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Revue internationale des adventistes du septième jour

F év r i e r 2 01 6

Parcours de 10

fidélité

Le dilemme des

antibiotiques

24

Fidèles

jusqu’à la mort

27

Moïse

L’ami de Dieu


Fév r ie r 2016 E N

14 Ce que Dieu a uni

C O U V E R T U R E

16

C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

Parcours de fidélité

Chaque croyant vit sa fidélité envers Christ de façon différente.

Bill et Heather Krick

Un bon mariage n’est pas le paradis, mais seulement un véhicule pour s’y rendre.

22 Clichés de la fidélité M É D I T A T I O N

8 Des disciples fidèles P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Ted N. C. Wilson

Les disciples du Christ sont fidèles à sa Parole.

11 Les lettres et les manuscrits

À L A D É C O U V E R T E D E L’ E S P R I T D E P R O P H É T I E

d’Ellen White

Chantal J. Klingbeil

Voir la fidélité envers Dieu à travers différentes lunettes.

24 Fidèles jusqu’à la mort P A T R I M O I N E

Merle Poirier

Se rendre dans un champ missionnaire était aussi périlleux que d’être un missionnaire.

Tim Poirier

Une nouvelle ressource du Ellen G. White Estate nous fournit la toile de fond d’un grand nombre des conseils de la servante du Seigneur.

ATTEINDRE LE MONDE

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage

10 S A N T É Le dilemme des antibiotiques

26 L A B I B L E R É P O N D Symboles et métaphores 27 É T U D E B I B L I Q U E Moïse L’ami de Dieu 28 D E S À

I D É E S PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Février 2016

La fidélité Au cours des cinq prochaines années, Adventist World va présenter des articles liés aux trois champs d’intérêt sur lesquels l’Église adventiste désire mettre l’accent : Christ, notre justice ; la fidélité ; l’implication totale des membres. Dans notre désir de partager notre message et d’atteindre le monde pour Christ, nous avons développé ce logo que vous verrez occasionnellement. Il représente les trois champs d’intérêt en question.


Combien de temps encore ?

E

R apport mondial

nfants, nous mesurions toutes choses en termes de jours – particulièrement celles qui promettaient un changement ou nous procuraient de la joie. Nous savions, par exemple, combien de jours il restait jusqu’à un prochain anniversaire, jusqu’à la reprise des classes et, des mois plus tard, jusqu’aux grandes vacances. Nous allions même jusqu’à évaluer la justice de cette manière : Combien de jours depuis ma dernière

Andrew McChesney

Ouverture de la première église adventiste dans le de la

querelle avec mes frères et sœurs ? Combien de temps écoulé depuis mon dernier mensonge ?

nord

Pendant combien de semaines suis-je arrivé à réciter mon verset à mémoriser sans faute ?

Après 23 ans de prières ferventes, les membres ont enfin leur propre église

E S D

Notre définition de toutes choses, y compris de la fidélité, impliquait le passage du temps. Seules les promesses tenues depuis longtemps étaient qualifiées de « fidèles », comme s’il existait quelque date butoir secrète à laquelle nos efforts seraient finalement jugés dignes. Il nous faudrait donc, surtout en matière de fidélité, une bonne dose de temps. Cette pensée s’est en partie développée à partir de ce que nous savions et savons de Dieu. Les Écritures célèbrent la fidélité inébranlable du Créateur exprimée envers nous à travers les siècles et les millénaires. En fait, sa fidélité – son amour indéfectible au fil du temps – est l’une de ses qualités sur lesquelles les Écritures s’étendent le plus. Nous changeons, nous trébuchons, nous rompons nos promesses, mais Dieu, lui, reste fidèle. C’est ce que Paul nous rappelle en ces termes : « Que Dieu, au contraire, soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur » (Rm 3.4, LSG). Et pourtant, la beauté de l’Évangile, c’est que nous avons le privilège de participer – par la grâce – à ce qu’on admire le plus dans le caractère de Dieu. La fidélité du Dieu qui conserve son alliance, la fidélité qui tient l’univers en place, la fidélité qui soutient le cœur qui souffre est nôtre par la foi en celui qui ne change jamais. « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. » (Rm 4.3) L’histoire de la fidélité commence toujours – toujours – avec Dieu. Cependant, les Écritures nous enseignent qu’elle peut – par la grâce et la foi – faire également partie de notre histoire. Tandis que vous lisez ce numéro spécial de Adventist World, conçu pour souligner le deuxième grand champ d’intérêt de l’Église pendant ce quinquennat, permettez à l’Esprit de vous faire grandir, par la grâce, dans cette fidélité que vous avez déjà reçue à travers celle de Jésus.

Sibérie

UNE PRIÈRE EXAUCÉE : La nouvelle église adventiste à Nyagan.

L

e cœur en fête, des croyants ont parcouru de longues distances pour assister à l’ouverture officielle de la première église adventiste dans l’extrême nord de la Sibérie – une région froide et inhospitalière ressemblant à l’Arctique, et où les membres, peu nombreux, habitent loin les uns des autres. Située à Nyagan – une ville de 56 000 habitants à 2 500 kilomètres au nord-est de Moscou – cette église constitue une réponse aux 23 années de prière des premiers adventistes de la ville, et aux prières des autres membres au fil des années, a dit Vasily Stefaniv, président de la Mission de l’ouest de la Sibérie de l’Église adventiste. Vasily Stefaniv : « Ces croyants rendaient un culte à Dieu dans les maisons de différents membres d’église. Combien ils ont rêvé d’avoir un jour leur propre église ! Ce bâtiment constitue une preuve certaine de l’exaucement de leurs prières. » Suite e n p age 4

Février 2016 | Adventist World

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R apport mondial Il s’agit de la première église de la Mission de l’ouest de la Sibérie. Selon la Division eurasienne, laquelle supervise la mission et a publié la déclaration de Vasily Stefaniv, le message adventiste n’est guère répandu dans cette région du nord. « Les enfants de Dieu habitent à des kilomètres les uns des autres, et il n’y a pas d’églises, a fait observer Vasily Stefaniv. La nouvelle de l’ouverture de l’église à Nyagan, attendue depuis longtemps, a été chaudement accueillie par les membres. »

Selon les statistiques les plus récentes du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de l’Église mondiale, la Mission de l’ouest de la Sibérie compte 1 156 membres d’église répartis en 31 congrégations. La Division eurasienne compte, quant à elle, environ 115 000 membres et près de 3 000 congrégations. Des adventistes sont arrivés dès vendredi en vue d’une répétition de la chorale pour le service de consécration de l’église qui se tiendrait le lendemain. Certains sont venus des villes et des

villages environnants, alors que d’autres ont parcouru jusqu’à 500 kilomètres pour se rendre à Nyagan. Le sermon avait pour texte d’appui Psaumes 37.3, 4 : « Confie-toi en l’Éternel et pratique le bien ; demeure dans le pays et prends la fidélité pour pâture. Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. » « Assurément, a dit Vasily Stefaniv, par la consécration de ce lieu de culte, le Seigneur a satisfait le désir de nombreux cœurs ! » n

G C

Andrew McChesney

Delbert Baker

prend les rênes de l’Université adventiste de

l’Afrique

Delbert Baker

D

elbert W. Baker, administrateur adventiste chevronné et ancien vice-président général de l’Église mondiale, a été nommé à la direction de l’Université adventiste de l’Afrique, près de Nairobi, au Kenya. Il a dit qu’il avait accepté une invitation à travailler en tant que vicechancelier de l’université, un poste qui

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Adventist World | Février 2016

s’apparente à celui de président, « avec la conviction de la providence divine ». L’Université adventiste de l’Afrique a été établie en 2005 pour offrir des programmes de troisième cycle aux futurs dirigeants adventistes à travers l’Afrique. Elle compte un séminaire de théologie et une faculté d’études de troisième cycle offrant des programmes en pastorat, en leadership, et certains programmes en soins de santé. On retrouve aussi à cette université l’unique succursale du Ellen G. White Estate en Afrique. Delbert W. Baker, lequel a également servi en tant que vice-président de la Conférence générale de 2010 à 2015, jouit d’une vaste expérience dans le

domaine de l’éducation. Il a été président de l’Université Oakwood à Huntsville, en Alabama, pendant 14 ans, et adjoint spécial et directeur de la diversité pour le président de l’Université de Loma Linda pendant quatre ans. Selon Brempong Owusu-Antwi, ancien vice-chancelier de l’Université adventiste de l’Afrique, cette institution joue un rôle clé dans la formation des dirigeants adventistes qui vont servir sur un continent où la croissance de l’effectif est en plein essor (voir Adventist Review’s General Conference Bulletin Supplement, juillet 2015). De 2010 à 2015, l’université a remis des diplômes à 348 étudiants. Elle a enregistré 649 inscriptions pour l’année scolaire de 2015, a-t-il précisé. n


F a m i g l i e t i / I A D A n ge l

UN CADEAU INSPIRÉ : Mildred de Cubilla remet une Bible à Lorena Castillo de Valera, épouse de Juan Carlos Valera, président du Panama.

Rédaction de la Division interaméricaine

Une adventiste remet une Bible à la

À

première dame du Panama

l’occasion de la célébration du 112e anniversaire de l’indépendance du Panama, une adventiste a offert une Bible d’étude spéciale pour les femmes à la première dame de ce pays de l’Amérique centrale. Alors que Lorena Castillo de Valera, première dame du pays, regardait le

défilé aux côtés du président Juan Carlos Valera, son mari, Mildred de Cubilla, une enseignante de l’École adventiste métropolitaine, lui a remis cette Bible publiée par le Département du Ministère des femmes de l’Église adventiste mondiale. « L’Église adventiste a préparé cette Bible spécialement pour les femmes », a dit

Andrew McChesney

Des inondations

dévastatrices en Inde

D

ans le cadre du nettoyage de Chennai (Madras) – une ville indienne de neuf millions d’habitants – et de ses environs, après des inondations causées par les plus fortes précipitations enregistrées depuis 100 ans, des adventistes ont mis de côté leur travail pour apporter une aide humanitaire dont les sinistrés ont désespérément besoin. Suite à près de 40 jours de pluies diluviennes dues au changement climatique, au moins 280 personnes ont perdu

la vie au début de décembre. L’eau s’est enfin mise à descendre dans l’État du Tamil Nadu. Daniel Devadhas, président de l’Union du sud-est de l’Inde, laquelle contribue à la coordination du secours humanitaire : « Décembre a été un mois désastreux. Les sinistrés sont complètement bouleversés. Ils ont tout perdu. Ils sont sans abri, sans nourriture. Cette catastrophe a affecté les gens de la classe moyenne et ceux de la classe supérieure. »

Mildred de Cubilla au couple présidentiel, tandis que des étudiants de l’École adventiste métropolitaine jouaient de leurs instruments à percussion et marchaient au rythme de la fanfare devant le palais présidentiel, lors de la célébration annuelle de l’indépendance du Panama. « Nous désirons vous offrir cette Bible pour qu’elle soit votre guide principal tandis que vous assistez votre mari dans la direction de ce pays », a-t-elle ajouté en lui tendant la Bible – un cadeau de l’établissement scolaire. Plus tard, Lorena Castillo de Valera a écrit sur sa page Facebook qu’au moment où elle ouvrait cette Bible pour la toute première fois, elle a prié Dieu de lui donner un message. « Je suis tombée sur Psaumes 112 – 112 années d’indépendance – ce ne peut être plus clair, a-t-elle écrit. Le Seigneur continue de nous guider. MERCI. » Psaumes 112 décrit la bénédiction qui découle de la justice. En voici les premiers mots : « Louez l’Éternel ! Heureux l’homme qui craint l’Éternel, qui trouve un grand plaisir à ses commandements. » n

Tous les employés de l’Église adventiste, excepté les ouvriers bibliques, ont été déployés pour distribuer de la nourriture, des vêtements, et du matériel de couchage, a dit Daniel Devadhas. L’Union du sud-est de l’Inde coordonne le secours humanitaire en partenariat avec ADRA Inde, Hope Channel Inde, l’Union du centre-sud de l’Inde, et avec de nombreux étudiants adventistes et membres d’église. Jusqu’ici, 18 150 kilos de riz, 6 800 kilos de dhal, 20 000 litres d’huile, 2 000 draps, 2 000 nattes, 5 000 litres d’eau embouteillée, des milliers d’articles vestimentaires, et 15 000 repas ont été distribués à des membres d’église et à leurs voisins dans les parties sud et nord de Chennai, a précisé Daniel Devadhas. n

Février 2016 | Adventist World

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R apport mondial

Qu’a dit

Ellen White au sujet de

l’islam ? P i x a b ay

E

llen White a-t-elle dit quelque chose au sujet de la montée et de la menace de l’islam militant ? Dans ses écrits, il n’existe qu’une seule référence aux musulmans, à Mahomet, ou au mahométisme (tel qu’on se référait à la foi islamique à son époque). On la trouve dans The Home Missionnary de septembre 1892, au quatrième paragraphe. « Le Sauveur dit : “Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.” Il dit encore : “Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” « Le mahométisme compte des convertis dans de nombreux pays. Il nie la divinité du Christ. Cette foi va-t-elle se propager ? Les défenseurs de la vérité vont-ils négliger de manifester un zèle intense pour renverser l’erreur et enseigner aux hommes la préexistence de l’unique Sauveur du monde ? « Oh, combien il nous faut des hommes [et des femmes] qui vont sonder la Parole de Dieu et y croire, qui vont présenter Jésus au monde dans sa

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Adventist World | Février 2016

Le Ellen G. White Estate a déjà répondu à cette question en 2007 nature divine et humaine, et déclarer avec la puissance de l’Esprit, qu’il “n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés” ! Oh, combien il nous faut aujourd’hui des croyants qui révéleront le Christ par leur vie et leur caractère, qui s’élèveront devant le monde en tant que reflet de la gloire du Père, et proclameront que Dieu est amour ! » Il semble bien que les prophètes ne reçoivent pas de messages à l’égard de nouveaux mouvements politiques, ou même religieux, qui pourraient surgir. Par exemple, il n’y a rien dans la Bible ou les écrits d’Ellen White au sujet de l’Allemagne nazie, même si pendant la première moitié du 20e siècle, elle a eu un grand impact sur le monde. Il en va de même du communisme, lequel s’est directement opposé à la religion, et certainement à la foi adventiste. Ainsi, les messages des prophètes se focalisent avant tout sur les questions et acteurs principaux de la grande controverse qui se déroule actuellement. Ellen White a vu, certes, une puissance différente au cœur du conflit dans les derniers jours. Mais ce n’était pas l’islam. n

Note de l’éditeur : Après que deux missionnaires adventistes aient œuvré pendant neuf mois dans un village en Chine, trois personnes ont été baptisées. Douze autres assistent toutes les semaines aux études bibliques. Mais il est difficile de faire connaître Jésus, car beaucoup de Chinois tiennent à la tradition et sont superstitieux. Voici le témoignage de première main de l’une de ces personnes baptisées.

I

l y a quelques mois, deux missionnaires se sont établis dans mon village. Ils m’ont dit qu’ils sont chrétiens et croient en Jésus. Qu’est-ce qu’un chrétien ? Et qui est ce Jésus ? C’est la première fois que j’entends ces termes. Les missionnaires ont loué une maison et en ont aménagé une partie pour les réunions. C’est, expliquent-ils, une église – un endroit pour rendre un culte au Seigneur de l’univers. Je connais de nombreux dieux, tels que les dieux du tonnerre et de la moisson. Mais le nom de Jésus est entièrement nouveau pour moi. Les missionnaires ouvrent leur Bible et me racontent comment la terre, le soleil, la lune, et le reste de la nature furent créés. Ils me disent aussi que Jésus reviendra ici-bas très bientôt pour nous prendre avec lui au ciel, où la mort, les catastrophes naturelles et le chagrin ne seront plus. Après avoir passé quelques mois à étudier la Bible avec eux, j’ai la certitude qu’ils sont de bonnes personnes. Ils aiment les villageois et s’occupent d’eux. Je comprends la vérité et décide de suivre Jésus, le seul Dieu de l’univers. Chaque sabbat, nous rendons un culte à Dieu dans l’église de maison. S’il


D a n i e l

J i a o

Une petite église dans un village reculé de la Chine.

Sœur M, par Audrey Folkenberg, directrice du Département de développement, union de la mission chinoise

« Les dieux du tonnerre et de la moisson, je les connais.

Jésus ? Jamais je n’en ai entendu parler. » Témoignage : Une femme récemment baptisée raconte comment elle a découvert le Seigneur du sabbat est normal pour vous d’aller à une église le dernier jour de la semaine, en ce qui me concerne, cette pratique est fort étrange. Je dois me battre pour avoir le privilège d’adorer le Créateur chaque sabbat. Mon mari, un fermier traditionnel chinois, n’est pas d’accord du tout avec ma religion. Il croit profondément au dieu de la moisson. Pour lui, Jésus est incapable de lui donner une abondante récolte. Je ne veux pas parlementer avec lui parce que je l’aime. La seule chose que je puisse faire, c’est de prier pour lui. Les missionnaires m’ont affirmé que le SaintEsprit va nous diriger tous les deux. Au moment de la récolte, les choses tournent au vinaigre. Mon mari veut que je l’aide à moissonner au lieu d’aller

à l’église. Mais moi, je tiens vraiment à y aller ! Un sabbat matin, un service de sainte Cène est prévu à l’église. Je participerai pour la première fois à ce service sacré ! Je me prépare, et ensuite, sors doucement de chez moi. Je crains que mon mari ne me suive et me ramène à la ferme. Alors que je m’apprête à enfourcher mon vélo, je l’aperçois à la porte avant de la maison. Il me réprimande, me frappe, puis s’empare de ma Bible et renverse mon vélo. Ainsi, je ne pourrai pas aller à l’église ! Je ne peux retenir mes larmes. Et je prie silencieusement pour que le SaintEsprit adoucisse le cœur de mon mari. Au même instant, un homme l’appelle

et lui demande un coup de main. Mon mari s’en va en me jetant un regard furieux. Plus rien ne m’empêche d’aller à l’église. Je suis tellement reconnaissante de pouvoir aller adorer Dieu ce sabbat-là ! Mon mari se cramponne toujours à ses croyances traditionnelles. Je lui déclare que je ne suis pas superstitieuse, que l’Église est un bon endroit pour découvrir la vérité, que Jésus l’aime toujours et le supplie d’accepter le vrai Dieu qui le protège. Maintenant, mon mari me permet d’aller à l’église le sabbat. Pendant la semaine, je l’aide autant que je peux à la ferme. Je continue de prier pour qu’il me comprenne et qu’un jour, il accepte Jésus à son tour. n

Février 2016 | Adventist World

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P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

L

e mois dernier, nous nous sommes penchés sur le fondement de notre salut – Christ, notre justice. C’est là l’un des trois champs d’intérêt d’une vie chrétienne authentique sur lesquels nous nous focaliserons au cours des cinq prochaines années. Les deux autres champs sont la fidélité et l’implication totale des membres. Vous avez peut-être lu mon article intitulé « Appelés à être fidèles : l’heure est venue », où nous avons discuté de la façon dont Dieu appelle son peuple du reste à lui être fidèle en tout lieu, grâce à sa relation et à sa communion avec lui chaque jour (cet article a été publié dans le numéro de juillet 2015 – http://issuu.com/ adventistworldmagazine/docs/july_2015_ french/1?e=2948086/13885056). Dans l’article de ce mois-ci, j’aimerais que nous nous penchions sur un aspect particulièrement important de la fidélité – la fidélité à la Bible, la sainte Parole de Dieu. Notre responsabilité sacrée L’une de nos plus grandes batailles concerne l’autorité de la Parole de Dieu. Le diable a toujours haï la Parole de Dieu et se démène pour en neutraliser l’effet. En tant qu’adventistes, il est de notre responsabilité sacrée de protéger, d’exalter, et de promouvoir la puissance

salvatrice de la sûre Parole. Le monde est en train de s’écrouler. Ses habitants craignent pour leur sécurité personnelle. Ils se demandent quel événement horrible va se produire au cours de l’activité quotidienne normale. Des millions de migrants tentent d’échapper à la brutalité et à l’incertitude en raison de la cruauté et de la confusion totale qui règnent. L’inconnu est devenu l’ennemi numéro un. Les gens ne croient pas que le monde s’en va dans la bonne direction. Et ils ont raison. Selon l’interprétation prophétique adventiste et une application herméneutique juste des Écritures, nous vivons au temps de la fin. Ce n’est pas d’une solution politique, militaire ou sociale dont nous avons besoin, mais d’un retour à un fondement solide : la sûre Parole de Dieu. La certitude de la Parole de Dieu L’apôtre Pierre nous donne un encouragement considérable au sujet de la certitude de la Parole de Dieu : « Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons vu sa majesté de nos propres yeux […] Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophé-

tique à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre, et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être l’objet d’interprétation particulière, car ce n’est nullement par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2 P 1.16,19-21) Les êtres humains ont toujours eu besoin d’un fondement solide. Nous pouvons compter sur la parole certaine de la prophétie – sur cette parole prophétique dont nous avons besoin plus que jamais aujourd’hui. La Bible constitue le seul espoir pour l’avenir tandis qu’elle dirige les regards vers le message de l’Évangile du Christ, de sa justice, de son salut, de son ministère dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, et de la rédemption finale de son peuple lors de son retour. Nous avons l’immense privilège de partager ce message par la puissance du Saint-Esprit. Le peuple du Livre Les adventistes ont longtemps chéri la Bible et ont été identifiés comme étant le « peuple du Livre ». Cependant, à cette

Ted N. C. Wilson

Des

disciples fidèles

Parce qu’il est fidèle P h o t o

:

H i e u

Le


Ce n’est pas d’une solution politique, militaire ou sociale dont nous avons besoin, mais d’un retour à la sûre Parole de Dieu. époque de relativisme, d’absence d’absolus, sommes-nous toujours identifiés en tant que « peuple du Livre » ? Évidemment, nous ne croyons pas en la « bibliolâtrie ». Ce n’est pas la Bible que nous adorons, mais la « Parole » faite chair – Jésus-Christ, notre Seigneur. Il est la « Parole », et ce qui se trouve dans son livre est important. Quel privilège d’entendre la Parole de Dieu, d’écouter son instruction, de comprendre ses directives nous permettant de mener une vie victorieuse par la puissance justifiante et sanctifiante du Christ ! Notre façon de lire la Parole de Dieu La Parole de Dieu, cependant, est de plus en plus ignorée. Il devient à la mode de mal interpréter et de mal appliquer ce qui est clairement indiqué dans les Écritures. Les tenants de la haute critique ou de l’approche historico-critique se permettent de réinterpréter la Parole de Dieu. Ce faisant, ils se placent au-dessus des Écritures en s’appuyant sur leurs connaissances et leur école de pensée. Notre façon de lire la Parole de Dieu est importante, parce qu’elle nous aide à discerner la vérité de l’erreur. L’Église sera submergée par l’apostasie et toutes sortes de fausses doctrines. Mais la Parole de Dieu est sûre et certaine ! L’Église de Dieu triomphera des attaques du diable. Nous devons suivre et promouvoir fidèlement la méthode d’interprétation historico-biblique, laquelle permet à la Bible de s’interpréter par elle-même, ligne sur ligne, et précepte sur précepte. Il existe, à cet égard, un excellent document intitulé « Méthodes d’étude de la Bible » (« Methods of Bible Study », (https:// www.adventist.org/en/information/ official-statements/documents/article/ go/0/methods-of-bible-study/), lequel explique en détail comment étudier la sainte Parole de Dieu. Ce document a été voté le 12 octobre 1986 lors du Concile annuel de l’Église, lequel s’est tenu à Rio de Janeiro, au Brésil. En tant qu’adventistes, il nous faut

adhérer sérieusement aux méthodes d’étude de la Bible soulignées dans ce document. Nous devons suivre la vision historiciste de la prophétie et de la compréhension biblique. Ne permettez à personne de vous détourner de la compréhension historiciste et de l’interprétation historico-biblique des Écritures. Soyez fidèle, et prenez fermement position pour la Parole de Dieu. Notez les instructions suivantes au sujet de l’acceptation de la Bible telle qu’elle est écrite. Testimonies for the Church, volume 5, page 171 : « Dieu exige bien plus de ses disciples que beaucoup ne le comprennent. Pour ne pas bâtir nos espoirs célestes sur un faux fondement, nous devons attribuer aux paroles des Écritures leur propre sens et croire que le Seigneur pense ce qu’il dit. » Des produits d’inspiration divine Tandis que nous affrontons les derniers jours de l’histoire de la terre, nous savons qu’il y aura un effort déterminé de Satan pour détruire l’efficacité de la Bible – et de l’Esprit de prophétie. Nous voyons partout la neutralisation de la Parole de Dieu. La méthode historico-critique appliquée à la Bible réduit son efficacité sur le plan de son autorité. C’est là la stratégie de Satan pour miner un clair « Ainsi parle l’Éternel ». Nous avons vu des gens qui, inspirés par Satan, s’efforcent avec détermination d’attaquer l’Esprit de prophétie et de le rendre « sans effet ». La Parole de Dieu et l’Esprit de prophétie sont tous deux des produits d’inspiration céleste, et donc, des récits exacts décrivant la grande controverse entre le bien et le mal – entre Christ et Satan. C’est pourquoi le diable est déterminé à détruire la vérité qui se trouve dans la Bible et l’Esprit de prophétie. Heureusement, il ne réussira pas ! Cependant, bien des gens seront trompés dans le processus. Dieu nous appelle à être les champions de sa Parole parce qu’elle s’est avérée exacte et transforme la vie des gens. Les dilemmes de ce monde nous révèlent que nous sommes au seuil

de l’éternité. Dieu veut œuvrer en nous et par nous. Nous vivons dans la période laodicéenne des derniers jours, où le christianisme est souvent très superficiel. Le diable va essayer de nous distraire de la Bible et de la vérité par tous les moyens possibles : récréation, médias, amusements, travail, musique, désaccords, luttes intestines, faux enseignements, discorde familiale, problèmes économiques – bref, par tout ce qui grignote le temps qu’il nous faudrait consacrer à la Parole de Dieu. Répondre avec fidélité Néanmoins, Dieu nous est fidèle. En retour, soyons-lui fidèles par sa puissance. Il nous appelle à être fidèles à notre relation personnelle avec lui, fidèles à sa Parole, fidèles à l’étude quotidienne de la Bible, fidèles à l’étude de l’Esprit de prophétie, fidèles à la prière constante. Dans un monde où la violence, les bombardements, les tueries et les morts tragiques foisonnent, soyons fidèles au plan de restauration de Dieu qui s’accomplira lors du retour de Jésus. Apocalypse 2.10 nous dit : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. » Par la grâce divine, soyons les champions de la Parole de Dieu, et exaltons Christ – la Parole. Faisons de la Bible le fondement de notre croyance et vivonsla. Nous sommes au cœur d’une bataille dans laquelle il faut savoir ce à quoi nous croyons. Oui, il existe des absolus. Et ces absolus se trouvent dans la Parole de Dieu. L’heure est venue d’adhérer fidèlement à cette précieuse Parole. Jésus dit : « Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. » (Ap 3.11) Soyons fidèles à Dieu et à sa Parole ! n

Ted N. C. Wilson est le

président de l’Église adventiste du septième jour.

Février 2016 | Adventist World

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S anté

Peter N. Landless et Allan R. Handysides

Le dilemme des

antibiotiques Récemment, j’ai reçu un diagnostic de pneumonie. Mon médecin m’a prescrit des antibiotiques. Je ne me sentais vraiment pas bien ! Mais comme je n’aime pas prendre des médicaments, j’ai cessé le traitement dès que je me suis senti mieux. Puis-je utiliser plus tard – et sans danger – les comprimés qui me restent ?

V

otre question souligne des concepts d’une grande importance. Les antibiotiques sont des médicaments fort efficaces pour combattre les infections et les maladies causées par des bactéries. Ils tuent les bactéries, ou préviennent leur reproduction. Les antibiotiques sont très utiles pour contrôler les infections, et pour assister le système immunitaire dans le processus d’élimination des bactéries nocives du système. Sir Alexander Fleming a découvert la pénicilline, premier antibiotique connu, en 1928. Ce n’est que dans les années 1940 qu’on l’utilisa dans le traitement des soldats blessés lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette expérience positive inaugura une époque passionnante de progrès dans la lutte contre les bactéries à l’aide d’antimicrobiens (antibiotiques). Depuis, différentes sortes d’antibiotiques ont été fabriquées, et même un type d’antibiotique à spectre étroit, lequel ne vise que la bactérie ciblée tout en laissant les autres en vie, lesquelles peuvent être bénéfiques. Aussi passionnant qu’ait été le parcours de la découverte et du raffinement des antibiotiques, il s’est également heurté à de nombreux problèmes. D’aucuns sont intolérants à certains antibiotiques ; cette intolérance se classe

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depuis une allergie grave (anaphylaxie) – laquelle peut même entraîner la mort – jusqu’aux éruptions cutanées ; une diarrhée allant de légère à modérée ; et une surinfection avec une mycose, tel que le Candida. En outre, de nombreuses bactéries ont développé la capacité de créer de la résistance aux antibiotiques utilisés. Fleming lui-même a observé cela au tout début de sa découverte de la pénicilline. Il a donc fallu utiliser des combinaisons d’antibiotiques, et développer aussi des antibiotiques spécifiques dits de troisième et quatrième générations. Le mécanisme par lequel les bactéries développent de la résistance est un fait reconnu depuis de nombreuses années. Ces microorganismes subissent des changements génétiques par le biais des bactériophages et des plasmides. Ces petites molécules, ou « paquets » d’ADN (matériel génétique) peuvent être transférées d’une bactérie à l’autre. Récemment, des scientifiques chinois ont remarqué un développement très significatif et extrêmement inquiétant : la capacité de certaines bactéries de transférer cette résistance horizontalement entre différentes souches bactériennes. On a remarqué ceci lors d’une surveillance de routine de la nourriture des animaux, tels que les porcs, et signalé

la première fois qu’une telle résistance à la colistine – un antibiotique de la famille des polymyxines – a été observée. Ceci a provoqué une grande consternation dans le monde scientifique. On craint, en effet, que si une telle résistance continue à se développer, c’en sera fait de l’utilisation pratique et utile des antibiotiques ! Cette résistance décrite ci-dessus se limite actuellement à la Chine ; toutefois, on prévoit qu’elle va se répandre partout dans le monde. En réponse à votre question, voici notre conseil : prenez toujours vos antibiotiques au complet, et ce, même si vous vous sentez mieux avant la fin du traitement. Ce faisant, vous diminuerez la somme de résistance aux antibiotiques. Il ne doit jamais rester d’antibiotiques dans votre armoire à pharmacie. Encouragez ceux sur qui vous avez de l’influence à faire de même. n

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. P h o t o

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Lisez les lettres et les manuscrits d’Ellen White sur le site suivant : EGWWritings. org, et sur l’appli EGWWritings2 (pour les produits iOS).

Les

lettres et les

manuscrits

Tim Poirier

d’Ellen White

Ce que vous devez savoir au sujet de la nouvelle collection en ligne

E

n juillet 2015, lors du centenaire de la mort d’Ellen White, le White Estate a rendu disponible les lettres et les manuscrits de la messagère du Seigneur. L’entière collection, gratuite sur son site Web et sur les applis – à l’adresse www.egwwriting.org – consiste en plus de 8 000 documents équivalant à environ 50 000 pages. Auparavant, ces documents n’étaient disponibles pour la lecture et l’étude que sur support papier. En outre, on ne pouvait les consulter qu’au bureau principal du White Estate, ainsi qu’à ses multiples succursales et centres de recherche de par le monde.

Pourquoi ne pas les avoir publiés plus tôt ? On donne couramment à ces documents le nom de manuscrits d’Ellen White non publiés. Cependant, il importe I m ages

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de noter que nombre d’entre eux – environ les deux tiers – ont déjà été imprimés dans leur totalité ou en partie dans les nombreuses compilations et manuscrits publiés au fil des années. Les documents traitant de sujets délicats – souvent des fautes commises par des individus en particulier – n’ont pratiquement pas été publiés avant 2015. Mais comme de nombreuses générations ont passé depuis l’époque de leurs destinataires originaux, on a décidé que ces imprimés pouvaient maintenant être ouverts au grand public. L’avancée de la technologie constitue un autre facteur. Si l’entière collection de ces documents devait être imprimée et vendue dans les librairies, elle occuperait l’équivalent de plus de 100 volumes sur une étagère, et le coût en serait prohibitif. Cependant, grâce à l’ère numérique, on peut lire maintenant l’intégralité

d’une lettre dont une portion seulement est citée dans l’une des compilations ! Il suffit de quelques clics de souris ou du lancement de l’appli EGW Writings pour avoir accès à ces documents. Du matériel gratuit Puisque nous disposons déjà de toutes les œuvres publiées d’Ellen White, quel intérêt les lettres et manuscrits non publiés jusqu’ici présentent-ils ? C’est là une bonne question, parce qu’il n’y a rien de mal de s’en tenir à l’étude des milliers d’articles et des nombreux livres et brochures publiés par Ellen White pendant sa vie. En fait, elle dit clairement à ce propos : « Si vous désirez savoir ce que le Seigneur a révélé par sa servante, alors lisez ses œuvres publiées1. » On peut considérer ses lettres, sermons, journaux personnels et autres communications

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non publiés comme du matériel complémentaire ouvrant une fenêtre non seulement sur ses croyances et ses enseignements prophétiques, mais aussi sur sa vie personnelle en tant qu’épouse, mère, conseillère, et pionnière de l’Église. Des distinctions importantes En même temps, il importe de reconnaître certaines des distinctions importantes entre ses manuscrits non publiés et ses œuvres publiées. Tout d’abord, ce qu’elle a écrit dans ses articles et ses livres s’adresse à l’Église en général. Par contre, ses lettres personnelles s’adressent à des individus lors de circonstances particulières. Ces lettres traitent souvent de questions d’intérêt local, comme, par exemple, le choix du meilleur candidat pour tel ou tel sanatorium, ou le besoin du « Frère Smith » d’un soutien plus important de la part de ses frères en la foi. Si des principes émanent de telles communications, en revanche, il est capital de comprendre le contexte historique pour ne pas mal appliquer l’instruction donnée. En 2014, le White Estate a commencé à fournir un tel contexte en publiant le premier volume de l’ouvrage intitulé The Ellen G. White Letters and Manuscripts With Annotations, lequel couvre les 15 premières années de son ministère. Espérons que le financement nécessaire viendra pour que ce projet puisse se poursuivre. Il existe une autre distinction entre la collection des écrits d’Ellen White non publiés et ses œuvres publiées : le niveau d’attention qu’elle a accordée aux documents qui, croyait-elle, ne seraient jamais publiés. Pour mieux comprendre, songez à la différence entre un courriel de routine que vous écrivez rapidement et un courriel que vous prévoyez afficher en ligne, et que n’importe qui dans le monde pourra lire… Dans ce dernier cas, vous allez éplucher chaque phrase pour vous assurer qu’elle exprime exactement vos pensées, évitant ainsi autant de malentendus que possible. Et si vous en partagez le brouillon avec vos collègues, il est probable qu’ils vont vous faire des suggestions pour que votre message soit mieux organisé, ou mieux formulé. Eh bien, c’est comme ça que les

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L’image en arrière-plan ci-dessus et sur la page précédente est un exemple des corrections rédactionnelles faites par les assistants à la rédaction d’Ellen White, sous sa supervision. Le meuble contenant ses lettres et ses manuscrits se trouve au Ellen G. White Estate, au Maryland (États-Unis). P h o t o

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choses se sont passées en ce qui concerne les lettres et les manuscrits d’Ellen White. En comparant ce qu’elle avait d’abord écrit sous forme de lettre avec ce qu’elle avait éventuellement incorporé plus tard dans un article ou un livre publié, nous y trouvons du matériel amélioré sur le plan rédactionnel – ce qui est tout à fait normal. C’était là la mission de ses assistants à la rédaction : lui prêter main-forte dans la préparation de la publication du contenu, tout en s’abstenant de le rédiger eux-mêmes. W. C. White, fils d’Ellen White, explique : « Les ouvriers d’expérience de ma mère […] sont autorisés à prendre une phrase, un paragraphe, ou une section d’un manuscrit et à l’incorporer dans un autre manuscrit où la même pensée est exprimée, mais pas aussi clairement. Cependant, ils n’ont pas l’autorisation d’ajouter aux manuscrits leurs propres pensées2. » Une fois corrigés, les documents étaient révisés et approuvés par Ellen White avant d’être imprimés ou postés. De même, en utilisant une lettre ou un manuscrit dans une publication ultérieure, il arrivait parfois qu’Ellen décide d’ajouter ou d’omettre des phrases entières ou des paragraphes entiers en raison de changement de circonstances. Est-ce que tous les écrits d’Ellen White ont été inspirés ? La question la plus difficile quant aux lettres et aux manuscrits d’Ellen White est, sans doute, la suivante : Est-il possible de tirer une ligne nette entre le conseil inspiré et une simple opinion personnelle ? Sa collection se compose de lettres écrites à des dirigeants adventistes bien connus, mais aussi de lettres adressées ainsi : « Mon cher fils Edson », ou « Ma chère nièce Addie », ou « Ma chère petite-fille Mabel ». Au moins un quart des lettres préservées sont adressées à des membres de sa famille. Les a-t-elles rédigées sous l’inspiration divine ? Et qu’en est-il des lettres écrites à ceux qui géraient sa propriété en Amérique alors qu’elle servait l’Église en Europe et en Australie ? Souvenons-nous qu’au moins 20 livres du Nouveau Testament sont, en réalité, des lettres écrites à des églises ou

à des individus, et nous les considérons à juste titre comme étant inspirées. De même, Ellen White a écrit des lettres pour transmettre des instructions inspirées du Saint-Esprit. Mais d’un même souffle, elle a dit clairement qu’elle ne s’attendait pas à ce que nous prenions tout ce qu’elle disait ou écrivait comme une révélation de Dieu. Voici son commentaire : « Il y a cependant des moments où il faut parler de choses ordinaires, parce que des choses ordinaires occupent l’esprit ; alors des lettres ordinaires doivent être écrites, contenant des renseignements qui ont passé d’un ouvrier à l’autre. De telles paroles, de tels renseignements ne sont pas donnés sous une inspiration particulière de l’Esprit de Dieu. Parfois l’on pose des questions qui n’ont rien de religieux, et auxquelles il faut répondre. On s’entretient au sujet de terrains et de maisons, de commerce, de sites pour nos institutions, présentant des avantages ou des inconvénients3. » « Quand il m’arrive de parler de ces choses ordinaires, il n’y a rien dans mes paroles qui donne à entendre que ma déclaration est fondée sur une révélation du Seigneur reçue en vision4. » Souvenons-nous également que la simple absence de phrases du type « Il m’a été montré » ne veut pas automatiquement dire que le conseil qu’elle donnait n’était pas en harmonie avec la lumière qu’elle avait déjà reçue sur le sujet5. Bien qu’il soit impossible d’établir une règle qui sépare nettement ce qui est inspiré de ce qui ne l’est pas, habituellement, il va de soi que c’est le message lui-même qui indique de quelle autorité la lettre se réclamait. Des documents manquants ? En accédant aux lettres et aux manuscrits de la nouvelle banque de données, les utilisateurs peuvent se demander pourquoi il existe des vides occasionnels dans l’ordre des numéros de fichiers. Par exemple, la lettre 20, 1889, pourrait être suivie de la lettre 22, 1889. Qu’est-il arrivé à la lettre 21 ? Pourquoi n’estelle pas là ? Il existe plusieurs raisons expliquant ces « vides », mais aucune ne dit que ces documents aient été retenus. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un

document mal daté qu’on a replacé dans la bonne année avec un nouveau numéro de fichier. Dans d’autres cas, on s’est aperçu que le document n’était que le duplicata d’un document déjà dans les fichiers, ou simplement retapé depuis une source déjà disponible et publiée. En outre, pendant certaines années – 1904, par exemple – les secrétaires d’Ellen White classèrent les lettres par nombres impairs seulement, et les manuscrits, par nombres pairs. Bientôt, on procédera à la mise à jour de la banque de données, ce qui permettra de donner la raison de chaque numéro « manquant ». Ce sont là certaines des questions dont il faut être conscient quand on fait des recherches dans les écrits d’Ellen White non publiés. Heureusement, nous disposons maintenant de nouveaux outils et de ressources nous permettant de comprendre le contexte de ces écrits : des publications telles que Ellen G. White Encyclopedia, des biographies érudites de dirigeants adventistes, et un accès numérique aux documents historiques de l’Église. De plus, le White Estate place sur son site Web les dizaines de milliers de pages de correspondance que des membres d’église et des dirigeants ont adressées à Ellen White – « l’autre côté », en quelque sorte, de la conversation de ses lettres. Que nous lisions des récits des activités quotidiennes d’Ellen White dans son journal personnel, un témoignage musclé à un dirigeant infidèle, ou l’appel poignant d’une mère à son fils indiscipliné, nous avons le privilège de trouver dans ces écrits des aperçus et des principes directeurs qui s’adressent encore à notre époque et à nos circonstances. n 1 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Pacific Press Pub. Assn., Mountain View, Calif., 1948, vol. 5, p. 696. 2 W. C. White à G. A. Irwin, 7 mai 1900, cité dans Herbert E. Douglass, Messenger of the Lord, Pacific Press Pub. Assn., Nampa, Idaho, 1998, p. 110. 3 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 44. 4 Ibid., p. 43. 5 Voir E. G. White, Testimonies, vol. 5, p. 64-67.

Tim Poirier est vice-

directeur du Ellen G. White Estate à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

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C royances

«

fondamentales

A

ujourd’hui s’achève mon processus de sélection ! » Un petit rire a balayé l’auditoire tandis que moi, Bill, je prononçais avec détermination ces paroles il y a 17 ans. Elles faisaient partie de mes vœux de mariage que j’avais moi-même rédigés. « Ce que Dieu a uni » (Mc 10.9) dans un engagement exclusif ce jour-là, il l’a aussi gardé joint par un lien plus puissant que l’adhésif le plus performant sur le marché. Des recherches confirment les énormes avantages d’un mariage à long terme. Une étude publiée dans The Journal of Clinical Oncology révèle qu’un mariage heureux peut faire plus pour un cancéreux que la chimiothérapie1. Un mariage fidèle et stable renforce le système immunitaire. Il permet un meilleur rétablissement après une chirurgie, apporte une plus grande tolérance à la douleur, et diminue le risque de maladies cardiovasculaires2. Chose intéressante, l’union de fait ne procure ni les mêmes avantages, ni la même satisfaction. Selon une autre étude, seulement 36 pour cent des conjoints de fait ont dit que les deux partenaires sont « très satisfaits », tandis que 57 pour cent des couples mariés ont exprimé une satisfaction similaire3. Qui dit fidélité dit loyauté, allégeance, constance, fiabilité, véracité, stabilité. La fidélité, c’est être « fidèle à sa parole, à ses promesses, à ses vœux, etc. »4, c’est ne pas se dérober à son devoir, c’est faire passer son conjoint en premier – même quand on n’en a pas envie. Heather et moi venons juste de célébrer le 50e anniversaire de mariage de ses parents. Avec émerveillement, nous avons fait l’expérience de ce que 50 années de mariage apportent à une famille. Comme « le clou enfoncé dans un lieu sûr » (Es 22.25, LSG), leur mariage durable, stable et heureux, procure un sentiment de sécurité non seulement à leurs enfants, mais aussi à leurs petits-enfants. Dieu utilise une union solide et durable pour renforcer la société et servir de témoignage aux autres, se révélant ainsi lui-même à l’humanité. Ellen White observe : « Par […] des preuves d’un amour plus tendre et plus profond que le cœur humain n’en peut concevoir, il

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NUMÉRO 23 Bill et Heather Krick

Ce que Dieu a

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Les dividendes d’un profond attachement s’est efforcé de se révéler à nous5. » « Une famille où règnent l’ordre et la discipline témoigne davantage en faveur de la religion chrétienne que tous les sermons qui peuvent être prononcés6. » Une telle famille dit silencieusement : « Nous sommes heureux. Nous n’aspirons à rien d’autre. Nous ne voulons pas voltiger d’une fleur à l’autre comme un papillon. Nous sommes parfaitement satisfaits des arrangements divins. » Malheureusement, la société met sérieusement en doute ce système exclusif, ainsi que son potentiel de bonheur et de succès. Selon un sondage Gallup, plus de la moitié (52 pour cent) des jeunes adultes américains entre 20 et 29 ans disent que devant la rareté des bons mariages, des mariages heureux, ils remettent en question cette institution en tant que style de vie7. Par ailleurs, une étude du Pew Research révèle que près de 40 pour cent des Américains de tout âge croient que de nos jours, le mariage est dépassé8. Des législateurs de Mexico proposent même un contrat de mariage de deux ans. Dans ce contrat, les époux ne prennent pas d’engagement de fidélité à long terme. Après deux ans, ils peuvent renouveler le

contrat s’ils sont satisfaits de leur sort9. Dans son livre The Monogamy Myth (Le mythe de la monogamie), le célèbre auteur Peggy Vaughan déclare que 60 pour cent des hommes mariés ont commis l’adultère, et 40 pour cent des femmes mariées ; étant donné un chevauchement certain, au final, 80 pour cent des mariages sont touchés par l’infidélité10. Mais bien que la fidélité semble courir vers l’extinction, elle paie vraiment, même dans des circonstances difficiles. Abigaïl et Nabal Pour une raison ou une autre, Nabal, dont le nom signifie « fou » ou « insensé », avait épousé Abigaïl – une femme vertueuse et sage ayant de loin plus de valeur que les perles (1 S 25 ; voir Pr 31.10). La Bible rapporte un incident majeur de la vie conjugale de ce couple bien nanti. David et ses hommes avaient protégé les bergers de Nabal. En retour de ce service, David demanda à Nabal de nourrir ses hommes. Mais le riche propriétaire répliqua de façon si impolie et égoïste que David sortit de ses gonds. C’est ici qu’Abigaïl entra en scène. Son mariage avec Nabal n’avait sûrement


rien d’emballant, mais « elle était loin de se douter que dans son ministère quotidien envers son mari, elle développait une perception spirituelle claire »11. La fidèle Abigaïl était en harmonie avec Dieu et prête à faire n’importe quoi pour sortir son mari du pétrin. Sans perdre une seconde, cette femme courageuse fit charger sur des ânes des provisions de choix et envoya ses serviteurs à la rencontre de David. Puis, elle monta elle-même sur un âne à leur suite. Quand elle se retrouva face à face avec David, elle prit sur elle la faute de son mari. Elle ne dissimula pas la vérité peu flatteuse à son sujet ; toutefois, son intervention lui sauva la vie à son insu. David accepta humblement la réprimande pleine de tact d’Abigaïl et les vivres qu’elle lui avait apportés, évitant ainsi l’acte violent qu’il avait été sur le point de commettre. Des bénédictions à foison Les mariages fidèles sont également en bénédiction à la société à travers les enfants. Des foyers équilibrés produisent des enfants équilibrés, lesquels deviennent les pierres d’assise d’une société solide. Ellen White commente : « Le cœur de la société, de l’Église ou de la nation, c’est la famille. Le bien-être de la société, les progrès de l’Église, la prospérité de l’État dépendent des influences fami-

liales »12. Les enfants provenant de foyers divorcés sont en butte à d’énormes obstacles. Robert Emery, auteur du livre The Truth About Children and Divorce, dit simplement : « Ils sont dévastés13. » Ainsi, les avantages de « ce que Dieu a uni » s’étendent bien au-delà des deux partenaires du mariage. Et s’il arrivait, dans ce monde imparfait, que nous nous retrouvions devant un divorce, ou des relations malheureuses, ou que nous demeurions célibataires ? La fidélité de Dieu se fait sentir exactement là où nous sommes. Notre Père s’offre lui-même à nous dans une relation glorieuse avec lui – une relation qui transcende toute autre relation et nous aide à traverser n’importe quelle épreuve. Tenez compte de ces deux promesses : « Car celui qui t’a faite est ton époux : l’Éternel des armées est son nom » (Es 54.5). « Cette parole est certaine : si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » (2 Tm 2.11-13) Il y a 17 ans, notre « processus de sélection » s’est vraiment terminé ! Mais les dividendes d’un profond attachement continuent, eux, d’enrichir et

de bénir notre vie quotidienne. Merci, ô Dieu, d’avoir établi l’institution du mariage. Nous voyons les avantages de la fidélité dans les familles engagées du monde entier. Aide-nous à être fidèles, nous aussi. n 1 http://jco.ascopubs.org/content/early/2013/09/18/ JCO.2013.49.6489.abstract. 2 www.macleans.ca/society/life/how-marriage-can-save-yourlife/. 3 www.nytimes.com/2012/09/30/fashion/marriage-seenthrough-a-contract-lens.html?pagewanted=all&_r=0. 4 Dictionary.com. 5 Ellen G. White, Vers Jésus, p. 16. 6 Idem., Le foyer chrétien, p. 32. 7 www.gallup.com/poll/4552/singles-seek-soul-mates-marriage. aspx. 8 www.pewsocialtrends.org/2010/11/18/the-decline-ofmarriage-and-rise-of-new-families/. 9 www.bbc.com/news/world-latin-america-15114406. 10 Peggy Vaughan, The Monogamy Myth, William Morrow, New York, 2003. Voir aussi David Barash et Judith Lipton, The Myth of Monogamy: Fidelity and Infidelity in Animals and People, Henry Holt, New York, 2002. 11 F. D. Nichol, éd., The Seventh-day Adventist Bible Commentary, Review and Herald Pub. Asssn., Washington, D.C., 1954, 1978, vol. 2, p. 574. 12 Ellen G. White, Le foyer chrétien, p. 15. 13 www.nytimes.com/2012/09/30/fashion/marriage-seenthrough-a-contract-lens.html?pagewanted=all&_r=0.

Bill et Heather Krick habitent

en Californie. Bill est directeur du Ministère des représentants évangéliques de la Fédération du centre de la Californie. Heather fait l’école à la maison à Savannah et Heidi, leurs deux filles.

Mariage et famille Le mariage a été institué par Dieu en Éden. Jésus a déclaré qu’il s’agit d’une union pour toute la vie entre un homme et une femme, union caractérisée par un climat d’amour. Pour le chrétien, les vœux conjugaux sont autant un engagement vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis du conjoint et ne devraient être échangés qu’entre des personnes de la même foi. L’amour et le respect mutuels, l’estime réciproque, et le sens du devoir constituent la trame de ces liens qui doivent refléter l’amour, la sainteté, l’intimité et la permanence des liens unissant le Christ à son Église. Concernant le divorce, Jésus a enseigné que la personne qui – sauf pour cause d’adultère – se sépare de son conjoint et se remarie commet un adultère. Bien que certaines relations familiales puissent ne pas atteindre le niveau idéal, les époux qui se consacrent l’un à

l’autre en Christ peuvent néanmoins réaliser cette unité conjugale guidés par le Saint-Esprit et soutenus par l’Église. Dieu bénit la famille et désire que ses membres se prêtent mutuelle assistance en vue d’atteindre une pleine maturité. Les parents doivent élever leurs enfants et leur apprendre à aimer le Seigneur et à lui obéir. Par la parole et par l’exemple, ils leur enseignent que le Christ est un tendre maître, bienveillant, attentif à nos besoins, qui souhaite les voir devenir membres de son corps et appartenir à la famille de Dieu. Le resserrement des liens familiaux est l’un des signes distinctifs du dernier message évangélique. (Gn 2.18-25 ; Ex 20.12 ; Dt 6.5-9 ; Pr 22.6 ; Ml 4.5,6 ; Mt 5.31,32 ; 19.3-9,12 ; Mc 10.11,12 ; Jn 2.1-11 ; 1 Co 7.10,11 ; 2 Co 6.14 ; Ep 5.21-33 ; Ep 6.1-4)

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E n couverture

Parcours de

fidélité L e concept de la « fidélité » est étroitement uni au style de vie et au système de croyance d’un individu – particulièrement des chrétiens. Certains décrivent la fidélité comme le fait de rester loyal envers quelqu’un ou quelque chose, peu importe les circonstances. D’autres disent qu’elle implique de « rester ferme » dans ses convictions et ses principes. La fidélité a pour synonymes loyauté, dévouement, fiabilité. Elle évoque une image du meilleur de l’humanité dans nos rapports non seulement les uns avec les autres, mais aussi avec notre créateur. Les histoires de fidélité à la famille, aux amis, à son pays, et à Dieu foisonnent, nous édifiant et

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nous incitant à devenir meilleurs – plus attentionnés, plus courageux. Ce qui est triste, c’est que dans notre faiblesse, et en dépit de nos bonnes intentions, nous trébuchons souvent. Nous n’atteignons pas ce pinacle de la « grandeur et de la bonté » auquel nous aspirons. Dieu, cependant, n’a pas de telles limites. La fidélité fait partie de son caractère (Ex 34.6) ; elle nous aide à définir la personne qu’il est. « Grande est ta fidélité ! » (Lm 3.23) En décrivant ceux qui, dans la Bible, ont subi des reproches et la persécution « à cause de son nom », Ellen White ne loue pas particulièrement leur fidélité, mais en attribue le mérite entièrement à Dieu :


fidèle

dans l’adversité Julene Duerksen-Kapao

« Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ton intelligence ; reconnais-le dans toutes tes voies, et c’est lui qui aplanira tes sentiers. » (Pr 3.5,6) ix-neuf août 2009. Cette date change ma vie, mes plans, tout. Au cours des semaines qui la précèdent, nous nous envolons vers la Californie depuis la Nouvelle-Zélande pour rendre visite à ma famille. Ensuite, je passe un week-end à Melbourne, en Australie, avec mon fils de quatre ans, à l’occasion d’un congrès pour les femmes où l’on m’a invitée à prendre la parole. Or, pendant ce congrès, je suis saisie d’un mal de tête que ni le sommeil, ni les médicaments, ni la consommation d’eau n’arrivent à faire disparaître. À mon retour de l’Australie, je me mets à éprouver des symptômes bizarres – vision floue, sensibilité à la lumière, maux de tête, épuisement, problèmes d’équilibre, perte d’appétit, faiblesse. Le 19 août, alors que je monte l’escalier avec un collègue de travail de l’institut où j’enseigne, ce dernier remarque que je trébuche chaque fois que je lève le pied droit. J’en profite pour lui parler de mes autres symptômes. « Tu devrais aller aux urgences », me conseille-t-il. Examens de la vue, rayons X, électrocardiogrammes, et toute une batterie de tests n’aboutissent pas à un diagnostic clair. « Il se peut que vous ayez fait un AVC ou que vous ayez une tumeur “à croissance rapide” », me dit-on. Le dernier test, c’est un IRM. Tandis que je m’étends dans cet appareil bruyant, la tête tenue fermement en place, je prononce, telle une prière, un verset de Psaumes 23 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal ». Si je n’ai aucune idée de ce que l’avenir me réserve, en revanche, j’ai l’assurance que Dieu veille sur moi. Je lui demande de faire en

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« Ces exemples de fermeté humaine témoignent en faveur de l’amour du Seigneur, de sa présence permanente et de sa grâce vivifiante*. » Après tout, lui seul est vraiment fidèle. Les courts récits suivants nous viennent de l’Afrique de l’Ouest, de la Nouvelle-Zélande, de la Malaisie, du Tchad, de l’Inde, et des États-Unis. Les auteurs décrivent leurs parcours de foi personnels révélant le caractère et l’amour du Dieu qu’ils adorent et en qui ils croient. Puissent ces histoires vous inciter à aimer Dieu davantage et à lui faire de plus en plus confiance. – Les éditeurs * Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 513.

sorte que le résultat de l’IRM révèle ce qui se passe en moi, pour que je sache enfin de quoi il en retourne. Vers 20 h, le médecin aux urgences me demande d’aller dans une salle privée. « Madame, vous avez la sclérose en plaques. » C’est donc ça ! Mon cerveau et ma moelle épinière sont littéralement couverts de cicatrices. Je pleure, je prie. Pourquoi ? Je rentre enfin chez moi. Après m’être reposée, je pleure de nouveau. Rouru, mon mari, et nos deux jeunes enfants prient avec ferveur. En cet instant, nous sommes loin de nous douter de l’impact que cette maladie va avoir sur notre vie. Dix jours plus tard, on m’admet à l’hôpital en raison de terribles nausées, de problèmes d’équilibre, et de faiblesse musculaire. Je perds ma capacité de marcher et de parler. Je n’arrive plus à bouger la tête. Une grande tristesse accompagnée d’un sentiment de perte me submerge. Au cours des neuf semaines suivantes, Rouru tient ma main, chante, rit et prie avec moi. Soudain, à travers le chaos, l’inconnu, la peur, et un affreux sentiment de perte, j’entends la voix de Dieu. Une nuit, je rêve qu’une lumière éclatante me tire de mon sommeil. Je saute de mon lit d’hôpital – même s’il m’est impossible de marcher – et me précipite vers la fenêtre. C’est le retour de Jésus ! La paix et la chaleur de l’amour du Seigneur m’enveloppent. Ses paroles claires retentissent à mes oreilles : « Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. Car elle sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. » (1 Co 15.51,52) Dès ce moment, je commence une vie nouvelle – une vie de paix et d’acceptation

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E n couverture totale du mal qui me consume. Dieu m’a montré que nous avons tous des cicatrices – certaines visibles, et d’autres, invisibles. Déterminée à vivre, et à bien vivre, je choisis l’approche médicale la plus agressive : six mois de traitement par chimiothérapie à partir d’octobre 2009. Mon neurologue et ma famille soutiennent ma décision. Le premier traitement nécessite mon hospitalisation. Au second traitement, mon mari pousse ma chaise roulante. Au troisième, je pousse un déambulateur ; au quatrième, je me

déplace en béquilles ; au cinquième et au sixième, je marche. Les infirmières en oncologie me font une ovation debout ! Ce parcours est chaotique, traumatisant, frustrant, blessant, mais aussi, rempli d’espérance. Pendant les cinq années suivantes, ma foi, mise à l’épreuve, grandit de façon extraordinaire. Cette expérience de ma faiblesse humaine est une réelle bénédiction pour moi. J’ai le bonheur de vivre malgré ma maladie. Je vais mieux maintenant. J’ai un emploi satisfaisant et stimulant à plein temps. Je prends quo-

la fidélité à

contre-courant

Melodie Roschman

«

I

ls sont partout. » En nous montrant la ville d’un geste théâtral, notre guide nous met en garde. « Et vous êtes leur cible. Alors, veillez les uns sur les autres. Et soyez prudents. » Lors d’une tournée de trois semaines en Europe, nous admirons les bâtiments historiques impressionnants, mangeons des aliments délicieux, et faisons de vaines tentatives d’apprendre ne seraitce que quelques mots de la langue de Molière. On se croirait presque au paradis – si ce n’était des pickpockets et des voleurs. « Marseille est une ville où un voleur subtilise votre portefeuille en un clin d’œil », nous a-t-on prévenus. À Paris, une extrême vigilance s’impose : dans le métro, au marché, et même au sommet de la tour Eiffel. Les pickpockets, semble-t-il, nous pourchasseraient, s’ils le pouvaient, jusqu’au bout du monde. Les pires, ce sont les gitans. Ils vous tendent leurs enfants pour attirer l’attention, demandent des renseignements, mendient sur les marches des bâtiments. Ils profitent de votre générosité pour vous voler à votre insu. Nous devenons tellement paranoïaques à leur sujet qu’ils

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deviennent l’objet de blagues récurrentes. « Je ne trouve pas mes lunettes de soleil », dit Jillian. « C’est normal, je te les ai volées !, réplique Jenna. Surprise ! Je suis une gitane déguisée ! » Au risque de nous sentir sans cœur, nous nous efforçons d’éviter le contact visuel avec ces gens. Nous nous tenons ensemble, et ignorons les mains vides tendues vers nous. Cependant, les gitans ne sont jamais aussi insistants qu’on nous l’a dit. Aucun d’eux ne nous met de bébé dans les bras ou ne nous vole. Quand ils tendent les mains, nous secouons la tête et les contournons. Nous faisons semblant de ne pas les voir. Mais un jour, c’en est trop pour Matt. Alors que nous quittons la basilique du Sacré-Cœur, il reste en arrière, et décide soudain de donner quelques euros à une vieille femme portant un châle. Puis il court pour me rattraper. « Je n’ai pas pu dire non », dit-il simplement. Instantanément, la honte m’envahit. Sa générosité instinctive, peu importe les recommandations du guide, me donne une leçon d’humilité. Cet acte tout simple de Matt me

tidiennement des médicaments pour prolonger les rémissions et diminuer la gravité d’une rechute. Je joue avec mes enfants, et vis dans l’espérance du retour de Jésus. n

Julene Duerksen-Kapao est administratrice adjointe et animatrice de l’apprentissage au Te Aroha Noa Community Services Trust. Julene, Rouru, son mari, et leurs deux enfants – Gwen, 7 ans, et Griffyn, 10 – habitent à Palmerston Nord, en Nouvelle-Zélande.

rappelle les paroles de l’évangéliste Tony Campolo : « Dieu nous donne la richesse sans aucune garantie que nous allons l’utiliser à bon escient. Il nous fait simplement confiance ! Ne devrions-nous pas faire pour les autres ce qu’il a fait pour nous ? En ce jour glorieux où je me tiendrai devant lui, il me demandera si j’ai donné aux nécessiteux. Si je dis “J’y ai bien pensé, Seigneur, mais que veux-tu, ils n’avaient vraiment pas l’air fiables”, je ne crois pas que je ferai le poids1. » Tandis que le reste d’entre nous avons, par peur, suivi la recommandation d’ignorer ces gens, de les traiter comme s’ils étaient moins qu’humains, Matt, lui, s’est approché d’eux. Il s’est penché, a souri, et a donné au moindre d’entre eux. « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez recueilli ; nu et vous m’avez vêtu, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. » (Mt 25.35) n 1 Tony Campolo, Is Jesus a Republican or a Democrat?, W Publishing Group, 1995, p. 160.

Melodie Roschman (titulaire d’un

baccalauréat en anglais et en journalisme de l’Université Andrews) est une étudiante de troisième cycle à l’Université McMaster de Hamilton, en Ontario, au Canada. Elle poursuit des études en littérature moderne, sur l’égalité des sexes, et sur la résistance non violente.


une foi

déterminée

Olen Netteburg

D

epuis notre hôpital de Béré, au Tchad, jusqu’au Nigeria, on rencontre, avant même d’avoir atteint la frontière camerounaise, des tribus parlant les langues suivantes : nangere, maraba, lele, zime, moussaye, keira, toupouri, français, arabe. Un jour, une femme se présente à notre hôpital. Personne ne comprend ce qu’elle dit. Son bébé, une petite fille, est malade. Nous diagnostiquons rapidement la malaria, et commençons à lui administrer de la quinine par voie intraveineuse. Comme sa mère n’a pas d’argent, nous faisons comme d’habitude : le traitement et la nourriture sont gratuits. Après trois jours de traitement, la petite recommence à manger. Nous gardons la mère et l’enfant à l’hôpital quatre jours supplémentaires. Entretemps, nous essayons de trouver ce qu’il faut faire avec cette famille. Tandis que la maman lit sa Bible, je remarque le mot « hausa » – une langue en usage dans le nord du Nigeria. Alors, je prononce prudemment l’unique mot que je connaisse dans cette langue : « Sannu » (bonjour). Son regard s’illumine d’étonnement, et elle répond énergiquement : « Sannu ! Sannu ! Sannu ! » en me serrant la main comme à un ami depuis longtemps perdu. Imaginez un pays avec plus de 120 langues – mais où personne ne vous comprend ! Providentiellement, Naomie, l’une des femmes qui travaille pour nous, a passé sept ans au Nigeria et parle hausa couramment. Je m’empresse de la faire venir. Elle me rejoint et à ma demande, s’adresse à la mère. Cette maman, qui s’appelle Nagodé, nous raconte alors une histoire incroyable. Un homme de la tribu tchadienne Nangere est parti au Nigeria pour y

travailler. Là, il a rencontré Nagodé et l’a épousée. Ils ont eu une fille qu’ils ont appelée Blessed (Bénie). Plus tard, Boko Haram, un groupe terroriste, s’est mis à tuer les Tchadiens. Tombé dans une embuscade, son mari a fui dans la brousse. Nagodé n’a eu aucune nouvelle de lui depuis des mois. Et c’est alors que son optimisme s’est manifesté. Un optimisme absolu, déterminé. Se demandant si son mari était retourné au Tchad, elle a fait ce que toute personne à l’optimisme déterminé ferait : partir à sa recherche. Après avoir franchi la frontière du Cameroun, elle est allée d’une église à l’autre, demandant juste l’argent nécessaire pour se rendre à la prochaine église. Elle s’est ensuite rendue au Tchad et a demandé où se trouvait la tribu Nangere. Tandis qu’elle s’éloignait de plus en plus de sa demeure, il devenait de moins en moins possible de trouver des gens parlant sa langue. Elle a passé des jours dans chaque village, cherchant des gens s’exprimant dans cette langue. Puis, Nagodé est arrivée à Kelo, un village à 42 kilomètres de Béré, et a appris qu’elle approchait de l’épicentre de la tribu Nangere. Elle a parcouru cette distance de la même manière que les centaines d’autres kilomètres précédents : à pied, et avec ses deux biens les plus précieux sur son dos : Blessed et sa Bible en hausa. Dans tout cela, la croyance optimiste de Nagodé, croyance dont elle n’avait pas la moindre preuve – sa fidélité – n’a jamais chancelé. Une fois à Béré, ses problèmes n’ont fait que commencer. Elle a passé trois jours et trois nuits au marché, cherchant quelqu’un qui la comprendrait. Elle donnait à Blessed le peu de nourriture qu’elle trouvait. Et quand la petite a

Dans tout cela, la croyance optimiste de Nagodé, croyance dont elle n’avait pas la moindre preuve – sa fidélité – n’a jamais chancelé. attrapé la malaria, un étranger les a amenées à l’hôpital. Nous nourrissons Nagodé. Tandis qu’elle retrouve progressivement ses forces, elle retrouve aussi son sourire. Son regard s’éclaire, comme celui de Blessed. Et elle continue de lire sa Bible chaque jour. Naomie, elle-même mère de quatre garçons et parent seul, vient me voir, les larmes aux yeux. Elle me supplie de lui permettre d’emmener Nagodé et Blessed chez elle. Comment cette histoire se terminerat-elle ? Je ne sais pas. Nagodé trouverat-elle son mari ? A-t-il été tué par Boko Haram ? Se cache-t-il dans la brousse africaine ? Cherche-t-il sa femme et son enfant au Nigeria, au Cameroun, ou au Tchad ? Mais je sais que Dieu a mis Naomie sur le chemin de Nagodé exactement au bon moment. Je sais aussi que Blessed aurait succombé à la malaria sans les médicaments donnés par nos fidèles supporters. L’optimisme, la détermination et la fidélité de Nagodé ont sauvé la vie de Blessed, et sans doute, la sienne. Nagodé possède un optimisme déterminé qui la pousse à l’action. Pierre serait-il d’accord pour dire que cet optimisme constitue une définition alternative de la fidélité ? En l’absence de ce que toute personne logique consi-

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E n couverture dérerait comme un plan décent ou une possibilité de réussite, Nagodé est partie aveuglément à la recherche de celui en qui elle avait confiance et sur qui elle pouvait s’appuyer, soutenue par son instinct de mère et sa Bible en hausa. La mère et la fille sont bien nourries, en santé, et heureuses. Nagodé ne cesse

de me remercier, de souhaiter que Dieu me bénisse en retour des soins que nous avons prodigués gratuitement à Blessed à notre hôpital, grâce à la fidélité de nos supporters. Elle est loin de se douter à quel point sa fidélité, son optimisme déterminé, me sont déjà en bénédiction. n

fidèle à l’observation du sabbat Raymond Adivignon Hounnonkpe

L

’histoire biblique de Daniel et de ses amis – de leur engagement à vivre selon les principes de Dieu – m’a été d’un soutien puissant lors des moments décisifs de ma vie. Suivre Jésus, c’est porter sa croix, y compris quand on en vient à l’observation du sabbat dans un pays tel que le Bénin. Mon enfance se passe en Côte d’Ivoire. En 2001, je me rends au Bénin pour y étudier. J’habite avec deux de mes frères plus âgés, dont le plus jeune est adventiste. Je commence à fréquenter l’église adventiste. Le 7 mai 2007, je me fais baptiser. Mais en dépit de ma foi adventiste, je passe mes examens d’entrée le samedi, jusqu’à ce que j’obtienne mon diplôme et m’inscrive à l’université. Désirant devenir professeur universitaire, je m’inscris à l’examen d’entrée de ce programme. Ayant réussi l’examen, je me rends donc à Natitingou, dans le nord du Bénin, pour y poursuivre mes études. À l’Université de Natitingou, nous avons des cours et des examens le sabbat. Je saute des cours pour pouvoir aller à l’église. Mais je ne suis pas prêt à rater les examens… Ma conscience en est troublée, mais que puis-je faire d’autre ? Je ne vais plus à l’église régulièrement. Il me faut de l’aide ! Je demande donc à des frères de l’église de prier pour moi, mais

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ces prières ne semblent pas efficaces. Cependant, au milieu de ma seconde année universitaire, je prends l’une des décisions les plus importantes de ma vie avec l’aide de Dieu. Un examen de calcul est prévu le sabbat. J’hésite. Dois-je ou non passer cet examen ? Récemment, notre pasteur nous a parlé de la décision de sa fille d’observer fidèlement le sabbat. Son témoignage me fortifie beaucoup. Je relis aussi l’histoire de Daniel et de ses amis, et celle des réformateurs dans La tragédie des siècles. Ma décision est prise : je ne passerai pas cet examen – ni les prochains – le sabbat. Je suis même prêt à abandonner mes études pour la gloire de Dieu. Cette décision n’a pas été facile à prendre, mais l’Esprit de Dieu m’y a aidé. Le sabbat venu, je vais à l’église. Mes amis n’y comprennent rien. Plusieurs d’entre eux me posent des questions. C’est l’occasion rêvée de leur parler de ma foi ! J’ai donc renoncé à cet examen. C’est alors que Dieu me montre sa puissance. Mes profs décident de m’accorder la même note que j’ai obtenue jusqu’ici dans le cours ! Ce miracle extraordinaire m’encourage à être encore plus fidèle. Jusqu’à la fin de mes études à Natitingou, je demeure inébranlable dans ma décision de sanctifier le sabbat grâce à la force que Dieu me donne.

Olen Netteburg et Danae, sa femme, sont les médecins de l’hôpital de Béré, au Tchad, en Afrique, Ils ont deux fils, Lyol et Zane, et deux filles, Addison, et Juniper. Pour en découvrir davantage sur leur œuvre au Tchad, visitez leur blogue sur le site suivant : missionarydoctors.blogspot.com.

Récemment, notre pasteur nous a parlé de la décision de sa fille d’observer fidèlement le sabbat. Son témoignage me fortifie beaucoup. Mais les difficultés relatives à l’observation du sabbat ne s’arrêtent malheureusement pas là. À la fin de mes trois années universitaires, j’apprends que la cérémonie de remise de diplômes se tiendra le sabbat. Je n’y assisterai pas – même si je suis premier de classe. Et j’ai de nouveau l’occasion d’expliquer ce qu’est le sabbat à mes amis et à mes profs. En 2014, on m’invite à passer un examen d’entrée pour le programme de statistiques au Sénégal, en Afrique de l’Ouest. En apprenant que certains cours se donnent le sabbat, je décline l’invitation. Quelques membres de ma parenté me signifient leur désaccord. Tant pis ! Une seule chose compte pour moi : faire la volonté de Dieu. Je décide de poursuivre mes études plus près de


chez moi. Chaque fois qu’un examen se tient le sabbat, je ne m’y inscris pas. Or, l’examen final est également prévu pour le sabbat. Mais le Seigneur intervient et mes profs me permettent de le passer un autre jour. La sanctification du sabbat constitue un défi de taille pour de nombreux

croyants. Mes expériences m’ont aidé à comprendre qu’il ne faut pas craindre de s’engager totalement envers Dieu. À chaque obstacle, il m’a soutenu. Aujourd’hui, je suis doctorant en mathématiques. Et mon superviseur n’est autre qu’un prof qui était auparavant déçu de ma position à l’égard du sabbat !

répandre les

bénédictions de Dieu

Faith Toh

D

ans les collines de Sabah, au cœur des montagnes de la Malaisie, se niche un petit village du nom de Bambangan. Pour l’atteindre, il faut parcourir 36 kilomètres sur une route cahoteuse jusqu’à la rivière. La traversée de cette rivière, par période, est incertaine. Pendant la saison sèche, elle se fait sans problème. Mais à la mousson, le niveau de l’eau devient si haut qu’elle devient impossible. De l’autre côté de la rivière, une autre route cahoteuse se rend jusqu’à Bambangan. Quel endroit magnifique ! Si vous escaladez la plus haute colline, vous verrez au loin le mont Kinabalu. Les habitants de Bambangan sont des agriculteurs de subsistance. À environ 40 minutes de marche du village, l’École Sekolah Rendah Advent Bambangan (ou École adventiste primaire de Bambangan) dessert Bambangan et un village voisin. Elle emploie trois instituteurs qui enseignent de la première à la sixième année. Cette année, 53 enfants y sont inscrits. Mais ce chiffre peut dégringoler à 20 lors de la moisson, de la saison des plantations, et de la saison des pluies. Dans ce coin de pays où l’on arrive à peine à nourrir ses enfants, certains parents n’ont pas les moyens de payer les frais de scolarité. Au cours des 13 dernières années, Ester Gerber a soutenu fidèlement cette

école et servi inlassablement de mentor à ses élèves. Ester est née dans un petit village d’Allemagne. Elle était la sixième d’une famille pauvre. Ses parents avaient de la difficulté à joindre les deux bouts. Et cependant, ils ont veillé à ce qu’elle termine ses études. Ester se passionne pour l’éducation. Pour elle, le soutien de l’école va beaucoup plus loin qu’une participation financière au salaire des profs ou à l’écolage des élèves. Elle dit : « Améliorer le monde pour quelqu’un d’autre, ne serait-ce qu’un tout petit peu, ne se limite pas à un geste ponctuel. Les gens ont besoin qu’on les traite avec respect, équité, et justice, qu’ils soient riches ou pauvres, éduqués ou non. […] Peu importe leur origine, ils devraient savoir qu’ils sont des princes et des princesses aux yeux de notre Père céleste. » Après ses études primaires à l’École de Bambangan, Stephen* est entré au secondaire. Malheureusement, il s’est engagé sur la pente glissante du mal en raison de l’influence de mauvais amis. Cet ado au potentiel évident ne montrait aucun intérêt pour les études. Ester s’est montrée très ferme envers lui. Elle lui a dit : « O. K., jeune homme, je ne te forcerai pas ; tu es libre de faire comme tu l’entends. Mais j’aimerais que tu changes d’école pour ta dernière année.

Notre Dieu est merveilleux et ô combien puissant ! Rien ne lui est impossible. Pourquoi ne pas choisir de lui faire confiance ? n

Raymond Adivignon Hounnonkpe est

doctorant en mathématiques au Bénin, en Afrique de l’Ouest.

Voudrais-tu, s’il te plaît, considérer cette option ? » Et Stephen a suivi son conseil. Elle raconte : « Les deux premiers mois, il m’a envoyé un message après l’autre, me suppliant de lui permettre de revenir à son ancienne école secondaire, parce qu’il se sentait vraiment misérable à la nouvelle école. » Mais huit mois plus tard, son discours a changé : il a annoncé à Ester combien sa vie s’était transformée grâce à la nouvelle école. Il était devenu un dirigeant spirituel et s’impliquait dans les activités de l’église. « Il a encore du chemin à faire, mais Dieu va le guider. » « Nous pouvons améliorer leur vie, leur santé même, ajoute-t-elle. Mais à moins de nous arranger pour leur apporter la bonne nouvelle et de les aider à accepter Jésus comme Sauveur personnel, nous travaillons en vain. » Ester, qui poursuit son rôle de mentor auprès des élèves, s’empresse d’ajouter : « Ce n’est pas ma foi qui permet à l’école de Bambangan de continuer. C’est plutôt elle qui permet à ma foi de continuer. « Parfois, on dirait que je suis à court d’énergie. C’est alors que Dieu intervient : il me donne la force de m’envoler comme l’aigle, et de continuer. Il m’a vraiment bénie. Il a aussi béni les miens. Je dois répandre cette bénédiction sur mes semblables ! Ce faisant, je ne me départis de rien, car le Seigneur me donne infiniment plus en retour. » n *Nom fictif

Faith Toh, du Singapour, travaille pour le Studio Elpizo. Février 2016 | Adventist World

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M éditation

Clichés

Chantal J. Klingbeil

de la

fidélité

« Jonathan dit au jeune homme qui portait ses armes : Viens, et passons jusqu’au poste de ces incirconcis. Peut-être l’Éternel agira-t-il en notre faveur, car rien n’empêche l’Éternel de sauver au moyen d’un petit nombre comme d’un grand nombre. » (1 S 14.6) Jonathan, comment as-tu fait pour y arriver ? (Bien souvent, je trouve la vie tellement compliquée ! Parfois, il me semble impossible de rester fidèle aux gens de mon entourage quand ils ne répondent pas à mes besoins.) Comment as-tu réussi à être fidèle au roi Saül, ton père, à cet homme qui, par deux fois, a même essayé de te tuer ? Ta loyauté et ta fidélité envers ta famille n’ont jamais failli. Et, en même temps, tu as été fidèle à David, ton ami, que ton père traquait jour et nuit. Dire que le doux chantre d’Israël et toi êtes quand même restés les meilleurs amis ! Et toi, tu t’es engagé par serment à être loyal envers lui, même quand tu as compris que ce serait lui qui monterait sur le trône à ta place. Comment y es-tu parvenu ?

e de commettre l’Éternel me gard ue Q : de ns ge s se à e action telle que « Et il dit t de l’Éternel, un in .7) l’o 24 , S ur (1 ne » ig se el. contre mon int de l’Étern l’o t es il ar C i ! sur lu urchassait porter ma main : Saül, qui te po ai vr re êt ur po rne, complèC’était trop beau trer dans la cave en d’ it na ve , ps m es accroupis depuis si longte ce de tes homm en és pr la de t en attendre ce qui, tement inconsci ndre. Je déteste te at e st te dé e (J re que l’attente dans l’ombre. oit. Je vous assu dr on ma m ue tit ns rer activement en selon moi, co is pas Dieu œuv .) vo oi ne m je ur où po i le fo interminab ble test de ta ri vé un t es s plan tielle faveur selon mes en or, providen ait une occasion ét up c’ , co id ul av se D , un ns Voyo fant : d’ Un vrai jeu d’en ! comme er rt tu se le dé de le e, ns mêm s réfugié da t’e tu où s oi m en s La voie m ant d’épée, tous le chose du passé. nt ie de ra se ué aq ant, tu as choisi un animal tr libre ! Et cepend fin er en st é re ét e it D ra u. au trône au le timing de Die vie. D’attendre timing de Dieu… lui conserver la d’être fidèle au – re nd te at d’ et calme u parvenu ? Comment y es-t

« Urie répondit à David : L’a rche ainsi qu’Israël et Juda habitent sou s des huttes, mon seigneur Joab et les serviteu rs campent en rase campagne, et moi j’entrerais dans ma maison pour manger et boire et pou r coucher avec ma femme ! Aussi vrai que tu es vivant toi-même, je ne ferai pas une chose par eille ! » (2 S 11.11) Bien que tu sois un « Hittite » , tu es resté fidèle à ton pays d’adoption et à ton Dieu. (Pas facile d’être fidèle quand ça implique d’aller à contre-courant. Êtr e fidèle, c’est m’accrocher à quelque cho se même quand les autres me laissent tomber , même quand ils essaient de me manipule r ou de me soudoyer.) Tu t’es démarqué par ta loyauté et ta bravoure. Quant aux princi pes, tu as mis la barre haute et t’y es conformé . Ces principes sont tellement tissés à même ton être que les pots-de-vin, la corruption, ou même les plaisirs tout à fait légitimes n’o nt pu te détourner de cette loyauté, de cette fidé lité. Tant et aussi longtemps que l’arche de Die u et que l’armée du Seigneur seraient sur le champ de bataille, tu ne rentrerais pas chez toi, un point c’est tout. Cette fidélité hors du commun, tu l’as payée de ta vie… Comment es-tu arrivé à un tel sacrifice ?

P h o t o :

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P i x a b ay / G o m e z

S a n t o s


du « Marie dit : Je suis la servante parole ! » ta n selo Seigneur ; qu’il me soit fait (Lc 1.38, LSG) te voilà Une visite éclair d’un ange, et qui ce (En vie. ta r cule prête à faire bas ttire m’a lle qui tran foi une e, me concern er trôl con davantage. Je préfère pouvoir ne je que s ma vie. Être fidèle à Dieu alor t le Fau t ? édia imm ge discerne aucun avanta ton r pou olés fign bien faire !) Et tes plans ? Que vont mariage ? Que va dire Joseph la honte qui dire les voisins ? Et que dire de simplicité, va te suivre toute ta vie ? Avec chants mé tu as dit oui, oui à une vie de is quelque rera ent chuchotements quand tu mprise inco is sera tu part, oui à une vie où poust’a qui ce estqu’ et mal jugée. Marie, ante serv la suis « Je : ent plem sée à dire sim du Seigneur » ?

« Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » (Gn 39.9) Pauvre Joseph ! Comme la maison paternelle était loin ! Tes frères t’ont lâchement vendu aux Ismaélites. Tu as dû te débrouiller seul en Égypte. (Être fidèle quand tout le monde nous observe, c’est une chose. Personnellement, je trouve que c’est beaucoup plus difficile quand personne ne me voit. Pas évident du tout d’être fidèle quand le devoir et l’inclination empruntent une direction opposée.) Il fallait que tu sois constamment sur tes gardes. Un jour, madame Potiphar est passée à l’acte. Tu aurais pu en profiter ! Elle t’a fait une offre explicite, une offre terriblement difficile à refuser. Et cependant, tu lui as tourné le dos et t’es enfui, laissant même ton manteau derrière toi. Joseph, qu’est-ce qui t’a amené à rester fidèle à ton maître païen ? Comment as-tu pu demeurer fidèle à un Dieu qui n’avait pas empêché tes frères de t’arracher à tout ce qui faisait en sorte que la vie valait la peine d’être vécue ?

« Élie lui dit : Sois san s crainte, rentre, fais com me tu l’as dit. Seulement, préparemoi d’abord avec cela un petit gâteau et tu me l’apporteras ; tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. » (1 R 17.13) Tu n’étais qu’une pauv re veuve de la ville de Sarepta. Cet étranger t’a dema ndé le peu d’huile et de farine qui te restaient. Tu avais un fils à nourrir. Qu’es t-ce qui chez cet étranger, cet homm e de Dieu, t’a donné l’assurance qu’il ne mentait pas ? Pourquoi es-tu rentré e chez toi et lui as-tu préparé ce de rnier pain ? Au fond, tu n’avais pas grand-chose à perdre. C’était le dernier rep as de toute façon. (Parfois, je me cramponne de toutes mes forces à des choses matérielles . Être fidèle, ça impliqu e souvent de laisser aller ces choses autour desquelles ma vie gravite. Une trop grande abon dance de biens peut co nstituer une malédiction plutôt qu ’une bénédiction.) Tu as renoncé à ta dernière miette de sécurité matérielle et a jeté ta famille dans les bras de ce Di eu inconnu. Qu’est-c e qui t’a fait faire ce saut de la foi ? Jonathan, David, Urie, Marie, Joseph, veuve de Sarepta – aucun de vous n’était parfait. Je suis sûre qu e vous avez eu, vous aussi, vos mome nts de doute. Et pour tant, l’histoire de votre vie pourrait s’intituler Fidèle. Votre foi a été une réaction de votre ren contre avec celui qui est fidèle. Vous avez saisi des aperçus de votre créateur, leq uel n’était pas limité par le visible, ma is pouvait, en regardan t un monde informe et vide, voir les arbres, les animau x, et ensuite, les amener à l’existence pa r sa parole. Vous avez compris qu’il y avait ici quelqu’un qu i vous aimait tellemen t, quelqu’un qui voyait un tel potentie l en vous, qu’il serait disposé à mourir plutôt que de passer l’éternité sans vous. Vous avez été prêts à mettre de côté votre façon de voir les choses, et avez chois i de faire confiance à ce Dieu, même quand l’issue était bie n différente de celle qu e vous aviez imaginée. Du fond du cœur, merci d’avoir pa rtagé votre foi. Le témoignage de votre vie m’édifie.

Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. » (He 10.23, LSG)

Chantal J. Klingbeil est directrice adjointe du Ellen

G. White Estate de la Conférence générale. Elle est l’épouse de Gerald A. Klingbeil, et la mère de trois adolescentes dont elle suit de près le développement.

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P atrimoine

A

ux jours de son adolescence, John Tay aimait la mer, les voiliers, et Pitcairn, une petite île de la mer du Sud. Mais lorsqu’il rencontra Jésus, sa vie changea du tout au tout. Son amour, tout aussi puissant, était maintenant pour le Seigneur ! Il ne pouvait s’empêcher de parler de son nouvel ami à tous ceux qu’il rencontrait. John se rendait régulièrement au quai pour y voir les énormes bateaux. S’entretenant régulièrement des contrées lointaines avec les capitaines, il décida de leur parler de Jésus et leur donna des livres. Quant à Pitcairn, eh bien, elle ne quittait jamais ses pensées. Les habitants de cette île connaissaient-ils le Seigneur ? En 1886, John ne put y résister davantage. Sa décision était prise : il irait à Pitcairn. Il laissa derrière lui sa femme et sa maison à Oakland, en Californie. Voyageant à bord de quatre bateaux différents, il atteignit Pitcairn environ quatre mois plus tard. Lors de son séjour sur cette île, il prêcha Jésus aux insulaires et leur donna des études bibliques. Il leur parlait de Jésus même pendant les repas qu’il prenait avec eux ! À son départ, tous les habitants de l’île observaient le sabbat et demandèrent le baptême. John leur promit d’envoyer un pasteur pour qu’il les baptise et organise une église.

vain. Aucun bateau ne faisait voile vers le Pacifique Sud. Alors, les dirigeants de l’Église leur conseillèrent de se séparer ; John resterait en Californie jusqu’à ce qu’il trouve un bateau à destination de Tahiti. Andrew, lui, s’embarquerait pour Honolulu, à Hawaï. De là, il prendrait le bateau pour Tahiti et y retrouverait John. Les deux hommes finiraient le reste du trajet ensemble. Ce plan semblait judicieux. Mais une fois arrivé à Hawaï, Andrew n’y trouva aucun bateau à destination de Tahiti. Il semblait impossible d’aller plus loin. Que faire ? Retourner en Californie ? Cette option paraissait peu sage. C’est alors que N. F. Burgess, un croyant, offrit d’acheter un bateau d’occasion à l’encan, de le réparer et de l’équiper – à la seule condition qu’Andrew s’en serve pour se rendre à Pitcairn. Voilà qui était encourageant ! Andrew accepta immédiatement son offre. Dans l’attente, il

prêcha Jésus aux habitants d’Hawaï, leur donna des études bibliques, et les encouragea. Avant de quitter l’île, il organisa la première église adventiste à Honolulu avec neuf membres. En route vers Pitcairn Le 31 juillet, Andrew quitta Honolulu à bord du bateau rénové, auquel on donna le nom de Phoebe Chapman. Il fit voile vers Tahiti pour y retrouver John.

John Cudney

Merle Poirier

Fidèles jusqu’à la

Début de l’aventure En avril 1888, les dirigeants de l’Église adventiste demandèrent à Andrew John Cudney, 34 ans, un pasteur du Nebraska, d’accompagner John jusqu’à Pitcairn. Andrew désirait tant prêcher l’Évangile qu’il répondit sans hésiter à cet appel. Les dirigeants recommandèrent aux deux hommes de prendre leurs propres dispositions pour se rendre jusqu’à l’île. Andrew, marié et père de deux fils, partit seul, malgré les 8 000 kilomètres qui le sépareraient de chez lui, et même s’il n’avait aucune idée de la façon dont il s’y rendrait. En mai 1888, Andrew et John arrivèrent à San Francisco, en Californie. Ils attendirent plusieurs semaines, mais en

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mort

Ils ont répondu à l’appel de Dieu malgré l’incertitude


Juste avant son départ, il mentionna par écrit son immense désir de faire connaître son sauveur : « Un marin anglais, fort chevronné, et dont la femme observe le sabbat, est notre maître navigateur. Il parle les principales langues des mers du Sud. Son second est un Suédois parlant cinq langues. Nous avons deux matelots prêts à aller aussi loin que Tahiti sans être rémunérés… On dirait bien que Dieu est dans le coup ! L’équipage se compose d’étrangers ; mais la plupart d’entre eux semblent être des hommes au cœur exceptionnellement tendre. Je crois que certains d’entre eux apprendront à aimer la vérité avant la fin du voyage. Nous prendrons la mer à midi.

John Tay, assis dans la première rangée, à l’extrême droite, fit partie du premier équipage du Pitcairn (ci-dessous) en tant que charpentier du bateau.

Nous nous rendrons d’abord à Tahiti, où frère John, je l’espère, m’attend. Ensuite, nous irons directement à Pitcairn, aussi vite que le vent nous y poussera1. » Entre-temps, John Tay quitta San Francisco pour Tahiti le 5 juillet. Il atteignit l’île le 8 août et y attendit patiemment Andrew. Chaque jour, il se rendait au port pour s’informer de l’arrivée des bateaux. Hélas, celui d’Andrew n’y arriva jamais. À la Conférence générale, on attendait aussi des nouvelles d’Andrew. Où était-il donc ? Dans son angoisse, sa femme priait avec ferveur. Les prières et P h o t o s :

C e n t r e

de

r ec h e r c h e

les actes consignés dans les minutes des réunions révélaient combien l’Église, dans l’incertitude, se tourmentait. De son côté, John se dit qu’Andrew s’était sans doute rendu à Pitcairn sans lui. Il se mit donc en quête d’un bateau pour l’île. Mais dès que les capitaines découvrirent l’objet de son voyage, aucun ne voulut l’embarquer. Après une attente longue de six mois à Tahiti, John n’eut d’autre choix que de rentrer chez lui. Une année plus tard, toujours sans nouvelles d’Andrew ou de son équipage, on se résigna : ils s’étaient sans doute perdus en mer. Espérant que son mari avait échoué sur une autre île, et qu’un jour, on le retrouverait, la femme d’Andrew conserva les vêtements de celui-ci pendant de nombreuses années. Un appel à l’action Malgré les obstacles, l’Église n’oublia pas la requête de baptême des habitants de Pitcairn. En raison des difficultés qu’Andrew et John avaient affrontées, elle décida de faire construire son propre bateau. Le Pitcairn prit le large le 28 juillet 1890, avec à son bord trois couples missionnaires, dont John Tay et sa femme. À leur arrivée à Pitcairn, 82 personnes furent baptisées au sein de la nouvelle église organisée. En 1891, on retrouva l’épave du Phoebe Chapman sur la côte ouest de Tahiti. Dans son désir de prêcher l’Évangile, A. J. Cudney avait répondu fidèlement à l’appel et était parti en dépit des obstacles. Il attend maintenant le retour de Jésus. En ce jour glorieux, celui qui donne la vie l’appellera de nouveau, mais cette fois, de son tombeau liquide. Alors, Andrew entendra ces paroles sublimes : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; […] entre dans la joie de ton maître. » (Mt 25.21, LSG) n 1 Advent

ad v e n t i s t e

Review and Herald, 21 août 1888, p. 539.

Merle Poirier est

directrice des opérations pour Adventist World.

Phoebe Chapman

Des

paroles

irréfléchies

À Petaluma, en Californie, la famille Chapman fut parmi les premières à accepter la vérité prêchée par John Loughborough. Les Chapman avaient une superbe fille du nom de Phoebe. Plusieurs prétendants espéraient gagner le cœur de cette jeune femme populaire. Un jour, un jeune homme l’approcha et voulut faire impression. Il lui dit qu’il avait donné son nom au premier bateau missionnaire adventiste – le Phoebe Chapman. À ces paroles, elle secoua la tête et dit : « Eh bien, j’espère qu’il va couler1 ! » Plus tard, à la nouvelle du bateau perdu, Phoebe regretta la légèreté de ses paroles. Bien entendu, elles ne furent pas la cause de la tragédie, mais des propos respectueux et vrais portent la marque de la sagesse. « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Ph 4.8). 1 Mary

Colby Monteith, « California’s First Tent Campaign », Adventist Review, 28 février 1980.

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L A

B I B L E

R É P O N D

Symboles Selon Hébreux 10.19, 20, est-ce que le voile du temple représente la chair de Jésus ?

et

métaphores

Permettez-moi de citer le passage auquel vous vous référez : « Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire [grec : ton hagion, « le sanctuaire »] par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré [grec : enekainisen] pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair [grec : sarx] ». Les érudits proposent trois interprétations principales de ces versets. Il nous faut une interprétation solide sur le plan contextuel, et cohérente avec le message de l’épître dans son ensemble. 1. Le voile est la chair du Christ. Cette interprétation est soutenue exclusivement par le fait que la locution « c’est-àdire » dans l’épître aux Hébreux se réfère souvent au nom ou à l’expression qui précèdent. Dans ce cas, cela voudrait dire que Christ a inauguré un chemin au travers du voile, c’est-à-dire, du voile de sa chair. Voici maintenant mes commentaires. Premièrement, la locution « c’est-à-dire » ne se réfère pas toujours au nom ou à l’expression qui précède (He 7.5 ; 13.15) ; elle pourrait être liée à l’expression « au travers du voile » ou à autre chose. Deuxièmement, l’idée que Christ a ouvert un chemin au travers du voile qu’est sa chair est, pour le moins, extrêmement obscure. Si le voile était un obstacle devant être enlevé pour avoir accès à Dieu, alors l’idée serait que la « chair » de Jésus a dû être enlevée pour y avoir accès ! Comme on ne trouve nulle part ailleurs dans l’épître aux Hébreux l’image du voile mise sur le même pied que la chair du Christ, et qu’elle n’est pas développée dans notre passage, les érudits ont expliqué le concept de différentes façons. Voici une idée généralement répandue parmi eux : la préposition « au travers [du voile/ de sa chair] » est utilisée de deux différentes manières. Au travers du voile pourrait vouloir dire « passer d’une place à une autre », tandis que « au travers de sa chair » désignerait le Christ en tant qu’instrument d’accès. L’emploi de cette distinction est extrêmement douteux. Troisièmement, si le voile du tabernacle céleste est la chair du Christ, alors l’apôtre utilise une interprétation métaphorique, allégorique même, du sanctuaire céleste. Cette interprétation va à l’encontre de sa conviction qu’il existe un

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sanctuaire au ciel avec un voile, où le trône de Dieu est situé. Pour ces raisons et d’autres encore, elle n’est donc pas fiable. 2. La chair du Christ est le chemin. Il a été suggéré que la locution conjonctive « c’est-à-dire » se réfère au « chemin » – « c’est-à-dire [le chemin] de sa chair ». Cette interprétation possible du texte évite les pièges de la précédente. Christ est identifié en tant que le moyen, le chemin, notre accès à Dieu. Mais le fait que le « c’est-à-dire » explicatif soit trop éloigné de « chemin » l’affaiblit. Cependant, en assumant que le nom « chemin » doit être répété avant « de sa chair », le problème serait résolu. 3. « C’est-à-dire » se réfère au contenu de la phrase. Selon ce point de vue, « c’est-à-dire » se réfère à la déclaration « accès que Christ a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair ». En d’autres termes, le nouveau chemin d’accès à Dieu résulte de l’incarnation de Jésus, laquelle a rendu possible sa mort sacrificielle. On retrouve souvent cette idée dans Hébreux (2.14 ; 6.19,20 ; 9.12,24-26). L’idée d’accès à Dieu à travers Christ constitue un élément central de cette épître. Cette interprétation est aussi soutenue, comme de nombreux érudits le suggèrent, par les versets dont nous discutons. Certains parallèles importants entre les versets 19 et 20 nous aident à clarifier l’interprétation de « c’est-à-dire ». Verset 19 Verset 20 Nous avons […] un libre accès un chemin nouveau et vivant au sanctuaire au travers du voile par le sang de Jésus c’est-à-dire, au travers de sa chair L’idée de l’accès à Dieu est développée plus loin par la mention d’un chemin nouveau : l’accès au sanctuaire se fait au travers du voile. Au travers de la chair du Christ se réfère clairement au sang de Jésus sur la croix en tant que moyen d’accéder à Dieu, et non au voile dans le sanctuaire céleste. Cette interprétation semble la meilleure sur le plan grammatical, contextuel, et théologique. n

Ángel Manuel Rodríguez est à la retraite. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


É tude

biblique

Mark A. Finley

Moïse

L’ami de Dieu

L

a vie de Moïse témoigne de la direction miraculeuse et providentielle de Dieu. Moïse avait des traits de caractère communs à toute l’humanité ; cependant, sa vie révèle la gloire du pardon et de la puissance de Dieu. Les grandes difficultés qui se dressèrent en chemin auraient pu le submerger. Mais, regardant au-delà des problèmes, il « tint ferme, comme voyant celui qui est invisible » (He 11.27). À travers des défis de taille, des obstacles et des difficultés sans nombre, Moïse développa une amitié profonde avec Dieu. Vers la fin du livre de l’Exode, il est écrit : « L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. » (Ex 33.11) Existe-il quelque chose de plus gratifiant ? Connaître Dieu intimement et lui parler comme à un ami constitue la joie la plus grande de la vie. Dans cette leçon, nous allons réviser certains des faits saillants de la vie de Moïse, et examiner comment il développa une amitié aussi profonde avec Dieu.

1 Dans quel contexte fâcheux Moïse vint-il au monde ? Lisez Exode 1.7-12, 22. À cause du décret de Pharaon stipulant que tous les enfants mâles hébreux devaient être éliminés, Moïse était voué à une mort certaine. Cependant, Dieu tourna cette malédiction envers cet enfant en bénédiction.

2 Comment la vie de Moïse fut-elle miraculeusement préservée ? En quoi ce miracle eut-il un impact sur sa vie future ? Découvrez la réponse dans Exode 2.1-10. Dieu préserva la vie de Moïse dans un dessein particulier. Moïse fut élevé jusqu’à l’âge de 12 ans par sa propre mère, celle-ci étant même payée pour se charger de son éducation. Il reçut ensuite la formation la plus élevée disponible en Égypte aux frais de Pharaon. Devant l’impasse, Dieu a un plan. Les plans de Dieu réussissent en dépit de l’intervention humaine.

3

Lisez Exode 2.11-15. Quelle grave faiblesse de caractère Moïse manifesta-t-il ? Fort de ses antécédents, de son éducation, et de son entraînement militaire, Moïse crut qu’il devait délivrer Israël de l’esclavage égyptien. Il s’estimait prêt à accomplir quelque chose d’extraordinaire, mais Dieu, lui, savait bien qu’il ne l’était pas. Il lui fallait d’abord recevoir des leçons d’humilité, de patience, et de confiance. Dieu l’envoya donc garder des moutons.

4 Moïse s’enfuit dans le désert et garda des moutons pendant 40 ans. Il se disait sans doute que Dieu ne pouvait désormais plus l’utiliser. Comment Dieu se révéla-t-il à lui dans le désert ? Lisez Exode 3.2-10. En raison de ses échecs passés, Moïse était certainement convaincu que Dieu l’avait oublié et ne pouvait plus l’utiliser à son service. Mais pendant toutes ces années, Dieu veilla sur lui dans ses pérégrinations dans le désert. Et au moment propice, il se révéla à lui. Moïse était maintenant prêt à délivrer Israël de l’esclavage égyptien, et à être le dirigeant que Dieu voulait qu’il soit.

5 Quelle fut la réaction de Moïse, et que lui répondit Dieu ? Lisez Exode 3.10.11 ; 14.17. En Égypte, Moïse s’était senti prêt à délivrer Israël. Sachant qu’une préparation supplémentaire était essentielle, Dieu l’avait envoyé garder des moutons pendant 40 ans. Au terme de ces années, il constata que Moïse avait apprit ses leçons. Mais Moïse, lui, ne se sentait pas prêt du tout ! Dieu utilise ceux qui se sentent inaptes à la tâche parce que c’est alors, et seulement alors, qu’ils sont disposés à s’appuyer entièrement sur lui. Dieu utilise ceux qui ont le sentiment de leur faiblesse, car c’est alors, et seulement alors, qu’il peut être leur force.

6 Tout au long du livre de l’Exode, Dieu révéla sa puissance miraculeuse. Lisez Exode 4.1-4, 13, 14 ; 6.6, 7. Relevez trois miracles que Dieu fit pour manifester sa puissance prodigieuse tant à Israël qu’aux nations païennes environnantes. 7 Quel était le but ultime de Dieu en élevant Moïse à la tête d’Israël ? Lisez Exode 9.16. Dieu éleva Moïse expressément dans le but de révéler sa gloire au monde. À travers nos paroles et notre témoignage, il nous élève, nous aussi, pour que nous révélions sa gloire dans nos sphères d’influence respectives. Par conséquent, glorifions Dieu et manifestons sa puissance dans notre vie, pour qu’à l’instar de Moïse, nous puissions être ses amis et le représenter correctement dans tout ce que nous faisons. n

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DES IDÉES À PARTAGER

Votre publication édifie et touche des vies. Je vous loue pour cela. Pourriez-vous nous faire parvenir davantage d’exemplaires pour que nous atteignions nos frères et sœurs des parties reculées du pays ? Clifford Keya Kenya

Courrier Reconnaissance La revue Adventist World foisonne de bénédictions ! Permettez-moi de vous en exprimer toute ma reconnaissance. C’est avec joie que j’attends chaque numéro mensuel. Grâce à cette revue, je découvre ce qui se produit chez nos frères et sœurs du monde entier. Mes articles préférés sont ceux qui racontent des expériences missionnaires. Ils m’aident à me focaliser sur mon ministère et me donnent de nouvelles idées. Pourquoi ne pas inclure davantage d’articles sur l’œuvre des jeunes dans le champ missionnaire ? Merci aussi d’avoir mis Adventist World en ligne, ce qui nous la rend encore plus accessible. Quelle bénédiction ! Luis Moreira Quito, Équateur

Prièrew

Sur la route de Jéricho L’article « Sur la route de Jéricho » (novembre 2015) est tellement touchant que j’en ai pleuré. Il nous faut ce genre d’articles pour faire découvrir aux autres la personne de notre Dieu ! Dans Genèse 19, Dieu ne vit qu’une seule famille juste : celle de Lot. Lot était le neveu d’Abraham, ce patriarche prêt à offrir Isaac en sacrifice pour obéir à Dieu. Lot accueillit deux étrangers (des anges) sous son toit. Dieu sauva sa vie parce qu’il protégea ces deux visiteurs plutôt que de se protéger lui-même et de protéger ses enfants. Nous devons tout sacrifier pour suivre Jésus. Moni Dominique Inde/États-Unis La providence Lors de nos sorties le sabbat après-midi, nous avons fait la connaissance de Leanne, une ancienne catholique. Ma femme lui a offert un DVD, et moi, La tragédie des siècles. Elle a refusé le DVD, mais accepté le livre. Elle a mentionné le terrible massacre à Paris le vendredi précédent (13

novembre), dont je ne savais rien à ce moment-là. J’ai dit que cela ressemblait à une répétition d’un événement à Paris dans les années 1790. Poussée par le Saint-Esprit, elle a ouvert le livre au chapitre 15 (sur la Révolution française) et a été étonnée de voir que ce livre était autant à jour que le journal quotidien. Je suis sûr qu’elle était impatiente de lire La tragédie des siècles. Loué en soit le Seigneur ! Qu’il bénisse abondamment votre merveilleuse revue. Billo Smith Queensland, Australie Légalisme et hypocrisie Mille mercis d’avoir publié l’article intitulé « Légalisme… ou hypocrisie ? » (novembre 2015). Il souligne un point dont tous les chrétiens devraient être conscients. Matthew Alexandra Australie

Le légalisme est né de l’incompréhension de la loi parfaite de Dieu. L’amour, c’est la loi. Lors de son séjour terrestre, notre bien-aimé Messie marcha et parla dans un amour parfait. Il n’était donc pas un légaliste. Des légalistes l’accusèrent de transgresser la loi parce qu’il « travaillait » le sabbat. Cependant, les œuvres que Jésus accomplissait le sabbat étaient des œuvres d’amour envers les êtres humains. Ces œuvres ne s’opposaient en rien aux commandements et plaisaient à Yahvé.

LOUANGE

S’il vous plaît, priez pour chacun des membres de ma famille. Je me fais du souci concernant leur salut. Je désire tant qu’aucun ne se perde ! Priez Dieu de nous montrer combien il importe de nous préparer pour le retour de Jésus, et de nous aider à nous rendre compte de son imminence. Vicky, Royaume-Uni

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Je vous demande de prier le Seigneur de me transformer en profondeur, de façon radicale, pour que je sois vivifié spirituellement, moralement, et à tout autre point de vue. Puisse-t-il m’accorder le pardon, me purifier, et me sanctifier, car je désire renouveler mon alliance avec lui. Merizier, Haïti

J’ai besoin de vos prières ! Priez pour que je reste fidèle à ma foi, pour que je garde le sabbat selon la Bible, et pour que mes finances s’améliorent. Vincent, Zimbabwe Je vous serais gré de prier pour que je donne entièrement mon cœur à Christ, et pour que j’obtienne de l’avancement à mon travail. Peter, Afrique du Sud


C o wa n

Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

F r ee i m ages . c o m / R i c k

Il est bien de faire de bonnes œuvres le sabbat. Apprenons à marcher dans l’amour et la bonté du Saint-Esprit. Les légalistes, ce sont ceux qui sont obsédés par une adhésion stricte aux lois et aux règlements sans comprendre ou suivre la signification plus profonde de la loi. Aimons Dieu de tout notre cœur, de tout notre esprit, de tout notre corps, et de toute notre âme. Aimons notre prochain comme ou plus que nous-mêmes, car de cela dépend toute la loi. Si nous vivons dans l’amour, nous tendrons tout naturellement à nous conformer aux commandements. Mais si nous essayons de vivre par les statuts et les commandements sans l’amour, Yahvé n’y verra que des vêtements souillés et qu’un légalisme absolu. Aucune loi ne s’oppose aux actes et aux pensées qui constituent le fruit de l’Esprit. L’amour, c’est le commencement et la signification de la loi. Ceux qui vivent pleinement dans l’amour sont des êtres libres. Alléluia aux siècles des siècles, car Dieu est vraiment bon et merveilleux dans toutes ses voies ! Jason Gilbertson Par Facebook Hawaï, États-Unis

Deux par deux Comme au moins la moitié du monde (l’hémisphère nord) est, en février, encore en butte aux rigueurs de l’hiver, pourquoi ne pas considérer les tisanes suivantes pour soulager un mal de gorge, ou pour vous aider à vous endormir à l’heure de la sieste ?

Chaque jour, nous respirons environ 23 040 fois, déplaçant ainsi 12,4 mètres cubes d’air. Les respirations se font en paires, excepté deux fois dans la vie : à la naissance, lorsque nous inhalons pour la première fois, et à la mort, lorsque nous expirons pour la dernière fois. Source : A Natural History of the Senses

l’heure du

thé

thé vert thé oolong thé à la menthe thé blanc thé rooibos Source : EatThis.com P HOTO : P IX A B A Y / La r i sa K o s h k i n a

Par le passé, j’ai demandé à votre équipe de prière de prier pour moi. J’avais décidé de remettre entre les mains de Dieu ma recherche d’emploi et mon désir de rencontrer la femme de ma vie. Aujourd’hui, je suis heureux de vous annoncer que Dieu a entendu nos prières ! J’ai un bon emploi et une femme merveilleuse. Dieu répond vraiment lorsque nous nous unissons dans la prière. Peter, Malawi

Ma famille passe par des moments difficiles. Ayez la bonté de prier pour notre situation financière, car mon mari nous a abandonnés, moi et les enfants. Mercy, Zimbabwe Priez s’il vous plaît pour ma fiancée et pour moi. J’étudie actuellement dans un autre pays. Notre relation en est tellement affectée qu’elle est sur le point

de se briser. Priez pour que ma fiancée puisse me rejoindre bientôt. Anonyme, Brésil Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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DES IDÉES À PARTAGER U n de

il y a

65

ans

En février 1951, lors d’une réunion du comité de l’Union des missions de l’Angola, laquelle se tint à Nova Lisboa, en Angola, la maison d’édition de l’Angola fut établie. E. L. Jewell en fut le premier gérant. Dès 1937, on imprima les publications de l’École du sabbat sur un duplicateur, puis sur une presse Multigraph, à l’École de formation Bongo, à Lepi. Quand il devint évident qu’il faudrait plus d’une imprimerie pour produire la quantité prévue d’imprimés, les dirigeants firent des plans pour acheter une plus grosse presse. Au début, la maison d’édition en Angola était liée à la maison d’édition au Portugal et fut nommée Atlantic Publishers Limited – succursale de l’Angola (Publicadora Atlantico Limitada – Filial de Angola). Mais après que les dirigeants eussent choisi un bâtiment à Nova Lisboa et commandé une presse à cylindre et une rogneuse, le conseil municipal décida d’élargir la rue. Ils furent donc obligés de réduire la taille du bâtiment, ce qui ne convenait plus pour une imprimerie. En 1958, une nouvelle imprimerie vit le jour à la Mission Bongo. La maison d’édition de l’Angola (Casa Publicadora Angolana) est dirigée actuellement par l’Union des missions du sud-ouest de l’Angola. Vers la fin des années 1970, elle s’est établie à Huambo.

Des

chrétiens

multiculturels

En Amérique du Nord, les adventistes comptent parmi les groupes religieux les plus diversifiés sur les plans ethnique et racial. Leurs plus de un million de membres sont : blancs (37 pour cent) noirs (32 pour cent) hispaniques (15 pour cent) asiatiques (8 pour cent) autre (8 pour cent)

sermon 6 0 secondes

Lde’histoire mon cœur

L’auteur dit un mot d’adieu aux membres de sa famille d’église.

A

u cours de l’année que j’ai passée en Arizona, de nombreux membres d’église se sont assis avec moi, ont prié pour moi, et m’ont montré ce que l’amour signifie. Le 21 décembre 2014, j’ai déjeuné pour la dernière fois avec eux. J’étais, bien entendu, impatient de rentrer chez moi et de revoir mes amis chinois. Jusque-là, je n’avais pas compris combien les repas sont importants. Comme toujours, quelques membres et aides se sont chargés de faire la soupe et des spaghettis pour que tous puissent jouir de ce repas ensemble. « Vas-tu revenir à notre église un jour ? a demandé le pasteur. Tu vas nous manquer, tu sais. » Alors que j’étais dans la cuisine et que j’entendais leurs voix, j’ai soudain compris l’esprit de l’amour. Je veux être membre d’une église non seulement en raison de la connaissance qu’on obtient par les livres, mais aussi en raison de la façon dont les membres chantent les cantiques et accueillent leurs semblables au sein de leur communion fraternelle. Les membres de l’église de Yuma ont fait un travail formidable chaque sabbat. J’ai eu de la chance ! Je suis de retour en Chine. Mais je me souviendrai toujours de mon expérience. Sur une photo de mon étagère, je pose avec mes amis de l’église. Si je pouvais leur dire quelque chose, ce serait : « Je fais partie de la famille pour toujours ! »

Weining Wang habite en Chine. Il a passé Source : WorldReligionNews.com

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une année à Yuma, en Arizona, aux États-Unis.


DITES-LE EN

Mon

5O M O T S . . .

« Oui, je viens bientôt... »

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint

personnage biblique... préféré

Mon personnage biblique préféré, c’est Salomon. Tout comme lui, je désire obtenir la sagesse divine.

n

– Jeremy, Almarza, Chili

Jean, le disciple bien-aimé, est mon personnage biblique préféré. Il était l’un des « fils du tonnerre ». Mais après avoir passé du temps avec Jésus, il devint le disciple « bien-aimé ». Jean découvrit l’amour – l’un des enseignements les plus précieux du Christ – et le mit en pratique.

n

– Hector, Mogi das Cruzes, Brésil

En matière de personnage biblique préféré, Joseph remporte la palme ! Tel un manguier qui donne son fruit sucré après qu’on l’ait frappé, Joseph fit un bien exceptionnel à ses frères en dépit du mal qu’ils lui avaient fait. Grâce à lui, ils survécurent à la famine et habitèrent dans un secteur fertile de l’Égypte.

n

– Godfrey, Lira, Ouganda La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre cantique préféré. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ».

Nos voisins

qui se multiplient

Soixante pour cent de la population mondiale habite en Asie, bien que la population de l’Afrique croisse à un rythme plus rapide. Selon le nouveau rapport des Nations unies, « Perspectives de la population mondiale », la population de l’Inde devrait dépasser celle de la Chine dans moins de sept ans.

6

%

Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Gui Mo Sung Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun,Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Yutaka Inada, German Lust, Ray Wahlen, D’office : Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Geoffrey G. Mbwana, Paul S. Ratsara, Blasious M. Ruguri, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 12, nº 2

Source : The Rotarian

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