Mémoire de stage de DUT : Le retour du vinyle en médiathèque : Pourquoi et quelles sont ses perspec

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IUT Nancy-Charlemagne Université de Lorraine Département Information-Communication 2ter Boulevard Charlemagne 54000 Nancy DUT Information-Communication Option Métiers du Livre et du Patrimoine

Le retour du vinyle en médiathèque Pourquoi et quelles sont ses perspectives d’avenir ?

Mémoire de stage de DUT Stage réalisé à la Bibliothèque Centrale de Thionville

Perrine, Toussaint

Promotion 2015/2016



IUT Nancy-Charlemagne Université de Lorraine Département Information-Communication 2ter Boulevard Charlemagne 54000 Nancy

DUT Information-Communication Option Métiers du Livre et du Patrimoine

Le retour du vinyle en médiathèque Pourquoi et quelles sont ses perspectives d’avenir ?

Mémoire de stage de DUT

Stage réalisé du 29 mars au 4 juin 2016 à la Bibliothèque Centrale de Thionville 32 Rue du Vieux Collège, 57100 Thionville

Perrine Toussaint

Tuteur : Mme Jacqueline Quesada Rapporteur : Mme Maryse Ivern

Promotion 2015/2016



Remerciements J’aimerais remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à rédiger ce mémoire de stage. Tout d’abord, je remercie toute l’équipe de la Bibliothèque Centrale de Thionville : sa directrice Madame Clémentine Kuntzinger, Isabelle Teitgen ma tutrice, ainsi que Céline, Nadine et Michaël, membres de l’univers image et son. Je remercie aussi Patrick et Malika, deux membres de l’équipe vinyle, pour leur aide et leur patience. Merci à : Justine, Vanessa, Fabiola, Brigitte, Pierre-Henri, Sophie, Virna, Patricia, Fernande, Lydia, Christiane, Isabelle, Sylvie, Nicolas, Valérie, Annick, Barbara et Denise pour leur chaleureux accueille. Je remercie les différentes médiathèques qui m’ont fourni les informations nécessaires à la rédaction de ce dossier et ont ainsi éclairé ma lanterne. Je tenais aussi à remercier les disquaires qui ont pris le temps de m’aider et de répondre à mes questions. Enfin, je remercie Madame Quesada Jacqueline, ma tutrice pour ce rapport. Elle m’a donné d’excellents conseils ainsi que des idées qui m’ont beaucoup aidé à écrire ce mémoire.



Sommaire Introduction…………………………………………………………………………………….7 I. Le retour des vinyles dans notre société……………………………………………………..8 1.

Rapide historique du vinyle ................................................................................................ 8

2.

Etat des lieux de la musiques aujourd’hui .......................................................................... 9 a.

Nos habitudes d’écoutes .................................................................................................. 9

b.

Le vinyle, un objet tendance ......................................................................................... 14

c . Pourquoi le retour du vinyle ? ......................................................................................... 18 Conclusion I ............................................................................................................................. 21 1. Etat des lieux de la musique en médiathèque ....................................................................... 22 2. Le vinyle en médiathèque : son retour et ses objectifs ......................................................... 26 a.

Historique ...................................................................................................................... 26

b.

Les formes de ce retour ................................................................................................. 28

c.

Le retour du vinyle en médiathèque : pourquoi et pour quels objectifs ? ..................... 31

d.

Les perspectives d’avenir du vinyle en médiathèque .................................................... 33

Conclusion II ............................................................................................................................ 35 1.

La Bibliothèque Centrale de Thionville ............................................................................ 35

2.

Le Puzzle ........................................................................................................................... 37

3.

Création du fonds vinyle ................................................................................................... 39

4.

Le catalogage des vinyles ................................................................................................. 42

5.

Classement des genres des CD et vinyles ......................................................................... 43

Conclusion III ........................................................................................................................... 46 Conclusion générale…………………………………………………………………………..46 Glossaire………………………………………………………………………………………48 Bibliographie………………………………………………………………………………….52 Table des annexes…………………………………………………………………………….57



Introduction « Douce le matin, rythmée au déjeuner et techno dans la soirée… La musique : c'est comme on veut, quand on veut ! »1

La musique fait partie intégrante de la vie quotidienne dans notre société. Peu importe où l’on se rend, la musique nous accompagne. Cela est dû notamment aux dernières technologies comme les smartphones. Pour la génération de jeunes adultes à laquelle j’appartiens, il n’est plus possible d’imaginer un monde où la musique reste figée sur un support physique. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que ma mission de stage serait de cataloguer des vinyles ! En effet, je pensais à tort que les vinyles étaient enterrés depuis longtemps et que plus personne, mis à part les mélomanes, ne les utilisait. Fort est de constater que je me trompais et que le vinyle est toujours d’actualité et qu’il fait son grand retour. Depuis plusieurs années, ce support est à la mode : les chanteurs n’hésitent pas à sortir leurs albums en vinyle et un festival annuel nommé le Disquaire Day honore ce support. Ce retour en arrière m’a laissée perplexe. En effet, comment est-ce possible qu’aux jours de la dématérialisation et du téléchargement plus ou moins licite de musique, les vinyles puissent revenir ? De plus, lors des cours dispensés à l’IUT Nancy- Charlemagne, j’ai appris que le secteur musique des médiathèques est souffrant. Cela a encore renforcé mon étonnement face au choix de la Bibliothèque Centrale de Thionville de créer un fonds vinyle alors que le mouvement est plus au catalogue de téléchargement chrono dégradable. En effet, la bibliothèque va prochaine déménager dans une nouvelle structure nommée Puzzle qui accueillera un fonds entièrement nouveau de vinyles. Cette décision était pour moi très déconcertante. Toutes ces interrogations m’ont poussée à me poser cette question : le retour du vinyle en bibliothèque : pourquoi et quelles sont ses perspectives d’avenir ? Cette réflexion aura pour but d’essayer de connaître les raisons de l’engouement pour le vinyle et de chercher à connaître ses perspectives d’avenir : est-ce une simple mode ou un mouvement beaucoup plus ancré dans les habitudes de notre société ? Le vinyle a-t-il sa place

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Citation tirée du site internet Evene Le Figaro, page de citations mot musique. http://evene.lefigaro.fr/citations/mot.php?mot=musique (page consultée le 20/04/16)

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dans notre société et dans nos bibliothèques ? De plus, il serait intéressant de décrire la naissance du fonds vinyle de Puzzle mais surtout les motivations qui ont poussé à sa création.

I.

Le retour des vinyles dans notre société

Après une période sombre, les producteurs de musiques, les labels et autres spécialistes du monde musical annonçaient la mort du vinyle. On constate depuis quelques années que le vinyle revient sur le devant de la scène : festivals, foires, ventes en ligne, clubs…le nombre de manifestations à son effigie ne fait qu’augmenter. Mais quelles sont les raisons de ce retour ? Plus étonnant encore, ce retour inattendu doit faire ses preuves dans un contexte qui tend de plus en plus vers la dématérialisation. Il serait intéressant de commencer par faire un état des lieux de la musique en France et de nos habitudes d’écoute afin de pouvoir mesurer le phénomène du retour d’un support physique ancien dans un monde axé vers le numérique et la dématérialisation.

1. Rapide historique du vinyle2 Le support vinyle n’est pas tout jeune. En effet, son histoire commence avec l’invention du phonographe par Thomas Edison en 1877. Apparait alors l’ancêtre du vinyle, le disque phonographique composé de métal, de laque et de cire. On peut ainsi enregistrer et reproduire mécaniquement des sons. Pour écouter un disque phonographique, il est nécessaire d’utiliser un phonographe qui, grâce à son aiguille positionnée sur le sillon du disque, permet l’écoute du disque. Dans les années 1920, le disque 78 tours fait son entrée et sera utilisé jusque dans les années 1950. Sur chaque face du disque est enregistrée une chanson d’une durée maximale de cinq minutes. Sa fabrication est en Shellac, une résine produite par un insecte mais qui est fragile. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il est difficile de se procurer du Shellac. Cette matière est donc abandonnée au profit du polychlorure de vinyle aussi appelé PVC. De plus, dans cette même année apparait le microsillon ainsi que les platines que nous connaissons encore aujourd’hui. La 2

La rédaction de cet historique est basée sur les sites Vinyland, page de l’index vinyl. www.vinyland.com/index.php?main_page=vinyl et Ma platine, page de l’historique du vinyle. http://www.maplatine.com/content/64-l-historique-du-vinyle/ (pages consultées le 25 avril 2016)

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commercialisation des disques microsillons commence en 1948. Son succès est immédiat, car le son est de meilleure qualité. En matière de vinyle, on entend parler de 33 tours et de 45 tours. Il s’agit en fait de vitesse de lecture : les nombres 33 et 45 correspondent au tour par minute du disque sur la platine. Un 33 tours mesure en principe 30 cm de diamètre et peut aussi se nommer LP (Long Play). La durée de chaque face ne dépasse pas 30 minutes. Un vinyle à 45 tours est de diamètre plus petit car il ne mesure que 17 cm. Il existe trois sortes de disque 45 tours : le Single contenant deux titres, l’EP (Extended Play) contenant quatre titres et le Maxi 45 tours pouvant contenir plus de titres et dont la durée d’enregistrement est de 20 minutes. Ce support a connu de beaux jours jusque dans les années 1990. En effet, l’arrivé du CD a fait de l’ombre au vinyle. Ce dernier a connu une lente chute dont le point culminant fut les années 2005-2006. Ces années étaient les plus désastreuses en termes de vente de vinyle, enregistrant une chute 30%3 par rapport aux années précédentes. Quelle est l’origine de ce bouleversement ? L’évolution de nos habitudes d’écoute et de la technologie sont certainement les causes principales du désintérêt dont les vinyles ont été victimes. Mais quelles sont nos pratiques d’écoute ? Et surtout en quoi ont-t-elles affecté le support vinyle ?

2. Etat des lieux de la musiques aujourd’hui a. Nos habitudes d’écoutes En observant rapidement les habitudes de notre société, nous pouvons remarquer que la musique est partout. Mais à quelle échelle ? Selon une enquête réalisée par LH24, la musique est le produit culturel le plus consommé en France en 2014, devant les films et les livres. De ce fait, la musique est très importante dans les habitudes de détente et dans les pratiques culturelles des français. Ce sont les jeunes entre 15 et 24 ans qui sont les plus grands consommateurs de musique. Qui plus est, la pratique de l’écoute de la musique est de plus en plus répandue. Nous l’écoutons plus souvent et plus longtemps. Une enquête de la SACEM montre que, tous les jours ou presque, 65% des français écoutent de la musique en voiture et 61% à la maison. Toujours d’après ce sondage, nous serions 99% à passer 2 h

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Pourcentage tiré du site My band new, page de comment l’industrie musicale s’arme face à la renaissance du vinyle. http://mybandnews.com/2015/01/115058-comment-industrie-musicale-s-arme-face-renaissance-vinyle/ (page consultée le 25 avril 2016) 4 Voir le glossaire

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25 par jour à écouter de la musique5. Ainsi nous pouvons affirmer que la musique fait partie de notre vie quotidienne, car elle nous suit partout : dans nos déplacements mais aussi dans nos activités, au travail ou à la maison.

1 Graphie représentant les pratiques de consommation des produits culturels des français en 2014. D'après une enquête réalisée par LH2. Graphique disponible sur CBS new, page de l’infographie la consommation des produits culturels par les français. http://www.cbnews.fr/etudes/infographie-laconsommation-des-produits-culturels-par-les-francais-a1013187 (page consultée le 25 avril 2016)

2 Enquête sur les pratiques d'écoute des français réalisée par la SACEM. Graphique disponible sur Société SACEM, page d’études français musique lieux de vente de février 2014. https://societe.sacem.fr/repimg/fr/live/v4/LaSacem/Ressources_presse/Etudes/etudes_francais_musique_lieu x_de_vente_fev2014.pdf (page consultée le 25 avril 2016)

L’écoute de la musique fait donc partie de nos habitudes quotidiennes. Si la pratique est bien ancrée dans notre société, la manière dont nous l’écoutons par contre est en plein changement. Depuis plusieurs années, le support physique, tel que le vinyle ou le CD, n’est plus indispensable. La dématérialisation prend de plus en plus d’ampleur. Un rapport du SNEP6, datant de septembre 2015, met en évidence le fait que le streaming7 devient la nouvelle façon d’écouter de la musique en France. Le streaming est le fait d’écouter ou de regarder un contenu en direct sur Internet. Il n’est pas nécessaire de télécharger le contenu pour le regarder. Le streaming de fichier audio a progressé de 43%8 depuis la moitié de l’année 2015. La pratique du streaming peut être possible grâce à un abonnement à une plateforme ou gratuitement en se rendant sur un site de streaming financé par la publicité. Dans le premier cas, l’utilisateur doit payer un abonnement ce qui lui permet d’avoir accès à un catalogue de titres de chansons et musiques qu’il peut écouter autant de fois qu’il le désire. Des plateformes comme Deezer, Spotify, Apple Music, ITunes ou Quobuz proposent ce genre de service. Les tarifs et la taille des

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Chiffres tirés du site France musique, page les français et la musique. http://www.francemusique.fr/actumusicale/les-francais-et-la-musique-25357 (page consultée le 25 avril 2016) 6 SNEP : Syndicat National de l’Edition Phonographique 7 Voir le glossaire 8 Données tirées du rapport du SNEP de juillet 2015 disponible sur SNEP musique, page du marché de la musique enregistrée les résultats du premier semestre 2015. http://www.snepmusique.com/actualites-dusnep/marche-de-la-musique-enregistree-les-resultats-du-premier-semestre-2015/ (page consultée le 9 mai 2016)

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catalogues varient en fonction des sites mais le principe d’écoute reste le même. Certains comme Deezer et Spotify proposent des services gratuits, car financés par les publicités, et cela attire les internautes. Mais il y a des restrictions : publicité, son de moins bonne qualité et impossibilité d’écouter en hors connexion. Le site YouTube, qui est une plateforme d’échange de contenu, audio et vidéo, principalement financée par les publicités, donc gratuite et largement utilisé. Le streaming gagne du terrain et représentait en juillet 2015, d’après le rapport du SNEP, 28% du chiffre d’affaires de la musique, soit une augmentation de 9% par rapport à 2014.

Extrait 1: Citation extraite du rapport du SNEP et illustrant l'évolution de l'écoute de la musique qui devient mobile grâce au streaming. Disponible sur SNEP musique, page du marché de la musique enregistrée les résultats du premier semestre 2015. http://www.snepmusique.com/actualites-dusnep/marche-de-la-musique-enregistree-les-resultats-du-premier-semestre-2015/ (page consultée le 9 mai 2016)

Le streaming attire le jeune public. Selon une étude sur la consommation des produits culturels en France9, 59% des 15-24 ans écoutent de la musique en streaming. Ce nombre montre bien que l’écoute en streaming est répandue et ne cesse d’augmenter. D’ailleurs en France, le nombre d’écoutes en streaming est de 18 milliards10 en 2015. Mais il existe une autre façon d’écouter de la musique dématérialisée. Il s’agit du téléchargement. Le téléchargement légal ou illégal est aussi une pratique d’écoute dématérialisée courante. Grâce à des sites de téléchargement, il est possible d’obtenir sous format MP3 ou autre (WAV11 par exemple) de la musique et de l’écouter sur son smart phone ou tout autre appareil électronique. Toujours selon le rapport du SNEP, le téléchargement représente 13% du

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Enquête réalisée par LH2 et disponible sur CBS new, page de l’infographie la consommation des produits culturels par les français. http://www.cbnews.fr/etudes/infographie-la-consommation-des-produits-culturels-parles-francais-a1013187 (page consultée le 11 mai 2016) 10 Nombre tiré du site du SNEP disponible sur SNEP musique, page de l’essai transformé pour le streaming en France avec 18 milliards d’écoutes en ligne en 2015. http://www.snepmusique.com/actualites-du-snep/essaitransforme-pour-le-streaming-en-france-avec-18-milliards-decoutes-en-ligne-en-2015/ (page consultée le 11 mai 2016) 11 Voir le glossaire

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marché de la musique en juillet 2015. Ce dernier a perdu un 1% par rapport à l’année précédente et reste inférieur à la pratique du streaming. Le téléchargement semble donc être remplacé progressivement par le streaming. Cela peut s’expliquer par le fait que télécharger prend du temps et qu’il existe des risques d’attraper un virus informatique. De plus, certains parents n’autorisent pas leurs enfants à télécharger de la musique, certainement pour garder un œil sur le genre de chansons que ces derniers écoutent. Une autre explication est que les abonnements téléphoniques proposent de plus en plus l’accès à Internet avec un temps d’utilisation important. De ce fait, le nombre de personnes ayant accès à Internet depuis leur téléphone augmente, ce qui favorise l’écoute de la musique en streaming. Mais pourquoi un tel engouement pour la musique dématérialisée ? Qu’offre-t-elle de plus que le support CD ou le vinyle ? Selon le sondage réalisé par LH2, les personnes interrogées consomment des contenus dématérialisés, car ces derniers sont plus facilement accessibles et gratuits. Ces réponses sont en adéquation avec l’état d’esprit de notre société, qui aime avoir accès à tout, dans l’immédiat et à moindre coût. Internet et les supports dématérialisés, ainsi que leur mode de consommation, répondent aux besoins et attentes de notre société. Leur accessibilité quasi permanente et leurs coûts moindres séduisent les internautes. Nous l’avons bien compris, que ce soit en streaming ou par le téléchargement, la musique dématérialisée gagne du terrain. Faut-il en conclure que le support physique est mort ou en sursis ? Qu’il ne correspond plus aux attentes de notre société ? Cette interrogation est la préoccupation de beaucoup de disquaires et sème le trouble dans le monde de la musique. Mais que disent les statistiques ? Le rapport du SNEP démontre que le support physique représente 57% du marché de la musique en juillet 2015 ! L’écoute sur support physique est donc toujours d’actualité. Bien que les ventes physiques aient chuté de 15,9% en France, elles représentent tout de même 273 698 euros12. Les plus grands consommateurs de supports physiques sont les personnes âgées de plus de 65 ans. En effet, 74%13 d’entre eux achètent des CD. De ce fait, nous pouvons supposer que les personnes d’un certain âge, qui sont attachées au support

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Données tirées du rapport du SNEP du bilan 2015 disponible sur SNEP musique, page de dossier de définition conférence de presse du 8 mars 2016. http://www.snepmusique.com/wp-content/uploads/2016/03/DOSSIERDEF-CONF-DE-PRESSE-8-MARS-2016.pdf (page consultée le 11 mai 2016) 13 Donnée tirée de l’enquête réalisée par LH2 et disponible sur CBS news, page de l’infographie la consommation des produits culturels par les français. http://www.cbnews.fr/etudes/infographie-laconsommation-des-produits-culturels-par-les-francais-a1013187 (page consultée le 11 mai 2016)

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physique, font vivre ce dernier. Cela n’est visiblement pas le cas des générations suivantes, ce qui expliquerait la baisse des ventes et de l’intérêt pour ce support. Il serait donc alarmiste et erroné de déclarer que le support physique n’existe plus. Néanmoins, il faut reconnaître que ce dernier est victime de la concurrence de la dématérialisation. Mais qu’en est-il du vinyle ? Lui aussi a été victime de la dématérialisation et de l’apparition du CD. Sa mort était annoncée comme une évidence. Et pourtant, les ventes de disques vinyles ne font qu’augmenter depuis quelques années. En effet, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France sont des pays où le vinyle revient en force. En France, le vinyle est le seul support physique musical dont le chiffre annuel a connu une augmentation en 2015, selon le SNEP. Cela se traduit par 750 000 exemplaires14 vendus.

3.Graphique du SNEP montrant l'évolution des ventes de vinyles en France. (Tiré de l’article Cuny, D. (2016). Retour du vinyle : l’étrange exception qui dure. L’OBS. [en ligne] Rue 89 Nouvelobs, page de retour du vinyle l’étrange exception qui dure. http://rue89.nouvelobs.com/2016/03/08/retour-vinyle-letrange-exception-dure-263400 (page consultée le 16 mai 2016)

Nos voisins anglo-saxons sont des précurseurs dans le regain du vinyle, car en 2015 la vente de ce format dépassait les 2 millions d’exemplaires15. Mais la naissance du retour du vinyle a pour origine les Etats-Unis avec 11,9

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millions d’exemplaires vendus. Ce support

connait un véritable intérêt de la part des américains qui ont lancé cette mode. De plus, elle est

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Nombre tiré du site du SNEP disponible sur SNEP musique, page de l’essai transformé pour le streaming en France avec 18 milliards d’écoutes en ligne en 2015. http://www.snepmusique.com/actualites-du-snep/essaitransforme-pour-le-streaming-en-france-avec-18-milliards-decoutes-en-ligne-en-2015/ (page consultée le 14 mai 2016) 15 Donnée tirée de Cuny, D. (2016). Retour du vinyle : l’étrange exception qui dure. L’OBS. [en ligne] Rue 89 Nouvelobs, page de retour du vinyle l’étrange exception qui dure. http://rue89.nouvelobs.com/2016/03/08/retour-vinyle-letrange-exception-dure-263400 (page consultée le 16 mai 2016)

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beaucoup plus présente chez les britanniques, car le nombre de vente ne fait qu’y doubler d’année en année depuis 2012. Ainsi, le retour du vinyle a commencé aux Etats-Unis et s’est ensuite déplacé vers l’Europe. Ce phénomène n’est pas nouveau. En effet, il existe souvent un décalage de plusieurs années entre le début d’une mode américaine et son arrivée en Angleterre, puis sa reprise en France. De plus, dans le cas de la mode du vinyle, la culture des différents pays est également à prendre en compte. En effet, la vinyle mania de ces dernières années se focalise 4 Graphique illustrant les ventes de vinyles en Angleterre depuis 2012. Elles augmentent très rapidement. Tiré de l’article Cuny, D. (2016). Retour du vinyle : l’étrange exception qui dure. L’OBS. [en ligne] Rue 89 Nouvelobs, page de retour du vinyle l’étrange exception qui dure. http://rue89.nouvelobs.com/2016/03/08/retour-vinyleletrange-exception-dure-263400 (page consultée le 16 mai 2016)

beaucoup sur la musique des années 60, et l’on sait que le rock, anglais et américain, est dominant à cette époque. Donc ils sont plus sujets à s’intéresser à ce support que nous. Néanmoins, on constate que ce support est aussi apprécié en France. De plus, étant donné que ce renouveau ne fait que commencer, on

peut supposer que son apogée n’est pas encore arrivée et que le vinyle a de belles années devant lui. On peut affirmer que ce support est l’objet d’une véritable résurrection.

b. Le vinyle, un objet tendance

Les chiffres et les statistiques le prouvent, le vinyle est de retour. Mais il serait intéressant de regarder au-delà des chiffres. En effet, cet engouement pour le microsillon ne se limite pas aux chiffres de vente ni aux parts de marché. Il est beaucoup plus ancré dans notre société. Des festivals, des évènements et des communautés se sont construits autour de ce support. Citons notamment le Record Store Day et son équivalent français le Disquaire Day. Cet événement annuel est en réalité une journée de promotion organisée par les disquaires indépendants. Tous les amateurs et amoureux du vinyle se donnent rendez-vous pour chercher et dénicher des éditions limitées spécialement mises en vente ce jour-là. Aux Etats-Unis, les ventes réalisées ont connu une hausse de 53%16 en 2014 par rapport à l’année 2013. Le Record 16

Donnée tirée du site mybandnews.com disponible sur My band news, page de vinyle des ventes en hausse de 53% aux Etats-Unis entre janvier et mars dernier. http://mybandnews.com/2015/04/vinyle-des-ventes-en-haussede-53-aux-etats-unis-entre-janvier-et-mars-dernier/ (page consultée le 14 mai 2016)

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Store Day existe depuis 2008 aux Etats-Unis et depuis 2010 en France. Ce dernier a lieu le troisième samedi du mois d’avril. La sixième édition française a réuni 210 disquaires indépendants dans 90 villes différentes17. C’est le CALIF18 qui est chargé d’organiser l’événement. De plus, les clients et curieux peuvent assister à des concerts gratuits qui animent la manifestation. Cette dernière attire de plus en plus de monde chaque année et notamment de jeunes adultes. Un des inconvénients toutefois de cette journée est que les éditions limitées, qui sont les vedettes du Disquaires Day, coûtent assez chers et ne sont donc pas accessibles à tout le monde. Ce point est un aspect négatif du retour du vinyle qui pourrait bien étouffer dans l’œuf l’élan d’intérêt pour ce support. D’autres festivals sont organisés un peu partout dans le monde. En France, des foires aux disques sont organisées sur tout le territoire. A Saint-Etienne, la foire aux disques est devenue une véritable tradition et fêtait cette année sa 24e édition. A cette occasion, des exposants proposent des galettes de tous genres musicaux et des concerts sont organisés. Tours, Paris… beaucoup de villes françaises organisent des foires aux disques. Certaines rencontrent beaucoup de succès, comme la ville de Saint Etienne, mais ce n’est pas le cas de toutes. Par exemple, la ville de Sainte-Mère-Eglise a supervisé une foire aux disques en mai 2016. Comme le public n’était pas vraiment au rendez-vous, le résultat est peu concluant. Selon l’article Foire au vinyle : un bilan mitigé du journal Ouest-France19, l’évènement a attiré 400 personnes le samedi et un peu plus le dimanche. Cette désaffection est certainement due à une mauvaise organisation. En effet, le public est certes attiré par la vente et la possibilité de dénicher des trésors, mais il souhaite aussi une ambiance festive autour de l’évènement, notamment à faire des concerts, des expositions et un repas. Donc il ne faut pas faire du vinyle uniquement pour de l’argent, car le facteur humain compte beaucoup. Pour chaque évènement autour du vinyle, il faut créer un esprit de groupe et de communauté. Cette renaissance est aussi visible d’une autre façon encore. De plus en plus d’artistes actuels produisent leurs albums sous format vinyle. Citons par exemple l’artiste Adèle dont le dernier album « 25 » s’est vendu à plus de 8 millions d’exemplaires20 aux Etats-Unis, dont 116 000 vinyles. Tant d’autres artistes du XXIème siècle comme Avicii, Christine and The 17

Chiffres tirés de l’article Doiezie, M. (2016). Le Disquaire Day, une seconde fête de la musique. Le Figaro. fr culture. [en ligne] Le Figaro, page le disquaire day une seconde fête de la musique. http://www.lefigaro.fr/musique/2016/04/17/03006-20160417ARTFIG00156-le-disquaire-day-une-seconde-fetede-la-musique.php (page consultée le 14 mai 2016) 18 CALIF : Club Action des Labels Indépendant Français 19 Article intitulé Foire au vinyle : un bilan mitigé du mercredi 11 mai 2016 du journal Ouest-France, page 14 [en ligne] Europresse. http://nouveau.europresse.com.bases-doc.univ-lorraine.fr/Search/ResultMobile/7 (page consultée le 16 mai 2016) 20 Donnée tirée du site Charts in France. http://www.chartsinfrance.net/Adele/news-101017.html (page consultée le 16 mai 2016)

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Queens, Amy Whitehouse et les Daft Punk ont choisi de produire leurs œuvres en vinyle. Ce phénomène illustre la renaissance du vinyle. En effet, à la vue du nombre de téléchargement et d’écoute en streaming, il peut sembler risqué de produire des vinyles. Pourtant cela est bien le choix opéré par des chanteurs/artistes actuels. Beaucoup à la fin de leur concert n’hésitent pas à vendre leurs vinyles, que leurs fans achètent, soit pour les soutenir financièrement, soit pour garder un souvenir physique de leur idole. En fait, ces vinyles sont adressés à un autre public plus élitiste, attiré par une autre qualité de son ou tout simplement par une mode. Ce système de vente après un concert est beaucoup rependu parmi les artistes locaux, car elle leur permet de gagner de l’argent sans passer par un disquaire, qui en général prend une commission de 25%21 sur le prix de vente. Le vinyle est souvent associé au monde ancien d’avant Internet, s’opposant ainsi au numérique. Mais, ce vieux support a su s’adapter aux nouveaux modes de consommation de notre société. En effet, depuis quelques années des plateformes de ventes de vinyles ont vu le jour sur Internet. Inspiré du mode de consommation du streaming, VNYL22, une plateforme de vente en ligne, propose un service de livraison de vinyles à domicile. L’utilisateur doit souscrire un abonnement équivalent à 15$ par mois et peut ainsi recevoir des vinyles directement chez lui. Il peut ainsi les garder autant de temps qu’il le désire, moyennant finance, et renvoyer ceux qu’il n’écoute plus. Une autre plateforme intitulée Vinyl me, please propose à ses abonnés des vinyles en édition limitée, afin que ces derniers puissent enrichir leur collection. De plus, des sites de ventes spécialisées dans le vinyle sont de plus en plus nombreux. Le but de ces derniers est de trouver des éditions rares et ciblent donc un public fermé, composé de collectionneurs et de mélomanes. Le site levinyleclub.com propose la vente de vinyles par abonnement. En fonction de ce dernier, l’utilisateur à le droit de recevoir un certains nombres de disques par mois. Il est également possible de recevoir une platine en cadeau dans certaines offres d’abonnements. On peut aussi se faire plaisir, grâce à des entreprises qui donnent la possibilité de créer un vinyle personnalisé. En effet, le client envoie une liste de titres, l’image qui figurera sur le macaron23, et choisit la pochette qui lui plait. L’entreprise se charge ensuite de presser le

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Information tirée du site Slate, page d’explications des ventes de vinyles http://www.slate.fr/story/95869/explications-ventes-vinyles (page consultée le 16 mai 2016) 22 Plus d’informations sur ce service disponible le site My band news, page de vnyl la logique Netflix adaptée au vinyle. http://mybandnews.com/2015/01/vnyl-la-logique-netflix-adaptee-au-vinyle/ (page consulté le 16 mai 2016) 23 Voir le glossaire

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vinyle et de livrer le produit. La plateforme Vinyl it offre ce genre de services24.. Ainsi, le support vinyle peut tout à fait s’épanouir à l’ère du numérique et utiliser ce dernier comme un moyen d’échange et de vente. Le vinyle revient aussi dans les objets du quotidien. En effet, le microsillon se retrouve dans une déclinaison d’objets telle que des horloges et des portes bijoux par exemple. Une startup américaine a mis au point un nouveau concept qui s’intitule le « Floating Record »25. En fait, il s’agit d’une nouvelle forme de platine originale. Le disque vinyle n’est pas posé à l’horizontal, comme à l’accoutumé, mais à la verticale. Ainsi, en plus d’apporter une expérience d’écoute, la platine et le vinyle ajoute une dimension esthétique et deviennent un objet décoratif. Son design moderne remet au goût du jour cet ancien support, et permet ainsi de l’intégrer dans une décoration contemporaine.

Photographie 1 : Le Floating Record est une nouvelle platine plus esthétique (photographie tirée du site My band news, page de floating record la platine vinyle du futur. http://mybandnews.com/2015/06/floating-record-la-platine-vinyle-du-futur/ page consulté le 17 mai 2016)

Ainsi, depuis 2007 aux Etats-Unis et environ 2010 en France, on dépoussière le vinyle pour en créer une mode. Les ventes et les statistiques témoignent de ce retour, de même que les différentes initiatives organisées autour de ce support, comme le Disquaire Day. Ces initiatives rassemblent chaque année de plus en plus de monde. De plus, certains artistes se lancent dans la production d’album en disques vinyles, car ils savent qu’une partie de leurs fans désirent acheter leurs œuvres sous ce format. Internet est également un relais de cette renaissance et une preuve que vinyle et numérique peuvent cohabiter. C’est indéniable, le vinyle renaît. Mais pourquoi ? Quelles sont les raisons de ce retour ?

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Plus d’information sur ce service commercial disponible sur le site My band news, page de vinyl it créez vinyle unique personnalisé. http://mybandnews.com/2015/04/vinyl-it-creez-vinyle-unique-personnalise/ (page consultée le 16 mai 2016) 25 Plus d’informations disponibles sur le site My band news, page de floating record la platine vinyle du futur. http://mybandnews.com/2015/06/floating-record-la-platine-vinyle-du-futur/ (page consultée le 17 mai 2016)

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c . Pourquoi le retour du vinyle ?

Pourquoi le retour du vinyle ? Cette question mérite d’être posée. En effet, comment expliquer le fait qu’avant 2007 le vinyle n’intéressait (presque) personne, et qu’aujourd’hui, en 2016, nous sommes témoins d’une vinyle mania. De plus, comment expliquer la cohabitation de la musique dématérialisée avec le microsillon ? Il existe plusieurs éléments de réponse à ces questions. Avant de commencer à chercher de possibles solutions à nos interrogations, il est nécessaire d’aborder le point suivant : le vinyle n’a jamais disparu. En effet, il serait faux de penser que le vinyle fut complètement abandonné. D’après l’article « pourquoi le vinyle n’a jamais véritablement disparu »26, le vinyle, même à ses heures sombres, a toujours connu des acheteurs. Le rédacteur de l’article a interviewé différents disquaires répartis sur le territoire français. Ces derniers déclarent qu’ils ont toujours vendu du vinyle. Leur secret ? Vendre de la musique de qualité à des connaisseurs mélomanes et collectionneurs. En réalité, le vinyle s’adresse à un public ciblé, qui recherche une qualité de son et une musique indépendante. Les disquaires l’ont bien compris et s’emploient à dénicher des « trésors », des éditions limitées ou des œuvres d’artistes de qualité. De plus, beaucoup choisissent de se spécialiser dans un ou plusieurs courants de musiques afin d’attirer les mélomanes du ou des genres. Au fil du temps, les disquaires indépendants se sont constitué un réseau de fidèles du vinyle. Ce public est souvent composé de personnes appartenant à la génération baby boomer, qui a grandi avec ce support. Mais ce public cible n’est pas à l’origine du regain pour le microsillon, puisqu’il a toujours été fidèle à ce dernier. Un nouveau public serait donc à l’origine du retour du vinyle. Mais lequel ? Les disquaires ont noté depuis plusieurs années l’arrivée de nouveaux clients dans leur boutique. Difficile de ne pas les remarquer. En effet, ce public est composé de jeunes adultes, de la génération des 20-30 ans, qui s’est découvert une passion pour le microsillon. Ce phénomène est encore plus impressionnant aux Etats-Unis, car selon une enquête de Musicwacth27, les jeunes âgés de 13 à 25 ans constituent 47% des acheteurs de vinyles en 2015.

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Article disponible sur le site My band news, page de dossier pourquoi vinyle France record store day média intemporel jamais disparu artiste indes. http://mybandnews.com/2015/04/dossier-pourquoi-vinyle-france-recordstore-day-media-intemporel-jamais-disparu-artistes-indes/ (page consultée le 17 mai 2016) 27 Données et détails de l’enquête disponible sur le site BFMTV, page de les moins de 25 ans relancent le marché du vinyle. http://www.bfmtv.com/culture/les-moins-de-25-ans-relancent-le-marche-du-vinyle-929793.html et Doiezie, M. (2015) Les moins de 25 ans font décoller les ventes de vinyles. Le Figaro. fr culture. [ en ligne ] Le

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De plus, les organisateurs du Disquaire Day ont eu la joie de voir des jeunes de 18 à 25 ans s’intéresser au vinyle28. Cela démontre que tous les jeunes ne sont pas adeptes de la musique dématérialisée. Néanmoins, le vinyle n’a pas pour objectif de « convertir » toute la génération streaming au support physique, ni même de concurrencer cette pratique. Cette tentative serait d’ailleurs vouée à l’échec. Le but du vinyle, pour cette nouvelle génération de passionnés, est plutôt de créer un complément d’écoute. Le côté collection n’est pas forcément la motivation de l’achat. Certains achètent du vinyle occasionnellement, pour se faire plaisir, ou tout simplement pour posséder un objet dit de luxe de leur artiste favori. Comment se fait-il qu’une génération n’ayant pas connu l’époque du vinyle, élevée dans une société de plus en plus axée sur le numérique, s’intéresse tout à coup à ce support ? Pour avoir plus d’information sur ce phénomène, je me suis rendu chez un disquaire. Il s’agit de la Face Cachée29, située à Metz, qui fournit les vinyles à la Bibliothèque Centrale de Thionville. Son patron, M. Médéric Keblé, a eu la gentillesse de répondre à mes questions et de m’éclairer un peu sur ce phénomène digne d’un anachronisme. Ce dernier travaille dans le monde du vinyle depuis 20 ans et a donc eu l’occasion de constater l’évolution de ce support. Pour lui, le retour du vinyle est possible grâce aux efforts des disquaires pour conserver ce support. Cela lui a permis de survivre. De plus, il explique que l’intérêt des jeunes pour ce support vient de l’objet lui-même. En fait, le disquaire pense que certains jeunes sont lassés par la musique dématérialisée, qui se résume à posséder un simple fichier électronique. A contrario, le vinyle permet de pousser plus loin l’expérience musicale. En effet, en plus de posséder un support physique et la musique, on peut admirer les illustrations de la pochette, savoir qui sont les artistes, mais aussi les illustrateurs, photographes et toute les autres personnes ayant participées à sa réalisation. Un vinyle permet aussi de savoir où et quand la musique a été enregistrée. Bien sûr un CD fourni ces mêmes informations, mais le vinyle apporte un plus. En effet, c’est un objet dit de luxe et qui vieillit bien. Il a toujours de la valeur. Qui plus est, la majorité des personnes équipées du matériel informatique peuvent réaliser un CD, ce qui n’est pas le cas pour le vinyle. M. Médéric Keblé m’a également expliqué que les jeunes qui développent une passion pour le vinyle ont, soit des parents eux aussi consommateurs de vinyle ou qui l’ont été, Figaro, page de les moins de 25 ans font décoller les ventes de vinyles. http://www.lefigaro.fr/musique/2015/11/12/03006-20151112ARTFIG00379-les-moins-de-25-ans-font-decollerles-ventes-de-vinyles.php (pages consultées le 18 mai 2016) 28 Information tirée de l’article Doiezie, M. (2016). Le Disquaire Day, une seconde fête de la musique. Le Figaro. fr culture. [ en ligne ] Le Figaro, page le disquaire day une seconde fête de la musique. http://www.lefigaro.fr/musique/2016/04/17/03006-20160417ARTFIG00156-le-disquaire-day-une-seconde-fetede-la-musique.php (page consultée le 14 mai 2016) 29 Plus d’information sur La Face Cachée en annexe 1.

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ou soit, poussés par la curiosité, découvert ce support et en sont devenu « accros ». De plus, contrairement au public « âgé » qui collectionne le vinyle, les jeunes considèrent le vinyle comme un support d’écoute et non de collection. Ce qui les attire, ce sont les groupes étrangers souvent actuels, majoritairement anglophones. Le vinyle devient réellement un complément d’écoute à la musique dématérialisée. Je l’ai aussi questionné sur son travail pour la Bibliothèque de Thionville et il m’a confié qu’il a été surpris par cette demande, mais il pense que cela pourrait attirer les curieux. Afin d’attiser cette curiosité, il a sélectionné des albums non destinés au grand public, tout en respectant bien sûr le cahier des charges. De plus, le fait que des artistes actuels se mettent au vinyle favorise, pour lui, le retour de ce support car les jeunes peuvent écouter leurs morceaux préférés sur ce support, et non se cantonner aux vieux albums de collection. Quand je l’interroge sur les perspectives d’avenir de ce support, M. Médéric Keblé déclare que « les collectionneurs seront toujours là, même s’il advenait que l’effet de mode disparaisse ». Il est heureux de voir une jeune génération se passionner pour le microsillon, mais craint que les prix ne découragent ces derniers à s’investir dans cette passion. En effet, le prix du vinyle est souvent supérieur à 20€. Il peut être inférieur s’il s’agit de disques d’occasion, mais si l’on désire acheter un vinyle neuf ou récent, les prix peuvent vite grimper. Ce facteur économique peut priver les personnes lésées financièrement de la joie de posséder un 33 tours. De plus, les tirages et rééditions de vinyles sont en augmentation, afin de suivre la demande, mais le disquaire a peur que cela ne dévalue l’objet. Une autre raison au retour du vinyle serait liée au retour de la musique indépendante et au genre musical. En effet, la musique électronique fonctionne bien sous ce format, car les passionnés de ce style cherchent la meilleure qualité de son. La musique indépendante et locale revient aussi en force. On constate que les artistes locaux aiment le support vinyle car leurs fans, souvent public de niche, n’hésiteront pas à investir dans leur carrière en achetant ce support, que ce soit pour l’écouter ou pour leur collection. Bien sûr, ces artistes locaux privilégient le streaming comme moyen de diffusion de leurs œuvres. Témoin la plateforme Bandcamp qui aide les artistes locaux à se faire connaître. Mais, il en résulte que le support vinyle bénéficie du soutien de la production musicale locale et indépendante. Une dernière raison possible du retour du vinyle serait due à un retour beaucoup plus grand : celui du vintage. En effet, depuis plusieurs années, le vintage30 est à la mode. Le passé est remis au goût du jour, que ce soit dans les vêtements, la décoration, la nourriture… Le

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Voir la définition au Glossaire

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patrimoine, héritage du passé, est une préoccupation importante dans le monde culturel et apprécié du grand public. Cela n’est pas surprenant que le vinyle, un objet considéré comme ancien, fasse partie de cet engouement pour le passé. Des personnes achètent un vinyle même s’ils ne possèdent pas de platine. Pour eux, le vinyle devient un objet décoratif ou un témoignage du passé. Il permet d’être à la mode et de suivre la tendance actuelle. Le goût pour le vintage se manifeste encore d’une autre façon dans le monde musicale : Simon Reynolds, un critique de rock a expliqué, dans son ouvrage Rétromania31, que la musique actuelle ne fait que s’approprier la musique des Trente Glorieuses. De plus, ce critique explique que beaucoup de personnes sont nostalgiques de cette époque, qui leur rappelle leur jeunesse. De ce fait elles écoutent beaucoup de groupes qui ont marqué cette période, tel que les Beatles, les Rolling Stones et autres artistes encore très respectés aujourd’hui. Ecouter ces artistes mythiques sous format vinyle est une façon de retrouver le son analogique et authentique.

Conclusion I Le monde musical de notre société est divisé en deux : d’une part, un public axé vers la musique dématérialisée accessible en ligne grâce au streaming ou au téléchargement, et de l’autre, un retour aux sources vers un ancien support qu’est le vinyle. Sa renaissance est visible à travers les parts de marchés et les chiffres de ventes, mais aussi à travers des manifestations et des évènements tels que le Disquaire Day et les foires aux disques. De plus, ce support suit l’évolution du numérique, et utilise Internet comme outil de diffusion commerciale. Ce regain est aussi porté par un nouveau public constitué de jeunes adultes qui ont lancé une véritable mode ainsi qu’une approche différente de l’objet. A l’inverse de leurs aînés qui collectionnent le vinyle, les jeunes écoutent le vinyle et plus particulièrement des artistes actuels, reconnus internationalement ou localement. On observe aussi une nouvelle tendance, liée à l’engouement pour le vintage, qui est l’utilisation de l’aspect esthétique de l’objet. Il peut servir d’objet décoratif et même sa platine peut faire office de décoration. Ainsi, le vinyle est devenu une pratique courante pour une partie de la société. Les collections de médiathèques reflètent l’offre culturelle de la société. Ainsi, de quelle manière ces établissements culturels peuvent-ils mettre en avant ce support ?

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Reynolds, Simon. (2012). Rétromania : Comment la culture pop recycle son passé pour s’inventer un futur. (Marseille) : Le mot et le reste.

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II.

Le vinyle et la médiathèque

La médiathèque est généralement un lieu public destiné à rendre la culture et le savoir accessible à tous. La culture englobe beaucoup de domaines dont la musique. Ainsi, les médiathèques ont acquis de la musique sous la forme de différents supports, tels que le vinyle et le CD. Nous avons vu précédemment que le support physique connaît la concurrence de la musique dématérialisée. Est-ce également le cas en médiathèque ? Il serait donc intéressant d’examiner de plus près le secteur musique des bibliothèques, afin de mesurer l’impact que le numérique peut exercer sur ce dernier. De plus, la médiathèque a à cœur de répondre aux besoins de ses usagers. Etant donné que le vinyle figure de nouveaux dans les attentes du public, nous pourrions nous demander si les bibliothèques vont répondre présentes à ce regain pour le vinyle. Et si oui de quelles façons ? Quels seraient les objectifs d’un fonds vinyle dans une médiathèque ? De plus, comment une bibliothèque peut-elle faire vivre un ancien support ? Quelles sont les perspectives d’avenir du microsillon en médiathèque ?

1. Etat des lieux de la musique en médiathèque Longtemps la bibliothèque s’est consacrée à l’acquisition de livres et à la promotion de la lecture. Depuis, les années 1980, le CD est arrivé en médiathèque et la musique fait partie intégrante des bibliothèques. Cela est visible dans les collections mais aussi dans ces initiatives de promotion de la culture. « Selon les données 2013 ( 3) de l’Observatoire de la Lecture Publique : 97% des bibliothèques des villes de 20 000 habitants et plus possèdent des documents sonores musicaux (et 87% des bibliothèques de 5 000 à 19 999 habitants). Et les documents sonores musicaux sont prêtés un peu plus souvent que les livres imprimés, avec une moyenne annuelle de 1,7 prêt par an (contre 1,4 fois par an pour les livres). »32 Ces données sont intéressantes car elles illustrent le fait que les documents sonores sont plus empruntés que

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Citation tirée du communiqué : L’ACIM soutient l’appel à responsabilité de l’ABF, et reste attentive à préserver la place de la musique dans les médiathèques disponible sur le site de l’ACIM (Association pour la coopération des professionnels de l’information musicale) ACIM, page de l’ACIM asso soutient l’appel à responsabilité de l’ABF et reste attentive à préserver la place de la musique dans les médiathèques http://www.acim.asso.fr/2015/07/lacim-soutien-lappel-a-responsabilite-de-labf-et-reste-attentive-a-preserver-laplace-de-la-musique-dans-les-mediatheques/ (page consultée le 24 mai 2016)

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les livres. Le secteur musique a donc détrôné ceux dédiés aux documents imprimés. Ainsi, les usagers viennent en bibliothèque pour emprunter des documents audio. Ces derniers ne représentaient en 2012 que 8%33 du fonds d’une bibliothèque moyenne contre 80% pour les livres. Ainsi, bien que les prêts de musiques soient supérieurs aux prêts de monographies, leur présence physique est nettement inférieure. Cette différence de volume peut s’expliquer par le fait que les bibliothèques ont pour objectif premier de promouvoir la lecture. De plus, la musique est arrivée bien plus tard en bibliothèque que les livres. Les collections musicales sont plus jeunes et donc moins étoffées que les collections imprimées. Néanmoins, la musique est présente dans une majorité de médiathèques. Malgré ces statistiques encourageantes, la place de la musique en bibliothèque est depuis quelques temps remise en question. L’ACIM a d’ailleurs publié un manifeste afin de militer pour la conservation de cet espace. Pourquoi cette remise en cause ? Comme nous l’avons vu précédemment, la musique dématérialisée est une pratique d’écoute de plus en plus répandue. De ce fait, une partie de la population n’utilise plus le support physique. Cela a des répercussions sur les prêts de documents sonores, et notamment du CD, en bibliothèque. En effet, bien que nous ayons vu que les CD sont empruntés, et même plus que les livres, il apparaît néanmoins une baisse des prêts depuis les années 2000. Certaines personnes, dans le monde de la bibliothèque, s’interrogent donc sur l’utilité d’une collection physique, lorsque la tendance actuelle est portée sur la musique dématérialisée. Faut-il en conclure que la musique n’a pas d’avenir en bibliothèque ? Ce jugement semble être beaucoup trop alarmiste et erroné. En effet, même si les prêts baissent, ce secteur fonctionne bien dans certaines médiathèques et moins bien dans d’autres. A la Bibliothèque Centrale de Thionville34, où j’ai effectué mon stage, ce secteur est très apprécié par les usagers. En effet, tous les CD présents dans le fonds, au nombre de 589035, sont sorti au moins une fois. De plus, ce secteur confirme les statistiques de l’Observatoire de la Lecture Publique, car les documents sonores de Thionville sont plus empruntés que les livres. En 2015, le nombre de prêts de CD était de 4815. Le genre le plus emprunté est le rock suivi de la chanson française. Ces deux styles musicaux sont également les plus représentés, ce qui peut expliquer leur succès. Cette augmentation des prêts serait dû à

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Donnée tirée du site de l’ACIM et disponible sur ACIM asso, page de dossier statistiques sir la musique en bibliothèque le marché du disque et les pratiques musicales édition 2013. http://www.acim.asso.fr/2014/06/dossier-statistiques-sur-la-musique-en-bibliotheque-le-marche-du-disque-etles-pratiques-musicales-edition-2013/ (page consultée le 24 mai 2016) 34 Pour plus d’informations sur la Bibliothèque Centrale de Thionville voire page 35 du présent dossier 35 Ce nombre inclus aussi les CD présents en réserve.

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la simplification du classement36 qui encouragerait les usagers à plus emprunter. Contrairement à la médiathèque Thionvilloise, la médiathèque de Laxou, que j’ai eu l’occasion de côtoyer lors des projets tuteurés37 de cette année universitaire de 2015-2016, trouve que son secteur musique est en souffrance. La responsable de ce secteur nous a confié que les prêts baissaient. Pour cette dernière, cela est dû bien sûr aux nouvelles pratiques d’écoute, qui éloignent le jeune public de ce secteur. Ainsi, la plupart des emprunteurs de CD appartiennent à la génération des 40 ans et plus. De ce fait, l’avenir de ce secteur pourrait être remis en cause par un non renouvellement du public. Afin d’élargir leur offre de contenu musical et de suivre les nouvelles pratiques d’écoute, certaines bibliothèques se sont lancées dans le prêt de musique dématérialisée. Citons l’exemple de la médiathèque de Viroflay38, dont le catalogue permet aux usagers de télécharger des fichiers audio pour un temps limité. Ce service est possible grâce à la société Bibliomédias39 et s’intitule « le prêt chrono dégradable », car une fois le délai d’emprunt passé le fichier téléchargé disparaît. Le numérique peut être un atout pour la musique en médiathèque, si les bibliothécaires l’utilisent comme un outil. La médiathèque de la Cité de la musique emploie une partie de son énergie à la gestion d’un portail documentaire38 autour du monde musical, en intégrant les collections de l’institution, mais aussi en créant une veille documentaire. Ainsi, ces initiatives ont pour objectif d’inverser la tendance de la baisse des prêts et d’attirer un public plus jeune ou de passionnés. Même si la présence d’un fonds musical de qualité est important, réduire la musique en bibliothèque à des documents physiques ou dématérialisés serait une erreur. En effet, la bibliothèque, en ce qui concerne la musique, ne doit pas se limiter à l’acquisition de documents. Il faut qu’elle apporte une valeur ajoutée au contenu musical. La solution, que je trouve la plus intéressante, est celle de créer du lien autour de la musique. En effet, les animations et initiatives40 organisées autour de ce domaine sont légions en médiathèque. Clubs d’écoutes et

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Pour plus d’informations à ce sujet voire la page 43 du présent dossier Voir le projet tuteuré réalisé par Bernard, C., Busson, P., Gérard, L., Grün, S.-M., Toussaint, P., San Miguel, M., Mermond, M., Weyland, A. Les pratiques d’acquisition : regards croisés des professionnels et des usagers. Projet tuteuré de DUT Information-Communication. Nancy : IUT Nancy-Charlemagne. 38 Information tirée de l’article Henry, F. Musique en Bibliothèque : Mutation ou déclin ? Bulletin des Bibliothèques de France. [en ligne] BBF Enssib. http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2009-03-0091-01 (page consultée le 25 mai 2016) 39 Plus d’informations sur ce service disponible sur Réseau Carel, page de bibliomédias. http://reseaucarel.org/bibliomedias (page consultée le 25 mai 2016) 40 La plupart des animations et initiatives sont tirées du livre de PIERRET, G. (2002). Musique en bibliothèque, 3e éd. Paris, Cercle de la Librairie. 37

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d’échanges, formés sur le même modèle que les clubs lectures, sont des animations courantes en médiathèque. On constate ainsi l’apparition de réseau et de communauté autour d’un genre musical par exemple. Les petits déjeuners musicaux se déroulent dans le même esprit, avec bien sûr une collation offerte par la médiathèque. Beaucoup de bibliothèques réussissent à créer du lien autour de la musique grâce aux réseaux sociaux et à Youtube. En tenant à jour un compte sur ce type de site, une médiathèque peut gagner en visibilité, fidéliser les usagers et promouvoir la musique, notamment les productions locales. Ainsi, le numérique peut contribuer à renforcer la place de la musique. Depuis quelque temps, un nouveau service fait son apparition en médiathèque ; il s’agit de la PirateBox41. Avec ce système, il est possible aux usagers de partager des fichiers comme de la musique par exemple. Ce service est intéressant, car une communauté peut se former autour de cette plateforme de dépôt. De plus en plus on remarque que la bibliothèque n’est plus seulement un lieu d’écoute et d’emprunt, mais aussi un endroit où on joue de la musique. Les bibliothèques prêtent des instruments ou en mettent à disposition. La BPI, Bibliothèque Publique d’Information à Paris, a pour sa part mis en accès libre deux pianos. Ce service rencontre un franc succès, car il répond à un besoin du public. Posséder un instrument coûte en espace et en ressource financière, et cela est encore plus conséquent à Paris. D’autres bibliothèques s’associent avec le conservatoire de leur commune afin d’organiser des évènements. Les élèves peuvent venir répéter à la médiathèque et ainsi faire profiter les usagers de leurs talents. Des professeurs ont aussi la possibilité de donner un cours ou des conseils lors d’une animation. Il est aussi possible de faire participer les enfants à un éveil musical, notamment lors d’un accueil de classe. De plus, des concerts peuvent aussi se produire dans une médiathèque, mais il faut pour cela que cette dernière ait l’espace et le matériel adéquat pour un tel événement. Un autre service qui commence à émerger en médiathèque est la Musique Assistée par Ordinateur ou MAO. Les médiathèques s’équipent du matériel informatique nécessaire au mixage et à l’enregistrement de musique. L’idée est de rendre l’usager acteur du lieu en mettant en avant la création.

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Voir le glossaire

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Ainsi, comme le souligne le manifeste de l’ACIM, la musique a toute sa place en bibliothèque. Il faudra néanmoins que ce secteur évolue et dépasse la simple collection physique. Le numérique doit être intégré et servir d’outil de diffusion. Ce secteur connaît depuis quelques années l’apparition d’un revenant : le vinyle. Comment se fait-il qu’un support physique ancien revienne dans un secteur où la place des collections est remise en question ? Nous avons vu précédemment que le vinyle connaît un surprenant retour dans notre société. Cela est aussi le cas en médiathèque. Pour quelles raisons ?

Photographie 2 A la BPI, deux pianos sont en libre accès et ce service fonctionne bien. Photographie tirée de Oulc’en, E. (2014). La musique à la BPI : Pour un nouveau modèle de bibliothèque musicale. Bulletin des Bibliothèques de France. [en ligne] BBF Enssib. http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2014-02-0102-009 (page consultée le 29 mai 2016)

2. Le vinyle en médiathèque : son retour et ses objectifs a. Historique

. Les vinyles sont arrivés en bibliothèque dans les années où celui-ci était à son apogée lors des Trente Glorieuses. Ces établissements culturels ont souvent acquis un fonds important de microsillons. Une des premières médiathèques à introduire le vinyle dans les collections d’une bibliothèque fut la médiathèque de Saint-Dié dans les années 50. Elle fut même à l’origine d’une classification42 de documents sonores intitulée « la classification Saint-Dié ». Citons

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Voir le glossaire

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l’exemple de la BMVR de Châlons-en-Champagne, qui a commencé à constituer son fonds vinyle en 1959. Aujourd’hui ce fonds contient environ 37 500 disques. En effet, lorsqu’une médiathèque possède un fonds de plus de 1000 exemplaires, celui-ci remonte souvent à ces années-là ou au années 1980. Le vinyle a connu de beaux jours en médiathèque, mais lorsque le CD puis la musique dématérialisée sont apparus, il est tombé en désuétude. Toutefois, comme dans notre société le vinyle n’a jamais disparu des bibliothèques. Bien que des médiathèques se soient débarrassées de leur fonds, soit en les vendant soit en les envoyant au pilon, certaines ont choisi de les stocker en réserve. Ce choix a souvent été motivé par des raisons de conservation du patrimoine sonore. Depuis quelques années, on remarque un phénomène nouveau dans le secteur musique des médiathèques. En effet, des fonds de vinyles sont mis en place un peu partout sur le territoire français et à l’étranger. Par exemple, en 2015 à Séoul, une nouvelle bibliothèque musicale nommée la Music Library + Understage43 a ouvert. Elle recueille plus de 10 000 vinyles, dont des éditions rares, pour le plus grand bonheur des musicologues, mais aussi des mélomanes et autres passionnés du microsillon. Si nous revenons en France, nous pouvons observer un phénomène semblable dans nos bibliothèques. En effet, depuis environ les années 2010 des bibliothécaires ont, soit sorti des réserves leurs 33 tours, soit acquis des vinyles, pour les mettre à disposition du public. Afin d’approfondir ce sujet et de mieux comprendre ce retour inattendu, j’ai contacté différentes médiathèques françaises possédant des vinyles, pour les interroger sur leur fonds. Plus d’une vingtaine44 m’ont répondu. Il apparait à l’analyse de leurs réponses, que la présence de vinyle en médiathèque aujourd’hui peut être dûe à plusieurs contextes. Première possibilité, la bibliothèque a acquis des vinyles à l’époque où ces derniers étaient très utilisés et les a conservés. Ils peuvent être empruntables dans certains établissements et récemment des médiathèques sélectionnent une partie de ce fonds pour le mettre en accès libre. D’autres encore n’exploitent pas du tout ce support, car ils ne savent pas si la mode du vinyle va continuer. Deuxième cas de figure, devant le regain que connait cet objet, la médiathèque a décidé de créer un fonds vinyle. Elle peut en avoir eu par le passé ou non. Dans les deux cas, la médiathèque rachète des vinyles neufs ou d’occasion pour constituer son fonds. Troisième possibilité, la

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Plus d’informations sur cette structure disponible sur le site Je ne peux pas vivre sans musique, page de la plus grande bibliothèque de vinyles ouvrent ses portes. http://www.jenepeuxpasvivresansmusique.com/la-plusgrande-bibliotheque-de-vinyles-ouvrent-ses-portes/ (page consultée le 29 mai 2016) 44 Une partie de ces médiathèques sont présentées à l’annexe 2

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bibliothèque a conservé ses vinyles pour des raisons patrimoniales et ces derniers ont toujours été exploité par le public. Ce résumé très succin récapitule les différentes histoires possibles d’un fonds vinyle dans une médiathèque Les médiathèques, à l’image de notre société, ont, dans leur grand majorité, délaissé le vinyle. Quelques une l’ont conservé. Toutefois, ce support revient en médiathèque. Mais à quelle échelle ? Est-ce un phénomène rependu ? De plus lors de la constitution d’un fonds, les bibliothécaires opèrent des choix : quels sont-ils dans le cas du vinyle ? Quelles sont les formes de ce retour ?

b. Les formes de ce retour

Les formes du retour du vinyle peuvent être très différentes d’une médiathèque à l’autre. Comme nous l’avons vu, pour certaines il n’y a pas réellement de retour. Une des différences observables est déjà le volume du fonds. En effet, le nombre de vinyles présents d’une médiathèque à une autre est très variable. Si la médiathèque a conservé ses vinyles, le fonds va être très important. C’est ainsi que la BMVR de Châlons-en-Champagne possède un fonds d’environ 37 500 vinyles et que la Médiathèque Musicale Mahler a 15 000 disques. La date de création de ces fonds est, respectivement, 1959 et 1986. On remarque toutefois des exceptions à la règle, puisque La Maison du livre, de l’image et du son de Villeurbanne possède 4 500 microsillons depuis seulement fin 2012. En général les nouveaux fonds de vinyles contiennent entre 200 à 500 exemplaires. Si la municipalité le désire, un budget annuel est dédié à ce support, permettant ainsi à la médiathèque d’enrichir ce nouveau fonds. On pourrait se poser la question suivante : que trouve-t-on dans ces nouveaux fonds vinyles ? Les médiathèques interrogées m’ont détaillé les différents styles et genres musicaux présents dans leurs fonds. Il apparait que beaucoup de médiathèques se servent de ce support pour promouvoir la scène locale. En effet, elles conservent ainsi des groupes locaux des années 70-80 mais possèdent aussi des groupes actuels qui, comme nous l’avons vu, produisent leurs œuvres sur ce support. De plus, beaucoup de médiathèques privilégient les albums non édités en CD, afin de pourvoir proposer une musique moins accessible. Les autres genres musicaux varient en fonction des lieux, mais on peut relever plusieurs choses intéressantes. On peut observer une forme d’opposition entre deux fonds. La médiathèque peut choisir de créer un fonds plutôt grand public avec du rock, punk, jazz, musiques du monde et de films, ou bien elle 28


peut décider de créer un fonds dit « savant » constitué de musique classique. En effet, la Médiathèque Musicale Mahler de conservation a la mission de protéger les œuvres dite savantes. Elle s’adresse à un public de chercheurs et de musicologues. A contrario, les médiathèques de lecture publique constituent des fonds où le classique est souvent exclu. On constate une prédominance pour le rock, style musical apprécié par le grand public. Pour renforcer cette idée, on peut citer le cas de la Médiathèque Saint-Cyprien à Toulouse, qui depuis 2014 a acquis des vinyles. Cette dernière a essayé différents genres musicaux, dont le classique, mais ce dernier n’a pas rencontré d’intérêt de la part des usagers. On peut aussi remarquer que des bibliothèques se spécialisent dans un style musical. Par exemple, le fonds vinyle de la Médiathèque Françoise Sagan à Paris ne contient que de la musique électronique. A Thionville, le fonds vinyle du Puzzle45 sera axé sur la musique du XXème siècle. Ainsi, les fonds de chaque médiathèque sont différents. Ces différences sont dues à l’histoire de ce fonds, mais aussi à l’orientation que veulent donner les discothécaires. Une forme de ce retour est liée la médiation. En effet, des animations et des initiatives sont organisées en médiathèques autour du vinyle. Des expositions de pochettes, des séances d’écoutes de ce support, seul ou avec CD, et des clubs sont des animations possibles. Par exemple, la BMVR de Châlons-en-Champagne a invité les passionnés du microsillon a participé à un club d’échange, où ils pouvaient ramener leurs disques personnels et les faire écouter sur la platine mise à leur disposition. Ce rendez-vous devait être bimestriel, mais a dû être annulé faute de participants. La première séance a réuni 10 personnes mais au bout de la quatrième, l’intérêt s’est essoufflé. Cela est peut-être dû au fait qu’il est difficile de fidéliser un public adulte, étant donné que ce dernier est bien occupé. L’expérience n’est pas un échec, puisqu’un réseau s’est formé lors de la première séance. En effet, les personnes présentes se sont échangées leurs numéros de téléphones. Ce même établissement a aussi proposé des séances d’écoutes à thème. Cette expérience intéressante n’a pas attiré beaucoup de monde. Néanmoins, lorsqu’une séance d’écoute mélange support vinyle et support CD, elle fonctionne mieux. La Médiathèque Margueritte Yourcenar à Paris a réussi à attirer du public grâce à ces séances d’écoute multi-supports. La Médiathèque Toussaint à Angers a réalisé, pour les enfants, une animation retraçant l’histoire des supports musicaux, au cours de laquelle ils ont pu découvrir le vinyle. Les enfants étaient ravis et ont trouver l’animation intéressante. A Metz, à l’occasion du Disquaire Day, le réseau de bibliothèques, avec le concours de la M.J.C. Saint

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Plus d’informations sur cette structure à la page 37

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Marcel, organise des ateliers et des conférences. Ces animations sont appréciées du public et des mélomanes. Ainsi l’on remarque que le vinyle revient en médiathèque grâce aux animations et initiatives supervisées par les discothécaires. Ces animations sont toutefois plus efficaces si les vinyles sont mélangés avec d’autres supports. Certaines bibliothèques mettent à disposition des usagers une platine, afin que ces derniers puissent venir écouter de la musique analogique. Ce service semble intéressant et réponds à un réel besoin. En effet, beaucoup de personnes, et notamment les jeunes, ne sont pas équipés pour écouter du vinyle. Ainsi en venant à la bibliothèque ils peuvent profiter de la platine, certains ramenant même leurs propres disques. En analysant les réponses reçues, j’ai constaté que les platines sont soit très utilisées, soit peu ou pas du tout. Lorsque les vinyles ne sont pas empruntables, la ou les platines fonctionnent bien. Quand ces derniers sont empruntables, l’utilisation de la platine est variable. Des médiathèques ont pour projet d’intégrer une platine.

Photographie 3 Espace musique de la Médiathèque de Châtenay Malabry avec une platine à disposition. Photographie tirée du portail de la bibliothèque et disponible sur le site Médiathèque Châtenay Malabry.http://www.mediathequechatenaymalabry.net/mediatheque-chatenaymalabry.net/cms/articleview/id_profil/188/id/639 (page consultée le 30 mai 2016)

Il faut préalablement réfléchir à l’aménagement. En effet, il faut créer de bonnes conditions d’écoute pour que les usagers aient envie d’utiliser la platine. En effet, l’écoute est une activité qui peut être collective, mais dans ce cas précis elle est individuelle. Il faut donc que la personne ait assez d’intimité pour pouvoir écouter la musique qu’elle désire, sans être dérangée par des éléments ou personnes extérieures. Donc, le vinyle revient en médiathèque sous forme de fonds orienté grand public ou non, spécialisé ou pas. De plus, des services et des animations, tels que la mise à disposition d’une 30


platine ou encore des séances ou club d’écoute, sont d’autres formes visibles de ce regain. Les vinyles sont donc bien présents en médiathèque. Mais quel est l’objectif d’un tel fonds ? Pourquoi proposer un support ancien dans un lieu qui doit, de plus en plus, se tourner vers le numérique pour suivre l’évolution des pratiques ?

c. Le retour du vinyle en médiathèque : pourquoi et pour quels objectifs ?

Le retour du vinyle en médiathèque est visible sous différentes formes, mais pour quelles raisons ? Qu’est ce qui a pu motiver les discothécaires à remettre au goût du jour ce support dans leur fonds ? Ce regain ne touche pas que les discothécaires. En effet, comme nous l’avons vu, le vinyle est un objet à la mode. De ce fait, les médiathèques ont reçu des demandes de la part d’usagers concernant ce support. Ainsi, avoir des vinyles dans son établissement est pour les bibliothécaires une façon de répondre à une demande. Mais est-ce l’unique raison ? En réalité, il existe plusieurs raisons au retour du vinyle en bibliothèque. L’une d’elle est liée à la situation du secteur musique. Comme nous l’avons dit plus tôt, le secteur musique connait des difficultés. Ainsi, certains espèrent que la mode du vinyle puisse avoir un impact positif sur l’espace musique. En effet, si une partie de la génération des moins de 30 ans est attirée par ce support, on peut penser qu’ils pourront être attirés par un fonds vinyle. De ce fait, ce phénomène rajeunirait le public qui empruntent des documents sonores en médiathèque. Mais est-ce que cela fonctionne ? Arrive-t-on à attirer plus de public et surtout des jeunes grâce à ce support ? Là encore, il n’existe pas de réponse tranchée à ces questions. Sur les médiathèques interrogées, certaines ont un public très réceptif au vinyle et enregistrent un taux de rotation très encourageant. A Nancy, par exemple, le fonds vinyle de la Médiathèque La Manufacture sort beaucoup. Il y a eu 1401 prêts en 2015, ce qui est un bon chiffre étant donné que leur fonds est composé de 438 vinyles. La Médiathèque Saint-Cyprien de Toulouse enregistre pour sa part 100 à 150 prêt par mois pour un fonds 330 exemplaires. Cela est d’autant plus remarquable que ces fonds ne sont pas « récents » puisqu’ils datent respectivement de 2013 et 2014. En effet, il apparait que les prêts au début du fonds sont très importants, mais qu’ils diminuent au fur et à mesure que le temps passe. L’euphorie des premiers mois passe vite et le fonds tombe vite dans l’oubli. C’est ce que me confiait le bibliothécaire de la médiathèque d’Hérouville Saint-Clair. Cependant, le nombre de prêts n’est pas toujours représentatif de l’intérêt du public. Il arrive que, dans les bibliothèques où les vinyles sortent peu, les usagers les écoutent sur place où que des parents viennent montrer à leurs enfants à quoi ressemble un vinyle. Quand je les interroge 31


sur le public emprunteur de vinyles, les discothécaires me répondent que ces derniers sont souvent des hommes âgés entre 20 à 60 ans. En fait, nous retrouvons nos deux générations en médiathèque : une génération âgée de collectionneurs et une jeune de consommateurs. Ainsi, les amateurs du microsillon vont aussi en médiathèque pour vivre leur passion. Néanmoins, le public emprunteur reste un public de niche. Il se restreint à des personnes souvent déjà adeptes du vinyle. Donc le vinyle ne s’adresse pas à tout le monde, ou du moins, tout le monde ne s’intéresse pas au vinyle. Une autre raison à ce retour est liée à la conservation et au monde de la recherche musicale. En effet, lors de la constitution du fonds, beaucoup de médiathèques privilégient des productions musicales existant uniquement sous format vinyle. Ce choix permet de diversifier l’offre musicale, mais aussi de protéger une partie du patrimoine sonore. Cela fait même partie des missions de certaines bibliothèques. Examinons le cas de la Médiathèque Musicale Mahler située à Paris. Dans son cas, on ne peut pas parler de retour du vinyle puisque depuis 1986, la bibliothèque possède des vinyles qui sont, à l’origine, des collections privées reçu en don. Ces documents ne sont pas empruntables, mais peuvent faire l’objet d’écoute sur place. Ce service fonctionne bien, mais ce n’est pas le seul. La bibliothèque met en avant les informations contenues sur les pochettes des vinyles ou récits musicologiques. Ce service intéresse en premier lieu les chercheurs, les musicologues et les institutions musicales mais on m’a affirmé que le grand public aussi appréciait ces informations. Ainsi, la préservation de ce patrimoine peut permettre de sauvegarder des musiques non rééditées, et aussi de faire découvrir au public des anecdotes et autres renseignements liés au vinyle. Lorsque j’ai expliqué à une médiathèque que la nouvelle structure Thionvilloise allait acquérir des vinyles, et que l’un des objectifs de ce fonds sera de créer un fonds historique sur la musique du XXème siècle, ce qui pourrait être considéré comme une forme de conservation, cette dernière m’a rétorqué que les médiathèques n’ont pas pour mission de faire de la conservation. Ainsi, s’il on se place du côté de cette institution, le vinyle n’aurait pas sa place en médiathèque. Pourtant, ce document est présent et fonctionne bien dans certaines bibliothèques. Ce dilemme nous amène à cette question : Quels sont les perspectives d’avenir du vinyle en médiathèque ?

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d. Les perspectives d’avenir du vinyle en médiathèque

« Le vinyle n’est pas « La » solution à l’érosion des prêts de musique Il n’y a pas de solution unique permettant cela, mais un foisonnement d’initiatives. 46». Cette déclaration de René Vander Poorte, auteur de l’article du BBF intitulé Retour vers le future : quand le (disque) vinyle fait son come-back dans les médiathèques (2014), montre que le vinyle n’est pas le « messie » qui relancera le secteur musique. Néanmoins, il peut faire partie des nouvelles initiatives47, dont nous avons parlent plus haut, visant à faire évoluer les médiathèques. En effet, il attire un public ciblé et de niche qui peut être ne viendrait pas à la médiathèque. Concernant son avenir en bibliothèque, on constate une division. En effet, certains pensent que ce support ne restera pas en bibliothèque, car il s’agirait d’une simple mode, alors que d’autres s’accrochent au microsillon, persuadés que ce dernier rencontrera toujours du succès. Lequel de ces deux groupes a raison ? Examinons respectivement les arguments de chaque une des parties délibérantes.

Pour les personnes pensant que le vinyle n’a pas d’avenir en médiathèque, leur plus grand argument est l’effet de mode. Le vinyle comme nous l’avons remarqué, est tendance en ce moment pour son aspect vintage. De ce fait, dès lors que la mode sera passée, l’intérêt pour ce support disparaîtra. C’est l’idée que partage un discothécaire de chez Gamannecy, avec qui j’ai discuté par mail. Gamannecy est une société ou un fournisseur qui vend aux médiathèques des Cd et des vinyles entre autres. Son employé m’a expliqué que, depuis un ou deux ans, la demande de vinyles a augmenté mais, selon lui, ce regain est éphémère. En effet, la fragilité du support et son prix élevé vont, pour ce discothécaire, empêcher le vinyle de s’installer définitivement en médiathèque. Toutefois, nous avons vu que lorsque le vinyle était presque tombé dans l’oubli, il restait toujours des personnes intéressées par ce dernier. On peut supposer que le vinyle même en médiathèque intéressera toujours un public. Comme on peut déjà le constater, un public très particulier emprunte le vinyle : il s’agit de passionnés. De plus, en classant les médiathèques que j’ai interrogées par le nombre d’habitants de leur commune, j’ai constaté que les grandes villes avaient beaucoup plus de prêts et d’intérêt que les petites et

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Citation extraite de. Vander Poorte, R. (2014). Retour vers le futur : quand le (disque) vinyle fait son comeback dans les médiathèques Bulletin des Bibliothèques de France. [en ligne] BBF Enssib. http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2014-02-0072-007 (page consultée le 30 mai 2016) 47 Plus d’informations sur ces initiatives aux pages 24 du présent dossier

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moyennes communes. De ce fait, ce support a plus de chances de perdurer dans une grande ville, avec une population de jeunes hommes mélomanes. Les personnes plus positives sur l’avenir du vinyle ont également des arguments intéressants. En effet, il est inefficace d’avoir du vinyle seulement pour dire que l’on a un fonds vinyle dans sa bibliothèque. Le vinyle doit être un acteur à part entière de l’espace musique. Il faut faire vivre son fonds. En regroupant les réponses des différentes médiathèques, il apparaît que les prêts sont plus importants et soutenus si des animations autour de ce support sont organisés. A contrario, si le fonds n’est pas exploité, le public ne s’intéresse pas ou peu au vinyle. Ayant remarqué ce phénomène, des médiathèques ont essayé différentes animations. Nous avons déjà parlé du club créé par la BMVR de Châlons-en-Champagne, qui n’a malheureusement pas fonctionné. Alors pourquoi dire qu’il faut faire des animations sur le vinyle si elles ne fonctionnent pas ? En fait, d’autres médiathèques ont eu des résultats encourageants en organisant des animations sur le vinyle, mais pas que. En effet, ce dernier est complémentaire au CD, par exemple. La médiathèque de Margueritte Yourcenar à Paris organise des séances d’écoutes où des CD et des vinyles sont écoutés. Les gens ont apprécié d’entendre la différence de son et de pouvoir écouter les deux supports. Ce système permet d’élargir le sujet ou le thème de l’animation et ainsi d’attirer un public plus large. De plus, les animations centrées exclusivement sur le vinyle sont intéressantes, mais le problème est qu’elles visent un public restreint. Le risque est que ce dernier soit trop sollicité et qu’il ne finisse par s’essouffler. Ce cas de figure s’est produit à Châlons-en-Champagne. Donc il est tout à fait avantageux d’utiliser le vinyle comme complément, ou alors que les animations le concernant soient peu fréquentes. Par exemple, la Médiathèque Pierre Briatte48, située à Aulnoye-Aymeries, organise chaque année une foire aux disques dans ses locaux. Cet événement rencontre beaucoup de succès et est d’ailleurs réédité chaque année. Son succès vient du fait que beaucoup de commerçants soit présents, ce qui attire des amateurs de vinyles de toute la France. De plus, cette initiative est annuelle ; elle ne va donc pas essouffler l’intérêt des passionnées. Nous avions cité une autre foire aux disques organisée à Sainte-Mère-Eglise49, qui n’avait pas rencontré de succès. En effet, si la foire aux disques de la médiathèque de Pierre Briatte fonctionne, c’est en partie lié au fait qu’un barbecue et des concerts sont organisés pour l’événement. Cela accentue l’aspect convivial de l’animation et offre la possibilité d’ouvrir

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Plus d’informations sur cet événement disponible sur le site Aulnoye-Aymeries, page de foire aux disques 2015. http://aulnoye-aymeries.fr/foire-aux-disques-2015/ (page consultée le 1er juin 2016) 49 Plus d’informations page 15 du présent dossier

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l’événement aux non collectionneurs de vinyles. Donc le vinyle, tout comme la musique, doit être un prétexte pour créer du lien. Le lien social est peut-être la solution pour redynamiser la médiathèque et le secteur musique.

Conclusion II L’avenir du vinyle en médiathèque est donc incertain, mais des éléments peuvent aider à son maintien. Un public intéressé par ce support, une médiation équilibrée et visant à créer du lien sont des étapes importantes pour que le vinyle trouve sa place et perdure. Nous avons exploré brièvement différentes médiathèques, mais il serait intéressant de s’arrêter sur l’une d’elle en particulier. Penchons-nous sur le futur fonds vinyle de la Bibliothèque Centrale de Thionville.

III.

Des vinyles à Thionville

En vue du déménagement de la Bibliothèque Centrale dans la nouvelle structure nommée Puzzle, un fonds de vinyle doit être créé et opérationnel pour l’ouverture. Après une brève présentation de la bibliothèque et du Puzzle, nous verrons le parcours des vinyles depuis l’acquisition, en passant par le catalogage, pour finir par leur futur classement et position dans le Puzzle. Le plus intéressant sera bien sûr les raisons qui ont poussé à la création de ce fonds, ainsi que les avantages qu’il pourra apporter à l’équipe et aux les usagers

1. La Bibliothèque Centrale de Thionville La Bibliothèque Centrale de Thionville est un établissement de lecture publique située dans une commune de plus de 40 800 habitants50. Elle dépend de la Mairie de Thionville et se situe au 32 rue du Vieux Collège. Cette structure date de 1967. L’équipe de la bibliothèque est composée de 25 personnes. Les employés sont répartis en « univers ». Les univers correspondent à des supports ou à des publics. Il y a quatre univers : l’univers « image et son », l’univers « littérature », l’univers « jeunesse », l’univers « science et société », le service en charge du Médiabus et un service chargé de superviser l’annexe nommée La Côte des Roses. Puis dans chaque univers, le travail est partagé, soit par support, soit par domaine Dewey. 50

Donnée tirée du site Toutes les villes, page de Thionville. http://www.toutes-les-villes.com/57/thionville.html (page consultée le 4 juin 2016)

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Pendant la durée de mon stage j’ai été affectée à l’univers image et son, composé de quatre personnes. La bibliothèque est aménagée en plusieurs espaces51. En entrant se trouve l’espace « adulte » qui est divisé en deux parties. L’une est consacrée aux romans en français et en langues étrangères, aux bandes dessinées, aux mangas. L’autre partie est constituée de documentaires et d’un fonds régional sur la Lorraine. Ces deux espaces sont séparés par la borne de prêt/retour. Au bout de la seconde partie se trouve une autre pièce appelée « la salle d’étude ». Elle est destinée au travail en silence et les documents qui s’y trouvent sont pour la majorité en consultation sur place. La bibliothèque possède un espace « musique » dont le fonds est constitué de CD adultes et jeunesses, ainsi que de monographies sur la musique. Depuis récemment, cet espace accueille une borne de jeux vidéo. La pièce tout à droite de la bibliothèque est l’espace « jeunesse », qui contient des romans en français et bilingues, des albums, des documentaires, des bandes dessinées, des mangas ainsi qu’un petit fonds en langues étrangères. Ces documents sont destinés à un public dont la tranche d’âge commence à la toute petite enfance et s’arrête à l’adolescence. De plus, la bibliothèque met à la disposition des usagers des postes informatiques et des imprimantes. Néanmoins, ces services doivent faire l’objet d’une réservation et l’utilisation de ces postes est fixée à une heure par jour. La Côte des Roses est une annexe de la bibliothèque. Elle est intégrée à une maison de quartier située 15 rue Saint-Hubert à Thionville. Elle possède un fonds adultes composé de romans, de revues et de documentaires ainsi qu’un fonds jeunesse composé de romans, albums, documentaires, mangas et revues. On trouve aussi des CD et des DVD musicaux et depuis peu des jeux vidéo. L’annexe de la Côtes des Roses fut la première à accueillir un fonds musique. Un poste Internet est mis à disposition des usagers ayant réservé une consultation gratuite d’une durée de 30 minutes. La Bibliothèque Centrale s’occupait aussi d’une autre annexe nommée les Basses Terres mais cette dernière est fermée depuis le mois de juin 2015.

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Voir annexe 3 : Photographies de la Bibliothèque de Thionville

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2. Le Puzzle Depuis 2011, la municipalité de Thionville et la Bibliothèque Centrale ont pour projet de déménager la bibliothèque dans des locaux plus modernes, construits sur le modèle de « bibliothèque 3e lieu 52». Ce projet se nomme Puzzle, car sa forme rappelle celle d’une pièce de puzzle. Cette nouvelle structure moderne, autrefois appelé 3e lieu, a pour objectif d’ouvrir la culture à tous, mais aussi de devenir un lieu d’échanges où la communauté peut se retrouver pour travailler, se détendre et discuter. Ces nouveaux locaux, d’une surface de 4 500 m², sont en travaux depuis 2012 et se situent Place Malraux à Thionville. Les travaux ont pris du retard, mais le début de l’inauguration est prévu officiellement pour le vendredi 30 septembre et se poursuivra jusqu'au dimanche 2 octobre. Cet événement sera marqué par des expositions tournées vers le numérique et seront pour la plupart des réalisations d’artistes.

Photographie 4 Image de synthèse du Puzzle construit sur le concept de 3e lieu. Image disponible sur le site Thionville, page les actions du CMJ. http://www.thionville.fr/article/280-Les_actions_du_CMJ (page consultée le 1 juin 2016)

Puzzle est tourné vers le numérique. Le bâtiment est composé d’une médiathèque et de deux studios de créations dédiés à la photo, la vidéo, le son et le graphisme. On y trouvera aussi des salles d’exposition, une association dédiée aux arts visuels et un café. De plus, des jeux vidéo et des films disponibles majoritairement au format Blu-Ray, autres que documentaires, feront aussi parti des nouveautés qu’offrira cette nouvelle structure. En plus des services de la médiathèque, cet endroit accueillera un café dans l’espace nommé forum, qui est à l’entrée du bâtiment. C’est un lieu où les visiteurs pourront se restaurer, mais aussi discuter et admirer des expositions dans des salles prévues à cet effet. Une de ces salles était initialement conçue pour faire office de salle de concert et de spectacle, mais elle a été transformée en salle d’exposition. 52

Voir le glossaire

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Ce choix est dû au changement de municipalité, qui juge que Thionville et ses environs disposent de suffisamment de salles de concerts mais en revanche de peu de salles d’exposition. Des studios de créations numériques figurent aussi parmi les nouveaux services qu’offrira le Puzzle, ce qui permettra aux usagers de venir travailler dans ce nouveau bâtiment. De plus, cette structure donne la possibilité aux visiteurs de s’installer à l’extérieur, sur le toit, afin de se détendre, mais aussi de profiter du bar d’été. L’association Jacques Brel aura également un espace et notamment un atelier d’arts plastiques. Il faut bien différencier le fonctionnement de PUZZLE et celui de la médiathèque. En effet, les deux structures

auront

des

horaires

différents, ceux de PUZZLE étant étendus jusqu’à 22H pour accueillir des ateliers en soirée les mardis et jeudis. Photographie 5 Espace extérieur avec le bar d'été

La partie médiathèque du Puzzle sera partagée en plusieurs espaces : jeunesse, littérature, sciences et société, et image et son. Chaque espace a une ambiance qui lui est propre, ainsi qu’une « bulle »53 différente en fonction des univers. L’espace sciences et société, par exemple, est pensé sur le modèle universitaire, car elle proposera une douzaine de postes informatiques fixes et deux laboratoires de langues. L’espace jeunesse fait référence à une aire de jeux, car le sol est en partie construit dans la même matière que ces derniers. De plus, la bulle sera un espace où il sera possible de recevoir des classes pour proposer « des heures du conte » (traditionnelles ou numériques) et même des projections de films. L’espace littérature est conçu dans un esprit convivial, où les usagers pourront se poser pour lire et discuter confortablement installés sur des poufs ou des fauteuils. Au fond de la médiathèque, les usagers pourront se poser dans la caverne ; la caverne fera office de salle de projection et pourra accueillir une quinzaine de personnes. L’idée est de créer un espace d’éducation à l’image et pourquoi pas un ciné-club.

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Une bulle est un espace délimité à l’intérieur de la structure avec un but défini.

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L’espace image et son du Puzzle accueillera le plus de supports, puisque les usagers y trouveront des CD, des DVD, des vinyles, des Blu-Ray, des jeux vidéo, des livres sur l’art, mais aussi des bornes d’écoute audio en streaming et des postes de visionnage de films. Une platine sera également disponible, afin que les usagers puissent écouter la musique sur ce support. Ce fonds vinyle n’était pas prévu au départ du projet, mais étant donné que ce support revient à la mode, il a été décidé que Puzzle aurait un fonds de 1 500 vinyles. Ils seront installés dans des bacs de couleur blanche avec un présentoir pour mettre en valeur certains disques et pochettes. Ce fonds a pour objectif de faire découvrir, ou redécouvrir, ce support et aussi de conserver le patrimoine musical sur une période donnée. En effet, le fonds se focalisera sur le XXème siècle. Les vinyles apporteront aussi un complément d’écoute, car Puzzle proposera des supports physiques, comme des CD et des vinyles, mais aussi des fichiers numériques, ce qui permettra à chaque public de trouver son bonheur. De plus, sa bulle permettra à des groupes de venir se détendre en jouant aux jeux vidéo, car plusieurs consoles différentes seront disponibles, allant du retro aux consoles de dernière génération.

Photographie 7 Bulle de l'espace image et son qui accueillera des jeux vidéo mais aussi des automates de prêt. Sur la droite se trouve le futur espace image et son

Photographie 6 Futur espace jeunesse avec aire de jeu

3. Création du fonds vinyle La création du fonds vinyle a été rendue possible grâce à une subvention de la BNR54 du Sillon Lorrain. Cette dernière a déboursé 22 000 euros pour que la Bibliothèque Centrale puisse acquérir des vinyles. Cette subvention a été versée en trois fois. Un premier versement de 7000 euros, un second de 10 000 euros et un troisième, qui doit bientôt être versé, de 5000 euros. Avec les deux premiers versements, deux membres de « l’équipe vinyle » ont acheté 1 500

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Voir le glossaire

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vinyles chez un disquaire de Metz nommé La Face Cachée. Ce dernier a aidé à la création du fonds par ses conseils, et a également recherché des références compatibles avec les critères de sélection. En effet, le fonds de vinyles du Puzzle portera sur la musique actuelle, allant des années 1920 à nos jours. De ce fait, les vinyles sont souvent des artistes ayant inventé un genre musical, ou très représentatif de ce genre. On trouve aussi du local et des chanteurs français, mais ces derniers doivent avoir des chansons à texte. Néanmoins, le classique et la musique du monde ont été exclus du fonds, car ils sont d’origines plus anciennes. En effet, bien que ces deux genres musicaux soient encore présents aujourd’hui dans la production musicale, leur création est antérieure au XXème siècle. Ils ne sont donc pas considérés par l’équipe vinyle comme faisant partie de la musique actuelle. Qui plus est, le classique est beaucoup trop vaste pour être correctement représenté. Lors de l’acquisition, les vinyles d’occasion ont été privilégiés aux vinyles neufs, car le son est analogique. Ce dernier serait de meilleure qualité que le son numérique de nos CD. En effet, pour la génération ayant connu l’apogée du vinyle, le son analogique est meilleur que le son des nouveaux vinyles qui correspond à celui des CD, car il est synonyme d’authenticité. Il est le son d’origine, tel que les artistes de l’époque l’ont enregistré. Mais, pour la jeune génération habituée depuis tout petit au son numérique, l’écoute d’un enregistrement analogique ne produit pas le même engouement. Ainsi, les vinyles du Puzzle produiront certainement un effet nostalgique sur les plus anciens, et permettront aux plus jeunes de découvrir un son différent auquel ils ne sont pas habitués. Afin d’étoffer le futur fonds vinyle, La Bibliothèque Centrale de Thionville a lancé un appel au don. Ce dernier a été passé avant que l’équipe vinyle ait commencé à acheter des microsillons. La bibliothèque a reçu environ 400 disques, mais après une sélection, cette dernière n’a gardé que la moitié des dons En effet, une partie importante des donations était constituée de classique. Or, ce genre musical ne fera pas partie du fonds. Cette partie des dons est donc inutilisable. De plus, certains disques n’étaient pas en très bon état et ne pouvaient pas être empruntables. Le reste des vinyles est constitué de chansons françaises et populaires des années 70-80 avec des artistes comme Claude François, Dalida, Maxime Le Forestier, Yves Duteil. Ils sont souvent au format 45 tours. La bibliothèque a reçu beaucoup de doublons de ces artistes populaires de cette époque. On trouve aussi quelques grands groupes de rock, comme Led Zeppelin et les Who, ainsi que des chansons pour enfants et un peu de jazz. Les résultats de l’initiative sont donc mitigés. De ce fait, l’équipe vinyle a pris la décision d’entreposer en réserve les vinyles sélectionnés, et de les ressortir une fois que les vinyles acquis grâce à la

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subvention, seront tous catalogués. Les vinyles non sélectionnés seront revendus lors de la brocante de la bibliothèque. Ce fonds a pour objectif, outre de répondre à une demande, de proposer un support complémentaire au tout numérique et au CD. De plus, il permettra au jeune public de découvrir un support ancien mais visiblement indémodable. Un autre objectif de ce fonds est de donner à la musique une place égale aux autres formes d’arts, que sont la littérature, le cinéma ou le dessin. Ce fonds sera aussi le moyen de constituer une « collection d’objets rares » qui représentent une partie de notre patrimoine musical. Ce support permettra aussi à l’équipe du Puzzle de développer des animations autour des vinyles, comme des expositions sur l’histoire de la musique et de ses courants, ou sur l’aspect artistique et esthétique des pochettes. Donc la création de ce fonds représente plusieurs avantages et semble avoir un avenir prometteur au sien de la nouvelle structure. Pour l’inauguration, un fonds vinyle doit pouvoir être mis à disposition des usagers. Il est évident que les 1 500 vinyles ne pouvaient pas être tous saisis pour l’ouverture au Puzzle. Saisir un vinyle signifie le cataloguer, c’est-à-dire faire figurer l’exemplaire du vinyle dans le catalogue de la bibliothèque. Cataloguer ou saisir implique aussi de donnée des informations sur le document afin que les usagers puissent affiner leurs recherches55.Cataloguer un document prend du temps et le vinyle particulièrement, car en général beaucoup plus de personnes participent à sa conception que pour un document imprimé. De ce fait, l’objectif est donc de cataloguer 700 vinyles pour l’inauguration. Il a donc fallu effectuer une sélection sur les 1 500 vinyles acquis. Les critères de sélection sont les suivants : l’artiste ou le groupe doit être soit connu, soit fondateur d’un genre ou d’un mouvement. Les artistes et groupes locaux étaient systématiquement choisis, car la bibliothèque a pour mission de promouvoir la scène locale. De plus, nous avons privilégié les « best of » ou les compilations, qui reprennent généralement les titres les plus connus et représentatifs. Si la pochette ou le vinyle sont esthétiques, ces derniers sont aussi sélectionnés, car ils pourront éventuellement faire l’objet d’une exposition ou attirer le regard des usagers. Une pochette est dite belle lorsque ses illustrations ou ses photographies sont recherchées ou sortent de l’ordinaire. Le choix des couleurs ou la mise en scène sont des éléments importants dans la mise en valeur de la pochette.

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Pour plus d’informations sur le catalogage des vinyles, voire la partie suivante : 4. Le Catalogage des vinyles à la page 42

41


4. Le catalogage des vinyles Une fois la sélection opérée, nous nous sommes attelés au catalogage des vinyles. Le catalogage consiste à créer les notices des vinyles en les saisissants dans un logiciel spécialement conçu pour les bibliothèques et qui se nomme SIGB56. La Bibliothèque Centrale possède comme SIGB le logiciel ALOES. Pour que les notices des vinyles soient uniformes, une grille de saisie a été élaborée afin de nous aider dans notre tâche. La grille se décompose en plusieurs parties qui correspondent aux différents champs du catalogage UNIMARC57. Les éléments les plus importants à renseigner lors du catalogage sont bien sûr les titres et les auteurs ou mentions de responsabilité. Les auteurs sont les artistes, chanteurs ou groupes, mais aussi les musiciens quand il s’agit de jazz. Les mentions de responsabilité, les artistes et auteurs, sont accompagnées de fonction. Chaque fonction correspond à un numéro dans le code UNIMARC. Par exemple, un parolier a pour code de fonction 520, un compositeur 230 et un photographe 600. Il est important de préciser ce que chaque mention de responsabilité a exercé comme fonction(s). En principe, les musiciens sont regroupés sous le code 545, mais pour le jazz, les musiciens ont le code de fonction attribué à leur(s) instrument(s). Les titres composants les albums peuvent aussi être accompagnés de mentions de responsabilités supplémentaires. Cela est le cas pour les compilations de rap, car les invités sont nombreux dans ce genre musical, ou de musiciens en jazz. Ainsi, si l’usager fait une recherche sur un chanteur, il trouvera également les albums où ce dernier a été invité à participer. Le champ collation correspond à la description physique du document. Ce dernier peut être composé d’un ou plusieurs vinyles accompagné(s) d’une simple pochette cartonnée ou d’une double pochette, avec des sous-pochettes illustrées contenant les paroles. Un CD, une affiche ou un livret peut aussi faire partie du document. Le format du ou des vinyles est aussi renseigné, car il peut s’agir d’un 33 tours, d’un 45 tours ou d’un 78 tours. Toutes ces informations sont importantes, car elles permettront de vérifier que tous les éléments composants le document sont présents. Un élément très important à renseigner lors de la saisie est le genre, ou les genres, musicaux au(x)quel(s) l’album appartient. En effet, le genre va permettre d’assigner une cote

56 57

Système Intégré de Gestion de Bibliothèque. Voir le glossaire Voir le glossaire

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au document, mais aussi de permettre aux mélomanes de trouver le genre de musique qui les intéresse. L’assignation du genre a souvent était fait lors du catalogage, car il n’est pas toujours simple d’attribuer un style musical à un art très varié et diversifié. La Bibliothèque Centrale a passé un contrat avec Electre58, afin que nous puissions exporter des notices depuis leur site et nous éviter de créer la notice en entier, afin de gagner du temps. Le travail devait ensuite consister à vérifier que les notices étaient justes et à les modifier pour qu’elles soient en accord avec la grille de saisie. Malheureusement, nous nous sommes rapidement rendu compte que toutes les notices ne se trouvaient pas dans la base Electre, ou qu’elles n’étaient pas complètes. Cela nous obligeait à remplir les champs titres, car ces derniers ne sont que très rarement renseignés. De plus, nous trouvions souvent la notice du CD plutôt que la notice du vinyle. Donc il fallait modifier la notice pour qu’elle corresponde bien au support vinyle. En effet, le label et le distributeur, ainsi que la date et d’autres caractéristiques, pouvaient être différents entre les deux supports. Pour aller plus vite et être sûr des informations, nous nous sommes aussi appuyer sur le site Discogs59, qui contient beaucoup de renseignements utiles et m’a permis de ne pas me tromper lors de la saisie. Un autre moyen de cataloguer les vinyles est de dupliquer la notice du CD déjà présente dans le SIGB. Pour que ce système puisse fonctionner, la Bibliothèque Centrale de Thionville doit avoir le CD correspondant au vinyle dans son fonds. Si cela est le cas, il suffit de reproduire la notice, de modifier les champs afin qu’ils soient en accord, et de créer un exemplaire. Malheureusement, la plupart des albums ne se trouvaient pas dans la base ALOES.

5. Classement des genres des CD et vinyles Le classement des vinyles et des CD est organisé selon des genres60 et centres d’intérêts. Le centre d’intérêt va déterminer la cote du document, car un numéro est attribué à chaque genre et il correspond au champ 901 du catalogage UNIMARC. Il est basé sur la classification PCDM 4, mais la Bibliothèque Centrale a choisi de simplifier ce classement jugé trop détaillé pour le public.

58

Voir le glossaire Site disponible à l’adresse suivante Discogs. https://www.discogs.com/fr/search/ (Page consultée le 3 juin 2016) 60 Plus d’informations sur les genres musicaux et centres d’intérêts en annexe 4 59

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Avant, les CD étaient rangés de cette façon pour le rock et ses sous-genres : (Tableau 1 : Ancien classement des CD pour le genre rock et ses déclinaisons) Cotes

Genres

2

Rock

21

Rock’n’roll

22

Pop

23

Folk rock, Country rock, Blues rock

24

Rock psychédélique et progressif

25

Hard rock, Metal

26

Punk

27

New awe, Techno pop

28

Rock fusion

29

Mainstream

Ainsi au lieu de détailler les différents genres de Rock existants, tous les genres de rock sont réunis sous la cote numéro 2. Ce système est appliqué à tous les genres, exception faite lorsque le genre ou sous genre est vraiment représentatif. De plus, les cotes sont généralement en noir, sauf les artistes et groupes français qui sont en bleu, car la bibliothèque souhaite les mettre en avant. En plus, lors du catalogage, on rajout un champ 902 qui correspond au genre. Il y a deux genres possibles : « scène française et francophone » et « Lorraine » pour les groupes locaux. Les cotes des CD pour enfants sont aussi de couleur rose pour bien les différencier. Qui plus est, ils sont gérés par l’univers jeunesse.

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Voici un tableau récapitulatif des centres d’intérêts au champ 901 : (Tableau 2 : Actuel classement des CDs et des vinyles de la bibliothèque par genre)

Cotes

Genres

0

Généralités

1

Musique afro-américaine

11

Blues

12

Gospel

13

Jazz

14

Soul, Funk, Dance, R’N’B

15

Hip-hop, Rap

16

Reggae, Ragga

2

Rock, pop, Métal, Punk, Fusions…

3

Musique Classique

33

Musique vocale profane et sacrée

38

Musique contemporaine

335

Opéra et opérette

4

Techno, Electro house

5

Musiques fonctionnelles (spectacle, de danse, et art)

6

Musiques de films et cinéma

8

Chanson française et francophone

81

Chanson pour les enfants

90

Musiques du monde

91

Afrique

92

Maghreb, Moyen Orient

93

Asie

94

Extrême-Orient

95

Europe de l’Est et du Sud

96

France musique traditionnelle

97

Europe de l’Ouest et du nord, Musique Celtique

98

Amérique du Nord et Antilles anglophones

99

Amérique latine et Antilles françaises et hispanophones

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Parmi ces différents genres, tous ne sont pas utiles pour les vinyles. En effet, seul le rock/pop/métal, le blues, l’électro, le jazz, la soul/funk, le hip hop/rap, le reggae, la chanson française et la musique de films ont été retenus pour le classement des vinyles. Cela est dû au fait que les autres genres ne font pas partie du fonds pour le moment.

Conclusion III

Ainsi, Puzzle sera doté des derniers appareils de pointe et sera orienté vers le numérique. Néanmoins, il n’oublie pas les supports plus anciens, tel que le vinyle à qui il offrira une place. De ce fait, un fonds de 1500 vinyles retraçant l’histoire de la musique du XXe siècle aura pour objectif de conserver le patrimoine sonore. Ce support permettra d’offrir un complément d’écoute et de diversifier l’offre de la médiathèque. Le jeune public pourra ainsi découvrir une autre façon d’écouter de la musique, que les plus âgés seront certainement heureux de redécouvrir. Disposer de ce fonds vinyle permettra aussi de répondre à une demande de plus en plus forte et d’être ainsi en accord avec la mode actuelle. Tout cela est rendu possible par le financement de la BNR, mais aussi par le travail effectué en amont par l’équipe vinyle qui a défini des critères de sélection, acquis, catalogué et équipé ce fonds vinyle.

.

Conclusion générale

La musique et son écoute sont aujourd’hui en pleine mutation, que ce soit dans la société ou en médiathèque. La musique dématérialisée et le support physique cohabitent. Dans ce monde qui semble être coupé en deux, le vinyle refait surface après des années de survivance. Le vinyle est à la mode dans la société et en posséder nous fait littéralement « être à la page ». Son aspect vintage et nostalgique incitent les plus âgés à le collectionner et les plus jeunes à l’écouter. Les mélomanes sont friands de ce support et de plus en plus d’évènements sont organisés en l’honneur du microsillon. Tous ces éléments montrent que le vinyle est présent actuellement mais a-t-il un avenir ? Peut-il continuer à exister même face à la dématérialisation de la musique ? Le vinyle essaie de trouver sa place en société mais aussi dans nos médiathèques. Son avenir est plus assuré en société, car ce dernier a toujours su trouver un public même réduit. A contrario, son avenir est moins sûr en médiathèque, car le secteur musique connaît des 46


difficultés depuis quelques années. On observe notamment une diminution du nombre de prêts qui s’ajoutent à la baisse de la fréquentation. Etant donné que le vinyle est tendance en ce moment, les médiathèques, dans l’espoir de redynamiser leur espace, s’emparent de ce support. Les résultats sont plutôt mitigés : en effet, si le public de niche auquel s’adresse ce support n’est pas présent, le fonds risque de ne pas fonctionner. De plus, une bonne médiation, équilibrée et associée à d’autres supports, est indispensable à la bonne vie du fonds. En outre, face aux nouvelles pratiques d’écoute, la bibliothèque doit ajouter une plus-value à ses collections musicales si elle veut continuer à attirer le public. Cette plus-value peut se traduire par le lien social, par la communauté qui se crée autour de ce domaine culturel. Ainsi, le vinyle peut contribuer à créer un lien entre les usagers et la bibliothèque. De ce fait, des fonds de vinyle naissent dans les bibliothèques et certains sont déjà présents depuis plusieurs années. Thionville va bientôt disposer d’un équipement culturel moderne et à la pointe de la technologie. Cette nouvelle structure suit la mode du vinyle et possédera un fonds de 1500 microsillons. Son objectif est de répondre à une demande, de suivre la mode mais aussi de préserver une partie du patrimoine sonore. Ce fonds retracera la musique du XXème siècle et proposera des genres musicaux variés à l’exception du classique. Avoir du vinyle dans son fonds permettra au Puzzle d’élargir son offre musicale et apportera un complément d’écoute. Le vinyle a-t-il un avenir au Puzzle de Thionville ? J’aurai très envie de donner une réponse affirmative à cette question, mais cela dépendra avant tout du public et de la médiation opérée. En effet, une communauté de mélomanes devra se former autour de ce fonds. C’est ce public qui empruntera ce support et qui justifiera son existence. De plus, l’équipe de cette nouvelle structure devra régulièrement organiser des animations où ce support sera présent, soit en complément, soit tout seul. Bien sûr, d’autres éléments pourront contribuer au bon fonctionnement de ce fonds. J’espère sincèrement que ce dernier rencontrera du succès mais seul l’avenir nous le révèlera. Cependant, on peut espérer que le vinyle restera un support vivant. En effet, le prêt de CD fonctionne bien et la complémentarité entre le support physique et numérique est possible. Par exemple, le livre numérique et papier cohabitent très bien et le premier, contrairement aux craintes que l’on pouvait avoir, n’a pas détruit le second. Il peut en être de même pour la musique.

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Glossaire BDP ou Bibliothèque Départementale de Prêt 61: Placées sous l’autorité des conseils généraux des départements depuis 1986, les bibliothèques départementales de prêt (BDP) ont pour mission de constituer un réseau de bibliothèques publiques dans les communes du département concerné, et notamment dans celles qui ne disposent pas d’une bibliothèque, ou pour lesquelles la bibliothèque ne peut pas à elle seule proposer des fonds d’une taille significative. Le rôle principal des BDP consiste à prêter des livres et d’autres documents aux bibliothèques des communes en complément de leurs collections propres et à dispenser conseils et formation à leurs équipes. Bibliothèque 3e lieu62 : La bibliothèque troisième lieu est un concept désignant un modèle de bibliothèque développant et favorisant les espaces de sociabilité et d’échanges. Le troisième lieu est une notion apparue au début des années 1980, développée par Ray Oldenburg, professeur émérite de sociologie urbaine. Elle se distingue du premier lieu (foyer/maison) et du deuxième lieu (monde du travail). Le 3e lieu désigne des espaces de sociabilité, favorisant les rencontres, les échanges et le partage. Les bibliothèques 3e lieu proposent des espaces spécifiques : des espaces de vie (pour parler, boire/manger, téléphoner) et d’autres plus calmes (pour lire et travailler), des services comme des guichets uniques (qui permet d’accéder à différents services), elles proposent des amplitudes horaires assez larges. BMVR ou Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale63 : Les bibliothèques municipales à vocation régionale (BMVR) sont des bibliothèques municipales répondant à des critères exigeants en matière de population desservie (au moins 100.000 habitants, ou chef-lieu de région), de fonds (au moins 250.000 volumes) et de surface par habitants. Ce type de bibliothèque peut recevoir une aide spécifique de l’Etat. Douze villes disposent d’une BMVR : 61

Définition tirée du glossaire du CRFCB et disponible sur Blogs de l’université de Poitiers, page de glossaire bibliothèque départementale de prêt. http://blogs.univ-poitiers.fr/glossaire-mco/2012/06/11/bibliothequedepartementale-de-pret/ (page consultée le 4 juin 2016) 62 Définition tirée du glossaire du CRFCB et disponible sur Blogs de l’université de Poitiers, page de glossaire bibliothèque 3e lieu. http://blogs.univ-poitiers.fr/glossaire-mco/2016/01/22/bibliotheque-3e-lieu/ (page consultée le 4 juin 2016) 63 Définition tirée du glossaire du CRFCB et disponible sur Blogs de l’université de Poitiers, page de glossaire bibliothèque municipale à vocation régionale http://blogs.univ-poitiers.fr/glossairemco/2012/06/11/bibliotheque-municipale-a-vocation-regionale/ (page consultée le 4 juin 2016)

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Orléans, Poitiers, La Rochelle, Limoges, Montpellier, Marseille, Toulouse, Nice, Reims, Châlons-en-Champagne, Troyes et Rennes. BNR ou Bibliothèque Numérique de Référence64 : Ce label, qui s’adresse aux collectivités de grande à moyenne taille désireuses d’investir dans leurs bibliothèques, a l’originalité d’unifier l’ensemble des services numériques et innovants qu’une bibliothèque peut être amenée à développer au sein d’un programme unique. Consacré dans un premier temps à la mise en place de bibliothèques numériques patrimoniales à profil traditionnel, ce dispositif souple a rapidement évolué pour satisfaire les demandes de bibliothèques souhaitant d’une part élargir leur offre en ligne à un ensemble de ressources électroniques diversifiées, et d’autre part introduire le numérique au sein de la bibliothèque physique. Classification65 : Les classifications bibliographiques, telles que celles mises en œuvre dans les bibliothèques, ont été les premiers outils d'organisation thématique des ouvrages. Ces systèmes de classification « permettent de représenter de façon synthétique le sujet d'un document, et de regrouper les ouvrages sur les rayons par affinité de contenu ». Electre : Electre est une société fournissant des notices et des documents pour les bibliothèques. Format WAV 66: Le format WAV est une extension de fichiers audio, il s'agit d'un conteneur capable de recevoir des formats aussi variés que le MP3, le WMA, l'ATRAC3, l'ADPCM, le PCM. LH267 : LH2 est une marque du groupe BVA. BVA, 4ème institut de sondages en France, est structuré autour de 4 grands pôles d’expertise : Opinion, Services, Grande Consommation et Healthcare. Le département Opinion rassemble une vingtaine de spécialistes des études d’opinion, qualitatives et quantitatives, qui accompagnent leurs clients institutionnels, privés ou associatifs sur leurs problématiques politiques, sociétales ou de communication.

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Définition tirée du mémoire Faure. E. (2013). Les Bibliothèques Numériques de Référence. Mémoire d’étude Diplôme de conservateur des bibliothèques. Lyon : Enssib. 65 Définition tirée du site Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de Classification science de l’information. https://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_(science_de_l%27information) (page consultée le 4 juin 2016) 66 Définition tirée du site Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de WAVE format audio format. https://fr.wikipedia.org/wiki/WAVEform_audio_format (page consultée le 3 juin 2016) 67 Explication tirée du site Bva, page de sondage les pratiques culturelles des français. http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_fiche/1545/fichier_cp_les_pratiques_culturelles_des_francais19dae.pdf (page consultée le 5 juin 216)

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Macaron : Il s’agit de l’espace situé au centre du vinyle où figure généralement une image, le titre de l’album ainsi que les titres contenus sur la face du disque. PirateBox 68: Une PirateBox est un dispositif électronique souvent composé d'un routeur et d'un dispositif de stockage d'information, créant un réseau sans fil qui permet aux utilisateurs qui y sont connectés d'échanger des fichiers anonymement et de manière locale1. Par définition, ce dispositif qui est souvent portable, est déconnecté d'Internet. Les PirateBox sont à l'origine destinées à échanger librement des données libres du domaine public ou sous licence libre. Les logiciels utilisés pour la mise en place d'une PirateBox sont majoritairement open source (source ouverte), voire libres. Réseau de bibliothèque69 : Un réseau de bibliothèque est la mise en commun de plusieurs bibliothèques de leur catalogue, de leur fonds et de leurs abonnements. Chaque réseau de bibliothèque est différent car les conditions de ce dernier peuvent varier. Riff70 : En jazz puis dans la pop, court fragment mélodique utilisé de façon répétitive et rythmique au long d’un morceau SIGB ou Système Intégré de Gestion de Bibliothèque71 : Un système intégré de gestion de bibliothèque (SIGB) est un logiciel destiné à la gestion informatique des différentes activités nécessaire au fonctionnement d’une bibliothèque (gestion des collections et des usagers, de la circulation des documents, des acquisitions, édition de rapports statistiques). Streaming72 : (Français : En continu). Le streaming est un principe utilisé principalement pour l'envoi de contenu en « direct » (ou en léger différé). Très utilisé sur Internet, il permet de commencer la lecture d'un flux audio ou vidéo à mesure qu'il est diffusé. Il s'oppose ainsi à la

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Définition tirée du site Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de PirateBox. https://fr.wikipedia.org/wiki/PirateBox (page consultée le 3 juin 2016) 69 Définition inspirée de la définition disponible sur le site Bibliopédia, page de l’organisation en réseau http://bibliopedia.fr/wiki/Organisation_en_r%C3%A9seau (page consultée le 4 juin 2016) 70 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p. 1012 71 Définition tirée de Wikipédia, page de Système Intégré de Gestion de Bibliothèque. https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_int%C3%A9gr%C3%A9_de_gestion_de_biblioth%C3%A8que (page consultée le 7 juin 2016) 72 Définition tirée du dictionnaire informatique disponible sur Dicofr. http://www.dicofr.com/cgibin/n.pl/dicofr/definition/20010101004547 (page consultée le 9 mai 2016)

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diffusion par téléchargement qui nécessite par exemple de récupérer l'ensemble des données d'un morceaux ou d'un extrait vidéo avant de pouvoir l'écouter ou le regarder. UNIMARC73 : UNIMARC (acronyme pour UNIversal MARC) est le format développé par l’IFLA pour permettre l’échange de l’information bibliographique informatisée et servir d’interface entre les formats MARC nationaux. Sa première édition remonte à 1977. Il est maintenu au niveau international par le Comité permanent UNIMARC - (Permanent UNIMARC Committee ou PUC) de l’IFLA. En France, c’est le format officiel d’échange de l’information bibliographique et le format de travail du Sudoc (Système universitaire de documentation) et de la plupart des bibliothèques publiques. Il est géré par le Comité français UNIMARC. Vintage 74: Se dit d'un vêtement, d'un accessoire, etc., des décennies précédentes, remis au goût du jour.

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Définition tirée du site de la BNF et disponible sur BNF, page de format Unimarc notice bibliographie. http://www.bnf.fr/fr/professionnels/f_um/s.format_unimarc_notices_bibliographie.html (page consultée le 5 juin 2016) 74 Définition tirée du dictionnaire Larousse en ligne et disponible sur Larousse, dictionnaire français vintage. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/vintage/10910035 (page consultée le 4 juin 2016)

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Bibliographie ACIM asso, page de l’ACIM soutient l’appel à responsabilité de l’ABF et reste attentive à préserver la place de la musique dans les médiathèques. http://www.acim.asso.fr/2015/07/lacim-soutien-lappel-a-responsabilite-de-labf-et-resteattentive-a-preserver-la-place-de-la-musique-dans-les-mediatheques/ (page consultée le 24 mai 2016) ACIM asso, page de dossier statistiques sir la musique en bibliothèque le marché du disque et les pratiques musicales édition 2013. http://www.acim.asso.fr/2014/06/dossier-statistiquessur-la-musique-en-bibliotheque-le-marche-du-disque-et-les-pratiques-musicales-edition-2013/ (page consultée le 24 mai 2016) Aulnoye-Aymeries, page de foire aux disques 2015. http://aulnoye-aymeries.fr/foire-auxdisques-2015/ (page consultée le 1er juin 2016) Bernard, C., Busson, P., Gérard, L., Grün, S.-M., Toussaint, P., San Miguel, M., Mermond, M., Weyland, A. Les pratiques d’acquisition : regards croisés des professionnels et des usagers. Projet tuteuré de DUT Information-Communication. Nancy : IUT NancyCharlemagne. BFMTV, page de les moins de 25 ans relancent le marché du vinyle. http://www.bfmtv.com/culture/les-moins-de-25-ans-relancent-le-marche-du-vinyle929793.html et http://www.lefigaro.fr/musique/2015/11/12/03006-20151112ARTFIG00379les-moins-de-25-ans-font-decoller-les-ventes-de-vinyles.php (pages consultées le 18 mai 2016) Bibliopédia, page de l’organisation en réseau http://bibliopedia.fr/wiki/Organisation_en_r%C3%A9seau (page consultée le 4 juin 2016) Blogs de l’université de Poitiers, page de glossaire bibliothèque départementale de prêt. http://blogs.univ-poitiers.fr/glossaire-mco/2012/06/11/bibliotheque-departementale-de-pret/ ; page consultée le 4 juin 2016) Blogs de l’université de Poitiers, page de glossaire bibliothèque municipale à vocation régionale http://blogs.univ-poitiers.fr/glossaire-mco/2012/06/11/bibliotheque-municipale-avocation-regionale/ (page consultée le 4 juin 2016) Blogs de l’université de Poitiers, page de glossaire bibliothèque 3e lieu. http://blogs.univpoitiers.fr/glossaire-mco/2016/01/22/bibliotheque-3e-lieu/ (page consultée le 4 juin 2016) BNF, page de format Unimarc notice bibliographie. http://www.bnf.fr/fr/professionnels/f_um/s.format_unimarc_notices_bibliographie.html (page consultée le 5 juin 2016) 52


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Table des annexes Annexe 1 : Présentation de La Face Cachée. Annexe 2 : Tableau descriptif des médiathèques interrogées. Annexe 3 : Photographies de la Bibliothèque Centrale de Thionville Annexe 4 : Définition des genres musicaux.

57


Annexe 1 : Présentation de La Face Cachée75

La Face Cachée76 est une boutique de vente de disques située 6 rue du Lancieu à Metz, depuis 2010. Son gérant, M. Médéric Keblé, possède, sur Metz, un autre magasin de vente de disques, aussi appelé la Face Cachée depuis 2004. Ses deux boutiques rencontrent un franc succès et cela témoigne de l’intérêt du public pour cet objet. La boutique située rue du Lancieu, contient 40 000 références réparties sur 50 000 vinyles et 7000 CD d’occasion. Le magasin vend aussi des DVD et des bandes dessinées. Son gérant et ses employés participent aussi à des festivals et des foires aux disques afin de vendre mais aussi de dénicher des trésors. Ils participent et organisent la foire aux disques de Metz depuis deux ans. Cet évènement rassemble une quarantaine de marchands ainsi qu’un public de passionnés. De plus, l’équipe de La Face Cachée n’hésite pas à faire des kilomètres et à participer à des festivals qui se déroulent au niveau national et international. L’équipe voyage notamment au Luxembourg et dans les pays nordiques. La Face Cachée n’est pas seulement un lieu de vente. C’est aussi un point de rencontre pour les amateurs de musiques. En effet, une partie de la boutique est aménagée pour recevoir des groupes, afin qu’ils puissent se produire en concert. Bien sûr l’espace est réduit, mais cette initiative permet aux artistes locaux de jouer et de rencontrer du public. De plus, La Face Cachée produit aussi des vinyles et est équipée de tout le matériel nécessaire pour le pressage des disques. Ainsi, cette enseigne est un acteur actif dans le monde de la musique et du microsillon.

Photographie 8 Boutique de La Face Cachée avec des bacs de vinyles. Photographie tirée du site My Lorraine, page de La Face Cachée creuse son sillon. http://www.mylorraine.fr/article/laface-cachee-creuse-son-sillon/18046 (page consultée le 8 juin 2016)

75

Description basée sur le site My Lorraine, page de La Face Cachée creuse son sillon. http://www.mylorraine.fr/article/la-face-cachee-creuse-son-sillon/18046 (page consultée le 8 juin 2016) 76 Plus d’informations disponibles sur le site officiel de La Face Cachée : La Face Cachée. http://la-facecachee.com/shop/ (page consultée le 8 juin 2016)


Annexe 2 : Tableau descriptif des médiathèques interrogées

Nom Médiathèque ou situation géographique

Nombre de vinyles

Taux de rotation ou nombre de prêts

Date de création du fonds

Genres musicaux

Platine en accès libre

Intérêt du public

Bibliothèque d’Hérouville Saint Clair

Inconnu

Inconnu

Printemps 2015

Rock, chanson française, jazz, blues

En projet

Elevé à la création mais en diminution

Bibliothèque Georges Pompidou (Châlons-en-Champagne)77

37 500 environ dont 350 en accès libre

19,5 prêts par mois (concerne les vinyles en accès libre sur un an)

1959 fonds d’écoute sur place. 1970 prêt autorisé. Avril 2015 créations fonds en accès libre

Fonds en réserve : rock, chanson, jazz, jeunesse, classique, bruits, musiques du monde, électro, musique d’ambiance, bande originale de film

Oui et utilisée

Curiosité de la part du public mais pas de retomber au niveau des animations ou des suggestions d’acquisitions.

Automne 2015

50 non classiques (rock, jazz…) et 20 classiques

Oui et utilisée

Pas de suggestions d’achat et intérêt moyen

Médiathèque de ChâtenayMalabry

77

300 en réserve 70 en accès libre

70 prêt par mois (Janvier à avril 2016)

Il s’agit d’une BMVR : Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale (Voir Glossaire)

Fonds en accès libre : rock, chanson, jazz, classique, musique de film


Médiathèque de Cherbourg

200

Inconnu

2012

Scène locale, rock, électro, soul, punk, bande originale de film…

Oui

Beaucoup d’intérêt

Médiathèque de Saint-Barthélemy d’Anjou

941

14 prêts en 2015

1985

Beaucoup de classique, jazz, Inconnu musiques traditionnelles, chanson française, rock, textes lus

Peu d’intérêt

Médiathèque Elie Chamard (Cholet)

3 700 en réserve. 133 en accès libre

Tous sauf le classique

Oui mais pas utilisée

L’intérêt s’essouffle

Médiathèque La Manufacture (Nancy)

438

327 en 2011. Fin 2009 166 en 2012. 195 en 2013. 310 en 2015 165 prêts en décembre Décembre 2013. 2013 1562 en 2014. 1401 en 2015. 535 de janvier à mars 2016

Tous sauf le classique

En projet

Beaucoup d’intérêt mais peu de suggestions d’achat

Médiathèque Saint-Cyprien (Toulouse)

330

100-150 prêts par mois en 2016

Octobre 2014

Rock, jazz, électro, fonds local, musiques du monde (classique n’a pas fonctionné)

Oui mais peu utilisée (une écoute par mois)

Beaucoup d’intérêts et 3 propositions d’achats tous les mois.

Médiathèque Toussaint (Angers)

8183 en tout dont 251 en accès libre

En 2015 : 1116 prêt sur l’année magasin et accès libre

Rachat en 2008

En réserve : de tout, 2/3 du classique, beaucoup de jazz

En projet

Le public est intéressé.


Réseau78 des bibliothèques de Metz

Environ 9600

En réserve

Inconnu

Tous les genres

Non

Les animations fonctionnent bien

Maison du livre de l’image et du son (Villeurbanne)

4500

Taux annuel de 0.2

Fin 2012

Tous les genres

Non

Intérêt réduit et peu de suggestions d’achats.

Médiathèque Margueritte Yourcenar (Paris)

500

1,27 prêts par mois (sur 4 mois)

Début 2016

Rock, jazz, musique Non expérimentale et musique de film

Bonnes réactions mais le fonds est encore méconnu. Les animations fonctionnent bien.

Bibliothèque Françoise Sagan (Paris)

Un peu plus de 150 (objectif : 250 en 2017)

Inconnu

Mai 2015

Musiques électroniques : électro-pop, rock, rap, dub…

Oui

Pas de suggestions d’achat. Intérêt inconnu

Médiathèque Musicale Mahler (Paris)

15 000

Ecoute sur place

1986

Musique classique, musique contemporaine, musique savante

Oui : 2 platines

Intérêt surtout pour les chercheurs et musicologues

Légende : Communes classées par le nombre d’habitants79 De 0 à 50 000 De 50 000 à 100 000 habitants De 100 000 à 500 000 habitants Plus de 2 000 000 d’habitants 78 79

Voir Glossaire Le nombre d’habitants des différentes communes provient du site http://www.toutes-les-villes.com/ (Page consultée le 29 mai 2016)


Annexe 3 : Photographies de la Bibliothèque Centrale de Thionville

Photographie 9 Espace Musique où les CD sont classés par genre musical. Au fond à gauche se trouve les monographies sur la musique rangées selon la classification Dewey.

Photographie 11 Espace adulte : documentaires rangés selon la classification Dewey

Photographie 13 Espace jeunesse en arrivant de l'espace adulte

Photographie 10 Espace musique avec borne de jeux vidéo et espace de présentation. Les DVD musicaux sont au fond à gauche.

Photographie 12 La salle d'étude avec deux postes informatiques et une imprimante

Photographie 14 Espace jeunesse dédié aux petits


Annexe 4 : Définition des genres musicaux Les genres musicaux sont classés par ordre alphabétique. Blues80 : Le blues est né des conditions de vie difficile qu’ont connues les esclaves noires. Aux alentours de 1900, c’est un style de chanson à trois couplets interprétés à la manière des chants de plantations apparus dans le sud [des Etats-Unis]. Ces chansons [sont construites] sur le mode « question/réponse » […] : le meneur chantait un vers et les autres lui donnaient la réplique. Par la suite, le genre a été perfectionné par les guitaristes […] qui lançaient le premier vers puis jouaient la réponse sur leur instrument. Blues rock81 : Issu du blues britannique qui, apparu à la fin des années 1950, se développe dans les années 1960, le blues rock met l’accent sur l’amplification. Les guitaristes de blues rock passent d’une note à l’autre en faisant glisser le doigt au lieu de changer de corde, et c’est ce qui crée le son caractéristique du blues, à quoi il faut ajouter une certaine souplesse dans la rythmique, de la liberté dans le jeu de scène et de longues improvisations. Country rock 82: La country rock est un sous-genre musical de la country lancé par une vague de musiciens rock à tendance country à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Le genre mêle des éléments de country et du rock. Dance 83: Terme générique apparu au milieu des années 1980 pour désigner tous les rythmes qui viennent du disco et destinés à pousser leurs auditeurs sur la piste de danse par la prédominance du beat. Folk rock 84: Pour beaucoup de gens, dans les années 1960, le folk est synonyme d’instruments acoustiques, à l’exclusion de tout autre accompagnement ; la guitare électrique en particulier est un sujet tabou. On retrouve dans le folk-rock la plupart des progressions harmoniques et

80

Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 154 81 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 175 82 Définition tirée de Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de country rock. https://fr.wikipedia.org/wiki/Country_rock (page consultée le 4 juin 2016) 83 Définition tirée du dictionnaire en ligne Larousse et disponible sur Larousse, page de dance music http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/dance_music/39562 (page consultée le 4 juin 2016) 84 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 235


autres riffs typiques des autres styles folkloriques, mais adapté à l’instrumentation d’un groupe de rock. Funk85 : Se dit d’un style de musique afro-américaine apparu à la fin des années 1960, caractérisé par un tempo très rapide, des rythmes complexes et très syncopés. Gospel86 : Ce sont des chants religieux. La musique traditionnelle d’un gospel suit la forme en écho propre aux « work song » que chantaient les esclaves dans les champs. Le soliste principal, souvent un musicien s’inspirant du jeu des prédicateurs, chantait et les autres répétaient ses paroles. Hard rock87 : On peut définir le hard-rock comme un croisement entre le rock’n’roll et le blues mais joué à un volume plus élevé. La guitare électrique est l’instrument vedette du hard-rock, et la plupart des morceaux de ce genre sont construits sur un riff de guitare. Hip-hop88 : Né à la fin des années 1970 […], le son hip hop est généralement assez doux : la partie vocale, chantée ou rappée (parfois un mélange des deux), est accompagnée par des accords tenus de clavier et une rythmique relativement dépouillée. Jazz 89: Musique afro-américaine, créée au début du XXe siècle par les communautés noire et créole du Sud des Etats-Unis, et fondée par une large part sur l’improvisation et une mise en valeur spécifique du rythme, le swing. Mainstream90 : Style des musiciens fidèles à la tradition du jazz des années 1930 et 1940, par opposition au jazz traditionnel et au jazz moderne.

85

Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 526 86 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 384 87 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 78 88 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 334 89 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 642 90 Définition tirée du dictionnaire Larousse en ligne et disponible sur Larousse, page de dictionnaire français mainstream. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mainstream/48701?q=mainstream#48615 (page consultée le 4 juin 2016)


Métal 91: Le métal est caractérisé rythmiquement par la pulsation immuable de la basse et les coups de boutoir d’une batterie surpuissante. Musique Afro-Américaine92 : La musique afro-américaine, ou musique noire américaine, est un terme générique qui englobe l'ensemble des cultures musicales originaire de ou influencées par la culture des Afro-Américains, qui constituent une minorité ethnique importante de la population des États-Unis. Elle s'est créée par la rencontre entre plusieurs formes musicales européennes et l'esprit et la sensibilité musicale africaine. Cette rencontre a donné naissance à une série d'expressions et de styles musicaux qui, sans cette conjugaison d'influences, ne présenterait pas les caractéristiques actuellement connues. L'histoire de ces cultures musicales est étroitement liée à l'histoire de l'esclavage et du commerce triangulaire depuis le XVIe siècle. Musique classique93 : Se dit de certains artistes et écrivains du XVII et d'une partie du XVIIIe s., ainsi que des musiciens du XVIIIe s. Musique contemporaine94 : L'expression musique contemporaine désigne les différents courants de musique savante apparus après la fin de la Seconde Guerre mondiale Musique électroniques95 : Toute musique composée à l’aide d’un ordinateur. Musiques du monde 96: L’expression musiques du monde (correspondant à world music, folk music ou ethnic music en anglais, et à Weltmusik en allemand), est un terme générique qui couvre les musiques qui ne font pas partie des principaux courants occidentaux contemporains […] et qui contiennent des composantes ethniques ou traditionnelles

91

Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 108 92 Définition tirée de Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de musique afro-américaine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_afro-am%C3%A9ricaine (page consultée le 6 juin 2016) 93 Définition tirée du dictionnaire Larousse en ligne et disponible sur Larousse, page de dictionnaire français classique. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/classique/16417?q=+classique#16288 (Page consultée le 5 juin 2016) 94 Définition tirée de Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de musique contemporaine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_contemporaine (Page consultée le 5 juin) 95 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p. 420 96 Définition tirée de Wikipédia et disponible sur Wikipédia, page de musiques du monde. https://fr.wikipedia.org/wiki/Musiques_du_monde (Page consultée le 5 juin 2016)


Musique vocale profane et sacrée97 : Musique écrite expressément pour les voix, même si celles-ci s'adjoignent un accompagnement instrumental. New Awe 98: Style de rock revu, corrigé et réinventé par la génération de la fin des années 1970 et caractérisé par un refus des outrances du mouvement punk. (Ce style donne une grande place à la recherche électronique.) Opéra et opérette99 : Œuvre dramatique mise en musique, composée d’une partie orchestrale (ouverture, interlude, etc.) et d’une partie chantée répartie entre le récitatif, les airs, les ensembles (duos, trio, etc.) et les chœurs. Une opérette est une opéra-comique de caractère léger. Pop100 : Amalgame des styles musicaux les plus divers, la pop music associe généralement mélodies accrocheuses (dans le registre haut médium), rythmes simples et textes légers, voire frivoles. Punk101 : Le style se caractérise par des chansons brèves, contestataires, jouées aussi vite que possible et avec une énergie débridée. La plupart des morceaux s’en tiennent à trois accords et une ligne mélodique des plus basiques. Ragga102 : Le ragga (abréviation de « raggamuffin ») est musicalement très proche du dancehall. Les morceaux reposent généralement sur les passes d’armes vocales entre un chanteur et un DJ.

97

Définition tirée du dictionnaire Larousse en ligne et disponible sur Larousse, page de dictionnaire français musique vocale. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/vocal/82343/locution?q=Musique+vocale+#184418 (Page consultée le 5 juin 2016) 98 Définition tirée du dictionnaire Larousse en ligne et disponible sur Larousse, dictionnaire français new wave. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/new_wave/54497 (page consultée le 4 juin 2016) 99 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p809 100 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 8. 101 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 88 102 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 360


Rap 103: Style de musique, apparu dans les ghettos noirs américains dans les années 1970, fondé sur la récitation chantée des textes souvent révoltés et radicaux, scandés sur un rythme répétitif et sur une trame musicale composite. Reggae 104: Musique populaire jamaïquaine caractérisée par un rythme binaire syncopé. Rhythm’n’blues105 : Issu des rythmes du jump blues à la fin des années 1940, le Rhythm’n’blues additionne des voix gospel, des riffs de piano blues et de nombreux emprunts au country. Rock 106: Le rock est caractérisé par un accompagnement de batterie puissant, qui crée une armature solide, quoique rythmiquement diversifié, sur laquelle les autres instruments peuvent s’appuyer, et par un jeu de guitare agressif à base de riffs. Rock’n’roll107 : Musique très populaire, à prédominance vocale, née aux Etats-Unis vers 1954, issue du blues et du rhythm and blues noirs, de la country music blanche, et empruntant des éléments au folklore rural, caractérisée par une utilisation systématique de la guitare électrique et de la batterie Rock progressif 108: Introduisant dans le rock des subtilités harmoniques et structurelles, le rock progressif affiche une nette préférence pour les longs morceaux agrémentés de digressions instrumentales conséquentes. La guitare et le clavier en sont les principaux intervenants et l’accent est souvent mis sur la virtuosité instrumentale.

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Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 967 104 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 984 105 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 173 106 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p. 74. 107 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 1015 108 Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 82.


Rock psychédélique109 : Le rock psychédélique est caractérisé par des textes surréalistes et des mélodies éthérées qui tentent de recréer l’expérience de sortie du corps causée par la prise de drogues hallucinogènes. Soul110 : Se dit d’un style musique apparu dans la communauté noire des Etats-Unis vers 1965, issu du rhythm and blues et appliquent à des textes profanes le mode vocal du gospel Techno pop 111: Style de musique utilisant les nouvelles technologies pour créer un son saturé, au tempo rapide et au rythme répétitif.

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Définition tirée de l’ouvrage de Du Noyer, P., Alfonso, B., & Allen, B. (2004). L’encyclopédie illustrée de toutes les musiques. Paris : Hachette. p 80. 110 Définition tirée du dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 1088 111 Définition adaptée à partir de la définition donnée par le dictionnaire Jeuge-Maynart, I., Girac-Marinier, C., & Nimmo, C. (2016) Le petit Larousse illustré 2016. Paris : Larousse. p 1131


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