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DÉCOUVERTE Voyage plaisir dans la Loire

Voyage plaisir dans la Loire

BIENVENUE AU «JARDIN DE LA FRANCE» RICHE EN HISTOIRE

La Loire, l’un des grands fleuves d’Europe n’ayant jamais été canalisé, exerce depuis des siècles une attraction magique sur les gens. Des princes, des têtes couronnées, d’innombrables poètes et penseurs se sont installés sur ses rives depuis des générations. Nulle part ailleurs on ne trouve autant de châteaux, de palais et de manoirs sur une zone relativement restreinte, de 350 kilomètres de long et 40 kilomètres de large. On estime leur nombre à environ 1800. En font notamment partie les onze imposants châteaux royaux et les 21 autres châteaux d’importance majeure, qui ont marqué le cours de l’histoire française depuis la Renaissance.

Le vin est présent sur les bords de la Loire depuis des siècles, mais c’est à la Renaissance que sa renommée a franchi les frontières régionales. Aujourd’hui, la zone de culture de 57 200 hectares, qui s’étend sur cinq régions et quatorze départements différents, regroupe quelque 55 appellations d’origine pour des vins d’une étonnante diversité. Les principaux cépages sont le Cabernet Franc, le Chenin, le Melon de Bourgogne (Muscadet) et le Sauvignon. Et là où il y a du bon vin, la cuisine ne doit pas être mauvaise non plus et, selon l’endroit, doit refléter la région. La partie touristique de la Loire correspond bien à trois fois la longueur du Grand-Duché. Personne ne peut visiter le tout en moins d’une semaine, car quelle que soit la saison, il y a toujours quelque chose à voir sur les rives de la Loire ou dans l’arrière-pays. une petite ville intéressante du département du Loiret, à environ une heure d’Orléans. La ville est située directement sur le fleuve, la meilleure vue sur la vieille ville se situe depuis le pont médiéval sur la Loire. À Gien, le commerce a son importance pour les habitants de la ville, et cela vaut d’ailleurs pour toutes les villes que nous évoquons dans notre rapport. La célèbre porcelaine vient de Gien et une visite de l’ancienne manufacture s’impose. Nous recommandons aussi le Musée de la chasse, dans le château.

Comme nous étions à Orléans la veille, après cinq heures de route depuis le Luxembourg, et après avoir déjà visité la ville de Jeanne d’Arc, nous contournons le méandre de la Loire (visible sur une carte géographique) et traversons tout droit la région de forêts et de lacs de la Sologne jusqu’à Chambord. À Lamotte-Beuvron, nous faisons une courte pause et dégustons une petite pâtisserie à la mémoire des Demoiselles Caroline et Stéphanie Tatin, qui ont «inventé» la célèbre Tarte Tatin il y a près de 200 ans dans leur auberge, l’Hôtel Tatin. Inventé est le bon mot, le dessert ayant basculé à l’envers sur le plat de service, pour être servi tout simplement ainsi aux convives un jour de forte affluence. Même un plat culte peut être le fruit d’un pur hasard...

Près d’une heure plus tard, nous atteignons Chambord, l’archétype des châteaux de la Loire. Tout le monde a déjà vu les photos de l’imposant bâtiment que le jeune roi François 1er avait fait construire à partir de 1526. François-René de Chateaubriand, écrivain français du XVIIIe siècle et bon vivant, inventeur, entre autres, du steak taillé dans le filet portant son nom, toujours populaire, écrivait de Chambord que «de loin, l’édifice est une arabesque».

Les jardins de Chambord, nouvellement aménagés selon les plans originaux.

Nous ne pouvons qu’être d’accord, car le château avec ses promenoirs, les ailes de son palais et ses tours est si grand qu’on peut s’y perdre. Il est particulièrement intéressant d’observer le toit praticable qui, avec ses petites maisons et ses tourelles, a les dimensions d’un quartier médiéval. Chambord est également un immense terrain de chasse, qui appartient aujourd’hui à l’État français et qui a toujours été entouré d’une haute muraille. Avec une superficie de plus de 5400 hectares, le domaine de chasse était presque aussi grand que tout Paris. Il y a quelques années, les fastueux jardins entourant le palais ont été restaurés dans leur état d’origine et des milliers d’arbres et d’arbustes ont été replantés. Tout cela peut être admiré depuis le toit du château.

De Chambord, notre voyage se poursuit jusqu’à Blois, pour revenir sur les bords de Loire. Le château royal, les jardins royaux et la grande église Saint-Vincent sont remarquables. Il ne faut toutefois pas manquer les Pâtisseries Buret, sur la rive droite de la Loire, et Decluseau, sur la rive gauche. On trouve des délices à emporter dans des charcuteries de renommée régionale comme Picot, rue des Orfèvres, ou Bigre, avenue Wilson. Quiconque prévoit de visiter les plus célèbres châteaux de la région devrait réserver dans l’un des hôtels attrayants situés à l’ombre du Château Royal de Blois. Il n’y a pas situation plus centrale. Blois est une ville à taille humaine, et la vieille ville ne peut être traversée qu’à pied, car il s’agit principalement d’une zone piétonne. Et pour compléter cet impressionnant tableau, n’oubliez pas de visiter le château.

Le lendemain, nous longeons la rive droite de la Loire jusqu’à Amboise. Le château qui s’y trouve, perché sur un éperon rocheux du côté gauche de la Loire, était la véritable résidence de François 1er. Après ses voyages à travers l’Italie, il y a également fait venir Léonard de Vinci et mis à sa libre disposition un manoir que ce dernier a occupé jusqu’à la fin de sa vie. En fait, le Clos Lucé est plutôt un château et ses jardins sont également admirables. L’idée que Léonard de Vinci se soit promené ici est déjà quelque chose en soi. Et puisque vous êtes sur place, prévoyez une étape sucrée à la Maison Bigot. Située face à la rue qui monte vers le château, cette pâtisserie plus que centenaire est incontournable. La maison est connue dans tout le pays pour ses douceurs et spécialités régionales. Même Georges Simenon, créateur du célèbre commissaire Maigret, y passait de temps en temps. Au fait, saviez-vous que dans les livres de Simenon, Maigret a passé sa retraite à Meung-surLoire ? Il y avait aussi sa réserve d’eaude-vie de prune, qu’il s’autorisait de temps à autre dans les moments difficiles.

À Amboise, le château qui abrite la tombe de De Vinci mérite une visite. Pourquoi cette tour massive dans le château royal, vous demandez-vous. Eh bien, elle a été construite pour que le roi puisse rejoindre directement en calèche la cour du château située au sud, trois étages plus haut, depuis la Loire. Les rampes de stationnement existaient donc déjà il y a 500 ans !

Autour d’Amboise, on cultive un vin rouge intéressant, appelé Côt, qui n’est autre qu’un délicieux Malbec. Quiconque apprécie le cépage devrait visiter les environs, notamment le Lycée Agricole de l’Avenue Gounin, qui vaut le détour.

Nous continuons à descendre la Loire, puis nous atteignons Tours, la vieille ville de garnison. Tout près se situe Saumur, où se trouve l’École nationale d’équitation française, le Cadre Noir. Les passionnés d’équitation ne manqueront pas de visiter cette école d’élite. Il est possible d’assister aux représentations du Cadre Noir en tant que spectateur en réservant à l’avance.

Depuis l’école d’équitation, nous nous promenons jusqu’à l’enclos de Marius, le cheval blanc du vignoble La Coulée de Serrant. Le vin rare que le vigneron Nicolas Joly et sa fille Virginie y pressent est mondialement connu. Le domaine viticole fonctionne en biodynamie et le vin qui en découle, à base de chenin, est unique. Les vins ont une longue durée de vie, leur potentiel de vieillissement est calculé en décennies.

Le Château de Brissac est d’un autre genre. C’est un monument national en propriété privée. Avec ses sept étages s’élevant à une hauteur de cinquante mètres, Brissac est le plus haut château de France. Ce n’est pas sans raison qu’on le nomme «le géant de la Loire». Et avec 205 chambres, il n’est certainement pas petit. Brissac est habité par une même famille depuis le XVIe siècle. Nous sommes en Anjou et le seigneur du château est également vigneron. Le Rosé d’Anjou, avec ses nombreuses déclinaisons, est produit ici depuis des générations. « Nous sommes directement sur la rivière Aubance. Le château dispose de canaux de rétention des inon-

Chambord : l'incarnation des châteaux de la Loire.

dations afin que le parc ne soit pas inondé en cas de crue. Le complexe comprend également la cave du château, de sorte que nos caves à vin et les cuisines historiques du château n’ont jamais subi de dégâts des eaux. La région est célèbre pour ses rares vins doux de l’AOC Coteaux de l’Aubance. En revanche, sous l’appellation Château de Brissac, nous ne produisons que des vins rosés », explique le maître des lieux.

Après un détour par l’abbaye historique de Fontevraud, la dernière étape de notre voyage inclut la ville de Nantes et la zone côtière autour de Pornic. du Muscadet est d’environ 13 000 hectares, dont 9 000 dans le bassin versant direct des Vins de Nantes, le territoire reconnu de Muscadets-Sèvre-et-Maine sur Lie du niveau de qualité des Crus Communaux est d’un peu plus de 200 hectares. Il représente moins de 2% de l’appellation générale et doit être considéré comme le haut de gamme. Ce vin, qui peut être conservé pendant vingt ans et plus, se marie parfaitement avec les huîtres de la région, qui peuvent être dégustées sur place.

Liliane TURMES

Fromage de chèvre de Saumur.

Vin doux rare et de caractère.

Un plat d'huîtres original.

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