Agriculture du Magreb, n°88 Sept-Oct 2015

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Agriculture du Maghreb N째 88 - Sept /oct 2015

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Agriculture du Maghreb N째 88 - Sept /oct 2015


EDITIONSAGRICOLES AGRICOLES EDITIONS

Sarlde depresse presse Sarl Aucapital capitalde de100 100000,00 000,00dhs dhs Au R.C.: R.C.:127029 127029 I.F.: I.F.:01006251 01006251 Patente PatenteN°N°: 35870166 : 35870166 Autorisation Autorisation: : 2222bis, bis,rue ruedes desAsphodèles Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger Résidence Zakia - Quartier Berger 20380 Casablanca 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Directeur deMOJTAHID publication Abdelhakim Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Journalistes Abdelmoumen Guennouni Ingénieurs Agronomes Hind ELOUAFI Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Dr. Yassine Jamali Ont participé à ce numéro : Nadif Abdelmajid Prof. M’hamed Hmimina A. KAJJI Prof. Mohamed EL-OTMANI A. MAMOUNI M. Zakaria HANICH R. RAZOUK M. B. OUADDICH M. ALGHOUM A. MEKKAOUI

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Directeur YassineArtistique NASSIF Yassine NASSIF

Imprimerie Imprimerie PIPO PIPO

Régie publictaire France Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Tél. 04 90 24 20 00 Contact: : Contact Mme.Brigitte BrigitteSENECHAL SENECHAL Mme. bsenechal@idyl.fr bsenechal@idyl.fr Tousdroits droitsdedereproduction reproduction Tous autorisésavec avecmention mentionimpérative impérative autorisés complètedudujournal. journal. etetcomplète

Edito Question de confiance

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our pouvoir exporter ses fruits et légumes vers l’Europe, le Maroc importe pratiquement toutes les fournitures nécessaires à leur production (semences, plants, engrais, produits de protection, installations d’irrigation, plastiques, structures des serres, matériel et outillages, …). Cependant, le commerce extérieur du Maroc vers l’UE est déficitaire et nos exportations ne couvrent en moyenne que 54 % de nos importations. La maitrise de la balance commerciale est une priorité nationale qui doit interpeler tous les intervenants. Equilibrer cette balance et revoir notre PIB à la hausse passe certes par la diversification des partenariats, débouchés, produits, etc., mais aussi en accordant la plus grande importance au marché local et la consommation intérieure. Les experts recommandent ainsi de commencer par modifier les structures de nos productions, réorienter les subventions et mettre à niveau l’agriculture vivrière. En effet, il faut œuvrer pour le développement de la production nationale de produits actuellement importés (céréales, huiles, sucre, produits manufacturés, …) afin de réduire la dépendance de l’étranger, assurer la sécurité alimentaire de la population et alléger considérablement la facture des importations. Coté commercialisation, il faut se pencher sur le fonctionnement et sur la modernisation du marché local, qui est généralement dépourvu de structures de stockage et de conditionnement adaptées. La mise en place d’un système d’information sur les quantités disponibles et les prix pourrait améliorer les choix des opérateurs pour effectuer des transactions. Coté industrie, les entreprises nationales doivent être incitées à entreprendre la fabrication locale au moins d’une partie des intrants importés. Elles doivent s’engager

dans un progrès leur permettant d’améliorer la compétitivité de leur offre et d’accroître la valeur ajoutée créée via la complémentarité dans les chaines de valeurs. Concrètement, il faut innover en mettant sur le marché des produits accessibles au plus grand nombre et adaptés aux besoins des agriculteurs. Il s’agit aussi de protéger cette production nationale embryonnaire à l’instar de tous les pays qui défendent leurs intérêts et ceux de leurs entreprises. Mais comme il ne s’agit pas seulement de produire mais aussi de consommer et utiliser ce que nous produisons et transformons, il est vital d’encourager les marocains à consommer le «Made in Morocco’’ au lieu de se ruer sur tout ce qui est importé pour diverses raisons. Pour cela il faut améliorer la qualité offerte aux consommateurs et œuvrer pour leur redonner la confiance nécessaire dans les produits nationaux. L’action doit être inscrite dans la durée afin de développer le réflexe des marocains pour consommer le produit local. Dans une définition plus large, il est indiqué que le produit national est celui qui contribue à réduire les importations, à créer des emplois, à augmenter les recettes fiscales de l’Etat et participer à la hausse de la part de la production industrielle dans le PIB. L’acte du consommer local (denrées et intrants) n’est de ce fait pas un acte gratuit. C’est un acte militant, c’est un choix de développement pour notre pays.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

Agriculture Maghreb Agriculture dudu Maghreb - Sept /oct 2015 N°N° 8888 - Sept /oct 2015

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Sommaire Sommaire

Nos annonceurs AFRICA AGRI FORUM 60 AGRIMATCO 65 AGRIMATCO 67 AGRITECHNICA 34 AGROSPRAY TECH 59 ATLANTICA AGRICOLA 23 BASF 63 BASF 87 CASE 41 CASE 57 CERTIPLANT 27 CLAUSE 69 CMGP 92 CNH 33 CNH 45 CROPLIFE 53 DUNKERQUE PORT 31 ELEPHANT VERT 83 ESCANDE 51 EURODRIP 77 FELEM 26 FRUCTIDOR 13 GAUTIER SEMENCES 21 GHENT SUPPLY 50 INFORMIA 37 IRRI-SYS 15 IRRITEC 82 LAFOND 48 LALLEMAND 85 LEMKEN 35 MAMDA 2 MAROC CARNE 11 MAROC SAMAD 7 MASSO 76 MONSANTO 71 PROMAGRI 9 RAMON MANZANA 74 RIBAWOOD 28 SIFEL 5 SILOS CORDOBA 58 SIPCAM 20 SIPCAM 75 STAREXPORT 49 SUNCOOLING 29 SYMAGA 61 SYSTEMES AGRICOLES 22 TECNIDEX 73 TEMETASH 55 TIMAC AGRO MAROC 91 TODOLIVO 79 VIP 25 YARA 19

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48 VOG

un géant de 70 ans au service de la production de pommes

52 Croplife

Élection du nouveau bureau

56 Céréales :

Adapter les semences à l’environnement de production

62 Tomate

Protection contre les maladies fongiques

68 Melon export 2015

Maitrise technique et conservation, clés de la réussite

72 Bassin méditerranéen

De nouveaux porte-greffes d’agrumes tolérants aux stress

78 La densité de plantation

une pratique à raisonner pour une production optimale de l’olivier en zones de montagnes

81 Haricot vert

Avis d’un producteur-exportateur

86 Installation de la culture de la betterave à sucre

PETITES ANNONCES

CAHIER ARABE CAM CMGP MAMDA SONACOS 4

Actualités

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Actu

Actu Environnement

L’agriculture mondiale durement affectée par le changement climatique

Sécheresses, pluies diluviennes, typhons, manque d’eau ou maladies, le changement climatique représente un risque majeur pour l’agriculture mondiale. Les rendements en céréales ont déjà commencé à baisser dans certaines régions du monde. Le continent africain est particulièrement touché.

1,1 million de tonnes de noix de coco, riz et maïs détruits par le passage du typhon Haiyan sur l’archipel des Philippines, en novembre 2013. 35 000 hectares et un nombre incalculable de chèvres et de poulets noyés par des pluies diluviennes au sud du Malawi, en octobre 2014. 400 000 familles en détresse alimentaire après de graves sécheresses au Honduras, au Salvador et au Guatemala, en 2014... Les pays du Sud sont régulièrement frappés par des phénomènes météorologiques extrêmes, qui se multiplient ces dernières années au

rythme du changement climatique. Ces catastrophes naturelles ne représentent qu’une petite partie des dommages liés au dérèglement climatique dans l’agriculture. Des stagnations voire des baisses des rendements agricoles et une détérioration de la qualité des récoltes et de la santé des animaux ont déjà été constatés à certains endroits du globe. « Tous les agriculteurs du monde sentent la menace et vont dire qu’ils sont très impactés », affirme Emmanuel Torquebiau, chercheur au Cirad. Ces dégâts vont très probablement s’accentuer dans les prochaines décennies. Cela, alors que la production agricole devra augmenter de 70 % dans les trente-cinq prochaines années, pour nourrir les neuf milliards d’humains que comptera la planète en 2050...

La chaleur, ennemi n°1 L’ennemi numéro 1 de l’agriculteur est la hausse des températures, peut-on lire dans un rapport de 1820 pages intitulé « Impact, adaptation et vulnérabilité » rédigé par les scientifiques du Giec. Elle pourrait entraîner une baisse des rendements mondiaux en blé, riz et maïs de plus de 25 % en 2030-2049 par rapport à la fin du XXe siècle, d’après 10 % des pro6

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jections étudiées par le Giec. L’élevage, en particulier intensif, ne serait pas épargné : au fur et à mesure que la productivité de nos vaches, porcs et poulets augmente, leur tolérance à la chaleur diminue. Le changement climatique a d’autres effets plus inattendus. « L’augmentation du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique à plus de 100 parties par million (ppm) depuis l’époque préindustrielle a certainement amélioré l’efficacité de l’irrigation et les rendements, en particulier pour (…) le blé et le riz, signale le rapport, même si ces bénéfices jouent un rôle mineur dans les tendances globales de rendements. » On ne peut en dire autant de l’ozone (O3), également émis par nos voitures et centrales énergétiques, dont la concentration croissante dans la troposphère détraque le système reproductif des plantes. Pour la seule année 2000, cette molécule a coûté 11 à 18 milliards de dollars à l’échelle mondiale, de pertes de rendements en soja, blé et maïs.

Des prévisions compliquées... Et la pluie ? Son volume et sa répartition changent, mais il reste difficile de quanti-

fier et d’intégrer ces évolutions aux modèles scientifiques. « On sait qu’il va y avoir des augmentations de pluviométrie, mais que cette pluie va peut-être être concentrée à certains endroits et pas à d’autres, donc il est très compliqué de faire des prévisions au niveau local, admet Emmanuel Torquebiau. Typiquement, pour l’Afrique de l’Ouest, zone semi-aride, la moitié des modèles prédisent une augmentation de pluviométrie, et l’autre moitié une diminution. » L’incertitude est d’autant plus douloureuse que l’agriculture irriguée est le premier utilisateur d’eau dans le monde. Toutes ces données et projections sont à prendre avec précautions. « Température, concentration atmosphérique en CO2, minéraux dans le sol... Nous savons comment chacun de ces éléments joue sur l’agriculture, mais avec le changement climatique nous allons vers des choses inconnues, souligne Patrick Caron, directeur des programmes scientifiques au Cirad. Nous faisons face à trois facteurs de complexité : un ensemble de conditions inédites, des impacts différents liés à des spécificités locales, et la multiplication de phénomènes extrêmes difficiles à prévoir qui entraînent plus de conséquences que le tendanciel. »


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Actu

Actu Environnement

L’Afrique, première victime

Toutes les agricultures du monde sont-elles touchées avec la même intensité ? Clairement, non. « Les systèmes de production alimentaire d’Afrique sont parmi les plus vulnérables en raison d’un vaste recours aux cultures pluviales, à la variabilité climatique intra et intersaisonnière, à des sécheresses et à des inondations récurrentes qui affectent à la fois la culture et l’élevage, et une pauvreté persistante qui limite la capacité à s’adapter », indiquent les scientifiques du Giec. Le changement climatique taille dans les rendements des céréales. La production de maïs pourrait baisser de 30 % en Afrique du Sud et au Zimbabwe en 2050 ! Enfin, « la perte de bétail en situation de sécheresse prolongée est un risque critique », surtout en Afrique du nord et du sud. Sous l’effet de la chaleur, les rendements de blé ont déjà diminué en Asie du Sud. Idem pour le blé et le maïs en Chine. L’Asie centrale (Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan) risque de devenir de plus en plus chaude et aride dans les prochaines décennies. Quant au Bangla-

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desh et au delta du Mékong, ils devront faire face à la montée du niveau de la mer : un mètre d’eau de plus, et c’est quelque 7 % des terres agricoles vietnamiennes qui pourraient être immergées.

du pays, sauf la Tasmanie. Pas de bonne nouvelle non plus côté vigne, avec des récoltes qui s’annoncent de plus en plus précoces, pour une qualité de vin de plus en plus médiocre.

Maladie tropicale en Europe

Inondations et glissements de terrain Une partie du vieux conti- en Amérique du Sud nent a vu ses rendements en blé stagner ces dernières décennies sous la hausse des températures, malgré les progrès technologiques. Seule l’Europe du Nord tire son épingle du jeu, avec des rendements en augmentation. Le réchauffement de l’atmosphère a aussi favorisé la propagation du virus de la fièvre catarrhale du mouton et des tiques dans certaines régions. Une moindre disponibilité de l’eau et des vagues de chaleur extrême ne laissent rien présager de bon pour l’avenir. Pour mémoire, les pertes de récoltes de céréales avaient atteint 20 % pendant la canicule de 2003... L’Australie, qui représente rien moins que 40 % du commerce mondial de produits laitiers, devrait voir sa production laitière baisser d’ici 2050 dans toutes les régions

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Les États-Unis devraient voir leur productivité agricole baisser. Mexico est en voie de désertification sévère, avec des risques de disparition de plusieurs espèces de maïs et de stress thermique important pour les animaux. Certaines zones de l’est de l’Amérique du Sud profitent du changement climatique et ont vu leurs rendements agricoles et leurs superficies cultivées augmenter, au-delà du seul progrès technologique. Mais l’embellie devrait être de courte durée, puisque les modèles scientifiques prévoient des problèmes de disponibilité en eau dans les régions semi-arides et celles dépendant de la fonte des glaciers, des inondations et des glissements de terrain dus aux précipitations extrêmes, et une baisse de la production et de la qualité des aliments. Dans la région

amazonienne, le pire scénario envisage des rendements en soja réduits de 44 % d’ici 2050... Le tableau est accablant. Certes, il reste des incertitudes sur les modèles et les projections. Mais les scientifiques du monde entier s’accordent pour dire qu’à terme, c’est toute l’organisation de l’agriculture mondiale qui pourrait être bouleversée. Les latitudes les plus élevées deviendraient les nouveaux eldorados de l’agriculture. A l’inverse, les terres tropicales, en proie à des températures extrêmes et au manque d’eau, deviendraient de plus en plus difficiles à cultiver. Cela dit, il n’y a pas de fatalité : l’agriculture, émettrice de gaz à effet de serre, a aussi un potentiel d’absorption de carbone qui est loin d’être négligeable et pourrait contribuer à atténuer le changement climatique. L’agroécologie est également une piste pour adapter les systèmes agricoles et continuer à nourrir la planète malgré le dérèglement climatique. Source : www.reporterre.net


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Actu Recherche

Les extraits végétaux en protection des cultures

Solutions alternatives à la lutte chimique ? La disparition, ces dernières années, de nombreuses substances actives de synthèse en protection des cultures a entraîné un regain d’intérêt pour les substances d’origine naturelle. En parallèle à ces disparitions, le contexte réglementaire incite fortement à développer l’utilisation des méthodes alternatives à la lutte chimique. Parmi ces méthodes, on peut citer l’utilisation de biopesticides d’origine végétale. Voici un nouveau volet présentant le potentiel d’utilisation des extraits végétaux en protection des cultures.

L

es végétaux et extraits végétaux ont été utilisés dès l’Antiquité dans différentes parties du monde. Parmi ces extraits, on peut citer la nicotine, la roténone et les extraits de pyrèthre. La norme ISO 9235 décrit un extrait végétal comme étant un « produit obtenu par le traitement d’une matière première d’origine naturelle par un solvant, puis, après filtration, le solvant est éliminé par distillation sauf dans le cas de l’utilisation de solvant non volatil ». Les extraits végétaux sont des préparations qui peuvent être soit liquides obtenues par extraction (extraits fluides et teintures), semi-solides obtenues par évaporation du ou des solvants ayant servi à leur production (extraits mous et oléorésinés) ou solides obtenues également par évaporation du solvant ayant servi à leurs productions (extraits secs). Un ou plusieurs composés présents dans les plantes, appelés ‘‘substance active botanique’’ sont obtenus en soumettant tout ou parties de plantes d’une même espèce à un process tel que : - la pression pour l’obtention de jus (exemples : les huiles d’oléagineux, jus d’échinacée…) - le broyage fin qui se fait prin-

cipalement avec du produit sec (exemple : poudre de graines de Fenugrec) - le broyage grossier qui peut être fait avec du produit frais - la distillation (par exemple les huiles essentielles) - l’extraction. Le process peut inclure en outre la concentration, la purification et/ou le mélange des différentes substances. Comme pour les huiles essentielles, les autres types d’extraits végétaux ont été testés sur différentes cibles en protection des cultures : les insectes, les microorganismes (champignons, nématodes et bactéries) et les adventices. En voici quelques exemples :

Pour contrôler les insectes

Certains extraits végétaux peuvent contrôler ou limiter les attaques d’insectes en agissant sur leur physiologie par l’utilisation de : - molécules à actions hormonales (action sur les hormones juvéniles des insectes, action sur les hormones de mues) - toxines végétales comme les terpénoïdes (limonoïdes, cardénolides, pyrèthrines,), les alcaloïdes (nicotine), les composés phénoliques…

Pour contrôler les adventices : L’une des pistes prometteuses dans la lutte contre les adventices semble être l’allélopathie (l’ensemble des interactions entre une et plusieurs autres plantes). Ce phénomène se traduit en général par l’émission de substances nocives par les racines ce qui empêche la pousse d’autres espèces à proximité. - les tricétones – cas de la leptospermone (substance produite par les racines de Callistemon citrinus, plante plus communément appelé rince-bouteille. - les quinones – exemple de la juglone. Le noyer, et plus particulièrement le noyer noir (Juglans nigra) est l’un des arbres les plus connus comme ayant des propriétés allélopathiques. - les dérivés phénoliques – cas de la piloselle, réputée elle aussi pour ses propriétés allélopathiques (ombelliférone, l’acide chlorogénique et le lutéolol-7-glucoside). - les glucosinolates, composés soufrés que l’on trouve principalement dans les plantes de la famille des brassicacées mais aussi chez la capucine. Ils ont déjà montré une nette activité herbicide se traduisant par l’inhibition de la germination des graines. - les thiosulfinates, composés soufrés présents dans la plupart des plantes de la famille des al-

liacées et qui ont déjà montré une nette activité herbicide, comme la ciboule , Allium fistulosum), l’ail (inhibe la germination et la croissance de la laitue), l’ail des ours, Allium ursinum qui inhibe la germination et la croissance de la laitue, du blé et de l’amaranthe.

Pour contrôler les microorganismes:

Enfin les extraits végétaux peuvent également avoir une activité contre les agents pathogènes des cultures. On y retrouve souvent les même familles de composés que pour les herbicides et insecticides tels que les : - quinones (rouilles, oïdium, botrytis, mildiou, maladies des taches foliaires et bactéries.), - dérivés phénoliques, différents champignons pathogènes testés, tels que Rhizoctonia, Fusarium, Phytophthora, Alternaria et Verticillium. - composés soufrés : glucosinolates et thiosulfinates (contre les champignons du sol grâce à la pratique de la biofumigation) - thiophènes, composés soufrés polyacétyléniques, ayant une forte activité biocide (contrôle des nématodes dans le sol. Exemples d’extraits végétaux à effet : • Herbicide : citronnelle • Fongicide, bactéricide : clou de girofle (sur pommier et poirier), orange douce (contre l’oïdium sur cultures ornementales), arbre à thé, Equisetum (voir encadré), • Insecticide : orange douce (contre les aleurodes en cultures fruitières et légumières, thrips sur tabac et vigne), pyréthrines • Régulateur de croissance : menthe verte (inhibition ou suppression de germes sur pomme de terre), extrait d’algue marine • Répulsif : extrait d’ail, poivre noir Il faut noter que l’autorisation d’emploi des extraits végétaux n’est pas simple pour plusieurs raisons : - La complexité des extraits végétaux contenant de nombreux

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Actu Recherche

composés. Il est souvent difficile de savoir le ou lesquels sont responsables de l’efficacité de l’extrait. - La variabilité des extraits, dont la composition chimique est influencée par la maturité physiologique de la plante au moment de la récolte, la partie de plante récoltée, le mode d’extraction (types de solvants, température - L’identification du mode d’action : les molécules actives n’étant pas toujours identifiées, il est difficile d’en déduire leur

La prêle

La prêle des champs, Equisetum arvense L., est une espèce cryptogame de la famille des Equisétinées, du groupe des Ptéridophytes. Elle est à la l’origine de la première substance de base approuvée par l’Union Européenne en 2014. Elle est utilisable sous forme de décoction réalisée à partir des parties aériennes stériles sèches. Pour que son utilisation soit correcte, elle doit respecter

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mode d’action. En somme, les difficultés rencontrées pour caractériser l’extrait de plante, pour pouvoir associer un principe actif à un mode d’action contre le bioagresseur visé et pour reproduire le même produit à l’identique rendent très compliquées, voire impossible la description et l’autorisation de tels produits en tant que substance active classique. Ainsi, bien que différents types de composés issus des plantes

scrupuleusement les conditions décrites dans le dossier d’inscription de la substance de base. L’utilisation de l’extrait de prêle est autorisée pour une activité fongicide dans les cas suivants : - mildiou et oïdium de la vigne, - tavelure et oïdium du pommier, - cloque du pêcher, - oïdium et champignon à pythiacées sur concombres, - alternariose et septoriose de la tomate.

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présentent un intérêt dans la protection des plantes, l’autorisation de telles substances est encore aujourd’hui très minoritaire. Sur le plan réglementaire, les extraits végétaux, bien qu’étant des produits naturels et classés parmi les produits de biocontrôle, sont soumis à la même réglementation que les substances actives conventionnelles pour pouvoir être utilisés en protection des cultures. Ils doivent donc respecter la réglementation des produits phytopharmaceutiques et donc être autorisé en tant que substance active. En dehors de la réglementation, les principaux obstacles à leur utilisation sont les difficultés à les caractériser et à les reproduire à l’identique ainsi que les doses très importantes nécessaires pour prétendre à une bonne efficacité. Plus d’info sur : www.iteipmai.fr

Une bactérie pathogène comme désherbant

En s’intéressant à la galle commune, une maladie qui touche essentiellement les pommes de terre, deux chercheurs belges ont remarqué que la bactérie qui en est responsable a aussi un fort pouvoir désherbant. Ils ont découvert comment la manipuler génétiquement pour qu’elle puisse être utilisée de manière rentable dans l’industrie. La galle commune est une maladie qui provoque d’inesthétiques tâches brunâtres sur les patates et sur d’autres légumes, comme les carottes ou les na-

vets. La bactérie qui en est à l’origine s’appelle le Streptomyces scabies. Deux chercheurs ont tenté de comprendre pour quelles raisons cette bactérie transmettait une maladie. Dans la famille des Streptomyces, elle est en effet la seule à être pathogène, alors que toutes les autres ont permis de mettre au points des antibiotiques, des anticancers ou encore des antibactériens. Grâce à un programme bio-informatique, ils ont mis au jour le «signal» qui va faire que la bactérie décide de s’attaquer aux légumes. Cette découverte leur a permis de comprendre comment le Streptomyces scabies produit une toxine appelée thaxtomine. Celle-ci a un fort pouvoir désherbant, qui était déjà connu et qui intéresse les industriels de longue date, puisqu’il s’agit d’un produit naturel et biodégradable. Problème: produire de la thaxtomine coûte très cher. Un seul gramme peut se vendre 260.000 euros. Les deux chercheurs ont compris comment manipuler génétiquement la bactérie, pour qu’elle se mette à produire massivement de la thaxtomine. Et pour qu’elle puisse donc être produite par l’industrie à moindre coût. Les Liégeois, qui ont collaboré avec l’université de Floride, ont déposé un brevet, qui est actuellement exploité par la firme américaine Marrone Bio Innovations. Les résultats de leur recherche ont été récemment publiés sur mBio, revue en ligne de référence dans le domaine de la microbiologie. Source: Belga


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Actu Actu

Le marché des protéines végétales : un secteur d’avenir

La production mondiale de soja et de tourteaux de soja se porte bien, tirée par une forte croissance due notamment à l’augmentation des surfaces allouées : soit une multiplication par 10 en 50 ans et par deux depuis 1997. Autant dire que ce marché est devenu en un demi-siècle particulièrement attractif et stratégique.

L

a production mondiale de soja est fortement concentrée autour des Etats-Unis, du Brésil et de l’Argentine qui réalisent près de 80% de la production mondiale et couvrent à eux seuls près de 80% des surfaces mondiales. De surcroît, ces zones possèdent d’importantes réserves de croissance de terres cultivées. Ces puissances agricoles représentent ainsi un poids considérable sur les marchés mondiaux et ce d’autant plus que la demande mondiale de tourteaux et de soja est soutenue. Elle a été multipliée par 10 en 50 ans et par deux depuis 1997. En effet, les besoins de l’élevage sont en hausse, la demande alimentaire également, tant du point de vue quantitatif, lié à la croissance démographique, que du point de vue qualitatif avec l’évolution des modes de consommation. Ce commerce international en pleine expansion est surtout tiré par la demande chinoise : - Les importations chinoises de soja ont été multipliées par sept entre la fin des années 1990 et 2014 - La Chine représentait en 2014

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75% des importations mondiales de soja contre 20% au début des années 2000. Par ailleurs, les contraintes qui pèsent sur les protéines animales (rendements stagnants, coûts des intrants, fin des quotas laitiers, etc) accroissent d’autant les potentiels de développement pour les protéines végétales, et font de ce secteur un marché incontournable et d’avenir. Pourtant, celui-ci est contraint par des prix historiquement instables et hypervolatils. En effet, l’étude de la structure de la volatilité des cotations du soja démontre que la volatilité des prix depuis le début des années 2000 est la plus importante jamais observée : les épisodes de forte volatilité ont cru de 65% sur la période 2004-2013 par rapport à la période 1984-1993. Les épisodes de volatilité extrêmes ont cru de 300% sur la même période. Il est ainsi capital de savoir si les prix des protéines végétales sont en moyenne plus ou moins volatils et surtout, si les amplitudes de variations de prix et

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la vitesse de retournement des cours seront ou non, plus importantes à l’avenir. Car ce sont les évènements extrêmes qui ont le potentiel de déstabilisation les plus importants. La question de l’adaptation à la volatilité de ce marché devient alors essentielle, tant pour les producteurs, les coopératives et les filières agricoles et agroalimentaires, que pour les décideurs car elle conditionne les politiques publiques mises en œuvre, de même que la nature, les modalités et les budgets alloués aux mécanismes de régulation des marchés. L’hypervolatilité croissante des prix plaide ainsi pour une gestion publique effective par le biais de mécanismes spécifiques adaptés : aides couplées et contracyliques, ainsi que des dispositifs d’aides à l’assurance notamment. Une nécessité bien intégrée par les principaux acteurs des protéines végétales qui mènent des politiques actives en matière de gestion des marchés et des

risques qui y sont associés : - Les Etats-Unis et le Brésil cherchent ainsi à sécuriser leurs productions nationales par la stimulation de la demande alimentaire et non alimentaire, mais également par le biais de mécanismes contracycliques couplés et d’outils assuranciels des risques de marchés. - La Chine et l’Inde mènent des politiques fondées sur des prix minimum garantis permettant notamment de compenser les écarts de prix entre le prix domestique et le prix mondial. Le marché des protéines est donc une marché stratégique d’avenir pour lequel les grands acteurs mondiaux (tant producteurs que consommateurs) mettent en place des politiques destinées à réguler les prix intérieurs et à accroitre leur compétitivité internationale. Source : Momagri


Augmenter la longévité des semences végétales C’est possible !

Une étude développée par des chercheurs de l’Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire des Végétaux (CSIC- Université de Valencia) et de l’Unité de Recherche en Génomique Végétale d’Evry (Université d’Evry, France) vient d’ouvrir une nouvelle piste pour l’augmentation de la longévité des semences végétales, basée sur des techniques de génie végétal. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Plant Physiology. La clé de cette réussite réside dans une surexpression dans les plantes du gène ATHB25, qui code pour une protéine impliquée dans la régulation de l›expression d›autres gènes. L›étude a démontré que les plantes surexprimant ce gène ATHB25 fabriquent davantage de gibbérellines qui sont des phytohormones qui s’opposent aux effets de l’acide abscissique, également secrété par les plantes, en provoquant une exaltation de la croissance. Cette action de la phytohormone génère parallèlement un renforcement de la couche naturelle de protection des semences (tégument), qui empêche l’oxygène de pénétrer la semence et de la détériorer. Son renforcement permet, selon Eduardo Bueso, l’un des chercheurs de l’équipe, une augmentation de la résistance et de la longévité de la semence. La tolérance aux stress physiologiques tels que le vieillissement avait jusque-là été associé principalement à l’acide abscissique, la phytohormone «concurrente» des gibbérellines. L’étude a été conduite sur le modèle végétal Arabidopsis thaliana, plante de référence pour la recherche végétale en raison, notamment de son petit génome de 5 paires de chromosomes, et de son cycle de vie rapide de 6 semaines. Les chercheurs ont suivi l’évolution d’un demi-million de semences provenant de 100.000 lignées mutées d’Arabidopsis. 4 mutants ont finalement été analysés et les chercheurs y ont vérifié l’influence de l’introduction d’une surexpression du gène ATHB25 sur la longévité des semences en comparaison avec celles des plantes non modifiées génétiquement. L’ensemble des semences a été conservé pen-

dant 30 mois dans un environnement humide et à température ambiante. Passé cette période, seuls 20% des semences témoin ont été capables de germer, alors que 90% des semences génétiquement modifiées ont initié leur processus de germination. L’équipe travaille actuellement, sur la base de ces résultats, à améliorer la longévité d’espèces végétales d’intérêt agronomique, parmi lesquelles la tomate et le blé. Biodiversité et avantages pour l’Agriculture Beaucoup d’espèces végétales encore cultivées il y a 100 ans ont disparu, pour laisser la place aux espèces et variétés les plus productives. Cette quête de rendements toujours plus importants dans le domaine de l’Agriculture conduit nécessairement à un appauvrissement de la biodiversité végétale. Pour garantir la conservation des espèces végétales et leur diversité, des banques de gènes ont été créées; mais elles aussi doivent périodiquement renouveler leur stock de semences, puisque ces dernières ont une durée de vie limitée. L’introduction d’ATHB25 dans le génome des semences conservées permettrait de repousser les délais de renouvellement des stocks. Dans le cas des agriculteurs, l’utilisation de semences ainsi modifiées leur permettrait d’utiliser davantage des semences de ferme et de réduire ainsi les coûts liés aux rachats de semences. Source : Bulletins-électroniques

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Actu Actu

Pour sauver les abeilles, ils créent «l’Airbnb du miel»

En mettant en contact les apiculteurs amateurs et les consommateurs, les fondateurs allemands de la plateforme collaborative Nearbees veulent lutter contre l’importation de miel contenant des OGM ou des pesticides et les émissions de carbone qu’elle génère. Des facteurs responsables, en partie, du déclin des abeilles. «L’Airbnb du miel.» C’est la façon dont se présente Nearbees , une jeune start-up allemande qui met en relation consommateurs et apiculteurs locaux à partir d’une plateforme web gratuite. Lancée en août 2014 par quatre amis dans l’agglomération de Munich, elle entend lutter simultanément contre trois problèmes : l’extinction des abeilles, les émissions de carbone dues à l’importation du miel et l’utilisation d’OGM et de pesticides dans sa production.

Baisse de production, regain de consommation

Vaste programme à l’heure où la production européenne de miel diminue d’année en année, alors même que sa consommation augmente. En Allemagne, le pays le plus gourmand en miel au monde avec 1,2 kg annuels consommé par habitant, 98 % des pots vendus dans les supermarchés sont issus de l’importation. Crémeux ou liquide, des montagnes ou aux fleurs, le nectar de grande surface est en fait principalement issu d’Amérique du Sud et de Chine. «Le marché de l’apiculture allemand est très petit par rapport à sa demande, et les apiculteurs allemands pratiquent cette activité par loisir principalement, faute de moyens pour lutter contre les multinationales du miel», raconte Viktoria Schmidt, l’entrepreneuse et desi16

gner à la tête de Nearbees. Cette femme de 27 ans tout juste diplômée d’un master en industrie du design avec à la clé un mémoire sur «L’histoire des relations hommes-abeilles», a été sensibilisée à la cause par son grand-père : «Quand il a cessé de produire son propre miel, j’ai vu les cerisiers du jardin arrêter de fructifier, par manque de pollinisation», raconte Viktoria Schmidt. Dès lors, s’engager pour le maintien «d’une biodiversité de qualité» est devenu pour elle un enjeu majeur. Un équilibre dans lequel les abeilles jouent un rôle central. «On peut importer du miel, mais l’on ne peut pas importer la capacité de pollinisation des abeilles», poursuit Michael Gelhaus, cofondateur de la startup, «et comme les abeilles survivent moins bien sans l’aide des apiculteurs, le maintien d’une culture locale est important». Pour mener à bien leur projet, les quatre amis se sont entourés de quatre connaissances, avec lesquelles ils se sont lancés dans la phase test de leur projet, qu’ils ont autofinancée. De septembre 2014 à avril 2015, plus de 1000 producteurs bavarois se sont joints à la plateforme, et plus de 1000 lots de miel ont été vendus. Le site se veut simple et didactique. Pour transmettre leur miel à ses inscrits, il suffit aux apiculteurs de le verser dans des enveloppes créées à cet effet par Nearbees. Conçues dans un matériau recyclable, ces dernières sont réutilisables

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et labellisées «Point Vert» (le logo allemand Grüner Punkt signifiant l’adhésion au système de contribution de recyclage des déchets). Chaque enveloppe peut accueillir jusqu’à 400 grammes de miel. Les consommateurs les reçoivent directement chez eux (sans frais de port), ce qui, selon Viktoria Schmidt, réduit de 90% les déchets d’emballage et considérablement les émissions de CO2, par rapport à l’achat de miel en pot de verre. De leur côté, les apiculteurs présents sur le site doivent répondre à plusieurs obligations, dont celle de renoncer aux pesticides et aux herbicides et de ne pas produire leur miel à proximité d’exploitations qui utilisent ces produits ou des OGM. De même, pas question d’ajouter du sucre, comme c’est le cas dans nombre de miels industriels. Pour financer cette plateforme collaborative, à laquelle l’inscription est gratuite, Nearbees

retient 15 % de commission sur chaque échange. À noter que le prix du miel est fixé par chaque apiculteur – comptez entre 7,80 euros et 12 euros pour 400 grammes. Un prix plus élevé qu’en grande surface, que la start-up justifie par sa qualité. Lauréats de plusieurs prix, dont celui de «la meilleure entreprise sociale allemande» en 2014, les huit membres de Nearbees visent à présent plus large. Sur Startnext , la plus grande communauté de financement participatif allemande, leur objectif est de collecter 40 000 euros pour s’étendre à tout le territoire allemand. À la fin de l’année 2015, les huit amis espèrent ainsi avoir réussi à sensibiliser les 100 000 apiculteurs amateurs. Et au moins autant de «consomm’acteurs». Source : www.wedemain.fr


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Actu produit

Tomate : Innovation et valorisation L’innovation revêt de multiples facettes dont la diversité variétale (goûts, formes, couleurs...) et technologique (emballages, matériels...). Innover est nécessaire pour développer la compétitivité des entreprises de la filière, favoriser la consommation des fruits et légumes (frais et transformés). Le consommateur refusant de plus en plus le modèle industriel, l’innovation permet d’accentuer des valeurs liées à l’environnement, au développement durable, sans oublier le caractère pratique. Par exemple, la tomate a bénéficié d’innovations variétales qui ont permis sa segmentation,

entrainant une hausse de sa consommation. Par ailleurs, des variétés disparues ou en perte de vitesse ont été remises sur le marché sous une autre forme (mini-légumes) et ont connu un regain de consommation. De même, de nouveaux procédés ont vu le jour pour améliorer la qualité des fruits et légumes (atmosphère contrôlée, contrôle de la qualité gustative, packaging, brumisation et nébulisation, matériels de plantation et de récolte, traitements, production raisonnée et intégrée, transport...). A cet égard, le salon Fruit Logistica de Berlin s’impose aujourd’hui, comme le rendez-vous mondial des produits et services de la filière

fruits et légumes...

Améliorer le rendement d’une façon spectaculaire ! Les scientifiques du laboratoire Cold SpringHarbor (CSHL) à New York (Etats-Unis) ont découvert une nouvelle méthode pour améliorer les rendements d’une façon spectaculaire. Une équipe dirigée par le professeur agrégé Zachary Lippman a découvert un certain nombre de variations génétiques qui pourraient améliorer jusqu’à 100% la production des tomates. «Traditionnellement, les producteurs se basaient sur la variation naturelle des gènes

pour accroître les rendements. Toutefois, ces rendements ont stagné,» affirme Lippman. «Les producteurs ont un besoin immédiat de trouver de nouvelles manières pour produire plus de nourriture.» Lippman a rajouté que «l’architecture de la plante est le résultat de l’équilibre délicat entre la croissance végétative (bourgeons et les feuilles) et la production de fleurs. Pour augmenter les rendements des cultures, nous voulons des variétés qui produisent autant de feuilles et tiges que de fruits, même si cela nécessite de l’énergie, une énergie produite dans les feuilles». Pour les tomates et pour d’autres plantes qui produisent des fleurs, l’équilibre entre la croissance végétative et générative est contrôlée par deux hormones antagonistes appelées florigène et antiflorigène. Lippman et ses collègues ont montré que l’équilibre entre le florigène et l’antiflorigène pourrait ne pas être optimal pour les plants de tomates, en dépit de la longue période pendant laquelle les variétés naturelles ont été cultivées. L’étude a identifié une série de nouvelles mutations génétiques qui ont permis pour la première fois de régler l’équilibre entre le florigène et antiflorigène. Cet équilibre maximise la production des fruits sans affecter l’énergie produite par les feuilles qui sont nécessaires pour soutenir ces fruits. «Nous avons constaté qu’il existe différentes combinaisons qui augmentent considérablement les rendements pour les tomates cerises et les autres types de tomates destinées à la consommation en frais, par rapport aux tomates qui sont traitées pour préparer la sauce, le ketchup et d’autres produits en conserve.» Source : hortalizas.com agriculturemoderne.com

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Actu produit

Production mondiale de tomates

Il existe entre 13 000 et 14 000 variétés de tomates dans le monde, mais environ 500 sont cultivées de façon industrielle, parfois biologiquement, pour une production de 120 millions

de tonnes chaque année, soit 4 000 kg de tomates produites chaque seconde. La production mondiale est en constante hausse et est passée de 64 millions de tonnes en 1988 à 120 de nos jours. La Chine est le principal producteur avec plus d’une quart du total (33,6 millions de tonnes). Elle est suivie par les Etats-Unis (11,5

millions de tonnes) et la Turquie (10 millions de tonnes). Ce fruit, considéré souvent comme légume, est issue d’une plante herbacée originaire du Pérou. Il est arrivé en Europe après la conquête de l’Amérique du Sud par les Espagnols, qui le distribuèrent dans leurs possessions, notamment en Italie où la tomate jaune fut très tôt culti-

vée, bien avant la tomate rouge. La tomate est cultivée dans 170 pays de manière industrielle. Grâce à la production sous serre, on la trouve également dans des pays ayant des climats froids ou des saisons courtes (Russie, PaysBas, Suède, Suisse, Canada). Ces dix dernières années la progression de la production de tomates a été de 35%. Ce bond phénoménal est du au déploiement des tomates hybrides développées dans des laboratoires notamment aux Etats-Unis, mais aussi en Europe et en Israël.

La qualité organoleptique La qualité organoleptique d’un fruit représente l’ensemble des sensations perçues par les cinq sens à son contact. Face aux exigences de la filière, la tomate est devenue un produit de plus en plus standardisé. Certaines composantes de la qualité organoleptique, notamment les aspects visuels, sont 20

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mées à l’aide de mesures instrumentales. Néanmoins, le recours à l’analyse sensorielle est lourd et coûteux. La recherche tente donc de le remplacer par la sélection assistée par marqueurs.

La qualité nutritionnelle

maintenant irréprochables, alors que d’autres sont encore largement critiqués (saveurs, aromes, texture). Aujourd’hui, le meilleur moyen de caractériser la qualité organoleptique des fruits reste l’analyse sensorielle. En effet, si la substitution de cette méthode d’analyse par des mesures physiques et chimiques semble envisageable pour des caractères tels que la saveur sucrée ou acide, et la fermeté, en revanche la texture ou les propriétés aromatiques du fruit ne peuvent pas être fidèlement e s t i -

En France, parmi les recherches fondamentales de l’Inra figurent des travaux sur l’amélioration des qualités nutritives de la tomate. Ainsi, le laboratoire agronomie et environnement de Nancy a montré que des périodes ciblées de carence en azote des plants permettaient d’augmenter les teneurs en polyphénols des tomates. Cette découverte n’a pas encore été expérimentée en serre, alors qu’elle serait facile à mettre en œuvre sur cette culture hors-sol. Les vitamines telles que l’acide ascorbique (vitamine C) ont des bénéfices nutritionnels reconnus pour le consommateur. Les fruits et légumes sont notre principale source d’acide ascorbique et fournissent 70% de la vitamine C dont a besoin l’homme qui n’en synthétise pas. La tomate représente une source majeure de vitamine C en raison de la forte consommation de ce fruit. Une tomate peut contenir entre 10 et 50 mg/100g de matière fraîche de vitamine C et est donc assez riche en cette vitamine. Les fruits des espèces sauvages de tomate sont souvent t r è s riches e n vitamine C et Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Actu produit

Le réfrigérateur, pire ennemi de la tomate Le goût de la tomate passe aussi par l’habitude des consommateurs. Et là, pas d’hésitations : la tomate ne se met pas au réfrigérateur, mais se laisse à l’air ambiant, même s’il fait très chaud. Des chercheurs français ont ainsi étudié le devenir d’une partie des 400 composés organiques volatils déterminés chez la tomate. Résultat : le conditionnement à 4°C provoque une destruction massive de ces COV.

sont une source de variabilité pour améliorer ce caractère. Des chercheurs ont donc focalisé leurs travaux sur la qualité nutritionnelle sur la vitamine C. Certaines des approches globales concernent également le lycopène, autre métabolite secondaire d’intérêt de la tomate.

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Les préférences des consommateurs Une récente étude réalisée par le CTIFL en France (première destination de la tomate marocaine), a confirmé la place de la tomate dans le panier de la ménagère. Il s’agit d’un légume de consommation très courante. Ainsi, en 2013, 94,3% des 1000 personnes interrogées déclarent «manger de la tomate fraîche, crue ou cuite, ne serait-ce que de temps en temps». La Grappe enregistre le taux de notoriété le plus élevé des sept types étudiés. Elle jouit également d’une véritable cote d’amour: 40% des personnes qui la consomment déclarent la préférer. Sa formidable progression peut s’expliquer aussi par sa bien meilleure accessibilité financière. Par

ailleurs, à ce jour, malgré la forte augmentation des références, la consommation est stable depuis 10 ans. La Grappe enregistre le taux de notoriété le plus élevé (94,2%) devant la Cocktail (87,3) puis la Cerise (74,8%). Les branchées sont bien reconnaissables, le type le plus petit aussi. Le type Marmande est reconnu par deux consommateurs de tomate sur trois (66,8%). Le type Ronde gros calibre nommée ici Charnue le talonne (63,8%). Les types Ronde et Allongée ont été reconnus par un enquêté sur deux, respectivement 51% et 49,5%. Viennent ensuite les «variétés anciennes».

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Actu produit

Arboriculture Le réchauffement climatique change le goût des pommes Plus sucrées, mais moins croquantes... Le réchauffement climatique modifie les paramètres liés au goût et à la texture des pommes. Des chercheurs japonais ont étudié les caractéristiques de deux variétés de pommes, la Fuji (l’une des plus répandue dans le monde selon l’étude) et la Tsugaru, enregistrées au cours des années 1970 dans deux vergers dans les préfectures de Nagano et d’Aomori. Avec l’augmentation de la température moyenne sur cette période, respectivement de 0,31°C et de 0,34°C par décennie dans chacune de ces deux régions, les dates de l’ouverture des bourgeons et de la floraison des pommiers ont avancé peu à peu dans l’année, ont constaté les chercheurs. Pour les deux variétés, ils ont relevé une diminution au cours du temps de l’acidité et de la fermeté des fruits, mais en revanche une tendance à la hausse de la concentration en sucres. Des changements modérés mais «significatifs» qui, selon les chercheurs, témoignent que les attributs de texture et de goût des deux variétés se sont modifiés en réponse à la hausse du thermomètre. Dans ces deux vergers, les pratiques agricoles et les variétés cultivées sont restées les mêmes, excluant ainsi l’influence de facteurs non-climatiques comme d’éventuelles améliorations techniques. 24

Si le changement climatique se poursuit, «les modifications dans les attributs de goût et de texture des pommes pourraient être plus frappantes avec des floraisons encore plus précoces et une hausse des températures pendant la période de maturation du fruit», estime l’équipe conduite par Toshihiko Sugiura, chercheur à l’Organisation nationale de recherche sur l’alimentation et l’agriculture à Tsukuba.

Lutte contre le carpocapse :

la guerre des odeurs est déclarée Des chercheurs ont découvert dans l’antenne du papillon le récepteur de l’ester de poire, odeur qui guide le carpocapse vers les fruits sur lesquels il pond ses œufs. Ceci permettra de mettre au point des nouvelles méthodes de lutte contre ce papillon nuisible qui soient respectueuses de l’environnement. Quoi de plus désagréable que de croquer une pomme et de se rendre compte après-coup qu’un ver y logeait ? Le carpocapse, petit papillon qui dépose ses œufs sur les fruits à pépins (pommes et poires), pose un véritable problème pour les producteurs de fruits. Nombre d’entre eux voient chaque année une partie de leur récolte transformée en gruyère par les vers. Comment faire face à ce nuisible

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lorsque l’on est sous label bio ou que l’on cherche à diminuer son usage d’insecticides ? Une équipe franco-italo-suédoise et qui inclut l’Inra en France cherche de nouvelles solutions respectueuses de l’environnement en étudiant l’odorat du papillon. En effet, en jouant sur les odeurs, on pourrait les désorienter et les empêcher de trouver les fruits défendus. La guerre des odeurs Il existe déjà des méthodes de lutte contre le carpocapse basées sur des odeurs ou des phéromones. Ces méthodes sont en œuvre chez de nombreux producteurs. Elles

ont néanmoins une très grande marge d’amélioration. « Les méthodes utilisées sont assez chères à mettre en œuvre et les molécules ne sont pas optimisées. Pour améliorer ces méthodes, nous devons connaître les récepteurs qui détectent les odeurs », indique un chercheur. Le carpocapse sent les odeurs grâce aux 60 à 70 types de récepteurs olfactifs placés sur ses antennes. Pour identifier les récepteurs les plus intéressants pour perturber l’orientation des papillons, les scientifiques ont tout d’abord cherché dans l’ADN du papillon tous les gènes des récepteurs olfactifs. Ils en ont


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Actu produit

choisi quelques-uns qu’ils ont implantés dans l’ADN de drosophile, la mouche du vinaigre, afin de mieux les étudier. Ensuite, en exposant ces mouches à des odeurs de fruit et des phéromones, ils ont pu déterminer les molécules spécifiquement captées par ces récepteurs. C’est ainsi qu’ils sont parvenus à identifier le récep-

teur olfactif de

l ’e s ter de poire. Malgré son nom, cette molécule est tout aussi bien relâchée par les pommes. Les femelles carpocapse se laissent guider par l’ester de poire pour retrouver les fruits qui abriteront leur descendance. Cette découverte constitue donc un levier important pour mieux modifier le comportement du carpocapse. Grâce à l’identification de ce récepteur, l’on pourra mettre au point des molécules de synthèse non toxiques agissant de façon plus puissante que l’ester de poire sur l’odorat des papillons. Ainsi, les agriculteurs pourront attirer les femelles du carpocapse hors de leur verger ou les attirer vers des pièges à glu. Mais ce n’est pas tout. « Grâce à la structure du récepteur, on pourra de même identifier des molécules antagonistes capables de le bloquer ». Diffusés dans un champ, ces composés empêcheraient ainsi le carpocapse de sentir l’ester de poire, et donc de retrou-

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ver les fruits. Avantage de ces systèmes de protection des vergers: ils sont parfaitement ciblés sur un seul insecte. En effet, les récepteurs olfactifs sont différents pour chaque espèce. Ainsi, ces molécules pourront perturber le comportement du carpocapse sans affecter le moins du monde les insectes bénéfiques. Les abeilles en seront reconnaissantes !

Les échanges gazeux chez les fruits Les poires et les pommes sont dotées d’un réseau de stockage et de circulation de l’air, leur permettant de « respirer ». L’identification de ces structures permet de mieux comprendre comment les fruits se dégradent après leur récolte. Les poires et les pommes contiennent de microscopiques voies, indispensables pour la circulation de l’oxygène et du dioxyde de carbone (CO2) qui sont donc des éléments déterminants pour la santé des fruits. Des chercheurs belges les ont observées pour la première fois, en trois dimensions. Dans les pommes, ces voies apparaissent comme des cavités irré- gulières entre les cellules, tandis que dans les p o i r e s,

elles ont la forme de petits canaux interconnectés. Les pommes et les poires, comme tous les fruits, continuent de respirer après leur récolte. Afin qu’ils restent sains, un minimum d’oxygène doit être apporté à toutes les cellules du fruit. Sans cela, des zones jaunâtres vont apparaître dans la chair et la qualité des fruits en sera amoindrie. C’est pourquoi ils sont conservés dans les chambres froides avec un contrôle précis du niveau d’oxygène. « Nous ne savons pas encore très bien comment le réseau de circulation de l’air se développe dans le fruit et pourquoi les pommes ont une structure en cavités alors que les poires ont un réseau de micro-canaux» explique Pieter Verboven, directeur de l’étude. Toutefois, les résultats obtenus permettent d’expliquer pourquoi les poires sont tellement sensibles au pourrissement. « Les micro-canaux sont si petits que l’apport d’oxygène au cœur des fruits est extrêmement limité et les cellules sont très vite privées d’air quand le niveau d’oxygène tombe sous le seuil de sécurité » affirme-t-il. Source : Sciences et Avenir

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Actu produit

Conservation des fruits La qualité des fruits et légumes proposée sur les étals constitue l’un des principaux déclencheurs d’achat par le consommateur. Les produits se doivent d’être visuellement attractifs pour séduire l’acheteur, d’avoir une maturité et une qualité gustative optimales pour le fidéliser sur le long terme.

La température : facteur prépondérant

L’évolution des modes de vie engendre également une attente des consommateurs en matière d’hygiène et de praticité. La durée de vie des fruits et légumes après récolte varie en fonction de l’espèce. Certaines sont rapidement périssables du fait de leur forte respiration, dont découlent les réactions de dégradation (asperge, champignon, haricot, pois,…). D’autres peuvent également être jugées fragiles du fait de leur sensibilité aux chocs (pomme, fraise, poire mûre), aux pertes d’eau (salade, épinard…), et aux maladies de conservation (fruits à noyau…). Cette sensibilité dépend des caractéristiques

de leur épiderme, de leur niveau de maturité et des pratiques pré et post-récolte. Le facteur prépondérant dans la préservation de la qualité réside dans la température. L’entreposage au froid et le maintien d’une chaîne du froid (transports, stockages intermédiaires) permettent de ralentir la respiration des produits et donc leur évolution. La plupart des espèces acceptent des températures comprises entre 0 et 8 °C, d’autres nécessitent un stockage à une température supérieure à 12°C (fruits et légumes exotiques, tomate, …). Enfin, pour certains fruits (poires, kiwis, pêches, mangues, avocat…), il peut être judicieux d’avoir un entreposage entre 18 et 25 °C pour poursuivre la maturation et

faire évoluer certains critères tels que la fermeté, la couleur et les arômes. Les conditions d’entreposage sont également à considérer : incompatibilité de stockage de certaines espèces, délai entre récolte et consommation, impact de l’éthylène sur certains produits très sensibles (kiwi, brocoli…). Enfin l’utilisation d’emballages s’avère aussi intéressante à plusieurs niveaux : protection contre les chocs (fruits sensibles ou mûrs), réduction des pertes d’eau, meilleure préservation (atmosphère modifiée) et réduction des manipulations (chocs, hygiène). www.econostrum.info

La conservation frigorifique des pommes

Une fois récolté, le fruit est privé des flux brute et élabo-

ré, et sa survie dépend de ses réserves et des facteurs physiques externes. Le but principal de la conservation par le froid est de ralentir ou même de stopper la maturation des fruits pour assurer un grand étalement des ventes. La température idéale de conservation d’un produit horticole donné correspond à celle située juste en dessus de sa température de congélation. Le froid ralentit considérablement l’activité des enzymes et les réactions chimiques correspondantes. Ainsi, Une réduction de température va entraîner une réduction des vitesses de changements de tous les paramètres tels que la respiration et le changement de texture par exemple. D’autres effets indirects peuvent être obtenus en diminuant la température, tels que la diminution de la vitesse de développement de la flore

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microbienne, car si la température est suffisamment basse, beaucoup de spores ne vont pas germer.

La pomme fait partie des produits horticoles qui évoluent inévitablement après leur récolte et ne survivent que pendant une durée limitée, variable selon leur nature (déshydratation, attaques par les champignons et les bactéries). Ils peuvent de ce fait devenir plus ou moins rapidement impropres à la consommation ou à la commercialisation. La pomme est un fruit climactérique qui se caractérise par une intensité respiratoire qui passe par un minimum (minimum climactérique) à la fin de la croissance, pour augmenter ensuite quand la maturation s’engage (crise climactérique). L’intensité

respiratoire est maximale quand le fruit est mûr, puis elle diminue au cours de la sénescence. La crise climactérique ou respiratoire est accompagnée d’une libération importante de l’éthylène qui initie les différentes évolutions biochimiques caractéristiques de la maturation. Les fruits climactériques (pommes, poires, bananes, etc.) ont la possibilité de pouvoir mûrir après leur cueillette : - s’ils sont récoltés trop tôt (avant le minimum climactérique), leur maturation est souvent difficile et incomplète. - s’ils sont cueillis trop tardivement (après le minimum climactérique), leur dégradation (phase de surmaturité) est déjà engagée et leur durée de survie est réduite. Le stade de développement à la

récolte est donc décisif pour la destination du produit. Pour les pommes destinées à la conservation, elles doivent être cueillies juste avant le pic climactérique car toutes les opérations de post-récolte (réfrigération, atmosphère contrôlée) ont pour objectif de retarder cette crise climactérique qui coïncide avec la pleine maturité. Cependant, il faut signaler que ces techniques ne vont pas améliorer la qualité des pommes au cours de la conservation, mais plutôt maintenir leur qualité initiale. D’où la nécessité de ne conserver que les produits de bonne qualité en effectuant un triage sévère au départ. Il est donc conseillé notamment de : - n’entreposer que des fruits sains, exempts de meurtrissures - effectuer un triage et si possible un pré-calibrage avant la

mise au froid. Généralement, on ne conserve que les fruits de taille moyenne car les gros fruits mûrissent rapidement et sont sensibles aux maladies physiologiques. - réduire autant que possible la période cueillette-mise au froid

A noter qu’en ce qui concerne la pomme, deux grandes catégories de fruits peuvent être distinguées : - les variétés d’origine américaine ou assimilée (Golden, Delicious rouge, Granny-Smith…) qui supportent un froid proche de 0 °C - les variétés dites européennes (Reinette, Canada, Boskoop, Cox) que l’on conseille d’entreposer au dessus de 4 °C à cause de leur sensibilité au froid qui se manifeste par des troubles physiologiques.

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Actu Echanges

COMMERCE ET LOGISTIQUE :

Le cas de la filière fruits et légumes Le marché international des fruits et légumes a été l’un des premiers du secteur agro-alimentaire à entrer de plein-pied dans la mondialisation. La réduction des barrières commerciales, des coûts d’expédition et des temps de déplacement, tout comme l’amélioration des méthodes de conservation des produits périssables et les investissements dans les terminaux spécialisés dans les ports et l’expansion des marchés, ont conduit à une croissance spectaculaire du commerce de fruits et légumes frais depuis la fin du XXe siècle.

Dynamiques du commerce dans le monde Le commerce international des fruits et légumes frais a atteint une valeur d’environ 250 milliards de dollars en 2010. Cette valeur a augmenté en l’espace de dix ans, tant sur le plan des exportations, que sur le plan des importations. En ce qui concerne les légumes frais, le commerce international atteint une valeur d’environ 106 milliards de dollars en 2010. L’UE-27 joue un rôle important dans ce commerce, en assurant 42,5 % des exportations et 47 % des importations mondiales de légumes. Cependant, ses parts de

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marché déclinent au cours des dernières années. En effet, l’UE-27 représentait 50 % des importations et des exportations mondiales en 2000-2001. Par conséquent, malgré une augmentation du commerce de légumes en termes absolus, la dynamique des flux échangés au niveau de l’UE est inférieure à celle observée dans le reste du monde. La Chine, par exemple, a importé 3% de la valeur mondiale de légumes (contre 0,4% en 2000) et a exporté 11,3% de cette valeur en 2010 (contre 6,6 % en 2000). En ce qui concerne le commerce mondial de fruits frais, une valeur des échanges d’environ 150 milliards de

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dollars a été enregistrée en 2010, avec une croissance de presque 10,2% pour les exportations et de 9,6% pour les importations entre 2000 et 2010. Dans ce secteur, l’UE-27 occupe elle aussi un rôle de premier plan, en représentant près de 33,5% des exportations et 46,4% des importations. Son poids a cependant diminué, si l’on considère qu’en 2000, les exportations et les importations ont représenté, respectivement, 37% et 50,8% des valeurs mondiales. Soulignons ici la part de marché importante qu’occupent certains pays dans les exportations mondiales de fruits : les États-Unis concentrent 14% des flux, l’Espagne 9,9%, le Chili 5,6%, l’Italie 5,1%, les Pays-Bas 5,1%. Une première analyse des données mondiales permet de constater une modification dans la géographie des flux commerciaux de fruits et légumes, avec l’apparition de nouveaux pays qui transforment progressivement la cartographie du marché international et le recul des pays traditionnellement importateurs et exportateurs. Des itinéraires commerciaux inédits se sont dessinés, entraînant ainsi une réorganisation des services commerciaux et de la logistique. Signalons, par ailleurs, l’influence de certains pays tels que le Chili, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud qui, en dépit de leur position géographique aux antipodes du Globe, représentent de véritables puissances commerciales dans le secteur. Leur production

est fortement orientée vers l’exportation et leur stratégie logistique est fondée sur une chaîne maritime et portuaire très efficace. En effet, la concurrence des nouveaux marchés émergents dans le secteur des denrées alimentaires, en particulier celui des fruits et légumes, a fait porter l’attention vers des produits à forte intensité de services et a rendu fondamentale pour la compétition internationale la capacité d’innovation technologique. Le transport et la logistique deviennent ainsi les principaux moteurs d’un processus dynamique de globalisation où les relations économiques, politiques et sociales doivent nécessairement s’inscrire dans un champ géographique plus large. Par conséquent, le degré d’interdépendance entre les zones géographiques sera renforcé et amélioré par le développement des réseaux de communication, l’efficacité des services logistiques et les progrès technologiques. La logistique devra également relever le défi de l’augmentation du volume de produits, de la dispersion géographique des zones de production et de la distance entre lieu de production et lieu de consommation. Notons enfin qu’une logistique performante est aujourd’hui indispensable pour l’organisation et la compétitivité du secteur des fruits et légumes face à un marché de détail qui demande de plus en plus le développement d’un système de flux continu.


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Actu Machinisme

Les besoins énergétiques des activités de travail du sol Le travail du sol est l’activité la plus exigeante en énergie dans l’activité agricole. La puissance du tracteur est un élément déterminant dans ce sens. Lors de l’équipement de l’exploitation, le choix du tracteur (type, puissance, …) doit être bien raisonné pour répondre aux besoins tout en évitant la tentation de puissance excessive, coûteuse en carburant et entretien. Dans les plus grandes exploitations, la possibilité d’avoir plusieurs tracteurs permet de combiner différents engins ayant des caractéristiques différentes et complémentaires. Ainsi, les tracteurs à 4 roues motrices permettent une meilleure adhérence au sol et la réalisation des opérations nécessitant plus de puissance. Il faut rappeler à ce propos que la puissance n’a aucun lien avec le nombre de roues motrices : le fait d’utiliser quatre roues motrices permet d’améliorer la capacité de traction du tracteur mais consomme également plus de carburant.

L’énergie ou la traction demandée par les activités de travail du sol dépend de plusieurs facteurs dont les plus importants sont :

La profondeur du travail du sol: Un labour profond nécessitera une force de traction plus importante, qui augmente de façon presque linéaire avec la

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profondeur. De sorte que labourer à une profondeur de 20 cm nécessite environ deux fois plus d’énergie qu’à une profondeur de 10 cm. Cette explication ne vaut que jusqu’à une certaine profondeur, à laquelle l’angle de coupe de la charrue devient inefficace puisque le versoir ne peut plus déposer la section de terre retournée. A contrario, les travaux super-

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ficiels sont peu exigeants en puissance, plus rapides et peu énergivores.

Le type de sol et son état: L’expression de «sol léger» appliquée à un sol sablonneux a rapport avec le labour et pas avec le poids. La traction est liée au type de sol mais en dehors de ça, le taux d’humidité du sol est très important.

Pour les sols sablonneux, par exemple, cette variation est beaucoup plus étendue que pour les sols argileux. Donc un sol sablonneux peut être travaillé quand il fait plutôt sec jusqu’à un point où il devient assez mouillé. Un sol argileux sera dur quand il fait sec mais devient très vite trop mouillé pour labourer correctement. Dès lors, sous les mêmes


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Actu Recherche

lourds. De même, elle sera aussi plus élevée lors de l’utilisation du matériel actionné par la prise de force.

La vitesse:

La même explication s›applique à la vitesse du labour, c›est à dire que travailler à une vitesse plus rapide nécessite une force de traction plus importante.

conditions climatiques, les sols sablonneux sont plus faciles à travailler et peuvent l’être plus longtemps que les sols argileux. Par ailleurs le tassement du sol par les passages fréquents de différents types de matériel, rendent les opérations plus difficiles.

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Type d’équipement:

La façon dont l’équipement influencera le travail est également importante. Par exemple, une charrue à versoir retournera plus de terre que le ‘chisel’ (cultivateur lourd), l’énergie requise sera plus élevée et augmentera plus vite pour les sols

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NB : Ces facteurs ne peuvent être pris isolément. Il est nécessaire de prendre en considération la combinaison de l’ensemble des facteurs pour la prise de décision. Le niveau de technologie ou mécanisation influence largement les possibilités de travail du sol et détermine les demandes établies par rapport à la structure du sol et la configuration de la superficie

conséquentes. Plus le niveau de mécanisation est élevé, plus il y aura d’énergie disponible pour les opérations de travail du sol, utilisée plus efficacement, et en moins de temps pour terminer le travail. Ces réductions de temps peuvent être très importantes, en particulier dans les régions climatiques où les cultures doivent être produites au cours d’une saison des pluies très brève. Cet effet «d’à-propos» est souvent plus bénéfique que l’énergie disponible. Un niveau de mécanisation élevé, comprenant l’entretien mécanisé des cultures et les opérations de récoltes, nécessite des conditions uniformes (culture et sol), un lit de semences égal et uniforme, des billons de taille et de forme uniforme, une distance correcte entre les rangées, etc.


Le système conventionnel de travail du sol Il est caractérisé par un labour entre deux cultures, créant un lit de semences avec les opérations de labour secondaire. En général, le nombre d’opérations de travail du sol doit être ramené à un minimum afin de garder de l’énergie et du temps et pour empêcher une détérioration structurelle. Le calendrier cultural des opérations est capital pour profiter au mieux des conditions de consistance optimale du sol et de la maniabilité. Si des tracteurs sont disponibles, les opérations de labour primaire peuvent être

effectuées dans des conditions de sol sec, bien qu’un labour secondaire intensif soit nécessaire. Un labour profond en sol dur et sec consomme énormément d’énergie mais augmente apparemment les rendements culturaux dans les régions sèches. Les risques de détérioration de la structure du sol augmentent considérablement si on utilise des équipements peu adaptés pour le labour secondaire de sols labourés profondément, comme des herses traînées légères ou les rotoculteurs entraînés par la prise de force. En dehors des besoins énergétiques élevés, les risques d’érosion et de ruissellement augmentent parce que dans

cette situation, la surface du sol est nue et ne sera pas protégée longtemps. Des résultats de la recherche indiquent que le labour augmente la capacité d’infiltration à un point tel que les risques de ruissellement et d’érosion sont très faibles. Au contraire, les pertes d’eau de pluie sont importantes lorsque la pluie tombe sur un sol dur et encroûté. Un lit de semences ameubli permet généralement à la culture de mieux démarrer mais cet ameublissement ne peut être réalisé que par un travail du sol mécanisé. La puissance de traction animale disponible est très faible, causée par de mauvaises conditions suite à une longue période sèche où

la nourriture est rare, donc la pluie doit ameublir la couche arable tout entière. Quelques alternatives sont proposées pour surmonter ces contraintes: labourer à la fin de la saison des pluies, par exemple, immédiatement après la récolte tant que le sol est en général encore humide. Par suite, le sol est grossier et ouvert, prêt à recevoir les premières pluies de la saison suivante. Un des problèmes sérieux qui se pose est causé par les animaux, bétail, et chèvres qui broutent sur les champs pendant la saison sèche, piétinant et aplanissant le sol.

Source : www.fao.org

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Actu Salon

ASIA FRUIT LOGISTICA Nouveaux records Salon leader en Asie pour le secteur des fruits et légumes, ASIA FRUIT LOGISTICA s’est tenu cette année du 02 au 04 septembre à Hongkong à l’Asia World-Expo. 9200 visiteurs professionnels venus de 70 pays s’y sont rendu (8.100 visiteurs en 2014) soit une augmentation de 14% par rapport à l’année passée. Cette hausse du visitora s’explique par une augmentation significative du nombre de visiteurs asiatiques (66% des visiteurs). La Chine est de loin le plus grand pays représenté en termes de fréquentation, avec un peu plus d’un tiers du nombre total de visiteurs. L’Australie et les ÉtatsUnis occupent respectivement le deuxième et troisième rangs, suivis de l’Inde, Taiwan, la Malaisie et Singapour. La surface d’exposition tout comme le nombre d’exposants augmentent constamment d’une année à l’autre. Quelques 574 entreprises provenant de 40 pays ont présenté leurs produits et services lors de l’événement, soit une croissance de 20% par rapport à 2014 (478 exposants).

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La Chine a été une fois de plus le plus grand pays en termes de nombre d’exposants, avec 105 sociétés exposantes, suivie de l’Italie avec 54 entreprises, l’Egypte avec 36 exposants (39% de plus par rapport à 2014), les Etats-Unis (31 exposants), tandis que l’Australie et les Pays-Bas se sont partagé la cinquième place avec 30 exposants chacune. D’autres pays se sont fait remarquer cette année comme le Kenya, la Malaisie, la Pologne, la Turquie, le Canada, la France et la Nouvelle-Zélande. En effet, les sociétés internationales et les organisations de tous les secteurs du commerce saisissent cette occasion pour présenter leurs nouveaux produits (fruits et légumes frais, herbes aromatiques, fleurs, épices, fruits, fruits secs, produits exotiques, graines, produits coupés, produits bio, systèmes de culture, emballages, …). A noter que l’intérêt de beaucoup de pays européens pour le marché asiatique s’est renforcé notamment suite à la fermeture des frontières russes.

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Le continent asiatique, en particulier la Chine, est producteur et exportateur de fruits et légumes, et en même temps un grand importateur de différentes variétés de ces denrées. Il faut également mentionner le potentiel d’autres marchés comme ceux de l’Indonésie, la Malaisie, l’Inde, etc. L’Asie est une région dynamique, à la population nombreuse, dont une classe moyenne prospère au pouvoir d’achat en progression. Accordant un grand intérêt aux produits d’importation de bonne qualité, un consommateur japonais, par exemple, est prêt à mettre le prix pour l’acheter. Le Maroc, avec ses produits de qualité reconnue, pourrait lui aussi, à l’avenir, se positionner avantageusement sur le marché asiatique. Et Asia Fruit Logistica est la porte d’entrée, pour quiconque souhaite diversifier ses débouchés dans cette région. A

défaut d’exposer sur un stand, les opérateurs marocains pourraient faire l’effort d’y aller pour prospecter sur place et se laisser convaincre à leur tour. Ça a été le cas de l’Egypte qui participe au salon ASIA Fruit Logistica depuis la première année. Lors de la première édition, l’Egypte a commencé par envoyer une petite délégation de visiteurs, et ensuite, pendant 2 ans, des associations professionnelles sur un petit stand. Celles-ci ont commencé à nouer des contacts, récupérer des informations sur les différents marchés en Asie et leurs particularités, étudier la concurrence, la logistique, les accords d’échange, etc. Au fur et mesure, plus de sociétés exportatrices égyptiennes se sont inscrites, pour arriver en 2015 à 39 sociétés, faisant de l’Egypte le troisième exposant en importance au salon. www.asiafruitlogistica.com


Informatique et logiciels,

outils d’optimisation en agriculture Il n’est plus question aujourd’hui de se demander si l’informatique est utile en agriculture, mais de chercher les outils appropriés, adaptés à l’activité de chaque agriculteur et à son exploitation et ce aussi bien en termes de matériel que de logiciels. Les producteurs qui ont franchi le pas savent qu’on ne peut plus se passer de cette démarche et que les investissements sont largement justifiés. Sans oublier de parler de l’évolution constante de ces nouvelles technologies depuis leurs premiers pas, évolution qui vise à répondre aux besoins, de plus en plus pointus, des agriculteurs et de leurs exploitations (élargissement des gammes proposées, solutions clés en mains, …). Par ailleurs, les entreprises fournissant ce genre d’outils, proposent aux éleveurs et agriculteurs de différentes filières, des solutions personnalisées et adaptables au cas par cas et d’assurer leur formation à l’utilisation de ces technologies ainsi qu’une aide en ligne. En outre, des logiciels libres et gratuits sont aussi disponibles pour les utilisateurs avertis ou hésitant à la dépense, sachant qu’il est plus difficile de trouver le produit précis dont

on a besoin personnellement.

Productions végétales :

- Les outils proposés permettent, entre autres, aux exploitations de production végétales d’identifier toutes les parcelles et de saisir les cultures qui sont réalisées sur celles-ci, les intrants utilisés (engrais et autres) et les temps de main d’œuvre… - Les filières concernées sont nombreuses, parmi elles les grandes cultures, semences (potagères, …), viticulture, fertilisation, irrigation, etc. - Guidage du matériel agricole à l’aide des ordinateurs embarqués afin de simplifier et d’optimiser les travaux aux champs, système de contrôle du pulvérisateur, de planteuses, etc.

Gestion de l’exploitation

- Englobant la comptabilité, paye, finances, gestion de parcelles, … ou solution de gestion complète et intégrée, ces logiciels sont adaptés aux spécificités du monde agricole, et permettent de maîtriser la trésorerie, gérer les marges par poste

(mécanisation, cultures, etc.), optimiser les investissements et emprunts…, et de gérer le personnel de l’exploitation. - Gestion commerciale - gestion des relations inter-coopératives ou entre entreprises agro-industrielles (ou autres professionnels) et leurs clients ou producteurs

Logiciels pour agriculture de précision

L’agriculture de précision, apparue à la fin du xxe siècle, dans le contexte de la course au progrès des rendements agricoles, a notamment influencé le travail du sol, les semis, la fertilisation, l’irrigation, la pulvérisation de pesticides, etc. Elle a pour objectif général de récolter le plus possible de matière et de produits, tout en consommant le moins possible d’énergie et d’intrants (engrais, phytosanitaires, eau). Il s’agit d’optimiser la gestion d’une parcelle d’un triple point de vue : agronomique, environnemental et économique. Elle requiert l’utilisation de nouvelles technologies, telles que l’imagerie satellitaire et l’informatique et s’appuie sur des moyen de localisation dans la parcelle dont le système de positionnement par satellite de type GPS.

Logiciels développés pour l’agriculture de précision offre notamment la possibilité de : - Gestion des données de culture générées par le matériel et équipements de la ferme, leur analyse et exploitation grâce à l’utilisation de logiciels agronomiques intégrant de nombreux critères - Imagerie aérienne par drone pour réaliser des cartes topographiques en vue de nivellement, identification des secteurs en carence ou estimation des rendements, etc. - Analyses de sol par GPS, permettant de déterminer précisément les zones de carences : Gestion des champs avec recommandations par zone en vue de l’application d’une fertilisation ou d’autres produits (matière organique, chaux, …) à taux variable - Mobilité : consultation sur mobile de l’historique de l’exploitation sur plusieurs années et enregistrement des interventions et des apports sur l’ensemble du parcellaire enregistré. Les données sont transférées automatiquement du PC de bureau vers le Pocket PC, et réciproquement. Les deux logiciels sont tenus à jour, on peut travailler indifféremment sur l’un ou l’autre.

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Actu Actu Entreprise Les solutions BASF pour le désherbage du maïs

La société BASF, en collaboration avec ses partenaires Marbar et Scpc, a organisé mercredi 16 septembre, sur la région de Taroudant, une journée sous le thème «le désherbage du maïs, les solutions BASF en la matière». La journée a été organisée en deux volets. Le premier s’est déroulé sur le terrain, dans la ferme de M. Abdelmajid EL BOUDERKAOUI (environ 7 km de Taroudant). Durant cette 1ère partie les 3 représentants de BASF Maroc présents ont présenté aux participants les différents essais de démonstration conduits avec les herbicides: INTEGRITY ® et STELLAR ® STAR. Au cours de cette visite, les responsables de BASF Maroc ont apporté les explications liées aux conditions des traitements effectués, mettant ainsi les participants dans les circonstances réelles de déroulement des essais. Les différents participants, et dans une atmosphère riche en interactions, ont pu apprécier, in situ, les résultats obtenus pour chaque traitement et le niveau d’efficacité satisfaisant des deux herbicides introduits par BASF.

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Le deuxième volet, qui a eu lieu en salle, a été initié et animé par M. Said OURAICH, responsable commercial zone Sud de BASF Maroc. Ensuite M. Soufiane MEZZANE, responsable de l’homologation pour le Maghreb, a présenté la société BASF ainsi que son historique et l’évolution qu’elle a connue au fil des années. La dernière intervention a été réalisée par M. Tarik EL BILALI, responsable du développement technique pour le Maghreb, durant laquelle il a présenté les deux herbicides qui ont fait l’objet de la journée Intergity ® et Stellar ® Star ainsi que les différents essais et résultats obtenus. Á noter que les deux herbicides conçus sont homologués par l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) sur la culture du maïs, à la dose de 1 L/ha.

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Stellar ® Star :

C’est un nouvel herbicide en post-levée composé de deux matières actives la topramezone et le dicamba qui ont une action systémique contre un grand nombre d’espèces adventices dicotylédones et graminées. Contenant un adjuvant, cette formulation lui confère une meilleure adhérence à la surface foliaire et permet une meilleure résistance au lessivage. Stellar ® Star présente de nouveaux atouts pour les professionnels notamment son spectre d‘action plus large sur les différentes espèces de mauvaises herbes, en particulier celles qui posent le plus de problèmes aux producteurs (Chiendent, Liseron des champs, Amaranthe, Chenopode, Panicum, Datura, etc.). Stellar ® Star est aussi un herbicide flexible d’utilisation. Sa fenêtre d’emploi, qui commence du stade 2-3 feuilles jusqu’à 7-8 feuilles du maïs, lui confère un temps d’attente suffisant pour l’émergence de la majeure partie des adventices avant l’application du produit. Stellar ® Star, se positionne ainsi

comme la meilleure alternative pour le désherbage chimique du maïs en post-levée.

Integrity ® :

Il s’agit d’un herbicide qui s’est révélé efficace contre un large spectre d’adventices dicotylédones et de graminées. Composé de deux matières actives (saflufénacil et dimethenamid-P), Integrity ® agit à la fois par contact et systémie et se distingue par une grande mobilité dans la plante. C’est un produit qui doit être utilisé en pré-semis ou prélevée dans un sol humide (après irrigation ou aspersion) et bien préparé au préalable afin d’optimiser son efficacité. Une séance débat et discussion avec les participants a eu lieu en fin de journée. Cette journée aura démontré l’intérêt manifesté par les différents participants mettant en évidence la curiosité des professionnels ainsi que leur attachement et la confiance qu’ils témoignent aux solutions innovantes qu’apporte BASF aux professionnels du monde agricole.


Vient de paraître Dr. Abbès Tanji vient de publier un livre en arabe sur le désherbage en agriculture de conservation :

Guide du désherbage en agriculture de conservation Dr. Abbès Tanji

‫دليل مكافحة االعشاب يف الزراعة الحافظة‬

Ce livre comprend deux parties. La première partie est divisée en plusieurs chapitres consacrés à la classification des adventices, leur nuisibilité et les techniques de gestion intégrée dans les cultures semées sans labour comme le blé, l’orge, le triticale, l’avoine, les légumineuses et les mélanges fourragers. La deuxième partie du livre donne la description des principales plantes adventices infestant les cultures pluviales installées avec la méthode du semis direct. Pour chaque espèce, un texte très simple et plusieurs photos en couleur montrent différents

‫ صفحة‬169 - ‫املعهد الوطني للبحث الزراعي وايكاردا‬

stades et diverses parties de chaque espèce adventice. Ce livre de poche entièrement en arabe est destiné essentiellement aux agriculteurs, conseillers agricoles, développeurs et chercheurs. C’est un outil de vulgarisation des résultats de la recherche agronomique. Il permet de rapidement identifier les adventices les plus communes et donner des solutions selon la culture concernée. Rappelons que Abbès Tanji est né en 1953 à Berrechid. Il a obtenu le diplôme d’ingénieur

phytiatre de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II à Rabat en 1980. Il a eu un Master de l’université de l’état de Kansas aux Etats Unis d’Amérique et un doctorat de l’université de l’état de Colorado aux Etats Unis d’Amérique. Il a travaillé à l’INRA de 1980 à 2005 en tant que chercheur dans le domaine du désherbage. Il a publié des livres et plus de 100 articles. Il a obtenu le grand prix Hassan II pour la recherche et l’innovation en 2006.

en vente à l’INRA à Rabat

L’installation JANNY MT :

la conservation flexible et stratégique Du module à l’installation… un pas de plus pour valoriser les productions et dynamiser les ventes. Après avoir participé au SIAM en mai dernier à Meknès, Janny MT était présent à Macfrut en Italie en septembre et le sera également au salon de Fruit Attraction à Madrid, du 28 au 30 octobre prochains. Janny MT a une réelle volonté de promouvoir son équipement de conservation innovant auprès des producteurs de fruits, légumes, fleurs et champignons du bassin méditerranéen. Avec 100 à 500 modules empilables en chambre froide, l’installation Janny MT permet de conserver de 15 à 150 tonnes de produits tout en garantissant une flexibilité de stockage et déstockage. Le principe de l’équipement repose sur les trois

piliers nécessaires pour une longue conservation : - le froid réduit l’intensité respiratoire des produits, - l’hygrométrie (100% d’humidité relative) permet de maintenir la fraîcheur, le poids, la couleur des produits, - les teneurs en O2 et CO2 entre 1 et 5 %, ralentissent le métabolisme, allongent la durée de conservation des produits tout en maintenant leur goût et les teneurs acidité / sucre. Ce matériel innovant apporte donc de nombreux atouts aux producteurs d’une large gamme de fruits, légumes, fleurs et champignons: - Garder fraîcheur, poids, couleur et goût des produits,

- Stocker dans des conditions naturelles d’atmosphère contrôlée, - Eviter la perte et le tri sur des longues conservations, - Gérer les pics et creux de production, allonger la période de commercialisation sans perte de qualité ni de poids, - Permettre une souplesse de vente et augmenter la valorisation des produits L’équipe Janny MT dynamique en France et à l’export est en mesure de réaliser des analyses économiques personnalisées et apporte toute son expertise technique pour obtenir les bénéfices de la longue conservation.

Prochain rendez-vous avec Janny MT : Fruit Attraction 2015 Hall 9 Stand 9F06. www.jannymt.com

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Actu Actu Entreprise

Groupe Claire Fontaine Conception, fabrication et conseil aux utilisateurs Créé depuis plus de 40 ans, le groupe Claire Fontaine, est une société familiale en constante croissance qui se traduit en 2004 par l’acquisition de Briand, puis de D’Hooghe en 2014 et enfin de Noble en 2015. La finalité du groupe Claire Fontaine consiste à pouvoir apporter l’ensemble des réponses aux problématiques des maraîchers et des industriels grâce à cette philosophie puisque le groupe s’inscrit aujourd’hui comme un fournisseur « full liner » dans la conception et la fabrication de matériels maraîchers. Le groupe Claire Fontaine fabrique environ 1000 machines par an et les produits sont commercialisés sous différentes marques : - Simon : matériel de préparation de sol et récolte de légumes, - D’Hooghe : matériel de récolte de salsifis, - Briand : matériel de lavage et de conditionnement des légumes feuillus, - Noble : matériel de lavage, triage, calibrage de pommes de terre, carottes et autres tubercules. Le groupe Claire Fontaine dispose de trois sites de production: - A la Chapelle-Basse-Mer, en Loire Atlantique : produisant les machines SIMON et D’HOOGHE. - A Saint-Aignan-de-Grand-Lieu,

en Loire Atlantique : produisant les machines BRIAND. - A Pertuis, dans le Vaucluse : produisant les machines NOBLE. Les techniciens et ingénieurs qualifiés du groupe Claire Fontaine recherchent continuellement l’innovation afin de répondre à une demande de plus en plus exigeante. La recherche et le développement priment afin de développer de nouveaux matériels. Le groupe met son expérience du matériel de récolte, lavage et conditionnement au profit de ses clients et les oriente également dans l’organisation de leurs installations, de leurs locaux industriels… Chaque nouvelle machine fait l’objet de tests approfondis avant sa commercialisation. La finalité première reste la commercialisation d’équipements fiables, peu coûteux et ergonomiques. Il est à signaler que le groupe Claire Fontaine conçoit ses machines entièrement, allant du prototype au lancement en séries. Le montage et la fabrication sont assurés entièrement par le service production au sein de leurs usines. De même, il investit continuellement dans de nouveaux outils permettant de maitriser la qualité de fabrication ainsi que des coûts afin de rendre les matériels compétitifs. Concernant la taille des fermes des clients, le groupe Claire Fontaine a toujours souhaité

Cultirateau continuer à répondre aux besoins des exploitations familiales, même si les tendances de ces dernières années s’orientent vers de grandes exploitations et donc des matériels de plus en plus performants. Le groupe Claire Fontaine assure une présence mondiale et ce, de manière historique dans tous les pays où une mécanisation de la production légumière est, ou devient, possible. Ainsi, il accorde une importance toute particulière à l’apport de conseils et de recommandations aux maraîchers dans la préparation des sols (avec l’utilisation du Cultirateau en l’occurrence) afin d’assurer et de permettre une mécanisation de la récolte. Cependant, le légume principal reste les carottes pour lesquelles Simon se positionne comme leader sur le marché mondial. Sur le plan commercial, le

Récolteuse de carotte groupe s’appuie sur les compétences d’un responsable de zone export qui a tout d’abord le rôle de conseiller puis de vendeur. Au Maroc, en Algérie et en Tunisie, et dans l’intérêt de l’utilisateur final, le groupe s’appuie sur un réseau de distribution épaulé lui même par un Service Après-Vente qui se charge aussi de dispenser les formations mécaniques, hydrauliques et électriques. www.groupeclairefontaine.com

BRIAND LCFD

D’HOOGHE GBH2 NOBLE Chaine de lavage

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Case IH Éditorial sept-oct- Focus :

Série Farmall JXM LA NOUVELLE SÉRIE FARMALL JXM BÉNÉFICIE DE LA QUALITÉ RECONNUE DE CASE IH

TOUTE LA PUISSANCE DE TRAVAIL D’UN VRAI TRACTEUR POLYVALENT Le monde de l’agriculture évolue rapidement. Il y a cependant des choses qui ne changeront jamais, à commencer par l’importance de choisir des agroéquipements qui travaillent aussi dur que vous, toute la journée, tous les jours. Depuis leur arrivée sur le marché en 1923, les tracteurs Farmall sont considérés comme de vraies « bêtes de somme» à tout faire, construites pour offrir des performances et une fiabilité sans faille dans toutes les conditions de travail. Une tradition qui se perpétue aujourd’hui avec la série Farmall JXM de Case IH. Dotés d’une conception solide et d’une force de traction appréciable, ces tracteurs compacts offrent la puissance et les performances économiques qu’exige l’agriculture du 21e siècle, ce qui en fait des partenaires idéals pour tous les travaux de la ferme.

La robustesse au cœur

La série Farmall JXM bénéficie des moteurs série S8000 d’Iveco, plébiscités dans le monde entier, qui sont disponibles en deux versions : 80 ch (59,7 kW) et 88 ch (65,7 kW). Avec la puissance développée par ces 4 cylindres à turbocompresseur, qui sont admirablement servis par l’intercooler qui équipe les deux modèles, les Farmall JXM sont parés pour offrir des performances optimales et fiables, un couple élevé et une excellente productivité. Leurs exigences de refroidissement plus réduites permet de réduire la consommation, ce qui se traduit concrètement parlant par des économies considérables. Leur réservoir de 90 litres (bénéficiant d’un traitement antirouille) contient encore plus de carburant pour de longues journées de travail sans ravitaillement. À cela, s’ajoutent un excellent couple qui atteint 340 Nm et une réserve de couple impressionnante de 30 %.

Un fonctionnement souple dans toutes les situations

Tous les travaux agricoles ne se ressemblent pas. C’est pour cette raison que la série Farmall JXM offre un large éventail de transmissions conçues pour les différentes applications. Toutes les transmissions 8x8 et 12x12 standard sont de type synchro à inverseur mécanique ou Power Shuttle, ce qui augmente encore la polyvalence de ces tracteurs en permettant à l’opérateur d’inverser la marche en mouvement, même à des vitesses élevées. La variante à vitesses rampantes 20x20 en option offre des vitesses lentes descendant à 280 mètres/heure qui sont idéales pour les applications spécialisées qui requièrent un couple élevé à une vitesse très basse comme le creusement de

tranchées, les semis de légumes ou encore le paillage. Le nouveau levier d’inverseur monté sur le tableau de bord permet des inversions de marche rapides et des manœuvres aisées, parfaites pour travailler dans les espaces confinés et les cours de ferme. Les embrayages de la transmission sont construits avec des composants organiques ou céramétalliques de haute qualité pour assurer une durabilité maximale, ce qui améliore la fiabilité et une dissipation de chaleur supérieure même dans les conditions de travail les plus extrêmes. La système à double embrayage optimise le système de transmission et assure des économies de carburant et un rendement énergétique de premier ordre ainsi qu’un fonctionnement continu des outils.

Bien équipé pour la productivité

Les tracteurs Farmall JXM sont également des exécutants précieux de par leur puissance de PDF exceptionnelle et leur capacité de relevage élevée, qui leur permettent de travailler avec un vaste éventail d’outils et accessoires. La nouvelle boîte de vitesses indépendante de la PDF est facile à utiliser et le transfert de puissance est régulier et efficace. En plus du régime de travail standard de 540 tr/min, la série Farmall JXM offre une PDF 540E en option, qui est idéale pour les plus petits outils tandis que l’option 1000 tr/min est davantage adaptée aux travaux agricoles requérant des outils gros consommateurs comme la pulvérisation et l’épandage. La PDF proportionnelle à l’avancement est de série sur toute la gamme. L’attelage 3 points de série peut soulever jusqu’à 2000 kg tandis que le vérin auxiliaire en option permet d’atteindre une capacité de 2500 kg pour les outils les plus lourds. Les tracteurs JXM sont dotés de série d’une pompe hydraulique de 54 l/min de débit, entièrement disponible quelle que soit la charge à laquelle est soumis le circuit de direction et est suffisant pour les gros outils. Les distributeurs auxiliaires (trois au maximum) disponibles en option sont idéals pour les travaux avec chargeur et pour un vaste éventail d’outils. La commande de relevage arrière Lift-O-Matic de série est conçue pour faciliter les tâches les plus lourdes. Grâce au limiteur de hauteur additionnel, elle assure un réglage précis de la hauteur de relevage de l’outil particulièrement appréciable dans les applications comme la pulvérisation, le fauchage ou l’épandage. La valve de contrôle de la vitesse de descente du relevage maintient l’outil en position verrouillée pendant le transport. La valve de sensibilité exclusive, qui ajuste la vitesse du contrôle d’effort en fonction du sol et de l’outil, est très appréciée pour les labours et cultures traditionnels.

Conçu pour une résistance et une capacité de charge maximale, le pont avant 4RM monobloc conserve une force de traction impressionnante même sur les terrains les plus difficiles.

Conçu en pensant au confort de l’opérateur

La série Farmall JXM a été conçue pour offrir à l’opérateur un environnement confortable pendant les longues journées de travail. Les principales commandes sont toutes placées de manière logique et ergonomique, et faciles à atteindre pour que le temps passé en champ soit à la fois confortable et plus productif. Le levier d’inverseur mécanique monté sur le tableau de bord peut être actionné sans lâcher le volant des mains, ce qui aide l’opérateur à rester concentré sur son travail. Les sélecteurs de rapport et de gamme sont présents sur les deux côtés du siège de l’opérateur tandis que le levier d’embrayage de PDF indépendant est idéalement situé. La direction assistée de série réduit la fatigue de l’opérateur et améliore la manœuvrabilité, même pendant les travaux à pleine charge. La vaste plateforme plate à pédales suspendues a été dessinée pour maximiser l’ergonomie en offrant un grand espace pour les jambes et un accès aisé. Le siège à suspension mécanique entièrement réglable offre un confort accru. L’arceau ROPS avec pare-soleil est disponible pour une sécurité et une protection maximales dans toutes les circonstances.

Série Farmall JXM Case IH Caractéristiques techniques Puissance maxi du moteur [ch (kW)]

Farmall 80 JXM

Farmall 90 JXM

80 (59,7)

88 (65,7)

Type de moteur

IVECO S8000 540 (de série) 540/540E et 540/1000 (en option)

PDF

Turbocompresseur/ Refroidisseur final

Alimentation Cylindres

4

Couple maxi (Nm)

310 à 1400 tr/ min

Capacité du réservoir de carburant (en litres)

90

www.caseih.com

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

41

340 à 1400 tr/ min


Actu Actu Entreprise Le soleil

Source inépuisable d’énergie, un moteur pour l’avenir

treprises semblent d’ores et déjà intéressées par le projet. « La prochaine étape sera de construire une installation pilote au Maroc et de trouver sur place des partenaires solides pour conquérir ensemble le marché marocain », explique M. Weckesser.

La production du froid avec la chaleur du soleil ! Ce qui semble contradictoire, ouvre une nouvelle perspective pour une exploitation durable des chambres froides. La société suncooling GmbH (SARL de droit allemand) est un regroupement de trois entreprises allemandes ayant plus de cinquante ans d’expérience et de savoir-faire dans les domaines de la technologie du refroidissement, de la construction d’installations et de l’ingénierie, qui a réalisé cette idée innovante : le premier système au monde, permettant la réfrigération pour des chambres froides à la base d’énergie solaire ! En termes simples, on peut expliquer le fonctionnement comme suit : des concentrateurs solaires fournissent l’énergie thermique nécessaire à la production du froid. Par la suite,

cette énergie alimente une machine frigorifique à absorption NH3 / H2O qui produit le froid. Des accumulateurs d’énergie assurent l’alimentation pendant la nuit ou des jours nuageux. « Le mode de construction de la chambre froide, à la fois robuste et efficace en énergie, permet de minimiser la consommation d’énergie et nécessite peu de maintenance », explique Matthias Weckesser, un des dirigeants de la société suncooling GmbH. C’est à travers des recherches scientifiques établies par « l’Institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires ISE », plus précisément dans le cadre d’un projet de recherche

spécifique, financé par le Ministère fédéral de l’Education et de la Recherche, que l’installation a été développée et optimisée.

Contact siège social en Allemagne Suncooling GmbH Télé. : +49 7665 9359 0 Email : info@suncooling.de Site web : www.suncooling.de

La société suncooling GmbH au Maroc

Cette année, la société suncooling GmbH a participé pour la première fois au Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM) à Meknès et a pu présenter à la fois l’entreprise et sa technologie devant un large public international. La présence de suncooling GmbH sur ce salon a confirmé l’existence d’un important potentiel sur le marché marocain. Quelques en-

Ribawood

Contact représentante au Maroc

ıncoop S.a.r.l. Télé. : +212 535 46 20 38 Email : contact@incoop-international.com Site web : www.incoop-international.com

Le spécialiste des palettes, box et caisses plastique Ribawood, fabricant espagnol de palettes, box et caisses plastique a agrandi son usine pour répondre à une demande croissante tout en maintenant son quota de production sur le marché espagnol ainsi que dans les pays où elle a commencé à s’implanter, comme en Afrique du Nord ou encore dans le sud de l’Europe. Il en résulte de nombreuses participations aux salons tels qu’Empack - Logistics Oporto (Portugal), Made from Plastic à Valencia (Espagne) ou encore Empack - Logistics à Madrid (Espagne). 42

Ribawood participe chaque année aux différents salons du secteur au Maroc: SIAM (Meknès) et SIFEL (Agadir), avec ses distributeurs. Lors des prochaines éditions des deux salons marocains, Ribawood présentera sa nouvelle palette RBP 1200x1000 avec 3 patins et une surface pleine ou ajourée en fonction des besoins des clients. Cette palette est conçue pour les professionnels qui cherchent une solution de manutention et de stockage plus légère en termes de poids mais néanmoins plus résistante. Le fabricant espagnol dévoilera

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également de nouveaux produits en adéquation avec les attentes du marché dans les prochains mois. Ribawood anticipe constamment les besoins du marché et vous invite sur son stand pour découvrir ses dernières nouveautés.


IBES du Maroc & ICAS d’Italie Journée sur les alternatives à la lutte chimique L’utilisation des alternatives à la lutte chimique était au cœur de la journée organisée le 17 septembre 2015 à Agadir par la société IBES Maroc et son partenaire ICAS Italy. Preuve de la pertinence du thème choisi, près de 100 professionnels étaient présents, principalement des producteurs et des directeurs de production ou techniques des plus grandes structures de production et d’exportation de primeurs et d’agrumes de la région du Souss-Massa. La journée a été ouverte par M. Omar AGHAI, General manager IBES Maroc et M. Eugenio MESCOLINI, General

manager ICAS Italy. Les exigences européennes en termes de pesticides sont de plus en plus contraignantes pour les exportateurs (baisse des LMR et suppression de molécules très efficaces auparavant…). D’où l’intérêt grandissant pour des alternatives efficace notamment des produits à base d’extraits de plantes et d’algues ayant un pouvoir d’induction de l’auto défense de la plante. Ces produits, en association avec la lutte chimique donnent des résultats meilleurs sans pour autant nuire à la santé humaine (opérateurs

MANZANA-NULES Un nouveau modèle de pinces pour la récolte des agrumes, conçu pour réduire au maximum les dommages MANZANA-NULES est une entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication de pinces pour la récolte des agrumes. Ces outils sont conçus pour réduire les dommages causés sur les fruits pendant la récolte et donc améliorer le rendement. La qualité post-récolte des agrumes est en grande partie due à la manière dont ils sont récoltés. Une mauvaise manipulation des fruits peut engendrer des dommages externes et internes, entrainant une perte de rendement. La plupart de ces altérations n’est pas facilement détectable au cours du processus de conditionnement et devient visible une fois chez le client. Ceci peut

entrainer des réclamations, voire une perte de confiance des distributeurs. Une partie importante de ces dommages est liée aux blessures causées par les pinces, par lesquelles entrent les champignons entrainant la pourriture du fruit. Les produits fabriqués par MANZANA-NULES sont étudiés pour réduire au maximum ces problèmes et pour éviter de façon significative les blessures provoquées par les pinces sur les fruits. Deux caractéristiques permettent ce résultat : - le design des lames MANZANA-NULES : grâce à leur forme concave elles ne peuvent pas piquer ou griffer le fruit

Pour animer cette journée, les organisateurs ont fait appel à des experts en la matière, notamment :

- Mr Luigi SANNINO PhD, Professeur Responsable au Conseil pour la Recherche et l’Expérimentation en Agriculture (CRA) Caserta NAPLES-Italie qui a mis l’accent sur des insectes ravageurs et quelques moyens de lutte à zéro résidu sur tomate et haricot

- Mr François KRIER PhD, Maître de conférences à l’institut Charles Violette, ProBioGem (Laboratoire des procédés biologiques, génie enzymatique et microbienne), Université Lille1, qui a parlé des lipopeptides comme nouvelle famille de biopesticides.

- Mr Antonio IPPOLITO PhD, Professeur au département de Protection des Plantes et de Microbiologie Appliquée, Université de BARI-Italie qui a parlé de quelques maladies fongiques sur agrumes et certains moyens de luttes non chimiques.

- en utilisant un système de coupe « Bypass », la coupe se produit au croisement des deux lames, l’affutage reste stable et évite que l’opérateur n’arrache le pédoncule du fruit pendant la coupe à cause de l’usure de la lame.

prises marocaines connaissent déjà, mais avec des innovations qui les aideront encore plus à améliorer leurs rendements de récolte. MANZANA-NULES travaille sur d’autres nouveaux modèles encore plus efficaces avec pour objectif principal l’amélioration de la qualité et le rendement de la récolte.

et consommateurs finaux) et à l’environnement (pollution, déséquilibre de l’écosystème, désorientation des pollinisateurs…).

Pour cette nouvelle campagne, MANZANA-NULES a élargi sa gamme de pinces avec le nouveau modèle M14-AM. Il s’agit d’une évolution du modèle M10-AM, que beaucoup d’entre-

www.manzana-nules.com

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Actu Actu Entreprise

La poire Eliott séduit les producteurs et les consommateurs

Originaire de l’université de Davis en Californie (USA), la variété de poire Elliot® a été introduite en Europe puis en Afrique du Nord par les Pépinières Escande. Sa tolérance au feu bactérien, son entrée rapide en production et ses qualités gustatives ont beaucoup contribué à son succès. Au Maroc, elle a été introduite pour expérimentation en 2008, mais aujourd’hui elle a conquis de nombreux arboriculteurs qui se sont lancés dans sa production dans les régions du Gharb, Meknès, Azrou, Ifrane, Midelt et Marrakech.

Cet été, nous avons rencontré M. Benoit Escande, directeur des Pépinières éponymes, dans un verger de la région de Meknès, pour comprendre les raisons du succès d’Elliot®. Pour vos clients qu’est ce qui motive le choix de la variété Elliot®? Leurs motivations sont en premier lieu : sa grande adaptabilité aux zones à faibles repos hivernal (200 à 300 heures), sa forte tolérance au feu bac-

térien, son rendement important (50T/Ha), sa conservation et son excellente qualité gustative (des taux de sucre aux alentours de 16 brix ne font pas exception). Quelles densités de plantation recommandez-vous généralement ? Combien de temps faut-il avant l’entrée en production dans nos conditions ? Forts de notre expérimentation, nous savons aujourd’hui qu’Elliot doit être plantée en

axe à 4x1,2m en situation très vigoureuse et 4x1m en situation normale. Le porte-greffe cognassier BA29 avec intermédiaire est le meilleur compromis et permet une mise à fruit très rapide dès la seconde année. Les OHF (Pyriam, Farold,…) fonctionnent aussi très bien, mais ils retardent la mise à fruit et peuvent pénaliser le calibre. Par rapport aux autres variétés, Elliot se conduit comme un pommier avec un axe central et une arcure des branches. Avec cette forme d’arbre, l’ensemble des fruits est bien exposé au soleil, permettant la production du sucre et des arômes caractéristiques à Elliot®. Les arboriculteurs bénéficient-ils d’un accompagnement de votre part ? Avec une expérience de plus de 10 ans et des tests entrepris auparavant dans le réseau ‘’Niveau 2’’ du CTIFL (France), les Pépinières Escande sont en mesure de fournir toutes les données techniques nécessaires pour obtenir le meilleur de la variété Elliot®. Il a bien évidemment fallu adapter l’irrigation et la fertilisation aux conditions marocaines. Quels sont vos constats par rapport à la résistance de cette variété aux maladies ? Aucun feu bactérien n’a été signalé à ce jour alors que

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d’autres variétés sur la même parcelle sont touchées. Pensez-vous que les fruits de cette variété répondent aux exigences des consommateurs marocains ? Son aspect typique permet au consommateur de la reconnaitre tout de suite et c’est un atout de taille. De plus, une fois qu’il l’a goutée, il s’en rappelle et la recherche lors des achats suivants. Par ailleurs, Elliot présente l’avantage d’être consommée croquante ou juteuse. Elle a de ce fait parfaitement sa place sur le marché marocain. Demandée par les acheteurs, toute la production de poire Elliot est vendue avant même d’être récoltée. Par ailleurs, grâce à sa bonne conservation en entrepôt frigorifique, sa commercialisation peut aller de mi-septembre à avril sans problème. A noter que la qualité des installations frigorifiques joue un rôle très important dans le potentiel de conservation.


New Holland Agriculture lance sa nouvelle série de tracteurs TS6 au Kenya

Le 17 août à Kisumu City, New Holland Agriculture a officiellement présenté les quatre tracteurs de sa nouvelle série TS6 conçue pour le marché kenyan. Ce lancement, organisé en collaboration avec le distributeur New Holland, CMC

Motors a attiré de nombreux visiteurs, dont plus de 100 clients potentiels, et a été largement relayé par la presse locale. Des représentants de la direction de New Holland et de CMC Motors ont également assisté à l’événement que H.E. Jack Raguma, Gouverneur de Kisumu a honoré de sa présence. Federico BELLOTTO, Directeur commercial New Holland pour l’Afrique et le MoyenOrient a déclaré : « La lignée de tracteurs de la série TS6 remonte à 1965 : au cours des années, elle s’est forgée une réputation sans failles pour la force, la puissance brute et la fiabilité de ses machines. La nouvelle série que nous présentons aujourd’hui est construite sur cet héritage et a été personnalisée pour une utilisation dans les conditions difficiles du Kenya. Elle apporte aux agriculteurs kenyans un retour sur investissement réel : ils peuvent travailler de longues heures sans relâche dans les conditions les plus difficiles, dans les champs comme sur route. Leur tracteur est fiable, facile à entretenir et, de surcroît, est proposé à un prix abordable. » Wanjau Wahome, Responsable des services financiers et d’assistance du groupe CMC Motors a ajouté : « Nous savons que le plus gros défi que nos agriculteurs doivent relever aujourd’hui dans la ceinture de sucre est de réduire les coûts de production. Les nouveaux tracteurs de la série TS6 sont très rentables, économes en carburant et garantissent un faible coût d’exploitation. Et le groupe CMC est bien placé pour soutenir les agriculteurs dans la ceinture de sucre avec ses trois filiales à Kisumu, Kitale et Eldoret, en les aidant à garder leur tracteur en parfait état. »

Un tracteur à tout faire Les quatre tracteurs de la série TS6 sont propulsés par des moteurs turbo basse consommation avec refroidisseur d’air, conformes Tier 3 : quatre cylindres, 4,5 litres, pour les TS6.110 et TS6.120 et six cylindres, 6,7 litres, pour les TS6.125 et TS6.140. Ces moteurs délivrent une puissance allant de 82 kW (110 ch) à 104 kW (139 ch) et un couple maximum de 625 Nm pour les applications les plus exigeantes. Le système hydraulique à double pompe à centre ouvert peut offrir tout le débit hydraulique nécessaire à l’actionnement des outils. Pour les applications nécessitant plus de puissance hydraulique, une pompe auxiliaire de 34 litres peut être ajoutée à la pompe de 49 litres. Grâce à une pompe de direction dédiée de 34 litres, il est possible de commander l’outil arrière sans porter atteinte à la direction. Les tracteurs de la série TS6 peuvent gérer avec facilité les outils fixés à l’attelage trois points grâce à leur capacité de levage de 2 410 kg. Pour les outils plus lourds, un vérin de levage auxiliaire peut accroître la capacité à 3 639 kg ou, si elle ne suffit pas, deux vérins de relevage peuvent la porter à la valeur impressionnante de 4 647 kg.

Robuste, conçu pour tout faire dans les conditions difficiles du Kenya Les tracteurs de la série TS6 sont connus pour leur robustesse et les nouveaux modèles, personnalisés pour les adapter aux conditions rudes du Kenya, sont en mesure de faire face à toutes les tâches, du fauchage le long des routes aux travaux

au chargeur, du labourage à la fenaison. Ils sont disponibles dans un choix de transmissions simples et faciles à utiliser pour répondre à tous les besoins de l’agriculture. La transmission standard avec inverseur mécanique 8x8 est l’idéal pour les travaux, tels que le fauchage le long des routes et la fenaison lorsqu’il est souvent nécessaire d’inverser le sens de la marche. L’inverseur hydraulique 8x8 offre la commodité de l’inversion sans embrayer, parfaite pour les applications où les changements de direction sont fréquents. La transmission 16x8 DualPower™ avec inverseur hydraulique, équipée d’un engrenage de démultiplication supplémentaire pour chaque rapport en marche avant, représente la solution optimale pour les travaux sur terrains vallonnés et pour les fenaisons. Les modèles de la série TS6 sont disponibles avec un choix d’essieux avant pour répondre aux différents types d’applications. Les TS6.110 et TS6.120 peuvent être équipés d’usine d’un essieu 2RM renforcé pour les travaux lourds au chargeur ou d’un essieu 4RM de Classe 3 pour augmenter encore la force de traction. Les TS6.125 et TS6.140 sont équipés de série d’un essieu renforcé et, en option, d’un essieu 4RM renforcé de Classe 4. Ils peuvent également être équipés d’un essieu barre arrière de 98 pouces offrant la possibilité de travailler dans des rangs de différentes largeurs sans endommager les cultures et permettant d’utiliser des roues arrière jumelées pour mieux protéger le sol.

Confort et simplicité Les tracteurs de la série TS6 ont été conçus pour assurer un maximum de confort, avec une grande douceur de conduite et beaucoup d’espace pour les jambes. La plate-forme offre une excellente visibilité panoramique, un poste de travail spacieux, un siège à suspension mécanique avec accoudoirs réglables et un volant inclinable de série. Un tapis de sol en caoutchouc Deluxe en option réduit le bruit et les vibrations, en augmentant encore le confort de l’utilisateur. Tous les leviers sont à portée de main de l’utilisateur. L’entretien des tracteurs de la série TS6 est simple et rapide. Le capot relevable d’une seule pièce donne facilement accès à tous les points d’entretien. Le grand réservoir de carburant – 150 litres sur les modèles quatre cylindres et 235 litres sur les modèles six cylindres – permet de limiter la fréquence des ravitaillements. TS6.110

TS6.120

TS6.125

TS6.140

Puissance nominale kW / ch

82/110

88/118

93/124

104/139

C o u p l e maximum à 1250 tr/min

510

515

555

625


Actu Entreprise

Séminaire Moreco Importance du Silicium dans la nutrition végétale La société belge Moreco, spécialisée dans la production et le développement de produits Bio-révolutionnaires pour l’homme, les animaux et l’agriculture, a organisé en collaboration avec son partenaire Hortec, un séminaire sous le thème : « Le Silicium, le levier minéral indispensable pour une agriculture durable au Maroc » et ce à Agadir le 16 septembre dernier. Le séminaire a été animé par M. Kasim Chihabi, PDG de MORECO qui a commencé par présenter la société. Ensuite, Professeur Dirk Vanden Berghe, connu pour l’invention de l‘O.S.A (Acide Ortho Silicique), titulaire de plusieurs brevets internationaux et plus de 250 publications spécialisées, a expliqué ce qu’est le Silicium et combien son application est bénéfique pour la plante et pour l’environnement. Selon le chercheur, les études menées sur l’effet de cet élément ont montré que le Silicium : - optimise la nutrition hydrominérale de la plante tout en préservant l’environnement - limite les pertes d’eau par la plante : jusqu’à 30% d’économie - augmente la résistance de cette dernière aux agressions biotiques et abiotiques comme la fusariose ou encore le déficit hydrique et la salinité.

- a un effet positif sur le rendement et améliore la qualité minérale et la qualité commerciale du fruit en préservant son eau en post-récolte - agit positivement et de façon efficiente à tous les stades de développement de la plante. En conclusion, aussi bien en conditions normales qu’avec les changements climatiques, le Silicium reste l’accompagnant minéral le plus approprié pour une Agriculture Durable. Les autres interventions ont été réalisées par M. Hicham Kanouni et M. Abdelnacer Oussi de Moreco, durant lesquelles ils ont présentés les études de cas effectuées et les résultats des essais obtenus par l’application du produit ORTHAGROW Control sur différentes cultures (poivron, raisin, tomate melon, aubergines, piments….). Ils ont ainsi expliqué que par ses composants bio-actifs bénéfiques, Orthagrow réduit le stress abiotique et agit aussi comme stimulateur améliorant la germination sous conditions de stress hydrique et salin. Les cultures traitées avec Orthagrow développent plus de chlorophylle dans leur système, ce qui mène à une excellente biosynthèse qui donne un feuillage plus dense et une formation améliorée de fleurs et de

fruits. Un autre avantage est la durée de conservation améliorée par une moindre perte d’eau dans les fruits et légumes. Les produits agricoles Moreco contiennent un nutriment bénéfique, catalytique qui améliore la production végétale. Ce produit breveté, basé sur la technologie européenne contient une forme bio-disponible de silice qui fournit beaucoup d’avantages aux cultures. Le Orthagrow hydrosoluble actif lorsqu’il est appliqué par pulvérisation foliaire sur l’ensemble de la plante, non seulement la rend plus saine, mais aussi améliore le rendement et la qualité. En outre, il veille à ce que la culture ait une meilleure résistance et repousse diverses maladies, insectes et acariens nuisibles. Les exposés ont montré qu’en utilisant les produits agro/horticoles Moreco, les agriculteurs peuvent maintenant économiser de l’argent grâce à une moindre utilisation d’insecticides, de fongicides et de pesticides. Les cultures ont besoin d’une combinaison de nutriments pour la croissance optimale. Toutefois, si l’un de ces nutriments est déficient, la croissance des plantes sera médiocre même si d’autres éléments nutritifs sont en excès. La silice est un nutriment très déficient dans l’agriculture aujourd’hui! La clé pour surmonter cette carence est de rendre le silicium bio-disponible pour la plante. Contrairement aux engrais de silice traditionnels, les produits agro/horticoles Moreco contiennent 1.000 fois plus silice bio-disponible soluble dans l’eau, actif, rétablissant l’équilibre des nutriments à planter, aidant à l’utilisation d’autres éléments nutritifs de qualité supérieure et augmentant ainsi l’efficacité des cultures.

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Mode d’action du produit : 1. Tonifie la floraison d’où un meilleur rendement 2. Maintient les niveaux d’eau dans la plante 3. Augmente la durée de vie des fruits et légumes 4. Permet le développement des graines, même en situation d’eau salée ou de stress hydrique 5. Favorise la croissance des racines et améliore l’absorption des éléments nutritifs 6. Développe l’immunité des plantes pour lutter contre les champignons, les insectes, virus et nématodes, etc. Les produits MORECO peuvent être utilisés pour améliorer le rendement de toutes les cultures céréalières, légumineuses, oléagineux, légumes, fruits, cultures de plantation, etc. Ils peuvent aussi être mélangés avec d’autres produits fertilisants liquides ou des insecticides pour améliorer l’efficacité. A la fin des interventions, M. Hassan Housni du groupe Casem-Hortec a conseillé aux producteurs d’appliquer le produit juste après la plantation à raison de 2 litres/Ha (250ml en foliaire et 250ml en goutte à goutte), soit 4 applications espacées d’une quinzaine de jours. Le séminaire a été clôturé par une séance débat et discussion avec les participants.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ELPEHANT VERT Les produits EV Biofertilisants Maroc. S.A, ORGANOVA, FERTINOVA, FERTINOVA PLUS, sont certifiés BIO. Nous sommes ravis de vous informer que nos biofertilisants ORGANOVA, FERTINOVA, FERTINOVA PLUS, sont désormais autorisés en Agriculture Biologique. Grâce à ses vertus en matière de respect de l’environnement et de préservation de la biodiversité, l’agriculture biologique est un mode de production qui se développe de plus en plus à l’échelle nationale et internationale. Ce constat a poussé Eléphant Vert à opter pour la certification bio de ses produits pour qu’ils puissent être utilisés non seulement dans les cultures conven-

tionnelles, mais aussi dans les cultures biologiques, ce qui rejoint la vision globale du Groupe pour une agriculture saine et durable. Déjà connus pour être totalement naturels, nos fertilisants organiques bénéficient aujourd’hui de cet atout supplémentaire qui leur permet d’être utilisés en agriculture biologique. Il s’agit d’une décision stratégique qui renforce la qualité et la diversité de notre offre, nous permettant de contribuer efficacement à l’essor de l’agriculture biologique au Maroc.

Désormais, nos produits seront labélisés BIO comme illustré sur nos emballages.

Cette certification ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour

SYMAGA

se diversifie et se concentre sur le marché africain Symaga, société espagnole leader mondial dans la fabrication de silos en acier galvanisé confirme son expansion sur le continent africain, plus particulièrement au Maroc du fait de sa proximité géographique. L’entreprise est présente sur ce marché depuis plus de 20 ans. Elle a récemment installé 10 silos avoisinant les 17 mètres de diamètre, pour un total de plus de 40 000 m3. Symaga a également consolidé sa présence sur d’autres marchés, avec un projet de silos à grande capacité dans des pays tels que l’Algérie, avec l’installation de 4 silos de grande capacité pour un stockage total de 24 500 m3.

le développement de l’agriculture durable non seulement au niveau national mais aussi international.

L’entreprise a également obtenu un contrat en Tunisie avec un stockage de 4 000 m3 sur 3 silos. La société espagnole basée à La Mancha est désormais reconnue sur le continent africain grâce à deux projets d’envergure en cours, dont la réalisation comporte plusieurs phases. En Lybie, Symaga et une entreprise locale réalisent 10 installations différentes comportant 9 silos d’environ 51 500 m3 chacun. 4 de ces installations sont déjà terminées, les 6 autres doivent être terminées entre fin 2015 et 2016. De plus, Symaga est en train de réaliser le plus grand projet jamais entrepris en Afrique, plus précisément en Égypte :

23 installations indépendantes de 82 000 m3, chacune composée de 12 silos grande capacité. Ces deux derniers projets sont un défi pour Symaga, non pas sur sa capacité de fabrication qui a doublé ces 10 dernières années grâce à son usine ultramoderne, mais sur la gestion complexe que suppose la réalisation d’autant de projets à la fois. Ces conditions favorables ne doivent pas freiner l’entreprise dans le développement de ses projets dans le domaine de la post-récolte et de l’agriculture. L’objectif de l’entreprise est de répondre aux besoins de stockage pour

l’agro-industrie avec des standards de qualité à des prix compétitifs. De ce fait, Symaga fait partie des plus importants fabricants de silos à travers le monde, en s’implantant progressivement dans des pays tels que la Mauritanie et le Soudan à travers de petits projets. Grâce à son service commercial et technique de qualité, la société renforce sa présence non seulement en Afrique mais également dans le monde entier. www.symaga.com

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Arboriculture

un géant de 70 ans au service de la production de pommes Le 24 Août 1945 est la date officielle de la fondation de VOG, le consortium des coopératives fruitières du Sud Tyrol. Ce géant de la pomme est aujourd’hui le plus gros opérateur pour la commercialisation de la pomme en Europe et l’un des tout premiers acteurs économiques du Sud Tyrol. VOG a vu le jour en Italie au sortir de la Seconde Guerre mondiale dans un climat de reconstruction et de grandes difficultés économiques. En 1945, l’Europe est en ruines, le

Sud Tyrol a perdu beaucoup de

col du Brenner est fermé et l’Alle-

marchés et sa situation est dé-

magne est occupée par les Alliés.

sespérée. Il devient rapidement

La production de fruits dans le

évident que la reconstruction

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Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

dépassera les capacités d’une seule coopérative, et Josef Ungericht, Président de la coopérative CAFA, est un homme entreprenant et visionnaire. Il convainc d’autres coopératives de se regrouper et de travailler en étroite collaboration pour surmonter la difficile tâche de reconstruction. Ainsi est né le Consortium VOG. VOG compte actuellement 4.983 producteurs membres pour une superficie d’environ 10.700 hectares et une production d’environ 650.000 tonnes par an. «Aujourd’hui VOG célèbre son 70e anniversaire», a souligné le président du Consortium Georg Kössler, «une étape importante qui nous donne l’occasion de rappeler notre histoire et en même temps de nous projeter vers l’avenir.» «Les coopératives, déjà actives dans le Sud Tyrol bien avant la création du consortium VOG, ont


joué un rôle majeur dans le développement de l’agriculture de la région», a affirmé Gerhard Dichgans, directeur du consortium. «La commercialisation s’appuyant sur ces structures a permis non seulement d’assurer la survie des petites exploitations familiales mais a aussi conforté la pérennité de la production de toute la région en introduisant des techniques de pomiculture modernes et capables de fournir des fruits d’excellente qualité». VOG et ses membres ont réussi le pari de s’adapter en permanence à un marché qui évolue très rapidement, en introduisant des méthodes de culture innovantes, en élargissant son offre pour s’adapter aux goûts des consommateurs, et en investissant dans les installations de stockage, de transformation et de conditionnement. «2010 a été une année clé dans l’évolution de notre stratégie d’entreprise, car c’est à ce moment que toutes les ventes ont été centralisées au niveau du consortium VOG. L’objectif est resté le même que par le passé : renforcer notre compétitivité sur les marchés pour assurer l’avenir de nos membres au cours des prochaines décennies », a expliqué le directeur. «VOG a obtenu la reconnaissance des marchés internationaux pour la grande qualité des pommes du Sud Tyrol», a conclu M. Kössler. «Cette réussite a été rendue possible grâce à la coopération des 4.938 membres du consortium qui nous ont fait confiance au fil des ans. Un grand merci à eux tous. Il est de notre devoir de continuer et d’inscrire ce succès dans l’avenir». Gerhard Dichgans et Geog Kössler ont également fait le point sur la campagne en cours. Si les volumes sont estimés en baisse de 12 à 13%, les calibres sont globalement satisfaisants et la saison 2015 démarre de manière positive. La consommation en Europe est en baisse constante et il devient nécessaire pour le consortium de se tourner vers de nouveaux marchés. Après s’être tourné vers les pays d’Europe de l’Est, les pays d’Afrique et d’Asie du sud-est représentent un important potentiel en termes de population et de consommation. Depuis 5 ans, VOG a développé ses ventes dans les pays du Maghreb et doit maintenant élargir ses horizons tout en adaptant son offre à la demande locale : les consommateurs africains et asiatiques préfèrent les pommes croquantes, juteuses et sucrées. Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Arboriculture Gerhard Dichgans, directeur du consortium

Georg Kössler Président du Consortium

Quant à l’image de la marque, elle aussi évolue et Sabine Oberhollenzer, responsable de la communication nous a commenté le nouveau logo VOG : «le nouveau logo présente des caractéristiques très graphiques et un impact fort qui apportent plus de modernité à l’image du Consortium, tout en assurant la continuité grâce aux couleurs et au

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message inchangés » (NDLE : voir nouveau logo en titre de l’article). VOG aujourd’hui Avec plus d’un demi-million de tonnes de pommes récoltées en 2014 VOG représente près d’un tiers de la production de pommes italiennes et environ 6% de la production de pommes européennes. Plus de 10.700 hectares de terres cultivées dans le Sud Tyrol, situés entre Merano, Bolzano, Bressanone et la région du Südtirol Unterland. Quinze coopératives membres regroupées en 4 pôles plus Bio Südtirol, coopérative dédiée exclusivement à la culture de pommes biologiques. 5000 fermes familiales, un chiffre d’affaires qui a atteint 434,5 millions d’euros pour la campagne 2014/2015. VOG est à ce jour la plus grande organisation de producteurs en Europe de par le nombre de membres. VOG commercialise ses pommes dans 30 pays, sous les marques Südtiroler Apfel ggA® et

Marlene®, disponible en Italie, Espagne, Malte, Chypre, Belgique, Pays-Bas et Danemark. L’association est également membre de variétés Clubs tels que Pink Lady®, Kanzi®, Modì® Rubens®, Jazz® et - la nouveauté de l’année 2014 - Envy®. La marque «Südtirol» : Exclusivement réservée aux fruits des catégories «Extra» et «1» la marque «Südtirol» a été créée en 1976. En 2006, la pomme de la région du Sud Tyrol a été reconnue à l’échelle européenne et s’est vu attribuer l’IGP « Pomme du Haut Adige », qui certifie l’origine des fruits au consommateur. La marque Marlene®: Marlene®, est la marque créée en 1995 à l’initiative de l’Association VOG en tant que marque ombrelle pour la richesse variétale et la qualité des pommes cultivées par 16 coopératives du Tyrol du Sud. Elle est aujourd’hui l’un des symboles de l’excellence de ces fruits cultivés dans la province nord de l’Italie. Elle est non seulement le résultat de

VOG en quelques chiffres Année de création : 1945 Récolte 2014 : 599.000 T pommes de table CA Total : 434,5 million euros Coopératives membres : 16 (15+1) Exploitations familiales : 5 000 Marques : Marlene®, Bio Marlene®, Südtiroler Apfel g.g.A.®, Bio Südtirol® Variétés cultivées : 17 Variétés Club : Pink Lady®, Rubens®, Kanzi®, Modì®, Jazz®, Envy® Circuits de distribution en Italie : 35% grande distribution, 65 % détail traditionnel Export : 63% dans 30 pays .


la passion de 5 000 producteurs pour cette culture mais elle reflète également l’activité marketing intense développée ces 20 dernières années et qui a réussi à unifier en un seul concept les valeurs d’attachement au terroir, de diversité variétale et de soin méticuleux envers le produit. Ces caractéristiques ont défini l’identité de cette marque dès son lancement, et conforté son succès sur le marché. De plus, depuis 2006 le lien entre les engagements de la marque et l’origine des fruits a été renforcé grâce à l’appellation IGP Pomme du Sud Tyrol qui a été attribuée à non moins de 13 variétés du Tyrol cultivées par VOG, le principal producteur de pommes certifiées IGP dans le Sud Tyrol. À l’automne 2007, la marque Marlene® a traversé les Pyrénées jusqu’en Espagne, apportant avec elle tout le parfum et la saveur des pommes du Sud Tyrol récoltées par les producteurs de l’association VOG. Ces dernières années la marque a fait son entrée à Malte, à Chypre, en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark avec d’excellents résultats.

L’appellation IGP Pomme du Sud Tyrol : La région du Sud Tyrol est désormais reconnue dans toute l’Europe grâce à l’Indication Géographique Protégée des pommes qu’elle produit. Cette appellation est une garantie sur la qualité et le goût. Depuis juin 2006 treize des dix-sept

variétés de pommes du Sud Tyrol ont été désignées IGP Pomme du Haut-Adige/ Südtiroler Apfel GGA ® (IGP pomme du Sud Tyrol). Les détaillants peuvent ainsi être assurés que les pommes labellisées IGP Pomme du Sud Tyrol ont été cultivées et récoltées selon des méthodes traditionnelles, sur ce terroir du nord de l’Italie.

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Phytoprotection

Élection du nouveau bureau Les membres de l’association CropLife Maroc ont tenu leur Assemblée 1. Volet législatif Générale Ordinaire, le Mardi 15 septembre 2015, à l’Hôtel JM Suites de et réglementaire Voici ci-après, les points qui ont été Casablanca. A l’ordre du jour : soulevés dans le mémorandum de - Présentation du rapport moral l’association adressé à ce sujet à la Di- Présentation du rapport de gestion rection Générale de l’ONSSA, le 29 mai - Présentation du rapport financier 2014 et qui sont considérés comme - Débat et Quitus au bureau prioritaires, eu égard à la législation des pesticides en vigueur dans le pays : - Élection du nouveau bureau - Prévoir une seule loi cadre pour tous - Plan d’action 2015/2016

L

e président de l’association a donné lecture du rapport moral en précisant que conformément aux résolutions actées par l’assemblée du 9 mai 2014, les activités de l’association pour l’année 2014 se sont inscrites dans la continuité et ont été surtout marquées par un souci de suivi et d’adaptation, aussi bien aux changements en cours, au niveau de la réglementation des pesticides, qu’aux projets initiés ou planifiés par l’administration dans le secteur. Ainsi, dans le cadre de la relation qui existe entre CropLife Maroc et l’Of-

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fice National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) qui est son principal partenaire, l’association a continué son travail de coopération et a participé activement à tous les travaux et réunions organisées par cet office. Il a ensuite rappelé que la participation de l’association à la réunion du 29 mai 2014 avec l’ONSSA et les experts de l’UE sur le projet de jumelage a été pour l’association l’occasion de faire le point sur toutes les questions relatives à ce sujet et a constitué sa feuille de route.

les pesticides - Changer le nom de pesticides à usage agricole, par phytopharmaceutiques - Etablir une description exhaustive des différents pesticides selon leurs usages et définir un lexique - Ne pas exiger une homologation dans le pays d’origine, la remplacer par une homologation dans un pays de l’OCDE - Interdire toute importation parallèle - Accorder un délai de grâce pour tout produit dont l’homologation a été retirée et qui ne présente pas de risque - Prévoir et traiter les usages spéciaux séparément - Prévoir une issue concertée, réaliste et adaptée pour les emballages vides - Légiférer sur la dangerosité des emballages vides rincés trois fois - Préciser ce qui doit être mentionné, obligatoirement, sur les étiquettes des emballages, penser aux petits emballages et à la langue - Statuer sur le cas des changements mineurs - Légiférer et préciser les spécifications auxquelles doivent satisfaire les locaux des fabricants, des importateurs-distributeurs, des distributeurs et des revendeurs pour l’obtention des agréments - Ne pas limiter l’agrément à un seul dépôt, permettre d’exercer l’activité avec un agrément dans plusieurs dépôts - Prévoir comment assurer la Protection des Données et interdire les conflits d’intérêts des membres de la commission - Prévoir la répartition des dossiers d’homologation par compétence - Responsabiliser les détenteurs de


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Phytoprotection

produits périmés ou non conformes. Celui qui détient un produit en est responsable - Préciser les mentions obligatoires à mettre sur les prospectus et les affiches publicitaires pour éviter les confusions - Légiférer sur les applications aériennes des produits - Permettre et autoriser des sociétés de services pour les applications des produits chez les agriculteurs - Légiférer sur les produits en admission temporaire qui n›ont pas besoin d›être homologués puisqu’ils ne seront pas utilisés au Maroc - Obligation pour les sociétés phytosanitaires de remettre les SDS (Fiches de Sécurité des Produits) au centre anti poison - Prévoir et réglementer les délais pour les réponses de l’administration - Revoir les prestations de services ONSSA : encourager et favoriser les produits respectueux de l’environnement

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2. Volet procédures de contrôle à l’importation: Le président a rappelé à ce sujet que la position de CropLIfe Maroc est de favoriser les contrôles ciblés et détaillés au lieu des analyses systématiques qui se limitent uniquement à la teneur en matière active. Dans ce cadre, plusieurs réunions avec les nouveaux responsables de la Division de Contrôle de l’ONSSA ont été tenues à ce sujet. Ciaprès, les points qui posent problèmes, retardent et parfois bloquent les camions des phytopharmaceutiques au niveau des ports d’importations: - Manque de ressources au niveau de LOARC, induisant des retards excessifs dans la délivrance des bulletins d’analyses et conduisant à des blocages au niveau des ports, surtout dans les périodes de pointes. - Manque de moyens pour pouvoir effectuer les analyses détaillées des impuretés.

- Nouvelles exigences restrictives au niveau de l’étiquetage - Manque de ressources au niveau des sociétés de services pour les prélèvements des échantillons

3. Volet communication et sensibilisation: Dans le cadre de la communication, l’association a continué son activité de partenariat avec aussi bien l’AMPOC, l’IPSM, l’AMPP ainsi que la fondation OCP. Pour ce qui est des réunions de sensibilisation sur les Bonnes Pratiques Phytosanitaires, l’association a continué la diffusion et la distribution des affiches et posters CropLife Maroc aux sociétés membres ainsi que la mise à jour de son site web qui est de plus en plus visité. Par ailleurs, un accord de partenariat avec la fondation OCP a été conclu pour que tous les messages sur les BPP soient désormais repris par toutes les caravanes de l’OCP. Sur un autre volet, l’association CropLife Maroc a été présente à toutes les réunions organisées par CropLife AfriqueMoyen Orient et par la FCP (Fédération de la Chimie et de la Para Chimie). En outre, l’association, par le biais de son directeur exécutif, s’est aussi impliquée dans tous les projets initiés par le ministère, tel le projet de jumelage et le projet sur les stocks obsolètes. La parole fut ensuite donnée au Directeur Exécutif qui a présenté le rapport de gestion de l’association durant la période écoulée. Ce fut ensuite le tour du trésorier général qui a présenté le rapport financier en détail. Après discussion et échange de point de vue, l’assemblée a donné quitus au bureau sortant, pour ensuite laisser la place à l’élection du nouveau bureau (voir tableau ci-contre)


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Libre opinion

Céréales :

Adapter les semences à l’environnement de production Yassine Jamali (Docteur vétérinaire, Agriculteur)

Étendue sur plus de 5,5 millions d’ha à travers le royaume, la sole céréalière se divise, en fonction de la disponibilité en eau, en zone irriguée, bour favorable et bour défavorable. L’eau reste le facteur limitant et la clé du rendement. Par contre, pour ce qui dépend de l’homme, la semence reste l’élément déterminant dans cet environnement.

E

n bour défavorable, la faiblesse des moyennes pluviométriques et la répartition aléatoire des précipitations au cours de la campagne agricole annulent parfois l’expression des facteurs techniques tels que la fumure minérale, le travail (ou le non travail) du sol, ou les traitements phytosanitaires.

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L’incertitude qui pèse sur la récolte se résume ainsi : à chaque stade, l’absence ou l’insuffisance des précipitations peuvent stresser la culture, entrainant un rendement dérisoire en grain et en paille (à peu près aussi importante pour l’exploitant). Et ce, quel que soit l’itinéraire technique pratiqué. Il est donc difficile d’envisager

des dépenses systématiques de plusieurs centaines de dirhams par hectare pour un apport d’engrais ou un traitement quelconque, sans


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ayant de très faibles probabilités d’être atteints) ni, a fortiori, comme critère de sélection. » (1)

aucune garantie de récupérer sa mise. Aussi l’itinéraire technique en bour défavorable se réduit il le plus souvent à semer-récolter. Le seul apport technique que l’on puisse injecter dans ce système ultra simplifié se situe au niveau des semences dites améliorées. Le ‘’plus’’ est alors automatiquement intégré dans l’étape semis. Ce ‘’plus’’, qu’on attend d’une variété améliorée, réside

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dans sa capacité à résister au stress hydrique et dans sa rusticité d’une manière générale. La productivité potentielle passe au second plan, du moins dans le bour défavorable. Ainsi, « ...Dans les régions à contraintes environnementales fortes et erratiques, la productivité ne peut être retenue ni comme objectif de sélection (des niveaux de rendement proches du potentiel

Pour employer une comparaison zootechnique, il est inutile d’exiger des vaches avec un potentiel de 8.000 kg par lactation quand on les destine à un milieu d’élevage où leur ration sera composée de paille et d’herbe de faible qualité. Il en va de même pour les céréales: inutile d’établir un cahier de charges dans lequel la productivité est de cinquante quintaux/ha, pour une variété destinée à une région où la pluviométrie ne permettra jamais de dépasser la moitié. Il vaut sans doute mieux mettre l’accent sur la résistance aux maladies ou au stress hydrique. A ce sujet, les variétés anciennes, du moins ce qu’il en reste, sont le meilleur exemple d’adap-


tation aux conditions du milieu. Cette adaptation qui caractérisait les variétés traditionnelles de céréales reflète leur sélection extrêmement longue et spécifique de chaque terroir, qu’il s’agisse de la nature du sol, de la pluie, des températures moyennes, de l’hygrométrie.... Utilisée et réutilisée pendant des siècles dans le même terroir, une variété devient peu à peu ‘’sur mesure’’. Cette diversité des ressources génétiques locales a quasiment disparu : le développement des moyens de transport et la modernité, avec ses normes et ses

tendances standardisatrices, ont tendu à uniformiser l’offre de semences à travers tout le Maroc. Aujourd’hui, avant d’être commercialisée, une variété doit être testée et elle est censée présenter de bonnes performances sur des stations expérimentales

réparties à travers tout le territoire national, représentatives de toute la diversité des sols, des températures, de la pluviométrie, de l’hygrométrie, ... Intuitivement cela parait impossible d’atteindre une telle polyvalence.

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Des chercheurs français assurent qu’ « Il convient d’éviter que les milieux (sol, climat, techniques) dans lesquels est pratiquée la sélection présentent une trop grande disparité d’avec les milieux où les futures variétés doivent être

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cultivées ». (1) Ce principe n’est pas nouveau puisqu’on le retrouve déjà chez Ibn al Awwam (Kitab al Filaha) : « ... jamais la semence ne doit être portée d’un terrain gras vers un terrain maigre... ». L’expérience

empirique du savant arabo andalou est confirmée par la recherche scientifique moderne, et les deux nous posent la question suivante: Est-il pertinent de produire des semences sélectionnées dans des conditions


aussi proches que possible de l’idéal, puis de fournir ces semences à des agriculteurs situés dans des zones à contraintes environnementales extrêmes ? Pour donner un exemple, est-il pertinent de produire des semences sur le périmètre irrigué du Tadla, dans les tirs de Souk es Sebt, et de les utiliser lors de la campagne suivante dans le bour rocailleux des Sraghna, Rhamna ou Beni Meskine ? Clairement, la réponse est non ! Les progrès de la recherche en épigénétique orientent plutôt vers des conditions de stress identiques d’une génération à l’autre pour développer et fixer des mécanismes d’adaptation.

(1) P. Monneveu, D. Depigny-This . UFR Génétique et Amélioration des Plantes, ENSAINRA, Montpellier, France. Intégration des approches physiologiques, génétiques et moléculaires pour l’amélioration de la tolérance à la sécheresse chez les céréales.

Pour la recherche sur les semences améliorées destinées au bour défavorable, il serait souhaitable de revenir autant que possible aux variétés ancestrales comme base de sélection pour l’avenir. A défaut, la polyvalence comme axe de recherche devrait être remplacée par une sélection étroite, en vue d’adhérer autant que possible aux réalités environnementales d’un terroir donné. Les conditions de productions d’une semence devraient être aussi voisines que possible des conditions de son utilisation. Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Tomate

Protection contre les maladies fongiques Les changements climatiques que connait le Maroc, l’un des pays qui seront les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique, auront sans aucun doute un effet sur les parasites et maladies des plantes de la même façon qu’elles affectent des agents de maladies infectieuses de l’homme.

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E

n d’autres termes, l’éventail de maladies et de ravageurs attachés à la culture de tomate peut s’élargir et de nouvelles combinaisons de ravageurs et de maladies pourraient apparaître de manière non prévisible à certaines époques de l’année face à des températures et des profils de précipitations inhabituels. Toute augmentation de la fréquence ou la gravité des événements météorologiques extrêmes, tels que la sécheresse, les vagues de chaleur, les orages, les inondations, pourrait également perturber les relations prédateur-proie qui, normalement, régulent les populations de ravageurs. L’effet du climat sur les maladies et ravageurs peut s’ajouter à l’effet d’autres facteurs tels que l’usage intensif des pesticides et la perte de biodiversité et contribuer à la résurgence de certaines épidémies de maladies et de ravageurs. Que ce soit sous serre ou en plein champ, la culture de la tomate peut être attaquée par de nombreux champignons à dissémination aérienne et/ou souterraine. Transportées, entre autres, par le vent, la pluie ou par contact, les spores des champignons se disséminent et se déposent sur les plants de tomate. Là, profitant de conditions favorables, elles germent et pénètrent les tissus, par voie naturelle ou en profitant des blessures causées, entre autres, par des parasites. Après une période d’incubation, les champignons se développent et les premiers symptômes apparaissent : feuilles nécrosées, rameaux tachés... La plante s’affaiblit, meurt parfois. Pour les tomates sous abris particulièrement, la généralisation du recours au filet insect-proof à faibles mailles pour augmenter l’étanchéité des abris serres suite à l’émergence dans le passé de nombreuses maladies et ravageurs, a sérieusement compliqué la lutte contre les maladies cryptogamiques aériennes, dont le contrôle dépend, entre autres, d’une aération adéquate à l’intérieur des serres. De ce fait, dans des conditions de forte pluviométrie, comme c’était le cas la précédente campagne dans le Souss, les fortes proliférations de maladies comme la pourriture grise et le mildiou, deviennent très difficiles à contrôler avec une liste de plus en plus restreinte de produits autorisés. Conséquence : les agents pathogènes développent des résistances aux quelques molécules utilisées. Ces maladies deviennent tout simplement ingérables, surtout quand la lutte est basée uniquement sur l’emploi des fongicides comme


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c’est souvent le cas vu l’inadéquation de l’aération dans les abris serres. Les techniques culturales et les méthodes de lutte ont beaucoup évolué, mais de l’avis des professionnels, la gestion phytosanitaire des cultures est une tâche qui devient de plus en plus ardue et qui doit reposer sur la connaissance précise de chaque ennemi.

Principales maladies fongiques

Ci-après une brève description des principales maladies cryptogamiques aériennes rencontrées sur tomate cultivée sous abri ou en plein champ :

Le mildiou

Le genre Phytophthora est un redoutable adversaire pour diverses cultures légumières ou ornementales. Le Mildiou de la tomate est dû à Phytophthora infestans. Symptômes - Sur les feuilles : il forme de larges tâches, d’abord jaunâtres, puis brunes estompées. Le centre se dessèche rapidement, alors que, si les conditions sont favorables, le pourtour reste clair et huileux sur la face supérieure et couvert d’un duvet blanchâtre sur la face inférieure. Ce feutrage est constitué par les sporangiophores qui se développent au dessous du limbe et portent de nombreux sporanges. Le Mildiou débute souvent sur les feuilles basses en contact avec le sol, puis il s’étend rapidement à l’ensemble du feuillage. - Sur les tiges : on observe, s’étendant de haut en bas, des taches mates, noires, accompagnées d’une nécrose tissulaire qui a pour conséquence l’étranglement du plant. - Sur baies : la contamination a lieu généralement lorsque les fruits sont encore verts tout en ayant acquis leur 64

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taille définitive. On remarque au niveau de l’insertion du pédoncule ou à un emplacement quelconque, une tache brunâtre marbrée, irrégulièrement bosselée en surface, à marque huileuse s’étendant rapidement. Sous cette tache, la chair du fruit n’atteint pas sa maturité. A l’épluchage, elle reste adhérente à la peau. La pourriture des tomates sous l’influence du Mildiou se complique par suite de l’intervention de divers champignons saprophytes et de bactéries. Elle est quelquefois à l’origine de pertes considérables.

Conditions de développement

P. infestans se conserve dans le sol et se dissémine par le vent et la pluie. Son développement est fortement influencé par la température et l’humidité et la contamination a lieu en présence d’eau libre et de températures comprises entre 18 et 22 °C. L’apparition des sporangîophores exige 100% d’humidité relative pendant au moins 8 h. Les spores perdent rapidement leur viabilité lorsque l’HR est < à 80%. Elles germent uniquement en présence d’eau. Le Mildiou de la tomate peut être considéré comme un exemple tout à fait typique d’une maladie à caractère épidémique. A partir des premiers pieds malades, la maladie s’étend rapidement aux pieds voisins.

Lutte

La stratégie de lutte doit reposer en premier, sur les méthodes culturales et prophylactiques : rotations culturales avec des plantes non hôtes, utilisation de semences saines, évacuation des restes du précédant cultural et l’aération adéquate des serres. L’intervention chimique doit être préventive, raisonnée et judicieuse. Au Maroc, plusieurs spécialités commerciales de produits fongicides anti mildiou sont homologuée sur tomate. Les producteurs marocains disposent de nombreux fongicides systémiques et de contact, avec un délai avant récolte (DAR) généralement compris entre 3 et 35 jours.

Le mildiou sur tomate de plein champ A coté de son caractère épidémique et son aptitude à attaquer aussi la pomme de terre, on suppose que l’inoculum primaire de la maladie ne connait pas de régression hivernale. En effet, d’après une étude réalisée dans la région du Gharb et Loukkos, selon qu’il s’agit d’un sol sableux, sablo-limoneux ou argileux, la pomme de terre est conduite selon deux cycles dans l’année. Un premier cycle du mois d’Aout à fin octobre ou du début décembre à mi janvier. Comme elle peut être pratiqué sur les sols « Tirs » de Mars à juillet. C’est ainsi que dans le Gharb et le Loukkos, plusieurs milliers d’hectare sont cultivés chaque année en pomme de terre. Ceci montre que l’inoculum primaire peut être important à l’installation de tomate de plein champ dans ces régions. Donc le développement ou l’explosion de la maladie reste tributaires des conditions climatiques qui y règnent. Il y’a quelques années on parlait dans ces régions de période à risque pour le mildiou et qui coïncidait avec la période des premières plantations entre mars et avril et qui peuvent coïncider avec des périodes pluvieuses. Seulement depuis, avec les changements climatiques que connait le Maroc et avec ces vagues de chaleurs et d’orages, on commence à assister à la percée de cette maladie à des périodes inhabituelles, cas de la campagne 2010 où de fortes attaques de mildiou ont été enregistrées dans la région de Si Alla Tazi, Sidi Slimane et Sidi Kacem (Région Gharb) et Laouamra (Loukkos). Dans la région de Doukkala Abda (particulièrement Oualidia), la coexistence des deux systèmes de culture de tomate de plein champ et sous abri serre signifie l’existence en permanence d’une source de contamination (tomate sur pieds ou débris de culture). Aussi dans ce cas l’infection reste tributaire essentiellement des conditions climatiques surtout pour la tomate de plein champs.


L‘antimildiou qui répond aux attentes des producteurs / exportateurs

Milidiou de la vigne DAR 30 jours

Milidiou de la pomme de terre DAR 15 jours

Milidiou du concombre DAR 7 jours

Milidiou de la tomate DAR 3 jours

Milidiou du melon DAR 3 jours

Action par contact et pénétration. Effet préventif et curatif. Souplesse et confort d’utilisation : - formulé en granulés dispersibles - pas d’odeur ni de poussière au moment de l’utilisation - faible dose d’utilisation (400g/ha) Bonne compatibilité avec les autres pesticides. Résistant à la pluie. Pas d’effet néfaste sur la faune utile. Faibles résidus.

Equation pro : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Cymoxanil (groupe FRAC 27)

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Importance de l’aération des serres pour évacuer l’excès d’humidité.

Importance du choix de la variété

La pourriture grise

La pourriture grise est l’une des maladies les plus redoutables en culture de tomate sous serre. Le champignon est très polyphage, attaque de nombreuses plantes et se conserve sur les débris de végétaux infestés et dans le sol sous forme de mycélium. Les conidies sont disséminées par l’eau, le vent et les outils de taille… La pourriture grise est due à un champignon, Botrytis cinerea, qui peut attaquer toutes les parties de la plante (feuilles, tiges, racines et fruits). Il est responsable de pourritures et de taches fantômes sur fruits, de taches foliaires, de chancres sur tiges, de pourritures racinaires et de fontes de semis, ainsi que de pourriture lors du transport et de la conservation. L’attaque des fleurs, fruits, tiges commence généralement par les organes sénescents (pétales, sépales) et par les blessures causées lors de l’effeuillage, de l’ébourgeonnage. La maladie se caractérise par des tâches brunâtres accompagnées d’un duvet grisâtre sur tige, par des nécroses sur les feuilles et par la pourriture molle grise sur fruit. Le développement de la maladie est favorisé par une humidité relative supérieure à 90%, des tempé-

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ratures comprises entre 17 et 23°C et une mauvaise aération des serres. Le champignon produit de nombreuses spores de couleur grise (d’où le nom de pourriture grise) qui assurent la propagation de la maladie.

Lutte

L’élimination des débris végétaux et la protection des blessures sont indispensables. Dans les abris serres, l’humidité de l’air doit être réduite par une aération adéquate. Mais la lutte contre la pourriture grise sur tomate est essentiellement chimique. Cette lutte ralentit le développement de la maladie, mais ne permet pas d’éliminer complètement le champignon. Il existe de nombreux produits systémiques ou de contact qui donnent de bons résultats. Cependant, l’apparition de souches résistantes à certaines molécules rend parfois les traitements complètement inefficaces.

L’Oïdium

L’Oïdium de la tomate causé par Leveillula taurica est extrêmement polyphage et s’attaque à de nombreuses plantes appartenant à plusieurs familles. Il donne naissance à des taches jaunes sur la face supérieure des feuilles et un duvet blanc à la face inférieure. Il se caractérise par son symptôme typique qui ressemble à un saupoudrage de farine sur les organes atteints. Sous une bonne loupe, ce saupoudrage se révèle être un tissu dense composé de mycélium (filament du champignon). Pour se nourrir, il forme des organes de pénétration avec lesquels il entre dans les couches cellulaires de la feuille. Les feuilles basales sont les premières attaquées. Les conditions optimales de développement de cette maladie sont une humidité relative de 50 à 70 % et une température de 20 à 25°C. Ses symptômes peuvent être confondus avec ceux causés par la cladosporiose. Il semblerait aussi qu’en plus des conditions climatiques, cette maladie est liée à des conditions de stress hydrique des plantes.

L’élimination des débris végétaux Lutte

Du fait que l’oïdium est transmissible entre de nombreuses plantes hôtes, il faut éviter de planter de jeunes cultures sensibles à proximité des vieilles cultures infectées. Il est également recommandé de procéder à un nettoyage de la parcelle en fin de culture par élimination des restes de culture et des mauvaises herbes. Quant à la lutte chimique, elle doit être lancée le plus tôt possible, avant l’apparition des premières taches caractéristiques moyennant des produits anti-oïdium systémiques ou pénétrants (le parasite étant endophyte). Par ailleurs, du fait que ce champignon sporule à la face inférieure des feuilles, les traitements doivent être exécutés avec un pulvérisateur suffisamment puissant pour que les produits atteignent cet emplacement.

L’oïdium en plein champ

Dans les principales régions de production de la tomate de plein champ, les producteurs on mis en œuvre des méthodes pour lutter contre l’oïdium. Dans tous les cas les interventions sont chimiques et à titre préventif. Dans la région du Gharb et le Loukkos les producteurs de tomate industrielle ont l’habitude d’effectuer un soufrage (soufre sous forme de poudre) des plantes au moment de la floraison. Cette opération qu’on recommandait aux producteurs depuis des années semble avoir un bon effet dépressif sur la pullulation d’acariens (tetranyques) et permet un bon contrôle de l’oïdium. Dans la région de Doukkala Abda, la quasi-totalité des producteurs de tomate effectuent des pulvérisations foliaires de soufre (sous forme de suspension concentré à diluer dans l’eau avant utilisation) de manière systématique tous les 15 jours ce qui explique que cette maladie n’est pas répertoriée parmi les principales problèmes phytosanitaires de la tomate dans la région. Le recours à des produits anti oïdium spécifiques peut avoir lieu surtout pour la tomate tardive qui coïncide avec la période de forte chaleur (juillet Aout) ou les conditions de stress hydriques peuvent avoir lieu.


‫كليب‬

Clip M3;11

Pour une stratégie de lutte contre l’apparition d’éventuelles résistances du Mildiou

Mildiou de la vigne DAR 28 jours

Mildiou de la tomate DAR 3 jours

Mildiou de la pomme de terre DAR 14 jours

Les bonnes raisons de choisir CLIP : Associe 2 matières actives

(Famoxadone et Mancozèbe)

Remarquable efficacité contre les mildious Résistant au lessivage Respect de l’environnement Applicable à petites doses à l’hectare Clip : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Mancozebe (groupe FRAC M 3)

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Melon export 2015

Maitrise technique et conservation, clés de la réussite La production mondiale de melon charentais se concentre principalement dans trois pays : le Maroc, l’Espagne et la France. Mais il est produit aussi ailleurs pendant l’hiver, notamment au Sénégal et les territoires français d’outre mer (Martinique et Guadeloupe). Le marché du melon type charentais est très concurrentiel et plusieurs pays visent le même créneau que le Maroc en Europe. La France reste le plus grand marché pour le charentais marocain avec plus de 80% du volume exporté.

L

e Maroc est classé 12e exportateur mondial de melon, essentiellement charentais, et ses exportations ont progressé cette campagne avec une entrée en production à partir du 20 février (Dakhla) de tous les opérateurs. Toutefois, cette année, les fruits étaient un peu sous-calibrés (majorité de calibre 15 et beaucoup de 18). Début avril, les volumes exportés sont restés d’un bon niveau avec la pleine production sur Dakhla et les premiers volumes sur Agadir et Marrakech. A noter cependant que la campagne a pris du retard sur Marrakech qui a

par ailleurs connu une baisse des surfaces avec l’abandon d’un certain nombre de petits producteurs secoués par les dernières mauvaises campagnes. De l’avis des professionnels interrogés, la campagne était pluvieuse et froide ce qui a entrainé la perte d’une partie des plants chez certains producteurs en plus d’un retard d’environ 10 jours pour l’entrée en production. Commercialement, elle est estimée bonne par ses prix intéressants.

Recul des surfaces en 2015

Cette campagne a connu une baisse des surfaces plantées en melon charentais. Ainsi la surface totale allouée à cette culture a été estimée à 1.280 ha répartie comme suit : - Dakhla : stabilité des surfaces avec 180 ha de charentais vert, plantés sous abriserres. La récolte a couvert la période de 20 février à début mai avec 68

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

un pic fin mars, - Agadir - Taroudant : 200 ha de charentais vert sous serres avec la poursuite de la tendance à la baisse des surfaces (450 ha en 2014). La récolte a débuté début avril avec un peu de retard. - Marrakech: 800 ha avec une baisse des surfaces (1.150 ha en 2014), une augmentation de la part des cultures sous serres par rapport aux chenilles et un avancement du planning de la production. Pour les cultures sous serres de charentais vert, la récolte a commencé début avril avec un léger retard, de belles cultures et un bon calibre. Concernant les cultures sous chenilles de charentais vert, la récolte n’a débuté que vers le 25 avril avec un pic entre le 5 et le 10 mai. Le calibre était petit à moyen selon les parcelles et la récolte groupée. A noter qu’il reste encore une petite production de melon charentais jaune dans la région de Marrakech avec un cycle plus court d’environ 1 semaine. - Kenitra : une centaine d’hectares, charentais jaune, pas de retard enregistré dans cette région.


Agriculture du Maghreb N째 88 - Sept /oct 2015

69


Profil variétal

Les variétés de charentais vert représentent 90% de la production marocaine de ce type de melon. Le choix des variétés revêt une importance capitale d’autant plus que la majorité de la production est destinée à l’exportation et aussi du fait que les prix de la plupart des variétés commercialisées sont plus élevés que ceux des autres types de melon. Ce type de melon demande

une conduite technique plus pointue. A noter qu’en plus des problèmes phytosanitaires habituels, les melonniers ont signalé dans certaines régions un problème d’ordre physiologique « la mort subite du plant greffé » qui serait due probablement, à : - La basse température du sol, bloquant le développement du système racinaire du plant greffé qui est alors bien chargé en fruit. - le porte greffe affaibli ne peut plus supporter la charge excessive, il cède et meurt 10 à 15 jours du début de la récolte.

Conduite culturale

Parallèlement à l’évolution de l’offre variétale, la culture de melon a connu ces dernières années un essor important sur le plan de la conduite culturale. Parmi les techniques qui ont pris de l’importance, le greffage, ayant pour objectif de protéger les cultures contre certains agents pathogènes du sol : verticilium, fusarium,… Il permet également de cultiver le melon en conditions limitantes de sol (température basse, salinité élevée, etc.), défavorables à sa culture. En fin, dans certaines conditions, le greffage permet d’augmenter la productivité des plantes, voire même la qualité des fruits. L’une des difficultés majeures est la détermination du stade optimal de la récolte, conditionnant la qualité du fruit. La récolte est manuelle et généralement groupée dans une quinzaine à une vingtaine de jours pour une culture à plat. Quatre facteurs jouent sur la qualité d’un melon : la variété, l’ensoleillement, la nutrition hydro-minérale et le degré de maturité du fruit à la récolte. Il est recommandé de récolter le melon après une bonne période d›ensoleillement et plutôt le soir que le matin (le matin, les sucres sont plus bas avec l›utilisation du sucre de la plante comme aliment pendant la nuit où la plante respire sans photosynthèse). Le taux de sucre minimal pour que le melon charentais soit commercialisable est de 12-14 sur l’échelle de brix. ‘‘En dessous de 9, c’est une courge ! estime un exportateur’’. La maturité est indiquée par l’apparition d’une zone jaunâtre et sèche autour du pédoncule, l’émission d’une odeur caractéristique de maturation 70

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

des fruits et le changement de la couleur pour certaines variétés. La coupe doit être organisée de façon à ne pas laisser les fruits exposés au soleil. Après récolte, la production doit être placée sans délai dans un entrepôt à l’abri du soleil et éviter les bâches en plastic entraînant une augmentation de la chaleur dessous.

Le melon dans le monde

La production mondiale de melon tous types confondus s’élève à 28,3 millions de tonnes par an sur 117 000 ha. Le melon se récolte dans tous les pays chauds de la planète. Le premier pays producteur est la Chine qui représente à elle seule 51% de la production mondiale, suivie par la Turquie, 2e producteur mondial avec près de 1,7 Mt mais n’exporte que peu. Ensuite vient l’Iran avec 1,2 Mt. par an. Ces trois pays producteurs ne représentent qu’une petite partie des échanges mondiaux de melons. Le rendement moyen de la culture de melons est de 211 quintaux/ha, mais il atteint 333 q/ha aux Pays-Bas (cultures sous serres) et 346 aux Émirats arabes unis, pays toutefois de faible production.

Conservation

Le melon ayant la particularité, une fois arrivé à maturité, de voir sa texture et ses arômes se dégrader rapidement, les chercheurs ont travaillé à une meilleure conservation. Un melon charentais traditionnel, il faut le manger 3-4 jours après récolte et les sélectionneurs ont amélioré cette caractéristique. Mais il existe également un charentais dont l’écorce reste verte à maturité mais qu’on peut garder 15 à 20 jours après récolte. Il y a aussi des types intermédiaires dont l’écorce jaunit à maturité que l’on peut garder une dizaine de jours. Pour parvenir à ce résultat, il y a traditionnellement des variétés qui ont une très longue durée de conservation, de l’ordre de plusieurs mois après récolte. Les chercheurs ont donc essayé de combiner les caractéristiques du charentais, fruit rond, à chair parfumée orange, avec la longue conservation, donc des hybrides. Ils ont ensuite recroisé avec des types charentais jusqu’à obtenir ces résultats actuels.


Agriculture du Maghreb N째 88 - Sept /oct 2015

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Agrumiculture

Bassin méditerranéen De nouveaux porte-greffes d’agrumes tolérants aux stress

L’agrumiculture mondiale, dont le bassin méditerranéen représente environ 20%, se développe sur des aires géographiques où les problèmes causés par la salinité des sols sont de plus en plus importants. De même, la culture y est pratiquée sous irrigation, mais les déficits hydriques sont fréquents et les eaux d’irrigation souvent salées.

L

Inra

enjeu majeur pour l’agrumiculture, d’où

le citrange Carrizo, 5 à 10 % des porte-

(France) ont entrepris d’éva-

la nécessité d’évaluer la tolérance de

greffes seraient tétraploïdes. Bien que

luer la tolérance de nouveaux

nouveaux porte-greffes tétraploïdes.

ces tétraploïdes soient connus depuis

porte-greffes à l’égard de ces

Les porte-greffes d’agrumes ont en

longtemps, peu de travaux se sont inté-

contraintes et cherché à élucider les

effet la particularité de produire spon-

ressés à leur potentialité agronomique.

mécanismes associés à la tolérance au

tanément des génotypes tétraploïdes

sel. Un programme qui devrait débou-

par doublement du nombre de chro-

cher sur des cultivars à même de faire

mosomes, dans les semis diploïdes. La

face au changement climatique qui

fréquence de ces doublements chro-

s’annonce dans la région. Par consé-

mosomiques est très élevée pour cer-

Des différences physiologiques marquées entre diploïdes et tétraploïdes

quent, la création de porte-greffes plus

tains porte-greffes. Ainsi, dans les ver-

Les génotypes tétraploïdes présentent

adaptés à ces contraintes constitue un

gers d’agrumes espagnols greffés sur

une physiologie, une morphologie et

es

72

équipes

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

Cirad

et


Agriculture du Maghreb N째 88 - Sept /oct 2015

73


Agrumiculture une anatomie très différentes de celles des diploïdes parentaux. Leur croissance est moindre - une régulation plus importante des échanges respiratoires à travers les stomates des feuilles en serait responsable. Leurs graines sont plus grandes, leurs feuilles plus épaisses et vert foncé, les entre-nœuds de leurs tiges plus courts et leurs racines secondaires plus trapues. La taille de leurs cellules est toujours plus grande que celle des diploïdes. Ces plants présentent une tolérance à la sécheresse beaucoup plus forte que les diploïdes, tout comme les variétés diploïdes, tel l’oranger Valencia, greffées sur des porte-greffes tétraploïdes. Toutefois, dans les deux cas, il semble que la perception du stress ait lieu au même moment et conduise à une fermeture concomitante des stomates. En situation de contrainte saline, la régulation des échanges respiratoires constatée chez les génotypes tétraploïdes serait également à l’origine d’une limitation de l’absorption des ions chlorures et sodium au niveau des racines. Le transfert jusqu’aux feuilles de ces ions toxiques dans le flux de transpiration serait réduit et rendrait ainsi les génotypes tétraploïdes plus tolérants au stress salin.

L’acide abscissique, un rôle clé dans la tolérance aux stress En situation de contrainte hydrique, la régulation de l’ouverture des stomates est principalement contrôlée par la synthèse d’acide abscissique (ABA) dans les racines. Cette hormone est alors véhiculée dans le flux de sève jusqu’aux stomates, dont elle induit la fermeture. En l’absence de stress, les porte-greffes tétraploïdes synthétisent dans leurs racines plus d’ABA que les diploïdes. Les études d’expression des génomes diploïdes et tétraploïdes au niveau des racines confirment ces résultats. La production accrue d’ABA chez les 74

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015


greffes tétraploïdes se maintenait. Pour

versité existe pour ce caractère au sein

optimiser ces résultats, le Cirad cherche

de cette famille : Poncirus trifoliata (L.)

à développer de nouveaux hybrides

Raf. est connu pour être très sensible

tétraploïdes associant tolérance aux

alors que Citrus reshni Hort. ex Tan.

stress abiotiques et résistance aux ma-

(Mandarinier Cléopâtre) est l’un des gé-

ladies.

notypes les plus tolérants. La stratégie habituelle pour améliorer la résistance

De nouveaux porte-greffes tolérants au stress salin

des porte-greffes est basée sur l’hybri-

Les agrumes sont classés parmi les

ractères intéressants complémentaires.

arbres fruitiers les plus sensibles au

Une autre façon d’acquérir une tolé-

stress salin. Cependant, une forte di-

rance au stress salin de porte-greffe est

dation entre des parents ayant des ca-

tétraploïdes serait à l’origine de la diminution des échanges gazeux (eau transpirée et CO2 absorbé) et pourrait expliquer la plus grande tolérance de ces plants à l’égard d’un stress hydrique. Cette capacité constitutive des porte-greffes tétraploïdes apporterait à l’association porte-greffe et greffon une meilleure résistance au manque d’eau. Elle serait aussi à l’origine de la moindre croissance de ces plantes et de leur plus forte tolérance au stress salin.

Préserver les ressources en eau En Afrique du Nord, plus de 70% des ressources en eau sont utilisées pour l’agriculture. Les porte-greffes tétraploïdes, en limitant les besoins en eau des variétés, permettraient de préserver ces ressources. Un essai vient d’être planté à Elche, en Espagne, dans des conditions

pédoclimatique

contrai-

gnantes, où se combinent sécheresse, salinité et sols calcaires. Outre la tolérance à ces stress abiotiques, il permettra de suivre les rendements de ces arbres dont la croissance est limitée. Cette caractéristique n’est d’ailleurs pas forcément un inconvénient : des arbres plus petits, plantés de façon plus dense et moins consommateurs d’eau pourraient être un atout dans la gestion des vergers. Une étude réalisée avec l’Inra en Corse montre, par ailleurs, que la qualité de clémentines produites sur des porteAgriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

75


Agrumiculture Plusieurs paramètres physiologiques

des paramètres physiologiques. Les

tels que le taux de croissance, la teneur

profils spécifiques de tolérance étaient

en chlorophylle, la teneur totale en

quant à eux associés à un maintien

composés phénoliques, le rendement

de la photosynthèse même si de plus

du transport d’électrons du Photosys-

faibles valeurs de conductance stoma-

tème, la conductance stomatique ainsi

tique étaient relevées. Dans le même

que le taux de photosynthèse ont été

temps, la croissance des plantes était

mesurés.

maintenue avec de faibles accumulations en ions chlorure et sodium. Les

liée à la tétraploïdie par le doublement

Des mécanismes complexes

pomelos ont montré à la fin de l’essai

du nombre de chromosomes. L’analyse

Différents

physio-

une chute des feuilles suivie par une

génétique et physiologique de la tolé-

logiques de tolérance au stress salin

nouvelle pousse que nous avons inter-

rance au stress salin de tout nouveau

en fonction des espèces d’agrumes

prétée comme une réponse d’adapta-

génotype est donc requise pour les pro-

étudiées ont été observés suggérant

tion (comportement original non pré-

grammes de sélection de variétés plus

l’existence de différents mécanismes à

cédemment décrit chez des agrumes).

adaptées. Des études combinant des

l’origine de la tolérance au stress salin.

approches génétiques (cartographie

Les cédratiers se sont révélés être les

du génome) ainsi que des approches

plus sensibles alors que tous les man-

Intérêt des porte-greffes zygotiques ou tétraploïdes

physiologiques liées à la diversité du

dariniers et pamplemoussiers étaient

Des travaux réalisés par le CIRAD

groupe des agrumes ont été réalisées

tolérants. De nombreux génotypes, en

montrent que des porte-greffes tétra-

afin d’être en mesure de corréler dans

parenté avec les cédratiers, ont présen-

ploïdes permettent d’augmenter les

le futur les phénotypes de tolérance au

té des symptômes de chlorose, des ac-

propriétés de tolérance au stress salin

stress salin observés avec l’expression

cumulations d’ions chlorure et sodium

et au déficit hydrique chez les agrumes.

des génomes respectifs.

dans les feuilles et des changements

Il était donc utile de caractériser l’im-

76

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

comportements


pact de la présence de porte-greffes zygotiques ou tétraploïdes sur les rendements et la qualité des fruits du scion, en relation avec la physiologie des arbres. Les résultats obtenus suggèrent que les porte-greffes hybrides, probablement issus d’autofécondations de Poncirus trifoliata, affectent relativement peu les rendements moyens contrairement aux porte-greffes tétraploïdes, issus de doublements chromosomiques dans des embryons de P. trifoliata, qui diminuent de façon très importante les productions sans toutefois changer la qualité des fruits. L’analyse de la physiologie du clémentinier greffé sur deux porte-greffes

la photosynthèse aux conditions envi-

dements et la qualité des fruits.

diploïdes et sur leurs tétraploïdes sug-

ronnementales. Les associations porte-

A présent, les résultats de cette re-

gère que la moindre croissance des

greffe tétraploïde/clémentinier plan-

cherche vont être investis dans la sé-

associations porte-greffe tétraploïde/

tés à haute densité pourraient donc

lection de nouveaux porte-greffes en

clémentinier est due notamment à une

présenter une meilleure efficience de

condition de culture sur sol à forte sa-

photosynthèse plus limitée. Cepen-

l’utilisation de l’eau et une meilleure

linité.

dant, ces porte-greffes confèreraient

tolérance au sel permettant de limiter

Sources : www.cirad.fr/

une meilleure capacité adaptative de

l’irrigation sans toutefois altérer les ren-

http://www.inra.fr/

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Oléiculture

La densité de plantation:

une pratique à raisonner pour une production optimale de l’olivier en zones de montagnes A. KAJJI, A. MAMOUNI, R. RAZOUK, M. ALGHOUM, A. MEKKAOUI - INRA -Meknès La densité de plantation est la résultante de l’écartement entre les lignes et de l’écartement des arbres sur les lignes. Elle est choisie lors de l’implantation de l’oliveraie en fonction de critères divers tels que l’objectif assigné à la culture (recherche du meilleur rendement avec apport d’intrants, valorisation de terres marginales avec un minimum d’apport, association avec des cultures intercalaires) et les potentialités du milieu.

L

a pratique de l’olivier en système traditionnel extensif est attestée par bon nombre d’auteurs sur tout le pourtour méditerranéen, avec fréquemment des espacements de 10 x 10 m (100 arbres/ha) ou 7 x 6 m (238 arbres/ha). Ces auteurs précisent que certaines oliveraies en parcellaire fragmentées et très dispersées, existent dans des zones en pente avec des sols pauvres et peu profonds. Ces arbres, dont la protection phytosanitaire est difficile à réaliser, sont rarement taillés et reçoivent d’une manière générale peu d’entretien (lutte contre les adventices). Ce verger traditionnel se caractérise par son hétérogénéité et sa faible productivité liée à son vieillissement. De nombreuses plantations âgées sont issues de restructuration d’arbres à grand espacement ne développant pas un grand volume de frondaison, d’où une surface de fructification par unité de surface de terrain très faible (Villemur et Dosba, 1997).

L’oléiculture dans les zones de montagne au Maroc

quées sont plus élevées (200 arbres/ha ou plus selon la maîtrise de l’exploitant des techniques de production). Les techniques culturales utilisées sont l’entretien du sol par un labour léger, l’irrigation gravitaire, la fertilisation et la taille raisonnées, ainsi qu’une protection phytosanitaire. Les rendements espérés dans ces oliveraies irriguées sont alors peu fluctuants et égaux ou supérieurs à 3 tonnes/ha. Il existe en outre de nombreuses oliveraies complantées de cultures intercalaires dont principalement la fève, le blé tendre, l’orge et la lentille. Dans ce cas, les oliviers sont plus un arbre de cueillette, sans itinéraire technique, qu’un arbre cultivé. Cependant, certaines oliveraies jeunes sont implantées. Il faut alors pouvoir donner des informations aux agriculteurs sur la densité à appliquer, car des erreurs dans le choix de la densité ne peuvent pas complètement être corrigées par la taille. En cas de densité trop élevée, on note fréquemment un besoin de taille excessif, un déséquilibre des arbres, ainsi qu’une gestion

Elle entre bien dans la situation qui vient d’être décrite. Les densités fréquemment pratiquées dans l’oliveraie marocaine traditionnelle en zones de montagnes sont de 80 à 120 arbres/ ha, avec une densité moyenne de 100 arbres/ha. Ponctuellement la plantation est effectuée selon les courbes de niveau, afin de limiter l’érosion. L’irrigation est possible dans les oliveraies peu en pente. En cas d’irrigation, les densités prati78

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

phytosanitaire difficile du fait d’un grand nombre d’attaques. L’ombrage porté sur les zones de fructification en périphérie entraîne une baisse de rendement. Inversement, lorsque la densité est trop faible, on note une tendance à ne pas tailler, des arbres volumineux, une récolte ingérable du fait de la hauteur des arbres, ainsi qu’une surface mal optimisée.

Analyse des peuplements d’olivier dans les systèmes de culture traditionnels: recherche de densités optimales de plantation Densités observées Les densités moyennes de plantations pratiquées en oléiculture traditionnelle basée sur la variété population Picholine marocaine, ont été collectées par diagnostic sur le terrain au niveau de 98 périmètres (26 500 ha) relevant de 13 provinces, dans le cadre des ‘études de faisabilité’ conduites par le projet PAFMCA. Dans ces zones qui se ca-

ractérisent par une pluviométrie moyenne très contrastée (330 à 1000 mm/an), les rendements obtenus varient de 1 à 5 t/ha selon la densité de plantation. L’efficience moyenne d’utilisation des eaux pluviales est d’environ 4,2 kg d’olives par hectare pour 1 mm de pluie permettant un rendement moyen de 19,2 kg/ arbre. Une corrélation positive (r2= 0, 68) existe entre la densité et le rendement. Le gain moyen de rendement varie, selon les zones, de 1 à 5 qx pour une augmentation de 100 mm du niveau pluviométrique. Les niveaux de production obtenus augmentent avec la densité et l’optimum obtenu pour une densité entre 200 et 250 arbres/ha est un rendement de 4 à 5 t/ha sous une pluviométrie supérieure à 500 mm/an. Cependant, l’augmentation des densités à plus de 150 arbres/ha, en zone de faible pluviométrie (<500 mm) affecte la productivité dont l’optimisation nécessite l’apport d’irrigations d’appoint. La part des rendements obtenus uniquement en fonction des pluies et des densités reste difficile à déterminer Photo 1 : différentes densités de plantation dans la région de Khénifra


Agriculture du Maghreb N째 88 - Sept /oct 2015

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Oléiculture Photo 2 : Dénudement sur charpentières pour des plantations à densité élevée avec précision puisqu’elle interfère avec la conduite technique du verger et les caractéristiques des sols. Actuellement, l’extension des superficies, préconisées dans le cadre du Plan Maroc Vert, se fait sur la base d’une densité de plantation de l’ordre de 71 arbres /ha soit un écartement de 10 x 14 m en zone pluviale. La détermination d’une densité optimale est complexe, nécessitant la mise en place d’expérimentations sur une longue période avec le contrôle de plusieurs facteurs. L’analyse et la comparaison de différentes densités sur des vergers adultes localisés dans différentes régions et l’exploitation des travaux effectués dans d’autres pays, constituent une approche qui permettrait de donner des indications pour optimiser la densité dans les vergers.

Relevé d’observations et enquête en zone de montagne (Moyen Atlas)

Les informations sur les systèmes de culture proviennent d’observations, de mesures et d’une enquête semi structurée réalisée dans le cadre du projet Millénium Challenge Corporation (MCC). L’enquête a porté sur les caractéristiques du verger oléicole notamment les densités pratiquées et les niveaux de rendement obtenus dans des environnements climatiques différents. L’étude de l’effet de la densité sur le développement de l’arbre et sur le rendement a été effectuée en observant la vigueur de l’arbre, le dénudement des charpentières et des branches, le volume de la frondaison, le rendement en olives et en huile ainsi que sur la présence ou l’absence de maladies.

Résultats

Dans les zones de montagnes du Maroc, les oliviers sont conduits généralement en forme libre sans application de taille de formation et/ou d’entretien et selon des densités variables allant de 3x4 m à 12x12 m. Cette variabilité de densité de plantation s’explique d’une part par la méconnaissance par les agricul80

teurs de la densité optimale de plantation permettant un bon développement de l’arbre et un rendement optimal et d’autre part par la présence ou non d’une ou plusieurs cultures intercalaires. Etant donné que la Picholine Marocaine, qui constitue la majorité des plantations, est une variété vigoureuse, les arbres prennent une hauteur excessive et occupent un espace de plus en plus important engendrant une réduction de l’interception de la lumière et par conséquent une diminution de la production. Les visites effectuées au niveau des vergers des régions concernées par le projet MCC ont permis de déceler certains points négatifs: - Les évasements des charpentières sous l’effet du poids de la production surtout en zones irriguées (Khénifra par exemple). Ce phénomène est accentué en hautes densités. - Le dénudement des charpentières et des branches en cas de forte densité avec déplacement de la végétation vers la périphérie de l’arbre - Le faible rendement en olives des arbres en zones pluviales - La recherche de lumière imposant à l’arbre d’atteindre des hauteurs importantes (phototropisme) Les paramètres architecturaux ont été mesurés et les rendements sur pied ont été estimés sur une vingtaine d’arbres par oliveraie jeunes à moyennement jeunes. Les arbres les plus jeunes (entre 5 et 7 ans) n’ont pas atteint leur plein développement et par conséquent leur hauteur moyenne est inférieure à celle des arbres dans les oliveraies âgées d’une vingtaine d’année. La longueur moyenne des charpentières dénudées est généralement inférieure à 60 cm, alors qu’elle s’approche de 1 mètre pour les arbres plus âgés. La différence principale de forme apparaît avec les critères hauteur/ circonférence du tronc et hauteur/diamètre de la frondaison : les arbres jeunes mono-troncs ont une forme différente des

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

arbres poly-troncs. Ils sont beaucoup plus élancés, sans effet de la densité. Cela est normal si l’on considère que les arbres polytroncs ont tendance à s’évaser depuis la base. Cependant cette différence de forme disparaît totalement pour les arbres âgés d’une vingtaine d’année. Quelle que soit la densité, le diamètre de la frondaison est inférieur à l’écartement des arbres. Les arbres ne se touchent jamais, ce qui est indispensable pour cette culture pour laquelle la fructification latérale nécessite une arrivée latérale de l’éclairement. Par contre, les vergers à densité forte (3 x 4 ou 4 x 4 m) présentaient un dénudement important des branches et une quasi-absence de fructification. Dans la région, cette forte densité était associée à une absence de taille. Ainsi, étant donné les pratiques culturales de la région (absence de taille), les vergers dans lesquels les arbres sont plantés à des écartements de 7 x 8 m ou à des écartements supérieurs, présentent des caractéristiques architecturales similaires. Les

Conclusion

écartements inférieurs se traduisent par une chute des capacités productives. C’est pourquoi la densité pratiquée au champ école de Tanfnit, à savoir 8 x 8 m, semble bien adaptée aux conditions environnementales, avec pratique de l’irrigation d’appoint. Il est peutêtre possible d’envisager des densités en irrigué de l’ordre de 250 ou 300 arbres par ha, mais nous n’avons pas repéré d’oliveraies en pleine production en conduite irriguée dans cette gamme de densité. Par ailleurs, les rendements estimés sur pieds font apparaître pour les jeunes vergers irrigués une production par arbre supérieure à la moyenne nationale (tous régimes hydriques confondus) de 13 kg/arbre. Bien qu’ils ne soient pas encore en pleine production, leur rendement est satisfaisant. En fin les vergers irrigués et correctement conduits et en pleine production ont un rendement estimé au triple du rendement généralement observé en verger en conditions pluviales.

Les jeunes oliveraies observées ont été plantées à une densité allant de 150 à 200 arbres/ha, soit une densité supérieure aux densités habituellement pratiquées. Les données actuelles font penser que ce choix est judicieux, puisque pour les vergers en pleine production on n’observe pas de palier atteint avant 150 arbres/ha. Une oliveraie adulte de 200 arbres/ha devrait atteindre un taux d’occupation un peu inférieur à 50% si l’architecture de l’arbre n’est pas modifiée, ce qui devrait permettre un ensoleillement suffisant.


Haricot vert Avis d’un producteur-exportateur Les producteurs de haricot vert ont déchanté après une période où cette culture était intéressante pour eux aussi bien pour ses revenus à l’exportation qu’en tant que moyen d’assurer une rotation avec la tomate sous abris serre. Le Docteur Chraïbi Ahmed, producteur exportateur de haricot dans la région du Souss (Emporio Verde) nous expose certaines des difficultés vécues par ceux qui continuent encore à s’en occuper.

L

a production de haricot, comme toute culture maraichère, connait pas mal de contraintes agrono-

Dr. Chraïbi Ahmed, producteur exportateur de haricot dans la région du Souss (Emporio Verde)

miques liées à la production sous serre et, en post-production, liées au conditionnement, transport et commercialisation. Les difficultés

de production de haricot sont essentiellement liées au climat. Ainsi : • En hiver le cycle de production

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Haricot vert plusieurs ordres :

est long puisque, selon les besoins en température, pour la culture entre les mois de septembre et décembre il faut compter 80 jours entre le semis et le début récolte et au moins 80 jours de récolte pour réaliser des rendements qui peuvent atteindre 40 tonnes/ha avec au moins 10% d’écarts. • En période estivale le cycle de production est plus court et dure 50 jours entre semis et début ré-

82

Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

colte avec une période de récolte d’au plus 60 jours et en moyenne, 15 tonnes/ha avec au moins 15% d’écart. Par ailleurs, les difficultés de production varient, en hivers comme en été, selon le degré d’attaque des maladies fongiques et leur incidence sur la productivité et la qualité. Sur le plan de la commercialisation, les difficultés sont de

• Malgré le respect d’un calendrier de production tout au long de l’année, l’offre connait souvent de sérieuses fluctuations en termes de volume selon le climat. • La commercialisation à l’export du haricot est assujettie à un cahier des charges très sévère en termes de qualité, réglementations phytosanitaires et exigences de certifications, avec, en plus des visites inopinées de certaines centrales d’achats.

Par ailleurs, le haricot est une culture très exigeante en main d’œuvre, dont la gestion est très compliquée. C’est aussi une culture à cycle court permettant de réaliser à l’aise deux cycles de production sur les mêmes parcelles. L’échelonnement des dates de semis dans les exploitations est


une approche nécessaire pour réguler les volumes des récoltes et gérer les flux de la main d’œuvre.

Le haricot entre hauts et bas

L’intérêt des agriculteurs pour cette culture a beaucoup évolué. Par le passé, la culture de haricot dans notre région du Souss a suscité l’intérêt de pas mal de maraichers Espagnols, Hollandais, Anglais et Marocains pour plusieurs raisons : • Prix à l’export attrayants • Proximité du marché Espagnol, destination prédominante de nos exportations • Coûts de production modérés, main d’œuvre bon marché, culture peu exigeante en étanchéité de serre et moins gourmande en intrants, prix de la semence pas cher. • Les dégâts de la mouche

blanche sur les cultures de tomate ont encouragé les maraichers de tomate à se diversifier en cultivant du haricot. Par contre, ces dix dernières années les superficies de haricot ont connu une stagnation suivie d’une régression motivée par : • Moyennes des prix export peu attrayantes • Marché Espagnol très concurrentiel • Coûts de production en nette hausse avec la syndicalisation de la masse ouvrière (baisse des rendements des ouvriers), la monoculture en haricot a rendu cette culture sensible à diverses maladies et virus peu connus auparavant sur haricot (oïdium, maladies vasculaires, virus SBMV …etc.). • La bonne étanchéité de la serre est devenue primordiale

Pa r ailleurs, les producteurs marocains sont très attentifs aux exigences des consommateurs et distributeurs européens, ce qui les pousse à être eux-mêmes très vigilants quand aux aspects agronomiques permettant de mieux répondre à ces exigences. Pour le Docteur Chraïbi Ahmed, ces deux questions sont liées car les exigences agronomiques en termes de qualité et de veille sanitaire sont les conséquences directes et indirectes des exigences imposées par la commercialisation.

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Haricot vert péen. Au sein de notre station de conditionnement Emporio Verde, la proportion des haricots plats préemballés dépasse depuis plusieurs années celle des haricots vrac.

Evolutions techniques

Il s’agit en premier lieu des certifications (Global Gap, Tesco Natural choice et BRC) avec tout ce que cela impose en termes de documentation de traçabilité et les exigences phytosanitaires avec un rythme suivi d’analyses de résidus tout en respectant les réglementations en vigueurs au Maroc et en Europe. La dernière certification en date qui vient couronner l’ensemble est la certification SMETA pour le respect du code du travail marocain. Au Maroc, la diversification et la segmentation en production d’haricot sont étroites malgré l’existence d’une large gamme

de variétés de haricot (haricot filet ou bobby, haricot plat, haricot beure, haricot steak, etc.). Le haricot filet (variétés naines, à rames, fin et extra fin) et haricot plat restent les seules diversifications qui prédominent actuellement. Une segmentation existe à l’emballage scindée en deux grandes catégories, haricot emballage vrac d’une part et haricots préemballés d’autre part. Les volumes de la segmentation du préemballé ne cessent de croitre pour répondre à une demande plus compartimentée du marché tenant compte de l’évolution du mode de vie du consommateur euro-

Les principales maladies du haricot sont fongiques et leurs intensités varient en fonction du climat et des périodes de semis. Les incidences de ces maladies sur la culture sont souvent néfastes en termes de productivité et de qualité avec bien évidemment des manques à gagner économiques conséquents. Malgré l’utilisation des semences traitées et la maitrise de l’irrigation, la lutte contre ces maladies est difficile, en l’absence, de rotation et d’assolement appropriés sur les parcelles. Le manque de variétés résistantes, de serres à climat contrôlé, d’un programme phytosanitaire respectueux des homologations et des normes résiduelles en vigueur réduisant sensiblement les traitements fongiques, … n’arrangent pas la donne. Lorsqu’on parle de maladies il n’est pas inutile de citer aussi les principaux ravageurs qui peuvent cau-

Les données des deux tableaux ci-dessous (source APEFEL) illustrent bien l’importance et l’évolution du produit haricot au Maroc depuis les années 2000. Tableau 1 : Evolution des superficies et des productions du haricot au Maroc entre les années 2001 et 2008

2001/02

2002/03

2003/04

2004/05

2005/06

2006/07

2007/08

Superficies haricot (en Ha)

2 325

2 320

2 756

3 438

4 320

4 185

4350

Production haricot vert (en tonne)

52 680

61 500

92 450

105 855

120 300

134 700

133 500

Exportation haricot vert (en tonne)

43 940

53 000

76 887

82 862

101 824

105140

120 400

Année

Tableau 2 : Importance et évolution du haricot plat et filet dans les exportations des primeurs du Maroc ces six dernières années

Exportation/Campagne

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

Primeurs

786 607

674 962

731 123

753 990

808 170

898 540

Haricot plat

68 630

72 306

61 702

71 879

73 722

Haricot filet

44 407

45 753

34 668

38 098

50 510

84

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ser des dommages plus ou moins conséquents comme le puceron et la mouche blanche (dommageable par l’apparition de miellat et la transmission de nombreux virus entre autre le SBMV). Les piqures de thrips et les dégâts des noctuelles sont apparents sur les gousses, les fortes attaques d’acariens et de nématodes respectivement sur la partie aérienne et sur le système racinaire pénalisent le développement normal de la plante. Pour l’avenir de cette culture, le point de vue du producteur exportateur que je suis sur les axes de recherches des obtenteurs doivent s’orienter vers : • La productivité • Les résistances aux maladies et surtout au virus • L’amélioration de la turgescence des gousses pour une meilleure longévité post-récolte • Retarder la mise en graine • Le greffage sur des variétés appropriées de porte greffe à fort enracinement

un intervenant majeur du marché du haricot. En effet, avec le haricot plat et filet, c’est le deuxième légume exporté par le Maroc juste après la tomate. La production de haricot était initialement située dans le nord du pays. Le volume exporté en 1995 toutes régions confondues était de 7000 tonnes. Elle s’est délocalisée dans la région du Souss à la seule fin de développer les

flux

vers

les p a y s

européens ment

notam-

l’Espagne,

lemagne,

le

Royaume-Uni, bas

et

l’Al-

la

les Pays France. Lors

de la com- pagne 2008 il a dé- passé

2007120.000

tonnes.

Mais à mon humble avis en tenant compte du faible prix de la semence de haricot les obtenteurs manquent d’enthousiasme pour commencer à breeder le haricot. Ainsi, connaissant les contraintes agronomiques d’un cycle production de haricot, et connaissant les caractéristiques des variétés existant actuellement sur le marché mon choix variétal sur plusieurs campagnes se limite à la productivité et rien qu’à la productivité.

Historique :

Le Maroc, grâce à des atouts climatiques, économiques, logistiques et géographique (proximité de l’Europe) est devenu très compétitif en production de haricot face à ses concurrents africains et européens. Il est devenu depuis une quinzaine d’années Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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cultures sucrières

Installation de la culture de la betterave à sucre :

Problématique du peuplement et parasitisme du sol Nadif Abdelmajid, Behassan Idriss Office Régional de Développement Agricole du Gharb Au Maroc, le sucre revêt une grande importance dans l’alimentation de la population. Nous figurons même parmi les premières nations au monde à consommer ce produit à rythme grandissant en fréquence et en quantité. Le sucre est consommé notamment avec le thé plusieurs fois par jour, surtout en milieu rural avec une dose par habitant tournant autour de 40 kg/an. Afin de subvenir à ce besoin, les deux cultures sucrières (betterave et canne à sucre) sont pratiquées dans les plus grands périmètres irrigués du royaume. Notre climat favorable fait que nous sommes avec l’Egypte les seuls pays au bassin méditerranéen à pouvoir les cultiver avec succès l’une à coté de l’autre (photo 1).

Photo 1 : Les deux cultures sucrières coexistent parfaitement dans le Gharb en quête d’un bon rendement en sucre à l’hectare.

L’objectif visé actuellement par l’ensemble des acteurs de la filière est d’augmenter les niveaux de rendement, satisfaire dans la mesure du possible les besoins nationaux et atténuer notre dépendance vis-à-vis de l’étranger en matière d’approvisionnement en ce produit de première nécessité. Cependant, ces objectifs sont certainement trop ambitieux par rapport aux niveaux de rendements actuellement réalisés dans notre pays. En effet, le taux de satisfaction de nos besoins, qui avoisinait 50% il y a quelques années, n’est plus maintenant que de l’ordre de 40%. Ces faibles performances suscitent beaucoup de questions et à plusieurs niveaux. Mais quelles que soient les raisons avancées, elles restent loin de refléter les efforts consentis par l’Etat, en matière de subventions accordées et d’équipements hydro agricoles installés. Pour sa part, la canne à sucre vit actuellement ses plus mauvais jours depuis son introduction au Maroc. Le problème de sa compétitivité se pose de plus en plus d’acuité. Malgré, les subventions accordées par l’Etat, les superficies cultivées n’arrivent toujours pas à atteindre les niveaux escomptés. Dans la zone de Belksiri, l’une des plus importantes zones cannières de la plaine du Gharb, cette superficie qui était de plus de 8.670 en 2005-06 ha ne représente actuellement que 3.000 ha et ce malgré les 6.000 dh/ha alloués par l’Etat il y a

deux ans pour encourager sa relance. Afin d’augmenter les superficies, on table toujours sur l’octroi de plus de subvention pour inciter les agriculteurs à cultiver la canne à sucre, alors que le vrai problème n’est pas encore traité dans le fond et dans sa globalité. En effet, la grande problématique de cette culture réside dans deux facteurs fondamentaux sur lesquels il faut se pencher sans tarder si on veut vraiment sauver cette culture tropicale de moins en moins convoitée. Le premier défi est le vieillissement de l’éventail variétal cultivé (variétés cultivées depuis plus de 20 ans) et le second est que parmi les trois variétés cultivées, deux sont infectées par des maladies. Leur faible rendement a crée une forte réticence des agriculteurs à leur plantation. Pire encore, la culture est restée pour la première fois de son histoire sans aucune protection contre les maladies. Aucune évaluation ni suivi de son état sanitaire n’ont été faits depuis des années. Ceci suscite de grands points d’interrogation sur l’avenir de la culture et limitera grandement l’impact de l’octroi des subventions sur sa pérennité. Il nous reste alors la betterave à sucre comme solution d’espoir. Pour cette culture, l’introduction de variétés monogermes suite aux infections par le virus de la Rhizomanie a un peu révolutionné l’évolution de la culture. Les superficies qui régressaient avec les varié-

tés polygermes ont repris de plus belle avec les monogermes. En effet, ce type de variétés, en plus de la productivité très élevée, présente d’autres avantages surtout en matière de résistances aux maladies. A titre indicatif, au niveau de Belksiri, les agriculteurs motivés par les niveaux des rendements relativement élevés, ont aussitôt manifesté un intérêt croissant pour la culture à tel point que le programme prévu pour la campagne précédente a été largement dépassé. Ainsi, la superficie qui était de l’ordre de 2.632 ha en 2005-06 est passée à plus de 5.115 ha en 2014-15, et les rendements qui étaient de l’ordre de 45 t/ha en 2005-06 ont avoisiné 59t/ha en 2012-13 et ils oscillent depuis autour de 50t/ha. Seulement, le grand défi pour les monogermes réside essentiellement dans la réussite de l’installation de la culture. Chaque graine donnera naissance à un plant. Par conséquent chaque plant perdu par manque de levée pour diverses raisons (mauvais travaux du sol, mauvaise préparation du lit de semences ou attaques parasitaires par les agents du sol) entrainera forcément une perte du peuplement, l’une des principales composantes du rendement. Dans cet article, nous allons traiter des principaux ennemis compromettant l’installation de la culture. Le but est de sensibiliser nos agriculteurs et les inciter à bien protéger leurs plantules pour un bon démarrage de la campagne.

Les principaux ennemis responsables du faible peuplement

Les pertes de plantules entre la germination et la levée sont estimées par certains auteurs à environ 12-14%. D’autres ont rapporté qu’après ce stade, les pertes sont très variables allant de 2

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cultures sucrières à 31 %. Selon les conditions au champ, l’émergence des plantules peut varier entre 60 et 70% par rapport à la dose de semis. Ceci est dû généralement au stress engendré par certains facteurs tels que la basse température, l’excès d’humidité, les attaques parasitaires ou la structure dégradée du sol.

Effets des agents cryptogamiques

La betterave à sucre est une cible potentielle de plusieurs maladies et ravageurs qui l’affectent tout le long des stades de son développement. La sévérité des attaques et infections dépend de la sensibilité de la variété, du potentiel infectieux du sol, du degré d’agressivité de l’agent pathogène impliqué et du stade de la plante au moment de l’infection. La phase la plus critique et la plus sensible est quand les jeunes plantules viennent de terminer leur germination. Quatre espèces de champignons sont identifiées et rapportées comme étant les plus importantes à craindre pour notre culture de betterave à sucre et

2

Photo 1 : Les deux cultures sucrières coexistent parfaitement dans le Gharb en quête d’un bon rendement en sucre à l’hectare

3

sont communément connues sous le nom des agents de fonte de semis. Il s’agit de Rhizoctonia sp , Phoma betae, Pythium sp et Aphanomyces cochliodes, les dommages les plus importants étant causés par les deux premières. En effet, en cas de fortes attaques par ces agents, les dégâts occasionnés obligent généralement les agriculteurs à ressemer leurs parcelles. Les Pythium, Aphanomyces et Rhizoctonia peuvent provoquer de lourdes pertes en pré-levée ou en post-levée. Les plantules qui survivent seront affaiblies et rabougries, ou plus vulnérables aux maladies plus tard en saison. Le Pytium et le Rhizoctone peuvent aussi attaquer la betterave à un stade plus avancé. En phase de maturité, ils sont généralement responsables de pourritures fréquemment observées lors de la récolte quand les fortes humidités suivies de températures élevées sévissent sur des plants de betterave affaiblis. Le Pythium peut infecter les plantules dans une large fourchette de températures en présence d’humidité et peut se développer lorsque la température du sol atteint 5 °C. Quant à Aphanomyces, il préfère les sols humides et saturés, et des températures supérieures à 15 °C. Le Rhizoctonia prolifère par temps encore plus chaud et infecte les betteraves uniquement lorsque la température du sol dépasse 20 °C. Si un sol est infecté par une forte population des champignons (potentiel infectieux élevé du sol), un traitement des semences avec un fongicide est non seulement justifié mais devient primordial et de première nécessité. Les sols du Gharb sont parmi les sols les plus infectés et les monogermes qui y sont utilisées, sont toujours traitées par un fongicide approprié. En effet, à titre d’information, Le Thiram (TMTD) ou Rovral (Iprodione) sont efficaces contre les espèces Phoma betae, alors que

Photo 2 : Attaque de noctuelles sur les jeunes plantules de la betterave.

4

5

Photo 3 : larve du ver gris pouvant s’attaquer aux jeunes plantules causant des dégâts affectant la densité du peuplement Photo 4 : adulte du cléone mendient qui était dans les années 90 le plus important ravageur de la betterave au Gharb Photo 5 : Larve du Cléone mendient pouvant causer des pertes aux jeunes plantules de la betterave si le sol très infesté n’est pas traité

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Photo 6: Dégâts dus aux insectes terricoles, cas des taupins, affectant la qualité du peuplement de la culture de betterave. 88

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l’hymexazol est beaucoup plus efficace contre le Pythium et les Aphanomyces.

Effets des insectes du sol

Les jeunes plantules de betterave sont sujettes à une multitude d’insectes menaçant la structure, l’uniformité et la densité du peuplement. Leur population est très variée, extrêmement vorace et douée d’un pouvoir de nuisibilité particulièrement élevé. Les espèces rencontrées sont très nombreuses, Atomaire, Blaniules (agents de mille pattes), Scutigerelle, Taupin, etc. Mais, nous allons nous limiter aux plus importantes, qui ont fait l’objet d’études et suivies dans la région du Gharb. Leurs effets ont été évalués et les traitements insecticides efficaces pour certaines d’entre elles, ont été mis au point et largement vulgarisés. Il s’agit du ver gris, limaces et escargots, cléones mendiant et fil de fer.

Les dommages des chenilles noctuelles (vers gris)

Les chenilles noctuelles sont véritablement polyphages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent d’un très grand nombre de plantes. Il est rare que l’une ou l’autre d’entre elles soit inféodée à une seule espèce végétale. L’espèce et la nature de son comportement ravageur ont permis de classer les noctuelles en deux groupes, celui des chenilles défoliatrices (photo 2) et celui des chenilles terricoles, ces dernières plus connues sous le nom de « vers gris ». L’action de toutes ces chenilles est essentiellement nocturne. Il faut savoir également que ces larves proviennent aussi bien des papillons sédentaires que des papillons migrateurs. Les chenilles terricoles, comme leur nom l’indique, agissent au niveau du sol. Elles s’alimentent la nuit et se cachent le jour dans la terre. Elles rongent et sectionnent les racines au voisinage du collet. Ce sont les jeunes plantations qui sont particulièrement vulnérables. Ces « vers gris » attaquent la betterave, le poireau, la pomme de terre, la carotte, le persil, le fraisier et bien d’autres espèces. Les mesures à caractère préventif sont importantes, car il est difficile de prévoir les attaques. Les ennemis naturels, les oiseaux, merles et corneilles entre autres, les taupes, les insectes auxiliaires comme les chrysopes, les punaises et certains hyménoptères jouent un rôle non négligeable dans la régulation de leur population. Les chauves-souris sont également dévoreuses de ces papillons de nuit. L’élimination des mauvaises herbes, les binages réguliers en surface, le paillage et l’arrosage du sol seront défavorables aux pontes de certaines


noctuelles. Dans le cas ou un traitement contre les chenilles s’avère nécessaire, par forte pullulation par exemple, il est important d’agir sur les larves (Photo 3) encore petites, plus sensibles aux produits phytosanitaires que les plus âgées. Les traitements sont à effectuer à la tombée du jour, en raison de l’activité nocturne des chenilles. En cas de forte infestation, pulvériser un produit insecticide approprié agrée par l’ONSSA. Les traitements à base de : Chlorpyriphos-ethyl dose préconisée 15-20 kg/ha sont le plus souvent recommandés. Au niveau de la plante, les attaques du vers gris sont plus prononcées au début de la végétation. Les dégâts larvaires au niveau des collets peuvent détruire complètement les plantules. La régularité du peuplement est de ce fait, sévèrement atteinte.

Cléone mendiant

Les adultes (photo 4) détruisent les jeunes plants de la betterave en dévorant les jeunes feuilles nouvellement formées et obligeant les agriculteurs à ressemer leurs champs en cas de forte infestation. Au stade racinaire, les larves creusent des galeries profondes entraînant un dessèchement des racines et par conséquent la mort de la plante entière. Lors des fortes attaques, une plante peut contenir jusqu’à 10 larves (photo 5). Pendant les années 90, le Cléone mendiant, était répandu dans toutes les régions du Gharb et du Loukkos. A l’époque, plus de 90% des parcelles étaient plus ou moins infestées et certaines superficies ont été totalement détruites causant un manque à gagner aussi bien pour les agriculteurs que pour les sucreries. En 1999, pour protéger la culture de betterave contre le Cléone mendiant dans le Gharb, un premier traitement dirigé contre les adultes en décembre et janvier, a été fortement recommandé pour protéger les jeunes plants de la betterave. Le ravageur a fait l’objet depuis à de vastes campagnes de traitements chimiques massifs ayant conduit à une réduction sévère de ses populations. Cependant, ces traitements ont conduit à l’émergence d’un autre ravageur de feuillage aussi vorace et destructeur, la Casside. Taupin

Taupins larves Fil de fer

Le ver fil-de-fer (photo 6) se nourrit autant des semences que des plantules. On le trouve plutôt dans les sols argileux où le travail du sol est réduit, mais aussi dans les champs où l’on a enfoui des pailles de céréales, des plantes fourragères ou de grandes surfaces d’herbes. Le ver fil-de-fer vient à maturité en deux

à cinq ans, aussi peut-on s’attendre à le trouver dans la culture actuelle s’il s’était manifesté dans la culture précédente. Étant donné que les moyens de lutte chimique sont limités et que les traitements doivent être effectués avant les semis on doit procéder au dépistage dans les champs vulnérables avant les semis pour juger s’il faut vraiment intervenir. Le dépistage peut s’effectuer au moyen de pièges-appâts. Enfouir des pommes de terre fraîchement coupées dans des sacs en filet de plastique, à une profondeur de 25 cm, en créant une butte pour éviter la formation de flaques d’eau. Quelques jours avant les semis, vérifier s’il y a des larves du ver filde-fer avant de décider si des mesures de lutte sont nécessaires.

auquel est confronté notre agriculteur. La graine est sujette, une fois dans le sol, à des attaques multiples de diverses origines. D’une part, les agents de faiblesse causant la fonte de semis et d’autre part une population aussi vorace que variée d’insectes enfouis dans le sol. Il convient donc de bien protéger la semence et la jeune plantule car une fois la plantule protégée, son démarrage est garanti et donc le peuplement est sauvé. L’enrobage des semences par les fongicides permet une certaine protection contre les attaques cryptogamiques. Mais pour les insectes, cet enrobage peut être insuffisant pour garantir une protection complète des semences et plantules. L’application d’un insecticide approprié s’avère donc nécessaire au moment du semis.

Limaces et Escargots

Après les premières pluies, les limaces (photo 7) quittent leurs abris et envahissent la culture de la betterave à la tombée de la nuit. Elles dévorent le pétiole de la plantule qui finit toujours par dépérir. Ces attaques peuvent avoir lieu même avant la levée, sans que l’agriculteur s’en rende compte. Les attaques des limaces sont très fréquentes par temps humide. Elles sont capables de réduire sérieusement la levée imposant ainsi de renouveler le semis. La présence des limaces dans le champ est identifiée par la présence d’un épais mucus blanc sur le sol. Au Loukkos, par exemple, 3.000 ha ont été détruits en 1986 à cause des attaques de limaces. La lutte contre ces mollusques se faisait dans le temps à l’aide des appâts empoisonnés. L’application actuellement du muserol, comme traitement préventif, a donné des résultats très satisfaisants. Cependant, 2 à 3 applications sur les bordures des parcelles sont nécessaires si le début de la campagne est assez humide. Des produits à base de matière active metaldyede et mercaptodimithu peuvent aussi être recommandés Les escargots sont observés sur la betterave dans les parcelles visitées avec une incidence moyenne. Ils sont observés surtout dans des parcelles entourées par les mauvaises herbes qui constituent des abris pour ces ravageurs. Les dégâts se manifestent par des perforations des feuilles (photo 8 ) pouvant en cas de fortes attaques, causer des pertes dues à la destruction de la surface foliaire. Les agriculteurs doivent détruire les mauvaises herbes à proximité des parcelles et utiliser un pesticide sur le pourtour des champs.

7

8-9

10

Conclusion

Avec l’introduction de la semence monogerme, la réussite d’un bon peuplement (photo 9) reste le plus grand défi Agriculture du Maghreb N° 88 - Sept /oct 2015

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Photo 7 : limace dévorant une très jeune plantule de la betterave Photos 8 et 9: les gastéropodes peuvent causer des perforations des feuilles aussi bien pour les jeunes plants que pendant les stades avancés Photo 10 : Quand les semences sont traitées, l’insecticide du sol homologué est apporté à la dose recommandée, le bon peuplement est garanti


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