Expansion Madagascar N°10

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Région | ANTANANARIVO

leur réussite au niveau international soit encore débattue, elles ont contribué à l’essor de la filière textile et de la confection à Madagascar. Les deux conditions nécessaires à leur réussite est qu’elles soient bien gérées (car elles sont souvent à l’origine de corruption) et qu’elles ne retardent pas l’adoption de réformes plus générales dans le climat des affaires. La persistance d’un traitement de faveur encourage le « lobbying » et entraîne des distorsions dans l’allocation des ressources et des facteurs dans le moyen terme ». « Si ces deux conditions doivent être nécessairement remplies, elles ne sont pas suffisantes pour garantir le succès des zones. Pour cela, il faut encore qu’elles permettent de simplifier les procédures administratives, ce qui s’obtient par la minimisation des formalités et la délocalisation des services concernés auprès des zones. Ensuite, le terrain ne doit pas seulement être disponible mais aussi aménagé (c’est ce qui est en train de se faire en partenariat avec le gestionnaire de la zone à Fort Dauphin). Enfin, il doit exister une densité suffisante

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d’entreprises pour générer des effets d’agglomération, notamment pour atténuer les lacunes de marchés dont souffrent de nombreuses entreprises malgaches en matière d’accès au crédit, de formation et d’information ». « Dans les zones franches d’Antananarivo et d’Antsirabe où sont établies plus d’une centaine d’entreprises de la filière textile, ces effets d’agglomération se sont développés. Non seulement les entreprises se sont organisées autour, par exemple, de programmes de formation mais elles se sont aussi associées pour établir des partenariats avec le gouvernement, ou les partenaires techniques et financiers. Ces effets positifs sont plus importants que les éventuels avantages fiscaux dans une perspective de croissance soutenue du secteur privé ». La mise à niveau de l’infrastructure de communications, suite à des investissements massifs au cours des 5 dernières années, offre des perspectives dans la filière des nouvelles technologies, notamment dans des activités à faible contenu de connais-

EXPANSION MADAGASCAR - JUILLET / AOÛT 2011 - N°10

sance, comme les centres d’appels. La création de zones industrielles ou de technopoles, en collaboration avec le secteur privé et les centres d’enseignement, pourrait favoriser leur essor. Le regroupement de simples unités d’assemblage ou de processing pourrait aussi voir le jour autour des points de sortie du pays, notamment l’aéroport d’Ivato et le port de Toamasina dont les alentours restent sous-utilisés ». « En conclusion, la création de zones franches/industrielles n’est pas la panacée en matière de développement industriel mais elle permet d’adopter une politique cohérente sur un espace restreint. Un certain nombre de préalables sont nécessaires en matière de gestion, transparence et volonté d’aller de la part du secteur privé. Sans ce dernier, l’expérimentation est toujours possible, mais devient coûteuse. Or, Madagascar n’a que peu de ressources, tant financières qu’humaines, qu’il vaut mieux mettre l’accent sur les secteurs où la participation du secteur privé est déjà bien établie ».


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