Terre-net Le Magazine n°98

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N° 98 - MAI-JUIN 2022 - 7 €

ÉNERGIES VERTES

Électricité, gaz ou hydrogène… à quoi vont tourner les tracteurs demain ?

nt ine contie Ce magaz ugmentée té a de la réali

SEMENCES

Guerre en Ukraine : quel impact ? La génétique pallie la pénurie

STOCKAGE À LA FERME

Un calcul gagnant

ISSN 2112-6690

DÉCRYPTAGE


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Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR LinkedIn : Terre-net Média

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CIP Médias - 8, cité Paradis 75493 PARIS CEDEX 10 Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Hervé NOIRET

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redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef adjoint Terre-net Le Magazine : Sébastien DUQUEF Rédacteur en chef terre-net.fr : Arnaud CARPON Rédactrice en chef web-agri.fr : Delphine SCOHY Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Laure SAUVAGE (marchés) Ont participé à ce numéro : Antoine HUMEAU, Nathalie TIERS

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SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT 1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 98 – Mai-juin 2022 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Adobe Stock

ÉDITO

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

Coup d’accélérateur pour la transition énergétique

A

lors que structurellement, la disponibilité des ressources semblait se complexifier suite à la reprise économique post-pandémie, voici que la guerre en Ukraine fait basculer la planète dans une nouvelle phase de transition, énergétique celle-ci. 2022 et 2023 risquent bien de voir arriver ce que nous attendions plutôt pour 2040 ou 2050, souveraineté oblige. Éoliennes dans les parcelles, panneaux solaires sur le toit des hangars, déchets organiques valorisés en biométhane… les agriculteurs sont déjà plus de 50 000 à produire des énergies renouvelables, soit 15 % d’entre eux. Grâce à eux, ce sont 20 % des énergies renouvelables d’origine française qui sont produites localement, et remplacent 4,5 millions de tonnes équivalent pétrole (selon les chiffres de l’Ademe). Autrement dit, la même quantité que celle consommée par le secteur agricole en énergies traditionnelles non renouvelables. Autant dire le gouvernement d’Élisabeth Borne a du pain sur la planche… La nouvelle Pac doit couvrir une période s’étendant de 2023 à 2027, soit la même durée que le second quinquennat d’Emmanuel Macron. Et en matière de plan, la Commission européenne a demandé à la France de revoir sa copie, faute d’être assez ambitieuse. Au niveau de la transition agroécologique, rien de sérieux ne pourra être réalisé sans accompagner mieux ceux qui s’engagent à réduire la quantité de produits phytosanitaires et d’engrais consommée. Sans perdre de vue que les solutions ne fonctionneront que si le nombre d’agriculteurs est important, afin de mieux mailler le territoire. Sans doute faudrait-il donc aussi faciliter l’installation de la nouvelle génération… Si c’est souvent le secteur du transport qui est pointé du doigt en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, n’oublions pas que l’agriculture émet tout de même près de 25 % des Ges chaque année. Et même si les machines agricoles ne sont pas les principales responsables, les constructeurs planchent tous sur des solutions permettant de se passer du GNR, et donc de ne plus produire de CO2. Électricité, méthane, hydrogène… les pistes étudiées sont nombreuses, mais un problème reste à résoudre : l’autonomie. Faute de quoi, il sera difficile de voir les technologies se démocratiser. Bonne lecture ! Sébastien Duquef

Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t

Éthique1

Éthique2

Remise des certificats d'envois postaux

Pas de publi-information dissimulée

Annonceurs & Agences

Lecteurs

MAI-JUIN 2022 /

Le Magazine / 3


SOMMAIRE N° 98 Mai-juin 2022

P. 8 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi

REPÈRES

6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Décryptage : les impacts de la guerre

12

en Ukraine sur le secteur agricole

TENEZ-VOUS PRÊT

Céréales et colza : le progrès génétique parviendra-t-il à pallier la pénurie de semences ? 20 Mener la vie dure aux limaces grâce aux billes biocomposants

10 20

ADOBE STOCK

12 TEMPS FORT

DOSSIER

32 TEMPS FORT

Stockage à la ferme : un calcul gagnant pour les agriculteurs et les coopératives 38 L’agrivoltaïsme, un enjeu au cœur des objectifs énergétiques

22 WIKIMÉDIA/MINOZZI GIOVANNI

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

ADOBE STOCK

vont tourner les tracteurs demain ?

ADOBE STOCK

22 Électricité, gaz ou hydrogène… à quoi

BRÈVES DES CHAMPS

40 La revue des réseaux : les épandeurs

dernier cri se répandent

41 Vu sur le Web 42 En photos : poursuivre la digitalisation

38

pour surmonter les défis de la filière

44 Et chez vous, quelle part de blé tendre

engagée sur les marchés à terme ?

45 Éclairage : vers une stabilisation

du marché de l’urée ?

50 Sélections de matériels

de seconde main

Sont joints à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Agrilead, un encart Amazone et un encart Duraplas. Est également joint, sur une partie de la diffusion, un encart Tout pour le grain.

4/

Le Magazine / MAI-JUIN 2022

46

ADOBE STOCK

ANNONCES D'OCCASION

ADOBE STOCK

32

CRÉDIT

un chiffre qui pourrait encore se creuser

48 Shopping

ADOBE STOCK

46 33 % de déficit pluviométrique,


PUBLI-COMMUNIQUÉ

AGRICULTEURS

Cultivez votre vigilance ! Avec 90 % des lignes situées en zone rurale, le risque électrique en milieu agricole est réel. Afin de vous protéger, Enedis et RTE ont mis en place des mesures de prévention et une application mobile dédiée.

L

es lignes électriques aériennes, qui assurent l’alimentation de la population et des professionnels, sont nombreuses à traverser les campagnes. Or, avec la technicité croissante, les engins agricoles s’élèvent de plus en plus haut (ensileuses, remorques, tracteurs, machines de manutention) et constituent un danger important avec un fort risque d’accrochage des lignes et cela, sans même que le chauffeur s’en rende compte.

Des mesures de sécurité

Enedis, gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, et RTE, Réseau de transport d’électricité, se sont associés pour faire front commun contre le risque électrique et vous offrir les meilleures conditions de sécurité possibles. Ainsi,

aux abords d’ouvrages électriques, de la basse à la très haute tension, il faut impérativement éviter de rehausser le terrain ou de stocker, d’installer ou de déplacer le matériel d’arrosage, de manœuvrer seul des engins de grande hauteur et d’élaguer sans contacter son interlocuteur Enedis ou RTE habituel.

Un outil de prévention

D’autre part, pour vous accompagner au quotidien, Enedis a conçu LigneAlerte, une application mobile qui signale la proximité d’une ligne électrique aérienne. Plus le risque est proche, plus l’alerte s’intensifie : alerte sonore, vibratoire et lumineuse. Gratuite et sans connexion à internet, l’application intègre au moment du téléchargement la cartographie des réseaux aériens d’Enedis et de RTE sur un rayon de 50 km autour de votre position.

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Se protéger, c’est aussi savoir rester au volant d’une machine « amorcée » tant que le gestionnaire du réseau n’est pas intervenu et interdire à quiconque d’en approcher. Ces dernières années, les meilleures intentions ont encore tué alors que quelques informations auraient pu sauver. Sur nos chantiers, la meilleure réponse est de les partager. » G. LE GONIDEC

Chargé des travaux agricoles, environnementaux et durables Fédération nationale entrepreneurs des territoires – FNEDT

PAC • BAG

Parce qu’un engin agricole n’a pas besoin d’entrer en contact avec une ligne électrique pour provoquer un accident mortel. Protégez-vous du risque électrique.

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L’énergie est notre avenir, économisons-la !

31/05/2022 08:57


REPÈRES Bon à savoir

Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

VARENNE DE L’EAU

« Avez-vous entendu parler du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique ? » À cette question posée entre mi-février et début mars, quelques semaines après la clôture de la concertation par le Premier ministre, 47 % des agriculteurs interrogés dans le cadre du Baromètre agricole Terre-net Datagri ont répondu par la négative. Parmi les mesures annoncées, la réforme de l’assurance récolte est la plus connue (seuls 18 % n’en avaient pas eu connaissance), et 41 % des sondés pensent qu’elle aura des conséquences positives concrètes. L’aide aux investissements est davantage plébiscité, avec 47 % des sondés estimant qu’elle donnera des résultats positifs et concrets. En revanche, ils n'étaient que 19 % à penser que le renforcement du rôle décisionnel du rôle du préfet sera efficace sur le terrain.

LA CITATION

Aujourd’hui, la nourriture ne vaut rien. Quand on regarde un ticket de caisse, on paie tout sauf la nourriture. Par exemple, pour un paquet de pâtes, on paie le salaire de la personne à la caisse, de la personne qui a placé le paquet de pâtes dans les rayons, du transporteur qui l’a amené, de celui qui a fait l’emballage, de la campagne de pub, etc. JEAN-MARC JANCOVICI, créateur du bilan carbone au sein de l’Ademe et personnalité influente sur les enjeux climatiques et énergétiques, lors d’une interview donnée à Terre-net Média le 5 mai

ÉLISABETH BORNE

PXHERE

LA FILIÈRE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ESPÈRE UNE POLITIQUE DU RÉSULTAT

6/

Le Magazine / MAI-JUIN 2022

Emmanuel Macron l’avait promis en campagne, il y aura un ministre « de la planification énergétique » et un ministre « de la planification écologique territoriale ». Attentifs, les acteurs des énergies renouvelables attendent beaucoup d’une planification, qu’ils réclament depuis longtemps. La France est de fait très en retard. Cumulant blocages administratifs, recours judiciaires, manque de terrains disponibles, etc., elle est à 19 % d’électricité d’origine renouvelable, quand elle vise 42 % en 2030. Sur le solaire seul, le pays prévoit 20 gigawatts (GW) de capacités d’ici 2023, mais n’en est qu’à 13 GW. Or pour faire face au réchauffement climatique et répondre au boom de la demande électrique, tous les scénarios prévoient que les renouvelables dominent l’offre en milieu de siècle, et ce quelle que soit l’importance de la relance du nucléaire. La crise énergétique actuelle a encore renforcé l’argument, entre flambée des prix des fossiles, dépendance criante à l’égard de producteurs comme la Russie, déboires d’un parc nucléaire vieillissant… Si « la France est depuis l’automne le pays européen le plus protecteur du pouvoir d'achat des consommateurs ; c'est aussi celui qui a le moins appuyé sur l’accélérateur », indique Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne (FEE).

PIXABAY

La majorité des agriculteurs ne croient pas à l’efficacité concrète des mesures


STOCKAGE DE CARBONE, RAPPORT QUALITÉ-PRIX

LES DÉFIS DE LA POMME DE TERRE

ADOBE STOCK

À la fois première victime du réchauffement climatique et émettrice de gaz à effet de serre, l’agriculture doit non seulement s’adapter aux nouvelles conditions météorologiques, mais aussi agir pour atténuer son impact sur le climat. Une gageure, pour la filière pommes de terre fraîches, qui doit relever plusieurs défis comme stocker du carbone ou faire accepter au consommateur une pomme de terre moins belle, ou plus chère, afin de tenir compte de ces enjeux.

ALAIN VAN DE KERCKHOVE

« Pas de solution miracle » en ACS Dans le cadre du plan Écophyto II, le projet SOLutionsACS a permis d’étudier différentes alternatives agronomiques au glyphosate en agriculture de conservation des sols, via des plateformes d’agriculteurs. Arrivées à la troisième campagne d’essais, les équipes estiment qu’il n’existe pas de solution miracle. Elles misent plutôt sur une combinaison de leviers alternatifs pour se passer du produit sur le long terme. « La génétique peut aider avec des variétés plus couvrantes, comme les variétés de blé anciennes », indique Paul Robert, fondateur de Novalis Terra. Les couverts végétaux ont également un rôle à jouer à ce niveau, en faisant concurrence aux adventices. « La technique reste toutefois aléatoire, en fonction de la climatologie », ajoute-t-il.

81,5 %

Avec les conditions sèches, la levée est difficile pour les cultures de printemps. Les plantes sont alors plus vulnérables face aux attaques d’oiseaux ou de sangliers. Selon un sondage réalisé sur terre-net.fr, sur 1 724 répondants, 81,5 % indiquent être concernés par les dégâts dans les parcelles. 42,7 % ont même été contraints de ressemer en dépit des moyens de lutte installés.

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Bayer SAS – Division Crop Science – 16 rue Jean-Marie Leclair – CS 90106 – 69266 LYON Cedex 09 – N° agrément Bayer SAS : RH02118 (distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels). Fosburi® • 200 g/l diflufénicanil 400 g/l flufénacet • AMM n°2080145 • Détenteur d’homologation : Bayer SAS • ® Marque déposée Bayer. Toxicité aiguë (par voie orale), catégorie 4 • Sensibilisation cutanée, catégorie 1 • Toxicité spécifique pour certains organes cibles - Exposition répétée, catégorie 2 • Toxicité aiguë pour le milieu aquatique, catégorie 1 • Toxicité chronique pour le milieu aquatique, catégorie 1.

ATTENTION :

H302 - Nocif en cas d’ingestion. H317 - Peut provoquer une allergie cutanée. H373 - Risque présumé d’effets graves pour les organes (système nerveux) à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée en cas d’ingestion. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit ou à la fiche produit sur www.bayer-agri.fr - Bayer Service infos au N° Vert 0 800 25 35 45.

PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. MAI-JUINET2022 e agazine /LE7 PRODUIT. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE LES /INFORMATIONS CONCERNANT

LM

- Crédit photo : Bayer®, Getty images® - Mai 2022

GESTION DES ADVENTICES


REPÈRES Bon à savoir

AGENDA

BÂTIMENTS AGRICOLES

ADOBE STOCK

Transformer l’espace vide en source de revenus

La plateforme StockOn permet de louer les espaces vides sans engagement. Une exploitation agricole peut mettre en location la surface disponible dont elle dispose, sans obligation de durée ni minimum de surface. En France, en 2018, l’estimation évoque 78 millions de mètres carrés disponibles. Sachant que l’Europe devrait avoir besoin de 25 millions de mètres carrés de stockage supplémentaire. La demande est donc forte, sans oublier la flexibilité exigée par

l’e-commerce. StockOn a été développée afin de mettre en relation ceux qui ont de l’espace libre et ceux qui en cherchent. Les agriculteurs ont souvent des bâtiments de stockage qui se libèrent au fur et à mesure que la production s’écoule. Alors pourquoi ne pas en faire bénéficier ceux qui ont besoin de place et par la même occasion, étoffer ses revenus grâce aux loyers ? Le locataire réserve la surface dont il a besoin. Il peut même louer 50 m² puis 100 le mois suivant. Son coût s’adapte à ses besoins et à l’évolution de son activité. Pour le moment, le système recense 200 sites à travers la France, soit plus de 130 000 m² sur tout le littoral et en périphéries des grandes villes. La démarche est éco-responsable et pourrait éviter que tous les sept ans, l’équivalent d’un département français soit bétonné… Entre 2001 et 2009, le nombre total de mètres carrés d’entrepôts de stockage a augmenté de 50 % !

15 et 16 juin

Salon Lin’Ovation à Crosville-la-Vieille (27) www.lin-ovation.com

17 au 19 juin

Journées nationales de l’agriculture dans toute la France https://journeesagriculture.fr

28 juin au 1er juillet

Plant BioProtech 2022 à Reims (51) https://plant-bioprotech-2022. b2match.io

7 et 8 septembre

Innov-agri Sud-Ouest à Ondes (31) https://www.innovagri.com

6 au 10 novembre

Sima au parc des expositions de Paris Nord-Villepinte (93) https://www.simaonline.com

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Adoptez le bon réflexe et vivez une nouvelle expérience de lecture avec Terre-net Le Magazine ! 8/

Le Magazine / MAI-JUIN 2022


PAROLES D’AGRI

CULTIVER LES JACHÈRES EN 2022 ? POUR 3/4 DES AGRICULTEURS, C’EST NON

ADOBE STOCK

L’objectif de la dérogation « jachères » est de « contribuer à sécuriser les approvisionnements français et européens, pour l’alimentation humaine et animale, mais aussi aux équilibres mondiaux notamment pour les pays du pourtour méditerranéen et d’Afrique, dépendants des importations de céréales en matière de sécurité alimentaire », expliquait le ministère de l'Agriculture dans l'arrêté publié au Journal officiel le 31 mars. Et valoriser les jachères sera sans conséquence sur le calcul des critères d’éligibilité au paiement vert, selon le ministère. Au total, leur surface représente 400 000 ha, soit près de 1,5 % de la SAU nationale (26,7 millions d’hectares), selon les données Agreste au 1er novembre 2021. Selon le sondage réalisé sur terre-net.fr entre le 5 et le 7 avril, 73,5 % des agriculteurs ne semblent pas favorables à la dérogation. « Si on a mis ces parcelles en jachère, c’est qu’il y avait une raison », indique Olivier Rousselet. En effet, les jachères sont souvent des parcelles peu productives et/ou difficiles à exploiter, car trop en pente, remplies de cailloux ou avec un accès difficile.

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Praticité et confort d’emploi. Utilisation blés et orges, toutes parcelles.

Essais Bayer 2010-2021

GOUVERNEMENT

C’est donc Marc Fesneau qui succède à Julien Denormandie au ministère de l’Agriculture. La liste des ministres du gouvernement d’Élisabeth Borne a été annoncée le 20 mai à 16 h 30, quatre jours après sa nomination à Matignon. Ministre chargé des relations avec le Parlement depuis octobre 2018, Marc Fesneau connaît les sujets agricoles puisqu’il a travaillé plusieurs années pour la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher où il était notamment responsable du service des politiques de développement local et des fonds européens. En 2012, il était référent sur les questions agricoles au Modem lors de la campagne de François Bayrou. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que son nom est évoqué pour la rue de Varenne. Un certain nombre de dossiers d’ampleur l’attendent, qu’il s’agisse de la loi foncière, du renouvellement des générations à travers la loi d’avenir agricole promise par Emmanuel Macron, ou des sujets européens comme la mise en place de clauses miroirs ou de la future Pac. Julien Denormandie a de son côté choisi de consacrer l’essentiel de son temps à sa famille, comme il l’a indiqué sur Twitter juste après la nomination du nouveau gouvernement.

“ J’utilise Fosburi® depuis 2015. Il me permet de désherber tôt pour réduire la concurrence des adventices au démarrage de la culture et donc préserver le potentiel rendement de mes parcelles. ” Philippe C. / agriculteur aux Verchers-sur-Layon (49)

Pour plus d’infos : Bayer-agri.fr/Fosburi

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ATTENTION :

H302 - Nocif en cas d’ingestion. H317 - Peut provoquer une allergie cutanée. H373 - Risque présumé d’effets graves pour les organes (système nerveux) à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée en cas d’ingestion. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit ou à la fiche produit sur www.bayer-agri.fr - Bayer Service infos au N° Vert 0 800 25 35 45.

PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. MAI-JUINET2022 e agazine /LE9 PRODUIT. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE LES /INFORMATIONS CONCERNANT

LM

- Crédit photo : Bayer®, Getty images® - Mai 2022

MOUVEMENT DÉMOCRATE

Marc Fesneau s’installe au ministère de l’Agriculture


Par DELPHINE JEANNE et LAURE SAUVAGE djeanne@terre-net-media.fr lsauvage@terre-net-media.fr

REPÈRES Décryptage

La guerre a généré de fortes craintes pour l’approvisionnement, ce qui conduit depuis fin février à des prix records sur les marchés des matières premières agricoles. Le colza a ainsi dépassé les 1 000 €/t sur Euronext fin avril.

GUERRE EN UKRAINE

Les principaux impacts sur le secteur agricole Déclenchée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine, l’invasion de l’Ukraine perturbe fortement le secteur agricole compte tenu du poids majeur à l’export des deux pays, et du rôle de la Russie dans la production d’engrais et d’énergie, engendrant des répercussions à tous les niveaux… 10 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2022

1

Des exports bloqués et une production compromise La quasi-totalité des ports ukrainiens sur la mer Noire et la mer d’Azov sont bloqués depuis le début du conflit, ce qui empêche le pays d’exporter sa production agricole par voie maritime. Les transports de marchandises mis en place avec les pays voisins par le rail risquent de s’avérer peu efficaces, et il pourrait rester à l’Ukraine près de 5 Mt de blé, plus de 15 Mt de maïs et plus de 3 Mt d’huile de tournesol exportables à la fin de la campagne de commercialisation. La nouvelle campagne de production est,

de son côté, compromise par les combats et par la pénurie de main-d’œuvre, d’intrants et de carburants.

2

Une envolée inédite des cours des grains et des huiles La guerre a généré de fortes craintes pour l’approvisionnement, ce qui conduit depuis fin février à des prix records sur les marchés des matières premières agricoles. Le colza a ainsi dépassé les 1 000 €/t sur Euronext fin avril, quand l’Indonésie a décidé de suspendre ses exportations d’huile de palme. Le cours du blé a atteint 438,25 €/t à la clôture


du marché européen, après l’annonce de l’embargo de l’Inde sur ses exportations, et le maïs est monté jusqu’à 370 €/t.

LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES ROUVERTES JUSTE APRÈS LEUR CONCLUSION En parallèle, le gouvernement français a, dès le début de la guerre russoukrainienne, ouvert des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs afin de prendre en compte l’explosion des charges et de la répercuter équitablement au sein de la filière. Néanmoins, les hausses de prix ont du mal à passer, malgré la signature d’une charte d’engagement par les différentes parties prenantes, ce qui ne garantit pas aux agriculteurs la prise en compte totale de l’explosion de leurs coûts de production. Si la hausse des cours des matières premières risque d’entraîner une inflation des prix à la consommation, l’amont de la filière soutient la proposition d’un chèque alimentaire à destination des plus démunis.

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Les prix de l’énergie et des engrais explosent La guerre russo-ukrainienne a renforcé la volatilité des prix de l’énergie, déjà à la hausse depuis début 2021. De fait, la Russie est le deuxième exportateur mondial de pétrole brut, et fournit 40 % du gaz consommé par l’UE. La flambée des prix du gaz dope les coûts non seulement de séchage, de transformation, mais aussi de fabrication des engrais azotés. Ceux-ci ont augmenté de façon exceptionnelle en mars, d’autant plus que le gouvernement russe a recommandé aux producteurs d’engrais de suspendre les exports. L’urée départ port atteignait ainsi 1 060 €/t le 25 mars. Les prix ont

MALGRÉ LES SANCTIONS, LA RUSSIE CONTINUE D’EXPORTER En réaction à l’invasion de l’Ukraine, les Occidentaux ont mis en place toute une série de sanctions visant à pénaliser l’économie russe. Fermeture des ports et restrictions à l’importation d’engrais et de gaz ont ainsi été décidées, sans pour autant dissuader la Russie de faire du commerce : Moscou réserve en grande partie ses engrais et productions agricoles aux « pays amis » qui n’ont pas condamné son action militaire, comme la Chine, et fait transiter ses marchandises via la Turquie et l’Iran.

Les hausses de prix pèsent sur le pouvoir d’achat des consommateurs : en France, l’étude menée par Allianz estime que le budget alimentaire par personne pourrait bondir de 224 € en 2022.

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Un discours politique en faveur du « produire plus » Réactualisé à la lueur de la crise sanitaire, le concept de souveraineté alimentaire a pris encore plus de sens avec le début du conflit et la crainte de pénuries, la Russie et l’Ukraine étant de gros producteurs de céréales et de tournesol. En réaction, la Commission européenne a autorisé, le 23 mars, l’utilisation des surfaces déclarées en jachères dans la campagne Pac 2022, pour accroître la production. La France a par ailleurs demandé que des objectifs de production soient fixés pour l’agriculture de l’Union européenne (UE).

décliné ensuite, tirés à la baisse par une chute de la demande, une reprise de la production européenne et un surplus d’offre au Maghreb et au Moyen-Orient.

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Les prix du matériel et des emballages flambent aussi En lien avec la flambée des prix de l’énergie, les prix des emballages ont poursuivi une forte hausse de l’ordre de +20 %, alors qu’ils avaient déjà grimpé en 2021. Pour les agriculteurs, la hausse se répercute par exemple sur le prix du film d’enrubannage. Du côté du matériel agricole, au-delà de la pénurie de certains composants, liée aussi à la reprise économique qui a suivi les confinements, l’augmentation du prix de la tôle (plus de deux fois le prix de janvier 2022, et de trois fois celui de janvier 2021) fait logiquement grimper le prix des tracteurs et équipements.

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Le coût de l’alimentation animale sous tension La flambée historique des prix des grains et des huiles a entraîné dans son sillage ceux de l’alimentation animale.

Le tourteau de soja a dépassé les 600 €/t au mois de mars et celui du colza les 500 €/t. Les mesures prises en réponse au conflit (embargo américain sur le pétrole russe, restrictions à l’export de palme en Indonésie…) ont alimenté cette envolée, qui a poussé certains éleveurs à modifier leur stratégie d’approvisionnement.

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Inflation de l’alimentation humaine Si les hausses des prix de l’énergie et des matières premières pèsent sur les prix alimentaires, elles pèsent également sur le pouvoir d’achat des consommateurs. En France, une étude de l’assureur Allianz estime ainsi que le budget alimentaire par personne pourrait bondir de 224 € en 2022. Cette estimation se base cependant sur l’hypothèse que les distributeurs répercuteraient sur leurs prix de vente 75 % de la hausse des prix qu’ils paient aux industriels du secteur agroalimentaire. Dans le monde, la situation fait craindre des crises alimentaires à venir. En mars 2022, tiré par la flambée des prix des céréales, l’indice FAO des prix alimentaires a battu son record absolu depuis sa création en 1990. ■ MAI-JUIN 2022 /

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures La guerre en Ukraine va entraîner une hausse du prix des semences à l’échelle mondiale, même si la France produit suffisamment pour alimenter le marché national.

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Par SÉBASTIEN DUQUEF et DELPHINE JEANNE sduquef@terre-net-media.fr – djeanne@terre-net-media.fr

CÉRÉALES ET COLZA

Le progrès génétique parviendra-t-il à pallier la pénurie de semences qui se dessine ? L’Union française des semenciers a confirmé ses craintes vis-à-vis du risque de tensions sur le marché des semences, en lien avec la guerre en Ukraine. Le plan de production ne pourra pas être tenu, créant un manque de disponibilité à échelle mondiale. Les new breeding techniques pourraient bénéficier de l’aspiration et aider à faire face aux problématiques.

U

n mois après le début de la guerre en Ukraine, l’Union française des semenciers (UFS) a tiré son premier bilan des impacts du conflit sur l’a ctivité des entreprises semencières du pays. En effet, l’Ukraine est un acteur majeur de la production de semences, activité stratégique à la fois pour ses équilibres agricoles et pour ses partenaires économiques. Sur le fait que l’Ukraine constitue l’un des plus gros producteurs et exportateurs mondiaux de blé et de tournesol, pas de doute. Mais il convient de rappeler qu’elle représente également

L'AVIS DE L'EXPERT

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PH. JACOB

Didier Nury, vice-président de l’UFS

« La moitié du plan de production ukrainien n’est pas semée ! »

L’Union française des semenciers (UFS) confirme ses craintes concernant les impacts à long terme de la guerre en Ukraine sur le disponible de semences. « Nous avons la certitude, aujourd’hui, qu’au moins 50 % du plan de production de semences ne sera pas semé en Ukraine, notamment pour les hybrides de maïs et de tournesol. En France aussi, les dommages collatéraux se font sentir, puisque la hausse des prix des matières premières rend la production de semences moins attractive. Certains producteurs commencent à se détourner et rendent leurs engagements à produire, au bénéfice de la consommation », constate Didier Nury, qui évoque au minimum 16 000 ha concernés.

la deuxième destination, hors UE, des exportations françaises de semences et de plants certifiés. Plusieurs entreprises semencières françaises ont implanté des unités de production en Ukraine pour être au plus près des besoins du marché. Près de 1 700 salariés sont dédiés à des activités de recherche, de production et de distribution de semences. Celles-ci, conjuguées aux exportations, représentent près de 400 M€ de chiffre d’affaires pour les semenciers de l’Hexagone. Les conditions d’expéditions s’améliorent L’UFS a identifié les conséquences immédiates du conflit et a défini les principales priorités des entreprises implantées en Ukraine. Avant tout : garantir la sécurité des personnels ! Sans oublier la logistique, afin d’acheminer au mieux les semences vers les exploitants agricoles et ainsi assurer les prochains semis. Les conditions d’expédition ont d’ailleurs connu une nette amélioration : mi-avril, en moyenne, 75 % des exportations étaient bien arrivées en Ukraine. Pour l’heure, l’objectif est d’amener les semences jusqu’aux distributeurs locaux et aux agriculteurs. Grâce aux green corridors mis en place par le gouvernement ukrainien, 60 % des commandes de maïs et 90 % de celles de tournesol sont arrivées à destination. La situation reste préoccupante du côté des semences « de base » destinées aux agriculteurs multiplicateurs et nécessaires à la mise en place des plans de production de semences pour l’année prochaine. À date, si 70 % des semences de maïs et 75 % de celles de tournesol ont pu être acheminés, rien ne garantit que les agriculteurs ukrainiens, confrontés aux problématiques de main-d’œuvre et de carburant, auront la capacité de mener à bien leurs tâches. La baisse de production de semences, inéluctable, entraînera donc une pénurie pour la campagne à venir, et probablement les suivantes. Les firmes françaises, déjà confrontées à une tension sur les plans de à MAI-JUIN 2022 /

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

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À elles deux, la Russie et l’Ukraine fournissent 30 % des ventes mondiales de blé et d’orge.

production au niveau national, en appellent au gouvernement pour prendre en compte la nouvelle situation dans ses politiques publiques agricoles et alimentaires. Claude Tabel, président de l’UFS, précise : « Nous sommes très préoccupés par la situation en Ukraine et ses conséquences… Anticiper rapidement les besoins de semences pour répondre aux nouveaux défis ouverts par ce conflit est essentiel. » Ukraine + Russie = 30 % des ventes mondiales de blé et d’orge Le tchernoziom, la terre noire très fertile présente en Ukraine et en Russie, a permis aux deux pays d’être des producteurs de blé, d’orge, de maïs, de colza et de tournesol de premier ordre. Pour preuve, la Russie est premier exportateur mondial de céréales, l’Ukraine, quatrième exportateur mondial de maïs, cinquième de blé et troisième d’orge. L’Ukraine est aussi le premier producteur d’huile de tournesol, tout en assurant la moitié des échanges mondiaux de cette huile, selon les données FranceAgriMer. À l’échelle mondiale, les deux pays assurent 30 % des ventes de blé et d’orge. La majeure partie alimente le marché maghrébin et le Proche-Orient. Par exemple, l’Égypte leur achète 84 % de ses besoins en blé, la Turquie les trois quarts, et le Liban la moitié. Leur niveau de dépendance est donc important et laisse ainsi planer le risque de famine. La sécheresse sévissant

actuellement sur la région pourrait de plus entraîner une aggravation de la situation. Certains pays possèdent moins de trois mois de stocks de céréales. Le risque n’existe pas uniquement pour l’année en cours. Si l’Ukraine ne peut exporter ses stocks et surtout, ne récolte pas sa prochaine moisson, le stock mondial céréalier s’a nnoncera très tendu non seulement en 2022, mais aussi en 2023. Une pénurie de semences plane-t-elle sur les exploitations ? Le risque de pénurie de semences « n’existe pas vraiment en France, car le plan de production national suffit à approvisionner les agriculteurs. Par contre, il peut y avoir des tensions sur certains produits, car la France ne compensera pas ce qui n’a pas été produit en Ukraine », détaille Didier Nury, vice-président de l’UFS. Ce qui se dessine, cependant, c’est une augmentation du prix des semences pour la prochaine campagne, notamment en raison du renchérissement du coût de l’énergie. Outre la guerre en Ukraine, les conditions climatiques très chaudes des dernières semaines affectent certaines espèces, notamment les céréales et le soja. « S’il y a des restrictions d’eau, il faut qu’elles soient ciblées, car la production de semences ne peut pas se passer d’eau, rappelle Didier Nury. Les conditions

L’Ukraine est la deuxième destination, hors UE, des exportations françaises de semences et de plants certifiés

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climatiques laissent donc planer un risque sur la disponibilité en semences pour les deux à trois prochaines années. »

L’innovation variétale d’autant plus importante Dans ce contexte, l’UFS rappelle l’importance de soutenir l’innovation variétale. « On ne pourra pas passer le cap qui est devant nous, faire évoluer les pratiques vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, moins consommatrice de chimie, de CO2, sans un travail fondamental sur l’innovation variétale », insiste Didier Nury. D’où l’importance d’avoir des politiques publiques de soutien à l’innovation, explique-t-il, évoquant le

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Quels leviers pour faire face ? Selon les représentants de la filière semences, pour convaincre les agriculteurs de se tourner vers la production de semences, la rémunération doit être meilleure. Pour le moment, peu de leviers existent. « Ceux qui font des semences depuis plusieurs années, voire plusieurs générations, savent qu’il faut composer avec les variations, mais d’autres ont des raisonnements plus courttermistes », commente le vice-président de l’UFS. Afin de sécuriser la production française, l’UFS travaille donc avec le gouvernement à la mise en place d’un « plan stratégique semences », autour de trois axes : l’incitation économique à la production, l’alignement réglementaire de certains dossiers, et les aspects sécuritaires et assurantiels des sociétés du secteur semencier.

Le risque de pénurie n’existe pas vraiment en France, car le plan de production national suffit à approvisionner les agriculteurs. Cependant, il risque d’y avoir des tensions sur certains produits.

Crédit impôt recherche (CIR). « La problématique rencontrée avec le CIR, c’est qu’il est chaque année remis en question, développe Rachel Blumel, directrice générale de l’UFS. Or c’est un levier extrêmement important pour les entreprises qui investissent sur du moyen et long terme, elles ont besoin de pérennité pour engager des montants importants. » Sans compter que ce levier existe désormais dans d’autres pays. Au niveau européen, les semenciers attendent l’adaptation de la directive de 2001 vers un cadre adapté et clair, ne permettant à

+ ÉCHANGES

+ ANTI-STRESS + PHOTOSYNTHÈSE

+ ADHÉRENCE

VÉGÉSOL + STRUCTURE

+ LIMITE LE LESSIVAGE

+ NUTRITION

+ RÉSISTANCE + CROISSANCE

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CONÇU ET FABRIQUÉ EN

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures plus les divergences d’interprétation en ce qui concerne les new breeding techniques (NBT). Si le sujet nécessite une importante pédagogie auprès du consommateur, « ces techniques nous permettront de répondre aux attentes sociétales dans le nouveau contexte environnemental, et c’est aussi une question de cohérence : il faut qu’on nous laisse travailler avec les mêmes outils qu’utilisent les autres pays, dont les productions reviennent dans nos assiettes », conclut Didier Nury. À l’occasion de la conférence internationale sur le développement vert du secteur semencier organisée par la FAO en novembre 2021, l’ancien ministre de l’agriculture Julien Denormandie a annoncé le lancement du plan « Semences et plants » pour une agriculture durable. Les semences sont la base même de la production agricole et constituent un levier essentiel pour répondre aux défis du changement climatique, de la durabilité des modes de à

« S’il y a des restrictions d’eau, il faut qu’elles soient ciblées, la production de semences ne peut pas se passer d’eau »

NEW BREEDING TECHNIQUES : DE QUOI PARLE-T-ON ? Les new breeding techniques (NBT), ou « nouvelles techniques d’amélioration des plantes », offrent un mode d’édition inédit du génome des végétaux. Elles permettent de créer de nouvelles variétés de plantes. Le processus permettrait de ne pas modifier directement le génome pour inactiver, modifier ou insérer un gène. Contrairement aux OGM, les NBT n’implantent pas d’ADN étranger lors de la transformation. La technique ne coûte pas très cher et ne nuit pas aux caractéristiques inhérentes de la plante. Elle conserve cette dernière en l’état, avec toutes ses propriétés. Le tout en dynamisant certaines plus que d’autres. D’après les chercheurs, les NBT permettraient de lutter contre de nombreuses maladies, ou encore d’offrir des solutions pour en soigner certaines, comme le Sida. Si le procédé constitue un progrès scientifique, la médaille a un revers. En 2016, les services fédéraux américains ont classé les techniques d’édition de génome comme armes de destruction massives. Pour l’heure, les NBT demeurent donc sans statut et sujettes à controverse ; certains les considèrent comme des OGM. La Commission européenne n’est pas encore fixée sur ce point. Si les NBT sont considérées comme OGM, leurs conditions d’utilisation commerciale seront bien plus restrictives.

DIDIER NURY, vice-président de l’UFS

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À date, 70 % des semences de maïs et 75 % de celles de tournesol ont pu être acheminés mais rien ne garantit que les agriculteurs ukrainiens pourront mener à bien leurs productions.

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

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Le prime-editing, découvert en 2019, permet de remplacer n’importe quelle base sur une sélection de la chaîne ADN, modification qui équivaut à 100 % à une mutation naturelle.

Pour passer le cap et faire évoluer les pratiques vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, moins consommatrice de chimie et de CO2, soutenir l’innovation variétale s’avère indispensable.

Vers une meilleure maîtrise des mutations Avec l’évolution des biotechnologies, les mutations constituent dorénavant des processus de la vie gérables par les chercheurs. À tel point que les NBT représentent un outil de taille, à la portée des sélectionneurs qui pourraient ainsi encore mieux contribuer à la compétitivité de l’agriculture. Sans oublier de l’aider à évoluer vers l’agroécologie. Faute d’un cadre juridique adapté, elles restent cependant pilotées par l’ancienne réglementation

L’AVIS DE JULIEN DENORMANDIE, ANCIEN MINISTRE DE L’AGRICULTURE XAVIER REMONGIN/AGRICULTURE.GOUV.FR

« La technologie NBT [new breeding techniques] fait apparaître plus tôt une variété qui aurait pu apparaître naturellement à un moment donné, et c’est très bien. C’est très différent d’un OGM », estime Julien Denormandie au sujet des nouvelles biotechnologies. Dans une interview donnée en janvier 2021, il a jugé qu’il « fallait que les NBT aient une réglementation conforme à ce qu’elles sont ». Or, le cadre juridique européen considère les plantes obtenues via ces technologies comme des OGM, les soumettant à la même réglementation.

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ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

production et du renfort de notre souveraineté alimentaire. En tant que premier exportateur mondial, la France dispose d’un patrimoine génétique et d’un long savoir-faire reconnu internationalement. Le plan ainsi rénové replace le rôle des variétés, des semences et des plants au service des objectifs de développement durable adoptés par les 193 États membres de l’ONU dans le cadre de l’Agenda 2030. Il fait également écho aux travaux menés dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique.

OGM, si contraignante qu’elle s’avère bloquante vis-à-vis de leur développement. D’où la nécessité d’assouplir la réglementation cadrant les NBT, comme c’est le cas dans le reste du monde. La science souhaite depuis longtemps maîtriser les mutations. La technologie réellement innovante que constitue la « paire de ciseau génétique », le fameux CRISPR-Cas9, a été inventée en 2012 par la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna. Dans la construction moléculaire CRISPR-Cas9, le module CRISPR est constitué d’un petit brin d’ARN (quelques bases) qui va reconnaître une séquence homologue sur l’ADN à modifier et s’y fixer. Intervient ensuite le Cas9, qui découpe le brin d’ADN à l’endroit où s’est fixé le CRISPR. La coupure permet de retirer ou d’insérer une ou plusieurs bases. Cas9 est une enzyme de la famille des nucléases, intervenant au niveau du noyau cellulaire. Depuis la découverte de cette technologie, des améliorations ont eu lieu, comme le base-editing, en 2017, méthode qui autorise à changer une base sans coupure, puis le prime-editing, en 2019, qui permet de remplacer en même temps n’importe quelle base de la partie sélectionnée sur la chaîne ADN. La modification ainsi introduite équivaut à 100 % à une mutation naturelle. ■


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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures MOLLUSCICIDE

Connaître les limaces pour leur mener la vie dure grâce aux billes bicomposants Combattre les limaces n’est pas mince affaire : il y en existe près de 40 espèces à l’échelle européenne. En 2019, le dernier-né de la gamme De Sangosse, le Metarex Duo, a révolutionné les moyens de lutte grâce à ses deux matières actives et sa forme sphérique. Épandage facilité, efficacité prolongée, respect de l’environnement…

E

Une activité nocturne Le ravageur est en recherche permanente de fraîcheur et d’humidité, ce qui explique son activité principalement nocturne. Les limaces ne creusent pas, elles se déplacent en surface ou dans les cavités, jusqu’à une profondeur pouvant atteindre 30 cm. Elles préfèrent les sols grossiers qui leur procurent des refuges pour se reposer en journée et pondre. En moyenne, elles se déplacent de 5 m chaque nuit. C’est en situation de sol humide, avec une température autour de 18 °C, que l’a ctivité des limaces est maximale. 20 /

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PHOTOS WIKIMÉDIA

n Europe de l’Ouest, il existe une quarantaine d’espèces de limaces. En France, les dégâts observés dans les parcelles de céréales sont surtout causés par deux d’entre elles : la limace grise ( Deroceras reticulatum) et la limace noire (Arion hortensis et Arion distinctus). La première vit en surface et se déplace la nuit de 6 à 7 m. Elle est majoritairement observée au printemps et vit neuf à douze mois. Chaque limace grise peut pondre 300 à 400 œufs et peut donc rapidement envahir le champ. La seconde vit dans le sol et se déplace moins vite. Compter 2 à 3 m par nuit. Elle pond entre 150 et 300 œufs, et peuple les parcelles surtout en été. Elle vit plus longtemps, entre douze et dix-huit mois.

Inversement, sous la barre des 5 °C ou par temps sec, elles cessent de causer des dégâts. Pour se reproduire, les limaces pondent leurs œufs dans les interstices du sol. Entre quinze et vingt jours à 20 °C sont nécessaires pour l’incubation, voire plus de trois mois s’il fait froid. L’éclosion a lieu au

printemps ou à l’automne, périodes de l'année les plus favorables à l’activité. Les dégâts sont souvent regroupés en foyer à l’intérieur des parcelles. Le mollusque, gris ou noir, s’a ttaque aux grains ou aux germes, provoquant des manques à la levée. L’a griculteur retrouve des graines à l’aspect rongé ou vides. Pour


limiter l’impact, mieux vaut éviter de semer trop superficiellement.

Granulé sphérique bi-composants La solution associe deux matières actives dans un même appât de forme sphérique. Son mode de fabrication augmente l’efficacité de l’appât, qui lutte ainsi plus durablement contre les limaces et les escargots. Outre une moindre sensibilité du granulé au moment de l’épandage, sa forme assure une répartition plus régulière. À souligner aussi : sa capacité accrue en termes de largeur de

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Des dégâts difficiles à prévoir et à quantifier Après la levée, les attaques sont identifiables par des feuilles effilochées et trouées. Les limaces grises, par exemple, peuvent consommer jusqu’à 50 mg de feuilles par jour. En cas d’attaques précoces, les plantules peuvent disparaître. À souligner que les céréales ont la capacité de compenser les dégâts grâce au tallage. Perte de plantes, retard de développement, perte de rendement… les dommages demeurent difficiles à prévoir et à quantifier. Les facteurs entrant en jeu sont nombreux, avec pour certains un impact variable selon les conditions agroclimatiques. Résultat : la durée du stade sensible varie selon la vitesse de développement de la culture. La capacité de compensation diffère d’une culture à l’autre et est fonction de ses caractéristiques intrinsèques ainsi que des conditions pédoclimatiques. L’observation des limaces par piégeage fluctue selon les conditions climatiques, selon qu’elles sont jeunes ou adultes, leur répartition dans la parcelle et la capacité de refuge du milieu. En 2019, De Sangosse a lancé la commercialisation de sa solution fabriquée en France à base de céréales locales. Son nom : Metarex Duo. Elle se présente sous forme de billes, contrairement à la plupart des autres produits. La firme valorise ainsi sa technique mise au point et brevetée la même année, le Sferric Process, un procédé de fabrication exploitant le savoir-faire de la formulation du Colzactif, auquel est associée la machine développée spécialement pour cette application, le Spheronizeur.

Les deux matières actives entrant dans la composition du Metarex Duo sont le phosphate ferrique IPMax (perturbant le métabolisme du calcium) et le métaldéhyde (détruisant les cellules productrices de mucus situées sur la peau et dans le système digestif de l’animal).

Les études montrent que plus la forme est sphérique, plus l'aérodynamisme est important travail, liée à son effet balistique supérieur. Les deux matières actives entrant dans la composition du produit sont le phosphate ferrique IPMax et le métaldéhyde. La première molécule perturbe le métabolisme du calcium par accumulation dans l’intestin et la glande digestive. La seconde détruit les cellules productrices de mucus situées sur la peau et dans le système digestif de l’animal. L’Irstea a testé le Metarex Duo pour vérifier si les performances mises en avant par la marque ne relevaient pas uniquement de l’argument marketing. Aux commandes, Emmanuel Piron, chercheur au centre Irstea de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). L’expert a vérifié les performances en termes d’épandage grâce au banc d’essai Cemib mis au point en interne. L’installation vise à cartographier la nappe d’épandage des outils centrifuges. Grâce aux informations mesurées sur le banc, le scientifique détermine la portée moyenne et la qualité de l’épandage. Le diamètre de la particule, sa densité et sa forme constituent les trois propriétés physiques influençant l’épandabilité. Les études montrent que plus la forme est sphérique, plus l’aérodynamisme est important. En clair,

plus le granulé est en forme de boule, plus il ira loin à la projection ! Meilleure aptitude balistique = plus de portée Les essais conduits par Irstea ont donc mis en évidence la plus grande portée des billes de Metarex Duo par rapport aux autres solutions du marché. La qualité de leur épandage est la même à 28 m que celle à 24 m des autres formulations. L’industriel annonce en outre 10 % d’efficacité supplémentaire grâce à sa formule duo. Là encore, des essais confirment que le nombre de limaces mortes au bout de deux et trois jours après application du produit est supérieur avec le Metarex Duo. Autre avantage : le gain environnemental lié à la quantité de métaldéhyde épandue. En effet, le processus associant deux matières actives génère une diminution de la quantité hectare épandue. La réduction est de l’ordre de quatre à sept fois moins de matière active par hectare. En chiffres, là où les précédentes générations de produits utilisent 200 à 350 g/ha, c’est seulement 50 g/ha de métaldéhyde dans le Metarex Duo. ■ Source : www.arvalis-infos.fr ; www.ciblage-anti-limaces.fr

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DOSSIER

Tous les constructeurs travaillent sur de nouvelles motorisations pour décarboner et remplacer le diesel. Gaz, électricité ou hydrogène… chacune de ces énergies a ses atouts, mais les défis à relever demeurent très importants : coût, encombrement, autonomie, approvisionnement, etc.

ÉNERGIES VERTES

ÉLECTRICITÉ, GAZ OU HYDROGÈNE…

À QUOI VONT TOURNER LES 22 /

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LUC TIFFAY

TRACTEURS DEMAIN ? MAI-JUIN 2022 /

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DOSSIER ÉNERGIES VERTES

L

Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr

’enjeu n’est pas seulement technologique, il est écologique, l’agroéquipement représentant 10 à 15 % des émissions de CO2 produites par l’agriculture. Voilà une bonne quinzaine d’années que les constructeurs expérimentent des technologies qui pourraient remplacer les carburants fossiles. John Deere s’est par exemple illustré avec des solutions hybrides depuis 2013, et des prototypes avaient été développés bien avant. Dans les années 1950, Case, Ford ou John Deere proposaient déjà des tracteurs roulant au GPL. Aujourd’hui, le défi de la décarbonation est impérieux. « À souligner aussi : l’enjeu d’autonomie, pointe Stéphane Chapuis, responsable du service AgroÉcoTech de la Fédération nationale des Cuma (FnCuma). Dans l’agroéquipement, la question de l’autonomie énergétique n’a jamais vraiment été travaillée. » Toutes les énergies alternatives se heurtent à de nombreuses contraintes telles que le coût, le poids et surtout, l’autonomie d’utilisation, « problématique centrale », selon Nicolas Walter, animateur national machinisme à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). « Travailler huit heures sans avoir à ravitailler, c’est encore compliqué. »

Le développement de l’électrique (ici, un Fendt e100 Vario) se heurte à plusieurs obstacles : surcoût à l’achat, poids important des batteries, accessibilité au point de rechargement et temps de charge très long.

FENDT

La batterie : principale contrainte de l’électrique En électrique, la puissance ne semble pas être le facteur limitant, tant le rendement est supérieur à celui du moteur thermique. En revanche, ce qui pêche sur les gros tracteurs, c’est bien l’autonomie. La batterie lithium-ion (celle qui fait tourner les voitures tout

L’e100 Vario de Fendt, médaille d’or Agritechnica 2017, est un tracteur 100 ch tout électrique avec une autonomie de travail de cinq heures.

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électrique) montre ses limites. « Le concept de tracteur de 750 ch développé par John Deere en 2020 nécessitait, pour huit heures de fonctionnement, un rack de batteries de 20 t ! » rappelle Nicolas Walter. Afin de faire tourner un tracteur de 150 à 250 ch pendant huit heures, il faut encore 5 t de batteries qui, en outre, ne peuvent se placer aux endroits les plus exposés, pour des raisons de sécurité. Sans compter qu’il faut des heures pour les recharger. La problématique est identique à celle de l’automobile. La promesse de Tesla de fournir des batteries à forte capacité de stockage pour un faible encombrement est réjouissante, mais nul ne sait à quelles échéances elles sortiront du laboratoire et seront ensuite adaptables. Les motoristes ont annoncé il y a quelques mois que chacun des constructeurs aurait un tracteur électrique au sein de sa gamme d’ici dix ans. Reste à savoir quel sera le prix de la machine… « On peut espérer que le surcoût à l’achat d’un modèle électrique n’excédera pas 20 % par rapport à son équivalent thermique », songe Nicolas Walter. Pour Nicolas Morel, chef produit tracteur chez New Holland, « soit la technologie fait un bond, soit les moteurs électriques seront réservés aux matériels de petite puissance comme les tracteurs de 70 ch, les valets de ferme, les minipelles et les robots ». En attendant, on trouve par exemple l’e100 Vario de Fendt, un spécialisé de 100 ch 100 % électrique qui promet de travailler pendant cinq heures nonstop (voir le Fendt e100 Vario en action ).


Outre-manche, JCB propose sept machines fonctionnant grâce à l’électricité, « mais l’électrique ne sera pas la solution à tous les besoins », prévient son directeur général, Philippe Girard. Coût trop élevé, batteries trop lourdes, rechargement compliqué…

FENDT

Pas d’avenir pour l’hybride Les versions hybrides ne constituent pas une rupture, car le moteur électrique ne vient que s’ajouter à un bloc diesel. La solution risque donc de n’être que transitoire. « La technologie alourdit considérablement le poids de l’engin, ce n’est donc pas forcément jouable. D’autant que cela ne répondra pas aux exigences de réduction massive des émissions de CO2 », analyse Nicolas Walter. à

« Soit la technologie fait un bond, soit l’électrique restera réservé aux matériels de petite puissance comme les tracteurs de 70 ch, les valets de ferme, les minipelles et les robots » NICOLAS MOREL, New Holland

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NEW HOLLAND

DOSSIER ÉNERGIES VERTES

New Holland croit au gaz Le gaz pourrait se frayer une place de choix parmi les énergies alternatives. Pour l’instant, New Holland est l’un des seuls constructeurs à s’y intéresser activement. À en croire Nicolas Morel, « en grandes cultures, seul le gaz peut constituer une alternative au diesel. Le niveau de puissance et d’autonomie est compétitif, et répond à la question de l’autonomie », argumente-t-il. Le New Holland T6.180 Methane Power de 180 ch est commercialisé depuis fin 2021 chez une dizaine d’a griculteurs. Il est « aussi performant que son équivalent diesel, avec 30 % d’économies sur les coûts d’exploitation ». Pas de différences notables question performances, elles sont à peu près équivalentes si l’on se réfère au passage au banc de puissance réalisé par l’association Aile (réseau des Cumas), en début d’année. « L’engin a été comparé avec un modèle diesel de puissance équivalente, et les résultats sont similaires, avec des plages de consommation comparables », synthétise Armelle Damiano, directrice de l’association. Selon Nicolas Morel, « le moteur du T6 Methane Power est juste un petit peu plus nerveux, il y a un petit peu moins de frein moteur ». Principale 26 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2022

Le T6 Methane Power de New Holland a été vendu à une dizaine d’agriculteurs. L’engin s’annonce aussi performant que son équivalent diesel et permet d’économiser 30 % sur le coût d’exploitation.

contrainte du gaz et non des moindres : la gestion de l’autonomie. « On multiplie le volume de réservoir par deux, tout en réduisant de moitié l’autonomie », résume le chef de produit tracteurs de New Holland. Il faut compter « trois à quatre heures d’autonomie en travaux lourds et cinq à six en travaux légers », rapporte Armelle Damiano. Avec ses sept bouteilles de gaz, soit 190 L de réserve, dans sa version la plus polyvalente, le T6 est déjà bien chargé, ce qui présente

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Christian Peterschmitt, polyculteuréleveur à Andelnans (Territoire de Belfort) ANTOINE HUMEAU

Le 7530 E-premium de John Deere n’a pas percé faute d’équipements attelés compatibles avec la nouvelle prise de force. « Hormis en viticulture ou en arboriculture, les perspectives de choix sont faibles, constate l’expert de l’APCA. Sur les tracteurs, la volonté est donc plutôt de se passer complètement du thermique. »

« Le gros point faible du tracteur au méthane, c’est son autonomie ! »

Les frères Peterschmitt comptent parmi les premiers utilisateurs du tracteur au gaz de New Holland, le T6 Methane Power. Sur l’exploitation de 470 ha, les trois associés élèvent des vaches de race limousine (110 vêlages) et des porcs à l’engraissement. La ferme bénéficie d’un méthaniseur et une station GNR à la sortie, qui distribue le biométhane. Le tracteur au gaz leur offre globalement satisfaction, même s’ils soulèvent un bémol concernant son autonomie. Impossible de gérer un chantier de 6 ha sans être obligé de ravitailler et donc de retourner à la ferme. La capacité de gaz permet de travailler durant 5 h 30 en moyenne. « On voudrait bien qu’il y ait une seconde réserve démontable à l’avant, elle permettrait d’avoir juste à échanger en bout de parcelle », indique Christian. Côté puissance, il estime le modèle « légèrement inférieur, mais il faudrait faire des comparaisons précises au champ. Récemment, nous avons ensilé à l’aide d’une grosse benne en alu, le tracteur ne tirait quand même pas trop mal. »


quelques limites de maniabilité. « Trois bouteilles sont installées sur le relevage avant, donc quand j’ai voulu mettre le tracteur après le bol, je n’ai pas pu », regrette Christian Peterschmitt, l’un des tout premiers utilisateurs (voir encadré p. 26) (en savoir plus sur le New Holland T6.180 Methane ).

à disposition. Le gaz traverse un purificateur et en ressort sous forme de biométhane. D’où l’épineuse question de l’accessibilité au carburant : une stationservice en sortie du méthaniseur est nécessaire et si possible, à proximité immédiate de la ferme. Installer une station pour autoconsommer coûte entre 15 000 et 20 000 € (plein lent), ou entre 50 000 et 70 000 € (plein rapide). Côté station publique, le coût grimpe à environ un million d’euros… Si les industriels semblent majoritairement réservés sur le gaz, c’est aussi pour des raisons de qualité. à

VRAI ou FAUX ➜ L’hydrogène est une énergie verte VRAI FAUX S’il est produit à partir d’une énergie renouvelable, c’est le cas. Mais si l’électricité utilisée provient d’une énergie fossile ou nucléaire, difficile de parler d’énergie verte.

Le tracteur au gaz n’est pas une évolution, il existe depuis cinquante ans ! VRAI Dans les années 1950, puis après les chocs pétroliers des années 1970, plusieurs constructeurs tels que John Deere, Case ou Ford ont proposé des tracteurs agricoles au GPL. En Russie ou en Inde, où le gaz est abondant et coûte peu cher, les modèles au gaz se sont répandus.

➜ Le tracteur au méthane délivre moins de puissance que la version diesel. FAUX Selon les essais moteurs effectués au banc par l’association Aile du réseau des Cuma, les résultats sont équivalents, avec des plages de consommation comparables.

➜ Idem avec l’hydrogène, la technologie n’est pas nouvelle, déjà quinze ans qu’elle existe… VRAI FAUX En 2009, New Holland a fait sensation au Sima en dévoilant son concept de tracteur à hydrogène baptisé « NH2 ». Mais ce n’était qu’un concept dont l’autonomie d’1 h 30 se montrait très limitante pour une utilisation en conditions réelles.

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Les limites du gaz Faire tourner son tracteur avec du gaz produit sur l’exploitation. Sur le papier, l’idée est séduisante. Les premiers utilisateurs du T6 ont tous un méthaniseur

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MAI-JUIN 2022 / Le Magazine / 27 Une revue du groupe


DOSSIER ÉNERGIES VERTES « Il faut être sûr d’avoir du gaz standardisé et de qualité optimale ! » pointe le directeur général de JCB France. « Garder le gaz pur et constant est difficile, ajoute Damien Fétis, patron du groupe du même nom, qui fabrique des moteurs pour la plupart des constructeurs. En outre, il est beaucoup plus agressif pour le moteur. » Argument balayé d’un revers de main par Armelle Damiano : « La motorisation gaz est une technologie maîtrisée aujourd’hui. » Autre obstacle à l’essor de cette énergie : le coût du tracteur. New Holland est particulièrement discret sur le sujet. Le surcoût à l’achat serait d’environ 20 % par rapport au tracteur diesel. Les frères Peterschmitt ont acheté leur T6.180 (avec option GPS) pour 160 000 € tout de même. Cap vers l’hydrogène La plupart des constructeurs semblent concentrer leurs efforts sur une autre motorisation, l’hydrogène. Pour l’heure, la technologie n’est pas du tout compétitive mais se montre très prometteuse à horizon dix ans. L’hydrogène est stocké sous pression dans des bonbonnes placées sous le véhicule. Le gaz comprimé et l’oxygène de l’air ambiant alimentent une pile à combustible constituant le bloc-moteur. En résulte une réaction électrochimique qui produit l’énergie pour alimenter le moteur électrique (mieux comprendre le fonctionnement du moteur à hydrogène grâce à Jamy ). Énormément d’hydrogène doit être stocké à très forte pression. En fabriquer s’avérant difficile, le rendement demeure faible. « Produire l’hydrogène permettant au tracteur de tourner une journée demande des milliers de mètres carrés d’installations photovoltaïques », résume Nicolas Morel, de New Holland. Certes, en fabriquer via de l’électricité produite à base de gaz ou d’origine nucléaire est possible, mais peut-on encore parler d’énergie verte ? Et produire de l’hydrogène grâce à de l’électricité issue de la cogénération ( fabriquée via une génératrice à gaz fournit par le méthaniseur de la ferme) reste complexe. « Le gros sujet, aujourd’hui, c’est comment produire de l’hydrogène vert à échelle industrielle et à tarif raisonnable »,

Principale contrainte du gaz : l’autonomie. Le New Holland T6 Methane Power embarque sept bouteilles, soit 190 L de gaz, ce qui correspond à trois ou quatre heures de travaux lourds au champ.

7 Md€

La France investit 7 Md€ sur dix ans pour aider la filière hydrogène vert à émerger. Objectif : faire de l’Hexagone le numéro un du gaz décarboné. L’annonce en a été faite à l’automne dernier. Les industriels sont incités à faire sortir de terre dans les mois à venir des usines permettant de lancer la filière. À cette somme s’ajoute 1,9 Md€ de rallonge dans le cadre du plan d’investissements France 2030.

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Le Magazine / MAI-JUIN 2022

conclut Stéphane Chapuis, de la FNCuma. L’autre défi est logistique : il faudrait organiser le stockage de l’hydrogène sur les exploitations agricoles et mailler le territoire de bornes de ravitaillement. Le choix singulier de JCB sur l’hydrogène La pile à combustible, sorte de « boîte magique » fabriquée à partir de matériaux rares, a, par ailleurs, une durée de vie assez limitée. Autour de 5 000 heures de fonctionnement. « À l’achat, le véhicule coûte entre 2,5 et 3 fois plus cher qu’en version diesel », estime Nicolas Morel. Pas de quoi décourager le motoriste Fetis Group, jusque-là spécialisé dans le diesel. « On croit beaucoup à la filière hydrogène, assure son patron, Damien Fetis. C’est la production de masse qui permettra de réduire les coûts. » Philippe Girard, lui, ne pense pas que la pile à combustible ait vraiment un avenir dans le monde agricole, étant donné qu’elle ne supporte pas la poussière et s’avère très compliquée à refroidir. C’est pour cela que JCB, qui mise quand même sur l’hydrogène, se concentre sur les moteurs à combustion à hydrogène : de l’hydrogène, mélangé à de l’air, est injecté dans une chambre de combustion pour faire tourner le moteur. La technologie reprend à


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Le télescopique JCB fonctionnant grâce à de l’hydrogène devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année, selon le constructeur.

Longtemps, il a refusé parce que choisir, c’était renoncer à des modèles auxquels il tenait aussi. Un matin, il nous a appelé : « Ok, je vais vous le faire. Mais j’ai besoin de deux volumes. Sinon, je n’aurai jamais assez de place. » Voilà, vous tenez entre les mains les deux tomes qui présente les modèles de tracteurs des marques de A à L et dans le tome 2 ceux des marques de M à Z. Nous rêvions depuis longtemps de publier cela pour vous. Nous espérons de tout cœur que vous les aimerez autant que ce que nous avons aimé imaginer et réaliser (enfin !) ces deux ouvrages. Bernard Gibert

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DOSSIER ÉNERGIES VERTES

Le concept de tracteur à hydrogène dévoilé par New Holland en 2009 au Sima et à Agritechnica a fait couler beaucoup d’encre. Seul bémol : sa capacité le limitant à environ 1 h 30 de travail au champ.

Télescopiques, petits tracteurs et machines de manutention pourraient tourner à l’électrique, et les engins de forte puissance, à l’hydrogène ; entre les deux, un mix pourrait perdurer et une part encore importante de diesel L'AVIS DE L'EXPERT

Stéphane Chapuis, responsable du service AgroÉcoTech à la FNCuma

D.R.

« Pour les travaux aux champs, l’hydrogène finira par s’imposer » « Deux orientations claires sont en train de se dessiner : l’électrique d’un côté, qui comprend l’hydrogène et la batterie lithiumion, et le biogaz. La batterie électrique me semble être une transition, elle aura peut-être une place sur les tracteurs ou chargeurs qui font beaucoup d’heures par an, qui effectuent des travaux de ferme à durée limitée et à proximité d’un point de rechargement », estime Stéphane Chapuis. Pour le travail aux champs, en revanche, l’hydrogène finira par s’imposer. « Ce sont les véhicules routiers qui ouvriront la voie, et une fois que l’hydrogène sera généralisé dans les camions, il faudra encore attendre cinq à sept ans avant que cela ne se répande vers les véhicules agricoles ». Quant au gaz, le défi de l’autonomie de travail reste à relever, « un vrai projet atteignable sur les dix prochaines années, évalue l’expert de la FNCuma. Vous transportez 200 ou 300 L de gaz comprimé et un voyage sur quatre, vous remplacez la réserve… c’est ce que je voudrais voir, ce serait une réponse à la question de l’autonomie. »

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les bases du système diesel et pourrait donc être applicable très rapidement. JCB prévoit d’ailleurs de livrer ses premières machines dès la fin de l’année. Le moteur a le même encombrement que le modèle diesel et son autonomie serait d’une journée. « Le seul défi concerne l’approvisionnement en hydrogène. Il faut installer la station de recharge, vers laquelle l’hydrogène arrive par camion. Puis il faut le stocker à 350 bar et maintenir la pression, développe Philippe Girard. L’étape d’après, ce sera de produire l’hydrogène à partir du méthaniseur. » À chaque segment son énergie Si la plupart des industriels misent sur l’hydrogène, c’est aussi parce que les pouvoirs publics le soutiennent massivement en France comme ailleurs. Mais l’avenir ne sera sans doute pas mono-énergie et le diesel a encore de beaux jours devant lui. « Petits tracteurs, télescopiques et petits engins de manutention tourneront à l’électrique. Sur le matériel de plus grosse taille, ce sera de l’hydrogène. Et au milieu, pourquoi pas un mix des deux ? », imagine Christian Huyghes, directeur scientifique agriculture à l’Inrae. Et d’ajouter : « Je ne crois pas tant que ça en l’avenir du gaz. » Damien Fetis, qui partage cette réticence, imagine d’ici 2040 un parc machine composé à 40 % de tracteurs électriques, à 40 % de piles à hydrogène et à 20 % de moteurs à combustion interne. Le développement de ces technologies dépendra bien sûr de l’évolution des cours des matières premières et des réglementations. Toutefois, « si d’ici dix ans, la technologie n’a pas permis d’améliorer significativement l’autonomie des machines, alors cela ne se développera pas massivement et le carburant fossile restera la principale énergie », glisse Nicolas Walter. ■


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Un calcul gagnant pour les agriculteurs et les coopératives L’agrandissement des exploitations et l’augmentation des débits de chantier pendant les moissons stimulent le développement du stockage à la ferme pour gagner du temps. Les coopératives soutiennent cette mutation afin de conserver leurs adhérents, optimiser la logistique et les investissements, et s’assurer de la bonne conservation des grains.

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elon des études réalisées par FranceAgriMer au cours des dix dernières années1, les capacités de stockage à la ferme des agriculteurs français sont estimées à 31 millions de tonnes en équivalent blé, soit la moitié de la collecte française de céréales. Un agriculteur sur deux disposerait d’un espace de stockage. Environ 50 % de cette capacité serait sous forme de cellules métalliques et 50 % sous forme de hangars pour le stockage à plat. Le blé représente plus de la moitié des volumes entreposés, suivi par le maïs puis l’orge. La motivation principale en faveur du stockage à la ferme citée par les céréaliculteurs interrogés demeure la souplesse offerte au moment des récoltes vis-à-vis des horaires d’ouverture et compte tenu de l’engorgement des infrastructures de collecte. Ils considèrent en outre que le stockage sur l’exploitation représente un intérêt économique grâce aux primes proposées par certaines coopératives et aux choix de commercialisation différée. Face aux besoins en hausse sur son territoire, le service bâtiments de la chambre

d’agriculture de Moselle a mis en place il y a quinze ans un accompagnement technique et administratif spécifique pour la réalisation des projets de stockage de céréales, de la conception à la demande de permis de construire, en passant par le plan, le dimensionnement et le chiffrage. « Pendant une dizaine d’années, nous avons même organisé une journée annuelle sur ce thème avec des visites d’installations, souligne le conseiller Benoît Quéraud. Une quinzaine d’agriculteurs y participaient à chaque fois. » Acheteurs dédiés aux « départs ferme » Dans les Pays de la Loire, la coopérative Terrena a elle aussi observé une volonté croissante chez ses adhérents de stocker à la ferme. « Pour gagner du temps aux moissons, certains agriculteurs privilégient la collecte à la ferme plutôt qu’au silo de la coopérative, constate Denis Suire, directeur des achats de céréales. Nous ne pouvions pas laisser ce marché de côté. » 1 Enquêtes Arvalis-Institut du végétal/BVA en 2014 et 2017.


D’après l’enquête Arvalis-Institut du végétal/BVA de 2017, seuls 60 % des hangars de stockage à plat seraient équipés d’un système de ventilation, contre 86 % des cellules métalliques.

ADOBE STOCK

Sur 1,2 million de tonnes collectées par la coopérative, environ 100 000 t sont aujourd’hui entreposées sur des exploitations. Terrena a recruté trois jeunes acheteurs afin de créer une équipe dédiée aux « départs ferme » vers des débouchés portuaires ou alimentation animale. « En tant que metteur en marché, nous portons la responsabilité de la qualité des produits, justifie Céline Majolet, responsable qualité filière végétale. Nous orientons les agriculteurs sur les points de vigilance au stockage pour assurer la sécurité alimentaire. Demain, nous serons peut-être en mesure de leur proposer des contrats de filière, mais nous sommes prudents. » À l’image de son outil Conselio cultures destiné à l’enregistrement des pratiques au champ pour la traçabilité, Terrena a lancé en 2021 Conselio stockage. L’objectif est, d’une part, l’enregistrement par l’agriculteur des paramètres liés au suivi de la conservation des grains (température, en particulier) et, d’autre part, la diffusion de conseils par les silotiers pour piloter, notamment, la ventilation (volet conseil en cours de développement). En mettant en place ces services spécifiques, Terrena compte atteindre au moins 150 000 t

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

NATHALIE TIERS

José Godineau, céréalier à Saint-Macaire-du-Bois (Maine-et-Loire)

« Nous commercialisons nous-mêmes à des meuniers locaux »

« Nous cultivons 600 ha à quatre associés et réalisons des prestations pour des exploitations voisines. La réforme de la Pac en 1992 [mise en place d’aides compensatoires pour remplacer le système de protection des prix, NDLR] a été un déclic. Je cultivais alors 200 ha avec mon père, et je ne voulais pas être soumis à un cours mondial inférieur à mon coût de production. J’ai donc cherché des débouchés locaux et qualitatifs, puis démarré la construction d’un silo. Depuis 2005, notre Sarl a le statut d’organisme stockeur permettant de vendre directement aux meuniers et d’acheter la récolte de voisins. Nous avons une capacité de 11 000 t en 25 cellules de 150 à 2 500 t. Nous collectons 9 000 t, dont 5 000 t de blé meunier, ainsi que du sarrasin, vendus à huit moulins en Pays de la Loire et en Bretagne. Nous vendons aussi du maïs waxy pour le floconnage, du tournesol pour l’oisellerie, du colza, du millet, du soja. Pour avoir accès à ces marchés qualitatifs, nous nous sommes équipés : nettoyeur-séparateur, dépoussiéreur, humidimètre, infralyseur pour mesurer les taux de protéines et d’huile, deux séchoirs à biomasse pour le maïs, le tournesol et le millet, et bien sûr, un système de ventilation avec thermostat. Nous pouvons descendre à 5 °C pour le stockage long, car notre point fort est de n’utiliser aucun insecticide. Aujourd’hui, nous sommes autonomes et moins exposés au marché mondial. Notre marge est supérieure pour couvrir le travail supplémentaire et les investissements. Environ 50 % de notre charge de travail concerne le stockage et la commercialisation. Notre projet, désormais, est de nous diversifier avec, par exemple, le soja. »

A. COEURET/VIVESCIA

Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net-media.fr

L’engorgement des silos de collecte au moment des moissons est l’une des raisons poussant les agriculteurs à investir et les coopératives à encourager le stockage à la ferme.

stockées chez ses adhérents. « C’est une solution face à l’engorgement de certains points de collecte, reconnaît Denis Suire. C’est aussi un moyen de réorienter nos investissements vers des outils de transformation plutôt que dans le stockage. Enfin, ces services nous permettent de nous développer dans des zones géographiques où nos points de collecte étaient rares ou éloignés les uns des autres. » Primes au stockage Dans le Nord-Est, la coopérative Vivescia est passée de son côté de 500 000 à un million de tonnes de capacité de stockage à la ferme depuis 2017, soit un tiers du volume de collecte. « Nous observions un développement naturel des investissements de stockage chez nos adhérents, en particulier dans les exploitations en croissance, indique le directeur Jean-Luc Jonet. Après réflexion, le conseil d’administration a pris la décision de soutenir ce mouvement en mettant en place des primes au stockage de 8 à 17 € la tonne en fonction de la durée. » Plusieurs raisons justifient la stratégie de Vivescia. La première, selon le directeur, relève de la mission des coopératives d’apporter de la valeur dans les exploitations agricoles. La deuxième à MAI-JUIN 2022 /

Le Magazine / 33


ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

À Saint-Macaire-du-Bois (Maine-et-Loire), José Godineau et ses associés ont commencé en 1994 la construction d’un outil de stockage qui a atteint la capacité de 11 000 t en 2018. Agréés organisme stockeur depuis 2005, ils commercialisent eux-mêmes leurs céréales.

NATHALIE TIERS

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

Arvalis-Institut du végétal a lancé en 2020 l’outil d’aide à la décision Venti-LIS2 comprenant deux volets : l’autodiagnostic de l’installation de ventilation pour vérifier ses performances, et l’aide au choix du ventilateur.

NICOLE CORNEC

Arvalis-Institut du végétal dispose depuis 2012 d’une plateforme destinée à la recherche et à la formation sur le thème du stockage et de la conservation des grains. Elle est équipée de six cellules métalliques de 50 t chacune.

est l’optimisation des flux logistiques au moment des récoltes : éviter l’engorgement des silos, écrêter le pic de travail, limiter le stockage dans des silos intermédiaires générant des coûts de transport. « Nous avons désormais besoin d’une moindre capacité au moment des moissons, ce qui nous a permis d’arrêter l’exploitation de certains silos de collecte, précise JeanLuc Jonet. Nous recentrons nos efforts de modernisation sur les silos dédiés à l’expédition. » La troisième raison est la facilitation de la traçabilité et de l’allotement à l’échelle de l’exploitation, indispensable dans le cadre des démarches de filière. De fait, les adhérents disposant de capacités de stockage ont accès plus facilement à ces contrats plus rémunérateurs. Outre les incitations financières, Vivescia a renforcé les moyens humains pour l’a ccompagnement technique des agriculteurs-stockeurs. Une équipe de quatre conseillers s’est consacrée à l’information en matière d’équipement 34 /

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« Certains agriculteurs privilégient la collecte à la ferme plutôt qu’au silo de la coopérative, pour gagner du temps aux moissons. Nous ne pouvions pas laisser ce marché de côté » DENIS SUIRE, Terrena

et à la sensibilisation aux bonnes pratiques afin de garantir la conservation des grains. Une plateforme de recherche et de formation D’après FranceAgriMer, les trois quarts des capacités de stockage à la ferme à l’échelle

française seraient pourvues d’un dispositif de ventilation, en particulier dans le cas des cellules métalliques, davantage équipées que les hangars de stockage à plat. « La ventilation à l’air ambiant constitue un levier d’action prioritaire pour lutter contre la prolifération des insectes par le refroidissement, et contre le développement des moisissures en réduisant le taux d’humidité », explique Marine Cabacos, ingénieure au pôle stockage des grains d’Arvalis-Institut du végétal. Sur sa station expérimentale de Boigneville (Essonne), l’institut technique dispose depuis 2012 d’une plateforme destinée à la recherche et à la formation sur le thème du stockage et de la conservation des grains. Les enseignements issus de cette dernière sont valorisés aussi bien auprès des organismes stockeurs que des agriculteurs stockant chez eux. La plateforme d’Arvalis-Institut du végétal est équipée de six cellules métalliques de 50 t chacune et de six boisseaux surélevés de 10 t chacun. Ils sont utilisés à


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UN CAILLEBOTIS DE VENTILATION FLEXIBLE Grâce aux diverses possibilités de passage, le sol du FlexiFlor peut s’adapter à la culture. Qu’il s’agisse de stocker des pommes de terres, des céréales ou des oignons. En plus des caillebotis de ventilation, Cobefa propose également une large gamme de murs de silos pour votre projet de stockage. T CÉRÉAL

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À Maisons-en-Champagne (Marne), Cyril et Fabienne Collot ont opté pour un bâtiment de 1 600 m² comprenant sept cases pour le stockage à plat, dont cinq équipées de ventilation par caniveaux enterrés.

NATHALIE TIERS

Grâce à son nettoyeur-séparateur installé sur la plateforme de Boigneville, Arvalis-Institut du végétal cherche à évaluer le bénéfice du nettoyage. Le retrait des impuretés améliore les performances de la ventilation en améliorant la circulation de l’air.

pour entreposer la récolte du domaine de Boigneville et pour mener des essais. Les résultats sont diffusés dans la lettre technique Stock@ge éditée trois fois par an et disponible gratuitement sur abonnement. Ils ont également permis la remise à jour en 2020 du Guide pratique du stockage des grains à la ferme,2 ainsi que la mise au point de l’outil d’aide à la décision Venti-LIS2. Celui-ci comprend actuellement deux volets : la réalisation d’un autodiagnostic de l’installation de ventilation pour vérifier ses performances, et

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

VIVESCIA

Cyril et Fabienne Collot, Maisons-enChampagne (Marne)

« Beaucoup moins de stress pendant les moissons »

« Mon épouse et moi sommes associés sur une ferme de 380 ha produisant du blé, des orges d’hiver et de printemps, de la betterave sucrière, de la luzerne pour déshydratation ainsi que de la pisciculture. Nous stockons toutes les céréales depuis 2017. L’objectif était d’économiser du temps au moment des moissons. Notre bâtiment est au milieu des champs alors que le silo est à 8 km : il faut une personne de moins sur le chantier. Nous avons investi 450 000 € dans un bâtiment de 1 600 m2 comptant sept cases de 25 m x 6 m, dont cinq équipées de ventilation, ainsi qu’un espace de stockage non fermé. Nous avons ajouté 160 000 € pour des panneaux photovoltaïques. La vente d’électricité ainsi que les primes au stockage proposées par Vivescia, de 8 ou 17 €/t pour du stockage court ou long, permettent un retour sur investissement en sept à huit ans. J’ai signé un contrat avec la coopérative qui s’engage sur la durée d’amortissement du bâtiment. Stocker exige de suivre l’évolution des températures grâce à des sondes connectées et d’être réactif pour piloter la ventilation en fonction des conditions extérieures. Il faut aussi surveiller la présence de rongeurs. Avant les moissons, trois jours sont nécessaires pour nettoyer les cellules et traiter les parois et les gaines de ventilation. Puis, au cours de l’automne et de l’hiver, environ trente-cinq heures sont nécessaires pour charger les grains stockés pour expédition. Nous sommes très satisfaits. Certes, il faut financer le bâtiment et nous verrons l’avantage économique au bout de neuf ans, mais nous avons déjà beaucoup moins de stress pendant les moissons. Stocker nous permet aussi d’avoir accès à des contrats de filières. »

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Le Magazine / MAI-JUIN 2022

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

« Nous recentrons nos efforts de modernisation sur les silos dédiés à l’expédition, car nous avons besoin d’une moindre capacité de collecte » JEAN-LUC JONET, Vivescia

l’aide au choix du ventilateur. Un troisième volet dédié à l’audit de l’installation sera ajouté courant 2022. Pas d’insecte ni d’insecticide Pour Marine Cabacos, l’un des principaux défis à relever en matière de stockage des céréales à la ferme est l’absence d’infestation par les insectes sans employer d’insecticide. D’a près une enquête Arvalis-Institut du végétal/BVA de 2018, un agriculteur-stockeur sur cinq y aurait recours aujourd’hui. « Une minorité d’agriculteurs sont équipés d’un nettoyeur-séparateur, observe l’ingénieure. Nous cherchons à évaluer le bénéfice de cette opération, car le retrait des impuretés améliore les performances de ventilation. » Arvalis-Institut du végétal a, entre autres, débuté un essai de cinq ans comparant trois itinéraires techniques : « classique » (traitement insecticide des parois puis deux paliers de ventilation à 20 °C puis 12 °C), « type bio » (nettoyage du grain, traitement des parois avec de la terre de diatomée, puis trois paliers de ventilation jusqu’à 5 °C) et enfin, « sans résidu » (palier de ventilation à 20 °C puis fumigation à la phosphine en cas d’infestation). « Nous testons aussi la thermo-désinsectisation à l’aide du séchoir, poursuit Marine Cabacos. C’est efficace mais à doser avec prudence. Nous ne sommes pas équipés pour la ventilation réfrigérée mais nous réalisons des mesures chez les organismes stockeurs. Enfin, nous avons déposé un projet pour tester les micro-ondes déjà utilisées en industrie agroalimentaire. » ■ Guide à commander sur editions-arvalis.fr ; lettre Stock@ge et outil Venti-LIS accessibles sur ventilis.arvalis-infos.fr.

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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Agrivoltaïsme

Par DELPHINE JEANNE et AMÉLIE BACHELET djeanne@terre-net-media.fr abachelet@terre-net-media.fr

PHOTOVOLTAÏQUE ET TERRAINS AGRICOLES

Un enjeu au cœur des objectifs énergétiques

ADOBE STOCK

L’agrivoltaïsme consiste à allier productions agricole et électrique tout en répondant à une problématique agricole. Par exemple : l’ombre procurée par l’installation bénéficie à la culture et favorise sa productivité.

Agrivoltaïsme… le terme sans définition précise ainsi qu’un flou réglementaire ont entraîné une mission d’information « flash » à l’Assemblée nationale. Dans son rapport du 23 février, plusieurs recommandations ont été formulées en vue de développer le secteur sans porter atteinte au métier d’agriculteur, ni favoriser l’artificialisation des terres ou générer de blocages du point de vue de l’acceptabilité sociétale.

P

our atteindre son objectif de 40 % d’énergies renouvelables en 2030, les pouvoirs publics misent entre autres sur le développement du photovoltaïque dans les exploitations agricoles. Au-delà du déploiement déjà dynamique sur les toitures des bâtiments et sur les surfaces dégradées ou artificialisées, des installations sur des terres cultivables pourraient contribuer à l’atteinte des objectifs fixés dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Un double enjeu de recherche d’espace et de préservation des terres se présente donc. Maintenir la qualité des sols et considérer les impacts sur les récoltes s’avère nécessaire, qu’il s’agisse d’interactions directes entre les deux productions (alimentaires et énergétiques) ou des conséquences potentielles au niveau économique, social, territorial et environnemental de cette association. Plusieurs types de projets peuvent respecter ces critères, et leur déploiement pourrait contribuer à rattraper le retard pris par la

France dans l’atteinte des objectifs en matière de développement des énergies renouvelables. Évaluer la pertinence des projets sur les terrains agricoles Parmi eux, l’agrivoltaïsme, associant production agricole principale et production photovoltaïque secondaire, semble prometteur. À noter que d’autres projets, dits « de couplage d’intérêt potentiel pour l’agriculture », ont été identifiés et démontrent un équilibre entre les deux activités. Face à l’intérêt croissant de la filière photovoltaïque pour les terrains agricoles, l’Ademe a réalisé une étude nationale dont l’objectif était de dresser l’état des connaissances sur le sujet en vue d’aider les parties prenantes à évaluer la pertinence des projets. La première phase a démontré que les résultats obtenus sur les rendements agricoles en sous-face des structures dépendent des

« Agrivoltaïsme » : synergie entre production agricole et production électrique sur la même surface d’une parcelle

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L’agrivoltaïsme doit répondre à une problématique agricole Les données ont ensuite été complétées par une enquête auprès d’exploitants disposant de ce type d’installations. Celle-ci a permis de réaliser des fiches techniques pour présenter aux parties les principaux impacts observés sur l’agriculture, les incidences sur les résultats économiques des exploitations, le bilan des forces et faiblesses, et les pratiques jugées d’intérêt ou à limiter, pour chaque système étudié. Une définition plus précise de l’agrivoltaïsme a ainsi été proposée : elle repose sur la notion de synergie entre production agricole et production électrique sur la même surface d’une parcelle. L’installation photovoltaïque doit apporter une réponse à une problématique agricole. Par exemple, le système agrivoltaïque peut consister à installer des modules photovoltaïques (mobiles ou non) au-dessus d’une production végétale pour la protéger d’un ensoleillement excessif, limiter le stress hydrique par un effet d’ombrage ou réduire les risques liés aux conditions climatiques (grêle, gel…). Ainsi, tout en produisant de l’énergie, ce type de dispositif peut, dans certaines configurations, se montrer bénéfique pour la culture en place.

L’AVIS DE L’EXPERT

Jérôme Pavie, expert de l’Idele CHAMPS-INNOVATION

conditions pédoclimatiques des installations, des espèces et variétés cultivées – qui ont des besoins en ensoleillement et en eau variables –, et des caractéristiques des structures (taux de couverture, orientation des panneaux, hauteur…).

Obligation de maintenir la double activité

L’apparition d’un débouché tel que l’agrivoltaïsme fait craindre que la manne financière issue des centrales photovoltaïques ne fasse passer au second plan le maintien de l’activité agricole. « L’enjeu consiste à ce que l’un ne concurrence pas l’autre, insiste Jérôme Pavie. Un certain nombre de contraintes pèsent sur les développeurs pour garantir que les choses se coordonnent. » La loi impose, par exemple, le caractère réversible des installations solaires. Les projets d’agrivoltaïsme doivent passer par un nombre important d’étapes juridiques et de validation. Deux à trois ans sont nécessaires pour aboutir. « L'un des leviers de développement serait sans doute d’assouplir ces démarches ou de raccourcir le temps d’instruction des dossiers », conclut l’expert.

Afin d’arriver à ces conclusions, l’Ademe s’est entourée d’un comité d’experts multidisciplinaires (production photovoltaïque, agriculture, aspects socio-économiques, enjeux du foncier agricole, environnement, biodiversité…) composé d’une quarantaine de personnes et d’un comité de pilotage incluant le ministère de la Transition écologique et celui de l’Agriculture et de l’Alimentation. ■

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Le Magazine / 39


BRÈVES DES CHAMPS Online

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

LA REVUE DES RÉSEAUX

Vu le prix de l’engrais, les épandeurs dernier cri se répandent Entre flambée du prix de l’engrais et nécessité de réduire les intrants, les réseaux sociaux ont vu les photos de matériels dernier cri se répandre. En ferme, en ETA ou en Cuma, les constructeurs mettent en route des modèles bardés de capteurs. Les apports azotés sont raisonnés au plus juste. La moindre bille blanche compte, alors mieux vaut avoir des atouts en main. D’autant que la sécheresse limite leur efficacité.

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Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web

TERRE-NET MÉDIA

Retrouvez l’analyse en détail.

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Les conseils de Julien Hérault pour investir mieux Dans une émission diffusée sur YouTube, Julien Hérault, conseiller indépendant en agroéquipements, a expliqué les étapes pour bien raisonner avant d’investir dans un matériel. Premier élément : connaître le coût de revient total. Pour cela, additionner les coûts d’investissement, de financement, d’entretien, de consommation, de maintenance, d’assurance et de remisage est nécessaire. Sans oublier de prendre en compte le coût des pneus dès l’investissement, car selon la durée de vie de l’engin sur l’exploitation ou l’entreprise, la facture peut vite grimper.

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Première française pour la herse rotative Isobus de Maschio Gaspardo ! Dans sa vidéo du 16 avril, Loagri prend la direction d’un chantier de semis de tournesol en Indre-et-Loire. Particularité : la herse rotative est le premier exemplaire de la gamme Maschio Gapardo à travailler sur le sol français. Bénéficiant de l’Isobus, l’outil affiche le couple de chaque boîtier et leur température. Une carte topographique peut être intégrée pour adapter la profondeur de travail en continu sans quitter le siège du tracteur. Confort utilisateur garanti ! Découvrez la herse au travail.

LOAGRI

THIERRY BAILLET

➜ À VOIR SUR TERRE-NET.FR Un profil pour regarder son sol en face En mars dernier, Christophe Frebourg s’est rendu chez Jean-Christophe Leicher, agriculteur à Bosroumois, dans l’Eure, pour analyser son sol en profondeur grâce à un profil. Depuis 2011, l’exploitant a engagé sa transition vers l’agriculture dite de conservation des sols. Et plus récemment, il a converti une partie de sa ferme en culture biologique. D’après l’expert, « mieux connaître son capital sol, c’est la base pour limiter l’utilisation d’intrants et optimiser les ressources ».

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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS En photos

JCB : la nouvelle iCon en matière de technologie

JCB

JCB ajoute de la technologie à bord de ses tracteurs Fastrac 4000 et 8000 avec son nouveau système de contrôle iCon. Fini le tableau de bord, place à l’écran de 7 pouces pour libérer la visibilité vers l’avant. L’opérateur peut configurer jusqu’à 50 profils et ainsi personnaliser à souhait son environnement. L’agriculture de précision et la compatibilité Isobus s’installent également.

AGRICULTURE 4.0

Poursuivre la digitalisation pour surmonter les défis de la filière

DURO

Vente en ligne, électronique embarquée, modernisation des usines… le matériel agricole n’en a pas terminé avec la digitalisation. Qu’il s’agisse de préserver l’environnement, surmonter la pénurie de main-d’œuvre, améliorer les performances des outils ou encore faire face à la demande croissante, les marques s’adaptent et les ventes atteignent des records.

Duro : un prototype d’incorporateur-bineur codéveloppé avec UniLaSalle Quatre élèves de l’école d’ingénieurs agronomes de Beauvais ont planché avec Duro sur un projet de bineuse capable d’incorporer de l’engrais organique sur la culture du maïs en un seul passage.

AMAZONE

Amazone : nouveau record de chiffre d’affaires

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Amazone voit son chiffre d’affaires en nette augmentation pour la deuxième année consécutive. Après une hausse de 15 % en 2020, il enregistre une progression de 22 % en 2021. Le groupe familial atteint donc un nouveau record avec 655 M€, contre 537 en 2020.


Claas : 40 M€ pour développer l’usine de Bad Saulgau

CLAAS

CNH INDUSTRIAL

Afin d’absorber la demande croissante et de faire face au succès commercial de ses becs Orbis, l’Allemand Claas investit près de 40 M€ sur son site de Bad Saulgau (Bade-Wurtemberg). Ce qui signe également la fin de la fabrication des remorques autochargeuses Cargos.

Via la plateforme de vente en ligne CNHIStore, les agriculteurs peuvent désormais acheter leurs pièces détachées depuis leur smartphone sans avoir à se déplacer chez le concessionnaire. Gain de temps à la commande et opportunités commerciales supplémentaires au rendez-vous, selon le groupe.

Polyvalence, multiples combinaisons de travail… l’évolution du semoir Terrasem de Pöttinger le rend capable de gérer jusqu’à trois produits (semences, engrais, microgranulés) en un seul passage. Le tout en garantissant la régularité du semis pour une implantation optimale limitant le développement des adventices.

PÖTTINGER

Pöttinger : trois produits en un passage avec le Terrasem

HERCULANO

MyCNHIStore : acheter en ligne ses pièces Case IH, New Holland et Steyr

Agripartner : distribution des bennes portugaises Herculano Agripartner importe la gamme de bennes agricoles HMB du Portugais Herculano. Les modèles sont disponibles en 14, 16, 18 et 24 t de capacité. La caisse semi-conique étanche mesure 5,6 à 8 m de longueur et 1,5 m de hauteur. Le fond de 5 mm d’épaisseur garantit sa robustesse et permet de recevoir des rehausses acier (pleines ou grillagées) pour doper le gabarit à 41 m³ sur la version la plus lourde.

Le fabricant français Hardi promet de révolutionner la pulvérisation agricole grâce à sa buse Nanodrift faisant chuter de 90 % la dérive de la bouillie quelle que soit la marque du pulvérisateur. Capable de travailler entre 1 et 6 bar, la buse devrait en outre faire preuve d’une plus grande polyvalence.

HARDI

Hardi : fini la dérive, grâce aux buses Nanodrift ?

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Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Et chez vous, quelle part de blé tendre engagée sur les marchés à terme ? Selon un récent sondage en ligne, presque 60 % des agriculteurs ont déjà engagé une partie de la récolte 2022 de blé tendre sur les marchés à terme. Qu’en est-il des lecteurs de Terre-net ? Matthieu Deffontaines : « J’ai déjà engagé une partie de ma récolte 2022 de blé tendre sur les marchés à terme pour me garantir un prix mini. Mais j’ai des options sur la totalité des engagements. »

Yohann Flosse :

avant les charges, si encore elles baissent… »

Romain Godart : « Vu le contexte, ce serait intéressant de savoir à quel moment les agri ont engagé la récolte 2022… »

« Encore faudra-t-il déboucler au bon moment. »

Sindy Thomas :

Matthieu Deffontaines :

Raphaël Davenne :

« Oui, mais si t’as rien vendu et que ça décroche, tu pourras te dire que t’as été c… de ne pas te couvrir avec un cours blé rémunérateur qui assure de dormir tranquille. L’an dernier, j’ai réalisé mes premières ventes à 184 €/t, avec un débouclage de l’option la semaine dernière à 207 € ! C’est pas trop mal pour une stratégie à l’inverse du poker, qui me permet de faire vivre ma famille même si les marchés céréaliers s’écroulent (ce à quoi je ne crois pas actuellement). Des options prises tôt sont abordables, contrairement à ce qui se pratique en ce moment. »

« Au mauvais moment, trop tôt. »

Titi Sosso :

Joran Pethe :

« Ce sont les prix de 2021 ?? »

« Apparemment, beaucoup d’agri se sont engagés autour de 250 €/t. »

Calos Decamps : « Avec ou sans engrais ? »

No : « Comment voulez-vous ne pas engager une partie de vos récoltes avec l’explosion des charges actuelle ? Les prix des céréales baisseront certainement 44 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2022

« C’était en décembre. »

« Tant que les grains ne sont pas dans la benne, je n’engage rien » JEAN-PHILIPPE CHALUMEAU

Julien Dris : « Tout dépend à combien ils ont bloqué le prix. »

Maxens : « OK [pour engager une partie du blé sur les marchés à terme], mais la question est quand ? En septembre ou en octobre, quand les cours étaient aux alentours de 200 €/t ? Ou en févriermars ? Cela change tout… Et n’oublions

pas 2016, très beau jusqu’à début juillet, puis finalement plus grand-chose à vendre, alors ceux qui s’étaient engagés avant la moisson… »

Jean-Philippe Chalumeau : « Tant que les grains ne sont pas dans la benne, je n’engage rien. »

Popeye : « Avec les sautes d’humeur du climat, il est hasardeux de vendre du blé “virtuel”. C’est bien, on peut considérer que 60 % des producteurs de céréales sont optimistes… ou bien assurés ! L’agriculture n’est pas un casino où on peut parier sur des rendements hypothétiques et des qualités aléatoires dépendantes de la météo !! Stockez vos récoltes et spéculez avec du réel à la place de vos coops, c’est plus prudent. »

Nono75 : « Assurés oui, mais si je vends à 200 €/t à l’automne, j’assure à 200 €/t, logique. Aujourd’hui, le blé en vaut 340 et si je suis grêlé, mon assurance remboursera sur la base de 200 €/t. Et pour les 140 €/t que je dois à l’OS, je fais quoi ? Pour ce qui est de stocker le physique, je suis OK à 200 %… même pour 10 jours ! »

Mark Drouard : « Si, comme le dit le sondage surTerrenet, 60 % des agriculteurs ont déjà des engagements sur les marchés à terme pour la récolte 2022 de blé tendre, cela signifie que 40 % des autres n’ont pas besoin de trésorerie et en auront encore moins besoin. » ■


Par LAURE SAUVAGE lsauvage@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage ENGRAIS AZOTÉS

Vers une stabilisation du marché de l’urée ? Début mai, le cours de l’urée a entamé sa décrue, après avoir tenu un niveau très haut depuis mars. Mais la reprise de la demande européenne et la faiblesse de la parité euro/dollar pourraient tendre à nouveau le marché. Les suites du récent appel d’offres de l’Inde sont observées avec attention, et pourraient mener, selon certains analystes, à une stabilisation du marché mondial de l’urée.

L

L’appel d’offres indien en faveur d’une stabilisation… ou d’une baisse des prix L’Inde est, de son côté, revenue aux achats, pour un volume indicatif de 1,5 million de tonnes d’urée qui devront être expédiées avant le 5 juillet. Les marchés mondiaux étaient

Les cours de l’urée et de l’ammonitrate étaient en baisse début mai

Après la forte hausse du mois de mars, le prix des engrais azotés a repris le chemin de la décrue en mai, mais pour combien de temps ?

ADOBE STOCK

e 11 mai, le conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer est revenu sur le prix des engrais azotés du mois d’avril. Le prix de l’a mmoniac, nécessaire à leur fabrication, a augmenté tout au long du mois, en lien direct avec la hausse du prix du gaz naturel, « poussée par les problèmes d’approvisionnement liés au conflit russo-ukrainien », rappelle Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer. De fait, la Russie a cessé de fournir la Bulgarie et la Pologne en gaz, « tirant les prix jusqu’à fin avril ». Le cours de l’urée a évolué de façon variable selon les origines : légèrement en baisse pour les États-Unis, en hausse dans d’autres régions. Marc Zribi pointe les incertitudes d’approvisionnement toujours d’actualité à cause de la guerre, et le bas niveau de la demande. Le surplus d’engrais à base d’urée en Inde a aussi fait pression sur les prix. Quant aux prix des engrais potassiques et phosphatés, ils sont restés stables en avril après une forte hausse, et « le phosphate d’ammonium est en baisse, mais encore à des niveaux élevés ». Avec une demande toujours en retrait, des surplus d’offre au Moyen-Orient et au Maghreb, et la reprise de la production en Europe, les cours de l’urée et de l’ammonitrate étaient en baisse début mai, relève Marius Garrigue sur Terrenet. Mais plusieurs éléments jouent en faveur d’un rebond des prix, selon l’expert : la demande semble reprendre en Europe et notamment en France. La parité euro/dollar très basse, quant à elle, « entraîne une hausse mécanique des coûts d’importation » et risque de pousser les prix à la hausse.

depuis plusieurs semaines suspendus à cet appel d’offres pour trouver une direction, aucun autre marché majeur n’achetant activement. Toujours le 11 mai, l’a ppel d’offres indien s’est clôturé et « un peu moins de 3 millions de tonnes auraient été proposées, relève sur Twitter Josh Linville, spécialiste du marché des engrais pour le groupe StoneX. Les résultats seront importants pour donner le ton, alors que l’hémisphère nord entre dans l’été. » Les prix les plus bas atteignent 716,50 $/t C&F (coût et fret) sur la côte ouest de l’Inde et 721,30 $/t sur la côte est. Des prix « supérieurs aux attentes, mais qui restent en forte baisse par rapport aux niveaux observés il y a un mois », note Deepika Thapliyal, journaliste et analyste chez ICIS (Independent Commodity Intelligence Services). Selon elle, le marché pourrait néanmoins se stabiliser après l’a chat indien, « mais certains [analystes] n’en sont pas certains, vu la faible demande ailleurs dans le monde », qui pourrait conduire à une poursuite de la baisse des prix. ■ MAI-JUIN 2022 /

Le Magazine / 45


Par AMÉLIE BACHELET abachelet@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? SÉCHERESSE

33 % de déficit pluviométrique depuis janvier, un chiffre qui pourrait encore se creuser Avril est le quatrième mois consécutif déficitaire en termes de pluviométrie en France. Une situation qui se dégrade côté sécheresse et qui inquiète. MeteoNews prévoit un mois de juin assez classique question températures et précipitations. Juillet pourrait être plus humide et frais au nord de la Loire, davantage de saison au sud.

E

n moyenne nationale, la France a reçu 46 mm de précipitations au cours du mois d’avril, pour une normale (19912020) de 61 mm. Le déficit frôle donc les 25 %. Un chiffre raisonnablement bas, mais qui s’ajoute aux relativement petits chiffres des trois mois précédents. Janvier a en effet reçu 39 mm pour une normale de 68 mm (43 % de déficit), février 36 mm pour une normale de 55 mm (35 % de déficit) et mars 38 mm pour une normale de 54 mm (30 % de déficit). Le cumul de ces quatre premiers mois de l’année est donc de 159 mm pour une normale de 237 mm, soit 33 % de déficit. Il faut remonter vingt-cinq ans en arrière, au début de 1997, pour trouver au moins un équivalent avec un chiffre d’ailleurs encore plus faible : 137 mm.

Depuis 1946, seules trois années ont connu un temps plus sec que 2022 sur la période janvier-avril

ADOBE STOCK

Un automne et un hiver secs Depuis 1946, seules trois années ont connu un temps plus sec que 2022 sur la période janvier-avril : 1997 (137 mm), 1949 (119 mm)

Le cumul de ces quatre premiers mois de 2022 est de 159 mm pour une normale de 237 mm, soit 33 % de déficit. Il faut remonter au début de 1997 pour trouver un équivalent, avec seulement 137 mm.

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et l’année record 1953 (117 mm seulement). Pour mémoire, 1976 comptabilise un chiffre très légèrement supérieur à 2022 avec 162 mm. La situation n’est donc pas exceptionnelle, mais remarquable. D’autant que ce déficit fait suite à un automne 2021 assez sec (198 mm pour une normale de 233 mm, déficit de 15 %). À part au mois de décembre qui fût bien arrosé, la période de recharge des nappes phréatiques (octobre à mars) a donc été anormalement sèche : 389 mm au lieu des 482 mm habituels, soit 19 % de déficit. Bien que faible, ce chiffre n’est pas exceptionnel non plus, avec huit périodes octobreavril plus sèches que cette année, le record appartenant à celle d’octobre 1948 à avril 1949 avec seulement 258 mm. D’après les tendances saisonnières, la sécheresse devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’été, plus particulièrement au sud de la Loire. Pour rappel, ce type de tendance n’est fiable qu’à 63 %, ce qui laisse pour espoir d’être plutôt situé dans la marge d’erreur… Le mois de juin s’annonce plutôt classique, alternant le chaud et le frais à peu près équitablement, avec un léger avantage probable pour la chaleur. Les régions méridionales devraient ainsi connaître un mois plutôt chaud, tandis que les valeurs se montreront de plus en plus de saison en direction du nord de l’Hexagone. Peu d’écarts attendus côté précipitations avec des chiffres à peu près de saison, peut-être légèrement déficitaires vers les Pyrénées, et excédentaires du Jura aux Savoie. Enfin, l’ensoleillement pourrait lui aussi rester à peu près dans les clous sur la plupart des régions. En juillet, les basses pressions britanniques devraient apporter du temps humide et frais au nord de la Loire, peu ensoleillé également. Les pics de chaleur s’annoncent modérés et assez rares sur ces régions. Au contraire, le pourtour méditerranéen devrait s’en tirer avec un temps sec, ensoleillé et normalement chaud. Entre les deux, des Pyrénées à l’Alsace jusqu’aux Alpes : conditions météo de saison alternant chaud et frais, orages et belles journées ensoleillées. ■

Le Magazine / MAI-JUIN 2022


Différents dans nos choix, unis par notre passion POUR DES CHOIX VARIÉTAUX INNOVANTS, VOUS POUVEZ COMPTER SUR LA FILIÈRE SEMENCES

ÉCHANGER POUR MIEUX ANTICIPER Pour s’adapter aux nouveaux enjeux, la filière s’appuie sur l’interprofession, lieu de dialogue permanent. De plus, chaque année la section céréales à paille & protéagineux de SEMAE s’appuie sur vous ! Avec son baromètre La Création Variétale & Vous initié cette année, les agriculteurs peuvent mieux se situer par rapport à l’utilisation du progrès variétal sur leur exploitation. Et cela nous aide à mieux comprendre leurs préoccupations pour y répondre précisément.

JEUDI 07

E N EN LIGN sur NSCRIPTIO 31 mars 2022

ALEXAN

k-SEMAE

semae.fr CONTACT audrey.alexandre@ 33 86 74 DRE - 01 42

Nanterre 824

574 941 - ©Shutterstoc

léty é

Conseil - R.C.S.

e niversitair de Charléty Gentilly

Avec la participation exceptionnelle de Jean Cordier, Professeur émérite en économie à AgroCampus Ouest - Rennes. Ingénieur agronome et économiste, son domaine de prédilection concerne les marchés de matières premières et la gestion du risque sur ces marchés.

Grand Témoin

ACCUEIL DES PARTICIPANTS

DISCOURS D’INTRODUCTION Par M. Thierry MOMONT, Président de la section Céréales à Paille et Protéagineux SEMAE

9h00

d’hectares

1

Agriculteur

agriculteurs utilisateurs

5 Commercialisation

distributeurs de semences

Semenc

Baromètre « la création variétale & vous »

AD’VERT

bertin

230 mille

7,9 millions

80

Création variétale

760

nouvelles variétés variétés inscrites au par an catalogue

2 22

930

AVRIL 2022

RE 2022 TRE FILIÈ Protéagineux RENCON s à paille et es Céréale

avant le fr/rencontre2022 www.semae.

S’ORGANISER POUR RÉPONDRE À TOUS LES BESOINS DES AGRICULTEURS Tous les acteurs de la filière forment les maillons d’une chaîne qui va de la création des variétés à l’utilisation des productions végétales qui en sont issues. Elle est structurée autour de l’agriculteur, qui impulse un processus de création variétale pour atteindre ses objectifs et assurer ses débouchés.

INTERVENTION DE SÉBASTIEN ABIS ET TABLE RONDE

COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES & IMPACTS SEMENCES Le blé est une matière première dont les cours évoluent sur un marché mondial, sensible 10h15 à de nombreux paramètres climatiques et géopolitiques. Quels sont ces principaux facteurs et comment impactent-ils les cours ? Ces fluctuations de prix du blé impactent-ils le secteur de la production de semences ? Comment la filière peut-elle réagir ? Quels impacts de la situation Ukraine/Russie ?

entreprises de sélection

4 Process industriel

Multiplication

3

TABLE RONDE

NOUVEAUX USAGES & NOUVEAUX MARCHÉS TABLE RONDE

VARENNE DE l’EAU & CHANGEMENT CLIMATIQUE 9h20

Le Varenne de l’eau et du changement climatique lancé en 2021 atteste de la volonté des pouvoirs publics de faire évoluer les pratiques agricoles. Face aux évolutions réglementaires, comment la filière s’est mobilisée et quels sont ses apports dans la lutte contre le changement climatique ?

11h30

12h10

Les pratiques agronomiques évoluent pour répondre aux nouveaux enjeux agricoles et attentes sociétales : développement des couverts, des intercultures, de la méthanisation ou apparition de nouveaux enjeux comme la captation du carbone. Comment la filière peut s’adapter à ces nouveaux usages et répondre à la demande de ces nouveaux marchés ?

DISCOURS DE CLÔTURE & DÉJEUNER

VOTRE INVITATION POUR LE JEUDI 7 AVRIL 2022 À LA MAISON DU SPORT FRANCAIS 1 av. Pierre de Coubertin - PARIS

Retrouvez l’ensemble des intervenants sur www.semae.fr/rencontre2022

Rencontre Filière Semences Céréales à paille et Protéagineux

SE DONNER LES MOYENS D’INNOVER Imaginer des solutions, c’est bien. Les financer, pour qu’elles voient le jour, c’est mieux. C’est chose faite à travers la Contribution recherche : un accord interprofessionnel qui permet de sécuriser les moyens de financement de l’innovation variétale en France. Cet accord contribue au financement des programmes de recherche des obtenteurs. Il alimente aussi le Fonds de Soutien à l’Obtention Végétale (FSOV) pour le financement de programmes collaboratifs.

100

établissements producteurs de semences Plus de

5 millions de qtx

de semences triés et ensachés par an

550 mille tonnes

de semences récoltées par an

140 mille hectares

pour la multiplication de semences

6 200

agriculteurs multiplicateurs

PLUS D’INFORMATIONS SUR CREATION-VARIETALE.FR

AD’VERT Conseil - R.C.S. Nanterre 824 574 941 - Publi-information - ©Shutterstock - ©SEMAE - Paul Dutronc

ENSEMBLE POUR BÂTIR L’AVENIR Changements climatiques, nouvelles attentes sociétales, nouvelles pratiques agricoles : les défis à relever dans les prochaines années sont nombreux. La filière semence se mobilise pour bâtir avec vous, une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Et nous pensons que la solution passera par la création variétale !


Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Shopping STOCKAGE

GrainSense Oy lance son analyseur pour lire en temps réel la qualité des grains, idéal pour surveiller en direct l’évolution des produits stockés. Le système suit et examine la qualité des récoltes, critère décisif en matière de commercialisation. Les données sur les taux de protéines et d’humidité ou encore le niveau de grains verts et brisés constituent autant d’informations qui permettent aux agriculteurs

de prendre les bonnes décisions. L’appareil étudie le flux de grains en circulation, sur la moissonneuse-batteuse, par exemple, au silo ou sur les séchoirs. Les données recueillies sont stockées dans une base via le GrainSense Cloud, ce qui permet de les consulter et de les suivre en temps réel. Depuis son lancement en 2017, plus de 1 500 équipements ont été commercialisés.

AGRICULTURE CONNECTÉE

TRACTEUR SAME

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VIRTUS ACCÈDE AU STAGE V ET GARDE SA POLYVALENCE Same fait passer sa gamme de tracteurs Virtus au Stage V. Question puissance, le moteur fournit entre 116 et 143 ch, et bénéficie d’un dispositif de dépollution constitué d’un filtre à particules passif ainsi que de la technologie SCR pour se conformer à la norme d’émission. Le 4-cylindres FARMotion 45 est équipé de la pompe Common Rail injectant le carburant à 2 000 bar, et d’un ventilateur eVisco. Sur les modèles 125 et 135, le turbocompresseur à géométrie variable est piloté électroniquement. La puissance maximale est délivrée à 2 000 tr/ min et sur la version la plus puissante, le couple maximal est de 576 Nm. Deux transmissions sont disponibles : la boîte de vitesses principale à cinq rapports avec deux gammes, un inverseur hydraulique et la fonction Stop&Go, plus un groupe Powershift à deux ou trois rapports, soit 60 vitesses avant et arrière, ou bien la transmission RVshift avec APS (Automatic Powershift), la version full-Powershift « maison », avec 20 vitesses avant et 16 arrière, sélectionnées en continu.

GÜTTLER

Le rouleau Mediana disponible jusqu’à 9 m

GÜTTLER

WYLD NETWORKS

LES CAPTEURS SATELLITES WYLD NETWORKS SE CONNECTENT PARTOUT DANS LE MONDE Fini les problèmes de réseaux ! La société Wyld Networks vient d’annoncer la disponibilité de ses capteurs satellites de faible puissance permettant aux engins agricoles de se connecter où qu’ils soient dans le monde, même dans les zones les plus reculées où il n’y a pas de couverture alternative. En partenariat avec Eutelsat, les dispositifs Wyld transfèrent les données vers les réseaux terrestres ou des satellites en orbite basse (LEO). La couverture, mondiale et à 100 %, en fait un système idéal même en zones reculées pour les mesures des niveaux d’humidité du sol, le suivi du bétail et la surveillance des changements de température afin d’ajuster l’irrigation. Disponibilité annoncée : second semestre 2022. Le terminal Wyld Connect se connecte directement aux capteurs agricoles existants, alors que les petits modules sont intégrés directement aux capteurs IoT. Les données sont transmises par l’intermédiaire de la plateforme Fusion, basée sur le cloud. Enregistrement, configuration, authentification et gestion à distance des capteurs IoT… tout est opérable grâce à ce dispositif.

GRAINSENSE OY

GrainSense analyse les grains en temps réel

48 /

Le rouleau Mediana, outil polyvalent au catalogue Güttler, sert à préparer le lit de semences ou à rouler les parcelles de blé d’hiver ou les prairies. Ce rouleau prismatique moyennement lourd est constitué de paires de voiles de deux diamètres : 33 et 38 cm. 305 pointes/m² reproduisent l’effet du piétinement de moutons. Côté largeur de travail, des versions à châssis fixe de 1 à 3 m ou à châssis repliable en mode pendulaire 3D de 4 à 9 m existent. L’outil est clairement destiné à être utilisé

Le Magazine / MAI-JUIN 2022

au printemps pour : travailler le sol (briser la croûte afin d’aérer et de favoriser l’échange gazeux, ce qui réchauffe le sol plus rapidement), préparer le lit de semences (améliorer le contact terre-graine et la capillarité ; la terre fine se retrouve en dessous et les mottes au-dessus), blesser le rhizome sur prairies et blés d’hiver, et favoriser son tallage en stimulant la germination, et enfin, lutter contre la pyrale du maïs (décomposition rapide des chaumes due au passage de l’outil).


Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Textos

➜ Élisabeth Borne : l’écologie sera l’un de ses plus gros chantiers Fraîchement nommée Premier ministre, Élisabeth Borne doit s’atteler à plusieurs

gros dossiers, dont la planification écologique. « Il faut agir plus vite et plus fort, et nous pourrons le faire en associant davantage les forces vives de nos territoires. C’est tout le sens de la nouvelle méthode voulue par le président de la République », a-t-elle indiqué, alors qu’Emmanuel Macron a souvent été critiqué pour sa propension à décider sans concertation avec les parties prenantes et les corps intermédiaires. ➜ Origine des produits : la douane mobilisée pour soutenir le Made in France Depuis début mai, le nouveau Service de l’origine et du Made in France (Somif) des douanes, situé à ClermontFerrand (Puy-de-Dôme), est déjà en plein travail. Sur le bureau de Fleur Dubrulle, agent du service, le dossier d’un producteur de pâte à tartiner est ainsi en suspens, le temps de vérifier d’où viennent les noisettes utilisées. « Je me demande s’il n’a pas confondu origine et provenance. La provenance est un terme plutôt logistique

qui indique d’où arrive le produit, tandis que l’origine est relative au lieu de production des noisettes », explique-t-elle. ➜ Glyphosate : report d’une étudeclé pour prolonger ou non son usage Bruxelles s’est dit « profondément inquiet » du report à juillet 2023 d’une étude cruciale sur les effets du glyphosate, devant servir de base à sa décision de prolonger ou non l’autorisation dans l’UE de cet herbicide controversé, qui court actuellement jusqu’à mi-décembre. ➜ Semis de printemps : des assolements en faveur du tournesol et du soja Dans ses dernières estimations, le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, note la forte hausse des surfaces d’oléagineux pour la campagne 2021-2022 : + 8,5 % pour le tournesol, + 3,9 % pour le soja et + 18,4 % pour le colza. La sole céréales est plutôt en repli, en particulier celle du maïs grain (- 5,9 %).

Nouveau

Toute l’actualité chaude des marchés des grains ! Marius Garrigue analyse l’actualité des marchés et répond à vos questions.

Le Market Live c’est :  Des cartes et des graphiques clairs  Des contenus à forte valeur ajoutée  Un espace d’échanges dédié aux tendances marchés. Rendez-vous vite sur

www.lemarketlive.fr MAI-JUIN 2022 /

Le Magazine / 49

ABONNEMENT TERRE-NET

➜ La route des moissons 2022 : des autocollants pour communiquer sur vos bennes ! L’opération « La route des moissons » est lancée pour 2022 ! Agriculteurs, coopératives et négoces peuvent commander dès à présent – et gratuitement – leurs autocollants auprès de l’interprofession Intercéréales. À poser sur les remorques le temps des récoltes, ils indiquent combien de baguettes, de paquets de pâtes, de verres de bière, etc. produisent les grains qu’elles contiennent. Un moyen simple et efficace de communiquer auprès du grand public.


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Le Magazine / 51


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Éclairage: vers une stabilisation du marché de l’urée?

2min
page 45

Et chez vous, quelle part de blé tendre engagée sur les marchés à terme?

3min
page 44

TEMPS FORT

11min
pages 32-37

Bon à savoir

4min
pages 6-7

Agenda

5min
pages 8-9

Mener la vie dure aux limaces grâce aux billes biocomposants

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pages 20-21

Décryptage: les impacts de la guerre en Ukraine sur le secteur agricole

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pages 10-11

L’agrivoltaïsme, un enjeu au cœur des objectifs énergétiques

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pages 38-39

En photos: poursuivre la digitalisation pour surmonter les défis de la filière

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pages 42-43
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