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La confusion sexuelle

Méthode de lutte alternative contre le carpocapse

Le carpocapse nécessite de nombreux traitements insecticides chaque saison pour diminuer les dommages à la récolte. Ces traitements augmentent les coûts liés à la protection des fruits et l’impact sur l’environnement. La confusion sexuelle est un outil pouvant aider à remédier à ces problèmes.

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teur avec une perche, des échelles, une plateforme élévatrice, … selon la taille des arbres. Leur longévité doit être suffisante pour couvrir la période de risque souhaitée.

La confusion sexuelle consiste à entraver l’accouplement des insectes dont le mâle localise la femelle grâce à des phéromones. Le principe est simple : on installe des diffuseurs pour saturer les vergers avec une phéromone de synthèse dont le pouvoir attractif est équivalent à celui de la phéromone naturelle émise par la femelle, semant ainsi la confusion chez le mâle qui n’arrive plus à trouver de partenaire pour s’accoupler. En somme, on obtient moins d’accouplement, moins de pontes et de larves, et par conséquent moins de dommages sur fruits. La population d’insectes nuisibles diminue ainsi naturellement, ainsi que le recours aux insecticides.

La confusion sexuelle répond ainsi aux demandes sociétales de moins de traitements et permet également de gérer le risque de résistance aux insecticides, dont le nombre a été fortement réduit. Elle contribue de ce fait à préserver l’efficacité des dernières familles chimiques autorisées.

Cette technique apporte aussi des bénéfices indirects. En réduisant le recours aux insecticides, d’autres effets s’observent aux vergers. Des insectes auxiliaires utiles s’installent en nombre dans les parcelles. Grâce à un rétablissement de l’équilibre naturel qui se fait en quelques années, l’expérience a montré, par exemple, un repli des usages d’acaricides. En effet, les insectes auxiliaires prédateurs des acariens sont revenus à un niveau suffisant pour contenir les acariens.

Moyens de mise en œuvre

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Le type de diffuseurs, le moment d’application ainsi que la façon de les poser (respect du plan d’installation, bordure doublée, installation le plus haut possible dans l’arbre, etc) influenceront directement l’efficacité de la méthode. La pose des diffuseurs de phéromones sexuelles a lieu une seule fois par an, après les applications d’huiles et au début de la floraison soit avant le début du vol des adultes émergents. Les diffuseurs doivent être suspendus le plus haut possible de façon à créer un nuage d’odeur à la cime des arbres, lieu où l’accouplement des adultes se passe habituellement. De plus, la phéromone étant plus lourde que l’air, l’odeur aura tendance à descendre naturellement, donc mieux vaut les placer le plus haut possible. Le nombre de diffuseurs à placer par arbre varie en fonction de la distance de plantation. L’important est que les diffuseurs soient répartis le plus uniformément possible dans le verger afin d’obtenir une diffusion homogène des phéromones. La pose des diffuseurs est facile, mais c’est à réaliser en hau-

L’efficacité de cette méthode est aussi très dépendante de la surface. La confusion est d’autant plus efficace que la surface est grande. Cela nécessite donc souvent une concertation entre les agriculteurs d’un même territoire. Plus les arboriculteurs voisins adhèrent, plus c’est efficace parce que ça diminue les populations régionales. Par ailleurs, cette pratique nécessite des observations régulières (tous les 10 à 15 jours) sur la partie haute des arbres et sur les fruits, avec une attention particulière aux bordures de la zone « confusée » pour s’assurer de l’efficacité de la méthode et intervenir rapidement si la confusion seule est insuffisante.

Il est important de travailler sur une surface homogène, de forme compacte, avec un environnement sain (attention aux vergers non « confusés » à moins de 500 m de distance). L’environnement des parcelles est également à prendre en compte (par exemple, présence d›éclairage urbain ou aire de stockage de pallox en bois). En général, un renforcement du nombre de diffuseurs de l’ordre de 10 à 20 % est nécessaire sur les bordures.

Le premier effet de la confusion sexuelle se mesure sur le niveau de la population de carpocapses dès la première année d’utilisation. Son efficacité est optimale lorsque la pression des ravageurs est modérée, puisque les chances statistiques qu’un mâle tombe sur une femelle par hasard sont plus faibles.

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