Par DELPHINE JEANNE et LAURE SAUVAGE djeanne@terre-net-media.fr lsauvage@terre-net-media.fr
REPÈRES Décryptage
La guerre a généré de fortes craintes pour l’approvisionnement, ce qui conduit depuis fin février à des prix records sur les marchés des matières premières agricoles. Le colza a ainsi dépassé les 1 000 €/t sur Euronext fin avril.
GUERRE EN UKRAINE
Les principaux impacts sur le secteur agricole Déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine, l’invasion de l’Ukraine perturbe fortement le secteur agricole compte tenu du poids majeur à l’export des deux pays, et du rôle de la Russie dans la production d’engrais et d’énergie, engendrant des répercussions à tous les niveaux… 10 /
Le Magazine / MAI-JUIN 2022
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Des exports bloqués et une production compromise La quasi-totalité des ports ukrainiens sur la mer Noire et la mer d’Azov sont bloqués depuis le début du conflit, ce qui empêche le pays d’exporter sa production agricole par voie maritime. Les transports de marchandises mis en place avec les pays voisins par le rail risquent de s’avérer peu efficaces, et il pourrait rester à l’Ukraine près de 5 Mt de blé, plus de 15 Mt de maïs et plus de 3 Mt d’huile de tournesol exportables à la fin de la campagne de commercialisation. La nouvelle campagne de production est,
de son côté, compromise par les combats et par la pénurie de main-d’œuvre, d’intrants et de carburants.
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Une envolée inédite des cours des grains et des huiles La guerre a généré de fortes craintes pour l’approvisionnement, ce qui conduit depuis fin février à des prix records sur les marchés des matières premières agricoles. Le colza a ainsi dépassé les 1 000 €/t sur Euronext fin avril, quand l’Indonésie a décidé de suspendre ses exportations d’huile de palme. Le cours du blé a atteint 438,25 €/t à la clôture