Terre-net Le Magazine n°105

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INNOV-AGRI

Remettre l’agriculteur au centre du village

DÉCRYPTAGE

Embaucher un saisonnier

ROBOTIQUE Quel avenir en grandes cultures ?

Ce magazine contient de la réalité augmentée

MOBILITÉ

13 000 km/an grâce à une vache

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr ISSN 2112-6690 N° 105 - AOÛT-SEPTEMBRE 2023 - 7 €

Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

Avenue des Censives - TILLE BP 50333

60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84

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Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Hervé NOIRET RÉDACTION redaction@terre-net.fr

Éditeur du pôle Agriculture : Jonathan HAVART

Rédacteur en chef adjoint Terre-net Le Magazine : Sébastien DUQUEF

Rédacteur en chef terre-net.fr : Arnaud CARPON

Rédactrice en chef web-agri.fr : Delphine SCOHY

Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO

Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sophie GUYOMARD (cultures), Olivier CHARLES-ANGÈLE (économie et politique), Laure SAUVAGE (marchés)

Ont participé à ce numéro : Antoine HUMEAU, Nathalie TIERS

INFOGRAPHIE, FABRICATION

Conception graphique et maquettiste principale : Nathalie JACQUEMIN-MURTIN

Responsable fabrication : Vincent TROPAMER assisté de Florian SANDOZ

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Votre contact p.nom@gfa.fr (ex : Albert Dupuy > a.dupuy)

Directeur commercial : Jérôme BUFFARD

Directeur commercial adjoint : Christophe CASANOVA

Directeurs de clientèle : Isabelle BEAUDOIN, Solène DOMEON, Gaëlle FOUCART, Lara JABBAR, François LHOMER, Armance POTEL, Ugo RHLIOUCH, Damien ROY, Laurence SYLLA

Mise en place : Olivier DUMEY, Meliha ELMAS, Angélique GOUCHET

BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT infohyltel@hyltel.fr

Directrice des offres de services : Delphine DUCLOS

Directeur du marketing des offres : Mikaël MENAGER

Responsable des offres : Christophe SEMONT

ANNONCES OCCASIONS contact@terre-net-occasions.fr

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SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER

Responsable du contrôle de gestion : Céline CASSAGNE

Administration/comptabilité : Valérie MARTIN

Comptable général : Maxime LAPERCHE Tél. : 03 44 06 68 66

MÉDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 €

829 606 599 RCS BEAUVAIS

Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA

Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT

1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 105 – Août-septembre 2023

Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires

Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Adobe Stock/Nexat/ Gaec du Pichet

Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.

Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 %

Certification : 2015-PEFC-SXM-117

« Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t

DUQUEF

sduquef@terre-net-media.fr

Les robots ne résoudront qu’une partie de l’équation

Tout juste les récoltes estivales terminées, c’est déjà l’heure des salons de rentrée. Le moment où chacun fait le premier bilan et part à la pêche aux informations, aux nouveautés voire aux bonnes affaires. Par les temps qui courent, autant dire que l’idée est bonne, elle devrait permettre à chacun de trouver des réponses à ses questions, avec pour objectif d’adapter son système selon les contraintes ultra-locales de sa ferme. En outre, avec la hausse des prix que tous auront constatée, plus question d’acquérir du matériel à tout va. Pour traverser la crise, mieux vaut avoir pesé chaque détail de sorte que seul l’indispensable soit acheté. En témoignent d’ailleurs les carnets de commandes des constructeurs qui, après l’essor ayant succédé à la pandémie, semblent fondre telle neige au soleil.

Les organisateurs d’Innov-agri l’ont bien compris, le Covid-19 a changé la donne. Des adaptations étaient indispensables pour prendre en compte le nouveau comportement des agriculteurs. Fini la démesure point de vue taille de stand, celle-ci a volontairement été limitée, ce qui a poussé les exposants à faire mieux avec moins ! Mais n’est-ce pas là le leitmotiv de la profession, à présent ? La société n’attend-elle pas que les paysans produisent mieux avec moins d’intrants, pour respecter la santé de chacun et l’environnement ? Le message est entendu, et c’est sans doute de là que sont nés les « villages » thématiques structurant l’agencement du salon… Pourquoi ne pas mieux profiter des installations déjà en place pour illustrer les propos, personnaliser les réponses en fonction des contraintes de chacun ? Après tout, on le sait bien, la recette magique n’existe pas, surtout avec le monde du vivant.

Face à la pénurie de main-d’œuvre et au manque de repreneurs, nombreux sont ceux qui imaginent que la relève risque d’être les robots. Un scénario qui semble peu plausible. Comment voudriez-vous qu’une machine puisse à elle seule remplacer l’expertise de chacun d’entre vous ? Même en la bardant de capteurs et autres intelligences artificielles, difficile de croire qu’elle puisse remplacer l’œil de l’agriculteur, qui connaît parfaitement sa terre, et soit capable de décider de la réponse à donner. Les plus pessimistes diront sans doute qu’il suffit de coupler l’intelligence du robot aux algorithmes des outils d’aide à la décision. Mais les contraintes sont trop locales pour que même un milliardaire mise sa fortune sur le développement de modèles à l’échelle de chaque ferme. Soyez rassurés, votre métier est beaucoup trop complexe pour que la machine prenne la suite ! Certes, la robotique passe du registre de la science-fiction à celui de la réalité, mais avant que les robots produisent à notre place, de l’eau aura coulé sous les ponts.

Bonne lecture !

Sébastien Duquef

Par SÉBASTIEN
ÉDITO
Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux Éthique1 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée Éthique2 AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 3

N° 105

Août-septembre 2023

REPÈRES

6 Bon à savoir

7 Agenda

10 Décryptage : ce qu’il faut savoir lorsqu’on embauche un saisonnier

TENEZ-VOUS PRÊT

12 TEMPS FORT

Quel avenir pour les robots en grandes cultures ?

20 Les critères pour choisir ses variétés de colza

DOSSIER

22 Innov-agri : veni, vidi, vici

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

32 TEMPS FORT

13 000 km/an grâce à une seule vache

40 Embarquer des extincteurs adaptés pour être moins vulnérable

BRÈVES DES CHAMPS

42 La revue des réseaux

43 « Recourir aux ETA doit être perçu comme une solution pour l’agriculture »

44 Des tiges de céréales moins hautes = moins de paille pour les éleveurs ?

45 Éclairage : la facture électronique obligatoire

46 Shopping

ANNONCES D'OCCASION

48 Sélection de matériels de seconde main

22

10

32

40

Sont joints à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Duraplas et, sur une partie, un encart Agram et un guide Innov-agri.

SOMMAIRE 4 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
P. 8 Adoptez la réalité augmentée ! Mode d’emploi
PIXABAY ADOBE STOCK GAEC DU
12 20
ADOBE STOCK
PICHET
NEXAT ADOBE STOCK

POUR LES AGRICULTEURS EXIGEANTS

L’excellence du CATROS

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CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le risque de mauvaises récoltes simultanées sous-estimé

Les risques de mauvaises récoltes dans plusieurs greniers à blé du monde à cause du changement climatique sont sous-estimés, affirme une étude publiée le 4 juillet, alertant sur la menace de déstabilisation du système alimentaire mondial. La probabilité que plusieurs grandes régions productrices de denrées alimentaires soient simultanément victimes de mauvaises récoltes ou de faibles rendements est plus forte qu’auparavant, conclut l’étude publiée dans Nature Communications par des chercheurs vivant aux ÉtatsUnis et en Allemagne. Cette concomitance pourrait entraîner une flambée des prix, de l’insécurité alimentaire et même des troubles

civils, souligne son auteur principal, Kai Kornhuber, chercheur à l’université Columbia, joint par l’AFP. Il prend pour exemple l’année 2010 : des chaleurs extrêmes en Russie ainsi que des inondations dévastatrices au Pakistan avaient nui aux récoltes, avec des répercussions mondiales significatives. L’étude s’est penchée sur les données météorologiques et sur les modèles climatiques entre 1960 et 2014, puis sur les projections pour la période de 2045 à 2099. Les chercheurs ont tout d’abord examiné l’impact du jet-stream ou « courant-jet » (courant d’air d’altitude déterminant les conditions météorologiques) sur les plus importantes régions productrices de céréales au monde. Ils ont constaté que lorsqu’il présentait un « fort mouvement de méandres », les répercussions étaient particulièrement importantes sur les principales régions agricoles d’Amérique du Nord, d’Europe de l’Est et d’Asie de l’Est, avec une réduction des récoltes pouvant aller jusqu’à 7 %. Ce phénomène de fluctuations avait joué un rôle en 2010. L’étude révèle aussi que si les modèles informatiques actuels se montrent efficaces pour reproduire le mouvement atmosphérique du courant-jet, ils sous-estiment l’ampleur des phénomènes extrêmes en résultant. Pour Kai Kornhuber, cette étude devrait constituer « un signal d’alarme sur nos incertitudes » concernant l’impact du changement climatique sur le secteur alimentaire. « Nous devons nous préparer à ces types de risques climatiques complexes à l’avenir, et les modèles actuels ne semblent pas en tenir compte », a-t-il résumé.

COOPÉRATIVES PERFORMANCE EN NETTE PROGRESSION POUR CRISTAL UNION

Cristal Union a annoncé début juin son bénéfice net en hausse de 85 %, à 179 M€. En dépit des aléas climatiques et du marché de l’énergie volatil, le groupe sucrier a notamment bénéficié d’une hausse significative des cours du sucre. « Nous retrouvons notre niveau de performance d’il y a dix ans. Ces bons résultats vont nous permettre de poursuivre la décarbonation de nos activités et de tenir notre engagement d’augmentation de la rémunération des agriculteurs », a déclaré Xavier Astolfi, directeur général, lors d’une conférence de presse. Le chiffre d’affaires de Cristal Union grimpe de 30 %, à 2,3 Md€, une progression liée à l’augmentation de ses prix, qui « ont presque doublé » à destination de la grande distribution. La tonne de sucre est passée en un an de 420 à plus de 700 €, les coûts de production ont bondi de 60 % en un an, notamment du fait des prix du gaz, indispensable pour faire tourner les usines. Afin de limiter la hausse des coûts, le groupe a démarré dix jours plus tôt sa campagne d’arrachage de betteraves, pour terminer la transformation de la plante dans ses usines avant janvier 2023, période à laquelle la France redoutait de devoir limiter sa consommation de gaz dans le contexte de la guerre en Ukraine (du fait de l’arrêt des livraisons de gaz russe à l’Europe).

34 Mt

C’est la quantité de blé tendre produite en France en moyenne lors des cinq dernières campagnes. Une part importante est exportée, le reste alimente le marché intérieur, à hauteur, respectivement, de 16,7 Mt et 14,2 Mt pour la campagne de commercialisation 2022-2023, selon les chiffres FranceAgriMer. Sur le marché français, la fabrication d’aliments du bétail a absorbé plus de 4 Mt de blé tendre. Elle est suivie par la fabrication pour l’industrie agroalimentaire –panification (2,8 Mt), amidonnerie/ glutennerie (2,6 Mt), alcool (1,6 Mt), biscotterie, biscuiterie et pâtisseries industrielles (1,1 Mt) – puis, de façon plus confidentielle, par celle destinée à d’autres domaines (conditionnement, malterie, semences, notamment).

Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr REPÈRES Bon à savoir 6 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
CRISTAL UNION
ADOBE STOCK

ATTRACTIVITÉ DU MÉTIER

LA FNSEA EN CAMPAGNE POUR LE SECTEUR AGRICOLE SUR LE TOUR DE FRANCE

La FNSEA a renouvelé sa participation sur le Tour de France pour la seconde année afin de promouvoir le secteur agricole. Le syndicat continue de sensibiliser à la diversité des métiers du milieu dans un contexte de renouvellement des générations, et se mobilise pour mettre en lumière les opportunités d’emploi de la filière. Après une première collaboration avec le Tour de France qui aurait permis de toucher 8,6 millions de personnes, la FNSEA a présenté le 27 juin sa campagne pour l’édition de 2023. Le syndicat entend bénéficier de la forte caisse de résonance médiatique de ce rendez-vous sportif populaire pour promouvoir l’agriculture et entretenir le

dialogue avec le grand public. L’équipe rejoindra la caravane du Tour dès la première étape du 4 juillet avec un char reprenant la bannière de la première édition « Ma nature, mon futur, l’agriculture ». La

campagne de communication s’articulera autour de trois thématiques : la diversité des métiers, les opportunités d’emploi dans les villes traversées et les perspectives d’un enseignement de qualité.

LA CITATION

FRANÇOIS SCHMITT, vice-président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du Crédit Agricole, le 4 juillet

5 au 7 septembre

Innov-agri à Outarville (45)

www.innovagri.com

20 et 21 septembre

Tech&Bio 2023 à Bourglès-Valence (26)

www.tech-n-bio.com/fr

12 octobre

6e conférence Agritechday by Axema à Rennes (35)

https://agritechday.com/fr/ accueil

25 et 26 octobre

Betteravenir à Bernyen-Santerre (80)

www.betteravenir.com

12 au 18 novembre

Agritechnica à Hanovre (Allemagne)

www.agritechnica.com/en

12 au 14 décembre

Salon des ETA à Tours (37)

www.saloneta.com

24 au 27 novembre 2024

Sima au parc des expositions de Villepinte (93)

www.simaonline.com

AGRITECHNICA

Vers une agriculture plus verte !

Les organisateurs d’Agritechnica l’ont annoncé : maintenant que les agriculteurs ont pris conscience des enjeux que la profession doit relever, il est temps de reverdir son blason et cela grâce à des machines plus respectueuses de l’environnement. Motorisations alternatives, technologies de pointe, production d’énergies renouvelables…

l’édition 2023 du salon allemand –qui se tiendra au parc des expositions de Hanovre du 12 au 18 novembre

– mise sur la « green

productivity ». Ses 24 halls affichent complet. 2 600 exposants originaires de 54 pays viendront y asseoir la dimension internationale de l’exposition. La journée du 14 novembre sera consacrée aux exploitants de l’Hexagone, grâce à l’International Farmer’s Day. Les billets d’entrée seront gratuits pour tous les visiteurs français qui demanderont leur badge sur le site de l’évènement. 90 entreprises françaises exposeront leurs outils et leurs technologies. Selon les résultats d’une étude conduite par la DLG, la demande en matériels agricoles reste élevée à l’échelle internationale, 76 % des agriculteurs déclarent être prêts à investir dans des machines (neuves ou d’occasion). Plus du tiers prévoiraient de s’équiper dans le but de préserver l’eau, de réduire leur consommation en carburant et enfin, de repenser l’assolement.

AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 7
AGENDA
TERRE-NET MÉDIA
Entre 1990 et 2020, 75 Md€ ont été mobilisés pour indemniser les impacts des aléas climatiques. Les projections à euro constant tablent sur le doublement du chiffre d’ici trente ans
DLG

CHANGEMENT CLIMATIQUE

La Commission européenne valide le dispositif d’aides

doté de 700 M€

En France, l’année 2022 a été marquée non seulement par des épisodes prononcés de gel et de sécheresse, mais aussi par des feux de forêt ayant eu des impacts économiques importants sur l’activité agricole du territoire. La Commission européenne, interpellée sur l’allocation

des aides aux pays d’Europe de l’Est voisins de l’Ukraine, avait déjà promis un nouveau paquet d’aides courant juin à l’attention des agriculteurs concernés par les différentes crises. Elle a autorisé, en vertu des règles de l’UE sur les aides d’État, le régime d’aides français

d’un montant de 700 M€. Celui-ci vise à protéger les exploitants en cas d’aléas climatiques d’ampleur exceptionnelle. Dans ce cadre, l’aide prendra la forme de subventions directes aux petites et moyennes entreprises de France métropolitaine actives dans le secteur de la production agricole primaire. Le régime est mis en place jusqu’au 31 décembre 2029, d’après ce qu’a déclaré l’institution le 28 juin. La Commission a conclu que la mesure était nécessaire, appropriée et proportionnée pour protéger les agriculteurs confrontés à des aléas climatiques exceptionnels mettant en péril la pérennité de leur exploitation. En outre, elle a constaté que le régime garantissait que la distorsion de concurrence sur le marché intérieur soit limitée au minimum.

INNOVATION

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REPÈRES Bon à savoir 8 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
ADOBE STOCK
contact@jobagri.com - 04 11 28 01 51 Ce monde c’est le vôtre. LIBÉREZ VOTRE CÔTÉ BESTIAL ! RECRUTER SE FORMER TROUVER UN EMPLOI 2023 : LE SA LO N TERRAIN Retrouvez notre équipe sur le stand C02 Des marques du Nos sites d’emploi :

Ce qu’il faut savoir lorsqu’on embauche un saisonnier

Peut-être avez-vous l’habitude de faire appel à de la main-d’œuvre saisonnière pour vous aider dans les récoltes, ou y avez-vous recouru pour la première fois cette année. Dans un cas comme dans l’autre, quelques rappels de la réglementation et des bonnes pratiques peuvent être utiles.

Qu’appelle-t-on

« travail saisonnier » ?

Que vous embauchiez ou non des saisonniers, connaître la législation (contrat, déclaration, droits, spécificités pour les mineurs et les travailleurs étrangers…) s’avère nécessaire. 1

Les tâches se répétant chaque année, à période fixe et en fonction des saisons, entraînant une hausse significative de la charge de travail

prévisible et indépendante de la volonté de l’agriculteur, entrent dans la catégorie. La moisson a lieu tous les ans, l’été, de fin mai/début juin au plus tôt jusqu’à fin août/début septembre au plus tard. Elle est donc saisonnière. À noter qu’une personne embauchée pour la moisson pourra seulement effectuer les travaux en lien avec celle-ci. 2

Quel contrat ?

Il s’agit d’un contrat à durée déterminée (CDD), puisque le

travail saisonnier est par définition temporaire. Le terme peut être précis ou imprécis, et plusieurs CDD peuvent se succéder sans délai de carence entre les missions. La durée minimale est d’un mois, il peut être à temps plein (35 h/ semaine) ou partiel. La période d’essai n’est pas obligatoire, elle fait l’objet d’un accord entre les deux parties et ne peut excéder un jour par semaine de travail prévue au contrat. Les heures supplémentaires sont autorisées dans la limite de 40 sur trois mois. Les huit

10 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 REPÈRES Décryptage
MOISSON Avant d’embaucher de la main-d’œuvre saisonnière, il est important de connaître les règles en la matière.

QUELQUES CHIFFRES SUR L’EMPLOI SAISONNIER EN AGRICULTURE

• 1 million de saisonniers parmi les actifs agricoles (70 % du volume total)

• 250 000 saisonniers embauchés/an (1/4 de l’effectif total tous secteurs)

• 1/3 du volume de travail sur les exploitations

• 13 semaines de contrat saisonnier/exploitation/an

• 28 % des agriculteurs n’emploient que des saisonniers (pas d’autre contrat salarié)

• 76 % des saisonniers sont recrutés par bouche-à-oreille, 20 % via Pôle emploi

• ¾ des employeurs ont du mal à trouver des saisonniers (principaux freins : manque de candidats en grande majorité, abandon de poste, faible mobilité, pénibilité, problème de logement ; mais 50 % des saisonniers sont fidèles, selon leurs employeurs, qui, pour près de 60 % d’entre eux, mettent en place des moyens de fidélisation)

premières sont majorées à 25 %, les suivantes à 50 %. Impossible de travailler plus de 10 h/jour, et une journée de repos par semaine, peu importe laquelle, est accordée. Au niveau des congés payés, les droits sont les mêmes que ceux d’un salarié classique, soit 2,5 jours par mois. La rupture de contrat est possible dans les situations suivantes : embauche en CDI ailleurs, décision à l’amiable, faute grave ou lourde, inaptitude constatée par la médecine du travail, force majeure.

3

celle de précarité en fin de contrat (10 % de la rémunération octroyée) n’existe pas. Néanmoins vous devrez payer les congés cumulés durant le contrat, soit 10 % du salaire brut total. Sans oublier d’augmenter la rémunération lorsque le salarié travaille les jours fériés.

5

Quelle déclaration effectuer ?

Le saisonnier doit être déclaré auprès de la MSA via le « Tesa simplifié », puisque le contrat dure en général moins de trois mois. Ainsi, les démarches sont simplifiées : déclaration MSA, contrat de travail, bulletins de paye, documents de fin de contrat… En cas de non-déclaration, votre responsabilité est engagée si un contrôle ou un accident survient.

4

Quel coût ?

Le salaire minimal est au moins égal au Smic. Depuis le 1er avril 2021, la Convention collective nationale de la production agricole s’applique. Les cotisations patronales, pour les assurances sociales agricoles (maladie, retraite, maternité, invalidité…), les allocations familiales, les accidents du travail, le chômage et les contributions sociales (CSG, CRDS…) atteignent 39 à 41 % du salaire brut. En matière de prime,

Quelle couverture santé ?

La mutuelle obligatoire s’applique aussi aux saisonniers. Vous devez donc leur proposer celle en vigueur dans votre exploitation, et leur donner notice d’information et tarif. En CDD, le travailleur saisonnier peut solliciter la dispense d’affiliation en justifiant d’une couverture sociale adaptée. Si elle est acceptée, pour un CDD de moins de trois mois, il peut vous demander le « versement santé » (sauf si CMU-C,

UNE AIDE AU LOGEMENT DE 600 €

Une aide d’Action logement, de 600 € maximum (150 €/mois), existe pour les frais d’hébergement des saisonniers, qu’ils soient logés en location, gîte, chambre d’hôte, camping, chez l’habitant… Il suffit de remplir le dossier dans les six mois qui suivent le début du travail saisonnier et de fournir les pièces justificatives nécessaires : papier d’identité, contrat d’embauche, bail ou convention d’occupation, rib entre autres.

ACS ou couverture collective et obligatoire en tant qu’ayant droit ou résultant d’un autre emploi), c’est-àdire une indemnité égale au montant de la prise en charge patronale de la cotisation frais de santé, majoré de 25 % et proratisé selon le temps de travail.

6

Quelles spécificités pour les mineurs ?

L’embauche de mineurs est possible à partir de 14 ans, sous réserve d’une visite médicale préalable. Jusqu’à 16 ans et pendant les vacances scolaires, ils ne peuvent réaliser que des travaux légers, non dangereux, dans de bonnes conditions d’hygiène, avec l’accord des parents et déclaration à l’inspection du travail. Laquelle doit mentionner : le nombre de jeunes, leurs noms, prénoms et âges, les tâches attribuées et les lieux où elles seront exécutées. La durée du travail est réglementée, avec des repos obligatoires, comme ce qui relève de la sécurité. Côté rémunération, les jeunes peuvent recevoir 80 % du Smic horaire jusqu’à 17 ans, et 90 % de 17 à 18 ans.

7 Et pour les travailleurs étrangers ?

Il faut vérifier que le salarié a bien le droit de travailler et qu’il est en situation régulière au regard de la législation sur les titres de séjour et de travail des étrangers en France. Les justificatifs qui le prouvent sont à transmettre à l’organisme de sécurité sociale. ■

Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 11
ADOBE STOCK

Quel avenir pour les robots en grandes cultures ?

Le porte-outil de 1 100 ch Nexat est capable d’effectuer l’intégralité des travaux du semis à la récolte. Il est doté d’une cabine, pour la circulation sur route, mais est pensé comme une machine de travail autonome, et n’est pas destiné au marché français.

12 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme
ROBOTIQUE

Porte-outils

polyvalents, petits robots multifonctions ou mono-tâches, travaillant seuls ou en essaim… le développement de la robotique en grandes cultures semble emprunter plusieurs voies. Le foisonnement d’expérimentations laisse penser que différents modèles pourront coexister dans les années à venir. Mais il reste des freins à lever.

C’est une gigantesque machine en forme de portique qui enjambe les rangs de maïs, blé ou tournesol. L’engin, développé par la société allemande Kalverkamp, s’appelle « Nexat » et a décroché la médaille d’or au salon Agritechnica en 2022. Ce porte-outil de 1 100 ch est capable d’effectuer tous les travaux liés à la production végétale, du travail du sol jusqu’à la récolte en passant par le semis, l’épandage de lisier et les traitements phytosanitaires. Il bénéficie d’une cabine, pour circuler sur la route, mais a été pensé comme une machine autonome. À la moisson, son débit se montre deux fois plus élevé que celui d’une moissonneuse-batteuse classique : entre 130 et 200 t à l’heure, promet le constructeur. Pour la pulvérisation, ses rampes peuvent atteindre 70 m de largeur. Un outil gigantesque capable d’effectuer autant de travaux de manière autonome tout en offrant un débit de chantier important, voilà qui peut faire rêver… ou laisser songeur. Il est toutefois peu probable que le Nexat trouve sa place au sein des exploitations françaises, il s’avère plutôt conçu pour les grandes plaines comme on en trouve en Ukraine. Le principe du porte-outil autonome intéresse cependant les constructeurs. Lemken et Krone, par exemple, ont travaillé ensemble pour fabriquer un engin capable de travailler le sol et de réaliser des chantiers de fenaison sans opérateur. Leur « Combined Powers », c’est le nom du prototype dévoilé à la presse en février dernier, s’avère capable de déchaumer, labourer, faucher, faner et andainer. Mais pour les autres tâches, tel le semis, mieux vaut conserver son semoir et son tracteur. Le robot dispose d’un 4-cylindres diesel développant 230 ch. Sa puissance paraît adaptée aux travaux du sol, mais surdimensionnée pour les activités de fauchage. Son gabarit est bien inférieur à celui du Nexat, il mesure 5 m de long par 2,7 m de large. Bémol : pour l’acheminer aux champs, il faut le transporter sur une remorque. Difficile, donc, de l’imaginer travaillant seul sur les exploitations dans un avenir proche. Mais les deux firmes allemandes assurent que le Combined Powers a vocation à être commercialisé.

Du tracteur autonome au porte-outil polyvalent

Le bon vieux tracteur n’a donc pas dit son dernier mot. Plusieurs constructeurs misent sur un modèle autonome : New Holland, John Deere ou encore Case IH, qui avait créé la surprise en 2017 en exposant sa version sans cabine. Depuis, le concept a laissé sa place au Magnum, un tracteur autonome capable d’accompagner la moissonneuse-batteuse. Pratique, quand la main-d’œuvre se fait rare, mais encore loin de l’autonomie complète.

Le robot complètement autonome et polyvalent semble de plus en plus prendre la forme d’une machine de taille plus modeste. Il y a deux ans, à Outarville (Loiret), les visiteurs du salon Innovagri avaient les yeux aimantés par un drôle de robot monté sur

un train de chenilles, ressemblant plutôt à un char d’assaut. L’AgBot, conçu par la start-up néerlandaise AgXeed, garde une taille proche de celle d’un tracteur, il s’intègre mieux à l’itinéraire agronomique. Avec une vitesse d’avancement de 10 km/h et un débit de chantier de 50 ha par jour, il promet de gérer l’ensemble des travaux du sol avec une précision de 2 cm. Les 350 L de carburant de son réservoir lui offrent jusqu’à vingt heures d’autonomie. La promesse est séduisante, plus que son prix… annoncé autour de 250 000 €. De quoi restreindre le nombre de clients – plutôt

à

Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 13
Le Combined Powers, un prototype développé par Lemken et Krone, assure tous les travaux du sol et de fenaison.
NEXAT
Avec une vitesse d’avancement de 10 km/h, le robot AgBot (AgXeed) est censé réaliser un chantier de 50 ha en une journée. Son réservoir de 350 L lui assure une autonomie de 20 heures. LEMKEN/KRONE ANTOINE HUMEAU

des exploitations de plus de 250 ha, des Cuma et des entreprises de travaux agricoles. « En termes de conception et de tâches, l’AgBot est cohérent, commente Gilbert Grenier, ancien professeur à Bordeaux Science agro, spécialiste en agriculture numérique et automatismes. Son rapport poids-puissance est intéressant, il ne relève pas du gigantisme d’un Nexat ou du Combined Powers. » Pour le développement et la commercialisation, AgXeed s’appuie sur la firme allemande Claas, avec qui elle a signé un partenariat.

Un robot qui gère seul la parcelle

Autre porte-outil polyvalent et autonome : le Robotti, mis au point par le Danois AgroIntelli et lui aussi présenté il y a deux ans à Innov-agri. En forme de U, il comporte un moteur de chaque côté avec un outil qui s’encastre au milieu et dont la largeur n’excède pas 3,3 m. L’équipement prépare le sol, sème, bine ou encore désherbe de façon localisée grâce à son système de reconnaissance des adventices. Le Robotti est équipé d’un réservoir de 330 L de carburant lui offrant soixante heures d’autonomie, selon son constructeur.

Le Robotti, du Danois AgroIntelli, est doté d’un réservoir de 330 L et promet une autonomie de 60 heures. Il assure la préparation de sol, le semis, le binage ou encore le désherbage localisé.

L’AVIS DE L’EXPERT

Gilbert Grenier, ancien professeur à Bordeaux Sciences

agro, spécialiste en agriculture numérique et automatismes

« Souvent, on n’anticipe pas le besoin de logistique, c’est-à-dire le déplacement sur la route et la mise en position, l’entretien, la gestion des pannes, les pleins de fluides quels qu’ils soient et l’évacuation des produits quels qu’ils soient. Plus vous aurez de petits robots, plus vous multiplierez ces tâches. On part du hangar de stockage, on doit amener l’engin en position de travail et une fois qu’il a travaillé, il faut le récupérer, le changer de parcelle. Et en cours de chantier, il faut vérifier les pièces tranchantes, faire le plein, gérer éventuellement les pannes. Il faut raisonner débit de chantier global, pas uniquement vitesse de travail. Un robot œuvrant en autonomie la nuit c’est bien, mais s’il se coince et qu’il appelle au secours, les gens en auront vite marre de se lever à 2 h du matin pour retirer un caillou dans la dent d’un outil de travail du sol. Quant au transport, il faut qu’il soit pris en compte dès la conception, sinon l’agriculteur va vite déchanter. »

à

Le robot électrique Orio de Naïo technologies se veut lui aussi un porte-outil polyvalent, de petite taille. Initialement développé pour le maraîchage et la vigne, il est désormais adapté aux grandes cultures. Les travaux de semis et de désherbage mécanique sont dans ses cordes, avec une très haute précision. Le frein se trouve au niveau du débit de chantier, de 5 ha maximum par jour. L’Orio s’avère donc adapté essentiellement aux

14 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme
« Il ne faut pas sous-estimer la question logistique »
ANTOINE HUMEAU
DR
« Si les machines sont trop petites, elles ne peuvent pas passer dans les parcelles accidentées, il y a une limite physique à la taille des roues »
GAËTAN
SEVERAC, président de Gofar, association organisatrice du Forum international de la robotique agricole (Fira)

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Le robot Orio de Naïo Technologies réalise des travaux de semis et de désherbage mécanique à très haute précision (ici, le binage de tournesols avec une herseétrille Treffler). Il est adapté essentiellement aux petites et moyennes structures.

petites structures. « On ne peut pas lui demander de désherber 150 ha de blé, en grandes cultures, il se développe surtout en betteraves sucrières, explique Flavien Roussel, responsable marketing de Naïo Technologies. Pour 15 à 20 ha de betteraves à biner, ça marche. À condition que l’agriculteur accepte son débit de chantier de 5 ha par jour. » L’engin, qui coûte 200 000 €, est adapté aux cultures à haute valeur ajoutée. « S’il y a 50 ha de pommes de terre à protéger dans la nuit contre je ne sais quel ravageur, ça, on ne sait pas faire », assume Flavien Roussel.

Dans la catégorie des robots de taille modeste, le Farmdroïd est un peu à part. Ce porte-outil assure le semis et le désherbage, deux tâches seulement, mais il les accomplit en totale autonomie et en continu. Ce robot qui est déjà commercialisé fonctionne grâce à de l’électricité fournie par ses panneaux solaires. Inutile de le recharger ! Son débit de chantier n’a pas d’importance, il a une vingtaine d’hectares à s’occuper maximum, qu’il parcourt en continu, potentiellement 24 h/24, à son rythme, c’est-à-dire entre 400 et 900 m/h. Initialement prévu pour la betterave sucrière, le Farmdroïd n’est évidemment pas adapté à la culture du blé. Des tests menés dans les Hauts-de-France se sont montrés très encourageants en 2022, mais au printemps dernier, il avait tendance à s’embourber et à se mettre en sécurité plusieurs fois par heure.

Des robots assignés à une seule tâche

Si la demande semble plutôt s’orienter vers des robots multitâches, certains constructeurs proposent des modèles mono-fonctions.

16 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
NAÏO TECHNOLOGIES
STECOMAT
L’agriculteur peut déléguer entièrement les travaux de semis et de désherbage au robot Farmdroïd sur une parcelle pouvant aller jusqu’à 20 ha. Ses panneaux solaires lui assurent une autonomie complète.

De quoi en laisser plus d’un dubitatif. « C’est plus difficile à rentabiliser », résume Davide Rizzo, chercheur en agronomie et expert en robotique agricole. La firme bavaroise Horsch a mis au point un semoir automoteur prenant la forme d’une plateforme autonome. L’engin, pas encore commercialisé, travaille seul sur une largeur de 24 m. « Cela me laisse perplexe, il faudrait avoir des milliers d’hectares pour acheter cela », remarque Davide Rizzo. En réalité, la machine n’est pas destinée au marché européen. Elle a été pensée pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre au Brésil et pourrait être commercialisée en Australie et au Kazakhstan. Autre choix singulier mais très novateur, celui de Fendt, avec son projet Xaver, une unité de semis entièrement automatisée. Ces petits robots à trois roues pesant chacun 150 kg à vide parcourent la parcelle en essaims, guidés par le Cloud. « Un essaim de six unités peut gérer environ 3 ha/h avec des temps de chargement d’environ 2 ha/h », met en avant la firme allemande. Gaëtan Severac, président de l’association organisatrice du Forum international de robotique agricole (Fira), pour sa part, ne croit pas trop à ce projet. « De trop petites machines ne permettent pas de passer dans les parcelles accidentées, il y a une limite physique à la taille des roues », juge-t-il. Et puis surtout, se pose la question de la rentabilité.

Principal défi à relever : la sécurité

Tailles des appareils, types de travaux qu’ils pourront effectuer, capacité ou non à circuler sur route… difficile de détecter

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AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 17
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Le projet Xaver de Fendt consiste en un essaim de petits robots accomplissant ensemble les travaux de semis. FENDT à

La firme allemande Horsch a conçu pour le marché brésilien une plateforme de semis autonome qui travaille sur 24 m de large. Ce robot n’a pas vocation à être commercialisé en France.

« Il y aurait environ seulement 600 robots commercialisés en France, actuellement, majoritairement en cultures spécialisées. Ce qui va être stratégique pour le développement de la robotique en grandes cultures, c’est la précision. Il faut que la technologie suive et que la fiabilité soit là. Il y a une phase de fiabilisation des technologies qui nécessite de tester toutes les situations météos, les types de sols, la présence d’obstacles… Cette mise au point complète peut prendre du temps, mais elle permettra aux machines de travailler en autonomie. Aucune réglementation n’impose d’avoir un opérateur pour superviser l’engin, mais le constructeur doit être capable de démontrer aux autorités que son robot peut travailler sans superviseur. Il faut avoir une technique irréprochable. Si les technologies existent, beaucoup de constructeurs hésitent à franchir le pas pour mettre des machines sur le marché, car le niveau de sécurité doit être parfait. »

l’orientation que prendra la robotique en grandes cultures. Pour Flavien Roussel, de Naïo Technologies, « plusieurs options vont avancer en même temps, on ne peut pas savoir laquelle va l’emporter ». La machine idéale pour des parcelles en France, selon Gaétan Severac, serait une machine de taille intermédiaire, avec une largeur de travail de 3 à 6 m et capable de réaliser un volume de travail équivalent à celui d’un tracteur de 100 à 150 ch. « Le robot idéal n’est pas du tout un tracteur autonome, mais plutôt un engin multitâche beaucoup plus léger et aéré, au design optimisé pour les travaux qu’il a à effectuer », ajoute-t-il.

Le plus gros défi à relever dans les années à venir semble être celui de la sécurité : les machines doivent être capables de travailler sans surveillance, sinon quelle plus-value ? « Il manque juste un ou deux ans, avant de voir des solutions utilisables par les céréaliers débarquer dans les fermes, promet Gaëtan Severac.

18 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme
Principal défi à relever pour les constructeurs : la sécurité ; les robots doivent pouvoir réaliser leurs chantiers en autonomie complète sans surveillance d’un opérateur
L’AVIS DE L’EXPERT
Guillaume Bocquet, responsable du pôle Technique chez Axema, syndicat français des acteurs de l’agroéquipement
« Il reste une phase de fiabilisation des technologies »
AXEMA

Les robots AgroIntelli, AgXeed et Naïo ont de l’avenir, il faut juste lever la contrainte technologique. » Ce défi de la sécurité est beaucoup plus simple à relever lorsqu’il s’agit de machines de taille modeste, ce qui leur confère un avantage, constate Stéphane Volant, chargé de mission nouvelles technologies et robotique à la FRCuma de Normandie. « Il y a davantage de promesses du côté des équipements légers et plus modulaires », confirme Ronan Lenain, responsable de l’équipe robotique et mobilité à l’Inrae de Clermont-Ferrand.

Trouver la rentabilité

« Ce qui va être déterminant pour l’essor de la robotique en grandes cultures dans les prochaines années, c’est le débit de chantier comparé au coût », table Flavien Roussel, avant d’ajouter : « Honnêtement, sur une culture de blé payée 200 €, je ne vois pas comment la robotique peut aider à casser les coûts. » Les céréales ont besoin de débits de chantier importants, le blé doit être implanté ou biné très rapidement, surtout si la fenêtre météo est courte. Faut-il une seule grosse machine ou bien plusieurs petites ? La taille des robots, en tout cas, semble augmenter. « Des machines électriques de plus en plus puissantes et de grande taille arrivent sur le marché », confirme Gaëtan Severac.

De son côté, Flavien Roussel anticipe : « L’essor de la robotique en grandes cultures va beaucoup dépendre des interdictions de matières actives de désherbage et du fait que le temps va manquer pour gérer les adventices. » ■

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Quels critères prendre en compte dans le choix variétal ?

Pour choisir ses variétés de colza, il ne faut pas tout miser sur le potentiel de rendement. Différents critères entrent en ligne de compte, en fonction du contexte pédoclimatique et des contraintes locales.

Le choix variétal constitue un des leviers majeurs pour se donner toutes les chances de réussite en colza. Rendement, vigueur, comportement vis-à-vis des ravageurs d’automne, sensibilité à l’élongation, tolérance aux maladies… Terres Inovia fait le point sur les critères-clefs.

«

Adaptation du travail du sol pendant l’interculture, semis précoce, pratique du colza associé, fertilisation au semis, etc., c’est la combinaison de différents leviers qui est mise en avant quand on vise un colza robuste, face aux contraintes climatiques et à la menace des ravageurs d’automne, rappelle Mathieu Dulot, ingénieur de développement chez Terres Inovia. Le choix variétal est un point important qui contribue à la réussite de la culture. » Et Arnaud Van Boxsom, responsable de l’évaluation des variétés pour Terres Inovia, d’ajouter : « Essayer de mettre les bonnes variétés au bon endroit, tel est l’objectif ! Regarder seulement le rendement ne suffit pas. Différents critères sont à prendre en compte en fonction du contexte pédoclimatique et des contraintes locales. » C’est l’idée de l’outil de choix variétal Myvar,

proposé gratuitement par l’institut. Il permet de trouver les variétés les plus adaptées à sa situation via l’indicateur de « mérite agronomique ».

Vigueur et comportement visà-vis des ravageurs d’automne Terres Inovia fait régulièrement évoluer la caractérisation des variétés de colza en fonction des problématiques rencontrées. Depuis quelques années, de nouveaux critères essentiels dans la lutte contre les ravageurs d’automne – en particulier les grosses altises – ont été intégrés, comme la vigueur du début de cycle. Évaluer cette dernière consiste à réaliser des observations via une photographie drone à plusieurs périodes pour certains essais variétaux. Les ingénieurs distinguent deux choses. D’une part, la vigueur de départ caractérise la surface foliaire atteinte

Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr 20 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
SEMIS DE COLZA EVGENI TCHERKASSKI/PIXABAY

au stade 3-4 feuilles ; plus elle est faible, mieux la plante résistera aux morsures des grosses altises. D’autre part, la vigueur automnale classe les variétés selon leur dynamique de croissance jusqu’à l’entrée de l’hiver pour mieux résister à la pression des larves d’altises. Au stade 3-4 feuilles, la différence de surface foliaire varie de 5 à 10 % selon que la variété est plus ou moins vigoureuse. L’écart s’accentue au cours de l’automne, pouvant atteindre 15 à 20 % entre les extrêmes au stade 8-10 feuilles à l’entrée de l’hiver. « Régulièrement, l’écart entre les deux vigueurs est corrélé. D’où la nécessité de classer les variétés selon les deux variables », souligne Arnaud Van Boxsom. En 2023, Terres Inovia a analysé 17 essais réalisés dans le cadre du projet Adaptacol.

« À titre d’exemple, la variété Bessito est très vigoureuse au départ et à l’automne. À l’opposé, Hanissa confirme le classement de l’année précédente avec une vigueur plus faible », note le responsable.

Terres Inovia évalue aussi le comportement des variétés vis-à-vis des attaques de larves d’altises. Deux variables sont utilisées pour classifier les colzas : la mesure d’infestation larvaire via la méthode Berlèse et le comptage des plantes buissonnantes avant la floraison. « Là encore, indique Arnaud Van Boxsom, c’est important de conserver les deux variables. En effet, certaines variétés présentent deux fois plus de larves que d’autres dans le même essai, sans pour autant exprimer des symptômes aussi graves, avec moins de plantes buissonnantes. » Feliciano KWS, la variété témoin, reste la référence en matière d’infestation larvaire et de symptôme de plantes saines (sans ports buissonnants). Certaines variétés, comme KWS Arianos ou LG Armada, présentent une infestation larvaire fréquemment élevée, avec des symptômes qui s’expriment faiblement. Attica ou Heliott présentent régulièrement des plantes buissonnantes dans les essais.

D’autres critères ne doivent pas être oubliés. En situations particulières, mieux vaut privilégier des variétés à certains pathotypes de la hernie des crucifères ou à bon comportement face à l’orobanche rameuse, par exemple. Pour les autres cas, il faut également regarder le potentiel de rendement, caractéristique pour laquelle Terres Inovia publie des données. Arnaud Van Boxsom conseille à ce sujet de ne pas se focaliser sur les résultats de

l’année à la virgule près, mais plutôt sur la tendance pluriannuelle.

Veiller à la sensibilité à l’élongation automnale Autre point d’attention : la sensibilité à l’élongation automnale. « L’automne 2022, chaud et poussant, a mis en avant ce critère », explique Arnaud Van Boxsom. Mieux vaut éviter les colzas avec une forte sensibilité dans les situations à risque. Ceux dotés d’une bonne vigueur à l’automne ne sont pas forcément sujets à l’élongation. À cette saison, les variétés vigoureuses avec une sensibilité moyenne ne nécessitent pas de régulateur si les facteurs azote et densité sont maîtrisés. Idem en ce qui concerne la verse. Si les deux facteurs sont maîtrisés, aucun risque. Beaucoup de variétés sont classées « très peu sensibles » et « sensibles ». Bien qu’il soit souvent oublié, le phoma demeure par ailleurs un problème dans certaines régions. Il ne faut pas l’écarter des critères de choix. Terres Inovia étudie aussi la tolérance au sclérotinia, la résistance à l’égrenage et l’utilisation efficace de l’azote. Sujet à suivre… L’idée d’associer une variété attractive à une autre à protéger afin de détourner et concentrer les insectes fait son chemin. La

pratique existe depuis plusieurs années pour lutter contre les méligèthes. Les insectes sont attirés par les odeurs émises par la plante hôte et par sa couleur jaune. Condition indispensable pour garantir l’efficacité de la technique : la floraison des deux variétés doit être décalée. « L’objectif est de protéger le bouton floral le plus longtemps possible, précise Céline Robert, chargée d’étude ravageurs des cultures et faune auxiliaire chez Terres Inovia. Ce qui peut éviter, ou retarder, l’intervention insecticide si l’infestation reste faible à moyenne. » Plusieurs variétés sont désormais disponibles : ES Alicia, Exavance et Atrack, qui s’associent à n’importe quelle autre, RGT Windozz, RGT Ginfizz et KWS Miranos, qui fonctionnent sous forme de couple. Bien sûr, cela ne dispense pas de surveiller la parcelle. Le concept est aussi testé avec l’altise d’hiver en misant sur la différence d’attractivité du génotype du colza. Pour l’heure, les essais sont peu concluants. En 2021-2022, l’effet piège à insecte n’a pas pu être démontré, il n’y avait pas de différence significative. Pour la campagne 2022-2023, aucun ne semble apporter de plus-value par rapport à une variété seule, mais cela reste à confirmer avec les données de rendements. ■

AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 21
« Différents critères sont à prendre en compte en fonction du contexte pédoclimatique et des contraintes locales »
ARNAUD VAN BOXSOM, responsable évaluation variétale Terres Inovia TERRES INOVIA De nouveaux critères essentiels dans la lutte contre les ravageurs d’automne ont été intégrés, tels la vigueur du début de cycle et le comportement de la plante confrontée aux ravageurs.

DOSSIER

22 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023

VENI, VIDI, VICI

À croire qu’en bon vieux gaulois, l’agriculteur soit tombé dans le chaudron de potion étant jeune ! Car il en faut, de l’énergie, pour être capable de s’adapter en permanence ! Limiter l’impact du métier sur la planète, produire de nouvelles énergies pour remplacer l’origine fossile, assurer la relève, robotiser les tâches ingrates, davantage considérer le sol et l’environnement… Et si le fameux village gaulois se nommait « Outarville » ?

AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 23
LUC TIFFAY INNOV-AGRI

Après deux années saluées par la profession, le salon Innov-agri reste sur sa dynamique. Alors que les inscriptions sont closes, les organisateurs de l’édition 2023, qui se tiendra du 5 au 7 septembre à Outarville (Loiret), annoncent une fréquentation équivalente à celle de l’avant-Covid-19 en termes d’exposants – quelque 250. Quatre ans après le coup de frein imposé par la crise sanitaire, l’offre « terrain » séduit plus que jamais ! Même en ayant étendu la surface de 15 % par rapport à 2021, tout l’espace est déjà réservé. À souligner cependant que la nouvelle organisation a libéré de la place au profit des zones de démos ! L’idée de condenser pour faire plus sur moins de surface a donc trouvé son public. Le principe de l’allée unique, lancé en 2021, a été conservé pour 2023. La circulation en boucle semble plus claire pour les visiteurs, qui ne risquent pas de passer à côté d’un stand. Selon l’organisation, l’ADN du salon s’affirme toujours plus et se résume en un mot : terrain. Entre 75 000 et 80 000 visiteurs sont attendus durant les trois journées, ce qui donne du fil à retordre aux équipes, qui travaillent d’arrache-pied pour proposer un millésime qui soit source d’idées et de conseils personnalisés à chaque exploitant. Rendez-vous donc sur place pour découvrir ce que la filière réserve comme nouveautés, représentées au travers d’environ 300 marques. Depuis l’édition 2021, baptisée « Restart », le nombre de postulants augmente à tel point que le site ne suffit plus à accueillir tout le monde. Détail plutôt flatteur, surtout si l’on se réfère à l’autre grand salon qu’est le Sima, qui subit des désistements à répétition pour sa prochaine session en 2024 à Paris… Sans doute est-ce la preuve que le paysan aime fouler la terre des parcelles céréalières, dans lesquelles, par ailleurs, il peut voir et toucher le matériel, ce qui n’est pas le cas lors du salon sur moquette rouge.

L’AVIS DE L’EXPERT

Erwan Hignette, directeur d’Innov-agri

« Des villages terrain pour individualiser les conseils ! »

« Fini les conférences magistrales durant lesquelles le PowerPoint expliquait la même chose à chacun des 200 participants installés sous la tente ! La méthode a vécu. Désormais, les agriculteurs attendent davantage de personnalisation. C’est l’idée, à travers les ateliers qui seront proposés à Innov-agri et regroupés sous forme de cinq “villages” thématiques, les plus importantes pour la profession actuellement. Nous capitalisons sur le côté terrain du salon et profitons également d’avoir une multitude de cas concrets [NDLR : selon les thèmes] sous la main pour montrer aux visiteurs de quoi on parle. Par exemple, pour parler agroécologie, nous avons mis des végétaux partout avec différents mélanges de couverts afin de pouvoir individualiser les réponses. Fini les pratiques où la même recette était délivrée à tous, comme on avait tendance à le faire avec l’engrais et les phytos. Il est temps de réfléchir à l’échelle de son exploitation pour adapter la pratique à ses difficultés. L’agroécologie a d’ailleurs souligné cette nécessité. “Les machines feront le travail de manière autonome, les OAD disent ce qu’il faut faire. Du coup, il suffira de mettre en relation les deux et l’exploitant ne servira plus à rien…” La robotique interroge les paysans, qui sont inquiets de savoir ce qu’ils risquent de devenir. Mais l’idée est bien de remettre l’homme au centre du débat. Il est le seul avoir l’expertise et la mémoire de la terre, et donc à être capable de prendre la bonne décision à l’échelle ultra-localisée de la parcelle. Sans compter que développer un OAD capable de raisonner au niveau de l’exploitation ne sera pas économiquement rentable, seul l’agriculteur peut le faire, donc pas d’inquiétude. »

En 2021, pour son édition « Restart », l’organisation d’Innov-agri avait réduit la surface du site. Plébiscitée tant par les constructeurs que par les agriculteurs, l’édition de 2023 voit sa superficie augmenter de 15 % pour atteindre les 130 ha, mais elle reste organisée en une boucle unique permettant à chacun de ne rien rater des machines et des solutions exposées.

Seule certitude, depuis la crise sanitaire, les habitudes ont évolué et la convivialité reste un pilier du monde paysan. Certaines marques l’ont bien compris, et organisent plutôt des roadshow pour venir directement au contact des agriculteurs. Face à l’engouement rencontré par ces évènements, certaines parlent même de ne plus retourner à Paris. Dans le Loiret, au cœur du dispositif, les cinq « villages » thématiques d’Innov-agri seront orientés autour des problématiques qui préoccupent la profession : l’agroécologie, la robotique, les nouvelles énergies, la gestion de l’eau ainsi que l’emploi, la formation, l’installation et la transmission.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr DOSSIER INNOV-AGRI 24 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 130
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Quatre ans après le coup de frein de la crise sanitaire, l’offre « terrain » plaît plus que jamais, puisque même en ayant étendu la surface du salon de 15 % par rapport à 2021, tout l’espace est déjà réservé
GFA
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EVENTS

➜ Depuis la crise sanitaire du Covid-19, la fréquentation de tous les salons est en chute libre en raison du changement de comportement des visiteurs.

Bien que certains organisateurs de salons constatent une baisse de fréquentation, Innov-agri monte en puissance. Ce qui confirme l’intérêt des agriculteurs pour les évènements terrain leur permettant de toucher du doigt les nouveautés et de les voir évoluer en conditions réelles.

➜ Pour obtenir un billet d’entrée gratuit pour Innov-agri, rendez-vous simplement sur le site de l’évènement.

Le Groupe France agricole, organisateur du salon via sa filiale GFA Events, a toujours tenu à ce que les agriculteurs puissent profiter gratuitement du salon du machinisme terrain afin que chacun puisse participer.

➜ Faute d’un nombre suffisant de participants, la surface d’exposition d’Innov-agri a été réduite de moitié pour l’édition 2023.

300 marques sont inscrites, dont 80 nouveaux participants, et la surface a été relevée de 15 %. L’idée est aussi d’optimiser chaque mètre carré et de ne plus recourir à la course au gigantisme. Des solutions concrètes seront proposées aux visiteurs via les cinq « villages » dont les thèmes sont au cœur de l’actualité agricole.

AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 25
06 76 48 00 89 p.roblin@bilanciai-group.com Pour vos projets Contactez-nous Spécialiste des solutions de pesage en France Périphériques de suivi des pesées et logiciels de gestion adaptés Ponts bascule de grande largeur de 3 à 3.5m spécial milieu agricole INNOV AGRI Stand D21 Retrouvez- nous à
Le
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VRAI FAUX ou FAUX FAUX VRAI

LE SAVOIR-FAIRE DU FERMIER POUR FAIRE FONCTIONNER L’AGROÉCOLOGIE

L’agroécologie est perçue comme une agriculture invitant à se remettre constamment en question. Elle se fonde sur une forte démarche d’expérimentation, rien n’est jamais acquis puisqu’il faut s’adapter en permanence aux conditions changeantes de la nature.

L’agroécologie, quoi qu’on en pense, a l’avantage de replacer le fermier au centre de la production. Elle devrait aussi permettre aux fermes de gagner de l’autonomie économique. Pour négocier le virage que la profession aborde, dépasser le principe du « un problème = une solution » est devenu primordial. La pratique des méthodes dites « agroécologiques » doit plutôt être vue comme une agriculture complexe qui ne fonctionnera que grâce au savoir-faire du fermier et à ses capacités d’observation, de réflexion, d’adaptation et d’anticipation. Comprendre son sol ainsi que l’écosystème gravitant autour constitue la base. Pour garantir la production agricole à l’échelle mondiale, cet agroécosystème doit rester productif et durable, d’où la nécessité d’appréhender la complexité du vivant et donc de remettre la science et l’agronomie au cœur de la réflexion.

C’est exactement ce à quoi le village Agroécologique d’Innovagri s’attellera, en vue d’aider les professionnels à, non plus trouver ce qui marche, mais rendre leur agroécosystème résilient afin de demeurer productif malgré les changements réglementaires et climatiques. Matthieu Archambeaud, Julien Hérault, Bruno Sirven, l’Apad… pléthore de spécialistes seront présents, et le programme proposé se montrera tout aussi vaste. Biodiversité, fertilité du sol, machinisme, matière organique ou encore érosion, les sujets sont nombreux qui peuvent aider les paysans à parfaire leurs connaissances et à revenir aux fondamentaux du métier, trop souvent oubliés, en vue de répondre à la massive demande de production.

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L’AVIS DE L’EXPERT

Matthieu Archambeaud, dirigeant d’Icosystème

« Afin d’illustrer nos propos au sujet de l’agroécologie, le village dédié profitera du fait qu’Innov-agri soit un salon de plein air pour mettre le maximum de techniques et de pratiques sur un périmètre restreint, et qui soient en regard avec les techniques agricoles de demain, basées autour de la compréhension des écosystèmes naturels appliquée à l’agriculture. Des ateliers couverts végétaux, fertilité organique des sols, biodiversité, etc. se dérouleront, avec de nombreuses démonstrations de machines. C’est l’occasion de montrer que le matériel, spécialisé ou non, peut avoir d’autres applications que celles dont on a l’habitude. En outre, à Innov-agri, nous rencontrons beaucoup de monde que l’on ne voit pas ailleurs. Le public est varié. Certes, tous sont intéressés par les machines, mais les autres sujets intéressent aussi. C’est l’opportunité d’expliquer que les méthodes dites “agroécologiques” ne sont pas nécessairement compliquées, ni très différentes de ce qu’ils font déjà. Sécheresse, prix des intrants, gestion de l’eau… les incertitudes permanentes sont à l’origine du recentrage de la profession autour des fondamentaux du métier et notre rôle est de les y accompagner. »

DOSSIER INNOV-AGRI 26 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
« Le changement climatique amène à chercher des variétés plus stables »
GFA EVENTS
JIM BLACK/PIXABAY

Lutte contre le stress

hydrique : BEST-a, des homologations à venir sur de nouvelles cultures

Depuis 2021, BEST-a bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché sur maïs en France, qui devrait être prochainement élargie à d’autres cultures : blé, orge et tournesol. Elicit Plant a en effet déposé un dossier et se veut très confiant pour la suite, au regard des performances du produit.

Au cours de son cycle, une plante est soumise à toutes sortes de stress, biotiques et abiotiques. Elle sait s’y adapter, mais souvent trop tard pour éviter les dégâts. Un constat à l’origine de la création d’Elicit Plant, qui a débuté ses travaux sur le stress hydrique sur l’exploitation d’un de ses cofondateurs, Aymeric Molin, située en Charente. « L’idée de départ est d’avoir un laboratoire au sein d’une ferme pour avoir un délai court entre la recherche et l’application au champ. Aujourd’hui, il y a une partie biologie, afin de comprendre les modes d’action en jeu, et une partie chimie, visant le développement d’une gamme adaptée à chaque plante », indique le directeur général. C’est ainsi que BEST-a , composé de phytostérols naturels, a rapidement vu le jour. Le principe ? ces lipides d’origine végétale vont générer un signal qui permet à la plante d’adapter sa physiologie avant l’apparition effective du stress hydrique. « On va aider la plante à se préparer, à préserver ses ressources en consommant moins d’eau et ainsi à limiter les effets du manque d’eau. »

Un produit testé et approuvé en Europe, au Brésil et en Amérique

Des essais ont été conduits avec BEST-a en France, mais aussi en Ukraine, au Brésil et aux Etats-Unis. Les premières utilisations confirment les résultats obtenus. Sur maïs, BEST-a offre un

gain de rendement moyen de 5,7q/ha et permet jusqu’à 20 % d’économie d’eau. « En effet, les plantes sont moins exposées, en nombre de jours, au stress hydrique et restent donc plus longtemps en meilleur état végétatif pour faire face au manque d’eau. De plus, elles développent leur masse racinaire tant au niveau de la profondeur que de la densité, ce qui augmente les ressources en eau disponibles », précise Aymeric Molin. Pour le moment, BEST-a est homologué dans neuf pays : en France et dans six pays européens, sur maïs ; en Ukraine, sur maïs, tournesol, céréales à paille et soja ; et au Brésil, sur maïs et soja.

Un avenir prometteur

En Europe, un dossier est en cours d’instruction afin d’obtenir l’homologation de nouveaux produits sur d’autres grandes cultures : blé, orge et tournesol. « Depuis cinq ans, les résultats obtenus sur ces cultures sont très satisfaisants et le lancement devrait voir le jour très rapidement », se réjouit le directeur général. L’entreprise ne compte pas s’arrêter là : le service Recherche et Développement travaille déjà sur d’autres applications, notamment le stress thermique. En effet, « notre plateforme technologique permet d’adresser un large éventail de plantes et un large spectre de stress, et donc d’envisager de multiples usages pour cibler précisément chaque situation. Des innovations comme BEST-a sont des alternatives efficaces pour répondre aux objectifs de transition agroécologique », conclut Aymeric Molin.

www.elicit-plant.com

Publi-Information

DES ROBOTS POUR LES TÂCHES RÉBARBATIVES ?

Le village Robotique est le deuxième que les visiteurs trouveront sur leur passage. Est-ce là la porte d’entrée vers l’agriculture de demain ou le fantasme futuriste de certains constructeurs ? Quoi qu’il en soit, l’objectif est de permettre de découvrir les différents robots existants et, pour certains, déjà commercialisés. Du concret, donc, avec des ateliers mettant en perspective les impacts de la robotique et du numérique sur les exploitations. Afin de

Afin d’aider les visiteurs à imaginer l’agriculture du futur, des ateliers participatifs seront proposés qui permettront de se projeter dans le temps.

mieux s’imprégner de ce à quoi pourrait ressembler le métier à l’avenir, des ateliers participatifs seront également proposés. Au vu des apports potentiels pour l’agroécologie et la transition écologique, le numérique et la robotique agricole se distinguent comme des technologies de rupture ouvrant de nouveaux horizons pour l’ensemble des filières. La France, qui semble avoir pris une longueur sur le marché des machines autonomes, figure parmi les leaders.

Grâce à la vitrine numérique, l’exploitant accédera à un aperçu des avancées technologiques et des travaux pour lesquels l’humain pourra céder sa place aux machines. Des prototypes devraient y être présentés. À souligner que l’intelligence artificielle favorise le développement des robots dont les capacités s’accroissent. L’environnement devrait y gagner. Les machines autorisent un entretien mécanique des cultures, ce qui induit une chute drastique de la quantité de produits chimiques employée. Les tâches ingrates diminuent, ce qui résout aussi, en partie du moins, la pénurie de main-d’œuvre à laquelle l’agriculture fait face. Sécurité, réglementation, gestion des données… des freins restent cependant à lever pour avancer davantage.

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PRODUCTEUR DE DENRÉES ET D’ÉNERGIES, UNE ASSOCIATION POSSIBLE

Autre sujet d’actualité : l’agrivoltaïsme et la méthanisation. Deux mots au cœur du débat politique national, notamment depuis que le président Emmanuel Macron a verbalisé l’innovation dans son discours de Belfort, début 2022. Le Sénat a d’ailleurs rédigé et adopté sa proposition de loi « en faveur du développement raisonné de l’agrivoltaïsme », aussitôt intégrée dans le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Depuis le début de l’année, le cadre légal a été dessiné pour que la filière dispose d’une base de travail. Le débat s’oriente aussi vers les choix stratégiques que les territoires doivent faire en vue d’accélérer vers la neutralité carbone et de se protéger des effets délétères du changement climatique. Sans oublier que les administrations doivent aussi œuvrer en faveur de la souveraineté alimentaire, dans des logiques de circuits courts, de manière à assurer leur développement économique et remplir leur mission de service public. La méthode, dès lors qu’elle se développe autour de projets agricoles, semble redonner de l’attractivité au métier, qui peine actuellement à se renouveler faute de repreneurs. Pour s’introduire dans le groupe des méthaniseurs et donc produire du biométhane, inutile d’être éleveur ! En recyclant les couverts végétaux et les résidus de cultures, le producteur, au passage, valorise sa ferme via la production d’engrais organique (digestat). Il contribue également à rendre le pays plus autonome en énergie grâce au gaz renouvelable fabriqué sur l’exploitation. Tout en accédant à une source de revenus supplémentaire. Le tarif a augmenté de 18 % le 13 juin dernier, en vue d’attirer davantage de

projets d’injection directe. Les quantités injectées ont été annualisées, le tarif dégressif a été neutralisé et enfin, la baisse du tarif en cas de subvention de l’Ademe a été supprimée. Des signaux importants de la part de l’État, qui confirme par ailleurs sa volonté de développer la filière méthane et la décarbonation des usages gaz en valorisant des déchets organiques. Selon les chiffres de la filière, la capacité devrait atteindre 20 % de la consommation nationale de gaz d’ici 2030, soit 70 TWg.

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L’agriculteur devient multicasquette. Il devrait aussi devenir producteur d’énergies alternatives, grâce à l’agrivoltaïsme et la méthanisation. Un village sera consacré à ce thème pour accompagner au mieux la transition des exploitations.

DOSSIER INNOV-AGRI 28 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 ADOBE STOCK
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BIEN GÉRER CHAQUE MÈTRE CUBE D’EAU

En mars, les manifestations de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) ont fait couler de l’encre. Stocker de l’eau dans des mégabassines en vue d’irriguer les cultures relève d’un accaparement par les agriculteurs, ce que tous ne voient pas du même œil… L’eau est et demeurera indispensable à l’activité agricole, quel que soit le mode de production. D’où la nécessité de relever, là encore, des défis. Et les thèmes ne manquent pas : évolution climatique, pression sociétale, pérennité des exploitations, qualité des produits, diversification, coût de l’énergie, etc. Il faut sécuriser ou développer sa capacité d’irrigation tout en améliorant l’efficience de chaque mètre cube d’eau prélevé. Durant le salon, à Outarville, le village Gestion de l’eau visera à présenter des éléments en matière de réglementation liée à la création de nouveaux forages ou de réserves d’irrigation, des études « loi sur

l’eau », des études de faisabilité en fonction de la nappe captée, des études collectives ou territoriales dans le cas de réserves d’irrigation (PTGE), des financements mobilisables…

Le matériel, lui aussi, profite des avancées technologiques pour gagner en précision et donc en efficience. Pompes, enrouleurs, rampes ou encore pivots, divers équipements (et leurs nouveautés) seront exposés. Tous les éléments nécessaires au dimensionnement et au chiffrage d’une future installation, voire à la modernisation d’une actuelle, seront détaillés. Tout comme les outils de pilotage permettant d’augmenter l’efficience de l’eau d’irrigation.

Le réchauffement climatique induit des besoins en eau toujours plus importants. Alors que la ressource est limitée, chaque mètre cube prélevé doit être utilisé au mieux pour ne rien gâcher et maintenir la productivité des cultures.

DOSSIER INNOV-AGRI 30 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
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EN CENTRE-VAL DE LOIRE, 70 % DES AGRICULTEURS SE SERONT ARRÊTÉS D’ICI VINGT ANS

Dernière thématique, mais pas des moindres, l’installation et la transmission des exploitations. À titre d’exemple, dans la région Centre-Val de Loire, 70 % des agriculteurs auront stoppé leur activité d’ici vingt ans. Pour maintenir le nombre d’actifs, quelle autre solution que d’installer les jeunes ? L’enjeu est de moderniser les dispositifs d’accompagnement à l’installation et la transmission, tout en rendant le métier plus attractif. La robotique et les nouvelles technologies y contribuent, mais ne suffiront pas. Fortes de ce constat, les institutions souhaitent simplifier le parcours à l’installation et le dispositif d’accompagnement proposé, qui doit être réorganisé et auquel il faut apporter de la valeur ajoutée. Les chambres d’agriculture deviendraient le guichet unique d’entrée vers toutes les autres organisations professionnelles agricoles.

Autre enjeu : s’adapter à tous les publics en répondant aux attentes des porteurs de projets, et les accompagner de sorte que s’installer rime avec durabilité et rentabilité. La jeune génération n’est plus prête à travailler pour la gloire, comme ont pu le faire ses aïeux. Enfin, pour renforcer l’attractivité du métier, le juste prix des productions agricoles doit devenir réalité.

Innov-agri conserve ses plateformes de démonstration afin que chacun puisse tester et toucher du doigt le matériel. L’occasion de se tenir à jour quant à l’offre des acteurs de l’agrofourniture

quelle que soit leur taille. Plus de 300 marques seront présentes, des intrants au stockage de la récolte, en passant par le matériel et les services. Environ un quart d’entre elles seront de nouveaux exposants. Côté pratique, notez que le billet d’entrée est offert par le Groupe France Agricole, qui tient à rendre l’évènement accessible à tous. Il suffit de s’enregistrer sur le site de l’organisation. ■

Le sujet de la transmission des exploitations est préoccupant. La profession doit séduire à nouveau les jeunes générations, au risque de ne plus être suffisamment nombreux pour produire la nourriture du monde entier.

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AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 31
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MOBILITÉ

13 000 km/an

grâce à une vache

Outre la production alimentaire et parfois paysagère, l’élevage fournit des sous-produits méthanisables susceptibles de se transformer en carburant. Si son développement reste encore timide, la mobilité au biogaz conquiert des utilisateurs et nourrit des ambitions, notamment dans le transport lourd.

32 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 PARTAGE D’EXPÉRIENCE Méthanisation

La décarbonation des transports fait partie des priorités, pour ne pas dire des urgences, afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et donc notre impact sur le changement climatique. Si l’on parle beaucoup de mobilité électrique, voire d’hydrogène à échéance plus lointaine, on oublie souvent le bioGNV (gaz naturel véhicules) ou gaz renouvelable issu de la méthanisation de déchets ou de matières organiques (agricoles, alimentaires) locales. D’après l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), les 15 t de biodéchets produites chaque année par une vache permettraient de rouler 13 000 km en voiture ; les 3 t de déchets annuelles de 100 écoliers à la cantine, 10 000 km.

Le bioGNV réduit de 80 % les émissions de GES par rapport au diesel (sur le cycle de vie d’un véhicule) ; en plus des réductions de 95 % des particules fines et de 50 % des oxydes d’azote (NOx) déjà générées par le GNV d’origine fossile. Selon certaines études1 citées dans le Panorama 2022 de l’Association française du GNV (AFGNV), cette performance de 80 % de réduction des GES serait même supérieure à celle des véhicules électriques (légers, utilitaires et poids lourds de 12 t dans le contexte de mix énergétique français avec une électricité faiblement carbonée), en raison du coût carbone lié à la fabrication des batteries de ces derniers. De plus, contrairement à celles des véhicules électriques, la rapidité de recharge et l’autonomie des véhicules roulant au bioGNV s’avèrent similaires à celles des engins roulant au diesel ou à l’essence.

Toutefois, dans l’élaboration de sa règlementation, la Commission européenne se focalise actuellement sur le « zéro émissions » au niveau du pot d’échappement, plutôt que sur le niveau d’émissions à l’échelle du cycle de vie du véhicule. Dans le cas des véhicules légers, les constructeurs automobiles ont donc tendance à orienter leurs efforts vers la solution électrique et à délaisser l’option GNV/bioGNV.

Solution immédiatement disponible

Toujours d’après le Panorama 2022 de l’AFGNV, le bioGNV représentait l’an passé 26 % du volume global de GNV consommé en France, contre 13 % en 2021. Et les objectifs de déploiement de la filière visent 50 % en 2025, et 100 % en 2033. L’Hexagone compterait aujourd’hui plus de 300 stations ouvertes au public, auxquelles s’ajoutent plus de 350 stations privées (pour les flottes captives de transporteurs, collectivités ou chez des agriculteurs), pour environ 35 000 véhicules roulant au bioGNV ou GNV (dont 60 % de véhicules lourds : camions, bus, bennes à ordures). Des expérimentations sont même en cours pour faire avancer des bateaux ou des trains avec ce type de carburant.

Selon le témoignage de Christophe Baboin, directeur transport de la branche Services-Courrier-Colis de La Poste, dans le Panorama bioGNV 2022, « le bioGNV est privilégié dans notre mix énergétique pour les poids lourds, tandis que nous avons décidé d’électrifier la flotte de véhicules utilitaires légers, avec un engagement “zéro émissions nettes” en 2040. Avec son maillage dense de stations, le bioGNV est la solution la plus pertinente, et immédiatement disponible pour les transporteurs souhaitant décarboner » « On peut agir dès maintenant sans attendre la solution hydrogène, qui d’ailleurs

1 Études d’IFP Énergies nouvelles en 2019 et de Carbone 4 en 2020.

à

Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net-media.fr AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 33
Production d’électricité ou de chaleur, la méthanisation agricole répond efficacement aux besoins énergétiques d’une exploitation voire des habitations environnantes. ADOBESTOCK
Avec son maillage dense de stations, le bioGNV est la solution la plus pertinente, et immédiatement disponible pour les transporteurs souhaitant décarboner

À Mandres-sur-Vair, dans les Vosges, la SAS Méthavair détenue par le Gaec du Pichet et l’entreprise de compostage ABCDE a mis en service un méthaniseur en 2018, puis une station bioGNV en 2023. Elle s’apprête à en ouvrir une seconde pour répondre à la demande.

ne sera pertinente que lorsque sa production sera décarbonée, renchérit Gilles Baustert, directeur marketing et communication du constructeur Scania. Le bioGNV représente pour nous la première énergie alternative. Et nous continuons à investir dans le développement de ces motorisations. »

Pour Benjamin Simon, responsable du marché mobilité dans l’Ouest pour GRDF, « partout où un véhicule lourd de transport de marchandises ou de voyageurs se renouvelle, nous devons nous assurer que l’alternative bioGNV est intégrée dans la réflexion. Toute collectivité, tout transporteur, doit avoir cette solution dans le viseur ».

Un tracteur au gaz à l’autonomie doublée

Concernant les tracteurs, six exemplaires du New Holland T6 Methane Power fonctionnent dans des fermes françaises depuis deux ans. L’AAMF travaille en partenariat avec le constructeur (et avec le soutien de l’Ademe, GRDF et GRTgaz) et la FNCuma pour compiler les résultats obtenus. « Nous avons créé au sein de l’AAMF un groupe de travail autour du bioGNV, indique Mathieu Laurent, associé du Gaec du Pichet à Norroy, dans les Vosges, et de la SAS Méthavair, à Mandres-sur-Vair. Nous sommes en contact avec les constructeurs de matériels agricoles et de stations de distribution, et avons créé un catalogue des équipements existants. Nous agissons aussi auprès des régions et de l’État, notamment la Commission de régulation de l’énergie, pour la mise en place de soutiens financiers au bioGNV. Enfin, nous sensibilisons nos adhérents quant à l’intérêt de ce carburant. »

Huit stations à la ferme existent actuellement et l’AAMF a l’ambition d’en développer 500 d’ici 2025. L’Ademe a mis en place en juin une subvention pour les financer à 50 %, et FranceAgriMer apporte une aide de 20 % sur l’achat d’un tracteur roulant au biométhane dans le cadre de son programme France 2030. De son

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Mathieu Laurent, éleveur au Gaec du Pichet et associé de la SAS Méthavair (Vosges)

« Nous allons ouvrir une seconde station, d’une capacité dix fois supérieure »

« Nous avons mis en service l’unité de méthanisation en cogénération Méthavair en association avec l’entreprise de compostage ABCDE en 2018. Nous avons ajouté une station bioGNV en 2023. Sa capacité totale de stockage est de 800 kg de gaz et nous sommes capables d’en produire 500 kg par jour. Il est possible de prélever jusqu’à 250 kg de bioGNV en une fois, avec une charge optimisée des véhicules en termes de pression. Le tarif est à 1,60 €/kg, sachant qu’un kilo correspond à 1,3 voire 1,4 L de diesel. Cette station est utilisée par quatre camions collectant pour le méthaniseur 10 000 t par an de biodéchets auprès de restaurants, cantines, industries agroalimentaires et supermarchés. Nous avons aussi un tracteur T6 Methane Power, et tous nos véhicules de société sont passés au bioGNV. Des artisans et particuliers du secteur font également le plein chez nous, ainsi que la laiterie locale, qui aura bientôt trois camions de collecte au gaz. La station est désormais saturée, mais nous venons d’obtenir le permis pour en ouvrir une seconde d’une capacité dix fois supérieure. L’investissement est réalisé par la SAS Méthavair, mais nous achèterons aussi du gaz issu d’un méthaniseur voisin. De futurs clients se sont engagés auprès de nous à acheter des véhicules fonctionnant au gaz. Il faut de la motivation pour créer une station, mais une fois qu’elle est là, ça porte ses fruits ! »

PARTAGE D’EXPÉRIENCE
34 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
Méthanisation
Huit stations à la ferme existent actuellement et l’AAMF a l’ambition d’en développer 500 d’ici 2025.
GAEC DU PICHET
GAEC DU PICHET

côté, New Holland a dévoilé en décembre 2022 le T7 Methane Power fonctionnant au gaz naturel liquéfié, dont l’autonomie serait plus que doublée par rapport au T6 fonctionnant au gaz naturel comprimé.

« Outre ses atouts environnementaux, le bioGNV constitue un choix économique, estime Mathieu Laurent. C’est une production locale moins soumise à la volatilité des prix de l’énergie. Le GNR coûte aujourd’hui deux fois plus cher qu’il y a deux ans, et il pourrait encore grimper avec le projet d’arrêt de la détaxation. Le bioGNV est un moyen de décarboner l’agriculture et de la rendre plus autonome. »

« Le gaz fossile a vocation à disparaître »

La transition vers davantage de bioGNV dans la part de GNV s’appuie sur le développement de la méthanisation. Fin 2022, plus de 500 unités injectaient du biométhane dans le réseau, d’après le Panorama des gaz renouvelables 2022. La production injectée de 7 TWh (térawatt-heure), en hausse de 61 % en un an, représenterait 1,6 % de la consommation nationale de gaz (tous usages, dont GNV). Environ 1 200 projets seraient enregistrés dans le registre des capacités, pour une production annuelle prévisionnelle de 25 TWh à courte échéance. Et le potentiel à l’horizon 2050 est estimé à 130 TWh de gaz vert issu de la méthanisation. La récente revalorisation du tarif d’achat du biométhane devrait soutenir cette dynamique. « Le gaz vert n’a pas pour but de couvrir uniquement

NATHALIE TIERS
à

l’usage mobilité, souligne Benjamin Simon. Mais la question de la concurrence entre les différents usages ne se pose pas vraiment. Le gaz fossile a vocation à disparaître quel que soit son usage. L’objectif est donc de développer la capacité de production pour couvrir, à terme, tous les usages. »

À ce jour, le biogaz est la seule énergie renouvelable dépassant les objectifs fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), outil de pilotage de la politique énergétique française dont l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le cap fixé pour le biogaz est en effet de 8 TWh de biométhane injecté en 2023. « Le rôle de GRDF est de faire évoluer son réseau pour passer de la distribution descendante d’un gaz importé à la distribution d’une production disséminée dans les territoires, explique Benjamin Simon. C’est donc une autre manière de concevoir le réseau, avec des systèmes de rebours pour rediriger le gaz en excès sur certains territoires. Nous n’avons pas pour objectif de construire les méthaniseurs et les stations bioGNV, mais de permettre aux porteurs de projets de se raccorder au réseau. Les stations ont besoin d’une structure de stockage pour fonctionner, et ces stockages doivent aussi être pris en compte en tant que tampons pour gérer intelligemment le réseau et optimiser son exploitation pour l’ensemble des usages. »

Déjà 10 % de biogaz en Vendée

GRDF travaille donc en proximité avec les acteurs du territoire, par exemple en Vendée, où le biogaz couvre déjà

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Damien Roy, président de la SAS Agribiométhane, en Vendée

« Nous vendons la totalité de notre biométhane en carburant »

« Nous avons ouvert, en 2017, une station Agri’Carbur dotée de trois pompes à Mortagne-sur-Sèvre, où les entreprises agroalimentaires et les transporteurs sont nombreux. Aujourd’hui, nous vendons 100 000 kg par mois de bioGNV, environ 50 pleins par jour, soit la totalité de la production du méthaniseur. Cela est lié à la fois au développement des véhicules roulant au gaz autour de la station et, plus récemment, à la compétitivité de notre tarif dans le contexte de flambée des prix de l’énergie. Certaines stations GNV soumises au prix mondial du gaz sont montées jusqu’à 3 €/kg. Chez nous, le bioGNV est à 1,44 €/kg, contre 1 € quand nous avons démarré en 2017. Nous prenons en compte la hausse de nos coûts d’électricité et de maintenance. Nous sommes actuellement en travaux pour passer d’un à deux digesteurs, avec toujours un postdigesteur. On devrait ainsi monter à 130 m3 de biométhane injectés à l’heure. Nous avons également investi dans du stockage et une cuve d’hygiénisation pour pouvoir saisir des opportunités de gisements méthanogènes. Parmi nos projets, nous ajouterons en 2024 une pompe pour le gaz naturel liquéfié. Nous allons aussi traiter et liquéfier le CO2 pour le vendre, notamment, dans l’agroalimentaire. Enfin, nous sommes satisfaits de notre tracteur T6 Methane Power, bien qu’il soit un peu limité en termes de puissance selon les usages. Nous attendons donc le modèle supérieur, le T7.

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Méthanisation 36 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 NATHALIE TIERS
La station bioGNV de la SAS Agribiométhane à Mortagnesur-Sèvre est équipée de trois voies. Elle est utilisée notamment par les transporteurs et entreprises agroalimentaires locales.
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NATHALIE TIERS
NATHALIE TIERS
à
Le tracteur New Holland T6 Methane Power de la SAS Agribiométhane sert au transport du lisier, du fumier et du digestat entre les quatre exploitations actionnaires et le méthaniseur.
Le potentiel à l’horizon 2050 est estimé à 130 TWh de gaz vert issu de la méthanisation

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10 % des consommations. Dans ce département, une stratégie commune a été mise en place avec le Sydev (Syndicat départemental d’énergie et d’équipement de Vendée) et Vendée énergie (société d’économie mixte créée par le Sydev pour la production et la distribution d’énergies renouvelables) afin d’atteindre 40 % de gaz renouvelable dès 2030 et l’autonomie en 2050. Le Sydev a mis en place une méthodologie pour l’émergence de projets : réunions en présence des agriculteurs, élus locaux, chambre d’agriculture, GRDF et AILE (Association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement), visites de sites, ateliers de travail, étude de faisabilité, et accompagnement dans la création de la structure porteuse du projet en se positionnant comme tiers-investisseur. Cette

méthodologie, réplicable sur d’autres territoires, a été primée par l’appel à projets « Territoires engagés gaz vert » de GRDF en 2022. Le Sydev travaille également sur un contrat d’achat de biométhane qui serait conclu entre un producteur et un consommateur sans passer par le marché de gros, et sans intervention de l’État.

Par ailleurs, GRDF expérimente depuis cet été sur la station bioGNV de La Chaize-le-Vicomte, en Vendée, une solution de stockage intelligent. Baptisé Flores (Flexibilité opérationnelle des réseaux), ce programme se veut complémentaire des rebours et maillages pour traiter des contraintes ponctuelles, et optimiser l’injection de gaz vert. Il permettra de stocker jusqu’à 15 000 Nm3 ■

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Méthanisation 38 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023
Sur le site du méthaniseur des frères Morel, en Ille-et-Vilaine : avec 360 kg de stockage au total, la station peut délivrer 130 kg en une fois à 200 bar de pression, soit le plein du tracteur et de quelques voitures. D’après l’AFGNV, près de 50 % des bus assurant le transport public rouleraient au bioGNV ou GNV. Toutes les villes de plus de 200 000 habitants en sont dotées, les collectivités appréciant ce moyen de valoriser leurs déchets. NATHALIE TIERS NATHALIE TIERS

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Embarquer des extincteurs adaptés pour être moins vulnérable

Bien que le Code de la route n’impose aucun moyen de lutte contre le départ de feu sur les engins agricoles, dès lors qu’un conducteur est embarqué, c’est le Code du travail qui l’oblige. Vu le prix du matériel, s’équiper d’un extincteur adapté au risque s’avère indispensable. Sans compter qu’avec la fréquence des fortes chaleurs, un départ de feu peut arriver à chaque instant.

Avec les périodes de forte chaleur, les risques d’incendies se multiplient. Les causes de départ peuvent être nombreuses, notamment lorsque l’agriculteur fait le plein de carburant des engins pendant la moisson ou encore durant les chantiers de pressage. Question réglementation, notons que les matériels agricoles ne sont pas concernés par le Code de la route, qui impose la mise en place d’extincteurs dans les véhicules de transport de marchandises ou de transport en commun de personnes. Il convient cependant de se référer aux textes du Code du travail et des arrêtés préfectoraux en vigueur à échelle départementale.

Un extincteur de 6 kg pour les feux de classes A et B Le Code du travail impose de munir d’un extincteur un engin dès que celui-ci est pourvu d’un emplacement. Son article R 4324-45, relatif aux mesures d’organisation, aux conditions de mise en œuvre et aux prescriptions techniques auxquelles est subordonnée l’utilisation des

Les moissonneuses-batteuses comptent de nombreuses pièces en mouvement dont la température élevée et le contact avec la paille peuvent rapidement provoquer un démarrage d’incendie. Mieux vaut donc s’équiper d’un extincteur adapté au risque.

équipements de travail, prescrit que les équipements de travail mobiles automoteurs qui, par eux-mêmes ou du fait de leurs remorques ou de leur chargement, présentent des risques d’incendie, doivent être munis de dispositifs de lutte contre le feu. Sauf si le lieu d’utilisation en est déjà pourvu et à condition que les équipements soient suffisamment rapprochés. L’utilisateur d’un engin agricole automoteur ou d’un tracteur est donc concerné.

Le conducteur doit avoir à sa portée un extincteur portatif de 6 kg pour lutter contre les feux de classes A et B. C’est le cas, évidemment, sur la moissonneusebatteuse ou sur le tracteur attelé à la presse à balles rondes ou rectangulaires.

Dans le Cher, par exemple, un arrêté préfectoral prévoit que tout tracteur ou moissonneuse-batteuse utilisé pendant la moisson doit être muni d’extincteurs à poudre polyvalente de grande capacité. L’objectif étant de lutter contre un départ d’incendie. Sans oublier de préciser que tout matériel équipé d’une batterie devra comporter un interrupteur coupe-circuit et des fusibles conformes aux normes en vigueur. En outre, les automoteurs devront bénéficier d’un extincteur portatif homologué, de nature et de capacité appropriées au risque. La sortie du pot d’échappement doit renvoyer les gaz verticalement et à au moins 1,75 m au-dessus du sol. Le pot, enfin, doit se doter d’une chicane pare-étincelles.

Cinq catégories de feu

Dans le jargon professionnel, différentes classes de feux existent : la classe A caractérise ceux de matériaux solides, généralement de nature organique, dont la combustion se fait normalement avec des braises ; la classe B désigne les feux de liquides ou de solides liquéfiables ; la classe C les feux de gaz ; la classe D les

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 40 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme
Le Code du travail impose de munir d’un extincteur un engin dès que celui-ci est pourvu d’un emplacement
RISQUE D’INCENDIE ADOBE STOCK

feux de métaux (pour lesquels seuls les extincteurs à poudre spécifique – à base de graphite, de carbonate de sodium, de chlorure de sodium – doivent être utilisés) ; et la classe F les feux liés aux auxiliaires de cuisson sur les appareils de cuisson (huile et graisse). Vous l’aurez compris, mieux vaut d’abord savoir quel combustible brûle. C’est évidemment ce qui détermine le choix de l’agent extincteur. Les extincteurs à eau pulvérisent de l’eau additivée pour éteindre les feux de classes A et B. Leurs agents chimiques créent une pellicule de protection sur le matériau en combustion et l’isolent de l’air. Ils agissent par refroidissement et peuvent être utilisés contre les feux d’origine électrique (tension inférieure à 1 000 V). À savoir que les additifs, corrosifs, risquent d’abîmer les installations. Les extincteurs à eau sont identifiables facilement grâce à la couleur bleue de leur étiquette ou de leur poignée. Les extincteurs à mousse, quant à eux, servent à éteindre les feux de classes B et A.

Des dispositifs d’attelage spécifiques, à décrochage rapide, peuvent limiter le risque de voir l’ensemble tracteuroutils partir en fumée.

Leur contenu est similaire à celui des extincteurs à eau additivée, mais leur diffuseur transforme l’eau en une mousse lourde dont le but est d’isoler le combustible de l’air. Eux aussi agissent par refroidissement. La mousse se montre plus efficace sur les feux de liquides inflammables, elle retient les vapeurs et empêche

le redémarrage des flammes. La poignée de ce type d’extincteur est souvent bleue.

Dispositifs à poudre et à CO2

QUE FAIRE EN AMONT POUR LIMITER LES RISQUES D’INCENDIE ?

La moissonneuse-batteuse doit faire l’objet de l’attention de l’agriculteur. Entretenir parfaitement sa barre de coupe permettra de limiter les points de chauffe quand elle est en action. Celle-ci doit être correctement dégrippée puis graissée, et il faut veiller à garder du jeu afin d’éviter qu’elle ne chauffe trop. Sur la machine, les zones d’accumulation de poussières et pailles doivent être nettoyées très régulièrement. Faites-leur la chasse pour prévenir les dépôts. Si besoin, n’hésitez pas à ôter une tôle ou un carter sur lequel l’accumulation pourrait devenir source d’incendie. La moissonneuse-batteuse se doit bien sûr d’être dotée de plusieurs extincteurs facilement accessibles. En disposer à différents endroits reste conseillé, de manière à toujours en avoir un à portée de main. Installer, éventuellement, des caméras supplémentaires, notamment au niveau des zones non équipées, s’avérera utile pour identifier plus rapidement les éventuels départs de feu. Avoir toujours un déchaumeur attelé au tracteur, prêt à partir en cas de besoin, est également recommandé. De même, enfin, que de disposer d’un extincteur dans chacun des tracteurs, surtout en période de moisson.

Les extincteurs à poudre ABC sont les plus polyvalents puisque, comme leur nom l’indique, ils s’avèrent efficaces contre les feux de types A, B et C. Leur agent chimique étouffe les flammes en isolant le combustible. L’extincteur à poudre s’utilise sur feu électrique, mais il endommagera fortement l’installation tant la poudre est corrosive. Par ailleurs, le côté irritant de celle-ci implique de l’utiliser en extérieur et avec précautions. Le plus souvent, la poignée de ces extincteurs est jaune. Des extincteurs à poudre spéciale existent également, ils éteignent notamment les feux de classe D et sont réservés aux sapeurs-pompiers ou aux locaux à haut risque de type industriel. Les extincteurs à CO2, aussi appelés « extincteurs à neige carbonique », permettent de lutter contre les feux de classe B et sur ceux d’origine électrique. Ce sont d’ailleurs les plus appropriés pour ces types d’incendies, car ils ne laissent aucun résidu et ne provoquent aucun dégât sur le matériel. Le gaz émis va chasser l’oxygène autour des flammes, provoquant leur extinction par étouffement. La couleur grise identifie ces modèles au niveau de la poignée, de l’étiquette, de la goupille…

Les feux de classe F, correspondant à l’embrassement d’huiles ou de graisses de cuisson, doivent pour leur part être éteints de préférence avec une couverture incendie. C’est le plus efficace et le moins risqué. Inutile de rappeler que jeter de l’eau sur de l’huile enflammée peut provoquer des projections très importantes et dangereuses. ■

AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 41
Selon la catégorie de feux contre laquelle lutter, différents types d’agents extincteurs existent, reconnaissables grâce à leur code couleur proche de la poignée.
STOCK SDIS 59
ADOBE

LA REVUE DES RÉSEAUX

Fin juin, le top départ de la moisson était donné quasi partout

Jusque-là, les conditions ont été relativement favorables pour les cultures d’hiver, dont les premières récoltes tapissent les publications sur les réseaux. Quel que soit l’âge ou le sexe, les agriculteurs sont entrés dans une période d’activité intense mais qui, pour la profession, est plutôt perçue comme un moment festif où chacun récolte les fruits du travail de toute une année. Et le bonheur, ça se partage !

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 42 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 BRÈVES DES CHAMPS Online

PROJET DE LOI D’ORIENTATION AGRICOLE

comme une solution pour l’agriculture »

Alors que le projet de loi d’orientation agricole est en cours de rédaction, les ETA veulent des mesures appropriées qui n’entravent pas leurs activités de prestations de services. « Le recours croissant aux ETA est une réalité de l’agriculture française qui contribue à la viabilité économique de nombreuses exploitations », insiste Gérard Napias, président de la Fédération nationale entrepreneur des territoires.

L’activité des entrepreneurs des territoires – entreprises de travaux agricoles (ETA) et forestiers – ne vient pas en concurrence avec celle des agriculteurs et ne contribue pas à déstabiliser le modèle défendu pour le renouvellement des générations dans la profession. C’est ce qu’a rappelé Gérard Napias, le président de la Fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT), à l’occasion de la présentation du prochain Salon des ETA, prévu en décembre à Tours. « Les ETA apportent leur lot de solutions pour l’avenir de l’agriculture française », a-t-il martelé au sujet du projet de loi d’orientation agricole en cours de rédaction, qui doit être présenté dans les prochaines semaines. Le recours aux ETA permet à de nombreuses exploitations de limiter les investissements individuels et d’accroître leur marge. « Quand une exploitation est en difficulté, ce n’est pas en investissant dans du matériel restant sous le hangar qu’on la remet à flot », a-t-il renchéri. Il contribue aussi à améliorer les conditions sociales du métier, en libérant du temps.

Entrepreneur agricole : le métier se professionnalise

Selon le président de la FNEDT, les agriculteurs qui délèguent une partie de leurs travaux changent la physionomie du métier d’entrepreneur : « D’une activité de diversification, pour certains agriculteurs, le métier évolue vers un entrepreneuriat coupé de l’exploitation agricole originelle. » Résultat : les ETA full service sont plus nombreuses, et la part de leur chiffre d’affaires pour des prestations complètes chez des clients agriculteurs

augmente. En 2013, 34 % de ces ETA indiquaient que les prestations complètes représentaient un quart de leur chiffre d’affaires. Pour les autres, le pourcentage était moindre. En 2023, c’est désormais la moitié des ETA full service qui déclare un pourcentage moyen de chiffre d’affaires dans ces prestations complètes de 43,5 %.

Plus globalement, les ETA grossissent et rajeunissent. Sur la base d’une enquête menée auprès de 200 entrepreneurs, les ETA emploient en moyenne entre cinq et six salariés, alors que la moyenne était à quatre en 2019, trois en 2013. Plus d’un tiers déclare un chiffre d’affaires annuel supérieur à 500 000 €. Les chefs d’entreprise sont plus jeunes

qu’avant : 46 ans en moyenne, contre 49 ans il y a dix ans.

Inquiétudes autour de la retaxation du GNR et des vols Malgré le développement positif de l’activité, les entrepreneurs ont deux sources de préoccupation à court terme. La FNEDT s’inquiète de la suppression progressive de la taxation réduite sur les carburants souhaitée par les pouvoirs publics d’ici 2030. « J’ai interpellé le ministre de l’Agriculture lors du salon Euroforest, indique Gérard Napias. Qu’elle soit supportée par les agriculteurs ou les entrepreneurs, ça va être une charge supplémentaire pour la ferme France. Nous nous y opposerons fermement. Emmanuel Macron promet 2 Md€ pour que les avions soient plus verts. Qu’il mette autant sur la table pour que les tracteurs le soient aussi ! » Autre inquiétude : les vols à répétition chez les agriculteurs, les concessionnaires et les ETA. « Il s’agit pour certains du quatrième vol d’équipements – des GPS, des consoles, du carburant… Récemment, le préjudice s’élevait à plusieurs centaines de milliers d’euros en Mayenne et en Maine-etLoire », témoigne le président de la FNEDT. Ces vols ont des conséquences financières majeures pour les entreprises – 15 000 à 20 000 € par équipement volé –, commente pour sa part Laurent Menanteau, président d’EDT Pays de la Loire, dans un communiqué. Ils désorganisent totalement la réalisation des chantiers, puisque six à douze mois sont nécessaires avant de remplacer le matériel. À la suite de ces vols à répétition, un rassemblement spontané s’est organisé à Ombrée-d’Anjou, dans le Maineet-Loire, afin de dénoncer l’impunité dont bénéficient les auteurs et les receleurs. ■

Par ARNAUD CARPON acarpon@terre-net-media.fr AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 43 BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?
« Recourir aux ETA doit être considéré
FNEDT
Pour Gérard Napias, le président de la FNEDT, la complémentarité entre entrepreneurs de travaux agricoles et agriculteurs est évidente, pour une question de rentabilité des exploitations.
Les ETA, ce sont des hommes, des machines et surtout, des savoir-faire

Martine :

« Les cultures céréalières étaient bien plus hautes avant, et nos chevilles d’enfants en faisaient les frais. »

Herme :

« Pas étonnant, avec le recours aux raccourcisseurs de tige. »

Sébastien :

« Je n’en mets pas, je sème des variétés de céréales avec peu de rendement en paille. Il m’arrive de vendre de la paille pour dépanner des voisins, mais je préfère ne pas exporter les éléments nutritifs qu’elle contient. »

Herme :

« Les semences de céréales à faible rendement en paille sont celles traitées aux raccourcisseurs. La paille est une richesse indispensable pour le sol et l’agriculteur ou l’éleveur, mais les firmes phytos en ont décidé autrement, elles ont formaté les cerveaux. »

Sébastien :

« Quel intérêt d’avoir du blé haut qui se couche ? La météo du printemps joue énormément sur la longueur de la paille. Je partage cependant ton opinion sur l’intérêt de la paille pour le sol : elle apporte de la matière organique et plein d’autres éléments nutritifs. Mais il vaut mieux avoir une tonne de paille en moins à l’hectare et un blé qui reste debout. Du moment que la paille est enfouie, le taux de MO ne se dégradera pas. »

Paille Des tiges de céréales moins hautes = moins de fourrage pour les éleveurs ?

Une hauteur de tige de céréale qui tend à se raccourcir au fil des années, cela signifie-t-il moins de paille, pour les éleveurs notamment ? Pas forcément, selon les lecteurs.

Chris :

« J’utilise le raccourcisseur CCC afin que la plante donne plus aux épis et qu’elle ne se couche pas sous l’effet du vent ou d’une maladie. J’espère ainsi éviter les exports d’éléments nutritifs en dehors des parcelles. Car ramasser la paille et la mettre en ballots coûte cher. »

Sam :

« Sans régulateur, 2/3 de la paille risque de verser. Résultat : ces produits ne la font pas disparaître mais augmentent, au contraire, les quantités disponibles. »

par l’industrie phytosanitaire, tellement puissante et dont les intérêts financiers ne sont plus à démontrer. »

Gustave :

« La verse tardive ne pénalise pas le rendement, elle fera juste baisser la vitesse de récolte. Si elle est hâtive, rendement et qualité chuteront plus ou moins fortement. Une paille versée se moud davantage au battage, du fait des plus longues éteules. Suite à trois années de verse importante dans les années 1990, le traitement au régulateur de croissance Moddus est devenu systématique. Il raccourcit et épaissit les tiges, donc le rendement en paille est similaire. »

Chris :

RENAUD

François :

« J’emploie rarement des régulateurs de croissance, je n’ai jamais eu de problème. Il me faut de grosses quantités de paille et je ne suis pas fan du pulvé. »

Herme :

« Fils et petit-fils de paysan, j’ai conduit des moissonneuses pendant dix ans. La part de céréales couchées, autrement dit versées, n’a pas diminué. Même chose pour le rendement et la qualité. Le reste n’est que croyance, profondément ancrée, car ressassée

« Les régulateurs réduisent la longueur de la paille, pas l’épaisseur. Donc, au final, il y a moins de paille. Les machines actuelles sont capables de moissonner les céréales versées. Mais avant, les grains pouvaient germer sur pieds, ce qui entraînait des pénalités sur le prix de vente. »

Alain :

« Le raccourcisseur est plus un durcisseur, sauf pour ceux qui dosent fort et pas au bon moment. La paille, plus rigide, verse moins, mais cela ne veut pas dire qu’il y a moins de paille. Les choix variétaux jouent énormément. Des variétés à paille courte pour des besoins moindres et à paille longue pour les éleveurs, qui en consomment pas mal mais en restituent au sol via l’épandage de fumier. » ■

Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr
« Un simple fongicide peut faire la différence, en termes de longueur de paille »
44 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Tout ce que vous devez savoir sur la facture électronique obligatoire

Le groupe Isagri, spécialiste des solutions informatiques, a organisé début juin à son siège de Beauvais une journée pour préparer les entreprises agricoles à l’obligation, à compter du 1er juillet 2024, de la facturation électronique. Près de 4 millions d’entreprises sont concernées.

Isagri a tenu sa conférence sur les enjeux de la facturation électronique, obligatoire dès le 1er juillet 2024, dans ses locaux de Beauvais début juin. La société de services en informatique avait pour objectif d’apporter un éclairage sur la transposition dans le monde agricole de cette vaste réforme.

Le gouvernement a validé la généralisation de la facturation électronique obligatoire par la promulgation de la loi de finances rectificative pour 2022, avec une phase d’expérimentation puis un déploiement progressif à compter du 1er juillet 2024. À partir de cette date, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, devront, pour s’acquitter de leurs obligations, avoir choisi une plateforme de dématérialisation afin d’échanger leurs factures électroniques et de transmettre leurs données à l’administration. Elles pourront choisir librement de recourir soit à une plateforme de dématérialisation dite « partenaire » de l’administration, soit directement au portail public de facturation (Chorus Pro).

La nouvelle réglementation concerne la circulation et le suivi des factures d’achat et de vente pour toutes les entreprises agricoles assujetties à la TVA. Elle s’appliquera à l’agriculteur vendant ses céréales à sa coopérative, à l’entreprise de travaux agricoles réalisant des prestations de services ou à tout exploitant réalisant sa tenue comptable.

La réforme transposée au monde agricole Concrètement, l’e-invoicing (ou facturation électronique) est la nouvelle obligation de transit des factures entre professionnels français, via la plateforme numérique désignée, le portail public de facturation (PPF) ou une plateforme privée de dématérialisation partenaire certifiée par l’État (PDP). L’e-reporting (ou transmission de données de transaction à l’administration) constitue une obligation complémentaire pour les factures aux professionnels ou particuliers hors de France ou les ventes avec ticket de caisse. C’est l’équivalent du « super Z » de caisse qui devra être transmis aux impôts à fréquence déterminée. Pour les entreprises agricoles en TVA mensuelle, l’envoi aura également une fréquence définie : au plus tard le 20 du mois pour les dix premiers jours de vente, au plus tard le 30 pour les ventes du 11 au 20, et au plus tard

Isagri entend bien transformer l’obligation de la facturation électronique mise en place dès le 1er juillet 2024 en opportunité pour le monde agricole.

le 10 du mois suivant pour les ventes du 21 au 30/31. Les entreprises agricoles en déclaration annuelle devront obligatoirement passer au rythme mensuel, l’e-reporting devra être transmis entre le 25 et le 30 du mois suivant via la plateforme numérique choisie par la société, qui fera suivre à la DGFIP.

L’activité agricole génère des facturations spécifiques, ou « cas d’usage », soulevant des questionnements. Dans certains cas, il s’agit d’auto-facturation, de décomptes ou de compensations. Certaines pratiques jusqu’à maintenant tolérées ne pourront plus exister. Par exemple, le fait de mettre sur la même facture non seulement l’objet principal de la vente, les taxes liées à la vente, mais aussi les livraisons ou les prestations qui relèveraient plutôt d’achats ou de fournitures. La réforme distingue des factures de ventes et d’achats. En généralisant la facture électronique, deux factures distinctes devront être éditées. L’auto-facturation est une pratique courante en milieu céréalier. L’acheteur, souvent la coopérative, facture les prestations de service telles que le stockage pour le compte du vendeur en vue de simplifier les démarches administratives. L’opération sera toujours possible avec la réforme, mais dans un cadre plus strict et sous réserve d’un mandat de facturation. L’agriculteur devra valider la facture transmise par la plateforme. Idem en cas d’acompte. ■

Par OLIVIER CHARLES-ANGÈLE ocharlesangele@terre-net-media.fr AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 45 BRÈVES DES CHAMPS Éclairage
RÉGLEMENTATION
ADOBE STOCK

PULVÉRISATION

L’automoteur Artec F40 Evo revêt sa robe rouge Kuhn

Le constructeur alsacien Artec a dévoilé ses nouveautés Agritechnica. Parmi elles, le pulvérisateur automoteur F40 Evo, dont les capots changeront de couleur. Fini le jaune, place désormais au rouge Kuhn –sauf en France, où le jaune sera conservé.

TRACTEURS DE FORTE PUISSANCE XERION 12, LES DEUX JOYAUX DE LA TRACTION CHEZ CLAAS

Non loin de son usine allemande d’Harsewinkel, Claas a dévoilé ses deux vaisseaux amiraux, les Xerion 12.590 et 12.650. Ils complètent la gamme de tracteurs par le haut et offrent davantage de puissance et d’espace en cabine. À noter que dans l’Hexagone, seule la version à chenilles Terra Trac, de 30 ou 36 pouces, sera disponible et homologuée pour circuler à 40 km/h sur la route.

TÉLÉMÉTRIE

Krone dévoile le premier boîtier autonome

Baptisé « SmartConnect Solar », le boîtier de télémétrie proposé par l’Allemand Krone est totalement autonome. Il fonctionne quelle que soit la marque du matériel sur lequel il est installé, ceci sans aucune intervention de l’opérateur. Dès que le travail commence, il s’active et enregistre la position du matériel, la surface, et le temps de travail. Sans oublier le nombre de chargements. Les données enregistrées sont ensuite consultables et exportables.

CUVE FRONTALE

Des fonctions supplémentaires pour les SprayHub de Lemken

Les cuves frontales Lemken peuvent actuellement être utilisées avec le SprayKit et une bineuse attelée à l’arrière pour appliquer du produit dans l’interrang au moment du binage. Combiner les deux modules promet d’économiser jusqu’à 60 % de bouillie. La marque ajoute la possibilité de couper électriquement un seul tronçon via l’Isobus, permettant donc la coupure automatique des tronçons rang par rang via le GPS. Elle propose également le SprayKit pour l’engrais starter à installer sur le semoir monograine Azurit.

VÉHICULE SSV LA GAMME WORKCROSS EST LANCÉE CHEZ ODES

Seulement quelques mois après avoir dévoilé sa gamme Pathcross, le constructeur Odes présente ses SSV Workcross. Trois motorisations bicylindres, respectivement de 650, 800 et 1 000 cm3 de cylindrée, développant chacune 48, 60 et 72 ch, sont annoncées. Les modèles Workcross version courte sont homologués pour embarquer jusqu’à trois personnes, alors que la version Crew (longue) profite de six places. Sur cette dernière, seul le moteur de 1 000 cm3 est disponible.

Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr 46 / Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2023 TERRE-NET MÉDIA
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Textos

➜ Guerre : Earthdaily Agro collecte des fonds pour les agriculteurs ukrainiens

Le spécialiste de l’analyse des données satellites et météorologiques pour l’agriculture soutient le projet caritatif Farmerhood au profit des agriculteurs ukrainiens. Fort du soutien de grandes entreprises agricoles, le groupe espère collecter un million de dollars pour cette cause.

➜ Au champ : 48,5 % des céréaliers propriétaires de leur moissonneusebatteuse

Juste avant que ne démarre la moisson mi-juin, la rédaction s’est posé la question de savoir à qui appartiennent les moissonneuses qui fauchent la récolte 2023. Résultat : 48,5 % des céréaliers sont propriétaires de leur machine. Un chiffre qui progresse doucement mais sûrement ces dernières années. En 2019 et 2015, ils étaient respectivement

Vu

sur le Web

À VOIR SUR YOUTUBE

Dessine-moi le parcours à l’installation

Dessiner, c’est… s’installer !

Dans le cadre du projet scolaire « La Nuit de l’installation » mené avec Jeunes Agriculteurs, plusieurs étudiants de VetAgro Sup ont tracé le parcours pour devenir exploitant, au sens propre du terme, crayons en main. En vidéo, les dessins successifs, accompagnés d’une voixoff, racontent de manière originale comment est née la vocation du futur agriculteur. Anthony, par exemple, est né en 1994 dans l’Orne. Ses parents ne sont pas exploitants mais élèvent quelques animaux…

Découvrir la vidéo avec la réalité augmentée.

47,2 % et 45,4 % à déclarer en être propriétaire.

➜ NBT : « L’avenir de l’agriculture n’est pas phyto-dépendant » L’eurodéputée du groupe Renew Irène Tolleret, également vigneronne et élue de l’Hérault, estime que les NBT doivent bénéficier d’une législation posant des limites sur ces techniques, dans le cadre du Pacte vert, en faveur d’une agriculture vertueuse pour les consommateurs, les producteurs et l’environnement. Selon elle, les inclure dans la boîte à outils permettant au secteur d’être moins dépendant de l’usage des phytosanitaires est nécessaire.

➜ Phytos : les producteurs grandes cultures veulent « sortir de l’impasse » À la suite de la dernière réunion du comité interministériel consacré à la recherche d’alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, les producteurs de grandes

cultures ont appelé à un véritable changement de procédé en son sein. Ils estiment que « la méthode et les propositions sont en total décalage avec les réalités économiques et agronomiques du terrain ».

➜ Foncier : une garantie rurale retenue pour la loi sur le « zéro artificialisation nette »

La loi visant à faciliter la mise en œuvre du « zéro artificialisation nette » (ZAN) a été promulguée au Journal officiel et publiée le 21 juillet. Les parlementaires se sont accordés sur l’adoption d’une « garantie rurale », une autorisation à construire pour les communes rurales, figurant parmi les décrets d’application. Les surfaces « à usage de culture agricole et en friche ou végétalisées à usage de parc ou jardin public » sont considérées comme non-artificialisées. Le texte inclut aussi les terres accueillant des panneaux solaires, sous certaines conditions.

➜ À VOIR SUR TERRE-NET.FR

➜ À VOIR SUR YOUTUBE

Comment nettoyer sa moissonneusebatteuse en 20 à 30 min ?

Entre vingt et trente minutes sont nécessaires pour nettoyer minutieusement sa machine, selon le Comité technique de désherbage grandes cultures du Centre-Îlede-France. La vidéo détaille le processus étape par étape : déplacement de la moissonneuse-batteuse dans une zone non cultivée, moteur éteint, pour nettoyer le fond de la barre de coupe et le dessus du convoyeur, vidage du bac à pierres sous ce dernier, puis nettoyage des grilles de secouage, vérification des trappes du pied de l’élévateur et de la vis de retour à otons, ainsi que de l’intérieur de la trémie et de la trappe de vidange (quand elle existe), etc.

Suivez les étapes grâce à la réalité augmentée.

La gestion des adventices sur le rang au cœur des préoccupations Lors de la 8e édition de Désherb’Avenir, l’Institut technique de la betterave a présenté des solutions alternatives au désherbage chimique, et mis en exergue la multiplicité des outils de gestion des adventices sur les rangs de betteraves sucrières. Selon les matériels utilisés, la baisse de l’IFT oscille entre 30 et 70 %. Les robots sont ceux qui permettent le plus de diminuer la quantité de produits herbicides utilisée, mais ils sont encore peu adaptés à la grande culture en raison de leur débit de chantier limité. La solution fait cependant ses preuves dès lors que la surface est limitée.

Voir la vidéo en réalité augmentée.

AOÛT-SEPTEMBRE 2023 / Le Magazine / 47
JEUNES AGRICULTEURS
TERRE-NET MÉDIA
COMITÉ TECHNIQUE DÉSHERBAGE GRANDES CULTURES

trainé R962i - 2012 - 6 200 L/36 m

C’est 5 fois plus de chance

NH - TVT155 - 2008 - 4900 h

JD - 6170R - 2013 - 4900 h

JD - 7830 - 2009 - 6900 h

JD - 6215R - 2017 - 6200 h

JD - 6250R - 2021 - 2700 h

CARUELLE - Nympheos 2540 - 2014 - 1200 h

AMAZONE - ZAM - 2012 - 3000 L

VADERSTAD - Carrier 425 - 2019

IRRIFRANCE - 2076 - 2006 - 125/670

CASE - Magnum 250 - 2003 - 3500 h

CASE - Puma 160 - 2014 - 4542 h

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