Agriculture du Maghreb, n°84 Avril 2015

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Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

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Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015


EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Ahmed BOUAZIZ Pr. Ahmed Bamouh Dr. El Hassan Achbani Dr. Mohamed AABAD Mohammed LAHKIM BENNANI Zaoui El Housseine Germaine Brun Assia Allam Salah Bassim Yassine Taybi Rhomari Yahya

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Campagne céréalière Le marteau et l’enclume qui font peur

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a campagne en cours a enregistré des conditions de production hautement favorables permettant aux céréaliculteurs d’espérer des résultats qui leur feront oublier les difficultés vécues précédemment. En effet, les agriculteurs craignent les années de bonne production autant sinon plus que les campagnes de vaches maigres. En cause les problèmes de commercialisation. C’est pour tenter de répondre à cette inquiétude légitime, qu’une grande réunion rassemblant les professionnels de la filière (organismes stockeurs, minotiers et coopératives céréalières) s’est tenue mi-avril à Rabat en présence du ministre de l’Agriculture. A l’ordre du jour, les perspectives de la collecte et commercialisation du blé tendre qui revêt une importance particulière au vu des bonnes perspectives attendues pour cette campagne agricole (pluviométrie idéale en quantités et répartition). Les intervenants ont insisté sur l’importance de la mobilisation autour de la réussite des opérations de collecte et de commercialisation de manière à préserver les intérêts des producteurs et des petits agriculteurs. Ces derniers se retrouvent, chaque année, coincés entre le marteau des coûts de production et l’enclume des difficultés de commercialisation de leurs blés. Chaque année aussi, ils attendent avec impatience l’annonce par les autorités de tutelle, du prix référentiel d’écoulement du blé tendre. Souvent, cette annonce arrive avec un retard que les céréaliculteurs ne comprennent pas, surtout les petits, obligés en attendant de vendre une partie de leur production pour faire face aux dépenses et rembourser une partie de leurs dettes auprès des fournisseurs. Ceci est d’autant plus vrai que la plu-

part ont tendance à moissonner plus tôt, pour diverses raisons: besoins en trésorerie, libération de l’espace pour le troupeau (pâturage), peur des incendies, manque de moissonneuses (très demandées), … De même, en attendant la stabilisation des prix de vente, les agriculteurs doivent procéder au stockage avec les frais supplémentaires et les dégâts qui en résultent. Pendant ce temps, seuls sur le marché, les intermédiaires profitent de la situation pour tirer les prix vers le bas, prétextant mauvaise qualité ou autres arguments. Ainsi, les prix pratiqués sur le marché local sont souvent bien en deçà du prix de référence, et varient selon les régions et la qualité de la production.

Espérons que les mesures prises par la profession et la tutelle à quelques semaines des moissons suffiront à résoudre les problèmes précités et permettront enfin aux céréaliculteurs de récolter le fruit (ou plutôt le grain) de leur labeur.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire Sommaire

Nos annonceurs ABSOGER 138 ADRIATIKA 39 AGRIN Maroc 31 AGRO SELECTION 135 AGROCHALLENGE 118 AGROMILLORA 49 AGROSPRAY TECH 81 ATLANTICA AGRICOLA 8 BASF 5 BASF 99 BAYER CS 75 BAYER CS 147 BERRYPRO 106 BOURDONNEAU 16 Crédit Agricole Maroc 168 CASEM 69 CASTANG (Domaine de) 134 CAUDAL Extruline Systems 112 CHAMARTIN 155 Département commercial Espagne 65 CLAUSE : Voir cahier central CMCP 85 CMGP 2 CNH 1 CNH 93 CODIAGRO 25 COMICOM 13 COT International 137 CROPLIFE 149 DIMATEQ 15 EKLAND 105 ESCANDE 136 ETB SLAOUI 55 ETB SLAOUI 57 EURODRIP 129 FELEM 43 FERM o FEED 117 FERTIMED 115 BUSINESS France 89 FRIOTEX 45 FRUCTIDOR 61 GHENT SUPPLY 38 GHERARDI srl 16 GRARD (Pépinières) 59/133 GRIMME 113 HORTICOM 21 HUET 2M 50 IFRIQUIA PLAST 143 INDEX PHYTO 128 INDUSTUBE 82 INDUSTUBE 109 INFORMIA 161 INTERNACO 125 IPACK - IMA 63 IRRI-SYS 19 IRRITEC 9 IRRITROL 7

JANNY MT 144 KEKKILA 30 KERIAN EUROPE 144 LAFOND 139 Lallemand Altereco 77 LEMKEN 17 MACHINE SIMON 51 MAGHREB GRILLAGE 27 MAMDA 11 MAROC SAMAD 35 MASSO 76 MEDFEL 153 METAGRHYD 53 NAANDANJAIN 111 NETAFIM 157 NOVADI 151 NOVAKOR 104 NUNHEMS 127 PIERALISI 121 RIBAWOOD 145 RIJK ZWAAN 29 RIJK ZWAAN 47 SAINT CHARLES INTERNATIONAL 37 SCE 103 SCPC 119 SIFEL 87 SILOS CORDOBA 91 SIPCAM 24 SIPCAM 26 SIPCAM 71 SMURFIT 108 STAR EXPORT 131 STAR EXPORT 141 SYMAGA 96 SYNGENTA 100 SYNGENTA 101 SYSTEMES AGRICOLES INTENSIFS 67 TARAZONA 116 TECNIDEX 79 TECNIR 159 TEMETASH 73 TESSENDERLO 97 TIFONE 83 TIMAC 167 TODOLIVO 123 TOLSMA 110 TREFILADOS URBANO 28 Val Venosta 39 VIVEROS CALIFORNIA 107 VOG 33 Yara Iberian 23 ZINE CEREALES 95

CAHIER ARABE MAMDA HIBAGRICOLE CODIAGRO CMGP

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Actualités

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L’équipement agricole espagnol: Une offre croissante et adaptée aux besoins des professionnels marocains

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Tomate de plein champ Déroulement de campagne

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BERKANE Campagne agrumicole 2014-2015

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Conditionnement des agrumes, Comment saisir l’opportunité de la crise ?

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La production fruitière intégrée, une exigence de qualité pour l’arboriculture

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Certification Nouveautés relatives à BRC, Version 7 - Janvier 2015

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Zine Céréales : Une expérience pour servir de modèle

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Effets de la fertilisation potassique foliaire sur le rendement du blé tendre

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Vers une meilleure connaissance de la vigne ?

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Fruits rouges L’essor continu d’une filière

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La pomme de terre et les ressources hydriques

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Note sur le raisonnement de la fertilisation du pommier

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Huile d’olive Compétitivité et commercialisation

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Artichaut Les semences remplacent les boutures

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Province d’Ifrane Une zone arboricole par excellence

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Caisserie en bois Quelles alternatives ?

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Les acariens du pommier

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La tavelure des pommes Les bons réflexes

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Canne à sucre Réponses à différentes doses d’irrigation «goutte à goutte» dans les conditions du Gharb

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L’agriculture marocaine peutelle se passer d’informatique ?

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Intérêt des Bactéries promotrices de la croissance et de développement des plantes « PGPR » en agriculture PETITES ANNONCES

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Actu Actu Ressources

La crise de l’eau dans le monde

Y aura-t-il demain assez d’eau pour tous sur notre planète ? Théoriquement oui, mais il est urgent de changer « radicalement » la façon de l’utiliser et de la partager, prévient l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son rapport annuel 2015 sur l’or bleu, qu’elle a rendu public vendredi 20 mars, à l’avant-veille de la journée mondiale de l’eau. Sinon, au rythme actuel, « le monde devra faire face à un déficit hydrique global de 40 % » dès 2030, écrivent les experts du Programme mondial des Nations unies pour l’évaluation des ressources en eau.

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nextricablement liée au changement climatique, à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, à l’énergie, à la santé et même à l’égalité entre les sexes, l’eau est peut-être le thème qui illustre le mieux les trois piliers du développement durable, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté, du développement économique, ou de la préservation des écosystèmes. Il s’agit de défis essentiels. Le rapport souligne ainsi à quel point la pénurie et la mauvaise gestion de cette précieuse ressource cristallisent les tensions et les conflits autour du monde.

Un stress hydrique qui touche une large partie du globe

Le stress hydrique – autrement

dit, une ressource insuffisante pour répondre aux différentes activités humaines et aux besoins de l’environnement – commence lorsque la disponibilité en eau est inférieure à 1 700 mètres cubes par an et par personne. Quasiment les trois quarts des habitants des pays arabes vivent en dessous du seuil de pénurie établi, lui, à 1 000 m3 par an, et près de la moitié se trouvent dans une situation extrême avec moins de 500 m3, en Egypte, en Libye notamment. Les pays en voie de développement ne sont pas les seuls touchés. « Comment l’Ouest américain, certaines provinces de Chine, le Mexique ou encore le Sud méditerranéen vont-ils faire dans trente ans ? s’interroge Richard Connor, expert

pour l’ONU, qui participe pour la quatrième fois au rapport annuel sur l’eau. Le stress hydrique peut avoir des conséquences incalculables. Par exemple, en 2010, les sécheresses et les feux de forêt dans les steppes de Russie ont fait chuter les exportations de blé. Résultat : le prix du pain a doublé, ce qui a débouché sur le “printemps arabe”. » Les projets de centres de dessalement se multiplient pour produire de l’eau potable dans les régions du monde qui en ont les moyens, comme en Californie ou dans certains pays arabes. À elle seule, l’Arabie saoudite souhaite se doter de 16 nouvelles usines fonctionnant à l’énergie nucléaire.

Les eaux souterraines de plus en plus surexploitées

Les aquifères souterrains fournissent de l’eau potable à la moitié de la population mondiale. Mais un sur cinq est surexploité. Largement dévolus à l’irrigation intensive – comme dans le nord de la Chine où le niveau de la nappe phréatique est descendu de 40 mètres en quelques années –, les prélèvements excessifs accentuent les risques de glissement de terrain et favorisent surtout les entrées de sel, rendant à terme l’eau 6

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inconsommable. Avec l’élévation du niveau de la mer, des grandes villes voient ainsi la qualité de l’eau douce de leurs aquifères menacée, notamment Shanghaï, en Chine, et Dacca, au Bangladesh. Et des îles du Pacifique comme Tuvalu et Samoa sont contraintes d’importer de plus en plus d’eau douce. La pénétration de sel représente aussi une inquiétude pour les régions méditerranéennes françaises. L’Inde est souvent citée en exemple au chapitre de l’exploitation non-durable de la ressource souterraine. En 1960, le pays était équipé de moins d’un million de puits. En 2000, il en comptait 19 millions. Toute cette ressource prélevée au moyen de pompes a permis d’accroître fortement la productivité agricole et de réduire le niveau de pauvreté. Mais le choix de l’irrigation se paie aujourd’hui non seulement par de graves pollutions, mais aussi parce que les pannes d’électricité dues au manque d’eau pour faire fonctionner les centrales thermiques sont monnaie courante.

Une amélioration de l’accès à l’eau potable

En vingt ans, le nombre de personnes ayant accès à « un



Actu Actu Ressources

point d’eau potable amélioré » a augmenté de 2,3 milliards. Les rapporteurs de l’ONU parlent de « progrès impressionnants » – alors que l’accès à l’eau était l’un des objectifs du Millénaire pour le développement pour 2015. Ils citent par exemple la mutation de Phnom Penh, au Cambodge, où la gestion de la distribution de l’eau a cessé d’être catastrophique et corrompue pour devenir très performante. Pour autant, ce chiffre fait débat, dans la mesure où il englobe aussi bien les personnes qui s’approvisionnent à une borne commune, à un puits – dans ce cas, quelle distance leur faut-il parcourir pour aller remplir leur seau ? – ou à un robinet chez eux – alimenté combien d’heures par jour ? Dans le monde, 748 millions de personnes restent privées d’eau potable. Dans les agglomérations qui s’étendent à une vitesse vertigineuse avec leurs lots de bidonvilles, le nombre de citadins sans accès à l’eau est passé de 111 millions à 149 millions entre 1990 et 2012. Et l’Afrique subsaharienne continue de souffrir de la pénurie, dans les cités comme dans les campagnes. Les femmes et les filles surtout : ce sont essentiellement elles qui se chargent de la corvée d’eau, elles y consacrent encore deux à quatre heures par jour en moyenne dans les zones rurales. « Le principe de l’équité, peut-être davantage que n’importe quelle recommandation technique, porte en lui la promesse d’un monde où la sécurité de l’eau deviendra une réalité pour tous, » écrivent les rapporteurs. Globalement, 36 % de la population africaine ne dispose toujours pas d’un point d’eau accessible. 8

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Des progrès en matière d’assainissement

La situation de l’assainissement se prête nettement moins à un satisfecit. Cet objectif-là aurait besoin de 53 milliards de dollars d’investissements par an pendant 5 ans pour atteindre une couverture universelle, selon l’ONU. De plus en plus d’ONG se saisissent de la Journée mondiale de l’eau pour attirer l’attention sur l’absence de toilettes et de latrines dans le monde, avec des conséquences épouvantables sur la vie quotidienne d’une bonne part de l’humanité et sur l’environnement. Un milliard de personnes défèquent en plein air, faute de mieux. Et 2,5 milliards vivent sans aucun raccordement à un système de collecte. Sans compter que celui-ci, lorsqu’il existe, ne débouche souvent sur aucune forme de traitement avant le rejet dans la nature.

Qui consomme le plus d’eau ?

D’ici 2050, la demande en eau devrait augmenter de 55%, non seulement sous la pression d’une population croissante (la Terre comptera alors 9,5 milliards de personnes), mais aussi parce que la consommation s’envole. Les besoins de l’industrie devraient exploser de 400 % d’ici-là. Quant au secteur agricole, ses prélèvements actuels ne sont pas soutenables, estiment les experts. Entre 1961 et 2009, les terres cultivées se sont étendues de 12%, tandis que les superficies irriguées augmentaient de 117%. Il faudrait rendre l’agriculture moins gourmande afin qu’elle puisse nourrir de plus en plus d’humains, sans contaminer pour autant la ressource ni polluer davantage l’environnement. Avoir recours aux eaux usées, une fois traitées, pourrait contribuer à relever ce défi. Enfin, les rapporteurs de l’ONU rappellent l’impératif d’accroître les efforts pour ménager les ressources, car les écosystèmes sont en déclin, en particulier les zones humides. Or, celles-ci rendent des services sans commune mesure. L’ONU-Eau cite une étude de 2014 qui évalue à 20 000 milliards de dollars (19 000 milliards d’euros) les pertes dues à leur détérioration, et qui montre qu’investir pour la préservation de l’environnement s’avère très rentable. Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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Actu Actu Terroir

Salon National des Produits de Terroir (SNAPT) 2015

Après le succès des précédentes expositions, les organisateurs de la troisième édition du Salon National des Produits de Terroir (SNAPT) à Agadir ont tablé sur une manifestation exceptionnelle en 2015. Organisé sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, le SNAPT 2015 a eu lieu du 02 au 06 avril 2015 à la place Bijaouane à Agadir sous le thème : « Notre capital immatériel, c’est aussi nos produits de terroir ».

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et évènement qui constituait le fruit d’une étroite collaboration entre les différentes institutions de développement et des acteurs privés, visait l’application des orientations du Plan Maroc Vert concernant le développement des Produits de Terroir. Cette édition avait pour but la promotion des produits de terroir, l’instauration d’une plateforme de vente directe des produits, d’échange des expériences et des idées, en plus de susciter l’intérêt de ce secteur auprès du grand public. L’un des objectifs était également l’incitation des jeunes à investir dans le secteur des produits de terroir et la consolidation de la qualité qui passe par un meilleur conditionnement et emballage des produits. M. Hrou Brou, Directeur régional d’Agriculture, a souligné que l’organisation de ce salon à Agadir tient son importance du fait que le secteur agricole dans la région Souss Massa Draa contribue pour plus

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de 80% à la production nationale des primeurs, plus de 70% des agrumes et plus de 70% des produits de terroir. La contribution de la région dans ces produits, qui font partie du 2e pilier du Plan Maroc vert, se répartit entre le cactus, qui couvre plus de 50% de la production et des superficies à l’échelle nationale, 70% d’argan, 99% de safran et 90% de dattes. Le salon a occupé une superficie de 3 000 m², et a connu la participation de 150 exposants répartis entre régionaux et nationaux, ainsi que la présence de la Tunisie comme invité d’honneur. Concernant le volet technique, des ateliers scientifiques ont été organisés sur un espace pédagogique au salon et à l’amphithéâtre de la Chambre d’Agriculture de la Région, sur des thèmes relatifs à la production, la valorisation, la commercialisation, la réglementation et l’organisation professionnelle des filières des produits de terroir. Les ateliers ont été animés par des acteurs associatifs, des

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intervenants institutionnels et des chercheurs marocains et étrangers. Le premier a traité du développement territorial à travers la concertation entre les différents acteurs et le second a porté sur la coopérative comme cadre idoine d’agrégation et de valorisation des produits de terroir.

du tourisme rural durable dans un cadre organisationnel qui intègre, d’une manière effective, la population locale.

De même ont été organisées des séances de dégustation, des activités pédagogiques et culturelles et des soirées artistiques et musicales avec la participation de troupes folkloriques. En outre, des circuits des produits de terroir au profit des coopératives ont été organisés sous forme de visites à des organisations professionnelles ayant réussi dans la valorisation des produits de terroir spécifiques à la région. Notons que la région Souss Massa Drâa est caractérisée par la diversité de ses activités agricoles territoriales liées en particulier à la richesse naturelle et culturelle. L’exploitation de ces produits pourra également contribuer au développement

- plus de 50.000 ha pour les figues de barbarie, avec une production annuelle de 490.000 tonnes,

Des données de la Direction régionale d’Agriculture font ressortir que les produits de terroir couvrent de larges superficies puisqu’elles occupent, en 2015 :

- 1600 ha pour le safran (5 tonnes), - 800 ha pour les roses (1650 tonnes), - 160.000 ruches d’abeille (mille tonne), - 684.000 ha pour l’arganier (plus de 248 mille tonnes), - 1400 ha pour le henné (7600 tonnes) - 41.000 ha pour les dattes (42 mille tonnes).



Actu Actu Machinisme

SIMA-SIMAGENA 2015

600 innovations pour une agriculture de précision Le SIMA-SIMAGENA 2015 a enregistré pendant 5 jours 238.848 entrées professionnelles, dont 23% d’internationaux en provenance des 5 continents. Ce résultat, quasi identique à l’édition 2013, année record en termes de fréquentation, est particulièrement satisfaisant dans un contexte économique tendu. De leur côté, les organisateurs et les 1740 entreprises exposantes (40 pays) soulignent l’optimisme des visiteurs et le regain de dynamisme sur le plan des affaires.

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a forte densité de visiteurs remarquée dans les allées du salon confirme l’attractivité du SIMA-SIMAGENA (exploitants, éleveurs, négociants, coopératives, distributeurs, concessionnaires importateurs. De nombreux professionnels, venus du monde entier, ont en effet découvert les dernières avancées en matière de machinisme : des matériels qui répondent aux exigences et aux défis de tous les types d’agriculture. Le SIMA-SIMAGENA 2015 a, par ailleurs, fait la part belle à l’innovation, grâce aux 600 nouveautés présentées cette année par les exposants et, plus précisément, aux nouvelles technologies, fer de lance de l’agriculture de précision. Quant au SIMAGENA, il a permis d’offrir, par le biais des concours et des ventes aux enchères, une vitrine d’exception au marché de la génétique bovine fran-

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çaise et internationale.

L’innovation, maitre mot du SIMA

Selon M. Hugues DE JOUVENEL, Président futuribles international, consultant en prospective et stratégie, la grande quantité d’innovations présentée au SIMA/SIMAGENA révèle le dynamisme des industriels producteurs d’agroéquipements. En effet, année après année, ils intègrent judicieusement dans leurs matériels les avancées techniques spectaculaires provenant de disciplines au départ aussi différentes que celles des sciences de la terre et du vivant, des sciences de l’ingénieur et des sciences de l’homme. Une telle distinction n’a d’ailleurs déjà plus grand sens dès lors que l’on observe que la convergence des technologies (les fameuses NBIC : nanotechnologies, biotechnologies, technologies de

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l‘information et sciences cognitives) donne lieu à des applications nouvelles qui sont très rapidement exploitées au profit d’équipements (on n’ose plus parler de machinisme) dotés désormais de capacités sans précédent : de capteurs capables de détecter les données de leur environnement, du plus global jusqu’au plus petit, du changement climatique jusqu’au grain de la plante en passant par le suivi des marchés mondiaux ; de dispositifs sophistiqués de téléguidage, éventuellement à distance, permettant de tirer profit des informations collectées et retraitées pour assurer la plupart des fonctions qu’exigent l’agriculture et l’élevage; d’instruments de mesure et d’évaluation toujours plus performants… L’agriculture en ce début de XXIème siècle n’est décidément plus ce qu’elle était cent ans plus tôt à l’époque ou l’alliance

de l’homme (de beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants) et de l’animal constituait, bien entendu avec la nature, les ingrédients essentiels à la production agricole. Elle n’est plus, non plus ce qu’elle était encore voici quelques décennies sous l’influence de l’essor du machinisme et de l’industrie pétrochimique, tous deux conjuguant leurs efforts au profit d’une recherche permanente de meilleur rendement… Elle est devenue une agriculture de très haute précision, utilisant des équipements, qui à bien des égards sont sans doute plus avancés que ceux aujourd’hui en usage dans le secteur automobile, pouvant être auto-commandés ou téléguidés par des agriculteurs qui sont parfois eux mêmes à la pointe du progrès, dans des fonctions de pilotage à distance de leurs équipements. Disposer d’agroéquipements nouveaux intégrant si rapidement tous les progrès des sciences et des techniques est sans nul doute un atout majeur pour autant toutefois que les agriculteurs puissent faire les investissements correspondants, non seulement pour les acquérir (ou les louer) mais aussi pour acquérir les compétences nouvelles qu’exige leur utilisation optimale, voire développer de nouveaux produits et procédés en tenant compte de l’évolution des besoins, des opportunités et des contraintes nouvelles qui sans cesse apparaissent. Il s’agit ici de parler des besoins alimentaires d’une population mondiale en forte croissance qui, fort naturellement, aspire à s’extraire du sous-développement et à pouvoir se nourrir, non seulement en quantité mais en qualité (et, incidemment, sera de plus en plus confrontée à des



Actu Actu Machinisme

Zoom sur... le marché des agroéquipements

» pour agir, conclut M. Hugues DE JOUVENEL.

Grandes tendances

Trois grandes tendances se dégagent des résultats des SIMA Innovations Awards 2015, l’une d’elles marque un tournant majeur dans les rapports entre la machine et l’agronomie :

problèmes d’approvisionnement en eau potable), à pouvoir vivre de plus en plus longtemps en bonne santé. Mais il faut penser aussi aux débouchés non alimentaires de l’agriculture, du rôle qu’elle doit jouer dans la transition écologique : d’abord en étant moins consommatrice de matières premières, y compris énergétiques; ensuite peut être en étant elle-même productrice non seulement d’énergie mais aussi de matériaux nouveaux à base végétale ou animale qui viendraient remédier aux limites physiques des matières premières non renouvelables. Désastreuses sont les conséquences de la théorie sur les trois étapes du développement, qui donne à penser qu’après l’ère agricole, doit intervenir l’ère industrielle qui, à son tour, est destinée à disparaître au profit d’une ère dite post-industrielle ou de services. Si, en effet dans les pays riches, le nombre de personnes travaillant directement dans l’agriculture a

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diminué, qu’un grand nombre d’entre elles sont alors parties travailler dans l’industrie, cela n’a pas empêché la production agricole de croître grâce à son industrialisation, notamment au progrès du machinisme, au recours croissant à des intrants industriels et, à l’aval de la production des agriculteurs, à l’essor des industries agroalimentaires. Le fait que nous assistions désormais au déclin de l’emploi industriel et à l’accroissement des effectifs de personnes travaillant dans les services, et notamment dans les services à haute valeur ajoutée, ne signifie pas davantage que l’industrie et l’agriculture vont voir leur importance diminuer. La chaîne de valeur des produits agroalimentaires, comme de tous les autres produits venant de la culture du sol, va se modifier mais, à tous les niveaux, devront être introduits plus d’informations et plus d’intelligence, y compris pour détecter les informations pertinentes, les comprendre, les interpréter, en « faire notre miel

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1. Le développement de l’AgroTIC : La machine se positionne au cœur du système d’information de l’exploitation agricole, et ses différents composants (mécaniques, électroniques, automatismes, informatiques) sont étroitement associés et interdépendants. Les machines participent à « l’Agriculture mesurée » ou AgroTIC™, car elles collectent des informations qui seront transmises, analysées et valorisées en terme agronomique, et que ces machines seront capables de moduler leurs actions à partir du retour qui leur en sera fait. 2. La sécurité des machines et des opérateurs : L’augmentation de la taille des machines ayant entraîné un plus grand nombre de risques pour leurs utilisateurs, les constructeurs innovent pour résoudre des problèmes tels que l’attelage des machines, les risques de renversement ou la détection d’obstacles. 3. La performance des machines et les débits de chantier : Ces dernières décennies, la progression des débits de chantier a été assurée par l’augmentation de la taille des machines et, en particulier, des largeurs de tra-

vail. Cette évolution pose le problème de la circulation sur route des machines agricoles. Les fabricants se tournent désormais vers d’autres optimisations telles que l’amélioration de la vitesse de travail, la réduction des temps morts ou l’augmentation des performances des circuits internes des machines.

Palmarès Sima innovation awards 2015

L’Innovation a rythmé les éditions du SIMA dès 1931 avec la création du premier concours appelé “Section Nouvelles Machines” lui permettant de devenir la formidable vitrine des agroéquipements de demain que l’on connaît encore actuellement. Les progrès technologiques des constructeurs contribuent largement à développer une agriculture performante et durable pour permettre au monde agricole de remplir sa mission première : nourrir les hommes. Le cru 2015 du palmarès des Sima Innovation Awards a récompensé 23 matériels agricoles. Ont été attribuées : 2 médailles d’or, 3 d’argent et 18 citations.

MÉDAILLES D’OR CLAAS :

Cabine panoramique La nouvelle structure de cabine des ARION T4f offre une vue optimale sur le chargeur frontal et/ou le relevage avant, grâce à un large champ de vision continu de 90°. La caractéristique principale est d’avoir réussi à


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Actu Actu Machinisme

supprimer la traverse haute horizontale, jusqu’à présent incontournable pour subir avec succès les tests réglementaires de protection contre les chutes d’objets. Du plancher jusqu’au toit, le grand pare-brise de 2.41 m² assure une visibilité optimale depuis le siège du conducteur. Aucun angle mort ne vient gêner la visibilité du chauffeur sur son chargeur, ce qui laisse la possibilité d’être toujours assis dans la position la plus confortable. Tous les mouvements répétitifs fatigant les cervicales et les lombaires sont ainsi éliminés, ainsi que le mal de dos qui en résulte. C’est une avancée remarquable en termes de prévention, de sécurité, de confort et de productivité.

JOHN DEERE :

Semoir de précision à grande vitesse Sur ce semoir, le tube de descente est remplacé par une

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courroie-brosse. Les graines sont transférées de manière active du système de dosage vers la courroie, qui les transporte à vitesse verticale contrôlée jusqu’au fond du sillon. Les vitesses de l’élément doseur et de la courroie-brosse de chaque élément semeur sont asservies à la vitesse d’avancement. Les graines sont déposées au fond du sillon avec une vitesse horizontale nulle, évitant tout risque de rebond et de roulement. L’espacement déterminé au niveau du doseur est parfaitement respecté, y compris à des vitesses de travail élevées (jusqu’à 20 km/h). L’entraînement électrique des éléments semeurs permet la coupure individuelle manuelle ou automatique de ceux-ci (bordures, pointes). Il permet en outre de faire varier la densité de semis manuellement ou automatiquement (selon une carte préétablie). Il ouvre enfin,

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à terme, la voie à la modulation rang par rang. Le compteur de graines monté sur chaque élément semeur permet de visualiser en cabine via la console SeedStar les paramètres essentiels tels que : espacement sur le rang (rang par rang), densité de semis instantanée, surface ensemencée. Les paramètres de semis peuvent être transmis en temps réel via Wireless Data Transfer et l’utilisateur peut ainsi obtenir une carte très précise de la qualité du semis (cartographie des manques et des doubles, de la vitesse de travail, de la pression d’appui,...).

MÉDAILLES D’ARGENT BERTHOUD

Incorporation sécurisée des produits phytosanitaires Le dispositif B-safe propose une solution sécurisée d’introduction des produits phytosanitaires dans les pulvérisateurs.

L’introduction des différents produits liquides et le rinçage complet se font sans contact avec l’opérateur et le milieu environnant. Cette solution peut équiper l’ensemble des pulvérisateurs neufs ou déjà en service et se distingue aussi par sa facilité de mise en œuvre et son adaptabilité à la majorité des bidons de produits disponibles sur le marché. Le système, nécessitant une mise en œuvre manuelle, se compose de quatre parties distinctes : une poignée d’adaptation, une lance de rinçage, un venturi et deux coupleurs rapides. Ce dispositif a été développé pour se connecter à l’ensemble des appareils disposant d’une trémie d’incorporation, tout en laissant la possibilité à l’opérateur de continuer à utiliser cette trémie d’incorporation pour les produits solides. B-safe supprime ainsi les risques connus de contamination et de pollution suivants : opercule du bidon souillé, risque de renversement du bidon après


ouverture, inhalation du produit, éclaboussures projetées sur l’opérateur et autour de la trémie, éclaboussures projetées lors du rinçage du bidon. JOHN DEERE Système d’attelage entièrement automatisé Le système AutoConnect est composé, côté tracteur, d’un crochet de relevage télescopique équipé d’une sphère, autour de l’arbre de PDF, une plane portant les différentes prises femelles, et à l’AR de la cabine, deux caméras. Côté outil, un bloc se montant facilement et rapidement sur la flèche d’origine, comprenant la demi-sphère femelle, une plane portant les prises mâles et des centreurs, et un support de cardan de PDF. Les servitudes électriques, hydrauliques et pneumatiques de l’outil sont raccordées à cette plane. Un panneau incliné à carreaux noirs et blancs sert de cible aux caméras. L’ensemble sert de béquille hydraulique à l’outil. Le montage ne demande aucune modi-

fication de l’outil. Pour atteler, le chauffeur recule son tracteur approximativement dans l’axe. Arrivé à moins de 10 m de l’outil, il déclenche la manœuvre depuis sa console. Les caméras, agissant sur la transmission et la direction du tracteur, guident celui-ci jusqu’à l’outil. Une fois la flèche attelée et relevée, le bras télescopique se rétracte, assurant le branchement puis le verrouillage de la PDF et des différentes prises. KVERNELAND GROUP Combiné presse-enrubanneuse non-stop Le Fastbale est constitué d’une presse à balles rondes pourvue de 2 chambres à volume fixe, accolée à une enrubanneuse double satellite sans système de transfert. Le cœur de la balle est formé dans la préchambre. Puis, le flux de matière provenant du rotor d’alimentation et la balle préformée sont tous deux envoyés vers la chambre principale, plus grande. La balle poursuit sa formation jusqu’à atteindre le diamètre maximum

de 1,25 m. Le flux de matière est alors redirigé vers la préchambre pendant qu’à l’arrière le liage est en cours d’exécution dans la chambre principale. Cette étape terminée, la porte de la presse s’ouvre et la balle est transférée sur l’enfilmeuse par pure gravité, sans éléments mécaniques. Une fois la porte refermée, la presse se retrouve dans sa configuration de départ et le cycle peut continuer... Ce faisant, l’enfilmage débute à l’arrière : les doubles satellites vont appliquer le film à grande vitesse. Le cycle terminé, la partie arrière de l’enfilmeuse se relève pour libérer la balle à même le sol. La capacité des presses et combinés presse-enrubanneuse classiques est plafonnée par la séquence de liage et d’éjection de la balle, moment où l’avancement du tracteur est stoppé et le travail interrompu. Fastbale s’affranchit de ces étapes. Le rendement et le confort d’utilisation sont accrus. La consommation et l’usure sont limitées. La polyvalence est optimale

puisque le Fastbale peut être utilisé dans tous types de produits verts ou secs, en mode combiné pressage-enrubannage ou en mode pressage simple. Dans ce dernier cas, la dépose de la balle se fait directement au sol, comme sur une presse standard.

LEMKEN

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Actu Actu Produit

Flux d’azote liés aux élevages Réduire les pertes, rétablir les équilibres Que sait-on aujourd’hui des flux d’azote liés aux élevages et de leur devenir dans l’environnement ? Quels leviers permettraient de réduire les émissions polluantes ? En France, à la demande des ministères chargés de l’agriculture et de l’écologie, l’Inra a conduit une expertise scientifique collective, associant plus de 20 chercheurs d’horizons disciplinaires et institutionnels divers, basée sur l’analyse de plus de 1300 publications. A partir d’un diagnostic sur les flux, les experts ont examiné les pistes pour réduire les fuites d’azote, à l’échelle des exploitations agricoles ou des territoires.

D

ans un premier temps, les experts ont réalisé le bilan des connaissances scientifiques sur les émissions d’azote liées à l’élevage. Celui-ci consomme de l’azote (en France, ¾ de l’azote est utilisé pour la production d’aliments destinés aux animaux) et en restitue sous forme d’effluents qui peuvent être utilisés comme engrais pour les cultures. Du fait de la concentration territoriale des élevages, les effluents dépassent parfois largement les capacités d’absorption des surfaces agricoles sur lesquelles ils sont épandus. L’azote en excédent se transforme (en nitrate, ammoniac, protoxyde d’azote) et migre dans l’eau, les sols, l’air et l’atmosphère. La littérature scientifique est abondante sur la question du nitrate. En revanche, la mise en évidence de la part importante de l’élevage dans les émissions d’ammoniac dans l’air (sa contribution est supérieure à 75%), avec des effets négatifs sur la santé humaine, est plus récente. Les impacts dépendent cependant de la sensibilité et

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des modes d’occupation des territoires.

Des pistes identifiées pour réduire les émissions azotées La première piste de réduction des émissions consiste à améliorer la capacité des systèmes d’élevage à transformer l’azote qui entre dans l’exploitation en protéines animales (c’est-à-dire l’efficience du système en matière d’azote). Des marges de progrès importantes résident dans les modalités de gestion des effluents (épandage, stockage) et leur recyclage par les cultures. Des innovations sont d’ores et déjà disponibles pour mettre en œuvre ces leviers et limiter les émissions, en particulier celle de l’ammoniac, encore peu pris en compte en France : par exemple, la maîtrise de la température ou la ventilation des bâtiments, la couverture des fosses et des techniques

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d’épandage localisé. Des améliorations du bilan azoté peuvent être obtenues également par le développement des prairies à base de légumineuses et une gestion adaptée de ces surfaces (retournement peu fréquents, optimisation de la valorisation des reliquats azotés par la culture suivante). Le rôle des cultures intermédiaires pièges à nitrate (Cipan) et des rotations pour réduire les risques de fuite du nitrate est avéré depuis longtemps. Une approche plus radicale consiste à réduire très fortement les entrées d’azote (systèmes à bas intrants, dont l’agriculture biologique). Des possibilités plus importantes existent à l’échelle des territoires. Ainsi, le traitement des effluents d’élevage au sein des régions en excédent pourrait permettre d’exporter des engrais organiques normalisés vers d’autres régions, notamment de grande culture, où ils pourraient se substituer en partie aux engrais industriels. Sur des territoires vulnérables à fort enjeu environnemental, des expériences de réorganisation des activités avec un développement de la forêt, des prairies, des systèmes à bas intrants, ont permis des réductions très significatives de la concentration en azote dans l’eau. La déconcentration des élevages, avec une relocalisation partielle des productions, est encore peu étudiée dans la littérature. Enfin des résultats récents proposent une notion de charge critique pour

apprécier la capacité d’absorption de l’azote dans un territoire et montrent qu’une démarche d’aménagement des territoires, par exemple à travers les infrastructures paysagères, peut renforcer cette capacité.

Des besoins de recherche identifiés Certaines des options envisageables font apparaître des besoins en matière de recherche et développement. Il s’agit notamment de mobiliser les connaissances et d’acquérir des données pour faciliter la gestion de l’azote à l’échelle des élevages, et d’approfondir la compréhension de la dynamique des flux d’azote dans les systèmes de production agricole, pour mieux les quantifier. D’autres travaux sont nécessaires pour la conception et l’évaluation agronomique, environnementale et économique de systèmes fourragers et culturaux permettant de réduire les intrants. Il apparaît également intéressant de construire et évaluer des scénarios à l’échelle des territoires ou des filières. Enfin les études sur les instruments économiques à mobiliser pour conduire des politiques de réduction des émissions pourraient être approfondies.


XVIe Colloque du GREMPA sur l’Amandier et le Pistachier Meknès, du 12 au 14 mai 2015

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’amandier (1 276 000 ha) et le pistachier (464 000 ha) sont deux cultures d’une grande importance socio-économique au niveau de la région méditerranéenne. Au Maroc, l’amandier est la deuxième espèce arboricole, après l’olivier, du point de vu superficie (150.000 ha). Les défis que posent ces deux espèces sur le plan de la production et l’évolution des marchés à l’échelle internationale incitent les universités et les centres de recherche à l’échelle internationale et nationale à mener de nombreuses recherches afin d’assurer un développement durable de ces deux filières arboricoles. Au Maroc, plusieurs projets de développement et de recherche ont été lancés dans le cadre de la stratégie du « Plan MAROC VERT » pour assurer une relance durable et forte des ces deux espèces qui constituent une importante source de revenu pour les agriculteurs des régions traditionnellement productrices de ces deux espèces. Dans ce contexte,

l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès organisera sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime et le Centre International des Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM), en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, les travaux du XVIe Colloque du GREMPA (Groupe de Recherches Méditerranéennes pour l’Amandier - Pistachier) du 12 au 14 Mai 2015. Le but de cette réunion est d’examiner les enjeux liés à la culture de l’amandier et du pistachier et de promouvoir la participation active des chercheurs et des opérateurs de tous les pays méditerranéens. Sont également invités à y assister des scientifiques d’autres régions du monde ayant un climat méditerranéen, et où ces espèces sont importantes. Des chercheurs de 14 pays et des producteurs nationaux et internationaux participeront à cet événement scientifique et technique.

Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime

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Actu Actu Produit

Pommes de terre 1001 usages ! Une fois récoltée, la pomme de terre peut être utilisée de diverses manières, et pas seulement comme légume. En fait, moins de la moitié des tubercules produits dans le monde sont consommés frais. Le reste est transformé en produits dérivés et en ingrédients alimentaires pour nourrir les vaches et les poulets, en fécule destinée à l’industrie ou bien réutilisé sous forme de plants pour la prochaine saison agricole.

Usage alimentaire:

tubercules frais, produits surgelés et déshydratés D’après les chiffres de la FAO, plus des deux tiers des 374 millions de tonnes de pommes de terre produites dans le monde ont été réservés à un usage alimentaire, accommodées de mille manières: purée, crêpes, boulettes, soupe, salades, au gratin... la liste est longue. Mais la consommation mondiale a changé et les tubercules sont de plus en plus consommés, non plus frais mais sous forme de produits transformés, à valeur ajoutée. Les pommes de terre surgelées occupent une place de choix dans cette catégorie: ce terme peu appétissant désigne pourtant la plupart des frites servies dans les restaurants et les chaînes de restauration rapide du monde entier. Le 20

procédé d’élaboration est très simple: les pommes de terre sont épluchées puis découpées en bâtons par des lames tranchantes, précuites, séchées dans un courant d’air chaud, frites à demi, surgelées et emballées. L’engouement suscité par les frites industrielles est tel que la consommation mondiale dépasse 11 millions de tonnes par an. Parmi les produits transformés, les chips sont l’un des snacks les plus prisés dans les pays développés. Elles sont parfois fabriquées à partir de flocons de pommes de terre déshydratés. Ces derniers sont obtenus par séchage de pommes de terre réduites en purée jusqu’à obtention d’un taux d’humidité de 5 à 8%. Les flocons servent à fabriquer la purée instantanée,

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des snacks et sont même utilisés dans le cadre de l’aide alimentaire: les États-Unis ont distribué des flocons de pomme de terre à plus de 600.000 personnes au titre de l’aide alimentaire. On obtient un autre produit déshydraté, la farine de pomme de terre, par broyage de tubercules entiers qui sont précuits et conservent le goût de la pomme de terre. Cette farine, sans gluten et riche en amidon, est utilisée par l’industrie alimentaire comme liant des produits carnés et pour épaissir les sauces et les soupes. A noter que les techniques modernes permettent d’extraire jusqu’à 96% de la fécule contenue dans la pomme de terre. Les propriétés liantes de la fécule de pomme de terre, une poudre fine au goût neutre et à la « texture excellente », sont supérieures à celles de l’amidon de blé et de maïs, et permettent d’élaborer des produits plus goûteux. Elle est utilisée pour épaissir sauces et ragoûts, et comme agent liant pour les gâteaux, pâtes, biscuits et crèmes glacées.

Usage non alimentaire :

Colles, aliments pour animaux et éthanol La fécule de pomme de terre est aussi utilisée par les industries pharmaceutiques, tex-

tile, du bois et les papeteries comme adhésif, liant, apprêt et mastic, ainsi que par les compagnies qui perforent les puits pétroliers pour laver les puits. C’est un substitut 100% biodégradable des polystyrènes et autres matières plastiques servant par exemple à fabriquer les assiettes et les couverts jetables. Les pelures de pomme de terre et autres déchets « sans valeur » de l’industrie de transformation de la pomme de terre sont riches en amidon, qui peut être liquéfié afin de produire de l’éthanol pour la production de combustibles. D’après une étude réalisée dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick, productrice de pommes de terre, avec 44 000 tonnes de déchets issus de l’industrie de transformation, on pourrait produire 4 à 5 millions de litres d’éthanol. En Europe, autrefois les pommes de terre servaient surtout à nourrir les animaux de la ferme. Dans la Fédération de Russie et certains pays d’Europe de l’Est, la moitié de la récolte est encore réservée à cet usage. Les bovins peuvent ingurgiter jusqu’à 20 kg de pommes de terre crues par jour. A noter que si on met des tubercules émincés dans l’ensilage, ils cuisent grâce à la chaleur produite par la fermentation.


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Actu Actu Produit

Histoire génétique des agrumes :

Une aide précieuse pour créer de nouvelles variétés Reconstituer l’histoire des agrumes cultivés grâce à la génomique, voilà l’ambitieux projet réalisé par un consortium international. Ces résultats sont décisifs pour sélectionner de nouvelles variétés à la fois résistantes aux maladies et adaptées au changement climatique.

D

es scientifiques du monde entier se sont en effet associés pour décrypter le génome d’une dizaine d’agrumes et ainsi reconstituer l’histoire de leurs multiples croisements. Fédérés au sein du Consortium international de génomique des agrumes, leurs résultats

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ont fait l’objet d’une publication dans Nature Biotechnology. Le Cirad a contribué à la coordination et à la réalisation d’une partie des travaux du consortium.

Exploiter la biodiversité naturelle

Les agrumes sont les fruits

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les plus vendus au monde, mais sont aussi très vulnérables aux infections et aux contraintes abiotiques (notamment les stress hydrique et salin, particulièrement prégnants dans le cadre du changement climatique). En cause, la faible diversité génétique des principales

espèces cultivées qui sont exclusivement reproduites par multiplication végétative. La connaissance fine de leur structure phylogénétique est capitale pour créer de nouvelles variétés. C’est ce que révèle Patrick Ollitrault, l’un des trois chercheurs du Cirad coauteurs des résultats : « il


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Actu Actu Produit existe des tolérances aux maladies et aux stress abiotiques au sein de la biodiversité des agrumes. Nos résultats vont nous aider à développer, par amélioration conventionnelle, des variétés cumulant des facteurs de résistance et d’adaptation tout en respectant les qualités organoleptiques et nutritionnelles caractéristiques des différentes espèces cultivées. «

de São Paulo. En parallèle, le changement climatique augmente les contraintes abiotiques de l’agrumiculture comme le déficit hydrique et le stress salin pour lesquels des sources d’adaptation sont d’ores et déjà identifiées. En outre, il accroît particulièrement les risques d’émergence de maladies tropicales dans le bassin méditerranéen.

Urgence de créer de nouvelles variétés

Histoire d’un séquençage Au départ, il a fallu établir la séquence génomique des neuf chromosomes d’un agrume. Le Cirad est à l’initiative du choix d’un clémentinier haploïde (un seul exemplaire de chaque chromosome) qui a permis de simplifier les analyses. Le Cirad a également coor-

Parmi les maladies pour lesquelles il existe des résistances naturelles, le chancre citrique a, par exemple, un impact économique très fort. Au Brésil, le coût d’arrachage des arbres contaminés est estimé à 10 millions de dollars par an dans le seul état

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donné l’établissement de la carte génétique de référence. Cette carte a contribué à assembler, un peu comme des pièces de puzzle, tous les

morceaux de la séquence de référence dans le bon ordre. La séquence de référence a ensuite été comparée à celle de quatre autres mandarines,


d’une orange, d’une orange amère et de deux pamplemousses. L’objectif étant de déterminer l’histoire des croisements qui ont abouti à ces variétés modernes. D’autres équipes internationales se sont concentrées sur la génomique fonctionnelle afin d’identifier les gènes codant pour des protéines et leurs fonctions.

Comprendre la reproduction des agrumes

pour optimiser l’amélioration variétale Le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) développe, pour le Bassin méditerranéen, des programmes d’amélioration génétique des agrumes répondant aux contraintes agronomiques, à l’attente des marchés et aux demandes des consommateurs. Ces programmes visent la création de variétés aux fruits sans pépins et de porte-greffe résistants aux contraintes abiotiques comme la salinité ou le déficit hydrique. D’un point de

vue génétique, les stratégies retenues conduisent à produire des variétés triploïdes et des porte-greffes tétraploïdes à partir de ressources génétiques majoritairement diploïdes. Les ressources génétiques disponibles pour les agrumes sont majoritairement diploïdes. Toutefois, la polyploïdie peut conférer aux agrumes des caractéristiques intéressantes. Les programmes d’amélioration génétique visent ainsi à créer des variétés triploïdes, qui sont stériles et produisent des fruits sans pépins. Par ailleurs, des travaux récents du Cirad ont montré que la tétraploïdie confère aux portegreffes une meilleure adaptation à la salinité et au déficit hydrique. Valoriser la polyploïdisation naturelle pour créer des variétés Les agrumes diploïdes produisent naturellement dans leurs semis des individus polyploïdes qui peuvent être valorisés dans le cadre des projets d’amélioration génétique. Avec ses partenaires, le Cirad étudie ces mécanismes

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Actu Produit naturels de polyploïdisation et leurs implications sur la structure génétique des individus. Les recherches s’intéressent plus particulièrement à la transmission de l’hétérozygotie parentale aux descendants polyploïdes. C’est en effet un élément clé dans l’établissement de la diversité phénotypique au sein des populations polyploïdes.

Deux mécanismes principaux aboutissent à la formation d’individus polyploïdes dans les semis de diploïde. Le premier est le doublement du stock chromosomique dans des tissus de la graine d’origine maternelle (nucelle). Ces diploïdes doublés possèdent le même patrimoine génétique que la variété maternelle. La sélection de tétraploïdes dans les semis de porte-greffe performants au niveau diploïde est ainsi une approche prometteuse pour l’amélioration de leur tolérance à certains stress abiotiques, sans affecter massivement le reste de leurs caractéristiques. Les diploïdes doublés sont également utilisés comme géniteurs pour la création de variétés triploïdes. Le second mécanisme est la formation d’ovules non réduits par restitution de la seconde division de la méiose (SDR), qui produit des hybrides triploïdes dans les hybridations entre diploïdes. Ces hybrides héritent d’environ 40% de l’hétérozygotie maternelle et le polymorphisme des populations triploïdes est important. Bien que relativement peu fréquents, ces événements sont exploités de manière routinière pour la production d’hybrides triploïdes grâce à l’utilisation du sauvetage d’embryons et de la cytométrie en flux. Les connaissances acquises sont aujourd’hui intégrées aux stratégies d’innovation variétale qui s’appuient sur les mécanismes naturels de polyploïdisation. Le Cirad développe en parallèle des approches reposant sur l’hybridation somatique. Cette méthode permet d’additionner, par fusion de cellules,

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l’ensemble des gènes des deux parents et ouvre des perspectives très intéressantes pour une meilleure gestion de la ploïdie et de l’hétérozygotie.

Les agrumes ont leur préférence climatique ! Le Cirad a lancé en 2010 un programme de recherche de deux ans sur les agrumes méditerranéens inti-

tulé « Influence des origines géographiques sur les microconstituants nutritionnels des agrumes et fabrication d’extraits d’agrumes enrichis en ces composés ». Car si l’influence du climat (fortes fluctuations de températures jour/nuit) est bien réelle sur la couleur de la peau des agrumes (meilleure synthèse des pigments caroténoïdes et fruits plus colorés), ces données

intéresseraient-elles également la pulpe du fruit ? C’est la question qui a amené les scientifiques du projet à une étude sur la comparaison entre les teneurs en caroténoïdes d’agrumes génétiquement identiques, cultivés sous des climats tropicaux puis méditerranéens. Une fois l’influence géographique démontrée sur la composition du fruit, une deuxième phase du projet permettra la fabrication d’extraits et produits à valeur nutritionnelle ajoutée. L’effet santé Les oranges, clémentines et pomelos contiennent des microconstituants comme les caroténoïdes mais aussi les polyphénols (en particulier l’hespéridine) qui est res-

ponsable de nombreux effets santé. Les caroténoïdes sont précurseurs de vitamine A qui joue un rôle essentiel en santé humaine (vision, croissance osseuse, reproduction). Ce sont aussi des molécules dont les propriétés biologiques participeraient à la prévention de certains cancers et maladies cardiovasculaires. Ce potentiel nutritionnel suscite un fort intérêt pour l’élaboration d’extraits naturels d’agrumes enrichis en ces microconstituants. Des procédés physiques de séparation par filtration sans adjonction chimique et respectueux de la richesse nutritionnelle du fruit, actuellement à l’étude. C’est un enjeu majeur pour la production industrielle d’aliments-santé.

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Actu Actu Tomate

La certification GSPP :

Une garantie pour la filière tomate Le jeudi 02 avril 2015, au Centre de Transfert de Technologie (CTT), l’APEFEL a organisé en partenariat avec International Nursery une conférence sur la certification GSPP (Good Seed and Plant Practices). Cette journée a réuni plus de 300 personnes de la filière tomate (semenciers, pépiniéristes et producteurs) de la région du Souss afin d’expliquer la démarche de la certification GSPP qui a pour but la mise en place des bonnes pratiques pour lutter contre le le Clavibacter michiganensis (Cmm).

A

nimées par des experts en la matière, la conférence a été riche en informations en relation avec le référentiel GSPP. La matinée a débuté par des visites encadrées par l’équipe International Nursery de la serre GSPP du CTT. Les visiteurs ont été attentifs aux explications des différentes étapes pratiques de lutte contre le Clavibacter michiganensis (Cmm) avant et après la plantation. Celles-ci consistent en la désinfection totale du lieu de production pour éviter toutes sources de contamination interne ainsi que l’isolement maximum de la zone de production vis-àvis des contaminations exté-

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rieures. « Le but de cette conférence, explique Mme Nadine Dumiot, Directrice générale de la pépinière International Nursery, est de rendre la certification GSPP plus concrète et de sensibiliser les producteurs sur l’importance de sa mise en œuvre chez les semenciers et pépiniéristes. Cette certification apporte une réelle plus value d’un point de vue sécurité sanitaire. Nous souhaitons également mettre en avant l’aspect filière et la responsabilité commune autour de ce problème de Clavibacter (Cmm) : même si l’application de ce référentiel chez les semenciers et les pépiniéristes peut paraitre très contraignante et complexe,

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les producteurs aussi peuvent faire un pas en avant dans leurs

structures. Certains d’entre eux le font déjà et ont une bonne longueur d’avance dans la mise en place de règles d’hygiène très simples. L’ensemble de la filière

tomate pourra ainsi capitaliser sur les efforts entrepris par les

uns et les autres ». Lors de son allocution M. Zakaria Hannich, Président de la commission technique et recherche développement de l’APEFEL, a mis l’accent sur l’une des problématiques qui se posent avec acuité dans la culture de tomate : le Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis (Cmm) contre lequel il n’y a encore aujourd’hui ni traitement curatif ni résistance génétique, et qui peut causer des dégâts très conséquent sur la culture de tomate. « Il est donc nécessaire de combiner les efforts de tous les acteurs de la filière pour réduire le risque de contamination par cette bactérie dévastatrice. Dans ce sens, il s’avère que la première réponse à cette problématique soit la mise en place du système GSPP, et comme dit l’adage : prévenir vaut mieux que guérir », a conclu M. Han-


nich. Le Cmm est l’une des maladies de la tomate les plus redoutées, en particulier sous abris. Une fois installée dans une exploitation, il est difficile de s’en débarrasser sans la mise en œuvre de mesures lourdes. La lutte contre cette bactériose est donc une responsabilité conjointe de toute la filière (semenciers, pépiniéristes et producteurs) par la mise en place de bonnes pratiques. Précurseur dans son domaine depuis sa création, International Nursery a débuté en 1998 et depuis 17 ans elle a été à l’avant garde dans le développement de nombreux produits. Elle a ainsi été la première à produire et commercialiser des plants greffés et ainsi à vulgariser l’emploi du greffage dans la production de tomate, pastèque et me-

lon. Aujourd’hui, International Nursery est certifiée GSPP afin de continuer à apporter de l’innovation dans le domaine. Il s’agit de la quatrième pépinière à être certifiée au monde et un précurseur dans la démarche GSPP. « Je pense sincèrement que pour les producteurs marocains c’est une chance et un avantage d’avoir à leur disposition des plants GSPP. Aujourd’hui nous voulons aussi offrir un produit de qualité fiable qui offre un maximum de sécurité sanitaire spécifiquement contre cette maladie très redoutée qu’est le Cmm », explique Mme Nadine Dumiot. Dans son intervention Mme Claire Peusens, GSPP Manager Hollande, a expliqué que le GSPP (Bonnes pratiques appliquées aux semences et plants) est un système international

transparent d’hygiène et de gestion mis en place par les professionnels de la production de semences et de plants de tomate pour prévenir les contaminations par le Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis (Cmm). Cette certification est née d’une initiative conjointe entre semenciers et pépiniéristes lorsqu’il

y a eu (en 2007-2008) pas mal de problèmes de clavibacter. C’est un référentiel de bonnes pratiques qui a été mis en place de façon à contrôler, tout au long du processus de production des graines et des plants, les risques de contaminations afin d’avoir une production la plus indemne possible de Cmm (réduire les

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Actu Actu Tomate risques au maximum). Pour le moment, GSPP reste la meilleure solution pour faire face au Cmm. Sa vision et sa stratégie (2015-2018) est d’augmenter le nombre de pépiniéristes ayant le label GSPP, de développer une stratégie de communication relative à la prévention du Cmm et diffuser des informations sur cette bactérie. Le référentiel GSPP est une

approche systématique et continue qui consiste en : un système de gestion de la qualité, des exigences techniques (utilisation eau, désinfection, Sas rouges ou verts pour introduire les matériaux, les vêtements, le personnel et les équipements) et une analyse de risques des menaces définies (par identification et mesure de contrôle de risques relatifs aux 4 menaces (eau,

personnel, matériel de multiplication et équipement). Quelques exemples de mesures de contrôle: Sas d’hygiène, désinfection de l’eau, vêtements spéciaux, désinfection du matériel et limitation d’accès pour les visiteurs. International Nursery a mis en place un protocole très strict qui lui a permis d’être certifiée GSPP le 10 avril 2014 à l’issu d’un audit d’accréditation indépendant. Cette certification internationale est délivrée après des processus et des procédures exigeantes dont le but est d’empêcher la contamination par le clavibacter michiganensis (Cmm) des plants de tomates greffées. En effet, le début de l’initiative GSPP à International Nursery était en 2009. La période de 2009 à 2013 concernait l’adaptation progressive des méthodes de travail de la pépinière aux normes GSPP en attendant la disponibilité en graines GSPP. Depuis l’été 2014, la pépinière produit ses premiers plants GSPP (2 millions de plants). « Le but de cette certification est de prévenir la contamination des semences et des plants de tomate par le Clavibacter, explique Mme Dumiot. Aujourd’hui, le GSPP est une assurance que toutes les précautions

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ont été prises au niveau de la production des plants du fait qu’il n’existe aucun traitement curatif pour le Cmm et donc le meilleur moyen d’éviter de l’avoir c’est de le prévenir. Cette certification offre aux producteurs marocains l’avantage de pouvoir bénéficier de cette qualité de plant. Il faut aussi que les producteurs marocains adhèrent à la démarche pour capitaliser sur les efforts des semenciersetdespépiniéristes». En effet, le producteur a aussi son rôle à jouer dans cette démarche et c’est pour cette raison qu’ont été présentés lors de cette journée quelques conseils et bonnes pratiques sur l’hygiène et l’organisation de la désinfection par rapport au personnel, aux équipements et à la préparation des structures avant plantation. Mme Dumiot a également présenté, schémas à l’appui, les différentes étapes de la mise en place du système GSPP dans la pépinière International Nursery, à savoir : - L’analyse du risque à chaque étape de la production en fonction des quatre principaux facteurs de risques : l’eau, les graines, le personnel et les équipements. - L’adaptation du site par la création de zones


- L’adaptation du système documentaire Elle a ensuite conclu son intervention par la présentation des perspectives de la pépinière dans le cadre du GSPP, qui sont : - L’augmentation de la capacité de production du site GSPP pour cet été - Certification prévue d’un

site supplémentaire pour l’été 2016 - De plus en plus de variétés et porte-greffes disponibles en GSPP - GSPP : la norme pour tous les plants dans quelques années ? - Adhésion des producteurs : déterminante Après une présentation de la société Gautier Semences, M.

Luc Mignot a présenté l’expérience de l’entreprise dans la mise en œuvre de la norme GSPP sur ses sites en France et au Maroc. Ainsi, depuis le 1er juillet, le semencier détient l’accréditation GSPP afin d’assurer la fourniture de semences et plants exempts de la bactérie Clavibacter michiganensis. Le label GSPP couvre

l’ensemble du processus, de la sélection à la conception des semences. Cet engagement représente pour Gautier Semences un signe fort de qualité et d’excellence envers ses clients. Les travaux de cette conférence ont été clôturés après un débat riche en informations par un déjeuner convivial.

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Actu Actu Produit

POMME

Mieux comprendre les attentes du consommateur Grâce à la dynamique de la filière pomme, aujourd’hui plus que jamais à l’écoute du marché, la sélection variétale ne considère pas uniquement des critères agronomiques et de conservation, mais également celui qui parle le plus aux consommateurs: la qualité organoleptique. Celle-ci se traduit dans le cahier des charges des producteurs, de grossistes ou de la grande distribution, en termes de couleur, taux de sucre, acidité, rapport sucre/acide, fermeté, etc. L’étendue du catalogue variétal permet de choisir les variétés de très bon niveau gustatif, issues de travaux de sélection ou des variétés anciennes remises au goût du jour pour leur intérêt gustatif.

Dans la littérature, la qualité sensorielle des pommes a fait l’objet de nombreuses études. Néanmoins, les travaux visant à relier la valeur hédonique, mesurée par les préférences des consommateurs, aux caractéristiques sensorielles des pommes, mesurées par des experts d’analyse sensorielle, sont peu nombreux et réalisés sur une gamme de produits généralement peu représentative de la diversité sensorielle de ces fruits. De plus, alors que les caractéristiques aromatiques des pommes jouent un rôle important dans le choix du produit par les consommateurs, celles-ci sont souvent omises dans la caractérisation des profils sensoriels des fruits. Les questions que se posent les sélectionneurs, producteurs et distributeurs sont les suivantes: •Quel est le poids des différents critères de consommation dans l’acte d’achat d’un produit? •Comment interroger les consommateurs et mesurer la contribution du goût dans l’acte du réachat du produit? •Quelles innovations peuton proposer demain aux consommateurs? Afin de répondre à ces

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questions, un consortium d’équipes de recherche françaises (dans le cadre du programme de recherche COSIVEG1, 2009–2013) a proposé une approche pluridisciplinaire intégrée de l’étude du consommateur et de ses préférences sensorielles afin de contribuer à comprendre ses attentes vis-à-vis des productions végétales spécialisées, et notamment la pomme. Ce produit a été testé pour appliquer des stratégies de valorisation de ces produits. Ci-après la synthèse d’une étude réalisée dans le cadre de ce programme pour identifier les principaux déterminants sensoriels de préférence des pommes dans une gamme riche en diversité gustative. Pour cela, un panel de quinze juges experts et un panel de 224 consommateurs ont dégusté 31 lots de pommes de 27 variétés différentes, sélectionnés dans plusieurs catégories: fruits les plus


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Actu Actu Produit

consommés, variétés anciennes, variétés nouvelles et pommes labélisées. Au sein de chaque lot, les fruits sont triés selon le calibre et l’absence de défauts afin de disposer d’un lot suffisamment homogène pour les tests. Pour chaque lot de fruits, vingt pommes sont analysées avec le robot qui mesure automatiquement les valeurs individuelles de fermeté (en kg/cm2) et d’indice réfractométrique (°Brix) des fruits. L’acidité totale (g/l) est mesurée de même sur les jus extraits des vingt fruits. Les descripteurs sensoriels sont mesurés par un panel expert composé de quinze juges (douze femmes et trois hommes, de 35 à 65 ans),

nés à l’analyse sensorielle descriptive des pommes. Parmi les 43 descripteurs sensoriels (Texture, Saveurs et Sensation, Odeur et Arômes) générés et validés par le panel, quinze sont identifiés comme les plus discriminants. L’objectif de l’étude étant le goût, tous les fruits ont été épluchés avant d’être présentés aux panels pour éviter que la couleur et l’aspect du fruit ne biaisent leur jugement. Pour éviter que la couleur de la chair n’influence également ce jugement, les profils sensoriels des fruits sont réalisés en lumière rouge dans des cabines individuelles. Pour participer au test, 224 consommateurs réguliers de pommes (au moins une fois par mois) ont été recrutés. Le panel est composé de 50 % d’hommes et 50 % de

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femmes, répartis en quatre tranches d’âge: 18–25 ans (21 %), 26–40 ans (23 %), 41–55 ans (24 %), 56 ans et plus (31 %). Le test s’est déroulé pendant 5 semaines consécutives. Chaque personne venait à trois séances de dégustation d’une heure chacune, espacées d’une semaine. Pour chaque produit, les consommateurs répondent à la question suivante:

Conclusions

«Comment appréciez-vous globalement ce produit?». L’appréciation globale est évaluée à l’aide d’une échelle discrète à 9 points de «extrêmement désagréable» à «extrêmement agréable». A la fin du test, les consommateurs ont complété un questionnaire comprenant des questions sociodémographiques et des questions sur leurs usages et attitudes.

• Certains segments de consommateurs de pommes sont principalement sensibles à la texture croquante et juteuse, comme cela a déjà été montré dans la littérature, mais d’autres portent plus attention à la saveur et à l’arôme des pommes. Les notes identifiées comme positives sont sucré, fruits mûrs et fruits exotiques, tandis que les notes acides et vertes sont regardées comme négatives. • Cette étude a également montré que ce que déclarent les consommateurs sur leurs préférences sensorielles ne concorde pas toujours avec les notes hédoniques données lors de la dégustation. • La dégustation lors de tests de consommateurs est le seul outil opérationnel pour évaluer les déterminants sensoriels des produits sans le biais. • Cette étude se poursuit et les réponses sont en cours d’analyse afin d’établir s’il existe un lien entre les préférences sensorielles des consommateurs et leurs usages et attitudes.


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Actu Actu Export

Logistique

Importance des échanges méditerranéens Les pays méditerranéens sont à la fois de grands marchés de consommation, d’exportation et d’importation de fruit et légumes. Ils jouent de ce fait un rôle central dans les échanges internationaux de fruits et légumes frais. A titre d’exemple, la méditerranée représente plus de 60% des exportations mondiales d’agrumes. Les pays de la rive Nord de la méditerranée sont aussi de grands marchés de consommation de fruit et légumes frais, alors que les pays du Sud et de l’Est du bassin sont spécialisés dans la production et l’exportation des produits de contre saison. Certains pays comme l’Espagne, le Maroc et la Turquie figurent parmi les plus gros exportateurs de tomate.

S

i l’on prend le cas de la tomate, les exportations marocaine ont connu une forte dynamique de croissance ces 10 dernières années avec plus de 80% des volumes destinés au marché français (en contre saison). En effet, la filière marocaine bénéficie d’avantages comparatifs qui lui ont permis de se positionner favorablement sur le marché français, notamment des conditions pédoclimatiques favorables, la proximité géographique avec le marché européen,

un système de production fortement modernisé offrant de meilleurs rendements, une bonne segmentation et une bonne qualité organoleptique des tomates. Cependant, les exportateurs marocains font face à plusieurs contraintes qui affectent leur compétitivité internationale. Parmi ces entraves : les mesures tarifaires et non tarifaires imposées par l’Union Européenne ainsi que la forte concurrence entre les pays méditerranéens et les exigences de la grande distribution. Cette situation a conduit les opérateurs marocains à sortir d’une logique d’avantages comparatifs pour adopter une logique d’avantages compétitifs. Cette compétitivité doit s’inscrire dans une vision globale et apparaître à tous les niveaux de la filière: la production (économies d’échelle,

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technicité, etc.), la commercialisation (différenciation des produits, diversité variétale, etc.), ainsi que la logistique (maîtrise des coûts, respect des délais, etc.). La logistique représente en moyenne 30% des coûts de revient des produits exportés. La logistique des fruits et légumes frais représente des contraintes spécifiques: la périssabilité et la saisonnalité des produits, l’éloignement géographique entre les bassins de production et les

La compétitivité des ports méditerranéens

bassins de consommation, le maintien de la chaîne de froid, etc. En plus, la majorité des filières de fruits et légumes sont pilotées par l’aval en raison du grand pouvoir de négociation de la grande distribution, cette dernière impose aussi son modèle logistique qui se caractérise par la globalisation des approvisionnements, la gestion à flux tendus, la fréquence et le fractionnement des livraisons, etc. L’ensemble de ces contraintes exige une organisation spécifique de la logistique nécessitant une bonne visibilité sur l’ensemble de la filière ainsi qu’une logistique réactive. Actuellement, deux modes de transport sont utilisés par les exportateurs marocains de tomates fraîches, le transport international routier (TIR) et le transport maritime par conteneur.

européennes et arrivent actuellement à saturation. Cependant, les ports des pays méditerranéens doivent améliorer leur compétitivité afin d’atteindre cet objectif. Ils sont en effet nettement moins performants que les ports de l’Europe du Nord (Rotterdam, Anvers, Bremerhaven, etc.) en raison des sous investissements dans les infrastructures portuaires, les lourdeurs administratives et le manque d’intégration entre les différents opérateurs économiques, les douanes, les services de contrôle phytosanitaire, etc. Ainsi, des efforts considérables ont été faits dans certains ports méditerranéens afin d’améliorer leur compétitivité et attirer de plus en plus de flux de marchandises, par exemple: - Le développent de services ‘Door to door’ et l’élargissement des offres logistiques;

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Le développement des ports méditerranéens s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de l’UE de créer une deuxième entrée maritime par le Sud de l’Europe afin de desservir l’ensemble du marché communautaire par route et rail. L’objectif de cette politique est de décongestionner les ports de l’Europe du Nord, qui traitent la plus grande partie des importations et exportations

- L’installation de plates-formes de produits périssables dans des terminaux portuaires multimodaux pour faciliter le changement des modes de transport; - L’intégration des flux physique et d’informations afin d’améliorer l’efficacité du transport; - L’amélioration de la connexion avec l’Hinterland en reliant les ports aux réseaux routiers et ferroviaires; - Le développement de guichet unique pour la facilitation des procédures administratives. De plus, on assiste actuellement à une forme de concurrence entre les principaux ports méditerranéens pour attirer les différents flux mondiaux de fruits et légumes, qu’ils soient en transit ou à destination des marchés européens de consommation, ce qui pourrait expliquer aussi les mesures initiées par certains ports pour améliorer leur compétitivité. Cependant, le constat est différent pour les ports de

la rive sud de la méditerranée, les pays du Maghreb principalement souffrent d’une réelle sous-performance logistique qui handicape lourdement leurs tissus économiques en général et les échanges de fruits et légumes en particulier. Cette sous performance est due principalement au manque d’investissements dans les infrastructures portuaires et routières et les lourdeurs administratives lors des opérations d’importations et d’exportations. Il existe aussi un manque d’optimisation de la gestion des flux physiques et d’informations en raison de l’absence d’intégration entre les différentes fonctions logistiques et les différents acteurs, en plus d’une faible utilisation des TIC. Source : CIHEAM


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Actu Actu Technique

Arboriculture

Difficultés de la lutte contre le gel La lutte contre le gel a été, de tous temps, l’un des soucis majeurs des agriculteurs, surtout dans les régions où ce phénomène est fréquent et où il peut causer des dégâts aussi bien à l’agriculture et l’élevage qu’aux infrastructures, à la circulation (verglas en cas de pluies), etc.

L

e terme gel ou gelée désigne un phénomène météorologique consistant en un abaissement de la température de l’air au dessous de 0°C, qui se produit à certaines époques de l’année et dans certaines zones qu’on appelle gélives. Le gel se traduit par la transformation de l’eau en glace (givre) à la surface du sol ou des plantes. Selon son intensité (degré de température <0, durée, rapidité), ce phénomène peut affecter des cellules, des tissus ou des organes et engendrer des dégâts allant jusqu’à la destruction partielle ou totale d’une culture. Sachant que l’eau en se congelant augmente de volume, la sève contenue dans les espaces intercellulaires ou même à l’intérieur des cellules peut se congeler et entrainer leur déchirement. Parmi les régions agricoles certaines sont considérées comme plus ou moins risquées selon le nombre de jours de gel par an, càd le nombre de jours dont la température minimale est inférieure à 0°C. Le gel est dû le plus souvent, à l’arrivée de masses d’air froid en hiver (sur de vastes région pendant une durée assez longue) et est à l’origine des ‘‘gelées noires’’ entrainant un noircissement de la végétation. Le gel est aussi dû au rayonnement nocturne du sol (restitution de la chaleur accumulée le jour) par temps calme (absence de vent) et froid, et ciel dégagé entrainant un refroidissement du sol. Il se produit le plus souvent au printemps et cause les ‘‘gelées blanches’’ limitées dans le temps et l’espace résultant de la congélation de l’humidité de l’air qui se dépose sur les plantes (rosée) ou le sol. Généralement, en arboriculture les gelées noires, hivernales, 38

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coïncident avec la période de repos végétatif des arbres et causent moins de dégâts que les gelées blanches, printanières, qui surviennent pendant la reprise de la végétation (débourrement, floraison, formation des fruits) avec des dégâts importants.

Moyens de prévention

De nombreux moyens préventifs existent pour réduire les risques de dégâts, à commencer par la connaissance de la région de production (ou même l’emplacement du verger) avant d’installer les cultures (zones gélives – bas fonds, accumulation d’air froid). De même, l’adaptation des calendriers de mise en place surtout en cas de cultures annuelles, l’installation de brise vents (dans certains cas) et écrans en couverture, état et travail du sol, matériel végétal (variétés et porte greffe), désherbage,… Certaines pratiques comme les tailles, traitements, filets antigrêle, … permettent aussi de retarder la végétation et ainsi de réduire les risques. Les moyens actifs sont ceux qui permettent de réchauffer le milieu. Les techniques les plus


simples et bien connues, sont l’aspersion et brouillards artificiels (qui ont montré leurs limites), les chaufferettes ou braseros, les bougies, bûches et pains calorifiques, à paraffine ou fioul ou les rampes de chauffage au gaz, ces dernières étant polluantes. Dans cet arsenal anti-gel, il faut rappeler les techniques à base de ventilation (tours à vent ou «wind-machines») qui cherchent à briser l’inversion thermique (températures plus froides au niveau le plus bas) en aspirant de l’air plus chaud en hauteur pour le restituer au niveau des surfaces et les réchauffer. Ces ma-

chines à l’efficacité avérée (le vent créé fait remonter la température de 3 à 4°C) permettent de couvrir 3 à 5 ha chacune en cas de gel, et sont intéressantes surtout si elles sont subventionnées. De même, il faut signaler les systèmes de câbles électriques chauffants (installés le long des fils de palissage de vigne de prestige) ou de turbine chauffante à gaz tractée (jusqu’à 10 ha par machine, avec un passage toutes les 7 à 10 minutes) Chacun de ces systèmes a des avantages, des limites et des in-

convénients ainsi qu’une efficacité variable selon les situations particulières qui se présentent, d’autant que les gelées ne sont pas toujours identiques, ce qui affecte fortement la réussite de la protection antigel. L’agriculteur doit disposer, par conséquent, d’un matériel fiable et correctement installé, suivre régulièrement les mesures de température et d’humidité (surtout nocturnes) ainsi que les alertes météorologiques et veiller à la bonne exploitation du matériel et données pour éviter les échecs et leurs conséquences catastrophiques. Comme moyens de mesure (outils d’aide à la décision), quelle que soit la technique utilisée, on peut recourir aux thermomètres (sec et humide), thermomètre avertisseur, sondes de température, … sans oublier que les différentes cultures à différents stades de leur développement, peuvent résister aux gels d’intensité différente (seuil de sensibilité). Le choix du système le mieux adapté dépend des températures qui dominent dans la région de

production, de la fréquence des gelées (nombre de jours ou risque de succession d’années gélives), de leur type, de l’espèce cultivée, de l’âge des arbres, … Il est donc essentiel de choisir un équipement adapté aux conditions propres de chaque agriculteur sachant qu’une combinaison de systèmes est aussi possible (par exemple tours à vent combinées à un chauffage par bougies). En plus des contraintes techniques, humaines et environnementales, le choix est aussi économique puisque la lutte anitgel est très coûteuse, sachant qu’elle permet d’éviter des pertes colossales. Les agriculteurs ne doivent pas négliger non plus la possibilité de mettre en place des dispositifs collectifs et ne plus penser uniquement aux solutions individuelles. Par ailleurs, le choix du matériel adéquat ne doit pas faire oublier l’importance de la gestion (mise en route, arrêt) de ce matériel ainsi que de la conduite de la lutte elle-même.

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Actu Actu Salon

Salon Medinit Agro Confirmation de l’intérêt des italiens pour le Maroc

Après le succès de la première édition de Médinit Agro, tenue à Casablanca en 2014, les organisateurs de ce salon Italien des Technologies et des Innovations pour l’Agriculture, la Zootechnie et les Energies Renouvelables ont tenu la deuxième édition du 4 au 6 mars 2015 au club de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Doukkala, à El Jadida. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de nombreuses personnalités du corps diplomatique de l’Italie.

L

’intérêt des opérateurs italiens pour le Maroc est dû à l’importance que revêt le secteur agricole dans l’économie du royaume, et les grandes potentialités de son développement aussi bien pour la production que pour l’export vers différentes régions du monde dont l’Europe. Par conséquent les industriels italiens et spécialement les fournisseurs d’équipements et de technologies pour l’agriculture et l’élevage, classés parmi les premiers producteurs et exportateur de ce genre de matériel au monde, viennent au Maroc pour prospecter les possibilités de collaboration avec les partenaires locaux et éventuellement d’autres professionnels de la région et d’Afrique. Organisée par la Chambre de Commerce Italienne au Maroc et la Foire de Vérone, cette deuxième édition a été édifiée sur une superficie de près de 10.000 m2, et a drainé une quarantaine d’exposants italiens leaders dans leurs domaines (20 l’année dernière). Les secteurs représentés portaient notamment sur les technologies et produits d’élevage, services 40

pour l’agriculture, machines et équipements, matériel forestier, énergies renouvelables dans l’agriculture, etc. A souligner que l’Italie compte 27% des fabricants européens de machines agricoles et 20% du chiffre d’affaires européen, ainsi que 14% de l’export européen de machines agricoles. L’intensité moyenne de mécanisation dans ce pays est le double de la moyenne européenne, et supérieur à la France et l’Allemagne. Ce rendez-vous de trois jours avait pour objectif de renforcer les liens commerciaux entre les deux pays en multipliant les partenariats

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entre les opérateurs marocains et leurs homologues italiens dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. Beaucoup de visiteurs professionnels marocains ont fait le déplacement, principalement des agriculteurs, sociétés d’élevage, sociétés agricoles, coopératives, im-

portateurs de matériel agricole, etc. Parmi les activités organisées en marge des expositions, une présentation sur les normes sanitaires pour l’export des produits agricoles du Maroc vers l’Italie, animée par M. Giuseppe Morabito du Ministère italien de la Santé.


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Actu Actu Salon

Questions à M. Luca PEZZANI,

secrétaire général de la chambre d’agriculture italienne à Casablanca Agriculture du Maghreb : quel bilan faites vous du déroulement de la deuxième édition de Medinit Agro au Maroc ? Luca PEZZANI : Le salon s’est déroulé cette année dans de bonnes conditions. Le nombre de visiteurs a at-

teint 1.500 approximativement. Plusieurs catégories de professionnels ont marqué leur présence dont des agriculteurs, des éleveurs, des sociétés de matériel agricole, des bureaux d’études agissant dans le domaine, des sociétés de distribution de différents intrants pour l’agriculture, etc. AdM : Pourquoi votre choix s’est-il porté sur El Jadida cette année ? L. P. : Après la première édition qui s’était déroulée l’année dernière à Casablanca, plusieurs raisons nous ont fait choisir la ville d’El Jadida. En effet, il s’agit d’une zone

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agricole à fort potentiel de développement. Par ailleurs, la proximité de Casablanca était aussi un facteur déterminant, puisque la plupart des opérateurs et sociétés intéressés ont leur siège dans la capitale économique du royaume, avec la facilité de

déplacement que ça permet. En outre, l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole des Doukkala a mis à notre disposition le lieu où s’est tenu le salon et nous a beaucoup supportés dans l’organisation de cet événement. AdM : les organisateurs et exposants ont-ils été satisfaits de cette édition ? L. P. : Aussi bien les uns que les autres ont estimé que cette deuxième édition était hautement satisfaisante, mieux même que la première aussi bien en nombre de visiteurs qu’en termes d’affaires. Au cours du salon de nombreux contacts ont été

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établis entre les exposants italiens et les professionnels marocains et des discussions d’affaires ont abouti à des résultats positifs. Ces résultats ont concerné essentiellement le petit matériel alors que pour le gros matériel, nécessitant des procédures plus lourdes, les discussions se sont poursuivies après le salon et les résultats sont prometteurs. Par ailleurs, et comme preuve de l’intérêt de cette manifestation, plusieurs exposants de la première édition ont refait le déplacement cette année pour poursuivre les contacts qu’ils avaient amorcé l’année écoulée. AdM : Prévoyez-vous une troisième édition de votre salon au Maroc ? L. P. : Evidemment, au vu de la réussite des deux précédentes éditions, nous envisageons déjà la prochaine édition. Même si les décisions ne sont pas encore arrêtées, plusieurs idées se sont dégagées de cette deuxième édition. Tout d’abord nous pensons reconduire la visite à une exploitation agricole de la région où se tiendra le salon vu qu’elle s’est avérée fort instructive. Par ailleurs, nous pensons étendre notre action à d’autres pays de la région,

en invitant des visiteurs de pays comme le Sénégal ou d’autres à déterminer. Medinit est un projet commencé en 2010 avec l’objectif d’accompagner les entreprises italiennes qui souhaitent pénétrer des marchés qui connaissent un développement et une stabilité économique et politique, comme le Maroc. Le projet comprenait la mise en place de 5 éditions de Medinit EXPO, un événement pour l’industrie de la construction, avec une augmentation exponentielle du nombre d’exposants et de visiteurs d’année en année. En 2013, Veronafiere, premier organisateur direct de manifestations en Italie est entré dans l’actionnariat. Sa contribution a facilité le développement du programme Medinit et l’expansion des secteurs d’activité. En 2014, s’est tenue à Casablanca la première édition de l’événement Medinit AGRO, la plate-forme au service des entreprises italiennes dans le secteur agricole qui ont l’intention de chercher un marché en plein développement et soucieux de la qualité, l’expérience et la technologie exprimée par le Made in Italy.


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Actu Actu Entreprise

VAL VENOSTA Un nouvel outil pour la traçabilité Un QR Code sur chaque Pomme Val Venosta délivre l’information sur son origine et sa méthode de culture En chaque pomme Val Venosta, il y a deux histoires : celle de son terroir d’origine et celle de son voyage jusqu’à la table du consommateur. Cette saison, Val Venosta a mis en place un système permettant de découvrir ces deux histoires. Il s’agit d’un QR Code placé sur l’étiquette de chaque pomme et derrière chaque emballage. En le scannant avec un smartphone ou une tablette, on accède à une page web sur laquelle sont détaillés en toute transparence les différentes phases de production et le terroir unique où elles ont poussé. Intelligent, innovant, interactif et faisant appel à l’émotionnel, ce nouvel outil de traçabilité permet de voyager dans le monde de la pomme Val Venosta avec des informations et des vidéos sur le terroir d’origine, les méthodes de production intégrées et écologiques, les agriculteurs qui la cultivent… Les consommateurs peuvent même visiter virtuellement l’un des vergers

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de pommiers de l’Association des Coopératives de Fruits et Légumes du Val Venosta (VI.P), suivre le trajet d’une pomme et ressentir l’atmosphère de cette enclave alpine en compagnie des producteurs du Val Venosta. La page web : http://lookbehind.vip.coop/ es/information/index/1-0. html est composée de différents volets :

LE TERROIR

Val Venosta qui, à travers leur expérience, expliquent comment naissent les pommes Val Venosta.

L’un des secrets de l’excellence des pommes Val Venosta est précisément son terroir d’origine : une vallée aux caractéristiques uniques d’altitude et de climat. Cette page permet d’accéder virtuellement à un véritable verger de pommiers en se « promenant » entre les arbres chargés de pommes.

LA SECURITE

La production

LES VARIETES

Un panoramique sur les différentes zones de la vallée et ses coopératives, en compagnie des producteurs du

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Un voyage à travers toutes les étapes de la vie d’une pomme, montrant les contrôles stricts auxquels est soumis chaque fruit. Chaque processus d’élaboration est décrit et accompagné de vidéos explicatives, depuis la production jusqu’à l’expédition. Cette page permet de découvrir des différentes variétés de pommes, chacune avec ses caractéristiques propres. Une

fiche d’informations complète décrit la période de maturation, les propriétés organoleptiques et propose également les meilleures recettes pour cuisiner chaque variété de pomme. Ce nouveau moyen d’information sur la traçabilité garantit un produit soigné, contrôlé et permet de mieux comprendre le travail réalisé dans les coulisses de Val Venosta. Disponible en 5 langues, le QR Code est une fenêtre ouverte sur le monde de la pomme Val Venosta : de la production, au stockage ou à la sélection, en passant par le conditionnement et jusqu’à la vente, chaque étape par laquelle est passé le fruit est répertoriée et expliquée, pour que les co n s o m m a te u r s sachent en toute transparence ce qu’ils m e t te n t sur leur table.


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Actu Actu Entreprise

TIFONE,

Pulvérisateurs haute performance La Maison TIFONE, fondée en 1955, est le Premier Fabricant Italien d’Equipement spécialisé pour les traitements antiparasitaires des Vignes, Arbres et Cultures basses. En ce temps là, la pulvérisation était faite entièrement à la main, avec des lances et des longs tuyaux, souvent laborieusement glissés dans la boue. Aujourd’hui, les Pulvérisateurs TIFONE travaillent dans plus de 100 pays différents dans le Monde, sur tous les continents. Situé en Ferrara (Italie du Nord), la Maison TIFONE a toujours été spécialisée dans le domaine des Pulvérisateurs à la pointe de la technologie et, en tant que leader du marché, investit dans la recherche permanente de so-

lutions qui sont de plus en plus fonctionnelles, silencieuses, rentables et capables d’assurer le maximum de satisfaction à ses clients et utilisateurs. Avec le Système Antidérive et anti Egouttement TIFONE, «Économisez plus de 50% en Pesticides et en Carburant tracteur» Grâce aux Pulvérisateurs TIFONE : • Plus de dispersion de pesticides dans l’environnement, tout en économisant • Plus de pré-mélange des poudres et granules dans un autre récipient. La sonde fait le dosage directement, sans manipulation des produits, sans inhalation des pesticides.

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BRAVO de 300, 400, 500 et 600 litres : Équipé avec canons et canons Flexigun pour la pulvérisation longue portée, pour maraichage et dans les serres.

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AgriTaMa : le fruit

d’une semence qui poursuit sa croissance depuis 50 ans

Fin 2013 était créée la société marocaine AgriTaMa, dédiée à la commercialisation des engrais & agronutriments. Le siège d’AgriTaMa est basé à Ait Melloul, près du port d’Agadir, sur une superficie de 650 m2, ce qui nous permet de vous proposer nos produits efficacement. Nos produits sont spécialement conçus pour couvrir tous les besoins d’une agriculture plus technique qui demande des solutions plus spécifiques. Nos produits sont fabriqués en Es46

pagne par la société ANTONIO TARAZONA, selon les normes de qualité ISO 9001 et 14001. Si les produits standards de notre catalogue ne correspondent pas à vos besoins, nous pouvons développer, sur demande et spécialement pour vous, la formulation la mieux adaptée ou le conditionnement qui vous conviendra. Pour plus d’information sur la production à la carte ou sur d’autres produits, veuillez contacter notre équipe technique.

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Aujourd’hui AgriTaMa dispose d’un département technique très performant. Cette équipe bénéficie de l’appui de la famille TARAZONA, de son savoir-faire affiné pendant plus de 50 ans et de son expérience sur le marché espagnol des engrais. Cette expertise transparait au niveau de la qualité des produits développés par l’entreprise qui met à votre disposition la meilleure solution pour vos cultures et vos sols. De plus, la famille Tarazona a également transmis sa philosophie et ses valeurs à AgriTaMa: -Passion pour le travail bien fait -Intégrité dans toutes les relations commerciales -Honnêteté et respect des engagements

Pendant le SIAM 2015, vous pouvez nous contacter sur notre stand I2-10 dans le pavillon international. En ce qui concerne les ventes à destination d’autres pays, vous pouvez contacter directement le département export de Tarazona : export@antoniotarazona.com AgriTaMa Lot A nº 71 Zone Industrielle Ait Melloul Agadir www.agritama.ma


Rijk Zwaan

Nouvelles variétés de tomate prometteuses Le secteur de la tomate avec sa grande segmentation et ses fortes exigences demande chaque année des nouveautés en termes d’innovation génétique et variétale. Pour faire face à cette demande mieux répondre aux attentes de ses clients, Rijk zwaan continue ses investissements en gardant à l’esprit que la passion du goût et de la qualité est le secret d’un développement durable. Rijk zwaan a renforcé sa position sur le marché marocain de la tomate avec le lancement de nouvelles variétés de différents types. En effet, des investissements et des programmes de sélection sont spécialement

dédiés à la recherche de variétés destinées à satisfaire les besoins et les demandes spécifiques du producteur marocain : bon rendement, résistance aux maladies, fruits fermes et de bonne qualité en période de froid, bonne présentation, meilleure qualité organoleptique, etc). Parmi ces variétés : - Nancy : une tomate cerise à la chair ferme qui allie douceur et acidité. En plus de ses qualités gustatives manifestement distinctes et approuvées par des tests consommateurs, elle est tolérante au TYLCV et garantit aux producteurs un meilleur rendement.

- Wafira : variété de tomate ronde très productive avec des fruits de bonne qualité, de calibre stable et uniforme, avec très peu de fruits creux en hiver, en plus de sa tolérance à la cladosporiose. - Zayda (74-335): tomate ronde à prédominance du calibre 2, caractérisée par une excellente capacité de nouaison en période de froid, et une qualité exceptionnelle du fruit, en plus de sa tolérance au TYLCV et à la cladosporiose. - 74-336: c’est une nouvelle variété de tomate ronde précoce, bien adaptée aux cycles longs, avec un bon équilibre végétatif/ génératif, et des fruits d’excellente coloration et de bonne conservation, ce qui donne un fort pourcentage de fruits de 1er

choix pour l’export. - Sakhiya (74-334) : tomate ronde indéterminée tolérante au TYLCV, très rustique et productive avec une bonne tolérance aux variations de température. Avec la dominance des calibres 1 et 2 cette variété est bien adaptée aux plantations de printemps et début d’été, ainsi qu’aux plantations de plein champ dans le nord du Maroc.

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Actu Actu Entreprise

SYSTEMES CHAMSA URAPIVOT

Pivots et Rampes à la pointe de la technologie URAPIVOT est un centre pivot doté de technologies de pointe. Il est conçu par la société GRUPO CHAMARTIN, fabricant espagnol de matériel d’irrigation. Le premier URAPIVOT est sorti des lignes de production dans les années 1980 et aujourd’hui, de nombreuses améliorations ont été apportées pour répondre aux exigences d’une agriculture de pointe fortement automatisée. Parmi les buses points forts de ce développement : - Ouvrir la vanne principale l’irrigation URANET : partout, le contrôle - Activer une minuterie de total sur les pivots et rampes - Changer la direction, contrôler démarrage grâce au programme de la machine à distance - Programmer URANET de façon gestion simple et intuitif - Contrôler l’humidité, les hebdomadaire indicateurs de pression (débit - Connecter un PC au pivot Plusieurs types de tableaux de d’’irrigation, consommation des (facultatif ) commande sont disponibles moteurs, etc) - Contrôler le débit d’irrigation, dans la gamme, du cadran - Contrôler les données par l’approvisionnement en eau électromécanique classique GPRS / 3G - Activer ou désactiver les avec les opérations de - Configurer un nombre illimité asperseurs des extrémités de la fonctionnement de base, de secteurs grâce au GPS 360 rampe, contrôler la fertigation au cadran très sophistiqué - Contrôler les pompes URAPIVOT CONTROL URANET - Contrôler la fertilisation Toutes ces avancées permettent avec lequel il est possible, en - Activer une alarme antivol plus des opérations de base, de tracer plus facilement les - Contrôler la machine à de : cultures grâce à un contrôle distance rigoureux tout en limitant les - Modifier l’intensité de - Contrôler la fermeture des déplacements sur l’exploitation.

JANNY MT et son équipement d’atmosphère contrôlée pour la conservation des fruits & légumes au SIAM 2015

L

’entreprise JANNY MT sera présente au Salon International de l’Agriculture au Maroc du 28 avril au 3 mai prochains avec un outil révolutionnaire dans le monde du stockage et de la conservation. Il s’agit de modules qui permettent d’allier l’atmosphère contrôlée à une gestion souple et stratégique des stocks. La société Janny MT apporte ainsi des avantages qualitatifs et économiques aux filières de fruits, légumes et également fleurs et champignons. Les 3 piliers nécessaires pour une

longue durée de vie sont le froid, les teneurs en O2 et CO2 et l’hygrométrie. Le module Janny MT de 610 litres (100 x 120 x 78) et son capot muni de membranes permettent la maîtrise des teneurs en gaz (3% O2 – 3% CO2) et l’hygrométrie (100%). Le matériel Janny MT est un procédé naturel utilisé dans des chambres froides classiques (0-2°C). Pour une large gamme de fruits et légumes, ce matériel possède de nombreux avantages : - Garder la fraicheur, le croquant et le goût des produits conservés - Stocker dans des conditions na-

turelles d’Atmosphère Contrôlée - Eviter la perte et le tri sur des longues conservations - Commercialiser les produits sur des périodes plus longues sans perte de qualité ou de poids - Permettre une souplesse de vente et bénéficier d’avantages économiques. Témoignage de Mr Thomas, producteur de pommes et de cerises dans le sud de la France: « C’est grâce à cet outil très simple d’utilisation que j’ai pu garder un avantage qualitatif tout au long de la saison. Avec des fruits plus jolis sur une période plus

Tous ces facteurs font du pivot le meilleur système d’irrigation avec : - Un coût d’installation faible - Un haut niveau d’automatisation - De faibles coûts d’entretien (500€/an) - Un faible besoin en main d’œuvre - Un champ exempt d’obstacle Les pivots et rampes d’irrigation sont distribués au Maroc par UNIVERS RIEGOS à Temara (Rabat) et en Algérie par SARL CHAMSA.

longue, je conserve mes clients plus longtemps. Je leur propose des fruits conservés de la façon la plus naturelle qui soit, puisque c’est le fruit, par sa respiration, qui est le moteur de cette atmosphère contrôlée. Aucun ajout de gaz ou de produit chimique ni même une consommation supplémentaire d’électricité n’est nécessaire. Par ailleurs, la société Janny MT a su me convaincre de la rentabilité de mon investissement en réalisant une étude personnalisée sur ma structure ». Les installations de modules Janny MT apportent ainsi des avantages incontestables aux producteurs et opérateurs des filières de fruits et légumes. Janny MT souhaite promouvoir son équipement innovant auprès des acteurs de ces filières au Maroc. Venez nombreux nous rencontrer au SIAM 2015, Pôle International I-5, Pavillon France, stand 07. www.jannymt.com.

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Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

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Vilmorin Atlas De nouvelles variétés pour améliorer la qualité

Comme elle le fait depuis longtemps et plusieurs fois par an, la société Vilmorin, leader mondial en semences de carotte, a organisé une journée de démonstration dans la région de Tnin Chtouka (Azemmour). La journée s’est tenue le 8 avril 2015 et a réuni 120 professionnels, essentiellement des producteurs, revendeurs et même acheteurs de carotte. Objectif : montrer l’intérêt d’une production précoce, rendue possible grâce à l’introduction de la variété Maestro F1: semis septembre-novembre, récolte février-mars. Bien identifier les zones de production les plus adaptées à la production de carotte et proposer les variétés hybrides les plus adaptées aussi bien à la production qu’aux besoins des agriculteurs, commerciaux et aux exigences des consommateurs, ce sont certains parmi les axes de développement sur lesquels le semencier veille à être constamment à

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la pointe du progrès. Les professionnels de la filière savent que les différentes régions marocaines de la production de carotte (Agadir, Berrechid, Beni Mellal, Chtouka, etc.) sont complémentaires sur le plan du calendrier de production et permettent un étalement de l’offre sur pratiquement toute l’année. Cependant, les conditions de production

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dans certaines régions et à certaines périodes (été) font que la qualité du produit n’est pas au rendez-vous, essentiellement en raison de l’utilisation de variétés population type muscade. En effet, il existe une période creuse où le consommateur ne trouve sur le marché que de la carotte muscade, dont il n’est pas satisfait, mais qui s’impose du fait qu’elle est la seule à pouvoir être cultivée en été. La solution a été apportée par le semencier Vilmorin Atlas avec l’introduction de la variété hybride précoce MAESTRO F1, dans la région de Tnin Chtouka (région Eljadida). Cette région présente un grand intérêt pour le créneau précoce du fait de la douceur de son climat en hiver et ses amplitudes thermiques faibles. Pour le semencier, l’organisation de pareilles journées de démonstration vise, entre autres, de poursuivre la promotion auprès des producteurs des variétés hybrides

Au centre le gagnant de la Tombola est Mr. AMAIZ Farid, Fellah de Carotte de Chtouka. 1 Ha de semence de carotte gagné (Maestro F1, Soprano F1 & Olimpo F1)

par rapport à ces anciennes variétés populations, en apportant précocité, résistance aux maladies, meilleure qualité et aspect, etc. « L’utilisation de Maestro F1 offre aux producteurs la possibilité d’arriver les premiers sur le marché avec des carottes de qualité très valorisées à un moment où on ne trouve que de la carotte muscade, explique M. Guillaume Dumiot, directeur général de Vilmorin Atlas. D’ailleurs, même les grands producteurs de Berrechid s’installent également à Tnin Chtouka pour pouvoir exploiter ce créneau». Mais la précocité n’est pas le seul avantage de cette variété. Elle offre en effet de nombreux atouts, notamment son adaptation aux sols sablonneux, bon bouttage, belle coloration, carottes droites, lissitude, bonne résistance à l’alternaria, assurant un bon démarrage de la culture, ce qui est très appréciable étant donné que beaucoup de producteurs ne se sont pas encore


convertis au goutte à goutte et continuent à utiliser le système d’irrigation par aspersion.

Encore plus de nouveautés

Après les variétés déjà connues par les producteurs (Maestro F1, Soprano F1, ETC.), M. Adil Gouddam, responsable développement, a présenté lors de cette journée, des variétés adaptées à deux créneaux de production : - Créneau d’hiver : 3 nouvelles variétés, avec des caractéristiques plus adaptées aux problèmes des producteurs (résistances, amélioration de la qualité, …). La première, Musico F1, est destinée essentiellement aux régions de Berrechid, Mzab et Tiflet. La deuxième, Azro F1, intéressent les producteurs d’Agadir et Oualidia, présente des résistances à l’alternaria et à l’oïdium ainsi qu’une meilleure qualité de la racine et une meilleure coloration. Il est question

de positionner ces deux variétés dans un créneau ‘’d’extra précoce ‘’. Quand à la troisième variété, appelée Melostar F1, elle cible avec en plus une résistance aux nématodes, la région d’Agadir, dont les sols sableux favorisent le développement de ces parasites. - Créneau d’été : deux variétés nouvelles pour un semis d’avril pour une récolte d’aout à octobre, Verano F1 et Diamanto F1, présentent l’avantage de rentrer en production en septembre-octobre coïncidant avec la fin de production à Berrechid, période au cours de laquelle le marché est pleinement valorisé. A noter que la variété Diamanto F1 ne sera disponible que l’année prochaine. Cependant, afin de permettre aux variétés hybrides d’exprimer pleinement leurs potentialités, la conduite technique doit évoluer vers celles adoptées par les producteurs de Berrechid (connus pour être la référence, à la pointe de la

technicité dans ce domaine) telles la préparation du sol et le billonnage, le semis mécanisé à la densité adéquate, l’irrigation au goutte à goutte, … C’était donc un autre objectif de cette journée était d’introduire, dans les autres régions, les technologies plus avancées adoptées par les producteurs de la région de Berrechid. D’ailleurs plusieurs parmi eux se sont lancés dans la production dans des régions telles que Chtouka afin de bénéficier des avantages de précocité et de qualité de l’eau offert par cette zone. Malgré ces efforts, M. Guillaume Dumiot, directeur général de Vilmorin Atlas relève certains freins au développe-

ment de la filière : • Mécanisation du semis : nécessite une bonne maitrise du réglage des machines. • Mécanisation de la récolte : nombreuses difficultés pour la faire adopter par les producteurs : - coût élevé des machines - taille réduite des parcelles - parallèle entre cadence des récoltes et commercialisation. Certains producteurs trouvent le rendement très bas pour les machines petites ou moyennes (1 camion/j au lieu de 4 par la méthode traditionnelle). A signaler que la cadence des machines est plus élevée en sol léger (sableux) que sur sol lourd.

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Les Fertilisants Organiques Spéciaux Fertiplus® pour Agrumes, Olives, Pommes de terre et Café Fertiplus® est la marque des engrais organiques produits par Ferm O Feed. Il existe différents types de fertilisants Fertiplus®, comme Fertiplus® 4-3-3. Aujourd’hui, des fertilisants organiques spécialisés tels que Fertiplus® Agrume, Fertiplus® Olive, Fertiplus® Pomme de terre et Fertiplus® Café sont également disponibles. Ferm O Feed est une société hollandaise qui produit et commercialise des fertilisants organiques. Près de 95% de ses produits sont exportés dans plus de 52 pays. L’unité de production moderne basée à Helmond peut produire 60 000 tonnes par an. Les agriculteurs locaux fournissent la matière première, composée de fumier de poulet. Tout d’abord, dans l’unité moderne de fabrication, la matière sèche et le contenu NPK sont contrôlés. Puis le fumier est mélangé quotidiennement dans les espaces de compostage

pendant 5 jours. Le fumier est ensuite séché jusqu’à atteindre un taux de matière sèche de 88% et débarrassé des germes pathogènes et des semences de mauvaises herbes (60 minutes à 70 °C). Enfin, il est compressé en pellets de 5mm. Ferm O Feed contrôle une grande partie de la chaîne

CAUDAL Extruline Systems Au service d’une irrigation efficace CAUDAL Extruline Systems est une entreprise espagnole située dans la région de Murcia. Créée en 1995, elle fabrique des tuyaux PE pour l’irrigation (goutte à goutte, par aspersion) et la conduite de l’eau. Son site de production de 7000 m² à la pointe de la technologie permet à l’entreprise de proposer une large gamme de produits et matériaux techniques et un service efficace à ses clients. En termes de qualité, CAUDAL Extruline Systems 52

est aux normes UNE EN ISO 9001/2008 certifié par AENOR. Avec l’aide de son laboratoire physico-chimique, l’entreprise a mis en place un système de contrôle qualité basé sur un programme de vérification précis et s’assure de : - la qualité des matières premières - du respect des normes en vigueur au cours

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d’approvisionnement et propose des produits de qualité à ses clients. La matière organique stabilisée présente dans tous les produits est l’un des atouts majeurs des fertilisants car il stimule et améliore la micro-vie du sol. Les fertilisants Fertiplus® sont utilisés pour différents types de cultures: légumes, fruits, espaces verts, plantes

d’ornement, arbres et fleurs. Il convient également pour la culture du café, du thé, du cacao, du caoutchouc, de l’igname, du manioc, des pommes de terre, du maïs et enfin du riz, naturellement…

de la fabrication des produits - la bonne formation du personnel, particulièrement en termes d’hygiène et de sécurité

en France, en Italie, au Portugal, au Maroc, en Algérie et en Arabie Saoudite. Elle participe très régulièrement à des salons professionnels, elle sera d’ailleurs présente au SIAM à Meknès du 29 avril au 3 mai.

CAUDAL Extruline Systems propose une gamme variée de produits pour l’export avec des coûts de transport minimaux, elle est présente

Pour plus d’informations : www.fermofeed.com

www.caudal.es


Metagrhyd

La surveillance d’insectes Clé de la production durable

D

ans la lutte contre les insectes, les techniques modernes et efficaces pour la protection des cultures sont basées sur l’alternance de la lutte chimique avec des insecticides appropriés et la perturbation de l’accouplement des insectes à l’aide

de sémiochimiques (phéromones). Metagrhyd a mis au point des solutions innovantes de collecte automatique de données servant d’outils d’aide à la décision : iTRAP et Trapview sont une combinaison brevetée des solutions matérielles et logicielles pour la surveillance à distance des différents insectes agricoles. iTRAP, le piège et son équipement électronique est assez léger pour être suspendu dans la parcelle. Il est auto-suffisant car alimenté par un panneau solaire et une batterie. Plusieurs caméras prennent des photos de haute résolution de la plaque collante. Les images sont envoyées via GPRS à la plateforme web. Elles sont analysées avec détection automatique des insectes et sont visibles sur le web ou appareils mobiles. Le contrôle est ponctuel et l’information collectée peut être utilisée pour une analyse ultérieure.

Ce nouveau système permet: • • • • • • •

la collecte automatique des données la gestion facile des données réduction du nombre des visites sur les champs reconnaissance automatique des ravageurs alerte instantanée traçabilité complète et tenue des enregistrements la combinaison avec les données météorologiques

Instrumentation de mesure classique et automatique pour la météorologie, l’agriculture et l’hydrologie

• Météorologie (température, hygrométrie, vent, pluie, rayonnement, pression, etc.). • Hydrologie (niveau, vitesse & débit, évaporation et qualité de l’eau). • Pilotage des irrigations (Station météo, tensiomètre, humidimètre sol, TDR, Lysimètre, etc.). • Equipements scientifique, technique et de laboratoire (Poromètre, planimètre, chlorophyllmètre, fluoromètre, Infiltromètre, PAR LAI, photomètre, photosynthèse, respiration des sols, oxygénation des sols, pénétromètre fruit & sol, réfractomètre, pH-mètre, Ecmètre, luxmètre, dendromètre, flux de sève, tarières et échantillonneurs manuels & motorisés, scissomètre, détermination du PF, calcimètre, granulométrie, pycnomètre, analyse des nutriments, etc.).

METAGRHYD S.A.R.L

Rue Pasquier, Résidence Abdelmoumen Imm. 6, N°12, Franceville II, Casablanca 20390 Tél.: 0522.254.900- Fax: 0522.254.903 Site web: www.metagrhyd.com Email: metagrhyd@gmail.com

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INFORMIA

L’informatique 100% Fruits et Légumes INFORMIA est un fournisseur de services informatiques, spécialisé dans les domaines des fruits et légumes de la production à la vente, y compris l’emballage. Ses solutions logicielles innovantes reposent sur l’informatique mobile (terminaux radio mobiles WiFi) et sur les codes à barres. INFORMIA est aujourd’hui présent dans plusieurs pays et notamment en France, en Pologne et au Maroc. Les solutions INFORMIA complètent les systèmes traditionnels de gestion commerciale, de production, ou ERP, avec lesquels ils s’intègrent parfaitement. Depuis 1998, son équipe a atteint un haut niveau d’expertise dans le milieu spécifique des F&L, ce qui lui a permis de développer des solutions logicielles spécialisées et adaptées: Prodflow®, TraceFlow® et EuroFlow®.

Prodflow®

Pour gérer la production ProdFlow® est un logiciel professionnel innovant de gestion de cultures et de vergers. Il permet aux producteurs de suivre toutes les interventions faites, de calculer leur coût et d’évaluer la rentabilité de chaque parcelle. Il gère aussi les « périodes de retenue » qui doivent être respectées après l’application des produits chimiques de pulvérisation. Ce qui permet de réduire les pertes dues à un rappel ou un rejet de produits par les clients en raison de dépassement des limites de résidus chimiques. Dans un contexte de règlementations, de normes

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et de contrôles de plus en plus stricts, ProdFlow® est essentiel pour chaque producteur!

Traceflow®

Maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement Cette solution pour la production, la logistique et la traçabilité permet de gérer l’emplacement des marchandises dans une zone de stockage. A tout moment, il est possible de savoir où se trouve chaque produit. De plus, le système permet d’attribuer le meilleur emplacement ou zone de stockage à chaque article. TraceFlow® permet d’optimiser le processus de gestion de l’entrepôt en suivant avec précision les marchandises à travers les opérations de stockage et de phase de traitement. Toutes ces opérations sont effectuées en utilisant un dispositif de terminaux portables radio WiFi. Cette technologie garantit un gain de temps et une minimisation des risques d’erreurs. Notre logiciel est conçu pour les besoins spécifiques des producteurs, des maisons d’emballage, des coopératives, de l’industrie de transformation des fruits et

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légumes, des grossistes, des importateurs et des exportateurs. TraceFlow® peut également s’interfacer avec l’ensemble de vos systèmes industriels (balances électroniques, appareils d’agréage, imprimantes à dépose automatique d’étiquettes sur convoyeur, magasin automatique …) et avec tout logiciel de gestion commerciale, notamment EuroFlow®…

Euroflow®

Pour conduire une entreprise: EuroFlow® est un logiciel professionnel dédié à la gestion commerciale pour le secteur F&L. Il couvre l’ensemble du cycle de la vente, de l’achat à la livraison, en passant par un reporting instantané des coûts, la télévente, les stocks, les prix de revient, le calcul des marges, la rémunération Producteurs (pour les expéditeurs) ou les comptes de vente (pour les négociants et les courtiers). Grâce aux statistiques sur mesure, il est possible d’analyser l’activité de l’entreprise, de découvrir ses points forts, de comprendre la contribution à la marge de chaque produit, la performance de vos achats,

etc. Euroflow® offre la possibilité de gagner du temps et notamment grâce aux modules EDI qui permettent d’enregistrer et d’envoyer automatiquement vos factures, commandes et/ou BL par voie électronique. Dès le début, EuroFlow® a intégré les normes GS1, qui garantissent aux entreprises une traçabilité conforme aux standards internationaux en vigueur. Enfin, Euroflow® s’interface avec tout autre outil nécessaire à la bonne gestion commerciale de votre entreprise comme par exemple les logiciels de comptabilité.

Pourquoi choisir les solutions Informia?

Informia apporte à ses clients, commerçants, fabricants ou logisticiens: § une optimisation de la productivité: - suivi de stocks et de la circulation des marchandises en temps réel, - minimisation de saisie manuelle des données et d’erreurs, en raison de techniques d’identification automatique, § une amélioration de la qualité: - traçabilité des actions et des produits, - étiquetage selon les normes GS1, - Electronic Data Interchange (EDI). L’offre Informia est complète et son développement rapide est basé sur la satisfaction de ses clients.


Innovation, Performance, Fiabilité

Plus de puissance Economie de carburant Balance parfaite Moins de maintenance

Entreprise leader dans la commercialisation du matériel agricole , l’Établissement K.Slaoui est le distributeur exclusif de plusieurs marques internationales au Maroc.

Siège social :

Show room Berrechid : Tel : 0522 27 85 91/95 GSM: 0618536899

Nos agences

Bd.Mohamed Sijelmassi angle ain oulmès - Residence.Brahim jarah n°2.App. 11 bourgogne - casablanca( Maroc) Tél: (212) 0522.27.85.91/95 - Fax: (212) 0522.27.86.21 - Email: k.slaoui@menara.ma site web: www.kslaoui.ma Tamelalt : 024 23 44 02 / 0618536895

Jorf el melha : 0537 99 09 13 0618 53 68 94

Fes : 0535 72 77 78 0618 536879

Mchaa belkssiri : 0537 59 93 50 / 0658 956583

Agadir : 05 28 81 61 49 0678 85 68 03

Sidi slimane : 0659 48 04 21 0658 95 16 55M

Sebt gzoula : 0659 75 47 32 0662 26 68 62

Berrechid :N° 0522 27 85 95/91 55 84 Avril 2015 0661 945 046

Agriculture du Maghreb

Berkane : 0659 74 96 86 Tinghir : 0666 90 44 27


Actu Actu Entreprise

Communiqué de presse

Innovation chez Absoger Spécialiste français depuis plus de 30 ans dans la conservation des fruits en atmosphère contrôlée, Absoger innove avec la commercialisation de sa toute nouvelle supervision qui permet la gestion automatique des équipements pour l’atmosphère

contrôlée (adsorbeur de CO2, générateur d’azote, analyseur O2, CO2, éthylène) : la Supervision V7. Elle analyse les taux dans les différentes chambres, établit des priorités et optimise le temps de fonctionnement des différents appareils et donc le

COT International Des variétés adaptées aux besoins Cot International est une société de création, sélection et diffusion de variétés fruitières (abricots, cerises et prunes). Complètement en amont de la filière, son rôle est d’approvisionner le marché avec des variétés qui apportent une amélioration par rapport aux variétés existantes, comme la rusticité, la qualité gustative, un calendrier plus étendu… Cot International est née en 1991 de l’association d’un pépiniériste et d’un arboriculteur qui avaient chacun plus de 80 ans

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coût énergétique. L’interface est aussi plus conviviale et intuitive avec de nombreuses possibilités comme la visualisation dynamique des chambres AC, l’ajout de nouvelles chambres ou de nouvelles grandeurs mesurées, possible à tout moment, une prise en main à distance facile et un paramétrage des alarmes personnalisé avec alertes email. Cette toute nouvelle version de la supervision Absoger permet de tirer le meilleur parti de la technique de conservation dite XLO -Extrême ULO- (avec élimination de l’éthylène pour les variétés sensibles au scald no-

la régularité de la production, la qualité gustative, la qualité générale du fruit (couleur, calibre, fermeté, résistance aux aléas climatiques et aux manipulations), la résistance aux maladies, etc.

d’expérience dans le milieu agricole. Située à Saint-Gilles, sur le plateau des Costières de Nîmes, son terroir est très favorable à la Cot International travaille production des fruits à noyau. essentiellement en Europe L’entreprise a commencé par et sur tous les pays du poursélectionner et diffuser les varié- tour méditerranéen. Les pays tés créées par des hybrideurs concernés ont une climatoaméricains et néo-zélandais, es- logie et une géographie très sentiellement. Avec le temps, diversifiées, ce qui l’oblige à elle a mis en place son propre proposer une gamme variétale programme d’hybridation, ses très variée. L’entreprise met principaux critères étant : ainsi en place de nombreuses l’extension du calendrier varié- expérimentations afin de gatal (sur 3 mois), l’autofertilité et rantir un maximum de réussite à ses clients. Pour le Maroc et les pays chauds, Cot International propose surtout des abricots précoces, à faibles besoins en heures de froid comme WONDER COT, LILLY COT et, sa toute nouvelle variété MAYACOT. Pour les producteurs situés en altitude, sur les contreforts de l’Atlas, elle propose également des variétés de saison comme PERLE COT cov, FLAVOR COT®, LADY COT cov. Les plants commercialisés au Maroc proviennent essentiellement de pépinières françaises dont les arbres sont certifiés par le CTIFL. Les vergers porte-greffons sont suivis au niveau sani-

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tamment). Nouveauté : la gestion automatisée de la pression atmosphérique dans les chambres froides (maintien d’une légère surpression afin d’éviter l’entrée d’oxygène) disponible dans la Supervision V7, permet une grande stabilité des taux O2/CO2, même à des niveaux extrêmes et la consommation d’azote est largement réduite. N’hésitez pas à nous contacter, nous saurons vous proposer la solution technique adaptée à vos besoins ! www.absoger.fr

taire et authenticité variétale. De même, les scions sont suivis tout au long de leur croissance et jusqu’à l’étiquetage. Au Maroc, Cot International travaille en partenariat avec les pépiniéristes français, essentiellement GRARD, LAFOND et STAR FRUITS. L’entreprise a également commencé à travailler avec AGROMILLORA MAROC. En fin, pour garantir un maximum de réussite aux producteurs marocains, Cot International peut les aider dans le choix des variétés les plus adaptées à leur contexte et leur donner les conseils de conduite adéquats.


Entreprise leader dans la commercialisation du matériel agricole , l’Établissement K.Slaoui est le distributeur exclusif de plusieurs marques internationales au Maroc.

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Tinghir : 0666 90 44 27 Berrechid : 0522 27 85 95/91 Agriculture du Maghreb 0661 945 046 57 N° 84 Avril 2015

Berkane : 0659 74 96 86


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NETAFIM

Le goutte à goutte enterré en grande culture : une nouvelle façon d’irriguer L’histoire débute aux USA avec le développement de la technique du semi direct et du non travail des terres. Depuis plus de 15 ans, Netafim USA propose aux maïsiculteurs américains la solution goutte à goutte enterré pour irriguer leur culture de maïs. Plus de 5000 à 10.000 ha sont annuellement installés aux Etats-Unis. Aujourd’hui, la technique commence à traverser l’Atlantique et arrive en Europe, en Afrique du Nord et en Afrique de l’ouest.

Un chantier d’installation rapide

Il s’agit d’enterrer, à l’aide d’une sous-soleuse, plusieurs lignes de goutte à goutte en même temps, à une profondeur de 20 à 30 cm, et pour une durée de vie d’au moins 10 ans. Le reste de l’installation ressemble à toute autre installation de goutte à goutte. Filtration, vannes à air et vannes de purge ainsi qu’un peigne collecteur seront dimensionnés en fonction du débit et de la pression de fonctionnement du réseau. Dans 80% des cas, les lignes de goutte à goutte sont espacées entre 1.0m et 1.30 m, avec des distances entre goutteurs variables de 0,40m à 0,60m pour des débits de 1 l/h.

Ainsi, quel que soit le sens de plantation, tous les pieds de maïs bénéficieront d’une bonne alimentation hydrique. Le producteur commence d’abord à enfouir les lignes de goutte à goutte et ensuite créer ses réseaux primaire et secondaire. Le temps d’installation varie en fonction du type de sol. 4 à 6 ha/jour peuvent être réalisés. L’étape la plus longue et la plus fastidieuse consiste à connecter toutes les lignes goutte à goutte aux peignes.

Les avantages de cette technique sont nombreux

C’est d’abord un avantage d’utilisation. Avec l’automatisation

du réseau, le producteur passe beaucoup moins de temps à installer, régler et surveiller le système. Puis c’est un avantage environnemental. Les réductions d’eau peuvent aller de 15 à 30% par rapport à l’aspersion et de 10 à 15% par rapport au goutte à goutte de surface. Ce qui entraine des économies d’engrais et d’intrants (ex : désherbant chimique). Tout est fonction du type de sol et de sa dynamique hydrique. Enfin, c’est un avantage économique et financier. Les faibles pressions de fonctionnement d’un réseau goutte à goutte permettent aux producteurs d’économiser l’énergie (fuel, électricité) pour faire fonctionner les pompes ainsi que la main d’œuvre pour la pose et la dépose des lignes. Outre la disparition du vandalisme humain et animal des lignes de gouttes à goutte, le plus intéressant est l’augmentation du revenu/ha, directement liée aux augmentations de rendement à la parcelle. Le producteur associe ainsi la préservation de la ressource et la compétitivité économique.

Un marché potentiel important

Le maïs n’est pas la seule culture qui peut être conduite en goutte à goutte enterré. Toutes les céréales et oléoprotéagineux sont susceptibles d’être irrigués par cette technique. Seul l’écartement entre lignes sera différent, s’adaptant ainsi aux différentes densités de plantation des cultures. Ce système a un prix qui concurrence les systèmes d’irrigation par aspersion. Par rapport à ces système, le prix/ha est sensiblement identique, voire inférieur, notamment pour les parcelles d’une surface de moins de 25 ha. Car c’est la surface et la configuration de la parcelle qui déterminera la faisabilité économique d’une telle installation.

Un atout majeur : la FERTIGATION

C’est le point fort d’une telle installation. Grâce au positionnement des goutteurs au cœur du profil racinaire de la culture, les apports d’engrais sont optimisés à leur maximum. En fractionnant les apports, et en les apportant aux moments où la plante en a le plus besoin, le producteur possède un outil lui permettant de contrôler la croissance de sa culture. Au final, avec moins d’unités/ha, l’agriculteur économise des intrants.

Conclusion

La technique fonctionne et commence à séduire de plus en plus de producteurs. Mis à part des problèmes liés au sol ou à son travail, peu d’inconvénients existent. Les gaines ne sont pas biodégradables et donc peuvent être facilement extraites au bout de 10 ans d’utilisation. Une fois collectées, elles seront recyclées. Aujourd’hui, le seul frein à cette nouvelle façon d’irriguer est la méconnaissance du grand public de l’existence d’une telle technique. 58

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Actu Actu Entreprise

Communiqué de presse

BASF

fête ses 150 ans

Creator Space™ : un programme collaboratif mondial À l’échelle mondiale, BASF a décidé de profiter de l’anniversaire de ses 150 ans pour créer, au-delà des festivités, une mise en action de l’intelligence collective. Un programme de réflexion et d’échange intensif d’idées à l’échelle mondiale a ainsi été lancé sur trois enjeux majeurs qui interpellent la société : la vie en ville, les énergies intelligentes et l’alimentation. Les énergies intelligentes

En 2050, la population mondiale consommera 2 à 3 fois plus d’énergie qu’aujourd’hui. Comment utiliser, stocker et transporter l’énergie ? Comment produire à partir de sources renouvelables et de manière économique ?

L’alimentation

En 2050, la terre comptera environ 9 milliards d’habitants, alors que beaucoup de personnes souffrent déjà de malnutrition. Comment produire plus de nourriture ? Comment garantir à chacun une alimentation suffisante, saine et de qualité ? À quoi ressemblera l’agriculture du futur ?

La vie en ville

On estime que plus de 70 % de la population mondiale vivra dans des villes en 2050. Comment proposer un espace de vie adapté et assurer la qualité de vie d’une population croissante? Comment créer des systèmes de transport intelligents ? Le programme Creator Space™ est unique en son genre et va permettre à des consommateurs, des citoyens, des scientifiques, des experts, des étudiants et des collaborateurs de BASF de proposer des idées et de participer à des discussions sur les thèmes clefs retenus. Il s’articule autour de trois grands dispositifs :

ESCANDE

Elliot, la réponse au feu bactérien. La poire a toujours été un fruit très apprécié au Maroc. Malheureusement, depuis quelques années, le pays connaît une recrudescence de feu bactérien. Cette maladie crée des dégâts très importants dans toute la famille des rosacées, principalement sur les poiriers. De nombreux vergers ont été touchés, certains mêmes arrachés. La variété Elliot est tolérante au feu bactérien, ce qui garantit une durée de vie de la plantation qui ne peut pas être affectée par la maladie. De plus, Elliot

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est juteuse, très savoureuse, fondante et croquante à la fois. Le taux de sucre est élevé, souvent au-dessus de 15° Brix. La variété se cueille début-miaoût (Meknès) et se conserve jusqu’au printemps dans des frigos à froid négatif. Une fois sortie du frigo, le temps de conservation en étalage (shelf-live) est impressionnant. Une partie des fruits prend une jolie couleur cuivrée, d’autres restent dorés. Originaire de Californie, Elliot est particulièrement bien adaptée aux étés chauds et hivers

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Le Creator Space™ online : Plate-forme web collaborative disponible en plusieurs langues (anglais, allemand, chinois et français notamment). www. creator-space.basf.com, lancé en septembre 2014, a déjà rassemblé plus de 2000 contributeurs à travers le monde.

et événements culturels. Il fera une halte d’une semaine dans six villes différentes (Mumbai, Shanghai, New York, São Paulo, Barcelone et Ludwigshafen siège de BASF).

Le Creator Space™ tour : cet évènement fédérateur, en voyage à travers la planète, va offrir des espaces et des formes d’échanges variés : séminaires, conférences, concours d’idées

A Ludwigshafen, Chicago et Shanghai, rassembleront plus de 1500 personnalités issues du monde scientifique, politique et industriel, parmi lesquels des chercheurs nobélisés.

Trois symposiums scientifiques :

Le Groupe BASF

BASF crée de la chimie depuis 150 ans. Son portefeuille d’activités comprend des produits chimiques, des matières plastiques, des produits d’ennoblissement, des produits pour l’agriculture ainsi que du pétrole et du gaz. BASF associe succès économique, responsabilité sociale et protection de l’environnement. Avec sa recherche et son innovation, le Groupe aide ses clients de presque toutes les industries à répondre aux besoins actuels et futurs de la société. Les produits et solutions BASF aident à préserver les ressources, à assurer une alimentation et une nutrition saines, à améliorer la qualité de vie. Cette contribution de BASF a été résumée dans son objectif d’entreprise : créer de la chimie pour un avenir durable. En 2013, BASF a réalisé un chiffre d’affaires de 74 milliards d’euros et employait plus de 112 000 collaboratrices et collaborateurs. BASF est cotée aux bourses de Francfort (BASF), de Londres (BFA) et de Zürich (AN).

doux. Les premiers vergers d’Elliot au Maroc ont été installés il y a 5 ans, les résultats sont prometteurs. L’arbre se conduit en

axe, avec un palissage, surtout pour les premières années. En investissant dans Elliot vous assurez votre futur !


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Actu Actu Entreprise

Importance de la chaîne du froid pour les fruits et légumes

T

out le monde s’accorde sur le fait que la qualité des fruits et légumes commence à la ferme. Celle-ci peut être altérée par la rupture de la chaîne du froid. L’objectif d’une bonne chaîne du froid est double : conserver les produits frais jusqu’à leur consommation tout en garantissant une qualité stable et en assurant un équilibre entre l’offre et la demande. En outre, trois valeurs sont indispensables pour la chaîne du froid : 1) la qualité n’a pas de frontières : elle doit être optimale aussi bien sur le marché local qu’à l’export 2) la qualité est une culture, une philosophie 3) la chaîne du froid n’est pas un luxe, c’est une étape nécessaire à la conservation des qualités du produit Pour qu’une bonne chaîne du froid soit respectée dès le début, il faut : - faire baisser rapidement la température du produit une fois récolté - contrôler les températures de stockage - contrôler la perte d’humidité du produit - contrôler les éléments pouvant perturber les produits et donc les clients (bactéries, champignons, etc) - contrôler la traçabilité jusqu’aux rayons Les fruits et légumes doivent être commercialisés à un prix convenable, dans un délai défini et

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avec une qualité optimale. Pour répondre à ces exigences il faut tenir compte d’un ensemble de facteurs: la température, la respiration, la perte d’eau du produit, les microorganismes présents, le taux d’éthylène, les problèmes mécaniques, les problèmes de froid, le déverdissage et la maturation, ainsi que l’atmosphère contrôlée. Une température mal réglée occasionne des pertes de produits, mais n’est pas l’unique facteur à contrôler. En effet, dans une chambre froide, il faut également contrôler l’humidité, la composition atmosphérique en O2, en CO2 et en éthylène ainsi que l’hygiène et la désinfection. Une fois tous ces contrôles effectués, on peut se concentrer sur le contrôle de la respiration. Plus la température est élevée, plus les fruits respirent. Cette respiration libère de l’énergie (sucre), consomme de l’oxygène et produit CO2+Eau+Chaleur, ce qui a pour effet une autoconsommation. Un mauvais contrôle de la respiration peut donc entraîner des conséquences sur la qualité des fruits et légumes : - une perte d´énergie et donc une durée de vie plus courte; - une réduction de la qualité gustative; - une perte de poids en matière sèche (élimination du CO2) plus importante que la perte de poids en eau ; Par ailleurs, une forte respiration combinée à une température élevée provoquent un vieillissement rapide (conditions anaérobies) du

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produit. Les fruits et légumes qui respirent moins ont une durée de vie en stockage plus longue. Le principal dommage que subit le produit est la perte en eau. La majorité des fruits et légumes frais sont composés de plus de 85% d’eau. Plus la différence de température entre l’air et le produit est grande, plus le produit perd de l’eau. Pour éviter cela, il est nécessaire de réduire l’écart de température entre l’atmosphère et le produit, d’éviter de souffler de l’air directement sur le produit, de maintenir une haute humidité de l’air en fonction du produit, de diminuer la différence de vapeur entre l’air ambiant et la chambre froide (humidification par vaporisation froide dans la chambre pour augmenter l’humidité relative). La perte en eau peut également être évitée grâce à des temperatures correctes et à une humidité adaptées, à des vitesses de ventilation maîtrisées mais suffisantes à une homogénéité de l’atmosphère de la chambre et également grâce à une bonne organisation dans le stockage des produits. Un autre facteur à ne pas négliger est la présence de microorganismes. Généralement, entre 0 et 10ºC, la croissance des bactéries est très faible. Mais ce n´est pas les cas des champignons : les fruits y sont sensibles. Lorsqu’ils mûrissent, ils deviennent plus sucrés, leur épiderme est plus souple, ils sont moins acides et les barrières naturelles du fruit diminuent. Ils deviennent alors plus sensibles aux champignons. Pour cette raison, le contrôle de la température doit être complété par le nettoyage et la désinfection du fruit. L’éthylène est également un facteur majeur dans l’évolution du fruit. En effet, s’il a des effets bénéfiques pour le début de la maturation, il peut également détériorer voire accélérer le vieillissement du produit. Réduire la température en très peu de temps permet une réduction rapide de la production d’éthylène par les fruits et donc de leur sensibilité aux champignons, de leur vieillissement ou de leur altération. Un taux d’éthylène réduit favorise une durée de vie plus élevée et retarde la maturation.

Il est également primordial d’éviter les dommages mécaniques. Ceux-ci provoquent une perte en eau par la surface du fruit et les bactéries entrent, la respiration s’accélère et parfois la production d’éthylène augmente : ceci provoque une libération d’énergie, une maturation plus rapide et une durée de vie réduite. Le froid peut également avoir des conséquences sur les fruits. En effet, si la température de la chambre froide est trop basse ou si de l’air trop froid est ventilé directement sur les fruits, ceux-ci peuvent s’abimer. Il ne faut jamais passer en dessous de la température de congélation, ce qui peut facilement arriver dans le cas de refroidissements rapides. Un froid trop bas sur les fruits a pour conséquences : une décoloration interne et externe, une apparition de petits points sur la surface du fruit, un vieillissement rapide, une difficulté à mûrir et une perte de saveur, entre autres. Pour la longue conservation de la pomme, l’atmosphère contrôlée joue un rôle essentiel. Les fruits respirent ce qui entraîne une diminution de l’O2 , une augmentation du CO2 et donc une altération de la qualité du produit. Grâce à une baisse rapide des températures et une régulation de la concentration en O2 et en CO2, il est possible d’obtenir une longue conservation avec des caractéristiques naturelles. L’absorption d’éthylène dans les chambres est également idéale pour rallonger la durée de vie de 50% de certains produits. En résumé, la chaîne du froid fait appel à de nombreux paramètres qu’il faut bien étudier et prendre en compte. Une bonne installation frigorifique, une bonne mise en service, une bonne gestion et un entretien régulier, couplés avec la connaissance des besoins du produit permettent à FRIOTEX de garantir un produit frais et sain jusqu’au consommateur. Francesc Jorba PDG Friotex (www.friotex.com)


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coopération

L’équipement agricole espagnol : Une offre croissante et adaptée aux besoins des professionnels marocains La dixième édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc sera l’occasion pour les entreprises espagnoles du secteur de l’équipement agricole pour renouveler leur engagement envers leurs clients marocains et présenter leurs nouveaux produits. Cette année l’Espagne affiche une présence renforcée du secteur de l’irrigation, dans lequel elle est leader mondial. L’optimisation des ressources hydriques, si précieuses en Espagne comme au Maroc, propose des solutions éprouvées, répondant aux besoins de l’agriculture marocaine.

L’équipement agricole espagnol au Maghreb

Les machines agricoles et d’élevage espagnoles sont présentes dans les marchés du nord de l’Afrique depuis plus de trois décennies. Le Maroc est le principal client de l’Espagne en Afrique, avec presque 10% des exportations espagnoles du secteur de l’équipement agricole. La proximité, le potentiel agricole et la position stratégique du Maroc sont des atouts incontestables. Aussi, la stratégie de développement de l’agriculture et de l’élevage sous l’impulsion du Gouvernement commence à porter ses fruits et le caractère prioritaire du secteur préconise le maintien des efforts au cours des prochaines années. Les relations commerciales entre les deux pays partenaires se sont fortement consolidées au cours du temps, rendant de plus en plus faciles les échanges commerciaux, la réalisation de projets clefs en main et la coopération entre entreprises. Pour l’année 2015, les premières données statistiques disponibles prévoient une très bonne campagne agricole au Maroc. Cela s’est traduit déjà en janvier 2015 par une augmentation de 60% des exportations espagnoles du secteur agricole au Maroc, où l’après-récolte, la protection des cultures et l’irrigation sont les principaux secteurs. L’Espagne vise à être le premier fournisseur de machines et d’équipements pour continuer à promouvoir la croissance de son agriculture. Cet objectif s’appuie sur l’expérience de l’Espagne comme fabricant d’équipements liés à la manipulation de fruits et légumes, de silos pour le stockage des céréales, des serres, des systèmes d’irrigation

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ainsi que de son industrie auxiliaire pour pouvoir augmenter la production dans des conditions adéquates. Cette bonne relation a déjà commencé à porter ses fruits dans l’amélioration de la technicité de l’agriculture marocaine et dans l’augmentation de la production, destinée principalement vers l’Union Européenne. Dans le nord de l’Afrique, l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie et la Libye sont, dans cet ordre, aussi des destinations remarquables pour les ventes espagnoles, en soulignant l’importance des segments d’équipements pour la protection des cultures et les machines après-récolte. L’association sectorielle, Agragex (Association Espagnole de Fabricants-Exportateurs de Machine Agricole et ses composants, serres, protection de cultures, systèmes d’irrigation, équipement d’élevage, santé et nutrition animale, matériel forestier, de biomasse, et aprèsrécolte) ainsi que les Bureaux Écono-

miques et Commerciaux de l’Ambassade d’Espagne à Casablanca et à Rabat sont les interlocuteurs pour ceux qui s’intéressent aux solutions que l’équipement espagnol peut leur offrir.

Le Pavillon d’Espagne au Salon SIAM

L’Espagne a participé depuis la première édition à cette importante rencontre de tout le secteur agricole au Maroc. Cette année, le pavillon espagnol occupe une situation privilégiée à l’intérieur du Pole international. Sur ses 300 m2, 18 entreprises représenteront leurs nouveautés pour le marché marocain. La participation des entreprises espagnoles au SIAM se démarque par une présentation soignée de leurs stands et par une image promotionnelle attrayante. Sur les 18 entreprises participantes, neuf d’entre elles participent pour la première fois afin de se faire


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L’équipement agricole espagnol

connaître et s’introduire dans ce marché. Les autres sont assidues à ce salon et sont déjà implantées au Maroc avec des sièges ou représentants. Les segments les plus représentés dans la participation espagnole sont: la technologie pour l’irrigation, la protection des cultures sous serres et les machines post-récolte. L’information sur l’ensemble du Pavillon espagnol est disponible sur le site :www. spainbusiness.fr/SPAINTECHNOLOGYSIAM2015 De même, participent à ce salon des sociétés espagnoles de machines et d’équipements agricoles à travers leurs distributeurs, ce qui, en somme, configure une importante présence espagnole au SIAM.

Technologie pour l’Irrigation

Les caractéristiques de l’orographie espagnole et son climat aride dans la zone méditerranéenne, avec peu de pluie, des ressources hydriques limitées, et des sols pauvres en nutriments, spécialement dans la moitié sud du pays, ont obligé les entreprises espagnoles à parier sur l’innovation afin de transformer les conditions adverses en opportunités dans l’agriculture. Le passage des systèmes d’irrigation traditionnels à ceux de haute technologie a ainsi permis de gagner en précision et s’est traduit par une meilleure optimisation de l’eau. Les entreprises d’équipements pour l’irrigation, principalement concentrées à Murcia, Andalousie, Catalogne et Castilla-León, sont de taille moyenne à grande, et leurs principaux concurrents se trouvent en Israël et aux E.E.U.U. La flexibilité et les solutions intégrales positionnent ce secteur à un très haut niveau de satisfaction technique par rapport à la demande des clients. Leur compétitivité est basée sur le rapport technologie/prix. Les entreprises d’équipements pour l’irrigation apportent des solutions pour les différents types et qualités d’eaux, en améliorant la filtration et l’efficaci66

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té de l’irrigation. Une large gamme de programmateurs et systèmes automatiques ont été développés afin d’offrir un contrôle complet lors de l’installation du système d’irrigation, de la qualité de l’eau, de l’analyse du Ph, conductivité, etc. et la fertirrigation comme réponse à une agriculture intensive plus efficace, aussi bien en serre qu’en cultures intensives. En plus des départements de Recherche, Développement et Innovationdes entreprises du secteur, une étroite collaboration de recherche a été établie avec les organismes scientifiques des universités et les Centres Associés comme PITA (Parc Scientifique et Technologique) en Almeria et CITA (Centre International de Hauts Études Agronomiques Méditerranéens) en Aragon. Des centres expérimentaux de technologie et d’essais en agronomie comme la Station Expérimentale -Las Palmerillaen Almerie et les plateformes des entreprises de technologie agricoles se sont développées et offrent aux agriculteurs dans le monde entier des solutions intégrales, flexibles et efficaces. Particulièrement dans le marché de l’irrigation, un facteur important est celui de la similitude des conditions climatiques de l’Espagne et du Maroc qui permet que la technologie espagnole puisse s’adapter mieux que celle d’autres pays concurrents. L’Espagne, en tant que leader mondial dans la fabrication de systèmes d’irrigation comme le goutte à goutte, la micro-aspersion,et l’irrigation par couverture ou pivot, met à la disposition des importateurs, distributeurs et agriculteurs du Maroc ses meilleurs systèmes d’irrigation qui permettront d’optimiser jusqu’à la dernière goutte d’eau, en profitant au maximum ce bien si précieux. Si on unit cet avantage au fait de cultiver sous plastique avec une technologie espagnole dans le domaine des serres, le résultat peut être spectaculaire du point de vue de la production agricole. L’usage adéquat du sol et de la chaleur que celui-ci génère peut augmenter les productions de légumes d’une manière exponentielle traduisant cet investissement en une bonne affaire. De nombreux entrepreneurs du Maroc, qui ont choisi la technologie espagnole, peuvent en témoigner. Plus d’une vingtaine d’entreprises espagnoles du secteur de l’irrigation et de la protection des cultures sont largement implantées dans ce marché avec des nombreux projets en cours. Ci-après nous soulignons quelques unes des plus importantes. Actuellement Azud est l’un des principaux fournisseurs du monde en technologie d’irrigation. Elle contribue avec les leaders mondiaux pour la fabrication de systèmes d’irrigations, la filtration et les

traitements des eaux. Depuis 25 ans, Novedades Agricolasfournit des serres et des technologie pour la production agricole. L’entreprise a une très grande expérience dans le marché marocain où elle a réalisé plusieurs projets. Nutricontrol est une entreprise dédiée à la recherche et au développement technologique dans le domaine agricole, ayant une présence dans plus de 35.000 installations dans le monde entier et délégation propre au Maroc. RITEC (Irrigation et Technologie) répond à la demande agricole de fabrication et installation des systèmes automatisés de contrôle de fertirrigation et d’exécution de projets clefs en main. Saleplas, avec plus de 25 ans d’expérience, est une société spécialisée dans la fabrication des systèmes d’irrigation, équipes de filtration, collecteurs, séparateurs de particules, tuyaux et accessoires pour pompes immergées. Hermisan est spécialiste dans le développement de projets d’arrosage de haute technologie. Elle offre des solutions modernes et efficientes à l’agriculture. VYRSA, société familiale fondée en 1971, fabrique du matériel d’irrigation. Avec plus de 40 ans d’expérience dans le domaine de l´arrosage agricole ainsi que le secteur du parc et jardin, cette année Vyrsa participera pour la première fois au SIAM. Riegos y Tecnologia est une société spécialisée en projets clefs en main pour toute sorte de cultures et conditions. Elle possède une longue expérience de plus de 27 ans en techniques avancées de fertirrigation et contrôle climatique, et cette année, ainsi que Vyrsa, elle se présente comme nouveauté dans le Salon du SIAM.


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PRODUCTION

Tomate de plein champ Déroulement de campagne Hind El Ouafi

La tomate ronde de plein champ a connu ces dix dernières années une augmentation de sa surface (le double) puisqu’elle s’est révélée comme une culture rentable grâce à l’existence de variétés performantes, dotées de résistances, notamment au TYLC. Au Maroc, les tomates indéterminées couvrent environ 1800 ha et se cultivent principalement dans les régions de Doukkala, Tifelt, Skhirat et Berkane (zone émergeante).

E

n plus des exploitations de taille moyenne (2 à 4 ha), on trouve aujourd’hui des producteurs qui ont investi dans des terrains de 10 ha et plus pour cultiver la tomate de plein champ, principalement dans la zone de Doukkala. Les

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semis de tomate plein champ débutent dès le mois de décembre et s’échelonnent jusqu’au mois de juillet de l’année suivante. Certains producteurs font appel aux pépinières professionnelles tandis que d’autres préfèrent préparer les plants directement dans leur exploitation. Les récoltes s’échelonnent de avrilmai jusqu’à janvier (tout dépend des conditions climatiques -pluie, froid) et des prix du marché-, période pendant laquelle les tonnages issus des abris serres sont faibles ce qui permet de valoriser le produit sur le marché local. La tomate de

plein champ permet donc de compléter l’offre de serre, afin d’éviter toute rupture en termes d’approvisionnement quantitatif et qualitatif.

Déroulement de la campagne 2014 ? Selon les spécialistes, mises à part quelques difficultés d’ordre climatique rencontrées au niveau des productions tardives des mois d’octobre et novembre pendant lesquels des pluies ont été enregistrées, la campagne tomate de plein champ 2014 était bonne par rapport à celle


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Tomate de plein champ

d’avant en raison :

- du recul des surfaces de la tomate déterminée à Sidi Bennour et Zmamra, qui dépendent principalement des volumes d’eau fournis par l’Office pour l’irrigation. Par ailleurs, les tomates indéterminées ont pris des parts de marché à la tomate déterminée du fait qu’elles offrent un meilleur rendement, une meilleure qualité des fruits (fermeté, conservation) de même que les producteurs arrivent à maitriser la lutte phytosanitaire plus facilement sur tomate palissée (indéterminée) que sur tomate buissonnante (déterminée).

- de l’augmentation du tonnage des tomates exportées en Russie à partir d’Agadir, ce qui a permis à la production de Doukkala d’être la seule à alimenter le marché local. C’est la raison pour laquelle les bons prix ont été maintenus (entre 2 et 6 dh/kg).

Régions de production

Les superficies restent globalement similaires à la campagne précédente avec un rendement moyen de 60 à 80 T/ha. Mais des rendements de 100 T/ha ont été enregistrés dans certaines exploitations. On distingue deux zones

principales de culture des tomates de plein champ au Maroc :

La zone Doukkala-Abda En 2014, la surface concernée par la tomate a été estimée à 1667 ha avec une densité de plantation de 18.000 plant/Ha. Cette région est caractérisée par deux cycles de production : - cycle précoce : les plantations s›étalent de février à fin mars et sont dominées par des variétés non tolérantes au Tylcv comme : Dynamite de Semapro, Gabriella de Hitech, Maria et Madrilla de Seminis, Jana de Nunhems et Antalyna de Yuksel - cycle normal : les plantations débutent en avril et s’étalent jusqu’à fin août, et sont dominées par les variétés tolérantes au Tylcv, et à leur tête Assala de Semapro. Viennent ensuite les variétés Wahida de Sakata et Konya de Yuksel Seed. La faible pression du TYLC dans les champs jusqu’au mois d’avril et en arrière saison, permet aux producteurs de ne pas obligatoirement recourir à des variétés tolérantes au TYLC à ces périodes. Cependant l’essentiel des productions sont estivales et les variétés mises en place doivent impérativement être tolérantes à ce virus.

Le Tylc concerne surtout cette région La zone de Skhirat-Mohammadia

Contrairement à la première zone, cette région se caractérise par un seul cycle de production. La tomate y couvre une superficie de 500ha et les plantations s’étalent de mars à juin. Le choix des producteurs se porte majoritairement (70 à 80%) sur la variété Maria de Seminis, le reste étant réparti entre Assala de Semapro, Jana de Nunhems, Wahida de Sakata Seeds et Antalyna de Yuksel Seeds. Comme chaque année, la culture a été sujette aux attaques des maladies fongiques comme le Botrytis et l’Altérnaria en raison des pluies précoces et des maladies virales pendant les mois chauds. Aujourd’hui, 70

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Tomate de plein champ Tuta absoluta n’est plus une menace pour les producteurs qui la maitrisent efficacement grâce aux traitements effectués et à la lutte biologique grâce au prédateur naturel Nesidiocorus tenuis introduit, il y a deux ans, dans la zone de Doukkala. Commercialement, la production de la zone de Oualidia, qui commence à partir de fin mai, a connu de mauvais prix, ne dépassant pas 1dh/ kg. En effet, les récoltes de début de campagne de la région d’Oualidia (de juin) coïncident avec les récoltes de fin des champs des tomates d’Agadir et les récoltes de la tomate industrielle du Gharb, ce qui explique les mauvais prix. La production d’El Jadida est arrivée vers fin juin, période pendant laquelle les prix étaient plus rémunérateurs (prix moyen 3,5 dh/kg) du fait de l’absence de la concurrence des autres régions. Selon les échos, la campagne 2015 s’annonce plutôt bonne, à en juger par la forte demande enregistrée sur la vente des semences de la tomate indéterminée.

Les exigences des producteurs

Les agriculteurs recherchent actuellement des variétés qui assurent une bonne qualité de fruit (couleur, forme, conservation, fermeté). Le gros calibre n’est plus aussi bien apprécié qu’avant, les producteurs préfèrent aujourd’hui les calibres 1 et 2. Ils recherchent également des variétés qui assurent une tolérance ou résistance vis-à-vis des maladies bactériennes (bactérioses, chancre bactérien) et un meilleur comportement face aux maladies fongiques (Oïdium, Botrytis et Mildiou).

Conseils de conduite

Selon les professionnels interrogés, pour une bonne gestion de la culture assurant un rendement satisfaisant et une bonne qualité des fruits, il faut observer un certains nombre de règles : - la fertilisation doit se faire tout au long de la culture. Il faut donc moduler la fertilisation selon la charge 72

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en fruits des plantes afin d’éviter la sensibilité aux maladies, au froid, au chergui et améliorer la conservation des fruits. Mais force est de constater que beaucoup de producteurs se limitent à un apport de matière organique en début de culture. - Choisir les variétés en fonction du cycle de production : variétés non TYLCV pour les productions automne-printemps et variétés TYLCV en été.

- Une bonne gestion des maladies cryptogamiques (Oïdium, Mildiou, Botrytis), en alternant les matières actives afin d’éviter le phénomène de résistance des ennemis de culture. - Les fruits cueillis doivent être manipulé avec soins afin d’éviter leur blessure. Après récolte, il est conseillé d’entreposer les fruits dans un local frais (8-10°C et 90%HR).

L’irrigation Grace à la conscience des agriculteurs des avantages d’une irrigation localisée, mais aussi à la subvention étatique, toutes les parcelles consacrées à la tomate sont actuellement équipées d’une irrigation en goutte à goutte. Reste quelques parcelles de tomates industrielles qui utilisent toujours le système gravitaire surtout dans la région du Gharb. L’eau doit être ajustée aux besoins de la plante à chaque phase de son développement. La consommation maximale est observée durant la phase de floraison-nouaison et grossissement des fruits, ensuite les besoins diminuent. Concernant la qualité de l’eau d’irrigation, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la salinité n’est plus un facteur limitant à la production des tomates, elle est même perçue comme un avantage pour certains. A titre d’exemple, le taux de salinité est élevé dans région d’Oualidia, et certaines parcelles enregistrent même des taux de 3,5 mmohs. Mais cela ne les empêche pas de produire des tomates de très bonne qualité. La salinité peut, en effet, induire une réduction de rendement et de calibre (les variétés de calibre 180 g produisent du 120 g), mais on note une amélioration du goût, une bonne coloration des fruits et une bonne fermeté. C’est la raison pour laquelle les producteurs de cette région optent pour des variétés connues pour leur tolérance à la salinité, ou bien pour des variétés à grand calibre.


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BERKANE

Campagne Campagneagrumicole agrumicole 2014-2015 2014-2015 Rhomari Yahya, Chef de service de la production agricole a l'ORMVA de la Moulouya

Avec une superficie de 19.400 Ha (66% de clémentine sans pépins et 29% de navel), dont 13.500 ha équipés en irrigation localisée, l’agrumiculture constitue la principale culture dans le périmètre irrigué de la Moulouya. En effet, elle permet de créer plus de deux millions de journées de travail annuellement et d’engendrer une valeur annuelle d’environ 600 millions de dirhams, soit l’équivalent de 20% de la valeur totale de la production végétale en périmètre de grande hydraulique. Cette plantation est localisée à 86% au niveau de la Province de Berkane.

L

e conditionnement des agrumes se fait au niveau de 20 stations (capacité annuelle de 140 000 T) dont 7 constituées sous forme de coopératives et représentent près de 29% de la capacité globale. Les exportations de la région sont assurées par deux groupes d’exportation et concernent essentiellement la clémentine sans pépins avec 83%. Les précipitations enregistrées durant la période de septembre 2013 à mai 2014 et qui s’élèvent à 275 mm ont permis de constituer une réserve au niveau du sol pour permettre un bon démarrage de la campagne 20142015. La réserve en eau du compexe hydraulique de la Moulouya a été de 660 millions de m3 au 10 avril 2014, ce qui a permis d’assurer des irrigations 74

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régulières pendant la période estivale. Les opérations essentielles de production notamment la taille, l’irrigation, la fertilisation et les traitements phytosanitaires sont relativement maitrisées à des degrés variables par les producteurs. La production globale de la région a connu une augmentation de 8% par rapport à la campagne précédente. Elle s’élève cette campagne à 300.000 T, dont 180.000 T en petits fruits et 110.000 T en navel, contre 278.000 T en 2013-2014 (158 000 T en petits fruits et 107 000T en navel). La cueillette sélective de la clémentine sans pépins pour le déverdissage a démarré le 23 octobre 2014 et le conditionnement le 3 novembre 2014 contre le 21 octobre la campagne écoulée. L’exportation de la clémentine sans pépins a débuté avec le dé-

part du 1er bateau sur le port de Nador le 12 novembre 2014 et a pris fin vers la dernière décade de janvier 2015. Le tonnage clélmentines exporté jusqu’ au 23 mars 2015 s’élève à 45 000 T contre 42 000 T la campagne précedente, soit une augmentation de près de 8%. Ces exportations ont concerné différentes destinations : - Russie : 59 % ; - Canada : 11% ; - Etats-Unis : 11% ; - Union Européenne : 23%.

Démarrage tardif des ventes

Suite aux décisions prises par le Comité de Coordination des Agrumes sur les critères et les conditions de dé-


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marrage de la campagne 2014-2015, la maturité du fruit de la clémentine qui doit atteindre au minimum 8 pour le rapport E/A et le séjour des fruits dans les chambres de deverdissage qui ne doit pas dépasser 5 jours, les ventes sur pieds ont enregistré un retard par rapport aux campagnes précédentes (mi-octobre contre début septembre en 2013-2014). Entre mi-octobre et mi-novembre, ces ventes ont varié entre 2 et 3 DH/Kg et par la suite entre 1,5 et 2,25 DH/Kg. Les prix de vente par les producteurs au marché de gros ont varié de 1,5 à 3,0DH/Kg. Quant aux écarts de triage de la clémentine, les prix ont varié entre 0,6 et 1,3 Dh/ Kg contre 0,60 et 0,70 Dh/Kg en 20132014. Pour la navel, les prix de vente

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au niveau du marché de gros varient actuellement entre 1,5 et 2,0 Dh/Kg. Concernant le Plan de développement de la filière agrumicole au niveau de la région de l’Oriental qui s’inscrit dans le cadre du contrat-programme signé entre l’Etat et la profession à l’occasion des premières assises du Plan Maroc Vert en 2008 et qui a comme objectif principal l’augmentation de la production et l’amélioration de la compétitivité du secteur, les objectifs initiaux à l’horizon 2020 étaient comme suit : - Extension des superficies sur 4000 Ha pour atteindre 19400 Ha à l’horizon 2020 ; - Rajeunissement des vieilles plantation sur une superficie de 7000 Ha ; - Equipement de 12 000 Ha en sys-

tème d’irrigation localisée ; Ce qui permettrait d’atteindre une production de 558 000 T et un tonage export de 346 000 T à l’horizon 2020. L’état d’avancement du PAR de la filère agrumicole montre que les objectifs de 2020 en matière de superficies (19 400 Ha) ont déja été atteints en 2014. La production a suivi presque le même rythme que les extensions des plantations avec un taux de 92% par rapport aux objectifs du PAR en 2014 (300 000 T contre 322 000 T). Cette production s’améliorera substantiellement au fur et à mesure de l’entrée en production des jeunes plantations. L’équipement des vergers en système d’irrigation localisée a atteint un taux satisfaisant de 71% des objectifs du


PAR (13 800 Ha sur 19 400 Ha) et ce grâce aux subventions accordées par l’Etat dans le cadre du Fond de Développement Agricole (FDA) qui varient entre 80 et 100% du montant de l’investissement.

Prévisions de superficies dépassées

Cependant, force est de constater que les réalisations en matière d’exportations restent modestes. En effet, les exportations agrumicoles de la région la campagne précedente ne représentent que 29% de l’objectif en 2014 (54 800 T contre 187 000 T). Ceci s’explique par la pércistance de la crise financière dans plusieurs

pays importateurs, la concurrennce acharnée livrée par plusieurs pays exportateurs d’agrumes, la prospection limitée pour trouver de nouveaux marchés et l’emergence de problèmes à caractère commercial et financier au niveau du marché Russe. D’autre part, les réalisations en termes de rajeunissement des vieilles plantations ont enregistré un rythme très lent depuis le démarrage du plan de développement de la filière avec un taux de réalisation par rapport aux objectifs du PAR de 9,5%, soit une superficie renouvelée de près de 700 Ha depuis le démarrage du PAR sur un objectif fixé de 7.000 Ha. Devant cette situation, la profession et les dépar-

tements du Ministère de l’agriculture sont en train d’étudier la possiblité d’arrêter l’extension des plantations agrumicoles et d’accélerer le rythme de rajeunissement des vieilles plantations. En ce qui concerne l’agrégation de la filière agrumicole, actuellement 4 projets d’agrégation de la production autour des stations de conditionnement sont en cours de mise en œuvre dans la région, en plus des projets de partenariat public privé qui vont permettre de mobiliser un investissement global de près de deux milliards de Dirhams. Source : Office Régional de Mise en Valeur Agricole de la Moulouya

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Agrumiculture

Conditionnement des agrumes, Comment saisir l’opportunité de la crise ? Hassan El jarrari, Headway Consulting

Le secteur des agrumes vit une période difficile et les perspectives pour toute la filière ne sont guère réjouissantes. A croire que la succession des mauvaises campagnes commence à conférer un caractère structurel à cette crise. Cette dernière affecte différents intervenants à des degrés divers : les agriculteurs qui ont perdu leur récolte, les personnes qui perdent leur emploi, les petites et grandes structures qui sont en train de perdre leurs clients et ainsi de suite. Mais les analystes négligent souvent de signaler le côté positif de la crise.

Pourquoi une crise est bonne pour les employés?

Afin qu’ils développent plus leur sentiment d’appartenance à l’entreprise et à faire corps pour surmonter la mauvaise passe.

Pourquoi une crise est bonne pour les clients?

Car elle pousse les stations de conditionnement à s’inscrire dans une démarche d’amélioration des performances en mettant sur le marché des produits à moindre coût et de meilleure qualité.

Comment ?

E

h oui, ‘’à quelque chose malheur est bon’’, etc., les citations ne manquent pas pour dire que l’on peut tirer profit d’une situation de crise. En voici quelques exemples pour illustrer les avantages possibles :

Pourquoi une crise est bonne pour les organisations?

1- Une crise nettoie un système, elle ouvre les yeux des managers sur la nécessité de l’efficience, de la performance et de l’amélioration continue. Une crise externe qui affecte l’organisation envoie ainsi des signaux d’avertissement, forçant à rectifier ses 78

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défauts et sa culture organisationnelle avant qu’il ne soit trop tard. 2- La crise rappelle au Manager que la croissance est toujours suivie d’un déclin. La croissance n‘est pas éternelle. Les responsables ainsi que les organisations ont tendance à oublier ces deux thèses simples et deviennent ainsi trop indifférents. 3- La crise déclenche des idées et des améliorations entrepreneuriales. Lorsque tout est beau et rose, les managers ne pensent pas beaucoup au changement, ceci signifie pour nombre d’entre eux une prise de risque et une perte d’un certain confort. 4- La crise, pousse les managers à penser de façon créative.

Il s’agit d’investir, mais cette fois-ci, l’investissement est immatériel, les stations de conditionnement doivent se tourner vers l’élément humain qu’ils doivent valoriser et motiver, il s’agit d’investir dans la matière grise et de faire monter en compétence les opérateurs. Il faudra dorénavant parler en terme de KPI’s (Indicateurs clés de performance) et de supply chain tout en mettant le client au centre de la réflexion. Les facteurs clé de succès de cette démarche sont essentiellement, comme dans tout projet d’amélioration d’ailleurs, l’engagement de la Direction, la rigueur et la persévérance. Nous aurons le plaisir d’en parler en détails dans les prochains numéros en vous présentant à chaque fois une problématique et un outil pour la résoudre.


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ARBORICULTURE

La production fruitière intégrée,

une exigence de qualité pour l’arboriculture Produire, de façon économiquement viable et respectueuse de l’environnement, des produits alliant qualité organoleptique et sanitaire, c’est l’objectif de la production intégrée, une approche de l’agriculture encore mal connue. En France, l’INRA(1) et le Ctifl (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes) étudient la production fruitière intégrée et ce, plus particulièrement dans le cadre d’un programme mené en collaboration sur quatre années. L’objectif est que la production fruitière intégrée devienne un référentiel pour l’arboriculture.

L

a production intégrée diffère de l’agriculture raisonnée, fondée sur la seule optimisation des méthodes classiques de production. En agriculture raisonnée, les agriculteurs ne traitent que s’il le faut, au bon moment et avec une dose adaptée. En production intégrée, l’utilisation de techniques alternatives, comme la lutte biologique ou l’utilisation de zones de compensation écologique, est recherchée car ces méthodes peuvent être tout aussi efficaces d’un point de vue agro80

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nomique et plus respectueuses de l’environnement. La production intégrée se distingue aussi de l’agriculture biologique car elle n’abandonne pas les méthodes chimiques lorsqu’elles ne posent pas de problèmes scientifiquement démontrés pour la sécurité alimentaire et pour l’environnement. Comme son nom l’indique, la production intégrée « intègre » tous ces éléments. S’il est logique d’employer un engrais chimique, alors il sera utilisé. Si une méthode de lutte biologique peut se substituer à l’utilisation de pesticides

alors elle le sera. On applique ce qui est le mieux pour l’environnement, le consommateur et l’agriculteur. L’objectif des chercheurs est alors de fournir des méthodes et outils pour avancer simultanément dans ces différentes directions, en élaborant ou mobilisant les connaissances, dans et aux interfaces, des différents domaines qui y contribuent : génétique, entomologie et pathologie végétale, écophysiologie et agronomie systémique, économie et socio-économie de la filière. Ces travaux pourront être assez en amont de l’application quand il s’agira d’explorer des pistes pour le futur ou, au contraire, très orientés vers la pratique en vergers quand l’innovation paraît mûre et peut être adoptée par la filière. Quelques exemples concrets permettent d’illustrer ces propos :

Maladies et ravageurs du pommier

Concernant la tavelure (maladie causée par un champignon), l’association sur le même rang d’une variété moyennement sensible et d’une variété résistante est efficace pour réduire les épidémies (sur feuilles et fruits) par rapport à la culture pure d’une variété sensible, dans le cas de traitements insuffisants. Cependant, le niveau de maladie atteint dans les parcelles est incompatible à ce jour


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ARBORICULTURE

avec une gestion commerciale de vergers conventionnels. La filière biologique, plus souple pour les systèmes de plantation, pourrait trouver un avantage à l’implantation de ces mélanges variétaux, compte tenu du peu de moyens de lutte contre la tavelure dont elle dispose. La lutte contre le carpocapse (ver de la pomme) se heurte aujourd’hui aux résistances qu’a développées cet insecte contre cer-

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tains pesticides. On a observé que les insectes possédant les allèles1 de résistance manifestaient des décalages de leur phénologie2. Les travaux sur l’effet pléiotrope3 de la résistance permettent très concrètement d’envisager de nouvelles stratégies de gestion de ce ravageur, fondées sur ces retards de développement. On espère ainsi mieux choisir et cibler les applications de pesticides, et réduire le nombre d’applications nécessaires.

En France, la comparaison sur 3 ans de 3 stratégies de protection ‘Intégrée’, Biologique’, ou ‘Conventionnelle’ pour leurs impacts sur la biocénose (ensemble des êtres vivants) de vergers de pommiers montre que la protection intégrée a permis de réduire très significativement le nombre d’interventions pour la lutte contre le carpocapse (3,3 interventions au lieu de 14,7 en ‘biologique’ et 10,3 en ‘conventionnel’).


Des résultats allant dans le même sens mais moins marqués, sont observés concernant la lutte contre les acariens, les pucerons verts et cendrés. La comparaison des biocénoses du verger et du couvert herbacé indique, elle, des différences plus qualitatives et marquées par une assez forte variabilité interannuelle. On note cependant une présence accrue de prédateurs de la régulation pour la parcelle biologique.

Conduite des arbres et qualité des fruits

Testées en vraie grandeur et adoptées depuis plusieurs années sur pommiers dans des réseaux (MAFCOT) associant chercheurs et professionnels de la filière en France, de nouvelles méthodes de conduite, plus respectueuses de la biologie de l’arbre et de son architecture naturelle, sont maintenant adaptées à différentes espèces fruitières dont le pêcher, en respectant l’esprit d’innovation coopérative des pionniers de ces travaux. Les conséquences en sont nombreuses en termes d’économie des coûts de main d’œuvre, de régularité et de qualité des fruits, mais également en termes de perspectives offertes de meilleures résistances aux maladies et ravageurs. De façon plus prospective, l’INRA France teste également d’autres voies d’amélioration des modes de conduite au travers de l’élaboration d’outils de simulation informatique. L’idée est de bâtir un « verger virtuel » où les nouvelles variétés et nouveaux modes de conduite pourront être testés in silico. Des travaux sont en cours sur le pêcher pour étudier comment optimiser à la fois taille, éclaircissage et irrigation pour améliorer la qualité des pêches tout en renforçant la résistance des fruits aux monilioses (‘pourriture’ des pêches qui affecte leur conservation).

Evaluation des impacts environnementaux

Il était devenu urgent de développer des outils qui permettent aux arboriculteurs d’évaluer les effets de leurs pratiques vis-àvis de l’environnement (protection phytosanitaire et fertilisation azotée pour l’essentiel). A ce jour, quatre indicateurs ont été adaptés pour l’arboriculture fruitière par le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes-France) en se basant sur la méthode Indigo® élaborée par l’INRA de Colmar pour les grandes cultures et la vigne. Un réseau pluri-espèces de plusieurs dizaines de parcelles, représentatif de la diversité arboricole en France, a été organisé sous l’égide du CTIFL pour tester ces indicateurs. 1 Un allèle est une des formes que peut prendre un gène. 2 la phénologie correspond à l’étude des variations des phénomènes périodiques de la vie végétale et animale, en fonction du climat. 3 Un gène est dit pléiotrope lorsqu’il agit sur plusieurs caractères. Source : INRA France Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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certification

Nouveautés les plus importantes relatives à BRC Norme mondiale de sécurité sanitaire des aliments Version 7 - Janvier 2015 Les certifications dans le cadre de la version 7 débuteront le 1er juillet 2015. Pour cette version, l’accent a été mis sur les points suivants: - Continuer à garantir la cohérence du processus d’audit. - Définir une Norme flexible pouvant inclure des modules facultatifs supplémentaires pour réduire le poids de l’audit. - Inciter les sites à mettre en place des systèmes leur permettant d’être moins exposés à la fraude. - Appeler à une plus grande transparence et traçabilité de la chaîne d’approvisionnement. - Encourager l’adoption de la Norme comme moyen d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments des sites et installations de petite taille où les processus sont encore en phase de développement. L’une des principales nouveautés introduites dans la version 7 de la Norme

BRC sont les modules facultatifs supplémentaires (par exemple: chaîne de contrôle, défense alimentaire, produits commercialisés, aliments pour les animaux) que les entreprises peuvent décider d’inclure dans l’audit dans le but de répondre ainsi aux attentes et aux besoins des clients ou des parties intéressées. De la sorte, deux objectifs peuvent être atteints : réduire le nombre d’audits, ce qui entraîne également une répercussion sur les coûts et le temps, ainsi que permettre aux entreprises du secteur alimentaire de répondre aux attentes régionales ou spécifiques de la clientèle, avec d’avantage de flexibilité et en éliminant les obstacles qu’il est possible de rencontrer au moment de l’exportation. Concernant la réalisation des audits,

des modifications ont aussi été introduites avec la révision de la Norme BRC. Les deux modalités facultatives d’audits non annoncés ont été conservées. Cependant, les restrictions appliquées aux sites de grade A et B ont été allégées, afin que les modules non annoncés soient à la portée de tous les sites. Les programmes non annoncés restent facultatifs, mais inspirent aux clients une confiance renforcée dans la certification et apportent des bénéfices en termes de marketing aux sites ayant obtenu AA+, le meilleur grade du BRC. L’ancien programme d’inscription a été revu, pour l’aligner plus précisément sur le programme mondial des marchés de la GFSI (Global Food Safety Initiative ou Initiative mondiale de sécurité sanitaire des aliments). Ceci offre la possibilité de reconnaître et d’encourager le développement de systèmes de sécurité sanitaire des aliments dans les sites de petite taille où l’ensemble des exigences de la Norme peut apporter moins de valeur ajoutée, et dans les sites qui sont toujours en train de mettre en place des systèmes de gestion de la sécurité sanitaire des aliments. Le nouveau modèle permettra désormais d’effectuer des audits et des reconnaissances conformément à deux ensembles d’exigences de la Norme validant un niveau élémentaire et un niveau intermédiaire.

Exclusions de la portée de l’audit. Le logo du BRC ne peut être utilisé que par les sites n’ayant pas d’exclusions et des non-conformités peuvent être détectées quant à la zone exclue lorsqu’elle présente un risque pour les produits inclus dans la portée de l’audit. Changement concernant le grade

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certification attribué à la suite de la certification, afin d’encourager la différentiation et l’amélioration, ainsi que d’alléger la pression lors de la présentation des rapports. • Nouveau grade AA pour ≤5 non-conformités mineures • Grade A sans changement, 6 à 10 non-conformités mineures • Grades B et C redistribués entre B, C et un nouveau grade : D.

Les nouveautés et les changements principaux concernant les exigences de la norme sont : 1. STABILITÉ La grande majorité des exigences de la norme sont inchangés ou avec de légères modifications au libellé pour aider clarté. Cela devrait signifier que, dans la plupart des sites, l’accent pour se préparer pour le numéro 7 est concentré sur quelques domaines clés. 2. Réduire l’exposition à l’alimentation frauduleuse (CLAUSE 5.4.1-3) Il y a eu plusieurs fraude ou falsification alimentaire les deux dernières années, y compris l’ajout de Mélanine dans la poudre de lait en Chine et la substitution de viande bovine par la viande de cheval en Europe. Alors que la norme n’est pas conçue pour détecter la fraude alimentaire, il devrait donner confiance aux clients que leurs fournisseurs ont des systèmes robustes en place pour se protéger d’une fraude dans la chaîne d’approvisionnement. Bien que couverte dans le cadre du système HACCP et l’approbation des fournisseurs de la version 6, La version 7 a vu augmenté l’accent sur la prévention de la fraude en introduisant trois nouvelles clauses.

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Celles-ci ressemblent à la vulnérabilité à la fraude, ainsi que l’introduction de contrôles plus stricts sur l’approbation des fournisseurs, en particulier les contrôles des agents et courtiers. 3. SUPPLY CHAIN la traçabilité (CLAUSE 3.9.3) Les chaînes d’approvisionnement pour les produits sont devenus de plus en plus complexes, y compris souvent des matières premières dans le monde entier et peut inclure des agents ou des courtiers comme intermédiaires. Cela a conduit à un manque de transparence qui apparaît trop souvent lorsqu’un problème se produit nécessitant une traçabilité complète d’une matière première. Les détaillants et les entreprises de services alimentaires sont de plus en plus à la recherche de plus D’informations sur la source des matières premières utilisées dans leurs produits pour leur donner confiance dans les systèmes de sécurité des denrées alimentaires appliqués par les fournisseurs de matières premières. En reconnaissance de cela, la version 7 a étendu les exigences en matière de traçabilité afin d’inclure des garanties concernant le système de traçabilité utilise par des fournisseurs de matières premières. 4. Agents et courtiers (CLAUSE 3.5.1.3) Là où les matières premières sont fournies par des agents et des courtiers, il sera nécessaire de connaître le fabricant de la matière première et veiller à ce que le fabricant répond le processus d’approbation de fournisseur de matières premières du site. 5. ETIQUETAGE DES PRODUITS (clause 5.2) ET ÉTIQUETAGE ET PACK CONTROL (CLAUSE 6.2) Une analyse de rappel de produits et les données de retrait de produits

montre que la cause sous-jacente du plus grand nombre de problèmes est l’étiquetage. Les problèmes surviennent soit parce que l’information sur l’étiquette est incorrecte en raison des changements apportés aux ingrédients ou fournisseurs, ou à cause des erreurs faites au cours du processus d’emballage. Pour tenter de se concentrer sur la question, les clauses relatives à l’étiquetage et l’emballage ont été élargis et inclus dans une nouvelle déclaration d’intention fondamentale. 6. GESTION DES SURPLUS PRODUITS ALIMENTAIRES (CLAUSE 4.13) La pratique de fournir des produits excédentaires à des organismes de bienfaisance est devenu plus commun et doit être encouragé. La version 7 a deux nouvelles clauses conçues pour s’assurer que la nourriture est sécuritaire et étiquetés de façon appropriée et que les produits donnés portant «les marques clients » sont traités en conformité avec les politiques de la marque propriétaire. 7. NOUVELLES ZONES grande précaution pour température ambiante (CLAUSE 4.3.7) La version 6 introduit plus de détails sur les contrôles environnementaux pour haute précaution et à haut risque réfrigérés et les produits congelés. Depuis, il y a eu un certain nombre d’incidents très médiatisés de sécurité alimentaire affectant les produits à température ambiante (par exemple, la contamination par Salmonella de beurre d’arachide des États-Unis). En réponse, une nouvelle exigence a été introduite afin de se assurer qu’il y a de l’environnement fondée sur le risque contrôlé pour protéger les produits à température ambiantes où le produit est à risque de contamination croisée à partir d’une matière première après le traitement.


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céréaliculture

Zine Céréales :

Une expérience pour servir de modèle Yassine Taybi, Directeur Général Zine Céréales

Parmi les projets de développement mis en place par le gouvernement marocain dans le cadre de sa nouvelle stratégie agricole « Plan Maroc Vert », le projet d’agrégation qui est considéré comme un élément clé pour trouver une solution à la question du morcellement des exploitations agricoles et pour faire face au manque d’organisation dans le secteur agricole. La société Zine Céréales fait part de son expérience dans ce domaine et des moyens pour la réussite de cette démarche d’une importance socio-économique nationale extrême.

C

ette agrégation, qui s’est déclinée selon différents modèles et différentes filières, doit apporter des solutions au niveau de l’approvisionnement des producteurs en intrants et à l’écoulement de leurs récoltes tout en écartant les intermédiaires, qui détiennent la plus grande marge. De leur côté, les agroindustriels qui ne s’impliquent que très rarement dans l’amont agricole, souffrent d’un approvisionnement irrégulier tant sur le plan quan-

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titatif que qualitatif.

Un projet ambitieux

C’est dans ce contexte que la société Zine Céréales s’est engagée, depuis sa création en 2011, à accompagner les objectifs et les orientations du Plan Maroc Vert. Son engagement s’est concrétisé par la mise en place d’un projet d’agrégation de la filière céréalière dans la région de Chaouia-Ouardigha, région céréalière traditionnelle, productive et prometteuse. Cet engagement a

été possible grâce aux efforts de la direction et du personnel de Zine Céréales et au soutien de l’ensemble des partenaires (DRA, ADA, …). Le projet est concrétisé par un contrat annuel gagnant-gagnant entre Zine Céréales et les agriculteurs agrégés, axé autour de trois piliers : approvisionnement des producteurs en intrants au moment opportun, leur encadrement et accompagnement et la commercialisation de leurs récoltes.


La France fidèle au rendez-vous sur le SIAM 2015 ! Vitrine et rendez-vous annuel de l’agriculture marocaine, la 10ème édition du SIAM (Salon international de l’Agriculture au Maroc) aura lieu du 28 avril au 3 mai à Meknès. Le Pavillon France, organisé pour la 7ème année consécutive par Business France (nouvelle entité issue de la fusion d’UBIFRANCE et de l’AFII, l’Agence Française pour les Investissements Internationaux), en partenariat avec la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), réunira cette année 32 entreprises et organismes de tous secteurs agricoles et agroalimentaires, se déployant sur plus de 600 m² sur le pôle International.

Le Pavillon France réunira les sociétés et organismes suivants sur le pôle International du SIAM 2015: · Équipements et matériels agricoles : LABBÉ ROTIEL

Organisé par :

· Traitement des cultures (agriculture raisonnée) : AB7 Industries

· Horticulture, pépiniéristes :

DALIVAL, DARNAUD, DOMAINE DE CASTANG, ESCANDE PLANTS, EURO PÉPINIÈRES, PÉPINIÈRES GRARD, PÉPINIÉRISTES PRODUCTEURS DU COMTAT, STAR EXPORT

· Équipements pour l’élevage :

AGRITUBEL, CK INDUSTRIES, CONCEPT ROLLAND DÉVELOPPEMENT - CRD, POLYMOULE, SODALEC DISTRIBUTION

En partenariat avec :

· Alimentation, santé et hygiène animale :

CTH GROUPE, ELVOR SOFIVO, OBIONE, VILOFOSS CALCIALIMENT

· Animaux vivants et génétique :

COOPEX MONTBÉLIARDE, FENVIA, SOFRANA PARIS, WEBER

· Salon international spécialisé dans l’élevage : SPACE

· Equipements agroalimentaires, Services, Industrie :

ELECREM, INFORMIA, JANNY MT, MAROC DECOUPE LASER, NORMAN

· Institutionnels, développement des filières :

BRETAGNE FILIÈRES avec 6 sociétés, ECOCERT MAROC, SUD DE FRANCE DÉVELOPPEMENT


céréaliculture

Depuis la mise en place du projet en 2011, les superficies et le nombre d’agriculteurs agrégés n’a cessé d’évoluer avec les campagnes agricoles. Ainsi, de 2.500 ha et 133 agrégés au départ les superficies (7.899 ha) et le nombre d’agrégés (750) ont plus que triplé aujourd’hui après seulement 4 années et le programme prévoit de multiplier ces chiffres par 5 à 6 à l’horizon 2020 (voir graphique)

Itinéraire technique

Conformément aux engagements des parties, l’agrégateur assure l’approvisionnement des agrégés en

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intrants agricoles au moment opportun (semences sélectionnées, engrais adaptés, produits phytosanitaires), à charge pour ces derniers de respecter l’itinéraire technique préconisé par le projet d’agrégation. D’autre part, et afin d’atteindre les objectifs du projet, Zine Céréales a adopté la stratégie agricole du Plan Maroc Vert, qui vise entre autres à donner une importance particulière aux agriculteurs à travers la formation et le conseil agricole. Ces deux composantes sont primordiales et définissent la réussite de tout projet agricole, d’où la mise en place d’actions d’envergure allant dans ce sens :

Formation

Les formations constituent un pilier de l’agrégation et permettent aux agriculteurs d’adopter les bonnes pratiques agricoles pour pouvoir collecter un produit bon en quantité et en qualité. De ce fait, et dans le cadre de son projet d’agrégation de la filière céréalière à Chaouia-Ouardigha, Zine Céréales met en place au début de chaque campagne agricole un plan de formation en concertation avec les représentants des agriculteurs et adapté à la culture du blé tendre dans différentes périodes au cours de la campagne. A cet effet, Zine Céréales a consolidé


son action par un nouveau projet innovant de conseil agricole appelé « Classroom Mobile » consistant en un camion qui sillonne les régions du Maroc et va permettre aux petits agriculteurs de mieux rentabiliser leurs cultures à travers les programmes de formation continue des agriculteurs et des fils d’agriculteurs, à proximité et dans des groupes restreints qui ne dépassent pas 30 bénéficiaires.

Encadrement

En outre, le projet d’agrégation procède à l’organisation de plusieurs activités d’encadrement :

- Des réunions mensuelles avec les représentants des agrégés permettant d’une part, d’étudier l’état d’avancement du projet, d’estimer l’impact des conditions climatiques sur les rendements, de tester la satisfaction des agriculteurs et d’autre part de relever les problèmes rencontrées dans l’exécution du projet afin d’intervenir au moment opportun. - Un suivi technique des parcelles : il se fait par les techniciens de Zine Céréales de façon individuelle au moyen de fiches de suivi des parcelles pour chaque agriculteur. Ces visites permettent de contrôler le niveau de germination, la levée, la

présence d’adventices ou de maladies fongiques, etc.

Rendements et commercialisation

Les rendements moyens ont atteint en 2012/2013, 44 qx/ha avec un rendement maximal de 69 qx/ha en comparaison avec la moyenne de la zone d’action qui était de 26 qx/ha pour les autres agriculteurs non agrégés. Cependant, au titre de la campagne 2013/2014, les parcelles agrégées n’ont pas enregistré les rendements espérés pour les raisons suivantes : - Les semis précoces préconisés pour

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céréaliculture nos agrégés, ont été très affectés par le retard de pluies au démarrage de la campagne - Les pluies enregistrées après décembre 2013 n’étaient pas opportunes pour ces agriculteurs puisqu’elles n’ont pas coïncidé avec les stades végétatifs critiques de développement des céréales. Il faut signaler que, pour prévenir les risques non contrôlables engendrés par les aléas climatiques, Zine Céréales veille à l’assistance à la souscription des agrégés à l’assurance agricole multirisques au début de chaque campagne agricole. Pour la Campagne Céréalière 20142015, si les conditions climatiques continuent d’être favorables, il serait possible d’atteindre des rendements moyens dépassant 50 qx/ha dans la zone d’action du projet d’agréga-

tion, sachant que les rendements peuvent atteindre 75 qx/ha dans certaines communes à sol TIRS (Sidi Benhamdoune et Jakma) chez les agrégés qui respectent l’itinéraire technique. Le troisième pilier du projet d’agrégation est la commercialisation des céréales. A cette étape, l’objectif de l’agriculteur est de garantir l’écoulement de sa production, vendre sa récolte à un meilleur prix par rapport aux commerçants et écarter les intermédiaires. D’autre part, les prix offerts par Zine Céréales aux agrégés sont très satisfaisants lors de toutes les campagnes et dépassent de loin les prix pratiqués par les intermédiaires. Par ailleurs, l’agrégation garantit à Zine Céréales un approvisionnement régulier en céréales tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

mineuses, maraichages ou oléagineuses - Consolidation des actions d’encadrement des agrégés sur le terrain. D’une part, le nombre des formations sera augmenté et sera plus ciblé, chacune de ces formations, sera accompagnée par une sensibilisation sur le projet d’agrégation. D’autre part, le suivi technique des agrégés au niveau des parcelles sera de plus en plus consolidé avec des fiches de suivi de chaque agrégé selon les campagnes agricoles. - Formation de nouvelles catégories d’agriculteurs (fils d’agriculteurs et producteurs pilotes) pour une meilleure efficacité et apprentissage - Internalisation des services de formation et de conseil agricole en consolidant le département Recherche et Développement

Facteurs de réussite

L’expérience de Zine Céréales en tant qu’agrégateur, reste parmi les expériences les plus réussies à l’échelon national, avec une filière sensible comme la filière céréalière et avec une superficie intéressante de 7.800 ha, et grâce à la forte organisation interne de l’agrégateur. En outre, la confiance tissée entre agrégés et agrégateur est essentielle et dans ce cadre, et Zine Céréales cherche à faire passer les agriculteurs d’un statut de bénéficiaire de prestations à celui d’acteur actif (participation à l’avancement et à la réussite du projet). Pour l’avenir, la société prévoit de nombreuses actions pour la réussite du projet dans le court, moyen et long terme : - Réalisation des prévisions de 10.000 Ha et 520 agriculteurs durant la campagne 2015-2016 et 15.000 Ha et 750 agrégés à l’horizon 2020 - Gestion interne : consolidation de l’équipe R&D responsable du projet d’agrégation, - Pousser les associations à se convertir en coopératives agricoles - Construction des silos de stockage pour chaque association dans le cadre du pilier 2, pour minimiser les frais supplémentaires de transport et de manutention - Incitation des agrégés à utiliser des variétés de Blé Tendre à Haute Valeur Ajoutée afin d’améliorer la qualité et les prix de vente - Réalisation d’une « double agrégation », en respectant la rotation culturale biannuelle avec des légu-

Recommandations

L’agrégation comme concept national relevant du Plan Maroc Vert a produit des résultats intéressants dans le sens où ils permettent une émancipation des agriculteurs sur plusieurs niveaux, une organisation de la filière et font intervenir une multitude d’acteurs et des PPP (Partenariats Publics-Privés). Mais ses impacts ne seront efficaces que si l’agrégation touche à toutes les régions, tout en s’adaptant aux spécificités de chaque zone et en prenant en compte les expériences antérieures, leurs forces, leurs faiblesses, leurs opportunités ainsi que les éventuelles menaces. De ce fait, une discussion et un débat transparent sur l’agrégation doit être ouvert par tous les décideurs et les agrégateurs pour des améliorations futures. Publi-reportage

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Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015


New Holland Agriculture complète la gamme TC avec un nouveau modèle à quatre secoueurs

Des performances au sommet avec un confort hors pair et des caractéristiques innovantes De nouveaux noms pour toute la gamme TC La gamme de moissonneuses-batteuses New Holland TC, complétée avec un nouveau modèle à quatre secoueurs TC4.90, est conçue pour procurer des performances fiables en conditions de récoltes et en situations diverses. Comme les modèles à 5 secoueurs introduits en 2013, ce modèle augmente considérablement sa capacité tout en préservant la qualité de la paille et de l’échantillon de grain. «La totalité de la gamme TC a intégré de nombreuses innovations développées pour nos moissonneuses-batteuses de la gamme supérieure CX5000/6000. Cela répond à la demande des utilisateurs qui, lors du remplacement de leurs machines, recherchent plus de technologie avec des coûts d’entretien réduits à des prix abordables » commentait Hedley Cooper, Responsable du développement pour les moissonneuses-batteuses.

Des performances au sommet avec un confort hors pair et des caractéristiques innovantes Les caractéristiques innovantes et le confort hors pair de ses quatre modèles feront de la gamme TC la gamme leader de son segment de marché en procurant une solution attrayante pour les exploitations céréalières de tailles moyennes, les fermes d’élevage importantes, les coopératives et C.U.M.A et les entrepreneurs. La cabine suspendue Harvest Suite™ Comfort offre ce qu’il y a de mieux pour travailler confortablement au calme, avec seulement 74 dBa et un niveau de vibrations remarquablement bas, un siège à suspension, la poignée multifonction CommandGrip™ et une disposition ergonomique des commandes. Pour compléter le confort du poste de conduite, la cabine spacieuse offre une excellente visibilité panoramique. Le moniteur InfoView™ II facilite le travail de l’opérateur en lui donnant facilement accès aux principaux paramètres de fonctionnement, grâce à un logiciel très convivial. Le caisson de nettoyage à doubles cascades améliore la capacité et la qualité du nettoyage. Il incorpore une pré grille de nettoyage inclinée, de 450 mm, et le flux d’air pulsé produit par le ventilateur à régime variable élimine la balle et les menues pailles à l’avant des grilles supérieures et inférieures. Les dispositifs optionnels SmartSieve™ et OptiFan™ garantissent la propreté du grain sur des pentes jusqu’à 25%.

La mesure optionnelle de l’humidité du grain permet une lecture en temps réel des données d’humidité sur le moniteur, dans la cabine, et permet à l’opérateur d’affiner les réglages dans les conditions de récoltes changeantes. De plus, pour l’Agriculture de Précision, la cartographie des rendements et le dispositif d’auto guidage EZ-Pilot avec correction RTX sont disponibles pour la gamme TC auprès des Concessionnaires New Holland.

Nouvelle désignation numérique pour toute la gamme TC Pour la saison 2015, la gamme TC adopte une nouvelle dénomination: elle débute avec le nombre de secoueurs suivi d’un point et de deux chiffres qui indiquent son positionnement dans la gamme. Le modèle le plus important de la gamme porte le chiffre 90. Ce système intuitif de désignation permet d’identifier, d’un coup d’oeil, le nombre de secoueurs et la taille du modèle. Ainsi, le nouveau modèle de cette année est la TC4.90 : c’est le modèle le plus important à quatre secoueurs. Modèles de base Largeur (m) Barre de coupe Haute Capacité Largeur (m) Barre de coupe Varifeed Puissance maxi. @ 2000 tr/mn (kW/ch) Largeur / Diamètre du batteur (m) Nb. de secoueurs Capacité de la trémie (l)

TC4.90

TC5.70

TC5.80

TC5.90

3.96 - 5.18

3.96 - 5.18

3.96 - 5.18 3.96 - 6.10*

-

-

- 5.50 4.90 - 5.50 4.90 - 6.10

129 / 175

129 / 175

167 / 227

190 / 258

1.04 / 0.61

1.3 / 0.61

1.3 / 0.61

1.3 / 0.61

4

5

5

5

5000

5200

6400

6400

1kW = 1.359 ch Pour plus d’informations sur New Holland, visitez le site www.newholland.com.

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Effets de la fertilisation potassique foliaire sur le rendement du blé tendre dans la région de Zaer Ahmed Bamouh, Assia Allam et Salah Bassim, IAV Hassan II- Rabat

L’effet de la fertilisation foliaire potassique a été testé en parcelle de production sous des conditions d’apport ou non d’une fertilisation optimale recommandée au sol. La fertilisation foliaire potassique a consisté en une ou deux pulvérisations de 5% de sulfate de potasse à la floraison et/ou 25 jours après. La fertilisation foliaire potassique a augmenté le rendement du blé que ce soit dans le cas où elle est appliquée seule ou en combinaison avec la fertilisation du sol. Elle s’est avérée comme un moyen simple et économique pour améliorer le rendement du blé tendre en agriculture pluviale.

L

e potassium est un élément minéral essentiel dans la fertilisation des cultures en vue d’augmenter la pro-

ductivité et d’améliorer la qualité du produit récolté. La fertilisation potassique est essentiellement apportée au sol mais elle peut ne pas être totalement disponible aux plantes durant certaines périodes 94

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

de forte demande de la plante du fait des contraintes de sol, d’environnement ou de développement racinaire. La fertilisation foliaire potassique est apportée directement à la plante et permet de satisfaire ponctuellement ses besoins en potassium lorsque les contraintes

de son acquisition au sol se posent. Elle a prouvé son intérêt dans la correction instantanée des carences, l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’engrais apporté au sol, l’augmentation du rendement, l’amélioration de la qualité du produit et la tolérance aux maladies. Des essais de recherche ont été


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

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Effet sur le rendement grain du blé tendre

Effet sur le poids de 1000 grains

Effet sur l’indice de récolte

réalisés dans la région céréalière pluviale de Zaer sur une parcelle de 20 ha afin d’évaluer l’effet de la fertilisation potassique foliaire (5% de sulfate de potasse) à l’épiaison et durant la phase de remplissage des grains sur la croissance et le

rendement du blé tendre (Variété Arrihane). Chaque pulvérisation apporte l’équivalent de 12,5 kg/ha de potasse (K2O).

Effet sur le rendement grain du blé tendre La fertilisation foliaire potassique a augmenté le rendement du blé que ce soit dans le cas où elle est appliquée seule ou en combinaison avec la fertilisation du sol (Figure 1). L’efficacité de la fertilisation foliaire potassique à augmenter le rendement du blé est plus importante lorsque le sol est également fourni en potassium. L’augmentation de l’apport du potassium pour le blé, à travers le sol et la pulvérisation foliaire, conduit à une augmentation significative du rendement grain. Cette augmentation est de 16 qx/ha (45%) entre le témoin et le traitement ayant reçu la plus forte dose combinée de fertilisation potassique (une fertilisation au sol de 100 kg/ ha de K2O et deux pulvérisations foliaires). L’effet moyen de l’apport supplémentaire d’une fertilisation au sol de 100 kg de K2O/ha est une amélioration significative du rendement grain du blé de 8 qx/ha, soit une augmentation de 21,4%. L’effet moyen de deux pulvérisations de sulfate de potasse à 5% par rapport au témoin est une augmentation significative du rendement grain du blé de 10 qx/ha, soit une augmentation de 27%.

Effet sur l’indice de récolte L’indice de récolte, qui traduit la part du grain dans la matière sèche totale produite par la culture

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Conclusion

du blé ou également le degré de croissance du grain, a été amélioré avec l’augmentation de la disponibilité du potassium pour le blé. Les parcelles qui ont le meilleur indice de récolte sont celles qui ont reçu une fertilisation au sol combinée à une ou deux pulvérisations foliaires de 5% de sulfate de potasse.

a été significativement amélioré

Effet sur le poids de 1000 grains

foliaires de sulfate de potasse.

Le poids de 1000 grains, indicateur de la taille individuelle des grains,

grain générée par la fertilisation

par la fertilisation potassique que ce soit en apport au sol ou en pulvérisation foliaire. L’augmentation du la taille du grain est régulière lorsqu’on passe du témoin non fertilisé au traitement ayant reçu l’application de la fertilisation potassique au sol et deux pulvérisations L’augmentation de la taille du potassique est de 15%.

La fertilisation foliaire potassique a augmenté le rendement du blé que ce soit dans le cas où elle est appliquée seule ou en combinaison avec la fertilisation du sol. L’augmentation du rendement du blé avec deux pulvérisations foliaires de 5% de sulfate de potasse dans les conditions d’un apport au sol de 100 Kg de potasse/ha est de 40%. L’apport en potasse de deux pulvérisations foliaires est de 25 kg/ha. Cette même augmentation sans apport de fertilisation potassique au sol est de l’ordre de 14%. L’intérêt de la fertilisation foliaire potassique réside dans son effet largement positif sur le rendement qui a été augmenté de 10 qx/ha et par la faible quantité de potasse appliquée en foliaire (25 kg/ha). En conditions de production, cette application foliaire de sulfate de potasse peut être appliquée en mélange à l’occasion des traitements fongiques, généralement appliqués à l’épiaison.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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Viticulture

Vers une meilleure connaissance de la vigne ? Qu’attendre de la génomique ? Ce terme reste pour beaucoup abstrait et demeure loin des préoccupations quotidiennes des producteurs. Pourtant, derrière la génomique se trouvent des solutions aux impasses techniques liées à la réduction de l’usage des pesticides ou au réchauffement climatique. Le séquençage du génome de la vigne en 2007 accélère considérablement le travail de sélection variétale par la mise au point de techniques de sélection assistée par marqueurs génétiques. Les premières applications devraient voir le jour très prochainement. baies ...). Une autre découverte majeure concerne les gènes responsables des arômes. Ceux ci sont beaucoup plus représentés dans le génome de la vigne que chez les autres plantes déjà séquencées. En particulier, les gènes pour la synthèse des tannins ou des terpènes. Ce séquençage a mis en évidence également la présence importante des gènes contrôlant la production de resvératrol, cette fameuse molécule produite par la vigne et connue pour ses propriétés antifongiques.

L

a vigne constitue une espèce majeure pour l’agriculture. Afin d’accroître sa compétitivité économique et d’adapter sa culture aux nouveaux objectifs de production, qui résultent du changement climatique, de l’émergence de nouvelles maladies, des impératifs de protection de l’environnement et des comportements des consommateurs, il est nécessaire d’approfondir les connaissances sur sa physiologie et sa pathologie, et de développer des outils et ressources génétiques à partir desquels il sera possible de l’améliorer. Or, si la biologie de la vigne n’en fait pas une espèce modèle (plante pérenne, très hétérozygote et possédant un cycle de reproduction long), 98

il est rapidement apparu qu’il était non seulement possible, mais aussi nécessaire, de développer des outils génomiques pour accélérer l’acquisition de connaissances sur des caractères agronomiques importants tels que la résistance aux maladies, la tolérance aux stress abiotiques, la maturation et la qualité de la baie,... Les avancées dans la connaissance du génome de plantes modèles (Arabidopsis, riz, et peuplier) ainsi que le fait que le génome de la vigne soit de petite taille ont conduit la communauté scientifique internationale à s’organiser en un consortium chargé de coordonner le développement des ressources génomiques sur la vigne. Le

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

génome

de

la

vigne

compte quelque 30.000 gènes dont le décryptage a abouti fin 2007. La connaissance des séquences des gènes de la vigne est nécessaire pour tenir compte au mieux de ses spécificités biologiques. Une attention particulière est ainsi portée aux régions portant des « clusters » de séquences homologues à des gènes de résistance ou de défense aux maladies : leur connaissance facilitera l’exploration des ressources génétiques et l’accès aux allèles impliqués dans ces mécanismes. Ces connaissances devraient également permettre de développer des outils pour une viticulture plus précise, plus durable et de qualité (adaptation au stress hydrique, lien entre la qualité technologique et l’état de maturation des

A noter que la création de variétés offrant une résistance durable aux maladies de la vigne fait partie des préoccupations majeures de la recherche. Le principe repose sur la combinaison dans un même croisement de gènes de résistance provenant d’espèces différentes et portés par des chromosomes différents pour éviter le contournement des résistances par le pathogène. La sélection assistée par marqueur moléculaire permettant aujourd’hui de réduire de 8 ans le processus du travail de sélection


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

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Viticulture

Vigne plus «durable» Arrivée imminente de nouvelles technologies Quelques 250 participants étaient présents à la 3ème édition des Grands Rendez-vous Techniques de Bourgogne intitulés «L’innovation : clé de la viticulture de demain». Cet événement bisannuel qu’organise le BIVB aura été l’occasion de débattre de «’innovation au service des pratiques culturales» mais aussi de «l’innovation pour la qualité de la vendange et de la réduction de la consommation d’énergie». Retour sur ces deux journées qui ont confirmé l’émergence d’une vigne dite «durable». La prise de conscience autour de la durabilité de la vigne est de plus en plus grande. Chaque viticulteur peut travailler sur sa parcelle, certes, mais en gérant celle-ci dans le cadre d’une vision globale du territoire. La durabilité passe notamment par une meilleure gestion des dépenses énergétiques, une meilleure maîtrise de la qualité des milieux et une préservation

accrue de l’environnement. D’où en particulier une nécessaire réduction des intrants, en sachant utiliser ceux-ci au bon endroit et au bon moment. Dans ce contexte, l’innovation est évidemment la clé pour demain. Car contrairement à ce que le mot «tradition» peut évoquer chez certains consommateurs, l’innovation n’en est jamais éloignée. «Quand le vignoble a été

du Maghreb 100 Agriculture N° 84 Avril 2015

décimé par le phylloxera, on a alors innové en le replantant d’une façon originale qui n’était pas utilisée précédemment», souligne un professionnel. Aujourd’hui, les viticulteurs sont confrontés aux maladies de la vigne et à un certain nombre de ravageurs, «et ce n’est pas en perfectionnant les solutions anciennes que nous allons pouvoir faire face à ces fléaux», observe un autre spécialiste de la vigne. Il est donc urgent d’intégrer un certain nombre d’outils nouveaux à la pratique de la viticulture. Par exemple, concernant les maladies, c’est aujourd’hui à l’aide de leurs seuls yeux que les techniciens et les viticulteurs en repèrent les symptômes en

parcourant les vignes. Cela dit, des systèmes embarqués équipés de capteurs spécifiques permettent aujourd’hui d’envisager d’effectuer ce travail plus rapidement et de manière plus précise. Ainsi, en appréhendant la haie foliaire, c’est-à-dire le volume de feuilles et de raisins présent que l’on trouve sur une vigne, il serait possible ensuite de transmettre les données collectées à un pulvérisateur qui pourrait alors injecter en temps réel, non pas une quantité standard sur toute la parcelle, mais les quantités nécessaires de produit au bon endroit. Dans ce sens, le projet DAMAV a pour objectif de développer à l’horizon de trois ans un système de caméras embarquées sur un


drone permettant de scanner plus rapidement le vignoble et de détecter ainsi plus précocement la présence de maladies. Cette viticulture de précision qui émerge, avec ses enjambeurs électriques et ses tracteurs qui se transforment en de véritables plateformes dotées de multiples capteurs, le tout étant couplé à des informations de géo-positionnement, dont la précision est de l’ordre de quelques centimètres, a été au centre des débats durant ces deux journées. Reste désormais à transférer ces technologies, qui pour certaines sont déjà disponibles, afin que les professionnelles du secteur puissent se les approprier. Certains viticulteurs ont une micro-vision de leur mi-

cro-parcelle, d’autant plus dans une région où quelques-uns travaillent encore de façon très traditionnelle. Toute la difficulté est donc de leur expliquer que l’on peut obtenir la même qualité en utilisant moins de produits phytosanitaires et en consommant moins de carburant. D’où la nécessité de réaliser un gros travail de vulgarisation au sein du secteur, mais aussi de formation dans les écoles d’où sortiront les techniciens viticoles de demain, ceux pour qui la vigne durable sera une réalité.

Un drone qui veille sur la vigne

Pour lutter contre les maladies de la vigne comme la

flavescence dorée, à l’origine de pertes de récoltes importantes et dont les conséquences peuvent mettre en péril l’avenir d’un vignoble, DAMAV a pour but de développer une solution de détection automatisée reposant sur l’utilisation un micro-drone capable de survoler les parcelles afin de repérer les foyers potentiels et, plus généralement, tout type de maladie pouvant être détectée sur le feuillage de la vigne. Aussi une caméra multispectrale haute résolution sera-t-elle embarquée à bord de ce micro-drone. Les données collectées seront ensuite analysées via une chaîne de traitement d’image fournissant alors une

réponse opérationnelle aux viticulteurs. Tout en protégeant ainsi leurs vignes, ceux-ci pourront également réduire progressivement l’utilisation des pesticides. Précisons que c’est dans un Système d’Information Géographique (SIG) que sera fourni le repérage des foyers de maladies, l’apport de cette lecture immédiate des zones infectées permettant un traitement localisé et direct des ceps infectés.

Source : Bulletins Electroniques

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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Fruits rouges

L’essor continu d’une filière

Depuis les années 1980 le secteur des fruits rouges n’a cessé de se développer et de se diversifier essentiellement dans la zone nord (Loukos, Gharb). Plusieurs éléments ont favorisé cette évolution dont la disponibilité de terres adaptées, d’eau et de main d’œuvre qualifiée, proximité de l’Europe encourageant l’export, incitations aux investissements, délocalisation de production européenne principalement espagnole, etc. Cette délocalisation a tiré la technicité du secteur vers le haut et a permis aux producteurs marocains d’atteindre un niveau élevé de maitrise du processus de production, conservation et transformation.

La fraise :

deux périmètres irrigués : le Loukos et

rendements moyens à l’hectare qui affi-

le Souss Massa et, dix ans plus tard, elle

chaient toujours une supériorité de 10 à

gagna le périmètre du Gharb. A partir

25% par rapport à ceux du Souss-Mas-

de 1989 et jusqu’à 1999, le Maroc pro-

sa. Le Gharb a émergé comme région

duisait des fraises dans ces trois régions

potentielle pour la culture du fraisier à

agricoles, parmi les plus importantes du

partir de 1989. Depuis lors, la région a

pays. A noter que depuis le lancement

enregistré une progression soutenue en

de cette culture, le périmètre du Loukos

termes de superficies et de rendement

a toujours occupé la position de leader

moyen à l’hectare.

dans la production et l’exportation des

Ainsi, les superficies ont atteint, d’après

fraises fraîches et surgelées, leadership

les données de Faostat, 100 ha en 1986,

qui s’est confirmé de façon très nette à

1.000 ha en 1995, 2.415 en 2000 et plus

partir de 1999, lorsque les fraisiculteurs

de 3.500 actuellement. Ces superficies

étaient très limitées puis ont augmenté

de la région du Souss-Massa ne pou-

sont réparties pour 81% au Loukos et

rapidement avec l’évolution de la maî-

vaient plus tenir tête à la compétition

19% dans le Gharb.

trise de la production, de la demande

imposée par ceux de la région du Loukos

Lors de la précédente campagne la pro-

du marché européen ainsi que le déve-

et du Gharb. Ainsi, 10 ans après le lan-

duction s’est répartie comme suit :

loppement des techniques de conser-

cement de la culture, la dominance du

- 17.000t frais export

vation. Cependant, cette culture n’a dé-

Loukos s’est confirmée, à en juger par les

- 57.000 t surgelé export

marré que vers la fin des années 70 dans

superficies consacrées au fraisier et les

- 30.000 t marché local.

Une histoire riche en évolutions et diversifications La culture du fraisier, premier et plus important des fruits rouges, a été introduite au Maroc au cours des années 1930 à 1950 (selon les sources) dans le cadre d’essais menés en vue de diversifier la production nationale et les exportations par l’introduction de nouvelles espèces fruitières à haute valeur ajoutée. Au début, les superficies de fraisier

du Maghreb 102 Agriculture N° 84 Avril 2015


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

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FRUITS ROUGES 400 gr/plant. De plus, elle n’est plus très demandée par le marché du frais et ne représente plus que 5% des surfaces actuellement (voir choix variétal).

Augmentation des charges D’année en année, l’avantage de la main d’œuvre dont bénéficiait la Maroc par rapport à l’Espagne s’estompe. Il y a quelques années seulement un ouvrier était payé 40dh/jour, alors qu’actuellement il touche 69dh/jour (SMAG), auxquels s’ajoutent les frais de la sécurité sociale, transport puisqu’il faut aller chercher les ouvrier à 40-50km à la ronde (voire jusqu’à 80km en période de pointe), ce qui fait grimper le coût

Difficultés du secteur

Différentes raisons peuvent être avan-

Depuis une dizaine d’années, la pro-

cées, mais les principales sont :

ductivité est en diminution, les coûts de

à 110 dh/jour/ouvrier. De ce fait, ces derniers temps, ce sont plutôt les petits producteurs qui s’en sortent le mieux. En effet, les petites exploitations qui bé-

production en augmentation continue

Diminution de la productivité

(main d’œuvre, électricité, certifications,

Parmi les raisons la désinfection du

intrants divers, produits de protection

sol. Selon les producteurs, après l’in-

plus couteux car plus respectueux de

terdiction du bromure de méthyle et

l’environnement, lutte biologique…)

en l’absence d’alternatives efficaces,

et le marché international de plus en

le sol est de plus en plus fatigué et les

plus concurrentiel (nouveaux concur-

rendements chutent progressivement.

rents : Grèce, Egypte). Cependant, les

Par ailleurs, la variété Camarosa, qui a

prix de vente de la fraise n’ont pas sui-

longtemps dominé la production, et

est de plus en plus demandeur. D’ail-

vi cette évolution, ce qui se traduit par

qui permettait au début de produire

leurs, ces dernières années on constate

une nette diminution des marges des

800 gr à 1kg par plant (couvrant l’export

une augmentation du nombre de pe-

producteurs, alors qu’il y a une dizaine

en frais et surgelé), ne permettaient

tites exploitations par rapport à celles

d’années elle culminait à 100.000 dh/ha.

ces dernières années de produire que

de taille moyenne.

du Maghreb 104 Agriculture N° 84 Avril 2015

néficient d’une main d’œuvre familiale, disposent généralement d’une matière organique issue de leur élevage, pratiquent plusieurs cultures pour limiter le risque (PDT, arachide, fourrage…), sont apporteurs dans des stations en période d’export frais et surgelé, et livrent également le marché local qui


Production coûte plus cher avec l’exigence de produits plus couteux (LMR basse) et respectueux de l’environnement. Lutte biologique (auxiliaires…).

Choix variétal L’offre est longtemps restée dominée par une seule variété : Camarosa. Mais avec la mondialisation des échanges et le risque de perte de parts de marché, les professionnels ont senti la nécessité de diversifier la gamme variétale destinée à l’export. Ils ont ainsi opté pour de nouvelles variétés dotées de performances supérieures, notamment en termes de précocité, de qualités organoleptiques et de conservation. En général, les producteurs avertis optent pour une combinaison de plusieurs variétés pour couvrir l’ensemble du cycle et mieux répondre aux impératifs des débouchés (précocité, frais, surgelé). Aujourd’hui, les fraisiculteurs sont devant un dilemme, puisque certaines variétés ne sont plus demandées en frais, mais restent très appréciées par l’indus-

trie du surgelé (structure du fruit). Or,

appropriées et notamment la fertilisa-

les grands supermarchés européens de-

tion (programme différent d’une varié-

mandent des variétés précises qui sont

té à l’autre) pour concilier productivité,

plutôt adaptées au frais mais pas à la

régularité de la production et qualité

surgélation.

des fruits tout au long de la campagne.

Par ailleurs, chaque variété requiert une

Or, les producteurs soulignent que pour

conduite adéquate qui lui permette de

plusieurs des variétés actuellement dis-

révéler pleinement ses potentialités gé-

ponibles, ils ont du apprendre, parfois à

nétiques. Par conséquent, l’agriculteur

leurs dépends, la conduite adaptée, ce

devra maîtriser les techniques de culture

qui prend dans certains cas plusieurs

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

105


FRUITS ROUGES années. Pour éviter ce genre de problèmes dans l’avenir, l’une des solutions proposées par la profession est la mise en place d’un centre de recherche dans la région de Larache dont la mission serait de mener des essais sur les différentes variétés existantes pour déterminer celles qui conviennent le mieux à nos conditions de production et à nos marchés et qui permettent d’exploiter la fenêtre qui s’est ouverte dernièrement pour l’export du frais en avril-mai. Toutes les variétés disponibles vont être suivies par des institutions à la fois dans la station et chez des producteurs afin de sortir du lot celles qui conviennent le mieux aux conditions marocaines. Dans ce domaine, l’Espagne bénéficie d’une bonne longueur d’avance puisqu’un programme de recherche qui a duré 6 ans a permis de sélectionner 3 variétés, jugées les plus adaptées aux conditions de production espagnoles.

Une technicité en évolution constante L’évolution des techniques de production au Maroc a commencé par la culture du fraisier qui a connu un développement remarquable pendant les 30 dernières années. D’une culture de plein champ, elle est passée à une culture sous tunnels nantais, puis sous grands tunnels ou abris multi-chapelles avec de nombreuses améliorations au niveau de tout l’itinéraire technique de la plantation à la récolte en passant par la fertilisation, l’irrigation, la protection phytosanitaire, etc. Les systèmes de cultures appliqués à la fraise sont passés ainsi d’un modèle extensif peu productif à un modèle intensif très productif, à en juger par les rendements moyens à l’hectare, la qualité du produit, le respect de normes des plus en plus exigeantes. Les producteurs marocains sont par conséquent arrivés au même niveau que les entreprises européennes installées dans les régions de production et ont adopté les techniques les plus innovantes en matière d’irrigation, de fertigation, de lutte intégrée pour la protection des cultures, ... Au Maroc, le fraisier joue un rôle primordial dans le développement socio-économique des régions de production (Gharb et Larache). Ce secteur pilote assure même le transfert des technologies vers d’autres cultures, notamment l’irrigation goutte à goutte qui est actuellement largement adoptée par les producteurs de cultures maraichères, pastèque, tomate industrielle, melon… Par ailleurs, la fraise a été un véritable vecteur de promotion du travail des femmes. Très rares au début, elles représentent actuellement 100% de la main d’œuvre employée dans la récolte et dans les stations (chômage pratiquement éliminé dans la zone).

Marché Le secteur de la fraisiculture a atteint sa vitesse de croisière aussi bien en termes de superficie, que de production, maîtrise technique, organisation professionnelle, etc. Ceci n’empêche pas que de grandes possibilités d’évolution de la filière existent encore et pourront être exploitées pour continuer à s’adapter à une demande de plus en plus exigeante. Les exportations sur les marchés européens s’étalent annuellement sur plus de 6 mois avec deux produits complémentaires, se répartissant en deux périodes :

- Fraises fraiches : décembre - fin mars (date d’application de taxes du Maghreb 106 Agriculture N° 84 Avril 2015


Le développement de nouveaux marchés, notamment les USA et les pays du Golf, nécessite une logistique élaborée (avion). Conquérir de nouveaux pays nécessite un soutien et un engagement de l’Etat pendant les premières années, le temps d’amorcer la pompe. Pour le moment, le marché du Golf reste plus adapté à des fournisseurs comme l’Egypte. Pour résumer, la production de la fraise devient une affaire de professionnels douanières imposées par l’UE),

- Fraises surgelées : début avril - juin La destination des exportations est principalement l’UE, en particulier l’Espagne et l’Allemagne qui reçoivent respectivement 33% et 30% des exportations marocaines en frais. La France et l’Angleterre suivent avec respectivement 18% et 16%. Quant à la fraise surgelée, les principaux clients du Maroc sont la France, la Belgique, l’Allemagne, la Hollande, l’Espagne et depuis quelques années la Chine Beaucoup de difficultés font qu’aujourd’hui la fraise est devenue une culture très difficile avec beaucoup de charges et un marché sans garanties. Cependant, notre position sur le marché international nous a couté tellement d’efforts que, malgré toutes les entraves, il faut persévérer et jouer à fond la carte de la qualité. Une qualité d’ailleurs reconnue à l’international, notamment sur le marché anglais qui est certes plus rémunérateur, mais aussi très exigeant (respect des normes de qualité, certification, …). Sur ce marché, quand les fraises marocaines arrivent, la fraise égyptienne dont le seul avantage est la précocité (1 mois), se retire. D’ou le développement au Maroc de l’utilisation des plants en motte, de variétés précoces et de grands tunnels pour réduire cet écart et commencer plus tôt les expéditions. Mais notre principal concurrent reste l’Espagne qui dispose d’un marché interne 10 fois supérieur à celui du Maroc avec des niveaux de prix rémunérateurs équivalents à ceux pratiqués en France. Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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FRUITS ROUGES équipements et logistique que celle du fraisier. L’introduction de ces fruits rouges est récente. Ainsi, le myrtillier, inexistant avant 2008, connait une croissance accélérée passant de 15ha en 2008 à 630 actuellement. Le framboisier, a été introduit dans certaines régions marocaines au début des années 1980, après quoi des essais d’adaptation ont été menés entre 1990 et 1995 dans la région du Souss-Massa-Draa, mais sans grand succès. Dix ans plus tard, l’expérience a été relancée par les agriculteurs de la région du Loukos avec des variétés introduites d’Europe et connues pour qui maitrisent aussi bien la gestion

en introduisant de nouvelles espèces

leurs grands besoins en froid. Ce choix

technique (miser sur plusieurs variétés

fruitières de très haute valeur ajoutée

n’était cependant pas bien raisonné car

et pas une seule, etc) que la commer-

et très demandées sur les marchés eu-

la région ne dispose pas d’un cumul de

cialisation (Disposer d’un marché, être

ropéens notamment la framboise et la

froid susceptible de répondre aux exi-

intégré dans un circuit sérieux…). Ainsi,

myrtille. A noter qu’au Maroc, comme

gences de ces variétés. Par conséquent,

les groupes bien organisés ayant des

d’ailleurs partout dans les pays produc-

l’expérience des agriculteurs du nord

exploitations propres et des apporteurs

teurs, les petits fruits rouges sont culti-

comme ceux du sud n’a jamais abouti.

bien encadrés s’en sortent encore alors

vées dans les mêmes régions où l’on

A partir de 2004, certains horticulteurs

que les autres ont beaucoup de mal à se

produit la fraise et ce, pour les raisons

installés dans le périmètre du Loukos

maintenir.

suivantes :

ont introduit les premières variétés à

- elles ont pratiquement les mêmes exi-

faibles besoins en froid et qui offrent

gences climatiques et édaphiques que

plus de chance d’adaptation aux condi-

En plus de la diversification des varié-

le fraisier;

tions climatiques de la région. Cette

tés de fraise qui a permis de rallonger

- elles ont aussi des exigences nutrition-

troisième tentative a été couronnée de

la période d’exportation et d’accéder à

nelles similaires à celles du fraisier ;

succès dans la mesure où les superficies

des segments de marché supplémen-

- elles peuvent être produites pour une

plantées en framboisier sont passées

taires, certains producteurs ont ex-

double fin : frais et surgelé ;

de quelques hectares à plus de 700 ha

ploré d’autres voies de diversification

- leur conditionnement exige les mêmes

actuellement dont 300 à Agadir et 400

Diversification

du Maghreb 108 Agriculture N° 84 Avril 2015


dans le nord. En 2014, 4900 tonnes de

(même type de serres tun-

framboises (370 t en surgelé) et 6600

nels, station de condition-

tonnes de myrtille (200t en surgelé) ont

nement, frigos)… qui sont

été exportées. Le chiffre d’affaire généré

mieux valorisés. Cepen-

par ces deux espèces en 2014 a été 300

dant, les investissements

millions de dirhams pour la myrtille et

sont tellement importants

200 millions pour framboise, alors que

qu’on ne peut pas se per-

le secteur de la fraise avec ses 3500 ha

mettre la moindre erreur.

a généré 900 millions de dirham. Ainsi,

A noter que pour ces es-

grâce à cette augmentation des surfaces

pèces nous sommes prati-

des framboises et myrtilles, le secteur

quement au même niveau

des fruits rouges au Maroc va bientôt

que l’Espagne. Pour cela les

pouvoir doubler son chiffre d’affaire, ce

professionnels

qui permettra de compenser la forte

ont fourni de gros efforts et collaboré

baisse de rentabilité enregistrée ces

avec les spécialistes (obtenteurs des

dernières années dans le secteur de la

variétés cultivées), sans passer par des

fraise.

intermédiaires espagnols comme c’est

Contrairement à ce que l’on pourrait

le cas pour la fraise. Par ailleurs, en im-

penser, ces cultures ne sont pas concur-

pliquant les fournisseurs en tant que

rentes de la fraise, mais plutôt complé-

partenaires, les producteurs sont cer-

mentaires. Au niveau d’une exploitation,

tains de pouvoir bénéficier de chaque

ces différentes activités permettent de

nouvelle innovation variétale immédia-

mieux optimiser le temps de travail. De

tement et surtout de pouvoir maitriser

plus, il s’agit pratiquement des mêmes

les différents aspects relatifs à la pro-

moyens et process que pour la fraise

duction et la commercialisation.

marocains

Organisation professionnelle

Pendant de longues années, l’un des problèmes majeurs qui avait handicapé le développement de la filière était l’absence d’organisation professionnelle à même d’assurer un encadrement des producteurs marocains et de défendre leurs intérêts. Aujourd’hui, la filière des fruits rouges est encadrée professionnellement par deux associations, la première est l’association marocaine des conditionneurs exportateurs des fruits rouges (AMCEFR) dont la création date de 2006, et la seconde l’association marocaine des producteurs des fruits rouges (AMPFR) créée en 2011.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

109


TECHNIQUE

La pomme de terre et les ressources hydriques L’agriculture est confrontée à un double enjeu: cultiver suffisamment de nourriture pour une population mondiale tout en réduisant sa consommation d’eau. Et là, la pomme de terre a son mot à dire...

A

u cours du siècle dernier, l’utilisation par l’homme de l’eau douce a augmenté deux fois plus vite que le taux de croissance démographique. Les prélèvements d’eau annuels pour l’utilisation humaine sont estimés à 3 830 km3 (ou 3 830 trillions de litres), la part du lion revenant au secteur agricole qui représente environ 70% de tous les prélèvements. La soif de l’agriculture n’est cependant pas soutenable à long terme. Face à la vive compétition des utilisateurs urbains et industriels, et aux preuves désormais évidentes que les utilisations humaines compromettent l’efficacité des écosys-

du Maghreb 110 Agriculture N° 84 Avril 2015

tèmes de la planète, le secteur est tenu d’améliorer sans relâche son volume de production par unité d’eau utilisée.

Productivité nutritionnelle La pomme de terre se distingue par son utilisation ‘’productive’’ de l’eau, car elle produit plus de nourriture par unité d’eau que toute autre culture principale. À l’instar de l’arachide, de l’oignon et des carottes, sa «productivité nutritionnelle» est extrêmement élevée: pour chaque m3 d’eau appliqué, la pomme de terre donne 5 600 calories d’apports énergétiques, contre 3 860 pour le maïs, 2 300 pour le blé et tout juste 2

000 pour le riz. Toujours par m3, la pomme de terre contient 150 g de protéines, soit le double du blé et du maïs, et 540 mg de calcium, deux fois plus que le blé et quatre fois plus que le riz. On pourrait ainsi atténuer la pression exercée sur les ressources hydriques en augmentant la part de pommes de terre dans l’alimentation. À l’heure actuelle, la production d’aliments – essentiellement de produits animaux – constituant le régime alimentaire moyen du monde développé requiert des prélèvements d’eau estimés à 4 000 litres par jour par habitant (il faut, par exemple, quelque 13 000 à 15 000 litres d’eau pour produire 1 kg de boeuf nourri au grain).


des substances nutritives de la pomme de terre offrent un moyen économe en eau de satisfaire les besoins nutritionnels.

Les besoins en eau de la pomme de terre Or, une étude récente a estimé qu’un régime équilibré à base de pommes de terre, d’arachide, d’oignon et de carottes ne nécessiterait que 1000 litres d’eau par jour et par habitant. Si une alimentation à base de pomme de terre est difficilement applicable – il en faudrait 4 kg pour couvrir les besoins énergétiques et protéiques journaliers d’une personne – une consommation accrue de produits à base de pomme de terre et l’extraction

Les variétés modernes de pomme de terre sont sensibles aux déficits d’eau dans le sol et ont besoin d’une irrigation fréquente et peu profonde. Une culture de pommes de terre de 120 à 150 jours consomme de 500 à 700 mm d’eau, et un déficit de plus de 50% des disponibilités d’eau dans le sol durant la période de croissance réduit les rendements. Pour diminuer les besoins en eau du tubercule, les scientifiques mettent au point des variétés résistantes à la sécheresse dotées de systèmes racinaires plus longs. Mais on peut surtout économiser

l’eau dans la culture des variétés commerciales d’aujourd’hui en adaptant le calendrier et la profondeur des applications d’eau à des stades spécifiques du cycle de croissance de la plante. En règle générale, les déficits d’eau du milieu à la fin de la période de croissance – durant la stolonisation l’initiation et le grossissement des tubercules – tendent à réduire les rendements, alors que

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

111


La pomme de terre

la culture est moins sensible au début de la phase de croissance végétative. On peut également faire des économies d’eau en laissant s’épuiser l’eau autour de la période de maturation pour faire en sorte que la plante utilise toute l’eau disponible stockée dans la zone raci-

du Maghreb 112 Agriculture N° 84 Avril 2015

naire, pratique qui peut également accélérer la maturation et accroître la teneur en extrait sec. Selon les variétés, la pomme de terre répond mieux à l’irrigation au début ou en fin de phase du grossissement des tubercules. Les variétés ayant peu de tuber-

cules sont généralement moins sensibles aux carences d’eau que celles qui possèdent de nombreux tubercules. Si l’on doit maintenir un taux relativement élevé d’humidité dans le sol pour optimiser les rendements, l’irrigation fréquente à l’eau froide


peut abaisser la température du sol en dessous de la valeur optimale pour la formation des tubercules (de 15 à 18° C), ce qui se répercute sur les rendements. Par ailleurs, des sols humides et lourds peuvent créer des problèmes d’aération du sol. Les méthodes les plus courantes d’irrigation pour les cultures de pomme de terre sont les systèmes par rigoles d’infiltration et par aspersion. Les premiers ont un rendement hydraulique relativement faible et sont adaptés aux situations de grandes disponibilités d’eau. Dans les zones de pénurie d’eau, en revanche, il vaut mieux recourir à l’irrigation par aspersion ou au goutte-à-goutte, en particulier sur des sols ayant une faible capacité de rétention d’eau.

Qualité et rendement des tubercules Le volume et le calendrier des applications d’eau ont des répercussions importantes sur la qualité des tubercules – l’irrigation fréquente réduit les risques de malformation. Le manque d’eau au stade initial de la formation du rendement accroît la probabilité de tubercules fusiformes (plus visible dans les variétés ovales que

rondes) et, s’il est suivi de l’irrigation, peut se traduire par la fissuration des tubercules ou par la maladie du coeur noir. À l’aide de bonnes pratiques agricoles, y compris d’irrigation lorsque cela s’avère nécessaire, une culture de 120 jours environ sous des climats tempérés et subtropicaux peut donner de 25 à 40 tonnes de tubercules frais par hectare.

Calories produites par litre d’eau L’agriculture doit considérablement améliorer son volume de production par unité d’eau utilisée. La pomme de terre produit plus de nourriture par unité d’eau que n’importe quelle autre culture vivrière. Avec la même quantité d’eau, la pomme de terre produit davantage d’apports énergétiques que le riz, le blé et le maïs. On peut réduire les utilisations d’eau en adaptant le calendrier et la profondeur des applications d’eau à des stades spécifiques du cycle de la pomme de terre. Source : FAO

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

113


FERTILISATION

Note sur le raisonnement de la fertilisation du pommier Zaoui El Housseine et Germaine Brun Bureau d’étude et conseil, Agro-challenge

Le pommier est l’arbre le plus important, dans le domaine des rosacées à pépins au Maroc. Il est cultivé essentiellement dans les zones de montagnes ou les conditions climatiques sont favorables à son développement, surtout en termes de quantité de froid. Cependant, les conditions climatiques contrastés de ces zones (gel, ensoleillement et chaleur, ciel couvert…) et la nature des sols souvent calcaires, salins, battants et pauvres en matières organiques entrainent des difficultés en terme de disponibilité et d’assimilation des éléments nutritifs. Il s’ensuit souvent des manques de rendement et surtout de la qualité et de l’aptitude à la conservation.

L

es arbres fruitiers ont des besoins en : - éléments fertilisants majeurs : l’azote (N), le phosphore (P), le potassium (K), le calcium (Ca) et le magnésium (Mg) - oligo-éléments ou micro-éléments nutritifs (faibles quantités) : le manganèse (Mn), le fer (Fe), le cuivre (Cu), le zinc (Zn), le bore (B) et le molybdène (Mo) - D’autres éléments tels que le sodium (Na), le silicium (Si), le cobalt (Co) et le nickel (Ni) sont également des éléments utiles à la croissance végétale. D’après notre expérience, les éléments qui posent souvent des problèmes sont : le fer, le zinc, le phosphore et le calcium. Ces quatre éléments sont primordiaux pour la qualité du fruit (calibre, fermeté et capacité de conservation). Les besoins totaux du pommier en éléments nutritifs sont montrés dans le tableau 1. Ces besoins varient en fonction du stade phénologique avec un pic aux mois de Mai et Juin (fig. 1). Vu les problèmes de perte par lessivage et surtout par rétrogradation dans les sol calcaires et du Maghreb 114 Agriculture N° 84 Avril 2015


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

115


FERTILISATION

les problèmes d’assimilation liées à l’enracinement et au stress climatiques, les apports d’engrais doivent être positionnés au plus près des besoins avec une complémentation foliaire surtout en Zinc, Bore et Calcium et éventuellement en Phosphore à des stades précis du cycle phénologique (Tab. 2). La figure 1 montre un exemple de fractionnement qui a donné de bons résultats sur des vergers de pommier en sol calcaire. Pour mieux raisonner les besoins et le fractionnement, des analyses

de l’eau, du sol et du végétal s’imposent à des moments précis du cycle phénologique.

Tableau 1 : besoins du pommier en éléments minéraux Elément

Besoins en Kg/tonne de fruits

Azote (N) Phosphore ( P2O5) Potassium ( K20)

1 à 2 kg par tonne 0,4 à 0,8 par tonne 1,5 à 3 kg par tonne

Magnésium ( MgO)

0,3 à 0,4 kg par tonne

du Maghreb 116 Agriculture N° 84 Avril 2015

Analyse du sol La plante absorbe les éléments nutritifs essentiellement par la solution du sol. La fixation des éléments fertilisants sur les particules solides et leur transmission à la solution du sol et à la plante sont des processus dynamiques influencés par les propriétés des éléments fertilisants, du sol et de la plante. L’analyse du sol permet de comprendre la disponibilité


des éléments fertilisants aussi bien dans le sol que pour les arbres. On recommande ainsi les analyses suivantes: - Le réservoir (Texture, matière organique, bases échangeables) : à faire une fois tout les 5 ans. Ces analyses permettent de connaître le sol et son fonctionnement et d’agir pour son amélioration. - l’Assiette : Solution du sol, début de campagne. Permet de connaître les éléments disponibles pour le démarrage et d’ajuster les premiers apports.

Analyse du végétal Les analyses du sol sont utiles pour connaître le pH ou l’acidité et, donc, les besoins en chaux des cultures fruitières. Cependant, elles sont d’une utilité limitée pour la conduite de la fertilisation car les racines des arbres fruitiers s’enfoncent loin à travers plusieurs

couches de sol. C’est pourquoi, l’analyse foliaire (ou diagnostic foliaire), est le meilleur moyen pour déterminer la quantité et la nature d’engrais à donner aux arbres, car elle permet de mesurer les éléments nutritifs et indique d’éventuelles modifications du programme de fertilisation. Les analyses foliaires intègrent les facteurs qui peuvent influer sur la disponibilité et l’absorption

des éléments nutritifs. On recommande ainsi : - Analyse foliaire une fois par an 75 jours après la pleine floraison. Elle permet d’évaluer la nutrition et d’ajuster les apports pour le reste de la campagne et surtout pour la campagne suivante. - Analyse du fruit (Evaluation et anticipation de la qualité) : réalisée 60 jours après la pleine floraison, elle permet d’anticiper

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

117


FERTILISATION Tableau 2 : moments des apports foliaires. Elément

Stade d’apport

Zinc, Manganèse

Stade D3, J

Bore

Stade E, F

Calcium

Stade H, I, J

Phosphore

Stade D3, J la qualité du fruit et la capacité de conservation. Des apports par pulvérisation peuvent être encore décidés pour le grossissement du fruit.

Symptômes d’une carence en fer.

En plus des résultats des analyses, le raisonnement doit aussi

prendre en compte d’autres paramètres agronomiques comme les rendements de l’année N-1, la vigueur, l’aoutement et la tendance à l’alternance. - Indications pour le mode d’apport des engrais - Les éléments nutritifs majeurs sont généralement apportés au sol sous forme minérale ou organique. La fertigation permet de fractionner correctement les apports en particulier pour les élé-

ments mobiles comme l’azote et dans une moindre mesure le Mg ou le K. Elle est moins importante pour le Phosphore qui peut éventuellement être apporté au sol sur la ligne d’arbres. - Les apports par voie foliaire des éléments majeurs ne sont pas obligatoires mais parfois nécessaires comme appoint dans les conditions où l’apport au sol n’a pas les effets attendus. C’est le cas d’un mauvais enracinement, de conditions climatiques qui limitent l’absorption (chaleur, froid, excès d’humidité, alternance sec - humide), des sols lourds, de la salinité, des sols calcaires, des sols à pH bas ou élevé et des déséquilibres liés à la composition du sol et de l’eau en éléments minéraux (calcium, magnésium, potassium, chlore, sodium). - Au Maroc, D’après notre expérience, après suivi de parcelles de pommier dans la région de Midelt, la nature des sols, souvent calcaires et parfois lourds, sont parmi les premiers facteurs qui limitent la disponibilité des éléments au sol et leur absorption par le pommier. Ceci concerne surtout le Calcium et le Phosphore et parfois, sur les sols lourds, le Potassium. Les apports foliaires du calcium et du phosphore sont les plus importants. Les apports du potassium sont à réserver aux situations où le diagnostic foliaire en révèle la nécessité. Quant au Magnésium, le

Culture biologique Culture conventionnelle Culture hors sol Etude des sols, assistance technique et formation en fertilisation et gestion de la fertilité des sols

du Maghreb 118 Agriculture N° 84 Avril 2015

Agro-challenge : lot 518, 1er étage N°4, quartier industriel sidi ghanem - Marrakech TEL : 0524335380 - GSM : 0661235350 - FAX : 0524335470


sol et l’eau sont riches en cet élément et les analyses foliaire révèlent souvent des teneurs excessives. L’apport foliaire d’azote et rarement nécessaire - Les oligoéléments sont apportés soit en fertigation soit en pulvérisation foliaire. Les apports les plus importants sont, le Bore, le Fer, le Zinc et le Manganèse. Les apports du Fer et du Bore au sol peuvent être suffisants mais parfois des apports foliaires sont nécessaires. Les apports du Zinc et Manganèse au sol sont souvent inefficaces. Pour ces deux éléments la pulvérisation foliaire est plus efficace. Dans les deux cas, apport au sol ou en foliaire, les formes chélatées ou complexées donnent de meilleurs résultats par rapport aux formes simples.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

119


Forum

Huile d’olive

Compétitivité et commercialisation Sous le thème :»Compétitivité et commercialisation de l’huile d’olive : Expérience Méditerranéennes», la Ville de Meknès a abrité, le 7 Avril 2015, la 4ième Edition du Forum International de l’Huile d’Olive, organisé par l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès en partenariat avec l’Association UDOM «Union pour le Développement de l’Olivier de Meknès», avec l’appui du Conseil Préfectoral de Meknès, le Crédit Agricole du Maroc, la «Fondation Olivier Promo Meknès», et le Groupe LCM-Aicha. Ce Forum international, conçu comme une plate forme d’échanges d’expériences de savoir et de savoir faire en matière d’oléiculture, se propose à chaque édition de faire le point sur les expériences méditerranéennes de la filière oléicole dans sa globalité. Ainsi, le thème retenu pour la 4ème Edition du Forum de l’huile d’Olive de Meknès cadre avec l’une des principales préoccupations de la filière oléicole marocaine, à savoir la compétitivité et la commercialisation de l’huile d’olive. Ce Forum International, a connu la participation d’éminents experts et opérateurs de la filière oléicole marocaine et méditerranéenne et a fait le point sur les expériences espagnole, italienne, tunisienne et marocaine en matière de commercialisation de l’huile d’Olive.

L

e débat a concerné les moteurs du changement et les stratégies futures de commercialisation de l’huile d’olive, basées sur les technologies de l’information et de la communication. Les expériences des groupes de distribution, de conditionnement et les stratégies des coopératives d’huile du Maghreb 120 Agriculture N° 84 Avril 2015

d’olive, le positionnement des grandes marques et des petites coopératives (cas de l’Espagne et de l’Italie) ont été débattus.

L’expérience espagnole Le point fort de ce forum a été l’expérience espagnole en matière d’organisation profession-

nelle, particulièrement des coopératives oléicoles. Il s’agit d’un système basé sur la spécialisation des coopératives oléicoles entre la production d’olive et d’huile (coopérative de premier degré) et le conditionnement et la distribution (coopératives de second degré). C’est dans ce cadre que le fonction-


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

121


Oléiculture

nement et les objectifs de la plus grande coopérative oléicole espagnole ont été présentés. Il s’agit de la coopérative DCOOP qui compte plus de 75.000 adhérents, 110 coopératives pour une production annuelle de 250.000 tonnes d’huile d’olive (deux fois et demie la production d’huile d’olive marocaine). La démarche adoptée est la professionnalisation de la production, du stockage et une démarche qualité sans faille. L’objectif de toutes les actions menées par la coopérative, à travers l’encadrement, les services et fournitures, etc. est d’obtenir la rentabilité la plus élevée pour ses adhérents, a précisé Rafael Sanchez de Puerta Diez, Directeur Général Adjoint du Groupe DCOOP.

Les coopératives oléicoles espagnoles de second degré se spécialisent, aussi, dans la production des AOP et le développement des marques d’huiles d’olive de qualité premium. C’est le cas de la coopérative Oleoestepa de second degré qui fonctionne comme une société aux services de ses adhérents. Cette coopérative de valorisation du territoire d’Estepa a 5300 oléiculteurs adhérents, et 17 unités de trituration limitrophes spécialisées dans la recherche de la qualité prémium. Avec une superficie de 55.000 ha en production intégrée et en appellation d’origine, cette coopérative met sur le marché en moyen 30.528 tonnes d’huile d’olive dont 85% Extra-vierge (en vrac et en bouteille). Aujourd’hui la marque Oleoestepa est une référence qualitative nationale et internationale aussi bien dans l’huile d’olive conventionnelle que biologique, souligne Monsieur Alvaro Olavarria Govantes, Directeur Général d’Oleoestepa, Séville, Espagne.

La Tunisie

L’exemple tunisien dans les actions et l’appui institutionnels pour le stockage, le conditionnement et la commercialisation de l’huile d’olive a été présenté par Pr Boubaker Karray, Directeur Général des Etudes et du Développement Agricole au Ministère de l’Agriculture tunisien. Ainsi, avec une production de 160.000 à 200.000 tonnes d’huile d’olive, la Tunisie est le 4ème producteur Mondial après l’Espagne, l’Italie et la Grèce, du Maghreb 122 Agriculture N° 84 Avril 2015

et 85 à 90% de sa production est destiné à l’exportation, essentiellement vers l’Europe. L’export a été appuyé depuis 1994 par une stratégie basée sur la négociation d’un contingent intéressant pour l’export vers l’Europe, la suppression des taxes à l’export, la création de subventions sur le plan du marketing à l’export et surtout la création du fonds de développement de la compétitivité de l’huile d’olive tunisienne. Pour favoriser l’export de l’huile d’olive tunisienne, une taxe à l’export est appliquée sur l’huile d’olive en vrac et un fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée a été mis en place.

L’Italie

La stratégie de commercialisation de l’Italie, 2eme producteur mondial d’huile d’olive (400.000 tonnes d’huile d’olive), est basée essentiellement sur le marketing (tourisme et art de la cuisine italienne), la communication sur la qualité de l’huile et un important réseau de distribution (magasins traditionnels, diversité des points de vente, chaînes de supermarchés, vente par correspondance). La production est gérée par des associations des producteurs d’huile d’olive et d’industriels qui sont toutes organisées dans l’Interprofession italienne de l’Huile d’Olive qui a pour missions principales : l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive, l’adoption d’un système de négociation et de règles précises qui peuvent favoriser l’amélioration de la transparence du marché, et les conditions les plus appropriées pour la compétitivité dans un marché mondial, en tenant également compte de la priorité de la communication appropriée aux consommateurs afin d’atteindre une plus grande cohésion dans la chaîne, souligne Dr Alissa Mattei, Experte dans les Etudes des Substances Grasses en Toscane, Italie.

Importance de la communication

L’huile d’olive doit être considérée comme un aliment transversal, à la


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

123


Oléiculture plus, la subvention dans le cas de l’Espagne est de l’ordre de 1,20 euros/kg d’huile d’olive et le coût de production au Maroc est de l’ordre de 20-24 DH/kg d’huile (base de calcul 4 DH le kg d’olives).

Trophée Prémium «Volubilis Extra-Vierge Maroc 2015»

base de l’une des diètes la plus célèbre dans monde, à savoir la diète méditerranéenne. C’est une excellente opportunité pour la promotion de l’huile d’olive de qualité souligne Enrico Lupi, Président de RECOMED (Réseau Méditerranéen des Villes de l’Huile d’Olive). Le même constat a été établi par le Pr Manuel Parras Rosa, Recteur de l’Université de Jaen (Espagne), qui souligne l’insuffisance et l’inefficacité de la communication sur la qualité de l’huile d’olive, ses qualités nutritives et ses bienfaits pour la santé du consommateur. Il rajoute que la qualité, la sécurité alimentaire, le professionnalisme, l’innovation, l’internationalisation, la réduction des coûts, la différenciation du produit et l’orientation du marché, sont les moteurs et les futurs défis clés pour gagner en compétitivité de l’huile d’Olive. Dans son intervention, Dr Noureddine OUAZZANI, a précisé : « Le volet commercialisation et communication sur l’huile d’olive de qualité

a toujours été le maillon faible de la filière oléicole marocaine. On a toujours prêté plus d’attentions à la production et cela est normal vu nos faibles niveaux de rendement. L’huile d’olives doit être perçue comme un produit de qualité par rapport aux autres huiles végétales et mérite, de ce fait, une valeur commerciale plus élevée ». L’autre handicap, a souligné Ouazzani, est la compétitivité de l’huile d’olive marocaine sur le marché international. Les principaux pays oléicoles concurrents du Maroc bénéficient de subventions nettement plus importantes que les producteurs nationaux. Force est ce constater que sur le marché international, mis à part la qualité de l’huile d’olive, notre production n’est pas compétitive. Il faut trouver des solutions pour favoriser la compétitivité de l’huile d’olive marocaine, et pourquoi pas la subvention de la production des huiles de qualité. « Avec les prévisions de production dans le cadre du Plan Maroc Vert, l’huile d’olive marocaine à un potentiel qualitatif à valoriser et commence à gagner une notoriété internationale, c’est seulement une question de temps, pour un produit et un secteur qui a des fonctions multiples et un rôle socio-économique important », a souligné Ouazzani. La Grèce, mobilise annuellement environ 5 millions d’euros pour la promotion de l’huile grecque sur les marchés américain et canadien, l’inter-profession espagnole mobilise chaque année plus de 6 millions d’euros pour ses programmes de promotion de l’huile d’olive. En

du Maghreb 124 Agriculture N° 84 Avril 2015

En marge de la 4eme Edition du Forum International de l’Huile d’Olive, les résultats de la 7ème Edition du Trophée Premium «Volubilis Extra-Vierge Maroc 2015» de la meilleure Huile d’Olive Extra-vierge conditionnée du Maroc, ont été annoncés en présence des participants au forum. Ce concours organisé par l’Agro-pôle Olivier Meknès en partenariat avec l’UDOM, la Fondation Internationale «Routes de l’Olivier à travers la Méditerranée», et le Réseau Méditerranéen des Villes de l’huile d’olive (RECOMED), est une compétition ouverte aux producteurs des meilleures huiles d’olive marocaines conditionnées. Pour cette édition, le jury du concours était composé d’experts internationaux d’Italie, d’Espagne, de France et d’Allemagne, agréés par le Conseil Oléicole International et représentant les plus grandes sociétés de distribution et les centrales d’achat de l’Huile d’Olive en Europe. Le choix d’un jury international, représentant 9 sociétés de distribution en Europe, a pour objectif de leur faire découvrir, dans un cadre professionnel, la qualité Prémium de l’huile d’olive marocaine. Ce concours est devenu une référence pour la qualité de l’huile d’olive extra vierge marocaine qui permet de fournir une reconnaissance consolidée et un outil de promotion à l’international de l’huile d’olive marocaine de qualité, a souligné Dr Noureddine OUAZZANI, Responsable de l’Agro-pôle Olivier et initiateur du Trophée Prémium «Volubilis Extra Vierge Maroc». L’édition de cette année a connu la participation d’un plus grand nombre de marques d’huile d’oli-


ve (21 marques de Meknès, Fès, Marrakech, Sefrou, Beni Mellal, Khenifra, Taounate, Nador, Agadir, et Ouazzane), démontrant un engagement des producteurs marocains pour l’huile d’olive de qualité. Ainsi, dans la catégorie «Fruitée Intense», le Prix Rameau d’Or (1er Prix) a été remporté par l’Huile d’Olive Volubilia de la société Olivinvest de Meknès, et le Prix Rameau d’Argent (2e Prix) a été attribué à l’huile d’olive OLEALYS de la société l’Oléastre de Meknès. Dans la catégorie «Fruitée Moyen», le Prix Rameau d’OR (1er Prix) a été attribué à l’Huile Volubilis de la société LCM-Aicha et le Prix Rameau d’Argent (2e Prix) a été remporté par Moroko de la société Olea Capital. Le Prix «Ibtissam Zine Fillali» «Volubilis Extra-Vierge Maroc 2015» a été attribué au GIE «Tahadi Alfia» (Région Fès Boulmane) pour la meilleure huile d’olive des coopératives participantes au concours. Pour Madame Franca Camurati, experte internationale, présidente du Jury «Volubilis Extra-vierge Marco», le Maroc a fait un grand progrès dans l’amélioration de la qualité de ses huiles d’olive et le développement d’une ‘’personnalité’’ de l’huile d’olive marocaine,

en particulier celle de Meknès issue de la variété Picholine marocaine. Ce concours est devenu, depuis 8 années, une référence pour la qualité de l’huile d’Olive extra vierge marocaine et qui permet de fournir une reconnaissance consolidée. Il s’agit d’un véritable outil de promotion, à l’international, de l’huile d’olive marocaine de qualité. D’ailleurs les huiles primées au

Trophée «Volubilis Extra-Vierge Maroc» auront le privilège d’être présentes à la 5eme Edition du Salon International de l’Huile d’Olive Extra-vierge Premium qui se tiendra en marge de la Foire Internationale de l’Huile d’olive et des industries annexes du 6 au 9 mai à Jaen en Espagne, indique Dr Noureddine OUAZZANI.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

125


PLEIN CHAMP

Artichaut

Les semences remplacent les boutures Au Maroc l’artichaut est cultivé principalement dans les régions du Gharb et de la Basse Moulouya, actuellement on en rencontre sur la plupart des autres régions du Maroc, à savoir, le Haouz, Souss massa, le Saïss et la région de Zagora. Il est généralement cultivé dans des petites parcelles familiales caractérisées par un système de production associé à l’élevage, selon des pratiques traditionnelles. De ce fait, cette culture reste bien en deçà de son potentiel. Cependant, l’introduction de semences hybrides performantes promet une importante évolution du secteur.

L

es semences hybrides remplacent progressivement le bouturage avec les drageons, longtemps pratiqué dans les régions de production et qui comportait de nombreux inconvénients : - multiplication par voie végétative (bouturage) : le matériel végétal localement utilisé est restreint et provient de populations faiblement productives, hétérogènes, sensibles au froid et de qualité médiocre. En effet, la majorité des producteurs renouvellent leurs cultures à partir des boutures prélevées des souches issues des vieilles plantations. Il en résulte du Maghreb 126 Agriculture N° 84 Avril 2015

un taux de reprise faible (mortalité 20-30%) et un peuplement mal maîtrisé. De plus, cette pratique occupe trop le sol et génère des opérations supplémentaires et coûteuses. - rendement moyen faible et très variable - faible qualité des capitules (ouverts,…) - manque de main d’œuvre, notamment pour la préparation des drageons pour la plantation, le dédrageonnage et la récolte étalée dans le temps. A cela s’ajoutent d’autres inconvénients comme :

- Recours à des techniques culturales peu performantes - Absence de contrôle des mauvaises herbes, utilisées pour l’alimentation du bétail - Dominance de l’irrigation gravitaire

Avantages des semences hybrides

Après de longues années de recherches intensives, Bayer CropScience Vegetable Seeds est parvenu à développer les premières variétés d’artichaut hybrides, commercialisés sous la marque Nunhems. Issues de croisements entre lignées soigneusement sélection-


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

127


tonnes/ha) par rapport aux cultures issues des boutures et très bonne qualité commerciale. - diversité des usages : consommation en frais, export et transformation.

nées, ces variétés présentent de nombreux avantages par rapport aux cultivars traditionnels : - matériel végétal sélectionné, homogène et répondant aux exigences du marché. - bon contrôle de la densité - plants vigoureux et très fructifères avec des capitules uni-

du Maghreb 128 Agriculture N° 84 Avril 2015

formes coniques, compacts et bien fermés. La forte vigueur présente aussi l’avantage de diminuer la sensibilité au froid et au gel - absence de transmission de maladies, de parasites et de virus. - libération du sol dès que la récolte n’est plus nécessaire. - rendements plus élevé (15-20

Les récoltes commencent dès fin novembre et s’échelonnent progressivement pour décroître durant les dernières récoltes vers fin avril. A noter que les opérations de récolte et de post-récolte dépendent du marché visé : frais (local ou export) ou de transformation. D’après les professionnels interrogés, le prix des semences est largement compensé par une meilleure rentabilité grâce à l’augmentation des rendements et une meilleure valorisation sur le marché. En effet,


Artichaut les capitules issus de variétés hybrides sont mieux payés que ceux issues de boutures.

Maitrise de la culture

Réussir la conduite des variétés hybrides impose des pratiques culturales spécifiques qui font encore défaut à beaucoup de producteurs vu l’introduction relativement récente de ces semences. On peut citer à titre d’exemple : - le semis (généralement vers fin mai) et l’élevage des plants doivent être réalisés par des pépinières spécialisées disposant de structures adaptées, afin de garantir à l’agriculteur une bonne reprise et une grande uniformité des parcelles. - plantation : elle se fait généralement entre juillet et août - densité : selon la variété, la densité conseillée est de 6000-7000 plants/ha, en veillant à maintenir un écartement suffisant entre les

lignes pour une meilleure aération et un meilleur état sanitaire de la culture. - Irrigation : en plus du système du goutte à goutte, il est important d’assurer une bonne préparation du sol pour éviter les zones de stagnation d’eau. Les apports en engrais et en eau doivent être adaptés aux besoins spécifiques de chaque variété et ajustés en fonction des stades phénologiques de la plante. A noter que certaines des variétés d’artichaut Nunhems tolèrent des niveaux de salinité élevés (eaux chargées). - Désherbage : certaines espèces d’adventices constituent un danger pour la culture (compétition, hébergement de ravageurs). Pour une lutte efficace contre les adventices, il convient de combiner des techniques culturales appropriées (binage et buttage) avec l’utilisation de désherbants. - paillage plastic : il est fortement

déconseillé pendant la période estivale. - acide gibbérellique AG3 : pour satisfaire le besoin physiologique de l’artichaut et assurer une bonne précocité, des applications foliaires de ce régulateur de croissance doivent être apportées à des doses précises selon les variétés et à des stades bien précis.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

129


Province d’Ifrane Une zone arboricole par excellence

Source : Direction provinciale de l'agriculture d’Ifrane

Au Maroc, l’arboriculture fruitière constitue un secteur stratégique qui a connu une expansion considérable à partir des années 80 grâce aux initiatives des particuliers avec une augmentation des productions suite à l’introduction de nouvelles variétés et de nouvelles techniques de conduite. Actuellement, ce secteur contribue à la satisfaction de la demande du marché local et au fonctionnement des unités agroindustrielles. Il contribue également à la création d’emplois dans la filière et constitue une source non négligeable de devises grâce à l’exportation de certaines espèces (pêches, nectarines et abricots). La province d’Ifrane est une composante essentielle dans cette filière aussi bien en termes de superficies cultivées que de tonnages produits et de diversité des espèces qu’on y exploite

L

a province d’Ifrane s’étend sur une superficie totale de 355.334 ha dont 44% sont réservés aux parcours, 33% aux

forêts et en troisième lieu on trouve la Superficie Agricole du Maghreb 130 Agriculture N° 84 Avril 2015

Utile (S.A.U) qui ne représente que 23% de la superficie totale. La province se caractérise par sa richesse en ressources naturelles et son carrefour routier important lui attribuant ainsi un rôle économique essen-

tiel tant au niveau de la région économique Meknès–Tafilalet qu’au niveau national. Géographiquement, elle se situe dans le Moyen Atlas central et fait partie de la région économique centre sud. Elle est


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

131


Au centre M. Abdelkader Machhouri (DPA d’Ifrane) lors d’une sortie sur le terrain pour l’encadrement des arboriculteurs.

limitée par les provinces suivantes : - Au Nord : les provinces de Sefrou et d’ El-Hajeb. - Au Sud : la province de Khénifra. - A l’Est : la province de Boulmane et Midelt. - A l’Ouest : la province de Khénifra. La province d’Ifrane, caractérisée par son relief montagneux, est répartie selon le gradient altitudinal en trois zones homogènes : * La plaine (L’Azaghar) * La montagne (Le Jbel) * La partie médiane entre les deux (Le Dir)

Des atouts indéniables

La province d’Ifrane présente des atouts majeurs pour le développement de l’arboriculture fruitière: - Climat favorable surtout aux rosacées fruitières (satisfaction des besoins en froid). Il serait même possible

du Maghreb 132 Agriculture N° 84 Avril 2015

d’y introduire la culture de certaines espèces telles que les plants de fraisier et les semences de betterave sucrière. - L’importance des ressources en eaux superficielles et souterraines permettent la valorisation du patrimoine agricole. - La fertilité des sols permet la pratique de certaines spéculations rémunératrices (arboriculture, pépinière, etc.) - La possibilité de développement de certaines activités agricoles telles que l’apiculture. - La situation géographique centrale de la province en fait un carrefour des grands axes routiers facilitant l’approvisionnement en intrants et la commercialisation des productions. Atouts climatiques L’étude du climat en agriculture revêt une importance capitale étant donné ses effets multiples sur l’activité agricole e t

son incidence déterminante sur la production végétale. La province d’Ifrane jouit d’un climat méditerranéen. La différence d’altitude et l’exposition entraînent des variations climatiques entre la montagne et la plaine. Le premier appartient à l’étage bioclimatique humide à sub-humide alors que le deuxième fait partie de l’étage semi-aride. Les précipitations annuelles enregistrées au niveau de la province varient d’une station à l’autre. Généralement, elles diminuent en passant du Nord au Sud. L’évolution de la pluviométrie annuelle sur une période de 41 ans montre que la majorité des années se caractérisent par des précipitations supérieures à 600 mm avec des années exceptionnelles dont la pluviométrie dépasse les 1300 mm. L’évolution de la pluviométrie mensuelle moyenne (41 ans) montre que les premières pluies commencent le mois de septembre et la période de fortes pluies commence pour les deux stations de la province le mois d’octobre et se termine vers le mois de Mai. A partir de ce mois, les précipitations enregistrées sont le résultat des orages intermittentes accom-


Agriculture du Maghreb N째 84 Avril 2015

133


Protection anti-grêle

pagnés soit de forte pluie soit de grêle. La province connaît également des phénomènes climatiques tels que la grêle, le gel et le chergui qui causent des dégâts importants aussi bien sur l’arboriculture, les cultures maraiSpéculations Céréales Fourrages Arboriculture Olivier Maraîchage Légumineuse Jachère Total

du Maghreb 134 Agriculture N° 84 Avril 2015

chères et les grandes cultures. En effet, les périodes d’enneigement durent généralement 5 mois avec une hauteur qui varie de 0,2 m à 2 m (plus de 5 m dans des années exceptionnelles), celles de la grêle durent 6 mois (Avril à Septembre) et

Sup (ha) 50.000 12.300 10.800 1.280 1.400 1.100 9.315 86.195

% 58,01% 14,27% 12,53% 1,49% 1,62% 1,28% 10,81% 100,00%

coïncident avec la période de maturité des principales espèces fruitières et cultures maraichères alors que la gelée est fréquente surtout au printemps et en automne. La gelée printanière provoque des dégâts irréversibles car elle coïncide avec la période de flo-


Arboriculture raison des principales espèces fruitières, cette phase est déterminante du cycle cultural de la plante. Occupation des sols La SAU de la province représente plus de 86.000 ha soit environ 23% de la superficie totale, venant en troisième lieu après les forêts et les terrains incultes. La répartition de la SAU se caractérise par une prédominance des céréales (blés, orge, maïs et fourrages) occupant près des 3/4 des superficies. L’arboriculture fruitière, notamment les rosacées, arrive en troisième position avec plus de 12%, alors que les autres spéculations telles l’olivier, les cultures maraichères (pomme de terre, oignon) et légumi-

Répartition des superficies arboricoles (2013-14) Espèces Rosacées: - Pommier - Poirier - Prunier - Pécher - Cerisier Amandier Figuier Autres Total

Superficie (Ha) Bour Irrigué 6 930 30 1 370 620 1 200 50 115

Total 6 930 30 1 370 620 1 200 165

%

-

90

90

64,17 0,28 12,69 5,74 11,11 1,53 0,83

50

395 10800

395 10800

3,66

neuses représentant moins de 2% chacune. La jachère complète le total avec près de 11% de la SAU.

Une arboriculture riche de sa diversité

La province d’Ifrane est un ter-

roir privilégié des rosacées fruitières, aussi bien pour la production de fruits que de plants. Elle présente de nombreux atouts pour le développement de cette filière principalement les conditions climatiques favorables (températures et res-

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

135


Arboriculture

sources hydriques) au développement et à la fructification de toutes espèces. Les zones de production dans la province d’Ifrane sont principalement la vallée de Tigrigra de Amghas et la zone de Daiet Aoua pour le pommier, la zone d’Ain Leuh et Oulmès pour le cerisier. Au niveau de la Province, l’arboriculture fruitière s’est développée d’une manière spectaculaire. En effet, les superficies consacrées à l’arboriculture fruitière dépassent 10.000 ha dont les 2/3 sont oc-

du Maghreb 136 Agriculture N° 84 Avril 2015

cupés principalement par le pommier avec près de 7.000 ha, suivi du prunier (1.370 ha) et le cerisier (1.200 ha) représentant respectivement 13% et 11,5%. Le pêcher pour sa part occupe 620 ha et représente près de 6% des superficies. Les autres spéculations des superficies limitées telles l’amandier avec 165 ha (1,6%), le figuier 90 ha (0,9%) et le poirier 30 ha (0,3%).

gressé suite aux dégâts causés par la maladie du feu bactérien (arrachage et remplacement par d’autres espèces). Rappelons qu’au niveau de la région Meknès-Tafilalet, qui abrite 51% la superficie nationale en pommier et dépasse 65% de la production de pomme, la province d’Ifrane représente plus de 32% de la superficie régionale.

A souligner que les superficies occupées par les espèces de rosacées à pépins, autres que le pommier, à savoir le poirier et le cognassier ont fortement ré-

Une bonne production fruitière

La production fruitière de la province, principalement des-


tinée au marché local, est tirée vers le haut essentiellement par le pommier qui représente plus de 80% du total ainsi que par le prunier avec près de 10% et le pêcher 5% (voir tableau). A signaler que la production de cerises varie considérablement d’une campagne à l’autre puisque, certaines années, la province d’Ifrane peut fournir plus de 50% de la production nationale (essentiellement la zone d’Ain Leuh). L’infrastructure de conservation a évolué de 5 unités de stockage en 2002 à 11 unités en 2012, d’une capacité de 14.400 tonnes réparties sur le territoire de la province. Il est prévu également dans le cadre du PMV la création d’une autre unité frigorifique pour le pommier, une unité de conditionnement pour le cerisier et une unité de

Production estimée des différentes espèces arboricoles (2013-14) Espèces

Superficie (ha)

Pommier Poirier Prunier Pêcher Cerisier Amandier Figuier Total

6.930 30 1.370 620 1.200 165 90 10.405

séchage pour le prunier à Timahdite. Le profil variétal du pommier est dominé par les variétés Golden Délicious, Stark Délicious, Stark Rémson et d’autres, avec une maturité échelonnée entre août et octobre. Les rendements sont relativement bons, mais restent en deçà des potentialités de la zone. En ef-

Rendement (t/ ha) 25 15 15 18 6 0,75 6 --

Production (t) 173 250 450 20 550 11 160 7 200 124 540 213 274

fet, le pommier est une espèce extrêmement sensible aux erreurs de conduite, aux maladies et aux attaques des ravageurs. La réussite de sa culture nécessite donc, en plus du choix de variétés performantes, une maîtrise de toutes les opérations techniques qui doivent être en adéquation avec le matériel végétal choisi et les conditions du milieu.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

137


Arboriculture Profil variétal des rosacées fruitières (Campagne : 2013/14) Espèces Pommier

Poirier Pêcher

Prunier

Cerisier

Variétés

Superficie (Ha)

Epoque de maturité Septembre - Octobre « «

- Stark délicious

2175

- Golden délicious

3330

- Stark Rémson

780

- Autres - Docteur Guyot - Wiliams

645 25 5

- G. H . Hale - Dicksered

295 208

Août Juillet

- Arkina + Spiriting

75

Juin

- Autres - Stanly - Black Amber - Santa rosa - Black diamant - Bigarreau napoléon - Bigarreau Burlat - Van - Hedelfingen -Napoleon + Hardi geant - Cerisette

42 295 208 75 42 1012 180 68 90 40 506

Vallée de Tigrigra

«

«

Août - Septembre Août “

Juillet - Aout Août - Septembre Juin - Juillet Août Juin - Juillet Mai- juin Mai Juin Juin Juin-Juillet Mai

Les techniques de conduite adoptées au niveau de la province d’Ifrane concernent surtout les formes libres à savoir le Gobelet pour les densités faibles et moyennes et l’axe central pour les fortes densités. Le système d’irrigation au goute à goute est en train d’être généralisé grâce à l’aide de l’Etat. Face aux dégâts occasionnés par la grêle malgré l’existence de générateurs anti-grêle, l’utilisation de filets a donné satisfaction, c’est pourquoi cette technique est de plus en plus adoptée par les arboriculteurs.

Avancement des re-plantations

L’arboriculture occupe une large frange de la population locale par l’offre d’emploi qu’elle occasionne à tous les stades du cycle cultural, mais aussi au moment de stockage de la récolte et son écoulement. Cependant, les aléas climatiques (gelée et grêle) restent toujours le facteur déterminant des productions. En plus, la superficie de certaines espèces (poirier, cognassier) connait une nette diminution et ce, suite à des attaques fréquentes de ravageurs et de maladies notamment le feu bactérien. Pour lutter contre ce dernier du Maghreb 138 Agriculture N° 84 Avril 2015


fléau, un programme de l’Etat a été lancé en 2011 avec l’objectif d’encourager les agriculteurs touchés, par une subvention de replantation des vergers atteints par la maladie de feu bactérien. Cette aide a permis dans un premier temps d’arracher une superficie de plus de 1.000 ha de poirier et de la remplacer par des rosacées à noyaux. Outre la production fruitière, il y a lieu de signaler que la province occupe une place de leader dans la production de plants fruitiers à l’échelle national. En effet, le potentiel de production annuel de plants fruitiers est d’environ 7 millions de plants de rosacées fruitières soit 65% de la production nationale. Pour l’avenir, et dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du Plan Maroc Vert (PMV), le secteur arboricole bénéficie d’un programme d’extension avec pour objectif de diversifier la production, d’améliorer les rendements et de créer de nouvelles zones de culture,

notamment de prunier à Timahdite et de pommier à Bikrit et Senoual qui relèvent respectivement des communes rurales d’Oued Ifrane et Sidi El Makhfi. Le but ultime étant de faire de l’arboriculture le principal moteur de croissance économique dans la province d’Ifrane.

Principales contraintes

En dépit de tous ces atouts, quelques contraintes entravent l’avancée du secteur : - Fréquence de gelées, de grêles et de Chergui coïncidant avec les stades critiques des espèces fruitières - La non maîtrise des techniques culturales par une bonne partie des producteurs - Les difficultés d’accès à certaines exploitations - La faiblesse de l’esprit coopératif et l’insuffisance, voire, l’absence de l’organisation des circuits de commercialisation, favorisant les intermédiaires au détriment des producteurs. Ainsi, en raison du manque de coopératives et d’associations professionnelles locales, beaucoup de producteurs vendent leur production sur pied, d’où un important manque à gagner qui bénéficie aux intermédiaires. L’un des grands problèmes de la filière reste sans doute la commercialisation dont le circuit souffre toujours d’anarchie et l’intervention des intermédiaires nuit considérablement aux Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

139


Arboriculture

La situation géographique, les caractéristiques climatiques, la qualité des sols et les disponibilités hydriques font de la province d’Ifrane une zone particulièrement propice à l’arboriculture fruitière et à la production de plants en pépinières.

producteurs, mais aussi au pouvoir d’achat des consommateurs. Seuls s’en sortent les grands domaines organisés qui disposent d’entrepôt frigorifiques, et qui contrôlent le processus de commercialisation de leurs produits. Parmi les pistes d’amélioration, et afin de remédier à cette situation, il s’avère nécessaire de: - Renforcer et aménager le réseau d’irrigation et le léguer à des AUEAS performantes (associations des usagers). - Généraliser l’irrigation localisée en profitant des subventions de l’Etat dans ce domaine. - Encourager les arboriculteurs à adhérer activement aux associations professionnelles et appuyer les organisations actives. - Renforcer la formation continue et l’encadrement des arboriculteurs - Le désenclavement des douars et la création d’une plate-forme commerciale au niveau de la zone - Orienter l’arboriculture vers des espèces moins consommatrices en eau et plus adaptées aux conditions climatiques de la province comme l’olivier, l’amandier et le cerisier. du Maghreb 140 Agriculture N° 84 Avril 2015

- Valoriser les productions fruitières par la création d’unités de stockage, de transformation et de séchage. - Valoriser les produits de terroir - Généraliser et développer la mécanisation.

Organisation professionnelle

Dans la région d’Ifrane, comme ailleurs, le secteur des rosacées fruitières souffre d’un manque d’organisation professionnelle, aussi bien en amont qu’en aval. Or, l’organisation professionnelle et interprofessionnelle

est le seul moyen pour défendre les intérêts des producteurs, faciliter la communication entre les différents acteurs dans la filière, améliorer la qualité de la production et sa valorisation, surtout avec l’insuffisance des unités de stockage frigorifique. Cependant, on constate tout de même un certain effort d’organisation qui mérite d’être soutenu. Il est matérialisé par la présence de quelques associations des arboriculteurs, union provinciale des producteurs de rosacées fruitières, association des pépiniéristes…



Caisserie en bois Quelles alternatives ? M. Mohammed LAHKIM BENNANI*

Qui aime la nature et a eu l’occasion de visiter les montagnes de l’Atlas Marocain ne peut, en contemplant les monts dénudés, surmonter un sentiment amer de dépit. Les lacs de l’Atlas qui étaient entourés autrefois de forêts de différentes essences sont aujourd’hui complètement nus, et la végétation alentour est désormais réduite à quelques troncs déchiquetés et calcinés par le temps et les abus humains.

Juriste, arboriculteur. Président de l’association agricole de lutte contre la grêle et les aléas climatiques de Sefrou (ALACS)

Au fil des années les tribus

couvrir leurs besoins.

ment de la production ma-

autochtones qui se réchauf-

D’un autre côté, le braconnage

rocaine en fruits et légumes,

faient et cuisinaient avec le

effréné et les coupes illicites

les besoins en caisses en bois

bois mort ramassé dans les

ont contribué en grande par-

pour

anciennes forêts se sont vues

tie à la situation actuelle qui

l’entreposage et le transport

contraintes de détruire les

est appelée à empirer.

ont donné un grand coup de

arbres en végétation pour

En effet, avec le développe-

fouet à l’abattage tant licite

du Maghreb 142 Agriculture N° 84 Avril 2015

le

conditionnement,


qu’illicite des arbres forestiers. Une caisse en bois de qualité moyenne coûte actuellement 24Dh HT soit 30Dh TTC. Ce prix est excessif et représente parfois plus que la valeur des légumes euxmêmes. Bien plus, la caisse en bois est toujours mal finie et requiert durant l’usage qu’on en fait multiples réparations avant de finir au feu au bout de 2 ans. En cours d’usage, elle est cause de par sa fragilité, de plusieurs accidents et blessures corporels et même d’atteintes de tétanos. Bien plus, les professionnels ainsi que les responsables de la protection des végétaux sont conscients que la caisse

en bois est l’un des vecteurs de la propagation du feu bactérien qui a anéanti le verger marocain de poirier et qui est en train de détruire les pommiers, cognassiers et autres fruits à pépins. D’un autre côté, la caisserie en bois n’étant point susceptible d’un nettoyage radical, est responsable en plus de l’épidémie bactérienne, de la transmission de toutes les autres bactéries et maladies fongiques qui pullulent dans les entrepôts frigorifiques et qui sont la cause directe de la pourriture et de la perte d’une grande proportion des produits agricoles entreposés causant un manque à gagner

pour les agriculteurs et intermédiaires et une perte indirecte pour l’économie nationale.

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

143


Emballage

Pour récapituler, la fabrication de la caisse en bois est responsable, en partie, de la déforestation du pays, de la détérioration de son environnement, de la disparition du verger marocain de poirier, de la perte à plus ou moins brève échéance du reste du verger marocain à pépins et à noyaux et des pertes financières individuelles et nationales. Cet état des choses ne pourrait se perpétuer alors qu’il existe une alternative parallèle, alternative qui a déjà été épousée par l’administration marocaine pour les besoins de la pêche et du transport du poisson. La caisse en bois étant poreuse, elle ne se prête point à un nettoyage efficace, sans compter les relents nauséabonds que dégagent les caisses en bois utilisées dans le secteur de la pêche et qui rendent les marchés de gros et de détails totalement infects. Il est établi que ladite caisse est responsable de la pourriture précoce du poisson et des intoxications alimentaires des citoyens. Le Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime a rendu donc un arrêté condamnant l’utilisation de la caisse en bois dans le secteur de la pêche et du transport du poisson, arrêté qui n’est d’ailleurs pas à ce jour respecté par tous les professionnels. Désormais, la caisserie utilisée dans ledit secteur ne pourrait être qu’en plastique. Il est curieux cependant que les responsables administratifs de cette filière qui se trouvent être les mêmes responsables du département de l’agriculture, puisque c’est le même Ministère qui coiffe les deux activités, n’aient pas pensé à étendre l’application de ladite règlementation à l’usage de ce secteur. du Maghreb 144 Agriculture N° 84 Avril 2015


Il faut reconnaître la difficulté de prendre une décision similaire, et de la mettre en application dans l’immédiat. Mais, on pourrait très bien se fixer un moratoire de cinq années pour permettre aux fabricants de la caisserie en plastique de couvrir les besoins actuels, et aux professionnels de procéder au remplacement graduel de leurs caisserie en bois et de supporter de nouveaux investissements. Encourager la caisse en plastique Pour faciliter le mouvement, il suffirait à l’administration marocaine de prendre des mesures d’encouragement en exonérant la caisse en plastique de la TVA. Il serait même indispensable de la subventionner à l’instar des autres produits en usage dans l’agriculture. Il est difficile que l’on puisse contester le bien fondé de

cette proposition. En effet, la caisse en plastique est une bouée de sauvetage pour la forêt et l’environnement du Maroc, pourvu que l’on veuille bien encourager son usage. L’usage de la caisserie en plastique rentre par ailleurs dans la recherche de la qualification et la mise à niveau de l’agriculture marocaine tant prônée par le programme « Maroc vert ». Cette mise à niveau passe nécessairement par la modernisation de l’un des outils les plus indispensables du secteur. En effet, la caisserie en plastique étant susceptible d’un lavage soigné permettrait de mieux combattre le feu bactérien et autres maladies aussi graves qui menacent notre verger à pépins et à noyaux, ainsi que les maladies fongiques d’entreposage. Elle nous permettrait aussi de faire l’économie de grosses pertes

tant pour les professionnels que pour l’économie nationale. Elle contribuerait même à réduire le coût d’importation en devises des produits chimiques nécessaires à combattre lesdites maladies et à limiter la pollution de notre environnement due à l’usage de ces produits.

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Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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PROTECTION

Les acariens du pommier

Les tétranyques du pommier, l’acarien rouge et l’acarien jaune, sont considérés comme des ravageurs clés de la culture. Ils nécessitent chaque année un nombre anormalement élevé d’interventions phytosanitaires. En effet, le nombre de traitements acaricides peut atteindre 4 à 5 dans la région d’Immouzer voire même plus dans les régions d’Azrou et de Midelt.

L

es tétranyques du pommier sont de petits Arthropodes de taille inférieure à 1mm. Au stade adulte, ils possèdent 4 paires de pattes et sont aptères (Figure 1). De ce fait, ils ont un mode de vie plus ou moins sédentaire et en outre, ils se caractérisent par une reproduction parthénogénétique du type arrhénotoque (donnant des mâles). Ces facteurs facilitent des mutations et notamment une résistance rapide aux acaricides surtout si l’agriculteur ne raisonne pas le choix des pesticides.

Biologie

La biologie des 2 espèces est complètement différente. L’acarien rouge est oligophage, il se développe sur un petit nombre d’hôtes, surtout le pommier et le poirier mais aussi le pêcher et la vigne. Sur ces hôtes, il effectue, au cours de l’année, la totalité de son cycle. L’autre espèce, l’acarien jaune, est plutôt polyphage, évoluant sur un grand nombre d’hôtes dont les arbres fruitiers, les cultures maraîchage et di-

du Maghreb 146 Agriculture N° 84 Avril 2015

verses plantes adventices. En outre, sur pommier comme pour les autres arbres fruitiers, l’acarien jaune n’effectue qu’une partie de son cycle, l’autre partie se déroule sur la strate herbacée du verger.

Les effets nuisibles des acariens

Les acariens tétranyques s’attaquent exclusivement aux feuilles; par leurs innombrables piqûres, ils vident le contenu cellulaire du parenchyme foliaire qui se décolore peu à peu. Et en cas de fortes populations, le feuillage jaunit et prend alors un aspect plombé. La photosynthèse est alors fortement perturbée ce qui affecte énormément la production en qualité et en quantité. Un fait mérite d’être signalé dans le cas précis de l’acarien rouge. Les pullulations tardives des mois d’août et septembre peuvent se traduire par une ponte très importante des œufs d’hiver. Et dans ce cas, dès le débourrement les larves issues de ces œufs peuvent se concentrer sur les jeunes pousses provoquant leur rabougris-

sement ce qui risque d’affecter sérieusement la floraison. - Quant à l’acarien jaune, en cas de pullulations, il tisse des toiles qui le protègent des attaques de prédateurs et qui le disséminent d’un arbre à l’autre et d’un verger à l’autre sous l’action des vents.

La lutte contre les acariens du pommier

Dans la lutte contre les acariens tétranyques, il faut d’abord bien choisir l’acaricide 1- Choix des acaricides Il faut tenir compte de 2 critères : Les types d’action et les modes d’action biochimique des acaricides - Types d’action Ce sont des actions sur les différents stades des acariens; on distingue alors les acaricides ovicides, les larvicides et les adulticides. Par conséquent, il faut bien connaître la structure de la population avant d’opter pour tel ou tel acaricide.


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PROTECTION Décoloration et aspect plombé causés par les tétranyques sur feuilles de pommier

à 50% de feuilles sont infestées. Le choix du produit est en relation avec la structure des populations.

Conclusion

Liseron et chénopode envahis par l’acarien jaune

- Mode d’action biochimique : Les acariens tétranyques développent rapidement une résistance aux acaricides, raison pour laquelle il est conseillé d’alterner les produits selon leurs modes d’action biochimique. Les acaricides homologués actuellement au Maroc, contre les acariens du pommier, ont les modes d’action suivants : ü Produits neurotoxiques ü Produits agissant sur la croissance et le développement ü Produits agissant sur la respiration cellulaire ü Produits Inhibant la chitine ü Produits Inhibant la biosynthèse des lipides. 2- Stratégie de lutte Comme il a été précisé plus haut, la biologie des 2 espèces est totalement différente. Par conséquent, la stratégie de lutte n’est pas la même pour les 2 espèces de tétranyques. Contre l’acarien rouge - Lutte contre les œufs d’hiver : Dans certains vergers, la ponte d’œufs d’hiver est parfois très importante, il y a un risque pour les jeunes poussdu Maghreb 148 Agriculture N° 84 Avril 2015

es. Dans ce cas, il est conseillé d’observer 50 rameaux de 2 ans à raison d’1 rameau/arbre (en janvier-février) et si le seuil dépasse 60% d’organes infestés, il faut utiliser un acaricide ovicide (Voir Index Phytosanitaire du Maroc). - Traitement d’hiver à base d’huile : Ce traitement, effectué en principe au stade C du pommier, est dirigé contre les formes hivernantes des ravageurs du pommier (Cochenilles, acarien rouge et pucerons). - Traitements de pleine végétation, à partir de mars ou avril selon les années, il est recommandé d’observer 100 feuilles à raison de 2 feuilles/ arbre et d’intervenir avec un acaricide si 40 à 50% de feuilles sont infestées. Dans ce cas il faut opter pour des acaricides ovicides-larvicides-adulticides (Voir Index Phytosanitaire du Maroc). Contre l’acarien jaune Il faut surveiller à quel moment précis, les populations de l’acarien jaune entament la remontée sur les arbres et il est recommandé d’examiner 100 feuilles à raison de 2 feuilles/arbre et d’intervenir avec un acaricide si 40

Le pommier est de loin l’espèce arboricole qui reçoit le plus grand nombre d’interventions phytosanitaires. Et ce sont les acariens qui posent le plus de problèmes à l’arboriculteur. D’une part, la lutte chimique nécessite plusieurs traitements phytosanitaires, plus de 4 applications sans pou autant être sûr de contrôler ces tétranyques et d’autre part, l’intervention acaricide est souvent onéreuse. L’arboriculteur a donc la possibilité de réduire le nombre de traitements s’il agit à différents niveaux : • D’abord la prophylaxie Contre l’acarien rouge : Le bois de taille est souvent infesté d’œufs d’hiver, il est conseillé de le ramasser et de l’éloigner du verger pour éviter la réinfestation des arbres par les larves après éclosion des œufs. Contre l’acarien jaune : Il est recommandé de débarrasser le pied des arbres de toutes mauvaises herbes qui favorisent la multiplication du ravageur et qui constituent un danger permanent pour les arbres. • Le choix judicieux du produit qui doit tenir compte de la structure de la population de l’acarien à combattre et aussi du mode d’action de l’acaricide à utiliser. L’alternance des modes d’action évite, en effet, tout risque de développement de la résistance. • Enfin l’exécution des traitements : Cette opération joue un rôle capital dans la réussite de l’intervention acaricide. Dans la lutte contre les acariens, il faut correctement mouiller les arbres car les tétranyques sont souvent présents en grand nombre et bien dissimulés dans le feuillage. Le choix du matériel de traitement est donc primordial.

Source : extrait d’un article du Prof. Ahmed Sekkat Photos : Prof. Ahmed Sekkat


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ARBORICULTURE

La tavelure des pommes Les bons réflexes Provoquée par le champignon ascomycète Venturia inaequalis, la tavelure du pommier est présente dans toutes les régions du monde, là où cette espèce est cultivée. Mais sa présence est plus importante dans les régions à climat tempéré humide durant la période printanière. Ce redoutable champignon se manifeste par des lésions sur les feuilles et sur fruits altérant fortement à la fois le rendement et la qualité du produit à la récolte. Il présente de ce fait une sérieuse menace économique pour les arboriculteurs des pays où le marché de la pomme occupe une place importante.

C

onsidérée comme la principale maladie en vergers, la tavelure du pommier nécessite dans certains pays jusqu’à 30 traitements annuellement. Les épidémies de tavelure sont influencées par plusieurs facteurs, notamment les conditions climatiques au printemps, la sensibilité des variétés et l’état sanitaire du verger. Ce champignon peut provoquer une importante chute du rendement et rendre les fruits impropres à la consommation. Il infecte d’une manière générale les fruits, les feuilles et les

du Maghreb 150 Agriculture N° 84 Avril 2015

rameaux ce qui perturbe le bon développement de l’arbre et peut ainsi affecter même la récolte de la campagne suivante.

Contamination La période de contamination s’étend sur les 8 ou 10 semaines qui suivent le débourrement. Le risque est particulièrement élevé au moment de la chute des pétales. Leur insertion forme une porte d’entrée pour le champignon.

Facteurs favorables - Conditions climatiques : la tavelure est favorisée par des

conditions humides à partir du débourrement et des températures comprises entre 7 et 25°C. - Variétés : les pommiers présentent une sensibilité plus ou moins forte à la maladie selon les variétés. La plupart de celles qui sont cultivées aujourd’hui y sont sensibles.

Symptômes La maladie entraîne l’apparition de lésions brunes ou noires très caractéristiques à la surface des bourgeons, des feuilles, des fruits et parfois des rameaux. En présence d’une forte attaque avant


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La tavelure des pommes

mat u r i t é, l a pomme se déforme, des crevasses et des fissures apparaissent au niveau de la peau mais aussi de la chair. Lorsque les pédicelles sont à leurs tours infectées, la maladie entraine une chute prématurée des fruits. A noter que les infections ayant lieu avant la récolte peuvent passer sous silence au moment de la cueillette et provoquer l’apparition de symptômes en cours du stockage.

Moyens de lutte La stratégie de lutte contre la tavelure doit d’abord être préventive. L’utilisation de variétés ayant une sensibilité réduite à la maladie est à privilégier.

1- Mesures prophylactiques Venturia inaequalis se conserve essentiellement sur les feuilles tombées au sol. De ce fait, toutes les méthodes prophylactiques permettant de détruire les feuilles au sol doivent être mises en œuvre afin de réduire la présence d’inoculum primaire dans le verger, de même que les techniques qui contribuent à créer des conditions défavorables aux attaques de ce champignon : A la chute des feuilles, il est vivement conseillé de ramasser et de détruire les rameaux, les feuilles et les fruits malades tombés au sol ainsi que les fruits malades restés sur l’arbre afin de limiter les contaminations l’année suivante. • Travail du sol permettant l’enfouissement des feuilles non détruites ; • Espacement raisonnable et bien étudié entre les arbres et les rangs d’un verger au moment de la plantation ; • Opter pour une taille adéquate et régulière des arbres qui laisse la végétation assez aérée • Assurer une fertilisation azotée raisonnée.

2- Lutte chimique La lutte chimique raisonnée doit reposer sur le principe de prévenir toute infection primaire due à la projection d’ascospore afin de déjouer les contaminations secondaires. Prévention : Il est possible d’intervenir préventivement contre la tavelure, lorsqu’un passage pluvieux est annoncé et qu’il y a risque de contamination par les ascospores. Lorsque l’agriculteur se trouve face à des conditions climatiques favorables à l’apparition de la tavelure sur le pommier, il est conseillé de prospecter son verger et d’utiliser en alternance des familles chimiques préventives et de bonne rétention après chaque pluie. Traitements fongicides Les traitements sont appliqués en fonction des conditions climatiques et principalement par rapport aux pluies contaminatrices qui sont nécessaires à la propagation de l’infection. Ainsi, différentes manières de conduire cette lutte chimique contre la tavelure du pommier peuvent être pratiquées : • Opter très tôt pour un traitement précoce avant même l’apparition des infections ; • Conduire une lutte chimique préventive avant ou juste aux stades : boutons roses, début floraison, nouaison, jeunes fruits et début grossissement du fruit ; • Reconduire la lutte contre la maladie immédiatement après de fortes rosées et ou des pluies ; • Opter pour l’alternance des produits fongicides ; • Respecter le mode d’emploi des fongicides, les volumes d’eau et les intervalles entre les applications, indiqués sur l’étiquette ; • S’assurer du réglage du pulvérisateur pour couvrir toute la frondaison. Source : BASF

du Maghreb 152 Agriculture N° 84 Avril 2015


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irrigation

Canne à sucre Réponses à différentes doses d’eau sous irrigation localisée «goutte à goutte» au Gharb

Dr. Mohamed AABAD1, Pr. Ahmed BOUAZIZ2,

Au Maroc, le secteur agricole utilise, à lui seul, près de 90% des réserves hydrologiques globales du pays. En conséquence, l’emploi de techniques plus efficientes, tel que le système localisé, permettrait d’économiser au moins 50% des quantités d’eau d’irrigation des cultures.

M

algré les efforts déployés en matière de gestion du réseau d’irrigation et la mise en valeur agricole, les résultats obtenus en matière de la maîtrise et de la valorisation de l’eau restent en deçà des objectifs escomptés des secteurs équipés. En effet, l’irrigation qui a été lancée initialement comme un moteur de développement agricole se trouve actuellement confrontée à plusieurs contraintes et doit relever des défis de plus en plus importants notamment la pénurie

Journées de démonstration des premiers résultats de l’expérimentation

du Maghreb 154 Agriculture N° 84 Avril 2015

d’eau, l’accroissement de la demande et la dégradation des ressources. Quant à la culture de canne à sucre, depuis son introduction en 1972 dans le Gharb, 24 variétés performantes ont été sélectionnées et inscrites au catalogue officiel national. Plus de 200 autres variétés, qui ont été introduites de par le monde, principalement des Etats-Unis (Canal Point, Louisiane, Hawaii), de l’Inde, des Iles Maurice, de La Réunion et de l’Australie, sont conservées au Gharb dans la collection du Centre Technique des Cultures

Sucrières (CTCS). Dans ce climat méditerranéen où la sécheresse estivale coïncide avec la période de croissance active et où l’excédent pluviométrique hivernal n’est pas totalement utilisé à cause des faibles températures, la canne à sucre consomme par cycle de récolte des quantités énormes de 11.000 à 15.000 m³/ha d’eau d’irrigation, coûteuse et de plus en plus rare. Les rendements moyens réalisés chez les planteurs, avoisinant 60 t/ha de tiges usinables et 11 % de sucre, restent loin des potentialités de l’espèce et de celles de la région du Gharb, estimées à plus de 100 t/ha canne et 13% sucre. Comparée aux autres spéculations pratiquées, la canne à sucre est parmi les cultures qui valorisent le moins bien l’eau d’irrigation (0,7 à 0,8 kg sucre/m3 contre, par exemple, +1,3 kg sucre/m3 pour la betterave). Conscient de ces défis rencontrés au niveau des principaux périmètres aménagés, l’Etat marocain a décidé avec l’octroi de subventions très encourageantes (80 à 100%) dans le cadre du PNEEI et du Plan du Maroc Vert (PMV), de reconvertir le maximum de superficies équipées en gravitaire et surtout par aspersion aux modes d’irrigation localisée (550.000 ha dont 86.700 ha pour le PAR Gharb). C’est dans ce contexte visant à encourager cette initiative que nous publions dans cet article, au profit de la filière sucrière et des gestionnaires des ressources en eau, les résultats d’une expérimentation qui a été réalisé par l’ORMVAG (CTCS) et l’IAVH II sur l’irrigation localisée de la culture de canne à sucre dans les conditions pédoclima-

1-Chercheur au Centre Technique des Cultures Sucrières de l’ORMVA du Gharb, mohamedaabad@gmail.com 2 - Enseignant chercheur à l’IAV Hassan II Rabat, ahmedbouaziz55@gmail.com


tiques de la région du Gharb. Son objectif principal a été de comparer les réponses de dix variétés homologuées de canne à sucre à l’application de trois doses contrastées de l’eau d’irrigation utilisant le système localisée (goutte à goutte).

Méthodologie du travail

L’étude a été réalisée entre 2006 et 2007 dans l’ex-station de recherche du Centre Technique des Cultures Sucrières (CTCS) du Gharb à Souk Tlet sur une superficie d’environ un ha sous irrigation localisée (goutte à goutte). Le contrôle des doses apportées a été assuré par des débitmètres installés en tête des parcelles expérimentales (Photos 1 et 2). Cette étude a concerné dix variétés homologuées de canne à sucre (CP66-346, L62-96, CP70-321, MORCP86-10, CP79-1248, CP75-1322, CP78-1140, MORCP86-22, CP79-1658 et CP74-358) pour lesquelles trois régimes d’irrigation bien contrastés ont été appliqués : 100, 33 et 17 % ETM (Photo 1). L’estimation des besoins en eau de la culture ou Evapotranspiration Maximale (ETM) a

été faite in situ en se référant à la méthode du bilan climatique basée sur l’évaporation du bac classe A (Ebac). Les observations et les mesures réalisées ont concerné les rendements en tiges usinables et en sucre, la hauteur des tiges, et la qualité technologique

des cannes. Pour déterminer l’efficience d’utilisation de l’eau par les différentes variétés de canne, le calcul du Rendement de l’Eau d’Irrigation (REI) a été basé sur la

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irrigation

1

Toutefois, à la différence des trois premières variétés, dont les corrélations entre les hauteurs et les rendements en canne et en sucre est très importante (R² 86% et 84%), le potentiel d’élongation remarquable de la variété CP74-358 (photo 3) ne s’est pas traduit par des rendements élevés en cannes et en sucre. Ceci pourrait être expliqué par le calibre des tiges de cette variété qui parait moins important. Par conséquent, les cultivars L62-96, MORCP86-10 et MORCP86-22 confirment leurs potentiels génétiques élevés pour mieux valoriser l’eau d’irrigation de la canne à sucre.

2

formule agronomique simple qui relie la production de canne à la quantité d’eau consommée :

fourragères, les céréales ou le riz.

Où : REI : Rendement de l’Eau d’Irrigation (t canne/m³ ou kg sucre/m³) L’itinéraire technique adopté est celui recommandé par le CTCS/ORMVA Gharb.

Au cours des deux campagnes d’expérimentation, le régime d’irrigation a montré un effet significatif sur la hauteur des tiges. D’une manière générale, les hauteurs les plus élevées ont été obtenues par l’ensemble des variétés testées pour le traitement témoin 100%ETM (6800 m³/ha). Ces différences entre les hauteurs des tiges ont eu des conséquences proportionnelles sur les rendements en tiges et en sucre à la récolte (Photo 3). Pendant la période estivale d’irrigation de la canne (juillet-octobre) qui coïncide habituellement avec la phase active de la croissance ou «boom stage», les besoins en eau de la canne dans les conditions de l’expérimentation ont été estimés en plein régime d’irrigation (100%ETM) à environ 4.5 mm/j. De ce fait, pour réaliser des rendements en canne dépassant la barrière de 100 t/ha, ces doses doivent être accomplies par des arrosages de la canne réguliers durant tout le stade de croissance des tiges. Le classement des moyennes a également montré que les hauteurs les plus élevées ont été réalisées par les cultivars L62-96, MORCP86-10, MORCP86-22 et CP74-358 qui ont été respectivement de plus de 230 cm pour le témoin 100% ETM, plus de 200 cm pour le régime 33% ETM et plus de 170 cm pour le régime 17% ETM.

REI = Rendement (canne ou sucre) / dose irrigation (par régime)

REsultats DE L’eXPERIMENTATION

Bilan des apports d’eau d’irrigation

Les apports globaux cumulés pour le régime d’irrigation témoin (100% ETM) ont été en moyenne, pour les deux années d’expérimentation, de l’ordre de 6800 m³/ha (Tableau 1). Pour les régimes 33% ETM et 17% ETM, qui ont abouti au stress hydrique de la culture leurs doses totales n’étaient en moyenne que de 3200 et 2400 m³/ha respectivement. Comparées aux doses actuelles d’irrigation de la canne au Gharb (11-15000 m³/ha/année), les résultats obtenus par le traitement témoin 100%ETM permettent d’économiser plus de 50% d’eau. Ce qui permettrait une large extension des programmes annuels de plantation de canne à sucre dans la région, ou d’utiliser cet excédent d’eau pour irriguer d’autres cultures comme la betterave sucrière, les cultures maraîchères, l’arboriculture, les cultures

`

Elongation des tiges

Tableau 1. Apports d’eau effectués en première et deuxième repousse de canne.

Apports d’eau (m³/ha) par régime hydrique (% ETM)

Années

100%

33%

17%

Total 2005/2006

7100

3400

2600

Total 2006/2007

6500

3000

2200

Moyenne (m³/ha)

6800

3200

2400

du Maghreb 156 Agriculture N° 84 Avril 2015

Rendements en tiges usinables

La variété L62-96 a réalisé des rendements records en tiges usinables, soit en moyenne des deux repousses 161, 127 et 107 t/ha respectivement pour les régimes 100%, 33% et 17%ETM, suivi des variétés MORCP86-22 et MORCP86-10. Pour les différents niveaux de régimes hydriques, ces rendements sont généralement supérieurs à la moyenne des autres variétés. Néanmoins, la variété MORCP86-10 a révélé une certaine sensibilité aux stress hydriques les plus forts (doses irrigation < 33%ETM). Aussi, les variétés CP75-1322, CP74-358 et CP 781140 qui arrivent en deuxième ordre valorisent moins bien l’eau d’irrigation.

Rendements en sucre

Les analyses statistiques ont montré des différences très hautement significatives de l’effet du régime hydrique et aussi du génotype sur le rendement en sucre. Le classement des moyennes a révélé la supériorité de la variété L62-96 suivie des variétés MORCP86-22, MORCP86-10 et CP751322, dont les rendements en sucre ne sont pas significativement différents. Le reste des variétés (CP74-358, CP66346, CP79-1658, CP70-321, CP78-1140, CP79-1248) a donné des rendements similaires, mais relativement moins intéressants, soit 3 à 7 t sucre/ha en moins par rapport au cultivar le plus performant L62-96. Dans toutes les conditions d’irrigation avec ou sans stress hydrique (irrigation avec régime 17 ou 100%ETM), les variétés L62-96, MORCP86-22 et MORCP86-10 (24, 21 et 20 t sucre/ha) avec un degré moindre CP75-1322 (18 t sucre/ha) ont montré pendant les deux années d’expérimentation leurs


performances pour valoriser l’eau d’irrigation par rapport aux autres cultivars. Alors que la variété MORCP86-10 qui a montré des capacités élevées pour valoriser l’eau en conditions favorables d’irrigation (100%ETM) parait relativement moins tolérante aux conditions de déficit hydrique élevé (12 t sucre/ha/ 17% ETM). Dans un premier temps, nous pourrions lier cet avantage de valorisation de l’eau d’irrigation exprimé par rapport aux autres variétés testées (CP74358, CP66-346, CP79-1658, CP70-321, CP78-1140, CP79-1248) au fait que ces génotypes ont montré des taux élevés de croissance en hauteur qui ont été bien corrélés avec le rendement en sucre et en tiges usinables. Ces résultats, qui confirment ceux obtenus pour la croissance des cannes et pour le rendement en tiges usinables, mettent en exergue la possibilité d’améliorer davantage les rendements de cette culture en utilisant les génotypes les mieux adaptés, notamment les cultivars L62-96, MORCP86-22 et MORCP86-10. Ces avantages permettraient de classer ces variétés parmi

celles qui paraissent tolérantes au déficit hydrique (sécheresse) et ayant des capacités élevées pour mieux valoriser l’eau d’irrigation.

Analyses de la qualité technologique

Pour chacune des deux années d’expérimentation, les analyses technologiques n’ont pas montré de différences significatives liées à l’effet du régime hydrique ni aux génotypes des différentes variétés sur les indicateurs qualitatifs de la canne à sucre (richesse%, pureté% et fibre% des cannes). Ce qui pourrait être expliqué par la date de récolte tardive qui a été effectuée pour chaque cycle de canne pendant le mois de juin c’est-à-dire vers la fin de la campagne de récolte de la culture ; où toutes les variétés ont eu suffisamment le temps pour accumuler le maximum de sucre dans les tiges indiquant leur maturité physiologique. En revanche, les niveaux des taux de richesse réalisés sont relativement élevés pour l’ensemble des variétés (14-16% sucre) comparativement à la

Photo3. Décrit la différence de hauteurs des tiges en fonction des régimes hydriques et des variétés utilisées

moyenne du Gharb qui est de l’ordre de 11%. On estime que l’ensemble des variétés ont été maintenues sous un régime d’eau régulier et favorisé par le système d’irrigation localisée comparativement à l’aspersif et au gravitaire communément utilisés en grande culture dans les régions du Gharb et du Loukkos.

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irrigation

Valorisation agronomique de l’eau d’irrigation

Les résultats montrent que les meilleures Rendements de l’Eau d’Irrigation (REI) sont obtenus par les quatre variétés parmi celles ayant abouti aux rendements en tiges et également en sucre les plus élevés : L62-96, MORCP86-10, MORCP86-22 et CP751322. A l’exception de la MORCP86-10 qui a montré un déclin pour le traitement 17%ETM, leurs REI respectifs ont dépassé en moyenne des deux repousses de canne, 2.6 kg sucre/m3 pour le régime 100%ETM, 4.8 kg sucre/ m3 pour 33%ETM et 5.5 kg sucre/m3 pour 17%ETM . En principe, la variété qui valorise

3

mieux l’eau d’irrigation serait celle qui maximise à la fois le rendement en sucre et le Rendement de l’Eau d’Irrigation (REI kg sucre/m3) indépendamment des régimes hydriques utilisés (avec ou sans déficit hydrique). En effet, la comparaison entre les rendements en sucre potentiels (100%ETM) et les REI réalisés en conditions de déficit hydrique (33 et 17%ETM), confirme que les variétés L62-96, MORCP86-10, ‘MORCP86-22 et CP75-1322 permettraient de tirer le maximum de profit en sucre et d’optimiser l’utilisation de l’eau pour irriguer la culture de canne a sucre au Gharb. Aussi, il faut noter que, malgré leurs niveaux de REI relativement faibles (REI < 2.4 kg sucre/m3), les anciennes variétés CP70-321 et CP66-346 (dominantes dans les plantations de canne à sucre, +80%) se sont avérées exceptionnellement tolérantes au déficit hydrique élevé en cas de conditions climatiques plus sèches (17%ETM). Les variétés L62-96, MORCP86-10, ‘MORCP86-22 et CP75-1322 apparaissent donc avoir des potentialités de valorisation de l’eau très importantes avec des capacités meilleures pour tolérer le déficit hydrique et seraient de ce fait, beaucoup mieux adaptées pour améliorer à la fois le rendement de l’eau et la productivité de la canne à sucre dans les conditions du Gharb. Leurs performances pourraient être liées à leurs origines d’importation et s’expliqueraient aussi par le fait que le cultivar L62-96 en provenance de la Louisiane, caractérisée par un climat, plus frais en hiver, a été sélectionné aux USA comme étant un génotype précoce à cycle court et à potentiel de croissance et de production élevées. Contrairement aux autres génotypes ‘’CP’’ d’origine Canal Point en Floride

(USA) à climat subtropical, les deux variétés ‘’MORCP’’ ont été améliorées et sélectionnées in situ dans les conditions du Gharb au Maroc.

Valorisation économique de l’eau d’irrigation La valorisation économique de l’eau d’irrigation par les différentes variétés a été meilleure en conditions favorables d’arrosage sans déficit hydrique la culture de canne à sucre (100%ETM). De ce fait, les meilleurs bénéfices dégagés ont été également obtenus par les variétés les plus performantes en terme de production de sucre et d’efficacité d’utilisation de l’eau d’irrigation : L62-96, MORCP86-10, MORCP86-22 et CP75-1322. Leurs marges nettes optimales réalisées ont été respectivement de l’ordre de 30.000, 23.300, 22.900 et 20.000 DH/ha/an, pour un gain marginal net optimum d’environ 4.6, 3.6, 3.5 et 3.1 DH/m3 d’eau d’irrigation utilisé. Comparés aux marges bénéficières moyennes réalisées pour la canne à sucre en grande culture (5 à 6.000 DH/ha/an), ces variétés permettraient d’améliorer considérablement (augmentation de 3 à 6 fois) le revenu des planteurs et de l’industrie sucrière au Maroc. Les génotypes CP75-1322, CP74-358, CP78-1140 ont réalisé des rendements économiques intermédiaires, alors que CP70-321 et CP66-346 couramment plantées au Gharb (+80%) rentabilisent moins bien l’eau d’irrigation.

5 Préparation des échantillons de canne pour les analyses de laboratoire du Maghreb 158 Agriculture N° 84 Avril 2015


Résumé

Au Maroc La canne à sucre est une culture hautement consommatrice en eau notamment avec les modes actuels d’irrigation en gravitaire et par aspersion. Dans le but d’améliorer le Rendement de l’Eau d’Irrigation (coûteuse et de plus en plus rare), une expérimentation a été conduite in situ dans les conditions pédoclimatiques de la région du Gharb sur dix variétés de canne à sucre pour lesquelles trois niveaux contrastés d’alimentation hydrique (100%, 33%, et 17% ETM) ont été utilisés. Comparées aux doses actuelles d’irrigation de la canne au Gharb (1115000 m³/ha/année), Les résultats obtenus pour le traitement témoin 100%ETM (7000 m3/ha) permettent d’économiser plus de 50% d’eau. Ce qui permettrait une large extension des programmes annuels de plantation de canne à sucre dans la région, ou d’utiliser cet excédent d’eau pour irriguer d’autres cultures comme la betterave sucrière, les cultures maraîchères, l’arboriculture, les cultures fourragères, les céréales ou le riz. Ces résultats montrent aussi que la variété L62-96 a eu des potentiels de croissance et de productivité plus élevés par rapport aux autres variétés testées, et ce pour les trois niveaux d’alimentation en eau. Dans les conditions sans déficit hydrique

(100% ETM), ses rendements ont atteint un record dépassant 160 t/ha en tiges usinables et 24 t/ha en sucre avec un REI de 3.5 kg de sucre/m3 d’eau d’irrigation utilisé. Ce qui a permis de dégager un bénéfice net de l’ordre de 30000 DH/ha/année et un gain marginal optimum d’environ 4.6 DH/ m3 utilisé. Les performances de productivité et de valorisation de l’eau d’irrigation des variétés MORCP86-10, MORCP86-22 et CP75-1322 sont très comparables à ceux du cultivar potentiel L62-96. Avec des REI (<2.4 kg/m3 sucre) et des productivités relativement plus faibles (<10.000 DH/ha), les variétés CP70-321 et CP66-346, habituellement plantées sur de larges superficies en grande culture au Gharb (+80%), ont été classées parmi les cultivars (CP74-358, CP78-1140, CP79-1248, et CP79-1658) qui valorisent relativement moins bien l’eau d’irrigation. En revanche, ces variétés ont exceptionnellement montré un caractère de tolérance des conditions climatiques de sécheresse avec un déficit hydrique plus élevé (<17%ETM). En somme, nous recommandons les quatre variétés L62-96, MORCP86-10, MORCP86-22 et CP75-1322 en tant que des génotypes très prometteurs pour améliorer à la fois le rendement de l’eau d’irrigation (REI) et la productivité de la culture de canne à sucre dans les périmètres canniers du Maroc.

Remerciements

Nos remerciements les plus sincères au Prof André Falisse de la Faculté de 4 Gembloux/Belgique, au Dr Martiné du CIRAD France et aux responsables et agents de L’ORMVAG, IAV Hassan II, et à ceux du Ministère de l’Enseignement Supérieur pour leurs soutiens et appuis financiers. Nos sincères reconnaissances également à tous les collègues et amis pour leurs collaborations en particulier Dr Mustapha El-Messaoudi de l’ORMVAG/CTCS, Dr Abdellah Aboudrar de l’ENA Meknès et Mr Hammadi Bouazzaoui de l’IAV Hassan II Rabat.

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Equipe d’appui pour l’initiation de l’expérimentation.


GESTION

L’agriculture marocaine peutelle se passer d’informatique ? La réponse par la négation est unanime aussi bien par les responsables gouvernementaux que par les acteurs de la profession à tous les niveaux. La nécessité de recourir à l’informatique agricole, en tant qu’outil d’aide à la décision, est reconnue par tous aussi bien à court terme pour les producteurs les plus avancés qu’à plus long terme pour les autres. Si pour certains, le principal frein est le montant des investissements qu’il faut mobiliser, personne ne remet en question la pertinence de tels placements pour le développement des exploitations agricoles, leur mise à niveau et leur bonne gouvernance.

L

es agriculteurs, en tant que chefs d’entreprises, en sont convaincus et les nombreux opérateurs qui se sont déjà lancés dans cette voie (sans attendre que les responsables se penchent sur cette problématique) expriment leur pleine satisfaction du pas qu’ils ont

franchi. Les autres sont soit attirés par les avantages qu’ils voient chez les voisins et sont prêts à franchir le pas, soit ignorent tout de cette avancée et doivent être informés. « L’informatique est aujourd’hui incontournable et occupe une place prépondérante dans les démarches pour la gestion d’une entreprise. De

même que sans informatique on ne peut obtenir la certification Global Gap », explique un opérateur. Au Maroc, si les grands groupes et producteurs ont été les premiers à s’équiper de logiciels informatiques pour optimiser leur gestion, les petits et moyens sont actuellement de plus en plus conscients de l’intérêt que peuvent jouer les nouvelles technologies de l’information dans la réussite de leur métier.

A quoi sert l’informatique en agriculture ?

L’objectif de l’informatique agricole est de : - faire remonter les informations du terrain (gestion parcellaire) en même temps en saisissant le coût de chaque opération. Ainsi, on peut avoir le coût de production et identifier les bonnes pratiques et les mauvaises qu’il faudra corriger. - en centralisant l’information, c’est un formidable outil d’aide à la décision. - elle permet le lancer des alertes (LMR…), d’organiser la paie et la gestion des ouvrier (limiter les pertes de temps), établir une cartographie de la plantation, aider à la replantation, … - remplacer toutes les opérations enregistrées sur papier, économisant du temps et évitant des dépenses devenues inutiles. A noter qu’il faut distinguer deux genres d’informatique : les Automatismes NTIC et l’informatique du Maghreb 160 Agriculture N° 84 Avril 2015


Photo Informia

de gestion. Cette dernière aide à organiser l’information technique et économique, à assurer un suivi quotidien des coûts. C’est un outil d’aide à la décision. Ainsi, grâce aux logiciels de gestion l’agriculteur est capable de faire un suivi quotidien et opérationnel de son activité sur les plans technique et économique : - Technique : l’informatique permet de dématérialiser la traçabilité en éliminant le support papier et de rendre l’accès à l’information plus simple et plus rapide - Economique : ces outils permettent de gérer tous les postes de charge au niveau de la ferme, à savoir : la main d’œuvre, les stocks d’intrants, les investissements et

amortissements, l’énergie, … En effet, ces logiciels permettent de réaliser des traitements des données en temps réel afin de produire des rapports d’activité qui peuvent mieux guider l’utilisateur dans ses prises de décision, de croiser des informations techniques et économiques pour produire des états pluridimensionnels avec une grande rapidité Ainsi, le recours à l’informatique permet un gain de temps par rapport à la méthode manuelle. Il donne aussi la possibilité de transférer l’information en continu sur différents supports (PC, tablette, smartphone …). A titre de compa-

raison, la préparation d’un bilan de fin de campagne nécessite par la méthode conventionnelle une dizaine de jours pour établir les états pertinents de l’activité pendant la campagne, alors qu’avec les logiciels de gestion les résultats sont instantanés. L’informatique permet aussi de centraliser l’information de plusieurs fermes et établir des rapports comparatifs. En plus, et avec le développement de la couverture internet, l’utilisateur peut obtenir l’information là où il est grâce à sa centralisation (technologies de la communication) et avoir un tableau de bord disponible tout le temps

Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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Recherche

Intérêt des Bactéries promotrices de la croissance et de développement des plantes « PGPR » en agriculture Dr. El Hassan Achbani, Directeur de Recherche INRA, Meknès Les engrais sont des composants essentiels de l’agriculture moderne, car ils fournissent des éléments nutritifs essentiels aux plantes. Cependant, l’utilisation excessive d’engrais peut engendrer des impacts négatifs sur l’environnement. Et pour atténuer cet impact, l’usage des rhizobactéries « PGPR » pourrait être une solution efficace du fait du rôle joué dans la rhizosphère. En effet, les PGPR sont des bactéries utiles qui ont la grande capacité de coloniser les racines et de promouvoir ainsi la croissance de la plante via une action directe sur le végétal ou en éliminant certains phytopathogènes. Associées à plusieurs espèces végétales, elles sont communément présentes dans divers environnements. Elles appartiennent aux genres Azoarcus, Azospirillum, Azotobacter, Arthrobacter, Bacillus, Clostridium, Enterobacter, Gluconacetobacter, Pseudomonas, et Serratia. Mais ce sont surtout les Pseudomonas et les Bacillus qui sont les plus étudiées car elles colonisent bien les racines et agissent comme des biofertilisants ou des biopesticides ou les deux ensembles. Le tableau 1 donne une idée sur la nature des PGPR qui sont associées à certaines cultures.

E

n plus des PGPR citées, d’autres bactéries communément appelées des Rhizobium qui sont connues par la fixation de l’azote (N2) atmosphérique et le mettent à la disposition de la plante via le phénomène de nodulation sont largement étudiées. Elles sont, en effet, classées en 6 genres; Rhizobium, Allorhizobium, Azorhizobium, Bradyrhizobium, Mesorhizobium et Sinorhizobium et en 91 es-

pèces. Ces bactéries qui peuvent augmenter la nodulation et la fixation d’N2 chez les légumineuses, peuvent ainsi minimiser l’usage des engrais azotés chimiques lorsqu’elles se trouvent dans des conditions permettant cette activité. Les mécanismes principaux impliqués dans la promotion de la croissance et de développement des plantes incluent la production d’hormones végétales (Phytohormones) de croissance,

Tableau 1. Liste des bactéries promotrices

de la croissance et de développement de la plante testées sur les cultures Culture

PGPR associées

Riz

Herbaspirillum, Azospirillum et Burkholderia

Maïs

Azospirillum sp., Klebsiella sp., Enterobacter sp., Rahnella aquatilis, Herbaspirillum seropedicae, Paenibacillus azotofixans, and Bacillus circulans.

Blés

Azotobacter, Azorhizobium, Azospirillum, Herbaspirillum, Bacillus and Klebsiella

Canne à sucre

Azospirillum brasilense, Azospirillum lipoferum, Azospirillum amazonense, Acetobacter diazotrophicus, Bacillus tropicalis, Bacillus borstelensis, Herbaspirillum rubrisubalbicans et Herbaspirillum seropedicae.

Maïs

Azospirillum et Azotobacter

Blé

Azospirillum brassilense

Légumineuses

Rhizobium, Allorhizobium, Azorhizobium, Bradyrhizobium, Mesorhizobium et Sinorhizobium

Azospirillum brasilense

Pseudomonas putida (souche GR12-2)

Coton et Céréales

Bactéries : Pseudomonas striata, Bacillus polymyxa; Champignons : Aspergillus awamori, A. niger, et Penicillium digitatum

Pois-chiche

Rhizobium, Pseudomonas striata et Bacillus polymyxa

Arachide

Rhizobium (souche Tt 9) et B. megaterium var. phosphaticum

Lentilles

Bacillus firmus

Pois

Bacillus sp. + Rhizobium sp.

du Maghreb 162 Agriculture N° 84 Avril 2015

la solubilsation et la mobilisation du phosphate (P) ou autres éléments, la production de l’ACC-deaminase, enzyme responsable de l’inhibition de l’éthylène synthétisé, la production de sidérophores, de ß-1-3-glucanase, des chitinases, des antibiotiques pour contrecarrer les phytopathogènes et l’induction de la résistance systémique vis-à-vis des pathogènes, en plus de la compétition pour l’espace et pour les nutriments dans le contrôle biologique. Ce groupe bactérien peut être ainsi divisé en fonction des mécanismes impliqués cités ci dessus:

Phyto-stimulateurs : L’induction des régulateurs de croissance des plantes tels que les auxines, cytokinine et gibberelline par les PGPR est aussi responsable de la stimulation de la croissance et du développement des plantes. La plupart des bactéries colonisant la rhizosphère (soit 80%) ont été rapportées comme productrices d’auxines surtout le groupe des bactéries dits « Gram (-) ». Azospirillum brasilense constitue l’un des modèles de PGPR les plus étudiées par sa production d’auxine, cytokinine et gibberelline. Les plantes traitées par cette espèce manifestent des changements


Figure 1a : Comparaison entre les plantules du blé tendre traitées ou non par des PGPR (Souches 2026-2 et 2027-2)

morphologiques comme l’augmentation du système racinaire à travers la production élevée de racines chevelues qui améliorent l’absorption des éléments minéraux. D’autres genres bactériens ont été rapportés comme étant des producteurs de phytohormones comme Acinetobacter, Alcaligenes, Bacillus, Rhizobium, Seratia, etc. Les hormones végétales affectent l’expression spatiale et temporelle des différents phénotypes tels que l’élongation cellulaire, la division et la différenciation. Elles pourraient éventuellement jouer un rôle important dans la réponse de la plante à des stress biotiques et abiotiques. Plusieurs bactéries sont capables de produire plus d’un type d’hormone végétale, mais certaines d’entre elles peuvent produire et dégrader la même hormone, de produire ou dégrader le précurseur d’une autre hormone, ce qui affecte la physiologie de la plante de façons diverses. En outre, la production bactérienne des IAA peut être bénéfique ou nuisible à la santé des plantes. Par exemple, cette production d’IAA par Pseudomonas putida (souche GR122) a pu améliorer la prolifération des racines chez l’Azospirillum brasilense, ce qui a entrainé une augmentation de l’absorption aussi bien des éléments nutritifs que de l’eau dans le sol. D’autre part, dans certaines publications, l’IAA a été jugé nécessaire pour la pathogenèse comme dans le cas du couple « Olivier- Pseudomonas savas-

Figure 1b : Différence entre la hauteur d’une Figure 2 : Comparaison entre les racines d’une plante de tomate témoin plante de blé tendre traitée par une PGPR (Souche et les racines d’une plante traitée par une PGPR (Souche 2025-6) 2027-9) et une plante témoin non traitée

tanoï». D’autres parlent de l’intérêt de l’IAA dans la communication entre les bactéries et autres microorganismes. Les résultats d’une étude réalisée dans notre laboratoire ont montré la capacité d’une souche de Bacillus sp et une autre de Pantoea sp à augmenter la longueur du système aérien du blé tende (figure 1) et de la tomate (figure 2) à des niveaux plus élevés en comparaison avec le témoin, de même que pour les autres paramètres de croissance étudiés (Taux de chlorophylle, le pois frais et sec, ..).

Biofertilisantes : Les PGPR stimulent la croissance des plantes directement en mettant à leur disposition des quantités importantes des nutriments, à travers par exemple la solubilisation du phosphore, ou plus généralement en rendant l’inaccessible des éléments nutritifs à la portée de plante. A côté de l’azote, il paraît que le phosphore (P) constitue un autre élément minéral essentiel qui limite le plus souvent la croissance de plantes, et qui est utilisé sous forme de phosphate (Pi, H2PO4). Bien que les sols contiennent généralement une grande quantité de phosphate total, seulement une faible proportion est disponible pour les plantes. En moyenne, la plupart des éléments minéraux sont présents dans le sol avec des petites quantités (millimolaires), mais le phosphate encore moins (en micromoles). Cependant, les plantes sont bien adaptées à utiliser cet élé-

ment à faible concentration dans le sol. Par conséquent, il est tout à fait normal d’avancer que la présence et la disponibilité du P à la surface de la racine sont influencées par les racines et surtout par l’activité microbienne dans cet espace. Les microorganismes solubilisant le phosphate incluent aussi bien des microorganismes symbiotiques que ceux qui ne les sont pas. L’on cite les Pseudomonas, Bacillus, et les Rhizobium, et divers champignons comme les espèces d’Aspergillus et de Penicillium. Les bactéries solubilisant le phosphate ont été déjà insérées dans les pratiques agronomiques comme étant des bio-inoculum potentiels qui élèvent la productivité des cultures. Par exemple, en URSS, un produit biofertilisant “phosphobacterin” utilisé dans l’agriculture a été préparé sur la base de Bacillus megaterium var. phosphaticum. Il a été ensuite introduit dans d’autres pays comme l’Europe de l’Est et l’Inde. Auparavant, en Inde, un produit commercial était utilisé, associant deux bactéries avec une forte efficience dans la solubilisation du phosphate (Pseudomonas striata et Bacillus polymyxa) et trois champignons avec le même rôle (Aspergillus awamori, A. niger, et Penicillium digitatum). L’application seule des germes solubilisant le phosphate ou en combinaison avec les fixateurs d’azote a été jugée très bénéfique sur les cultures de coton et des céréales. Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015

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Recherche

Figure 3: Effet des PGPR sur le stress salin chez la tomate : Plante à gauche : Plante stressée mais cotraitée par une PGPR, Plante à droite : Témoin stressé Une autre étude a été menée sous serre pour voir les effets des inoculations combinant les Rhizobium et les bactéries solubilisant le phosphate P. striata ou B. polymyxa avec ou sans l’ajout de fertilisants sur le rendement des pois chiches et le niveau des nutriments. En effet, l’inoculation avec le Rhizobium seul a entrainé une augmentation dans la formation de nodules (nodulation), l’addition des bactéries solubilisant le phosphate a augmenté la quantité de cet élément dans le sol. La combinaison des deux engendre les deux effets couplés avec une augmentation en rendement et en absorption par la plante du phosphate et de l’azote. Les mêmes résultats ont été obtenus sur d’autres cultures telles que l’arachide, les lentilles, le pois. L’intérêt de substituer ces bactéries biofertilisantes aux engrais chimiques est grandissant cette dernière décennie. Dans une région aride de l’Iran, une équipe de chercheur a étudié les effets de certaines PGPR appartenant aux genres Azospirillum et Azotobacter sur la croissance et l’usage des nutriments chez le maïs au champ et a conclu que ces bactéries augmentent significativement la hauteur des plantes, le poids sec des grains et le rendement (quantité de semence/ ligne) de 32 à 141% en fonction des paramètres et de l’espèce bactérienne (utilisée seule ou en combinaison). L’absorption par la plante des éléments tels que N, P, K, Fe, Zn, Cu et Mn a engendré respectivement une augmentation de 153%, 113%, 100%, du Maghreb 164 Agriculture N° 84 Avril 2015

153%, 147%, 107% et 127% enregistrée au niveau de la semence. Les mêmes constats ont été rapportés en utilisant Azospirillum brassilense sur le blé printanier (très bonne germination, développement précoce, bonne floraison et un bon rendement).

L’enzyme de deaminase d’ACC : Même si l’éthylène est une hormone de croissance importante, produite par presque toutes les plantes et sert de médiateur d’un large éventail de réponses de différentes espèces végétales au processus de développement, il entraine, en concentrations très élevées, l’inhibition de la croissance de la plante. Et tout facteur ou stimulus qui provoque un changement dans les niveaux endogènes de l’éthylène dans une plante entraine chez cette dernière une modification dans la croissance et le développement comme ceci a été démontré en utilisant une souche bactérienne de type PGPR.

Lutte biologique :

Alors qu’un large éventail de micro-organismes contribue à la lutte biologique contre les agents phytopathogènes, la plupart des recherches se sont intéressées aux espèces de Bacillus, Trichoderma, et Pseudomonas. Huit espèces ont été enregistrées par exemple déjà en 1996 par l’U.S. Environmental Protection Agency “ pour un usage commercial dans le contrôle des phytopathogènes telluriques. Elles incluent deux champignons,

Gliocladium virens G-21 et Trichoderma harzianum KRL-AG2), six bactéries (Agrobacterium radiobacter K84, Pseudomonas fluorescens EG1053, Burkholderia cepacia type Wisconsin, Bacillus subtilis GB03, B. subtilis MBI 600, et Streptomyces griseoviridis) qui sont toutes utilisées contre les maladies de fonte de semis sauf pour la souche K84 (nommée actuellement K1026), qui cible le crown gall des rosacées; elles permettent l’établissement d’un bon peuplement et de vigoureuses plantules. Les mécanismes d’action sont multiples et diffèrent selon l’espèce donnée et la cible. Par exemple, les Bacillus sp et Pseudomonas les plus rencontrées impliquent les antibiotiques, les enzymes lysant les parois fongiques, ou le cyanure d’hydrogène dans le contrôle des champignons ou des antibiotiques, sidérophores, etc. pour contrer des bactéries phytopathogènes.

Lutte contre le stress salin : Le développement de certaines souches microbiennes tolérantes au stress qui ont la capacité de s’associer aux racines des plantes à intérêt agronomique, peut conduire à une meilleure fertilité des sols salins. Certains PGPR du genre : Pseudomonas, Bacillus, Azospirillum et Pantoea ont récemment été décrites pour leurs effets directs ou indirects sur la croissance des plantes et amélioration des rendements. La compréhension de l’intégration des souches bactériennes dans la rhizosphère des plantes, et les mécanismes d’action des PGPR sur les plantes dans le cas des stress sont largement reconnus comme une clé pour l’amélioration de la croissance et l’augmentation de la fertilité des sols en particulier les sols salins. Expérimentalement, les chercheurs ont pu trouver une corrélation entre la résistance au stress salin d’une culture donnée et la présence de certaines souches bactériennes dans la rhizosphère de la plante. Cette corré-


lation a été démontrée in vivo suite à la réalisation d’une série d’expériences sur diverses cultures traitées par des PGPR et arrosées avec une gamme de concentration saline. Les chercheurs ont pu démontrer aussi que la résistance au sel est liée à la production de l’éthylène. Ce dernier influence négativement diverses phases de croissance végétative des plantes. La présence de certaines PGPR permettent de réduire grandement les niveaux d’éthylène induit par le stress salin et évitent conséquemment le flétrissement chez la plante. Il a été également démontré que les PGPR impliquées dans la résistance au stress salin produisent une enzyme qui intervient dans la réduction du niveau de l’éthylène. D’autres recherches rapportent que sous des conditions de stress salin, le taux d’absorption de N, P et K est accru, de même pour les ratios K+-Na+ chez les plants du maïs traités par des PGPR contenant cette enzyme. En effet, la concentration accrue en sel diminue le potentiel osmotique du milieu, ce qui se traduit par la réduction de la disponibilité en eau. Ce manque d’eau entraine la fermeture des stomates et donc limite l’échange gazeux ayant pour résultat une diminution de la photosynthèse et par la suite une réduction de la croissance. Le mécanisme de réponse au stress salin est donc semblable à celui de la sécheresse. Des expériences ont pu montrer que la production de l’éthylène est liée à une sécheresse rapide, alors que la sécheresse lente ne favorise pas la production de l’éthylène. Dans une étude menée dans notre laboratoire en vue d’évaluer l’effet de différentes souches de PGPR sur la croissance du maïs et de la tomate (figure 3) à l›absorption des ions dans des conditions de stress salin avec cinq niveaux de salinité (NaCl) (17mM, 34.2mM, 68.2mM, 136.8mM et 273.5mM), nous avons démontré que l’inoculation par ces bactéries, a abouti à une augmentation significative du poids frais, du poids sec, de la longueur des racines et de la teneur en chlorophylle par rapport au témoin

non inoculé. De même, l’inoculation limite l’absorption de Na+/Cl- et améliore l’absorption et l’accumulation des nutriments.

Utilisation des PGPR dans la valorisation des Composts : L’usage des PGPR permet d’augmenter le taux de germination, la croissance des racines, le rendement en grains, en surfaces foliaires, la composition en chlorophylle, en magnésium, en azote, en protéines, l’activité hydrique, la tolérance à la sécheresse, et permet en fin de retarder la sénescence des feuilles. En plus de la résistance aux ennemis des cultures. En Tailland, des fertilisants organiques de bonne qualité sont enrichis par l’addition de ces bactéries bénéfiques (les espèces d’Azotobacter sp. et Azospirillum sp). Ce nouveau mélange est nommé « BOF : Bioorganic Fertiliser ». Ils ont été appliqués sur des cultures légumières et du riz en les comparant avec des témoins ayant reçu les fertilisants chimiques ou les deux ensembles. Les conclusions tirées ont montrées que les BOF ont donné presque le même rendement sur riz que les apports en engrais chimiques. Le rendement le plus élevé a été obtenu avec l’usage des BOF et les fertilisants chimiques en quantités égales. D’autres travaux ont montré également que l’application des BOF après un apport en fumier vert (sur la base de Vigna unguiculata) améliore beaucoup le rendement du Chou frisé chinois. D’autres études ont montré que des formulations notamment à base de la paille du riz et des haricots de compost enrichi par des PGPR ont permis de promouvoir la hauteur des plantes, d’augmenter le rendement et la composition des feuilles en minéraux et ont réduit significativement les taux d’incidence aux maladies telluriques (pourritures racinaires chez le concombre, le poivron et la tomate ) de plus de 80%. Les résultats tirés d’autres études ont indiqué que la suppression d’agents pathogènes par de composts diffé-

rents peut être liée à des niveaux accrus d’activité microbienne dans les composts enrichis. Ce que nous venons de donner comme exemple dans l’enrichissement des composts par des «PGPR « en général n’est, en effet, qu’une note succincte de ce qui se fait dans ce domaine qui est en pleine expansion et qui va certainement constituer dans l’avenir proche une alternative certaine à l’usage des engrais minéraux et d’une partie non négligeable des pesticides. En somme, on peut dire que l’utilisation des méthodes biologiques pour remplacer les interventions chimiques dans la fertilisation des sols ou amélioration de la résistance des plantes face au stress salin remontant à plus de 60 ans, est actuellement en croissance continue. L’usage de microbes bénéfiques peut augmenter la biomasse totale de la plante, la résistance des plantes à divers stress biotiques (en particulier les maladies) et environnementaux, par exemple, la sécheresse, les sels, la carence en nutriments et la contamination par les métaux lourde. A cet égard, l’utilisation des PGPR joue un rôle essentiel dans l’élaboration de systèmes durables pour l’agriculture, permettant une diminution considérable de l’utilisation de produits agrochimiques qui sont actuellement utilisés pour la stimulation de croissance des plantes et dans le contrôle des maladies.

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