Actu'elle n° 05 decembre 2013

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édito Quittons cette année un peu morose et ouvrons la porte de 2014 avec enthousiasme. Laissons derrière nous les mauvaises nouvelles, et tentons de retenir de cette année principalement les actions positives, histoire de garder le moral et donc, de préserver notre santé ! En cette période de fin d’année, on pense aux autres, il faut choisir les cadeaux, savoir ce que l’on va cuisiner de meilleur, comment on va décorer notre table de fête. Tout faire pour rendre ces quelques jours magnifiques, et voir le bonheur illuminer les visages de ceux que l’on aime. Actu’elle a revêtu aussi ses plus beaux atours, et vous propose une nouvelle maquette, grâce à une équipe renforcée de divers talents en gardant toujours un œil sur les dernières actualités à Paris, capitale incontestable de la mode. Le franc parler notre rencontre du mois, Fatou Kandé Senghor, réalisatrice incontournable, ainsi que Prudence Maïdou, à l’affiche de Dakar trottoir, en couverture, clôturent cette année comme en hommage au cinéma sénégalais, étonnamment vivace, même si nous n’avons plus vraiment de salle de cinéma. Notre femme légendaire du mois, la Reine de Saba, est, comme il se doit lorsque l’on fête Noël, un personnage biblique, mais pas seulement. Elle est aussi commune aux musulmans, aux juifs, et symbolise par son histoire aussi une certaine forme de dialogue, de tentative de compréhension entre cultures différentes. Nous avons forcément une pensée pour tous ceux et celles qui ne fêteront pas dans la joie, trop soucieux ou trop seuls. Puisse ce numéro spécial fêtes leur apporter un peu de baume au cœur ! Joyeux Noël ! Bonne année ! Au plaisir de vous retrouver l’année prochaine pour de nouvelles aventures et découvertes ! La rédaction.

Notre couverture : Prudence Maïdou Photographe : VBLOCH.com

haite u o s s u lle vo e ’ u tes ! t ê c f A s ’ e d l s bel quipe è é r ’ l t e e t d Tou


sommaire


Décembre 2013 Société 16 En couverture, Prudence Maïdou 18 Rétrospective optimiste 22 Fatou Kandé Senghor, rencontre 28 Omar Victor Diop , coup de coeur

n°5 06

Brèves

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Courrier des lecteurs

Santé & bien-être 36 L’étiopathie 38 Prévisions astrales 40 Le yoga 42 Les recettes de grand-mère 12

Beauté 44 Préparez-vous à l’hiver 46 Donnez des vitamines

Femmes d’Afrique

Makeda-Balqis, reine de Saba

à votre peau !

48 Le parfum, à chaque fragance, son émotion

84

Livres du mois

Mode 52 Le salon du mariage 56 Fashion story

Maison 74 Décor de fêtes,

tendance argentée

76 On aime !

32 Idées shooping Noël 78 Recettes de fêtes

90

Agenda

94

Carnet d’adresses

Evasion Les Seychelles 80 Roman 86

Une énigme trop sensible


brèves JOURNALISTES EN DANGER, INFORMATION MENACÉE Toutes les victimes civiles sont injustes et révoltantes. Mais quand des journalistes sont assassinés, c’est le peuple que l’on bâillonne subitement. Un journaliste n’a pour gilet pare-balle que son sens de la psychologie, son expérience. Armés de micros, de stylos, ces passionnés prennent le risque de partir à la recherche de la vérité, d’en donner au moins à entendre une parcelle. Enlevés dans la région de Kidal, au Mali, les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters pour RFI, ont dû espérer qu’on allait les sauver jusqu’au dernier moment. Mais rien. Ils ont été assassinés le 02 novembre 2013. Une balle dans la tête pour finir. Régulièrement, des journalistes sont enlevés, assassinés partout dans le monde. D’après l’ONG Reporter sans Frontières, dans l’année 2013, 45 journalistes et 28 net-citoyens et citoyensjournalistes ont été tués, 183 journalistes et 158 net-citoyens ont été emprisonnés.

Baaba Maal lauréat Afrique du prix Protége le goal de l’onusida Le Dr Leo Zenkeng, directeur adjoint de l’Onusida, Organisme des Nations unies contre le SIDA a indiqué que “Baaba Maal a permis aux jeunes d’être mieux informés, d’avoir accès aux traitements et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination“. Baaba Maal a félicité tous les artistes qui l’ont accompagné dans ce combat. L’objectif de la campagne “Protège le goal“ est de sensibiliser sur le VIH et de mobiliser les jeunes afin qu’ils participent activement à la prévention contre le virus. Le prix met en avant la valeur du football et de la culture comme outil de changement social.

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Une cinéaste saoudienne aux Oscars ? Wadjda, réalisé par Haifa Al-Mansour, est le premier film officiellement produit en Arabie Saoudite, où les cinémas sont inexistants. Il pourrait être présenté aux Oscars le 2 mars 2014, dans la catégorie du meilleur film étranger. C’est le premier long-métrage de cette réalisatrice Saoudienne. Il raconte comment une petite fille se bat pour avoir le droit d’enfourcher une bicyclette. Déjà récompensé plusieurs fois à l’international (à Venise, Dubaï, Cannes), il a été filmé en grande partie en caméra cachée (dans les quartiers conservateurs) par la réalisatrice, bravant ainsi les interdits de son pays. Haifa Al-Mansour s’était déjà fait remarquer dans les festivals par des courts métrages, et un documentaire Women without shadows. Elle milite aussi pour la réouverture des cinémas publiques interdits dans son pays depuis 1970.


... Le professeur Fatou Sow Sarr honoré aux Etats-Unis La sociologue, Maitre de Conférences et directrice du Laboratoire Genre et Recherche Scientifique de l’IFAN Cheikh Anta DIOP, Madame Fatou Sow Sarr, a été honorée par la prestigieuse Université Américaine de Boston et le Centre Pan African Congress de ladite Université. Ce prix est une reconnaissance du travail remarquable qu’elle abat au Sénégal et partout à travers le monde sur les questions d’égalité et d’équité du Genre. De nombreuses publications faites par le Laboratoire qu’elle dirige dans divers thèmes de recherche intégrant la problématique Genre en témoignent. Elle a réussi à faire institutionnaliser de manière définitive le Genre dans l’espace universitaire sénégalais, avec la création en 2003 à l’IFAN, du premier Laboratoire de recherche sur les questions relatives au Genre.

DE PLUS EN PLUS D’AFRICAINS POLYTECHNICIENS Parmi les près de 630 diplômés de Polytechnique issus du continent, certains ont marqué les esprits. Le franco-ivoirien Tidjane Thiam, directeur général de l’assureur britannique Prudential, le tunisien Mohamed Frikha, fondateur de la société d’informatique Telnet et de la compagnie aérienne Syphax, de Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc, ou de la Sénégalaise Rose Dieng-Kuntz, chercheuse spécialiste de l’intelligence artificielle et première femme africaine à avoir intégré l’Ecole, en 1975. Dans leur sillage, une trentaine d’étudiants du continent rejoignent chaque année le campus, et en 2012, ils représentaient 27 % des élèves étrangers. Le Maroc fournit le contingent le plus important, en raison de la qualité de ses classes préparatoires. Le réseau d’anciens compte quelque 313 Marocains, 181 Tunisiens, près d’une trentaine d’Algériens, de Sénégalais et de Camerounais, pour l’essentiel.

Légalisation d’un troisième genre en Allemagne Depuis le 1er novembre 2013, l’Allemagne est le premier état européen à reconnaître officiellement et administrativement le troisième genre. Elle fait désormais partie de la petite liste des nations à admettre les personnes nées de sexe indéterminé. Les parents pourront désormais ne pas choisir, arbitrairement, souvent après indécision médicale, le sexe de leur nourrisson lorsque ils ont les deux sexes physiquement apparents. A l’âge adulte, cette personne aura la possibilité d’être homme, femme ou de rester lui-même, c’est-à-dire neutre. Généralement on utilise le terme Hermaphrodisme, mot issu de la mythologie grecque. Mais les individus de sexe dit indéterminé préfèrent qu’on les désigne plutôt par intersexué.

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brèves Une chinoise naturalisée malienne en lice pour les législatives au Mali

Doris Lessing, anticolonialiste, féministe, Prix Nobel de littérature, nous a quittés

Yu Hong Wei dite Astan Coulibaly, est candidate aux élections législatives du Mali. Installée à Segou depuis 1982 à l’âge de 23 ans avec son mari Mr Coulibaly, pharmacienne de formation, elle vit là depuis près de 30 ans. Elle est candidate aux législatives avec six autres personnes sur une liste commune à trois partis politiques baptisée Ségou Kanou (L’amour de Ségou en bambara). Si elle est élue, elle compte lancer des projets “qui aideront beaucoup les habitants de Ségou“, en améliorant “les conditions de vie des femmes, des enfants et des jeunes sans emploi“.

La romancière britannique Doris Lessing est décédée le 17 novembre, à 94 ans. Prix Nobel de littérature en 2007, auteur d’une cinquantaine de titres, elle est une véritable icône pour les marxistes, anticolonialistes, anti-apartheid et féministes. Elle a dressé un portrait saisissant et résolument anticolonialiste de l’Afrique australe dans son recueil de Nouvelles africaines (1964) en trois volumes.

Miss Venezuela sacrée Miss Univers 2013 María Gabriela Isler, 25 ans, a décroché le titre de Miss Univers 2013 le 9 novembre à Moscou. Native de la ville de Valencia dans l’État de Carabobo au Venezuela, sa famille a emménagé très tôt à Maracay dans l’État voisin d’Aragua, où elle passe une licence en management et marketing, et obtient un poste au sein de la chaîne télévisée Venevision. Elle est la septième Vénézuélienne à décrocher le titre. Seuls les États-Unis font mieux, avec huit gagnantes.

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Née le 22 octobre 1919 à Kermanshah en Perse, l’actuel Iran, Doris Lessing a été élevée en Rhodésie (Zimbabwe), où son père s’installe quand elle a cinq ans. Elle quitte l’école à 14 ans. Installée à Londres depuis 1949, elle connaît le succès avec ses deux premiers livres Vaincue par la brousse (1950) et Martha 0uest (1952), premier des cinq volumes de sa fresque Les Enfants de la violence, roman largement autobiographique. En 1962, c’est le succès international avec Le Carnet d’or, devenu un livre-phare du féminisme. Doris Lessing publia ensuite un cycle de science-fiction Shikasta (1981), et des romans plus psychologiques comme L’Eté avant la nuit ou très proches de l’actualité : La Terroriste (1986) et Le Vent emporte nos paroles (1987), un témoignage sur la guerre en Afghanistan. En 1994, elle publie le premier tome de son autobiographie, Dans ma peau avant un deuxième en 1997 La marche dans l’ombre.



courrier des lecteurs Nous vous remercions pour vos encouragements qui nous font chaud au cœur et nous poussent à continuer cette magnifique aventure. Vos remarques sont les bienvenues ! Elles nous aident à améliorer notre magazine pour votre confort et plaisir.

Suite à l’article paru en septembre, sur le nappy hair, je vous livre mon témoignage. Ma mère est allée à la clinique du cheveu à Nation, après diagnostic elle me dit : “Ma fille tu as raison de ne plus défriser tes cheveux depuis 5 ans, quand tu nous le disais on trouvait ça spécial, au bout du compte tes cheveux sont plus sains que les nôtres, plus longs, et tu as trouvé la bonne parade, soins, tresses et tissages de temps en temps, faits par les mains expertes de ta coiffeuse. Ma fille tu as tout compris!” Oui Maman, fini les défrisages, quant à ma fille c’est pareil, elle sera nappy et aura des cheveux sains et beaux, voilà! Stévyne via Facebook Merci Stévyne pour ce témoignage. Nous espérons que le mouvement nappy hair sera suivi par le plus grand nombre pour le bien-être de toutes !!

Bonjour. J’habite en Belgique et j’aimerais savoir si encore possible d’avoir une version du magazine mensuel de juillet-août avec Adama Paris en cover ? Cordialement Natacha via FB Natacha nous a confirmé avoir bien reçu les 2 premiers numéros du magazine. Elle remercie Actu’elle et confie être “ très satisfaite parce que les articles sont tellement instructifs et édifiants“. Et nous on remercie Natacha de ces compliments sur Actu’elle et ce, jusqu’en Belgique !

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Bonjour. J’adore votre magazine, on y apprend plein de choses et on le garde précieusement ! PS : une ‘tite page de jeux, on dirait pas non ! Ndeye via email J’adore vraiment ce que vous faites. Je vous encourage à continuer. Ahmed via FB Bonjour. Merci à toute l’équipe d’Actu’elle de nous faire découvrir ces parcours de femmes ! On en redemande !! Bonne continuation Bella via email Enfin un magazine de qualité pour les femmes ! Je m’empresse de le lire chaque mois et d’un bout à l’autre !! Bravo pour la qualité des articles, ils sont tous intéressants : de la beauté à la découverte de ces femmes extraordinaires qui font de l’Afrique le continent du XXI siècle et celui des femmes ! Une note spéciale à la qualité des articles écrits par Laure Malécot qui en plus d’avoir une belle plume nous fait découvrir tant de femmes d’exception ! Longue vie à votre magazine !!! Juste une petite remarque, il serait important de mettre des légendes sous vos photos (qui est qui et où et quand ?) Merci Arielle via email

us ! o n z e m écriv gmail.co

@ n iddesign llemags k/actue o o b e c fa



La Reine de Saba, une des plus grandes énigmes de l’Antiquité, est le symbole par excellence, fantasmé par de nombreux artistes, de la femme belle, libre, fière, sage, indépendante et puissante. Nombreux sont les historiens, intellectuels, théologiens, qui se sont penchés sur ce personnage, commun au christianisme, au judaïsme et à l’islam, afin de distinguer les mythes et légendes de la réalité.

Makeda-Balqis, Reine de Saba 12


Femmes d’Afrique Un Royaume d’essences précieuses, d’or et d‘ingéniosité. Le Royaume de Saba était désertique, mais prospère, car les sabéens (environ en -900) maîtrisaient des techniques d’irrigation des sols, exportaient de l’or, et contrôlaient, à travers le désert du Yémen et toute la péninsule arabique, le commerce des produits les plus précieux du monde méditerranéen (épices, myrrhe, encens). Le royaume était également ouvert sur l’Inde et l’Afrique, et commerçait avec l’Egypte. La très belle fille unique du Roi de Saba, Makeda, avait perdu sa mère encore enfant et fut instruite par son père à qui elle succéda. L’admiration que lui vouait son peuple était sans borne, sa renommée de sagesse et d‘équité s’étendit bientôt au-delà des frontières du royaume. Les sabéens, qui adoraient le soleil et les étoiles, vénéraient aussi leur Reine à qui ils prêtaient des pouvoirs magiques.

Chacun ses convictions De l’autre côté de la Mer Rouge, Salomon, Roi d’Israël, entendit parler de Makeda et du culte païen de son peuple. Il se mit en tête de convertir la Reine et lui fit parvenir une missive tentant de la convaincre de l’existence d’un Dieu unique. Makeda, en réponse à cette demande de ce Roi dont elle connaissait la puissance et l’intelligence, lui fit parvenir des cadeaux précieux par une procession grandiose, pour lui démontrer que son royaume n’avait rien à lui envier, et qu’elle ne renoncerait pas à ses convictions et traditions. Le Roi Salomon, bien qu’impressionné, fit renvoyer l’or, les pierres précieuses et les parfums, et répondit qu’il ne se laisserait pas acheter, et qu’il était prêt à envahir le pays pour convertir les sabéens. La Reine de Saba quitta sans hésiter le confort de son palais, et Marib, la capitale du Royaume, et partit pour un très long voyage, à dos de chameaux, à la rencontre de ce souverain que l’on disait si juste. Lorsqu’elle atteignit enfin les portes de Jérusalem, avec sa suite chargée de cadeaux pour le Roi, elle était fermement décidée à l’impressionner, à lui démontrer son intelligence, son courage et sa force.

Quand deux grands esprits se rencontrent La Reine entra dans le palais de Salomon par une porte de verre. Les reflets sur le sol de marbre bleu imitaient si bien ceux de l’eau, qu’elle releva le bas de sa robe pour y marcher, dévoilant ainsi le galbe de ses jambes à Salomon, fasciné, qui n’avait jamais vu femme aussi magnifique. Makeda fut éblouie par le Palais de Salomon, et par le Temple qu’il venait de construire pour son Dieu. Mais elle ne s’avoua pas pour autant conquise, et chercha à éprouver la logique de Salomon en lui demandant “Que signifie : 7 cessent, 9 commencent, 2 offrent à boire, un seul a bu ?“. Le Roi d’Israël répondit, sans hésiter “Lorsque cessent les 7 jours d’impureté de la femme, les 9 mois de grossesse commencent, les 2 seins offrent à boire, et l’enfant boit“. Makeda, afin encore de tester la clairvoyance de Salomon, lui envoya un groupe de jeunes hommes et femmes, tous vêtus de larges vêtements unisexe, et lui demanda de les séparer selon leur genre. Salomon fit venir de grands vases d’eau de rose. Les garçons prirent l’eau à pleines mains et se frottèrent le visage. Les filles se lavèrent d’abord les mains, puis demandèrent d’autres vases pour le visage… Deux esprits, cultures, spiritualités différentes, se découvraient et dialoguaient. Cette rencontre qui devait être diplomatique prit une tournure inattendue et légendaire, et devint une fulgurante histoire d’Amour. Le Roi Salomon, totalement subjugué, demanda à la Reine de l’épouser. Makeda refusa, arguant qu’il avait déjà de nombreuses épouses et concubines. Elle ne pouvait être que l’unique femme de l’homme de sa vie.

Le Lion de Judah ramène l’Arche d’Alliance à la Reine de Saba Le séjour de Makeda au Royaume de Salomon dura six mois. A l’heure du départ, Salomon offrit à la Reine de Saba un anneau, sur lequel était gravé le Lion de Juda, en lui disant “Prends-le afin de ne pas m’oublier et si jamais j’ai une descendance de ton sein que ce Lion en soit le signe“. Makeda repartit vers son peuple, sa terre de l’autre côté du vaste désert, et accoucha sur le chemin du retour, de leur fils, Ménélik, Ebna-Hakim. Salomon aurait alors écrit en l’honneur de sa Reine des parties du Cantique des Cantiques, ou Cantique de Salomon, dans lequel un homme et une femme s’échangent des déclarations passionnées. 13


Salomon n’a pas envahi le Royaume de Saba. Makeda ne s’est pas convertie au monothéisme. Une quinzaine d’années plus tard, Ménélik, jusque-là élevé en Ethiopie, décida de se rendre à Jérusalem. Makeda lui confia avant de partir l’anneau orné du lion de Judah. Salomon, dont le royaume était devenu un empire, reconnu immédiatement son fils. Il ressemblait tant à son père le Roi David ! Il appela les notables pour leur présenter ce fils dont il était si fier, et voulu le couronner Roi d’Israël. Ménélik refusa, clamant son amour de son pays, et son besoin de retrouver son peuple. Il voulait une autre faveur : le tissu qui couvrait l’Arche d’Alliance, en souvenir de Makeda. L’Arche d’Alliance, d’après la Génèse, fabriqué par les Israélites dans le désert du Sinaï, serait un coffre sacré destiné à transporter les deux tables de la Loi transcrites par Moïse, qui accompagna les Hébreux durant l’Exode et la conquête de Canaan, puis avait été installé dans le Temple de Jérusalem par le Roi Salomon. Le Roi Salomon, prévoyant les dissensions après sa mort, à propos de sa succession aurait donné l’Arche à Ménélik. D’ailleurs, deux années seulement après son décès, en -933, le Royaume d’Israël se divisera en deux. L’objet sacré fut donc emmené au Royaume de Saba, accompagné par vingt Lévites, la garde rapprochée de Salomon. Ménélik fit construire sur la montagne de Sion, près d’Axoum (nord de l’Ethiopie) un temple pour le protéger, appelé mezgeba Axoum, trésor d’Axoum. Selon la tradition populaire, l’Arche est toujours dans l’église Sainte Marie de Sion, sanctuaire copte le plus sacré du pays, sous la protection d’un gardien, seul autorisé à l’approcher. Les éthiopiens seraient donc gardiens des fondements, de l’Histoire de la chrétienté.

Les aventuriers de l’Arche Dans Les aventuriers de l’Arche perdu, réalisé par Steven Spielberg et produit par George Lucas, dans les années 80, Indiana Jones retrouve le temple de la Reine de Saba, et l’Arche d’Alliance. Une vingtaine d’année plus tard, le 7 mai 2008, la réalité approche de près la fiction. Des scientifiques allemands mènent des recherches sur l’histoire des débuts du royaume d’Éthiopie et de l’église orthodoxe éthiopienne depuis 1999. Elle découvre à Axoum-Dungur près de l’ancienne ville de Marib, sous le palais d’un roi chrétien, un temple vieux de 3 000 ans, nommé Mahram Bilqis (temple du 14

dieu Lune). Selon les archéologues, il s’agit d’un site sacré utilisé par les pèlerins entre -1200 et 550, et une preuve de l’existence de la Reine de Saba. Il est orienté vers l’étoile de Sirius, la plus brillante, et d’une grande importance pour les pharaons égyptiens, (déesse égyptienne Sopdet). Les archéologues soulignent aussi que dans ce palais il y avait un autel, dans lequel aurait probablement reposé l’Arche de l’Alliance.

Une constellation mythique La Reine de Saba est souvent assimilée à Cassiopée (mythologie grecque), fille d’Hermès, mariée à Céphée, Roi d’Ethiopie. Cassiopée aurait provoqué la colère des dieux en prétendant que sa fille, Andromède était plus belle que les Néréides, nymphes de la mer. Celles-ci demandèrent à Poséidon, dieu de la mer, de les venger. Il envoya un énorme dragon de mer, Cétus, ravager les côtes d’Éthiopie. Les tempêtes provoquées par le dragon furent si violentes que le Roi Céphée alla demander conseil auprès de l’Oracle d’Ammon de Libye, qui lui dit que la seule condition pour sauver son royaume était de sacrifier sa fille au monstre. Andromède fut donc attachée à un rocher de la côte. Mais Persée, le héros, accompagné de son cheval ailé Pégase et armé de la tête de Méduse, une des Gorgones, vint au secours de la Princesse dont il désirait la main. La tête de la Méduse pétrifia le dragon, aussitôt transformé en statue de pierre. Le héros épousa la princesse Andromède. Les Dieux décidèrent de nommer les constellations Andromède, Persée, Céphée, Cetus et Cassiopée, afin que les mortels se souviennent qu’il vaut mieux rester humble. Cassiopée est l’une des plus remarquables des 88 constellations de la Voie lactée, la plus vertigineusement profonde, à l’image d’un mythe qui a marqué plusieurs civilisations, pendant plus de trois millénaires. Elle est sans conteste la Reine la plus mystérieuse et célèbre de toute l’Histoire de l’Humanité. Laure Malécot


“Elle a l’éclat du diamant noir et la fraîcheur de l’aube, et la légèreté du vent. Comme l’antilope volante elle bondit au-dessus des collines, et son talon clair dans l’air est un panache de grâce. Genoux noirs devant les jambes de cuivre rouge, élan souple du sloughi aux chasses de la saison. Mouvement musique harmonie, que je vous chante de la voix d’or vert du dyâli ! Ils m’ont dit sa bravoure d’amazone, sa langue de soie fine, la poseuse d’énigmes.“ Elégie pour la Reine de Saba, Léopold Sédar Senghor

Makeda-Balqis, Reine de Saba La Reine de Saba est évoquée dans la Bible, le Coran (les hadits), le Kebra Nagast, (la Gloire des Rois). La tradition rabbinique répertorie 22 questions que la Reine aurait posées à Salomon, portant sur la conception, la filiation, l’identité sexuelle et religieuse. Certains théologiens avancent que la Reine de Saba a défié l’autorité masculine, menacé l’ordre du monde, et même qu’elle se serait rendue chez Salomon pour découvrir le secret de sa puissance et le détruire. Pour d’autres, cette rencontre des deux souverains révèle à l’humanité un chemin de pensée et d’espoir, par l’échange de savoirs. Les historiens pensent que le royaume de Saba a existé à partir de -1000, au moins. A partir de Ménélik, premier monarque de la longue dynastie des Salomonides, empereurs d’Ethiopie de droit divin, furent fondées les bases de la chrétienté orthodoxe copte éthiopienne et de ses liens étroits avec le pouvoir. Ménélik Ier a mené des guerres de territoires qui ont élargi les limites du Royaume de Saba, mais deux siècles de conflits avec les Arabes et les Perses l’ont finalement fait sombrer. En quelques siècles, s’est développé le Royaume d’Axoum ou Empire aksoumite, qui atteint son apogée au Ier siècle, et utilise le nom “Éthiopie“ dès le IVe siècle. La dynastie salomonide a repris le pouvoir vers le XIème siècle. Aksoum devient le premier grand empire à se convertir au christianisme. Cette dynastie reste au pouvoir jusqu’en 1974 à la chute de Hailé Sélassié. L’Ethiopie, peutêtre protégée par ses légendes, et l’aura d’une foi ancestrale, n’a jamais été vraiment colonisée. Une tribu de juifs éthiopiens, dit Falashas, est parfois considérée comme celle des descendants de Salomon et de la Reine de Saba.

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société

Prudence Maïdou Prudence, aînée d’une famille de six enfants, née en Centrafrique, est arrivée en France à l’âge de 11 ans. Elle a commencé à exercer sa première passion, la danse, dès l’enfance. Ses oncles et tantes la faisaient participer en cachette à des rencontres de danse, des battles, qu’elle gagnait souvent. Adulte, sa carrière a commencé par le petit écran, où son sourire ravageur l’a fait remarquer. Prudence va très vite démontrer qu’elle peut aussi animer avec l’émission Signara, sur France Ô, qui va lui permettre de voyager dans toute l’Afrique. Cette expérience en direct a été, de son propre aveu, “une belle transition de la danse au cinéma“. En une dizaine d‘années, Prudence a multiplié les expériences, tourné dans des clips, des téléfilms, au cinéma, dans des publicités, joué au théâtre. Déjà dotée d’une solide formation en danse, (modern jazz, hip hop), elle se perfectionne en suivant des stages de clown, d’improvisation, des cours de l’Actors Studio, et met aussi en scène. Le rythme avec lequel elle fait évoluer sa carrière témoigne d’une énergie formidable. Pourtant, cette impulsive avoue en riant ne pas être organisée du tout, et fonctionner uniquement à l’envie. A la lecture du scénario de Dakar Trottoir, enthousiaste, elle annonce au producteur, Moctar Ba : “Personne ne pourra jouer ce rôle mieux que moi !“. Entrer dans la peau de Salla, qui a vécu son enfance dans la rue avant de se lancer à cœur perdu dans la fièvre des nuits dakaroises, qui s’exprime par la danse et veut s’en sortir, va pourtant s’avérer être “une belle expérience, mais très éprouvante“. Le tournage se déroulait principalement la nuit, et le film décrit la dureté de la vie de la rue. “Je me suis beaucoup investie dans le changement physique. Plus les jours passaient plus mon visage changeait. C’était parfois troublant“. A cela s’ajoute 16

un autre challenge, le film est tourné en wolof. Prudence a beaucoup apprécié de travailler avec le réalisateur, Hubert Laba Ndao, “une personne très plaisante au travail, qui laisse une totale liberté aux comédiens tout en donnant quelques mots clés“. Elle est admirative de son partenaire, Erick Ebouaney, avec qui elle avait envie de travailler depuis longtemps. Il lui a apporté beaucoup pendant le tournage, dit-elle. Prudence Maidou, considère le Sénégal comme son pays d’adoption, et de manière générale, en Afrique, elle est partout chez elle. L’engagement pour des causes humanitaires fait aussi partie de sa vie. Dès 2007/2008, elle a monté le spectacle Maux de femmes, dont les recettes ont été redistribuées aux associations œuvrant pour les femmes enceintes atteintes du sida. Actuellement, elle travaille sur un projet de sensibilisation aux atrocités faites aux femmes dans les conflits de RD Congo. La situation de son pays natal, la Centrafrique, l’attriste forcément, la met en colère : “Les gens ne savent plus pourquoi ils se battent. Quelle est la vraie raison de cette guerre ?“. Prudence Maïdou a joué toute une palette de sentiments, d’émotions. Il lui manquait un rôle qui lui tient vraiment à cœur. Prudence s’apprête dans quelques mois à donner la vie, et se réjouit de devenir mère. C’est “un projet, un rêve qui se réalisent“.

© VBLOCH.com

Danseuse, comédienne, metteur en scène, Prudence Maïdou aime diversifier ses possibilités. Le parcours de la comédienne principale de Dakar Trottoir reflète une personnalité passionnée, investie, décidée à vivre pleinement. Elle y incarne Salla, une jeune femme ambitieuse qui veut sortir de la misère à tout prix, un rôle qu’elle a dès la lecture du scenario, reconnu comme sien.


En couverture

En quelques mots… Le défaut que vous avoueriez ?

L’impatience. La qualité que vos amis vous reconnaissent.

L’honnêteté. La qualité que vos collègues vous reconnaissent.

Savoir rebondir dans toutes les circonstances. Le fait de ne pas être rancunière. Vos genres de livres et de films ?

Les biographies, et tous les films de Alejandro González Iñárritu Les personnalités qui vous inspirent ?

Un profond respect pour Mandela. Une admiration pour toutes les mères : les mères aux foyers, les mères célibataires, veuves, qui se battent pour élever leurs enfants, ces enfants qui seront ces Hommes de demain. Qu’est ce que pour vous une vie réussie ?

Faire ce qu’on aime. Se réveiller tous les jours en bonne santé et être entouré des siens.

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2013

Rétrospective optimiste Comment définir une nouvelle optimiste ? Pas si facile ! Une fonction, un moteur de recherche qui trouverait automatiquement les bonnes nouvelles, c’est un rêve… Ras-le-bol des news à la sauce sinistrose, un clic, et s’afficheraient d’autres genres d’actualités. Mais non ! Essayez de taper “bonne nouvelle“ sur un moteur de recherche, vous verrez… Alors, nous avons cherché ce qui s’est passé à propos des thématiques qui nous tiennent à cœur, et dans un sens évolutif. Simple prise de conscience, action, invention, nous avons fait une petite sélection d’évènements qui influencent eux aussi, peu à peu, le cours de l’Histoire, de notre histoire. 18

Au Sénégal, le développement est féminin Dans les régions de Kaolack et de Saint-Louis, 150 femmes leaders ont été formées en gouvernance locale, grâce à l’Association pour la Recherche et l’Education pour le Développement en Afrique. Un programme d’appui aux projets économiques des femmes a été organisé par la Fédération des ONG du Sénégal-Action Paysanne, dans la vallée du fleuve Sénégal et du bassin arachidier. La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Anta Sarr, s’est engagée au financement d’une valeur globale de 50 millions de francs CFA à 49 organisations de femmes du département de Foundiougne, et a rappelé que l’enveloppe globale dédiée au financement des femmes du Sénégal s’élève à 815 millions de francs CFA pour 12 800 cibles.


Yes, we can !

Visas pour tous

En avril, la politique anticorruption de Maky Sall a atteint son apogée médiatique lorsque la police a arrêté plusieurs hauts dignitaires de l’ancien régime, dont le fils de l’ancien président, pour détournements de fonds. Un avertissement clair à tous ceux qui se croyaient à l’abri derrière leurs privilèges… Pendant sa visite à Dakar, dans son discours officiel du 26 juin, Barack Obama a souligné que le Sénégal est “une des démocraties les plus stables d’Afrique et un des partenaires les plus solides“ pour les ÉtatsUnis dans la région, ajoutant qu’il croyait qu’il pouvait être “un formidable exemple“ pour le continent. Dans la foulée, la réhabilitation et la réouverture des centres et stations de recherches est devenue concrète avec la décision de l’Etat sénégalais de dégager pour cela 3,5 milliards de FCFA. Le contexte économique africain semble entamer une évolution très positive : le Fonds Monétaire International (FMI) est optimiste pour l’économie de l’Afrique subsaharienne. Le taux de croissance prévu à 5 % pour cette année serait de 6 % pour l’année prochaine, et, pour la troisième année consécutive, le taux d’inflation annoncé est en baisse. Si les riches africains suivent l’exemple du multimilliardaire sud-africain Patrice Monsepe, qui a répondu à l’appel de Warren Buffet et Bill Gates, et annoncé donner la moitié de sa fortune aux populations déshéritées de son pays, le continent devrait émerger très rapidement !

Jusqu’à présent, le Sénégal était l’un des rares pays africain à ne pas demander de visa. C’est maintenant terminé : la réciprocité des visas africains est en vigueur depuis le 1er juillet. Le visa biométrique aura rapidement généré, malgré une belle pagaille administrative, plus de 450 millions de francs CFA en France, a révélé, en octobre, Aïssata Dia, vice-consul du Sénégal à Bordeaux.

Une femme à la tête du gouvernement Au Sénégal, en politique, la présence des femmes est remarquable. La nomination d’Aminata Touré comme Premier ministre du gouvernement de Macky Sall le 03 septembre résonne comme un symbole fort représentatif de l’engagement citoyen des sénégalaises.

Reconnaissance internationale pour le cinéma sénégalais Deux films made in Sénégal, qui parlent de l’immigration sans détour, ont ému public et jury de plusieurs festivals. La Pirogue, de Moussa Touré a reçu le Grand Prix Louis Lumière en France, et au Maroc le Grand Prix du Festival Cinéma et Migrations. Le Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou a honoré Alain Gomis de l’Etalon d’or de Yenenga, pour Tey (aujourd’hui en wolof), et Moussa Touré de l’Etalon de bronze pour La Pirogue.

Un symbole en pèlerinage La visite du premier président afro-américain des Etats Unis au Sénégal a forcément été émouvante. Michelle et Barack Obama ont entamé leur tournée africaine par Dakar, dont le centre était bloqué à la circulation pour l’occasion. Ils ont donc traversé une ville quasiment déserte, qui leur était pour l’occasion, réservée. Michelle Obama et la Première Dame du Sénégal Marième Sall ont visité le collège Martin Luther King, exclusivement réservé aux filles, et rencontré les élèves. Michelle Obama leur a rappelé ses origines modestes, et a évoqué son père, qui ne rêvait que d’une chose : qu’elle aille à l’université. La Première Dame des Etats Unis a souligné à quel point c’était important qu’il soit fier d’elle. Le 26 juin, le couple présidentiel a ensuite effectué une visite sur l’île de Gorée. Les clichés de Barack Obama à la Porte des Esclaves ont fait le tour du monde. 19


Le héros n’est pas mort Barack Obama en visite de trois jours en Afrique du Sud n’a pas rencontré Nelson Mandela, qui été hospitalisé à Pretoria, dans un état critique. Il rendra visite à la famille, et ne pourra pas aller comme prévu à Soweto, trop agité. Il va rendre hommage à celui qui dit-il, l’inspire beaucoup, en se rendant sur l’ile de Roben Island où Nelson Mandela a été emprisonné pendant 27 ans. Mais le Héros a finalement fêté ses 95 ans, le 18 juillet, à la grande surprise des médias qui l’avaient déjà enterré, et de sa famille qui commençait à se disputer l’héritage. Le grand Mandela est finalement rentré chez lui. Décidément, cette année, les médias et surtout le net s’empressent un peu trop de relayer les rumeurs. Quelques mois plus tôt, Hugo Chavez, au Venezuela, s’était vu enterré trois mois avant son décès par Twitter dans une sorte d’emballement médiatique morbide !

Quelques pas vers l’égalité La loi autorisant les femmes à octroyer la nationalité à leur époux et à leurs enfants de nationalité étrangère a été adoptée à l’unanimité par les députés de l’Assemblée Nationale sénégalaise le 28 juin. Le 25 octobre, le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf a procédé au lancement du Réseau francophone pour l’égalité femmehomme à Paris.

Un remède préventif contre le palu 100% naturel Au Burkina Faso, deux étudiants, Gérard Niyondiko et Moctar Dembelé, ont mis au point le Fasoap, un savon à base de citronnelle, karité et autres ingrédients secrets, tous naturels et qui repousse les moustiques. Testé sur une partie des habitants de Ouagadougou, il s’avère que son action est double. Non seulement l’odeur qu’il laisse sur la peau éloigne les moustiques, mais l’un de ses composants tue aussi leurs larves !

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Pour les soins et le respect dus aux femmes Le cancer fait des ravages, particulièrement chez les femmes, et s’étend de plus en plus en Afrique, où il y a peu de centres spécialisés. Le 12 janvier, un nouveau centre de dépistage et de traitement du cancer du sein et du col de l’utérus a ouvert ses portes à l’Hopital Ndamatou, de Touba, avec le soutien de l’association Prévenir et de ONU Femmes. La santé de la population doit être une priorité absolue pour le développement national. Cet été, l’amélioration de la santé maternelle et infantile (et la promotion de l’emploi des jeunes) a été encouragée par un accord signé à Dakar le 5 août entre le gouvernement sénégalais et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La lutte contre les violences faites aux femmes, en particulier l’excision, avance trop lentement. Chaque geste compte. Dans la commune de Ziguinchor, 427 villages se sont mobilisés et engagés contre le mariage forcé et l’excision. En soutien à cette lutte contre l’excision en Afrique et dans la diaspora, le gouvernement britannique, a annoncé octroyer un appui de 50 millions de FCFA. Au plus haut niveau de l’Etat, un engagement symbolique a été pris le 13 août : le président Macky Sall a officiellement déclaré parrainer le Programme de lutte contre les violences faites aux femmes.


Rétrospective optimiste

L’Afrique écologique, c’est chic ! Les énergies renouvelables se développent rapidement sur le continent. Le plus grand parc éolien d’Afrique de 120 MW a été inauguré à Ashegoda dans le nord de l’Éthiopie en novembre, et au Maroc, le parc éolien de Tarfaya, dont la construction a commencé en février sera le plus puissant du continent avec 300 MW. La loi d’interdiction de certains sachets plastiques est entrée en vigueur le 23 novembre en Côte d’Ivoire et récemment au Sénégal. Remarquez, rien n’empêche de contribuer, chacune et chacun, à limiter leur utilisation …

Un visa n’achète pas la dignité Des milliers de personnes cherchent à émigrer, en partant dans des conditions déplorables, au risque de leur vie, pour un avenir qui n’est souvent pas meilleur que ce qu’ils laissent, et les demandes de visa sont innombrables pour quitter le pays. Les démarches sont, forcément, extrêmement compliquées, difficiles, on demande des garanties bien souvent impossibles à produire pour des étudiants. Tandis qu’en Europe, quand on fait les comptes, on se félicite de l’apport des immigrés ! Une étude publiée par l’University College of London a souligné la contribution des migrants récents aux finances de l’Etat britannique…. Mais soudain, pendant quelques jours, le rapport de force s’est inversé, dans une simple lettre, celle d’une jeune sénégalaise culottée, adressée au Consul Général de France à Dakar, et relayée sur le net à la vitesse de la lumière. Bousso Dramé, lauréate du Concours International d’Orthographe du Sénégal, furieuse de l’accueil qui lui a été réservé pendant les démarches pour étudier en France, a refusé catégoriquement le visa qui lui a finalement été octroyé. Buzz garanti sur les réseaux sociaux, les internautes louent massivement son courage et sa franchise.

L’union fait la force Plusieurs rapports ont signalé qu’en 2013 nous avons atteint une baisse de 90% des émissions de carbone. Ainsi le trou de la couche d’ozone s’est stabilisé durant ces quinze dernières années, et il serait possible qu’il se résorbe complètement d’ici 2065 ! C’est une victoire pour l’humanité, qui montre ainsi qu’une action concertée peut changer radicalement le cours des choses. Car rien n’est joué d’avance, le futur se construit par chacun de nos actes.

Au Mali ... On savoure le retour de la paix depuis le 18 juin après une guerre qui aura duré six mois, et mêlé la France et l’Union Africaine à un conflit local contre intégristes islamistes et rebelles touaregs. Il s’avère aussi que le sous-sol malien est un des plus riches d’Afrique subsaharienne. C’est d’ailleurs le troisième producteur d’or du continent après l’Afrique du Sud et le Ghana. Depuis quelques années, a été aussi découvert un gisement de 5000 tonnes d’uranium dans la région de Faléa, proche de la Guinée et du Sénégal, qui attise les convoitises occidentales. N‘est ce pas une bonne nouvelle d’être un pays riche en matières premières? Mais pourquoi donc dit-on au Tchad : “si tu trouves du pétrole dans ton jardin, rebouche le trou et surtout, ne dis rien à personne !“ ? Finalement, le 28 juillet les élections présidentielles au Mali ont eu lieu dans le calme, et ont abouti à la victoire de Dioncunda Traoré. Le pays est toujours en voie de sécurisation. 21


Société Fatou Kandé Senghor gratifie le public sénégalais en ce mois de décembre d’une rafale de productions, fruits de sa formidable énergie créatrice : deux documentaires, L’autre en moi et Malibala, le sens du danger, et un livre sur le hip-hop sénégalais, dont elle est acteur depuis la première heure “J’aime l’éloquence, les mots“. C’est une sorte de hargne et ce n’est pas toujours négatif. On appelle ça aussi la “gnak“ ! Fatou Kandé Senghor a créé Waru Studio, à Dakar, qui accueille des artistes en résidence et que l’on pourrait qualifier de laboratoire culturel. Elle revient tout juste de Turquie et du Japon, où elle a projeté L’autre en moi, et assisté à des plateformes de discussion de femmes photographes, à Istanbul, avant de faire un échange avec une artiste japonaise, Masako Ato.

© Erick - Christian Ahounou

Actu’elle évoque avec cette femme de tête, sans conteste un des piliers de l’art visuel africain, ses derniers films, ses convictions, ses révoltes, et son combat de femme.


A la rencontre de

Fatou Kandé Senghor Actu’elle : Commençons par L’autre en moi, présenté au Fespaco de cette année… Fatou Kandé Senghor : Ce film relate l’histoire de jumeaux, Etienne et Léopold Senghor, partis aux EtatsUnis à 7 ans rejoindre leur famille, et qui y ont vécu toute leur vie de jeune homme. Etienne, revenu en Afrique au bout de 20 ans, s’est battu pour se réapproprier une culture, une terre, une langue, des connexions familiales, sociales, communautaires. Léopold, venu 15 ans après lui, est perçu à travers le prisme d’Etienne. Du fait de leur gémellité, on a l’impression que parler à l’un c’est parler à l’autre. On prend des raccourcis avec Léopold, alors qu’il a besoin lui aussi de refaire Golgotha ! Leurs maux sont différents, mais leurs vies se complètent. Léo, c’était Etienne avant. L’histoire de ces jumeaux est d‘autant plus extraordinaire que Léopold est l’homonyme de Léopold Sédar Senghor, le frère de son grandpère. Ces jumeaux sont venus pendant longtemps en vacances ici, ils étaient toujours ensemble, passaient leur temps à reconnecter avec la famille. Mais Léopold n’a pas été mis en situation de pèlerinage. On n’a pas pensé qu’il fallait que cette autre dimension de lui doive être reconquise. Et lui, comme délié de tout, circule avec son nom comme s’il en était

l’unique porteur ! Tout le monde le regarde en pensant à Léopold Sédar Senghor, qui a largement débattu de la question d’identité, de négritude. C’est toute une découverte pour lui, à 40 ans ! Les africains veulent toujours voir en leur progéniture une forte dose d’africanité qui n’est pas, qui n’est plus. L’appartenance à la communauté ne peut pas se faire à une certaine distance. La socialisation se fait là où l’on est, fonctionne. Celui qui a été coupé de sa société initiale, exclu du groupe car il ne leur ressemble pas, a un vide, un mal, quelque part, ou imprimé dans ses gènes. Cette nostalgie consciente, ou inconsciente au début, le rattrape toujours. C’est le cas de la plupart des personnes que je connais. C’est un déchirement, un trouble que l’on n’imagine pas vraiment. On se dit que l’émigré est presque sauvé, puisqu’il est dans un environnent où l’on mange et boit ! Mais au-delà de ça, cette personne a besoin d’une âme, d’une connexion particulière. L’autre en moi est un film qui me surprend tous les jours. Au moment de songer au titre, j’ai pensé à cette métaphore de leurs visages identiques. Et il y a plus de spectateurs qui sont l’autre en eux que de renvoi entre les deux ! Après les projections, les discussions durent plus longtemps que le film qui ne fait qu’une seule heure ! Beaucoup de problématiques sont soulevées, la connexion, la famille, 23


l’immigration… Ce film accomplit sa mission, il m’a permis de parler de l’immigration différemment, en ne parlant pas du moyen de transport, mais du finish line. Les gens partent car c’est nécessaire. Une fois là-bas, après, si on a plusieurs enfants, c’est difficile de revenir à la fréquence qu’il faudrait. Beaucoup de paramètres relèvent de la vie de nos parents et l’on ne peut pas les juger. L’autre en moi ne pointe pas du doigt, mais relate une tranche de vie réelle, afin que les gens comprennent que dans la vie, certes on ne choisit pas, mais si l’on est alerte on peut remédier aux aléas. Une expression bambara dit “plier le destin“. Cette notion de destin est tellement figée, que savoir qu’existent des outils pour le plier est rassurant.

A : L’immigration est un drame collectif. On se souvient de Lampedusa, et de toutes ces personnes qui décèdent avant d‘arriver à bon port! FKS : Même en sachant que ça va être dur après, les gens continuent à partir, ce qui nous étonne tous. On regarde cela avec effarement. Dans ces bateaux, ils sont nombreux, avec même des bébés, des femmes. Les situations sont inimaginables. Ce n’est pas de la fiction ! Tout le monde réfléchit à l’immigration. Nous encore plus dans notre travail, parce que nous n’avons pas envie d’être des artistes décalés d’une certaine réalité de notre continent. Celui qui veut partir a une liste de choses qu’il voudrait accomplir pendant sa vie sociale. Au Sénégal, tu dois t’occuper de ta mère. Regarde toutes ces mamans qui vendent des arachides, des légumes, dont la grand-mère vendait déjà devant le stade, et la mère vendait déjà du poisson ! Leurs enfants regardent la télé, 24

voient des gens conduire des voitures, sécuriser leur famille, avoir des maisons. Ils n’ont jamais demandé un crayon à un père, mais tous les jours demandent à une femme, la mère, la grand-mère. Tout ce qu’ils ont, c’est toujours une femme qui l’a donné. Ils se disent que s’ils restent, ils ne pourront jamais rien changer. Emotionnellement, je peux comprendre qu’ils aient envie de tenter l’aventure. Mais j’aimerais le voir autrement. Ce sont des forces que la famille est censée donner, mais elle n’y parvient pas toujours. Mais c’est aussi une chance. Le voyage c’est la vie, les meilleures connexions amicales, les meilleurs moments, les pires. Pour voyager il faut être culotté ! Aller vers les autres, c’est déjà soi, qui n’est jamais pur, contrairement à ce que les gens pensent. C’est déjà des décennies et des décennies d’autres gens, et se projeter dans l’univers de l’autre. Les humains ont plus de choses en commun que de différences. Epouser par exemple quelqu’un de différent, dont la grandmère ne pourra pas prononcer le nom, c’est une liberté et déjà un signe chez les êtres qu’ils ont compris que l’autre, c’est eux. Une vie doit être bien ennuyeuse si on n’est que renfermé sur ses petites habitudes sans s’ouvrir à l’étranger, aux différences ! Quand on arrive dans une communauté, c’est important de négocier son appartenance, qui n’est pas logique d’emblée. On pense souvent être assez indépendant de vivre, de sa manière d’être, mais on a toujours des comptes à rendre aux autres, aux siens, à sa progéniture, qui a aussi besoin d’avoir quelques paramètres de votre vie.

A : Avez-vous déjà rencontré des problèmes quand vous faites des photos, ou filmez ? FKS : Je réfléchis à mon sujet de documentaire pendant des années.

Je suis spontanée, certes, mais d’une spontanéité sécurisée ! J’ai aussi la chance de venir du monde du cinéma, où les régisseurs expliquent aux gens ce qui se passe. De plus, dans notre culture il faut tout le temps demander la permission, même aux gens qui n’ont rien à voir avec la chose. En wolof on appelle ça “thier“, ce morceau de respect que tu donnes. Quand je filme un sujet dans un environnement, je préviens autour, dis ce que j’ai à faire, pourquoi, qui est concerné. Quand je travaillais sur les femmes, ou quand j’ai fait Ciné Tangana dans l’exposition des piétons, j’ai filmé de nuit. Même quand je filmais juste les bancs, les chaises, je demandais à qui ça appartenait, expliquais ma démarche. Ensuite je ramène un carton d’invitation. Si quelqu’un sort un truc du genre « Tu filmes pour vendre en France », je m’arrête pour lui dire que l’ignorance c’est ce qu’il y a de pire au monde, et je continue ce que je faisais. Je travaille aussi avec un processus de documentation. “Une photo“, c’est aussi une trace immortelle.

A : C’est important, l’archivage ? FKS : Rien ne commence aujourd’hui. Dans un travail de fond, il y a le passé. Je suis très consciente de la disparition des gens et des choses, la transformation des quartiers, de l’architecture, la disparition des personnes. Pour le présent, on peut entrer dans une sorte d’imaginaire, comme les avatars, mais même eux doivent être reliés à un passé ! Parfois les gens ne savent pas quand ils sont nés, et on fournit des indices, des traces d’évènements qui leur permettent de se repérer. Cela fait partie de notre contrat social. Nous sommes dans une logique de contribution. Chacun est un maillon pour faire circuler les choses. Notre ère est une plate-forme scientifique


A la rencontre de Fatou Kandé Senghor intellectuelle internationale, d’échanges d’informations, de témoignages. Il faut être humble, respecter non seulement l’Histoire, mais aussi celle des individus, des groupes. On ne peut plus faire les Christophe Colomb. Chaque être, qui porte déjà son aura, va être obligé de se lancer dans la foule, de créer ses propres connections, pour savoir qui sont ces gens, quel est ce pays où il pourra ensuite donner son avis en tant qu’être qui vit dans un autre environnement et qui pourra dire “J’ai cherché mon équilibre longtemps, j’ai rencontré telles et telles choses, mais au final je suis bien là, entouré de gens bien, je suis heureux.“. J’aimerais franchement que les gens arrêtent de s’inventer leur morceau d’Histoire, respectent le passé, et que les éléments du passé qui ne fonctionnent pas dans le présent soient démantelés, efficacement et intelligemment. Je suis en conflit avec ces nouvelles institutions, qui se construisent aujourd’hui avec comme slogan premier… en Afrique, etc. En quoi es-tu premier ? As-tu bien compris ce qui existait avant toi, comment les gens communiquaient, fonctionnaient, mettaient en place des choses ? Je ne comprends et n’accepte pas cette espèce de course. Ce n’est pas un concours.

une malienne, une de Guinée Bissau, une béninoise, une gabonaise, deux sénégalaises, que des voix magnifiques, on a enregistré un morceau collectif au studio des Daara J. Family. Parties dans le feeling, on n’a pas filmé dans

guerre en Côte d’Ivoire pour tomber dans une seconde dans leur pays, ont bien voulu me parler. Un jour dans un village j’ai fait des photos de 480 femmes. Les questions tournaient autour de l’école des femmes. Que

Je fais des films, de la photo, de la danse, j’ai écrit un livre... Je suis juste une artiste, qui utilise différents médiums d’expression. le studio, du coup pas d’image pour le visuel ! Nous décidons de faire le clip au Mali. Arrivée en période d’élection, j‘ai trouvé de fabuleuses images de femmes aux archives du CNC malien. Aminata Traoré, et des femmes de grand courage, comme ces transformatrices qui revenaient de la

leur apprend-ton, que savent-elles ? J’ai constaté que notre diva malienne était bien complexe. Elles m’ont fait découvrir les intérêts occidentaux en jeu, et beaucoup d’autres choses qu’on n’entend pas forcément au journal télévisé. Il y a beaucoup plus de richesses qu’on ne croit au Mali. Ainsi

FKS : Le Mali, pour nous, c’est une somptueuse diva. On n’a jamais vu le Mali comme un pays pauvre. J’y suis déjà allée par voie routière, de Gorée à Tombouctou. J’ai vu les choses les plus magnifiques de ma vie, ce qui a complètement bouleversé mon sens de l’esthétique. Je voulais comprendre ce qui s’y passait en écoutant des femmes. J’étais à Dakar et ne pouvais pas y aller. Avec des amies chanteuses,

© Fatou Kandé Senghor “The back ofEve“

A : Vous avez dernièrement réalisé aussi le documentaire Malibala. Comment est né ce projet ?


son actu le clip est devenu un documentaire.

A : Les documentaires que vous réalisez ont une touche très particulière… FKS : Je veux réaliser des films à dimension humaine, en mélangeant documentaire, journalisme, photographie d’art. J’aime le suspens dans la narration, mais je tiens particulièrement à la notion de films documentaires. Mes amours cinématographiques sont des documentaires. C’est aussi ce qui me correspond le plus en termes de tournage, l’intimité. Le principe du documentaire de création est la mise en situation d’un récit donné. Je reviens sur les faits et réorganise l’espace dans lequel il s’est déambulé. Quand j’entre dans l’histoire, l’espace a évolué, nous sommes dans un autre temps. Je prends la liberté de ne garder que quelques protagonistes pour alléger, aider à comprendre l’essentiel de l’histoire, et toutes ses dimensions historiques, sociologiques, passionnelles, afin que le spectateur soit traversé par toutes sortes d’émotions.

A : Comment financez-vous vos films ? FKS : Je fais des films et de la photographie institutionnels principalement pour des ONG, ce qui finance mon art, et le nourrit. Ce travail m’a permis d’aborder toutes sortes de sujets. J’ai arrêté les études en licence, et cela a complété ma formation, mon savoir, d’apprendre à bien connaître le Sénégal. J’ai une passion folle pour ce pays ! Je suis entrée dans son ventre, vu que les sénégalais pouvaient être très différents, que dans les campagnes on te donne tout avec une confiance aveugle. J’ai découvert des endroits qui ensuite ont fait partie de ma matière. “L’autre en moi“ a été tourné à Joal, Fadiouth, Thiès. Les spec26

tateurs sont étonnés de la beauté des décors. J’accumule beaucoup, tourne par bouts. Je fais vraiment les choses par étape. Mais j’y arrive, encouragée par l’impact de chacun de mes films. Je fais des films, de la photo, de la danse, j’ai écrit un livre... Je suis juste une artiste, qui utilise différents médiums d’expression. Je ne cours pas après les honneurs. Ma notoriété dépend plutôt de ma force intellectuelle et artistique. La reconnaissance du peuple m’intéresse beaucoup plus que celle des gens du métier ! Elle est plus sûre !

En décembre, le film de Fatou L’autre en moi sera projeté pendant le Fanal de Saint-Louis. et le documentaire Malibala sera diffusé pendant le mois de décembre sur les chaînes de télévision sénégalaises.

A : Vous enseignez aussi le Cinéma… FKS : Mes cours parlent plus de social living que de cinéma en tant que tel. Le cinéma s’apprend par la consommation d’images. Il faut regarder comment est fait le cadre… Que va-t-on créer qui n’existe pas déjà ? Après, c’est la manière de traiter les matières qui compte. Pour cela il faut être près de ces matières, et avoir un certain détachement. Il faut du recul pour traiter un sujet. Sans cela, le point de vue est biaisé, c’est difficile de comprendre la subtilité à donner aux spectateurs. Propos receuillis par Laure Malécot

Le livre sur le hip hop sera dans les librairies en janvier.


Fatou Kandé aux lectrices d’Actu’elle Soyons bien dans notre peau !

© Djibril Dramé

Simplement nous-mêmes, sans être coincées dans une apparence, un parler qui nous serait étranger. Ainsi, nous pouvons intégrer tous les milieux sociaux, avoir un confort d’échange, d’être, de joie, de bonheur, devenir cette sorte de fleur nécessaire à la vie des autres, et n’attirons que des gens bien. Il faut s’approprier les choses les plus simples de la vie. La productivité n’est pas dans les artifices. Les plus pauvres, à qui cela ferait vraiment du bien d’être dans le vrai, rêvent de ce qui passe à travers la boite à idiots : “Une femme belle est claire et a des cheveux longs“ ! On se bat pour des perruques hors de prix ! Au Hip-Hop Academy, à Pikine, où j’enseigne, je charrie souvent mes élèves sur leurs faux cheveux etc. Il faut réveiller cette génération. Toutes les images auxquelles elle a accès sont de l’ordre d’une esthétique imposée, pas de la vraie vie. C’est le même phénomène partout. Les femmes occidentales travaillent, ont des enfants. A un certain âge, la société n’en veut plus. Pas assez sexy !

Alors elles ont l’obsession d’avoir l’air dix ans plus jeune. La pauvre femme, à qui on vend toujours l’objéification, cherche à être vue, désirée. Une amie américaine, à la vue de nos sœurs sur très hauts talons et autres artifices, appelle cela “to be on sexual display“ ! Quel est l’intérêt de talons avec lesquels tu ne marches pas bien ? Ce n’est plus une question de mode ! Les filles sont fragilisées petites, enfermées dans les images des séries, dont elles n’ont pas forcément toutes les clés de compréhension ! Je ne juge plus, je me dis que ce monde est cruel. Il ne faut pas se laisser vulnérabiliser. Je discute beaucoup avec mes trois filles, par exemple de ce que l’on voit à la télévision, de la dépigmentation. Que mon aînée de 15 ans mette des extensions, c’est concevable, mais je ne veux pas qu’elles dénaturent leurs cheveux. Certaines de mes amies sont victimes de la dictature du 34/36 pour garder leur “thiof“, qui, pour un gramme de plus va changer de crémerie ! Je les comprends, on se marre ensemble de leurs aventures… J’ai décidé que ma force serait une sorte de carapace, qui ferait qu’on se dise en me voyant « voilà un être qui n’a pas peur de ne pas porter des talons, d’avoir ses cheveux courts, ou son foulard». Je fais passer d’abord l’éducation, la conversation, la riposte, la connaissance. Déjà vers 15-16 ans, je savais que je n’étais pas vouée à être comme celles que je connais et que j’aime profondément. Je suis très reconnaissante d’avoir eu accès à la connaissance, d’avoir pu choisir quelle femme je serai. Une femme actuelle c’est une femme qui n’a pas de problème de représentation, de critère de beauté, ne passe pas sa vie devant la télé, ne panique pas si elle a de l’argent ou non. Consciente que sa vie est essentielle, elle a une forte capacité de riposte et d’existence. Elle sait que c’est une chance d’être en vie, alors autant laisser des traces, par l’enseignement, l’éducation… C’est cela l’immortalité. 27


société

Omar Victor Diop

OMAR VICTOR DIOP eur o c e d p u o c

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uivit ’abord s n d a , r o t r Vic icatio 80, Oma et en commun cte, 9 1 n e r a ka Né à Da tion en finance ncer en autodid on s a la e m e une for nelle avant de s pour seule ar m n ec institutio ture de l’art av n de à e e la mo lus dans l’av ue original. d t e n v sig ns p point de n goût du de t trois a doué n e m le o s u plus u, se Mêlant t reconn hotographes les s e il , e sp l’imag e l’un de m u jeu m o c , t prêté a tard s . ’e n s io x t u a nér acie de sa gé sensible et aud coup de cœur. e t ire Cet artis etit questionna p de notre


Votre définition de la femme La Femme pour moi, ce n’est pas l’autre, c’est La Femme. Ce n’est ni la moitié, ni la portion congrue de l’Humanité. Je pense que ceux qui définissent ou perçoivent la Femme par opposition ou en comparaison à l’Homme passent à côté de beaucoup de choses. La Femme, c’est une matérialisation avancée de l’Humanité, gratifiée, au delà de sa composante purement plastique et esthétique, d’une profonde osmose avec les éléments qui composent notre univers, d’une connexion instinctive avec l’Homme et les choses qui l’entourent, ce qui fait d’elle un être à la fois sensible et fort, fragile et puissant. La Femme est le commencement, le théâtre de la création, mais c’est aussi et surtout sous nos latitudes, la gardienne de la transmission par l’exemple, la fée du sublime par l’anodin. Elle évoque pour moi l’intangible poésie de la vie, faite de rêves sans lendemains et d’espoirs éternels.

Votre définition de la féminité Je n’en ai pas, car je pense qu’il y a autant de féminités que de femmes. Je pense que résumer la féminité à une paire de Louboutins, c’est prendre l’accessoire pour l’essentiel. La féminité, tout comme la masculinité, c’est l’expression d’une façon d’être, être une femme, c’est bien plus qu’acheter une longueur de cheveux indiens, ou un bâton de rouge à lèvre…

Quelles sont les femmes qui vous inspire, que vous admirez ? Ma mère, bien entendu... Une femme formidable ! Mais ensuite, il y a des femmes dont l’œuvre ou le parcours m’inspirent beaucoup : Maryse Condé (écrivain française), Oprah Winfrey (journalise et présentatrice américaine), Coumba Gawlo Seck (chanteuse sénégalaise), Wangari Maathai (Kenyane, première femme Prix Nobel Africain), Solange Knowles (la sœur de la célèbre chanteuse Beyoncé), Ann Frank (Victime de l’Holocaust), Katoucha Niane (Top Model Sénégalais des années 80)… la liste est longue !

Quelle est la place de la femme dans son œuvre ? C’est le commencement, la quintessence, mais c’en est aussi l’amatrice, le public. Je ne sais pas si je serais photographe s’il n’y avait pas de femme à photographier…

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p et An akar ictor Dio tel Onomo - D V r a m ô ’O d H , n 4 o 1 iti 20 - Expos 12 mai 013 au llywood Onomo 6 décembre 2 du

Que pensez vous de la mode au Sénégal ? Le meilleur moyen de se faire une idée d’une société, c’est certainement en étudiant ses habitudes de consommation ; et la mode est très certainement un bon indicateur. La société urbaine sénégalaise voit renaître sa classe moyenne, caractérisée par une expansion à la fois de la consommation, mais aussi par la diversification des produits et services, notamment ceux liés à la mode. Les looks deviennent de plus en plus hétéroclites et il est possible maintenant de ne plus s’habiller comme tout le monde. Seulement, ce développement de l’offre de grandes ou moyennes marques européennes, asiatiques ou américaines se fait souvent au détriment de la création locale, qui, il faut aussi le reconnaître, souffre parfois de ne pas correspondre aux critères de productivité et de qualité que les consommateurs d’ici ont, comme partout ailleurs. En clair, le moment où une dakaroise préfèrera une jupe d’un designer local à 35 000 CFA à une robe Zara à 18 000 CFA n’est pas encore arrivé, même s’il approche.

Pouvez-vous nous dire un mot sur les droits et la place des femmes dans la société sénégalaise ? Sans exagération, je suis assez fier des progrès institutionnels qui ont été faits par mon pays durant les dernières années, pour assurer par exemple, une représentation politique, une autorité parentale ou encore une puissance financière aux femmes. Cela dit, il reste d’énormes chantiers, principalement dans le domaine de l’éducation et de la protection des filles, qui sont souvent victimes de la dureté de la vie de leurs parents. Une femme n’a pas besoin d’être surprotégée pour réussir, elle a juste besoin d’être épanouie, et cela passe par l’accès à l’éducation et la prise de conscience des forces dont elle est naturellement douée.

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L’exposition Onomollywood, est-elle une ode à la beauté africaine ? C’est d’abord une célébration du Cinéma, art visuel universel. Ce que nous avons voulu célébrer avec le photographe Antoine Tempé, c’est la magie d’un grand film, celle qui fait que ses héroïnes et héros transcendent les cultures et deviennent des icones libérées des barrières raciales, géographiques ou temporelles. Quand on aime un film, qu’on s’identifie à un personnage, on en oublie son origine, son physique, sa taille… Seul le Cinéma permet un tel rêve. Combien d’entre nous ne se sont pas imaginé(e)s en Bruce Lee, en Angelina Jolie ou en Grace Jones le temps d’un film ? C’est ce qu’Onomollywood veut montrer. 30


eur o c e d coup

Omar Victor Diop

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre projet Le Studio des Vanités ? Le Studio des Vanités est un projet qui m’est très cher. J’ai la conviction que quelle que soit la spécialité qu’on choisit en tant que photographe, on a un devoir de mémoire, de documentation par rapport à son monde, son contexte et les gens avec qui on évolue. C’est la motivation principale du Studio des Vanités : une série de portraits pour la postérité, un témoignage composé avec soin, humour et une gentille vanité. C’est aussi une célébration d’un patrimoine visuel qui m’a certainement guidé vers l’image… le portrait posé est une spécialité Ouest-Africaine. Depuis la naissance de nos métropoles africaines, ils sont des centaines de maitres du portrait qui nous ont permis d’en savoir beaucoup sur ce que c’est que d’avoir eu 20 ans en 1946 à Dakar, Bamako ou Lagos. Je prends comme exemple Mama Casset à Dakar, Oumar Ly à Podor, Seydou Keita à Bamako, etc. Je choisis mes modèles à la manière d’un chercheur qui collecte des échantillons. Mon regard est attiré par les personnes ayant un look et une attitude originaux, mais aussi qui peuvent représenter une frange de ma génération.

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... s t i t e sp e l r u o p Robot

Africa Kids

Les soeurs Koumba

Un fabuleux voyage au SĂŠnĂŠgal 4 Vents

Un beau livre associant dessins et photographies couleurs de Yasmine Sweetlove

Lego

Africa Kids

Guitare

Magic World

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IDéEs SHOppING NOëL Buggy télécommandé Nikko Africa Kids

Peluches en wax Magic World

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IDéEs SHOppING NOëL ! s d n a r g s e l r u et po Chèque cadeau Missaka

Boîte de chocolat

La Marquise

Cigarette électronique Missaka

Sunbox

Coffret cadeaux

Tannal Box Coffret cadeaux

Etuis laptop et iPad Layu

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Santé et bien-être

L’Etiopathie

soigner la cause du mal d’un geste ancestral Avec la collaboration de Daouda Sagna, étiopathe

Cette médecine alternative manuelle procède d’un raisonnement simple : s’attaquer à la racine du disfonctionnement pour que le soin soit durable, et ce, grâce à une formation de haut niveau. L’Étiopathie a été créée officiellement en France en 1963 par Christian Trédaniel et compte environ 400 praticiens répertoriés. Mais elle reste méconnue même si de nombreux témoignages font preuve de son efficacité. 36

Chercher l’origine du problème… Une consultation avec un étiopathe se déroule en deux étapes. Tout d’abord, l’entretien entre l’étiopathe et le patient permet de comprendre les phénomènes pathologiques liés à la douleur ou à la gêne afin d’identifier les causes de disfonctionnement de la mécanique du corps humain. Il s’agit de trouver l’origine du problème en remontant aux premières lésions, douleurs ou troubles nerveux tout en étudiant les interactions physiologiques, neurologiques, hormonales. Pour cela, l’étiopathe recueille les faits les plus subtils concernant les symptômes, gênes fonctionnelles et limitations de mouvement. Il peut ensuite établir un diagnostic et décider de la possible résolution du mal par son intervention, et au besoin demander au patient une confirmation par un examen clinique approfondi. Le traitement diffère également en fonction du degré de gravité ou d’urgence.

Un geste manuel précis Le soin est exclusivement manuel et les techniques sont propres à l’Étiopathie. Héritée des gestes ancestraux des rebouteux et de recherches plus récentes, elle s’exerce d’un geste précis et rapide intervenant sur les articulations, les muscles ou le système respiratoire. Pour traiter les affections légères, de deux à six interventions suffisent.

Une médecine douce pour tous. Mais pas pour tout. L’Étiopathie peut s’appliquer à tous les âges, du nourrisson aux seniors et convient bien aux sportifs de haut niveau souvent victimes de tensions musculaires. Le domaine de compétences est vaste : appareil vertébral et locomoteur, troubles ORL et de l’appareil respiratoire, troubles gastriques, certaines formes d’hépatite, de déprime, d’angoisse ou d’insomnie, troubles gynécologiques et urinaires. Cette thérapie alternative peut aussi être complémentaire pour les maladies qui relèvent d’un traitement substitutif ou palliatif (diabète, cancer, hypertension, dépression). Ses limites sont celles de l’urgence médicale et chirurgicale notamment dans les cas de cancer ou d’invasions microbiennes graves. Il n’y a pas de contre-indication à l’étiopathie, mais nous vous recommandons de bien vérifier que votre praticien est inscrit au Registre National des Etiopathes, qui a mis en place une commission de contrôle (voir l’Institut Français d’Etiopathie). La formation complète d’un étiopathe est de six années, il y étudie la médecine traditionnelle et manuelle ainsi que la biologie.



Santé et bien-être Poissons

Capricorne

Verseau

Ce mois est propice à l’entente amoureuse. Vous saurez établir un dialogue avec votre conjoint ou partenaire. Au travail, attention à votre entourage, soyez plutôt discrète pour ne pas susciter la jalousie. Célibataire, allez doucement dans la quête de l’âme sœur. De nouvelles relations se créent sur la b a s e d ’une sereine amitié.

Débordante d’énergie, que vous devez contrôler, vous évitez soigneusement de vous heurter aux autres. Usez de diplomatie et prenez en considération les sentiments de votre entourage. Ne vous laissez pas ébranler par les turbulences qui soufflent sur votre Ciel sentimental. Ces coups de vent seront bénéfiques, un amour endormi pourra se réveiller ! Célibataire, une rencontre exaltante vous fera oublier la réalité et perdre la notion du temps.

22 déc. - 19 janv.

19 fév. - 20 mars

20 janv. - 18 fév.

Surveillez de près votre équilibre financier. Si vous avez un achat important à faire, ou des placements à revoir, réfléchissez avant d’agir. Méfiez-vous de ceux qui donnent des conseils à la légère. Vous serez sous le feu croisé des planètes, les unes très positives, les autres franchement désagréables. Des difficultés en couple sont à prévoir, mais rien d’insurmontable. Célibataire, vous pourriez vous offrir un superbe coup de cœur.

Prévisions astrales des bonnes nouvelles ? SIGNE DU MOIS

Sagittaire

23 nov. - 21 déc. Vous refuserez de ne pas être reconnue à votre juste valeur dans votre travail. Vous aurez aussi l’occasion de manifester vos désirs et opinions très franchement, ce qui vous vaudra la considération et l’approbation de votre entourage. Vous serez plus confiante et plus tolérante en amour, et respecterez l’autonomie et les petits défauts de votre partenaire. Cette attitude va considérablement améliorer vos relations. Célibataire, arrêtez de rêver à des amours idéales impossibles, soyez plus réaliste !


Bélier

Taureau

Gémeaux

Un influx astral, un pressentiment, influencera votre secteur argent et formera des configurations positives avec le reste du Ciel. Vous aurez donc intérêt à délaisser la règle du calcul et à vous laisser guider par ce que vous ressentez, pour choisir vos placements ou pour décider de vos achats. Pour vivre amoureux, vous aurez besoin plus que jamais de vivre cachée. Si possible, prenez des vacances pour prendre soin de votre amour, loin des regards indiscrets. Célibataire, vous aurez du mal à supporter la solitude, entourez-vous de vos amis.

Les efforts que vous avez consentis ces derniers temps pour aplanir les difficultés entre vous et votre partenaire porteront leurs fruits. N’en relâchez pas pour autant votre vigilance. Deux planètes promettent aux natives mariées, une période en fin d’année de bonheur à deux. Célibataire, vous séduisez, restez dans la légèreté, mais cela ne vous satisfait pas. Vous devriez peut-être songer à élargir votre cercle d’amis…

Votre situation financière semble solide dans l’ensemble, mais sous l’impact des astres, vous risquez de manquer de prudence. Ne vous lancez pas dans des achats inconsidérés, des placements risqués. Le Ciel vous promet monts et merveilles dans le domaine de l’amour. Toutes vos initiatives se révéleront bénéfiques, et l’extase sera au rendezvous. Réalisez vos souhaits les plus intimes et aidez votre partenaire à exprimer ses désirs. Célibataires, un merveilleux coup de foudre est possible, mais seriez-vous prête à le vivre pleinement ?

21 mars - 19 avril

20 avril - 20 mai

Lion

21 mai - 21 juin

23 juillet - 22 août

Cancer

22 juin - 22 juillet Les astres auront la responsabilité de votre santé. Vous ne manquerez ni de tonus, ni de force. Si vous deviez faire face à un petit souci, vous n’auriez aucun mal à récupérer. Surveillez votre tension, et évitez les énervements et les aliments trop riches. Les tensions émotionnelles seront fortes. Célibataire, c’est le temps de s’occuper de soi, de voir quelle place vous pourriez offrir à l’autre…

Votre créativité sera décuplée. Vous aurez des idées géniales et une habileté à couper le souffle aux autres. Profitez-en à fond sur le plan professionnel. Si l’envie vous prend de créer ou d’inaugurer quelque chose, n’hésitez pas, vous aurez beaucoup de satisfactions. Faites par contre très attention à votre tension, évitez le surmenage. Célibataire, vous allez sans doute être introduite auprès d’une personne qui fera immédiatement la conquête de votre cœur.

Balance

Scorpion

Vous pourrez connaître quelques excés de nervosité ou une mauvaise résistance au stress, il faut vous ménager ! Au travail, votre efficacité est reconnue. En couple, vous n’êtes jamais à court d’idées pour briller aux yeux de la personne aimée. Aussi ardente que vous, elle vous le rendra bien. Célibataire, les rencontres seront magnifiques, votre ardeur sera appréciée et votre enthousiasme partagé.

Quelques couples auront du mal à éviter les disputes qui, heureusement, se termineront en général par une réconciliation sur l’oreiller. Essayez de ne pas juger trop sévèrement votre conjoint. Tâchez d’être plus compréhensive ou plus indulgente. Célibataire, vous poursuivrez brillamment sur votre lancée et mettrez la personne aimée à vos pieds.

23 sept. - 23 oct.

24 oct. - 22 nov.

Vierge

23 août - 22 sept. Détendue et sereine, sous l’égide des influx astraux, vous parviendrez à trouver le meilleur équilibre possible entre votre activité professionnelle et votre vie familiale. Vous réaliserez, non sans difficultés, l’accord parfait avec votre conjoint et vos enfants et accepterez certaines remises en cause pour améliorer la relation existante. Il s’agira de consolider les liens ou de les rénover, tant sur le plan affectif ou dans le domaine purement physique. Célibataire, vous aurez envie d’une relation sentimentale approfondie et pourriez refuser un amour qui se présente et qui ne correspond pas à cela.

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Santé et bien-être

“L’artiste projette son inspiration sur l’écran de la matière. Le Yogi projette son inspiration sur un écran de lumière.“ Yogi Khane, Le Yoga de la Parole

Le Yoga

union de l’Être et du Soi

Activité complète, physique, mentale, et philosophique, l’exercice du Yoga maintient le corps et l’esprit en harmonie et soigne, entre autre, les angoisses et le stress. Le terme Yoga signifie en sanscrit union. Le Yoga Sutra, une des six écoles de la philosophie indienne astika permet en alliant la gestuelle à la respiration et au mental, voire à la méditation, d’entretenir l’harmonie intérieure de l’être. Cette démarche ne peut qu’inspirer aussi le respect des autres, la non-violence. Le yoga a été défini entre le IIe siècle av. J.C. et le Ve siècle, par Patañjali , dans le Bhagavad-Gītā, un des chapitres du Mahābhārata. Il y définit différentes voies, comme outils pour se libérer de la confusion (avidyā), qui entraîne la souffrance, bloque les actions de l’individu. Dans une séance de Yoga, il s’agit surtout de mettre de côté l’égo, pour concevoir ce que l’on est, “soi“, comme une énergie fluide plus qu’un paquet de contradictions, de réflexions complexes. La pratique du Yoga peut se faire en groupe ou seul. Vous pouvez choisir d’accompagner vos exercices avec une musique instrumentale douce, ou préférer le silence. Lors d’une séance de Yoga, l’utilisation de la voix, et de certaines sonorités comme le “om“, est très importante. La résonance du son dans le corps et le cerveau fait partie de la démarche. Il ne faut pas se laisser impressionner par les positions qui peuvent sembler demander une souplesse extrême. Une fois relaxé, le corps devient beaucoup plus docile que ce que l’on pourrait croire. Il est important de bien se renseigner avant de suivre un cours, pour le faire avec des personnes réellement formées à cet art de la relaxation, qui sauront vous faire avancer progressivement sur le chemin du Yogi. Le yoga est vivement conseillé aux femmes enceintes avant l’accouchement, et aide par exemple à détendre le système nerveux, à améliorer la concentration. Il soigne aussi particulièrement bien les problèmes du dos, comme l’a démontré le Yogi Babacar Khane. 40

Yogi Babacar Khane est né en 1935 à Dakar, dans une famille de mystiques soufis, dont les adeptes avaient été initiés au pranayama par El Hadj Malick Sy (chef spirituel des Tidyanes). Il est le fondateur de l’Institut international de yoga, et l’un des pionniers de la diffusion du yoga égyptien en Occident. Grâce à ses recherches menées avec son épouse, Geneviève Khane, la présence en Égypte d’une forme de yoga proche du yoga indien a été mise en lumière. Il a créé la 1ère antenne de l’Institut international de yoga à Dakar en 1960, un second centre à Abidjan en 1969, et une première école de formation de professeurs de yoga en Suisse en 1972. Membre du Conseil Pédagogique de la Fédération Française de Yoga (FNEY), qu’il a quitté, il a par la suite ouvert de nouvelles sections de l’Institut International de Yoga en Europe, en Algérie et en Amérique. Il a introduit dans son enseignement des techniques psycho-physiques empruntées à la Chine et à l’Égypte, et a suivi une formation en ostéopathie et chiropraxie. L’institut fondé par Yogi Kane existe toujours à Dakar. www.iiy-yogikhane.ch/senegal.html



Santé et bien-être Les recettes de grand-mère Le vinaigre blanc, un produit naturel

Le vinaigre blanc est un produit à base d’alcool issu du sucre et d’amidon de légumes. Il reste naturel, non toxique et sa fabrication respecte l’environnement et, par conséquent, la protection de la planète. Il devient donc indispensable dans l’entretien de la maison pour qui veut faire des économies tout en effectuant un éco geste. Il est tout aussi efficace contre les mauvaises odeurs que pour enlever le tartre, il est le meilleur allié contre le calcaire !

Produit de ménage mutli-usages

Bactéries et moisissures

Désinfectant toilettes

Dans un vaporisateur, mélanger le jus de 2 citrons et 35 g de savon de Marseille râpé. Rajouter 400 ml d’eau chaude. Bien remuer le récipient avant utilisation.

Pour détruire toute trace de saleté et de bactéries, il faut frotter à l’aide d’une brosse à dents imbibée de vinaigre blanc vos toilettes et les joints de votre salle-de-bain.

Le soir, verser un grand verre de vinaigre blanc additionné de quelques gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang (facultatif), laisser agir toute la nuit. Tirer la chasse le matin.

Désinfection et nettoyage du frigo et du four à micro-ondes

Robinetterie

Assouplissant de votre linge

En mélangeant du vinaigre blanc à un peu d’eau, vous pouvez nettoyer votre frigo et par la même occasion éliminer les mauvaises odeurs. Pour votre four à micro-ondes, préparer un mélange de 130 ml de vinaigre blanc et de 250 ml d’eau. En le faisant chauffer pendant 3 minutes à puissance maximale, toutes les taches se décolleront sans aucun effort. Reste à passer un coup d’éponge pour parfaire le travail. De plus c’est un excellent désodorisant.

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Le vinaigre blanc fait disparaître efficacement le tartre et le calcaire dans votre salle de bain, votre cuisine et vos toilettes. Il suffit de déposer sur l’endroit à traiter quelques feuilles de papier essuie-tout imbibées au préalable de vinaigre. Pour une efficacité optimale, il faut laisser agir quelques heures. Votre robinetterie retrouvera son éclat.

250 ml de vinaigre blanc dans le bac assouplissant à chaque lavage remplacera votre produit habituel. Vous pouvez également supprimer les taches de vos vêtements en les frottant doucement avec un peu de vinaigre, puis les passer à la machine comme d’habitude.

Parfumer son linge au repassage Verser dans un vaporisateur 125 ml de vinaigre blanc, 125 ml d’eau et 10 gouttes d’huile essentielle de lavande bio. Secouer légèrement avant de pulvériser sur le linge au moment du repassage.



Beauté

Préparez-vous à l’hiver

hydratez votre peau et nourissez vos cheveux !

Cocoa Butter Palmers

Gamme de produits hydratants

Ultra-Hydratant

Topicrem

Lait hydratant pour le corps

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Beurre de karité parfumé Farity

Soin naturel visage, corps et cheveux

Crème intensive à l’Aloé Vera Chouette Mama Soin du visage, peaux sèches

Lait corps

Evoluderm

Laits hydratants pour le corps

Baume à lèvres Labello

Lait douceur Nivea

Lait corporel au beurre de karité

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Beauté pea us

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Masque aux bananes ou au concombre

2 bananes écrasées, ou des tranches de concombre fines posées directement sur le visage.

.... Masque au kaolin

2 cuil. à soupe de poudre de kaolin 1 cuil. à soupe d’huile d’argan 1 bouchon d’eau de rose 2 cuillères d’argile verte 4 cuill. d’eau de fleur d’oranger 1 à 2 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé. a

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Les marques de cosmétique proposent des masques apaisants, purifiants, raffermissant, prêts à l’emploi, efficaces et faciles à appliquer. Mais on peut aussi préparer soit même des masques 100% naturels à moindre coût et tout aussi efficaces. Le henné, l’argile, le kaolin, les concombres, sont devenus les vedettes des instituts de beauté.En effet, tout comme le corps humain, la peau a aussi besoin de vitamines. Le choix d’un masque de beauté se fait en fonction du type de peau. Antiâge, hydratant au purifiant, les masques améliorent non seulement l’aspect, mais aussi l’élasticité et la tonicité de l’épiderme.

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Donnez des vitamines

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Préparer un masque est simple, il suffit de mélanger les ingrédients dans un bol, d’ajouter si besoin de l’eau par petite quantité jusqu’à obtenir une pâte onctueuse. Appliquez votre masque sur le visage et le cou et laissez poser de quinze à vingt minutes. L’idéal est de rester allongée et immobile pendant son application, afin que les traits soient bien relaxés. On l’enlève ensuite avec de l’eau tiède. La peau est devenue nette et fraîche ! Il est conseillé de faire un masque par semaine.

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Masque avocat, huile de noisette et œuf

1 jaune d’œuf 2 cuil. à café d’huile de noisette la chair d’un demi-avocat

... Masque citron, miel et œuf

1 jaune d’œuf 2 cuil. à café de miel 1 cuil. à café de jus de citron


Masques de beauté

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1/2 tasse de yaourt nature 2 cuill. à soupe de miel

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2 carottes râpées 1 cuil. à café d’huile d’amande douce

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à votre peau !

Avec la collaboration de l’institut Aquarev’

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1 blanc d’œuf battu 1/3 tasse crème fraîche

1/2 avocat 1 cuil. à soupe d’huile d’olive La consommation de l’avocat est déconseillée aux personnes atteintes d’acné. Par contre, la pulpe de l’avocat a des substances antibiotiques qui permettent de soigner les maladies de la peau.

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1/2 tasse de levure de bière 1 jaune d’œuf 1 cuill. à soupe d’huile d’olive

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1 blanc d’œuf battu

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les pores

recettes de masques de beauté 100% naturels

Avant l’application de votre masque, trempez une petite serviette éponge dans de l’eau chaude, essorez-la puis appliquez-la sur votre visage. Cela permet d’ouvrir les pores de la peau et d’accroitre les bienfaits de votre masque. Pour faciliter le maintien des préparations un peu liquide, découpez à la forme de votre visage une compresse de gaze et posez-la délicatement sur votre masque. N’oubliez pas de faire des ouvertures pour les yeux et la bouche. 47


Beauté Sélection parfums FEmme Lady Million

Paco Rabanne Emotions : excès, humour, passion Fragrances : frais, floral et boisé Flacon : l’étrange beauté d’un diamant d’or prisonnier du verre

Manifesto, l’élixir

Yves Saint Laurent Emotions : audace, liberté, passion. Fragrances : jasmin, bois, vanille, fève tonka Flacon : silhouette cristalline, fémininement cintrée

La vie est belle

Lancôme Emotion : gourmandise Fragrances : iris, patchouli Flacon : la grâce d’un sourire comme inscrit en transparence dans le cristal, un ruban d’organza

Eau de minuit

Lolita Lempicka Emotions : désir, sensualité, mystère, volupté Fragrances : fleur de réglisse, myrrhe, jasmin Flacon : en forme de pomme couleur améthyste, orné de feuilles de lierre et de reflets d’or. Totalement glamour

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Chaque matin, nous cherchons la fragrance qui saura nous donner plus d’énergie, de confiance en soi, un petit plus séduction, embellir notre quotidien. Le flacon, dont certaines font même collection, ajoute une jolie touche de distinction et d’élégance à notre décor, et nous inspire… ainsi que les publicitaires, qui font réaliser les publicités les plus originales, pour des parfums. Certains parfumeurs vont même jusqu’à produire de véritables petits chefs-d’œuvre pour faire ressentir au public les émotions qu’ils ont souhaitées transcrire en suaves effluves, et marquer à jamais les esprits. Qui ne se rappelle pas de Vanessa Paradis en cage dorée pour Chanel, ou des voix hurlant Egoïste, à un homme qui finalement le revendique, par le nom de son parfum ! Et plus récemment, la série de spots J’adore… de Dior ! Changer de parfum, ce peut être pour afficher un changement d’humeur, aborder une autre période de sa vie, faire honneur à une nouvelle rencontre. Offrir un parfum est chose délicate. Il faut bien connaître la personne, savoir deviner subtilement quelles fragrances pourraient lui convenir. Un parfum se choisit aussi selon votre caractère, et se définit selon le terme consacré de robe olfactive. Suivant le type de peau, il n’aura pas la même réaction, et changera quelque peu de senteur. Quelques gouttes vaporisées de manière stratégique suffisent : le creux des poignets, derrière les oreilles, le plexus solaire, et derrière les genoux. Les tissus, comme ceux des écharpes par exemple, conservent plus longtemps l’odeur que la peau.


Nous avons toutes une histoire avec un parfum. Le premier que l’on a porté, celui que nous avons longtemps cherché ou celui qui nous fait sentir exactement dans notre peau. Il révèle notre personnalité, exacerbe nos émotions, évoque avec force un souvenir, bouleverse, étonne... C’est en quelque sorte notre carte de visite olfactive, et une de nos meilleures armes de séduction.

Le Parfum

à chaque fragance, son émotion....


Le parfum

Sélection parfums homme A Men

Thierry Muggler Emotions : audace, originalité, élégance. Fragrances : boisées Flacon : sous l’armure, la lumière bleutée d’une étoile. Rechargeable

Invictus

Paco Rabanne Emotions : volonté, puissance, dynamisme, énergie Fragrances : fruits frais, feuilles de laurier, bois de gaïac, patchouli, mousse de chêne et d’ambre gris Flacon : un vrai trophée

Only the brave tattoo

Diesel Emotions : rébellion, assurance, sensualité mystérieuse Fragrance : tabac narguilé Flacon : un poing fermé, la volonté de gagner, et non, ce n’est pas votre prénom tatoué là

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Mode

Le salon du mariage seconde édition La seconde édition du salon du mariage s’est déroulée au King Fahd Palace du 09 au 10 novembre. Et, parce que pour chacune de nous c’est un “destin“ Actu’elle a couvert l’événement.

Nous avons rencontré Sokhna Sabara, investigatrice et organisatrice du Salon du Mariage. “Le Salon du mariage, c’est la rencontre des vendeurs de rêves, une illustration des merveilles du mariage“ dit-elle en souriant. Effectivement, qu’il s’agisse de la robe de la mariée, de l’organisation, du voyage de noces, de la limousine, tout est mis à la disposition des futurs mariés mais aussi des époux qui souhaiteraient fêter leur anniversaire de mariage. La sélection d’exposants comprend plusieurs acteurs du mariage en tant que fête et aussi comme projet de vie : hôteliers, pâtissiers, bijoutiers, restaurateurs, fleuristes, soins de beauté, boutiques de lingerie et haute couture, agences immobilières, banques, décorateurs d’intérieur, concessionnaires automobile ... Sokhna est la directrice et fondatrice de HTME consulting (Hospitality Travel Meeting Events), société d’hôtellerie, tourisme, et événementiel constituée en 2008 par d’anciens hôteliers. HTME participait à des salons du mariage dans les hôtels aux USA et a même créé des sites pour les nouveaux mariés, tout un package mariage très attrayant, qui marchait très bien. 52


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l’expositio

Robe de roses fraîches - Création Bubble

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Quand Sokhna Sabara a eu l’idée de vendre le mariage au Sénégal, elle ne s’attendait pas à un très grand pourcentage d’adhérents, “mais aujourd’hui les mœurs ont changé, toutes les jeunes filles rêvent d’une grande réception, d’une belle robe blanche, etc.“ Cette 2ème édition a été d’après Sokhna Sabara beaucoup plus dure que la première. “Il a fallu former une équipe, et les contraintes de temps et quelques difficultés logistiques ont pesé dans l’organisation. Mais dans l’ensemble, tout s’est bien passé!“. Le défilé a commencé par la mode enfant, le prêt-à-porter homme et femme avec les costumes et les robes blanches, puis les robes de cocktail, la lingerie moderne et traditionnelle, la haute couture homme et femme et le défilé ethnique. Mais il n’a pas eu un énorme succès, l’attention des visiteurs étant plutôt ciblée sur l’exposition, qui se déroulait dans un espace séparé. Ce défilé était surtout un événement caritatif. Les recettes des entrées ont été reversées à la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer, dont HTME fait partie, et qui par exemple subventionne à 50 % la mammographie. HTME s’occupe aussi de Daaras et de la scolarisation des enfants. Sokhna Sabara est très satisfaite des exposants, et estime que le salon a été une réussite, “même si beaucoup de choses restent à faire“. Elle constate qu’à chaque édition, des innovations sont apportées et que le public est de plus en plus récepteur. “C’est ce qui nous donne la force de continuer et de mieux nous préparer pour l’année prochaine“ conclue-t-elle. 54

Photos © Erick - Christian Ahounou


Le salon du mariage

“C’est le public qui nous donne la force de continuer et de mieux nous préparer pour l’année prochaine“ le défilé

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Stylisme Suzanne Photo Lionel Mandeix Modèles Adiarra, SachaKara, YayoOuu Make Up Sara MaurinKane

De gauche à droite Tunique en soie noire avec punaises dorées by Marciano Jupe carotte by Guess Robe en soie col doré by Guess Bracelet by Mango Robe en cuir Guess Parure plaqué or by Behave



Robe longue perlée by Fame Bracelet céramique blanc by Behave


Robe en soie noire by Guess Bracelet by Mango Ceinture dorĂŠe by Mango



Chemise en dentelle et pantalon slim Ă rayure dorĂŠe by Mango Colliers by Behave



Robe de soirĂŠe by Fame Collier by Behave



page de gauche Robe noire à nœud by Fame Haut ras de cou perlé by Jennifer Jupe noire dancing by Jennifer Pochette by Aldo


Robe noire pailletĂŠe by Jennifer Robes de fĂŞtes by Fame



Robe longue Ă paillettes bleues by Adama Paris Chaussures Ă talon pointu et bout ouvert by Guess Bracelet strass by Behave




Robe asymétrique à paillettes dorées by Adama paris



Robe dorĂŠe by Fame


Maison

DĂŠcor de fĂŞtes tendance argentĂŠe


Sélection Noël Orca

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Maison

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RECETTES DE FÊTES entrée

Langouste rôtie au gingembre frais Pour 6 personnes 6 queues de langouste 100 g beurre 1 morceau gingembre frais 6 brins de ciboulette Sel, poivre

Préchauffez le four th. 8 (240°C). Coupez les queues de langoustes en 2 dans la longueur, posez-les dans un plat à four, salez et poivrez. Epluchez et râpez finement le gingembre. Faites fondre le beurre dans une casserole. Quand il commence à mousser, ajoutez le gingembre et laissez cuire quelques secondes. Retirez le beurre du feu et versez-le doucement sur les langoustes. Enfournez et faites cuire 15 min. Sortez les queues de langouste du four, posez-les dans un plat, parsemez de ciboulette ciselée et servez aussitôt avec une sauce beurre blanc au citron.

plat

Filets de capitaine ou lotte au lait de coco, basilic et gingembre frais Pour 4 personnes 400 g de filets de poisson 1 oignon 30 cl de lait de coco 15 feuilles de basilic 1 cuil.à soupe de gingembre frais râpé Sel, farine

Versez un peu de farine dans une assiette et plongez-y les filets de merlan pour bien les enrober. Retirez l’excédent de farine. Pelez et hachez finement l’oignon. Faites chauffer l’huile dans une grande poêle et faites-y revenir l’oignon 3 min. Versez le lait de coco et le gingembre. Laissez cuire 5 min pour réduire la sauce. Salez légèrement et poivrez. Dans une autre poêle, faites chauffer un fond d’huile et faites-y revenir les filets de merlan 2 min de chaque coté, jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Au dernier moment, mélangez le basilic à la sauce.

dessert

Crumble de pomme aux senteurs de miel épicé et romarin Pour 4 personnes 4 grosses pommes 1 noix de beurre Romarin frais 2 cuil. à soupe de miel ½ cuil. à café de cannelle 100 g de farine 100 g de beurre froid 80 g de cassonade 80 g de poudre d’amandes

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Pelez, retirez le cœur puis couper les pommes en dés. Faîtes fondre la noix de beurre dans une casserole. Ajoutez les pommes, le romarin, le miel et la cannelle et 2 c. à soupe d’eau, laissez reposer pendant 5mn. Mélangez puis laissez mijoter à couvert à feu très doux pendant 10 min. Les pommes doivent être légèrement tendres. Ôtez les brins de romarin. Mélangez la farine, le sucre et la poudre d’amandes dans un saladier. Ajoutez le beurre froid coupé en petits cubes. Mélangez du bout des doigts rapidement pour incorporer le beurre. Le mélange doit rester sableux. Préchauffez le four th.7 (210°C). Mettez le mélange dans des ramequins individuels et le crumble par-dessus, à l’aide de vos doigts, éparpillez-le sans tasser. Mettez au four et laissez cuire environ 20 min jusqu’à ce que le dessus soit bien doré.



Evasion

Les Seychelles

tout pour rêver en paix !

Cet archipel formé de 115 îles, situé dans l’Océan Indien, au large du continent africain, est idéal pour une escapade romantique. Destination vacances de rêve ! Magnifiques panoramas, plages de sable argenté encadrées par des rochers de granit, eaux cristallines, criques secrètes, paysages sous-marins spectaculaires et chaleureuse hospitalité créole, rien que ça, pour vous…

Victoria

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Sur l’île de Mahé, ça bouge ! Vous arriverez par l’aéroport international de l’île de Mahé. Bordée de 75 plages de sable fin, dont la célèbre plage de Beau Vallon, parsemée de rochers granitiques et de forêts, équipée de nombreux hôtels de grands standings, la principale île des Seychelles est celle de la capitale, Victoria (la plus petite capitale du monde). L’activité économique est surtout concentrée au Port-Victoria, premier port de transbordement de thon de l’Océan Indien. Le centre culturel et économique n’abrite que 30 000 habitants. Avant de faire le tour des îles, faites connaissance avec la flore locale au Jardin Botanique (Victoria Botanical Gardens), qui montre 200 espèces végétales et les fameuses tortues géantes des Seychelles. Quelques monuments historiques à visiter : la cathédrale catholique de l’ImmaculéeConception, la cathédrale anglicane Saint-Paul, la Tour de l’Horloge (Clock Tower), et le Musée National d’Histoire de Victoria (Victoria National Museum of History). Les amateurs pourront se lancer dans la pêche à la mouche considérée comme parmi les meilleures au monde. Divers cours et excursions sont proposés aux plongeurs, et les férus de pêche pourront s’en donner à cœur joie dans les eaux poissonneuses et profondes (pêche au gros et pêche de fond). N’hésitez pas à faire un tour à bord d’un bateau à fond de verre dans le parc marin de St Anne St Anne National Marine Park, et si vous aimez le golf, le Seychelles Golf Club, à Anse aux Pins, parcours de neuf trous construit sur une ancienne plantation de cocotiers, à environ 15 minutes de l’aéroport International des Seychelles, vous accueillera. Pourquoi pas une promenade à cheval le long de la côte ouest de Mahé, vers Barbarons et Grand Anse ? Pour cela, procurez-vous avant de partir des cartes des sentiers, produites par le ministère de l’Environnement des Seychelles, à la librairie Antigone ou au Jardin botanique des Seychelles, à Victoria. Pour la vie nocturne, rien ne manque : une multitude de restaurants où déguster la cuisine créole, casinos, discothèques, comme Katiolo en plein air qui propose des soirées créoles et tout un vaste choix d’attractions culturelles. Vous aurez le choix entre différents modes d’hébergement, de l’hôtel 5 étoiles aux pensions de famille, des petits hôtels de charme aux locations meublées. Pour que votre détente soit totale, faites un tour par les spas, et centres de remise en forme. Vous êtes alors fin prête pour le tour de l’archipel !


Les liaisons entre les îles sont aisées, car les distances sont courtes. De nombreuses compagnies de navigation proposent une flotte moderne de monocoques et de catamarans, loués seuls ou avec équipage, pour une journée de plongée ou un voyage autour des îles. Il existe aussi un service efficace de transferts en avion ou en ferry.

Du paradis des oiseaux aux palmiers ancestraux Bird Island, à une centaine de kilomètres au nord de Mahé, est une zone protégée, refuge des oiseaux de mer. La présence humaine se limite à quelques bungalows dans des cocoteraies, un belvédère pour observer les 112 espèces présentes. Des parcours sont proposés à l’intérieur du site reconnu patrimoine historique par l’UNESCO. Praslin, à une heure de Mahé par ferry, deuxième île des Seychelles en superficie, est bordée de baies et d’anses idéales pour la détente absolue. Au centre, la Vallée de Mai, recouverte d’une forêt primaire de palmiers est célèbre pour ses fameux cocos de mer (ou “coco-fesse“). La végétation y est tellement unique qu’on a jadis considéré qu’elle était le jardin d’Eden originel. Cette forêt antique de palmiers géants abrite un des oiseaux les plus rares au monde, le perroquet noir des Seychelles. C’est aussi sur l’île de Praslin que se trouve l’une des plages les plus célèbres au monde, Anse Lazio.

Et plus, si affinités… A 30 minutes en ferry, rejoignez l’Île de La Digue, un petit tour dans le passé avec ses bicyclettes et chars à bœufs, ses habitants très liés à leurs traditions, vivant à un rythme paisible. Le cœur de l’archipel (Mahé, Praslin, La Digue)

repose sur le plateau des Seychelles, un microcontinent de type granitique que l’on voit dans les affleurements de la fameuse plage Anse Source d’Argent de l’île de la Digue. Un peu plus loin dans l’Océan indien, une multitude d’îles de corail et d’atolls sublimes peuvent être visités à partir des Seychelles. Vous y trouverez des refuges discrets, ainsi que d’excellents hôtels, ou des lodges rustiques qui proposent de simples bungalows de plage.

Quelques notions indispensables d’écotourisme

Aux Seychelles, on respecte l’environnement. Afin de sauvegarder la biodiversité, de nombreuses zones sont protégées. Il vaut mieux marcher soigneusement sur les récifs et ne pas alimenter les oiseaux, les mammifères, les tortues, et ne les dérangez surtout pas sur leurs lieux de reproduction ! Bien sûr, ne jetez pas vos déchets dans la nature. Le ramassage des coquillages est interdit dans les réserves naturelles et les parcs marins. Comme la flore tropicale unique doit rester intacte, les plantes destinées à être exportés nécessitent un certificat et un laissez-passer officiel.

infos Langues officielles Créole seychellois, anglais et français

Capitale Victoria

Superficie 455 km2

Population totale

82 247 habitants en 2008 Monnaie Roupie seychelloise (SCR)

Indicatif téléphonique +248

Pas de consulat à Dakar, voir www.mfa.gov.sc

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Histoire Les seychellois sont pour la plupart métis descendants d’immigrés européens, africains, indiens et chinois. La religion majoritaire est le catholicisme.

Sur la route des Indes Les marins perses et arabes ont été les premiers visiteurs de cette zone alors inhabitée, nommée dans des documents des XIVème et XVème siècle Zarin, les sœurs. En 1502, lors d’un second voyage vers l’Inde, le navigateur Vasco de Gama atteint ces îles, qui deviennent pour les marins portugais un lieu d’approvisionnement en nourriture. Les navires de commerce anglais, français et hollandais naviguent de plus en plus régulièrement dans la région et les pirates par conséquent, aussi. Les français envoient une expédition vers Mahé en 1756 pour s’emparer de l’île à laquelle ils donnent le nom du ministre des Finances de Louis XV, Jean Moreau de Séchelles.

Un peuplement dans la douleur La première colonie permanente est bâtie en 1770, et en 1788, l’île compte pour habitants une trentaine de Français et environ 200 africains réduits en esclavage.

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L’île de Mahé devient le port de stationnement des corsaires qui traquent les navires anglais. La Couronne d’Angleterre a alors pris le contrôle de la majorité des richesses de l’Inde. Entre 1800 et 1810, la population est doublée, essentiellement par des esclaves déportés d’Afrique, et des immigrés venus d’Inde, d’Europe ou de Madagascar. C’est une époque prospère pour l’archipel, le commerce depuis Victoria se développe. Mais sous la pression des anglais, le roi de France finit par céder les Seychelles et Maurice aux Britanniques en 1814. Pour les anglais, l’esclavage est aboli. Ils trouvent sur l’île plus de 6 600 esclaves sur une population totale de 7500 personnes.

Le chemin vers la liberté Les esclaves affranchis obtiennent à partir de 1839 le droit de décider s’ils préfèrent continuer à travailler pour leurs employeurs ou être à leur compte. Beaucoup choisissent la deuxième solution, ce qui provoque la faillite de nombreuses plantations. Lorsque la marine anglaise arrête les négriers arabes et européens, ils les conduisent à Victoria et y libèrent leurs prisonniers, à qui est attribué un lopin de terre. L’ouverture du canal de Suez favorise les exports des produits de Mahé, très recherchés en Europe (vanille, cacao, café, clou de girofle). Le premier hôpital et le premier hôtel sont construits à la fin du XIXème siècle.


Quelques festivals en 2014

Les Seychelles

Seychelles EcoFriendly Marathon 23 Février

Carnaval International de Victoria 25 - 27 Avril

d’entre eux au front et voir leur élan économique sérieusement mis à mal. La Couronne d’Angleterre prend résolument les choses en main, et développe l’irrigation, la pêche, les exploitations forestières, fait construire de nouveaux logements.

FetAfrik

De l’Indépendance à l’extravagance

25 Mai

Festival Kreol

25 - 31 Octobre

Vers le début du XXème siècle, certains opposants africains à l’impérialisme britannique sont arrivés au port de Victoria. Parmi eux, le roi Prempe du Ghana, les rois Unvanga et Bunjoro de l’Ouganda actuel, le sultan Mahmud Ali de Somalie et le premier ministre égyptien Saad Zaghoul Pascha. Pendant les deux guerres mondiales, entrecoupées par la crise économique de 1929, les seychellois vont perdre beaucoup

Alors que la plupart des pays africains sont indépendants dès le début des années 60, les îles des Seychelles attendront 1976 pour être reconnues comme une République, après une période de 10 ans avec le statut de “colonie autonome“. La République des Seychelles est membre du Commonwealth et de la Francophonie. L’actuel président est James Alix Michel, successeur désigné par l’ancien président, en 2004, et élu en 2006. Cruellement touchée par la crise économique de 2008, la République des Seychelles est restée pour les touristes une destination de rêve (et une zone franche). Les investisseurs immobiliers locaux ont défrayé la chronique en construisant Eden Island, (île artificielle construite sur des comblements), l’une des plus prestigieuses marina résidentielles privées au monde. Reliée par un pont à Mahé, Eden Island propose 550 unités sur 56 hectares dont 16 hectares de voies navigables, un port, des plages privées, un centre commercial, des bars, des restaurants, de nombreuses boutiques et salles de sports. Chaque semaine, Air Seychelles relie à Mahé 6 capitales européennes et 5 vols au départ de Paris sont opérés.

à faire

les nt. Pouratiquer e v u d e r p rc ne la fo vent se i concer en apnée peu u q e c ment en plongée incipaleavigation et la e : r p e Pêche à avril g n cha and la n s , up, m s e f ll m ti e o r s h c o c e e p Octobrehelles Sailing Ction de nné x Sey ure et les s u’elle vous r o u d a n t a a c a y ig R m La Se ent de nav nale, Le cli ux de la nat le reste Act ades et Promeinà septembre événemion internatio En novembre amoureannée et pour a m e s D e dimenslise en janvier. national toute l’ d ux ofon a r e p is x o u s a s’actua tour de l’Inter . n de production en e embre et o e ti é a g v n r Plo mai à sept c’est le Competition» Obse ériode de re ification p id , n il , r Mars, Fishing Av mbre e e t r p b e s m nove Mai à , migration Octobre ile re o V / f r u S eptemb Pas de consulat à Dakar, voir www.mfa.gov.sc Mai à s 83


livres du mois La Saison de l’ombre

Le prix Femina a été attribué cette année à Leonora Miano pour son roman La Saison de l’ombre , que nous vous avions recommandé à sa sortie, en septembre dernier. Voici ce qu’écrit l’auteur, en conclusion, sur son site officiel, à propos de la thématique principale de son livre, la période de la traite négrière : “Il s’est passé la chose suivante : des humains ont pensé tirer parti du commerce d’autres humains. Et des humains ont souffert l’arrachement des leurs, la violence de leurs voisins. Voilà ce que propose La saison de l’ombre : le point de vue subsaharien sur une des nombreuses défaites de l’humanité, mais aussi, sur les fragiles triomphes de l’humanité. Une histoire de mort, de vie après la mort. De façon métaphorique, cette histoire est celle d’une grande partie de l’Afrique subsaharienne, depuis cinq cents ans environ“.

Impossible de grandir de Fatou Diome Éditeur : Flammarion 2013

Salie est invitée à dîner chez des amis. Une invitation apparemment anodine, mais qui la plonge dans la plus grande angoisse. Pourquoi est-ce si “impossible“ pour elle d’aller chez les autres, de répondre aux questions sur sa vie, sur ses parents ? Pour le savoir, Salie doit affronter ses souvenirs. Poussée par la Petite, son double enfant, elle entreprend un voyage intérieur, revisite son passé : la vie à Niodior, les grandsparents maternels, tuteurs tant aimés, mais aussi la difficulté d’être une enfant dite illégitime, le combat pour tenir debout face au jugement des autres et l’impossibilité de faire confiance aux adultes. “Oser se retourner et faire face aux loups, c’est dompter l’enfance, enfin“. Fatou Diome, née sur la petite île de Niodior, dans le delta du Saloum, au sud-ouest du Sénégal, a été élevée par sa grand-mère. Depuis plus de dix ans, elle vit en France, où après des débuts difficile elle a connu le succès grâce à son premier roman, Le Ventre de l’Atlantique. Impossible de grandir est son 9ème roman, qu’elle est venue présenter au public dakarois, à l’Institut Goethe, dès sa sortie, en octobre.

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LA SELECTION Autour de ton cou de Chimamanda Adichie Éditions Gallimard 2013

Ces nouvelles composent une image complexe et riche de la réalité nigériane d’aujourd’hui, qui prend ses racines dans le passé et se prolonge dans l’expérience de l’émigration, une plongée émouvante, souvent poignante, tour à tour terrible et drôle, toujours vibrante d’humanité. Chimamanda Adichie, écrivaine nigériane, est considérée comme une des meilleures écrivaines africaines d’aujourd’hui et a reçu les prix littéraires les plus prestigieux. Elle vit aux Etats-unis. Autour de ton cou est son 4ème ouvrage.

Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq Prix Médicis 2013 Editeur : P.O.L.

Solange rencontre Kouhouesso. Coup de foudre. Il veut tourner un film adapté d’Au cœur des ténèbres de Conrad, sur place, au Congo. Solange va le suivre dans cette aventure, à la frontière du Cameroun et de la Guinée Équatoriale, au bord du fleuve Ntem, pour un tournage initiatique… Marie Darrieussecq est une écrivaine et psychanalyste française, qui voyage souvent dans les pays d’Afrique. Pour elle, ce livre est comme un aboutissement de son travail d’écriture.

Docteur Sleep de Stephen King, traduit par Nadine Gassié. Editeur France : Albin Michel, 2013

Le maître absolu du triller publie enfin la suite de Shining (1977) ! Devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, Danny utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de Docteur Sleep. Sa rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining, un don phénoménal, va réveiller ses propres démons, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme. Stephen King, écrivain américain, a écrit et publié plus de cinquante romans, dont sept sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ deux cents nouvelles, dont plus de la moitié sont réunies dans neuf recueils de nouvelles. Ses livres ont été vendus à plus de 350 millions d’exemplaires à travers le monde. Nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma ou pour la télévision.

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Une enquête trop sensible

de Laure Malécot

Résumé des épisodes précédents : Awa et Fabien ont été cambriolés. Un disque externe, pourtant bien caché, contenant des informations d’une très grande importance pour Fabien a disparu. Awa, en compagnie de son amie Saba, a fait appel à un détective, Malik, à l’insu de Fabien. Celui-ci découvre pendant son enquête un dessin peint sur le mur de la maison du couple, juste sous la fenêtre du bureau d’Awa. Elle reconnaît les symboles tatoués sur la peau de l’homme qui l’avait agressée alors qu’elle était adolescente, sous les yeux de Saba.

Le saut de l’ange

Episode 4

Fabien n’a pas été long à remeubler la maison. Planqué dans les branches du manguier, Malik peut voir Awa sourire, radieuse, qui contemple la cuisine à nouveau fonctionnelle, son ordinateur tout neuf, en riant de bon cœur. Bien décidé à passer la nuit là, il se cale dans la fourche principale de l’arbre, provoquant ainsi la chute de quelques mangues, dans un bruit qui lui semble démesuré. La fraîcheur bienvenue de la nuit le fait presque frissonner. L’attente va être longue, et peut-être vaine. Tel est le métier de détective, une course derrière des hypothèses, avec l’espoir d’en voir une se confirmer par des faits. Son petit thermos de café en main, Malik est bien décidé à tenir le siège. Rien de notable ne se passe cette nuitlà, à part une horde de chats sauvages qui a fait de ce jardin chic leur quartier général. Juste avant que l’aube ne pointe, il descend de son perchoir avec une souplesse de félin, dans la hâte de rejoindre son lit. Malik s’installe pour la deuxième nuit dans l’arbre qui lui est devenu familier. Assis en tailleur dans la fourche centrale de l’arbre, il a une vue dégagée sur les murs de la maison, et ne peut pas passer à côté d’un éventuel rôdeur. Il y a tout de même quelque chose d’étrange dans cette affaire. L’objectif a changé. Savoir quelle est l’activité de Fabien ? Malik s’en doute. Il fait partie de ceux qui, pas vraiment louches mais pas vraiment honnêtes non plus, naviguent en eaux troubles, espionnent, renseignent ceux qui les manipulent pour des intérêts qu’ils ignorent sûrement. Et qui peuvent bien être à l’origine du cambriolage… Il y a donc autant de suspects que Fabien a de clients ! Mais le plus important à présent, c’est de coincer ce 86

type qui réapparait dans la vie d’Awa quinze ans plus tard, et ne semble pas avoir de lien avec les affaires de son conjoint. Des pas furtifs font sursauter Malik. Ce n’est pas le gardien, qui lui a le pas ferme, autoritaire. L’homme qui traverse soudain le jardin au pas de course est petit, mince, un peu voûté. Le bruit de la douche qui vient de la salle de bain du premier étage semble l’attirer. Il s’adosse au mur de la villa, et lève son visage vers le ciel. Malik pointe sur lui son appareil photo, appuie légèrement sur le déclencheur. L’hyper sensibilité du réglage lui permet de voir, en gros plan, l’expression extatique du type. La voix d’Awa appelle Fabien, qui répond depuis la salle de bain. La douche s’arrête. L’homme semble vraiment dépité. Les gouttes d’eau ne glissaient pas sur le corps de la belle jeune femme… Le gardien survient, au bout de l’allée, lampe de poche allumée en main. L’homme se glisse derrière un plan de bougainvillées en fleurs qui grimpe le long de la baie vitrée du salon, et réprime un gémissement de douleur quand les solides épines lui entrent dans la peau. Le gardien passe sans le voir, s’éloigne. L’homme s’extirpe avec difficultés des plantes. Après un instant d’hésitation, il retraverse le jardin au pas de course, saute sur un banc collé au mur, franchit le mur, atterrit dans une ruelle. Suivi de près par Malik, il marche du pas de l’homme tranquille. Ils traversent tout le quartier jusqu’à la corniche. Les barques des pêcheurs rejoignent le port de Soumbédioune. Dans une niche de rocher, un homme épuisé rejoint son lieu de repos et de culte. Entre les lattes de bois du semblant de porte qui ferme le creux dans la roche, Malik observe avec étonnement les murs tapissés de portraits grossièrement dessinés d’Awa. Chacun d’eux est signé d’une spirale rouge,


roman et aux quatre coins des feuilles de papier, de carton, figure l’éclair noir. Son obsession, des bougies, de l’encens, un matelas, le fracas des vagues pour toute compagnie, c’est tout ce que cet homme semble avoir. - Que cherchez-vous ici ? Malik sursaute, et avise que le petit homme voûté est juste derrière lui. Il doit avoir une sortie de secours dans sa caverne ! Il dégage une sorte d’odeur fétide indéfinissable. Dans le creux de son cou, le tatouage, la spirale, l’éclair. Malik s’étant fait prendre l’œil carrément collé à la porte, cela lui semble difficile de jouer le touriste. - Je voulais justement vous voir… Désignant la porte, gêné, il précise, et gagne du temps. - Il est si tôt, le jour vient à peine de se lever ! Je n’osais pas vous réveiller. L’homme invite Malik à entrer, et le précède. Debout, le dos voûté lui aussi, faute de place pour déployer ses 1m 85, le détective cherche ses mots, assez troublé par cette infinité d’images d’Awa, de toutes tailles, sur les parois de la petite grotte aménagée. - En fait je souhaiterais acheter le terrain juste audessus de chez vous, et j’ai vu cette baraque, je suis curieux… Je me demandais quel était ce voisin qui vivait dans les rochers ! Excusez ma curiosité ! Désignant les portraits, Malik entre dans le vif du sujet : - Quelle belle femme ! Vous êtes un artiste, manifestement ! Quel talent ! Vous ne dessinez que ce modèle ? L’homme est pris d’un tic nerveux, le sourcil droit agité de soubresauts en continu, il précise, d’une voix sourde - Elle, c’est ma déesse. Quand je la dessine, c’est pour la protéger. Malick hausse les sourcils, sincèrement étonné de l’argument - Elle est en danger ? - Les bêtes féroces courent les rues de nos jours. D’ailleurs, moi aussi, j’en suis une ! Je ne vous fais pas peur, à vous ?

- Non, pas du tout, je vous assure ! Malik émet un petit rire forcé sensé détendre une atmosphère qu’il sent devenir pesante. - Vous devriez, au lieu de vous moquer de moi. Venez, je vous montre quelque chose qui va vous intéresser. Suivez-moi dehors. La mer gronde, agitée. Un vent fort s’est levé, les vagues s’abattent avec force sur la roche en contrebas. Côte à côte, les deux hommes regardent l’océan, en silence, un bon moment. Malik finit par rompre ce cérémoniel dont il ne saisit pas bien l’objet. - C’est ce que vous teniez à me montrer ? Je la connais déjà bien la mer, je suis un pur lébou ! - Ah, vous croyez ? L’homme, sorti avec une canne en main, frappe un coup fort sur le bord de la roche. Un morceau de rocher déjà fissuré s’en détache. Malik glisse et n’a que le temps d’entendre sa voix de fausset lui crier : - Ce n’est pas la mer que je vous montre, mais votre tombe, blasphémateur, incrédule ! Avant de constater qu’il plonge directement vers l’océan déchaîné. Impossible de se concentrer pour cette séance de yoga matinal. Saba ne se sent pas en paix. Heureusement, elle n’a pas à aller au bureau aujourd’hui, c’est férié. C’est Tamkharit, hier la gentille voisine d’en face lui a déposé un plat de traditionnel couscous de mil. Mais quel sens donner à cette fête si on la passe seule ? Le téléphone en main, Saba réfléchit. Appeler Awa ? Non. Elle est accaparée par le retour de Fabien, ils sont sûrement en train de jouer les amoureux dans leur maison remeublée… Tiens, pourquoi pas Malik, au moins pour lui souhaiter une bonne fête, et l’encourager pour son enquête ? C’est un prétexte, oui, mais pourquoi pas… Saba lance l’appel, constate que son cœur se met à battre anormalement, et tombe directement sur la boite vocale. Elle y laisse un message qu’elle veut enjoué. Saba ferme les yeux, soupire et se demande si elle est finalement vouée à la solitude. Le visage de son père s’impose à elle. Mais là, ce n’est pas une affaire de coups de téléphone. Saba 87


roman se lève, mue par une envie immédiate de résoudre ce problème pesant depuis la mort de sa mère, s’habille en quatrième vitesse, et se retrouve en un rien de temps au volant de son 4x4, prête pour deux bonnes heures de route. Awa, blottie dans les bras de Fabien, savoure la tendresse qui les lie, les dernières vagues du plaisir s’estompent. Fabien, les yeux fermés, murmure : - Ma douce… Comme illuminé par une idée salvatrice, il se relève, et s’écrie - C’est tout de même bizarre que des cambrioleurs sachent exactement où tu cachais ce disque externe ! Je n’arrive pas à comprendre qui pourrait avoir intérêt à… Vraiment, je cale, là. Je crois que je vais chercher un détective ! Awa ne peut s’empêcher de partir d’un grand rire libérateur, et répond sans hésiter à cette idée qui n’est pas nouvelle pour elle. - Tu sais, ça tombe bien. L’ami de Saba, que tu as vu l’autre jour au restaurant avec nous, il est détective ! Je n’osais pas t’en parler, mais moi aussi j’ai pensé à lui faire appel. Mais comme tu ne veux pas parler de tes affaires à qui que ce soi, je pensais… - Un détective, ce n’est pas la police. Je ne savais même pas qu’il y en avait ici ! Tu as son contact ? Appelle-le tout de suite, fais-le venir ici. Awa ne se fait pas prier, et cherche illico le numéro de Malik sur son répertoire téléphonique, lance l’appel, tombe sur la boite vocale directement, et laisse un message clair : “Malik, rappelez-moi dès que vous avez ce message. C’est urgent. Merci.“ Elle repose le téléphone sur le bord du lit, et se rallonge, lascive et toujours aussi sensuelle, vite rejointe par Fabien, à qui elle a vraiment manqué… Abby furette dans la petite maison à un étage qui date de l’époque coloniale, époussette le bureau de Malik, et entreprend d’aller au marché avec Khadija. Décidément, cette fille ne pourra jamais être discrète, elle est trop jolie. Pendant près de deux heures, Abby supporte en silence les regards concupiscents sur son 88

amie, les interpellations, et observe ses réactions. Khadija est impassible. Elle est habituée, et garde une distance froide avec les réactions qu’elle provoque. Souvent, elle préfère rester seule à cause de cela, parce qu’au fond, ça ne lui fait pas si plaisir que ça d’être une attraction esthétique. Elle voudrait tellement que l’on voit qu’elle est aussi intelligente, cultivée, que même dans son village on a l’éducation, internet, une porte ouverte sur une bibliothèque infinie ! Elle voudrait leur crier, à tous ces mal élevés : “Que croyez-vous que j’ai fait, moi, monsieur, depuis 18 ans ? Je me suis parfaite, j’ai enrichie mon savoir. Je n’ai pas de diplôme, j’ai quitté l’école en 4ème, mais si vous saviez tout ce que j’ai appris, vous baisseriez un peu votre regard de cochon. Je ne suis pas un objet sexuel, moi, monsieur. Je suis une Femme, pleine et entière. On m’aimera un jour pour qui je suis vraiment.“ Au retour du marché, Abby constate que Malik n’est toujours pas dans son bureau. Elle grimpe rapidement les marches de l’escalier de bois sur lequel ils ont tant joué étant enfants, et ouvre la porte de sa chambre un peu trop brutalement. Pourquoi est-elle prise d’une soudaine nausée ? Oui, elle a peur, et non, il n’est pas là. Son lit n’est même pas défait. Un petit homme voûté ricane, levant sa canne au ciel. La fille rejetée du deuil de son père arrive au seuil de sa porte. Deux êtres qui s’aiment intensément s’unissent. Une femme chancelle dans les bras d’une autre, qui la rassure, beaucoup plus calme, car depuis longtemps le domaine des émotions lui est devenu étranger. Un téléphone coule au fond de l’océan. Le creux des vagues reste impénétrable, le vent est de plus en plus fort. L’horizon gris anthracite annonce un des derniers orages de l’année, le tonnerre gronde déjà et en laisse présager la violence. A suivre ...



évènements Yass et les Doffs du rire Spectacle comique. Avec Yass, Bun, Paul Séré, Youssoupha Diaby, les M.D.R, Lauréline Kuntz. Le 3 décembre au Terrou Bi les 4 et 5 décembre à l’Institut français le 6 au théâtre Sorano

10 ans de Sira Vision Ce sera également pour Collé Ardo Sow, l’ocasion de célèbrer les 30 ans de sa marque. Grand Théâtre de Dakar le 07 décembre 2013

DAKAR TROTTOIR Long-métrage de fiction réalisé par Hubert Laba Ndao Production : Mediatik Communication Scénaristes : Abdoulaye Tall, Léandre-Alain Baker Avec Prudence Maïdou, Eric Ebouanney, Charles Correa Sirou et Salla, adolescents marginaux, livrés à eux-mêmes depuis l’enfance, entrent dans l’âge adulte, pleins de rêves et de projets. Sirou, qui se veut le protecteur de la bande, destine la belle Salla qu’il aime passionnément à être sa femme. Mais Salla a d’autres ambitions, fait d’autres rencontres qui vont menacer le groupe, et l’union tant souhaitée par Sirou. La vie de Dakar by night est ici dévoilée, parfois crûment, mais avec une grande justesse. A voir absolument ! Dakar - Avant-première au Théâtre Sorano le 13 décembre 2013


expos Parole ! Parole ? Parole ! Issa Samb ou la forme indéchiffrable

Issa Ramaguelissa Samb, dit Joe Ouakam, fondateur du laboratoire artistique Agit’art dans les années 90, est un des artistes les plus emblématiques de la démarche plasticienne particulière au Sénégal. Proche du grand cinéaste Djibril Diop Mambety, cet artiste indéfinissable a inspiré tout un mouvement artistique. C’est donc une exposition, d’installations principalement, absolument incontournable que nous propose l’équipe du Raw Material Company, lieu dédié à l’excellence de l’art contemporain. Pas si indéchiffrable si on prend le temps de bien s’imprégner de l’ambiance et des détails, des œuvres de l’artiste…

L’art dans la cité 18 espaces dédiés à la culture ouvrent leurs portes au public en soirée, suivant un parcours par quartier. L’occasion de découvrir de nouveaux artistes, et de rencontrer des amateurs d’art. Village des Arts / Raw Material Company / Espace Timtimol / Trias Cultura / Kër Thiossane / Musée Boribana / Ateliers Céramiques Almadies / Loman Art House / Les Petites Pierres / Hôtel Onomo Dakar du 26 novembre au 6 décembre 2013

Le sculpteur Ndary Lô rend hommage à Rosa Parks à Lyon Le Refus de Rosa Parks de Ndary Lô Lyon - Musée Africain jusqu’au 29 décembre

Installation de Joe Ouakam au Raw Material Company, jusqu’au 4 janvier 2014

Onomollywood Les photographes Omar Victor Diop et Antoine Tempé revisitent les classiques du cinéma hollywoodien. Dakar, Onomo Hôtel, du 6 décembre au 12 mai 2014

10ème édition de TambacOunda-Genève-Dakar Exposition collective organisée par le Collectif des Artistes Plasticiens fondé à Genève en 2000, à l’initiative de Ousmane Dia. Dakar - Musée de l’IFAN du 28 décembre au 3 janvier 2014

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etc. A VOIR

Les insoumises Documentaire d’Éric Guéret 5 femmes extraordinaires : Ranjana Kumari (Inde), Kadidia Sidibé (Mali), Nebahat Akkoç (Turquie), Siriporn Skrobanek et Khun Nee (Thaïlande) Diffusé sur Canal + depuis le 20 nov.

Hommage à Rainer Werner Fassbinder

22ème Foire Internationale de Dakar

Saint-Louis Fanal à Saint-Louis

Cette année c’est de la problématique de l’énergie en Afrique de l’ouest, enjeux et perspectives des énergies renouvelables qui sera le thème principal de la foire.

Défilés nocturnes avec percussions, djembés et chants, à la lumière de lampions multicolores confectionnés par les habitants pouvant atteindre jusqu’à 5 mètres de haut. Un vrai concours d’ingéniosité et d’élégance entre les quartiers de Saint-Louis.

CICES du 28 nov. au 11 décembre

du 23 au 30 décembre

de Hans G. Pflaum Au Goethe Institut le 4 déc. à 19h30

Sey Seyti Long métrage sur la polygamie de Ben Diogaye Beye

CONCERTS

i-Science

Reggae, Just 4 U, 11 et 12 décembre

Au Goethe Institut le 11 déc. à 19h30

OKOU

Princesse

Ashanti

Long métrage d´animation 3D réalisé et produit par Afrikatoon Abidjan. La légende ancestrale de la Reine Pokou, portée à l’écran avec brio et ce célèbre humour ivoirien, retrace le parcours du peuple Akan forcé de quitter le Ghana pour la Côte d’Ivoire, et qui est à l’origine du peuple baoulé.

accroroller fête ses 10 ans AccroRoller, première association de Roller du Sénégal convie tous les clubs du pays à participer à 3 jours de ride, jump et slalom, de belles démonstrations en perspective !

The ride blues électrique

Institut français de Dakar, 11 décembre

3ème édition du Festival Diakarlo Ak Thiossane Doudou N’Diaye Rose, avec des invités et la Nuit du Griot (Mariétou Cissokho), tradition mandingue Institut français de Dakar, 13 et 14 décembre

Xalam

Centre culturel Blaise Senghor les 6, 7 et 8 décembre

Concours national d’écriture

Just 4 U, 24 décembre

92

Festival de musique du 5 au 7 décembre, 15 concerts gratuits

Cinéma à l’Institut Français de Saint-Louis La délicatesse Romance, Comédie de David & Stéphane Foenkinos Avec Audrey Tautou, François Damiens, Bruno Todeschini le 14 décembre 18h00

Un amour infini Drame, Romance de Franco Zeffirelli Avec Brooke Shields, Martin Hewitt, Shirley Knight le 21 décembre à 18h00

Théâtre à l’Institut Français de Saint-Louis Un Homme est un Homme

en langue française

Pour la 14 Foire Internationale du Livre et du Matériel Didactique qui se déroulera du 16 au 21 décembre 2013, la Direction du Livre et de la Lecture en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) organise un concours, afin de susciter des nouveaux talents et de faire la promotion des jeunes écrivains. Le montant du prix est de 1 000 000 FCFA. ème

4éme édition du Festival Métissons

Pièce sur le thème de l’immigration mise en scène par René Georges et Salifou Kientega Avec Ansou Diedhiou, Afazali Dewaele, Charles Wattara Spectacle proposé par la Compagnie XK Theater Group Ecrit par René Georges et Olivier Coyette Institut Français de Saint-Louis, le 4 décembre à 20h00



carnet d‘adresses Adama paris

Rue 25 x Corniche Ouest - Dakar Tél. 33 820 97 57 contact@adamaparis.com

Africa Kid

La Marquise

est édité par IDDESIGN&COMMUNICATION SARL

55, rue Wagane Diouf - Dakar Tél. 33 821 04 27

Directeur de publication Nadir Mouaqit

Layu

C.C Sea Plaza et Dakar City - Dakar

Im 26, route du King Fahd – Almadies - Dakar Tél. 33 868 13 32

Aldo

Le Parcours

C.C Dakar City - Almadies, route de Ngor - Dakar Tél 33 821 24 08

Aquarev’

65, rue Félix Faure - Dakar Tél. 33 842 20 09

Athena

33, rue Jules Ferry - Dakar Tél. 33 823 89 80

Behave

Almadies, route de Ngor - Dakar Tél. 77 486 72 51

CCS

Corniche Ouest – Fann Résidence - Dakar

Les 4 Vents

Magic World

C.C Sea Plaza, Corniche Ouest Fann - Dakar Tél. 77 796 03 73

Mango

C.C Sea Plaza, Corniche Ouest Fann - Dakar Tél. 33 825 60 00

MissAka

C.C Sea Plaza, Corniche Ouest Fann - Dakar Tél. 33 824 77 07

Cocktail du Sénégal

Orca

Daouda Sagna

Etiopathe 34, rue Jules Ferry - Dakar Tél. 77 523 03 14 / 33 842 43 45

Evoluderm

Distribué par le réseau Casino

Fame

27, rue Jules Ferry - Dakar Tél. 77 640 78 27 / 33 821 68 36

Guess

C.C Dakar City - Almadies, route de Ngor - Dakar Tél. 33 821 41 60

Institut International de Yoga

Direction commerciale Rama Fofana Tél. 77 179 39 89 Responsable mode Coumba Suzanne Ndao Tél. 77 357 35 34

55, rue Félix Faure - Dakar Tél. 33 821 80 83

Av. Malick Sy X Passage gare routière - Dakar 108, rue Moussé Diop - Dakar Tél. 77 638 80 90

Rédactrice en chef Sonia Elamri

Assistante Bineta Diop Photographe mode Lionel Mandeix contact@milk-africa.com Ont collaboré à ce numéro Laure Malécot / Daouda Sagna / Aminata Dia / Coumba Suzanne Ndao Impression Polykrome - Dakar

73, avenue Blaise Diagne - Dakar

Parfumerie Mokader

92, avenue Georges Pompidou - Dakar

Promo Import

Distribution Iddesign & communication IDDESIGN&COMMUNICATION SARL Almadies extension, lot N°63 Appt 2 Tél/fax. 33 868 16 55 RC SN DKR - 2013 -B -1567 NINEA 004732617 2Y2 ISSN 2337_1501

4, avenue Cheik Anta Diop - Dakar Tél. 33 889 00 77

Sia

132, rue Moussé Diop - Dakar

Sunbox

www.sunbox.sn Tél 77 469 54 27 / 77 303 88 05

Tannalbox

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Imm. Air France, 103 av. Peytavin - Dakar Tél. 33 822 02 10 / 77 550 13 01

Jennifer

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