Fab Lab, vers une modernisation des bibliothèques - Bibliothèque Saint-Sever | Rouen nouvelles bibli by ACIM Association

fab lab Vers une modernisation des bibliotheques BibliothĂ¨que Municipale de Saint-Sever, Rouen

BIBLIOTHECONOMIE FAB LAB :

VERS UNE MODERNISATION DES BIBLIOTHEQUES

ETUDE DE CAS : Bibliothèque Municiaple de Saint-Sever Centre Commercial Saint-Sever 65, Avenue de Bretagne - 76000 Rouen HORAIRES D’OUVERTURE : • Mardi, vendredi 12h-18h • Mercredi 11h-18h • Samedi 11h-17h

SOMMAIRE

Introduction ................................................................................................... 2 Définition des Labs ...................................................................................... 3 Les Fabs Labs .................................................................................. 3 Le Music Lab au sein du réseau Rn’bi ............................................ 4 Les Enjeux du Music Lab ............................................................................... 6 Objectifs et Complexité .............................................................. 6 Stratégie et Perspectives ............................................................... 8 La Mise en place du Music Lab ............................................................... 10 Physique ......................................................................................... 10 Réorganisation interne .................................................................. 11 Conclusion ................................................................................................... 13 Annexes

.................................................................................................

Remerciements ...................................................................................... 26

Introduction Mon questionnement se portait initialement sur le développement du numérique en bibliothèque, mais suite à mes premières investigations au sein de la Bibliothèque Saint-Sever, mon orientation s’est précisée. Lors de ma première entrevue en octobre, l’équipe m’a informé du très prochain réaménagement des locaux en vue d’une mise aux normes de sécurité du centre commercial dans lequel elle est implantée. Ces travaux induisaient la suppression de son entrée principale et donc d’une restructuration des espaces. C’est à ce moment de la discussion que Juliette Verdier, la responsable de la collection musique, me précise par ailleurs la création et l’ouverture prochaine d’un Music Lab. Cette notion encore absconse pour moi, m’a amené à interroger le concept du Fab Lab, de son apparition à son développement plus spécifique en bibliothèque.

Les Fabs Labs sont nés aux États-Unis à la fin des années 1990 et se définissent comme des « laboratoires de fabrication numérique ». Cette idée d’espace dédié aux citoyens afin qu’ils créent par eux-même des objets, qu’ils s’approprient savoirs et savoirs-faire s’est largement diffusée en Europe et dans de nombreux secteurs dont la bibliothèque. Dans la même mouvance que le très célèbre et récent slogan Do it Yourself, quoi de plus censé que son importation dans les centres culturels publics? La bibliothèque est le symbole même de la diffusion du savoir, mais aujourd’hui pourquoi ne serait-elle pas, elle aussi, une fabrique où la synergie créative des individus se mêle et se stimule ? Les réflexions autour de la transformation des bibliothèques, les nouveaux services qu’elles proposent sont aujourd’hui centrales. Approfondir la mise en place concrète de ce modèle au sein de la Bibliothèque de SaintSever a été l’opportunité de comprendre ses enjeux, sa complexité, ses aboutissants et sa stratégie globale. Tout d’abord, il me paraît essentiel de revenir succinctement sur la notion des Labs, pour préciser ses possibles applications en bibliothèque, en France et au sein du Réseau Rn’bi, pour me tourner plus spécifiquement sur le cas de la Bibliothèque Saint-Sever. Avant d’aborder la mise en place physique et la construction de ce projet, je reviendrai sur ses enjeux, sa complexité, ses objectifs et les perspectives du Music Lab.

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1. definition des labs Abréviation du mot anglais laboratory ou laboratoire en français, un « lab », bien qu’évoquant largement l’univers scientifique ne désigne plus seulement les lieux d’expérimentations de savants fous. On rencontre désormais fréquemment cette abréviation dans de nombreux secteurs (privés et publics) et institutions culturelles. On peut la retrouver dans sa version francisée comme le Labo de la BnF, mais il est rare de retrouver le mot Lab seul, non associé à un préfixe qui le caractérise. Il peut préciser son pourtour géographique comme le ParisRegionLab, sa nature - Fab Lab, Music Lab ou encore Living Lab -, son origine institutionnelle ennsibLab, GoogleLab, etc. Il est actuellement difficile de définir précisément un Lab tant les formes qu’il prend peuvent être variées et diverses. On peut cependant noter que la large diffusion de ce terme est en corrélation avec l’émergence de nouveaux moyens de créer, de partager savoirs-faire et connaissances. Toutefois, bien qu’il soit ardu de donner une définition précise de cet acronyme, certains types de Labs sont aujourd’hui porteur d’une signification précise.

LES FABS LABS Ainsi, les Fabs Labs, nés de la contraction de fabrication laboratory, désigne un espace regroupant un ensemble d’innovations technologiques : « des machines à

commande numérique de niveau professionnel mais standard et peu coûteuse » (imprimante 3D, machine à découpe laser, table de mixage, etc.), accessibles et adressés à toute personne désirant parfaire ses connaissances en électronique, en numérique, ou juste expérimenter ces nouveaux outils. Bien entendu ces lieux d’innovations techniques ne sont pas destinés à une commercialisation des productions ou des objets créés. Les Fabs Labs permettent au grand public de créer leur propre prototype, qu’ils soient personnels, artistiques ou professionnels. Le Kaléidoscope, géré par les Copeaux numériques de Rouen, propose un espace de coworking ouvert à tous, dédiés à la création artisanale autour du bois et de la fabrication numérique. On y trouve un atelier de menuiserie traditionnel, un atelier numérique, des bureaux fermés (pour réunions) ou en open-space ainsi qu’un café culturel. Les intervenants de ces ateliers peuvent répondre à des demandes allant du simple loisir culturel (personnel) à des requêtes professionnelles (entrepreneuriales par exemple). Une mise à la disposition d’outils numériques (imprimante 3D, fraiseuse, etc.) et de conseils d’experts, font de ce Fab Lab, un « lieu unique pour imaginer, créer et partager ». Leur site précise que ce « projet collaboratif à finalité sociétale, en partageant et en souhaitant transmettre des valeurs liées au savoir-faire et au savoir-être, à l’échange de connaissances, au plaisir de faire ensemble et ainsi de mieux vivre ensemble ».

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Bien que le concept de Fab Lab soit le plus souvent associé à un espace composé de machine à commande numérique, dont l’imprimante 3D est la plus emblématique, son rayonnement a aussi largement séduit les bibliothèques. Depuis moins d’une dizaine d’années, elles se sont largement appropriées la démarche de ces laboratoires de fabrication numérique, comme le Music Lab que monte la Bibliothèque de Saint-Sever. Enfin, il est important de ne pas faire d’écueil entre l’objet fab lab et le label du même nom. Il n’est pas rare d’entendre la dénomination pour tout espace où les innovations numériques sont mises à la disposition du grand public. Le label est en réalité réservé à des lieux répondant à une charte des Fabs Labs, produite par le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Pour le cas particulier des bibliothèques, peu ont à ce jour le label même si elles intègrent largement ce « nouveau modèle de pensée » de création et de partage. De plus, bien que l’on insiste souvent sur leur aspect technologique et physique, la volonté fondamentale des Fabs Labs est de développer le principe de la communauté et se rattache au concept même du Lab, dont la définition donnée par Coline Blanpain dans « Un Lab en Bibliothèque, à quoi ça sert ? » souligne qu’ « un Lab est un espace de co-construction physique, virtuel ou relationnel, temporaire ou permanent, ponctuel ou récurrent - permettant

l’émulation par l’expérimentation d’une communauté hétéroclite autour de projets innovants, et participant d’un écosystème décloisonné et évolutif. »

LE MUSIC LAB AU SEIN DU RÉSEAU Rn’Bi Le réseau Rn’bi (Rouen nouvelles bibliothèques) compte aujourd’hui huit bibliothèques dont celle de SaintSever et une, exclusivement virtuelle. Ce regroupement permet une mise en commun des moyens et des ressources dont les usagers en sont les premiers bénéficiaires. Il est désormais possible pour un usager de la Bibliothèque de la Grand Mare, grâce à ce maillage, d’emprunter et de réserver un ouvrage se trouvant à la Bibliothèque du Châtelet par exemple, et le récupérer dans sa bibliothèque habituelle. Ce décloisonnement permet une proximité et une liberté pour les lecteurs qui pouvaient être auparavant pénalisés par la distance entre les bibliothèques. À l’échelle des infrastructures, le réseau leur permet de bénéficier de services plus importants (puisque commun), homogènes et innovants. Elles suivent les évolutions de leur ville, de leurs usagers avec une plus grande réactivité : les services ont ainsi pu s’élargir et s’améliorer. En tête de réseau, la Bibliothèque Simone de Beauvoir centralise le pôle administratif, informatique, financier et de ressources humaines de Rouen Nouvelles

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Bibliothèques. C’est au sein de cette dernière que les décisions et les instructions sont prises. C’est ainsi que le projet d’ouvrir deux Fabs Labs dans le réseau a été lancé en 2016. La volonté de la direction d’en créer un axé sur le numérique et un sur la musique a coincidé avec un long cycle de formation sur l’innovation dans les bibliothèques. Il est fort probable que la volonté de créer un Fab Lab destiné à la création musicale et à la découverte de ses techniques a été élaborée comme une suite logique à la spécificité de la Bibliothèque de Saint-Sever qui compte une collection de plus de 14000 CD audio, la plus importante du réseau. Elle est aujourd’hui considérée comme le lieu « favori des mélomanes et des apprentis musiciens qui trouvent [làbas] partitions et méthodes d’apprentissage ». Dans une démarche de renouvellement des bibliothèques, le projet a été appuyé et encouragé par la BNR (Bibliothèques Numériques de Référence), du Ministère de la Culture. Ces subventions ont été indispensables pour le lancement des deux Fabs Labs pensés par le réseau. Cette instance s’inscrit dans un programme de doter les institutions culturelles françaises de « bibliothèques numériques de haut niveau, capables de proposer aux usagers des collections et des services numériques de premier plan ». Une volonté donc de les moderniser afin qu’elles gardent une attractivité dans les pratiques culturelles des citoyens, en marche avec son temps. La bibliothèque décloisonne ses étagères pour proposer

désormais aux usagers non seulement un accès aux livres et aux savoirs, mais des savoirs-faire dans le domaine du numérique et des possibilités qu’il offre. La direction prise et engagée, le réseau a ainsi chargé la Bibliothèque de Saint-Sever de monter un dossier solide et complet sur ce qu’ils ont rapidement décidé d’appeler le Music Lab. La responsable de la collection musique, Juliette Verdier a ainsi commencé à élaborer le projet, de sa forme la plus abstraite à la plus concrète, après de nombreuses réunions et recherches personnelles (cf : Annexe 1 Music Box de la Médiathèque José Cabanis). Il a tout d’abord été question d’imaginer ce lieu : pour quoi ? pour qui ? où ? comment ? avec quoi ? Toutes les décisions et étapes du projet ont été validées par Christelle Di Pietro (responsable du réseau) et par Anaïs Leneutre-Bourhis (conservatrice numérique et responsable au sein du réseau de la Culture numérique). Ces mois d’investigations ont dessiné un projet abouti qui a finalement obtenu le financement et le soutien de la BNR. Les Fabs Labs, ces espaces innovants et d’innovations sont soutenus par les politiques publiques dont l’apport et le soutien permettent un renouvellement de ces lieux dédiés à la culture.

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2. les enjeux du music lab Que revêt concrètement le projet et quels en sont les objectifs ? Quelles sont les stratégies mais aussi la complexité du montage d’un tel projet ? Comment évoluera-t-il ?

OBJECTIFS ET COMPLEXITÉ Le projet du Music Lab a été conçu comme un nouveau service, un troisième lieu consacré à l’expérimentation musicale. À destination de tout public, gratuit, sans distinction d’âge, de statut social, amateurs ou professionels de la musique, cette salle a été imaginée comme un espace d’échanges, de partage et de création (cf : Annexe 2 Article pour la revue Texto). Il pourrait se décliner en un studio d’enregistrement, en salle de répétition, en un lieu de médiation à la pratique d’instruments ou de techniques diverses liées. Sera ainsi mis à la disposition des usagers : une batterie et des baguettes, une guitare électrique, une guitare électro acoustique, une guitare basse, un clavier, un ukulélé, un ampli, des micros, des casques, des enceintes, le mobilier adéquat (siège batterie, pieds de micro, etc. - cf : Annexe 3 Devis 1 et 2), ainsi que des ordinateurs (deux ordinateurs de bureau + un ordinateur portable) avec logiciels et tablettes de mixage (pour sample ou simple enregistrement).

Sera également à la disposition du public des outils permettant la numérisation des disques vinyles en format mp3 et la numérisation de VHS. Dans cette même perspective, le prêt de disques vinyles sera mis en place dès l’ouverture du Fab Lab. Le Music Lab a véritablement été pensé pour tout type d’usagers et pourra toucher toutes les tranches d’âge : la déclinaison de ses fonctions est nombreuse. Les nostalgiques du vinyle et des VHS auront la possibilité de les conserver à terme grâce à leur numérisation. Des médiations pourront être mises en place afin qu’ils appréhendent la technique. Le local pourra permettre à de jeunes formations musicales de s’y réunir pour répéter ou enregistrer à moindre coût. Le matériel onéreux mais indispensable que nécessite ces opérations pouvant être une barrière. Ce lieu a également été imaginé comme un lieu de rencontre. Par le biais d’animation, de concerts ou encore d’initiations aux techniques, la rencontre entre les participants serait facilitée. Les objectifs à la fois pédagogique et de démocratisation de la discipline musicale via le Music Lab, s’inscrivent ici dans une démarche innovante. L’accès au savoir et aux savoirs-faire est porté par la volonté de mixité et d’échanges, de partage et de création... et fait largement échos aux valeurs même que portent les bibliothèques : un accès ouvert, le partage des connaissances et sa

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réappropriation. Mais dans ce 3e lieu le citoyen est actif, c’est sa contribution même qui rendra l’espace effectif, et en cela le Fab Lab est une révolution. Toutefois, la notion même de Fab Lab induit une grande part d’incertitude. Lieu expérimental, nouveau de part sa forme et ses services, il est difficile dès son élaboration de prévoir et anticiper la réception des potentiels usagers. D’ailleurs, qui seront-ils ? Comment se l’approprieront-ils ? Quels usages en feront-ils ? Quelle sera réellement la demande ? Autant de questions qui ne trouveront de réponses qu’une fois le Music Lab ouvert, selon Juliette. Ici, c’est le visiteur qui sera actif, qui transformera et montera de toute pièce le projet. Peut-être deviendra-t-il un studio d’enregistrement, un lieu de formation pour les amateurs avides de se perfectionner dans les techniques de sample? Les deux ? L’équipe de la bibliothèque, ne peut qu’offrir les outils, le lieu, le bâtir de telle sorte que les rencontres et la création soit possible : « J’envisage le Music Lab comme une coquille vide que les usagers vont remplir. Notre rôle est de donner une impulsion, provoquer une émulation. Le public sera autonome. ». Dans un premier temps, les employés de la bibliothèque seront dans une démarche d’observation, à savoir :

comment le Music Lab va s’organiser, comment les gens vont-ils se l’approprier. Aucune médiation, ne sera organiser les trois premiers mois, même si la responsable du Lab, réfléchit d’ores et déjà à des animations thématiques : autour d’un genre musical, d’un instrument ou encore d’une technique (pédale wah-wah). Par ailleurs, en vue de le faire évoluer au gré des besoins/demandes des usagers, Juliette souhaite mettre en place une boîte à idées ainsi qu’une enquête de satisfaction. Il permettrait de rendre compte des attentes réelles, des manques ou des suggestions du public. Bien entendu la mise en place d’un tel projet nécessite, de la part de toute l’équipe de la bibliothèque, un investissement qui vient s’ajouter aux tâches quotidiennes de gestion et de bon fonctionnement. Une dynamique collective et la prise en compte de ce nouveau lieu sont inéluctables. Ce nouveau service aura en effet son organisation et ses règles propres. L’usager désireux d’utiliser la salle devra au préalable faire enregistrer sa réservation à l’accueil. Un planning (excel) devra donc être élaboré et rempli au fil des réservations. La personne devra se munir de sa carte d’usager, la déposer à son entrée des lieux et pourra la récupérer à sa sortie (après l’état des lieux d’un des employés et vérification du matériel). Les réservations seront également possibles via une association ou structure identifiée et partenaire de la bibliothèque.

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Une vigilance supplémentaire liée au libre service des instruments de musique et des ordinateurs, de leur utilisation respectueuse et conformément aux règles, devront être cadrés. Par ailleurs, un travail informatif et d’accompagnement devra être pensé afin de répondre aux questions éventuelles des usagers dans les premiers temps. Beaucoup d’aspects du fonctionnement du Music Lab sont encore en suspens en fonction de l’utilisation du lieu qui en sera faite, par qui et pour qui.

STRATÉGIES ET PERSPECTIVES Comme nous l’avons vu, il est difficile d’anticiper l’évolution du Fab Lab, et de composer dans le temps une programmation figée. Un premier atelier est prévu avec un musicien rouennais, spécialiste dans la technique du sample. Le succès de ce premier atelier pourra amener à réitérer sa programmation (approfondir la technique ou le proposer une nouvelle fois aux usagers absents lors du premier). Cependant pour impulser une dynamique, et une visibilité sur le territoire, la responsable a souhaité marquer son ouverture avec un premier événement musical. Son

inauguration est planifiée le 7 avril 2018. Pour cette occasion, un collectif de musiciens reconnus dans la région, « Les Vibrants Défricheurs », proposa un concert en début de soirée qui accompagnera une partie de la performance d’un artiste local (sur la journée). Ce dernier peindra une fresque sur un des murs du Music Lab qui débordera sur l’espace de la collection CD (cf : Annexe 4 Plan Music Lab). Juliette Verdier me confie que l’ouverture du lab ne fera pas l’objet d’une grande stratégie de communication. C’est principalement par le bouche à oreille que l’équipe de la Bibliothèque compte trouver son public. Malgré ce parti pris, la responsable a toutefois décidé de soumettre un article sur la création du labo dans la revue Texto, le magazine du Réseau Rn’Bi (cf : Annexe 2 Article Ouverture du MUSICLAB à Saint-Sever), et d’en informer les usagers par les réseaux sociaux. Le partenariat avec institutions et associations culturelles locales sera essentiel pour le rayonnement du Music Lab et c’est sur cet aspect que la bibliothécaire souhaite agir. Plusieurs collaborations sont déjà en cours de discussion. On y retrouve par exemple Pix3l, association au fonctionnement « sociale et solidaire » dont la mission est de former amateurs, professionnels, étudiants ou encore artistes sur les médiums numériques actuels parfois vitaux pour la réalisation de projet. Le partenariat pourra

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donc logiquement se développer autour de la formation du public sur certains outils numériques (pour la MAO : Musique Assistée par Ordinateur). C’est également vers le conservatoire que Juliette s’est tournée. Le directeur relaiera aux étudiants la prochaine ouverture du Music Lab : « Par manque de place, ou par simple envie de changer de salle, de contexte, les étudiants pourront y trouver un endroit calme pour répéter ou s’enregistrer ». Le conservatoire de Rouen peut être, par ailleurs, un réseau important pour la mise en lumière du Lab. D’une étroite collaboration pourrait naître la mise en place d’ateliers, petits concerts et événements divers, supervisés par des étudiants ou professeurs.

Même si le Music Lab ne peut aujourd’hui se projeter concrètement, l’équipe de Saint-Sever se donne d’ores et déjà des objectifs et perspectives. Car si le lab n’est pas envisagé uniquement comme une prestation de service (usagers inactifs), mais plutôt comme une plateforme collaborative (usagers actifs), un cadre sera essentiel à son essor.

L’importance de s’entourer de partenaires est incontestable et permettra de faire vivre durablement le Music Lab, de diversifier les expériences des usagers. Leur permettre d’accéder à des compétences via des intervenants qualifiés ou par la rencontre in situ d’autres usagers. Cet espace « d’autonomie collaborative » pourra devenir un lieu d’autoformation, de perfectionnement grâce au matériel mis à disposition. Par ailleurs, son inscription dans un territoire est un moyen de faire connaître au public des musiciens et talents locaux. La participation de ces artistes dans la construction identitaire du Music Lab s’inscrira dans une relation équitable cohérente.

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3. mise en place du music lab L’ébauche du projet de Music Lab de la Bibliothèque Saint-Sever a été lancé en 2016 et a nécessité plus d’une année de travail et de réflexions pour la responsable du secteur musique. Il a fallu l’imaginer, le définir, le contextualiser, le chiffrer, le rendre cohérent avec l’ensemble de la structure et le reste du réseau. Par ailleurs, chaque étape a dû être validé par les responsables hiérarchiques de la cheffe de projet.

PHYSIQUE Un espace dédié à la musique pose de nombreuses problématiques, essentiellement à cause des bruits et des nuisances que la discipline implique. Une bibliothèque doit pouvoir offrir aux usagers, calme et silence : certains viennent y travailler (étudiants, professionnels), d’autres s’y rendent pour lire, en somme son implantation ne doit pas causer de perturbations sonores. Elle a pu être dans certains cas, un véritable problème. La Music Box de la Médiathèque José Cabanis de Toulouse, que Juliette Verdier a contacté, par exemple, a été installée « dans une pièce transparente », « au beau milieu des collections ». Les parois en verres (excepté le plexiglass) ne permettent pas une isolation phonique très efficace. C’est pourquoi dès son amorce, le Music Lab a été imaginé dans la salle dédiée aux jeux vidéos (cf : Annexe 6 Plan RDC avant travaux), au rez-de-chaussée, enserré entre la collection CD, une distribution réservée au

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personnel, et la future zone d’accueil de la bibliothèque. L’espace de jeux vidéos pouvait en plus être réimplanté dans une alcove peu qualifiée (cf : Annexe 6 et 7 Plan R+1 avant travaux et après travaux), à l’étage supérieur. Le deuxième avantage - en plus d’être éloignée des zones de lectures, d’animation et de travail - réside dans son rapport direct avec le rayon CD et vinyles qui pourra permettre la mise en valeur et la revalorisation de la collection : une cohérence dans le cheminement des visiteurs. La proximité avec la zone d’entrée pourra également permettre aux bibliothécaires assignés à l’accueil d’avoir une vue sur le Music Lab. Enfin, la pièce est apparue idéale tant par sa surface que sa structure. Une partie vitrée existante permet à la salle de capter la lumière des espaces voisins et de proposer un espace ouvert et agréable. Avec une surface de 22 m² permettant d’accueillir une batterie électronique, un groupe de musiciens d’environ six personnes, des postes informatiques, un canapé, cette salle correspondait à toutes les attentes et exigences demandées. Son implantation ne nécessitait ainsi aucun travaux pour adapter le lieu à ses futurs usages. La mise en place du Fab Lab a nécessité une investigation de longue haleine pour Juliette Verdier qui n’a eu, me confie-t-elle, aucune formation musicale dans sa jeunesse. Le lieu trouvé, s’est donc ensuite posé la question du matériel : quels instruments de musique ? quels outils? quel aménagement ? quel budget prévisionnel ?

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Le choix des instruments a été relativement évident malgré tout : proposer les plus courants dans les formations musicales, veiller également à leur taille, leur flexibilité et leur adaptabilité. La batterie électrique a par exemple été privilégiée à la batterie traditionnelle qui prend beaucoup plus de place et qui ne peut se brancher au casque. Ainsi la guitare électrique, classique et basse, le ukulélé, le clavier ont été sélectionnés, ainsi que leur branchement (prise jack, etc.) et amplificateurs. Et, centraux dans la conception d’un Fab Lab... des outils numériques et informatiques ont naturellement été choisis en vue des perspectives définies pour le Music Lab : le sample, le mixage, l’enregistrement studio. En complément de ses recherches personnelles, des professionnels de la musique (commerçants et musiciens) ont pu guider la cheffe de projet. Créer et aménager ce lieu s’est posé dans un même temps, et en adéquation avec ce que l’équipe souhaitait en faire : adaptable, convivial et sécurisé. Il a fallu définir le mobilier nécessaire, en n’oubliant pas de prendre en compte les contraintes spatiales (dimensions, emplacement des portes), les dispositions possibles pour optimiser un maximum l’espace, etc. Le site Homebyme a permis à la responsable du Music Lab de modéliser l’espace et appréhender concrétement les aménagements possibles et optimaux (cf : Annexe 5 Images 3D).

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Il a ainsi été décidé d’acheter une armoire verrouillable pour stocker et ranger les instruments, un canapé, quatre tables pour y poser les tablettes, chaises et ordinateurs, une table basse ainsi q’un porte-manteau. Les tables seront accolées aux murs et permettront de dégager un espace central important, primordial dans la perspective d’accueillir des groupes de personnes et d’y installer une batterie. Cette première étape validée, il a ensuite fallu constituer les devis et donc choisir concrétement le matériel (mobilier, instruments de musique, outils informatiques). De longues prospections ont été nécessaires mais toujours avec l’appui des prestataires et des supérieurs hiérarchiques de Juliette Verdier. Actuellement, le mobilier et les différents appareillages sont en cours de réception par la bibliothèque.

RÉORGANISATION INTERNE L’ouverture prochaine du Music Lab impose à l’équipe une mise au point logistique et une réorganisation des missions. Son intégration dans la structure doit être anticipé comme un nouveau service et implique des responsabilités nouvelles. Comme évoquer précédemment, les employés devront s’assurer de

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son bon fonctionnement : les entrées et les sorties des usagers, leur accueil, les états des lieux réguliers. Ces espaces expérimentaux de co-construction, de plus en plus connus du grand public mais récents dans sa pratique, doivent être mis en valeur, mais aussi évoluer en fonction des attentes des usagers. C’est pourquoi les employés de la bibliothèque devront, particulièrement les premiers mois, être dans une démarche d’observation et d’écoute : être attentifs à leurs suggestions. Des idées d’ateliers naîtront très certainement des interactions entre le public et les bibliothécaires ce qui permettra son épanouissement, son développement.

La mise en place du Music Lab au sein de la Bibliothèque de Saint Sever est le fruit d’un travail colossal pour la responsable : de réflexions, d’investigations et de créations (conceptuelle et concrète comme l’élaboration spatiale de la salle). L’investissement de toute une équipe pour que son rayonnement soit durable est nécessaire. Il fait désormais parti des services proposés par la structure et demandera une attention quotidienne. Faire vivre un lieu n’est pas un exercice aisé, à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un lab...

Cependant, toutes les éventualités doivent être envisagées. Il est possible que les réactions et les retours du public soient silencieux ou passifs. Peut-être que l’appropriation et l’autonomie du Music Lab par les citoyens soient dans les premiers temps timides voire inexistantes. Alors, faudra-t-il veiller, souligne Juliette Verdier, à sa perpétuelle remise en question, proposer de nouveaux ateliers, les multiplier, les imaginer et les construire. Ainsi, en plus des animations existantes (pour le jeune public, les scolaires et autres), la Bibliothèque de SaintSever devra maintenir des activités ponctuelles et remarquables pour rendre le lieu vivant. Sa visibilité et son attractivité nécessitera une veille particulière.

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conclusion Les Fabs Labs, les espaces de coworking, sont de nouvelles formes de création qui fleurissent aujourd’hui dans le paysage culturel et professionnel français. L’enjeu pour les bibliothèques est de s’ancrer dans ces nouvelles formes d’acquisition du savoir et de savoirs-faire. En s’associant avec des partenaires locaux, elles s’inscrivent dans une démarche territoriale forte et nécessaire, pour sa mise en valeur, son développement et son rayonnement. Nouveau lieu de rencontre, d’apprentissage, de coconstruction, l’usager est remis au premier plan. L’espace mit à sa disposition évoluera en fonction de son utilisation, de sa demande. Loin de proposer un nouveau service mais plutôt un nouvel outil de possibles, les bibliothèques prolongent l’essence même de leurs origines : un accès au savoir et techniques ouvert à tous. Le numérique est cette nouvelle technique. Partout en France, de nombreuses bibliothèques se « mettent à jour » et proposent aujourd’hui ces lieux innovants. L’étude de la mise en place du Music Lab de la bibliothèque de Saint-Sever, permet de comprendre au-delà des enjeux, toute la complexité d’un montage de projet tel que celui-là. Parce que leur apparition dans la société est encore trop récente et parce que ce sont avant tout des laboratoires expérimentaux, leurs évolutions ne peuvent être anticiper. Il s’agit d’ailleurs d’une des principales raisons pour lesquelles beaucoup de bibliothécaires sont encore réticents à cette innovation structurelle, « à la mode ». Mais n’a-t-on pas « traité de rêveurs et d’utopistes tous ceux qui, dans l’histoire, ont fait bouger les choses ? » (Abd al Malik).

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ANNEXES Music Box de la Médiathèque José Cabanis Article pour la revue Texto Devis 1 et Devis 2 Plan du Music Lab Images 3D Plan RDC, R+1 et photos avant travaux Plan RDC, R+1 après travaux

Annexe 1 : Music Box de la Médiathèque José Cabanis Ainsi, ﬁn 2015, le prêt d’instruments de musique est lancé : 20 instruments (guitares, claviers) sont aujourd’hui empruntables aux mêmes conditions que les autres documents et remportent un vif succès. Fin 2016, le pôle musique va plus loin et propose la Music Box pour consolider et approfondir l’oﬀre en direction des musiciens amateurs. La Music Box est un espace dédié à la pratique amateur individuelle, au beau milieu des Dès l’ouverture de la Médiathèque José Cabanis

collections. Dans une pièce transparente, le public

en 2004, deux pianos numériques complètent

est invité à utiliser une batterie électronique, une

l’importante collection de documents du pôle

guitare électrique et basse auxquels s’ajoutent

musique. Partant de l’évolution des pratiques

une station de MAO pour composer, créer, éditer

culturelles

pratique

des partitions, s’autoformer. Ce nouveau service

musicale, écoute déconnectée des supports,…)

a été inauguré le 12 octobre 2016, et le 22

et de l’évolution constatée des usages (baisse

octobre l’artiste toulousain Sophonic a été invité

des prêts, fort taux de rotation des méthodes

à composer en direct sur le modèle d’Against the

d’apprentissage, usage croissant des pianos…),

clock dans la Music Box.

(augmentation

le pôle musique a souhaité diversiﬁer ses propositions en direction des publics.

Sur le site de l’Association Acim.

Annexe 2 : Article pour la Revue Texto Ouverture du Music Lab à Saint Sever

(Dans un premier temps, il n’y aura pas d’animations prévues dans cet espace, le temps de s’approprier

Un nouveau service ouvre à la bibliothèque

le lieu et de le faire connaitre.)

Saint-Sever en janvier 2018. Il s’agit d’un espace d’expérimentation musicale à destination des

L’inauguration oﬃcielle est prévue le samedi

usagers, une sorte de studio d’enregistrement

07/04/18, avec la création d’une grande fresque

amateur, où chacun pourra librement créer de la

pour décorer l’espace (performance sur la journée)

musique. C’est également un lieu où les musiciens

ainsi qu’un concert.

amateurs ou plus conﬁrmés pourront se rencontrer

Pour faire vivre le lieu, nous inviterons des

et échanger autour de leurs pratiques musicales.

artistes locaux pour des ateliers autour du son,

Les usagers munis d’une carte valide du réseau

de l’enregistrement, du sample ou de la création

Rn’Bi pourront réserver un créneau et venir seul ou

musicale. Un atelier MAO est envisagé en septembre

à plusieurs tester ce nouveau lieu insonorisé. Des

2018 avec l’association Pix3l.

instruments de musique seront à leur disposition (clavier, guitares, batterie numériques) ainsi que du matériel informatique et des logiciels de MAO (Musique Assistée par Ordinateur). De même, des platines VHS et vinyles permettront d’enregistrer des versions numériques des ﬁlms de famille ou des vinyles cultes retrouvés au fond de son grenier… Le service est totalement gratuit, sur réservation uniquement.

Juliette Verdier, chef de projet du Music Lab

Annexe 3 : Devis 1

DEVIS N°

06082201JC

ROUEN, le

06/07/2017

Qté 1 1 1 1 1 1 1 1 3 1 4 3 1 2 2 10 10 10

A Ville de Rouen Rouen Nouvelle Bibliohèque Sophie Levasseur

Désignation

Marque

Siège batteur Batterie Guitare électrique Guitare basse Guitare électro Clavier + support Carte son Préampli casque Micro Micro Casque Pied micro Pied micro table Pupîtres Enceinte Jeu de corde Jeu de corde Jeu de corde

PEARL ROLAND SQUIER SQUIER LAG M-AUDIO AUDIOBOX PRESONUS SHURE SHURE ALPHA GEWA GEWA CAMAC YAMAHA CAMAC CAMAC CAMAC

Mr DI MIERI Bruno Responsable Commercial.

Référence

Prix Unitaire T.T.C. Prix Total T.T.C.

790 TD11 Strat JB T100 61 touches 4x4 4c SM58 PG27

89,00 € 1 714,00 € 290,00 € 359,00 € 522,00 € 217,00 € 388,00 € 155,00 € 139,00 € 229,00 € 45,00 € 45,50 € 29,00 € 51,00 € 239,00 € 37,00 € 12,00 € 9,00 €

HS7 basse folk électrique

Total T.T.C.

Total

Tous nos devis sont valables trois mois à partir de la date d'exécution

89,00 € 1 714,00 € 290,00 € 359,00 € 522,00 € 217,00 € 388,00 € 155,00 € 417,00 € 229,00 € 180,00 € 136,50 € 29,00 € 102,00 € 478,00 € 370,00 € 120,00 € 90,00 €

5 885,50 €

Annexe 3 : Devis 2

DEVIS N°

06082201JC

ROUEN, le

06/07/2017

Qté

Désignation

A Ville de Rouen Rouen Nouvelle Bibliohèque Sophie Levasseur Marque

Référence

Prix Unitaire T.T.C. Prix Total T.T.C.

Report 2 7 6 2 10 1 1 1

Câble Câble Câble Câble Paire baguettes Fournitures divers Ukulélé Paire pied enceinte

Mr DI MIERI Bruno Responsable Commercial.

5 885,00 € CAMAC CAMAC CAMAC CAMAC VIC FIRTH

stéréo mono micro 10m midi 5A 7A

15,00 € 9,00 € 29,00 € 9,00 € 15,00 € 290,00 € 254,00 € 116,00 €

LANIKAI CAMAC

Total T.T.C.

Total

Tous nos devis sont valables trois mois à partir de la date d'exécution

30,00 € 63,00 € 174,00 € 18,00 € 150,00 € 290,00 € 254,00 € 116,00 €

6 980,00 €

Ech. 1/25

Annexe 4 : Plan du Music Lab

Annexe 5 : Images 3D Images 3D réalisées sur Homebyme

Annexe 6 : Plan RDC avant travaux

Annexe 6 : Plan R+1 avant travaux

Annexe 6 : Photos avant travaux

SÉRIE A - Entrée du Music Lab

SÉRIE B - Intérieur du Music Lab

Annexe 7 : Plan RDC aprĂ¨s travaux

Annexe 7 : Plan R+1 aprĂ¨s travaux

Nouvel emplacement de la salle jeux vidĂŠos

REMERCIEMENTS Je tiens à remercier tous les employés de la Bibliothèque Saint-Sever pour leur accompagnement et leur accueil chaleureux et tout particulièrement Juliette Verdier, la responsable du projet de Music Lab, sans qui ce dossier n’aurait pu voir le jour.