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par Mourad HAMAYET Le cinéma est une ’’parenthèse enchantée’’ pour Fabrice Lucchini, une ’’réinterprétation du monde’’ pour Gaspar Noé, scénariste et réalisateur italo-argentin, et pour le critique Ricciotto Canudo, le ‘’Septième Art’’ après la poésie, la musique, le théâtre, les arts plastiques, la rhétorique et la danse. Nul n’a été bien clément avec ces jeux de lumières et d’ombres, inventés dit-on, par certains frères… Lumière… Le cinéma est bien plus qu’un ixième art puisqu’il peut restituer tous les autres, séparément ou même ensemble. S’il est un art total et synthétique, c’est bien lui. Depuis Le salut de Dickson de William Dickson en 1891 visible ici https://fr.wikipedia.org/wiki/ Dickson_Greeting jusqu’à The Revenant d’Alejandro González Iñárritu, avec Leonardo di Caprio, sorti en février dernier, tous les films sont des sculptures de lumière, mises en valeur d’une manière ou d’une autre par les six autres arts… C’est pourquoi il n’est guère risqué d’affirmer qu’on ne peut pas ne pas aimer le cinéma, pour peu que l’on aime la vie et l’un quelconque des six autres arts … Quel est le premier film que j’ai vu, dans ma vie ?… Ce fut un Tarzan, incarné par Johny Weissmuller… Pour moi, le meilleur film de tous les temps, bien sûr. Royalement assis au premier rang sur une caisse à légumes vide et bardée de ferraille de cerclage, je le vis dans un cinéma de plein air, sur la plage d’Aïn Sebaa à Casablanca, en 195… ouh la la, je jure ne pas me rappeler précisément, mais pour les euristiciens, voici : à l’époque, Aïn Dhiab était une plage 12 culturetoute.com 13.01.2017

déserte et la gentry nationale prenait ses bains de mer à Aïn Sebaa… J’aurais bien passé toute ma vie à voir et revoir les exploits de cette force de la nature, capable de tordre le cou d’une bête féroce et de mettre en déroute une armée de braconniers. J’aimais aussi la douceur de Jane, tout comme la malice de la ‘’guenon’’ Cheetah ! Et ce cri de Tarzan, ô ce cri ! Sublime !... Je grandis hélas… mais pris l’habitude d’acquérir des films -sur différents supports, qui m’avaient particulièrement plu. Au fur et à mesure du temps, je me délestais de quelques brassicacées ‘’aimées par erreur’’. L’exercice forma du moins mon esprit critique et, je l’avoue, hypertrophia mon esprit de critique… Je qualifie de bon un film que je suis prêt à revoir de nombreuses fois et qui ne saurait jamais me lasser, comme un bon ami, assez riche pour m’intéresser ou m’amuser à chacune de nos rencontres, et ce, quel que soit son genre. Tenez, savez-vous ce que j’ai revu pas plus tard que ce matin ? Le petit chaperon rouge, euh, pardon, ‘’Red Hot Riding Hood’’ de Tex Avery, de loin, à mon avis, le meilleur réalisateur de films d’animation de tous les temps, film sorti en 1943 … Eh bien j’ai ri à ce nouveau visionnage comme au premier et peut-être plus, notant des détails qui m’avaient échappé jusqu’alors. Quelques jours auparavant, j’eus envie de revoir un film sorti en 1962, bien moins drôle : Hara Kiri, de Masaki Kobayashi, fabuleuse critique des mœurs de la grande chevalerie des samouraïs au Japon… Ce film devint une véritable référence du genre cinématographique nippon dit


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