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OFXB St-Luc

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Construction de bains publics et rénovation du Grand Hôtel du Cervin à St-Luc

En mai 2020, le chantier est très impressionnant. Les travaux de fondation laissent apparaître un trou béant devant les façades ouest et nord, ce qui permet d’imaginer une construction et une rénovation de grande ampleur.

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Historique Le 4 avril 2014, le conseil municipal confirme son appui à un projet présenté par la Société du Funiculaire s’inscrivant dans le sillage de la promotion de lits chauds. Le 16 juin 2014, l’Assemblée Primaire approuve l’investissement prévu de 4 millions de francs. La commune a bien sûr respecté les directives officielles concernant les marchés publics pour adjuger les travaux. Le 30 décembre 2019, signature de l’acte de constitution d’un droit distinct et permanent de superficie entre la commune et la SA de l’hôtel. Le chantier débute alors le 20 mai 2019 à la suite de quoi des spécificités apparaissent, liées notamment au site. Il est vrai qu’une telle rénovation sur un bâtiment historique pouvait laisser présager un travail plus complexe que la normale. Des micropieux, non prévus au départ, ont donc dû être fichés dans le terrain à l’intérieur, sous l’hôtel, afin de garantir la stabilité du tout. Le service d’archéologie est intervenu pour s’assurer qu’aucune trouvaille historique ne serait négligée, ce qui a occasionné l’arrêt du chantier durant plusieurs semaines. La complexité amène bien évidemment son lot de contraintes. L’espoir est de pouvoir terminer la partie sous dalle pour le mois de décembre 2020, tout en ayant en ligne de mire le budget à respecter. D’ailleurs, l’exécutif communal

tient à féliciter et à remercier tous ceux qui œuvrent sur cet imposant édifice.

Les Bains L’eau dont Anniviers dispose en abondance permet de prévoir des espaces bien-être ouverts au public. Un bel exemple existe déjà du côté de Zinal depuis quelques années, il sera complété par celui de St-Luc. Jean-Marc Genoud du bureau d’architecture en charge du projet partage son point de vue. Construire un centre de bien-être de 4000 m3 sous et devant un hôtel historique de plus de 120 ans est un vrai défi. Afin de ne pas dénaturer l’équilibre entre l’hôtel et ses alentours, nous avons proposé d’enterrer cette construction. Le remblai aval avec son mur de soutènement étant construit bien après l’hôtel n’a pas de valeur historique. Nous avons dès lors souhaité retirer ce remblai et occuper cet espace. D’autre part, le site étant placé à l’entrée du vieux village, nous avons prévu de destructurer cette imposante face minérale pour offrir de généreuses ouvertures. Ainsi, la lumière naturelle va éclairer l’ensemble et donner des points de vue imprenables sur la vallée. Les derniers événements sanitaires (COVID-19) nous ont contraints à scinder l’ouvrage en plusieurs chantiers et les travaux ont pu se poursuivre en toute sécurité. Intégrer une offre touristique supplémentaire avec ce nouveau centre en conservant les qualités d’un hôtel centenaire, voilà le concept développé qui prend forme aujourd’hui.

Simon Crettaz représentant du bureau d’ingénieur explique de son côté : le centre de bien-être se trouvant sous l’esplanade d’entrée de l’hôtel à une profondeur de 6 mètres, il a fallu excaver au droit des façades de l’hôtel. La maçonnerie des murs, très ancienne est plutôt de piètre qualité. Ce travail par étapes d’excavation et de bétonnage pour maintenir les ouvrages en place dans le meilleur état possible a été particulièrement minutieux. Une paroi berlinoise composée de profilés métalliques fichés dans le sol et de béton a été mise en place au nord-ouest de l’hôtel. Quelques fissures ont été constatées, elles seront colmatées à la fin du chantier. L’hôtel a subi à plusieurs reprises des transfor-

mations plus ou moins importantes. Aucun plan n’étant à disposition, il a fallu se contenter des relevés de l’état actuel. Les différents bureaux mandatés sont habitués à collaborer sur un tel chantier, la coordination permet de trouver les meilleures solutions possibles. C’est une chance et un grand plaisir de participer au maintien et à la rénovation d’un ouvrage historique, tout en lui adjoignant une infrastructure de bien-être au service de la population locale et touristique. La sauvegarde, l’entretien, la mise à niveau des anciennes bâtisses touristiques ou privées de notre vallée est un devoir de la collectivité publique et de leurs propriétaires. Bravo aux amoureux du Grand Hôtel du Cervin qui ont mis la main au portefeuille pour redonner une nouvelle vie à cet édifice, emblème de l’éclosion du tourisme en Anniviers.

Le Grand Hôtel du Cervin Le bureau d’ingénieurs Gilles Rey et celui d’architecture Catherine Gay Menzel sont mandatés pour cette partie du projet. Mme Gay précise : le début du chantier de l’hôtel a révélé ses premiers secrets ; les sols d’origine et le plan du niveau de l’entrée ont amené des surprises. Le projet est en cours de réajustement par rapport à ces découvertes. Parallèlement les couleurs d’origine dans les étages sont mises à jour et répertoriées. Des restes de peinture de façades ont peut-être été trouvées sous la véranda. Sur ces bases sera développé le concept des couleurs. Actuellement nous travaillons sur la mise aux normes de protection incendie. Beaucoup de temps a été pris avec nos ingénieurs spécialisés pour étudier les résistances existantes des planchers bois en les relevant tous. Les couches additionnelles des planchers varient en fonction de leur état. Notre défi est de trouver le ton juste de la transformation : il s’agit d’abord de saisir l’esprit du Grand Hôtel, puis d’intervenir de manière précise pour mettre en relief les qualités connues et celles qui ont été révélées. Les nouveaux éléments sont clairement identifiables, mais visent une harmonie avec l’existant dans un souci de cohérence globale de l’intervention, d’équilibre entre nouveau et ancien. Au niveau du déroulement du chantier, nous sommes tributaires de l’avancement des travaux structurels des Bains du Cervin. Le radier du rez-de-chaussée a été coulé. Nous nous réjouissons du projet et de ce chantier très inspirant. Il est à relever que le bureau d’architecture Gay Menzel est le lauréat 2020 du Prix d’encouragement culturel de l’Etat du Valais. Preuve du bon choix de la SA pour redonner vie à cet hôtel.

La SA propriétaire bénéficie également du soutien de l’Association des Amis du Grand Hôtel du Cervin, forte de 250 membres, qui participera financièrement à certains éléments d’ameublement et de décor par exemple. Aujourd’hui débarrassé d’ajouts inappropriés apportés au cours des ans, le bâtiment se remet à respirer, il retrouve son souffle.

Un futur d’espoir Entrer dans cet édifice et de tout en haut contempler ce chantier à la fois animé et ordonné donne un sentiment d’admiration pour nos anciens qui, en des temps difficiles, ont décidé d’aller de l’avant en construisant des hôtels si grands en comparaison des petits villages de cette époque, comme si l’espoir d’un avenir meilleur devait se marquer durablement sur le terrain.

Simone Salamin © photos Gaëtan Salamin de St-Luc

Merci à Mme Catherine Gay Menzel et à MM. Philippe Biéler, Jean-Marc Genoud et Simon Crettaz. Association Les Amis du Grand Hôtel du Cervin www.amishotelducervin.ch

Au fil de l’eau La Navizence, un dossier d’ampleur qui vous concerne

Une crue courte L’été : la saison des vacances, du beau temps, des balades mais également des orages. Un orage particulièrement intense a touché la Commune d’Anniviers le 2 juillet 2018. Il s’abat violemment vers 18h30 en amont de Zinal. Le niveau de la Navizence, déjà alimentée par la fonte glacière du sommet du bassin versant, monte brutalement.

Au sommet du Plat de la Lé, les intensités indiquées sur les images radar atteignent 60 à 90 mm par heure sur une durée de 1h30. Sur toute la durée totale de la pluie d’environ 4h, la quantité d’eau totale précipitée est de l’ordre de 100 à 160 litres par mètre carré. Selon l’atlas hydrologique national, les valeurs de cet événement dépassent grandement (près du double) les précipitations théoriquement atteintes une fois tous les 100 ans à Zinal.

Heureusement, les fortes intensités des précipitations n’ont pas eu lieu simultanément sur l’ensemble du bassin versant de la Navizence. Néanmoins, elles ont conduit à une forte crue qui s’étend dans la vallée et provoque de grandes érosions et un transport de matériaux jusqu’à Chippis. La crue correspond à un débit très rare à Zinal avec 60 m 3 /s et un débit rare à Mission avec 65 m 3 /s. Ceci n’est pas sans conséquences : des érosions de rives (photo 1) sur près de 20 km ou plus de 75 emplacements relevés, du charriage de matériaux érodés dépassant les 200’000 m 3 (20’000 camions), 5’000 m 3 (plusieurs milliers d’arbres) de bois arrachés des forêts riveraines, des débordements avec des dépositions importantes de matériaux dans les replats et des obstructions et destructions sur tous les ponts enjambant la Navizence. Il faut remonter aux 27 et 28 août 1834, épisode durant lequel une crue avec une ampleur comparable est décrit par le curé JeanBaptiste Rouaz.

La crue de 2018 a causé des dommages matériels directs de 26 mio de francs sur les conduites, installations hydroélectriques, routes et ponts communaux, chemins et ponts pédestres, zones de constructions et d’installations publiques. Les coûts de remise en état, sécurisation et remplacement d’infrastructures se chiffrent à 80 mio de francs, dont 44 mio de francs pour la mise en œuvre du concept de protection 2 de la Navizence.

Une intervention rapide Dès le lendemain de la crue et jusqu’à la fin 2018, des travaux urgents ont été entrepris par la Commune d’Anniviers avec un fort soutien de l’Etat du Valais et de la Confédération. Ils ont notamment servi à la sécurisation immédiate de la Navizence par des curages, la pose d’enrochements, le rétablissement du profil hydraulique, ainsi que la remise en état partielle des services et l’évacuation des bois flottants.

Durant l’hiver 2018/2019, des bureaux spécialisés ont développé des mesures anticipées de première priorité. Ces mesures sont cohérentes avec le concept de protection et ne peuvent attendre la fin de la procédure d’approbation des projets faute de quoi des dommages importants seront à déplorer et l’intervention d’autant plus délicate et coûteuse. Elles se chiffrent à 8.9 mio de francs et sont portées d’une part par la Commune d’Anniviers et le Service

des forêts, des cours d’eau et du paysage, et d’autre part par les Forces Motrices de la Gougra. Les autorisations respectives ont été délivrées dans des délais très courts en avril 2019 et septembre 2019. La réalisation se terminera prochainement (Photo 2). Par la suite, les secteurs les plus fortement touchés en 2018 ainsi que les pylônes de la ligne 65 kV des FMG seront sécurisés.

Un chemin long Malgré tous ces efforts, le promeneur attentif et soucieux remarque que la Navizence poursuit son évolution vers un nouvel équilibre du profil en long – s’il en existe un ? Une niche d’érosion ici, un tronçon qui s’incise là, des arbres instables ailleurs, des fissures sur les rives, Lot 1 - Mission Contexte local Chaque Anniviard a pu constater dans le secteur de Mission le profond bouleversement du paysage intervenu suite à la crue centennale de la Navizence survenue le 2 juillet 2018. La rivière a fortement endommagé et détruit les infrastructures : entreprises, arène, terrain de foot, routes, ponts, etc. En cas de crue rare, une quantité phénoménale de matériaux est transportée par la rivière et déposée sur toute la largeur de ce replat alluvial. Par conséquent l’emplacement des infrastructures et activités menacées ou disparues doit être aujourd’hui repensé. La situation de danger hydrologique actualisée indique d’ailleurs un danger élevé (rouge) interdisant toute construction. Lancement de l’étude et objectifs C’est pourquoi la Commune a démarré l’étude d’un projet d’aménagement de cours d’eau, afin de garantir la protection contre les crues du secteur de Mission, au minimum des infrastructures existantes : route, pont et un talus instable, etc. Pour cette raison, la Commune avec l’appui du Canton n’a pas chômé et a continué les démarches en parallèle à la réalisation des mesures anticipées. Aujourd’hui, ce travail se reflète dans un concept de protection validé, dans la définition de l’espace réservé aux eaux le long de la Navizence et dans l’actualisation de la carte des dangers hydrologiques instabilités des versants comprises. Un plan d’alarme et d’intervention a été établi et une surveillance étroite des tronçons ne faisant pas partie des mesures anticipées. Des variantes sont à l’étude pour l’assainissement de la décharge des Vernis et finalement des études d’avant-projet, de projet d’ouvrage et de mise à l’enquête publique pour toute la partie de la Navizence qui n’ont pas fait l’objet de mesures réalisées camping. Il est incontournable de laisser suffisamment de place à la rivière pour garantir le passage des crues rares à très rares. Cet espace sécuritaire dédié à la Navizence permettra également de remplir d’autres fonctions utiles aux loisirs et à la détente, à la qualité paysagère du site et à la biodiversité. Un autre objectif de l’étude est d’identifier la marge de manœuvre dans le réaménagement du site, en tenant compte des différents intérêts en présence. Dans ce cadre plusieurs variantes seront élaborées en impliquant les acteurs concernés et en tenant compte tant que possible des avis récoltés. Ces variantes seront ensuite évaluées et comparées afin de choisir et développer la meilleure combinaison possible dans le cadre légal en vigueur. A l’heure actuelle, il est prématuré de se prononcer sur la faisabilité et l’emplacement exact des infrastructures et activités telles qu’arène et zone artisanale, qui n’ont pas une garantie de situation à Mission. Ce processus participatif sera d’une grande utilité pour identifier des solutions innovantes, durables et adaptées aux besoins, ont été lancées. Ces études ont comme objectif principal de rétablir la sécurité et de valoriser la Navizence pour l’homme et la nature. Elles ont commencé en avril 2020 et le travail se répartit en trois lots : un premier lot d’étude allant de Mission à la prise d’eau des FMG à l’aval de St-Jean (détaillé ci-après), un deuxième lot pour le linéaire entre le bassin de Vissoie et la STEP et un troisième lot pour le reste de la Navizence entre Zinal et Vissoie. Les premiers jalons sont l’achèvement d’une phase préliminaire en août 2020 ayant comme but de consolider les bases de projet et le concept, puis un avant-projet pour début 2021. Au vu des objectifs multiples et des contraintes diverses, le secteur de Mission fait l’objet d’une démarche participative qui accom

pagne l’élaboration du projet. dans le cadre du projet ou à l’échelle du territoire communal.

Déroulement en 4 étapes L’évolution d’un tel projet et son développement passe par différentes phases et étapes: • Etude préliminaire et processus participatif (été-automne 2020) • Avant-projet (début 2021) • Projet de l’ouvrage (été 2021) • Mise à l’enquête publique (automne 2021)

Processus participatif La démarche définie par l’Office fédéral de l’environnement s’articule autour de quatre axes : • Identification et analyse des acteurs • Information de la population • Définition des objectifs • Discussion des variantes L’identification des acteurs a commencé avec la Commune et la Bourgeoisie et pourra être complétée par la démarche pro-

Vue générale Lot 1 Mission

P A R T I C I P A T I F

VOTRE AVIS NOUS INTÉRESSE !

Vous êtes un acteur local, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées dans le cadre de la consultation menée en ce début de projet. Si vous souhaitez être contacté et donner votre avis, veuillez vous rendre à l’adresse internet indiquée ci-dessous en mentionnant vos noms, adresse et le groupe d’intérêt auquel vous appartenez :

Privé - Acteur économique - Agriculture - Société locale - Tourisme - Autre (à préciser)

www.anniviers.org/navizence2020

posée à la page 26. L’information à la population sera effectuée sous différentes formes, cet article dans le «4 Saisons» constituant un premier pas. La définition des objectifs, dans un premier temps définie par l’équipe de projet, pourra être affinée, complétée et harmonisée avec les attentes des acteurs. Enfin, la discussion des variantes permettra de définir la marge de manœuvre possible pour atteindre les objectifs. Différents outils pourront être utilisés dans le cadre de ce processus participatif : • Contacts bilatéraux • Ateliers de discussion par groupes d’intérêt • Séances d’information • Communications dans le « 4 Saisons » Dans le calendrier envisagé à ce stade, les contacts bilatéraux nécessaires se dérouleront durant l’été 2020 (juin à août). Des ateliers de discussion seront organisés courant septembre, et une séance présentant la synthèse des discussions menées et une information générale sera organisée début novembre. A ce propos, les personnes souhaitant être intégrées au processus ou souhaitant donner un avis peuvent le faire jusqu’à mi-août (voir encart page 26).

Premières idées La page 26 illustre le lot dans son entier (environ 2km, image de gauche), et un zoom sur le secteur clé au niveau des enjeux (image de droite). Quelques pictogrammes permettent d’illustrer les idées ou les objectifs visés. Ces premières réflexions donnent quelques pistes, sachant qu’à ce stade rien n’est figé, le processus participatif devant nourrir la réflexion et le développement d’un projet équilibré. Commune d’Anniviers, David Zufferey

Service des forêts, des cours d’eau et du paysage: Daniel Devanthéry sd ingénierie, Sion: Frédéric Métrailler BG Ingénieurs Conseils SA, Sion: Tobias Meile 1 Groupement BICE: Crue de la Navizence 2-3 juillet 2018, Analyse d’événement, 28.09.2018. 2 Groupement BICE: Crue de la Navizence 2 juillet 2018, Concept de protection, 24.05.2019.

Mérites et distinctions 2019

Etant donné la période de pandémie de COVID 19 et pour respecter les mesures d’hygiène et de distanciation, la remise des distinctions et mérites sportifs et culturels 2019 décernés par la Commune d’Anniviers, n’a malheureusement pas eu lieu ce printemps. Les lauréats cités ci-après ont été félicités pour leur performance et ont reçu leur récompense par courrier. L’énoncé de leurs résultats est bien entendu non exhaustif.

- Alison Savioz, Stéphanie Moura, Antoine Emery et Cyril Zufferey, musiciens à la fanfare l’Echo des Alpes et du Brass Band Constellation, Champion suisse 2 ème catégorie: distinction culturelle - Dominique Zufferey, directeur émérite de chœurs et fanfare: mérite culturel - Agnès McTighe, course à pied, 1 ère à la course de l’Escalade: distinction sportive - Ignatius Mct

ighe, natation, 3 ème , brasse championnat suisse: distinction sportive - Marmaduke Mct ighe, natation, 6 ème , brasse 100 m. + 2 ème brasse 50 m., championnat suisse: distinction sportive - Damien Revey, ski alpin, champion valaisan en slalom et géant: distinction sportive - Ilan Ménard, FC Sion FE14, championnat suisse FOOTECO ASF: encouragement.

Sur l’initiative de la SDJA, nous espérons toutefois qu’une manifestation pourra avoir lieu dans le cadre d’un remerciement général à la population pour son comportement exemplaire et pour toutes les actions bénévoles mises en place durant ce printemps 2020. Dès lors, les bénéficiaires des mérites et distinctions 2019 seront reçus officiellement.

Bibliothèque d’Anniviers

Chers lectrices et lecteurs, cet été la bibliothèque sera fermée du 22 juin au 20 juillet. Réouverture le mardi 21 juillet à 15h00. à bientôt !

«Si l’homme fait une petite chose pour le monde, alors le monde changera»: des nouvelles de la Commune d’Anniviers durant le semi-confinement

Pendant les deux mois de semi-confinement, chacun s’est retrouvé dans son appartement ou sa maison comme dans un petit vaisseau spatial flottant dans l’espace, coupé du monde. Certains vaisseaux étaient joyeux, pleins de cris d’enfants et d’amour ; d’autres étaient plus silencieux, plus solitaires. Pour certaines personnes, il a été difficile de traverser cette grande plaine vide où le temps s’étirait sans fin : surtout ceux qui étaient seuls chez eux, et aussi ceux qui ne pouvaient pas sortir, à cause de leur âge, de leur vulnérabilité ou parce qu’un de leurs proches était à risque. Et il y a ceux qui cumulaient les deux : la solitude et l’enfermement. Dès le début de la pandémie, la Commune d’Anniviers s’est inquiétée de ne laisser personne sans aide ou dans le désarroi. Nous avons la chance d’être une petite vallée, une sorte de grande famille, et personne ne devait être oublié. Dans ce but, une équipe s’est créée dès mi-mars, avec Danièle Zufferey et Christiane Favre, conseillères communales, ainsi que Christelle Crettaz et le personnel de la structure d’accueil, pour téléphoner aux résidents âgés de 70 ans et plus. L’équipe a contacté plus de 500 personnes, pour les écouter, apaiser leur angoisse, connaître leurs besoins, les rassurer, leur donner des informations, les mettre en contact avec la SDJA qui pouvait se charger de leurs commissions, ou simplement pour couper leur solitude. Un réseau s’est formé pour arriver à atteindre même ceux qui ne répondaient pas ou dont on ne trouvait pas le bon numéro de téléphone. Personne n’a été délaissé. Certains n’avaient besoin de rien, d’autres ont été très touchés de ne pas être abandonnés. La moitié de la population d’Anniviers vient de l’extérieur et les aînés n’ont pas toujours la chance d’avoir leur famille autour d’eux. Des personnes seules ont demandé à être rappelées régulièrement. On peut faire des miracles par téléphone… L’équipe de soutien téléphonique a continué ses appels jusqu’à début juin, puis a conseillé aux aînés de reprendre une vie normale tout en respectant les consignes de sécurité. Comme le souligne Christiane Favre, cette période de bouleversement nous a montré que l’extraordinaire est dans l’ordinaire. Que ce sont les petites choses qui sont grandes. Des petites choses qui ne coûtent pas grand-chose, mais qui changent tout, et qui font que nous sommes des humains. Il faut juste regarder et prendre le temps.

La jeunesse du val d’Anniviers a su se montrer solidaire en organisant, sous l’impulsion de Mauranne Etienne, un réseau d’entraide pour faire bénévolement les commissions aux aînés et aux personnes à risque qui en avaient besoin. Mauranne a lancé un appel à la SDJA et beaucoup ont répondu présents : Sébastien Zufferey, Juliane Zufferey, Antoine Arend, Fiona Monnet, Noah Antille, Mathieu Arend, Noémie Constantin, Lynn Vergères, Edwige Tissières, Pierre Schmutz et Guillaume Revey. Un autre groupe de bénévoles s’est formé en parallèle, à Niouc, autour de Matthieu Zufferey. «Beaucoup de personnes âgées, raconte Mauranne, ont de la peine à demander de l’aide. En effet, au début, beaucoup voulaient encore aller faire les commissions par euxmêmes malgré les risques et les consignes de confinement. Plus le temps passait et plus les téléphones étaient nombreux, heureusement. Cependant, les personnes qui ont appelé le plus souvent avaient un réel sentiment de solitude. C’est aussi avec celles-ci que les discussions par téléphone duraient le plus longtemps». Chaque jeune bénévole a été sollicité une à deux aprèsmidi par semaine pour faire les commissions. Chaque jour, Mauranne centralisait les demandes et les redistribuait à chaque bénévole en fonction d’un planning hebdomadaire. Afin d’alléger le travail, certains magasins ont accepté de préparer à l’avance les commandes. Les bénévoles ont parfois dû descendre jusqu’en plaine pour trouver certains produits ou médicaments. La pharmacie de Vissoie a transmis à l’équipe des jeunes un protocole de questions à poser aux personnes qui appelaient, en cas de doute sur leur santé, afin de les rediriger vers la pharmacie ou le médecin. 17 bénévoles se sont impliqués jusqu’à fin mai, aidant 35 personnes, livrant 152 commissions et effectuant plus de 1600 kilomètres. A Pâques, une vingtaine de bénévoles a distribué 508 fleurs aux personnes âgées de tous les villages du val d’Anniviers, grâce à Sébastien Zufferey qui avait réussi à trouver ces fleurs : des pensées! Le centre scolaire d’Anniviers a également participé en demandant à ses élèves de faire des dessins qui ont ensuite été distribués aux personnes qui sollicitaient l’aide de la jeunesse pour les commissions.

« Cependant, explique Mauranne, les plus jeunes de la vallée ne semblaient pas se rendre compte de l’ampleur de cette crise et certains prenaient cela à la légère. La commune fut alertée par des appels de parents désemparés face au comportement de leurs enfants. De ce fait, elle mandata la jeunesse afin qu’elle fasse passer un message de prévention. Le 8 avril, grâce à l’aide de Manu Zufferey et à la participation de Monsieur le président et sa famille, une vidéo de prévention à la sauce anniviarde vit le jour et fut partagée sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et Whatsapp).

Les résultats de cette vidéo ne sont malheureusement pas connus mais elle toucha plus de 1400 personnes. Cependant, la jeunesse ne pouvait pas s’arrêter là. Il fallait aussi aider et trouver des occupations pour les jeunes enfermés chez eux. C’est dans ce contexte que naquit l’idée des challenges hebdomadaires. »

Mauranne conclut : « cette expérience nous aura permis de constater que la jeunesse a un rôle important à jouer dans cette vallée. Ce rôle a, jusqu’ici, été sousestimé et négligé, mais grâce à cette crise, nous avons pu prendre un nouveau départ. Dans l’ensemble, toutes les personnes ont été ravies de nos services et nos bénévoles heureux de pouvoir se rendre utiles.

Cette crise nous aura fait constater que le lien social entre les générations et entre les personnes âgées est très important, voire même vital dans certains cas. Ainsi, il serait très intéressant de mettre sur pied des activités dédiées uniquement aux aînés, de même que des activités qui leur permettraient d’aller à la rencontre des générations plus jeunes, dans le but de partager et pourquoi pas d’instruire. Ces personnes sont les traces vivantes de notre patrimoine et ont énormément de choses à raconter, à nous apprendre : il serait regrettable de ne pas en profiter. C’est pourquoi nous proposons de mettre en place une fête intergénérationnelle qui aurait lieu tous les ans, pendant laquelle les nouveaux arrivants seraient intégrés et les anciens pourraient avoir un temps de parole afin d’expliquer, raconter le val d’Anniviers d’antan.[…] Cette crise nous a appris que les petits gestes sont ceux qui touchent le plus, et que, seul, nous ne faisons pas grand-chose. Il est donc important d’apprendre de ce confinement et de pérenniser les leçons apprises durant ces deux derniers mois. […] En définitive, si ce virus nous aura bien appris une chose, c’est la suivante : « si l’homme fait une petite chose pour le monde alors le monde changera ».

Le vendredi 13 mars, l’annonce de la fermeture des écoles causa un choc. Ce qui aurait pu ressembler à un rêve d’écolier avait plutôt des airs de catastrophe de science-fiction. Frédéric Zuber, directeur du centre scolaire, explique que le conseil de direction s’est immédiatement réuni pour organiser l’école à distance. Mathieu Jeandroz a préparé la plateforme educanet afin que les enseignants puissent y déposer des travaux dès le lundi. Mais comment gérer les grandes disparités liées à l’école à domicile? Des familles disposaient de matériel informatique, d’autres non. Certains foyers devaient partager le même ordinateur entre plusieurs enfants scolarisés, ou même avec les parents qui faisaient du télétravail. Une partie des élèves étaient autonomes par rapport au travail scolaire demandé, d’autres moins. Des parents en chômage partiel étaient disponibles pour passer du temps à aider leurs enfants, alors que d’autres rentraient épuisés le soir après de longues journées de travail ; d’autres encore devaient habilement jongler entre le soutien scolaire à leurs enfants et leur propre télétravail, tout ceci dans le même lieu. Consciente de ces inégalités, l’équipe pédagogique a pris soin de garder le contact avec les familles et de les ménager au maximum, tout en gardant la ligne de travail. Pour cela, l’enseignement a été différencié et individualisé au maximum pour tenir compte des possibilités de chacun. Par l’intermédiaire des titulaires, les parents d’élèves ont été sondés par mail ou par téléphone deux semaines après le début de l’école à domicile, ceci afin de cerner les difficultés rencontrées par les familles. Suite au sondage, le conseil de direction a décidé de diminuer la charge de travail des élèves, pour que les familles ne lâchent pas prise et dans le but d’éviter de créer une mauvaise ambiance ou un stress supplémentaire dans les foyers. Le sondage rendit visible que 95% des familles traversaient l’épreuve sans trop de problème. Des mesures de soutien individualisées furent mises en place pour les élèves qui rencontraient des difficultés et pour ceux qui ne pouvaient pas recevoir d’aide de la part de leurs parents : visioconférence, rendezvous par mail ou whatsapp, téléphones… Tout a été mis en place, avec succès, pour éviter au maximum le décrochage scolaire. L’organisation des cours du cycle d’orientation était un défi plus compliqué à relever, parce que chaque élève a plusieurs enseignants avec différentes manières de travailler. Les retours des parents concernant l’organisation de l’école à distance et le suivi effectué par les enseignants ont été, dans leur grande majorité, positifs.

Les cours ont repris le 11 mai au centre scolaire. Les deux premières semaines, le retour partiel à l’école a permis de voir où en étaient les élèves. Ceux du cycle d’orientation sont venus quatre demi-journées par semaine (au lieu de deux jours entiers pour leurs homologues du Valais romand) afin de leur permettre de garder un rythme. C’était surtout important pour les élèves de 10 et 11ème, car certains d’entre eux poursuivront leur cursus au Secondaire II à la rentrée d’août ou débuteront un apprentissage cet été. Respectivement depuis le 18 et le 25 mai pour le primaire et le cycle d’orientation, l’école a lieu tous les jours, et la priorité est mise sur l’étude des branches essentielles : le français, les mathématiques, l’allemand et la science (sauf en primaire). Frédéric Zuber tient à remercier chaleureusement les élèves, les parents et les enseignants pour leur travail durant cette période de crise. Il est conscient des difficultés qui ont dû être surmontées et relève que les parents ont été très disponibles et à l’écoute.

Mais que s’est-il passé pour les 90 familles de la vallée qui ont besoin de la structure d’accueil (nurserie, crèche, uape) pour leurs enfants ? Christelle Crettaz, responsable de la structure d’accueil, explique que la nouvelle de la fermeture est tombée subitement le vendredi 13 mars, et que la Commune a très rapidement réagi. Le personnel de la structure d’accueil a commencé par téléphoner aux 90 familles pour les informer que tout serait fermé dès le lundi, sauf pour les familles dont les deux parents exerçaient des professions liées à la gestion de la crise, comme les infirmières et les médecins. Les critères étaient très stricts, et seules deux ou trois familles d’Anniviers répondaient à ce profil. Tous les deux jours arrivaient de nouvelles directives du Conseil fédéral et ce n’était pas facile de trouver un fonctionnement. Un accord a été passé avec la crèche Europe de Sierre qui a accueilli les enfants des deux familles

concernées, en échange d’un coup de main si nécessaire. Par la suite, au tout début du déconfinement, il y a eu deux semaines de battement du 27 avril au 11 mai : les enfants dont les deux parents travaillaient ont alors pu être accueillis, soit entre 10 et 15 enfants par jour. Une collaboration s’est mise en place avec le centre scolaire qui avait aussi quelques élèves à accueillir. Le déconfinement a apporté son lot de nouveaux défis à surmonter : l’organisation sanitaire coûte beaucoup, par exemple pour les jeux qui doivent être désinfectés tous les soirs, ce qui prend beaucoup de temps. Les adultes doivent respecter une distance de deux mètres entre eux ou porter un masque, ce qui pose problème à l’arrivée et lors du départ des enfants, surtout à la nurserie. Les parents ne peuvent pas se tenir plus d’un à la fois dans le couloir et cela crée des files d’attente le matin. Lors de la réouverture de la structure d’accueil, quelques enfants sont arrivés déprimés, mais la plupart étaient surtout contents de retrouver les autres. Certains parents avaient un réel besoin psychologique de remettre leurs enfants là. Pendant toute la durée de la crise, l’équipe de la structure d’accueil est restée soudée, souple et ouverte aux changements. Chacun est resté en contact et a essayé de tirer parti de cette situation pour mettre en place des projets pour la réouverture : des activités en extérieur, en lien avec les animaux ou le jardin, des balades en plein air…. surtout sortir les enfants ! Le thème de la rentrée sera « co-vivre » : des activités pour apprendre à vivre ensemble et à accepter les autres dans les actes du quotidien.

A l’heure du déconfinement, le Conseil municipal veut aider les entreprises et les prestataires de services pénalisés par la pandémie, afin de redonner un élan au tourisme et à notre économie locale. Une baisse de taxes relatives aux services communaux (eau, égouts) sera accordée. D’autre part, un budget complémentaire a été dégagé en prévision de la baisse des entrées de taxe de promotion touristique, ce qui permettra de garantir un marketing de qualité, ainsi que des produits touristiques durant la saison estivale. En troisième lieu, une sensibilisation sera faite auprès des citoyens et des propriétaires de résidences secondaires en les invitant à favoriser les entreprises et commerces de notre vallée et à privilégier les achats locaux plutôt qu’en ligne (sachant que les mêmes produits sont disponibles proche de nos logements et que cela contribue à conserver des emplois). Ceci permettra de plus de favoriser une économie générant moins de déplacements et ainsi plus propice à un environnement durable. Ce message sera accompagné d’un bon cadeau d’une valeur de CHF 25.- valable pour un achat minimum de CHF 50.-. Ce bon ainsi que la directive y relative, seront adressés d’ici la fin juin 2020 à toutes les personnes domiciliées, ainsi qu’aux propriétaires de résidences secondaires. Ces bénéficiaires seront invités à utiliser ce bon d’ici au 31 octobre 2020 auprès des entreprises, commerces et prestataires de services locaux s’acquittant de la taxe de promotion touristique. Toutes les informations seront envoyées ces prochaines semaines par courrier. Ces mesures permettront d’injecter plus de CHF 700’000.- en faveur du tourisme et de la reprise de notre économie locale.

Pauline Archambault

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