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Cure de jouvence pour le Centenaire

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Chant d’antan

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patrimoine

Cure de jouvence

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pour Le Centenaire

C’est presqu’au bout du vieux village de Zinal que se dresse le chalet, appelé aujourd’hui Le Centenaire, qui fut la première auberge du lieu, officiellement datée de 1859. Le bâtiment est maintenant divisé en deux appartements. Le premier étage et la moitié du rezde-chaussée sont la propriété de la famille Bodevin.

Jacques et Suzanne Bodevin ont été séduits par la station et, après quelques années, ils y ont cherché un logement. L’appartement, bien que dans un état primitif, les a enthousiasmés et c’est sans hésitation qu’ils l’ont acheté. Ils en ont confié la rénovation à l’architecte Marc Joye, copropriétaire, mari de Christiane Wicki, après avoir vu le résultat du travail que celui-ci avait effectué en haut (1996). En 2020, Le Centenaire méritait un nouveau coup de jeune. Ce fut Victoria Bodevin, fille du propriétaire et architecte EPFL, qui s’est chargée de cette passionnante mission. Elle y a mis le meilleur d’elle-même, trouvant là matière à donner libre cours à ses compétences et à sa vision du travail de l’architecte.

De la conception à la réalisation

Dans son activité professionnelle, Victoria remplit différents rôles : elle conçoit une structure, choisit les matériaux, propose l’agencement et le mobilier. En vrai elle insuffle ou redonne une âme au lieu dont elle s’occupe. C’est en tout cas dans cet esprit qu’elle exerce son métier. Elle aime assurer le suivi complet du projet. Toute intervention sur un bâtiment existant demande au préalable une recherche approfondie sur l’histoire du lieu. C’est un travail sociologique que l’architecte fait en amont pour qu’à partir de l’histoire de vie du bâtiment, un fil rouge se déroule, nourri par les souhaits du client, qui le conduise jusqu’au bout du projet. Maintenir vivants les objets du patrimoine est une nécessité. Et ce d’autant plus que la Lex Weber a fortement restreint les surfaces constructibles. Pour ce faire il faut repenser l’espace, en tenant compte des contraintes imposées (comme la surface des pièces ou la hauteur des murs), y amener le confort et ajouter ainsi une réelle plus-value. Le résultat doit être à l’image de celui qui va y vivre, pas de l’architecte qui l’a conçu et réalisé. Chaque projet est vraiment personnel et nécessite une réelle collaboration entre le client et l’architecte : un va-et-vient d’idées s’impose pour que l’aboutissement corresponde à la réalisation espérée.

Un cas pratique : Le Centenaire

Dans cet exemple, il s’agit de la première auberge de Zinal. La date de sa création marque la naissance de la station d’été. Avec ses fenêtres ouvertes sur les montagnes, elle accueillit de nombreux alpinistes, dont Edward Whimper, qui fit la première traversée du col de Moming, l’année même de l’ouverture de l’auberge. Au fil des ans, certaines marques des modes de vie contemporains ont pu être intégrées en gardant la maison presque à l’identique. Les madriers de mélèze sont restés intacts. L’intérieur a conservé ses chambres originales, son pierre ollaire, son plafond, bas, joliment décoré, ses parois de planches, ses portes ouvragées. La poutre transver-

Les lits de l’hôtel Bella Tola ont une deuxième vie

La porte coulissante moderne et le tapis ancien font bon ménage Un lieu de vie plein de douceur

sale sculptée, portant le nom des premiers constructeurs, traverse le salon de part en part. Le tout a été restauré avec soin par des artisans locaux. Une cuisine et une salle de bains modernes sont venues compléter agréablement les pièces anciennes. Un escalier en colimaçon permet d’accéder au niveau inférieur où un bureau, une chambre à coucher et une salle de bains ont remplacé les anciennes caves. Les parois, d’un mélèze encore clair, rappellent celles, foncées et d’origine, de l’étage.

Ameublement

Tout s’harmonise parfaitement. Les lits proviennent de l’hôtel Bella Tola ; l’ameublement sur mesure dessiné par l’architecte elle-même et la décoration intérieure reflètent le lieu de vie qu’est redevenu le chalet.

La rénovation demande sensibilité et curiosité, savoir-faire technique et sens de la communication. Des qualités que Victoria Bodevin peut mettre à profit au quotidien dans sa profession. Une chance pour elle et pour ceux qui lui confient la réalisation de leur rêve.

Janine Barmaz

À propos de Victoria

D’origine américano-suisse, elle a grandi à l’étranger et à Zinal. Le Centenaire a été le point de repère de la famille Bodevin, qui vivait essentiellement à l’étranger. Aujourd’hui, la jeune entrepreneuse, architecte EPFL, y réside. « J’aime profondément la montagne. Elle m’est essentielle. Elle est mon baromètre. La montagne nous pousse à nous dépasser, à regarder vers le haut, à conduire notre corps et notre mental là où, un jour, nos yeux ont regardé. »

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