Actu'elle n° 26 décembre 2015

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ACTU’ELLE ISSN:2337-1501

Déco d'Elise

Le parfait sapin de Noël

Rencontre

Mariama S. Baldé

Contre le diktat des apparences

Evasion

Bali, île des Dieux et des Arts N°26 Décembre 2015

DISTRIBUTION GRATUITE

Coup de cœur

Momar Ndiaye

Société

Terrorisme, les femmes en première ligne

Tapis rouge Vanessa Gaelle Prudencio




édito

sommaire

Nous voilà arrivés à la fin de l’année. Nous essayons de garder un oeil sur l’actualité, mais faisons aussi un focus sur les fêtes qui arrivent à grands pas. Oui, les nouvelles n’ont pas été très bonnes ces derniers temps, mais il faut garder un regard optimiste sur l’avenir, garder espoir que l’Humanité prendra conscience de la situation et que la Paix revienne dans le monde. Que tout un chacun y mette du sien pour préserver notre bien à tous, notre chère Terre ! Comme un signe du destin, cette année, le Maouloud et Noël tombent les 24 et 25 décembre. Comme pour nous rappeler, par la naissance du Prophète Mahomet (PSL) et de Jésus Christ, que nous faisons tous partie d’une seule communauté, l’Humanité, et que nous devons tous nous tourner vers le futur, main dans la main, en frères que nous sommes tous. Nous souhaitons que 2016 soit une meilleure année sur tous les plans, que ce soit personnel ou à l’échelle mondiale. Nous espérons aussi pouvoir continuer à vous accompagner encore longtemps dans la grande aventure Actu’elle. Joyeuses fêtes et bonne année 2016 !!

Sonia Elamri

Photo de couverture : © ??? Graphiste Couverture : Julien Fayal


Décembre 2015 Société 12 Terrorisme : Les femmes en première ligne 16 Conte optimiste : Pour passer en douceur de 2015 à 2016 18 Mariama Samba Baldé : Contre le diktat des apparences 22 Coup de cœur : Momar Ndiaye, chorégraphe et danseur engagé

n°26 Edito

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Carnet d’adresses

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Initiatives citoyennes Nunu Design by DK 6 Éducation et innovations 8 Eco ’ranga ! 10

Divers Déco d'Elise 40

Le parfait sapin de Noël

Mode 26 #Stylistes #Créateurs #Mannequins

44 Coin du chef 46

Les repas de fêtes

Rose Sène

28 Tapis rouge : Vanessa G. Prudencio 32 Shooting

Évasion 48 Bali, île des Dieux et des Arts 54 Roman : Matière brute

Culture Un livre, un film, un disque 56 Femmes de Sciences-Fictions 57 Agenda 59 Horoscope 60


Initiatives citoyennes

© Sonia

NUNU DESIGN BY DK

Pouvez-vous vous présenter ? Ainsi que votre marque ? Je m’appelle Marie-Madeleine Diouf, mon surnom est Nunu d’où la marque Nunu Design by DK. Ce nom me représente bien. C’est une marque qui s’adresse aux hommes, femmes et enfants. Au début, j’ai commencé par Banjul. Je faisais trois collections par an, et en fonction de mes congés, je les présentais là-bas. La Gambie est mon deuxième pays. Je le porte dans mon cœur. J’y ai de la famille et beaucoup d’amis, et le « By DK » m’identifie à Dakar, ma ville natale. Comment êtes-vous venue à la mode ? Avez-vous fait des études de stylisme ? Non pas du tout. Je suis autodidacte. Mais je compte prendre des cours de stylisme dans un avenir proche. C’est un projet qui me tient à cœur. J’ai toujours été passionnée par la mode. Déjà toute jeune, à l’occasion des grandes fêtes, j’aimais créer ce que j’allais porter. Je donnais mes directives au tailleur (rires). Plus tard, quand j’ai commencé à travailler dans un cabinet médical en tant qu’assistante, je portais mes propres modèles. Les patientes appréciaient mon travail, j’en avais un bon retour. De fil en aiguille, si j’ose dire, j’ai commencé à créer pour elles. C’est comme ça que tout a démarré. Au départ, je le faisais chez moi. Avec le temps, j’ai voulu créer une marque et faire ce que j’aime. Nunu Design by DK est donc née il y a deux ans, et il y a près d’un an, j’ai ouvert une boutique. 6

Quel est le concept de Nunu Design ? Le concept c’est le fait, qu’en dehors de ce que Nunu propose comme modèles, le client a la possibilité de faire le choix et le patch de ses tenues. Donc, évidemment ça prend beaucoup plus de temps. Le client peut aimer un modèle, mais certains rappels de tissus ou de couleurs ne lui convenant pas, il peut demander les modifications selon ses goûts. On crée ensemble, selon ses désirs, ce qui restera des pièces uniques. L’autre aspect, c’est consommer ce que nous produisons localement, en gardant un esprit d’ouverture, et en restant sur des prix abordables. Le client doit pouvoir acheter ce dont il a envie sans être dans des prix excessifs. Quand on fait la promotion du local, il faut rester sur un barème de prix raisonnable... Que tout le monde puisse se permettre de consommer local ! Vous parlez de consommer local, dans quel sens ? Je travaille toutes sortes de matières, coton, lin, wax, soie, Woodin, Vlisco. Tout ce qui est pagne en général. Je travaille beaucoup ce qu’on appelle les pagnes noirs, Sérères, tissés dans le village d’origine de mes parents. On les appelle tiwan. Je me fournis donc à Fadiouth, ce qui me permet de contribuer au développement de cette localité. Ce sont les tisserands sur place qui les confectionnent. Ce sont des étoffes qui ont beaucoup de signification et qui ne sortent que lors des grands événements, à savoir


NUNU DESIGN BY DK

naissances, mariages, décès. Ils sont très importants dans la culture Sérère. Depuis, ils se sont un peu modernisés et on peut les porter dans la vie de tous les jours. À long terme, j’ai un projet de modernisation des ateliers, tout en gardant l’aspect traditionnel. À Dakar, j’ai une équipe de cinq tailleurs, et une brodeuse qui travaille à la main. Nous allions moderne et traditionnel. Utilisez-vous d’autres matières que le tiwan ? Oui bien sûr. J’utilise des tissus qui viennent d’Abidjan, de Banjul et même de Sierra Leone. Je me fournis rarement sur le marché dakarois. Du coup, les pièces que je rapporte sont originales et les graphiques différents du marché. En dehors des tissus, j’importe aussi des bijoux et chaussures en perles de Tanzanie. Aussi, je cherchais des senteurs pour ma boutique. J’ai fait un mélange de thiouraye liquide qui a eu beaucoup de succès. Je me suis vue dans l’obligation de le commercialiser suite à la forte demande (rires). Je le présente sous forme de spray ou en liquide. Quel genre de clientèle se présente chez vous ? Je peux dire que je suis à 75 % d’expats, et 25 % d’Africains. La proximité de l’Institut Français y est pour beaucoup. Aussi, le bouche-à-oreille marche très fort dans notre pays. Je m’étais déjà constitué une clientèle au temps où je travaillais au cabinet médical. Elle m’est aussi restée fidèle.

© Sonia

© Sonia

Vous revenez souvent sur votre ancien travail. Y étiezvous épanouie ? J’ai travaillé 15 ans comme assistante médicale, avec différents médecins et praticiens. Le dernier est Daouda Sagna, paix à son âme, que tout le monde garde en mémoire. Suite à son décès, j’ai continué à mi-temps, transformé ma chambre d’amis en atelier, acheté une machine et tout s’est enchaîné très vite. Vu le retour extraordinaire que j’avais, j’ai ouvert la boutique. Financièrement, ce n’est pas facile tous les jours. Grâce à un petit pécule que j’avais mis de côté, additionné à mes indemnités de départ, j’ai pu avancer. Je tiens à rendre hommage à M. Sagna. C’est tout ce qui me reste de lui. J’ai perdu un patron, mais aussi un très grand ami. C’est un homme qui a toujours cru au travail et au travail bien fait. C’est lui rendre hommage que de continuer mon rêve.

Pourriez-vous dire qu’aujourd’hui vous vivez de votre travail ? Sincèrement, pas encore. Pour le moment je veux créer, sortir le meilleur de moi. Je me fais plaisir. Je ne vis pas de ça. J’ai quitté mon travail et le début en entrepreunariat est difficile. J’espère que ça sera rentable d’ici deux ou trois ans. Au début, malgré le soutien de ma famille et de mes proches, je me sentais seule face à mon rêve. Il faut être courageux, croire en ses idées, rester debout, et ne pas avoir peur des difficultés. C’est grâce à ça qu’on apprend. Je suis épanouie dans ce que je fais et je me fais plaisir. Quel conseil donneriez-vous à nos lectrices qui souhaiteraient se lancer dans l’entrepreunariat de la mode ? Il y a de la place pour tout le monde. Il faut aimer ce que l’on fait. Il est important de se faire plaisir, faire la promotion de l’Afrique, ce beau continent, et particulièrement du Sénégal. Aimez la vie et profitez de ce don qu’est la vie !!! 7


Initiatives citoyennes

Éducation et innovations

On y croit dur comme fer, un monde meilleur est possible. À la base de nos espoirs, deux facteurs : l’éducation (qui comprend la sensibilisation), et l’innovation. Ceux à qui ces pages sont consacrées y travaillent sans relâche.

Éducation/ Sensibilisation

16 JOURS D'ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES AUX FEMMES ET AUX FILLES La campagne “Orangez le Monde" pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, a démarré ce 26 novembre et dure jusqu'au 10 décembre, Journée des droits de l’Homme. Le Gouvernement du Sénégal, à travers le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, en collaboration avec les agences du système des Nations Unies, les organisations internationales et nationales, le secteur privé et la société civile, a célébré la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Cet événement a donné le coup d’envoi de la Campagne mondiale des 16 journées d’activisme. À cet effet, la plateforme conjointe de la Campagne des 16 jours au Sénégal, organise une série d’activités visant à mettre fin à cette violation des droits humains.

À savoir : 1 femme sur 3 dans le monde est victime de violences physique ou sexuelle, et la plupart de ces actes son commis par son partenaire. #16jours #Orangetheworld #UNFPA #OXFAMSENEGAL #PNUD

Des milliers de livres offerts à nos universités La maison d’édition Présence Africaine a offert 6 000 livres à huit universités sénégalaises, à l’occasion de la 15e édition de la Foire internationale du livre et du matériel 8

didactique (FILDAK), du 11 au 16 novembre 2015 à Dakar. La dotation est répartie entre les universités Alioune Diop de Bambey, Gaston Berger de Saint-Louis, Cheikh Anta Diop de Dakar, Assane Seck de Ziguinchor, le Centre de recherches et de documentation du Sénégal (CRDS) de Saint Louis, l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest et l’université de Thiès.

Un nouveau lieu pour ImagiNation Afrika Kër ImagiNation ouvre ses portes le 8 décembre ! Soyez parmi les premiers visiteurs de ce nouveau centre sis à Yoff Tonghor, où va démarrer leur nouveau programme du développement de la petite enfance avec des contes, de la musique et des activités de Marché Maths. Emmenez vos enfants pour qu’ils puissent jouer avec des concepts mathématiques, y compris les mesures, les poids, et la géométrie. Un espace d’apprentissage et d’innovation pour les enfants, ImagiNation Afrika (IA) transforme la manière dont les enfants d’Afrique se perçoivent et leur capacité à contribuer au développement. Depuis sa création en 2011 et grâce à ses programmes créatifs et éducatifs, l’association a créé des espaces dans lesquels les enfants expérimentent l’apprentissage actif et produisent des connaissances nouvelles et valables à travers le jeu. ImagiNation Afrika croit en un monde dans lequel les enfants africains, acteurs de changement, résoudront les problèmes de développement. www.imaginationafrika.org


Une rentrée constructive Former les enfants au recyclage

Projet soutenu par l’Ambassade de France à Dakar

à l’école Franco-Sénégalaise de Fann Dakar Toute l’équipe adresse ses vives condoléances à la famille des deux élèves de cette école ayant perdus leur maman lors des attentats de Paris et aux autres familles amies ou non qui partagent ces moments tragiques.

La réalisa tion d’un pa « motricité gymnique » rcours Zéro Energ avec la tec y, démontr hnique e que les utilisés et déchets bie orientés, n deviennen d’une réa t lisation à but de dé ici moteur personnel veloppeme au quotidie nt n. Le déchet n’est plus, parlons ma tériau !

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Contact: laurentlibre@gmail.com

Grâce à l’association 3000 Ecomen, dont nous vous avions précédemment parlé, les enfants apprennent dès l’école à recycler les matériaux non dégradables, et à développer ainsi leur créativité. Des nouvelles fraîches :

Appel aux dons : « 1 Enfant / 1 cadeau »,

samedi 26 décembre de 10h à 19h au monument de la Renaissance africaine avec l’association Penattitude. Infoline : +221 77 178 55 85 (whatsap, imo, viber,...) / +221 77 301 91 00 / +221 33 860 00 38

site: 3000ECOMEN.com

De gauche à droite : Elisabeth MEDOU BEDANG (DG Orange Cameroun), Killien DE RENTY (upOwa), Salem MASSALHA (Bassita), Anushka RATNAYAKE (myAgro) et Alban DE MENONVILLE (Bassita).

Innovations

Le Prix Orange de l’Entrepreneur Social en Afrique 2015 a été remis, en Afrique du Sud, lors de la

cérémonie des AfricaCom Awards au Cap, le 18 nov.

1er prix : Bassita (www.bassita.org), start-up égyptienne, pour l’invention du concept du click-funding. Elle propose à des entreprises de soumettre leur projet social, culturel ou environnemental sur la plateforme Bassita. S’il atteint son objectif de clics sous forme de partages sur les réseaux sociaux, le projet obtient un don de la part d’un sponsor. 2e prix : upOwa (www.upowa.org) start-up solidaire camerounaise qui a développé une solution solaire pour offrir de l’électricité de qualité aux zones rurales de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique Centrale, non raccordées au réseau électrique.

3e prix : myAgro / N’Ga Sene (www.myagro.org), entreprise malienne pour le développement d’une application mobile permettant aux fermiers d’acheter des graines et engrais de qualité et de bénéficier d’une formation agricole. myAgro optimise les productions agricoles et améliore les conditions de vie des agriculteurs. « Coup de Cœur » des internautes (via le portail StarAfrica) : Kezakoo (www.kezakoo.com) projet marocain sous forme de plateforme d’e-learning mettant gratuitement à disposition des internautes des contenus éducatifs (vidéos et documents scolaires) par l’intermédiaire des membres invités à partager leurs propres contenus avec la communauté. (22 000 votes). 9


Initiatives citoyennes Éco’ranga voit l’avenir en vert, et tandis que la conférence de la COP 21 s’achève sur de bonnes résolutions sans aucun doute, sur le continent, au Sénégal, on s’active et on prouve chaque jour que si on veut, on peut. L’écologie est entre les mains de chacun !

Eco’ranga !

L’ Écogeste Recycler vos piles ! Avez-vous des appareils à piles ? Savez-vous que les piles contiennent des métaux lourds, mercure, plomb, cadmium, lithium, nickel, zinc, etc., dangereux pour l’environnement et notre organisme ? Première précaution, utilisez des piles sans mercure ni cadmium. Au mieux, privilégiez les piles rechargeables qui peuvent être utilisées jusqu’à 400 fois, voire davantage. Et dans tous les cas, pensez à recycler vos piles. Au Sénégal, les bornes de recyclage de piles sont malheureusement rares, mais une jeune société, SetTIC, recycle les piles et équipements électriques usagers. Elle a été sélectionnée pour le programme YALI 2015 (Young African Leader Initiative), et travaille en collaboration avec CFAO Motors où se trouvent des bornes de récupération de piles. 10

Ecoranga news Le saviez-vous ? Nous sommes dotés, au Sénégal, d’un Centre de Suivi écologique pour la gestion des ressources naturelles. Il a été créé en 1986 par les pouvoirs publics sénégalais avec l’assistance du Programme des Nations Unies pour la Région soudano-sahélienne (UNSO) et le financement de l’Agence Danoise pour le Développement International (DANIDA). Il est là pour être consulté, répondre à vos questions, peut expertiser un terrain Tél. : +221 33 825 80 66 Email : dt@cse.sn Les énergies renouvelables sont un enjeu planétaire désormais. Parmi ces énergies, le biogaz, dont le principe est de fabriquer du gaz à partir de matériaux récupérés. En voici un exemple à Saint-Louis qui pourrait être plus étendu…


Eco’ranga ! À l’abattoir de Saint-Louis, dans le quartier de Khor, des biodigesteurs sont en place depuis 2013, et récupèrent des résidus (près d’une demitonne de déchets organiques par jour) qui servent à faire du compost, du biogaz et de l’engrais naturel. Les biodigesteurs sont des cuves sans oxygène où fermentent des déchets organiques d’origine végétale ou animale (processus de méthanisation). Finie la puanteur de ces déchets jetés à ciel ouvert, grâce à cette solution mise en place par la municipalité, à travers le conseil du quartier, et l'ONG lilloise Le Partenariat présente à Saint-Louis depuis une trentaine d'années. Ce système a été mis en place sous la supervision de l'entreprise française BioEco, et grâce au financement de la fondation Poweo. Innovations Le prix de l’Union africaine pour un ciment en latérite Le Prix national jeunes scientifiques Kwame Nkrumah, organisé par l’Union africaine et l’Académie des sciences pour le monde en voie de développement (TWAS), a été remis à Patrick Lemougna Ninla, jeune chercheur camerounais, à Yaoundé, par la ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Madeleine Tchuinté. Ce diplômé en chimie de l’Université de Yaoundé a mis au point une variété de ciment produite à base de latérite. Son processus de production émet bien moins de CO₂ que le ciment classique, fabriqué à base de clinker et de pouzzolane chauffés à 1400 degrés. Ceci étant, son projet n’est encore qu’à la phase pilote. Pour l’industrialiser, il faudra d’importants financements. Formation Atelier de bio-informatique appliquée à la microbiologie environnementale Le Laboratoire mixte international Adaptation des Plantes et microorganismes associés au Stress Environnementaux (LMI LAPSE) et le DP IAVAO ont organisé un atelier en Bioinformatique SENEBIO2015 "Traitement des données issues des nouvelles technologies de séquençage (NTS), application en microbiologie environnementale", au campus de Bel Air à Dakar, du 16 au 20 novembre 2015. L’atelier

visait deux objectifs : les nouvelles technologies de séquençage (NTS) et leur application pour l’étude de la diversité des microorganismes dans l’environnement, et l'acquisition de compétences techniques pour être capable d’exploiter et de valoriser des données NTS. Dix-huit étudiants et jeunes chercheurs venant du Sénégal, du Burkina-Faso, de Cote d'Ivoire, du Niger et du Bénin ont pu profiter de cette formation.

Appel à candidature L’UNESCO lance son 3e appel à candidatures pour sa Subvention PhosAgro/UNESCO/ UICPA en chimie verte, qui vise à promouvoir la mise en œuvre de projets innovants de recherche de jeunes scientifiques dans ce domaine, dans le respect des 12 principes de la chimie verte. Les jeunes chercheurs de moins de 36 ans, détenteurs d’un doctorat (ou l'équivalent) en chimie ou dans un domaine connexe sont invités à postuler. Les projets retenus seront choisis par un jury scientifique international. Le montant de chaque subvention peut atteindre 30 000 dollars des États-Unis (USD) et vise à soutenir des projets réalisables en 1 an. Les jeunes chercheurs sont invités à postuler depuis le 30 septembre 2015. La date limite de dépôt des candidatures est le 28 février 2016. Voir le dossier sur le site web de l’UNESCO. *** La chimie verte se développe pour répondre à la raréfaction des ressources fossiles. L’idée est de ne pas faire intervenir de produits polluants dans les recherches, et bien entendu de ne pas en produire. La chimie verte, c’est l’avenir ! Par Laure Malécot

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Société

Terrorisme

Les femmes en première ligne

Le conflit contre le terrorisme, qui s’internationalise chaque jour un peu plus, se féminise aussi. Les combattantes kurdes du PKK (40% des troupes) s’opposent efficacement à Daesh, qui a aussi deux brigades féminines depuis 2014, constituées en partie de femmes européennes, américaines, australiennes engagées (10% des djihadistes venant de ces pays). Que ce soit en Syrie, en Irak, ou au Nigéria, les femmes et filles, kidnappées, mariées de force, vendues comme esclaves sexuelles, sont utilisées de plus en plus comme kamikazes, surtout par Boko Haram. Les terroristes de l’EI et de Boko Haram mènent une guérilla meurtrière et médiatique dans laquelle les femmes et les filles sont en première ligne. 12


Qui n’a pas été saisi d’horreur en prenant connaissance de l’âge de ces petites filles qui se sont fait exploser dans les marchés du Nigéria, et du Cameroun tout récemment (11 et 15 ans) ? C’est le but. Choquer, partout, en quasi permanence, les esprits, et surtout, faire peur. On dit souvent que la peur paralyse… Ces derniers mois, les attentats au Moyen-Orient, en Afrique, et depuis novembre dernier, en Europe, se multiplient (depuis 18 mois, 83 attentats et exécutions ont été revendiqués par le groupe État islamique et ses «filiales» (Daesh), dans 20 pays, faisant plus de 1600 morts). Le phénomène s’accélère au rythme des bombardements en Syrie. Là encore, les femmes sont sacrifiées : à ce jour, on compte plus de 220 femmes kamikazes, soit près de 15% du total des kamikazes recensés. Non seulement les femmes sont moins repérables, moins contrôlées que les hommes, passent plus facilement les barrages de sécurité, mais un attentat perpétré par une femme est aussi une arme de propagande forte. Le fait que ce soit une femme amplifie l'impact de l’attentat, surtout si c’est une petite fille. D’otages à kamikazes… Ce 27 octobre dernier, dans le nord-est du Nigéria, 138 femmes et 192 enfants ont été libérés dans une attaque contre Boko Haram. Parmi ces otages, il y avait peut-être certaines des 274 lycéennes enlevées le 14 avril 2014, à Chibok. Sachant que les femmes et filles kidnappées sont contraintes de se marier et de prendre part aux attaques armées, le pire est à craindre pour celles qui sont toujours aux mains des terroristes. Au total, depuis janvier 2014, la secte Boko Haram a enlevé au moins 2 000 femmes et filles au Nigéria. On sait que Boko Haram n’hésite pas à envoyer des petites filles (la plus jeune avait 7 ans) se faire dynamiter dans des marchés, fréquentés, on le sait, principalement par des femmes, de plus en plus souvent, surtout au nord du Nigéria. Le 21 novembre, quatre jeunes femmes se sont fait exploser dans les environs de Fotokol, dans l’ExtrêmeNord du Cameroun, tuant cinq civils. Les explosifs avaient été activés à distance, par téléphone…

Les enfants soldats, drogués, embrigadés après leur avoir fait commettre de force des atrocités, sont déjà un exemple de ce que l’humanité peut faire de pire. Avec les enfants, plus précisément, petites filles, kamikazes, on repousse encore les limites de l’horreur.

Il est nécessaire de différencier la gamine de 7 ans à qui on pose une ceinture d’explosifs sans forcément lui expliquer de quoi il s’agit, qu’on envoie faire une course au marché, et qu’on fait exploser d’un simple coup de téléphone, et les jeunes filles, femmes, volontaires. Volontaire, c’était (à priori) le cas, dans le conflit israélo-palestinien, en 1985, de Sana Khyadali, 16 ans, qui dans un attentat à la voiture piégée a tué deux soldats israéliens. Le premier du genre. En novembre 2005 les médias ont beaucoup parlé de Muriel Degauque, Belge, qui s'est fait exploser en Irak, au passage d'un convoi américain, au nom d'Al-Qaida. Mais quelles autopsies nous confirmeraient qu’elles étaient conscientes et pas droguées ? Quand on parle de femmes volontaires engagées aux côtés de Daesh, ce sont souvent les épouses de combattants, en majorité très jeunes, issues du milieu rural, peu instruites. Ont-elles, dans ce cas, vraiment le choix ? Certaines, suite au décès d’un frère, d’un père, d’un mari, s’engageraient plus dans les combats, la propagande, l’enrôlement, jusqu’au suicide, puisque dans l’au-delà, il leur est promis qu’elles retrouveraient l’être aimé. Une partie de ces femmes voudraient prendre part à la lutte armée et accéder au rang de martyr, dans un engagement, une volonté de ne pas être victime, avec de plus les mêmes motivations que les hommes, que nous ne prétendons pas parvenir à éclaircir ici. Peut-être, en s’engageant plus, se protègent-elles aussi, du viol, de l’esclavage, protègent-elles leurs proches ? Comme les hommes, elles peuvent aussi être motivées par une protection financière promise à leur famille… Il y a beaucoup d’inconnus dans la démarche d’un individu, qu’il soit homme ou femme, pour qu’il finisse sa vie la taille ceinte d’explosifs, explosant au milieu de civils. Les moyens de pression peuvent être multiples, et s’allier pour en arriver là. D’autant que pour briser les humains, ces groupes terroristes développent des méthodes terrifiantes, et récurrentes. L’État Islamique et Boko Haram ont pour coutume d’asservir, de violer les femmes. En Syrie, un témoin rapporte : « Après avoir attaqué un village, l’État islamique sépare les femmes et les hommes et exécute les garçons et les hommes de plus de 14 ans. Les filles sont déshabillées, subissent des tests de virginité et sont évaluées en fonction de la taille de leurs seins et de leur beauté ». Ainsi, les mariant de force, les réduisant à l’esclavage, ces groupes instrumentalisent le viol, qui participe à la terreur censée asseoir son pouvoir. Les femmes qui tentent de résister sont violentées, voire brûlées vivantes. 13


Terrorisme

Le viol est une arme de guerre pratiquée depuis des lustres, et depuis des années, entre autres, en République Démocratique du Congo (région du Kivu). Dans un silence médiatique assourdissant, en brisant les femmes, on humilie, et on asservit tout un peuple. À long terme. Particularité de la pratique des terroristes de l’EI et de Boko Haram, pour fermer la boucle de l’horreur, d’après certaines sources, après qu’une femme ait été violée, il lui serait conseillé de devenir kamikaze pour laver son honneur…

combattante kurde connue, Margaret George Shello, avait rejoint, à 20 ans, en 1960, les rangs des peshmergas en Irak, et dans les années 80 et 90 d’autres femmes ont suivi cette voie. En 1995, en Turquie, le PKK était doté d’un corps d’armée entièrement féminin, ainsi qu’en Irak, où un bataillon féminin a été créé en 1996. Ces femmes s’engagent en réaction aux massacres et aux viols, particulièrement sur les femmes des yézidies, emmenées comme esclaves par les combattants de Daesh, dont elles ont constaté qu’ils maintenaient en esclavage sexuel des fillettes de moins de dix ans. Ces combattantes, qui sont en première ligne du conflit, seraient persuadées (ou les persuade-t-on ?) qu’elles ont un avantage psychologique : "Ils ont peur de nous et ils croient qu'être tué par une femme signifie qu'ils n'iront pas au paradis", disent-elles des terroristes de Daesh. Elles n’ont donc pas peur, ce qui change singulièrement la donne. Sur le terrain médiatique, elles ne sont pas en reste, avec la plus connue d’entre elles, la chanteuse kurde, Helly Luv, 25 ans baptisée la "Shakira kurde", dont le dernier clip, Risk All, a été vu 3 millions de fois sur You Tube. Non seulement elle n’hésite pas à livrer les messages politiques liés à l’indépendance du Kurdistan, mais elle apporte aussi régulièrement aux combattants, clandestinement, de l’eau et de la nourriture. Elle a pour cela créé la Luv House, organisation à but non lucratif afin de venir en aide à tous les Kurdes dans le besoin. Menacée de mort par l’État islamique, Helly Luv s’est réfugiée à Los Angeles.

Les Amazones kurdes n’ont pas peur Face à ces horreurs, des femmes se soulèvent et s’organisent. Fers de lance de cette résistance, en passe de devenir un symbole pour toutes les femmes martyrisées par les terroristes, les femmes kurdes, qui se battent aux côtés des hommes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ont libéré la ville de Kobané, au nord de la Syrie, en 2014. Les autorités de la région ont depuis adopté un décret établissant l’égalité homme/femme, interdisant la polygamie, les mariages forcés, les crimes d’honneur, les violences, les discriminations, et donnant droit à l’héritage ainsi qu’à des rémunérations identiques à celles des hommes. Les femmes kurdes ont aussi créé des maisons, des assemblées et des académies pour les femmes. L’enrôlement de femmes chez les indépendantistes kurdes n’est pas un fait nouveau, mais il a pris de l’ampleur depuis l’avancée de Daesh en Irak et en Syrie. La première 14

L’ennemi absolu dans cette guérilla qui semble prendre une tournure mondiale, c’est la peur. La refuser, c’est rejeter l’impuissance. Les femmes, sans conteste premières victimes du terrorisme des extrémistes islamistes, pourraient bien avoir aussi des clés pour lutter contre, avec une efficacité redoutable. À l’heure où on cherche difficilement l’espoir, dans une actualité des plus sombres, c’est peut-être leur courage qui amènera un peu de lumière. Surtout s’il est accompagné d’une compassion internationale motivée par des médias enfin émus par le sort des femmes et des filles, à la hauteur de leurs souffrances, sans distinction d’origines. À lire : «Femmes kamikazes, le jihad au féminin», par Fatima Lahnait, chercheuse, directrice des programmes de l’association Active Change Foundation. Rapport publié par le Centre français de recherche sur le renseignement Sources chiffres : Amnesty International 2015 Par Laure Malécot



Société

Conte optimiste pour passer en douceur de 2015 à 2016 Dans l’espace-temps cosmique, Temps enfante, jour après jour, les Années, qui se succèdent en se transmettant l’héritage Humain, fardeau qui, au fil des millénaires, pèse si lourd que la Terre vacille. Même si Temps sait qu’en cas d’urgence, son outil favori, le Changement, pourra sauver l’Humain, c’est tout de même d’un air inquiet qu’il voit s’avancer, drapé dans le long manteau tissé par l’Humanité, devenu très sale, 2015. Elle marche péniblement, épuisée, son front est perlé de sueur, chaque jour de plus lui coûte cher. Le manteau a rarement été si lourd. C’est qu’elle en a vu de toutes les couleurs, l’Humanité, cette année.

Elle a eu très peur. Elle s’est mise en colère, elle a viré des dictateurs et ça n’a pas empêché la guerre. Elle a pris conscience, mais n’a pas su comment agir pour inverser la vapeur de ses erreurs. Elle se demande si elle n’est pas sourde, parce qu’elle voit bien qu’en elle certains ouvrent grand la bouche. On dirait qu’ils ont des solutions à proposer, qu’ils agissent. Certains crient depuis longtemps, mais Humanité a la mémoire qui flanche. C’est qu’elle commence à se faire vieille. Elle voit bien que beaucoup sont paralysés par la peur ou le confort. Ou la peur de perdre leur confort. Humanité a été largement avertie par la Terre qu’elle avait dépassé les bornes. Qu’elle l’avait trop pompée, trop méprisée, trop ignorée. Humanité a eu beau explorer l’espace, elle n’a pas trouvé meilleur foyer. Alors Humanité sait bien qu’il va falloir changer de manière de vivre, de faire, mais elle a du mal à discipliner ses éléments. Humanité est épuisée, mais il lui fait continuer, car Temps, lui, est impitoyable. Il ne s’arrête jamais. Dès qu’hier est passé, c’est déjà demain. Aujourd’hui ne fait que filer, plus vite que la Lumière. Une vieille histoire de course, qui ne finit jamais ! Ainsi, Humanité pèse, lourd, sur les épaules de 2015, qui avance, jour après jour, vers 2016, sous le regard inquiet de l’Histoire, la secrétaire du Temps. Il faut bien noter l’itinéraire, pour mémoire, de ces Années, un peu fantasques, dans lesquelles l’Humanité laisse des traces parfois terribles, souvent merveilleuses, et comme elle perd la mémoire, il faut bien qu’Histoire fasse son travail ! La silhouette juvénile de 2016, légèrement vêtue, est dissimulée par l’ombre de l’inconnu, debout, à l’ombre 16

d’un arbre universel au creux duquel valsent les planètes. Arrivée près d’elle, 2015 reprend son souffle avant de lui raconter à quel point son chemin a été mouvementé. Blessée, attaquée, 2015 a froid, elle a peur, et resserre le manteau de temps sur son corps de vents et de poussières. S’approchant, 2016 remarque les taches sur le manteau de temps tissé, les accrocs, et, l’ouvrant, découvre les cicatrices sur le corps de poussières et de vents de 2015. Au revers de l’étoffe cosmique, une lumière fugace attire l’attention de 2016, qui ne sait pour l’instant que sourire et avoir confiance. Sur la doublure, s’entremêlent les fils des vies humaines, lumineux, multicolores, qui en allument d’autres en permanence, créant ainsi un chemin de vie et d’espoir magique, semant la Paix à force de solidarités qui se connectent. L’espace-temps rougeoie sous le crépuscule de 2015, qui se dissout lentement, au fil des heures, des minutes. 2016, toujours en souriant, car c’est une optimiste forcenée, s’empare doucement du manteau de temps et d’humanités tissé. Tandis que le vent disperse 2015, 2016 retourne le manteau de poussières et de vies, patiemment, dévoilant ainsi l’envers des choses, et le revêt. Les fils lumineux se propagent, de plus en plus vite, changent l’aspect du temps, des vies, redonnent espoir à l’Humanité, qui se débarrasse des cendres grises du passé, consciencieusement collectées par l’Histoire. Sous le regard bienveillant du Temps, 2016 rit franchement, heureuse, et se met à courir, à danser, en direction de 2017, au loin, qui se forme des poussières cosmiques que ses pas soulèvent … Par Laure Malécot



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Mariama Samba Baldé

Contre le diktat des apparences

Mariama Samba Baldé, Française d’origine sénégalo-guinéenne, a été actrice et photographe de plateau, notamment dans le film Faat Kiné d’Ousmane Sembène. Elle a soutenu une thèse de doctorat en littérature française et francophone, sur les représentations du dictateur d’Afrique noire. Son recueil de poèmes, Fibres, a été lauréat du prix Jean Brierre de la fondation AfricAmerica. Le Bureau Sénégalais des Droits d’Auteurs lui a décerné le prix Birago Diop pour sa pièce de théâtre Les Murs. Mariama Samba Baldé est aussi la fondatrice de Vibramonde (Rencontres & Créations), plateforme de réflexions sur le métissage des identités et des réalisations humaines. Son dernier livre, Boubou (Hors clichés), pointait du doigt le racisme. Dans le documentaire, Qui suis-je sans mari ?, elle donne la parole à des femmes célibataires et met en lumière des souffrances profondes au sein de la société sénégalaise. 18


A la rencontre de Le célibat, pour une femme, est compliqué à vivre dans toutes les sociétés. Qu’est-ce qui est différent d’ailleurs au Sénégal ? Les femmes célibataires peuvent certes avoir droit ailleurs à certaines remarques, mais au Sénégal, en plus, il y a le poids de la tradition, de la religion. En France par exemple, la sexualité n’est pas forcément tributaire du fait d’être mariée ou pas. Au Sénégal, on est censée être mariée et ce qui se fait « officieusement » est un poids. On soigne les apparences. Ce poids devient une source de souffrance et j’ai le sentiment qu’on sacrifie beaucoup de choses pour sauver les apparences. Même si on est mal dans son ménage, on ne va pas forcément divorcer, parce qu’il vaut mieux être mal accompagnée qu’être une femme célibataire. Je pense que cela change quand même. Les femmes, devenant plus autonomes, assument de plus en plus leur statut de femme divorcée, célibataire. N’empêche qu’il y a un vrai poids dans le regard des gens, qu’il faut supporter. Ce qui m’a motivée à faire ce film, c’est une souffrance que j’ai trouvée absurde. La vie étant en elle-même assez dure, pourquoi susciter un mal-être chez les femmes, pour quelque chose qui ne dépend pas d’elles, trouver l’homme de sa vie ? L’inquiétude de l’entourage envers les femmes célibataires est bienveillante, ce n’est pas facile d’être seule… Je ne dis pas que c’est malveillant. Cependant, en voulant trop faire le bonheur des autres, on peut finir par leur nuire. Ce qui me dérange, c’est qu’on va plus mettre l’accent sur l’absence de mari que sur le mérite de la femme. Dans Qui suis-je sans mari, j’ai vraiment ciblé les femmes célibataires qui travaillent et se prennent en charge. Elles s’assument pleinement et pourtant on ne va pas suffisamment

valoriser le fait qu’elles aient fait des efforts à l’école, qu’elles aient obtenu des diplômes, qu’elles aient réussi à s’insérer dans le marché du travail et qu’elles fassent de bonnes et belles choses pour la société. Se marier, ou pas, est une question très personnelle. Il faut trouver la bonne personne. C’est comme si la question du bonheur, du bien-être de la femme, était un peu mise de côté au profit de l’apparence, au prix d’une urgence à rassurer la société et à honorer sa famille. Estce qu’on se marie pour faire plaisir à sa famille, pour rassurer la société, ou pour être une femme épanouie ? Il y a des femmes qui se marient juste parce qu’ayant atteint un certain âge, il devient inconcevable qu’elles ne soient pas casées. Même si au départ elles souhaitent un mariage monogame, elles acceptent l’idée d’être deuxième ou troisième femme. Que fait-on alors de la question du bonheur ? Les hommes aiment avoir une femme qu’ils peuvent contrôler, avoir une emprise sur elle. Une femme célibataire qui gagne sa vie ne leur fait-elle pas un peu peur ? Sur le plan traditionnel et suivant comment on interprète la religion, l’homme est censé être le chef de famille. En wolof, il y a des expressions qui signifient bien que c’est l’homme qui est détenteur de la voix. Cette conception du ménage, où c’est la voix masculine qui prédomine, personnellement, je la ressens comme une vision tyrannique des choses. La base de la dictature, c’est la voix prédominante, la pensée unique, le parti unique. Le foyer ne doit-il pas plutôt être un lieu d’échanges, d’écoute, de bien-être et de créativité ? Un lieu où on invente ensemble, et non un lieu figé dans des formes qui n’évoluent pas ? Il y a tout un discours pour préparer la femme à la résignation, le mougn. On la prépare à plier l’échine.

Si la voix du mari, « chef de famille », écrase les autres voix, le foyer devient un lieu stérilisant au lieu d’être un endroit fertile d’échanges, d’écoute et d’épanouissement. Cela devient écrasant pour celui qui subit la voix du chef. C’est vraiment cela l’objet de mon film, montrer des choses qui peuvent faire souffrir de façon injuste. La question de la justice est le fil conducteur de mon travail, qu’il s’agisse de ce documentaire, de ma thèse portant sur les représentations du dictateur africain, donc la justice visà-vis du peuple, ou de Boubou (Hors clichés), traitant de la discrimination et du racisme. Avec les actualités, on peut dire que vous avez de quoi réfléchir, en termes de justice ! C’est pour cela qu’il ne faut pas s’arrêter. Sans être dans un optimisme béat, il faut fixer son idéal et y travailler. C’est un long chemin. Soit on se plaint, soit chacun trouve une stratégie afin d’améliorer le monde. Dans mon livre Boubou (Hors clichés) je parle de « l’esprit de burqa » que je présente comme un esprit replié dans ses ténèbres, qui se croit détenteur de la vérité absolue et essaye de régner de la façon la plus tyrannique qui soit. Ce genre d’esprits existe dans toutes les sociétés. Ça peut être dans le foyer, au niveau d’un état ou à l’échelle mondiale. Il faut désamorcer cet esprit-là. A chacun sa stratégie, ses moyens, mais il ne faut pas laisser faire. Cela passe par le savoir, l’éducation. C’est plus facile d’utiliser la force, les armes, pour le court ou moyen terme. Pour des résultats durables, il faut travailler les fondations par l’éducation. Le chemin du savoir est plus long, mais le résultat est garanti. Il faut aussi éduquer les garçons ! Malheureusement, certaines femmes transmettent aussi des schémas 19


et modes de domination à leurs fils, persuadées que c’est normal, que c’est ainsi que le monde doit fonctionner. On doit déconstruire les représentations porteuses de chaînes et de souffrances. Sortir d’un cycle de soumission et de souffrances que les femmes ont tendance à transmettre parce que, ayant elles-mêmes été soumises et ayant elles-mêmes souffert, elles trouvent normal qu’il en soit ainsi pour les autres générations de femmes. Si on accepte de déceler les aberrations et de dire que cela ne peut plus durer, cela bougera. Si on attend des hommes qu’ils fassent bouger les choses, ils ne feront que ce qui les arrange. En occident, pour les droits des femmes, il a fallu des luttes acharnées. Au regard des réalités sénégalaises, votre vision n’est-elle pas un peu trop avant-gardiste, un peu occidentale ? J’essaie d’ouvrir des possibles. Ce n’est pas une vision occidentale. J’ai fait ce film au Sénégal quand j’y vivais. Il a été mis de côté pour des raisons techniques, et dix ans après j’ai ressorti ces images auxquelles j’ai ajouté deux entretiens. Ce qui m’intéresse, c’est toucher du doigt des absurdités, me questionner sur la justice et l’épanouissement de l’Homme. Ce serait dommage qu’une telle démarche soit étiquetée occidentale. Toutes les sociétés doivent veiller à se débarrasser de ses aberrations, injustices et souffrances. Le célibat est-il dérangeant dans le milieu du travail au Sénégal ? Absolument. La chef d’entreprise que j’ai filmée, une femme battante, dit clairement que si elle avait un mari, elle se sentirait plus respectée. Des subalternes se permettent des remarques qu’ils n’oseraient pas faire si elle était

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Mariama Samba Baldé

mariée. Certaines remarques sont destinées à faire sentir à la femme célibataire qu’il lui manque quelque chose. Est-ce que la société sénégalaise est prête à assumer l’existence de femmes célibataires épanouies ? Je n’en suis pas sûre. C’est comme si cette société était davantage préparée à gérer le statut de femmes mariées malheureuses dans leur ménage. Les enfants des mères célibataires sont-ils dévalorisés dans la famille ? Je n’ai jamais été témoin de rejet d’enfants hors mariage. Cependant, dans le film, j’ai posé la question à une femme très ancrée dans la religion et la tradition. Son point de vue figure en bonus dans le DVD. Elle me disait qu’avoir un enfant hors mariage peut être source de mépris, voire d’insultes à l’endroit de l’enfant considéré comme illégitime. Pour un tel enfant, cela peut représenter un talon d’Achille. Une femme m’a dit de façon très catégorique que ce n’était pas admissible. Pour ma part, j’ai plutôt le sentiment que même s’il est considéré que ce n’est pas préférable, la société fait avec.

Propos recueillis par Laure Malécot

Vibramonde : www.vibramonde.com Son blog : www.msbalde.blogspot.fr Qui suis-je sans mari sera projeté le 12 décembre à 17h00, au Musée de la femme (Place du Souvenir, Dakar)

ctu’elle A ’ d s e ic r nces. x lect Conseil auvotre bien-être plus qu’aux appare Pensez à

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Peut-on être heureuse en étant célibataire, d’après vous ? Je refuse d’être dans une vision manichéenne. On peut être heureux marié ou pas. Qui suis-je sans mari est une invitation à sortir d’un regard figé, stérilisant, pour voir la complexité des choses, et de se dire, oui, c’est possible d’être épanouie en étant mariée ou célibataire. La vie en elle-même étant compliquée, le bonheur, question philosophique, et très personnelle, dépend de plusieurs facteurs. Pourquoi mettre sur la femme une pression qui provoque des souffrances, pour une situation qui dépend de facteurs liés à la rencontre, à la disponibilité, la compatibilité, etc. ? Ne peut-on avoir une façon de voir qui ne génère pas du mal-être ? Ne peut-on féliciter nos filles, nos amies, pour ce qu’elles sont, même si on leur souhaite de trouver un homme avec qui elles seront heureuses ? C’est dommage que des femmes soient affaiblies par les jugements que certains portent sur leur célibat, alors même que les porteurs de tels jugements peuvent cacher un mal-être vécu dans leur ménage. Que chacun essaie de revenir à sa vérité sans se laisser influencer pour correspondre à une image projetée de l’extérieur.



al Fitt-Duv © Elise

Momar Ndiaye Chorégraphe et danseur engagé r u e o c e d coup

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tt-Duval © Elise Fi

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À partir de quand avez-vous commencé à chorégraphier ? Avant même de savoir ce que c’était, pour Oscar des vacances déjà ! Puis, en pratiquant, je découvrais, et je me rendais compte de ce qui me manquait. J’avais ma compagnie, Cadanses, orientée vers la danse contemporaine, avec huit danseurs (4 femmes et 4 hommes), accompagnés de percussionnistes. J’avais commencé à transformer les danses d’ici. Même si je n’étais pas très outillé, j’avais commencé à jouer avec les rythmes, transformer les mouvements. Puis j’ai travaillé avec Andréya Ouamba, avec qui j’ai fait un bout de chemin. Andréya a changé ma vision. Avec lui, j’ai fait ma première vraie formation en danse contemporaine dans le cadre des ateliers AEx.Corps. Il m’a poussé plus vers l’improvisation, à me rendre compte de mes capacités, m’a montré un autre chemin. J’ai aussi suivi des formations au Maroc, au

Burkina, etc. où j’ai rencontré les univers de beaucoup de chorégraphes. Quelles sont vos sources d’inspiration ? En 2004, j’étais dans l’un des projets initiés par l’Institut de Recherche et de Développement et qui s’appelait culture scientifique, avec Marc Neyra. Nous observions en laboratoire des phénomènes scientifiques, dont on s'est inspiré pour des chorégraphies. Cette expérience m’a beaucoup inspiré, nourri, et poussé vers les danses locales. Pour moi, la danse est aussi un acte politique. J’ai toujours été dans les associations de développement locales pour l’environnement. J’étais membre de l’association des volontaires de l’environnement, on a fait beaucoup de plaidoyers environnementaux. Tout cela est resté en moi. On suit des voies, des canaux, en synthèse, qui forgent notre expérience. Ce que j’ai appris des associations, des danses de rues, ou en regardant les microbes, tout cela m’a nourri et continue d’alimenter ma vision chorégraphique.

© Elise Fitt-Duval

Comment a commencé votre carrière professionnelle de chorégraphe et danseur ? D’abord, j’ai dû faire des études classiques pour contenter mon père, technicien en électronique, et ma mère qui a fait des études, même si elle a décidé de rester à la maison pour s’occuper de nous. Ils ne concevaient pas que je sois artiste professionnel. Je ne suis pas griot, par lignée je suis, disons « noble », c’est à moi de donner de l’argent au griot ! J’ai donc eu des diplômes en Techniques Quantitatives de Gestion et en Marketing Actions Commerciales. Je devais être bon à l’école pour que mes parents me laissent aller danser le week-end ! Je faisais au départ de la danse hiphop, avec le groupe Jappo de Ouakam. Nous avons été sélectionnés pour l’émission Oscar des vacances, où j’ai dansé pendant 5 ans. Pendant trois années consécutives, nous étions finalistes ! Cette émission m’a beaucoup nourri. Nous devions être créatifs, faire nos chorégraphies avec des danses d’ici et d’ailleurs, sur les musiques choisies par Aziz Samb, l’organisateur. On faisait nos costumes, il y avait une partie théâtrale, et même un questionnaire de culture générale. C’est alors que j’ai rencontré les frères Mané (Ousmane et Vieux) de la troupe Bakalama de Thionkessile, qui m’ont formé en Modern Dance et présenté à Mariane Niox, avec qui j’ai pris des cours de jazz en 1998 et plus tard Honoré Bakana, danseur du ballet national du Cameroun, avec qui j’ai travaillé longtemps. À partir de là, je me suis rendu compte que j’aimais cela, que je savais le faire, et je me suis dit, pourquoi pas ?! Je me suis donné à fond dans cela autant que dans les études pour que mes parents me laissent tranquille ! À partir de 2002, j’ai commencé à vraiment gagner ma vie grâce à la danse.

Parlez-nous de quelques-unes de vos créations… La première, en danse contemporaine réellement, a été Affranchi, en duo avec Bamba Diagne, présentée au Maroc, à propos de la liberté, de la théologie. J’ai travaillé sur les contraintes physiques et comment, à partir de là, on peut se libérer. La société fonctionne ainsi. On est contraint d’une part pour développer des aptitudes d’autre part. J’ai immobilisé des parties de mon corps pour en développer d’autres. La dernière de mes créations, Toxu (déménager), présentée au dernier festival Duo solo (Saint-Louis) et en Europe, parle de l’immigration clandestine et questionne les relations nord-sud, tous ces gens qui meurent en essayant de traverser la mer ou le désert pour atteindre l’Europe, les

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Momar Ndiaye

politiques qui ont fait revenir les gens par force. Qu’est-ce qui pousse ces gens-là à ne pas craindre la mort ? Pour eux, rester ici, c’est comme mourir. Pourquoi ne pas tenter ? S’ils y arrivent, il y a un peu d’espoir de réussir. Je me suis intéressé en tant que chorégraphe à cet entêtement, en remettant en question les politiques, Africains et Occidentaux. Qu’est-ce qui donne plus de droits aux Occidentaux qu’aux Africains ? Comment et pourquoi êtes-vous parti pour les USA ? Je me suis marié à une Américaine qui est venue pendant un an régulièrement ici, ce qui devenait lourd. Elle a proposé de me régulariser pour que je puisse aller la voir aux États-Unis. Je ne prévoyais pas d’y rester. Quand j’y suis allé, j’avais des projets en cours ici. Mais quand j’ai déposé les papiers pour être régularisé, il fallait que j’y reste en attendant. J’avais prévu de rester deux mois, alors que j’avais un projet de scénographies urbaines à Dakar. Je voulais y assister, mais je n’ai pas pu. Je suis resté huit mois à attendre mes papiers, je ne pouvais pas rester à ne rien faire. J’avais mon permis de travail, alors j’ai commencé à travailler, à rencontrer des danseurs, à présenter des travaux, et la directrice du programme de danse de l’université où mon ex-femme, danseuse aussi, était alors, m’a vu danser. Elle voulait que j’intègre le Master et interagir avec les étudiants pour ouvrir à plus de diversité leur enseignement. Ils m’ont doté d’une bourse pour cela. Au vu de ça, je suis resté. Il me reste une année pour avoir mes diplômes, un Master en Fine Art, et un diplôme annexe en African Studies. Ressentez-vous le racisme à Chicago ? Il n'est pas possible de ne pas ressentir le racisme aux États-Unis. « Black life matter », le slogan de protestation, quand les gens s’habillent en noir et se couchent dans la rue, c’est sérieux. Le racisme est tellement ancré dans l’Histoire des États-Unis, du monde, que même quand les gens veulent en sortir, les institutions ne veulent pas. Le système n’est pas prêt ! Qu’est-ce qui donne le droit aux policiers d’arrêter une voiture juste parce que c’est un Noir qui conduit ? Le Noir est censé être avec de la drogue, une arme dans la voiture ! Comment réagissez-vous à cela ? Ma voix, c’est la danse. J’en parle et mes danses en parlent. Au niveau universitaire, dans les débats. Dans une de mes classes, on aborde ces questions de race et de genre. J’entends souvent des

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réactions étranges de la part des « blancs », qui ne se rendent pas compte des préjudices qu’ils peuvent faire aux autres, tout en sachant à quel point ils sont privilégiés. Le problème que j’y ai le plus souvent rencontré, c’est qu’ils ne connaissent rien de l’Afrique, je dois donner des leçons de culture et d’Histoire de l’Afrique pour qu’ils me comprennent ! Heureusement certains ont voyagé ! Même au niveau universitaire, je dois toujours placer ce que je dis dans mon contexte culturel, définir mes mots, parce que je suis Africain. C’est assez fatigant ! Pensez-vous à revenir vivre au Sénégal ? Ma première année aux États-Unis a été difficile. J’avais des projets, et je me suis soudain éloigné. Je me suis souvent demandé ce que j’y faisais. L’une de mes motivations premières était que nous n’avons pas de cours théoriques de chorégraphie. On m’a donné la main pour être formé, je voudrais faire la même chose pour les gens d’ici, sous forme de master class, workshop, séminaires... Il faut créer un espace d’échange avec les chorégraphes d’ailleurs, théoriques, pour que les chorégraphes soient intellectuellement outillés pour entrer dans le cercle professionnel de la danse contemporaine. Le contexte artistique local vous semble-t-il avoir évolué ? Je trouve que les artistes évoluent bien, mais il n’y a pas d’accompagnement du gouvernement au niveau de la danse. Pourquoi ? Nous avions pris un beau départ avec L. S. Senghor, et Mudra Afrique, mais ça n’a pas continué. Les danseurs sont heureusement solidaires entre eux, surtout dans le hip-hop. La danse contemporaine en Europe se questionne, sa perception change, tend vers la nondanse. Cela devient en quelque sorte des performances, une question de discours, de théorie, qui ne résonne pas forcément avec la perception de la danse d’un Africain. En Afrique, on est attaché à la vraie danse, esthétiquement, dans le rythme, la virtuosité. J’ai la chance d’étudier cela, et de savoir aussi ce que j’ai hérité de ma culture. J’ai envie de m’adresser à un maximum de monde, y compris ma mère, mon père, des gens qui ne sont pas forcément des danseurs, et qu’ils comprennent mon message. Sinon je ne vois pas pourquoi on fait cela, si c’est pour danser devant d’autres danseurs ! Propos recueillis Laure Malécot

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Rose Sène

Sa reconversion est-elle faite ? Cette jolie fleur ne le sait pas elle-même. L’art de bouger, de se mouvoir et de briller sur un podium semble une passion dont elle ne se passera jamais. L’année dernière après une présence de 15 ans sur les podiums et une reconversion réussie sur le petit écran, la miss a remis ça pour la boutique Oumou Provoc’. Un petit tour sur le tapis rouge et puis s’en va ! Le temps qui passe ne semble pas avoir d’emprise sur elle. Rose reste mince, naturellement belle, avec un net penchant vers la femme noire authentique et bien dans sa peau. Après avoir été de tous les grands rendez-vous de la mode, Sira Vision, Fashion- Week…, la belle confesse avoir connu son moment de gloire lors du Fesman (Festival Mondial des Arts Négres) qui s’est tenu en 2010. Par déformation professionnelle, et avec plaisir, aimant se métamorphoser selon l’inspiration du moment. On la retrouve donc actrice sur des productions cinématographiques comme entre autres Teranga Blues… ou vidéo girl dans des clips à succès quand elle ne chante pas ! Rose est tout simplement une éprise de culture.

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© Fatou Kandé

#Stylistes #Créateurs #Mannequins


Rose Sène

Qu’est ce que la mode a pu t’apporter?

Interview Express

Quel est l’événement mode qui t’a le plus marquée ?

Il faut dire qu’il y en a deux ! Certainement, l’événement dit Black is Beautiful, organisé en 2006 à l’École des Beaux Arts de Paris. Nous étions plusieurs mannequins à nous y rendre sous la férule de Claire Kane. C’était tout simplement féérique de se retrouver dans un tel environnement. Défiler devant autant de personnalités, avec plusieurs présidents de la République, était un peu stressant, mais il y avait vraiment de quoi être fière et impressionnée. C’était un vrai délire ! Et puis, la façon dont on prenait soin de nous pour tout : le maquillage, la coiffure, les petites attentions… Voici un souvenir impérissable. J’ai aussi apprécié ma participation au Fesman en 2010, par l’ébullition qu’il a donnée au pays tout entier et au milieu de la mode en particulier. Tous ces talents réunis, ça donne des ailes et booste les ambitions.

C’est un métier extraordinaire, mais il est laissé en friche dans nos pays et pas pris du tout au sérieux. C’est quand même dommage. La mode m’a ouvert des horizons par le voyage, les rencontres, j’ai découvert le monde. C’est un univers fascinant qui peut facilement faire perdre la tête à quelqu'un. Catalyser autant d’admiration, de regards, d’intérêts quand on arrive à percer un tant soit peu n’est pas facile à gérer. Un mannequin est comme une princesse, il fait rêver ! L’idée est d’avoir un corps parfait pour mettre en valeur un habit parfait. Tout le monde admire un bon mannequin une fois habillé et prêt à une prestation. Maintenant, il y a le revers de la médaille qui a tendance à faire des mannequins femmes des croqueuses d’hommes. D’ailleurs, ce sont les femmes qui ont fait des mannequins des « monstres », les hommes eux ne se plaignent pas !

Tu as été pendant longtemps la muse de Ndiaga Diaw à qui appartient le label « Fitt ». C’est un des stylistes sénégalais parmi les plus doués et avantgardistes. Qu’est-ce qui vous lie ? Je pense qu’il faut lui poser la question à lui également parce que je crois beaucoup que c’est fusionnel ! Il aimait certainement la façon dont je portais ses tenues. De mon côté, je me sentais vraiment bien dans les vêtements qu’il faisait, dans l’esprit qu’on pouvait y retrouver. Et puis je m’occupais aussi de sa communication. Je peux vous confier que Ndiaga Diaw prépare de grandes choses, je n’en dirai pas plus !

Je garde aussi toujours en tête le souvenir de moments partagés avec toutes ces personnes extraordinaires que j’ai pu côtoyer grâce à mon métier : cela aussi est une part de rêve. Rose Samb

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Tapis Rouge « Actu’elle, chaque mois, déroule son Tapis Rouge pour une personnalité, un métier, un cursus, un art de vivre… par les mots et par l’image! »

Vanessa Gaelle Prudencio Bloggeuse Mode

Comment ne pas la remarquer? Elle porte à fleur de peau un combat qui a longtemps été au cœur des préoccupations de bien des femmes, qu’elles soient rondes ou filiformes d’ailleurs! Et le reste encore, pour celles que la popularité et le message de Vanessa n’ont pas encore touchées et donné des idées et des ailes. Réussir à faire de ses imperfections un atout, tenir la dragée haute à ses différents complexes, au point de devenir un modèle. Par la magie du net et parce que l’on a du cran! Vanessa !!! On s’attache à la mise en évidence de ses courbes, son bagout et son goût pour les challenges du genre Mission impossible. Ses friandises préférées? Certainement les défis enrobés dans du chocolat noir. Un peu amer comme la dure réalité, mais savoureux comme celle que la blogosphère appelle Vanoue! 28


Bloggeuse pour sa paroisse On peut aussi penser dans la foulée que sa franchise est son arme de séduction massive ! «Mon blog m’a permis d’apprivoiser mon corps, d’apprendre à le regarder et à l’habiller, et aujourd’hui j’ai le sentiment que le fait de m’exposer ainsi sur la toile a permis à d’autres jeunes filles, qui plus est, pas forcément rondes, de se dépasser aussi ! ». Soyons honnêtes, à entendre ces mots, le moindre kilo superflu que nous possédons nous pousse à aller voir ce que Vanessa a à dire. « Être une femme noire et grosse ça fait beaucoup, mais j’ai fait de ma différence une réelle force ! » Si vous pensez que Gaëlle exagère un peu, allez faire un tour sur son blog ! Depuis 2007, la jeune dame a attiré l’attention de la planète mode en s’insurgeant contre toutes formes de « discrimination » des enseignes « fashion » à l’encontre des femmes fortes. « The Curvy and Curly closet », son blog, est visité par des cohortes de jeunes filles, d’abord pour les idées de look qui y sont régulièrement proposées, mais aussi pour le franc-parler de celle qui le tient.

« Pourquoi rédiger un article sur une enseigne dont les vêtements ne dépassent pas le 44 ? Ne seraitce pas totalement hypocrite de ma part ? Pourquoi avoir de la considération, voire de l’admiration, pour des enseignes qui ne voient pas que j’existe, alors que j’ai les moyens de m’offrir leurs vêtements ? » Un état de mode à revoir ! En plus de sa connaissance du milieu liée à son expérience et à sa grande passion de la mode, l’utilité de Vanessa est de mettre le doigt sur certaines grandes failles de l’industrie du vêtement. Quand même génératrice de milliards et grand pourvoyeur d’emplois. « La mode en général laisse peu de place à la diversité, il y a trop peu de minorités représentées dans les fashion-week par exemple. Ainsi, beaucoup de mannequins et de créateurs se voient obligés d’organiser leurs propres événements pour valoriser leur art. En matière de mode grande taille, il y a une réelle absence de mannequins noirs ou asiatiques, cela est regrettable. Chaque femme devrait pouvoir s’identifier à celle qui porte les vêtements qu’on lui propose. Pire, l’absence de diversité n’est pas seulement raciale, mais aussi physique. Il est en effet rare de voir des mannequins grande taille avec une silhouette différente du fameux sablier. »

Fabuleuse entrepreneure et femme d’affaires Par sa liberté d’expression, elle met une certaine pression sur l’offre, et cela va du créateur faiseur de mode jusqu’ au tout puissant producteur de quantités industrielles. Avoir du flair et du bon sens, c’est voir l’intérêt d’avoir Vanessa de son côté, vu l’audience drainée et l’opportunité de la cause défendue. Influente, elle l’est sans aucun doute, chaque jour un peu plus par la force des choses. Son raisonnement touche du doigt les points sensibles que connaissent nos sociétés, situation géographique et époques confondues. La timide amélioration notée grâce à certaines initiatives a encore besoin de force pour faire vraiment bouger les choses. Cela se résume en une phrase de notre invitée : « une femme ronde est une femme comme une autre à ceci près qu’il faut ramer deux fois plus pour s’habiller, se chausser et trouver un emploi que les autres femmes. La jeune femme qui, à 28 ans, était déjà responsable recrutement dans une agence de services à la personne, sait de quoi elle parle. Sa dernière initiative le Challenge French Curves est une franche réussite ! Réunir tous les mois à une date donnée des bloggeuses taille 42 et plus, il fallait y penser ! L’idée principale étant pour chacune de 29


Vanessa Gaelle Prudencio

présenter une interprétation d’un thème qui a été proposé auparavant ! Vanoue confesse avec plaisir. « J’aime ces femmes qui me suivent chaque mois dans cette aventure, et au-delà de ça, qui sont positives et ont envie de faire bouger la mode grande taille à leur niveau ! Sénégalaise et fière ! Régulièrement citée en exemple parmi les incontournables du blogging au Sénégal, la vitalité et le succès de Vanessa ne laissent pas indifférents. « Je suis née à Thiès et j’y ai vécu la majeure partie de mon existence, et même si je vis aujourd'hui en France, je reste très attachée à mon Sénégal et à l'éducation reçue, entourée de femmes battantes. La femme sénégalaise m'inspire et me prouve chaque jour qu’une femme est un trésor. Dans le monde du web et du blogging où j'évolue, j'ai la chance de croiser des femmes de ma génération brillantes et travailleuses venues de tous horizons. En société occidentale, il est normal que des femmes soient chefs d'entreprise, alors qu'au Sénégal, cela reste rare, et pourtant, il y en a qui mènent de front leur carrière conciliée à une vie familiale trépidante. Je suis une grande admiratrice de l’élégance pratiquement innée et de la grâce de la femme sénégalaise. » Et les hommes dans tout ça ? On peut bien se demander dans ce milieu très féminin que fréquente Vanoue où se trouve la place de l’homme. Ou au moins, quel regard porte-t-il sur ces rondeurs? Gaëlle, comme d’habitude, a un avis, disons particulier sur le sujet. « Mon combat est surtout pour une femme décomplexée et indépendante, mais qui plaît aussi aux hommes, c’est évident ! Mon lectorat est très large. Mon discours ne touche pas que les femmes rondes. J'ai toujours eu des échanges 30

avec des hommes bienveillants qui m'ont encouragée dans cette voie que j’avais choisie. Mes collègues blogueurs sénégalais me soutiennent énormément aussi. Ils relaient souvent mes articles et m'invitent pour des événements lorsque je suis à Dakar. Maintenant, l’homme idéal pour moi ne se situe pas dans des critères physiques, mais plutôt intellectuels. Un homme avec des valeurs féministes : c'est l'idéal pour moi ».

Joyeux Noël et Bonne Année Comme toute élégante, Vanoue est très inspirée par cette période de festivités qui s’annonce. Le temps est à un état d’esprit joyeux, généreux, durant lequel l’expression se mettre sur son 31 prend tout son sens ! Quant à l’année prochaine, on la souhaite aussi fructueuse que celle écoulée, avec déjà en guise de cadeau, de bons présages, les tendances 2016 en matière de mode. C’est sur son blog ! Rose Samb


Publi-reportage

CARRE BLANC DAKAR vous invite à découvrir des collections uniques de qualité et hautes en couleur

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Déco d'Elise

©MINITECTURE_fuchsia

Je n’arrive pas à croire que Noël et la nouvelle année soient déjà là ! Une année 2015 qui a filé à la vitesse de la lumière, notamment en vous concoctant mes petits conseils déco ;) Émotions, joie et malheureusement tristesse ont échelonné toute cette année… trop d’évènements tragiques à travers le monde. J’ai décidé que 2016 devait être une année remplie d’amour et de respect et j’espère du fond du cœur que bon nombre d’entre vous auront le même vœu. Comme disait Martin Luther King, « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots ».

© tesreves.blogspot.com

Le parfait sapin de Noël

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Bref, sur ces belles paroles, revenons à nos moutons et soyons plus légers, quoique… Je vous emmène ce mois-ci dans le monde féérique des festivités de Noël, et plus spécialement à la découverte de l’art de décorer un arbre de Noël. Parce que croyez-moi, il ne s’agit pas seulement d’y mettre des guirlandes, boules et autres étoiles. Ornementer un beau sapin de Noël, comme on les voit dans les magazines, et bien les filles, désolée de vous le dire, mais encore une fois il y a une certaine démarche à suivre ! Du choix du sapin, à la couleur des décorations, au choix des objets qu’on y accroche… C’est tout un ART, et je sais de quoi je parle en trouvant mes origines en Alsace, berceau de cette tradition. D’ailleurs connaissez-vous l’origine du sapin de Noël ? Un peu d’histoire… Une légende alsacienne raconte que le tout premier sapin de Noël est apparu au XVIème siècle à Sélestat, petit bourg d’Alsace centrale, et avait été décoré de boules de verre soufflées par une usine locale pour en faire la promotion. Ce fut au mois de décembre et les gens, voyant ce sapin magnifiquement décoré, eurent l’idée de le prendre comme symbole des festivités de Noël. Au début, les boules étaient bien trop chères pour la majorité du peuple, on l’ornait plutôt de mandarines, pommes rouges, petits gâteaux et de bretzels – le fameux gâteau d’origine germanique à travers lequel nous pouvions voir trois fois le soleil. Puis, l’Alsace a été rattachée à la France en 1871 et a amené avec elle cette tradition qui peu à peu s’est étendue à travers toute la France, l'Europe puis le monde. Maintenant que j’ai enrichi votre culture G, passons aux choses sérieuses…

Voici la première question qui se pose : quand fait-on le sapin de Noël ? On voit de tout : ceux qui le font la veille du 24 décembre, voire le jour même au matin, et ceux (généralement suite à une pression trop grande à supporter de leurs enfants) qui le font déjà à la mi-novembre ! L’idéal, et selon la tradition, il faudrait le faire le 1er décembre. Maintenant, c’est une activité qui, avec les années, est devenue familiale, donc disons plutôt le 1er week-end de décembre, afin que la famille soit réunie et que tout le monde puisse y participer. Même si concrètement, et rassurez-moi en me disant que je ne suis pas la seule dans ce cas, les enfants abandonnent vite la partie – disons à mi-sapin ;) Il y a d’autres facteurs qui entrent en considération : si vous faites le choix d’un vrai sapin à Dakar pas sûr qu’en l’achetant le 1er week-end de décembre il tienne, du moins ses épines, jusqu’au 24 décembre ! Préférez dans ce cas de figure soit le faux sapin, soit de le décorer le week-end précédent Noël, c’est beaucoup plus sûr. Et si vos enfants sont trop impatients et la pression trop dure à tenir, lancez-vous dans le bricolage d’un calendrier de l’avent ou de couronnes décoratives à accrocher un peu partout, mais attention en respectant le thème que vous allez choisir pour votre sapin ! Maintenant, on sait quand on peut commencer, mais quand doit-on s’en débarrasser ? Encore une fois, il y a l’idéal qui répond à la tradition, c’est-à-dire le 6 janvier, après le démontage et la grande dépression qui s’en suit, on peut toujours se réconforter avec une bonne galette des Rois. ;) Et il y a la réalité… Si vous voyez qu’il dépérit à vue

d’œil, arrêtez la torture et jetez-le, mais essayez tout de même de tenir jusqu’à la nouvelle année !

© fabeth.blogspot.com

Quand ?

Quel arbre de Noël choisir ?

Maintenant que l’on connaît la « timeline » à suivre, grand dilemme : Vrai ou Faux sapin ? Alors les écolos crieraient au scandale : « Quoi ? Découper un sapin, l’arracher à la terre mère pour seulement 3 semaines d’usage totalement futile par pur but égoïste !!! ». Je dois dire qu’ils n’ont pas 41


Thème & couleurs

Nous voilà enfin dans le vif du sujet, et certainement ce qui vous intéressera le plus : le thème et les couleurs de votre sapin cette année ! Fini le temps où on sortait les décorations des années passées. Aujourd’hui on a l’embarras du choix ! Avant de choisir les couleurs, mettez-vous d’accord sur le thème : Sapin d’antan, Candies et sucreries, Neige et cristal, jouets en bois et petits gâteaux, sapin à l’américaine ou la version plus minimaliste des Scandinaves, ou tout simplement un sapin traditionnel. Une fois le thème choisi, on passe aux couleurs. Et vous savez à quel point j’attache de l’importance aux couleurs, même quand il s’agit du sapin de Noël ! Il y a une règle d’or : ne JAMAIS mélanger plus de 2 couleurs différentes (hors effet métaux : argent, or et cuivre qui eux se rajouteront en petites touches). Évidemment, à toute règle son exception : pour le thème candies & sucreries, on assume et on mélange. 42

© decocrush.com

vraiment tort. Mais cette odeur de sapin… Mmmmmm, en 2 secondes je retrouve mon enfance. Mettons notre madeleine de Proust de côté et soyons réalistes : à Dakar, un vrai sapin a quand même une durée de vie très très courte surtout concernant l’épicéa, version classique du sapin. Vous risquez de vous retrouver avec la moitié de ses épines par terre dès le 1er jour de sa décoration ! Si vous tenez tellement au vrai sapin qui embaume, tournez-vous plutôt vers un Nordmann, mais attention, le prix va avec ! Il est au moins deux fois plus cher, si ce n’est pas plus ! Par contre, sa couleur, son odeur sont sans pareil, on a ici le roi des sapins de Noël ! Sachez tout de même que la solution du faux sapin est loin d’être mauvaise ! On en fait de très beaux aujourd’hui. Bye bye sapins artificiels de nos grands-mères qui criaient famine ! Vous voulez que je vous dise ? Et bien moi, c’est ce que j’ai… Et pourtant je suis une puriste des festivités de Noël ! Mais finalement, ils sont si bien faits qu’on ne voit même plus la différence entre un vrai et un faux. Un autre secret ? Vous voyez toutes ces photos de sapins dans les magazines quand la fin d’année approche ? Et bien dans 90% des cas, ils sont faux ! Et pourtant si beaux… Un faux sapin offre aussi beaucoup plus de liberté, les plus rebelles d’entre vous pourront s’exprimer à travers lui et le prendre noir, rouge ou blanc ! Évitez tout de même les tout roses et les tout bleus, c’est très bien pour vos enfants, mais à trôner au milieu de votre salon, il faut quand même l’assumer !

Il y a les associations de couleurs classiques : Rouge / blanc Bleu glacé / blanc - Marron / jaune doré. Et puis il y a les dernières tendances dont je suis complètement fan : bleu turquoise / vert émeraude (qui rappelle la plume du paon) Bleu glacé / marron givré - Rose poudré / blanc - Bleu pastel / gris qui suit la grosse tendance scandinave de cette année - Rouge marsala / violet - Rose / parme. Voici un petit tableau qui vous permettra de comprendre les associations et d’éviter les fautes de goût. Couleurs Effets métaux Rouge Argent et or Blanc Argent, or et cuivre Bleu glacé Argent Marron Or et cuivre Couleurs pastel et poudrée Argent et cuivre Turquoise Or Vert émeraude Or Marron givré Or et cuivre Rouge marsala Or et cuivre Rose Argent Parme Argent

Quels types de déco

On a notre sapin, notre thème et nos couleurs. Maintenant, il faut acheter les filles ! Youhou ! La partie que je préfère ;) Avant de vous ruer dans les magasins, prenez un mètre et mesurez votre sapin. Petite astuce : pour 50 cm de sapin, il vous faut : 20 ornements (boules, étoiles des neiges, etc.), 50 à 80 lumières, 2 m de guirlandes.


© Remodelaholic#sawdust2stitches

© welke.nl

Le parfait sapin de Noël

Maintenant, prenez une feuille, un stylo et faites le calcul de ce qu’il vous faut. Une fois la liste terminée, passez au distributeur et Yallah ! Alors là, je vous laisse faire, vous saurez quoi acheter grâce à votre choix de thème et de couleurs. La seule chose, par pitié, ne m’achetez pas ces guirlandes en fil plastique des années 80 ! C’est INTERDIT ! Aujourd’hui on trouve de superbes guirlandes reproduisant de petites boules de neige ou des étoiles scintillantes, etc.

Sens de la décoration

C’est presque la fin, les filles… On arrive au bout, vous aurez bientôt le plus beau sapin du monde ! Mais avant, il faut attaquer la partie la plus charnière et décisive de notre démarche « Déco de sapin » : passer à l’action et ornementer le sapin ! Si on ne veut pas que ça ressemble à un champ de guerre boules/guirlande, il faut organiser la déco. Et je vais vous donner les dernières astuces de cet article ;) L’ordre de décoration à respecter : Étape 1 : Si vous voulez mettre du spray neige, doré ou autre Étape 2 : On pose les lumières Étape 3 : les rubans et les gros nœuds Étape 4 : Les grandes décorations Étape 5 : Les plus petites décorations Étape 6 : les guirlandes Étape 7 : l’étoile (si vous y tenez, mais sachez que ce n’est plus du tout obligatoire !) Ces étapes doivent, elles aussi, suivre un sens : on commence toujours par le haut et on descend comme le dessin

Tendances 2015

Trois grandes tendances ressortent cette année. Dans ces moments de crises mondiales, on ressent fortement le besoin des gens à festoyer, se retrouver en famille, profiter d’un moment d’accalmie et de paix. On le ressent dans la déco du sapin, de plus en plus de personnes se tournent vers une déco traditionnelle rappelant celle de nos grandsmères : nœuds de tartan, objets en bois, pommes rouges. La deuxième grande tendance est celle que nous avons suivie toute l’année « La nature ». Et bien, elle s’invite aussi dans notre sapin ! Zestes d’orange séchés, morceaux de bois, nœuds de lins. Et la troisième et pas des moindres, annonçant la grande tendance 2016 : un sapin minimaliste à la façon scandinave. On ne prend que l’essentiel, on divise par deux les décorations et on préfère le blanc, les couleurs pastel et l’argent. Voilà les filles, je vous ai donné toutes mes astuces pour que vous puissiez avoir le plus beau des sapins ! N’hésitez pas à le prendre en photo et à me l’envoyer à deco.delise@actuellemag.com que je puisse admirer vos œuvres d’art ! En attendant de vous retrouver pour le prochain article en janvier, je vous souhaite à toutes de bonnes fêtes de fin d’année et une excellente année 2016 ! 43


www.hellofood.sn

Les repas de fêtes vont ruiner en une semaine les efforts de toute une année! Qui dit décembre dit fêtes de fin d'année, dit famille, et surtout, repas copieux. Pour beaucoup, cette période rime avec prise de poids, ce qui n’est pas tout à fait exact. Pourquoi se priverait-on des nombreux plaisirs gustatifs, qui après tout font le charme des fêtes ! Les fêtes représentent l’occasion de vraiment se faire plaisir avec des produits sélectionnés et une cuisine travaillée. Un excès ponctuel, comme un bon repas de fête, voire deux, ne devrait donc pas être alarmant. Il est même vivement recommandé de profiter des “aliments-plaisir”, gras et sucrés, mais surtout savoureux. Pour les amoureux des fourneaux en manque d’inspiration, hellofood, plateforme de commande et de livraison vous propose un menu de fête gourmand à réaliser avec des produits frais.

En amuse-bouche, des bouchées de saumon mariné au basilic Rien de tel que des bouchées de saumon moelleuses et délicatement marinées pour vous mettre en appétit. Un amuse-bouche parfait pour accompagner le champagne. Il est conseillé de choisir du saumon de belle qualité et ultra frais étant donné qu’il sera consommé cru.

En entrée, des lentilles au foie gras Les lentilles et le foie gras se marient à merveille ! Que les lentilles soient froides en vinaigrette, tièdes ou chaudes, 44

que le foie gras soit mi-cuit, cuit ou poêlé, c'est toujours un succès. Petite astuce, choisir des lentilles qui restent bien fermes, pour que leur consistance contraste avec celle fondante du foie gras.

En plat, une dinde farcie Rien de mieux que la traditionnelle dinde. Une valeur sûre entre chair tendre, farce goûteuse et peau croustillante, que demander de plus pour satisfaire les papilles de tous ? Pour lui donner un côté plus chic, il est possible d’y rajouter des dés de foie gras.


Les repas de fêtes vont ruiner en une semaine les efforts de toute une année!

En dessert, une délicieuse marquise au chocolat Pour changer de la traditionnelle bûche, initiez-vous au plaisir fondant et généreux de la marquise. Facile et rapide à préparer la veille, elle en régalera plus d'un. Petit plus pour les gourmands, nappez-la d'un coulis de fruits exotiques, le bouye (pain de singe) ou la noix de coco. Pour les novices en cuisine, les non-cuisiniers, paresseux, une alternative s’offre à vous. Une expérience unique, savourez toute la magie d’un repas de fêtes sans les nombreuses contraintes qui l’accompagnent, élaboration du menu, achat des ingrédients dans les grandes surfaces bondées, longues et grandes préparations en cuisine alors même que les cadeaux n’ont pas terminé d’être emballés, voire achetés. Cette année encore, on oublie toutes ses tracasseries. Les fêtes représentant l’occasion de vraiment se faire plaisir avec des produits sélectionnés et une cuisine travaillée, l’option traiteur ou chef à domicile. Joyeux Noël gourmand avec hellofood ! Par Moustapha SOW


Maison

© Les ateliers de Corinne

Le potiron, plus communément appelé « nadjo » en wolof, est un légume que l’on trouve beaucoup sur les marchés sénégalais et qu’on ne consomme, la plupart du temps, que dans le riz, alors qu’il peut faire des purées, des gratins et, comme aujourd’hui, des veloutés. Il faut dire que j’adore les soupes et veloutés, alors je partage avec vous ma manière à moi de les préparer.

VELOUTÉ DE POTIRON Ingrédients 600 à 700 g de potiron 1 oignon 3 brins d’oignon vert 2 c.c de gingembre moulu 1 piment vert 2 c.c de piment (style paprika ou autre) 30 cl de crème liquide ou de lait entier 4 gousses d’ail Sel, poivre

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Préparation Dans un premier temps, lavez et épluchez le potiron. Découpez-le en carré, écrasez l’ail, hachez l’oignon et l’oignon vert. Coupez votre piment en 3 et prenez-en un seul morceau. Dans une cocotte ou une marmite, ajoutez un filet d’huile d’olive, faites-y revenir les oignons avec du sel. Une fois que les oignons sont cuits, rajoutez le potiron, faites-le revenir quelques minutes, puis ajoutez les épices, l’ail, l’oignon vert et le piment. Laissez le tout revenir sur un feu moyen 15 min, puis rajoutez de l’eau jusqu'à hauteur des potirons. Laissez cuire entre 30 et 45 min selon la puissance de votre feu. Une fois que les potirons sont bien cuits, versez la préparation dans votre robot et mixez l’ensemble. Pour détendre un peu la préparation et lui apporter un côté crémeux, rajoutez le lait entier ou la crème liquide. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement s’il le faut. Servez chaud avec des tranches de pain grillé ou des toasts de pain au fromage…


LES RECETTES Du CHEF

BISCUITS SABLÉS Préparation Dans un bol, mélangez le beurre mou, la farine et les épices du bout des doigts. Une fois que le mélange sera sablé, rajoutez au milieu l’œuf entier et le jaune, plus l’essence de vanille et le rhum (je répète, si vous ne buvez pas d’alcool, n’en mettez tout simplement pas). Mélangez à nouveau, vous obtiendrez une pâte très souple que vous placerez dans un film alimentaire. Repos au frigo 2 h. 2 h plus tard, coupez la pâte en deux, étalez-la sur un plan de travail fariné et détaillez vos sablés à l’aide d’un verre. Faites-le vite tant que la pâte reste froide. Placez sur une plaque allant au four. Badigeonnez de jaune d’œuf sur le dessus. Comptez 10 à 12 minutes à 180° jusqu'à coloration. Faites de même pour le reste de la pâte. Laissez refroidir avant dégustation.

© Les ateliers de Corinne

Ingrédients 250 g de farine 150 g de sucre 1 c.c de cannelle 1/2 c.c de levure 1 pincée d’anis vert en poudre 125 g de beurre mou 1 jaune d’œuf 1 œuf entier 1 c.s de rhum (facultatif) 1 c.s de vanille

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Evasion

Bali, île des Dieux

Province indonésienne à l'extrémité occidentale des Petites îles de la Sonde, Bali est une petite île volcanique entourée de récifs coralliens, bercée par les vagues chaudes de l'océan Indien. Ses prairies fertiles sont striées de cours d’eau qui irriguent les rizières en terrasse sur les flancs de la chaîne de montagnes du centre. Plusieurs pics de plus de 2000 mètres d'altitude offrent d’époustouflants panoramas de lacs et de cratères. La plupart des plages, bordées d'arbres tropicaux, sont protégées de la houle par la barrière de corail, les eaux y sont donc calmes, propices à la baignade. Des milliers d’espèces de fleurs et d’oiseaux rares y sont préservés. Au croisement de la modernité vibrante rythmée par le tourisme et d’une tradition farouchement sauvegardée, la nature balinaise, paradisiaque, ouvre les portes d’un mystère fait de rituels, de passages initiatiques, et d‘émerveillements.


Š Chensiyuan

et des Arts


Du tourisme « hippie » à la station balnéaire de luxe Bali fait partie de l'imaginaire occidental depuis les années 1930, lorsque des artistes européens et américains s'y sont installés. Le tourisme est depuis devenu la principale activité économique. On peut aisément y circuler en motos, taxi ou Bemo (bus/taxi). Le trajet du nord au sud prend environ 3 h, et le tour par la côte une journée, mais la densité culturelle, le foisonnement des activités proposées, la douceur accueillante des Balinais, méritent de prendre le temps à chaque étape. Toutes les activités aquatiques y sont agréables à pratiquer : surf, observation en plongée (ou simplement avec masque et tuba) des poissons multicolores. La vie nocturne, festive, y est partout fort développée. Les rues abondent d'échoppes, de boutiques et de bars. Un grand engouement pour Bali s’est déclenché dans les années 60, à l'époque des hippies. Le village de Kuta, avec ses plages interminables de sable blanc, ses eaux profondes et chaudes, faisait partie des « 3K » avec Katmandou et Kaboul. C’est devenu le lieu le plus touristique et branché de l'archipel, très fréquenté par les surfeurs. « Kuta Beach » est l'une des plages les plus mythiques du globe. La région est équipée de stations hôtelières, luxueuses surtout dans l'île Kuta, et de parcs d'attractions aquatiques. Le village de Sanur, plus tranquille et familial, a, lui, conservé son authenticité. Pour quelques roupies, les pêcheurs vous emmèneront pêcher au large ou simplement vous promener en prao (catamaran traditionnel). Vous pourrez faire de la plongée sous-marine au club francophone. Ne manquez pas la visite de l'Orchid Garden Bali, jardin d'orchidées et de fleurs tropicales, et du temple de Pura Blanjong, centre d'information sur les mangroves. Toujours sur la côte sud, Denpasaar, ancienne capitale du royaume de Badung, est un véritable bijou dans son écrin de plages, rizières et montagnes. L'architecture coloniale hollandaise s’y 50

mêle aux influences chinoises. Les temples de Jagatnatha, Maospahit, et le Puputan Square (place historique), le musée de sculptures, costumes et masques de cérémonie, sont à voir. La région est aussi célèbre pour ses orfèvres. Seminyak offre de longues plages magnifiques, des hôtels haut de gamme, restaurants sophistiqués, terrasses chics et clubs branchés, centres commerciaux vastes et spas bien équipés à prix très abordables. Le massage traditionnel, avec des huiles essentielles (fleurs de frangipaniers, jasmin, rose, bois de santal, ylang-ylang), relaxant et énergétique, cherche à guérir la personne en l'aidant à retrouver l'équilibre intérieur. Sur les plages, vous pourrez aussi profiter d'un massage pour un prix modique. Dans la région, les villages de Kerobokan, Umalas et Petitenget, avec Le Pura Petitenget, temple construit il y a 500 ans, méritent le détour ! La péninsule de Bukit, avec la falaise d'Uluwatu, sur laquelle est construit un temple, offre un panorama magnifique. La péninsule de Nusa Dua est une des stations balnéaires les plus luxueuses. Les hôtels d’architecture typique balinaise et à la décoration intérieure raffinée sont entourés de vastes jardins tropicaux. Les golfeurs pourront s’y adonner à leur passion. Une plage plus à l’écart, Geger Beach, est gérée par les habitants sous forme de coopérative. Depuis Nusa Dua, des bateaux équipés de fond transparent relient l'île de Serangan. Jimbaran, petite ville sur l'isthme joignant la partie la plus méridionale de l'île à sa partie principale, s’articule autour de la baie, avec une petite plage de sable blanc, bordée par les meilleurs restaurants de poissons et fruits de mer, ouverts aussi la nuit. Une curiosité : le Rock Bar à Ayana Resort, perché sur une roche naturelle, à 14 m au-dessus des vagues. À Benoa, les hôtels 4 à 5* vous accueillent dans ce village fidèle aux traditions, où l’on peut voir le Temple Klenteng Caow Eng Bio, plus vieux temple chinois de la région. Ubud au centre de l’île,


© Ni Ketut Sri Laksmi

Avec ses fameux temples, et ses traditions, la culture balinaise est une rencontre subtile de spiritualité, de tradition et d'art.

île des Dieux : Les communautés Bali Aga, descendants des populations autochtones, ont conservé des traditions préhindouistes. Le village de Tenganan, au sud-est, est considéré comme le plus ancien. Bali, dans le pays musulman le plus important du monde, est une poche de la religion culture hindoue, assez éloignée de celle pratiquée en Inde. Chaque aspect de la vie balinaise est imprégné de religion. Temples et cours sont remplis de statues de dieux et de déesses. Les trois grandes divinités hindoues sont Vishnu, gardien de l’Univers, Shiva, qui a le pouvoir de la destruction du monde, mais aussi de sa recréation et de sa fertilité, et Brahmâ, le Dieu créateur.

© Jos Dielis

dans les collines en plein milieu des rizières en terrasse de Jatiluwih, est classée par l'Unesco. C’est le centre culturel de Bali, comme le démontre la présence de plusieurs musées (dont le Neka Art Museum) et une foule d'ateliers. Les temples alentour sont à visiter plutôt avec un guide. Amateur de randonnées, rendez-vous sur le Mont Batur, seul volcan actif, principal secteur de la production de café, dont l’arabica de Kintamani, et le plus rare et le plus cher au monde, le Café Kopi Luwak. Le point culminant Agung (3 142 m) est baptisé la « mère montagne ». Le parc national de Bali occidental, dans l'ouest de l'île, est un refuge pour nombreuses espèces d'oiseaux. La visite de Bali ne peut se faire sans un passage à Yogyakarta, centre spirituel et royal, où se trouve le kraton. Bâti entre 1755 et 1756 par le Sultan Hamengku Buwono I, son plan suit les préceptes de la cosmologie locale. Balcons et pilotis des pavillons ("bangsal") sont sculptés dans le teck, et les sols recouverts de marbre. Le pavillon dans la cour principale ou "pendopo" (hall d'audience du sultan couvert d'un vaste toit) représente le Merapi, la montagne sacrée. Autour, une multitude de cours tapissées de sable noir et occupées par divers pavillons représentent les différentes îles de l'archipel et la mer qui les entoure. Le Taman Sari (Jardin fleuri), lieu mythique où les premiers sultans renouvelaient annuellement leur union avec la déesse Nyai Loro Kidul, est aujourd’hui un ensemble mystérieux de ruines, bassins, où seule la cour centrale a été restaurée. Il est surplombé par les ruines du château ou "gedung Kenongo", d’où la vue sur Yogyakarta est fabuleuse.

Les offrandes sont faites par les femmes, guidées par les prêtres. Les rites de passage facilitent les étapes de la vie terrestre, les rites funéraires ouvrent le chemin de l’audelà. L’existence est une succession de vies, de morts et de renaissances qui ne prend fin qu’avec Moksa, quand l’individu se fond à jamais dans le macrocosme. La nature est en elle-même considérée comme un temple, peuplé par des êtres surnaturels. Dans les temples balinais pas de statue, mais un parvis entouré d’un mur, plusieurs 51


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un spectacle d’une grâce exceptionnelle. Les mouvements des yeux, des mains, des doigts, les postures, très précis, nécessitent un long apprentissage. Ainsi la danse Legong, la plus classique, est enseignée dans toutes les écoles, dès l’âge de 5 ans. Les danseuses portent des costumes brodés d'or et des coiffes décorées de fleurs.

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édifices de pierre, sièges ou niches, tours ressemblant à des pagodes, semblant attendre que les divinités s’y manifestent. Les neuf temples directionnels (Kayangan jagat) sont les plus grands et plus importants, dont Pura Luhur Uluwatu, Tanah Lot, Besakih («temple mère»). Les villages sont eux-mêmes enserrés dans un réseau de temples appelés Kahyangan Tiga: le temple des origines ou “Pura Puseh”, le temple du Conseil ou “Pura Bale Agung”, au centre, et le temple des Morts ou “Pura Dalem”. Les temples royaux possèdent aussi le temple d’État ou “Pura Penataran”, et celui des Ancêtres ou “Prasada”. île des Arts : Aucun mot ne désigne l'art ou les artistes, et pourtant tout Balinais est initié dès son plus jeune âge à toutes formes d’art. Ainsi vous trouverez des batiks, sculptures sur bois ou sur pierre, de grande qualité. Le bois est notamment travaillé à Mas, l'argent à Celuk, et le batik à Ubud. Les Balinais sont des maîtres en taille de la pierre. Chaque temple, de nombreuses maisons ou édifices publics sont ornés de sculptures délicates. Il existe plusieurs écoles de peintures balinaises, et de nombreuses communautés d’artistes. Le spectacle vivant n’est pas en reste. Le théâtre met en scène le mythique et l’Histoire. Le Topeng (masque), chanté, dansé, et improvisé, inspiré des chroniques des clans et royaumes, n’est joué que par des hommes, et peut être rituel ou festif. Les costumes sont toujours les mêmes, car à travers chaque personnage, un caractère s'exprime. Les fameuses danses balinaises, souvent exécutées par de très jeunes filles, sont accompagnées par un orchestre (gamelan) de gongs, tambours, cymbales et flûte. La danse fait partie de la vie, et accompagne chaque fête. Elle raconte des épisodes mythologiques ou historiques. Les costumes richement décorés sont agrémentés d’éventails ou de fleurs que les danseuses portent dans de petits paniers de bambou tressé. Leurs gestes majestueux en font

Histoire : L'Indonésie était bouddhiste et hindouiste du VIIe au XVe siècle, à partir duquel l'Islam s'est imposé à Java. Repoussés sur l'île de Bali, les hindous javanais s'y installèrent. D’après la tradition balinaise, l'aristocratie de l'île descend de princes du royaume hindouiste de Majapahit dans l'est de Java. Les officiers prêtres, aristocrates et artistes s’y seraient aussi établis. À partir du XVIe siècle commença la longue et difficile période de conquête par les Hollandais, qui prit fin en 1908. Après l'indépendance de l'Indonésie, qui a provoqué de nombreux affrontements de 1945 à 1965, au début des années 1970, le régime de Soeharto a développé le tourisme à Bali. La province de Bali est divisée en une kota, qui en est aussi l'ibu kota (le « chef-lieu) », et 8 kabupaten correspondant aux anciens


BALI

royaumes qui existaient dans l'île à l'arrivée des Hollandais. Les fêtes, les rites et les cérémonies font partie intégrante de la vie. Chaque temple organise des festivals (odalans) au moins deux fois par an. Bali a deux calendriers traditionnels : le calendrier pawukon, de 210 jours, et un calendrier lunaire, le calendrier Saka. Nyepi : au mois de 31 mars. Nouvel An hindou, jour de silence absolu, pour tromper les mauvais esprits. Journée de méditation, pour libérer son esprit des émotions négatives. Il est formellement interdit de sortir dans les rues, d'allumer un feu, de travailler, de s'amuser. Ces règles s'imposent à tous, même l'aéroport est fermé. Melasti : Quelques jours avant Nyepi. Grande purification. D'abondantes offrandes sont déposées aux principaux carrefours pour apaiser les puissances maléfiques. Les parades populaires, avec les ogoh ogoh (monstres de papier mâché) qui représentent les forces négatives de l'année écoulée, au son des cymbales et des pétards, sont censées effrayer les démons. À la fin, on brûle ces statues pour évacuer définitivement les forces négatives.

Galungan : au mois de 21 mai. « les dieux et les ancêtres visitent la terre ». Célèbre la création de l'univers et la victoire du bien « dharma » sur le mal « adharma ». Les ancêtres rendent visitent à leur famille. La veille, des penjor (arches de bambou décoré de feuilles de coco) sont érigés devant les habitations, et les autels des temples habillés de parures jaunes. Festival mondial du cerf volant "layang- layang" juillet - août. De juin à septembre, saison des vents à Bali, la pratique du cerf volant une compétition entre villages pour les adultes. Les cerfs-volants atteignent 5 m d'envergure. Fête de l'indépendance de l'Indonésie : 17 août Courses de taureau de Negara : Juillet et octobre. Ambassade de la République d’Indonésie 126, Avenue Cheikh Anta DIOP x Bourguiba BP 5859 Dakar Tél. : +221 33 825 73 16 / +221 33 824 07 38 Par Leila Jamm

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Matière brute Je suis menuisier et j’aime mon travail. D’accord, rien de bien original dans cette affirmation. Je m’appelle Léna, je suis menuisier, j’aime mon travail, et j’en suis fière. Là c’est un cas de figure déjà moins courant non ? Je suis menuisier, car apparemment, menuisière, cela n’existe pas. Mais moi j’existe. J’existe et je suis bien dans ma vie, bien dans mon métier, bien dans « mes baskets ». Ça n’a pas toujours été le cas ; il m’a fallu beaucoup de signes et de petits « coups du sort » pour m’ouvrir les yeux et me rendre compte que je me fourvoyais dans mes études et du coup dans mon avenir, bref dans ma vie. Depuis que je suis toute petite, je bricole. Il ne fallait pas laisser trainer des clous et un marteau à la maison, car j’enfonçais les clous dans tous les supports à ma portée qui voulaient bien les recevoir : chaises, tables, bancs, meubles… sans parler des horloges que je démontais en pensant les remonter dans la foulée, mais sans parvenir à le faire à l’identique. Avant de savoir parler, j’ai su bricoler et pendant de nombreuses années, je maniais mieux les tournevis que les crayons. Même quand c’était mon tour d’aider maman à faire la cuisine, je m’arrangeais pour 54

sculpter des bonshommes dans les pommes de terre ou des totems dans les carottes. Dommage, ces sculptures ne résistaient pas à la cuisson. J’ai eu mon bac, je crois qu’on ne m’en demandait pas moins étant donné que mes parents et tous mes frères et sœurs ont fait des études supérieures. Personne n’a même envisagé qu’il puisse en être autrement. Ensuite je me suis engagée, par défaut, dans des études commerciales. Au bout d’une année, l’inutilité de nos cours, de nos matières m’a sauté aux yeux. Je vis dans un pays qui fabrique très peu et importe beaucoup. Pourquoi apprendre à vendre ; à vendre quoi ? Des objets fabriqués par d’autres, dans d’autres pays ? Des produits inutiles ? Commençons par fabriquer ne serait-ce que nos propres biscuits avant d’apprendre à vendre de la mauvaise technologie made in R.P.C. ou des produits bancaires et de rendre soi-disant indispensables des objets inconnus il y a quelques mois de cela… J’étais donc sûre de ce que je ne voulais plus faire, mais sans savoir, ou sans oser m’avouer ce que je voulais faire vraiment. Je vivais quotidiennement la tête pleine de doutes et d’interrogations, enfermée dans mon égoïsme de toute jeune adulte quand mon père a fait un AVC.


roman Nous l’avons cru perdu. Envisager de vivre sans lui qui a toujours su nous faire confiance, et donc nous donner confiance me paraissait impossible. Grâce à son éducation, mes frères et sœurs et moi savons nous battre pour nos convictions, sans oublier pour autant de faire attention à notre entourage. Il a eu de l’ambition pour nous tous, car il croyait en nous tous. Il savait nous parler d’égal à égal, à hauteur d’enfant et nous regarder dans les yeux en respectant ce que nous étions. Sur son lit de malade, encore, il a pris du temps pour chacun d’entre nous. Il m’a dit qu’il était fier de moi, mais il est allé plus loin. Il m’a demandé si j’aimais ma vie et si je pensais avoir trouvé ma place. Petite phrase, grande interrogation qui m’a tourneboulée un moment et m’a permis d’aller droit à l’essentiel. Depuis mon père s’en est remis et nous guettons les signes qui pourraient signifier une rechute : pertes d’équilibre, troubles du langage, baisse de la vision voire paralysie partielle. Chaque membre de la famille est devenu un bon petit soldat, une sentinelle qui fait ses rondes en cercles serrés autour de papa, prêt à tout moment à alerter le reste des troupes et l’équipe médicale. Après ces évènements, ma décision est prise : je veux être menuisier. Travailler le bois, la matière brute et la transformer, la ciseler, la tailler, la maîtriser. Je fais donc une formation, des stages, des apprentissages, tout me plaît. J’entends bien des ricanements au début de mes stages, ils s’estompent au fur et à mesure de l’avancement de mes meubles. Maman ne me comprend pas, mais reste un de mes inconditionnels soutiens malgré tout. Mes frères et sœurs se sont vite fait une raison. Après tout, ils m’ont toujours vue un outil à la main. Papa a l’air fier de moi, il voit surtout que j’ai enfin trouvé ma place et du coup toute la famille fait bloc derrière moi pour m’aider à me défendre contre toutes les attaques verbales, les moqueries, les incompréhensions familiales et sociales. Le plus dur a été mes relations avec la gent masculine. J’ai très peu eu l’occasion de parler naturellement avec un homme qui connaissait mon métier. Les propos étaient toujours décalés, bizarres. Soit il me prenait comme un genre de bon pote avec qui il pouvait avoir des réflexions grivoises, ou draguer des filles devant moi en me faisant un clin d’œil. Soit il devenait grossier pour peut-être me

« ramener » à ma condition de femme par les plus vils mots ou gestes et enfin se trouver dans un cas de figure connu de lui et donc plus rassurant à ses yeux. - Bon Léna, arrête de rêvasser, tu viens ou je viens te chercher ? - C’est bon, j’arrive, j’ai bien le droit de me concentrer un peu non ? - Tu me fais peur là, te concentrer sur quoi ? Tu as besoin de réfléchir ou quoi ? Je te rappelle que tout le monde t’attend et qu’il est un peu tard pour changer d’avis. - Mais non, je ne vais pas changer d’avis, je repensais juste à mon parcours, mon histoire. - Ho la ho la, ce n’est pas de mort dont il s’agit, tu veux dire que ta vie est en train de défiler devant tes yeux ? Ça commence à m’inquiéter cette histoire ! - Arrête de dire des bêtises, j’arrive mon chéri, ne t’en fais pas. - Tu sais, il ne faut pas que tu regrettes quoi que ce soit, je peux assumer d’aller annoncer à tout le monde que finalement je ne suis pas assez bien pour toi, ce dont je suis déjà intimement persuadé est que tu ne veux pas de moi. - Hahaha, c’est malin, je te dis que j’arrive tout de suite. Ne crois pas que tu peux te débarrasser de moi, tu m’as sur le dos pour toute ta vie à partir de très bientôt. - J’aime mieux ça bichette, je me vois mal me présenter tout seul à notre cérémonie de mariage ! ». Eh oui, j’ai oublié de vous dire que même mes problèmes relationnels avec le sexe opposé sont terminés. J’ai rencontré l’homme de ma vie. Il est tellement équilibré qu’il assume tout ce que je suis. Un soutien de plus et une précieuse épaule sur qui me reposer. Car contrairement à ce que pourraient croire certaines personnes un peu rétrogrades, j’ai moi aussi besoin d’une épaule sur qui me reposer. J’aime tout chez lui, mais j’ai un petit faible pour sa maladresse. C’est un intello, aucune trace de savoir-faire manuel d’aucune sorte en lui. En fait je pense que nous nous complétons à merveille. Nous nous aimons, nous sommes prêts à nous soutenir pour les nombreuses années à venir et mon petit papa, je peux dire que j’ai tracé ma propre route. Il a fallu pas mal défricher, car aucun ascendant ne l’avait fait avant moi, mais je me sens à ma juste place. En plein centre de ma vie, en plein cœur. Charlotte Sakho

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Culture

Un livre, un film, un disque Je suis vivant

Auteur : Kettly Mars (prix Ivoire novembre 2015) Collection Littérature générale, Mercure de France Genre : roman Mars 2015 - Disponible au format numérique Après le séisme de 2010 en Haïti, Alexandre, interné depuis de nombreuses années, ne peut plus être pris en charge par l’institution qui le garde. En deux jours, sa famille doit s’organiser pour l'accueillir. Éliane, la matriarche infatigable, réunit ses enfants et met tout ce petit monde en ordre de bataille pour installer parmi eux ce fils depuis longtemps absent, quasiinconnu pour certains… Alexandre va donc réapprendre à vivre avec sa famille, et réciproquement. Sa présence va bouleverser la vie de chacun.

Beasts of no nation

sorti depuis le 16 octobre 2015 - VOD (2h16min) Réalisé par Cary Fukunaga (Américain) Avec Idris Elba, Abraham Attah, Kurt Egyiawan Genre : Drame, Guerre Alors qu'il n'est encore qu'un jeune garçon, Agu devient un enfant soldat, embrigadé de force dans l'armée du sanguinaire "Commandant". Disponible sur Netflix

Mundo Meu

Flavia Coehlo - 2014

Pour son deuxième album, la chanteuse brésilienne s’est entourée de Patrice, Tony Allen, Speech, Fixi & l'Ultra Bal et Woz Kaly. Mixant ses inspirations originelles à une urbanité toute parisienne, rythmée par des percussions africaines, elle nous partage là des sonorités résolument novatrices. 56


Culture Femmes de Sciences-Fictions

La femme est l’avenir de l’homme, dit-on. Les scénaristes d’Hollywood l’ont bien compris, à voir les personnages d’héroïnes de films et séries de science-fiction produits cette année. La science-fiction serait-elle devenue féministe ?

Que ce soient dans Hunger Games, Divergente, Jupiter ou Extant, les héroïnes sauvent littéralement la planète de la destruction, ou l’Humanité de dictateurs (dictatrice dans Divergente), terribles. Des rôles principaux féminins dans ce genre de films, mettant en jeu des sommes faramineuses, c’était jusqu’à présent très rare. On peut citer Alien de Ridley Scott, en 1979, avec Sigourney Weaver, qui a récidivé avec Prometheus, en 2012, où la professeure Shaw, seule survivante d’une mission vers des origines extraterrestres de l’Humanité, continuait sa quête pour sauver son espèce audelà de l’imaginable. Ces personnages de femmes courageuses, intelligentes (scientifiques), bien entendu enceintes d’un alien, ont sûrement inspiré celui joué par Halle Berry dans Extant. Mère d’un petit garçon humanoïde, et d’un autre conçu dans l’espace, donc un peu alien, elle va aussi se vouer, se sacrifier, pour sauver son monde de la menace extra-terrestre. Dans Hunger Games et Divergente, ce sont des jeunes

filles différentes de la normalité, plus dans ce qu’elles comprennent et acceptent de leur monde que dans leurs capacités. Au départ, ce ne sont pas des superhéroïnes, ni des scientifiques surdouées, juste des rebelles qui deviennent extraordinaires, portées par des amis dont forcément celui qu’elles veulent étonner, charmer, qui sera là pour donner une happy end possible à des films dont les univers sombres, pesants, décrivent des avenirs possibles dans lesquels l’amour et l’amitié sont les seules échappatoires. Ces héroïnes, bagarreuses, instinctives, sensibles, deviennent des symboles de lutte pour leur peuple, et finissent par renverser des pouvoirs oppressants. Elles deviennent femmes dans un combat altruiste, dans lequel elles s’oublient. C’est dans ce don d’elle-même à leur communauté qu’elles vont trouver l’amour, et s’accomplir pleinement. Luc Besson avait ouvert la voie avec Lucy 2014 à l’héroïne accidentelle, dotée de pouvoirs surnaturels par hasard. Mais la belle ne pouvait, en 57


Culture utilisant 100% de ses capacités mentales, que transmettre sa science à travers une machine… voire une clé USB ! Dommage, on aurait bien aimé une autre finalité. Rendre le monde meilleur, par exemple ? La créativité des scénaristes semble s’arrêter devant un impossible. Imaginer un monde meilleur. Même quand les Wachowsky, à qui on doit les mémorables Matrix, et la série Sense8, entre autres, créent Jupiter, le destin de l’Univers, on reste un peu sur sa faim. Cette jeune femme, apatride puisque née dans un bateau entre la Russie et les États-Unis, qui fait les ménages avec sa mère dans les maisons bourgeoises de Chicago, est convoquée aux confins de l’univers auprès d’étranges êtres dont l’immortalité prend sa source en l’Humain (récurrence de Matrix, l’humain est littéralement vampirisé par un système qui profite de lui comme d’une source d’énergie, vendable). Elle apprend qu’étant la récurrence génétique d’une Immortelle, elle possède… la planète Terre. Celle qui récurait les WC quelques séquences avant, se fait appeler « Votre Majesté » sans sourciller, s’habitue étonnamment à son nouveau monde, mais y renoncera sans hésiter pour sauver l’Humanité. Ainsi, elle retourne auprès de sa famille modeste, et semble ne rien changer à sa vie. À son amoureux mi-loup mi-humain, équipé de

magnifiques ailes d’aigle, elle dira au final : « Je possède La Terre, qu’est ce que ça change ? ». Jupiter peut décider du sort des humains, à savoir s’ils se feront exterminer, vampiriser ou non, mais n’a pas plus d’argent ! Elle connaît par contre maintenant pleinement la valeur du temps et de la vie… et nous aussi. Mais dans le monde réel, l’argent prime… Les scénaristes travaillent sûrement une suite, et là, on espère bien que Jupiter va améliorer le quotidien des terriens. Il y a tant à faire, à imaginer ! Remarquez, on peut compter maintenant avec la cousine de Superman, Super Girl. On avait déjà eu des rôles de superhéroïnes comme Catwoman, ou Wonderwoman. Là, ce qui est nouveau et assez frais, c’est que Super Girl est une jeune fille un peu maladroite, pas très sûre d’elle.

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Femmes de Sciences-Fictions

Elle n’agit, pour l’instant, que dans sa ville, forcément, elle s’entraîne. C’est très réconfortant de voir une femme avec exactement les mêmes pouvoirs que Superman ! Voilà qui devrait aider à lutter contre d’éventuels complexes. Donc, au final, on en a pour tous les âges, des femmes courageuses et extraordinaires, en premier rôle, même pas ridicules en courant avec des talons ou en criant bêtement en regardant les hommes se battre. De vraies Amazones. Mais les scénaristes d’Hollywood, qui travaillent donc ainsi à l’égalité des genres, déjà dans les mentalités, et on sait à quel point leur impact est puissant, ne semblent pas porter la même attention à l’égalité des types. On cherche à la loupe des héroïnes et héros qui ne soient pas de type caucasien. On peut même dire que les femmes ont une longueur d’avance sur les hommes, avec Extant, où Halle Berry campe son personnage sur la longueur (2e saison) avec efficacité. Aucun acteur afro-américain n’a tenu à ce jour un premier rôle dans une science-fiction qui figure au box-office. L’absence totale de productions africaines dans ce genre est logique, au vu des budgets dont ce genre de film a besoin. À quand de belles collaborations entre l’Afrique et Hollywood pour changer un peu la donne de ce côté-là aussi ? L’afro-science-fiction est en marche, pour l’instant plus dans la bande dessinée, mais les scénarios et les acteurs sont là. Les décors aussi, comme le savent déjà les équipes d’Hollywood qui tournent souvent dans les déserts africains les scènes censées se passer sur une autre planète ? Il est temps de passer de décors à acteurs, scénaristes, réalisateurs, et c’est peut-être de la vision africaine du futur que viendra enfin la possibilité imaginée d’un monde meilleur. Laure Malécot


AGENDA

EXPOSITIONS Partcours

Du 1er au 11 décembre Dakar 19 galeries de Dakar ouvrent leurs portes pour des expositions de qualité. Créé en 2011 à l’initiative de RAW Material Company et de Céramiques Almadies, le Partcours se propose de réunir des lieux d’art et d’exposition de Dakar, de toute envergure et de tous types, pour les faire connaître et pour faire découvrir des artistes du Sénégal et d’ailleurs. Voir le programme en ligne : www.facebook.com/partcours.dakar/

FESTIVAL Voyage sur le fleuve Sénégal Du 10 au 12 décembre 2015, Saint-Louis Thème : « De la musique au cinéma ».

Avec la participation d’artistes de la musique et du cinéma, et de conférenciers et formateurs. Plusieurs genres de films seront projetés : fictions, films documentaires, clips, films projetés dans les salles du festival. Institut français centre Saint Louis, Université Gaston Berger, sur écran géant en plein air dans les quartiers.

Appel à candidatures pour formation en théâtre

Du 18 novembre 2015 au 27 mars 2016 / Dakar

THÉÂTRE Ateliers d’impro

Petit Keur Ouakam vers pharmacie Atlantique. Tous les mercredis, 18h30

Atelier, formation / Concours / Théâtre. L’association culturelle Noreyni création production diffusion offre une formation en théâtre avec comme module : jeu d’acteur. Le dossier doit contenir : 1 demande de candidature, cv, 1 photo. Envoyez vos demandes de candidatures à l’adresse mail: nocreaprodi@gmail.com

DANSE La nuit de la Danse

Institut Français Dakar - L S Senghor - Dakar 19 décembre de 21:00 à 23:00 Soirée consacrée au thème des différences en regroupant une grande diversité de styles de danse. Avec les compagnies : « Alliance SNB », « Danse Fé », « No Limit Dance », « Sunu Street Indahouse », « Team TDH », « El tiempo de la salsa » et Ibou Ngom. Cet événement est organisé en partenariat avec l’association Senegal Battles. 59


Horoscope Bélier

Taureau

Gémeaux

Vous aurez l'opportunité de faire des étincelles. Tâchez alors de vous distinguer en faisant les bons choix et optant pour la conciliation plutôt qu'en sortant de vos gonds ! Si vous parvenez à contenir une nervosité latente vous devriez renouer avec une certaine douceur de vivre et une complicité amoureuse un peu oubliée ces temps derniers.

Un mois riche en opportunités d'avancer, de porter un projet de faire impression sur le monde ! Pour parvenir à vos fins sans perdre trop de plumes, ne jouez pas trop les agitateurs. Ouvrez le dialogue et vos bras ! À vous de jouer donc et de clore le mois et l'année en beauté et pourquoi pas en amour !

Un mois intense qui offrira à chacune des opportunités d'agir, de se dépasser mais également de s'égarer dans les méandres du pouvoir. Prudence recommandée. Vous relèverez certains défis (financiers, liés au pouvoir) qui pourront interférer et perturber la vie de famille. Misez sur le dialogue pour parvenir à vos fins sans trop troubler le jeu amoureux !

Cancer

Lion

Vierge

De belles perspectives vous attendent. Vous tirerez votre épingle du jeu si vous parvenez à canaliser votre irritabilité, sans doute légitime, mais assurément contre-productive ! Vous devrez tenter de canaliser une agressivité latente si vous souhaitez tirer parti des nombreux atouts dont vous disposez pour communiquer avec l'autre de manière constructive.

Le mieux sera l'ennemi du bien. Pour éviter tout dérapage et clore le mois et l'année en beauté, profitez des opportunités d'évoluer sans tomber dans l'excès de zèle ou d'orgueil. Vous disposez de bons atouts. Mettez un peu d'eau dans votre vin pour espérer célébrer les fêtes et accueillir l'année qui vient sans bémol et surtout apaisée !

Un mois plutôt porteur où vous serez très motivée et prête à vous battre pour promouvoir ou/et défendre vos intérêts. Assurez-vous cependant que ce n'est pas vous qui jetez de l'huile sur le feu avant de monter au créneau ! Vous pourrez souffler et relativiser un peu les pressions que vous supportez en famille.

Balance

Scorpion

Sagittaire

Prenez du recul sur vos émotions si vous voulez conclure des transactions, sans heurter trop la sensibilité de vos interlocuteurs, paires ou boss ! Vous ne serez pas toujours à prendre avec des pincettes ! Méfiez-vous de vos émotions qui ne seront pas toujours bonnes conseillères. Pour éviter d'éventuels dérapages (verbaux), réfléchissez bien avant d’agir ou parler.

Vous serez mobilisée pour accélérer votre croissance et remplir vos coffres, mais devrez pour concrétiser vos aspirations, ne pas vous jeter vous-même des bâtons dans les roues ! Pour gravir les échelons sans vous faire de croche-pieds, veillez à focaliser alors votre regard vers ce qui vient, sans être trop tentée de vous retourner vers le passé ! Tentez de dépasser votre ombre pour laisser s'exprimer la part lumineuse de votre être.

Méfiez-vous de vos exigences qui pourraient générer des tensions palpables (en affaires mais également en amour) si vous ne consentez pas à mettre un peu d'eau dans votre vin et de miel dans vos échanges ! Vous devrez faire des choix ou vous poser des questions essentielles sur le duo et l'avenir que vous souhaitez donner à vos amours.

Capricorne

Verseau

Poissons

Vous serez sans doute tirée un peu à hue et à dia et pressée de faire des choix ? Évitez pourtant de vous précipiter et encore plus de vous rebeller avant d'avoir en main tous les éléments pour trancher ! Vous altérerez les doutes et les certitudes. Tâchez alors de relativiser les pressions pour ne pas gâcher vos chances de vivre de grands moments à deux !

Evitez de faire du bruit pour rien et attendez sagement que le vent tourne en votre faveur au début de l'année prochaine ! Attention à vos tentatives de prise de pouvoir sur l'autre qui pourraient se retourner contre vous. Préférez alors jouer la carte du tendre que d'imposer à l'autre votre vision du monde !

Soyez inspirée et avisée de composer avec l'adversité plutôt que de la combattre sans merci si vous voulez vous en sortir sans trop de dommages ! Vos amours seront exaltées ! Pour éviter les dérapages non contrôlés et boucler la boucle en beauté et en paix, ne provoquez personne et gardez-vous bien d‘attiser les probables tensions !

21 mars - 19 avril

22 juin - 22 juillet

23 sept. - 23 oct.

22 déc. - 19 janv.

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20 avril - 20 mai

23 juillet - 22 août

24 oct. - 22 nov.

20 janv. - 18 fév.

21 mai - 21 juin

23 août - 22 sept.

23 nov. - 21 déc.

19 fév. - 20 mars


Joyeuses Fêtes

Bonne Année 2016


carnet d‘adresses 3000 Ecomen

www.3000ecomen.com Facebook : 3000 ECOMEN

Centre de Suivi écologique pour la gestion des ressources naturelles Tél. : +221 33 825 80 66 Email : dt@cse.sn

Hôtel Sokhamon

Bd Roosevelt x Av Nelson Mandela Dakar Tél. : +221 33 889 71 00 Fax : +221 33 823 59 89 Email : accueil@hotelsokhamon.com www.hotelsokhamon.com

ImagiNation Afrika www.imaginationafrika.org

Les ateliers de Corinne

Cours de cuisine : +221 70 986 19 81 Blog : lesatelierscuisinedecorinne.wordpress. com/ Instagram : corinne_erambert/ Facebook : lesateliersdecorinne

Rama Diaw

Styliste Rue Blaise Diagne Saint Louis Tél. : +221 77 378 26 00 Tél. : +221 33 96 120 21 www.ramadiawfashion.com

Yacine Diaw

Styliste Atelier Yacine Diaw Mamelles à La LOMAN www.facebook.com/pages/Jackie-Di

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