Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr
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Les espaces artificialisés, bâtis ou non, représentent désormais plus de 5 millions d’hectares en France.
ARTIFICIALISATION DES TERRES
7,7 % de surfaces agricoles en moins depuis 1982 En France métropolitaine, les sols agricoles recouvrent 52 % des surfaces. Mais ils ont perdu pas moins de 2,4 millions d’hectares depuis 1982 ! En parallèle, les sols artificialisés ont progressé, passant de 2,9 à 5 millions d’hectares entre 1982 et 2018, en lien avec une augmentation importante de l’habitat individuel.
E
n 2018, le territoire de la France métropolitaine était recouvert à 52 % par les surfaces agricoles, à 39 % par les surfaces naturelles et à 9 % par des sols artificialisés, indique la dernière étude Teruti, réalisée chaque année par le service statistiques du ministère de l’Agriculture. Les terres agricoles occupent 28,5 millions d’hectares, soit 45 % du territoire français, dont deux tiers de surfaces cultivées et un tiers en herbe pour les pâtures. Les espaces naturels, eux, représentent 39 % des surfaces de France métropolitaine. Les surfaces artificialisées incluent quant à elles des surfaces imperméables (bâtiments, places, routes, parkings) et des surfaces perméables (jardins, pelouses, parcs ou terrains de sport, voies ferrées, chantiers…). L’enquête, qui porte sur les données de 1982 à 2018, montre une diminution des surfaces agricoles. Ce sont 2,4 millions d’hectares qui ont été perdus en quarante ans, soit 7,7 % de terres agricoles en moins. Sur cette période, les surfaces consacrées aux 48 /
Le Magazine / MAI-JUIN 2021
grandes cultures annuelles ont augmenté de 2,6 millions d’hectares, sans pour autant compenser la perte des surfaces toujours en herbe (-2,3 millions d’hectares), des jachères et prairies temporaires (-2,1 millions d’hectares), des vignes et vergers (-400 000 ha), et des sols agricoles annexes (-200 000 ha de chemins, cours de fermes, etc.). 65 900 ha de moins par an Chaque année, depuis 1982, près de 66 000 ha de terres agricoles ont ainsi disparu en moyenne (-0,2 %). Cette hémorragie est plus ou moins prononcée selon les périodes : -119 000 ha/an entre 1991 et 1995, en lien avec la réforme de la Pac de 1992 qui a conditionné la distribution des aides au respect du gel d’une partie des terres. La tendance est ensuite moins prononcée jusqu’en 2005 (-60 000 ha/an), puis reprend entre 2006 et 2009 (-85 000 ha/an), avant de ralentir à nouveau avec -52 000 ha/an depuis 2009. Les espaces artificialisés ont, de leur côté, crû de 72 % en quarante ans, passant de
2,9 millions d’hectares à 5 millions d’hectares entre 1982 et 2018. Ce sont surtout les sols artificialisés non bâtis qui progressent sur la période avec, en 2018, 2,2 millions d’hectares (+ 52 %) de sols revêtus ou stabilisés et 1,9 million d’hectares (+ 71 %) de surfaces perméables. Les sols bâtis représentent de leur côté quelque 850 000 ha, soit 17 % des sols artificialisés et 1,5 % de la superficie de la France métropolitaine. Avec l’augmentation de la population et les changements de mode de vie familiale, cette tendance s’explique en premier lieu par l’essor de l’habitat individuel, ainsi que par l’extension du réseau routier. Mais cette artificialisation des sols est trois fois plus rapide que la hausse de la population : entre 2007 et 2017, la population de la France métropolitaine s’est accrue de 4,4 %, tandis que la surface artificialisée a augmenté de 13,9 %. ■ Pour en savoir davantage, accédez en réalité augmentée depuis cette page à un article complet et à des cartes détaillées sur ce sujet.