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L’invité

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Joël, le garde-faune

Le plein-air, voilà le lieu de travail principal de Joël, toujours en chemin par monts et par vaux, que le soleil brille de tous ses feux, que la pluie arrose les crêtes ou que la neige recouvre de sa douce bulle les bruits et craquements que nous percevons sans les identifier. A toute heure atteignable, lorsque la course d’un chevreuil heurte notre voiture ou qu’un loup croise notre chemin de promenade. Quel plus beau bureau que celui de la nature, pas besoin de le décorer, il dépasse l’imagination du meilleur artiste. C’est là que Joël observe, compte, admire, protège, explique, se réjouit, constate et parfois s’attriste. Nos comportements évoluent et pas toujours dans la bonne direction. Les mentalités renouent avec un besoin de ressourcement renforcé par la crise sanitaire, besoin positif à la base, mais dont la mise en œuvre pose problème avec ses risques de débordements. Joël souhaite que nous prenions tous conscience qu’en se baladant dans la nature, nous sommes les visiteurs du territoire de la faune et de la flore. C’est donc à nous de respecter ce milieu qui nous donne tant de joies, qui nous relie à l’essentiel.

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Les saisons du garde-faune

Le travail du garde-faune consiste à faire respecter les lois et les règlements sur la chasse, la faune et la flore. Pour assurer au mieux cet objectif, il s’agit d’informer encore et encore, car souvent une partie de la population n’a pas conscience de l’implication de ses activités sur ce beau monde qui nous entoure.

Au printemps, le garde-faune doit recenser les différentes espèces pour voir comment elles sortent de la difficile saison d’hiver. Les cerfs, par exemple sont comptés à la lumière des phares, dans des secteurs déterminés, là où l’herbe repousse en premier. Ce comptage s’exécute à plusieurs, avec les auxiliaires gardesfaune. Les cerfs ont été introduits à la fin des années soixante dans le vallon de Réchy. Leur population a fortement augmenté au début des années 2000. Afin de freiner cette extension, des volets de réserve ont été ouverts. C’est-à-dire que des secteurs sont accessibles dans des districts francs cantonaux pour permettre aux chasseurs de prélever des biches, des faons et des daguets chétifs. Le garde-faune se rend aussi sur les emplacements préférés des lagopèdes et des tétras-lyres entre autres. Tous ces comptages donnent un état des lieux général bien documenté qui permet au service cantonal d’élaborer un plan de chasse au plus proche de la situation réelle, grâce à la bonne collaboration entre collègues gardes-faune et auxiliaires locaux. L’ouverture de la pêche a lieu le premier dimanche de mars en plaine et le premier dimanche de juin en montagne. Là aussi des auxiliaires gardes-pêche aident à la tâche.

À la fin du printemps et au début de

l’été, ce sont les chamois qui sont observés plus attentivement. Leur population est en légère baisse dans certains secteurs. Plusieurs facteurs en sont la cause : les dérangements dus aux activités humaines, la prédation, le réchauffement climatique, la pression de la chasse et la présence d’autres espèces comme le cerf dans leur biotope. Plus l’été avance, plus les bouquetins sont épiés plus haut sur la montagne. Joël exécute cette mission souvent seul, avec son chien. D’ailleurs, il accomplit la plus grande partie de son travail de garde-faune le plus souvent tout seul, mais cette solitude est très habitée, vivante, étonnante, merveilleuse.

Et l’automne arrive, avec ses préparatifs en vue de la chasse. « Depuis 2021, la chasse est régie par un arrêté annuel. La base pour établir un bon plan de chasse relève des comptages. Notre service, en collaboration avec différentes commissions, composées des milieux de l’agriculture, des forêts, des chasseurs, des associations de protection de la nature, etc. peut apporter des modifications à cet arrêté » précise Joël. Cette collaboration permet d’aboutir à un consensus le plus harmonieux possible entre toutes les parties. La période de la chasse est la plus « remuante », il faut contrôler chaque bête ramenée par le chasseur ; celui-ci est

tenu de la présenter au garde-faune ou à l’un de ses auxiliaires qui opèrent à tour de rôle, sur place à l’abattoir de Vissoie. Chaque chasseur doit inscrire son gibier abattu dans son carnet de contrôle, afin de répondre aux règlements conformes tant aux bêtes qu’aux hommes. Le garde-faune se doit de garder un esprit lucide et d’éviter toute partialité ou copinage.

Puis l’hiver se profile, avec ses horaires plus restreints. L’affût du renard se prolonge jusqu’à fin février, mais peu participent à cette chasse-là en Anniviers. C’est la période du bilan, de la surveillance du territoire, de l’observation toujours, de l’appréciation de l’état du biotope, de la prédation, des bêtes en souffrance.

Pour le futur, Joël souhaite que les loisirs en extérieur, en nette augmentation depuis le covid, se réalisent avec plus de respect pour la nature et ses occupants. Il serait dommage que le fossé se creuse entre gens de la montagne et citadins. Il s’agit de s’informer, de prendre conseil avant de se lancer n’importe comment et n’importe où, à tout moment. Les changements climatiques et la présence du loup posent de nouveaux défis. Les loups se déplacent là où se trouvent les proies, plus près des villages en hiver, plus haut sur les alpages en été. Des solutions doivent être trouvées pour tendre vers le calme et la sérénité. Les zones de tranquillité définies restent très importantes pour l’ensemble de la faune, les amateurs de ski hors-piste, randonneurs et autres cyclistes doivent tolérer et respecter ces décisions prises afin d’harmoniser au mieux la cohabitation entre les différentes espèces.

Le quotidien de Joël est riche de la diversité extraordinaire de ce monde qui nous entoure ! Le garde-faune est parfois déçu par des comportements suivis au nom de la liberté, mais de quelle liberté s’agit-t-il ? Pourtant, il ne faut pas se décourager, expliquer encore et toujours, informer, accepter les critiques et les épisodes difficiles, encourager les gens à se renseigner. Joël accomplit sa mission au plus près de sa conscience depuis 1996, il compte peu de grosses déceptions, les doutes et hésitations de ses débuts ont fait place à la sérénité, les remises en question ont porté leurs fruits, il réussit à travailler en accord avec ses convictions.

Ce monde l’a toujours passionné, il avait 15 permis de chasse à son actif avant d’obtenir le job de garde-faune. Son arrière-grand-père Jean Florey a été l’un des membres fondateurs de la Diana d’Anniviers qui, elle, fête ses 100 ans cette année. Beau clin d’œil ! On se réjouit déjà des festivités promises par ce bel anniversaire.

Joël Florey voit poindre l’heure de la retraite au loin, il s’octroie encore un peu de temps pour décider du délai. Tant que la passion le guide, il poursuit le chemin.

Simone Salamin

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