titulaire d’une citation à l’échelon de la brigade, de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Côte d’Ivoire » et de la médaille d’or de la défense nationale. Agé de 39 ans, l’infirmier de classe supérieure Thibault Miloche était marié et père de deux enfants. L’Épaulette adresse ses sincères condoléances à sa famille et ses enfants. I

> Rappel des cotisations… > Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulariser leur situation dans les meilleurs délais. L’Épaulette les en remercie vivement ! « Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ». Catégories

01 janvier 2010

Officiers généraux et colonels ..................................... Lieutenant-colonels et commandants....................... Officiers subalternes...................................................... Veufs ou veuves .............................................................

52 € 45,5 € 34 € 17 €

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> Avec l’aimable autorisation de la revue le Casoar, article publié dans le N° 198 - juillet 2010, page 93.

DR LE CASOAR

À l’occasion du parrainage des 25 et 50 ans, notre promotion s’est rassemblée en Bretagne du 11 au 13 mars 2010. Retrouvailles émouvantes et joyeuses qui, pour certains, furent les premières depuis 50 ans, et simplicité dans tous les divers contacts entre jeunes et anciens.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

Parrainage : la promotion Terre d’Afrique (1957-1959) à Coëtquidan le 13 mars 2010

e jeudi 11 mars, c’est par un temps splendide que nous avons navigué dans le goife du Morbihan, où nous avons fort apprécié le déjeuner-croisière. Le vendredi 12 mars était consacré d’abord à notre assemblée générale, puis à la visite de Vannes qui nous a permis d’admirer les anciens quartiers, récemment et merveilleusement bien rénovés. En fin de matinée, et pendant notre déjeuner-débat, le lieutenantcolonel Hervé Pierre (promotion Maréchal Lannes, 1993-96), du 3eme RIMa, nous a brillamment exposé les grandes lignes de 1’intervention de son unité en Afghanistan : préparation et entraînement à Vannes, missions sur place. Le samedi 13 mars, point culminant de notre séjour, nous étions environ 230 personnes à franchir les portes de notre

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ancien camp : soit 19 veuves, 93 épouses et 118 Cyrards (je me permets d’ajouter la cinquantaine de personnes qui, pour diverses raisons familiales ou médicales, ont été contraintes d’annuler leur voyage au dernier moment). À l0h00, les quatre promotions d’Anciens invitées (ESMIA, ESM, EMIA, EMCTA) étaient reçues autour d’une tasse de café avant la formation des binômages : en effet, pendant toute la joumée nous serons accompagnés par les jeunes sous-lieutenants (nos coaches). Nous, les grands Anciens de la « Terre d’Afrique » (ESMIA 1957-59 / 50 ans) accompagnés par des souslieutenants des promotions « Lieutenant Carrelet de Loisy » (ESM 2007-10) et « Capitaine Florès » (EMIA 2008-10) , les anciens de la promotion « Général de Montsabert » (ESM 1982-85 / 25 ans) accompagnés par des sous-lieutenants de la promotion « Lieutenant de Loisy » (ESM) ; ceux de la promotion « Lieutenant Borgniet » (EMIA 198384 / 25 ans) par des sous-lieutenants de la promotion « Capitaine Florès » (EMIA). Enfin, les anciens de la promotion « Lieutenant Général de Gribeauval » (EMCTA / 25 ans) par des E.O.A. de la promotion « Groupe Rochambeau 2e DB » (EMCTA 200910) et des élèves officiers commissaires. Cette grande fête de la cohésion entre les promotions commença, pour nous, par la visite de nos anciens cantonnements de l’ilôt T. Par section, 1’évocation des grands moments de notre année de Bazars va bon train... Aujourd’hui, ces bâtiments occupés par les services de 1’Ecole, sont-ils destinés à être rasés ou alors inscrits à 1’inventaire des monuments (Ô combien !) historiques ? Non loin de là, nous nous sommes rassemblés autour de la stèle érigée en 2008, en souvenir de notre « petit co » Bernard Marlin, gloire du sport équestre civil et militaire, mort en 2006. Sa femme Catherine et son fils Thibault avaient pu nous rejoindre pour une minute de recueillement. Après le déjeuner au restaurant Wagram, nous assistons, dans le grand amphi Napoléon, à la présentation des promotions, chacune ayant conçu un exposé court, condensé et vivant. Le général Artur, adjoint au général Bonnemaison en mission à Paris, présenta toutes les formations actuellement délivrées à Coëtquidan, ainsi que les projets pour 1’avenir de cette grande

université militaire qui assure aussi, en quelques mois, la formation de base des officiers pilotes de 1’ALAT, des commissaires et des officiers sous contrat (OSC). Pendant 1’office religieux qui suivit, célébré avec ferveur et accompagné de chants remarquablement bien exécutés, comment ne pas se remémorer les messes célébrées, il y a plus de cinquante ans, par le Père Pascal, dont les sermons ont marqué les âmes de nombreux Cyrards. Sans oublier notre cher Frère Irénée, moine cistercien, en fin de mission fin juin 2010 sur notre terre d’Afrique et en pensée avec nous. À la tombée du jour, cour de Rivoli, se déroule alors la prise d’armes de parrainage. Dans le silence et la fraîcheur de la nuit, arrivent face à nous, successivement, chaque carré des trois promotions, chantant avec fierté et vigueur leur chant de promotion lentement cadencé. Puis, un instant de grande émotion lorsque La Galette est entonnée, puis chantée avec solennité par la totalité des présents de toutes générations. Cette cérémonie militaire se termine par un dépôt de gerbes au musée du souvenir, en mémoire de nos 28 camarades morts pour la France, en Algérie et au Liban, ou en service commandé et dont les noms furent « appelés » par trois officiers de 1’Ecole. Le dîner de gala, au cercle Le Puloch, rassembla 800 personnes et, grâce à une parfaite organisation et un plan de table détaillé, personne n’étant oublié, 1’ambiance fut extraordinaire. Les élèves de 1’école hôtelière de Saint-Méen-le-Grand, chargés du service des tables, nous firent une magnifique démonstration de leur efficacité professionnelle. Avant que ne soit chanté le traditionnel Pekin de Bahut par les anciens de 1’ESMIA et de 1’ESM (50 et 25 ans) et par leurs filleuls de la promotion « Lieutenant Carrelet de Loisy », nous avons eu le grand plaisir d’apprecier les qualités musicales de la chorale de la « Général de Montsabert » dans des extraits de son large répertoire. Voici enfin quelques témoignages écrits par ces jeunes sous-lieutenants et EOA qui nous ont si gentiment reçus :

« Merci à nos grands anciens de la Terre d’A frique pour ce moment plein d’émotions qu’est le binômage des 25/50 ans. Nous resterons toujours fiers


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« Cette joumée restera gravée dans notre mémoire ainsi que cette flamme qui brillait dans les yeux de nos grands anciens ».

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de votre héritage ».

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Le général de corps d’armée Bruno Clément Bollée (issu de nos rangs), commandant la Région Terre sud-ouest c’est adresser à notre assemblée sur le thème de la modernisation de la défense et ses répercussions en Région Terre Sud-ouest.

Au nom de tous mes camarades « grands Anciens » et de nos filleuls moins anciens, représentés par Xavier de Woillemont et Thierry Pasquereau, je remercie le général Bonnemaison, et en particulier le capitaine Yborra (1996-99), mon correspondant dans cette complexe organisation (aussi patient qu’efficace), d’avoir tout mis en oeuvre pour faciliter le bon déroulement de cette manifestation dont la réussite ne peut qu’encourager les futurs organisateurs de cette transmission de la Tradition saint-cyrienne. I

Par le lieutenant-colonel Jacques Frécon, président de la promotion « Terre d’Afrique » ESMIA 57-59. Co-signataires : général Xavier de Woillemont, président de la promotion « Général de Montsabert » (ESM 1982-85), lieutenant-colonel Thierry Paquereau, président de la promotion « Lieutenant Borgniet » EMIA 83-84

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« Je tenais à vous faire part de mon émotion à I’occasion de cette joumée saint-cyrienne qui a lié notre promotion et celles de nos A nciens autour de la Tradition. Jamais La Galette n’aura été aussi bien chantée sur la Cour Rivoli que le 13 mars dernier. J’espère que dans 25 et 50 ans, notre promotion aura su garder le même esprit de jeunesse et de tradition que celui dont vous avez su témoigner devant nous».

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« Merci pour le bel exemple que votre promotion nous a offert. Nous n’avons qu’une hâte : marcher sur les traces de nos aimés ».

Le colonel (er) Dulou débuta cette journée du souvenir en présence des Porte-drapeaux et de nombreux adhérents et amis.

es officiers « issus d’un recrutement autre que Saint Cyr » de Gironde s’étaient donné rendez-vous le samedi 13 mars 2010 pour leur journée de tradition et de cohésion. C’est par un office religieux à la chapelle de l’HIA Robert Picqué, célébrée par le Père Lesbats aumônier militaire régional et animée par le colonel (er) Dulou que débuta cette journée du souvenir en présence des porte-drapeaux et de nombreux adhérents et amis. Accompagnée d’un fond sonore, « La Prière », chant de tradition qui anime nos cœurs, clôtura cette célébration. Après un court déplacement, nous voici rendus caserne Nansouty où nous attend un accueil particulièrement soigné, dans la pure tradition militaire : avec planton, guidage et panneaux d’af-

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fichage pour un café croissant bienvenu. Repus et réchauffés, plus de 50 participants et quelques rares épouses formeront l’auditoire. Les anciens relèvent avec plaisir la présence de nombreux officiers d’active en tenue et en particulier celle de nos adhérents des rangs le plus élevé le général de division Claude Reglat, général Adjoint major de la RTSO et le général Gérard Dubois, général Adjoint Terre de la RTSO. Les autres associations d’officiers nous ont fait l’amitié de répondre à notre invitation ; la Saint-Cyrienne qui tient sa réunion annuelle à Paris est représentée par le Colonel Jean-René Caroule, tandis que la Fraternelle est représentée par trois officiers dont son président pour la Gironde, le lieutenant-colonel (er) Jean-Pierre Bouyssou. Venant en voisin, le président du grou- •••

Dernières Nouvelles d’Alsace du jeudi 2 septembre 2010 CET AVIS TIENT LIEU DE FAIRE-PART ET DE REMERCIEMENTS À tous ceux qui l’ont connu, apprécié et aimé, nous avons la profonde tristesse de faire part du décès de

Jean-Pierre KRETZ Professeur à l’école militaire de Strasbourg de 1958 à 1985 survenu le 30 août 2010, dans sa 84e année. DR LE CASOAR

Son épouse, son frère et sa belle-sœur ainsi que tous les membres de la famille en deuil. • La cérémonie religieuse a eu lieu le vendredi 3 septembre 2010, à 10 h 30, en l’église Saint-Ulrich de Bindernheim (Bas-Rhin). Dépot de gerbe, de gauche à droite : Jacques Frecon, Denis Bizeul, le général Arthur.

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… faire encore mieux en 2011.

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pistes sont évoquées pour l’organisation d’activités culturelles ou récréatives, d’un pot de rentrée et d’une évolution de l’organisation pour rendre plus attractive la journée annuelle de tradition. Puis vient le tour du lieutenant-colonel (er) Baumier qui s’adresse aux plus jeunes, titulaires de la carte du combattant ou d’un titre de reconnaissance de la nation, pour les sensibiliser à l’intérêt de préparer l’avenir, notamment grâce à un système comme la retraite mutualiste du combattant qui permet de percevoir un complément de revenus bien utile lors de la retraite. Il est déjà 11heures 30 lors de l’arrivée du général de corps d’armée Bruno Clément Bollée (issu de nos rangs), commandant la Région Terre sud-ouest. Ce dernier a tenu à soutenir notre journée par sa présence et a bien voulu s’adresser à notre assemblée sur le thème de la modernisation de la Défense et ses répercussions en Région Terre sud-ouest. Le temps prévu initialement s’avère trop court, compte tenu de l’intérêt manifesté par l’auditoire, et c’est avec quelque retard que chacun peut se rendre à l’apéritif poursuivre le jeu des questions-réponses. Puis certains nous quittent en raison d’obligations personnelles et de ce fait il en restera une trentaine au repas qui suivra. En clôture de ces agapes, notre camarade le colonel (er) Denis Votion (qui fut président de groupement, il y a quelques années) entonne le chant de L’Épaulette repris par tous : « Ils nous ont montré la voie… ». Certains ont compris le message : la voie... pour faire encore mieux en 2011. Le soutien du commandant de région a grandement favorisé le succès de cette journée et sa présence en a constitué le point d’orgue. L’organisation matérielle d’une telle réunion est toujours une charge lorsque l’on fait appel à un corps ; sur ce point le 57e BI a été exemplaire tant pour la préparation que pour la mobilisation de tous ses officiers et de son mess du quartier Nansouty. I

Colonel (er) Bérard (Secrétaire trésorier) et Colonel (er) de Maillard.

imoges sera rayé de la carte des villes garnisons le 1er juillet 2011. Notre réunion du 15 octobre, dernière du genre organisée au cercle militaire du quartier Beaublanc, a donc une saveur particulière, d’autant que le gérant et son équipe se sont mis en quatre pour l’occasion. Mais c’est la fin d’une époque et l’on ne pourra bientôt plus se faire « limoger ». Si l’on veut rester régional, il faudra demain aller à une centaine de kilomètres plus loin pour au mieux être « brivisé », voire « angoulêmisé », ce qui sera dur à l’oreille. La « rentrée » du cycle des activités 2010-2011 a réuni 41 personnes, avec les épouses, soit 26 adhérents, le 1/3 de l’effectif actuel du groupement. Score assez satisfaisant compte tenu de 12 officiers absents pour des raisons opérationnelles et de 5 officiers sur le chemin du retour d’un séjour en Afghanistan. Le président a évoqué les changements dans la garnison. Le général Lechevallier rentre de Kaboul. Il quitte le commandement de l’EMF 4 pour celui de la Région Terre sud-ouest. Le général Berton lui succède et promet de présider notre soirée annuelle à l’hôtel de commandement, un jeudi de fin janvier ou début février. Concernant les structures de L’Épaulette, le président rappelle la mise en place d’officiers référents au conseil d’administration et la réflexion en cours sur les raisons d’être des associations d’officiers, donc

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Le président Suchet rappelle la mise en place d’officiers référents au conseil d’administration.

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••• pement Lot et Garonne le colonel (er) Jean-Paul Broda a également accepté l’invitation du groupement Gironde. Après la lecture de l’ordre du jour et de la présentation de la journée, le lieutenant-colonel Grosjean, chef de corps du 57e Bataillon d’infanterie nous accueille et présente son unité, rappelant au passage que le 57e est le régiment de Bordeaux et que son drapeau est décoré de la Légion d’Honneur. Il est question bien sûr de l’avenir du mess de Garnison qui est en cours d’externalisation. Puis le colonel (er) de Maillard, président du groupement 33 nous présente le déroulement de l’assemblée générale du 6 février à Paris ; il est bien sûr question d’effectifs et de bilan budgétaire. Sont mentionnés également les vœux de L’Épaulette adressés aux autorités sous forme de lettre, ainsi que la réflexion lancée concernant la place de notre association au sein de la communauté militaire. Des considérations plus locales proposent à chacun une implication personnelle pour améliorer la circulation de l’information et notamment celle concernant la connaissance d’accidents pouvant justifier une entraide éventuelle. Le portefeuille de contacts de L’Épaulette fait l’objet d’un court exposé pour inciter ceux qui envisagent une reconversion d’y faire appel, mais aussi pour que des anciens impliqués dans des entreprises participent à la constitution de réseaux. De nouvelles

> Groupement 87 réunion de rentrée à Limoges


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> Groupement du Vaucluse, réunion annuelle du 18 mai 2010 Le groupe Nedex nous présente ses matériels, au premier plan le robot.

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de L’Épaulette. Il donne son avis. Il estime, alors qu’il n’existe plus de vie de garnison, que les associations permettent aux officiers de retrouver un contexte convivial hors du service, de partager l’expérience, l’histoire des plus anciens, et d’entretenir ainsi la richesse du lien entre les générations d’officiers, de profiter enfin du réseau amical et professionnel des officiers engagés dans une carrière civile. Pour terminer, le président met à l’honneur trois de nos grands anciens présents, le colonel Cunibile Saint-Maixent 42, le colonel Jolivet EMIA Cherchell RhinFrançais 1945, le lieutenant-colonel Bignaud EMIA Coëtquidan Victoire 1945 ; en présence de sa veuve il évoque la mémoire du commandant Pujos EMIA Cherchell Tunisie 1943. La suite se passe autour de l’apéritif et d’un succulent dîner, jusqu’à 23 heures, dans une excellente ambiance. Ce que le président n’a pas dit, mais qu’il pense fortement, c’est qu’avec la démilitarisation du département, le Groupement 87 chutera à une quarantaine d’adhérents. Le tarissement de son recrutement, l’inéluctable vieillissement de ses membres, poseront à terme le problème de sa pérennité. La solution, parfois agitée, du regroupement par zone régionale n’est pas une réponse adaptée à ce problème. La pratique et l’usage font en effet constater qu’il n’est pas réaliste d’envisager de réunir les adhérents d’une association au-delà d’une quarantaine de kilomètres de son centre d’intérêt. Mais, saiton jamais, la prochaine réforme, le retour en force du service civique, pourquoi pas un format 2020 des armées, pourraient demain nous surprendre. I Colonel (er) Lucien Suchet Promotion Belvédère EMIA 1963-64, Président départemental.

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ous avons gardé la bonne habitude de visiter un régiment pour la journée de L’Épaulette, mais comme à l’accoutumée le nombre de participants du groupement de Vaucluse était faible, nous avons donc fait cette sortie en invitant les associations d’Anciens Combattants, de la Légion d’honneur, des Anciens d’Active du Génie de la région pour que cette visite justifie les efforts d’un régiment opérationnel. Pour ceux qui ne connaissent pas le plateau d’Albion ou plus précisément Saint-Christol où est implanté le 2e régiment Etranger de génie (2e REG) dans le quartier Maréchal Koenig, quelques mots pour décrire le paysage et le chemin pour s’y rendre. Il faut monter, soit à partir de Carpentras, soit d’Apt sur le plateau qui borde le sud du Mont Ventoux. La route est en lacets, mais très praticable, surtout celle qui part de Carpentras car c’est par cette route que les aviateurs transportaient leurs gros engins. On débouche sur le plateau, on aperçoit de loin d’immenses paraboles, et ensuite le quartier Koenig. L’environnement est très aéré, il est constitué de champs et de bois favorables à l’entraînement physique. Après avoir franchi le poste de sécurité, nous avons été dirigés vers le mess où un café croissant nous attendait ainsi que le colonel Kirscher commandant le régiment. Lorsque tous les participants sont arrivés nous nous sommes dirigés vers la salle de cinéma où le colonel nous a présenté son régiment, ses missions, la Légion étrangère, la réorganisation en cours de l’armée de Terre. Cette présentation s’appuyait sur une projection de photos et de films. Nous avons ensuite quitté cette salle pour nous diriger vers la cour d’honneur où un certain nombre de matériels nouveaux étaient exposés. Un lieutenant de la compagnie d’appui a fait la présentation. Nous étions un certain nombre de sapeurs et nous avons admiré ces nouveaux matériels distributeurs de mines par projection, engins regroupant pelle, bouteur, grue, pour les autres

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l’attention s’est portée sur un nouvel engin type véhicule léger blindé en remplacement de la jeep et spécialement conçu pour les combats en Afghanistan, avec le plancher blindé ainsi que les côtés. La visite s’est poursuivie dans le musée du régiment qui regroupe les souvenirs ramenés des différents théâtres d’opérations, et aussi des unités dont le régiment est héritier. En effet, le 2e REG est héritier des unités génie Légion d’Indochine, nous avons vu beaucoup de photos, de fanions, d’armes et de citations gagnées par les anciens. L’heure du repas ayant sonné, nous avons regagné le mess. Un apéritif copieux nous attendait dans une salle décorée de panneaux et de photos légion, le général Rollet occupant la place d’honneur. Le repas de bonne qualité s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse et amicale. L’après-midi s’est poursuivie avec une visite des salles des mines et munitions utilisées pour l’instruction des légionnaires sapeurs qui doivent bien connaître ce qu’ils risquent de trouver sur le terrain. Ensuite, l’équipe Nedex ou plus simplement les démineurs du régiment nous ont présenté leur matériel et nous ont parlé de leurs missions en France et sur les terrains en opération. Sans dévoiler un secret, ils nous ont bien expliqué qu’à chaque retour en Afghanistan, ils étaient confrontés à de nouveaux systèmes mis en place par les talibans et qu’ils devaient se remettre en question à chaque mission. La journée s’est terminée par une visite du foyer du légionnaire et l’achat de souvenirs. J’ai regroupé les quelques participants du groupement de Vaucluse pour leur faire part des quelques informations que j’avais récupérées, puis nous nous sommes promis de nous revoir l’année prochaine. I Lt-Colonel (ER) Jean-Jacques Hanriot Président du groupement Vaucluse L’Épaulette n° 172 • décembre 2010 •

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> Promotion « Cne Bourgin » rassemblée dans le Var les 8-12 septembre 2010

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Sous la présidence du général Thierry Durand, commandant l’Ecole d’Artillerie, et au nom de L’Épaulette représentée par le Lieutenant-colonel (er) Dentinger, président de groupement, les livres de L’Épaulette ont été remis au LTN Chanvillard Nicolas, et au LTN Fischbarch Guillaume du 93e RAM.

> Cérémonie de remise des prix à l’École d’artillerie a cérémonie de remise des prix de fin d’année pour les 41 lieutenants de la 63e promotion de l’Ecole d’artillerie s’est déroulée le mercredi 1er juillet 2010 au musée de l’Ecole sous la présidence du général Thierry Durand, commandant l’Ecole d’artillerie. Après la présentation officielle de la promotion par le commandant de division en présence de nombreux cadres et d’invités, le général a tenu à rappeler toute l’importance qu’il accordait à cette traditionnelle manifestation dont la symbolique était essentielle, tant pour les lieutenants que pour les associations d’officiers. Cette cérémonie doit perdurer à l’avenir car elle démontre les liens forts qui unissent les jeunes officiers, les anciens et les associations nationales. Après le bilan de la scolarité dressé par le général, divers prix ont été remis aux meilleurs lieutenants : par la section locale de la Légion d’Honneur au meilleur major étranger, de la Saint-cyrienne au major ESM, de la Mutuelle nationale militaire à deux TDM, de l’association du musée pour un officier chargé d’un travail particulier au profit du musée et enfin par le général au major de promotion, le sous-lieutenant Evrard (OAEA). Au nom de L’Épaulette représentée par le lieutenant-colonel (er) Dentinger, président du groupement, et par le lieutenantcolonel Chipaux, adjoint au correspondant de l’Ecole, ont été remis les livres de L’Épaulette aux officiers suivants : Slt Evrard Hervé (OAEA) affecté au 35ème RAP (major de promotion) ;

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Ltn Chanvillard Nicolas (EMIA) affecté au 93ème RAM, (3ème) ; Ltn Fischach Guillaume (OSC) affecté au 93ème RAM (26ème). Le pot de l’amitié a clôturé cette manifestation. Début septembre se tournait une nouvelle page du groupement d’application avec cette fois l’accueil officiel de la 64° promotion qui compte 48 officiers répartis ainsi : 16 ESM, 11 EMIA (dont le major de la promotion de Coëtquidan), 10 OSC, 8 OAEA et 3 officiers étrangers. Le 8 octobre prochain, les officiers non saint-cyriens de cette nouvelle cuvée seront accueillis par leurs pairs lors du cocktail de rentrée de L’Épaulette à l’EA organisé conjointement par le président de groupement et le correspondant de l’Ecole. Seront présents à cette activité les officiers arrivés cet été de l’Ecole d’infanterie et tous les correspondants des formations stationnées dans le Var. I Lieutenant colonel (er) Dentinger, président du groupement 83 – 06 Promotion Ltn Chezeau EMIA 1977-1978

> BULLETINS DE PROMOTIONS REÇUS UNION FRANCAISE (52/53) - Janvier 2010 AMILAKVARI (54/56) FRANCHET d’ESPEREY (55/56) Bulletin n° 68 - Juillet 2010 CEUX DE DIÊN BIÊN PHU (53/55) - Annuaire

a promotion « Cne Bourgin » - entrée à Strasbourg il y a 50 ans (1960) - a tenu son rassemblement annuel (le 17e) du 8 au 12 septembre 2010, au domaine des « Gueules cassées » du Coudon, à La Valette-du-Var. Nous étions 35 de la promotion (63 avec nos épouses) à nous retrouver sous un soleil radieux dans ce cadre magnifique et ce vénérable établissement, où un très chaleureux accueil nous a été réservé. Au programme de ce rassemblement : l’habituelle réunion de recadrage destinée à faire un point de situation sur la promotion et à donner quelques informations d’ordre général, puis un volet touristique orienté pour une large part sur le milieu marin : visite en bateau des calanques de Cassis, visite de la rade et de la ville de Toulon, sans oublier le Mont Faron, visite du musée de la Marine et de deux frégates antiaériennes de la « Royale » (le Cassard et le Forbin), mais visite aussi du pittoresque village du Castellet. Le rassemblement a également été marqué par deux cérémonies : l’une au monument aux morts de la ville de Toulon, l’autre au domaine du Coudon, en hommages aux « Gueules cassées » et à leur fondateur (Colonel Picot), ainsi qu’à ceux qui se dévouent quotidiennement à cette cause. Les deux prochains rendez-vous promotion sont prévus : • en mai 2011, à Mouilleron-enPareds (Vendée), où nous marquerons le cinquantenaire de la « Bourgin » en rendant hommage au Maréchal de Lattre de Tassigny ; • en septembre 2011, à Perpignan (rassemblement annuel). Depuis sa précédente réunion (sep-

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La « Bourgin » au domaine des « Gueules cassées » du Coudon (au centre, en fauteuil roulant, Monsieur Lucien Humlot, Pdt Régional Provence-Côte d'Azur des « Gueules cassées »

omme chaque année depuis maintenant sept ans, la « Plateau des Glières » s’est réunie les 24, 25 et 26 septembre 2010 pour tenir son week-end promotion. Pour fêter les 40 ans de notre sortie de l’EMIA, nous avions décidé de nous retrouver à Coëtquidan. C’est donc par un vendredi nuageux que les organisateurs (D. Uguen, J.M. Happe, B. Coatleven et H. Neveu… et leurs épouses) ont accueilli au cercle des Ecoles les 107 participants (63 anciens et 44 épouses). A 18h30, au cinéma du camp, le lieutenant-colonel Becker, patron de la promotion sortante de l’EMIA (Capitaine Florès), nous a décrit la promotion « Colonel Du PuyMontbrun » (2e brigade), son cursus, ses attentes. Ensuite, en quelques mots, il nous a dépeint l’organisation future de l’Ecole et la nouvelle scolarité. Pour conclure, il nous a fait part du projet des élèves pour célébrer les 50 ans de l’EMIA. L’apéritif et le dîner ont clôturé cette première soirée. Le samedi a été consacré au tourisme (Rochefort en Terre et la Gacilly). En fin d’après midi, nous avons tenu notre assemblée générale au cours de laquelle il a été

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tembre 2009), la « Bourgin » a encore perdu deux des siens : Jacques Bardine (TRS - 74 ans), le 23 février 2010, à Noumea (NC) et Paul Badoux (ABC • 76 ans), le 29 mars 2010, à La Rochelle. Ce qui porte le total de nos disparus à 43 sur 155 et 14 camarades étrangers sur 24. Chaleureuses amitiés à tous I Colonel (h) Bertrand Churlet, secrétaire de promotion EMIA 1961-1962

décidé de se retrouver à Bourges en 2011. Le dîner de gala nous a permis de prolonger cette assemblée et d’écouter un brillant joueur de scie (R.Kutzmann). Dimanche matin, Pèlerinage à la Grande Bosse : • évocation historique (C. Charrut), • lecture du poème « La bosse en deuil » par son auteur (J.L. Béreil), • café croissants que le mess a tenu à nous offrir « in situ ». Messe du souvenir à la chapelle du camp où le prêtre nous a demandé de chanter La Prière à la fin de l’office. Visite au musée des Ecoles et dépôt de gerbe, devant la statue monumentale, en mémoire de nos 23 disparus. Déjeuner ultime avant le retour vers nos bases respectives. À l’an prochain… en espérant que les hésitants n’hésiteront plus ! Les présents, épouses comprises, peuvent témoigner de la solidité des liens tissés depuis 40 ans et de la franche camaraderie qui règne au sein de la promotion. I Colonel (er) Alain Schantz Plateau des Glières EMIA 1969 - 1970

À Coëquidan la photo souvenir 2010 du groupement réuni après une expédition difficile mais si gratifiante, car elle témoigne de la solidité des liens tissés depuis 40 ans.

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Les comptes rendus d’activités passées et les projets soumis lors de l’AG montrent la bonne santé morale et financière de l’association. Ce fut la troisième réussite ! Enfin les rires, les sourires et la joie d’être ensemble lue sur les visages rayonnants des participant(e)s, furent, sans conteste, le gage d’une TOTALE réussite. Cette rencontre démontre la bonne santé morale et financière de l’association. Ce fut sa troisième réussite.

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es 23 et 24 octobre : Même sans pétrole... on a eu des idées ! L’affaire aurait pu mal tourner en cette période de grèves, mais personne n’a baissé les bras et tous les camarades prévus ont répondu « Présent ! ». Ce fut la première réussite ! Le temps nous a aussi été propice. Quelques gouttes nous ont permis de nous rafraichir samedi après-midi, mais, dans l’ensemble, la douceur du Val de Loire a tenu ses promesses et la cérémonie autour de la tombe de notre parrain s’est même déroulée sous un rayon de soleil bienveillant. Ce fut la deuxième réussite !

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> Promotion Ltn Chezeau

Merci à toutes et à tous. A l’occasion de son Assemblée générale, « La Chezeau » a voulu rendre hommage à son Parrain, le général LETESTU, en déposant une plaque symbolique sur sa tombe en présence de Madame LETESTU, de Monsieur le curé de Joué-lèsTours, du représentant du Maire et des Présidents et porte-drapeaux des associations DPLVE, SF, ACPG et CATM. L’Ecole du Génie nous a offert l’infrastructure nécessaire à la bonne réalisation de ces journées. Différentes visites étaient organisées : Tours, Angers, Château d’Azay-leRideau, Musée de la communication. I Lieutenant colonel (er) Bouvet Maréchal Président de la promotion Ltn Chezeau

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> Week-end 24-26 septembre 2010 de la Promotion « Plateau des Glières »


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Corée-89/91) et de Madame, le 30 juillet 2010 à Strasbourg.

MARIAGES > Hélène, fille du Lieutenant-colonel Jean MARGUERET (GND-EOGNHommage aux Drapeaux-78/80) et de Madame, avec Monsieur Laurent SITBON, le 2 juillet 2010 à Paris.

> Capitaine Gaël MÉNARD (INFEMIA-Général Bergé-98/00), fils du Général Michel MÉNARD (Cyr-Corse et Provence-64/66) et de Madame, avec Mademoiselle Cécile CHASSEGUET, le 23 octobre 2010 à Paris. I

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES > Clément, premier petit-fils du Lieutenant-colonel Jean-Michel MARTIN (TDM-EMIA-Lieutenant Chezeau77/78) et de Madame, et premier arrière petit-fils du Colonel Jean MARTIN (INF-ESMIA-Union Française-52/53), au foyer de Philippe-Alexandre et Nadège MARTIN, le 28 mai 2010 à Fresnes. > Bérénice, premier petit-enfant du Colonel André DEFFAÏSSE (OR-GND48) et de Madame, au foyer du Capitaine et de Madame Alexandre DEFFAÏSSE, le 14 juin 2010. > Louise, septième petit-enfant du Lieutenant-colonel Jean-Alain DELACOTTE (MAT-OAES, Lcl Colonna d’Ornano-85/86) et de Madame, au foyer de leur fils Fabien et de Claire DELACOTTE, le 5 juillet 2010 à Paris. > Marie, deuxième enfant du Capitaine Cédric DENDIÉVEL-PENNEL (CTAEMCTA-Opération Atalante-03/04) et de Madame, le 6 juillet 2010 à Angers. > Maguelonne, neuvième enfant du Lieutenant-colonel Jean-Charles RENAUDIN (TRS-EMIA-Bataillon de

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> Louis-Arthur, deuxième enfant du Capitaine Jean-François CAVERNE (CTA-OSC-14/3-Capitaine Pierre Brossolette-03/04) et de Madame, le 2 août 2010 à Saint-Cloud. > Sixtine, quatrième enfant du Chef d’escadron Michel IGNATOVITCH (GND-EMIA-Général Gandoët-97/99) et de Madame, le 29 août 2010 à Issyles-Moulineaux. > Pierre, troisième petit-enfant du Lieutenant-colonel Yvon MÉVEL (ABC-EMIA-Connétable Du Guesclin66/67) et de Madame, au foyer de Florence et Grégoire MOURAIT, le 15 septembre 2010 à Château Gontier. > Baptiste, sixième arrière petit-enfant du Chef de bataillon Lucien. ROUSTIT (TRS/TDM-ESMIA-Union Française52/53) et sixième petit-enfant du Lieutenant-colonel Pascal ROUSTIT (TRS-EMIA-Lieutenant Chezeau77/78) et de Madame, au foyer de Céline et Alexandre MOUYSSET, le 20 septembre 2010 à Saint-Loup-Cammas. > Gaspard, second petit-enfant du Colonel Philippe LAFOIX (GNDEMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, au foyer de Arnaud et Caroline de BELENET, le 7 octobre 2010 à Meaux.

DÉCÈS > Lieutenant-colonel Jean CHUBILLEAU (GEN-ESMIA-Maréchal Franchet d’Esperey-55/56) en 2008 à Toulouse. > Lieutenant-colonel Guy BONNAFOUS (GND-OA-38) en 2009 à Biarritz. > Capitaine Alain MAUPILIER (ABCOAEA-54) en 2010 à Riorges. > Colonel Auguste René VILLENAVE (CS-EMIA-Victoire-45/46) le 3 mars 2010 à Talence. > Général Michel TARDY (INFESMIA-Maréchal Franchet d’Esperey55/56) le 3 mai 2010 à Lomme. > Colonel André SAOUZANET (MATOA-64) en juillet 2010 à Locmaria Plouzanet.

> Marie, enfant du Lieutenant Christophe RAMPARANY (MATEMIA-Capitaine Florès-08/10) et de Madame, le 7 octobre 2010 à Bourges.

> Anne (33 ans), fille du Colonel Roland LAHELLEC (ART-EMIABelvédère-63/64) le 6 août 2010 à Reims.

> Tugdual, petit-fils du Colonel Alain BADEL (TRS-EMIA-Capitaine Cardonne-75/76) et de Madame, au foyer du Capitaine et de Madame Tanguy BADEL.

> Colonel Hubert GEANT (TRNESMIA-Union Française-52/53) le 6 août 2010 à Montpellier.

> Pierre-Marie, troisième petit-enfant du Chef d’escadron Laurent MORANDINI (OAEA-Lieutenant Mallassen78/79) et de Madame, le 24 octobre 2010 à Bastia. > Ombeline, deuxième enfant du Commandant Jean FERNEX de MONGEX (ABC-15/3) et de Madame, le 24 octobre 2010 à Paris.. I

> L’Épaulette adresse ses félicitations aux heureux parents et grands-parents.

> Commandant André PALAZAT (GEN-EMIA-Victoire-45/46) le 20 août 2010 à Salon de Provence. > Commandant Jean-Jacques LASSAGNE (CTA/TRS-OR-82) le 24 août 2010 à Clamart. > Madame Marie-Louise VIALLA, veuve du Colonel VIALLA le 25 août 2010 à Perpignan. > Colonel Guy JANICAUD (INF-OR64) le 27 août 2010 à Saint-Georges d’Orques. > Madame Brigitte GEHRKE, bellemère du Lieutenant-colonel Jean-Louis


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> Commandant Solange NICOLAS (CTA/CAT-Sully-79/80), épouse du Lieutenant-colonel Michel RUER (CTA/GSEM-Sully-79/80) le 8 septembre 2010 à Quimper. > Colonel Charles ZOPPIS (INFEMIA-Victoire-45/46) le 13 septembre 2010 à Montauban. > Lieutenant-colonel Daniel HUVET (EMIA-Bataillon de Corée-89/91) le 25 septembre 2010 à Lescar. > Colonel Jean-Claude RUET (CSEMIA-Aspirant Zirnheld-64/65) le 27 septembre 2010 à Saint Boil. > Colonel Adolphe DOURNEL (GNDEOGN-Lieutenant Collard-55/56) le 17 octobre 2010 à Enghien-les-Bains. > Lieutenant-colonel Roger MARTIN (GEN-OR-53) le 2 novembre 2010 à Rennes. I

> L’Épaulette partage la peine des familles éprouvées par ces deuils et leur adresse ou leur renouvelle ses condoléances attristées.

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François d'ARGAIGNON (INF) Hervé CARRESSE (INF) - Jean-Luc THEUS (INF) - Lionel PAILLOT (TDM/ABC) - Christophe RENOU (ART) - Philippe DEPONCELLE (TRN) - Nicolas BRENGUES (INF) Jean-Charles RENAUDIN (TRS). Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er juillet 2010

> les commandants : Nicolas FESNEAU (MAT) - Eric JALABERT (ART) - Pascal CAQUINEAU (MAT) Christophe de REVIERS de MAUNY (ABC) - Charles-Alain de KERGUIZIAU de KERVASDOUÉ (GEN) Bruno NICOLAZO de BARMON (INF) - Thierry NARCÈS (GEN) Rémy LALANDE (TDM/INF) Christian Du BREIL de PONTBRIAND (GEN) - Pierre KNECHT (TDM/INF) - Eric ABÉLARD (INF) Eric MAURICETTE (ALAT/INF) Jean-Michel ANTOINE (INF) - Simon d'ANDLAU de CLERON d'HAUSSONVILLE (INF) - Raoul BUROLLET (MAT) - Christophe LORIDON (INF) - Michel BRUSCO (ABC) - Ronan MURY (ABC) Philippe DEVILLARD (ART) - Thierry NOUAUX (TRN) - Christelle ERISSY (TRS) - Laurent BASSET (MAT) Pascal FERRARI (ART) - Yves MANGIN (TDM/INF) - Xavier GUESDON (GEN) - Hubert FAVROT (INF). Pour prendre rang du 1er août 2010 > les commandants : Guillaume de BELVATA BALASY (TRN) - Gérald BOUTOLLEAU (GEN) - Hilaire COURAU (ART) - Hervé de SOLAGES (ABC) - Emmanuel RUFFAT (TRN). Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er août 2010

MESURES NOMINATIVES er

JORF du 1 septembre 2010 Décret du 30 août 2010 portant nomination et promotion dans l'armée active

> les capitaines : Frédéric JOFROIX (ART) - Pascal LAPIERRE (ABC) Frédéric SOL (TDM/INF) - François GODFROY (ABC) - Eric BARRIE (TDM/INF) - Vincent POURET (TRS) - David MAËRTENS (ART) - Lionel GOUTOULLI (ART) - Bertrand LAUMONDAIS (ABC) - Pierre NOUNAY (TDM/ART) - Jean FERNEX de MONGEX (ABC) - Philippe BAILLÉ (GEN).

ARMÉE DE TERRE OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers des armes Au grade de colonel Pour prendre rang du 1er juillet 2010

> les lieutenants-colonels : JeanPhilippe CONEGERO (TDM/ABC) -

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2010

> les lieutenants : Julien ARNAUD (GEN) - Daniel ALMEIDA DA SILVA (INF) - Teddy BEJMA - Yohan FAURE (INF) - Geoffroy VARIN (TRS) Stéphane BAUSSANT - Olivier SLIWANSKI (INF) - François GILBERT (INF) - Quentin LEROY (GEN) -

Cédric FUSINA (ALAT) - Victor ESTEVES (GEN) - Christophe LAMBERT (INF) - Geoffroy REVEL (INF) Etienne BES - Helder DA SILVA Alexandre VIAUD (INF) - Céline VAN GELDER (MAT) - Evan GOASDOUÉ - Sébastien AUDUC (TRS) - Thomas ECARNOT (ART) - PUGA Ludovic Gaël BLANCHARD (INF) - Jérôme LEPRÊTRE - Andry RAKOTONIZAO (MAT) - Daniel WALLOIS (TRN) Clément GOUSSEAU (INF) - Julien LENORMAND - Olivier BOL SOULEMAN (TRS) - Sébastien WILLEMANN (MAT) - Hugues ROY (INF) Laetitia BEGOT (TRN) - Bruno de MENTHON d'AVIERNOZ (INF) Guillaume de CLÉDAT (INF) Guillaume DESCORMIERS (ART) Glenn PIRIOU - Alain FRANC (INF) Lionel ROBERT (GEN) - Nicolas CAMBIER (TRS) - Christophe SIELLET (TRN) - Romain MONGALVY (GEN) - Thibault DELORME (TRN) Philippe DARENNE (ALAT) Sébastien DOUBLET (TRN) - Gilles LARDOEYT (ALAT/MAT) - Benjamin DERLET (TRS) - Marc BELTRANCASBAS (MAT) - Yannick JOLIVET (TRS) Emmanuel TASSIN (ALAT/ART).

VIE DE L’ÉPAULETTE

GERARD (MAT-EMIA- Capitaine de Belsunce-76/77) le 27 août 2010 à Béziers.

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Corps technique et administratif de l'armée de terre Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er août 2010

> le capitaine Jean-Charles MADINE.

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2010

> les lieutenants : Alexia BERTRAND - Cédric DENDIEVEL - Delphine DARRÉ - Delphine PURSON Véronique LEPINAY - Jean-François CAVERNE - Jean-Christophe BERTIN. OFFICIERS SOUS CONTRAT Corps des officiers des armes Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er août 2010

> le capitaine Renan CUZON (INF).

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps technique et administratif du service de santé des armées Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2010

> le lieutenant Jonathan ARNAUD.

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CARNET

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SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps technique et administratif du service des essences des armées Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er août 2010

BERLAND (ABC) - François AUDY (TDM/ABC) - Philippe PAYRÉ (ART). Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er décembre 2010

> les capitaines sous contrat : Noël ROY (TRS) - Marc GUILLEUX (TRN).

> les commandants : Bertrand SCHWOB - Franck RABEAU.

Corps des officiers des armes

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2010

Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er décembre 2010

> les lieutenants : Nicolas DEBROAS Patrick SUSCILLON - Gwenaël de CAMBOURG. JORF du 19 octobre 2010 Décret du 18 octobre 2010 portant élévation aux rang et appellation de vice-amiral d'escadre, élévation aux rang et appellation de général de corps aérien, promotion et nomination dans la 1ère et la 2ème section, affectation d'officiers généraux ARMÉE DE TERRE Art. 1er - Est promu dans la 1ère section des officiers généraux de l'armée de terre, avec maintien dans ses fonctions : Au grade de général de division Pour prendre rang du 1er novembre 2010

> M. le général de brigade Pascal VANDENBUSSCHE.

OFFICIERS SOUS CONTRAT

> le capitaine Rémy BREGERE (GEN). Corps technique et administratif de l'armée de terre

ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D'HONNEUR

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er décembre 2010

JORF du 6 juillet 2010 Décret du 2 juillet 2010 portant promotion et nomination

> le lieutenant Pol CAUDRON de COQUEREAUMONT. Au grade de lieutenant Pour prendre rang du 1er décembre 2010

> le sous-lieutenant Christian FELT SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps technique et administratif du service des essences des armées Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er décembre 2010

> le capitaine Renaud COMBES.

JORF du 27 octobre 2010 Décret du 22 octobre 2010

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

portant nomination et promotion dans l'armée active

Corps technique et administratif du service de santé des armées

ARMÉE DE TERRE

Au grade de lieutenant Pour prendre rang du 1er août 2010

OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er octobre 2010 > les commandants : Benoit CHAM-

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DÉCORATIONS

ÉCOLE DU VAL-DE-GRÂCE

> les élèves officiers de carrière : Claire BERTHELOT - Alexandra AURIÈRES - Stéphane MONNARD - Marie CASTILLON - Marie-Laure CHRIQUI Cécile VIGOUROUX - Camille LEROY - Naïd MOHAMED - Arnaud MALLEGOL - Stéphanie SICOT. I

Grand chancelier de la Légion d'honneur Militaires appartenant à l'armée active Au grade d'officier ARMÉE DE TERRE > COL Richard ANDRÉ (MAT) - COL Antoine CONNAC (ABC) - LCL Philippe COVA (GEN) - GCA Hervé GIAUME (ART) - COL Hubert GOUPIL (ABC) - COL François LAPLACE (ABC) - GBR Bertrand PFLIMLIN (TRN). Au grade de chevalier GENDARMERIE NATIONALE > LCL Marc FABRE - LCL Alberto GONZALEZ - LCL Hervé MANGE LCL Georges MONCHOTTE - LCL Jean-Luc RENAULT - LCL Jean-Paul VANCOLBERT. ARMÉE DE TERRE

> LCL Nicolas BRENGUES (INF) CES Benoit CHAMBERLAND (ABC) - LCL Jean-Jacques CHESNEAU (ART) - LCL Serge CLAUDE (TRN) LCL Jean-Luc DELBECQ (TRS) - CES Emmanuel DOSSEUR (ABC) - LCL Michael LAKIN (CS) - LCL Willy LALAUS (TRS) - LCL Jean-Claude LEFEBVRE (ART) - LCL François PASTOR (TRS) - LCL Philippe de


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Le brevet d'études militaires supérieures est attribué, à compter du 1er août 2008, aux officiers français ayant effectué une scolarité à la Fürhungsakademie der Bundeswehr de Hambourg dont les noms suivent :

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE JORF du 6 mai 2010 Décret du 4 mai 2010 portant promotion et nomination

ARMÉE DE TERRE

SUCCÈS

Chancelier de l'ordre national du Mérite Militaires appartenant à l'armée active

JORF du 15 janvier 2010 Arrêté du 26 novembre 2009 portant attribution du brevet d'études militaires supérieures

Au grade de commandeur ARMÉE DE TERRE > M. le Général de brigade Yann PERTUISEL. PROMOTION ET NOMINATION DANS L’ORDRE DES PALMES ACADÉMIQUES

portant promotion et nomination au 1er janvier 2008

> LCL Georges FOURCADE - LCL Frédéric MADELÉNAT - LCL JeanFrançois MOREL.

Au grade de chevalier

ARMÉE DE TERRE

> Lieutenant-colonel Jean Alain DELACOTTE (MAT). I

> CBA Franck BONNARD (TRS) CES Philippe BOULOGNE (TRN) CDT Laurent BOURDEAU (MAT) CBA Rémy CAZENAVE-LAVIE (INF) - CES Benoit CHAMBERLAND (ABC) - CEN Hilaire COURAU (ART) - CES Emmanuel DOSSEUR (ABC) CBA Eric Du PONTAVICE (INF) CBA François-Xavier DUPILLE (INF) - CBA Gabriel FOISEL (GEN) - CDT Vincent MONFRIN (ALAT) - CBA Alexandre NOEL (INF) - CDT MarcEmmanuel PRIVAT (CTA/GEN) - CES Bertil-Fredrik SMÖRGRAV (MAT).

COLLECTION MICHEL OCTAVE GUILLON

> L’Épaulette adresse ses félicitations aux lauréats.

Le brevet d'études militaires supérieures est attribué, à compter du 1er août 2009, aux officiers français de la seizième promotion du collège interarmées de défense dont les noms suivent : GENDARMERIE NATIONALE

JORF du 1er janvier 2008 Décret du 24 avril 2008

> Lieutenant-colonel Charles VINOT PREFONTAINE (ABC). I

RÉCOMPENSES > Le général Jean-François Delochre, Président national, et les membres du conseil d’administration de L’Épaulette adressent leurs chaleureuses félicitations au Lieutenant-colonel (er) Raymond GENTES pour le prix que lui a décerné le Groupe poétique et artistique du Roussillon lors du 8ème grand prix Roussillonnais des écrivains pour son ouvrage intitulé « Une vie ou la destinée d’un enfant de troupe ». Lire page 63. I

ERRATUM

L’article sur le SID publié dans le numéro 171 page 17, à été rédigé par le Colonel Boyer, directeur de l’établissent d’infrastructure de la Défense de Paris (EID).

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE > Quelques consignes pratiques ! Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF (lepaulette@wanadoo.fr). Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page) iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numériques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction > Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

STABENRATH (INF) - LCL Gilbert TIMON (ART) - CNE Christophe VIGNES (INF).


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BIBLIOGRAPHIE FAUT-IL AVOIR PEUR DES ONDES ? BERNADOTTE Un maréchal d’Empire sur le trône de Suède Franck FAVIER Préface de Jean Tulard « Personne n’a fourni une carrière semblable à la mienne », affirmait Jean-Baptiste Bernadotte en préambule de son testament. Né en 1763, petit-fils de tailleur, fils d’un modeste avoué, engagé volontaire dans l’armée royale à l’âge de dix-sept ans, sous-officier sous l’Ancien Régime, il sortit de sa condition sociale à la faveur des guerres de la Révolution et de l’Empire. Général dans la célèbre armée de Sambreet-Meuse, puis dans l’armée d’Italie, ambassadeur à Vienne, ministre de la Guerre sous le Directoire, il fut lié au clan Bonaparte après son mariage avec Désirée Clary, belle-sœur de Joseph et ancienne fiancée de Napoléon. Malgré ses relations souvent tendues avec celui-ci, il fut promu maréchal d’Empire en 1804 et nommé prince de Ponte-Corvo en 1806. En disgrâce après la bataille de Wagram, son élection comme prince royal de Suède en 1810 changea le cours de sa destinée. Devenu suédois, il combattit contre la France en 1813-1814. En 1818 il devint roi de Suède sous le nom de Charles XIV Jean et roi de Norvège sous celui de Charles III Jean. Sa fantastique ascension n’est pas dépourvue d’ambiguïtés et a suscité de multiples débats depuis deux cents ans. En France, il devint dès 1812 le traître, le Judas et on oublia que l’Empereur n’était pas exempt de reproches dans sa défection. En Suède, sa patrie d’adoption, le portrait fut plus flatteur car son règne ouvrit une ère de stabilité et d’expansion et permit l’implantation d’une dynastie régnant encore aujourd’hui. En Norvège, sa patrie « d’annexion » — ce royaume entra en union personnelle avec la couronne suédoise en 1814 —, les avis furent partagés entre admiration et reproches, les uns faisant valoir les bienfaits de la pacification et de l’essor économique intervenus durant son règne, les autres insistant sur le conservatisme d’un monarque vieillissant. Qui fut donc Bernadotte ? Un héros ou un traître ? Un ami sincère ou un calculateur ambitieux ? Un libéral convaincu et un administrateur intègre devenu en Suède un « monarque républicain » ou un dynaste ambitieux ? 408 pages Format 16 x 24 Editions Ellipses 32, rue Bargue 75740 PARIS CEDEX 15

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Jean-Pierre BRASEBIN Cet ouvrage s’adresse à toutes celles et tous ceux qui se sentent concernés par cette question. Il leur permettra, à partir d’exemples simples, de mieux appréhender les ondes et les rayonnements en fonction des aspects tant scientifiques que technologiques. Illustré de nombreux schémas et tableaux, l’ouvrage est conçu pour être accessible à un large public. Il propose une approche où la science est présente sans être envahissante, où des analogies avec des phénomènes observables aident à mieux palper ce qui est d’ordinaire invisible. Il aide à comprendre ce que l’on peut ressentir et permet d’apprendre progressivement ce que sont les ondes électromagnétiques et leurs effets. La présentation originale retenue permettra aux étudiants de trouver une aide à la compréhension des phénomènes physiques. Les travailleurs seront eux avertis des précautions et des seuils à ne pas dépasser et les personnels de santé pourront y puiser des compléments techniques utiles à l’exercice de leur profession. Enfin les élus et leurs collaborateurs confrontés à la lecture de rapports souvent ardus comprendront mieux les enjeux citoyens qui peuvent être posés et les textes qui font autorité. Plus généralement toute personne souhaitant s’ouvrir au monde des ondes, et désirant rester « branchée » sera, après lecture de cet ouvrage, mieux à même de faire la part des choses et pourra ainsi se forger une opinion sur un sujet de plus en plus d’actualité. 224 pages Format 16,5 x 24 - Editions Ellipses 32, rue Bargue - 75740 PARIS CEDEX 15

DICTIONNAIRE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE Par Pierre Montagnon Ce dictionnaire, traitant le conflit dans sa globalité, présente à travers 3000 entrées environ : • Les faits politiques, pactes, traités, ententes, conférences. • Les événements militaires, batailles sur terre, sur mer et dans le ciel. • Les hommes, responsables politiques, chefs militaires, combattants. • Les matériels et les armements. • Les conséquences humaines, matérielles et politiques. 973 pages - Format : 15,5 x 25 x 6 (dos carré) Edition Pygmalion

> Rappel - LA SECONDE GUERRE MONDIALE Déroulement et enjeux Général (cr) Jean DELMAS Toutes les étapes de la guerre 39-45 racontées de manière claire et didactique. 320 pages Format 190 x 220 mm Editions HACHETTE Pratique 43, quai de Grenelle 75905 Paris Cedex 15

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Armée de Terre LES FORCES TERRESTRES Dans les conflits aujourd’hui et demain Texte introduit et présenté par le Général d’Armée Bruno CUCHE

À la fausse bonne idée des dividendes de la paix née de l’effondrement du bloc soviétique s’est vite substituée l’évidence du retour en force des crises et de la guerre. Aujourd’hui, si « l’ennemi n’est plus à nos frontières », la défense doit pourtant se faire « à l’avant ». De l’Asie à l’Afrique ou au Moyen-Orient - les forces armées françaises (dont, pour plus de 80 % de leur volume, viennent des forces terrestres) sont engagées au quotidien dans de multiples opérations à l’extérieur du territoire national. Ces engagements - toujours durs, parfois meurtriers - concourent très directement à la sécurité de la France et de ses citoyens. Mais la guerre a perdu le visage que lui avait donné le XXe siècle. Elle se déroule désormais essentiellement au sein des populations, contre un adversaire qui a appris à contourner la puissance, le succès se construisant désormais davantage sur l’influence que sur la destruction, en liaison étroite avec des acteurs non militaires. Les modes d’action qui prévalaient hier ne suffisent donc plus : il faut repenser les conditions de l’efficacité des armées. Pour répondre à ces nouvelles interrogations, cet ouvrage présente ces évolutions essentielles et décrit l’action des forces terrestres dans les conflits d’aujourd’hui et de demain, où il s’agit non seulement de gagner la bataille mais surtout de conduire à la paix. Cet ouvrage est le fruit d’un travail collectif au sein de l’Armée de Terre et présente sa vision officielle, basée sur la puissance et la maîtrise de la force. 106 pages Poche Editions Economica 49, rue Héricart


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En 1947, Gilbert Reuille se porte volontaire pour servir en Indochine. Affecté sur les Hauts-Plateaux puis au Tonkin, il se retrouve en pleine jungle, à battre la montagne ou à fortifier les postes avancés. Souvent coupé de son commandement, il doit faire face à une guerilla impitoyable. Ces circonstances le transforment en une sorte de « seigneur de guerre » dans son secteur, grand maître de l’embuscade et de la patrouille profonde, craint mais respecté même de ses adversaires, souvent incompris de ses supérieurs. Sa légende subsistera jusqu’après son départ. Son récit, direct et percutant, dévoile une facette peut connue de cette guerre perdue dans l’honneur... « Nous devions être en mesure d’opposer aux Viêts une forme de combat identique à la leur, […] une lutte rapprochée menée jusqu’au corps-à-corps. Vêtus de noir pour mieux se fondre dans la nuit et se confondre avec les unités Viêtminh, nos missions avaient pour but la recherche de renseignements et la création d’un sentiment d’insécurité chez l’adversaire par des coups de main audacieux. » Gilbert Reuille (né en 1929), président honoraire de la section UNP de Versailles, est un ancien parachutiste du 8e RIPC, du 18e RCP et du 1er RCP. Premier séjour en Indochine (1948-50) : affecté à la 20e unité de partisans (secteur d’Ankhé) comme chef de section indépendant. Deuxième séjour (1950-53) au Tonkin à la 319e CSM (compagnie de supplétifs militaire), chef de la section commando. 188 pages. (dont 32 p. de photos inédites), Format 16 x 24 cm Editions LBM 15 rue du Colisée 75008 Paris.

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ALPHONSE DE NEUVILLE 1835-1885 François ROBICHON On n’a plus idée de la déflagration que produisit l’effondrement instantané du Second-Empire. Dans la France amputée de ses provinces orientales, une même obsession subjuguait les esprits : la revanche. Imagiers des élans de l’âme, les peintres, naturellement, firent leur miel de ce ressentiment unanime. Parmi ceux-là, quelques surdoués, « salonnards » pour la plupart : Meissonier, Detaille... Alphonse de Neuville surtout. Neuville qui, fort de l’héritage romantique, s’attache au fracas, à la consistance même des nuées saturées de soufre et de cris... À une époque où la guerre n’est pas encore la boutique du photoreportage, Neuville se débarrasse de toute la quincaillerie allégorique du grand genre. Ce qu’il poursuit, c’est l’instant. Et de ces instantanés tumultueux sourd l’héroïsme ordinaire des sacrifiés. Certains de ses chefs-d’œuvre courent sur nos manuels d’histoire : Les Dernières cartouches, Le Cimetière de Saint-Privat, Les Défenseurs du Bourget... Pourtant, aucune monographie ne lui avait encore été consacrée. Ce livre comble un manque en même temps qu’il répare une injustice, en rappelant l’incroyable metteur en scène que fut ce « peintrereporter » unique en son genre. 176 pages reliées sous jacquette + environ 100 illustrations couleurs - Format 24x30 Editions Nicolas Chaudun 7, rue des Francs-Bourgeois - 75004 PARIS

MA VIE POUR LA FRANCE Général BIGEARD « Ma vie pour la France paraîtra quand je ne serai plus de ce monde. Mon ultime souhait est que mon parcours rappelle aux jeunes générations le sens des valeurs que j’ai toujours défendues, celles qui font la grandeur d’un homme et d’un pays ». Bigeard. Le général avait confié à son éditeur le texte de son ultime ouvrage à paraître à titre posthume : « Ma vie pour la France ». Bigeard y retrace son parcours d’exception depuis sa naissance à Toul en 1916, jusqu’à ses derniers mois de 2010. Fidèle à lui-même, il nous relate avec passion les souvenirs d’une vie menée sans concession. 536 pages - Editions du Rocher - 10, rue Mercoeur - 75011 Paris

CHRONIQUE MILITAIRE DE LA CHUTE DU MUR « Attaché de Défense » à Bonn 1989-1992 Daniel Roudeilla La Bundeswehr s’est vu contrainte de faire face, au lendemain de la chute du mur de Berlin, à la fusion-absorption de l’armée est-allemande, à la gestion du repli des forces soviétiques, au soutien financier des unités alliées engagées dans le Golfe, à l’envoi de contingents militaires en Turquie, tout en devant préparer l’outil militaire d’une Allemagne souveraine, soucieuse de pouvoir affronter, avec ses partenaires, les nouvelles menaces en Europe et dans le reste du monde. Ces évènement sont ici relatés à travers les notes et souvenirs d’un Attaché de Défense à Bonn. 292 pages - Edition L’Harmattan 5-7 rue de l’Ecole Polytechnique - 75005 PARIS

À NOS MORTS POUR LA FRANCE EN ALGÉRIE Auteur et éditeur : Promotion Ceux de Diên Biên Phu De 1945 à 1959, l’École spéciale militaire interarmes réunissait dans une même promotion tous les élèves officiers qui étaient admis à Coëtquidan en même temps ; ceux qui avaient passé le concours « direct » (parfois ils étaient sousofficiers engagés ou sous-lieutenant de réserve en situation d’activité) et ceux qui avaient préparé le concours « corps de troupe » à Stasbourg ou en candidats libres. La promotion Ceux de Dièn Bièn Phu est entrée à l’Ècole le 1er octobre 1953. Cinquante et un de ses membres soit plus de sept pour cent de son effectif sont morts pour la France en Algérie. Ce livre raconte l’histoire de chacun d’eux de leur naissance à leur mort. Leur origine très diverse montre que le corps des officiers, à l’image de la nation française, est formé de fils d’ouvrier et de fils de chef d’entreprise, de fils d’immigré et de descendant de chevaliers ayant combattu à la bataille de Bouvines (1214). Tous sont animés par la volonté de mettre leurs talents qui sont très divers au service de leur pays. Tous sont animés par une éthique acquise dans leur famille et dans les écoles militaires : elle les conduira à s’engager à fond dans les combats, à demeurer proches des hommes qu’ils commandent ainsi que des populations qu’ils protègent et, pour l’un d’entre eux, à se révolter. Leur vie et leurs combats en Algérie montrent la diversité de cette guerre faite de terrorisme et de pacification, de guérilla et de grandes opérations. Leurs écrits révèlent leurs espoirs et leurs désillusions ainsi que leur lucidité. En apprenant l’histoire de ces jeunes officiers, on apprend aussi l’histoire de la guerre d’Algérie. Format 21 x 29,7 - 296 pages En vente chez Paul FIEVRE Promotion Ceux de Diên Biên Phu 10, rue du Bois-Lambert 85200 MONTREUIL

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INDOCHINE SEUL derrière les lignes ennemies par Gilbert Reuille

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BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)* Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Situation militaire : Active – Retraite* Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Année du grade :

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Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cotisations : Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 euros Lt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 euros Officier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 euros Elève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gratuit Conjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS). Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON* L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12 Fait à .................................................................................. le ............................................................................................. Signature : * Rayer les mentions inutiles

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LA GUERRE PROBABLE Général Vincent DESPORTES En Asie, en Afrique, aux portes de l’Europe, la guerre revient en force sous de nouveaux visages tandis que la planète ne cesse de se réarmer. Rêver encore aux dividendes de la paix ou penser que cette dernière nous est définitivement donnée serait un dangereux aveuglement ; la violence qui s’enfle et gronde, apparemment loin de chez nous, n’est pas, en effet, arrêtée par les anciennes barrières. Les décennies à venir seront des temps difficiles de crises et de guerre, car nous sommes entrés dans des temps de conflits permanents. Nous devons donc nous préparer à la guerre, à la guerre probable, et y adapter nos forces armées. La guerre probable, cependant, n’est pas la guerre d’hier, celle à laquelle nous nous sommes longtemps préparés. Les difficultés rencontrées aujourd’hui par la puissance militaire classique, celle qui faisait hier notre force, doivent nous inciter à approfondir notre réflexion. Nous devons penser autrement. C’est ce à quoi nous invite ici l’auteur en analysant l’évolution des nouveaux contextes conflictuels puis en exposant les conditions qui lui paraissent essentielles à la nouvelle efficacité militaire. 216 pages - Format 15,5 x 24 x 1,9 Editions Economica 49 rue Héricart 75015 PARIS

CERTITUDES ET CANDEUR MILITAIRES Robert Le Roy Ancien cyrard, déjà auteur de Méhariste au Niger (éd. Kartala, 1997), Robert le Roy n’est guère sorti violemment du cadre ou de sa réserve avec cet album

L’auteur a vécu la retraite de 1940, le débarquement des Anglos-Américains en Afrique du Nord en novembre 1942, le débarquement en Normandie et la campagne de France avec la 2ème DB, la libération de Paris et de Strasbourg, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie sous tous ses aspects : la bataille d’Alger, la pacification de la Kabylie, la subversion de l’OAS, le putch des généraux, l’indépendance de ce pays. Son récit extrêmement documenté est une chronique de ces temps de combat de 1939 à 1962, une relation d’évènements vécus, d’anecdotes, d’observation sur le tas, d’impressions ressenties, le tout écrit dans un style simple et direct, émaillé au fil des pages de touches profondément humaines et de sentiments familiaux intimes qui ne font qu’en augmenter l’intérêt. Ce document ne prétend pas apporter un éclairage nouveau sur l’histoire de notre pays. Il dépeint avec talent, souci du détail et humanité la vie d’un soldat. Raymond Gentes est né le 15 décembre 1921 à Sabres (Landes). De treize à dix-huit ans, il fut élève aux écoles militaires préparatoires de Billom (Puy de Dôme) et d’Autun (Saône et Loire). Il a terminé sa carrière militaire avec le grade de Lt-colonel qu’il a volontairement interrompue pour une reconversion réussie dans le civil. Pierre Levergeois Ecrivain AET - auteur du livre : « Les fils du Lion » 580 pages - 180 photos et documents Format 15x21 - En vente chez l’auteur : 197, impasse des Camélias - 30900 Nîmes

LECLERC DU HEROS DE GUERRE AU DIPLOMATE Karine DONATE L’histoire atypique de Philippe François Marie Leclerc de Hauteclocque débute le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard, en Picardie. Son adolescence endeuillée est marquée par la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il est le spectateur passionné du courage héroïque de ses oncles et de son père. Ce premier conflit et ses événements tragiques font partie des éléments qui ont déterminé sa vocation militaire. En 1922, il entre à l’école militaire de Saint-Cyr. Dès ses premières affectations, il montre son courage et ses capacités de chef de guerre, notamment au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il est le principal protagoniste du ralliement de l’Afrique Équatoriale Française à la France libre. Avec le serment de Koufra, il exacerbe son patriotisme et sa volonté de libérer la France du joug allemand, à la tête de la 2e DB, qui le mène de la bataille de Normandie à la libération de Paris et de Strasbourg, à la prise du nid d’aigle d’Hitler et ainsi à la capitulation allemande. Plus qu’un grand chef de guerre, il se révèle être un diplomate, ce qui lui permet de rétablir la souveraineté française en Indochine. Il disparaît le 28 novembre 1947 dans un accident d’avion, laissant une nation en plein désarroi. Une biographie intimiste du maréchal Leclerc, qui met en valeur ses pensées et ses sentiments. Elle nous rapproche de cet homme d’exception, notamment au travers de photographies et de correspondances inédites, pour ne pas oublier que par son action et son héroïsme, il a permis à la France de redevenir une grande nation. Un travail d’historien qui se lit comme un roman. 192 pages - Format 22,3 X 28, - 5250 photos - Editions ETAI 20, Rue de la Saussière - 92641 Boulogne-Billancourt Cedex

illustré pince-sans-rire qui dépeint les travers militaires. Mais c’est plaisant ; et si les nostalgiques de l’armée de papa, et de la conscription, y trouveront leur compte, ceux de l’active ne seront guère dépaysés tant ils verront que le traditionnel immuable n’a pas déserté les terrains de leurs subtiles opérations de préservation. Le ton distancié et légèrement narquois, notamment à l’égard des états-majors et des polytechniciens chargés d’affiner la composition des paquetages et équipements des troupes des futures forces PFCMR (Force de projection combinée modulable rétractable, soit apte à rembarquer aussi vite que déployée), n’a certes rien de très subversif. Sous l’uniforme, l’auteur est resté citoyen plus que « travailleur » au sens que lui donnaient les comités de soldats des débuts des années 1970. Sans s’attarder sur la nostalgie des latrines et des feuillées, des bandes molletières et des boutons de guêtres briqués, Robert Le Roy ne l’évoque pas moins, ne serait-ce que pour mettre en perspective la justesse et l’efficacité dans le discernement des « analyses priorisantes » des « critères de conflictualité ». La pratique des esquisses à transmettre à la section topographique de ses divers corps d’armée lui a conféré une bonne appréhension des perspectives et son coup de crayon, s’il égratigne parfois, n’en demeure pas moins optimiste. Les trois armes (Terre, Air, Mer), leurs différentes composantes, les missions et leurs petits côtés qui font l’ordinaire de la vie militaire, sont passées en revue (de détail, de fête nationale…) et hormis l’aéronavale, à peine esquissée, peu d’aspects échappent à celui qui ne nous dit pas s’il a ou non opté pour le retrait anticipé. On peut donc largement offrir ce livre-album à toutes celles et ceux qui s’y reconnaîtront, soit beaucoup de monde à l’exception peut-être de l’adjudant Kronenbourg de Cabu. Editions BTF 10, rue Rochambeau 75009 PARIS

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UNE VIE OU LA DESTINÉE d’un Enfant de Troupe Raymond GENTES


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