Galerie Meyer - Oceanic & Eskimo art, catalogue WALKABOUT for parcours des mondes 2012

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The early art of the Australian Aborigines

WALKABOUT Lʼart ancien des Aborigènes dʼAustralie

And a Selection of Early Eskimo Art Et une Sélection d’Art Eskimo Ancien

Galerie Meyer Oceanic Art & Eskimo Art



The early art of the Australian Aborigines

WALKABOUT Lʼart ancien des Aborigènes dʼAustralie

11 Sept - 20 Oct 2012

And a Selection of Early Eskimo Art Et une Sélection d’Art Eskimo Ancien A N T H O N Y J P M E Y E R

1 7 R u e d e s B e a u x -­‐ A r t s P a r i s 7 5 0 0 6 F r a n c e TEL: + 33 1 43 54 85 74 FAX: + 33 1 43 54 11 12 MOB: + 33 6 80 10 80 22 ajpmeyer@gmail.com www.galerie-­‐meyer-­‐oceanic-­‐art.com


Walkabout (périple) est le terme employé par les Aborigènes d’Australie pour décrire le système d’initiation par lequel les jeunes garçons doivent passer afin de devenir des hommes. Ce système implique un « rite de passage » relativement long qui entraîne l’enfant dans une série d’expériences destinées à le mettre en contact avec le monde spirituel et le monde physique au cours d’une circumambulation (le fait de tourner autour d’un objet ou d’un site dans un but religieux) à travers le bush. De retour, le jeune homme, une fois totalement initié, porte d’impressionnantes cicatrices chéloïdes qui sont les marques de ses ancêtres et de son totem. Il est à présent un homme, un membre à part entière de son clan.

Walkabout is the word used by the Aboriginal peoples of Australia to describe the initiation system that young boys must go through to become men. It involves a relatively long "Rite de Passage" taking the child through a series of experiences that will put him in touch with the spiritual and the physical world while on a circumambulation (walking around an object or site with a religious purpose) through the bush. The returning young man, once fully initiated, bears impressive keloid scars, which are the marks of his ancestors and totem. He is now a Man, a full-fledged member of his clan. In 1990 at Galerie Le Gall – Peyroulet in Paris I saw an exhibition that took my breath away — and in its own way initiated me.

En 1990, j’ai vu à la galerie parisienne Le Gall - Peyroulet une exposition qui m’a coupé le souffle, et qui à sa façon m’a initié.

It was called "Au Commencement Etait le Rêve" which in English would be something like "In the Beginning was the Dream". This was a groundbreaking event for me. It was the moment when, after 10 years of dealing, I realized that I had been missing out on something of great importance. Here were works of art so simple in design, so essential in form, so complex in interpretation and so, so perfectly beautiful. I got caught up in the originality and purity of these works-of-art, in the spirals and lines that covered these sacred objects, and began to look at Aboriginal art with newly opened eyes.

Cette exposition intitulée « Au Commencement Etait le Rêve » fut pour moi un événement fondateur. Ce fut le moment où, après 10 ans dans le milieu de l'art primitif, je me suis rendu compte que j’avais manqué quelque chose de très important. Il y avait là des œuvres d’un design simple, des formes « essentielles », des interprétations complexes et le tout d'une extraordinaire beauté. Je fus enthousiasmé par l’originalité et la pureté de ces œuvres d’art, par ces spirales et ces lignes qui recouvraient ces objets sacrés, si bien que je me suis mis à voir l’art aborigène d'un œil neuf.

Aboriginal Art is an art of Design — it is an art of perfection. For those who can see beyond the apparent simplicity, there is remarkable beauty to be found not only in the pure form but also in the treatment of surfaces and in the refined, elaborate incised and painted decorations. Made of wood, stone, shell, and all manner of animal and vegetable materials, the boomerangs, spear-throwers, bull-roarers, shields, spears and adornments are of a disconcerting simplicity — far removed from the baroque sculptural works-of-art that we appreciate from the other areas of the Pacific.

J'ai compris que l’art aborigène est un art du design. C’est un art de la perfection. Pour ceux qui parviennent à voir au-delà de son apparente simplicité, il recèle une beauté remarquable qui ne se trouve pas seulement dans la pureté des formes, mais aussi dans le traitement des surfaces et dans les décorations peintes ou incisées, tout à fait sophistiquées et raffinées. Faits de bois, de pierre, de coquillage et de tous types de matériaux animaux et végétaux, les boomerangs, les propulseurs, les rhombes, les boucliers, les lances et les ornements sont d’une simplicité déconcertante — très loin des œuvres sculpturales « baroques » que nous apprécions par ailleurs dans d’autres régions du Pacifique.

These beautiful, deceptively simple objects were recognized and sought after by many of the artists of the 20th century. Sir Jacob Epstein, Karel Kupka, André Breton, Tony Tuckson, Klaus Rinke and Jean Zuber to name but a few, were and are inspired and greatly influenced by Aboriginal Art. Through the eyes of these artists/collectors, the early art of the Australian Aborigines has gone from being but simple tools and weapons to an art equal to that of the Modern and Classical world.

Ces objets magnifiques, d'une simplicité trompeuse, ont été reconnus et recherchés par de nombreux artistes du XXe siècle. Sir Jacob Epstein, Karel Kupka, André Breton, Tony Tuckson, Klaus Rinke et Jean Zuber, pour n’en nommer que quelques uns, furent, et sont encore grandement inspirés et influencés par l’art aborigène. A travers le regard de ces artistes-collectionneurs, les objets anciens des Aborigènes, simples outils ou armes, sont devenus des œuvres d’art à part entière, à l'égal de l’art Moderne ou Classique.

This exhibition does not attempt to represent the complete artistic and material world of the Australian Aborigines. It is a compilation — one could even say accumulation — of artworks from the early cultures of Australia acquired from various old collections.

L’objectif de l’exposition n’est pas de présenter un panorama complet du monde artistique et matériel des Aborigènes d’Australie. Il s’agit d’une compilation — on pourrait même parler d’accumulation — d’œuvres provenant des cultures anciennes de l’Australie, acquises auprès de différentes collections anciennement constituées.

Due to the diligence, the controlled and self-trained eye of the collectors who brought all of these artifacts together for this exhibition, most of the pieces here are made with traditional tools and all are made in the traditional manner and for traditional use.

La perspicacité et le regard aiguisé des collectionneurs qui ont rassemblé toutes les pièces de cette exposition ont permis de sélectionner principalement des œuvres anciennes, fabriquées avec des outils traditionnels, de façon traditionnelle pour un usage traditionnel.

We often think of Aborigines, the pre-contact, indigenous people of Australia, as nomads : here today - there tomorrow gone the day after. While this is true for some, most of the linguistic groups and clans were only semi-nomadic with welldefined and well-defended territories. Certain tribes were sedentary — durably installed and moving only if forced by dwindling resources or perhaps a cataclysmic event. We also see the people of Australia as belonging to but a few tribes with little individual variation and living in a empty land; but look at the map of Aboriginal tribes at the time of European contact published in 1974 by Norman Tindale: the density is remarkable. It is thought that before the arrival of Captain Cook in 1770 there were between 400 and 600 distinct tribal groups and many more languages and dialects — today only about 20 traditional languages are still in use. The earliest traces of human presence in Australia are currently dated at minus 40,000 to minus 65,000 years from the present. The oldest art form found so far in Australia is rock art — natural pigment paintings on the protected walls of caves or

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On considère souvent les Aborigènes, peuple indigène de l’Australie, comme des nomades : « ici aujourd’hui, ailleurs demain ». Pourtant, si c’est bien le cas de certains d’entre eux, la plupart des groupes linguistiques et des clans n’étaient que semi-nomades et vivaient sur des territoires bien définis, revendiqués et défendus. Certaines tribus étaient sédentaires, durablement installées et ne se déplaçaient qu’en cas de déficit des ressources ou en cas de force majeure. On imagine aussi que les Aborigènes appartiennent à un nombre de tribus restreint, avec des variations individuelles négligeables, évoluant sur une terre désertique, mais si l’on visualise la carte des tribus au moment du contact avec les Européens publiée en 1974 par Norman Tindale, on constate une remarquable densité de population. On estime qu'avant l’arrivée du Capitaine Cook en 1770, il existait entre 400 et 600 groupes


tribaux distincts, avec de nombreuses langues et dialectes — seules une vingtaine de langues traditionnelles sont encore parlées aujourd’hui.

rock overhangs. The most recent age testing puts paintings from the Nawarla Gabarnmang shelter in the Northern Territory at 28,000 years before today. In comparison, the world famous prehistoric cave paintings at Lascaux in France are only about 17,000 years old !

Les plus anciennes traces de présence humaine en Australie remontent à une période située entre 40.000 et 65.000 ans. La plus ancienne forme artistique recensée jusqu’à présent en Australie est l’art rupestre : des pigments naturels appliqués sur les parois de grottes ou d’abris rocheux. Les examens de datation les plus récents font remonter les peintures de l’abri de Nawarla Gabarnmang (Territoire du Nord) à 28.000 ans. Par comparaison, les peintures rupestres mondialement connues de la Grotte de Lascaux en France n’ont que 17.000 ans !

Following the last major increase in sea levels, Australia has been completely isolated from other landmasses for 8,000 to 10,000 years. There has always been contact and trade back and forth across the Torres Strait in the North with the coastal New Guinea tribes and on the North and Western coasts with visiting ships from the island Indonesian and Asian subcontinent peoples but globally the Aborigines have been left to themselves for a very long time. This "closed circuit" is perhaps the reason why technological development peaked resulting in the unique cultural system which we now find so compellingly essential and opposite to our cluttered lives.

Depuis la dernière montée des eaux de grande ampleur il y a de cela 8.000 à 10.000 ans, l’Australie est complètement isolée des autres continents. S’il y a toujours eu des contacts et des échanges par le Détroit de Torres avec les tribus côtières de la Nouvelle-Guinée, et des visites sur les côtes occidentales et septentrionales de populations indonésiennes et asiatiques, les Aborigènes ont globalement été laissés à eux-mêmes durant une très longue période. Ce « circuit fermé » explique peut-être pourquoi le développement technique a atteint son point optimal induisant le système culturel unique qui nous semble

The first European contact with Australia dates to about 1606 and while for the next 164 years Western ships sailed along the coast of Terra Australis, nobody seems to have made a serious incursion until Captain Cook’s landing at Botany Bay in 1770. Britain, having subsequently lost its American colonies in the War of Independence, was suffering from an overflow of

Map of “Tribal Boundaries in Aboriginal Australia” by Norman B. Tindale, 1974 Carte des « Territoires Tribaux de l’Australie Aborigène » par Norman B. Tindale, 1974“

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aujourd’hui si fascinant et si opposé à nos vies surchargées de biens matériels.

convicts and “undesirables” which previously had been offloaded into the New World. On 13th May 1787, the British Crown sent off the “First Fleet”, consisting of 11 ships carrying some 750 convicts and about 350 free persons including military personnel and crews on a one-way voyage that sealed the future of the Aboriginal people. This founding fleet arrived in January 1788, and transformed Australia into a gigantic continental penal colony, which took in some 160,000 transported convicts between 1788 and 1850 — these are the fathers and mothers of modern day Australia.

Si le premier contact européen avec l’Australie remonte à 1606 environ, il semble que, durant les 164 années suivantes, les vaisseaux occidentaux aient vogué le long des côtes de la Terra Australis sans que personne ne fasse d’incursion poussée dans les terres avant l’arrivée du Capitaine Cook à Botany Bay en 1770. La Grande-Bretagne, en passe de perdre ses colonies américaines, était submergée par un nombre encombrant de détenus et d’« indésirables » qui étaient jusque-là débarqués dans le Nouveau Monde. Ainsi le 13 mai 1787, la Couronne britannique envoya la « Première Flotte », composée de 11 navires transportant quelque 750 condamnés et environ 350 citoyens libres dont des militaires pour un aller simple qui scella l’avenir du peuple aborigène. Cette flotte pionnière arriva sur place en janvier 1788, et transforma l’Australie en une gigantesque colonie pénitentiaire, qui accueillit environ 160.000 condamnés entre 1788 et 1850 — les pères et les mères de l’Australie moderne.

One of the things that always enchanted me is the wonderful minimalism of Aboriginal artifacts. I call it "reduced to the maximum" meaning that less is more. All superfluous parts of the implements and their decorative elements have been reduced to the bare essentials, leaving only a supremely efficient, often multifunctional tool or weapon in lieu of a multitude of objects that could do parts of the job in various sequences but need to be carried and cared for. The neverending quest for water, food, living and hunting space, and contact with others of the same ilk brought about this reduction in masse of the things needed to sustain life.

L’une des choses qui m’a toujours enchanté dans l'art aborigène est le minimalisme magnifique des objets. Je dis souvent qu’ils sont « réduits au maximum », signifiant par là que moins égal plus. Toutes les parties superflues des objets et leurs éléments décoratifs ont été réduits au strict nécessaire, avec pour résultat des outils ou des armes focalisés sur l’efficacité, souvent multi-fonctionnels, au lieu de fabriquer une multitude d’objets qui pourraient être chacun utilisés pour différentes tâches mais devraient être entretenus et transportés. La quête sans fin pour l’eau, la nourriture, l’espace vital, le territoire de chasse, ainsi que le contact avec les autres clans expliquent la réduction massive des éléments nécessaires à la vie.

The animist Aboriginal spiritual world is also "reduced to the maximum" — it is concentrated and contained in their very selves with a limited set of physical religious baggage. Their "cathedrals", the sacred places such as Ayers Rock (Uluru), and the Ban Ban Springs in Queensland were built by Mother Nature and not by architects and stonemasons. The spiritual world is represented by ephemeral sand drawings, bark paintings and rock art as well as by sacred objects. The inspiration is drawn from the Dreamtime, a conceptual era relating to the time of creation — moments and events beyond living memory, which shaped the physical, spiritual and moral world. The initiated men source religious knowledge and communicate with their ancestors and the spirits through the Dreamtime stories which tell of when the ancestral beings rose from the earth in animal and human forms and created the world as it now is.

Le monde spirituel aborigène, animiste, est lui aussi « réduit au maximum » — il est concentré et contenu dans leur être même, avec un nombre limité d'objets ayant trait au religieux. Leurs « cathédrales » — les lieux sacrés tels qu'Ayers Rock (Uluru), ou les Sources de Ban Ban dans le Queensland — ont été créés par la Nature même, et non par des architectes et des maçons. Le monde spirituel est représenté par des dessins éphémères sur le sable, des peintures sur écorce et rupestres, ainsi que des objets sacrés. L’inspiration est tirée du Temps du Rêve — le « Dreamtime », une ère conceptuelle liée à l’époque de la création — des moments et des événements situés audelà de la mémoire vivante, qui ont façonné le monde physique, le monde spirituel et le monde moral. Les hommes initiés y puisent le savoir religieux et communiquent avec leurs ancêtres et les esprits à travers les histoires du Temps du Rêve racontant l’époque où les êtres ancestraux ont surgi de la terre sous des formes animales et humaines et ont créé le monde tel qu’il est aujourd’hui.

Like all people living in total immersion and harmony with nature the Aboriginal people know Everything about Everything in their lives. Nothing escapes their attention, their scrutiny, their analysis, and they understand the influence their surroundings have on their livelihood. Their very existence depends upon integration into and compatibility with nature. Aborigines move through the “bush” and across the land without disturbing it, living on it, living off it, living in it. The land is a source of survival as well as a spiritual abode. They leave but the faintest trace of their passage in the dust… In this exhibition we have an extensive sampling of functional and ceremonial objects that are devoid of excess. The apparent simplicity of these pieces must not lead us to think that their makers are limited in scope or scale. The Aborigines are a continuous culture that reaches back at least 40,000 years and possibly much more. Actually the global Aboriginal culture is probably the oldest continuous cultural group in the more recent history of mankind. The innovative technological evolutionary process having reached a sustainable peak stabilized at some point and seems to have come to a permanent plateau with no need for improvement until the arrival of Cook and his followers caused new needs. Not only did the Aborigines use and perfect the boomerang, they also used the spear-thrower or woomera, a remarkably intelligent tool for enhancing the spears thrust and flight. With regard to Western impact several of the implements in this exhibition are carved with metal tools, usually a small iron nail flattened to form a sharp chisel and a few show signs of a direct European influence like the carved floral decoration on boomerang N° 11/37. The earliest pieces in this exhibition are probably the cylcons (N° 1) which are conical stone cylinders of unknown use that can date back to about 20,000 years before today. A more recent piece yet still historically very early is the leangle type club (N° 29) from the collection of Philip de Carteret (1733-1796). And the latest piece or most contemporary shall I say is a painted Tiwi female spear for a Pukamani mortuary ceremony (not illustrated) made in the 1940's or 50's.

Comme toutes les populations vivant en totale immersion et totale harmonie avec la nature, les Aborigènes ont une connaissance parfaite d'eux-mêmes et de leur environnement. Rien n’échappe à leur attention, observation, analyse, et ils comprennent l’influence du milieu sur leur vie. Leur existence même dépend de leur intégration dans la nature et de leur compatibilité avec cette nature. Les Aborigènes évoluent dans le « bush » sans le perturber, ils y vivent et ils en vivent. La terre est une source de vie autant qu’un foyer spirituel. Leur passage ne laisse qu’une trace infime dans la poussière…

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On trouvera dans cette exposition une large présentation d’objets fonctionnels et cérémoniels. La simplicité apparente de ces pièces ne doit pas faire penser que leurs auteurs étaient limités en termes d'ampleur ou d’intelligence. Les Aborigènes forment une culture qui se perpétue depuis au moins 40.000 ans, voire bien davantage. En fait, la culture aborigène est probablement la plus ancienne de l’ère récente de l’humanité en termes de continuité. Le processus d’évolution technologique et d’innovation a atteint son apogée à un moment donné et semble être parvenu à un plateau permanent, sans plus besoin d’amélioration jusqu’à ce que l’arrivée de Cook et ses suiveurs n'en suscite de nouveaux. Non seulement les Aborigènes ont utilisé et perfectionné le boomerang, mais


ils ont aussi employé le propulseur, ou woomera, un outil remarquablement intelligent destiné à améliorer l’envoi et le vol des lances. En ce qui concerne l’impact occidental, plusieurs des objets de cette exposition ont été sculptés à l’outil métallique, habituellement un petit clou de fer aplati pour constituer un ciseau aiguisé, et quelques-uns témoignent d’une influence européenne directe, telle la décoration florale du boomerang N° 11/37. Les pièces les plus anciennes de l’exposition sont probablement les « cylcons » (N° 1), cylindres de pierre coniques d’un usage inconnu, qui peuvent avoir 20.000 ans d’âge. La massue leangle (N° 29) est un objet plus récent bien qu’historiquement très ancien, puisqu’issu de la collection Philip de Carteret (1733-1796). Et la pièce la plus tardive ou la plus contemporaine, si je puis dire, est la lance pour femme Tiwi (non illustrée), fabriquée dans les années 1940 ou 1950 pour une cérémonie mortuaire Pukamani.

There is such a large number of object types that make up the material world of the Aboriginal cultures. There are of course other weapon types than the boomerang, such as clubs of astounding variety, shields that are used both as defensive protections as well as offensive weapons, and of course spears, which can by thrust and/or thrown by hand or with the woomera. Short stone knives were used in combat and to dress game. The bow and arrow was not known other than in the far North on the islands of the Torres Strait. For everyday life food was served on curved platters known as coolamon or directly on the flat section of the woomera and rare ladles were made of waterproofed baskets. Fishing was done with finely crafted shell hooks, spears and nets. The body ornamentation was varied, decorated and beautifully crafted with precious feathers, shells, teeth, and bone. Human hair was braided or twisted into long ropes used not only to bind things together but also as part of the ceremonial and religious context. Sheets of bark were used to fashion the walls of their dwellings and these were often painted with remarkable pictorial motifs. Among the ceremonial and ritual objects there are bull-roarers, pointing bones, secret Kurdaitcha shoes, mourning rings and tjuringa — the sacred tablet's.

Le monde matériel des cultures aborigènes est composé d’un grand nombre de genres d’objets différents. Il existe bien sûr d’autres types d’armes que les boomerangs, tels que des massues d’une étonnante variété, et aussi des boucliers, utilisés de manière défensive aussi bien qu’offensive, et bien évidemment des lances, qui pouvaient être utilisées ou lancées à la main ou bien à l'aide d'un woomera. Des petits couteaux en pierre servaient par ailleurs pour le combat ou pour dépecer le gibier. Les arcs et les flèches n’étaient connus que dans l’extrême nord des Iles du Détroit de Torres. Pour ce qui est de la vie quotidienne, la nourriture était servie dans des plateaux incurvés appelés coolamon ou directement sur la partie plate des woomera, et les rares louches étaient composées de paniers étanchéifiés avec de la résine. La pêche se faisait à l’aide d’hameçons, de lances et de filets finement réalisés. L’ornementation corporelle était variée, comprenant des éléments superbement confectionnés et décorés avec des plumes, des coquillages, des dents ou encore des os. Les cheveux humains étaient tressés ou torsadés pour former de longues cordelettes, utilisées pour attacher divers éléments, mais aussi dans des contextes cérémoniels ou religieux. Des feuilles d'écorces, parfois ornées de peintures, servaient à la confection des habitations. Parmi les objets cérémoniels et rituels, on peut mentionner les rhombes, les os à pointer, les chaussures secrètes Kurdaitcha, les anneaux de deuil et les tjuringa (tablettes sacrées).

Most of the pieces in this exhibition were field-collected in the 19th century and the first half of the 20th century — an era during which the traditional Aboriginal life-style continued yet struggled to survive. Rifles and shotguns replaced boomerangs and clubs. Shields were of no use against firearms. Steel knives and axes replaced flaked and ground stone blades. Alcohol was introduced and Christianity became the religious norm. The administration parked the Aborigines in reservations and settlements restricting their capacity to roam and changing their diet. After a long period of denigration and neglect by non-indigenous Australians the traditional and sacred art forms are now incorporated into commercially viable paintings and sculptures offered in art galleries around the world. Paintings by Aboriginal artists made but a few years ago in the settlements sell for up to hundreds of thousands of euros on the art market and throwing the boomerang is a worldwide sport with international associations hoping for a spot in future Olympic games…It’s a strange world we live in !

AJPM

La majorité des pièces de cette exposition a été collectée sur le terrain au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe — période au cours de laquelle les Aborigènes luttaient pour perpétuer leur mode de vie. Les fusils remplacèrent peu à peu les boomerangs et les massues, et les boucliers n’étaient bien sûr plus d’aucune utilité contre les armes à feu. Les couteaux et les haches en acier prirent la place des lames de pierre. L’alcool fut introduit et le Christianisme devint la norme en termes de religion. L’administration australienne parqua les Aborigènes dans des réserves et des camps, restreignant ainsi leur liberté de mouvement et bouleversant leur régime alimentaire. Après une longue période de dénigrement et d’oubli de la part des Australiens non aborigènes les formes artistiques traditionnelles et sacrées sont aujourd’hui incorporées aux peintures et sculptures commercialement viables proposées dans des galeries d’art du monde entier. Des peintures d’artistes aborigènes réalisées il y a seulement quelques années dans les réserves se vendent à présent pour des centaines de milliers d’euros sur le marché de l’art mondial, et le lancer de boomerang est devenu un sport international dont les fédérations de par le monde espèrent qu’il sera un jour sport olympique… Nous vivons dans un monde décidément bien étrange !

Please note that tribal or regional attributions without precise on-site collection data are quite difficult to make. Thus the localizations are given based on visual comparisons with documented examples and can be subject to miss-attribution. I thank Philip Jones for his highly esteemed help with the identification of the boomerangs.

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Il est très difficile de donner des attributions tribales ou régionales en l’absence d’informations de collecte précises. C’est pourquoi les localisations sont fondées sur des comparaisons visuelles documentées et peuvent éventuellement manquer de précision. Je remercie Philip Jones pour son assistance hautement estimée en ce qui concerne l'identification des boomerangs.


1) A prehistoric sacred object or “cylcon“. The word cylcon is composed of the two descriptive terms cylinder & cone. No-one knows the function of these enigmatic stones which are mostly found in New South Wales, and usually have several incised lines or bands. They exist in both sandstone and a harder quartzite. They are tentatively dated to around minus 20,000 years before the present which puts them in the pre-neolithic period yet they are ground to a smooth surface. Ex Juan Sala. painted lable : A-28, Wilcannia, Darling River, NSW. 30 x 6 cm See a similar example in the Musée d’Ethnographie, Geneva, N° ETHOC 028934.

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1) Objet sacré préhistorique ou « cylcon ». Le mot cylcon est composé de deux termes descriptifs : cylindre et cône. La fonction de ces pierres énigmatiques, que l’on trouve essentiellement en Nouvelle-Galles-du-Sud, est inconnue. Elles sont généralement dotées de plusieurs lignes ou bandes incisées. Elles peuvent être fabriquées en calcaire ou en quartzite, un matériau plus dur. Leur fabrication remonterait à environ 20.000 ans, ce qui les situe à la période pré-néolithique bien que leur surface soit polie ou martelée. Anc. Coll. : Juan Sala. Inscription peinte : A-28, Wilcannia, Darling River, NSW. 30 x 6 c m . Vo i r u n e x e m p l e s i m i l a i r e a u M u s é e d’Ethnographie de Genève, N° ETHOC 028934.

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2) A sacred object (possibly a tjuringa) made of a flattened lump of spinifex resin (Triodia) painted with a white dot motif on a red ocher background. Arunta (Aranda) linguistic area, Central Desert. 19,7 x 9 cm. 18th/19th century. Ex Juan Sala.

2) Objet sacré (peut-être un tjuringa) composé d’un morceau aplati de résine de spinifex (Triodia) et orné d’un motif à points blanc peint sur un fond d'ocre rouge. Aire linguistique Arunta (Aranda), Désert central. 19,7 x 9 cm. XVIIIe-XIXe siècle. Anc. Coll. : Juan Sala

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3) Peinture sur écorce décorée d’une tortue à long cou (peutêtre Chelodina longicollis). Cette peinture a jadis orné l’intérieur d’une hutte en écorce d’une région isolée de l’Ouest de la Terre d’Arnhem. Les images des totems tels que la tortue, le crocodile, le kangourou ou le poisson étaient souvent peintes à même les panneaux d’écorce d’eucalyptus servant de murs pour les huttes et les abris que les Aborigènes construisaient lors de leurs pérégrinations nomadiques. Tribu Gunwinggu, Aire Oenpelli, Territoire du Nord. Pigments naturels sur écorce d’eucalyptus non préparée. 74 x 39 cm. Anc. Coll. : Dorothy Bennett (N° 12 de sa collection personnelle) ; Anc. Coll. : Malcolm Davidson, fils de feu James (Jim) Davidson, Melbourne.

3) A bark painting depicting a long necked turtle (possibly Chelodina longicollis). This painting once decorated the inner walls of a bark hut in a remote area of Western Arnhem Land. Totemic images like the turtle, crocodile, kangaroo or fish were often painted directly on the inside panels of the eucalyptus bark huts and shelters the Aboriginals erected during their nomadic peregrinations. Gunwinggu tribe, Oenpelli Area, Northern Territory. Natural pigments on un-prepared eucalyptus bark. 74 cm x 39 cm. Ex Dorothy Bennett (her collection N° 12); Ex Malcolm Davidson, son of the late James (Jim) Davidson, Melbourne. Collected in the field in 1956 by Dorothy Bennett - her typed label on the rear reads "This bark painting used to form part of the walls of a wet weather bark hut in the bush about 60 miles from Oenpelli. Large sheets of stringybark were bent over a central pole placed horizontally on two forked sticks, and the family sheltered in these dwellings, usually on a raised wooden platform." Dorothy Bennett was a renowned pioneer, along with the legendary James Davidson in collecting and bringing aboriginal artwork to the public. Works from Bennett’s collection, as from that of Davidson, found their way into many important early collections of aboriginal art, including the Australian State collections.

Cette peinture sur écorce a été collectée sur le terrain en 1956 par Dorothy Bennett. Son étiquette tapée à la machine et collée sur le revers indique : « Cette peinture sur écorce faisait partie des murs d'un abri contre le mauvais temps dans le bush à environ 60 miles d'Oenpelli. De grandes feuilles d'écorce filandreuses sont pliées et placées au-dessus d’une poutre centrale posée horizontalement sur deux poteaux fourchus, sous laquelle s'abritait la famille, habituellement sur une plateforme surélevée en bois ». Dorothy Bennett est connue pour avoir été l’une des premières personnes, accompagnée de James Davidson, à collecter des œuvres d’art aborigène et à les présenter au public. Des œuvres de la collection de Bennett, comme de la collection de Davidson, ont trouvé leur place dans de nombreuses collections d’art aborigène, y compris celles des musées nationaux australiens.

The ten oldest recorded bark paintings are in the collections of the Macleay Museum, University of Sydney and were collected between 1838 and 1878. They appear to be inner panels from bark shelters.

Les dix plus anciennes peintures sur écorce recensées se trouvent dans les collections du Macleay Museum de l’Université de Sydney. Elles ont été collectées entre 1838 et 1878. Il semble que ce soient des panneaux intérieurs d’abris en écorce.

Bark shelters near Brisbane. Wright & Son, photographers. c. 1871 Abris en écorce à proximité de Brisbane. Wright & Son, photographes. c. 1871

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The Boomerang The boomerang, the most notable emblem of Australia - is not specific to its aboriginal cultures. The boomerang is actually a weapon for hunting and fighting that has been used almost all over the world. The curved stick was thrown to bring down birds and animals and to kill or at least maim the enemy in battle. A wood boomerang used about nine thousand years ago has been found in Florida. Another, in mammoth ivory, and even older at about twenty three thousand years of age has been discovered in a cave in Poland. They were used in Egypt before and during the reign of the Pharaohs and in many of the cultures of the Fertile Crescent and Southern Europe as well as throughout the East Asian subcontinent. Boomerangs were still being used in the early 20th century by the Hopi Indians of the South West USA. But to return to the Australian boomerang we have to travel back to 1688 when William Dampier reached the West coast of Australia. He is the first European to record the existence of the weapon "made of wood and rudely shaped somewhat like a cutlass". Basically there are two main types of boomerang : those that are thrown and those that never leave the hand but are used as clubs.

“William Dampier is shown a boomerang” “William Dampier observant un boomerang”

The thrown boomerang is intended to hit its target with the sharp cutting edge (or point) and stun, wound or kill. There are certain types of ceremonial boomerangs that are thrown only for effect and of course there is the returning boomerang which, if it hits its target does not return, as it looses its inertia on impact and falls to the ground. The larger boomerangs were used in combat and functioned like clubs — inflicting crushing, bone breaking blows to the enemy and possibly used also in hunting large animals like kangaroos or emu. Some rare examples were also used to kill fish ! Boomerangs vary in size from small thin throwing ones that barely reach 30 centimeters in length to monster clubs of over 140 cm. They have a distinctive form that is essential to their function and which varies slightly due to local typologies and developments. Why the boomerang flies is best described by Dr Stan Florek, the Database Manager at the Australian Museum in Sydney (http://australianmuseum.net.au) : "While most of us would imagine that a boomerang's curve is essential for its flying properties, less well-known is that the surface shape of a boomerang's arms are just as important. The main technological secret of the boomerang is not its curve, but the surface shape of its arms. The airplane's wing provides a close analogy. The top surface is slightly convex while the underside is nearly flat. When a wing of this shape is exposed to a strong air current the airflow creates a pocket of low pressure above the wing, and a pocket of high pressure below it. These forces respectively pull and push the wing upwards. If the airflow is fast enough the wing will be lifted up and held in the current. An airplane creates this critical lifting force by gaining speed on a runway. The boomerang is hurled into the air with an initial speed of about 100km per hour. Unlike an engine-driven airplane, a boomerang relies on another strategy to increase the speed of airflow against its arms. This strategy is rotation, usually 8-11 times per second. Even if the forward motion of the boomerang slows down, the speed of rotation is often sufficient to hold it in the air. The spinning motion (gyration) is vital to a boomerang's performance. The curve, the most striking and distinct feature of the boomerang, allows for this swift rotation. The boomerang's curve prevents it from rolling, maximizes its speed of rotation and ensures that its central point of rotation stays fixed in one place." "The flying ability of a boomerang is achieved by balancing its main physical properties such as size, weight, curvature, thickness and convexity of the top surface. For the hand-thrown wooden boomerang, the total length should not be much more than one meter, the weight best kept under half a kilo and the thickness not much beyond one centimeter. If the boomerang is too large, too heavy or too thick, it will fly poorly. Even minor changes to the convexity of the surface or curvature of the form can have a visible impact on the boomerang's flight."

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Le Boomerang Le boomerang, emblème le plus notable d’Australie, n’est pas spécifique aux cultures aborigènes. Cette arme destinée à la chasse et au combat a en fait été utilisée presque partout dans le monde. Ces bâtons incurvés étaient lancés pour abattre des oiseaux et autres animaux, et pour tuer ou du moins blesser les ennemis au combat. Un boomerang vieux d’environ 9.000 ans a été retrouvé en Floride. Un autre, en ivoire de mammouth, utilisé il y a environ 23.000 ans, a été découvert dans une grotte en Pologne. Le boomerang était utilisé en Egypte avant et pendant le règne des Pharaons, ainsi que dans de nombreuses cultures du Croissant Fertile, ou encore en Europe du Sud et dans le Sud-Est Asiatique. Il était encore en usage au début du XXe siècle chez les Indiens Hopi du Sud-Ouest des Etats-Unis. Mais pour revenir au boomerang australien, il nous faut remonter à l’année 1688, lorsque William Dampier accosta sur la côte occidentale de l’Australie. Il fut le premier Européen à retranscrire l’existence de cette arme « faite de bois et grossièrement façonnée à la façon d’une sorte de coutelas ». Il existe deux types fondamentaux de boomerangs : ceux qui sont lancés et ceux qui sont employés comme des massues. Le boomerang lancé a pour fonction de frapper sa cible avec le côté tranchant (ou pointu) pour étourdir, blesser ou tuer. Certains types de boomerangs cérémoniels ne sont lancés que pour le rituel. Et il y a bien sûr le boomerang qui revient : celui-ci ne revient pas s’il touche sa cible puisqu’il perd l’inertie au contact et tombe à terre. Les plus grands boomerangs étaient utilisés au combat comme des massues — ils permettaient de frapper, de briser les os des ennemis et peut-être ceux de gros animaux chassés tels que les kangourous ou les émeus. Quelques rares exemples servaient également à tuer des poissons ! La taille des boomerangs est variable, les petits boomerangs à lancer atteignant parfois à peine 30 centimètres de long, les plus grands pouvant dépasser les 140 cm. Ils ont une forme distincte essentielle à leur fonction, qui varie légèrement selon la typologie et les développements locaux. Le Dr. Stan Florek, directeur du centre de ressources de l’Australian Museum de Sydney donne une excellente description du vol du boomerang (http://australianmuseum.net.au) : « Tandis que la plupart d’entre nous pense que la courbure du boomerang est essentielle pour ses propriétés de vol, peu de gens savent que la forme de la surface de son bras est tout aussi importante. Le principal secret technologique du boomerang n’est pas sa courbure, mais la forme de la surface de son bras. L’aile d’un avion fournit une analogie éclairante. La surface supérieure est légèrement convexe tandis que la surface inférieure est presque plate. Lorsqu’une aile de cette forme est exposée à un courant d’air puissant, l’air crée une poche de basse pression au-dessus de l’aile, et une poche de haute pression au-dessous. Ces forces tirent et poussent respectivement l’aile vers le haut. Si le courant d’air est assez puissant, l’aile est soulevée et maintenue dans l’air. Un avion crée sa force de soulèvement critique en gagnant de la vitesse sur une piste. Le boomerang, quant à lui, est soulevé dans l’air avec une force initiale d’environ 100 km/h. Contrairement à l’avion, qui est tracté par un moteur, le boomerang utilise une autre stratégie pour augmenter la vitesse de l’air sur son bras. Cette stratégie est la rotation, habituellement 8 à 11 fois par seconde. Même si le mouvement vers l’avant du boomerang ralentit, la vitesse de rotation est souvent suffisante pour le maintenir dans l’air. Le mouvement giratoire (giration) est vital pour la performance du boomerang. C’est la courbure, caractéristique la plus frappante et distincte du boomerang, qui permet cette rotation : elle empêche le boomerang de vriller, maximise sa vitesse de rotation et assure que son point central de rotation demeure fixé en un seul point. » « La capacité de vol d’un boomerang est assurée par l’équilibre entre ses principales propriétés physiques telles que la taille, l’incurvation, l’épaisseur et la convexité de la surface supérieure. Pour le boomerang à lancer en bois, la longueur totale ne doit pas excéder un mètre environ, le poids doit être inférieur à un demi kilo, et l’épaisseur ne doit pas dépasser le centimètre de trop. Si le boomerang est trop grand, trop lourd ou trop épais, son vol sera de piètre qualité. Même des changements mineurs quant à la convexité de la surface ou à l’incurvation de la forme peuvent avoir un impact visible sur son vol. »

A magic-lantern, hand colored, glass slide of an aboriginal man with boomerang and club. c. 1890’s Aborigène armé d’un boomerang et d’une massue. Plaque de verre peinte à la main pour lanterne magique. c. 1890


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4/13) A common type of hunting boomerang with typical gouging marks and a fine, pale red, ochre coloring. North Western South Australia to MacDonnell Ranges. 56,9 cm

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5/45) An early pointed-end fighting boomerang/club. The incised design, although floral, is possibly related to the snake - a Dreamtime spirit. Southwest Queensland. 75,4 cm 6/47) A plain early boomerang showing the rich, rippled pattern obtained by scraping the surface with a sharp stone or shell tool. Queensland. 63,5 cm

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7/35) A fine example of a long boomerang club - a type not meant to be thrown. The incised wavy lines are related to the snake but also synonymous to the route walked by tribes. There is a painted label indicating “West N.S.W, Cent. Queensland, -120“. 85,5 cm. Note the pointed ends of the weapon. 8/50) A very fine boomerang with a smooth patina from long usage, and engraved with highly stylized, splayed anthropomorphic or zoomorphic figures. South Australia. 94,3 cm 9/31) The incised motifs here are stylized representations of the same imagery as N° 8/50 however, there is a greater simplification in design on this example. South Australia. 76,7 cm 10/52) A very beautifully carved example, perhaps unfinished as striations are missing on the right hand side and in one area on the left. Unidentified location. 71,2 cm 11/37) A superb example of European motifs incorporated into a traditional design. The use of the flower in a circle with surrounding foliage is strangely reminiscent of colonial Mexican or American Cowboy art. While it is an early carving it was probably made as a gift or for sale to please a colonial eye. Unidentified location. 72,2 cm

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4/13) Type commun de boomerang avec les marques typiques de gouge et une fine coloration d’un ocre pâle. Nord Ouest de l’Australie du Sud jusqu’aux Monts MacDonnell. 56,9 cm 5/45) Boomerang-massue de combat aux extrémités en pointe. Les motifs incisés, bien que floraux, sont peut-être liés au serpent – un esprit du Temps du Rêve. Sud-Ouest du Queensland. 75,4 cm 6/47) Boomerang simple d’une grande ancienneté dont la surface est ornée de belles ondulations obtenues par grattage de la surface à l’aide d’une pierre ou d’un coquillage aiguisé. Queensland. 63,5 cm 7/35) Superbe exemple de longue massue-boomerang qui n’était pas destinée à être lancée. Les lignes sinueuses incisées sont liées au serpent mais renvoient également au chemin parcouru par les tribus. Une étiquette peinte indique « Ouest de la Nouvelle-Galles-du-Sud / Centre du Queensland -120 ». 85,5 cm. On remarquera les extrémités en pointe de l’objet. 8/50) Superbe boomerang à la lisse patine d’âge et d’usage, orné de figures anthropomorphes ou zoomorphes stylisées. Sud de l’Australie. 94,3 cm 9/31) Les motifs incisés sont ici des représentations stylisées de la même imagerie que le N° 8. Les motifs sont cependant plus simplifiés sur cet exemple. Sud de l’Australie. 76,7 cm 10/52) Boomerang magnifiquement sculpté. Les stries manquantes sur la droite ainsi que sur une partie de la gauche de l’objet peuvent faire penser que celui-ci n’a pas été achevé. Provenance non déterminée. 71,2 cm 11/37) Superbe exemple d’incorporation de motifs européens au sein d’un objet traditionnel. L’usage de la fleur dans le cercle entouré de feuillages rappelle étrangement l’art colonial mexicain ou celui des cowboys américains. Bien que l’objet soit de fabrication ancienne, il était probablement destiné à être donné ou vendu, et donc à plaire au regard d’un colon. Provenance non déterminée. 72,2 cm

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12/57) An unusually symmetrical example of the hunting boomerang from Central Australia. This type of throwing stick usually has the center of the bend more to one side. The ends are embellished with fine bands of cross-hatching running perpendicular to the main fluted motif. Partially engraved on reverse. Central Australia. 77,8 cm

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13/34) Another example still painted with totemic motifs. Central Australia. 77,2 cm

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14/63) A large classical fighting boomerang with incised, splayed human and animal motifs. Northeastern South Australia or South-Western Queensland. Ex T. Vroom. 101,4 cm 15/15) A very deeply curved boomerang of the Mornington & Bentinck Islands type. The men from these islands painted one end of their weapon with bands of white, red and sometimes black before battle. Gulf of Carpentaria, Northern Australia. 63,3 cm 16/4) Another Mornington & Bentinck Islands boomerang. Gulf of Carpentaria, Northern Australia. 65 cm 17/2) A very early striated boomerang with the surface smoothed from long usage and age. The name of the owner, or of the place it was found, along with initials is incised into the wood and partially erased. Eastern Australia. 52,9 cm

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12/57) Exemple inhabituellement symétrique de boomerang de chasse provenant du centre de l’Australie. Le centre de la courbure de ce type de bâton à lancer est habituellement un peu excentré. Les extrémités sont décorées de fines bandes de hachures croisées perpendiculaires au motif principal cannelé. Partiellement sculpté sur le revers. Centre de l’Australie. 77,8 cm 13/34) Autre exemple possédant encore ses motifs totémiques peints. Centre de l’Australie. 77,2 cm 14/63) Grand boomerang de combat de style classique, incisé de motifs anthropomorphes et zoomorphes stylisés. Nord Est de L’Australie du Sud ou Sud Ouest du Queensland. Anc. Coll. : T. Vroom. 101,4 cm 15/15) Boomerang à la courbure très prononcée du style des Iles Mornington & Bentinck. Les hommes habitant ces îles recouvraient l’une des deux extrémités de leurs armes de bandes peintes de couleur blanche, rouge et parfois noire avant d’aller au combat. Golfe de Carpentaria, Nord de l’Australie. 63,3 cm 16/4) Autre boomerang des Iles Mornington & Bentinck. Golfe de Carpentaria, Nord de l’Australie. 65 cm 17/2) Très ancien boomerang strié, dont l’âge et l’usage ont lissé la surface. Des initiales et des mots sont gravés dans le bois et partiellement effacés. Il s’agissait peut-être du nom de son propriétaire, ou du lieu où l’objet a été collecté. Australie de l’Est. 52,9 cm

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18/33) A boomerang of possibly unique form. The bulge inside the curve is perhaps a way of adding weight to increase, and to center, the inertia of the weapon as it spins through the air. Unidentified location but the careful gouging marks might link it to the Darling River area. 66,6 cm 19/133) A rare circular section boomerang of the Kandri type with chip-carved grip. Howitt (1904) reports that the “...Kandri is a round boomerang-shaped weapon, with pointed ends, used by the Dieri and other tribes“. An example collected by Howitt at Coopers Creek in 1861 is in the Museum Victoria and another, described as a digging stick, is in the collections of the Museum of Archaeology and of Ethnology in Cambridge and was published by Colonel F.J. Hayter in 1930. Central Australia. 83 x 4,6 Ø cm 20/64) A rare form of returning boomerang which was often used to hunt birds. The central hole is probably from having been nailed to a wall for display by an early collector. This strange shape with one leg of the boomerang “kicking back“ is typical of coastal South-Western Australia, South of Geraldton. 61,8 cm 21/40) A fine old boomerang with the remains of assorted old shipping labels. Probably Western New South Wales. 70,7 cm

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18/33) Boomerang d’une forme possiblement unique. La protubérance située au milieu de la courbure est peut-être un moyen d’ajouter du poids afin d’augmenter et de centrer l’inertie de l’arme lorsqu’elle tourne dans l’air. La provenance de cet objet n’a pu être déterminée, mais la qualité des marques de gouge le rapproche des objets de la région de la Rivière Darling. 66,6 cm 19/133) Rare boomerang à section circulaire de type Kandri, avec un manche sculpté en coches. Howitt (1904) rapporte que « […] le Kandri est un boomerang rond aux extrémités en pointe utilisé par les Dieri et d’autres tribus ». Un exemple collecté par Howitt en 1861 à Coopers Creek est aujourd’hui au Museum Victoria, tandis qu’un autre, décrit comme bâton de fouissage, fait partie des collections du Musée d’Archéologie et d’Ethnologie de Cambridge et a été publié par le Colonel F.J. Hayter en 1930. Centre de l’Australie. 83 x 4,6 ø cm 20/64) Rare forme de boomerang « à retour » à « bras coudé », souvent utilisé pour chasser les oiseaux. Le trou central s’explique par le fait que ce boomerang a sûrement été cloué à un mur pour être exposé par un ancien collectionneur. Région côtière du Sud Ouest de l’Australie au Sud de Geraldton. 61,8 cm 21/40) Superbe boomerang d’une grande ancienneté sur lequel subsistent les restes d’anciennes étiquettes de transport. Probablement l’Ouest de la Nouvelle-Galles-du-Sud. 70,7 cm

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22/54) A fighting boomerang with an important incised decoration. Darling River Area, NSW. 96,9 cm 23/51) A superb example of a very early fighting boomerang/club with beautifully engraved sets of alternating bands. The reverse is striated lengthwise. Upper Darling River NSW. 90,3 cm 24/59) A long murrawirri fighting club in the form of an undecorated boomerang. Probably Cooper Creek area, Northeastern South Australia. 140,5 cm 25/62) A very simple striated fighting club in the form of a boomerang. South Australia. 106,8 cm 26/44) This example is unusually decorated with arrow points representing birds tracks, possibly the emu, a large flightless bird endemic to the continent. Southwestern Queensland to Northwestern NSW. 72,5 cm

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22/54) Boomerang de combat orné d’une importante décoration incisée. Région de la Rivière Darling, NouvelleGalles-du-Sud. 96,9 cm 23/51) Superbe et ancien exemple de boomerang-massue destiné au combat, orné de magnifiques séries de bandes gravées alternativement. Le revers est strié sur la longueur. Haut de la Rivière Darling, Nouvelle-Galles-du-Sud. 90,3 cm 24/59) Longue murrawirri, massue de combat en forme de boomerang non décoré. Probablement région de Cooper Creek, Nord-Est de l’Australie. 140,5 cm 25/62) Massue de combat striée de facture très simple, en forme de boomerang. Sud de l’Australie. 106,8 cm 26/44) Cet exemple est orné d’un décor inhabituel composé de pointes de flèches représentant les empreintes d’oiseaux, peut-être de l’émeu, grand oiseau aptère endémique du continent. Entre le Sud-Ouest du Queensland et le Nord-Ouest de la Nouvelle-Galles-du-Sud. 72,5 cm

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Men making a shield from the thick bark of a tree - cutting out the basic shape with a stone axe, wedges and a stone hammer. Note the leangle club and boomerang in their belts. Southeastern Australia. Deux hommes fabriquant un bouclier à partir de l’épaisse écorce d’un arbre – découpant la forme à l’aide d’une hache en pierre, de coins 20 et d’un maillet en pierre. On notera la massue du type leangle et le boomerang dans leurs ceintures respectives. Sud-Est de l’Australie.


27) An active combat shield used to parry and block the blows of the enemy’s club or spear known as “marrga” in the Bardi language. Bardi people, Dampier Peninsula, Western Australia. Ex P. Van Drumpt. 67 cm 28/112) A so-called “Wunda“ or Kimberly shield (see the photo of a man with shield and spear taken by John Downs in the early 1940’s). Murchison and Gascoyne River region, Western Australia. Ex. T. Vroom. 72,5 cm

27) Bouclier de combat utilisé pour parer et bloquer les coups provenant des massues ou des lances ennemies, appelé « marrga » en langue Bardi. Population Bardi, Péninsule Dampier, Australie-Occidentale. Anc. Coll. : P. Van Drumpt. 67 cm 28/112) Classique bouclier Kimberly ou « wunda » (voir ci-contre la photographie d’un homme armé d’un bouclier et d’une lance prise par John Downs au début des années 1940). Région des Rivières Murchison et Gascoyne, Australie-Occidentale. Anc. Coll. : T. Vroom. 72,5 cm

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A man with spear and wunda shield photographed by John Downs, an American military engineer during WW II in Australia c. 1943/44. Un homme portant lance et bouclier wunda photographié par John Downs, ingénieur du génie militaire américain durant la Seconde Guerre Mondiale, vers 1943-44.


29) A fighting club in the form of a pickaxe. This type of weapon, known as leangle, was much feared as the curved point could reach far behind the opponent’s shield. Leangle is a vernacular name that comes from the Western and Central Victoria language groups. Possibly Murray River, Western Victoria (Philip Jones suggests that “...it would equally be a marpangye, from a region extending from the Lower Murray River in South Australia to the Victorian border”). Wood with a fine aged patina and traces of fire-branded decor. 67,5 x 22 x 3,4 cm. 18th/19th century or earlier (C-14 test FO-08-42-01-C-14 : 145 +/40 BP (1765 – 1845 AD). There is a 26,3 % possibility that it dates from as early as 1663 to 1742 AD). From the collection of Philip de Carteret (1733/1796) of Trinity Manor, Jersey. By descent through the family. 29) Massue de combat en forme de pic. Ce type d’arme, connu sous le nom de leangle, était très craint au combat car il permettait d’atteindre l’adversaire pardessus le bouclier. Leangle est un terme vernaculaire provenant de la langue parlée par les groupes vivant au centre et à l’ouest de l’Etat de Victoria. Possiblement Rivière Murray, Ouest de l’Etat de Victoria (Philip Jones suggère “...c’est peut-être une marpangye de la région qui s'étend du Bas de la Rivière Murray en Australie du Sud à la frontière du Victoria”). Bois, belle patine d’âge, traces de décor au feu. 67,5 x 22 x 3,4 cm. XVIIIe/XIXe siècle ou antérieur (test C-14 FO-08-42-01-C-14 : 145 +/- 40 BP (1765-1845 de notre ère). Il y a 26,3 % de possibilités que la datation remonte à une période située entre 1663 et 1742 de notre ère). Issu de la collection de Philip de Carteret (1733-1796), Trinity Manor, Jersey. Depuis toujours dans la famille et transmis par descendance.

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In 1764 Philip de Carteret, as First Lieutenant of the Tamar, a 14gun sloop under the command of Captain John Byron, embarked on his first circumnavigation and voyage of exploration to the South Pacific, which ended in 1766. Upon his return to England he was named Captain and immediately given command of the Swallow, consort to the Dolphin under the command of Samuel Wallis with orders to again explore the Pacific in search of unclaimed territories. The two ships parted shortly after entering the Strait of Magellan. Sailing the South Pacific on his own, Carteret discovered Pitcairn Island, and the Carteret Islands off the coast of New Guinea, as well as charting the islands and passageways of the Bismarck Archipelago. He returned to England in March 1769. He later fought in the American War of Independence and retired as Rear Admiral of the Royal Navy. There is no information on how or where he acquired this leangle club. It was sold several years ago at auction along with a New Caledonian war club bearing a very early label. En 1764, Philip de Carteret, Premier Lieutenant du sloop Tamar – navire de 14 canons commandé par le Capitaine John Byron –, appareilla pour sa première circumnavigation, un voyage d’exploration vers le Pacifique Sud qui devait s’achever en 1766. De retour en Angleterre, il fut élevé au grade de Capitaine et immédiatement nommé aux commandes du Swallow. Il prend la mer accompagné du Dolphin, commandé par Samuel Wallis, avec pour ordre d’explorer plus avant le Pacifique à la recherche de territoires dont la souveraineté n’aurait pas encore été revendiquée. Les deux navires se séparèrent peu après avoir pénétré le Détroit de Magellan. Navigant seul dans le Pacifique, Carteret découvrit l’Ile Pitcairn ainsi que les Iles Carteret au large des côtes de la NouvelleGuinée. Il effectua une cartographie des îles et des passages vers la NouvelleIrlande, avant de retourner en Angleterre en mars 1769. Plus tard, il prit part à la Guerre d’Indépendance américaine et prit sa retraite au grade de Contre-amiral de la Royal Navy. Aucune information ne permet de préciser quand et comment il acquit la massue leangle mais cette dernière est passée il y a plusieurs années en vente aux enchères avec une massue de Nouvelle-Calédonie dotée d’une très ancienne étiquette.

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30) A light wood ceremonial club, most probably used in rituals as opposed to as a functional weapon. Area of Broome, Western Australia. 50.6 cm. Pre-1940‘s. The remarkably beautiful white dot on red ocher background can be related to N° 2 of this catalogue, the sacred object in spinifex gum which has the same motif. Collected by John Downs, an American military engineer during WW II in Australia, c. 1943/44. Previously on long-term loan to the Walker Art Center, Minneapolis c.1960s

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30) Massue cérémonielle faite de bois léger. Très probablement utilisée à l’occasion de rituels, il ne s’agit donc pas d’une arme de combat. Région de Broome, Australie de l’Ouest. 50,6 cm. Pré-1940. Le magnifique décor de points blancs sur fond d'ocre rouge rapproche cette pièce du N° 2 de ce catalogue, l’objet sacré en gomme de spinifex orné du même motif. Collecté par John Downs, ingénieur du génie militaire américain durant la Seconde Guerre Mondiale, vers 1943-44. Anciennement en prêt de longue durée au Walker Art Center de Minneapolis, dans les années 1960.

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31/103) This unusual, and strangely shaped club seems to be a one-off, and is probably a ceremonial implement rather than a functional weapon. Not only is the flat discoid head set perpendicular to the flattened, crooked shaft resulting in an unpractical form but the piece is carved of a very light wood precluding its use as a contusional weapon. It shows wear and age and bears traces of pigment and an old blank paper label. Undefined location. 84 cm 32/104) A very rare, double-ended, multifunctional implement, which can be used as a carrying-pole, a club or staff, as well as a pestle for pounding food and pigments. The lightly fluted, bulbous heads are very reminiscent of the typical Queensland short club generically known as “waddy“. Probably Queensland. 106,3 cm

31/103) Cette massue inhabituelle à la forme étrange semble être unique. Il s’agissait probablement d’un objet cérémoniel plutôt que d’une arme de combat. Non seulement la tête discoïdale aplatie est perpendiculaire au manche plat et tordu, ce qui aboutit à une forme peu pratique, mais la pièce est par ailleurs sculptée dans un bois très léger, ce qui lui ôte la possibilité d’être utilisée comme arme de contusion. Elle témoigne d’une grande patine d’âge et d’usage, et porte des traces de pigments ainsi qu’une ancienne étiquette vierge. Provenance non déterminée. 84 cm 32/104) Rare objet multifonctionnel à double extrémité, qui pouvait être utilisé comme bâton de portage, massue et/ou sceptre, ou pilon pour broyer des aliments ou des pigments. Les têtes bulbeuses, légèrement cannelées, rappellent fortement les courtes massues typiques du Queensland connues sous le nom de « waddy ». Probablement Queensland. 106,3 cm

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33/105) This club is painted with the busts (head and shoulders) of three grimacing, oval-eyed people, equidistant around the top section and various undefined forms on the shaft. These images are definitely of Torres Strait style with their wide, oval, white eyes and black central pupils. When searching through the literature on Torres material culture it is interesting to see how many items are designated as Torres - because they are collected there - although obviously of a definite foreign origin as is this Mainland club (probably Northern Queensland) painted with Torres style ornamentation. Torres Strait, Cape York, Northern Queensland. 53 cm

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33/105) Cette massue est ornée de trois personnages en buste grimaçants aux yeux ovales, placés à équidistance autour de la partie supérieure de l’objet. Ces personnages sont accompagnés de formes indéterminées sur le manche. Ces représentations aux yeux blancs larges et ovales et aux pupilles noires sont sans nul doute originaires de la région du Détroit de Torres. Il est intéressant de constater, à la lumière de la littérature sur cette région, combien d’objets ont été rattachés à cette région – parce qu’ils y ont été collectés – alors qu’ils avaient manifestement une autre origine, comme c’est le cas pour cette massue de l’intérieur des terres (probablement le Nord du Queensland) ornée de motifs du style du Détroit. Détroit de Torres, Cape York, Nord du Queensland. 53 cm

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34/101) One of the few known clubs from the Murray and Darling Rivers area with two human figures incorporated into the geometric motif. The meandering sinusoidal lines intersect and conjoin with the splayed figures. These anthropomorphic representations are remarkably animated and are presented in opposition to each other almost as if in mirror image. The grip is chip-carved and the lower section of the haft appears to be unfinished. South East Australia. 69,1 cm. Ex Kay Archer - Sam Barry collection.

34/101) Un des rares exemples connus de massue provenant de la région des Rivières Murray et Darling comportant deux figures humaines intégrées à un motif géométrique. Les lignes sinusoïdales qui serpentent et rejoignent les figures. Ces représentations anthropomorphes sont remarquablement animées et présentées en opposition l’une de l’autre dans un effet de miroir. La poignée est sculptée en coches et la partie inférieure du manche semble inachevée. Sud-Est de l’Australie. 69,1 cm. Anc. coll. : Kay Archer Sam Barry.

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35/95) This type of cobbled stone club is recorded as a “mattina“ in a Queensland language by Hayter in 1930. In some cases horseshoe or cobblers nails were used to replace the carved wood protrusions. Queensland. 54,4 cm 36/96) A monstrous short club made from the root-ball of a tree. Undefined location. 41,5 cm 37/91) A long thin fluted stick-club with chipcarved grip and pointed end. Old paper label inscribed “Aboriginal nulla nulla“. Western Australia. 64,5 cm

35/95) Ce type de massue à tête « en pavés » a été recensé sous le nom de « mattina » dans une langue du Queensland par Hayter en 1930. Dans certains cas, les protubérances de bois étaient remplacées par des clous de fer à cheval ou de cordonnier. Queensland. 54,4 cm 36/96) Courte mais imposante massue fabriquée à partir d’une boule de racine d’arbre. Provenance non déterminée. 41,5 cm 37/91) Longue et fine massue-bâton cannelée. La poignée est sculptée en coches et l’extrémité pointue. Sur une ancienne étiquette en papier est inscrite la mention suivante : « Aboriginal nulla nulla ». AustralieOccidentale. 64,5 cm

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38/97) An early, short spatulate club painted with ceremonial motifs. Tiwi People, Melville & Bathurst Islands, Northwestern Australia. 63,5 cm 39/86) This and the following boomerang were used not only as weapons but in a pair as clappers to produce music. This example has been painted making it a ceremonial implement relating to the Dreamtime. The black painted motif has been smudged bringing the object back from the spiritual world to the mundane functional one of war and hunting. Walpiri area North of Alice Springs. 67,3 cm 40/85) An unpainted example of a clapper type boomerang showing the long fine fluting and the distinct handle at the lower end. Walpiri area North of Alice Springs. 74,6 cm 41/106) A working axe with a finely ground stone blade fixed to the shaft with spinifex gum and fiber. 49,5 x 16 cm. Cape York, Northern Queensland. Painted label : Cape York N° 5.

Men sharpening their stone axes. Des hommes affûtant leurs haches en pierre. 38/97) Ancienne massue courte, en forme de spatule, ornée de motifs cérémoniels. Population Tiwi, Iles Melville & Bathurst, Nord-Ouest de l’Australie. 63,5 cm 39/86) Ce boomerang et le suivant n’étaient pas seulement utilisés individuellement en tant qu’armes, mais aussi par paire comme instrument à percussion. Cet exemple a été peint, ce qui en fait un élément cérémoniel lié au Temps du Rêve. Le motif noir a été brouillé sur la surface de l’objet, ce qui a eu pour conséquence de le faire revenir du monde spirituel pour en faire un objet fonctionnel destiné à la guerre et à la chasse. Aire Walpiri, au Nord d’Alice Springs. 67,3 cm

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40/85) Exemple non peint d’un boomerang-instrument à percussion à la forme longue et cannelée typique, et à la poignée délimitée sur l’extrémité inférieure. Aire Walpiri, Nord d’Alice Springs. 74,6 cm 41/106) Hache de travail, dont la lame en pierre polie est fixée au manche par de la gomme de spinifex et du fibre. 49,5 x 16 cm. Cape York, Nord du Queensland. Etiquette peinte : Cape York N° 5.

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42/120) A classical example of an Aurukun area spear-thrower. Note the use of yellow orchid root and red abrus seeds (Abrus precatorius) as added embellishment. The pommel is made from two sections of ground-down bailer shell glued together with spinifex resin. North Western Cape York Peninsula, Northern Queensland. 81,2 cm 43/116) A spear-thrower, or woomera, used to enhance the power and precision of the thrown spear. This example is finely carved with remarkably regular engraving. Murchison River area, Western Australia. 70,7 cm 44) A very large and superbly ornamented woomera. The spear-thrower served as a multifunctional tool doubling as a serving plate for food, a palette for preparing and mixing paint, as well as part of a fire-making unit. Some variations have a sharp flake of chert inserted into a ball of spinifex gum at the pommel which is used as a carving chisel. Possibly Pender Bay, Dampier Peninsula, Northwestern Australia. 83 x 17,7 cm 45/114) A spear-thrower engraved with an emu, a kangaroo, a goanna (Monitor lizard), two snakes, a black-swan, a fish, a turtle, and a warrior holding a shield and throwing a spear with a woomera. The back of the blade is deeply cut out to form a stylized oval. Probably Murray River area, Victoria. 66,1 cm

42/120) Exemple classique de propulseur provenant de l’Aire Aurukun. On remarquera la racine d’orchidée jaune et les graines d’abrus rouges (Abrus precatorius) utilisées comme éléments d’ornementation. Le pommeau est composé de deux sections découpées dans un coquillage Melo et collées l’une à l’autre à l’aide de résine de spinifex. Nord-Ouest de la Péninsule de Cape York, Nord du Queensland. 81,2 cm 43/116) Un woomera, propulseur utilisé pour augmenter la portée et la précision du jet de la lance. Cet exemple est superbement sculpté et o r n é d e fi n e s i n c i s i o n s d ' u n e r é g u l a r i t é exceptionnelle. Région de la Rivière Murchison, Australie-Occidentale. 70,7 cm 44) Woomera de grande taille et magnifiquement décoré. Les propulseurs étaient des outils multifonctionnels, puisqu’ils servaient comme plat pour la nourriture, comme palette de peinture, et même pour la préparation du feu. Sur certains exemples, une lame en silex aiguisée pouvant servir de ciseau à sculpter est fixée sur le pommeau à l’aide d’une boule de spinifex. Possiblement Baie de Pender, Péninsule Dampier, Nord-Ouest de l’Australie. 83 x 17,7 cm

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45/114) Propulseur orné d’un émeu, d’un kangourou, d’un goanna (type de varan), de deux serpents, d’un cygne noir, d’un poisson, d’une tortue et d’un guerrier armé d’un bouclier et lançant une lance à l’aide d’un woomera. Le revers de la lame est profondément découpé, de façon à former un ovale stylisé. Probablement Région de la Rivière Murray, Etat de Victoria. 66,1 cm


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46) A rare, hard-wood Tiwi war-spear, with superb fluting along the shaft and head. Melville & Bathurst Islands, Northern Territory. 19th century. 261 cm 47) A superbly painted ceremonial spear. Undefined location. 144,5 cm (cut down). Ex Rev. Daniel Greatorex collection (1829-1901), UK. Exhibited at the Whitechapel Gallery, London circa 1890 to 1953. The Greatorex label appears to state that this spear is from Mr. Finely, the office of the High Commissioner for Australia, and that it is cut in half. Ex Chris Hysett. 48) A war spear. Possibly Waramanga Tribe, Northern Territory. 19th century. 277 cm. Radcliffe-Brown (1931) notes that the tree used for making spears can be part of a clan totemic system which shows the importance of the raw material in relation to the functional and ritual use of the object. 49) A bull-roarer (rhombus) which was possibly recycled from a tjuringa. This is an archaic musical instrument which is swung in circles producing a low-tone humming sound which represents the voice of spirits from the Dreamtime such as the Rainbow Serpent. Western Australia. 37,7 x 7,2 cm

46) Rare lance de guerre Tiwi en bois dur, superbement cannelée le long du manche et de la tête. Iles Melville & Bathurst, Territoire du Nord. XIXe siècle. 261 cm 47) Lance cérémonielle magnifiquement décorée. Anc. coll. Révérend Daniel Greatorex (1829-1901), R.-U. Exposée à la Whitechapel Gallery, Londres, c. 1890 à 1953. Anc. Coll. : Chris Hysett. 144,5 cm (raccourcie). L’étiquette de Greatorex semble indiquer que cet objet provenait à l’origine de Mr. Finely, du Bureau du High Commissionner d’Australie, et qu’il a été coupé en deux. 48) Lance de guerre. Possiblement Tribu Waramanga, Territoire du Nord. XIXe siècle. 277 cm. Radcliffe-Brown (1931) note que l’arbre employé pour fabriquer les lances peut faire partie du système totémique clanique, ce qui démontre l’importance de la matière première pour l’usage fonctionnel et rituel de l’objet. 49) Vrombisseur (rhombe). Cet objet fut peut-être utilisé comme tjuringa avant de changer d’usage. Le vrombisseur est un instrument de musique archaïque que l’on fait tourner en cercle dans les airs afin de produire un son bas et ronronnant représentant la voix des esprits du Temps du Rêve, tels que le Serpent Arcen-ciel. Australie-Occidentale. 37,7 x 7,2 cm

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50/109) A remarkable pearl-shell lonkalonka with a cut out, resin rimmed orifice and deeply incised geometric motifs. Remains of the braided human hair and cane necklace are attached. Kimberly area, Northwestern Australia. 19th/20th century. 16,4 x 12,7 cm 51/108) An unpainted pearl-shell lonkalonka with a finely engraved concentric cross and chevron motif. Kimberly area, Northwestern Australia. 19th/20th century. 14,5 x 11,4 cm Lonka-lonka are not only worn as neck pendants or as pubic covers, they also serve a monetary function and enter into the network of ritual and currency exchange. Originally made in Western Australia the lonka-lonka have over the centuries permeated the various tribes along the interior trade routes all the way to the East.

50/109) Remarquable ornement en nacre lonka lonka orné de motifs géométriques profondément incisés et dont l'orifice découpé est bordé de résine. Des restes de cheveux humains tressés et du rotin sont encore fixés à l’objet. Aire Kimberly, Nord-Ouest de l’Australie. XIXe-XXe siècle. 16,4 x 12,7 cm 51/108) Ornement en nacre lonka lonka non peint, orné d’une croix concentrique et d’un motif en chevrons. Aire Kimberly, Nord-Ouest de l’Australie. XIXe-XXe siècle. 14,5 x 11,4 cm Les lonka lonka n’étaient pas seulement portés en pendentifs autour du cou ou en cache-sexe, ils avaient également une fonction monétaire et entraient dans le réseau d’échanges rituels. Provenant à l’origine d’Australie-Occidentale, les lonka lonka ont, au fil des siècles, pénétré de nombreuses tribus différentes vivant le long des routes commerciales de l’intérieur des terres jusqu’à l’Est du pays.

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52) A rare head-band of resin coated, woven fiber. Two triple kangaroo teeth-tassels hang down at either end. Obtained with items collected at the end of the 19th century (N° 53, 54, 55). Lower Murray River, South Australia. 27,5 (w/o stings) x 4,7 (w/o teeth) cm. See a comparable example in the National Museum of Victoria, Inv. X1576. 52) Bandeau frontal d’une grande rareté, en fibre tissée recouverte de résine. Deux pendeloques composées chacune de trois dents de kangourou pendent à chaque extrémité de l’ornement. Issu d’un ensemble d’objets collectés à la fin du XIXe siècle (N° 53, 54, 55). Embouchure de la Rivière Murray, Sud de l’Australie. 27,5 (sans les fils)

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53 & 54) Two bark belts decorated with human hair and bushstring. Probably Mornington Island, Northern Coastal area. 19th century. N° 54 has a label indicating a collection date of 1889. 53) 25 x 6 cm. 54) 23 x 5 cm. Obtained with other items collected at the end of the 19th century (N° 52, 55). 53 & 54) Deux ceintures d’écorce ornées de cheveux humains et de ficelle. Probablement Ile Mornington, Région de la Côte Nord. XIXe siècle. Le N° 54 porte une étiquette indiquant « 1889 » comme date de collecte. 53) 25 x 6 cm. 54) 23 x 5 cm. Issues d’un ensemble d’objets collecté à la fin du XIXe siècle (N° 52, 55).


55) A rare ladle made of a resin coated, coil-woven, cane receptacle with a hooked wood handle. Unidentified location. 14,8 x 22,5 cm. Obtained with items collected at the end of the 19th century (N° 52, 53, 54).

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55) Rare louche constituée d’un réceptacle en rotin tressé monté en « spirale » et recouvert de résine imperméable, et d’une poignée en bois. Provenance non déterminée. 14,8 x 22,5 cm. Issue d’un ensemble d’objets collecté à la fin du XIXe siècle (N° 52, 53, 54).

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56) A so-called circumcision knife made of a oval flake of sharp chert with a spinifex resin handle. These knives were also used for the cutting ceremonies resulting in impressive keloid scars. Probably Arunta people, Central Desert. Ex Juan Sala, Inv. B22. 5,7 x 4 cm 57) A flaked chert knife with a red ocher spinifex handle. Knives of this type were often protected with eucalyptus bark sheaths carefully folded over and wrapped with human hair string. Probably Arunta people, Central Desert. Coll. N° 350-1956. 16,5 cm 56) Couteau, dit de circoncision, constitué d’une lame de silex ovale et d’une poignée en résine de spinifex. Ces couteaux étaient également utilisés pour les cérémonies au cours desquelles étaient pratiquées les impressionnantes cicatrices chéloïdiennes. Probablement population Arunta, Désert central. Anc. Coll. : Juan Sala, Inv. B22. 5,7 x 4 cm 57) Couteau à lame effilée. La poignée de couleur ocre est en spinifex. Les couteaux de ce type étaient souvent enveloppés dans des fourreaux en écorce d’eucalyptus eux-mêmes fermés à l’aide de cordelettes constituées de cheveux humains. Probablement population Arunta, Désert central. N° de coll. 350-1956. 16,5 cm

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Bibiliography / Bibliographie Australia / Australie Aboriginal Australia. Rowlison, E. (intro.), Australian Gallery Directors Council LTD, Sydney, 1981 "Au commencement était le rêve". Catalogue de l'exposition, Galerie Le Gall-Peyroulet, Paris, 1990. Cundy, B.J. : The secondary use and reduction of cylindro-conical stone artifacts from the Northern Territory. The Beagle, Occasional Papers of the Northern Territory Museum of Arts and Sciences, 1985, 2(1): 115-127 Davidson, Daniel : Australian throwing sticks, throwing clubs and boomerangs. American Anthropologist 38, 1936, 76-100 D’Ignazio, Serge : Boomerang Collection. Editions du Pécari, Atlantica, Angelet, Paris, 2004 Fowler, John : The Past and Present Art of the Australian Aborigine. Pacific Aisia Museum, Pasadena, 1981 Evans, B. (Ed.) : The Art of Australia - Fine Aboriginal Weapons and Artefacts - the David Petty Collection. David Petty & Graphic Solutions, Buck, 2009 Howitt, A.W. : The Native Tribes of North-East Australia. Macmillan & Co., New York, 1904 Jones, Philip : Boomerang - Behind an Australian Icon. Wakefield Press, Kent Town, 1996 & 2004 McCarthy, F.D. : Australian Aboriginal Decorative Art. The Australian Museum, Sydney, 1956 McCarthy, F.D. : The Boomerang. The Australian Museum Magazine 1961, 343-349 Morphy, H. & Edwards, E. (Ed.) : Australia in Oxford. Pitt Rivers Museum, University of Oxford, Monograph 4, 1988 Radcliffe-Brown, A. R. : The Social Organization of Australian Tribes. Macmillan & Co. LTD., Melbourne, 1931 Spencer, B. & Gillen F. J. : The Native Tribes of North Central Australia, 1899 Sutherland Davidson, Daniel : A Preliminary Consideration of Original Australian Decorative Art. The American Philosophical Society, Philadelphia, 1937 Thorpe, William : Boomerangs. The Australian Museum Magazine 1924, 55-58

Eskimo Carpenter, E. (Ed.). : Upside Down - Les Arctiques. Musée du Quai Branly & Réunion des musées Nationaux, 2008 Fitzhugh, W.W., Hollowell, J., Crowell, A.L. (Ed.) : Gifts From the Ancestors - Ancient Ivories of Bering Strait. Princeton University Art Museum, Princeton, 2009 Wardwell, A. : Ancient Eskimo Ivories of the Bering Strait. Hudson Hills Press, New York, 1986

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58) A magical pointing bone used in a powerful ritual to cause illness and death. The bone is pointed at the victim and a curse is uttered provoking an unreasonable fear that will usually end in death by unknown cause. This is a p s y c h o s o m a t i c p h e n o m e n o n t h a t w o r k s t h ro u g h indoctrination and instilled belief. Probably Arunta people, Central Desert. Bone, spinifex resin and white animal hair. 23,5 cm w/o hair. Ex Juan Sala, Inv. N° A-92.

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58) Os à pointer magique, utilisé lors d’un rituel destiné à infliger la maladie et la mort. L’os était pointé en direction de la victime et une malédiction prononcée. La victime, ayant pris connaissance de la chose, était frappée d’un tel effroi qu’elle succombait à une mort quasi-certaine de cause inconnue. Il s’agit là d’un phénomène psychosomatique provoqué par l’endoctrinement et l’instillation de croyances surnaturelles. Probablement population Arunta, Désert central. Os, résine de spinifex et poils blancs d’origine animale. 23,5 cm (sans les poils). Anc. Coll. : Juan Sala, Inv. N° A-92.


Early Eskimo Art - Art Eskimo Ancien

A

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A) The head of a caribou, which is possibly part of a composite mask or perhaps an ornamental “applique“ for a shaman’s coat with the attachment point placed where the ear would be. Ipiutak culture (?), Point Hope area, Alaska. Fossil walrus tusk. 5,1 cm. c. 100 - 600 AD. The caribou migration routes run through the known Ipiutak cultural area on the Northern shores of Point Hope and their summer calving nurseries are spread widely across the area. The caribou was obviously an important part of the food chain for this early culture about which almost nothing is recorded. The unusual pitted and corroded surface of the material is favorably comparable to the surfaces of other know Ipiutak objects notably the ivory sea-otter effigy and the composite walrus tusk funeral mask in the the American Museum of Natural History, New York (N°60.1.7580a & 60.1.7713).

A) Tête de caribou. Cet objet faisait peut-être partie d’un masque composite, ou bien il s’agissait d’un ornement en applique sur une veste de chamane, fixé par le petit orifice situé au niveau de l’oreille de l’animal. Culture Ipiutak (?), région de Point Hope, Alaska. Défense de morse fossilisée. 5,1 cm. C. 100-600 ap. J.C. Les routes de migration des caribous traversent l’aire culturelle Ipiutak sur les rives septentrionales de Point Hope, et leurs zones de reproduction s’étendent sur toute la région. Le caribou constituait indubitablement une part importante de la chaine alimentaire de cette culture ancienne à propos de laquelle il existe très peu d’informations. La surface inhabituellement creusée et corrodée de la matière se compare favorablement à celle d'autres objets Ipiutak recensés, notamment l’effigie de loutre de mer et le masque composite en défense de morse conservés dans les collections du American Museum of Natural History de New York (N° 60.1.7580a & 60.1.7713).

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B

B) A section of fossil walrus tusk engraved with a remarkable battle scene showing two men attacking a surrounded victim. The warrior on the left is using a composite bow to shoot an arrow at the central, headless figure who is also being attacked by the knife wielding warrior on the right. All three are probably wearing body armor made of walrus-tusk or seal-rib slats. Thule culture. c. 1000 - 1600 AD. 17,8 CM

B) Section de défense de morse fossilisée ornée d’une remarquable scène de combat montrant deux hommes en attaquant un troisième. Le guerrier sur la gauche est armé d’un arc composite et tire une flèche vers la figure centrale dénuée de tête qui est également attaquée par l’autre guerrier sur la droite, armé quant à lui d’un couteau. Les trois personnages sont probablement vêtus d’une armure constituée de plaques en défense de morse ou en côtes de phoque. Culture Thule. C. 1000-1600 ap. J.C. 17,8 cm

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C

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C) A rare “madonna & child“ effigy which can be interpreted as the large figure of a hunter with a small effigy of a dead seal. However, it is more likely to represent a version of the “Bear Mother“ myth; the story of a woman who gives birth to a bear, and is then consumed by the animal as she breast feeds it. Okvik Culture (OBS I), Saint Lawrence Island, Bering Strait, Alaska. Fossil walrus tusk. c. 200 BC to 100 AD. 15,5

C) Rare effigie dite de « madone à l’enfant » qui peut être interprétée aussi comme une grande figure de guerrier flanquée de l’effigie d'un phoque mort. Cependant, il est plus probable qu’il s’agisse d’une version du mythe de la « Mère Ours » – l’histoire d’une femme qui donne naissance à un ours avant d’être mangée par son petit pendant qu’elle le nourrit au sein. Culture Okvik (OBS I), Ile Saint-Laurent, Détroit de Béring, Alaska. Défense de morse fossilisée. C. 200 av. JC. – 100 ap. J.C. 15,5 cm

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D

E

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D) A bag or box handle in the form of a stylize composite bow. Punuk Culture, Bering Strait, Alaska. Fossil walrus tusk. c. 500 - 1200 AD. 16 cm E) A gut scrapper in the form of a deep oval cup with a sharpened edge, which is used to remove fat and tissue from skins and intestines for making into bags and clothing. Old Bering Sea Culture (OBS III), Saint Lawrence Island, Bering Strait, Alaska. Fossil walrus tusk. c. 300 to 500 AD. 11 cm

D) Poignée de sac ou de boîte en forme d’arc composite stylisé. Culture Punuk, Détroit de Béring, Alaska. Défense de morse fossilisée. C. 500-1200 ap. J.C. 17,8 cm E) Grattoir en forme de coupe ovale dont un rebord est aiguisé, utilisé pour retirer la graisse et les tissus de la peau et des intestins des animaux avant la confection de sacs et de vêtements. Culture Old Bering Sea (OBS III), Ile Saint-Laurent, Détroit de Béring, Alaska. Défense de morse fossilisée. C. 300-500 ap. J.C. 11 cm

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F

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F) A doll in the form of a stylized human figure reduced to a well formed head on a conical, featureless body. Whether this is a young girl’s toy or an important shamanistic object is open to debate, however the facial expression is serious, which points towards a ritual function for the figure. Thule culture, Alaska. Wood. c. 1700 to 1800 AD. 21 cm

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F) Poupée en forme de personnage humain stylisé réduit à une tête bien définie sur un corps conique sans membres. Bien qu’il soit difficile de dire s’il s’agissait d’un jouet pour enfant ou bien d’un objet important appartenant à un chamane, l’expression sérieuse du visage tend à faire penser que cet objet avait une fonction rituelle. Culture Thule, Alaska. Bois. C. 1700-1800 ap. J.C. 21 cm


G

G) A minute mask showing the human face with striated eyebrows, high cheekbones, a well defined nose and mouth enhanced with two lateral labrets. Thule culture, North West Coast of Alaska. c. 1700 to 1900 AD. 5,3 cm. Originally acquired from Walter C. Waters at “The Bear Totem Store” at Wrangell, Alaska between 1920 and 1952.

G) Minuscule masque dont les sourcils sont striés, les joues haut placées, le nez bien défini et la bouche soulignée par deux labrets latéraux. Culture Thule, Côte Nord-Ouest de l’Alaska. C. 1700-1900 ap. J.C. 5,3 cm. Initialement acquis auprès de Walter C. Walters au « Bear Totem Store » à Wrangell, Alaska, entre 1920 et 1952.

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H

H) A rare shaman amulet representing an annulated body perhaps representing a mythological man-worm with three human heads : two at one end which are in reverse to each other and one large head at the other extremity of the amulet. Thule Culture, Alaska. c. 1700 to 1900 AD. 5,5 cm. H) Rare amulette de chamane représentant un corps annelé doté de trois têtes humaines : deux à l’une des extrémités, à l’envers l’une de l’autre, la troisième de l’autre côté de l’amulette. Cet objet illustre peut-être le mythe de l’homme-ver. Culture Thule, Alaska. C. 1700-1900 ap. J.C. 5,5 cm

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As always my thanks go to the organizers of Parcours des Mondes & the team at TRIBAL for their excellent & ongoing work organizing the fair. My thanks to our photographer Michel Gurfinkel; our base-makers : Manuel Do Carmo, the Atelier Punchinello, and Francois Lunardi; and to our restorers Brigitte Martin & Edouard Vatinel. A special thanks to my faithful and hard-working assistant Manuel Benguigui. A special mention for my wife and our children for their unfailing support, patience and affection.

Comme toujours, je souhaite remercier les organisateurs du Parcours des Mondes & l’équipe de TRIBAL pour leur excellent travail. Je remercie également notre photographe Michel Gurfinkel ; nos socleurs – Manuel Do Carmo, l’Atelier Punchinello et François Lunardi ; nos restaurateurs Brigitte Martin et Edouard Vatinel ; ainsi que mon fidèle et diligent assistant Manuel Benguigui. Une pensée particulière pour mon épouse et mes enfants pour leur soutien, leur patience et leur affection indéfectibles.

For their unselfish assistance and support - my thanks to all of our generous friends and most notably : Will Channing, Mary Filsell, Dr. Stan Florek, Denis Ghiglia, Georges Goven, Michael Hamson, Stéphane Jacob, Dr. Philip Jones, Caroline JollèsMondineu, Elliot Adrien Kleynjans, Jacques Lebras, Jim Linderman, Dr. David Nash, Roxane Peak, Manuel R.-Larrain, Thomas Vroom...

Je remercie de leur assistance et de leur soutien offerts sans compter tous nos généreux amis, et plus particulièrement : Will Channing, Mary Filsell, Dr. Stan Florek, Denis Ghiglia, Georges Goven, Michael Hamson, Stéphane Jacob, Dr. Philip Jones, Caroline Jollès-Mondineu, Elliot Adrien Kleynjans, Jacques Lebras, Jim Linderman, Dr. David Nash, Roxane Peak, Manuel R.-Larrain, Thomas Vroom...

Photo credits / crédits photos : All works of art / toutes les œuvres d'art : Michel Gurfinkel, Paris. © Galerie Meyer - Oceanic Art, Paris Early photographs / toutes les photographies anciennes : © Collection Cayetana & Anthony JP Meyer, Paris Except / sauf : page 3 : Norman B. Tindale “Boundries” map © & courtesy South Australian Museum, Anthony Tindale and Beryl George Page 4 © http://en.wikipedia.org/wiki/File:Showing_method_of_attack_with_boomerang_-_NMA-15147.jpg Page 10 “William Dampier is shown a boomerang”, by Richard Caton Woodville, 1901 © The Coming of the British to Australia - 1788 to 1829 by Ida Lee, Longmans, Green, & Co., London, New York, & Bombay, 1906 Pages 10 & 11 © http://www.sacred-texts.com/aus/ntca/img/ntca006.jpg Page 20 Shield making, Thomas Dick photographer, c. 1910/1920 © Man before History by John Waechter, Elsevier-Phaidon, Oxford Pages 21 & 23 © & courtesy Michael Hamson Page 22 Philip de Carteret © & courtesy http://jcgrimshaw.blogspot.fr Page 31 Men sharpening stone axes © Man before History by John Waechter, Oxford : Elsevier-Phaidon, c.1976 Page 45 The Bear Totem Store. © & courtesy Jim Linderman, http://dulltooldimbulb.blogspot.fr/2009/11/alaska-tlingit-and-bear-totem-store.html

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September/Septembre 2012 Paris

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1 7 R u e d e s B e a u x -­‐ A r t s P a r i s 7 5 0 0 6 F r a n c e TEL: + 33 1 43 54 85 74 FAX: + 33 1 43 54 11 12 GSM: + 33 6 80 10 80 22 ajpmeyer@gmail.com www.galerie-­‐meyer-­‐oceanic-­‐art.com Membre du Syndicat National des Antiquaires Membre de la Chambre Européenne des Experts d’Art Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art et Objets de Collection


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15 -­‐ 24 March/Mars 2013 Maastricht

September/Septembre 2013 Paris


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