Actes Sud - Octobre novembre décembre 23 - Beaux-livres

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Diffusion ACTES SUD

Octobre novembre décembre 2023

Beaux-livres

TOUS LES VISUELS PRESENTÉS DANS CE DOCUMENT SONT PROVISOIRES & PEUVENT NE

PAS REFLÉTER LA FINALITÉ DES PROJETS ÉDITORIAUX

Les visuels qui n’apparaissent pas sont toujours en cours de développement

Octobre 2023 • 2e OFFICE

Beau-livre/Voyage

• 96 pages couleurs, tranche jaspée

• format : 21,50 x 30 cm • relié • 28

BEAU-LIVRE/VOYAGE AUX ÎLES

Aurélia Coulaty, illustré par Clément Thoby

Une poétique de la géographie, ou comment voyager sans bouger…

Au cours de ce voyage sur les mers et les océans du monde, le lecteur accostera sur des rivages tous différents, mais dont le point commun est d’appartenir à des territoires insulaires. Des îles mythologiques, paradisiaques, englouties, désolées, volcaniques, désertes, surpeuplées… : de l’Atlantide à Ithaque, d’Ouessant à l’île de Pâques, de Bornéo à Socotra, des Marquises aux Féroé, cet “atlas” insulaire questionne notre fascination pour l’île déserte : qu’y emporterions-nous ? De quoi avons-nous besoin pour vivre ? Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, chacun aborde l’île avec son histoire personnelle et un désir plus ou moins important d’isolement.

Légendes et éléments encyclopédiques s’entremêlent avec bonheur et poésie dans ce voyage singulier. Les écrivains et les poètes apportent eux aussi leur contribution car l’île, refuge ultime, est un de leurs univers de prédilection. Leurs mots, parsemés au travers des pages, résonnent avec ceux des histoires iliennes qui ont traversé le temps et l’espace.

POINTS FORTS :

• Un beau livre magnifiquement illustré qui invite au voyage et au rêve.

• Un mélange réussi de récits légendaires et d’éléments naturalistes, géographiques ou géopolitiques.

• Un atlas original et poétique de l'insularité.

TOU T PUBLIC

THÉMATIQUES : Îles ; Légendes ; Géographie ; Voyages ; Océan ; Bretagne ; Antilles ; Tahiti ; Océanie ; Méditerranée ; Darwin ; Mythologie ; Espèces endémiques.

AURÉLIA COULATY est une écrivaine et artiste-interprète française. Elle publie également des documentaires, textes muséographiques, critiques littéraires, essais sur l’histoire de l’art, reportages liés à l'environnement et aux migrations pour la presse. Directrice artistique dans le spectacle vivant, elle crée Musiques migratoires / Migratory musics, projet européen autour du patrimoine musical des familles migrantes. Elle vit près de Bordeaux.

CLÉMENT THOBY naît en 1991 et grandit à Nantes. Il étudie les arts appliqués à Paris, à l'école Estienne puis à l'Institut SainteGeneviève. Il se spécialise par la suite dans le cinéma d'animation en intégrant l'EMCA d'Angoulême. Passionné par la couleur, il travaille pendant cinq ans en tant que décorateur et directeur artistique pour des productions d’animation. Il mène désormais une activité d’illustrateur, travaillant pour la presse internationale, des agences de communications, des marques... Il vit à Paris.

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Visuels provisoires et non contractuels. Plus d’info sur www.actes-sud.fr N° 0110

AVALON

L’île des magiciennes

Il est une île unique au monde, au large des côtes celtes, une île secrète et inaccessible, dissimulée sous des brumes protectrices. Nul ne l’atteint sans y être attendu. Nul ne la voit sans invitation…

Le jour dit, à la nuit tombée, une barque à l’équipage féerique vous appelle sur la berge du continent. On vous emporte dans l’obscurité, on traverse la mer. Peu à peu, les vapeurs se dissipent et voici qu’apparaît une terre fertile : Ynys Avallach en gallois, Enez Avalou en breton, Insula Avallonis ou Insula Pomorum en latin : l’île des Pommiers. C’est là que fut forgée la plus mythique des épées, offerte à un grand roi pour remporter ses batailles…Cette île, c’est Avalon, cette épée, Excalibur et ce roi, Arthur de Camelot !

Morgane la fée, née de la mer, élève de Merlin l’enchanteur, y demeure avec ses huit sœurs magiciennes.

Ici, elles conservent l’histoire païenne du monde et réparent ses erreurs.

Sur l’île, point d’église, point d’homme : les prêtresses de l’ancienne religion s’entraînent aux sorts, aux soins, à l’astronomie et la divination. Les plantes magiques, les fruitiers généreux ne connaissent que le printemps. La vie s’étire, s’étire longtemps, le temps est autre car nous sommes dans l’Autre

Monde : un monde parallèle, par-delà la frontière des eaux !

Dans les traditions nordiques, les morts sont livrés à la mer en barque. Dans les légendes irlandaises, les vivants atteignent des îles de femmes qui les remettront sur pied…

Celle du roi Arthur réunit ces récits : après la défaite des chevaliers de la Table ronde, Arthur, blessé au combat, rendit son épée, à la Dame du Lac. Alors, embarqué par les fées, il partit pour Avalon quérir guérison merveilleuse. Geoffroy de Monmouth, Chrétien de Troyes, Wace, Thomas Malory furent les premiers auteurs médiévaux à nous transmettre ces fabuleuses histoires qui obsédèrent le Moyen Âge. On rêve encore de cet ancien monde d’Avalon mais on ne sait où le trouver. La religion chrétienne est arrivée, les cultes magiques ont été vaincus au bras de fer. Ils ont disparu, avec tous leurs secrets.

DANS MES BAGAGES

Quand j’irai à Avalon, j’emporterai un dictionnaire quadrilingue anglais-français-breton-gallois pour traduire les actualités au roi Arthur : on dit qu’il reviendra un jour pour retrouver son peuple et unir les deux Bretagnes (la petite Bretagne française et la Grande-Bretagne de l’autre côté de la Manche). Il faudra sans doute l’informer du Brexit en gallois.

“Mais maintenant, adieu. Je prends la longue route – Si j’y vais, car l’esprit assombri, je doute – avec ceux que vous voyez. Pour l’île-vallée d’Avalon, où grêle ne tombe, Ni pluie, ni neige, où vent ne souffle fort, Celle qui s’étend, comme une prairie profonde, Heureuse de ses vergers et pelouses claires, De ses vallons couronnés par la mer d’été, Et où je guérirai de ma blessure mortelle.”

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Morte d’Arthur Alfred Lord Tennyson, 1835

UTOPIA et NEVERLAND

Les îles rêvées de nulle part et jamais

Imaginez une île dont le nom signifie NULLE PART, en grec. Ah ça ! Où est-elle donc, si elle n’est nulle part ? Utopia existe, dans un livre du XVIe siècle. Son auteur, l’Anglais Thomas More, voulut imaginer un État idéal : il fit d’abord le tableau de l’Angleterre de la Renaissance, triste et sombre, avec ses lois injustes pour les miséreux. Puis il présenta la lumineuse Utopia, une île artificielle imaginaire, en forme de croissant. Elle est isolée tout exprès du continent. Ses cinquante-quatre villes sont identiques, ses hommes égaux : par groupe de trente, les familles élisent un représentant, sans autre chef pour les contraindre. À Utopia, les habitants échangent leur maison tous les dix ans, la ville pour la campagne et inversement. Chacun cultive un jardin, travaille six heures par jour dans un métier utile au bien commun et respecte toute croyance : “les uns adorent le soleil, les autres la lune ou toute autre planète”. La monnaie est abandonnée, les pierres précieuses sont des jouets d’enfant, l’or et l’argent ne servent qu’à fabriquer… des pots de chambre ! Cette société idéale serait-elle une alternative, une critique de la monarchie ?

Thomas More, intellectuel et homme politique, connaissait bien Henri VIII, surnommé Barbe-Bleue (il se débarrassait des épouses qui ne lui donnaient pas d’héritier).

Il était chargé de la justice auprès du roi... qui le fit aussi décapiter. L’utopie n’est donc nulle part, en aucun lieu de la géographie anglaise du XVI  siècle !

Dans le temps peut-être ? Imaginez cette fois une île dont le nom signifie JAMAIS en anglais. Ah ça !

Va-t-on y croire ? À vous de voir, nous dit Peter Pan. C’est Neverland, la Terre de jamais, un pays imaginaire qui ne s’éveille que lorsque Peter arrive, en volant, bien entendu. Ici, l’instant est roi. C’est l’île de l’enfance, interdite aux adultes : on oublie le passé, l’avenir, les promesses, le présent est un cycle permanent, tout recommence sans cesse ! On occupe ses journées à jouer, à se battre, ou les deux à la fois et tous – pirates, Indiens, animaux et enfants sauvages – se font la chasse. Peter Pan est le capitaine de ces orphelins. Qu’ils ne s’avisent pas de grandir, il les supprimerait : C’est “contraire au règlement !” Cette merveille d’histoire féroce est l’œuvre de l’Écossais J. M. Barris, parue en 1911. Les écrivains anglo-saxons, sur leur île, ont-ils une prédisposition pour les îles imaginaires ?

“Les garçons perdus étaient à la recherche de Peter, les pirates à la recherche des garçons perdus, les Peaux- Rouges cherchaient les pirates, et les bêtes sauvages les Peaux-Rouges. Tous tournaient autour de l’île, mais sans jamais se rencontrer car ils se déplaçaient à la même allure.”

Neverland J. M. Barrie, 1911

DANS MES BAGAGES

Quand j’irai à Neverland, j’emporterai des gâteaux à partager : dans cette île magique, comment savoir si on mange vraiment ou si les repas sont réels ?

“Leur principale nourriture était l’arbre à pain rôti, les ignames, les noix de coco, le cochon au four, les pommes mammee, les rouleaux de tappa et les bananes, arrosés de calebasses de poe-poe ; mais vous ne saviez jamais exactement si c’était un vrai repas, ou un imaginaire.”

Neverland J. M. Barrie, 1911

FOCUS ENVIRONNEMENT

Pour aller à Neverland, c’est très simple : prendre “la deuxième étoile à droite et filer tout droit jusqu’au matin”. L’île volcanique apparaît alors entre les nuages, élevant sa montagne verte sur la mer bleue où le capitaine Crochet a jeté l’ancre. Ce pays miniature peuplé d’être magiques, fées ou sirènes, condense les paysages accueillant loups, crocodiles, tigres, ours ou lions, animaux de tous les continents…

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‘ATA, ROBINSON CRUSOÉ et TROMELIN

Des îles pour les naufragés

Imaginez-vous pêcheur d’écrevisses dans les eaux du Pacifique. Un soir, vous approchez une île inhabitée : ‘Ata. Sa population a été kidnappée par des esclavagistes un siècle plus tôt. Pourtant, sur les flancs verts, voici les traces noires de feux récents et soudain, voilà que quelque chose dévale les pentes en hurlant, saute de la falaise et nage éperdument vers votre bateau… Un adolescent !

Cinq autres ! Nus, musclés, chevelus, ils se hissent sur le pont à tour de rôle et s’exclament :

“Nous sommes naufragés ici depuis un an et demi !” Quinze mois plus tôt, ils ont fugué de leur pensionnat des îles Tonga parce que la nourriture était mauvaise et l’ennui profond. À bord d’un bateau volé, ils ont dérivé pendant huit jours avant de rencontrer une terre : c’était ‘Ata, à 160 kilomètres de chez eux ! L’île était déserte, personne pour les aider… Il ne restait que les poulets des premiers habitants, redevenus sauvages !

Ici, les enfants ont appris à trouver l’eau dans les troncs, grimper dans les cocotiers, panser les blessures avec des feuilles, garder la forme en jouant au tennis, faire du feu pour cuisiner les oiseaux de mer ou appeler au secours…

Cette histoire a bien existé : lorsque le capitaine australien, pêcheur d’écrevisses, ramena les six disparus à leurs familles en 1966, quelle fête ! Tant pis pour le bateau volé, unis par l’aventure, ils étaient vivants !

Un écrivain anglais, William Golding, a imaginé pour pareille situation une issue terrible. Dans Sa majesté des mouches (1954), un groupe de garçons survit à un crash d’avion sur une île du Pacifique : ils deviendront cruels et violents, perdant la notion du bien et du mal. L’île déserte n’est-elle pas l’épreuve de la sauvagerie pour tout naufragé ? Qui sera-t-il, loin de la civilisation ?

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LA TORTUE et COCOS

Îles de pirates & fabuleux trésors

On aurait découvert, dans un coffre du grenier, une bouteille de verre dépoli. Sur la vieille carte roulée à l’intérieur, une croix à l’encre rouge signalerait une île minuscule. On chercherait un bon bateau, un équipage d’amis fidèles, on mettrait le cap sur l’Amérique centrale… Et à nous le trésor ! Du temps des Grandes Découvertes, Espagnols et Portugais pillaient l e Nouveau Continent, poursuivis par les flibustiers français et anglais : quelle aubaine, ces navires chargés d’or et de pierres précieuses ! Aussi, que de batailles navales dans la mer des Caraïbes…

Au XVII  siècle, au nord d’Hispaniola (aujourd’hui Haïti), une petite île tropicale devint le repaire d’une sacrée bande de pirates : sur Zilè Latòti, l’île de la Tortue, dont une montagne bombait le dos, ils fondèrent une société insulaire libre et solidaire, où personne n’était miséreux ni opprimé.

Les Frères la côte sortes d’anarchistes, n’avaient pas de chef mais des capitaines élus à tour de rôle pour les expéditions. Au retour, on partageait le butin à parts égales, avec des primes pour ceux qui avaient perdu bras ou jambe lors des attaques. Venus du monde entier, ces aventuriers des mers étaient tous frères, quelle que soit leur couleur de peau. Incroyable pour l’époque !

Toujours en Amérique centrale se trouve Cocos, dite l’île aux trésors. Avec ses ruisseaux d’eau fraîche et sa forêt tropicale humide, c’était une oasis pour les baleiniers, boucaniers et pirates du Pacifique, à 500 kilomètres des côtes. Elle est surtout connue pour cacher l’un des plus célèbres butins du monde, demeuré introuvable : statues, couronnes, épées, calices, or, argent, pierres précieuses, diamants… Qui découvrira l’illustre trésor de Lima, que le capitaine Thompson cacha à Cocos en 1821 ? Inquiets, les colons espagnols du Pérou l’avaient chargé sur son navire pour qu’il le protège : c’était la guerre d’indépendance, et les révolutionnaires risquaient de leur reprendre les richesses volées aux Incas… Sous haute surveillance, l’Écossais prit le large, mais en mer, changea de plan : son équipage jeta les Espagnols par-dessus bord, vogua vers l’île Cocos, enfouit le trésor et simula un naufrage pour disparaître des radars. Les trois pics volcaniques de l’île ont été arpentés, les grottes fouillées lors de centaines d’expéditions... Rien, ou presque : le trésor est encore à Cocos. Mais pour combien de temps ?

DANS MES BAGAGES

Quand j’irai sur l’île Cocos, je prendrai avec moi la carte du grenier et la note que le capitaine Thompson laissa avant de mourir. Avec l’un de ses marins, il avait pu s’échapper tandis que le reste de l’équipage mutiné était retrouvé et pendu. Cette lettre circule, mais la cachette… reste cachée.

ENVIRONNEMENT

Il pleut beaucoup à Cocos et la forêt primaire pousse comme nulle part ailleurs dans la région, parmi les rouleaux du Pacifique : voilà un gâteau de verdure idéal pour enfouir des trésors, comme des fèves dans une galette… En 1978, le Costa Rica a déclaré l’île parc national : fini, la dynamite des chercheurs de magots, nul ne peut ni creuser, ni vivre, ni construire, ni pêcher ici. Menacés ailleurs, les requins affluent : requin des Galápagos ou de récif, requin-baleine, citron ou renard à gros yeux, requin-marteau halicorne, à pointes noires ou soyeux... Quels meilleurs gardiens pour l’île et son trésor ?

Débarquer baie de l’Espérance entre deux îlots, fond de dix yards. Marcher long du ruisseau, 350 pas puis obliquer nord-nord-est 850 yards, pic, soleil couchant, pic dessine ombre d’aigle, ailes déployées. Limite ombre et soleil : grotte marquée d’une croix. Là est le trésor.

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FÉROÉ

L’archipel du sang

Entre Norvège et Islande, sur les falaises qui surplombent la mer du Nord, les moutons font corps contre le vent : en plein mois d’août, il ne fait pas plus de 13 °C aux Féroé. Ces moutons sont plus nombreux que les habitants : depuis l’époque viking, la nature s’est opposée de tous ses éléments à l’implantation humaine, dont l’agriculture. L’archipel est un territoire autonome du Danemark, à presque 1 000 kilomètres. On importe du continent quantité de produits et exporte à l’international un volume considérable de poisson : la Zone Économique Exclusive (ZEE) des Féroé est un véritable empire maritime. Les Féroïens en vivent largement avec un revenu par habitant supérieur à celui des Danois. Mais manquent-ils de distractions ? Attention, grindadráp… À l’horizon, voici un pod : un groupe de globicéphales noirs, avec des tout-petits qui tètent, des parents, des grands et arrière-grands-parents. Ces dauphins pilotes, intelligents et solidaires, ont le front rond comme celui des belugas !

À terre, on se prépare en hâte et des dizaines de bateaux sortent pour l’embuscade. En tapant sur les coques, les pêcheurs créent un mur d’ultrasons que les dauphins suivent à grande vitesse. Escortés vers le guet-apens d’une baie, ils s’échouent ensemble sur la plage...

Le grindadráp, qui remonte aux chasses de survie en temps de famine, n’a plus au XXIe siècle grand-chose de traditionnel. À l’aide de caméras, radios et sonars, le massacre annuel de presque deux mille cétacés est le divertissement d’une riche nation de pêche à l’arsenal sophistiqué : globicéphales, dauphins à flanc blanc, baleines à bec sont impropres à la consommation. Des camions-bennes les balancent des falaises dans des charniers sous-marins.

Les nations baleinières de l’Alliance Atlantique nord (Finlande, Islande et Féroé) ne sont pas d’accord avec les conventions internationales de la CITES, qui protègent ces mammifères menacés. Les Féroé ont même menacé de prendre leur indépendance du Danemark si on leur interdisait le grindadráp. Le Danemark perdrait le saumon le plus cher du monde, et le potentiel pétrole de l’archipel. L’Europe aussi : c’est pourquoi elle ne sévit pas contre le Danemark, alors qu’il trahit sa législation en soutenant les Féroé.

DANS MES BAGAGES

Quand j’irai aux Féroé, j’emporterai des jumelles pour travailler avec l’équipe du capitaine Watson, les Sea Shepherd. Ces gardiens des mers, qui sillonnent les eaux internationales pour combattre la pêche illégale, dénoncent le grindadráp depuis des années. Ils ont empêché de nombreux massacres aux Féroé en repérant des pods qu’ils escortaient loin de la côte avec leurs bateaux, parfois de nuit, en secret. Depuis, l’armée danoise leur interdit l’accès aux eaux territoriales de l’archipel. À terre, ils observent les brumes qui parfois s’étendent sur l’eau, dissimulant les ailerons. Ce sont peut-être des ruses de Neptune, le dieu de la mer, pour protéger les siens…

ENVIRONNEMENT

Pour sensibiliser les populations, les défenseurs de l’environnement peuvent montrer l’intérêt économique de la préservation d’une espèce menacée. Aux Açores par exemple, la pêche au cachalot a disparu au profit du tourisme d’observation : le whale watching rapporte plus d’argent aux locaux. Mais beaucoup de Féroïens associent la tuerie du grindadráp à leur identité par fierté culturelle ; qu’advienne le boycott touristique, ils vivent assez bien de la pêche pour s’en passer. Mais si plus personne n’achète leur poisson, les mentalités changeront-elles ?

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La réception en France des Carnets du sous-sol de Fiodor Dostoïevski

Un heureux malentendu

Les Carnets du sous-sol sont sans conteste l’un des textes les plus complexes de Fiodor Dostoïevski et celui qui a connu le plus grand succès en France où il a bénéficié de nombreuses traductions. Le présent ouvrage en propose, au demeurant, une nouvelle.

Si la lecture de cette œuvre faite par les traducteurs et les intellectuels français a considérablement varié au fil du temps, l’intérêt pour cette œuvre ne s’est jamais démenti, bien que souvent fondé – comme fréquemment en ce qui concerne la Russie – sur des malentendus divers et variés.

Pour Elena Galtsova, qui a minutieusement étudié les différentes traductions de cette œuvre majeure, le malentendu, en l’occurrence, n’est pas à déplorer : c’est un « heureux malentendu », qui a permis – et permet encore – le dialogue, qui a stimulé – et stimule encore – la pensée des intellectuels français.

4ème office octobre 2023 / 978-2-35597-060-3

25 euros / 250-300 p. / 21 x 14 cm

DANS LE SECRET DES BÂTISSEURS ÉGYPTIENS

Les pyramides, les effigies colossales et les grands obélisques, dressés il y a plusieurs millénaires par les anciens Égyptiens, offrent un spectacle incomparable. Cette architecture mégalithique et cette statuaire grandiose, conçues pour braver le temps, suscitent émerveillement et interrogations. Qui n’a pas rêvé un jour d’en percer les secrets ?

Selon une opinion répandue, le mystère de leur construction serait entier et échapperait aux explications traditionnelles apportées par l’archéologie.

Repères

Points forts

• Un travail original sur la construction pharaonique, qui s’attache aux sources directes, celles des bâtisseurs.

• Un sujet qui permet d’étudier au plus près le contexte social et politique dans lequel ces bâtiments ont été commandités.

• Une iconographie variée, pour une visualisation précise et complexe de l’architecture de cette période.

Mots clés

• Égypte / bâti / architecture / archéologie / pharaon / antiquité

Cet ouvrage met en lumière ces représentations et ces écrits, que l’on pourrait qualifier de “première main”, en leur accordant une place centrale. Il se concentre sur des documents incontournables, généralement méconnus, dans tous les cas édifiants. La plupart sont reproduits avec des photographies ou des dessins au trait, colorisés et associés, le cas échéant, aux monuments qu’ils évoquent. L’auteur dévoile ainsi une vision fascinante des méthodes employées. Les plus grands bâtisseurs de l’Antiquité ont développé des techniques sûres et de puissantes capacités pour accomplir l’impossible.

S’enquérir des méthodes de construction oblige à pénétrer de plain-pied dans ce que la civilisation égyptienne a produit de plus extraordinaire. Si l’on croyait tout savoir, un large panorama des grands ouvrages pharaoniques révèle l’existence de monuments titanesques défiant l’imagination. Ce recueil lève le voile sur des événements et des réalisations s’étant, pour la plupart, réellement déroulés. Compilant une abondance de faits et de preuves, il offre un chemin balisé par des informations auxquelles nul ne pourra se soustraire s’il souhaite s’aventurer à percer les problèmes relatifs à la construction.

Franck Monnier est ingénieur, spécialiste mondialement reconnu des questions de construction et d’architecture en Égypte ancienne. Il est membre associé de l’umr 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité au cnrs.

Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
Les anciens Égyptiens, en immortalisant leurs actions sur divers supports, nous ont pourtant légué une quantité de témoignages passionnants décrivant les moyens avec lesquels ils sont parvenus à de tels accomplissements.
20 × 24 cm 260 pages 200 illustrations en couleur ouvrage relié isbn : 978-2-330-18317-2 octobre 2023 prix provisoire : 34 €
DANS LE SECRET DES BÂTISSEURS ÉGYPTIENS FRANCK MONNIER 9:HSMDNA=V]XV\W:

22 x 27 cm

112 pages

80 illustrations en noir et blanc et en couleur

ISBN : 978-2-36919-203-9

Parution : décembre 2023

Prix : 25 €

BULLETIN MONUMENTAL T. 181-4

Saint-Vanne de Verdun : archéologie, architecture et restitution d’une abbaye disparue Sous la direction de Valérie Serdon

Publication de la Société française d’archéologie, le Bulletin monumental s’attache, depuis 1834, à proposer des études de référence sur l’architecture et le patrimoine, du Moyen Âge au xxe siècle, qui s’adressent aussi bien aux spécialistes qu’aux amateurs. Chaque livraison est richement illustrée et offre des études de fond inédites complétées par des rubriques d’actualité sur des découvertes récentes et de comptes rendus sur les parutions importantes en France et à l’étranger.

Présentation du volume

Mots-clés : Verdun, Saint Vanne, analyse archéologique, église abbatiale gothique, église-halle, crypte ottonienne

Abbaye prestigieuse située en terre d’Empire ayant connu un rayonnement au-delà de la Lorraine à partir du xie siècle, Saint-Vanne est restée paradoxalement peu étudiée d’un point de vue matériel, faute d’une analyse archéologique et documentaire. En effet, le monastère a complètement disparu dans les années 1820-1830, dans un contexte de prise de conscience patrimoniale parmi les érudits verdunois et les militaires qui occupaient les lieux depuis l’érection d’une citadelle. Ce volume se propose donc de mettre en lumière la variété et l’importance de documents écrits et dessinés, en majorité inédits, qui fournissent une description précise de la topographie et de l’architecture de l’abbaye. Croisés aux données de l’archéologie, ils permettent une connaissance détaillée de l’ensemble monastique aujourd’hui détruit, en particulier de l’église abbatiale gothique datée des xve et xvie siècles. Par ailleurs, les fouilles se sont révélées riches d’enseignements pour préciser les étapes de la constitution initiale du site, notamment funéraires, et ouvrir maintes hypothèses relatives, par exemple, à la crypte ottonienne et à l’église-halle plus tardive, dans le cadre de l’architecture monastique réformée en Lorraine.

Les auteurs

Valérie Serdon, maître de conférences HDR en histoire et archéologie médiévales, Université de Lorraine (Nancy)

Jacques Guillaume, ingénieur d’étude au CNRS honoraire

Arnaud Lefebvre, chargé de recherche et d’opération, archéo-anthopologue INRAP

Isabelle Mangeot, assistante d’étude et d’opération, INRAP

Samuel Provost, professeur en archéologie et histoire de l’art de l’Antiquité tardive, Université de Lorraine (Nancy)

Pierre Sesmat, professeur émérite en histoire de l’art moderne, Université de Lorraine (Nancy)

Sommaire

Valérie Serdon, « Chronique d’une existence en sursis »

Valérie Serdon, Jacques Guillaume, Arnaud Lefebvre, Isabelle Mangeot, Samuel Provost, « Les sources de la redécouverte du monastère : l’archéologie et les documents graphiques »

Valérie Serdon, Jacques Guillaume, Pierre Sesmat, « Restitution architecturale : plans, élévations et décors »

22 x 27 cm

452 pages

410 illustrations en noir et blanc et en quadri

ISBN : 978-2-36919-204-6

Parution : octobre 2023

Prix : 45 €

CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE

180e session, 2021

Maine-et-Loire

Nouveaux regards sur l’architecture miédévales en Anjou

La richesse du patrimoine de l’Anjou a très tôt retenu l’attention de la Société française d’archéologie qui y a tenu plusieurs congrès : en 1871, 1910 et 1964. Le programme du congrès de 2021 met en valeur l’apport des recherches récentes à la connaissance d’une sélection d’édifices médiévaux majeurs : la cathédrale Saint-Maurice, le palais épiscopal et le château d’Angers ou la majestueuse prieurale romane de Cunault. Le remarquable ensemble monumental conservé à Montreuil-Bellay bénéficie de plusieurs études. Les contributions apportent un nouvel éclairage sur d’autres édifices importants : l’église de Savennières, la collégiale Saint-Martin, l’hôpital Saint-Jean d’Angers, l’église Notre-Dame de Béhuard ou encore les châteaux de Baugé et de Martigné-Briand.

Mots-clés : Maine-et-Loire, Anjou, patrimoine, architecture civile et religieuse, château, art gothique, art roman.

Ces monuments illustrent les grands moments de la création architecturale en Anjou de l’époque mérovingienne à l’efflorescence de l’art flamboyant, en passant par quelques chefs d’œuvre de l’art roman et de l’art gothique du Moyen Âge central. Ces chantiers qui reflètent la prospérité d’un territoire traversé par la Loire, témoignent de la longue et riche histoire de l’Anjou : comté puis duché, tour à tour aux mains de la première maison d’Anjou, des Plantagenêts, des Capétiens puis des Valois avec la période faste du « roi René », né à Angers en 1409.

Les études réunies dans le présent volume sont le fruit de recherches entrecroisées entre historiens de l’art, archéologues et acteurs de la conservation du patrimoine. Fidèle à la vocation de la Société française d’archéologie, autant qu’un ouvrage de référence scientifique, ce livre se veut une invitation à la visite.

Ouvrage coordonné par Emmanuel Litoux, Daniel Prigent et Élisabeth Verry

Conservateur du patrimoine, Conservation départementale du patrimoine de Maine-et-Loire, CReAAH – UMR 6566

Conservateur en chef honoraire du patrimoine

Directrice honoraire des Archives départementales de Maine-et-Loire

S F A

22 x 27 cm

452 pages

410 illustrations en noir et blanc et en quadri

ISBN : 978-2-36919-204-6

Parution : novembre 2023

Prix : 49 €

Sommaire

Élisabeth Verry, « Introduction historique »

Emmanuel Litoux et Daniel Prigent, «D’un congrès à l’autre, l’évolution des paradigmes»

Angers, la Cité

Bénédicte Fillion-Braguet, « La cathédrale Saint-Maurice d’Angers : l’autre « premier art gothique » »

Bénédicte Fillion-Braguet et Clémentine Mathurin, « Le portail peint de la cathédrale d’Angers »

Karine Boulanger, « Les vitraux de la cathédrale d’Angers (xiie-xve siècle) »

Olivier Biguet et Étienne Vacquet, « Le palais épiscopal d’Angers : un édifice roman réinventé au xixe siècle »

Nathalie Le Luel, « Le palais épiscopal d’Angers : le décor sculpté du xiie siècle »

Pierre Garrigou Grandchamp, « Les demeures médiévales de la Cité d’Angers (xiiedébut du xve siècle) »

L’architecture religieuse, des prémices au gothique

John McNeill, « L’architecture romane en Anjou : état des lieux vu d’outre-Manche »

Daniel Prigent, « Saint-Martin d’Angers, un condensé d’histoire architecturale »

Arnaud Remy, « Saint-Pierre et Saint-Romain de Savennières, du mérovingien au gothique »

Daniel Prigent, Christian Davy et Jean-Yves Hunot, « Notre-Dame de Chemillé, la rescapée des Mauges »

Christian Davy, Emmanuel Litoux etDaniel Prigent, « Le prieuré de Saint-Rémyla-Varenne : le religieux et le profane »

Daniel Prigent, Christian Davy et Jean-Yves Hunot, « Saint-Denis de Pontigné : nouvelles observations »

Éliane Vergnolle, Bénédicte Fillion-Braguet et Jean-Yves Hunot, « Notre-Dame de Cunault (xie-xiiie siècle) : un grand sanctuaire de pèlerinage marial »

Claude Andrault-Schmitt, « L’abbaye Toussaint d’Angers : du gothique Plantagenêt aux génovéfains »

Dévotion et hospitalité

Ronan Durandière avec la participation de Jean-Yves Hunot, « Notre-Dame de Béhuard, de la dévotion ducale au pèlerinage royal »

Julien Noblet, « Le mécénat de Jean Bourré à la collégiale de Jarzé »

Julien Noblet, « La collégiale de Montreuil-Bellay, : la fondation funéraire de Guillaume d’Harcourt »

François Comte avec la participation de Jean-Yves Hunot, « L’hôpital Saint-Jean d’Angers du xiie au xvie siècle »

Bénédicte Fillion-Braguet et Chrisitine Leduc-Gueye, « Montreuil-Bellay : l’hôtelDieu Saint-Jean »

Résidences et lieux de pouvoir

Emmanuel Litoux et Denis Hayot, « Le château d’Angers, palais et forteresse (xexve siècle) »

Emmanuel Litoux, « Le Palais Perrin à Briollay : une maison seigneuriale des années 1230 »

Arnaud Remy et Jean-Yves Hunot, « Le château de Baugé : un chantier princier du milieu du xve siècle »

Solen Peron-Bienvenu et Jean-Frédérick Grevet, « Le château de Martigné-Briand : de la tour maîtresse romane au manifeste flamboyant »

Jean Mesqui, « Montreuil-Bellay : un palais du xve siècle dans une forteresse du xiiie siècle »

Solen Peron-Bienvenu, « Les écuries du château de Montreuil-Bellay (xve siècle) »

Ronan Durandière, « L’enceinte urbaine de Montreuil-Bellay (xive-xve siècle) »

Olivier Biguet et Dominique Letellier d’Espinose, « Le logis Barrault à Angers : un palais urbain de la fin du xve siècle »

Épilogue

Guy Massin-Le Goff et Étienne Vacquet, « L’architecture néo-médiévale en Anjou »

Docteur en sciences de l’information etde la communication, Coline Arnaud travaillesur les évolutions culturelles,sociales et politiquesde la pâtisserie dans la seconde partie du XIXe siècle.

Chercheur au centred’histoire des culturescontemporaines (ParisSaclay), Denis Saillard travaillesur l’histoire de la construction etde l’hybridation des cultures et pratiques gastronomiques. Il aco-publié Restaurantshistoriques de Paris, de la fin de l’AncienRégimeaux années30 (Citadelles &Mazenod, 2019).

PAIN, ROSES ET LIBERTÉ

UNE HISTOIRE POLITIQUE DU PAIN

Coline Arnaud, Denis Saillard

Le pain, un objet politique ?

Si les livres de recettessur le painet sesnombreuses farines abondentau rayoncuisine,l’ouvrage Pain roses et liberté poursuit une toute autre démarche. Il place le painau cœur denotre histoire,culturelle,sociale,économique et révèlesaplacecentrale dansnotre vie politiquedu Moyen Âge à nos jours. Cette fresque inédite etabondamment illustréea été conçue pardeux historienspassionnés qui ont croisé leurs propres investigationsavec les dernières avancées de la recherche en France, mais aussià l’international.

En cinqchapitreschronologiques, Coline Arnaud et Denis Saillard montrent à quelpoint le pain cristallise tous les enjeuxpolitiques possibles: des lois successivesencadrant la production dublé sousl’Ancien Régime à la désorganisation du marché international des céréales causée par la guerreen Ukraine; de la régulation de la profession de talmelier àl’encadrement du travail denuitet à la formation desboulangersaudébutdu XXe siècle; de la charitéchrétienne auxboulangeries ouvrières desannées 1850 ; des famines et révoltespaysannes de1789aux

insurrections populairesde la fin du XIXe siècle; dupainde châtaigne du XVIIIe aux farines biodesannées1970 ; de l’approvisionnement des troupes en temps deguerreaux premierspainsde liberté ; de la mécanisation de la production au système agro-industriel… Lepain est partout au cœur des slogans:« dupainouduplomb » ou « dupain ou la mort !»(1848), « du travail etdupain !»(1932), « le pain, la paix, laliberté »(1936), en France mais aussià l’étranger :« Bread and roses », comme le demandentdes ouvrières de Lawrence, aux États-Unis, en grève en1911.

• Une synthèse vivante, accessible : la première histoire illustrée du pain, dans sa dimension politique, culturelle et sociale.

• Une introduction charpentée et une conclusion ouverte sur le XXIe siècle encadrent les 100 focus.

• Une iconographie extraordinaire, dans un format et une maquette séduisants : une petite brique dense mais très digeste !

• Dans la lignée de Histoire mondiale de l’anarchie et d’Histoire des luttes pour l’environnement, deux succès de librairie.

25 octobre 2023 • Histoire • Archives • Beaux-livres 18 x 24 relié, 304 p 250 documents 45€ 9782845979475

11,5 x 21,7 cm

288 pages

ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18307-3

octobre 2023

prix provisoire : 23 €

LE VIVANT ET LA RÉVOLUTION

Bram Büscher et Rob Fletcher

Suivi d’un entretien avec Antoine Chopot

Préface d’Antoine Chopot et Baptiste Morizot

Traduit par Antoine Chopot

La conservation “classique” de la nature est un échec. C’est ce que ce livre démontre en expliquant qu’elle est historiquement liée au développement capitaliste. Bram Büscher et Rob Fletcher commencent par établir une cartographie passionnante des différentes stratégies mainstream de la conservation de la nature. D’un côté, les néo-conservationnistes cherchent à valoriser la part positive des transformations anthropiques et à créer des partenariats avec le marché et les entreprises. De l’autre, les néo-protectionnistes prônent une politique ambitieuse de protection forte. Mais, pour les auteurs, ces deux stratégies ne parviennent ni l’une ni l’autre à affronter un acteur qui est toujours laissé hors-champ : le capitalisme.

S’ensuit une passionnante discussion sur les origines du capitalisme et son rapport à la Terre et au vivant. Le cœur de l’ouvrage est consacré à un modèle alternatif, la “conservation conviviale”. Reprenant à Ivan Illich le concept de convivialité, il s’agit d’encourager la vision d’un avenir désirable où humains et autres qu’humains seront capables de vivre ensemble de manière plus autonome. Ce livre promeut d’autres formes de conservation, relocalisées, basées sur des communautés, intégrant de multiples questionnements stimulants sur la décroissance, la redistribution et sur les communs. Les perspectives concrètes ne manquent pas et sont présentées en détail. La traduction en France de cet ouvrage est un événement à plus d’un titre. Elle permet d’ouvrir une dimension plus clairement politique au sein de la collection “Mondes sauvages”, répondant ainsi aux demandes de nombreux lecteurs ; elle permet surtout d’ouvrir la scène intellectuelle française à la political ecology, un champ très dynamique dans le monde universitaire anglophone mais encore sous-représenté en France.

Professeur de sociologie à l’université de Wageningen aux Pays-Bas, Bram Büscher est spécialiste des questions d’écologie politique reliant la conservation de la nature au néolibéralisme. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Transforming the Frontier (Duke University Press, 2013, non traduit) sur les politiques de conservation de la nature en Afrique australe ; The Truth about Nature (University of California Press, 2021, non traduit). Il anime le réseau international Conviva, qui rassemble et soutient des projets de conservation “conviviaux” mettant l’accent sur le nouveau paradigme développé dans le livre.

Chercheur à l’université de Wageningen aux Pays-Bas, Rob Fletcher est spécialiste d’anthropologie de l’environnement. Il a publié, entre autres, Romancing the Wild: Cultural Dimensions of Ecotourism (Duke University Press, 2014, non traduit) et Failing forward : the Rise and Fall of Neoliberal Conservation (University of California Press, 2023, non traduit).

Repères

Points forts

• Un texte fondateur d’une discipline encore balbutiante dans le champ de réflexion français, la political ecology, très dynamique ailleurs dans le monde et notamment dans les pays anglo-saxons.

• La political ecology est portée en France par Antoine Chopot et Baptiste Morizot, respectivement traducteur et préfacier de cette édition française.

• À rapprocher de certains titres des éditions Wildproject, de la collection “Anthropocène” des éditions du Seuil et des éditions La Découverte.

mondes sauvages Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
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11,5 × 21,7 cm

128 pages

20 photographies en noir et blanc

ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18306-6

octobre 2023

prix provisoire : 17,50 €

INVASIVES

Ou l’épreuve d’une réserve naturelle

Des moustiques, bien sûr. Mais aussi des butors étoilés et des grues cendrées, des souris grises et des taureaux noirs. Et surtout, la jussie, partout, tout le temps, cette fameuse plante aquatique dite “invasive” qui donne tant de fil à retordre à l’équipe de gestion de la réserve naturelle des marais du Vigueirat où Céline Curiol a passé six semaines entre l’automne 2021 et l’été 2022.

La romancière citadine a bien voulu tenter l’expérience proposée par la collection “Mondes sauvages” : six semaines seule dans une petite cabane blanche perdue au milieu des marécaxges. Six semaines intrigantes, inspirantes, seule au cœur du sauvage. Une expérience de nature writing à la française, qui bouscule les idées reçues. Car ce que Céline Curiol découvre progressivement au fil de ses rencontres avec tous les vivants qui l’entourent (plantes, animaux, mais aussi les gardes, scientifiques et gestionnaires de la réserve naturelle), c’est le cœur du paradoxe de la protection de la nature à la mode occidentale : pour préserver les espèces patrimoniales et les fonctionnalités d’écosystèmes hyper fragmentés, les humains doivent en réalité déployer des efforts démesurés… Bien loin de la spontanéité supposée de la nature sauvage. Avec son style élégant et précis au service d’une grande sensibilité, Céline Curiol raconte son séjour camarguais extraordinaire, ses surprises, ses étonnements, ses enthousiasmes, ses craintes et ses doutes, fouille sa mémoire et interroge l’idée même de nature comme celle d’invasion, qui orientent nos rapports avec le vivant. Une très belle immersion, tant dans l’intimité d’une grande écrivaine, de son processus créatif que dans une Camargue comme vous ne l’avez jamais lue, très loin des clichés touristiques et d’autant plus attachante…

Céline Curiol est romancière et essayiste. Diplômée de l’École nationale supérieure des techniques avancées puis journaliste pendant une dizaine d’années à l’étranger, elle enseigne aujourd’hui l’écriture et la communication dans plusieurs grandes écoles. Elle est l’auteure de romans et essais dont Voix sans issue (2005), Permission (2007), Exil intermédiaire (2009), L’Ardeur des pierres (2012), Un quinze août à Paris. Histoire d’une dépression (2014), Les vieux ne pleurent jamais (2016), Les Lois de l’ascension (2021) et Prendre la tangente (2022), tous parus chez Actes Sud. Elle a traduit plusieurs textes de Paul Auster (Ici et Maintenant, La Pipe d’Oppen).

Repères

Points forts

• Un texte dans la plus pure tradition du nature writing où la plume de la romancière est au service de la découverte, à la fois sensible et précise scientifiquement, d’un territoire sauvage.

• À rapprocher des “Mondes Sauvages” Héliosphéra de Wilfried N’Sondé et Parmi les arbres d’Alexis Jenni.

mondes sauvages Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
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LES SEPT CABANES

Les sept cabanes

Waldo, Amandine, Étienne et les autres se rencontrent au gré d’une cavale, fuyant la frénésie consumériste, à travers l’Europe, les États-Unis et le Mexique. Ils voyagent à pied, en stop ou dans un van à bout de souffle, entre bivouacs, squats et rencontres de hasard. Au cours d’une longue marche, quelques-uns brûlent leurs papiers, détruisent leurs téléphones et commencent une vie sans argent ni rsa dans un réseau de cabanes perchées dans les bois, au sud des Causses. Activistes infatigables, mobilisateurs de génie, habités par un engagement subtil et absolu, ils accueillent dans leur camp les précaires, les malades mentaux à la dérive et les décroissants en quête d’autonomie et de vie sauvage. Irrésolus, ils échafaudent bientôt un nouveau projet plus vaste encore et avisent une usine désaffectée. Une vie à la marge qui dure cinq années jusqu’à l’arrivée d’un hélicoptère de l’armée qui survole les cabanes… Cette épopée inspirée d’une histoire vraie montre que le pragmatisme a changé de camp : à l’heure où de doux rêveurs en costume-cravate croient encore à la croissance illimitée, ces géniaux marginaux concrétisent une alternative de sobriété et d’entraide à grande échelle. Dans un décalage jubilatoire, en fin stratèges, ils accomplissent des prouesses écologiques. Ce récit nous donne envie de les suivre et nous immerge dans la réalité des communautés auto-gérées de plus en plus nombreuses face à l’accélération des crises.

Lionel Astruc est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la transition écologique. On lui doit notamment, chez Actes Sud, le roman d’investigation Traque verte. Les dernières heures d’un journaliste en Inde (2017), l’enquête L’Art de la fausse générosité. La fondation Bill et Melinda Gates (2019) et des ouvrages d’entretiens avec Vandana Shiva et Rob Hopkins.

Repères

Points forts

• Quand l’expertise de Lionel Astruc rencontre ses talents de conteur d’aventures, son plaidoyer pour la transition écologique gagne en force de conviction.

• Vecteur efficace de fictions politiques, le registre de l’anticipation nous plonge ici dans un avenir écologiquement souhaitable.

• Un récit utopique, inspiré d’une histoire vraie, pour semer des graines d’émancipation et de résistance face au rouleau compresseur du consumérisme.

Liens avec le fonds

• Des récits pour fertiliser nos imaginaires écologiques : Montée des eaux de Pierre Lieutaghi (2023) et Le maire qui plantait des arbres de Jean Chalendas (2017).

• Des fictions avec une dimension documentaire et écologique : Traque verte de Lionel Astruc (2017), Autobiographie d’un poulpe de Vinciane Despret (2021), Héliosphéra de Wilfried N’Sondé (2022).

• Une enquête sur la vie en éco-lieux : Les Vies autonomes de Clara Breteau (2022).

11,5 × 21,7 cm

256 pages

ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18295-3

octobre 2023 prix

événement

Entre fin août et fin septembre 2023, Lionel Astruc prévoit une tournée à vélo à travers la France pour aller à la rencontre d’une série d’écolieux et de librairies mobilisées autour du livre.

Mots-clés

• Utopie / roman / écologie / aventure / anticipation / récit / nature / vivant / résistance / autogestion / voyage

domaine du possible Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
public provisoire : 21 €
9:HSMDNA=V]W^ZX:
Lionel Astruc roman

REFAIRE LE MONDE AVEC JANE GOODALL

Illustrations de Tim McDonagh

Tout a commencé par une question, concrète et terriblement vaste à la fois : comment se reconnecter à l’ensemble du vivant ? Y répondre est devenu, pour Valentin Pringuay, auteur, journaliste et entrepreneur, une véritable quête. Il a choisi d’aller interroger une figure dont il admirait depuis longtemps l’action et les valeurs : Jane Goodall. À la fin de sa rencontre avec l’éthologue et activiste environnementale, il lui a demandé la liste des dix personnes sur lesquelles elle s’appuierait pour “refaire le monde” : sa dream team. Cet ouvrage est le fruit de leurs échanges. Il faut l’imaginer comme une grande table où ces personnalités de toutes origines, aux spécialités et aux parcours disparates, confient leurs expériences, leurs analyses, leurs certitudes mais aussi leurs doutes et leurs interrogations. Ainsi, Mac Hall, un descendant cherokee, explique son souci permanent de reconnecter les jeunes indigènes à la nature. Melinda Kramer et Amira Jessica Diamond œuvrent sur le terrain pour que les femmes soient en première ligne pour répondre aux problématiques liées à l’environnement. Craig Foster, le producteur du film La Sagesse de la pieuvre (2020), raconte comment il a réussi à donner un nouveau sens à sa vie. Certaines personnalités interrogées travaillent directement pour le Jane Goodall Institute. D’autres, comme Robert Eden, qui dirige un domaine viticole en France,

À l’adolescence, Valentin Pringuay s’initie au roman d’anticipation pour imaginer le monde de demain. Adulte, il se tourne vers le journalisme et explore de nouvelles formes de médias pour aborder nos grands enjeux de société. Il fonde en 2017 Terra Incognita, une revue co-créée avec ses lecteurs. Depuis 2021, il réfléchit à un média mêlant approches journalistique et artistique.

Repères

Points forts

• Un jeune homme rencontre Jane Goodall, figure ô combien inspirante, et part à la rencontre de sa dreamteam pour refaire le monde. Dans l’esprit de la collection “Cahier militant”, c’est un jeune qui s’adresse aux jeunes pour leur faire part de ses questionnements et des réponses qu’il a trouvées au cours de sa quête.

• Un texte vivant, dynamique et accessible évoquant les grandes questions qui agitent collectivement nos sociétés mais aussi chaque être humain souhaitant (re)trouver sa place dans ce monde à reconstruire.

• Jane Goodall est une icône qui rassemble autour de la conservation des espèces animales menacées.

Liens avec le fonds

• Publications de Jane Goodall chez Actes Sud : Nous sommes ce que nous mangeons (2008 ; 2012), 19 000 ex. vendus (poche et grand format) ; Graines d’espoir (2015), 3 000 ex. vendus.

• Entretiens avec Jane Goodall : Animal, cahier militant de Vipulan Puvaneswaran et Bella Lack ; Animal de Cyril Dion (Actes Sud, 2021).

• Dans la collection “Cahier militant” : collectif, Basculons ! (Actes Sud, 2022).

Mots-clés

• Cahier militant ; entretien ; enquête ; écologie ; Jane Goodall

cahier militant Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
15 × 21 cm 288 pages 10 illustrations en bichromie ouvrage broché isbn : 978-2-330-18291-5 octobre 2023 prix public provisoire : 17 €
9:HSMDNA=V]W^VZ:

p. 10

Faire connaissance

CHAP. #1 CHAP.#2

p. 20

Jane Goodall

- La contribution de Jane

- Sa dream team

CHAP. #8

p. 114

Robert Eden

- Une réponse universelle

- Se laisser guider par la nature

- Aller toujours plus loin

CHAP.#9

p. 126

Forrest Cuch

CHAP. #3

- Un héritage sans héritiers ?

CHAP. #4

p. 30Mac Hall

p. 48

Melinda Kramer & Amira Jessica Diamond

- Women’s Earth Alliance

- L’espoir d’un mensonge

- Le pouvoir des communautés

- Au plus proche de la nature

- En communion via Zoom

- Une dissonance cognitive

- Ma quête personnelle

- Une question d’espoir et de joie

p.110Interlude

-Unpointàmi-parcours

CHAP. #6

p. 84

Anthony Collins

- Une étude sur le long terme

- L’importance de l’individu

- The Waiting Game

- Rester connectée à Gombe

- Propulsé par un rêve

- Mission reconnexion

- “Juste blanc”

- Rite de passage

#10CHAP.

- Un pont entre les cultures

- L’éducation d’hier et celle de demain

- La science est en retard

- Le pouvoir de la générosité

- Se reconnecter à nos anciens (et essayer d’être de bons ancêtres)

p. 142

CHAP.#5

p. 66

Craig Foster

- En dehors de la nature

- Apprendre l’a b c d de la Nature

- Son professeur

- La rencontre de deux protecteurs des forêts

- Homo sapiens

- L’importance des mots

CHAP. #7

p. 98

Lilian Pintea

- L’innovation de pointe au service des forêts

- Lier les enjeux sociaux et environnementaux

- TACARE : la vision de Jane pour le monde

CHAP. #11

Paul Polman & Jeff Seabright

- Une admiration mutuelle

- L’économie est une filiale entièrement contrôlée par la nature

- Le changement est en cours

- La RSE ne suffira pas

DREAMTEAM

p. 158

Galitt Kenan

- Un parcours plein de sens

- L’humain avant tout

- Comment accélérer le travail en entreprise

p. 172

- L’approche scientifique de Jane

- Roots and Shoots : l’héritage de Jane

Goodall pour les générations à venir

Conclusion

- Jane : une légende ordinaire

- Nous avons tous un impact

- Une chaîne d’actions :

• Éduquer

• Innover

• Montrer une manière alternative de faire

• Faire changer les lois

- Un diagramme de Venn pour changer le monde

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SOMMAIRE
JANE GOODAL-MEP-26-06-AA.indd 8-9 26/06/2023 16:03

BASCULONS !

BASCULONS !

Cahier militant

Collectif, coordonné par Tanguy Descamps et Maxime Ollivier

Face à la gravité des crises écologiques et l’accroissement des inégalités, de jeunes citoyens se lèvent. Ils savent que nous n’avons plus le temps :

– plus le temps d’observer passivement la biodiversité s’éteindre autour de nous ;

– plus le temps de laisser notre propre espèce condamner son avenir ;

– plus le temps de nous résigner en attendant les prochaines élections.

Cet ouvrage partage les histoires de jeunes de 18 à 30 ans dont la vie a basculé. À travers leurs parcours, nous découvrons les prises de conscience, les engagements et les rêves d’une génération happée par les bouleversements du monde et le dépassement des limites planétaires.

Cette “génération Bascule” clame ici sa révolte. Elle dit ce qu’elle refuse et ce à quoi elle tient. Elle se dresse contre la marche insoutenable de notre modèle de société, pour garantir l’habitabilité de notre planète. Elle est portée par des principes de sobriété matérielle, de partage et d’empathie avec le vivant. Elle a la rage de vivre. Des acteurs des transitions portent leur regard, tout au long du recueil, sur ces engagements.

Ils les mettent en miroir de leurs propres histoires et esquissent des perspectives pour l’avenir. Ces jeunes et moins jeunes, sous les arbres qu’on abat, font partie de cette forêt qui pousse, bruissante, galopante, bientôt évidente. Il y a forcément un peu d’eux en chacun de nous.

Gageons que vous trouverez, à la lecture de leurs mots, l’envie de basculer dans un monde vi(v)able !

Jeune diplômé de Sciences Po Toulouse, Maxime Ollivier a participé à la création de la Bascule, un mouvement citoyen qui œuvre à la diffusion de nouveaux récits afin de faire émerger un modèle de société basé sur le respect de la nature et de l’humain, grâce à l’intelligence collective, à la coopération et aux expériences existantes dans leur diversité. Il travaille actuellement avec la Primaire populaire en tant que chargé de mobilisation.

Diplômé de Sciences Po Bordeaux, Tanguy Descamps a été le référent du pôle Richesses humaines de la Bascule entre 2019 et 2020. Passionné de musique techno, il a cosigné Techno et politique. Étude sur le renouveau d’une scène engagée avec Louis Druet (L’Harmattan, 2017). Il est actuellement chargé de projet sur le sujet de l’éducation alimentaire à la communauté de communes Somme Sud-Ouest.

Repères

Points forts

• Quand avoir un impact positif sur le monde devient la priorité.

• Pour encourager une certaine jeunesse à basculer : une compilation d’histoires vécues et écrites par des jeunes qui ont basculé vers un changement de vie plus à l’écoute de la nature et de l’humain.

• Au regard de leurs propres expériences, des acteurs des transitions observent et complètent ces engagements, répondent aux questionnements.

• Un “Cahier militant” coordonné par deux jeunes militants pour le climat et la biodiversité, Tanguy Descamps et Maxime Ollivier, engagés dans le(s) collectif(s) La Bascule https://la-bascule.org/, grande communauté très active de jeunes prêts à tout pour vivre en accord avec leurs convictions.

• Quatre des contributeurs de ce “Cahier militant” apparaissent dans le film Rupture(s) d’Arthur Gosset https://www.ruptures-le-film.fr/ ; diffusé sur la plateforme Spicee à partir de l’été 2020, le film suit la bascule écologique de 6 jeunes, un mouvement de fond qui touche les jeunes diplômés.

• Premier “Cahier militant” : Animal, octobre 2021 : 5 300 ventes.

cahier militant ACTES SUD Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
15 × 21 cm 288 pages illustrations en bichromie ouvrage broché isbn : 978-2-330-16363-1 avril 2022 prix provisoire : 15 €
ACTES SUD Coordination Tanguy Descamps et Maxime Ollivier Illustrations Romane Rostoll
DANS UN MONDE VI(V)ABLE Cahier militant
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SE RELIER AU VIVANT

Illustrations d’Évelyne Mary

En 2020, l’expérience du confinement, qu’elle a la chance de pouvoir effectuer en pleine nature, fait prendre conscience à Géraldine Lemaître Renault qu’elle mène une vie “hors sol”. Le vivant n’est alors pour elle que le décor d’une vie trop pressée, essentiellement vécue en intérieur. Combien d’entre nous ressentent cette déconnexion ?

Or le vivant est un tout dont nous faisons partie. Retisser ce lien, c’est se relier à notre identité profonde. Si notre vie contemporaine est bien éloignée de la nature sauvage, le vivant reste présent tout autour de nous, prêt à être senti, entendu, touché, goûté, observé. Plonger ses mains dans la terre, marcher pieds nus sur la mousse, toucher l’écorce d’un arbre, cuisiner, observer les oiseaux, partir en cueillette…

Prenant appui sur son parcours, sur des témoignages variés et sur une multitude d’exemples concrets, l’autrice nous propose une démarche d’exploration joyeuse des infinies possibilités de se relier au vivant et d’en ressentir les bienfaits. Tisser ces liens modifie notre façon de nous nourrir, de consommer, d’interagir avec notre environnement et notre rapport à nous-mêmes. Car au-delà de l’ouverture à la nature, il s’agit aussi de réapprendre à écouter ce qui vibre en nous, à goûter à ce qui nous fait du bien, à être. Il suffit de se lancer !

Autrice, scénariste et réalisatrice, Géraldine Lemaître Renault se forme à l’École des plantes de Paris en botanique et phytothérapie. Elle transmet sa passion pour le vivant dans ses livres (Potions magiques, Gallimard, 2022), mais aussi au cours d’ateliers ou par sa marque d’infusions maison.

Formée à l’Ensaama Olivier-de-Serres puis en illustration à l’École Estienne, Évelyne Mary produit des affiches, des gravures, des albums, des livres. Sa technique de prédilection est la linogravure, qu’elle transmet au travers de stages en Sud-Ardèche.

Repères

Points forts

• Un guide concret et joyeux, nourri d’exemples et de témoignages variés et proposant un large éventail de pistes pour se relier au vivant, simples et adaptées à tous.

• Un ancrage historique et scientifique pour rappeler l’évidence biologique de notre inscription dans le monde vivant et le lent chemin qui a conduit à notre déconnexion.

• Une démarche progressive motivante, allant du plus simple au plus engagé.

Liens avec le fonds

• Pour sensibiliser les plus jeunes au vivant : S’éveiller à la nature avec un enfant, Emmanuelle Grundmann, “Je passe à l’acte”, Actes Sud, 2022.

• Pour un point de vue scientifique sur le lien entre bien-être et reconnexion au vivant : Psychologie positive et écologie, Lisa Garnier, “Mondes sauvages”, Actes Sud, 2019 ; Et si on écoutait la nature ?, Laurent Tillon, Payot, 2019 ; 2022 (poche) ; Natura, Pascale d’Erm, Les Liens qui Libèrent, 2019.

Mots-clés

• Je passe à l’acte / nature / environnement / écologie / vivant / lien / connexion / bien-être / éveil / mode de vie

je passe à l’acte Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
14 × 19 cm 64 pages 10 illustrations monochromes ouvrage broché isbn : 978-2-330-17590-0 octobre 2023 prix public : 10,80 €
9:HSMDNA=V\Z^UU:

ENGAGER SON ENTREPRISE DANS LA TRANSITION

[Nouvelle édition]

Édouard Sellier

Illustrations de Matthieu Marty

Nous sommes de plus en plus nombreux à transformer nos habitudes de consommation pour les concilier avec la protection nécessaire de notre planète. Mais quand vient le moment de mettre son bleu de travail, nous nous demandons parfois si le travail que nous occupons chaque jour – et ce que nous soyons opérateur en machine, responsable des relations sociales, comptable, dirigeant d’entreprise ou encore informaticien – a du sens face à la nécessité de construire une société respectueuse de l’environnement. Beaucoup d’entre nous se retrouvent dans une situation difficile où leur travail n’est pas vecteur des mêmes valeurs que celles qu’ils portent chez eux.

Rassurez-vous, il n’est pas pour autant indispensable de changer d’employeur, voire de métier. Chacun d’entre nous peut insuffler un vent de renouveau au sein même de son entreprise ou de son usine, en mobilisant ses collègues et sa direction, en établissant ensemble des actions à mener à court, moyen et long terme.

Repères

Points forts

• Un livre à destination des salariés

• L’auteur est employé chez Pocheco et a écrit un chapitre de Écolonomie 2 (Emmanuel Druon)

• Ce livre propose de mettre en adéquation nos aspirations personnelles au niveau professionnel, à l’initiative de tout salarié

• Se rapproche dans la démarche de Moins d’auto pour aller au boulot (Corentin le Martelot)

• Nouveauté dans la collection Je passe à l’acte qui compte 165 000 ventes depuis son lancement

Mots clés

• entreprise / transition écologique / salariés

isbn : 978-2-330-184599

octobre 2023

prix provisoire : 10,80 €

Cerise sur le gâteau, il est plus économique de travailler de façon écologique.

L’auteur présente ici méthodiquement des clés et autres astuces éprouvées permettant à chacun de s’engager pour l’écologie dans le travail.

À la sortie de ses études d’ingénieur dans l’environnement, Édouard Sellier intègre le bureau d’écolonomie de Pocheco. Avec ses collègues, il accompagne les équipes des entreprises du monde entier dans la transition écologique. Il a participé à l’écriture d’Écolonomie 2, la transformation créatrice d’Emmanuel Druon (Actes Sud, 2020).

Après avoir été dessinateur industriel puis charpentier, Matthieu Marty devient architecte et se spécialise dans la construction écologique. En parallèle de sa pratique, il produit des illustrations.

je passe à l’acte Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
L’expérience d’Édouard Sellier et de ses collègues dans la transition écologique des entreprises leur a rapidement fait prendre conscience d’une chose : la transformation vers un modèle vertueux est redoutablement efficace lorsque ce sont les salariés eux-mêmes qui en sont les acteurs.
14 x 19 cm 64 pages
12 illustrations monochromes ouvrage broché
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LES CARNETS DU PAYSAGE N° 43 Feu

Les Carnets du paysage poursuivent leur série sur les quatre éléments du paysage en abordant, pour leur n° 43, le thème du feu. L’actualité la plus récente a montré, parfois de manière tragique, la puissance destructrice du feu dans les paysages, qu’ils soient naturels ou urbanisés. Les épisodes, parfois durables, de gigantesques incendies, en Californie, en France, autour de la Méditerranée, ont avant tout rappelé en quoi les paysages constituaient, pour les populations qui y résident – ou qui les traversent – une dimension, voire une valeur, essentielle de leur existence. Les articles contenus dans ce numéro décrivent les effets de ces grands incendies sur les plans tant humain que pratique. Ils mettent également en évidence le fait que, pour être protégés, les paysages doivent être entretenus. Ils expliquent comment, dans cette perspective, il est possible de développer des stratégies de contrôle du feu, afin non seulement d’en atténuer les dangers, mais aussi de faire “travailler” le feu à l’entretien des paysages et à la régénération des sols. Ils montrent, enfin, comment le feu accompagne la vie sociale, dans ses moments de peine comme dans ses instants festifs. En effet, le feu, c’est le travail, mais c’est aussi parfois la fête. C’est cette ambivalence du feu dans les paysages et la vie humaine que ce numéro des Carnets du paysage propose de parcourir.

Repères

Points forts

• Nouveau format à 19 euros pour une formule revisitée qui ancre les Carnets comme témoins critiques de la transformation des cultures paysagères contemporaines ; un espace de réflexion et d’expériences, de partage des savoirs et des pratiques pour répondre aux défis climatiques et aux besoins de solutions innovantes.

• Les différentes contributions émanent de paysagistes, philosophes, historiens, écrivains, artistes…, multipliant ainsi les angles d’approche et les points de vue, ce qui fait la richesse de la revue.

• Troisème volume d'une série de 4 consacrés aux éléments : L'Air n° 41 (octobre 2022), L'Eau n° 42 (juin 2023).

nature Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
21 × 24 cm 160 pages 110 illustrations en couleur ouvrage broché coédition ensp/actes sud isbn : 978-2-330-18332-5 octobre 2023 prix provisoire
19
43 revue de projet, d’art et d’écologie politique Les carnets numéro 43 feu feu 9:HSMDNA=V]XXWZ:
:

Du rififi sous la cendre

Les hautes landes d’Écosse sont souvent écaillées de cicatrices dont on peut deviner l’origine humaine. Mouvant d’une saison l’autre et sous un éclairage changeant, le tartan1 produit est si beau que je devais en faire partager la jouissance visuelle aux étudiants embarqués 2 dans mon pays de cœur. En enquêtant sur les chasses organisées qui engendrent ces paysages originaux, je compris hélas que l’intensification des pratiques ternit le fond du tableau. De la consommation de natureloisir à la contemplation de la nature pour elle-même, l’appropriation mentale de l’héritage change de registre. Les nouveaux acteurs avancent des propositions utopistes généreuses mais en déficit d’expérimentation et sans maîtriser le foncier, depuis des siècles aux mains de quelques familles3

Un paysage à couper le souffle

Après la journée inaugurale à Édimbourg et la nuitée, détour absurde, au Loch* Lomond, je résistai à la tentation de rejoindre Aviemore par l’axe routier majeur. Enchaînant les larges vallées, la A9 plus directe aurait offert de majestueux passages, mais il n’était pas question de rater la vallée glaciaire du Glen* Shee ! En une heure, des bocages peignés du Perthshire aux crêtes sauvages des Cairngorms, la route file au pied de solitudes herbeuses d’échelle distendue. Ce saltus* sans bornes, lâchement résillé de murets infinis, ne livre pas d’emblée ses marques pastorales, bergeries, corals et drailles, semées dans les calmes sheepwalks*.

7 Légende du visuel
PAGE PRÉCÉDENTE  Légende du visuel.
1. Étoffe de laine à carreaux de couleur, typique des peuples celtes (Wikipedia). 2. Voyage d’étude en écologie du projet, 11 au 19 avril 2011, 2 année DPLG de la promotion 2009-2013, ENSP Versailles. 3. Andy Wightman, The Poor had no Lawyers. Who owns Scotland (and how they got it) Birlinn, Édimbourg, 2018. Écologue, ancien professeur responsable de l’écologie du projet à l’ENSP

100°C ÉVAPORATION 350°C PYROLYSE 800°C

En Corse, à l’automne 2022, les rivières sont au plus bas. Sur la jauge fixée à un pont traversant le fleuve Taviniano, le niveau de l’eau est en dessous du zéro. La sécheresse frappe le pays aussi violemment qu’un tsunami. Partout, on voit des cyprès desséchés, des chênes dont les feuilles sont aussi roussies que si elles avaient brûlé, des pans entiers de montagne jaunie.

Mégafeux

Le feu est une menace permanente, avérée. Ceux qui en conviennent sont de plus en plus nombreux : le dérèglement climatique, dont témoigne l’été 2022 qui en Europe a duré jusqu’à la fin du mois de novembre, est le résultat des activités humaines destructrices de l’environnement qu’elles exploitent et dans lequel se marquent leurs conséquences désastreuses. En parallèle, la forêt gagne. Le maquis progresse. Les terrasses agrémentées d’ouvrages hydrauliques sophistiqués qui formaient une ceinture maraîchère autour de Corte sont désormais envahies de chênes ; les pâturages qui accueillaient les troupeaux sur les flancs des collines se sont “emmaquisés”. Les paysans, les éleveurs, les habitants en sont affolés : il faudrait selon eux “nettoyer” la végétation qu’ils comparent parfois à une lèpre. Leur sentiment d’une perte de cohérence, de résilience, de beauté est tangible. Le paysage étouffe. Il manque d’air, d’espace, d’ouvertures, de liberté. Certaines plantes mieux adaptées prennent le dessus, entraînant une uniformité décourageante. Mais les bras manquent, la nature est livrée à elle-même, les fermes ont été abandonnées. Surtout, ici comme ailleurs, les politiques d’interdiction des feux d’entretien de la forêt au nom d’une nature vierge, devant être sanctuarisée sous prétexte que les populations qui y résident sont des dangers pour la nature à laquelle ils ne connaissent rien, sinon ce que leurs intérêts étroits leur prescrivent, se sont largement imposées.

31 PAGE
PRÉCÉDENTE  Illustration extraite du travail personnel de fin d’études de Simon Gabillard (ENSP, 2015) qui décrit les dynamiques de feu de forêt. 1. Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique Premier parallèle, Paris, 2019, prix Pétrarque de l’essai 2020. JOËLLE ZASK Philosophe, maîtresse de conférences à l’Université Aix-Marseille1
FRONT DE FLAMME

PROMESSES CÉLESTES

En 1928, dans un parc à la française, un miroir d’eau démultiplie l’effet des jets qui bordent le bassin et des comètes dorées qui dominent un bosquet au second plan. L’année de l’exposition coloniale, le ciel s’embrase d’une multitude de bombes qui éclatent au-dessus de la réplique du temple d’Angkor Vat reconstitué au bois de Vincennes. En 1933, la silhouette de Notre-Dame de Paris se détache sous un grand feu d’artifice rouge et or. En 1937, année de l’exposition parisienne des arts et techniques, un chrysanthème remplit la page et surplombe la Seine, les bassins du Trocadéro et une minuscule tour Eiffel représentés en contre-bas. Après-guerre, les références s’enchaînent et célèbrent les créations d’une entreprise qui rivalisent avec les sites les plus remarquables. L’hôtel des Invalides, de nouveau la tour Eiffel, le bassin de Neptune

Enfin, et bien qu’elle soit plus rarement utilisée, l’échelle humaine sert parfois à indiquer l’étendue d’un tableau ou la démesure d’une pièce aérienne qui écrase les minuscules personnages reproduits en pied de page. Quelle que soit leur distinction, les spectateurs se fondent alors dans une assemblée uniforme un peu à la manière de l’assistance dessinée par Israël Silvestre et rassemblée autour du Roi-Soleil pour voir l’embrasement de l’Isle enchantée, en 1664, sur le canal de Versailles28. Placé derrière les spectateurs ou bien surplombant légèrement la foule, le dessinateur des couvertures des catalogues Ruggieri de 1950 et 1951 entraîne lui aussi le lecteur dans l’événement, tandis qu’il s’approche au plus près des tableaux de feu présentés en 1931 et 1933, protégé par un groupe de spectateurs installé au premier plan. À la fin des années 1960, par un discret jeu d’impression sur les cahiers où sont encollées ses photographies, la maison Lacroix tente elle aussi de suggérer la présence d’une foule qui reste malheureusement déconnectée du spectacle qu’elle accompagne. Parfois, des figurines rapidement esquissées donnent une piteuse idée de l’échelle du spectacle, une tentative minimaliste bien éloignée des belles gouaches réalisées à la fin du XIXe siècle pour la maison Brock à Londres, où, comme dans une composition de Magritte, un artificier à chapeau melon circule de planche en planche pour mettre le feu aux tableaux représentés29

à Versailles, le château de Foix, la cité de Carcassonne, la Seine à Rouen, les ponts du Rhône à Lyon, la ville et la colline du château à Nice, la plage de Biarritz font la une des catalogues envoyés aux municipalités pour préparer les fêtes du 14 juillet. Le procédé n’est pas nouveau, comme le soulignent les estampes éditées en 1740 à partir des dessins et gravures de Jacques-François Blondel pour les fêtes du mariage de Madame Première et de Dom Philippe d’Espagne. En effet, le Pont-Neuf, le collège des Quatre-Nations et la grande galerie du Louvre constituaient déjà le fond de scène d’un spectacle pyrotechnique exalté par la proximité de tous ces monuments prestigieux.

28. Les plaisirs de l’Isle enchantée […] faites par le Roy à Versailles, le VII. may M.DC.LXIV et continuées plusieurs autres jours Imprimerie royale, Paris, 1673. 3 journée, 7 mai 1664 embrasement du palais de l’enchanteresse Alcine et feu d’artifice tiré devant le roi et les reines.

29. Le portefeuille des 34 gouaches attribuées à Phil Georges fait partie de la Paul R. Dupee Collection on Fireworks conservée à la John Hay Library, Brown University, Providence.

Les catalogues, les brochures et les dépliants relatifs à l’organisation des feux d’artifice des fêtes du 14 juillet illustrent les efforts considérables déployés depuis plus d’un siècle par les entreprises de pyrotechnie pour raconter un phénomène insaisissable. Les mots, les notices, les dessins qui abondent pour tenter de dire et de représenter le feu dompté par la chimie et la balistique du divertissement restent malheureusement contenus par le format trop sage de la feuille de papier. Nettoyés de tout ce qui ébranle les spectateurs, ces expériences tonitruantes se limitent alors à un réseau de lignes un peu frustrantes ne laissant entrevoir qu’un faisceau de promesses paysagères très incertaines. Mais la principale qualité de ces abstractions silencieuses réside justement dans cette incertitude où s’exerce déjà le charme de ces grands spectacles fluctuants.

À l’heure où prennent forme d’impeccables ballets de drones clignotants à l’unisson et obéissant sans faille aux programmes testés sur écran, les rêves de comètes, de cascades de feu et de pluie d’or annoncés sur ces feuillets aujourd’hui conservés dans leurs boîtes d’archives racontent l’histoire d’un rapport direct et fécond avec les forces de la nature.

PROMESSES CÉLESTES

28 29
Légende à rédiger Légende à rédiger

Écouter le feu

Entre destruction, repousse et reconstruction

PETER C. BOSSELMANN, MARC DILET, CATHERINE RANNOU

Peter Bosselmann est urbaniste, professeur et chercheur à la Graduate School, College of Environmental Design, université de Californie, Berkeley

Marc Dilet est architecte, artiste, Paris

Catherine Rannou est architecte, artiste, professeure à l’École nationale d’architecture de Paris Val-de-Seine et chercheuse au Centre de recherche sur l’habitat LAVUE UMR 718 CNRS

1. Une bourse de recherche de la fondation France Berkeley a permis à Marc Dilet et Catherine Rannou, de collaborer avec Peter Bosselmann de décembre 2021 à février 2022 à l’université de Californie à Berkeley (CAL). Ils ont arpenté ensemble dans la région de San Francisco différents sites incendiés ou à risque identifiés par Peter Bosselmann. Les trois enseignent en école d’architecture. La particularité de cette équipe est que ses membres développent différents outils, références historiques, géographiques, synthèse de données, dessin, photographie, figures critiques. Les dernières publications de Peter Bosselmann portent sur les situations extrêmes qui affectent les régions du delta. Marc Dilet et Catherine Rannou mènent parallèlement à leur pratique d’agence un travail d’artistes qui a fait l’objet de nombreuses expositions (Biennale de Chicago, Maison de la photographie à Paris, Fond régional d’art contemporain, Maisons de l’architecture). Textes, photographies et dessins ont été réalisés in situ lors de leur résidence à l’université de Berkeley. Ces travaux ont été exposés au College of Environmental Design. Les différentes expressions des auteurs sont à la fois singulières et complémentaires.

…/…

Dans la nuit du 17 au 18 août 2020, la foudre a frappé les forêts côtières de séquoias et les prairies intérieures de la région de la baie de San Francisco1 Le lendemain matin, les journaux télévisés ont montré des images d’une ligne d’horizon de couleur magenta au-dessus de San Francisco. Ces incendies de forêt près de la ville n’étaient pas les seuls. L’année 2020 a connu 9 917 incendies de forêt en Californie. Près de deux millions d’hectares ont brûlé, les incendies ont fait trente-trois morts, trente-sept blessés, détruit 10 000 maisons et causé 12 milliards de dollars de dégâts2 Les mégafeux sont devenus plus fréquents dans le monde entier. Dans les zones climatiques méditerranéennes, les conditions météorologiques sont caractérisées par des hivers frais et humides, lorsque la végétation pousse en abondance, et des étés secs et chauds avec peu ou pas de précipitations. La gravité des incendies extrêmes a augmenté en raison des conditions météorologiques3 reliées fortement au réchauffement de l’atmosphère terrestre. Il en a résulté une plus grande fréquence de vents très forts à une période de l’année caractérisée par des températures chaudes, une faible humidité, des sécheresses prolongées, et suffisamment de combustible à brûler. Cela a eu également pour effet de bouleverser la faune et le vivant dans son ensemble. En Californie, les changements d’affectation des terres, avec l’autorisation de créer des lotissements résidentiels dans les zones forestières, ont encore exacerbé les risques d’incendie.

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PAGE PRÉCÉDENTE  Catherine Rannou, série Lives to the fire, inflammable dreams Bennet Ridge, Sonoma County, Californie, 2022.

: 978-2-330-15746-3

9:HSMDNA=VZ\Y[X:

: 978-2-330-17154-4

9:HSMDNA=V\VZYY:

978-2-330-17310-4

9:HSMDNA=V\XVUY:

MIQUEL

MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE : L'ENFER

Miquel Barceló

Traduction de Danièle Robert

MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE : LE PURGATOIRE

Miquel Barceló

Traduction de Danièle Robert

Repères

Points forts

• Célébration des sept cents ans de la mort de Dante Aligheri (1265-1321).

• Barceló est l’un des artistes les plus importants de notre époque.

• L’œuvre en majesté de Barceló et la nouvelle traduction – amplement louée – de La Divine Comédie par Danièle Robert (Actes Sud) dialoguent de manière exceptionnelle.

• Terra Mare, épuisé, 2 800 ex. vendus.

• Sortie en parallèle des volumes séparés du Purgatoire et du Paradis.

MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE : LE PARADIS

Miquel Barceló

Postface d'Alberto Manguel

Traduction de Danièle Robert

arts Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
BARCELÓ LA DIVINE COMÉDIE PARADIS DANTE ALIGHIERI MIQUEL BARCELÓ LA DIVINE COMÉDIE PARADIS DANTE ALIGHIERI Actes Sud Traduction de Danièle Robert L’Amour qui meut
24 × 32 cm 176
130
ouvrage
isbn
novembre 2021 prix provisoire : 49 € 24 × 32 cm 176 pages 130
ouvrage
isbn
octobre
prix provisoire
24 × 32 cm 192
ouvrage
provisoire
le Soleil et les étoiles.
pages
illustrations en couleur
broché
illustrations en couleur
broché
2023
: 49 €
pages 130 illustrations en couleur
broché isbn :
octobre 2023 prix
: 49 €
Le deuxième et le troisième cantique, consacrés au Purgatoire et au Paradis, paraîtront à l’automne 2023, succédant au premier volume dédié à l’Enfer publié à l’occasion des sept cents ans de la mort de Dante.

PURGATOIRE

La vallée des princes négligents Sordello se fait le guide de Virgile et Dante

Après ces marques de joie fraternelle qui furent trois, quatre fois répétées : “Et vous, qui êtes-vous ?” reprit Sordel. “Avant qu’à ce mont ne soient envoyées les âmes dignes d’atteindre l’Éternel, par Octave mon corps fut enterré. Je suis Virgile et j’ai perdu le ciel pour nulle faute que n’avoir pas la foi.” De mon guide alors la réponse fut telle. Tout comme celui qui voit devant soi une chose imprévue dont il s’émeut, y croit et n’y croit pas, dit “C’est…, ce n’est pas…”, tel il parut puis il baissa les yeux, et humblement refit un pas vers lui pour l’embrasser d’un geste respectueux “Ô gloire des Latins”, dit-il, “par qui notre langue fut portée au sommet, orgueil éternel du lieu où je naquis, par quel mérite ou grâce m’es-tu montré ? Si d’entendre tes paroles j’ai l’honneur, dis si tu viens de l’enfer, de quel fossé.”

“Par tous les cercles du règne de douleur”, répondit-il, “je suis ici venu, par le pouvoir du ciel, qui est mon moteur.

Non pour avoir fait mais non fait, j’ai perdu la vision du grand Soleil que tu désires, qui a été par moi trop tard connu.

Là-bas se trouve un lieu que les martyres n’attristent pas, l’obscurité seulement, où l’on ne crie pas de douleur, mais soupire.

J’y suis avec de petits innocents qui des dents de la mort furent mordus avant d’être du péché humain exempts.

J’y suis avec ceux qui n’ont pas revêtu les trois saintes vertus2 mais qui, sans vices, ont suivi les autres, sitôt reconnues.

Mais si tu peux, donne-nous quelque indice pour pouvoir venir au plus tôt, si tu sais là où est du purgatoire l’orifice.”

Il répondit : “Ce lieu n’est pas scellé ; je peux aller là-haut et tout autour et, autant que je puis, t’accompagner.

Mais vois comme déjà décline le jour ; puisque monter de nuit ne se peut pas, pensons à bien choisir notre séjour. Des âmes, à droite, sont à l’écart, là-bas si tu me le permets, je t’y conduirai, et sans déplaisir tu les connaîtras.”

“Comment cela ?”, répondit-il. “Qui voudrait monter de nuit, entendrait halte-là, ou ne pourrait tout simplement monter ?”

Le bon Sordel marqua le sol du doigt en disant “Tu vois ? Même sur ce trait, après le couchant tu ne passerais pas, non pas qu’autre chose soit opposée, sinon l’obscurité, à l’ascension ce non-pouvoir bloque la volonté.

Avec elle3 il faudrait que nous retournions arpenter la côte en nous promenant, tant que le jour est clos par l’horizon.”

Alors mon seigneur, presque en s’étonnant, lui dit “Conduis-nous donc là où tu dis que l’on peut rester avec agrément.”

Nous étions à peine de là partis quand je m’aperçus que se creusait le mont comme les vallons se creusent par ici.

“C’est là”, nous dit cette ombre, “que nous irons, là où la côte forme une cavité et là, le petit jour nous attendrons.”

Entre à-pic et replat courait un sentier qui nous conduisit à flanc de cette cluse, là où le bord tombe plus qu’à moitié.

Or, argent fin, carmin, blanc de céruse, indigo, bois lumineux et serein, fraîche émeraude lorsqu’elle est contuse, toutes ces couleurs placées en ce sein devant herbe et fleurs perdraient tout leur teint, comme par le plus est vaincu le moins4

La nature non seulement l’avait peint, mais de la douceur de mille senteurs en faisait un tout inconnu, indistinct. Je vis, assises dans le vert et les fleurs, des âmes qui chantaient Salve Regina 5 , et que la vallée cachait à l’extérieur.

“Avant que le Soleil caché ne soit”, dit le Mantouan qui nous accompagnait, “souffrez que vers eux je ne vous guide pas.

De ce balcon, bien mieux vous connaîtrez les traits et les actions de tous ces gens que si dans la combe ils vous accueillaient.

VIIEn haut, celui qui regrette apparemment de ne pas avoir fait ce qu’il devait, et dont la bouche est fermée à leurs chants, ce fut l’empereur Rodolphe6, qui pouvait soigner les plaies dont l’Italie est morte trop tard pour que d’autres viennent la sauver. L’autre, qui du regard le réconforte, régit la terre où naît l’eau que la Moldau vers l’Elbe et l’Elbe vers la mer emporte Ottokar7 est son nom, qui, dès le berceau, fut bien meilleur que Venceslas son fils, le barbu oisif, lascif jusqu’au museau. Ce petit nez8 qui semble prendre avis de celui qui a un si aimable aspect9 est mort en fuyant et déflorant le lys : comme il se frappe le cœur, regardez ! Et voyez l’autre qui soupire en silence et au creux de sa main sa joue a posé.

Ils sont père et beau-père du mal de France ils savent sa vie qui de vices déborde, c’est pourquoi les déchire la souffrance.

Lui qui paraît si fort et qui s’accorde, en chantant, à celui qui a un gros nez, de toutes les valeurs porta la corde10 ; et si roi après lui était demeuré le jeune homme assis là derrière lui, la valeur du père au fils serait passée11 des autres héritiers ce n’est pas dit ; Jacques et Frédéric ont chacun leur domaine du meilleur héritage nul ne jouit12

Bien rarement la probité humaine aux branches rejaillit ; c’est volonté du donateur que de lui on la tienne13 Mes paroles s’adressent au gros nez non moins qu’à Pierre, qui avec lui chante, dont Pouille et Provence sont affligées.

Autant vaut moins que semence la plante, autant, plus que Béatrice et Marguerite, Constance de son mari encore se vante14 Voyez le roi qui eut saine conduite, assis seul là-bas c’est Henri d’Angleterre15 il porte en ses rameaux la réussite.

Celui qui entre eux est assis par terre, c’est le marquis Guillaume16, les yeux levés, par qui et Alexandrie et sa guerre Montferrat et Canavese font pleurer.”

Le paradis terrestre Le Léthé. Apparition d’une mystérieuse dame Évocation de l’âge d’or Impatient d’explorer dans tous ses détours l’épaisse, vive et divine futaie qui tamisait aux yeux le nouveau jour, sans plus attendre du bord je m’éloignai, arpentant la campagne à pas lents, lents, sur un sol qui de toutes parts embaumait. Un léger souffle, qu’aucun ondoiement ne modifiait, me balayait le front sans plus de vigueur qu’un vent caressant sous lequel, frémissantes, les frondaisons penchaient toutes, dociles, vers cette part où jette sa première ombre le saint mont, mais sans, dans leur élan, faire un écart si grand que les petits oiseaux sur les cimes ne pussent, chacun, exercer leur art qu’en pleine allégresse chantant les matines ils soient accueillis au milieu des feuilles dont le bourdon accompagnait leurs rimes1 lequel de branche en branche se recueille lorsque dans les pins Éole a chassé le sirocco, près de Chiassi, de son seuil2 Mes pas lents m’avaient déjà transporté si loin au cœur de l’antique forêt que je ne pouvais en retrouver l’entrée quand me barra la route un ruisselet qui, vers la gauche, de ses ondes légères courbait l’herbe sur ses rives poussée.

Toutes les eaux terrestres les plus claires apparaîtraient sans transparence aucune auprès de celle-ci que n’oblitère rien, bien qu’elle déambule brune, brune, sous l’ombre perpétuelle où jamais ne passe un rayon de Soleil ni de Lune.

Je retins mes pas et du regard passai le petit fleuve afin de contempler la diversité des frais rameaux de mai ; et là m’apparut, comme nous apparaît une chose qui écarte soudain, par sa merveille, toute autre pensée, une dame qui seulette s’en vint, chantant, et en choisissant fleur à fleur celles dont était peint tout son chemin “Belle dame, qui aux rayons d’amour te réchauffes, si j’en crois les éléments témoins du cœur comme ils le sont toujours, veuille agréer d’approcher plus avant”, lui déclarai-je, “le long de ce courant, pour que je puisse comprendre ton chant.

XXVIII

Tu me rappelles le lieu et comment était Proserpine quand la perdit sa mère, et elle-même le printemps5.”

Comme se tourne, de ses pointes unies sur le sol une dame en train de danser, un pied après l’autre étant à peine mis, au-dessus des fleurs vermeilles et safranées6 elle se tourna vers moi, non autrement qu’en jeune fille honnête, les yeux baissés, à toutes mes prières satisfaisant, s’approchant de sorte que ses doux sons me parviennent et que j’en aie l’entendement.

Dès qu’elle fut là où les herbes sont par les eaux du beau fleuve déjà baignées, de lever les yeux elle me fit don.

Je ne crois pas qu’une telle clarté ait brillé dans les yeux de Vénus, blessée par son fils d’un geste inconsidéré7 Debout sur l’autre rive elle souriait, mélangeant plus de couleurs de ses mains que n’en donne ce haut lieu non semé.

Ce fleuve nous séparait de presque rien, mais l’Hellespont, que Xerxès a franchi8 – encore un frein à tout orgueil humain –, d’Abydos à Sestos si insoumis, ne fut pas par Léandre plus haï que par moi celui qui alors ne s’ouvrit.

“Vous êtes nouveaux, et parce que je souris, peut-être”, dit-elle, “dans ce lieu fixé comme de l’humaine nature le nid un certain soupçon vous a-t-il étonnés mais par le Delectasti psaume éclairant9 votre esprit pourra se désembrumer.

Et toi qui m’as priée, qui es là-devant, dis ce que tu veux savoir : me voilà prête à répondre à ce que tu attends.”

“L’eau et le bruit de la futaie en moi combattent ce que j’ai récemment ouï d’un fait qui contredit ce que je vois10.”

Elle : “Je vais te dire comment agit, comme il se doit, ce qui t’a étonné, et chasserai la brume qui te nuit.

Le Bien suprême, qui en soi se complaît, fit l’homme bon, pour le bien, et ce lieu fut donné en gage d’éternelle paix.

Par sa faute, il y demeura peu par sa faute, en pleurs et désolation il changea le rire honnête et les doux jeux. Pour que les remous qui au-dessous font les exhalaisons de l’eau et de la terre – qui tant qu’elles peuvent vers la chaleur vont –ne fassent à l’homme la moindre guerre, ce mont s’éleva au ciel à telle fin et, sa porte franchie, il s’en libère.

Or puisque l’air opère un circuit plein en même temps que la voûte première11 si le cercle n’est rompu en aucun point, sur cette hauteur qui est sans barrière à l’air vif, ce mouvement vient frapper et fait résonner la masse forestière ; et tel est le pouvoir des plantes frappées que de leurs vertus elles imprègnent l’air qui les répand, en tournant, de tous côtés ; et l’autre terre12, selon le caractère du sol ou du ciel, conçoit et donne vie à diverses essences aux pouvoirs divers. On ne devrait donc pas être surpris, cela admis, si sans avoir été semées certaines plantes y fructifient. Et tu dois savoir que la place où tu es, campagne sainte, de toutes graines est pleine ainsi que de fruits là-bas non récoltés.

L’eau que tu vois ne surgit pas de veines donnant force aux vapeurs que le gel durcit comme un fleuve qui perd et reprend haleine mais jaillit d’une source bien définie qui par le seul vouloir de Dieu reprend ce qu’elle verse, ouverte en deux parties. De l’une avec la force elle descend qui enlève tout souvenir du péché ; de l’autre, celui de tout bien elle rend.

D’ici le Léthé ; et de l’autre côté son nom est l’Eunoé, et il n’agit que si de l’un et l’autre on a goûté13 : sa saveur toutes les autres défie.

Et bien que ta soif soit suffisamment étanchée sans que plus je te confie, je te ferai la grâce d’un complément sans penser que mes mots te soient moins chers si plus que je ne t’ai promis je t’apprends.

Les poètes qui autrefois chantèrent l’âge d’or et le bonheur infini au Parnasse peut-être à ce lieu songèrent. Le premier couple innocent fut ici ; ici printemps et tous fruits pour toujours ; le nectar dont chacun parle est ici14.”

Alors je fis un complet demi-tour vers mes poètes, vis qu’ils avaient souri, ayant écouté le dernier discours puis des yeux la belle dame je suivis15

: 978-2-330-15746-3

9:HSMDNA=VZ\Y[X:

: 978-2-330-17154-4

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978-2-330-17310-4

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MIQUEL

MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE : L'ENFER

Miquel Barceló

Traduction de Danièle Robert

MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE : LE PURGATOIRE

Miquel Barceló

Traduction de Danièle Robert

Repères

Points forts

• Célébration des sept cents ans de la mort de Dante Aligheri (1265-1321).

• Barceló est l’un des artistes les plus importants de notre époque.

• L’œuvre en majesté de Barceló et la nouvelle traduction – amplement louée – de La Divine Comédie par Danièle Robert (Actes Sud) dialoguent de manière exceptionnelle.

• Terra Mare, épuisé, 2 800 ex. vendus.

• Sortie en parallèle des volumes séparés du Purgatoire et du Paradis.

MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE : LE PARADIS

Miquel Barceló

Postface d'Alberto Manguel

Traduction de Danièle Robert

arts Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
BARCELÓ LA DIVINE COMÉDIE PARADIS DANTE ALIGHIERI MIQUEL BARCELÓ LA DIVINE COMÉDIE PARADIS DANTE ALIGHIERI Actes Sud Traduction de Danièle Robert L’Amour qui meut
24 × 32 cm 176
130
ouvrage
isbn
novembre 2021 prix provisoire : 49 € 24 × 32 cm 176 pages 130
ouvrage
isbn
octobre
prix provisoire
24 × 32 cm 192
ouvrage
provisoire
le Soleil et les étoiles.
pages
illustrations en couleur
broché
illustrations en couleur
broché
2023
: 49 €
pages 130 illustrations en couleur
broché isbn :
octobre 2023 prix
: 49 €
Le deuxième et le troisième cantique, consacrés au Purgatoire et au Paradis, paraîtront à l’automne 2023, succédant au premier volume dédié à l’Enfer publié à l’occasion des sept cents ans de la mort de Dante.

PARADIS

Entrée dans le corps de la Lune Avertissement aux lecteurs

Explication des taches

Ô vous qui sur un frêle bâtiment avez suivi, soucieux de m’écouter, mon vaisseau qui fend les mers en chantant, revoyez vos rivages, retournez, évitez le grand large : il se peut bien qu’en me perdant vous ne vous égariez.

Sur l’eau que j’emprunte jamais nul ne vint Minerve souffle, Apollon me conduit et les neuf Muses me montrent le chemin . Et vous, peu nombreux, dont le cou se tendit vers le pain des anges2 suffisamment tôt – dont ici on vit mais ne se rassasie –, vous pouvez diriger votre bateau en haute mer, mon sillage observant, avant qu’étale ne redevienne l’eau.

Les héros vers la Colchide naviguant eurent, moins que vous n’aurez, surprise telle en voyant Jason devenu paysan3

La soif innée en nous et perpétuelle du règne déiforme nous emportait presque aussi vite que l’on perçoit le ciel.

Mes yeux en Béatrice, les siens levés, et dans le temps même où le carreau se pose, peut-être, et vole, de la noix libéré4 je me vis entrer dans l’admirable chose qui me fit détourner les yeux et celle à qui n’échappaient pas mes pensées encloses, tournée vers moi, heureuse autant que belle, me dit “Remercie Dieu par la pensée, qui nous a conduits à la première estelle5.” Je crus qu’une nuée nous recouvrait, lumineuse, épaisse, solide et polie, presque un diamant par le soleil frappé.

Cette perle éternelle nous accueillit au-dedans d’elle comme l’eau reçoit un rayon de lumière en restant unie.

Et étant corps – ici ne se conçoit qu’un volume d’un autre soit pénétré comme il convient que deux corps en un soient –, le désir devrait plus nous enflammer de voir l’Essence en laquelle se voit comment notre nature à Dieu est liée6 Là on verra ce qui tient de la foi, non démontré mais aussi évident que les vérités premières auxquelles on croit.

Je répondis : “Madame, aussi fervent que je puisse être, je remercie Celui qui du monde mortel m’a rendu distant.

Mais dites-moi : que sont de ce corps-ci les taches brunes qui, en bas, sur Terre, font sur Caïn affabuler autrui7 ?”

Elle sourit quelque peu puis : “Si erre”, me dit-elle, “l’opinion des mortels sur des points que la clef du sens ne desserre, les aiguillons ne devraient plus être tels qu’ils t’étonnent, car à suivre les sens tu vois que la raison a de courtes ailes.

Mais dis-moi ce qu’au fond de toi tu penses.”

Et moi “Ce qui divers ici apparaît, je le crois fait de corps rares et denses8.”

Et elle “Tu vas voir bien enfoncée dans l’erreur ta croyance, si tu comprends tous mes arguments pour la réfuter.

Le huitième ciel montre des corps brillants nombreux, dont qualité et quantité peuvent être observées diversement9 Si seuls le rare et le dense agissaient, tous seraient par une vertu définis, plus ou moins ou autant distribuée.

Il faut que diverses vertus soient le fruit de principes formels et ceux-ci, sauf un10 , seraient, selon ton raisonnement, détruits.

De plus, si le rare était de ce brun la cause que tu cherches, serait privée, de part en part, de matière et comme à jeun cette planète ou bien, comme un corps est fait de gras et de maigre, le sien serait tel un volume aux feuillets alternés11

Dans le premier cas, cela se verrait dans l’éclipse solaire, dont la lumière transparaîtrait comme en corps rare entrée.

Ce n’est pas le cas mais il y a à faire avec l’autre si je peux le réfuter, ta conjecture ne vaudra pas cher.

Si ce rare ne peut pas traverser, c’est qu’il existe un arrêt, forcément, où son contraire l’empêche de passer ; de là le rayon du jour se répand comme la couleur réfléchie par du verre rendu par le plomb, au dos, non transparent.

Or, tu vas me dire que sa lumière apparaît plus sombre ici qu’autre part puisqu’elle est réfléchie de plus loin derrière12 Cette objection, tu peux la mettre à part, par l’expérience (si tu veux essayer), source constante des fleuves de vos arts13

Prends trois miroirs ; les deux premiers, mets-les à égale distance de toi, l’autre entre eux mais de tes yeux plus éloigné.

Face à eux, installe derrière toi une lumière pour les éclairer qui revienne, réfléchie par tous, vers toi.

IIBien que l’image la plus reculée soit de taille moins grande, tu verras que son éclat a même qualité.

Or, de même que reste le substrat de la neige, à la chaleur des rais, dépouillé de sa couleur et du froid, voyant ton intellect ainsi resté je veux l’illuminer d’un éclat tel que son scintillement va t’aveugler.

Dans la divine paix, au fond du ciel, tourne un corps dans la vertu duquel gît l’être qui tout ce qu’il contient recèle14 .

Le ciel suivant, de tant d’astres muni, divise cet être en diverses essences spécifiées et contenues par lui.

Les autres ciels, suivant leurs différences, disposent des vertus qu’en eux ils ont, en fonction de leurs fins et de leurs semences.

Ainsi ces organes du monde vont, comme tu vois, de degré en degré, prennent au-dessus et au-dessous font15

Regarde bien maintenant comment je vais par cette voie donner accès au vrai afin que tu puisses passer seul le gué.

L’élan et la vertu des sphères sacrées, comme par l’artisan l’art du marteau, par ces heureux moteurs sont insufflés16 ; et le ciel, que tant d’étoiles rendent beau, de la pensée profonde qui l’élance reçoit l’empreinte et en devient le sceau.

Et comme l’âme, dans votre semblance, par membres différemment ordonnés se développe en diverses puissances, ainsi dispense aux étoiles sa bonté l’intelligence, et la démultiplie tout en tournant sur sa propre unité.

La vertu diversifiée s’allie avec le corps précieux qu’elle ravive en s’y liant, comme en vous fait la vie.

De la nature en liesse elle dérive et ainsi, mêlée au corps, resplendit comme allégresse dans la pupille vive.

C’est d’elle que vient ce qui différencie – non du dense et du rare – toute clarté elle est le principe formel qui produit l’obscur et le clair, conforme à sa bonté.”

Quatrième ciel Ciel du Soleil

Sagesse de l’ordre du monde

Apparition de douze Sages parmi lesquels saint Thomas d’Aquin

L’ineffable et première Puissance regardant en son Fils avec l’Amour que l’un et l’autre éternellement dispensent fit ce qu’en esprit et espace on parcourt dans un ordre tel qu’il ne se peut faire qu’on l’admire sans s’en nourrir en retour.

Lève donc, lecteur, vers les hautes sphères les yeux avec moi, droit vers cette part où l’un et l’autre mouvement interfèrent1 et là, commence à t’immerger dans l’art du Maître qui l’aime au plus profond de Lui et tant que jamais ses yeux ne s’en séparent.

Vois la façon dont s’embranche d’ici le cercle oblique qui les planètes porte pour satisfaire à l’appel de la vie.

Si leur route en effet n’était pas torte, la plupart des influx au ciel seraient vains, et en bas presque toute direction morte et si l’écart était plus ou moins loin du droit chemin, l’ordre du monde serait très approximatif en tous ses recoins2

Or tu peux, lecteur, sur ton banc rester, à ruminer en toi cet avant-plat si tu veux être plus heureux que lassé.

Je t’ai servi maintenant nourris-toi car la matière de cette aventure qui m’a fait écrivain me veut tout à soi.

Le principal Ministre de la Nature qui du Ciel au monde les pouvoirs transmet et de sa lumière le temps mesure, au point de jonction ci-dessus rappelé faisait en spirales ses rotations par quoi chaque jour plus tôt il apparaît, et j’étais avec lui mais de l’ascension je ne m’aperçus pas, comme on ne saisit pas une pensée avant son émersion.

Béatrice est celle qui me guide ainsi du bien au mieux, si rapidement que son action échappe au temps qui fuit.

Combien en soi devait être brillant ce qui était dans le Soleil où j’entrai, son éclat, non sa couleur, me parvenant !

Si je convoquais art, talent et métier pour le figurer, j’y serais impuissant mais on peut croire et à voir aspirer.

Si notre imaginaire est insuffisant face à ces hauteurs, n’en soyons pas surpris, car nul œil devant le Soleil n’est gagnant.

Tel était le quatrième groupe, ici, du Père Très-Haut qui de ses biens l’enlace, se montrant Fils et souffle de l’Esprit.

Et Béatrice commença : “Rends grâce, rends grâce au Soleil des Anges qui t’a fait monter vers le sensible par sa grâce3.” Jamais cœur humain ne fut si disposé à la dévotion ni, de toute sa foi, à se confier à Dieu aussi prêt que je le fus devant ces phrases-là ; et mon amour se logea tant en Lui que Béatrice dans l’oubli s’éclipsa.

Elle n’en fut pas fâchée mais sourit si bien que l’éclat de ses yeux souriants fit voler en éclats mon âme unie.

Je vis maints feux intenses et fulgurants faire de nous leur centre, eux en couronne, plus doux à entendre qu’à voir scintillants : on voit ainsi la fille de Latone parfois se ceindre, quand l’air est assez plein, et retenir le fil qui l’environne4

Dans la céleste cour d’où je reviens se trouvent tant de gemmes précieuses et belles que les retirer de ce royaume est vain5 le chant de ces lumières était comme elles ; qui veut sans ailes là-haut s’envoler peut en attendre d’un muet des nouvelles6 Quand en chantant ces soleils embrasés trois fois autour de nous eurent tourné, comme des astres près des pôles fixés, je crus voir des dames, du bal non écartées mais qui muettes s’arrêtèrent, écoutant les nouvelles notes vers elles lancées , et j’entendis une voix au-dedans :

“Si le rayon de la Grâce, où s’incendie le véritable amour qui croît en aimant, multiplié en toi tant resplendit qu’il te conduit là-haut par l’escalier où nul sans remonter ne descendit, qui de sa flasque le vin refuserait à ta soif n’aurait pas plus de liberté que l’eau qui vers la mer ne peut couler.

Tu veux savoir quelles fleurs ont orné cette guirlande célébrant en rondeau la belle dame qui au Ciel te promet : Je fus l’un des agneaux du saint troupeau que Dominique mène sur le chemin où l’on s’engraisse bien, si l’on ne faut . Celui qui à droite m’est le plus voisin, c’est Albert de Cologne, frère à mes yeux et mon maître : je suis Thomas d’Aquin9 Si tu veux connaître tous les autres mieux, sois attentif à mes paroles et suis du regard la couronne des bienheureux.

Dans cet autre feu c’est Gratien qui sourit, qui réalisa des deux Canons l’accord si bien qu’il fut agréé au paradis10

Cet autre qui orne notre chœur encore fut ce Pierre qui, comme la « poverella », offrit à la Sainte Église son trésor11 .

La cinquième flamme, de nous la plus belle, exhale un tel amour que tout le monde en bas brûle d’en avoir des nouvelles12 : dans ce si haut esprit, un si profond savoir fut mis que, si le vrai est sincère13 d’un tel sage n’émergea pas un second.

Vois ensuite de ce flambeau la lumière14 qui, devenue chair, plus que tout autre vit la nature des anges et leur ministère.

Dans l’autre lueur plus modeste sourit le défenseur des premiers temps chrétiens15 : de son latin Augustin s’est nourri.

Or, si ton regard mental va et vient de flamme en flamme suivant mes compliments, la soif de la huitième te retient

La vision de tout bien réjouit dedans l’âme sainte qui montre qu’est frelaté l’univers pour celui qui bien entend.

Son corps repose – dont elle fut chassée –en bas à Ciel d’Or et c’est en subissant martyre et exil qu’elle obtint cette paix16

Vois de plus flamboyer le souffle ardent d’Isidore, de Beda, de Richard qui en contemplation fut le plus grand17

Celui de qui me renvoie ton regard est l’éclat d’un esprit dont les pensées graves estimaient que sa mort venait tard :

c’est la lumière éternelle de Siger qui, rue du Fouarre, dans son enseignement démontra de dérangeantes vérités18.”

De là, comme l’horloge nous appelant à l’heure où l’épouse de Dieu est levée pour se faire aimer de l’époux en chantant matines, un cran tiré l’autre poussé19 faisant ding ding en des accents si doux que se gonflent d’amour les esprits parés, je vis ainsi la glorieuse roue bouger, voix en répons qui s’harmonisent dont la douceur est inconnue de nous sinon là-haut où jouir s’entoujourise.

X

Ciel de Jupiter

Paroles des justes par la voix de l’Aigle

Ailes ouvertes paraissait devant moi la belle image dont les âmes, serties dans leur douce jouissance, exultaient de joie ; chacune paraissait un pur rubis où le Soleil brillait si ardemment que sa réfraction dans mes yeux était Lui1

Et ce que je dois narrer maintenant, nulle voix, nulle encre encore ne l’a fait, jamais imaginé mentalement ; car je vis le bec et l’entendis parler, et sa voix résonner de “mien” et “je” quand de “nôtre” et de “nous” il s’agissait2 Il commença “Parce que juste et pieux je fus, ici j’accède à cette gloire qui de tout autre désir rend oublieux et j’ai laissé sur terre la mémoire de mes actions, si bien que les méchants la célèbrent, mais sans en suivre l’histoire.”

Comme de braises multiples on ressent une seule chaleur, un seul son sortait de cette image riche de tant d’amants.

Je repris donc “Ô fleurs d’éternité de l’éternelle joie, qui tous vos parfums comme s’ils n’étaient qu’un me dévoilez, que d’être si longtemps resté à jeun votre souffle me délivre affamé sur terre, de mets je n’ai trouvé aucun.

Si la divine justice, je l’admets, se reflète en un autre règne du ciel, le vôtre sans aucun voile la connaît.

Vous savez combien je m’apprête avec zèle à écouter le doute, vous le savez, me tient dans une faim perpétuelle.”

Tel un faucon qui, déchaperonné, secoue la tête, des ailes s’applaudit3 montre en se faisant beau sa volonté, je vis l’emblème se comporter ainsi, de louanges à la grâce divine plein, de chants propres à qui là-haut se réjouit.

Puis il commença “Celui qui les confins du monde traça au compas pour fixer l’occulte et le patent en traits distincts ne put à tout l’univers imprimer sa vertu créatrice, que son verbe n’y fût indéfiniment en excès4

Cela explique que le premier superbe, la plus parfaite d’entre les créatures, négligeant la lumière, chut acerbe5

XIX

d’où il découle que la moindre nature est réceptacle trop étroit pour ce Bien qui n’a pas de fin et que soi pour mesure. Par conséquent votre vision, qui n’est rien qu’un quelconque rayon de la Pensée dont l’ensemble de l’univers est plein, ne peut de par sa nature être assez puissante pour discerner, bien au-delà de ce qu’elle perçoit, ce qui la crée. Et donc la vue, qui votre monde reçoit, dans la Justice éternelle se fond comme l’œil au fond de la mer se noie, lui qui, voyant bien de la berge le fond, en haute mer ne le voit pas ; néanmoins il y est, mais caché car trop profond. Il n’est d’autre clarté que celle qui vient du ciel serein qui jamais n’est troublé ailleurs ténèbres, ombre charnelle, venin.

Voici que t’est dévoilé le secret qui te tenait cachée la Justice vive qu’à maintes reprises tu as questionnée ; car tu disais « Quelqu’un naît sur les rives de l’Indus et là-bas, il n’y a personne qui sur le Christ parle, informe ou écrive ses actions, comme ses désirs, sont bonnes pour autant que l’humaine raison le voit ; en acte et en paroles, rien ne détonne.

Il meurt non baptisé et sans la foi où est la justice, pour le condamner ?

Où est sa faute, à lui qui ne croit pas ? »

Mais qui es-tu, pour en juge t’ériger avec ta vue réduite à un empan, juger ce qui t’est de milles éloigné ?

Oui, pour qui s’oppose à moi subtilement, si l’Écriture ne venait vous aider, il y aurait à douter amplement.

Oh ! Animaux terriens, esprits grossiers La Volonté première, en soi bonne et Bien suprême, ne se dément jamais.

Est juste ce qui avec elle consonne ; nul bien créé ne la tire vers lui mais elle en est la cause, qui rayonne.”

Comme la cigogne autour de son nid volette, et comme la contemple, repu, l’un des petits auparavant nourris, ainsi de l’image bénie il en fut et je levai les yeux, car ses ailes par de multiples volontés étaient mues.

Elle chantait en tournant et disait : “Tels que ne sont pas compris par toi mes accents, tel par vous l’éternel Jugement, mortels.”

Quand s’apaisèrent les feux rayonnants de l’Esprit saint dans l’emblème par quoi le monde envers les Romains fut révérent,

l’Aigle reprit : “Vers ce royaume-là jamais n’est monté qui n’eut foi dans le Christ, soit avant soit après qu’il fut mis en croix.

Mais vois tant de gens s’écrier Christ Christ !, qui pour le Jugement seront bien moins près de Lui qu’un tel qui ignore le Christ6 les Éthiopiens condamneront ces chrétiens quand en deux camps on les séparera, l’un riche pour toujours, l’autre sans rien Que pourront dire les Perses à vos rois, lorsqu’ils verront ce registre ouvert où sont inscrits leurs minables exploits8 ?

Là on verra, dans les œuvres d’Albert9 celle qui fera bientôt l’encre couler, qui fit du royaume de Prague un désert.

Là on verra le malheur perpétré sur la Seine par un faux-monnayeur qui mourra sous les coups d’un sanglier10 .

Là on verra l’orgueil dévastateur qui rend si fous le roi d’Écosse et l’Anglais qu’ils ne peuvent rester en leur demeure11 verra la luxure et l’oisiveté du roi d’Espagne et du roi de Bohême12 , voulant ignorer la valeur pour jamais verra du Boiteux de Jérusalem les bonnes actions marquées par un I et leur contraire marqué par un M13 ; verra l’avarice et la vilenie de celui qui régit l’île du feu où Anchise finit sa longue vie14 ; et pour montrer à quel point il vaut peu, le récit de sa vie sera abrégé, la resserrant en un tout petit lieu. Et son oncle et son frère seront jugés par tous immondes, une lignée royale et deux couronnes étant par eux cocufiées15 Et on verra les rois du Portugal et de Norvège, et celui de Rascie à qui l’argent de Venise fit grand mal16 Ah bienheureuse car rétive Hongrie à l’oppression ! Et heureuse Navarre, pour peu qu’elle fût par les monts prémunie17 Et il faut croire déjà qu’en guise d’arrhes de ceci, Famagouste et Nicosie se lamentent et piaillent contre leur pendard18 qui des autres ne se différencie.”

Dixième Ciel. l’Empyrée La cour céleste. Dante perd puis recouvre la vue

Visions surnaturelles, la rose mystique

Très loin, à six mille milles environ , midi flamboie et le monde aussitôt verse déjà son ombre sur l’horizon quand le milieu du ciel, pour nous si haut, commence à se faire tel que chaque estelle n’est plus visible jusqu’à notre niveau dès que survient la plus claire des fidèles2 du Soleil, alors le ciel aussi se clôt de l’une à l’autre et jusqu’à la plus belle.

Ainsi faisant, le triomphant rondeau toujours autour du Point qui m’éblouit – paraissant enclos dans ce qu’il enclôt –, petit à petit à ma vue s’éteignit : vers Béatrice, car j’étais aveuglé, à tourner les yeux l’amour me contraignit.

Si tout ce que jusqu’ici j’ai chanté en une louange était réuni, à remplir ma tâche elle ne suffirait.

Non seulement la beauté que je vis nous dépasse, mais je suis bien certain que son créateur lui seul en jouit.

Et je m’avoue vaincu, sur ce terrain, bien plus que ne le fut par son sujet tel comique ou tragique, sur un point : car comme au Soleil la vision est brouillée, à me remémorer son doux sourire s’échappe de moi-même ma pensée.

Du premier jour où je vis, dans cette vie, son visage et jusqu’à cette vision, suivre mon chant ne m’a jamais trahi ; mais je dois abandonner l’impulsion de célébrer sa beauté en rimant, comme tout artiste au bout de sa passion.

Telle donc je la laisse à chant plus grand que celui de ma muse qui s’affaire et va sa dure matière terminant ; du geste et de la voix d’un guide expert elle reprit “Nous voici donc, sortis du plus grand corps3 au Ciel de pure lumière : lumière d’intellect, d’amour emplie, amour du vrai bien, empli de gaieté, gaieté qui toute douceur enchérit.

Ici tu verras l’une et l’autre armées du paradis, l’une du même aspect4 que tu verras au Jugement dernier.”

Comme un éclair soudain qui vient disperser les esprits de la vue5 et qui restreint l’accès de l’œil aux plus puissants objets,

d’une vive lumière je fus étreint, qui me laissa couvert d’un voile tel, par son éclat, que je n’y vis plus rien.

“L’Amour qui toujours garde en paix ce ciel accueille en soi d’un semblable salut, pour l’accorder à sa flamme, la chandelle6.”

À peine furent en moi parvenues ces paroles brèves que je compris que j’étais bien au-delà de ma vertu7 : une nouvelle vue me rétablit, telle qu’il n’est pas de si pure lumière que mes yeux n’aient pu la mettre au défi ; et je vis l’éclair, sous forme de rivière, fluide et fulgurant, entre deux rives colorées d’admirables primevères

D’un tel torrent des étincelles vives jaillissaient, se posant partout sur les fleurs, tels des rubis qu’un cercle d’or avive, puis, tout comme enivrées par ces odeurs, l’une y entrant, l’autre en sortant sans cesse, se replongeaient dans ce fleuve enchanteur.

“Le haut désir qui t’enflamme et te presse de comprendre tout de ce que tu vois, plus il augmente me met en allégresse mais il faut que tu boives de cette eau-là avant que ta soif ne soit rassasiée.”

Ainsi le soleil de mes yeux me parla.

Elle ajouta : “Fleuve et topazes entrées et sorties, tout comme le rire des herbes, sont prémices ombrifères de leur vrai.

Non pas qu’en soi ces choses soient acerbes9 , mais il y a défaut de ton côté puisque ta vue n’est pas assez superbe.”

Aucun nourrisson, visage vers le lait tendu, ne se rue plus vite – réveillé très en retard sur l’heure accoutumée –, que je ne fis, afin d’améliorer mes yeux comme miroirs, penché vers l’eau qui se dérive pour nous emmeilleurer10 et du bout des cils je n’avais pas plus tôt bu celle-ci que son cours me parut de long devenu circulaire aussitôt.

Puis, comme des gens de masques pourvus semblent tout autres lorsqu’ils sont dépouillés du faux aspect qu’ils avaient revêtu, en fête grandiose furent changées les fleurs et étincelles, et je vis les cours célestes toutes deux révélées.

Ô splendeur de Dieu, grâce à quoi je vis l’altier triomphe du royaume vrai, aide-moi à dire comment je le vis La lumière d’en haut rend visible de fait le Créateur à chaque créature qui en sa vision seule trouve la paix.

Elle s’épanouit, en ronde figure, à un point tel que sa circonférence serait pour le Soleil trop vaste ceinture.

Est faite d’un rayon son apparence par reflet en haut du Mobile Premier qui prend de là sa vie et sa puissance.

Et comme se mire dans l’eau à ses pieds un coteau – pour se voir en ses atours ? –qui s’est de verdure et fleurettes enivré, surplombant la lumière tout autour, je vis se mirer sur plus de mille seuils tous les nôtres qui ont là-haut fait retour.

Et si le plus bas degré en soi recueille tant de lumière, que doit être l’ampleur de cette rose en ses ultimes feuilles

Ma vue, dans le lieu vaste et la hauteur, ne se perdait pas mais saisissait à plein l’entière qualité de ce bonheur.

Là, près et loin n’ajoutent et n’ôtent rien : car là où Dieu gouverne directement, des lois de la nature il n’est nul besoin.

Au cœur doré de la rose des temps qui se déploie, s’élève, pour embaumer, louer le Soleil de l’éternel printemps, comme quelqu’un qui veut dire et se tait Béatrice m’entraîna et dit “Admire le nombre des blanches robes en assemblée ! Regarde comme notre cité s’étire Vois comme nos stalles sont si chargées que peu de gens encore on y désire. Sur ce grand siège où tes yeux sont rivés à la couronne qui déjà est posée, avant qu’à ces noces tu n’aies dîné siégera l’âme, d’auguste destinée, du grand Henri, pour redresser l’Italie avant même qu’elle n’y soit disposée11

L’avarice aveugle qui vous abrutit vous a rendu semblables à un bambin qui meurt de faim, et sa nourrice éconduit. Alors sera préfet au forum divin quelqu’un qui, à découvert ou en secret, n’empruntera pas le même chemin12

Mais Dieu ne l’aura pas longtemps supporté au Saint-Office ; et il sera plongé où est Simon le Mage pour ses méfaits13 , et celui d’Anagni plus enfoncé14.”

XXX

MIQUEL BARCELÓ LA DIVINE COMÉDIE : ENFER

Traduction de Danièle Robert

MIQUEL

Fervent lecteur et connaisseur des grandes œuvres de la littérature, Miquel Barceló exécute entre 2000 et 2002 plus de trois cents aquarelles destinées à illustrer La Divine Comédie, exposées en 2004 au musée du Louvre.

Ces peintures aux tonalités vibrantes nous plongent dans un univers extraordinaire de mythes et de légendes, peuplé de personnages et de figures chimériques, où l’artiste semble explorer à travers la matière même de ses pigments le phénomène de transmutation, changeant les corps en lumière. Dans une mise en page épurée qui magnifie, par un soin tout particulier apporté à leur reproduction, les remarquables aquarelles du peintre catalan, l’ouvrage reprend la récente traduction, entreprise par Danièle Robert et parue chez “Babel” en 2021, qui respecte audacieusement la forme originale très élaborée et poétique de ce chef-d’œuvre universel. Cette édition en trois volumes, à paraître successivement en 2021, 2022 et 2023, reprend la structure du texte de Dante Alighieri. Le premier cantique, consacré à l’Enfer, paraîtra à l’automne 2021, à l’occasion des sept cents ans de la mort du poète florentin.

Miquel Barceló est l’un des artistes les plus importants de notre temps. L’œuvre de ce peintre, sculpteur et créateur, engagé dans toutes les formes d’expression, ne cesse de s’enrichir de nouveaux défis. Plusieurs publications lui sont consacrées aux éditions Actes Sud : Terra Mare (2010), Miquel Barceló, en chemin (2013), Terra Ignis (2013), Sol y sombra (2016). Écrivain, critique et traductrice littéraire, membre de la Société dantesque de France, Danièle Robert a traduit pour Actes Sud l’ensemble des œuvres poétiques de Paul Auster, Catulle et Ovide. Elle a obtenu le prix Laure-Bataillon classique et le prix Jules-Janin de l’Académie française pour ses traductions d’Ovide. Sa traduction novatrice de La Divine Comédie de Dante Alighieri a fait l’objet d’un remarquable accueil critique.

Repères

Points forts

• Célébration des 700 ans de la mort de Dante Aligheri (1265-1321).

• Barceló est l’un des artistes les plus importants de notre époque.

• L’œuvre en majesté de Barceló et la nouvelle traduction – amplement louée – de La Divine Comédie par Danièle Robert (Actes Sud) dialoguent de manière exceptionnelle.

• Terra Mare, épuisé, 2 800 exemplaires vendus.

arts ACTES SUD Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
24 × 32 cm 180 pages 130 illustrations en quadri ouvrage broché isbn: 978-2-330-15746-3 octobre 2021 prix provisoire: 49 €
Actes Sud 9:HSMDNA=VZ\Y[X:
BARCELÓ LA DIVINE COMÉDIE ENFER DANTE ALIGHIERI

CHANT IV

Premier cercle les non-baptisés

Dans le limbe

Ce lourd sommeil fut brisé par un bruit dans ma tête, si sourd que je sursautai comme surpris par un réveil fortuit ; 3 portant à l’entour mes yeux délassés, debout, je regardai avec grand soin pour reconnaître le lieu où j’étais.

9 Et de fait, je me trouvai aux confins de la vallée d’abîme désolée qui abrite un tumulte de cris sans fin 12 si obscure, profonde, embrumée que j’avais beau la pénétrer à fond, mon regard n’y discernait nul objet.

15 « Par là au monde aveugle nous descendons », commença le poète tout pâleur

« je serai le premier, toi le second. »

18 Et moi, ayant remarqué sa couleur, je dis : « Comment venir si tu es tremblant, toi si réconfortant contre mes peurs ? »

21 Et lui à moi : « L’angoisse de ces gens qui sont là-bas sur mon visage a peint cette pitié que pour crainte tu prends.

24 Allons, ce qui nous presse est long chemin. »

Ainsi fit-il, ainsi me fit entrer au premier cercle dont l’abîme est ceint.

27 Là, d’après ce qu’on pouvait écouter, il n’était de pleurs que soupirs constants qui l’air éternel faisaient frissonner ;

30 cela venait de douleurs sans tourments1 qu’éprouvaient ces foules nombreuses et grandes de femmes, d’hommes, et aussi d’enfants.

33 Mon bon maître me dit : « Tu ne me demandes donc pas qui sont les esprits que tu vois ?

Or tu dois savoir, sans que tu attendes,

36 qu’ils n’ont pas péché ; ne leur suffit pas leur vertu : ils n’ont pas reçu le baptême, l’entrée dans la foi à laquelle tu crois

39 et s’ils vécurent avant l’ère chrétienne, ils n’adorèrent pas Dieu comme ils devaient et c’est de ceux-là que je suis moi-même.

42 Pour de tels défauts, et non des méfaits, nous sommes perdus, seulement meurtris de vivre en désir mais sans espérer. »

45 À ces mots, grande douleur au cœur me prit, sachant que des gens de tant de valeur étaient dans ce limbe2 comme en sursis.

48 « Dis-moi, mon maître, dis-moi, mon seigneur », commençai-je afin de me conforter dans cette foi qui dompte toute erreur, 51 « de ce lieu quelqu’un sortit-il jamais, par autrui ou seul, comme un bienheureux ? » Il dit, entendant mes paroles voilées

54 « J’étais depuis peu de temps en ce lieu quand je vis venir ici un puissant, couronné du signe des victorieux3.

57 Il en tira l’ombre du premier parent, de son fils Abel, celle de Noé, de Moïse légiste et obéissant 60 le vieil Abraham et le roi David, Israël, son père avec sa lignée4, et Rachel pour qui il avait tant fait, 63 et bien d’autres qu’il voulut tous combler. Et tu dois savoir qu’avant tous ceux-ci, les esprits humains n’étaient pas sauvés. »

66 Nous n’avions cessé, pendant ce récit, d’avancer, mais en traversant la forêt, la forêt touffue, dis-je, des esprits.

69 Nous n’avions encore pas beaucoup marché depuis mon sommeil, quand je vis un feu qui ce demi-cercle obscur éclairait.

72 Nous en étions éloignés quelque peu mais non sans discerner pour une part que des gens d’honneur habitaient ce lieu.

75 « Ô toi qui honores la science et l’art, qui sont ceux-là qui ont un tel honneur que de l’état des autres il les sépare ? »

78 Et lui à moi : « L’honorable rumeur qui résonne d’eux jusque dans ta vie leur obtient du ciel grâce de ces faveurs. »

81 Soudain une voix fut par moi ouïe « Rendez honneur à l’immense poète ; son ombre revient, qui était partie. »

84 Après que la voix, s’étant tue, fut quiète, quatre grandes ombres je vis venir elles ne semblaient ni tristes ni en fête.

87 Mon bon maître alors commença à dire : « Regarde celui qui, l’épée à la main, marche devant trois autres comme un sire ;

90 c’est Homère, poète souverain, l’Horace des Satires est l’autre qui vient, Ovide est troisième, le dernier Lucain.

93 Chacun avec moi étant le gardien du nom dont la voix porta la parole, ils me font honneur, en cela font bien. »

96 Je vis réunie là la belle école de ce grand seigneur du très noble chant, qui sur tous les autres comme un aigle vole5.

99 Après qu’ils eurent parlé quelque temps, se tournant vers moi ils me saluèrent : mon maître sourit de ce traitement

102 ils voulurent encore plus d’honneur me faire en me recevant dans leur compagnie et je fus sixième d’une telle chaire6.

105 Nous montâmes vers la lumière ainsi, parlant de ce dont le secret est beau, tout comme en parler était juste aussi.

108 Nous vînmes au pied d’un noble château, entouré sept fois par d’immenses murs7, et que protégeait un joli ruisseau.

111 Nous le traversâmes comme terre dure ; j’entrai par sept portes avec tous ces braves nous vîmes un pré de fraîche verdure.

114 Là étaient des gens aux yeux lents et graves, leur aspect était plein d’autorité ils parlaient fort peu, d’une voix suave.

117 Aussi nous nous mîmes sur l’un des côtés, sur un promontoire lumineux, ouvert, afin de pouvoir tous les contempler.

120 Et c’est là en face, sur un émail vert, que je découvris tous les plus grands noms dont la vue m’exalte en toute ma chair.

123 Là, je vis Électre8 et ses compagnons dont je reconnus Hector et Énée, et César armé, aux yeux de faucon9.

126 Là, je vis Camille et Penthésilée10 ; d’un autre côté vis le roi latin qui avec sa fille Lavinia siégeait11.

129 Je vis ce Brutus qui chassa Tarquin12, Lucrèce, Julie, Martia, Cornélie13 et seul, mis à part, je vis Saladin14.

132 Puis en relevant un peu les sourcils, je vis là le maître des grands penseurs15 parmi les savants en philosophie.

135 Ils l’admirent tous, tous lui font honneur et j’y vis aussi Socrate et Platon, plus près que les autres, car prédécesseurs

138 Empédocle, Héraclite, Zénon, Thalès, Anaxagore et puis Diogène, Démocrite, qui du hasard répond16,

141 et je vis le bon spécialiste des graines Dioscoride et puis je vis Orphée, Tullius, Linus et Sénèque le stoïcien,

144 le géomètre Euclide et Ptolémée, Hippocrate, Avicenne et Galien, Averroès qui le grand commentaire a fait17.

147 Je ne peux pas parler de tous à plein, car ce long poème est si tourmenteux que du fait au dire on est souvent loin.

150 Le groupe des six se réduit à deux18 : mon guide avisé ailleurs me conduit, hors de la quiétude, dans l’air anxieux.

153 Me voici dans la partie où rien ne luit.

IV

CHANT V Deuxième cercle : les luxurieux et les victimes de la passion amoureuse : Paolo et Francesca

Ce lourd sommeil fut brisé par un bruit dans ma tête, si sourd que je sursautai comme surpris par un réveil fortuit ;

3 portant à l’entour mes yeux délassés, debout, je regardai avec grand soin pour reconnaître le lieu où j’étais.

9 Et de fait, je me trouvai aux confins de la vallée d’abîme désolée qui abrite un tumulte de cris sans fin

12 si obscure, profonde, embrumée que j’avais beau la pénétrer à fond, mon regard n’y discernait nul objet.

15 « Par là au monde aveugle nous descendons », commença le poète tout pâleur « je serai le premier, toi le second. »

18 Et moi, ayant remarqué sa couleur, je dis : « Comment venir si tu es tremblant, toi si réconfortant contre mes peurs ? »

21 Et lui à moi : « L’angoisse de ces gens qui sont là-bas sur mon visage a peint cette pitié que pour crainte tu prends.

24 Allons, ce qui nous presse est long chemin. »

Ainsi fit-il, ainsi me fit entrer au premier cercle dont l’abîme est ceint.

27 Là, d’après ce qu’on pouvait écouter, il n’était de pleurs que soupirs constants qui l’air éternel faisaient frissonner ; 30 cela venait de douleurs sans tourments1 qu’éprouvaient ces foules nombreuses et grandes de femmes, d’hommes, et aussi d’enfants.

33 Mon bon maître me dit : « Tu ne me demandes donc pas qui sont les esprits que tu vois ?

Or tu dois savoir, sans que tu attendes, 36 qu’ils n’ont pas péché ; ne leur suffit pas leur vertu : ils n’ont pas reçu le baptême, l’entrée dans la foi à laquelle tu crois

39 et s’ils vécurent avant l’ère chrétienne, ils n’adorèrent pas Dieu comme ils devaient et c’est de ceux-là que je suis moi-même.

42 Pour de tels défauts, et non des méfaits, nous sommes perdus, seulement meurtris de vivre en désir mais sans espérer. »

45 À ces mots, grande douleur au cœur me prit, sachant que des gens de tant de valeur étaient dans ce limbe2 comme en sursis.

48 « Dis-moi, mon maître, dis-moi, mon seigneur », commençai-je afin de me conforter dans cette foi qui dompte toute erreur, 51 « de ce lieu quelqu’un sortit-il jamais, par autrui ou seul, comme un bienheureux ? »

Il dit, entendant mes paroles voilées

54 « J’étais depuis peu de temps en ce lieu quand je vis venir ici un puissant, couronné du signe des victorieux3.

57 Il en tira l’ombre du premier parent, de son fils Abel, celle de Noé, de Moïse légiste et obéissant 60 le vieil Abraham et le roi David, Israël, son père avec sa lignée4, et Rachel pour qui il avait tant fait, 63 et bien d’autres qu’il voulut tous combler. Et tu dois savoir qu’avant tous ceux-ci, les esprits humains n’étaient pas sauvés. »

66 Nous n’avions cessé, pendant ce récit, d’avancer, mais en traversant la forêt, la forêt touffue, dis-je, des esprits.

69 Nous n’avions encore pas beaucoup marché depuis mon sommeil, quand je vis un feu qui ce demi-cercle obscur éclairait.

72 Nous en étions éloignés quelque peu mais non sans discerner pour une part que des gens d’honneur habitaient ce lieu.

75 « Ô toi qui honores la science et l’art, qui sont ceux-là qui ont un tel honneur que de l’état des autres il les sépare ? »

78 Et lui à moi « L’honorable rumeur qui résonne d’eux jusque dans ta vie leur obtient du ciel grâce de ces faveurs. »

81 Soudain une voix fut par moi ouïe « Rendez honneur à l’immense poète son ombre revient, qui était partie. »

84 Après que la voix, s’étant tue, fut quiète, quatre grandes ombres je vis venir : elles ne semblaient ni tristes ni en fête.

87 Mon bon maître alors commença à dire « Regarde celui qui, l’épée à la main, marche devant trois autres comme un sire ;

90 c’est Homère, poète souverain, l’Horace des Satires est l’autre qui vient, Ovide est troisième, le dernier Lucain.

93 Chacun avec moi étant le gardien du nom dont la voix porta la parole, ils me font honneur, en cela font bien. »

96 Je vis réunie là la belle école de ce grand seigneur du très noble chant, qui sur tous les autres comme un aigle vole5.

99 Après qu’ils eurent parlé quelque temps, se tournant vers moi ils me saluèrent : mon maître sourit de ce traitement

102 ils voulurent encore plus d’honneur me faire en me recevant dans leur compagnie et je fus sixième d’une telle chaire6.

105 Nous montâmes vers la lumière ainsi, parlant de ce dont le secret est beau, tout comme en parler était juste aussi.

108 Nous vînmes au pied d’un noble château, entouré sept fois par d’immenses murs7, et que protégeait un joli ruisseau.

V111 Nous le traversâmes comme terre dure ; j’entrai par sept portes avec tous ces braves : nous vîmes un pré de fraîche verdure.

114 Là étaient des gens aux yeux lents et graves, leur aspect était plein d’autorité : ils parlaient fort peu, d’une voix suave.

117 Aussi nous nous mîmes sur l’un des côtés, sur un promontoire lumineux, ouvert, afin de pouvoir tous les contempler.

120 Et c’est là en face, sur un émail vert, que je découvris tous les plus grands noms dont la vue m’exalte en toute ma chair.

123 Là, je vis Électre8 et ses compagnons dont je reconnus Hector et Énée, et César armé, aux yeux de faucon9.

126 Là, je vis Camille et Penthésilée10 ; d’un autre côté vis le roi latin qui avec sa fille Lavinia siégeait11.

129 Je vis ce Brutus qui chassa Tarquin12, Lucrèce, Julie, Martia, Cornélie13 ; et seul, mis à part, je vis Saladin14.

132 Puis en relevant un peu les sourcils, je vis là le maître des grands penseurs15 parmi les savants en philosophie.

135 Ils l’admirent tous, tous lui font honneur et j’y vis aussi Socrate et Platon, plus près que les autres, car prédécesseurs ;

138 Empédocle, Héraclite, Zénon, Thalès, Anaxagore et puis Diogène, Démocrite, qui du hasard répond16,

141 et je vis le bon spécialiste des graines Dioscoride ; et puis je vis Orphée, Tullius, Linus et Sénèque le stoïcien,

144 le géomètre Euclide et Ptolémée, Hippocrate, Avicenne et Galien, Averroès qui le grand commentaire a fait17.

147 Je ne peux pas parler de tous à plein, car ce long poème est si tourmenteux que du fait au dire on est souvent loin.

150 Le groupe des six se réduit à deux18 : mon guide avisé ailleurs me conduit, hors de la quiétude, dans l’air anxieux.

153 Me voici dans la partie où rien ne luit.

coffret 24 × 32 cm

544 pages

350 illustrations en couleur

ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18453-7

octobre 2023

prix provisoire : 149 €

tirage de tête

numéroté de 1 à 200

contenant une œuvre originale signée

octobre 2023

prix provisoire : 500 €

COFFRET MIQUEL BARCELÓ, LA DIVINE COMÉDIE

Traduction de Danièle Robert

ervent lecteur et connaisseur des plus grands monuments de la littérature, Miquel Barceló exécute entre 2000 et 2002 plus de trois cents aquarelles destinées à illustrer La Divine Comédie. Ces peintures aux tonalités vibrantes nous plongent dans un univers extraordinaire de mythes et de légendes, peuplé de personnages et de figures chimériques, où l’artiste semble explorer à travers la matière même de ses pigments le phénomène de transmutation, changeant les corps en lumière.

Dans une mise en page épurée qui magnifie, par un soin tout particulier apporté à leur reproduction, les remarquables aquarelles du peintre catalan, l’ouvrage reprend la récente traduction entreprise par Danièle Robert ; parue chez Actes Sud (Babel) en 2021, elle respecte audacieusement la forme originale très élaborée et poétique de ce chef-d’œuvre universel.

Repères

Points forts

• Célébration des sept cents ans de la mort de Dante Aligheri (1265-1321).

• Barceló est l’un des artistes les plus importants de notre époque.

• L’œuvre en majesté de Barceló et la nouvelle traduction – amplement louée – de La Divine Comédie par Danièle Robert (Actes Sud) dialoguent de manière exceptionnelle.

• Terra Mare, épuisé, 2 800 ex. vendus.

• Sortie en parallèle des volumes séparés du Purgatoire et du Paradis.

Miquel Barceló est l’un des artistes les plus importants de notre temps. L’œuvre de ce peintre, sculpteur et créateur, engagé dans toutes les formes d’expression, ne cesse de s’enrichir de nouveaux défis. Plusieurs publications lui sont consacrées aux éditions Actes Sud : Terra Mare (2010), Miquel Barceló, en chemin (2013), Terra Ignis (2013), Sol y sombra (2016).

Écrivain, critique et traductrice littéraire, membre de la Société dantesque de France, Danièle Robert a traduit pour Actes Sud l’ensemble des œuvres poétiques de Paul Auster, Catulle et Ovide. Sa traduction novatrice de La Divine Comédie de Dante Alighieri a fait l’objet d’un remarquable accueil critique.

arts Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
Cette édition en trois volumes reprend la structure du texte de Dante Alighieri.
9:HSMDNA=V]YZX\:

864 pages

80 illustrations en noir et blanc ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18300-4

coédition actes sud/institut lumière

octobre 2023

prix provisoire : 39 €

MICHEL AUDIARD – JEAN HERMAN/VAUTRIN

Flic ou voyou, L’Entourloupe et Garde à vue Édition établie, présentée et annotée par Thibaut Bruttin

Quand Philippe de Broca l’invite à écrire les dialogues de L’Incorrigible (1975), Michel Audiard “saute sur l’occasion” de retourner à son métier originel. Le succès déclinant de neuf réalisations en six ans l’a isolé dans la profession mais, véritable phénix du cinéma français, Michel Audiard signe vingt-quatre dialogues en une décennie, avec une reconnaissance croissante dans le monde des lettres et dans celui du cinéma, jusqu’à obtenir un César en 1982. Jean Herman (1933-2015) ne peut être dissocié de ce retour en forme. Le réalisateur d’Adieu, l’ami traverse au milieu des années 1970 une période de doute, publie, sous le pseudonyme de Jean Vautrin, Billy-ze-kick et s’impose comme une des figures du “néopolar”. Entre “le petit cycliste” et “le voisin”, entre Michel Audiard et Jean Herman, s’établit une collaboration au long cours sur une douzaine de scenarii. En commun, une même aspiration à la littérature, une pudeur semblable devant les drames de l’existence. Bien que faisant avant tout œuvre de scénaristes, Michel et Jean demeurent des écrivains, unis dans l’intimité de l’écriture, la fréquentation quotidienne du verbe et l’exigence de la musicalité de la phrase. Ils baignent fraternellement et joyeusement dans le jus des mots. Si le scénariste destine son travail à l’écran, la page s’avère son horizon premier. Trois scenarii sont ici reproduits, introduits et annotés pour s’approcher au plus près de l’acte créateur et retracer le cheminement du projet, depuis le choix du sujet jusqu’au film achevé : Flic ou voyou (Georges Lautner, 1979), L’Entourloupe (Gérard Pirès, 1980) et Garde à vue (Claude Miller, 1981). Durant son compagnonnage avec Michel, Jean a fortifié ce qui est pour lui le “geste juste”, celui du romancier. À la mort de Michel Audiard en 1985, Vautrin l’écrivain a pris le dessus sur Herman l’adaptateur. Il entame un nouveau chapitre, quittant Dourdan, la planète du roman noir et le cinéma dont il se dit guéri. Son parcours d’écrivain l’amènera au prix Goncourt. Jean Vautrin, reconnaissant, dira :

Repères

Points forts

• Scénarios commentés et annotés de trois films coécrits avec Jean Herman alias Jean Vautrin (prix Goncourt, 1989).

• Cet ouvrage clôt la série en 4 volumes avec le chefd’œuvre de la carrière d'Audiard : Garde à vue.

• Anecdotes, photographies, extraits d’articles de journaux complètent le livre.

• Dans la série des scénarios édités de Michel Audiard : Michel Audiard – Georges Simenon (1 350 ex. vendus), Michel Audiard – Albert Simonin (1 500 ex. vendus) et Michel Audiard réalisateur (600 ex. vendus).

Thibaut Bruttin a apporté son concours au commissariat de l’exposition consacrée à Louis de Funès à la Cinémathèque (2020-2021). Il a dirigé avec Alain Kruger l’ouvrage Louis de Funès, à la folie (Éditions de La Martinière, 2020) et publié Michel Audiard réalisateur (Actes Sud/Institut Lumière, 2022) et La Soupe aux choux (Yellow Now, 2023). Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, il est actuellement adjoint au directeur général de Reporters sans frontières.

cinéma Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
17 × 24 cm
“ Michel était mon ami de cœur. […] Il m’a mis le pied à l’étrier et c’est à sa façon que je dois tout.”
4 • INSTITUT LUMIÈRE | ACTES SUD L’entourloupe Flic ou voyou Garde à vue INSTITUT LUMIÈRE | ACTES SUD Michel
L’entourloupe Flic ou voyou Garde à vue Scénarios
édités par Thibaut Bruttin
9:HSMDNA=V]XUUY:
Audiard Jean HermanVautrin
présentés et
Scénarios présentés et édités par Thibaut Bruttin
Michel Audiard Jean Herman-Vautrin
Déjà parus dans la même série :

16 × 24 cm

528 pages

250 illustrations en couleur ouvrage relié

coédition actes sud/art faber

isbn : 978-2-330-17462-0

octobre 2023

prix provisoire : 39 €

SPICILÈGE BEAUX-ARTS DE L’ART FABER

Quand les beaux-arts et les mondes économiques se rencontrent Lourdes Arizpe, Jérôme Duval-Hamel et le Collectif de l’Art faber

L’Art faber réunit des œuvres ayant pour thèmes les mondes du travail, de l’entreprise et plus largement les mondes économiques, formant un corpus en grande partie méconnu. “Trop beau et trop puissant pour rester si peu célébré”, regrettait Umberto Eco, pionnier parmi les soutiens de la promotion de l’Art faber.

Après le Petit Traité de l’Art faber, premier ouvrage de la collection paru en mai 2022, qui présente le concept de l’Art faber, ce Spicilège beaux-arts de l’Art faber franchit un pas supplémentaire et décisif dans la mise en valeur de ce champ aussi vaste que mal connu. Pour la première fois, il explore et cartographie les trésors du patrimoine plastique auquel les artistes qui en relèvent ont donné naissance en Occident (dessin, peinture, sculpture, installations…). Il permet ainsi de redécouvrir des œuvres célèbres mais abordées désormais sous un prisme nouveau, celui de l’économie. Il permet aussi de mettre en lumière des œuvres moins connues, voire oubliées, mais dont l’apport à l’Art faber comme à l’histoire de l’art est important. Ce patrimoine ainsi révélé est à la fois considérable et remarquable. Des scènes agricoles de l’Antiquité à celles du Moyen Âge, des paysages du Siècle d’or hollandais aux marines du xviiie siècle, des artistes emblématiques de la révolution industrielle à l’avènement des avant-gardes du xxe siècle comme le cubisme ou le futurisme, des mouvements d’après-guerre tels que le pop art ou le nouveau réalisme aux créations contemporaines, l’Art faber s’est nourri des courants les plus divers. Ces œuvres internationales, anciennes et contemporaines, sont présentées dans cet ouvrage autour de quatre thèmes qui, en art comme en économie – étonnante convergence –, définissent les mondes d’Homo faber : les paysages et leurs architectures, les acteurs économiques, leurs activités (agricole, artisanale, industrielle ou de services) et les produits qui en sont issus.

Mais l’Art faber ne se contente pas de raconter ces mondes économiques, il est aussi un art engagé.

Le Spicilège beaux-arts de l’Art faber explique comment ces œuvres contribuent à façonner les mondes économiques, ont un impact sur les relations du travail et participent même au façonnage de nos modèles entrepreneuriaux et sociaux. Cette présentation est nourrie d’analyses de l’histoire de l’art et de l’économie, mais aussi d’une grande enquête originale menée auprès de mille personnes issues du monde de l’entreprise, sur la portée contemporaine de l’Art faber.

Le Spicilège beaux-arts de l’Art faber, fort de son recensement pionnier, de ses illustrations très nombreuses et souvent surprenantes ainsi que de ses analyses pluridisciplinaires, contribue au dialogue entre l’art et l’économie. Il nous invite à élargir le champ des interprétations et renouvelle le regard que nous portons tant sur les beaux-arts que sur l’économique.

Repères

Points forts

• La représentation du monde du travail, de l’entreprise et, plus globalement, de l’économie à travers l’art : une thématique dotée d’un véritable patrimoine artistique ancien et contemporain.

• La valorisation artistique de l’une des principales identités humaines, celle de l’Homo faber : un homme créatif, façonneur. Une valorisation qui n’empêche pas une vision critique : l’Art faber se mue aisément en art engagé, il relève aussi d’une tradition virulente et efficace de contestation, avec un caractère pédagogique puissant, à la forte portée transformatrice.

• Art faber (www.artfaber.org), en collaboration avec Beaux-Arts Magazine.

Fédérateur, “Art faber” est un néologisme adopté par le Collectif de l’Art faber, composé de personnalités issues des mondes artistique, économique et académique, le 1er mai 2019, à l’occasion du centenaire de l’oit (l’Organisation internationale du travail de l’onu). Ce collectif est présidé par Lourdes Arizpe et Jérôme Duval-Hamel.

Cet ouvrage s’inscrit dans la collection “Actes Sud/Art faber” portée par le Lab. Arts & Entreprises de l’université ParisPanthéon-Assas. Pour plus d’information : www.artfaber.org.

arts Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
9:HSMDNA=V\Y[WU:
98 L’emprise de la révolution industrielle sur les paysages
99 mep interieur art faber BAT vert.indd 98-99 19/04/2023 12:46
Claude Monet (1840-1926), Impression, soleil levant, 1872-1873, Paris, musée Marmottan Monet
198 Le forgeron, mythe et réalisme 199
mep interieur art faber BAT vert.indd 198-199 19/04/2023 12:47
Adolf von Menzel (1815-1905), Das Eisenwalzwerk (Moderne Cyklopen), 1875, Berlin, Alte Nationalgalerie
234 235
Paul Signac (1863-1935), Le Démolisseur, 1897-1899, Paris, musée d’Orsay Les ouvriers, héros de l’Art faber
mep interieur art faber BAT vert.indd 234-235 19/04/2023 12:48
Maximilien Luce (1858-1941), Le Chantier, 1911, Paris, musée d’Orsay

2. PORTRAITS D’OBJETS : LES PRODUITS PHARES

Passés en moins d’un siècle de la périphérie au cœur des attentions artistiques, certains produits fascinent tout particulièrement les artistes. Au point d’en faire des sujets iconiques.

Les grandes productions technologiques

LA LOCOMOTIVE

Fleuron de la révolution industrielle, la locomotive devient un sujet d’admiration pour de très nombreux artistes du 19e siècle. Son apparence zoomorphe facilite l’empathie à l’égard de ce “cheval-vapeur429”. Décuplant les efforts de l’animal et de l’homme, la locomotive devient une icône artistique, en peinture, en littérature – dans La Bête humaine de Zola – au cinéma – dans le film L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat (ou L’Arrivée d’un train à La Ciotat) tourné par Louis Lumière en 1895 – et même en musique, par exemple chez Hector Berlioz (Chant des chemins de fer).

Dans le domaine des arts plastiques, elle apparaît pour la première fois, majestueuse, dans la composition en trois médaillons que l’artiste Horace Vernet [ill. 223] achève en 1839. Commandée par le roi Louis Philippe, cette dernière orne le salon de la Paix, ou salle des pas perdus, de l’Assemblée nationale à Paris. L’artiste y peint en majesté l’allégorie du génie de la vapeur, symbole novateur et marqueur du 19e siècle. Il est accompagné de son flamboyant attribut : la locomotive. Dans les deux cas, il s’agit de motifs inédits pour la grande peinture d’histoire telle que la pratique habituellement Vernet. Sur ce sujet, l’apport des impressionnistes est là encore considérable. Si nous avons vu leur prédilection pour les infrastructures industrielles, et notamment l’insertion du rail dans le paysage430, ils s’attachent également à la représentation du train, comme en témoigne l’importance accordée au motif dans la série Gare Saint-Lazare de Monet. La touche

ill. 223 p. 490 479 mep interieur art faber BAT vert.indd 478-479 19/04/2023 12:50

• 24,5 x 21 cm

• 224 pages

• 210 illustrations

• 45.00€

• Relié avec jaquette

• ISBN FR 978-94-6230351-5

Les dessins de Vincent van Gogh

Le dessin étant pour Vincent van Gogh « la base de tout », il n’est guère surprenant que sa production sur papier ait été aussi importante au cours de son existence brève et tourmentée : plus d’un millier d’œuvres, reflétant pour la plupart ses quêtes personnelles, souvent solitaires, au cœur de la modernité naissante, mais aussi ses peurs, une approche qui nous parle encore aujourd’hui. Les dessins de Vincent van Gogh constituent un compte rendu circonstancié du génie et de la spécificité de ses réalisations en ce domaine.

L’historien de l’art Christopher Lloyd a examiné les œuvres sur papier de Van Gogh sous un angle nouveau. En étudiant les dessins par thèmes – des études de figures mûrement réfléchies aux portraits ensorcelants, en passant par les lieux et les paysages majestueusement restitués – il est parvenu à mieux cerner les succès, les échecs, les expérimentations et les déceptions de l’artiste.

Si Van Gogh, essentiellement autodidacte, abordait le dessin de manière instinctive, il a néanmoins rapidement saisi l’importance de maîtriser la grammaire de l’art – anatomie, rendu de modèles, raccourcis, perspective – ainsi que les matériaux et les techniques, afin de transmettre ses réactions émotionnelles de la manière la plus vivante possible. À l’aide d’exemples tirés de la volumineuse et foisonnante correspondance familiale de l’artiste, de ses carnets de croquis et d’études comparatives d’œuvres de Dürer, de Rembrandt et d’autres, cet ouvrage nous permet de mieux comprendre pourquoi l’art du dessin est tellement important dans l’œuvre exceptionnelle de Van Gogh, rivalisant avec l’intensité et la réputation de sa peinture.

Christopher Lloyd est un historien de l’art britannique. De 1988 à 2005, il a été Surveyor of The Queen’s Pictures, conservateur des peintures de la Royal Collection. Auteur de monographies de peintres, dont Camille Pissarro, de catalogues officiels de musées et de diverses études sur la Royal Collection, il a également été commissaire de nombreuses expositions et a réalisé, en 1992, une série télévisée en six épisodes sur les peintures de la Royal Collection.

Fonds Mercator S.A. Rue du Midi 2 - 1000 Bruxelles (Belgique) Tél. +32 (0)2 5482535 / Fax +32 (0)2 5021618 pv@fondsmercator.be
Christopher Lloyd
Fonds Mercator S.A. Rue du Midi 2 - 1000 Bruxelles (Belgique) Tél. +32 (0)2 5482535 / Fax +32 (0)2 5021618 pv@fondsmercator.be
Fonds Mercator S.A. Rue du Midi 2 - 1000 Bruxelles (Belgique) Tél. +32 (0)2 5482535 / Fax +32 (0)2 5021618 pv@fondsmercator.be

• 28 x 24 cm

• 144 pages

• 100 illustrations

• 32.00€

• Relié

• ISBN FR 978-94-6230359-1

Jean-Louis Andral & Bernard Ceysson

COVER TBC !

Yves Zurstrassen. Jouer la peinture

Yves Zurstrassen (1956 – Liège, Belgique) depuis quarante ans explore les libres figures de l’abstraction. Peintre autodidacte, adepte de la couleur libre, il a développé une technique particulière de collages et décollages de formes en papier dont il se sert comme des pochoirs sur des couches superposées de peinture. Cette succession d’applications et de retraits, où les couleurs s’additionnent et se soustraient, piège le temps dans la peinture, lorsque la dernière d’entre elles à paraître sur la toile est en réalité la première appliquée. Cette nouvelle temporalité affirme et efface en même temps le geste, quand l’intuition de l’artiste sert sa conception première de la composition, lentement élaborée par une série d’études.

Son œuvre est exposée dans de nombreuses galeries et centres d’art ou musées en Belgique, en Allemagne, dans les pays de nord de l’Europe, en Espagne et en France.

L’exposition du musée Picasso d’Antibes en 2023-2024 rassemble quatre-vingt-neuf toiles de 2013 à 2023 couvrant ses dix dernières années de production. Son catalogue réunit un entretien de l’artiste avec Jean-Louis Andral, un essai de Bernard Ceysson, une biographie, et reproduit l’ensemble des œuvres exposées.

Fonds Mercator S.A. Rue du Midi 2 - 1000 Bruxelles (Belgique) Tél. +32 (0)2 5482535 / Fax +32 (0)2 5021618 pv@fondsmercator.be
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320 pages

190 illustrations en couleur

ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18364-6

octobre 2023

prix provisoire : 49 €

LITTÉRATURE JEUNESSE SOVIÉTIQUE

De la révolution d’Octobre aux années 1930

Ouvrage publié sous la direction d’Olivier Deloignon

En Russie soviétique, à la suite de la révolution bolchévique et de la guerre civile, les nouvelles autorités mettent en place une politique d’alphabétisation et de scolarisation des enfants pour éviter au peuple de retomber sous le joug tsariste. Le pays devient alors un gigantesque atelier d’expérimentation duquel ressortent des pédagogies nouvelles pour éduquer et conforter la foi dans l’avenir radieux du communisme. La littérature jeunesse, fer de lance de cette politique, rompt alors clairement avec les normes passéistes.

Si, au départ, ce mouvement est spontané et indépendant des convictions politiques des artistes, la tutelle du régime s’impose rapidement. La propagande prend le pas sur la liberté de ton et de pensée, la masse sur l’individualité et la norme sur l’explosivité créatrice. Dans les années 1930, le temps du conformisme et des purges s’ouvre alors que ces petits ouvrages à l’esthétique si singulière sont relégués. Désormais, les livres visent à transformer l’enfant en incarnation cynique et pervertie de l’utopie socialiste, à l’embrigader dans le mouvement militarisé des pionniers.

Dans cet ouvrage, Dorena Caroli, spécialiste de littérature jeunesse et de pédagogie russe d’époque soviétique, met en lumière cette période d’innovations graphiques et littéraires radicales particulièrement méconnue. Analysant les ouvrages, présentant leurs auteurs, explicitant leurs singularités, elle nous dévoile un univers fascinant de liberté artistique où avant-gardes et utopies s’entremêlent en nous léguant une leçon d’espoir et d’ouverture d’esprit, parce qu’il ne faut jamais laisser le monopole de la culture aux censeurs et autres dictateurs. Ce livre est riche d’une iconographie abondante et inédite : 190 images (double-pages, couvertures…) fruits de recherches minutieuses et issues de fonds patrimoniaux du monde entier. Il s’adresse autant aux amateurs d’art d’avant-garde et d’enfantina qu’aux curieux d’histoire et d’histoire du livre et autres dénicheurs de pépites graphiques et littéraires.

Dorena Caroli est professeur d’histoire de l’éducation à l’université de Bologne. Docteur ès Lettres (ehess, 1997 ; Université Panthéon-Sorbonne, 2014), elle est spécialiste de littérature jeunesse russe et a notamment publié L’Enfance abandonnée et délinquante dans la Russie soviétique (19171937), (L’Harmattan, 2004) ainsi que La Poétique dans la littérature de jeunesse russe et soviétique (xixe -xxe siècles) (Macerata, 2018).

Repères

Points forts

• Livre richement illustré.

• Monographie précise et complète.

• Sujet original et unique.

• Une histoire qui n’a jamais été aussi actuelle.

Liens avec le fonds

• Lénine a marché sur la lune, Solin, 2022.

• La Quinzaine soviétique, Actes Sud, 1993.

• Voyage en urss – 1927, Actes Sud, 1991.

• À l’ombre du mausolée, une dynastie d’embaumeurs, Solin, 1997.

• Marc Chagall, Actes Sud, 2007.

Mots-clés

• Littérature jeunesse / histoire du graphisme / politique / bolchevisme / urss / idéologie / enfance / enrôlement / rouge / soviétique / radicalité / avant-garde / socialisme

Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
21 x 23 cm
9:HSMDNA=V]X[Y[:

PARTIE 2

chap. 4les albums illustrés vladimir levedev ou ’léducation regard à la beauté dans un monde nouveau en plein changement ’laventure vers la ralité soviétique des prolétaires et des travailleurs, des villes et des des transports, des révolutionnaires, des militaires et les autres : découverte du pays et des autres civilisations

PARTIE3

chap.7-vie en famille,éducation dans les institutions soviétiquesetreprésentations de l’enfance

chap.8-l’éducation politiquepour jeunes enfants et adolescents. les merveilleuses aventures des pionniers “toujoursprêts!” pour la cause du communisme chap.9-lesalbums-jouets(oucommentonapprend àêtreunglazomerquisaitmesureraveclesyeux) etlespériodiquespourlestrèsjeunesenfants

chap.2-Une nouvelle culture visuelle chap.3-personnages anciens et nouveaux

chap.1-les premiers livres soviétiques pour enfants

dans l’imagerie des livres pour enfants :

réels, fantasmagoriques objets animés

PARTIE 1

SOMMAIRE
29 28 ill. 11, 12a ill. 12b, 12c

Iquata cus. To qui restibus sit, exerion sequund ebitium, ipsanim usdae. Itatium rae restrum et et, et aperate volorem porpore ptatem hicte volo dollatur, officat et et litatem dolupta ipideliaepro.

une métaphore de la conquête idéologique mais aussi géographique de la civilisation soviétique.(ill. 9 & 10)

Ermolaeva est également l’autrice de l’album illustré Le petit lièvre. Conte de fées pour enfants (Zajčik. Detskaja skazka, 1923), publié par l’éditeur « S.Ja. Straikh ». Il présente un petit lièvre sorti seul se promener et parvenant à échapper avec malice à un chasseur dépeint comme un bandit redoutablement armé. Le style graphique, le chasseur est représenté en boyard, et le sujet, le lièvre pacifique est poursuivi par le méchant armé évoquent les récents conflits37 (ill. 11 & 12) Sur une page, le

chasseur tient le petit lièvre par la patte, sur une autre il lui tire dessus et enfin, sur la dernière, le petit lièvre parvient à s’échapper. C’est une reconstruction du récit à partir d’un conte populaire, selon le principe du monde sens dessus dessous caractéristique de la littérature populaire du loubok. Il s’agit d’un système narratif qui permet de renverser les situations désespérées pour instaurer la justice et rappeler des principes moraux essentiels. D’une artiste ayant fait l’expérience du suprématisme, on s’attendrait à une expression plastique abstraite, mais il n’y a pas de géométrisation des formes simplement, dans l’édition

de 1923, la coloration artisanale souligne le dessin en le complétant38

L’un des albums les plus connus est celui de Nadejda Lioubavina (1876-1959), Les longes du cheval (Zasuponja), sur un conte de l’écrivain et journaliste Ivan Sergueevitch Sokolov-Mitikov (1892-1975). Le récit est très simple : il s’agit d’un petit être ayant la forme d’une pomme de pin, à trois yeux, qui attend l’arrivée de la cigogne. Les lignes futuristes ou bien cubofuturistes, en diagonale, des rayons du soleil se combinent avec les traits primitivistes grâce à la technique de la lithographie39 Enfin, Bestioles. Vers pour les petits (Zveruški. Stihi malen’kim, 1921) reprend les poèmes de Natan Vengrov illustrés par l’ensemble du groupe « Aujourd’hui ».

C’est le dernier livre du groupe, considéré comme le plus rare, il comporte 35 pages. Ce sont des poèmes sans intention morale qui apprennent à observer le monde au travers de courtes historiettes. Le titre fait référence aux animaux et insectes connus des enfants : petites souris, lièvres, un coq, enfin des puces et des cafards. La couverture est de Ermolaeva ainsi que quatre autres illustrations, pour Souricettes (Myšata) et Le coq (Petuh). La représentation expressionniste des animaux est très proche de celle, simplifiée, de l’imagerie populaire. Le titre est en lettres rouges sans empattements et forme un dais au-dessus d’un petit lièvre sûr de lui, campé sur ses pattes et appuyé à un arbuste accompagné d’un hérisson toutes épines déployées.

Iquata cus. To qui restibus sit, exerion sequund ebitium, ipsanim usdae. Itatium rae restrum et et, et aperate volorem porpore ptatem hicte volo dollatur, officat et et litatem dolupta ipideliaepro.

33 32
32- Jean-Claude Marcadé, Le Futurisme russe, 1907-1917 aux sources de l’art du XX siècle Paris, Dessain et Tolra, 1989. 33- Ibidem, p. 16. Efim Etkind, La poétique de Vladimir Maïakovski, in Efim Etkind, Georges Nivat, Ilya Serman et Vittorio Strada (sous la dir. de), Histoire de la littérature russe. Le XX siècle. II. La Révolution et les années homologue à Moscou sous la direction de Vladimir E. Tatlin. ill 8a 8b 8c ill. 6a, 6b, 6c
POSITIF N 752
9782330183677

LA MUSIQUE MINIMALISTE

À

l’heure ou le mot “minimalisme” a été mis à toutes les sauces, surtout pour définir les vertus du rangement et du désencombrement personnel, il était bon qu’un livre revienne, pour la première fois en langue française, sur l’acception première du terme et sur les diverses composantes de cette tendance artistique qui, née aux États-Unis au milieu des années 1960, qui a durablement marqué les arts plastiques et la musique au point de constituer une indéniable révolution esthétique.

En plongeant le lecteur dans le New York downtown des années 1960 et 1970, l’auteur décrit l’extraordinaire inventivité d'une scène artistique où se mêlaient les plasticiens d’art minimal et les compositeurs minimalistes (dont ses représentants principaux La Monte Young, Terry Riley, Philip Glass et Steve Reich) dans les lofts, les salles de cinéma ou de théâtre et les galeries d’art de ce quartier.

Cet essai, avant tout dévolu à la musique, s’arrête sur des œuvres essentielles – dont les fameux In C (1964), de Terry Riley, et Einstein on the Beach, de Philip Glass et Bob Wilson, créé au Festival d’Avignon en 1976 – et des tendances emblématiques de cette esthétique, mais parcourt également ses nombreuses ramifications en Europe, ses liens avec la musique populaire et son utilisation dans la musique pour les écrans de cinéma et de télévision.

Renaud Machart, né en 1962, est chanteur et musicologue de formation. Journaliste, chroniqueur et critique musical au quotidien Le Monde depuis 1990, producteur à France Musique de 1992 à 2018, il est notamment spécialiste de la musique nord-américaine. Il a déjà publié chez Actes Sud John Adams (2004), Leonard Bernstein (2007) et Stephen Sondheim (2013).

Repères

Points forts

• Un sujet inédit, moderne et populaire.

• Une réflexion sur la musique d’aujourd’hui.

• Un récit passionnant, où se mêlent les arts (musique, peinture, cinéma) et les lieux.

• Un auteur reconnu, journaliste au Monde, auteur chez Actes Sud de plusieurs ouvrages de référence, dont un dédié à Leonard Bernstein.

• Ouvrage publié en lien avec la Philharmonie de Paris, qui prévoit des concerts et une conférence de l’auteur le 26 novembre 2023.

Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud musique
10 × 19 cm 208 pages ouvrage broché isbn : 978-2-330-18301-1 octobre 2023 prix provisoire : 19 € 9:HSMDNA=V]XUVV:

22 × 31,7 cm

128 pages

86 photographies en noir et blanc

ouvrage relié

isbn : 978-2-330-17890-1

octobre 2023

prix provisoire : 32 €

GROUND NOISE

Photographies de Céline Clanet Entretien avec Jérôme Sueur

Dans les systèmes électriques et électroniques, un “ground noise” est une interférence sonore, un bruit parasite, considéré comme nuisible. Tel un insecte volant piégé dans une lampe, il est un bruissement continu, une vibration qui cherche à s’échapper. La présence de cet insecte agité ou de ce bruit électrique dérangent, et l’on cherche généralement, dans les deux cas, à s’en débarrasser.

Le monde foisonnant de la faune composée d’insectes et d’arthropodes éveille en nous des réactions ataviques. Même morte, sous verre et épinglée, une araignée sera capable d’effrayer, l’espace d’un instant, un grand humain. Certes, nous avons réussi à apprivoiser certaines de ces antipathies à leur égard, par le biais de l’admiration (“le travail incroyable des fourmis”, “la beauté des papillons”) ou de la reconnaissance (“les abeilles, nos nourricières si utiles”), mais néanmoins le monde des arthropodes semble rester mystérieux, obscur, voire dérangeant.

C’est précisément à ce monde peu connu et rarement donné à voir que la photographe Céline Clanet s’est intéressée. Sa série, en noir et blanc, mêle des prises de vue réalisées dans différentes forêts françaises et des photographies microscopiques d’éléments organiques collectés sur ces mêmes territoires. Jouant avec les échelles, Céline Clanet explore la surface du monde et nous ouvre les portes d’un univers à la fois étrange et familier.

Le livre est enrichi d’un entretien entre la photographe et Jérôme Sueur, éco-acousticien spécialiste de la “mélodie des insectes”.

Née en 1977 à Chambéry, Céline Clanet est diplômée de l’ensp d’Arles. Son travail s’intéresse à la notion de territoire, qu’elle explore à travers des séries portant souvent sur des lieux reculés et leurs habitants. Elle a publié plusieurs ouvrages dont, chez Actes Sud, Du torrent au courant, des barrages et des hommes en Savoie (2011) et Les Chapieux, géographies d’un secret (2014).

Éco-acousticien, Jérôme Sueur est enseignant-chercheur au mnhn et à l’isyeb. Ses travaux portent sur la dimension sonore de la nature : sa composition, son évolution et sa perception par les êtres vivants. Chez Actes Sud, il a publié Le Son de la terre (2022) et Histoire naturelle du silence (2023).

Repères

Points forts

• Un ouvrage qui donne à voir les écosystèmes forestiers à toutes les échelles : du microscopique au paysage.

• Une vision merveilleuse et inédite des plantes, des insectes et des arthropodes qui peuplent les sols forestiers.

• Entre science et art, une photographie au cœur de l’écologie contemporaine ou la sensibilité est aussi importante que l’information.

• Précédentes publications de Céline Clanet chez Actes Sud : Les Chapieux, 2014 ; Du torrent au courant. Des barrages et des hommes en Savoie, 2011 (893 ex. vendus).

• Essais de Jérôme Sueur (entretien dans l’ouvrage) chez Actes Sud : Histoire naturelle du silence, 2023 ; Le Son de la terre, 2022.

• La forêt en photographie : Antoine Herscher, Arbor, Actes Sud, 2016.

• Pour en savoir plus sur la vie des sols : L’Origine du monde, Marc-André Selosse, Actes Sud, 2021.

Mots-clés

• Forêt / insecte / arthropode / photographie microscopique / écoacoustique / paysage

photographie Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
ACTES SUD ACTES SUD
GROUND NOISE GROUND NOISE Céline
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Céline Clanet
Clanet

HOJA SANTA

Photographies de Maciejka Art

Le travail de Maciejka Art explore les thèmes de la féminité, du syncrétisme religieux et de la diversité culturelle. Née en Pologne, elle a vécu dans quatre pays différents, dont le Mexique où elle réside depuis 2015.

En 2017, elle s’installe pendant plus d’un an chez Juliana, avocate à Jose Maria Morelos et sa fille adolescente, Veronica. C’est elle qui lui présentera les femmes de la communauté de Costa Chica à Oaxaca, village afro-mexicain : guérisseuses, sage-femmes, queridas (maîtresses), veuves, mères célibataires ou de nombreux enfants. Si elles vivent relativement séparées des hommes en raison d’une violence historique à l’échelle locale, la vie de la communauté repose sur elles. Le village est imprégné de magie, d’énergies cachées et de secrets. La médecine traditionnelle et les techniques de guérison comme l’espanto (récupération de l’âme) ou l’empacho (guérison par digestion émotionnelle) impressionnent l’artiste. Pour retranscrire ce qu’elle voit, elle choisit le collage mixte et la peinture sur photographie. Ce récit, qu’elle considère aussi comme une forme d’autobiographie dans laquelle se reflète sa propre multiculturalité, comporte plusieurs lectures : anthropologie des villages afro-mexicains, syncrétisme des spiritualités catholique et africaines, place des femmes dans la société.

Cet ouvrage est issu d’une maquette réalisée au cours d’un atelier dans le cadre du projet Inframundo dirigé par Ana Casas et Ramon Pez sur l’invitation d’Hydra, galerie d’art et maison d’édition basée à Mexico City. Le projet a reçu le Dummy Book Award aux Rencontres d’Arles 2022. Une exposition lui sera consacrée lors de l’édition 2023.

Repères

Points forts

• Un voyage au cœur d’une communauté intergénérationnelle et solidaire de femmes afromexicaines.

• Des images captivantes où la magie de la forêt côtoie l’intimité des portraits.

• Une maquette immersive – lauréate du Luma Rencontres Dummy Book Award 2022 – grâce à une technique mixte qui mêle photographie, scrapbooking et peinture.

• Un autre ouvrage photographique sur le lien entre cultures ancestrales et forêts primaires en Amérique du Sud : Ritual Inhabitual, Forêts géométriques, Actes Sud, 2022.

• Du même graphiste : Le Livre de la jungle, Yann Gross, Actes Sud, 2018.

Mots-clés

événement

-Uneexpositionconsacréeà l’ouvrageseraprésentéeaux Rencontres d’Arles 2023.

-LumaRencontresDummy Book Award 2022

Née en 1983 à Lodz (Pologne), Maciejka Art a grandi en Italie. Diplômée en photographie et en vidéo de l’Académie des beaux-arts de Venise et de l’IED de San Luis (Argentine), elle travaille à Londres à partir de 2011. Depuis 2015, elle vit à Mexico City et voyage régulièrement à travers l’Amérique du Sud. Elle y a mené plusieurs résidences et projets artistiques comme Las chicas de Iquitos en Amazonie péruvienne, Mexican Flowers au Mexique et d’autres projets en Colombie.

• Mexique / féminisme / communauté / femmes, syncrétisme / spiritualité / intergénérationnel / transmission / magie / plantes / médecine traditionnelle

photographie Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
19 × 25 cm 148 pages 80 illustrations en noir et blanc et en couleur ouvrage relié isbn : 978-2-330-17891-8 octobre 2023 prix provisoire : 35 € 9:HSMDNA=V\]^V]:

12,5 × 19 cm

144 pages

65 photographies en noir et blanc et en couleur

ouvrage broché

photo poche n° 175

isbn : 978-2-330-18286-1

octobre 2023

prix provisoire : 13,90 €

PHOTOGRAPHIES AU SAUT DU LIT

Textes de Clara Bouveresse

Ce livre dessine une histoire de la photographie allongée, invitant à voyager de lit en lit au gré des nuits et des rencontres.

Nombre de photographes se sont emparés du motif, tout à la fois intime et universel, du lit, depuis les portraits mortuaires du xixe siècle jusqu’au lit transformé en néo-bureau pour le télétravail au xxie siècle.

Nouvelle matrice créative, ce motif brouille la frontière entre privé et public, fiction et documentaire. Lits défaits et laissés vides par l’absence, en forme d’autoportraits, lits peuplés de familles, témoignages du quotidien, lits donnant chair aux relations des amants, lits “à soi” offrant un refuge temporaire, lits de fortune de ceux qui n’ont plus de “chez soi”… Parfois photographiés à l’improviste, ils peuvent aussi être répertoriés de façon systématique. Ce livre, à lire de préférence au lit, passionnera les amateurs de siestes et de grasses matinées, les rêveurs et les experts en plafonologie – la science de l’observation du plafond, propice à la méditation. Il invite à revisiter l’histoire de la photographie “à l’horizontale” sous un nouvel angle, circonscrit et pourtant étendu… Pour trouver le sommeil, et l’inspiration.

Repères

Points forts

• Une surprenante histoire de la photographie à travers le motif du lit.

• Une réflexion en images sur la fonction symbolique, politique et sociale du lit.

• De la même autrice : coffret Photo Poche Femmes photographes (2020) : 5 900 ex. vendus.

• Pour découvrir les artistes de la sélection dans la collection Photo Poche : Claude Cahun (no 85, réédition en 2023), Sophie Calle (no 101, 2022), Klavdij Sluban (no 169, 2022), Sabine Weiss (no 166, 2021), Berenice Abbott (no 61, réédition en 2010), Graciela Iturbide (no 136, 2011), HenriCartier Bresson (no 2, réimpression en 2023).

• Le livre en parle : Les Dormeurs de Sophie Calle (Actes Sud, 2001).

Mots-clés

Clara Bouveresse est historienne de la photographie. En 2019, elle a dirigé le coffret Femmes photographes (Photo Poche nos 160-162, Actes Sud, 2020) et créé l’exposition Femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve, présentée aux Rencontres d’Arles (catalogue publié par Actes Sud, 2019). En 2017, elle a édité plusieurs travaux sur l’agence Magnum, dont, chez Actes Sud, Magnum Manifesto, catalogue de l’exposition présentée à l’International Center of Photography de New York.

• Photo Poche thématique / lit / collectif / histoire de la photographie / intime / relations humaines / documentaire / portrait / vie privée / politique / sommeil / repos

photographie Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
PHOTO POCHE
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12,5 × 19 cm

144 pages

77 photographies en noir et blanc et en couleur

ouvrage broché

photo poche n° 174

isbn : 978-2-330-18289-2

octobre 2023

prix provisoire : 13,90 €

JAMES BARNOR

Photographies de James Barnor

Introduction de Christine Barthe

Né au Ghana en 1929, James Barnor ouvre son premier studio de photographie, Ever Young, en 1953. Il développe une pratique innovante du portrait, installant ses modèles à l’extérieur, avec en toile de fond le quotidien de la capitale, Accra, pleine de vie.

Travaillant en parallèle pour la presse, il est l’un des premiers photojournalistes ghanéens à collaborer avec l’antenne locale du journal britannique Daily News. En 1957, ce statut lui permet d’être accrédité pour couvrir la déclaration d’indépendance de son pays.

En 1959, désireux de parfaire sa technique, il quitte Accra pour l’Angleterre pendant dix ans, période où il étudie la couleur au Medway College of Arts (Kent) avant d’être recruté par Colour Processing Laboratories, grande entreprise de tirage couleur. Il réalise à cette époque plusieurs photographies qui feront la une de Drum, magazine sud-africain engagé dans la lutte anti-apartheid. Il nous fait redécouvrir les “Swinging Sixties” de Londres du point de vue de la diaspora africaine...

À la fin des années 1960, il est recruté par Agfa-Gevaert et retourne au Ghana afin d’y créer le premier laboratoire couleur du pays. Il s’installe à Accra les vingt années suivantes, travaillant alternativement comme photographe indépendant, pour des organismes d’État et au sein de son nouveau studio, X23.

Représenté par la galerie Clémentine de la Féronnière, James Barnor vit aujourd’hui au RoyaumeUni. À travers la Fondation James Barnor, il se consacre à la valorisation de ses archives et à la transmission de son savoir-faire, dans la volonté de promouvoir la photographie africaine avec le Prix James Barnor. Entre 2021 et 2022, son œuvre a fait l’objet d’importantes rétrospectives à la Serpentine North, à Londres puis à la fondation Luma à Arles.

Christine Barthe est commissaire d’exposition et responsable scientifique de l’unité patrimoniale des collections photographiques au musée du Quai Branly ‒ Jacques Chirac depuis 2004. Elle est notamment commissaire de l’exposition Mondes photographiques, histoires des débuts (Actes Sud, 2023) et autrice de l’introduction du Photo Poche no 168, Samuel Fosso (Actes Sud, 2022).

Repères

Points forts

• Photographe éclectique, James Barnor marie la tradition du portrait de studio, souvent associée aux grands photographes africains du xxe siècle, à la photographie de rue.

• Un autre visage de l’époque des Swinging Sixties de Londres, du point de vue de la diaspora africaine.

• Pour découvrir la photographie africaine dans la collection Photo Poche : Samuel Fosso (no 168, 2022), Malick Sidibé (no 145, 2013), Seydou Keïta (no 63, dernière édition en 2014).

• À mettre en lien avec le catalogue des 53e Rencontres internationales de la photographie (Actes Sud, 2022) où a été exposé James Barnor.

• Exposition James Barnor : Accra/London

– A Retrospective, du 28 mai 2023 au 15 octobre 2023.

Mots-clés

• Studio / portraits / photojournalisme / photographie de rue / Ghana / Angleterre / diaspora

photographie Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
PHOTO POCHE
PHOTO POCHE
9:HSMDNA=V]W]^W:
James Barnor

9782330184902

LOT 2 AFFICHES PHOTO POCHE 2023

Margit Erb dirige la Fondation Saul Leiter. Elle a notamment assisté le photographe dans l’organisation de ses archives.

Michael Parillo, éditeur et journaliste, est directeur adjoint de la Fondation Saul Leiter.

Adam Harrison Levy, auteur et journaliste, enseigne à la School of Visual Arts de New York.

Michael Greenberg est critique littéraire. Il publie régulièrement dans The New York Review of Books.

Lou Stoppard est autrice et commissaire d’exposition.

Asa Hiramatsu est une peintre et critique d’art japonaise.

SAUL LEITER RÉTROSPECTIVE 1923-2013

Saul Leiter.

« Je regarde les choses les plus insignifiantes et je trouve en elles de la beauté », affirmait Saul Leiter. Cet ouvrage rétrospectif rassemble toutes les facettes de son œuvre, d’une étendue considérable. Durant une vie entière consacrée à la création artistique, le photographe et peintre Saul Leiter a produit un corpus de plus de 20 000 tirages photographiques, 4 000 tableaux et quelque 40 000 diapositives.

D’une érudition stupéfiante – sa sensibilité était aiguisée par des décennies de lecture frénétique –, il pratiquait une autodérision déroutante et se méfiait du succès. Cela explique-t-il que sa reconnaissance ait été si tardive ? Au fil de cette rétrospective, cinq essais permettent de comprendre cet artiste secret éclairant tant la biographie de ce fils de rabbin que la cohérence de son œuvre. Car chez cet admirateur de Vuillard et Bonnard, peinture et photographie sont les deux facettes d’une même médaille.

De la street photography à ses images pour la mode en passant par ses nus féminins et ses peintures, ce livre nourri de ses archives personnelles révèle une œuvre immense et inclassable.

• Une œuvre parfaitement inclassable d’une sensibilité unique.

• Cette rétrospective attendue est composée de cinq grandes parties : les débuts, la street photography, la mode, la peinture, l’intime.

• Tous les livres de Saul Leiter publiés par Textuel ont connu un réel succès. All About Saul

Leiter : 7500 ex, Forever Saul

Leiter : 4500 ex, The Unseen

Saul Leiter : 4800 ex.

Événement:

Grande exposition Saul Leiter aux Rencontres d’Arles 2023 (Luma), ce qui va encore renforcer la visibilité de Saul Leiter.

25,4 x 30,5, relié

Couverture toilée

352 pages

300 images

69€

8 novembre 2023

• Photographie

• Monographie

9782845979628
La rétrospective qui célèbre le centenaire de la naissance de

• 25,5 x 21 cm

• 224 pages

• 170 illustrations

• 45.00€

• Relié

• ISBN EN 978-94-6230360-7 (Section en français à la fin de l'ouvrage)

Iwan Strauven, Benjamin Zurstrassen, Aniel Guxholli, Dirk Van de Vijver, Jos Vandenbreeden, Michel Provost, Ine Wouters, Camille Paget, Debora Silverman

Horta and the Grammar of Art Nouveau

Victor Horta et la Grammaire de l’Art Nouveau propose une analyse innovante et approfondie de l'approche architecturale de Victor Horta, l'architecte belge dont les créations entre 1893 et 1905 ont été déterminantes pour le développement de l'architecture Art Nouveau. Ce livre, édité par Iwan Strauven (professeur d'Histoire de l'architecture, ULB) et Benjamin Zurstrassen (directeur du Musée Horta à Bruxelles), rassemble de nouvelles recherches d'experts belges et internationaux sur l'œuvre de Victor Horta, offrant de nouvelles perspectives à propos de l'architecture Art nouveau.

La première partie de l’ouvrage jette un nouvel éclairage sur la boîte à outils de Victor Horta. En se concentrant sur les sources architecturales d'une œuvre spécifique, la Maison Tassel, elle permet de comprendre où et comment Victor Horta concevait ses projets. La deuxième partie aborde certains thèmes fondamentaux de l'architecture de Victor Horta, comme l'utilisation rhétorique de la structure, l’utilisation innovante des matériaux et l'utilisation de la lumière dans le développement du plan dynamique. Elle donne également un compte rendu détaillé de la place de Victor Horta dans l’histoire du mouvement moderne écrite par Sigfried Giedion, en particulier dans son ouvrage fondateur Espace Temps Architecture. Une troisième partie de l’ouvrage explore la relation entre l'invention de l'Art nouveau par Victor Horta et l'entreprise coloniale du roi Léopold II. Ce chapitre dévoile des documents d'archives récemment redécouverts sur le projet de Victor Horta pour le Pavillon de l'État libre du Congo à l'Exposition universelle de 1900 à Paris.

Cet ouvrage est abondamment illustré de cartes, de plans et d'un matériel photographique exceptionnel et inédit, commandé par Victor Horta lui-même. Ces sources archivistiques sont complétées par une série de photographies du photographe d'architecture Maxime Delvaux, spécialement commandées pour ce projet. Elles donnent une vision contemporaine des bâtiments de Horta sous l'angle des différents thèmes abordés dans l'ouvrage.

Fonds Mercator S.A.

Rue du Midi 2 - 1000 Bruxelles (Belgique)

Tél. +32 (0)2 5482535 / Fax +32 (0)2 5021618

pv@fondsmercator.be

• 25,5 x 21 cm

• 224 pages

• 170 illustrations

• 45.00€

• Relié

• ISBN EN 978-94-6230360-7 (Section en français à la fin de l'ouvrage)

Iwan Strauven, Benjamin Zurstrassen, Aniel Guxholli, Dirk Van de Vijver, Jos Vandenbreeden, Michel Provost, Ine Wouters, Camille Paget, Debora Silverman

Horta and the Grammar of Art Nouveau

• L’ouvrage présente à un large public les travaux révolutionnaires de chercheurs confirmés et débutants.

• L’ouvrage apporte une série d’interprétations nouvelles de l’œuvre de Victor Horta, un des architectes belges les plus emblématiques du tournant du 19e siècle. Elles englobent une analyse structurelle de son approche architecturale, de la réception de son œuvre dans une perspective internationale et de ses liens avec l’État libre du Congo de Léopold II.

• La publication explore l'Art nouveau d’Horta à partir de l'attitude créatrice de l’architecte au sens large. Il apparaît clairement que différents thèmes, éléments contextuels et outils de conception sont récurrents dans la carrière de Victor Horta. Compte tenu de cette continuité, on assiste à l’émergence de nouvelles manières d’interpréter ses œuvres les plus connues.

• Pour la première fois, le lien entre Horta et l’État libre du Congo de Léopold II fait l'objet d'une attention particulière de la part des chercheurs. Grâce à un essai de Deborah Silverman, l’ouvrage propose une interprétation de l'Hôtel Van Eetvelde, la maison d’Horta pour le secrétaire général de l'État libre du Congo. Par une lecture attentive des documents d'archives, Camille Paget reconstitue le contexte de son projet pour le Pavillon de l'État libre du Congo à l'Exposition de Paris en 1900.

• L’ouvrage comprend des plans jamais publiés du Pavillon de l'État libre du Congo et d'un jardin d'enfants à Paris, d'un jardin d'enfants conçu pour la même occasion, ainsi que des photographies d'architecture récemment découvertes, commandées par Horta lui-même. Le photographe d'architecture belge Maxime Delvaux a été chargé de réaliser de nouveaux portraits photographiques des œuvres clés d’Horta.

• Aniel Guxholli et Dirk Van de Vijver sont tous deux titulaires d'un doctorat sur l'œuvre de Victor Horta. Deborah Silverman est professeur d'histoire et d'histoire de l'art à l'UCLA, où elle est titulaire de la University of California

Presidential Chair in Modern European History, Art and Culture (chaire présidentielle de l'Université de Californie sur l'histoire, l'art et la culture de l'Europe moderne). Jos Vandenbreeden est architecte et professeur émérite au département d'architecture de Sint-Lucas (Bruxelles/Gand). Il a été responsable de la restauration de la Maison Solvay à Bruxelles, conçue par Victor Horta.

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• 24 x 17 cm

• 144 pages

• 90 illustrations

• 35.00€

• Broché

• ISBN FR 978-94-6230353-9

Véronique Boone, Maurizio Cohen, Benoît Moritz

Parcours d'Architectes

Parcours d’architectes à Bruxelles est une série de livres d’architecture bruxelloise traitant de façon monographique l’œuvre d’architectes ayant marqué le paysage bâti de Bruxelles après la première guerre mondiale. La série propose de valoriser des architectes dont le travail est moins connus du grand public mais qui gagnent à l’être, tan t leurs productions intègrent une relation intime avec Bruxelles. Chaque volume met en lumière un parcours singulier, au sens propre comme au sens figuré, dévoilant le patrimoine bâti autant que les facettes peu connues et étudiées de l’histoire urbaine de Bruxelles.

Le premier volume présente le parcours de Stanislas Jasinski (1901-1978) qui s’étend des années 1920 à 1970. Il est l’auteur de très nombreux projets réalisés en particulier en région Bruxelloise. Son travail consiste en une réinterprétation de Bruxelles à travers le thème de l’immeuble à appartement en tant que typologie de l’évolution de la ville. La majorité de sa production est bien conservée et bien visible dans l’espace publique. Outre sa production architecturale, Jasinski nous a laissé de nombreux articles et de textes importants, témoignant de son engagement constant, tout au long de sa vie, dans le débat sur l’architecture et l’urbanisme. Le parcours de Stanislas Jansinski est sans conteste à découvrir et apprécier.

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Textes : Julien Fouin

Photographies : Marvin Leuvrey

Mise en vente novembre 2023

ISBN : 979-10-91713-24-5

Prix de vente : 59 €

Format intérieur : 215 x 265 mm

Couverture rigide

448 pages sur offset supérieur120 g

PIERRE GAGNAIRE UNE VIE EN CUISINE

Julien Fouin

La vie de Pierre Gagnaire est digne de figurer dans un roman de Balzac. Comment ce petit garçon timide, né dans un village du Forez, pas sûr de lui, peu doué pour les études et qui n’a jamais vraiment eu envie de cuisiner, est devenu l’un des chefs les plus connus au monde ?

Nous aimons tous les histoires de héros et le chef Pierre Gagnaire en est un. Il a réussi à dépasser la faillite retentissante de son restaurant qui avait 3 étoiles au Michelin à Saint-Etienne. Il ne s’est pas écroulé, il est reparti plus fort, plus haut, plus vite, il s’est réinventé totalement à 46 ans, à un âge où la plupart des chefs qui ont commencé la cuisine comme lui à 16 ans, sont déjà au bout du rouleau. Aujourd’hui, après un demi-siècle en cuisine, il se met à nu dans ce livre généreux, à la fois biographie, recueil de souvenirs et rétrospective d’une œuvre culinaire et artistique qui fera date.

Les points forts du livre

C’est un monstre de la cuisine et un demi-siècle d’histoire que l’on découvre dans ce livre au travers d’anecdotes, de témoignages, de récits, de recettes et de rencontres. Pour la première fois, le chef Pierre Gagnaire ouvre ses archives et dévoile 50 ans de menus et ses recettes cultes. Des dizaines de photos d’archives et documents inédits permettent de découvrir l’intimité d’un chef qui règne aujourd’hui sur plus de 10 établissements en France et à l’étranger.

Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey

Auteurs

Pierre Gagnaire, une vie en cuisine

L’auteur

JULIEN FOUIN

Auteur de Beurk c’est bon, Brut de Camargue, Saveurs Sauvages, Cuisine Paysanne, Julien Fouin, créateur du magazine Régal a été plus de 15 ans journaliste spécialisé dans l’écologie et la gastronomie. Il est aujourd’hui chef d’entreprise, à la tête de 7 restaurants et 2 boulangeries.

Photographies (hors archives)

MARVIN LEUVREY

Photographe et artiste basé à Paris, formé aux Beaux Arts de Lyon et à l’Ecal de Lausanne, Marvin Leuvrey utilise à la fois la manipulation analogique et numérique, la 3D ou la vidéo. Il a présenté son travail artistique dans le musée Benaki à Athènes, le Fotomuseum Winterthur ou la Post Gallery à Tokyo. Il collabore aussi avec des clients tels que Dior, Hermès, Salomon, M magazine, Wallpaper.

Traitement des archives

EMMANUELLE POLLE

Journaliste de formation, Emmanuelle Polle a travaillé 10 ans à Radio France. Auteure de la monographie de Jean Patou (Flammarion), elle s’est spécialisée dans le patrimoine de la mode en collaborant avec des maisons comme Dior ou Cartier.

Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey Pierre Gagnaire, une vie en cuisine Julien Fouin, Marvin Leuvrey

En librairie le 4 octobre 2023

17 x 24 - 176 pages - Relié - 29 e

ISBN : 978-2-8126-2524-4

rayon / cuisine et gastronomie mots clés / livre pratique - cuisine - cuisine pour les débutants - cuisine quotidienne cuisine facile - cuisiner sans recette

Au pif

45 recettes sans grammage ni mesure

Victor Coutard

« Suivre une recette classique revient à voyager en avion, seule la destination importe. Cuisiner au pif c’est prendre sa bicyclette pour éprouver le paysage. Le résultat est le même, on finit toujours par arriver quelque part. L’expérience, elle, est diamétralement opposée. » Victor Coutard aime cuisiner mais il déteste les recettes. Alors comment fait-il ? On pourrait dire qu’il cuisine à l’instinct, mais ça serait laisser penser que c’est inné, qu’il n’y a aucun apprentissage ou savoir-faire. Bien au contraire, pour cuisiner sans recette il a appris à faire confiance à ses sens, à associer les saveurs et les goûts, à connaître les produits, il a expérimenté, goûté, testé, raté, recommencé... Avant de proposer ses recettes préférées, Victor Coutard nous donne les clés de cette cuisine au pif qu’il expérimente au quotidien. Il nous apprend à cuisiner avec nos cinq sens : regarder et comprendre les textures, les changements de couleurs, sentir les produits frais un à un puis combinés pour tester une association, toucher pour bien choisir les fruits et légumes bien sûr, mais aussi pour ajuster la cuisson de la viande par exemple, écouter les bruits de la cuisson et puis, évidemment, goûter. Il nous guide dans le choix des bons ustensiles, nous accompagne dans la composition de notre garde-manger, pour savoir ce qu’il contient et comment utiliser chaque élément. Il liste les aliments par famille de goût et nous explique comment les associer. Il répertorie les herbes aromatiques et leurs usages et fait de même pour les graines et les fruits secs, les agrumes et les épices. Il propose aussi des sauces inratables qui animent les plats les plus banals.

Après ces précieux conseils, Victor Coutard propose 15 menus soit 45 recettes faciles à réaliser. Mais à quoi ressemble une recette au pif ? On regarde le beurre, dès qu’il mousse, on ajoute les pommes de terre, on contrôle la cuisson du gâteau qui doit être brillant au centre, on veille à la coloration des champignons, on attend l’évaporation complète du bouillon, on ajoute des cuillerées, des pincées, des poignées, quelques gouttes et de bonnes rasades… Ensuite on se lâche des deux mains et on cuisine au pif !

Victor Coutard est auteur, journaliste et rédacteur en chef adjoint du magazine Regain. Son travail d’auteur souhaite valoriser la liberté de création, la qualité des matières premières, la recherche d’efficacité, l’ancrage dans le temps et le savoir-faire des artisans et des producteurs.

points forts

• Un livre pour les timides en cuisine, les « nuls », pour tous ceux qui décrètent : « moi je ne sais pas cuisiner ».

• Un livre ludique qui propose une approche empirique de la cuisine, avec une première partie qui donne les bases pour enfin se lâcher et improviser.

• 15 menus, 15 entrées, 15 plats, 15 desserts, 45 « recettes ».

livre pratique cuisine
Victor Coutard

Sommaire

6 — Introduction

8 — Mode de désemploi

10 —

PARTIE I

POUR COMMENCER

12 — La cuisine des cinq sens

Voir Sentir Toucher Entendre Goûter

16 — Batterie de cuisine

Les ustensiles indispensables pour cuisiner au pif

24 — Garde-manger

Les aliments par famille de goût

Les herbes aromatiques

Les graines et les fruits secs

Les agrumes

Les épices

28 —

Sauces et vinaigrettes de base

30 — Les 10 commandements de la cuisine au pif

32 —

PARTIE II

RECETTES

156 — Index

4 5

Les dix commandements de la cuisine au pif

I — Le produit, tu chériras

Laissez leur goût aux choses. Chérissez une approche sensorielle de la cuisine : touchez, écoutez, regardez, sentez et, bien sûr, goûtez. Goûtez tout le temps, au moment de choisir les aliments et pendant que vous cuisinez.

II — Le producteur, tu écouteras

Les producteurs connaissent leurs ingrédients mieux que personne et savent quand et comment il convient de les cuisiner. Une relation de confiance avec un producteur, c’est l’assurance d’obtenir les meilleurs aliments.

V

On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. En cuisine, c’est une promesse de goût. Associez les couleurs et les formes, faites confiance à votre sens de l’esthétique.

VI — La simplicité, tu chériras

Le trop est l’ennemi du bien. Recherchez des goûts naturels, honnêtes et sans détour.

VII — L’ouverture, tu cultiveras

Ne vous reposez pas sur vos acquis. Découvrez le monde et ses mille façons de cuisiner. Lisez, écoutez des émissions culinaires, regardez des documentaires, sortez au restaurant, discutez avec les chefs, les producteurs et les commerçants. Apprenez des autres.

VIII — La main à la pâte, tu mettras Faire, c’est penser. C’est en faisant qu’on apprend.

III — Des saisons, tu profiteras

Renseignez-vous sur la provenance de vos produits et de la façon dont ils ont été cultivés. Utilisez des produits de saison et, quand les saisons sont courtes, allongez la durée de vie de ces produits en les séchant ou en réalisant des conserves. Manger de saison vous inscrit dans le temps et dans l’espace, c’est l’assurance d’avoir des ingrédients au top de leur goût.

IV — En confiance, tu cuisineras

Faites confiance à vos sens et à votre expérience. Vous savez ce que vous aimez, ce dont vous avez besoin, écoutez-vous.

IX

Aménagez-vous un endroit agréable pour prendre vos repas, même quand vous êtes seul. Invitez, mangez ensemble. Savourez le rituel de la table. Le moment du repas est un moment de partage et de générosité.

X — La transmission, tu assureras

Faites passer d’une personne à une autre, d’une génération à l’autre et d’un lieu à l’autre vos savoir-faire culinaires.

18 19
— La beauté, tu embrasseras — Le plaisir, tu partageras

Sauces et vinaigrettes

15

Vinaigrette

(Mémo pratique pour la vinaigrette : 1 volume de vinaigre pour 3 à 4 volumes d’huile)

Commencez par verser le vinaigre dans un bol. Faites-y dissoudre une pincée de sel. Le sel a un rapport très particulier avec le vinaigre. Lorsque vous ajoutez juste ce qu’il faut de sel, celui-ci vient dompter et balancer l’acidité du vinaigre. Ajoutez le sel petit à petit, en goûtant au fur et à mesure. Si vous salez trop, rééquilibrez avec une goutte de vinaigre. Ajoutez du poivre fraîchement moulu, puis l’huile d’olive et fouettez. La vinaigrette devrait être vive, équilibrée, ni trop huileuse, ni trop acide. Ajustez les proportions, goutte à goutte, jusqu’à satisfaction.

Le raïta

Cette sauce froide originaire de la cuisine indienne est servie en accompagnement de plats épicés pour apporter une sensation de fraîcheur au repas. Cette sauce se marie à merveille avec les crudités et trouvera toute sa place à l’apéritif pour des “dips”. Il en existe autant de variations que de cuisiniers mais la base est toujours la même : un produit laitier + des légumes croquants (concombre, tomates, carottes…) + des herbes (menthe, ciboulette, coriandre…) + des épices (cumin, gingembre, paprika, poivre…).

La sauce teriyaki

Utilisée en tant que marinade ou en garniture pour le riz, les viandes et les légumes, la sauce Teriyaki est une sauce sucrée. La recette japonaise est composée d’un mélange à parts égales des trois piliers de la cuisine traditionnelle japonaise : le saké, le mirin et la sauce soja.

Selon vos goûts, vous pouvez éventuellement ajouter de la fécule de maïs ou de pomme de terre pour rendre votre sauce plus épaisse, du gingembre râpé pour la rendre plus épicée, du miel ou de la cassonade pour la rendre plus sucrée. Pour une portion de sauce, il faut simplement mélanger 1 volume de sauce soja + 1 volume de saké + 1 volume de mirin.

La recette de Camille

Mélangez une boîte de cream cheese, deux échalotes finement émincées, le jus d’un demi-citron, du sel, beaucoup de poivre, du paprika (sésame, piment d’Espelette, sumac…), quelques brins de ciboulettes hachés puis mélangez. Ajoutez une pincée de paprika et un tour de moulin sur le dessus pour faire joli.

16

Menu I

Carpaccio de radis bleu et noisettes

Soupe de cresson et lard fumé

Moelleux au chocolat

23

Carpaccio de radis bleu et noisettes

Épluchez un radis bleu, puis émincez-le à la mandoline (ou avec un couteau d’office). Disposez les tranches sur une assiette.

Arrosez d’un filet d’huile d’olive et de quelques gouttes de jus de citron, puis parsemez d’éclats de noisettes grillées.

Ajoutez quelques feuilles de persil et les zestes de citron.

Salez, poivrez.

24

Soupe de cresson et lard fumé

Rincez une botte de cresson, pelez et coupez des pommes de terre à chair tendre.

Faites fondre une noix de beurre dans une grande casserole à feu doux. Dès qu’il mousse, faites revenir les pommes de terre, un oignon émincé et une gousse d’ail.

Versez de l’eau à hauteur, laissez bouillonner jusqu’à ce que les pommes de terre soient tendres.

Ajoutez ensuite le cresson, remuez pendant 5 minutes, le cresson va fondre petit à petit et prendre une belle couleur verte. Salez, poivrez.

Ôtez du feu et mixez pour obtenir une soupe bien lisse.

Faites griller des tranches de lard fumé (ou de bacon ou de pancetta) à la poêle.

Rectifiez l’assaisonnement et servez la soupe bien chaude, accompagné des tranches de lard fumé, et d’une cuillerée de crème fraîche.

26

Moelleux au chocolat

Préchauffez le four à 160°C, et beurrez un moule à gâteau. Faites fondre une tablette de chocolat avec une demi plaque de beurre demi-sel au bain marie. Remuez régulièrement, et versez dans un grand bol.

Ajoutez 3 ou 4 cuillères à soupe de cassonnade et 3 œufs, puis mélangez afin d’obtenir une préparation onctueuse. Incorporez ensuite une cuillère à soupe de farine, puis une bonne poignée de poudre d’amande.

Enfournez pour une demi heure environ. Le cœur du gâteau doit briller légèrement. Dégustez tiède, accompagné de yaourt frais.

28

Ouvrage coécrit par trois historiens: AstrigAtamian, docteure en Histoire et civilisations de l’INALCO, spécialiste du mouvementcommuniste arménien en France.

Claire Maroudian, directricede recherche émériteau CNRS, spécialiste de l’histoire de l’Arménie etdu Caucase (19e-20e siècles), notammentautricede L’Arménie dans la collection « Que sais-je? » et coautrice de l’ouvrage Les Arméniens en France. Du chaos à la reconnaissance (édition de l’Attribut, 2010).

Denis Peschanski , historienetdirecteur éméritede recherches au CNRS, spécialiste de l’histoire du communisme et de la France de Vichy, présidentdu conseilscientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes.

Il a notammentpublié Des étrangers dans la Résistance (Éditions de l’Atelier, 2013).

MANOUCHIAN

Missak et Mélinée Manouchian, deux orphelins du génocide des arméniens engagés dans la Résistance française.

AstrigAtamian, Claire Mouradian, Denis Peschanski

Enfin le livre de référence sur Missak et Mélinée Manouchian.

Deux étrangers, arménienset communistes, entrentau Panthéon : la valeursymbolique de cetévénementest considérable.Grâce aupoèmed’Aragon,puis à la chanson deLéo Ferré, l’odieuse«Affiche rouge », placardée dans toutes les grandes villes de France en 1943,dénonçant« l’armée du crime»estdevenue un emblèmede la Resistance. On avoulu en faire des assassins, onen a fait deshéros.

Mais qui connaîtMissak et Melinée Manouchian? Nous avonschoisi de reconstituerl’histoire de ces deux orphelinsdu génocide des Arméniens enoffrantune focale élargie sur leur parcours.Arrivés en France au mitemps desannées20,c’està Paris qu’ils serencontrent, Missak adhèreauparti communiste et c’estensemble qu’ils s’engagent dans la résistance au sein d’ungroupe armé très actifbaptisé FTP-MOI. La « Main d’Œuvre Immigrée »désigne les résistants étrangersau sein des célèbresFrancs-Tireurs Partisans.MissakManouchian enprend la responsabilité militaire pour la région parisienne enaoût43.Repérés,filés, arrêtéset torturés par les policiersfrançais au service de l’occupant allemand, les 22hommesdugroupe serontexécutés le 21 février 1944au Mont Valérien et Olga Bancicsera guillotinéeen Allemagne.

Ce parcoursdocumentaire nourri d’archives dontde nombreux inédits est le fruit d’une exceptionnelle investigation.Photographies,documentsfamiliaux, archivespolicières et administratives,coupures de presse,correspondances dont plusieurs lettresinédites jalonnent cepassionnantparcours.

• Alors qu’il n’existe jusqu’à ce jour que le livre de Mélinée, cet ouvrage est le premier conçu par les meilleurs spécialistes de l’histoire des Arméniens et des étrangers dans la Résistance.

• Une exceptionnelle investigation documentaire riche d’inédits.

• À l’heure des vives controverses concernant l’immigration, il n’est pas anodin de mettre en évidence le rôle de ces étrangers dans la Résistance française. Événement : entrée au Panthéon de Missak Manouchian accompagné de Mélinée le 21 février 2024.

21 x 27, relié

192 pages

250 images

39 €

9782845979611

8 novembre 2023

• Histoire

• Archives

• Beau-Livre

• Panthéon

Parmi les plus de 200 documents, nombreux sont rares et certains inédits comme:

- Des photos prise à l’orphelinat de MissakManouchian:

-
Des photo prise à l’orphelinat de Mélinée Manouchian. - Des photo prise à l’orphelinat de Mélinée Manouchian.

- La lettre d’Olga Bancic (adressée à sa fille), unique femme arrêtée avec les 22 autres membres du groupe et guillotinée en Allemagne.

19,6 × 25,5 cm

32 pages

25 illustrations en couleur

ouvrage broché

ouvrage bilingue français/anglais

coédition fondation d’entreprise hermès/actes

sud

isbn : 978-2-330-18299-1

novembre 2023

prix provisoire : 10 €

CAHIER DE RÉSIDENCE 12 : BIANCA BONDI

Attentive à agir en amont dans le soutien à la création contemporaine, la Fondation d’entreprise Hermès a mis en place en 2010 des cycles de résidences d’artistes au sein des manufactures de la maison Hermès. Aux côtés des artisans qui les initient à leurs gestes et savoir-faire, les plasticiens sont invités à concevoir des pièces originales dans des matières d’exception : soie, argent, cristal ou encore cuir.

Véritables cartes blanches, ces résidences visent à stimuler l’imaginaire des artistes en leur permettant d’expérimenter de nouvelles modalités de production. Issues d’un dialogue fructueux entre art et artisanat, les œuvres sont réalisées en double exemplaire : le premier devient la propriété de l’artiste, tandis que le second est conservé par la Fondation, disponible pour les présentations auprès du public.

En 2023, la Fondation d’entreprise Hermès a confié le parrainage de son programme de résidences d’artistes au commissaire d’exposition Gaël Charbau. Ce dernier a ainsi accompagné la plasticienne Bianca Bondi en résidence au sein de la Holding Textiles Hermès (Pierre-Bénite), située en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Née en 1986 à Johannesburg, Afrique du Sud, Bianca Bondi vit et travaille à Paris. Elle pratique une science que l’on pourrait qualifier d’“alchimie instinctive”. Elle revendique l’influence des théories de Carl Gustav Jung, notamment l’étude de ce qu’il a nommé “l’âme” ou encore les concepts d’“inconscient collectif” et d’“archétype”. Elle fait aussi référence dans son travail à des problématiques environnementales, sociales et humaines en empruntant librement des idées dans les domaines de la métaphysique ou de l’alchimie. Elle sélectionne et collecte précieusement des objets qui ont une histoire, une vie antérieure, pour les convoquer dans des installations symboliques qui invitent les spectateurs à réfléchir à des problématiques contemporaines.

Repères

Points forts

• Unis dans un même projet, jeunes artistes et artisans travaillent ensemble dans un esprit d’ouverture et de partage des connaissances.

• En donnant accès à des matériaux d’exception, des textures inhabituelles et des techniques ancestrales, les résidences d’artistes Hermès permettent à de jeunes artistes de réaliser une œuvre inédite dans leur production artistique et leur ouvrent de nouvelles perspectives dans le développement de leur travail.

arts Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
Cahier de résidence n° 12 BIANCA BONDI À LA HOLDING TEXTILES HERMÈS sous le parrainage de Gaël Charbau ACTES SUD FONDATION D’ENTREPRISE HERMÈS 9:HSMDNA=V]W^^V:
POSITIF N 753
9782330183691

16,4 × 24 cm

504 pages

20 illustrations en noir et blanc

ouvrage broché

isbn : 978-2-330-18305-9

coédition actes sud/palazzetto bru zane

novembre 2023

prix provisoire : 42 €

BERLIOZ ET PARIS

Ouvrage collectif dirigé par Cécile Reynaud

“Il n’y a au monde que Paris ; c’est une ville électrique qui attire et repousse successivement, mais vers laquelle, en définitif, il faut toujours revenir quand on l’a habitée et surtout quand on est français” (Lettre d’Hector Berlioz à son père, 1846)

La carrière d’Hector Berlioz (1803-1869) – né dans le Dauphiné – se joue essentiellement à Paris et le lien entre le créateur et sa ville peut être analysé comme un enrichissement réciproque. Les 27 chapitres de ce livre collectif, dirigé par Cécile Reynaud, abordent différents aspects de cette relation, depuis la rencontre – qui se fait au gré d’études de médecine, vite arrêtées, puis d’une formation artistique au Conservatoire et d’une percée au concert – jusqu’à la consécration posthume, en passant par les quelques ruptures et les nombreuses disputes qui ponctuent leur idylle. Outre les lieux de musique, les artistes contemporains et les événements extraordinaires qui ont inspiré Berlioz, les auteurs s’intéressent également au réseau artistique qui fonde la réputation de la ville, au cœur du xixe siècle, et forme la singularité du compositeur. Depuis sa place de critique influent – notamment au Journal des débats –, Berlioz devient aussi une voix de Paris et une figure incontournable pour les créateurs étrangers désirant s’y produire. L’auteur des Troyens, très au fait des débats esthétiques européens, lutte, enfin, contre les préjugés qui règnent dans la capitale française afin qu’elle puisse s’ouvrir à une nouvelle modernité.

Cécile Reynaud est directeur d’études en musicologie à l’École Pratique des Hautes Études après avoir été conservateur en chef au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France. Elle est l’auteur de publications scientifiques portant sur la période romantique et les institutions musicales. Commissaire de l’exposition Hector Berlioz présentée à la Bibliothèque nationale de France à l’automne 2003, elle a également codirigé le Dictionnaire Berlioz (Fayard, 2003) et participé à l’édition des Nouvelles Lettres de Berlioz, de sa famille, de ses contemporains (Actes Sud, 2016).

Repères

Points forts

• De nouveaux aspects de la carrière d’Hector Berlioz dévoilés.

• Des textes signés par les principaux spécialistes du compositeur.

• Un large panel d’approches : études des œuvres, des pratiques musicales, des sociabilités, de la réception posthume, etc.

• Une réflexion sur les rapports qu’un artiste entretient avec sa ville.

Mots-clés

• Berlioz / Paris / concerts / salons / postérité / romantisme / histoire urbaine / capitale culturelle

Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud musique
9:HSMDNA=V]XUZ^:
© Palazzetto Bru Zane
©
Palazzetto Bru Zane © Paris Musées / Musée Carnavalet ; © Paris Musées / Petit Palais.

12,5 × 19 cm

144 pages

74 photographies en noir et blanc

ouvrage broché

photo poche n° 98

isbn : 978-2-330-18363-9

novembre 2023

prix provisoire : 13,90 €

ANDERS PETERSEN

[Nouvelle édition]

Photographies d’Anders Petersen

Introduction de Christian Caujolle

“Poète d’un monde souvent noir, raisonnable à sa manière parce qu’excessif, Anders Petersen est en constante prise de risque”, écrit Christian Caujolle à propos de ce grand photographe suédois.

En 1978, Anders Petersen (né en 1944) se révèle par la publication de Café Lehmitz (Schirmer / Mosel, 1978) série devenue culte, récemment rééditée par Prestel (2023). Il chronique avec tendresse et précision du quotidien d’un bar de Hambourg où se retrouvent paumés, prostituées, marins et marginaux.

Attaché à l’humain, à son énigme, à sa solitude et à la complexité des émotions qu’il a su mettre en évidence aussi bien à l’hôpital psychiatrique qu’en prison ou à la maison de retraite, Anders Petersen explore ces mondes clos de l’intérieur. Élève de Christer Strömholm, père de la photographie suédoise, il revendique la dimension documentaire de son travail.

Avec son écriture au grain puissant et aux contrastes forts, cette distance qui lui est propre, se tenant à la fois en dehors et en dedans du cadre, il prend des portraits de la réalité ordinaire. Ainsi, il révèle dans des situations de marginalisation, une intensité et une vérité rares des sentiments. En 2003, Anders Petersen est nommé photographe de l’année lors des Rencontres d’Arles. Son journal photographique (en cours depuis vingt ans) City Diary (Steidl, 2012) est récompensé en 2012 par le Prix du livre Paris Photo-Aperture Foundation.

Né en 1953, Christian Caujolle est critique d’art, journaliste, photographe et directeur artistique du Château d’Eau (Toulouse). Ancien responsable de la photographie à Libération, il est l’un des fondateurs de l’Agence vu et a été directeur artistique de la galerie du même nom. Il est notamment l’auteur des introductions des Photo Poche n° 107 et 132, Agence vu’ galerie (2004) et Tendance floue (2011).

Repères

Points forts

• Nouvelle édition entièrement remaniée et enrichie des derniers travaux d’Anders Petersen.

• Un grand nom de la photographie suédoise.

• Première édition chez Actes Sud : 7 500 ex. vendus.

• Pour découvrir la photographie suédoise dans la collection Photo Poche : Christer Strömholm (no 106, 2006), mentor d’Anders Petersen ; JH Engström (no 167, 2021), son collaborateur et ami.

Mots-clés

• Photographie suédoise / intime / asile / prison / relations humaines / documentaire / portrait / marginalisation / hôpital psychiatrique / humanité / Hambourg / café Lehmnitz / prostituée

photographie Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
PHOTO POCHE
9:HSMDNA=V]X[X^:

12,5 × 19 cm

144 pages

74 photographies en noir et blanc et en couleur

ouvrage broché

photo poche n° 109

isbn : 978-2-7427-6539-3

novembre 2023

prix provisoire : 13,90 €

GUY BOURDIN [Réimpression ]

Photographies de Guy Bourdin

Introduction de Gilles de Bure

Dès son irruption dans la presse de mode au milieu des années 1950, Guy Bourdin (1928-1991) compose un univers d’une cinglante beauté.

Ses premiers travaux sont publiés par Vogue en 1955 et parmi ses plus notables collaborations figure le chausseur de luxe Charles Jourdan à partir de 1964. Dans ses images de mode, les mannequins deviennent les actrices glacées d’une sauvagerie urbaine qui ajoute à la sophistication grinçante des situations. La femme n’y est pas sublimée mais, dans un rapport de séduction, Guy Bourdin lui donne une présence intensifiée par ce qu’elle a d’insolite. Son style se distingue par son utilisation surprenante de couleurs hyperréelles, avec un jeu d’ombre et de lumière immédiatement reconnaissable.

Intrigué par le travail des surréalistes, en particulier celui du prodigieux Man Ray, Guy Bourdin porte les influences de son mentor, avec une propension particulière à dépeindre les aspects sinistres et érotiques de la vie quotidienne. Il réinvente les standards de beauté tout en bousculant les mœurs sociales.

En 1985, Bourdin se voit offrir le Grand Prix national de la photographie par le ministère de la Culture, qu’il refuse par souci d’humilité. Malgré cela, son nom est retenu sur la liste des lauréats, et, en 1988, il accepte l’Infinity Award de l’International Center of Photography de New York pour sa campagne publicitaire pour Chanel.

Gilles de Bure (1940-2013) a été journaliste d’art pour, entre autres, Les Nouvelles littéraires, Glamour, Beaux Arts et Technikart, sur des sujets allant de la danse à l’architecture. Il a été l’auteur de livres consacrés à Jean Nouvel, Ettore Sottsass, Claude Vasconi et, plus récemment, Christian de Portzamparc. Il a été responsable de la Galerie d’actualité du Centre de création industrielle - Centre Pompidou et le premier directeur de la Grande Halle de la Villette.

Repères

Points forts

• L’une des signatures marquantes de la photographie de mode française, avec son esthétique d’avant-garde, transgressive et cinglante.

• Des images intrigantes et sensuelles, où le raffinement de la haute couture française exalte la brutalité toute banale de la ville moderne.

• Première édition : 5 000 ex. vendus.

• Quand la mode rencontre le surréalisme dans la collection Photo Poche : Man Ray (no 33) ; Helmut Newton (no 26) ; Erwin Blumenfeld (no 171).

• Exposition Guy Bourdin : Storyteller, du 24 février au 31 août 2023 à Milan.

Mots-clés

• Photographie de mode / surréalisme / Vogue / hyperréalisme / érotique / beauté / mode / séduction / sensualité / avant-garde / transgression

photographie Visuel provisoire - Diffusion Actes Sud
POCHE
PHOTO
9:HSMHOC=\[ZX^X:

Né en Belgique en1941et membre de Magnum Photos depuis1982, Harry Gruyaert est l’un des meilleurs coloristes de sa génération. Auteur chez Textuel de Rivages (2003, 2010, nouvelleéd. 2018), Harry Gruyaert (2015), Maroc (2013, épuisé), East/ West (2017), Last Call (2019), il arpentedepuisquelquesannées ses archiveset y dénichedenouvelleset nombreusespépites.

Un nouveau livre : collector en vue !

C’est enplongeantdans sesarchives qu’Harry Gruyaertaredécouvert ungrandnombred’images qu’il avait faites au Maroc etqu’il avait oubliées. Ce nouveaulivreprésente une suite de variationssur le même thème :l’envoûtement que cepays exercesur le photographedepuis son premier voyage dans les années1970.Gruyaert n’aeude cesse de revenir,à la recherche de l’émotion initiale ressentie:cetaccordsplendide entre les formes, les couleurs, les gestes quotidienset la nature. DuHaut-Atlas au désert, des villages de campagneàMarrakech,Fès,Essaouira ou Erfoud :chaque lieu asesclefs. Théâtres imaginaires où l’harmonie de lalumière, des couleurs, des personnes, des lignes vient composer unpetit miraclevisuel, les photographies de Gruyaertsontparadoxalement très physiques. « Faire unephoto, c’està la fois chercher un contact et le refuser, êtreen même temps le plus là et le moins là.[…] Sur le terrain, il s’agit d’une vraie « bagarre »avec la réalité, d’une sorte de transe pour enregistrer une image oupeut-être tout manquer.C’est dans cette bagarreque je me situe le mieux.»

• Un livre totalement nouveau, la première édition de Maroc étant épuisée depuis plus de dix ans.

• De nombreuses images inédites pour une traversée sensorielle à l’opposé des codes du photoreportage.

• Un design « écrin» avec une couverture toilée imprimée avec marquage, conférant à l’objet élégance et raffinement.

• La notoriété d’Harry Gruyaert ne cesse de grandir, confirmée par le succès de ses livres devenus des long-sellers.

MOROCCO
8 novembre 2023 • Photographie • Exposition 29x23,5 208pages 120photos, 55 € 9782845979765
Exposition Harry Gruyaert/ La Part des choses au BAL (Paris 18) du 15 juin au 24 septembre 23.

The Anonymous Project a été fondé par Lee Shulman,directeurartistique et collectionneurpassionné de diapositives couleuranonymes desannées19401970. Son dernier livrechezTextuel, Déjà View avec Martin Parr (2021)a été réimprimé en2022.

Né en1980 àDakar, Omar Victor Diop, photographe sénégalaisà la renommée internationale dont l’œuvreestprésente dans Africa 21 (Textuel, 2020), est célèbre pour ses autoportraitsoù il se met en scène. Sa première monographie est parueen2021 chez 5 Continents.

Taous Dahmani estunehistoriennede l’art, écrivaineet commissaire d’exposition française, britanniqueetalgériennedont les travaux portent sur lesliens entre photographieet luttes politiques,eten particulier sur les récitsmigratoires et intersectionnels.

OMAR VICTOR DIOP & THE ANONYMOUS PROJECT, BEING THERE

Préface de Taous Dahmani

Politiquement incorrect ou délicieusement subversif ?

Après le succès de Déjà View où les photos cultissimes de Martin Parr formaient de savoureuses paires avec des images d’amateurs,voici une nouvellecollaboration portéepar The Anonymous Project. Lee Shulman aproposé auphotographe sénégalais Omar Victor Diop de «s’incruster» dans des images anonymes de sacollection de diapositivesaméricaines desannées50et60.

Images où l’on voitessentiellement des « white middle classprivileged»à table pour fêter un anniversaire,à la plage,au milieu d’un barbecue ou posantdevant leur rutilant pavillon. Autoportraitiste de talent au traversd’œuvres au stylismesoigné, Omar Victor Diop seglisseainsi dansdes univers où il n’apasété invité. La réalisation de cetteœuvrecommuneaexigé un énorme travail de stylisme, de prises de vue, de mise en scène:trouver les bons vêtements, la bonne lumière,le bon geste afinqu’Omar Victor Diop s’insère dans cesviescommesi il avait toujoursfait partiede l’image. Et la magie opère !

«C’estl’illustration d’un monde dontonauraitaimé hériter, avec plusde diversité etdes scènes innocentes quine sont pas chargées de la tension historiqueraciale de l’Amérique d’alors » explique le photographedans l’entretien avec Lee Shulman qui ouvrecetouvrage.

• Une idée réjouissante magnifiquement réalisée.

• Un geste aussi politique qu’humoristique.

• Une réimpression de la monographie d’Omar Victor Diop estannoncée.

• 4500 exemplaires de Déjà View vendus.

8 novembre 2023 • photographie 29 x 27, relié 112 pages,
9782845979444
49€
OMAR VICTOR DIOP X THE ANONYMOUS PROJECT BEING THERE BEING THERE OMAR VICTOR DIOP THE ANONYMOUS PROJECT X

EkowEshun est commissaire d’exposition, journaliste etécrivain. Il collabore notamment avec la BBC, le FinancialTimes, The New York Times et The Guardian. Il est l’auteur des ouvrages Africa Modern (2017) et Black Gold of the Sun (2005).

AFRICA 21e SIÈCLE PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAINEAFRICAINE

sous la direction de EKOWESHUN

Un panorama exceptionnel : 51artistes, 300 photos.

« La photographie est l’outil de l’émancipation pour ces jeunes photographes qui interrogent avec flamboyance et talent l’histoire, la mémoire, l’identité et l’africanité. » Libération

« La vitalité et la variété de la photographie d’un continent enpleine métamorphose! » Elle

« Une nouvelle génération de photographes revendiquent la liberté créative pourdonner àvoir l’Afrique d’aujourd’hui loin des stéréotypes. Passionnant! » La Croix

Sont réunis dans cet ouvrage les travaux d’une génération de photographes venus des quatre coins du continent africain. Toutes ont été réalisées au XXIe siècle,souvent il ya moins dedixans.

Loind’une visionoccidentale lourde de stéréotypes, EkowEshun observe la façon dont les photographes contemporains abordent l’africanité et présentent l’Afrique comme un espacepsychique autant que physique.C’est un territoire géographique, mais aussi un état d’esprit que reflètent leurs œuvres : du quotidiende villes tentaculaires aupoidsde l’héritage colonial et postcolonial, en passant par les questions de genre, de sexualité et d’identité. Africa 21e siècle dresse le panorama fascinant d’un pan particulièrement dynamique de la photographie contemporaine.

• Plébiscité par la presse à sa sortie, Africa 21 s’est trouvé en rupture de stockau boutde deux mois. Le voici réimprimé!

• La mise en lumière d’une scène extrêmement dynamique, souvent occultée par un point de vue occidentalo-centré.

• 51 regards acérés sur les enjeux contemporains sociétaux, culturels, politiques et écologiques.

REV 8 novembre 23
Photographie • Afrique • Rencontres d’Arles 23 x 28 Relié 272pages,55€ 9782845978065

Kader Attia

1970 –France

Travaille entre l'Allemagne et l'Algérie

GirmaBerta

1990 – Éthiopie

Guillaume Bonn

1970 –Madagascar

Travaille entre la France, le Kenya et leRoyaume-Uni

Filipe Branquinho 1977 –Mozambique

Andrew Esiebo 1978 – Nigéria

Hicham Gardaf 1989 – Maroc

Travaille entre le Maroc et le Royaume-Uni

Francois-Xavier Gbré

1978 –France

Vit et travaille en Côte d'Ivoire

Délio Jasse 1980 – Angola

Travaille en Italie

MichaelMacGarry

1978 – Afrique du Sud

Emeka Okereke

1980 – Nigéria

Travaille entre leNigéria et l'Allemagne

GeorgeOsodi 1974 – Nigéria

Thabiso Sekgala 1981-2014 –Afrique du Sud

Guy Tillim 1962 – Afrique du Sud

Michael Tsegaye 1975 –Éthiopie

Jodi Bieber

1966 – Afrique du Sud

YagazieEmezi 1989 – Nigéria

Eric Gyam 1990 – Ghana

Hassan Hajjaj 1961 – Maroc

Travaille entre le Royaume-Uni et le Maroc

Phumzile Khanyile 1991 –Afrique du Sud

Sabelo Mlangeni 1980 –Afrique du Sud

Zanele Muholi 1972 – Afrique du Sud

Musa N. Nxumalo

1986 – Afrique du Sud

Ruth Ossai 1992 – Nigeria

Travaille au Royaume-Uni

Athi-Patra Ruga 1984 –

Afrique du Sud

Nontsikelelo Veleko 1977 –

Afrique du Sud

Travaille en France

Leonce Raphael

Agbodjélou

1965 – Bénin

ShirazBayjoo

1980 –Maurice

Travaille au Royaume-Uni

Edson Chagas 1977 – Angola

Kudzanai Chiurai 1981 –Zimbabwe

Omar Victor Diop 1980 – Sénégal

Lalla Essaydi 1956 – Maroc Travaille aux Etats-Unis

Maïmouna Guerresi 1951 –Italie

Travaille entre l'Italie et le Sénégal

KiluanjiKia Henda 1979 –Angola

Travaille entre l'Angola et le Portugal

Pieter Hugo 1976 – Afrique du Sud

Namsa Leuba 1982 –Suisse

Osborne Macharia 1986 –Kenya

Travaille au Canada

MohauModisakeng 1986 –Afrique du Sud

Sethembile Msezane 1991 –Afrique du Sud

LinaIrisViktor

1987 – Royaume-Uni

Travaille entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis

Leila Alaoui 1982 –France ; 2016 – Burkina-Faso

AtongAtem 1991 – Éthiopie

Travaille en Australie

Lebohang Kganye 1990 –Afrique du Sud

MárioMacilau 1984 –Mozambique

Youssef Nabil 1972 –Égypte

Travaille entre la France et les Etats-Unis

Jehad Nga 1976 – Etats-Unis

Travaille en Afrique de l’Est

NobukhoNqaba 1992 –Afrique du Sud

Dawit L. Petros 1972 –Érythrée

Travaille aux Etats-Unis

Zakaria Wakrim 1988 – Maroc

Travaille entre le Maroc et l’Espagne

Alexia Webster 1979 – Afrique du Sud

Travaille aux Etats-Unis

Kyle Weeks 1992 – Namibie

Travaille au Pays-Bas

Zina Saro-Wiwa 1976 –Nigéria

Travaille aux Etats-Unis

Jodi Bieber 1966-Afrique du sud

La série Vraie beauté est inspirée par la recrudescence des cas d’anorexie chez les femmes noires d’Afrique du Sud dont les silhouettes plantureuses sont dévalorisées par les canons occidentaux de minceur.

92 93
Tsh ep is o,2014 Zod wa ,2014
JodiBieber

Girma Berta 1990-Ethiopie

La série Ombres en mouvement propose un portraitd’Adis Abeba débarrassée du bruit et de l’effervescence de la capitaleéthiopienne. L’artiste choisit de zoomer sur une image qui estensuite dépouillée de soncontexte etapposée sur un arrière-plan de couleur.

24 25
Ombres en mouvement II, XII 2017 Ombres en mouvement II, VIII , 2017
Girma Berta

Zanele Muholi 1972-Afrique du sud

Zanele Muholi s’est donné pour mission de « réécrire une histoire visuelle de la mouvance queer, trans et noire en Afrique du sud » comme un acte de résistance face à la violenceet à l’intolérance religieuse dont les communautés LGBTQIA+ font continuellement l’expérience. Elle est devenue en quelques années une figure majeure de la scène photographique contemporaine.

118 119
ZaneleMuholi Bester VII, Newington, Londres , 2017 Somnyama III, Paris , 2014

Omar Victor Diop 1980-Sénégal

Les autoportraits de Diaspora sont des reconstitutions de tableaux européens représentant des hommes africains du XVe siècleau XIXe siècle. Ils interrogent la présence noiredans l’art et l’histoire de l’art en Occident.

166
167
Omar Victor Diop
-
Dom Nicolau (ca. 1830
1860) 2014
Don Miguel de Castro (1643) , 2014

Lina Iris Viktor 1987-Royaume-Uni. Travaille entre leRoyaume-Uni et les Etats-Unis.

Conjuguant photographie,performance et peinture abstraite, Lina Iris Viktor mène une réflexion sur les relations entreart, prophétie etcroyancespirituelle. Elle puise son inspiration dans la mythologie antique, les cosmologies tribales, les peintures aborigènes, les textiles africains, l’astronomie et la culturevisuellecontemporaine.

212 213 Lina Iri s Vikt or Onzième ,2018 Ne u vi ème ,2018

Les célèbressacs à carreaux en toile plastique sont associés dans l’inconscient collectifauxvoyageurs défavorisés. La photographe exploresa « relation amour-haine » aveccessacsens’inspirant de sonvécu d’enfant pour créer des images mêlantpathos, fragilité et humour.

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Sans titre, 2012 Sans titre, 2012
NobukhoNoaba 1992-Afrique du sud
NobukhoNqaba

Encyclopédiste de la photographie, immensecollectionneur de livres, commissaired’exposition,enseignant et surtout, Martin Parr, néen1952,est un photographebritannique, membre prestigieuxde l’agence Magnum. Redoutable chroniqueur denotre société de consommation etde loisirs, dotéd’un regard acéré et caustique, Martin Parr revendiquesaproximitéavec le style dit vernaculaire,c’est-à-dired’unephotographiebanale,authentiqueet sans prétention artistique. Il est l’auteur de nombreux livres auxéditions Textuel.

The Anonymous Project a été fondé par Lee Shulman,directeurartistique et collectionneurpassionné de diapositives couleur desannées1940 -1980 prises par desamateursauxquatre coins du monde. Il a publié son premier livre auxéditions Textuel en2019 àl’occasion de l’expositionprésentée aux Rencontres d’Arles : The House. Il estreprésentéà Paris par la galerie Polka.

DÉJÀ VIEW

MARTIN PARR & THE ANONYMOUS PROJECT

« Un petit livrejoyeux qui célèbre la beautédu quotidien.» Le Parisien Aujourd’hui en France

« Ce petitopus confronte un immensecorpus de clichés.» Beaux-Arts

C’est un jeu depairesauquel Martin Parr aaccepté de participer:confronterses propres images documentairesàcelles de Monsieur et Madame Toutlemonde.Preuves’il en fallait que le cultissime photographene manque pasd’humour. Car ce jeu de miroir est jubilatoire et distille un délicieux goûtde déjà-vu. Les couleurschatoyantes du Kodachrome et l’esthétique au flash de Martin Parr se donnent si bien la réplique qu’on se demandeparfoisqui les a faites ! Anniversaires,noces, pique-niques,soiréearrosée entreamisou siestesur la plage, la collection d’images anonymesconstituée parLee Shulman dans The AnonymousProject, regorge de l’énergie joyeuse des moments heureux conservés dansnos albumsde famille. Et c’estprécisémentcela qui passionne Martin Parr qui a toujours adoré cette photographie supposée banaleet naïve etqui fourmille d’indicessur uneépoque : une coupe de cheveux, unpapierpeint,un maquillage…

Ce livre n’est pas qu’une blague. REV 7

• Déjà 4 300 ex vendus et une réimpression pour ce petit livre cadeau idéal pour les fans de Martin Parr comme pour les amateurs de vintage.

• Un jeu de « déjà view» entre les images du célèbre photographe et celles d’anonymes.

22
beaux-livres • photographie
septembre
20,5 x 15,5, relié 144 pages, 29€ 9782845978706

Lee Shulman , fondateur de The Anonymous Project est réalisateur et collectionneur, passionné d’art contemporain et très actif sur la scène internationale. Ses travaux ont été primés au Royaume-Uni et en France.

THE ANONYMOUS PROJECT. THE HOUSE.

Invitation à une soirée diapo. Vintage garanti!

Créé par Lee Shulman, The Anonymous Project rassemble et conserve des diapositives couleurs des années 1940-1980, prises par des amateurs aux quatre coins du monde. Une extraordinaire énergie se dégage de ces archives intimes captées dans le cadre de la famille, du foyer, de la maison, documentant anniversaires, Noëls, repas, soirées arrosées entre amis, pique-niques ou siestes au jardin. Les intenses couleurs et le piqué du Kodachrome capturent des instants intemporels et familiers formant le journal kaléidoscopique d’une époque.

Les familles immortalisent les temps forts qui rythment leur vie mais aussi les changements propres à la société de consommation d’aprèsguerre (l’arrivée du poste de télévision par exemple ou d’une voiture rutilante). Séquencées de manière thématique, ces émouvantes archives anonymes célèbrent les « choses de la vie » et dessinent les contours d’une mémoire collective, ordinaire mais précieuse.

• Un recueil émouvant et amusant, mémoire collective d’une époque et d’une pratique photographique disparue.

• Le pouvoir d’évocation magique des soirées diapos, projetées au rythme entêtant du carrousel Kodak !

• Un format généreux et un design sophistiqué : chaque séquence est introduite par un calque coloré évoquant la transparence de la diapositive.

Événements :

- Exposition aux Rencontres d’Arles qui fêtent cette année leur 50e anniversaire.

- Exposition à la Quinzaine photographique de Nantes en septembre 2019.

- The Anonymous Project sera associé à l’ouverture de la nouvelle galerie d’Agnès b.

• Photographie • Rencontres d’Arles
208 pages, 45 € 9782845977808
3 juillet 2019
22,3 x 28,5 Relié
Couvrture provisoire

The Anonymous Project. The House

The Anonymous Project. The House

The Anonymous Project. The House

The Anonymous Project. The House

The Anonymous Project. The House

The Anonymous Project. The House

Préface de :

Florence Bourgeois, Directrice de Paris Photo ; Avec les contributions de :

Federica Chiocchetti, Directrice du musée des Beaux-Arts du Locle;

Marie Docher, photographe, membre du collectif La Part des femmes ;

Fannie Escoulen,cheffe

du Département de la photographie du ministère de la Culture ;

Susana Gállego Cuesta,Directrice du musée des Beaux-Arts de Nancy ;

Nathalie Hershdorfer, Directrice du musée Photo Elysée à Lausanne;

Fiona Rogers, commissaire pour le programme Women in Photography de la Fondation Parasol, Victoria & Albert Museum ;

Karolina Ziebinska-Lewandowska, Directrice du musée de Varsovie.

ELLES X PARIS PHOTO Collectif

Un passionnant chœur d’artistes diverses, à l’énergie et à la volonté sans faille.

Essayez de citersansréfléchir 10nomsde femmes photographesd’aujourd’hui… Si vous peinez encore à faire l’exercice,celivrevoussera utile. Publié à l’occasion des 5 ansdu parcours Elles x ParisPhoto quipromeut la visibilité des femmes artistes et leur contributionàl’histoire de la photographie, il réunit les voix et lesimages de130 artistescontemporaines, en un ensemblevivant,stimulant,revigorant, enun mot : enthousiasmant!

Toutes évoquent le moteur de leur création, les choix qu’ellesontdû faire – parfois contraintes(création/ procréation), toutes partagent leurs obsessions, leurs désirs, leurs desseins. La preuve(sibesoin enétait) que les femmes photographesne manquent ni d’audace, nide talent, nid’ambition. Images lumineuses, images rêvées, images transformées, images militantes, images témoins leurs photographies constituent des indices, des traces,contiennent des histoires trop longtemps empêchées ou réduites au silence. Qu’à cela ne tienne, Marina Abramovic nous prévient:« Mon mantra personnelest:lorsquevous me ditesnon, ce n’est que le début.»

• Un livre-objet comme un petit bottin, sorte de who’swho décalé, avec une couverture imprimée en sérigraphie.

• Des prises de parole fortes de femmes engagées dans leur art, qui vient prolonger l’engagement de Textuel sur le plan féministe.

• En attendant le jour où les quotas, les nombres, les pourcentages s’effaceront enfin au profit d’une réalité indiscutable, il est encore indispensable de promouvoir le female gaze.

8 novembre 2023 • photographie 17 x 23, broché avec
312 pages, 39€ 9782845979796
jaquette
Visuel provisoire

Laia Abril

Je cherche à sublimer le traumatisme transgénérationnel qui est si profondément ancré dans notre société pour aller au-delà, pour trouver un équilibre entre les luttes et les espoirs, le déchirant et le poétique, tout en conceptualisant ce croisement entre le personnel et le politique afin de saisir les complexités et la beauté de la résilience humaine.

semblent, en soi, être des contributions collectives admirables.

CarolleBénitah

Laurence Aëgerter

Je m’emploie par différents moyens (stratagèmes ?) à rendre élastique la fixité de l’image. Depuis le début de mon travail je recherche des tentatives d’élargissement du champ des perceptions.

Pilar Albarracín

Faire place aux femmes dans le domaine artistique, où nous sommes encore minoritaires, où l’utilisation et la légitimation de nouveaux langages ne sont pas soumis à la validation patriarcale me

Kathleen Alisch

Mes photographies me permettent d’explorer l’essence des choses. J’essaie de ressentir le vide comme un moment où il n’est pas un trou, mais un espace rempli de ce qui n’était pas là.

Aurore Bagarry

Ce qui me met en mouvement, ce sont les préparatifs. Il y a toujours un sentiment de vertige avant de commencer.

Martine Barrat

Je pense que l’humanité d’un photographe l’emporte sur son genre. Peu importe que l’on soit une femme ou un homme ! Lorsque je regarde une photographie que j’aime bien, je n’essaie jamais de savoir si c’est un homme ou une femme qui l’a prise.

Les questions de l’identité et du genre ont une place centrale dans mon travail. J’interroge l’identité à travers les liens familiaux, la place où je suis née, les rôles successifs de la femme au cours de sa vie, en tant que fille, soeur, épouse et mère. Je me sers d’outils réservés à la femme parfaite pour démonter le mythe de la famille idéale et dénoncer les contraintes imposées aux femmes.

La mise en scène photographique m’a permis de réaliser une analyse sociocritique des poses typiques des genres, des comportements masculins et féminins qui balancent d’un pôle à l’autre, de les décoder et de les mettre en lumière.

En 1979, je suis retournée à l’université pour obtenir une maîtrise en photographie. J’avais trente-quatre ans et j’étais mère célibataire avec quatre jeunes enfants à charge. J’ai vite réalisé que l’usage de l’appareil photo comme journal visuel de la vie quotidienne de ma famille pouvait être pratique, thérapeutique et artistique. Depuis lors, je réalise des autoportraits et des portraits intimes de ma famille immédiate et élargie, transformant ce que je percevais auparavant comme les limites de la maternité et du domaine domestique en une œuvre de quarante ans.

« Si vous êtes une femme et que vous voulez partager vos fantasmes sexuels, envoyez-moi un e-mail. » Alors que le corps des femmes a principalement été représenté à travers le regard masculin, dans cette série, c’est nous qui parlons de nos corps, les possédons, reprenons ce qui nous appartient.

Mes recherches portent sur la mise en valeur des différences. Je m’intéresse aux discours construits sur l’enfance, la féminité, la masculinité, les groupes ethniques ou culturels… des photographies subjectives marquées par leur époque. Quand on travaille sur la photographie historique il est facile avec notre recul de déceler la mise en scène consciente ou inconsciente construite pour affirmer les stéréotypes de ce qu’on appelle les minorités (j’ai horreur de ce mot !) et pour leur retirer leur

profondeur. Déconstruire et recomposer ces images me permet de donner une nouvelle voix à des sujets oubliés.

J’aime les accidents de la vue.

J’aime lorsque l’on imagine voir quelque chose et qu’en réalité c’est autre chose.

J’aime lorsque notre cerveau nous joue des tours et qu’il agit comme un trompe-l’œil, nous fait voir et croire ce qui n’est pas.Je m’intéresse à l’ambiguïté de nos perceptions. Je cherche à remettre en question nos représentations, à m’interroger sur la manière dont la manipulation des images crée de nouvelles réalités.

Je suis préoccupée par la moralisation de l’art. L’œuvre d’un ou d’une artiste doit-elle aujourd’hui être le reflet explicite et immédiatement identifiable des préoccupations sociétales ? Doit-elle se plier à une forme d’épuration afin de convenir au nombre de like validant sa conformité ?

économique, culturelle et masculine, je convoque les archives qui représentent le corps colonial, notamment la carte postale, qui a porté de nombreuses assignations en figeant des stéréotypes féminins.

Je ressens une volonté permanente de projeter esthétiquement à travers mes œuvres ce que je pense, ce à quoi je réfléchis, ce que je perçois, ce que j’en conclus et ce que je vis.

Mon travail donne la parole à des personnes dont les histoires ont été réduites au silence ou ignorées. Au gré de mes recherches sur l’histoire, l’identité et le pouvoir, je trouve des liens entre les expériences personnelles et les structures et institutions majeures qui façonnent nos vies.

Pour dénoncer l’exploitation du corps des femmes durant la période coloniale, puis durant les guerres d’indépendance qui ont réduit la vulve à un territoire de domination politique,

Étant donné que l’Histoire a été principalement écrite de manière unilatérale pendant des siècles, déterminant comment et qui y est inclus, nous recréons le canon afin que nous soyons également inscrit•e•sdans le temps. Les générations à venir verront que des personnes comme nous ont déjà existé. Il est donc de notre responsabilité d’écrire une histoire visuelle représentative des personnes queer.

Artistes :

Nazli Abbaspour

CharlotteAbramov

Marina Abramovic

Laia Abril

Laurence Aëgerter

Pilar Albarracin

KathleenAlisch

Jocelyne Alloucherie

Jessica Backhaus

AuroreBagarry

Martine Barrat

Erica Baum

AnneBean

Léa Belooussovitch

CarolleBenitah

CannonBernaldez

RenateBertlmann

Viktoria Binschtok

Judith Black

AnaisBoudot

Myriam Boulos

NathalieBoutte

Anne-Lise Broyer

DelphineBurtin

Widline Cadet

Johanna Calle

Sophie Calle

Jo AnnCallis

Ellen Carey

HannahCollins

Maisie Cousins

Moyra Davey

KatrienDeBlauwer

Milagros De La Torre

DelphineDiallo

Lydia Flem

Amy Friend

Flor Garduño

Agnès Geoffray

Shadi Ghadirian

Camille Gharbi

Noémie Goudal

Wiame Haddad

CiqHarvey

Julie Hascoet

AnaisHorn

Sara Imoul

Miyako Ishiuchi

GracielaIturbide

Sarah Anne Johnson

Ulla Jokisalo

Valerie Jouve

Ahn Jun

Miho Kajioka

Simone Kappeler

Sirkka-liisa Konttinen

NiceneKossentini

Justine Kurland

Suzanne Lacy

Patricia Lagarde

Gabby Laurent

Milja Laurila

Alejandra Laviada

Géraldine Lay

Tanja Lazetic

Junjin Lee

Adriana Lestido

Ira Lombardia

Marketa Lusckacova

Vera Lutter

Jolanta Macolla

Ute Mahler

Anna Malagrida

Carrie Mae Weems

Dimakatso Mathopa

Dora Maurer

Elaine Mayes

Fatima Mazmouz

Klea Mckenna

Susan Meiselas

MargeMonko

Tahmineh Monzavi

Sarah Moon

Anne Morgenstern

Zanele Muholi

Malekeh Nayiny

Mame-DiarraNiang

Orlan

Andrea Ostera

Gloria Oyarzabal

Nelli Palomäki

Gemma Pepper

Aurélie Petrel

PushaPetrov

Mimi Plumb

Barbara Probst

Jo Ractliffe

AnneRearick

Wendy Red Star

Silvana Reggiardo

AlmudenaRomero

Silvia Rosi

Anastasia Samoylova

Lise Sarfati

Lisa Sartorio

Viviane Sassen

Keisha Scarville

SentaSimond

StéphanieSolinas

Annegret Soltau

Trine Søndergaard

Gabriele Stötzer

Clare Strand

Kunie Sugiura

Moe Suzuki

StephanieSyjuco

Elke Tangeten

Mickalene Thomas

Laure Tiberghien

Andrea Torres Balaguer

Maya-Inès Touam

Bertien Van Manen

Elo Vega

Lake Verea

Beatrix Von Conta

Ester Vonplon

Hitomi Watanabe

Vanessa Winship

Alice Wong

Chen Xiaoyi

Wei Zihan

Bouchées Doubles

BOUCHÉES DOUBLES

LES NOURRITURES DU FUTUR EN BANDE DESSINÉE

Œuvre collective

Que nous réserve la cuisine du futur ?

Comment allons-nous manger ou produire notre alimentation ? Biodiversité, intelligence

artificielle, changement climatique, disparition des ressources, érosion des sols, augmentation de la population, pénurie d’agriculteurs… Toutes ces questions fondamentales, qui sont au cœur de notre actualité, sont malaxées, triturées, croquées par 14 auteur.e.s de BD et 14 chef.fe.s qui s’unissent dans des binômes inédits afin de créer 14 aventures originales dont tous les futurs sont possibles : écolo, effrayant, drôle, répressif, utopique, déshumanisé ou paradisiaque…

Auteurs : Collectif

Mise en vente 8 novembre 2023

ISBN : 979-10-91713-23-8

Prix de vente : 22,50 €

Format intérieur: 195 x 253 mm

Couverture rigide

128 pages sur offset supérieur 150 g

Auteurs

Aurélia Aurita et Alexandre Gauthier

Mathieu Bablet et Claire Vallée

Jim Bishop et Mickaël Clautour

Coco et Bertrand Grébaut

André Derainne et Jessica Yang

Emilie Gleason et Alix Lacloche

Donatien Mary et Céline Pham

Léa Murawiec et Chloé Charles

Sole Otero et Mauro Colagreco

Maëlle Réat et Tatiana Levha

Mathieu Sapin et Cyril Bordarier

Anne Simon et Manon Fleury

Jean-Louis Tripp et Jérôme Ferrer

Quentin Zuttion et Julia Sammut

Arguments de vente

Cet ouvrage est un collector car 28 chef.fes et auteur.es de BD forment 14 binômes inédits. Une compilation de talents graphiques Mathieu Sapin, Coco, Emilie Gleason, Aurélia Aurita, Mathieu Bablet, Jim Bishop…, des styles et des univers très différents, font de cet ouvrage une œuvre unique

L’ouvrage accompagnera en 2024 la grande exposition consacrée aux liens qui unissent nourriture et bande dessinée, en partenariat avec La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême.

L’exposition d’Angoulême sera également présente à la Cité de la gastronomie et du vin de Dijon en 2025.

Un partenariat avec Radio-France permet de présenter le projet dans une exposition qui a lieu au printemps et à l’été 2023.

Bouchées Doubles Les nourritures du futur en BD
Bouchées Doubles Les nourritures du futur en BD
Bouchées Doubles Les nourritures du futur en BD

Bouchées Doubles

Les nourritures du futur en BD

Bijoy jain / studio

MuMBai

le souffle de l’arChiteCte

Éditions Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris

Version bilingue français/anglais

Relié, 29 × 36 cm, 140 pages

Contributeurs : Taku Satoh, directeur artistique

Alev Ebüzziya Siesbye, artiste Hu Liu, artiste

ISBN : 978-2-86925-181-6

Parution : décembre 2023

Prix : 49€ (TBC)

BIJOY

JAIN /

STUDIO

MUMBAI

de l’arC hite Cte

De décembre 2023 à avril 2024, La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente une grande exposition créée spécialement par le studio d’architecture indien Studio Mumbai, dirigé par Bijoy Jain. Explorant les liens entre l’art, l’architecture et la matière, Studio Mumbai est composé d’artisans et d’architectes qui conçoivent et construisent eux-mêmes chacun des projets sur lesquels ils travaillent. Pour la Fondation Cartier, Bijoy Jain / Studio Mumbai convoquent l’homme et la nature, l’ombre et la lumière, la légèreté et la gravité, le bambou, la brique ou encore la pierre pour composer un paysage méditatif invitant à un voyage au cœur de la création. À l’occasion de cette exposition, un ouvrage richement illustré invitera le lecteur à une découverte inédite de l’esthétique et de la philosophie de Bijoy Jain. Des conversations avec le directeur artistique Taku Satoh et les artistes Alev Ebüzziya Siesbye et Hu Liu révèleront les affinités ainsi qu’une sensibilité et une éthique communes.

l’ esprit des lieux Pensée sans compromis jusqu’au moindre détail, l’architecture imaginée par Studio Mumbai témoigne d’une profonde préoccupation pour la relation entre l’homme et la nature, et rend compte de l’importance du genius loci (« l’esprit du lieu »). Négocier avec le climat, la pluie, le rythme des saisons, tenir compte de la nature, de l’humain, de la lenteur, utiliser le savoir-faire local, telle est la démarche de Bijoy Jain. Qu’il s’agisse de mobilier ou d’architecture, l’eau, l’air et la lumière constituent le fondement de chacune des réalisations du studio.

Les créations de Studio Mumbai ont fait l’objet d’expositions dans de nombreuses galeries à travers le monde ainsi que d’acquisitions dans les collections permanentes du Canadian Centre for Architecture, du MOMA de San Francisco et du Centre Pompidou de Paris. Le Victoria and Albert Museum de Londres (2010), la Biennale de Sharjah (2013), la Biennale d’Architecture de Venise (2010 et 2016) ont également présenté le travail du studio.

Studio Mumbai a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles la Dean’s Medal de l’Université de Washington de St Louis (2021), l’Alvar Aalto Medal (2020), la Grande Médaille d’Or de L’Académie d’architecture de Paris, France (2014), le

BSI Swiss Architecture Award (2012), le Spirit of Nature Wood Architecture Award, décerné en Finlande (2012), le Aga Khan Award for Architecture (2010) dont il était finaliste pour la 11ème édition, ou encore le Global Award in Sustainable Architecture (2009).

B ijoy j ain

Né en 1965 à Mumbai en Inde, Bijoy Jain, directeur et principal architecte de Studio Mumbai, est diplômé d’un master d’architecture de l’université de Washington de St Louis, aux États-Unis (1990). Après avoir travaillé à Los Angeles et Londres, il rentre en Inde en 1995 et crée l’année suivante Bijoy Jain & Associates. En 2005, l’architecte change de modèle de production et fonde Studio Mumbai, une infrastructure humaine où architectes et artisans travaillent entre tradition et modernité à partir de ressources locales.

Bijoy Jain a enseigné à l’Académie royale danoise des Beaux-Arts de Copenhague, à la Yale School of Architecture et à l’Accademia di architettura, Università della Svizzera Italiana de Mendrisio, en Suisse. Son travail a été exposé partout dans le monde, notamment dans les biennales d’architecture de Venise (2010 et 2016) et de Chicago (2017).

Catalogue d’exposition
le souffle

Les civilisations sont érigées sur des terrains mouvants, un monde en transformation constante, des cultures en perpétuel flux et reflux.

L’air, l’eau et la lumière sont nos matières premières. L’être humain dans la nature, et la nature en l’être humain sont inséparables.

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BIJOY JAIN / STUDIO MUMBAI, LE SOUFFLE DE L’ARCHITECTE

Vue de la cour intérieure du Studio Mumbai

BIJOY JAIN / STUDIO MUMBAI, LE SOUFFLE DE L’ARCHITECTE

Préparation de l’exposition de l’architecte pour la Fondation Cartier pour l’art contemporain au sein du studio à Bombay

BIJOY JAIN / STUDIO MUMBAI, LE SOUFFLE DE L’ARCHITECTE

Préparation de l’exposition de l’architecte pour la Fondation Cartier pour l’art contemporain au sein du studio à Bombay

BIJOY JAIN / STUDIO MUMBAI, LE SOUFFLE DE L’ARCHITECTE

Bamboo light, Illumination Study I, 2016

Lounge Chair III, 2019

Mobilier par Bijoy Jain / Studio Mumbai

Chairs, Brick Study I, 2016

BIJOY JAIN / STUDIO MUMBAI, LE SOUFFLE DE L’ARCHITECTE

Waves, 2015

Répétition, 2020

Hu Liu Alev Ebüzziya Siesbye

BIJOY JAIN / STUDIO MUMBAI, LE SOUFFLE DE L’ARCHITECTE

t aku s atoh

Taku Satoh compte parmi les graphistes japonais les plus reconnus du Japon. Diplômé en 1979 de l’Université nationale des beaux-arts et de la musique de Tokyo (actuellement Université des arts de Tokyo), département design, il obtient sa maîtrise en 1981. En 1984, il fonde Taku Satoh Design Office (TSDO).

Parmi ses nombreux travaux, il élabore notamment avec Issey Miyake le design de Pleats Please Issey Miyake et créé les logos du 21st Century Museum of Contemporary Art à Kanazawa et du National Museum of Nature and Science à Tokyo. Il co-dirige également avec le designer Naoto Fukasawa le musée 21 21 Design Sight, fondé par Issey Miyake en 2007.

Début 2023, Bijoy Jain invite Taku Satoh à collaborer avec la Fondation Cartier pour l’art contemporain et ainsi à diriger la création artisitique de son catalogue d’exposition.

Artiste chinoise née en 1982 à Xinyang, dans la Province du Henan, en Chine, Hu Liu est diplômée de l’Académie des beaux-arts de Xi’an en 2004. Elle vit et travaille aujourd’hui à Pékin.

Son œuvre révèle un intérêt marqué pour la philosophie taoïste et ses toiles, immenses et recouvertes de plusieurs couches de crayon noir, sont une invitation vers d’autres mondes.

Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles et collectives en Chine, en Europe et au RoyaumeUni. En 2013, elle reçoit le prix New Youth Pioneer Artist of the Year.

En 2018 et 2021, la Fondation Cartier présente plusieurs de ses toiles à l’occasion d’expositions collectives au Power Station of Art à Shanghai ( A Beautiful Elsewhere et Trees ) et à Triennale Milano ( Les Citoyens ).

Pour son exposition parisienne, Bijoy Jain a souhaité faire dialoguer ses œuvres avec trois toiles de l’artiste issues de la collection de la Fondation Cartier.

a lev e B üzziya s ies B ye

Originaire de Turquie, l’artiste céramiste Alev

Ebüzziya Siesbye a vécu en Allemagne et au Danemark avant d’installer son atelier à Paris en 1987. Dédiant sa vie et son art à l’une des plus anciennes traditions céramiques, elle réalise des bols en apparence d’une grande simplicité mais qui témoignent d’une communion entre l’artisan et la matière.

Nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France en 2009, Chevalier de Dannebrogordenen au Danemark en 2000, Alev

Ebüzziya Siesbye a également reçu la médaille Prins Eugen en Suède en 1995. Ses œuvres font partie des collections du musée V&A de Londres, du musée des Arts décoratifs de Paris, du LACMA de Los Angeles, du musée Cooper-Hewitt de New York et du Boymans van Beuningen de Rotterdam.

Elle est invitée par Bijoy Jain à exposer une dizaine de ses céramiques à l’occasion de l’exposition de l’architecte indien à la Fondation Cartier en 20232024.

Biographies des ContriButeurs
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POSITIF N 754
9782330183714
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