CA M E R O U N : V IVRE ENSEM BLE
LE REFERENDUM DU 11 FÉVRIER 1961 Le 27 mars 1940, les élèves et étudiants camerounais, pour la plupart éparpillés au Nigeria, créent la Cameroons Youth League (CYL), qui a déjà pour ambition d’œuvrer aux retrouvailles entre les deux Cameroun, français et britannique. En mai 1949, le Dr Emmanuel Mbella Lifate Endeley crée le premier parti politique, dénommé Cameroons National Federation (CNF) qui vise le même objectif. Puis Mbile et Dibongué, deux dissidents du CNF fondent le Kamerun United National Congress (KUNC) toujours pour la restauration du « grand Kamerun ». En
1953, une fusion entre le CNF du Dr Emmanuel Endeley, et le Kamerun United National Congress engendrera le Kamerun National Congrès (KNC). Face à la pression de tous ces mouvements et bien d’autres dans la partie française, un référendum est organisé le 11 février 1961 pour départager les « pro » et « anti » rattachement au Nigeria. La partie nord se prononce pour le rattachement au Nigeria, tandis que la zone méridionale (les actuelles régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest) vote pour le rattachement au Cameroun oriental « francophone ».
D.R.
John Ngu Foncha Jusqu’à sa mort le 10 avril 1999, ce natif de Nkwen près de Bamenda (il est né le 21 juin 1916) s’est très tôt engagé dans la cause de l’indépendance du Cameroun anglophone, et de la réunification avec le Cameroun oriental. C’est lui qui conduit la délégation du Southern Cameroons à la conférence décisive de Foumbam en 1961, lorsque le projet de constitution fédérale est débattu. Mais déjà, le 1er
janvier 1960, lors de l’indépendance du Cameroun français, il tiendra un mémorable discours, prouvant sa détermination à mettre fin à la partition du pays. « Ils ont fait leur guerre, nous n’y étions pour rien et ils ont partagé comme un vulgaire butin », disait-il en substance, pour expliquer la nécessité de recoller tous les morceaux du Cameroun. En 1959, il emporte la majorité des sièges (14 sur 26) au Southern Cameroons House of Assembly, face aux partisans
Détail de la fresque colorée qui entoure le monument du cinquantenaire érigé à Buéa.
du rattachement au Nigeria. Il devient donc premier ministre du Cameroun sous administration britannique le 1er février 1959. Devenu vice-président de la République fédérale, cumulativement avec ses fonctions de Premier ministre du Cameroun oriental, il quittera cette fonction au profit d’Augustine Ngom Jua, son proche lieutenant, pour devenir grand chancelier des ordres nationaux et vice président du parti unique l’Union Nationale Camerounaise.