jardins et conservatoire botanique de bretagne: une condensé de biodiversité

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Jardins et conservatoire botaniques de Bretagne, un condenséé de biodiversitéé adrien dUSSOUCHET, ensnp, 3e année


sommaire 1 introduction 11 Le conservatoire botanique national de brest 111 Le jardin de roscoff 1v l’ile de batz v le jardin de kerdalo V1 bibliographie



introduction Comment expliquer la présence d’autant d’espèces végétales exogènes en Bretagne ? Plus que les plantes elles-même, ce qui frappe le botaniste averti lorsqu’il vient visiter les terres celtiques, c’est surtout l’incroyable diversité de milieux représentés par ces plantes. Cette région présente en effet une multitude de microclimats dont certains permettent l’introduction d’espèces exotiques. Par sa configuration péninsulaire, la Bretagne est fortement influencée par l’océan. Le climat y est très changeant mais les variations sont rarement extrêmes. L’océan adoucit les températures hivernales et les rafraîchit en été. L’ensoleillement est plus généreux et la pluviométrie plus faible sur le littoral. Grâce aux brises de mer, l’océan contrôle le climat littoral, bien sûr, mais aussi le temps qu’il fait à l’intérieur des terres. Pendant les longues journées d’été, le soleil chauffe le sol, et communique sa chaleur à l’air qui se réchauffe à son tour. Dilaté, donc plus léger, l’air remonte dans l’atmosphère où il se refroidit pour créer les nuages. La présence de ces nuages ou d’averses entraîne un fort contraste climatique en seulement quelques kilomètres, entre la bande littorale totalement ensoleillée et l’intérieur des terres où le ciel est couvert. De ce fait, la durée d’insolation est nettement plus importante sur le littoral qu’à l’intérieur des terres. C’est ainsi qu’à Roscoff comme sur l’île de Batz les cultures maraîchères du pays Léonard ainsi que les jardins botaniques profitent de zones climatiques particulièrement douces.



Par ailleurs, d’autres facteurs interagissent avec le climat pour créer des milieux spécifiques. C’est le cas du relief qui peut, de manière significative, influencer le climat local en créant des barrières qui oblige l’air à s’élever, ce qui contribue au développement des nuages et des précipitations. Il n’est pas rare que la pluie tombe sur le point culminant, alors que plus loin, dans le sens du vent, le temps est sec, voire ensoleillé. La topographie est aussi un élément fondamental quant à l’influence des vents, de l’ensoleillement et de l’eau (embruns littoraux, rivière en fond de vallon...). C’est ainsi que le Conservatoire Botanique National de Brest, situé dans le vallon de Stang-Alar, comme le jardin de Kerdalo, qui s’étend lui aussi le long d’un vallon, se sont intégrés dans des milieux très spécifiques afin d’y implanter des végétaux tout aussi particulier. Dans un premier temps allons voir comment le premier conservatoire botanique du monde est parvenu à introduire des espèces végétales du monde entier en recréant leurs différents milieux, à partir des caractéristiques physiques du vallon brestois dans lequel il s’est implanté d’une part, et d’autre part, grâce aux différents moyens mis en oeuvre pour faire renaître certains de ces milieux artificiellement (sauvegarde d’espèces menacées de disparition).


le conservatoire botanique nationale de Brest


L’extinction des espèces végétales et surtout la disparition de leurs milieux est devenue une préoccupation quasiplanétaire. En effet, les répercutions de cette dégradation de l’environnement commencent à se faire ressentir. La sauvegarde d’espèces végétales menacées répond à prise de conscience récente quant à l’amplification considérable du rythme des extinctions depuis l’ avènement de l’espèce humaine sur Terre et en particulier depuis l’ère industrielle. S’il peut être tenu directement responsable de l’extinction d’espèces végétales et animales par la surexploitation ou par la volonté de faire disparaître certains organismes réputés nuisibles ou indésirables, l’Homme entraîne l’extinction des espèces sauvages principalement par la transformation et la dégradation des milieux naturels ou par l’invasion de ces milieux par des plantes exotiques qu’il propage.


Les actions internationales du Conservatoire Botanique National de Brest consistent principalement à préserver par la conservation des espèces végétales au bord de l’extinction sur l’ensemble de la planète. Pour des raisons de priorités, le conservatoire s’est focalisé et spécialisé dans les flores menacées des îles océaniques. Ces îles hébergent généralement de forts pourcentages d’espèces endémiques (90% en Nouvelle-Calédonie)et sont très perturbés par les différentes activités humaines du fait notamment de leur extrême sensibilité (introduction de pestes végétales et animales qui éliminent progressivement les espèces locales, déforestation, destruction des milieux,...). Les îles des Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodrigues), de la Macaronésie (Açores, Canaries, Madère), des Antilles ou du Pacifique fournissent l’essentiel des collections botaniques qui sont cultivées en pleine terre dans les serres paysagères ou en pots dans les serres techniques. Ces serres divisées en quatre salles :


Les montagnes tropicales humides

7°C

9°C 3000 m

prairie d’altitude ( 1000 mm/an ) 15°C

13°C

2000 m

forêt tropicale d’altitude (4000 mm/an) 21°C

19°C 2500 mm/an végétation de la forêt de plaine

1000 m

Les régions tropicales abritent 46 % des montagnes de plus de 5000 mètres d’altitude.Des forêts tropicales humides, toujours baignées dans les nuages, s’y développent entre 1000 et 3000 mètres. Lorsqu’elles s’élèvent, les masses d’air se refroidissent en moyenne de 6°C tout les 1000 m. Il en résulte de fortes précipitations qui s’abattent sur le flanc des montagnes. Les vents forts qui soufflent en altitude accentuent le sensation de fraîcheur. Les plantes supportent ces conditions difficiles grâce à un port ramassé, des feuilles coriaces ou couvertes de poils. Chaque espèce se développe à l’altitude qui lui convient le mieux ce qui cré ainsi différentes strates de végétation.

Ralentie par le couvert forestier, l’eau de pluie s’infiltre dans le sol pour former une multitude de petites sources.


LA MENACE DE L’EXPLOITATION INTENSIVE DU BOIS D’une part, la forêt est coupée pour y installer des culultures et extraire du bois de chauffage et de construction. La régénération de la forêt est aussi stoppée par les feux ( cendres fertilisantes) et l’élevage (le bétail broute les jeunes pousses). Cependant la première menace pour ces forêts est bien le déboisement industriel avec les cultures d’exportation (banane, café, thé...) les aménagements et l’exploitation des ressources minières. Ainsi, les fortes pluies qui s’abbattent en altitude ravinent le sol. Elles provoquent des torrents de boue qui dévalent les pentes et cré souvent de gros dégâts tout comme les inondations plaine. Le sol ayant disparu, il ne joue plus son rôle d’éponge; cela a notamment pour effet d’accentuer la sécheresse en été.

déforestation: Honduras

ravinement des sols


Les Cylindroclines : Cylindrocline commersonnii et Cylindrocline lorencei

Ses feuilles pubescentes retiennent l’eau et protègent du froid

Avec des tiges et des feuilles couvertes de poils denses, les Cylindroclines sont des plantes bien adaptées aux hautes pentes humides de l’île Maurice. La destruction de leur milieu naturel et l’introduction du bétail ont gravement perturbé ces plantes. Le Cylindrocline commersonii est aujourd’hui réduit à une petite population d’une quarantaine d’individus. L’autre espèce, le Cylindrocline lorencei, semble totalement éteinte en nature. Sauvé in extremis de la disparition totale, il a pu être mis en culture à Brest grâce à un partenariat avec l’ISAMOR (Institut des Sciences Agro-alimentaires et du Monde Rural). Ce dernier individu a été bouturé pour dévellopper 4 clones. Cependant si l’un des pieds est touché par une maladie ou un parasite, il y a de fortes chances que les 4 autres y passent!


les iles oceaniques subtropicales

île protégée au nord de la Nouvelle-Zélande

Chacune des 500 000 îles qui existent sur Terre constitue un réservoire de biodiversité. Les populations végétales et animales qu’elles abritent ont évolué de façon originale, pour donner des espèces bien souvent endémiques. Elles offrent ainsi des renseignements précieux sur l’évolution des espèces. En effet, ces terres vierges ont peu à peu été colonisé par des plantes et animaux pionniers arrivés par les airs ( plantes à spores ou graines légères; oiseaux, insectes volants) ou par la mer ( plantes à graines flottantes comme les cocotiers et les palétuviers; animaux supportant un jeûne prolongé comme les lézards, tortues, escargots, insectes...). La compétition étant moins forte que sur les continents, les plantes et animaux endémiques des îles ont souvent perdu leurs moyens de défenses ( plantes sans épines, oiseaux incapables de voler...). En outre, la plupart de ces individus ont une faible fécondité, ce qui les rend d’autant plus vulnérables.


l’influence de l’homme sur les iles

île paturée (moutons) acollée à celle précédente (N-Z)

Lorsqu’elles furent découvertes, les îles étaient souvent recouvertes de forêts séculaires et peuplées d’animaux peu craintifs. Les forêts furent rapidement abattues pour fournir du bois d’oeuvre ou brûlées pour installer des zones de culture, les animaux furent massacrés par plaisir ou pour nourrir les équipages de bateaux de passage. Les espèces introduites volontairement ou non par l’homme ( chèvres, cochons, chats, rats, pestes végétales...) se sont révélées être de redoutables prédateurs ou concurrents. Plus agressives et plus prolifiques, ces espèces introduites ont éliminé définitivement un grand nombre d’espèces endémiques des îles. De nos jours, ces destructions sont relayées par les méfaits de l’agriculture intensive, le surpâturage et les aménagements touristiques. Certaines îles servent de lieu de stockage de produits toxiques ou de centre d’essais nucléaires.


l’Hibiscus insularis

Cet arbre est endémique des îles Norfolk, c’est à dire qu’il est confiné à ce minuscule archipel situé au nord de la Nouvelle-Zélande. En 1774, le capitaine Cook découvre ces îles, qui sont alors couvertes de forêts, et cet Hibiscus y est commun. En 1788 on y débarque du bétail pour assurer une réserve de viande aux équipages de passage. En 1964 un botaniste anglais, venu étudier Norfolk, découvre une végétation anéantie par les herbivores introduits au siècle précédent. Seulement quatre pieds d’Hibiscus insularis avaient survécu.


les zones tropicales seches Malgré les faibles pluies et les températures élevées qui y règnent, les zones tropicales sèches abritent une flore et une faune variées, très bien adaptées à ces conditions difficiles. Les végétaux s’adaptent à la sécheresse: - en limitant leur transpiration qui passe principalement par leur feuillage. Grâce à des feuilles de petites taille ( écailles, épines) ou recouvertes de cire ou de poils, ces espèces limitent leurs pertes en eau et luttent contre l’effet desséchant du vent. - en faisant des réserves d’eau. Les succulentes peuvent stocker de l’eau au niveau du système racinaire, des tiges ou des feuilles


Les cactus accumulent l’eau au sein de leur tissus chlorophylliens

Raphionacme hirsuta Cette plante sud-africaine possède un bulbe qui fait souvent plus de 3 fois la taille de la partie emergée


les forets tropicales humides Au début des années 1990, les forêts tropicales couvraient 10 millions de Km2, soit seulement 7 % de toutes les terres émergées de la planète.Cependant on estime que ces forêts abritent la moitié des espèces vivant sur Terre.

Tillandsia usneoides


l’amorphophallus titanium Cette espèce d’origine indonésienne est impressionante non seulement par la taille de sa fleur, de ses feuilles ( 2-2,50 m de haut) et de son tubercule mais aussi et surtout de par son adaptation morpholique au milieu dans lequel elle évolue. En effet l’odeur cadavérique qu’elle dégage lors de la floraison ( une odeur qui s’échappent jusqu’à plusieurs dizaines de mètres grâce à la taille de la fleur) ainsi que sa couleur sang lui permettent d’attirer de nombreux insectes pollinisateurs. Une fois la fructification achevée, un nouveau bourgeon foliaire permet au tubercule de se recharger.


QUEL AVENIR POUR LES forets tropicales? Chaque année, 140 000 km2 de forêt tropicale humide sont détruits par l’exploitation de l’Homme. Si ce rythme de destruction se poursuit, la majorité des forêts vierges aura disparu en 2050.

forêt amazonienne

source: site officiel de greenpeace


le jardin exotique de roscoff


Situé sur la commune de Roscoff, au nord du Finistère, ce jardin s’étend sur 1,6 hectares le long de la côte. On y cultive des plantes exotiques et subtropicales majoritairement de l’hémisphère sud (Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande, Chili, Argentine, Brésil, etc.), des îles de l’Atlantique (Iles Canaries, Ile de Madère, Açores, etc.) mais aussi de nombreuses espèces mexicaines (cactus, les agaves, les dasylirions... ). Cependant, ces différentes espèces ne sont pas classées par pays, leur répartition dans le jardin répond à leurs besoins. Elles ont été plantées en fonction de leur mode de reproduction et des caractéristiques de leur milieu d’origine, des milieux que le jardin tente de reconstituer en laissant libre-cour au développement de certaines espèces qui colonisent les massifs. . En effet, l’invraisemblance est bien là: comment des plantes d’origines si différentes peuvent-elles cohabiter dans un si petit espace? Tout d’abord, Roscoff et la côte nord de la Bretagne bénéficient de l’influence de la dérive nord-atlantique du Gulf Stream qui adoucit le climat. De plus, la ville est cerné par la mer ce qui confère au jardin des conditions climatiques particulières ( cf introduction ). Les précipitations tombent principalement du mois d’octobre au mois de février pour une moyenne globale de 880 mm/an. Par ailleurs, la nature des sols permet encore de gagner quelques degrés pour le jardin grâce aux affleurements de la roche granitique et surtout au python rocheux qui surplombe la mer, jouant un rôle de coupe-vent comme d’accumulateur de chaleur. Cette masse de granit de 18 m de haut, situé coté est, protège donc des vents d’Est et restitue la chaleur pendant la nuit.


Dès notre arrivée dans le jardin, j’ai tout de suite remarqué le belvédère aménagé sur le gros cailloux. Etant donné la lumière magnifique à ce moment de la journée, je m’y suis tout de suite précipité. Une fois en haut, j’ai pu admirer la vue et prendre quelques photos. Après un bon bol d’air, je suis redescendu par l’autre escalier. C’est alors que j’ai trouvé le parfait endroit pour s’arrêter le temps d’un croquis. Protégé du vent, en plein soleil, les fesses réchauffées par le granit qui prend le soleil depuis quelques heures déjà, je profitait d’un microclimat qui permettaient d’accueillir différentes espèces d’Aeonium, mais aussi des Mimetes cuculatus, Aloes, et Carpobrotus, des plantes que j’ai pu découvrir dans lors de mon voyage en Afrique du Sud l’année dernière. En général, les températures ne descendent pas en dessous du 0°C près du rocher et n’atteignent que rarement –2°C en haut du jardin. Le facteur limitant est donc le vent : le jardin est divisé en petites cellules par des haies qui limitent son action.


mimetes cucullatus Originaire du sud-ouest de la région du Cap, ce bel arbuste sud-africain, haut d’environ 1,50 à l’âge adulte, se couvre, du milieu de l’hiver jusqu’en début d’été, d’inflorescences blanc, rouge et jaune. Il a été planté au soleil, sur un sol plat au pied du rocher, ce qui lui permet de recevoir de grosse quantité d’eau. aloe africana aeonium tabuliforme Cet espèce originaire des îles Canaries développe une grande rosette acaule et très compacte (d’où son nom d’Aeonium plat). Comme les autres espèces du genre, elle affectionne le plein-soleil comme la mi-ombre, ainsi q’un sol bien drainé. Elle ne fait qu’une tête et meurt après la floraison

Cet aloe très représenté dans le désert du Karoo et dans la région du Cap forme une rosette assez dense dont les feuilles, bleu-gris, sont cernées de dents rouges. Les épis de fleurs écarlates ou jaunes paraissent à la fin de l’hiver.



Après cette pause croquis, à déambuler dans le jardin, j’ai retrouver d’autres plantes sud-africaines qui m’étaient familières, comme le Melianthus major ( du grec meli : miel), une espèce que j’ai pu observer dans tout les jardins botaniques du pays, en fleur lorsque j’y était (avril), avec ses denses et longues grappes terminales composées de fleurs mellifères. Cet arbuste se multiplie par drageons, possède des tiges creuses et des feuilles qui dégagent une odeur très particulière lorsqu’on les froisse. Elle était souvent située dans la partie médicinale des jardins du fait de son utilisation dans la pharmacopée traditionnelle de l’Afrique du Sud, pour soigner les plaies et traiter les contusions. Tout aussi représentées en Afrique, les Agapanthus umbellatus (ou africanus d’ailleurs) et praecox sont beaucoup utilisés dans les massifs, notamment dans le jardin où je travaillait mais aussi dans les jardins privés. Le genre compte 7 espèces toutes originaires d’Afrique du Sud. Lors de mon voyage en Afrique du Sud, j’ai eu la chance d’aller découvrir le royaume floral du Cap, au coeur des « Table Mountains », où la famille des Restionaceae est très bien représentée. Lorsque le vent souffle à travers les vallées, ces restios créent comme un mer herbacée dont le clapot nous fait croire que sol est en mouvement. Enfin, pour finir sur l’Afrique, c’est du Rhus angustifolia dont j’aimerais vous parler. Ce petit arbre de la famille des Anacardiaceae, accompagné de son frère Rhus lancea et de quelques combretums, constituaient à eux seuls la strate arborée de la région où j ‘était. En effet, le Free State, en plein coeur du pays, est une région caractérisée par ses plaines herbacées. Ces quelques arbres sont confinés autour des rares points d’eau de la région (petites rivières, autour des « kopjes »: extrusion granitique vieilles de millions d’années) au milieu d’immenses étendues de plaines agricoles en déperissement.


Rhus angustifolia (ANACARDIACEAE)

cannomois virgata (RESTIONACEAE)

Restio festuciformis (RESTIONACEAE)

Agapanthus umbellatus (LILLIACEAE)

melianthus major (MELIANTHACEAE)


Une dernière petite anecdote pour la transition: c’est en Afrique que j’ai pour la première fois, pu admirer une Agave en fleur (une fois tout les 15 ou 20 ans comme même!). Ces plantes m’intrigue depuis toujours, et le cultivar Agave amercicana « striata » a attiré mon regard de part les formes que créer sa robe panachée relevée par ses épines rouge-sang. Une autre espèce mexicaine d’Agave, l’Agave salmiana, m’a étonné par sa taille et j’ai été agréablement surpris d’apprendre, qu’en plus d’être d’une esthétique très particulière (qui personnellement me plaît, peutêtre pour l’exotisme quelle m’inspire), cette plante rentre dans la composition de la tequila, tout cela pour me faire dire qu ‘elle a tout pour plaire! Pour finir sur le Mexique, tout près de l’agave panachée, dans la même rocaille (sol drainant) qui permet de les faire pousser, le Dasylirion glaucophyllum, toujours de la famille des Agavaceae, m’a impressionné lui aussi par sa forme: un véritable « oursin des terres . Cette succulente à feuilles glauques était elle aussi utilisée pour confectionner de l’alcool nommé « Sotol » dans une province du Mexique, tandis que ses feuilles fibreuses permettaient la fabrication de paniers. Ce genre ne comporteraient que dix-sept espèces, toutes originaires du Mexique et du Sud des Etats-Unis, où elles seraient en voie de disparition dans leur milieu naturel.


agave americana «striata» (AGAVACEAE)

dasylirion glaucophyllum (AGAVACEAE)

agave salmiana (AGAVACEAE)


L’’ile de Batz (( Enez vaz ))


Après une matinée à observer les plantes exotiques, nous franchissons les 2 milles qui sépare Roscoff de l’île de Batz pour se faire une idée quant à la manière dont certaines de ces plantes s’intègre au paysage insulaire de « l’île basse »( le nom de l’île est issu de l’ancien français Insula bassa qui signifie donc «île basse»en comparaison à l’île d’Ouessant, l’île haute.Sa traduction bretonne, Enez Vaz, est un calembour basé sur le nom français, qui signifie « Île du Bâton »). Aux XVIIIe et XIXe siècles, les hommes étaient tous marins et les femmes travaillaient la terre ; ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’île changea radicalement de visage, avec la décroissance du cabotage et l’orientation agricole du nord-Léon vers le maraîchage. Désormais l’île est sujette à une exploitation agricole très importante (deux des plus grandes coopératives agricoles bretonnes, et même françaises, « Prince de Bretagne » et « Savéol », y sont basées). La culture légumière de primeurs est caractéristique de la région ( artichauts, choux-fleur, très bon d’ailleurs, pommes-de-terre et oignons). L’île sétend sur 1,5 km de large et 3,5 km de long, de quoi faire une jolie promenade!

source: www.wikipédia.com


Dès l’arrivée dans le petit port, on peut constater comment l’île s’est peu à peu tourné vers le tourisme, sans cependant se métamorphoser comme d ‘autre villes de la côte sous la pression de l’attractivité balnéaire. Le village a préservé son caractère bretons avec ses petites ruelles sinueuses sans trottoirs et ses belles maisons de pierre granitique locale aligné sur la rue. Bien que l’orientation du bâti n’est pas été réfléchi en fonction du vent, il a tout de même un sens. Ces habitations sont tournées, non pas vers la mer, mais vers le port, celui qui étaient au centre de la vie des îliens autrefois. Plus loin, les vielles fermes sont intactes, comme le bocage qui s’est développé au fil des siècles pour permettre de diversifier l’agriculture locale.



Les espèces utilisées pour ces haies bocagères se retrouvent dans celles qui limitent les propriétés et protègent les maisons du vents (Euonymus japonica, Olearia virgata, Eleagnus x ebbingei). Ces plantes sont souvent à feuillage gris, coriace ou recouvert d’une pruine peu sensible au sel et au vent. Les éléagnus notamment résistent à (presque) tout : la sécheresse, la pollution, le vent, les sols salés, les embruns et les tailles répétées. Très peu sensibles aux maladies, ils résistent aussi assez bien au froid, surtout dans les sols bien drainés). Cependant, la première espèce introduite pour sa qualité brise-vent (entre 1870 et 1930) n’est pas dans les haies. Le Cupressus macrocarpa est emblématique sur l’île et sur de nombreuses autres portions du littoral Breton (presqu’île de Quiberon, Belle-île notamment) car il fait partie des espèces (résineux en majorité) qui ont totalement modifié le paysage breton originel de la lande acide en venant y introduire la strate arborée. Il faut savoir qu’un mur, mais aussi une haie constituée de conifères à feuillage dense tels que le cyprès vert ou doré, faux cyprès, Cupressocyparis leylandi et les thuyas, font des brise-vent qui ne protègent qu’une bande de quelques mètres derrière eux, au-delà le vent tourbillonne... En revanche, une haie constituée de feuillus caducs est filtrante, freine le vent, l’épuise si bien que derrière elle on ne le sent plus et ce jusqu’à 10 fois sa hauteur; en clair, une telle haie de 2 mètres de haut taillée en rideau protège 2 x 10 mètres = 20 mètres derrière elle. Les persistants à feuillage peu dense, tels le fusain du Japon et l’elaeagnus donc, mais aussi le Phillyrea angustifolia, l’if, le laurier sauce, le Camellia sasanqua, le houx vert ou panaché, les cotoneasters (lactea et franchetii), le buis ... constituent de bons brise-vent durables.



Par ailleurs, dans ces jardins on retrouve d’autres plantes bien plus exotiques comme les Aeoniums les Cordylines ou les Aloes qui se développent sans aucun soucis. A savoir s’ils sont bien intégrés au paysage local, ce n’est qu’une question de goût, les locaux pour leur part, semblent les appréciés.



Le jardin de Kerdalo


Oeuvre du prince Peter Wolkonsky, le domaine de Kerdalo est le fruit d’une passion insatiable et le rêve exaucé de toute une vie. Habitant dans une région à sol calcaire, Wolkonsky ne pouvait assouvir son désir de plantation. C’est pourquoi il alla chercher en terre bretonne un terrain acide et bien arrosé, apte à accueillir l’ensemble des végétaux qui l’inspiraient. Il fut charmer par une exploitation agricole de 18 hectares à Trédarzec, perdue dans un vallon encaissé qu’alimente deux sources surplombant le lit du Jaudy. Il n’eu aucun mal à se procurer ce terrain étant donné son piteux état et la valeur foncière de l’époque. En 1965, il s’installe définitivement en Bretagne. Déjà âgé de 65 ans, il entreprend pourtant un travail colossal au niveau de l’aménagement des bâtiments : l’imposante ferme s’élève d’un étage, nouvelle charpente, construction de deux tours. Simultanément, le terrain se façonne, l’eau canalisée permet la création d’un étang et de différentes pièces d’eau, des constructions annexes qu’il décore lui-même voient le jour : pavillons, nymphée et ses muses ornés de coquillages, grotte italienne, pagode chinoise... Une fois le décor planté, il s’est attaqué au végétal.


Le jardin est caractérisé par un jeu entre l’ordre et le désordre. Il composé d’une multitude de micro-jardins, fédérateurs de micro-ambiances qui se déclinent avec harmonie. La topographie du terrain est le fil conducteur de la visite car c’est elle qui confère au jardin la diversité de ses milieux. En effet, en fonction de l’ensoleillement, de l’hydrographie, de la pente (stabilité des sols) et des caractéristiques du sol, des milieux très variés ont été crées. Son créateur a su entremêler les styles, les matières et les couleurs, dans un jardin où l’on ressent surtout l’influence des jardins anglais, mais aussi celle de l’architecture italienne, ponctuées de folies chinoises. Lorsque l’on laisse guider par les petits chemins qui sillonnent le jardin, on apprécie aussi le jeu des proportions, en passant de petits espaces intimes où l’on se fraie un passage à travers les feuillage (souvent dans la pente du vallon) pour aboutir sur de grands espaces ouverts où l’on s’arrête pour observer un beau panoramique (fond de vallon et crêtes). Une énorme collection de plantes aux origines très diverses s’offre ainsi à nous durant toute la ballade, et ce, pour notre plus grand bonheur!


Le jardin mĂŠditerrannĂŠen et ses terrasses exposĂŠes plein sud


Le charme des jardins de Toscane.


Le nymphĂŠe entourĂŠ de gunneras






bibliographie - Espèces végétales menacées, brochure réalisée par l’Institut Klorane et délivrée par le Conservatoire Botanique National de Brest, - Botanica, encyclopédie de botanique et d’horticulture, Editions Place des Victoires,

sites internet - www.bretagne-environnement.org - www.jardinexotiqueroscoff.com - www.wikipedia.fr


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