Revue 175

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www.epaulette.org

L’Epaulette Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat

N°175 - décembre 2011

Le travail pour loi, l’honneur comme guide

Dossier

L’avenir du recrutement interne > Pages 6 à 17

Vie d’officier : Page 28 Portrait du lieutenant-colonel Leleux ou le parcours d’un artilleur devenu officier, puis avocat.

Vie pratique : Page 43 Retraite du combattant et victimes de guerre.

Actualités militaires : > Balard 2015 : un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions Page 20 > Reconversion : l’ARCO à l’été 2011 Page 24 > Colonel US Army Rick Rescorla héros de la guerre du Vietnam et du 11 septembre 2001 Page 26 Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2

4 février 2012 Journée nationale à l’AG de L’Épaulette Page 44


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SOMMAIRE

CCH CHRISTOPHE FIARD/DICOD

Le travail pour loi, l’honneur comme guide.

Dossier : l’avenir du recrutemment interne. Page 6

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ÉDITORIAL -

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LE DOSSIER - En couverture - L’avenir du recrutemet interne

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En couverture

4 février 2012, 130 ans déjà…, par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 3 - Actualité défense. Le 22 juin 2011, le général d’armée Ract-Madoux à été nommé chef d’état-major de l’armée de Terre. - Allocution du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, lors de son adieu aux armes du 30 août 2011, aux Invalides.

> P 6 - L’avenir du recrutement interne des officiers de l’armée de Terre. > P 7 - L’accès à l’épaulette des officiers sortis du rang. > P 11 - Lettre du général d’armée Jean Delaunay. > P 12 - La formation des officiers. Qu’est-ce qu’un chef ? - Extraits de l’allocution de l'amiral Edouard Guillaud CEMA. > P 14 - L’avenir du recrutement interne : une régression inexorable ? > P 16 - La validation des acquis de l’expérience par le capitaine Karine Gainetdinoff.

ACTUALITÉS MILITAIRES

> P 18 - Biographie du capitaine Valéry Tholy du 17e RGP (Montauban). Biographie du capitaine Camile Levrel 152e RI (Colmar). - Biographie du Caporal-Chef Facrou Housseini Ali 19e RG (Besançon). > P 19 - Le 2e régiment de parachutistes de nouveau endeuillé. > P 20 - Balard 2015. Un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions. > P 24 - Reconversion : l’ARCO à l’été 2011.

VIE D’OFFICIER

> P 26 - Colonel US Army Rick Rescorla héros de la guerre du Vietnam et du 11 septembre 2001. > P 28 - Portrait du lieutenant-colonel Jacques Leleux ou le parcours d’un artilleur devenu officier puis avocat.

TRIBUNE LIBRE - LIBRES PROPOS

> P 30 - Le décrochage scolaire : l’inadaptation du système à l’évolution de la société. > P 32 - Code de l’adhérent - Fier d’avoir servi dans l’armée française, par le capitaine Jean-Claude Nshimiyimana OSC. > P 33 - Allocution de l’amiral Guillaud Chef d’état-major des armées prononcée lors de l’ouverture de la session de l’IHEDN et de L’INHESJ le 10 octobre 2011.

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HISTOIRE

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VIE PRATIQUE

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52 En couverture n°175 : Dossier L’avenir du recrutement interne.

N° 175 DÉCEMBRE 2011

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> P 37 - Le Bataillon de Choc, par le Lieutenant-colonel (H) Pierre Neuville. > P 38 - La transmission du « patrimoine » des promotions, quel avenir ? par le GDI (2s) Christian Cavan Vice-président de l’association, Promotion Général Kœnig EMIA 1970-1971. > P 40 - L’arc de Triomphe, la construction, par le Lieutenant-colonel (er) Paul Grinda EMIA-Promotion Capitaine Bourgin 1961-62.

par vos référents catégoriels *

> P 42 - Une nouvelle politique des officiers diplômés techniques. - Parlons réforme des corps d’officiers à vocation administrative. - présenté par le Lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*. > P 43 - Droit à bonifications de pension pour les pères de famille. - > P 43 - Retraite du combattant et victimes de guerre. > La Réforme des retraites, nouveau décret présenté par le Commissaire colonel Michel Botella*.

VIE DE L’ÉPAULETTE

• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :

> P 44 - Journée nationale et assemblée générale de L’Épaulette le samedi 4 février 2012. - > P 45 - Bulletin réponse et Pouvoir. - > P 46 - Le Triomphe aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, samedi 23 juillet 2011 - > P 48 - Mutuelle santé quels choix ? Comment choisir… - Remises des prix du “ Trèfle ”et de L’Épaulette. - Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux : inauguration publique le 11 novembre 2011. - > P 49 - Adieu au colonel Christophe Renou EMIA promotion Bataillon de Corée 1989-1991. - > P 50 - Association - Ressources humaines et formation interne : un atout pour la société. - > P 51 - Bulletin d’adhésion à L’Épaulette. - > P 57 - Groupement du 83-06 - Prise d’armes de rentrée aux EMD de Draguignan. - > P 58 - Groupement du 87 “Les chantiers de la Jeunesse Française”. - Visite du président national de L’Épaulette à Lille. - > P 59 - Siège : nomination du général (2s) Marc Delaunay au poste de délégué général et directeur financier et administratif. - > P 60 - Hommage au capitaine Geoffroy Revel. - La promotion Belvédère en Berry (mai 2011). - ESM Maréchal Davout (1977-1979), EMIA Général Laurier (1978-1979) réunies à Metz les 2 et 3 avril 2011. - > Bulletins de promotions reçus. - > Le site internet de L’Épaulette.

CARNET

> P 52 - Mariages - Naissances - Adoption - Décès. > P 53 - Mesures nominatives. - > P 54 - Décorations. > P 56 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

BIBLIOGRAPHIE

> PP 62, 63, 64 - Nos sélections livres…

Droits réservés : Michel Guillon / L’Épaulette - Tim / Sirpa Terre.

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Général de corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général de corps d’armée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre (†) (1982-1988) - Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000) - Général (2s) Jean-Pierre Drouard (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005 à 2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17 - 60520 La Chapelle en Serval - Tél. : 03 44 54 95 95 Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre - Directeur administratif et financier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteur en chef : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : lepaulette@wanadoo.fr - Site Internet : http://www.epaulette.org Blog du Président : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

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e 4 février 1881, le Président de la République, Jules Grévy, instaurait au sein de l’école de Saint-Maixent une nouvelle voie de formation en école des officiers : le recrutement interne. Depuis cette date, les filières autres que saint-cyrienne se sont multipliées, naissant et disparaissant au gré des besoins et des politiques du personnel. Aujourd’hui, l’EMIA représente la voie historique la plus symbolique de cette volonté républicaine, tant par le nombre d’officiers formés que par les fonctions qu’ils ont occupées et occupent toujours. Les OAEA/S sont tout aussi illustratifs de cette promotion interne, fidèles comme leurs camarades à la devise de l’ENSOA : « S’élever par l’effort ». Il en est enfin de même de tous les autres recrutements issus du corps des sous-officiers (ou marginalement venant des militaires du rang) et formés dans nos écoles comme l’est par exemple une partie du CTA. Une autre population s’agrège dorénavant à ces origines internes “ stricto sensu ”. Il s’agit de celle des officiers contractuels. De recrutement direct au plan statutaire car engagés au titre du corps des officiers, ils deviennent de recrutement interne lors de leur activation comme l’étaient les ORSA issus du contingent, mais qui eux se fondaient aux sous-officiers en rejoignant l’EMIA. Cette diversité, quand on la compare au

DR

L Général (2s) Jean-François Delochre Président national de L’Épaulette

« Ces officiers que L’Épaulette, par ses statuts, a vocation à rassembler possèdent donc bien une identité commune née il y a maintenant 130 ans de la volonté de donner à la France un corps d’officiers représentatif de sa diversité sociale, de sa tradition de promotion interne et de l’aspiration à servir d’une partie de sa population.

“ bloc ” du recrutement saint-cyrien, pourrait révéler une absence d’identité commune et rendre difficile la fédération des aspirations de ses membres. Pourtant, on constate qu’au delà de cette hétérogénéité de leurs origines ces officiers sont surtout liés par la nature de leur vocation. Vocation qui s’est révélée le plus souvent au cours de la première étape d’une vie professionnelle militaire ou civile. Vocation développée à partir d’une réalité vécue évitant tout idéalisme excessif et protégeant en partie des désillusions professionnelles ! Ils ont aussi en commun une détermination à réussir que leur impose un parcours d’obstacles, certes choisi et accepté, mais qui s’avère être une véritable épreuve à handicap dont les règles se modifient souvent en cours de jeu et imposent des remises en question fréquentes. Ces officiers que L’Épaulette, par ses statuts, a vocation à rassembler possèdent donc bien une identité commune née il y a maintenant 130 ans de la volonté de donner à la France un corps d’officiers représentatif de sa diversité sociale, de sa tradition de promotion interne et de l’aspiration à servir d’une partie de sa population. Aussi il serait réducteur de faire du 4 février, date anniversaire de cette création du recrutement interne sous sa forme contemporaine, la seule journée de tradition de l’ÉMIA et des recrutements tardifs. Ce jour appartient à tous nos officiers “ non directs ” et doit être l’occasion pour eux de manifester leur attachement aux valeurs de leurs origines. L’Épaulette encouragera et soutiendra -à la hauteur de ses moyens- toute action allant dans le sens d’un ancrage du 4 février dans la tradition de nos armées. I

GBR (2S) Jean-François Delochre, Président national de L’Épaulette

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> Participez à la marche de votre association en intervenant sur le blog du Président. http://alphacom.unblog.fr

ÉDITORIAL 4 février 2012, 130 ans déjà…


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Actualité défense > Nominations

SIRPA TERRE

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depuis cette date le poste de directeur du cabinet du directeur général de la sécurité extérieure. Le 22 juin 2011, en Conseil des ministres, le général de corps d’armée Ract Madoux est élevé Le général d’armée Bertrand Ract-Madoux. au rang de général d’armée et nommé chef d’état-major de l’armée de Terre à compter du 1er septembre 2011. Auditeur de l’IHEDN, breveté d'études militaires supérieures, titulaire de deux citations, le général d’armée Bertrand RactUn diplomate Madoux est commandeur de la Légion d'honà la tête d’une neur et commandeur de l'ordre national du armée de Terre Mérite. Il est marié et père de quatre enfants. I La rédaction en mutation

«

Allocution du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, lors de son adieu aux armes du 30 août 2011, aux Invalides. onsieur le ministre, Je vous remercie d’avoir bien voulu me faire l’honneur de présider cette cérémonie, témoignant ainsi, si tant est qu’il en soit besoin, de votre attachement à vos soldats qui vous rendent en considération ce que vous leur donnez en attention, vous me permettrez même, en affection. A vous tous un grand merci pour avoir bien voulu m’accompagner en cet instant avec une mention toute particulière pour : • tous ceux qui ont fait un long déplacement, et notamment mes amis Ivoiriens ; • mes camarades CEMAT de pays amis ou leurs représentants dont la présence atteste de la qualité des relations qu’entretiennent nos armées respectives ; • mes anciens et en particulier ceux du 8e RPIMa chers à mon cœur, mes amis, ma famille ; • mais aussi les délégations des différentes armes ou subdivisions d’armes de l’armée de Terre. Il y a un demi-siècle à quelques jours près, je franchissais les grilles de la caserne Changarnier de l’Ecole militaire préparatoire d’Autun. Ensuite tout est finalement allé très vite : 9 ans à se construire une vocation puis 41 à servir, ce mot si lourd de sens dont Maurice Barrès disait que c’était le plus beau de la langue française. Rassurez-vous je ne vais vous retracer ni ma vie ni mon œuvre, et moins encore me livrer à je ne sais quel exercice hasardeux de cartomancie stratégicoplanétaire.

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SIRPA TERRE

e général d’armée Bertrand Ract-Madoux est né le 9 février 1953 à Saumur. SaintCyrien de la promotion Linarès (19721974), il choisit l’arme blindée et cavalerie et rejoint l’E.A.A.B.C à Saumur pour poursuivre sa formation. L’année suivante il est affecté au 8ème régiment de hussards à Altkirch jusqu’en 1979, date à laquelle il est muté à l’E.A.A.B.C. Nommé capitaine en 1981, il effectue son temps de commandement d’unité élémentaire au 1er régiment de cuirassiers à Saint-Wendel (FFA). En 1984 il rejoint l’état-major de la 15ème D.I./43ème D.M.T. en qualité de chef de la section « budget et études logistiques ». Il est promu chef d’escadrons en 1985. En 1988, il est affecté à la D.E.M.S.A.T/E.S.G en tant que stagiaire de la 102ème promotion au titre du brevet d’études militaires supérieures. En 1990 il est muté au 2ème régiment de chasseurs de Verdun sur le poste de commandant en second, poste qu’il occupe jusqu’en 1992. Au cours de cette période il effectue une opération extérieure comme observateur en ex-Yougoslavie. Il rejoint ensuite le bureau études de l’E.M.A.T comme officier traitant « ABC VBM/optronique ». En juillet 1995, il prend le commandement du 1er régiment de spahis à Valence avant d’être promu colonel le 1er octobre suivant. De février à juin 1996, il commande le bataillon d’infanterie n° 2 de l’IFOR à Sarajevo en exYougoslavie. A l’issue de son temps de commandement, à l’été 1997, il rejoint le commandement militaire d’Ile-de-France à Saint-Germain-en-Laye pour y exercer les fonctions de chef du bureau “ recrutement ”. Auditeur au Centre des hautes études militaires et stagiaire à l’Institut des hautes études de défense nationale en septembre 1999, il devient, à l’été 2000, adjoint au chef du bureau “ études et stratégie militaire ” de l’état-major des armées à Paris. Il est le rédacteur du chef d’état-major des armées. En août 2002, il prend la tête de la 2e brigade blindée à Orléans où il est nommé général de brigade le 1er septembre de la même année. Au cours de cette affectation, il participe d’octobre 2003 à février 2004 à l’opération Licorne en Côte d’Ivoire en qualité de commandant tactique des forces françaises. Le 1er septembre 2004, il retrouve l’étatmajor des armées à Paris où il se voit confier les fonctions d’adjoint au major général et celles de chef de la division “ études, stratégie militaire générale et pilotage ”. Il est promu général de division le 1er juin 2005. Elevé aux rang et appellation de général de corps d’armée le 1er septembre 2007, il occupe

ACTUALITÉ DÉFENSE

Le 22 juin 2011, le général d’armée Ract-Madoux a été nommé chef d’état-major de l’armée de Terre

Le général d’armée Elrick Irastorza.

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« …Lorsqu’on a choisi ce métier, on ne choisit plus ses missions, sinon il faut avoir l’honnêteté de faire un autre métier. La mission est la clé de voûte de notre vocation de soldat ; son accomplissement peut exiger le sacrifice de la vie.»

« « L’enthousiasme c’est le courage du cœur, l’élan spontané qui porte vers l’avant… l’enthousiasme est plus qu’une obligation professionnelle, c’est un état d’esprit. »

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ACTUALITÉ DÉFENSE Je me contenterai tout simplement de revenir, notamment au profit des plus jeunes, sur les quelques mots qui me semblent bien caractériser l’armée de Terre d’aujourd’hui. Je les ai déjà bien souvent évoqués, notamment dans nos écoles, mais puisque commander c’est inlassablement répéter, j’y reviendrai une dernière fois, bien convaincu qu’ils continueront de baliser encore durablement le chemin du soldat. Le premier de ces mots, dont nous n’avons bien évidemment pas l’apanage, mais pour moi le plus structurant de tous, est celui de mission. À chaque fois que je l’évoque, j’ai une pensée pour nos soldats actuellement en opérations, pour ceux qui vont chaque jour au bout de leur compétence professionnelle et de leur courage physique et je pense tout particulièrement à nos pilotes d’hélicoptères engagés en Libye aux côtés de leurs camarades marins et aviateurs et, bien sûr, nos soldats en Afghanistan et sur les autres théâtres ; à chaque fois, j’ai une pensée pour ceux d’entre eux qui sont allés au bout de leur engagement personnel et professionnel au service de la France, pour nos courageux blessés qui poursuivent dans nos hôpitaux un autre combat acharné pour reprendre leur place parmi nous, pour leurs familles aujourd’hui dans la peine dont je tiens à souligner, avec émotion, le courage et la grande dignité dans l’épreuve : « Oui, c’était le choix de mon fils, de mon mari, de mon frère, notre peine est immense, mais nous en sommes fiers. » Ces morts et ces blessés d’une armée de volontaires que rien ne contraint à servir les armes de la France, nous rappellent avec force que lorsqu’on a choisi ce métier on ne choisit plus ses missions, sinon il faut avoir l’honnêteté de faire un autre métier. La mission est la clé de voûte de notre vocation de soldat ; son accomplissement peut exiger le sacrifice de la vie. À ces deux titres, elle est deux fois sacrée et devra le rester. Confiée au nom du peuple français par le Président de la République, élu au suffrage universel et chef des armées, elle l’est dans l’absolu. Mais nous devrons rester vigilants : si d’aventure cette dimension sacrale venait à s’effilocher au fil des ans, notre métier deviendrait moralement inconsistant et nous serions alors bien incapables de donner du sens à l’engagement de nos soldats et moins encore à leur sacrifice. Ce jour là, faute d’armée motivée, bref faute d’armée tout court, la voix de la France ne pèserait plus grand chose. Le second de ces mots est celui de rigueur, rigueur professionnelle s’entend. Pour mille raisons que vous connaissez tous, les opérations militaires sont devenues infiniment plus complexes et plus exigeantes au plan technique, tactique, humain, intellectuel et moral, mais aussi politique et médiatique. Nous sommes loin des assauts frontaux en ligne de bataillons meurtriers et le seul courage physique n’est définitivement plus, aujourd’hui, un palliatif commode aux insuffisances individuelles ou collectives. Je pars avec deux convictions : - nos soldats sont aussi bien formés que possible mais dans une armée composée à 72% de contractuels, et donc en perpétuelle régénération, l’aguerrissement et l’expérience du combat ne sont jamais défi-

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nitivement acquis et comme leurs aînés avant eux, les plus jeunes n’échappent ni au stress ni aux réactions approximatives des premiers combats. Je leur dit une fois de plus avec force : ayez confiance et continuez à faire ce métier comme vous l’avez patiemment appris, avec rigueur, quelle que soit votre ancienneté, et rien ne devrait vous surprendre, rien, surtout, ne saurait vous être reproché ! Ma seconde conviction, c’est qu’en dépit de mythes toujours bien vivaces, tous nos régiments se valent et nous en avons fini avec cette armée à plusieurs vitesses qui a prévalu quasiment jusqu’à la fin de la professionnalisation. Parce qu’ils procèdent du caractère, les deux mots suivants sont vraiment des vertus des temps difficiles. Sans enthousiasme point de soldat. L’enthousiasme c’est le courage du coeur, l’élan spontané qui porte vers l’avant. Il y a vingt ans, une très vieille Cambodgienne au visage encore ravagé par les ans et les stigmates d’un effarant génocide justifiait d’une phrase son apparent entrain quotidien : « Tous les matins, je m’oblige à l’enthousiasme ! » Pour nos hommes sur le terrain, l’enthousiasme est plus qu’une obligation professionnelle, c’est un état d’esprit et pour bien les connaître j’atteste qu’il ne leur fait pas défaut. Malheureusement, la vie est ainsi faite que l’enthousiasme a souvent tôt fait de s’émousser sous les coups de boutoir quotidien. Du courage du cœur, il faut alors passer à celui de la tête et c’est la volonté qui commande alors de faire encore un effort, encore un pas. Un jour, un jeune parachutiste blessé au combat me disait sur son lit d’hôpital : « Mon général, tous les jours je fais mes tests d’aptitude physique dans ma tête pour le jour où… ». Il a repris, depuis, sa place parmi nous. Le cinquième de ces mots est la camaraderie, pas celle des activités artificielles et autres travers superficiels, mais celle de la franche convivialité, des efforts, des épreuves et des peines partagées, celle de l’attention portée à l’autre qui permet d’épauler dans les coups durs, notamment au combat. C’est cette camaraderie qui fait que l’on a le cran d’aller récupérer son camarade blessé sous le feu, de retourner dans le blindé que l’on vient d’abandonner en flammes pour y récupérer le camarade inconscient, de se coucher sur son camarade blessé pour le protéger au risque d’y laisser sa propre vie et de l’y laisser d’ailleurs. Vos soldats sont capables de ces courages là, expression ultime de cette camaraderie. À ce titre, ils méritent la considération de la Nation et cette considération ne doit pas être pesée à l’aune de la légitimité accordée, à titre personnel, à telle intervention plutôt qu’à telle autre, puisque le soldat ne fait que porter, sur ordre, les armes de la République. Dans ce domaine, j’ai relevé que l’on passait assez étonnamment de l’indifférence affective à la frilosité compassionnelle et je m’interroge parfois sur notre capacité à faire face, collectivement, aux vicissitudes de l’histoire. Je regrette qu’au moindre revers de fortune les polémiques viennent affaiblir la parole de la France et la force de ses armes. Dans l’adversité notre capacité de résistance doit se traduire par une triple obligation : honorer nos morts, surmonter nos


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Allocution du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, lors de son adieu aux armes du 30 août 2011, aux Invalides.

MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

opérationnelle en nous fournissant les équipements performants dont nous avons besoin. Je ne doute pas un seul instant que la franchise voire la rugosité de nos relations soit, in fine, source d’efficacité opérationnelle. • Je suis reconnaissant à tous ceux et notamment les associations qui nous soutiennent au quotidien et plus encore aux heures sombres. • J’ai bien évidemment le sentiment d’être injuste en oubliant beaucoup d’entre vous. Je forme le voeu que les contacts que j’aurai plaisir à conserver me permettront de réparer cette injustice. • Au nom de nos soldats, je voudrais exprimer ma reconnaissance au service de Santé des armées pour son courage en opérations et son extrême dévouement, du ramassage des blessés sous le feu à leur prise en charge dans nos hôpitaux des armées. Sans cette chaîne de solidarité et ce savoir faire rassurant et chaleureux, il n’y aurait plus aucun volontaire pour faire notre métier. • Naturellement je remercie mes deux adjoints directs successifs, les généraux Joly et Margueron de leur fidélité à mes côtés et l’EMAT de son investissement quotidien dans la conduite des affaires de l’armée de Terre et de la sympathie qu’il m’a témoignée hier après-midi… • Merci mon général Bruno Dary de ta grande humanité dans l’accompagnement de nos familles éprouvées par la perte ou les blessures de nos soldats. • Enfin, je souhaite exprimer ma reconnaissance à ma famille, à mon épouse Claire-France qui achève aujourd’hui une carrière de fille et femme de militaire in fine plus longue que la mienne, et mes enfants. Anne-Laure et Adrian auxquels je vais pouvoir consacrer un peu plus de mon temps. Pour conclure, si je devais formuler un seul souhait au moment de quitter l’armée de Terre, c’est que nos concitoyens réalisent enfin à quel point ils ont de bons soldats, courageux, généreux capables des actions les plus héroïques qui se puissent imaginer. Je garde des milliers de mails qui ont bercé mon quotidien de CEMAT, le souvenir très présent de celui, particulièrement synthétique, que m’avait envoyé un de mes colonels d’Afghanistan : « Mon général, nous rentrons d’une opération très dure. Mes soldats m’ont bluffé. Mes respects mon général. » Pour les avoir recrutés, je sais d’où ils viennent et je crois que nous pouvons être collectivement fiers de cette dynamique « d’élévation par l’effort » qui fait qu’après avoir été de bons soldats, les plus performants feront les sous-officiers puis les officiers d’une armée de Terre ayant le culte de la mission, professionnellement rigoureuse, enthousiaste dans l’action, volontaire et résistante dans l’adversité et surtout soudée par une camaraderie à toute épreuve. Je la quitte, je vous quitte, avec émotion et la certitude d’avoir fait ce qui devait l’être. Je lui souhaite, je vous souhaite, bonne chance et suis certain que le général Ract-Madoux y trouvera bien plus que les satisfactions personnelles et professionnelles qu’il appelle de ses vœux. I

ACTUALITÉ DÉFENSE

peines et repartir de l’avant. Nos monuments aux morts, les plaques de la galerie supérieure de la cour d’honneur des Invalides, témoignent de cette capacité de résistance de notre pays. Le futur monument à la mémoire de nos soldats tués en OPEX, prolongera cet indispensable témoignage et entretiendra cette flamme qui ne doit pas s’éteindre et qui s’appelle le patriotisme. Le mot de la fin sera celui de reconnaissance. • Je suis reconnaissant à ma mère, 99 ans en cette fin d’année, de m’avoir « collé aux enfants de troupes » comme on disait alors avec un air menaçant ! • Je suis reconnaissant à tous ces cadres militaires et professeurs civils qui m’ont élevé et supporté dans toutes les acceptions de ces deux termes avec une pensée nostalgique pour cet état d’esprit si particulier qui unissait tous ces gamins. • Je suis reconnaissant au Lieutenant-colonel Poudelet, d’avoir forgé une belle promotion de SaintCyriens, la promotion général de Gaulle, très présente aujourd’hui, et de l’avoir constamment accompagnée de son attentive affection. • Je suis reconnaissant au Capitaine Bah Souleyman, mon premier capitaine à la 1re compagnie du 3e RIMa d’avoir guidé mes premiers pas dans ce métier. • Je suis reconnaissant à tous ceux qui m’ont commandé par la suite à quelque poste que ce soit, mes capitaines de la 1re du 8, Robert… et Jean-Michel, mes chefs de corps successifs, ceux du 8e RPIMa, les colonels CANN et Vidal, et du RIMaP de Nouvelle Calédonie, les colonels Soyard et Kutzmann… • Je suis reconnaissant à tous ceux qui dans des registres si différents et à leur manière m’ont tant appris, les généraux Servranckx, Bertin, Rideau, Zeller, Bachelet, Poulet trop tôt disparus… • Je suis reconnaissant à mes deux prédécesseurs immédiats : Le GAR Thorette qui m’a confié le poste de Major en toute confiance et que je remercie de son implication dévouée à la tête de notre association Terre fraternité. Le général Cuche que j’ai secondé avec bonheur. • Je demande au général Georgelin et à l’amiral Guillaud de voir dans l’expression de ma reconnaissance autre chose que la traduction convenue de l’article R3221-3 du décret 2009-869. • Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont servi sous mes ordres de l’avoir fait avec autant de dévouement, notamment dans les jours difficiles avec une pensée toute d’émotion pour mon bien cher camarade Antoine Lecerf. • Je suis reconnaissant à nos brigadiers et chefs de corps de porter avec autant de conviction le moral et l’excellence opérationnelle de l’armée de Terre. • Je remercie la Délégation générale pour l’armement et nos industriels de contribuer à notre capacité

« Je suis reconnaissant à tous ceux et notamment les associations qui nous soutiennent au quotidien et plus encore aux heures sombres.

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DOSSIER L’avenir du recrutement interne des officiers de e thème générique de la table ronde de notre prochaine assemblée générale du 4 février 2012 sera le recrutement interne. Le présent article est destiné à donner quelques repères dans la perspective de cette échéance, à ceux de nos lecteurs qui participeront à cette réunion, mais il peut aussi susciter les réactions préalables des autres qui ne pourront s’y rendre.

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Recrutement interne, de quoi parle-t-on ? Une définition « civile » tout d’abord : Le recrutement interne consiste à pourvoir un poste en choisissant une personne qui travaille déjà au sein de l’entreprise. Cette méthode, lorsqu’elle est possible, est souvent préférée par les DRH en raison des avantages certains qu’elle comporte. Tout d’abord, spécifiquement pour le processus de recrutement considéré, le recrutement interne est d’un faible coût d’exécution, la personne recrutée de cette façon connait l’entreprise et est opérationnelle beaucoup plus rapidement (y compris s’il s’agit d’un stagiaire, intérimaire ou consultant externe). Plus largement, le recrutement interne permet, lorsqu’il est régulièrement pratiqué, de motiver les personnes travaillant pour l’entreprise du fait que ceux-ci peuvent envisager des promotions et mutations internes. Transposée à l’armée de Terre cette définition s’applique donc à toutes les formes d’accès à l’épaulette d’officier : EMIA, EAM (ex EMCTA), OAEA/OAES, rang, et même « OSC » soit plus des trois-quarts du corps. Ceci permettant au CEMAT et au DRH-AT de faire très justement observer que plus que jamais le recrutement interne est pérennisé dans l’armée de Terre qui assure donc ainsi la promotion sociale de ses membres méritants ou ayant prouvé, par leurs efforts, leur capacité à progresser dans la hiérarchie. Mais alors, où est donc la question litigieuse ? Il faut, selon moi, la rechercher dans la définition du recrutement externe. Le recrutement externe est employé lorsque l’entreprise désire embaucher des individus qui ne travaillent pas dans l’organisation. Cette méthode apporte plusieurs avantages, tel l’accès à un réseau de candidats plus diversifié que l’on ne trouve pas toujours à l’intérieur de l’entreprise. Par ailleurs, recruter à l’extérieur apporte de nouvelles idées, de nouvelles techniques, bref un nouveau sens de créativité dans l’entreprise. Enfin, par comparaison avec le recrutement interne, on peut s’attendre à une diminution de la friction entre les employés qui ne sont plus en compétition pour le poste offert. La méthode peut aussi impliquer une réduction des frais de formation, puisque le candidat sélectionné aura déjà les qualifications requises à l’emploi ».

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Cette définition s’applique au recrutement marginal au titre de l’article L4132.10, mais en aucune manière au Saint-Cyrien, pour qui d’ailleurs au terme d’externe est substitué celui de « direct ». En réalité, il s’agit pour l’armée de Terre de recruter par concours des jeunes gens ayant, par leur cursus scolaire, apporté la preuve de leur capacité à acquérir des connaissances intellectuelles. L’institution fait donc le pari que parmi eux, grâce à son système de « formation », elle fera émerger les « hauts potentiels » dont plus tard elle aura besoin. Ainsi, c’est bien également le principe de la promotion sociale qui régit la carrière du « recrutement direct ». Comme en tactique, la faiblesse du dispositif se situe au point de jonction entre recrutement direct ou « externe » et recrutement interne. Pour être clair, au niveau de l’EMIA par laquelle s’effectuait le recouvrement. En interne, ne peut-on plus discerner très tôt les potentiels et parier sur leur capacité à acquérir eux aussi les compétences nécessaires pour atteindre des postes de haut niveau ? Un esprit « malin » pourrait soupçonner la mise en place insidieuse d’un système préconisé dans un rapport du CGA Blanc (26 juin 1958 ) : « A l’instar de ce qui est de pratique courante dans d’autres administrations de l’Etat on peut concevoir que cette différentiation […] soit fixée dès l’origine en distinguant selon la provenance des jeunes officiers deux cadres soumis par statut à des règles d’avancement propres […] on trouverait ainsi : • un cadre de commandement issu d’une sorte « d’université militaire » et destiné à fournir les plus hauts postes de la pyramide ; • et un cadre d’auxiliaires du commandement, sortes d’ « officiers de fortune », cantonnés dans des grades subalternes et limités dans leur carrière » ; et cité par le CGA Eugène-Jean Duval (in « l’armée de Terre et son corps d’officier 1944-1994 » p.116) qui ajoute immédiatement : « Le général chef d’état-major de l’armée […] ne saurait retenir une telle solution trop contraire aux intérêts de l’armée dont elle rompait l’unité et aux saines traditions qui veulent que chacun y débute avec des chances égales ». Le point clé est bien là. Ce qui importe dans un métier comme le nôtre est la cohésion qui ne peut reposer que sur un système juste fondé pour tous sur une perspective de promotion sociale sans suspicion d’un quelconque traitement inégalitaire qui aurait d’autres bases que la compétence et la qualité du service rendu. Dès lors, dans un modèle qui inéluctablement se réduit, peut-on encore afficher sur un même « campus » plusieurs écoles aux signes distinctifs tellement apparents quand elles se présentent rassemblées qu’elles ne peuvent que susciter interrogations dans l’esprit simplificateur des représentants du peuple ? Pourquoi ne pas s’inspirer du modèle de notre propre haute administration qui recrute par l’ENA (promotion 2010-2012) 80 candidats : 40 par concours direct, 32 par concours interne et 8 provenant des élus et du secteur privé (notons au passage les chiffres de la promotion 2002-2004 :

Un bref retour historique sur directs 80, internes 43, élus et privé 13 soit un total de 136…), qui suivent ensuite le même cursus de formation, mais qui pour être objectif n’ont pas tous les mêmes perspectives de carrière ? Dans des temps où la défense va sûrement subir les effets de la rigueur consubstantielle à la grave crise qui frappe l’ensemble des pays développés, il est impératif que le corps des officiers reste uni pour affronter un avenir pour le moins incertain. Cette nécessité s’accroît quand de plus en plus le format de l’armée de Terre se réduit et qu’insensiblement la limite du système actuel se rapproche. Il serait désormais sage de réfléchir à la question de la préservation de l’avenir en revisitant quelques recettes d’un passé sombre. Elles ont en commun, la préservation de la cohésion et le maintien des savoir-faire techniques du corps des officiers, peut-être au détriment de certaines capacités d’actions immédiates, volontairement temporairement (?) sacrifiées. Plus que jamais les avantages du recrutement interne, précoce notamment, s’imposeront comme une évidence technique et économique. I GDI (2s) Christian Cavan Vice-président de L’Épaulette EMIA promotion Général Kœnig 1970-71


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l’armée de Terre DOSSIER

Élèves de la promotion Capitaine Florès de l’EMIA (2008-2010) rendant les honneurs au CEMAT, lors de l’AG 2010 de L’Épaulette à l’École militaire.

PHOTOS MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

Ci-dessous, jeunes élèves officiers féminins de l’EOGN, lors de l’AG de L’Épaulette 2011.

le recrutement interne des officiers

L’accès à l’épaulette des officiers sortis du rang

a diversité des conditions d’accession aux grades d’officiers sous la Révolution et l’Empire ont abouti à la constitution d’un corps très hétérogène : deux officiers sur trois sortaient du rang. Les explications ne manquent pas : la volonté révolutionnaire d’effacer les errements de l’armée royale, un état de guerre quasiment permanent qui permet aux sous-officiers de faire preuve de leur aptitude au commandement en cam-

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Laurent Gouvion-Saint-Cyr, capitaine au 1er bataillon de chasseurs de Paris en 1792, par Georges Rouget,1835.

pagne et la faiblesse du recrutement par les écoles. En 1815, la Restauration hérite donc d’un corps d’officiers dont le recrutement a été, depuis 1789, plus aléatoire qu’organisé. Devenu ministre de la Guerre en 1817,

Gouvion-Saint-Cyr organise la nouvelle armée et définit avec précision les conditions de son recrutement, notamment celui de ses cadres officiers. C’est l’objet du titre VI de la loi du 10 mars 1818 : désormais « nul ne pourra être officier s’il n’a servi pendant deux ans comme sous-officier ou s’il n’a suivi pendant le même temps les cours et exercices des écoles spéciales militaires et satisfait aux examens des dites écoles ». Et il est précisé : « Le tiers des sous-lieutenances de la ligne sera donné aux sous-officiers ». C’est une loi libérale qui reprend des dispositions impériales, institue donc un dualisme dans l’accès à l’épaulette : élèves des écoles militaires et sous-officiers sont désormais institutionnellement en concurrence. La loi Soult du 14 avril 1832 reprend l’esprit du titre VI de la loi Gouvion-SaintCyr en y apportant quelques modifications dont certaines sont favorables aux sous-offi- ••• L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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L’avenir de recrutement interne

••• ciers : on peut désormais être sous-officier au bout d’un an de service (dont six mois comme caporal), ce qui abrège d’un an la condition d’ancienneté de service requise pour devenir sous-lieutenant. D’autre part, la limite d’âge inférieure pour devenir souslieutenant est désormais fixée 18 ans pour les élèves des écoles. Le 19 mai 1834 le maréchal Soult fait voter une loi sur l’état des officiers qui garantit à ceux-ci un développement de carrière à l’abri de l’arbitraire du pouvoir exécutif. L’officier désormais est propriétaire de son grade. Il ne peut le perdre que dans des cas précis : démission, déchéance de la nationalité française ou condamnation devant les juridictions civiles ou militaires. Il est devenu le premier des fonctionnaires dont le déroulement de carrière soit organisé et garanti. Ce statut servira de modèle à la fonction publique, et connaîtra une rare longévité puisqu’il restera en vigueur, avec des modifications mineures, jusqu’en... 1974. Mais si la loi prévoit qu’une vacance sur trois des postes de sous-lieutenant est réservée aux sous-officiers, donc les deux autres aux élèves des écoles militaires, l’étude de la période 1820-1870 révèle que pendant ce demi-siècle c’est la proportion inverse qui prévaut. L’exploitation des dossiers de 6 promotions de sous-lieutenants nommés en 1825, 1835, 1850, 1855 et 1865, permet de dénombrer 7 137 nominations dont 5 050 par le rang, 2 029 par les écoles (1 583 Saint-Cyriens et 446 polytechniciens) et 58 divers, soit 63 % par le rang, 36 % par les

DR COLLECTIONS

L’accès à l’épaulette des officiers sortis du rang

De gauche à droite, Carabiniers du 1er régiment 1836, Brigadier Hussard du 5e régiment 1895, Trompette du 12e régiment d’artillerie, 1880.

écoles, 1 % divers. Un état établi en 1870 par le cabinet du ministre, portant sur les origines de 18 643 officiers en service en 1869, fait apparaître que 61 % d’entre eux proviennent des sous-officiers. À la veille de la guerre de 1870, près des deux tiers des officiers sortent du rang. On en est revenu à la situation du Premier Empire. Notons toutefois que cette proportion est très inégalement constatée selon les armes et services. Elle est vérifiée dans l’infanterie dont les officiers constituent la moitié de l’effectif du corps. Mais les officiers issus des sous-officiers sont bien plus majoritaires dans la cavalerie (70 %), les troupes

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Nicolas Joseph Maison, jeune grenadier au 1er bataillon de Paris en 1792, par Léon Cogniet, 1834. Il fût nommé Maréchal de France, le 22 février 1829.

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de la marine (85 %), la gendarmerie (86%) et le train des équipages militaires (100 %). Par contre les anciens élèves des écoles militaires sont majoritaires dans l’artillerie (50%), le génie (80%), l’intendance (86 %) et le corps d’état-major (100 %). Il n’est pas indifférent de remarquer que trois de ces armes ou corps (corps d’état-major et les deux armes savantes) sont les seuls de l’armée à “ disposer ” d’une école d’application par où doivent transiter en totalité (corps d’état-major) ou partie de leurs officiers.

Le décalage entre les normes de recrutement des officiers fixés par le législateur et la réalité des faits a plusieurs causes. De 1818 à 1868, les effectifs de l’armée croissent et par conséquent les besoins en encadrement. Or jamais les dotations budgétaires ne permettent aux écoles, celle de Saint-Cyr en particulier, de répondre à ces besoins. De plus, quand certaines situations comme la crise internationale de 1840 et la guerre de Crimée, exigent un accroissement brutal des cadres et qu’on ne peut improviser des promotions d’élèves-officiers, on nomme sous-lieutenants des sous-officiers : en 1840, 84 % des sous-lieutenants nommés sortent du rang, en 1855 ils sont 80 %. C’est aussi un problème complexe de vocation militaire et de condition sociale. D’abord, les nobles quittent massivement l’armée en 1830, soit qu’ils en soient éloignés par des mesures gouvernementales les privant de privilèges acquis sous la Restauration soit que, légitimistes, ils préfèrent démissionner. L‘auto-recrutement militaire, qui d’ailleurs diminue, devient plébéien.


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Ainsi, entre 1815 et 1850, et après cette date pour les non-boursiers, s’engager à dixhuit ans (17 ans à partir de 1848) est la seule solution offerte aux fils de familles modestes pour satisfaire une vocation militaire ou exercer un métier qui, s’ils accèdent à l’épaulette, leur offre une rare sécurité de l’emploi. Ils ont beaucoup de chances d’y parvenir, car la catégorie des engagés est le terreau des officiers sortis du rang. Alors qu’elle ne représente que de 12 à 19 % du contingent levé annuellement, elle fournit près de 75 % des sous-lieutenants issus des sous-officiers. Elle jouit, auprès de la hiérarchie militaire, d’un préjugé d’autant plus favorable que parmi ces engagés d’origine modeste, se glissent des engagés « éclairés », parfois étudiants de milieux aisés, parfois jeunes nobles soucieux de contourner l’obstacle du concours sur lequel ils ont pu buter ou qu’ils refusent d’aborder. La défaite de 1870 et l’avènement de la troisième République remettent au premier plan l’armée citoyenne. Quatre grandes lois sur le recrutement dans les armées jalonnent la période 1870-1914. Ce sont celles de 1872, 1889, 1905 et 1913. Elles modifient le recrutement des officiers qui devient de plus en plus démocratique. L’armée s’ouvre à tous. Elle manque d’officiers, et de sous-

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officiers compétents. Ces deux évènements permettent aussi un relèvement sensible du niveau de la pensée et des connaissances militaires. Le « vieux soldat » promu directement avec toutes ses habitudes de corps de garde, cède la place au diplômé. L’élite des officiers se recrute au nom de l’égalité de concours nationaux qui mettent en avant le mérite et les connaissances. En 1871, l’effectif en cadres supérieurs est reconstitué à hauteur de 20 000 officiers d’active, présents. En 1893, il est de 23 719 dont la moitié appartient à l’infanterie. En 1875, la première école de sous-officiers-élèves officiers est créée. Les stagiaires suivent pendant un an un enseignement complet devant les conduire au grade de sous-lieutenant. Illustration de la promotion sociale par le métier des armes, le succès de ce premier essai entraîne la création des écoles de Saint-Maixent pour l’infanterie, de Saumur pour la cavalerie et de Versailles pour l’artillerie et le génie. Le nombre des bacheliers qui présentent le concours des grandes écoles militaires ne cesse de progresser : sur les 198 élèves de la promotion de 1907-1908 de Saint-Cyr, 113 possèdent le baccalauréat et 57 seulement viennent des écoles primaires civiles ou d’enfants de troupe. Outre les sous-officiers, fils d’employés, d’ouvriers, d’artisans, de paysans et de fonctionnaires, les refusés de Saint-Cyr se présentent aussi. En 1880, les officiers sortis du rang ou des écoles de sous-officiers surpassent les saint-cyriens dans la proportion de 3 à 2. À la fin de la décennie du siècle la proportion est inversée à la faveur des promus de Saint-Cyr. En 1895, 1/10ème des officiers provient d’une promotion directe, un peu plus d’un tiers sort des écoles de sous-officiers, le reste émane de Polytechnique et de Saint-Cyr. Jusqu’en 1914 l’accroissement du nombre des officiers suit la modernisation et les modifications quantitatives de l’armée Française.

La formation des officiers des armes issus du rang

Dans ce corps d’officiers dont le recrutement combine donc deux systèmes démocratiques : la sélection par concours et la promotion interne, il est évident que la promotion aux grades les plus élevés sera réservée aux sélectionnés par concours, surtout si une instruction complémentaire n’est pas donnée par l’armée à ceux dont elle assure la promotion par le rang. Vers 1860, 53 % des officiers issus des classes populaires n’ont reçu qu’une instruction primaire, par rapport aux officiers issus des classes moyennes (25 % du corps) ou aux fils de grands notables (2 %), les fils d’officiers et sous-officiers constituant les derniers 20 %). Alors

que 13 % des fils de grands notables deviennent généraux et que les officiers issus des classes moyennes obtiennent les deux tiers des emplois d’officiers généraux et supérieurs (chefs de bataillon exclus), 5% seulement de ceux issus des classes populaires terminent leur carrière comme colonel et lieutenant-colonel, 3 % comme généraux. La majorité d’entre eux finissent capitaines, dotés d’une retraite et de la pension de la Légion d’honneur, ce qui leur assure un statut social inespéré. Mais l’efficacité de l’armée dépend moins de cette promotion sociale incontestable que de l’instruction générale et militaire donnée à ses cadres. Là réside la grande vulnérabilité de l’armée française du milieu du XIXe siècle. Elle néglige de donner une formation continue à ses officiers sortis des écoles.

Hommage aux Poilus partant au front en août 1914.

DOSSIER

D’autre part, les pertes en ligne, c’est-àdire les démissions en cours de carrière, proviennent rarement des officiers sortis du rang pour qui la condition d’officier est un accomplissement, mais toujours des officiers sortis des écoles appartenant aux classes aisées ou fils de grands notables pour qui le métier militaire peut être une situation provisoire. Enfin la préparation du concours des écoles de formation exige un certain niveau d’instruction générale dont l’acquisition nécessite, de la part des familles, un investissement financier dont seules sont capables des classes aisées. De plus, la scolarité à Saint-Cyr et Polytechnique est payante. Bourses et demi-bourses devaient pallier ces difficultés. Sous la Monarchie de Juillet, elles sont réservées à 90 % aux fils d’officiers. En 1848, le gouvernement provisoire décrète la gratuité des études. La loi du 8 mai 1850 annule ce décret, mais décide que le nombre de bourses sera désormais illimité ; leur attribution dépendra d’un avis du conseil municipal de la commune où résident les parents des postulants. Cette législation est maintenue par Napoléon III contre l’avis d’une partie de son haut commandement inquiet d’une trop grande démocratisation du corps des officiers. Sont désormais bénéficiaires de bourses les exclus d’avant 1850, les enfants de sousofficiers, de soldats et les candidats issus de classes populaires.

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Développer l’instruction générale et militaire des sous-officiers susceptibles d’être nommés sous-lieutenants est un objectif qu’assigne, en 1835, le maréchal Maison, ministre de la Guerre, aux écoles régimentaires du second degré. Le programme prévoit 180 séances de deux heures, réparties sur deux ans, consacrées à l’enseignement de la grammaire, de la comptabilité, de l’arithmétique, de la géographie et de l’histoire militaire de la France, plus quelques variantes selon l’arme. Mais, dans l’ensemble, ces écoles du second degré sont un échec : mobilité extrême des unités, difficulté de dégager les horaires nécessaires et d’y rassembler les sous-officiers, difficulté de trouver à l’intérieur du corps des officiers pédagogues capables d’enseigner les matières du programme et aussi réticence des sous-officiers devant l’effort intellectuel exigé (exception faite pour les écoles du génie et de l’artillerie parce qu’elles sont sédentaires et disposent d’un corps d’officiers majoritairement sortis de l’Ecole polytechnique et capables d’assurer la formation générale et spécialisée des sous-officiers). Devant ce constat, Saint-Arnaud, ministre de la Guerre en 1852, décide que les sous-officiers candidats à l’avancement devront désormais faire ••• L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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••• preuve de « l’instruction générale sans laquelle un officier ne saurait tenir convenablement sa place ni dans l’armée, ni dans le monde... ». Mais cela ne corrige pas l’indigence des instructeurs, l’absence de salles de classe et de bibliothèques régimentaires, ni la multiplication des indisponibilités pour cause de campagnes extérieures. Après la Seconde Guerre mondiale, il a été jugé si difficile d’assurer dans les régiments la mise à niveau des sous-officiers candidats à l’épaulette, qu’il a paru indispensable de créer une école spéciale où ils étaient détachés pour préparer le baccalauréat. Cette constatation doit permettre de ne pas mésestimer les difficultés rencontrées par le fonctionnement des écoles régimentaires du second degré, au milieu du XIXe siècle, alors que l’enseignement primaire n’est pas encore généralisé et que le secondaire n’est ouvert qu’à un faible nombre de Français. Cet échec ne peut être attribué seulement à des motivations politiques sacrifiant la formation des officiers sortis du rang à la composition sociale du haut commandement. Jusqu’en 1940, la formation des officiers d’active des armes est assurée de façon séparée selon leur origine. Les élèves du recrutement direct proviennent soit de l’Ecole polytechnique, soit de l’Ecole spéciale militaire implantée à Saint-Cyr. Les élèves de recrutement semi-direct sont formés dans les écoles d’armes, à SaintMaixent pour l’Infanterie, à Saumur pour l’Arme blindée cavalerie, à Poitiers pour l’Artillerie, à Versailles pour le Génie. Les Transmissions qui ne sont pas encore une

DR SIRPA TERRE

L’avenir de recrutement interne

Aujourd’hui, les élèves officiers de l’EMIA reçoivent un enseignement alternant formation académique et formation militaire. L’EMIA délivre une formation pluridisciplinaire et militaire dont l’esprit est marqué par la référence permanente à la spécificité militaire, l’ouverture à la société civile et la prise en compte de la dimension internationale.

arme font partie intégrante du Génie Cette situation dure pratiquement jusqu’à l’armistice de 1940. À l’été 1940, toutes ces écoles sont fermées et ré-ouvertes à l’automne dans des villes de la zone sud de la France, à savoir : Aix en Provence, pour l’Infanterie, Tarbes pour l’arme blindée Cavalerie et le train, Nimes pour l’Artillerie, Avignon pour le Génie. Ces écoles fonctionnent jusqu’à l’occupation de la zone sud par l’armée allemande. À partir du 8 novembre 1942 la formation des élèves aspirants est assurée pour toutes les armes, par l’école de Cherchell,

DR SIRPA TERRE

La formation des officiers de Cavalerie lors des exercices sur les blindés.

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située à 120 kilomètres d’Alger, et par l’école de Médiouna au Maroc qui, elle ne fonctionnera qu’à peine un an, jusqu’en mai 1943. Le I3 décembre 1944, l’école de Cherchell prend l’appellation d’Ecole militaire interarmes et continuera à former des officiers jusqu’à la moitié de l’année 1945. Le général de Lattre, sans attendre la fin du conflit, lance un extraordinaire effort de formation : ce sont les écoles de cadres. En effet, le nombre des officiers d’active servant dans les armées de la libération en 1944 représente à peine la moitié du corps des officiers d’active de 1939. Soucieux de doter la 1ère armée d’un encadrement de qualité, bien entrainé, tout en procédant à un amalgame sans précédent, il multiplie les écoles de cadres dont, sans doute, la plus célèbre fut celle de Rouffach. Le 5 juillet 1945, les missions de l école de Cherchell sont transférées à Coëtquidan. qui devient l’école unique de formation des officiers d’active, qu’ils proviennent du recrutement direct ou semi-direct dit « corps de troupe ». Elle conserve l’appellation d’Ecole militaire interarmes. Lors de l’inspection de cette nouvelle école les 5 et 6 décembre 1945, le général de Lattre de Tassigny, annonce aux élèves qu’ils feront un stage de quinze mois dans les différentes écoles d’application des armes qui s’installent : Infanterie : à Auvours ; Artillerie : à Idar Oberstein en Allemagne ; A.B.C : à Saumur ; Génie : à Angers ; Train : à Tours ; Transmissions : à Montargis. En mai 1947, l’Ecole militaire inter-


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La formation des officiers des services issus du rang

«

> Lettre du général d’armée Jean Delaunay

Je peux être désormais formel : les IA ne sont pas a priori désavantagés, ni par leur étiquette, ni par leur âge. On ne compare plus en effet que des officiers de même ancienneté, que ce soit pour l’avancement ou pour l’admission dans l’enseie remercie le général Le Ray, mon gnement militaire supérieur. ancien chef, de m’ouvrir les colonnes de L’Épaulette pour vous Il reste que dans le temps de paix où prodiguer un conseil amical. Je juge nous sommes, le fait d’être diplômé ou de mon devoir de vous le donner, breveté confère aux intéressés un avanmoi, l’ancien maréchal des logis gâté par tage indéniable et que les IA semblent peu la vie et devenu, 35 ans après, le respontentés par ces concours, puisque le nomsable de l’armée de Terre bre des candidats, donc et notamment de la sélecdes lauréats, est faible tion des officiers et de leur parmi eux. déroulement de carrière. C’est pourquoi je dis Ce conseil c’est le suià mes jeunes camarades vant : « Mes amis issus de issus de l’IA : « Faitesl’école militaire intermoi confiance. Je cherche armes, ayez davantage des officiers compétents confiance en vous, soyez et non des porteurs d’étiun peu plus ambitieux. quettes. Quand je confie Travaillez davantage ». entre autres, le commandement du 2e REP ou la Déjà, comme comdirection des études de mandant d’école ou des l’ESG à un IA , je fais la écoles, j’avais pris preuve qu’il n’y a pas conscience du magnifique d’ostracisme. En consécapital de dévouement et quence je vous demande de compétence que vous d’être raisonnablement représentiez, et j’avais Présentez-vous ambitieux. Appliquez la préparé des mesures pour aux grands concours devise de l’EMIA : « Le valoriser les études à militaires et vous en travail pour loi ». Strasbourg et à Coëtquidan afin de faciliConsentez l’effort serez récompensés. ter votre formation contipersonnel nécessaire dès L’armée de Terre nue ultérieure. Ces que vous aurez achevé mesures hausseront le a besoin de vous. votre temps de commanniveau de vos jeunes dement de capitaine. Ayez confiance camarades. Soyez alors sans comen elle Depuis quelques plexe et n’hésitez pas à semaines je viens de prédemander l’aide et le et en vous. sider les conseils d’avanconseil de vos anciens. cement de toutes les Présentez-vous aux Armes et Services, j’ai arrêté les désignagrands concours militaires et vous en tions d’officiers pour le CHEM et les serez récompensés. L’armée de Terre a commandements de régiments, j’ai exabesoin de vous. Ayez confiance en elle et miné les candidatures à l’ESG, à l’EMS2 en vous. Bon courage. I et à l’EEM, ainsi que les résultats obteCe texte est extrait de l’ouvrage du nus, j’ai fait faire une étude approfondie Général Serge Douceret intitulé « Le des notes et un bilan comparatif des cargénéral Leray, un patriote du X X ème sièrières. Bref, j’ai une vision claire de la cle ». Il est paru dans la revue L’Épaulette situation des IA par rapport aux Saintdu mois d’avril 1981. Reste-t-il encore totalement d’actualité ? Cyriens. La rédaction •••

Ancien Chef d’état-major de l’armée de Terre aux Officiers d’origine semi-directe.

J

DR EMS

DR M FREY/FC

En 1939, une école militaire d’administration est implantée à Vincennes. Elle est transformée en centre d’instruction des élèves aspirants du service de l’Intendance pendant la période de guerre. Dans le même temps, outre mer, sont créés des centres de formation d’aspirants d’administration à Casablanca, Beyrouth, Londres et Hanoï. En 1946 elle trouve un emplacement durable à Montpellier. Jusqu’en 1953 inclus, l’École militaire d’administration procède par concours séparé au recrutement de ses propres élèves. Les officiers des services du Génie, des Transmissions et du Matériel, des bâtiments coloniaux reçoivent à Montpellier, au cours du 4e trimestre, une formation administrative.

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armes devient « l’Ecole spéciale militaire interarmes » jusqu’au 13 décembre 1961 où la décision est prise de créer deux écoles sur le site de Coëtquidan : l’Ecole spéciale militaire et L’Ecole militaire interarmes.

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Peloton préparatoire à ESMIA de Strasbourg en 1950.

À partir de 1954, les élèves sont recrutés par le biais du concours unique des services. L’école forme les officiers d’administration d’active de l’intendance et, jusqu’en 1961, les adjoints de chancellerie, ainsi que les adjoints administratifs des La rédaction corps de troupe. I > Le recrutement interne des officiers dans l’armée française n’est pas une nouveauté. Il s’est concrétisé après la révolution comme le montrent ces extraits recueillis dans « l’Histoire de l’armée Française » d’André Corvisier, au tome 2 dirigé par le général (2s) Jean Delmas, et dans l’ouvrage « L’armée de Terre et son corps d’officiers de 1944 à 1994 » du contrôleur général des armées Eugène-Jean Duval. À la fois ascenseur social et force de cohésion des armées, il est une spécificité Française dont il serait dommage de se priver.

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L’avenir de recrutement interne

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La formation des officiers

Qu’est-ce qu’un chef ? elle définition du maréchal Lyautey Extraits de l’allocution de qui disait aussi « La plus grande l'amiral Edouard Guillaud, preuve d’estime que l’on puisse donChef d’état-major des armées ner aux gens que l’on a l’honneur de diriger, ce n’est pas de les flagorner, aux Ecoles de Saint-Cyr mais de leur parler gravement, en leur monCoëtquidan, prononcée trant les choses comme elles sont ». le 25 février 2011.

DR EMA

B

« Un chef ! C’est celui

qui commence par servir et par obéir pour apprendre à commander, et le fait de servir et d’obéir (...) est déjà un acte de chef, puisque c’est donner l’exemple ».

> Lire en page 34 l’Allocution de l’amiral Guillaud Chef d’état-major des armées, prononcée lors de l’ouverture de la session de l’IHEDN et de L’INHESJ le 10 octobre 2011. 12

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Gravement ! Le terme va surprendre ou choquer. Et pourtant, ne pensez-vous pas que votre engagement au service de la France soit un engagement emprunt de gravité et de grandeur ? Ne pensez-vous pas que vos anciens aujourd’hui engagés en opérations soient face à de graves et de grandes responsabilités ? Ne pensez-vous pas que la guerre, l’essence même de notre métier, soit un sujet suffisamment grave avec des enjeux suffisamment grands pour qu’il mérite toute votre attention et votre réflexion ? J’attache une attention toute particulière à la formation des officiers, à la formation des futurs chefs que vous serez demain. Votre formation concourt directement à la qualité de l’engagement opérationnel des armées dans les missions qui leurs sont confiées. Mais elle n’est pas une fin en soi ! Elle est cette armature destinée à structurer votre vocation militaire. Elle doit faire de vous, dans la tradition séculaire de vos anciens, les dépositaires du succès des armes de la France, parce que, demain, vous serez délégataires de la force que l’autorité politique oppose à ceux qui menacent directement ou indirectement notre pays, nos intérêts ou nos valeurs ! Cela signifie très concrètement que vous détiendrez ce pouvoir exorbitant de donner la mort, d’engager la vie de ceux que la Nation vous confie, de risquer votre propre vie pour accomplir la mission qui vous aura été donnée ! Ce n’est pas anodin. C’est un sujet grave qui mérite une véritable réflexion et même cette méditation dont le général de Gaulle disait qu’elle forge l’âme des chefs. Mais le métier des armes n’appartient pas qu’« aux forts en thèmes » pour reprendre l’expression de Marc Bloch dans « L’étrange défaite ». Il appartient aux chefs qui, pour être chefs, ont aussi besoin d’être forts en thèmes ! Ce n’est pas la même chose; la finalité n’est pas la même ! Vous êtes ici pour apprendre à être des officiers, c’est-à-dire demain des chefs opérationnels aptes à commander et réussir les missions qui leur seront confiées. Dans cette définition du maréchal Lyautey, trois verbes structurent notre vocation d’officier : servir, obéir et commander.

Servir d’abord.

Parce que servir, c’est faire siennes les notions de bien commun, de devoir et de sacrifice. Le bien commun transcende les intérêts particuliers pour un intérêt supérieur qui construit l’avenir des générations futures. Il s’inscrit dans la préservation d’un patrimoine légué par les générations passées. C’est un bien qui réclame parfois un sacrifice individuel ou collectif pour une cause qui dépasse l’horizon immédiat de nos perceptions. Vous êtes, nous sommes, des serviteurs de l’Etat et de la Nation. Nous ne sommes pas les seuls, mais notre service nous amène à porter les armes de la France dans des circonstances historiques, politiques et juridiques qui sont toujours exceptionnelles, avec toutes les responsabilités que cela suppose ! C’est ce qui fonde la spécificité de notre métier. Notre service a ceci de particulier : il légitime le recours à la force, il constitue « l’ultima ratio » du chef politique, pour imposer la volonté de l’Etat, de notre Nation. C’est un choix de vie, c’est une exigence de vie, c’est une vocation ! Oublier ces valeurs dans notre service quotidien, c’est directement compromettre notre capacité opérationnelle et perdre le sens de notre engagement. C’est pour cette raison que le soldat a été et sera toujours une sentinelle de l’Histoire de notre pays.

Obéir, ensuite. C’est sans doute le plus exigeant.

Vous connaissez la formule consacrée : « la discipline est la force principale des armées » ! La discipline n’est pas une figure de style ou l’expression d’un consentement formel voire formaliste. Elle n’est pas non plus soumission passive et servile à la lettre d’un ordre reçu. Elle est avant tout une adhésion active et responsable à l’esprit d’un ordre compris et accepté pour l’intérêt supérieur. La mission qui nous est confiée possède ce caractère sacré qui nous oblige parce que nous nous sommes engagés à servir. Bien entendu, cela ne signifie en aucun cas que la discipline militaire justifie tout et n’importe quoi. Votre devoir d’officier est de toujours vous interroger sur le sens de la mission qui vous est confiée La discipline que l’on attend d’un officier n’est pas celle que l’on attend du soldat. Elle est plus exigeante ! Il vous reviendra, à vous, d’exécuter les ordres que vous aurez reçus en fonction de l’analyse que vous aurez su faire de votre environnement, des circonstances, des réalités du terrain... L’intelligence de situation, la prise d’initiatives et la volonté de vaincre devront guider


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CCH CHRISTOPHE FIARD/DICOD

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Commander, enfin, c’est ce à quoi vous aspirez en embrassant la carrière des armes.

Le commandement est au cœur de votre vocation d’officier. Il n’est pas une science exacte, il n’est pas modélisable, il ne se décrète pas : il s’éduque, se construit, et se vit dans l’exigence d’une existence au service des hommes qui nous sont confiés. « On ne vit bien, que ce que l’on a rêvé et longuement médité ! » S’il y a bien une chose essentielle dans votre formation, c’est cette réflexion sur le sens de votre vocation, sur le sens du commandement. Cette réflexion se nourrit des leçons de l’Histoire confrontées à l’expérience vécue, celles de vos grands anciens et de ceux qui ont écrit sur ces thèmes essentiels. Commander, c’est avant tout réfléchir, décider, assumer en ne perdant jamais de vue que la vérité du commandement, est et sera toujours sur le terrain, au milieu de vos soldats. Au combat, on ne triche pas ! Réfléchir d’abord ! La réflexion précède l’action ! La réflexion nourrit l’action ! Le maréchal Foch qui disait « à la guerre, on fait ce que l’on peut avec ce que l’on sait »... si vous savez peu, vous ferez peu, ou pire, vous ferez mal. Dans l’action, cette réflexion que vous aurez entretenue, cultivée, confrontée vous permettra de mobiliser instantanément, inconsciemment, l’ensemble de vos connaissances. C’est ce que Foch appelle l’intuition, qui vous permettra de décider et d’assumer, ensuite, une décision qui vous engagera devant vos chefs, mais aussi devant vos subordonnés.

Décider n’est pas facile. La guerre n’est pas un modèle mathématique. L’impondérable et l’imprévisible vous surprendront dans l’action et vous ne pourrez maîtriser tous les facteurs. Décider au combat c’est donc toujours prendre un risque mais un risque calculé qui ne s’improvise pas et se prépare dès aujourd’hui. C’est forcément compliqué car il n’y a pas de solutions écrites. Il n’y a que vous face à l’adversité des circonstances, l’exigence du succès de nos armes et le devoir de veiller à la vie des soldats qui vous sont confiés, que vous aurez formés, éduqués, entraînés et que vous aurez appris à aimer. Il y a le chef que vous êtes, avec la somme de travail à laquelle vous aurez consentie, la culture que vous aurez acquise, la

réflexion que vous aurez nourrie pour faire preuve de cette intelligence de situation ou de cette intuition qui vous permettra de forger votre solution, de prendre votre décision et de commander en conscience. Le général de Gaulle citant le maréchal Pétain disait que « la plus grande difficulté dans l’action, c’est d’ordonner ! ».

S’il vous arrivait un jour de vous tromper, de prendre une mauvaise décision et de perdre l’un de vos hommes, il ne faudrait pas que vous ayez le remord de votre incompétence, de votre inconséquence ou de votre négligence. Il ne faudrait pas que vous ayez à regretter tel ou tel enseignement que vous n’auriez pas ou mal suivi, par paresse ou par insouciance. Au combat ou à la manœuvre, il y a des fautes qui ne pardonnent pas comme il y a des fautes que vous ne vous pardonnerez pas. Pour toutes ces raisons la formation d’un officier ne supporte pas l’à peu près. Elle l’engage, corps et âme dans son commandement qui fait appel à toutes ses facultés. En école vous apprenez les bases de votre métier de chef qui ne souffre ni la médiocrité, ni la négligence, ni l’incompétence, ni la paresse. Vous acquérez les fondamentaux dont la maîtrise réclame du temps et du travail, des procédures et des processus avec ce caractère fastidieux et rébarbatif que nous avons tous enduré. Ils sont techniques, ils sont tactiques, ils sont aussi humains et éthiques car le commandement au combat est un. ! Ce sont ces mêmes fondamentaux que vous exigerez de vos hommes dans vos garnisons ! Pour eux, pour leur famille et pour la France, vous avez le devoir de l’excellence et du succès. Ce devoir passe par trois vertus cardinales que je place au cœur de notre vocation d’officier !

C’est d’abord le courage.

Pour un officier, c’est la vertu la plus importante. C’est celle qui détermine sa force de caractère. C’est la vertu des temps difficiles et nous sommes formés pour les temps difficiles. Le courage, comme le reste, il s’exerce au quotidien ! Il est bien sûr physique, mais il est aussi moral et intellectuel. Le courage moral c’est celui qui consiste à s’exposer, en donnant son propre avis, même si cet avis s’oppose à celui de la majorité. Le courage intellectuel, c’est celui qui consiste à oser ! C’est le courage qui vous permet de décider contre l’avis des autres, parce que vous avez saisi l’esprit de la mission et pas seulement la lettre.

La deuxième vertu qu’il vous est demandé de cultiver, c’est le sens de l’humanité avec cet « esprit de finesse » dont parlait Pascal qui vous permettra de connaître, de comprendre et d’aimer les hommes qui vous seront confiés. Si vous les connaissez, vous saurez fédérer les énergies et faire converger leurs talents individuels vers un objectif commun. Si vous les comprenez, vous saurez les entraîner, les faire adhérer, et gagner leur confiance... ils sauront alors obéir dans la lettre et dans l’esprit pour l’intérêt supérieur. Si vous les connaissez et les comprenez, alors vous les aimerez et vous saurez les commander en officiers, en chef garant de l’efficacité et du succès de nos engagements opérationnels. Vous devez être convaincus que vous ne gagnerez pas avec une bonne stratégie ou une bonne tactique issue de votre brillant cerveau ! Vous gagnerez parce que cette tactique ou cette stratégie aura été bien comprise et exécutée par vos subordonnés ! Ce sont bien les capacités d’exécution d’une tactique ou d’une stratégie qui font son succès ou son échec ! Ce sont les hommes que vous commanderez qui vous offriront les succès opérationnels auxquels vous aspirez.

La troisième et dernière vertu essentielle, c’est votre ouverture, votre rayonnement !

Contrairement à ce qu’affirmait Alfred de Vigny dans « Servitude et grandeur militaires » le temps n’est plus où « L’armée était une nation dans la Nation », où le corps des officiers formait une caste à part ! Certes, nos armées ont leur Histoire, leurs identités, leurs traditions. Elles sont non seulement légitimes, mais nécessaires pour forger notre esprit de corps, pour sceller notre fraternité d’armes. Il s’agit néanmoins de ne pas confondre, esprit de corps et corporatisme, fraternité d’armes et « canal historique » ! Les armées n’ont pas vocation à cultiver un particularisme professionnel sectaire et idéologique ! « Celui qui n’est que militaire est un mauvais militaire » vous rappelle encore Lyautey ! Vous êtes le rempart de la Cité, mais vous êtes aussi dans la Cité et de la Cité ! Et vous le savez, sans le soutien de la Cité, le rempart ne tient pas longtemps. Souvenez-vous : nous naissons tous civils ! Vous vous devez donc faire rayonner l’esprit de défense qui vous anime en tant qu’officier français et en tant que citoyen français ! I L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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DOSSIER

l’exécution de votre mission dont vous assumerez l’entière responsabilité. Et souvent, vous serez seul pour prendre votre décision.

Le sens de l’humanité, pour comprendre et aimer les hommes.


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En couverture

L’avenir de recrutement interne •••

> L’avenir du recrutement interne : une régression inexorable ? e court document résume l’analyse des évolutions touchant le recrutement des officiers faite par L’Épaulette. Cette présentation sans complaisance l’expose sans nul doute à des réactions qu’elle souhaite ardemment parce qu’elle estime qu’un véritable débat doit être lancé au sein de l’association et au-delà sur le rôle et la place des recrutements internes et contractuels exposés à des mesures qu’elle juge d’ores et déjà préjudiciables à la préservation de la valeur reconnue et à la cohésion du corps des officiers de notre armée de Terre.

C

Une lente dérive Après la seconde guerre mondiale, la formation des officiers s’est rapidement structurée au sein de l’Ecole spéciale militaire interarmes (ESMIA), bien que trois promotions de l’Ecole militaire interarmes - Rhin français, Victoire et Indochine - ont existé entre 1944 et 1947 à Cherchell puis Coëtquidan, regroupant les Saint-Cyriens de l’Ecole spéciale militaire (ESM) et les officiers issus des écoles d’armes (recrutement corps de troupe). Des promotions comme la « Nouveau Bahut » (1945-1947) symbolisent aujourd’hui encore cet amalgame dont la richesse a porté nos officiers en Indochine, en Algérie dans des conditions que peu d’autres armées occidentales auraient été capables de surmonter. En 1962, une logique analytique toute française - les dividendes de la paix (déjà !) reprenant leurs droits - sonne le glas de ce creuset pour donner naissance à deux entités : l’ESM historique et l’EMIA nouvelle. Dès lors, la fissure partiellement contenue pendant quatre décennies par des liens résiduels et des règles de gestion : admission de « cornichons », élèves des classes préparatoires à Saint-Cyr appelées « corniches », ouverture aux officiers de réserve en situation d’activité (ORSA), ne pouvait que s’élargir à terme. D’autant que le discours laissait déjà poindre des concepts nouveaux pour notre institution : grand corps, corps de direction et corps d’exécution. La fascination pour le monde civil et plus particulièrement celui

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de l’entreprise, le besoin de trouver une nouvelle image dans une société en mouvement, le retour de la prééminence des administrations centrales sur les états-majors opérationnels, ont fait progressivement oublier le caractère si particulier du métier de soldat dont les vraies valeurs se forgent face au pouvoir égalisateur des combats. La suspension du service national à la fin des années 90 allait voir se dissoudre rapidement la ressource des ORSA et laisser l’EMIA faire face à une lente dérive due à la subsistance du seul réservoir des sous-officiers. Le différentiel universitaire s’est ainsi inexorablement creusé puisque cette situation nouvelle ne s’est pas accompagnée d’une politique volontariste d’orientation des meilleurs sous-officiers - au moins ceux disposant du meilleur potentiel officier- vers la voie de l’EMIA.

Ainsi, en 2010 encore, la formation reçue à l’EMIA validait un DEUG - sans signification dans le nouveau cycle universitaire du LMD (licence, maîtrise, doctorat) alors que celle dispensée à l’ESM attribuait déjà un grade de Master 2 et la reconnaissance d’un diplôme d’ingénieur pour la filière sciences. A partir de cette année cependant et dans la logique du LMD, le cursus suivi à l’EMIA débouchera enfin sur l’attribution d’une licence et de ses 180 crédits ECTS (« European Crédits Transfer System » mis en place dès 1989 dans le cadre du système ERASMUS, intégré aujourd’hui dans le processus de Bologne qui régit notre système LMD), à l’issue d’un long et intense engagement des différents porteurs de ce projet.

Une ambition de plus en plus menacée Une nouvelle rupture, encore plus inquiétante, est apparue avec les objectifs du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale de juin 2008 et les contraintes de la RGPP. Une politique drastique de déflation des effectifs

Le président entouré de deux vice-présidents.

(54 000 hommes et femmes pour la Défense) et la réduction des forces qui y est liée, ont restreint les perspectives de la seconde partie de carrière: temps de commandement de régiments, accès au généralat, pour les officiers du COA (Corps des officiers des armes, comme existe encore le CTA : corps technique et administratif) dont font partie ceux issus de l’EMIA. D’autre part, le maintien de l’attractivité du métier militaire, condition nécessaire à la préservation de la qualité des recrutements directs, a conduit et conduit toujours à gérer les voies complémentaires comme autant des réservoirs permettant avant tout d’ajuster la ressource aux exigences budgétaires. L’ossature de la pyramide jusqu’à son sommet reste quant à elle très prioritairement constituée d’officiers de recrutement direct. L’explosion des engagements contractuels concernant déjà plus de 25% des officiers de l’armée de Terre, illustre cette politique. La réduction spectaculaire des promotions de l’EMIA, passées d’un effectif de 150 à 90 en quelques années, confirme l’étendue et le volontarisme de sa mise en œuvre. S’ajoutent à ces mesures visibles des règles plus insidieuses de gestion. Elles viennent limiter mécaniquement l’accès des non-directs aux voies jugées porteuses ou freinent jusqu’à l’arrêt leur progression dans ces voies : limites d’âge, accès à des formations déterminantes soumis à l’avis d’une commission de présélection travaillant sur dossier, filières de concours fermées de facto en fonction de l’origine. L’articulation si particulière de notre armée de Terre par rapport à celle des autres armées occidentales : 50% des


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jour, le report de la limite d’âge d’accès à sous-officiers issus des militaires du rang l’EMIA, la fermeture de facto de ceret 50% des officiers issus des sous-offitaines filières du concours (sciences de ciers, associée à une réelle égalité des l’ingénieur, sciences et techniques admichances d’accéder aux plus hauts niveaux nistratives), la présélection pour ce même de responsabilité dans les nouveaux concours par une commission statuant, corps, est aujourd’hui remise en cause et entre autres critères, sur le « potentiel » fragilisée par ces mesures. On risque de des candidats, la définition de plafonds de brûler par manque de vigilance ce que responsabilités (« ont vocation à... »), l’on a présenté comme notre force penvont conduire inévitablement à une prédant des décennies. destination par l’origine préjudiciable au Comme si les risques n’étaient pas sentiment d’appartenance à un même assez grands de voir interrompre cette corps. nécessaire osmose au sein du corps des Certes on oppose parfois à cette anaofficiers, une orientation récente, confirlyse, peut-être pessimiste, l’accès d’un mée en 2011, vise à réduire le recrutement nombre significatif d’officiers issus de direct de nos sous-officiers pour atteindre l’EMIA au rang d’officier général. un volume de 70 à 80% de ce corps issu N’oublions pas cependes militaires du rang. Un dant que dans cet exemtel choix aurait un effet ple les nominations destructeur sur l’avenir de L’EMIA, d’aujourd’hui concerl’EMIA qui verrait une resnent des officiers entrés source déjà fragile se passée en service dans les réduire comme une peau d’un effectif années 70-80 et ayant de chagrin et s’ouvrir la donc suivi un autre curvoie d’un corps à deux de 150 à 90 en sus arbitré par d’autres vitesses dont les défauts historiques ne sont malquelques années, règles. Ce qui se constate en 2011 heureusement que trop confirme « portera ses fruits » connus. dans 10 à 20 ans avec l’étendue et des conséquences Ainsi, les officiers arrile volontarisme impossibles à appréhenvant au seuil de leur der à ce jour. Les postes seconde partie de carrière, de la politique alibis encore proposés après le temps de commanmise ne doivent pas masquer dement d’unité élémendes statistiques qui sont taire (TCUE), sont entrés il en œuvre. éloquentes. y a une dizaine d’années au moins dans une instituCe qui vaut pour le tion encore structurée par recrutement interne précoce vaut aussi, les options du Livre Blanc de 1994. Ils se bien qu’à un moindre niveau, pour les retrouvent aujourd’hui confrontés à des recrutements internes semi tardif et tardif règles de gestion, liées aux orientations (OAEA/S, Rang) dont les officiers, par du nouveau Livre Blanc et aux exigences effet domino, s’interrogent sur leurs de la RGPP, beaucoup plus contraignantes chances d’accéder aux fonctions qui leur et qui remettent parfois en cause dans leur étaient habituellement ouvertes (TCUE application un discours qui reste inchangé : pour les OAEA par exemple). Ces officohésion, égalité des chances, promotion ciers se sentent cependant moins touchés interne, esprit de corps, et se veut mobilipar les réformes en cours car leurs perssateur. pectives ont été délimitées dès l’origine Ce durcissement touche en priorité les par des règles claires. De plus, le nouveau officiers de recrutement interne précoce statut a repoussé le butoir de la limite (EMIA, Ecole d’administration militaire), d’âge de service à 52 ans pour les capioriginellement appelés à occuper les taines (grade terminal fixé, sauf quelques mêmes postes que leurs camarades de exceptions, pour cette origine). Si on recrutement direct, sous réserve de maniajoute à cela l’augmentation des volumes fester les mêmes qualités et de satisfaire de recrutement de ces filières (OAEA/S et aux mêmes exigences de formation rang), on comprend que ces populations (Ecole de Guerre par exemple). Or, à ce

soient plus « sereines » toutes proportions gardées. Enfin, dans une armée de Terre contractualisée à 72% tous corps confondus, les officiers sous contrat (OSC), qui représentent aujourd’hui 25% des officiers, sont les plus fortement exposés aux incertitudes professionnelles. Sélectionnés sur la base d’aptitudes et de niveau proches, voire supérieurs, à celles de leurs camarades saint-cyriens, ils se trouvent du fait de l’âge relégués dans des fonctions subalternes en seconde partie de carrière, quand bien même ils ont été activés (effets de la perte d’ancienneté de grade lors de l’activation par exemple). La multiplication des textes régissant leur statut rend par ailleurs la compréhension des divers cursus (Encadrement, Spécialité, Pilote) particulièrement absconse.

DOSSIER

MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

« Réflexions sur le recrutement interne : C’est le thème sur lequel l’association propose de débattre lors de la tribune de son assemblée générale le samedi 4 Février 2012 ».

Visant des objectifs rendus flous par un cadre mouvant, voire imprévisible par les gestionnaires, le système de sélection et de promotion actuel affiche ses contradictions de manière récurrente. Alors que la sélection repose sur la prise en compte de niveaux d’enseignement atteints initialement ou en cours de carrière (Saint-Cyr, EMIA, OSC, OAEA…) et que s’affiche une volonté de préserver la promotion interne, « la manœuvre RH » ( le terme en lui-même est troublant) semble parfois consister à tout mettre en œuvre pour contrecarrer ses propres règles, seule solution pour « faire entrer l’édredon dans la valise ».

Une régression inexorable ? Si on tient compte de la seule flèche des événements, c’est évident. Pour autant, tant que des mesures structurelles difficilement réversibles - comme le cas évoqué plus haut concernant le corps des sous-officiers- ne sont pas prises, le retour à une situation « ante » plus équilibrée, plus conforme à nos valeurs, ne dépend que de règles de gestion par définition révisables. Il est à mon sens encore temps, dans nos « manœuvres » GRH, de remettre de l’ordre dans ces trois lettres pour placer les hommes, quelle que soit leur origine, et non pas la seule ressource qu’ils représentent au centre de la politique de gestion. I Le bureau du conseil d’administration ••• L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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«« En couverture

L’avenir de recrutement interne

> La validation des acquis de l’expérience Un nouveau mode formation et un nouvel horizon pour les officiers de recrutement interne ?

e capitaine Karine Gainetdinoff, issue de l’Ecole militaire du corps technique et administratif, promotion « Intendant général Dumas » (1998-1999), aujourd’hui l’Ecole d’administration militaire, est d’origine semi-directe. Elle suit actuellement un cursus de l’enseignement supérieur en utilisant la validation des acquis de l’expérience et les dispositifs de formation à distance. Elle nous fait part de son parcours et de l’intérêt qu’une telle formation peut avoir notamment pour les officiers de recrutement interne et, par voie de conséquence, pour notre Institution.

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L’Épaulette : capitaine Karine Gainetdinoff lors de la préparation de votre master vous avez été amenée à réfléchir sur la formation continue des adultes et vous en avez déduit que l’Institution aurait beaucoup à gagner en utilisant la validation des acquis de l’expérience et les dispositifs de formation à distance. Pouvez-vous préciser votre pensée ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : la validation des acquis de l’expérience (VAE) s’est progressivement imposée en France, où cohabitent et se complètent deux dispositifs majeurs permettant de capitaliser et valoriser l’expérience acquise au cours de la vie. Qu’il s’agisse d’accéder à l’enseignement supérieur par dérogation de condition de diplôme, ou d’obtenir tout ou partie d’un diplôme, d’un titre ou d’une certification, tout individu – civil ou militaire - peut faire reconnaître et valider son expérience, notamment professionnelle. J’ai, à titre privé, eu recours à ces dispositifs à deux reprises. Engagée avec le baccalauréat, j’ai souhaité élever mon niveau scolaire par l’obtention d’un diplôme de l’enseignement universitaire général (DEUG). Un Certificat militaire de langue du deuxième degré d’anglais et 6 mois d’expérience en multinational m’ont permis de valider la première année de DEUG, la seconde ayant été obtenue grâce à l’enseignement à distance. Spécialiste ressources humaines, mère de trois enfants actuellement en congé parental, j’ai souhaité repren-

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« Il y a trois sortes de savoir : le savoir proprement dit, le savoir-faire et le savoir-vivre ; les deux derniers dispensent assez bien du premier. » (Talleyrand) DR

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Le capitaine Karine Gainetdinoff, issue de l’Ecole militaire du corps technique et administratif, promotion Intendant général Dumas (1998-1999).

dre ma formation pour compenser ma période de non-activité et tenter d’accéder à l’enseignement militaire du premier degré (diplôme technique sur titre ou à titre de régularisation). Grâce au dispositif de dérogation de condition de diplôme (VAP85), j’ai été admise à une formation de niveau master, que je demande partiellement au titre de la VAE, ayant complété mes lacunes par la préparation de trois unités d’enseignement en formation à distance. Cette procédure est en phase d’achèvement, le passage devant un jury devant encore avoir lieu à la minovembre de cette année. Bien que surprise par les difficultés pour constituer un dossier de validation d’acquis, mais convaincue du sérieux de ce mode d’accès à la certification, j’ai surtout réfléchi à ce que peut représenter la VAE pour les officiers de recrutement interne, durant la période d’activité et non seulement au moment de la reconversion. L’Épaulette : de quelles difficultés voulez-vous parler ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : les difficultés d’un parcours de VAE sont de deux ordres : dans la forme et dans le fond. Dans la forme, les preuves sont difficiles à avancer. Le principe de la VAE est de trouver un diplôme correspondant le plus à son expérience. Toutes les écoles ou universités ne proposent pas la même offre de formation, de même qu’un diplôme n’est pas systématiquement composé des mêmes enseignements selon les universités.

À partir des référentiels et de la composition précise du diplôme, il est demandé de mettre ses acquis en parallèle, d’argumenter sur son expérience et... de prouver ses dires... Gestionnaire des ressources humaines, je détenais un certain nombre de documents préalablement réunis à cette intention. Mais quid des non spécialistes ? Les fiches de postes sont demandées, les fiches de fonction sont demandées, le contenu des actions de formation est demandé, autant de documents que nous ne détenons pas en tant qu’administrés. De même, sont demandées les feuilles de notes relatives aux fonctions tenues. L’importance d’une parfaite concordance entre le parcours professionnel, les fonctions dans lesquelles les personnels sont déclarés et notés, se fait singulièrement sentir. La délivrance de la fiche de poste et de la fiche métier (TTA129) correspondant au poste réellement tenu dès qu’il subit un changement, permettrait facilement de remédier à ces inconvénients. Dans le fond, il s’agit d’une démarche commerciale et marginale. Réfléchir à son expérience représente deux difficultés majeures. D’une part, nous ne connaissons pas la valeur de notre connaissance : reconnaissants de l’ascension sociale que nous a offerte l’Institution militaire, une forme de complexe nous empêche de concevoir les compétences que nous mettons à son service. D’autre part, la compétence acquise « sur le terrain » finit par être un réflexe. Ainsi, nous savons faire, mais nous ne


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L’Épaulette : Donc, selon vous, la VAE pourrait représenter un véritable tremplin pour les officiers de recrutement interne, sous réserve d’être reconnue par l’Institution militaire qui, par la même occasion, en tirerait profit ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : certes, la spécificité des métiers de l’armée de Terre, ou la spécificité de l’exercice des spécialités transposables, nous marginalisent du monde civil. Mais nos pratiques de recrutement interne parmi la population des sous-officiers, notre dispositif de formation et nos conditions particulières de travail constituent une richesse que nous sous-estimons certainement. Peut-être est-ce la raison pour laquelle seul un titre de niveau supérieur à BAC+2 apparaît dans le registre national des certifications professionnelles ? Pourtant, il serait certainement avantageux pour l’Institution d’explorer la piste de la VAE : • cohérence des parcours et rentabilisation des acquis, • limitation du coût de la formation au strict nécessaire, • limitation de l’absentéisme grâce à la formation à distance partielle ou totale. Au niveau de l’individu, un tel parcours serait formateur et valorisant, mais surtout donnerait accès à un horizon professionnel élargi. Dans un contexte d’allongement de la durée des services, il apporterait certaine-

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« La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information » (Albert Einstein)

ment des perspectives supplémentaires à la fois en termes d’employabilité, et de motivation. Cependant, le principe d’acquisition de diplôme sans formation suscite parfois des réactions récalcitrantes. A ces réfractaires, est-il possible de rétorquer que la procédure de constitution d’un dossier de validation d’acquis est longue, fastidieuse et difficile. Tous n’en auront pas l’envie, la motivation, certains abandonneront, certains échoueront... Une certaine sélection, objective et intrinsèque, devrait ainsi se faire naturellement.

L’Épaulette : en conclusion, il ressort de votre analyse que pour les officiers de recrutement interne autant que pour l’armée de Terre, la VAE trouverait sa place et sa justification dans notre Institution ?

Capitaine Karine Gainetdinoff : la VAE est globalement justifiée par le besoin de faire évoluer le niveau de formation des individus, dans le but de répondre aux mutations de l’emploi et aux ruptures dans la vie professionnelle. Elle vise aussi à prendre en compte les compétences acquises pour consacrer l’insertion professionnelle et la promotion des intéressés. Elle trouverait donc complètement sa place et sa justification dans notre Institution. Au-delà de cela, et à l’heure où le concept de « gestion des talents » émerge dans le monde civil, il serait dommage de se priver d’un vivier de talents potentiels dans l’armée de Terre, au motif que les compétences n’ont pas été recensées, validées et exploitées. I Propos recueillis par la rédaction

Le principe de la VAE est de trouver un diplôme correspondant Il serait dommage de se priver d’un vivier de talents potentiels dans l’armée de Terre.

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DOSSIER

savons pas toujours expliquer pourquoi... Il est difficile de distinguer les processus utilisés pour réaliser une tâche, les compétences mobilisées, etc… La VAE nécessite une mise en avant de ses propres qualités et compétences. Impudique et commerciale, elle nécessite donc de se connaître et de connaître ses forces et ses limites en tant que professionnel militaire et en tant qu’individu, mais aussi d’avoir une ouverture d’esprit sur les pratiques civiles à titre de comparaison. Enfin, j’ai observé dans les réactions suscitées par ma démarche auprès des différents responsables de mon diplôme, que la gestion militaire était méconnue et souffrait d’une image archaïque. L’enseignement que j’en tire, est que la généralisation des demandes de validation d’acquis par les personnels militaires, pourraient conduire à une meilleure communication de nos capacités, et améliorer notre rayonnement dans le monde professionnel civil.

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DR SIRPA TERRE

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Hommage aux morts en Afghanistan

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ACTUALITÉS MILITAIRES N

é !e 3 novembre 1975 à Dijon, Valéry Tholy décide de s’engager à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active en septembre 1997. Très motivé par le métier des armes, il suit avec enthousiasme sa formation initiale de sous-officier et se voit nommé au grade de sergent le 1er mars 1998. Ayant choisi de servir l’arme du génie, il rejoint le 30 mars 1998, l’Ecole supérieure et d’application du génie (ESAG) à Angers. Le 14 décembre 1998, il est affecté au 31e Régiment du génie à Castelsarrasin en qualité de chef de groupe de combat. Exigeant envers lui-même, toujours calme, il est promu sergent-chef le 1er juillet 2003. Homme de terrain, tourné vers l’action, il rejoint le Centre national d’entraînement commando à Mont-Louis le 1er août 2005 pour occuper les fonctions d’instructeur des techniques commandos. Ses belles qualités humaines et son sens de l’équité lui permettent de s’attacher l’estime immédiate des stagiaires qu’il instruit. Durant cette affectation, il prépare avec rigueur et sérieux le concours d’officier d’active des écoles d’armes qu’il réussit brillamment en 2007. Promu au grade d’adjudant le 1er août 2007 et nommé aspirant un mois plus tard, il rejoint une nouvelle fois l’ESAG le 3 septembre. A l’issue de sa formation initiale d’officier d’active, major de sa promotion, il rejoint le 17e Régiment du génie parachutiste à Montauban le 1er août 2008 avec le grade de sous-lieutenant. Après avoir suivi la formation exigeante d’équipier commando parachutiste, il est promu au grade de lieutenant le 1er août 2009, et se distingue d’emblée comme un excellent chef du Groupe de commandos parachutistes (GCP) régimentaire. Officier solide et déterminé, soldat particulièrement aguerri et expérimenté, possédant un sens tactique développé, il commande avec charisme et justesse une équipe soudée et extrêmement performante. Durant ses 13 années de service, le lieutenant Tholy sert successivement en exYougoslavie en 2000, en République de Côte d’Ivoire en 2003, à Djibouti et en République centre-africaine en 2010. Déployé en Afghanistan depuis le 1er août 2011, au sein de la Task Force LAFAYETTE

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(TFLF) - Groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa, le lieutenant Tholy a été tué alors qu’il participait à une opération d’appui à l’armée nationale afghane (ANA). Les unités de l’ANA se désengageaient d’un contrôle de zone dans la région du village de Mobayan, lorsque les unités françaises qui les couvraient ont été violemment prises à partie. Les militaires les plus gravement blessés ont été évacués vers les hôpitaux militaires américains de Bagram et français de Kaboul. Décoré de la croix de la valeur militaire avec étoile d’argent, de la croix du combattant, de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République de Côte d’Ivoire » et « République centre-africaine », de la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafes « génie » et « mission d’assistance extérieure », du titre de reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française avec agrafe « ex-Yougoslavie » ainsi que de la médaille OTAN « Kosovo », chevalier de l’ordre du Mérite ivoirien, le lieutenant Valéry Tholy est mort au combat au service de la France. Agé de 36 ans, il était marié et père de trois enfants de 5, 7 et 9 ans. I

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(Montauban)

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> Biographie du capitaine Valéry Tholy 17e RGP

> Biographie du capitaine Camille Levrel 152e RI (Colmar)

é le 3 septembre 1974 à Rennes, Camille Levrel souscrit un contrat d’engagement d’une durée de cinq ans à compter du 1er octobre 1996, au titre du 1er régiment d’infanterie (1er RI) de Sarrebourg. Affecté à la 4e compagnie du 1er RI en tant que tireur Milan, il est élevé à la distinction de 1re classe le 1er août 1997 puis au grade de caporal le 1er décembre 1998. Au cours de son séjour au 1er RI, il effectue deux missions de courte durée : la première à Mayotte en 1997, la deuxième en Nouvelle Calédonie en 1999 en tant que grenadier-voltigeur. Extrêmement motivé et montrant en permanence un sérieux et un grand professionnalisme, il est choisi pour suivre la formation de sous-officier semi-direct à SaintMaixent en 2000 et est promu sergent le 1er août de la même année. Affecté au 16e bataillon de chasseurs e (16 BC) à Saarburg en Allemagne le 1er septembre 2000, il y tient successivement les fonctions de chef de groupe et de sous-officier adjoint à la 4e compagnie de combat. Il est alors engagé au Kosovo en tant que chef d’engin blindé pour l’opération TRIDENT en 2001, en Afghanistan en tant que moniteur pour l’opération EPIDOTE en 2002 et au Tchad en tant que chef de groupe pour l’opération EPERVIER en 2004. Il est nommé sergent-chef le 1er avril 2005. Exemplaire et démontrant des compétences et des qualités reconnues de tous, il présente le concours des officiers d’active des écoles d’armes (OAEA) en 2008, qu’il réussit brillamment. Après une année de formation à l’école d’application de l’infanterie de Montpellier au cours de laquelle il est promu sous-lieutenant le 1er janvier 2009, il choisit de servir au 152e Régiment d’infanterie de Colmar et est affecté à la 1re compagnie de combat comme chef de section. Il est promu lieutenant le 1er août 2009. Déployé en Afghanistan depuis le 31 mai 2011 dans le cadre de l’opération PAMIR au sein du Battle group 15-2 qui arme le groupement tactique interarmes (GTIA) SUROBI, le lieutenant Camille LEVREL a été tué le 14 août 2011 au cours d’une mission d’appui à l’armée nationale afghane dans le sud de la Kapisa, au nordest de Kaboul. Le militaire français a été touché et tué par un tir isolé d’un insurgé lors d’une opération de fouilles. Totalisant 14 années de service, il est titulaire de la médaille outre-mer avec agrafe « Tchad », de la médaille d’or de la défense nationale avec agrafes « infanterie » et « missions d’assistance extérieure », de !a médaille commémorative française avec agrafes « Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan » et de la médaille OTAN avec agrafe « Kosovo ». Agé de 36 ans, il était marié et père de trois enfants. I


é le 23 avril 1979 à Chouami aux Comores, Facrou Housseini Ali souscrit un contrat d’engagement d’une durée de trois ans à compter du 9 janvier 2001, au titre du 19e Régiment du génie de Besançon. Affecté à la 1ere compagnie de combat en tant que sapeur de combat, il est élevé à la distinction de 1ère classe le 1er août 2001 et obtient le certificat technique élémentaire « Engin Blindé du Génie » le 24 octobre suivant. Engagé en Guyane de février à juin 2002 comme combattant PROTERRE, il effectue un très bon séjour, faisant preuve notamment d’une ardeur au travail remarquable. Opérateur sur engin blindé du Génie, il est nommé caporal le 1er avril 2003 et obtient le certificat militaire élémentaire le 18 décembre 2003, puis le brevet militaire professionnel élémentaire le 1er avril 2004. Projeté en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération LICORNE de février à juin 2004, en qualité de sapeur de combat, il compte parmi les éléments de valeur sur qui l’encadrement peut compter. Promu au grade de caporal-chef le 1er avril 2005, il obtient le certificat d’aptitude technique du 1er degré « EBG » le 1er juillet 2005. Projeté de janvier à mai 2006 au Kosovo, au sein de l’opération TRIDENT, en qualité de chef de trinôme PROTERRE, puis en Polynésie de mai à septembre 2007, en qualité de conducteur de Moyen Polyvalent du Génie, il se fait à chaque fois remarquer par sa disponibilité, son enthousiasme et son fort investissement dans la réalisation des missions confiées. Il obtient le certificat technique du 1er degré par validation d’expérience « combat du Génie » option « EBG », le 3 septembre 2008.

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Engagé une seconde fois au Kosovo de septembre 2008 à janvier 2009, en qualité de conducteur de véhicule lourd du Génie, il se fait à nouveau remarquer par son goût de l’effort. Il obtient le certificat de qualification technique supérieure le 1er janvier 2010. A nouveau engagé en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération Licorne de février à juin 2010 en qualité de chef d’équipe, il se distingue par son professionnalisme, sa rigueur et son esprit de camaraderie. Déployé en Afghanistan depuis le 13 juin 2011 au sein du Battle group Quinze Deux qui arme le Groupement tactique interarmes (GTIA) SUROBI comme chef d’agrès de combat du génie, le caporal-chef Facrou Housseini Ali est tué le 11 août 2011 par l’explosion d’un engin explosif improvisé lors du déplacement d’un convoi de 4 véhicules de l’avant blindés (VAB) à sept kilomètres au sud de Tagab. 4 autres soldats ont également été blessés dans l’explosion. Totalisant plus de 10 ans de services, il est titulaire de la médaille outre-mer avec agrafe « Côte d’Ivoire », de la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafes « génie » et « mission d’assistance extérieure », du titre de reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française pour l’ex-Yougoslavie ainsi que de la médaille OTAN « non-article 5 ». Agé de 32 ans, il était célibataire et père de deux enfants de 1 an et 7 ans. I

> Le 2e régiment étranger de parachutistes de nouveau endeuillé

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Caporal-chef Kisan Bahadur Thapa.

signe de l’intimité. De nombreux sympathisants se sont associés à la mémoire du sacrifice de nos héros, morts pour la France en Afghanistan, en manifestant leur présence sur le pont Alexandre III, avec un drapeau français à la main, lors du passage du convoi funéraire qui a eu lieu entre 11 heures 45 et 12 heures. Leur présence, est restée silencieuse, digne et fraternelle. Elle n’avait d’autre but que de montrer leur solidarité à l’égard de jeunes frères d’armes et de témoigner devant la communauté nationale de l’engagement des jeunes Français qui risquent chaque jour leur vie en opérations extérieures, pour défendre les intérêts du pays. La cérémonie nationale d’hommage a eu lieu lieu le vendredi 12 août à 16 heures à Calvi. I Caporal Gerhardus Jansen.

imanche 7 août 2011, la France a été à nouveau endeuillée par la perte de deux soldats du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi. Engagés en Afghanistan depuis le mois de juillet dernier, le caporal-chef Kisan Bahadur THAPA et le caporal Gerhardus JANSEN ont été mortellement blessés par des tirs insurgés lors d’un accrochage au cours de l’opération White Stork 3 dans la région de Nawrozkhel.

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Dans le cadre du plan Hommage, leurs corps sont arrivés à l’Hôtel national des Invalides le jeudi 11 août à 12 heures escortés par une garde d’honneur de la Garde Républicaine. Leurs familles proches venues d’Afrique du Sud et du Népal et une délégation régimentaire leur ont rendu les honneurs au cours d’une cérémonie placée sous le

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> Biographie du Caporal-Chef Facrou Housseini Ali 19e RG (Besançon)

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HOMMAGE

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Un grand projet porteur d’avenir

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ACTUALITÉS MILITAIRES

DR ADC BRUNO BIASUTTO - LOGO DICOD / THIERRY VERON

Balard 2015 > Un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions

Le site de Balard, à Paris dans le 15ème arrondissement, regroupera d’ici fin 2014 la majeure partie de l’administration centrale du ministère de la Défense. Ce projet est un puissant vecteur de modernité pour le ministère, qui concrétise une conception dynamique de la Défense nationale. 9300 personnes, militaires et civiles du ministère de la Défense seront regroupées sur un site unique, au lieu d'une quinzaine de sites épars à l'heure actuelle, dans un cadre fonctionnel et agréable.

nitié par le ministre de la Défense, le projet “ Balard 2015 ” a recueilli l’accord du Président de la République en conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP) en décembre 2007. Le chef de l’État a souhaité que cette réalisation constitue l’une des grandes opérations d’aménagement urbain du mandat. Cette ambition architecturale forte alliée à la grande complexité des aménagements du programme se conjuguent dans le cadre d’une procédure innovante : le contrat de partenariat public

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privé (PPP). Situé à Paris dans le 15ème arrondissement, le site regroupera d’ici fin 2014 la majeure partie de l’administration centrale du ministère de la Défense. Ce projet est un puissant vecteur de modernité pour le ministère, qui concrétise une conception dynamique de la Défense nationale. 9300 personnes, militaires et civiles, seront regroupées sur ce site unique, au lieu d’une quinzaine de sites épars à l’heure actuelle, dans un cadre fonctionnel et agréable. Il assurera le rayonnement de la Défense nationale, en France comme à l’étranger, tout en préservant son identité et ses traditions.

Faire rimer ambition avec innovation

Avec plus de 300 000 m2 à aménager, Balard est le plus grand projet immobilier de l’État de la décennie en région parisienne. À l’ampleur hors norme de la surface à réaménager s’ajoutent la technicité de certains équipements - le centre opérationnel des armées qui sera construit sous terre et les réseaux informatiques notamment - ainsi que le calendrier serré à tenir. Pour donner les meilleures chances de succès au projet, le ministère de la

Défense s’est engagé dans une démarche de partenariat public privé. C’était la seule solution envisageable compte tenu de la complexité du projet et des délais très réduits pour le mener à bien. Le principe du recours au contrat de partenariat a été validé, pour ces raisons, par l’autorité compétente au sein du ministère de l’Economie. L’État, propriétaire du terrain, a défini le programme de l’opération et son calendrier. Il va confier à un opérateur privé la conception, la construction ou la rénovation et l’entretien de l’ensemble immobilier et des systèmes d’information et de communication pour 30 ans. Les services (maintenance informatique, nettoyage, restauration...), ainsi que la fourniture des fluides et de l’énergie (eau, électricité...) sont également à la charge de cet opérateur. En contrepartie, une fois que le programme sera livré, l’État versera un loyer annuel couvrant l’ensemble des coûts. Au terme de ce contrat, les bâtiments reviendront en pleine propriété à l’État. Lancée en décembre 2009, la procédure a fait l’objet d’un appel à candidatures auquel ont soumissionné les sociétés Bouygues, Eiffage et Vinci. L’opérateur


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Les Invalides furent construits en 1674 par décision de Louis XIV, par l’architecte Libéral Bruant. L’Église Saint-Louis fut construite par Jules Hardouin-Mansart, elle est inaugurée par le roi le 28 août 1706. Son point culminant parisien de référence était alors de 101 mètres.

PHOTOS MICHEL GUILLON/L’ÉPAULETTE

ACTUALITÉS

L’Hôtel de Brienne fut construit en 1725. Il fut le théâtre de grandes heures de l’histoire de France.

retenu a été désigné fin février 2011, le contrat a été signé fin avril et les travaux débuteront en janvier 2012.

Améliorer la gouvernance

Pour plus d’effîcacité dans la direction et la prise de décision, le regroupement des états-majors et des services centraux met fin à une dispersion héritée de l’histoire. L’implantation sur un même site donnera une réalité concrète aux nouvelles modalités de management mises en place (comité exécutif, comité d’investissement) et favorisera les échanges entre les différentes entités présentes sur le site (étatsmajors, DCA, services administratifs, organismes de contrôle,...). Elle sera l’occasion de mettre en oeuvre la réorganisation des états-majors, décidée simultanément au projet Balard. Cette organisation plus fonctionnelle améliorera les méthodes de travail et l’efficacité du ministère. Les principaux sites parisiens cédés ou à céder : L’Ilot Saint-Germain, Bellechasse, Saint Thomas d’Aquin, L’Hôtel de

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L’École Militaire fut construite en 1756 par décision de Louis XV, par l’architecte Ange-Jacques Gabriel.

L’hôtel de la Marine fut construit en 1772, selon les plans de l’architecte JacquesGermain Soufflot, avec Jacques Gondouin de Folleville, la façade fût dessinée par Ange-Jacques Gabriel. En 1789, le secrétaire d’État à la Marine s’y installa.

Les sites parisiens conservés L’École militaire

Vocation principale : enseignement

L’Hôtel de Brienne L’Hôtel de la Marine

Le ministère a un projet de valorisation sous forme de bail emphytéotique d’une durée supérieure à 50 ans.

Les Invalides Musée de l’Armée et Services du Premier Ministre Pentemont, Lourcine, Reuilly, La TourMaubourg, Saint-Charles, La Pépinière, Pavillon Montparnasse, Etablissement Gley.

Optimiser les moyens financiers

L’objectif est de gérer de façon ration-

nelle et économique le fonctionnement de l’administration centrale du ministère. Pour y parvenir, deux leviers d’actions : rationnaliser les dépenses et réinvestir l’argent économisé. Le regroupement sur un même site des états-majors et des services centraux allégera les coûts de fonctionnement en les mutualisant. Les économies ainsi réalisées permettront de financer l’investissement initial et l’ensemble des coûts de fonctionnement (entretien, maintenance, services). La vente d’une douzaine d’emprises dégagera une ressource de près de 700 millions d’euros. Cette somme sera utilisée pour financer les programmes d’équipement des armées d’ici 2014. Le coût budgétaire du projet est nul durant la période 2010-2013, à l’exception des seuls coûts de gestion intrinsèques (pilotage, assistance, conseils, études ). Au-delà, l’impact budgétaire net est également nul. Le loyer de Balard sera inférieur au coût de fonctionnement actuel de l’administration centrale et aux loyers actuellement payés. Les premiers paiements significatifs n’interviendront pas avant mi 2014. ••• L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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Un grand projet porteur d’avenir

Balard 2015 Améliorer les conditions de travail

Un projet conçu pour que les personnels civils et militaires s’y sentent bien pour travailler et accomplir leur mission. Signés par un grand nom de l’architecture, modernes et respectueux de l’environnement, les bâtiments neufs ou rénovés offriront aux personnels un cadre de travail adapté en termes fonctionnels (aménagement des espaces, circulations, SIC, etc) et de confort. Pas moins de 4 hectares d’espaces verts seront aménagés tandis que le site accueillera également des services destinés à faciliter la vie quotidienne de chacun.

Le choix du développement durable

Obtenir la certification HQE (Haute Qualité Environnementale) en phase de conception, de réalisation et d’exploitation du site est un objectif prioritaire. Le programme fonctionnel et technique a déjà bénéficié d’une certification HQE. Le programme prévoit la construction de bâtiments neufs basse consommation (BBC),la suppression des parkings à l’air libre et la limitation des accès pour les véhicules. A l’instar du futur siège de l’OTAN (projet en cours), les bâtiments neufs ne seront pas climatisés, mais refroidis et répondront à des exigences de limitation de la température maximale. Pour les travaux, une charte a été rédigée spécialement. Elle

engage tous les intervenants au respect de principes environnementaux stricts.

La carte d’identité du projet

Ce projet doit répondre aux nombreuses contraintes fonctionnelles et techniques et assurer, dans le même temps, l’inscription des futurs bâtiments dans une nouvelle logique urbaine. I

> PARCELLE OUEST 7 ha Les 5 ha de la parcelle accueilleront un peu moins de 5000 personnes installées : • dans une construction neuve d’une surface de 130.000 m2 SHON (surface hors œuvre nette), • et dans le bâtiment Perret, d’une surface de 17 000 m2 SHON, qui sera rénové.

> CORNE OUEST 3 ha Le projet immobilier comprend : • Les centres opérationnels des armées, • Des surfaces de bureaux et salles de réunion pour 9 300 personnes, • Des centres de restauration, • Deux salles blanches informatiques, • Des amphithéâtres et salles de conférences, • Un espace média, • Des chambres d’hébergement pour près de 850 personnes, • Trois crèches d’une capacité totale de 180 berceaux, ouvertes aux habitants de Paris, • Un centre sportif, une piscine de 25 mètres et un centre médical, ouvert aux parisiens.

Sur cette zone de 3 ha, 90 000 m2 d’immeubles de bureaux seront construits. Leur location générera des recettes annexes venant en déduction des loyers du ministère. L’ensemble des bâtiments tertiaires sera séparé des immeubles du ministère par une voie nouvelle d’axe Nord-Sud devant, à terme, relier Paris et Issy-les-Moulineaux. Entre 4 000 et 5 000 salariés du secteur privé travailleront dans ces bâtiments.

> PARCELLE EST 8,5 ha Les 8,5 ha de la parcelle feront l’objet d’un réaménagement d’ensemble : • une dizaine de petits bâtiments en mauvais état sera démolie (10 000 m2) • une dizaine d’autres bâtiments sera rénovée (110 000 m2), • un bâtiment sera reconstruit (12 000 m2), • les deux tours A et F (ensemble 50 000 m2, seront rénovées (travaux en cours).

> PARCELLE OUEST

DR SGA BALARD

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> Un nouveau ministère, une nouvelle organisation, de nouvelles ambitions

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> CORNE OUEST

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> PARCELLE EST


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> Calendrier et financement du projet Balard ACTUALITÉS

DR SGA BALARD / ADA / IDÉE

Fac-similés extraits du dossier de presse édité par la Dicod.

Le regroupement sur un même site des états majors et des services centraux allégera les coûts de fonctionnement en les mutualisant. Les économies ainsi réalisées permettront de financer l’investissement initial et l’ensemble des coûts de fonctionnement (entretien, maintenance, services).

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Reconversion : l’ARCO à l’été 2011

Reclassement des officiers et des sous-officiers de toutes les armées et services recherchant des responsabilités de cadre ou de cadre supérieur dans la vie civile. Association pour la reconversion civile des officiers et des sous-officiers est un opérateur conventionné par la Défense, spécialisé dans le reclassement des officiers et des sous-officiers de toutes les armées et services recherchant des responsabilités de cadre ou de cadre supérieur dans la vie civile.

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L’ARCO prend en charge et accompagne les candidats à la reconversion qui choisissent de faire appel à elle pour la totalité de leur parcours : diagnostic initial, bilan de compétences, élaboration du projet professionnel, accompagnement individuel dans la recherche d’emploi jusqu’à l’intégration en entreprise. Elle effectue les démarches administratives des candidats désireux d’obtenir des aides à la reconversion. Ses services sont assurés par des consultants professionnels sur l’ensemble du territoire métropolitain ; ils sont gratuits et confidentiels aussi longtemps que le candidat le souhaite.

reconversion avec l’ARCO. Ils constituent ce que nous appelons la « cohorte » 2010 et nous allons accompagner le parcours des derniers d’entre eux jusqu’au deuxième semestre 2012. Depuis le 1er janvier 2011, nous avons ouvert la « cohorte » 2011.

Au 1er juillet 2011 :

> cohorte 2010 : sur 525 candidats, 50 ont renoncé en cours de parcours pour rester dans les armées ou pour reporter leur départ de plusieurs années, 210 ont trouvé un emploi, les autres poursuivent leur parcours, les trois quarts d’entre eux étant toujours en activité. > cohorte 2011 : 254 candidats se sont inscrits à l’ARCO au cours du premier semestre et 20 d’entre eux ont déjà

Pour rendre compte en permanence de ses performances auprès de sa clientèle et de sa tutelle et pour optimiser l’emploi de ses ressources, l’ARCO a mis en place un système de mesure de l’avancement des parcours des candidats. L’état de ce tableau de bord permet de faire le point provisoire sur les résultats atteints. Performances : arrêt sur image au 1er juillet 2011

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DR ARCO

Reclassements

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Dans la cohorte 2010 il y a 83% d’officiers et 17% de sous-officiers et officiers mariniers. Ces proportions sont les mêmes dans la cohorte 2011. Par ailleurs, en 2010 comme en 2011 la répartition des officiers par armées reflète fidèlement le rapport des effectifs de celles-ci.

Rémunérations

La plupart des candidats reclassés déclarent leur rémunération. Parmi les candidats de la cohorte 2010 reclassés, 50% ont un salaire annuel brut compris entre 30 et 50 k€, 30% entre 50 et 254 candidats se sont inscrits à l’ARCO au cours du premier semestre et 20 d’entre eux ont déjà trouvé un emploi ; 18% de ces candidats sont inscrits sous le régime de la confidentialité et cette proportion s’est notablement accrue de 2010 à 2011.

Depuis le premier janvier 2010 le ministère de la Défense subordonne la subvention annuelle qu’il octroie à l’ARCO à l’atteinte d’objectifs ambitieux en termes de nombre de personnes prises en charge et de reconversions réussies.

D’expérience, la durée maximum du parcours étant de 18 mois à 2 ans, les candidats entament en général celui-ci 2 ans avant la date à laquelle ils prévoient de quitter le service. En 2010, du 1er janvier au 31 décembre, 525 candidats ont entrepris leur parcours de

trouvé un emploi ; 18% de ces candidats sont inscrits sous le régime de la confidentialité et cette proportion s’est notablement accrue de 2010 à 2011.


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Cyrienne s’apprête à faire de même à l’automne.

Conclusion Au côté de Défense Mobilité, l’ARCO assure une part significative de l’effort de l’État pour reconvertir ses militaires.

80 k€, 20% supérieur à 80 k€. Pour les candidats de la cohorte 2011 reclassés au premier semestre 2011 ces fourchettes de salaires se confirment.

Rappelons qu’en 2010 la solde de base brute annuelle d’un lieutenant colonel au premier échelon exceptionnel est de 46 k€ et que le salaire médian (*) brut annuel des ingénieurs (primes incluses) en France est de 52 k€ (source : enquête 2011 de l’observatoire du CNISF).

En conclusion : le flux annuel de candidats traités s’établit à 500, dont une forte majorité d’officiers. L’objectif de taux de réussite des reclassements de 75% peut être atteint et le niveau des salaires est équivalent à celui des cadres supérieurs.

Moyens Les consultants

Pour remplir sa mission l’ARCO emploie quatre consultants en propre à Paris et elle fait appel à 62 consultants, appartenant à 16 cabinets de reclassement, sélectionnés pour leur aptitude à traiter des militaires et pour leur répartition sur le territoire au plus près des bassins d’emploi. Ces consultants n’accompagnent pas que nos candidats mais ils sont très attachés à cette population dont les

talents et les valeurs répondent aux attentes des employeurs avec lesquels ils sont en contact. Notre système d’information permet de suivre en permanence l’avancement du parcours des candidats qui leurs sont confiés. La carte jointe montre la répartition géographique de l’ensemble de ces consultants.

Les associations

L’ARCO est une association d’associations créée en 1972 à l’initiative du ministère de la Défense pour favoriser la reconversion de ses ressortissants en faisant jouer la solidarité des réseaux d’anciens sans qu’il y ait aucune obligation d’être membre de ces associations pour bénéficier des services de l’ARCO.

L’appartenance commune des associations à l’ARCO permet d’exploiter des opportunités d’emploi recueillies par leurs réseaux qui n’auraient pas trouvé directement preneur à l’intérieur de ceux-ci et qui sans cela seraient irrémédiablement perdues. L’addition des effectifs des associations avoisine les 100 000 membres et de nouvelles associations importantes adhèrent : l’association de l’enseignement militaire supérieur scientifique et académique (« Minerve ») a rejoint l’ARCO au printemps et la Saint-

Elle apporte une réponse pour l’ensemble des bassins d’emploi et d’implantation des armées. En mettant à contribution les associations, elle bénéficie de leurs réseaux et sensibilise leur public aux efforts de la Défense en faveur de la reconversion. Enfin, la légèreté de sa structure lui permet de remplir sa mission à un coût très avantageux pour le budget de l’État. I Vice-amiral d’escadre (2s) Bernard Capart Président de l’ARCO > Texte proposé par le général (2s) André Genot, ancien vice-président de L’Épaulette (*) Salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l’autre moitié gagne plus. ARCO - Association pour la Reconversion Civile des Officiers et Sous-Officiers 3 Rue Cépré, 75015 Paris Tél. : 01 45 66 51 88

DR GOOGLE

DR CSFM

Le point des indicateurs à l’été 2011 montre qu’elle répond aux besoins des officiers et des sous-officiers qui s’adressent à elle et qu’elle est en ligne pour remplir les objectifs qui lui ont été fixés par son autorité de tutelle.

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VIE D’OFFICIER Colonel US Army Rick Rescorla héros de la guerre du Vietnam et du 11 septembre 2001 11 septembre 2001

Par le lieutenant-colonel Vincent Fauvell-Champion Membre de L’Épaulette EMIA promotion du centenaire 1981-1982 Ancien officier de liaison à Fort Benning 1998-2001

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Des hommes et des femmes de devoir qui ont su dans des moments dramatiques se sacrifier pour le plus grand nombre.

a tragédie du 11 septembre 2001 a révélé devant les télévisions du monde entier une immense tragédie où le courage des pompiers et des policiers de la ville de New York a été admirable. Ces corps d’élite ont agi au péril de leurs vies pour sauver celles de milliers de victimes innocentes qui se trouvaient bloquées dans les tours jumelles du World Trade Center (WTC). Deux cent quarante et un d’entre eux y laissèrent la vie. Pour le peuple américain et pour les peuples du monde entier épris de liberté ces hommes et ces femmes en uniforme sont devenus à jamais des héros. Avant de devenir des héros, ils étaient avant tout des hommes et des femmes de devoir qui ont su dans des moments dramatiques se sacrifier pour le plus grand nombre. Parmi tous ces héros animés par le sens du devoir et du sacrifice, l’histoire a oublié un autre héros invisible des caméras de télévision, mais qui par son action réfléchie et déterminée a sauvé ce jour là plus de 2700 personnes qui travaillaient dans la seconde tour du WTC avant que celleci soit frappée par un autre avion suicide. Ce héros méconnu du plus grand

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nombre mérite d’être cité comme étant le 242ème homme de devoir à avoir perdu la vie dans les décombres de la tour numéro deux du WTC. Il était un ancien combattant valeureux de la 1st Cav. (Division aéromobile) lors de la bataille de La Drang au Vietnam en 1965. Il s’agit du colonel (Ret.) Rick Rescorla. Rick Rescorla était le 11 septembre 2001 le vice président en charge des questions de sécurité de la banque Morgan Stanley international. Voyant la première tour brûler depuis son bureau situé au 66ème étage, il donna l’ordre d’évacuation de tous les employés de sa compagnie qui étaient repartis sur plus de 30 étages. Avec les équipes de sécurité qu’il dirigea lui-même, il mit en œuvre les plans d’évacuation qu’il avait élaborés après l’attaque terroriste d’AlQuaïda au camion explosif contre le WTC en 1993. Ainsi, alors que les milliers d’employés de la banque avaient pratiquement évacué la tour. Celle ci fut frappée par le deuxième avion suicide. Rescorla décida sans hésitation de remonter dans la tour afin d’aider à l’évacuation des employés des autres compagnies. D’après Stephan New House, prési-

dent de la banque Morgan Stanley International, Rick Rescorla fut remarqué par des survivants au 72ème étage, car il les dirigeait avec énergie vers la sortie aux travers des décombres et des fumées. Tout en les guidant il les encourageait. Il chantait pour les rassurer des chants du 7eme régiment de cavalerie et de sa Cornouaille natale. Au moment de l’effondrement de la tour numéro deux, il était encore dans les escaliers au 10ème niveau remontant les étages à la recherche des employés égarés. Hélas on connaît la suite. Rick fait désormais parti des 3000 victimes de l’attaque du 11 septembre sur New York. Son corps n’a jamais été retrouvé. Grâce à son action énergique la banque Morgan Stanley International n’eut à déplorer que six victimes dans cette tragédie. L’acte de bravoure de Rick Rescorla est connu des Américains. Son histoire a été maintes fois racontée à la radio et à la télévision(1), dans les journaux et dans les magazines, mais aussi dans un livre intitulé - Heart of a Soldier - par James B. Stewart, lauréat du prix Pulitzer. Rick Rescorla apparaît également sur la page de couverture de l’édition américaine du livre intitulé - We were Soldiers, Once... And Young - co-écrit


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par le général Haï Moore et par le reporter photographe de guerre Joseph Galloway. Ce livre raconte les premiers combats de la 1st Cav. lors de la bataille de La Drang au Vietnam. Rick était alors lieutenant au sein du bataillon commandé par le lieutenant-colonel Haï Moore. Ce livre a inspiré le film du même titre sorti en 2002 avec Mel Gibson dans le rôle principal. Rick Rescorla est un pur héros américain. Pourtant, il n’était pas américain à la naissance, mais sujet britannique qui émigra aux Etats-Unis après avoir servi la reine à Chypre et en Rhodésie. Il est devenu citoyen américain en faisant le choix de devenir soldat puis officier d’infanterie dans l’US Army. Pendant la guerre du Vietnam, il a fait preuve de bravoure pour laquelle il fut décoré par les plus hautes distinctions de l’US Army. Après la guerre du Vietnam, il reprit des études universitaires qui lui permirent d’enseigner le droit tout en continuant de servir l’US Army dans la réserve jusqu’au grade de colonel. Ayant pris sa retraite de soldat en 1990, il continua une carrière professionnelle dans la banque au sein du WTC. L’école de l’infanterie de Fort Benning en Géorgie lui a rendu hommage en 2009 en inaugurant sa statue de bronze devant l’entrée de son musée. Elle représente le lieutenant Rick Rescorla lors de la bataille de La Drang marchant à l’ennemi baïonnette au canon à la tête de sa section. Lors de l’inauguration de la statue, l’épouse du colonel Rick Rescorla eut ces mots : « Rick ne se distingua pas pour la première fois par son courage le 11 septembre 2001. Cette date était seulement le dernier chapitre d’une vie héroïque ». Il est aussi l’esprit américain du 11 septembre 2001 : le patriotisme. Le don de soi pour son pays et pour ses compatriotes. I 1. Dans un documentaire de la chaîne History Channel datant de 1999 le colonel (Ret.) Rick Rescorla apparaît comme l’homme qui a prédit 9/11 “ The Man Who Predicted 9/11 ”. Cette vidéo peut être vue gratuitement sur le site : http://rickrescorla.com/the-voice-of-the-prophet/

> Pour plus d’information visitez le site du musée de l’infanterie de Fort Benning. http://www.nationalinfantrvmuseum.com/

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> Rappel des cotisations… > Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulariser leur situation dans les meilleurs délais. L’Épaulette les en remercie vivement ! « Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

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L’école de l’infanterie de Fort Benning en Géorgie lui a rendu hommage en 2009 en inaugurant sa statue de bronze devant l’entrée de son musée.

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VIE D’OFFICIER Portrait du lieutenant-colonel Jacques Leleux

Ou le parcours d’un artilleur devenu officier puis avocat.

e lieutenant-colonel (H) Jacques Leleux est né le 24 avril 1938 à Vendin le vieil, Pas de Calais, dans une famille modeste. Il connait une jeunesse difficile, pendant et après la guerre, et effectue de courtes études, comme cela était souvent le cas à cette époque, à l’issue desquelles il rejoint le monde du travail. Appelé sous les drapeaux au mois de mai 1958, il part en Algérie où il accomplit un service militaire de trente mois. De retour en métropole il décide de faire carrière dans l’armée et accède rapidement au statut de sous-officier d’active. En 1970 il passe avec succès le concours unique des services qui lui ouvre les portes de l’Ecole militaire d’administration à Montpellier et lui permet d’accéder à l’épaulette. À la fin de sa formation, en 1972, il est affecté à la Section technique de l’armée de Terre en qualité de chancelier. Ses capacités professionnelles remarquables, sa rigueur, son sens des valeurs humaines et son comportement exemplaire lui valent d’être muté au cabinet du ministre de la Défense en 1977, comme officier rédacteur. Dans cette fonction, il se distingue particulièrement par son action, ses connaissances, son sens des responsabilités et des relations humaines. Durant cette période, parallèlement à son activité, il poursuit, avec volonté et courage, sa formation de juriste par l’intermédiaire de la formation continue des adultes, notamment. Il obtient une maitrise de droit en 1976, puis un diplôme d’études approfondies en droit public en 1978. En 1986 il met un terme à sa carrière militaire qui aura duré près de vingt-huit ans. Il entame alors une seconde carrière dans le privé, en entreprise, tout d’abord, comme secrétaire fédéral de la fédération du personnel d’encadrement des industries et productions agro-alimentaires, des cuirs, des commerces et des services et activités connexes. Puis, en 1989, date à laquelle il obtient un diplôme d’études supé-

Homme de caractère empreint de simplicité, de gentillesse et de générosité, il n’a cessé de rendre, tout au long de sa vie, des services d’une exceptionnelle qualité. Ci-dessous à gauche, alors lieutenant, lors d’une remise de prix en 1972.

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rieures spécialisées en droit du travail, il rejoint la société ELIS en qualité d’adjoint au directeur administratif. Il exerce alors des fonctions juridiques, d’études, de rédaction des documents de conseils des établissements de la société dans les domaines de l’immobilier, des contrats commerciaux, pré contentieux et contentieux, des contrats de prévoyance et de retraite militaire… En 1998 il est avocat au barreau de Paris. Fin juriste, passionné par sa profession et riche d’une culture éclectique, il s’intéresse tout autant aux questions de défense qu’à celles des domaines public et privé, du travail et de l’entreprise, de la vie courante et professionnelle. Il se forge ainsi une réputation d’expert dans l’étude des dossiers complexes qui lui sont confiés. Durant cette période, il se consacre également, bénévolement, au monde associatif et devient le conseiller juridique de plusieurs associations de militaires d’active, retraités et de réserve comme la Mutuelle nationale militaire, L’Épaulette, l’Essor de la gendarmerie, L’officier marinier, le retraité militaire, l’Association de Saint-Cyriens dans la vie civile, l’Association des femmes militaires, l’Union nationale de coordination des associations militaires et,

depuis 2002, la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur, dans le domaine du droit du travail et des baux. Il publie, dans les revues et magazines de ces organismes, de nombreux articles portant sur la condition militaire, les droits à pension militaire de retraité et d’invalidité, le droit du travail, le droit de l’assurance chômage, le droit de la famille… Le lieutenant-colonel (H) Jacques Leleux est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du mérite et détenteur de la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze. Membre de L’Épaulette et conseiller juridique de l’association, il est décédé le 18 septembre 2011 à l’hôpital Ambroise Paré de BoulogneBillancourt. Homme de caractère empreint de simplicité, de gentillesse et de générosité, il n’a cessé de rendre, tout au long de sa vie, des services d’une exceptionnelle qualité. Son parcours atypique exemplaire nous montre que même, en partant de peu, il est toujours possible avec beaucoup de travail, de la motivation et de l’enthousiasme, de faire en sorte d’être utile à la collectivité et de réussir sa vie. I La rédaction


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TRIBUNE LIBRE Le décrochage scolaire : l’inadaptation du système à l’évolution de la société

rrêtons ces jérémiades et tentons d’analyser objectivement et sans passion le phénomène. 7% à 16 ans et 15% à 25 ans ! Tout d’abord il faut s’entendre sur la notion de décrochage scolaire. De manière habituelle et spontanée, on retient pour les comptabiliser, les jeunes justes après 16 ans (non soumis à l’obligation scolaire) qui quittent donc le système sans diplôme. On s’accorde le plus souvent sur un chiffre annuel de 120 à 140 000, alors que dans les années 1970 ce chiffre atteignait largement les 200 000 ! Pourtant l’aggravation est significative en raison des difficultés d’insertion professionnelle auxquelles tout jeune est confronté. De plus cette barre des 16 ans est toute administrative, quand on sait qu’au niveau du collège un certain nombre d’élèves sont déjà « perdus » et que le système a toute les peines du monde – et parfois on se demande s’il ne génère pas ou n’accélère pas le processus- à juguler l’hémorragie. Quoiqu’il en soit, le chiffre de 7 à 8% caractérise ce décrochage à la bascule de l’après 16 ans. Certains organismes comme l’OCDE notamment portent leur observation sur la période de l’insertion (20/25 ans) : le taux approche alors les 15 % ! Pour être précis, citons le Ministre Luc Chatel, qui en avril 2011 parlait de 250 000 jeunes sortis du système (entre 16 et 25 ans) sans formation diplômante, dont 70 000 étaient suivis par les missions locales et 180 000 perdus de vue ! Pour notre part, l’analyse que nous proposons restera circonscrite aux années collège, au cours desquelles, effectivement tout se joue, ou presque.

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Un phénomène multifactoriel

Avant d’entamer notre réflexion pour tenter de mieux comprendre ce décrochage scolaire qui commence à inquiéter

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IMAGE DE RACHEL DELAGRAVE

Que n’entend-t-on pas actuellement à propos du décrochage scolaire ? C’est la faute aux familles qui ne tiennent pas leurs mômes. C’est à cause des enseignants qui ne sont pas à la hauteur. L’institution scolaire est sclérosée, la société fout le camp…

sérieusement économistes et politiques, je ne résiste pas à l’envie de reprendre les diverses catégories de décrocheurs qu’un laboratoire de recherche toulousain dirigé par Séraphin Alava a identifiées : les démotivés, les désintéressés, les agressifs, les reclus, les phobiques, les antisociaux, les délinquants, les fuyants, les isolés, les emmurés, les accidentés, les échoués, les hyperactifs, les dépressifs, les écorchés, les surdoués. On voit combien le panel est vaste et on en déduit aisément que les réponses à apporter ne peuvent pas être univoques ! Avant d’en arriver à chercher des remèdes, intéressons nous un peu aux causes connues ou supposées de ce décrochage. A l’évidence le phénomène est multifactoriel, mettant en jeu les contextes : personnel, familial et scolaire. Beaucoup de clichés simplistes associent décrochage et délinquance ou encore décrochage et violence. Les choses sont beaucoup plus subtiles que cela, comme l’explique fort bien Catherine Blaya, chercheuse spécialisée et véritable référence française dans ce domaine, depuis des années. « Le décrochage est le résultat de processus et du cumul de plusieurs facteurs, de ruptures d’ordre personnel, familiaux et scolaires. Le décrochage peut être le résultat d’un écart trop grand entre les logiques scolaires et les logiques sociales

dans lesquelles les élèves de milieux populaires évoluent. Ce peut être aussi la conséquence d’une expérience scolaire douloureuse dès le début de la scolarité (un manque d’accrochage), expérience marquée par des échecs répétés, des transitions d’un cycle d’études à l’autre difficiles, une marginalisation de la part des pairs, un étiquetage par l’institution inscrivant le jeune dans un continuum aboutissant à un décrochage, seul moyen d’échapper à des tensions trop fortes subies en milieu scolaire. Il peut aussi être le résultat de violences, de victimisations répétées, le seul moyen d’échapper à l’agresseur ou aux agresseurs étant parfois l’absentéisme. » Il est évident que ce sont dans les populations défavorisées que l’on trouve le plus grand nombre de décrocheurs. Quand l’étayage familial est ébranlé par la monoparentalité, quand le premier souci du parent est de savoir comment donner à manger à ses enfants, quand le contexte du quartier est dominé par les trafics et arnaques en tous genres, il faut que les enseignants soient fortement impliqués pour intégrer tous ces paramètres et les conjuguer, avec la volonté inlassable de donner suffisamment de sens à leur enseignement. Comme l’indique souvent le scientifique Albert Jacquard, il faut savoir donner à chaque élève « le désir de comprendre ». C’est effectivement le seul moyen d’éviter que l’absentéisme, d’abord perlé, puis lourd s’installe, entrainant de facto, à terme, le décrochage. Pourtant notre enseignement, et plus particulièrement au collège, est encore bien trop souvent frontal et académique et s’avère trop souvent inefficace pour des élèves dont les sources de connaissance sont bien souvent ailleurs qu’à l’école. Si j’osais, j’écrirais volontiers que le cycle de 4 ans du collège unique est devenu totalement inadapté à l’évolution actuelle de notre société. Bien souvent les élèves s’ennuient au collège, ils vivent assez mal des contingences surannées exigées par certains enseignants ringardisés par une forme de conservatisme stérile. « Déverser un savoir n’est pas savoir enseigner » me disait souvent ma mère, enseignante passionnée. La pédagogie doit fournir aux élèves les bons codes d’un apprentissage « intelligent ». La méthodologie est première, le savoir vient ensuite facilement, pour autant qu’il soit


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Des clés pour réussir… malgré tout !

Si nous insistons sur le sens à donner aux apprentissages, c’est que nous avons eu l’occasion de constater à maintes reprises, que c’est bien là, une des clés essentielles de la réussite scolaire. En effet, il m’est donné de suivre de près les dispositifs ou initiatives mis en place pour lutter contre le décrochage scolaire (classes ou ateliers relais, établissements de réinsertion scolaire, dispositifs en alternance ou encore innovations et expérimentations encouragées et mises en avant par le ministère), et j’ai pu constater – sans surprise aucune- que la prévention du décrochage passait par cette attention portée par tous les enseignants d’un collège à l’ancrage des savoirs dans une réalité concrète, tout autant que par une compréhension bienveillante des conditions sociales des élèves les plus démunis. Au cours de nombreuses rencontres avec des équipes d’enseignants se débattant au milieu de difficultés sans nom dans des quartiers « explosifs » comme à Toulouse, Montpellier ou Marseille Nord, j’ai dialogué avec de véritables pionniers de la lutte contre le décrochage, et en suis revenu bluffé par leur engagement, leur inventivité, mais aussi par leurs méthodes simples et efficaces, dont on peut se demander pourquoi elles ne sont pas plus largement mises en œuvre.

Des dispositifs novateurs

En premier lieu, tous ces personnels (professeurs, assistants d’éducation, conseillers principaux d’éducation, chefs d’établissement et adjoints, documentalistes, infirmières…) postulent du fait que tous les élèves sont capables de réussir. Ce regard positif est sans doute un élément clé de la réussite à venir. Le travail en équipe avec une circulation rapide de l’information à propos des comportements en classe ou dans le collège, permet d’éviter les interprétations erronées ou stigmatisantes qui iraient à l’encontre de toute démarche éducatrice coordonnée. Ensuite, après ce mode collectif de regard sur l’élève, on en vient aux objec-

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tifs éducatifs et pédagogiques partagés. Toutes les équipes performantes rencontrées (travaillant directement avec des élèves absentéistes ou réputés être ingérables ou en cours de marginalisation), insistent sur la nécessité du développement des habiletés sociales comme : l’affirmation de soi, l’estime de soi et le contrôle de soi. Selon les lieux, les sensibilités, les partenariats locaux ou encore les parcours professionnels, les modes d’action varient : on fait très souvent appel à des activités de création artistique, à des rencontres d’ouverture sur le monde, à des fabrications manuelles (ateliers bois ou rénovation d’éléments du patrimoine) ou à des écritures collectives. Le premier travail pédagogique tourne le plus souvent autour de la maitrise de la langue. On pourrait presque parler de pré-requis indispensable pour éviter que le décrochage latent ne devienne réel et irrémédiable. Le passage à l’écrit traditionnel étant souvent vécu comme très rébarbatif, l’astuce consiste à inviter les élèves à écrire pour informer, donc pour être lus par d’autres que le professeur. Ainsi nous avons rencontré des professeurs animant un dispositif de remédiation au décrochage scolaire, qui accueillant des élèves de 5ème en voie de rupture, les « remettaient sur rails » en six semaines avec pour colonne vertébrale de toutes les activités, le journal du collège . A partir d’un choix de rubrique par chaque élève, et un fort niveau d’exigence au plan des idées, on ne transige pas non plus sur la qualité de l’écriture, et ça marche !

Des projets d’établissement structurants

A côté des cas extrêmes nécessitant des stratégies visant au raccrochage, tous les collèges sont guettés par des formes de décrochage à plus ou moins grande échelle. La meilleure des préventions réside sans conteste dans des projets d’établissements forts. Or la construction de tels projets ambitieux pour les élèves et exigeants pour les équipes, reposent forcément sur la qualité du chef ! Quand le leader, pardon, le Principal, est suffisamment armé tant pour le management des personnels, que pour la réflexion pédagogique, la gestion financière, la communication, le dialogue constructif avec les familles, et que sa seule ambition est la réussite de tous les élèves, on découvre des réalisations aussi étonnantes qu’efficaces. Tous les élèves peuvent se construire des parcours adaptés à partir de propositions de classes à thème, d’ateliers spécifiques, d’évaluation par compétences, d’accompagnement personnalisé et de perspectives d’orientation concrètes.

On voit bien aussi combien le sentiment d’appartenance au collège est travaillé à travers des actions collectives fédératrices, médiatiques ou solidaires. Le climat d’établissement est agréable. Les valeurs de respect et de tolérance sont à l’œuvre. La parole des élèves est prise en compte et la fonction de parent valorisée. Rien de bien novateur me direz-vous. Effectivement, mais un cadre bienveillant et attentif aux autres est mis en place. L’écoute est privilégiée. Les enseignants acceptent de sortir de leur sacro-saint statut pour se concerter, travailler en équipe, accompagner des élèves de manière plus personnalisée dans le cadre de tutorats. L’évaluation de l’acquisition totale ou partielle d’une compétence remplace la note sanction. En un mot rien ne permet plus de considérer que deux camps s’opposent. Professeurs, élèves, parents, vie scolaire, direction… tout le monde se rejoint avec un objectif commun : la meilleure réussite pour tous. De tels collèges existent, ils sont toutefois assez rares. Pourquoi ? C’est sans doute la seule question qui vaille. Hormis les quelques 100 collèges qui en 20102011 ont été labellisés « ambition, innovation, réussite », tous les autres souffrent des maux suivants. En premier lieu la formation des enseignants est insuffisante. Un master disciplinaire ne suffit pas pour transmettre un savoir. De plus la posture que les syndicats défendent par rapport à un statut figé sur un nombre fixe d’heures d’enseignement, condamne de fait, concertation et travail en équipe. Enfin, l’absence d’autonomie réelle des établissements les fige dans un carcan hiérarchico-administratif d’un autre âge.

En conclusion :

Comme pour le traitement des phénomènes de violence dans les années 19952000, la question du décrochage scolaire actuellement affole les statistiques, suscite des initiatives osées et fructueuses, mais ne donne pas lieu à une réflexion globale de fond, entrainant un changement profond de pédagogie, de formation, d’organisation. Voila pourtant un excellent chantier pour un programme présidentiel. L’Ecole doit être en phase avec la société évolutive. Former au mieux sa jeunesse, toute sa jeunesse et pas seulement celle des beaux quartiers et fréquentant les classes prépa, représente un enjeu vital pour un pays. Je constate malheureusement qu’il ne semble pas vraiment pris en compte actuellement. I Alain Monnot Colonel honoraire ORSEM Ancien directeur d’établissement. L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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TRIBUNE LIBRE

abordé de manière à permettre de comprendre le monde, de se situer dans l’histoire du monde et de décrypter les enjeux de la vie. Michel Develay, Professeur des universités en sciences de l’éducation, indique que faire sens c’est « inscrire la connaissance au cœur des questions de l’homme sur lui-même, les autres et le monde ». Ne fait-on pas appel très tôt dans le cursus scolaire à la philosophie, à la mythologie et aux textes fondateurs des contes pour faciliter cette approche ?

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LIBRES PROPOS Code de l’adhérent

Art. 1 (ENGAGEMENT ACTIF) • En adhérant à L’ÉPAULETTE je participe activement à la vie de l’association dans l’intérêt de tous, et cela quelle que soit mon origine.

> ADHÉRER C’EST APPORTER AUX PLUS JEUNES LE SOUTIEN FRATERNEL ET L’EXPERIENCE DE L’AINÉ. C’EST AUSSI CONFORTER LES PLUS ANCIENS DANS LA NÉCESSAIRE PÉRENNITÉ DE LEUR ENGAGEMENT D’OFFICIER.

Art. 2 (ENGAGEMENT CONSCIENT)

> ADHÉRER C’EST REJOINDRE UNE COMMUNAUTÉ D’OFFICIERS FIERS DE LEUR CHOIX ET ENGAGÉS SOLIDAIREMENT À FAIRE VALOIR LEUR RôLE AU SEIN DE LA DÉFENSE ET DE LA SOCIÉTÉ.

Art. 4 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)

> ADHÉRER C’EST S’ENGAGER DANS L’ACTION. UNE ACTION ANCRÉE DANS LA RÉALITÉ ET MENÉE À PARTIR D’UNE VISION OBJECTIVE DU CADRE ET DES POSSIBILITÉS D’INTERVENTION.

Art. 6 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)

• En tant que membre actif de l’association je suis coresponsable de ses messages et de ses actions. J’en suis, à mon échelon, le relais.

Art. 3 (ENGAGEMENT RESPONSABLE) • En désaccord avec les buts ou modes d’action de L’Épaulette, j’en informe sans réserve les différents échelons de l’association.

• D’active, de réserve ou en retraite mon activité d’adhérent reste guidée par l’éthique de l’officier.

Art. 5 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE) • Officier d’active et cadre responsable, je m’engage à ne pas substituer aux voies réglementaires ouvertes par l’institution le recours à l’association.

• Officier d’active, je m’exprime librement et sans anonymat dans le cadre de l’association. En revanche, je laisse le soin à l’association de conduire tout débat public qui remettrait en cause mon obligation de réserve.

Fort neuf de Vincennes Bat.24 Cours des Maréchaux 75614 PARIS CEDEX 12 Téléphone : 01 41 93 35 35 Fax : 01 41 93 34 86 PNIA : 821 941 35 35

Fier d’avoir servi dans l’armée française e viens de servir en tant qu’officier sous contrat au sein de l’armée de Terre. Très exactement au centre national d’entraînement commando, une formation de l’armée de Terre dont la mission est d’enseigner les techniques commandos aux cadres de l’armée française et aussi étrangère dans le cadre de la coopération.

J

Au moment où mon contrat arrive à terme, j’éprouve un sentiment de fierté d’avoir servi dans l’armée française. Moi que rien ne prédestinait aux métiers des armes, et encore moins au service de la France, je suis plein de reconnaissance pour cette tranche de vie passée au sein d’une armée que j’ai rencontrée un peu par hasard.

En effet, la première fois que j’ai vu un militaire français, c’était dans le sud du RWANDA, fin juillet 1994. Je portais, sur la tête, un panier remplis de vivres, de vêtements et de divers objets de première nécessité. Je fuyais, avec ma famille, au milieu de centaines de milliers d’autres personnes, les troupes du front patriotique rwandais. A l’âge de 17 ans et « seul homme » de la famille, je me devais de veiller sur tout le monde et notamment sur ma mère qui, à 55 ans, avait du mal à supporter ce long voyage vers l’inconnu. C’était en milieu d’après midi, sous un soleil ardent, lorsqu’un véhicule militaire a surgi devant nous et, roulant très doucement, un des hommes à bord a demandé si quelqu’un parmi nous parlait français ! J’ai voulu alors m’arrêter pour répondre. Au moment où je commençai à ouvrir la bouche, la foule, dernière moi, m’a violement bousculé faisant tomber mon panier. Dans ma volonté de nouer le contact avec les militaires français, j’avais ralenti la

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Servir

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De l’autre côté, les informations qui nous parvenaient faisaient état des massacres perpétrés par les troupes rebelles à l’encontre des populations civiles, du seul fait de leur appartenance ethnique et politique. Nous étions beaucoup à être pris en tenaille entre les tueurs d’un camp ou d’un autre.

Le capitaine Jean-Claude NSHIMIYIMANA est titulaire d’un diplôme d’études approfondies en droit pénal. « L’armée m’a offert un poste de juriste au sein d’une formation prestigieuse. »

marche de la foule qui, je présume, n’avait pas compris l’appel du militaire, sinon ils auraient été nombreux à chercher à répondre, espérant, comme moi, récolter pour l’occasion un biscuit ou une boite de conserve venus de France. C’était plutôt raté pour la première rencontre. Mais il n’empêche que j’ai éprouvé un immense sentiment de soulagement du seul fait que j’étais arrivé dans la zone Turquoise, sous commandement de l’armée française. Je me souviens avoir aperçu ce même sentiment dans les yeux d’autres personnes, tout comme si c’était la fin du calvaire. D’ailleurs, à partir de ce moment là, tout le monde a ralenti le pas, cherchant au milieu des champs, un petit coin chaud pour passer la nuit. Depuis le mois d’avril, je vivais dans l’horreur et la peur. J’avais vu mourir mes amis du village ainsi que mes voisins, sans distinction d’âge ou de sexe, du seul fait qu’ils étaient Tutsi, ou qu’ils avaient adhéré aux partis politiques proches des rebelles. L’horreur des massacres faisait craindre le pire chez quiconque n’adhérerait pas à cette chasse à l’homme.

Aller chercher de l’eau au puits ou faire les courses sur le marché était une mission périlleuse. Le risque de croiser un tueur à la recherche d’un autre « butin » pouvait vous envoyer ad patres sans jugement. A vrai dire, trois mois après le début du génocide, tout le monde pouvait y passer. Après tout, les tueurs avaient

remercier les militaires de l’opération Turquoise car ils furent les seuls à venir au secours du peuple rwandais, avec l’accord de l’organisation des nations unies mais avec une farouche opposition du front patriotique rwandais. Les rebelles avaient certainement peur que l’armée française ne les empêche de prendre le pouvoir.

Dix-sept ans après, avec le recul nécessaire, force est de reconnaître que l’opération Turquoise n’avait pas pour mission d’entraver l’action du FPR. Au contraire, Turquoise a facilité la tâche aux nouveaux maîtres de Kigali qui ont pu consacrer la totalité de leur force sur Au mois de juillet 1994, lorsqu’il a le reste du pays sans s’occuper de la fallu quitter mon village natal, à l’apcatastrophe humanitaire des millions proche des troupes rebelles du front d’autres Rwandais. L’armée française patriotique rwandais, le but était ne les a pas empêchés de prendre le d’échapper à la mort. De survivre pays par les armes. Et sa mission n’était encore quelques jours avant d’être tué pas de protéger le gouvernement respar les troupes et milices ponsable du génocide. gouvernementales ou C’était certainement par les rebelles. l’espoir de ce gouverneDepuis le mois Rallier la zone ment en déroute mais d’avril, je vivais contrôlée par les milil’opération Turquoise taires français représenest restée dans le cadre dans l’horreur et tait un soulagement aude sa mission telle que la peur. J’avais vu delà de l’imaginable. fixée par la résolution mourir mes amis du du Conseil de sécurité Pour la première fois, je voyais un militaire qui village ainsi que mes des Nations-Unies. protège. Qui ne te voisins, sans Il est sans conteste cherche pas des prodistinction d’âge ou que l’opération blèmes parce que tu as un nez court ou long, ni de sexe, du seul fait Turquoise a permis de des milliers de parce que tu viens de tel qu’ils étaient Tutsi… sauver vies humaines et que ou tel village. ou qu’ils avaient tous ceux qui y ont partiLe regret que cipé doivent être fiers de j’éprouve est que les adhéré aux partis ce qu’ils ont accompli soldats français ne sont politiques proches pendant le laps de temps pas arrivés plus tôt pour que cette mission a duré. empêcher ou du moins des rebelles. Tout cela, malgré un cliréduire la portée des mat politique tendu et massacres de mes concifranchement hostile. toyens. Mon autre regret est qu’ils ont quitté Pour ce qui me concerne, le le Rwanda trop tôt, puisque cela nous a Français que je suis devenu par naturaobligés à nous réfugier auprès « des sollisation et le Rwandais que je reste dats-bandits » de Mobutu. naturellement, exprime très humblement, son immense fierté d’avoir servi C’est en 2006, un an après ma natudans l’armée de Terre française. Une ralisation et onze en après mon arrivée armée qui, au prix de sacrifices en France, que j’ai eu l’occasion de humains, a sauvé la vie des centaines de côtoyer les hommes et les femmes que milliers de Rwandais lors de l’opération j’avais rencontrés douze ans auparavant Turquoise. I dans les conditions particulières. Titulaire d’un diplôme d’études approJean-Claude NSHIMIYIMANA fondies en droit pénal, l’armée m’a Officier sous contrat offert un poste de juriste au sein d’une jcmana@yahoo.fr formation prestigieuse qui, en pointe Texte proposé par le colonel toujours, a participé activement à la Nicolas Tachon, promotion libération de la France. “ Lieutenant Tom Morel ” 1987-1990 Aujourd’hui, je prends conscience Chef de corps du centre national que nous devons, malgré mes regrets, d’entraînement commando L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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LIBRES PROPOS

commencé par massacrer « les hommes » susceptibles de rejoindre les rangs des rebelles. Ensuite, ils s’étaient attaqués aux femmes et aux enfants, avant de viser tous les opposants politiques. Et je me disais : « à qui le tour ? ».


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L’amiral Guillaud Chef d'état-major des armées

e suis très heureux de venir m’exprimer à l’ouverture de la session de l’Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN) et de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), 10 ans exactement après avoir été à votre place. Je le suis d’autant plus que les sujets de cette année 2011-2012 sont vraiment structurants, notamment pour la Défense.

J

Pourquoi ? D’abord parce que 2012 est une année politique. En France certes, mais aussi aux EtatsUnis, en Russie ou en Chine. L’issue de ces élections, ou de ces désignations, aura des conséquences sur les scènes nationales et internationales dans ce contexte de grave crise financière dont nous ne mesurons pas encore tous les effets, notamment en Europe ! Ensuite parce que 2012 est le rendez-vous de la révision de notre Livre Blanc sur la Défense et la sécurité nationale ( LBDSN). Révision ne signifie pas réécriture ! Le LBDSN 2008 reste valide à bien des égards. Mais depuis 2008, je constate une accélération du temps stratégique : des évolutions doivent être prises en compte. • les pays émergents se structurent en puissance. Portés par leur économie, ils changent de ton et remettent en cause la légitimité des puissances établies à organiser le Monde. Ils se distinguent de plus en plus les uns des autres, • les crises financières et économiques ont d’abord touché les puissances occidentales et les affaiblissent, • les Etats-Unis se tournent toujours davantage vers le Pacifique et invitent les Européens à mieux se prendre en main. C’est l’exemple libyen ! Les récentes déclarations de M. Panetta vont dans ce sens, après celles de R.Gates ! • les révolutions arabes ouvrent une boîte de Pandore dont personne ne mesure très bien toutes les conséquences. Dans ce contexte, il nous faut aussi prendre en compte le traité de Lisbonne, le nouveau

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Allocution de l’amiral Guillaud Chef d’état-major des armées prononcée lors de l’ouverture de la session de l’IHEDN et de L’INHESJ le 10 octobre 2011

concept stratégique de l’OTAN, le traité francobritannique, l’approfondissement des risques balistiques et nucléaires, la croissance exponentielle de la menace cybernétique…autant de sujets qui appellent une réflexion. Des travaux sont en cours sous l’égide du Secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Les armées y participent. 2012 est enfin l’année de préparation de la prochaine loi de programmation militaire (LPM 2013-2018) qui devra être la déclinaison législative d’un Livre Blanc amendé : avec en arrière plan la crise de la dette, l’équation sera compliquée. Au regard de ces rendez-vous programmés qui engagent l’avenir de notre pays, je pense que la défense doit être un vrai sujet, pas un enjeu, mais un sujet de réflexion et de débat, un sujet d’actualité et un sujet de priorité, parce que, pour reprendre l’expression du général de Gaulle : “ la défense est la première raison d’être d’un Etat, il n’y peut manquer sans se détruire luimême ”. C’est donc un sujet qui doit être à la hauteur des enjeux qu’il recouvre pour la défense de notre pays et l’avenir de l’Europe. Le contexte est connu : le monde réarme, l’Europe désarme Voici quelques chiffres qui sont intéressants par les ordres de grandeur qu’ils expriment : Entre 2001 et 2010, l’augmentation des dépenses militaires mondiales est de + 50 % : + 80 % pour l’Amérique du Nord, + 70 % pour l’Asie de l’Est principalement tirée par la Chine, mais seulement + 4 % pour l’Europe de l’Ouest. Sur la même période, la part des dépenses militaires de l’Europe de l’Ouest est passée de 29% des dépenses mondiales à 20% ! Cette tendance, si elle devait se confirmer serait lourde de conséquences pour l’avenir d’une Europe morcelée incapable de se positionner en puissance globale, incapable de peser dans les affaires du Monde. Malheureusement, et l’actualité nous le démontre tous les jours, la guerre et les conflits ne sont pas des notions anachroniques. Elles restent des matrices de l’Histoire. Refuser de l’admettre

est faire preuve d’une naïveté angélique ou d’un aveuglement coupable. Le reconnaître, c’est admettre la possibilité de l’impensable, c’est donc prendre les mesures nécessaires pour y réagir. Vous qui êtes ici, en êtes bien conscients. Les sujets de défense aujourd’hui, pour le grand public, sont lointains, peu audibles et peu porteurs. Votre simple présence ici montre que tout n’est pas perdu. ! L’absence d’ennemi visible et intelligible, l’éloignement de nos interventions, l’illusion persistante des dividendes de la paix et du tout technologique, comme la croyance erronée en l’imperméabilité géographique des frontières, contribuent à reléguer les questions de défense au second plan. L’absence d’universalité puis la suspension de la conscription ont aussi participé à l’ignorance grandissante de la chose militaire, notamment chez les élites de notre pays, celles qui étaient exemptées depuis si longtemps et qui sont aujourd’hui aux affaires. A ces facteurs, j’ajoute la diminution des implantations et les réductions de formats qui réduisent l’empreinte militaire sur le territoire et donc dans notre société. Objectivement, une certaine distance s’est installée entre le monde militaire et le monde civil ; distance, qui sans être nouvelle, érode l’esprit de défense. Le sens de l’action militaire n’est donc plus toujours très bien compris par le citoyen français. Et en démocratie, c’est bien lui qui a le pouvoir. ! En résumé, l’esprit de défense se désincarne au rythme d’une société qui oublie qu’une paix durable est une paix que l’on sait, que l’on peut et que l’on doit défendre. La mission de l’IHEDN trouve ici toute sa place L’amiral CASTEX était un visionnaire. Il avait parfaitement compris l’enjeu national de la défense et qu’il était nécessaire de créer entre les auditeurs - je le cite - « une unité de sentiment, de pensée et de doctrine, meilleur gage de l’unité d’action pour préparer en temps de paix et assure en temps de guerre la défense du pays » ! Si je devais résumer la pensée de Castex aujourd’hui, je dirai que l’esprit de défense est une garantie de la résilience de notre Nation. C’est ce message qui éclaire les principes fondateurs de l’IHEDN. Pour vous auditeurs à l’IHEDN, l’esprit de défense passe par trois exigences: • une connaissance de l’outil militaire de la Défense, • une compréhension du sens de l’action militaire et de son articulation avec la Politique,. • une volonté de construire notre résilience. Première exigence Connaître l’outil militaire de défense, c’est connaître à la fois, l’institution de l’Etat et l’instrument militaire : Le Président de la République le rappelait dans l’un de ses discours : « la défense est le fer de lance de notre diplomatie, de notre sécurité, de notre rang ». Connaître l’institution de l’Etat, c’est d’abord situer la place des armées au sein du


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large capacité d’action face à la crise avec un contrôle parlementaire de nos engagements extérieurs qui a été renforcé. Sans cet équilibre, sans la décision du chef des armées le 19 mars d’engager nos moyens aériens, les chars de Kadhafi seraient rentrés dans Benghazi. L’histoire se serait écrite de façon différente, peut-être à la mode syrienne…. En tant que commandant opérationnel des forces, le CEMA commande aujourd’hui les 10 000 militaires engagés dans 27 opérations nationales ou multinationales (ONU, OTAN, UE), les 9 000 militaires de nos forces de souveraineté (Antilles, Guyane, Nouvelle Calédonie, Polynésie…) et les 5 500 militaires de nos forces de présence (aux EAU, au Gabon, à Djibouti, au Sénégal…). Au total ce sont plus de 24 000 militaires qui sont déployés hors de la métropole. Ils assurent des missions les plus variée, de la guerre en Libye et en Afghanistan à la lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane en passant par le maintien de la paix au Liban ou au Kosovo. Ce sont des opérations où de jeunes français payent le prix du sang leur engagement au service de la France : 23 sont morts en opérations depuis le début de l’année, une centaine ont été blessés. Je voudrais dire à cette occasion que nous pouvons tous être collectivement fiers de nos jeunes français qui s’engagent et qui vont au bout de la mission que la Nation leur confie. Ils donnent une leçon à tous les prophètes de la désespérance. A cela, il faut ajouter tous ces militaires que vous avez pu croiser dans nos villes, gares et aéroports, engagés dans le plan VIGIPIRATE ou ponctuellement en soutien des services de l’Etat quand la situation l’impose. Ce fut le cas pour les inondations du Var, le 15 juin de l’an dernier. En tant qu’acteur privilégié de la diplomatie de défense, le CEMA entretient un réseau de premier plan avec les 92 missions militaires étrangères représentées à Paris, et grâce aussi à nos propres missions militaires en ambassade ou auprès des grandes organisations internationales. C’est un vrai réseau d’influence. Enfin, le CEMA est également responsable de la préparation de l'avenir, c'est-à-dire de la planification et de la programmation des moyens de nos forces armées, de notre outil de défense de demain. Connaître l’institution militaire, c’est enfin appréhender ce que l’on appelle, d’un américanisme bon teint, la transformation des armées, à l’aune des conclusions du LBDSN et de la RGPP. En 2008, le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale a fixé les grandes orientations de la politique de défense et de sécurité de la France à l’horizon 2020. En parallèle, le président de la République a lancé la révision générale des politiques publiques (RGPP). Ce double exercice RGPP/LBDSN a été fondateur pour les armées et pour notre ministère. Pour fixer les esprits, voici quelques chiffres : L’effort financier à consentir par la nation pour son outil de défense avait été fixé à 377Md€ sur la période 2009-2020. Les grands équilibres

reposent sur la réduction programmée de 54 000 hommes avant 2015. C’est considérable (17% de nos effectifs en 6 ans). 37 groupes de travail RGPP et plus de 80 dossiers de réforme sont initialisés et en cours. La loi de programmation militaire 2009-2014 est la première traduction de ce double exercice qui doit permettre la restructuration de l’outil de défense à travers la redéfinition du format des implantations et du soutien. Cette transformation intervient dans un contexte particulièrement défavorable, celui d’une crise économique et financière qui pèse sur nos budgets. Depuis 2009, les réformes se sont traduites par la dissolution de 53 organismes majeurs, par le transfert de 25 grands organismes, par la suppression de 30 000 postes sur les 54 000 réclamés à la Défense. Aucune institution en France ne s’est autant réformée en si peu de temps avec autant de remise en question et ceci, tout en engageant en permanence et en moyenne 12 000 hommes sur au moins 9 théâtres différents ! Il faut le rappeler. Les armées sont vertueuses et les armées sont efficientes.

Quelques comparaisons : la GrandeBretagne consacre une part plus importante de sa richesse nationale produite à sa défense. En parité de pouvoir d’achat, les dépenses britanniques sont supérieures de près de 40 % aux nôtres alors que nos forces sont déployées sur 9 théâtres, avec les coûts de soutien correspondants à l’éloignement et à la variété des opérations que nous conduisons. Pour les opérations en Libye, l’engagement opérationnel des forces françaises est supérieur à celui des forces armées britanniques d’environ 20 %. J’en déduis que nos armées offrent un rapport « qualité / prix » à la hauteur des investissements que la Nation consent pour sa défense. Croire que nous pourrions faire d’autres économies en trouvant d’autres marges de manœuvre sans revoir nos ambitions est aujourd’hui une illusion. Ce seront les enjeux de notre prochaine LPM.

Après l’institution de l’Etat, l’outil militaire, connaître l’outil militaire : • c’est connaître son emploi, ses capacités, ses limites, ses règles d’engagement. C’est ne pas confondre l’emploi d’une force militaire avec une force de sécurité. Le premier se distingue par la singularité de l’action militaire dans un cadre toujours exceptionnel, le second s’exerce dans un cadre de normalité relevant uniquement du droit commun. Le soldat qui meurt au combat n’est pas une victime ! • c’est comprendre ses structures, son organisation, ses processus de décisions. • c’est surtout bien appréhender la difficulté de la gestion des crises, celles que nous menons dans un cadre national mais celles aussi, plus nombreuses, que nous menons en coalition dans un cadre multinational. • c’est enfin mesurer l’extrême complexité d’une opération militaire moderne avec les ••• L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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ministère de la défense et dans la politique de défense et de sécurité autour des cinq fonctions stratégique décrites dans le LBDSN de 2008. La connaissance et l’anticipation : elles sont désormais une priorité. Elles garantissent à la France son autonomie de décision. Ce sont par exemple nos capacités d’observations spatiales, d’écoute et de renseignement. L’année que nous venons de vivre, notamment avec la Libye, démontre que nous avons eu raison de porter notre effort sur ces capacités. Elles sont bien les yeux qui permettent aux bras de frapper. La dissuasion nucléaire : elle demeure le fondement essentiel de notre politique de défense. Elle est la garante ultime de la sécurité et de l’indépendance de la France. Ce sont nos deux composantes autour des principes de complémentarité et de juste suffisance. La composante navale océanique avec nos 4 SNLE et le M51 et notre composante aéroportée avec le couple Rafale ASMPA ou Mirage 2000 ASMPA. La protection de la population et du territoire est au cœur d’une stratégie d’adaptation aux nouvelles menaces terroristes, informatiques, technologiques. C’est aussi, bien sûr, la sauvegarde maritime et la sûreté aérienne. Juste un chiffre : 100 000 militaires japonais ont été mobilisés lors de la catastrophe de Fukushima. Cela mérite une réflexion? La prévention des conflits et l’intervention. Nos capacités se sont concentrées sur les zones où nos intérêts stratégiques pourraient être les plus vulnérables. La notion d’arc de crise développée en 2008 est pertinente. En raison des évolutions stratégiques observées depuis 2008, la zone s’étendant du Maghreb à l’Iran incluant la zone sahélienne est plus que jamais prioritaire dans la défense de nos intérêts Connaître l’institution de l’Etat, c’est aussi comprendre la place et le rôle particulier du CEMA dans nos institutions qui structurent le processus décisionnel pour l’emploi de nos armées. Le CEMA tient en effet une place très particulière : il est à la "charnière" du niveau politique et du niveau militaire. Il permet d’intégrer les données opérationnelles aux données du politique qui fixe les objectifs. A la fois chef opérationnel des armées sous l’autorité directe du président de la République et conseiller militaire du gouvernement, il exerce ses responsabilités dans les trois domaines majeurs que sont la conduite des opérations, la diplomatie de défense et la préparation de l’avenir. Ce système, initié dès 1982, complété en 2000 et formalisé par les décrets de 2005 et 2009 est très cohérent. Le CEMA commande des opérations pour lesquelles il conseille le décideur politique, avant et pendant la crise, avec des forces qu’il a très directement contribué à constituer. Dans la gestion de crise, notre système est un véritable atout . Il repose sur une forme d’équilibre que peu de démocraties, me semble-t-il, ont trouvé. Celui qui donne au chef des armées une

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••• hommes et les femmes qu’elle engage et l’ensemble des moyens qu’elle combine sur tous les champs d’affrontement connus : l’aéroterrestre, l’aéromaritime, l’espace et le cyber espace. Je prends par exemple un raid sur BREGA en Lybie : des rebelles à terre avec lesquels nous sommes en liaison, un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) qui fait de l’interception, un avion de commandement qui fait aussi de l’interception, des chasseurs en patrouille prêts à intervenir, des ravitailleurs en vol, des navires en appui feu naval, un BPC (bâtiment de projection et de commandement) avec des hélicoptères de l’armée de l’air pour la mission), des hélicoptères de combat de l’ALAT avec un PC volant, le tout commandé par un état-major interarmées… dans un espace limité pour une durée maîtrisée ! 90 minutes dans une « boîte » de 20/20 !Toutes les composantes sont utiles et utilisées Elles forment un tout cohérent. Nous sommes les seuls en Europe à savoir encore le faire ! Nous pouvons le faire aujourd’hui, parce que nous disposons encore de cet outil de défense complet et cohérent, flexible et adaptable avec des hommes et des femmes recrutés, formés, entraînés et animés par des forces morales exceptionnelles. Cet outil militaire, il faut des décennies pour le construire. Bien sûr il coûte cher à entretenir et à renouveler, mais il est à la hauteur de nos ambitions politiques sur la scène internationale. Si la France souhaite conserver son niveau d’ambition et peser dans les affaires du Monde, si la France souhaite conserver un outil de défense complet et cohérent qui lui assure une autonomie stratégique, une visibilité sur la scène internationale et une crédibilité de ses ambitions affichées, il faudra que la Nation française prenne conscience que le maintien de son effort de défense doit rester une priorité, même en période de crise économique et financière, surtout en période de crise économique et financière. Deuxième exigence : comprendre le sens de l’action militaire. Vous le savez, la Défense n’est pas un sujet exclusif aux Armées ! C’est un sujet interministériel, inter-domaines, « inter agencies » dirait les anglo saxons ; un sujet qui concerne chaque citoyen français. Il ne vous aura pas échappé que les barrières qui existaient précédemment entre les notions de sécurité et de défense, se sont partiellement effacées. Les défis de défense et de sécurité, ceux qui nous sont posés aujourd’hui ne sont pas l’apanage des seuls militaires. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Le général Beaufre, l’un des pères de la dissuasion nucléaire française, disait déjà en 1963 : « la stra-

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tégie militaire amputée de ses facteurs civils devient souvent inintelligible. Seule une vue d’ensemble restitue son sens aux décisions qui ont été prises ». Si ce n’est pas un phénomène nouveau, c’est un phénomène qui s’est amplifié avec la mondialisation et les défis globaux de notre monde. C’est la raison pour laquelle, le LBDSN de 2008 adopte « une stratégie de sécurité nationale qui associe sans les confondre, la politique de défense, la politique de sécurité intérieure, la politique économique et la politique étrangère », ce sont les mots du président de la République, chef des Armées. La stratégie militaire n’est donc qu’une partie d’un ensemble, une partie qui peut être prépondérante ou une partie qui peut être secondaire en fonction de la nature des crises, mais une partie qui interagit avec d’autres stratégies, qu’elles soient économiques, diplomatiques, sociales… C’est ce que le général Beaufre appelait « la stratégie totale » et que nous qualifions aujourd’hui « d’approche globale ». Comprenons nous bien, dans cette approche, l’action militaire est complémentaire des autres, elle n’est pas interchangeable. La force armée est singulière, spécifique voire extraordinaire au sens propre du terme. L’outil militaire réside in fine dans sa capacité à apporter, face à une menace mettant en cause la survie de la Nation, une réponse de puissance qui peut et qui doit faire plier la volonté de combattre de l’adversaire. Cette réponse reste un paramètre important des relations internationales. Ne la négligeons pas. Troisième et dernière exigence : la volonté de promouvoir l’esprit de défense, c’est l’une des ambitions de l’IHEDN. Vous le savez, l’adhésion de la Nation est une des conditions de l’efficacité de notre Défense et de notre sécurité. Quand je parle d’adhésion, je ne parle pas de consensus mou ; je parle d’adhésion active! Préparer la Nation à l’éventualité d’une crise grave, faire prendre conscience que notre pays peut être la cible d’actes qui pourraient bouleverser notre quotidien confortable sont une condition préalable à notre capacité de résilience. C’est dans le LBDSN qu’est formalisé en France, pour la première fois le « concept de capacité de résilience de la société, des pouvoirs publics et des grands acteurs de la vie économique et sociale ». Il s’agit clairement de préparer la Nation Française à supporter les effets de la concrétisation d’un risque majeur (terrorisme de masse, attaque informatique de réseaux critiques, menace balistique, crise sanitaire, environnementale ou sociétale de grande ampleur).

C’est une prise de conscience qui s’est progressivement imposée à la lumière des retours d’expérience d’évènements tels les attentats du 11 septembre, le passage de l’ouragan Katrina à la Nouvelle Orléans, le Tsunami de 2004 en Asie du Sud-est, le séisme de février 2010 à Haïti et bien sûr, le double désastre de Fukushima cette année. Cette capacité de résilience, c'est-à-dire les capacités à s’adapter, improviser et répondre à une crise majeure avec flexibilité et réactivité sont liées à deux facteurs essentiels, l’un moral et psychologique, l’autre structurel. Le premier, c’est bien ce que l’on appelle communément l’esprit de défense, le second est associé aux structures de l’Etat, aux services publics, à la capacité de gestion interministérielle des crises, à la continuité des services de l’Etat. L’esprit de défense n’est pas l’apanage des seuls militaires comme la défense n’est pas de la seule responsabilité des militaire. Il serait dangereux de croire que l’esprit de défense gagnerait les Français à l’heure précise où l’Histoire ferait irruption dans leur vie quotidienne ! J’ai l’intime conviction que chacun des responsables que nous sommes avons notre rôle à jouer dans cette approche morale et civique de la défense. Cela passe par cette sensibilisation individuelle et collective aux enjeux de la défense et de la sécurité. Cela passe par la promotion et la défense de nos valeurs, celles de la République que nous servons pour lesquelles des soldats aujourd’hui souffrent et meurent ! Ne l’oublions pas ! Cela passe par une éducation. Nous sommes des relais, quel que soit notre poste de responsabilité. La capacité de résilience est aussi liée à la fiabilité des structures et des organisations de l’Etat capables de planifier, d’organiser, de coordonner l’ensemble des acteurs dans un cadre interministériel et interservices de gestion des crises. Ce sont des capacités de veille et d’analyse, des plans, des procédures, des exercices d’entraînement. Ce sont des informations et des instructions à communiquer autant d’outils à connaître et à contrôler dans « une posture permanente de sûreté ». Il ne s’agit en aucun cas de paranoïa, mais de saine prévention à laquelle nous participons, dans notre domaine, celui des Armées, pour nos concitoyens. Les responsables que nous sommes, que vous êtes, civils et militaires, du public et du privé doivent donc bien se connaître, pour mieux se comprendre et travailler ensemble à la diffusion de cet esprit de défense. Notre esprit de défense et la validité de nos organisations sont complémentaires et garants d’une stratégie de défense et de sécurité efficace et crédible. Nous avons chacun notre rôle à jouer dans la promotion de l’un et l’efficience de l’autre. L’IHEDN y contribue. I


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Le Bataillon de Choc

Une France tricolore frappée d’un parachute et d’une dague.

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e bataillon de Choc voit le jour, au Centre d’organisation des unités spéciales, à Staouéli (Algerie) au mois de mai 1943, d’une idée originale du chef de bataillon Gambiez, récemment évadé de France par l’Espagne, à partir de la compagnie du quartier général du Général Giraud, alors commandant en chef des armées en Afrique du nord, qui lui a laissé « carte blanche » pour organiser ses moyens d’action. Cette unité qui ne compte à sa création qu’une dizaine de personnels, capitaine compris, d’après son acte de naissance (procès verbal de création rapporté dans les conditions règlementaires) voit ses effectifs, normalement destinés à diverses missions spéciales, gonfler au fur et à mesure des arrivées de volontaires sollicités dans toute l’armée d’Afrique ralliée depuis peu par de nombreux jeunes et moins jeunes ayant réussi à franchir les Pyrénées, après l’invasion de la zone sud par l’armée allemande et non sans avoir goûté aux geôles de Franco. Ainsi, avec cet afflux inespéré de personnels, très rapidement, une, puis deux, puis trois unités de combat, bénéficiant d’un statut particulier pour l’époque (non administratives) sont constituées avec des cadres et une troupe déjà formés dont beaucoup ont l’expérience du feu (39/40 et Tunisie). D’où l’idée de les rassembler en un bataillon et d’en faire une unité spéciale interarmées « Le bataillon de Choc » qui pourra éventuellement après avoir subi un entraînement commando être parachuté en France occupée, d’où son insigne : une France tricolore frappée d’un parachute et d’une dague. C’est pour rappeler la mémoire d’une formation dissoute, le 31° bataillon de Chasseurs à pied où il avait servi, outre la Légion Etrangère, que son créateur lui confie les attributs et la devise de cette unité « En pointe toujours ». « En pointe », le Bataillon va l’être puisque dès le 13 septembre de la même année il sert de « fer de lance » au corps expéditionnaire de 6000 hommes du Général Henri Martin dépêché en Corse pour aider les maquis armés par les services spéciaux d’Alger à libérer l’île. Son action attire de si nombreux volontaires Corses qu’une quatrième unité de combat doit être créée. « En pointe » il l’est à l’Ile d’Elbe où, débarqué en sept commandos, 8 heures avant l’heure « H », il est chargé de neutraliser les batteries côtières allemandes, mission qu’il réussira parfaitement. « En pointe » il l’est encore à Toulon, puis à Dijon et dans les Vosges au sein de la demi-brigade de Choc, après avoir été renforcé d’une cinquième compagnie (commando lourd), et en Alsace avec le 1er groupement de Choc. « En pointe » enfin avec les éléments de tête de la 1ère armée française jusqu’en Autriche. Pour tout cela il est cité trois fois à l’ordre de l’armée mais il a perdu 272 tués, 8 disparus (1) et enregistré près de 800 blessés. Le 1er octobre 1945, ses effectifs renfloués pour la énième fois, tout en conservant son appellation et ses attributs, il devient le 1er bataillon du 1er régiment d’infanterie aéroporté dans le cadre de la mise sur pied de la 25ème division aéroportée qui est regroupée dans le

sud-ouest de l’hexagone dès la fin de 1945. Dans ce régiment de conception toute nouvelle pour l’armée française qui doit recevoir le drapeau d’un ancien régiment d’infanterie dissous, sont regroupés le bataillon de Choc, les commandos d’Afrique et les commandos de France, tout ce qui reste de l’ancien groupement de choc n°1 créé par le général de Lattre. Le régiment quitte le Würtenberg et les Forces française en Allemagne à la fin décembre. L’état-major, le 1er bataillon (ex choc) et le 2ème (ex commandos d’Afrique) sont cantonnés au camp de La Palud, à Bordeaux, le 3ème (ex commandos de France) à Tarbes. Le 1er janvier 1946, le régiment destiné à être implanté au Maroc, devient le 1er Régiment d’infanterie de Choc aéroportée (R.I.C.A.P). Deux mois plus tard, à la suite de graves « échauffourées » ayant mis à partie des « commandos » et des bandes du Parti communiste à Tarbes, Paris ordonne la dissolution du régiment. L’ordre est rapporté deux jours après sur l’intervention du général de Lattre de Tassigny, inspecteur général de l’armée de terre mais le 3ème bataillon est retiré du régiment et envoyé en forteresse à Mont-Louis. Peu de temps après de ses cendre naîtra le 11ème bataillon de Choc. Au mois d’avril 1946, des élections générales devant avoir lieu en Algérie la division y est acheminée par crainte de troubles éventuels (les dramatiques évènements de 1945 à Sétif étant encore très présents). Le bataillon est provisoirement stationné à Koléa, (Alger). Au mois de septembre il est inspecté par le général de Lattre de Tassigny, son caporal d’honneur, qui constatant le caractère interarmes de son personnel décide sur le champ de l’appeler « 1er régiment de Choc » tout court et de le doter de son propre drapeau sur lequel seront inscrites les batailles des trois unités de l’ancien groupement de Choc : Corse 1943, Ile d’Elbe 1944, Cap Nègre-Toulon 1944, Haute-Alsace 1944-1945. Le 25 décembre 1946, par dépêche ministérielle, il devient « 1er bataillon parachutiste de Choc » pour constituer avec les 1er et 3ème bataillons du 1er R.C.P la 41ème demi-brigade de marche parachutiste placée sous les ordres du lieutenant-colonel Sauvagnac pour intervenir en urgence en Indochine après le « coup de chien » d’Ho chi minh sur le delta du Fleuve rouge. Il embarque pour l’Extrême Orient le 17 janvier 1947. La demi- brigade, implantée au Tonkin, intervient sur l’ensemble du Viet-Nam jusqu’à la fin de 1948, effectuant, entre autres, 24 opérations parachutées. Le bataillon prend part à sept d’entre elles dont la plus importante, l’opération « Léa » dans le nord du Tonkin où plus de deux mille hommes sont parachutés en deux jours. Largué à Bac-Kan le bataillon est mobilisé 46 jours avec les diverses exploitations, puis avec la colonne Beaufre

(près de 1500 hommes) encore 30 jours. Parachuté le 7 octobre il ne rejoint sa base à Hanoï que le 23 décembre ; certaines de ses unités ont parcouru plus de 1700 kilomètres. Il est cité deux fois à l’ordre de l’armée pour ces diverses opérations au cours desquelles il a perdu 59 tués ou disparus et 91 blessés. De retour d’Indochine, en fin 48, il prend provisoirement garnison à Tarbes avant d’être acheminé à Montauban en avril 1949. Installé au quartier Doumerc il reçoit ses premiers appelés volontaires parachutistes dès le mois de juin. Le 5 mars 1951, il est dissous en tant qu’unité formant corps, est recréé comme 1er bataillon du 14ème régiment d’infanterie parachutiste de Choc placé sous les ordres du colonel Bergé, ancien des compagnies « para » de l’air et créateur de la 1ère Compagnie parachutiste de la France libre, tout en conservant, une fois de plus, ses attributs et son fanion. Comme en 1945 il sert de noyau à la constitution d’un nouveau régiment des troupes aéroportées. On ne saura jamais pour quelle raison le commandement transforme ce régiment en unité de tirailleurs parachutistes à compter du 1er janvier 1954, alors qu’il est aux ordres du colonel de Roquigny. Le bataillon devient 19ème bataillon de tirailleurs algériens, au grand désespoir des nombreux anciens de la libération et d’Indochine en particulier, encore présents, et bien que commandé en 1955 par un vieux parachutiste, le chef de bataillon Boffy. Employé en Tunisie, puis au Maroc il est finalement dissous fin 1955. Son fanion, décoré de deux croix de guerre avec cinq palmes, ne reste pas longtemps au Musée. Dès le premier janvier 1957 il est confié au 12ème bataillon parachutiste de Choc de la 11ème D.B.P.C stationné à Calvi où, après la libération de l’île, le « bataillon », 10 mois durant, se perfectionna avant d’entreprendre sa grande épopée. Durant ces six nouvelles années d’existence, ayant retrouvé les unités spéciales, il se couvre de nouveau de gloire, à Suez où il a 2 tués et en A.F.N notamment, où il laisse 28 des siens et de nombreux blessés. Le 31 décembre 1963, malgré son glorieux passé, le 1er bataillon parachutiste de Choc, ex « bataillon de Choc », est définitivement dissous ; son fanion et ses attributs sont confiés au Centre national d’entraînement commando (CNEC) déjà dépositaire du drapeau du 1er régiment de Choc. Au cours de sa courte existence, plus que chaotique, et pourtant si glorieuse, le « Choc » déplorera 342 morts ou disparus, et plus d’un millier de blessés ; 280 morts ou disparus et près de 800 blessés, en moins de dix mois d’opérations (Corse, Ile d’Elbe et Libération) de 1943 à 1945. En 2007, l’Amicale des Anciens du bataillon de Choc qui perpétuait depuis l’après guerre le souvenir de cette belle aventure au service du Pays plutôt que se dissoudre par manque d’effectif a préféré fusionner avec celle du CNEC dont l’unité a hérité des emblèmes, des attributs et des traditions des « Chocs ». I

Lieutenant-colonel Honoraire Pierre Neuville (2) Commandeur de la Légion d’Honneur Docteur en Préhistoire

(1) Liste nominatives établie par l’amicale en 1946. (2) Le parcours prestigieux et atypique du Lieutenant-colonel (H) Pierre Neuville est retracé à la page 37 du n°164 de la revue L’Épaulette du mois d’avril 2008.

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HISTOIRE

Ou l’histoire d’un des fleurons de l’armée d’Afrique telle que l’a vécue le lieutenant-colonel honoraire Pierre Neuville pendant dix longues années et deux guerres.


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HISTOIRE La transmission du « patrimoine » des promotions, quel avenir ?

ne chose est certaine : une promotion doit prendre ses dispositions suffisamment tôt, sous peine qu’un (ou plusieurs) de ses membres, à sa disparition, lègue à ses propres héritiers des documents ou souvenirs dont ils ne sauront que faire. En remarque préalable, l’Épaulette par ses statuts et son organisation actuelle n’a pas à intervenir dans la vie des promotions qui ne sont pas adhérentes à l’association en tant que telles. Elle ne peut donc que leur apporter conseil et aide lorsqu’elles le sollicitent. En seconde précaution, pour des raisons historiques ce sont les promotions de l’EMIA qui sont les plus concernées, mais naturellement les éléments de réponse suivants seront transposables aux autres formes de recrutement si elles ont développé un quelconque esprit de promotion. En première approche, trois situations sont à considérer : • la « promotion » n’a jamais eu d’activités après sa sortie d’école, il se peut que les membres du bureau école (président, secrétaire, trésorier) détiennent encore des documents, voire des fonds découlant de cette courte période ; • la « promotion » a continué à vivre de façon informelle plus ou moins animée par le bureau élu à la fin de la scolarité, ce qui rapproche du cas précédent, mais avec une pérennisation dans le temps et des acteurs plus facilement identifiables ; • la « promotion » s’est officiellement constituée en association sous le régime loi de 1901, dispose d’un bureau réélu régulièrement et tient des assemblées générales réglementaires. Dans ce dernier cas c’est à l’assemblée générale de l’association de décider de la date et des conditions de sa dissolution, fixant la dévolution des biens matériels et financiers détenus en commun. Dans les deux autres situations, il revient aux détenteurs de prendre à titre individuel les dispositions nécessaires pour transmettre le « patrimoine » collectif détenu en partageant éventuellement la décision avec d’autres membres identifiés de la promotion.

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Que ce soient les biens matériels ou financier la transmission peut se faire sous forme de dons manuels, donations ou legs, les uns et les autres obéissant à des règles juridiques, voire fiscales qu’il conviendra de vérifier avec précision (le site internet http://vosdroits.servicepublic.fr/associations/ donne toutes les informations nécessaires). En tout état de cause, le don manuel semble le plus souple d’application. En distinguant par type de biens : • les biens matériels, archives ou objets divers en fonction de leur intérêt pourraient être de préférence donnés ou légués à un musée (par exemple à celui des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan), au service historique de la défense ou à d’autres organismes, sous réserve qu’ils soient autorisés à recevoir de tels dons ou legs ; • les avoirs financiers pourraient être redistribués entre les membres de la promotion encore vivants, transmis à des associations ou fondations, voire également donnés à un musée comme certaines promotions anciennes l’ont fait. La transmission inter générationnelle de promotion « marraine » à promotion « filleule » pourrait être envisagée, mais la question de stockage d’archives pouvant être volumineuses et d’intérêt modéré (sauf pour des « chercheurs ») risque de se poser. Que disent les textes ? Dons, donations et legs Pour développer et diversifier leurs ressources, les associations font parfois appel à la générosité publique. Selon le type d’association et son objet, sa capacité à recevoir des dons et legs, ainsi que les avantages pour les donateurs, pourront ne pas être les mêmes. Dons manuels Définition Le don manuel est effectué « de la main à la main », sans qu’il soit nécessaire d’effectuer un acte notarié ; il est également admis qu’il puisse être réalisé par virement (bancaire ou postal). Il ne comporte aucune contrepartie et ne donne

CÉDRIC BOUTET/DICOD

Récemment, une question a été posée à l’Épaulette sur la transmission du « patrimoine » détenu par les promotions. D’apparence anodine, cette question n’est en fait pas si simple qu’il y paraît.

Affiche du Musée de L’Infanterie de l’EAI à Montpellier.

lieu, en principe, à la perception d’aucun droit d’enregistrement ; il doit être effectué du vivant du donateur, sans quoi il s’agirait d’un legs dont seules certaines associations peuvent bénéficier (voir cidessous). Le bien qui fait l’objet du don peut être de nature diverse : billets de banques, chèques, meubles... Les organismes bénéficiaires Toutes les associations déclarées peuvent, sans autorisation spéciale et quel que soit leur objet, recevoir des dons manuels, et ce en application de l’article 6 de la loi du 1er juillet 1901. Les avantages pour les donateurs Sous certaines conditions, les personnes physiques qui effectuent des dons et versements aux associations peuvent bénéficier d’une réduction d’impôts ; une réduction spécifique s’applique aux dons et versements effectués au profit de certaines associations caritatives. Les règles sont fixées par l’article 200 du Code général des impôts. Cas général Ouvrent droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 50 % de leur montant les sommes prises dans la limite de 10 % du revenu imposable du contribuable qui correspondent à des dons et versements effectués par le contribuable au profit : 1° de fondations ou associations reconnues d’utilité publique répondant aux conditions fixées au 2° ci-dessous.


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2° d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel, ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, notamment à travers les souscriptions ouvertes pour financer l’achat d’objets ou d’œuvres d’art destinés à rejoindre les collections d’un musée de France accessibles au public, à la défense de l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises ;

3° d’établissements d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique, publics ou privés, à but non lucratif, agréés par le ministre chargé du budget, ainsi que par le ministre chargé de l’enseignement supérieur, ou par le ministre chargé de la culture ;

4° d’organismes, dont la gestion est désintéressée et ayant pour objet exclusif de participer, par le versement d’aides financières non rémunérées, à la création d’entreprises, à la reprise d’entreprises en difficulté et au financement d’entreprises de moins de cinquante salariés ; 5° d’associations cultuelles et de bienfaisance qui sont autorisées à recevoir des dons et legs, ainsi que des établissements publics des cultes reconnus d’AlsaceMoselle. [...] Donations et legs - Définition La donation et le legs sont des dons gratuits ; la donation est réalisée du vivant du donateur ; elle doit faire l’objet d’un acte authentique (devant notaire) sous peine de nullité. Le legs peut faire l’objet d’un acte authentique, mais peut également faire l’objet d’un simple écrit (testament olographe). Les organismes bénéficiaires Seules certaines associations peuvent

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recevoir des donations ou des legs, sous réserve, pour certaines d’entre elles, d’y être autorisées.

cessions entre frères et sœurs [...]

Exonération Certains dons et legs font l’objet d’une exonération de droits de mutation. Associations bénéficiaires Sont visés notamment (CGI, art. 795) : Seules les associations suivantes • les dons et legs d’œuvres d’art, de peuvent, dès lors qu’elles sont dotées de monuments ou d’objets ayant un caracla personnalité juridique (voir fiche 3), tère historique, recevoir des dons et legs : • les dons et legs d’immeubles classés 1° les associations reconnues d’utilité ou inscrits sur l’inventaire supplémentaire publique (L. 1er juillet. 1901, art. 11 al. 2) ; des monuments historiques, • les dons et legs faits à des associa2° les associations cultuelles : pour tions ou fondations reconnues d’utilité bénéficier de donations ou de legs, elles publique dont les ressources sont exclusidoivent avoir comme objet exclusif vement affectées à des œuvres scientil’exercice d’un culte (L. 9 déc. 1905, art. fiques culturelles ou artistiques à carac19) ; tère désintéressé. Cette exonération s’applique également aux simples associa3° les associations ayant pour but tions déclarées, dès lors que leurs resexclusif l’assistance, la bienfaisance, la sources sont exclusivement affectées à la recherche scientifique ou médicale (L. 1er recherche médicale ou scientifique, à juillet. 1901, art. 6) ; caractère désintéressé, • les dons et legs faits aux établisse4° les unions d’associations familiales ments publics charitables, aux mutuelles (code de l’action sociale et des familles, et à toutes autres sociétés reconnues d’utiart. L. 211-10-3°). lité publique dont les ressources sont affectées à des œuvres d’assistance, à la Nécessité d’une défense de l’environneautorisation ment naturel ou à la proParmi les catégories tection des animaux ; les Une chose d’associations admises associations non reconà recevoir des dons et nues d’utilité publique est certaine : legs, celles visées au 1° mais poursuivant un but une promotion à 3° ci-dessus doivent, exclusif d’assistance ou doit prendre ses en outre, obtenir une de bienfaisance bénéfiautorisation pour accepcient de l’exonération ; dispositions ter ces libéralités. Cette • les dons et legs suffisamment tôt, autorisation est donnée : faits aux associations sous peine qu’un • en principe par le d’enseignement supé(ou plusieurs) de ses rieur reconnues d’utilité préfet du département du siège de l’associapublique et aux sociétés membres, à sa tion quel que soit le disparition, lègue à ses d’éducation populaire gratuite reconnues montant de la libéralité propres héritiers d’utilité publique et (D. n° 94-1119 du 20 des documents ou subventionnées par déc. 1994) ; l’Etat, • ou, par décret en souvenirs dont ils ne • les dons et legs Conseil d’Etat, si la sauront que faire. faits aux associations libéralité (don ou legs) cultuelles, aux unions donne lieu à réclamad’associations cultion d’un parent au tuelles et aux congrégations autorisées, degré successible. • les dons et legs de toute nature Les associations qui sont tenues d’obconsentis au bénéfice de l’association tenir une autorisation pour accepter un don ou un legs doivent déposer une « La Croix-Rouge française », sous demande en ce sens comportant un cerréserve de leur acceptation régulière par tain nombre d’éléments qui diffèrent le comité de direction (CGI, art. 1071). I selon qu’il s’agit d’un don ou d’un legs (renseignements auprès de la préfecture du siège de l’association). La fiscalité Taux des droits de mutation Les donations et les legs sont soumis aux droits de mutation à titre gratuit, dont le montant est le même que pour les suc-

GDI (2s) Christian Cavan Vice-président de l’association Promotion Général Kœnig EMIA 1970-1971

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HISTOIRE

Sur ce point, précisons que les fondations et les associations reconnues d’utilité publique peuvent recevoir, pour les associations ou organismes d’intérêt général visés au 2° ci-dessous, des dons dans les mêmes conditions que s’ils leur étaient destinés, à condition que leurs statuts aient été approuvés par le Conseil d’Etat à cette fin (pratique dite « des comptes ouverts »). Les associations ou fondations qui « abritent » ces comptes doivent établir des comptes annuels selon les principes définis au code du commerce et procéder à la nomination d’au moins un commissaire aux comptes ; les associations destinataires des versements doivent alors également tenir des comptes annuels ;

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HISTOIRE L’arc de Triomphe, la construction Réalisé par l’architecte Chalgrin

En février 1806, Napoléon 1er ordonne la construction d’un Arc de Triomphe pour commémorer les victoires de ses armées. Il décide de le faire édifier sur la place de l’Etoile. La première pierre du monument est posée le 15 août 1806. Les plans retenus sont ceux de l’architecte Chalgrin. la fin de 1813, l’Arc atteint 19 mètres de haut. Les événements de 1814 remettent tout en question. Sous la Restauration, les travaux sommeillent. Louis-Philippe, devenu roi en 1830, relance le projet. L’Arc de Triomphe, dédié aux armées de la Révolution et de l’Empire est inauguré le 29 juillet 1836.

LE MONUMENT

L’Arc de Triomphe mesure 49 m de haut et plus de 45 m de large. L’arc des deux grandes façades atteint 20,50 m de hauteur pour une largeur de 14,50 m. Les façades transversales sont percées d’un arc haut de 19 m sur une largeur de 8,50 m. La frise qui décore les quatre faces représente les grands personnages de la Révolution et de l’Empire, ou encore le retour des armées d’Italie ou d’Egypte. Sur les surfaces intérieures des grands et petits arcs sont gravés les noms des généraux et des batailles célèbres de la Révolution et de l’Empire. Sur le sol, près du tombeau du Soldat inconnu, plusieurs plaques de bronze commémorent des événements importants de l’histoire contemporaine. Elles évoquent également le souvenir des combattants et des résistants de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que celui des « Morts pour la France » en Algérie, Tunisie et Maroc.

LE MUSEE ET LA TERRASSE

A l’intérieur de l’Arc de Triomphe, nous trouvons la grande salle du musée qui présente de nombreux documents : gravures, dessins, photos, maquettes et

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pièces originales sur la construction et le décor de l’Arc ainsi que sur les événements qui ont marqué l’Histoire comme le retour des cendres de Napoléon 1er le 15 décembre 1840, la veillée funèbre de Victor Hugo le 29 mai 1885, le défilé de la Victoire le 14 juillet 1919, l’arrivée du Soldat inconnu le 28 janvier 1921, l’hommage du général de Gaulle sur la tombe du Soldat inconnu dans Paris libéré le 26 août 1944. Depuis la terrasse, un splendide panorama s’offre à la vue.

LE TOMBEAU DU SOLDAT INCONNU

L’Armistice, qui met fin aux combats de la Première Guerre mondiale, est signé le 11 novembre 1918. La joie de la Victoire est endeuillée par la mort de 1 500 000 hommes. Bientôt partout, on élève des monuments aux Morts et on appose des plaques commémoratives. En 1920, le Parlement décide que les restes d’un des soldats non identifiés morts au champ d’honneur au cours de la guerre seront inhumés sous l’Arc de Triomphe. Huit corps de soldats français non identifiés, choisis sur les différents secteurs du front, sont alors transportés dans la citadelle de Verdun. Le 10 novembre 1920, à 15 h, le sol-

dat Auguste Thin, fils d’un combattant lui-même disparu au cours de la guerre, dépose un bouquet de fleurs sur l’un des cercueils, désignant ainsi celui qui sera amené à Paris. Le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous l’arche principale, face aux Champs-Elysées.

LE SYMBOLE DE LA FLAMME

En 1923, un journaliste, Gabriel Boissy, suggère qu’une Flamme du Souvenir veille sur la Tombe du Soldat inconnu.

Le 11 novembre 1923, pour la première fois, la Flamme est allumée par André Maginot, alors ministre de la Guerre. Depuis cette date, la Flamme ne s’est jamais éteinte. Chaque soir à 18 H 30, elle est ravivée par des représentants d’associations d’anciens combattants ou d’associations dont le civisme est reconnu (telle la Croix-Rouge). Ce cérémonial n’a jamais été interrompu, même pendant l’Occupation, entre 1940 et 1944. La Flamme rend hommage à ceux qui ont donné leur vie afin qu’aujourd’hui nous puissions vivre dans un pays libre.


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sur la face ouest de la Dalle. Auparavant, le commissaire et le gardien de service ont fait mettre en place le drapeau de « La Flamme », le clairon et le tambour de la Garde républicaine. Enfin, le commissaire de la Flamme et les présidents d’associations rejoignent la Dalle, tandis que retentit la sonnerie « La Flamme ». Les délégations sont alors invitées à déposer leur gerbe, puis le commissaire se place à hauteur de la Flamme et transmet le glaive au président en l’invitant à faire le geste du ravivage. La sonnerie « Aux Morts » retentit, les drapeaux s’inclinent, une minute de silence est observée. Le président et les autorités présentes vont signer le livre d’or, puis dans un geste fraternel, saluer les portedrapeaux, les commissaires de la Flamme, les membres des associations et les invités alignés le long de la Dalle. Tous se retrouvent au pied de la Tombe et les musiciens jouent l’hymne « Honneur au Soldat inconnu ».

DR DELPHINE FAUCHET

POUR LES JEUNES, UN GESTE CITOYEN

LE RAVIVAGE DE LA FLAMME

Un cérémonial précis est observé. Chaque jour, au moins deux membres du Comité, des commissaires de la Flamme, sont désignés pour accueillir les associations et ordonnancer la cérémonie. Les participants prennent place de part et d’autre de la Dalle Sacrée et les porte-drapeaux sont disposés en cercle

Pour les jeunes, participer à la cérémonie de Ravivage de la Flamme, c’est d’abord accomplir un devoir de mémoire : aux côtés d’anciens combattants, ils rendent hommage aux soldats de la guerre de 1914-1918, de la Seconde Guerre mondiale et à tous les soldats des conflits contemporains. Ce geste est aussi pour eux une façon de prendre place dans ta citoyenneté et de commencer à assumer leur responsabilité de futur citoyen. C’est pourquoi, ceux qui ont le privilège d’y participer sont aussi les représentants de leur collège, de leur lycée ou de leur commune, par leur présence, ils témoignent de leur volonté et de leur aptitude à entrer dans la communauté des citoyens dont ils seront bien-

tôt les forces vives. Dans le bulletin n° 161 de L’Épaulette, c’est avec un grand plaisir, pour ne pas dire avec « gourmandise », que je me suis régalé du texte du général Mouton intitulé « Histoire orientée et mémoire sélective ». Avec vigueur, il s’élève contre l’entreprise de dénigrement et de culpabilisation de l’Histoire de notre pays qui, aux dires de certains « historiens » ( ?), politiques et penseurs orientés, serait pratiquement à l’origine de tous les malheurs de certains continents ou des populations de nos régions et départements d’outre-mer. Concernant le cas de l’esclavage qui est effectivement une horreur et qui existe depuis l’antiquité, nos humanitaires justiciers devraient faire un tour au Sénégal et plus précisément à l’île de Gorée. Après la visite de la maison des esclaves (construction effectuée et utilisée par les premiers colonisateurs du Sénégal : les portugais), il serait bon qu’ils aillent faire un tour dans le fort de cette île. Quand j’y suis passé il y a quelques années, il y avait dans une salle une fresque qui, si elle existe encore, représentait les différentes étapes du passage des esclaves dans cette région. De l’arrivée du convoi à l’embarquement sur les bateaux négriers en passant par l’enclos de parcage et le marché, nos bons apôtres pourraient remarquer que les personnels d’encadrement, les gardiens et les marchands représentés par les artistes africains ne sont pas des européens ! Il est bon que certains, comme le général Mouton, réagissent aux propos dénigrants pour ne pas dire insultants au sujet de notre Histoire et de ceux qui l’ont faite. Un seul regret, c’est que ces réactions restent du genre « confidentiel » ou « diffusion restreinte ». I Lieutenant-colonel (er) Paul GRINDA EMIA-Promotion Capitaine Bourgin 1961-62

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HISTOIRE

MICHEL GUILLON /L’ÉPAULETTE

L’Arc de Triomphe, dédié aux armées de la Révolution et de l’Empire est inauguré le 29 juillet 1836.

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> Reférent pour les officiers d’active

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VIEPRATIQUE DE L’ÉPAUVIE

> Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

> Une nouvelle politique des officiers diplômés techniques ans la continuité du nouveau modèle d’officiers, une nouvelle politique DT a été validée début janvier 2010 par le DRHAT. Elle est fondée sur 4 grands principes : la rentabilisation de la formation, la lisibilité, l’attractivité, l’équité et la cohérence.

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Qu’est-ce qu’un officier diplômé technique ?

C’est un officier aux compétences technico-opérationnelles de haut niveau, nécessaires au fonctionnement et à l’engagement des armées, destiné à occuper des emplois en adéquation avec le métier du DT, y compris opérationnels, en interarmées et à l’international.

Rentabilisation de la formation

Ajustement de la durée de la formation au strict besoin des armées, en privilégiant des diplômes supérieurs ou différents de ceux déjà détenus. Application de cette politique aux officiers ayant acquis un DT, par voie de concours sur épreuve, sur titre ou par régularisation (DTR), dans les conditions de l’instruction n°13013 /DEF/TH-AT/PRH/OFF du 5 mai 2009. (Pour les officiers de carrière ou sous contrat étudiés à l’intégration, titulaires d’un DTR antérieur à 2010, application aux conditions suivantes : emploi sur un poste de la maquette DT, dans le domaine et le métier de son diplôme, dans les conditions de l’instruction 13013). Affectation sur des postes DT pendant12 ans en moyenne, sur un parcours professionnel de deuxième partie de carrière d’une durée moyenne de 19 ans, soit deux tiers du temps sur des postes DT et un tiers du temps sur des postes non DT.

Lisibilité

Maquette DT 2014 et parcours professionnels DT associés, déclinés par métier, consultable en ligne sur le site « intraterre » de la DRHAT/politique RH/ politique desmétiers/TTA129/tome 5. Validation des TR2 après cotation des postes DT. Inscription des postes DT et des TR2 dans les DUO à partir de 2011. Actualisation annuelle de la maquette DT.

Attractivité

Parcours professionnels valorisés par l’alternance de postes DT (2/3) relatifs au

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diplôme détenu et de postes non forcément DT, notamment opérationnels (1/3). A qualité égale d’officiers, prise en compte favorable du DT pour l’avancement. Vocation à la prime tardive (ou futur BES1), mesure non exclusive de l’accès aux échelons exceptionnels. Principe de différenciation respecté en terme d’attractivité, entre d’une part les DT et les brevetés et, d’autre part, entre les DT et les DEM.

Équité et cohérence

Équité de traitement entre domaines et filières ayant des DT. Ouverture plus large mais maîtrisée de TR2 aux domaines ne possédant pas de postes DT (après cotation des postes). Valorisation du diplôme (DT) et des responsabilités (TC2-TCOS-TR2 non DT) pour l’accès à la prime tardive (ou futur BES1), mesure non exclusive de l’accès aux échelons exceptionnels. I > Extraits de « Terreinfo du mois d’avril 2010 (un rappel de la rédaction à toutes fins utiles).

> Parlons réforme des corps d’officiers à vocation administrative

Cette réforme a franchi une étape déterminante, après plusieurs mois de travail sous l’égide de l’état-major des armées, avec les orientations et décisions prises par le ministre de la Défense au mois de juin 2011, et leur présentation à la 85e session du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM) un peu plus tard.

D’où vient cette réforme ?

Elle est le prolongement de la réforme du soutien devenu interarmées avec le souhait de créer un corps d’officiers d’administration dédié. Elle est liée à la création du service du commissariat des armées (SCA) le 1er janvier 2010 et la fusion annoncée des corps de commissaires Terre/Air/Mer en 2013. Elle est la conséquence de la réduc-

tion du nombre de corps d’officiers dans le cadre de la transformation. de la défense.

Où en est cette réforme ?

Elle prévoit la création d’un corps interarmées de direction et de conception de l’administration militaire, corps à vocation ministérielle par: La fusion des trois corps de commissaires le 1er janvier 2013. L’intégration progressive, de 2014 à 2016, de certains officiers des corps techniques et administratifs (OCTA), du corps des officiers des bases de l’air et du corps du cadre spécial (CS). Pour les OCTA Terre et le CS, cela concernera une centaine d’officiers des domaines de spécialité (DS) « Pilotagebudget-finances » et « réglementation et activités juridiques » principalement, l’administration et soutien de l’homme dans une moindre mesure. Le DS gestion des ressources humaines n’est pas concerné. L’Ancrage d’armée marqué au sein de ce corps, avec notamment un choix d’armée effectué au moment du concours d’entrée (comme actuellement). L’Implantation de l’école de formation unique du SCA à déterminer entre Salon de Provence et St Mandrier (à la date de rédaction de cet article), avec une ouverture des scolarités prévue lors de la rentrée 2013-2014, La création du corps des officiers logisticiens des essences (au lieu des OCTA SEA), La mise en extinction des corps d’OCTA du 1er janvier 2014 au 1er janvier 2016.(*) La création du corps des officiers spécialistes de l’armée de Terre (COSAT), qui se substituera au CTA Terre et au CS.

Que reste-t-il à déterminer ?

Les modalités de transfert - sur la base du volontariat - des officiers du CTA et du CS appelés à rejoindre le futur corps d’officiers d’administration. Le travail sur les statuts (été 2011). La présentation du projet aux CFM d’armées (octobre 201). Présentation au CSFM (novembredécembre 2011). (*) La décision de suspendre le recrutement direct dans le CTA /Terre à compter de l’année 2012 aurait été prise par la DRHAT.


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> Reférent pour les retraités > Droit à bonifications de pension pour les pères de famille > Retraite du > La réforme combattant et des retraites D victimes de guerre nouveau décret > Le commissaire colonel Michel Botella

Extraits du journal officiel de la République Française du 2 août 2011

Vers une avancée en 2012

e décret n° 2011-916 du 1er août 2011 relatif à la réforme des retraites précise la durée d'assurance nécessaire pour bénéficier d'une pension de retraite à taux plein ainsi que la durée des services et bonifications nécessaire pour obtenir le pourcentage maximum d'une pension civile ou militaire de retraite applicable aux assurés nés en 1955. Il concerne les assurés du régime général, des régimes alignés (salariés agricoles, artisans, commerçants), des travailleurs non salariés agricoles, des professions libérales, des avocats, du régime de la fonction publique de l'Etat, des régimes de retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers et des ouvriers de l'Etat et du régime social des ministres du culte. Il entre en vigueur le lendemain de la publication pour les assurés nés en 1955 et a pour objet de porter à 166 trimestres la durée d'assurance requise des assurés concernés pour bénéficier d'une retraite à taux plein, conformément aux dispositions de l'article 5 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites, modifié par l'article 17 de la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites. Ce nombre de trimestres est fixé de manière à maintenir constant le rapport constaté en 2003 entre, d'une part, la durée d'assurance requise ou la durée des services et bonifications nécessaire pour bénéficier d'une retraite à taux plein et, d'autre part, la durée moyenne de la retraite. I

e projet de budget 2012 pour les Anciens combattants et victimes de guerre a été présenté par le secrétaire d’Etat à la défense. Il fait état de crédits destinés à augmenter la retraite du combattant de 4 points l’an prochain.

L

L

Il est rappelé que, pour bénéficier de la retraite du combattant, il faut être titulaire de la Carte du combattant, laquelle doit faire l’objet d’une demande spécifique auprès du service concerné.

Outre la retraite du combattant, cette carte – ainsi que le Titre de reconnaissance de la Nation (TRN) – permet de se constituer un avantage extrêmement important (et spécifiquement réservé aux anciens combattants et aux familles de « Mort pour la France ») en bénéficiant du droit à une rente mutualiste « Ancien combattant » subventionnée par l’Etat (12,50 à 60 %) dont les versements sont déductibles du revenu imposable (moins d’impôt à payer, voire la non imposition selon les cas), rente mutualiste non imposable, capital – selon les options – reversé intégralement sans droit de succession au bénéficiaire désigné, lors du décès du rentier mutualiste. I

DR TIM

Le texte modifié par le présent décret peut être consulté, dans sa rédaction issue de cette modification, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).

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VIE PRATIQUE

eux articles parus dans les numéros 172 et 174 de la revue « L’Epaulette », et plus particulièrement le premier, précisaient les conditions dans lesquelles certains militaires admis à la retraite entre le 1er mai 1990 et le 1er janvier 1997 ne disposant pas d’une pension à taux plein de 80%, pourraient bénéficier d’une bonification de pension, à ne pas confondre avec la majoration pour charge familiale, les deux pouvant éventuellement se cumuler, en particulier pour ceux qui ont élevé au moins trois enfants. En effet il ressort de la jurisprudence que le bénéficiaire d’une pension de retraite dont le certificat ne comporte pas au verso dans la case « avis au titulaire » une mention concernant les voies et délais de recours en contentieux, c’est-à-dire l’indication du caractère de la juridiction susceptible d’être saisie (Tribunal administratif ou Conseil d’Etat), sont en droit de contester la base de liquidation de leur pension. Or depuis la parution de ces articles, la situation a évolué. En effet tout en nécessitant une action en justice pour obtenir satisfaction, le jugement n’est plus rendu par le Conseil d’Etat comme précédemment mais, désormais, par un tribunal administratif, ce qui simplifie la procédure et ne nécessite plus de faire appel à un avocat accrédité au Conseil d’Etat. Les officiers concernés, qui remplissent toutes les conditions (voir article dans le n°172 de la revue) peuvent prendre contact avec le siège de L’Épaulette, si possible par e-mail (lepaulette@wanadoo.fr ou 01 41 93 35 35), qui les mettra en contact avec un consultant spécialisé dans les pensions de retraite des militaires, lequel procédera à une vérification complète du dossier et leur indiquera s’il lui semble que toutes les conditions sont remplies pour engager favorablement une action contentieuse, afin d’éviter l’introduction d’une requête non fondée qui serait rejetée. Il les mettra alors, s’ils le souhaitent, en contact avec un avocat en mesure de se saisir du dossier et habilité à fournir un avis juridique et engager l’action contentieuse devant l’instance juridique. Par ailleurs, les militaires qui estiment remplir les conditions requises, mais ont été déboutés lors d’une précédente démarche, peuvent introduire une nouvelle démarche fondée sur cette base juridique nouvelle. Les veuves dont le mari est décédé au cours de la période précitée, alors qu’il était en position d’activité et, dans certains cas, celles dont le mari avait formulé une demande en ce sens avant son décès, sont également susceptibles d’être concernées. I


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VIE DE L’ÉPAULETTE Journée nationale et assemblée générale de L’Épaulette le samedi 4 février 2012 La journée nationale de L’ÉPAULETTE se tiendra le samedi 4 février 2012 à Paris, à l’Ecole militaire, amphi Foch (métro Ecole Militaire) de 09 H 30 à 17 H 30. Elle s’achèvera par le ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe. Elle comporte, en particulier, une assemblée générale, une réunion du conseil d’administration, une tribune et des activités de tradition. PROGRAMME 08 H 30

:

accueil, inscription sur les listes de présence et vérification des pouvoirs,

09 H 30

:

assemblée générale,

10 H 45

:

accueil des autorités, allocution du président, tribune avec interventions de personnalités extérieures à la Défense,

13 H 00

:

vin d’honneur et repas,

15 H 00

:

vie et activités des promotions,

17 H 00

:

conclusion du président,

18 H 00

:

ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe.

ORDRE DU JOUR DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE • • • • •

approbation du procès-verbal de l’assemblée générale du 5 février 2011, élection des membres du conseil d’administration, situations des effectifs et financière, rapport moral 2011, Vœux de L’Épaulette au ministre.

VIN D’HONNEUR ET REPAS Un vin d’honneur servi à la Rotonde de l’École militaire à 13 H 00 accueillera les autorités, les invités de L’Épaulette et tous les participants à cette journée. Il sera suivi d’un repas sous forme de buffet. Une participation de 28 euros est demandée à chaque participant à l’exception des élèves, des correspondants d’école et de formation et des présidents de groupement. RAVIVAGE DE LA FLAMME Le ravivage de la flamme aura lieu à 18 H 30 sous l’Arc de Triomphe. Rassemblement des participants à 18 H 00, devant l’amphi. Foch. Un service de car aller-retour sera prévu entre l’Ecole militaire et l’Arc de Triomphe. Tenue pour les officiers en activité : interarmées B2, armée de terre n° 21.

SANS VOTRE POUVOIR, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE NE PEUT PAS DÉLIBÉRER. PENSEZ À L’ENVOYER

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Le, …………………………………………………………………………………………………………………………… (grade, nom, prénom)

Adresse……………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………….…………. • Participera à l’assemblée générale

OUI

J

NON

J

• Déjeunera

OUI

J

NON

J

• Assistera au ravivage de la Flamme

OUI

J

NON

J

> Ci-joint un chèque de 28 euros libellé à l’ordre de L’Épaulette (sauf pour les élèves, les correspondants et les présidents de groupement).

Renouvellement du Conseil d’administration En 2012, le conseil d’administration de L’Épaulette sera renouvelé, à raison de cinq administrateurs en fin de mandat. Un appel à candidature est lancé, dès à présent, auprès des adhérents qui souhaitent s’investir un peu plus dans le fonctionnement de l’association, quels que soient le type de recrutement et la catégorie de personnel auxquels ils appartiennent. L’Épaulette, à l’instar de l’armée de Terre, de la Gendarmerie et des Services, s’adapte au changement fondamental que vit l’Institution militaire aujourd’hui. Elle a des projets et l’ambition de les réaliser pour et avec l’ensemble de ses adhérents. Les volontaires sont priés de retourner au siège dans les meilleurs délais, et au plus tard le 27 janvier 2012, le bulletin réponse ci-dessous accompagné d’un texte court de présentation et de motivation rédigé sous forme libre. La Direction

Pouvoir Pour l’assemblée générale du samedi 4 février 2012

Je donne pouvoir à …………………………………………………………………………………………...............… (grade, nom, prénom) Au besoin, laisser en blanc pour me représenter à l’assemblée générale 2012 et voter en mon nom sur les questions inscrites à l’ordre du jour. « Bon pour pouvoir »

manuscrit (1)

Signature

(1) aucun administrateur ne peut recevoir de pouvoir.

> Fiche à retourner avant le 27 janvier 2012 à : L’ÉPAULETTE – Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cedex 12

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VIE DE L’ÉPAULETTE

Bulletin Réponse Journée nationale de L’Épaulette le samedi 4 février 2012


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Le Triomphe aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan samedi 23 juillet 2011 Une fête militaire qui rythme la vie des écoles et qui rassemble plus de 15000 visiteurs chaque année sur le site des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. e Triomphe marque la fin du cycle d’études des élèves en dernière année de scolarité tout en associant, désormais, les officiers des recrutements semi-direct tardif et tardif, issus du corps des sous-officiers, ainsi que les élèves officiers sous contrat. Cette manifestation traditionnelle, à la fois solennelle et festive, est un moment de grande émotion pour ceux qui partent et, au-delà, pour les familles et les amis qui sont venus les accompagner à l’occasion de cette journée indélébile dans la carrière d’un officier. Mais, c’est aussi une manifestation de prestige dédiée au lien Armée-Nation qui met en relation 2500 militaires appartenant à presque tous les régiments de France, présents ou représentés ce jour là, avec les quelque 15000 civils venus assister aux différentes présentations et démonstrations militaires. Pour les Saint-cyriens de la promotion « Chef d’escadrons Francoville » c’était l’aboutissement de trois années d’études. C’était aussi le moyen de perpétuer la tradition du Triomphe du tonneau et l’instant attendu pour faire leurs adieux à l’Ecole spéciale militaire. Pour les officiers élèves de la promotion « Général Bigeard » de l’Ecole militaire interarmes dont la scolarité se déroule sur deux ans, cet évènement était l’occasion de présenter leur savoir-faire militaire sur le terrain. Les élèves officiers de la promotion « Maréchal Pérignon » de l’Ecole d’administration militaire s’étaient joints à leurs camarades de l’Ecole militaire interarmes pour participer aux démonstrations et aux défilés. Leur scolarité, commune aux élèves des recrutements direct et semi-direct du corps technique et administratif et celui des élèves commissaires, dure une année pour les premiers et deux ans pour les seconds. Elle alterne les formations académique et militaire. Quant aux officiers sous contrat de la promotion, « Lieutenant Jean-Yves Alquier » du 4eme bataillon, leur participation au Triomphe a une valeur toute particulière puisqu’elle représente, pour eux, le premier grand cérémonial commun aux écoles, renforçant ainsi, leur sentiment d’appartenance au corps des officiers. A l’issue des présentations et démonstrations militaires a eu lieu, en fin d’après-midi, la remise des prix aux majors des différentes promotions. Le général (2s) Jean-François Delochre, président national de L’Épaulette a remis un sabre aux sous-lieutenants

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• L’Épaulette n° 175 • décembre 2011

Avant le défilé de nuit, les promotions et leurs drapeaux, ont pris place sur le marchfeld pour un solennel rappel historique en hommage à Napoléon et à ses Maréchaux. > L’École spéciale militaire fut créée par la loi du 11 Floréal an X (1er mai 1802) sur ordre du 1er Consul Napoléon Bonaparte, qui l’installe d’abord au château de Fontainebleau par l’arrêté du 8 Pluviôse an XI (28 janvier 1803) puis, en 1806, à Saint-Cyr-l’École (Yvelines), dans les bâtiments de la Maison royale de Saint-Louis, fondée par Madame de Maintenon en 1686. > L’origine actuelle de l’école de Saint-Cyr Coëtquidan (coët, bois et idan, au-dessous) remonte à 1873. La soirée à été cloturée par un superbe feu d’artifice.

Nicolas Lefèvre et Fabienne Deveaux, respectivement major de l’EMIA et du CTA de L’EAM (école d’administration militaire) ainsi qu’aux aspirants Valentin Hugou, Yvann Bassement et Clément Loison, officiers sous contrat majors des domaines Encadrement, Spécialistes et Pilote. Le général (2s) Alain Bourdenet a remis une dague au sous-lieutenant Orou Tori Ibraima du Benin. Plus tard, dans la soirée, se sont déroulées les activités de tradition avec le baptême des promotions,


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La remise de l’épaulette aux officiers issus des écoles d’armes (OAEA et OAES) et Rang.

La traditionnelle remise des sabres aux majors des promotions fut riche au sens de la tradition. De haut à gauche et ci-dessus, le général (2s) Jean-François Delochre (président de L’Épaulette) remet le sabre au major CTA de l’école militaire d’administration (EAM) le sous-lieutenant Fabienne Deveaux et à l’aspirant Clément Loison major des OSC pilote. Ci-contre, le général (2s) Alain Bourdenet (délégué général de L’Épaulette), remet la dague à L’EOI Orou Tori Ibraima, du Benin.

la remise de leur galon de sous-lieutenant aux officiers sous contrat du 4ème Bataillon et de l’Ecole militaire d’administration militaire, ainsi que la remise des épaulettes aux élèves du 2ème Bataillon de l’ESM. Cette journée de tradition s’est terminée par le très solennel défilé nocturne, départ symbolique de ces promotions vers les écoles d’application pour y suivre leur formation de spécialité et un somptueux feu d’artifices qui a clôturé magistralement l’année académique et de formation militaire. 

La rédaction L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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VIE DE L’ÉPAULETTE

REPORTAGE SAINT CYR COËTQUIDAN

Les honneurs sont rendus au Mindef M. Gérard Longuet, et au Cemat, le général Elrick Irastorza.


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VIE DE L’ÉPAULETTE > Mutuelle santé quels choix ? Comment choisir… epuis de nombreuses années, la Sécurité sociale souffre d’un déficit chronique. Les différents gouvernements se sont penchés sur « la malade », sans grand succès. Parmi les divers « remèdes » présentés ou imposés, il en est un utilisé à forte dose, il s’appelle « diminution des remboursements ». Pour compenser ce déremboursement de la Sécurité sociale, 90% des Français souscrivent un contrat auprès d’une complémentaire santé. Comme son nom l’indique, un complément est apporté aux remboursements de la Sécurité sociale, mais comment choisir entre les assurances, les organismes de prévoyance ou les mutuelles ? Le milieu militaire, traditionnellement attaché au principe de solidarité aura plutôt tendance à choisir une mutuelle.

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Mais comment choisir sa mutuelle ? Les comparaisons sont difficiles, car il faut faire intervenir plusieurs critères : les prestations, les cotisations parfois différentes entre l’activité et la retraite, les forfaits éventuels et leur plafonnement, les délais de stage, les limites d’âge... Mais il faut également s’intéresser aux tranches d’âge. En effet, la répartition en tranches d’âge permet habituellement d’aug-

Remises des prix du “ Trèfle ” et de L’Épaulette

e lundi 27 juin 2011, le général d’armée (2s) Jean-Marc Denizot, président de la société du Trèfle, et le lieutenant-colonel Girault, représentant 1’association de L’Épaulette, ont récompensé les officiers des ler et 2er groupements les plus méritants en présence du général de brigade Michel Robiquet, commandant en second de 1’École des officiers de la Gendarmerie nationale. Au cours de cette manifestation et pour souligner 1’importance de la solidarité au sein de 1’Arme, le général d’armée (2S) Denizot a remis un prix aux trois officiers élèves et élève officier élus par leurs pairs pour leur esprit de camaraderie : • le sous-lieutenant Cyril-Marie Gibiot du ler groupement, • le capitaine Raphaël Bastardo du ler groupement (Venezuela), au titre des élèves étrangers, • 1’aspirant Yannick Bellier du 2e groupement. Au cours de cette même cérémonie, le lieutenant-colonel Girault, représentant 1’association L’Épaulette, a remis un prix aux deux majors de promotion : • le sous-lieutenant Frédéric Sanchez, major de promotion du ler groupement, • 1’aspirant Yannick Buffet, major de promotion du 2e groupement. I

menter les cotisations, par exemple après 20 ans, 60 ou 70 ans, au prétexte de justifier la progression des besoins avec l’âge. Quelques rares mutuelles « cristallisent » les tranches d’âge, c’est un élément de choix important. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Supposons une adhésion avant l’âge de 60 ans, à un tarif mensuel de 50 €. En conservant le même contrat, les éventuelles augmentations annuelles seront prises en compte, mais la cotisation ne passera pas à 75 €, tarif correspondant à une adhésion après 60 ans. Cette recherche d’informations et l’analyse comparative peuvent conduire au changement de mutuelle. Dans ce cas, comment procéder ? La souscription d’un contrat impose généralement une échéance au 31 décembre avec un préavis de deux mois. La demande de résiliation par lettre recommandée doit donc être adressée avant le 31 octobre. Toutefois, il existe quelques exceptions à cette règle : le chômage, le mariage, le divorce, le décès, mais aussi la connaissance de l’augmentation des cotisations de l’année suivante, si cette information est portée à la connaissance des adhérents après le 1er novembre, la résiliation peut intervenir dans le mois qui suit. I

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La rédaction

> Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux : inauguration publique le 11 novembre 2011

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DR MUSÉE DE LA GRANDE GUERRE PAYS DE MEAUX

Grande tombe 1914-1918 de Villeroy où est enterré Charles Péguy.

décisive, sur les bords de l’Ourcq et de la Mame, au cœur du pays de Meaux. Cette “ Victoire de la Marne ” sauve la capitale et fait replier les Allemands au-delà de la Somme. La mémoire collective du pays de Meaux a toujours honoré la Bataille de la Mame et ses sacrifices. Le musée de la Grande Guerre devient le point d’ancrage du territoire à cette mémoire historique. C’est une véritable machine à remonter le temps. Les combats y sont abordés notamment sous une grande nef où deux tranchées, une allemande et une française, se dressent, séparées par un no man’s land, et survolées par deux avions : un Blériot XI et un Spad XIII. Un char Renault, qui contribua largement à la victoire, surgit du sol. Audelà des batailles, c’est l’homme qui est au cœur de la muséographie. Les femmes et les combattants d’outre-mer sont également représentés. La souffrance, celle des blessés (les fameuses « gueules cassées », les amputés) et celle des populations des zones occupées, est très présente. I

La rédaction

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Le lieutenant-colonel Girault, EMIA promotion Bataillon de Corée 1989-1991, administrateur de L’Épaulette.

Ci-dessous lors de son intervention le lundi 27 juin 2011.

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ébut septembre 1914, un mois à peine après le déclenchement des premières hostilités de la Première Guerre mondiale, le pays de Meaux est directement touché par la fureur de la guerre. La menace directe atteint son paroxysme les 3 et 4 septembre 1914, lorsque les armées allemandes, se dirigeant à toute allure vers Paris, se trouvent en plein pays de Meaux. Elles occupent un à un les villages situés sur la rive droite de la Marne. Mais, le sursaut de l’armée francaise lui assure, entre le 5 et le 8 septembre, une victoire


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sein de la Direction de la sécurité civile du ministère de l’Intérieur, où il crée le « bureau pilotage –synthèse » qui sera rapidement cité en exemple au sein de l’ensemble de la Direction pour la pertinence de ses analyses et de ses actions de pilotage. Le personnel de la Direction, civil comme militaire, avec lequel il est amené à travailler apprécie sa compétence, sa convivialité et sa chaleur humaine. Son sens des responsabilités et de l’intérêt public font de lui un collaborateur avisé pour le général commandant les formations militaires. C’est donc tout naturellement que le 18 juin 2009, le commandement de l’UIISC n° 1 de Nogent le Rotrou lui est confié. Il peut enfin exprimer pleinement ses qualités de chef et effectuer, avec une totale réussite, un temps de commandement tout de rigueur, de sens de l’humain, de compétence opérationnelle et d’intelligence de situation, mais aussi de décontraction et d’humour. La grande qualité de son commandement lui permet de s’imposer à ses subordonnés mais aussi vis-à-vis de ses pairs et de ses chefs. Elle lui vaut également l’estime et la considération de l’ensemble des élus que sa fonction l’amène à côtoyer régulièrement. C’est à la tête de son régiment qu’il a à nouveau prouvé ses qualités humaines et ses compétences professionnelles, en participant à deux « détachements d’intervention catastrophe naturelle » à Sumatra en 2009 et en Haïti en 2010. Il s’y est particulièrement distingué par son professionnalisme sans faille, sa détermination et sa remarquable intelligence de situation. Détaché le 16 juin 2011 au Ministère de l’écologie, de l’environnement, du développement durable, des transports et du logement, pour servir au sein du Service de défense, de sécurité et d’intelligence économique, il s’impose très rapidement avec beaucoup de tact et de discernement, dans un environnement totalement nouveau pour lui. Ses collaborateurs le reconnaissent comme un officier de grande valeur, tant sur le plan humain que sur le plan professionnel. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en

2006, il a été décoré de la médaille commémorative française avec agrafe « ex Yougoslavie » en 2000, agrafe « Afghanistan » en 2006 et agrafe « Haïti » en 2010. Il détient également la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafe « artillerie et missions d’assistance extérieure » en 2001, la médaille de bronze pour actes de courage et de dévouement en 2010, la médaille vermeil pour actes de courage et de dévouement en 2010,la médaille d’argent de 2e classe pour actes de courage et de dévouement. en 2011. Le 13 octobre 2011, une maladie brutale l’emporte loin de tous, loin de nous et loin des siens, alors qu’il avait tant à faire dans la vie et qu’il avait encore tant à donner et à partager, sans jamais rien demander qui ne soit en faveur de ceux dont il avait la responsabilité. Officier droit, profondément attaché à ses hommes et dévoué, conscient que rien de bien ne se fait sans un travail acharné et permanent, le colonel Christophe Renou, tout au long de sa carrière, est allé au bout de ses convictions personnelles et de son engagement professionnel. I Le président, le personnel de la direction et les adhérents de L’Épaulette, dont il était l’un des membres, s’associent à la douleur de sa famille et de ses proches, auxquels ils présentent leurs condoléances attristées. La rédaction > Extraits de l’éloge funèbre prononcé le mardi 18 octobre 2011 par le général Jacques Defretin, A djoint militaire du Directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises. Commandant les formations militaires de la sécurité civile.

> Rappel des cotisations… Catégories

01 janvier 2012

Officiers généraux et colonels ..................................... Lieutenant-colonels et commandants....................... Officiers subalternes...................................................... Veufs ou veuves .............................................................

52 € 45,5 € 34 € 17 €

L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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HOMMAGE

e colonel, Christophe Renou s’engage en 1986 au titre de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent pour rejoindre, trois ans plus tard, l’Ecole militaire interarmes à Coëtquidan. Il s’y affirme comme l’un des meilleurs élèves officiers de sa promotion, grâce à ses qualités humaines et professionnelles. A l’issue de sa formation, il sert comme jeune officier au sein du 12e régiment d’artillerie en Allemagne. Très vite, sa loyauté et son efficacité sont remarquées et appréciées de ses chefs. Il prend ainsi logiquement la tête d’une batterie de tir. Il en fait l’une des meilleures unités du régiment, grâce à son sens inné du commandement et à sa grande compétence. Par delà sa batterie, son implication dans la vie du régiment, dans laquelle il diffuse ses valeurs de justice, de fidélité et d’honneur, lui vaut l’estime de tous. C’est avec beaucoup de regret que le personnel du régiment le voit quitter ses rangs. Sa haute conception du métier militaire et sa grande rigueur morale le désignent pour rejoindre le Commandement de la Force d’action terrestre à Lille. Exigeant et consciencieux, tourné vers l’action, il est naturellement proposé pour partir en opération extérieure, au Kosovo, au sein de l’étatmajor multinational des forces. De retour de mission, il se lance avec beaucoup de détermination, dans la préparation de l’admission au Cours supérieur d’état-major. Un investissement permanent qui l’amène à intégrer cette prestigieuse école, pour ensuite suivre les cours du Collège interarmées de Défense où il s’affirme comme un élément moteur et fédérateur de sa promotion. Au terme d’une année de pleine réussite au sein du collège, il obtient le Brevet d’études militaires supérieures. A l’issue de sa formation supérieure il retrouve son régiment de cœur, pour y tenir les fonctions de chef du bureau opérations instruction. Sa riche expérience interarmées et interrnationale lui permet d’apporter une contribution de tout premier plan au sein du poste de commandement de l’unité néerlandaise où il sert en qualité de « Fire Support Officer ». Officier expérimenté, son aisance naturelle et ses indéniables compétences professionnelles le conduisent à prendre le poste d’officier de liaison instructeur à Rheindalhen, toujours en Allemagne. Il décide, ensuite, de rejoindre le monde de la Sécurité Civile, dont les valeurs d’altruisme et d’efficacité opérationnelle coïncident avec son envie de commander, toujours au service des autres. Il est affecté au Commandement des formations militaires de la sécurité civile, au

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> Adieu au colonel Christophe Renou EMIA promotion Bataillon de Corée 89-91


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ASSOCIATION

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Le CSF : une exemple de formation interne des cadres

> Ressources humaines et formation interne : un atout pour la société e Crédit social des fonctionnaires (CSF) est une association loi 1901 créée en 1955 par des fonctionnaires pour des fonctionnaires. Son rôle est de sélectionner les services de crédit, d’assurance et d’épargne les plus adaptés aux agents des services publics. Promouvoir les intérêts de ses adhérents est au centre de son action depuis plus de cinquante ans. Pour apporter les réponses les plus adaptées, le CSF dispose de filiales et de structures spécialisées dans le crédit, l’assurance et la gestion de patrimoine Par ailleurs, la Fondation d’entreprise Crédit social des fonctionnaire soutient les projets sociaux portés par des fonctionnaires et finance des actions ayant pour but de valoriser les services publics.

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Les enjeux de la formation au CSF Il y a trois ans la stratégie de développement s’est beaucoup recentrée sur les métiers du crédit immobilier (caution et assurance des emprunteurs). Elle est aujourd’hui à la base des enjeux de la formation. Il a été alors indispensable de faire bouger les lignes en accompagnant de façon déterminée et professionnelle cette stratégie. Force a été de constater une attente des salariés et de l’encadrement en termes de professionnalisation ou de développement personnel. Les évolutions des outils, des technologies, des attentes de nos adhérents face à un environnement difficile à décrypter, tous ces changements ont nécessité de remettre en question notre accompagnement auprès des équipes qui sont au service

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de ceux qui assurent une mission de service public. La Direction des ressources humaines a donc décidé, sous l’impulsion du Directeur général, de confier la gestion de sa formation à des professionnels en externalisant cette fonction tout en conservant le pilotage du plan. Le premier avantage d’une telle décision vient d’abord de la nécessité de décrire précisément l’existant, ne serait-ce que pour écrire le cahier des charges permettant de lancer un appel d’offres et rechercher des organismes de formation en capacité d’y apporter des réponses personnalisées et proches de nos spécificités. Cette étape fut assez « décapante ». Conduite en profondeur et sans concessions, elle fut essentielle pour, ensuite, en collaboration avec le prestataire choisi, adapter toutes nos formations afin qu’elles puissent rapidement être perçues comme plus personnelles et plus immédiatement opérationnelles. Dégagées des charges de gestion, les ressources humaines ont pu consacrer plus de temps aux besoins et aux contenus des formations. C’est d’ailleurs là que se trouve sa valeur ajoutée.

Les évolutions des outils pédagogiques de formation Les premières formations mises en œuvre, qui ont largement fait appel aux ressources internes de l’entreprise, spécifiquement à destination des équipes commerciales, conseillers et directeurs d’agence, ont vite fait apparaître de nouveaux besoins. Les formations en salle, appelées

Aujourd’hui, l’encadrement fait clairement état de la formation comme un des leviers de leur réussite dans l’évolution de leurs résultats.

« présentielles », largement utilisées jusqu’alors, ont été progressivement réduites au profit de modules de @Learning notamment sur les sujets techniques, permettant ainsi une meilleure auto-évaluation et évaluation de l’acquisition des connaissances, tout en restant à la disposition de ceux qui souhaitent revoir un item ou un autre. Les formations « présentielles » se sont donc focalisées sur les bonnes attitudes comportementales. Elles laissent une large place aux échanges et aux jeux de rôle, avec une participation des managers qui peuvent participer à l’animation des formations, leur permettant de progresser dans leur propre rôle d’accompagnant. Aujourd’hui, l’encadrement fait clairement état de la formation comme un des leviers de leur réussite dans l’évolution de leurs résultats.

En conclusion La formation est aujourd’hui moins vécue par les opérationnels comme une contrainte, mais plus comme un outil indispensable à la progression de la qualité de nos prestations, des résultats et au respect des contraintes réglementaires de nos métiers. C’est déjà une réussite car nous avons lourdement augmenté la charge de formation dans les emplois du temps. Le succès appelant le succès, nous constatons une plus grande implication des services qui permet ainsi de rester créatif et de donner du sens à la professionnalisation des équipes. I La Direction des ressources humaines du CSF


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VIE DE L’ÉPAULETTE

BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)* Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Situation militaire : Active – Retraite* Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Année du grade :

.................................................................................

Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cotisations : Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 euros Lt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 euros Officier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 euros Elève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gratuit Conjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS). Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON* L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12 Fait à .................................................................................. le ............................................................................................. Signature : * Rayer les mentions inutiles

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CARNET MARIAGES > Clément, fils du Lieutenant-colonel Christian BERCY (ABC-EMIA-Lieutenantcolonel Broche-79/80) et de Madame, avec Mademoiselle Noriko NEGISHI, fille de Monsieur et Madame Hironori NEGISHI, à Tokyo.

> Mademoiselle France KLEPPER, petitefille du Général Michel LAFITTE (TDMESMIA-Maréchal de Lattre-51/53) et de Madame, arrière petite-fille du Général de corps d’armée Gabriel CARLES, avec le Lieutenant Ivan EPHRITIKHINE.. I > L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES > Léïna, arrière petite-fille du Colonel Francis THOMAS (INF-ESMIA-Ceux de Dien Bien Phu-53/54) et de Madame, au foyer de Gwenaël et Melissa, le 27 janvier 2011 à Vannes. > Eloi, sixième enfant du Chef d’escadron Thibaut LUCAZEAU (GND) et de Madame, le 27 avril 2011 à Dinan. > A lix, sixième enfant du Commandant Charles-Henri MATHOT (ABC-EMIALieutenant Schaffar-95/97) et de Madame, le 22 mai 2011 à Abu Dhabi. > A drien, premier arrière-petit-fils du Colonel Roger RUSQUES (TRN-OR-61) et de Madame, et petit-fils du Général Dominique HAN et de Madame, au foyer de Thomas HAN et de Madame, le 27 juin 2011. > Louis, deuxième petit-fils du Lieutenantcolonel François DERLAND (INF-EMIAConnétable Du Guesclin-66/67) et de Madame, au foyer de Christophe et Cyrille DERLAND, le 23 juin 2011 à Suresnes. > Capucine, sixième petit-enfant du Colonel Jean-Claude PANNEQUIN (GND-EMIAAspirant Zirnheld-64/65) au foyer de Pierre et Sandrine, le 3 juillet 2011 à Annecy. > Clément, premier enfant du Capitaine Eric DESSE (GND-EMIA-Capitaine Coignet00/02) et de Madame, petit-fils du Lieutenant-colonel Philippe DESSE (ABCEMIA-Général Marceau-72/73), le 6 juillet 2011 à Belfort.

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> Gauthier, premier petit-enfant du Lieutenant-colonel Christian BERCY (ABC-EMIA-Lieutenant-colonel Broche79/80) et de Madame, au foyer de leur fille Caroline et de Pierre-Louis GARRIGOU GRANDCHAMP, le 9 juillet 2011 à Paris. > Gabriel, vingt-deuxième petit-enfant du Général François GAUDY (CS-EMIAConnétable Du Guesclin-66/67) et de Madame, au foyer de Antoine et Laetitia GAUDY, le 28 juillet 2011 à Périgueux. > A ntoine, petit-fils du Chef de bataillon Luc INSERGUEIX (GEN-ORSA) et de Madame, au foyer de Frédéric et Karine CARUELLE, le 4 août 2011 à Amiens. > Tristan, enfant du Lieutenant Gaël SOULEZ (EMIA-Lieutenant de La Bâtie-06/08) et de Madame, le 15 août 2011 à Issoire. > Gatien, troisième enfant du Capitaine Géraud SEZNEC (CTA-ESM-Maréchal Berthier-2002) et de Madame, le 3 septembre 2011 à Aubagne.

> Téo, petit-enfant du Lieutenant-colonel Jean-Louis GERARD (MAT-EMIA-de Belsunce-76/77) et de Madame, au foyer de Sven et Vanessa GERARD, le 17 septembre 2011 à Müllheim (RFA). > Baptiste, huitième petit-enfant du Lieutenant-colonel Claude JOUSSEMET (MAT-OAES-LTN Lafitte-78/79) et de Madame, au foyer du Capitaine Cédric PIAT (EMIA-Général de Lanlay-03/05) et de Madame, le 22 septembre 2011 à Saint Jean de Braye. > A gathe, troisième petit-enfant du Général Philippe LAFOIX (GND-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, au foyer de Geoffroy et Claire BRICHLER, le 5 octobre 2011 à Paris. > Hippolyte, quatrième petit-enfant du Général Philippe LAFOIX (GND-EMIAGénéral Laurier-78/79) et de Madame, au foyer de Arnaud et Caroline de BELENET, le 5 octobre 2011 à Meaux. > Clémence, premier petit-enfant du Lieutenant-colonel Dominique MUSSEAU (TRS-EMIA-Capitaine Cozette-80/81) et de Madame, arrière-petite-fille du Colonel Claude MARTIAL (†) (ESMIA-Union Française-et de Madame, au foyer de Monsieur et Madame Guillaume ETIEVANT, le 10 octobre 2011 à Lyon. > Louis, enfant du Capitaine François DEBACKER (EMIA-Colonel Delcourt 05/07) et de Madame, le 11 octobre 2011 à Strasbourg. I

ADOPTION

> - Eliott, né le 20 septembre 2010, est arrivé au foyer du Capitaine Jean-Christophe JACQUOT (TDM/INF-OAEA-Capitaine Lucien-02) et de Madame, le 3 décembre 2010 à Carcassonne. I

> L’Épaulette adresse ses félicitations aux heureux parents et grands-parents.

DÉCÈS

> Lieutenant-colonel Gabriel CARRERE (CS-OR-Tunisie-48) en 2008 à Paris. > Lieutenant-colonel Hubert ISSAVERDENS (ABC-OA-38) en 2009 à Rennes. > Colonel Alexandre DELAVEAU (TRSOR-44) le 27 novembre 2010 à LevalloisPerret. > Colonel Jean DALLE (INF-OR-45) le 4 décembre 2010 à Mons en Baroeul. > Madame Véronique DELÉTANG, sœur du Colonel Jean-Marc DELÉTANG (GNDEMIA-Capitaine Cozette-80/81) le 2 février 2011 à Lucé. > Colonel André SOYER (TRN-OR-58) le 24 mars 2011 à Angers. > Commandant Jacques DELAMAREGLORIEUX (CS-EMIA-Libération de Strasbourg-68/69) le 27 mai 2011 à Angles. > Lieutenant-colonel Louis HAVES (ARTOA-39) le 8 juillet 2011 à Fréjus. > Madame Yvonne KLEPPER, épouse du Lieutenant-colonel Guy KLEPPER (TDMPoitiers-39) et mère du Lieutenant-colonel Pierre KLEPPER (INF-EMIA-Général Laurier-78/79), le 19 juillet 2011; > Madame Monique BIDALLED, épouse du Lieutenant-colonel Jean-Louis BIDALLED (ABC-EMIA-Général Brosset-73/74) le 18 août 2011 à Pouliguen. > Madame Maryse RENARD, veuve du Lieutenant-colonel Abel RENARD (INFESMIA-Terre d’Afrique-58/59) le 21 août 2011 à Montpellier.


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> Commandant Charles VERNET (GND-OR54) le 5 novembre 2011 à Perpignan. I

> L’Épaulette partage la peine des familles

éprouvées par ces deuils et leur adresse ou leur renouvelle ses condoléances attristées.

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JORF du 26 juillet 2011 Décret du 25 juillet 2011 portant nomination dans la 2éme section d’officiers généraux ARMÉE DE TERRE Article 3. Sont nommés dans la 2ème section des officiers généraux de l’armée de terre Au grade de général de brigade Pour prendre rang du 1er septembre 2011 > M. le colonel de l’arme blindée et cavalerie Manuel SALAZAR.

Pour prendre rang du 30 septembre 2011 > M. le colonel de l’artillerie René GRISOLLE.

JORF du 27 août 2011 Décret du 24 août 2011 portant nomination et promotion dans l’armée active ARMÉE DE TERRE OFFICIERS DE CARRIÈRE

MESURES NOMINATIVES JORF du 3 juillet 2011 Décret du 1er juillet 2011

Corps des officiers des armes

Pour prendre rang du 1er août 2011

Corps des officiers des armes Au grade de sous-lieutenant

Au grade de commandant

Pour prendre rang du 1er avril 2011

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les aspirants : Audrey VERDOUX (TRN) Coralie BENTZ (TRN) - Romain DESNOYERS (MAT) - Vincent AUDOYER (TRN).

> les capitaines : Damien AMMIRATI (INF) Raynald LEFEBVRE (ART) - Antony MORAIS (ART) - Eric PERQUIN (TDM/INF) - Guy-Pierre

OFFICIERS SOUS CONTRAT ARMÉE DE TERRE

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2011 > les lieutenants : Mathieu CROCQFER (TRS) Pascal GATEAU (ABC) - Lionel GACHET (TRN) - Romuald CHEVALIER (GEN) - Mathieu BONREPAUX (TRN) - Léonard LEBRET (INF) François LACAM (TRS) - Sébastien PERONNIER (TRS) - Davor VIDOVIC (TRS) - Thomas BROSSET-HECKEL (GEN) - Sylviane CHAMAND (TRS) - Brice RAGUIN (ART) - Jordane MACHEPY (TRN) - Pierre-Marie EDLINGER (TRN) - Stéphane RIPES (INF) - Sébastien COUCHAUX (ALAT) - Nicolas PEDRO (ART) Dominique BAUER (GEN) - Régis PENAUD (INF) - Romain PETRY (INF) - Marie LANDINI (MAT) - Jean FRANCIS-GAIGNEUX (INF) Simon LEDOUX (ART) - Jean URBANO (ART) - Thierry DEVILEZ (ART) - Alexis PILLOUD (TRN) - Antoine DENIZOT (ART) - Baudouin CARRARD (INF) - Benoit ARENE (INF) François GUIOT (INF) - Pascal GRIFFAULT (TRN) - Guillaume JOB (INF) - Loïc KARRAMKAN (ART) - Raphaël HEUILLARD (ART) Julien TURROC (INF) - Charles-Henri RENARD (INF) - Gérard JANNET (INF) - Alexandre KARMANN (INF) - Lionel BOLLEY - Philippe JOURNÉE (TRN) - Stéphane AKCHOTÉ (TRS) Michaël BLAISE (TDM/INF) - Laurent HOBON (TRS) - Aymeric CAILLAUT (ABC) - Philippe CONUS (TRS) - Hugues d’ORSANNE (TRN) Florent CHALMANDRIER (GEN) - Bruno BARAZER (TRN) - Yann ALENTADO (TRN) David PEYTAVIN (TRN) .

Au grade de lieutenant-colonel

> les commandants : Jean-Luc KOCH (TRS) Eric BODENES (TRN) - Jacques VAGANAY (ART) - Jean-Christophe GÉRARD (TDM/INF) Martial BOULET (TRS) - Jean-Philippe ROMERO (ART) - Laurent BOURDEAU (MAT) - Eric Du PONTAVICE (INF) - Rémy CAZENAVE-LAVIE (INF) - Emmanuel GRUNNER (MAT) - Frédéric ETTORI (TDM) - Franck BONNARD (TRS) - Bertrand GÜTTER (ALAT/MAT) - Gabriel FOISEL (GEN) - Arnaud de RICHOUFFTZ (GEN).

portant nomination dans l’armée active

SEGUI (TDM/INF) - Jean-Claude LEDORÉ (ART) - Hervé TILLETTE de CLERMONT-TONNERRE (ABC) - David PEREZ (MAT) - Loïc CARRASQUEDO (TRN) - Dominique FROISSART (MAT) - Nicolas BORDEY (MAT) - Yann BOURDONNEC (TRS) - Richard de PAUW (MAT) - Edouard Le JARIEL des CHATELETS (ABC) - Julien MAUREL (TDM) - Morgan MARCHAL (TRS) - David CROIZÉ (ABC) - Thomas BILLARD (TRS).

VIE DE L’ÉPAULETTE

> Colonel Michel GENGEMBRE (GND) le 25 août 2011 à Dijon. > Gwenola, fille du Colonel Francis REPELLIN (INF-EMIA-Connétable Du Guesclin66/67) et de Madame, et sœur du Chef de bataillon Thibault REPELLIN, le 25 août 2011. > Capitaine Geoffroy REVEL (INF-EMIAColonel Gueguen-04/06) le 6 septembre 2011 à Rumilly. > Colonel Camille BOUTIN (TDMESMIA-Terre d’Afrique-58/59) le 18 septembre 2011 à Carcassonne. > Lieutenant-colonel Jacques LELEUX (CS-OA-71) le 19 septembre 2011 à Boulogne-Billancourt. > Madame Pierrette BOTELLA née BOTELLA, mère du Commissaire Colonel Michel-Patrick BOTELLA (ABC-OR-77) le 24 septembre 2011 à Apt. > Colonel Edmond DRUART (INF-EMIAVictoire-45/46) le 28 septembre 2011 à Guyancourt. > Colonel Christophe RENOU (ART EMIA-Bataillon de Corée-89/91) le 13 octobre 2011 à Poissy.

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Corps technique et administratif de l’armée de Terre Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er août 2011 > les capitaines : Patrick PAULIN - Stéphane JARDIN -Fabienne GRIMAULT - Patrick ROLLAT.

Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2011 > les lieutenants : Gabrielle VERNET - Frédéric PASCAL - Xavier-Yves JOLY - Cyrille PATRICE - Nathalie ENFRIN - Guillaume LERIQUE Céline BRASSELET - Céline BERG - Aurélie LE COQ - Emeline BEC - Nicolas YVER - Frédéric SANZ - Odile SABIUS - Vincent RUAUT - Fanny

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CARNET •••

SORY - Michael WION - Julien GALLET - Alain FROITIER -

du service de santé des armées Au grade de capitaine

OFFICIERS SOUS CONTRAT Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2011 > les lieutenants : Perrine MAZIN - Emmanuel MARRY - Venugopal SIVANANDAME.

Pour prendre rang du 1er août 2011 > les sous-lieutenants : Michel AUVERT (INF) Thomas BERANGER (TRS) - Stéphane COTTE Sébastien BELTRAN (TRN) - Etienne HOUZELLES (GEN) - Stéphane CAYRE (ART) Eléonore RUFF (TRN) - Ilya PROKOPIK (ABC) - Nicolas BOUILLON (INF) - Julien MARQUES (GEN) - Jean DEFFAY (ABC) - Luc BEAUJOUAN - Nicolas CAMPOY (INF) - Cindy REYNIER-SALESSES .

Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er août 2011 > le capitaine Tristan LEROY.

> les capitaines : Paul COYSSI - Philippe LAUTRIDOU - Nathalie CRISPIN.

Corps technique et administratif du service des essences des armées

JORF du 27 octobre 2011 Décret du 25 octobre 2011

Pour prendre rang du 1er août 2011

> les lieutenants : Julie KROHER - Célia DOUARED - Eddy MOUTOUSSAMY - Grégory PIQUE - Jacques TROTIN.

JORF du 9 octobre 2011 Décret du 7 octobre 2011

Pour prendre rang du 1er août 2011

ARMÉE DE TERRE

Corps technique et administratif

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Au grade de commandant

OFFICIERS DE CARRIÈRE

portant nomination et promotion dans l’armée active

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

Corps technique et administratif de l’armée de Terre

Pour prendre rang du 1er décembre 2011

Au grade de lieutenant

> les sous-lieutenants : Aurélia PESQUET Maryline LAM - Annelise BAILLY - Gaylord HESSE - Julien GOUNON - Laure BILLONLANFRAY - Axèle DELLEZIGNE - PierreLaurent BETHMONT - Camille DAVICCO Régis RODET - Jessy CALISTE - Marie LOUBAT - Samuel RÉSIN - Michaël THOUN - Anne CELHAIGUIBEL - Laurine VIDAL - Elodie JOANIDES - Alexandra GRUET - Nicolas QUERCI - Marie MOREL - Julien LEVEL Guillaume EPP - Florian PECCOUD - Louise DOUMENJOU - Olivier ROBERT - Frédéric ROLLAND - Vincent PROPSON - Maxime SIMONNOT - Julien METZGER - Séverine LACROIX - Pauline LEDOUX - Floriane BRISSAT - Tiffany CHASTEL - Fabien SERRIÈRE Douce-Marie JOIGNANT - Dina MARCIANO Marine PASCOËT - Rémi COPEL - Vincent FLUCHERE - Sébastien PRADIER - Arnaud BOUGUENNEC - Charlotte PILARD - Karine MERGNAC - Gilles VILLENEUVE - Gregory GIOVANNONI - Pierre-Yves ROYER - Coralie GAIGNIER.

> le commandant Yvan TREGUER (GEN).

SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES

Au grade de capitaine Corps technique et administratif de l’armée de Terre

Pour prendre rang du 1er octobre 2011

portant nomination et promotion dans l’armée active GENDARMERIE NATIONALE OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers de gendarmerie Au grade de capitaine Pour prendre rang du 1er août 2011

> le capitaine Pierre MAYET, rang du 1er août 2010. I

OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er octobre 2011 > le commandant Gilles HUSSON (TRS)

Pour prendre rang du 1er décembre 2011 > les commandants : Philippe DESPRES (TDM/INF) - Raphaël HUMBERT (MAT) - JeanFrançois LENOAN (ABC)

OFFICIERS SOUS CONTRAT Corps des officiers des armes Au grade de lieutenant-colonel

DÉCORATIONS ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR JORF du 3 juillet 2011 Décret du 1er juillet 2011


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ARMÉE DE TERRE

Au grade d’officier

> LCL Hervé AUROY (TRN) - LCL Souleymane BAH (MAT) - LCL Denis BEAUSOLEIL (INF) LCL Frédéric BOTTO (GEN) - LCL Xavier BREHIER (GEN) - LCL Thierry CHOINIER (GSEM). Cité. - LCL Jean-Yves CORDIER (INF) - LCL Fabrice DELFAUX (GSEM) - LCL Olivier DOUENCE (MAT) - LCL Richard DUMONT (TDM) - CBA Richard FABRE (TDM). Cité - CBA Alexandre GASC (TDM). Cité. - LCL Jean-Yves GATTEFOSSÉ (TDM) - CBA Armand GOVYS (INF). Cité. - LCL Gilles MAURICE (TRS) - LCL Soulé MOUSTAPHA (TRN). Cité. - CBA Jean-Christophe OTT (INF). Cité. - LCL Ronald PALECZNY (MAT). - LCL Pierre PELLOUX (MAT) - LCL Jean-Luc RUBOD (GEN) - CES Jean-Charles SANSGUILHEM (ABC). Cité. - LCL Jean-Didier SUDRIE (TRN) - LCL Alain THEVENOT (GEN) - LCL Michel VERVAECKE (GEN) LCL Alain VITRY (MAT).

ARMÉE DE TERRE

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

portant promotion Au grade de commandeur ARMÉE DE TERRE > Général de brigade Gérard DUBOIS (TDM/INF). Cité. - Général de division Claude REGLAT (TDMINF) - Général de brigade Jacques RENAUD (TDMINF).

portant promotion et nomination

> Lieutenant-colonel Richard FAUVEAU (INF). Cité.

Au grade de chevalier ARMÉE DE TERRE > Lieutenant Corentin VERDET-DECKERT (ART). Blessé et cité.

> Général de brigade Dominique ARTUR (TDM/ABC) - Colonel Patrice DUMONT SAINT PRIEST (ABC) . Cité. - Général de division Pascal VANDENBUSSCHE (MAT).

> LCL Rémy BIGUENET - LCL Christian DUVIGNEAU - LCL Jean GENEAU - COL Pierre POTY LCL Didier RAHMANI -

> CEN Jean-Marc BUHR - CEN Bruno CURÉ CEN Thierry LANG.

ARMÉE DE TERRE

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE JORF du 5 novembre 2011 Décret du 4 novembre 2011

Militaires n’appartenant pas à l’armée active

portant promotion et nomination

Au grade de commandeur

Militaires appartenant à l’armée active

ARMÉE DE TERRE

> Colonel Christian BARDOT.

SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES > Lieutenant-colonel Franck RABEAU. Cité.

Au grade de chevalier GENDARMERIE NATIONALE

GENDARMERIE NATIONALE

> LCL Jean-Paul d’ANNA (ART) - CBA Frédéric AUBANEL (TDM) - LCL François AUDY (TDM) CNE Didier BECK (TRS) - LCL Jacques-Philippe de BERNARD de la BARRE de DANNE (ART) - CBA Eddy BIZEAU (GEN) - LCL Pascal BOISGARD (ART) - LCL Rémy CAZENAVE-LAVIE (INF) CNE Jean-François DEFOSSE (INF) - LCL Philippe DEVILLARD (ART) -LCL Christelle ERISSY, épouse HONDERMARCK (TRS) - LCL Salvador ESTEBAN (MAT) - LCL Emmanuel GRUNNER (MAT) - CNE Nicolas JUIN (ABC) - CNE Yann LE GALL (TDM) - CEN Jean-Claude LEDORÉ (ART) LCL Stéphane LESCOFFIT (TRN) - LCL Bruno LHERBIER (TDM) - LCL Bertrand LIHOREAU (INF) - CNE Jean-Christophe MARTIN (GEN) - CEN Henri NAVARRO (TRN) - LCL Claude NIHOUARN (TRN) - LCL Thierry NOUAUX (TRN) - LCL Philippe PAYRÉ (TDM) - CBA Louis de PERIER (INF) - CNE Martial PIED (GEN) - LCL David PROUVOST (MAT) - LCL Charles VINOT PREFONTAINE (ABC) - LCL Laurent VONDERSCHER (INF) - LCL Olivier ZAFRILLA (ART).

Au grade d’officier ARMÉE DE TERRE

Au grade de chevalier

> COL Jacques BOUDET (GEN) - COL Marcel DARDENNES (CS)

Au grade d’officier Au grade d’officier GENDARMERIE NATIONALE > Colonel Pascal PAGES XATART PARES.

GENDARMERIE NATIONALE > Colonel Christian PUJOL.

ARMÉE DE TERRE > LCL Robert BAILLY (ART) - LCL Philippe BARREAU (TDM) - LCL Denis BRETAUDEAU (ABC) LCL Thierry CROUZET (TRS) - COL Jean-Marc DÉGOULANGE (TRS) - LCL Philippe LACHICHE (ART) - LCL Serge LE CLOIREC (INF) - LCL Dominique MALIVOIR (ART) - LCL Robert MARTEL (TRS) - COL Paul MORILLON (ART) - LCL Jean-Michel POUILHE (INF) - COL Lucien RIZZO (TRS) - LCL Didier ROSSI (GEN) -

ARMÉE DE TERRE > COL Patrick BARGAIN (ABC) - LCL Jean-Claude BAURENS (INF) - LCL Jean BLANCHARD (CTA) LCL Alain CENDRE (INF) - LCL Pierre LECLÈRE (GEN) - COL Jean-Charles MARIE (MAT) - COL Bernard MARQUELET (TDM) - LCL Gabriel MASSON (ABC) - CEN Guy PERTUSA (ART) - LCL Gérard PIGACHE (TRS) - LCL Elie VAYSSIÈRE (TRS). I

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Militaires appartenant à l’armée active

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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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ors de la prise d’armes de rentrée des écoles militaires de Draguignan (EMD) du 30 septembre 2011, le général Ribayrol a rappelé la mission première des écoles : « préparer les futurs cadres aux engagements opérationnels ». Pour la première fois depuis la création des EMD, officiers et sous officiers et civils de la défense étaient regroupés lors de cette prise d’armes. Un instant solennel partagé par le général Ribayrol commandant les écoles et le général Trégou commandant l’école d’artillerie. Dans son discours, le général a réitéré ses vœux de bienvenue aux élèves, cadres et leurs familles pour inaugurer ce nouveau cycle de formation au cours duquel les EMD vont, comme les autres écoles, préparer ces futurs cadres aux engagements opérationnels partout où la France engage ses armées. Il s’est ensuite adressé aux formateurs auxquels il a demandé « de transmettre un savoir-faire sans cesse remis à jour, avec rigueur, dynamisme, compétence. » Après une minute de silence observée en mémoire des militaires français tombés en Afghanistan, 29 sous-officiers recevaient le sabre d’officier. Ce rituel, issu de la chevalerie, confère aux jeunes officiers certains devoirs, notamment celui de commander avec dignité, respect des subordonnés et foi en la mission. La promotion OAEA 2011 portera le nom de lieutenant-colonel Albert Grand, né le 5 octobre 1914 en Haute Saône. Actuellement, l’école d’artillerie compte 124 stagiaires, parmi lesquels 36 lieutenants et 80 sous-officiers. L’école de l’infanterie regroupe pour sa part 307 stagiaires, dont 90 lieutenants et 142 sous-officiers. Cette année, les écoles militaires ont accueillis 207 nouveaux arrivants et comptent 588 permanents, Parmi ses permanents, les EMD comptent également 53 personnels civils, 49 officiers, 101 sous officiers et 94 militaires du rang. Avec le GSBdD, les formations stationnées à Canjuers, au Cannet des Maures, à Fréjus, Hyères, Toulon, etc… nul doute que les effectifs des adhérents à L’Épaulette vont sérieusement s’étoffer dans le Groupement (sous réserve d’y faire adhérer un peu plus d’officiers d’active [note du Président de groupe-

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> Groupement du 83-06 Prise d’armes de rentrée aux EMD de Draguignan 29 sous-officiers recevaient leur sabre d’officier. Ce rituel, issu de la chevalerie, confère aux jeunes officiers certains devoirs, notamment celui de commander avec dignité, respect des subordonnés et foi en la mission.

PHOTOS GROUPEMENT 83-06

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par le président de groupement avant de recevoir enfin (deux heures plus tard donc) notre président attendu par le général commandant les EMD et son adjoint au cercle-mess. Avant le cocktail, le général (2S) Delochre s’est adressé à l’assemblée en insistant en particulier sur le rôle du jeune officier et a remis au général Ribayrol le livre de L’Épaulette dédicacé par ses soins. Les discussions sont allées bon train en prenant le verre de l’amitié avant de poursuivre les débats autour d’un buffet cordial et très sympathique. Nul doute que ces contacts et ces activités ont été enrichissantes pour tous. Lieutenant-colonel (er) Ph Dentinger Président groupement 83-06 EMIA Promotion Lieutenant Chézeau (1977-78) Avec la collaboration du lieutenant (F) Karine Desfolies Officier communication des EMD. Après son allocution, le général Ribayrol à reçu du président Delochre le livre de L’Epaulette dédicacé par ses soins.

GROUPEMENT 83-06

ment). Lors de la prise d’armes, le lcl de Camaret a été décoré de la croix de la valeur militaire avec l’étoile de bronze. Le capitaine Juret a reçu la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze. Ces deux officiers se sont distingués en Afghanistan. Le général (2S) Delochre, président national, accompagné du général (2S) Marc Delaunay, a participé à cette cérémonie puis au buffet qui a suivi en profitant de ces occasions pour nouer des contacts longs, fraternels et informels avec les cadres et élèves des écoles. Il faut dire que la veille se tenait également à Draguignan le cocktail de rentrée de L’Épaulette sous la direction de notre président national. Tout était calé : accueil en gare puis à la tour de commandement, présence des correspondants des formations stationnées, amphi avec les cadres d’active des EMD, GA et DA, etc… ; seul hic, c’est que le TGV parisien a été bloqué vers Aix, puis est resté longuement arrêté quelque part entre Marseille et Toulon, avant que notre président ne décide de débarquer en rase campagne près d’Ollioules. Restait plus qu’à l’officier communication des EMD chargé de l’accueil de quitter rapidement la gare initialement prévue des ArcsDraguignan pour rejoindre celle moins célèbre d’Ollioules. Sans carte routière ni carte d’autoroute et ceci en pleine heure d’affluence, c’est peu de dire que ce fut mission délicate pour arriver à temps. Le relais amphi devant plus d’une centaine d’officiers a été assuré

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VIE DE L’ÉPAULETTE ujet délicat à traiter en raison du contexte de l’époque. C’était le thème du témoignage du lieutenant colonel Pierre Bignaud - EMIA Victoire 1945 incorporé en 1940 au Chantier de la forêt domaniale de Tronçais, dans l’Allier. Notre ancien s’est bien tiré de l’épreuve, devant une quarantaine d’auditeurs, dont le Général Delochre président national, le général (2s) Dumont Saint Priest, ancien du Chantier de Tronçais, et le lieutenant colonel Courtiaud président de l’AOR du Limousin. Les Chantiers, contestés car marqués par le régime du maréchal Pétain, furent décidés en juin 1940 pour encadrer les appelés que l’armée de l’armistice ne pouvait plus accueillir. Encadrés pour l’essentiel par des officiers et sous-officiers démobilisés, ils formèrent des jeunes qui ont pour certains rejoint le maquis et plus tard les unités régulières de la libération de la France. En août 1944, le Chantier de Tronçais participa ainsi, avec notre camarade, à la recréation du 1er RI. Le régiment fut engagé contre la Division allemande Elster - 18 000 hommes capitulerons en septembre dans la région de Beaugency puis dans la poche de Royan et dans les combats pour la libération de la France. De même, le 7e RCA, mis sur pied en 1943 par le lieutenant colonel Van Hecke, avec le Chantier de Ben Chicao près d’Alger, s’illustra en Italie, de la Provence aux Vosges et en Allemagne. Voilà deux exemples du rôle des Chantiers de la Jeunesse Française dans la renaissance de l’armée de la victoire.

S

Le général Delochre est intervenu devant les auditeurs, sur les affaires en cours à l’Épaulette et le dernier rapport annuel de l’armée de Terre auquel il assiste es qualité.

Notre ancien a conté par le menu la création des Chantiers, à partir du néant, leur fonction de production, bois, pommes de terre… et leur vie quotidienne. Toute une histoire !... Merci de tout cœur. Au préalable, le président départemental fit le point de la situation militaire locale et de celle du Groupement 45 adhérents, dont seuls 34 participent vraiment - Nous continuons cependant en espérant que les creusois viennent un jour vers nous. La date de la réunion de gala a été fixée au vendredi 17 février, après les frimas, avant le Carême et les vacances scolaires, en suivant le scénario habituel : messe, instant de tradition, dîner dansant. Le général Delochre avait déjà tenu la scène une heure en juin. Il est intervenu brièvement cette fois, sur les affaires en cours à l’Épaulette et le dernier rapport annuel de l’armée de terre auquel il assiste es qualité. Pour finir, le dîner au restaurant pédagogique du lycée Saint Jean fut apprécié et animé. A 22h45, heure raisonnable, il a fallu lever le siège, car les élèves ont cours le lendemain. Le président remercie le capitaine Biletta, intendant général de l’ensemble scolaire Charles de Foucauld, de son aide précieuse dans la préparation de la réunion. Il félicite les nouveaux mariés, Jean Raymond et Christiane Drault, qui ont offert le champagne en conclusion de la soirée. Il souhaite enfin la bienvenue à L’Épaulette au lieutenant colonel (r) Lucien Courtiaud, nouvel adhérent. Colonel (er) Lucien Suchet, EMIA Belvédère 1963-64

> Visite du président n L’Épaulette à Lille

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> Groupement du 87 “Les chantiers de la Jeunesse Française”

’est à l’invitation du colonel Dominique Cambournac, correspondant local de L’Épaulette, que le président national, le général Delochre s’est rendu à Lille, le mercredi 25 mai 2011 en fin d’après-midi.

C

La garnison de Lille a en effet la particularité d’être une ville concentrant deux états-majors d’importance : le Commandement des Forces terrestres tout d’abord, comprenant plus de sept cents cadres et le Corps de réaction rapide - France, composé de l’ordre quatre cents personnes, dont environ soixante-dix alliés. Mais il convient aussi de ne pas oublier d’autres organismes tels que l’Etat-major interarmées de zone de défense et de sécurité Nord, la Base de défense de Lille, ainsi que le Service d’infrastructure de la défense.

Au plan militaire, Lille présente donc un double aspect : d’une part, celle d’être une ville concentrant des étatsmajors numériquement importants et de haut niveau et d’autre part, celle d’une garnison accueillant en majorité des cadres supérieurs, qu’ils soient d’ailleurs officiers ou sous-officiers.

PHOTOS GROUPEMENT 87

Au-delà des visites qu’il effectue dans nos écoles, il était donc intéressant que le Président national, vienne rencontrer des officiers d’état-major issus de nos recrutements. Après s’être entretenu avec le général de corps d’armée Hervé Charpentier,

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> Siège : un nouveau délégué général pour L’Épaulette

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national de

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Le colonel Dominique Cambournac lors de sa transmission de drapeau en Afghanistan.

e général (2s) Marc Delaunay a pris les fonctions de délégué général et directeur administratif et financier de L’Épaulette le 1er septembre 2011 en lieu et place du général (2s) Alain Bourdenet qui, après quatre ans de présence et pour des raisons strictement familiales, a souhaité céder ce poste pour ne conserver que celui de rédacteur en chef de la revue. Le général (2s) Marc Delaunay est né le 13 mars 1952 à Neuilly sur Seine. Son père, général d’armée, a été CEMAT de 1980 à 1983. D’origine EOR, il effectue son service national au 503ème Régiment de chars de combat (RCC) de Mourmelon comme aspirant, chef de peloton de chars AMX 30. En 1976 il accède à l’Ecole militaire interarmes au sein de la promotion « Capitaine de Belsunce ». A l’issue de sa scolarité, il choisit l’arme blindée cavalerie et rejoint l’EAABC où il effectue son stage d’application. Nommé lieutenant en 1978, il est affecté au 1er régiment étranger de cavalerie (REC), à Orange comme chef de peloton AML, avant de rejoindre, en 1980, la 13ème demi-brigade de légion étrangère (DBLE) à Djibouti dans la même fonction. En 1982, Il est promu capitaine et retrouve le 1er REC en qualité d’officier adjoint dans un escadron blindé. En 1984 il est muté au 1er régiment de spahis, à Valence pour participer à sa professionnalisation comme commandant d’unité anti-char puis d’AMX 10RC. Son temps de commandement terminé, il rejoint le bureau emploi de l’étatmajor de la 27ème division alpine, à Grenoble, comme chef de section. Il est nommé chef d’escadrons en 1988. L’année suivante, il intègre l’Ecole supérieure de guerre, à Paris, comme stagiaire

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commandant les Forces terrestres, le général Delochre était accueilli au cercle de garnison où l’attendait environ une centaine d’officiers. Le président national a, dans un premier temps et sur un mode très vivant, présenté L’Épaulette, en s’attachant à montrer à son auditoire le dynamisme de notre association, en particulier les nombreuses actions entreprises auprès des diverses autorités qu’il rencontre sur un mode régulier, que ce soit auprès du CEMAT, mais aussi du DRHMD, du cabinet du ministre de la Défense, ou auprès du ministre lui-même et dont le but est toujours identique : faire connaître L’Épaulette auprès de nos chefs et appeler leur attention sur l’existence des divers recrutements internes et les problématiques qui leur sont associées. Il a également pu entre autres présenter aux participants le nouveau site Internet de L’Épaulette et les encourager à en consulter le blog, mais surtout à s’y exprimer, suite aux nombreux thèmes que le président y aborde. Puis, après avoir répondu à des questions de l’auditoire, c’est en toute simplicité autour d’un verre de l’amitié, que les discussions ont pu se prolonger, concluant ainsi une visite qui, de l’avis général, a été très intéressante et conquis l’assemblée. Lieutenant-colonel Jean-Marie Moselle EMIA - Promotion Lieutenant B. de Lattre de Tassigny 1984-85

Le général (2s) Marc Delaunay a pris les fonctions de délégué général et de directeur administratif et financier de L’Épaulette.

de la 103ème promotion où il obtient le BEMS/G en 1991. A l’issue de sa scolarité, il est affecté au 4ème régiment de dragons-503ème RCC, à Mourmelon, en tant que chef du bureau opérations-instruction. Promu lieutenantcolonel en 1992, il prend en 1993 la fonction d’adjoint ORG-LOG au Commandement de la légion étrangère (COMLE) à Aubagne. En 1994, il est détaché de l’EMAT en qualité d’officier de programme au National Simulation Center à Fort Leavenworth, KS, Etats-Unis. Nommé colonel en 1996, il prend le commandement du 1er régiment de cuirassiers à St Wendel (RFA). A l’issue, il est muté à l’état-major de force n° 2 à Nantes comme chef du bureau opérations puis chef de la division emploi. En 2001, il prend le commandement des forces terrestres des Forces Françaises stationnées à Djibouti (FFDj). A son retour en métropole, en 2003, il est affecté à Lille comme chargé de mission puis comme chef de corps et adjoint au chef d’état-major du commandement de la force d’action terrestre (CFAT). En avril 2006, il devient, comme général de brigade, chef de l’équipe française de planification auprès du SACEUR, au SHAPE à MONS en Belgique jusqu’en septembre 2008, date de son adieu aux armes et de son admission en 2ème section. Le général (2S) Marc Delaunay a effectué cinq séjours opérationnels au Tchad, au Liban, dans les Balkans et au Soudan. Officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du mérite, il est titulaire de la croix de la valeur militaire avec deux citations. Détenteur d’un master en droit public et sécurité européenne, il est marié et père de deux enfants. La rédaction L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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DR COLLECTION 27E BCA

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Le Capitaine Geoffroy Revel lors d’une prise d’arme au 27e BCA.

> Hommage au capitaine Geoffroy Revel

e capitaine Geoffroy Revel est né le 10 mai 1980 à Lille dans une famille de neuf enfants, dont il est le quatrième. Il effectue de solides études secondaires et obtient un baccalauréat littéraire en1998. L’année suivante il s’engage et rejoint l’Ecole nationale des sous-officiers de Saint-Maixent. À la fin de sa scolarité de sous-officier il est affecté au 92ème régiment d’infanterie de Clermont Ferrand avec lequel il effectue deux opérations extérieures, au Kosovo en 2001 et, « en tournante », au Sénégal en 2002. En 2004, ayant réussi le concours d’entrée à l’Ecole militaire interarmes, il rejoint les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, au sein de la promotion « Colonel Gueguen ». A l’issue de sa formation initiale de deux ans, au cours de laquelle il est remarqué pour ses qualités intellectuelles, physiques et humaines, il choisit de servir dans l’Infanterie. En 2006 il est envoyé à l’Ecole d’application de l’infanterie à Montpellier pour effectuer son stage d’application. Son très bon classement de sortie lui permet de choisir les troupes de montagne. En 2007 il est muté au 27ème bataillon de Chasseurs Alpins à Cran Gevrier, en Haute Savoie, en qualité de chef de section. Ses états de service le présentent comme un officier complet et agréable à commander qui suscite l’adhésion sans faille de ses subordonnés et la considération de ses supérieurs. En octobre 2008 il est projeté en Afghanistan avec sa compagnie où il démontre ses qualités exceptionnelles de chef et de tacticien. Son comportement exemplaire lui vaut d’obtenir la croix de la valeur militaire

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avec une citation à l’ordre de la division. Quinze jours avant la fin de son séjour, en mai 2009, atteint d’une leucémie foudroyante, il est rapatrié sanitaire à l’hôpital d’instruction des armées Percy. Son état va nécessiter une greffe de moelle osseuse. Pendant deux ans il lutte avec foi et courage contre la maladie, si bien que sa santé peu à peu s’améliore, laissant entrevoir une guérison attendue de tous. Elle lui permet de reprendre du service et même de regrimper avec quelques amis chasseurs, sur les hauts sommets alpins, à la stupéfaction générale. Mais, en avril 2011, il rechute et au mois d’août le diagnostic médical est sans appel : la prolifération des cellules cancéreuses a repris, ne laissant à la médecine plus aucun espoir de le sauver. Jusque dans ses derniers instants le capitaine Geoffroy Revel a relevé les défis qui se sont présentés à lui. Homme de foi, généreux et empreint d’humanisme, il a su réaliser ses ambitions dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. Tout jeune, passionné par la montagne, il a eu très vite la vocation alpine. C’est à cette époque, notamment, qu’il a acquis le goût de l’effort, du dépassement de soi et la volonté de vaincre. Son désir était d’être chasseur alpin. C’est un rêve de jeunesse qu’il a concrétisé. Particulièrement proche de ses hommes, il parlait souvent de ses camarades soldats du 27ème BCA, hommes du rang, sous-officiers, officiers. Il les portait tous dans son cœur, ayant étroitement uni sa destinée à la leur. Il les aimait. Dans le même esprit et au plus fort de sa maladie, soucieux de l’enseignement donné à ses enfants et, d’une manière plus large, de celui donné aux enfants des familles catholiques, il a trouvé la force de se lancer dans la fondation d’une école primaire privée, hors contrat, à Annecy - l’Ecole Sainte Cécile - dont l’ouverture s’est faite deux jours après son inhumation. Le capitaine Geoffroy Revel s’éteint le 6 septembre 2011 dans une paix spirituelle qui a fait l’admiration de ses proches tellement il a accepté de manière irrévocable sa mort prochaine dans la plus grande sérénité et dans un don total dont seuls les hommes d’exception sont capables. Le 27ème Bataillon de Chasseurs alpins, en hommage à ses qualités d’homme et de soldat, à sa grandeur d’âme et à la hauteur de son engagement lui a rendu d’émouvants et solennels honneurs militaires. D’origine EMIA, de la promotion Colonel Gueguen (2004-2006), il était membre de L’Épaulette depuis sa sortie d’école. Le président, les membres du conseil d’administration et les adhérents de l’association présentent à son épouse Constance et à ses trois enfants Bérénice, Enguerrand et Tugdual, ainsi qu’à ses parents et à ses proches, leurs condoléances attristées.

> La promotion Belvédère en Berry (mai 2011)

ous étions environ 60 à nous retrouver à Neuvy-sur-Barangeon du 24 au 26 mai pour notre réunion annuelle, au Domaine de la Grande Garenne qui appartient à la Fédération Nationale André Maginot (FNAM). La messe de promo dans l’église du village a retenti du chant de la Prière le 25 matin. Ensuite l’A.G a réuni les officiers pendant que les épouses visitaient l’immense parc du Domaine . La visite de deux joyaux de la ville de Bourges occupa l’après-midi, à savoir, la cathédrale Saint-Etienne et le Palais Jacques Cœur. Le magnifique édifice des XIIe et XIIIe siècles fut longuement présenté par une guide érudite et spirituelle. L’éblouissement prend à l’intérieur devant tant de beauté, ainsi que devant les cinq portails de la façade occidentale. Quant au Palais Jacques Cœur, on se laisse emporter autant par l’architecture du lieu que par l’histoire du grand argentier de Charles VII . Le 26 matin débuta par la visite du Musée d’histoire militaire de la FNAM à l’intérieur du Domaine. C’est une merveille de réalisme et de pédagogie, consacré surtout à la guerre de 1914-1918, présentée par un mannequin animé, alias André Maginot et par un conservateur passionné. L’après-midi fut consacrée à la visite du château de Valençay qui a appartenu en 1803 à Charles-Marie de Talleyrand-Périgord. Là aussi se mêlent

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epuis la sortie d’école, nos deux promotions ont pris l’habitude de se réunir ensemble régulièrement ; ce fut à nouveau le cas cette année à Metz. Ce choix était dicté par la présence dans cette belle ville de Lorraine de représentants des deux promotions en nombre suffisant pour organiser cette activité. Après les retrouvailles, l’après-midi du samedi fut consacrée à la visite du nouveau et superbe centre Pompidou Metz et aux assemblées générales des promotions ; la journée se termina par un dîner par promotion au cercle-mess et un regroupement des deux promotions en fin de soirée. Le dimanche, dès 8h30, une messe nous rassemblait à nouveau ; puis ce fut une visite à pied de la ville et enfin, l’ac-

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cueil au Palais du Gouverneur pour le déjeuner (le Gouverneur est de la Davout ). Une fois encore, grâce à l’alternance d’activités distinctes, permettant à chacun de vivre pleinement sa vie de promotion et ses traditions, et d’activités communes, au cours desquelles les amitiés créées au cours de la carrière effacent totalement les différences d’origine, ce fut pour nos deux promotions un très bon moment de vraie camaraderie, de joie et d’émotion partagées. Au moment de se séparer, nombreux s’interrogeaient déjà sur la date et le lieu de la prochaine réunion conjointe… Général de corps d’armée Hervé Giaume Secrétaire de la Laurier EMIA 1978-1979

l’harmonie des bâtiments plus anciens à la légèreté due aux remaniements des 17e et 18e siècles et bien sûr à l’histoire qu’a vécue ce château de 1808 à 1814. Le musée de l’automobile de Valençay nous a accueilli ensuite avec plus de 60 voitures anciennes de 1898 à 1979. Comme chaque année, le dîner de promotion clôtura cette réunion au Domaine de la FNAM où l’on promit de se revoir l’année prochaine à Pau en septembre 2012.

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Général (2s) Bernard Jouishomme Secrétaire de la Belvédère EMIA 1963-1964

> BULLETINS DE PROMOTIONS REÇUS • Garigliano - 49/51 - Mai 2011. • Cinquantenaire de Verdun - 65/66 Juin 2011. • Maréchal de Lattre - 51/53 - Été 2011. • Extrême-Orient - 50/52 - Juin 2011. • Lieutenant-colonel Jeanpierre- 59/61 Juillet 2011. • Amilakvari - 54/56 • Franchet d'Esperey - 55/56 - Juillet 2011. • Général de Gaulle - 70/72 - Année 2011.

Après les retrouvailles, l’après-midi du samedi fut consacrée à la visite du nouveau et superbe centre Pompidou Metz.

> Le site internet de L’Épaulette > Comme certains ont pu s’en rendre compte, notre site Internet a été revisité. Le forum est la pièce maîtresse de la nouvelle version. En mai dernier, il a été décidé, à l’unanimité, que ce forum devait être ouvert à tous et qu’il serait modéré a posteriori. Cela signifie que nous acceptons de laisser s’afficher librement et instantanément les contributions afin de favoriser le dynamisme des débats et de réaliser un contrôle des contenus après diffusion. Il peut alors se produire quelques dérapages, mais nous sommes en nombre suffisant pour alerter, avertir et, dans les cas les plus graves, bannir les personnes indésirables. Bien sûr, il existe des tas de possibilités techniques pour contourner l’obstacle et mettre à mal la nétiquette, mais c’est un risque calculé et accepté. Nous allons avoir besoin de toutes les compétences en informatique pour que ce site vive, ce qui n’est pas le cas depuis que L’Épaulette existe sur la toile (modération et animation des rubriques du forum, surveillance du livre d’Or, révision des pages jaunies, mise à la disposition des promotions qui n’ont pas encore leur site de compétences en informatique, etc.). Bref notre site sera à l’image de ce que vous voudrez bien en faire. Si vous pensez pouvoir apporter votre pièce à l’édifice, n’hésitez pas à prendre contact avec le secrétariat de L’Épaulette qui transmettra au webmestre.

Lieutenant-colonel Michel Rohan - Promotion général Marceau EMIA (72-73) Webmestre de L’Épaulette L’Épaulette n° 175 • décembre 2011 •

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VIE DE DE L’ÉPAULETTE L’ÉPAULETTE VIE

> ESM Maréchal Davout (1977-1979), EMIA Général Laurier (1978-1979) réunies à Metz les 2 et 3 avril 2011

Nous étions 60 à nous retrouver à Neuvy-sur-Barangeon du 24 au 26 mai pour notre réunion annuelle, au Domaine de la Grande Garenne qui appartient à la Fédération Nationale André Maginot.


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BIBLIOGRAPHIE FRÈRES D’ARMES ? Soldats d’État et soldats privés Sous la direction de Christian MALIS Didier DANET DES CANONS ET DES HOMMES Une histoire de l’artillerie française Colonel (er) Patrick MERCIER Depuis le XIVème siècle, l’artillerie est au coeur de toutes les batailles qui ont fait l’histoire de la France. Vouloir en écrire une histoire exhaustive relève de la gageure et plusieurs tomes y suffiraient à peine. En effet, il faudrait traiter, en détail, de l évolution des matériels et des systèmes d’arme, des organisations, de l’emploi qui a évolué fortement au fil du temps mais aussi des artilleurs qui ont donné ses lettres de noblesse à cette arme et les batailles au cours desquelles ils se sont illustrés. Plus modestement, tout en abordant ces différents aspects, cet ouvrage de synthèse vise simplement à rappeler ce que tout honnête homme, artilleur ou passionné d’histoire militaire, doit connaître sur l’artillerie française. Ainsi, dans une première partie présentée chronologiquement, il est possible d’avoir une vision complète de l’évolution de cette arme, de connaître ceux qui l’ont forgée et de retenir les principales batailles où son rôle fut déterminant. Dans une deuxième partie, l’histoire des subdivisions d’arme présentes aujourd’hui, permet de mettre en valeur les différentes spécialités de l’artillerie, d’en préciser les évolutions mais surtout d’approfondir ce qui avait seulement pu être évoqué dans la première partie. Enfin, dans une troisième partie, l’ouvrage détaille les historiques et filiations de toutes les formations d’artillerie figurant encore aujourd’hui à l ordre de bataille. 400 pages Format : 14,8 x 21 cm Editions Lavauzelle BP 8 87350 PANAZOL

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Sur les théâtres d’opérations - volens nolens - les forces armées d’aujourd’hui, singulièrement les armées de Terre, doivent cohabiter sinon coopérer avec des soldats sans uniforme obéissant à des intérêts privés. Frères d’armes ou frères ennemis ? Le maintien de la légitimité est une condition de réussite des missions de stabilisation et de sécurisation qui constituent la plupart des missions à l’heure actuelle. Cette exigence risque d’être compromise par la nécessité d’opérer conjointement avec des sociétés militaires privées qui évoluent dans un vide juridique et éthique maintes fois souligné. Pourtant, nos petites armées professionnelles ne sauraient sans leur concours contrôler de vastes territoires, ni atteindre l’objectif plus global de reconstruction de l’État et de la société Face à cette situation, les pays occidentaux apportent des réponses différentes, selon leurs législations et leurs cultures nationales. Ainsi la culture libérale des Anglo-Saxons est-elle nettement plus ouverte aux compagnies militaires privées que la culture française très fortement régalienne. 188 pages Format : 15,6cm x 24cm Editions Economica 49 rue Héricart 75015 PARIS

GYROPHARE ÉTHIQUE pour SOLDATS DE CRISE Frère Marie-Angel et Samuel Rouvillois Préface de Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées françaises

Ce livre est unique. Pour la première fois, des pompiers témoignent de leur engagement au feu lors de l'embrasement des banlieues en 2005, des gendarmes d'élite du GIGN évoquent leurs interventions, notamment à Marignane en 1994, des médecins de leur dévouement dans des catastrophes, des policiers anti-terroristes de leurs réflexions éthiques. MarieAngel Carré a convaincu ces hommes d'armes et soldats de crise issus du monde civil et militaire de livrer leur témoignage incroyablement pudique et d'une profondeur inouïe. Soldats du Feu, soldats de la Vie, soldats de la Paix, quelle que soit leur vocation spécifique, ils ont en commun d'avoir pris le sentier étroit du courage et de l'abnégation. Voici leurs mots clés issus de l'expérience, à transmettre aux générations montantes. 188 pages Format : 15,5cm x 24cm Editions Economica 49 rue Héricart - 75015 PARIS

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L’ARMISTICE DE JUIN 1940 Faute ou nécessité ? Sous la direction de Philippe RICALENS Jacques POYER

Dans l’opinion française, l’armistice signé par le Gouvernement français le 18 juin 1940 reste un sujet de controverses parfois vives : fut-il une faute ou une nécessité ? A partir des interventions à un colloque organisé sur ce thème par la Société française d’histoire militaire, les Editions Economica proposent un ouvrage qui tente, soixante-dix ans après, de faire le point des thèses en présence et des dernières recherches historiques relatives à ce drame. Fallait-il poursuivre la lutte coûte que coûte, ou conclure un armistice, ou capituler ? L’armée française pouvait-elle encore se battre en métropole, ou devaitelle et pouvait-elle le faire à partir des terres françaises d’outre-mer ? Où étaient l’honneur et le salut de la Patrie ? Pour répondre, convient-il de ne tenir compte que de ce que l’on savait alors, ou doit-on trancher à la lumière des événements ultérieurs ? Les contributions sont complétées par des citations illustrant les pensées et les arrière-pensées des principaux acteurs de l’époque, allemands, britanniques et français, ainsi que par une présentation des faits et des responsabilités tels que croient les connaître les historiens actuels, qui bénéficient d’un temps de recul permettant de dépasser les attitudes partisanes et de parvenir à une réflexion éclairée. Une très importante bibliographie dont des résumés de livres remarqués aidera le lecteur à se faire une opinion personnelle. 234 pages Format : 15,5cm x 24cm Editions Economica 49 rue Héricart 75015 PARIS


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LE COMPLEXE DE L’AUTRUCHE

LES GÉNÉRAUX FRANÇAIS AU XX° SIÈCLE Contrôleur Général des Armées François CAILLETEAU

Pierre SERVENT La France est victime d’un mal étrange : elle a tout pour gagner, mais mord souvent la poussière. Elle éprouve les plus grandes difficultés à regarder en face les défis qu’elle doit relever. Elle préfère souvent l’idée qu’elle se fait des choses à la réalité crue, et incline à repousser au lendemain les choix difficiles. Ce complexe de l’autruche qui la frappe est à l’origine de ses plus retentissants échecs civils, de ses plus cuisantes défaites militaires. Qu’il s’agisse des déroutes de 1870,

Etude consacrée aux généraux qui furent à la tête de l’armée de terre française tout au long du XXe siècle. Evoquant les différents conflits qui ont marqué le siècle, l’auteur examine le rôle et l’attitude des généraux en tant que groupe social afin de rendre compte de leur position centrale au sein de la politique nationale française. La France a connu un XXe siècle dominé par les conflits armés dont les conséquences humaines et politiques furent immenses. Deux guerres mondiales, deux conflits coloniaux majeurs, un quart de siècle de pacification du Maroc et de très nombreuses opérations de maintien de l’ordre dans l’empire, parfois très lourdes. Les deux premiers tiers du siècle sont marqués par un engagement à peu près continuel des forces françaises, celles de l’armée de terre surtout. La fin du siècle, si elle est moins sanglante, voit la fin de la guerre froide puis le développement des opérations extérieures. Cela justifie amplement d’étudier les généraux à la tête de cette armée, non pas par une série de biographies individuelles mais comme une collectivité dont il importe de voir comment elle se constitue, comment elle se définit par rapport à la collectivité nationale et aux autres élites, comment elle pense les affrontements à venir et comment elle y fait face. C’est ce que l’on tente ici en examinant le groupe social des généraux de l’armée de terre tout au long du siècle;

Opération “Jaque” La véritable histoire racontée par les protagonistes Juan Carlos TORRES Le 2 juillet 2008 entrera dans la postérité comme le jour de la plus audacieuse opération militaire, qui supplanta celle d’Entebbe, réalisée par les Israéliens, déjà entrée dans la légende. A cette date, en effet, un commando de la Force Publique colombienne sauva quinze per-

BIBLIOGRAPHIE

POUR EN FINIR AVEC LES DÉFAITES FRANÇAISES

LIBÉRATION DES OTAGES EN COLOMBIE

Reliure : Broché - 309 pages Format : 24x16 cm Editions Economica 49, rue Héricart - 75015 PARIS

1914 ou 1940, de la débâcle de la coupe du monde de football à l’été 2010 ou des grands contrats perdus d’un bout à l’autre de la planète, des processus similaires sont à l’œuvre. En relisant l’histoire militaire - les revers d’hier sont d’une troublante actualité ! -, mais aussi quelques épisodes des batailles industrielles majeures, Pierre Servent met à jour les défauts qui nous terrassent - le conformisme, le clonage des élites, l’arrogance intellectuelle, le refus d’écouter les voix qui dérangent, la peur de l’initiative... - et fait émerger les remèdes qui permettront de retrouver la France qui gagne. Le redressement n’est pas loin, mais il exige de la lucidité, du courage, de l’imagination : pour gagner les combats d’aujourd’hui, il suffit de sortir la tête du sable. Rien n’est perdu, montre Pierre Servent. 358 pages Format :15,6x 24,1 x 2,6cm Editions Perrin 76, rue de Bonaparte 75006 PARIS

LA PLUIE SOLEIL Alain BADIRAC Invité par une tante, Arnaud s’envole vers l’ile Maurice. Il croise un regard, une silhouette, Claire Stevens. Emporté par ses rêves, il est ébloui. Elle est séduite par sa jeunesse, et son audace. Elle oublie son âge, sa notoriété, sa fortune. Le souffle de l’île les enveloppe, puis les unit. Du « fruit vert » de leur rencontre, ils glissent vers celui de la « passion ». Ils négligent les ombres des périls qui virevoltent autour d’eux, ils omettent de s’imaginer loin des parfums des filaos. Et virevolte une comptine non loin des flamboyants : « La pluie soleil… Diable marié en bas pied piment…». 300 pages Editions Libre Label 12, rue Corneillan BP 84 - 33460 MARGAUX

sonnes - Ingrid Bétancourt, trois Nord-américains et onze militaires et policiers - séquestrés depuis des années par les FARC. Ce livre décrit l’opération jusque dans ses moindres détails : comment elle prit forme, quel fut le stratagème employé pour tromper les guérilleros, combien de personnes intervinrent et quel fut leur rôle. Par un récit très émouvant, l’auteur dévoile des confidences surprenantes : Y avait-il eu d’autres possibilités de sauvetage auparavant ? Jusqu’à quel point les Etats-Unis y prirent part ? Quelles furent les fonctions de César et de Gafas, les chefs du premier front ? Les otages avaient-ils envisagé de s’emparer de l’hélicoptère ? Sans aucun doute, il s’agit là de l’un des reportages les plus passionnants de ces dernières années. 255 pages Format : 15,5x24 cm Editions Lavauzelle BP 8 87350 PANAZOL

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BIBLIOGRAPHIE Les FORCES SPÉCIALES FRANÇAISES dans la GUERRE du GOLFE - 1991 -

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sous la direction de Jacques Rosier et d’Étienne Leclère avec des photos exclusives de Bernard Sidler

SARAGOSSE (1808-1809) “La guerre au couteau” Jean TABEUR L’Espagne a gardé le souvenir glorieux de Sagonte et Numance. Ces deux noms demeurent dans la mémoire collective espagnole comme un exemple d’abnégation de la part d’un peuple en proie à un funeste destin : assiégé, réduit à la dernière extrémité, il se trouva dans la cruelle alternative de se rendre et vivre en esclave ou de se battre et mourir dans l’honneur. Les habitants de ces deux illustres cités choisirent le dénouement fatal en faisant le sacrifice de leur vie. Tout comme Sagonte et Numance, Saragosse allait devenir, vingt siècles plus tard, le symbole de la résistance espagnole à l’invasion d’une puissance étrangère. Il ne s’agissait plus cette fois de résister à des armées carthaginoises ou romaines, mais à celles de Napoléon alors que l’Espagne était l’alliée de la France depuis la paix de Bâle, en 1795. En voulant imposer sa politique d’expansion économique et dynastique sur la péninsule ibérique, Napoléon provoqua la réaction du peuple espagnol et une guerre qui allait le conduire au désastre de Waterloo. Exprimant à Sainte-Hélène des regrets tardifs, il confia à Las Cases : "Quoi qu’il en soit, cette malheureuse guerre d’Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France". Une guerre payée au prix d’un lourd bilan humain, évalué à plus de six cent mille victimes espagnoles tant civiles que militaires, contre deux cent soixante mille soldats de la Grande Armée, y compris les soixante mille auxiliaires étrangers tués au combat ou morts dans les hôpitaux. Une guerre à laquelle ont

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Au sein de la division Daguet, les forces spéciales furent les premières à pénétrer les frontières du Koweit envahi en 1991 par Saddam Hussein. Ce furent les hommes des 1er RHP, 2e REP, 35e RAP, 1er, 3e, 6e et 8e RPIMa, 7e RCPS. Leurs objectifs : la conquête d’As Salman, un fort stratégique sur la route de Koweït-City. Ce livre donne des informations de première main sur cette épopée qui servira lors de la constitution du COS. Les soldats français engagés aujourd’hui sur les théâtres extérieurs bénéficient de ce retour d’expérience. 192 pages, relié, 23x30 cm, 300 photos et illustrations env., dont 50 photos Editions LBM 15, rue du Colisée - 75008 PARIS

VOYAGE AUX PAYS DES RÉSEAUX HUMAINS Guide pratique pour développer ses réseaux relationnels Jérôme BONDU Préface de l’Amiral Pierre LACOSTE Dites-moi à quels réseaux vous appartenez, je vous direz qui vous êtes ! Le phénomène des réseaux humains, réseaux d’influence, réseaux d’écoles, réseaux politiques, réseaux terroristes, ... semble plus que jamais occuper le devant de la scène. Mais que se cache-t-il réellement derrière ces « réseaux » que l on retrouve dans tous les articles de journaux et sur toutes les bouches ? Après un patient travail d’enquête de trois ans, Jérôme Bondu livre cet ouvrage qui fait le point sur la question. On y trouvera en première partie un abécédaire qui donne 26 clés d’entrée pour comprendre le phénomène des réseaux. La seconde partie, est composée de plus de 100 témoignages, issus de spécialistes des réseaux, mais aussi de chefs d’entreprise, journalistes, politiques, sportifs, chômeurs, SDF, ... Toutes les composantes de la société sont représentées. Tous présentent avec honnêteté leur vision et leur pratique des réseaux ! On y découvre comment les réseaux sont construits et utilisés, dans un langage clair et simple. Cette présentation concrète apporte une lumière nouvelle à un sujet qui charrie beaucoup d idées reçues. 400 pages Format : 15,5x24cm Editions Lavauzelle BP 8 87350 PANAZOL

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participé dix-huit maréchaux de l’Empire, avec plus ou moins de succès, mais sans jamais remporter de victoire décisive. Deux caresseront l’espoir d’être roi, Murat à Madrid, Soult à Lisbonne, seul le frère aîné de Napoléon portera la couronne d’Espagne, sans d’ailleurs beaucoup d’enthousiasme ni de conviction. 220 pages Format : 24 x 15,5 cm Editions Economica 49, rue Héricart 75015 PARIS

COMPRENDRE LA DETTE Raphaël DIDIER La question de la dette a gagné en intensité avec la crise, car les Etats du monde se sont massivement endettés pour relancer la croissance et venir en aide à leur système bancaire : la dette publique des EtatsUnis a ainsi dépassé 14 000 milliards de dollars ! En Europe, suite aux difficultés rencontrées par les économies de la Grèce et de l'Irlande, la question des finances publiques s'est posée avec une acuité particulière, témoignant du rôle important joué par la dette dans la gestion d'un Etat. Ce livre guide le lecteur dans les méandres de la dette, en proposant définitions précises et exemples, schémas, graphiques et encadrés. Les idées fortes sont mises en avant, faisant ainsi de ce livre un outil pratique et accessible pour tous ceux qui souhaitent comprendre les débats actuels sur la dette. 190 pages Format : 14,5cm x 21cm Editions Ellipses 32, rue Bargues 75740 PARIS CEDEX 15


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