Extrait de "Petit lexique des gestes Hermès"

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ABAT-CARRER

“Ce «fini» qui signale, qui signe les œuvres d’une maison française, ce ne sont pas les hauts salaires qui l’obtiennent. Seule la solidarité amicale entre maître et ouvrier la paie et la perpétue. Nous sommes de vieilles connaissances, Emile Hermès et moi. Il fait bon écouter cet homme d’expérience, en haut de la terrasse qui couronne sa demeure. Tout en me chauffant l’épaule au soleil d’automne, j’apprends d’une bouche autorisée, éprise de son sujet, j’apprends comment Paris, qui bourdonne à petit bruit, n’a jamais cessé de travailler pour le bon renom de Paris2.” Colette fut proche de toutes les professions de la mode et de l’apparence. Elle fut souvent leur porte-parole qui légitima, derrière leurs façades de fantaisie, les métiers, petits ou grands, dont elle partagea l’estime avec les lecteurs. Pour Hermès, pour Emile Hermès son ami, elle écrit ces quelques lignes, extraites d’un dossier de presse qui n’en portait pas encore le nom. Elle se réjouissait, comme d’un trait de caractère, que le célèbre maroquinier favorise et soigne l’envers comme l’endroit de ses créations distinguées. Cette obstination à donner un “fini” même lorsque cela ne se voit pas est le papier à 2. Texte écrit par Colette pour Hermès. Archives Hermès.

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