The Nature Enthusiast Creativity has its place Spring/Summer 2021 Issue 22 Herbalist Gina Badger collaborates with plants Gina Badger, herboriste, collabore avec les plantes La créativité a sa place Printemps-été 2021 Numéro 22
RETHINKING SPACES PENSEURS D’ESPACES
sgmagence.com
RETHINK Creativity and labour 49
Nous innovons au quotidien pour créer des expériences inédites et une offre commerciale adaptée aux attentes d’aujourd’hui comme de demain.
LE MOMENT À Vancouver, un homme prend soin du dôme de la Sun Tower 11
L’INTÉRIEUR L’agence d’architecture vancouvéroise Perkins&Will est aussi verte que ses réalisations 20
The Starting Block 7 Contributors 9
ON THE COVER EN COUVERTURE GINA BADGER
LA CONVERSATION Décolonisation des institutions culturelles : colère, tristesse et espoir 38
MAKE ROOM FOR THE ARTS Douglas Coupland’s frenzy of emojis for Allied and Westbank’s latest collab 45
PLACE À L’ART Douglas Coupland habille la collab entre Allied et Westbank d’une foultitude d’émojis 45
ARTIST’S BLOCK Winnie Truong’s bursting terrarium 18
FILL IN THE BLANK Misbah Ahmed’s urban infill 50
PHOTO BY / PAR ALANA PATERSON
REPENSÉ Parentalité rime avec créativité 49
ART EN BLOCK Le terrarium éclaté et éclatant de Winnie Truong 18
THE 1 KM GUIDE Sights and strolling around Montreal’s Cité Multimédia 46
MON ESPACE Le bureau familial multitâche du concepteur multimédia Yusef Frasier 15
FABRIQUÉ Chinese Protest Recipes un livre signé The God of Cookery et Meat Studio 42
LE CRÉATRICE En couverture : Gina Badger, herboriste, exploite la sagesse et les bienfaits des plantes, à petite dose 26
THE CREATOR On the cover: Herbalist Gina Badger harnesses plants’ wisdom and healing (in small doses) 26
GUIDE 1 KM Autour de la Cité du multimédia à Montréal 46
We innovate every day to create original and engaging experiences, and a commercial offer adapted to the ever evolving consumer expectations.
THE MOMENT Caring for the dome atop Vancouver’s Sun Tower 11 MY SPACE Multimedia designer Yusef Frasier’s multi-use, work-from-home situation 15
WORK-IN-PROGRESS How the Winnipeg Art Gallery brought thousands of Inuit sculptures into the light 32
NOW & THEN Kitchener’s Tannery District remains a beacon of industriousness 48
Contents / Table des matières BLOCK / 5
VEUILLEZ COMBLER L’ESPACE La dent creuse de Misbah Ahmed 50
LE CHANTIER Mise en lumière de l’art inuit par le Musée des beauxarts de Winnipeg 32
L’ENTREPRISE Silk Laundry, et sa fondatrice Katie Kolodinski, entre papillons et durabilité 16
THE INTERIOR Perkins&Will’s Vancouver studio is as green as the architecture firm’s practices 20
NOUS SOMMES
Block de départ 7 Nos collaborateurs 9
THE CONVERSATION Rage, sadness and hope: Decolonizing our arts institutions 38
THE BUSINESS Silk Laundry’s founder, Katie Kolodinski, on longevity and butterflies 16
MADE Meat Studio’s Chinese Protest Recipes by The God of Cookery 42
D’HIER À AUJOURD’HUI Le Tannery District de Kitchener, phare de l’industrialisation 48
À ce sujet, elle mentionne Mierle Laderman Ukeles, artiste en résidence au service de propreté de la ville de New York, qui, dans son Manifeste pour l’art du nettoyage en 1969, proposait de s’occuper du musée « Mon travail est le travail », affirmait-elle. Dans ce numéro de Block, on a décidé de s’intéresser nous aussi à ces métiers du soin, persuadé qu’ils sont à la fois riches et créatifs. Dans La créatrice (p. 26), on fait la connaissance de Gina Badger, une artiste devenue herboriste, qui met les plantes et son inventivité au service des autres. Dans Le chantier (p. 32), on découvre comment le personnel de Qaumajuq, le nouveau pavillon du Musée des beaux-arts de Winnipeg consacré à l’art inuit, prend soin des milliers d’œuvres que lui a confiées le gouvernement du Nunavut (et des esprits qui les accompagnent). Dans Le moment (p. 11), on écoute le maître maçon chargé de la restauration de la Sun Tower d’Allied à Vancouver nous parler de son métier avec tendresse et passion. On applaudit, encore et toujours, les travailleurs essentiels, mais aussi l’acte essentiellement créatif qu’est celui de prendre soin.
Maintenance and care labour often go unacknowledged—especially as productive, creative work. / Prendre soin, des choses et des autres, est un métier dont la productivité et la créativité sont peu reconnues.
“In nature, things that grow unchecked are often parasitic or cancerous. And yet, we inhabit a culture that privileges novelty and growth over the cyclical and the regenerative,” said writer and artist Jenny Odell in a talk she gave at an art and technology conference. That talk was transcribed and published in Medium and later became (more or less) the first chapter of her 2019 book How to Do Nothing: Resisting the Attention Econom y. You may remember that book jacket doing the Insta-rounds as a tokenistic guide to early pandemic living. But Odell has a particular idea of what constitutes “nothing,” including (but not limited to) deep listening, birdwatching, being bodily grounded in place and escaping everyday habits and pressures (e.g., by starting a commune). In this category, she also places maintenance and care labour, which often go unacknowledged—especially as productive, creative work.
« Dans la nature, ce qui pousse en toute liberté est souvent parasitaire ou cancéreux. Pourtant on vit dans une culture qui préfère la nouveauté et la croissance aux cycles et à la régénération », expliquait l’artiste Jenny Odell lors d’une conférence. Publié d’abord dans Medium, cet exposé est devenu (plus ou moins) le premier chapitre de son livre, sorti en 2019 : How to Do Nothing: Resisting the Attention Economy [L’art de ne rien faire ou comment résister à l’économie de l’attention]. Sa couverture a même fait l’Insta-tour en début de pandémie, comme guide de survie symbolique. Le rien, selon l’auteure, est multiple : écouter, observer les oiseaux, garder les deux pieds sur terre et fuir les habitudes et pressions du quotidien (en montant un collectif par exemple) en font partie. Tout comme prendre soin (des choses et des autres), un métier dont la productivité et la créativité sont peu reconnues.
Odell mentions Mierle Laderman Ukeles, an artist-in-residence with the New York sanitation department, who, in her Manifesto for Maintenance Art, 1969! exhibition proposal, offered to tend to the gallery space (“My work is the work,” she said) as a strident counter to this notion. So, too, do we offer up this issue of Block which has at its heart the idea that care can be both sustaining and creative. In The Creator (p. 26), we meet herbalist Gina Badger, who first began working with plants as part of her art practice and now applies similar creativity to her care work. Our Work-in-Progress story (p. 32) looks at the making of the Winnipeg Art Gallery’s new Inuit art centre, Qaumajuq, and how museum staff go about caring for the several thousand artworks on loan from the Government of Nunavut (and their accompanying spirits). And in The Moment (p. 11), we glimpse the renovation of Allied’s Sun Tower in Vancouver and hear from the master mason in charge of those tender (loving, even) efforts. Now, especially, and always, let’s applaud our essential workers but also the essentially creative act of caring.
The Starting Block / Block de départ BLOCK / 7
Kristina Ljubanovic
Hugo, un homme de 24 ans, décide de quitter son chez-soi pour voyager à travers le monde avec le but de faire des rencontres et des réalisa tions qui pourront l'aider à trouver une solution à un trouble qui l'habite : trouble bipolaire.
Visionner gratuitement le film au WWW.THE108JOURNEY.COM
“Either write something worth reading or do something worth writing.” You can find her reporting at the Nunatsiaq News / La devise de Mélanie Ritchot, journaliste au Nunatsiaq News? La citation de Benjamin Franklin : « Écrivez quelque chose qui mérite d’être lu ou faites quelque chose qui mérite d’être écrit. » C’est ce qu’elle a fait dans Le Chantier, p. 32.
Raj Grainger, Emmi Ojansivu
Hugo, a 24-year-old man, decides to leave his home and travel around the world. His mission? To meet new people and learn new things that might help him find a solution to a condition that’s impacting his life: bipolar disorder.
/ Nos collaborateurs BLOCK 9
Chantal Braganza is a Toronto-based writer and senior editor at Chatelaine In this issue, she shares her thoughts on motherhood and creativity (Rethink, p. 49). Her first book, Guardian Flesh is forthcoming from Strange Light. / Chantal Braganza, journaliste au Châtelaine et auteure torontoise, réfléchit au lien entre maternité et créativité dans Repensé, p. 49. Son premier livre, Guardian Flesh, sera publié chez Strange Light.
Alana Paterson is an editorial and commercial photographer based on the West Coast of Canada. She likes trucks, dogs, boats, plants and photography. She shot our cover subject (The Creator, p. 26). / Alana Paterson, photographe éditoriale et commerciale, vit sur la côte ouest canadienne. Elle aime les camions, les chiens, les bateaux, les plantes et la photo. Elle signe les visuels de la couverture et de La créatrice, p. 26.
Toronto artist Winnie Truong (Artist’s Block, p. 18) works with drawing, cut paper and animation to explore the ideas of identity, feminism and fantasy. She has exhibited across North America and Europe. / L’artiste torontoise Winnie Truong (Art en Block, p. 18) explore l’identité, le féminisme et le fantasme par le dessin et le collage, animés ou non. Elle expose en Amérique du Nord et en Europe.
WHITMAN EMORSON 213 Sterling Road, Studio 200B Toronto, Ontario M6R 2B2 Canada (416) whitmanemorson.cominquiry@whitmanemorson.com855-0550
Watch for free now WWW.THE108JOURNEY.COM
À travers cette quête personnelle et spirituelle, il s’enrichira de cultures, de façons de penser et de méthodes différentes, toutes uniques.
CREATIVE DIRECTORS / DIRECTRICES ARTISTIQUES Whitney Geller, Yasemin Emory, Berkeley Poole
Throughout his journey, he’s enriched by different cultures and different ways of thinking, all of them unique.
BLOCK IS PUBLISHED TWICE A YEAR. / BLOCK EST PUBLIÉ DEUX FOIS PAR AN.
DESIGNERS / GRAPHISTES
Catherine Connes
Michael Nyarkoh
ALLIED 134 Peter Street, Suite 1700 Toronto, Ontario M5V 2H2 Canada (416) alliedreit.cominfo@alliedreit.com977-9002
TRANSLATOR / TRADUCTRICE
MANAGING EDITOR / DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Fredo Zavarella
Contributors
COPY EDITORS - PROOFREADERS / RÉVISEURES - CORRECTRICES
EDITOR-IN-CHIEF / RÉDACTRICE EN CHEF
ILLUSTRATIONS BY / PAR KAGAN MACLEOD
PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ICONOGRAPHE Catherine Dean
Suzanne Aubin, Jane Fielding, Lesley Fraser
Mélanie Ritchot (Work-in-Progress, p. 32) is a Nunavut-based journalist who abides by the Benjamin Franklin sentiment
ASSISTANT PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ASSISTANT ICONOGRAPHE
The Moment / Le moment BLOCK / 11 THURS. 12:41NOVEMBER19P.M.BY/PARJULIANAMOOREPHOTOSBY/PARMARTINTESSLER At the tippity-top of Vancouver’s iconic Sun Tower. / Rencontre au sommet avec une icône de Vancouver : la Sun Tower.
« Un bâtiment, c’est comme une personne : si on le néglige, il se détériore au fil du temps. On doit en prendre soin comme de nousmêmes, avec autant de passion. Et c’est ce que nous faisons. »
La Sun Tower de Vancouver est célèbre pour son dôme vert-de-gris style Beaux-Arts et les neuf muses nues qui soutiennent sa corniche. À sa construction en 1912, elle décroche le titre de plus haute structure en acier du Commonwealth. Pendant un temps, elle abrite la rédaction du Vancouver Sun Aujourd’hui, elle nous rappelle fièrement la Vancouver d’hier, celle qu’on ne surnommait pas encore la ville de verre. Mais un siècle laisse des marques. Quand Allied l’acquiert en 2011, l’édifice a perdu de son panache et il sait qu’il devra lui refaire une beauté, remettre ses fondations sur pieds, ravaler sa façade. C’est Kostas Kotoulas, maître maçon, qui dirige les travaux de restauration.
The Moment / Le moment The Moment / Le moment BLOCK / 1312
For many, the Sun Tower’s dome is its focal point—the image you carry with you long after seeing it. “The first roof was made of terracotta tiles and painted green to appear like real copper,” Kotoulas explains. “We are mimicking the original, except what we are using here is real copper tile. It will look orange for a while but, with time, will naturally turn green.”
La Sun Tower est située au 128, rue West Pender (angle rue Beatty) à Vancouver.
Pour beaucoup, le dôme de la Sun Tower est son point de mire, l’image qu’on en retient longtemps après l’avoir vue. « Le toit a été recouvert de tuiles en terre cuite, puis peint en vert pour imiter le cuivre patiné, explique-t-il. On le reproduit à l’identique, sauf qu’on utilise du vrai cuivre cette fois. Il sera orange au début puis, avec les années, il verdira naturellement. »
“A building, like a person, experiences some neglect and deteriorates over time. You must be passionate and care for a building the way you care for yourself. That’s the work we are doingKotoulas’now.” father and grandfather were both masons and his son is an architect; love of this craft runs deep. “We care for each broken piece with respect in order to bring it back to life,” Kotoulas says. “And if you wonder who is going to notice these little things missing when they are 18 storeys high? We will. We must! ”
Sun Tower is located at 128 West Pender Street (at Beatty Street), Vancouver.
But a century takes a toll, and some of the tower’s original beauty faded. In 2011, Allied acquired the building, and this relationship has allowed for a profound upgrade to the foundation and a formidable restoration of the facade. Kostas Kotoulas, master mason, is leading this restoration. As charismatic and high-hearted as they come, he sees his vocation almost like a religion. “With the Sun Tower, we are taking something that’s very old and bringing back her original beauty with respect and honour,” he says, standing on scaffolding 18 storeys high during a routine inspection.
Master mason Kostas Kotoulas leads the efforts to restore the caryatids (sculpted figural pillars) and reface the dome in copper. The tower remains partially hidden behind tarp and scaffolding until the renovation’s completion, slated for the end of August. / Kostas Kotoulas, maître maçon, supervise la restauration des caryatides (les statues de femme tenant lieu de pilastres) et du dôme en cuivre. Bâches et échafaudages camoufleront partiellement la tour jusqu’à la fin des travaux, prévue pour la fin août.
Il se met à pleuvoir, comme souvent à Vancouver, et Kostas Kotoulas, qui a bâti sa vie à Winnipeg, regarde par-delà la ville et son ciel sans fin avant de disparaître à l’intérieur du dôme.
Vancouver’s Sun Tower is famous for its rich green beaux-arts dome and the nine “nude muses” that support its cornice. When it was built in 1912, it was the tallest steel structure in the British Commonwealth. For a time, it was the factory and distribution centre for the Vancouver Sun . It now stands as a bold reminder of an erstwhile Vancouver, prior to her ever more apt nickname, “City of Glass.”
“A building, like a person, experiences some neglect and deteriorates over time. You must be passionate and care for a building the way you care for yourself.” / « Un bâtiment, c’est comme une personne : si on le néglige, il se détériore au fil du temps. On doit en prendre soin comme de soi-même, avec autant de passion. »
It begins to rain, as it does so often in Vancouver, and Kotoulas, who makes his home in Winnipeg, looks out across miles of city and endless sky before climbing back inside the dome.
Le père et le grand-père de Kostas Kotoulas étaient tous deux maçons, son fils est architecte : un amour du métier qui se transmet de génération en génération. « On répare chaque morceau cassé afin de lui redonner vie, ajoute-t-il. Et si vous vous demandez qui va remarquer s’il manque quelque chose tout là-haut, la réponse est nous. C’est notre devoir! »
Charismatique et généreux, il considère sa vocation comme une religion ou presque. « Travailler sur la Sun Tower, c’est rendre sa beauté originale à un monument très ancien : il faut le faire avec respect et honneur », lance-t-il perché sur son échafaudage de 18 étages pour uneinspection de routine.
1. Selftraits 3-D Printed Family Portrait / Autoportrait de famille en 3D “I decided to get this 3-D portrait made of the family for Christmas and used the scans to make 3-D models for a story I’m developing about the kids, called ‘Nomie et Gup’ [seen on the right-hand monitor].” / « J’ai fait faire ce portrait de famille en 3D pour Noël, puis je me suis servi des scans pour réaliser des modèles 3D pour “Nomie et Gup”, une histoire pour enfants en construction [écran de droite]. »
At Home
Yusef Frasier is the founder of architectural visualization and multimedia design studio Supergraphiq. These days, all the elements of his creative life come together at his light-drenched desk in the southwest Toronto townhouse he shares with architect Kristy Almond Frasier and their two children. Yusef and daughter Naomie (aged 8) brightened up the shared workspace during this year’s extended school closures with a “wall of happiness”—an evergrowing mural of Naomie’s colourful drawings. / Yusef Frasier, fondateur de l’agence de conception multimédia et de visualisation architecturale Supergraphiq, donne libre cours à sa créativité chez lui à Toronto, dans un bureau lumineux qu’il partage avec sa compagne architecte, Kristy Almond Frasier, et, fermeture répétée des écoles oblige, leurs deux enfants. Pour égayer leur espace de travail, Naomie, 8 ans, et son papa ont imaginé un « mur du bonheur » : une murale multicolore et évolutive, composée des dessins de la petite fille.
4. Blue Portrait / Blue Portrait “This was painted by Danny Moss, my brother. It’s an ice cube, but it’s also our past, present and future.” / « C’est mon frère, Danny Moss, qui a peint ce tableau. C’est un glaçon, mais c’est aussi notre passé, présent et avenir. »
PHOTO BY / PAR YUSEF FRASIER
5. Moleskine Notebook / Un carnet Moleskine “I keep this beside my bed at night so when wake up in the morning and have ideas and notes, can start doing sketches and drawings related to my story. I always have to know where it is.” / « Le soir, je le pose à côté de mon lit. Comme ça, si j’ai des idées au réveil pour mon histoire, je peux les noter et les dessiner. Il me faut toujours savoir où il est. »
2. “Marplebot” the Robot / Le robot Marplebot
TECHNOLOGY HELPING BRANDS ADAPT TO THE NEW DIGITAL REALITY E-GIFT 14POINTONLINECARDSORDERINGOFSALESYSTEMSOFFICESWORLDWIDEVISITUSAT GIVEX.COM OR CALL +1 877 478 7733 My Space / Mon espace BLOCK / 15
/ « Ma fille a fabriqué ce petit robot à l’école et j’ai eu l’idée de le modéliser pour en faire un personnage. »
BY / PAR EMILY WAUGH
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“My daughter made this little robot thing at school and I was like, ‘I’m gonna model this to become a character.’”
3. M-Audio Keystation Mini 32 / Un clavier Mini 32 de M-Audio “3-D design was my hobby, but now it’s my job. So needed a hobby to distract me from my job.” / « La 3D, c’était un passe-temps. Maintenant, c’est mon boulot. Donc j’ai eu besoin d’un passe-temps pour me distraire de mon boulot. »
Les animaux et le climat sont essentiels à tout ce que nous faisons et aimons. On devrait prendre soin de notre planète comme on prend soin de nous-mêmes ou d’une autre espèce.
“Early on in my career, I was told that it’s better to have one pair of great shoes than a selection of crappy shoes. Though this philosophy applies most obviously to retail, I think it also underscores the relationship that can be built between a brand and its clientele. Valuing quality over quantity, much like longevity over trends, is an important message that should be the basis of any business.” / « Au début de ma carrière, on m’a dit qu’une bonne paire de chaussures valait mieux que plusieurs mal fichues. Si cette philosophie s’applique manifestement à la vente, elle souligne aussi le lien à établir entre une marque et sa clientèle. Valoriser la qualité plutôt que la quantité, la longévité plutôt que la mode est un message important qui devrait être à la base de toute entreprise. »
The Butterfly Effect
Animals and the climate are both essential to all that we do and love; any care given to ourselves or to another species should also be given to the planet.
AS TOLD TO / PROPOS RECUEILLIS PAR SARA BARON-GOODMAN ILLUSTRATION BY / PAR CALLAHAN BRACKEN
J’ai toujours aimé les animaux et les menaces qui pèsent sur beaucoup d’entre eux me déchirent le cœur. Je crois que proposer des actions positives au grand public et le sensibiliser par l’éducation sont la clé pour qu’un plus grand nombre participe à la protection des espèces.
Chez Silk Laundry, on a par exemple décidé d’offrir à notre clientèle canadienne des sachets de graines d’asclépiade pour aider au repeuplement du monarque sur son trajet migratoire du Canada au Mexique. Ce papillon compte sur cette plante pour y pondre ses œufs.
C’est au Mexique que j’ai appris la destruction en cours de son habitat.
It’s exciting to see a shift of responsibility within individual clothing brands, and the industry as a whole is responding to the public call for better sustainability practices. At Silk Laundry, we understand that we’re part of a larger ecosystem—you can’t destroy the planet you live on or the industry you work in.
I’ve always been an animal lover, and I feel passionately about the plights so many creatures face. I think that offering a positive action people can take, as well as raising awareness through education, is key to getting a wider audience involved in the fight for species protection.
THE BEST ADVICE I’VE EVER RECEIVED / LE MEILLEUR CONSEIL QU’ON M’A DONNÉ
Le fait de voir ces papillons si beaux et en si grand nombre m’a incitée à réfléchir à un moyen de contribuer à leur préservation. On a fait quelques recherches, consulté des experts et l’idée est venue.
The Business / L’entreprise The Business / L’entreprise BLOCK / 1716
We spoke to Katie Kolodinski, founder of Montreal- and Aussie-based clothier Silk Laundry, about sustainability, building a brand with integrity and her quest to save the monarch butterfly. / On parle développement durable, intégrité de marque et sauvegarde du papillon monarque avec Katie Kolodinski, fondatrice de Silk Laundry : des vêtements de soie australo-montréalais.
Il y a une prise de conscience écoresponsable de la part des marques indépendantes et, en général, l’industrie du vêtement répond à l’appel du public en faveur de meilleures pratiques environnementales c’est motivant! Chez Silk Laundry, on sait qu’on fait partie d’un vaste écosystème : on ne peut pas détruire la planète sur laquelle on vit ou le secteur pour lequel on travaille.
One of our recent initiatives is to give milkweed seed packets to Canadian Silk Laundry customers in an effort to help repopulate the monarch butterfly along its migratory path from Canada to Mexico. (Monarch butterflies rely on the milkweed plant to lay their eggs during their migration.) When I was in Mexico, I learned about the ways in which the monarch’s habitat is being destroyed. Being able to see these butterflies in such large numbers, looking so magical, inspired me to think about how I could contribute to their preservation. A little bit of research and speaking with experts led us to the idea.
Artist’s
Block / Art en Block BLOCK 1918
Terrarium by Winnie Truong
Artist’s
Block / Art en Block
EACH ISSUE, WE ASK AN ARTIST TO CREATE A BLOCK USING THE MEDIUM AND APPROACH OF THEIR CHOICE. / DANS CHAQUE NUMÉRO, NOUS DEMANDONS À UN ARTISTE DE CRÉER EN TOUTE LIBERTÉ UNE ŒUVRE D’ART FAÇON BLOC.
For this piece, Winnie Truong assembled her cut-paper drawings of figures and flora so they spill out of and beyond their cubic container. Each block face is a “vignette that playfully explores a moment in an imaginary natural world,” says Truong. / Le Terrarium de Winnie Truong déborde de fleurs et de personnages qu’elle a dessinés sur du papier, puis découpés et assemblés. Chaque face du cube est « une vignette représentant un moment ludique dans un monde végétal imaginaire », explique-t-elle.
The Interior / L’intérieur The Interior / L’intérieur BLOCK / 2120
Now the studio’s managing director and a principal herself, Gushe recalls Busby running into the accountant’s office and asking for a cheque to buy the canoe on the spot, then hauling it inside as a talisman for the firm. Today, it hangs over the stunning atrium at the heart of their offices, surrounded by four floors of workshops and meeting spaces, inspiring the firm’s designers as the award-winning studio grows. /
On ne sait jamais quelle sera la source de notre inspiration. Pour Peter Busby, architecte chez Perkins&Will, elle a pris la forme d’un canoë, perché sur le toit d’une auto stationnée devant son bureau dans le quartier vancouvérois de Yaletown par un bel après-midi d’été.
Elle revoit Peter Busby courir à la comptabilité pour demander un chèque afin d’acheter le canoë sur-le-champ, puis le porter jusque dans le hall d’entrée tel un talisman. Aujourd’hui, il trône au milieu du splendide atrium, qui dessert quatre étages de bureaux et salles de conférence, et inspire tous les employés de cette entreprise aux réalisations maintes fois récompensées.
Susan Gushe, son associée à l’époque devenue aujourd’hui directrice générale de l’agence, se souvient de son enthousiasme : cette embarcation sans prétention représentait, de par l’harmonie de sa structure, « l’essence même de notre métier ».
You never know when the seed of inspiration will be planted. For Peter Busby, principal architect of the Vancouver studio of Perkins&Will, it took the form of a canoe perched on a car outside the firm’s Yaletown offices one hot afternoon many years ago. Then associate Susan Gushe remembers his excitement. With its harmony of structure and form, the unassuming craft perfectly represented “the essence of what we as a studio are trying to achieve in our work,” she explains.
BY / PAR ERIKA THORKELSON PHOTOS BY / PAR KIM MUISE, COURTESY OF / OFFERTES PAR PERKINS&WILL
Architecture firm Perkins&Will has made this Vancouver studio space vibrant, verdant and uniquely its own. / L’agence d’architecture Perkins&Will a bâti un espace de travail à son image : vivant, verdoyant et unique en son genre.
Room to Grow
PAGE SI CONTRE : Verdure et projets animent l’agence Perkins&Will, située au 1 220, rue Homer à Vancouver. Le canoë, suspendu dans le vaste atrium vitré, symbolise l’équilibre entre la forme, la fonction et le contexte un idéal architectural.
LEFT: The Vancouver studio has been named one of Canada’s greenest employers, 13 years and running.
BLOCK / 2322
RIGHT: Made up of 25 locations, each with its own unique culture, Perkins&Will call themselves the “smallest big firm out there.” / À GAUCHE : Cela fait 13 ans que l’agence vancouvéroise fait partie des employeurs les plus écologiques du Canada. À DROITE : « La plus petite des grandes agences », c’est comme cela que se qualifie Perkins&Will, qui compte 25 cabinets, chacun ayant sa culture d’entreprise.
Comme bon nombre de ses voisins, le 1220, rue Homer a commencé sa carrière en tant que bâtiment industriel. Son histoire estincertaine –Susan Gushe a entendu dire qu’on y aurait fabriqué soit des bonbons, soit des attaches – mais son attrait a été sans conteste sa solide charpente. Quand le squelette est en bon état, « nul besoin de démolir la maison », explique-t-elle. L’équipe d’architectes a donc mis sa créativité à l’œuvre pour en exploiter toutes les possibilités et l’aménager selon ses exigences.
The Interior / L’intérieur The Interior / L’intérieur
“We always wanted greenery in the building because we know it has very positive effects on … how people feel about being in this space.” / « On a toujours voulu de la verdure dans le bâtiment parce qu’on sait que cela a un effet très positif […] sur l’humeur des personnes qui s’y trouvent. »
Les travaux de rénovation ont duré deux ans, de 1998 à 2000. Mis à part le canoë et quelques meubles, tout le reste est conçu maison, jusqu’aux pièces métalliques qui maintiennent les balustrades de verre autour de l’atrium. Cette cour intérieure est d’ailleurs à l’image des pratiques de l’agence en matière d’écoconstruction. Son système de ventilation, qui aspire l’air, sa verrière, qui réchauffe en hiver et s’ouvre en été, son sol en béton sablé, qui emmagasine naturellement la chaleur, tous permettent de réduire au minimum l’énergie utilisée pour chauffer, refroidir ou aérer l’espace.
The renovation of the space began in 1998 and was completed in 2000. Except for the canoe and a few pieces of furniture, almost all of the space’s built elements were designed in-house, right down to the metal castings that hold the glass guardrails in place around the atrium. The atrium itself is central to the studio’s commitment to sustainable building practices. Its system of fans to draw air in; the skylight above, which offers warmth in the winter and opens to the breeze in the summer; and the sandblasted concrete floors, with their natural heatstoring properties, all help keep the energy used in both heating and cooling the space to a minimum.
Like many of its neighbours, 1220 Homer Street began its life as industrial warehousing. Its history is uncertain—Gushe has heard it was either a candy factory or a twist-tie manufacturer—but what drew the company was the building’s “robust structure.” When a building has good bones, “we don’t need to tear it down,” says Gushe. “This building could have been anything.” And so they used their ample creative resources to mould it to meet their requirements.
PREVIOUS SPREAD: Perkins&Will’s studio, at 1220 Homer Street in Vancouver, is alive with plant life and activity. The canoe, which hangs in the four-storey atrium, symbolizes a balanced relationship between form, function and context—an architectural ideal. /
These days, because of restrictions related to the pandemic, much of the studio’s work is taking place remotely, with only 20 to 35 people out of a possible 110 in the offices at any given time. Gushe says the “buzz” of the space is just not the same as when it’s close to capacity. “I miss seeing design happen right in front of our eyes,” she says. But she’s confident that the seed Busby planted all those years ago will continue to grow until the staff are all together in the space again
BLOCK / 2524
Son point de mire? Une murale végétale, imaginée et entretenue par Green Over Grey, une entreprise locale. « On a toujours voulu de la verdure dans le bâtiment parce qu’on sait que cela a un effet très positif, tant sur la qualité de l’air qu’on respire que sur l’humeur des personnes qui s’y trouvent », note la directrice.
At eight feet wide and 36 feet long, the wall is home to over 1,000 individual plants from more than 45 species. At this time of the year, they offer up lush flowers and even the occasional pineapple for the staff to cut into. To care for the vigorously growing plants, the designers attach harnesses to a steel beam installed near the skylight and rappel down the length of the building at least once a month, pruning and shaping as they go.
The Interior / L’intérieur
Ce rectangle vertical, de 11 m de long et 2,50 m de large, accueille plus de 1 000 plantes, appartenant à 45 espèces. En cette saison, elles offrent leurs plus belles fleurs et même un ananas à l’occasion, pour le plus grand plaisir des yeux et des papilles. Pour en prendre soin, il suffit d’une corde, attachée à une poutre d’acier près de la verrière, et d’un baudrier : une fois par mois, les jardiniers descendent en rappel, sécateur à la main.
Pandémie oblige, le télétravail est en ce moment de rigueur : 20 à 35 personnes seulement fréquentent les bureaux sur les 110 habituelles. Pour Susan Gushe, l’ambiance est vraiment différente qu’à pleine capacité. « Voir les projets prendre vie sous mes yeux me manque », confie-t-elle. Mais elle est optimiste : le canoë déniché par Peter Busby voilà des années continuera d’inspirer les architectes jusqu’à ce qu’ils soient à nouveau réunis.
RIGHT: Pre-pandemic, Perkins&Will had 110-plus people in the office. Social spaces like the rooftop garden and kitchen (with dedicated wall space for photography displays) encourage camaraderie and relationshipbuilding beyond immediate team members. / À DROITE : Avant la pandémie, plus de 110 personnes travaillaient à l’agence. Les points de rencontre, comme la terrasse sur le toit et la cuisine (avec son mur d’expo photo), permettent aux différentes équipes de tisser des liens.
The Interior / L’intérieur
The focal point of the atrium is a living wall designed and maintained by local company Green Over Grey. “We always wanted greenery in the building because we know it has very positive effects on not only the air quality but also how people feel about being in this space,” Gushe says.
The Creator / La créatrice The Creator / La créatrice BLOCK / 2726
For Gina Badger, plants are essential collaborators and powerful healers—requiring a slow and steady approach. / Pour Gina Badger, les plantes sont des collaboratrices et des guérisseuses de talent, qui exigent patience et sérieux.
Plant Life
Growing up in Alberta, Badger used to go on walks with her grandmother, who taught her about plants in the wild. (Her mother has had a lifelong passion for theatre and is an expressive-arts therapist, and her other grandmother is a painter.) Plants became a major part of Badger’s artistic development. She studied to be an artist at Concordia University in Montreal and the Massachusetts Institute of Technology, where her media was not canvas, paint, clay or pixels but gardening, cooking, pedagogy and performance. A 2011 project, Mongrels included a walking tour during which Badger shared the history of mugwort, a weed with medicinal properties. This was followed by Magical Faggots a collaborative performance in which the performers’ ancestries were explored and the disparaging term was reclaimed through the burning of bundles of branches, sticks and twigs.
Gina Badger is a kitchen witch, a queer femme, an artist, a settler and an energetic herbalist who believes in the coexistence of all living things—more so, that humans and plants are in constant, reciprocating collaboration. “And that starts with our breathing,” says Badger. “What we exhale is what they inhale, and what they exhale is what we inhale.” For Badger, plants are medicine, but they’re also teachers, informing her values and ways of working. “There’s a real temptation to look for the easy thing that’s going to change us overnight. Herbalism largely confounds that desire,” she says. She called her Vancouver-based practice Long Spell because she believes “the most profound changes happen gradually and slowly, over time.”
BY / PAR YANIYA LEE
Gina Badger est une fée des chaudrons, à la fois pionnière, queer, artiste et herboriste, qui croit en la coexistence de tous les êtres vivants, ou plutôt en la relation constante et réciproque des humains et des plantes. « Et cela commence par la respiration ce qu’on expire, elles l’inhalent, et ce qu’elles émettent, on l’inhale », explique-t-elle. Pour elle, les plantes sont des médicaments et des enseignantes qui influencent ses valeurs et sa manière de travailler : « On est tous tentés par la facilité, l’instantanéité. L’herboristerie réduit ce désir à néant ou presque. » Son cabinet de Vancouver s’appelle d’ailleurs Long Spell [long enchantement en français] parce que « les changements profonds se font progressivement, lentement, au fil du temps ».
Gina a passé son enfance en Alberta, entourée d’une mère art-thérapeute et passionnée de théâtre et de deux grands-mères, l’une artiste-peintre, l’autre qui lui a appris à reconnaître les plantes lors de leurs promenades en nature. Herbes et fleurs ont fait partie intégrante de sa formation artistique, tant à l’université Concordia de Montréal qu’à l’Institut de technologie du Massachusetts, où ses moyens d’expression n’étaient pas la peinture, l’argile ou les pixels, mais le jardinage, la cuisine, la pédagogie et les arts de la scène. En 2011, dans un projet intitulé Mongrels, elle racontait l’histoire de l’armoise, une plante aux propriétés médicinales. L’année suivante, elle présentait Magical Faggots : une performance au cours de laquelle les interprètes exploraient leurs origines et se réappropriaient ce mot méprisant [faggot signifie homosexuel en argot anglais] en brûlant des fagots de bois.
PHOTO BY / PAR ALANA PATERSON
ABOVE LEFT: Badger’s library of tinctures, used in her formulas.
Sa pratique est également marquée par une forte conscience sociale et historique. « Parce que je suis un colon d’origine européenne établi sur une terre qu’on appelle aujourd’hui Canada, la reconnaissance du colonialisme est à la base de mon éthique. On ne peut séparer les plantes de la terre et toutes deux ne peuvent être séparées de la culture et du savoir autochtones », explique-t-elle. Depuis ses formations à la Blue Otter School of Herbal Medicine, au Compassion Roots Wellness Centre et au Emery Herbals, Gina travaille avec de nombreux enseignants tout en continuant de se perfectionner. Elle a décidé, par exemple, d’éviter certaines plantes autochtones sacrées et de se concentrer sur celles cultivables afin de ne plus recourir à la cueillette sauvage.
« Pendant des années, je me suis servie des plantes dans mes créations, mais c’était souvent abstrait ou théorique, ce qui m’empêchait de m’engager de façon intuitive et sensuelle avec la matière », constate Gina. Elle souhaitait abolir la frontière entre l’art et le public, entre sa pratique et sa personne. L’herboristerie lui a apporté une démarche empreinte de volupté, plus globale qu’anti-intellectuelle. « Volupté est un mot intéressant car on le résume parfois au seul plaisir sexuel, note Randy Lee Cutler, artiste vancouvérois et ami de Gina. Alors qu’en fait, cela concerne tous les sens. »
BLOCK / 2928
“We smell them and we taste them, so interacting with plants brings us into our sensory apparatus, into our bodies, and gets us out of our heads, which is the foundation of being grounded and being present,” says Badger. This allows her to then become a conduit between the environment and our bodies, between plants and people. Badger’s sessions with clients begin with a conversation about their health, which guides her in the creation of an herbal formula specific to their needs. “Care comes down to a quality of attention and a quality of presence,” Badger explains. “Lots of herbalists, myself included, get pretty nerdy about when we make our medicines—harvesting at certain times of the moon cycle, for example. That’s really creative, satisfying and connecting—in ways that are reflected in the quality of the medicine.”
Badger’s practice is also shaped by strong social and historical awareness. “[Because I’m] a settler with European ancestry practising in what’s now called Canada, acknowledging settler colonialism is a foundational part of my ethics,” she says. “You can’t separate plants from the land, and you can’t separate either of these from Indigenous culture and knowledge.” She studies and works with many teachers (in addition to the training she received at the Blue Otter School of Herbal Medicine, the Compassion Roots Wellness Centre and Emery Herbals) and shapes her practice based on what she has learned. This includes, for instance, her decisions to avoid certain sacred Indigenous plants and to harvest from the wild; instead, she focuses on plants that can easily be cultivated.
Badger in her garden in Vancouver’s Mount Pleasant neighbourhood, where she grows chard, garlic, perennials,ornamentalaswell as some medicinal plants (though most come from her network of growers). / Gina Badger dans son jardin à Vancouver, où elle fait pousser des bettes à carde, de l’ail, des majoritémédicinales,quelquesornementalesvivacesetplantesdontlaprovientde
The Creator / La créatrice
« On les sent et on les goûte : l’interaction avec le végétal éveille notre appareil sensoriel, nous fait entrer dans notre corps et sortir de notre tête, ce qui est le fondement du fameux ici et maintenant », ajoute Gina. Cela lui permet de jouer les intermédiaires entre la nature et le corps, les plantes et les gens. Ses séances avec ses clients débutent toujours par une conversation sur leur état de santé, qui la guide ensuite dans la préparation d’une formule à base de plantes répondant à leurs besoins. « Soigner se résume à deux qualités : l’attention et la présence, poursuit-elle. Beaucoup d’herboristes, moi y compris, sont très pointilleux sur le moment de la préparation : on cueille en fonction du cycle lunaire par exemple. C’est à la fois créatif, satisfaisant et en lien avec tout ce qui nous entoure, et cela se ressent dans la qualité du remède. »
“For years, I was making art with plants in it, but it was often abstracted or theoretical in ways that prevented me from being engaged creatively, intuitively and sensually with the material,” says Badger. She was intent on dissolving the boundary between art and its audience and her practice and person, and herbalism provided her with a sensuous, process-based approach—not exactly anti-intellectual but all-encompassing. “‘Sensuousness’ is an interesting word because sometimes people think of it as being sexual,” says Randy Lee Cutler, a Vancouver artist and friend of Badger’s. “But I think it’s about being engaged in the senses.”
ABOVE RIGHT: Badger steeps raw plant material in alcohol for two to six weeks to create each tincture, a process called “macerating.” / CI-DESSUS À GAUCHE la teinturothèque de Gina Badger, servant à l’élaboration de ses formules. CI-DESSUS À DROITE : pour préparer une teinture mère, elle fait macérer une plante fraîche dans de l’alcool pendant deux à six semaines.
son réseau de producteurs.
The Creator / La créatrice
Steams are super versatile—use them to ward off a respiratory virus, soothe a dry throat during (Vancouver’s) fire season, relieve congestion from allergies, or as a meditative break—and offer a safe and financially accessible way to work with medicinal plants. This method uses herbs that are easy to grow or can be found in the produce or herbal tea section of the supermarket.
REMARQUE Les inhalations sont généralement sans danger, quels que soient les médicaments prescrits et l’état de santé. Cela dit, il vaut mieux éviter les plantes trop fortes ou épicées qui pourraient irriter les tissus sensibles des voies respiratoires. Si vous souhaitez utiliser d’autres plantes que celles citées ci-dessus, demandez conseil à un herboriste. Chez certaines personnes, l’inhalation de vapeur peut causer des irritations et, dans de très rares cas, une crise d’asthme. Soyez à l’écoute de votre corps : si vous sentez une réaction anormale, arrêtez immédiatement.
3. Poser un grand bol en verre sur une surface plane, comme une table, et se munir d’une serviette de bain épaisse.
Choose your herbs, fresh or dry. Here are some ideas:
INHALATION MAISON
• Peppermint for congestion, headache
In energetic herbalism, tiny doses of herbs are taken for their emotional and spiritual properties. ABOVE: Badger adds hawthorn berry (Crataegus spp.) to formulas to widen people’s window of tolerance for challenging emotions, especially grief, and to offer a sense of protection. /
• le romarin (concentration, clarté mentale et mémoire)
Répéter l’opération jusqu’à 5 fois par jour en cas de symptômes aigus, en préparant chaque fois une nouvelle infusion.
Choisir la plante, sèche ou fraîche. Des idées
7. Deeply inhale the steam for 3–10 minutes.
• Lavender for calm, uplifted mood, emotional support
1.INSTRUCTIONS
2. Boil 1L water.
The Creator / La créatrice The Creator / La créatrice
• Rosemary for focus, mental clarity, memory
A HOW-TO
Avec son amie, l’acupunctrice et herboriste Rebecca Cariati, Gina a créé Wet Coast Mutual Aid Kits : des produits de soin sans alcool et concoctés à partir d’herbes aromatiques qui poussent dans tous les jardins, comme le romarin, la sauge, l’origan et la lavande. L’idée de ces trousses bien-être était d’apporter un soutien aux personnes les plus vulnérables pendant la pandémie. Ce projet leur a permis de prendre encore plus conscience de leur peau blanche, de leur statut de colon et des responsabilités qui vont avec. « Cette prise de conscience n’est pas que cérébrale, note Rebecca. Chez Gina, elle se traduit par des actes, comme le choix de certaines plantes, leur cueillette, leur provenance. C’est enraciné en elle. »
Rebecca Cariati, a friend and colleague who practises acupuncture and herbalism, collaborated with Badger to create Wet Coast Mutual Aid Kits, herbal wellness kits (alcohol-free and mostly made up of weedy, widely available garden herbs like rosemary, sage, oregano and lavender) that were distributed to groups especially vulnerable to the COVID-19 pandemic. Whiteness and settler colonial responsibility were things they acknowledged through the project. “[But] that awareness is not only a mental faculty,” says Cariati. “It’s also something that Gina practises in the way she thinks about which herbs to use and in the way she harvests and sources them. It’s truly woven into her fabric.”
Badger engages with these issues and positions herself within the ongoing legacies of the past in order to imagine and enact change. Her vision of a harmonious society is one centred on restorative justice and creating networks of care. “A model of addressing harm, injury and injustice that is based on an idea of strengthening relationships and on healing rather than punishment—that’s my fantasy,” she says. For clues about what that process could look like, she looks to our generous, nourishing, reciprocal relationship with plants. “They offer us their medicine through visual beauty. They offer us their medicine by asking us—especially in the world we live in now—to really slow down, to be present with them and present with our bodies.”
MODE D’EMPLOI
5. As soon as the water has boiled, bring it over to the table—keep it covered so you don’t lose much steam.
• la menthe poivrée (congestion et maux de tête)
3. Place a thick bath towel and large glass bowl on a surface where you can comfortably sit, like your kitchen table.
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2. Porter 1 litre d’eau à ébullition.
• la lavande (calme, positivité et soutien émotionnel)
6. S’asseoir confortablement, puis verser l’eau dans le bol. Placer la tête au-dessus du bol, à environ 30 cm, et se recouvrir avec la serviette jusqu’aux épaules. Attention à l’eau trop chaude : la vapeur qui s’en dégage peut brûler!
7. Inhaler profondément la vapeur pendant 3 à 10 minutes, en se rapprochant du bol si nécessaire.
Repeat up to 5 times daily when dealing with acute symptoms, using new herbs every time.
4. Place 1–3 heaping tbsp herb in the bowl.
L’herboristerie énergétique utilise les plantes en infime quantité pour leurs propriétés émotionnelles et spirituelles. CI-DESSUS : Gina Badger ajoute de l’aubépine (Crataegus spp.) à l’une de ses formules pour augmenter la tolérance aux défis affectifs, le deuil en particulier, et donner un sentiment de protection.
• le thym (infections respiratoires)
Les inhalations humides possèdent de multiples vertus elles éloignent le rhume, apaisent la gorge sèche ou décongestionnent en cas d’allergie saisonnière. Elles sont aussi relaxantes : à vous la pause zen! Cette méthode, sécuritaire et bon marché, utilise des plantes médicinales faciles à cultiver ou à acheter en épicerie, au rayon fruits et légumes ou tisane.
4. Mettre 1 à 3 cuillerées à soupe combles de la plante choisie au fond du bol.
5. Couvrir la casserole d’eau bouillie afin d’éviter la perte de vapeur et la déposer sur la table.
6. Sit down, pour the water over the herbs, and tent your head, neck and shoulders under the towel, along with the bowl. Careful—if the steam feels like it’s burning, it probably is! To start, your face should be 10 to 12 inches above the bowl; move closer or further away as needed.
NOTE: Herbal steams are generally safe regardless of prescription medications and health conditions. That said, avoid using spicy or strong herbs that could irritate the sensitive tissues of the respiratory tract. If you want to use herbs other than the ones listed here, consult someone with herbal knowledge. For some people, the steam can be irritating and in very rare cases could trigger an asthmatic reaction, so pay attention and don’t do anything that feels wrong in your body.
• Thyme for respiratory infection
HEALING STEAM
1.INSTRUCTIONS
Pour imaginer le changement et le mettre en œuvre, Gina n’hésite pas à aborder ces sujets et à se positionner au sein de ces héritages du passé. Sa vision d’une société harmonieuse passe par la justice réparatrice et les réseaux de soins : « Mon fantasme est un modèle de traitement de la douleur et de l’injustice axé sur le renforcement du lien social et sur la guérison plutôt que la punition. » Pour ce faire, elle s’inspirerait de notre relation avec les plantes, à la fois généreuse, nourrissante et mutuelle : « Elles nous offrent leurs bienfaits à travers leur beauté et en nous demandant de ralentir, d’être présents avec elles et avec notre corps, chose encore plus importante dans notre monde actuel. »
En 2015, le gouvernement du Nunavut a confié 7 385 œuvres d’art au WAG, dont de nombreuses gravures et tentures murales. Dès que le territoire aura son centre culturel, elles y seront rapatriées.
Il a suffi de quelques semaines pour que des milliers de sculptures en pierre, signées par des artistes inuits, sortent des réserves du Musée des beaux-arts de Winnipeg (WAG) et se retrouvent en pleine lumière.
Les 4 500 pièces en exposition sous la voûte transparente, qui les protège de la lumière et de la chaleur, proviennent en majorité de la collection permanente du WAG. Les autres, réalisées à partir de matières organiques comme l’ivoire ou l’os de baleine, et dont certaines ont presque 2 000 ans, resteront à l’abri dans les réserves.
chantier Work-in-Progress / Le chantier BLOCK / 3332
The three-storey glass vault at the heart of Qaumajuq (meaning “it is bright” or “it is lit”)—the new Inuit art centre at the WAG—will be their home until some get called back to Nunavut. In the meantime, traditional ceremonies and prayers will be part of caring for the spirits within the art. As head of Indigenous initiatives at the gallery, Julia Lafreniere considers this her personal responsibility while the art is on Treaty No. 1 territory.
Work-in-Progress / Le
Inuit ceremonies like lighting a qulliq (a traditional oil lamp made of soapstone) were incorporated into Qaumajuq’s opening, and each month, Lafreniere will cleanse the vault with sage, cedar, tobacco and sweetgrass. She decided to do this on a regular basis after a Knowledge Keeper told her the Inuit art at the WAG is sad for its homelands.
Qaumajuq’s glass vault holds 4,500 stone pieces—most from the WAG’s permanent collection—which won’t be damaged by sunlight or heat, while the 2,900 pieces made from organic materials, like ivory and whalebone (some of which are nearly 2,000 years old), will remain safely underground.
In just a matter of weeks, thousands of stone sculptures by Inuit artists were brought up from dark vaults in the basement of the Winnipeg Art Gallery (WAG) into the light.
In the serpentine vault at the heart of Winnipeg’s new art centre, a gathering of Inuit sculpture dazzles. / Sous les ondulations vitrées du nouveau pavillon muséal de Winnipeg, un rassemblement de sculptures inuites éblouit les visiteurs.
BY / PAR MÉLANIE RITCHOT
Without its own cultural centre, the Government of Nunavut entrusted 7,385 of its artworks (many prints and wall hangings) to the WAG in 2015, but the end goal is for the collection to be returned to the territory once there is a new space for it.
Elles sont exposées sous la voûte vitrée située au cœur du Qaumajuq, le nouveau pavillon du WAG consacré à l’art inuit et dont le nom signifie « brillant » ou « lumineux » en inuktitut. D’ici à ce que certaines regagnent le Nunavut, des prières et des cérémonies traditionnelles prendront soin des esprits de ces sculptures. Julia Lafreniere, gestionnaire des initiatives autochtones du musée, en fait une affaire personnelle, les œuvres se trouvant sur le territoire du Traité n° 1.
Elle complètera le rituel du qulliq, une lampe à huile en stéatite allumée lors de l’inauguration du pavillon, en purifiant la voûte vitrée tous les mois avec de la sauge, du cèdre, du tabac et du foin d’odeur : une décision prise le jour où un gardien du savoir lui a dit que les œuvres d’art inuit du WAG avaient le mal du pays. « Il est important pour moi que les esprits sachent qu’on va bien s’occuper des œuvres, explique-t-elle. Elles ne nous appartiennent pas, il faut donc en prendre grand soin. »
“I really wanted to make sure the spirits know we’ll be taking care of the art,” she says. “It doesn’t belong to us, so it’s important for me to take care of it in the right way.”
Home and Away
ReidLindsaypar/byPhoto
Nicole Fletcher, coordinatrice des collections du WAG, attend avec impatience la découverte de ces œuvres par les visiteurs inuits.
During the six-week process of moving the sculptures into the vault, Fletcher was often the one setting them up on the shelves, based on photos of the planned layout. Dr. Darlene Coward Wight, the WAG’s curator of Inuit art, spent 10 months planning this layout. The 500 glass shelves are each different shapes and sizes, and the artworks resting on them are organized by community and by artist. Working from databases, photographs and memory, Coward Wight mapped out where each piece should go. “These are pieces that I had known but hadn’t actually looked at for years,” she says. “It was like seeing old friends.”CowardWight says conversations about what to do with the Inuit collection have been ongoing since she came to the WAG in 1986. The idea to build a space dedicated to Inuit art came about a decade ago, with construction wrapping up in December of last year.
À
Elle a déjà reçu un courriel de l’un d’entre eux qui ignorait que son grand-père était un artiste jusqu’à ce qu’il voie une de ses sculptures au Troismusée.générations y sont présentées, regroupées par famille.
Nicole Fletcher, collections coordinator at the WAG, says she is most excited for Inuit to come and see art created by their family and community members. She has already gotten an email from a gallery visitor who didn’t know his grandfather was an artist until he saw his piece in the gallery.
Works by three generations of artists are represented in the vault (those by family members are kept together), but Fletcher says it also holds 387 works by unidentified artists. “One of my biggest hopes is that those pieces will get attributed as well,” she says.
GAUCHE, DANS LE SENS HORAIRE L’architecte Michael Maltzan s’est inspiré d’un voyage à Cumberland Sound, au Nunavut, pour concevoir le pavillon consacré à l’art inuit; sur le bureau de Darlene Coward Wight, un plan de la voûte vitrée montre la complexité de la tâche; Jocelyn Piirainen, assistantconservateur, photographie les sculptures, étagère par étagère, pour les archives.
Pourtant 387 œuvres n’ont pu être identifiées à ce jour. « Un de mes plus grands espoirs est que l’on retrouve leur sculpteur ou leur sculptrice », ajoute Nicole Fletcher.
Pendant six semaines, elle a participé à leur installation en suivant scrupuleusement le plan de Darlene Coward Wight, conservatrice d’art inuit du WAG. Cette dernière avait passé les dix mois précédents à l’élaborer : les sculptures sont organisées par communauté et par artiste, et les 500 tablettes de verre qui les accueillent sur trois étages sont toutes de forme et de taille différentes. En s’aidant de bases de données, de photos et de ses souvenirs, la conservatrice a décidé de l’emplacement exact de chacune d’entre elles. « Je les connaissais, mais je ne les avais pas vraiment regardées depuis des années, confiet-elle. J’avais l’impression de revoir de vieux amis. »
Les discussions sur le sort de la collection inuit durent depuis son entrée en poste au musée en 1986, ajoute-t-elle. L’idée de lui consacrer un espace distinct date d’il y a dix ans, la construction du pavillon a pris fin en décembre dernier.
LEFT, CLOCKWISE FROM TOP: Architect Michael Maltzan’s design for the Inuit art centre was inspired by a trip to Cumberland Sound, Nunavut; a layout of the vault’s contents, from the desk of Darlene Coward Wight, reveals the complexity of the task; meanwhile, assistant curator Jocelyn Piirainen documents an arrangement of sculptures intended for one of the vault’s shelves. /
RIGHT: A masked and gloved Nicole Fletcher places a stone sculpture of a whale shaman, by Kinngait artist Kellypalik Etidloie. / CI-CONTRE : Masquée et gantée, Nicole Fletcher installe une sculpture de chaman baleine, signée Kellypalik Etidloie, artiste de Kinngait.
PiirainenJocelynparofferte/ofcourtesyPhoto BorysHazelpar/byPhotoWightCowardDarlenepar/byPhoto GalleryArtWinnipegparofferte/ofcourtesyPhoto
Work-in-Progress / Le chantier Work-in-Progress / Le chantier BLOCK / 3534
LEFT: While stone sculptures can be safely displayed in natural sunlight, those made of ivory or bone are susceptible to discoloration and degradation, so are kept underground where exposure can be controlled. ABOVE: The sheer number of stone sculptures in the WAG’s collection made a visible vault an exciting possibility— now, a stunning reality. Qaumajuq is home to the largest public collection of contemporary Inuit art in the world. /
Conçu par Michael Maltzan, architecte à Los Angeles, Qaumajuq fait écho au paysage du Nunavut en combinant verre, pierre blanche et ondulations. Ses grands murs immaculés serviront d’écrans de projection à ciel ouvert, rendant l’art accessible à tous.
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ReidLindsaypar/byPhoto ReidLindsaypar/byPhoto
Le spectacle inaugural du pavillon, Inuit Nunangat Ungammuaktut Atautikkut, signifiant « Inuits qui avancent ensemble » ou « esprit » ou « force vitale », a été organisé par des Inuits. Qaumajuq a ouvert ses portes le 27 mars, après deux jours de cérémonies et de visites virtuelles.
Qaumajuq’s inaugural show, Inuit Nunangat Ungammuaktut Atautikkut (meaning “Inuit moving forward together” or “spirit” or “life force”), was curated by an all-Inuit team. It opened on March 27, following two days of virtual tours, performances and ceremonies.
À GAUCHE Si les sculptures en pierre peuvent être exposées à la lumière du jour en toute sécurité, celles en ivoire ou en os doivent être conservées à l’ombre, dans les réserves du musée, pour éviter leur détérioration. CI-DESSUS L’idée de cette étonnante voûte vitrée au cœur de Qaumajuq est née d’une multitude de sculptures en pierre. Le nouveau pavillon du WAG abrite la plus grande collection publique d’art inuit contemporain au monde.
Designed by Los Angeles–based Michael Maltzan Architecture, Qaumajuq features a wavy exterior made of white stone, which mimics Nunavut’s landscape while doubling as a surface for art to be projected onto, making it accessible from outside the gallery.
Work-in-Progress / Le chantier Work-in-Progress / Le chantier
BY / PAR WANDA NANIBUSH AND ANDREA FATONA ARTWORK / OEUVRE © REBECCA BELMORE PHOTO COURTESY OF THE / OFFERTE PAR ART GALLERY OF ONTARIO
W. N. : Dans un musée, la place consacrée à une collection et son emplacement témoignent de la valeur qu’on lui accorde. À l’AGO, l’art autochtone était présenté dans un corridor à côté des toilettes.
Rebecca Belmore, Untitled 2016, Nuit Blanche sunset to sunrise performance in Anishinaabe Walker Court. / Rebecca Belmore lors de sa performance nuit blanche dans la Cour Walker anichinabée : Untitled 2016.
Wanda Nanibush: Before coming to the AGO, I was involved in Idle No More for three years. It informed a lot of my early strategies in thinking through sovereignty and carving out space in the museum—and not in a slow way, not incrementally.
Andrea Fatona : Comment avez-vous fait pour tenter de mettre l’art autochtone au centre de cet espace?
Shifting Ground
The Conversation / La conversation The Conversation / La conversation BLOCK / 3938
WN: The museum shows what it values by what it gives space to—and where that space is. At the AGO, the Indigenous gallery was a hallway outside the bathroom.
Wanda Nanibush : Avant mon arrivée à l’AGO, j’ai passé trois ans à Idle No More. Cela m’a permis de réfléchir à la notion de souveraineté et d’élaborer très tôt des stratégies de découpage de l’espace au musée, et ce, ni lentement ni par étapes.
In the last issue of Block, The Conversation reflected on the notion of decolonizing design. Here, we continue exploring that critically important topic, focusing this time on strategies for decolonizing our arts institutions. This issue’s conversation is between Wanda Nanibush, an Anishinaabe artist and educator and the curator of Indigenous art at the Art Gallery of Ontario (AGO), and Andrea Fatona, an independent curator and professor at the Ontario College of Art and Design University. / Dans La conversation précédente, on s’intéressait à la décolonisation du design. On poursuit ici notre réflexion en nous concentrant cette fois sur les stratégies de décolonisation des institutions culturelles avec Wanda Nanibush, artiste anichinabée, éducatrice et conservatrice du Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO en anglais) et Andrea Fatona, conservatrice indépendante et professeure à l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario.
Andrea Fatona: So how have you been doing in terms of trying to centre Indigeneity within the framework of that space?
L’art est, je crois, un autre moyen.
WN: [Artist and curator] Jolene Rickard always says sovereignty is an action, not a thing. That’s the part the institution really struggles with, because so much has to change—the value system and foundation that it rests on. You can’t totally and immediately deconstruct the hierarchies of power, in terms of where the money comes from and the structure of decision-making. But if you keep working, it reverberates. It’s like with our elders: They don’t tell us what to do; they display it through action. You learn by watching, listening and being with them. The institution is learning from us and our actions.
AF: Although there’s so much rage, the rest of the world continues to move along as if [these injustices are] an aberration. They’re not an aberration. And so there’s also a sadness as a result of turning a blind eye to the ways in which all of this is related back to capitalist, patriarchal, heteronormative societies that have gained their strength from nationalist ideas. The whole thing is so tightly related, as Angela Davis has said, yet we keep atomizing it.
A. F. : Ce qui me frappe, c’est que vous parlez du musée comme d’une revendication territoriale, au lieu d’un « bien immobilier » classique. Ce changement [de vocabulaire] est une sorte d’extraction et d’insertion de nouvelles politiques, celles du territoire, des peuples, de la cosmologie, des êtres. Ces introductions et cette modification terminologique sont cruciales pour transformer le terrain au sein de ces lieux coloniaux.
A. F. : L’autre chose, qui me tient à cœur, est le besoin de recouvrer les pratiques qu’on nous a prises ou qu’on a fait disparaître, et de les remodeler. Remonter dans le temps est difficile, surtout s’il n’existe pas de mise en commun. D’où The State of Blackness : mon projet de plateforme qui réunit toutes ces histoires pour ne pas avoir à réinventer la roue à chaque fois, pour mettre toute l’énergie sur le travail de transformation.
« Dans un musée, la place consacrée à une collection et son emplacement témoignent de la valeur qu’on lui accorde. »
The
WN: I also gather a lot of hope from the fact that we stand up for each other and with each other. The rise of this virulent form of racism that’s always been present but that’s become so visible and violent worldwide [is because] they know they’re dying out and those ideas are dying out. The death knell has been rung. We’ve got to keep pushing, but we will win.
On accueille l’extérieur à l’intérieur : les valeurs extérieures contenues dans les sept grands-pères, qui représentent la philosophie anichinabée et une manière d’être, ainsi que la matière naturelle avec laquelle Rebecca travaille. Les musées dits coloniaux sont faits pour le dessin, la peinture et la sculpture, non pour les disciplines de nos artistes : performance, installation, multimédia, matières naturelles.
W. N. : La colère m’est utile, elle m’empêche de pleurer. Quand j’ai mal, elle m’aide à surmonter la douleur, à être moins vulnérable. Mais, en tant qu’Anichinabé, on doit être à l’écoute de sa vulnérabilité quand on se bat afin de ne pas devenir performatif sans faire réellement avancer les choses.
“The museum shows what it values by what it gives space to—and where that space is.”
A. F. : Il y a beaucoup de colère aujourd’hui, pourtant le reste du monde continue d’avancer comme si [ces injustices étaient] pure aberration. Elles ne le sont pas. Fermer les yeux sur la façon dont tout ceci est lié aux sociétés capitalistes, patriarcales et hétéronormatives, qui puisent leur force dans les idées nationalistes, engendre également de la tristesse. Tout est étroitement lié, comme le dit Angela Davis, pourtant on continue de l’atomiser.
Conversation / La conversation The Conversation / La conversation BLOCK / 4140
A. F. : Je suis contente de ce moment. On est si nombreux et nombreuses à s’engager et de tant de manières, au sein des institutions culturelles et en dehors. Ce qui est très encourageant à mes yeux est que l’on est au courant de ce qu’on fait. Et je crois qu’on a le savoir-faire et le discernement nécessaires pour laisser une marque indélébile. On peut commencer à faire bouger les choses en profondeur dans ces institutions, j’en suis persuadée.
AF: I’m quite grateful for this moment. There’s a critical mass of us engaged in this work in different ways, in different institutions and outside of them. What’s really hopeful for me is that we know of each other. And I feel we have the knowledge, skill set and criticality to make an indelible mark. I truly believe we are at the place where we can start making some deep shifts within these institutions.
AF: What really struck me is that you talk about land claims within the gallery, as opposed to the regular nomenclature of “real estate.” That shift [in language] is a kind of excising and bringing in the politics of space, land, peoples, other cosmologies and beings. Changing that terminology and bringing those politics in is so important for shifting the ground within these colonial spaces.
AF: Let’s talk about the ways in which rage can help us get to something else. For me, that’s part of how we connect these struggles—be it Palestine, Indigenous displacement or the destruction of Black life. There’s something about rage that brings us together. But it’s also generative; it helps us get to that other place that we might call the “de-colonial.” And it’s the thing that I think many of our institutions try to shut down.
WN: And [as curators], we pull it out through the artists we work with. It’s a subtle thing, but that’s why I do this work—because I want to dive into these complex issues and bring this knowledge out of the artwork and to an audience.
AF: The other thing that’s really important for me is the need to recoup those practices that were taken or erased and reshape them. How do we do the hard work of reaching back, particularly for those of us who don’t have a portal?
The project I’m working on, The State of Blackness, is a platform that documents those histories so we don’t have to keep recreating the wheel, taking energy away from doing the work of transformation. Art, I believe, is another way.
W. N. : Le fait qu’on se soutienne les uns les autres me donne confiance à moi aussi. Cette forme virulente de racisme a toujours été présente. Si elle est devenue aujourd’hui si visible et si violente partout dans le monde, c’est parce que ces idées sont en train de mourir. Le glas a sonné. On doit encore se battre, mais on gagnera.
On [a transformé] le Centre McLean en Centre d’art autochtone et canadien : on a gagné de la place. On a aussi exposé l’art inuit dans quatre autres galeries. Et on essaye de s’emparer du cœur du musée, la Cour Walker, que l’artiste anichinabé Robert Houle occupe déjà depuis 1993. Quand un Autochtone y entre et se retrouve entouré des sept grands-pères, les tambours de Robert, il se sent aussi chez lui. J’ai proposé à Rebecca Belmore de réaliser au sol une peinture à l’argile : elle a tout de suite accepté parce que les tambours étaient là. C’était rendre hommage, en quelque sorte, à sa lignée artistique. On l’appelle désormais la Cour Walker anichinabée : on espère qu’un jour ce sera son nom officiel.
W. N. : [En tant que conservateurs de musée], on extrait ces pratiques directement des artistes. C’est subtil et c’est la raison pour laquelle je fais ce métier : je veux me plonger dans cette complexité, retirer tout le savoir d’une œuvre d’art pour le montrer à un public.
A. F. : Et si on parlait de la colère et de la façon dont elle peut nous mener ailleurs? Selon moi, elle fait partie du lien entre ces luttes, que ce soit la Palestine, le déplacement des Autochtones ou le meutre des Noirs. Il y a un aspect fédérateur dans la colère. Génératif aussi : elle nous aide à aller vers cet autre endroit, qu’on pourrait qualifier de « dé-colonial ». Et c’est ce que beaucoup d’institutions tentent d’étouffer, je crois.
WN: Rage is something I use to keep myself from crying. When I’m hurt, rage helps me through it so I’m not so vulnerable in that moment. But also, from an Anishinaabe point of view, you have to be in touch with your vulnerability while you fight so you don’t become performative without really doing the work to make things happen.
We [transformed] the McLean Centre into the Indigenous & Canadian Art Centre, grabbing a bunch more space and expanding Inuit art into four other gallery spaces. And we’ve been trying to take over the centre of the building—Walker Court—which Anishinaabe artist Robert Houle has been engaged in since 1993. Indigenous folks, when they step into that space and are surrounded by Robert’s seven grandfather drums, feel like it’s their space too. I invited Rebecca Belmore to do an abstract clay painting on the floor, and she very much wanted to do it there because of those drums. It was an homage, in a way, to her own artistic lineage. We now call it Anishinaabe Walker Court. It’s not official, but we’re hoping one day it will be.
We’re bringing the outside in—the outside values that are contained within the seven grandfathers, which is Anishinaabe philosophy and a way of being, and then also the organic material that Rebecca’s working with. Museums that are colonial are used to drawing, painting and sculpture. They’re not made for the practices of our artists, which are performance- and installation-based and use multimedia and organic materials.
WN: That sadness—that’s how I began my day today, and that’s how I will end it. That sadness is centuries old for Black and Indigenous folks. But that’s also what drives me. Sometimes I wonder: “How did I—growing up on a reserve, based on an apartheid system, isolated from the world—end up in the Middle East? How did I end up in these conversations about slavery?” It’s that sadness and relationship with oppression that drive your relationship with other people. How can you not hear their pain? How can you not do something?
W. N. : Comme le dit si bien Jolene Rickard [artiste et conservatrice], la souveraineté est une action, pas un objet. C’est ce qui pose le plus de problèmes à l’institution, parce qu’il y a de nombreux changements à faire le système de valeurs et les fondations sur lesquelles il repose. On ne peut déconstruire du jour au lendemain l’ensemble des hiérarchies de pouvoir, tant la provenance de l’argent que la structure décisionnelle. Mais si on persiste, ça fait écho. C’est comme avec nos aînés : ils ne nous disent pas quoi faire, il nous le montre par leurs actes. On apprend en les observant, en les écoutant, en passant du temps avec eux. L’institution apprend de nous et de nos actions.
W. N. : Cette tristesse, je commence et termine mes journées avec elle. Cette tristesse, les Autochtones et les Noirs vivent avec depuis des siècles. Mais cette tristesse est aussi mon moteur. Je me demande parfois comment, en ayant grandi dans une réserve, basée sur un système d’apartheid et isolée du reste du monde, j’ai pu atterrir au Moyen-Orient ou comment j’en suis venue à discuter d’esclavage. C’est cette tristesse et notre lien avec l’oppression qui gèrent notre relation à l’autre. Comment ne pas entendre sa douleur? Comment rester les bras croisés?
Made / Fabriqué Made / Fabriqué BLOCK 4342
The recipes don’t contain quantities. Instead, readers are encouraged to cook by “taste, common sense and good judgment,” like Kwan’s ancestors did. The advice also applies to how we choose to eat— descriptions ask readers to explore BIPOC food without “othering” it, to more deeply understand one another. / Aucune quantité n’est indiquée dans les recettes afin d’inciter le lecteur à utiliser « ses papilles et son bon sens », à la manière des ancêtres de l’auteur. Ce conseil s’applique également à nos choix alimentaires : des descriptions invitent à la découverte des plats PANDC sans faire de distinction, pour mieux comprendre l’autre.
Ronald Tau, graphiste à Toronto et à Beijing, a mis en page Chinese Protest Recipes : un livre de cuisine écrit par son ami Clarence Kwan (@thegodofcookery sur Instagram) dans la foulée du mouvement de protestation Black Lives Matter suscité par le meurtre de George Floyd. On y trouve huit recettes traditionnelles chinoises, accompagnées d’un manifeste de soutien aux PANDC et à BLM. « Le choc à la première lecture a été brutal », confie-t-il. Mais ce choc est nécessaire pour mettre en lumière « les luttes étouffées, les frustrations et les non-dits face à certaines inégalités de nos structures sociales. »
BY / PAR TINA KNEZEVIC
The cookbook can be downloaded as a PDF but is also available in Risograph printed form (by Vide Press in Toronto). Invented in the 1980s in Japan, Riso embraces textures and small imperfections as part of the printing process. That plus all the interior pages in black and white—a throwback to zine subculture—gives the publication its authentic vibe. / Chinese Protest Recipes est offert en version PDF à télécharger et en version risographiée (par Vide Press à Toronto). Inventée dans les années 1980 au Japon, la risographie est un procédé d’impression au rendu tramé. Ce choix et celui des pages intérieures en noir et blanc, qui rappellent les zines, donnent à la publication son accent artisanal.
The book uses several typefaces, but New Diane, used for the recipe titles, is the most striking. Tau says it has an exaggerated energy, much like martial arts or Chinatown signage. He loved it immediately for its dramatic and decorative qualities and called it the “crazy dragon font” during production. / Parmi les polices de caractères, la plus frappante est celle des titres de recette. New Diane déborde d’énergie selon Ronald Tau, comme un art martial ou l’enseigne d’un quartier chinois. La trouvant à la fois esthétique et théâtrale, il l’a adoptée d’emblée et l’a surnommée « le dragon fou ».
Pictures of Chinese dishes are juxtaposed with historical protest imagery. Tau says their visual relationship isn’t always immediately clear. It’s only when you read Kwan’s words that you understand how the images relate to one another, highlighting issues the book speaks to—like the appropriation of Chinese food. / Des photos de nourriture et de manifestations se côtoient tout au long du livre. Le lien entre les deux n’est pas toujours immédiat, explique le graphiste. Ce n’est qu’en lisant les textes de Clarence Kwan qu’on fait le rapprochement entre elles et les thèmes abordés, comme celui de l’appropriation de la cuisine chinoise.
StudioMeatparOffertes/ofCourtesy
Ronald Tau is the Toronto- and Beijing-based graphic designer behind Chinese Protest Recipes—a cookbook his friend Clarence Kwan (@thegodofcookery on Instagram) wrote last year in the wake of the Black Lives Matter protests spurred by George Floyd’s murder. It features eight traditional Chinese recipes with unapologetic statements of support for BIPOC and BLM folded in. “The first time I read [it], I was definitely shook,” says Tau. But that shock value is necessary, he contends, to make plain the “suppressed struggles and unspoken frustrations with certain inequalities in our social structures.”
Meat Studio’s Chinese Protest Recipes
Danish architect Bjarke Ingels reached out to Coupland to create art for his latest development. The King Toronto project, designed by Ingels, is a melding of downtown high-rise life with the utopia of nature. “It goes above and beyond what people are expecting,” says Coupland. Coupland was invited to turn the 2,400-square-foot presentation centre across the street from the building site into a gallery space. The mix of items—from sculptures to consumer objects—was sourced from his own home and from Toronto’s Daniel Faria Gallery.
and
On lui a demandé de transformer un espace de 223 m2, situé en face du site en construction, en une salle d’exposition. Le mélange éclectique, allant de la sculpture à l’objet de consommation courante, provient de chez lui et de la galerie d’art torontoise de Daniel Faria.
Vos employés pourraient être ambivalents face au télétravail – ils ne vous disent peut-être pas ce qu’ils en pensent VRAIMENT.
« Cela n’a rien à voir avec le Musée royal de l’Ontario ou le Musée d’art contemporain, mais c’est une expérience très chaleureuse et très intime », note-t-il. Et sur ce point, il a raison. On a l’impression de pousser la porte de son cerveau, d’entrer dans son monde intérieur. Pendant que le chantier déchaîne sa furie de l’autre côté de la rue, la salle d’exposition accueille les visiteurs et les invite à se perdre le temps d’un instant en imaginant de nouveaux modes de vie.
Make Room for the Arts / Faites place à l’art BLOCK / 45
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Dans ses œuvres, Douglas Coupland aime à explorer les tendances et les comportements en ligne, notamment les éléments interactifs qui favorisent les échanges. Sur la murale, un code QR emmène les curieux vers un site recensant en temps réel les 2 000 émojis les plus utilisés sur L’architecteTwitter.danois Bjarke Ingels a fait appel à Douglas Coupland pour la partie artistique de son nouveau projet immobilier : King Toronto, des condos ultramodernes combinant vie urbaine et utopie de la nature. « Ce projet va bien au-delà de toutes les attentes », affirme l’artiste.
BY / PAR KELSEY ADAMS
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Come On Let’s Happy
We can
A vivid pattern-blocked party awaits passersby at 544 King Street West in Toronto. The site of Allied and Westbank’s latest collaboration is cloaked in hoarding designed by renowned artist and author Douglas Coupland. The piece, titled Let’s Happy seems at first like a frenzy of different colours and shapes; but they soon reveal themselves to loosely resembleCouplandemojis.wanted his piece to feel like an invitation. While hoarding is used to create a facade for the nitty-gritty work happening behind the scenes, Let’s Happy is designed to welcome people into the party. “I’m an optimist, and the mural, for me, is like the opposite of a mask,” he shares. “It’s saying ‘Hello, come on in,’ and I think in this moment we can all use a bit of that.”
“It definitely doesn’t feel like the Royal Ontario Museum or the Museum of Contemporary Art, but it’s a very cozy and intimate experience,” says Coupland. Indeed. It’s like stepping inside his mind—getting a rare look at his inner world. While the construction rages on across the street, the gallery will be open to the public to inspire them to imagine new ways of living—inviting them to get lost and stay awhile. / Une murale multicolore attend les passants au 544, rue King Ouest à Toronto. Cette collaboration entre Allied et Westbank est signée Douglas Coupland, artiste et auteur de renom. Intitulée Let’s Happy, cette multitude de formes et de teintes toniques semble n’avoir aucune logique à première vue. En s’y attardant, on en découvre pourtant le liant : les émojis.
Coupland’s work often explores internet trends and behaviours, including interactive elements that bring the public into the conversation. The QR code in the corner of the mural takes the viewer to a website that tracks the 2,000 most frequently used emojis on Twitter, in real time.
AlliedparOfferte/ofCourtesyShapton.Derekpar/byPhotoREIT
L’idée de départ du muraliste? Une invitation à une fête, format géant. Il s’est servi de l’accumulation pour créer une façade, les choses sérieuses se passant en coulisses. « Je suis un optimiste, explique-t-il. Pour moi, cette murale est le contraire du masque. Elle dit bonjour, elle invite à entrer. Je crois qu’en ce moment, on en a tous besoin. »
Your employees may have mixed feelings about working remotely –may not be telling you how they REALLY feel. help you get to the real story.
It’s hard to make takeaway feel as special as dining out used to, but Fleurs & Cadeaux has risen to the challenge with their tidy menu of Japanese classics and expertly curated sake and wine lists. The head chef has even put together a playlist of lo-fi beats for your dining pleasure—just scan the QR code that comes with your order. / Ne vous fiez pas à son nom : Fleurs et cadeaux, c’est une carte de délicieux classiques japonais, associés à du saké et à des vins choisis avec soin. Vous vous languissez de l’ambiance resto? Le chef vous a concocté une liste de lecture lofi à écouter pendant votre repas maisons.
Opened in 2019, this all-day Italian café swiftly shifted to takeout and a “cornicello” hornof-plenty-style mini-grocer. Stop by in the morning for fresh-from-the-oven focaccia and a jolt of espresso, or order in and get a threecourse meal for two. (Be sure to save room for the cannoli.) / Ouvert en 2019, ce café italien compte pour l’instant sur ses plats à emporter et sur Cornicello, sa mini-épicerie ultrastylée. Allez-y tôt le matin pour un vrai espresso et une focaccia cuite au four à pain ou faites-vous livrer un repas à réchauffer en duo. (Pensez à garder une place pour le cannoli!)
988 Ottawa Street
A favourite stretch is within walking distance of Allied’s 111 Robert-Bourassa Boulevard.
Cité Multimédia may be known for its industrial turned office buildings—a generous handful of which are Allied-owned and -operated—but there’s more going on here than meets the eye. From its exciting new restaurants to its ideal location nested between trendy Griffintown and the European charm of Old Montreal, this canalside neighbourhood is at the centre of everything—and a perfect spot to soak up the beau temps. / La Cité du multimédia, ce n’est pas qu’une ancienne zone industrielle montréalaise transformée en immeubles de bureaux chics, dont plusieurs appartiennent à Allied. C’est aussi un quartier à la scène culinaire bouillonnante, situé au nord du canal Lachine entre le charme européen du Vieux-Montréal et l’effervescence de Griffintown. Central et dynamique, il est parfait pour profiter du beau temps.
2. MANO CORNUTO
4. FLEURS & CADEAUX
315 Saint-Paul Street West Centre PHI has it all: multi-sensory, multidisciplinary art exhibits and experiences plus a cutting-edge food lab. The main exhibition hall is open, and lately they’ve been lending out their kitchens to local BIPOC chefs for pop-ups. The experience is never the same twice. / Programmation multisensorielle, contenu multidisciplinaire et labo culinaire : le centre Phi a tout pour plaire. Les salles d’exposition sont ouvertes et les cuisines, entre les mains de chefs PANDC pour des démos éphémères. Expérience unique en vue, à chaque visite.
5. CENTRE PHI
Start at Farine Five Roses, the iconic flour mill photo op; then amble all the way to Quai de l’Horloge in Old Montreal. Watch for classic Montreal sights like Habitat 67 and La Ronde along the way. / La plus courue se trouve à deux pas du 111, boulevard RobertBourassa, un immeuble d’Allied. Rendezvous sous l’enseigne de la Farine Five Roses (instagramable), puis suivez le canal jusqu’au Quai de l’horloge tout en admirant les grands classiques que sont Habitat 67 et La Ronde.
179 Saint-Paul Street West Amid the tacky souvenir shops that flank Old Montreal’s streets, Le Petit Dep is an oasis for locals and tourists alike. Behind its mint-green Wes Anderson–esque exterior, you’ll find baristas slinging espresso-based coffees, locally made foodstuffs and all manner of nice gifts. / Parmi la multitude de magasins de souvenirs quétaines du Vieux-Montréal, Le petit dep est un havre de paix. Derrière sa vitrine menthe à l’eau à la Wes Anderson, vous trouverez des cafés préparés par des baristas, des produits gourmands signés par des artisans locaux et des cadeaux de bon goût.
BourassaRobert-
HABITAT 67 LA RONDE ›
1. WALK THE CANAL / BALADE LE LONG DU CANAL
QUAIDEL’HORLOGE
111
6. LE PETIT DEP
3. MONOPOLE
782 Wellington Street
BY / PAR SARA BARON-GOODMAN ILLUSTRATION BY / PAR SAM ISLAND
5 2 3 6 4 1 The 1 KM Guide / Guide 1 KM The 1 KM Guide / Guide 1 KM BLOCK / 4746
What was a convivial after-work haunt in the “before times” has pivoted to COVIDera alfresco picnicking along the canal. Monopole’s draw is their always-evolving natural-wine list, which the welcoming and knowledgeable owners will gladly help you navigate. / Roi du 5 à 7, ce caviste-buvette s’est métamorphosé, pandémie oblige, en tout-pour-le-pique-nique-sur-le-gazon. Son plus? Son interminable carte des vins : du blanc, du rouge, du rosé, du orange et des bulles. N’hésitez pas à demander conseil.
1002 Saint-Urbain Street
If 90 percent of writing is rewriting, the care and maintenance that early parenthood entails is another version of it: repeating daily tasks over and over until you reach something more substantial than having mastered them. For me, it has encouraged an attention to human details—the specific sigh my baby makes when falling, full and fed, to sleep or how the smell of his drool changes before he cuts a tooth—that pushes me to trust myself with less of the time and space usually required to arrive at confidence in what I know. In my pre-motherhood life, I may have waited for just the right mood and moment to commit thought to language, to sit down and think about this passage and its words alone. Now, half of it—this essay, I mean—was written while I was patting my second-born back to sleep between naps. Otherwise, I may never have finished it.
Le site (appelé aujourd’hui le Tannery District) se transforme en complexe industriel, composé de 15 bâtiments reliés entre eux, occupant deux blocs au 151, rue Charles Ouest et au 195, rue Joseph.
There are two terms in parenting parlance for the messy, sleepless first months when child and mother adapt to postnatal life: “the fourth trimester,” as in the first 12 weeks after birth, and “matrescence,” the physical and emotional process of becoming a mother. While these concepts assume a lot—namely, that every child is born to the person who will raise them—they are a useful way to highlight what society would rather ignore about babies: Learning how to care for them is often all-consuming, anxiety-ridden work that, at minimum, takes months to get the hang of. Instead, diapers, colic and everchanging sleep habits are the stuff of sitcom shorthand for domestic drudgery that’s easily dismissed—not subjects of intellectual or creativeWheninquiry.myfirst child was born, this was how I was primed to think my mat leave would be: late-night feedings, endless tubes of diaper cream and, I figured, a brain vacation from my day job in journalism, where I’d started to suffer from editor’s block—rewriting stories in my head to the point where it became difficult to get them down concretely at all. What I didn’t expect was that even when it was all-consuming, new parenthood would show me a way out of the slump.
Quand en 1848, Reinhold Lang émigre de Baden en Allemagne à Berlin (aujourd’hui Kitchener) en Ontario, la révolution industrielle a déjà eu lieu, sauf ici. Il décide de remédier à la situation. En 1849, il installe la Lang Tanning Company dans une simple bâtisse, où il tanne le cuir pour les selliers et les cordonniers. Quatre ans plus tard, la tannerie brûle. Reinhold Lang la reconstruit, en plus grand et en mieux.
Après avoir servi d’entrepôt jusqu’en 2008, l’édifice se métamorphose en espace chic pour locataires high tech, tels Google et Desire2Learn. En 2010, Cadan Inc. remporte un prix pour sa restauration, dont la préservation de ses caractéristiques architecturales : briques décoratives, escaliers en bois et fenêtres cintrées aux châssis de bois et rebords de pierre notamment. Allied l’acquiert en 2012. Il obtient sa désignation patrimoniale en 2015 et, depuis 2017, sa cheminée extérieure, haute de près de 55 mètres, s’illumine tous les soirs en hommage à ce phare de l’industrialisation.
Now
How a single building transformed Kitchener into an industrial powerhouse. / Sa révolution industrielle, Kitchener la doit à un seul bâtiment.
BY / PAR SYDNEY LONEY
Alliedparofferte/ofcourtesyPhotodroite:À/RightArchives;&CollectionsSpecialLibrary,WaterlooofUniversityparofferte/ofcourtesyImagegauche:À/LeftREIT
& Then / D’hier à aujourd’hui Rethink / Repensé BLOCK / 4948
10th century Heian Japanese court customs and Keanu Reeves action films together, to discuss the absence of babies in literature.
Si 90 % de l’écriture consiste en de la réécriture, prendre soin d’un enfant durant les premiers mois de sa vie s’y apparente : une répétition sans fin de taches au quotidien jusqu’à atteindre quelque chose de plus substantiel que leur simple maîtrise. Chez moi, cela s’est traduit par une plus grande attention au comportement humain le soupir particulier de mon bébé rassasié ou l’odeur de sa salive juste avant qu’il ne fasse une dent. J’ai gagné en confiance et en rapidité. Avant d’être maman, j’aurais attendu le bon moment pour entamer quelconque rédaction, réfléchir à un paragraphe, en soupeser chaque mot. Aujourd’hui, j’ai écrit la moitié de cet article pendant la sieste de mon second, en lui caressant le dos pour qu’il se rendorme. Jamais sinon, je n’aurais pu le remettre à temps.
BY / PAR CHANTAL BRAGANZA ILLUSTRATION BY / PAR JASON LOGAN
There was a brief hiatus in the building’s storied history (it was used for warehousing until 2008) before it was transformed into a chic space for high-tech tenants like Google and Desire2Learn. In 2010, Cadan Inc. won awards celebrating the building’s refurbishment, which included the careful preservation of its best features, from the decorative brickwork and wooden staircases to the arched windows with wood sashes and stone sills. Allied acquired the property in 2012 and, in 2017, installed LED lights around the building’s nearly 55-metre-tall smokestack to celebrate this historical landmark (it received heritage designation in 2015) and the beacon of industriousness that it represents.
parentalité, aussi prenante soit-elle, c’est qu’elle m’aide à sortir de ma paralysie.
Dans Les argonautes, son essai publié en 2015, Maggie Nelson confie qu’elle ne peut écrire avec son bébé dans les bras. Allaiter devant son ordinateur lui étant impossible, elle a rédigé une bonne partie de son livre branchée à un tire-lait. Sauf qu’on peut jouer à ce Tetris mental, composé d’idées et de mots, n’importe où et n’importe quand, en berçant un enfant notamment. Bon nombre d’écrivaines ont trouvé leur inspiration dans les actes banals de la maternité. Pour certaines, ils ont même influencé leur œuvre. L’autrice torontoise Rivka Galchen a mis à profit l’oisiveté de son cerveau postnatal dans Little Labors : une collection de textes sur l’absence des bébés en littérature, nourris de références aussi variées que les coutumes de la cour japonaise à l’époque de Heian et les films d’action de Keanu Reeves.
Le tannage devient la principale activité économique de Kitchener et la Lang Tanning Company, la plus grande productrice de cuir pour semelles de l’Empire britannique. Pendant la première guerre mondiale, elle fournit le cuir pour les selles, pendant la deuxième, le revêtement pour les réservoirs d’avion. À son apogée, elle emploie 600 personnes. Les fils Lang poursuivent l’exploitation jusqu’en 1954, faisant de la tannerie Lang l’une des plus longues entreprises en activité de Kitchener.
The site (now the Tannery District) grew to include an industrial complex of 15 interconnected buildings occupying two city blocks at 151 Charles Street West and 195 Joseph Street. Leather tanning became Kitchener’s first major industry, and the Lang Tanning Company was the largest producer of sole leather in the British Empire. During World War I, it supplied leather for saddles and in World War II produced linings for aircraft gasoline tanks. At its peak, it employed 600 people. Lang’s sons continued the tannery’s operations until 1954, cementing it as one of Kitchener’s longest operating businesses.
Sparking a Revolution
Pour mon premier congé de maternité, voici ce à quoi je m’étais préparée : allaitement de nuit, montagne de tubes de crème anti-fesses rouges et vacances bien méritées pour mon cerveau de journaliste, car je commençais à souffrir du syndrome de la page blanche, réécrivant sans cesse mes articles dans ma tête sans vraiment parvenir à noircir mon écran. Ce à quoi je ne m’attendais pas de la part de cette nouvelle
Kid Stuff
In her 2015 memoir, The Argonauts author Maggie Nelson notes, “I cannot hold my baby at the same time as I write.” She means this literally; part of the book was written while she was hooked up to a milk pump since she couldn’t nurse while at her computer. But the figurative element—the mental Tetris of where thoughts and words go—can happen even in those banal moments spent rocking a child to sleep. Plenty of writers have found inspiration in the work of motherhood, and for some, the act of parenting has influenced the form of the art itself. Toronto-born writer Rivka Galchen used the aimless nature of her postnatal brain in writing Little Labors a collection that draws references as varied as
When Reinhold Lang emigrated from Baden, Germany, to Berlin (now Kitchener), Ontario, in 1848, the Industrial Revolution was something that had happened elsewhere. Lang changed this. In 1849, he launched the Lang Tanning Company in a single frame building and began producing leather for saddlers and shoemakers. Four years later, the tannery burned, but Lang rebuilt it—bigger and better.
/ Dans le langage parental, deux termes décrivent le chamboulement des premiers mois durant lesquels mère et enfant s’adaptent à la vie postnatale : « le quatrième trimestre », soit les 12 semaines suivant la naissance, et « la matrescence », à savoir les changements physiques et psychologiques qui accompagnent le fait de devenir mère. Bien que ces concepts supposent que l’enfant sera élevé par la personne qui l’a mis au monde, ils soulignent ce que la société préfère ignorer à propos des bébés : apprendre à s’en occuper est souvent un travail dévorant, angoissant et chronophage. Matière à gag des séries télé comiques, les couches, coliques et autres nuits sans sommeil font rarement l’objet de reportages fouillés.
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GINA BADGER, BY ALANA PATERSON, MAY 7, VANCOUVER / GINA BADGER PAR ALANA PATERSON, 7 MAI, VANCOUVER