Agriculture du Maghreb, n° 85 - 100% Elevage

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Agriculture du Maghreb N째 85 / 2015

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Edito EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. SRAÏRI Mohamed Taher Pr. Ismail Boujnane Dr. Aidi Abdelkrim Kentzel Marion BENJELLOUN Rabab

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Pôle élevage

Vedette incontestée du SIAM

E

space privilégié des visiteurs du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), qu’ils soient professionnels ou grand public, le pôle élevage vole chaque année la vedette aux autres pavillons. En effet, dès l’ouverture du salon, l’espace est pris d’assaut par des dizaines de milliers de visiteurs de tous âges venus assouvir leur curiosité, apprécier la diversité des races exposées et découvrir les différentes techniques d’élevage. Vitrine de la biodiversité du patrimoine national et international, le pôle connait d’année en année une extension de sa surface qui permet une augmentation substantielle de l’effectif des bêtes et des races présentées. Pour leur part, les éleveurs exposants ne cachent pas leur fierté et se prêtent volontiers au jeu des questions-réponses des visiteurs. Les agriculteurs profitent également de leur présence pour s’enquérir des dernières offres et incitations proposées à l’occasion du salon. En effet, ce ne sont pas les offres qui manquent. Pour les sociétés exposantes, marocaines et internationales, le SIAM est aussi fortement attendu. Elles constatent que la demande est toujours là et pour améliorer leurs recettes proposent des offres alléchantes de vente, assorties de formules d’installation, d’entretien et de suivi. Les fournisseurs d’intrants et de services (aliments, semences,

soins vétérinaires, matériel, …) présentent ainsi aux intéressés toutes les nouveautés à même de faciliter leur travail, d’améliorer les performances de leur cheptel et de garantir son bon état sanitaire. En dépit des multiples défis auxquels il fait face, l’élevage se place en pôle position parmi les secteurs clés de l’agriculture marocaine. Et pour qu’il puisse occuper la place qu’il mérite, le secteur devrait accorder une attention particulière aux petits et moyens éleveurs. Mais leur nombre élevé constitue une entrave à leur encadrement et rend difficile l’introduction de nouvelles technologies chez eux. Dans ce sens, le SIAM a un rôle important à jouer puisque c’est un lieu où les éleveurs sont informés sur les caractéristiques des meilleures bêtes et sur les nouvelles techniques de conduite ou sur l’achat du matériel qui leur est nécessaire.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire 6 Actualités 20 Elevage laitier : La micro-qualité du lait

34 Technique des éponges: pour l’intensification de la production chez les ovins de race Timahdite

22 Le croisement terminal, 38 Le cheptel bovin au une opportunité pour augmenter Maroc : Evolutions récentes et la production de viande bovine défis futurs 26 L’élevage ovin au Aviculture Maroc : Evolutions récentes et 42 Des perfectionnements perspectives incessants 30 Impact de la fréquence 46 Mieux vaut de la traite sur la production prévenir que guérir laitière des vaches

48 La valorisation de l’eau par l’élevage bovin: étude de cas dans la plaine du Saïs 61

‫قطاع تربية األبقار في‬ ‫مواجهة مخاطر التغيرات‬ ‫المناخية‬

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‫ذرة السيالج‬ ‫سن إختيار الصنف المناسب‬ ُ ‫ُح‬

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‫لمحة سريعة حول‬ ‫مسار إنتاج لحوم الدواجن‬

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‫السيالج‬ ‫مخزون غذائي للقطيع‬

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‫المكننة الفالحية بالمغرب‬

Nos annonceurs AGROVACHE 23 ALF SAHEL 64 ALLTECH 32-33 Arion Fasoli 45 BBG 41 BBG 60 BUSINESS FRANCE 37 4

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Crédit Agricole Maroc 7 CARTEL 31 CMCP 10 CTH Maroc 47 EXAFAN 43 GALACTEA 21 MAGHREB GRILLAGE 27

MAMDA 2 MAMDA 63 MAROC SAMAD 5 MECAFA 44 MUNS 09 SEMENZOO 25 SWISSGENETICS 39

TATOMA 11 TATOMA 55 TIMAC 19 ZINE CEREALES

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ACTU Insolite !

Actu

Les vaches sibériennes portent des soutiens-mamelles en fourrure

Les éleveurs du district de Khangalas, en Iakoutie (Sibérie orientale), ont eu la curieuse idée de coudre pour leurs vaches des soutiens-mamelles en fourrure pour améliorer leur résistance au climat rigoureux de la région, où les températures descendent à -50°C. « Un soutien-mamelles, ou “syaldia”

en iakoute, représente un triangle de tissu calorifuge doublé d’une couche de fourrure de lièvre. Ce triangle est attaché à la vache au moyen de trois bretelles dont deux lui serrent la taille et la troisième passe sous la queue », raconte Natalia Semionova, propriétaire de sept vaches.

D’après elle, une vache sortant dans l’air glacé sans soutien-mamelles risque des engelures et la perte totale de sa capacité à produire du lait. Les sous-vêtements en fourrure pour vaches se sont rapidement répandus dans tous les districts de Iakoutie qui pratiquent l’élevage, a expliqué Mme Semionova. Source : Agence de presse RIA Novosil

Inde, des vaches, des chèvres et des mules à 7000 m d’altitude ! Afin de satisfaire aux besoins en viande et en produits laitiers des soldats déployés en altitude (Etat de Jammu & Kashmir), le Defence Institute of High Altitude Research, dépendant du Defense Research and Development Organization, DRDO, a développé des variétés hybrides d’animaux (vaches, chèvres et mules) pouvant supporter les températures très basses fréquentes dans les régions montagneuses comme le Ladakh et toute la zone Himalayenne. Jusqu’à maintenant les soldats se

nourrissaient de produits laitiers et de viandes conditionnés, aujourd’hui la vache hybride (entre le yak de Ladakhi et les vaches Sahiwal des plaines) peut donner jusqu’à 25 litres de lait quotidien. De même, une nouvelle variété de chèvres résistante à -50°C permettra aux soldats de consommer de la viande fraîche. Grâce à ces nouvelles variétés, c’est plus de 25% de la viande et des produits laitiers consommés par les soldats qui pourront être produits sur place. Les scientifiques du ministère

Le brossage automatique stimule la circulation sanguine des bovins et améliore ainsi leur santé et leur production laitière... Faire une beauté à ses vaches, ça peut rapporter gros. L’entreprise suédoise DeLaval a mis au point une machine à laver les vaches qui augmente de 3,5% la production laitière des bovidés qui en profitent. La machine est constituée d’une brosse qui tourne dans toutes les directions au contact de l’animal. «Les poils ont la bonne longueur et la rigidité pour stimuler la circulation sanguine tout en nettoyant la vache et en la calmant, ce qui améliore aussi sa santé et sa production laitière», indique un

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porte-parole de la société.

34% de risque de maladie en moins

Une étude menée par des scientifiques à l’université de Cornell de New York confirme que le brossage a permis une meilleure santé de l’animal. Les scientifiques ont également noté une augmentation de la production de lait chez des vaches ‘’nettoyées’’ par la machine. L’étude a également conclu que les vaches brossées sont 34%

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de la défense ont aussi développé des mules hybrides, poney Zanskar, qui peuvent porter des charges jusqu’à 7000 m d’altitude pour assurer l’approvisionnement régulier en produit frais et objets de première nécessité. Ces hybrides intéressent également les populations lo-

cales qui y voient une occasion d’améliorer leurs conditions de vie avec une source de revenu supplémentaire. Le dernier projet en date du DRDO est de créer des poulets dont la durée de vie en haute altitude et basses températures serait améliorée. Source : Bulletin électroniques

moins susceptibles de souffrir de mammite clinique, une maladie qui altère la composition du lait et diminue sa production. C’est bien connu, quand on est plus heureux, on produit plus et mieux. DeLaval a déjà vendu 30.000 machines en Suède. «  J’ai visité une ferme en Bretagne où les vaches pouvaient aller et venir du parc à

leur bâtiment quand elles le voulaient, explique un professionnel. Elles allaient elles mêmes à la salle de traite automatique. Pas besoin d’intervention humaine. Elles allaient également toutes seules se régaler au ‘’libre-service’’ complément alimentaire avant d’effectuer un petit tour à la salle brossage ou elles venaient se frotter aux deux grandes brosses installées (l’une pour le dos et l’autre pour les flancs) et qui leur procuraient une satisfaction qui se voyait nettement tant elles y prenaient plaisir ».


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ACTU Actu Environnement

Flux d’azote liés aux élevages Réduire les pertes, rétablir les équilibres Que sait-on aujourd’hui des flux d’azote liés aux élevages et de leur devenir dans l’environnement ? Quels leviers permettraient de réduire les émissions polluantes ? En France, à la demande des ministères chargés de l’agriculture et de l’écologie, l’Inra a conduit une expertise scientifique collective, associant plus de 20 chercheurs d’horizons disciplinaires et institutionnels divers, basée sur l’analyse de plus de 1300 publications. A partir d’un diagnostic sur les flux, les experts ont examiné les pistes pour réduire les fuites d’azote, à l’échelle des exploitations agricoles ou des territoires.

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ans un premier temps, les experts ont réalisé le bilan des connaissances scientifiques sur les émissions d’azote liées à l’élevage. Celui-ci consomme de l’azote (en France, ¾ de l’azote est utilisé pour la production d’aliments destinés aux animaux) et en restitue sous forme d’effluents qui peuvent être utilisés comme engrais pour les cultures. Du fait de la concentration territoriale des élevages, les effluents dépassent parfois largement les capacités d’absorption des surfaces agricoles sur lesquelles ils sont épandus. L’azote en excédent se transforme (en nitrate, ammoniac, protoxyde d’azote) et migre dans l’eau, les sols, l’air et l’atmosphère. La littérature scientifique est abondante sur la question du nitrate. En revanche, la mise en évidence de la part importante de l’élevage dans les émissions d’ammoniac dans l’air (sa contribution est supérieure à 75%), avec des effets négatifs sur la santé humaine, est plus

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récente. Les impacts dépendent cependant de la sensibilité et des modes d’occupation des territoires.

Des pistes identifiées pour réduire les émissions azotées

La première piste de réduction des émissions consiste à améliorer la capacité des systèmes d’élevage à transformer l’azote qui entre dans l’exploitation en protéines animales (c’està-dire l’efficience du système en matière d’azote). Des marges de progrès importantes résident dans les modalités de gestion des effluents (épandage, stockage) et leur recyclage par les cultures. Des innovations sont d’ores et déjà disponibles pour mettre en œuvre ces leviers et limiter les émissions, en particulier celle de l’ammoniac, encore peu pris en compte en France : par exemple, la maîtrise de la

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température ou la ventilation des bâtiments, la couverture des fosses et des techniques d’épandage localisé. Des améliorations du bilan azoté peuvent être obtenues également par le développement des prairies à base de légumineuses et une gestion adaptée de ces surfaces (retournement peu fréquents, optimisation de la valorisation des reliquats azotés par la culture suivante). Le rôle des cultures intermédiaires pièges à nitrate (Cipan) et des rotations pour réduire les risques de fuite du nitrate est avéré depuis longtemps. Une approche plus radicale consiste à réduire très fortement les entrées d’azote (systèmes à bas intrants, dont l’agriculture biologique). Des possibilités plus importantes existent à l’échelle des territoires. Ainsi, le traitement des effluents d’élevage au sein des régions en excédent pourrait permettre d’exporter des engrais organiques normalisés vers d’autres régions, notamment de grande culture, où ils pourraient se substituer en partie aux engrais industriels. Sur des territoires vulnérables à fort enjeu environnemental, des expériences de réorganisation des activités avec un développement de la forêt, des prairies, des systèmes à bas intrants, ont permis des réductions très significatives de la concentration en azote dans l’eau. La déconcentration des élevages, avec une relocalisation partielle des

productions, est encore peu étudiée dans la littérature. Enfin des résultats récents proposent une notion de charge critique pour apprécier la capacité d’absorption de l’azote dans un territoire et montrent qu’une démarche d’aménagement des territoires, par exemple à travers les infrastructures paysagères, peut renforcer cette capacité.

Des besoins de recherche identifiés

Certaines des options envisageables font apparaître des besoins en matière de recherche et développement. Il s’agit notamment de mobiliser les connaissances et d’acquérir des données pour faciliter la gestion de l’azote à l’échelle des élevages, et d’approfondir la compréhension de la dynamique des flux d’azote dans les systèmes de production agricole, pour mieux les quantifier. D’autres travaux sont nécessaires pour la conception et l’évaluation agronomique, environnementale et économique de systèmes fourragers et culturaux permettant de réduire les intrants. Il apparaît également intéressant de construire et évaluer des scénarios à l’échelle des territoires ou des filières. Enfin les études sur les instruments économiques à mobiliser pour conduire des politiques de réduction des émissions pourraient être approfondies.


Vaches néerlandaises Moins d’émissions de méthane !

Le Top Institute Food and Nutrition vient de lancer un programme de recherche dont le but est de trouver de nouveaux moyens pour réduire significativement les émissions de méthane des vaches laitières. L’objectif du projet est de développer de nouveaux outils et de nouvelles stratégies pour réduire les émissions de méthane des vaches laitières néerlandaises de 30% en 2020. Le programme de recherche est piloté par le Top Institute Food and Nutrition et regroupe au total 27 partenaires publics et privés. Il impliquera un chef de projet, cinq doctorants et deux post-doctorants sur une période de quatre ans. Aux Pays-Bas, les vaches laitières produisent en moyenne jusqu’à 350 g de méthane quotidiennement. Le méthane est un gaz à effet de serre près de 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone en termes de réchauffement global. Il est principalement produit dans la panse de l’animal par la fermentation microbienne des composants alimentaires ingérés. Plus de la moitié des émissions totales de gaz à effet de serre d’une installation laitière sont dues au méthane rejeté par les vaches. Une industrie laitière durable passe donc par une diminution importante des émissions de gaz à effet de serre, et en particulier du méthane.

Le programme de recherche est orienté selon quatre axes :

[1] développer un indicateur d’émission de méthane par vache, [2] mieux comprendre le fonctionnement de la flore microbienne du système digestif de l’animal, [3] quantifier et exploiter les variations génétiques entre les vaches [4] améliorer la compréhension des interactions entre le génome de l’animal, sa flore microbienne et son alimentation. L’idée est de développer de nouvelles stratégies pour réduire les émissions par vache en étudiant le lien entre la production de méthane et d’autres caractéristiques comme la composition du lait ou la santé de l’animal. Au cours des dix dernières années, les émissions de méthane par kg de lait produit ont déjà chuté de 10%. Mais pour atteindre l’objectif fixé de 30% de réduction, la stratégie est d’adopter une approche globale de tous les chainons de la filière, des éleveurs jusqu’aux fabricants de produits alimentaires. «Avec cette approche globale de la filière, le secteur laitier, les éleveurs, les fournisseurs de technologie, les entreprises agro-alimentaires, les détaillants et les scientifiques travaillent tous ensemble», affirme Toine Timmermans du Top Institute Food and Nutrition. «Je suis profondément convaincu que l’investissement de tous les acteurs de la filière du lait est le meilleur moyen pour que l’industrie agro-alimentaire prenne ses responsabilité et développe des stratégies durables d’approvisionnement alimentaire au niveau mondial, aujourd’hui et dans le futur».

Rappelons que Top Institute Food and Nutrition est l’un des instituts de recherche leader en Europe sur les questions d’alimentation et de nutrition. Par le biais de partenariats public-privé, il met en œuvre des stratégies de recherche à long terme

pour favoriser l’innovation dans les industries agro-alimentaires et faire face aux défis majeurs des années à venir sur les questions de la santé, du goût, de la sécurité alimentaire et de moyens de production durables.

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ACTU Actu

Le Maroc, premier producteur arabe et africain de poissons

Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) attribue au Maroc la première place dans le monde arabe et en Afrique en matière de pêche de poissons et de fruits de mer.

A

l’échelle internationale, le Maroc est classé 18e avec 4% de la production mondiale de poissons, selon le rapport de la FAO. La Chine vient en tête des pays producteurs avec 12,2 millions de tonnes, suivie de l’Indonésie, des Etats-Unis, du Pérou, de la Russie et du Japon. La production halieutique du Maroc s’est élevée, selon la FAO, à un million de tonnes. Ce record est dû à une seule espèce, la sardine (sardinia pilchardus), dont le Maroc est à la fois le premier producteur et exportateur à l’échelle mondiale.

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Le Maroc dispose de deux façades maritimes, sur l’océan Atlantique et la mer Méditerranée. En outre, avec une flotte, côtière et hauturière, de prés de 2.993 navires et une infrastructure portuaire en pleine croissance, le Maroc est devenu l’un des plus importants producteurs et exportateurs des produits de la mer dans le monde arabe et en Afrique.

Grâce à la qualité hydro-climatique des eaux marines, le Maroc offre une large variété de produits de la mer issue de la pêche et de l’aquaculture. En effet, trois types de pêche se partagent l’exploitation des ressources halieutiques : la pêche artisanale, côtière et hauturière. Le secteur de l’aquaculture présente également une autre source des produits de la mer. Ce secteur regroupe la pisciculture (continentale et marine) et la conchyliculture. Par ailleurs, l’activité de la pêche est exercée à partir des ports de l’Atlantique et des ports de la Méditerranée. Elle emploie environ 300.000 personnes et exporte 62% de sa production halieutique vers l’Europe. Les produits de la mer sont constitués de différents types de poissons et d’autres produits (céphalopodes, crustacés, mollusques, algues maritimes, produits de l’aquaculture). Ainsi, ces produits peuvent être commercialisés sous plusieurs formes, à savoir : frais ou transformés. Selon l’Office marocain des pêches (ONP), les débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale se sont élevés à plus de 1,58 milliard de dirhams (1 dollar=8 dirhams), fin avril 2014, soit 334.460 tonnes, accusant ainsi une hausse de 3% en termes de poids et un recul de 8% en valeur par rapport à fin avril 2013. Les débarquements des poissons pélagiques ont atteint plus de 725,91 millions de DH fin avril 2014 contre plus de 683,72 millions de DH une année auparavant, soit une augmentation de 6% en valeur et 7% en poids, précise l’ONP dans ses dernières statistiques sur la pêche côtière et artisanale au Maroc. Les autorités marocaines veulent porter le PIB du secteur de 8,3 milliards de DH aujourd’hui à 21,9 milliards en 2020. Les responsables espèrent également voir les exportations passer de leur niveau actuel à plus de 23,9 milliards de DH. Pour réaliser ces objectifs, le Maroc a établi le plan Halieutis, qui table sur la mise à niveau du secteur de la pêche à l’horizon 2020, et qui englobe le développement et la modernisation de l’ensemble de la filière : la flotte de pêche, les ports, ainsi que les industries de transformation. Selon le rapport, le Marocain mange en moyenne 10 à 12 kg de poissons par habitant et par an. La moyenne mondiale par habitant devrait se situer à 17 kg par an, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le plan Halieutis cherche à renforcer la consommation de produits de la mer au Maroc, la faisant passer à 16 kg par personne et par an d’ici 2020.


Les nouvelles technologies au service des éleveurs laitiers

Les avancées technologiques bénéficient également aux éleveurs ! Le développement que connaissent les nouvelles technologies dans ce domaine intervient dans un contexte qui leur est favorable : la fluctuation des prix du lait, la demande sociétale, sur le bien-être animal en particulier, les extraordinaires progrès récents des micro et nano technologies, et l’acceptation de plus en plus difficile des contraintes habituelles de l’élevage, avec des temps de travaux très longs : 3.600 heures en moyenne pour un éleveur, contre seulement 800 pour un céréalier.

Ces

nouvelles technologies utilisent de très nombreux capteurs qui permettent de tout mesurer sur une vache laitière. Des capteurs, des thermomètres, des compteurs sont aussi installés dans les bâtiments, les équipements de traite ou de distribution des aliments. «La limite, ce n’est pas le capteur, mais le traitement des données» explique un spécialiste. Mais ce n’est pas un réel problème : la vitesse des microprocesseurs des ordinateurs double tous les deux ans sans augmentation de leur prix de

vente. Ainsi, grâce aux robots de traite, les contraintes du matin et du soir disparaissent. Les vaches vont d’ellesmêmes à la traite et le suivi du troupeau se fait derrière l’écran grâce à un logiciel spécifique. Mais, au-delà du robot de traite, toutes les autres tâches sont concernées. Les équipements les plus répandus permettent la détection des chaleurs et des vêlages. Les plus récents sont conçus pour une analyse du lait en temps réel non seulement vache par vache, mais

aussi quartier par quartier. En détectant la présence de certaines enzymes, on peut prévenir un risque de mammite. Les capteurs concernent par ailleurs l’alimentation, en mesurant par exemple la température de l’animal ou sa rumination. Toutes ces techniques ont pour objet de gagner du temps et de réduire la pénibilité de certaines tâches désormais automatisées, parfois robotisées : l’intervention physique de l’éleveur n’est plus nécessaire. De fait, il semble changer de métier : il

devient davantage un technicien, qui doit consulter régulièrement son ordinateur et ses terminaux informatiques. Mais il doit rester avant tout un bon technicien d’élevage et un bon gestionnaire. Quelle rentabilité ? Mais ces techniques ont bien sûr un coût certain, d’autant que généralement, elles accompagnent un renouvellement du matériel ou des équipements. D’où la question de leur rentabilité : difficile à calculer, sauf sur l’aspect gain de temps ; mais il faut intégrer le confort de travail et la sécurité économique et sanitaire.

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ACTU Actu

SALON

Salon Medinit Agro

Confirmation de l’intérêt des italiens pour le Maroc Après le succès de la première édition de Médinit Agro, tenue à Casablanca en 2014, les organisateurs de ce salon Italien des Technologies et des Innovations pour l’Agriculture, la Zootechnie et les Energies Renouvelables ont tenu la deuxième édition du 4 au 6 mars 2015 au club de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Doukkala, à El Jadida. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de nombreuses personnalités du corps diplomatique de l’Italie.

L

’intérêt des opérateurs italiens pour le Maroc est dû à l’importance que revêt le secteur agricole dans l’économie du royaume, et les grandes potentialités de son développement aussi bien pour la production que pour l’export vers différentes régions du monde dont l’Europe. Par conséquent les industriels italiens et spécialement les fournisseurs d’équipements et de technologies pour l’agriculture et l’élevage, classés parmi les premiers producteurs et exportateur de ce genre de matériel au monde, viennent au Maroc pour prospecter les possibilités de collaboration avec les partenaires locaux et éventuellement d’autres professionnels de la région et d’Afrique. Organisée par la Chambre de Commerce Italienne au Maroc et la Foire de Vérone, cette deuxième édition a été édifiée sur une superficie de près de 10.000 m2, et a drainé une quarantaine d’exposants italiens leaders dans leurs domaines (20 l’année dernière). Les secteurs représentés portaient notamment sur les technologies et produits d’élevage, services pour l’agriculture, machines et équipements, ma-

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tériel forestier, énergies renouvelables dans l’agriculture, etc. A souligner que l’Italie compte 27% des fabricants européens de machines agricoles et 20% du chiffre d’affaires européen, ainsi que 14% de l’export européen de machines agricoles. L’intensité moyenne de mécanisation dans ce pays est le double de la moyenne européenne, et supérieur à la France et l’Allemagne. Ce rendez-vous de trois jours avait pour objectif de renforcer les liens commerciaux entre les deux pays en multipliant les partenariats entre les opérateurs marocains et leurs homologues italiens dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. Beaucoup de visiteurs professionnels marocains ont fait le déplacement, principalement des agriculteurs, sociétés d’élevage, sociétés agricoles, coopératives, importateurs de matériel agricole, etc. Parmi les activités organisées en marge des expositions, une présentation sur les normes sanitaires pour l’export des produits agricoles du Maroc vers l’Italie, animée par M. Giuseppe Morabito du Ministère italien de la Santé.

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Questions à M. Luca PEZZANI, secrétaire général de la chambre d’agriculture italienne à Casablanca Agriculture du Maghreb : quel bilan faites vous du déroulement de la deuxième édition de Medinit Agro au Maroc ? Luca PEZZANI : Le salon s’est déroulé cette année dans de bonnes conditions. Le nombre de visiteurs a atteint 1.500 approximativement. Plusieurs catégories de professionnels ont marqué leur présence dont des agriculteurs, des éleveurs, des sociétés de matériel agricole, des bureaux d’études agissant dans le domaine, des sociétés de distribution de différents intrants pour l’agriculture, etc. AdM : Pourquoi votre choix s’est-il porté sur El Jadida cette année ? L. P. : Après la première édition qui s’était déroulée l’année dernière à Casablanca, plusieurs raisons nous ont fait choisir la ville d’El Jadida. En effet, il s’agit d’une zone agricole à fort potentiel de développement. Par ailleurs, la proximité de Casablanca était aussi un facteur déterminant, puisque la plupart des opérateurs et sociétés intéressés ont leur siège dans la capitale économique du royaume, avec la facilité de déplacement

que ça permet. En outre, l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole des Doukkala a mis à notre disposition le lieu où s’est tenu le salon et nous a beaucoup supportés dans l’organisation de cet événement. AdM : les organisateurs et exposants ont-ils été satisfaits de cette édition ? L. P. : Aussi bien les uns que les autres ont estimé que cette deuxième édition était hautement satisfaisante, mieux même que la première aussi bien en nombre de visiteurs qu’en termes d’affaires. Au cours du salon de nombreux contacts ont été établis entre les exposants italiens et les professionnels marocains et des discussions d’affaires ont abouti à des résultats positifs. Ces résultats ont concerné essentiellement le petit matériel alors que pour le gros matériel, nécessitant des procédures plus lourdes, les discussions se sont poursuivies après le salon et les résultats sont prometteurs. Par ailleurs, et comme preuve de l’intérêt de cette manifestation, plusieurs exposants de la première édition ont refait le déplacement cette année pour pour-


suivre les contacts qu’ils avaient amorcé l’année écoulée. AdM : Prévoyez-vous une troisième édition de votre salon au Maroc ? L. P. : Evidemment, au vu de la réussite des deux précédentes éditions, nous envisageons déjà la prochaine édition. Même si les décisions ne sont pas encore arrêtées, plusieurs idées se sont dégagées de cette deuxième édition. Tout d’abord nous pensons reconduire la visite à une exploitation agricole de la région où se tiendra le salon vu qu’elle s’est avérée fort instructive. Par ailleurs, nous pensons étendre notre action à d’autres pays de la région, en invitant des visiteurs de pays comme le Sénégal ou d’autres à déterminer.

Medinit est un projet commencé en 2010 avec l’objectif d’accompagner les entreprises italiennes qui souhaitent pénétrer des marchés qui connaissent un développement et une stabilité économique et politique, comme le Maroc. Le projet comprenait la mise en place de 5 éditions de Medinit EXPO, un événement pour l’industrie de la construction, avec une augmentation exponentielle du nombre d’exposants et de visiteurs d’année en année. En 2013, Veronafiere, premier organisateur direct de manifestations en Italie est entré dans l’actionnariat. Sa contribution a facilité le développement du programme Medinit et l’expansion des secteurs d’activité.

ARION FASOLI

Au salon Medinit Agro ARION FASOLI est une entreprise italienne à caractère familial, leader dans la fabrication du matériel d’élevage avicole en plastique commercialisé dans le monde entier depuis plus de 40 ans. Sa participation au salon Medinit Agro qui s’est tenu à El Jadida du 4 au 6 mars avait pour objectif d’exposer sa gamme de produits destinés aux éleveurs avicoles et d’établir des contacts avec les professionnels marocains.

L

’objectif d’ARION FASOLI est d’aider l’éleveur dans son travail quotidien avec des produits simples, pratiques et de très bonne qualité; produits qui augmentent sa productivité et annulent tous les risques de maladies liées à l’utilisation des matériels non adaptés. Parmi ses produits phares : - Abreuvoirs automatiques - Abreuvoirs manuels - Trémies en plastique - Plateforme “disko” - Cage transport volaille - Caisse transport œufs - Radiant à gaz - Lunettes et goupilles pour poulets.

En 2014, s’est tenue à Casablanca la première édition de l’événement Medinit AGRO, la plate-forme au service des entreprises italiennes dans le secteur agricole qui ont l’intention

de chercher un marché en plein

jine pour établir des contacts avec les utilisateurs finaux et les distributeurs locaux. L’occasion de mieux connaitre le marché et de cerner les attentes des un et des autres.

(Algérie, Tunisie, Mauritanie), ARION FASOLI recherche actuellement des distributeurs au Maroc pour développer sa gamme de produits.

Très présente dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne et du Maghreb

développement et soucieux de la qualité, l’expérience et la technologie exprimée par le Made in Italy.

Au centre : Dr. Jean Jules YENE AMOUGOU, Area Manager Africa ARION FASOLI au salon Médinit Agro

En tenant toujours compte de la relation qualité/prix, l’entreprise œuvre afin que la fiabilité soit une caractéristique fondamentale de ses produits, sans perdre de vue l’importance du facteur économique. Dans cette optique la gestion familiale de l’entreprise lui permet d’avoir des produits de bonne qualité à des prix compétitifs. La grande qualité des produits Arion Fasoli est le résultat du grand savoir faire italien dans ce domaine, en plus de la qualité du plastic et des technologies et moules utilisés pour leur fabrication. L’entreprise italienne est régulièrement présente au salon DawaAgriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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ACTU Actu

Entreprise

L’amélioration génétique des bovins en Italie consolidée pour le lait, la viande et le bien être de l’animal

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Enrico Coronelli et Mohamed Derkaoui Le consortium SEMENZOO ITALY a été créé vers la fin des années 80 afin de promouvoir la génétique italienne à l’étranger. Plusieurs centres d’insémination artificielle ont intégré cette entité qui possède actuellement la quasi-totalité des taureaux disponibles. SEMENZOO peut ainsi proposer une offre large et fiable en génétique. En plus de ses activités traditionnelles dans le secteur de la commercialisation, SEMENZOO propose également des programmes complets d’assistance technique à ses partenaires étrangers pour le développement de leurs programmes d’amélioration génétique ainsi que l’encadrement des éleveurs en mettant à leur service l’expérience et le savoir faire de ses associés. Son intervention peut aller de la création d’un arbre généalogique, du contrôle laitier, jusqu’à la gestion de plusieurs aspects de la conduite d’un troupeau comme le planning d’accouplements raisonnés, l’enregistrement et le traitement des données, sans oublier le support technique sur l’alimentation, la reproduction, et la santé animale. Concernant les semences, SEMENZOO est présent sur plusieurs marchés internationaux. Actuellement, ses produits sont distribués dans près de 50 pays et sur les cinq continents. De la Suède à l’Afrique du Sud, du Canada à l’Australie et de la France à la Chine, les principales zones d’élevage utilisent les semences de taureaux italiens. Dans certaines régions, SEMENZOO est même devenue leader de la semence animale et de l’insémination artificielle. Les éleveurs croient en la génétique italienne et des milliers de vaches à fort potentiel issues de taureaux italiens en sont les témoins partout dans le monde. Une collaboration fructueuse avec ses partenaires incite la société SEMENZOO à relever des

défis allant bien au-delà de toute attente. En Italie, les éleveurs de bovins laitiers s’intéressent aux caractères génétiques ayant une incidence économique sur la production laitière (rendement journalier total) tout en insistant sur le maintien ou l’amélioration des caractères concernant la qualité du lait (taux de protéines, et taux butyreux, analyses bactériologiques). La production de protéines dans le lait est l’élément essentiel pour la production de fromages de qualité, ce qui fait la fierté de l’Italie. Une fois les recherches sur la qualité du lait terminées, les chercheurs se sont concentrés sur d’autres caractères tout aussi importants tels que la fonctionnalité, la robustesse, la taille des mamelles, la solidité et la droiture des pieds, la résistance aux conditions d’élevage difficiles et l’usure avec le temps du corps de l’animal. La création de centres d’amélioration génétique spécialisés pour chaque race bovine (ex: Holstein, Brune, Tacheté rouge, Piémontaise) a été initiée durant les années 80. Ils sont gérés par les associations professionnelles nationales de chaque race (ANAFI, ANARB, ANABORAPI, etc.) afin de fournir aux centres d’insémination artificielle les meilleurs taureaux avec une sécurité sanitaire maximale. Les éleveurs et les généticiens-chercheurs travaillent ensemble pour trouver des solutions scientifiques et pratiques dès le lancement des programmes

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Agriculture du Maghreb N° 85/ 2015

génétiques. L’élevage de tous les jeunes taureaux destinés à l’insémination artificielle dans les centres d’évaluation a permis de créer un pool de haute valeur génétique. Ces dernières années, l’avènement de la sélection génomique, basée sur les analyses de l’ADN, a permis de sélectionner les jeunes taureaux prometteurs dès la naissance. Cet outil est largement adopté en Italie et permet de mieux profiter du progrès génétique en réduisant le temps entre générations. Les taureaux issus de la de sélection génétique italienne comme Mascalese, Wyman, Parocas, Prince (Photo 1 groupe filles Prince) ont été utilisés dans plusieurs pays en tant que pères de taureaux producteurs de semences. Le progrès accompli à partir des taureaux italiens est universel. Dans les exploitations ainsi que sur les foires les plus importantes, les filles de taureaux italiens sont souvent primées comme en témoigne la vache O’Kalibra (Photo 2), fille de taureau italien IRON, élevée en Suisse et Championne à la dernière Confrontation Européenne de Fribourg. Dans les programmes de sélection sur les races à viande, la principale race italienne concernée est la Piémontaise. Elle convient à la fois pour l’élevage en race pure et pour son utilisation sur les races laitières en croisement terminal pour obtenir des croisements avec une viande de qualité (Photo 3 croisement Piémontaise-Holstein). La race piémontaise est élevée en race pure dans de nombreux pays comme les États-Unis,

le Canada, l’Allemagne, la Suisse, la Chine, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Elle est très appréciée pour sa forte résistance aux climats des régions chaudes et aux parasites grâce à la couleur de sa peau noire et ses poils blancs. Elle est très économique avec des indices de consommation bas. C’est un animal de taille moyenne avec un développement musculaire important exprimant son caractère culard. Le rendement des mâles à l’abattage est d’environ 70% grâce à une ossature fine et une viande de qualité exceptionnelle : moins grasse et faible en cholestérol, elle est idéale pour les cuissons longues telles que les ragoûts ou le tajine mais elle est également excellente en steaks. Dans les programmes de croisement cette race a permis une nette amélioration des veaux croisés avec une mère laitière ou locale. Les veaux produits sont plus précoces et engraissent plus rapidement pour être abattus à l’âge de 15 à 17 mois avec un poids de plus de 600 kg. Au Maroc, avec le Plan Maroc Vert, l’utilisation de la semence Piémontaise a fait l’objet d’un large usage pour améliorer la production des animaux de boucherie. Les résultats les plus impressionnants sont obtenus sur les races locales avec une facilité de vêlage exceptionnelle (100%) même chez des vaches de petite taille. Le gain de poids journalier a permis aux veaux croisés Piémontais de dépasser les autres veaux croisés issus d’autres races à viande. Ces résultats ont été obtenus dans la région de Doukkala (voir ANPVR) et ont été confirmés par des observations effectuées dans la région de Rabat Salé Zemmour Zaer. Par ailleurs, la Piémontaise est plébiscitée par les éleveurs marocains grâce à sa facilité de vêlage, à sa croissance rapide, à sa faible demande en aliments, à son rendement en viande élevé et à sa viande de qualité inégalée.


Belgian Blue Group – BBG une génétique impressionnante Belgian Blue Group – BBG - est une coopérative à responsabilité limitée qui travaille en partenariat étroit avec l’ AWE (Association Wallone d’Elevage) et la coopérative CRV. Les taureaux, propriété de BBG, sont mis en reproduction dans les laboratoires de l’AWE. BBG travaille essentiellement la race Blanc Bleu Belge – BBB - et propose 3 gammes : Le BBB mixte pour la viande et le lait, le BBB de race pure, et le BBB à vocation de croisement industriel. 91 % des volumes de production sont exportés dans plus de 40 pays ; 99% des exportations sont destinés au croisement industriel. Alors que le BBB est utilisé en race pure pour la production de viande dans le Nord de l’Europe, on le rencontre également dans les régions du monde où la production de viande s’appuie largement sur le recours au croisement. C’est ainsi qu’il est présent dans toute l’Europe mais aussi en Suisse, au Canada, aux États-Unis, au Maroc, en Tunisie, au Vietnam, en Chine, en Egypte, en Israël, au Tchad et dans de nombreux autres pays.

La race BBB s’adapte facilement aux diversités de sols et de climats que lui impose son expansion dans de nombreux pays.

GALACTEA

14 ans. L’entreprise commercialise les marques suivantes de pièces détachées : SIREM, DANFOSS MANEUROP, TECUMSEH, MULLER, ELCO, ZIEHL ABEGG • Des récupérateurs d’énergie de marque ECOLACTEO et RECUPINOX • Des doseuses, conditionneuses pour produits liquides et pâteux (yaourts, crème fraîche, jus de fruits, fromage blanc etc.) DAMY • Une gamme complète de tanks à lait d’occasion toutes marques : JAPY ,Alfa Laval, Prominox, Packo, Serap etc.

Des outils performants

MCSP - Milk Coolers & Spare Parts, a été créée le 1er aout 2000. En 2010, l’entreprise prend le nouveau nom commercial GALACTEA. Implanté en France, où se situe le site de production de tanks à lait (NEVINOX, anciennement Alfa Laval, PROMINOX puis WESTFALIA) à Nevers, le groupe GALACTEA vous propose : • Une gamme complète de tanks à lait neufs ouverts et fermés avec lavage automatique de marque PRO-INOX d’une capacité allant de 100 à 30 000 Litres • Des pièces détachées pour tanks à lait multimarques depuis

Le Blanc Bleu Belge : Une morphologie nante

impression-

Seul le centre d’insémination de Belgian Blue Group sélectionne et teste 100% de ses taureaux pour le croisement industriel comme pour la race pure, selon deux processus différents et sur deux programmes très précis. Les taureaux présentent tous le double gène musculature grâce à la sélection naturelle ; les performances de cette race impressionnante sont remarquables. Les animaux présentent un caractère viandeux très développé et le rendement à l’abattage est important. Le BBB est préconisé en croisement avec toutes les races laitières (Holstein, zébu…). Dans de nombreux pays, des études sur les croisements entre BBB et des vaches de races locales ont été réalisées. D’une manière générale, elles révèlent la supériorité des croisés BBB.

Au Maroc, le BBB est destiné au croisement avec certaines races locales. Alors qu’en croisement industriel le rendement en lait diminue, le croisement sur vache laitière entraine toujours une augmentation importante de la production de lait. Sur vaches laitières de type Holstein, le BBB apporte une substantielle amélioration du rendement à l’abattage (+45 %) et du rendement en viande de la carcasse (+8 %) sans pour autant provoquer plus de difficultés de vêlage que la race pure initiale. En effet, tous les taureaux BBB de Belgian Blue Group sont testés pour le croisement. Qu’il soit issu de vaches laitières ou viandeuses, le croisé BBB est significativement supérieur à la race maternelle: rendement à l’abattage plus élevé, pourcentage de viande maigre plus élevé, viande moins grasse, meilleure efficience alimentaire... Le BBB est également recherché pour adoucir le caractère par-

ticulièrement vif de certaines races locales. Les carcasses BBB sont classées dans les meilleures catégories en termes de rendement comme en termes de qualité, avec une viande très peu grasse : avec 26.8 % de graisse pour une race traditionnelle et 4.2 pour le poulet, le BBB affiche un taux de 6.2 %. A l’AWE, un service technico économique composé d’une quinzaine d’ingénieurs suit la rentabilité des troupeaux ; ils conseillent 20% de croisement industriels sur l’ensemble du troupeau. Deux stations d’évaluation calculent les performances des taureaux. Les agents sur le terrain assurent un suivi et collectent les informations en race pure et en croisement. Les 6000 fermes membres/partenaires permettent le testage des taureaux pour une fiabilité optimale. Le BBB est la race N° 1 en France pour le croisement et représente 65 % du cheptel en Belgique.

et livraison de solutions complètes pour une production laitière efficace en France et à l’export - Accès à une panoplie de références extrêmement riche : 990 produits distincts

o 10 langues parlées au sein du groupe o Un service technique performant, et un interlocuteur dédié. L’entreprise distribue ses produits dans plus de 100 pays à travers le monde, directement ou par l’intermédiaire de ses distributeurs. Elle possède des filiales en Pologne, en Espagne et en Turquie. www.galactea.eu

Engagement sur :

o Des outils performants o Une équipe réactive toute l’année

Points forts :

- Professionnalisme et expérience confirmée de plus de 60 ans d’activité - Développement, production Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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ACTU Entreprise

Actu

7 Questions à SWISSGENETICS

Quelles sont les races que vous préconisez en Afrique du Nord et au Maroc en particulier ? SWISSGENETICS est une société proposant une large offre génétique. Pour les pays chauds, nous préconisons les races brunes. La Brown Swiss pour la production laitière est adaptée à l’élevage intensif. La Brune d’Origine pour une double utilisation : pour le lait et pour la viande et spécialement pour la production dans les élevages semi-intensifs et extensifs. Nous connaissons également un grand succès avec les races Simmental et Swiss Fleckvieh, de couleur rouge et très bien adaptées à des températures élevées.

Quelles sont les conditions pour une bonne adaptation ? Pour nous, les deux principaux critères nécessaires à une bonne adaptation sont un métabolisme très stable et une grande tolérance aux amplitudes thermiques. Les races répondant le mieux à ces critères sont la Brune d’Origine et la Simmental. Nous avons également de très bonnes références pour la Brown Swiss et Swiss Fleckvieh quant à leur adaptation. Ces races sont nettement meilleures en adaptation que les races exclusivement laitières.

régions chaudes, la Brown Swiss est notre meilleure race en termes de production laitière – soit en race pure ou en croisement. Caractérisée par ses membres robustes et ses mamelles de qualité, elle est également parfaite pour sa longévité. Si vous regardez notre offre en Brown Swiss vous trouverez beaucoup de génitrices avec 7 lactations dans leur pedigree. L’un des géniteurs mondialement utilisé est notre taureau de pointe ALIBABA. Quelle est la fécondité de leur descendance femelle et garde-t-elle les caractéristiques génétiques de la race? La fécondité est fortement influencée par l’environnement. Si vous choisissez la race la mieux adaptée à votre

Quelles sont les races qui offrent la meilleure production de lait et quelle est leur durée d’utilisation ? SWISSGENETICS conseille de choisir la race selon les conditions environnementales et de management. Pour les 16

Agriculture du Maghreb N° 85/ 2015

système d’élevage, la fécondité sera bonne. Si vous sélectionnez une race exclusivement laitière dans une région à fortes chaleurs avec un affouragement moyen, des problèmes de fécondité sont à craindre.

Préconisez-vous des croisements avec des races locales du Maghreb ? Nous préférons et conseillons de pratiquer les croisements avec les races locales. Grâce à ce système, on produit des animaux qui conservent les points forts des deux races et l’éleveur profite de l’effet hétérosis. Comment est organisée votre structure Swissgenetics? SWISSGENETICS est une société spécialisée dans la gé-

nétique de haute qualité. Elle produit des doses de semence avec fécondité garantie et vend ses produits en Suisse et également sur les marchés internationaux. Actuellement, nous sommes présents dans plus de 50 pays et comptons sur un grand réseau de distribution dans tous les continents du globe. Quelle est votre offre spécifique de services pour les marchés d’Afrique du Nord ? Nous aidons les éleveurs locaux à sélectionner, parmi notre gamme, les meilleurs géniteurs de la race souhaitée. Nous conseillons également la race la mieux adaptée en Afrique du Nord. Nous organisons aussi des visites en Suisse pour des professionnels d’Afrique du Nord.


Alltech Maroc

Journée d’information à Mohamedia C’est dans un palace de Mohamedia que la société Alltech Maroc a réuni le 16 avril une trentaine de professionnels, principalement des gérants de domaines spécialisés dans l’élevage bovin laitier, de fabricants d aliments et de premixeurs, autour d’une thématique sur l’optimisation de la nutrition minérale. Après le mot de bienvenue, M. Rachid Mahsoun, Country Manager Alltech Maroc, a présenté le Groupe Alltech. Il s’agit d’une société internationale opérant sur le secteur de la santé et de la nutrition animale. Classée parmi le top 10 des entreprises mondiales de ce secteur, elle s’est assigné comme mission d’apporter des solutions scientifiques naturelles aux challenges actuels de la filière agricole et agroalimentaire. Plus de 30 ans de recherche en nutrition et santé animale, ont permis à Alltech de développer des ingrédients nutritionnels innovants, naturels qui améliorent la santé et les performances des animaux. La parole a ensuite été donnée à M. Adil Ghoddane, Technical Sales Manager de l’entreprise qui a présenté les minéraux chélatés et leur intérêt dans la nutrition animale. Il a ainsi expliqué que les oligo-éléments organiques Bioplex® d’Alltech permettent une nutrition minérale sous une forme très similaire à celle retrouvée dans la nature (céréales et fourrages). Ils parviennent de ce fait à mieux satisfaire les besoins nutritionnels élevés des productions animales modernes pour une croissance rapide et un ni-

veau de reproduction et de santé optimal. Alltech contribue ainsi à rendre les fermes plus efficaces, plus rentables et plus pérennes. De son coté, le consommateur est aussi rassuré du fait que l’alimentation des animaux est saine, naturelle et sans risque pour l’environnement. A son tour, Dr Stefano Vandoni, Alltech Italie, à abordé un thème très intéressant

Dr Stefano Vandoni, ruminants solutions deployment manager Europe

en relation avec les coûts invisibles en élevage laitier, notamment ceux dus aux boiteries, à l’infertilité et aux mammites. Ces problèmes peuvent en grande partie être résolus grâce à une nutrition minérale adaptée en quantité et en forme. Pour animer cette journée, Alltech a également fait appel à un expert en la matière, Dr Aziz

De gauche à droite : M. Rachid Mahsoun, Country Manager et M. Adil Ghoddane, North Africa Technical Sales Manager Alltech Maroc

M. Adil Ghoddane, North Africa Technical Sales Manager Alltech Maroc

Dr Aziz Tijani, professeur à l’ENA de Meknès

Tijani, professeur à l’ENA de Meknès, qui a présenté les relations entre la génétique et la conduite alimentaire des vaches laitières.

professionnels présents. La

Dans notre prochaine édition, nous reviendrons plus en détail sur ces différentes interventions qui ont été suivie avec grand intérêt par les

éleveurs invités.

réunion a donné lieu à un débat très enrichissant ponctué d’échanges

d’expériences

entre l’équipe Alltech et les

Pour plus d’informations à propos d’Alltech, visiter le site global: Alltech Corporate

Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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ACTU Entreprise

Actu

TATOMA

Système d’alimentation pour ovins COME-RUM® est un système d’alimentation pour les ovins en libre-service. Il est composé d’une mangeoire et d’un mélange complet compacté par pression sous forme de balle (fibres longues de paille ou de fourrage et compléments). Cette balle est placée dans la mangeoire qui est entourée d’une grille, ce qui empêche le mouton de sélectionner sa nourriture et l’oblige à manger la ration entière sans trier, c’est-à-dire à la fois les longues fibres et les compléments.

C

hez les ovins, la régulation de la consommation est liée à la capacité de remplissage et à la valeur nutritive des aliments. Les aliments fibreux sont ceux qui limitent le plus la consommation. Cependant, les ovins ont tendance à trier leurs aliments, rendant difficile l’utilisation d’aliments complets en libre-service. Si un mélange complet est proposé aux ovins sans limite d’accès, les animaux sélectionnent les ingrédients les plus appétents, délaissant le reste et déséquilibrant la ration. C’est en 1998 que le Groupe Pastores-Oviaragón a développé ces mangeoires spéciales conçues pour l’utilisation d’aliments complets en libre-service. L’une des caractéristiques de ces mangeoires est leur facilité d’utilisation dans toutes les exploitations et leur autonomie. Elles sont disponibles soit avec des bacs latéraux mobiles, donc réglables (Photo 1) en fonction de la taille

de l’exploitation, soit en caissons (photo 2) bois ou métal également mobiles et réglables pour une mise en service immédiate. En parallèle, le Groupe Pastores-Oviaragón et TATOMA ont développé une usine UNIFEED de fabrication de balles stables (à placer dans les mangeoires) et dont l’avantage pour l’éleveur est sa durée de conservation pendant plusieurs mois. Les balles sont composées de paille de céréales et de foin de fourrage ainsi que d’un mélange de matières premières (grain de céréales, semences d’oléagineuses, farines protéiques, minéraux, vitamines, etc.) dosées en fonction de la situation du marché, des besoins nutritionnels des ovins et de la phase de production. En plus des avantages nutritionnels qu’apportent l’alimentation complète pour un ruminant (meilleure rumination, prévention des pathologies digestives, utilisation des aliments, etc.), ce système ap-

porte : - Une meilleure autorégulation de la consommation sur 24 heures, donc une meilleure corrélation entre la consommation et la production, permettant une évolution régulière du corps des animaux. - Un gain de temps et de main d’œuvre - Plus de facilité dans le travail par lots en fonction de l’état et du niveau productif - Une simplification d’approvisionnement, du transport, du stockage et donc de la distribution de l’aliment dans l’exploitation - Un retour sur investissement rapide pour ce type de système d’alimentation utilisé dans une exploitation laitière

COME-RUM® pour ovins à viande :

Pour les ovins à viande, le nombre de brebis recommandé est de 40 animaux pour un caisson et de 30 pour un bac latéral. L’utilisation recommandée est la suivante : commencer par des balles durant les derniers mois de gestation et pendant l’élevage des agneaux jusqu’au sevrage. La consommation varie de moitié, entre 2 et 2,5 Kg par brebis et par jour.

COME-RUM® pour ovins laitiers :

Suite à l’efficacité de COME-RUM® sur les ovins à viande, TATOMA a commencé ses essais sur les ovins laitiers ou mixtes en 2004. Les résultats ont permis de lancer dès 18

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2005 les premiers produits sous forme de balles de la gamme RUM® OVINS LAITIERS (photo 3), avec 5 références : pour brebis sans lait, avant vêlage et pour trois niveaux de production (faible, moyen, élevé). Pour les brebis laitières, le nombre d’animaux recommandé par caisson est de 32 et de 24 par bac latéral. Avec le système COME-RUM®, on atteint les mêmes niveaux de production qu’avec des rations comparables en termes de nutrition et de coût. Sur le graphique, on peut comparer la production de 2 groupes de brebis Assaf alimentées avec COME-RUM® et avec un mélange UNIFEED humide par bande deux fois par jour. Concernant l’ingestion, avec des balles composées de 90% de matière sèche, nous avons des résultats à partir d’une consommation de 2,4 kg par animal et par jour en qualité « faible production » sur un élevage Manchego et à partir d’une consommation de 3,6 Kg en qualité « forte production » sur brebis Assaf qui donneront en moyenne 3 litres de lait.


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qualité

Elevage laitier La micro-qualité du lait La composition fine du lait d’une vache, d’une brebis ou d’une chèvre dépend de ses aptitudes génétiques et de son alimentation. Le programme PhénoFinlait mené par l’INRA France et qui implique les principaux acteurs français de la filière laitière, propose des outils de sélection génétique et de conseil aux éleveurs selon une approche globale des systèmes d’élevage. Améliorer la qualité du lait était déjà un objectif de la loi française sur l’élevage du 28 décembre 1966. Comment passer à la vitesse supérieure ? La nouveauté est double. Premièrement, les méthodes d’analyse de la composition du lait permettent maintenant de distinguer les différents acides gras et protéines. Hier, le contrôle laitier se limitait aux quantités totales de protéines et de matières grasses. Deuxièmement, nous étudions comment le système d’élevage (herbe, stabulation, montagne…) et les caractéristiques de la femelle (physiologie et génétique) interagissent pour

modifier la composition du lait. Cette approche globale est extrêmement ambitieuse. Par quoi avez-vous commencé ? La première étape consistait à développer des méthodes d’analyse adaptées au dosage en routine, à grande échelle. Pour les acides gras, la spectrométrie infrarouge permet d’analyser plusieurs milliers d’échantillons par jour. Pour les protéines, la spectrométrie infrarouge n’est pas encore aussi résolutive. L’équipe a développé une méthode de séparation par chromatographie couplée à la spectrométrie de masse à haut débit.

Le programme concerne trois races bovines, deux caprines et deux ovines. Cela correspond à combien d’échantillons ? Au total, nous avons suivi plus de 1 200 élevages bovins, 160 élevages ovins et 215 élevages caprins. 20  000 femelles, dont 12 000 génotypées pour plus de 50 000 marqueurs , ont été suivies individuellement pour leur production laitière et leur alimentation. En 2009-2010, nous avons réalisé les enquêtes alimentaires et collecté les échantillons : du sang pour le génotypage, du lait pendant dix mois, quatre à six fois pendant une lactation, afin de prendre en compte l’alimentation d’hiver et d’été. Soit quelque 860 000 analyses de lait. Pour chaque exploitation, nous avons  prélevé aussi du lait de tank pour développer une méthode permettant de tracer l’origine du lait (montagne ou plaine, ensilage ou herbe, race) à partir de sa composition. Enfin, une lactobanque de 40 000 échantillons est conservée à -80°C. Vous disposez d’une énorme base de données. Comment exploitez-vous ces résultats ? Nous croisons le profil en acides gras ou en protéines du lait avec le génotype et l’alimentation de l’animal correspondant. Nous identifions le déterminisme génétique et l’influence des facteurs non génétiques pour comprendre l’effet des systèmes d’élevage. Nous disposons désormais de références pour dix à vingt systèmes différents, représentant la diversité des pratiques des éleveurs français. PhénoFinlait regroupe des partenaires de toute la filière laitière.

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Agriculture du Maghreb N° 85/ 2015


Quelles sont les applications espérées ? Cet aspect est très important dans une collaboration public-privé. Nous envisageons de produire un système d’indexation génomique de la qualité fine du lait. Pour cela, il faut déployer nos méthodes d’analyse jusque sur les lieux d’élevage. C’est en cours avec les professionnels des filières laitières, les laboratoires d’analyse et les fournisseurs de spectromètres infrarouges. Les bases pour la sélection génomique seront disponibles d’ici la fin de l’année. Les résultats relatifs aux facteurs d’élevage sont utilisés pour enrichir les conseils techniques aux éleveurs. Ajoutons que ce partenariat étroit avec la filière implique un travail particulier de communication vers les éleveurs, techniciens et responsables des différents organismes professionnels impliqués. Un programme de recherche d’une telle ampleur pour améliorer la qualité du lait sous-entend-il qu’elle n’était pas satisfaisante ? Non, il s’agit de diversifier l’offre plutôt que de produire un lait « meilleur » pour la santé. Peu de gens savent par exemple que le lait de vache contient plusieurs

centaines d’acides gras différents. L’objectif est d’apporter des données et outils permettant aux éleveurs de contrôler la composition fine du lait par la génétique et/ou l’alimentation et, à tous les maillons des filières laitières, de mieux valoriser cette richesse intrinsèque. On pourrait réduire la proportion d’acides gras saturés, palmitique (C16:0) en particulier, ou augmenter celle d’acides gras insaturés, comme la famille des omégas 3. Mais gardons-nous de

changements trop drastiques. On ne connaît que certains rôles des acides gras et encore, uniquement pour les plus répandus. Des modulations trop importantes de la composition du lait pourraient altérer la santé de l’animal qui le produit, voire de celui qui le consomme. Nul être humain ne se nourrit exclusivement de produits laitiers, hormis les nourrissons. Il faut raisonner la santé du consommateur par rapport à l’équilibre global de l’assiette !

Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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bovins viande

Le croisement terminal,

une opportunité pour augmenter la production de viande bovine Marion Kentzel : Arnault Villaret Institut de l’Elevage – France

Dans le cadre du « Sommet de l’Elevage », Salon International qui s’est déroulé début octobre en France, la 3ème édition des « Rencontres France - Elevage / Pays du pourtour méditerranéen » a rassemblé des représentants de 7 pays (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Liban, Turquie). Lors de son colloque sur le thème du croisement terminal, ce sont les résultats des éleveurs marocains qui ont illustré l’intérêt de cette technique pour augmenter la production de viande bovine.

C

ette synthèse est issue des travaux en cours au Maroc sur l’évaluation des performances techniques permises par le croisement terminal et de l’impact sur la production de viande. Ils sont

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menés par l’ANPVR (Association Nationale des Producteurs de Viande Rouge) avec l’IAV Hassan II de Rabat et l’assistance technique de l’Institut de l’Elevage (institut d’expertise français pour les filières ruminants). Ces travaux bénéficient

notamment du soutien financier de France Génétique Elevage et de FranceAgriMer. Ce travail de coopération entre la France et le Maroc s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert et de l’accord signé au SIA de Meknès


Agriculture du Maghreb N째 85 / 2015

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bovins viande Poids et croissance des veaux mâles selon leur type génétique Poids par périodes d’élevage

Croissance moyenne )GMQ(

Veau de 210 jours )mois 7( Fin phase élevage

Taurillon de 520 jours mois 17 Fin phase finition

Veaux types laitiers

kg vif 239

kg vif 538 .kg carc 290

g/j 965

Veaux croisés )viande (moyenne

kg vif 250

kg vifs 571 .kg carc 332

g/j 026 1

Veaux croisés viande (1/3 )supérieur

kg vif 291

kg vif 615 .kg carc 359

g/j 250 1

Source : ANPVR/IAV Hassan II /Institut de l’Elevage – Base de 611 enregistrements en 2011 entre le Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime du Royaume du Maroc et FranceAgriMer pour un programme d’actions dans le domaine de l’élevage bovin. Des veaux plus lourds et mieux conformés grâce au croisement terminal avec des races à viande Le développement de l’insémination animale est l’une des voies retenue par le Plan Maroc Vert et les accords avec l’Interprofession pour renforcer l’offre de viande bovine sur le marché intérieur. Le croisement terminal avec des races à viande constitue un levier technique important pour l’accroissement de la production de viande du chep-

tel et pour le développement de la filière. L’apport de génétique « viande » des taureaux sur les mères du cheptel national essentiellement de type laitier permet une production de veaux croisés qui gagnent en conformation, efficacité à l’engraissement et rendement viande. L’impact est rapide et le recours à l’IA offre la possibilité d’une pratique accessible à tous (petits et grands élevages, laitiers spécialisés ou mixtes). Depuis 2009, les associations d’éleveurs du Royaume se sont mobilisées avec succès pour déployer largement l’utilisation de l’IA avec

Taurillon croisé 18 mois – Taureau charolais sur vache laitière (Holstein-Montbéliarde) – Crédit : Institut de l’elevage

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des taureaux de races à viande. Les races françaises (Charolaise mais aussi Limousine, Blonde d’Aquitaine, INRA95, Gasconne…) y tiennent une place prépondérante.

Mesurer sur le terrain l’impact du croisement terminal en termes de production de viande

Entre 2010 et 2013, des étudiants de l’IAV Hassan II1 ont collecté, dans les fermes d’élevage de plusieurs régions du Maroc pratiquant le croisement terminal, des informations concernant la conduite des animaux et des données de poids / âge / type racial. Ces données ont été complétées par des relevés en abattoirs (Casablanca et Rabat). L’ensemble a permis une analyse comparative des croissances entre les veaux issus d’un croisement IA viande et ceux de type laitiers dans les conditions réelles d’élevage marocaines.

Malgré des contraintes d’élevage limitant l’expression du potentiel génétique, les résultats sont déjà au rendez-vous !

L’analyse des pratiques des éleveurs met en évidence des contraintes qui induisent des conditions d’élevage limitant l’expression du potentiel génétique des animaux croisés. Durant l’engraissement en particulier, le déficit énergétique des rations limite le Gain Moyen Quotidien (GMQ) des taurillons. Malgré ces conditions, les veaux croisés affichent à 7 mois un poids moyen supérieur de 5% à celui des veaux laitiers. Après engraissement, l’écart est de 6%, soit 33 kg de poids vif supplémentaire par animal qui constituent à la vente une plus-value économique intéressante pour l’éleveur. Dans des exploitations avec une meilleure couverture des besoins alimentaires (tiers supérieur des résultats), le bénéfice s’améliore 1 - M. Chaoui et F. Akkoui – Travaux encadrés par le Pr. A. Araba de l’IAV Hassan II et D. El Bada, consultant à l’ANPVR.


encore avec un gain de 80 kg vif par taurillon fini. Les croissances de l’ordre de 1 250 g/j alors enregistrées sont d’ailleurs proches des performances moyennes observées en France sur les mêmes types d’animaux. Un gain pour la filière qui peut atteindre 70 kg de viande équivalent carcasse par taurillon Les relevés en abattoirs mettent en évidence l’amélioration de qualité des carcasses (conformation, état d’engraissement) des taurillons croisés par rapport aux taurillons laitiers. La génétique des taureaux de races à viande spécialisées permet aussi une augmentation significative du rendement carcasse, avec un différentiel moyen de 4 points : 58% pour les taurillons croisés viande contre 54% pour les autres. En sortie abattoir, le gain de poids par animal s’établie entre 40 kg carcasse (en moyenne) à 70 kg carcasse (tiers supérieur des résultats),

Taureau charolais Calvin mis à disposition de l’ANPVR pour le développement du croisement terminal – Crédit : Gènes Diffusion

soit 15 à 25% de viande équivalent carcasse supplémentaire grâce au croisement avec des races à viande spécialisées. Ces premiers résultats encourageants démontrent la pertinence zootechnique du développement du croisement terminal.

Afin d’en tirer le meilleur bénéfice, l’augmentation de la production de viande bovine reste aussi toutefois conditionnée à des travaux d’optimisation technico-économique des conduites dans les conditions d’élevage marocaines.

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systèmes de production

L’élevage ovin au Maroc Evolutions récentes et perspectives Pr. SRAÏRI Mohamed Taher, IAV Hassan II, Rabat, Maroc, mt.srairi@iav.ac.ma

Le Maroc est mondialement connu pour la diversité de ses ressources génétiques ovines, due à la variété de ses écosystèmes agraires (montagne, piémonts, plaines, oasis, etc.) et à une tradition d’élevage pastoral séculaire. Aussi, à l’avènement de la période du Protectorat, le cheptel ovin et ses productions (viande, laine et peaux) ont-ils été l’objet de forte convoitise. En effet, au début du 20ème siècle, l’important effectif ovin assurait des rôles socio-économiques fondamentaux. Dans un pays à relief accidenté où près de 26 % de la surface sont situés à plus de 1 000 m d’altitude, les ovins se caractérisent, en comparaison aux bovins, par des déplacements plus faciles dans des zones escarpées. Cela les rend intimement associés à la mise en valeur et au contrôle de vastes espaces pastoraux. Les statistiques démontrent aussi que jusqu’à la fin des années 1950, la viande ovine constituait l’essentiel de l’alimentation carnée, sachant que ni l’aviculture industrielle et ni l’élevage bovin intensif n’avaient encore pris leur essor. Toutefois, en raison des évolutions sociales récentes du pays et de leurs conséquences sur les habitudes de consommation, ainsi que des choix de politiques d’élevage qui ont été opérés, les rôles traditionnels du cheptel ovin ont été bouleversés. Cet article fait le point sur les différents facteurs qui ont affecté l’élevage ovin au Maroc et sur leurs conséquences quant à l’organisation de ses systèmes de production et tente d’esquisser des scénarios pour l’avenir de cette spéculation.

Évolutions sociales récentes et effets sur l’approvisionnement en produits carnés

Le Maroc a connu des changements démographiques notables, puisque la population a presque triplé (de 12 à 32 millions d’habitants)

entre 1960 et 2010. Par ailleurs, cet accroissement s’est accompagné d’une urbanisation massive. Ainsi, environ 58 % de la population vit aujourd’hui dans des agglomérations de plus de 30 000 habitants, contre moins de 29 % en 1960. Par conséquent, dès la fin de la période du Protectorat, conscientes des défis que représentaient ces changements démographiques et leurs conséquences prévisibles sur la consommation de produits animaux, les autorités ont planifié l’instauration de programmes d’intensification de l’élevage pour sécuriser les approvisionnements. Aussi, sous l’impulsion d’investisseurs privés, l’aviculture industrielle n’a-t-elle pas tardé à s’implanter et a connu un essor marqué à l’abord des grandes villes du littoral atlantique, surtout près du port de Casablanca. En parallèle, les autorités en charge de l’agriculture, avec l’aval de bailleurs de fonds internationaux, ont lancé une ambitieuse politique en faveur de la paysannerie, qui va surtout concerner l’élevage bovin, plus particulièrement la production laitière. Ce sera le “Plan Laitier” de 1975, qui va entraîner des changements radicaux dans la

Systèmes Agro Pastoraux

structure génétique du cheptel bovin. En revanche, pour l’élevage ovin, aucune action de pareille envergure n’est envisagée. Certes, dès la fin des années 1960, l’organisation professionnelle du secteur est encouragée, avec la constitution de l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC). Mais, en accord avec les conclusions des premiers travaux de recherche menés sur les ovins du Maroc, du temps du Protectorat, il n’a pas été prévu d’accroissement significatif des niveaux de productivité. Tout simplement car le milieu d’élevage est très aléatoire (affecté par le climat et ses caprices interannuels) et que les races existantes sont surtout remarquables par leur rusticité et n’offrent que peu de marges d’amélioration. Les effectifs de cette espèce sont d’aileurs très fluctuants (de 9 à 18 millions), en relation avec les niveaux et la répartition des précipitations et leurs effets sur le disponible fourrager dans les parcours. De même ils chutent drastiquement en cas de sécheresse prolongée – cas des débuts des années 1960 et 1980 - (figure 1). En outre, les évolutions de la société et de ses modes de vie, avec l’urbanisation et la consommation plus fréquente des repas à l’extérieur du domicile, ont vite fait d’imposer une évidence majeure : la viande ovine perd progressivement sa place de premier pourvoyeur de produits carnés au profit de la volaille industrielle, nettement moins chère (à peine la moitié du prix du mouton) et, à un niveau moindre, du bœuf. Il faut dire que les viandes blanches, les œufs et les laitages se prêtent plus à des préparations de type “fast food” (sandwiches, pizzas, etc.), qui ont tendance à supplanter le tagine et autres méchoui dans les habitudes alimentaires courantes. Par ailleurs, le goût marqué du mouton ne serait plus apprécié par une majorité de consommateurs, tandis qu’une croyance largement répandue, mais qui reste à prouver, lui attribue aussi un taux élevé en cholestérol. Aussi, même si les niveaux de consommation de tous types de viande par individu augmentent, la ventilation par espèce révèle-t-elle une régression relative marquée du mouton (Tableau 1). Ce dernier semble néanmoins avoir

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)Effectifs (en millions

Tableau 1. Evolution de la consommation des viandes au Maroc

1960 1970 1980 1990 2000 2010 Toutes viandes )(kg per capita/an Viande ovine (% )Total viandes Figure 1. Evolution des effectifs )d’ovins au Maroc (1961/2009 )D’après FAO STAT (2011

acquis une dimension festive en raison de sa consommation quasi obligatoire lors des occasions religieuses (à commencer par le jour de l’Aïd El Adha) et familiales.

Des systèmes de production divers surtout focalisés sur l’Aïd El Adha

Le Maroc ne dispose pas de race ovine laitière, à la différence des pays du Machrek (où l’influence ottomane a favorisé les fromages avec du lait de brebis) et de la rive Nord de la Méditerranée. La sélection ovine pratiquée, en conformité avec les caractéristiques des différents environnements agraires du pays, aura surtout ciblé le

phénotype et les facultés naisseuses (reproduction et viabilité des nouveaux-nés puis croissance) et à un degré moindre, la laine. Cette dernière a représenté des siècles durant un produit fondamental de l’élevage ovin, utilisé pour la literie et l’habillement et allant jusqu’à constituer un placement pour l’épargne dans de nombreuses familles. Les développements sociaux récents montrent clairement qu’elle est considérée aujourd’hui comme un co-produit encombrant, difficile à écouler, car non compétitif par rapport aux fibres synthétiques. Quant aux produits artisanaux à base de laine (djellabas, tapis, etc.), surtout destinés au tourisme de masse, leur marché s’avère étriqué en raison de prix prohibitifs. Par conséquent, la production

13,8

13,1

12,4

18,3

19,3

25,0

40

35

30

27

25

18

)D’après FAO STAT (2011

de viande est devenue la principale vocation de l’élevage ovin, outre la valorisation et le contrôle de vastes terrains de parcours et de leurs ressources. Les systèmes naisseurs distingués sont marqués du sceau de la diversité des races et de la végétation qu’elles consomment. Plus de six sont dûment

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Atelier d’engraissement ovins Timahdite


ELEVAGE Transport des ovins

Ovins Dman oasis

identifiées (Béni Guil, Béni Hssen, Boujaâd, D’man, Sardi et Timahdite) dans des zones bien spécifiques dénommées « berceaux de race », sans omettre un ensemble de populations locales peu caractérisées, surtout dans les hautes montagnes. La majorité des races ovines marocaines affichant un anœstrus saisonnier de janvier à avril, cela induit des agnelages groupés en automne, au moment où le disponible fourrager sur pied est à son plus faible niveau. Il en résulte des performances contrastées, avec parfois des taux élevés de mortalité des nouveaux-nés lorsque des stocks alimentaires ne sont pas constitués pour soutenir les brebis allaitantes.

Trois systèmes

Schématiquement, trois types de systèmes d’élevage ovin ont été définis : - l’élevage pastoral et/ou sylvo pastoral, surtout dans les zones de montagne et de piémont, avec des animaux alimentés en priorité à base de ressources issues des parcours et des forêts, c’est-à-dire une végétation naturelle spontanée quasi gratuite, mais dont l’exploitation nécessite un dur labeur de suivi et gardiennage des troupeaux dans des conditions pénibles - l’élevage agro-pastoral, en régions de plaines à céréaliculture pluviale et aux abords des zones irriguées, où les troupeaux reçoivent, outre les produits des pâturages naturels, une complémentation à partir des parcelles cultivées, notamment les résidus de céréales (son, paille, chaumes, etc.) et parfois des fourrages (avoine, orge, luzerne, etc.). - l’élevage oasien, où l’existence d’une race mondialement connue pour sa prolificité (la D’man) couplée à des aliments spécifiques (résidus de dattes et luzerne irriguée) ont imposé un mode de production remarquable. Le caractère prolifique de la D’man résulte souvent en des poids limités à la naissance, constituant une réelle contrainte pour assurer la viabilité des agneaux. Celle-ci nécessite une conduite zootechnique améliorée, qui passe parfois par un allaitement artificiel. Aussi, dans les oasis, les troupeaux de la race D’man sont-ils généralement de petite taille (2 à 3 brebis et leur descendance). Les éleveurs les conduisent en « zéro pâturage », étant donné l’exiguïté de l’espace et les limites du disponible fourrager. Toutefois, la caractérisation précise des performances technico-économiques de la majorité des systèmes ovins demeure inachevée. Certes, des essais menés en station de recherche sur les différentes races ovines nationales ont effectivement permis d’en cerner les potentiels productifs. Mais ils ne renseignent en aucun cas sur les performances réelles des animaux dans des exploitations agricoles conventionnelles. En effet, l’absence d’identification des animaux, l’importance des effectifs et la dispersion des troupeaux ainsi que leurs fréquents déplacements signifient des difficultés marquées à récolter une information fiable (agnelages, mortalité, intrants utilisés, vitesse de croissances des agneaux, etc.) pour caractériser les résultats des élevages ovins. Par ailleurs, la complexité des modes de faire valoir (avec de fréquentes associations entre propriétaires des troupeaux et ceux qui en ont la charge quotidienne) et les variations interannuelles des pratiques adoptées empêchent de définir des trajectoires des élevages ovins sur le long terme. De plus, l’intervention dans la chaîne d’élevage ovin d’opérateurs très distincts (éleveurs naisseurs, engraisseurs, bergers, chevillards, intermédiaires, fournisseurs d’in28

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trants et de services etc.) rend encore plus compliquée l’analyse globale des systèmes de production et de leur efficience technique et économique. En parallèle, les évolutions sociales récentes ainsi que les politiques en charge du secteur des productions animales ont imposé des changements majeurs pour l’ovin. Il s’agit, dans de nombreux contextes, de s’affranchir de la dépendance climatique, ce qui s’est accompagné par un surplus d’aliments achetés, particulièrement lors d’épisodes longs de sécheresse. Cette tendance a été exacerbée par les programmes de sauvegarde du cheptel instaurés par l’Etat à partir des années 1980, en cas de campagne agricole à mauvaise pluviométrie, qui ont généralisé l’usage d’aliments composés. Aussi, les systèmes purement pastoraux sont-ils en régression, étant donné la pénibilité des modes de vie qu’ils imposent (transhumance ou même nomadisme) et leurs marges économiques aléatoires, liées au climat. De plus, l’émergence du marché de l’Aïd El Adha comme le principal débouché de cet élevage, a signifié la concentration de l’essentiel des efforts sur la production d’antenais finis pour cette fête. Cette manifestation draine en effet plus de 50 % des abattages annuels d’ovins. Elle donne lieu à un réel transfert de fonds vers le monde rural ainsi que d’intenses transactions commerciales sur les animaux, qui n’ont été que peu analysés à leur juste valeur. A cette occasion, la symbolique des cornes est fondamentale, en conformité avec les textes religieux régissant ce rite. Pour la majorité des ménages, l’achat d’un animal sans cornes est tout simplement impensable ... Les éleveurs ayant saisi l’importance de l’Aïd El Adha pour l’écoulement de leurs produits essaient de s’y conformer en mettant sur le marché des animaux qui plaisent aux acheteurs, que ce soient les consommateurs finaux ou les engraisseurs qui vont approvisionner les marchés. Ainsi, ils ciblent des marchés spécifiques où un phénotype particulier est apprécié des ménages. Dans les agglomérations du Nord (Tanger et Tétouan), les races à gueule de couleur acajou originaires du Moyen Atlas et de l’Oriental (la Timahdite et la Béni Guil) sont les plus prisées, tandis qu’au niveau du Maroc atlantique, surtout aux abords de l’agglomération de Casablanca, c’est la Sardi qui est la plus estimée. Il faut voir dans ces tendances d’achat des réminiscences d’habitudes anciennes de consommation, car l’urbanisation du pays a ramené en ville un ensemble d’habitudes préétablies. Au final, l’ovin sacrifié le jour de l’Aïd El Adha acquiert plus qu’une dimension festive, atteignant carrément un statut identitaire. Cela explique la surenchère dont il fait l’objet pour l’achat d’une bête onéreuse et répondant au maximum à des canons esthétiques bien précis.

Défis futurs pour l’élevage ovin au Maroc

La gestion de la richesse génétique ovine apparaît comme dépassée par rapport à la rapidité de ces évolutions. L’enjeu fondamental représenté par l’Aïd El Adha ne semble pas encore suffisamment intégré dans les actions menées pour la sélection des animaux ou la vulgarisation des pratiques d’élevage adaptées à cette fête. Plus grave, la recherche zootechnique semble totalement ignorer ces éléments de contexte, et s’inspirant de schémas théoriques d’amélioration génétique des animaux, elle propose des solutions inadaptées. Par exemple, reprenant les théories des bienfaits du croisement, elle a érigé la race prolifique D’man comme stratégique pour l’amélioration de l’efficacité pondérale (poids des nouveaux nés sevrés par femelle mise à la reproduction) des troupeaux. Or, ces produits de croisements ont toutes les chances d’être dépourvus de cornes ou avec un cornage ridicule, comme l’est la race D’man. Cela les élimine automatiquement du marché primordial de l’Aïd El Adha. Par ailleurs, ce genre d’ovins croisés comporte une part d’inconnu sur


En conclusion le type de conduite zootechnique à lui réserver : faut-il les alimenter en priorité sur des parcours ou les confiner en bergerie, comme la D’man en oasis ? Or, les ressources alimentaires consommées par les ovins assurent un goût et une qualité de viande spécifiques, contribuant à la renommée de chaque race et aux termes de sa commercialisation : la Béni Guil de l’Oriental nourrie en steppe alfatière et dont les caractéristiques organoleptiques étaient réputées jusqu’en France, du temps du Protectorat, sous l’appellation « agneau petit Oranais », la Sardi nourrie sur les pâturages des plaines céréalières de la Chaouia, ou encore la Timahdite sur les parcours forestiers du Moyen Atlas, etc. Eu égard à la régression relative de la consommation de viande ovine, sa certification selon les races qui la produisent et les terroirs spécifiques dont elle émane serait salutaire pour augmenter les revenus des éleveurs. Il faudrait, pour cela, viser en particulier les élevages extensifs des régions pastorales où le bilan fourrager est basé sur des ressources végétales bien précises, et non pas les ceintures suburbaines où l’engraissement intensif d’antenais croisés repose principalement sur des aliments concentrés achetés. Enfin, étant donné l’ampleur des effectifs concernés et la dispersion de l’ovin dans la quasi-totalité des systèmes agraires du pays, une nécessaire prise en compte de ses effets sur l’environnement physique serait souhaitable. Car peu de travaux évaluent précisément les effets des variations interannuelles de la charge ovine dans différents écosystèmes sur l’état des parcours et des forêts ainsi que ses tendances d’évolution sur le long terme.

L’élevage ovin au Maroc a connu au cours des 50 dernières années une stabilité génétique remarquable par rapport aux bovins, qui ont été soumis à d’intenses schémas de croisement. Les ressources génétiques ovines locales, réputées pour leur rusticité, demeurent importantes dans de nombreux agro écosystèmes. Même si leur contribution à l’approvisionnement en viandes a chuté, elles demeurent intensément associées à la mise en valeur de zones marginales où elles fournissent des opportunités de travail et de revenus pour des populations souvent démunies. L’élevage ovin se caractérise cependant par de rares travaux de recherche qui en précisent exactement les performances technico-économiques dans des exploitations agricoles conventionnelles. La dispersion spatiale des troupeaux et leurs déplacements fréquents, parfois aux confins frontaliers du pays, ainsi que la complexité des contrats d’association auxquels ils donnent lieu ne facilitent pas leur étude. La promotion de l’ovin à un statut festif, surtout lors de l’Aïd El Adha et, à un degré moindre, pendant les fêtes familiales a certainement été l’évolution majeure de cette spéculation. Elle impose aux éleveurs la nécessité de s’adapter à une demande spécifique où l’apparence externe de l’animal a autant, voire plus, d’importance que son poids. Cela renvoie inexorablement au cornage des animaux, mais aussi à l’aspect de la carcasse et ul-

térieurement au goût de la viande. Pour la promotion de l’élevage ovin et pour la contribution à l’amélioration des revenus de ceux qui s’y adonnent, un recentrage sur les desiderata des consommateurs à l’occasion des fêtes s’avère nécessaire. A cet égard, la certification des viandes ovines selon les races qui les produisent et les ressources alimentaires pastorales qu’elles ont consommé est plus qu’urgente, pour garantir de meilleurs prix de vente aux éleveurs qui respectent des cahiers de charges stricts, préalablement établis. Il pourrait en être de même pour des produits artisanaux typés à base de laine ou de peaux ovines. Cela suppose donc de concevoir des programmes de développement multidisciplinaires (biochimie, écologie, économie, pastoralisme, sociologie, zootechnie, etc.) en partenariat entre tous les opérateurs concernés par la chaîne d’approvisionnement ovine, particulièrement pour l’Aïd El Adha : des éleveurs naisseurs et les associations qui les représentent aux consommateurs, en passant par les gestionnaires des ressources issues des espaces pastoraux, les engraisseurs, les bouchers et les chevillards. Il y va du maintien de cet élevage et de ses conséquences sur l’amélioration des conditions de vie de ceux qui le pratiquent et en commercialisent les produits, ainsi que de la mise en valeur de vastes espaces, certes marginaux, mais cruciaux pour les grands équilibres régionaux du pays.

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BOVIN LAITIER

Impact de la fréquence de la traite sur la production laitière des vaches Prof Ismail Boujnane, IAV Hassan II Rabat

Le but de tout éleveur ouvert au progrès est d’accroître la production laitière de ses vaches. Dans cette optique, l’amélioration génétique peut jouer un rôle important, mais seulement dans le cas d’une stratégie à long terme. À court terme, la conduite alimentaire et le management du troupeau sont deux actions qui peuvent être mises à profit. L’une des voies préconisées est d’augmenter la fréquence de traite des vaches.

G

énéralement, le rendement laitier des vaches est directement lié au nombre de traites quotidiennes, tant en situation de traite robotisée que de traite traditionnelle. Il est donc intéressant de discuter l’impact de la fréquence de traite sur la production laitière, et les mesures d’accompagnement que l’éleveur doit prendre pour tirer profit de cette stratégie.

Impact sur la quantité de lait La fréquence de traite la plus utilisée chez les vaches laitières est la traite 2x/jour. Or, la vidange répétée de la mamelle permet de réduire la pression intra mammaire, et donc l’inhibition de la production de lait, ce qui permet d’obtenir un rendement laitier élevé. En revanche, la réduction de la fréquence de traite réduit de manière significative la sécrétion de lait par les cellules mammaires à partir du moment où la mamelle est remplie. Par conséquent, traire une vache plusieurs fois par jour augmente sa production laitière. Chez les vaches laitières de race Holstein, le passage de 2 à 3 traites/ jour augmente la production laitière journalière de 3,5 kg en moyenne, et le passage de 2 à 4 traites/ jour engendre une augmentation moyenne de 4,9 kg de lait/jour, soit 30

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une amélioration de la production laitière par lactation qui peut aller jusqu’à 25%. Le passage de 3 à 4 traites/jour conduit à une augmentation de la production laitière par lactation de 5 à 10%. La traite des vaches 6x/ jour au lieu de 3x/jour augmente la production laitière de 7,3 kg/jour en moyenne. Par ailleurs, pour obtenir une production laitière élevée, les vaches n’ont pas besoin d’être traites plusieurs fois par jour pendant toute la lactation, mais seulement au début de la lactation. En effet, des études ont montré qu’une augmentation de la fréquence de traite qui s’étire au-delà des trois premières semaines de lactation ne procure que peu d’avantages sur le plan du rendement pendant le reste de la lactation, comparativement à une modification effectuée dans les 21 premiers jours de lactation. Ainsi, l’augmentation de la fréquence de traite chez les vaches qui ont récemment vêlé, pendant les 21 premiers jours de lactation ( de 3 à 6 premières semaines), à partir du 4ème jour post-partum, augmente la production laitière tout au long de la lactation, même si on revient à 2 ou à 3 traites par jour après cette période. Il est même vivement conseillé de traire les vaches 4x/ jour si elles sont habituellement traites 2x/jour, et 6x/jour si elles sont habituellement traites 3x/jour pendant

les 3 premières semaines de lactation afin d’exploiter pleinement leurs capacités de production. Néanmoins, la modification de la fréquence de traite des vaches ne doit pas avoir lieu à n’importe quel moment au cours de la lactation. Si changement il y a, il doit s’opérer de préférence au début de la lactation. Bien que l’augmentation de la fréquence de traite soit plus avantageuse chez les primipares que chez les multipares, il semble que l’impact du passage de 2 à 3 traites par jour est presque le même aussi bien chez les primipares que chez les multipares. La réduction du nombre de traites a des effets indésirables sur la production et le bien-être de la vache laitière. Ainsi, la traite 1x au lieu de 2x/jour entraîne une baisse de la quantité de lait de presque 30% accompagnée d’une augmentation du taux protéique de 1,8 g/kg et du taux butyreux de 2,5 g/kg. En outre, le comptage cellulaire est régulièrement plus élevé durant la lactation avec une dégradation plus forte en fin de lactation. De plus, le passage à une traite par jour entraîne un léger inconfort chez les vaches laitières en tout début de lactation, probablement à cause de la pression mammaire plus importante (mamelle dure, perte de lait, vaches agitées et souvent debout...).


Impact sur la composition du lait

L’accroissement de la fréquence de traite des vaches laitières améliore la quantité de lait produite et diminue le taux butyreux et le taux protéique du lait particulièrement chez les vaches en début de lactation. En revanche, le passage de 2 à 3 traites par jour résulte en une augmentation de presque 100 g/jour de la quantité de matières grasses et 80 g/jour de la quantité de matières protéiques. Ainsi, la réduction de la fréquence de traite des vaches en fin de lactation peut améliorer la teneur en protéines du lait sans pour autant faire chuter leurs performances laitières.

Impact sur le comptage des cellules stomatiques (CCS)

On peut penser qu’une hausse de la fréquence de traite et donc une ouverture répétée des orifices des trayons favoriserait la pénétration des germes dans la mamelle et détériorerait sa santé. En réalité, il n’en est rien de cela car la santé de la mamelle se trouve même améliorée, comme si une fréquence de traite élevée permet d’évacuer les microorganismes avant qu’ils ne s’installent définitivement dans la mamelle. Ainsi, une fréquence de traite de 3x plutôt que 2x/jour améliore la santé de la mamelle et réduit le CCS. Toutefois, cette amélioration se trouve annulée lorsque les vaches reviennent à 2 traites/jour, avec une incidence limitée sur le CCS. Par ailleurs, le score du CCS passe de 3,12 chez les vaches

traites 3x/jour à 2,31 chez celles traites 6x/ jour.

Impacts collatéraux et conditions de réussite Apport alimentaire

L’amélioration de la production laitière observée suite à l’augmentation de la fréquence de traite n’est pas entièrement imputée à cette stratégie; seul 1/3 est dû à la fréquence de traite, les 2/3 restants sont la conséquence d’une ingestion élevée d’aliments suite à l’augmentation de la production de lait et donc des besoins de production des vaches. Ainsi, l’éleveur doit être conscient que l’augmentation de la fréquence de traite chez les vaches s’accompagne automatiquement d’un accroissement de la quantité d’aliments ingérés. Si la fréquence de traite est modifiée sans que l’apport alimentaire ne soit amélioré, la nouvelle stratégie de traite ne s’accompagnera pas d’une amélioration du rendement laitier.

Main d’œuvre

Traire les vaches plusieurs fois par jour nécessite une organisation du travail plus exigeante: traite, distribution d’aliments. Des expériences récentes ont montré que les vaches traites 3x/jour nécessitent 50% de travail de plus que celles traites 2x/jour.

Autres facteurs

Les vaches passent approximativement 21 heures par jour à s’alimenter, ruminer et se reposer. Evidemment, l’augmentation de la

fréquence de traite réduit ce volume horaire et perturbe l’équilibre de base nécessaire pour que les vaches performent mieux. C’est pourquoi il est nécessaire dans ce cas de : -Limiter le temps des allers-retours à la salle de traite en plaçant les vaches à traire plusieurs fois par jour (vaches qui ont récemment vêlé et traites 4x ou 6x) dans une étable proche de la salle de traite. -Réduire le temps d’attente à la salle de traite en augmentant sa capacité. -Diminuer le nombre de traites des vaches malades afin de leur laisser le temps de s’alimenter et de se reposer. L’augmentation de la fréquence de traite des vaches laitières conduit à une amélioration de la quantité de lait produite. Toutefois, ce résultat n’est possible que si on fournit au troupeau une alimentation équilibrée et suffisante qui supporte l’augmentation de la production. II n’est pas nécessaire de modifier la fréquence de traite chez toutes les vaches du troupeau en même temps. On peut se concentrer sur l’accroissement de la production chez des vaches, en début de lactation (les 100 premiers jours de lactation au grand maximum), surtout les primipares. Avant de modifier la fréquence de traite d’un troupeau, il est nécessaire d’évaluer si l’augmentation du revenu du lait est suffisante pour couvrir le coût des dépenses collatérales liées à la main d’œuvre, l’alimentation, le matériel... ANEB : Elevage bovin n° 17

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OVINS

Technique des éponges

pour l’intensification de la production chez les ovins de race Timahdite Dr Abdelkrim Aidi

Il est un fait que les marocains adorent la viande de mouton. La consommation de ce type de viande augmente considérablement surtout à l’occasion des fêtes religieuses, les mariages, les congrès (moutons grillés, méchoui)…, sans oublier la consommation journalière de viande (tajine ou autres).

A

lors que la superficie pastorale au Maroc reste constante, la demande en viandes augmente proportionnellement au taux de croissance de la population. La recherche de moyens pour intensifier la production est primordiale pour répondre à cette demande. Dans ce contexte, le choix de techniques adaptées pour améliorer la gestation des femelles est recommandé pour produire plus, surtout dans le domaine de l’élevage de

mouton. Parmi ces techniques, celle des éponges a été testée dans la présente étude réalisée dans la province d’Ifrane sur des ovins appartenant à la race Timahdite. Il s’agit d’éponges imbibées d’une matière hormonale similaire à la progestérone, qui est l’acétate de flurogestant, induisant la rupture du cycle sexuel de la brebis pendant la durée pendant laquelle l’éponge reste dans le vagin de la brebis. Au moment où on retire l’éponge et on injecte de la Gonadotrophine Sérique

(PMSG), le cycle sexuel recommence de nouveau avec la libération des ovules et la formation des follicules. Il s’agit du moment idéal pour la fécondation par les spermatozoïdes. Un ou plusieurs ovules peuvent être produits, d’où la naissance unitaire, gémellaire ou tripolaires d’agneaux. La naissance de double ou triple agneaux dépend de plusieurs facteurs : - le grand potentiel reproducteur des mâles et femelles, - l’état sanitaire et l’entretien des brebis, - la quantité de PMSG injectée et reçue par les brebis, - la race, la prolificité et la fertilité des femelles, - la morphologie et la capacité de mobilité des spermatozoïdes.

Lieu de l’étude :

La Province d’Ifrane a été choisie comme lieu d’étude pour les motifs suivants : • C’est une région à vocation d’élevage ovin et caprin. • Une superficie vaste de terrains pastoraux et forestiers. • Une région qui devient peu à peu semi-aride. • L’existence d’un grand effectif de moutons sélectionnés. • Les naissances surviennent de l’automne jusqu’au printemps (période défavorable pour la mise bas). • La fertilité (nombre de brebis qui peuvent accepter les béliers) des bre34

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bis de la région est faible, avoisinant 60%. • La fécondité (nombre de brebis gestantes dans le troupeau) des brebis avoisine 80 à 90. • La viabilité des nouveau-nés jusqu’à 30 jours après la naissance est de 65%. Pour améliorer certains de ces facteurs, nous avons opté pour l’utilisation des hormones afin d’aider les brebis à avoir des cycles œstrales dans les saisons favorables.

Choix des éleveurs :

Nous avons consulté certains éleveurs de la région pour expliquer les techniques modernes destinées à aider les brebis à devenir en état physiologique favorable à la reproduction. Il s’agit en l’occurrence de l’application de la méthode de pose des éponges vaginales pour préparer les brebis à produire certaines hormones sexuelles et reproductives obligeant la libération des ovules. Dix éleveurs ont été convaincus et ont accepté de soumettre leurs troupeaux à cette expérience. Ils sont répartis comme suit : - Commune rurale de Tigrigra : 4 éleveurs + 1 coopérative. - Commune rurale de Ben Smim : 3 éleveurs. - Commune rurale de Tizguite : 2 éleveurs. Le total des brebis traitées s’élève à 2.067 plus 80 béliers. La répartition des béliers a été faite selon la disponibilité des mâles. Les mêmes béliers font la lutte après une période de repos sexuel qui s’établit entre une opération et une autre. • 2 opérations entamées pendant des périodes favorables pour la gestation des brebis. • 2 opérations en saison du printemps. • 1 opération en été. • 2 opérations en hiver qui est une période défavorable.

Procédure de travail :

La réussite de l’opération est conditionnée par le respect des instructions suivantes : • Préparer les brebis et les séparer

des béliers. • Assurer une alimentation à volonté pour les béliers et les brebis. • Améliorer la ration alimentaire en éléments concentrés, en vitamines et en oligoéléments. • Vacciner et traiter les brebis et les béliers contre les maladies infectieuses, contagieuses et parasitaires • Tatouer en boucles les animaux concernés. • Respecter la période de Fluching. • Poser les éponges vaginales par l’introduction d’un applicateur spécial pour les brebis et agnelles. • Laver et désinfecter les alentours des vulves vaginales par des produits efficaces pour éviter les infections bactériennes et virales des brebis. • Désinfecter l’appareil éjecteur après chaque opération, d’une brebis à l’autre. • Mettre l’éponge dans cet appareil éjecteur, après une désinfection sur l'éponge (spray d’antibiotiques). • Introduire l’appareil qui contient l’éponge dans le vagin de la brebis et la pousser jusqu'au fond, • Retirer l’appareil en laissant l’éponge attachée à un fil externe afin de pouvoir la retirer par la suite. • Vérifier si la matrice est saine ou infectée. • Traiter les brebis atteintes de métrite, avec des antibiotiques et sulfamides à grande efficacité. • Après 13 jours on retire les éponges et on injecte par voie in-

tramusculaire le PMSD de 300 – 600 U.I. • Le 14e - 15e jours, lâcher les béliers à grande valeur génétique et grande capacité de reproduction dans des lots de 4 à 5 brebis par bélier. • La saillie commence entre 48-72 heures après l’injection du PMSG. • La durée de la lutte est de 3 jours à partir de l’apparition des signes de chaleurs. • Après 20 jours, relâcher les béliers entre les brebis pour détecter les retours de brebis non fécondées pendant le premier passage. • Pour s’assurer de la réussite de l’opération, un 2ème lâcher est indispensable pour connaitre les brebis non fécondes et les séparer du troupeau pour un traitement symptomatique penché sur les motifs de la stérilité temporaire et examiner les brebis en évaluant leurs potentialités reproductives.

Déroulement de l’étude :

L’opération a été effectuée pendant deux ans entre 2009 et 2012, en quatre périodes, afin d’évaluer la capacité des brebis à produire plus sans manquer une saison sexuelle.

Résultats obtenus

L’effectif des brebis non fécondées durant la période de l’opération est de 76 têtes. D’après les données reAgriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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TECNIQUE DES EPonges - le nombre de brebis ayant une seule naissance  : 1782 - le nombre de brebis ayant une naissance  double : 182 - le nombre de brebis ayant une naissance  triple : 60 Dans la situation normale les brebis ayant des naissances doubles ou triples sont très rares. L’analyse des résultats révèle que l’éleveur de la coopérative Chabab a obtenu le nombre le plus élevé de naissances doubles (57) et triples (61), étant donné qu’il a effectué 7 opérations avec des ovins de sélection moyenne. cueillies, il ressort que le pourcentage de fécondité varie pour l’ensemble des éleveurs entre 88% et 98%. Ceci montre que la technique d’éponge contribue à l’amélioration du taux de fécondité qui varie dans les conditions normales entre 60 et 80%.

Fertilité des brebis mises à la lutte

La fertilité est définie comme étant le nombre de femelles fécondées par rapport au nombre de celles mises à la lutte. La technique de l’éponge permet de constater que : -La fécondité des brebis est très élevée. -La fertilité est très satisfaisante. -Le nombre de brebis vides est inférieur à celui enregistré dans un troupeau non synchronisé,

Naissances d’agneaux enregistrés

Le pourcentage de naissances d’agneaux s’est remarquablement amélioré et notamment chez un éleveur (124%) qui a conjugué une bonne alimentation à la technique d’éponge, quoique le niveau de sélection des brebis et béliers était moyen.

Remarque :

Il est à noter que l’éleveur relevant de la coopérative Chabab est le seul qui ait accepté de continuer les essais jusqu’au 7è lot. Les autres n’ont pas supporté le coût de l’opération.

Les naissances Il ressort que : 36

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Conclusion La synchronisation des brebis par les hormones sexuelles permet d’obtenir des résultats satisfaisants. En améliorant les facteurs de production et en utilisant la technique d’éponge, on arrive aux résultats suivants: • amélioration du taux de brebis fécondes (91,7%). • amélioration du taux de brebis fertilisées (96,3%). • amélioration du taux de prolifération des brebis (124,3%). • amélioration du taux de naissances et des naissances doubles et triples • amélioration de la viabilité des agneaux. • amélioration du poids vif à la naissance. • amélioration de la production de lait chez les femelles. • amélioration de la fertilité qui passe de 60% à 96,3% et de la prolificité qui passe de 90% à 124,3%. • réduction de la mortalité des agneaux à la naissance à 30 jours à 1%. • la durée de repos sexuel des brebis de 3 mois est nécessaire pour la reprise du cycle et la récupération de l’état physiologique normal des brebis.

Avantages des éponges par rapport à la lutte normale: • elles obligent les brebis à devenir cycliquement sexuelles, • regrouper les naissances sur une période très courte,

• maîtriser la reproduction dans une période bien calculée par l'éleveur en optant pour les époques favorables pour le pâturage et le prix de vente des agneaux, • connaître l'état sanitaire de la brebis et des béliers par examen de l’appareil génital de la femelle et du mâle, • soigner les animaux malades et les isoler des autres animaux pour éviter la transmission de maladies aux sujets saints,

Inconvénients : • la transmission de maladies par l'applicateur de l'éponge si la désinfection ne se fait pas correctement, • la possibilité d’oublier l'éponge dans le vagin de la brebis, ce qui cause des coliques, • si la pose ne se fait pas correctement, l'éponge tombe et la brebis reste sans cycle sexuel, • si les éponges restent à la portée des enfants ou à l'air libre, elles peuvent causer des troubles sanitaires et environnementaux au lieu, • le prix de chaque dose est important ce qui freine l’extension de l’opération parmi les éleveurs, • il est déconseillé de faire subir l’opération à des agnelles primipares à cause du risque de lésions de l'animal lors de l’introduction de l’applicateur et du risque d’infection de la matrice, • les brebis malades ne doivent pas être synchronisées parce que la fécondation n'aura pas lieu durant la période de l'infection.


La France fidèle au rendez-vous sur le SIAM 2015 ! Vitrine et rendez-vous annuel de l’agriculture marocaine, la 10ème édition du SIAM (Salon international de l’Agriculture au Maroc) aura lieu du 28 avril au 3 mai à Meknès. Le Pavillon France, organisé pour la 7ème année consécutive par Business France (nouvelle entité issue de la fusion d’UBIFRANCE et de l’AFII, l’Agence Française pour les Investissements Internationaux), en partenariat avec la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), réunira cette année 32 entreprises et organismes de tous secteurs agricoles et agroalimentaires, se déployant sur plus de 600 m² sur le pôle International.

Le Pavillon France réunira les sociétés et organismes suivants sur le pôle International du SIAM 2015: · Équipements et matériels agricoles : LABBÉ ROTIEL

Organisé par :

· Traitement des cultures (agriculture raisonnée) : AB7 Industries

· Horticulture, pépiniéristes :

DALIVAL, DARNAUD, DOMAINE DE CASTANG, ESCANDE PLANTS, EURO PÉPINIÈRES, PÉPINIÈRES GRARD, PÉPINIÉRISTES PRODUCTEURS DU COMTAT, STAR EXPORT

· Équipements pour l’élevage :

AGRITUBEL, CK INDUSTRIES, CONCEPT ROLLAND DÉVELOPPEMENT - CRD, POLYMOULE, SODALEC DISTRIBUTION

En partenariat avec :

· Alimentation, santé et hygiène animale :

CTH GROUPE, ELVOR SOFIVO, OBIONE, VILOFOSS CALCIALIMENT

· Animaux vivants et génétique :

COOPEX MONTBÉLIARDE, FENVIA, SOFRANA PARIS, WEBER

· Salon international spécialisé dans l’élevage : SPACE

· Equipements agroalimentaires, Services, Industrie :

ELECREM, INFORMIA, JANNY MT, MAROC DECOUPE LASER, NORMAN

· Institutionnels, développement des filières :

BRETAGNE FILIÈRES avec 6 sociétés, ECOCERT MAROC, SUD DE FRANCE DÉVELOPPEMENT Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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ANALYSE

Le cheptel bovin au Maroc Evolutions récentes et défis futurs Pr. SRAÏRI Mohamed Taher, IAV Hassan II, Rabat, mt.srairi@iav.ac.ma

Les bovins constituent une composante essentielle de la richesse animale domestique au Maroc. En effet, même si le pays demeure surtout réputé pour ses ovins, localisés principalement dans les zones pastorales, les bovins y ont toujours été plus associés aux terroirs cultivés. Ils y représentent un élément majeur de mise en valeur des fourrages et des résidus de cultures (chaumes, pailles, feuilles et collets de betterave, …), de préservation de la fertilité des sols (fumier), d’approvisionnement en produits nobles (lait, viande et cuir) et de création d’opportunités de travail et de revenus. Les politiques récentes de l’élevage ont eu des incidences bien plus marquées sur le cheptel bovin que sur les ovins et caprins. Elles ont induit des changements prononcés de la structure génétique des troupeaux. Les premières interventions ayant été appliquées depuis les années 1970, suffisamment de recul est désormais disponible pour se livrer à un bilan critique des options retenues. Cette même démarche peut contribuer à enrichir la discussion quant aux projections de production définies pour le cheptel bovin dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), en prenant soin d’y intégrer les éléments de contexte physique et humain où se déroule cette spéculation. C’est ce que se propose d’aborder le présent article.

Bilan des politiques récentes de l’élevage bovin

Vaches de race Holstein dans un élevage au Tadla

Le fait marquant des politiques récentes d’élevage bovin au Maroc a été l’adoption d’une orientation laitière. Le “Plan Laitier” de 1975 visait ainsi une importante augmentation des effectifs de bovins de races spécialisées (photo 1). La promotion des cultures fourragères, l’encouragement de la collecte du lait ou encore la taxation des importations de poudre lactée étaient aussi planifiés. Près de 35 années plus tard, des retombées significatives sur le cheptel bovin ont été enregistrées. Ainsi, même si les effectifs bovins sont restés relativement stables,

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la structure génétique du cheptel a été radicalement bouleversée (figure 1). L’incitation à la collecte laitière s’est accompagnée d’une forte régression du nombre de vaches de races locales en raison de leur potentiel productif limité au profit des bovins de type croisé et de races laitières importées (surtout la Holstein). Aujourd’hui, les proportions de ces trois groupes génétiques seraient respectivement de 48, 37 et 15%, alors qu’en 1970 elles étaient de l’ordre 97,5 ; 2,0 et 0,5 %. Ces changements s’expliquent en partie par l’amélioration des conditions environnementales, notamment dans les zones de grande hydraulique avec des fourrages irrigués, qui représen-

tent près de 60 % des volumes de lait produit sur moins de 15 % de la SAU. Cela a généré des opportunités de revenus stables via la commercialisation du lait. Une autre donnée intangible qui a favorisé les races laitières et leurs produits de croisement est leur meilleur potentiel de croissance en comparaison avec les bovins de races locales. C’est d’ailleurs cette dualité de fonctions de production (lait et/ ou viande) des bovins dits “améliorés” (les croisés et les “races pures”) qui contribue à une confusion dans leur finalité productive. En effet, cela continue de créer pour une majorité d’exploitations paysannes une compétition pour les maigres ressources alimentaires disponibles, qui se traduit par des options stratégiques à clarifier : nourrir quel atelier en priorité, les vaches laitières ou leur descendance ? Comme les vaches demeurent dans cette configuration le support indispensable à la production de viande (pas de vêlage, pas de veau à engraisser), le lait se retrouve comme un co-produit nécessaire à la viande. Les parts des deux produits (lait et viande) dans le chiffre d’affaires bovin sont en fait dépendantes des choix de chaque exploitation et des termes du marché. Jusqu’en 1990, le prix du lait “départ ferme” représentait près de 65 % de la valeur du lait acheté par le consommateur. Cette proportion a depuis régulièrement chuté, jusqu’à moins de 47 % (Tableau 1), induisant l’apparition de tensions entre les opérateurs de la


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Le cheptel bovin au Maroc Figure 1. Evolution des effectifs de vaches des différents génotypes au Maroc (1970/2006)

imité à généraliser à une multitude d’exploitations agricoles paysannes de petite taille (plus de 80 % des exploitations reposent sur moins de 5 ha et comptent moins de 5 bovins) et aux moyens financiers limités ...

Défis futurs pour l’élevage bovin au Maroc à l’aune des objectifs assignés à ce secteur

chaîne autour du concept clé de répartition de la valeur. Le renchérissement récent des prix des intrants non compensé par une augmentation du prix du lait, a donc fait surgir avec acuité la question de la rentabilité de l’élevage bovin, laitier ou mixte. Les politiques retenues ont néanmoins permis de sécuriser les approvisionnements en lait et en viande bovine, à la hauteur des besoins exprimés. Selon les statistiques officielles, la production de lait a ainsi crû de 450.000 à 1,7 million de tonnes entre 1970 et 2010, tandis que celle de viande bovine a augmenté de 92.000 à 163.000 tonnes. Ces tendances confirment la prééminence de l’intérêt accordé au lait destiné à l’industrie de transformation (plus de 65 % des volumes produits). Toutefois, ces réalisations doivent être tempérées

au vu des investissements consentis. Les importations de bétail laitier ont ainsi atteint près de 400 000 génisses pleines depuis 1970, tandis que pareil effectif de vaches de “races pures” est inexistant à l’heure actuelle ... Une majorité de génisses importées n’ont pas réalisé des carrières de production à la hauteur de leurs potentiels, car placées dans des environnements peu favorables. Avec le renchérissement des intrants, une volte-face s’avère nécessaire si l’éleveur désire sécuriser la rentabilité de son activité : aussi bien productivité (un  minimum de 6 000 kg de lait par vache présente et par an avec peu d’accidents de reproduction) que longueur de la carrière (4 lactations et plus) doivent être au rendez-vous. Cela renvoie à l’adoption des bonnes pratiques d’élevage, sous-jacente à un appui technique de prox-

Evolutions des prix du lait “départ ferme” et à la consommation au Maroc (1970/2010) Année 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Prix du lait )départ ferme” (1“ 0,54 0,90 1,44 2,05 2,62 2,94 2,94 2,94 3,00

Prix du lait )à la consommation (2 1,05 1,20 2,10 3,10 4,10 5,00 5,40 6,20 6,40

Vache croisée Charolais x Holstein en lactation du Maghreb 40 Agriculture N° 85/ 2015 dans un élevage des Doukkala

)%( )2( / )1( 51,4 75,4 68,6 66,1 63,9 58,8 54,4 47,4 46,9

Le PMV entend accélérer le rythme de l’augmentation des productions bovines (lait et viande), en ciblant une professionnalisation accrue de ces deux spéculations, autour du concept de l’agrégation. Cette claire volonté risque néanmoins d’être entravée par certaines limites naturelles et organisationnelles. Tout d’abord, la généralisation de l’appui technique aux élevages bovins pour y récupérer des manques à gagner nécessite d’instaurer au préalable l’identification du cheptel et le contrôle de performances... Et même si le contrôle de performances était d’aventure pratiqué dans certaines unités d’élevage, il ne constitue pas une fin en soi s’il n’est pas couplé à un retour de l’information à l’agriculteur, afin de l’orienter dans des choix de correction des erreurs. Une autre condition fondamentale pour concrétiser les objectifs retenus réside dans un surplus d’intérêt à l’environnement physique. Jusqu’ici l’essor de l’élevage bovin laitier et mixte s’est surtout concrétisé dans les zones de grande hydraulique avec le recours aux fourrages irrigués. Or, dans ces conditions, des études récentes montrent que près de 1,8 et 19,3 m3 d’eau sont nécessaires pour obtenir respectivement 1 litre de lait et 1 kg de carcasse bovine. Ces chiffres, très proches des références internationales en la matière, sont alarmants dans la mesure où une part importante de l’eau provient parfois des nappes souterraines, ce qui a conduit dans certaines régions à leur tarissement. D’importantes marges de manœuvre existent cependant pour améliorer la valorisation de l’eau par l’élevage, pour peu que les éleveurs puissent convertir leurs systèmes de production : - augmentation de la productivité du cheptel, - substitution des systèmes d’irrigation gravitaire par le goutte-à-goutte, - amélioration de l’efficience d’usage de l’eau par les fourrages, etc. Une autre évolution de l’élevage bovin au Maroc est sans doute le renforcement de la viande comme co-produit


Taureau de race Charolaise

crucial du lait, même dans des élevages bovins avec des races laitières. Ce paradoxe aura duré près de 40 ans, mais se trouve aujourd’hui bousculé par l’émergence du croisement industriel. En effet, on assiste depuis une dizaine d’années à l’irruption en force dans le paysage bovin de gènes de type viandeux (Charolais, Limousin, Blanc Bleu Belge, etc.) (photo 2). Ceux-ci procurent effectivement des opportunités de croissance meilleures que les races à lait, mais ils créent en parallèle des risques qu’il importe de maîtriser. Dans les élevages laitiers paysans, le croisement industriel complique encore plus la préparation en interne de génisses destinées au renouvellement et cela ne peut qu’accroître la dépendance vis-à-vis des importations. Une autre crainte est de voir des éleveurs ne pas assimiler la philosophie du croisement industriel (où les mâles comme les femelles sont entièrement destinés à l’abattoir) et conserver des génisses pour des carrières reproductives, au prétexte de leur bonne conformation. C’est ce qui commence déjà à s’observer dans certains bassins laitiers où les éleveurs sont ensuite surpris des mauvaises performances laitières de ces femelles (photo 3). Dans les élevages plus allaitants, avec des vaches de races locales ou de type croisé, l’usage de gènes viandeux en croisement pose la question des risques de dystocies qu’il importe de gérer par une assistance vétérinaire appropriée. Par ailleurs, les veaux croisés ne sont intéressants que s’ils sont inclus dans des conditions alimentaires favorables, ce qui impose aussi un suivi zootechnique de ces élevages. Ces considérations démontrent que le croisement industriel n’est pas une panacée mais qu’il doit être utilisé avec prudence, pour ne pas mettre en péril tous les efforts antérieurs de la politique laitière et conserver un minimum d’homogénéité génétique.

concentrés, couverture vétérinaire, etc.) auront permis au cheptel d’augmenter notablement ses niveaux de production en lait et viande, avec des effectifs quasiment inchangés. L’amélioration de la productivité s’est donc réalisée mais à un coût important, que ce soit en termes d’importations d’animaux ou encore en termes d’usages d’eau et d’intrants. A l’avenir, le maintien des rythmes d’augmentation des productions bovines devra certainement composer avec un environnement physique où les ressources hydriques et édaphiques ne doivent plus être considérées comme infinies. Leur préservation de la contamination par les polluants (résidus de pesticide, nitrates, etc.) devra aussi s’imposer pour garantir la durabilité des systèmes de production adoptés. Pour ce faire, le levier d’action prioritaire devrait être l’élément humain (davantage de formation et d’encadrement), surtout dans les très nombreuses exploitations de petite taille. Afin de concrétiser l’adhésion des éleveurs à cette philosophie du “produire plus et mieux”, l’instauration d’une meilleure gouvernance autour des enjeux vitaux des chaînes bovines lait et viande est plus que souhaitable : répartition de la valeur, rémunération individualisée de la qualité, financement de l’appui technique, organisation professionnelle, etc.

L’EXCELLENCE BELGE Taureaux BBG, testés sur vaches laitières

Pour conclure

Il apparaît que le cheptel bovin a connu des évolutions mouvementées depuis l’Indépendance. Sa structure aura été modifiée radicalement par l’injection de gènes laitiers et plus récemment par le début de l’usage de gènes viandeux. Le pool génétique des races locales aura été le grand perdant de ces manipulations, en raison de l’urgence des interventions (une demande en pleine croissance). Or, ces races locales présentent des caractéristiques intéressantes de rusticité, de qualité des produits et de variabilité des potentiels que des politiques d’élevage éclairées pourraient explorer. Pour cela, la réhabilitation de la recherche en partenariat avec les associations d’éleveurs est plus que nécessaire à un moment où les races locales auront été le parent pauvre incontestable de la recherche zootechnique au Maroc. Les bouleversements de la structure génétique du cheptel bovin et de l’environnement d’élevage (irrigation, usage des

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Aviculture

Des perfectionnements incessants Les pratiques innovantes sont de plus en plus recherchées dans le domaine de l’élevage. Ainsi, dans plusieurs pays, des entreprises de différents secteurs procèdent à des tests de nouveautés, dont la plupart sont encore au stade expérimental ou développement. Les objectifs de ces innovations sont aussi nombreux que variés et vont de l’amélioration de l’alimentation et du bien être animal, de l’état sanitaire des élevages, jusqu’à la réduction des coûts de production, la réduction de l’usage des antibiotiques, etc.

L

es aviculteurs sont très attentifs à toutes nouveautés pouvant améliorer les conditions de leur activité et sont souvent invités par les initiateurs de ces inventions pour en voir sur place les effets et les impacts positifs et prometteurs. Les quelques exemples suivants (essentiellement en France) donnent une idée des diverses améliorations dont peuvent bénéficier les aviculteurs dans le but de répondre à une demande de consommateurs de plus en plus exigeants.

Des smartphones pour étudier les déplacements des poulets Dans ses fermes de référence, avec ses partenaires éleveurs, la chaîne de restauration rapide McDonald’s teste des pratiques innovantes, et le smartphone est devenu un outil d’analyse du comportement des poulets. Dans chaque bâtiment de l’exploitation avicole du Grand Coudray, à Plouasne dans les Côtes-d’Armor (France), deux smartphones mis en mode photo et fixés au plafond, l’un orienté vers les femelles, le second vers les mâles, enregistrent la position des poussins. Toutes les quinze secondes, les données sont envoyées par wifi vers un serveur qui calcule la vitesse et la direction des déplacements des volailles. L’objectif de la technologie Optical Flow est de déterminer si le déplacement des vo-

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lailles dans le poulailler peut être un indicateur pertinent du bien-être. « En temps normal, les volailles se déplacent à des vitesses et dans des directions homogènes, explique Hugo Jansen, de Cargill. Il a été démontré que des mouvements hétérogènes entre congénères pouvaient être prédicateurs d’un problème de bien-être, environ quinze jours avant l’apparition des premiers signes visibles. C’est une alerte supplémentaire au service de l’éleveur. » Cette technologie a été expérimentée depuis trois ans à l’université d’Oxford et dans des élevages du Royaume-Uni, mais avec un dispositif d’enregistrement plus lourd (caméras).

La menue paille réduit les pododermatites Une comparaison a été faite entre

plusieurs types de litières sur des poulets élevés 35 jours en parquets de 48 animaux (15/m2) : paille entière, paille broyée, paille coupée (à 2,2 cm et 5 cm), menue paille et copeau. L’impact le plus significatif concerne les scores de lésions des pattes (pododermatites). Copeau et menue paille se détachent nettement. Le taux de lésions sévères (score 5) est le plus faible avec des copeaux (moins de 10 %), puis avec la menue paille. Avec la paille, le score 5 évolue jusqu’à plus de 40 % avec la


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paille entière. Par contre, le comportement (grattage, bain de poussière) et le poids vif (2,37 kg pour un IC de 1,6) ne diffèrent pas significativement entre les litières. Dans un autre essai concernant la comparaison de régimes alimentaires plus ou moins fibreux, la menue paille a aussi eu un effet sur les podermatites. À onze jours, le score moyen de pododermatite était de 1,69 (écart type de 0,59) contre 2,02 (écart type de 0,66) avec de la paille broyée.

Des rations pour pondeuses formulées à l’acide aminé près Pour continuer à optimiser les rations des poules, Provimi pousse son analyse jusqu’aux acides aminés secondaires. Chers, mais porteurs de performances. Faut-il le rappeler, les protéines sont nécessaires à la production d’œufs, mais elles coûtent chères dans la ration. « Un point de protéines en plus augmente le coût de la tonne d’aliments de 6 euros », chiffre Alain Corniaux, spécialiste volaille chez Provimi. Le 9 octobre à Rennes, la firme-services a partagé avec ses clients les résultats d’essais menés avec le groupe Cargill. L’optimisation se porte désormais sur les acides aminés dits «secondaires», comme la valine ou l’isoleucine. Avec un régime appauvri en acides aminés secon-

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daires, les poules ont moins pondu et des œufs ont été plus petits qu’avec un régime plus riche. Au niveau économique, l’aliment le plus pauvre permet d’épargner 10 euros (110 dh) par tonne d’aliments. C’est surtout en début de la ponte qu’il ne faut pas trop baisser le niveau de protéines, sous peine de ralentir la croissance et d’hypothéquer toute la production. Cargill s’est aussi penché sur l’impact de ces acides aminés secondaires sur la persistance. Avec un régime plus riche en acides aminés en fin de ponte, le taux de ponte est de 68,4% contre 67% en régime classique. Ce régime donne aussi des œufs plus lourds. « L’enrichissement en acides aminés secondaires donne de meilleurs résultats techniques, mais pas forcément économiques, analyse Alain Corniaux. Moins cher, un aliment moins riche peut permettre un meilleur prix de revient. Tout dépend de ses objectifs. » Suite à ces essais, Provimi a augmenté les taux d’isoleucine et de valine dans ses formulations. Tourteau de soja substituable par du tournesol Toujours dans l’objectif de contenir les coûts, Cargill s’est penché sur une diversification des sources de protéines. Le tourteau de soja a été réduit au profit de tourteaux de tournesol ou de pulpe de betteraves. Le remplacement par du tournesol n’a pas d’impact sur la consommation, ni sur la production. La ration est même moins chère de 20 euros la tonne. « Mettre 5 % de tourteau de tournesol à la place

de soja permet de gagner 10 centimes pour 100 œufs », chiffre Alain Corniaux. Sachant qu’il est possible d’en incorporer 15 %, Provimi l’a intégré dans ses matrices de ration. Les essais ont été moins concluants avec la pulpe. La ponte diminue avec un aliment en contenant 4 % et moins riche de 50 Kcal (pour contenir son coût). Ce régime reste cher et peu performant, la pulpe dégradant le niveau d’énergie. « De toute façon en dessous de 2 650 Kcal/ kg, les résultats zootechniques sont dégradés », prévient Alain Corniaux.

À chaque pays, ses rations et ses objectifs Dans chaque pays, les rations sont un compromis entre les matières premières disponibles et les attentes technico-économiques de production. C’est ce qui ressort d’une comparaison des formules entre la France, les ÉtatsUnis, le Brésil, la Pologne, l’Espagne et l’Italie. En Pologne, les formules contiennent beaucoup de tournesol, donc peu de soja, ainsi que des graisses animales et végétales. Elles sont faites pour produire beaucoup d’œufs, sans recherche de gros calibres. En Espagne, aussi il y a beaucoup de tournesol et de l’orge « jusqu’à 15 à 20 % ». On y produit des gros œufs, même si la ration revient 10 % plus cher. Italie, États-Unis et Brésil sont sur des formules maïs/soja. En Pologne et au Brésil, les formules sont plus concentrées en acides aminés. En Espagne et en Italie, c’est l’apport en énergie qui prévaut. En France, on cherche à optimiser les formulations sur le prix de revient. Si, le prix de revient à la masse d’œuf est de 100 en France, il


est à 110 en Espagne et 104 aux ÉtatsUnis et en Pologne. Cela veut dire que ces pays ont encore des marges de manœuvre pour le baisser. Avec la mise aux normes de bien-être, les coûts de revient européens ont augmenté. La poudre d’œufs s’affiche à 477 euros/tonne, alors que l’Ukraine la produit à 377 euros. « Le marché européen est protégé par ses 137 euros par tonne de droits de douane, rappelle une spécialiste. Sans eux, l’Europe ne serait plus compétitive sur son propre marché.» Ce qui n’empêche pas leur constante remise en cause.

En marche vers la démédication En France, dans un contexte de lutte contre l’antibiorésistance et en réponse aux attentes sociétales, les démarches collectives se multiplient pour réduire les usages d’antibactériens. Certaines visent même le « sans antibiotique ». La baisse des antibiotiques est bel et bien amorcée. En deux ans, l’exposition des volailles a diminué de 10%. Les efforts de sensibilisation aux bonnes pratiques et à une utilisation raisonnée commencent à porter leurs fruits. Néanmoins, les résultats ne sont pas encore en ligne avec les objectifs de réduction de 25 % en cinq ans du plan Ecoantibio, et en particulier pour les molécules critiques. À la traîne visà-vis d’autres productions animales,

comme le porc ou le lapin qui ont mis en œuvre des actions collectives et concertées pour réduire leurs usages, la filière avicole française semble vouloir rattraper son retard. Mais en a-t-elle le choix ? Les reportages télévisés à charge, certes réalisés chez des éleveurs peu scrupuleux et peu représentatifs, l’obligent à réagir. En témoignent les différentes démarches mises en place au sein des organisations de production. La réduction des antibiotiques est une problématique multifactorielle et tous les acteurs ont un rôle à jouer, en particulier le triptyque éleveur-technicien-vétérinaire. L’enjeu est d’anticiper les problèmes sanitaires par une meilleure maîtrise technique et par un retour aux fondamentaux. Le plus dur est de changer les habitudes, notamment dans les élevages forts consommateurs. Des enquêtes ont montré que les lots faibles utilisateurs sont nombreux tandis que les 10 % de forts utilisateurs représentent plus de 50 % des usages d’anti-infectieux. « Les facteurs techniques sont de mieux en mieux connus… mais ils ne sont pas forcément appliqués », souligne un expert. « Il faut lever les points de blocage.» L’économie et la maîtrise du risque

sont aussi au cœur du débat, surtout pour les productions à croissance rapide. « Un jour ou deux de croissance en moins en poulet et c’est le revenu de l’éleveur qui s’en va », relève un technicien. La réduction des antibiotiques en début de lot passe par une amélioration de la robustesse des poussins d’un jour. Dans ce sens, plusieurs travaux de recherches portent sur la qualité du poussin. Le recours à la vaccination (produits commerciaux et autovaccins) pour renforcer l’immunité de la volaille est une réelle solution. Des médecines et des produits alternatifs émergent. Mais les avis sont mitigés car l’éleveur attend une réponse aussi rapide qu’avec les antibiotiques. « Ils ne devraient pas être jugés avec les mêmes moyens que les molécules chimiques », estime une vétérinaire. Il est pourtant indispensable pour que la filière s’approprie la démarche de démédication et prouve les efforts faits. Des pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas ont des plans de réduction très ambitieux et se comparent déjà aux concurrents.

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Aviculture

Mieux vaut prévenir que guérir

Dans tous les domaines touchant de près ou de loin à la santé, l’adage est bien connu et assimilé par les professionnels. En effet, la prophylaxie en élevage, permettant d’éviter l’installation de maladies, est toujours meilleure pour les animaux, les consommateurs et pour les éleveurs d’autant qu’elles sont moins coûteuses que de rechercher les moyens de les éradiquer.

P

arler du sujet de la prophylaxie sanitaire en élevage avicole, n’est certainement pas traiter d’une nouveauté. Et pourtant que de progrès encore à accomplir et de gains de productivité à en attendre. Mais malheureusement au prix de contraintes et de disciplines qui ne font pas souvent bon ménage avec notre esprit. Et pourtant encore, dans les difficultés d’ordre sanitaire dans lesquelles se débattent aujourd’hui beaucoup d’élevages avicoles, c’est ce qu’il y a de plus sûr et de moins cher. C’est encore ce qu’il reste à faire et à appliquer quand on a tout essayé. Les mesures de prophylaxie sanitaire sont des méthodes sûres et peu coûteuses d’améliorer les résultats de production en élevage avicole. Cependant, elles sont contraignantes, c’est pourquoi pour les mettre en œuvre, il faut être convaincu de leur efficacité. Une durée de vide sanitaire supérieure à 3 semaines parait un bon compromis entre les exigences économiques et les exigences techniques de rotation optimales de l’élevage avicole. Encore faut-il planifier ce vide sanitaire, dès le premier jour après l’enlèvement des animaux et procéder à la désinsectisation et à la dératisation, puis sortir la litière et effectuer un nettoyage complet de l’élevage avec toutes les précautions qui s’imposent. La maîtrise des conditions d’élevage fait également partie de ces mesures géné-

rales. Parmi celles-ci on peut citer, la maîtrise de la densité et celle de l’ambiance auxquelles il faudrait adjoindre dans les zones de forte concentration, des mesures collectives de préventions des élevages de la région avicole.

Propreté du bâtiment avicole et vide sanitaire

On comprend mieux toute l’attention qu’il faut accorder à la propreté du bâtiment quand on a en conscience que l’élevage avicole en général et l’élevage du poulet de chair en particulier s’adresse avant tout à des animaux jeunes ou plutôt très jeunes (un poulet peut vivre jusqu’à 30 ans et il est sacrifié vers 6 à 8 semaines). Or la pathologie du premier âge reste la plus grave. D’où l’importance qu’il faut accorder à la préparation des bâtiments d’élevage : - Désinsectisation - Dératisation - Nettoyage - Désinfection - Vide sanitaire - Conditions d’élevage Une durée de vide sanitaire supérieure à trois semaines parait un bon compromis entre les exigences techniques et les exigences économiques de rotation optimum d’un bâtiment avicole. Encore faut il que la programmation au planning d’un vide sanitaire de l’élevage avicole de 3 semaines ne se réduise pas à un

vide réel de quelques jours seulement quand l’aviculteur n’enlève la litière que quelques jours avant l’arrivée du prochain lot de volaille. Sans compter en plus toutes les négligences au niveau de la dératisation, la désinsectisation et la désinfection dues à un travail réalisé hâtivement, (à la va vite).

Préparation du bâtiment agricole 1ère semaine

· retirer rapidement l’aliment restant dans les circuits et dans les silos · Désinsectiser le bâtiment d’élevage tant qu’il est chaud. · Dératiser. · Sortir la litière et le matériel avicole. · Dépoussiérer et balayer tout le poulailler par aspiration pour éviter la dispersion des contaminants. · Détremper le bâtiment en utilisant un bactéricide ou virucide en fonction des pathologies de l’élevage. · Laver le bâtiment d’élevage au jet sous pression (nécessité d’avoir des surfaces lavables). Laver le magasin, nettoyer les cuves d’eau, nettoyer les canalisations d’eau. · Laver et désinfecter le matériel amovible · Brosser l’intérieur du silo et bien veiller à ce que rien ne reste collé sur les parois. + fumigation · Désinfecter parois plafonds, magasin, sols bas du mur et jupes avec du formol liquide : 1 litre à 10% pour 4m² de surface · Remettre en place le dératisant. · Désinsectiser. Les 2 semaines suivantes et plus, Bâtiment avicole au repos (vide sanitaire)

- Protéger le vide sanitaire en limitant la circulation dans l’élevage avicole de tout ce qui peut être potentiellement contaminant. - Mettre en place des barrières sanitaires 46

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(serviettes, bottes, cottes propres dans le SAS) - Nettoyer les abords. - Désinfection de l’élevage 72 heures avant l’arrivée des poussins (thermonébulisation) : Mettre en place le matériel d’élevage dans le bâtiment avicole et fermer le bâtiment hermétiquement pour le rendre le plus étanche possible. - Thermo- nébuliser et garder le bâtiment avicole étanche pendant 24 heures

Recommandation importante :

Les bons résultats de la décontamination de l’élevage avicole dépendent de : - la durée entre le départ des animaux et le début du nettoyage, - la durée entre le lavage et la première désinfection - le bon dosage des désinfectants.

bâtiments d’élevage en ventilation dynamique. Il faut toujours pouvoir assurer une ventilation minimum pour tout les temps si on veut maintenir un état sanitaire satisfaisant. En fin, la technique de la bande unique. Il n’est pas question de remettre en cause cette méthode qui a largement fait ses preuves en aviculture. Simplement, dans les zones de fortes concentration de production avicole les avantages de la bande unique sont sérieusement amoindris s’il n’y a pas concertation efficace entre aviculteurs de la région pour mettre en place des mesures collectives et de qualité qui parviennent à surmonter les petits intérêts locaux et particuliers liés à l’indivi-

dualisme et à la concurrence entre les diverses organisation de la production avicole. Plus que jamais, avec les marges qui se restreignent, toutes les mesures de prévention générale demeurent à l’ordre du jour, mais avec toutes les contraintes que comporte leur mise en œuvre. Toutefois dans le domaine avicole, leur rapport efficacité/prix leur laisse pour longtemps encore un bel avenir pour tous ceux qui veulent s’en convaincre. Source : Aviculture-Techniques-Avicoles Youssef Chahboune

Les conditions d’élevage avicole

D’abord éviter les stress de toute nature en période d’élevage. Par ailleurs la densité des poulets au m2 doit être adaptée à chaque bâtiment d’élevage en fonction : - des capacités de ventilation du bâtiment - des quantités de matériel avicole : radiants ou éleveuses, mangeoires et abreuvoirs. - de la capacité qu’a l’aviculteur à gérer son exploitation avicole (technicité de gestion avicole). La prévention de toutes les maladies en aviculture réclame de maintenir en toutes circonstances une litière sèche. Pour cela il faut éviter que l’eau ne se répande pas dans la litière (qualité des abreuvoirs) et évacuer la vapeur d’eau produite par les poulets de chair en ventilant correctement. Pour faire croître un poulet de chair il faut trois composants : l’aliment, l’eau et l’air (de 1 à 4 mètres cubes optimum de renouvellement par kg et par heure). L’aliment et l’eau sont payants, l’air est gratuit, mais en apparence seulement. En effet, beaucoup de bâtiments avicoles fonctionnent en ventilation statique. Le bon fonctionnement de ce type de ventilation dans l’élevage avicole est entre autres conditionné par l’écart positif de température entre l’intérieur du bâtiment d’élevage et l’extérieur, pour renouveler l’air et évacuer les gaz toxiques et la vapeur d’eau. Pour ce faire, et par temps froid, il faut chauffer pour élever la température intérieure en même temps qu’il faut laisser ouvertes les entrées d’air. Ce n’est certes pas le meilleur moyen de faire des économies d’énergie surtout quand l’isolation du bâtiment avicole est médiocre ou délabrée. Et quand on connaît le coût actuel du gaz ou du fuel, certains aviculteurs hésitent ou limitent volontairement leur consommation. Il en résulte des litières humides avec dégagement excessif d’ammoniac d’atmosphères sursaturées de vapeur d’eau avec les inévitables condensations qui retombent sur la litière et avec les moisissures qui se développent un peu par tout et des pollutions microbiennes tous azimuts. Le problème est le même dans les Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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Ressources

La valorisation de l’eau par l’élevage bovin :

étude de cas dans la plaine du Saïs Mohamed Taher SRAÏRI et Rabab BENJELLOUN Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, E-mail : mt.srairi@iav.ac.ma

L’eau et ses usages rationnels représentent un défi immense pour l’agriculture marocaine. En effet, les disponibilités en eau renouvelable et leurs usages durables, dans un pays surtout aride et semi-aride, sont au cœur des enjeux à venir pour l’augmentation des productions agricoles. Pour le secteur de l’élevage bovin, plus que jamais prioritaire par rapport aux petits ruminants pour satisfaire la demande croissante en lait et viande des populations urbaines, la thématique de la valorisation de l’eau renvoie à une question complexe, où interviennent de très nombreuses fonctions de production. De l’eau, avec la diversité de ses sources, au lait et à la viande, en passant par les fourrages verts et les aliments concentrés utilisés pour l’alimentation des différents ateliers au sein des troupeaux bovins (vaches laitières, veaux, génisses et taurillons), une analyse minutieuse des pratiques mises en œuvre par les agriculteurs est nécessaire. Elle renvoie aux choix stratégiques adoptés par les exploitations pour faire face aux contraintes agraires qu’elles doivent affronter et qui les assurent de la résilience de leurs activités. La présente étude se propose d’aborder cette question de la valorisation de l’eau dans quelques troupeaux bovins de la plaine du Saïs, en évoquant ses conséquences sur la rentabilité de l’activité de l’élevage et les perspectives de sa durabilité.

Contexte et méthodologie

Le Saïs est une riche plaine, longtemps réputée pour ses productions agricoles, notamment pluviales (céréales, légumineuses, vignobles et élevage extensif ). Toutefois, au cours des décennies 1980 et 1990, suite à de longs épisodes de sécheresse répétitifs, les agriculteurs ont dû recourir massivement au creusage de puits : de fait, près de 25 000 ha sont aujourd’hui irrigués par de l’eau souterraine, surtout pour la pratique de cultures de rente, notamment l’oignon et la pomme de terre. En outre, la plaine du Saïs connaît une intense activité d’élevage, avec près de 22 000 bovins (surtout de race Holstein ou de type croisé Holstein x races locales) produisant environ 30 000 et 2 500 tonnes de lait et de viande par an.

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L’étude de la valorisation de l’eau par l’élevage bovin a été entreprise au cours d’une année entière (de janvier à décembre 2014) dans cinq exploitations représentatives de la plaine (surtout de taille comprise entre 1 et 10 ha), moyennant un protocole de visites régulières. La surface moyenne par exploitation était de 5,2 ha. Elles disposaient d’un cheptel moyen de 4,7 vaches de type croisé et de 5 veaux. L’assolement était constitué de céréales (2,2 ha), de fourrages (1,5 ha - bersim, maïs, luzerne et avoine -), de maraîchage (0,5 ha), d’arbres fruitiers (0,4 ha) et de cultures industrielles (tabac : 0,1 ha). Le protocole de suivi a permis de mesurer : (1) les volumes d’eau pour produire les fourrages, (2) la biomasse des fourrages fauchés et les aliments achetés, et (3)

les productions annuelles de lait et de viande par exploitation. Les fourrages étaient constitués de cultures pluviales (l’avoine) ou irriguées (bersim, luzerne et maïs). Le bersim et le maïs étaient les cultures les plus fréquentes (dans 4 des 5 exploitations), car complémentaires dans le calendrier fourrager : le bersim en hiver et printemps et le maïs en été et automne. L’avoine était aussi présente dans 4 exploitations. En outre, les troupeaux étaient alimentés avec de la paille, en tant que source stratégique de fibres pour les ruminants, dans le contexte de l’élevage au Maroc. A l’issue de chacune des visites aux exploitations, un bilan des rations distribuées aux différents ateliers a été dressé. Il a permis de caractériser leurs apports en énergie et en azote en recourant aux valeurs tabulées des matières premières qui les constituent. Cela a aussi permis de caractériser les origines et les volumes d’eau servant à la constitution des rations : i) eau pluviale retrouvée à partir des données de la station météorologique locale, ii) eau d’irrigation (de surface ou souterraine) déterminée par des enquêtes régulières sur les durées d’irrigation et des mesures de débit à partir des séguias et des puits, et iii) eau virtuelle correspondant aux volumes d’eau ayant servi à la production des aliments issus de l’extérieur de l’exploitation (1 m3 par


kg de grain de céréales et de ses coproduits, comme le son de blé et qui constituaient l’essentiel des apports de concentrés). Les productions annuelles de lait ont été déterminées par la méthode du contrôle laitier, tandis que les productions de viande ont été évaluées par des pesées régulières des animaux en croissance. Au final, la valorisation volumétrique de l’eau a été calculée comme la totalité des quantités utilisées par kg de lait et de viande, en distinguant leurs origines (pluviale, de surface, souterraine et virtuelle). En outre, la valorisation économique de l’eau a été calculée comme la marge brute issue des activités de production de lait et de viande par m3 d’eau utilisée.

Principaux résultats et perspectives

Des volumes d’eau à la production de fourrages Les volumes d’eau utilisés pour la production de fourrages étaient très variables selon les exploitations et dépendaient surtout des pratiques d’irrigation. Pour le bersim, le volume fluctuait de 9 550 à 14 010 m3 d’eau par ha. Les différences s’expliquaient par le fait que certaines exploitations ont continué la fauche de ce fourrage jusqu’en juillet (avec plus d’irri-

gation) tandis que d’autres l’ont cessé dès le mois de mai. En moyenne, seuls 38,8 % des volumes totaux provenaient de l’irrigation, car l’étude a été entreprise au cours d’une année relativement peu pluvieuse (451 mm par rapport à une moyenne régionale de 560 mm). Pour la luzerne, les volumes d’eau utilisés montraient une variabilité quasi similaire (de 7 980 à 20 060 m3 par ha). La valeur maximale a été observée dans la seule exploitation de l’échantillon d’étude équipée en goutte-àgoutte à partir d’un puits, ce qui confirme que cette technique n’est pas systématiquement synonyme d’économie d’eau. Au contraire, elle concourt souvent à davantage d’usages d’eau, du moment que les exploitations adoptent leur propre rythme d’irrigation à partir de puits. En moyenne, l’irrigation représentait 51 % des volumes totaux d’eau utilisés pour la production de la luzerne. Le maïs affichait aussi une consommation d’eau élevée, avec un maximum de 18 220 m3 par ha, aussi relevée dans l’exploitation équipée en goutte-à-goutte. En effet, il s’agit d’une culture d’été qui nécessite des volumes importants d’eau et ceux qui sont appliqués peuvent être supérieurs à ses besoins effectifs. Les rendements en matière sèche (MS) des cultures affichaient une

variabilité tout aussi prononcée que les volumes d’eau utilisés. Aucune relation directe entre ces deux paramètres n’a pu être établie, suggérant l’intervention d’autres facteurs agronomiques que n’a pas abordés cette étude dans le détail, comme la fréquence des irrigations, la fertilité des sols, les maladies des cultures, etc. (Tableau 1).

Des rations alimentaires aux performances animales Le suivi des rations alimentaires a confirmé des différences de dispo-

Tableau 1. Valorisation de l’eau par les cultures fourragères Exploitation

1

2

3

4

5

Moyenne

-

9 868

12 270

14 015

9 548

11 693

Biomasse fourragère (kg/ha)

-

16 880

11 780

19 300

10 120

15 149

Valorisation de l’eau (m3/kg de MS)

-

0,58

1,04

0,73

0,94

0,77

Volumes d’eau (m3/ha)

7 980

8 580

20 061

Biomasse fourragère (kg/ha)

9 600

9 360

8 660

0,83

0,92

2,32

-

2 320

3 496

18 220

11 669

8 525

Biomasse fourragère (kg/ha)

-

4 210

4 120

13 665

7 640

7 165

Valorisation de l’eau (m3/kg de MS)

-

0,55

0,85

1,33

1,52

1,19

Volumes d’eau (m3/ha)

4 059

4 095

4 145

4 145

Biomasse fourragère (kg/ha)

6 010

6 300

7 080

Valorisation de l’eau (m3/kg de MS)

0,67

0,65

0,59

Bersim Volumes d’eau (m3/ha)

Luzerne

Valorisation de l’eau (m3/kg de MS)

-

-

12 097

-

-

9 192

-

-

1,32

Maïs Volumes d’eau (m3/ha)

Avoine -

4 126

2 210

-

5 076

1,88

-

0,81

Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

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Ressources

nibilité des nutriments entre les saisons. Le maximum a été enregistré au printemps (de mars à mai) suivi d’un déclin marqué à partir de l’été jusqu’en hiver. Ceci était attribué au bersim qui est le pilier du système fourrager et dont la fin du cycle biologique implique une chute prononcée de la disponibilité en énergie et en azote alimentaires. Ceci a aussi été exacerbé par les prix élevés des aliments concentrés qui en ont limité l’incorporation dans les rations : à peine 1,8 et 1,2 kg en moyenne par jour par vache laitière et par veau en croissance. Par conséquent, avec une charge animale de 6,4 UGB par ha de fourrage et étant donné les niveaux enregistrés des rendements en biomasse des fourrages, les quantités de MS ingérées par animal n’ont pas atteint les besoins optimaux des bovins. Pire, les rations étaient souvent déséquilibrées. Ainsi, l’exemple de l’exploitation n°4 montre qu’au printemps, avec un pic de production du bersim, la ration se caractérisait par une carence en énergie ne permettant pas de valoriser les

Rendement en lait (kg/vache.jour) 50

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protéines apportées par le fourrage. De plus, l’éleveur ayant cessé toute distribution de concentrés pour diminuer les coûts, la production de lait par vache culminait à 10 kg par jour pour un potentiel de 16 kg. En été, la transition du bersim au maïs impliquait la perpétuation du différentiel entre les productions réelle et potentielle, respectivement 4,5 et 6 kg par vache et par jour (Figure 1). Au final, le rendement moyen en lait livré pour les cinq exploitations n’excédait pas 1 465 kg par vache et par an, tandis que le gain de poids vif moyen par veau et par an s’établissait à 120 kg.

Valorisations volumétrique et économique de l’eau par l’élevage bovin Les marges brutes d’élevage, sans inclure les rémunérations de la maind’œuvre familiale, n’ont pas excédé 0,54 DH par litre de lait en moyenne. Pour le gain de poids, elles étaient près de 10 fois plus élevées, autour de 5,06 DH par kg de poids vif (Tableau 2). Les résultats reflétaient les

choix stratégiques des élevages, certains privilégiant la lactation par rapport au gain de poids et vice versa. Les calculs de la valorisation de l’eau par le lait démontrent une valeur moyenne 1,62 ± 0.81 m3 par kg de lait, avec des valeurs s’échelonnant de 1,26 à 3,13 m3. 53 % de ce volume total étaient d’origine pluviale, tandis qu’à peine 7,4 % étaient liés à de l’eau de surface. En revanche, 13,1 % de l’eau provenaient des nappes souterraines et le reste (26,5 %) étaient sous forme virtuelle (achats d’aliments). Pour le gain de poids, l’empreinte hydrique s’élevait à une valeur moyenne de 8,44 ± 1,09 m3 par kg vif (variant de 7,15 à 9,80 m3), ce qui représentait près de 15,4 m3 d’eau par kg de carcasse bovine (en assumant un rendement de carcasse de 55 % pour les bovins de type croisé). Les contributions respectives de la pluie, des eaux de surface, souterraine et virtuelle étaient de 48,1 ; 4,0 ; 2,2 et 44,7 %. Ceci implique un usage relativement plus élevé d’aliments achetés dans les rations des animaux à l’engraissement que dans celles des vaches laitières. Ces valeurs moyennes doivent néanmoins être considérées avec précaution, car certaines fermes comptaient plus que d’autres sur de l’eau pluviale pour produire les fourrages nécessaires à l’alimentation de leur cheptel. L’évaluation économique de la valorisation de l’eau par le cheptel reflétait les résultats relatifs aux volumes d’eau utilisés ainsi qu’aux marges brutes dégagées (Tableau 2). Lorsque la valorisation de l’eau totale (pluviale, d’irrigation et virtuelle) était considérée, les marges brutes par m3 atteignaient en moyenne des valeurs de 0,45 et 0,54 DH, respectivement pour le lait et le gain de poids vif. Toutefois, lorsque l’eau d’irrigation seule est considérée, ces valeurs changent considérablement et évoluent à 1,2 DH par m3 pour le lait et 12,5 DH par m3 pour le gain de poids. Pareils résultats sont supérieurs aux références moyennes retenues pour la valorisation du m3 d’eau par les cultures irriguées dans les périmètres de grande hydraulique au Maroc. Elles prouvent


la compétitivité de l’élevage bovin dans les zones d’agriculture du « bour » favorable avec des possibilités d’irrigation de complément. La très large variabilité des résultats rapportés suggère l’existence d’importantes marges d’intervention pour améliorer dans de nombreuses exploitations agricoles les résultats de la valorisation de l’eau par l’élevage bovin, en mettant en œuvre des mesures de correction relatives à l’ensemble des fonctions impliquées : de la gestion des irrigations aux itinéraires techniques des fourrages et à l’alimentation équilibrée du cheptel.

Conclusion La présente étude a confirmé la complexité d’analyse de la valorisation de l’eau par l’élevage bovin. La multiplicité des facteurs impliqués ainsi que la variabilité des pratiques adoptées dans les exploitations agricoles induisent des performances contrastées. Les résultats moyens démontrent une empreinte hydrique pour la production du lait et de la viande légèrement supérieure aux références internationales, mais avec des possibilités d’intervention dans les exploitations les moins performantes moyennant des actions sur l’efficience des irrigations, l’économie d’eau, la maîtrise des

itinéraires techniques des cultures fourragères et la conception en continu de rations suffisantes et équilibrées pour les différents ateliers bovins. Ces résultats, dans le contexte précis du Saïs et d’une année relativement sèche, appuient le constat d’un élevage bovin reposant surtout sur de l’eau pluviale, et avec des niveaux de valorisation économique de l’eau d’irrigation meilleurs que ceux des cultures. En outre, eu égard à la relative stabilité des prix du lait et de la viande, et du fait de la volatilité accrue des prix des cultures de rente de la région (l’oignon et la pomme de terre), les perspectives de compétitivité de l’élevage bovin par rapport à ces

dernières semblent prometteuses. De plus, l’extension récente des surfaces emblavées par ces cultures de rente a induit une pression accrue sur les nappes d’eau souterraine, allant jusqu’à compromettre leur pérennité. Pareils constats mériteraient d’être précisés par davantage d’études, tout comme la question de la valorisation de l’eau par l’élevage bovin devrait être considérée dans d’autres contextes, notamment plus arides, où les systèmes fourragers reposent surtout sur des plantes irriguées quasi exclusivement avec de l’eau souterraine, comme c’est le cas du maïs destiné à être ensilé ou de la luzerne.

Tableau 2. Valorisations volumétriques et économiques de l’eau par le lait et le gain de poids dans les élevages Exploitation

1

2

3

4

5

Moyenne

Eau totale par kg de lait (m3)

1,26

1,30

1,59

1,26

3,13

1,62

Pluie(%)

46,2

22,3

44,0

59,5

88,2

53,0

Réseau d’irrigation (%)

46,2

9,2

-

-

-

7,4

-

-

27,7

14,3

6,1

13,1

7,6

68,5

28,3

26,2

5,7

26,5

Valorisation économique de l’eau totale par le lait (DH/ m3)

0,54

- 0,09

0,45

0,81

0,00

0,45

Valorisation de l’eau d’irrigation par le lait (DH/ m )

1,17

- 0,99

1,62

5,67

0,00

0,13

Eau totale par kg de gain de poids (m3)

7,17

7,15

8,18

9,80

7,76

8,44

-

12,5

53,9

75,2

22,7

48,1

Réseau d’irrigation (%)

-

30,5

-

-

-

4,0

Eau souterraine (%)

-

-

1,1

4,8

2,3

2,2

100,0

57,0

45,0

20,0

75,0

44,7

Eau souterraine (%) Eau virtuelle (%)

3

Pluie(%)

Eau virtuelle (%) Valorisation de l’eau totale par le gain de poids (DH/ m )

0,36

1,08

0,63

0,72

- 0,36

0.54

Valorisation de l’eau d’irrigation par le gain de poids (DH/ m3)

-

3,51

57,2

15,0

- 15,7

12,5

3

Agriculture du Maghreb N° 85 / 2015

51


‫المحلي المتواضع و الذي يعاني من‬ ‫كثير من اإلكراهات الضريبية و‬ ‫المالية إلى جانب منافسة القطاع الغير‬ ‫مهيكل‪ .‬هكذا وفي غياب برامج بحث‬ ‫علمي وطني جدي داعم‪ ،‬فهل سيظل‬ ‫هذا القطاع محصورا في صناعة‬ ‫عتاد فالحي تقليدي ال غير‪ .‬‬ ‫أما فيما يخص الصيانة‪ ،‬فإذا وضعنا جانبا‬ ‫حالة المهنيين المحترفين الذين يتوفرون‬ ‫على شبكات منظمة داخل المدن‪ ،‬فيتكفل‬ ‫بها في القرى و التجمعات السكنية الصغيرة‬ ‫حرفيون تقليديون متعددو التخصصات‬ ‫تنقصهم اإلمكانيات و التجهيزات و إن‬ ‫كانت ال تنقص كثيرا منهم الكفاءة‪ .‬‬ ‫وأما في ما يتعلق بتطور مستوى المكننة‬ ‫على اآلماد القصيرة و المتوسطة و‬ ‫الطويلة‪ ،‬فمن الضروري أن يساير‬ ‫الوثيرة التي أطلقها مخطط المغرب‬ ‫األخضر في إتساق تام مع توجهاته‪ ،‬و‬ ‫مواكبة أهدافه على مستوى المساحات‬ ‫المزروعة أو المغروسة و على مستوى‬ ‫جني المحاصيل و توضيبها و‪/‬أو تخزينها‬ ‫بالمزارع‪ .‬وتقدر الحاجيات في أفق ‪2020‬‬ ‫بحوالي ‪ 98500‬جرار فالحي (‪5600‬‬ ‫وحدة مستوردة سنويا)‪ ،‬و ‪ 256‬ألف آلية‬

‫مصاحبة‪ ،‬و ‪ 17100‬الة حصاد‪ ،‬و أكثر‬ ‫من ‪ 22600‬هزاز محمول‪ ،‬و أزيد من‬ ‫‪ 8000‬هزاز مجرور‪ ،‬و حوالي ‪3500‬‬ ‫آلة قطف الزيتون‪ ،‬هذا إلى جانب العديد‬ ‫من األدوات و التجهيزات المتعلقة باإلنتاج‬ ‫النباتي و الحيواني و بمرحلة ما بعد‬ ‫جمع المحاصيل سواء منها ذاتية الحركة‬ ‫أو المجرورة من طرف الحيوانات‪.‬‬ ‫ان مجموع هذا العتاد الفالحي‪ ،‬إضافة‬ ‫إلى تفعيل اإلستراتيجية الحالية‪ ،‬يتطلب‬ ‫موارد بشرية متخصصة تقدر بحوالي‬ ‫‪ 110‬ألف فني آلة‪ ،‬و ‪ 53‬ألف ميكانيكي‬ ‫و ‪ 27‬ألف تقني‪ ،‬زيادة على أكثر من‬ ‫‪ 450‬مهندس في أفق ‪ .2020‬‬ ‫و فيما يخص الطاقة‪ ،‬فان هذا الكم الهائل‬ ‫من اآلليات سيستهلك حوالي ‪ 1.5‬مليون‬ ‫طن من الغازوال‪،‬مما يمثل إرتفاعا‬ ‫بمتوسط سنوي يبلغ ‪ 55‬ألف طن‪ .‬هذا‬ ‫الطلب الكبير على الطاقة يستلزم تعويض‬ ‫جزء منه على المدى المتوسط بمصادر‬ ‫الطاقات المتجددة و خاصة بالنسبة‬ ‫للتجهيزات الثابتة (ضخ مياه الري‪،‬‬ ‫تجهيزات مستعملة داخل المزرعة‪)....‬‬ ‫وكما هو حال اآلليات األخرى المتنقلة‬ ‫على الطرقات‪ ،‬فانه يجب على المدى‬

‫الطويل إيالء اآلليات الفالحية المتنقلة‬ ‫بدورها إهتماما خاصا من طرف‬ ‫البحث العلمي بغرض تطوير طاقة‬ ‫بديلة للطاقة األحفورية‪ .‬إن توجيه نمط‬ ‫الفالحة الحالية الى نموذج يحافظ على‬ ‫التربة و الموارد المائية و الطاقة أصبح‬ ‫اليوم أمرا إلزاميا و ليس مجرد خيار‪.‬‬ ‫إنه نزوع عالمي يتطور في مواجهة‬ ‫التغيرات المناخية و األزمة الطاقية و‬ ‫التدهور المتزايد والفادح للبيئة‪ .‬‬ ‫وهناك ملف أخر ال يقل أهمية و يتعلق‬ ‫بتشجيع التصنيع المحلي و دعمه من خالل‬ ‫مواكبته بالبحث العلمي ووضع آليات‬ ‫سياسة تجارية تهدف إلى خفظ التكاليف و‬ ‫تسهيل الوصول إلى مختلف المواد األولية‬ ‫المستعملة في التصنيع‪ ،‬و تمكينه من‬ ‫التمويل الالزم و منح اإلستثمار‪ ...‬‬ ‫أخيرا فإن تفعيل اإلستراتيجية الحالية‬ ‫للمكننة و التنسيق و تتبع و مراقبة‬ ‫المشاريع و العمليات المقترحة‪ ،‬ال يمكن‬ ‫أن تتم بصورة فعالة و مدروسة من دون‬ ‫مأسسة (إعطاء صفة مؤسسة) فضاء‬ ‫للحوار و التفكير و الرصد‪ .‬و المقصود‬ ‫بهذا األمر هنا‪ ،‬هي اللجنة الوطنية لمكننة‬ ‫الفالحة (‪ ، )CNMA‬التي ستضم كل‬ ‫المعنيين بهذا القطاع العموميين منهم و‬ ‫الخواص‪ :‬مختلف المديريات الحكومية‪ ،‬و‬ ‫المنظمات المهنية للفالحين و المستوردين‪،‬‬ ‫و المصنعين‪ ،‬و المستشارين‪ ،‬و‬ ‫المقاولين‪ ،‬و الباحثين و األساتذة‪ .‬‬ ‫المصدر‪ :‬مشروع الفاو لتقديم المساعدة التقنية لصياغة‬ ‫إستراتيجية وطنية للمكننة الزراعية‪.‬‬ ‫‪FAO/TCP/MOR/3301‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85/ 2015‬‬

‫‪52‬‬


‫المكننة الفالحية بالمغرب‬ ‫للمكننة الفالحية دور أساسي في نجاح مخطط المغرب األخضر‪ ،‬وذلك بسبب تأثيرها على تحسن تقنيات اإلنتاج و‬ ‫تزايد مردودية مختلف القطاعات الزراعية‪ .‬و تطمح وزارة الفالحة على المدى المتوسط الى رفع مؤشر المكننة من‬ ‫‪ 0.4‬حصان للهكتار الواحد حاليا إلى ‪ 1‬حصان تطابقا مع أفضل المعايير الدولية‪.‬‬ ‫وقد أظهر تشخيص حول اإلستراتيجية‬ ‫الوطنية للمكننة الفالحية ( ‪SNMA‬‬ ‫لفائدة وزارة الفالحة و بدعم تقني من‬ ‫منظمة األغذية و الزراعة ‪،)FAO‬‬ ‫أن الدولة بذلت فعال مجهودات كبيرة‬ ‫لتشجيع و تعميم المكننة في الميدان‬ ‫الفالحي‪ ،‬لوال أن المجهودات لم تتم‬ ‫وفق نظرة واضحة و مستمرة‪ ،‬كما‬ ‫أنها تعرضت لعدة تغيرات خالل العقود‬ ‫األربعة األخيرة بفعل توالي سنوات‬ ‫الجفاف و تغير التوجهات السياسية‪.‬‬ ‫كما ان صغار الفالحين لم يستفيدوا في‬ ‫أغلب األحوال من اإلجراءات التحفيزية‬ ‫ألسباب متعددة‪ ،‬كتعقد المساطر و‬ ‫صعوبة الحصول على قروض أو العجز‬ ‫عن سدادها ‪...‬الخ‪ .‬من جهة أخرى‪ ،‬فان‬ ‫هذا القطاع ظل دائما يخضع في تسييره‬ ‫لكثير من المصالح دون أن تكون إحداها‬

‫‪53‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85 / 2015‬‬

‫مسؤولة فعال عليه‪ .‬هذا إضافة إلى انه إذا‬ ‫كانت السياسة الماكروإقتصادية المتعلقة‬ ‫بقطاع التكنولوجيات و اآلالت الفالحية‬ ‫(أسعار الصرف‪،‬أسعار الفائدة‪ ،‬الفوترة‬ ‫عند الحدود‪ )...‬قد سمحت بشكل طفيف‬ ‫بتحسن مستوى المكننة من حيث زيادة‬ ‫مؤشر القوة للهكتار‪ ،‬فإنها لم تساعد‬ ‫على ضمان نوعية و جودة هذه المكننة‬ ‫و مدى مالءمتها للظروف المحلية‪ .‬و‬ ‫بالتالي لم يكن هذا األمر في مصلحة‬ ‫تطوير بحث علمي في هذا الميدان و ال‬ ‫في تطوير صناعة محلية للعتاد الفالحي‬ ‫ظلت والزالت تعاني من منافسة كل من‬ ‫القطاع الغير المنظم و من التجهيزات‬ ‫الفالحية المدعمة‪ .‬‬ ‫و لقد شكل إطالق مخطط المغرب‬ ‫األخضر منعطفا مهما في سياسة‬ ‫عصرنة و تحديث الفالحة بالمغرب من‬

‫خالل األهداف التي سطرها على المدى‬ ‫المتوسط و الطويل ومختلف الضمانات‬ ‫و التشجيعات التي يمنحها للفالحين و‬ ‫للمستثمرين‪ ،‬وبفضل فرص الشراكة التي‬ ‫يتيحها‪ .‬لقد أدى التحسن الذي طرأ على‬ ‫المساطر و على نسب الدعم إلى تنشيط‬ ‫رواج العتاد الفالحي‪ .‬وهي مجهودات‬ ‫يجب أن تستتمر و تعزز لتلبية الحاجة‬ ‫إلى التجهيزات الفالحية التقليدية؛ ولكن‬ ‫يجب أن يتم هذا األمر إتجاه صغار‬ ‫الفالحين أيضا (الركيزة ‪ II‬من مخطط‬ ‫المغرب األخضر) و خاصة منهم‬ ‫أوالئك الذين ال يشملهم نظام التجميع‬ ‫في الواحات و الجبال و مناطق البور‪.‬‬ ‫ان الحيوية التي خلقها مخطط المغرب‬ ‫األخضر تعمل فعليا في إتجاه إحداث‬ ‫تحول مهم في مجال المكننة من خالل‬ ‫العمليات اآللية الجديدة (جني الزيتون‬ ‫مثال) و اآلالت العصرية (آالت جني‬ ‫المحاصيل السكرية) و األدوات الحديثة‬ ‫(هزازات محمولة) إضافة إلى التوسع‬ ‫الكبير و المتقدم الذي تحققه بعض اآلليات‬ ‫و التجهيزات (الجرارات الفالحية‪،‬‬ ‫معدات السقي الموضعي‪ ،‬أجهزة‬ ‫غير أنه‪ ،‬و بالرغم من‬ ‫الحلب‪ .)....‬‬ ‫كل ذلك‪ ،‬يظل هناك الكثير من النقص في‬ ‫كفاءة إستخدام الجرار و غيره من العتاد‬ ‫الفالحي كإنخفاض فترة اإلستعمال و‬ ‫ضعف التنوع‪ ،‬و اإلستخدام غير الرشيد‬ ‫على مستوى ضبط اآلليات‪ ...‬‬ ‫يعتبر قطاع إستيراد و توزيع العتاد‬ ‫الفالحي قطاعا منظما بشكل جيد‪،‬‬ ‫عكس ما هو عليه حال قطاع التصنيع‬


‫للحيوانات‪ ،‬يمكن إضافة ‪ :‬‬ ‫ كربونات الكالسيوم‪.‬‬‫ كربونات الصوديوم‪.‬‬‫ لب الشمندر الجاف‪.‬‬‫ الملح الصخري‪ ،‬المحبب عند الحيوانات‪.‬‬‫ مكمل معدني فيتاميني معد صناعياً ‪.‬‬‫‪ 1%‬لليوريا و‪ 2%‬للميالس‪ .‬‬ ‫وفي حالة الرطوبة الزائدة للنباتات‪ ،‬يمكن إضافة‬ ‫مادة جافة كالتبن لتخفيض كميات الماء‪ .‬وبالمقابل‬ ‫يجب إضافة الماء في حالة الجفاف الزائد لتجنب‬ ‫إرتفاع درجة حرارة المخزن ألكثر من ‪ 38‬درجة‬ ‫(الحد األقصى)‪.‬‬ ‫أما بالنسبة للمواد المضافة‪ ،‬فيجب خلطها جيداً‬ ‫ووضعها فوق كل طبقة على حدة ثم ضغطها و‬ ‫تسويتها‪ ،‬و ذلك بهدف تحقيق إختمار جيد وتحسين‬ ‫جودة السيالج ‪.‬‬ ‫حفظ األعشاب داخل المخزن‪ ‬‬ ‫بعد إغالق المخازن أو األكياس المعبأة بالعشب‪،‬‬ ‫تبدأ عمليةاإلحتراق الداخلي وإنتاج الطاقة من‬ ‫خالل التحلل الكيميائي للمواد النشوية و األزوتية‬ ‫لمادة السيالج ‪.‬‬ ‫وتمر هذه الظاهرة بأطوار متغيرة حسب الوسط‬ ‫ودرجة الحرارة ومستوى ‪ pH‬إضافة إلى طبيعة‬ ‫المادة الخضراء‪.‬‬ ‫وبصفة عامة‪ ،‬فإن عملية اإلختمار تمر بثالثة‬ ‫مراحل‪:‬‬ ‫‪ -1‬اإلختمار الهوائي و يبدأ مباشرة بعد ضغط‬

‫وتسوية األعشاب بفعل اإلتصال مع األوكسجين؛‬ ‫ويتم عن طريق بكتيريا تعمل على تحويل سكريات‬ ‫األعشاب إلى كحول وحمض الخل (الخليك)‬ ‫وتستمر هده المرحلة حتى نفاذ األوكسجين ‪.‬‬ ‫‪ -2‬بعد اإلستهالك التام لألوكسجين‪ ،‬تبدأ بكتيريا‬ ‫أخرى الهوائية في الثكاثر لتحول السكر إلى‬ ‫ديوكسيد الكربون ‪ .‬و تؤدي هذه العملية إلى إنتاج‬ ‫حمض الخل (الخليك) الذي يعتبر مادة طاقوية‬ ‫ً‬ ‫إقباال ‪ ‬كبيراً من طرف المواشي‪.‬‬ ‫وتعرف‬ ‫‪ -3‬في حالة عدم نجاح المرحلتين السابقتين‬ ‫تقوم بكتيريا ‘’كلوسترديوم بيتيريكون’’‬ ‫‪ clostrodium buthyricun‬بعملية التخمير‬ ‫من خالل تحويل السكريات والبروتينات إلى‬ ‫حمض الزبدة (حمض البوتيريك)الغير المناسب‬ ‫للسيالج‪ .‬وتتم هذه العملية إذا كان الوسط عالي‬ ‫الرطوبة داخل المخزن مع مستوى ‪ pH‬أدنى من‬ ‫‪ .4‬وينتج عن هذه الحالة أيضاً غاز األمونياك‬ ‫(النشادر) إذا كانت المادة الخضراء غنية‬ ‫بالبروتينات‪ ،‬مما يعطي سيلجاً ضعيف الجودة‪.‬‬ ‫غير أنه يمكن معالجة هذه الظاهرة بإضافة‬ ‫كربونات الكالسيوم وكربونات الصوديوم إلى‬ ‫السيالج لتحسين درجة ال‪ pH‬والمذاق والرائحة ‪.‬‬ ‫ومن أجل إغناء السيالج بمختلف العناصر المغذية‬

‫مدة الحفظ‬ ‫تتفاوت بحسب الظروف البيئية داخل المخزن‪.‬‬ ‫وهكذا ففي حالة نجاح التخمر اللبني فإن فترة‬ ‫صالحية السيالج تكون طويلة‪ ،‬عكس ما إذا كان‬ ‫التخمر خليا‪.‬‬

‫إستهالك السيالج‬ ‫إن تحديد كمية الحصة الغذائية من علف السيالج‬ ‫تتوقف على ‪:‬‬ ‫ جودة السيالج‪ ،‬ويتجلى ذلك في توفره على‬‫الحمض اللبني الذي يعتبر عالمة على جودة‬ ‫التخمر وهو مقبول جداً من طرف الحيوانات‪.‬‬ ‫ وجود حمض البوتريك (حمض الزبدة) يعني‬‫سيلجاً رديئاً تعافه المواشي ‪ ،‬بل قد يؤدي إلى‬ ‫موتها‪.‬‬ ‫ تحديد الحصة حسب سن البهيمة وحالتها (مرحلة‬‫ما بعد الفطام أم التسمين ) و الوزن الحي ‪.‬‬ ‫ تكملة الحصة بالحبوب والقش ولب الشمندر‬‫الجاف والمكمالت المعدنية الفيتامينية والملح‬ ‫الوفير‪.‬‬

‫ألن نجاحكم هو نجاح لنا أيضا‬ ‫كوجيبرا‪ ،118 :‬زنقة ليوتنان محرود محمد(شوفاليي بايار سابقا)‪-‬‬ ‫‪ .20310‬الدار البيضاء‪ -‬المغرب‪.‬‬ ‫الهاتف‪( + 212 5 22 30 74 36 :‬خطوط مجمعة)‬ ‫الفاكس‪+212.522.44.90.85 / + 212 5 22 44 90 85 :‬‬ ‫العنوان اإللكتروني‪info@cogepa.ma -www.cogepa.ma:‬‬ ‫أالت خلط أعالف عمودية بمحور لولبي واحد أو ‪ 2‬أو ‪ 3‬محاور لولبية‪ .‬سعة ‪ 3‬إلى ‪15‬م‪3‬‬ ‫ألة توزيع التبن لتربية األبقار و الدواجن‪ .‬سعة ‪ 3‬إلى ‪15‬م‪3‬‬

‫مجموعة طاطوما‬

‫أالت خلط أعالف أفقية‪ ،‬ذات المحور اللولبي الواحد‪ .‬سعة ‪ 7‬إلى ‪ 25‬م‪3‬‬

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‫السيالج‬

‫مخزون غذائي للماشية‬ ‫د‪/‬عبد الكريم عيدي‬

‫يتم الرعي بمنطقة األطلس على أراضي فقيرة ومتدهورة‪ . ‬وسواء في‬ ‫الغابات أو في أراضي الجموع‪ ،‬فإن النباتات الرعوية ال تلبي الحاجيات الغذائية‬ ‫للماشية؛ مما يدفع ببعض المربين إلى زراعة بعض الحقول بأصناف من‬ ‫النباتات لتغذية قطعانهم‪ .‬وهو ما يحقق مخزوناً غذائياً أخضراً أو يابساً‬ ‫لمواجهة فترة إنعدام العشب في المراعي‪.‬‬ ‫إن تخزين وحفظ األعالف الخضراء عمل دقيق‬ ‫يستوجب التوفر على معارف تقنية ومنهجية‬ ‫إلنجاح هده العملية ‪ .‬إن الهدف من عملية السيالج‬ ‫هو المحافظة على األعالف وعلى جودتها الغذائية‪.‬‬ ‫وفي منطقة األطلس المتوسط‪ ،‬قامت الدولة‬ ‫بتشجيع وتعميم عمليات السيالج لصالح الفالحين‬ ‫مند سنة ‪ 1983‬حيث عرفت فترة جفاف حادة‬ ‫إمتدت لثالث سنوات‪ .‬وقد كانت حاجة المواشي‬ ‫إلى الغذاء مهمة جداً‪ .‬وكانت المزارع التي تتوفر‬ ‫على ما يكفي من مياه السقي تمارس زراعة‬ ‫النباتات العلفية ‪ ‬كالذرة والشوفان (الخرطال)‬ ‫والفصة‪ ،‬والتي يتم تخزينها بعد الحصاد للمحافظة‬ ‫على قيمتها الغذائية وإلستعمالها عند الحاجة‪ .‬‬ ‫وتتطلب عملية السيالج التوفر على العتاد الالزم إجراءت عملية السيالج ‪:‬‬ ‫المكان المناسب إضافة إلى المادة الخضراء ‪:‬‬ ‫يجب الحرص على إتباع الخطوات التالية لتخزين‬ ‫ المادة األولية ‪:‬أهم المواد العلفية الصالحة األعالف‪:‬‬‫للسيالج هي الخرطال الكامل‪، ‬الذرة العلفية ‪ -1‬إختبار مدى صالبة سنابل الذرة والخرطال‬

‫والشمندر العلفي‪ .‬ويعتبر الخرطال والذرة األكثر‬ ‫ً‬ ‫إستعماال في األطلس المتوسط‪ .،‬وهنا البد من‬ ‫اإلشارة إلى أن الخرطال والجلبان يعتبران خليطاً‬ ‫مثالياً للسيالج (ازوت ‪ +‬سكريات)‪.‬‬ ‫ ألة السيالج‪ :‬لحش األعشاب وتقطيعها و فرمها‪ .‬‬‫ جرار ‪ :‬لنقل األعشاب وتسويتها وضغطها‪ .‬‬‫ مخزن (سيلو) ‪ :‬حيث يتم الحفاظ على األعشاب‬‫الخضراء‪ .‬وتختلف أبعاده وأشكاله حسب حجم‬ ‫المادة المراد «سيلجتها» ويجب أن يقام على‬ ‫أرضية مائلة لتسهيل صرف السوائل الناتجة عن‬ ‫التخمر‪ .‬‬ ‫‪ -‬مستلزمات تغطية المخزن (غطاء واقي ‪)...‬‬

‫‪55‬‬

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‫بحيث تكون الحبوب في مرحلة النضج العجيني‬ ‫ويسهل الضغط عليها بين األصابع ‪.‬‬ ‫‪ -2‬حش وتجفيف المادة حسب الظروف المالئمة‬ ‫للمناخ ولطبيعة المادة ذاتها‪.‬‬ ‫‪ -3‬وضع المادة األولية بالمخزن سواء بشكل حر‬ ‫أو بداخل أكياس البوليتيلين‪.‬‬ ‫‪ -4‬ضغط وتسوية المادة عن طريق جرار أو أية‬ ‫ألة ميكانيكية أخرى تقوم مقامه‪.‬‬ ‫‪ -5‬غلق المخزن بإحكام تام ‪ ‬بغطاء واقي‬ ‫وبالتراب لمنع دخول الهواء‪.‬‬ ‫‪ -6‬ربط أطراف الغطاء بحبال قوية لتفادي‬ ‫إقتالعه بفعل قوة الرياح‪ ،‬وسد الثقوب لمنع دخول‬ ‫مياه األمطار‪.‬‬ ‫‪ -7 ‬ترك ممرات لتصريف السوائل الناتجة‬ ‫عن الضغط والتخمر لتجنب تكون الفطريات‬ ‫والتعفنات‪.‬‬ ‫‪-8‬الفصل بين الطبقات داخل كل مخزن ‪.‬‬ ‫‪ -9‬وضع المواد الجافة للنبات في عمق المخزن‬ ‫والخضراء في الجزء األعلى ‪.‬‬

‫فيما يتعلق بنباتات السيالج ‪:‬‬

‫سيلجتها‬

‫يجب أن تخضع األعشاب المراد‬ ‫لشروط معينة منها ‪:‬‬ ‫‪ - ‬سنابل صلبة وحبوب عجينية حليبية‪ .‬‬ ‫ أوراق وسيقان رطبة‪ .‬‬‫ درجة الجفاف ال تتعدى ‪ .30%‬‬‫ العشب مقطع ومفروم بشكل دقيق‪ .‬‬‫ األجزاء الصلبة في المادة يجب أن تسحق جيدا‪ً .‬‬‫ مباشرة عمليات تجفيف النباتات وهي الزلت‬‫رطبة‪ .‬‬ ‫المواد المضافة‪ ‬‬ ‫لضمان نجاح العمليات‪ ،‬من المفيد خلق توازن ‪ ‬في‬ ‫مكونات أعشاب السيالج‪ ، ‬ذلك أن بعضها غني‬ ‫بالسكريات (ذرة‪، ‬خرطال)‪ ،‬فيما البعض األخر‬ ‫غني بالبروتينات وفقير من السكريات (الفصة‬ ‫) ويعطي عناصر كيميائية مختلفة تتسبب في‬ ‫تدهور السيالج‪.‬‬ ‫وللتغلب على هده اإلختالالت‪ ،‬فإنه من الضروري‬ ‫إضافة بعض المواد الحافظة المختلفة حسب كل‬ ‫حالة‪ .‬ففي ما يخص الذرة والخرطال‪ ،‬يمكن‬ ‫إضافة مادة غنية بالبروتينات مثل اليوريا‪ ،‬أو مادة‬ ‫الميالس بالنسبة للفصة والذرة؛ ويكون ذلك على‬ ‫شكل حصص مقسمة في إحترم تام لنسب معينة ‪:‬‬


‫لمحة سريعة حول‬ ‫مسارإنتاج لحوم الدواجن‬

‫يتطرق هذا المقال بشكل موجز‪ ،‬لقصة إنتاج لحوم الدواجن و مختلف‬ ‫محطات المسار الذي تعبره إبتداء من المزرعة و إنتهاء بمائدة المستهلك‪.‬‬

‫المخصبين‬ ‫تربية األمهات و اآلباء‬ ‫ً‬

‫يبدأ قطاع إنتاج لحوم الدواجن بالمغرب‬ ‫المخصبة) أو أباء‬ ‫بتربية (األصول‬ ‫ً‬ ‫الدجاج الالحم و الديك الرومي‪ ،‬و الذين‬ ‫يتم إنتقاؤهم من طرف شركات مختصة‬ ‫عالمية على أساس معايير تقنية خاصة‬ ‫تتعلق بمستوى الحيوية و النمو السريع و‬ ‫الفعالية الغذائية أي الكفاءة في تحويل الغذاء‬ ‫إلى لحوم (الكمية الالزمة من الغذاء إلنتاج‬ ‫الكيلوغرام الواحد من اللحوم)‪ .‬‬ ‫و تمتد فترة تربية اآلباء لما بين ‪ 15‬و ‪16‬‬ ‫شهرا بالنسبة للدجاج الالحم و إلى ما بين‬ ‫‪ 22‬و ‪ 25‬شهرا للديك الرومي‪ .‬أما الهدف‬ ‫األساسي من هذه التربية فهو إنتاج بيض‬ ‫مخصب ينقل بعد ذلك إلى المحاضن‪ .‬‬ ‫ً‬

‫في المحاضن‬ ‫المحاضن هي منشآت خاصة بحضانة‬ ‫البيض المخصب لتفريخ الكتاكيت‪ ،‬و تكون‬ ‫مجهزة بالعتاد الضروري لذلك (حضانات‪،‬‬ ‫فقاسات ‪ )...‬يسمح بخلق و توفير وسط مؤات‬ ‫للنمو الجنيني داخل البيض مشابه تماما‬

‫للظروف الطبيعية لحضانة الدواجن ذاتها‪.‬‬ ‫و يتم التفقيس بعد ‪ 21‬يوما بالنسبة للدجاج‬ ‫الالحم‪ ،‬و بعد ‪ 28‬يوما بالنسبة للديك‬ ‫الرومي‪ .‬وفي نفس يوم الفقس يتم فرز‬ ‫الكتاكيت ووضعها في صناديق كرطونية‬ ‫خاصة ليتم نقلها إلى مختلف مزارع‬ ‫إنتاج الدجاج الالحم و الديك الرومي‪.‬‬ ‫وألن الكتاكيت في عمر اليوم الواحد‬ ‫تكون جد حساسة لمختلف مسببات‬ ‫األمراض (بكتريا‪ ،‬فيروسات‪ )...‬فإنه‬ ‫يتم الحرص على إتخاذ كل اإلحتياطات‬ ‫الصحية الالزمة داخل الحضانات للحد ما‬ ‫أمكن من كل إمكانية للعدوى‪ .‬‬

‫في مزارع اإلنتاج‬ ‫قبل وصول الكتاكيت إلى المزرعة‪ ،‬يتم‬ ‫القيام بعمليات واسعة للقضاء على الجرذان‬ ‫و الحشرات‪ ،‬كما يتم تطهير جميع العنابر‬ ‫واألدوات و المعدات و غسلها و تنظيفها‬ ‫و إخضاع المزرعة بكاملها لفترة فراغ‬ ‫صحي لمدة ‪ 3‬أسابيع بغرض كسر دورة‬ ‫نمو مسببات األمراض و تقليص الضغط‬

‫الميكروبي داخل المزرعة إلى أدني حد‪.‬‬ ‫و إبتداء من وصول الكتاكيت إلى‬ ‫المزرعة يتم توزيعها على عنابر‬ ‫تتيح إمكانية تجديد الهواء بداخلها‬ ‫و توفر مستوى مالئم من الرطوبة النسبية‬ ‫و درجة حرارة مناسبة لعمر الطيور‬ ‫و مجهزة بأدوات اإلضاءة و التغذية و‬ ‫الشرب الكافية‪ .‬وتكون هذه العنابر مفروشة‬ ‫بطبقة من القش أو من نشارة الخشب‬ ‫تنقل‬ ‫يسهل‬ ‫بشكل‬ ‫متسعة‬ ‫و‬ ‫الدواجن بكل حرية‪ .‬‬ ‫و تخضع الطيور منذ أوائل عمرها لبرنامج‬ ‫للتلقيح ضد مختلف األمراض التي تهدد‬ ‫النوع‪ .‬كما يحرص المربون كثيرا على صحة‬ ‫دواجنهم و يبذلون كل ما في الوسع لتجنيبها‬ ‫كل العوامل التي قد تسبب لها أي إضطراب‬ ‫أو توتر‪ .‬وذلك من خالل توفير المستلزمات‬ ‫الضرورية الكافية من هواء و ضوء‬ ‫و تغذية صحية و متوازنة ومياه عذبة و فضاء‬ ‫مريح‪ .‬و الهدف من كل هذه العناية هو تمكين‬ ‫الطيور من إبراز كل قدراتها الجينية للنمو و‬ ‫ ‬ ‫اإلنتاج و الفعالية الغذائية‪.‬‬ ‫و بصفة عامة تستمر فترة تربية دواجن‬ ‫اللحوم حوالي ‪ 6‬أسابيع بالنسبة للدجاج‬ ‫الالحم لبلوغ ‪ 2‬كغ من الوزن الحي‪ ،‬و‬ ‫‪ 12‬أسبوع بالنسبة إلناث الديك الرومي‬ ‫و ‪ 16‬أسبوع للذكور من أجل بلوغ ‪6.3‬‬ ‫و ‪ 13‬كغ (بالتتابع) من الوزن الحي‪ .‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85/ 2015‬‬

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‫تغذية مواشي‬ ‫التجانس الكبير بين مختلف األصناف‬ ‫من حيث القيم الغذائية؛ غير أنه في‬ ‫الحاالت التي تم فيها تسجيل إختالف‬ ‫ذو مغزى‪ ،‬يكون لذلك عالقة بالموقع‬ ‫الجغرافي لألماكن التي أجريت بها‬ ‫تلك التجارب‪.‬‬ ‫و ختاما‪ ،‬يمكن القول أن إختيار‬ ‫الصنف المناسب يجب أن يرتكز‬ ‫بصفة اساسية على نتائج التجارب‬ ‫المنجزة محليا و في أضيق نطاق‪ ،‬و‬ ‫على تفادي نقل بقايا من التربة إلى‬ ‫المخزن و تحد من العدوى بالجراتيم‬ ‫الزبدية‪ .‬و الواقع أن إختيار اصناف‬ ‫قوية و مقاومة للرقاد هو في الحقيقة‬ ‫تأمين و حماية مسبقة لإلنتاج‪.‬‬ ‫‪-4‬مقاومة األمراض‬ ‫يجب اإلنتباه بصفة خاصة لمرضين‬ ‫إثنين بالنسبة لزراعة الذرة‪ ،‬و‬ ‫هما فيزاريوز السيقان و التفحم‪ .‬و‬ ‫يتسبب مرض الفيزاريوز في إصابة‬ ‫قاعدة السيقان بتعفنات؛ و يظهر‬ ‫خصوصا على النبتات التي تجاوزت‬ ‫مرحلة النضج‪ ،‬و يؤدي إلى سقوط‬ ‫السنابل على األرض‪ .‬وقد بينت‬ ‫بعض التجارب بشأن السيالج‪ ،‬أن‬ ‫إصابة ‪ 20%‬من مزروعات الذرة‬ ‫في قطعة أرضية معينة يؤدي إلى‬ ‫خسارة في المردودية قد تتراوح‬ ‫بين ‪ 3‬و ‪ .7%‬و الحقيقة أنه يجب‬ ‫اإلنتباه أكثر في حالة إختيار اصناف‬ ‫ذرة تزرع من أجل حبوبها‪.‬‬ ‫أما تفحم الذرة‪ ،‬فقد يكون مرضا‬ ‫عاديا جدا بالنسبة لذرة السيالج‪،‬‬ ‫خاصة و أنه يستطيع الكمون في‬ ‫‪57‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85 / 2015‬‬

‫التربة لسنوات طويلة‪ .‬و هو ال التي تسمح بتقييم مؤهالت األصناف‬ ‫يشكل خطورة كبيرة على الحيوانات المختلفة بشكل أفضل‪.‬‬ ‫ّ‬ ‫إال في حالة تناولها لكميات كبيرة‬ ‫و بطبيعة الحال‪ ،‬فإنه يبقى من‬ ‫منه‪ .‬و بإستثناء تأثيره الطفيف على‬ ‫المردودية‪ ،‬فإنه ينقص من درجة الضروري زراعة مجموعة من‬ ‫أصناف الذرة بذات القطعة األرضية‬ ‫إستساغة السيالج‪.‬‬ ‫في الدورة الزراعية الواحدة‪ ،‬و ذلك‬ ‫‪-5‬القيمة الغذائية‬ ‫من أجل الحد من حجم المخاطر‪.‬‬ ‫بإمكان عامل القيمة الغذائية أن يكون‬ ‫أما في حال إختيار أصناف جديدة‪،‬‬ ‫وسيلة لإلختيار بين أصناف متقاربة؛‬ ‫فيجب الحرص‪ ،‬في مرحلة أولى‪،‬‬ ‫غير أنه لن يكون المعيار األول في‬ ‫إنتقاء األصناف‪ .‬فمن خالل مختلف على عدم تعميمها ألنه من األفضل‬ ‫التجارب التي أنجزت‪ ،‬تمت مالحظة اإلحتفاظ بقيم مضمونة و مجربة‪.‬‬


‫الجدول (‪)1‬‬ ‫مجموعات التبكير‬

‫مبكرة جدا‬ ‫مبكرة‬ ‫نصف مبكرة‬ ‫نصف متأخرة‬ ‫متأخرة‬ ‫متأخرة جدا‬

‫بذار ‪ -‬إزهار‬

‫‪800 -750‬‬ ‫‪850 - 800‬‬ ‫‪900 - 850‬‬ ‫‪950 - 900‬‬ ‫‪1000 - 950‬‬ ‫‪1050 - 1000‬‬

‫إزهار ‪ -‬جني‬

‫‪600 - 500‬‬ ‫‪600 - 550‬‬ ‫‪650 - 600‬‬ ‫‪650 - 600‬‬ ‫‪650 - 600‬‬ ‫‪700 - 650‬‬

‫المجموع‬

‫‪1400 - 1250‬‬ ‫‪1450 - 1400‬‬ ‫‪1500 - 1450‬‬ ‫‪1550 - 1500‬‬ ‫‪1650 - 1550‬‬ ‫‪1750 - 1650‬‬

‫في الوفت الذي تكون فيه أغلفة ‪ ،37%‬فقد تظهر بعض المشاكل النضج‪ .‬و يشير الجدول (‪،)1‬‬ ‫كيزان الذرة في طور الجفاف‪ .‬و بسبب التكدس و الضغط داخل إلى متوسط الحاجيات من‬ ‫عند مستوى أقل من عتبة ‪ 32%‬من المخازن و التي تؤدي إلى خسائر و الحرارةالمجتمعة(أساس ‪)6‬لتحقيق‬ ‫‪ 30%‬من المادة الجافة‪.‬‬

‫المادة الجافة‪ ،‬فإن أصناف الذرة ال‬ ‫تبرز كل إمكانياتها‪ ،‬و تكون الخسارة‬ ‫أثناء التخزين نتيجة تدفق العصارة‪،‬‬ ‫مهمة جدا‪ .‬أما عند مستوى أعلى من‬

‫الجدول (‪)2‬‬ ‫مبكرة جدا‬ ‫مبكرة‬ ‫نصف مبكرة‬ ‫نصف متأخرة‬ ‫متأخرة‬ ‫متأخرة جدا‬

‫إن معيار الحرارة المتجمعة هذا‪،‬‬ ‫يشكل عنصرا اساسيا في إختيار‬ ‫األصناف لكونه هو الذي يحدد‬ ‫خاصية التبكير‪ .‬و غالبا ما يتم‬ ‫إستبدال مصطلح الحرارة المتجمعة‬ ‫بمؤشرات التبكير كما يوضح الجدول‬ ‫(‪.)2‬‬ ‫و على سبيل المثال‪ ،‬ففي منطقة‬ ‫تسجل تراكما للحرارة خالل الدورة‬ ‫الزراعية يقارب ‪ 1500‬درجة‬ ‫مئوية‪ ،‬فإن إختيار األصناف المناسبة‬ ‫يتم في إطار األصناف البكرية‪ ،‬إذ‬ ‫أنه لن يكون مفيدا أبدا اللجوء إلى‬ ‫نقص في اإلستساغة‪.‬‬ ‫صنف متأخر ما دام انه معلوم منذ‬ ‫و تتحدد مسألة التبكير بمجموع البداية عدم إمكانية تحقيقه للمستوى‬ ‫درجات الحرارة المجتمعة التي المطلوب من المادة الجافة‪.‬‬ ‫يحتاجها الصنف لبلوغ مرحلة‬ ‫‪-3‬رقاد المزروعات‬ ‫و هو معيار يجب وضعه في‬ ‫‪>240‬‬ ‫اإلعتبار عند إختيار المناسب من‬ ‫‪320 - 240‬‬ ‫األصناف؛ ذلك أن الصالبة الجيدة‬ ‫‪470 - 320‬‬ ‫‪600 - 470‬‬ ‫لسيقان المزروعات تضمن سيرا‬ ‫‪650 - 600‬‬ ‫جيدا لعملية الحصاد كما تعمل‬ ‫‪<650‬‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85/ 2015‬‬

‫‪58‬‬


‫تغذية مواشي‬

‫ذرة السيالج‬

‫سن إختيار الصنف المناسب‬ ‫ُح ُ‬

‫ال تشكل الذرة المخصصة لعملية السيالج أي صعوبة في زراعتها‪ .‬و يتوفر المزارع اليوم‪ ،‬من أجل إختيار الصنف‬ ‫المناسب له‪ ،‬على قائمة من المعايير قد تسبب بالفعل بعض الحيرة‪ .‬إن إختيار صنف معين يجب أن يرتكز أوال‬ ‫على مقاييس زراعية‪ ،‬ثم يتدخل بعد ذلك عامل القيمة الغذائية للفصل بين أصناف ذات مردودية متقاربة‪.‬‬ ‫معايير اإلختيار‬ ‫‪-1‬المردودية‬ ‫يظل هذا المعيار بطبيعة الحال‬ ‫عنصرا مهما في عملية اإلختيار‪ .‬و‬ ‫يتم التعبير عنه بكمية المادة الجافة‬ ‫بالطن في الهكتار الواحد‪ ،‬ذلك أن‬ ‫هناك إختالفات كبيرة بين مختلف‬ ‫األصناف بهذا الشأن‪ .‬و لألسف‪،‬‬ ‫فإن الحالة المظهرية المغرية لبعض‬ ‫األصناف تبقى في أغلب األحيان دليال‬ ‫قويا على جودتها و ذلك على حساب‬ ‫النتائج النهائية المحصل عليها عند‬ ‫الوزن‪ .‬و لكون أكثرية المزارعين ال‬ ‫يعيرون لعملية وزن المحصول عند‬ ‫الحصاد أي أهمية‪ ،‬فإنهم بالتأكيد ال‬ ‫يعرفون حقيقة مردودية الصنف في‬ ‫الظروف النباتية الخاصة بهم‪ .‬لكنه‪،‬‬ ‫و على الرغم من ذلك‪ ،‬فإنه ليس من‬ ‫السهل عليهم إتخاذ قرار التخلي عن‬ ‫صنف ما على أساس هذا المعيار‬ ‫مقارنة بالزراعات األخرى‪.‬‬ ‫و عالوة على ذلك‪ ،‬و على عكس‬ ‫زراعات أخرى‪ ،‬فإن حجم مختلف‬ ‫عوامل اإلنتاج (المدخالت) الخاصة‬ ‫بزراعة الذرة و التي يمكن التصرف‬ ‫‪59‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85 / 2015‬‬

‫فيها للتأثير على مستوى المردودية‪،‬‬ ‫يبقى ضعيف و ال يسمح بذلك‪ .‬و‬ ‫نظرا لدخول أصناف أكثر كفاءة إلى‬ ‫السوق‪ ،‬فإن عمر الصنف أصبح‬ ‫قصيرا نسبيا‪.‬‬ ‫وبخصوص هذا المعيار‪ ،‬فإنه من‬ ‫الضروري اإلرتكاز على التجارب‬ ‫المنجزة محليا و في أضيق مجال؛‬ ‫ألنه في هذه الظروف الخاصة و‬ ‫المحددة فقط‪ ،‬يمكن تقدير كفاءة‬ ‫الصنف في عالقته بنوع تربة القطعة‬ ‫األرضية المخصصة‪.‬‬

‫‪-2‬التبكير‬ ‫و يتم التعبير عنه بنسبة المحتوى من‬ ‫المادة الجافة‪ .‬و يكون الهدف منه‬ ‫إختيار صنف مالئم لظروف نباتية‬ ‫محددة قادر على تحقيق حد أدنى من‬ ‫المادة الجافة ال يقل عن ‪ .32%‬و‬ ‫بالفعل‪ ،‬فإن األصناف المهجنة التي‬ ‫تتم زراعتها حاليا إستطاعت‪ ،‬بفضل‬ ‫عمليات اإلنتقاء‪ ،‬إكتساب القدرة على‬ ‫المحافظة على صحة جيدة و نشاط‬ ‫تمثيلي ضوئي للسيقان و األوراق‬


‫مما لذلك من إنعكاسات سلبية مباشرة على ربحية ال َمزارع‪ ،‬قد تدفع ببعض المربين إلى‬ ‫التخلي النهائي عن هذا النشاط الزراعي‪.‬‬ ‫أساليب التربية ومرونة مزارع األبقار‬ ‫لمواجهة الجفاف‪ ،‬فإن بعض المزارع تلجأ إلى بعض الممارسات التي تتطور في‬ ‫إتجاه تحقيق مرونة أكبر لنشاط تربية الحيوانات‪ ،‬وذلك على أساس حد أدنى من العائدات‬ ‫في الحالة التي تصاب فيها الزراعات‪ ،‬وخاصة الحبوب‪ ،‬بكارثة ما‪ .‬وتعمد ال َمزارع‬ ‫العائلية إلى الرهان على أحد أهم مؤهالتها‪ ،‬أال وهو المزيد من الجهد بهدف تقليص‬ ‫آثار الخصاص في مصادر الغذاء الناتج عن الجفاف‪ .‬لذلك يتم تعبئة جميع أفراد األسرة‬ ‫للحصول على الحشائش ولو من داخل حقول اآلخرين (تطهير مجاني) واإلستفادة من‬ ‫أي غطاء نباتي يمكن أن تستسيغه الحيوانات سواء على جنبات الطرق أو على األراضي‬ ‫الغير مزروعة ‪ ...‬إلخ‪ .‬وفي حالة إستطالة فترة الجفاف‪ ،‬فإنه يتم اإلستعانة بيد عاملة‬ ‫إضافية في تحصيل أعالف غير عادية‪ ،‬و ذلك من خالل إزالة الشوك عن كفوف الصبار‬ ‫وتقطيعها‪ ،‬وإنتزاع أغصان بعض األشجار أو جني بعض ثمارها كالبلوط مثال‪ .‬وهي‬ ‫أشغال مكلفة ومجهدة وذات عائد متواضع‪ ،‬غير أنها بالمقابل تضمن الحفاظ على القطيع‬ ‫في إنتظار أيام أفضل ‪.‬‬ ‫أما بالنسبة َ‬ ‫للمزارع الكبرى التي تستدعي مصاريف وإستثمارات ضخمة‪ ،‬فإن إمكانية‬ ‫اللجوء إلى الجهد الذاتي أو لليد العاملة األجيرة لن تكون ذات جدوى حقيقية‪ .‬بل قد تؤدى‬ ‫اإلنعكاسات اإلقتصادية السلبية للجفاف إلى التحول نهائيا عن هذا النشاط الزراعي إذا‬ ‫استمرت الحالة لمدة أطول‪.‬‬ ‫من إنعكاسات الجفاف أيضا على المدى البعيد‪ ،‬خضوع َمزارع األبقار لتوجهات‬ ‫إستراتيجية‪ ،‬وخاصة على مستوى نوعية المستلزمات الجينية للقطيع‪ .‬إذ يبدو أنه‬ ‫بالنسبة للمناطق الشبه جافة األكثر مساسا بالجفاف‪ ،‬فإن السالالت المحلية الملقحة مع‬ ‫أبقار مستوردة هي األكثر تأقلما‪ .‬وهو ما يفسر أيضا الميل الكبير إلى إختيار سالالت‬ ‫خاصة بإنتاج الحليب في المناطق المسقية التي تمثل حاليا ما يقارب ‪ % 60‬من حجم‬ ‫اإلنتاج من الحليب‪ .‬بيد أنه‪ ،‬حتى في هذه المناطق فإن للجفاف آثار جدية‪ ،‬حتى أن‬ ‫السقي ال يوفر إال ما يسمح بالمحافظة على األبقار‪ ،‬مع عجزه عن ضمان إنتاج كاف‬ ‫من األعالف مقارنة مع القدرات الحقيقية للقطيع‪.‬‬ ‫إن ظهور برامج التلقيح الصناعي بالمغرب مؤخرا‪ ،‬بين سالالت األبقار المحلية أو‬ ‫المنتجة للحليب مع أبقار اللحوم‪ ،‬قد يكون غفل عن تقدير التأثير الحقيقي و الدقيق‬ ‫للتغييرات المناخية‪ .‬وهنا يجب اإلشارة إلى أن إنطالق هذه البرامج‪ ،‬التي حظيت‬ ‫بدعم مادي مهم‪ ،‬تزامن مع ظروف مناخية جيدة عرفت خاللها ثالثة مواسم زراعية‬ ‫متتالية مستوى عاليا من التساقطات المطرية بأغلب مناطق المغرب؛ مما ساعد على‬ ‫نمو العجول وليدة عملية التلقيح التي تمت في إطار هذه البرامج ‪ .‬غير أنه‪ ،‬ومع ندرة‬ ‫مصادر التغذية وغالءها بسبب إستفحال حالة الجفاف‪ ،‬فإنه من المنطقي التساؤل عن‬ ‫مدى قدرة هذه العجول على اإلستمرار في إبداء كفاءة عالية‪ .‬و إضافة إلى ذلك‪ ،‬فإن‬ ‫جاذبية عمليات التلقيح هذه‪ ،‬قد تتراجع في أي وقت في حال توقف الدولة عن تقديم‬ ‫الدعم‪.‬‬ ‫إن اإلجابة عن مثل هذه التساؤالت واإلنشغاالت‪ ،‬يجب أن يتم في إطار اإلشكالية التي‬ ‫ستواجه المربين في اإلختيار الصعب بين أمرين‪ :‬تفضيل األبقار بإعتبارها الركيزة‬ ‫األساسية لإلنتاج (حليب ولحوم)‪ ،‬أم إختيار اإلستثمار في تنمية العجول الثقيلة‪ .‬وهي‬ ‫قضية تستدعي الموازنة والتحكيم بين أيهما أهم وأجدى‪ :‬الحليب أم اللحوم‪ .‬والواقع أن‬ ‫ذلك ليس بالمهمة السهلة‪ ،‬خاصة بالنظر إلى غالء جميع مدخالت اإلنتاج‪.‬‬

‫إستنتــــــــاج‬

‫إن للجفاف إنعكاسات درامية على العديد من َمزارع تربية األبقار‪ ،‬إذ أنه يعمل على‬ ‫تبخيس قيمة القطيع‪ ،‬ويفرض على المربين بدل جهد جبار للحفاظ على أبقارهم أمال‬ ‫في أيام أفضل‪ ،‬كما أنه يفاقم كلفة التغذية بسبب المضاربة الكبيرة على العديد من‬ ‫المواد األولية‪ .‬غير أن هيمنة المزارع الصغيرة مع يد عاملة مرنة‪ ،‬يمكن أن يضمن‬ ‫للقطاع حدا أدنى من القدرة على المقاومة‪.‬‬ ‫والواقع أنه‪ ،‬بالنظر إلى الطبيعة البنيوية للتغيرات المناخية بالمغرب‪ ،‬وإلى‬ ‫التطورات التي تعرفها األسواق الدولية حاليا‪ ،‬يصبح من الضروري التفكير جديا‬ ‫في الوسائل القادرة على تخفيف تأثير الجفاف على قطاع تربية األبقار‪ .‬لقد أصبح‬ ‫من الملح تحقيق إستقاللية ال َمزارع في ما يخص األعالف‪ ،‬وإستباق فترات الجفاف‬ ‫المحتملة من خالل توفير مخزونات كافية من االحتياجات المتوقعة للقطيع‪ .‬كما‬ ‫يجب مراعاة عامل التغيرات المناخية عند إختيار األنواع الجينية‪ ،‬مما سيؤدي على‬ ‫المدى البعيد إلى منح السالالت المحلية فرصا أكبر في إستراتيجيات تطوير هذا‬ ‫القطاع وخاصة في المناطق األكثر جفافا ‪.‬‬ ‫وأخيرا ‪ ،‬فإن الدعم التقني لل َمزارع‪ ،‬رغم تنوعها وتشتتها الجغرافي‪ ،‬سواء على‬ ‫الصعيد التكتيكي (الممارسات الجيدة في تثمين المياه و في إنتاج األعالف و تقسيمها‬ ‫إلى جرعات) أو اإلستراتيجي (بيان توقعي لحجم األعالف على مدى مواسم عدة)‪،‬‬ ‫يجب أن يكون له مردود كاف للتوافق مع آثار الجفاف‪ .‬غير أن هذا األمر يبقى في‬ ‫حاجة إلى دراسة الطرق العملية والتمويل الالزم‪.‬‬

‫التميُّز البلجيكي‬

‫ثيران من «مجموعة األزرق البلجيكي»‪ ،‬مختبرة وراثيا على أبقار حلوب‬

‫والدة سهلة‬

‫جودة السائل المنوي هيئة ممتازة مكاسب عالية‬

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‫تغذية مواشي‬

‫قطـاع تربية األبقار‬ ‫فـي مواجهة مـخاطر التغيرات المناخية‬

‫ن‬ ‫الثا� للزراعة و البيطرة‬ ‫د‪ /‬رس يا�ي حممد طاهر‪ -‬مهعد احلسن ي‬ ‫‪Mt.srairi@iav.ac.ma‬‬

‫يشكل قطاع تربية األبقار واحدا من المكونات األساسية للفالحة بالمغرب‪ .‬وهو شديد‬ ‫اإلرتباط بالمجال الزراعي المحلي‪ ،‬حيث يعمل على تحويل وتثمين األعالف والمخلفات‬ ‫الزراعية (حشائش‪ ،‬قش‪ ،‬تبن‪ ،‬نخالة‪ ،‬أوراق وبقايا جذور الشمندر ‪ ...‬إلخ ) إلى حليب‬ ‫ولحوم‪ .‬هذا إضافة إلى دوره اإلقتصادي الكبير في رسملة الفائض الزراعي للسنوات‬ ‫الخصيبة عن طريق إضافة رؤوس جديدة لقطعان ما يناهز ‪ 700‬ألف مزرعة تمارس‬ ‫هذا النشاط ‪ .‬كما أنه يساهم في تغطية النفقات الجارية عن طريق العائدات اليومية من‬ ‫بيع الحليب؛ بل حتى في المصاريف اإلستثنائية أثناء البذار أو إلقتناء عتاد فالحي مثال‪،‬‬ ‫و ذلك باللجوء إلى بيع بعض أفراد القطيع‪.‬‬ ‫يتميز قطاع تربية األبقار بالمغرب‪ ،‬في ما يخص‬ ‫تنوع أنظمته اإلنتاجية (السالالت‪ ،‬مصادر التغذية‬ ‫ونوعية األهداف ‪ :‬حليب و‪ /‬أو لحوم ) بهيمنة‬ ‫المزارع الصغيرة العد يدة التي ال يتجاوز حجمها‬ ‫‪ 5‬هكتارات‪ ،‬وال يتعدى متوسط قطعانها ‪ 5‬رؤوس؛‬ ‫والتي تعتبر من الفاعلين الذين ال يمكن اإلستغناء‬ ‫عنهم في قطاعي الحليب واللحوم‪ .‬غير أن تموين‬ ‫السوق بهذه المواد االستيراتيجية يبقى رهينا‬ ‫بمستوى أداء هذه المزارع ‪.‬‬ ‫ويبين منحنى تطور منتوجات القطاع‪ ،‬مدى هشاشة‬ ‫هذا النشاط الزراعي أمام التغيرات المناخية‪ ،‬وذلك‬ ‫ألن للمعدل السنوي للتساقطات المطرية وتوزعها‬ ‫الموسمي تأثير مباشر على الغطاء النباتي‪ ،‬وبالتالي‬ ‫على وفرة األعالف وعلى كفاءة و أداء قطاع تربية‬ ‫األبقار؛ و هو الموضوع الذي سيتطرق إليه هذا‬ ‫المقال‪.‬‬

‫‪61‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 85 / 2015‬‬

‫مخاطر التحوالت المناخية وحالة عدم اليقين اإلقتصادي‬ ‫لقد طبعت حلقات الجفاف المتعاقبة تاريخ المغرب بطابعها‬ ‫الخاص‪ ،‬إلى حد أصبحت تشكل معه تهديدا حقيقيا للوجود‬ ‫البشري ذاته؛ خاصة حين تتزامن مع حصول مشاكل‬ ‫إجتماعية وسياسية كالحروب والنزاعات‪ ،‬أو صحية‬ ‫كما هو الحال عند ظهور األوبئة‪ .‬ومؤخرا أدت موجات‬ ‫الجفاف التي شهدتها سنوات الثمانينات والتسعينات إلى‬ ‫تقلص فادح في تعداد قطيع األبقار وبالتالي إلى تباطؤ‬ ‫كبير في دينامية زيادة إنتاج الحليب واللحوم‪.‬‬ ‫و في مثل هذه الحاالت‪ ،‬فإن تدخل الجهات المسؤولة‬ ‫يتركز على توفير دعم موجه للقطاع عن طريق توزيع‬ ‫مواد علفية مدعمة على المربين بالمناطق األكثر إصابة‪،‬‬ ‫بهدف إنقاذ القطيع‪ .‬وأحيانا‪ ،‬تقوم السلطات بتنظيم‬ ‫حمالت تلقيح مكثفة لتحسين التغطية الصحية للقطاع في‬ ‫مواجهة بعض األمراض الجارفة‪ .‬غير أن هذه التدابير‪،‬‬ ‫إذا كانت تحد من التوسع في الدبح‪ ،‬فإنها غير قادرة على‬ ‫وقف إنهيار مستوى األداء والكفاءات‪ .‬وبالفعل‪ ،‬فإنه يبدو‬

‫وكأن مزارع تربية األبقار لم تستطع إستيعاب مخاطر‬ ‫التغيرات المناخية؛ بحيث ظلت مستمرة في التصرف‬ ‫بطريقة مضارباتية مضمونها أنه يجب التوفر دائما على‬ ‫أكبر عدد ممكن من الرؤوس لتثمين حشائش السنوات‬ ‫الخصبة‪ ،‬عوض تخزين ما يمكن من األعالف والمواد‬ ‫المغذية الكافية لمواجهة جفاف طويل األمد‪.‬‬ ‫إضافة إلى ذلك‪ ،‬فعندما يتدهور الغطاء النباتي‪ ،‬سرعان‬ ‫ما تنهار أسعار الحيوانات في السوق‪ ،‬بينما تزداد أثمنة‬ ‫منتوجات التغذية الحيوانية وخاصة المواد االستراتيجية‬ ‫منها‪ ،‬سهلة التداول والنقل (تبن‪ ،‬قش‪ ،‬سالج ذرة‬ ‫وأعالف مركزة)‪ ،‬إرتفاعا مهوال (أكثر من ‪ 3‬أضعاف‬ ‫أحيانا)‪ .‬هذا مع العلم أنه ليس هناك أية آلية لموازنة هذه‬ ‫الزيادات في التكاليف من خالل تصحيح وتحسين أسعار‬ ‫بيع منتوجات القطاع؛ خاصة في ظل غياب مخزونات‬ ‫غذائية كافية لدى المربين ‪.‬‬ ‫ولإلشارة‪ ،‬فإن بعض األعالف التي تعرف مضاربات‬ ‫كبيرة كالتبن مثال‪ ،‬ال تعتبر مصدرا غذائيا عالي القيمة‪.‬‬ ‫ولهذا فإن مزارع تربية سالالت ذات قدرات إنتاجية‬ ‫كبيرة (سالالت متخصصة في إنتاج الحليب أو اللحوم)‬ ‫تكون في مواجهة مأزق حقيقي بين توفير تغذية جيدة‬ ‫بأسعار مناسبة لضمان مستوى أدائها الجيد‪ ،‬وتفادي‬ ‫التأثير طويال على إقتصاديات اإلنتاج ‪.‬‬ ‫وهكذا‪ ،‬ومن أجل الحصول على مصادر غذائية غنية‬ ‫بألياف سريعة الهضم كالفصة الجافة‪ ،‬وأعالف مركزة‬ ‫غنية بالبروتينات (حمص ‪ ،‬فول ‪ ،‬جلبانة ‪ )...‬أو بالطاقة‬ ‫(حبوب ‪ ،‬تفل الشمندر ‪ ،)...‬فإن الحل السهل الذي يتجلى‬ ‫في اللجوء إلى األسواق الخارجية للتزود بهذه المواد لم‬ ‫يعد ممكنا‪ ،‬و ذلك بسبب اإلرتفاع الكبير في األسعار‬ ‫نتيجة زيادة الطلب العالمي‪ ،‬وخاصة من طرف بعض‬ ‫الدول الصاعدة كالصين والهند‪ ،‬حيث يتزايد إلطلب على‬ ‫الحليب واللحوم بإضطراد نتيجة تطور العادات الغذائية‬ ‫لشعوب تلك البلدان‪.‬‬ ‫و زيادة على مخاطر التغيرات المناخية واإلنعكاسات التي‬ ‫يواجهها‪ ،‬فإن على قطاع تربية األبقار التالؤم مع وضعية‬ ‫عدم اليقين االقتصادي الشديدة الوطء و التي تدفع بمدخالت‬ ‫اإلنتاج إلى مزيد من اإلرتفاع‪ ،‬مقابل صعوبة كبيرة في‬ ‫تحسين أسعار المنتوجات (الحليب مثال) أو إنهيارها حتى؛‬


‫الفهرس‬ ‫قطاع تربية األبقار في‬ ‫مواجهة مخاطر التغيرات‬ ‫المناخية‬

‫‪61‬‬

‫ذرة السيالج‬ ‫سن إختيار الصنف المناسب‬ ‫ُح ُ‬

‫‪59‬‬

‫لمحة سريعة حول‬ ‫مسار إنتاج لحوم الدواجن‬

‫‪56‬‬

‫السيالج‬ ‫مخزون غذائي للقطيع‬

‫‪55‬‬

‫المكننة الفالحية بالمغرب‬

‫‪53‬‬

‫الئحة اإلشهارات‬ ‫‪BBG‬‬ ‫‪CMGP‬‬ ‫‪MAMDA‬‬ ‫‪TATOMA‬‬



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Agriculture du Maghreb N째 85/ 2015


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