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www.epaulette.org

L’Epaulette Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat

N°177 - Juin 2012

Le travail pour loi, l’honneur comme guide

Supplément avec ce N°

Spécial e 50 anniversaire de l’EMIA Ravivage de la Flamme…

Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2

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70 e anniversaire de la

Un regard sur l’origine de quelques symboles Chemin des Dames 1917 > Page 14

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SOMMAIRE Le travail pour loi, l’honneur comme guide.

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ÉDITORIAL -

N° 177 JUIN 2012

En couverture

> P 2 - Souvenir, tradition… et avenir ? par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 3 - Actualité défense : nominations. Le ministre de la Défense et le ministre délégué aux Anciens combattants.

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ACTUALITÉS MILITAIRES > P 4 - 70e anniversaire de la création de l’arme des Transmissions par le général d’armée Bertrand Ract Madoux. > P 6 - Parrainage des Promotions « Capitaine de Cacqueray » ESM, « Général Bigeard » EMIA, « Opération Daguet » EAM. > P 10 - Aux Invalides, hommage national aux quatre soldats tués en Afghanistan.

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VIE D’OFFICIER

© DR L’ÉPAULETTE

> P 9 - Portrait du chef de bataillon Jacques Formeau (1924-1981). Un homme d’exception, un chef héroïque au jugement rapide et sûr.

Ce numéro comprend un supplément historique de 44 pages, Spécial 50e anniversaire de l’EMIA.

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HISTOIRE > P 12 - Ravivage de la Flamme - Un regard sur l’origine de quelques symboles. > P 14 - Chemin des Dames 1917 Une étude historique sur le terrain (EHT) avec le Service Historique de la Défense (SHD), les 4 et 5 avril 2012. > P 15 - Le Musée de l’Armée présente l’Algérie de 1830 à 1962. Au Musée des Invalides jusqu’au 29 juillet 2012.

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VIE PRATIQUE

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VIE DE L’ÉPAULETTE

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CARNET

par vos référents catégoriels * > P 16 - Les incidences du report de l’âge légal de la retraite par la LFSS pour 2012 L’accélération du calendrier de recul de l’âge de la retraite est effective. L’âge légal de la retraite est de 62 ans pour les assurés nés à compter de 1955, présenté par le Commissaire colonel (er) Michel Botella*. > P 17 - Remboursement des frais de transport par l’assurance maladie, présenté par le Lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*.

• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX : > P 18 - Avis : on recherche des présidents de Groupements !. > P 19 - Pensez : changement d’adresse et prélèvement automatique. > P 20 - Groupement de la Haute Vienne (87) : baptême d’engagés volontaires. > P 21 - Groupement du 06-83 : journée des Alpes-Maritimes et du Var du 23 mars 2012. > P 24 - Groupement du Gers : réunion annuelle du 4 mai 2012. > P 25 - Bulletin d’adhésion de L’Épaulette.

> P 26 - Mariages - Naissances - Décès. > P 27 - Mesures nominatives - Décorations. > P 28 - Succès. > P 29 - Terre Fraternité et Cabat projetées dans des actions significatives au profit des blessés, par le Général d’armée (2S) Bernard Thorette.

En couverture n°177 :

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BIBLIOGRAPHIE > PP 30, 31, 32 - Notre sélection de livres…

Ravivage de la Flamme… Un regard sur l’origine de quelques symboles Droits réservés : Michel Guillon / L’Épaulette

IIssue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Général de corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général de corps d’armée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre (†) (1982-1988) Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000) - Général (2s) Jean-Pierre Drouard (2000-2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005-2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17- 60520 La Chapelle en Serval - Tél. : 03 44 54 95 95 - Dépôt légal : n°35254 Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre - Directeur administratif et financier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteurs en chef : Général (2s) Alain Bourdenet - Général (2s) Paul Moreaux - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Case n°115 - 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : lepaulette@wanadoo.fr - Site Internet : http://www.epaulette.org - Blog du Président : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris. N° de commission paritaire : 0514 M 08374. - Diffusion : par routage adhésion/abonnement. Dépôt légal : juin 2012.

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ÉDITORIAL Souvenir, tradition…et avenir ?

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Pour autant, ce numéro et son supplément spécial sur le cinquantenaire de l’EMIA ne manquent pas d’éléments pertinents pour éclairer notre réflexion.

Général (2s) Jean-François Delochre Président national de L’Épaulette

L’origine de l’EMIA sous sa forme actuelle nous ramène au début des années 60. Plus précisément en 19611962 avec la première promotion « Capitaine Bourgin ». Cette promotion quittait Coëtquidan pour les écoles d’application quelques semaines après qu’eurent été signés les accords d’Évian le 18 mars, et alors que leur application venait d’être validée par le référendum du 8 avril 1962.

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C’est bien sur ce chemin étroit où tout n’est pas aussi simple et rationel qu’on le voudrait, qu’il nous faut continuer de progresser.

Cinquante ans plus tard, les jeunes promotions rejoignent, pour peu de mois encore, la Kapisa au cœur stratégique de l’Afghanistan. Leurs officiers quitteront ce territoire, pour les derniers d’entre eux, en 2014.

Enfin, dans le même temps, le général Irastorza, notre précédent chef d’état-major de l’armée de Terre, a été désigné pour présider le conseil d’administration du groupement d’intérêt public « Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale – 19142014 ». Que d’enseignements nous apporte ce siècle d’Histoire sur l’évolution de nos missions et de nos combats !

Certes, la nature des conflits a changé. Le jaillissement soumis des tranchées a laissé place près d’un demisiècle plus tard à une « guerre » qui porte mal son nom. Aujourd’hui nos soldats subissent, loin de chez nous, le poids du regard de nos sociétés sur la mort et l’emprise croissante d’un droit qui voudrait ignorer l’essence de notre 2

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engagement : interrogation sur l’utilité de la mort, judiciarisation des conséquences de l’action militaire.

Deux courts textes illustrent cette complexité d’un rôle, le nôtre, qui n’a jamais été et ne doit pas devenir celui d’hommes et de femmes comme les autres.

Le premier extrait est le rappel de l’instruction judiciaire relancée dans le cadre de l’embuscade d’Uzbin(1) et qui vise à rechercher : «… maladresse, imprudence, inattention, négligence, manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ayant causé directement ou indirectement la mort de soldats français ? » Le second est un passage de l’homélie de Mgr Ravel prononcée le 14 juin dernier lors de l’hommage rendu à nos derniers morts en Afghanistan : « S’ils servent leur pays, c’est parce que vous êtes là et qu’ils vous aiment. Et c’est parce qu’ils vous aiment que la France est belle. Malheur à ceux dont les yeux aveugles ne savent plus lire les cœurs. » C’est bien sur ce chemin étroit où tout n’est pas aussi simple et rationel qu’on le voudrait, qu’il nous faut continuer de progresser en exigeant toujours que la tendance commune ne soit pas pour nous la règle ! Cette vigilance nous l’assurerons.

Cette voix forte nous la porterons. I

1 A près le rejet du pourvoi du parquet général de la Cour d’appel de Paris par la Cour de cassation.

GBR (2S) Jean-François Delochre, Président national de L’Épaulette

> Participez à la marche de votre association en intervenant sur le blog du Président. http://alphacom.unblog.fr

ifficile de regarder résolument vers l’avant alors que cette revue laisse une grande place au souvenir et à la tradition.


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Actualité défense : nominations

ean-Yves Le Drian est né le 30 juin 1947 à Lorient. Il a été député du Morbihan et maire de Lorient, il est président du Conseil régional de Bretagne depuis 2004. En septembre 2010, il est devenu président de la Conférence des régions périphériques maritimes d’Europe (CRPM). Il a été secrétaire d’État à la Mer en 1991-1992 dans le gouvernement d’Edith Cresson. Il est membre de la commission de la Défense et du groupe d'études sur le problème du Tibet de l’ Assemblée nationale. Il est nommé le 16 mai 2012 ministre de la Défense dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. La passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Gérard Longuet, s’est déroulée à l’hôtel de Brienne, le jeudi 17 mai, en présence des hautes autorités militaires et civiles du ministère. De retour des Etats-Unis où il a participé au Sommet de l’Alliance atlantique, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s’est rendu le 22 mai à l’Arc de Triomphe pour raviver la flamme du souvenir du Soldat inconnu. La cérémonie du ravivage s’est déroulée en présence de Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants. I

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Ordre du jour de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense,le 30 mai 2012 : Officiers, sous-officiers, officiers mariniers, gendarmes, soldats, marins et aviateurs, ingénieurs, ouvriers et personnel civil de la Défense, Nommé ministre de la Défense par le président de la République, chef des armées, je mesure l'honneur qui m'est fait et le poids des responsabilités qui me sont confiées. Dans le courant de ma vie professionnelle, j'ai déjà eu souvent l'occasion de vous croiser. J'ai pleinement conscience de l'atout essentiel que vous représentez pour la nation. Ma pensée va d'abord à tous ceux, femmes et hommes, qui sont engagés, au-delà de nos frontières comme sur le territoire national, au service de notre liberté, de nos valeurs et de la défense de nos intérêts. La communauté nationale connaît votre compétence et les éminentes qualités nécessaires à l'exercice du métier des armes. Elle doit aussi mesurer les risques que vous prenez, la passion avec laquelle vous remplissez vos missions, les résultats que vous obtenez sur tous les théâtres d'opérations. Je m'y rendrai prochainement pour mieux connaitre, sur le terrain, les forces et leur action. Je m'incline devant la mémoire de ceux qui ont donné leur vie au service de notre pays. Je tiens aussi à assurer de ma solidarité tous nos blessés, qui portent dans leur chair les traces de leur engagement, et les familles de ceux qui ont été éprouvés. Je rends aussi hommage au dévouement de tous ceux, civils et militaires, qui rendent possibles ces missions de nos armées par leur travail quotidien, instructeurs militaires ou mécaniciens, fonctionnaires civils, ingénieurs ou ouvriers de l'Etat, vous tous qui travaillez, souvent dans l'ombre, pour que la France dispose, dès qu'elle en a besoin, de forces opérationnelles. Je sais qu'il vous faut par-

PÉLLEGRINO/ECPAD

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M. Jean-Yves Le Drian, à été nommé ministre de le Défense par décision du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 16 mai 2012.

ACTUALITÉ DÉFENSE

Le ministre de la Défense et le ministre délégué aux Anciens combattants

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Revue des troupes lors de la passation de pouvoirs entre M. Gérard Longuet et M. Jean-Yves Le Drian, le jeudi 17 mai 2012 à l’hôtel de Brienne.

fois réaliser des exploits pour surmonter les difficultés d'entretien du matériel, pour venir à bout des complexités de notre organisation, ou pour accomplir vos missions de la façon la plus rationnelle Kader Arif, ministre possible. Les efforts exemplaires que vous avez déjà consentis pour adapter notre organisation aux nouveaux besoins de notre pays et délégué aux Anciens aux défis internationaux témoignent de votre sens de l'engagement combattants. et des valeurs de service qui vous animent. Aujourd'hui, ces valeurs, cette tradition, cette cohésion exemplaire mais aussi cette intégration réussie font partie de la richesse nationale. Notre jeunesse est un atout pour notre pays et pour l'Europe et je sais combien nos armées savent développer leurs énergies et leurs talents. La France aura plus que jamais besoin demain, dans un monde instable, d’armées de très haut niveau. J'assumerai pleinement les responsabilités qui sont les miennes pour définir, sous la direction du président de la République et du premier ministre, l’avenir de notre système de Défense et les réformes qui sont nécessaires à notre pays et à nos armées ainsi qu'à la valorisation de nos industries. J’inscrirai cet effort dans un souci constant de coopération avec nos partenaires européens et de respect des responsabilités assumées au sein de l'Alliance atlantique. ader Arif, est né le 3 juillet 1959 à Alger. Je ne pourrai mener à bien ces Il est élu député européen en 2004. Il ambitions qu'avec vous. Grâce à votre devient titulaire de la commission du comprofessionnalisme, à votre détermination, à votre sens de la mission, nous y merce international de deux assemblées parlearriverons. Je vous accorde toute ma mentaires mixtes (Euromed et ACP-UE) et de la confiance, avant de venir, très prochai- CPM UE-Turquie et suppléant de la nement, à votre rencontre, dans les uni- Commission environnement et santé publique et tés, dans leurs garnisons comme en de la sécurité alimentaire. Il est nommé ministre délégué aux Anciens opérations, et dans les services du combattants le 16 mai 2012. I ••• ministère. I

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ACTUALITÉS MILITAIRES

70e anniversaire de la création de l’arme des Transmissions

L’année 2012 marque le 70 e anniversaire de l’arme des Transmissions. Une série d’évènements accompagne cet anniversaire, depuis une prise d’armes le 15 février, où est lu l’ordre du jour n° 9 du chef d’état-major de l’armée de Terre, jusqu’au 28 septembre à l’École des transmissions où sera célébrée la « Saint-Gabriel ». Quelques rappels historiques précisent les références de l’ordre du jour du CEMAT, intégralement reproduit ci-dessous. ORDRE DU JOUR N°9 OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS, CAPORAUX-CHEFS, CAPORAUX ET TRANSMETTEURS, ous sommes aujourd’hui rassemblés dans cette cour pour mettre à l’honneur l’arme des Transmissions et lancer les cérémonies de commémoration du 70 e anniversaire de sa création. Bien qu’officiellement créée en juin 1942, à partir du corps des sapeurs télégraphistes de l’arme du génie, l’arme des Transmissions est

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Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l’arme des Transmissions est dissoute. Le colonel Merlin crée à Alger le corps féminin des transmissions dont les membres appelés les « Merlinettes », seront engagés lors des campagnes de Tunisie et d’Italie. Certaines prendront part à des opérations spéciales en France occupée.

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Officiellement créée en juin 1942, à partir du corps des sapeurs télégraphistes de l’arme du génie.

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l’héritière de siècles d’innovations technologiques, notamment depuis la fin du XIXe siècle, mêlant histoire de l’homme et maîtrise de l’information. La nécessité de recueillir et d'échanger des informations ainsi que celle d'acheminer des ordres et des comptes-rendus sont, en effet, des facteurs incontournables du succès militaire. Vous êtes ainsi les héritiers d’un riche capital de traditions que les générations successives de vos Anciens ont su constituer, qu’ils aient été monteurs de lignes et colombophiles, sapeurs télégraphistes ou Merlinettes. Ce patrimoine fonde votre identité et votre fierté. Il est également le terreau sur lequel l’arme des Transmissions s’appuie pour se tourner résolument vers les technologies les plus modernes et anticiper les défis de l’avenir. Au terme de plusieurs années de réorganisation, l’arme des Transmissions s’est profondément transformée et modernisée. Elle est désormais en pointe dans tous les domaines qui relèvent de ses compétences tels que les télécommunications, la conception et l’administration quotidienne des réseaux et des systèmes informatiques opérationnels ou généraux ainsi que le domaine crucial de la guerre électronique. Elle est aussi de toutes les opérations auxquelles participe l’armée de Terre et il n’est pas un théâtre d’opérations où elle ne soit présente, où elle ne joue un rôle déterminant. Composante incontournable du combat moderne, elle assure au chef interarmes le plein exercice de son commandement et contribue à l’un des plus impor-

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Vendredi 28 septembre 2012 Saint-Gabriel d’arme à l’École des transmissions.

ACTUALITÉS

tants principes de la guerre définis par le Maréchal Foch, la liberté d’action. C’est pourquoi, aujourd’hui, je voudrais solennellement saluer l’engagement et la disponibilité totale dont font preuve avec toujours une grande humilité les unités des transmissions. Leur professionnalisme est sans faille et leur efficacité remarquée et saluée de tous. Grâce à elles, l’armée de Terre dispose des moyens lui permettant de recueillir du renseignement d’intérêt tactique et stratégique contribuant efficacement à la protection de la force comme au choix de l’effort. Grâce à elles, l’armée de Terre possède cette capacité rare de pouvoir activer une chaîne complète de commandement, du plus petit échelon tactique jusqu’au niveau stratégique. Enfin, grâce à elles, la France est à-même de tenir le rôle de nation-cadre et donc d’assumer les fonctions de planification et de conduite d’une opération d’envergure dans le cadre de l’OTAN, de l’Union européenne ou de toute autre coalition. Cette prise d’armes est aussi l’occasion d’honorer la mémoire du général Gustave Ferrié, pionnier et père fondateur de la radiotélégraphie militaire, mort il y a exactement 80 ans, le 15 février 1932. Visionnaire et inventeur, patriote et officier modèle, savant de renommée mondiale et membre de l’Institut, le général Ferrié incarne l’intelligence, l’énergie et l’idéal mis tout entier au service de son pays, la France. Transmetteurs qui êtes présents aujourd’hui sur les rangs, soyez donc fiers de votre arme et puisez dans l’héritage de vos anciens, et celui du général Ferrié en particulier, la source d’une foi inébranlable dans l’action. Gardez en mémoire la belle devise de l’arme des transmissions, « l’arme qui unit les armes ». Je voudrais enfin adresser mes plus vives félicitations aux officiers, sous-officiers et soldats qui, en présence de leur chef de corps, de leurs camarades sous les armes et de leur famille, seront décorés dans quelques instants pour leur comportement remarquable au combat ou leur dévouement sans faille au service de l’armée de Terre. I Général d’armée Bertrand RACT MADOUX

Les télégraphistes. Il faudra attendre 1867 pour qu’une première initiative dote les militaires d’un Service télégraphique aux armées. Puis, en 1900, les transmissions sont confiées à l’arme du Génie. La même année, le 24e Bataillon de sapeurs télégraphistes voit le jour au Mont Valérien. En 1910, le 24e Bataillon de sapeurs télégraphiste forme une compagnie de radiotélégraphistes avant de devenir, trois ans plus tard, le 8e Régiment de génie. En 1921, l’Ecole des liaisons et transmissions est créée, puis, deux ans plus tard, c’est au tour du Commandement supérieur des troupes et services de transmissions de voir le jour. Le général Férié : polytechnicien à la carrière scientifique et militaire exceptionnelle. Lieutenant-colonel lors de la Première Guerre mondiale, il met au point les stations de télégraphie sans fil mobiles et les premiers systèmes de radiogoniométrie et d’écoute. Création de l’arme des Transmissions. Pendant la campagne de France, en mai juin 1940, l’armée française montre des insuffisances en matière de transmissions. La décision sera prise de créer l’arme des Transmissions le 15 février 1942, au sein de l’armée d’armistice. Les « Merlinettes ». Après le débarquement angloaméricain en Afrique du Nord, l’arme des Transmissions est dissoute. Le colonel Merlin crée à Alger le corps féminin des transmissions dont les membres appelés les « Merlinettes » seront engagés lors des campagnes de Tunisie et d’Italie. Certaines prendront part à des opérations spéciales en France occupée.

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Le lieutenantcolonel Férié au cours de la Première Guerre mondiale met au point les stations de télégraphie sans fil mobiles et les premiers systèmes de radiogoniométrie et d’écoute.

Le 8 e Régiment de transmissions. En 1947, le 8 Régiment de transmissions, enfin formé, reçoit la garde du drapeau du 8e Génie. e

Sa devise « Tu es l’ancien, sois le meilleur » rappelle cette filiation et explique pourquoi l’ordre des régiments de transmissions ne commence par 1 mais par 8. Pour connaître l’ensemble des manifestations relatives aux évènements commémoratifs du 70 e anniversaire de l’arme des transmissions : rendez-vous sur le site de l’Association pour la promotion de l’arme des Transmissions (APPAP). Pour compléter vos informations, rendez-vous à l’école des transmissions pour fêter la Saint-Gabriel.

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e samedi 31 mars 2012 avait lieu à Coëtquidan le parrainage des promotions « Général Bigeard » de l’EMIA et « Capitaine de Cacqueray » de l’ESM par les promotions Lieutenant Lhuillier et Général Monclar, sous le haut patronage de la promotion Lieutenant-Colonel Jeanpierre, dernière Promotion de l’ESMIA 1959-1961. La Jeanpierre, remarquable exemple de l’amalgame, exigeait alors de parrainer ensemble anciens des 1er et 2e bataillons confondus, et successivement la Cacqueray puis la Bigeard. Deux Grands Anciens du 2e bataillon, le colonel Robert Boudet et le général Henri Coste témoignent. Au cours de la prise d’armes qui suivait, le colonel (er) Philippe Coeffet, président de la Jeanpierre, dans une harangue remarquée, passait le flambeau aux sous-lieutenants de la Cacqueray et de la Bigeard ainsi qu’aux élèves-officiers de la Daguet de l’EAM.

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1962 - 2012, 50 ANS UN DEMI-SIÈCLE ! UNE VIE Souvenez-vous « Petits-Cos » du 2e Bat, c’était en 1959 une promotion de SaintCyriens qui n’avait pas encore de nom était venue en grand U, à Strasbourg, défiler à nos côtés pour montrer leur attachement à l’intégration de notre recrutement au sein de la prestigieuse École de Saint-CyrCoëtquidan. Geste symbolique certes, mais significatif d’une volonté farouche de vouloir ne faire QU’UN. En associant aux cérémonies du parrainage de la Cacqueray la promotion Bigeard, la Jeanpierre a voulu marquer la continuité de cette volonté exprimée 50 ans plus tôt. Au-delà des structures organisationnelles qui peuvent évoluer au fil du temps, l’esprit, la volonté de rester rassemblés n’ont pas changé.

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Émotion, grandeur, espérance ont caractérisé ces cérémonies. Émotion de retrouver cinquante ans après cette terre, ce camp qui ont marqué profondément une partie de notre jeunesse. Un pèlerinage où chacun cherche en scrutant l’environnement un lieu mythique lui rappelant ici un bon là un moins bon souvenir. Mais que de changements ! Cette École ne ressemble que très peu à celle que nous avons connue. Là où il y avait boue et poussière, il y a pelouse et macadam… et c’est tant mieux : voilà une preuve, parmi tant d’autres, que notre Armée sait évoluer avec son temps et faire toujours mieux (avec… toujours moins). Émotion (encore) et Grandeur : sous un ciel menaçant chargé de nuages noirs, sur un Marchfeld balayé par un vent froid, au centre du dispositif : un carré de « Grands Anciens », toutes origines confondues attend de pied ferme l’événement.

Au loin on entend, allant en s’amplifiant, le claquement clair des bottines martelant le sol, accompagné de chants aux intonations graves et martiales. Alors, surgissant du crépuscule, deux carrés de jeunes officiers apparaissent face à nous et se figent dans un alignement parfait. Un face-à-face silencieux grandiose, émouvant : cinquante ans et quelques mètres. Le temps et l’espace nous séparent, pas l’esprit, pas les valeurs, pas la foi en notre métier, qui font fi de ces notions matérielles. Émotion et grandeur (toujours), espérance : après la symbolique indispensable pour l’âme et l’esprit du cérémonial militaire, place est laissée au convivial. Moments de rencontres et d’échanges, le temps symbolique du partage autour d’un repas est arrivé. Ce repas, regroupant quelque 600 personnes et que les maîtres des lieux ont su organiser merveilleusement par un savant brassage des participants. Alors pour chacun d’entre nous, c’est l’heure du questionnement : qui sommesnous pour eux ? Qui sont-ils pour nous ? Nous rencontrons des jeunes pleins d’idéal, d’enthousiasme, de passion, s’interrogeant avec optimisme sur leur avenir, ayant foi dans le futur. Ces moments furent pour nous tous un

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DR ESM

ACTUALITÉS MILITAIRES Parrainage des promotions ESM « Capitaine de Cacqueray », EMIA « Général Bigeard », EAM « Opération Daguet ».


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Les Grands Anciens du 2e Bataillon de la Jeanpierre En effet, il nous revient la mission de marquer dans l’histoire de Saint-Cyr cette « superbe cérémonie » de la dernière Promo de l’ESMIA à l’occasion de son cinquantenaire et du parrainage de la promotion Général Bigeard. Nous avons vécu ces moments avec ferveur et en mesurant la richesse de cet évènement. La promotion Général Bigeard 19591961/2010-2012 prend le relais un demi siècle après nous. Dans son message, notre Président nous rappelle « la réelle signification de leurs chants autour de nos cars avant notre départ à 1h du matin ». Personnellement, et je ne dois pas être le seul, j’ai été ému de leur démarche et je n’ai qu’un regret que nous n’ayons pas eu le réflexe de descendre des cars et pourquoi pas… aller boire le dernier verre avec eux. En effet, ce grand moment que nous avons vécu, nous devons le partager avec les lecteurs de L’Épaulette. Au-delà de ce parrainage, il nous revient aussi, de témoigner de la véritable fusion entre le 1er et 2e Bataillon. Je suis convaincu que nous avons été marqués par le nom de notre promotion. Dans l’introduction de son livre « Lieutenant-Colonel Jeanpierre - Vie et Mort d’un grand légionnaire » notre camarade Daniel Sornat écrit : « On peut assurer sans se tromper que le baptême de la promotion Lieutenant-Colonel Jeanpierre tient du miracle, neuf mois avant l’échec du Putsch d’Alger et la dissolution du 1er REP en avril 1961. Le choix d’un officier issu de l’Ecole de Saint-Maixent semblait lui aussi loin d’être évident ». Dans la préface du même livre Philippe Mercier confirme : « la promotion Jeanpierre a toujours été

Le colonel Chanson, la « chichi ».

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fière d’un parrainage aussi glorieux ». Cinquante ans après, une promotion de l’EMIA porte le nom de Général Bigeard. Deux figures légendaires de la même génération, toutes deux sorties du rang donnent à ce parrainage une dimension exceptionnelle. Le choix de ces jeunes officiers est un garant pour l’avenir et eux aussi seront fiers de leur promotion et marqués par leur parrainage. Notre attachement à la promotion Jeanpierre, nous le devons aussi à notre chef de bataillon, le commandant Verguet. Ce fut un grand honneur d’être commandé par cet ancien des BEP, un des plus beaux soldats de sa génération et qui avait aussi servi sous les ordres du lieutenant-colonel Jeanpierre. Au-delà du parrainage, ces trois jours passés en Bretagne marqueront ceux qui les ont vécus. L’esprit Promo est une valeur. Lorsque nous nous retrouvons, nous avons l’impression de ne pas nous être quittés et le temps passe trop vite, tellement, nous avons des choses à nous dire. Ces moments de rencontre et cette ambiance exceptionnelle, nous les devons, à Philippe Coeffet qui est sur le « pont » du navire depuis des années avec à ses côtés Bénédicte ; et maintenant, aussi, au « noyau dur » qui les entoure. Nous ne les remercierons jamais assez pour ce qu’ils font pour notre promotion. I Général (2s) Henri Coste

ACTUALITÉS

bain de jouvence. Nous retrouvions là tout ce qui avait construit nos jeunes années ! Mais à leurs yeux, sommes-nous des « dinosaures » : cinquante ans d’Histoire, que serait notre approche sociétale avec un Ancien de 1912 ? Nous trouvons des interlocuteurs attentifs, ne nous considérant pas comme déconnectés de la réalité, faisant preuve à notre égard de respect et d’attention, conversant avec nous sur un pied d’égalité. Nous réalisons alors que ce que nous avons vécu fait partie pour eux de l’Histoire. Ils ne pouvaient en avoir la même perception. Si leur métier, leurs missions sont toujours de même essence, tout le reste est différent. L’Armée était de conscription, elle est devenue de métier. L’armement a considérablement évolué. Quant à l’équipement, l’un d’entre eux nous dit : « vous vous battiez la poitrine nue ». Mais il faut savoir « quitter la table » ! La nuit, toujours aussi froide, enveloppe le camp. Les cars devant nous ramener dans nos hôtels sont en place. Il faut embarquer. C’est alors que des chants « tradi » viennent rompre le silence nocturne. Nos jeunes « Petits-Cos », Cacqueray et Bigeard confondues, nous disent un dernier aurevoir au travers d’une aubade. De part et d’autre les mains s’agitent pour cet émouvant au-revoir. Cette soirée s’achève comme elle a commencé, par un pincement au cœur. Nous vivons un autre moment de grande intensité. Merci jeunes officiers de la Cacqueray et de la Bigeard. Votre geste traduit le lien profond qui nous unit par-delà nos différences d’âge. BON VENT !

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Parrainage des promotions ESM « Capitaine de Cacqueray », EMIA « Général Bigeard », EAM « Opération Daguet ». par le colonel (er) Philippe Coeffet, de la promotion « Lieutenant-Colonel Jeanpierre » À vous, les sous-lieutenants du 1er Bataillon de France de la promotion « Capitaine de Cacqueray », les sous-lieutenants de la Promotion « Général Bigeard » de l’EMIA et les élèves-officiers de la promotion « Opération Daguet » de l’EAM. Faut-il que cette journée et la cérémonie de votre parrainage revêtent un sens profond pour qu’irrésistiblement poussés par l’appel vibrant de la camaraderie militaire des officiers et le souffle puissant de la grande tradition, venus de toute la France, nous soyons quelque 250 autour de vous, en activité ou en retraite ? 110 officiers de la promotion « Général Monclar » et de la promotion « Lieutenant Lhuillier » 130 Grands Anciens de la promotion « LieutenantColonel Jeanpierre » 130 de cette dernière promotion de l’ESMIA, fusionnée, intégrée, nourrie des traditions de Saint-Cyr, et d’où nous sommes sortis sous le même casoar ; la dernière à pouvoir parrainer ensemble ESM et EMIA, victoire de l’amalgame. Nous en sommes heureux et fiers. « La grandeur ••• L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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ACTUALITÉS MILITAIRES > Parrainage des promotions « Capitaine de Cacqueray » ESM, « Général Bigeard » EMIA, « Opération Daguet » EAM.

DR ESM - EMIA

Le colonel (er) Philippe Coeffet, lors du parrainage des trois promotions.

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d’un métier n’est-elle pas d’unir les hommes » ? La quintessence de la tradition, c’est son caractère sacré. La tradition, on ne la vit pas, on la respecte. Faut-il que le souffle de cette tradition et l’appel de Saint-Cyr soient puissants pour nous conduire ainsi vers vous tous et vers nos rêves anciens, depuis la forêt légendaire de Brocéliande, le Roi Arthur et ses Chevaliers de la Table Ronde, ancêtres des rudes Templiers et des modernes Chevaliers de Malte dont la tunique noire offre plus d’un point commun avec le Grand Uniforme de Saint-Cyr, un Ordre aussi. Brocéliande, le Roi Arthur, Bertrand du Guesclin, Bayard, Leclerc, mais aussi Paimpont, la croupe de Lanviel, Beignon, le château du Bois du Loup, Campénéac, l’étang de Vobulo, le Val sans retour, la Grand Bosse, et ce soir la grandiose Cour Rivoli où frémissent vos casoars et rutilent vos képis : « Il est des lieux où souffle l’esprit… ». Cet esprit de Saint-Cyr est demeuré intact et bien vivant, il est l’héritage de 45 000 anciens qui se sont instruits pour vaincre et dont plus de 10 000 sont morts pour la France. Mais nous ne sommes pas avec vous ce soir seulement pour rêver. Nous sommes venus témoigner et vous transmettre le flambeau, à vous nos successeurs, notre flambeau qui brûle et brille encore de tant d’éclats. Dans l’enthousiasme de vos vingt ans, quelle que soit votre École, ESM, EMIA, EAM, vous avez choisi un métier passionnant. Aujourd’hui compagnons d’études, demain frères d’armes, vous êtes unis par un même idéal et une même volonté de servir, en assurant l’avenir de notre armée. Vous êtes entrés dans un ordre, un ordre viril par excellence, ordre de chefs, pour servir. Ordre de chefs qui exige des qualités majeures autour desquelles se regroupe tout l’accessoire

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La responsabilité, « Chaque sentinelle, je la veux responsable de tout l’empire ». Responsabilité des choses et des êtres qui vous sont confiés, de la mission à accomplir mais aussi, et pour commencer, de soi-même. Et vous ne prendrez pas de responsabilité sans risque, jusqu’au risque suprême, celui de la mort, tout en ayant un amour passionné de la vie. Le sens de la responsabilité qui fonde un certain mépris viril de la mort vient en même temps le mesurer et le qualifier. La force, le chef est celui qui sert le mieux sa troupe parce qu’il possède des forces. Il s’agit de posséder et de nourrir en soi un sentiment robuste de la vie et de ce sentiment découle naturellement l’horreur du négatif, du destructif. Force du corps, de l’esprit, force d’âme. Force du corps, la solidité, source du courage et origine de la gaieté. Force d’âme, car enfin et par-dessus tout, tout est toujours d’abord à l’intérieur de l’âme, c’est la force sur soi-même, la maitrise de soi-même, se tenir en main au physique et au moral, rester maître de ses passions, ne jamais vous départir de la patience, de l’égalité d’humeur, qu’une part sereine et inattaquable de soi survole toujours les autres parts. L’honneur, l’honneur c’est un sentiment né avec l’homme, indépendant des temps, des lieux et même des religions, un sentiment fier, inflexible, un instinct d’une incomparable beauté. L’honneur, c’est une religion mâle sans symboles et sans images, sans dogmes ni cérémonies, dont les lois ne sont écrites nulle part. L’homme, l’officier, au nom d’honneur sent remuer quelque chose en lui qui est comme une part de lui-même. Ce sentiment de l’honneur qui veille en nous comme une dernière lampe au fond du temple dévasté. Son aimant magique attire et attache les cœurs d’acier, les cœurs des forts. C’est un engagement personnel qu’à vingt ans vous contractez envers vous-mêmes, au premier régiment, en face du premier drapeau, à côté du premier capitaine. Pour servir et commander, tout est là, être capables de maintenir à travers tout ce qui pourra vous advenir, votre intégrité afin de servir en commandant, acte volontaire et conscient pour qui se donne librement et totalement à un idéal qui vous transcende. Servir, s’exalter, en se dominant par la pratique de ces grandes qualités que sont la foi, l’humilité, l’abnégation, la générosité, l’amour,

Servir, c’est notre ambition, c’est notre gloire, quoi qu’il en coûte et même parce qu’il en coûte. Servir, c’est choisir une route vers votre finalité d’homme. Commander, est vocation d’officier, vocation mais non apanage car commander est le devoir et non la prérogative du chef. Commander, c’est détenir la puissance de décider et de conduire des hommes à l’action, c’est être responsable de ces hommes, devant eux, devant vos chefs et en définitive devant Dieu, et vous ne le ferez pas sans amour. Et seul a le droit de commander celui qui donne l’exemple, dans l’enthousiasme et dans ce mot, il y a « en théos » en Dieu. Et il faut dans toute entreprise autre chose que de vouloir réussir, il faut la foi enthousiaste car rien de grand, ni de beau ni de durable ne se fait sans une étincelle permanente d’enthousiasme.

Souvenez-vous, « DEBOUT LES OFFICIERS ! » Vous serez des hommes debout, qui demeurent des repères et des guides dans la confusion générale ; lorsque la violence se déchaîne, c’est debout que l’on trouve les ressources pour la maîtriser, la combattre et s’y opposer avec détermination. Etre officier, c’est être debout. Celui-ci ne peut prendre la posture du repos et se coucher définitivement qu’au champ d’honneur ou lorsque son devoir est accompli. Tel est notre Flambeau ! Pour le conserver et le magnifier, vous devrez-vous battre, pour garder ce sens des valeurs qu’ont toujours défendues un Bigeard, « celles qui font la grandeur d’un homme et d’un pays », un Saint Marc pour qui « la vie est un combat. Le métier d’homme est un rude métier. Ceux qui vivent sont ceux qui se battent. Envers et contre tout, il faut croire en son pays, croire en la France et en son avenir. De toutes les vertus, la plus importante parce qu’elle est la matrice de toutes les autres et qu’elle est nécessaire à l’exercice de toutes les autres, la plus importante est le courage, les courages et surtout celui dont on ne parle pas et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse. Et pratiquer ce courage, ces courages, c’est peut-être cela l’honneur de vivre ». Tel est, messieurs les officiers, le flambeau de vos Anciens. Avec lui, les yeux levés vers lui, « duc in altum » ! va au large, regarde vers les hauts… ! Vos Anciens, vos Grands Anciens vous saluent avec ferveur et émotion profonde. I Chic à Cyr !


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Briefing avec les officiers dans l’avion.

(24e sur 40), ce qui lui permet de retrouver une affectation dans une unité de choc, puisqu’il choisit la 1re demi-brigade coloniale de commandos parachutistes à Vannes (1re 1/2B). Nommé sous-lieutenant en novembre 1953, il est affecté au 7e bataillon de parachutistes coloniaux (7e B.P.C.) le 1er janvier 1954. Quatre mois plus tard il entame son troisième séjour en Indochine, à Saïgon. Nommé chef de la section de protection il a, entre autres missions, celle de tester le nouveau fusil-mitrailleur A.A.52. Lors de ce séjour, il participe à la tentative de recueil du groupement mobile n° 100 (G.M 100) de sa garnison d’Ang-Khé vers Pleiku. L’action se situe une quinzaine de jours après Dien Bien Phû. Mais, poussé par sa victoire et supérieur numériquement le Viet-Minh a détruit le B.M.100 peu avant la date fixée pour son évacuation et les compagnies du 7e B.P.C. ne peuvent en recueillir que des débris. Talonnée par l’ennemi, la colonne française doit mener un combat retardateur pour éviter de se retrouver tronçonnée. Dans cet épisode le sous-lieutenant Formeau, avec les mortiers de 81 millimètres de sa section, donne la pleine mesure de son efficacité et de sa détermination en pilonnant les avant-gardes ennemies depuis un point haut sur lequel il s’est installé. La zone dans laquelle il doit opérer est constituée d’un terrain montagneux couvert d’un épais manteau végétal. La réussite de tirs précis et efficaces dans ces conditions, prouve l’excellente maîtrise technique qu’il a de ses moyens. En tant que chef de la « force de frappe » du bataillon, il se taille une solide réputation d’efficacité auprès de ses cadres. Cette efficacité et l’ensemble des services rendus jusqu’alors sont unanimement reconnus puisqu’il est nommé chevalier de la Légion d’honneur « pour services exceptionnels en Extrême-Orient » le 7 juillet 1955. Peu après, il est promu au grade de lieutenant, avant de regagner la métropole avec son unité. Au mois de mai 1956, le 7e B.P.C est dissous à Bayonne. Ses effectifs sont dispersés. Le lieutenant Formeau passe une année au centre d’instruction, de tir, de perfectionnement et

Jacques Formeau alors jeune sergent, s’engage comme volontaire dans l’armée d’Armistice en 1942, mis en congé, il entre dans la Résistance.

de contrôle de la brigade de parachutistes coloniaux avant de s’embarquer, en juillet 1957, pour l’Algérie. Le 10 juillet 1957 il débarque à Philippeville et rejoint le 8e régiment de parachutistes coloniaux (8e R.P.C) à Tébessa. Il y prend la tête des trois commandos du régiment. D’un abord chaleureux, revigorant, très attentif à la vie des hommes et à leur survie, il partage avec eux les dangers, les fatigues, les privations et les souffrances. Il laisse sur eux l’impression profonde d’un homme d’expérience doté de grandes qualités de courage et d’endurance et d’un chef d’une grande honnêteté au jugement rapide et sûr, tant des situations que des hommes, dont le moral ne faiblit jamais, même dans les coups durs. Sa conduite lui vaut une citation à l’ordre de l’armée avec l’attribution de la croix de la valeur militaire avec palme pour son action héroïque lors du combat de la mechta Aïn-el-Kesseur (secteur de Saint Charles) en décembre 1957. En janvier 1958, après la mort de son commandant de compagnie, il prend la tête de l’unité. Actif, chef infatigable, il est de nouveau blessé, le 4 février 1958, dans le secteur de Cheria (Constantinois). D’abord atteint à la nuque par une balle, il est blessé au bras une heure après. Durant son temps de commandement d’unité, il est de nouveau cité. Son séjour en Algérie se termine en octobre 1960. Embarqué sur le Koutoubia, il rejoint Marseille, d’où il est affecté au 7e régiment parachutiste d’infanterie de marine (7e R. P.I.Ma) à Dakar. Promu capitaine le 1er juillet 1961, il rejoint la métropole en mars 1963. Affecté aux Forces françaises en Allemagne, il est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1965. En 1966, le capitaine Jacques Formeau est affecté au 3e bataillon de service militaire adapté de Guyane. Il quitte cette unité en juillet 1968, au moment où il est promu au grade de chef de bataillon, le 1er octobre 1968. Affecté à l’étatmajor de la 3e division militaire territoriale de Rennes, il est admis à la retraite, à sa demande, le 10 août 1969, après 25 années de service bien remplies. Rendu à la vie civile, il ne resta pas inactif pour autant. Après avoir été un chef militaire exceptionnel, il met ses qualités au service de l’entreprise ferroviaire de Rennes, puis de Paris en 1972, date à laquelle il devient son Président directeur général. Douze années, jour pour jour après avoir quitté l’Institution militaire, il décède à la Celle-Saint-Cloud, le 10 août 1981. I Extraits des états de service du chef de bataillon Jacques Formeau adressés par le bureau de la promotion OA EA -OA ES 2000-2001 qui l’a choisi pour parrain. La rédaction L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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VIE D’OFFICIER

acques Formeau est né le 13 décembre 1924 à Angers. Comme certains de ses camarades de combat le futur chef de bataillon Formeau n’est pas entré dans la carrière des armes par une porte triomphale. Engagé volontaire dans l’armée d’Armistice en 1942, il est mis en congé d’armistice avant d’être versé au Commissariat aux prisonniers de guerre. Cette affectation ne doit pas correspondre à l’idée qu’il a du service de la France puisque à la fin du mois de mai 1944, il n’a pas encore vingt ans, il entre dans la résistance. On ne sait pas grand chose sur son activité d’homme de l’ombre, mais on peut supposer qu’il a dû y faire montre de l’étoffe d’un chef puisque à la fin du conflit, en avril 1945, il intègre l’école de cadres de Magnac-Laval, d’où il sort quatre mois plus tard avec son galon de sergent, avant d’être nommé sergentchef en juillet 1945. Désigné pour servir en Indochine, il embarque à Marseille en octobre et débarque à Saïgon le 2 novembre 1945, après une traversée de trois semaines. Lors de ce premier séjour, il est affecté aux forces du Laos, en 1947. Il est rapatrié en février 1948, après avoir passé un peu moins de deux années et demie en Extrême-Orient. Affecté au 6ème bataillon colonial de commandos parachutistes (6e B.C.C.P) de Quimper en 1948, il effectue un deuxième séjour et débarque à Tourane en 1949. Menant une guerre de commando, il est blessé lors d’un engagement à Dong-My (centre Viêt-Nam), ce qui lui vaut sa première citation le 27 janvier 1950. Mais c’est surtout lors de l’engagement de Mao-Khe (Nord- Viêtnam) qu’il fera sur ses chefs et ses camarades une impression durable. Blessé par un éclat d’obus de mortier dès le début de l’engagement, il refuse d’être évacué afin de continuer à diriger lui-même sa section chargée de couvrir le repli de sa compagnie. De nouveau blessé, il n’en continue pas moins à donner des ordres jusqu’à ce qu’il soit assuré d’avoir rempli sa mission. Cette attitude de chef lui vaut une deuxième citation, à l’ordre de l’armée cette fois-ci. Il rentre en France l’année suivante où, nommé adjudant, il est affecté à Fréjus en 1951. Ce retour en métropole lui donne l’opportunité de préparer son accession à l’épaulette, qu’il réussit sans problème puisqu’il est admis en tant qu’E.O.A. à l’École d’application de l’infanterie de Saint-Maixent. Il avait été encouragé dans cette voie par son ancien commandant d’unité, le capitaine Balbin, luimême Saint-Maixentais, qu’il considérait un peu comme son père spirituel. Malgré ses blessures qui le font encore souffrir, il termine son année d’application à une place honorable

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> Portrait du chef de bataillon Jacques Formeau (1924-1981) Un homme d’exception, un chef héroïque au jugement rapide et sûr

DR PROMOTION OAEA-OAES

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ACTUALITÉS MILITAIRES Aux Invalides, hommage national aux quatre soldats tués en Afghanistan

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Jeudi 14 juin, après la cérémonie religieuse en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, le chef de l’Etat a présidé l’hommage national rendu aux quatre soldats français tués le samedi 9 juin en Afghanistan. Il a prononcé l’éloge funèbre dans la cour des Invalides avant de les élever au grade de Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. « Ces quatre Français sont morts en soldats. Ce métier n’est pas comme les autres, il est fait de sacrifice. Il exige du dévouement, il recommande du courage ». « Ils sont morts pour des valeurs justes et hautes, celle de la paix, celle de la liberté, celle de la démocratie, les valeurs de la France », « Mourir pour la France, c’est vivre à jamais dans le cœur des Français. Nous ne vous oublierons pas. Chacun avait un nom, un visage, une famille », « La France, comme une famille endeuillée, se retrouve aujourd’hui autour du cercueil de quatre de ses enfants. La France sera digne de leur mémoire ».

é le 2 mai 1988, célibataire sans enfant, le bri gadier Yoann Marcillan aura servi la France pendant plus de quatre ans. Il s’engage le 2 octobre 2007 au 40e Régiment d’artillerie (40e RA – Suippes). Dès sa formation initiale, durant quatre mois, il adopte d’emblée un comportement volontaire et obtient de très bons résultats. Il est élevé à la distinction de 1re classe le 2 avril 2008. En juin 2009, il effectue un séjour en nouvelle Calédonie ou il démontre ses prédispositions à la vie militaire et le travail en équipe. Très motivé, il effectue en septembre 2009 une mission au Kosovo, au sein d’une équipe de liaison et d’information, où il effectue une mission de très grande

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qualité recevant les félicitations manuscrites de son commandement. Il est nommé brigadier le 1er octobre 2010. Vif d’esprit et enthousiaste, il remplit avec rigueur les missions qui lui sont confiées tout en faisant preuve d’une grande autonomie dans sa fonction. Jeune engagé dynamique animé par le goût de l’action, il fait preuve d’une motivation de tous les instants et est unanimement apprécié par son entourage. Affecté à la batterie de commandement et de logistique en tant que mécanicien tourelle et conduites de tir, il se porte volontaire pour servir en batterie de renseignement de brigade n° 2 et réussit la difficile sélection des équipiers appui au recueil de l’information. Volontaire,

minutieux et exigeant avec lui-même il est major lors de son certificat militaire élémentaire (CME). A son retour au sein de son unité, il se fait remarquer par sa disponibilité, son enthousiasme et son investissement dans la réalisation des missions confiées. Ayant une haute opinion du métier des armes, c’est avec la plus grande fierté qu’il rejoint la garde à l’étendard de son régiment. C’est toujours avec les mêmes convictions qu’il participe activement à sa mise en condition avant projection sur le territoire afghan. Déployé en Afghanistan, dans le cadre de l’opération PAMIR en Kapisa, il œuvrait au sein d’une équipe tactique et d’opérations militaires d’influence (ETOMI) depuis le


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l’adjudant-chef Thierry Serrat aura

servi la France durant près de 28 années. Il s’engage à 18 ans à l’École nationale des sousofficiers d’active (ENSOA - SaintMaixent) en tant qu’élève sous-officier. Promu brigadier-chef le 1er janvier 1985 il rejoint le 51e Régiment d’artillerie (51e RA - Wittlich) cette même année, avant d’être nommé maréchal des logis à compter du 1er janvier 1986. Il est promu maréchal des logis - chef le 1er décembre 1990. Il rejoint le 35e Régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP – Tarbes) le 1er août 1993 en qualité de sous-officier adjoint d’une section de combat. Il est promu adjudant le 1er octobre 1994. Adjudant-chef le 1er janvier 2002 il rejoint la Direction du personnel militaire de l’armée de Terre (DPMAT) à Paris en qualité de sousofficier traitant. Le 1er août 2007, il rejoint le Groupement interarmées des actions civilo-militaires (GIACM) à Lyon comme sous-officier traitant en ressources humaines. Il y occupe également la fonction de président des sous-officiers. Sous-officier irréprochable au comportement militaire exemplaire en toutes circonstances, l’adjudant-chef Thierry Serrat s’impose naturellement comme un sousofficier d’expérience, reconnu par ses pairs et par le commandement. Son rayonnement, son sens du devoir et de l’effort, ses remarquables qualités humaines et son professionnalisme en font une référence incontestée au sein de son unité. Tout au long de sa carrière, l’adjudant-chef Serrat sert successivement en NouvelleCalédonie (1995), à la Réunion (2000), en Côte d’Ivoire (2002), en Afghanistan (2008 et 2010) et au

contact. Il participait à sa première opération extérieure, au sein d’une équipe tactique et d’opérations militaires d’influence (ETOMI), dans le cadre de l’opération PAMIR en Kapisa. Il était décoré de la médaille de bronze de la Défense nationale (agrafe artillerie). I

Liban (2009) où il est félicité pour son comportement opérationnel exemplaire. Déployé en Afghanistan depuis le 3 juin 2012 dans le cadre de l’opération PAMIR en qualité de chef de d’équipe « CIMIC » (actions civilomilitaires) en Kapisa, l’adjudant-chef Thierry Serrat a été tué, ainsi que trois de ses camarades, le 9 juin. Il était titulaire de la médaille d’or de la Défense nationale avec agrafes « artillerie » et « missions d’assistance extérieure », de la médaille outre-mer avec agrafes « Liban » et « Côte d’Ivoire » et de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan ». I

DR SIRAP TERRE

DR SIRAP TERRE

é le 16 février 1966, père de deux enfants,

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é le 23 a o û t 1985, célibataire sans enfant,

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l e m a ré ch a l des logis Pierre-Olivier Lumineau aura

servi la France pendant plus de deux ans. Il s’engage le 2 mai 2010 à l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA – Saint-Maixent l’École). Obtenant son BSAT équipier recueil de l’information avec de très bons résultats, il montre déjà un fort potentiel. Il est nommé sergent le 1er septembre 2010. Affecté le 20 décembre suivant à la Batterie de renseignement de brigade n° 2 de Suippes, il montre de réelles qualités de sousofficier ainsi que la volonté de progresser en réussissant tous les stages inhérents à sa fonction. Volontaire et discipliné, il donne entière satisfaction et s’affirme comme un excellent meneur d’hommes. Animé par le souci de bien faire, attentif aux conseils et s’impliquant dans l’acquisition des connaissances, il démontre sa capacité à faire face aux difficultés. S’investissant pleinement dans toutes les missions confiées, bien intégré dans son unité, il entame dès l’automne 2011 une préparation rigoureuse et minutieuse en vue de sa projection en Afghanistan. Reconnu par tous pour son humeur toujours joyeuse, il est un élément important au sein de son unité renforçant autour de lui la cohésion des cadres de

gé de 32 a n s , pacsé et père de deux enfants, le

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maréchal des logis-chef

Stéphane Prudhon aura servi la France pendant plus de 12 années. Engagé le 2 novembre 1999 au 2e Régiment de hussards (2e RH Sourdun), il occupe la fonction d’éclaireur pendant près de 4 ans. Ses excellentes qualités humaines, professionnelles et de meneurs d’hommes lui permettent d’accéder au grade de maréchal des logis le 1er juin 2003 après une scolarité à l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA – Saint-Maixent l’École) où il obtient de très bons résultats. Jeune sous-officier, il devient rapidement un excellent chef de patrouille de recherche blindée profonde, se faisant remarquer par ses pairs et ses chefs et obtenant de nombreuses félicitations de la part de sa hiérarchie. Durant son affectation au sein du 2e Régiment de hussards, il effectue six opérations extérieures : en Ex-Yougoslavie (SFOR ONU) en 2000, au Kosovo (TRIDENT) en 2002 et 2006, en Côte d’Ivoire (LICORNE) en 2005, en Afghanistan (PAMIR) en 2006 et au Tchad (EPERVIER) en 2008. Il était une nouvelle fois présent en Afghanistan dans le cadre de l’opération PAMIR en Kapisa, depuis le 26 mars 2012, au sein d’une équipe tactique et d’opérations militaires d’influence (ETOMI). Il était titulaire de la de la médaille d’or de la Défense nationale (agrafe artillerie), de la médaille outre-mer avec agrafe « République de Côte d’Ivoire » et de la médaille commémorative française avec agrafes « Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan ». I L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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ACTUALITÉS

1er avril 2012. Il était titulaire de la médaille de bronze de la Défense nationale (agrafe artillerie), de la médaille commémorative française agrafe « Ex-Yougoslavie » et de la médaille de l’OTAN agrafe « Kosovo ». I

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HISTOIRE Ravivage de la Flamme Un regard sur l’origine de quelques symboles Le général (2s) Jean-François Delochre président de L’Épaulette, avec les généraux (2s) Paul Moreaux et Marc Delaunay, lors du ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe à l’issue de l’AG du 4 février 2012.

l’issue de son assemblée générale, L’Épaulette a ravivé la flamme sous l’Arc de Triomphe. Cet acte symbolique est devenu une tradition. Comme toutes les traditions, ses origines se perdent et ce n’est qu’en se repenchant sur l’histoire qu’on redécouvre que les symboles ont un commencement. La vocation historique de ce numéro du 50ème anniversaire de l’EMIA donne l’occasion de quelques rappels qui seront des découvertes pour beaucoup.

La Flamme. Assez rapidement, le Soldat inconnu devient le « Soldat oublié ». Le 13 octobre 1923, Gabriel Boissy propose à « l’Intransigeant » un article intitulé « La Flamme du souvenir » : « Paris oubliait son enfant mort… Il faut un signe visible… la nuit, la glorieuse dépouille reste solitaire. Rien ne la garde. Nul ne veille auprès d’elle… Pourquoi ne déciderions nous pas, à l’occasion de cet anniversaire, que désormais, à chaque crépuscule, une lampe sera allumée sous l’Arc de Triomphe, au dessus de la demeure éternelle du Soldat inconnu ? » Le 11 novembre 1923, la Flamme est

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DR MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

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Le Soldat inconnu. Début novembre 1920, le parlement décide que les restes d’un des soldats français non identifiés morts au champ d’honneur au cours de la guerre seront inhumés sous l’Arc de Triomphe. Huit corps choisis sur les différents secteurs du front sont transportés à la citadelle de Verdun. Le 10 novembre 1920, le soldat Auguste Thin dépose un bouquet de fleurs sur l’un des cercueils, désignant celui qui sera transporté à Paris. Le 11 novembre 1920, après une cérémonie au Panthéon, le cercueil est déposé dans une salle de l’Arc de Triomphe. Le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous l’Arc de Triomphe, face aux ChampsElysées.

DR COMITÉ DE LA FLAMME

Le général Gouraud, Gouverneur de Paris, fut élu président d’honneur en 1923.

allumée par André Maginot, alors Ministre de la guerre. L’association « La Flamme sous l’Arc de Triomphe ». Jacques Péricard et Maurice Brunet sont les deux fondateurs de l’association. Ils furent fortement appuyés par le rédacteur en chef de l’Intransigeant, M. Léon Bailby. • La première assemblée générale de « La Flamme » eut lieu dans les locaux de l’Intransigeant le 2 novembre 1923. • Le président d’honneur qui y fut élu est le général Gouraud, alors Gouverneur militaire de Paris. • L’association a pour but « le ravivage de la flamme tous les jours au crépuscule ». Les Gardiens de la Flamme. Le gardien de la Flamme est chargé de la surveillance du tombeau, de la garde et du

service du drapeau de La Flamme, du glaive de ravivage, de la canne d’allumage, des flambeaux et du livre d’or des associations. Le glaive. Pour la cérémonie initiale en 1923, le ministre de la guerre, André Maginot, allume la flamme à l’aide d’une étoupe portée au bout d’un fleuret, appelé « la canne d’allumage ». Pour les cérémonies du ravivage, il fallait un outil qui respecterait la symbolique combattante mais serait beaucoup plus rigide : le glaive. Le gardien de la Flamme porte ce glaive et le remet à l’ancien combattant désigné pour le ravivage. Livre d’or. Trois livres d’or sont mis en place par le comité directeur : un grand livre avec reliure d’art et ferronnerie réservé à la signature des plus hautes


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Le 18 février 1928, le comité de la Flamme recevait des mains du général Pau, mutilé de la guerre de 1870 et président de la Croix-Rouge française, son drapeau confectionné par des infirmières appartenant à cette œuvre humanitaire.

DR PHOTOS COMITÉ DE LA FLAMME

HISTOIRE Le 14 juillet 1931 la sonnerie aux morts est jouée pour la 1ère fois lors du ravivage. Le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous l’Arc de Triomphe, face aux Champs-Elysées.

autorités françaises ou étrangères, un second livre destiné aux anciens combattants français ou étrangers, un troisième livre réservé à la signature des représentants des associations. Le livre d’or des associations (1924) est dans les archives de « La Flamme ». Le livre d’or des chefs d’Etat est détenu par le délégué général. Le drapeau de la Flamme. L’association n’avait pas de drapeau… Le 18 février 1928, le comité de la Flamme recevait des mains du général Pau, mutilé de la guerre de 1870 et président de la Croix-Rouge française, son drapeau confectionné par des infirmières appartenant à cette œuvre humanitaire. Une cérémonie particulière fut organisée à cet effet et, pour la première fois c’est une délégation de femmes qui fut mise à l’honneur devant la tombe de l’Etoile. À cette occasion, le général

Gouraud précisa : « Il est vraisemblable que le soldat qui dort sous l’Arc de Triomphe a reçu les soins d’une de leurs dévouées infirmières et le drapeau qu’elles veulent bien lui offrir sera bien à sa place à leur tête »… (6ème AG du 30 novembre 1928). Chaque année, les infirmières de la Croix-Rouge française ravivent la Flamme au cours d’une cérémonie émouvante et un peu particulière puisqu’elles défilent autour de l’Arc de Triomphe après le ravivage. La sonnerie aux morts. La Flamme et son président le général Gouraud jouent un rôle important dans la création d’une sonnerie qui n’existait pas dans l’armée française : la sonnerie aux morts. Lors de la cérémonie du ravivage, la minute de silence à la mémoire du Soldat inconnu est précédée d’un roulement de tambour.

Le 14 juillet 1931 la sonnerie aux morts est jouée pour la première fois lors du ravivage. Elle est jouée une seconde fois le 14 juillet 1932 puis devient réglementaire dans les armées françaises. Lors de la réunion du comité directeur du 21 avril 1933, le président déclare : « L’armée française n’avait pas de sonnerie pour ses morts alors que l’armée britannique et l’armée américaine en possèdent une. Le commandant en chef de musique Dupont de la Garde républicaine a composé une marche très émouvante qui se combine très bien avec les roulements sourds du tambour. Il est souhaitable que cette sonnerie puisse être jouée à la cérémonie quotidienne ». I Général (2s) Paul Moreaux promotion Capitaine Cardonne EMIA 1975-1976 L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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HISTOIRE Chemin des Dames 1917 Une étude historique sur le terrain (EHT) avec le Service Historique de la Défense (SHD), les 4 et 5 avril 2012

DR SHD

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Le Chemin des Dames : simple accident ou tournant dans le déroulement des opérations ? Il y a 95 ans, le 16 avril 1917, le Chemin des Dames s’embrasait pour plus de six mois, alors que ce secteur escarpé du front avait connu un calme relatif depuis les combats de septembre 1914. Le choix d’attaquer en ce lieu d’un intérêt stratégique limité et la manière dont les opérations furent conduites peuvent étonner. L’offensive Nivelle d’avril-mai fixait initialement des objectifs démesurés par rapport aux moyens disponibles et fut la cause des mutineries. On pourrait en conclure que le Chemin des Dames ne fut qu’un accident de parcours, si un changement notable n’était intervenu en 1917, avec le passage de la croyance en une guerre courte à celui de l’acceptation d’une guerre longue.

Le Chemin des Dames (avril-mai 1917).

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• L’Épaulette n° 177 • juin 2012

Face au terrain, il est clairement apparu que la démesure des objectifs poursuivis n’était pas accidentelle mais délibérée. In situ côté français : les inconvénients du choix d’une zone d’attaque peu accessible, rendant les retards inévitables dans la concentration des trois armées chargées de la rupture et de l’exploitation et laissant ainsi aux Allemands le temps de se préparer au choc, apparaissent clairement. • À partir des positions que tenaient ces derniers, toute la gravité d’une décision prise par des chefs s’illusionnant sur les capacités de l’artillerie française est évidente.

La Malmaison : le contre-pied du Chemin des Dames. La bataille de la Malmaison, en octobre, menée cette fois-ci avec des moyens disproportionnés par rapport aux objectifs fixés est tout aussi étonnante. Il s’agissait cette fois-ci de regagner la confiance des armées, en les convaincant du caractère inéluctable d’une victoire qui ne résulterait plus d’une seule offensive mais d’un effort long et patient. À cet effet, le général Pétain, nouveau commandant en chef, avait refusé toute prise de risque, si minime fut-elle. Le choix d’un secteur et d’objectifs limités lui permirent de réunir des moyens proportionnellement gigantesques au profit de l’unique armée d’attaque et de garantir ainsi un succès qu’il ne voulut pas compromettre en utilisant les possibilités d’exploitation qui s’offrirent à lui. Conclusion de l’EHT Des réflexions menées, il est finalement ressorti que l’offensive d’avril représentait un « saut dans le vide », une ultime tentative d’en finir rapidement avec la guerre, et que la démesure dont on fit preuve dans le sens opposé, à la Malmaison, ne fut pas non plus le fruit du hasard. I Par le lieutenant-colonel Christophe Poujol du SHD

Explications lors de l’étude historique sur le terrain : « les excès commis lors des attaques de 1917 contrastent nettement avec les opérations plus rationnelles des années 1916 et 1918 ».

Vision de la pente dénudée qui monte au Chemin des Dames. La Malmaison (octobre 1917).

DR SHD

a vocation première de ces études, inaugurées en 2004, inspirées des « staff ride » anglo-saxons, est de faire réfléchir les officiers à la question de l’application des principes de la guerre dans des circonstances toujours changeantes et de les entraîner au raisonnement tactique, ainsi qu’à la prise de décision. Destinées à la presse, l’EHT des 4 et 5 avril sera rejouée en septembre, au profit des futurs brevetés (CSEM et École de guerre). Le Chemin des Dames (avril mai 1917) et La Malmaison (octobre 1917) posent la question du rapport entre les moyens engagés et les objectifs fixés. Dans les deux cas, les excès commis contrastent nettement avec les opérations plus rationnelles des années 1916 et 1918. Tel est le thème de l’EHT à laquelle le SHD a tenté de répondre les 4 et 5 avril.


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Le Musée de l’Armée présente l’Algérie de 1830 à 1962. Aux Invalides jusqu’au 29 juillet 2012

n écho au 50e anniversaire des Accords d’Evian qui ont permis à l’Algérie d’accéder à son indépendance, cette exposition revient sur 132 ans de présence militaire française dans ce pays, de la conquête à l’indépendance (1830-1962). La démarche du musée de l’Armée y est clairement historique et son approche pédagogique. L’établissement invite le grand public à mieux connaître et comprendre une histoire qui fut marquée par des relations complexes et dont il apparaît aujourd’hui nécessaire de saisir les différents facteurs et aspects, notamment en l’abordant dans sa totalité, sans réduire l’approche à la seule période de la Guerre d’Algérie (de 1954 à 1962). Le parcours de l’exposition, pour lequel le musée s’est associé l’expertise d’historiens spécialistes du sujet et retrace la chronologie des événements (replacés ici dans leur contexte politique, économique, social, international) en explique les causes et les effets sans en omettre les principaux protagonistes. 271 œuvres et objets ont été réunis : peintures, documents (officiels et

Commissariat de l’exposition Lieutenant-colonel Christophe Bertrand, conservateur, département contemporain, musée de l’Armée Emmanuel Ranvoisy, adjoint, département contemporain, musée de l’Armée. Sébastien Denis, maître de conférences à l’Université de Provence - Aix - Marseille 1.

La IIIème République consolide la colonisation et étend sa domination au Sahara. L’Algérie, les deux guerres mondiales et l’Indochine. L’armée française et l’armée de libération nationale. De Gaulle, l’Algérie et les militaires L’Algérie indépendante.

> Concerts, visites, rencontres > Concerts Modalités de réservation et d’achat des billets Pour assister aux concerts, la réservation téléphonique préalable est impérative au 01 44 42 35 07, du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 16h. Les personnes ayant réservé sont invitées à se présenter à l’accueil Nord, pour retirer les billets. Tarifs : plein tarif, 9 €et tarif réduit, 7 €.

> Rencontre avec le public Gratuit, réservation obligatoire dans la limite des places disponibles : histoire-ma@invalides.org. > Activités jeune public Réservation et informations pratiques à l’adresse courriel suivante : jeunes-ma@invalides.org

> Visites Visite de l’exposition pour les groupes. Réservation et informations pratiques à l’adresse courriel suivante : visites-ma@invalides.org > Les visites sont libres pour les groupes scolaires, les associations et les centres de loisir, sur réservation 15 jours minimum à l’avance.

Parcours de l’exposition La fin de la Régence ottomane et l’occupation restreinte de l’Algérie. La « conquête absolue » de l’Algérie. Les derniers temps de la conquête sous le Second Empire et l’éphémère Royaume arabe. L’appropriation du territoire : maîtriser le territoire, connaître et administrer la population.

DR MUSÉE DE L’ARMÉE

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personnels), uniformes, emblèmes, photos, films,… provenant des collections du musée de l’Armée et prêtés par des institutions françaises (musées, bibliothèques, centres d’archives audiovisuelles). Les représentations filmiques de cette histoire y sont mises en exergue grâce à de nombreux documents audiovisuels (films d’actualités, de fiction, série TV…) diffusés sur 31 moniteurs et 6 vidéoprojecteurs placés tout au long du parcours. En guise d’épilogue après parcours une place a été donnée à la parole des témoins. Le visiteur pourra ainsi entendre après les analyses des historiens, présentées dans un dispositif audiovisuel distinct, la voix, l’émotion et parfois la passion d’anciens acteurs de la Guerre d’Algérie. I

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HISTOIRE

Cet article vous propose un but de visite lié à l’histoire militaire. Cette présentation de l’exposition est faite avec l’autorisation du général (2S) Christian Baptiste, directeur du musée de l’Armée.


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> Reférent pour les retraités

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VIE PRATIQUE

> Le commissaire colonel (er) Michel Botella

informations administratives, juridiques et sociales.

> Les incidences du report de l’âge légal de la retraite par la LFSS pour 2012

> Ce qui change : La CNAV décline les conséquences des modifications introduites sur plusieurs éléments. • Le calcul de la décote. Lorsqu’un assuré n’a pas droit au taux plein de 50 % (faute de disposer de la durée d’assurance requise, par exemple), une décote (ou taux minoré) s’applique. Le taux plein est affecté d’un coefficient de minoration déterminé compte tenu : • soit du nombre de trimestres manquants à la date d’effet de la pension par rapport à la durée d’assurance exigée pour le taux plein, laquelle évolue de 163 à 166 trimestres sur la période 2012-2016; • soit du nombre de trimestres manquants jusqu’à l’âge d’obtention du taux plein fixé en fonction de son année de naissance ; • soit, pour les assurés nés à compter du 1er juillet 1951, du nombre de trimestres séparant l’âge atteint par l’assuré, à la date d’effet de sa pension, de son 65ème anniversaire s’il remplit les conditions pour bénéficier d’une des mesures dérogatoires de maintien de l’âge du taux plein à 65 ans (parents de trois enfants ou d’un enfant handicapé, assurés-handicapés, aidants familiaux). • Le calcul de la surcote. La surcote est une majoration de la retraite pour les périodes d’activité qui ont donné lieu à cotisations à la charge de l’assuré et qui se situent à la fois après l’âge légal de départ à la retraite et au-delà de la durée d’assurance nécessaire pour avoir droit à une retraite au taux plein. Ces deux paramètres évoluent

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• L’Épaulette n° 177 • juin 2012

DR MICHEL GUILLON / L’ÉPAULETTE

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dans le temps. • La majoration d’assurance au-delà de l’âge du taux plein. L’assuré ayant dépassé l’âge d’obtention du taux plein bénéficie d’une majoration de sa durée d’assurance s’il ne justifie pas, tous régimes confondus, de la durée d’assurance exigée pour obtenir une pension entière. La majoration (de 2,5 % par trimestre) est fonction du nombre de trimestres écoulés postérieurement : • à l’âge,d’obtention du taux plein fixé en fonction de la génération de l’assuré (soit, à titre d’exemple, 67 ans pour les assurés nés en 1955) ; • à l’âge de 65 ans pour les assurés nés à compter du 1er juillet 1951 pouvant bénéficier des dispositifs dérogatoires de maintien de l’âge légal du taux plein à 65 ans. • La majoration pour tierce personne. L’âge avant lequel les conditions d’ouverture du droit à la majoration pour tierce personne doivent être remplies est celui de l’âge de la retraite au taux plein (qui évolue dans le temps de 65 à 67 ans). > Ce qui ne change pas : La loi du 9 novembre 2010 a instauré des dispositifs dérogatoires au report de l’âge du taux plein pour les assurés nés à compter du 1er juillet 1951. La possibilité de bénéficier d’une retraite à taux plein à 65 ans est maintenue pour les aidants familiaux ; les assurés handicapés ; ceux qui bénéficient d’au moins un trimestre au titre de la majoration de durée d’assurance pour enfant handicapé ; ceux qui ont justifié d’une durée effective pour leur enfant bénéficiaire, pourrons bénéficier de la prestation de compensation du handicap ; peuvent aussi en bénéficier, certains assurés parents de trois enfants et plus. I

« Je suis né en…»

« Après la réforme, je pourrai partir à…»

1952

60 ans et 9 mois

1953

61 ans et 2 mois

1954

61 ans et 7 mois

1955

62 ans

L’âge légal de la retraite DR ADA N° 324

écote, surcote, majoration de durée d’assurance au-delà de l’âge légal, majoration pour tierce personne, autant de dispositifs touchés par le nouveau report de l’âge légal de départ à la retraite (de 60 à 62 ans) et de l’âge d’obtention du taux plein (de 65 à 67 ans) inscrit en loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2012, comme l’explique la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) dans une circulaire. En revanche, les mesures dérogatoires au relèvement de l’âge du taux plein ne sont pas concernées par l’avancement du calendrier de réforme des retraites.

> L’accélération du calendrier de recul de l’âge de la retraite est effective. L’âge légal de la retraite est de 62 ans pour les assurés nés à compter de 1955

n application de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012 du 21 décembre 2011, qui accélère d’un an l’application de la réforme des retraites, un décret du 29 décembre porte de quatre à cinq mois les paliers de relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite. Ainsi, cet âge passe à 62 ans pour

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> Reférent pour les officiers d’active > Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

> Nouveaux âges de départ L’âge d’ouverture du droit à une pension de retraite (CSS, art. L. 161-172 et D. 161-2-1-9) est fixé à : • 60 ans et 9 mois pour les assurés nés en 1952 (au lieu de 60 ans et 8 mois) ; • 61 ans et 2 mois pour les assurés nés en 1953 (au lieu de 61 ans) ; • 61 ans et 7 mois pour les assurés nés en 1954 (au lieu de 61 ans et 4 mois) ; • 62 ans pour les assurés nés à compter du 1er janvier 1955 (au lieu de 61 ans et 8 mois). Par le jeu des renvois à l’article L. 161-17-2 du Code de la Sécurité sociale, cette modification se répercute sur l’âge d’annulation de la décote (également appelé âge du taux plein) qui est égal à l’âge légal de la retraite majoré de cinq ans. Par conséquent, le taux plein est automatiquement attribué à l’assuré qui atteint : • 65 ans et 9 mois pour les assurés nés en 1952 ; • 66 ans et 2 mois pour les assurés nés en 1953 ; • 66 ans et 7 mois pour ceux nés en 1954 ; • 67 ans pour ceux nés à compter du 1er janvier 1955. > Conséquences sur le rachat des années d’études Le décret tire également les conséquences de la nouvelle montée en charge de la réforme des retraites sur le rachat de trimestres au titre des années d’études supérieures et des années incomplètes, prévu par l’article L. 35114-1 du Code de la Sécurité sociale, en adaptant la formule de calcul pour les générations 1954 et 1955, dont le coût du rachat sera diminué. Ainsi, le coefficient applicable au montant du versement pour la retraite est fixé à 1,01 pour les assurés nés en 1954 et supprimé pour ceux nés en 1955. I > D. n° 2011-2034 du 29 décembre 2011, JO 30 décembre, p. 22775.

Base de calcul Pour une distance inférieure à 150 km, la distance parcourue est prise en compte. Si la distance dépasse 150 km, la distance retenue est celle séparant le lieu de votre prise en charge de la structure de soins prescrite appropriée la plus proche. Taux de remboursement 65% dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale, dans les conditions différentes selon le mode de transport. Le remboursement s'effectue sur présentation de la prescription médicale (éventuellement après accord préalable de l’Assurance Maladie) et du justificatif de paiement. Frais de transport Vous avez besoin d’un transport pour rentrer chez vous après une opération, ou pour des soins loin de votre domicile ? L’Assurance Maladie peut prendre en charge vos frais de transport si votre état de santé le justifie et sous certaines conditions. ATTENTION : la prescription médicale d’un moyen de transport individuel ou d’un transport en commun au titre d’une affection de longue durée n’est pas prise en charge par l'assurance maladie lorsque l’assuré ne présente ni déficiences ni incapacités au sens du référentiel de prescription (décret n° 2011-258 du 10 mars 2011). Moyen de transport individuel Les frais de transport en véhicule personnel sont remboursés à 65% sur la base du tarif des indemnités kilométriques en vigueur, variables selon la catégorie du véhicule et la distance parcourue : Déplacement en voiture particulière Jusqu’à 2 000 km

5 CV et moins 6 et 7CV 8 CV et plus

0.25 €uro 0.32 €uro 0.35 €uro

De 2 001 km à 10 000 km

Au-delà de 10 000 km

0.31 €uro 0.39 €uro 0.43 €uro

0.18 €uro 0.23 €uro 0.25 €uro

Exemple : si vous avez parcouru 20 km avec une voiture de 5 CV, vous serez remboursé sur la base de 5 euros (0.25 euro X 20). Transport en commun Les frais de transport en commun sont remboursés à 65%, soit sur la base du prix d’un ticket de métro ou des dépenses engagées pour un transport en métro, RER, tramway, autobus, autocar, soit sur la base d’un billet de 2ème classe pour un transport en train, soit sur la base du tarif le plus bas pour un trans-

port en avion ou bateau de ligne régulière. A noter que la prise en charge de ce dernier type de transport nécessite d’obtenir l’accord de votre caisse d’Assurance Maladie. En pratique, pour être remboursé, et quel que soit le mode de transport : Remplir le formulaire S3140 « Etat de frais - transport(s) pour motif médical en voiture particulière, taxi, transport en commun » et l’adresser à votre caisse d’Assurance Maladie accompagné : • de la prescription médicale de transport, • du justificatif de vos dépenses (ticket de métro, de bus, titre de transport, facture acquittée...). Transport en taxi conventionné, en VSL ou en ambulance Les frais de transport en taxi conventionné, en VSL ou en ambulance sont remboursés à 65% sur la base des tarifs conventionnels. ATTENTION : si vous utilisez un taxi non conventionné, le coût de votre déplacement ne sera pas remboursé par l’Assurance Maladie et restera intégralement à votre charge. En pratique, pour être remboursé si vous avez réglé vos frais de transport, adressez à votre caisse d’Assurance maladie : • la prescription médicale de transport, complétée par la société de taxi conventionné ou par le transporteur sanitaire (VSL ou ambulance), • la facture délivrée par la société de taxi conventionnée ou par le transporteur sanitaire (VSL ou ambulance). A noter : en cas de tiers payant, si vous avez bénéficié de la dispense d’avance de frais, la société de taxi conventionnée ou le transporteur sanitaire (VSL ou ambulance) est directement payé par l’Assurance maladie. Dans certaines situations, vos frais peuvent être pris en charge à 100% dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale renseignez-vous auprès de votre caisse. Dans quels cas peut-on bénéficier d’une prise en charge à 100% par l’Assurance maladie ? Dans certaines situations, vous n’avez pas à payer le ticket modérateur : l’Assurance Maladie rembourse vos dépenses de santé à 100% au tarif conventionel. Cependant, certaines dépenses peuvent rester à votre charge. I L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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VIE PRATIQUE

les assurés du régime général et des régimes alignés, ainsi que pour les fonctionnaires sédentaires de la génération 1955. Ces nouvelles dispositions entrent en vigueur le 1er janvier 2012.

> Remboursement des frais de transport par l’assurance maladie


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VIE DE L’ÉPAULETTE > Avis : on recherche des présidents de groupements !

Présidents de groupements départementaux 2012 Suite à la réunion du 1er juin au siège, nous publions la liste des présidents de groupements. En cas de besoin, pour préserver la vie privée des responsables locaux, les détails (adresse, numéro de téléphone, adresse internet...) sont disponibles au siège. Le tableau des correspondants de formations figurera dans le numéro de septembre de la revue, à l'issue du plan annuel de mutations (PAM). Pour combler les places vacantes parmi les présidents de groupement, les volontaires sont invités à se manifester auprès du siège ou du secrétaire général, le GDI (2s) Christian Cavan. La rédaction

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> Pensez : changement d’adresse et prélèvement automatique. Au moment des grandes transhumances des mutations pensez à signaler votre changement d’adresse afin que nous puissions continuer à vous faire parvenir la revue et garder le contact avec vous. Trop de revues nous reviennent avec la mention : Pli Non Distribuable (environ 700 par an). Ces retours ont un coût : • en temps (denrée stratégique) pour effectuer des recherches pour vous la ré-adresser ; • financier car il nous faut la ré-affranchir pour vous la faire parvenir. > En dépit des recherches, il n’est parfois pas possible de retrouver l’adresse, notamment lorsque la rupture résulte d’un départ à la retraite. • A cette occasion, pensez également à la possibilité de prélèvement automatique qui vous est offerte. • Vous y gagnez en sérénité. Nous aussi !

VIE DE L’ÉPAULETTE

DR CDT JEAN-CLAUDE MARTIN / L’ÉPAULETTE

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Cela évite de consacrer du temps (encore) et des finances (toujours) pour rappeler des échéances souvent oubliées dans le tourbillon de la vie quotidienne. En outre, ce choix du prélèvement automatique permet aux « primo adhérents » à titre onéreux (que ce soit en école d’application ou après une période d’éloignement de l’association) d’acquitter une « première » cotisation réduite de moitié. Le revers de ce prélèvement automatique est qu’il conduit à « oublier » L’Épaulette et donc à ne pas signaler son changement d’adresse, ce qui ramène au premier sujet abordé. Le prélèvement automatique ne dispense pas de signaler un changement d’adresse. Bonnes vacances à tous et bonne installation à ceux qui sont concernés. La rédaction

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement de la Haute Vienne (87) Baptême d’engagés volontaires Cet article du groupement 87 est particulier : montrer que les groupements sont actifs dans l'action mais aussi par le témoignage. Le lieutenant-colonel Pinaud nous rapporte ici une formidable image de ce qu'il a perçu. Pas seulement une cérémonie mais l’action d’officiers qui forment nos jeunes engagés à un esprit que nous connaissons tellement bien… car il est le nôtre : l’esprit interarme.

oldat, ce n’est pas qu’un métier, s’engager ce n’est pas entrer dans une entreprise où l’on vient simplement travailler. Etre soldat, c’est entrer dans un corps qui a une forte cohésion et des liens humains que le sacrifice et les épreuves ont forgés. Nos pages d’héroïsme et d’épopées sont tellement liées à un corps, à un képi, à un insigne qu’on ne voit pas toujours comment enseigner l’esprit et pas seulement la technique à nos jeunes engagés dans un centre de formation initiale. Alors se contenter de leur faire les modules d’instruction avec et sans arme ? Ou chercher un esprit, un corps de l’interarmes ? C’est un défi ? Oui, mais avec le regard d’un officier interarmes, il est possible d’y répondre.

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• L’Épaulette n° 177 • juin 2012

Jean Tranape effectue son service militaire au Bataillon Mixte d’Infanterie Coloniale en janvier 1940.

Jean Tranape est né le 3 décembre 1918 à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Son père était commerçant. Dessinateur aux Travaux Publics de Nouméa, il effectue son service militaire au Bataillon Mixte d’Infanterie Coloniale en janvier 1940.

Chaque section se groupant à tour de rôle, soudée autour de ses cadres, du chef d’état-major de la 1ere brigade mécanisée, de Jean Tranape, du lieutenant colonel Muller, de monsieur Fernand Lormant maire de Dieuze.

DR PROMOTION VALMY

Démonstration en quatre étapes : 1. Le rassemblement des éléments épars. Lieutenant-colonel Muller (promotion capitaine Barrès) est le commandant du centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) de Dieuze pour la 1ère brigade mécanisée et le chef de bataillon Dumont (promotion Cadets de Cherchell) est son adjoint. Chaque régiment de la brigade forme une section avec ses jeunes recrues d’engagés volontaires initiaux (EVI). L’ensemble de ces sections forme au CFIM une compagnie qui est considérée alors comme une promotion. La promotion de février 2012 des EVI de la 1ère Brigade mécanisée comptait 5 sections (1er régiment d’infanterie, 1er régiments de spahis, 3éme régiment du génie, 1er régiment d’artillerie de marine, 132éme bataillon cynophile de l’armée de Terre). 2. La représentation de l’esprit à forger. Puisque la compagnie « hétéroclite » va devenir une promotion, il lui faut un parrain : Jean Tranape, engagé volontaire en 1940, termine la guerre avec le grade de sergent-chef. Extrait tiré du site internet de l’ordre de la Libération.

DR PROMOTION VALMY

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Volontaire, il est incorporé après le ralliement de Tahiti, le 2 septembre 1940, dans le Bataillon du Pacifique rassemblé à l’initiative du Commandant Broche, commandant les troupes de Tahiti. Jean Tranape arrive au Moyen-Orient en juillet 1941 avec son unité et participe à toutes les actions de son Bataillon. En juin 1942, après Bir-Hakeim où il est cité à l’ordre de l’Armée, il est intégré au Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique nouvellement créé par la fusion des effectifs, décimés à Bir-Hakeim, du Bataillon du Pacifique et du 1er Bataillon d’Infanterie de Marine Il prend part ensuite avec sa nouvelle unité aux campagnes de Libye, de Tripolitaine et de Tunisie. En avril 1944, il part pour la campagne d’Italie où il est blessé par éclats de grenade le 12 mai dans la région de Girofano. Fin juin 1944, il est décoré par le général de Gaulle de la Croix de la Libération au cours d’une prise d’armes. Il débarque en Provence en août, prend part à la libération de Toulon au cours de laquelle il est de nouveau blessé par balle, le 21 août 1944. Il est évacué sur l’Afrique du Nord. Il ne rejoindra que le 26 décembre 1944 les rescapés de son bataillon qui a été relevé


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du front et mis au repos, en réserve, à la caserne Latour-Maubourg à Paris. Il termine la guerre avec le grade de sergentchef et, démobilisé en juillet 1946, reprend son métier de dessinateur industriel. Jean Tranape est nommé membre du Conseil de l’Ordre et de la Libération par décret du 19 août 1958, - Commandeur de la Légion d’Honneur, - Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944, - Médaille Militaire, - Croix de Guerre 39/45 (2 palmes), - Médaille Coloniale avec agrafes « Libye », « Bir-Hakeim 42 », « Tripolitaine », « Tunisie », - Médaille des Services Volontaires dans la France Libre. 3. Forger l’esprit. Des cadres, des officiers instruisent-ils sans se contenter de fabriquer un technicien qui saura servir son arme ? Oui, ceux-ci veulent forger l’esprit des soldats qu’ils vont rendre bientôt à leurs unités. Et la formation de cet esprit interarmes, c’est tellement plus que la formation toutes armes. Alors ils s’activent à développer la culture de l’exemple, le goût de l’envie d’atteindre un idéal. Et ils finiront par une superbe cérémonie : Jean Tranape, à bord d’un véhicule d’époque prêté par des collectionneurs, passe en revue celles et ceux qui aujourd’hui assurent la relève ! 4. Une séance de photos immortalisera cette journée, chaque section se groupant à tour de rôle, soudée autour de ses cadres, du chef d’état-major de la 1ere brigade mécanisée, de jean Tranape, du lieutenant-colonel Muller, de monsieur Fernand Lormant, maire de Dieuze. Un vin d’honneur a permis à chacun de s’entretenir avec nos jeunes et leurs cadres et ainsi de mesurer les efforts qu’il a été nécessaire de déployer pour qu’une formation aussi modeste que le CFIM parvienne à organiser une telle prestation. I Lieutenant-colonel Pinaud Promotion Valmy 1988-1990

> Groupement du 06-83 journée des AlpesMaritimes et du Var du 23 mars 2012 otre journée du groupement 0683 s’est déroulée le 23 mars 2012, par une belle journée balayée par le Mistral, notre Dieu Eole bien à nous. Nous étions à Fréjus (Forum Julii), ville considérée comme le berceau des troupes de marine. C’est ici que sont célébrées chaque année les commémorations de Bazeilles, avec tous les marsouins, bigors et autres blindés et trans colos, à l’unisson de la « dernière cartouche » ! Cette histoire d’amour entre Fréjus et les troupes coloniales ne date pas d’hier. Le Maréchal Gallieni n’avait-il pas épousé une jolie fréjussienne ? Tout avait été organisé de main de maître par notre président du groupement 06-83 : le lieutenant-colonel (er) Philippe Dentinger, notre ami, avait pris rendez-vous avec l’histoire, le savoir, le devoir, la mangeoire et l’abreuvoir : les cinq « oir » de notre ancien CEMAT (mais je peux me tromper !). J’ai dit « avait tout organisé » et c’est vrai ; mais pas tout prévu… A quelques jours

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de l’objectif, un microbe insidieux lui a tendu une embuscade qui va désormais le tenir isolé de ses troupes pendant quelques semaines. Toujours aussi réactif, il effectua une passe magistrale sur son aile pour permettre à son fidèle et loyal adjoint - votre serviteur - de transformer cet essai. Au petit matin, le capitaine Warnant, nous accueille dans la superbe salle de conférence du centre d’histoire et d’étude des troupes outre-mer (CHETOM). Le capitaine de frégate Arnaud (Marine), délégué militaire départemental du Var, nous fait l’honneur de sa présence. Tout commence par un incontournable café-croissant. Certains sont venus de loin : Toulon, Nice…, et d’autres en voisins (Saint-Raphaël…). Bien que préalerté sur la pénurie de nos troupes locales pour le rassemblement de cette unique journée annuelle, le vague à l’âme me submerge. Mais très vite, je me ressaisis pour mieux me consacrer aux présents, aux fidèles, en me consolant de penser, comme Einstein, que « rare est le nombre de ceux qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité ! ». « Faites et rendez-moi l’appel ! » : effectif théorique 258, effectif présent 19 cotisants (dont 4 officiers d’active) et une épouse, adhérente de cœur ! Bon…, Yalla ! Après la lecture d’un petit mot rédigé à notre attention par notre président local, je commente les diapositives concoctées pour l’événement : 144 retraités pour 114 officiers d’active •••

Répartition des officiers d’active

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Lors d’une superbe cérémonie de reconstitution : Jean Tranape, à bord d’un véhicule d’époque prêté par des collectionneurs, passe en revue celles et ceux qui aujourd’hui assurent la relève !


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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement du 06-83 journée des Alpes-Maritimes et du Var du 23 mars 2012 •••

(soit 44 % ; la moyenne nationale est de 60% d’active et le Var représente la plus grosse garnison française avec le bassin parisien). Sur 258 membres, une cinquantaine a bien voulu répondre à l’appel du 23 mars : un sur cinq favorablement. Manque de savoir-vivre ou suremploi ? Nous en sommes à 10% de participation… Faire le point par formations est une autre façon de voir : c’est ce que présente ce deuxième graphique.

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Puis, en sa qualité de conservateur du musée des troupes de marine, le capitaine Warnant nous invite, avec une émotion mêlée de joie, à découvrir ce haut lieu qui concentre le patrimoine historique des TDM. De retour en salle, le colonel Nicolas Jovanonic, chef de corps du 21ème RIMa, nous fait l’honneur de nous présenter son régiment : il en parle avec fierté et lucidité. Le 21 de Marine est un « système d’hommes ». Ce chef connaît leurs imperfections qui sont celles de tous les jeunes d’aujourd’hui, mais ceux-là ont su montrer à maintes reprises, sur plusieurs théâtres extérieurs, leur esprit de responsabilité individuel et collectif, leur sens du devoir et leur goût du travail bien fait.

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• L’Épaulette n° 177 • juin 2012

Ces derniers mois, certains ont été jusqu’au sacrifice suprême. Dans les plis du drapeau du 21 sont accrochés trois croix de guerre et deux fourragères ; il recevra en avril la croix de la valeur militaire. « Mon Colonel, dans ces heures sombres où nos soldats tombent sous les balles en opération extérieure mais également dans les rues de France, Nous, officiers de L'Épaulette formons des vœux pour que la Baraka qui accompagne le 21 de Marine continue à protéger l’ensemble de vos hommes ! ». Vint alors l’heure des agapes au cer-

cle de la Baume (merci au personnel du capitaine David !) : cocktail, déjeuner et café ont été unanimement appréciés ! Au retour dans le bus, c’est « tradi », quelques recherches de brebis égarées s’imposent. De retour dans notre salle de conférence, commence alors la grand-messe du compte-rendu de l’assemblée générale du 4 février 2012 ! Malgré la digestion, tous sont vigilants, tendus, à l’écoute, commentant, approuvant, questionnant, raisonnant… le bonheur pour un intervenant soucieux de son


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auditoire ! Les messages sont passés : économiser, recruter, responsabiliser, fidéliser, reconvertir (j’entends : convertir à nouveau ceux qui ont abandonné L’Épaulette),… comme à l’armée quoi ! Une idée - en fait, celle du général (2s) Brûlé, ancien président de l’association : « Que chaque membre recrute un adhérent et on multiplie instantanément les effectifs par deux ! ». Aussitôt dit, aussitôt fait : « voici MON nouvel adhérent, ancien de l’EMCTA réfractaire à L’Épaulette qui avait un peu boudé l’avènement de leur première promotion : il vient de mieux saisir l’enjeu de notre mission ! » Soit le bienvenu Raymond ! Je fais suivre ta demande d’adhésion au siège. Intervient ensuite le capitaine Scaillerez, OSC-P, correspondant de L’Épaulette à l’EALAT, qui évoque le recrutement des officiers sous contrat « pilotes » de l’ALAT, chère au cœur du général Pertuisel, COMALAT et membre du conseil d’administration. Notre orateur, donc, accepte en 2002 un contrat d’officier, puisque la DRHAT fait savoir qu’il n’y aura plus de sousofficier pilote. Au départ, « les OSC n’ont pas vocation à commander » mais avec la modification de l’IM, de 2009 à 2011, notre jeune capitaine se voit confier le commandement d’une escadrille au Luc. « On dit merci qui ? ». En clôture de notre journée, notre président a convié le lieutenant-colonel Guyot, conservateur du musée de l’artillerie pour nous présenter le rôle du président des officiers aux Écoles

militaires de Draguignan (EMD). Cette fonction étant peu connue, il était important d’avoir sa vision sur sa place dans la hiérarchie et sur le rôle des associations dans le dialogue avec les commandeurs. Enfin, comment passer sous silence la présence de notre « ancien », de notre « père », le général (2s) Robert. Toujours présent à nos côtés, l’esprit et le cœur ouverts, il est un participant apprécié. Ainsi voulant éviter une polémique, j’ai pensé inutile de montrer le « camembert » du pourcentage des adhérents du groupement par origine (IA, OSC,….) que j’avais préparé. Notre « SAGE » est intervenu, dressé sur sa canne, en ces termes : « à la campagne où j’ai grandi, on affirme que pour déterminer la qualité d’un bon fromage, il faut connaître la qualité des différents laits qui le composent ; j’aurais bien aimé qu’on nous présentât un tel « camembert » pour y apprécier ce que chaque origine d’officier de recrutement interne apporte à la saveur globale de notre association ! ». Je bats donc ici publiquement ma coulpe pour reconnaître que « s’il n’est pas de faute dont on ne puisse se faire absoudre, pas d’oubli qu’on ne puisse combler » (Baudelaire). Donc ledit camembert sera diffusé au sein du groupement 06-83… et paraît dans L’Épaulette. Les photos adressées par le siège ont permis d’illustrer cette présentation en montrant, en avance de phase les acteurs et les moments forts de l’AG :

les participants à la tribune, le CEMAT, l’assemblée, la cérémonie du ravivage de la flamme sous l’Arc de triomphe. Merci à nos amis parisiens pour leur aide précieuse, à Nicole Demengel pour son accueil et sa coordination, à Michel Guillon pour son reportage photos transmis dans les temps et concrétisant ainsi la réussite de notre exposition. Notre président, le général (2s) Delochre, demande que l’information circule : on s’en charge, avec ardeur, et foi, comme le chantent les élèves officiers de l’EMIA ! Et puisqu’il faut aller les chercher un à un, ces jeunes loups qui courent la lande, « rendez-vous » est pris pour aller très bientôt, bâton de pèlerin en main, convertir les OSC de l’EALAT du Luc. Et peut-être aussi et à nouveau les GA infanterie et artillerie : « Connaître, ce n’est point démontrer, ni expliquer. C’est accéder à la vision. Mais, pour voir, il convient d’abord de participer ! « Qui suis-je si je ne participe pas ? » (A ntoine de Saint-Exupéry, 1942) Notre petit groupe s’est disloqué vers 17h00 et chacun est reparti vers son home, conscient d’avoir suivi une journée de cohésion indispensable à l’entretien des liens qui nous unissent. Souhaitons que l’année prochaine, sans doute au 1er RCA de Canjuers, nous serons bien plus nombreux, avec davantage de cadres d’active. I Lieutenant-colonel (er) Michel Allo, vice président du groupement 06-83, Promotion LCL Félix Broche (1979-1980). L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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Ce graphique présente les formations soutenues par le GSBdD : Brignoles... C’est une partie des éléments militaires de la zone, c'est l’essentiel de notre vivier.


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> Groupement du Gers, réunion annuelle du 4 mai 2012

Après un déjeuner convivial nous partîmes pour visiter le château Monluc, (A) longtemps propriété de l’illustre seigneur Blaise de Monluc (1499-1577), maréchal de France.

Monographie militaire du département Le département ne comporte pas d’unité militaire en dehors de la Gendarmerie nationale. La préfecture, Auch est le siège de

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Cérémonies 26 Gersois, tous anciens de la Légion étrangère, commémoraient, ce 30 avril 2012, le 149ème anniversaire du combat de Camerone. Recrutement Le forum de recrutement de la défense et de la sécurité a eu lieu à Auch (32 000 postes sont à pourvoir et à elle seule l’armée de Terre veut recruter 13 000 personnes cette année. Orientation Début avril, les collégiens et lycéens de l’ensemble scolaire SaintJean Bosco (notre photo ci-contre) ont assisté à une journée d’information pour leur future orientation, au cours de laquelle ils ont rencontré les trois armées : l’adjudant-chef Buffel pour l’armée de Terre, l’adjudant Beraud pour l’armée de l’Air, le premier maître Redonnet pour la Marine et l’IUT de Mont-de-Marsan, représenté par M. Siami, professeur en licence informatique télécommunications et réseaux (bac +3). I Le colonel (er) Jean-Paul Pierre GEN-EMIA - Général Kœnig 1970/1971 Secrétaire du groupement du Gers

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la délégation militaire départementale (DMD lieutenant-colonel Laurent Liou). La gendarmerie est implantée dans 27 postes de gendarmerie, soit 354 gendarmes dans le Gers, ou un gendarme pour 443 habitants. Les activités militaires ou de sécurité sont liées aux cérémonies patriotiques et aux opérations d’orientation en milieux scolaires et de recrutement des armées. Quelques exemples pour illustrer :

2. 1. Les étudiants en systèmes électroniques numériques ont pu s’entretenir sur leur projet personnel d’orientation. 2. CIRFA : signature d’un contrat en présence du DMD. Ci-dessous : Collégiens aux journées d’information d’Auch (Forum Pôle emploi - Défense et sécurité).

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e vendredi 4 mai 2012, le groupement du Gers a tenu son assemblée générale (AG) sur ses terres gasconnes. En préambule à cette AG, les participants, au nombre de quinze, ont pu visiter le château Monluc, longtemps propriété de l’illustre seigneur Blaise de Monluc (1499-1577), maréchal de France et homme de lettres reconnu pour ses Commentaires. Il a servi pas moins de cinq rois de France (François 1er, Henri II, François II, Charles IX et Henri III) et a combattu principalement en Italie (d’où il rapporta la rapière, épée fine et longue, destinée aux coups d’estoc) et au cours des guerres de Religion. Cette rapière a donné son nom à un apéritif gascon : le pousse-rapière, élaboré dans les caves du château et que les convives n’ont pas manqué de déguster en fin de visite. Mis en appétit par les différentes dégustations, le groupe s’est alors transporté à quelques lieues de là, sur le domaine de Terre Blanche où chacun a pu faire honneur à la gastronomie locale. L’ambiance a été fort chaleureuse, comme à chaque fois, et le plaisir de nous retrouver, intact même si certains trouvent que les organisateurs ont le don pour trouver des lieux insolites, certes, mais aussi… perdus dans la nature… Tard dans l’après midi, les participants ont regagné les différents horizons du Gers avec le secret espoir de se retrouver très bientôt pour partager à nouveau de tels moments de pure amitié.


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Bulletin d’adhésion Association d’officiers de recrutements internes et contractuels

Historique Issue de la fusion des amicales la Versaillaise, la Saint-Maixentaise, la Saumuroise et la Vincennoise, l’amicale des anciens élèves officiers d’active (AAEOA) est créée le 24 novembre 1964 par le général Gandoët (1902-1995) qui en assure la première présidence. L’AAEOA devint L’ÉPAULETTE le 16 novembre 1979.

Adhérents • Les officiers en activité,ou en toute autre position statutaire, appartenant à l’armée de Terre, à la Gendarmerie ou aux Services communs. • Les élèves-officiers et les officiers-élèves répondant à ces mêmes critères d’origine. • Les conjoints des adhérents décédés.

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CARNET > Guillaume, quatrième enfant du Chef d'escadron Yves LAMATY (TRNEMIA-Général Bergé-98/00) et de Madame, le 19 janvier 2012 à SaintGermain-en-Laye.

MARIAGES > Florent, fils du Lieutenant-colonel Christian LABOURIE (EMIACentenaire-81/82) et de Madame, avec Mademoiselle Elisa NICOT, le 16 juin 2012 à Trans-en-Provence. (Var). > Blandine, fille du Lieutenant-colonel Armel de CHARETTE de la CONTRIE (ABC-EMIA-Belvédère-63/64) et de Madame, avec Monsieur Henri ARCHAMBAULT de VENÇAY, le 11 août 2012 au Prieuré Sainte-Anne de Lanvallay (Côtes d'Armor).

> Maëlle, petite-fille du Colonel René CARLETTO (GND-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, au foyer de Camille et François CARLETTO, le 7 avril 2012. > Alexandre, premier petit-fils du Lieutenant-colonel Jean-Yves PHILIPPE (INF-EMIA-Capitaine Cozette-80/81) et de Madame, au foyer de Mélanie et Olivier SIX, le 18 avril 2012 à Lille. > Mattéo, premier petit enfant du Colonel Jean-Pierre VITTET (EMIAGénéral Brosset-73/74) et de Madame, au foyer de Jean-Marie et Laétitia, le 18 mai 2012 à Nanterre. I > L’Épaulette adresse ses félicitations aux parents et grands-parents.

> Agnès, petite-fille du Lieutenantcolonel Guy KLEPPER (TDM-Poitiers39), petite-fille du Général Michel LAFITTE (TDM-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) et de Madame, fille du Lieutenant-colonel Pierre KLEPPER (INF-EMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, avec Monsieur Marian VASILE, le 25 août 2012 à Caissargues (Gard). I > L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

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> Colonel Jacques LEVEAU (TRSESMIA-Maréchal Bugeaud-59/60) le 6 novembre 2011 au Mans. > Lieutenant-colonel Louis GUILLON (TRS-ESMIA-Union Française-52/53) le 12 décembre 2011 à Buxerolles. > Colonel Henri COLSENET (MATOA-56) en 2012 à Vendôme. > Lieutenant-colonel René PRIGENT (CS-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) le 25 janvier 2012 à Rennes. > Lieutenant-colonel Roger GUIGNARD (CTA/CAT-OA-63) le 8 février 2012 à Grambois.

> Colonel Georges SAINT-MARC (TDM-EMIA-Indochine-46/47) le 3 mars 2012 à Morcenx.

DÉCÈS > Colonel Jacques JAUBERT (IN F - E M I A - I n d o c h i n e - 4 6 / 4 7 ) le 25 novembre 2010 à Sanary-sur-Mer.

> Chef d'escadron Pierre HUGUET (ART-OR-60) le 23 février 2011 à Bunzac.

> Clotilde, quatrième petit enfant du Colonel Joseph GAMBERT (GENEMIA-Aspirant Zirnheld-64/65) et de Madame, au foyer de Guillaume et Emmanuelle, le 29 décembre 2011 à Aix-en-Provence.

> Commandant André SÉNÉCHAL (CS-ESMIA-Garigliano-49/51) le 4 novembre 2011 à Elancourt.

> Lieutenant-colonel Bernard GIBOUX (GEN-EMIA-Général Marceau-72/73) le 8 février 2012 à Saint-Menges.

> Chef d'escadron Edmond MENJOT (OAEA-ART-60) en 2011.

NAISSANCES

Robert TAUREAU (CAT-OR-45) le 28 octobre 2011 à Saint-QuayPortrieux.

> Colonel Octave GIUGANTI (GNDRhin Français-44/45) le 31 juillet 2011 à Monthléry. > Colonel Jean GARDEY (GND-OR53) le 14 octobre 2011 à Le Passage. > Commissaire Général de division

> Lieutenant-colonel Armand BENESIS de ROTROU (INF-OR61) le 9 mars 2012 à Cannes. > Colonel François LAFFORGUE (GND-OR-64) le 24 mars 2012 à Trouillas. > Commissaire Général de division Joseph d'ASPE (CAT-EMIAIndochine-46/47) le 7 avril 2012 à Pau. > Colonel Gérard PÉRINAUD (TRSEMIA-de Belsunce-76/77) le 19 avril 2012 à Vic-en-Bigorre. > Général Guy DELAUNAY (CSOR-48) le 11 mai 2012 à Bry-surMarne. I > L’Épaulette partage la peine des

familles éprouvées par ces deuils et leur adresse ou leur renouvelle ses condoléances attristées


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JORF du 14 avril 2012 Décret du 12 avril 2012 portant nomination et promotion dans l’armée active ARMÉE DE TERRE OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps des officiers des armes

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> les capitaines : Serge OLIVIERI (GEN) – Stéphane BREGUET (TRN) – Xavier MENAGER (INF) – Daniel SPIELBERG (ART) – Daniel ZEGGADA (INF) – Laurent FÉVRIER (INF) – Alain FREY (ABC) – Cyril BLACKWELL (ABC) – Guillaume ECLANCHER (TRS) – Jean-Marc PIZZO (TRS) – Thomas-Gérard JOUBERT (ABC) – Pascal JEANNEAU (MAT) – Tony GALVAN (MAT) – Francis DENISART (ART) – Eric VALLORY (GEN) – Philippe CORNUE (ABC) – Pascal MAYET (ABC) – Didier BECK (TRS) – Christian ROQUET (ABC) – Marc FABRE (TRS) – Mikaël PINEL (TRN) – Jean POURCELET (ABC) – Frédéric HIDASI (TRN) – Patrice THUREAU (INF). Corps des officiers du cadre spécial Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er janvier 2012 > le commandant d’ARCANGUES.

Maurice

Au grade de colonel Pour prendre rang du 1er avril 2012

Corps technique et administratif de l’armée de terre

> le lieutenant-colonel Philippe de STABENRATH (INF).

Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er avril 2012

Au grade de lieutenant-colonel Pour prendre rang du 1er janvier 2012 > le commandant Christian MARTY (INF). Pour prendre rang du 1er avril 2012 > les commandants : Gaël LE DOUARON (GEN) – Georges BEGUIN (MAT) – Pierre MOULANIER (GEN) – Claude TROUILLARD (TDM/INF) – Michel BONNICHON (TRS) – Claude CHELINGUE (GEN). Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er janvier 2012

> le commandant ANDRES.

Jean-Claude

Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er janvier 2012 > le capitaine Jean-Paul MARTIGNOLES. SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES OFFICIERS DE CARRIÈRE Corps technique et administratif du service de santé des armées Au grade de commandant Pour prendre rang du 1er janvier 2012 > le capitaine Hélène GOUJON. I

VIE DE L’ÉPAULETTE

MESURES NOMINATIVES

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DÉCORATIONS ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR JORF du 5 mai 2012 Décret du 4 mai 2012 portant élévation A la dignité de grand officier Sans traitement Militaires n’appartenant pas à l’armée active ARMÉE DE TERRE > Colonel Henri DUTEIL, troupes de marine. > Chef de bataillon Hamlaoui MEKACHERA, infanterie. > Général de brigade Hubert PASQUIER de FRANCLIEU, infanterie. portant promotion Au grade de commandeur Avec traitement MUTILÉS DE GUERRE Guerre d’Algérie > Lieutenant-colonel DUCASSE.

Xavier

portant promotion et nomination Au grade d’officier Sans traitement

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CARNET •••

ARMÉE DE TERRE > Colonel Robert DUPARC, infanterie.

FOUQUES

Au grade de chevalier Sans traitement ARMÉE DE TERRE > Lieutenant-colonel Georges SOLARI, groupe de spécialités étatmajor.

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE JORF du 3 mai 2012 Décret du 2 mai 2012 portant promotion et nomination Ministère des affaires étrangères et européennes

EUDELINE (TRN) – LCL Eric GONZALEZ DEL CASTILLO (TRN) – LCL Daniel HUMBERT (GSEM) – COL Bruno LAFITTE (ART).

> Est attribué, à compter du 1er août 2011, aux officiers français de la dixhuitième promotion de l’école de guerre dont les noms suivent :

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

GENDARMERIE NATIONALE > les chefs d’escadron Arnaud BELTRAME – Denis CASSIN – Sung Dae FAUCON – David FLOTAT. ARMÉE DE TERRE > CNE Thierry CANAMAS (ART) – CNE Rémi CARCEL (INF) - LCL Jean-François CUIGNET (TRN) – CNE Nicolas DORANGE (INF) – CNE Jacques HURET (GSEM) – LCL Gaël LE DOUARON (GEN) – CNE Thierry LE GRAVERAND (MAT) – CDT Jean-Paul MARTIGNOLES (GEN) – CDT Christophe PEIGNÉ (MAT) – CNE Mickaël TESSON (ABC) – CBA Eric VALLORY (GEN). I

> LCL Christophe HERRMANN. ARMÉE DE TERRE > CBA Michel BAUD (TRS) – CBA Jérôme CLÉE (INF) – CEN Nicolas FOUILLOUX (TRN) – LCL Gilles HUSSON (TRS) – CBA Nicolas JAMES (INF) – CES Arnaud LE SEGRETAIN DU PATIS (ABC) – CEN David MAËRTENS (ART) – CBA David MICHEL (INF) – CEN Henri NAVARRO (TRN) – CBA JeanChristophe OTT (INF) – CBA Samir YAKER (INF). I

NOUVELLE ADRESSE ?

Au grade de commandeur > Colonel Jean-Pierre BERÇOT, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Andorre.

Nous vous remercions

JORF du 5 mai 2012 Décret du 4 mai 2012

d’adresse en cas

de nous signaler votre changement

de mutation. portant promotion et nomination

Tous les ans,

Militaires appartenant à l’armée active

plus de 1000 revues

Au grade d’officier GENDARMERIE NATIONALE > Colonel Philippe MICHOU. ARMÉE DE TERRE > LCL Alain DEVROEDT (INF) – LCL Alain ERVÉ (TRS) – COL Eric

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SUCCÈS

ne parviennent pas à leurs destinataires et sont imprimées

JORF du 14 avril 2012 Arrêté du 21 mars 2012 portant attribution du brevet d’études militaires supérieures

en pure perte. Merci


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Associations www.terre.fraternite.fr

terre.fraternite@yahoo.fr

« Terre Fraternité » a pour but l’aide aux blessés en service de ’association l’armée de Terre, à leurs familles et à leurs ayants droit, ainsi qu’à ceux des militaires

L

de l’armée de Terre morts ou disparus en service, sous la forme principalement de secours financiers. Ceux-ci s’ajoutent, le cas échéant, aux prestations de toute nature déjà versées par l’Etat ou par les organismes de droit privé y ayant vocation. Elle peut également concourir à l’amélioration du moral et de la condition matérielle du personnel de l’armée de terre et de leurs familles. Cette assistance peut être apportée sur le moment même lorsqu’il faut, dans l’urgence, permettre aux proches de rejoindre celui ou celle qui a été blessé et d’être hébergés à proximité. Elle est aussi apportée aux familles dans le cas d’un décès. « Terre Fraternité » assume alors les besoins financiers exprimés par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (CABAT). « Terre Fraternité » agit également dans la durée. Elle attribue des secours en liaison avec l’armée de Terre, l’action sociale de la défense et en coopération avec l’association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée (ADO). Un protocole lie ces deux associations et permet de mieux faire face aux besoins : à « Terre Fraternité » les actions de solidarité immédiates, à l’ADO les actions d’entraide dans la durée. L’association ne fonctionne que grâce aux dons ou aux partenariats qu’elle a conclus avec des organismes ou donateurs divers. Elle ne reçoit et ne réclame aucune subvention publique et ses frais de fonctionnement sont extrêmement réduits. Elle dispose d’un conseil d’administration et a des correspondants dans les formations de l’armée de Terre qu’elle réunit chaque année au cours de son assemblée générale. Son bureau statue sur les demandes de secours qui lui sont adressées par les organismes compétents de l’armée de Terre, en premier lieu la CABAT. I « Terre Fraternité »… bien plus qu’une association… un engagement ! » « Terre Fraternité »… bien plus qu’une association… un état d’esprit ! » Général d’armée (2S) Bernard Thorette

L’esprit RMBS

Les premières Rencontres Militaires Blessures et Sports (RMBS) ont eu lieu en avril à Bourges. « Terre Fraternité » a été un des principaux partenaires et facilitateurs de cette intense semaine. L’idée de départ, pour la CABAT, était de rassembler pour la première fois un certain nombre de blessés autour d’objectifs sportifs. Mais aussi de créer l’opportunité d’un échange et d’un retour d’expérience entre les blessés et leurs accompagnateurs. Une équipe s’est ainsi formée : médecins, spécialistes civils et militaires du sport et des handicaps, kinésithérapeutes, appareilleurs, sophrologues, référents de la CABAT, cadres du CSINI, moniteurs et logisticiens des Écoles militaires de Bourges, plongeurs du 13e régiment du génie, afin de permettre un encadrement technique optimum au profit des blessés. Les 18 blessés de l’armée de Terre retenus pour ce stage ont permis de tester toutes les

postures sportives adaptées aux handicaps (amputés du fémur, du tibia et des mains, déficients visuels, déficients cognitifs, grands brûlés, polycriblés avec problèmes fonctionnels, paraplégiques). A cela il faut ajouter l’annonce, pendant le stage, du financement de six prothèses de nouvelle génération profitant à six blessés amputés des mains et des jambes et participant aux RMBS, « Terre Fraternité » étant aussi l’un des contributeurs de cet événement. Les objectifs sportifs ont été remplis : reprise du sport, découverte de nouveaux sports, conseils de sportifs de haut niveau sur les parcours de compétition. L’espace d’échange et de dialogue né de ces rencontres entre blessés, accompagnateurs et partenaires a dépassé nos espérances. Un travail de groupes de paroles a permis d’aborder les thèmes de l’hospitalisation, de la réadaptation civile, professionnelle, familiale, de la communication et du regard des autres. La cohésion du stage s’est faite dans un échange permanent du matin au soir. Les activités sportives ont donné l’occasion aux blessés de se retrouver en partageant les valeurs de d’effort individuel et de sens collectif. Cette dynamique de réadaptation par le sport, dessinée depuis un an à travers les objectifs de suivi des blessés, s’est concrétisée par

ce stage permettant de dispenser du temps pour l’écoute, la parole et l’action. Ainsi s’est forgé « l’esprit RMBS ». Nous comptons sur « Terre Fraternité » pour renouveler annuellement l’expérience et l’ouvrir à un plus grand nombre. Que « Terre Fraternité » soit aux côtés de la CABAT afin que cette dynamique désirée par tous s’inscrive dans le temps. I Lieutenant-colonel Thierry Maloux

Les actions significatives 1-Un soldat est blessé à la tête en Afghanistan : > Dans l’urgence, accompagnement de la famille en complément de l’Action Sociale de la Défense (transport, et hébergement de l’épouse et du bébé). > Dans la longue phase d’hospitalisation (14 mois), hébergement spécifique et adapté pour la famille à proximité de l’hôpital Percy (location d’une petite maison permettant des sorties thérapeutiques pour le blessé). > Projets : aménagement du logement familial et financement d’une formation professionnelle en complément des aides légales. Soit au total 50 000 euros investis sur plus de deux ans. 2- Un soldat est blessé dans un attentat suicide : > Dans l’urgence, prise en charge de la famille car le pronostic vital est engagé. > Sur la longue durée (hospitalisation de 10 mois), prise en charge de l’épouse et des parents (hébergement, alimentation, transports). > Installation dans un « appartement hôtel » proche de l’hôpital Percy. Soit 20 000 euros d’aides à ce jour. 3- Un soldat est victime d’un accident lors d’une activité préparatoire à un départ en opération : > Dans l’urgence, prise en charge de la famille en complément de l’Action Sociale de la Défense. > Durant la phase d’hospitalisation (depuis dix mois), prise en charge de l’épouse et de la famille. > Pour l’avenir : projet d’aménagement du logement familial en complément des aides légales. Soit au total 22 000 euros d’aides à ce jour. I

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BIBLIOGRAPHIE 287 pages - 1997 Les Editions La Musse Paris

Claude Cazals Claude Cazals, fils et petit fils de gendarme, il était colonel de gendarmerie. Il est l’auteur de trois ouvrages de référence sur la gendarmerie couvrant la période 19391945. Ces ouvrages parus aux éditions La Musse ne sont plus édités. Ils sont en vente à la Société nationale de l’histoire et du patrimoine de la gendarmerie (commande en ligne) et sur les sites de vente en ligne (occasions).

La Gendarmerie sous l’Occupation. Éditions La Musse 1994 « Prix littéraire de la Gendarmerie nationale 1995 ».

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LA GARDE SOUS VICHY

LA GENDARMERIE SOUS L’OCCUPATION Sommée de se replier après avoir payé un lourd tribut lors des combats de mai juin 1940, la gendarmerie se retrouve dans la confusion la plus totale lorsque l’armistice est signé. Début 1941 les gendarmes sont autorisés à rejoindre

319 pages - 1994 Les Editions La Musse Paris

384 pages - 2001 Les Editions La Musse Paris

Erwan Bergot MOURIR AU LAOS Par le biais de l’aventure d’un soldat français, le sergent Seilhac, Erwan Bergot raconte ici le désespérant déclin d’une des ethnies minoritaires du Vietnam, celle des montagnards installée depuis des générations dans les reliefs peu accessibles de la région des Trois Frontières, Cambodge, Laos, Vietnam. Lorsque, en 1954, rescapé miraculeux d’une embuscade meurtrière près d’An Khé, le sergent Seilhac réussit à rejoindre la tribu Sedang qui l’accueille en ami, c’est pour mener la vie dangereuse d’un maquis d’autochtones, dirigé par deux gradés français. Leur simplicité de vie et leur passion pour la liberté vont leur attacher Seilhac. La fin de la « guerre d’Indochine » aura pour conséquence l’abandon de ses alliés Moïs par l’armée française. Mais Seilhac, refusant d’être rapatrié, restera illégalement

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leurs unités en zone nord. Dès les premières heures de l’Occupation, les gendarmes sont régulièrement contraints à répondre à des missions ingrates (rafle du Vél d’Hiv, organisation et garde de nombreux camps d’internement (Pithiviers, Beaune-la-Rolande ou Drancy). La loi du 2 juin 1942 place l’arme sous l’autorité du chef du gouvernement (Laval) et met fin à son appartenance aux forces armées… Entre la collaboration justifiée soit par l’idéologie, soit par des perspectives carriéristes et l’entrée en résistance par refus de la défaite et par patriotisme, il existe tout une palette d’attitudes qu’il reste à découvrir au cas par cas.

444 pages Format : 14,1 cm x 22,5 cm Editions Presses de la Cité 12, avenue d’Italie 75627 Paris cedex 13 Paru le 01 03 1995

310 pages Format : 15,6 cm x 24 cm Editions Presses de la Cité 12, avenue d’Italie 75627 Pariscedex 13 Paru le 03 09 2009

D’une façon générale, la Garde Républicaine a été confrontée aux mêmes difficultés que la gendarmerie. Elle a dû faire face à l’entreprise d’assujettissement de l’occupant. Au nom du devoir d’Etat ou par conviction personnelle, certains ont commis des fautes compréhensibles, voire excusables. Quelques égarés se sont conduits en véritables supplétifs de l’ennemi. auprès d’eux, à la fois ami et conseiller dans leurs tentatives de résistance, jusqu’à l’anéantissement de leur identité raciale par le Vietnam. Huit ans plus tard, pendant quelques mois, il croira réussir à gagner pour ses amis la protection des Bérets verts américains. Hélas, la politique des USA entraînera vite le lâchage par leurs nouveaux protecteurs de ce peuple fier mais pauvre au profit des SudVietnamiens. Dans une dernière rébellion, à laquelle Seilhac a tenu à participer, la tribu Sedang sera décimée. Magnificence des paysages, tendresse pour les hommes, Mourir au Laos, premier grand roman d’Erwan Bergot, enfin réédité, prend le lecteur au cœur et à la gorge, en faisant vivre et mourir pour lui d’inoubliables personnages -comme le caporal Torrès, le chef Lao ou Khone le Sedang-, tous prêts à donner leur vie pour la liberté.

BIR HAKEIM Février-Juin 1942

552 pages Editions Presses de la Cité 12, avenue d’Italie 75627 Paris cedex 13

Libye, février 1942... Après un début d’offensive foudroyant, Rommel et son Afrikakorps se sont arrêtés à l’entrée de la Cyrénaïque, face à la ligne de défense de Gazala. Parmi les troupes alliées, une brigade de Français libres, sous les ordres du général Kœnig, reçoit mission de s’installer en un lieu


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En référence au supplément historique du 50eanniversaire de l’EMIA qui leur rend hommage en page 7, nous vous proposons une sélection des ouvrages marquants publiés par ces trois officiers d’exception.

LA GENDARMERIE ET LA « LIBÉRATION »

.144 pages Format : 24,5 cm x 28,5 cm Editions du Rocher 28, rue Comte Félix Gastaldi 98015 Monaco

MA GUERRE D’INDOCHINE «J’ai toujours dit que je ne retournerais à Diên Biên Phu que réduit en cendres, larguées en parachute. Pourtant, quarante ans après, j’y suis revenu pour rendre un dernier hommage à ces jeunes de 20 ans, morts pour la France". Ma guerre d’Indochine n’est pas La guerre d’Indochine, mais le récit d’un homme qui se souvient de cette tragédie avec émotion. Plus de deux cents documents d’archives et photos permettent au lecteur de suivre les traces d’un homme peu ordinaire, de partager sa souffrance et de mieux connaître une partie de notre histoire trop vite oubliée.

appelé Bir Hakeim. Ils sont déçus : « Bir Hakeim, ce n’est rien, disentils, un désert dans le désert. » C’est pourtant là qu’ils vont s’illustrer, du 27 mai au 10 juin 1942, et qu’ils vont faire entrer le nom de Bir Hakeim dans l’histoire... Rassemblant documents et témoignages parfois inédits, Erwan Bergot est allé au-delà du simple récit pour évoquer cette incroyable bataille de quatorze jours. Il rend également un vibrant hommage à ces soldats, poignée d’irréductibles venus des quatre coins du monde pour effacer la honte de la campagne de juin 1940.

Février 1956. Les premiers appelés quittent Marseille pour Alger. A leur suite, l’auteur nous entraîne à Oran, Bône, en Kabylie, dans des fermes à aménager, des postes à construire, en bordure des montagnes, des forêts. Voici le 13 mai, vécu de loin à travers les transistors, vécu de près en en contact avec les habitants de mechtas, des douars. Le « Putch » de 1961 leur montre que la fin de l’Algérie française est proche. Erwan Bergot qui les a vus souffrir, être tristes ou gais a voulu rendre hommage à tous ces appelés. I

MA GUERRE D’ALGÉRIE « L’Algérie, cette piste sans fin qui ne mène nulle part, au destin imprévisible où la mort frappe dans le décor qu’elle a choisi. » Ma Guerre d’Algérie, c’est le regard que porte le général Bigeard sur une « sale » guerre qui laisse encore des traces douloureuses dans l’esprit de beaucoup de Français. Deux cents documents d’archives, pour la plupart signés du fidèle Flament, sous-officier du colonel Bigeard pendant ses années d’Algérie, subliment un récit où règne une intense émotion.

Aujourd’hui, il convient de ne pas oublier. Mieux, il faut reconnaître les souffrances que la Gendarmerie comme d’autres services de l’État a pu occasionner, volontairement parfois, involontairement le plus souvent, à toutes les victimes innocentes, combattants de l’ombre, déportés pour des motifs politiques ou raciaux, requis pour le STO. Mais il faut en même temps, pour que cette démarche soit conforme à la vérité, que soit reconnu le rôle éminent rempli par des milliers de militaires de la Gendarmerie, otages du gouvernement et de l’occupant qui, malgré les risques évidents qu’ils couraient pour eux et leurs familles, ont su choisir l’honneur plutôt que la honte... I

LA GUERRE DES APPELÉS EN ALGÉRIE

Marcel Bigeard

BIBLIOGRAPHIE

Cependant, on ne compte pas les actes individuels de résistance. La Garde est la seule institution au sein de laquelle, dès le printemps de l’année 1943, un de ses chefs initie une action d’ensemble pour la retourner contre l’occupant.

Livre paru aux éditions PLON, actuellement épuisé, ne se trouve plus que chez Amazon ou sur les sites de vente en ligne (occasions).

168 pages Format : 24,5 cm x 28,5 cm Editions du Rocher 28, rue Comte Félix Gastaldi 98015 Monaco

POUR UNE PARCELLE DE GLOIRE Marcel Bigeard nous offre, dès 1975, une autobiographie de bien belle facture. Il nous livre ses réflexions, ses actions et ses états d’âme pour une période historique déterminante de l’histoire de France : de l’avant Seconde Guerre mondiale jusqu’à la décolonisation et les trente glorieuses. Corps francs durant la drôle de guerre, parachutiste de la France Libre, officier étincelant en Indochine, officier supérieur en Algérie, « Bruno » Bigeard est un officier d’exception, un entraineur d’homme exemplaire, un organisateur hors pair et un personnage « haut en couleurs ». Quel parcours ! ••• L’Épaulette n° 177 • juin 2012 •

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BIBLIOGRAPHIE ••• Bigeard a souvent manifesté son

admiration et sa sympathie pour l’adversaire qui se bat bien. On l’a vu en Indochine, et notamment à Diên Biên Phu, décerner des brevets de mérite aux Viets, on le verra en Algérie. Il est à noter que dans son livre de souvenir Pour une parcelle de gloire, il cite longuement, nommément, ceux qui ont montré de réelles qualités de soldat, vaillance, courage, rapidité de manœuvre : Laghrour Abbès dans les Nememcha, Mohammed le Balafré à Agounnenda et surtout le commandant Azzedine dont il dira : « Nous avons rencontré là un adversaire qui, surpris dans une sévère embuscade, réagit vite et courageusement. Il s’est même révélé capable, après quarante-huit heures d’isolement, de faire payer chèrement sa peau. On comprend qu’un tel groupement, commandé par de tels chefs, n’ait jusqu’ici remporté que des victoires. » Livre paru aux éditions PLON, actuellement épuisé, ne se trouve plus que chez Amazon ou sur les sites de vente en ligne (occasions). I

DE L’ENNEMI VERT-DE GRIS À L’ENNEMI ROUGE Tome 1 (1937-1950) De la IIe Guerre mondiale à la Guerre d’Indochine Colonel (h) Roger Cunibile En souvenir ému pour les Officiers, Sous-Officiers, Hommes de troupe et civils, Moïs d’Indochine, Marocains et Algériens que j’ai eu l’honneur de commander ici, là et ailleurs, qui m’ont fidèlement servi (...) qui sont morts au champ d’honneur sur les différents théâtres d’opérations, pour la plus grande gloire de la France. I 478 pages Format : 14,8 cm x 21 cm Editions Dualpha

LE HAUT-COMMANDEMENT FRANÇAIS SUR LE FRONT OCCIDENTAL 1914-1918

(photographe) et Manon QuérouilBrunel (grand reporter) posent dans ce livre illustré un regard décalé sur le métier de grand reporter, à mi-chemin entre le journal de bord intimiste et le reportage de fond, sur des événements qui ont marqué ces trois dernières années. À travers leurs regards, le lecteur découvre le métier fabuleux de « ces fous d’aventures » via des anecdotes, des dessins, des notes de terrains mais aussi des photos personnelles. Antithèses assumées du viril baroudeur qui sillonne le monde en gilet multi-poches, ces deux blondes trentenaires disent tout des galères inhérentes au travail de terrain et à leur condition de free-lance, des difficultés mais également des avantages de leur condition de « femmes dans la guerre ». Ces deux reporters indépendantes nous emmènent au Soudan, en Afghanistan, en Chine, en Irak, au Nigéria, au Pakistan et en Somalie. Elles nous dévoilent les conditions de leur métier de reporter avec des anecdotes, des dessins, des notes de terrain et des photos personnelles en situation. I 224 pages, 200 photos Format : 15 cm x 19 cm Editions Verlhac 22 rue Drouot 75009 PARIS

Claude Franc

« CARNETS DE REPORTAGES DU XXIÈME SIÈCLE » par Véronique De Viguerie et Manon Quérouil-Brunel Sortie le 24 novembre 2011.

Carnets de Reportages emmène le lecteur aux quatre coins du monde au gré de l’actualité. Des pirates de Somalie aux forçats du high-tech en Chine, en passant par les Talibans d’Afghanistan. Ce bel ouvrage rassemble une dizaine de reportages forts, dont certains jamais publiés. Tandem unique dans l’univers du grand reportage, Véronique de Viguerie

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Au cours de la Grande Guerre, le haut-commandement couvre tous les niveaux, -stratégique et tactique- depuis les relations politicomilitaires entre le Gouvernement et le GQG, jusqu’à l’engagement opérationnel des armées, ce niveau s’étant progressivement imposé comme celui où se concevait et se conduisait la bataille tactique, en passant par les relations interalliées des GQG respectifs. Cette étude, limitée au seul front occidental, s’attache à décrire tant l'organisation et l’exercice du commandement à ces différents niveaux que les conditions du déroulement du processus décisionnel ainsi que le fonctionnement des états-majors concernés, sans occulter le poids des relations personnelles dans la prise de décision. C’est donc à une vision « par le haut » des opérations planifiées et conduites sur le théâtre occidental qu’aboutit cet ouvrage en en considérant les évolutions profondes consécutives à la durée du conflit. Claude Franc, Saint-Cyrien (promotion maréchal de Turenne), officier supérieur breveté (102ème promotion de l’Ecole supérieure de guerre), a partagé sa période d’activité entre des affectations dans la troupe, en états-majors opérationnels et au sein de l’enseignement militaire supérieur. Il publie dans la presse militaire des études historiques se rapportant aux conflits asymétriques et aux conflits majeurs du XX° siècle. Il est contributeur à un dictionnaire de la guerre d'Indochine en préparation, sous la direction de Rémy Porte. I 460 pages - Editions SOTECA 48 /50 boulevard Senard, - 92210 Saint-Cloud

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VERDUN, LES FORTS DE LA VICTOIRE Guy Le Hallé Dans cet ouvrage Guy Le Hallé, membre de l’association « Fortifications et armements » et auteur du Précis de la fortification, explique pour quelles raisons Verdun devint l’endroit le plus fortifié de tout l’hexagone avant la Grande Guerre ; comment bien que désarmée en 1915, la place de Verdun fut la cheville ouvrière de la Victoire de 1918. I Ouvrage broché de 200 pages, format 18 x 27 cm. Nombreuses illustrations (photographies, cartes et dessins). François Guérin, éditeur Activ’Secrétariat 15, rue Poirier de Narçay 75014 PARIS Téléphone : 09 77 46 48 54 Fax : 01 45 43 31 45


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