ESSAI COMPARATIF

THERMIQUE SIMPLE OU PHEV, QUELLE TECHNOLOGIE CHOISIR CHEZ CITROËN ?

Par Denis Hubert

Stellantis a offert la possibilité à la rédaction de l’Autotouring de découvrir le nouveau C5-X en version thermique et plug-in hybride. Un véhicule au look original comme la marque a l’habitude d’en proposer.

© Stellantis

Difficile de classer la silouhette du C5-X dans une catégorie précise. Il s’agit d’un mix entre un long break et un SUV. Si le design extérieur est particulier, à l’intérieur c’est nettement plus classique. L’incontournable écran central est bien là et reste, ici, de taille raisonnable. Les boutons physiques sont présents. C’est à fois moderne et traditionnel. On aime.

L’espace à bord est généreux, à l’avant comme à l’arrière. Le vaste coffre invite aux voyages bien que la version hybride sacrifie un peu d’espace pour sa batterie de traction. Un choix judicieux pour les familles et les conducteurs en quête de véhicule polylavent.

Sur la route, Citroën fait honneur à sa réputation. Quelle que soit la motorisation choisie vous retrouverez un comportement sain privilégiant le confort. Les suspensions sont souples et la précision n’est pas idéale en conduite dynamique. Le conducteur pressé remarquera des réactions de pompage désagréables sur les compressions et un certain flou artistique lors des brusques changements de direction. Toutefois avec une conduite coulée on profitera d’un confort remarquable et difficile à trouver auprès de la concurrence.

Le freinage est efficace. Comme sur les autres modèles électrifiés du groupe Stellantis, le PHEV souffre d’une transition entre le freinage regénératif et hydraulique désagréable. Lors des freinages légers il est bien difficile de doser correctement la puissance sur la version électrifiée. Peut mieux faire.

Les deux modèles sont équipés de la boîte automatique EAT8, mais clairement la version hybride parfaitement secondée par la motorisation électrique prend ici un net avantage. Alors que sur la version thermique les changements de rapports sont perceptibles et parfois hésitants, tout est beaucoup plus fin dans la version PHEV. Dans les embouteillages, la possibilité d’évoluer en mode 100 % électrique est très agréable.

Bref même avec 250 kg de plus sur la balance, les 320 Nm disponible dès 500 t/ min de la version hybride apportent un agrément que la version thermique est incapable d’offrir (250 Nm à 1750 t/min).

© Stellantis

Vient maintenant la question inévitable de la consommation et dans le cas du PHEV de son autonomie électrique. La réponse sera différente pour chaque conducteur en fonction de son utilisation, mais nous avons testé les deux voitures dans différentes configurations.

Il apparait que la version PHEV permet de belles économies de carburant à l’usage. Plus inattendu, lorsque la batterie est vide la consommation reste contenue. La version hybride garde en fait toujours suffisament d’énergie dans sa batterie pour aider le moteur thermique dans les relances et les faibles vitesses.

À finition égale, le PHEV s’affiche 7000 € plus cher à l’achat que la version thermique (47 000 € contre 40 000 € de base). Il faudra parcourir entre 100 000 km (usage du PHEV en 100 % électrique) et 150 000 km (usage du PHEV en mode hybride) pour rentabiliser le surcoût à l’achat du modèle hybride.

ET L’ÉCOLOGIE DANS TOUT ÇA ?

Soyons honnête, il est difficile de faire un calcul précis, mais une estimation est possible. Prenons :

- 365 g CO2 /kWh d’électricité produit au Luxembourg

- 2 800 g CO2 /L de carburant (du puits à la roue)

- Et 150 kg de CO2 /kWh pour la production de la batterie

Notre PHEV avec sa batterie de 12,44 kWh part donc avec une dette CO2 de 1,866 T qu’il devra récupérer lors de son utilisation.

Dans ce cas, pour une utilisation « mixte nationales 70 % et ville 30 % » il faudra parcourir :

- 17 000 km pour que le PHEV commence à émettre moins de CO2 si vous roulez exclusivement en mode 100 % électrique.

- 23 500 km pour que le PHEV commence à émettre moins de CO2 si vous roulez exclusivement en mode hybride.

Dès qu’il a récupéré sa dette CO2, le PHEV émettra entre 106 et 137 g CO2/ km tandis que le véhicule thermique émettra lui 216 g CO2 /km. Bien utilisé la solution hybride pourra donc diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre à l’utilisation.

L’avis de la rédaction

Vous avez craqué pour la Citroen C5-X mais vous hésitez entre la motorisation thermique classique et la version hybride rechargeable ?

Si l’argent n’est pas un problème, que vous avez la possibilité de recharger facilement votre voiture et que vos trajets n’excèdent pas 100 km avant de recharger la batterie, le C5-X PHEV sera parfait. C’est aussi lui qui vous offrira le plus d’agrément de conduite.

Si l’aspect budgétaire est important, garder bien en tête qu’il vous faudra parcourir plus de 100 000 km avec l’hybride avant retour sur investissement. Cela en vaut-il la peine ?

Enfin, pour les gros rouleurs avec des trajets principalement autoroutiers, la version thermique simple reste un excellent choix autant pour le budget que pour les émissions.