Zut ! 02 Lorraine

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LORRAINE

NUMÉRO 2


OÙ ?

Lieux pour vous procurer votre magazine favori en Lorraine

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L’Autre Canal Bergam Concept Store Boutikatelier La Cantine des grands CCN Ballet de Lorraine CCAM Cinémas Caméo Comptoir St Michel East Shop Ecole Condé Formes et couleurs Freeman Ganeval Optique Helmut et Pétula Lilith Memento Flori Mouton électrique Office du tourisme Onze appart’ Coiffeur concept Opéra national de Lorraine Opticiens Maurice Frères Printemps Scarlett Olala Sonz’s Barber Shop So(on) Suzette Théâtre de la Manufacture Valer Villa 1901 …

3DX - Except 7bis Café Angeluzzo Angle Droit Les Âmes galantes L’Arsenal Au Derrière Cinémas Caméo Cantino Centre Pompidou-Metz Chambre 57 Le Formika Freeman Galerie Octave Cowbell Hôtel de la Cathédrale Jacques Thill La Face cachée Laurent Decréton Léa Librairie Cour des Grands Office du tourisme Opéra-Théâtre de Metz Printemps Roche Bobois Le Rubis Save the Queen Ted Théâtre du Saulcy Les Trinitaires …

NANCY

METZ

Et des lieux finement sélectionnés à Thionville, Epinal, Sarreguemines, Verdun, Forbach, Saint-Dié, Luxembourg

Liste complète des points de diffusion sur notre site Internet

w ww.zut-mag azine .co m


ZUT ! 03 Bruno Chibane

Directeur de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Emmanuel Abela

Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Myriam Commot-Delon Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

brokism

Design graphique hello@brokism.com 06 22 76 68 32

Caroline Lévy

Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Céline Loriotti

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Anthony Gaborit

Développement commercial agaborit@chicmedias.com 06 61 26 95 34

Philippe Schweyer

Photo : Alexis Delon / Preview - www.preview-tm.fr

Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67

PROCHAIN NUMÉRO sortie été 2013


OURS

R

RÉDACTEURS

Emmanuel Abela, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Franck Dupont, Anthony Gaborit, Justine Goepfert, Le Gouvernement, Sébastien Grisey, Virginie Joalland, Yassine Khelfa M’Sabah, Caroline Lévy, Stéphanie Linsingh, Flora-Lyse Mbella, Sébastien Ruffet, Vanessa Schmitz-Grucker, Philippe Schweyer, Claire Tourdot

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Rédactrice en chef mode Myriam Commot-Delon Direction artistique brokism

D

DESIGN GRAPHIQUE

brokism, Laurence Bentz

S

STYLISTES

Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy

A

ASSISTANTS STYLISME

Anthony Gaborit, Justine Goepfert

P

PHOTOGRAPHES

Julian Benini, Alexis Delon / Preview, Le Gouvernement, Sébastien Grisey, Julien Mignot, Arno Paul, Tony Trichanh, Christophe Urbain

I

ILLUSTRATEURS

Responsable d’édition Sylvia Dubost

Laurence Bentz, Isaac Bonan, Laetitia Gorsy, nicopirate

Diffusion

STAGIAIRES COMMUNICATION ET DÉVELOPPEMENT

Zut ! Team + LD Diffusion www.distri-imprim.fr Commercialisation & developpement

Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer développement Allemagne et Suisse

Roland Anstett

S

Anthony Gaborit, Justine Goepfert, Yassine Khelfa M'Sabah

R

RETOUCHE NUMÉRIQUE

Emmanuel Van Hecke / Preview Camille Vogeleisen / Preview

M

MANNEQUIN

Sonny / Up Models

C

COIFFURE

Alexandre Lesmes / Avila

M

MAKE-UP

Jacques Uzzardi

ZUT ! 4

zut . 02 Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Sonny / Up Models www.upmodels.fr Robe DSQUARED2 chez Angle Droit. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : avril 2013 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

www . zutmagazine . com



SOMMAIRE

08 Éditorial 10 Courrier des lecteurs 12 Horoscope

Culture

14 Au bon parfum Donnez-nous du cuir !

Lifestyle

16 Madeleines

Le jukebox de nos vies

02

02

18 Melancolirama Lifestyle

Culture

brokism + bentz

Hypolite, Éric Bichon, Lor Lanier, Henri Meyer, Marion et Cyrille Leroy,

brokism + bentz

Métamorphose animale

20 Nancy vu par

28 Metz vu par

Z

Jacques Thill, Marie Rigaux, Julien Tomasina, Nathalie Filser, Julien Fortunat

38 Benjamin Biolay

40 Rodolphe Burger

98 Dossier Vintage

Tendances

Rencontre avec le triple étoilé Michelin Jean-Georges Klein dans son restaurant : l’Arnsbourg à Baerenthal. brokism + bentz

42 Dominique Répécaud

Entretien au long cours à l’occasion de la nouvelle édition du festival Musique Action.

48 Jean-Pierre Thibaudat

Rencontre avec un touche-à-tout passionné de théâtre, conseiller artistique du festival Passages.

52 Instant Flash

Richard et Romane Bohringer, Julie Gayet, Oxmo Puccino & Lescop

60 Just in

Les buzz culture du moment

62 Culture Zut !

C ZUT ! 6

116 Gastronomie

Incursion à la pâtisserie Adam à Nancy.

46 Michel Didym

Après Montaigne et Rossellini, le metteur en scène lorrain crée lui aussi son Voyage en Italie.

Retour vers le futur avec une sélection des acteurs et des boutiques les plus old school de la région.

112 Gastronomie

02

Le musicien propose des relectures personnelles des chansons mythiques du Velvet Underground.

Te n d a n c e s

Portrait et actualité de l’enfant terrible de la chanson française.

Z

Z

74 Série Mode Glimpsy

86 Raf Simons

Le créateur slalome entre Dior et Adidas : décryptage.

88 Must have

Le sac Ateliers Heschung x Bleu de Chauffe.

90 Copié-Collé Jodie Foster

92 Accessoires

Écran total & solaires sixties

94 Wanted

Quoi de neuf dans les boutiques ?

T

118 Sport

Zut ! se penche sur le foot en Lorraine et refait le match FC Metz vs AS Nancy-Lorraine.

124 Lifestyle Zut !

L


FREEMANTPORTER.COM

*JE SUIS LIBRE

FREEMAN STORE METZ - 11, RUE DE LA TÊTE D’OR


ÉDITO

—— LA CHANSON DES FRÈRES JUMEAUX Par Philippe Schweyer

Francoise Dorleac et Catherine Deneuve dans Les Demoiselles de Rochefort, un film de Jacques Demy. Photo : Hélène Jeanbrau © 1996 Cine Tamaris.

ZUT Strasbourg et ZUT Lorraine Nous sommes deux frères jumeaux Nés sous le signe des gémeaux Mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do Tous les deux magazines Ayant eu des clients très tôt Mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do ZUT Strasbourg Nous fûmes tous deux élevés par Bruno Qui pour nous se priva, travailla vaillamment ZUT Lorraine Il voulait de nous faire des réussites Et pour cela vendit toute sa vie des frites (et des pubs) ZUT Strasbourg et ZUT Lorraine Nous sommes tous deux créés par des gens sympas Cela ne se voit pas, mais quand nous sommes lus Nous avons tous deux dans nos pages C’est fou... ZUT Strasbourg ... un style inimitable...

ZUT ! 8

ZUT Lorraine ... qui n’appartient qu’à eux ZUT Strasbourg et ZUT Lorraine Nous sommes deux frères jumeaux, nés sous le signe des gémeaux Mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do Aimant la culture, la mode et la photo Mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do. ZUT Strasbourg Nous sommes tous deux joyeux et ingénus... ZUT Lorraine ... attendant de nos lecteurs ce qu’il est convenu... ZUT Strasbourg ... d’appeler coup de foudre... ZUT Lorraine ... ou sauvage passion...


Lilith Nancy, 46 rue Stanislas - 54000 t. 03 83 36 50 25 - www.lilith.fr LUNN / Chaussures CHIE MIHARA, TRIPPEN / Maroquinerie IL BISONTE / Accessoires LA FIANCÉE DU MÉKONG


CO U R R I E R D E S LE C T E U R S

LES AMIS DE VOS AMIS Une lectrice qui prend Zut ! pour un ovni, une autre qui le trouve « über cool ». Un lecteur qui doute de tout, une autre qui voudrait faire venir Michel Houellebecq en Lorraine… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! —— Par Philippe Schweyer

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CHER ZUT !

Je suis très contente de vous avoir vu arriver en Lorraine, même si je me suis d’abord demandé quel était cet ovni ! Comment faites vous pour réussir à faire un magazine aussi qualitatif et à le distribuer gratuitement ?! J’en suis très heureuse hein, ne vous méprenez pas, je le prends même un peu comme un cadeau que vous nous faites quand je le trouve chez mon coiffeur préféré ! C’est comme un trésor, je l’emmène avec moi, je le dévore d’un bout à l’autre, et ne le prête qu’à mes meilleurs amis. D’ailleurs, ils me demandent parfois où je le trouve mais moi je ne veux pas dévoiler ma cachette. Pourriezvous leur donner quelques pistes ? — Céline

CHÈRE CÉLINE,

Vos amis sont vraiment des empotés ! Zut ! est diffusé dans les boutiques, les lieux culturels, les bars et les restaurants sympa. ——

CHER ZUT !

Je vais faire court. Existe t-il une édition Lorraine de Philippe Schweyer ? Cette fabuleuse personne qui irradie vos éditos ? Bisous. — Cécile

CHÈRE CÉCILE,

Ne confondez pas le courrier des lecteurs avec le courrier du cœur. À bon entendeur, salut !

ZUT ! 10

——

HEY ZUT !

Je ne sais pas qui se cache derrière ce mag, parce que je le trouve über cool... J’ai beau faire mon enquête auprès de la hype messine, personne ne sait me répondre... Ce n’est pas faute de l’emporter partout avec moi pour me détendre entre midi, et d’en parler autour de moi dès que je peux. Zut !, dis-moi : es-tu vraiment lorrain ou bien ? PS : Que faut-il faire pour être shootée dans la rubrique Urban Styles ? Parce que je vis à Metz et travaille à Nancy, je peux me rendre disponible, j’ai un trop bon look. À bon entendeur... — Laurène (plus 57 que 54)

HEY LAURÈNE,

Même s’il a un grand frère à Strasbourg, Zut ! est un magazine 100% lorrain. Le meilleur conseil à te donner si tu veux te faire shooter, c’est de peaufiner ton look au maximum et de sillonner les rues de Nancy et de Metz jusqu’à ce que Caroline finisse par te repérer ! ——

HUM ZUT!

Est-ce qu’il y a vraiment des gens qui vous écrivent ? Parfois, j’ai l’impression que votre courrier des lecteurs est complètement bidonné… — Marcel

HUM MARCEL

Je peux vous affirmer droit dans les yeux que tous les courriers publiés sont de vrais courriers. Nous n’avons de la place que pour les meilleurs (on a fait une exception pour vous).

WELL ZUT !

Je suis une grand fan de Michel Houellebecq, pourriez-vous lui demander s’il envisage d’écrire un roman qui se passerait en Lorraine ? — Sonia

WELL SONIA

Très bonne idée. Je suis convaincu que Michel Houellebecq pourrait retrouver l’inspiration grâce à vous et vos copines amatrices (de littérature contemporaine). ——

CIAO ZUT !

Pourquoi est-ce que vous ne parlez que de ce qui se passe à Metz et Nancy ? Je suis allé voir une superbe exposition au Musée de la faïence à Sarreguemines. Il n’y a pas que le Centre Pompidou-Metz en Lorraine ! — Laetitia

CIAO LAETITIA,

Bon, c’est vrai qu’on a zappé l’expo de Gérard Brand au Musée de la faïence, mais elle a eu droit à un bel article dans le dernier numéro de Novo. Afin de nous faire pardonner, vous allez recevoir par la poste deux invitations pour passer une journée au Centre PompidouMetz en compagnie de votre amoureux ou d’une amie. Elle est pas belle la vie grâce à Zut ! ?



HOROSCOPE Par Philippe Schweyer

Bélier

Il est grand temps de vous remettre en question et de donner un sens à votre vie. Heureusement, à votre âge, tout est encore possible. Et si vous commenciez par arrêter de vous mentir ? Hum…

Taureau

Un taureau ça va, deux taureaux bonjour les dégâts ! Attention à ne pas fréquenter trop de taureaux au bureau, ça pourrait vous rendre chèvre.

Gémeaux

Vous êtes né sous le signe des gémeaux et vos lampes Knappa de chez Ikea sont recouvertes d’une couche de poussière ? Pas la peine d’en faire une chanson : même si elle est bonne, une chanson ne fait pas le ménage.

Cancer

Il y a des jours où vous avez l’impression d’être sur le point de craquer ? Faites un break. Prenez du crack et/ou du recul et/ou un bon bain et/ou une bonne cuite. Rien de tel que de se mettre la tête à l’envers pour repartir du bon pied sur le chemin cabossé de la vie.

ZUT ! 12

Lion

Vous ne rugissez plus de plaisir, votre sex-appeal est déchargé et ça fait longtemps que vous ne séduisez plus personne. Heureusement, affronter la réalité n’est pas vraiment votre truc…

Vierge

Même si pour vous la vie est plutôt agréable, rien n’est acquis. Restez sur vos gardes. Un coup du sort pourrait tout remettre en question (évitez les Sofitel).

Sagittaire

Vous qui avez constamment le nez dans le guidon, faites une pause. Prenez le temps d’espionner vos collègues et amusez-vous à écouter leurs conversations secrètes aux toilettes. Vous verrez qu’ils n’ont rien d’intelligent à se dire et qu’ils s’agitent comme des fourmis pour pas grand chose…

Capricorne

Vous rêvez d’ouvrir un compte en Suisse et de vous présenter aux élections ? Ne faites pas l’idiot.

Balance

Votre perfection et votre intelligence font des envieux dans votre entourage. Laissez-vous pousser les poils du nez, goinfrez-vous de trucs gras et devenez idiot en regardant la télé le matin. Vous pouvez aussi changer d’amis, mais ça prend un peu de temps.

Scorpion

Pour vous c’est le calme plat. Rien à signaler. Votre vie est ennuyeuse à mourir. On dirait presque un bouquin de Marc Levy. À moins que vous n’ayez quelque chose à cacher ?

Verseau

Vous êtes meilleur que tout le monde dans tous les domaines. Pas la peine d’en rajouter. Restez discret… et modeste.

Poisson

On ne peut que vous féliciter pour votre attachement à Zut !, mais la prochaine fois qu’on essayera de vous subtiliser votre magazine préféré, évitez d’avoir la peau verte et de hurler en arrachant vos vêtements. Avec vos conneries, vous risquez de perdre vos amis et de faire peur aux enfants…


nancy - 44 rue St Jean - www.maurice-freres.com


03

CHRONIQUE

AU BON PARFUM

— Par Sylvia Dubost — Illustration Lætitia Gorsy

D O N N E Z-N O U S DU CUIR !

Certaines matières sont duelles, et le cuir est de celles-là. La mode lui a conféré une aura sulfureuse, à la sexualité offensive. Gainée et harnachée, la femme portant cuir est soumise ou dominatrice. Les codes sont évidents. En parfumerie en revanche, tantôt âcre et sec ou plus moelleux, le cuir n’est qu’ambiguïté : il a toujours un côté androgyne. Racé et toujours d’un chic sans ostentation, il reste associé aux parfums masculins… ou à la garçonne des années 20. Son histoire en parfumerie est difficile à retracer avec précision. Son succès dans les années folles est lié à la vogue du « cuir de Russie », une méthode de tannage à base d’huile de bouleau. La légende raconte que les guerriers cosaques frottaient leurs bottes contre les arbres pour les imperméabiliser. D’abord utilisé pour parfumer le papier, le « cuir de Russie » est repris en parfumerie et, au début du XXe, nombreuses sont les maisons à en proposer leur version. Des parfums guerriers pour hommes chevauchant dans la steppe. La révolution de 1917 et la vague d’émigration de l’aristocratie russe à Paris ne font que renforcer son succès. À cette époque, les jupes raccourcissent, les cheveux aussi, et les femmes se mettent à fumer… Elles empruntent le parfum de leur époux et, frondeuses, adoptent ainsi Le Tabac blond de Caron (Ernest Beaux, 1919), dont l’accord fleuri épicé et chypre boisé peut rappeler le cuir. En 1924, Gabrielle Chanel, maîtresse du Grand duc Dimitri Pavlovich, crée des costumes pour les Ballets russes de Diaghilev et lance, toujours avec Ernest Beaux, son Cuir de Russie. Plus doux, plus moelleux, plus fleuri que ceux commercialisés jusqu’alors, c’est un parfum d’un raffinement extrême. Le cuir devient alors féminin. Une féminité émancipée et choquante, en pantalon et fume-cigarette. Aujourd’hui, le Cuir de Russie de Chanel paraît bien sage comparé à d’autres cuirs nés plus tard, comme Scandal de Lanvin (André Fraysse, 1933, discontinué), Bandit de Piguet (Germaine Cellier, 1944) ou Cabochard de Grès (Bernard Chant, 1959). Des cuirs violents,

ZUT ! 14

revendicatifs, engagés… et difficiles à apprivoiser ! Bien loin de cette note « daim », plus veloutée et censément plus féminine, avec laquelle on a tenté de moderniser le cuir (comme Daim Blond de Lutens, qui me donne personnellement la sensation d’être coincée dans un sac à main). Les rares cuirs encore disponibles dans la parfumerie de masse sont à mille lieux de ceux des débuts. Ils ont perdu toute leur force et il ne reste plus grand chose de cette femme émancipée qu’ils célébraient. Curieux virage de l’histoire, ils évoquent désormais une bourgeoise bon ton bien plus qu’une aviatrice…

Mes cuirs préférés Royal English Leather, Creed (date invérifiable). Doux, poudré, mais racé, comme une Heure bleue au masculin. Cuir ottoman, Parfums d’empire (2006). Un cuir épicé et orangé, bien plus beau, à mon grand désespoir, sur la peau de mon fiancé… Cuir mauresque, Serge Lutens (Christopher Sheldrake, 1996). Très brûlé et assez brutal, il oscille entre la diva et le hippie. Cuir de Russie, Chanel (Ernest Beaux, 1919). À porter en tailleur pantalon, en fumant au casino… Dzing !, L’artisan parfumeur (Olivia Giacobetti, 1999). Un cuir praliné, gourmand et fauve. Bandit, Robert Piguet (Germaine Cellier, 1944). Froid et mauvaise fille, sa reformulation l’a malheureusement aplati… Leather Oud, Collection privée Dior (François Demachy, 2010). Un cuir boisé exotique et sensationnel !


VALER Joaillier ~ Horloger Diamantaire ~ Créateur

OMEGA TAG HUEUR BREITLING BELL & ROSS FREY WILLE MILUS SWISS KUBIK JAEGER LECOULTRE BRACELETS NATO CHAUMET CHOPARD PIAGET MESSIKA HERMÈS DINH VAN HUBLOT LOUPIDOU

29-31, rue Saint-Dizier - Nancy - 03 83 36 56 31


03

CHRONIQUE

MADELEINES…

— Par Franck Dupont

LE JUKEBOX DE NOS VIES C’était un après-midi de fin d’année scolaire comme les autres. La boum battait son plein et les classes de troisième s’agitaient comme des papillons nocturnes à qui on aurait promis le soleil. Avec quelques autres, je m’abstenais. Car les vrais durs ne dansent pas, chez Norman Mailer comme à Herserange. Et aussi un peu parce que les creepers à triple semelle n’ont jamais fait bon ménage avec les saillies discoïdes et fluos d’Imagination ou des Gibson Brothers. Quand des têtes inconnues qu’on nous présentera comme la bande de Longlaville sont arrivées. Et avec elles, au moins un frère de creepers, intarissable. Il nous vend la montée au lycée mieux que n’importe quel conseiller d’orientation. L’an prochain, en seconde, il y aura des moments d’autonomie que l’administration aimerait appeler « heures de permanence » mais que personne ne respecte, faute de personnel et de moyens. À nous les remparts Vauban, la buissonnière et les bars. F. nous reprend : pas les bars, mais le bar ! Car il y a à Longwy un lieu où tout ce qui compte de vague nouvelle et autre punkitude se réunit à l’envi et peut disposer du juke-box à sa guise. Le rendez-vous est pris à la porte le samedi suivant car pour entrer chez Mémé – c’est le nom de cet oasis­– il faut être intronisé. Deux salles plutôt impersonnelles. La première héberge le zinc, un baby-foot dès l’entrée et des habitués du comptoir et de la palabre qui semblent avoir fait naguère les beaux jours de la sidérurgie. Les visages sont ronds ou émaciés, les cheveux ras ou hérissés, les couvre-chefs rares et fiers, les rires partagés. On accède à la deuxième salle en gravissant quelques marches ; elle n’est que l’annexe de la première car quelque peu coupée du tumulte. Et entre les deux aires, trône le jukebox…

ZUT ! 16

L’Histoire se rappellera que le premier disque « déviant » toléré par Robert, le défunt mari d’Evelyne la patronne, fut Sound of the Suburbs des Members. Mon histoire chez Mémé a commencé par le 165A : Jah War des Ruts. Je ne retiendrai jamais d’autre combinaison car même à l’aveugle, le chant de cette machine a toujours harmonieusement rythmé mes heures de permanence ou de vacance. À chaque nouvel entrant son rituel, une pièce pour marquer son territoire et s’attirer les faveurs de l’assemblée. You’ve got my number (why don’t you use it ?). Going underground. White Man in Hammersmith Palais. Golden Brown. Charlotte Sometimes. Dear Prudence. Le jukebox a vu naître des vague(lette)s et les spiky hair se fondre en mèches barrant les visages. Autour de lui, des micro-chapelles, des départs et d’éternels retours. Certains, virés par la porte pour éthylisme aggravé, semblaient revenir par le jukebox avec un disque sous le bras en guise d’offrande. Des oubliés réapparaissaient avec une cargaison de vinyles pêchée outre-manche pour influencer l’opinion. Mais quand la patronne l’exigeait, on laissait Brel entamer un spleen flamand qui forçait le respect. Aujourd’hui, le bar n’est plus. Il a été tour à tour transformé en un magasin de vêtements pour enfants puis, tout récemment, pour (jeunes) adultes ; car la nouvelle propriétaire a une famille, une histoire et elle entend bien le faire savoir. Le devenir du jukebox de chez Mémé reste un mystère mais la machine s’est essaimée. Et ceux qui l’ont alimenté hier sont maintenant banquiers, garagistes, éducateurs, chômeurs ou portés disparus mais ils la nourrissent encore, ensemble, dans une portion d’espace numérique (surveillée).


RENCONTRES ÉQUESTRES

22&23

3e ÉDITION

de Lunéville

Château des Lumières ENTRÉE LIBRE

juin 2013 9 juin

PAO CG54 DIRCOM Y. Husson - © illustration Tati Mouzo

Concours international d’attelage de tradition

150 chevaux et poneys Contact et réservation : 03 83 76 04 75

Programme complet sur www.chateauluneville.cg54.fr


03

CHRONIQUE

ZUT ! 18

MELANCOLIRAMA

— Par Nicopirate


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ICA-ZUT-LORR-04-13. Illustrations non contractuelles. (1) Loi Duflot : réduction d’impôt de 18% pour l’acquisition d’un appartement neuf sous réserve de signature de l’acte authentique de vente entre le 01/01/2013 et le 30/06/2013 pour les zones B2 (sauf dérogation préfectorale), et jusqu’au 31/12/2016 pour les zones A1, A2, B1. Selon conditions d’éligibilité et dans la limite d’un montant total de 300 000 €. Le non-respect des engagements de location entraîne la perte du bénéfice des incitations fiscales. Renseignement auprès de nos conseillers commerciaux. ICADE PROMOTION - S.A.S.U. AU CAPITAL DE 29 683 456 € - « MILLÉNAIRE 1 » 35 RUE DE LA GARE - 75168 PARIS CEDEX 19 - RCS PARIS 784 606 576.


Réalisation Myriam Commot-Delon

NANCY VU PAR Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.

ZUT ! 20


HYPOLITE 44 ans Plasticienne

O Ù ? Galerie NaMiMa

« Créée en 2011 au sein de l’École nationale supérieure d’art (ENSA), cette galerie, dont le nom est un acronyme de Nano-Micro-Macro, met l’accent sur les rapports d’ échelle, de mouvement, d’espace et de temps. C’est pour moi le lieu le plus contemporain de la ville, d’accès libre aux horaires d’ouverture de l’ école ! Un lieu d’expérimentation où je découvre les valeurs qui nourrissent mon travail : tout est processus, tout est amorce. »

P H OTO A rno Paul

MER 27 MARS

Perfecto et blouse en voile, Ba&sh au Printemps.

SON ACTU.

Exposition Landscape à la Bibliothèque Universitaire de Lettres, du 22 avril au 23 mai. Vernissage le 06 mai à 18h. 46, avenue de la Libération à Nancy hypolite-peinture.fr Œuvre : Luc Pichon, Sans titre (Fake wall drawing), exposition À partir d’ici / Distance retour, diplômés de l’école de Nancy 2012, commissariat Harold Guérin

21 ZUT !


JEU 28 MARS

Manager de Chapelier Fou et de Filiamotsa pour Stylobrique

ÉRIC BICHON 34 ans

P H OTO A rno Paul

Blouson en cuir et pull en lin Hartford, les deux chez Tolub

O Ù ? Le Caméo Commanderie

——— « Un lieu historique du cinéma indépendant à Nancy, que j’ai beaucoup fréquenté... avant de devenir papa ! Le terme ”Art et Essai” est un label d’ état, il implique de facto un engagement artistique dans la programmation, un soutien à l’ émergence et aux formes nouvelles. Il serait temps d’appliquer ce principe aux musiques actuelles... »

ZUT ! 22

SON ACTU.

Le 7 mai, soirée Beats In Motion #1 à L’Ostra Club à Nancy avec Souleance (live + dj set) et Chapelier Fou (dj set). Le 15 mai, Oreilles Synchroniques (création avec Filiamotsa et 5 jeunes déficients auditifs) à Musique Action à Vandœuvre. Le 4 juillet, Chapelier Fou aux Eurockéennes 2013. Lancement imminent de www.stylobrique.org


LOR L ANIER 31 ans

JEU 28 MARS

Responsable pédagogique Écoles de Condé – Nancy

P H OTO A rno Paul

Veste et pull en jacquard de coton, Lilith

O Ù ? Écoles de Condé (ancien couvent)

——— « Quand j’ai découvert Nancy, mon compagnon m’a emmené ici : un endroit hors du temps et une vue imprenable sur la ville ! Puis j’ai découvert l’École de Condé, travaillé dans celle de Lyon et deux ans plus tard, j’ai pris mes fonctions dans celle de Nancy. Le parc de la Cure d’Air dans lequel elle se niche est devenu un lieu architecturalement très fort pour moi… »

SON ACTU.

Exposition des étudiants de 2e année du Cycle Supérieur de Photographie à la Galerie Lillebonne, vernissage le 15 mai. Le 16 mai, défilé de mode des élèves de BTS Design Mode dans le salon d’honneur de la mairie de Nancy. Écoles de Condé Nancy 64, rue Marquette 03 83 98 29 44 www.ecoles-conde.com

23 ZUT !


HENRI MEYER 59 ans

JEU 28 MARS

Directeur de création de l ’agence bbcom

P H OTO Julian B enini

Veste et chemise Dolce & Gabbana chez Tolub.

O Ù ? À la brasserie L’ Institut

——— « C’est un de mes lieux préférés à Nancy. Il date de 1903 et le décor n’a pas été dénaturé… Je m’y rends chaque vendredi midi et j’y retrouve des amis, des habitués des lieux… pour un déjeuner qui se prolonge souvent ! Bruno Ballureau, qui y sert l’une des meilleures adresses de cuisine de bistrot de la ville, est une autre bonne raison pour ne pas rater ce rendez-vous. »

ZUT ! 24

SON ACTU.

Après la campagne du Denier de l’Église, lancée en mars en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges et qui a fait le buzz dans les médias nationaux, la campagne Renaissance Nancy 2013 sera déployée à partir de mai 2013. www.bb-com.com


24 MAI / 16 JUIN MIDI À MINUIT ENTRÉE LIBRE

RENAISSANCENANCY2013

MOMENTSD’INVENTION INVITATION À UN VOYAGE POUR DEMAIN ET APRÈS PLACE CHARLES III / NANCY

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PROJECTIONS, EXPOSITIONS INTERACTIVES, INSTALLATIONS NUMÉRIQUES, PERFORMANCES PLASTIQUES, FLASHMOBS, RENCONTRES AVEC DES GRANDS TÉMOINS : DES MOMENTS ÉTONNANTS, DÉTONNANTS, POUR TOUS. AUTRES RENDEZ-VOUS DE LA CRÉATIONCONTEMPORAINE - ACCÈS LIBRE ENQUÊTEDEL’ANGE EXPOSITION, GALERIE NANCY THERMAL TRAITSD’UNION COMMANDE PUBLIQUE DE ROBERT STADLER, ENSEMBLE POIREL - ŒUVRE IN SITU (ÉTÉ 2013) VO IR L A VIDÉO

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CYRILLE & MARION LEROY

JEU 28 MARS

24 et 26 ans

Fleuristes

P H OTO Julian B enini

Cyrille : blouson en daim et chemise Hartford, gilet sans manches Hackett, le tout chez Tolub. Marion : veste en coton, blouse et jupe en soie Lilith.

O Ù ? Rue Saint Nicolas

——— «C’est la rue où l’on a installé notre boutique-atelier en arrivant à Nancy de notre Belgique natale ! On nous avait proposé des locaux dans la vieille ville mais on s’est tout de suite plu dans ce quartier plus cosmopolite et cette rue très vivante, qui bouge et qui compile de jeunes enseignes avec une vie de quartier animée. »

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LEUR ACTU.

Partenariat avec la marque Serax, arrivée d’une série limitée de statuettes de l’île de Pâques (créations d’un artiste lillois) et, toujours, recherche d’idées originales et d’artistes à mettre en scène au milieu du végétal... Memento Flori 27, rue Saint Nicolas 03 83 30 38 66 www.memento-flori.fr


Sauna et hammam d’exception D is t r ib u t e u r e x c l u si f K L A F S d e p u i s 2 5 a n s S h o w - r o o m 200m 2 s u r R D V / SORE DI-H E NRY - 6 83 70 ORB E Y - 03 89 71 21 50

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Réalisation Caroline Lévy

METZ VU PAR Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.

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JACQUES THILL 53 ans

Coiffeur

VEN 22 MARS O Ù ? Eglise Saint-Pierre-aux-Nonnains

——— « Cette construction galloromaine est symbolique pour Metz. Elle a connu dif férentes af fectations pour f inalement devenir un lieu culturel. Avec sa vue imprenable sur la ville, la Moselle et le Saint-Quentin, c’est un bonheur de venir s’y promener… »

P H OTO Julian B enini

SON ACTU.

Ambassadeur de la marque L’Oréal. Organisation d’un show coiffure à Paris en septembre. Préparation d’une émission de télé-réalité autour de la coiffure.

Chemise Dior, chèche et veste en denim Gucci, pardessus avec col en cuir Corneliani, le tout chez TED.

www.jacquesthill.com 29 ZUT !


JEU 21 MARS

MARIE RIGAUX 65 ans

Porteur de projet Innodesign

P H OTO S ébastien G risey

Veste Courrèges au Printemps Metz.

O Ù ? École des Arts et Métiers

——— « Je suis sensible à la volonté de cette école, qui forme les ingénieurs de demain, de s’ouvrir à l’art. Une passerelle nécessaire entre les notions d’ innovation et de design dans une démarche créative. Des perspectives encourageantes que je soutiens… »

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SON ACTU.

1er salon INNODESIGN, rendez-vous des entreprises innovantes et des professionnels du design, du 6 au 9 juin au Parc des expositions de Metz. Prochain salon art.metz en 2014. www.innodesign-metz.com


JEU 21 MARS

JULIEN TOMASINA 27 ans

Chargé de communication au Conseil Régional de Lorraine

P H OTO S ébastien G risey

T-shirt, chino et chemise en denim Freeman T. Porter.

O Ù ? Porte des Allemands

——— « J’ai vécu plusieurs années en face de ce monument qui me fascine depuis l’enfance. Aujourd’ hui, un grand chantier est lancé pour transformer cette porte magnif ique mais un peu “triste” en un lieu de vie animé. Une future adresse pour f lâner sur les bords de la Seille les soirs d’ été… »

SON ACTU.

Concert gratuit des finalistes du festival des Musiques des Lycéens et des Apprentis (FML), organisé par la Région Lorraine, le 15 mai à 14h30 au Galaxie d’Amnéville. www.lorraine.eu

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VEN 22 MARS

NATHALIE FILSER 47 ans Directrice de l ’ École supérieure d ’Art de Lorraine

P H OTO S ébastien G risey

Veste façon trench Burberry London et foulard en soie Gucci, le tout chez TED.

O Ù ? Maison de Rabelais

——— « Rabelais a quelque chose de voluptueux, d’excessif et de truculent. J’aime l’ idée que cet humaniste complet ait pu résider ici un jour… Transformé aujourd’ hui en terrasse de café mais aussi en espace d’expositions et de concerts, c’est un lieu de vie à son image de bon vivant ! »

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SON ACTU.

Courts-métrages de l’atelier Cinéma de l’école, le 30 mai au Cinéma Palace. Exposition Gris Fifty Fifty du Bureau du Dessin des écoles d’art de Strasbourg, Mulhouse, Epinal, Nancy et Metz. Exposition des diplômes de l’ESAL, mi-juin dans la galerie de l’école. www.esamm-metzmetropole.fr


MUDAM L UX E MB O U R G 23 / 03 / 2013 – 0 8 / 0 9 / 2 0 1 3

L’IMAGE PAPILLON MATHIEU KLEYEBE ABONNENC, DOVE ALLOUCHE, LONNIE VAN BRUMMELEN & SIEBREN DE HAAN, MOYRA DAVEY, TACITA DEAN, JASON DODGE, FELIX GONZALEZ-TORRES, IAN KIAER, JOCHEN LEMPERT, ZOE LEONARD, HELEN MIRRA, DOMINIQUE PETITGAND, JOHN STEZAKER, DANH VO, TRIS VONNA-MICHELL Moyra Davey, L’Image fantôme, 2012 (detail), Courtesy the artist and Murray Guy, New York © Photo: Rémi Villaggi

Mudam Luxembourg Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean

info@mudam.lu www.mudam.lu


VEN 27 MARS

JULIEN FORTUNAT 35 ans

Propriétaire de la boutique Angle Droit

P H OTO S ébastien G risey

Blouson en cuir, t-shirt et pantalon en lainage, Maison Martin Margiela chez Angle Droit.

O Ù ? En Fournirue

——— « Ce fut ma première boutique, ouverte en 1999, aujourd’ hui vide et située à quelques mètres de la nouvelle. Avant Angle Droit, elle appartenait au plus vieil opticien-horloger de la ville, d’où cette vitrine que j’avais conser vée à l’ époque, avec son accumulation de cadrans. »

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SON ACTU.

Arrivée fin mai de la grande ligne d’Alexander Wang, au style urbain-grunge à l’androgynie raffinée, et de son sac signature – déjà un classique – : le Rocco, au look minimal et à la base cloutée ! 82-84, En Fournirue - 03 87 76 07 62 www.angle-droit.com


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Culture

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MUSIQUE

L'HISTOIRE D'UN GARÇON Le public français adore Benjamin Biolay ! Et ça n’a pas toujours été le cas. Mort et résurrection de celui qui s’est toujours refusé à jouer les enfants terribles de la chanson française.

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—— Par Emmanuel Abela Photo Alexis Delon ——

Il est amusant parfois de se projeter dix ans en arrière pour mieux situer les choses. Mars 2003 : Benjamin Biolay a 30 ans, il a remporté la Victoire de la musique de l’Album révélation l’année précédente, après une prestation scénique télévisée absolument sublime de La Monotonie ; on associe son nom à celui de Keren Ann, au succès de Chambre avec vue du faux gentil Henri Salvador ; il s’apprête à sortir son deuxième album, Négatif, au printemps. Les premières copies – souvenons-nous des “copy controlled” en pleine parano anti-piratage – circulent parmi les journalistes. Nul doute possible, la prochaine grande figure de la chanson française est là ! Pop, folk, chanson, tout semble réuni, avec ce soin apporté aux arrangements. L’homme est fin, il est cultivé, il est frondeur. Il devrait réussir, il va malheureusement sombrer. On pourra s’interroger longuement sur le malentendu qui va faire de lui le mauvais garçon, L’Enfant terrible, de toute une génération, mais peut-être l’a-t-il signifié lui-même : « Je suis négatif. » Sauf qu’une chanson n’est pas la vie, et sa manière de s’en prendre à la nouvelle chanson française dont on mesure aujourd’hui le désastre, était sans doute la meilleure attitude possible. Que lui reprochaiton alors : d’ouvrir sa gueule, de ne pas jouer le jeu, et pire que cela d’affirmer des opinions politiques ? Tout cela associé avec l’idée de l’enfant gâté qui ne se satisfait pas de sa situation – allusion à son mariage avec Chiara Mastroianni –, le met malheureusement sur la touche. Il en reste quand même une poignée de chefs d’œuvre, ses Melody Nelson à lui, notamment le magnifique À l’Origine, puis Trash Yéyé. Nous l’avions rencontré à l’époque, au moment d’une ultime tentative de reconquête sous la bannière

Virgin, c’était en septembre 2007. Le concert à la Cigale manifestait quelque chose de l’ordre du malaise – Benjamin Biolay n’est pas, et ne sera jamais un personnage scénique très intéressant, même si sa position malaisée le rend incroyablement attachant. Au détour d’une discussion informelle autour de François Truffaut, de McCartney et de la scène ouest française, Etienne Daho and co – « Elli [Medeiros], Jacno et Etienne sont des mutants, tout était à inventer, j’apprécie leurs velléités » –, il nous disait alors son amour immodéré pour la pop en général et sa nouvelle quête de lumière. Il nous affirmait également sa volonté d’établir une relation équilibrée à sa maison de disque – « La maison de disque, comme tout partenaire, il faut la challenger, elle a tendance à tout déshumaniser. Je suis tendre avec chacun des individus isolés, je les aime beaucoup dans la vie, mais une maison de disque c’est une machine de guerre ! […] J’ai eu une relation forte avec ma maison de disque, j’ai toujours été dans la même, et je n’ai pas l’intention d’en changer. » Mais ces années-là, on s’en souvient, sont les années d’une profonde mutation, il ne se passe pas une saison sans son lot de licenciements, ça marche pour le personnel, ça marche pour les artistes. Après le demi-échec commercial de Trash Yéyé, Biolay ne sait s’il va rebondir, et c’est le cinéma qui le sauve. Il est assez symptomatique de constater que l’année 2008 est l’année où il a le plus tourné, pas moins de trois films en un an : Didine de Vincent Dietschy, C’est pour quand ?, un court métrage de Katia Lewkowicz – qu’il retrouve en 2011 avec le plaisant Pourquoi tu pleures ? – et Stella de Sylvie Verheyde. Sont-ce ces apparitions filmées qui finissent par le rendre très familier du public ? Mais le malen-

tendu semble se dissiper progressivement et le lien enfin s’établir. La base très fidèle de ses fans depuis ses débuts continue de jouer les apôtres et le succès pointe enfin à l’horizon à l’occasion de la sortie de La Superbe, très bon disque publié chez naïve qui contient sa part d’intimité, mais ni plus ni moins que les enregistrements précédents. Les choses ont cependant changé : le public est enfin prêt à accueillir celui qu’il a poussé sur la touche, la profession ou les journalistes font de même et l’auréolent. On le sait, en France, on aime brûler ce qu’on a adoré, mais on aime également exhumer ceux qu’on a trop vite enterrés. En cela, le parcours de Benjamin Biolay ressemble un peu à celui de certains de ses éminents devanciers, on pense à Gainsbourg ou même à Bashung. Il partage avec eux cette conviction intime de la musique. Le cliché veut qu’il soit comme le premier un compositeur à femmes et comme le second qu’il lorgne vers des horizons plus ou moins lointains, l’Angleterre et la pop, mais aussi les US et le hip hop, pour éprouver sa manière très française d’aborder la composition. On peut l’avouer : en mécréants que nous sommes, nous avions un peu boudé son dernier-né, Vengeance, mais une écoute tardive nous dit que le garçon n’a rien perdu de sa superbe, qu’il reste aujourd’hui bien au-dessus du lot, qu’il est prêt à régner pour bien longtemps encore et que plus rien ne lui sera refusé, jamais. Benjamin Biolay en concert le 29 mai au Théâtre Municipal de Thionville et le 30 mai à L’Autre Canal à Nancy

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MUSIQUES

E N F A N T D U V E LV E T Depuis 2010, RODOLPHE BURGER revisite sur scène le répertoire du Velvet Underground, avec un choix de titres ciblés : des classiques mais aussi des pépites moins connues du grand public.

—— Par Emmanuel Abela Photos Julien Mignot ——

On connaît l’importance de la reprise chez Rodolphe Burger. L’exercice lui est familier, et bon nombre de ses albums, aussi bien avec Kat Onoma qu’en solo, comprennent des relectures personnelles de morceaux emblématiques. Ça avait été le cas avec Radioactivity de Kraftwerk, mais aussi The Passenger d’Iggy Pop sur son premier album solo Cheval Mouvement, Play With Fire des Rolling Stones et Moonshiner de Bob Dylan sur Meteor Show. C’est justement sur ce deuxième album solo qu’on trouve la composition A Velvet Underground Song That I Like To Sing, un titre dont il se souviendra quand il s’agira de baptiser son album de reprises du célèbre groupe new-yorkais. S’il admet lui-même que sa découverte fut tardive, en 1976, il affirme bien volontiers que ce groupe lui a sauvé la vie à 20 ans alors qu’il pensait avoir tourné la page du rock’n’roll. « D’autres musiques me passionnaient, notamment un certain jazz radical, dont j’ai appris plus tard qu’il était la référence cachée principale de Lou Reed et John Cale (ils n’avaient qu’à se déplacer de quelques blocks pour assister dans le Lower East Side aux répétitions d’Ornette Coleman). » Cette découverte du Velvet s’est révélée décisive dans son parcours ; elle lui signifiait que le rock n’était pas une affaire strictement adolescente, mais qu’elle pouvait exprimer sa part de maturité artistique. Le rock, c’était ce son de guitare qui l’avait tant fasciné chez Keith ZUT ! 40

Richards lors d’un concert des Rolling Stones à la même époque aux Abattoirs, à Paris, mais c’était aussi cette approche qui marquait la volonté de défricher des territoires nouveaux en jetant des passerelles entre jazz, free-jazz, musique contemporaine et pop. Combien de journalistes ont fait le rapprochement entre le son de Kat Onoma et celui du Velvet, de manière aisée parfois, un peu fainéante souvent ? La filiation existe, elle existe peut-être moins dans le son que dans une attitude qui vise au décloisonnement. La constante référence à cette éventuelle influence aura conduit Kat Onoma, non pas à la renier mais à chercher à s’en affranchir. « Le groupe regrettait qu’on ne souligne pas assez tout ce qui le démarquait musicalement du Velvet », se souvient Rodolphe. Ça n’est donc que bien plus tard qu’il éprouve le besoin de reprendre le Velvet et s’accorde la possibilité de le faire. Il n’envisage pas alors de consacrer un set entier au Velvet, mais quand Yvon Tranchant, directeur de la Scène Nationale de Sète, lui propose de monter un spectacle complet en 2010, Rodolphe répond : banco. Il se fixe un objectif singulier : faire plus Velvet que le Velvet lui-même. Aucun mimétisme dans cette posture, non, juste un challenge particulier : chercher plus loin encore la sensation électrique, ce qui n’était pas la moindre des finalités notamment pour John Cale. Ce qui le séduit fondamentalement, et ce qui fait le cœur même de son approche – ce qui éventuellement le renseigne sur lui-même –, c’est cette dualité entre la tentation mélodique portée par Lou Reed qui finit par l’emporter majestueusement et la capacité de déstructurer plus propre

à John Cale – rétrospectivement, on mesure que les rôles étaient largement interchangeables. On l’oublie, mais le Velvet s’est rêvé en groupe populaire, Lou Reed s’imaginait à l’égal des Beatles, mais le dépit a fait qu’il a cherché à brouiller les pistes au point de chercher à saborder lui-même l’aventure à maintes reprises. « Je ne peux développer tous les aspects de cette ”influence” du Velvet, poursuit Rodolphe. Ce fut bien plus qu’une influence. À l’époque, leur rôle a été séminal, fondateur, et cela leur a échappé à eux-mêmes en grande partie. » Rodolphe Burger puise dans cette histoire une vitalité particulière, celle de l’acte créateur pur, qu’il déverse à coups de déferlantes soniques avec les compagnons qu’il a réunis pour l’occasion : les fidèles Julien Perreaudau et Alberto Malo, mais aussi Geoffrey Burton, guitariste post-punk émérite qui a croisé aussi bien Alain Bashung qu’Arno, la ravissante chanteuse belge Sarah Yu Zeebroek – membre de Hong Kong Dong avec Geoffrey Burton – qu’on découvre en troublante Nico, et Joan Guillon d’EZ3kiel, souvent embarqué dans les aventures les plus avant-gardistes initiées par le Strasbourgeois. Il résulte de ces rencontres un très beau projet scénique, entre mélopées pop – décidément, on aime Rodolphe quand il susurre Stephanie Says ou Sunday Morning – et déflagrations électriques free qui renouent avec le psychédélisme noir typiquement newyorkais. Rodolphe Burger, Le Velvet, le 06 juin à l’Arsenal à Metz 03 87 74 16 16 www.arsenal-metz.fr


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MUSIQUES

—— Par Emmanuel Abela Portrait Arno Paul ——

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L A CHASSE AUX PA P I L LO N S DOMINIQUE RÉPÉCAUD place la nouvelle édition du festival Musique Action sous le signe de la confrontation : les sons, les mots, les images. L’occasion de retracer un parcours qui lui permet, à la tête du CCAM de Vandœuvre, de favoriser une approche pluridisciplinaire.

La musique a toujours occupé une place à part dans votre vie. Peut-on revenir à l’instant déclencheur ? Oh la, ça n’est pas simple [rires]. J’ai vécu des expériences de différents types, chorale, instrumentale, et j’ai toujours témoigné d’un goût particulier pour la musique. Elle est présente pour moi depuis tout petit. La radio était un objet de fascination, à une époque où la télévision n’était pas encore là. J’ai été marqué par des chansons, je me souviens de mon premier coup de cœur poéticomusical : Georges Brassens. La puissance évocatrice d’une chanson comme L’Auvergnat par exemple, son positionnement politique, son apparente simplicité et son adresse très directe étaient des choses qui m’interpellaient. Parallèlement, je m’intéressais beaucoup à la musique symphonique et lyrique. Même si mes parents n’avaient rien à voir avec le milieu artistique, ils écoutaient de la musique. Ça peut faire sourire mais dans les pièces qui m’ont marqué très jeune, il y a La Moldau de Bedřich Smetana – pour moi, c’est l’une des premières pièces de musique progressive de l’histoire dans le sens où ce fleuve n’arrête pas d’avancer –, et puis La Symphonie des Jouets de Leopold Mozart, Pierre et le Loup de Prokofiev, Le Carnaval des Animaux de Saint-Saëns, des pièces pour enfants qui ont éveillé d’une certaine manière ce goût pour les différents niveaux de sens, direct ou un peu plus caché. Ma première relation avec le jazz, c’est Gershwin, Rhapsody in Blue et Un Américain à Paris. La découverte de ses œuvres a constitué un éveil au son des clarinettes et autres instruments à vent, qui m’ont amené à aimer par la suite Sidney Bechet, avant de glisser vers les saxophonistes à l’adolescence. Je restais très ouvert aux

nouvelles sonorités, les Beatles et les Rolling Stones dès 1963. J’avais 10 ans au moment de la déflagration Satisfaction en 1965. C’était la première fois que l’on entendait dans le poste un son de disto, ça peut paraître ridicule de nos jours, mais ce son-là nous a vrillé la tête. Là, pour moi, les choses commencent à changer : je quitte la culture classique et je découvre ces jeunes gens à cheveux longs qui avaient l’air très méchants [rires], mais qui nous emmenaient ailleurs. Vous avez vous-même été rapidement tenté par l’aventure de la guitare. À l’âge de 13 ans, en 1967, j’ai monté mon premier groupe avec mes jeunes voisins. Nous bricolions nous-mêmes nos instruments avec une approche très Do it yourself, sans même savoir ce que ça signifiait. J’ai toujours pratiqué dans des registres différents, mais à aucun moment je n’ai exprimé le désir de devenir un musicien professionnel ; j’ai toujours considéré que d’autres faisaient cela beaucoup mieux que moi. J’avais conscience de mes limites – les vrais génies, c’étaient des musiciens comme Jimi Hendrix et Robert Wyatt –, par contre, j’ai très tôt exprimé le désir de participer à l’organisation d’actions dans la région où j’habitais à l’époque, le Jura, à Lons-le-Saunier. Plus tard, quand je suis arrivé à Nancy, tout en poursuivant une activité professionnelle de nature très différente, j’ai participé comme bénévole dès 1982 aux actions encore balbutiantes du Centre Culturel André Malraux. Les choses se sont professionnalisées dès la mise en place de la première édition du festival Musique Action International, en 1984.

Vous en prenez la direction artistique dès 1987, tout en maintenant une activité musicale parallèle avec bon nombre de collaborations. Je ne sais plus exactement, mais j’apparais dans 45 enregistrements. Comme je suis passionné par l’improvisation je me suis retrouvé impliqué dans des projets rétrospectivement ambitieux, voire prestigieux, avec des artistes comme Pascal Comelade, Daunik Lazro, Lê Quan Ninh, Tenko, Frédéric Le Junter ou Jérôme Noetinger. Ces musiciens amis m’invitent en fonction de mes disponibilités, en sachant que j’ai très peu de temps pour la préparation, ce qui ne veut pas dire que ce sont des projets pris à la légère, loin de là ! En revanche, ce sont souvent des collaborations de très longue durée qui se construisent sur une relation fidèle… Votre parcours explique en partie l’ouverture d’esprit qu’on rencontre dans votre manière d’assurer la direction artistique du festival Musique Action. Oui, quand on a 14 ans et qu’on tombe sur Hendrix ou Soft Machine en 1969, ce sont des chocs qui restent présents plus de 40 ans plus tard. Et puis, j’ai eu cette chance à la fin du lycée et au début des mes études supérieures de me retrouver dans des villes comme Besançon ou Dijon, où tournait l’avant-garde du rock de l’époque : à l’âge de 17 ans, j’ai pu voir mon premier concert de Can, et je peux dire que ça secoue ! C’est pareil pour Gong, Magma, Catherine Ribeiro et toute la scène française et européenne qui était extrêmement bouillonnante de 1968 à 1975. J’ai vu l’un des premiers concerts du groupe Etron Fou Leloublan, ça faisait partie des OVNI ! 43 ZUT !


MUSIQUES

Ce sont souvent des artistes hybrides, à mi-chemin entre la pop, le jazz et les avant-gardes. Pour moi, il n’y a pas de domaine que je place au-dessus des autres. Ça se retrouve dans la philosophie de la programmation. J’ai toujours eu l’intuition que d’autres langages que le langage écrit, la littérature voire la philosophie, nous permettaient une compréhension du monde, et c’est le cas du langage sonore. Justement, vous avez décidé de placer cette nouvelle édition de Musique Action sous le signe de la confrontation. La confrontation est l’une des constantes qu’on a pu observer au cours du XXe siècle, confrontation de personnes qui ont cherché à avancer. On peut citer quelques exemples, Merce Cunningham-John Cage, mais aussi les duos John Lennon-Paul McCartney et Mick Jagger-Keith Richards. Au-delà de ces exemples symboliques et parfois même caricaturaux, on peut revenir à des démarches fondatrices dans la confrontation musique et mots. Quand Arnold Schoenberg, par exemple, s’est intéressé au verbe, il a favorisé la création d’une langue qui ellemême a engendré quelques années plus tard la Ursonate de Kurt Schwitters, et très certainement le théâtre musical de l’époque contemporaine, de Mauricio Kagel à Georges Aperghis, en passant par Luciano Berio. Cette confrontation passe aussi par l’image et le son. J’ai revu récemment Entr’acte de René Clair, un film surréaliste sublimissime de 1924. Quand on le visionne avec la musique d’Erik Satie, il est absolument fascinant de constater à quel point ils ont compris à cette époque-là combien le rythme de l’image était démultiplié par celui de la musique. L’un invente le cinéma d’avant-garde quelques années avant L’Homme à la caméra de Dziga Vertov ou Un chien andalou de Luis Buñuel, l’autre invente carrément la musique répétitive. Pour ma part, je ne pense pas qu’il y ait eu ce type de partition avant celle-ci. Le fait que Satie ait été confronté à ces imageslà lui a apporté une source d’inspiration qu’il n’aurait peut-être pas eue sans les images de René Clair. Voilà l’exemple même d’une démarche qui me conforte dans l’idée de ne pas isoler le phénomène sonore, mais plutôt de l’associer au mouvement dans la danse, à l’image et aux mots.

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Au CCAM, on affirme une chose : l’intention artistique compte à peu près autant que la réalisation. Peu de lieux affichent un tel positionnement… Je pense que ça n’est pas à la mode, non [rires, ndlr]. Le souci d’efficacité et de perfection engendre beaucoup de formatages. Dès les années 70, j’ai fréquenté les scènes de danse contemporaine, de même pour le théâtre musical. Par ailleurs, dans le projet de cette maison, l’idée d’exposer des photos est venue très tôt. À titre personnel, je suis un amateur de photos depuis fort longtemps. Je m’attache à l’image dans ce qu’elle peut nous faire avancer dans la compréhension du monde contemporain. Ces formats, vous les éprouvez avec une approche pluridisciplinaire. Nous sommes là pour permettre aux publics – donc pas seulement le public spécialisé – d’accéder à des formes d’expression assumées, qui ne sont pas là uniquement pour l’occupation du temps ou la distraction. Nous cherchons à faire passer des formes d’expression contemporaines à des personnes contemporaines de ces formes d’expression. Le principe est aussi simple que cela ! Nous créons le contexte le plus favorable possible à ces rencontres entre les citoyens et ces formes-là. Ça se traduit par une qualité d’accueil technique ; il est important d’avoir des techniciens compétents, sensibles à ce qui est programmé, investis dans le projet et au service du public. Ça se traduit également par une politique de prix abordables. À une époque où l’on vante les mérites de la gratuité, la notion de participation à l’effort collectif me semble importante, mais nous avons bien conscience que des jeunes gens n’ont pas toujours l’argent. Et parallèlement, pour compléter cet effort que nous plaçons dans l’aide à la création et à la diffusion, un travail d’accompagnement est mené dans différentes directions et sur différents territoires aussi bien dans l’éducation nationale que dans les écoles de musique, les conservatoires ou les grandes écoles : il s’agit d’une mise en contact des générations en devenir avec des artistes dans le cadre d’ateliers, de concerts décentralisés et de conférences. D’où l’importance de la programmation de spectacles pluridisciplinaires à destination des jeunes publics, de la maternelle jusqu’au collège. Nous mettons en place un dispositif

multiple, permanent et très exigeant, qui nous permet de rappeler aux générations qui se suivent les grandes étapes d’une histoire de l’art, tous domaines confondus, avec un esprit décloisonné : loin des spécialistes, parfois trop spécialisés, nous essayons d’expliquer que les pratiques se croisent, se rencontrent et s’influencent les unes les autres. Musique Action, du 7 au 20 mai, CCAM-scène nationale de Vandœuvre, à Vandœuvre-lès-Nancy www.musiqueaction.com www.centremalraux.com

UN STUDIO ET UN LABEL Dès 1987, le CCAM s’est doté d’un studio d’enregistrement professionnel qui a permis d’initier une collection discographique avec des enregistrements live. Celle-ci se construit à partir des événements musicaux produits sur site. « Ce studio est lié à l’aventure », nous précise Dominique Répécaud, également directeur artistique du label. En moins de trente ans, 250 disques y ont été produits, que ce soit pour le label Vand’œuvre ou d’autres maisons de disques en France et à l’étranger, tout comme des bandes sons réalisées pour les spectacles. Le catalogue ne compte pas moins de 38 références qui racontent une histoire des musiques défendues par le CCAM dans la diversité, aussi bien dans le domaine de l’électronique, de l’improvisation totale, du rock expérimental que du théâtre musical. Plus récemment, le label a exhumé des archives comme le concert hommage au violoncelliste Tom Cora enregistré en 1998, « qui regroupe le all-stars des musiques nouvelles des années 90 avec Christian Marclay, Zeena Parkins, Luc Ex, Phil Minton, Catherine Jauniaux etc. » Prochaines publications : les disques du trio Bouge (Luc Ex, Isabelle Duthoit et Johannes Bauer) et du duo Baise en ville (Natacha Muslera et Jean-Sébastien Mariage).


Photo : William Ropp

William Ropp, Faces La galerie Robert Doisneau, au CCAM, accueille une exposition de William Ropp, un photographe né à Versailles mais résidant à Nancy. La série Faces tente l’aventure de portraits intimistes très troublants, à la limite d’une forme d’onirisme. « C’est proprement stupéfiant, nous avoue Dominique Répécaud presque à court de mots. Cet artiste fait avancer l’art du portrait : bon nombre des personnes qui figurent dans ces photos sont des habitants de l’agglomération de Nancy. Avec le regard de William, ils deviennent des êtres proprement fantastiques ! » À l’occasion de l’exposition, le CCAM participe à la publication du catalogue en co-édition avec Les Éditions de l’Œil à Paris. Jusqu’au 4 mai à la galerie Robert Doisneau, au CCAM-scène nationale de Vandœuvre, à Vandœuvre-lès-Nancy www.centremalraux.com 45 ZUT !


THÉÂTRE

L’I TA L I E EN TROIS ACTES De Montaigne à Rossellini, le voyage en Italie constitue un vieux fantasme. Après l’homme de lettres gascon et du réalisateur romain, le metteur en scène lorrain MICHEL DIDYM met à son tour en scène son propre Voyage en Italie. Trois récits, trois époques, mais les mêmes questions : l’Italie, que va-t-on y chercher, et qu’y trouve-t-on ? —— Par Benjamin Bottemer ——

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1 — Journal de voyage, Michel de Montaigne (1580) Montaigne entreprend en 1580 le grand voyage de sa vie. Il partira de sa ville de Bordeaux pour la Lorraine et ses villes d’eaux afin de s’y soigner, avant de se diriger vers l’Italie, en passant par l’Allemagne et la Suisse. La visite de Rome, sa destination finale, est motivée par une rencontre avec le pape Grégoire XIII, dont il souhaite obtenir l’imprimatur de ses fameux Essais. De Rome à Lucques, il découvre les mœurs, les femmes, la foi. « Il est charmé par les femmes italiennes, leur art de mettre en valeur leur corps, commente Michel Didym. En revanche, il est horrifié par les touristes étrangers ; lui-même parlera italien. » Un voyage à la dimension très spirituelle pour Montaigne, qui en profitera pour aiguiser son regard sur la société civile et la religion. « Il choisit le trajet le plus long, prend les chemins de traverse pour favoriser les rencontres. J’apprécie Montaigne et son univers riche d’humanisme, son regard singulier et son recul sur les événements auxquels il assiste. » À son retour à Bordeaux, il n’a obtenu la bénédiction du pape qu’à condition de censurer une partie de ses Essais, ce qu’il se refuse à faire. Il est dès lors mis à l’index par l’Église, tandis que ses Essais feront grand bruit, devenant un ouvrage majeur sur la condition humaine, universel, contenant pêle-mêle les réflexions d’un sage sur les sujets les plus divers, en une sorte d’inventaire de sa personnalité. Ce voyage de dix-sept mois aura constitué selon lui « un exercice profitable. L’esprit y exerce une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles. » En Italie, Montaigne n’a pas trouvé ce qu’il était venu chercher, mais peut-être y a-t-il trouvé matière à enrichir ses Essais, dont il poursuivra la rédaction jusqu’à sa mort en 1592.

2 — Voyage en Italie, Michel Didym (2013) Dans son Voyage en Italie, adapté du Journal de voyage de Montaigne, le metteur en scène nancéien introduit quelques éléments absents de l’œuvre originale. Le journal s’ouvre sur le récit du secrétaire de Montaigne. Puis le philosophe reprend la main, utilisant le « Je » pour la première fois de l’Histoire des lettres. La pièce de Didym s’ouvre à l’inverse sur Montaigne évoquant ses Essais, avant que son secrétaire ne tente de les comprendre dans une seconde partie. « J’ai voulu mettre en résonance l’humanité de son récit avec ses Essais, qui constituent une antichambre de sa pensée, explique Michel Didym. C’est la première fois que j’adapte un texte classique comme celui-ci. Montaigne s’y décrit comme paresseux, n’ayant pas une très haute idée de lui-même. C’est très sain de travailler sur l’œuvre d’un homme tel que lui. » Ce Voyage en Italie prendra opportunément place dans la Chapelle des Cordeliers, au sein du Palais ducal de Nancy (ou dans ses jardins si le temps le permet) à l’occasion des événements de Renaissance Nancy 2013. Apparaîtront sur scène des objets issus de la collection du Musée lorrain. « Des objets remarquables de la vie quotidienne, que Montaigne aurait pu utiliser lors de son voyage, précise Michel Didym. J’aimerais aussi utiliser ce que j’ai vu dans les réserves du Musée lorrain : notamment des images d’une salle remplie de statues. »

3 — Viaggio in Italia, Roberto Rossellini (1954) Fragment d’un néo-réalisme italien sur le déclin dans les années 50, Viaggio in Italia dépeint le voyage en Italie d’Alexander et Katherine Joyce, couple londonien interprété par un George Sanders odieux et une Ingrid Bergman touchante en rêveuse malmenée par l’esprit obtus de son butor de mari. Ces deux-là se rendent près de Naples pour solder l’héritage d’un vieil oncle original, mais y trouveront bien d’autres choses bouleversantes ; en tant que couple, et en tant que riches urbains. Les fascinantes fumerolles de la Solfatare, la collection Farnese, les catacombes susciteront fascination puis malaise chez Katherine, délaissée par son mari parti chercher l’aventure à Capri, piqué de jalousie et goûtant peu au dolce farniente ambiant. Décidés à divorcer puis bouleversés par la vision d’un couple figé dans la cendre à Pompéi, ils finiront par se déclarer miraculeusement leur amour, emportés dans une procession religieuse. En somme, l’histoire d’un couple en lente déliquescence qui finira par se retrouver, au contact d’une Italie du Sud presque mystique où le temps semble s’écouler différemment. Michel Didym lui préfère Le Mépris de Jean-Luc Godard, hommage au film de Roberto Rossellini tourné entre Rome et Naples et sorti en 1963. « La musique, extraordinaire, et bien sûr Brigitte Bardot. »

Voyage en Italie, de Michel Didym, avec Christian Rist et Bruno Ricci, du 24 mai au 12 juin à la Chapelle des cordeliers à Nancy www.renaissancenancy2013.com

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THÉÂTRE

L’ESPRIT VA G A B O N D

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—— Par Benjamin Bottemer Photos Julian Benini ——

Jean-Pierre Thibaudat aime parler des choses « dans le désordre », rendant l’exercice de l’interview agréablement proche de la conversation : ponctué de bonds dans le temps, de digressions, abordant pêle-mêle les expériences et les rencontres faites en bas de chez lui ou à l’autre bout du monde. Fils de la secrétaire générale de feu le théâtre de l’Ambigu à Paris, il met en pratique sa passion au sein de la troupe du Studio-Théâtre de Vitry, dirigée par Jacques Lassalle, futur directeur du Théâtre National de Strasbourg puis de la Comédie française. Ce lecteur assidu « et militant » de Libération travaille dans l’édition avant de rejoindre la rédaction du journal en 1979. « J’ai été fou furieux que ”mon” journal ne parle pas d’une pièce que j’avais trouvé formidable : La Classe morte de Tadeusz Kantor. En fait, il n’y avait personne pour en parler. En arrivant, j’ai inauguré la rubrique théâtre. » C’est l’époque du salaire unique à Libé, de l’absence de publicité et des petites annonces gratuites. « Quand on évoque la période héroïque de Libération, j’ai l’impression de parler de l’Antiquité grecque !, déclare Thibaudat. C’était une aventure utopique dans un pays capitaliste, qui ne pouvait rester viable qu’en étant marginale. » Entre 1996 et 2000, il est correspondant à Moscou et assiste à la brève ouverture du pays, entre Eltsine et Poutine. Il y circule beaucoup, traitant de sujets culture et société. « On a senti la reprise en main de l’information à l’arrivée au pouvoir de Poutine. Pour un journaliste étranger, c’était très trou-

Entré à la rédaction de Libération en 1979, spécialiste de la Russie et des pays de l’Est, JEAN-PIERRE THIBAUDAT est aujourd’hui conseiller artistique du festival Passages, désormais installé à Metz, et blogueur pour Rue89. À travers sa passion pour le théâtre, ce grand voyageur dans l’espace et par l’esprit entretient un goût prononcé pour les croisements, les mélanges et le partage de ses découvertes. blant. J’ai pu y circuler plutôt aisément par rapport à l’époque soviétique, sauf dans les zones frontières, où la paranoïa est omniprésente. » Ses voyages le mèneront dans tout l’ex-bloc soviétique, où il découvre un théâtre foisonnant, à la dynamique différente de celui qu’on pratique dans l’Hexagone. « En Pologne et en Hongrie, le théâtre a joué un rôle profond dans la constitution de la nation ; ça a été également un lieu de préservation de la langue. Quant à l’école russe, elle est très diversifiée, avec de nombreuses troupes permanentes, des spectacles joués pendant des années, qui prennent le temps, comme un bon vin, de s’améliorer avec l’âge. » Jean-Pierre Thibaudat quittera Libé en 2006, aux côtés de nombreuses autres plumes emblématiques, ne supportant plus que « le journal qui appartient aux journalistes » de Jean-Paul Sartre soit tombé aux mains d’Édouard de Rotschild. Sollicité par son ami et voisin Pierre Haski, il rejoint Rue89 où il tient le blog Théâtre et Balagan. « J’y ai retrouvé une grande liberté, j’écris surtout sur les choses que j’aime et qui restent méconnues, et je ne m’attaque qu’aux gens qui peuvent se défendre, jamais aux inconnus, car ce serait les tuer, et tout le monde a le droit à l’erreur. » En 1996, son ami Jean-Paul Angot, aux côtés de Charles Tordjman, lui présente le festival Passages, où il jouera le rôle de « conseiller occulte et amical », partageant ses découvertes théâtrales en Russie et en Europe de l’Est. « Au-delà de l’idée d’un festival de théâtre tourné vers l’Est, que je trouvais

excellente, j’ai constaté à quel point les artistes y étaient bien reçus, et traités sur un pied d’égalité, contrairement à des pratiques d’ordre post-colonial que j’ai pu observer en France, notamment au niveau des rémunérations. » Aujourd’hui conseiller artistique officiel de Passages, Jean-Pierre Thibaudat se compare à un enfant dans un magasin de jouets : ce globe-trotter curieux, avide de découvertes, est le radar longue portée idéal d’un festival qui lui ressemble.

METZ, BEAUTÉ MIXTE Jean-Pierre Thibaudat connaît Longwy, ses hauts-fourneaux et ses mouvements syndicaux, Thionville ou Nancy côté théâtre. Metz, un peu moins, il la découvre depuis ces deux dernières éditions de Passages. Les deux grandes cités lorraines lui évoquent cependant une comparaison piquée dans ses souvenirs de voyage : « Metz a une beauté mixte, elle est comme Moscou, elle s’apprivoise. Nancy, c’est un peu Saint-Pétersbourg, on vous montre la place Stanislas comme la perspective Nevski. Et les deux villes s’opposent, se méprisent. Moi je m’en amuse ; je trouve que Metz se dynamise culturellement et bénéficie d’un public diversifié, et qu’à Nancy il existe une culture théâtrale formidable. »

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THÉÂTRE

— Cinq questions autour du festival Passages

LE PETIT THÉÂTRE D’ORSON WELLES Concerts, littérature, débats, photographie, bar et restaurant... Passages, c’est encore un festival de théâtre ? Je pense qu’il ne faut pas isoler les arts. Le théâtre s’en nourrit, c’est important d’être un carrefour des cultures, de mélanger les arts comme on mélange les pays ! Au milieu des chapiteaux, on trouvera place de la République la Baraque Dromesko et un Magic Mirror pour boire et danser jusqu’à minuit. Quelle est l’importance du lieu à Passages ? Nous avons voulu créer des lieux amicaux, qui donnent envie aux gens de s’en approcher. Les grands théâtres imposants sont intimidants. Quand on fait le pari d’un festival avec des spectacles surtitrés, il faut bien ce campement magique ! Il a tout de suite éveillé la curiosité ; à partir de là, c’est gagné. Passages est-il un festival militant, anti-académique ? Il existe des chefs d’œuvre dans les grands théâtres aussi bien que dans les plus marginaux : j’ai vu Œdipe Tyran de Matthias Langhoff, au théâtre de la Jeunesse de Saratov en Russie, un théâtre officiel. À côté de ça, j’ai découvert Baba Chanel de Nikolaï Kolyada, dans un théâtre plutôt hors-cadre à Iekaterinburg. ZUT ! 50

Le théâtre à l’est du monde, c’est mieux qu’en Occident ? Nous programmons également des spectacles scandinaves, italiens… En France, on est un peu nombrilistes, repliés sur soi. Un des rôles de Passages est de montrer un univers large et généreux. De plus, j’ai pris soin de choisir des spectacles « exportables » ; en effet on peut trouver à l’étranger des choses formidables mais bourrées de références incompréhensibles pour le public français. Pour la première fois à Passages, nous découvrirons un spectacle indien, avec les 43 comédiens du théâtre Surabhi. Comment s’est passée la rencontre ? J’ai eu cette sensation d’un théâtre de la nuit des temps, surprenant et bouleversant. Il y a dans le théâtre indien une force, une qualité artistique et une culture du nomadisme qui ne ressemble à rien de ce que l’on connaît. Passages, festival des théâtres à l’est de l’Europe et ailleurs Du 4 au 18 mai à Metz et en Lorraine www.festival-passages.fr

La carrière littéraire de Jean-Pierre Thibaudat ne compte (pour le moment) qu’un seul roman : L’Orson, né de son admiration sans bornes pour Orson Welles. Il l’écrit juste après sa mort, en réaction à un acte manqué plutôt que comme un hommage en bonne et due forme : « J’aurais pu l’interviewer, mais je n’osais pas. La seule façon d’y remédier était d’écrire un livre sur lui, avec lui, où sa mort n’aurait été qu’une mise en scène. » Le roman nous lance sur les pas d’un éditeur, de Santa Fe à Paris en passant par Los Angeles, à la recherche de ce créateur mythique et protéiforme, qui a aussi marqué de son empreinte le monde du théâtre, notamment avec le Mercury Theatre à la fin des années 30. « C’était l’artiste total, qui a révolutionné la radio, le théâtre, le cinéma... un génie comme il y en a deux par siècle. » Jean-Pierre Thibaudat est également l’auteur d’essais (Dromesko, souvenirs d’Igor, Rien ne sera plus jamais calme à la frontière finno-chinoise), de recueils d’entretiens (avec Krystian Lupa) de biographies (Le Roman de Jean-Luc Lagarce)


30 AVRIL 2013 À 20 H 2, 7, 9 MAI 2013 À 20 H 5 MAI 2013 À 15 H

Iolanta

piotr ilitch tchaïkovski DIRECTION MUSICALE MISE EN SCÈNE

Jacques Mercier David Hermann

COPRODUCTION OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE ET OPÉRA-THÉÂTRE DE METZ MÉTROPOLE

SARREGUEMINES MUSEE DE LA FAIENCE

RENSEIGNEMENTS 03 83 85 30 60 WWW.OPERA-NATIONAL-LORRAINE.FR

01mars 02 juin 2013

De 10h à 12h et de 14h à 18h. Tljs sauf lundi

www.sarreguemines-museum.com Festival_Intern_Clown 2013_A1.pdf

1

27/03/13

09:24

Centre Culturel Kulturfabrik à Esch-sur-Alzette (L) Parc du Haut-Fourneau U4 à Uckange (F)

DU30IL AVR AU 10 MAI 13 ns 20 w lo C e al d

S N W O L C S S E R G O R n ternatio I3NFeP In l a iv t s ème

INFOS ET RÉSERVATIONS

www.kulturfabrik.lu www.hf-u4.com scènes territoires &

en Lorraine

LE CENTRE CULTUREL KULTURFABRIK BÉNÉFICIE DU SOUTIEN FINANCIER DU MINISTÈRE DE LA CULTURE & DE LA VILLE D’ESCH-SUR-ALZETTE.


Instant Flash Ils viennent se produire sur une scène, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs ou écrivains, ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.

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Par Benjamin Bottemer // Photo Arno Paul

RICHARD & ROMANE BOHRINGER MOMENT D’ÉTERNITÉ

C’est la première fois qu’une pièce me noue autant la gorge : l’amour profond et l’inéluctable rupture qui s’installe entre un père catholique protecteur et sa petite fille, qui deviendra Mara Cagol (figure emblématique des Brigades rouges, au destin tragique), m’ont conquis... Je savoure la sensation de mes tripes en vrac au sortir de J’avais un beau ballon rouge. Pas Richard. « Alors, Richard, ça a été ? Non ! » Il passe comme une tornade, disparaît au fond du hall du Théâtre de la Manufacture. OK, le ton est donné. Je m’assoie et l’attends. Je me disais que cette image d’écorché vif ne correspondait peut-être pas à la réalité. Malheur, honte à moi. À 70 ans, papa Bohringer a toujours ce truc dans les yeux, cette intensité, cette nervosité dans les gestes, les paroles, qui vous cloue un peu sur place. Un homme entier, rongé par sa sensibilité. Allons droit au but : comment a-t-il vécu cette première expérience théâtrale aux côtés de sa fille ? « C’était très difficile. D’habitude, la scène est à moi, je suis seul ou avec mon groupe. Là, c’était plus de l’ordre du dressage d’un bourrin qui ne veut pas avancer. Le résultat est là, les gens sont contents, mais chaque soir c’est une nouvelle donne : faudrait être un vrai con pour ne pas se

remettre en question à chaque fois. » On évoque ensuite le Mali, qu’il connaît très bien, les métallos de Florange qu’il soutient, la Lorraine, son « immense tendresse envers le monde des humbles », dont son personnage dans la pièce manie le langage. Mais commenter l’actualité le lasse vite ; lui ne se soucie que des humanités blessées. Il prend le temps de quelques mots avec les spectateurs, finit sa bière, puis lâche : « En tout cas, on est très contents d’être à Nancy, je suis triste de partir samedi. Je vous laisse, je vais aller voir les gens de l’équipe ! » Quelques minutes plus tard, Romane arrive, blouson en cuir et pantalon large. Elle s’installe face à moi ; un ange tombé du ciel, avec cette tronche et ce regard profond qui la rendent aussi belle que son père. Elle aussi a cette sincérité, moins bourrue mais tout aussi touchante, d’emblée : « En réaction à mon père, très remuant, disant très fort ce qu’il a à dire, j’ai développé une personnalité contraire : je déteste faire des vagues. Ce qui ne m’empêche pas d’être concernée par les choses qui m’entourent. » Notamment par un père qui lutte pour s’imposer la discipline des répétitions, du texte, des notes du metteur en scène Michel Didym... « Ça a été un peu bouleversant

pour moi, même si on a tant rêvé de se retrouver sur scène ! J’adore répéter, rater, réessayer... Richard, c’est l’inverse. Je suis devenue actrice par vocation, lui parce qu’il avait besoin d’une place pour exprimer sa propre déchirure. » Après 1h30 entre conflits larvés et amour inconditionnel, cette discussion avec Romane va finir par m’achever. « Ça a été un long cheminement ; voir un acteur avancer avec difficulté, ça vous touche différemment lorsque c’est votre père ! À un moment, je me suis demandée si le jeu en valait la chandelle. Mais depuis que l’on joue, dans cette sorte de duel de western, j’ai retrouvé ses yeux, son instinct. Et je pense que j’ai bien fait de le convaincre de jouer cette pièce : on s’est offert un moment d’éternité. » Avec J’avais un beau ballon rouge, cette paire de comédiens-là ne fait pas dans la curiosité : chez les Bohringer, on ne joue pas, on lutte, et on tape fort. Propos recueillis le 24 janvier au Théâtre de la Manufacture à Nancy à l’occasion de J’avais un beau ballon rouge, mise en scène Michel Didym

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INSTANT FL ASH

Par Virginie Joalland // Photo Arno Paul

JULIE GAYET BELLE DE NUIT

In the mood for Julie aurait pu être le titre de son dernier film, tant l’actrice y est sublimée par le regard d’une amie, Géraldine Maillet. Dans la salle d’attente du cinéma où les deux femmes se prêtent au jeu des interviews, Julie Gayet, tout sourire, dissimule son visage derrière ses mains à chaque compliment de la réalisatrice. Tout en réserve, elle avoue que dans After, elle s’est pleinement livrée à son regard bienveillant, en toute confiance. « J’ai été bouleversée quand j’ai vu le film. C’est incroyable pour une actrice d’être regardée et filmée ainsi. » Le film, tourné uniquement de nuit, nous amène forcément à nous interroger : Julie Gayet est elle jour ou nuit ? « Plutôt jour », mais cela n’a pas toujours été ainsi. « Je me demande comment je faisais pour vivre la nuit… » La réponse n’est pas loin, lorsqu’elle décrit cet univers si particulier de la nuit, son ambiance, son silence dans lequel le moindre bruit fait écho. La tension de la vie nocturne la laisse rêveuse… d’ailleurs, c’est imperturbable, dans la nuit et le froid lorrain, qu’elle prend la pose.

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Troublée et troublante, Julie Gayet est une actrice à part qui choisit les scénarios pour les voir exister, pour le plaisir de faire un film « ensemble », avec les autres. Humaniste, sincère, elle vit sa vie sans regret. « Je ne suis pas carriériste. C’est l’instinct, l’envie, l’épanouissement qui me font faire des choix. » Au fil de l’échange, elle voyage dans le temps, évoquant Sarah Bernhardt et s’arrêtant longuement sur Simone Signoret dont elle avoue partager la philosophie. « Je pourrais parler cinq heures encore ! » Mais ce sont bien des préoccupations de notre époque qui animent l’entretien lorsqu’elle essaie, en vain, de retrouver Géraldine Maillet sur Instagram, à l’aide d’un smartphone qui semble avoir vécu avec elle, nombre de jours et de nuits. Propos recueillis le 2 février au Caméo Saint Sébastien (Nancy), à l’occasion de la sortie du film After, de Géraldine Maillet


Les Trinitaires WWW.LESTRINITAIRES.COM

vendredi 19, 21:00

- PUBLICIST

PLASTOBÉTON samedi 20, 21:00 RELEASE PARTY

14:13 MOTHERFUCKING CHICALOYOH

MAI vendredi 3, 19:30 THE ARRS SMASH HIT COMBO T.A.N.K. STILL RISING

samedi 4, 20:00

mercredi 15, 15:00

STEREOSTAR SIXTY NINE VENUS IN THE DUST THE AUTOMATISTS

CHAPELIER FOU [

DADAPHON1C [RELEASE PARTY

mardi 7, 20:00 SUUNS LUCRECIA DALT vendredi 10

AFRICANTAPE FÊTE SES 5 ANS

MICAH GAUGH TRIO THREE SECOND KISS JC SATAN

samedi 11, 20:00 TREMPLIN ZIKAMETZ 10 mardi 14, 20:00 WHITE FENCE THE INTELLIGENCE

Juin

SPECTACLE JEUNE PUBLIC

vendredi 7, 21:00 DAS KUMA PARTY 2

vendredi 17, 20:00

MUSIQUE ACTION À PASSAGES

A QUI AVEC GABRIEL SCHIN'ICHI ISOHATA

samedi 15, 20:00

9 ANS DE LA FACE CACHÉE

samedi 18, 20:00

BATON ROUGE OBITS GULL

RELEASE PARTY

GRAND BLANC[ FRANÇOIZ BREUT

du 21 au 30

mercredi 22, 20:00 SAULE

MUSIQUES HORS FORMAT 2

vendredi 24, 18:30 EAST BLOCK PARTY 4

JAVELIN POSTERBOY MACHINE

Karim Hammou FLYNT AVEC NASME et DJ BLAIZ + MADMAX

MANU DIBANGO ORELSAN COLD GRAVITY PORTLAND DUSTIN WONG THE YOKEL CASCADEUR SUN GLITTERS ...

ouverture le 13 octobre 2013 à saint-dié-des-vosges

WiM vandeKeYbus danse tHierrY de MeY & Peter verMeerscH musique, ultima vez -

WHat tHe bodY does not reMeMber Création graphique : Atelier 25

AVRIL


INSTANT FL ASH

Texte et photo Sébastien Grisey

LESCOP HEART & SOUL

On dit que c’est la voix d’Etienne Daho dans le corps de Ian Curtis... Pourtant, il vient de La Rochelle et son prénom c’est Mathieu ! Je l’ai cueilli dans la cour des Trinitaires de Metz, à la sortie de son tour bus à peine arrivé. Ses musiciens étaient déjà descendus depuis 10 minutes, lui a surgi des vitres fumées comme une ombre, enfoui dans sa capuche. Poignée de main franche et voix discrète. Pas facile de lui arracher quelques mots lorsqu’on fait quelques pas pour quelques photos. Lui chante Los Angeles, Tokyo, Ljubljana, moi j’essaie de savoir s’il est déjà venu à Metz... Non… Enfin si, peut-être... Peine perdue. À défaut de pont et de neige (voir la célèbre photo de Joy Division par Kevin Cummins), nous irons devant l’Eglise Jeanne d’Arc que l’on rebaptiserait bien “Daniel” pour l’occasion. Visage anguleux, coupe impeccable, regard noir – « j’enlève mon écharpe ?, non non ce sera très bien... » – la pose est parfaite pour un portrait mais son esprit semble ailleurs, perdu dans la romance qui le hante, ou bien est-ce juste la fatigue ?

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La tournée ne fait que commencer, les dates s’enchaineront jusqu’en octobre ou novembre, ils viennent de jouer au festival Caprices à Crans Montana, luxueuse station suisse, qui s’offre une affiche à faire pâlir un festival d’été néerlandais. 3 jours en hôtel 5 étoiles entre Björk, Cypress Hill, BRMC et Alice Cooper, on comprend l’épuisement. Quelques heures plus tard, sur scène, Mathieu cède la place à Lescop, bête intense, conteuse des amours adolescentes : nostalgie imparable sur beats et guitares impeccables, cœur déchiré et corps endiablé. Il toise, il rugit, il danse. Etienne, Mathieu, Ian, Metz, Manchester et Lescop ne font plus qu’un et l’on n’en finit plus de se laisser emporter. Propos recueillis le 15 mars aux Trinitaires à Metz


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rue de parme, 54500 vandœuvre-lès-nancy 03 83 56 15 00 / www.musiqueaction.com licences : 540-249/250/251 ― design graphique : studio punkat

mar 07.05.2013 ― LUN 20.05.2013 29e éditioN

24 mai > 12 juin

CDN de Nancy - Lorraine

Création

à Nancy, Jardin du Palais ducal

Voyage en Italie

D’après Le Journal de Voyage et Les Essais de Montaigne Mise en scène Michel Didym Création dans le cadre de Renaissance Nancy 2013 Avec Christian Rist et Bruno Ricci Dramaturgie Alain Cullière / Scénographie Jacques Gabel / Lumière Joël Hourbeigt CoProduction Théâtre de la Manufacture Centre Dramatique National Nancy - Lorraine Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre d’été Avec le soutien de Moselle Arts Vivants, du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, du Conseil Général de la Meuse, du Conseil Général des Vosges

1580. En passant par la Lorraine, Montaigne prend son temps et en profite pour soigner ses calculs rénaux dans les villes d’eaux. Le soir, à l’auberge, il relate les étapes du voyage. Montaigne dit « Je », et c’est la première fois dans l’Histoire des Lettres. Dans sa malle, il transporte deux exemplaires de ses fameux Essais. Ainsi, prennent vie les petites vignettes d’un philosophe enthousiasmé par l’art de vivre italien et qui fourmillent de mille détails évocateurs. Faire des voyages me semble un exercice profitable. L’esprit y exerce une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles, et je ne connais pas de meilleure école pour former la vie que de mettre sans cesse devant les yeux la diversité de tant d’autres vies, opinions et usages. Avec cette deuxième édition du Théâtre d’été, le Théâtre de la Manufacture sort de ses murs et accueille tous les publics, en plein air, dans des lieux remarquables de Lorraine.

Et en Lorraine du 14 juin au 12 juillet 14 juin, toul (54) / 19 juin, Verdun (55) / 22 juin, Commercy (55) / 25 juin, Montigny-lès-Metz (57) / 28 juin, Maizières-lès-Metz (57) / 29 et 30 juin, Lunéville Château (54) / 3 juillet, Blainville-sur-l’eau (54) / 4 juillet, Pont-à-Mousson (54) / 5 juillet, Bar-le-Duc (55) / 9 juillet, Karlsruhe (All) / 10 juillet, Sarreguemines (57) / 12 juillet, Saint-Mihiel (55)

à Nancy, Musée lorrain, 64 Grande rue du mardi au dimanche à 20h45 réservation, renseignements, 03 83 37 42 42

www.theatre-manufacture.fr

Hélène Breschand \ Archipel Nocturne \ Furt \ Zeitkratzer \ William Bennett \ Baise en ville \ Les patries imaginaires \ Jean-Michel Albertucci \ Ultim’Asonata \ Cie Vents d’Est \ Alexandre Ambroziak \ A qui avec Gabriel & Shin’ichi Isohata \ Brumassel \ Filiamotsa \ Collectif Inouï \ Wilfried Wendling & Denis Lavant \ Jean-Léon Pallandre \ Soixante Etages \ Olivier Benoit & Sophie Agnel \ Alice Meyer \ Ensemble XX1.n \ Michel Henritzi \ The Ex & Brass Unbound \ Johnny Lebigot \ Aaru \ Marco Marini & Aude Romary \ Mesa of the lost Women & Junko \ Thymolphthalein \ Collectif Hund \ Jean-François Pauvros \ Arnaud Bacher \ Michel Doneda & Tatsuya Nakatani \ Franck Dupont \ Yvain von Stebut \ …


INSTANT FL ASH

Texte et photo Le Gouvernement

OXMO PUCCINO LE GRAND QUELQU’UN

Interviews annulées, pas de photos pendant le concert. Je m’en fous, je dessine. Casseroles dans la cuisine, livres dans la bibliothèque, les monomaniaques se plaisent à ranger les gens dans des tiroirs. Deux Victoires de la musique, un disque d’or, quatre musiciens, 1,5 tonne de matériel, un physique de déménageur : pour classer le rappeur d’Oxmo Puccino, il faudrait plusieurs devis et un bon menuisier. Pas rappeur, donc. Artiste. Avec ses préoccupations d’artiste : dire, bien faire, recommencer, se renouveler. Ne pas radoter. Oxmo Puccino pose la question de l’après. Quid du rap quand on a fait le tour de la question ? La pression du concert retombé, Oxmo Puccino se montre avenant. Le grand quelqu’un, face B : « Pas de thune, pas de matos, on a samplé jusqu’à tourner en rond. Quand à force de relecture tu finis par créer tes propres références, tu construis quelque chose de résolument nouveau. » Sans DJ, l’artiste s’offre un quart d’heure américain en hommage

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aux standards US. Rappe sur Still Dre ou Lose yourself façon orchestre. Live. Black Desperado, Black Mafioso, Black Cyrano de Bergerac, Black Popaye (sic), Black Jacques Brel, je rature, habille, noircis des feuilles ; un à un Oxmo Puccino tombe les masques et le manteau. Dernier cliché. Casquette Crew Peligrosos sur la tête : « Des Colombiens. Je suis arrivé à Medellín, il y avait un mec par terre dans la rue. Toi t’hallucines, là-bas c’est presque normal. T’es ailleurs. C’est mes potes. Des mecs en or. On a fait des barbecues de roi, j’étais comme à la maison. » Roi sans carosse, le grand quelqu’un repart en tour bus. Propos recueillis le 15 mars à L’Autre Canal à Nancy


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10:37

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Photo Sri Venkateshwara Natya Mandali Surabhi

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Festival des théâtres à l’Est de l’Europe et ailleurs Renseignements 03 87 17 07 06 Billetterie 06 81 85 36 30 www.festival-passages.fr

du 4 au 18 mai 2013 à Metz et en Lorraine


NEWS

Photo Sébastien Grisey

Just in

Amour, d is q u e s e t be a ut é La Face cachée 6, rue du Lancieu à Metz 03 87 62 44 78 www.la-face-cachee.com

La Face cachée, institution du disque sous toutes ses formes à Metz et en Lorraine depuis 2003, a déménagé il y a deux mois rue du Lancieu à Metz, dans un local très cosy de 170 m² abritant une caverne aux trésors de quelques 40 000 vinyles et 10 000 CDs. C’est désormais le plus grand disquaire de l’Est et l’un des plus grands de l’Hexagone. Avec un accès à un catalogue de plus de 2 millions de références, grâce à des partenariats avec les plus gros distributeurs comme avec les labels indépendants, la Face cachée organise également plusieurs foires au disque dans l’Est, et participe à une douzaine d’autres situées en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas… La Face cachée, c’est aussi un label (Le Singe blanc, Feeling of love, Daikiri, le Cœur noir…) et des showcases tous les samedis. « Nous sommes résolument généralistes, et entretenons le goût du contact avec les clients, les artistes, les labels et les organisateurs de concerts », expliquent Florian et Médéric. On y trouve même du DVD… et bientôt peut-être un rayon de ces supers imports japonais qui font rêver les amateurs de pièces inédites. (B.B.)

ZUT ! 60

C ’est leur da da ! Dadaphon1c, release party de la compilation, le 4 mai à 20h, les Trinitaires à Metz www.lestrinitaires.com

Ils aiment la musique, leur musique, et ont voulu la promouvoir de manière originale. Le label Dadastereo Records, le studio l’Usine et l’association 16,1 degrés se sont unis sous le nom Dadaphon1c pour rassembler dix formations sur une compilation réjouissante, entre rock pointu et morceaux plus pop. Un joli disque distribué lors d’une soirée qui verra les groupes Stereostar Sixty Nice, Venus in the Dust et The Automatists faire monter la tension, au cœur de la chapelle des Trinitaires. Une soirée éphémère, un one shot qui pourrait revoir le jour avec d’autres groupes du coin ou non, l’objectif n’étant pas de rester centré sur la région. Nicolas Valette, grand manitou du label Dadastereo, explique : « Nous avons monté ce collectif en réaction au fonctionnement de la musique : c’est un milieu aussi dur que le foot, fondé de clans et de familles. Les groupes qui gravitent autour du studio l’Usine ne pensaient faire partie d’aucune famille, pourtant elle s’était créée sans qu’on s’en aperçoive, alors on s’est regroupés. Cette soirée et cette compile sont la manifestation de cette bande. » Un beau projet qui remet la musique et l’humain au cœur de la réflexion culturelle. Le soutenir ? Y aller, tout simplement. (C.B.)


— 23, 24 ET 25 MAI À 20 H 26 MAI À 15 H

— À L’OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

CHORÉGRAPHIE

INGUN BJORNSGAARD

Et pendant c e t e m ps - l à , en M e us e … MJC du Verdunois à Belleville-sur-Meuse www.mjcduverdunois.fr Concert de Yann Destal le 11 mai, http://yanndestalmusic.com

HEDDA DIRECTION PETTER JACOBSSON

www.BALLET-DE-LORRAINE.EU 3 rue Henri Bazin — 54000 Nancy Renseignements / Billetterie : 03 83 85 69 08

N° Licences entrepreneur du spectacle : 1–1057128 / 2–1057129 / 3–1057130

Graphisme : Les Graphiquants / photographie : Mathieu Rousseau

Au sein d’un territoire rural, la MJC du Verdunois travaille à rassembler les publics et les créateurs de Meuse et d’ailleurs, à travers la diffusion et l’accompagnement artistique mené par son Pôle Musiques Actuelles. Avec une programmation orientée pop-rock mais n’excluant pas les esthétiques les plus diverses présentes sur son territoire, cette structure en pleine évolution propose une scène et des moyens aux groupes locaux : « Nous assurons un rôle de conseiller, mettons à leur disposition un studio, proposons des stages de technique vocale et de Musique Assistée par Ordinateur, explique Arnaud Di Virgilio, coordinateur et programmateur Musiques Actuelles. Nous souhaitons susciter un attachement des publics à la MJC du Verdunois. » Un lieu en développement que Zut ! vous invite à surveiller de près, dans un département que l’on dit déserté et pourtant bel et bien habité par la création et la passion. En mai, la MJC accueille un songwriter plutôt inconnu au bataillon, fan (entre autres) d’Éric Serra et qui applique à sa voix un « effet dauphin » qui fait sa renommée. Logique. Ex-membre du groupe Modjo, Yann Destal se lance en solo sur fond de pop psyché, empruntant à la musique cinématographique le goût des ambiances sur Let me be mine en 2012. Il écrit, compose et arrange tous ses morceaux, se concentrant en concert sur sa voix et sa guitare, avec un langage mélodique inspiré par David Bowie, Bob Dylan ou Pink Floyd. (B.B.)


Visuel : Blackbird Blackbird

Photo : Rifail Ajdarpasic

CULTURE ZUT ! OPÉRA

(NÉ)CÉCITÉ

MORE THAN THIS

FESTIVAL

Loin des grands événements européens rivalisant pour programmer les têtes d’affiche les plus folles, le petit festival luxembourgeois Food For Your Senses, qui rempile pour une huitième édition, se concentre sur l’essentiel : le bon goût musical. Mention spéciale à la programmation indie et électro super pointue : Blackbird Blackbird, XXYYXX, On an On, Sohn, Miriam Bryant, Jacco Gardner, Slow Magic… Et pour sublimer l’expérience sensorielle, elle est complétée par des expos, jardins à thème, ateliers créatifs, performances et même massages thérapeutiques ! Les plus chineurs pourront aussi acquérir des œuvres par le biais du troc. Que demande le peuple ? (A.G.) Food For Your Senses, du 17 au 19 mai à Bissen au Luxembourg http://ffys.lu/

On associe Tchaïkovski à ses œuvres instrumentales, mais on lui doit tout de même dix opéras, dont Iolanta, l’histoire d’une princesse née aveugle et surprotégée par son père. Au sein du royaume, nul n’a le droit de mentionner la lumière, les couleurs ou la vision. La réalité est étouffée et réinventée, les yeux ne servent qu’à pleurer… jusqu’au jour où un guérisseur maure annonce au souverain que pour recouvrer la vue, Iolanta doit prendre conscience de son handicap et de son désir de guérir. L’amour naît pour Iolanta, et la certitude que la révélation de sa cécité pourrait l’anéantir est ébranlée. Avec son symbolisme psychanalytique, cet opéra aux allures de conte constitue une création atypique dans le répertoire du compositeur. À (re)découvrir à l’Opéra national de Lorraine. (S.L.) Iolanta de Piotr Ilitch Tchaïkovski, du 30 au 9 mai à l’Opéra national de Lorraine à Nancy 03 83 85 33 20

Photo : Franck Beloncle

www.opera-national-loraine.fr THÉÂTRE

LA NUIT EST BELLE

La belle aventure se poursuit pour ces anciens élèves de l’école du TNS. Ce projet de 2e année, même pas un spectacle de sortie, fut sans doute l’un des plus beaux moments de la saison théâtrale strasbourgeoise en 2010. Et la nuit sera calme, librement adapté des Brigands de Schiller par Amélie Enon et Kévin Keiss, parle à la fois d’eux et de nous, avec intelligence et drôlerie, avec une étonnante maturité et toute la légèreté de la jeunesse. Après le Théâtre de la Bastille début avril, cette Nuit arrive à Thionville. Et on lui souhaite encore une belle et longue vie. (S.D.) Et la nuit sera calme, du 22 au 25 mai au NEST Théâtre en bois à Thionville www.nest-theatre.fr ZUT ! 62


EXPO L’Histoire de l’art nous le rapporte : après son épanouissement, l’évolution d’un style trouve parfois des développements majestueux. Après la génération des maîtres, Raphaël, Vinci et Michel Ange, le XVIe siècle européen est marqué par le maniérisme, une approche formelle cultivée mais sophistiquée, élégante mais perverse, qui anticipe la magnificence du baroque. S’appuyant sur près de 150 œuvres – peintures, dessins, objets d’art et sculptures –, l’exposition L’Automne de la Renaissance s’attarde sur la période charnière du maniérisme tardif, entre 1565 et 1580, avec de brèves incursions jusqu’en 1610. Giuseppe Arcimboldo, Hannibal Carrache et El Greco posent des jalons, l’immense Caravage, et à sa suite Pierre Paul Rubens, opèrent la révolution d’un style qui rayonnera pendant près de deux siècles. (E.A.) L’Automne de la Renaissance, d’Arcimboldo à Caravage Du 4 mai au 4 août au Musée des Beaux-Arts de Nancy 3, place Stanislas 03 83 17 86 77 www.renaissancenancy2013.com

DONLON SUCCESS STORY DANSE

Innovation et humour irlandais sont les deux mamelles de la danse selon Marguerite Donlon. Directrice de ballet et chorégraphe en chef du Théâtre National de la Sarre depuis 2001, elle investit le Carreau de Forbach avec deux créations hétéroclites. Création originale, Casa Azul inspired by Frida Kahlo part sur les traces de la légendaire peintre mexicaine, fouillant les affres d’une personnalité plurielle. Plus classique, Le Lac des Cygnes – émergé réinterprète les thèmes du célèbre ballet russe avec ironie et poésie. Fil conducteur de ces deux productions déjà couronnées de succès : les compositions musicales de Claas Willeke. Surprenants contrepoints à la discipline du corps, elles accompagnent avec brio la complémentarité attestée entre ballet et musique. (C.T.)

Le Lac des cygnes – émergé – Photo : Bettina Stöß

Hans Hoffmann, L’Aile bleue, Staatsbibliothek, Bamberg

N E W W AV E

Marguerite Donlon au Carreau de Forbach Le Lac des Cygnes – émergé, le 3 et 5 mai Casa Azul inspired by Frida Kahlo, le 10 et le 12 mai www.carreau-forbach.com 63 ZUT !


Ingun Bjørnsgaard

Ravi Coltrane – Photo : Déborah Feingold

CULTURE ZUT ! FESTIVAL

DANCING IN THE DARK

LIKE A SAX MACHINE

À Dudelange, capitale du jazz au Luxembourg, ça doodle, ça swingue, ça pulse. Lors du festival Like a Jazz Machine, légendes vivantes, grands noms et découvertes se croisent et continuent de perpétuer l’essence d’une musique intense et corporelle. Pour cette seconde édition, deux grands saxophones viendront rayonner sur scène. Celui de Ravi Coltrane d’abord, fils de John, qui de ses rythmes de fer emmenés par une technique impétueuse présentera son brillant album Spirit Fiction avec son quintette. Et celui de Bill Evans, musicien entre autres de Miles Davis, avec à ses côtés Mike Stern, guitariste virtuose qui l’accompagnera pour former la dream team du jazz avec Dave Weckl à la batterie et Tom Kennedy à la basse. Autour d’eux, une programmation aussi fournie que pointue continuera à faire tourner la machine jazz. Get up, get on up ! (C.B.) Festival Like a Jazz Machine, du 9 au 12 mai à Dudelange au Luxembourg jazzmachine.lu

DANSE

Reconnue en Europe du Nord pour son talent et sa modernité, la chorégraphe norvégienne Ingun Bjørnsgaard collabore pour la première fois avec une compagnie française, en l’occurrence le Ballet de Lorraine. Dans sa création Hedda, elle s’inspire du drame bourgeois d’Henrik Ibsen, celui d’une femme malheureuse et destructrice, prisonnière de ses passions. Corps, regard et mouvement extériorisent la détresse, le désir et la vanité jusqu’à l’exagération. Ballet contrasté, Hedda fait s’entrechoquer androgynie et féminité, pathos et comédie, mythe et quotidienneté. Ingun Bjørnsgaard imagine une variation toute en distanciation pour 16 danseurs, soulignant le combat d’une femme désespérée en quête d’elle-même. (C.T.) Hedda, création d’Ingun Bjørnsgaard du 23 au 26 mai à l’Opéra National de Lorraine à Nancy www.ballet-de-lorraine.eu

HIP-HOP Standards de Pierre Rigal – Photo : Pierre Grosbois

LOOK BACK NIGGA Née dans les bas-fonds du Bronx au début des années 1970, la culture Hip-Hop n’a cessé d’influencer l’art sous toutes ces formes. La East Block Party suit ce cheminement à travers les dédales du breakdance, du graffiti et du rap, multipliant les rencontres et les regards. Au programme : de la danse – avec entre autres Standards de Pierre Rigal et Monchichi de Sébastien Ramirez et Honji Wang –, le deuxième volet de l’exposition Z.U.C : Zone Urbaine Créative, des conférences, scènes musicales et animations dans les rue de Metz. Allez Hop ! (C.T.) East Block Party #4, du 22 au 26 mai à l’Arsenal et aux Trinitaires de Metz www.arsenal-metz.fr ZUT ! 64


depuis

ADAM régale vos papilles

Depuis 1983, Jean François Adam maintient un savoir-faire en perpétuel évolution. Pour cette année anniversaire, il vous propose une véritable actualisation de son emblématique “St Epvre”, spécialité incontournable de la Maison Adam, créé en 1882. Venez aussi découvrir toutes les autres douceurs qui font sa réputation.

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30 ans


CULTURE ZUT ! EXPO

CORPS À CORPS Momies, plastinations, cires, planches anatomiques, radiographies, IRM… nombreux sont les moyens de représenter le corps humain et animal. Le Muséum-Aquarium de Nancy dédie sa nouvelle exposition au corps dans tous ces états, qu’il soit objet d’art ou scientifique. Visites commentées, films documentaires, ateliers et conférence dessinent un cheminement passionnant allant de l’Antiquité à nos jours. Objet de fascination et de découverte, le corps n’a cessé de confirmer sa complexité au fil des avancées scientifiques. Représentations et techniques d’exploration du corps ont évoluées siècles après siècles, afin de mieux le comprendre et le guérir… pour notre plus grand bien-être intérieur ! (C.T.) Corps en images, du 4 mai au 5 janvier au Muséum-Aquarium de Nancy www.museumaquariumdenancy.eu

DE L’EMPIRISME EN ÉLECTRO

MUSIQUE

Il passe du Carnegie Hall à une manif de rue pour Occupy Wall Street : Dan Deacon compose de l’électro, mais son génie c’est aussi de réunir le public sous sa bannière de G.O déglingué. En effet, sur fond de jungle tantôt stridente, tantôt planante, ses shows invitent le spectateur à de joyeuses chorégraphies improvisées. Passez, au cœur de la foule, dans un tunnel humain qui n’est pas sans rappeler la vénérable chenille des mariages arrosés, tout en vous préparant à l’invasion imminente de votre smartphone qui intégrera aussitôt le show lumière du concert. Dr Deacon, un savant fou qui veut changer le monde. (B.B.) Dan Deacon, le 8 mai au Carré Rotondes à Luxembourg http://rotondes.lu - www.dandeacon.com

R I R A B I E N Q U I R I R A FESTIVAL L E D E R N I E R Oubliés le nez rouge, le rire gras et le seau d’eau à la pleine figure. Clown in Progress, du 30 avril au 10 mai, au Centre Culturel Kulturfabrik à Esch-sur-Alzette et au Parc du Haut-Fourneau à Uckange www.clowns-in-progress.com

ZUT ! 66

Depuis maintenant trois ans, Francis Albiero s’attache à débarrasser le clown de sa caricature populaire et à revaloriser sa place dans la grande famille des artistes circassiens. Longtemps relégué à l’univers enfantin, le clown d’aujourd’hui s’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands. Qu’ils soient pyromane, magicien ou encore acrobate, les clowns se sont donné rendez-vous pour un festival en perpétuel renouvellement. À coup de surprises et de transgressions en tout genre, Clown in Progress affirme l’identité du « vrai grand clown actuel » : pluridisciplinaire, contemporain et surtout très drôle ! (C.T.)


Photo : Hadrien Denoyelle

Canopy, 2012, huile tempera sur toile, Courtesy of the artist and Galerie Michel Rein

FESTIVAL

AU FOND DU JARDIN Wax Tailor s’est imposé comme l’un des producteurs les plus en vue, aussi bien en France qu’à l’étranger. Dans le cadre de la programmation très séduisante du Jardin du Michel (Tricky, Archive, Vitalic, Birdy Nam Nam, Sebastian, etc.), il vient défendre un projet qui lui tient à cœur : Dusty Rainbow from the Dark. « Ça doit bien faire quinze ans que j’ai ce projet en tête ; je m’y étais déjà attaqué à l’époque de l’album Hope & Sorrow, mais j’ai senti que je n‘étais pas prêt. » Et pourtant, la dimension cinématique d’une musique en mouvement, avec moult effets sonores, est présente depuis toujours dans son travail. Il a sans doute fallu plus de temps, les choses se réenclenchant comme une évidence. Il en résulte un récit dont il nous livre la trame sur scène, sans artifice mais avec un vrai sens de la narration. « L’histoire n’est possible que grâce à la présence de la musique. C’est simple, dans les deux cas, on plonge ou pas ! » Assurément, on plongera ! (E.A.) Le Jardin du Michel, du 31 mai au 2 juin à Bulligny www.jardin-du-michel.fr

EXPO

L’ I N V I T A T I O N A U V O YA G E

Comment appréhender la peinture de paysage d’un regard neuf ? Christian Hidaka présente un ensemble de peintures qu’il développe dans son atelier londonien depuis dix ans. Rassemblant les références picturales et culturelles, il allie paysages réalistes et hallucinatoires pour un renouvellement infini d’un genre millénaire. Comme dans une tentative de réconciliation, le cubisme côtoie la peinture de la Renaissance, le surréalisme s’allie à l’esthétique japonaise et la science-fiction au psychédélisme. Mais derrière cette douce rêverie se cache une menace inconnue, un lieu d’affrontement où désirs de conquêtes et d’appropriations du lieu éclatent. Un départ pour l’Ailleurs, aussi bien spatial qu’intérieur. (C.T.) Meeting House, exposition de Christian Hidaka, jusqu’au 19 mai à la Synagogue de Delme www.cac-synagoguedelme.org

À L A RECHERCHE DU TEMPS EXPO

Invisible More Visible More Invisible, exposition de Marco Godinho, jusqu’au 5 mai à Faux-Mouvement 4, rue du Change, à Metz 03 87 37 38 29 www.faux-mouvement.com www.marcogodinho.com

Après ses deux premières étapes à Aschaffenburg et au Luxembourg, l’exposition Invisible More Visible More Invisible poursuit son parcours à l’espace d’art contemporain Le Faux Mouvement à Metz. Sur des thèmes identiques, les œuvres trouvent leurs marques dans cet espace ouvert et modulable. À parti d’un “faux” palindrome, l’artiste Marco Godinho interroge les sens de lecture, les allers-retours, les extrêmes, les contraires, les opposés. « The space where we are is not real », « The air we breathe is not real », ces phrases manuscrites, au sol, sur des piles de papiers A4 remettent en question jusqu’aux réalités les plus évidentes. « C’est cette incertitude là qui m’intéresse, cet espace de flottement », explique Marco Godinho, qui a fait du voyage, de l’errance et de la mémoire des thèmes clefs de son art nomade. (V.S.-G.)

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CULTURE ZUT ! Before Your Very Eyes – Photo : Phile Deprez

EXPO

FESTIVAL

SAUTE-FRONTIÈ R ES

Allen Ginsberg devant un portrait d’Arthur Rimbaud, dans la chambre 25 du Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Cœur, Paris VI, décembre 1956 - Photo : Harold Chapman / TopFoto / Roger-Viollet

Voilà 35 éditions que le festival Perspectives invite publics français et allemand à se croiser autour de la création contemporaine. Théâtre, danse, cirque… les spectacles – toujours traduits dans la langue du voisin s’il y a lieu – essaiment cette année de Sarrebruck à Metz et dessinent une programmation à la fois exigeante et généreuse, qui entend faire découvrir de nouveaux artistes et/ou de nouveaux langages. Parmi la vingtaine de spectacles invités et qu’on aurait tous voulu défendre, on en retiendra cinq, qui tracent une voie singulière.

HOLY HOLY HOLY

— Kiss & Cry / de Michèle Anne de Mey & Jaco Van Dormael Quand une figure de la danse belge rencontre un réalisateur (Toto le héros), cela donne  – contre toute attente – une œuvre de nanodanse pour 4 mains, tout en délicatesse et poésie. — Before Your Very Eyes / de Gob Squad & CAMPO Dans une cage de verre, un groupe d’enfants semble vivre sans se soucier du regard des spectateurs. Au son de musiques populaires, il va se déguiser, vieillir et mourir sous nos yeux. Sidérant. — L’Après-Midi d’un foehn Version 1 / de Phia Ménard Un ballet pour sacs plastiques dansant au rythme des ventilateurs. La magie opère, et la matière inerte prend vie. — Testament / de She She Pop Dans cette (très) libre adaptation du Roi Lear de Shakespeare, les comédiennes du collectif berlinois s’entourent de leurs pères respectifs pour une fable sur le pouvoir et la transmission. — Ghost Road / de Fabrice Murgia Dans les villes fantômes des Etats-Unis, des hommes et des femmes ont choisi de construire leur vie loin des règles économiques et sociales. L’immense comédienne Viviane De Muynck et la chanteuse Jacqueline Van Quaille retracent quelques parcours étonnants. Beau et émouvant. (S.D.) Perspectives, du 16 au 26 mai à Sarrebruck et en Moselle www.festival-perspectives.de

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Peut-être plus encore que ces deux acolytes Jack Kerouac et William S. Burroughs, le poète Allen Ginsberg a poussé le cri d’une génération, de sa génération, celle de toutes les contestations : la Beat Generation. Voilà une très belle idée que celle de lui consacrer une exposition virtuelle et surtout d’en confier le commissariat à Jean-Jacques Lebel, sans doute l’un des meilleurs relais européens de l’esprit libertaire de ce mouvement qui a ébranlé les Etats-Unis à la fin des années 50 et tout au long des années 60. Déployée avec une série d’écrans – performances live, films, photographies, reportages, textes et entretiens –, cette sélection révèle l’éternelle jeunesse d’une vision poétique du monde. (E.A.) Beat Generation / Allen Ginsberg, du 31 mai au 9 septembre au Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr


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CULTURE ZUT !

Cecilia Vicuña, Quipu Austral, 2012/2013. Installation, son. Vue de l’exposition Les Immémoriales, Frac Lorraine. Photo : Eric Chenal © L’artiste

EXPO

DESSINE-MOI UNE IMAGE

Monika Grzymala, The River II, 2012/2013 - Installation in situ réalisée avec Euraba Artists and Papermakers. Vue de l’exposition Les Immémoriales, Frac Lorraine. Photo : Eric Chenal © L’artiste

M È R E N AT U R E

EXPO

Retour aux origines et à la mémoire des anciens pour trois artistes à la conscience éthique et esthétique affirmée. Agnes Denes, Monika Grzymala et Cecilia Vicuña puisent dans les traditions ancestrales des peuples andins, amérindiens et aborigènes pour réinventer un monde plus juste, plus respectueux, plus libre. Ces femmes s’engagent dans un art écologique, bâtissent des installations éphémères et inscrivent leurs espoirs sur pellicule, dans des photographies ou vidéos militantes. Leurs créations reflètent une société en crise à repenser urgemment. (C.T.) Les immémoriales, jusqu’au 23 juin au Frac Lorraine à Metz. www.fraclorraine.org ZUT ! 70

« Cendrillon en pantoufle », « Saint-Nicolas » ou encore le dicton « trouver chaussure à son pied » ont eu le droit de figurer sur l’une des fameuses images d’Epinal. À l’occasion des 10 ans du Musée de l’Image, une ambitieuse exposition revient sur les origines et l’histoire de ces estampes cartonnées nées au XVIIe siècle. Rencontres, ateliers, visites thématiques… le musée célèbrera pendant toute une année cette emblème du patrimoine vosgien. Pourquoi parle-t-on d’ « image d’Epinal » ? Comment ce terme a-t-il été décliné en expression populaire ? Autant de points de départ pour la redécouverte de ces illustrations stéréotypées. Vous pensiez tout connaître des images d’Epinal ? Rien n’est moins sûr ! (C.T.) C’est une « image d’Epinal », du 18 mai au 16 mars 2014 au Musée de l’Image d’Epinal Vernissage le 17 mai et entrée gratuite le 18 et 19 mai www.museedelimage.fr


Boutik Atelier 29, place de la Carrière 54000 Nancy

Hôtel contemporain de luxe situé au coeur du quartier historique de la ville de Colmar

BoutikAtelier de Créateurs Les mercredis, jeudis et samedis de 14h à 19h Les vendredis de 12h à 19h - Les dimanches de 14h à 18h

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CATHÉDRALE

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glim psy Photographe Alexis Delon / Preview

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Robe longue en mousseline de soie BARBARA BUI, sandales DSQUARED2 et minaudière MARC BY MARC JACOBS, le tout chez Angle Droit. Bracelet manchette Gatsby en or rose serti de diamants MESSIKA à la joaillerie Valer.


Top en dentelle et jupe longue LILITH. Espadrilles compensĂŠes PIERRE HARDY chez Talons Aiguilles. Bracelet manchette Gatsby en or rose serti de diamants MESSIKA Ă la joaillerie Valer.



Pochette léopard DOLCE & GABBANA chez TED. Escarpins cloutés DSQUARED2 et minaudière en cuir rouge et monture dorée MARC BY MARC JACOBS chez Angle Droit. Lunettes JEAN LAFONT chez Opticiens Maurice Frères. Montre BRS White à bracelet blanc en céramique et cadran blanc, mouvement quartz, BELL & ROSS et bague Bouquet de fleurs en or gris et diamants VALER, le tout à la joaillerie Valer. Livre Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris de Shapton Leanne, éditions Strachan & Quinn, à la librairie L’Autre Rive à Nancy et à La Cour des Grands à Metz.


Robe longue BA&SH et sandales MAJE au Printemps Nancy. Bague Bouquet de fleurs en or gris serti de diamants Ă la joaillerie Valer.


T-shirt blanc en lin PABLO de GÉRARD DAREL, short bi-matière, veste argentée en sequins, ceinture cloutée portée en headband, sac seau frangé et sandales MAJE, le tout au Printemps Nancy.


Boutiques Angle Droit et TED à Metz, Lilith, joaillerie Valer, Printemps, Opticiens Maurice Frères et Talons Aiguilles à Nancy

Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila // www.facebook.com/avilafactory Make-up artist Jacques Uzzardi // www.jacquesuzzardi.com Mannequin Sonny / Up Models // www.upmodels.fr Post-prod Camille Vogeleisen & Emmanuel Van Hecke / Preview Assistante photo Marie Aveline / étudiante à l’École de Condé Nancy Assistants stagiaires Justine Goepfert, Anthony Gaborit


CRÉATEUR

RAF(TING)

QUI D’AUTRE QUE RAF SIMONS POUR SL ALOMER AVEC JUSTESSE ENTRE DIOR ET ADIDAS ?

— Navigation urbaine

——— Par Par Myriam Commot-Delon ———

Designer industriel de formation et chantre d’un minimalisme au raffinement extrême, Raf Simons a réussi à redonner à Dior une fraicheur printanière. Comment ? En revenant aux fondamentaux et à l’ADN de la maison de couture, après des années de show off et d’exubérance sous la houlette du fantasque et borderline John Galliano. Depuis 2005, Raf Simons était le directeur créatif de Jil Sander ; il avait donné à la marque allemande un nouvel envol. Pour piloter le blockbuster Dior, il a enfilé sa carapace de Kevlar et opéré, depuis son arrivée en juillet 2012, un virage technique et cérébral, tout juste flanqué de deux assistants. Simplicité. — Classification

En rafting, les rapides en eaux vives sont classées par catégorie, de 1 à 6. La dernière est la plus dangereuse, réputé innavigable. Chez Dior, Raf Simons est le 6e créateur à prendre la responsabilité de la haute couture. Grand admirateur de Christian Dior, il en a respecté l’héritage, sans s’y perdre. Le résultat est moderne, et le mot a son importance pour ce collectionneur de mobilier moderniste. — En amont

En 1947, Monsieur Dior révolutionne la mode. Les lignes Corolle et Grand Huit voient le jour. Le New look et ses lignes florales sont ensuite gommées, d’abord au profit de la ligne H, dite Haricot vert, puis de la ligne Fuseau en 1957. Ce sera sa dernière collection, élaborée avec un jeune stagiaire : Yves Saint Laurent. Un parcours de 10 ans et un mythe : le New Look, qui ne peut se résumer à une seule silhouette, est une révolution vestimentaire. En 2013, Raf Simons est à son tour considéré comme l’un des créateurs de mode masculine les plus influents des 10 dernières années. ZUT ! 86

— Eaux vives

Performers, designers, architectes, musiciens et artistes l’inspirent. Photographe, il immortalise de jeunes garçons castés dans les rues anversoises. L’art contemporain et le mobilier moderniste passionnent cet esthète qui les met en scène dans sa propre maison, un duplex lumineux aux lignes nettes, où le bois et le blanc servent d’écrin à ses collections. La mode s’est imposée à lui lors du défilé de l’un de ses compatriotes, Martin Margiela. — Insubmersible

Raf Simons a gardé son propre label après la prise de ses nouvelles fonctions chez Dior. La ligne masculine et la femme Dior vivent depuis une liaison judicieuse. Aucune schizophrénie, l’une se nourrit de l’autre. C’est la métaphore de l’orchidée. Une fleur attire l’insecte, l’enferme

le temps de la fécondation et le libère ensuite. Proche du ready-made, ses accumulations de fleurs n’ont pas de fonction décorative, elles s’inscrivent dans une approche dadaïste. Lors de son dernier défilé pour Jil Sander, il avait accumulé des fleurs dans des boites-vitrines. Lors du défilé haute couture Dior printempsété 2013, le décor était recouvert d’un million de fleurs : des roses, des dahlias, des pivoines et… des orchidées. — Vague

Tout est question d’équilibre. À la source, la veste Bar, pièce emblématique du New Look. Selon Raf Simons, elle se mue en mini robe. Les pastels s’emparent du sac Lady Dior – tonalités préférées des deux couturiers – et se parent de touches vives et métallisées. Mélanger le quotidien avec l’extraordinaire, la grâce à la netteté des


lignes. De larges rayures géométrisent la ligne. Cet été, un short se glisse sous une jupe de satin. Les robes sont raccourcies, et quand elles ne le sont pas, de simplissimes body noirs de danseuse accompagnent d’amples jupons. Une preuve : Beyoncé, photographiée en couverture de The Gentlewoman, n’a jamais été aussi belle qu’en Dior par Raf Simons. Pureté et modernité. Côté catwalk, les yeux ou les lèvres s’ornent de strass et les cheveux se portent à la garçonne. Une femme déterminée, sûre d’elle, hier comme aujourd’hui. Les talons sont vertigineux, l’allure domine. Le floral est en interrelation avec la géométrie. Paradoxal et vivifiant.

Photos du défilé Dior prêt-à-porter printemps-été 2013 : Tony Trichanh

ADIDAS by Raf Simons ——

Baskets édition limitée, saison automne-hiver 2013-2014

— Slalom

Il collabore depuis huit ans avec la marque anglaise Fred Perry, et depuis quatre saisons avec la marque américaine Eastpak – où il fait grandir le sac symbole de nos années lycée en lui donnant des airs sophistiqués grâce au satin graphique. Et aussi avec Asics, lui qui aime plus que tout décaler les silhouettes épurées de sa collection homme avec des chaussures avant-gardistes et techniques. Cette année, ce sera sa première saison avec l’équipementier Adidas. Il signe une collection de sneakers aux lignes sportives, qui s’inscrit dans la ligne Adidas performance aux côtés de Stella McCartney. Les cinq modèles, déclinables en trois couleurs, seront disponibles à partir du mois de juillet.

87 ZUT !


M U S T Réalisation Myriam Commot-Delon —— Photo Alexis Delon / Preview —— Modèle Sacha D.

HAND-CRAFTED Notre premier must du printemps, ce sera lui.

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FICHE TECHNIQUE • Sac à dos de coursier, Ateliers Heschung x Bleu de Chauffe • Cuir de vachette Yucatan revêtu d’un apprêt de paraffine, tannage végétal • Dim : 45 x 36 x 7,5 cm • Extérieur : poche zippée • Intérieur : poche grand format et divers aménagements intérieurs. • Caractéristiques : l’aspect vieilli doit être entretenu en brossant régulièrement avec une brosse douce • Fabrication française • Prix : 595 € -----------------------------------------------

Le sac Ateliers Heschung x Bleu de Chauffe en exclusivité chez Heschung e-shop : www.heschung.com www.bleu-de-chauffe.com

ZUT ! 88

On aimait déjà le bel esprit Workwear que Thierry Batteux et un ami designer ont insufflé à Bleu de Chauffe, un label de maroquinerie conçu entre l’Alsace et l’Aveyron : un concentré de sacs de métiers et d’accessoires aux lignes puristes et à la conscience écologique, adulé par les hipsters. Et aujourd’hui on se pâme devant leur sac à dos de coursier réalisé en cuir de vachette Yucatan par Pierre Heschung et ses ateliers alsaciens. Des matériaux nobles, du fait main, de l’authenticité, de la proximité… Qui doutait qu’une collab 100 % alsacienne pouvait être hype ? Cette saison, c’est grand bleu chez Ateliers Heschung x Bleu de Chauffe.


METZ 4 Rue de la Pierre Hardie t+ 33(0)387752583

CANNES LILLE PARIS STRASBOURG TOULOUSE FIRENZE FORTE DEI MARMI ROMA

*générateurs de sourires

TRIESTE

smiling machines*

VOS REVENDEURS AGRÉÉS EN LORRAINE 54 : Mornet Cycles Pont-à-Mousson, Culture Vélo Heillecourt // 57 : Mornet Cycles Jouy-aux-Arches, Cycles Pierron Thionville // 88 : Véloland Épinal, Doc’vélo Rambervillers, Cycles Picart Gerardmer


M O D E

Copié-collé

PAR Myriam Commot-Delon

— J o d i e Fo s t e r —

B a d t r i p , Ye l l o w C a b e t t o p c r o p p e d

ILLUSTRATION Isaac Bonan

Capeline en paille LUCA DELLA LAMA ______

Pochette en nubuck géranium EMPORIO ARMANI chez Ted Luxury Shop ______

Maillot de bain deux pièces PAIN DE SUCRE ______ Cardigan court en coton PIANURA STUDIO ______

Short corail en coton et élasthanne, G-STAR RAW ______

Sac Day Classic en cuir de couleur mangue (aussi en rouge, gris, rose, bleu et noir) BALENCIAGA chez Ted Luxury Shop ______

ZUT ! 90

Sandales compensées Saint Malo en corde et cuir camel YSL chez Ted Luxury Shop à Metz www.tedluxury-metz.com ______

Parfum Iris Nobile AQUA DI PARMA au Printemps ______


˜

MAISON FONDÉE EN

1930

˜

Design graphique brokism + chicmedias

THEO A N N E & VA LE NT IN ALA IN MIKLI STA R C K CHANEL J O HN VA RVATO S B RUNO C H AUSSIG NA N D S A I NT LAUR E NT PA R IS T H IE R RY LA SRY C U TLE R & G R OSS M I CH E L H E N E AU C H R OME H E A RTS F RE D E R IC B E AUSO LE IL J AC QUE S DUR A N D SE R E NG E T I V UA R N E T MO NC LE R R AYB A N P E R SO L TOM FOR D MYKITA LE SC A W E YE

LUNETIER

G A N E VA L W W W . O P T I Q U E - G A N E VA L . F R

˜

1 8 . RU E S AI NT-D I ZI ER 54000 NANCY 03 83 35 31 14

˜


A C C E S S O I R E S

Ec r a n s o l a i r e

Sur l’écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais du cinéma… * *Paroles : Claude Nougaro. Musique: Michel Legrand 1962 © Edition du Chiffre Neuf & Warner Chappell Music France

Par Myriam Commot-Delon

Comme Jeanne Moreau en 1963 dans La Baie des anges de Jacques Demy. THIERRY LASRY, modèle Lively, 322 €, en vente chez Ganeval. ---

RAY BAN, modèle Aviator RB 3025, 133 €, en vente chez Ganeval. ---

Comme Brigitte Bardot en 1963 dans Le Mépris de Jean-Luc Godard. TOM FORD, modèle Bardot, 297 €, existe aussi en noir et havane, en vente chez Opticiens Maurice Frères ---

Comme Jitka Cerhova & Ivana Karbanova en 1966 dans Les Petites Marguerites de Vèra Chytilová. PRADA, 189 €, en vente chez Opticiens Maurice Frères. ---

ZUT ! 92

Comme Faye Dunaway en 1967 dans Bonnie and Clyde d’Arthur Penn.

Comme Catherine Deneuve en 1967 dans Belle de Jour de Luis Buñuel. CUTLER & GROSS, modèle Sand, 329 €, en vente chez Ganeval. ---

Comme Corinne Marchand en 1962 dans Cléo de cinq à sept d’Agnès Varda. PAUL & JOE, modèle Lady, 189 €, en vente chez Opticiens Maurice Frères. ---


H O M M E

GUCCI DIOR BA L ENCIAGA MONCLER EMPORI O ARMANI SERAPH I N T RE N D C OR NEL IA NI BUR BER RY HUGO B OSS DI RK B I KKEMB ERGS CANADA GOOSE

F E M M E

GUCCI DOL CE GA BBANA BURB ERRY DI RK B I KKEMB ERGS BA L ENCIAGA EMPOR IO ARMANI CANADA GOOSE MONCLER

W W W .TED-METZ. COM W W W . T E DLUXURY-METZ. COM HOMME F EMME

20 R U E SERP ENO ISE

MET Z

+ 3 3 (0 )3 8 7 7 5 27 32

LUXURY SHOP

6 RUE DU LANCI E U

ME TZ

+ 33 ( 0) 3 87 66 65 26

infinirouge

L’ H O M M E E T L A F E M M E


MODE

Wanted - Quoi de neuf ? -

Frey Wille

1

Quand le savoir-faire d’orfèvre rencontre l’Art, ça donne des créations uniques à porter autour du cou ou du poignet signés Frey Wille, maison autrichienne spécialisée dans l’émail. Les collections, souvent en éditions limitées, invitent des artistes d’exception. On succombe notamment aux lignes Klimt et Monet, dont les œuvres s’affichent désormais comme accessoires chics. Une explosion de couleurs d’inspirations florales ou africaines que l’on mixe, empile à l’infini pour twister sa silhouette… Une exclusivité à découvrir d’urgence à la joaillerie Valer ! (C.L.) Joaillerie Valer 29-31, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 36 56 31

3 Freeman T. Porter

Cette griffe qui revisite depuis plusieurs générations l’univers des «Kids in America», des années 50 à nos jours, ne pouvait qu’attiser notre curiosité (voir notre dossier sur la vague rétro-vintage qui sévit en Lorraine) ! Les coupes sont irréprochables, le denim impeccable et sans surenchère, contemporain mais avec un supplément d’âme. (M.C.D) 11, rue de la Tête d’Or à Metz 03 87 21 15 75

ZUT ! 94

2

Save the Queen

Créa Concept

Depuis décembre, les Messines ont enfin une boutique Save the Queen à portée de main ! Dans cet espace de 90m2, la nouvelle collection invite au voyage et propose des tenues estivales et colorées. Corail, orange, rouge, vert et bleu… autant de nuances savamment associées pour créer une allure sophistiquée mais sauvage, dans la lignée « Made in Italy » de la marque. Au programme, des pièces de qualité, uniques, des matières nobles et des détails soignés qui donneront à coup sûr une allure folle ! (J.G.) 4, rue Pierre Hardie à Metz 03 87 75 25 83

Rockmafia

4

Cette jolie marque de prêt-à-porter féminin vient de rejoindre les collections de MarieChristine Delaby, gérante de Léa, boutique multi-marques nichée dans le vieux Metz. Créa Concept est une griffe à part, qui possède sa propre définition de l’allure et excelle dans l’art de jouer avec les superpositions sans jamais perdre en féminité… tout comme les autres marques : Annette Görtz, Oska, Cerruti ou Moloko, une autre nouveauté de ce printemps. Les adeptes d’un esprit « créateur » empreint de minimalisme, d’humeur japonisante et d’une certaine idée de l’audace vont être comblées… (M.C.D.) Léa Boutique 11, rue du Faisan à Metz 03 87 37 09 46 www.boutique-lea.com

5

Avec cette version cuir de la besace U.S de nos années lycée, régresser est tout à fait acceptable. Alors ressortez votre rebelle attitude et laissez au placard les sacs de dame qui filent un coup de vieux. À shopper chez Cosy Me, un nouveau QG military trendy qui a installé cet hiver son campement chic à Nancy. (M.C.D) Besace en cuir Rockmafia, modèle Elvis US, en vente chez Cosy me 9, rue d’Amerval à Nancy 03 83 30 39 34


bracelet Marie Laure Chamorel

6

Sally & Jane

Mimi Lee Spann, mi-Américaine, mi-Lorraine, et Morgane Mercier, ex-parisienne, sont les deux propriétaires de Sally & Jane, une bijouterie concept store à l’univers bobo-chic, installée à Metz. Toutes deux issues du milieu de la joaillerie, elles proposent dans l’atelier attenant à la boutique un service de sur-mesure mais aussi leur propre collection. Une nouvelle partition à quatre mains à découvrir très vite… Quelle est la tendance de votre boutique ? Hippie chic et vintage à tendance ethnique… Et les années 20, qu’on aime aussi beaucoup !

ATELIER DE FABRICATION POUR VOS CRÉATIONS SUR MESURE

Vos matériaux de prédilection ? Marcassite et argent, des pierres semi-précieuses ou précieuses comme les saphirs de notre propre collection, des turquoises, du plaqué or ou du vermeil. La gamme de prix est très flexible… Un must à adopter d’urgence cette saison ? Oser le mélange des couleurs, mélanger l’argent noirci et l’or !

Créations florales Design végétal & Objets

Une symbolique forte qui pourrait vous définir ? Le folk art américain, des inspirations mexicaines, les broderies péruviennes, des bijoux talismans, l’ésotérisme, la voyance ou l’esprit forain… Quels noms trouve-t-on chez Sally & Jane ? Nous préférons parler d’esprit… Nous travaillons avec des bijoutiers français, italiens, américains. Notre sélection est très cosmopolite et nous ressemble ! Les bijoux de Marie Laure Chamorel par exemple… Un vrai esprit couture, une inspiration années folles, Marie Laure incarne un nouveau luxe, le goût du travail fait-main, un univers qui correspond parfaitement à nos propres créations ! Votre petit truc en plus ? Une sélection décalée d’objets qui vient compléter nos bijoux : des tote bags avec des imprimés symboliques, les paper toys de Crankbunny (une marque new-yorkaise de cartes en 3D à l’iconographie vintage délicieuse, ndlr) et pleins d’autres petites objets qu’on aime et qui complètent notre univers. (M.C.D.)

27 rue saint-Nicolas NANCY 03 83 30 38 66 www.memento-flori.fr PUB ZUT.pdf 1 04/04/2013 12:18:30

C

M

Y

CM

MY

14, rue Taison à Metz 03 57 28 84 73

CY

CMY

K


brokism + bentz

“Zut ! trône sur la toile tel un maître du Quattrocento 2.0” ———— Art Press avril 2013 ————

www.zut-magazine.com


Lifestyle

brokism + bentz

02

Z


— Dossier — vintage

Par Myriam Commot-Delon & Cécile Becker —— Illustrations Laurence Bentz

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Retour vers le futur

Certes, la tendance est mondiale. Mais en Lorraine, on creuse peut-être le sillon encore plus qu’ailleurs. Et si la région était le paradis du vintage ? Peut-être bien ! Son passé industriel a sans doute fait naître un goût sûr pour une certaine esthétique. La preuve, les shops et restaurants à inspiration rétro et vintage sont légion. Zut ! tente un décryptage de la tendance, part à la rencontre de passionnés et vous livre ses bonnes adresses. Voyage en Lorraine, pour dénicher les bons plans d’antan et entrevoir les tendances de demain

Difficile de définir le vintage à l’heure où fleurissent marchés aux puces, rééditions et produits inspirés de nos tendres années. Si l’on en croit les produits de certaines grandes enseignes, voire de certaines friperies, ou marchands mal intentionnés, le rétro pourrait bien débuter dans les années 2000. Faux. Selon Laurent Journo, fondateur du salon du vintage à Paris et auteur du livre Vintage Passion : « Il s’agit d’un produit qui a au moins 20 ans d’âge, qui a marqué une période du design ou qui possède la patte d’un créateur et qui doit être en parfait état de conservation. C’est un produit has been qui est devenu un must-have ! Il faut distinguer le vintage du néo-rétro, qui désigne des produits neufs inspirés de modèles passés. » Un discours qui pose également la question de la réédition : vrai ou faux vintage ? Selon les puristes et collectionneurs, rien ne vaut un produit « dans son jus », comprendre dans l’état de l’époque, sans modification aucune. Une démarche qui privilégie le produit authentique, mais qui, forcément, nécessite un budget dont certains d’entre nous, pauvres mortels, ne disposons pas. Pourtant, les rééditions permettent à n’importe quel individu

passionné de design ou souhaitant ajouter une touche originale à son intérieur, et surtout sans se saigner, d’acquérir des pièces plus ou moins uniques à des prix abordables. Sans parler des sites Internet comme eBay ou Amazon, qui, surfant sur la culture de niche où l’unicité fait la valeur, ont permis à monsieur tout le monde de se forger une garde-robe, un décor, une bibliothèque tout à fait respectables à des prix défiants toute concurrence. Pourquoi cette hystérie pour les produits d’antan depuis une dizaine d’années ? À l’heure où la crise fait rage, les consommateurs ont besoin de se tourner vers des valeurs sûres, vers un temps où tout était possible, où le chômage était moins pesant et aussi, de faire confiance à des marques qui durent. Peur du présent, fuite de l’avenir, la solution est simple : célébrons le passé. Scandale de l’obsolescence programmée oblige, les marques d’électroménager Smec, Aga, Falcon ou encore Staub reviennent au galop. Les produits de grand-mère font recette car ils tiennent. Un principe valable pour la cuisine, mais aussi pour toutes les étapes ponctuant notre vie quotidienne : musique, automobile, mode, design, graphisme, publicité, le vintage

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— Dossier — vintage Ray et Charles Eames, designer Américains majeurs du XX e siècle. www.eamesoffice.com

Gl o s s a i re — Vintage

Millésime, grand cru. Pièces de plus de 20 ans d’âge.

— Rétro

Du neuf qui fait référence aux modes passées.

— Réédition

Nouvelle édition d’une pièce ancienne par un éditeur de design.

est partout et est intimement lié à la culture pop qui ne cesse de se recycler en allant piocher toujours plus loin dans les vieilles années. Les tendances deviennent un remake des années passées, inlassablement, favorisant un culte de la nostalgie. Simon Reynolds, journaliste et auteur de l’ouvrage Rétromania, confie : « Le grand public est avide de commémorations, car ce temps perdu lui rappelle quelque chose qui lui est intouchable, donc forcément beau. Le vinyle, la platine, la robe à volants, les pois, les meubles des années 50... Aucune société dans l’histoire de l’humanité n’a été autant obsédée par les artefacts culturels de son propre passé immédiat. » Les marques pratiquent le retour aux sources à l’image de Dior s’acoquinant avec Raf Simons ou d’Yves Saint Laurent : les formes s’inspirent des années passées, parfois elles-mêmes inspirées d’autres années passées... Il suffit de se pencher un instant sur une ère marquante de la mode, en l’occurrence, le futurisme, très en vogue dans les années 60 (pensez à « Moon Girl » de Courrèges) revenant en force sur les podiums des dernières fashion week (comparez à la collection automne 2013 de Michael Kors)... Polaroid, filtres Instagram, Mad Men, The Artist, l’esthétique ancienne fascine surtout parce qu’elle ramène à une époque où la sur-technologie ne s’interposait pas, où la simplicité était reine. Le succès des brocantes et des marchés aux puces ces

dernières années témoigne de ce regain. À Metz, par exemple, les 13 marchés aux puces de Metz Expo drainent en moyenne 150 000 visiteurs internationaux sur l’année. Selon Céline Genetelli, chef de Projet Junior à Metz Expo Evénements, « tout a explosé dans les années 2000 lorsque les jeunes ont commencé à s’intéresser à ce genre de produits : d’un coup, c’était l’opulence, on trouvait de tout, les listes d’attente ont commencé à s’enchaîner pour les brocanteurs... » La Lorraine seraitelle le terrain de jeu idéal pour les amateurs de vintage ? Sara Guedj, créatrice du site Internet IreneIrene, confirme : « La Lorraine a été particulièrement active durant les Trente Glorieuses, le passé industriel a été très florissant, ce qui en fait aujourd’hui une région incroyable en terme de pièces vintage : les enfants et petits-enfants tentent souvent de conserver les pièces de leurs ancêtres. » Et qui dit industrie dit forcément design industriel : hier, les exploitations de mines, le vivier ouvrier de la région et l’acheminement des marchandises, aujourd’hui, une place privilégiée en matière de produits design ferraillés. Folie du vintage, région prédisposée à aimer les pièces historiques, autant d’éléments qui nous poussent à rencontrer ces acteurs qui se nourrissent du passé pour créer un nouveau souffle de décors...

Un vintage car show en Lorraine ? Cry Baby et son quatrième opus, les 28 et 29 juin à Redange. www.crybaby2013.com

L'indétrônable cuisinière en fonte Aga. www.agaliving.fr

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Cry Baby de John Waters, un film jouissif sur le revival 50’ avec un Johnny Depp délinquant juvénile, période coupe banane.

L’enfance old school de Moonrise Kingdom, le dernier film du Texan Wes Anderson. www.moonrisekingdom.com

Bureau CM141 (circa — 1960) et fauteuil bridge modèle CM131 (1956), Pierre Paulin.

Vase moderniste de la Manufacture impériale de Nimy (circa. 1925)

Des illustrations pleines de nostalgie : Zara Picken… www.zarapicken.com

Mad Men, une peinture sociale des années 60 à New York. Un must pour apprécier les tocs de l’époque : alcool, tabagisme, sexisme, adultère… Son créateur Matthew Weiner la qualifie de « série de science-fiction du passé ».

Made in France depuis 1974, la cocotte en fonte Staub se pare d’une nouvelle couleur moutarde rétro inspirée par les légumes oubliés. www.staub.fr

Come-back du slip à papa. Claudie Pierlot a même créé cette saison un modèle pour filles… Le Slip Français est distribué à Nancy chez Bergam Concept Store. www.leslipfrancais.fr www.bergamconceptstore.blogspot.fr

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— Dossier — vintage

Coolcool Par Cécile Becker Photos Christophe Urbain

To do — 21 avril

Vide-grenier à Montigny-lès-Metz

— 28 avril

Vide-grenier à Yutz

— 4 mai

Marché aux puces à Metz Expo Sara visite régulièrement les sites vide-greniers.org et brocabrac.fr et conseille Emmaüs Forbach, 34, rue du Rempart, le plus grand Emmaüs de France !

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IrèneIrène , c’est quiqui, c’est quoiquoi ? C’est un

site de vente en ligne de mobilier vintage, lancé en octobre 2012 par Sara Guedj et son associé Esther Goldszmidt. On y trouve parapparap (parapluie), diodio (radio) ou rondrond (table ronde)…

C'

est la devise de Sarah Guedj : Family Furniture For Friends. Traduction : la famille de substitution pour ceux qui n’ont pas de meubles de familles. Sara Guedj (dont la grand-mère se nomme Irène, ce qui explique cela), ex-parisienne installée à Metz depuis quatre ans, considère que le vintage « est surtout une question de chance ». Cette ancienne équipière du Centre Pompidou-Metz et co-directrice de la galerie Kreo lâche tout pour se consacrer au design et proposer une alternative aux circuits de distribution traditionnels. Exit Habitat, Ikea, Fly et consorts, bonjour les pièces uniques d’un autre temps à des prix raisonnables. De son « bunker » ultra tendance, qui lui sert de maison en même temps que d’arrièreboutique version caverne d’Ali Baba, elle lance IrèneIrène avec quelques amis, dont Akroe (Etienne Bardelli), en charge de l’identité visuelle, et se construit en un an un réseau de fournisseurs : des particuliers ou des partenaires privilégiés, notamment en Hollande, où elle trouve des étagères Tomado. IrèneIrène, c’est simple comme bonjour, on cherche, on trouve, par matière, type d’objets, couleur et prix. « On a programmé un site sur le modèle des sites de fringues, ce qui permet de ne pas s’y connaître du tout. C’est un site qui peut plaire aux gens avertis mais aussi aux novices ». Sara veut aider les gens qui n’ont ni le temps, ni énormément d’argent à « choisir ce qui va deve-

nir leur décor quotidien ». Mais attention, pas de total look vintage : « C’est kitsch et dommage, confie t-elle. Pour moi, le vintage est super lorsqu’il est marié à du contemporain. On ne veut pas le mettre dans un carcan muséal, c’est un peu étouffant… J’ai envie que le vintage soit tourné vers le futur : apprendre du passé pour mieux aller vers l’avenir. Je n’ai pas envie d’un vintage nostalgique. » Si elle aime rattacher chaque pièce qu’elle vend à l’histoire du design, on trouve autant des objets des années 50 : formica, laiton, formes diabolo, que des années 60 ou 70 : plastique ou métal et on y trouvera peut-être bientôt des pièces plus contemporaines. Visionnaire à sa façon, Sara vend des objets pas forcément au goût du jour mais qui le deviendront : « En ce moment, j’adore la céramique de l’Allemagne de l’Ouest des années 60, c’est délirant et ça transcende tout

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une époque, de même que les opalines. Seuls, ça fait vase de grand-mère. Mais l’accumulation en fait quelque chose de très moderne. » Un credo qui semble avoir de l’écho. Avec 90% de clientèle en région parisienne et en Lorraine et une rubrique dans l’émission Intérieurs de Paris Première, le business décolle. Aujourd’hui le site propose même un service de décoration intérieure : Irène décore, en pleine explosion. Sara dort peu, mais Sara se charge en ce moment d’un concept store à Bruxelles, d’un restaurant à Metz et de cinq chantiers de particuliers à Paris, tout en gardant un œil sur toutes les pièces proposées sur le site. Ouf ! www.ireneirene.com


— Dossier — vintage

Tribu New Vintage Par Myriam Commot-Delon Portrait Alexis Delon / Preview

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Une famille nancéienne nous a ouvert les portes de son repaire rétrochic : entre meubles

Céramique « Patte d’ours » de George Jouve, années 50.

modernistes, art et design, ces amateurs éclairés nous ont confié trois de leurs bonnes adresses.

d

ominique, sa femme Frédérique et leurs trois enfants, Eudes, Éloï et Pia, vivent dans une maison de ville 1900, à un jet de pierre du musée de l’École de Nancy : 180 m2 sur deux étages et un charmant petit jardin qui n’attend plus que l’hiver finisse. Cette famille d’ex-parisiens, posée en Lorraine depuis trois ans, cultive un joyeux mix décoratif, pimenté d’un esprit bohème bien dans l’air du temps. Passionnés depuis 20 ans par le design du XXe siècle et l’art contemporain, ils ont fusionné du design actuel (lampe Moooi, enfilade Vitra de Martin Van Severen…) avec du mobilier culte (fauteuil Joe Colombo, lampe Mathieu, table basse Guariche, Matégot…) et dynamité leurs murs avec une collection de street art (Jérôme Mesnager, Nasty…). Un syncrétisme parfait, une relecture de diverses influences vintage et une cohérence si actuelle : on ne pouvait rêver mieux comme lieu de shooting pour la série mode de ce printemps !

1 — QG home made

2 — Coup de blush

3 — Décor en V.O.

D’emblée, Dominique nous avait parlé de cette propriété du XVIIe siècle située au cœur de Villers-Lès-Nancy. Ultra vintage et pleine de cachet, elle se compose de cinq chambres d’hôtes, d’un restaurant de 30 couverts, d’un espace indépendant dédié aux séminaires, de plusieurs salons meublés par des signatures incontournables du design, d’hier et d’aujourd’hui : une adresse à partager !

En habile coloriste, Frédérique s’est attelée à la tâche pour quatre mois de travaux et de mise en couleur. Verdict : transformation réussie pour cette maison de ville sacrément boostée par des peintures choisies chez la marque Ressource. Leurs trois collections consacrées aux années 50, 60 et 70, furent la clef de voûte de la colorisation de la maison : Un bleu de la collection « années 1950 » pour le salon, un noir encre très sombre pour théâtraliser la salle à manger et la grande table Knoll en marbre blanc et un kaki tout doux qui court d’étage en étage…

Un show room spécialisé dans les objets d’art et le mobilier de la seconde moitié du XXe. Des céramiques de Capron, une merveille de petit fauteuil en fibre de verre jaune de Gabriel Vacher, datant des années 50 (dont il ne reste qu’une dizaine de pièces retrouvées à ce jour), des sièges Pierre Paulin ou un lot d’appliques Charlotte Perriand (dans leur jus bien entendu, ne cherchez pas ici de rééditions !), des pièces exceptionnelles, d’autres plus abordables, bref, un endroit précieux où passer régulièrement pour chiner signé.

————— Le Clos Jeannon maison d’hôtes et restaurant 2, rue Saint-Fiacre à Nancy 03 83 40 30 30 http://leclosjeannon.eu

————— Une Autre Maison 4, rue Callot à Nancy 03 83 30 35 09 www.ressource-peintures.com

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————— Les Années Modernes 17, rue du Sergent Blandan à Nancy www.les-annees-modernes.com


Revival tour Fauteuil LCW, Charles et Ray Eames, Vitra, chez Formes et Couleurs

20 hot spots vintage & retro Projecteur 365 Parete, Le Corbusier, Nemo chez Diffusion Internationale Meubles

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———————————— Déco / Design ———————————— 1 / Formes et Couleurs

Deux adresses et une même enseigne pour shopper tous les grands noms du design. Dealer exclusif des meubles Vitra, le plus dur après avoir franchi leur porte sera de choisir entre un lounge chair, un Butterfly Stool, un Nelson Bench, un Eames Stool… Oui, nous en sommes conscients : cette entreprise suisse, qui fait rêver plus d’un dingue de déco vintage, croule sous les icônes ! 4, rue Saint-Nicolas à Nancy 03 83 32 85 57 9-11, rue du Lancieu à Metz 03 87 37 90 90 www.formesetcouleurs.fr

2 / Diffusion Internationale meuble

Si vous cherchez des rééditions et du design contemporain, D.I.M est l’une des adresses incontournables de Nancy. Plus de 700 m2 où se déploie le meilleur des designers italiens et

Par Myriam Commot-Delon

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français : c’est le spot pour trouver du Verner Panton ou les nouveaux luminaires de Nemo (une filiale de Cassina), des rééditions de meubles que Le Corbusier avait créés pour La Cité Radieuse de Marseille. La potence et l’applique de Marseille, le projecteur 365 (à suspendre ou installer sur un mur) ou l’applique à volet pivotant de Charlotte Perriand, n’attendent que de nouveaux foyers à éclairer ! Un bureau d’études, d’architecture et de décoration est à votre disposition pour toute étude ou tout conseil avisé… 15-18, rue Héré à Nancy 03 83 35 58 34 www.difintermeuble.fr

3 / On/Off Concept Store

Meubles industriels, lettres d’enseignes, luminaires d’usine : tous les must de la déco industrielle se retrouvent dans le concept-store de Lambert Schlegel ! Accumulés, détournés et reconvertis, ils n’attendent plus qu’un espace à leur mesure : usines réhabilitées, ateliers d’artistes et autres lofts dans l’esprit new-yorkais vont y trouver de quoi s’habiller. 8, rue des Maréchaux à Nancy 03 83 22 89 48

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4 / Maisons du Monde

Pierre Guariche fut le premier des designers français de l’après-guerre à utiliser la technologie de l’assise-coque. Alors quand une grande enseigne comme Maisons du Monde réédite les meu-bles de ce cador des années modernes, on ne peut qu’applaudir ce beau design à prix friendly. 50, rue Saint-Dizier à Nancy 03 83 32 00 00 23, En Chaplerue à Metz 03 87 36 46 46 www.maisonsdumonde.com

5 / Chambre cinquante-sept

Cabinet de curiosités, globes, crânes, horloges, crucifix minimalistes, entomologie, objets chinés, faux trophées et vraies bougies : Philippe Chapon, Mr 57, ne compte pas s’arrêter là… Du XVIe siècle aux sixties, la période couverte est dense et la liste des voyages pour dénicher tous ces trésors, très longue ! Un monde parallèle, une mine à cadeaux et le spot incontournable pour singulariser sa déco. 57, place de la Chambre à Metz 03 87 15 16 09 www.chambrecinquantesept.com


Robe Khalo, Rosa Tapioca, en vente chez Les Âmes Galantes

Chaise Coquillage, Pierre Guariche, réédition en vente chez Maison du Monde

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————— Mode —————

6 / Les Âmes Galantes

Isabelle Fumagalli a eu plusieurs vies : modiste à succès et styliste à Paris ; Metz et les Âmes Galantes. Ouverte il y a 12 ans, cette petite boutique nichée sur la colline Sainte-Croix est le repaire d’un cortège de créatrices 100% françaises : pas moins de 60, une vraie armée de french girls aux doigts de fées ! Une sélection très « années 50 », avec du textile, des accessoires et même du sur-mesure, si vous voulez qu’Isabelle retourne à ses premiers amours : chapeauter les têtes bien remplies avec des bibis pleins d’esprit. Côté dressing, on a repéré les bijoux de Virginie Mahé, la maroquinerie de Méline Roi (en patchwork de chutes de cuir des ateliers de haute couture : des petites merveilles graphiques ponctuées de lézard ou de galuchat) et celle du Chant du robot, à l’univers graphique carrossé comme une Airstream ! 26, rue Taison à Metz 03 87 74 55 22 Retrouvez Les Âmes galantes sur Facebook

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7 / Candy pour Elle

Glamour, rétro et prix abordable font ici bon ménage. N’y cherchez pas des tabliers à bavolet mais plutôt des robes à gogo, du mignon et du très charmant : Candy créations, Zoé la Fée, Nill’s, Amélie & Amélie, Lollipops, Nice Things ou repérée et en provenance d’Espagne, Kling, une petite griffe à tomber qui décline avec charme une garde-robe décalée, aux twist vintage mais pas trop... juste ce qu’il faut pour arborer un joli look rétroviseur tendance mais pas désuet. 2, rue Sainte-Marie à Metz 06 65 08 93 13 www.candypourelles.e-monsite.com

8 / Setti

Voici un dépôt-vente qui ne vous laissera jamais repartir bredouille… Une virée y est obligatoire, pour ponctuer son vestiaire de perles vintages ou simplement de jolies pièces des saisons passées, délaissés par d’autres fashionistas spécialistes des valises kleenex. Parce que le vintage c’est aussi ça : recycler, mixer et partager. 15, rue Visitation à Nancy 03 83 35 58 80

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9 / Récitroque

Déjà plus de deux décennies que Line Chardin propose une belle sélection griffée et vintage ! Une personnalité hors du temps, animée par le goût de la belle ouvrage. Quelques pièces aperçues lors de notre passage : une robe du soir qui ne ferait pas rougir le vestiaire d’une socialite et une pochette en raphia tellement actuelle que l’on comprend illico où les stylistes contemporains puisent leur inspiration. On vous le dit : le vintage est le vestiaire de demain ! 74, en Fournirue à Metz 03 87 18 47 47

10 / À la cour camoufle

Pour shopper des bags griffés Hermès ou du croco vintage à prix raisonnable, filez chez Mr et Mme Sabattini, insatiables collectionneurs et antiquaires. Des années qu’ils accumulent des griffes prestigieuses ou de luxueux anonymes, et honnêtement, quoi de plus chic qu’un sac à main vintage haut de gamme, réalisé avec des matériaux d’exception et un savoir faire quasi disparu ? 12, rue Gambetta à Metz 03 87 66 31 50


Revival tour

20 hot spots vintage & retro

Affiche Fine Little Day chez Happy Home

Photo / Arno Paul

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———— Kids ————

11 / Scarlett Olala

Dès l’extérieur, ce nouveau concept-store pour enfants de 0 à 7 ans donne le ton : un graphisme pointu sur la devanture et un espace clair, on sait d’emblée qu’on sera comblés. D’ailleurs, la sélection de Johanna est si affutée que même le concept store parisien Bonton en tremble ! Le mobilier, nouveauté de la saison, est proposé à l’étage : Laurette et sa facture rétro aux teintes toutes douces, Sebra et son lit évolutif pour les 0-8 ans, des rééditions de chaises design, des coussins tête XXL, kitch Kitchen, Petit Pan, quelques créateurs locaux triés sur le volet comme le vestiaire rétro d’Un Oiseau sur un fil, des mobiles et luminaires adorables d’Anne Fontaimpe de l’Atelier des Choses… Le chic et la classe, ça s’apprend dès la naissance, non ? Oh lala que oui ! 6bis, rue d’Amerval à Nancy 09 83 04 30 10 www.scarlettolala.fr http://atelierdeschoses.tumblr.com http://1oiseau1fil.blogspot.fr

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12 / Marlaguette

Coups de cœur en rafale pour cette jeune créatrice de mode enfantine au vestiaire ultra-rétro. Après une licence de lettres et une première vie de libraire, Manuelle Mayot s’est orientée vers la couture. Comme le laisse présager le nom de sa marque, Marlaguette, inspiré d’un des bestsellers de la littérature enfantine des années 50, elle se nourrit de matières nobles, de vieux catalogues tombés dans l’oubli et de mètres de tissu liberty. Les coupes sont ravissantes, les cols claudine ornent les petites robes, les cirés pleuvent et notre béguin du printemps sera pour les nouveaux chapeaux ! Exit la grande distribution, ici tout n’est que petites séries, pièces uniques et prix doux : autant de bonnes raisons pour habiller nos chères têtes blondes en Marlaguette. http://marlaguette.blogspot.fr En vente chez Helmut et Pétula, 14, rue Notre-Dame – Le Passage Bleu à Nancy 03 83 29 44 77

13 / La Pidoule

Entre repérage déco et jouets trendy, La Pidoule est un concentré d’enfance, un leitmo-

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tiv de douceur où l’on vient cueillir les lampes champignons d’Egmont Toys et s’affaler dans des mini sièges fifties en scoubidou. Dernière nouveauté du printemps, l’arrivée de la marque La Case de cousin Paul avec ses guirlandes lumineuses à composer soi-même, dans différentes tailles et plus de 50 coloris. Cerise sur le gâteau, on y trouve aussi la délicieuse sélection de mobilier vintage relifté par Agathe, la responsable des lieux. 9, rue Taison à Metz 03 87 16 69 31 lapidoule.overblog.com www.latelierdagathe.net

——————— Coiffeur ——————— 14 / Sonz's

L’annonce de l’ouverture à Nancy, en début d’année, de Sonz's, coiffeur-barbier à l’ancienne, s’est répandue comme une trainée de poudre. La déco retro-industrielle, typique des Barber Shops new-yorkais, n’est pas la seule raison ! Certes, les Chesterfields sont dodus,


Photo / Arno Paul

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les fauteuils de barbier d’antan, mais surtout, Mélanie et Yoann, frères et sœurs franchement sympathiques, manient les ciseaux avec dextérité. Leurs transformations capillaires sont régulièrement immortalisées sur leur facebook, et on adore ! D’autant plus qu’il y a une très bonne programmation musicale. Et hop, adopté ! 29, rue Saint-Nicolas à Nancy 09 50 95 42 54 www.facebook.com/SonzsBarberShop Ouvert du lundi au samedi jusqu’à 19h, le vendredi jusqu’à 22h

——————— E-shops ———————

15 / Happy Home

Audrey et Alexis Oudin, jeune couple de Nancéiens, furent les premiers à découvrir le masking tape. C’était il y a plus de 3 ans, sur un blog japonais, et ils ont été les premiers à en proposer en France, sur leur e-shop Happy Home. Le succès fut tel qu’ils l’ont complété d’articles de décoration, de papeterie d’objets du quotidien, de textile, livres ou magazines…

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importés du monde entier ! Ils y cultivent un esprit rétro vintage très frais, dans le style scandinave, comme ce plateau Sokeri décoré par l’illustratrice finlandaise Hanna Konola. Rendez-vous dans notre prochain numéro pour un portrait plus complet… www.happyhome.bigcartel.com

16 / V comme Vintage

Quoi de plus pratique qu’une petite brocante en ligne avec des objets des années 50, 60, 70 ? Isabelle Hiblot, super chineuse y compile avec brio tout ce qui vous échappe, parce que vous arriverez toujours trop tard à la brocante ou que vous n’avez pas encore l’œil aiguisé d’un pro de la chine. www.vcommevintage.com

————— Bars / restos ————— 17 / Le Formika

On se croirait dans une peinture d’Edward Hopper : les fauteuils sont confortables, le cocktail est bien dosé et ça tombe bien, c’est

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la spécialité du bar. Siroter un « Formika » à base de bubblegum et de vodka avec des amis, dans un décor sophistiqué… une certaine idée du bonheur qui rappelle les Trente Glorieuses. 4, rue du Change à Metz 03 87 37 23 57 www.leformika.com Ouvert du lundi au samedi, de 9h à minuit

18 / Le mouton électrique

C’est « the place to be » pour les amoureux d’un style « indus » et des lieux qui conservent les stigmates du passé. Mais respectent-ils les cinq piliers de la décoration industrielle ? Vérification : du béton / métal / bois + des luminaires d’usine + quelques touches de couleur, de préférence rouge ou bleu métallique + du mobilier de bureau 50’ + une bonne dose de nostalgie. On saupoudre le tout d’une ambiance bon enfant, d’une programmation musicale éclectique et décalée, d’une carte variée et de cocktails d’antan… 20 /20 mon agneau ! Ouvert de 18h à 2h 76, rue Saint-Julien à Nancy


— Dossier — vintage

Par Cécile Becker Photo Christophe Urbain

En Lorraine, le design industriel tient une place toute particulière entraîné par la présence historique d'industries minières. Si de nombreux collectionneurs pourraient se partager la part du gâteau, les frères Dautreppe sont pourtant les seuls dans la région à récupérer, faire reluire et parfois modifier toutes sortes de mobilier en ferraille.

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Trash yéyé

atériau brut par excellence, le métal est aussi malléable que recyclable. Rien à jeter, jamais, tout à nettoyer, recycler, assembler. C’est ce à quoi s’attachent les deux frères métalleux, Matthieu et Benjamin Dautreppe installés à Messein (dans le Val de Fer, ça ne s’invente pas!). Leur atout : des alentours imprégnés d’un fort passé industriel. Outre les pièces récupérées suite au démantèlement d’usines, les caves de particuliers regorgent de mobilier d’un autre temps à faire reluire : casiers en métal, vestiaires, lampes design des années 50 à 70, tables basses en vieux bois ou encore lampe Jieldé – symbole du design industriel par excellence –, on trouve de tout. Benjamin, le bricoleur du duo, confirme : « C’est presque de l’exhumation. On aime sauver des pièces plutôt que d’en produire de nouvelles. Plutôt que d’importer du mobilier de Chine, on travaille sur du local. » Chez eux, pas de chichi : on recherche la patine d’origine et on compose avec les traces de chaux, de coups et de clous. Les deux frères

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pratiquent la retape mais aussi la transformation. Matthieu, passionné de chine et en charge de l’aspect commercial, explique : « Lier le bois et le métal nous permet d’explorer un côté plus créatif, mais aussi d’aller vers des choses plus modernes. Plus loin que l’esthétique que l’on veut assez épurée, on recherche un côté fonctionnel, à la manière des designers des années 50. » Après avoir changé de vie et s’être forgé une culture du fer au gré de voyages au Maroc et de rencontres locales, les frères Dautreppe sont installés depuis bientôt deux ans dans leur showroom et atelier et ne sont pas prêts de freiner leur activité tant les demandes et les pièces d’exception s’enchaînent... Les frères Dautreppe 2bis, rue Haut du Clos à Messein (54) 06 66 66 69 85 geonancy@voila.fr Retrouvez-les sur Le Bon Coin en tapant “geo54”


Revival tour

20 hot spots vintage & retro

Photo / Sébastien Grisey

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————— Bars / restos ————— 19 / Derrière

Avec son restaurant Derrière, Julien Longhi a réussi à marier déco de bric et de broc et cuisine familiale. Enfin le retour de la vraie popotte ! Ça clapote en cuisine avec Anna Ciavara, sa belle-maman italienne, qui officie aux fourneaux et renouvelle chaque jour son ardoise pour offrir un menu unique de cuisine de marché : un concept efficace et malin pour se sentir comme à la maison, et l’une des premières bonnes raisons de vous concocter ce dossier de printemps au bon goût d’autrefois. 17, rue de la Chèvre à Metz 03 87 66 23 63

diffusion internationale meuble

20 / La cantine des grands

Verres Duralex et devoirs sur table sont au rendez-vous dans ce restaurant qui croule sous les bonnes notes. De quoi régresser en s’engraissant gentiment… Les portions sont généreuses, les légumes bio et les formules variées. Carpaccios, salades copieuses, hamburgers maison et desserts gourmands… On est bien loin du menu de cantoche. Et comme à la Cantine des Grands, les tables de multiplication c’est leur fort, cette franchise, née à Versailles de deux gourmands nostalgiques, aime faire des petits. Déjà trois enseignes, la preuve que même en temps de crise, quand des valeurs de qualité, de simplicité de convivialité et de générosité sont au garde à vous, les félicitations du jury ne sont pas loin ! Surtout depuis février, puisque le restaurant est enfin ouvert le midi. Normal pour une cantine, non ? 40, avenue du 20e Corps à Nancy 03 83 20 81 07 www.lacantinedesgrands-nancy.fr Ouvert du lundi au samedi de 11h30 à 14h30 et de 19h à 22h30

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la quintessence du mobilier contemporain

15-18 rue Héré Place Stanislas - Nancy tél. 03 83 35 58 34 difintermeuble@orange.fr www.difintermeuble.fr ----------


GASTRONOMIE

Brillante antistar

——— Par Flora-Lyse Mbella Photos Christophe Urbain ———

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C’est écrit sur son dossier de presse : Jean-Georges Klein est le plus discret des chefs dotés de trois étoiles au guide Michelin. Son restaurant, L’Arnsbourg, et son hôtel sont fidèles au personnage : brillants, mais discrètement nichés au cœur de la forêt, à Baerenthal, à un jet de pierre de l’Alsace voisine.

Il le sait pourtant. Il est le seul chef lorrain triplement récompensé par cette bible que reste le guide rouge : les sollicitations sont nombreuses et il faut qu’il y réponde favorablement. « J’ai conscience d’être, quelque part, une sorte de grand frère, de chef de file... voire de tête de gondole. Je me dois de répondre à tout cela. » C’est pour cette raison que l’association la Moselle Gourmande met toujours son image en avant, notamment pour ses opérations tournées vers la jeunesse (jusqu’au 30 avril, les moins de 35 ans peuvent venir manger à l’Arnsbourg pour 100€, et dans d’autres établissements prestigieux du département pour 60 ou 80€). Il n’aime toujours pas les interviews. Cependant, il est obligé d’enfouir sa timidité naturelle au fond de sa poche, surtout avec le tournant de plus en plus médiatique de la profession. Cette timidité, fruit de cette remise en question permanente, c’est une des forces de Jean-Georges Klein. À la tête de l’Arnsbourg avec sa sœur Cathy, et de l’hôtel K juste au dessus avec son épouse Nicole, Jean-Georges Klein a toujours travaillé dans la maison familiale. Au début du siècle dernier, Rose Donnenwirth, grand-mère du chef, réhabilite cette ancienne maison forestière. Elle en fait un relais de charbonniers, puis de bûcherons. Sa fille Lilly reprend l’établissement juste après la guerre en 1948. À la fin de ses études au lycée hôtelier de Strasbourg, en 1970, Jean-Georges revient, mais il n’est pas encore en cuisine. Il est en salle et y reste 20 ans. Car oui, le chef de l’Arnsbourg est un autodidacte. « Je suis encore un jeune cuisinier, cela ne

fait que 22 ans que je fais la cuisine », commente-t-il très sérieusement. Il ne rejoint la cuisine qu’en 1989, l’Arnsbourg vient de décrocher sa première étoile et sa mère le forme à sa succession. — Adrià et Gagnaire, les catalyseurs C’est en 1993, Jean-Georges Klein s’en souvient si bien. Un client allemand lui ramène un livre, signé Ferran Adrià, chef du restaurant El Bulli, près de Barcelone, et un des papes de la cuisine moléculaire, discipline encore confidentielle à l’époque. C’est une révélation pour le chef lorrain qui a le bonheur d’avoir un ami commun avec le génie catalan. Il obtient de venir l’observer cinq jours. Et à son retour, il est transformé. L’autre élément de cette révélation, c’est Pierre Gagnaire, chef trois étoiles, à l’époque à Saint-Etienne (aujourd’hui à Paris). Lui aussi est un iconoclaste qui utilise la cuisine moléculaire, en collaboration avec le chimiste Hervé This. « J’ai mangé une fois chez Gagnaire. L’assiette partait dans tous les sens. Je n’ai rien compris au départ mais j’ai été littéralement subjugué ! Tellement que j’y suis revenu 15 jours plus tard ! », rigole-t-il. La révolution est en marche. L’Arnsbourg change de registre, son chef s’est enfin trouvé. La cuisine de sa mère était bourgeoise et plutôt traditionnelle. JeanGeorges Klein travaille d’arrache-pied et parvient à créer sa patte personnelle, mélange de tradition, de produits du terroir et d’innovation débridée, mâtiné d’un sens de l’esthétisme aigu avec une pointe d’exotisme. Le tout avec un goût toujours aussi net, fort et doux. « Quand j’étais plus jeune, je voulais être Bocuse !

Vous savez, même quand j’étais en salle, c’était moi qui allais faire les courses, dénicher les bons produits. J’aimais bien donner un coup de main en cuisine quand nous avions des mariages, communions ou autres banquets. Je me suis retrouvé en cuisine assez tard mais j’ai toujours eu cette envie, explique-til. La bonne recette, en cuisine comme en salle, c’est toujours la même chose : c’est le bon, le beau, le bien. » Simple finalement… mais aussi très compliqué. En cette fin de siècle, la curiosité est piquée car évidemment, ce genre de cuisine très iconoclaste et innovante bouscule le paysage. Jean-Georges Klein devient « le nouvel Adrià », appellation qu’il balaie d’un revers de la main. Après tout, c’est bien sa cuisine et pas la copie de celle d’un autre. Quoi qu’il en soit, les guides suivent la presse et le bouche à oreille et ils apprécient le virage. Dès 1998, l’Arnsbourg se voit décerner une deuxième étoile. Et à la surprise générale, la troisième arrive en 2002, au beau milieu d’importants travaux de réfection. « C’était la panique à bord, se souvient Jean-Georges Klein. Une authentique et totale surprise que ce troisième macaron. Il y avait tant de grands chefs qui l’attendaient. Moi, je n’attendais rien, et je suis passé devant. Cette récompense m’a angoissé comme jamais parce que l’obtenir, c’est aussi risquer de la perdre, c’est une énorme pression. » Le Michelin ayant donné le ton, les autres guides embrayent : Jean-Georges Klein est le chef de l’année du guide Champérard et du Schlemmer Atlas (prestigieux guide allemand) en 2004.

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GASTRONOMIE

— L’hôtel K, de force majeure Un restaurant, fût-il bardé d’étoiles et de récompenses, n’est qu’un restaurant : on y mange, on y boit, on n’y dort pas. Pendant cette période dorée 2004-2005, Jean-Georges et Nicole Klein constatent qu’une logique étrange s’est instaurée : le chiffre d’affaires du midi est supérieur à celui du soir. Et ce n’est pas rassurant. « Nous étions pratiquement le seul 3 étoiles rural qui n’avait pas d’hôtel adjacent, il fallait réagir. » En neuf mois et moyennant 2 millions d’euros, l’hôtel le K sort de terre, sur le massif qui surplombe l’Arnsbourg. Ce cocon à la fois design et proche de la nature, avec 12 chambres et suites ouvertes sur la forêt environnante, est dirigé par l’épouse du chef Nicole Klein. Et il fonctionne très bien, même sans spa : « Nous n’avons pas assez de chambres pour un tel équipement », explique le couple. Il faut dire que le dépaysement est total avec la forêt, le silence, une décoration et une disposition qui évoquent davantage une maison qu’un hôtel. Et puis, la tranquillité y est absolue, car il est totalement impossible d’utiliser son téléphone portable pour cause de réseau inexistant. Date stratégique : l’ouverture se fait en 2006, soit un an avant l’arrivée du TGV en Alsace. Parce que oui, l’Arnsbourg est en Lorraine, mais Jean-Georges et Nicole Klein sont alsaciens : les produits proposés au K pour le petit-déjeuner sont alsaciens, les amis sont alsaciens, les sorties se font à Strasbourg, situé à moins d’une heure de route, plutôt qu’à Metz, à deux heures. « Notre ville, c’est Strasbourg », reconnaissent-ils sans peine. Dernier détail concernant le K : au sommet de l’hôtel, les Klein ont leur logement. Ajoutons cela à cette ambiance chaleureuse et domestique : séjourner ici confine presque à séjourner directement chez eux.

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Livre de devoirs Est-ce peut-être un devoir dans le monde gastronomique aujourd’hui : chaque grand chef, ou presque, doit en passer par la case librairie. Un livre, ou deux, ou trois, ou une multitude. Jean-Georges Klein en a fait un, en 2010 : Alchimie des éléments. Une grande fierté car il s’est vraiment engagé dans la démarche : « Il a pris plus de temps que prévu à cause de détails logistiques. Et puis, comme je suis un perfectionniste et que je déteste la routine, j’avais préparé une centaine de recettes. Finalement, le retard a pris plusieurs mois alors je n’en ai recyclé aucune, j’ai tout

recommencé. J’en ai fait deux finalement », sourit-il. L’originalité réside dans l’organisation de cet ouvrage, reprenant les quatre éléments fondamentaux : eau, air, feu, terre. Magnifique objet, magnifiquement illustré, ce livre est bien plus qu’un livre de recettes. Le public ne s’y est pas trompé : malgré son prix, on frôle la rupture de stocks. Alchimie des éléments, éditions La Martinière, 76,10€


———— L’Arnsbourg Untermuhlthal 18 à Baerenthal 03 87 06 50 85

www.arnsbourg.com ————

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GASTRONOMIE

Le trésor de la place ——— Par Virginie Joalland Photo Arno Paul ———

La renommée de la pâtisserie Adam n’est plus à faire. Installé en ville vieille à Nancy, ce petit paradis du sucre célèbre cette année ses trente ans. L’occasion de pousser la porte d’un commerce qui plait aux papilles… À la tête de la pâtisserie Adam, JeanFrançois Adam, 55 ans, artisan passionné et parfait épicurien. À onze ans, il préfère suivre la voie de la pâtisserie plutôt que celle des voitures et de la mécanique qu’il affectionne également à l’époque. Sa sensibilité aux bons produits et aux saveurs lui vient de sa mère. « Elle cuisinait beaucoup, dès le matin ça sentait bon dans la maison. » C’est en 1983, après six années passées chez Musquar, que Jean-François Adam décide de monter sa propre affaire. Un rêve de gosse. Il aime les challenges, et plutôt que de choisir un commerce bien installé rue Stanislas, il opte pour une pâtisserie fermée depuis six mois place Saint-Epvre. Pari difficile car autrefois la vieille ville n’avait pas le charme et l’attrait qu’on lui connaît aujourd’hui. « C’était le Moyen-Âge ! » Depuis, le quartier a bien évolué et en trente ans, la pâtisserie Adam a fait ses preuves et s’est constituée un public de fidèles gourmets autour, notamment, d’une gourmandise à la recette très convoitée… Le Saint-Epvre, savoureuse alliance de meringue aux amandes, de crème au beurre à la vanille et à la nougatine pilée, est le produit phare de la maison. « Souvent copiée mais jamais égalée », cette douceur est à l’origine

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du succès de l’enseigne mais aussi à l’origine d’un combat perpétuel. Jean-François Adam comptabilise pas moins de 170 procédures pour contrefaçons. Le nom, déposé en 1907 est intouchable, la recette quant à elle, est parfaitement gardée depuis 1882. En 131 ans, la ”formule magique” n’a été transmise qu’à six personnes. Le Saint-Epvre est un véritable trésor et Jean-François Adam a usé de patience et de volonté pour assurer son immutabilité. « Les anciens commerçants ne m’avaient pas donné la bonne recette. » Il lui faudra six mois d’essais, l’aide de l’épouse d’un ancien pâtissier et celle d’aficionados du légendaire gâteau pour obtenir le Saint-Graal et réussir à retrouver l’équilibre parfait. « Plusieurs clients sont venus me dire que j’avais réussi. C’est aussi grâce à leur mémoire que j’ai retrouvé le gâteau originel. » Toutefois, il concède que le produit est tenu d’évoluer avec les matières premières et machines d’aujourd’hui.

———— Pâtisserie Adam 3, place Saint-Epvre à Nancy 03 83 32 04 69 patisserie-saintepvre.fr ————

Si le Saint-Epvre fait le succès de la maison, Jean-François Adam n’en finit pas de produire de fines créations alliant contemporanéité et tradition. Pour montrer et partager son savoirfaire, il n’hésite pas à ouvrir depuis peu les portes de son laboratoire lors de cours. L’opportunité d’échanger et de découvrir également l’artiste qui se cache derrière le pâtissier. Car, si l’on dit souvent que la pâtisserie est un art, cela se vérifie parfaitement avec Jean-François Adam, qui met sa deuxième passion pour la peinture et la sculpture au service de nombreuses gourmandises dans sa boutique. Une recette qui semble fonctionner.


R e s ta u ra n t

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J CM rt an te , on ce , ab ou tie , d éc le el , uv no ne C ui si te , un e g rif fe MJ un e em p re in e, , nt re sa êt tis irer vo iv d un sa sa vo ir- fa ire , un la b el , un . ux ye CJ s vo t an to ut ce la d ev CMJ

Ouvert de 11h45 à 14h30 et de 19h30 à 23h00, fermé dimanche et lundi. 43, place de Chambre - 57000 Metz - 03 87 66 38 84 N www.restaurant-acote.fr

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Cantino Cave à boire et à manger 8, rue des Piques

57000 - METZ

03 87 36 19 01

RESTAURANT 7j/7

PIZZA

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SPÉCIALITÉ POMME DE TERRE R

RESTAURANT THIONVILLE CENTRE SAINT JULIEN KINEPOLIS METZ CENTRE NANCY CENTRE & KINEPOLIS

NOUVELLE ADRESSE 16, place Saint Jacques - METZ

Formules à partir de 12€

servies 7j/7 en continu de 11h à 23h

Tél. : 03

87 37 32 61


SPORT

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O R T R A I N —— Par Sébastien Ruffet ——

—— Illustration Laurence Bentz ——

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une certaine vision de la v ie Le FC Metz et l’AS Nancy-Lorraine

représentent une région qui a connu en une vingtaine d’années une mutation des plus profondes. Animée, prospère du temps des mines et de la sidérurgie reine, la Lorraine cherche un second souffle. Ses équipes professionnelles tentent de défendre des valeurs de travail et d’abnégation dans un contexte économique de plus en plus délicat. Sans la certitude que cela pourra suffire.

S’il y a bien une expression que Grégory Proment déteste entendre, c’est sans nul doute « mouiller le maillot ». Pas qu’il soit contre les efforts. Au contraire. Seulement, « courir partout et transpirer, n’importe qui peut le faire. L’important, c’est de courir ensemble, au bon moment ». Le capitaine du FC Metz privilégie donc la solidarité à la démagogie, et on lui donne raison. Proment, 33 ans, tombé la saison passée de Ligue1 en Ligue2 avec le SM Caen, a, de lui-même, contacté les dirigeants du FC Metz pour venir aider en National. « Ce club m’a tout donné. Et puis j’ai rencontré ma femme à Metz, mes enfants y sont nés. C’est une histoire d’amour. » Le genre de contes que l’on raconte aux enfants pour les endormir tant, en 2013, l’acte paraît inconcevable. « C’est clair que tout a changé, répond en écho Olivier Rouyer, l’ancien international de l’ASNL, aujourd’hui consultant TV. On n’est plus dans les mêmes références. Quand on a démarré avec Michel Platini ou Francisco Rubio, on avait cette force qui nous rendait heureux de jouer au foot. C’était tellement nickel pour nous de jouer entre potes. Tellement bien… » La petite pointe de nostalgie affleure rapidement. Si l’ASNL est encore en Ligue1 à ce moment de la saison, le FC Metz lui est dans l’obligation de retrouver la L2 dès l’an prochain. « On ne peut pas se permettre une deuxième saison en National, confirme Carlo Molinari, l’emblématique président de tous les trophées, ou presque, encore aujourd’hui vice-président dans l’ombre de Bernard Seurin. Ces dernières années, il y a eu des erreurs de casting, et comme nous n’avons pas de gros sponsor, on a beaucoup investi dans les infrastructures, au détriment de

l’effectif. Ce qui nous est arrivé, c’est un accident industriel. » Un accident comme le bon Carlo n’en avait pas connu depuis sa prise de fonction en 1967. « Le club faisait l’ascenseur, se rappelle-t-il. Et on s’est dit que si on arrivait à le maintenir 10 ans en première division, on aurait gagné notre pari. Finalement, on est restés 35 ans… » Si Metz remplit son contrat, Nancy est actuellement à l’œuvre pour réussir un pari fou : se maintenir en ne comptant que 11 points à la trêve. En coulisses, Frédéric Biancalani, ex-capitaine de Nancy et désormais coach de l’équipe féminine, note quelques changements : « Avec l’arrivée de Patrick Gabriel, le discours a sûrement changé. Il reconstruit un groupe avec des jeunes qui ont faim. Et à l’entraînement, il y a beaucoup de joie. C’est quelque chose qu’on ne voyait plus. » En quelques mots, Biancalani cerne les enjeux pour les deux clubs. Face aux logiques financières, il faut opposer sa volonté, son travail, son abnégation. Des valeurs qui se sont dissoutes au fil du temps. Rouyer précise : « À Nancy, il y avait une vraie identité. On nous parlait encore du FC Nancy. C’est un club qui a toujours fonctionné sur une philosophie familiale, même si ça me paraît dépassé aujourd’hui. » À Metz, on entend la même chose. Croix de Lorraine sur le cœur, les Grenats n’ont « pas le droit de lâcher, rappelle Grégory Proment. Quand j’ai commencé au club, dans les années 1990, c’était vachement plus familial et serein financièrement. Sur le terrain, il y avait des chiens qui avaient juste envie de bien faire. »

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SPORT

Le rapport au passé douloureux, au travail dans les mines ou les usines, semble lui se déliter au fil des saisons. Les gamins formés au club ne viennent plus systématiquement du bassin. « Mais on leur inculque cette histoire, insiste Denis Schaeffer, le directeur du centre de formation du FC Metz. C’est indispensable. » Proment rajoute : « Quand on reste longtemps dans une région, on est sensibilisé aux difficultés. Les jeunes sont mis dans une bulle, mais ils ont besoin d’avoir un œil sur l’extérieur. » Mondialisation oblige, la solution la plus simple n’est plus toujours devant sa porte. Surtout que les appétits extérieurs ont aussi grandi. Pour imager la sélection des jeunes, Carlo Molinari avance que « dans le temps, on pêchait dans un étang, aujourd’hui, on pêche dans un océan ». Et difficile de voir la tête du poisson. Si Metz a payé pour savoir que le travail payait, Nancy a peut-être su s’en rendre compte assez tôt pour éviter la relégation. Réponse dans deux mois. Pour l’avenir, Olivier Rouyer essaye de ne pas être trop pessimiste pour le football de l’Est. « Nancy, Metz, Strasbourg, Sedan, Sochaux… Ils sont tous en difficulté, mais il n’y a pas qu’une seule raison. Metz, ce sont des mauvais choix sportifs, Strasbourg des querelles internes, Sochaux une mauvaise gestion… Par contre, ne comptez pas sur moi pour vous dire lequel de ces clubs ramènera un titre en premier ! » Sans pétrole, les clubs lorrains vont devoir se creuser la tête pour rester compétitifs. L’ouverture des compétences vers la Chine est un axe du côté de Metz. Nancy peut compter sur un président des plus passionnés, Jacques Rousselot, pour fédérer autour du club. Le foot est une matière vivante, et ce sont les hommes qui le dessinent. Aux Lorrains d’en faire ce qu’ils veulent.

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Le trait d’union L’ancien ailier gauche a laissé derrière lui l’image d’un formidable attaquant doublé d’un homme attachant. Né à Longwy, formé à Nancy, puis joueur à Strasbourg ou Karlsruhe, jamais David Zitelli n’a pu s’éloigner bien loin de sa Lorraine natale, hormis sur la toute fin de sa carrière. Entraîneur adjoint à Amnéville, il garde un regard acéré sur le football lorrain.

Sa patte gauche a fait des merveilles. 62 buts en 164 matchs sous les couleurs de Nancy, puis 30 buts en 92 matchs chez le voisin Grenat. Lancé en pro par un certain Arsène Wenger, David Zitelli garde un souvenir ému de ses jeunes années à Nancy : « Le centre de formation, ce sont des années fantastiques. J’ai côtoyé des bonhommes extra : Franck Gava, Eric Bertrand, Jean-Philippe Séchet… J’adore ce sport, c’est toute ma vie, et pouvoir commencer ma carrière ici, chez moi, jouer devant ma famille, c’est inoubliable. » Zitelli va finalement vivre la même love story avec le concurrent messin. « Ce sont surtout des rencontres : le président Carlo Molinari et Albert Cartier, à l’époque où il était encore joueur… Un homme hors norme. » Même si le foot a bien changé depuis son époque – pas si lointaine – l’ancien champion d’Europe espoir (1988) ne se serait pas forcément vu jouer ailleurs qu’ici. Sauf contrat mirobolant. « C’est une région qui me tient à cœur, souligne encore celui qui est aujourd’hui responsable de la section sport-étude d’un lycée de Nancy. J’étais épanoui ici, et nous avions une équipe de petits gars de la région, c’était très fort en termes d’identité. » Identitaires, les deux clubs

sont néanmoins marqués par quelques différences : « Nancy, c’est un club d’une très grande valeur morale, mais à Metz, il y a ce passé de souffrance rattaché aux mines, à la sidérurgie. C’est très fort à vivre. Ça fait la valeur des derbys, et dans cette région difficile, c’est un véritable effort de se payer un abonnement pour venir au match. Un peu comme à Lens ou à Sochaux, le minimum syndical c’est de se taper (sic) sur le terrain. Mouiller le maillot, c’est obligatoire. » Pour l’avoir oublié l’espace de quelques mois, les joueurs messins en ont aussitôt fait les frais avec une relégation sportive vers le National.


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FC METZ

Un centre de formation d’exception ————

— Le vivier Lorrain moins vivace Confrontés à un modèle économique de plus en plus contraignant, les clubs lorrains n’ont plus d’autre choix que de miser sur la formation. « Metz le fait depuis très longtemps, rappelle Zitelli. Nancy a eu la chance de sortir un groupe cohérent il y a quelques années, et ils sont allés en coupe d’Europe (2007-2008). Comme quoi, tout est possible. Mais j’ai l’impression qu’on se plante totalement en ce moment. On va chercher des jeunes aux quatre coins de la France, en Afrique, alors qu’on a des gamins ici qui ont un talent fou et qui demandent juste qu’on leur fasse confiance. Le vivier est toujours là. Cela dit, les jeunes de banlieue ou qui arrivent d’Afrique ont peut-être plus faim que ceux d’ici… » Derrière ce questionnement, sans amertume, l’ex-vedette du RC Strasbourg rappelle en filigrane aux jeunes Lorrains leur histoire. Celle qui s’est créée sur le dos des immigrés polonais ou italiens, celle qui a vu tant de morts dans trois conflits sanglants. Celle qui devrait leur donner cette envie supplémentaire de se surpasser. Mais c’est peut-être aussi cela la mondialisation.

—— Photo Arno Paul ——

“ J’étais épanoui ici, et nous avions une équipe de petits gars de la région, c’était très fort en termes d’identité. ”

L’an passé, le centre de formation du FC Metz a été classé n°6 à l’échelle européenne. Un résultat époustouflant pour un club qui a réussi à placer 53 professionnels en dix ans. Denis Schaeffer, le directeur de la formation mosellane depuis sept ans, avance une explication : « On a gardé un certain attachement aux valeurs du club, c’est làdessus que l’on bâtit notre philosophie. On s’attache à la vie collective, à leur vécu, on les associe aux projets du club. 75% de nos U19 [moins de 19 ans, ndlr] étaient déjà là à 12 ans, ça veut dire qu’ils sont bien ici. » Le FC Metz a surtout l’intelligence de savoir que la progression n’est pas linéaire. Un talent modeste peut finir par trouver sa place. « Honnêtement, Franck Signorino (aujourd’hui à Reims, en L1), il n’avait pas beaucoup de qualités pour le haut niveau. Quand on faisait des séances de jonglages, tout le monde était mort de rire. Mais il a travaillé très dur, et à force d’engagement et de détermination, il est arrivé en L1. » Autre exemple, Gaëtan Bong, qui entame sa 4e saison au plus haut niveau avec Valenciennes : « Lui, c’était un personnage ! Plusieurs fois on nous a dit qu’on perdait notre temps avec lui, qu’il fallait le dégager. Quand il pouvait se barrer en douce, il le faisait, mais il avait quand même cette volonté d’essayer de s’améliorer, comme joueur et comme homme. » La fierté du FC Metz semble donc de réussir à former des hommes épanouis, bien dans leur tête en plus d’être de bons joueurs de foot. « Quand j’entends Obraniak [Ludovic Obraniak, international polonais, milieu de terrain aux Girondins de Bordeaux, ndlr] parler, le recul, l’intelligence qu’il a, je me dis qu’on n’a pas perdu notre temps. » Et quand un ancien gamin comme Grégory Proment annonce, à 33 ans, qu’il veut revenir pour aider le club qui l’a lancé, Schaeffer sent une émotion toute particulière. « J’ai été très touché par ce retour. Mais pas surpris, parce que Grégory était déjà un garçon qui adhérait aux valeurs. Il va accompagner nos jeunes, c’est le personnage dont on avait besoin. » Et le gage d’un esprit intact dans le vestiaire messin.

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SPORT

Le duel de Lorraine — le stade FC Metz / Stade Saint-Symphorien 26600 places. Le FC Metz évolue depuis toujours (1932) dans ce stade « à l’anglaise ». Quatre tribunes ouvertes au vent, dont deux ont subi une réfection totale en 1999 (ouest) et 2001 (est). Les soirs de belle affluence, l’ambiance peut vite monter très haut sous l’impulsion des supporters du « Cœur Grenat ». Sérieux bémol concernant l’accessibilité et la tribune de presse… + La note : 13/20 Old school mais attachant. AS Nancy-Lorraine / Stade Marcel-Picot 20087 places. Le site n’a pas bougé depuis les débuts du football professionnel à Nancy. L’ancien stade universitaire, passé du FC Nancy à l’ASNL, a été inauguré en 1926. Après quelques retouches au fil du temps, il a été entièrement rénové entre 1999 et 2002. La pelouse synthétique lui confère en outre une touche supplémentaire de modernité. Agréable à vivre, mais peut-être moins chaleureux que SaintSymphorien. + La note : 14/20 Un peu lisse mais moderne.

— les exploits FC Metz 14 janvier 1951 : Le FC Metz, pensionnaire de D2, se paye le scalp du grand Stade de Reims en 32e de finale de la coupe de France, dont le club champenois est tenant du titre. Une victoire 3-1 impulsée par le futur attaquant des Bleus Thadée Cisowski et le gardien François Remetter.

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11 mai 1984 : Le « petit » FC Metz se frotte à l’AS Monaco en finale de la Coupe de France. Les Hinschberger, Kurbos, Ettore et autres Rohr déjouent tous les pronostics et s’imposent 2-0 après prolongations. C’est le premier trophée majeur du club grenat. 10 octobre 1984 : Au premier tour de la coupe des coupes, le FC Metz affronte le FC Barcelone. Au match aller, les Catalans se promènent et s’imposent 2-4 à SaintSymphorien. Au match retour, le Barca ouvre le score dans un stade aux trois quarts vide. Le FC Metz ne renonce pas, et va réussir l’un des plus grands exploits du football français en inscrivant quatre buts, dont trois pour le seul Toni Kurbos. La qualification, dans un stade déjà abandonné par les supporters (1-4), ne sera toutefois pas suivie, puisque le FC Metz se fera éliminé au 2e tour par le Dynamo de Dresde et sa défense de fer. Saison 1997-98 : Le final le plus épique de la L1. Jusqu’à la dernière journée, le FC Metz et le RC Lens se livrent un duel en tête du championnat. Emmené par Robert Pirès, numéro 7 étincelant et futur champion du monde, Metz remporte ses quatre derniers matchs et met la pression sur les Nordistes. Lens ramènera le nul d’Auxerre (1-1) lors de l’ultime journée et remportera le titre à la différence de buts (+25 contre +20 pour les Lorrains) ! — La note : 15/20 Des exploits au panache !

AS Nancy-Lorraine 13 mai 1978 : Le club vit ses plus belles années sous l’impulsion d’un certain Michel Platini… Cette année-là, les Lorrains éliminent successivement Saint-Brieuc, Martigues, Valenciennes puis Sochaux pour accéder à la finale de la coupe de France. L’ASNL l’emporte 1-0 face à Nice grâce à l’inévitable Platoche. 22 avril 2006 : On prend (presque) les mêmes et on recommence : Sochaux, Lorient, Ajaccio, Le Mans ne peuvent stopper Nancy dans cette coupe de la Ligue. En finale, Nice pense tenir sa revanche, mais l’ASNL sort victorieuse 2-1 et expose le 2e trophée national de son histoire. 29 septembre 2006 : Premier tour de la coupe de l’UEFA. Défait 1-0 au Wildparkstadion du Karlsruhe d’Altintop, Özil et Rafinha, l’ASNL réussit l’exploit inattendu de s’imposer 3-1 au retour, grâce à André Luiz, Curbelo et Dia. Victorieuse en poule de Feyenoord et Cracovie, l’ASNL tombera en 16e de finale de la compétition face au Chakhtior Donetsk. + La note : 10/20 Hormis un parcours isolé en coupe d’Europe, rien de transcendant.


— les grands noms FC Metz Terre de formation, Metz a vu éclore nombre de grands joueurs. Le gardien François Remetter et l’attaquant Thadée Cisowski seront les premiers, dans les années 1950 d’une longue liste, qui comprendra notamment Bernard Lama, Lionel Letizi, Luc Sonor, Patrick Battiston, Rigobert Song, Aljosa Asanovic, Jocelyn Blanchard, Philippe Vercruysse, Ludovic Obraniak, Miralem Pjanic, Nico Braun, Toni Kurbos, Didier Six, Yannick Stopyra, Sylvain Wiltord, Louis Saha, Emmanuel Adebayor, Mamadou Niang, et, bien sûr, Robert Pirès. + La note : 16/20 AS Nancy-Lorraine Alors oui, il y a Platoche. Mais à lui seul, il compte déjà pour 10 points de la note. Dans l’Histoire de Nancy, on signalera toutefois les passages de Piantoni (mais sous l’ère FC Nancy), Rouyer (17 sélections alors qu’il jouait à Nancy) ou Wilson Oruma. Certains joueurs ont marqué le club de leur empreinte sans pour autant faire une carrière phénoménale par ailleurs, à l’instar de Tony Cascarino, Eric Di Meco (23 sélections tout de même), Franck Gava (3 sélections), Roger Lemerre (6 sélections), Tony Vairelles (8 sélections) ou encore le régional de l’étape David Zitelli (champion d’Europe avec les Espoirs tricolores). À noter tout de même que l’ASNL aura au comme entraîneurs Arsène Wenger et Aimé Jacquet. Et Pablo Correa. + La note : 11/20

— l’histoire FC Metz Pionnier du football professionnel français, le FC Metz fait partie, en 1932, de la première « promotion » du GCA, le Groupement des clubs autorisés – sousentendu à participer au championnat professionnel. Aux premières loges avantguerre, le FC Metz va avoir du mal à se relever après le conflit, mais gardera une note symbolique : la croix de Lorraine. Il

est d’ailleurs le seul club à avoir le droit d’arborer ce signe des Forces françaises libres. Réputé pour ses lignes d’attaquants féroces dans les années 1970, c’est dans les années 1980 que le FCM enrichira son palmarès avec deux coupes de France (1984, 1988) et deux coupes de la ligue (1986, 1996), auxquels s’ajoutent deux titres de champion de D2 (1935, 2007). Club formateur par excellence, Metz compte également trois coupes Gambardella (1981, 2001, 2010). + La note : 11/20 L’équipe a toujours dégagé une certaine idée du jeu et de l’envie, région sidérurgique oblige. On ne peut s’empêcher de penser que le club a toutefois manqué son rendez-vous avec l’Histoire. AS Nancy-Lorraine Les bases du football professionnel sont jetées par le stade universitaire, club fondé en 1901. Sous l’impulsion d’Auguste Schalbar, une section professionnelle, baptisée FC Nancy, verra le jour en 1935 et vivotera jusqu’en 1967, date du dépôt de bilan. À cette période, les amoureux du ballon lorrain fondent une association pour sauver le foot nancéien. Plus de deux mille personnes vont adhérer et la désormais AS Nancy-Lorraine pourra reprendre dès la saison suivante en deuxième division. Championne de France de D2 à quatre reprises (1975, 1990, 1998, 2005), vainqueur d’une coupe de France (1978) et d’une coupe de la ligue (2006), l’ASNL a enregistré son record d’affluence le 19 décembre 1976 avec la réception de Saint-Etienne, accueillant 30384 spectateurs, dans un stade qui en comptait officiellement 26000…

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SCORE

Metz 55/80 Nancy 45/80 ————

Victoire assez nette du FC Metz, pourtant en National, face à l’ASNL, encore en Ligue1. L’Histoire et le jeu pèsent sans doute un peu plus lourd dans le nord que dans le sud de la Lorraine, là où les joueurs ont su respecter les valeurs d’une région durement touchée par la guerre et par les différentes crises économiques. À l’instar de Lens, on peut pardonner de perdre un match, pas de l’avoir lâché. Si les supporters de Nancy ont fait parler d’eux cette saison (envahissement du vestiaire des pros), l’environnement du club semble moins propice au dépassement de soi. L’empreinte défensive de Pablo Correa s’est finalement inscrite dans une logique héritée de Jacquet ou Smerecki. Pas de quoi faire vibrer Picot.

+ La note : 10/20 L’ASNL n’a jamais réellement pesé dans l’Histoire du foot français. Quelques timides passages en coupe d’Europe et un style de jeu plutôt austère depuis une quinzaine d’années.

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LIFESTYLE ZUT !

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© sven Becker

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