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Entrevue et témoignage Une rencontre avec le maestro Michel Brousseau

par Françoise Thibert

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée, il y a 25 ans, de fonder la SPNM?

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M.B. - J’avais commencé en dirigeant un orchestre symphonique à Montréal et un chœur dans les Laurentides. Puis j’ai fondé le Chœur classique d’Ottawa avec la soprano Maria Knapik. J’ai également accepté la direction d’un chœur à Montréal peu de temps après. C’est vite devenu évident que la création d’une structure regroupant toutes ces entités serait avantageuse pour organiser des concerts d’œuvres chorales classiques nécessitant un grand nombre de choristes, avec solistes et musiciens professionnels. Nous sommes actuellement trois chœurs (CPNM-Montréal, CPNM-Basses-Laurentides et CPNM-Ottawa) et un orchestre symphonique professionnel (OPNM), tous autonomes avec leur conseil d’administration, mais regroupés sous le chapeau de la Société philharmonique du Nouveau Monde (SPNM).

Pourquoi avoir choisi de travailler avec trois ou quatre chœurs situés dans différentes régions?

M.B. - Nous couvrons un plus grand territoire avec des possibilités de collaborations multiples. Nous permettons à plus de gens de pratiquer l’art du chant choral dans ces diverses régions. Et les choristes ont le plaisir de chanter l’œuvre au programme plus d’une fois puisque le concert est présenté dans chacune des régions où se situe chaque chœur. De plus, nous nous produisons dans des festivals de musique classique au gré des ans, comme le Festival Classica sur la RiveSud de Montréal, les Grands concerts des Fêtes de la ville de Sainte-Thérèse, etc. Ou encore lors d’événements spéciaux tels que récemment la participation à la cérémonie du 45e anniversaire de Jean-Paul II à Ottawa. En plus de nos concerts de fin de saison, nous offrons habituellement un concert au temps des Fêtes.

Quels sont les défis particuliers qui attendent un chef qui doit travailler une même œuvre avec des chœurs différents?

M.B. - Je ne dirais pas que c’est un défi, au contraire, c’est plutôt un avantage! Chaque chœur a des forces différentes et la réunion des trois chœurs permet un bel équilibre. Il y a une belle synergie qui s’installe et c’est ce qui fait notre couleur, je pense. C’est très stimulant.

Les choristes des chœurs de la SPNM ne sont pas des professionnels, mais ils donnent leurs concerts avec un orchestre professionnel (OPNM), ainsi qu’avec des solistes professionnels. Comment faites-vous pour arrimer ces niveaux différents?

M.B.- Justement, c’est l’opportunité pour des choristes non professionnels de chanter avec des professionnels. C’est aussi un apprentissage. C’est motivant. L’important pour eux, c’est le temps consacré à la pratique, ce qui n’est pas très différent des autres types de chorales. Nous débutons une œuvre majeure en septembre avec des pratiques hebdomadaires, en consacrant une soirée par semaine à chaque chœur. Nous réunissons les trois chœurs durant une fin de semaine intensive quelques semaines avant les concerts pour unifier l’ensemble et organisons une répétition générale avec orchestre et solistes fin mai, pour les concerts de mai-juin dans chaque région. Et je dois dire que nous sommes assez fiers du résultat final!

La période pandémique a obligé la SPNM à inventer de nouvelles façons de faire pour garder la vitalité des chœurs. Vous avez mis sur pied un programme de choristes virtuels. Pouvez-vous nous dire comment cela fonctionne et comment vous gérez cette réalité à chaque semaine?

M.B. - Je trouvais important de permettre à des choristes qui, pour différentes raisons, ne pouvaient se joindre à nous toutes les semaines, de continuer à participer. Nous enregistrons les pratiques hebdomadaires. Le choriste virtuel peut nous suivre en direct ou en différé car les enregistrements sont disponibles pour les membres sur notre site Web. Et le programme remporte un certain succès. Nous avons entre 5 et 10 choristes assidus, qui habitent à des centaines de kilomètres de nos lieux de pratique, qui se branchent chaque semaine et qui nous rejoignent pour la fin de semaine intensive obligatoire, la répétition générale et les concerts. Je pense que c’est une belle opportunité pour des chanteurs qui ne veulent pas laisser tomber leur passion pour le chant choral pendant une période plus contraignante de leur vie.

La formule unique de la SPNM pourrait intéresser des choristes à se joindre à vous. Comment peut-on s’intégrer à la SPNM?

M.B. - Au-delà d’une voix juste, nous recherchons des personnes prêtes à s’engager dans le groupe – un travail personnel à la maison puis l’assiduité aux pratiques évidemment, le goût d’apprendre, l’intérêt pour continuer à se perfectionner et une implication dans les projets en cours. Mais surtout le goût de partager le plaisir de chanter ensemble ce magnifique répertoire d’œuvres chorales classiques pour chœur et orchestre.

Visitez notre site internet pour de plus amples informations (concerts et recrutement)!

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