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Gestion des acariens Tetranyques en culture de fraisier

Face aux exigences de plus en plus strictes des marchés, au développement de résistances par les ravageurs à certaines matières actives, à l’élimination de plusieurs substances chimiques et au rythme élevé de récolte allant jusqu’à 3 passages par jour, les producteurs marocains fraise se sont depuis longtemps retrouvés devant la nécessité d’opter pour la lutte intégrée.
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Parmi les ravageurs les plus craints par les fraisiculteurs, les acariens tétranyques dont la taille corporelle maximale est de 0,8 mm, mais qui causent néanmoins des dommages considérables aux cultures. Ces minuscules créatures piquent les cellules des feuilles avec leur rostre et aspirent la sève des plantes sur lesquelles ils vivent. Sous l’effet de ces piqûres, des petites taches jaunâtres se forment sur et sous les feuilles. C’est d’ailleurs la décoloration du feuillage qui attire l’attention et trahit la présence des acariens. En observant la face inférieure de la feuille, le producteur peut voir à l’aide d’une loupe différents stades de développement du ravageur simultanément. Pour rappel, les acariens passent par plusieurs stades : l’œuf, le stade larvaire à 6 pattes, le stade nymphal protonymphe, le stade nymphal deutonymphe immobile et puis le stade adulte. Plusieurs générations sont produites annuellement. Leur développement est plus rapide dans une atmosphère chaude et sèche. Les conditions optimales sont une température comprise entre 22 et 30°C et une humidité relative entre 30 et 60%. Ils se développent moins à des températures inférieures à 12°C, tandis que les températures supérieures à 40 °C leur sont néfastes

Les acariens se dispersent lentement et de proche en proche d’une plante à l’autre. Ils sont facilement transportés par le vent, les vêtements des ouvriers, … De la sorte, ils se développent généralement, au départ, par foyers. Les acarien tétranyque ont une large gamme d’hôtes alternatifs qui fournissent une source constante d’individus pour infester les cultures de fraisier.
En cas de forte attaque, les feuilles prennent une teinte gris jaunâtre à rouge et se dessèchent. Les plantes dépérissent rapidement, les fruits sont ternes et restent de petite taille. Dans les cas extrêmes, on peut distinguer des toiles à la face inférieure des feuilles et sur leur pourtour. Ces toiles soyeuses sont tissées par les femelles afin de protéger leurs œufs et permettre la migration du ravageur de plante en plante.

Combattre les tétranyques
Depuis longtemps, et en réponse aux exigences des marchés d’exportation, les producteurs marocains de fraise ont mis en place des stratégies de Protection Intégrée dans leurs cultures, combinant différent levier de lutte.
Suivi et surveillance
En lutte intégrée, la mise en place d’un système de surveillance de l’état sanitaire est inévitable pour pouvoir d’agir en préventif. La surveillance repose entre autres sur des comptages systématiques, des examens de feuilles afin de déterminer le taux d’infestation et les stades présents, la localisation des foyers et l’évaluation des mesures de protection mises en place. Cependant, cette pratique nécessite la formation et l’implication de tout le personnel de la ferme. Les spécialistes recommandent la présence d’un technicien ou un ouvrier qualifié pour chaque 10 ha de culture.
La surveillance n’est malheureusement pas encore pratiquée par la majorité des producteurs qui se limitent à de simples tournées et des évaluations visuelles des risques. Il est le plus souvent réalisé à leur profit par les agents des sociétés spécialisées dans les auxiliaires qui examinent la culture pour fournir des recommandations sur les lâchers.
Mesures prophylactiques
Elles peuvent être résumées en :
• Choix du site : voisinage propre dans la mesure du possible;
• Désherbage des abords des serres car elles ne sont pas étanches;
• Bon choix des plantes des haies servant de réservoir d’ennemis naturels ;
• Gestion du plan d’assolement de façon à éviter les contaminations entre serres ;
• Bien nettoyer et désinfecter les serres avant plantation ;
• Utiliser des plants indemnes de toute attaque de ravageurs à la plantation ;

• Gestion du personnel : commencer le travail par les serres moins infestées ;
• Bon suivi de l’irrigation et de la fertilisation, afin de garantir une bonne vigueur aux plantes pour qu’elle puissent tolérer des po-