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www.epaulette.org

L’Epaulette N°168 - Juillet 2009

Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contrat

Le travail pour loi, l’honneur comme guide

Dossier :

Quelle politique de sécurité et de défense pour l’Europe ? Page 8

OTAN : 60 ANS D’ALLIANCE De Washington à Kehl retour sur l’histoire… Page 4

Tribune libre : Baptême du feu pour un jeune SaintCyrien en Afghanistan Page 30

Histoire : Page 36 1943 – 1945 L’épopée de la 3e Division d’infanterie algérienne. Page 42 SHD - La division études et enseignement du département de l’armée de Terre.

Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2

Jean-Marie Bockel secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants Page 3


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SOMMAIRE 2 Le travail pour loi, l’honneur comme guide.

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ÉDITORIAL -

N° 168 JUILLET 2009

En couverture

> P 2 - Agir ensemble, par le GBR (2s) Jean-François Delochre. > P 3 - Le choix géopolitique des partenariats stratégiques, par Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants. > P 4 - Interview de M. Alexander Weis, directeur exécutif de l’AED. > P 5 - L’OTAN en bref : son organisation, ses structures et ses comités stratégiques. > P 6 - 2009. Le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, par le GDI Daniel Brûlé.

LE DOSSIER -

En couverture

> P 8 - UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE. > P 11 - La politique de sécurité et de défense commune. > P 12 - Le commandement des opérations de l’UE. L’AED en bref… > P 13 - Les organes politiques et militaires permanents de l’UE. > P 14 - UE-OTAN : Les principes de Feira - La brigade Franco Allemande - L’Eurofor. > P 15 - Eurocorps - Euromarfor. > P 16 - Quelle politique de sécurité et de défense pour l’Europe ? par le GDI Nicolas de Lardemelle L’Europe de la formation militaire : initiatives pour mieux former ensemble. > P 19 - « La PFUE et la PESD : « une Europe qui agit pour répondre aux défis d’aujourd’hui » > P 20- Pour une défense de l’Union européenne en commun avec les états qui la composent, par le GCA (2s) Clarke de Dromantin.

ACTUALITÉS MILITAIRES

> P 22 - L’entraide dans l’armée de terre l’ADO. > P 22 - Le centre national des sports de la défense (CNSD) « Sports et Défense, des valeurs qui rassemblent ». > P 25 - Défense Mobilité : un nouvel élan pour la reconversion, par le colonel Allavène.

> Jean-Marie Bockel

Sécrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants. « Le choix géopolitique des partenaires stratégiques » > page 3

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VIE D’OFFICIER

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TRIBUNE LIBRE

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En couverture n°168 : OTAN, 60 ans d’alliance Quelle politique de sécurité et de défense pour l’Europe.

> P 26 - Le chef d’escadron Albert Michel à Lure 1916-1918, par Général (2s) Georges Philippot. > P 28 - Chanoine Colonel Panaget, prêtre et officier d’infanterie. > P 30 - Baptême du feu pour un jeune Saint-Cyrien en Afghanistan, par le Lieutenant Benoît de Guillebon. > P 33 - Plaidoyer pour la réserve citoyenne, par Benoit Jeanne. > P 35 - Le recrutement semi-direct jeune des officiers de l’armée de Terre par l’EMIA, par le GCA (2s) Norbert Molinier.

HISTOIRE

> P 36 - 1943 – 1945 L’épopée de la 3e Division d’infanterie algérienne. > P 38 - 1949, l’arrivée de Mao au pouvoir et ses conséquences sur la guerre en Indochine. > P 39 - Le musée du souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, par le Chef d’escadron Gérald Souprayen. > P 42 - Service historique de la défense (SHD) - La division études et enseignement du départe ment de l’armée de Terre. > P 45 - Éthique éditoriale, Déontologie.

VIE PRATIQUE

> P 46 - Grille indiciaire des officiers des armes de l’armée de Terre et de la Gendarmerie au 1er janvier 2009. > P 47 - Grille indiciaire des officiers greffiers, commissaires, officiers des corps techniques et administratifs de l’armée de Terre et de la Gendarmerie, du service de santé et du service des essences des armées au 1er janvier 2009.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

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BIBLIOGRAPHIE

• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS : > P 48 - Groupement des Pyrénées-Orientales Journée à l’auberge Saint-Vincent de Perpignan. - Groupements du Var et des Alpes Maritimes, Journée à l’UIISC7 de Brignoles. > P 49 - Groupement Touraine Soirée tradition à Tours. - Groupement de l’Aude, Château de Chemillières. > P 50 - Groupement du Finistère, Journée au centre nautique de Morgat. Groupement Alsace, Journée au CFIAR de Strasbourg. > P 51 - L’EMIA vainqueur à l’EDHEC. > P 52 - Promotion : L’EMCTA s’engage pour le Téléthon 2008. > P 53 - Promotion « Capitaine Bourgin ». - Promotion « Honneur au Capitaine Biancamaria ». > P 54 - Journée portes ouvertes : première pour l’escadron 55/7 de gendarmerie mobile de Lure. - Ordre du jour. > P 55 - Journée du parrain de la promotion Général Le Ray. Bulletins reçus des promotions. - Rappel des cotisations… > P 56 - « Et par la Giberne ? » « Vive L’Épaulette ! ». > P 57 - La promotion CGA Carmille de L’EMCTA lauréate européenne. • CARNET : > P 58 - mariages, naissances, décès, avancement, décorations, succès. P 62 - Bulletin d’adhésion à L’Épaulette. > P 64 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

Nos sélections livres…

© Droits réservés L’Épaulette

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Général de corps d’armée Paul Candoêt, Présidents d’honneur : Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président national : (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, Président national (1993-1997) - Général (2s) Claude Sabouret, Président national (1997-2000), Général (2s) Jean-Pierre Drouard, Président national (2000 à 2005) - Général de division Daniel Brûlé (Président national (2005 à 2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon, Impression : R2N Impression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre Rédacteur en chef (par intérim) - Directeur administratif et financier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : lepaulette@wanadoo.fr - Site Internet : http://www.epaulette.org - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

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ÉDITORIAL Agir ensemble « Les idées ne sont pas faites pour être pensées mais vécues. » (André Malraux)

Épaulette travaille aujourd’hui sur la redéfinition de son organisation (trame territoriale, regroupement des adhérents par collèges), la précision de ses axes d’efforts et les modalités de mise en œuvre de ses actions. Ces travaux reposent en partie sur une approche analytique de nos différentes activités: fonctionnement, publications, déplacements et contacts, assemblée générale, action sociale, soutien des activités de cohésion et tradition, pour citer les principaux postes de dépense. Cette démarche a un double objectif : mieux répondre à vos attentes et agir avec plus d’efficacité et de pertinence.

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Général (2s) JeanFrançois Delochre Président national de L’Épaulette

« La vocation d’une association n’est pas de durer pour durer, mais de durer pour toujours mieux servir. Engageons-nous résolument dans cette voie.

Aussi, la première question qui se pose en parcourant notre revue est naturellement : « Répond-t-elle à notre vocation et à vos attentes ? », autrement dit est-elle « utile ».

Sur le premier point, la vocation, la revue doit principalement éclairer de façon originale l’actualité, mettre en lumière les valeurs et expériences qui arment nos vies d’officiers, faciliter les liens entre adhérents et développer la cohésion. Aussi je me permets d’attirer votre attention sur quelques repères qui, au-delà des gros titres, illustrent cette volonté. Le premier concerne l’actualité, c’est le dossier principal sur l’Europe et l’OTAN. Vous trouverez certainement ailleurs des analyses plus exhaustives. Ce n’est pas notre but. Mais portez votre attention sur les articles traitant de la politique de formation de l’Union européenne (PFUE). Ils éclairent un aspect moins connu du dispositif communautaire. Ils montrent que toute construction ambitieuse n’est pas tant affaire d’institutions que d’hommes.

C’est cela le coup d’œil « Épaulette » : les hommes avant tout. Le second repère porte sur les valeurs et expériences. On y retrouve le sport militaire, les brillants résultats de la promotion Le Ray à la course de l’EDHEC, l’engagement sportif et solidaire de l’EMCTA et des deux promotions de l’EMIA lors du Téléthon et l’article du GCA Molinier dans les libres propos. Ce dernier volet va certainement surprendre certains. Aussi je m’explique. Ce n’est pas la polémique que je soutiens ici. Elle a eu son temps et sa place. Les

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décisions sont prises. Elles tracent un nouveau cadre, de nouvelles règles du jeu. A nous de rester attentifs et créatifs. Ce que je retiens ce sont la vision positive de notre ancien Président : « Faut-il, pour autant se résigner ? Je réponds non ! » et les voies de l’effort et du travail qu’il propose en réponse. Je place enfin dans ce domaine des valeurs et expériences l’article du Lieutenant de Guillebon. En effet, au-delà de nos origines 1, c’est bien dans des valeurs communes que doivent se reconnaître les officiers.

C’est cela l’esprit « Épaulette » : engagement et ouverture d’esprit. Le dernier repère concerne le développement des liens et donc de la cohésion. Je ne peux pas dissocier ce point de ma seconde question : « Votre revue répond-t-elle à vos attentes ? ». Là encore, une observation du contenu est « éclairante ». Le lien, la cohésion sous-entendent une attraction, une réciprocité. Or les articles « peinent » à remonter. Il faut parfois les débusquer ! Certains adhérents, pourtant prompts à la critique, restent étrangement muets en réponse aux sollicitations. Si vous voulez que cette revue soit vraiment la vôtre… Faites-la ! Mon appel va en priorité vers ceux qui considèrent, à tort, qu’appartenir à un recrutement « minoritaire » restreint de fait leur droit d’expression ! Au cours de mes premiers contacts et rencontres, j’ai pourtant bien trouvé cette envie de participer. À tel point que nous avons évoqué la possibilité de faire à intervalles réguliers un numéro spécial « Adhérents et promotions ». Saurez-vous relever le défi ? Saurez-vous faire un 100 pages ? Le dossier est ouvert. Nous attendons vos articles et photos !

C’est aussi cela l’esprit « Épaulette » : goût du défi ! La vocation d’une association n’est pas de durer pour durer, mais de durer pour toujours mieux servir. Engageons-nous résolument dans cette voie. I GBR (2s) Jean-François Delochre, Président national de L’Épaulette 1

Le Lieutenant Benoît de Guillebon est Saint-Cyrien.


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OTAN

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> Après le Sommet de Strasbourg :

Le choix géopolitique des partenariats stratégiques

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tenant compte de facteurs communs d’insécurités, en premier lieu desquels ceux liés au réchauffement climatique et ceux induits par les effets de la crise financière. Cette année, le Sommet UE-USA, tenu à Prague le lendemain de celui de StrasbourgKhel, a ainsi pleinement confirmé les propos du vice-président américain Joe Biden, prononcés quelques semaines plus tôt lors de la Conférence de sécurité de Munich, appelant à un nouveau partenariat stratégique de sécurité entre l’Europe et les Etats-Unis, d’une part, et entre la Russie et l’OTAN, de l’autre. Etait ainsi rappelée l’importance de la relance de la relation OTAN-Russie en matière de lutte contre les proliférations et réaffirmé l’engagement solidaire nécessaire afin de relancer une politique de désarmement initiée à la fin des années 60 avec les négociations SALT (Strategic Arms Limitation Talks) puis au début des années 90 avec le traité START (Strategic Arms Reduction Treaty) limitant les armes stratégiques. Auparavant, la Déclaration de Rome, en initiant, en mai 2002, un Conseil OTAN-Russie est venue confirmer la nécessité de maintenir le fil du dialogue. Il faut donc se réjouir que le nouveau concept stratégique de l’Alliance évoque les occasions où l’OTAN, l’UE et la Russie ont à collaborer. L’Asie centrale, la zone des mers Noire et Caspienne, la zone arctique, sont autant de régions où la sécurisation des approvisionnements énergétiques, l’impact « stratégique » des changements climatiques, la libre circulation des biens et des personnes, la libéralisation des échanges sont de puissants facteurs de cohésion et de rapprochement face à des défis communs. C’est d’ailleurs en dialoguant avec de nombreux responsables de l’Europe continentale, que je me suis personnellement forgé l’intime conviction que la décision de revenir au sein du commandement militaire de l’OTAN était non seulement opportune pour la place de la France dans le monde, mais qu’elle était aussi indispensable pour l’avenir de la stabilité du continent européen et la régulation du système international que le Président de la République, appelle ardemment de ses vœux, comme ses 19 homologues du G-20. I

OTAN-STRASBOURG

ujourd’hui, la France a officiellement opéré son « plein retour » dans le commandement militaire intégré de l’OTAN. Le Sommet de StrasbourgKehl, les 3 et 4 avril derniers, a vu l’Alliance atlantique fêter son 60e anniversaire. Organisé pour la première fois en commun entre la France et l’Allemagne, ce sommet aura été celui de toutes les ambitions : la transformation de sa structure, de ses missions et de son périmètre d’action pour faire face à de nouvelles menaces, la définition d’un nouveau concept stratégique - dix ans après son élaboration en 1999 -, la poursuite de l’élargissement à de nouveaux Etats européens en quête légitime de sécurité collective. Il vient ainsi confirmer que les avancées significatives obtenues en matière d’Europe de la défense, durant la Présidence française de l’Union Européenne, justifient désormais que la France soit davantage impliquée dans le processus de prise de décisions qui engage ses hommes sur les différents théâtres d’opération. Si nous regardons en arrière, l’Alliance de 1966, année de sortie du commandement militaire - par souci d’équilibre stratégique -, décision voulue par le général de Gaulle, n’a plus grand-chose à voir avec le contexte de 2009. C’est une OTAN qui a beaucoup changé depuis la fin de la Guerre froide. En s’élargissant pour accueillir les pays d’Europe de l’Est et en menant des opérations de gestion de crise en dehors de l’espace EuroAtlantique, elle continue son adaptation à un environnement en constante évolution. Dans un monde instable, caractérisé par une globalisation des menaces, l’Alliance atlantique doit retrouver sa vocation initiale de lieu d’élaboration de la sécurité collective dont a besoin le continent européen et, au-delà, tous les pays qui composent son voisinage stratégique. C’est justement avec ces mêmes voisins, en premier lieu desquels la Russie, que notre effort de dialogue constructif en matière de stabilité doit nous porter en priorité. On se souvient qu’à l’occasion du Sommet de Bucarest, en 2008, plusieurs Etats d’Asie centrale, tout à la fois membres du Partenariat pour la Paix (PpP) de l’OTAN, initié avec succès en 1994, et de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) avaient posé les jalons de partenariats transfrontaliers ambitieux. Le sommet de Sotchi entre la Russie et les Etats-Unis avait d’ailleurs scellé l’engagement mutuel visant à juguler le terrorisme, tout en

Jean-Marie Bockel Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants

«

Le Sommet de Strasbourg-Kehl, des 3 et 4 avril derniers, a vu l’Alliance atlantique fêter son 60e anniversaire. Organisé pour la première fois en commun entre la France et l’Allemagne.

Jean-Marie Bockel Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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OTAN-STRASBOURG Extrait de la Newsletter RMF UE n°IV

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Interview de M. Alexander Weis directeur exécutif de l’AED1

M. Alexander Weis est directeur exécutif de l’Agence européenne de Défense depuis le 1er octobre 2007.

« Le maître mot entre l’OTAN et l’UE dans le domaine des capacités est « pas de duplication »

Auparavant, M. Weis a servi comme directeur de l’armement au ministère fédéral allemand de la Défense. Il a été directeur de cabinet de deux secrétaires d’Etat allemands successifs au ministère fédéral de la Défense (2001-2004) et chef d’état-major de la Direction générale de l’armement (2004-2006). Plus tôt dans sa carrière, M. Weis a travaillé successivement comme attaché de l’armement adjoint à l’ambassade d’Allemagne à Paris et comme personnel en échange officiel au Ministère français de la Défense. Il a aussi été responsable de la coopération avec les pays étrangers au Bureau fédéral allemand des technologies de défense. Alexander Weis est âgé de 50 ans. Il est diplômé en droit et a travaillé comme expert juridique.

L’AED est considérée à tort comme une agence d’armement. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi cette idée est erronée et quelles sont ses différentes fonctions ?

L’Agence européenne de Défense a été créée il y a quelques années. Quelle était la réelle motivation à cette époque pour créer une telle organisation dans la PESD ?

Alors que le maître mot entre l’OTAN et l’UE dans le domaine des capacités est « pas de duplication », quel type de relations entretiennent l’AED et les agences correspondantes de l’OTAN, et quelle est votre plus-value ?

La date légale de création de l’AED est le 12 juillet 2004, quand l’action commune portant sa création a été approuvée. Mais politiquement, l’AED est née en juin 2003 lors du Sommet de Thessalonique, quand les chefs d’Etats et de gouvernements ont réalisé qu’une telle agence était nécessaire pour améliorer les capacités militaires de l’Europe pour les opérations dans les Balkans. Il n’y avait pas de processus cohérent pour soutenir les Etats membres pour développer les capacités militaires nécessaires à de telles opérations. En d’autres termes, l’Agence devait fournir le lien manquant entre la politique et l’acquisition par les Etats membres de capacités plus appropriées, en accord avec les ambitions européennes dans le monde. Quels sont la place et le rôle de M. Solana vis-àvis de l’AED ?

Dr Solana est le Secrétaire Général et le Haut Représentant pour la PESC. Il est aussi chef de l’AED. Il est le président du comité directeur en format des ministres de la Défense et il peut contacter les ministres quand cela est nécessaire. C’est extrêmement important car c’est lui qui donne la direction. Sans direction politique ni engagement direct des ministres de la Défense, l’Agence ne peut pas réussir. Il nous guide aussi, à l’Agence, pour concentrer notre travail quotidien sur l’obtention de résultats concrets – et c’est exactement ce que devrait être le but de l’Agence.

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Vous avez raison. Une agence de défense n’est pas une agence d’armement. Développer une coopération européenne de l’armement est juste une de nos quatre fonctions. Les autres sont : harmoniser les besoins militaires, augmenter la Recherche et Technologie collaborative et, enfin, créer un marché européen d’équipements de défense plus transparent et renforcer la base industrielle et technologique de défense européenne. J’appelle cela « la chaîne », depuis la demande (de quoi ont besoin les militaires) jusqu’à l’approvisionnement par l’industriel. Ces quatre fonctions produisent ensemble les capacités militaires et c’est pourquoi elles doivent être intégrées. C’est la particularité de l’AED. A travers une approche intégrée, impliquant les planificateurs militaires, les chercheurs, les experts en armement et les experts en industrie et marché, nous essayons de rendre les capacités meilleures à moindres coûts.

Nous coopérons avec l’OTAN à deux niveaux. Le niveau formel est le groupe UE-OTAN sur les capacités, qui se réunit environ une fois toutes les six semaines. Dans ce groupe de travail, les experts de l’AED et leurs homologues de l’OTAN s’expliquent mutuellement ce qu’ils font dans chacune des deux organisations en terme d’effort de complémentarité pour développer les capacités. Un excellent exemple est la disponibilité des hélicoptères, pour laquelle l’OTAN se concentre essentiellement sur la réponse immédiate au besoin opérationnel en Afghanistan, tandis que l’AED travaille sur des solutions plus structurelles. Nous avons aussi un large réseau de relations informelles avec des officiers traitants de l’OTAN, y compris avec l’ACT (Allied Command Transformation). Je dirais que ces relations sont des échanges quotidiens importants entre les experts pour éviter que chacune des deux organisations ne démarre des travaux dans un domaine sur lequel l’autre a déjà commencé à travailler et assurer la complémentarité des efforts. Ces contacts informels sont très utiles et, selon moi, la clé du succès des efforts des deux organisations pour répondre aux lacunes capacitaires. Au niveau informel, il y a aussi des réunions de haut niveau, par exemple entre les autorités de l’OTAN et moi-même. I 1

L’AED Agence européenne de Défense.


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En couverture

L’organisation

réée le 4 avril 1949, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord est composée aujourd’hui de vingt-huit pays, dont vingt et un appartiennent à l’Union Européenne, les sept autres Etats étant l’Albanie, le Canada, la Croatie, les Etats-unis, l’Islande, la Norvège et la Turquie. Le siège de L’OTAN se trouve à Bruxelles depuis 1966. Garante, à l’origine, de la sécurité de l’Europe, l’OTAN a pour rôle de sauvegarder la liberté de ses pays membres, ainsi que leurs valeurs communes : la démocratie, la primauté du droit et le principe du règlement pacifique des différends, par des moyens politiques et militaires. Elle dispose pour cela d’une Force de réaction rapide : la « Nato response Force » (NRF). Mais, contrairement à une idée reçue, l’OTAN ne dispose pas de forces opérationnelles propres. Celles qui lui sont assignées par les pays membres ou partenaires, en fonction de la mission, restent sous le commandement national. Les misions de l’Alliance sont essentiellement la défense collective et la gestion des crises. Les décisions sont prises sur la base d’un consensus, appelé « l’unanimité tacite » par la Commission du droit international, car aucun membre ne peut imposer sa volonté unilatéralement.

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Deux grandes structures

L’OTAN fonctionne à partir de deux grandes structures. Le Conseil de l’Atlantique Nord (CAN), composé en session permanente des

ambassadeurs des pays alliés, est la plus haute autorité politique de l’Alliance. Des comités sont chargés des consultations politiques, des plans de défense et des opérations. Le CAN et ses comités subordonnés s’appuient sur une structure civile et militaire : le Secrétariat international dirigé par un secrétaire général, et la structure militaire constituée d’un Commandement pour les opérations, commandé par le SACEUR (Supreme Allied Commander in Europ) ainsi que d’un Commandement chargé de la transformation militaire de l’Alliance (ACT). De ces commandements dépendent tous les autres états-majors intégrés subordonnés de l’OTAN.

Les comités stratégiques

Il convient de citer également les comités stratégiques tels que : le comité des plans de défense qui se réunit au moins deux fois par an. Tous les pays membres sont représentés pour traiter des questions de défense et de planification ; c’est ce comité qui donne les orientations aux autorités militaires de l’OTAN. le groupe des plans nucléaires qui rassemble les ministres de la Défense des pays représentés dans le comité des plans de défense pour y examiner le sujet nucléaire ; le comité militaire, placé sous l’autorité générale du CAN. Il est au cœur du dispositif et travaille sur la doctrine et fournit les directives aux commandements stratégiques. I

1949 : création de l’Organisation du traité de l’atlantique nord signé le 4 avril à Washington

1993 1995 1999 2002 2003 2004 2009

« Les misions de l’Alliance sont essentiellement la défense collective et la gestion des crises.

La direction

> Quelques dates clés : 1952 1955 1966

OTAN-STRASBOURG

> L’OTAN en bref : son organisation, ses structures et ses comités stratégiques

par douze pays (Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni) ; : adhésion de la Grèce et de la Turquie ; : adhésion de la République fédérale d’Allemagne ; : la France se retire du Commandement militaire intégré le 7 mars mais reste membre de l’organisation; : la France assiste, au cas par cas, aux réunions des CEMA des pays membres et au Conseil des ministres de l’Organisation ; : la France siège de façon permanente au Comité militaire et au Conseil des ministres de l’organisation ; : révision du concept stratégique de l’organisation afin de garantir la paix et la stabilité dans la région Euro-Atlantique ; : l’organisation se dote de nouvelles capacités pour une plus grande réactivité face aux crises et réforme sa structure de commandement ; : ouverture du partenariat OTAN-UE qui permet à l’Union Européenne de participer à la planification et à la conduite des opérations dans la gestion des crises ; : adhésion de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Slovaquie, et de la Slovénie ; : adhésion de la Croatie et de l’Albanie et retour de la France dans le Commandement militaire intégré de l’Organisation.

> Depuis sa création, en 1949, et son concept stratégique qui consistait à garantir la sécurité et la liberté de ses pays membres, l’Alliance a considérablement évolué, en passant par la révision de sa stratégie en 1999 et la redéfinition de ses missions et de ses moyens en 2002. Tout laisse supposer qu’en raison du contexte géopolitique international du moment elle sera amenée, dans un avenir proche, à poursuivre cette évolution en termes de politique et d’élargissement à d’autres membres. •••

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ADC BRUNO BIASUTTO/DICOD

2009. Le retour de la France dans le intégré de l’OTAN

GDI (2s) Daniel Brûlé Président d’honneur de L’Épaulette

GDI Brûlé : Ce retour dans le commandement intégré achève une mutation de plus de dix ans. C’est la manifestation d’une volonté de cohérence politique mais pas seulement. En effet, depuis des années, la France est 4e ou 5e contributeur de forces de l’OTAN, avec une participation au budget global à hauteur de 14 ou 16 %, mais elle ne pesait que 1% dans les structures militaires permanentes. Pendant le même temps, elle est très proche du terrain, très impliquée dans les opérations militaires et a exercé des commandements tactiques notamment au Kosovo, en Macédoine et en Afghanistan.

Dans ce nouveau contexte, les officiers qui connaissent mieux que quiconque la dimension globale de la défense ont une carte majeure à jouer. En apportant des réponses aux nombreuses questions qui se posent, ils affirmeront la position française en Europe. C’est aussi une responsabilité de nos associations d’avoir réfléchi à ce retour car c’est une façon de s’impliquer dans la défense de la France et de l’Europe et d’éclairer ceux qui seront aux commandes demain.

« Les militaires français se réjouiront par conséquent de cette opportunité nouvelle qui leur est donnée de pouvoir renforcer l’influence de la France en Europe et de contribuer à la transformation de l’Alliance.

L’Épaulette : à quelles questions pensez-vous mon général ?

GDI Brûlé : Il y en a beaucoup : quel est le projet français affiché pour l’OTAN ? Quel OTAN souhaitons nous ? Qu’allons nous apporter à nos alliés en revenant dans la structure de commandement intégré ? De quelles expériences militaires spécifiques sommes nous porteurs ? De quels concepts et de quelles doctrines de l’OTAN sommes nous partisans ? Un outil de gestion de crises régionales et d’opérations de paix ou capacités militaires collectives souples et réactives ? Avons nous réellement les moyens de notre ambition ? Quelle influence de la hiérarchie militaire dans la décision d’engagement des forces ? Nos alliés nous le demanderont. L’Épaulette : quels avantages voyez-vous avec le retour dans le commandement intégré ? GDI Brûlé : Les militaires français n’ont jamais été très favorables à la décision du général de Gaulle. Beaucoup ont milité pour ce retour dans le commandement intégré et l’ont obtenu. Ceuxlà se réjouiront par conséquent de cette opportunité nouvelle qui leur est donnée de pouvoir

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renforcer l’influence de la France en Europe et de contribuer à la transformation de l’Alliance. Ajoutons qu’une Europe forte, c’est certainement un meilleur atout pour l’équilibre du monde. Ce retour est une bonne chose car il apporte davantage de cohérence occidentale : c’est un point de principe, de doctrine politique même. Davantage aussi de cohérence géopolitique, idéologique et militaire et pour la France une espérance d’influence accrue…même si cet argument de l’influence n’est pas le plus convaincant. L’Épaulette : vous semblez sceptique quant à l’argument de l’influence?

GDI Brûlé : avec deux commandements et l’insertion de plusieurs centaines de cadres dans les états-majors de l’OTAN on peut espérer que la France pourra agir davantage comme force de proposition avec de véritables offres alternatives aux idées américaines et peser aussi en nombre d’hommes, d’équipements et de technologies. Nous serons sans doute moins critiqués par nos alliés européens et par les Canadiens par exemple, mais je crains que vis-à-vis des USA, notre influence soit simplement comparable à celle de nos alliés, c’est-à-dire quasi nulle. J’ai la conviction que la France ne pouvait plus rester en dehors des cercles de solidarité porteurs que sont l’Union Européenne, les relations euro-atlantique et les relations de défense particulières qui la lient à certains pays d’Afrique et du Moyen -Orient. La France sera sans doute écoutée avec moins de suspicion par ses amis européens. L’Épaulette : vous dites « transformation de l’Alliance » ?

GDI Brûlé : oui, l’OTAN a soixante ans. Or, depuis des années on n’en finit pas de s’interroger sur son évolution, son concept, tout en constatant qu’elle se disperse. Soixante ans, c’est l’âge où l’on pense à transmettre son héritage ! Ce que devraient comprendre les officiers d’aujourd’hui, c’est qu’ils vont hériter d’une vieille structure et auront la charge de diriger une organisation dont l’utilité continue de s’imposer mais dont le dynamisme et le potentiel ne dureront qu’à la condition d’efforts et de solidarités réelles. C’est sans doute l’enjeu du futur concept stratégique de l’OTAN.


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DOMINIQUE VIOLA/DICOD

commandement

OTAN

L’Épaulette : solidarités fondées sur un élargissement ou un approfondissement ?

GDI Brûlé : il y aura un débat auquel nos officiers intégrés seront confrontés et apporteront une sensibilité toute nationale. On sait déjà que les USA et la France ne sont pas sur la même longueur d’onde. Paris pense à l’européanisation d’une alliance plus souple, plus réactive alors que les USA songent davantage à un outil de gestion de crises régionales et d’opérations de paix, d’ordinaire plutôt gérées par l’ONU. On sait que les USA n’ont jamais beaucoup aimé l’ONU. L’Épaulette : la normalisation de la position militaire de la France était-elle souhaitable ?

GDI Brûlé : bien entendu. Elle était souhaitable politiquement et utile stratégiquement pour marquer notre solidarité dans cette période où la gouvernance occidentale du monde s’infléchit et se recompose. Cette normalisation confirme notre solidarité atlantique et notre positionnement militaire. Elle affirme notre volonté politique de prolonger la construction de l’Europe par la voie militaire. Stratégiquement parlant, mieux vaut être au sein des centres de décision. L’Épaulette : avons-nous les moyens de cette réintégration ? GDI Brûlé : L’effort est considérable. Il suppose la participation permanente d’une vingtaine de nos meilleurs généraux, de quelques centaines d’officiers les plus expérimentés, de sous-officiers et militaires du rang à Bruxelles et dans les différents états-majors de l’Alliance. On peut

imaginer un turn over qualitatif important. La contrepartie ne sera pas neutre pour les activités et projets des armées car ils manqueront de toute évidence ailleurs, au moment où le format de nos armées est appelé à se réduire de manière drastique dans les quatre ou cinq prochaines années. Il ne faut pas baisser les bras : les armées continueront d’exister car toute transformation, toute réforme a toujours un lendemain. Mais elles devront dépasser leurs divergences et accepter bien des évolutions au prix de sacrifices certains. L’Épaulette : en tant qu’officier, peut-on espérer tirer des bénéfices de cette réintégration ?

GDI Brûlé : en tant que soldat, en tant qu’officier la seule expérience qui compte vraiment, c’est celle du terrain. Or il y a bien longtemps que nos armées sont très proches du terrain, très impliquées dans les opérations militaires et que nos officiers ont exercé des commandements tactiques à tous les niveaux de la machine opérationnelle de l’OTAN. De plus en plus, la majorité devra avoir l’ambition d’apporter son expérience de terrain dans ces états-majors intégrés ! L’Épaulette : ce retour dans le commandement intégré peut-il avoir un impact sur la relation du militaire et du politique ? GDI Brûlé : à mon sens oui, progressivement mais inéluctablement. L’influence des militaires dans la décision d’engagement des forces armées sera de plus en plus déterminante et donc susceptible d’atténuer dans les faits le principe de subordination de l’autorité militaire au pouvoir politique. L’expérience peut conduire progressivement les militaires intégrés à sortir de leur

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INTERVIEW

Certification du QG du corps de réaction rapide à Mourmelon en 2007. « Suivre les les procédures… c’est la seule façon de bien travailler ensemble ». > L’Otan ne possède pas de force ni de matériel en propre, à l’exception des avions de surveillance Awacs.


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DOSSIER UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE En couverture

> Après la signature du Traité de Lisbonne1, ratifié à Prague le 06 mai 2009 par la chambre haute du Sénat de la République tchèque par 54 voix, sur les 79 sénateurs présents. Le Traité de Lisbonne renforcera la démocratie dans l’Union européenne et la capacité de celle-ci à défendre jour après jour les intérêts de ses citoyens. Traité Européen signé à Lisbonne, le 13 décembre 2007.

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L’Europe de la défense ne vise pas à constituer une armée européenne qui se substituerait aux armées nationales. Plus modestement, il s’agit de mettre en commun des capacités militaires nationales (des régiments, des avions, etc.) qui peuvent être mobilisées rapidement pour assurer ensemble des missions dites de gestion de crises (missions humanitaires, de secours et d’évacuation de ressortissants, de maintien de la paix, etc.). L’Union européenne s’est ainsi engagée à créer une force de réaction rapide de près 60 000 hommes sur la base de moyens mis à disposition par chaque pays (20 % du total pour la France). Les textes qui suivent, rappellent et complètent les articles parus dans la revue n°167. xtrait du Compte rendu de la commission de la Défense Nationale concernant la ratification du Traité de Lisbonne La commission de la défense nationale et des forces armées a examiné, pour avis, le projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le Traité sur l’Union européenne.

« Le 14 juillet, j’inviterai un détachement militaire de chacun des vingt-six pays de l’Union européenne à défilier sur les Champs-Élysées. Ce sera un beau symbole ! » Nicolas Sarkozy, Président de la République 14 juillet 2007

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M. Michel Sordi, rapporteur, a rappelé que l’Union européenne joue depuis maintenant plusieurs années, aux côtés des autres acteurs internationaux, un rôle important pour la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde. Face à la complexité croissante des enjeux stratégiques, des menaces et des crises, le renforcement


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DOSSIER

d’une défense commune n’est cependant pas pour demain puisqu’elle doit être décidée par le Conseil européen à l’unanimité des 27 États membres. Les nouvelles dispositions du Traité de Lisbonne n’ont donc pas vocation à faire de la PSDC une alliance militaire alternative à l’Alliance atlantique, mais plutôt à organiser une complémentarité, dans le respect des spécificités et des engagements de chacun. Elles ouvrent également des perspectives pour l’avenir de la défense européenne, en cohérence avec l’évolution du contexte stratégique depuis la fin de la guerre froide. Le traité simplifié élargit également le champ des interventions extérieures de l’Union en ajoutant aux missions de gestion de crises qu’elle a menées jusqu’à présent la possibilité de conduire des missions de conseil et d’assistance militaires ainsi que de prévention des conflits et de stabilisation post conflits. Toutes ces actions, et c’est également une nouveauté, peuvent concourir à la lutte contre le terrorisme. Le traité insiste également sur la dimension collective de la sécurité et de la défense de l’Union, avec l’insertion d’une clause de solidarité en cas de catastrophe naturelle ou d’attaque terroriste et d’une clause d’aide et d’assistance en cas d’agression armée d’un État membre. Sans aller jusqu’à un engagement de défense mutuelle, ces clauses ont une forte signification symbolique et politique. C’est en effet la première fois que les traités fondateurs de l’Union européenne comprennent des dispositions aussi engageantes en matière de solidarité militaire et de lutte contre le terrorisme. Le rapporteur a ensuite précisé que pour mieux assurer la relance et le succès de la PSDC, le Traité de Lisbonne avait fait le choix de la souplesse et du pragmatisme afin de prendre en compte la diversité croissante existant entre les vingt-sept États membres de l’Union. Cette volonté de souplesse s’exprime dans la confirmation du rôle et du fonctionnement de l’Agence européenne de défense, créée en 2004. Il s’agit en effet d’une structure ouverte à tous les États membres, qui participent aux projets selon leurs besoins, leurs compétences •••

de la politique européenne de sécurité et de défense apparaît néanmoins comme une nécessité, tant pour l’Union que pour ses vingt-sept États membres. Le traité de Lisbonne introduit dans les traités sur l’Union européenne et sur le fonctionnement de l’Union européenne un dispositif détaillé qui fait de la politique de sécurité et de défense commune – la PSDC – une démarche cohérente, volontariste, souple et progressive. En offrant aux États membres une nouvelle base d’engagement politique et militaire, le traité européen simplifié constitue donc une véritable opportunité de relancer la politique européenne de sécurité et de défense. C’est pour cette raison que la commission de la défense a souhaité se saisir pour avis du projet de loi autorisant

la ratification du Traité de Lisbonne. Il a rappelé que le traité européen simplifié permet tout d’abord de bien clarifier les deux objectifs de la PSDC : assurer à l’Union une capacité opérationnelle pour ses interventions extérieures et préparer la définition progressive d’une politique de défense commune. L’objectif capacitaire s’appuie sur des moyens d’action civils et militaires fournis par les États membres, qui doivent constituer un réservoir unique de forces. La PSDC repose donc sur l’implication déterminée des États membres : elle est essentiellement volontariste. Le deuxième objectif témoigne de l’ambition européenne d’atteindre dans le futur un niveau élevé d’intégration en matière de sécurité et de défense. La mise en place

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••• et leurs choix militaires et industriels. Elle permet donc une coopération à la carte, adaptable aux capacités et besoins de chacun. Toujours dans un esprit de souplesse et d’efficacité, le Conseil aura la faculté de confier une mission de gestion de crise à un groupe réduit d’États membres et pourra établir une coopération structurée permanente entre des États membres remplissant des critères élevés de capacités militaires et ayant souscrit des engagements contraignants en vue de missions exigeantes. L’objectif de cette coopération est de permettre aux États membres qui le souhaitent d’aller un peu plus vite dans la résorption des lacunes capacitaires et un peu plus loin dans le développement d’une action commune. Comme pour tout le reste de la politique de sécurité et de défense commune, son succès dépendra donc, avant tout, de la volonté d’implication des États et de leur capacité à dépasser les égoïsmes nationaux.

M. Michel Sordi a ensuite évoqué les défis qui restent à relever pour donner toute son amplitude à la PSDC, trois contraintes déjà existantes n’étant pas levées par le Traité de Lisbonne. Il s’agit tout d’abord de la contrainte institutionnelle de l’unanimité puisque, malgré une évolution des règles de majorité dans de nombreux domaines, l’unanimité est restée la règle pour le deuxième pilier de l’Union, et donc pour la PSDC. L’intérêt de la coopération structurée permanente, qui sera quant à elle constituée à la majorité qualifiée, n’en est que plus grand. La contrainte financière demeure également puisque, malgré une petite avancée pour la préparation des missions de gestion de crise, l’essentiel des dépenses relatives à des opérations ayant des implications militaires ou intervenant dans le domaine de la défense continuera à ne pas relever du budget de l’Union et à dépendre des contributions, et donc du bon vouloir, des États membres. Enfin, il a souligné l’existence d’une forte contrainte politique induite par le fait qu’il n’existe pas au sein de l’Union d’accord sur les objectifs, voire l’utilité de la PSDC. De nombreux États membres sont satisfaits

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par le système de défense et de sécurité collectives garanti par l’OTAN et considèrent le développement d’une politique européenne de sécurité et de défense autonome comme, au mieux, une redondance inutile et coûteuse et, au pire, une concurrence dangereuse pour l’Alliance atlantique. Pour relancer la dynamique vertueuse de la PSDC, il convient donc avant tout de clarifier les objectifs et les ambitions de l’Union dans ce domaine et de lever toute ambiguïté sur son articulation avec l’Alliance atlantique. Car celle-ci a beaucoup à gagner d’une Union européenne mieux dotée en capacités militaires et plus autonome dans la conduite d’interventions extérieures. L’intérêt est bien sûr capacitaire, puisque l’OTAN traverse aujourd’hui, comme l’Union, une véritable crise de la génération de forces, mais il est également politique, diplomatique et stratégique, car l’existence même de la PSDC multiplie les options d’interventions pour les acteurs internationaux. Même aux États-Unis, la reconnaissance de l’Union comme un acteur international possible et utile a fait son chemin… Reste donc à en persuader nos partenaires les plus atlantistes !

Le rapporteur a estimé qu’au-delà des textes et des évolutions institutionnelles, seule une volonté politique claire et partagée par plusieurs États membres pourra relancer la politique de sécurité et de défense commune. Du côté français, le gouvernement est déterminé à agir dans ce sens et fera de l’Europe de la défense l’un des dossiers phares de sa présidence de l’Union, au deuxième semestre 2008. D’ores et déjà, la France a adopté sur ce sujet une position constructive et dynamique en clarifiant sa position par rapport et au sein de l’OTAN, en proposant de rénover la stratégie européenne de sécurité et en s’impliquant dans les programmes d’équipement conduits en coopération. La présidence française de l’Union sera ainsi l’occasion, après la ratification du traité simplifié par l’ensemble des États membres, d’engager la constitution de la coopération structurée permanente dans un esprit d’ouverture et

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UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE

avec l’objectif d’en faire un outil de renforcement capacitaire et de coopération industrielle. Elle devrait également permettre de mener à bien la révision de la stratégie européenne de sécurité, afin d’assurer son adéquation aux enjeux stratégiques actuels et au nouveau champ de mission de la PSDC, et d’avancer sur le dossier du commandement européen intégré, gage d’une plus grande efficacité de l’Union dans ses missions de gestion de crises et d’une meilleure complémentarité avec l’OTAN et l’ONU. En conclusion, M. Michel Sordi a rappelé que la construction de l’Europe de la défense était indissociable de l’ambition d’une Europe responsable et crédible sur la scène internationale. Il n’y aura pas de vraie diplomatie européenne sans une Union disposant des moyens d’agir, y compris sur le plan militaire quand cela est nécessaire. Bien sûr, la France ne fera rien toute seule. Mais elle doit agir dans un esprit d’ouverture et de souplesse pour persuader ses principaux partenaires de se saisir des avancées du Traité de Lisbonne.


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Le Traité de Lisbonne

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e Traité de Lisbonne prévoit que la politique de sécurité et de défense commune « devrait conduire a une défense commune, dès lors que le Conseil Européen, statuant à I’unanimité, en aura décidé ainsi ».

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Le 14 juillet 2007, détachement des porte-drapeaux Européen et Français lors du prologue ou les 26 pays membres de l’Union européenne étaient rassemblés pour défiler sur les Champs-Élysées.

Il a ensuite proposé à la commission de donner un avis favorable à l’adoption des dispositions relatives à la politique de sécurité et de défense commune du projet de loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne. Le président Guy Teissier a estimé qu’en matière de défense, le Traité de Lisbonne ressemblait à une forme d’auberge espagnole. Les États membres peuvent apporter à l’Union les moyens qu’ils choisissent, lorsqu’ils le désirent.

M. Bernard Deflesselles a confirmé que tel était bien l’état d’esprit qui avait présidé à l’élaboration du traité. Conformément aux conclusions du rapporteur, la commission a ensuite émis un avis favorable à l’adoption des dispositions relatives à la politique de sécurité et de défense commune du projet de loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes.

Une politique qui relève du domaine intergouvernemental. La défense, comme la politique étrangère, continue de relever du domaine intergouvernemental et reste soumise à la règle de l’unanimité. De plus, le traité précise qu’elle n’affecte ni le statut de neutralité de certains Etats, ni les obligations découlant de 1’OTAN pour les Etats qui en sont membres et qui considèrent que leur défense commune s’organise dans ce cadre. Là encore, cette prééminence de l’intergouvernemental est soulignée par les déclarations n° 30 et 31 annexées au traité. Celles-ci précisent que les dispositions régissant la politique commune en matière de sécurité et de défense : - « ne préjugent pas de la nature spécifique de la politique de sécurité et de défense des Etats membres » - « n’affectent pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense des Etats membres ». Elles précisent également que « l’Union Européenne et ses Etats membres demeureront liés par les dispositions de la Charte des Nations Unies et, en particulier, par la responsabilité principale incombant au

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LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE COMMUNE

Conseil de Sécurité et à ses membres du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Des avancées significatives

• Une solidarité renforcée Le Traité de Lisbonne contient, à 1’article 42§7, une « clause de défense mutuelle ». Celle-ci prévoit que, « en cas d’agression armée sur le territoire d’un Etat membre, les autres Etats membres lui devront aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ». II est précisé que cette clause n’affecte pas le statut de neutralité de certains Etats, ainsi que les engagements souscrits dans le cadre de 1’OTAN « qui reste, pour les Etats qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et I’instance de sa mise en œuvre ». Il prévoit aussi une « clause de solidarité », d’après laquelle « I’Union et ses Etats membres agissent dans un esprit de solidarité si un Etat membre est I’objet d’une attaque terroriste ou la victime d’une catastrophe naturelle ou d’origine humaine. L’Union mobilise tous les instruments à sa disposition, y compris les moyens militaires mis a sa disposition par les Etats membres ». Cette clause a été mise en œuvre par anticipation après les attentats terroristes de Madrid du 11 mars 2004. • Des missions élargies Le traité actualise les missions actuelles de l’Union Européenne en matière de défense (dites « de ••• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE Le Traité de Lisbonne

LE COMMANDEMENT DES OPÉRATIONS DE L’UE

LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE COMMUNE Petersberg »). Aux missions humanitaires et d’évacuation, de maintien de la paix, de combat pour la gestion des crises et de rétablissement de la paix, s’ajoutent les actions conjointes en matière de désarmement, les missions de conseil et d’assistance en matière militaire, les missions de prévention des conflits et les opérations de stabilisation après la fin des conflits. II est, en outre, précisé que « toutes ces missions peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apporte à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire ». • La consécration de 1’Agence Européenne de Défense (l’AED) L’Agence Européenne de Défense est expressément mentionnée dans le traité. Cette agence, qui agit dans le domaine du développement des capacités de défense, de la recherche, des acquisitions et de 1’armement, avait été créée par anticipation le 12 juillet 2004.

• Les « coopérations renforcées » et les « coopérations structurées » Le Traité de Lisbonne permet le recours au mécanisme des « coopérations renforcées » en matière de défense et il prévoit une procédure particulière « coopération structurée permanente » qui permet à un groupe d’Etats qui remplissent certains critères et souscrivent à des engagements en matière de capacités militaires (tels qu’ils sont définis par le protocole n°4 annexé au traité), de coopérer en matière de développement et d’interopérabilité des forces, pour la réalisation des objectifs fixés par le traité en matière de défense. A la différence du lancement d’une « coopération renforcée », qui nécessite

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1’accord unanime des Etats membres et la participation d’au moins neuf d’entre eux, la décision de lancer une « coopération structurée permanente » est prise par le Conseil statuant a la majorité qualifiée et sans qu’un nombre minimum d’Etats soit exige. ECPAD

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L’AED en bref… 110 personnes : Budget de fonctionnement 2009 : 30 M€

Capacité : • Harmoniser les besoins militaires pour les capacités de défense pour soutenir la PESD. • Publication en octobre 2008 de la Long-Term Vision (LTV), guide pour la planification des capacités de défense à échéance de 20 ans. • Gardien du Plan de développement des capacités (CDP) qui sert de pierre angulaire aux travaux de l’AED.

Recherche et technologie : • Améliorer l’efficacité de la Recherche et Technologie européenne. • 90 projets donnant lieu à 200 M€ de contrats notifiés en 2008 • ex : Joint investment program sur la Force protection pour 55 M€ sur 3 ans à 19 pays de l’UE + la Norvège.

Armement : • Stimuler la collaboration dans le développement et l’acquisition d’équipements de défense. • Création d’une base de données (CoDa-Ba) : 371 programmes recensés par 21 des Etats membres. 90% sont des programmes d’équipements et 68% sont ouverts à la coopération. • Programmes phares en cours d’élaboration : MUSIS et le futur hélicoptère de transport.

Industrie et marché : • Créer un marché des équipements de défense plus compétitif et renforcer la base industrielle associée (BITDE). • Faire en sorte que les Etats membres achètent « européen » en : • ouvrant un site internet de publication d’offres : 7,8 Mds€ de contrats passés pour 463 offres de contrats publiés depuis 2006, • créant un code de conduite des marchés publics, • levant (en coopération avec la Commission) les freins juridiques aux échanges commerciaux entre Etats.


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Une crise survient ... l’UE décide de s’engager dans une opération militaire ou une mission civile... des chaînes de commandement se mettent en place.

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Extrait de la Newsletter RMF UE n°IV

Européenne décide de ’ Union mener, en fonction de la situation,

des opérations militaires ou des missions civiles. (voir le Focus du mois de février, newsletter n°2). Quand une mission civile est décidée, la planification opérationnelle et la conduite sont menés par la Capacité de planification et de conduite des missions civiles (CPCC). Toutes les missions civiles sont commandées par le chef de la CPCC, M. Klompenhouwer, et sur le terrain par un « chef de mission ». Pour les opérations militaires, la planification et la conduite sont assurées par un état-major stratégique ou EU Operational Headquarter (OHQ) situé en Europe qui délègue le commandement opératif et tactique à un état-major de force ou Force headquarter (FHQ) déployé sur le théâtre. Si l’UE décide de s’engager dans le cadre des accords avec l’OTAN dits de « Berlin + », l’OHQ sera normalement créé à partir des capacités du SHAPE à Mons et le commandant d’opération pourra être l’adjoint du Commandant suprême des forces alliées en Europe (DSACEUR). L’Union peut aussi décider d’utiliser l’un des cinq OHQ nationaux (FR, UK, DE, IT, EL) dédiés à l’UE. Exemples : le Mont-Valérien (FR) pour EUFOR Tchad/RCA ou Northwood (UK) pour ATALANTA ou Shape (OTAN) pour ALTHEA. Enfin, si aucun des cinq OHQ n’est disponible, le Conseil peut décider d’utiliser le centre opérationnel de l’UE ou EU Operations center (EU OPSCEN), capacité de commandement en veille permanente au sein de l’EMUE à Bruxelles. Sur le théâtre, un FHQ représentatif des forces engagées, assure le commandement opératif.

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LES ORGANES POLITIQUES ET MILITAIRES PERMANENTS DE L’UE épendant des échelons de direction et de contrôle politique du Conseil européen :

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- le Comité politique et de sécurité (COPS), composé de représentants permanents avec rang d’ambassadeurs, a vocation à traiter, en temps normal, de l’ensemble des questions liées à la PESC. Dans le cas d’une opération militaire de gestion de crises, il exerce, sous l’autorité du Conseil, le contrôle politique et la direction stratégique de l’opération. - le Comité militaire composé des Chefs d’état-major des armées, représentés par leurs délégués permanents, donne des avis militaires et formule des recommandations destinées au COPS ; il fournit des instructions militaires à l’Etat-major de l’UE. Le président du Comité militaire assiste aux sessions du

Coopérer en matière de développement et d’interopérabilité des forces, pour la réalisation des objectifs fixés par le traité en matière de défense.

Conseil lorsque celui-ci a à prendre des décisions ayant des implications dans le domaine de la défense. - l’état-major met ses compétences militaires au service de la PECSD, notamment dans la conduite des opérations militaires de gestion des crises menées par l’UE. Il est chargé de l’alerte rapide, de l’analyse de situations, et de la planification stratégique pour les missions dites de Petersberg, y compris l’identification des forces européennes nationales et multinationales. Un document de travail détaille la composition et le fonctionnement des outils militaires de l’UE et les méthodes de planification et de conduite des futures opérations européennes.

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UNION ET DÉFENSE EUROPÉENNE UE-OTAN : LES PRINCIPES DE FEIRA

LA BRIGADE FRANCO ALLEMANDE

L’EUROFOR

e Conseil européen a adopté à Feira (19-20 juin 2000) cinq principes fondamentaux sur les relations entre l’UE et l’OTAN : • le développement de la consultation et de la coopération entre l’UE et l’OTAN doit avoir lieu dans le respect de l’autonomie de l’UE et de l’Alliance en matière de prise de décision ; • l’objectif visé est celui d’une consultation, d’une coopération et d’une transparence complètes et réelles, en vue de déterminer quelle est la réponse militaire la plus appropriée en cas de crise. Il s’agit de prendre des décisions rapides en la matière, ainsi que d’assurer une gestion efficace des crises ; • l’UE et l’OTAN sont des organisations de nature différente. Il en sera tenu compte dans les dispositions concernant leurs relations ; • chacune des organisations traitera avec l’autre sur un pied d’égalité ; • dans les relations entre l’UE et l’OTAN en tant qu’institutions, il n’y aura de discrimination à l’égard d’aucun des États membres.

réée en 1989, cette brigade, comportant des unités binationales, a des capacités sensiblement identiques à celles des brigades interarmes légères blindées. Elle est stationnée dans les garnisons de Müllheim, d’Immendingen, et de Donaueschingen-Villingen. Elle est la seule grande unité interarmes placée dès le temps de paix sous commandement opérationnel du Corps européen, dont elle constitue la capacité de réaction initiale. Les états-majors des deux parties arrêtent, au sein des organismes mixtes de coopération militaire, les décisions relatives à l’emploi, à la planification opérationnelle, à l’entraînement, à l’instruction et aux relations publiques de la brigade. Des éléments français et allemands de la BFA ont déjà été engagés, sous les ordres de l’officier général français commandant la Brigade, au sein de la brigade multinationale sud-est de la SFOR (Stabilization force) en Bosnie et au sein de la Kaboul multinational Brigade (KMNB) sous le commandement de l’Eurocorps dans le cadre du 6e mandat de force internationale d’assistance à la stabilité (FIAS).

réé en 1995, déclarée opérationnelle en 1998 et engagée en Albanie en 2001, l’Eurofor est une force terrestre multinationale d’action rapide, dotée de forces légères rassemblées sur demande et facilement déployables, ainsi que d’un état-major projetable. Ce dernier, installé à Florence, a vocation à exercer, en cas d’engagement dans des missions de type Petersberg, les responsabilités de commandement multinational de la composante terrestre (LCC), ou de commandement multinational interarmes du niveau brigade. Le Quartier Général de l’EUROFOR comporte, de façon permanente, une unité italienne de quartier général dotée des moyens et du personnel professionnel nécessaires à la formation du " noyau dur " de ce qui serait utilisé en opération. Ainsi, son état-major permanent composé de 100 officiers et sous-officiers des quatre pays, serait renforcé pour effectuer les diverses missions qui lui serait assignées. L’EUROFOR ne détient pas d’unités organiques, mais dispose en revanche d’un « réservoir de forces » fourni par les nations et renouvelable tous les deux ans, qui, fort d’environ 25000 hommes, lui permettrait de mettre sur pied une unité du niveau de la division (de 10000 à 12000 hommes) apte à remplir toutes les missions qui lui seraient confiées. Le général commandant l’Eurofor est subordonné au Comité Interministériel de haut niveau (CIMIN), composé des chefs d’état-major des armées et des directeurs politiques des affaires étrangères des quatre pays membres (Espagne, France, Italie et Portugal). La décision d’emploi de l’Eurofor reste du ressort de chacun des quatre gouvernements. Le commandement de l’Eurofor est confié chaque année à l’une des nations membres.

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Commandos à l’entrainement. La Nato Response Force est mobilisable en cinq jours et peut déployer jusqu’à 25 000 hommes.

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Le BPC Mistral et ses 2 chalands de débarquement a participé à l’opération Baliste (évacuation de 4753 rapatriés depuis Beyrouth).

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La KFOR lors d’une action de protection de la paix au Kosovo.

EUROMARFOR

EUROCORPS réé en 1992, ce corps qui rassemble l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France et le Luxembourg, et huit nouveaux pays depuis le 3 septembre 2003 (Autriche, Finlande, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Turquie), a été adapté pour devenir un corps de réaction rapide européen, doté de tous les moyens nécessaires à une projection en pleine autonomie. Le quartier général de l’Eurocorps tient garnison à Strasbourg. Il compte environ 1000 personnels dont la majorité est issue des cinq pays fondateurs. Huit autres pays membres de l’Union européenne et/ou de l’OTAN y détachent du personnel. Ainsi, quatorze officiers et sous-officiers sont mis à disposition par l’Autriche, le Canada, la Grèce, la Pologne et la Turquie. Un poste d’officier de liaison est également honoré par l’Italie. Initiative purement européenne à sa création et disposant de divisions blindées ou mécanisées pour le combat de haute intensité en Europe, l’Eurocorps s’est adapté aux changements stratégiques liés à la fin de la guerre froide et aux conflits balkaniques. Dans un premier temps, il a acquis les savoir-faire liés à l’exécution de missions en faveur de la paix ou à caractère humanitaire, communément appelés "missions de Petersberg". Dans un second temps, il a obtenu en 2002 sa certification

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de « corps de réaction rapide de l’OTAN » (NATO High readiness force). L’Eurocorps peut donc être engagé dans le cadre de l’ONU, de l’UE, l’UEO, de l’OTAN, ou de l’OSCE. Cet engagement peut principalement être envisagé sous deux formes : • organique, avec tout ou partie de ses forces affectées en tant que corps de réaction rapide ; • composite, en tant que noyau dur d’un quartier général de niveau tacticoopératif à vocation interarmées. En temps de paix, les unités de l’Eurocorps restent sous commandement national, à l’exception de la Brigade franco-allemande qui lui est subordonnée. Les forces allouées par les cinq « nations cadres » sont modulables en fonction de la mission. Tous les deux ans, selon un ordre établi, un général de corps d’armée d’une des « nations cadres » prend le commandement. Ce général est alors subordonné au « comité commun », constitué par les chefs d’état-major des armées et les directeurs politiques des affaires étrangères de ces pays. La décision d’emploi du Corps européen reste du ressort de chaque gouvernement et se fait par consensus. L’Eurocorps a été engagé à deux reprises dans les Balkans. Il a armé le QG de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan en 2004 et 2005.

réée en 1995, l’Euromarfor est une force navale européenne non permanente mais pré-structurée, constituée de bâtiments espagnols, français, italiens et portugais. Tout comme l’Eurofor, l’Euromarfor est une contribution multinationale au catalogue de forces de l’UE. Sa première mission opérationnelle a été menée en octobre 2002 dans le cadre de l’opération « Coherant Behaviour » de surveillance maritime en Méditerranée orientale. La vocation de l’EUROMARFOR est de participer aux opérations conduites sous l’égide de l’Union Européenne, mais elle peut également être engagée aux côtés de l’OTAN ou de toute autre organisation ou coalition multinationale. Ce fut le cas au cours du déploiement « Resolute Behaviour », où un Task Group de l’EUROMARFOR a participé à l’opération de lutte contre le terrorisme au large de la corne de l’Afrique. Conçue pour opérer dans un large éventail de scénarios de crise, elle peut être employée pour : • des missions humanitaires et d’évacuation de ressortissants, • des missions de maintien de la paix, • des missions de combat pour la gestion des crises, y compris des opérations de rétablissement de la paix. Le commandement de l’Euromarfor est assuré par rotation de deux années par une autorité navale de chacune des nations participantes.

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DOSSIER Colloque du Club « Participation et progrès » en collaboration avec l’Ecole royale militaire (ERM) de Belgique et le Réseau multidisciplinaire d’études stratégiques (RMES) - Bruxelles – 20 octobre 2008

Quelle POLITIQUE de SÉCURITÉ et de DÉFENSE pour l’EUROPE ? L’Europe de la formation militaire : initiatives pour mieux former ensemble. (PFUE1)

histoire nous a appris que l’excellence opérationnelle d’une armée dépend en premier de la qualité de ses chefs et de ses cadres. « Les armées ne pêchent jamais par défaut d’hommes, mais par défaut d’officiers » (Napoléon Bonaparte). Dès lors la formation des officiers a toujours une importance stratégique.

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CCF CHRISTOPHE FIARD/DICOD

par le général de division Nicolas de LARDEMELLE commandant les écoles de SAINT-CYR Coëtquidan

Parmi les vingt-sept pays de l’Union Européenne, vingt-quatre ont une académie de formation d’officiers (certains confiant à d’autres la formation de leurs cadets à l’exemple du Luxembourg).

âges, les niveaux universitaires, la gestion de la carrière, les parcours dépendent fondamentalement du modèle d’armée choisi et de la culture nationale.

Le premier constat est une grande diversité des systèmes de formation : disparité des rythmes, des composants, des voies de recrutement, de l’enchainement pédagogique.

Le deuxième constat, de manière surprenante, est celui de certaines similitudes ou convergences. La finalité de formation se rapproche dans beaucoup de cas. Avec des degrés d’intensité différents, et à part quelques rares exceptions, la formation comprend toujours la formation académique et la formation militaire. La formation humaine est intégrée dans ces deux composantes. La formation académique est finalisée sur le métier militaire, c'est-à-dire les questions de défense et de sécurité, par exemple, la stratégie, la tactique, les relations internationales, l’histoire militaire, les

Ces disparités d’ingénierie de formation sont le fruit de différences légitimes liées à chaque Nation, son histoire, sa culture, son passé militaire, ses politiques étrangère et de défense, mais aussi du système d’éducation nationale en amont de l’académie, puis du système d’armée de ce pays, parfois fondé sur la conscription, ou le volontariat, ou le contrat. Dès lors les recrutements, les

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finances publiques, les sciences et techniques liées aux technologies employées dans le métier (sciences des télécommunications et de l’information, de la matière et des dynamiques, etc.). La composante « culture générale » est de plus en plus prise en compte. Dans chaque Nation, d’éminents personnages ont tenu des propos équivalents à ceux du général de Gaulle : « La principale école du commandement est la culture générale… Au fond des victoires d’Alexandre le Grand, on trouve toujours Aristote ». Il y a enfin matière à convergence d’appréciation sur la finalité de la formation. Convergence d’une part pour assurer la nécessaire capacité d’adaptation. Le contexte de sécurité dans lequel les futurs officiers vont accomplir leurs missions est en pleine mutation : complexité et imprévisibilité du monde, vitesse des évolutions, nouveaux risques, doctrines, procédés, etc.… De cela, il ressort que les équilibres ne sont jamais totalement assurés, que l’émergence de nouvelles menaces est permanente. Et les responsables doivent s’adapter continuellement et tenter opiniâtrement de prévoir l’imprévisible. Il est vain de vouloir former des responsables en général, des officiers en particulier, en fonction d’un type identifié de menaces. Seule une formation complète reposant sur une très grande capacité d’adaptation est raisonnable. Les jeunes officiers, dès leur premier emploi, puis


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mation initiale, car comme le disait Paul Valéry : « Tout se joue dans les commencements ».

Au-delà des indispensables connaissances (le savoir) et de la maîtrise des techniques (le savoir-faire), c’est bien le savoir être et le savoir penser qui permettront au jeune officier de savoir décider et commander. Et d’inventer les solutions aux défis de demain, dont nous ne connaissons aujourd’hui ni la nature ni l’ampleur. La combinaison de la réflexion et de l’action n’est pas le résultat uniquement d’une accumulation de connaissances et de compétences techniques, mais d’une capacité intellectuelle fondée sur la curiosité et la culture et d’une capacité physique et humaine fondée sur l’équilibre et la solidité des références. Cette combinaison doit s’accompagner de l’ouverture d’esprit les rendant capables de travailler avec d’autres partenaires dans des crises qui ne peuvent se résoudre qu’à plusieurs tant l’action est globale comme le montrent tous les conflits actuels.

Convergence d’autre part par l’action multinationale de plus en plus fréquente sous l’égide d’une impulsion politique intergouvernementale. C’est l’effet des avancées de l’Union Européenne, des opérations sous son égide ou celle de l’OTAN, des liens entre pays voisins qui unissent davantage leurs forces face à des défis communs. Ces actions et opérations internationales poussent déjà à l’interopérabilité technico opérationnelle, mais dorénavant à l’interopérabilité de compréhension et de pensée, c’est à dire la compréhension des modes de raisonnement différents, la connaissance des éléments de culture qui expliquent les nuances, les réticences, les volontarismes. Il s’agit de se connaitre pour se comprendre et ainsi mieux œuvrer ensemble. Le développement de l’interopérabilité passe par la compréhension mutuelle entre européens, c'est-à-dire l’émergence d’une culture européenne. Nous sommes là au cœur de la formation des officiers. Et il faut intervenir dès l’enseignement supérieur de la for-

La coopération entre académies européennes est déjà en route, car le cadre du processus de Bologne y incite. En effet, l’objectif premier de ce processus (autrement appelé système LMD – Licence-Master-Doctorat) est de faciliter les échanges et la mobilité internationale. L’organisation harmonisée des programmes en semestre, la valorisation des enseignements par une unité de compte (crédits ECTS2), l’internationalisation d’une partie de la formation, la garantie de qualité de formation par évaluation sont autant de critères qui permettent en effet de mener une partie de formation dans un autre établissement en cohérence avec le parcours pédagogique de l’école d’origine. Aujourd’hui les trois-quarts des académies militaires européennes ont rejoint le processus de Bologne pour leur scolarité. Les conditions structurelles d’échanges d’élèves officiers, ou cadets, sont donc en place. Les académies qui n’y sont pas encore pourraient être incitées à le rejoindre.

DOSSIER

au gré de leurs responsabilités croissantes, devront donc être capables de s’adapter aux nouveaux défis.

ECPAD

Détachement des porte-drapeaux Européen et Français, le 14 juillet 2007

Le processus de Bologne permet également la reconnaissance des contenus d’enseignement à finalité professionnelle. En garantissant leur qualité et leur niveau, les académies sortent de la « logique d’équivalence » avec un enseignement académique « civil », et peuvent délivrer un enseignement académique finalisé sur le métier de la Défense et de la sécurité. La « logique de reconnaissance » confère donc de la liberté sur les contenus. Cela a été très nettement le cas à partir de 2002 pour Saint-Cyr, et l’est pour plusieurs académies en Europe. Par ce biais les contenus d’enseignement académique, finalisés sur le métier, se rapprochent, de même que les écoles d’officiers commencent à intégrer un module international. A SaintCyr les élèves officiers font un semestre à l’étranger pour un travail de recherche de niveau Master. La moitié des académies se sont également inscrites à la charte ERASMUS qui permet avec le soutien de l’Union Européenne de favoriser la mobilité internationale des étudiants par des aides concrètes (sous forme de bourse). ••• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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L’Europe de la formation militaire : initiatives pour mieux former ensemble •••

Au bilan les échanges internationaux se sont bien développés. A SaintCyr, à la centaine d’élèves officiers étrangers qui suivent les scolarités longues, s’ajoutent environ cent cinquante stagiaires étrangers venant accomplir un module de découverte ou d’enseignement pouvant aller d’une semaine à un semestre. Mais il faut maintenant aller plus loin entre européens pour les raisons évoquées plus haut, et afin de faire émerger compréhension mutuelle et partage de valeurs communes, c'est-àdire une culture européenne. Pour cela il convient d’exploiter la dynamique du processus de Bologne pour la formation militaire. La reconnaissance mutuelle des contenus, l’harmonisation des programmations, la valorisation en unité de valeur peuvent s’entrevoir pour certains modules de formation militaire. L’assurance de qualité et une correspondance en crédits seraient vectrices de mobilité et d’échanges. Cette évolution est possible car nous bénéficions collectivement de la jurisprudence du processus de Bologne, pour l’instant appliqué aux enseignements académiques. Pour le court terme et en parallèle, il est possible de créer un ERASMUS militaire qui offrirait les mêmes avantages que le civil, et au demeurant qui faciliterait les échanges pour les pays souffrant d’insuffisances de ressources pour ce type d’échanges internationaux. L’ERASMUS militaire aurait vocation à soutenir les échanges de professeurs ou de cadets dans le respect du processus pédagogique d’ensemble de la scolarité et du cursus de l’élève officier. De manière bilatérale il est possible de faire reconnaître la formation militaire chez l’autre en lieu et place de celle faite à domicile, par exemple stage de parachutisme ou stage d’aguerrissement en montagne. Il s’agit dans ce cas de l’établissement d’équivalences pour

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certaines qualifications. A cet effet les domaines d’expertise de certains pays pourraient être mis en valeur.

tient au rassemblement des autorités en mesure à leur niveau d’orienter, impulser, faire évoluer la formation, et mettre en œuvre l’action internationale. Très ouverts, libres, et positifs, ces échanges entre responsables montrent un grand intérêt pour toutes les avancées proposées. Les initiatives sont donc non seulement possibles, mais aussi attendues.

Dès lors il s’agirait de proposer une offre de stages ou de modules de formation, précisant la langue dans laquelle ils s’opèrent, et de les mettre à la disposition de tous, par l’intermédiaire d’un réseau de points de contact dans chaque académie, voire d’un site Internet dédié à cet effet. L’ERASMUS En complément, puisqu’il s’agit aussi de faire émerger une communauté de vue militaire européenne, il pourrait être développé un module harmonisé sur la connaissance du cadre politique et militaire d’emploi par l’UE (la PESD), proposé à toutes les académies qui le souhaiteraient en accès libre.

militaire aurait vocation à soutenir les échanges de professeurs ou de cadets dans le respect du processus pédagogique d’ensemble de la scolarité et du cursus de l’élève officier.

La barrière de la langue est un obstacle, mais dans le domaine militaire l’anglais est devenu la langue de travail enseignée dans toutes les académies militaires, ce qui contribue à faciliter les échanges. Au bout du compte les pays de l’Union Européenne pourraient aller encore plus loin comme le font aujourd’hui l’Allemagne et la France. Celles-ci confient à l’autre la formation complète de cinq jeunes officiers par an, en lui reconnaissant la même valeur que la formation nationale en fin de scolarité, soit cinq ans après le baccalauréat. La semaine dernière, à l’initiative de Saint-Cyr, le premier séminaire des commandants d’académie terrestres de l’Union Européenne s’est tenu à Coëtquidan. L’intérêt de cette rencontre

La France organise à la mi-novembre, au titre de la Présidence de l’UE, un séminaire au niveau politico-militaire, en présence des praticiens, pour proposer l’initiative d’un « ERASMUS militaire » au profit de toutes les académies, de toutes les armées, pour la formation initiale et continue.

Au bilan, pour réussir, il ne faut pas chercher à unifier, compte tenu des légitimes différences nationales, mais à développer les contacts, partager les bonnes idées et pratiques, envisager les coopérations et partenariats, développer les échanges de cadets et professeurs. C’est par ce biais que, petit à petit, se construiront une convergence, voire une identité de valeurs partagées et une capacité à travailler efficacement ensemble. Il s’agit de forger des jeunes chefs de qualité, conscients de la complexité du monde, ouverts aux cultures des voisins, déterminés à défendre les valeurs partagées et à relever de nouveaux défis, et sachant travailler ensemble pour gagner. L’investissement est à placer sur les jeunes générations. Les résultats seront certains sur le long terme. Général de division Nicolas de LARDEMELLE 1 PFUE : Politique de formation de l’Union européenne.

2 ECTS : European Credit Transfert System (unité de valeur liée à un module de formation).


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La PFUE et la PESD : « une Europe qui agit pour répondre aux défis d’aujourd’hui » 1

Grâce à une présidence Française de l’UE ambitieuse et active, le bilan « sécurité et défense » s’est amélioré et la PESD a été consolidée. Fruit d’un travail collaboratif intense entre les acteurs parisiens, bruxellois et nos ambassades, cette Présidence a permis une relance de la défense européenne sans équivalent depuis le lancement de la PESD, en surmontant une bonne partie des difficultés que l’on aurait pu craindre de la part de certains de nos partenaires. A ce titre, l’adhésion des Etats membres à l’essentiel de nos propositions a été un élément nouveau qui mérite d’être souligné. Elle s’est en particulier concrétisée par : • une analyse partagée des menaces et des risques (SES) et un niveau d’ambition précisé, • un engagement collectif sur l’accroissement de nos capacités militaires, • un pas important vers le renforcement de la BITD (Base industrielle et technologique de défense) européenne, • un développement des partenariats (UE/OTAN – UE/Afrique – UE/ONU), • avec toujours un fort engagement sur le terrain car il est essentiel « d’inscrire la PESD dans les opérations où elle est légitime et a une plus value ». Dans le domaine des opérations, ce semestre aura été marqué par d’importants succès : • l’opération EUFOR Tchad/RCA a montré la capacité de l’UE à conduire une opération autonome, dans des conditions parfois difficiles, et ayant un réel impact positif sur le terrain. Cette opération aura aussi permis à nombre d’Etats membres de se familiariser avec le théâtre africain et ses contraintes. • le lancement de l’opération EU NAVFOR « Atalanta » contre la piraterie au large des côtes somaliennes est un indéniable succès. Première opération maritime de l’UE, elle contribue directement à la défense d’intérêts européens au sens strict par des moyens militaires et est aussi symbolique puisque commandée par un Britannique depuis Northwood.

• dans le domaine des opérations civiles, l’opération EULEX Kosovo est désormais pleinement opérationnelle mais c’est surtout l’opération EUMM en Géorgie qui a retenu l’attention. Lancée dans des délais très courts (6 semaines entre le début du conflit et le déploiement sur le terrain), elle a obtenu un résultat initial encourageant mais qui reste à concrétiser dans le temps. Les travaux de planification, réalisés en grande partie par des militaires détachés de l’EMUE et des Etats membres ont démontré la pertinence du projet de création d’une direction intégrée de planification civilo-militaire. En dehors de la mise à jour de la stratégie européenne de sécurité avec une analyse partagée des menaces et des risques, c’est bien dans le domaine des capacités que des avancées concrètes ont été réalisées. Cela s’est traduit d’abord par l’approbation d’un niveau d’ambition plus précis qui représente un engagement collectif sur l’accroissement de nos capacités européennes avec l’adoption de projets structurants visant à améliorer: • la projection de forces : modernisation des hélicoptères dans laquelle la France va investir financièrement et en capacité d’entraînement, déclaration sur l’établissement de partenariats structurants entre les flottes européennes de transport aérien/EATF (12 signataires), initiative d’interopérabilité aéronavale européenne/IIAE (9 signataires), unité multinationale A400M (4 signataires), etc. • l’information et le renseignement spatial : mise à disposition d’imagerie militaire au profit du centre satellitaire de l’UE, programme MUSIS (5 signataires), etc. • la protection des forces : fédération des projets de surveillance maritime, programme de déminage… • la culture commune et l’interopérabilité avec un développement du collège européen de sécurité et de défense et l’initiative, approuvée par la totalité des États membres, inspirée du programme Erasmus, afin de favoriser les échanges de jeunes officiers européens. Il faut aussi souligner le soutien affirmé du ministère de la Défense aux travaux menés par l’Agence Européenne de Défense et les mesures destinées à favoriser l’industrie de défense européenne dans le cadre de la BITD européenne en encourageant la constitution de grands groupes industriels de défense européens, pour permettre une mutualisation et une spécialisation dans le domaine des capacités de défense et en s’accordant sur deux directives du « paquet défense » de la Commission Européenne (simplification des procédures de transfert de biens de défense à l’intérieur de l’UE – réforme des procédures de passation

des marchés publics de défense et de sécurité). Dans le domaine des partenariats, une nouvelle impulsion a été donnée sur leur renforcement avec d’autres acteurs (OTAN – Russie – Afrique – Nations Unies). Enfin, il faut aussi évoquer l’initiative visant à améliorer la capacité de planification stratégique des opérations civiles et militaires de l’UE par la création d’une direction de la gestion des crises et de la planification qui devrait se mettre en place au cours de l’année 2009. Tout cet élan doit être conservé et prolongé dans le cadre des présidences suivantes car il est bien sûr indispensable désormais de suivre avec attention ces projets, de les faire vivre et de donner, si nécessaire, des impulsions nouvelles. C’est la raison des contacts étroits qui existent avec la présidence Tchèque et la future présidence suédoise. Cependant, il ne faut pas aussi oublier que la physionomie de la PESD pourrait évoluer considérablement en 2009 sous l’effet de facteurs dimensionnants, comme la mise en place de nouvelles équipes au sein des institutions européennes (Commission, SH/HR, Parlement, etc….) ou l’adoption du Traité de Lisbonne qui permettra, comme l’a souligné le Président de la République le 12 mars 2009, de disposer « d’un cadre cohérent en matière de défense. Quand il entrera en vigueur, le cadre institutionnel de la PESD sera consolidé pour de nombreuses années ». Conclusion Le Président de la République a dit que la France a montré que l’Europe pouvait changer, protéger, agir, vouloir. Ces six mois ont ainsi été marqués par le plein retour de la France sur la scène européenne, sa capacité d’initiative et de son capital d’influence en Europe et dans le monde. Pour exister sur la scène internationale, l’Union européenne doit à la fois affirmer ses positions et pouvoir agir, y compris avec des moyens militaires. Or, jusqu’à présent elle a souffert d’un déficit de capacités qui met en cause sa crédibilité. L’enjeu de la défense européenne est de doter l’UE de la capacité d’agir à l’extérieur, avec des moyens militaires adaptés pour faire face à une situation de crise ou de menace contre ses intérêts ou son intégrité. « L’Europe n’est pas qu’une affaire d’institutions, elle est aussi une affaire de conscience et de vision ». (Bruno Le Maire, Ministre). « La priorité absolue, c’est de construire en Europe des capacités, modernes, robustes et interopérables ». (le Président de la République au colloque de la FRS, 11 mars 2009).

GBR Le Jariel des Châtelets EMIA Cne Cardonne (75-76) 1 Cet article a fait l’objet également d’une publication dans les points de vue au sein du site du CEREM : http://www.cerems.defense.gouv.fr

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a décision de mettre la PESD au cœur de notre programme de la PFUE a été liée au constat que l’UE peut jouer un rôle primordial dans une approche globale de la sécurité – les évènements de septembre dernier en Georgie ne nous ont pas démenti – et qu’il est donc nécessaire d’accroître sa capacité à faire face à de nouvelles crises et menaces et ce en coopération avec tous ses partenaires. Ceci s’est aussi inscrit dans un cadre politique qui a réaffirmé avec force la vision française du rôle complémentaire de l’OTAN et de la PESD tout en prenant en compte le nouvel équilibre né de notre future participation aux différentes structures militaires de l’Alliance Atlantique.


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Cet article du général de corps d’armée (2s) Clarke de Dromantin, qui exprime une appréciation personnelle de son auteur aurait pu en toute logique trouver sa place dans la rubrique « libres propos ». La rédaction a pris la décision de l’inclure dans le « dossier » en raison du nombre et du niveau des réflexions qu’il peut susciter, après la lecture des autres productions. Ce faisant, notre revue assume ainsi son rôle de lieu d’expression et de débat, dans la limite des règles éthiques que L’Épaulette s’est toujours imposées. La rédaction Extraits d’un article paru dans le bulletin de liaison n°67 du G2S et publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.

our le « citoyen français engagé » que je suis, une libre défense de l’Union Européenne et des Etats qui la composent ne peut être cette « défense commune » hypothétiquement évoquée dans les traités européens et présentée par certains de ses partisans comme une incontournable panacée. Or, l’organisation, le financement, la conduite d’une telle défense ne sauraient en vérité se concevoir sérieusement que sous l’égide d’un « super pouvoir » fort, situé au-dessus des nations. Seul ce pouvoir pourrait bâtir une « armée européenne » comme il existe aujourd’hui des armées « française », « britannique », « allemande » ou autre dépendant chacune de l’Etat dont elles relèvent. Ce type d’armée et de défense est appelé de leurs vœux par des européistes radicaux qui s’affichent indifférents à l’extinction de leurs armées nationales et, de facto, à la soumission de leurs Etats qui, même si des lambeaux de leurs forces pouvaient encore faire quelques temps illusion, seraient dépossédés de l’un de leurs essentiels droits et devoirs régaliens. Il ne s’agirait plus d’une évolution mais d’une révolution que j’estime inacceptable. A ce titre et à l’attention des thuriféraires de la CED qui la citent volontiers

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en exemple et déplorent son rejet par les élus du peuple français en 1954, rappelons ce qu’elle était. La « Communauté européenne de défense » avait pour but la protection de l’Europe de l’Ouest face à la menace soviétique. A cet effet elle comportait la participation conciliatrice des ex belligérants occidentaux d’Europe qui s’étaient opposés en 1939-1945. Elle associait donc la jeune et néanmoins respectable R.F. A. à la tâche dans une organisation telle qu’elle ne doive pas effaroucher les nations précédemment confrontées aux actions guerrières du IIIe Reich. Conçue en étroite coopération avec l’OTAN, créée en 1949 sous la prééminence des puissants Etats-Unis d’Amérique, la C.E.D. établissait alors « une armée multinationale européenne intégrée » directement à ses ordres au détriment des Etats membres devenant seulement les fournisseurs des hommes et des moyens dont la nouvelle communauté avait besoin. Celle-ci avait sur le plan militaire des objectifs limités à un rôle strictement défensif mais, ainsi que le faisait savoir l’article 38 de son projet, devait aboutir à une « structure politique communautaire », ébauche d’un pouvoir politique supérieur à celui des Etats. Par ailleurs son article 6 précisait qu’elle ne comportait aucune

discrimination entre les Etats membres. Fort bien pour l’égalité des participants mais avec des conséquences capitales pour leur liberté d’action. Souvenonsnous à ce propos que la R.F.A. était, sui generis, interdite de tout accès à la recherche atomique militaire. L’application de l’article 6 conduisait donc à interdire aussi toute recherche militaire sur l’atome à chacun des autres membres. Dès lors, pas d’armement nucléaire possible pour la France (ni pour la Grande-Bretagne, d’entrée de jeu en retrait) et pas de dissuasion qui allait constituer la pièce maîtresse de notre défense honteusement nationale... La dissuasion nucléaire est, il faut bien le constater, discrètement passée sous silence dans la plupart des propos favorables à une mythique « armée européenne » censée concrétiser une « défense commune » et être apte à obtenir enfin les budgets indispensables à son existence. Pourtant, si on accepte d’observer la réalité des choses, il n’y a en la matière que quelques possibilités. Ou bien la dissuasion nucléaire française demeure ce qu’elle est. Parler d’une « défense commune » relève alors d’un remarquable abus de langage. Ou bien la France propose ou est sollicitée d’étendre le rôle de sa dissuasion à l’ensemble de l’Union

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Deauville, les 1er et 2 octobre 2008, Hervé Morin, ministre de la Défense réunissait ses homologues européens.

trant ainsi la difficulté -le mot est faible- à européenne qui, de la plus invraisemblaconcilier « civisme et patriotisme national » ble façon, accepte de dépendre de l’un de avec une « citoyenneté et un civisme ses Etats membres à qui est confiée la faneuropéens » qui devraient toujours l’emtastique tutelle de l’ultime défense d’un porter. continent et de ses nations. Est-ce à dire qu’un vrai patriotisme Ou bien la dissuasion française est (l’amour de la « terre des pères », faut-il transférée à une dissuasion européenne et le souligner) empêcherait d’oeuvrer au c’est le chef du nouvel « Etat européen » bénéfice d’une « Europe de la défense » qui endosse une terrible responsabilité et adaptée aux réalités ? Bien sûr que non si parvient à convaincre tous ses Etats crouces réalités étaient prises en considération pions qu’il ne s’agit pas d’un cadeau pour parvenir à un projet convenable. empoisonné mais d’une évolution Dans ces conditions une première obligatoire pour parvenir à une constatation s’impose. « défense commune » Ainsi que cela a déjà été v é r i t a b l e m e n t dit souvent, on ne indépendante. Madame La dissuasion « désinventera » pas MERKEL et d’autres, dont nucléaire est, l’atome. Le caractère l’enthousiasme nucléaire il faut bien le effroyable du feu est bien connu, ont le choix constater, nucléaire continuera de d’aller à CANOSSA ou de discrètement l’astreindre au pouvoir refuser la défense commune passée sous d’un seul là où il sera. Et dont ils étaient les chantres. un tel armement contiQuant à la France ellesilence dans la nuera d’être refusé par même, il lui reste seulement plupart des le lâche soulagement de propos favorables principe dans nombre de y compris parmi n’avoir plus à s’assumer et à une « mythique » pays ceux de l’Union eurole remords lancinant de armée péenne en particulier s’être sabordée. On n’ose européenne lorsqu’ils se réclament de imaginer enfin une impensable hypothèse qui conduirait censée concrétiser leur neutralité. A mon sens exit donc un un jour notre pays à démanteune nucléaire « européen » ler unilatéralement sa dissuadéfense dont l’irréalisme cansion nucléaire au nom dont on commune. tonne l’Europe de la ne saurait quelle angélique défense à l’aspect clasdécision et à s’abandonner sique dont elle pourrait disposer. Il faut le ainsi au-delà de toute raison. reconnaître et construire en conséquence. Les européistes idéologiques ont Mais pour construire il faut aussi tenir actuellement d’autres tours dans leur sac. compte de ce qu’est l’Union européenne Monsieur VERHOFSTADT, ex premier à 27 (en attendant « mieux ? ») : une ministre de Belgique chaud partisan mosaïque d’Etats, de nations, de langues, d’une armée commune, revendique un de cultures, d’histoires, de richesses ou de siège unique européen de membre permapauvretés avec des poids et des capacités nent du conseil de sécurité de l’ONU. Vu extrêmement divers en dépit d’un fond de Belgique il n’y a pas, il est vrai, de commun indiscutable de civilisation scrupule à avoir en ce domaine puisque d’origine gréco judéo-chrétienne et d’une les seules nations à en payer le prix appartenance, jusqu’à présent, à un même seraient la France et la Grande-Bretagne. continent. Un tel assemblage ne peut se Vu de France il ne peut évidemment en manier comme s’il était homogène et aller de même sauf, en compagnie des comme si ses composantes étaient égaleeuropéistes radicaux, à se plier toujours ment en mesure de pouvoir ou vouloir davantage à son effacement et en démon-

fournir, à leur échelle certes, un pourcentage d’efforts comparable. Et puis, l’Union Européenne ne peut se comporter comme si elle était Aphrodite surgissant de l’onde. Elle est apparue dans un monde déjà fait et dans un contexte satisfaisant ou non mais dont elle est bien obligée de tenir compte. Se pose évidemment alors la question de ses rapports avec ce qui l’entoure, notamment avec l’actuelle première puissance du globe, avec l’Alliance atlantique que celle-ci domine et avec l’OTAN qui en émane. Il est vrai que l’OTAN aurait pu se dissoudre après la disparition de la menace soviétique. Mais cela n’a pas été le cas. Elle existe toujours avec un extraordinaire pouvoir d’attraction sur ses membres les plus intégrés mais aussi sur d’autres, sur les récents venus dans l’Union et même sur ceux qui, éventuellement, pourraient en être un jour. Alors l’Europe de la défense devrait-elle ou pourrait-elle s’éloigner de l’OTAN ? Ne serait-elle pas mieux inspirée de s’efforcer de devenir effectivement le pendant européen de ce qui demeure l’alliance atlantique, en édifiant non la « défense commune » ci-dessus critiquée mais une « alliance de défense européenne » aux côtés de l’Union ? Pour signifier quelque chose, cette alliance ouverte à tous les membres de l’Union intéressés, devrait ne pas être limitée aux missions de Petersberg et donc disposer des fameux moyens « dupliqués » dont l’Europe est aujourd’hui privée. Compte tenu des réticences internes à l’Union et en particulier sur le plan des budgets de défense la réalisation d’un tel projet, en fait très inspiré des structures type OTAN, nécessiterait de longs efforts. Mais à l’inverse d’une « défense commune » qui a toutes chances de ne pas exister elle pourrait partir d’un petit noyau d’Etats décidés à travailler « en commun » tout en gardant leur personnalité, leur armée et, finalement leur âme. Général de corps d’armée (2s) Clarke de Dromantin L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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DOSSIER

R. PELLEGRINO/ECPAD

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ACTUALITÉS MILITAIRES L’entraide dans l’armée de terre ADO, association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée, créée en 1939, reste fidèle à sa mission en aidant ceux d’entre nous qui sont en difficultés quelle qu’en soit la cause. Nous ne pouvons pas oublier ceux qui sous les armes ont servi notre pays. Leurs familles méritent notre soutien moral et si nécessaire matériel. Aujourd’hui, c’est au sein de l’armée de Terre que cette entraide est la moins développée. Pour améliorer cette situation et se donner les moyens de mieux répondre aux besoins de nos camarades en difficultés en complément de ce qui peut être fait par les organisations sociales (ASA, compagnies d’assurances, mutuelles…), l’ADO a initié un partenariat qui est effectif depuis maintenant plus d’un an avec Terre Fraternité dont le Président est le général d’armée (2s) Bernard Thorette. La professionnalisation a malheureusement entraîné un accroissement des problèmes matériels en particulier chez nos jeunes engagés et leurs familles. En général ils ne bénéficient du soutien d’aucune association. Seules quelques associations spécifiques (entraide montagne, ancre d’or, entraide ALAT, parachutiste, légionnaire) les aident dans des conditions précises. Il nous semble à nous, Terre Fraternité et ADO, que nous ne pouvons ignorer les situations de détresse de nos anciens compagnons d’armes quelles que soient les unités dans lesquelles ils servent et quelles que soient les raisons qui sont à l’origine de ces difficultés. Dans ce partenariat ADO/Terre Fraternité nous avons donc prévu que l’association Terre Fraternité s’efforcera de sensibiliser le monde des entreprises, des élus, des associations et aussi les unités de l’armée de Terre afin

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de susciter des dons pour aider en priorité les blessés (en moyenne 100/an) et leurs familles. L’ADO, quant à elle, essaiera de mobiliser chacun d’entre nous pour multiplier les petits dons individuels qui permettront d’aider dans la durée les veuves et leurs enfants en particulier pendant la période des études (en moyenne 70 veuves et 100 orphelins par an). Nous avons un gros effort à fournir pour atteindre dans ce domaine un niveau comparable à ce qui est fait dans les autres armées. Aujourd’hui, l’action de l’ADO est le fruit de la générosité de ses 9000 adhérents et donateurs dont la grande majorité sont des retraités. Pour atteindre le niveau souhaitable il nous faut trois à quatre fois plus de dons de 20 euros ou plus qui, défiscalisés, représentent somme toute un effort relativement modeste pour aider ceux qui momentanément ont de grosses difficultés. La réussite d’un tel projet passe aussi par la « mobilisation » de ceux qui sont encore en activité. Pour pouvoir reverser la totalité des cotisations et des dons à ceux qui en ont besoin, l’ADO a mis à la disposition de Terre Fraternité sa structure associative, en particulier sa commission sociale qui se réunit chaque semaine. Ainsi, tout en évitant un accroissement des frais de structures, nous disposons d’une grande réactivité au moment des drames. Nos anciens ont su nous montrer l’exemple en n’abandonnant pas leurs camarades de combat. Aujourd’hui, il nous appartient de relever le défi et de montrer concrètement aux jeunes générations que servir son pays crée des liens de camaraderie solides et qui ne sont pas un vain mot. C’est sans doute aussi une des clés pour consolider la professionnalisation de nos armées. Général de corps d’armée (2s) Michel Barro – Président de l’ADO

• Les dons peuvent être effectués au profit de ADO/TERRE FRATERNITÉ (défiscalisation à hauteur de 66%) Les chèques sont à adresser à : ADO CASE 104 – FORT NEUF DE VINCENNES – COURS DES MARECHAUX - 75 614 PARIS CEDEX 12 Tél. : 01 41 93 35 04 > Site internet ADO : taper sur Google « entraide defense »

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Le général de brigade Jacques Renaud est actuellement commissaire aux sports militaires et délégué militaire département de Seine-et-Marne Il a déroulé l’essentiel de sa carrière dans la mêlée, en métropole et en outre-mer. Il a participé à une dizaine d’opérations extérieures dont dans les dernières années, en République du Congo, au Kosovo et en République de Côte d’Ivoire.

ormis les toutes jeunes générations, nous connaissons tous le fameux B.J. (Bataillon de Joinville) qui a donné à la France tant de champions sportifs de haut niveau et/ou olympiques, pendant près de 40 ans dont une partie est aujourd’hui fortement impliquée dans le mouvement sportif français. En 2002, la conscription disparaissant définitivement, le B.J. avait vécu. Qu’allait devenir l’EIS (Ecole Interarmées des Sports) qui abritait à Fontainebleau non seulement le fameux B.J. mais aussi le non moins connu B.A. (Bataillon d’Antibes), l’unique unité en France destinée à former tous les spécialistes du sport et de l’entraînement physique, toutes qualifications confondues des trois armées et de la gendarmerie. Après une tentative avortée de délocaliser l’EIS à Brest (?) en 2000, en 2003 le nouveau ministre de la Défense prit la décision de relancer l’aventure de la Défense au sein du sport français. En effet, comment une institution comme la nôtre pouvait-elle être absente du sport français, vecteur de rayonnement de notre pays, ambassadeur de notre savoir-faire tant reconnu dans le monde depuis Coubertin, l’inventeur des jeux olympiques modernes. Comment ce qui nous rapproche, ces valeurs universelles humaines et sportives comme le dépassement de soi, le respect de l’adversaire, le courage et bien d’autres encore, pouvaient-elles ne pas nous inciter à continuer l’aventure engagée depuis des décennies.

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© DR - AVEC NOS REMERCIEMENTS, PHOTOS EXTRAITES DE TERRE INFORMATION MAGAZINE - TIM N° 196 - REPORTAGE DES MILITAIRES EN MARCHE VERS PÉKIN.

Agent sous contrat Fabrice Jeannet > Epée Médaille d’argent. Il à remporté la médaille d’or par équipe face à la Pologne.

Gendarme adjoint volontaire Alain Bernard > Natation Médaille d’or, actuel détenteur du record du monde du 100 m nage libre en grand bassin en 46,94 secondes.

Second maitre Christophe Espagnon > Voile (Tornado) Championnats du Monde : 9e (2008), 6e (2007), 3e (2005).

Ainsi fut décidé le maintien à Fontainebleau, site incomparable aux portes de Paris, de l’EIS avec ses missions régaliennes de formation aux métiers du sport militaire et la mise en place d’un nouveau système, successeur du fameux BJ, les « SHND », Sportifs de Haut Niveau de la Défense. En 2006, fut créé le CNSD (Centre National des Sports de la Défense), organisme interarmées (OIA) subordonné au CEMA, regroupant sous l’autorité du général commissaire aux sports militaires qui avait rejoint le site de Fontainebleau quelques années plus tôt, l’EIS, structure formant corps avec son chef de corps et son drapeau, et le Commissariat aux sports militaires (CSM) chargé du suivi et de la gestion des SHND ainsi que de la politique de l’entraînement physique et sportif dans les armées. En ce début 2009, 190 SHND dont 10 agents civils de la Défense répartis dans 35 disciplines, se préparent aux grands rendez-vous internationaux, européens, mondiaux et olympiques avec de grands succès. Parmi ces 190 SHND, 6 équipes ont été constituées en 2003 : Equitation, Ski et Triathlon pour l’armée de Terre, Parachutisme pour l’armée de l’Air, Voile pour la Marine, Tir pour la Gendarmerie. Ces équipes sont encadrées par des officiers et sous-officiers désignés par le commandement de chaque force et, comme tous les autres SHND dans toutes les autres disciplines, elles s’entraînent dans un cadre totalement civil, sous la houlette des fédérations concernées. Ce schéma de fonctionnement s’appuie sur le

Soldat Clara Sanchez > Cyclisme sur piste Médaillée d’argent du keirin.

Matelot Anne-Sophie Mondière > Judo Médaillée de Bronze à Rio (toutes catégories) 2007.

protocole signé en 2003 entre le ministre de la Défense et le ministère des sports au nom de toutes les fédérations concernées, fixant les modalités de notre implication au sein du mouvement sportif français. Le CNSD est aujourd’hui la « maison mère du sport militaire français et l’entraînement physique » dont la mission est triple : • au niveau interarmées, il définit la politique de l’entraînement physique militaire et sportif au sein de la Défense, il évalue le niveau physique et sportif des forces pour le CEMA et forme les spécialistes de l’entraînement physique militaire et sportif. Ce troisième volet est la mission essentielle du Bataillon d’Antibes (24 formations différentes y sont aujourd’hui dispensées au cours de l’année). Il est chargé de donner de hautes compétences à nos cadres qui ne doivent plus être vus comme ceux qui organisent les contrôles annuels et le sport des familles (image tenace détestable) mais, et avant tout, comme des spécialistes que le commandement doit savoir utiliser dans le but primordial de la préparation physique de toutes les forces à l’engagement opérationnel, la vraie finalité de notre outil actuel de Défense, • au niveau interministériel, il conduit sous l’autorité du MINDEF, toutes les actions liées au sport de haut niveau, en liaison avec toutes les instances concernées (ministère de la Santé, sports, jeunesse et vie associative, CNOSF, fédérations nationales, CIO,….) et entretient des relations toutes particulières avec des très

nombreux partenaires, institutions (ex : l’INSEP) et associations relatives au sport. Le CNSD veille à ce que notre implication soit à la hauteur de notre investissement. Et force est de constater qu’après cinq ans de partenariat, les résultats sont là. A titre d’exemple je citerai les jeux d’hiver de TURIN (55% des médailles ont été gagnées par des militaires) et à PEKIN, les 27 militaires qui représentaient 8% de la délégation française ont ramené 30% des médailles (12 sur 40) et notre seul handisport sélectionné a ramené une médaille de bronze, • au niveau international, le commissaire aux sports militaires est chef de la délégation française du CISM (Conseil International du Sport Militaire). Cet organisme a été créé en 1948 par 5 pays (Danemark, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et la France) sous la forte impulsion de cette dernière. Le CISM compte 131 pays dans ses rangs aujourd’hui. Véritable « CIO militaire », il déroule des très nombreuses compétitions annuelles internationales militaires partout dans le monde et organise les jeux mondiaux militaires tous les 4 ans, un an avant les JO. La dernière édition a eu lieu en INDE en octobre 2007 et a réuni 3500 athlètes dans 24 disciplines. La prochaine aura lieu à RIO en juillet 2011. L’objectif du CISM, jamais démenti depuis 60 ans, est de faciliter la paix entre les peuples au travers du sport déroulé entre forces armées, y compris entre ceux qui sont aujourd’hui face à face sur les théâtres d’opérations. Sa devise est « l’amitié par le sport ». Force est de constater qu’il y parvient régulièrement. La France et le CNSD en particulier sont très actifs au sein du CISM comme la plupart de ses voisins européens. On ne peut que regretter la méconnaissance du CISM dans nos rangs et la faible médiatisation, malgré de lourds efforts, de ces événements par les grands médias civils.

ACTUALITÉS

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LE CENTRE NATIONAL DES SPORTS DE LA DÉFENSE « Sports et Défense, des valeurs qui rassemblent »

Enfin dans le cadre de la profonde réforme de notre Défense, dans un souci d’économie et d’efficacité, le CNSD prépare son avenir en déroulant deux processus fondamentaux : • en premier lieu, une fusion indispensable de l’EIS et du commissariat aux sports militaires, qui fonctionnaient ••• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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ACTUALITÉS MILITAIRES

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« Sports et Défense, des valeurs qui rassemblent »

« Je me suis toujours appliqué à être un militaire comme les autres » Sergent Djamel Mastouri (ci-dessus) - 2008 : record du monde du 1500 m, handisport en 4’13’’50 (Saint-Maur). Caporal Laurent Vidal (ci-contre) Lors des jeux Olympiques de Pékin, en août 2008.

••• jusqu’à ce jour en deux chaines séparées. Il n’y aura donc plus dans les prochains jours qu’une seule et nouvelle entité dans le camp Guynemer à Fontainebleau : le CNSD (l’EIS et le CSM disparaissant du paysage de nos unités) sous l’autorité du général commissaire aux sports militaires, commandant le CNSD. Le drapeau de l’EIS restera l’emblème du CNSD, • en second lieu, le CNSD va devenir en 2010 un pôle sportif civilo-militaire, qui, outre la pérennisation de la mission actuelle du CNSD, accueillera des pôles des fédérations sportives ainsi que d’autres activités se rapportant au sport. Le camp sera géré par un opérateur civil qui aura contracté avec la Défense un bail qui pourra aller jusqu’à trente ans. Le processus, en cours, appelé PPP (partenariat public-privé), est conduit par l’EMA et

doit déboucher courant 2010 sur le choix de l’opérateur parmi les candidats actuellement en course. Cette opération constitue une nouveauté à la fois par sa dimension et son caractère interministériel mais il préfigure probablement de futurs fonctionnements qui s’inscrivent judicieusement dans la RGPP et la recherche de mutualisations tout à fait raisonnables. En conclusion, le CNSD est un petit organisme (son effectif devrait se situer autour de 130 personnes à terme) qui est unique en son genre, interarmées, dont la mission est essentielle à la Défense de par l’expertise qu’il est le seul à détenir, les compétences de ses cadres dans un domaine fondamentalement changeant eu égard aux modes de vie des nos populations, aux nouveaux modes de pensée des

jeunes générations relatifs aux efforts physiques et au sport, autant de paramètres qui doivent être pris en compte. Le CNSD est grand par son rayonnement international ; il constitue une originalité qui intéresse de nombreuses armées étrangères. Nos visiteurs étrangers en notent sa pertinence et toute la cohérence réalisée entre la formation des spécialistes et le sport de haut niveau, véritable vitrine du dynamisme sportif militaire tant vis-àvis des autres pays que des propres rangs de la Défense française comme du mouvement sportif français en général. Le CNSD est encore jeune mais il est l’héritier d’unités prestigieuses. Il doit être soutenu par ses anciens, notamment par les « Joinvillais » qui s’y emploient en permanence mais par tous les militaires anciens amoureux du sport pour favoriser sa mission et son rayonnement. Nul doute, chers lecteurs, que vous aurez à cœur, là où vous êtes, de le faire connaître et de faire connaître en particulier ses grands champions dont on ignore souvent qu’ils sont militaires en dépit de tous nos (et leurs) efforts, réalisés auprès des grands médias civils pour le faire savoir. GBR Jacques Renaud commissaire aux sports militaires

- Le CNSD peut être retrouvé sur Internet et notamment la liste des 190 SHND actuellement dans ses rangs.

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C’est vraiment une fierté de représenter la France, de voir ce drapeau hissé en entendant cette Marseillaise. C’est beaucoup d’émotion, parce que c’est notre drapeau, c’est mon pays, c’est ma nation et je suis vraiment fier de pouvoir la représenter de cette manière là. » Alain Bernard, JO de Pékin, août 2008.

1er Classe Clara Sanchez Caporal Marion Lorblanchet Lors des jeux Olympiques de Pékin en août 2008.

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Sergent Stephane Poulat

Soldat Mounir Temmouni


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Défense Mobilité : un nouvel élan pour la reconversion

ans le cadre de la révision générale des politiques publiques, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a décidé une réorganisation profonde du dispositif de reconversion1 afin d’accompagner au mieux les réorganisations de la Défense et les déflations d’effectifs qui y sont associées. Le 26 mars dernier, une structure unique de reconversion a donc été mise en place, réunissant les dispositifs de reconversion d’armées2 : l’agence de reconversion de la Défense dénommée « Défense Mobilité ». Ce service à compétence nationale, placé sous l’autorité du directeur des Ressources Humaines du Ministère de la Défense (DRH-MD), vise à renforcer la qualité de l’accompagnement des candidats à un emploi civil en développant notamment les partenariats avec les employeurs. Toutes les catégories de personnel ayant à opérer une transition professionnelle sont donc susceptibles d’être accompagnées par cette nouvelle agence : les militaires et les conjoints des ressortissants de la Défense, et de la Gendarmerie nationale mais également pour la première fois le personnel civil en réorientation professionnelle hors des fonctions publiques. Au-delà de cette mesure, il convient d’insister sur son opportunité au moment même où le ministère de la Défense traverse une période de restructuration intense. En effet, véritable enjeu pour le ministère au travers de la réussite de la manœuvre des ressources humaines, la création de l’agence de reconversion de la Défense traduit l’impérieuse nécessité d’adapter la mission reconversion aux exigences du marché de l’emploi et d’initier un nouvel élan pour la reconversion des ressortissants de la Défense.

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L’adaptation de la mission.

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Hervé Morin, ministre de la Défense, et Claude Tarlet, président de l’Union des entreprises de sécurité privée, lors de la signature de nouvelles conventions de partenariat le 25 février dernier. Chaque année 30 000 militaires retournent à la vie civile.

la Défense a été conçue, dimensionnée et modélisée sur la base des meilleures pratiques des dispositifs d’armée existants jusqu’à présent. La démarche qualité mise en œuvre par l’armée de l’Air, les procédures définies par la Marine nationale, la formation professionnelle et le maillage territorial du dispositif de l’armée de Terre sont autant de pôles d’expertise qui composaient la corbeille de la mariée. Il est véritablement question d’une mise en commun des savoir-faire. Il convient à présent de simplifier les procédures pour le candidat comme pour l’employeur, afin d’améliorer la réactivité face à l’emploi.

Un véritable enjeu pour le ministère de la Défense La reconversion est un acte majeur de la politique des ressources humaines du ministère de la Défense. La reconversion est une étape du parcours professionnel des militaires au même titre que la formation initiale ou continue. Elle se révèle être un argument déterminant pour le recrutement en participant pleinement à l’attractivité des armées. La reconversion impacte la qualité du recrutement, et constitue – par des formations professionnelles proposées en milieu civil ou des périodes d’adaptation au sein des entreprises – un vecteur de rayonnement pour les armées. La création de Défense Mobilité intervient au moment même de la suppression programmée de l’ordre de 55 000 postes entre 2009 et 2014 (environ 8200 par an) dans le cadre des restructurations du ministère de la Défense. Pour l’agence le challenge est triple, réussir sa montée en puissance sans provoquer de rupture du service vis à vis des ayants droit du ministère, démontrer très rapidement sa capacité à mieux accompagner les candidats plus nombreux au départ – c’est dire sa plus value – et réduire les coûts du chômage des anciens militaires. Pour ce faire, l’agence est assujettie à un contrôle de gestion et à un pilotage qui s’inscrivent dans une logique de performance et de résultat. Le ministre de la Défense et les armées, clientes de l’agence, fixent des objectifs à atteindre à l’occasion d’un conseil de gestion présidé par le DRH-MD et composé des DRH d’armée et de l’EMA. Défense Mobilité dispose d’un autre atout de taille, l’interarmisation. En effet, l’agence de reconversion de

La création de Défense Mobilité permet de recentrer l’agence sur son cœur de métier : l’accompagnement et le placement, en réduisant au strict minimum la gestion et le soutien. Une seule finalité : l’accès à l’emploi. Au-delà de sa mission d’accompagnement individuel envers les différents publics concernés (militaires, civils de la Défense et de la Gendarmerie nationale dans leur démarche de mobilité professionnelle externe), l’agence se vend comme un véritable cabinet de placement reconnu. Défense Mobilité s’engage à proposer aux entreprises des profils adaptés et ciblés correspondant à leurs besoins et à leurs exigences procédant d’une véritable gestion prévisionnelle des flux de partants et de suivi dans l’emploi. L’objectif étant la meilleure adéquation entre les candidatures et une offre d’emploi donnée, garantie de succès à long terme et d’efficacité pour l’entreprise. En conclusion, il est aisé de dire que la réussite du nouveau dispositif consiste pour partie dans sa crédibilité, aussi bien pour les candidats eux-mêmes que pour les autorités de tutelle et les partenaires employeurs. Cette crédibilité repose sur une meilleure communication et une meilleure information, cet article y contribue. Elle repose surtout sur la démonstration rapide d’une performance qui concurrence celle de cabinets privés. Le temps de la réconciliation avec le dispositif de reconversion de la défense est arrivé, et à vous lecteurs de devenir nos fervents supporters. www.defense-reconversion.fr Colonel Allavène Chef du bureau pilotage, études générales, évaluation de l’agence Défense – Mobilité

Lettre du 31 juillet 2008. BIRT pour l’armée de Terre – Air Mobilité pour l’armée de l’Air – Marine Mobilité pour la Marine nationale. 1 2

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VIE D’OFFICIER >à LureLe1916-1918 chef d’escadron Albert Michel La biographie d’Albert Michel mériterait un ouvrage complet. Sa carrière, largement rapportée dans diverses études ou publications, le classe dans la catégorie des officiers de gendarmerie atypiques et, de ce fait même, longtemps ignoré et marginalisé par l’Institution qui peine toujours à reconnaître ceux des siens qui ne sont pas conformes au modèle basique commun. C’est pourtant un officier de très grande valeur, un des rares à avoir compris la fonction fondamentale de la gendarmerie, à savoir son rôle dans la construction de la nation, dans le maintien de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Cette compréhension l’amènera à orienter sa carrière puis à utiliser les moyens qui lui seront confiés dans cet esprit. Refaire l’Alsace-Lorraine française avec des gendarmes, à la fin de la Première Guerre mondiale, c’est son idéal. Pour atteindre son objectif, il lui faudra convaincre les responsables politiques et « fabriquer » des gendarmes spécialement adaptés à cette finalité. Mais qui est Albert Michel ?

Albert Michel « Alsacien, Français et gendarme » ’est ainsi que le Journal d’Alsace et de Lorraine présente le lieutenant-colonel Michel, commandant la légion de gendarmerie d’Alsace et Lorraine, dans son article du 14 octobre 1919 qui paraît sous le titre « Les Gendarmes d’Alsace-Lorraine ». On ne peut effectivement écrire plus court et plus juste pour résumer la vie de cet officier de gendarmerie alsacien, né à Strasbourg en 1867 et mort à Strasbourg en 1939, dont toute la carrière est orientée vers un seul but : refaire de l’Alsace-Lorraine une terre française et le refaire avec des gendarmes. Après un court passage dans l’infanterie, arme dans laquelle il sert, notamment à Lunéville, comme sous-lieutenant puis lieutenant au 2e bataillon de chasseurs à pied, il entre dans la gendarmerie en 1897. Affecté à la Garde Républicaine, il s’y fait remarquer par ses qualités intellectuelles, à travers les études qu’il fournit et le cours d’allemand qu’il professe. À partir de 1905, toute sa carrière est tournée vers l’Alsace. Il commande successivement l’arrondissement de gendarmerie de Saint-Dié en 1905, le détachement de gendarmerie de Belfort en 1908, la compagnie de la Haute-Saône en 1914. En décembre 1914, il est affecté au 2e bureau de l’état-major de l’armée des Vosges (VIIe armée à partir de 1915), état-major installé d’abord à Remiremont puis à Lure à compter de 1916. C’est là qu’il devient, en 1918, le commandant du Centre d’Instruction des Gendarmes Alsaciens-Lorrains, première école de gendarmerie, tout en conservant sa fonction de chef du service des renseignements à l’état-major de la VIIe armée. En novembre 1918, il est l’un des tous premiers officiers français à entrer à Strasbourg. En décembre il est nommé lieutenant-colonel et prend le commandement de la toute nouvelle légion de gendarmerie d’Alsace et Lorraine tout en restant le commandant du Centre d’Instruction des Gendarmes Alsaciens-Lorrains, transféré à Strasbourg, et qui devient, fin juin 1919, l’Ecole Préparatoire de Gendarmerie de Strasbourg. Il termine sa carrière comme colonel, toujours à la tête de sa légion, en 1925.

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À Lure (1916-1918)

Le séjour d’Albert Michel à Lure s’organise autour de deux activités majeures : sa fonction de chef du service des renseignements du 2e bureau de la VIIe armée et celle de commandant du Centre d’Instruction des Gendarmes AlsaciensLorrains

Renseignement, contre-espionnage et propagande à la VIIe armée

Ce sont là les domaines d’activité d’Albert Michel au 2e bureau de la VIIe armée. L’affectation du chef d’escadron de gendarmerie à ce poste n’est bien évidemment pas un hasard. Son parcours au sein même du 2ème bureau, pendant toute la durée de la guerre, suit une logique tout à fait classique. Ses origines alsaciennes, ses connaissances linguistiques, tant en allemand qu’en dialecte alsacien, le conduisent à s’occuper tout d’abord des étrangers, de la circulation, des interprètes, des Alsaciens et de la presse allemande. Mais rapidement Albert Michel passe du renseignement au contre-espionnage. On l’apprend par les notes que lui attribue son chef d’état-major le 18 décembre 1917 : « après s’être occupé, au début de l’année, des questions de circulation et de surveillance des étrangers, est devenu, depuis deux mois officier du S.R. et s’est mis de suite à l’ouvrage pour l’étude des questions de contre-espionnage… ». Dans cette nouvelle fonction le chef d’escadron Albert Michel va impliquer fortement les gendarmes. Il parti-

cipe à la rédaction de deux documents qui figureront parmi la documentation d’instruction des élèves gendarmes du Centre d’Instruction des Gendarmes Alsaciens-Lorrains de Lure. Le premier, de juin 1918, « Instruction Technique sur le contrôle de la circulation » (vérification d’identité) est un véritable morceau d’anthologie sur la tactique du gendarme dans la détection des suspects. Comment déceler le faux permissionnaire, le faux voyageur de commerce, le faux étranger ? Comment l’observer, le décrire, le faire parler, le piéger ?... Le second, de juin 1918 également, est un document classé « secret » qui a pour titre : « Contre-espionnage. Notes sur la participation de la gendarmerie à ce service ». On note dans la lettre de présentation de ce document, sous la signature du général commandant en chef : « la diffusion de ce cours spécial me paraît être d’une grande utilité dans le centre d’instruction de la gendarmerie d’Alsace-Lorraine ». Ainsi les gendarmes du CI de Lure seront instruits sur la formation des agents, les procédés de toutes sortes concernant la correspondance clandestine, les faux papiers, les déguisements, les cachettes, les parachutages, les écoutes, les procédés de destruction, de démoralisation… Suivant toujours la même logique, Albert Michel passe du contre-espionnage à la propagande sous diverses formes. L’opération la plus originale qu’il va organiser, conduire et évaluer tient à la mission que lui confie, en octobre 1917, le général de Castelnau, commandant le Groupe des Armées de l’Est (GAE). À la fin de l’été 1917, une mission parlementaire est envoyée dans les départements des Vosges, de la HauteSaône, du Doubs et du Territoire de Belfort, en vue d’examiner la situation matérielle et morale des Alsaciens qui s’y sont réfugiés après les bombardements. La situation est pour le moins déplorable. Le président du Conseil, ministre de la Guerre, demande au général en chef de prendre des mesures « aussi bien pour améliorer le sort des réfugiés que pour éviter qu’ils puissent se considérer ou se dire prisonniers ou confinés dans les villages de refuge ». Le général de Castelnau, territorialement et opérationnellement compétent est chargé de l’exécution de ces mesures. Il désigne le chef d’escadron Michel, de la VIIe armée, pour les mettre en œuvre. Ces mesures visent à « assurer le contact avec les réfugiés alsaciens et leur fusion avec les habi-


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VIIe armée, il doit assurer une autre mission d’envergure, que lui a confié le général Bouchez, inspecteur général de la gendarmerie aux armées : mettre sur pied puis commander le centre d’instruction pour gendarmes alsaciens-lorrains.

Un centre d’instruction pour gendarmes alsaciens-lorrains à Lure en 1918

La genèse de ce centre d’instruction serait bien trop longue à raconter. Pour en venir à Lure en 1917, il est cependant nécessaire de rappeler la toute première origine de ce projet. Il est né de la territorialisation des prévôtés des divisions qui opéraient en Alsace reconquise (territoires de Thann, Masevaux, Dannemarie) au début de la guerre. Une fois transformées en brigades (16 brigades, 87 gendarmes) ces unités se heurtent, dans leurs activités quotidiennes auprès des populations, aux difficultés de la langue. C’est ce constat qui conduit le général inspecteur de la gendarmerie aux armées, le général Klein, à proposer au commandant en chef de rechercher, dans toute la gendarmerie de l’Intérieur, les militaires parlant l’allemand et le dialecte pour servir dans la gendarmerie des Territoires d’Alsace. En août 1916, les gendarmes ainsi recensés sont affectés dans les brigades d’Alsace. Un officier est désigné pour vérifier leurs compétences linguistiques. Il s’agit du chef d’escadron Albert Michel de l’état-major de la VIIe . Cette expérimentation s’avérant très concluante, le général commandant en chef envisage de développer au sein de la VIIe, une formation beaucoup plus étendue, dans la perspective du « mouvement en avant » qui est dans toutes les têtes des officiers d’état-major au début de mars 1917. Il y a urgence, car on doit pouvoir disposer rapidement d’une gendarmerie capable de se substituer, en Alsace et Lorraine, à la gendarmerie allemande, dès la reconquête. L’échec du Chemin des Dames mettra momentanément un terme au projet, mais l’idée était lancée. Reprise par le nouvel inspecteur de la gendarmerie aux armées, elle est soumise au nouveau commandant en chef qui la valide dans sa réponse du 14 mai 1917. « Monsieur le général en chef a donné son approbation au projet d’un corps de gendarmerie spécialement destiné à l’AlsaceLorraine… Il a estimé que sur l’effectif prévu de 600 hommes, il serait nécessaire de réserver un tiers des désignations (soit 200) à des originaires d’Alsace-Lorraine possédant toutefois une connaissance suffisante du français pour pouvoir rédiger correctement un procès-verbal. La réunion de ce corps se ferait à bref délai dans un centre d’instruction en vue de sa préparation ».

Une lettre d’Albert Michel datée du 17 mai 1917 nous apprend que « son nom est associé au projet à l’étude ». Effectivement le lieu d’implantation, au siège de l’état-major de l’armée la plus impliquée en Alsace, allait de soi, comme allait aussi de soi, une fois ce premier choix fait, la désignation du chef d’escadron Albert Michel pour préparer puis commander ce centre. Mais les problèmes à résoudre étaient considérables. Le premier concernait le recrutement. A la demande du général Bouchez (général de gendarmerie qui a commandé une division d’infanterie pendant presque trois ans), inspecteur général de la gendarmerie aux armées, tout prélèvement de candidats dans les corps servant sur les fronts Nord, Nord-est et d’Orient était exclu. Il faudra donc aller chercher des candidats soit dans les corps servant dans les colonies soit dans les camps de prisonniers alsaciens-lorrains. Les corps d’Afrique du Nord traîneront des pieds pour fournir la ressource recherchée ; quant aux candidats provenant des camps, ils ne paraissent guère motivés. Il faudra de nombreuses démarches pour trouver, au bout de plusieurs mois, les 80 premiers candidats pour le premier stage. Pendant ce temps Albert Michel s’emploie, sur place à Lure, à tout préparer. Dès le mois de juillet 1917, il rédige un document d’une dizaine de pages. Sous le titre « Ecole de Gendarmes alsaciens » le projet est présenté dans tous ses détails. Le choix de la localité d’implantation, le casernement, l’organisation, l’encadrement, le directeur de l’école, les collaborations extérieures, l’organisation des cours…tout est prévu. Et pourtant il faudra attendre l’Instruction du 12 juin 1918 pour qu’enfin ces propositions soient validées. L’ « Instruction relative à l’organisation de la Gendarmerie d’Alsace-Lorraine », qui paraît sous le timbre du cabinet civil du ministre de la Guerre, reprend dans sa deuxième partie la quasi-totalité des propositions d’Albert Michel. En août 1918, le Centre d’Instruction des Gendarmes AlsaciensLorrains (CIGAL) fonctionne enfin, à la grande satisfaction du chef d’escadron Albert Michel qui écrit, le 13 septembre 1918 : « Notre école fonctionne à merveille et j’en suis heureux. Je compte qu’il en sortira des hommes, des vrais… » • Une seule promotion sortira de cette école. La seconde terminera sa formation à Strasbourg, toujours sous les ordres d’Albert Michel. En effet dans sa lettre du 5 novembre 1918, le sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil consacre la carrière d’Albert Michel : « J’ai désigné Monsieur le commandant Michel, chef du Service des Renseignements de la VIIe armée pour remplir les fonctions de chef de la légion de Gendarmerie d’Alsace-Lorraine, à l’exclusion de tout autre service. Cet officier supérieur relèvera dans ses fonctions du Soussecrétariat à la présidence du Conseil. Il aura le commandement : • des forces de gendarmerie de l’AlsaceLorraine ; • des centres d’instruction de gendarmerie ; • des forces mobiles constituées par les élèves de l’école de gendarmerie »

Général (2s) Georges PHILIPPOT Ancien chef du SHGN Président de la SNHPG Docteur en histoire L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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tants français ». Elles prendront trois formes : l’attribution de nouvelles cartes de circulation facilitant le déplacement des réfugiés, la mise en œuvre d’une campagne d’information à base de causeries auxquelles viendront s’ajouter des projections cinématographique. C’est Albert Michel qui, de septembre 1917 à janvier 1918, a la charge de cette opération de propagande (de communication dans la terminologie d’aujourd’hui) dont le but est de réduire les tensions qui sont apparues entre les réfugiés alsaciens et les populations d’accueil et faciliter une intégration réciproque. Il était difficile de faire un meilleur choix. Non seulement Albert Michel est alsacien, officier français, mais il est aussi gendarme, donc reconnu aussi bien par les populations que par les autorités administratives et par les gendarmes des brigades. Par ailleurs, les territoires concernés il les connaît très bien pour avoir commandé successivement la section de gendarmerie de Saint-Dié, la gendarmerie du Territoire de Belfort, la compagnie de gendarmerie de la Haute-Saône et avoir séjourné les deux premières années de la guerre à Remiremont et, depuis, à Lure. En outre, la détresse des réfugiés, il l’a vécue de très près, lui à qui le commandement a attribué une citation à l’ordre de l’armée pour avoir « dirigé sous le feu de l’ennemi et pendant plusieurs nuits l’évacuation de deux villages d’Alsace » et « déployé une activité inlassable pour procurer aux réfugiés alsaciens le logement, les vivres, les vêtements et les secours nécessaires». Il est effectivement l’homme de la situation. Il va remplir cette mission avec passion et méthode. Il la prépare, la conduit et l’évalue. Il serait trop long de rapporter ici le détail de cette opération qu’Albert Michel prépare en écrivant et en faisant éditer, par le Service Géographique de l’Armée, un petit ouvrage d’une trentaine de pages : « L’Alsacien évacué». Ce document, tiré à 3.000 exemplaires, sera distribué, dans toutes les mairies des départements concernés, toutes les unités de la VIIe armée, toutes les brigades de gendarmerie de la zone. Pour atteindre son objectif le chef d’escadron Michel va parcourir en deux mois tous les départements et visiter toutes les communes qui hébergent des réfugiés alsaciens. Au cours de réunions, il rassemblera dans ces communes les réfugiés, la population autochtone, les élus… pour que tous puissent s’exprimer. Il intervient en dialecte alsacien. Il développe une énergie considérable. A titre d’exemple, pour la seule journée du 7 décembre 1917, à 10 heures, il réunit 300 auditeurs environ à la salle des fêtes de Héricourt, à 15 heures, 60 à la mairie de Raddon, à 16 heures 30, 50 à la mairie de Faucogney… « Le préfet de la Haute-Saône et le sous-préfet de Lure étaient présents à toutes les réunions. Partout le préfet a prononcé une allocution pour dire aux Alsaciens combien tout le monde s’intéressait à eux, de ne pas se formaliser de certains mots qui pouvaient les froisser mais n’étaient pas à imputer à de la méfiance ou à l’intention réelle de les blesser… L’allocution a été entièrement traduite et développée en patois alsacien… ». Ce rythme de réunions, il va le tenir pendant deux mois sur la base de deux journées par semaine. Ce n’est pourtant pas la seule activité de ce chef d’escadron de gendarmerie. En effet, tout en conservant son activité au 2e bureau de la

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HISTOIRE VIE D’OFFICIER > Chanoine Colonel Panaget Prêtre et officier d’infanterie Article paru dans la revue 472 du Souvenir Français e chanoine Panaget sut remplir à la fois le rôle d’officier qui commande et celui d’aumônier militaire qui sait écouter, consoler, encourager ses soldats. C’était un homme souriant et affable. En avril 1917, la 3e compagnie du 109e, campait près de Soissons. Elle était commandée par le capitaine Panaget. Le moral de l’armée, à ce moment-là, était déplorable et des circulaires étaient distribuées pour réclamer la paix.

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Le capitaine Panaget qui comprit aussitôt la situation, donna ses ordres : « Garde à vous ! à droite, alignement » Et devant ses hommes, il prit la parole :

« Mes amis, vous entendez ? Une partie de I’armée Française refuse le combat. Je vous donne I’ordre, moi, votre capitaine, de laisser passer la boue. Je suis seul et, si vous n’êtes pas contents, vous pouvez m’abattre. Je ne bougerai pas. Mieux vaut mourir en honnête homme que de vivre déshonoré » - un grand silence - « Personne ne répond ? Personne ne proteste ? Pas un cri, pas un murmure. Alors, je vous remercie. Je reste à votre tête et je garde le commandement. Nous allons nous enfoncer dans les terres. Changement de direction. À droite, marche ». Le lendemain matin, le capitaine Panaget dit sa messe devant tous seshommes. Puis, sur d’eux, il va se presenter au PC du colonel. II le trouve accablé, ayant perdu la moitié de son régiment qui a mutiné.

« Eh bien, Panaget, et vous ? Et les vôtres ? ». Panaget se met au garde àvous : « 3e compagnie, il ne manque personne, Mon colonel ».

Pendant quatre ans, il se battra avec

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A la 3e compagnie, l’ambiance était la même : les hommes étaient amèrs. Lorsque tout à coup, on entendit des rumeurs et montait dans la nuit le chant de I’Internationale L’armée abandonnait, pire, elle désertait !

droiture et honneur. Deux citations à I’ordre de l’armée, une au corps d’armée, deux à la division, une au régiment. II fut décoré de la Légion d’Honneur sur le champ de bataille le 25 octobre 1917, de la Military Cross en mars 1919 et fut officier de la Couronne de Chêne du Grand-duché de Luxembourg en novembre 1921.

Durant la Deuxième guerre mondiale, Il se battit encore. Il fut arrêté par la Gestapo. Devenu otage dans un camp de représailles, il reçut des coups de bottes rageurs. Pre-pigeon, Compiègne, Godesberg, Plunce, tous les cachots du Tyrol et de la Prusse orientale où on I’avait torturé, abandonné sans connaissance pour le faire parler, mais il ne paria pas ! Devenu officier de la Légion d’Honneur, il reçut la croix de guerre du Luxembourg en 1949 et la croix des services volontaires en 1955.

Prêtre combattant, officier d’infanterie de première ligne, 200 drapeaux lui rendirent un dernier hommage lors de ses obsèques dans une cathédrale d’Angers comble.

Le 109e RI Le 109e Régiment d’lnfanteile de Ligne, dans lequel a servi le Chanoine Colonel PANAGET, est Issu des compagnies ordinaires de la mer, régiment de Martinique et de Guadeloupe crée en 1772. II a été dissous à plusieurs reprises en 1803, 1923 et finalement en 1940, et a été récréé en 1870 et 1939. Sa devise est « Renaître et Vaincre ! ». En 1914, il donne naissance à un régiment de réserve, dont le numéro (309e Rl) est celui du 109 majoré de 200 comme il était d’usage à cette époque. La cravate du 109e Rl est décorée de la croix de guerre 1914-1918, avec quatre palmes et de la croix de guerre 1939-1945 avec une palme. Il porte également la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire (attribuée le 4 août 1918) et huit Inscriptions ornent les plis de son Drapeau : Ettlingen 1796, Feldkirch 1799, Moesskirch 1800, Memmingen 1800, Artois 1915, La Somme 1916, La Malmaison 1917, Champagne 1918. • Bulletin de liaison n° 134 ANORI - Association Nationale des Réservistes de I’lnfanterie Bulletin


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Spécial témoignage d’Afghanistan

par le Lieutenant Benoît de Guillebon Promotion Lieutenant Brunbrouck (2004-2007)

Baptême du feu pour un jeune Saint-Cyrien en Afghanistan

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En donnant une place à cet article, avec l’aimable autorisation de son auteur et de la Saint Cyrienne, j’entends déjà ricanements et interrogations. OUI ! Il aurait pu être écrit par tout officier confronté pour la première fois à l’« épreuve de vérité » qu’est le feu. Mais aucun autre que le lieutenant de Guillebon ne l’a fait récemment et « à chaud »… Pourquoi le publier ? Tout simplement parce que, au-delà du strict récit factuel de l’incident, il rappelle avec force l’absolue nécessité de la formation et de l’entraînement que par manque de moyens résultant souvent d’un manque d’imagination, par manque supposé de temps, par négligence ou par paresse, il est trop souvent tentant de rayer des emplois du temps. uel jeune lieutenant ne s’est pas un jour demandé s’il serait capable, dès le début de sa carrière, de commander sa section au feu. Plus que le simple récit de mon premier contact, je tenterai de donner des éléments de réponse à cette sempiternelle question.

Q

Commençons par dresser le tableau de la situation tactique du lieu de l’engagement du GTIA Kapisa, réparti sur les FOB de Nijrab et de Tagab dans la province de la Kapisa. La vallée d’Alasay est le centre névralgique de l’activité insurgée en Kapisa. Sans pouvoir dénombrer précisément le volume ennemi, il est estimé entre 100 et 200 combattants pouvant être renforcés en quelques heures. Ils sont organisés en plusieurs rideaux défensifs s’appuyant sur les mouvements de terrain situés de part et d’autre de la vallée. Celle-ci, large d’environ deux kilomètres, s’étend en profondeur sur huit kilomètres d’ouest en est. Deux axes principaux la sillonnent : l’un au nord et l’autre au sud. Aujourd’hui, 7 mars 2009, la 2e compagnie du 27e bataillon de chasseurs alpins renforcée de deux sections d’infanterie de la 4e compagnie et d’une section d’appui mortiers du 93e régiment d’artillerie de montagne, a pour mission de reconnaître l’axe sud jusqu’au troisième rideau défensif afin d’évaluer la réaction de l’ennemi en vue d’une mission future du GTIA ayant pour but d’appuyer la

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construction de deux COP de l’ANA. Quatre sections d’infanterie, une patrouille blindée, une section du génie du 2e régiment étranger de génie, les appuis de la compagnie avec un VAB canon de 20 mm, un groupe de tireurs d’élite, une équipe JTAC et une section d’appui mortiers sont déployés sur le terrain. Ma section est en position intermédiaire dans la vallée à hauteur du deuxième rideau défensif ennemi. Elle a pour mission de tenir une portion de l’axe pour permettre le désengagement de la vallée en sûreté. Ayant posé le décor, nous pouvons entrer dans le vif du sujet que je traiterai en deux parties. Une partie décrivant chronologiquement la mission, puis une deuxième pour en analyser les différentes phases. FOB de Nijrab, 2h30 : réveil. 3h15 : la section en ordre de combat est rassemblée au niveau des VAB. 3h30 : départ pour Tagab. A 4h00, en passant au niveau de la FOB de Tagab le commandant de la 2e compagnie rejoint notre rame de véhicules et s’installera avec mon groupe milan sur les hauteurs Sud dominant l’axe et le centre de la vallée. Une fois ces derniers en appui, je démotorise un peu plus loin avec les deux groupes de combat. 5h00, je profite de l’obscurité pour étirer mon dispositif le long d’un village et ainsi écarter le risque de débordement et d’une embuscade sur le chemin du retour lors du désengagement de la compagnie. En

GDI (2s) Christian Cavan

parallèle, les commandos de montagne en soutien de l’ANA mènent une patrouille au plus loin dans la vallée.

6h30, premier contact avec les insurgés. Un soldat de l’ANA trouve la mort, un deuxième est porté disparu et un troisième est blessé par balles. La section de réserve de la compagnie intervient avec le VAB sanitaire pour procéder à l’évacuation du blessé et du mort. De ma position, je n’entends qu’un échange de coups de feu et je ne suis pas encore réellement impliqué dans le combat. Seules quelques roquettes tirées en tir courbe atteignent la zone de mes VAB dont une à moins de cinquante mètres. Elle n’explose pas. Cela donnera lieu à la réflexion du capitaine adjoint : « Tout va bien alors si elle n’a pas pété ! ». L’ANA parvient peu à peu à se désengager appuyée par les commandos de montagne. Pendant ce temps, la section qui a patrouillé au plus profond dans la vallée, a pu reconnaître la future zone d’installation du COP. 9h00, le commandant d’unité ordonne le désengagement du SGTIA . Je recueille un à un les éléments les plus avancés dans la vallée. Au passage des derniers, ma section repère un personnel en treillis ANA armé d’un RPG 7, environ 500 m à notre Est, à proximité du village de Darwali. Le soldat de l’ANA étant toujours porté disparu, le capitaine a préparé entre temps une manœuvre pour aller le récupérer. La section jonquille 20 qui a pour mission de recueillir ce personnel,


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La section de réserve de la compagnie intervient avec le VAB sanitaire pour procéder à l’évacuation du blessé et du mort.

arrive au niveau du village de Darwali vers 10h00 et ouvre le feu sur deux insurgés armés. Le premier, blessé, sera évacué tandis que le second réussit à prendre la fuite. Une fois le désengagement de jonquille 20 effectué, vient mon tour. Je regagne l’axe à 200 m au Sud de ma position. Les VAB restent en appui et avanceront au dernier moment pour permettre de remotoriser ma section à l’abri, derrière les premières maisons du village de Shekut. Au moment où les premiers éléments arrivent à l’entrée du village, les insurgés ouvrent le feu. Nous sommes pris à parti depuis des murets dans le découvert à l’Est, les fenêtres et les toits du village à l’Ouest, les arbres dans le wadi situé au Nord. Il y a même des tireurs ennemis qui se dévoilent au Sud de l’axe dans une lisière et dans un bosquet. Certains sont en treillis de l’ANA. Rapidement, je me rends compte que l’ennemi a réussi à s’imbriquer dans une partie de mon dispositif (son mode d’action préféré) et à couper le chemin de repli d’un groupe. Nous sommes encerclés et isolés du reste de la compagnie. En dépit du volume ennemi et de l’intensité des feux, nous parvenons cependant à rompre rapidement le contact, ce qui prendra tout de même une dizaine de minutes. Une fois remotorisés, nous essuyons encore des tirs sur plus d’un kilomètre avant de rallier le reste du SGTIA. Le retour sur FOB où nous arrivons vers 13h30 s’effectue sans encombre. Dans le feu de l’action tout s’est passé très vite. Il m’a fallu attendre le retour sur Nijrab pour analyser dans le détail ce que nous venions de vivre. Revenons donc sur le cœur de notre engagement : notre réaction à l’embuscade. De 7h30 à 10h l’action principale se déroulant à plus d’un kilomètre de ma position, j’en ai profité pour planifier mon désengagement. Quand je reçois l’ordre de me retirer, après presque trois heures de contact à l’Est de ma position, il règne à

présent un silence pesant. Plusieurs allure de la kill zone. En rejoignant la colonnes de femmes et d’enfants ont compagnie, nous ne sommes plus sous le quitté le village, ce qui généralement feu, les 12.7 se calment, les VAB ralentisn’est pas bon signe. La vigilance est sent. Mais il s’agit à présent de rester accrue pour tous les chasseurs qui guetconcentré et de ne pas se relâcher avant le tent le moindre détail anormal. Puis, d’un retour sur la FOB. Il faut à nouveau être coup, l’embuscade éclate. Chacun se en mesure de réagir à une autre embusposte et riposte. L’ennemi était invisible. cade ou à un IED . L’anticipation reprend Son embuscade était presque parfaite à à nouveau le dessus sur la réaction ce qui ceci près que le coup d’arrêt n’a blessé rend la conduite de la manœuvre plus personne. Avant de réagir, je dois prendre aisée. en compte plusieurs facteurs. Tout d’abord l’ennemi, dont il faut rapidement Ce que je retiens de ce combat : lors estimer volume et position. Ensuite les d’un contact de haute intensité il reste le « frictions » propres à tout engagement réflexe. Le drill trouve donc ici tout son qui se sont traduites ici aboutissement. Pour le par la perte de la liaireste, tout est affaire son avec un groupe qui d’adaptation à la situaLa bonne s’est engouffré dans le tion ennemie et au terréaction a été village d’où venaient rain, mais les fondacertains tirs et, ce que mentaux du combat et conditionnée je n’avais pas prévu, du commandement par la maitrise l’impossibilité de comne changent pas. des actes réflexes muniquer par radio Individuellement, la avec tous les éléments et collectivement, bonne réaction a été sous le feu en raison conditionnée par la par d’un volume sonore maitrise des actes trop élevé. Malgré tous réflexes et collectivela détermination ces paramètres, la ment, par la déterminaet la cohésion décision doit être la tion et la cohésion de de toute plus rapide possible. Je toute la section. Pour le donne l’ordre au prechef, il faut ajouter au la section. mier groupe de remopréalable la conscience toriser. Un tir de miset surtout l’acceptation sile du groupe milan toujours en appui du risque et de ses conséquences ainsi que nous offre un court répit. Néanmoins, je la capacité de s’adapter à un événement ne vois toujours pas ressortir le groupe imprévu. De la rapidité et de la pertinence entré dans le village. J’envisage alors plude la réaction dépend la survie de la secsieurs solutions pour aller rapidement le tion. Cette rapidité n’a été rendue possible recueillir avec ses éventuels blessés et me que par l’entrainement. prépare à réengager le premier groupe. C’est en effet celui-ci qui sera déterHeureusement, je le vois ressortir une centaine de mètres plus loin. Les minant dans tout engagement. Mais en roquettes de PG 7 tombent toujours à considérant la guerre comme une science expérimentale, il faut accepter que, par proximité des VAB. Je m’assure que pernature, l’expérience vienne infirmer un sonne ne soit oublié sur le terrain lors du présupposé, ie que l’inattendu survienne décrochage. Une fois que j’en ai la certitude, toujours appuyé par mes mitrailou autrement dit, que le combat ne soit leuses de 12.7 mm, je me désengage à pas le reflet de l’entrainement. Prenons la mission en tant qu’expérience au sens ••• mon tour. Les VAB s’extraient à vive L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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scientifique du terme. Au préalable, se situe la MRT, version militaire du protocole expérimental, qui aboutit à l’ordre initial. Ce protocole est basé sur des suppositions, telles que les modes d’actions ennemis. Jusqu’à présent, tout est scientifiquement élaboré et, par conséquent, peut s’enseigner en école. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la théorie. Le passage à la pratique est plus délicat. De fait, pour un même protocole, le résultat d’une expérience n’est pas toujours identique, notamment car l’environnement est plus complexe que le modèle que l’on s’en fait. Nous entrons alors dans un autre domaine, celui de la réactivité et de l’adaptation qui n’est pas enseigné en tant que tel mais qui s’acquiert en école. En effet, le but de l’entrainement n’est pas de donner une manœuvre toute faite pour répondre à une situation, mais plutôt de créer un catalogue de réactions à différentes situations, desquelles se rapprochera la situation réelle, permettant par analogie une sage et rapide décision au moment voulu. L’inattendu peut survenir : aucune situation vécue ne s’en rapproche. Dans ce cas, le bénéfice de l’entrainement est d’avoir développé la capacité d’adaptation. La solution viendra d’autant plus vite que l’on est expérimenté. C’est là que le jeune saint-cyrien doit compenser son inexpérience initiale par une « expérience théorique » tirée de l’étude des retours d’expérience permettant ainsi de s’approprier l’expérience des prédécesseurs. Ainsi, j’ai eu la chance les deux semaines précédant l’arrivée de ma section sur le théâtre, d’être binômé avec un adjudant, chef de section du 8e Rpima, ayant passé 5 mois ici. A mon tour, je retransmettrai au chef de section du 3e Rima qui me relèvera dans quelques mois toute l’expérience que j’ai acquise au cours des opérations que j’ai conduites avec ma section. Comment ne pas établir maintenant un parallèle avec la pratique de la montagne ? Une course en montagne se prépare toujours par une étude détaillée du topo, laissant néanmoins l’incertitude sur

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la météo et l’ensemble des risques objectifs. Pour parer à cet imprévu, la cordée doit faire preuve d’une bonne capacité de réaction qui dépend de sa connaissance technique, de son expérience et de sa cohésion. Le combat se déroule de la même manière. Le risque objectif existe (IED, embuscade) et, de même que pour franchir un passage exposé on placera plus de points de protection, en combat ce sera un bon appui. Dans ce domaine l’expérience fait gagner en fluidité que ce soit dans la pose des points de protections ou dans la « lecture du terrain ». Jusqu’ici tout est dans l’anticipation, fruit de l’apprentissage et bagage du saint-cyrien à son arrivée en bataillon. Mais par définition, l’imprévu sort de ce cadre. Aussi important que la maitrise de la théorie et que la réactivité, s’ajoute inévitablement le facteur humain. Comme en montagne où l’on « teste » sa cordée sur une sortie facile avant une course engagée, il est nécessaire de bien connaître sa section donc de s’être entrainé avec elle au préalable. Pour conclure, je pense qu’un jeune Saint-Cyrien possède tous les outils pour être engagé au combat. Bien sûr, reste l’épreuve du feu qui ne peut être reproduite à l’entrainement mais il faut alors oser commander ses hommes au feu, comme en montagne on ose sa première sortie en tête de cordée.

DOMINIQUE VIOLA/DICOD

> Baptême du feu pour un jeune Saint-Cyrien en Afghanistan

Besoins en réservistes volontaires par armées et service.

Montée en puissance du nombre de réservistes servant sous ESR.

Lieutenant Benoît de Guillebon Promotion Lieutenant Brunbrouck (2004-2007) Chef de la 1e section de la 4e compagnie du 27e bataillon de chasseurs alpins GTIA : groupement tactique interarmes. FOB : forward operationnal base. COP : combat oupost. ANA : armée nationale afghane. TAC : joint tactical air controler. SGTIA : sous-groupement tactique interarmes. IED : improvised explosive device. MRT : méthode de raisonnement tactique.

Budget consacré à la réserve militaire en millions d’euros.


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> Plaidoyer pour la réserve citoyenne

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ADÉQUATION EMPLOIS CIVILS/MILITAIRES 75%

des réservistes ont un emploi militaire différent de leur emploi civil. 19,8% ont des emplois civils et militaires proches. 5,2% ont des emploi identiques dans leur vie civile et leur engagement dans la réserve.

DR DICOD

réée par la loi du 22 octobre 19991 la réserve citoyenne a pour objet selon l’article L 4241-1 du Code de la Défense « d’entretenir l’esprit de défense, de renforcer le lien entre la Nation et ses forces armées et de fournir, sous certaines conditions, les renforts nécessaires à la réserve opérationnelle ». Elle constitue, avec la réserve opérationnelle, une des deux composantes de la réserve militaire. L’appartenance à la réserve citoyenne s’inscrit dans le parcours citoyen qui permet à tout Français et à toute Française de contribuer à la défense de la Nation2 . Le réserviste citoyen ne sert pas sous statut militaire et les activités qu’il peut accomplir dans le cadre d’activités définies par l’autorité militaire s’effectuent en qualité de collaborateur bénévole du service public. Volontaires agréés par l’autorité militaire, le réserviste citoyen est recruté parmi les anciens militaires d’active, réservistes opérationnels ou appelés du contingent mais aussi parmi les membres de la société civile, sans expérience militaire préalable. L’instruction ministérielle n° 459 décline les domaines dans lesquels le réserviste citoyen peut manifester son soutien aux armées : actions visant à renforcer l’esprit de défense, aide au recrutement de l’active et de la réserve, aide à la reconversion et au reclassement des anciens militaires, actions d’information au profit de la défense… Le réserviste citoyen agréé par l’autorité militaire se voit attribuer à titre honorifique un grade en fonction de certains critères tels que son âge, sa notoriété, son niveau de responsabilités professionnelles, publiques ou électives, sa proximité avec la défense (passé militaire, IHEDN)… Selon le rapport d’évaluation des réserves, il y avait au 31 décembre 2007, 14962 réservistes citoyens dans les armées et les services, chiffre qu’il convient de relativiser car la Marine

TRIBUNE LIBRE

Entretenir l’esprit de défense, renforcer le lien entre la Nation et ses forces armées c’est fournir, sous certaines conditions, les renforts nécessaires à la réserve opérationnelle.

Source : rapport OSD 2005

nationale (12414 réservistes citoyens) décomptait à cette date d’office les anciens disponibles dans la réserve citoyenne. On était donc plus proche de 3000.

Des réservistes au service du lien armée-nation La réserve citoyenne a été imaginée pour participer au maintien du lien Armée-Nation et de l’esprit de défense au moment où les citoyens français n’ont plus été associés, à travers le Service national, à la préparation de la défense du pays 3. En une décennie, aux notions d’impôt et de citoyen-soldat se sont substituées celles de volontariat et de professionnel. À la suspension du service national décidée par le Président de la République en 1996 s’ajoute, révision générale des politiques publiques oblige, la moindre présence territoriale des armées, même là où elle faisait traditionnellement corps avec la population, son terroir, son patrimoine, ses élites et ceci depuis des décennies, parfois des siècles 4 . Heureusement, les Français sont encore attachés à leur armée Nos familles sont encore marquées par les lourds sacrifices qu’elles ont concédés à la défense de la Nation : l’héroïque fantassin de Verdun était paysan, ouvrier, instituteur, curé parfois seulement militaire de carrière5. Notre esprit ne peut pas avoir oublié ces terribles épreuves dans lesquelles la France a perdu ses forces vives6. N’oublions pas la Résistance, et plus près de nous, n’oublions pas non plus que la moitié des tués de la guerre d’Algérie étaient des appelés et des rappelés, des civils en somme. Les rescapés de ce conflit sont les pères des quinquas et les grands pères des adolescents d’au-

jourd’hui. Comment la tragique histoire de plus d’un million de nos contemporains7 pourrait-elle disparaître et ne pas marquer notre conscience collective ? Notre histoire plaide pour un lien presque charnel entre la France et son armée. Cependant, malgré Valmy, malgré Verdun, malgré les Aurès… le risque que le lien entre les armées et la Nation se distende est réel. L’armée commence à ne plus faire partie du patrimoine vivant de nos terroirs8. La défense d’un pays estelle seulement une affaire technique ou une affaire de cœur ? Qui va entretenir l’esprit de défense si ce n’est ceux qui l’ont toujours incarné dans ce pays, ses citoyens ? L’entretien du lien ArméeNation et de l’esprit de défense n’est pas seulement une nécessité pour les armées, c’est également un devoir dû à ceux qui se sont sacrifiés pour la défense de notre pays, défense qui a été assumée jusqu’à présent par ses citoyens en armes.

La réserve citoyenne : innovation forte ou idée extravagante sans avenir ? Cette définition audacieuse de la « deuxième réserve » a émergé du débat parlementaire ainsi que son nom évocateur et au combien conforme à l’esprit de défense de notre pays. 9 La réserve citoyenne ne peut évidemment pas prétendre à l’exclusivité dans le domaine complexe du maintien de l’esprit de défense. Mais elle peut néanmoins se prévaloir d’être un relais d’opinion efficace au service des forces armées et de la défense au moment où la compréhension de la chose militaire a tendance à s’affaiblir dans le pays. En plus, la fin de la conscription et la ••• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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VIE D’OFFICIER TRIBUNE LIBRE ••• moindre présence des militaires sur le territoire pourraient engendrer une tendance à l’isolement intellectuel et social des armées : à un pays ne se reconnaissant plus dans son armée pourrait répondre une armée découplée de la Nation. Sans qu’il soit besoin de développer, les risques que pourrait engendrer la tendance à la confusion entre la sécurité intérieure et la sécurité extérieure imposent aux responsables militaires de conserver une vision réelle et équilibrée du pays10 . Cependant, la réserve citoyenne qui fête cette année ses dix ans ne fait pas l’unanimité. Ainsi, des groupes de travail du Conseil Supérieur de la Réserve Militaire sont régulièrement saisis à son sujet. Les rapports remis, favorables dans les grandes lignes au statu quo, sont classés et un autre groupe de travail ad hoc, remanié, est créé dans l’espoir inavoué, mais de plus en plus perceptible, d’obtenir une position franche et unanime préconisant que la réserve citoyenne ne doit plus appartenir à la réserve militaire. L’indigence du livre blanc sur ce sujet est surprenante et révélatrice en regard du nombre d’études réalisées sur le sujet ! Il est symptomatique que les travaux des différents groupes de travail ayant œuvré sur le sujet n’aient pas été consultés par les rédacteurs du Livre Blanc qui s’en tiennent à la sempiternelle et pauvre problématique du supposé manque de notoriété de la réserve citoyenne ! Conclusion Que les mêmes questions reviennent de manière récurrente (notoriété, lisibilité…) bien qu’entre temps la situation de la réserve citoyenne ait évolué sur le terrain, renvoie au non-dit : derrière les débats sur la réserve citoyenne se pose simplement le sentiment que peut faire naître chez certains le fait d’attribuer des grades honorifiques à des civils. Cette façon de faire a certainement été maladroite quand on sait la symbolique, mais aussi le travail personnel et la reconnaissance que représente la détention d’un grade en milieu militaire. Une appellation unique11 et un quasi statut tel que celui des peintres des armées aurait certaine-

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CSRM

> Plaidoyer pour la réserve citoyenne

La réserve citoyenne doit rester une des composantes de la réserve militaire.

ment évité des vexations et des tensions inutiles. Malgré ces anicroches, la nécessité de la réserve citoyenne n’est pas à démonter et de nombreux organismes et unités ne sauraient assurer l’ensemble de leur mission d’influence sans l’appui de réservistes citoyens. La réserve citoyenne doit rester une des composantes de la réserve militaire. La confondre, comme semble l’entrevoir le Livre Blanc, dans une vaste réserve interministérielle sans objet et sans but n’aurait guère de sens et ne servirait en rien l’esprit de défense qui ne doit pas être considéré à la légère. L’histoire de notre pays l’a suffisamment démontré. Benoit JEANNE, IHEDN (AR3 – SR 159) Directeur d’hôpital Lieutenant-colonel de la réserve citoyenne du service de santé des armées 1 Article 19 de la loi n° 99-894 du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de défense. 2 Selon l’instruction du 27 juin 2008 n° 459/DEF/CAB/CSRM/SP relative à la réserve citoyenne. 3 L’article 19 de la loi n° 99-894 du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de défense précise que la réserve citoyenne a pour objet d’entretenir l’esprit de défense, de renforcer le lien entre la Nation et ses forces armées et de fournir, sous certaines conditions, les renforts nécessaires à la réserve opérationnelle. 4 L’institution militaire risque de disparaître du champ de vision des Français, La réforme des bases de défense va ramener la présence des armées à moins d’une centaine de sites contre plus de 450 aujourd’hui. Le lien mémoriel est également menacé si on envisage la suppression cette année par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (O.N.A.C.) des délégués départementaux à le mémoire combattante. 5 Marc Bloch (1886-1944), L’étrange défaite, Témoignage écrit en 1940, Société des Éditions Franc-tireur, Paris, 1946, page 68 : « L’infanterie de Verdun et de la Somme était une armée de réservistes, dans ses rangs et, pour une large part, dans ses cadres. ». Historien français de réputation internationale, fondateur de la revue des Annales ; ce civil, ce citoyen soldat, était titulaire de 5 citations (14-18 et 1940). Résistant, arrêté,

torturé, il a été exécuté le 16 juin 1944. 6 Ainsi, ma famille reste attachée à la mémoire de deux de mes grands-oncles, l’un porté disparu en février 1915 et l’autre tué à Douaumont en mai 1916. Le drame d’une famille qui a perdu ses deux fils à la guerre ne s’efface pas en quatre générations. 7 BO Sénat du 7 août 1986 : sur 1 747 927 personnes ayant servi en Afrique du Nord entre 1952 et 1962, 1 343 000 soit plus des ¾ étaient des personnels appelés ou rappelés. 8 Quelle présence militaire à Toul aujourd’hui (mis à part la présence emblématique de l’enfant du pays, le général BIGEARD) ? Alors que la ville et sa population restent profondément marquées par leur rôle de sentinelle au service de la défense de la France : entre 1900 et 1998, 16 régiments y ont tenu garnison et la ville a été le siège d’états-majors de corps d’armée et de division en 1914 et en 1939. 9 Réserve de cœur et d’esprit, liens charnels et de réflexion, selon le Président de la République devant le Conseil supérieur de la Réserve Militaire au Palais de l’Élysée, le vendredi 16 février 2001. Initialement dénommée « première » et « deuxième » réserve dans le projet de la loi 22 octobre 1999, les composantes de la réserve militaire ont été appelées respectivement « réserve opérationnelle » et « réserve citoyenne » lors de la discussion devant le Sénat, ces appellations permettant de mieux définir, selon les sénateurs, la vocation propre de ces deux ensembles. A cette occasion, le président de la commission des affaires étrangères saisie du texte devait dire : « La commission a enfin eu la volonté de souligner plus fortement (…) l’indispensable maintien du lien entre la Nation et son armée, car notre armée, fût-elle professionnelle, doit rester celle du peuple français. (…) Ce sera en particulier la tâche de la seconde réserve qui garde, à nos yeux, un rôle important et que nous proposons dans cet esprit, monsieur le ministre, de baptiser du beau nom de « réserve citoyenne » (…) ». Je partage sans réserve ce point de vue : quel beau nom ! 10 Parfois, on peut constater, de façon marginale mais révélatrice, chez certains militaires d’active ou de la réserve opérationnelle, la tendance à développer une vision fantasmagorique des banlieues et à se créer un univers mental dans lequel un ennemi intérieur est pensé et des moyens d’action envisagés, tels le recours à des méthodes de « pacification ». Beaucoup de civils vivent, connaissent, travaillent quotidiennement dans ces banlieues, qu’ils aient un lien avec l’armée pour équilibrer les perceptions pourrait éviter l’installation de graves malentendus entre les armées et les citoyens. A ce titre, les réservistes locaux à la jeunesse et à la citoyenneté (RLJC), qui sont des réservistes citoyens, informent et accompagnent les jeunes dans leur parcours citoyen devraient retenir toute l’attention des pouvoirs publics et des armées. 11 Comme par exemple « officier, sous-officier ou soldat honorifique des Armées ».


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ous le titre « Après l’assemblée générale 2009 » j’ai exprimé en Tribune Libre de la précédente revue la stupéfaction, la déception et l’inquiétude que m’ont causé les décisions concernant l’EMIA et le recrutement semi-direct, annoncées à cette occasion par le GA Elrick Irastorza, CEMAT. Dans la même revue j’ai eu la satisfaction de lire deux articles où ont été développés les mêmes idées avec beaucoup de talent et de conviction. Dans la réponse, très courtoise, à une lettre que je lui ai adressée à ce sujet, le général CEMAT, a repris ses décisions 1, assorties de commentaires explicatifs accentuant encore sa détermination. Je les résume car je ne suis pas sûr que tous en on bien compris l’importance et la gravité : • recrutement de l’EMIA uniquement parmi les sous-officiers et les soldats, limité à une centaine pour en conserver la qualité. Il est absolument exclu pour les OSC en raison de leur niveau académique 2 ;

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• élévation d’un an (de 22 à 23 ans) de l’âge minimum pour concourir à l’EMIA, afin d’éviter un recouvrement avec le recrutement direct (maximum 23 ans) ;

• différenciation des carrières selon les origines, les officiers IA ayant vocation aux commandements de second niveau et à terminer leurs carrières plutôt au grade de lieutenant-colonel « ce qui doit exclure tout esprit de concurrence entre les recrutements 3 ».

Je ne comprends pas ce dernier point. Il ne faut pas confondre avec une saine ambition qui est une bonne chose, par le travail qu’elle nécessite à tout âge et l’élévation qui en résulte. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup

de bons Saint-Cyriens qui aient eu avec succès le niveau des études à leur carrière limitée au profit d’offi- l’Ecole de Strasbourg quand il la comciers IA qui n’auraient pas été meil- mandait, en accord et avec l’appui de leurs. l’université). Ne serait-ce pas le cas Ce sont donc des mesures qui ne pour certains OSC ? s’imposaient pas pour l’intérêt du serJe recommande donc aux candivice ; instaurent une dats et aux jeunes sorte de Corps de officiers IA de faire Direction, refoulé cet effort tout au long Je recommande jusqu’à présent ; créent de leur carrière. Et de donc aux candidats un fossé entre les oricommencer par se et aux jeunes gines préjudiciable à présenter au concours officiers IA de faire l’unité du corps des offide l’EMIA dès qu’ils ciers, et contraires à la en remplissent les cet effort tout au promotion sociale dont long de leur carrière. conditions d’âge et les armées se flattent. d’ancienneté. Le rôle Et de commencer Ces décisions n’inde leur encadrement par se présenter au terdisent pas aux meilest évidemment capileurs de se distinguer tal. concours de l’EMIA dans leur parcours et dès qu’ils en « de trouver toute leur Enfin, ce qui me remplissent les place dans le corps des navre, c’est de officiers des armes » n’avoir perçu aucune conditions d’âge et me rappelle pour réserve (à moins d’ancienneté. conclure le général qu’elle ne m’ait CEMAT. C’est vrai. Le échappée) des grands contraire serait aberrant. Encore faut- Anciens formés à Cherchell et à il qu’ils soient encouragés, efficacement l’ESMIA qui ont toujours affirmé leur aidés, et qu’on ne leur en enlève pas attachement à l’égalité des chances au l’envie par des barrières inutiles. sein du corps unique des officiers, la valeur réelle et constatée faisant seule la différence. Ni de nos camarades Faut-il, pour autant, Saint-Cyriens, de la Saint-Cyrienne et se résigner ? de l’Union des associations.

Je réponds NON !

Etant donné la spécificité du commandement militaire, notamment opérationnel, j’ai appris que la valeur d’un officier se forge plutôt dans les écoles militaires et sur le terrain qu’en faculté. Les choses peuvent évoluer en fonction des circonstances et pourvu que l’on en ait vraiment la volonté par l’effort personnel des candidats à l’épaulette et leur mise en condition par l’attention de leurs chefs. Ainsi, je considère comme une erreur d’avoir maintenu le concours au niveau du baccalauréat, ce qui en détourne ceux qui ont commencé des études supérieures (le général Barbe, avait élevé

GCA (2s) Norbert Molinier 1 cf - L’allocution prononcée par le général CEMAT lors de l’assemblée générale de L’Épaulette du 7 février 2009 est publiée à la page 4 de la revue n°167. 2 (NDLR) : « Contrairement aux ORSA qui n’avaient qu’une formation d’EOR, les OSC encadrement ont suivi l’année complète de Division d’application. Leur retour dans un cursus EMIAEcole d’application engendrerait une redondance peu d’actualité ». 3 (NDLR) : « Cette disposition (recul de la limite d’âge) s’appuie sur les nouveaux statuts et sur le principe de différenciation des carrières qui participe à une meilleure lisibilité des parcours professionnels des officiers. Elle est, par ailleurs, le fruit d’une harmonisation interarmées. Pour autant, l’élargissement des créneaux d’avancement, institué par le nouveau statut particulier, permet sans difficulté de positionner parmi leurs pairs de recrutement direct les officiers brillants issus de l’EMIA ».

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LIBRES PROPOS VIE D’OFFICIER

> Le recrutement semi-direct jeune des officiers de l’armée de Terre par l’EMIA

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HISTOIRE e > 1943 – 1945 L’épopée de la 3 Division d’infanterie algérienne e 8 mai 2009, à l’occasion des cérémonies célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie et la fin de la guerre sur le théâtre européen, le Président de la République, monsieur Nicolas Sarkozy rendait un hommage appuyé aux soldats de l’Armée d’Afrique 1. Ces troupes, comme leurs faits d’armes pendant la Seconde Guerre mondiale, sont longtemps restées méconnues des Français, l’accent ayant été davantage mis sur l’action de la Résistance (Forces françaises de l’intérieur, FFI) et des Forces françaises libres (FFL). Pourtant, tant par le volume des forces engagées que par les sacrifices consentis, l’armée d’Afrique mérite certainement mieux que l’oubli dans lequel elle est tombée. L’épopée de la 3e Division d’infanterie algérienne (3e DIA) est une parfaite illustration de cette méconnaissance du grand public à l’égard de ces Français (métropolitains ou pieds-noirs) et « indigènes » qui composent cette armée. Pourtant, cette grande unité est, à partir de novembre 1942 de toutes les campagnes : Tunisie, Italie, France et Allemagne, où elle termine la guerre en s’emparant de Stuttgart. C’est elle qui, de toutes les divisions françaises de la Libération, enregistre le taux de pertes le plus élevé avec 4 500 tués et disparus, c’est elle encore qui, toujours en pointe, totalise le plus grand nombre de jours passés au front et en première ligne. Il est désormais temps que ces hommes retrouvent leur place aux côtés des maquisards du Vercors, des Glières ou encore des soldats de la Division Leclerc, c’est ce que se propose de faire, à son modeste niveau, cette courte synthèse sur l’histoire de la 3e Division d’infanterie algérienne. Créée le 1er mai 1943 à partir des unités de la Division de marche de Constantine qui prennent part, dans des conditions difficiles et avec un matériel obsolète aux opérations de Tunisie, la 3e DIA est placée sous le commandement du général de Goislard de

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Le 3e RSAR en progression à partir de novembre 1942 de toutes les campagnes : Tunisie, Italie, France et Allemagne, où elle termine la guerre en s’emparant de Stuttgart. Ci-dessus le cimetie ̀ re de la 3e DIA le 24-02-44.

Monsabert, qui a passé la plus grande partie de sa carrière en Afrique. Grâce au plan d’Anfa (janvier 1943), la 3e DIA est mise sur pied sur le modèle américain et devient une unité entièrement motorisée forte de 16 000 hommes. Formée autour de trois régiments d’infanterie, les 3e et 7e régiments de tirailleurs algériens (3e et 7e RTA) et le 4e régiment de tirailleurs tunisiens (4e RTT), forts d’un peu plus de 3 000 hommes chacun, la division comprend également un régiment d’artillerie (le 67e régiment d’artillerie d’Afrique), un régiment de cavalerie (le 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance) et des unités de soutien et des services. Par ailleurs, même s’il n’est pas un régiment organique de l’unité, le 7e régiment de chasseurs d’Afrique renforce souvent la division en opérations. Les officiers viennent pour la plupart de l’armée d’Afrique et les sousofficiers sont des « pieds noirs » qui occupent les fonctions de gradés d’encadrement ou de spécialistes : radio, chauffeurs, tireurs FM, chef de pièces mortiers… Quant à la troupe, elle est

très majoritairement autochtone dans l’infanterie (79 % dans les compagnies de combat), un pourcentage plus faible dans les autres armes, 50 % dans le génie, inférieure à la moitié dans les unités de l’ABC. Au total, la division comprend environ 40 % d’Européens contre 60 % d’indigènes ; ceux-ci ne bénéficient toutefois pas du même statut (appelés ou engagés pour l’Algérie, département français, volontaires pour les Tunisiens et les Marocains). Instruits et formés à la guerre moderne avec un équipement neuf à l’été et l’automne 1943, les hommes de la DIA représentent, au moment où ils vont entrer en ligne en Italie, en janvier 1944, un ensemble cohérent et doté d’un fort esprit de corps : cadres et troupe ont appris à se connaître, à se respecter et à s’estimer. Dès les premiers engagements sur le front italien, la 3e DIA fait montre d’un allant et d’un mordant qui sont reconnus tant par les Américains que par les Allemands. Initialement employée en couverture des troupes alliées qui cherchent à faire sauter le verrou de


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« L’Armée d’Afrique » n’est pas une appellation officielle et désigne en fait le XIXe Corps d’Armée, créé dans le cadre de la réorganisation de l’armée française qui fait suite à la défaite de 1871. Elle regroupe des troupes européennes (zouaves, légionnaires, chasseurs d’Afrique) et autochtones (tirailleurs, spahis, goumiers) issues des trois pays du Maghreb : Maroc, Algérie et Tunisie. 2 Notamment grâce à l’action des 1re DMI, 2e DIM, 4e DMM et du corps de montagne formé par les tabors marocains.

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HISTOIRE

du général Guillaume, est alors lancée à sionomie dans le cadre de « l’amalgame », la poursuite de la XIXe armée alle- le 7e RTA est ainsi remplacé par mande qui bat en retraite. Au mois de le Corps franc Pommiès qui devient septembre le front se stabilise, l’adver- 49e RI. saire a durci sa résistance et le temps Dans la nuit du 30 au 31 mars, alors s’est détérioré : l’hiver dans les Vosges que la 2e DIM franchit le Rhin à et en Alsace s’annonce particulièrement Gemersheim, la 3e DIA, à l’aide de difficile pour la division, d’autant plus quelques bateaux pneumatiques fait que les vêtements chauds sont encore passer ses compagnies en aval de Spire. sur les plages de Provence… Au mois Après l’établissement d’un pont par le de novembre, la situagénie de corps d’artion de la division est mée, toute la division inquiétante, les régise regroupe sur la rive ments ont été dureorientale du Rhin le 4 L’armée ment éprouvés par les avril 1945 : le dernier combats, le 7e RTA d’Afrique a payé acte peut commencer compte, pour la seule avec Stuttgart pour année 1944, 5584 un lourd tribut objectif. La ville, tués, blessés et dispadétruite par les bomà la libération rus, soit deux fois bardements alliés est l’effectif initial. « Ma atteinte quinze jours de la France division est morte » plus tard. La DIA peut alors écrire le entreprend alors des et mérite général Guillaume. opérations de netPourtant, comme le la reconnaissance toyage dans cette souligne de Lattre « il région quand interde la nation. ne peut être question vient la cessation des de la relever ». Ainsi, hostilités. Après trois c’est encore elle qui années de combat, est sollicitée au mois de janvier 1945 sans véritables trêves ni repos, officiers, pour défendre Strasbourg, de nouveau sous-officiers et soldats, européens menacée, et pour enfoncer au mois de comme indigènes, de la 3e Division mars les premières lignes de défense d’infanterie algérienne peuvent être allemande sur la rive ouest du Rhin. légitimement fiers de leur action. Entre temps, la 3e DIA change de phy- L’armée d’Afrique a payé un lourd tribut à la libération de la France et mérite Le 16 août 1944 avec les américains, tirailleurs et spahis débarquent en Provence et sans la reconnaissance de la Nation. Pourtant attendre le reste des unités de la division sont lancés à l’assaut de Toulon et de Marseille. au plus fort des combats du Belvédère, le lieutenant Nicolas, chef de section à la 10e compagnie du 4e RTT, déclare à l’un de ses camarades : « Personne ne pourra savoir ce que nous avons fait. Personne ne le soupçonnera. Ces choses là (…) nul ne saurait les raconter. Elles disparaîtront avec nous. Les Français n’en sauront rien ». A nous de les faire connaître et d’en garder le souvenir, toujours. Capitaine Ivan CADEAU - SHD Cassino, c’est pourtant elle qui parvient à rompre la première la ligne Gustav, grâce notamment à l’action du 4e RTT au Belvédère (25 janvier – 3 février 1944), mais faute de réserves, le Corps expéditionnaire français (CEF) en Italie ne peut exploiter cet avantage. Ce n’est que partie remise puisqu’au mois de mai, à la faveur de la quatrième offensive sur Cassino, la bataille du Garigliano, le CEF parvient à rompre les défenses allemandes2 ; il revient principalement à la 3e DIA d’assurer l’exploitation. Grâce à Monsabert, qui est un général résolument offensif, la division talonne les Allemands, empêchant ces derniers de se rétablir. Après maintes péripéties, la poursuite de la DIA s’achève le 4 juillet ; là la division est retirée du front et envoyée dans la région de Naples, un nouveau défi l’attend : la libération de la France. Le 16 août 1944 tirailleurs et spahis débarquent en Provence et sans attendre le reste des unités de la division sont lancés à l’assaut de Toulon et de Marseille. Après dix jours de combat aux côtés des autres grandes unités de la 1re Armée française, les deux villes sont libérées, la rapidité des Français a bouleversé toutes les prévisions, Marseille ne devant être atteinte, selon les plans, qu’à J+40. Sans bénéficier d’un seul jour de repos, la division, désormais aux ordres


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HISTOIRE

1949, l’arrivée de Mao au pouvoir et ses conséquences sur la guerre en Indochine l y a soixante ans, la victoire remportée par les communistes chinois sur leur adversaire nationaliste du Guomindang et la proclamation de la République populaire de Chine entraînent d’importantes conséquences sur la physionomie de la lutte que livre le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO). D’une part l’arrivée de Mao au pouvoir introduit une menace nouvelle –une intervention massive des Chinois dans le conflit, qui doit être prise en compte dans la stratégie du commandant en chef. D’autre part elle permet à l’armée populaire vietnamienne (APV) commandée par le général Giap de disposer désormais d’un allié puissant. Ce dernier lui offre en effet, outre un sanctuaire à proximité de la frontière tonkinoise, la possibilité d’être instruite, équipée et armée de matériels modernes par les Chinois. Du côté français, cette menace, qui prend le nom de code d’hypothèse « Damoclès » aboutit au changement de posture du corps expéditionnaire et à la mise en défense du delta Tonkin. Par ailleurs, elle amène les EtatsUnis à reconsidérer et à redéfinir leur politique vis-à-vis de la France : l’Indochine devient un front de la guerre froide, elle peut, à ce titre bénéficier de l’aide américaine. En mars 1949 le général Koch, alors commandant des troupes françaises d’Indochine du Nord peut écrire : « l’aggravation de la menace chinoise se traduit déjà pratiquement (…) par des incursions et (…) par des concentrations à la frontière ». Un an plus tard, le général Carpentier, alors à la tête du CEFEO est encore plus clair : « il n’est pas défendu, maintenant, d’envisager dans un avenir plus ou moins lointain une attaque [des communiste chinois] sur le Tonkin ». Cette peur d’une intervention domine les préoccupations des responsables militaires en Indochine, elle devient même, pour certains, la « hantise du général de Lattre » en 1951. Garant de la souveraineté et des intérêts français, celui-ci n’a d’autre choix que de mettre en garde le nord du Vietnam contre toute agression. Aussi décidet-il la construction d’une ceinture fortifiée bétonnée protégeant le delta et sa capitale, Hanoï, ainsi que le port de Haïphong. Réalisée entre 1951 et 1953 (quelques ouvrages sont même coulés en 1954), la ligne de Lattre, totalise un ensemble de 1600 blockhaus répartis en 230 points d’appui (PA). En effet, la forme de fortification retenue est celle du PA comprenant un ouvrage central, pouvant abriter une vingtaine d’hommes, entouré par quatre ou cinq blocs périphériques, occupés par 8 hommes, distant de deux à trois kilomètres les uns des autres. Des positions d’artillerie appuient de leurs feux ses positions défensives. Très critiquée après la mort du maréchal de Lattre, la ligne de Lattre s’est vue reprocher son coût et son inutilité, notamment parce qu’elle n’entravait en rien les infiltrations du viêt-minh. En fait telle n’était pas sa fonction ; réalisée dans l’urgence, cette fortification de campagne n’a d’autre objet, soulignons-le encore, que « de mettre le dispositif du Tonkin à l’abri d’une attaque de la Chine communiste disposant d’une grosse supériorité quantitative d’effectifs ». Ainsi, empêcher l’infiltration d’unités autonomes viêt-minh à l’intérieur de la zone contrôlée par les Français n’entre pas dans ses missions. Toutefois, au moment où le Viêt-Minh dispose d’un corps de

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bataille puissant, fort à la fin de 1951 de cinq divisions d’infanterie et d’une division mixte artillerie-génie dite « lourde », les blockhaus du delta jouent leur rôle, car Giap n’a pas les moyens et n’ose pas lancer d’attaque massive. Il le reconnaît d’ailleurs dans ses mémoires : « nous nous étions rendu compte que lancer une offensive d’envergure était peu réalisable dans le delta où l’ennemi attendait nos attaques (…). [C’était là] que se trouvait le noyau dur du dispositif ennemi. La ligne des bunkers construits par de Lattre n’avait pas empêché notre infiltration dans les zones occupées mais elle nous occasionnait encore nombre de difficultés lors des combats d’envergure ». De fait, le delta n’a pas été attaqué en force et paradoxalement, les fortifications ont amené l’adversaire à définir une stratégie périphérique qui aboutit, quelques années plus tard, à Diên Biên Phu. De toute façon, comme le rappellent fréquemment les sapeurs français, il serait vain de vouloir faire jouer à la fortification un rôle qui la dépasse. Ce n’est pas une pensée universelle. C’est un instrument de combat et de manœuvre qui s’intègre dans un ensemble. Pour s’exprimer comme en mécanique rationnelle, c’est l’une des forces d’une résultante et non la résultante ellemême. Il ne faut donc jamais la concevoir comme un problème isolé qui se suffit à lui-même, mais en fonction d’une manœuvre qui s’appuie sur elle et sur bien d’autres forces telles que le réseau de manœuvre, l’infrastructure aérienne… (…). Il faut d’abord la concevoir dans un ensemble défini ». Ce rôle d’appui à la manœuvre, les principaux détracteurs du « béton » ne l’ont apparemment pas tous saisi. En effet, la ligne de Lattre s’inscrivait dans un vaste programme d’équipement du champ de bataille comprenant la création d’un véritable réseau de manœuvre et la mise en place de véritables bases opérationnelles, chargées de permettre au corps expéditionnaire de mener la guerre. Le réseau de manœuvre était à la fois nécessaire et rendu possible par l’arrivée de l’aide américaine. En effet, les Etats-Unis, jusque là opposés à la guerre menée par les Français en Indochine avaient, devant le changement de rapport de forces, décidé de soutenir ces derniers par une aide financière, mais également par la livraison de matériel de guerre. Les différentes armes se transforment : l’arme blindée et cavalerie acquiert des chars lourds, M4 Sherman, M 36, celui-ci devait d’ailleurs initialement être déployé à la frontière sino-tonkinoise, il sera finalement employé dans un rôle d’appui-feu. L’artillerie voit également ses dotations en canons de 155mm augmenter et le génie reçoit toute une gamme d’engins utilisés pour le renforcement des voies de communications et la construction des bases. Le corps expéditionnaire « s’alourdit » et change de physionomie ce qui sur le théâtre d’opération indochinois, aux infrastructures fragiles et agressées tous les ans par le climat, entraîne de grandes servitudes pour le génie militaire. En effet, les principales voies de communication et ouvrages d’art du delta du Tonkin doivent être portés à une classe supérieure, 30 ou 40 tonnes pour les plus importants afin d’accueillir les Groupes mobiles dont de Lattre a décidé le développement. C’est

notamment le cas de la Route coloniale 5 (RC 5) qui relie Hanoï et Haïphong, celle-ci est la véritable « artère » du corps expéditionnaire tout au long de la guerre, elle permet l’amenée des hommes, du matériel et du ravitaillement sur l’ensemble du front du « delta ». En 1951 en même temps qu’est réalisé ce réseau de manœuvre (qui ne satisfait toutefois pas le commandement du génie, faute de moyens), des bases opérationnelles voient le jour, capables d’accueillir des chasseurs à réaction dans le cas d’opérations aériennes contre l’aviation chinoise. Le principal bénéficiaire de l’arrivée des communistes chinois à la frontière du Tonkin a été, on l’a dit, le Viêt-Minh, il s’est en quelques mois considérablement renforcé, ce qui n’a pas échappé au 2e Bureau français ; celui-ci écrit dans sa synthèse mensuelle du mois d’août 1950 que les possibilités de ses unités vont se modifier profondément du fait de l’amélioration considérable apportée à leur armement et à leur encadrement. Les combattants français, sur le terrain, ont bien noté d’ailleurs qu’ils avaient devant eux un nouvel adversaire ; aux qualités d’endurance et de rusticité que l’on prêtait alors aux bo doïs viennent désormais s’ajouter une instruction, un entraînement et un équipement individuel qui n’ont rien à envier à celui d’une armée européenne. Pourtant malgré les mises en garde répétées des différents services de renseignement en Indochine, le commandement décide en octobre 1950 l’évacuation de la zone frontière et le repli de Cao Bang, aboutissant à la catastrophe que l’on connaît. « Il avait inconsciemment substitué aux données réelles qu’il possédait sur le Viêt-Minh l’idée préconçue qu’il s’en faisait ». En fait, La bataille de la RC 4 sanctionnait un fait nouveau : grâce aux communistes chinois, le rapport de force avait évolué. Et non seulement, les unités ennemies étaient maintenant de très bonne valeur, mais l’état-major vîet-minh était maintenant capable de monter et de coordonner des actions d’ensemble dans la durée. L’aide militaire chinoise au Viêt-Minh qui se met en place à partir de l’automne 1949 ne va cesser dès lors de se développer. Peu de temps après la chute de Diên Biên Phu (qui signifie en vietnamien « chef lieu de la zone frontalière »), le 2e bureau estime que l’aide chinoise a permis au Viêt-Minh de disposer outre le renforcement en armement individuel et collectif dans les unités d’infanterie, d’importantes livraisons de carburant (2 400 tonnes entre janvier et avril 1954) nécessaires au 1 500 camions de son parc automobile, mais également de 80 pièces de DCA de 37 mm et des lance-fusées multitudes apparus à la fin de la bataille, improprement appelé « orgue de Staline » dans de nombreux ouvrages. Ainsi, si l’histoire retient plus volontiers les dates de grandes batailles, instant de rupture, il faut souligner que ces dernières ne sont souvent que la conséquence de phénomènes plus lointains et plus profonds, se faisant dans la durée. L’année 1949 est à ce titre une année charnière pour la guerre d’Indochine, sans doute plus que ne l’est 1950 et le désastre de Cao Bang. Sans minimiser les atouts et la valeur du Viêt-Minh, l’aide apportée par la Chine communiste au Viêt-Minh est à l’origine directe de la transformation de l’APV en corps de bataille mobile et manœuvrier. Quant à la menace que fait planer la Chine sur le Tonkin à partir de l’arrivée au pouvoir de Mao, elle contribue encore davantage à la dispersion des efforts français avec la création de centaines de postes qui immobilisent des milliers d’hommes.

Capitaine Ivan CADEAU - SHD


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Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard château de Malmaison Jacques-Louis David, 1800 Huile sur toile Peinture 260 × 221 cm, figure Château de Malmaison, Rueil Malmaison

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Maréchal Louis Hubert Gonzalve Lyautey (1854-1934) Élève à Saint-Cyr (1873).

ieu de conservation et de mise en valeur du patrimoine, le Musée du Souvenir est destiné à la formation des élèves-officiers. Vitrine de l’ESM de Saint-Cyr, de l’EMIA et de l’EMCTA, vecteur privilégié du lien Armée-Nation, le Musée du Souvenir a un projet scientifique et culturel digne d’intérêt et convoite le label « Musée de France ». Intimement lié aux événements de l’histoire de France, le patrimoine est un enjeu majeur de notre culture. Au Musée du Souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, ce patrimoine est une véritable leçon d’histoire qu’il faut se réapproprier. Lieu unique de Mémoire et de témoignages d’où se détachent des vocations et des destinées exceptionnelles, le Musée du Souvenir est un univers référentiel commun tant historique que scientifique. En adoptant une approche globale et ouverte, il peut servir les réflexions contemporaines : • En mettant le citoyen en rapport avec son histoire, il renforce les liens ArméeNation et véhicule des valeurs pérennes de culture et d’éthique de l’officier français (sens de l’honneur, esprit de sacrifice, loyauté, désintéressement, disponibilité). • En tant que vecteur important d’information et de formation, le Musée oeuvre pour le rayonnement des écoles de SaintCyr Coëtquidan et de l’histoire militaire.

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HISTOIRE

Le musée du souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan L’activité muséographique et culturelle du Musée du Souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan s’inscrit dans la politique patrimoniale et de tradition de l’armée de Terre, qui vise à offrir à tous les français, une meilleure compréhension de l’histoire militaire de la France puis d’ouvrir largement le musée au grand public (scolaires et universitaires).

Enfin, une reconnaissance locale puis régionale renforce son appartenance à un patrimoine national. Lieu d’échanges et de partages au caractère original, le Musée du Souvenir permet l’épanouissement des consciences individuelles et collectives. Si l’armée de Terre est une école d’énergie, le Musée se doit d’être dynamique, novateur, moderne, ouvert sur le monde. Il doit s’inscrire dans un paysage touristique, culturel, local et régional. Il devient un espace exigeant de projet, qui requiert un large savoir. Il s’agit aujourd’hui, pour nous, de renforcer l’attractivité du Musée du Souvenir par une démarche innovante et pragmatique. Enfin, un projet d’extension et de modernisation du Musée du Souvenir est initié, avec pour objectif l’inauguration du nouveau musée à l’horizon 2012, à l’occasion du centenaire de sa création. Un programmiste a rendu une étude qui propose trois scénaros.

Historique Le Musée du Souvenir, inauguré en 1912 dans la chapelle Saint-Louis à SaintCyr l’Ecole dans les Yvelines, est détruit par les bombardements alliés en 1944. Il est inauguré à Coëtquidan par le Premier Ministre, Pierre MESSMER, le 23 juillet 1967.

Lieu de mémoire et d’histoire, les collections sont présentées sur deux niveaux. Selon un parcours à la fois chronologique et thématique, 1 500 objets militaires commentent l’évolution de l’histoire des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Accessible et enrichissant, le Musée du Souvenir assure la sauvegarde d’un patrimoine militaire emblématique qu’il valorise, restitue et fait vivre. Au rez-de-chaussée, un vaste hall qui donne sur la cour d’honneur « Rivoli » accueille les expositions temporaires. Au premier étage, les visiteurs parcourent deux siècles d’histoire de la formation des officiers. Une borne permet de consulter 8 000 fiches constituant le Mémorial numérisé des Saint-Cyriens et des officiers des Ecoles d’Armes morts pour la France.

Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan • L’Ecole Spéciale Militaire est créée à Fontainebleau le 1er mai 1802 par Napoléon Bonaparte, Premier Consul. Elle s’installe à Saint-Cyr (Yvelines) en 1808, dans l’ancienne maison royale de Saint Louis fondée en 1685 par Madame de Maintenon pour l’éducation des jeunes filles de la noblesse pauvre. Les bâtiments ont été détruits par des bombardements en 1944. • L’Ecole Spéciale Militaire est transfé- ••• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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rée à Aix-en-Provence de novembre 1940 à novembre 1942. La formation des officiers est ensuite répartie entre Malvern et Ribbesfords (Grande-Bretagne) de 1941 à 1944 (Cadets de la France Libre) et Cherchell (Algérie) de 1943 à 1945. En 1945, l’école s’installe à Coëtquidan (Morbihan). Depuis 1803, l’Ecole Spéciale Militaire a formé plus de 63 686 officiers dont plus de 2000 élèves étrangers. Plus de 10 000 SaintCyriens sont tombés au champ d’honneur. • L’Ecole Militaire Interarmes est créée le 13 septembre 1961, Elle est héritière des Ecoles d’Armes, formées dès 1873. Avec la préparation au baccalauréat puis au concours d’entrée à l’EMIA et à l’EMCTA, l’Ecole Militaire de STRASBOURG a permis aux sous-officiers et aux officiers de réserve en situation d’activité les plus méritants d’accéder à l’Epaulette d’Officier (4 500 d’entre eux sont tombés au champ d’Honneur en 1914-1918). L’EMIA a formé plus de 34 020 officiers. • L’Ecole Militaire des Corps Techniques et Administratifs, créée le 1er août 1977, forme des officiers destinés aux états-majors et services inter-armées.

Les collections permanentes Un passé aussi glorieux mériterait d’être mis en valeur. Au sein du musée, le visiteur perçoit tout d’abord une évocation de Napoléon Ier, fondateur de l’Ecole Spéciale Militaire (portraits, sculptures, souvenirs, décorations et pièces d’uniforme de l’Empereur). Des plaques commémoratives et un grand nombre de mannequins portant différents uniformes de tradition rappellent ce que furent les écoles. Une vitrine expose une collection complète des insignes de promotion. Deux escaliers (ornés de vitrines contenant de splendides armes orientales) permettent l’accès à l’étage supérieur qui se présente comme une large galerie « en U ». Plus de deux siècles d’histoire de France sont évoqués, dans une galerie qui se présente en « U », à travers ses grands chefs militaires, connus ou anonymes. Dès la fin du règne de Louis XVI, l’école de Brienne, et l’école de Mars, sous la Révolution sont évoquées par des reconstitutions d’uniformes. Les armes à feu et armes blanches, sont authentiques et accompagnées d’une fiche signalétique descriptive. Nous disposons aussi d’une maquette de

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l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr avant le bombardement par les alliés en 1944, d’un diorama du camp de Coëtquidan et d’une maquette sur la bataille d’Austerlitz (1805).

Les grands chefs militaires Les officiers d’aujourd’hui, hommes et femmes, appartiennent à leur époque comme les officiers d’hier furent aussi de leur temps : précurseurs, aventuriers, missionnaires, pacificateurs, visionnaires mais également artistes. Ces officiers célèbres et anonymes eurent des vies singulières (un destin mythique, mondial, tragique ou héroïque) et parfois romancées. Certaines vitrines sont plus anecdotiques, comme celle présentant les décorations de Monseigneur Lanusse, Aumônier militaire de Saint-Cyr (1859-1905), vénéré des Saint-Cyriens. Les Ecoles d’Armes d’où sont sortis les élèves officiers issus du corps des sous-officiers sont également évoquées.

Les campagnes coloniales de la seconde moitié du XIXe siècle occupent une place importante de notre histoire à travers de nombreux souvenirs. Le Grand Uniforme (G.U.) emblématique du Saint-Cyrien Allard Meeus, qui a chargé en casoar et gants blancs en août 1914, trouve toute sa symbolique dans la notion du thème de sacrifice suprême de l’officier qui accomplit son devoir au péril de sa vie. Dans les années (1920-1930) l’Ecole Spéciale Militaire contribue au développement de l’Empire colonial français, en particulier en Afrique. Deux noms, parmi tant d’autres, méritent d’être cités : « Lyautey et Charles de Foucauld ». Une vitrine est réservée aux élèves étrangers (le roi Pierre 1er de Serbie, le prince Muta Guchi cousin de l’empereur du Japon et le prince Louis II de Monaco). Dans la partie du musée consacrée à la Seconde Guerre mondiale (campagne de Norvège, puis la campagne de France) nous évoquons la France Libre, avec un hommage particulier au général de Gaulle, les


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Ouverture et démocratisation d’accès au musée du souvenir Dans le cadre de sa stratégie d’ouverture et de démocratisation d’accès à la culture, le musée ouvre ses portes gratuitement le premier dimanche des mois de février à juin, de septembre et d’octobre ainsi que les jours de cérémonies nationales légales ou de fêtes particulières. Le musée devient un lieu de rencontres, de partages et d’échanges pour le plus grand nombre. Lieu identitaire de mémoire et de cohésion pour les militaires, qu’ils soient officiers, sous-officiers ou engagés volontaires, le Musée du Souvenir contribue au rayonnement de l’armée de Terre et au renforcement du lien « Défense et Société ». Inscrit dans de nombreuses brochures régionales telles que les Portes de Brocéliande, Entre Terre et Mer, le Guide du Routard, le Guide de vos loisirs en Morbihan (AMEL) ou la route des Ducs de Bretagne, le musée ancre sa présence en tant

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que patrimoine de proximité. Il est aussi partenaire du Musée de la Résistance bretonne à Saint-Marcel. Par ailleurs, avec le concours de la Direction militaire du patrimoine et des archives (DMPA), le Musée du Souvenir s’inscrit dans le cadre du Tourisme de Mémoire tel qu’il se pratique en Normandie. Une action de promotion du Musée demeure indispensable en liaison avec les organismes extérieurs (publicités touristiques et signalétiques, communauté de Commune de Guer, Comité départemental du Tourisme. Rectorat d’Académie de Rennes).

La cible scolaire et étudiante en Bretagne et Pays de Loire. Le développement du Musée passe par une approche plus didactique, plus accessible au public jeune en partenariat avec l’Éducation nationale. Cela permet de renforcer le lien Armée-Nation. Un dossier pédagogique est remis aux enfants et aux professeurs. Le Musée est aussi tourné vers le monde extérieur et devient une richesse historique au coeur de Brocéliande. A Coëtquidan, le patrimoine identitaire militaire est au service de la cohésion du corps des officiers de l’armée de Terre. Désormais, le Musée doit s’inscrire dans la durée, être visité, par de nouveaux publics qu’il faut conquérir et fidéliser. Si l’existence et la cohérence d’un musée sont le signe de la maturité des sociétés, le Musée du Souvenir reste un lieu historique et de recueillement. Il peut aussi devenir un centre culturel et pédagogique formidable et le ciment indispensable de l’esprit de Défense en Bretagne. Ce lieu pluriel marie l’Art et l’Armée pour éviter les stéréotypes, l’indifférence et le cloisonnement. Lieu de savoir et de mémoire collective, le souvenir y est bien vivant, authentique, chargé d’affectif, d’honneur et de gloire. « Ceux qui sont morts nous regardent » !

Accueil d’un groupe scolaire Désormais, parce qu’il y a « une volonté, il y a un chemin » pour faire de ce Musée un site majeur, éducatif, patrimonial et culturel en Bretagne, dans le Morbihan en particulier, au coeur du pays de l’Oust à Brocéliande Avec enthousiasme, détermination et

l’idée d’impulser une nouvelle dynamique, le Musée du Souvenir devrait à l’avenir occuper une place unique dans le département du Morbihan. Depuis 64 ans, le Musée a su attirer des visiteurs avec des expositions inédites et de qualité. Il a su renouveler un public toujours désireux de connaître l’histoire militaire de la France, l’histoire des officiers issus de Saint-Cyr et des Ecoles d’Armes (recrutement semi-direct rapide des officiers de l’armée de Terre). De nombreux horizons s’offrent au Musée du Souvenir pour les années à venir : diversifier les visiteurs et augmenter davantage le public de proximité et les scolaires afin qu’ils puissent mieux connaître et s’approprier notre musée, tout en renforçant les partenariats de proximité. Ces actions sont autant de chantiers ouverts à développer. Notre exposition itinérante intitulée « 60 ans de présence des écoles Militaires de Saint-Cyr Coëtquidan en région Bretagne (Morbihan-Guer, 1945-2005) » a d’ores et déjà été accueillie avec un réel enthousiasme par 40 000 visiteurs depuis 2005. De nombreuses visites culturelles témoignent du rayonnement actuel du Musée qui restitue un patrimoine militaire emblématique. Proche de la forêt de Brocéliande, notre Musée vous propose de découvrir des oeuvres exceptionnelles autour des expositions temporaires. Dans un cadre prestigieux chargé d’histoire, le Musée du souvenir dispose aussi d’un centre de documentation d’archives des promotions d’élèves-officiers depuis 1830 et accueille 100 universitaires par an qui redécouvrent les richesses d’un patrimoine militaire authentique, en Bretagne-MorbihanGuer. Depuis 1912, 1 040 000 visiteurs se sont réappropriés avec succès le Musée du Souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan qui vous accueille avec ferveur et professionnalisme, en Bretagne depuis 1947. À très bientôt à tous .... Chef d’escadron Gérald SOUPRAYEN Conservateur du Musée du Souvenir des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan Informations pratiques : • Bulletin d’adhésion de l’Association des amis du musée du souvenir ; • Accueil musée 02 97 70 77 49 ou 77 51 et 77 52 • Courriel aams.saint.cyr@gmail.com • Site web associatif www.aamds.fr • Site web Ecoles www.stcyr.terre.defense.gouv.fr L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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campagnes d’Afrique, d’Italie, la Résistance, les Maquis et les combats de la Libération, la Déportation. On peut voir la carabine US Ml offerte au général Juin par le général Clark, commandant la 5e Armée US lors de la prise de Rome. Des chefs illustres et moins connus sont évoqués, parfois avec une simple photo ou plus largement lorsque les souvenirs recueillis le permettent : « Tom Morel, Bournazel, Delestraint, Frère, Giraud, Leclerc, Juin, de Lattre ». L’après-guerre est le théâtre d’opérations nouvelles en Indochine, en Corée et en Algérie. Là encore, les officiers formés à Saint-Cyr paieront un lourd tribut. Ce sont ensuite, après une période de paix, des missions au Liban, dans le Golfe, en ex-Yougoslavie, qui sont mises en scène. Toutes ces campagnes sont matérialisées par des photos, des insignes, des décorations, des pièces d’uniformes ayant appartenu à des officiers issus des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Une autre vitrine est consacrée aux relations internationales avec des cadeaux offerts par des chefs d’Etat en visite aux écoles. On y trouve des objets personnels, des lettres parfois très intimes comme celle de ce jeune lieutenant qui, retranché dans un poste assiégé en Indochine, sait qu’il va mourir. Il écrit à sa jeune épouse pour lui faire part de son amour, mais aussi de sa détermination à accomplir son devoir pour la patrie, s’il le faut au péril de sa vie.

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HISTOIRE SERVICE HISTORIQUE de la DÉFENSE (SHD) La division études et enseignement du département de l’armée de Terre

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Dans le cadre de sa participation à la valorisation des archives et des fonds déposés au Service historique de la Défense, la division études et enseignement du département de l’armée de Terre (DAT/DEE) mène des recherches qui s’inscrivent dans un esprit inter-forces armées.

es recherches ont pour objet de permettre au commandement de disposer d’enseignements tirés des conflits passés afin d’alimenter la réflexion doctrinale. Elles doivent également concourir aux progrès de la connaissance historique en collaboration étroite avec des chercheurs civils ou, militaires, français et étrangers par le biais de publications ou de participations à des colloques. Surtout, la DEE est chargée d’orienter l’enseignement et la recherche en histoire militaire au sein de l’armée de Terre et au profit des organismes intéressés par la dimension terrestres des opérations, tout en y participant activement.

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Axe de recherche Du fait même de sa spécificité l’histoire militaire est sujette à un certain nombre de dérives qui nuisent à l’image que l’on s’en fait au sein de l’armée de Terre, et à l’extérieur de celle-ci. Cette situation amène de nombreux officiers à la considérer comme un passe-temps ou

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une matière secondaire, voire superflue. L’histoire militaire est, en effet, souvent mise au service de matières ou d’activités qui lui sont étrangères : traditions, mémoire, commémoration, hagiographie. À la concevoir sous cette forme, on s’interdit toute connaissance sérieuse des événements et toute réflexion pertinente à leur sujet. Or ce sont bien la connaissance des événements et les leçons que l’on peut en tirer qui constituent le but de l’étude de l’histoire militaire. Cette étude permet également de saisir la validité et la pertinence des réflexions des théoriciens militaires lorsqu’elles prennent contact avec les réalités lors de leur application à la conduite d’opérations. C’est la raison pour laquelle l’axe de recherche retenu par la DEE est l’histoire de la pensée militaire et des opérations. Les archives et les fonds déposés au SHD se prêtent particulièrement bien à la conduite de travaux s’inscrivant dans cet axe. Réciproquement, les travaux effectués constituent un excellent

moyen de valoriser et de faire connaître les ressources du SHD. L’histoire de la pensée militaire et des opérations permet de traiter de nombreux sujets historiques tels que : • Doctrine d’emploi des forces ; • Fonctions opérationnelles ; • Pouvoir politique et autorité militaire ; • Diplomatie et action militaire ; • Histoire des combattants ; • Formation et instruction des militaires. Cette liste est loin d’être exhaustive, l’essentiel étant que les sujets très divers abordés, aillent dans le sens de l’axe de recherche de la DEE. Cet axe de recherche lui permet de contribuer efficacement à la création d’un pôle de compétence original qui est sans équivalent en France. La méthode employée est la méthode heuristique. En s’appuyant sur une problématique pertinente, elle doit permettre la réalisation, non pas d’une histoire descriptive, mais d’une histoire explicative :


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au profit des organismes de l’armée de Terre ou des armées étrangères, peuvent prendre la forme de conférences au profit de l’enseignement militaire supérieur en France et à l’étranger, ou de cours dans les écoles de formation initiale et d’application. Elles peuvent également prendre la forme d’études historiques sur le terrain.

• envisageant ce qui aurait pu se passer afin de mieux comprendre ce qui est réellement advenu ; • faisant ressortir les évolutions et les permanences (procédés et principes) ; • faisant le lien entre la théorie et la pratique, les grandes décisions et les frictions ; • balayant un large spectre chronologique et couvrant l’ensemble des archives du SHD, de manière à permettre prendre du recul et à fournir des clefs d’explication.

• parce qu’il est très difficile d’établir les faits : les sources et les points de vue des acteurs ou des témoins divergent la plupart du temps, ces derniers, à l’image de Fabrice del Dongo à Waterloo, ayant toujours une vision parcellaire et subjective des événements. • mais derrière l’apparence des changements, il s’avère que : • certaines causes produisent toujours les mêmes effets, parce que l’Homme, qui fait l’histoire, est toujours le même ; • il existe des permanences, des principes valables en tous temps et en tous lieux qu’il faut savoir adapter, avec intelligence, à la situation, ce qui nécessite la maîtrise d’un certain nombre de savoir-faire et de procédures élémentaires (seul domaine où l’utilisation de recettes se justifie).

La recherche est menée avec un esprit pluridisciplinaire, imaginatif, nécessitant une grande curiosité intellectuelle. Afin de disposer du plus grand nombre de clefs de compréhension, il est souvent fait appel à d’autres disciplines comme la philosophie, l’économie, la sociologie, le droit, etc. Rien n’étant définitif en histoire, il est difficile de trouver des sujets entièrement traités car c’est l’angle d’approche qui fait l’originalité et la pertinence des travaux de l’historien.

Actions de Formation

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S’appuyant sur les recherches effectuées, les actions de formation menées

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De l’utilité de l’histoire de la pensée militaire et des opérations pour les forces armées. L’histoire militaire, entendue de la façon exprimée supra, est la matière la mieux à même d’aider les officiers à saisir toute la difficulté que présente le passage de la pensée à l’action, de la théorie à la pratique. Tout en leur fournissant les connaissances nécessaires à l’alimentation de leur réflexion et les clefs de compréhension qui leur permettront d’acquérir de nouvelles connaissances, il s’agit de : • faire comprendre que l’histoire ne se répète pas mais n’en comporte pas moins des invariants et de montrer les conséquences de cet état de fait : • de l’histoire on ne peut pas tirer de recettes : • parce que la réalité est complexe et changeante et que les événements résultent souvent de faisceaux de causes ;

S’appuyant sur les recherches effectuées, les actions de formation menées au profit des organismes de l’armée de Terre ou des armées étrangères.

HISTOIRE

La méthode employée est la méthode heuristique. En s’appuyant sur une problématique pertinente, elle doit permettre la réalisation, non pas d’une histoire descriptive, mais d’une histoire explicative…

• les faire réfléchir à la question de l’application des principes aux circonstances et aux problèmes que cette question a toujours soulevés : doit-on procéder en utilisant des schémas (organiques et doctrinaux) ou peut-on s’en affranchir ? Les études historiques sur le terrain (en anglais staff-ride) concourent efficacement à la poursuite de cet objectif. Leur principal intérêt est de montrer la complémentarité existant entre l’étude des documents et celle du terrain sur lequel on se rend, et de faire appréhender la difficulté que présente l’application des principes élémentaires de la tactique, dans des circonstances qui sont toujours particulières. Elles permettent de montrer que le non respect de ces derniers mène inéluctablement à l’échec et que ce sont souvent les détails – habituellement considérés comme de simples anecdotes - qui font l’histoire. Les chargés de recherches peuvent dispenser des cours et des conférences au profit d’organismes de ••• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009 •

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HISTOIRE SERVICE HISTORIQUE de la DÉFENSE (SHD) La division études et enseignement du département de l’armée de Terre ••• formation supérieure civils qui en feraient la demande. Ces cours doivent impérativement s’inscrire dans l’axe de recherche fixé par le chef de la DEE.

Production de travaux Les travaux produits au sein de la DEE privilégient la coopération avec les organismes français ou étrangers dont les préoccupations se rapprochent des siennes. Mais cela n’exclut nullement une contribution ponctuelle à des travaux dont le sujet général ne s’inscrit pas directement dans l’axe de recherche, mais elle doit constituer l’apport de l’historien militaire au traitement de ce sujet. Les chargés de recherches assistent le plus souvent possible aux colloques et aux conférences auxquelles le SHD est invité et traitant de sujets se rapprochant de ceux de la DEE.

> Les études historiques sur le terrain Contrairement aux voyages d’études historiques - les Battlefieldtour des Britanniques –pendant

lesquels les péripéties des batailles du passé sont évoquées, les études historiques sur le terrain (EHT) consistent à utiliser le terrain pour mettre les officiers en situation et les faire réfléchir à la manière dont les opérations ont été conçues et conduites.

es EHT ont été pratiquées par les Prussiens, sous l’appellation d’historische Geländebesprechungen dès le début du XIXe siècle, puis par les Angloaméricains qui utilisent l’expression Staff-Ride pour la désigner. Leur pratique dans l’armée française paraît en revanche très récente.

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Les EHT ont été introduites aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan en 2003, en complément des cours magistraux et des travaux dirigés en salle. Les élèves officiers du 2e bataillon de l’ESM ont été les premiers à en bénéficier. Il s’est agi pour eux de résoudre des cas concrets du niveau chef de section, tels qu’ils se sont posés aux officiers subalternes de la 2e DB française, de la 5e (US) DB ou de la 9. Panzer, dans la région comprise entre le Mans et Alençon, en août 1944. Depuis cette époque, la pratique des EHT s’est étendue à l’enseignement mili-

taire supérieur (CSEM) avec lequel la DEE collabore étroitement. Les officiers stagiaires sont invités à se mettre à la place des officiers d’état-major et des commandants de grandes unités (divisions et corps d’armée) des armées de la Seconde Guerre mondiale. Quel que soit le niveau auquel elles sont pratiquées, les EHT présentent l’intérêt de permettre l’appréhension des opérations militaires selon deux approches complémentaires : celle de l’historien et celle de l’homme de terrain. Une histoire des opérations bâtie sans tenir compte du terrain risque de ne pas bien rendre compte de la manière dont les résultats ont été obtenus. Réciproquement, sans la connaissance de la sanction apportée par l’histoire, le terrain ne parle pas aussi bien qu’il le pourrait. Les EHT se prêtent donc particulièrement bien à la poursuite du but assigné à l’enseignement de l’histoire militaire dans la formation des officiers : les amener à réfléchir aux problèmes posés par le passage de la pensée à l’action, de la théorie à la pratique, de la conception des opérations à leur conduite, et à la place qu’occupe la prise de décision dans ce processus. L’étude de l’histoire sur un terrain qui ménage toujours des surprises - y compris en temps de paix - permet en effet de bien comprendre toute la difficulté que présente ce « passage » du fait des nombreuses frictions qui ne manquent jamais de se produire et compromettent ainsi les

SHD

L’étude de l’histoire sur un terrain qui ménage toujours des surprises - y compris en temps de paix - permet en effet de bien comprendre toute la difficulté que présente ce « passage » du fait des nombreuses frictions qui ne manquent jamais de se produire.

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ÉTHIQUE ÉDITORIALE à pour principe d’agir avec un Ltralité’Épaulette esprit de discipline, de loyauté et de stricte neupolitique et religieuse.

L’un des enseignements majeurs qui se dégage des EHT est qu’à la guerre les recettes prêtes à l’emploi sont contre-productives : il n’y a que des principes qu’il s’agit d’appliquer à bon escient.

SHD

DÉONTOLOGIE

plus beaux plans. En conséquence, l’un des enseignements majeurs qui se dégage des EHT est qu’à la guerre les recettes prêtes à l’emploi sont contre-productives : il n’y a que des principes qu’il s’agit d’appliquer à bon escient. De manière à ce que les EHT soient les plus fructueuses possibles, les officiers qui y participent résolvent les cas concrets en petites équipes. Pour des raisons pédagogiques, les délais de réflexion qui leurs sont laissés sont brefs : pas plus d’une demi-heure. Cependant, cela ne nuit pas à la qualité de leur réflexion dans la mesure où les aides pédagogiques utilisées permettent de saisir rapidement les données essentielles des problèmes posés. Les exposés préliminaires en salle et les commentaires effectués dans les bus constituent par ailleurs une bonne mise dans l’ambiance. A l’issue du travail de réflexion effectué par les différentes équipes, les solutions retenues sont présentées à l’ensemble des participants. Le responsable de l’atelier procède ensuite à leur critique en se gardant toutefois de donner une solution idéale pour la simple raison qu’il n’en existe pas : il se contente de présenter le plan qui a été retenu dans la réalité ou la décision qui a été prise - et la manière dont il a été exécuté, ainsi que les résultats obtenus. Les cas concrets sont choisis afin de permettre aux stagiaires d’avoir une vision cohérente de la bataille ou de

l’opération qu’ils étudient. Certaines EHT sont en outre conçues de manière à ce que les conclusions tirées de l’étude d’un cas concret servent ensuite à la résolution du cas concret suivant. Une telle manière de procéder permet d’obtenir un travail approfondi des participants. C’est ainsi que les officiers stagiaires du CSEM ont pu s’entraîner à la mise en œuvre de la méthode d’élaboration des ordres (MEDO) en enchaînant huit cas concrets à l’occasion d’EHT effectuées en Italie, dans la région du Mont-Cassin et de la vallée du Garigliano en janvier 2009. Le succès que connaissent les EHT auprès des élèves officiers et des officiers élèves des écoles de formation de l’armée de Terre, valent désormais à la DEE du département de l’armée de Terre des demandes de plus en plus nombreuses de la part des organismes de formation, ainsi que de la part des forces et des étatsmajors nationaux et internationaux. C’est ainsi que de nombreuses EHT vont être montées avec le concours de la DEE dans les prochains mois : en Italie, avec l’étatmajor de l’Eurofor, puis avec le CSEM, pendant la première quinzaine de juin ; à Sedan, avec le CESM, à la fin juin ; en Sicile avec l’état-major de l’ARRC en juillet. Sont également en cours d’étude des EHT avec deux états-majors de brigades. Lieutenant-colonel Thierry Noulens chef de la section études et enseignement du SHD

’agissant des « articles signés » S adressés au sécrétariat du siège social de l’association, et destinés à la

publication de la revue L’Épaulette soit par courrier, ou par courrier électronique à l’adresse : <lepaulette@wanadoo.fr> Eu égard à la ligne éditoriale de la rédaction, la direction de la publication décline toutes responsablilités quant au sens déontologique des articles qui lui sont adressés et destinés à être publiés dans la rubrique « Tribune libre ». La direction de la publication met en garde les futurs auteurs de ces articles. « Cette responsabilité engage seuls les signataires de leurs articles » sur le plan déontologique, comme devant des poursuites éventuelles. Merci de bien vouloir le prendre en compte lors de la rédaction de vos futurs articles.

NOUVELLE ADRESSE ? Nous vous remercions de nous signaler votre changement d’adresse en cas de mutation. Tous les ans, plus de 1000 revues ne parviennent pas à leurs destinataires et sont imprimées en pure perte. Merci

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HISTOIRE

L’éventuelle publication, dans la revue, d’un texte qui n’obéirait pas à ce principe, sans que lui soit jointe une explication appropriée, relèverait d’une inattention de la rédaction qu’il conviendrait de lui signaler sans délai.


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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement des Pyrénées-Orientales > Groupements du Var Journée à l’auberge Saint-Vincent de Perpignan et des Alpes Maritimes Journée à l’UIISC7 de Brignoles a journée annuelle des groupements 83-06 s’est déroulée le 6 mars 2009 à l’Unité d’Instruction et d’Intervention de la Sécurité Civile n° 7 (UIISC7) située à Brignoles (Var). Une grande première dans la mesure où il ne s’agissait pas cette fois de regrouper les adhérents disponibles dans un « petit restaurant du coin » ou dans une unité d’active, mais dans une formation bien particulière dépendant du ministère de l’Intérieur. Cette journée poursuivait deux objectifs : réunir nos « anciens » pour leur faire un « débriefing » de l’assemblée générale de L’Épaulette du 7 février dernier et leur présenter cette Unité qui nous a fait le plaisir et l’honneur de nous recevoir. Une bonne trentaine d’adhérents des deux départements se sont inscrits (sur 180 invitations lancées …) pour y participer. Il faut reconnaître que la moyenne d’âge de bon nombre d’entre eux ne leur permet pas toujours de se déplacer. Le Lieutenant-colonel (er) Ph. Dentinger, président des groupements, a accueilli les invités en fin de matinée en présence du Lieutenant-colonel P. Delforge, commandant en second de l’Unité et correspondant local de L’Épaulette. Un premier amphi a été destiné au compte rendu de la dernière journée nationale. Bilans moral et financier, fonctionnement de l’association, statuts. Ont surtout été appréciées les informations transmises

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L Groupe restreint cette année, mais compensé par la qualité de l’accueil fraternel.

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seront diffusées en conséquence. Le président rend compte des nombreux sujets traités lors de la journée nationale du 07 février 2009 et des interventions des autorités. Il donne lecture des courriers (épistolaires et électroniques) échangés avec le général de division (2S) Brûlé à l’occasion d’évènements forts. A l’issue d’une matinée studieuse, le réconfort vient d’un excellent repas agrémenté par des vins de Banyuls et Collioure, issus de leurs terroirs, et présentés par madame et monsieur Puig, vignerons-viticulteurs à Collioure. I Le Col (h) Christian TALARIE CS-OA Capitaine Vergnaud (72-74) président du groupement 66

Nos fidèles anciens regroupés devant l’UIISC7 de Brignoles.

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e plaisir de nous retrouver ne se dément pas à l’occasion de notre journée départementale 2009. Néanmoins, les participants sont un peu moins nombreux que les années précédentes, les propositions de co-voiturage n’étant pas la solution miracle et les soucis de santé apportant leur lot d’annulation. Le cadre retenu est celui de l’auberge Saint-Vincent à Perpignan. Unité de temps, de lieu et d’action nous incite, outre la qualité de l’accueil, à reconduire ce cadre pour ces quelques heures passées en commun. Mais, notre réunion n’a rien de théâtral. Le colonel (h) Talarie accueille nos invités, le général (2S) Pirson, délégué départemental de la Saint-Cyrienne et son épouse ainsi le chef de bataillon Ogier, président de la Fraternelle Militaire pour les Pyrénées-Orientales, et excuse les invités dont les contraintes ne leur permettent pas d’être présents. Quelques instants de recueillement sont observés à la mémoire des adhérents ou parents d’adhérents et amis disparus depuis février 2008. Notre groupement reste dynamique malgré une petite baisse des effectifs des retraités, une stricte stabilité des effectifs des adhérents en activité et l’accroissement du poids des ans. A noter, sur proposition de son président, le général (2S) Florimond, la perspective de la visite du Centre Départemental de Mémoire dans le courant cette année. Les informations utiles


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> Groupement Touraine Soirée tradition à Tours a soirée de tradition 2009 du groupement de Touraine s’est déroulée dans les salons de l’Hôtel du Grand commandement à Tours le jeudi 12 février, sous la présidence du général de corps d’armée Garrigou-Grandchamp commandant la Formation de l’armée de Terre, en présence du général Le Garrec, commandant les écoles de la logistique et du Train, du général (2s) Manceaux-

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> Groupement de l’Aude Château de Chemillières

e groupement de l’Aude s’est réuni au Château de Chemillières près de Castelnaudary le jeudi 2 avril 2009. Une réunion a rassemblé les vingt personnes présentes pour avoir un compte rendu de l’assemblée générale de l’association qui s’est tenue le samedi 7 février 2009, à Paris. L’assemblée accueille notre nouveau président avec confiance et tient à saluer plus particulièrement notre ancien prési-

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dent, chacun a pu visiter la salle d’honneur de l’UIISC, riche en histoire et avec des fiches synthétiques des multiples missions faites par cette Unité, en France comme à l’étranger, ou voir sur le terrain leurs principaux matériels d’intervention. Pour le président de groupement, et compte tenu des multiples appréciations sur place ou en retour, cette journée a obtenu un vif succès. Reste à souhaiter que les cadres d’active des formations stationnées, malgré leurs contraintes diverses, puissent se joindre davantage à nos activités et participer ainsi à un échange qui serait encore plus fructueux pour tous. I Lieutenant-Colonel (er) Philippe DENTINGER président des groupements 83-06 EMIA - Lt Chezeau (77-78) Demiau délégué de la Saint-Cyrienne pour le département d’Indre et Loire ainsi que du président des officiers du CoFAT. Cette année, après le rappel de la signification symbolique de cette soirée et l’exécution collective du chant de tradition puis de la Prière, les participants ont rendu hommage aux adhérents disparus, le général Lairé et le colonel Tatin. Le Col (e.r.) Aguado a ensuite remercié le général Garrigou–Grandchamp pour son accueil et sa participation à la soirée malgré un emploi du temps extrêmement chargé. Il s'est félicité aussi de la présence importante des lieutenants de la Division d’application, tout en faisant remarquer le vide que laissera le départ des écoles vers dent, le Général de division (2s) Daniel Brûlé, arrivé au terme de son mandat. Le groupement de l’Aude tient à porter témoignage du travail accompli et du chemin parcouru pendant ces quatre années par notre association sous la conduite du Général Brûlé et avec l’aide du conseil d’administration. Il faut noter le retour à l’équilibre de nos finances et l’arrêt de la diminution de nos effectifs. Les membres de L’Épaulette, présents à ce rassemblement, conscients des efforts qui restent à faire, souhaitent la bienvenue au nouveau conseil d’administration et l’invite à poursuivre les efforts entrepris.

Bourges dès la rentrée prochaine et que seule une participation importante des officiers de la future sous direction « formation-écoles » de la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre pourra compenser. Peut-être est-ce un signe, mais pour la première fois, plusieurs officiers du Commandement de la Formation dont le chef de corps, le colonel Gusse, étaient présents à la soirée. Puis le colonel Aguado a rendu brièvement compte du déroulement de l'Assemblée générale du 7 février en soulignant le maintien de l’équilibre financier, la légère progression des effectifs et en annonçant le départ du général Brûlé et son remplacement par le général Delochre comme président national. Enfin, il a annoncé officiellement son départ après dix ans passés à la tête du groupement de Touraine et présenté son successeur, le général (2S) Leroux, de la promotion « Capitaine Cazaux » (EMIA 74-75). La centaine de participants a ensuite gagné les somptueux salons où un excellent dîner leur a été servi par un personnel stylé et souriant. La soirée s’est poursuivie avec des échanges intergénérations facilités par la composition des tables, et pour certains par la danse, le tout dans une ambiance toujours sympathique et chaleureuse. I Colonel (e.r.) Roger AGUADO EMIA Promotion Zirnheld (64-65)

VIE DE L’ÉPAULETTE

sur les interventions du CEMAT et du général commandant les écoles de Saint-Cyr Coëquidan. Les évolutions récentes, en cours ou à venir, ont fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des auditeurs et de nombreuses questions ont été posées notamment sur le devenir de la formation de nos officiers non-directs. Le Lieutenant-colonel Lena, chef de Corps, nous a ensuite convié au verre de l’amitié dans les salons du mess avant de prendre en commun un excellent repas « à la gardianne » comme le veut la tradition. A l’issue, le chef de Corps a pris la parole en amphi pour nous présenter longuement son Unité ; Son discours a été particulièrement apprécié par sa précision, sa clarté,… et sa vision personnelle de sa mission et de son organisation interne. L’attention de tous a été totale et conservée en permanence. Après un mot de conclusion du prési-

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Le colonel (e.r.) Aguado a remercié le général Garrigou–Grandchamp pour son accueil et sa participation à cette soirée de tradition.

De nombreuses questions sont confiées au président du groupement pour mise en forme et transmission au siège. La soirée se poursuit par le repas traditionnel au mess des officiers du 4e Régiment Etranger qui s’est déroulé dans le meilleur esprit d’animation et de convivialité. Par leurs chants, les officiers du 4eRE, du 3eRPIMa et en retraite ont su donner un lustre certain à cette soirée appréciée de tous les participants. I Lieutenant-colonel (er) ROUPPERT Président du groupement de l’Aude EMIA - Général Koenig (70-71). •••

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Groupement du Finistère

Groupement Alsace

Journée au centre nautique de Morgat

Journée au CFIAR de Strasbourg

lacée sous la houlette du président sortant, le Colonel Frédéric Dufay, la journée de L’Épaulette du Groupement 29 s’est déroulée en presqu’île de Crozon le vendredi 03 avril 2009. Le Colonel JORROT, président de la Saint-Cyrienne du Finistère et son épouse, nous ont fait l’honneur d’être parmi nous. De nombreux amis se sont excusés de ne pouvoir participer à cette journée pour des raisons familiales ou de santé. Malgré cela et un ciel voilé, quarante-trois adhérents et leurs épouses se sont retrouvés dans la salle de réunion du centre nautique du port de Morgat où les attendaient un excellent café et de délicieuses pâtisseries préparées par nos charmantes bénévoles: Jacotte FOURNIER et Catherine CERCLEUX. Nous sommes accueillis, dans un premier temps, par le Général Daniel MOYSAN, maire de Crozon Morgat et membre de l’Epaulette qui se charge de la présentation de sa Commune où, d’un avis unanime, il fait bon vivre. Ce dernier insiste tout particulièrement sur la qualité de l’accueil de la population, le charme et la richesse du territoire administré, bordé par une zone littorale très importante. Sur la même lancée, Le Lcl Guy MALBOSC prend la parole pour une conférence remarquable sur l’outil de cryptage « ENIGMA » utilisé par le Troisième Reich. Le conférencier captive son auditoire en nous éclairant sur ce fameux système qui était un boîtier électromagnétique portable employé pour le chiffrement et le déchiffrement des messages militaires et diplomatiques des allemands. Il nous apprend par ailleurs le fonctionnement de cette machine. Dans sa brillante intervention, le conférencier, épaulé par le soutien audio-

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visuel du Lcl Guy LE BLOA, notre spécialiste chevronné de la vidéo projection, nous indique comment les crypto-analystes britanniques aidés par les polonais ont été capables de décrypter les messages. Ceci allait donner un avantage indiscutable aux alliés qui surent garder le secret jusqu’au bout. Les allemands ont toujours été persuadés que leurs codes ne pouvaient être brisés. Le décryptage d’ENIGMA a changé indiscutablement le cours de la guerre. Après cette conférence de haute facture, arrive le compte rendu de l’Assemblée générale du 07 février conclu par le chapitre des peines et une minute de silence à la mémoire de ceux qui nous ont quittés prématurément : le commandant Joseph DESRUE et le général Guy ROBLIN. S’en suit la présentation des nouveaux adhérents et du LtColonel Martial Le Goff qui a accepté de prendre la suite à la tête du groupement. Ce dernier a d’ailleurs participé à l’Assemblée générale à Paris pour faciliter la prise de consignes. Après des remerciements chaleureux adressés par le président à toute l’équipe qui est cette année encore restée « groupir », selon son leitmotiv, pour que L’Épaulette continue à rayonner en Pen Ar Bed, nous nous dirigeons vers l’hostellerie de la mer au Fret ou un repas de choix, à base de poissons, nous est servi dans une ambiance « repas de corps », animé par notre traditionnel popotier, le Colonel Gabriel ESNAULT et achevé par le chant de L’Épaulette. L’après-midi est bien avancée lorsque nous nous séparons, heureux d’avoir passé une agréable journée. I Lt-colonel (er) Martial LE GOFF président du groupement du Finistère

Le conférencier captive son auditoire en nous éclairant sur le fameux système « ENIGMA » qui est un boîtier électromagnétique portable.

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algré de nombreux adhérents en opérations extérieures ou retenus par la préparation du sommet de l’OTAN à Strasbourg-Kehl ou empêchés pour raison de santé ou encore pour raisons non avouées, la journée de L’Épaulette du 20 mars 2009 a réuni près de 30 adhérents au CFIAR (Centre de Formation InterArmées au Renseignement) à Strasbourg. Cette faible participation au regard des 160 adhérents du groupement, constatée année après année, prouve une fois de plus que l’effort à se rassembler n’est toujours pas au rendez-vous ! La journée a débuté par un office religieux, célébré par l’aumônier catholique ERBLANG avec la participation du pasteur MULLER, en mémoire des camarades disparus et en particulier du capitaine Louis MARIDET (TDM-EMIA – Union française 53/54) décédé depuis la journée 2008. A l’issue, les participants se sont réunis devant le monument aux morts du quartier Stirn, au pied duquel a été déposée, une plaque à la mémoire des anciens élèves de l’EMS morts pour la France. En effet, le monument aux morts de l’EMS relevé après la dissolution de l’Ecole en 1985, la réalisation de cette plaque par L’Épaulette n’était qu’une juste réparation. Outre les membres de L’Épaulette, on notait la présence du général DEXTER, gouverneur militaire de Strasbourg, commandant la brigade du génie, du colonel (air) CHAMPEAUX, commandant le CFIAR, du colonel ROBIQUET, commandant la région de gendarmerie d’Alsace, du colonel PELLISTRANDI, commandant la base d’appui au commandement du corps européen, du colonel (er) MELIANI, vice-président de la communauté urbaine de Strasbourg, membre de L’Epaulette, du général de BONNIERES, délégué de la Saint-Cyrienne, du lieutenantcolonel GERONDE, directeur du bureau du service national, du lieutenant-colonel DOTTER de l’association des officiers de réserve, de Madame ROMAIN-CARCY, directrice de l’ONAC, du colonel LEFEVRE de la délégation du Souvenir Français, de Monsieur GILLMANN, président de l’ANMONM et de Monsieur MEICHEL, président délégué de l’UNC. La cérémonie a débuté par la lecture de l’ordre du jour par le lieutenant TAÏEB du 1° RHC et suivie d’un dépôt de deux gerbes : l’une du CFIAR et l’autre du groupement, en hommage aux serviteurs du Renseignement et aux anciens élèves de l’EMS et plus largement aux officiers du recrutement semi-direct tombés au

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Le général GILLES, dans son point de situation sur l’intégration de la gendarmerie au sein du ministère de l’intérieur, a dit que ce changement de ministère sera l’occasion pour la gendarmerie de réaffirmer son statut de force militaire. Un compte-rendu détaillé des différentes interventions sera présenté dans une prochaine revue. Pour conclure, le président de groupement a exprimé toute sa gratitude au colonel CHAMPEAUX pour l’excellent accueil réservé, montrant ainsi

l’intérêt porté à l’association et lui remit, au nom de l’association, la médaille de L’Épaulette. Enfin, le repas a permis de poursuivre les conversations et de passer un agréable moment. Avant de se séparer, le chant de tradition de L’Épaulette mit un point final à cette rencontre entre adhérents. I Lt-colonel (er) André MOTEL Président du groupement Alsace EMIA – Général Brosset (73 – 74)

> L’EMIA vainqueur à l’EDHEC haque année, l’Ecole Des Hautes Etudes commerciales (EDHEC) organise une course-croisière étudiante constituant la plus grande manifestation sportive étudiante d’Europe. Depuis plus de 20 ans, l’Ecole Militaire Interarmes participe à cet événement, et c’est tout naturellement que la promotion Général LE RAY a aligné cette année un équipage parmi les 165 de cette compétition. L’équipe « DEFI EMIA SNSM » était en réalité constituée de trois équipes qui ont participé aux différents trophées de la compétition : mer, terre et logistique. L’équipe mer était composée d’un skipper professionnel, un tacticien, un numéro 1 et sept sous-lieutenants : D’AVOUT D’AUERSTAEDT, DROUINEAU, MOUTEL, OLIVERI, ROBLIN, STRUYVEN et WAUQUIER, voguant sur un Bénéteau de 40 pieds baptisé « Coup de Cœur ». L’équipe terre comptait pour sa part cinq compétiteurs : les sous-lieutenants ARRAULT, DURANT, ESPOSTI et VILLENAVE et le maréchal des logis-chef COUTIN. Enfin, l’équipe logistique était animée par les sous-lieutenants CATALLO, GILBERT, MARCEAU, MUTET, VASSEUR et HERMI. Supporté par des sponsors tels que le Société Générale ou la CARAC, ce projet a nécessité des semaines de préparation sur le plan de l’organisation et de la communication, au profit de la Société Nationale des Sauveteurs en Mer. Cette compétition représentait en outre pour les sous-lieutenants un défi en termes de préparation technique, de travail d’équipe, d’endurance et d’adaptation au milieu. Ayant mis l’accent sur la préparation de cette épreuve, en y consacrant leurs jeudis après-midi depuis le mois d’octobre,

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Au terme d’une semaine de compétition acharnée, les équipes Terre et Mer se sont toutes deux classées premières.

les équipes sont arrivées sereines à La Rochelle, mais toujours animées de la volonté de vaincre. Pour l’équipe mer, il s’agissait de donner les meilleurs résultats au cours de chaque manche définissant le classement. Pour l’équipe terre, la polyvalence était le maître mot, nos compétiteurs ayant dû enchaîner des épreuves de course d’orientation, de run and bike, de VTT, de conaoë, et de tir à l’arc. L’équipe logistique, quant à elle, assurait la base arrière des compétiteurs avec une organisation toute militaire qui a surpris plus d’un étudiant ! Au terme d’une semaine de compétition acharnée, les équipes Terre et Mer se sont toutes deux classées premières, confirmant ainsi les qualités de challengers des sous-lieutenant de la LE RAY, et portant haut les couleurs de notre école. I

• Vous pouvez retrouver les détails et les photos de cette compétition sur le site de la promotion Général LE RAY : www.emia47.fr.

Sous-lieutenant Guillaume LAMBERT promotion Général Le Ray EMIA (2007-2009)

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VIE DE L’ÉPAULETTE

champ d’honneur. Après la traditionnelle photo, les participants ont été conviés au vin d’honneur servi dans les locaux de l’annexe Stirn du cercle militaire de Strasbourg. Au cours de son allocution, le lieutenant-colonel MOTEL a remercié les autorités militaires, les adhérents, les représentants des associations d’officiers et patriotiques, la directrice de l’ONAC. Leur présence symbolise l’ouverture de L’Épaulette vers les autres associations et au-delà de l’institution militaire. Enfin, il a adressé un merci particulier aux membres empêchés qui ont fait un don au profit des œuvres d’entraide et de secours de L’Épaulette. Le président a excusé le général DELOCHRE, président national de L’Épaulette et transmis aux adhérents le témoignage de sa confiance et de son amitié et aux autorités ses remerciements pour l’intérêt porté à notre action. Il a ensuite fait un compte-rendu de la journée nationale du 7 février à Paris. Le président national a annoncé que 2008 a été riche et dynamique pour notre association. Elle a sollicité le ministre pour qu’il présente ses idées aux associations d’officiers à l’occasion de la publication du Livre Blanc. Il s’est adressé au CEMAT pour lui dire que le décret sur le recrutement à l’EMIA mériterait un réexamen, en particulier sur la question des conditions d’âge passant de 22 à 23 ans. Au sujet de l’intégration, il a évoqué le cas des officiers qui ne se sentent pas intégrés : les OSC et les officiers de recrutement tardif. Pour ces deux catégories, L’Épaulette a vocation à les accueillir et à répondre à leurs attentes car ils n’ont pas la possibilité, à l’instar de leurs camarades IA ou CTA, de s’appuyer sur la dynamique des promotions. Le CEMAT, dans son intervention, a rappelé qu’il n’est pas question de supprimer l’EMIA car, il veut pérenniser le principe de promotion sociale et professionnelle. En revanche, pour les OSC il a été catégorique : il est exclu qu’ils intègrent l’EMIA du fait qu’ils ont déjà effectué leur année d’application et que leur niveau académique Bac + 3 ou 4 est supérieur au niveau de sortie de l’EMIA. S’agissant de la carrière, il a précisé que les officiers semi-directs ont vocation à terminer LCL et les meilleurs, s’ils sont brevetés, de passer COL, voire général pour les plus performants. Quant à l’avancement, il a indiqué que les officiers semi-directs ne sont pas lésés, puisqu’ils représentent 20% des dernières promotions CID, 15% du dernier tableau d’avancement de colonel dont 2 non brevetés et 10% du volume de la liste d’aptitude et du nombre total de généraux dont 2 GCA.

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Les participants se sont réunis devant le monument aux morts du quartier Stirn, au pied duquel a été déposée, une plaque à la mémoire des anciens élèves de l’EMS morts pour la France. Puis, la photo traditionnelle nous a rassemblés.


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omme chaque année, le Téléthon aide à récolter des fonds pour lutter contre la maladie. En plus du marathon télévisuel que tout le monde connait, ce sont des centaines de bénévoles qui, partout en France, organisent des manifestations afin de sensibiliser le public et récolter encore plus d’argent. Cette année encore, l’Ecole Militaire du Corps Technique et Administratif a apporté son soutien à l’Association Française contre les Myopathies. L’AFM est une association dont le but, depuis plus de 50 ans, est de soutenir les malades et leurs familles en récoltant des fonds pour financer la recherche. Et les résultats sont là, cette année, grâce aux dons et au travail des chercheurs, un programme de soins qui limite les effets de la maladie a été mis au point. Cependant, le Téléthon ne fait pas que montrer la souffrance ou le malheur, il célèbre la vie de ceux qui résistent, le courage de ceux qui se battent tous les jours, et la volonté de vaincre. C’est pourquoi, tout au long de cette journée, les élèves officiers des écoles ont été invités à faire un maximum de bruit… Les élèves de l’EMIA 1 et 2 et de l’EMCTA se sont donc relayés dans des challenges sportifs au gymnase et à la piscine. Et contre toute attente, l’épreuve la plus redoutée a été celle de la « course de caddies » ! Heureusement, les élèves des écoles maternelles du pays de Guer ont activement aidé… par un lâcher de ballons ! A cela s’ajoute l’extraordinaire participation sportive des élèves des écoles

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L’AFM est une association dont le but, depuis plus de 50 ans, est de soutenir les malades et leurs familles. Une journée riche en émotion pour les élèves de la promotion Contrôleur Général Carmille qui a permis de récolter 900 euros.

primaires. Argent, argent, argent, c’était le leitmotiv de chacun et chacune ce 3 décembre 2008. Le mot « argent » a rapidement laissé sa place aux mots cohésion, solidarité et courage notamment lors de la venue de Nadège, autiste et invitée d’honneur. Une journée riche en émotion pour les élèves de la promotion Contrôleur Général Carmille qui a permis de récolter 900 euros. Cette journée s’est achevée par un karaoké à Saint Malo de Beignon, défi de la soirée : faire chanter le Général Artur… Bilan de la journée : la 32 a relevé tous les défis ! Et n’oubliez pas, les dons sont acceptés toute l’année sans discrimination. I

Elève Officier d’active CHRIQUI Les élèves de l’EMIA 1 et 2 et de l’EMCTA se sont donc relayés dans des challenges sportifs au gymnase et à la piscine.

DR PROMO EMCTA

Le 3 décembre 2008, l’Ecole Militaire du Corps Technique et Administratif a apporté son soutien à l’Association Française contre les Myopathies (AFM) en organisant une journée de cohésion et de solidarité aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan avec comme objectif pour la journée : récolter de l’argent pour la recherche.

DR PROMO EMCTA

> Promotion : L’EMCTA s’engage pour le Téléthon 2008


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ommémoration du cinquantenaire de la mort du capitaine Pierre BOURGIN. Dimanche 8 mars 2009, la promotion « Capitaine Bourgin » (EMIA 1961-62) a commémoré le cinquantenaire de la mort de celui dont elle a choisi de porter le nom, à Saint-Nizier-de-Fornas (Loire), village natal et lieu de sépulture de cet héroïque officier de la Légion étrangère. Seize officiers - tous maintenant à la retraite - étaient présents à cette cérémonie. Rappelons que Pierre Bourgin était de la promotion « Nouveau bahut » (ESMIA 1945-47) ; qu’il avait vaillamment combattu en Indochine et qu’il est mort le 1er mars 1959, à l’âge de 35 ans, en Algérie, dans la région de Souk Arras, au cours d’une action de combat à la tête de la compagnie portée du 2e REP. Il était officier de la Légion d’honneur et titulaire de huit citations

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dont deux avec palme. La cérémonie, sobre mais empreinte d’un profond recueillement, fut l’occasion de rappeler les circonstances dans lesquelles le capitaine Bourgin trouva la mort et de renouveler aussi l’hommage qui lui fut rendu lors de ses obsèques par le colonel Lefort qui commandait alors le 2e REP. Vinrent ensuite la lecture d’un très beau poème écrit par Pierre Bourgin quelque temps avant sa mort, puis celle d’une prière personnalisée, faite en sa mémoire, par sa belle-sœur. Ces diverses prises de paroles furent suivies d’un dépôt de gerbe, de la sonnerie aux morts et d’une minute de silence, au terme de laquelle les représentants de la promo entonnèrent avec beaucoup de ferveur la Marseillaise et le chant de l’EMIA. Une quarantaine de personnes ont assisté à cette commémoration. Outre les officiers de la « Bourgin » (déjà cités) et

leurs épouses, étaient également présents plusieurs membres de la famille (dont Alexis, frère du capitaine), ainsi qu’une délégation des officiers de réserve de la Loire avec leur drapeau et celui de l’UNP locale. Le capitaine Pierre Bourgin, déjà réputé de son vivant pour son entrain, son dévouement et sa noblesse d’âme, est, par son sacrifice suprême, survenu dans la fleur de l’âge, entré dans la légende : • dans la légende de son village et de sa région, • dans la légende de la Légion étrangère, sa seconde famille, • dans la légende de l’EMIA dont la première promotion a choisi de porter son nom. I COL (h) Bernard Churlet Secrétaire de la promo « Cne Bourgin » (61-62)

> Promotion « Honneur au Capitaine Biancamaria »

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au large du Gabon en janvier dernier aux commandes de son hélicoptère. Puis le cortège, mêlant anciens combattants et membres de la promotion, traversa le centre ville pour ranimer la flamme du monument de la Légion d’Honneur, accompagné comme il se doit par la musique municipale en tenue de grognard. Au monument aux morts de la ville le colonel BIANCAMARIA prononça ensuite un discours vibrant d’émotion en hommage à son frère et à notre parrain. Après une minute de silence, la délégation entonna la prière, chant de tradition de l’Ecole Militaire Interarmes et des parachutistes. Anciens combattants, autorités civiles et délégation de la promotion procédèrent ensuite au dépôt de gerbes, avant de gagner le salon d’honneur de la mairie, accueillis chaleureusement par monsieur RENUCCI, député maire d’Ajaccio. Tous se retrouvèrent après le vin d’honneur autour d’un repas, occasion de partager souvenirs et évocations du parrain comme de ses proches, ainsi que des anciens combattants présents. Moments où récits de la petite et de la grande histoire se mêlent… Longeant la mer nous nous rendîmes ensuite au cimetière marin où repose dans la chapelle familiale le capitaine BIANCAMARIA, pour un hommage plus intime qui nous a tous profondément touchés. L’occasion aussi de se souvenir de tous ceux qui, partis de l’Île de beauté, tombèrent sur la terre algérienne, de l’autre côté de la Méditerranée. Les efforts inlassables des anciens combattants insulaires ont, en effet, permis d’élever

tout récemment un monument du souvenir qui se dresse aujourd’hui, face à la mer, en mémoire de ces Corses morts pour la France. C’est donc après une journée bien remplie que les représentants de la promotion se retrouvèrent pour conclure ensemble leur court séjour sur l’île et évoquer plus légèrement la vie de la promotion… Ce trop rapide passage leur permit néanmoins d’apprécier pleinement le chaleureux accueil qui leur fut réservé. Merci encore aux autorités civiles, en particuliers à monsieur le maire d’Ajaccio, aux anciens combattants présents, et tout particulièrement à la famille du capitaine BIANCAMARIA, pour son accueil particulièrement touchant que nous ne pourrons oublier et pour le travail accompli pour le bon déroulement de cette journée. Merci enfin à ceux qui se sont joins, parfois de fort loin et malgré la tempête, le 24 janvier 2009, aux familles de Jean-Noël GUERIMAND et de son épouse Isabelle, en la petite église de SAJAS. Il laisse derrière lui son épouse et deux enfants, et une image de force et de joie de vivre que nous n’oublierons pas. I Capitaine Olivier BAYADA EMIA (2001-2003) DR

e 11 février 1959, le capitaine Antoine Dominique BIANCAMARIA tombait au combat à la tête de la 2e compagnie du e 8 Régiment de Parachutistes Coloniaux. Avant de trouver une mort de chef et de soldat dans le djebel algérien, il avait déjà glorieusement servi la France en Indochine. Brillant officier et glorieux chef de guerre, il avait été fait chevalier de la Légion d’Honneur à 30 ans. En juillet 2002, la 41e promotion de l’Ecole Militaire Interarmes se plaçait sous le patronage de ce sous-officier de tirailleurs sénégalais devenu officier parachutiste colonial. L’approche du cinquantenaire de la mort au combat de notre parrain exigeait de la promotion capitaine BIANCAMARIA qu’elle commémore cet anniversaire. Et quelle meilleure façon de le faire pouvait-il y avoir que l’envoi d’une délégation sur sa terre natale, cette terre corse où il repose désormais. Contact fut donc pris avec les autorités militaires, mais surtout avec la famille du parrain. Son frère, le colonel (ER) Jérôme BIANCAMARIA, et sa sœur, madame Anne-Marie POLI, se firent dès lors les efficaces organisateurs de la cérémonie. Aussi lorsque les dix représentants de la promotion, accompagnés de trois épouses, se présentèrent le samedi 21 février à la cathédrale d’Ajaccio, ils trouvèrent rassemblés de nombreux représentants des anciens combattants de l’île venus s’associer à leur hommage. La messe associa dans un même hommage notre parrain et notre camarade JeanNoël GUERIMAND, tragiquement disparu

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> Promotion « Capitaine Bourgin »

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VIE DE L’ÉPAULETTE > Journée portes ouvertes : première pour l’escadron 55/7 de gendarmerie mobile de Lure 55/7 de gendarmerie mobile a organisé pour la première ’escadron fois depuis sa création en 1998 une

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journée portes ouvertes destinée à la population locale dans le cadre de l’inauguration de sa nouvelle place d’armes le 24 avril 2009. Cette journée particulière avait pour thème général « entre tradition et modernité ». On pouvait en effet, à travers ces deux aspects de tradition et de modernité, présenter en quelques lignes les caractéristiques principales de l’escadron 55/7 de gendarmerie mobile. La journée du 24 avril 2009 se voulait avant tout une activité de tradition, destinée à renforcer la cohésion de l’unité tout en permettant de faire connaître ses missions à la population de la ville de LURE et de ses environs, toujours attentive à ce type de manifestation. Le baptême de la place d’armes sous la forme d’une cérémonie militaire présidée par le général de corps d’armée SAMUEL, commandant la région de gendarmerie de LORRAINE et la zone de défense EST, resta le point central de cette activité, liant un monument du quartier LASALLE à la carrière

exemplaire d’un officier de gendarmerie, le colonel MICHEL. La cérémonie militaire fut précédée d’une autre tradition à destination de la population cette fois-ci. En effet, les portes ouvertes à partir de 14 heures constituèrent un véritable trait d’union entre l’escadron et les habitants de la ville de LURE. Elle ont permis de faire découvrir notre infrastructure, nos matériels et nos missions. Résolument tourné vers ce début du XXIe siècle, l’action de l’escadron lui permet de se situer au cœur de l’évènement, en restant au contact de la population tout en occupant une place centrale au sein de tout dispositif opérationnel. L’escadron remplit les missions qui lui sont confiées avec professionnalisme. Au nombre de ses contributions figurent les grands rassemblements de personnes, les missions de sécurisation générale en renfort à la gendarmerie départementale et les déplacements dans les DOM-TOM ou en opération extérieure comme celui de 2008 où l’escadron fut projeté simultanément en Nouvelle-Calédonie et au Kosovo. Au contact de la population, l’escadron a à cœur de participer à la vie de sa

commune en entretenant des relations harmonieuses avec tous les acteurs de la vie locale et en particulier avec la municipalité qui souhaite intégrer « ses gendarmes » au tissu social de la ville dans les meilleures conditions possibles. Enfin, au centre du dispositif opérationnel, l’escadron remplit ses missions en liaison avec tous les acteurs de la sécurité, notamment avec les forces de police et de gendarmerie départementale mais aussi avec tous les services de l’Etat. Cette journée du 24 avril 2009, ambitieuse pour un escadron de gendarmerie mobile, s’est donc voulue à la hauteur d’un évènement particulier et unique, ayant sollicité de nombreux partenaires civils et militaires et permis de célébrer, comme il se doit, la présence de l’escadron 55/7 de gendarmerie mobile à LURE depuis dix ans. I Capitaine Eric DESSE, commandant l’escadron 55/7 de gendarmerie mobile EMIA, promotion capitaine COIGNET, 2000-2002 EOGN, promotion général FAUCONNET, 2007-2008

Ordre du jour Cette place d’armes s’appellera désormais : Place du Colonel Albert MICHEL. Né à Strasbourg en 1867, le colonel Albert MICHEL embrasse la carrière militaire en 1888. Affecté comme soldat au 124e régiment d’infanterie, il est promu caporal en avril 1889 puis sergent la même année. En 1893 il intègre l’école militaire d’infanterie comme élève-officier. A sa sortie d’école en 1894, il sert comme sous-lieutenant, puis comme lieutenant, au 2e bataillon de chasseurs à pied à Lunéville. En 1897, il entre en gendarmerie comme lieutenant d’infanterie à la garde républicaine. Il s’y fait remarquer par ses qualités intellectuelles, à travers les études qu’il fournit et par le cours d’allemand qu’il y professe. Nommé capitaine en 1905, sa carrière se tourne résolument vers l’Alsace. Il commande successivement l’arrondissement de gendarmerie de Saint-Dié, puis le détachement de BELFORT en 1908 et enfin la compagnie de la Haute-Saônne en 1914. Promu chef d’escadron en décembre 1914, Il prend la tête du 2e bureau de l’état-Major de la VIIème Armée, installé initialement à REMIREMONT et transféré à LURE en 1916. Homme de conviction, il obtient le soutien du Ministère de la

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Guerre pour la création du centre d’instruction des gendarmes alsaciens-lorrains à LURE, première école de gendarmerie, dont il devient le commandant en 1918, tout en conservant sa fonction de chef du service des renseignements à l’état-major de la VIIe armée. En novembre 1918, il est l’un des tous premiers officiers français à entrer à STRASBOURG. En décembre il est nommé lieutenant-colonel et prend le commandement de la toute nouvelle légion de gendarmerie d’AlsaceLorraine tout en conservant ses attributions de commandant du centre d’instruction des gendarmes Alsaciens-Lorrains, transféré à STRASBOURG et qui devient, fin juin 1919, l’école préparatoire de gendarmerie. Il termine sa carrière comme colonel, toujours à la tête de sa légion, en 1925. Chevalier de la Légion d’Honneur en 1919, il meurt à STRASBOURG en 1939 à la veille de la seconde Guerre Mondiale. En baptisant cette place du nom d’Albert MICHEL, le quartier LASALLE, caserne au long passé militaire, est lié pour la postérité à celui qui contribua à écrire un volet de son histoire en créant ici la première école de gendarmerie des « gendarmes alsaciens-lorrains ».I


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u jeudi 12 mars au dimanche 15 mars 2009, les sous-lieutenants de la 1e brigade de l’Ecole Militaire Interarmes étaient présents dans la région de Grenoble afin de rendre hommage à leur parrain. Cette journée avait pour objectifs d’honorer la mémoire du général Alain LE RAY, de présenter la promotion aux invités présents et, pour la promotion, d’en apprendre davantage sur la personnalité de son parrain. Ces objectifs ont été remplis au travers d’activités réunissant ses compagnons d’armes, ses amis, ainsi que des unités commandées par le général LE RAY. Le jeudi 12 mars, après un long trajet depuis la lande bretonne jusqu’aux Alpes, la promotion a pu établir ses quartiers à Varces, hébergée par la 27e BIM. Le vendredi 13 mars, la journée marathon a commencé, tout d’abord, dans le Vercors, où la promotion a participé à un dépôt de gerbes à la nécropole de SaintNizier, en mémoire des résistants de ce maquis cher au général LE RAY, qui en fut le premier chef militaire.

VIE DE L’ÉPAULETTE

> Journée du parrain de la promotion Général Le Ray

Dépôt de gerbes, SAINT-NIZIER Cérémonie au Mont Jalla

L’après-midi, la promotion s’est rendue au mémorial des troupes de montagne, pour une seconde cérémonie, point d’orgue de la journée. Après l’ascension du Mont Jalla, au-dessus de la Bastille qui surplombe la ville de Grenoble, l’ensemble des participants s’est préparé au recueillement et à la solennité de cette cérémonie. Les anciens éclaireurs-skieurs, chasseurs alpins, résistants, étaient présents au côté de la promotion lors du dépôt

> Bulletins reçus des promotions

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de gerbe en mémoire des combattants des alpes tombés sous les ordres et aux côtés d’Alain LE RAY. Monsieur Michel LE RAY, neveu du général, a pu prendre la parole pour témoigner de son émotion de voir la mémoire de son oncle ainsi honorée. Maître Jean-Michel DETROYAT, conseiller municipal délégué au devoir de mémoire, a rappelé ensuite le lien indéfectible qui unit le général LE RAY à la ville de Grenoble. La journée s’est poursuivie et terminée par une conférence sur le souvenir du général Le Ray, organisée par la promotion au Musée de Grenoble. De nombreux frères d’armes, anciens compagnons et amis du général y étaient présents. Après une présentation de la promotion à l’assemblée, trois intervenants ont pu témoigner de leur connaissance de la personnalité d’Alain LE RAY sous différentes facettes. Ainsi, se sont succédé les interventions du lieutenant-colonel (er) JeanPierre MARTIN autour du thème « Le patriote en résistance«, de Monsieur Roger Chappaz » L’alpiniste dans la guerre « et

de Madame Huguette Cruse « L’officier face à ses choix ». Ces interventions ont suscité un vif intérêt pour la promotion comme pour l’ensemble de l’assemblée, présentant le général LE RAY sous un aspect personnel, voire intime. Le cocktail d’échanges offert par la ville de Grenoble nous a permis de tisser des liens plus directs avec l’ensemble des participants. La promotion a d’ailleurs été très touchée et honorée par l’investissement total et l’aide fournie par la ville de Grenoble dans cette activité qui témoigne bien de son attachement au général. Le samedi 14 mars avant de repartir vers la Bretagne, nous avons pu profiter du plaisir que partageait déjà notre parrain à l’époque, le ski, sur la station de CHAMROUSSE. Soleil, poudreuse et décontraction étaient au rendez-vous avant de regagner Coëtquidan I Sous-lieutenant Guillaume LAMBERT Officier Traditions Promotion Général LE RAY

> Rappel des cotisations…

> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulariser leur situation dans les meilleurs délais. L’Épaulette les en remercie vivement ! « Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

TERRE D’AFRIQUE Cinquantenaire GARIGLIANO (n° 108) UNION FRANÇAISE (octobre 2008) CHARLES de FOUCAULDMARECHAL JUIN (n° 21)

Catégories 01 janvier 2009 Officiers généraux et colonels ....................................................... 52 € Lieutenant-colonels et commandants........................................... 45,5 € Officiers subalternes...................................................................... 34 € Veufs ou veuves ............................................................................ 17 €

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VIE DE L’ÉPAULETTE > « Et par la Giberne1 ? » « Vive L’Épaulette ! » Les officiers de recrutement interne se retrouvent à l’Ecole Militaire pour participer à la journée nationale de LÉpaulette. Dès le vendredi 06 février, les élèves officiers de la 48, de bonne heure et de bonne humeur, se rendent à Paris pour 2 jours, avec l’envie de rayonner au-delà des landes bretonnes. Au programme : musée des armées aux Invalides, séance photos, intervention d’autorités à l’Ecole Militaire, ravivage de la flamme à l’Arc de triomphe. Entretenir la mémoire de tous les combattants français et alliés tombés au champ d’honneur.

A l’aise dans toutes les situations cette promotion ! ous voici dans la cour d’honneur des Invalides à 14 heures, en tenue de parade. Découverte du musée des armées pour certains, redécouverte pour d’autres, tous sont sensibles au panorama historique, aux tenues et armes de toutes les époques qui défilent sous nos yeux. Un coup d’œil au voisin nous rappelle que nous sommes en tenue de parade, et qu’un jour, à notre tour et à notre place, notre parcours fera partie de l’Histoire. Une photo dans la cour d’honneur a gravé le passage de notre promotion. La journée de L’Épaulette est l’occasion pour la brigade de « briller » à Paris, mais également de se retrouver loin des impératifs catégoriques de la DGER2. Jeudi après-midi : course d’orientation dans la boue et tractions avec un sac de dix kilos ; vendredi soir : nous sommes à Paris en tenue civile, sobre et élégante, cocktail et petits fours à la main. À l’aise dans toutes les situations cette promotion… !

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Mais l’objectif majeur de ce déplacement n’a pas changé : réussir la journée de L’Épaulette le samedi 07 février

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PHOTOS RICHARD NICOLAS-NELSON/ECPAD

« Ils nous ont montré la voie… »

2009 à l’Ecole Militaire en présence du CEMAT3, le général d’armée Elrick IRASTORZA. Encore une photo de prestige à Versailles, histoire de constater que les japonais apprécient eux aussi la tenue de parade, et nous nous installons dans l’amphithéâtre Foch pour le début des allocutions de L’Épaulette. Cette journée a permis à la Promotion de montrer le chemin déjà parcouru, et de présenter les projets qu’elle souhaite réaliser. A peine la séance terminée, l’Arc de triomphe nous attend pour raviver, au crépuscule, la Flamme sur la

RICHARD NICOLAS-NELSON/ECPAD

« Nos anciens nous ont enseigné, Le travail pour loi, l’honneur comme guide, L’Épaulette nous a rassemblés, La force est dans l’unité.»

tombe du Soldat Inconnu, autrement dit entretenir la mémoire de tous les combattants français et alliés tombés au champ d’honneur. A l’issue de la cérémonie, le chant de L’Épaulette résonne encore : « Ils nous ont montré la voie… ». I Elève d’Officier d’Active RAMPARANY Sac à cartouches des soldats. Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche. 3 Chef d’Etat-major de l’armée de Terre. 1 2

À l’Ecole Militaire en présence du CEMAT, le général d’armée Elrick Irastorza. Encore une photo de prestige à Versailles, histoire de constater que les japonais apprécient eux aussi la tenue de parade.


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(prix d’achats des matières premières, cours des actions…). Afin d’interagir avec leur marché, les équipes ont à leur disposition l’ensemble des acteurs institutionnels d’un véritable espace économique. En effet, « un espace affaires » leur permet d’y rencontrer les organisateurs qui jouent le rôle de banquiers, conseillers marketing, ou encore d’assureurs tout au long de la simulation. Cette année, les candidats prenaient les rênes d’une entreprise produisant des bateaux de plaisance proposant 3 types de produits (bas de gamme, moyenne gamme et luxe). Notre équipe souhaitait relever le défi cette année en faisant encore mieux que la promotion précédente ayant remporté le 3e prix de gestion. Une fois l’équipe sélectionnée, un fichier de simulation des décisions a été développé sur tableur, afin de s’affranchir de calculs longs et fastidieux tout au long du

tournoi, ce qui devait permettre aux candidats de se concentrer sur leur stratégie. Cet investissement en amont, dont les estimations nous ont permis de prendre rapidement les bonnes décisions, s’est révélé être un véritable atout. Dans ce type de jeu, la principale difficulté consiste à s’immerger rapidement dans le marché en faisant abstraction du marché réel. En effet, lors des deux premières décisions nous avons été surpris des marges démesurées de nos adversaires, ce qui nous a fait perdre des bénéfices. Finalement, nous avons réussi à y remédier lors des deux décisions suivantes. Grâce à une gestion efficace dans l’ensemble des challenges, l’EMCTA a décroché le premier prix de gestion, ce qui n’est pas rien ! Certes, cette victoire contribuera un peu plus à alimenter la critique. Tant pis, on ne peut rien contre la tradition ! I ASP Arnaud MALLEGOL promotion CGA Carmille de L’EMCTA

DR EMCTA

our la 10e année consécutive, une équipe de l’EMCTA a représenté les couleurs des écoles de SaintCyr Coëtquidan au tournoi européen de gestion organisé par l’ordre des experts comptables d’Alsace les 26 et 27 mars 2009 à Strasbourg. Cette année 13 équipes issues d’écoles de gestion françaises et allemandes étaient en lice. Souvent caricaturée par leurs camarades de par leur destination de « stratif », les élèves officiers de la 32e promotion Contrôleur Général Carmille ont une fois de plus prêté le flanc à la critique en prenant part à ce tournoi. En s’illustrant en tant que gestionnaires, les élèves officiers ont laissé dans l’ombre leur qualité de chef militaire, métier auquel, il est bon de le rappeler, ils sont formés tout au long de leur scolarité aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Ce tournoi se présente sous la forme d’une simulation d’entreprise sur une période comptable d’un an, ce qui se traduit pour les candidats, par la remise de 4 décisions trimestrielles qui leur permettent d’interagir sur l’ensemble des paramètres du jeu (achats, production, embauches, salaires, prix de ventes, budgets publicitaires, force de vente, acquisition de titres financiers…) en fonction de leur analyse du marché. L’ensemble des décisions des treize équipes est ensuite enregistré dans le logiciel par les organisateurs. C’est de la confrontation de l’ensemble des décisions par rapport aux hypothèses du logiciel, que les résultats économiques de chaque entreprise sont établis (nombre de ventes, résultats comptables, satisfaction client…). En fonction de ces données, les équipes définissent leur positionnement et prennent de nouvelles décisions à partir de leurs analyses et des nouveaux paramètres du marché

De gauche à droite : ASP Arnaud MALLEGOL, EOA Cécile VIGOUROUX, Monsieur Paul RODRIGUEZ, l’EOA Alexandra AURIERE et l’EOA Stéphane MONNARD.

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE > Quelques consignes pratiques ! Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, format RTF (lepaulette@wanadoo.fr) sinon tapés à la machine. Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page) iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numériques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction > Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

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> La promotion CGA Carmille de L’EMCTA lauréate européenne


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CARNET foyer de Marie et Laurent SAINT RAYMOND, le 7 février 2009 à Toulouse.

> CLÉMENCE, troisième petit-enfant du Colonel Joseph GAMBERT (GEN-EMIAAspirant Zirnheld-64/65) et de Madame, au foyer de Guillaume et Emmanuelle GAMBERT, le 10 février 2009 à Aix en Provence.

MARIAGES > MAGALIE, fille du Chef de bataillon Gilles CHEVALIER (INF-OAEALieutenant Malassen-78/79) et de Madame, avec Monsieur Michaël LOUBLIER, le 14 juin 2008 à Beaurainville.

> Lieutenant Romuald CHEVALIER (GENEMIA-Colonel Delcourt-05/07), fils du Chef de bataillon Gilles CHEVALIER (INFOAEA-Lieutenant Malassen-78/79) et de Madame, avec le Lieutenant Virginie CALMETTES (GEN-Cyr-Lieutenant Brunbrouck-04/07), le 25 avril 2009 à Puymoyen.

> SANDRINE, fille du Lieutenant-colonel Joël BAPTISTE (INF-EMIA-Lieutenant Chezeau-77/78) et de Madame, avec Monsieur Florent BEGON, le 18 juillet 2009 à Marly. I

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux de bonheur aux jeunes mariés.

> QUITTERIE, sixième enfant du Capitaine Erwan de PENFENTENYO de KERVÉRÉGUIN (MAT-EMIA-Lieutenant de Ferrières-02/04) et de Madame, le 28 février 2009 à Lescar.

> PAUL, dixième arrière petit-enfant du Lieutenant-colonel Guy KLEPPER (TDMPoitiers-39) et de Madame, septième arrière petit-enfant du Général Michel LAFITTE (TDM-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) et de Madame, premier petit-enfant du Lieutenant-colonel Pierre KLEPPER (INFEMIA-Général Laurier-78/79) et de Madame, au foyer de Catherine et Christian KLEPPER, le 4 mars 2009 à Paris.

> MARION, deuxième petit-enfant du Général Christian CAVAN (ART-EMIAGénéral Koenig-70/71), Vice-président de L’Épaulette, et de Madame, au foyer du Capitaine Nicolas CAVAN (CTA/GSEM) et de Madame, le 12 mars 2009 à Villeneuve d’Ascq.

> LOU-ANN et TIMOTHÉE, troisième et quatrième enfants du Capitaine Fabrice CLAUDEL (ART-EMIA-Capitaine Coignet-00/02) et de Madame, le 18 avril 2009 à Haguenau. I > L’Épaulette adresse ses félicitations aux parents et grands-parents.

NAISSANCES

> LOUNA, quatrième petite-fille du Chef de bataillon Gilles CHEVALIER (INF-OAEALieutenant Malassen-78/79) et de Madame, au foyer de Dimitri CHEVALIER et Laura BOUQUET, le 23 novembre 2008 à Rouen.

> SUZANNE, cinquième petit-enfant du Colonel Jean-Jacques BERENGUIER (MAT-OA-Villa Literno-71/73) et de Madame, le 13 janvier 2009 à Lille.

> MAXIME, deuxième petit-enfant du Lieutenant-colonel Jean-Louis LEMMET (INF-EMIA-Capitaine Cozette-80/81), au

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• L’Épaulette n° 168 • juillet 2009

> Lieutenant-colonel Guy DELARBRE (ART-EMIA-Serment de Koufra-62/63), le 29 mars 2009 à Auch.

> Madame Octavie CUSTODY, belle-mère du Capitaine Jean-Pierre MOINGS (TRSEMIA-Libération de Strasbourg-68/69), le 30 mars 2009 à Agen.

> Lieutenant-colonel Roger HOLTZER (CS-ESMIA-Rhin Français-44/45), le 2 avril 2009 à Marseille. > Lieutenant-colonel Hervé WINTERGERST (INF-EMIA-Capitaine Cardonne75/76), le 12 avril 2009 à Bordeaux.

> Monsieur Armand KEHR, beau-père du Général Olivier ROSTAIN (TRN-EMIACinquantenaire de Verdun-65/66), Secrétaire général de L’Épaulette de 2005 à 2009, le 19 avril 2009.

> Lieutenant-colonel Philippe LECLERC

(CS-EMIA-Victoire-45/46), le 24 avril 2009. > Lieutenant-colonel Paul BIROCHAU

(ART-OR-39) le 9 mai 2009 à Royan.

> Commandant René BOULON (EMIA-Indochine-46/47), le 17 mai 2009 à Rognes.

> Colonel Guy GERBAUD (INFEmpire Français-38/39), le 18 mai 2009 au Chesnay.

> Colonel Jean VIENET (ART-ESMIANouveau Bahut-45/47), le 24 mai 2009 à Dijon.

> Colonel Daniel GROSJEAN (INFEMIA-Indochine-46/47), le 28 mai 2009 à Cleder.

> CAMILLE, deuxième arrière petit-enfant du Lieutenant-colonel Louis GRANGIER (CTA/SANTE-Varsovie-39) et de Madame (†), au foyer de Monsieur et Madame RUIZ GRANGIER, le 21 avril 2008 à Piolenc. > EMILE, douzième petit-enfant du Lieutenant-colonel Daniel LECORVAISIER (ART-OR-18ème promotion Châlons sur Marne) et de Madame, au foyer de leur fils Guillaume, le 8 juillet 2008 à Lunéville.

> Madame Germaine POUGET, mère du Lieutenant-colonel Bernard POUGET (ART- Lieutenant Mallassen- 78/79) le 28 mars 2009 à Perpignan.

> Général Jacques MUZI (INF-OR-54), le 31 mai 2009 à Porticcio. I

DÉCÈS

> L’Épaulette adresse ses sincères condoléances aux familles.

> Lieutenant-colonel Roger JEAN (TDMOA-38), le 18 décembre 2008 à Rochefort.

> Sous-Lieutenant Jean CECCHI (INFRang-85), le 13 février 2009 à Paris. > Commissaire Général Pierre CANTIN (CAT-OA-48), le 22 février 2009 à Lyon.

> Madame Elisabeth PUTOD, épouse du Lieutenant-colonel Louis PUTOD (CATCapitaine Piccato-57/58), le 23 février 2009 à Thionville. > Colonel Jean-Louis DUSSAUME (GENOAEA-62), le 28 mars 2009 à Doué La Fontaine.

AVANCEMENT J.O. du 17 mars 2009 Décret du 16 mars 2009 portant promotion et nomination dans la 1e et la 2e section,


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> La parution tardive du tableau d’avancement au Journal officiel de la République Française, du 21 mai 2009, n’a pas permis sa publication dans le présent numéro de L’Épaulette. Ce tableau sera diffusé par l’intermédiaire d’un numéro spécial de l’Alpha.com à paraître avant l’été, et sera repris dans la prochaine revue. La rédaction.

GENDARMERIE NATIONALE Art. 2. Est nommé dans la 1e section des officiers généraux Au grade de général de brigade Pour prendre rang du 1 mai 2009 er

> M. le Colonel Jean-Michel VANDENBERGHE, nommé chargé de mission auprès du directeur général de la gendarmerie nationale à la même date. I

> LCL Gilbert BOUTIN (INF) - LCL Lucien MÉTAIRIE (TDM) – COL Claude NOËL (TDM) – CBA Michel POUILHE (TDM) – CNE François RABUT (INF).

(TRS) – CBA Stéphane MAURY (TDM) – CEN Olivier MOUTON (ART) – CDT Marc MOUTRON (MAT) – LCL Jean-Yves MUSARD (MAT) – CNE Roland NIHOUARN (MAT) – LCL Philippe PARAHY (ART) – CEN Pierre PASTORELLI (ART) – CES Christophe de REVIERS de MAUNY (ABC) – CBA Emmanuel RIGAUD (TDM) – CBA Joël ROBERT (TDM) – LCL Frédéric ROIRAND (TDM) – CNE Frédéric SOL (TDM) – CBA Géry de STABENRATH (INF) – CEN Bertrand TADDEI (ART).

Au grade de chevalier Avec traitement

Militaires n’appartenant pas à l’armée active

ARMÉE DE TERRE > GBR René AUVIN (GEN) – LCL René BOYEZ (ART) – LCL Lucien PICARD (INF) – GBR Arthur SCHWARTZ (INF) – LCL Edmond VAYRIOT (INF). Au grade d’officier Sans traitement

> CNE Antoine ORSINI (INF).

ARMÉE DE TERRE Au grade de commandeur

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE J.O. du 15 mars 2009 Décret du 13 mars 2009 portant élévation

DÉCORATIONS ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR J.O. du 15 mars 2009 Décret du 13 mars 2009 portant élévation Militaire n’appartenant pas à l’armée active À la dignité de grand officier Sans traitement ARMÉE DE TERRE > M. le Général de brigade André COFFRAND. J.O. du 13 mai 2009 Décret du 11 mai 2009 portant élévation et promotion Au grade de commandeur Avec traitement (Art.R.42 du code de la Légion d’honneur et de la médaille militaire) MUTILÉS DE GUERRE > LTN Marcel GIUDICELLI (INF). PRISONNIER DU VIET-MINH > CBA Henri MASQUET (TDM). portant promotion et nomination Au grade de commandeur Sans traitement

Militaires n’appartenant pas à l’armée active ARMÉE DE TERRE A la dignité de grand’croix > M. le Général de division André FAYETTE.

> COL Pierre MARSANNE (TDM) – COL Jean MAYER (INF). Au grade d’officier > COL Christian BARASCUD (ART) – LCL Alexandre FATTON (GEN). Au grade de chevalier > LCL Bernard BON (GEN). I

A la dignité de grand officier > M. le Général de brigade Eugène BARBE. J.O. du 7 mai 2009 Décret du 6 mai 2009 portant promotion et nomination Militaires appartenant à l’armée active Au grade d’officier ARMÉE DE TERRE

> LCL Denis BRISTIEL (TRS) – LCL Daniel BRUGEAUD (INF) – COL Thierry GABALDA (MAT) – COL Etienne PELLETIER (ART) – CCL Jean-Michel THOMAS. Au grade de chevalier

SUCCÈS ATTRIBUTION DU BREVET TECHNIQUE D’ÉTUDES MILITAIRES SUPÉRIEURES J.O. du 12 mars 2009 Arrêté du 3 mars 2009

ARMÉE DE TERRE > CBA Eric ABÉLARD (INF) – CBA Philippe BALLAND (TRS) – CDT Eric BERTRAND (MAT) – CBA Frédéric BONNOUVRIER (INF) – LCL Philippe CHAUVIE (ABC) – CBA Stéphane COLLET (GEN) – LCL Xavier DEBISSCHOP (GEN) – CDT Hervé DEMUYS (GEN) – CNE Jean-Claude DIEN (INF) – CBA Véronique DUSCH épouse HUMMEL (GEN) – CDT Eric GAUVRIT (GSEM) – LCL Philippe GOISNARD (ART) – LCL André-Maïeul HUREL (ABC) – CEN Daniel LAPOIRIE (ART) – LCL Marc LECAPLAIN (INF) – CEN Fabrice LESSEUR (ART) – CBA Pierre LORIDON

A compter du 1er novembre 2008 ARMÉE DE TERRE Corps des officiers des armes > CBA Franck BONNARD (TRS) – Eric DU PONTAVICE (INF) – François-Xavier DUPILLE (INF) – Emmanuel GRUNNER (MAT) – Vincent MONFRIN (MAT) – CBA Laurent VONDERSCHER (INF). I

CBA CBA CDT CDT (TA)

> L’Épaulette adresse ses félicitations aux lauréats.

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VIE DE L’ÉPAULETTE

promotion et nomination au titre du congé du personnel navigant et affectation d’officiers généraux


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BIBLIOGRAPHIE LE PLAN SUSSEX par Dominique SOULIER Ils avaient un idéal…

COMMANDO « GEORGES » ET L’ALGÉRIE D’APRÈS LÉGION ÉTRANGÈRE – HARKIS – O.A.S. du Lieutenant-colonel (E.R.) Armand BÉNÉSIS DE ROTROU préface du Général Maurice FAIVRE ALGÉRIE 1956-1968 Jeune officier ayant servi dans des unités de quadrillage et de harkis comportant de nombreux rebelles ralliés, l’auteur a vécu cette période de la guerre et de l’aprèsindépendance au sein d’une population autochtone qu’il a bien connue et à laquelle il s’est profondément attaché. Gardant en lui une blessure jamais refermée à ce jour au souvenir de ses frères d’armes de toutes origines tombés au combat ou exterminés, il témoigne de cette guerre gagnée sur le terrain et dans la conquête des âmes mais perdue politiquement. Il atteste, vérité mal connue, que la France aurait pu quitter l’Algérie la tête haute, en léguant un pays prospère et ami à ses habitants. 458 pages - Format 14,8 x 21 Collection Vérités pour l’Histoire Editions Dualpha – BP 58 – 77522 COULOMMIERS CEDEX

LES RIVIÈRES DE LA FRATERNITÉ par René-Pierre COSTA Décembre 1946- Au cœur du Cambodge, deux amis d’enfance, Robert et Brahim ont la satisfaction de se retrouver dans des unités du même groupement Franco-Khmer lancé dans la réoccupation de la province de Battambang rétrocédée par la Thaïlande. Leur saine et franche amitié scellée dans les épreuves de leur vie de soldat deviendra une fraternité qui ne sera jamais altérée ni par la différence de religion ni par les troubles qui affectent aussi bien le Maroc où résident leurs parents respectifs que l’Indochine où ils combattent les rebelles. Tout en accomplissant leurs missions

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En 1943 alors que les grands réseaux de renseignements accusent des pertes importantes du fait des coups portés par la Gestapo et l’Abwehr. En raison des infiltrations et trahisons possibles, l’état-major du général Eisenhower (SHAEF) demande au général de Gaulle de lui détacher une centaine de Français hautement sélectionnés. Eux seuls seraient en mesure de se fondre au sein de la population et de pouvoir renseigner l’EM interallié sur les mouvements de troupes ennemies juste en arrière du front. Le plan Sussex est né ainsi et a largement contribué à la réussite de l’opération Overlord, le débarquement en Normandie. Dédiées aux missions de renseignement, les équipes Sussex sont composées d’un binôme d’officiers français (1 observateur et 1 radio). Parachutée en tenue civile, chaque équipe doit se fondre dans l‘anonymat et rechercher tout type de renseignements sur l’avance (ou la retraite) des Allemands et les points stratégiques (stockage armes, carburant, ponts utilisés par les Allemands, etc). 2 équipes de Pathfinders (éclaireurs) et 52 équipes Sussex sont parachutées de février à septembre 1944. Parmi eux, deux femmes, Jeannette Guyot et Evelyne Clopet. Les équipes Sussex ont perdu 10 agents tués en mission dont Evelyne Clopet et Jacques Voyet, fait Compagnon de la Libération à titre posthume. Réalisé par Dominique Soulier, fils de Georges Soulier parachuté dans le cadre de la mission Sussex « VIS », et basé sur 3 récits de missions, cet ouvrage inclut plus de 300 photos de personnes, d’objets et documents inédits touchant au Plan Sussex qui illustrent magnifiquement ces précurseurs des services spéciaux.

respectives, les deux jeunes amis, animés de nobles sentiments mais plongés dans une atmosphère de guérilla et d’orage de mousson, se retrouvent de temps à autre dans des situations imprévues et peu communes où les risques côtoient parfois des intrigues agréables... Robert n’en oublie pourtant pas Hélène la jolie jeune fille avec laquelle il avait débuté une tendre relation avant de quitter le Maroc. Le destin lui réserve une heureuse surprise car après l’avoir perdue de vue pendant plusieurs années, il la retrouve fortuitement à Saïgon en septembre 1947. Mais ce bonheur sera de courte durée… Beaucoup plus qu’un roman, « Les rivières de la Fraternité » est le témoignage romancé d’une époque où se manifestent les premières fissures de l’Empire Colonial Français !... 320 pages - Format 16 x 24 Editions Les Presses du Midi – 121 avenue d’Orient – 83100 TOULON

175 pages - Format 23,5 x 27,5 Collection Sussex – 12 place du Général Koenig – 67270 HOCHFELDEN

Le DVD de la promotion VICTOIRE La promotion VICTOIRE, première promotion de Coëtquidan (juillet à décembre 1945) comprenait 2 900 élèves-officiers, agés de 18 a 30 ans, d’origines diverses : maquisards, sous-officiers, saint-cyriens (des promotions 1942, 1943. 1944), jeunes engagés pour la durée de la guerre. Au bout de six mois d’entrainement intensif, 1750 reçurent Ie galon d’aspirant ou de souslieutenant. Certains poursuivirent une carrière plus ou moins longue sous les armes. Deux cent trois d’entre eux sont morts pour la France en Indochine. à Madagascar, en Tunisie, en Algérie. Les autres accomplirent des carrières civiles très diverses : diplomates, magistrats, industriels, etc. Quelques uns furent parlementaires. élus locaux, etc. La promotion VICTOIRE publie un coffret contenant deux DVD : > un « DVD ROM », lisible sur ordinateur équipé d’un lecteur de DVD, et divisé en sept chapitres : > Guerre de 1939-1945, > Ecole de Coëtquidan et Ecoles l’application, > Guerre d’lndochine,

> Guerre d’Algérie

> Les carrières civiles,

> Vie de I’Association

,> Les épouses,

Il présente des témoignages écrits et illustrés de cartes et de photos, des diaporamas ou des vidéos selon différents classements : chronologique, géographique et par thèmes. Un système permet de naviguer dans cet ensemble selon les choix que fera Ie lecteur et les invitations au voyage qu’il découvrira. > un « DVD Vidéo », lisible sur TV équipée d’un lecteur de salon, qui présente les mêmes thèmes, de façon moins étendue. à l’aide de diaporamas et de vidéos, ces demières étant des documents historiques de L’ECPAD avec, également, un système de navigation. Les DVD sont disponibles des maintenant, en souscription, au prix de 20 euros le coffret. > La souscription est à adresser à : Promotion Victoire Coëtquidan 1945 8 bis, rue Vavin 75006 Paris (tel/fax 01 40 46 82 83) > en précisant les Nom, Prénom et adresse du souscripteur et en joignant un chèque du montant correspondant au nombre de coffrets commandés.

• L’Épaulette n° 168 - juillet 2009

ENTRE GUERRES ET PAIX Témoignages et fragments de vie d’une promotion de Saint-Cyriens, 1959-2000 PRÉFACE du PRÉSIDENT VALÉRY GISCARD D’ESTAING Été 1962. La guerre d’Algérie prend fin. L’Empire colonial Français disparaît. Au même moment, les cinq cents saint-cyriens de la promotion « Lieutenant-colonel Jeanpierre » sortent d’école. Pour eux, dont la vocation est souvent née dans la rumeur des combats d’lndochine et d’Algérie, les portes de I’aventure semblent se refermer. Et pourtant, leur parcours ne sera pas banal. Soldats de la guerre froide, ils contribueront à assurer la paix sur notre continent. Plus tard, engagés dans les opérations interna-


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tionales de maintien de la paix, ils y connaîtront de drôles de guerres. Ils auront aussi participé aux nombreuses interventions françaises en Afrique et, dans un cadre multinational, à la première guerre du Goife ainsi qu’aux différentes forces d’interposition au Liban. Entre-temps, ils auront connu I’arrivée de I’atome dans les forces, les nombreuses réorganisations de leur armée, la baisse spectaculaire des effectifs, mais aussi la mise en place des structures participatives dans les unités, la féminisation et la révolution informatique qui a profondément bouleversé tant les procédures de travail que l’évolution des matériels. Enfin, et ce n’est pas Ie moindre des paradoxes, officiers dans une armée de conscription, ils seront les artisans de I’Armée professionnelle. Cinquante ans plus tard, ils témoignent. Directs, surprenants, drôles ou pathétiques, passionnants, provocateurs et parfois désabusés, toujours sincères, ces fragments de vie retracent, sans tabou, des expériences dont la diversité étonne - qu’elles soient vécues sous I’uniforme ou en dehors de I’institution militaire - et reflètent des opinions très différenciées sur I’exercice du métier militaire. Mais, au total, il s’en dégage une véritable passion pour ce métier pas ordinaire. Aujourd’hui, après s’être penchés sur leur passé, les officiers de la « Jeanpierre », pour la majorité d’entre eux, ne regrettent en rien Ie choix qu’ils ont fait à vingt ans. Ces témoignages sont présentés dans un cadre chronologique assorti, pour chacun des chapitres qui composent I’ouvrage.de brèves synthèses permettant de les éclairer et de les situer dans leur époque. Ils sont aussi abondamment Illustrés de documents, de tableaux statistiques et d’œuvres originales créées à cette occasion par les artistes de la « Jeanpierre ». Colonel Philippe Coeffet, président de l’association de la promotion LCL Jeanpierre 6, rue du Pont Guilhemery — 31000 Toulouse Tél. : 05 61 34 22 48 — email : philippe.coeffet@free.fr

« Papa raconte-moi ton service militaire… » L’histoire se termine le 30 novembre 2001. Ce jour-là, les derniers appelés étaient rendus à la vie civile et le service militaire prenait fin, pour être remplacé par une armée de métier. Mais avec la fin du service militaire, tel que l’ont connu des dizaines et des dizaines de millions de jeunes Français de toutes origines sociales, c’est aussi tout un univers qui disparaissait. Ne restait plus que la mémoire d’une expérience partagée de génération en génération, avec ses traditions, son folklore, ses bons et ses moins bons moments. C’est justement cette mémoire nationale que cet ouvrage ambitionne de préserver, par le texte et par l’image. Tous ceux qui ont fait leur service militaire s’y reconnaîtront, quel que soit leur âge : une bonne occasion d’ouvrir la boîte à souvenirs ! Du conseil de révision à la quille, du pioupiou de la Belle Époque au bidasse des années yé-yé, chacun pourra revivre ce qu’il a vécu… et le raconter à ses enfants ou petits-enfants. Tours de garde, permissions, grandes manœuvres, corvées, histoires de chambrée, chansons, rien ne manque au rendez-vous de la nostalgie, pas même le vocabulaire poivré des casernes. On était jeune, pas toujours discipliné et c’était finalement le bon temps ! 112 pages - Format 19,5 x 26,5 Editions Chronique – Département Dargaud – 44 rue Wilson – 24000 PÉRIGUEUX CEDEX

LES GUERRES MODERNES RACONTÉES AUX CIVILS… ET AUX MILITAIRES par Pierre SERVENT Afghanistan, Irak, Liban, Palestine, Caucase, Afrique… la guerre est de retour même si elle n’a plus grand-chose à voir avec la bataille de Verdun ou le Débarquement. Le front n’est plus devant, mais « autour », et les civils font souvent les frais de ces conflits qui ne disent pas leur nom. Sur le terrain, la haute technologie se heurte à la kalachnikov, à la bombe artisanale et aux kamikazes. La puissance militaire permet de gagner des batailles, mais n’offre pas nécessairement la victoire. C’est la leçon des conflits modernes menés contre des ombres, civiles le jour, guerrières la nuit. Ces nouveaux insurgés ne craignent pas la mort –ils l’espèrent-, et jouent en maîtres de la mondialisation de l’information, du choc des images et du poids des mots. La guerre a changé de visage. Pour l’expliquer, Pierre Servent, l’un des meilleurs experts en questions militaires, emmène le lecteur sur le terrain, aux côtés des hommes au combat, au cœur de ces nouveaux conflits qui donnent une prime à l’insurgé rustique face au soldat bardé d’électronique. Son livre illustre, avec de nombreux exemples de première main, des récits inédits, des témoignages et des portraits sans concession, les défis lancés aux démocraties occidentales. 300 pages - Format 15 x 23 Editions Buchet-Chastel – Groupe Libella – 7 rue des Canettes – 75006 PARIS

JOURNAL DE MARCHE DE L’ARME DU TRAIN DES HISTOIRES D’HOMMES LA VOIE SACRÉE 1916 POUMON DE VERDUN par le Colonel (ER) Daniel LABBE

BIBLIOGRAPHIE

LE SERVICE MILITAIRE SOUVIENS-TOI BIDASSE… par Michel MARMIN

Cet ouvrage présente de nombreux aspects techniques en matière de transport par voie routière et ferrée. Il doit permettre de découvrir, au travers de la bataille de Verdun, les multiples rouages d’un service qui a su s’adapter au mieux à l’évolution des combats contribuant ainsi à la victoire. Il montre les circonstances qui ont abouti à la création de la première commission régulatrice automobile, ancêtre de nos actuelles unités de circulation, son évolution et le développement impressionnant des transports routiers massifs. Il permet aussi de rendre hommage aux mérites des poilus de l’automobile et des tringlots du train des équipages qui se sont illustrés sur la « Voie Sacrée »¹ ou sur les sacrées voies comme ont disait alors. En effet, des centaines d’unités du train hippomobile ou muletier ont pris part aux transports intensifs à Verdun, ravitaillant les troupes jusqu’aux premières lignes, évacuant les blessés sur un terrain bouleversé, sous les bombardements incessants et les obus asphyxiants. Leurs qualités d’initiative, d’endurance et de rusticité ont toujours été au-dessus de tous les éloges. N’oublions pas non plus les territoriaux qui ont permis à la route de durer, les sapeurs du génie et cheminots rivalisant de ténacité pour faire circuler les trains, les dépanneurs qui ont maintenu les camions en état et les millions de combattants qui sont montés sur Verdun par cette route, vers les champs de bataille, jour et nuit, jusqu’à la victoire. Sur la Voie Sacrée, artère nourricière de Verdun, est née une nouvelle forme de transport : les transports en cours d’opérations appuyés par la circulation routière en genèse. •••

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BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)* Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Situation militaire : Active – Retraite* Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Année du grade :

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Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cotisations : Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 euros Lt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 euros Officier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 euros Elève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gratuit Conjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS). Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON* L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12 Fait à .................................................................................. le ............................................................................................. Signature : * Rayer les mentions inutiles

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¹La loi du 30 décembre 1923, publiée au journal officiel du 1er janvier 1924, sur proposition de Maurice Barrès, classe « comme route nationale l’ensemble des chemins –Voie Sacrée- qui relient Bar-le-Duc à Moulin Brûlé ». ²Le service automobile pendant la grande guerre, librairie Delagrave.

232 pages - Format 21 x 29,5 Publication des écoles de la logistique et du train – 60 rue du Plat d’Etain BP 3425 – 37034 TOURS CEDEX 1

RELIRE FOCH AU XXIE SIÈCLE d’André MARTEL Relire Foch au XXIe siècle parait, à priori, n’avoir qu’un intérêt historique. Plus d’un siècle s’est écoulé depuis la parution de ses ouvrages : fondamentaux : Des Principes de la guerre (1903) et De la Conduite de la guerre

ROMMEL ET LA STRATÉGIE DE L’AXE EN MÉDITERRANÉE (FÉVRIER 1941 – MAI 1943) par Vincent ARBARÉTIER Le maréchal Rommel, tacticien de génie de la guerre des blindés et du désert n'a rien pu faire pour permettre aux puissances de l'Axe de l'emporter en Méditerranée. Il a tout juste pu retarder de deux ans l'éviction des Italiens et des Allemands de l'espace méditerranéen, trop souvent relégué par les historiens au plan de théâtre secondaire de la Deuxième Guerre mondiale. Au contraire, l'auteur montre que ce théâtre a été de première importance, conjuguant les trois éléments (terre, air et mer) où les puissances de l'Axe n'ont pas su tirer avantage de plusieurs situations favorables qui auraient pu, sinon leur faire gagner la guerre, du moins encore retarder l'inéluctable échéance de leur défaite militaire. Passionné par les questions stratégiques et par la Seconde Guerre mondiale, l'auteur a écrit ce livre à partir de sa thèse de doctorat, utilisant de nombreuses sources, notamment italiennes, allemandes et anglosaxonnes. 294 pages - Format 15,5 x 24 Editions Economica – 49 rue Héricart – 75015 PARIS

(1904). Ses Mémoires ont été publiés, à titre posthume, en 1931. Ses notes, discours, articles de la décennie 19181928 ne semblent être que des écrits de circonstance. Depuis, la guerre a changé trois fois de nature : la Deuxième Guerre mondiale s’est terminée par l’emploi de l’arme nucléaire ; la Guerre froide a été caractérisée par l’Equilibre de la terreur ; les guerres de décolonisation ont débouché sur un terrorisme international écartant l’emploi massif de forces armées. Trois arguments plaident cependant pour la relecture, par les praticiens de la guerre… et autres, de l’œuvre de Foch saisie comme un tout. Il a pensé la guerre sans l’avoir jamais faite la doctrine a donc précédé la pratique. Il a conduit les armées alliées à la victoire de 1918. Sans renoncer à son enseignement théorique, il l’a adapté sous la pression des faits, mais aussi dans la logique de sa méthode fondée sur l’analyse de la spécificite de chaque cas et sur l’application de modèles préétablis. André MARTEL a terminé sa carriere comme titulaire de la chaire « Histoire de la Défense », à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence. Après avoir enseigné en Tunisie, il a fondé, en 1968, le premier Centre d’Histoire militaire et d’Etudes de Defense nationale a l’Université Paul Valéry (Montpellier III) qu’il a présidée de 1975 a 1981. II est colonel de réserve de l’ABC-C.

l’Encyclopédie des Terrorismes et Violences Organisées présente un large panorama de l’environnement terroriste et constitue un outil indispensable à celui qui tente de comprendre la violence moderne. Les divers groupes terroristes ou violents sont présentés de manière non-partisane avec leurs structures, leurs objectifs et leur stratégie. Le fonctionnement du terrorisme, ses méthodes de financement, ses techniques opérationnelles, l’articulation des réseaux sont décrits en détail à l’aide d’organigrammes et cartes et en donnent une vision complète. Grâce à son système de renvois, cet ouvrage permet de suivre les multiples réseaux et d’en comprendre de manière simple les mécanismes complexes. 1290 pages - Format 14,8 x 21 Collection Renseignement Histoire et Géopolitique Editions Lavauzelle – BP 8 – 87350 PANAZOL

TRIOMPHE 2009 Programme de la journée : • Fortes ouvertes : de 10h00 a 20h30. Visite du musée du souvenir, de la salle d’évolution de I’armement, exposition statique de matériels de I’armée de terre, tir à I’arc, piste d’audace pour enfants, tir a plomb, lancer de grenades, paint-ball, ballades en poney, stands d’exposition, grande échelle des pompiers, etc.

ENCYCLOPÉDIE DES TERRORISMES ET VIOLENCES ORGANISÉES par Jacques BAUD Le terrorisme n’est ni une fatalité, ni une doctrine. C’est une méthode. Une méthode mise au service des stratégies et des objectifs les plus divers. Même si les attentats se ressemblent, ils répondent le plus souvent à des finalités différentes. La lutte contre le terrorisme, ou plutôt les terrorismes, suppose une stratégie adaptée à chaque adversaire à ses structures, à ses motivations, à ses stratégies et ses objectifs. Conçue sur le modèle de l’Encyclopédie du Renseignement et des Services Secrets - ouvrage qui s’est imposé très vite comme la référence des professionnels de la «communauté du renseignement» mais également de tous ceux qui s’intéressent au renseignement au sens large –

• Spectacle traditionnel : de 14h15 a 16h45. • Cérémonies nocturnes : de 22H45 a 00h30 • 00h30 : Bals des promotions d’élèves. Restauration : Un service de restauration (sur réservation uniquement) est prévu pour Ie déjeuner (15 euros) et Ie diner (10 euros) au restaurant WAGRAM. En parallèle, un service de restauration rapide sera mis en place pour Ie dejeuner et Ie dîner (en libre service). Spectacle et cérémonies nocturnes : Toutes les tribunes proposées a la réservation sont équipées de sèges individuels. La location des places en tribune est a effectuer auprès du bureau « organisation du Triomphe ». Le prix des places est de : • 12 euros pour le spectacle de I’aprèsmidi. • Gratuit pour les cérémonies nocturnes. Pour accéder aux tribunes le soir, il est nécessaire d’être muni d’un billet d’entrée (ticket différent de celui des activités de I’après-midi). La priorité, pour I’accès en tribune pour les cérémonies nocturnes, sera donnée aux personnes qui auront déja réservé pour les activités de I’après-midi.

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BIBLIOGRAPHIE

automobile a été l’un des organismes les plus vivants de la guerre, qui ont fait honneur au génie de notre race, à sa faculté d’adaptation et d’assimilation, à ses qualités d’initiative » A.J. Navarre – 1919.² Symbole de ce que l’on appelle aujourd’hui la logistique opérationnelle, la Voie Sacrée rassemble de nombreux acteurs qui ont permis de fournir au moment et à l’endroit voulus les besoins nécessaires au combattant pour vivre et combattre. Elle ouvre une ère nouvelle placée sous le signe de la motorisation des forces. Enfin parler du service automobile, c’est parler du train contemporain. En effet, l’arme du soutien aux ravitaillements et de l’appui aux mouvements devient l’héritière des traditions et des missions de ce service dès la fin de la grande guerre. En 1919/1920, le train hippomobile fusionne avec le train automobile pour former en 1928 l’arme du train. L’arme du train, servant des équipements modernes, et fière d’une longue tradition d’action au côté de ses compagnons d’armes est véritablement au cœur des forces.


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