Terre-net Le Magazine N°92

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N° 92 - MAI-JUIN 2021 - 7 €

CÉRÉALES À PAILLE

Des semences actrices de la santé des cultures nt ine contie Ce magaz ugmentée té a de la réali

Éolien : moisson de vent

PRÉPARATION DU SOL

DÉSHERBAGE DU COLZA

Travaux superficiels en vogue Le post-levée plébiscité

ISSN 2112-6690

DÉCRYPTAGE


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ÉDITO

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

Les semences font germer l’espoir

À

l’origine de toute production agro-alimentaire, la semence conditionne l’ensemble de l’économie liée à ce secteur d’activité. Au cours des soixante-dix dernières années, le défi engendré par le triplement de la population mondiale a conduit, par nécessité, à couvrir les besoins primaires en intensifiant les productions agricoles et en privilégiant le rendement comme critère de sélection. Peu à peu, de nouveaux objectifs se sont greffés à cette ligne directrice, tels que l’amélioration de la qualité des récoltes pour répondre aux contraintes industrielles des transformateurs et, plus récemment, le respect de l’environnement ou encore l’adaptation aux changements climatiques. La recherche s’emploie à tenir compte de cette nouvelle donne pour aider les cultures à traverser le cycle de production sans trop d’encombres. Ainsi, comme l’illustre le dossier de ce numéro, l’effort de sélection ne porte plus seulement sur des critères de productivité, de résistance aux maladies ou aux parasites, mais vise à fournir des semences adaptées aux sols et aux climats, moins sensibles aux stress hydriques ou plus tolérantes à un déficit de fertilisation. Porteurs d’espoir pour les agriculteurs, ces travaux au long cours requièrent d’énormes efforts conduisant les secteurs privé et public à nouer des partenariats pour mutualiser leurs moyens de recherche. Les enjeux sont de taille : intérêts économiques, maintien de la sécurité alimentaire mais aussi réduction de l’impact des productions végétales sur l’environnement. Avec en toile de fond : la souveraineté alimentaire, une priorité stratégique dont le socle n’est autre que… la semence. Bonne lecture !

SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER

Responsable du contrôle de gestion : Céline CASSAGNE Administration/comptabilité : Valérie MARTIN Comptable général : Maxime LAPERCHE Tél. : 03 44 06 68 66

MÉDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 92 – mai-juin 2021 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 70 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Adobe Stock/L.Tiffay/Création L. Tiffay, A. Dufumier/Lemken/L. Benoît Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,005 kg/t Éthique1

Éthique2

Remise des certificats d'envois postaux

Pas de publi-information dissimulée

Annonceurs & Agences

Lecteurs

MAI-JUIN 2021 /

Le Magazine / 3


SOMMAIRE

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

N° 92 - MAI-JUIN 2021 - 7 €

CÉRÉALES À PAILLE

Des semences actrices de la santé des cultures t ne contien Ce magazi augmentée de la réalité

DÉCRYPTAGE

PRÉPARATION DU SOL

P. 6 Adoptez la réalité augmentée !

DÉSHERBAGE DU COLZA

Travaux superficiels en vogue Le post-levée plébiscité

Mode d’emploi

ISSN 2112-6690

Éolien : moisson de vent

Mode d’emploi 6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Décryptage : cette France qui moissonne du vent

10

TENEZ-VOUS PRÊT

de la terre avant tout

14 TEMPS FORT

Préparation du sol : les interventions superficielles ont la cote 20 Anti-limaces : passer le cap de la nouvelle réglementation

20

DOSSIER

22 Céréales à paille : des semences

actrices de la santé des cultures

22 DE SANGOSSE

12 Terre-net Le Magazine : la passion

14 PÖTTINGER

6 Adoptez la réalité augmentée !

A. DUFUMIER

REPÈRES

32

ADOBE STOCK/L. TIFFAY/CRÉATION L. TIFFAY

N° 92 mai-juin 2021

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

TERRE-NET MÉDIA

32 Essai du tracteur Case IH Magnum

380 Rowtrac

34 TEMPS FORT

Désherbage : interventions à vue en post-levée plébiscitées

34 40

BRÈVES DES CHAMPS

40 En photos : Sima Awards 2021,

la part belle aux cultures

42 Aides Pac : l’attribution des soutiens

européens en débat

L. BENOÎT

de conscience ?

44 Nouvelle Pac : des orientations

loin du consensus

45 Vu sur le web 46 Shopping 48 Artificialisation : - 7,7 % de surfaces

ZÜRN HARVESTING

43 Aides Pac : le temps de l’examen

48

43

agricoles en 40 ans

ANNONCES D'OCCASION

Est joint à ce numéro un encart national Agrilead.

4/

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

ADOBE STOCK

de seconde main

ADOBE STOCK

49 Sélection de matériels


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REPÈRES Bon à savoir

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

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RÉFORME DE LA PAC

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a dévoilé le 21 mai les premières orientations de la future Politique agricole commune. Taux de transfert conservé entre premier et deuxième pilier, maintien du paiement redistributif à 10 %, du budget de l’ICHN, augmentation des aides au bio, doublement des aides aux protéines ou encore création d’une aide couplée maraichage font partie des annonces, et pour Julien Denormandie, ces arbitrages n’ont rien à voir avec l’immobilisme dénoncé par des ONG et la Confédération paysanne (voir article en p. 44). Le plan défini poursuit cinq objectifs : soutenir une production qualitative, accompagner la transition agroécologique, et l’agriculture de demain, sortir des dépendances, et favoriser la création de valeur sur les territoires. Retrouvez davantage d’informations en réalité augmentée. 6/

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

C’est la proportion de Français désireux d’échanger avec des agriculteurs, en les rencontrant sur leurs exploitations, lors d’achats en circuits courts ou via les réseaux sociaux, selon une enquête BVA pour le Crédit Agricole et l’association #Agridemain auprès de 1 209 personnes. Ce sondage, publié mi-mai 2021, met en évidence la méconnaissance des Français vis-à-vis de l’agriculture : un tiers seulement des informations agricoles seraient connues par au moins 30 % des personnes interrogées.

CHANGEMENT CLIMATIQUE

COMMENT SAUVER L’AGRICULTURE ?

ADOBE STOCK

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION

Le ministre a présenté les premiers arbitrages nationaux

Alors que l’évolution climatique marque le début d’une transformation irréversible et d’un changement d’époque dans la vie de notre planète, le secteur agricole est la première victime de cette mutation. Si l’on ne favorise pas l’émergence d’une agriculture à la fois nourricière et positive pour notre environnement, le risque d’une alimentation du futur sans agriculture, portée par les nouvelles biotechnologies alimentaires, n’est pas négligeable, estime le chercheur Bertrand Valiorgue. Plus d’informations en réalité augmentée.



REPÈRES Bon à savoir

AGENDA

MARCHÉS AGRICOLES

Les cours du maïs et du blé au plus haut depuis 8 ans alors qu’un temps trop sec sévit au Brésil et dans le nord de l’Amérique. Naviguant au-dessus des 7 $ le boisseau, les prix du maïs comme du blé sont au plus haut depuis mars 2013. « Il y a aussi beaucoup d’achats sur les prochains contrats de maïs, notamment de la part des Chinois », a par ailleurs noté Dan Cekander de DC Analysis. « Les cours du maïs ont enchaîné une huitième séance dans le vert mercredi soir pour aller chercher sans encombre les 250 €/t ! » confirmait dès début mai Marius Garrigue sur Terre-net.fr. ADOBE STOCK

En mai, les cours des principaux contrats de maïs et de blé ont franchi un palier à Chicago, atteignant leurs plus hauts niveaux depuis huit ans

Pour surveiller au plus près les évolutions des cours des matières premières agricoles, connectez-vous sur Les marchés agricoles de Terre-net.fr.

LA CITATION

On a un besoin absolu de compréhension de la transparence de la marge […] La question centrale, c’est comment on [l’]impose à tous les acteurs […] : franchement j’y suis prêt et je ne serai pas gagnant à tous les coups ! ALEXANDRE BOMPARD, PDG de Carrefour, le 2 juin 2021 lors d’une audition par la Commission des affaires économiques du Sénat.

Attention ! Certains évènements prévus initialement ont été annulés ou reportés, ou risquent de l’être dans les prochaines semaines en raison de précautions prises pour éviter la propagation de la Covid-19.

15 au 17 juin

15e édition des Culturales, à Bétheny (51) www.lesculturales.com

18 au 20 juin

Journées nationales de l’agriculture, sur toute la France https://journeesagriculture.fr

21 au 25 juin

Congrès mondial sur l’agriculture de conservation, en distanciel 8wcca.org/

Septembre

6e Journées patrimoine sols, sur toute la France www.apad.asso.fr/

1er et 2 septembre

Potato Europe, à Flevoland (Pays-Bas) https://potatoeurope.nl Expobiogaz, à Metz (57) www.expo-biogaz.com

6 au 10 septembre

Congrès mondial de la bio, à Rennes (35) owc.ifoam.bio/2021/fr

7 au 9 septembre

BETTERAVES SUCRIÈRES

COMBINER LES SOLUTIONS DE DÉSHERBAGE Le désherbage mécanique combiné est un des principaux leviers pour réduire le recours aux produits phytosanitaires, tout en garantissant un désherbage satisfaisant. Dans une vidéo,

l’Institut technique de la betterave (ITB) revient sur les différentes solutions possibles. Un panel d’outils de désherbage mécanique de précision est aujourd’hui utilisable par les producteurs de betteraves : bineuse à moulinets, herse étrille, rotoétrille, capables pour certaines de désherber sur le rang et dans l’interrang. Afin de localiser le traitement phyto sur le rang, l’exploitant peut également utiliser une rampe de pulvérisation. Pour éviter les pertes de pieds, différents systèmes de guidage existent. Les robots de désherbage qui commencent à apparaître sur le marché français devraient eux aussi se faire une place pour cette application.

STEKETEE

En réalité augmentée depuis cette page, accédez à une vidéo de l’ITB sur ce thème. 8/

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

Salon Innov-Agri Restart, à Outarville (45) www.innovagri.com

21 au 23 septembre

Salon Tech & Bio, à Bourg-lès-Valence (26) www.tech-n-bio.com

24 au 25 novembre

Rencontres de la fertilisation raisonnée et de l’analyse, à Clermont-Ferrand (63) comifer.asso.fr

7 au 9 décembre

Forum international de la robotique agricole, à Toulouse (31) et en ligne www.fira-agtech.com



Par ALEXIS DUFUMIER redaction@terre-net.fr

REPÈRES Décryptage

A. DUFUMIER

Une éolienne produit en moyenne l’équivalent de la consommation électrique de 800 ménages.

ÉNERGIE ÉOLIENNE

Cette France qui moissonne le vent Composante du plan de transition énergétique pour la France, l’énergie éolienne suscite des objectifs de progression encore ambitieux. Voici quelques points stratégiques de cette filière renouvelable indissociable du foncier agricole.

1

Puissance En 2020, l’énergie éolienne représentait 8,9 % de la production électrique française, selon le Panorama de l’électricité renouvelable publié par RTE1. Au 31 décembre, la France comptait 8 500 éoliennes réparties sur 1 500 parcs, pour une puissance totale de 17,6 GW. Notre pays s’est fixé l’objectif de doubler sa capacité RTE : gestionnaire français du réseau de transport d’électricité.

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10 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

éolienne d’ici 2028. Les développements futurs devraient être assurés pour deux tiers par l’éolien terrestre et pour un tiers par l’éolien off-shore. Les prix de rachat de l’électricité se négocient autour de 60 €/MWh (éolien terrestre) pour les parcs futurs.

bout de pale de 150 à 200 m. Chacune produit en moyenne la consommation électrique de 800 ménages, selon le ministère de la Transition écologique. L’emprise du socle de béton au sol atteint 20 à 30 m de diamètre, sur une profondeur de 2,5 m à 3 m.

2

Développeurs La mise en place d’un projet éolien exige plusieurs étapes. Les développeurs (une cinquantaine

Dimensions Les éoliennes installées actuellement affichent une puissance de 2 à 4 MW et une hauteur

3


4

Attaques « Les projets sont presque systématiquement attaqués en justice. Mais dans 90 % des cas, les requêtes sont infructueuses », selon un chef de projet éolien. En effet, mis à part l’impact visuel, l’éolien a peu de conséquences sur les écosystèmes. L’association nationale Animaux sous tensions alerte, quant à elle, sur le risque pour les élevages de circulation de courants vagabonds et de tensions parasites. Elle milite pour des études géologiques plus poussées.

5

Exploitants Une fois le projet construit (5 principaux fournisseurs d’éolienne actifs en France), le parc est confié en gestion à un prestataire exploitant (17 en France, dont Engie, EDF, Boralex, RES, Valemo, Total, etc.) pour une durée de vie des éoliennes de vingt à trente ans. Celles en fin de vie sont recyclées et le plus souvent renouvelées au même endroit.

6

Finance Il faut compter au total environ 3 M€ par éolienne. Le coût total d’un parc atteint régulièrement les 15 M€. « Les banques financent jusqu’à 80 % d’un projet, sur une durée de vingt ans voire un peu plus », explique Jérôme Jacquemin, du cabinet d’expertise Everoze. Reste malgré tout aux investisseurs à trouver 3 M€ de fonds propres pour un tel parc.

7

Agriculteurs L’éolien terrestre s’appuie beaucoup sur le foncier agricole. « Les propriétaires et exploitants en fermage se partagent des loyers bruts de 3 000 à 4 000 € par an et par MW », indique l’expert. Pourtant, l’essentiel de la valeur échappe aux agriculteurs et aux territoires ruraux. Néanmoins,

CE QU’ILS EN PENSENT

Pascal Chaussec, agriculteur sur 112 ha à Edern (Finistère)

« Partager la valeur entre des acteurs du territoire rural » DR

« Avec 14 membres fondateurs majoritairement agriculteurs et riverains, nous avons pour projet d’installer un parc de six éoliennes sur une ligne de crête à 200 m d’altitude, dans le Finistère. Le projet est très capitalistique et son coût s’élève à 9 M€. Nous y associons des acteurs du territoire rural et nous ouvrirons à terme 20 % du capital aux citoyens et habitants. Nous avons choisi le moyen éolien, car ces installations ne répondent pas aux contraintes des installations classées. La puissance unitaire des éoliennes sera d’environ 0,8 à 1,5 MW, pour une hauteur de 78 m bout de pale. Nous voulons démontrer par l’exemple que l’éolien mérite d’être mis au service des territoires ruraux bien plus qu’il ne l’est actuellement. »

Philippe Pancher, agriculteur sur 140 ha et éleveur de poulets de Loué à Conlie (Sarthe)

« Construire des projets en concertation avec la population » « Je suis installé depuis 1998 en grandes cultures avec un élevage de poulets de Loué dans la Sarthe. Avec la coopérative d’élevage, nous avions le projet depuis les années 2000 de produire autant d’énergie que la filière en consomme. Nous y sommes parvenus en majeure partie grâce aux éoliennes. En 2013, nous avons implanté en cogérance avecTotal-Quadran un premier parc, puis un second en 2019. Je suis directement concerné par le second projet avec deux éoliennes implantées sur des terres que je loue. J’en retire un loyer et profite du chemin d’exploitation. Les deux projets ont été menés en concertation avec les riverains et comprennent un volet de financement participatif. Jamais nous n’aurions imposé ce projet contre l’avis de la population ».

DR

en France, dont de grands groupes énergéticiens) se chargent en amont de trouver les financements, de sécuriser les baux, de conduire les études, de présenter le dossier aux installations classées et de faire valider les projets avec les communes et les riverains. L’étape du développement dure au minimum cinq à huit ans.

« L’éolien terrestre s’appuie beaucoup sur le foncier agricole. Les propriétaires et exploitants se partagent des loyers qui peuvent atteindre 3 000 à 4 000 € par an et par MW. » JÉRÔME JACQUEMIN, du cabinet d’expertise Everoze

des projets de financements participatifs voient parfois le jour.

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Place L’accroissement de l’éolien en France est freiné par le manque d’emplacements. La puissance militaire aérienne du pays, par exemple, restreint les zones éligibles. La hauteur – et donc la puissance – installée est parfois encadrée. Cependant, les lignes réglementaires peuvent toujours bouger. Les développeurs militent également pour moduler les prix de rachat de l’électricité en fonction des

conditions de vent dans les régions. Le seuil de rentabilité serait atteint dans de nouvelles zones, favorisant ainsi la répartition des installations sur l’ensemble du territoire.

9

Avenir L’éolienne est une source d’énergie renouvelable présentant un coût de production très compétitif. La difficulté principale de gestion est liée à la variabilité du vent. Des réflexions sont engagées pour adapter la demande à l’offre et stocker l’énergie à grande échelle. ■ MAI-JUIN 2021 /

Le Magazine / 11


La passion de la terre avant tout

Des rendez-vous pour entrer en action, partager des expériences, approfondir et se projeter autour des grandes cultures.

Le Dossier

Approfondir autour des innovations et des tendances porteuses d’espoir De l’espoir, les semences en font germer une bonne dose dans le dossier de ce numéro consacré aux promesses de la génétique, du biocontrôle et de la nutrition des plantes. Des solutions pleines de promesses pour renforcer la résistance aux stress des céréales à paille. ➜ Rendez-vous p. 22 12 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021


Tenez-vous prêt !

Le meilleur de la technique, clefs en mains, au fil des saisons Il est déjà temps de penser à l’après-moisson : de la reprise de labour à la destruction de couverts en passant par le scalpage simple ou combiné, le temps fort de ce numéro montre comment le travail superficiel du sol trouve plusieurs applications en phase avec les attentes écologiques et sociétales. ➜ Rendez-vous p. 14

Partage d’expérience

L’échange technique entre collègues, dans la ligne éditoriale d’animation de communautés propre à Terre-net Dans ce numéro, découvrez pourquoi le colza est bien la culture de l’agilité en 2021 : adaptation des techniques de désherbage, modulation des doses, retrouvez les preuves par l’exemple, les pieds dans la terre… ➜ Rendez-vous p. 34 MAI-JUIN 2021 /

Le Magazine / 13


TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

PRÉPARATION DU SOL

Les interventions superficielles ont la cote Face aux pressions politiques, écologiques, environnementales et sociétales, les agriculteurs français modifient peu à peu leurs pratiques en matière de préparation du sol. Le travail superficiel, notamment, trouve sa place pour différentes applications, de la reprise de labour à la destruction de couverts en passant par le scalpage simple ou combiné.

14 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021


ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

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ur le terrain, les producteurs se propédologique plus favorable ou de moindres fessionnalisent, qu’ils soient convenstocks semenciers d’adventices, veulent réduire tionnels, industriels ou adeptes de leurs charges. Ils délaissent alors la préparation l’a griculture biologique. Tel est le traditionnelle au profit d’un travail superficiel constat de plusieurs constructeurs d’outils de du sol. Car depuis trois ou quatre ans, le déclic travail du sol. « Désormais le travail est davanest assez fort (voir graphique p. 18). L’annonce tage réfléchi, constate Vincent Herpin inspecde l’arrêt de l’utilisation du glyphosate, cumulée teur commercial nord-ouest de la France pour aux problèmes de résistances, a poussé certains le constructeur suédois Väderstad. Au fur et à agriculteurs à revenir vers l’agronomie, au mesure que la chimie disparaît, les interventions travail superficiel du sol et au faux-semis « Une préparation superficielle mécaniques doivent être de plus en plus précises, (en réalité augmentée, voir un article sur le présente de nombreux avantages : tant au niveau de la profondeur de travail qu’au sujet ) précédant l’implantation d’un coupuissance et niveau de carburant niveau du choix du moment où agir. » vert d’interculture. consommés plus faibles, car moindre proportion de sol retourné, vitesse Une tendance que confirme Nicolas Millet, de travail supérieure, concentration responsable commercial et marketing Kuhn Horizons supérieurs de la matière organique en surface Huard : « Aujourd’hui, l’agriculteur ne travaille Lorsqu’il s’agit de définir la profondeur propre à et meilleure portance des sols, notamment en sortie d’hiver », plus systématiquement les sols, il y a de l’intellice type d’intervention, les avis des constructeurs énumère Damien Brun, ingénieur gence contextuelle qui est en train de se mettre divergent. Selon la source interrogée, la profonagroéquipements chez ArvalisInstitut du végétal. en place. En fonction de la région, du précédent deur maximale de l’horizon travaillé varie entre cultural, du sol, de la météo ou encore de la topo5 et 10 cm, plus rarement 15 cm. Pour Damien graphie, un raisonnement sur sa propre stratégie est nécessaire. Par Brun, ingénieur agroéquipements chez Arvalis-Institut du végéexemple, l’enchaînement classique labour/herse rotative/semoir n’est tal, la préparation superficielle consiste à faire ce qu’il faut pour plus systématique dans certaines régions. Le labour est raisonné et préparer le lit de la culture. Le travail profond (retournement, fissubsiste dans les secteurs aux conditions pédoclimatiques et rota- suration) a été réalisé auparavant si nécessaire. « Par rapport à tions adaptées, avec des sols compactés, en terrain sain, pour enfouir un travail plus profond, une préparation superficielle présente de et détruire le stock racinaire. » D’autres, bénéficiant d’un contexte nombreux avantages : puissance et carburant consommés plus faibles, à

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MAI-JUIN 2021 /

Le Magazine / 15


TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

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Pöttinger propose depuis peu le déchaumeur Terria à trois ou quatre rangées de dents munies d’ailettes de 35 cm, avec un écartement interdents de 29 cm.

Chez le Suédois Väderstad, le déchaumeur Carrier équipé de disques CrossCutter gaufrés intervient sur sol travaillé ou en présence de couverts végétaux, à une profondeur de 1 à 5 cm.

car moindre proportion de sol retourné, vitesse de travail supérieure, concentration de matières organiques en surface, mais aussi meilleure portance des sols toute l’année, notamment en sortie d’hiver et en particulier lors des premiers apports d’azote », détaille-t-il. Une intervention peu profonde préserve la vie du sol en évitant le bouleversement des différents horizons. Jean-Luc Farges, chef produit semis et travail du sol chez Lemken, fournit une estimation du volume de terre retournée : « Avec une terre de densité moyenne (1,5 t/m3), le volume bougé par centimètre de profondeur représente environ 150 t/ha, soit 100 m3/ha. En terrant à 20 cm de profondeur avec un outil travaillant sur toute sa largeur, un exploitant déplace au bas mot 3 000 t/ha ! » Mais comme toute technique, la préparation superficielle compte aussi des inconvénients, à commencer par l’incapacité à corriger les problèmes de structure et le recours plus difficile au retournement du sol. « On se prive là d’une arme capable le plus souvent de maîtriser les adventices ! » prévient Damien Brun. De même, la largeur de travail s’avère bien plus réduite que celle d’une rampe de pulvérisateur appliquant une matière active. Par ailleurs, le travail superficiel génère un dessèchement des premiers centimètres 16 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

du sol ce qui, dans le cas de l’implantation d’un colza, peut être très risqué. D’autres cultures présentent également une moindre compatibilité à la préparation superficielle : les pommes de terre, les betteraves, le maïs et l’orge de printemps se révèlent relativement exigeants par rapport à la structure du sol. Les céréales à paille d’automne, elles, s’avèrent assez tolérantes (en dehors des cas problématiques d’hydromorphie), expliquant un développement accru des techniques culturales simplifiées dans les grands bassins céréaliers, comme le rappelle Matthieu Noroy, chef produit pulvérisateurs et travail du sol chez Horsch. « Pour affiner la terre superficiellement et préparer le lit de semence, l’agriculteur peut opter pour un outil combiné de préparation superficielle pour betteraves à l’image du Synchrogerm de Franquet. En reprise de labour classique, il privilégiera un vibroculteur avec lame de nivellement. Éventuellement, il pourra opter pour un vibrodéchaumeur, comme l’Allrounder de Köckerling, ou un appareil à disques indépendants », précise Damien Brun. « Sur sols portants et bien

L’OAD J-DISPO PRÉDIT LES PLAGES D’INTERVENTION POSSIBLES Mis au point par Arvalis-Institut du végétal, l’OAD (outil d’aide à la décision) J-dispo prend en compte le risque climatique et les caractéristiques du sol pour identifier, à partir d’un historique, le nombre de jours disponibles durant lesquels les agriculteurs peuvent ajuster leurs moyens et programmer leurs opérations culturales. Cet outil détermine par exemple si le sol est suffisamment ressuyé pour intervenir. Le modèle prend notamment en compte l’ETP (évapotranspiration potentielle). Dans le cas d’un scalpage, il évalue ainsi le nombre minimal de jours séchants nécessaires pour garantir la dessiccation des plantes indésirables sectionnées. Utilisé pour l’instant exclusivement en interne, il continue à être développé, notamment avec d’autres partenaires pour mieux prendre en compte les aspects de tassement du sol.


Scalpage plébiscité en interculture L’obligation de couverture des sols conduit elle aussi à la mise en place de nouvelles pratiques. Grâce au travail superficiel, l’agriculteur parvient à détruire à moindres frais les adventices et repousses de culture avant d’implanter une culture intermédiaire. Une intervention à l’aide d’un outil de scalpage à dents détruit mécaniquement les adventices et les repousses de la culture récoltée sur toute la largeur de travail. Pour pouvoir semer sur un sol propre sans recourir au glyphosate, les agriculteurs affichent ces dernières années un engouement croissant pour les scalpeurs. Parmi les outils du marché munis de larges ailettes figurent certains

Parmi les outils animés de préparation superficielle du sol, la fraise rotative EL Biomulch de Kuhn munie de quatre roues de jauge frontale travaille jusqu’à 10 km/h à une profondeur de 3 à 6 cm.

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ressuyés, les techniques de travail superficiel autorisent un passage plus précoce. Ce type d'interventions limitées à la partie supérieure du sol réduit le risque d'une remontée de terre fraîche, préjudiciable au semis. Par la suite, la culture bénéficiera ainsi de l’humidité résiduelle du sol, nécessaire à son développement, surtout en l’absence d’irrigation », estime Jean-Luc Farges, de chez Lemken. Vincent Herpin, chez Väderstad, rappelle l’aptitude supérieure des outils à disques à provoquer la germination pour un faux-semis, à une vitesse d’au moins 10-12 km/h. Évoluant à une allure moindre, les outils à dents s’avèrent en revanche plus efficaces pour exterminer les adventices et notamment les vivaces. Quelques constructeurs proposent des solutions modulaires, comme le Fox de Pöttinger, avec au choix des disques, des dents ou une herse rotative, combinés à un semoir.

« Aujourd’hui, l’agriculteur ne travaille plus systématiquement les sols, il y a de l’intelligence contextuelle qui est en train de se mettre en place. » NICOLAS MILLET, responsable commercial et marketing Kuhn Huard

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Le Magazine / 17


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À l’image du scalpeur Koralin, le déchaumeur lourd Karat peut être équipé de dents de scalpage DeltaCut KG 35.

déchaumeurs à dents polyvalents et vibrodéchaumeurs : Koralin à dents rigides de Lemken, Kuhn Prolander, Väderstad Swift ou Köckerling Allrounder à socs pattes d’oie, Treffler TG, Pöttinger Synkro ou Terria avec ailettes larges, Horsch Finer SL voire Terrano muni d’ailerons Terracut… Afin d’éviter une reprise de végétation des adventices tout juste scalpées, notamment en conditions humides, mieux vaut des roues de terrage plutôt qu’un rouleau consolidant le sol et rappuyant sur les végétaux sectionnés, en particulier avec un outil porté. Avec un travail dépassant allègrement les 10 km/h, il est préférable que les passages d’ailettes ou de pattes d’oie de ces outils se chevauchent légèrement pour garantir le scalpage sur l’intégralité de la largeur, y compris dans les courbes. « La réussite de ce travail facile à mettre en œuvre dépend toutefois largement des conditions météo, poursuit Damien Brun. Mieux vaut un temps sec dans les jours suivant l’intervention pour favoriser la dessiccation des plantes scalpées. En fin d’été ou début d’automne, cela ne pose pas vraiment de problème. Au printemps, on trouvera aussi des créneaux climatiques. Mais il faudra attendre un minimum pour que le travail soit efficace. Les semis risquent alors d’être retardés, avec ÉVOLUTION DES VENTES DE CHARRUES ET DÉCHAUMEURS À DISQUES OU DENTS SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS POUR LA PÉRIODE 2017-2020 4 000 NB UNITÉS DÉCHAUMEURS À DISQUES OU DENTS

3 500 3 000 2 500 2 000

(SOURCE : CEMA)

NB UNITÉS CHARRUES

1 500 1 000

2017

2018

2019

2020*

* Le recul des volumes de ventes sur 2020 s’explique en partie par la pandémie de Covid-19.

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« La notion de jours disponibles est importante : selon le niveau d’ETP, il faut au moins 2 jours séchants en été et 4-5 jours en hiver derrière un scalpage pour une efficacité satisfaisante, sans quoi l’adventice continue de vivoter. » DAMIEN BRUN, Arvalis-Institut du végétal

pour conséquence un effet négatif sur la productivité de la culture mise en place. La notion de jours disponibles est importante [NDLR : voir à ce sujet l’encadré sur l’OAD J-dispo en p. 16]. Selon le niveau d’ETP, il faut au moins 2 jours séchants en été et 4-5 jours en hiver derrière un scalpage pour une efficacité satisfaisante, sans quoi l’adventice continue de vivoter. » De même, de la terre subsistant autour des végétaux scalpés limitera l’effet destructeur recherché. « Le scalpage est adapté aux graminées et dicotylédones, estime de son côté Gérald Guthmann, chef produits semis et travail du sol chez Pöttinger. Contre les vivaces, plusieurs passages peuvent être nécessaires pour réduire le stock de la parcelle. » Les outils animés plus polyvalents « L’offre des constructeurs s’est également enrichie d’outils de préparation animés, comme la fraise rotative, assez agressive mais qui présente l’intérêt de gérer la densité racinaire », ajoute le chef produits. Dotés de roues de terrage, ils travaillent superficiellement sur environ 5 cm de profondeur à une vitesse inférieure à celle d’un outil non animé. Ces équipements répondant jusque-là aux seuls besoins des agriculteurs biologiques sont pour beaucoup affublés de la dénomination « bio » (tels que Maschio SC Bio et plus récemment Kuhn EL Biomulch, Alpego FG Bio…). Mais ils se destinent tout aussi bien aux autres modes de production agricole. Autre tendance : les combinés associant dents de scalpage et rotor à dents droites ou flexibles apparaissent, pour extirper des vivaces et détruire des engrais verts en replaçant en surface ce qui a été scalpé afin de favoriser le séchage. C’est le cas, par exemple, du Glypho-Mulch d’Eco-Mulch, ou du Kvick-Finn (voir vidéo en réalité augmentée depuis cette page ) importé de Scandinavie par l’Alsacien Agrosoil, qui s’avère assez efficace sur vivaces et notamment sur chiendent. Tous ces équipements de travail superficiel favorisent la transformation du couvert végétal en matière organique. Un nombre croissant d’agriculteurs s’y intéresse, sous l’effet combiné de l’obligation de couverture des sols et des restrictions en matière de glyphosate qui se confirment. Les pratiques futures seront assez dépendantes des décisions politiques et de l’influence sociétale. Ne pouvant maîtriser ces deux aspects, les agriculteurs, vont assurément chercher à optimiser leurs coûts d’interventions à l’hectare, car leurs produits stagnent voire diminuent, à l’image de ceux de la campagne 2020, alors même que leurs charges continuent à croître. ■


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Par ALEXIS DUFUMIER redaction@terre-net-media.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

DE SANGOSSE

Selon Arvalis-Institut du végétal, les produits alternatifs au phosphate ferrique présentent une efficacité et un coût (hors produits génériques) comparables à ceux des anti-limaces conventionnels.

ANTI-LIMACES

Passer le cap de la nouvelle réglementation Les produits anti-limaces traditionnels à base de métaldéhyde concentrés à 3 % ou plus seront classés parmi les produits cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction de niveau 2 (CMR2) à partir du 1er octobre 2021. S’adapter est possible et des alternatives efficaces existent.

C

’est la pleine période de la morte-saison pour les achats d’anti-limaces qui seront utilisés dès la fin de l’été et le début de l’automne. Mais à l’heure où les choix se font, les agriculteurs sont cette année confrontés à une difficulté liée au changement de la réglementation pour ces produits traditionnellement formulés à base de métaldéhyde. En effet, à partir du 1er octobre, cette substance qui a fait ses preuves depuis plus de soixante ans et qui n’a jamais montré de phénomène de résistance passe dans le giron des produits classés cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques de niveau 2 (CMR2), pour les concentrations supérieures ou égales à 3 %. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a donc classé les spécialités en contenant 20 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

à ces taux comme reprotoxiques de catégorie 2 avec la mention de danger H361f (susceptible de nuire à la fertilité). Cette décision va avoir une incidence très forte sur le marché. En 2019, parmi les 22 solutions commerciales antilimaces disponibles sur céréales à paille et

inventoriées par Arvalis-Institut du végétal, 16 seraient tombées sous le coup de la nouvelle réglementation (73 % en nombre et certainement beaucoup plus en volume). Un constat similaire peut être fait pour les spécialités utilisables sur colza. Les alternatives de biocontrôle, jusqu’ici minoritaires

RÉDUIRE LA CASSE Utiliser les produits anti-limaces alternatifs (non classés CMR2) change peu de choses. Les bonnes pratiques d’application sont les mêmes. La granulométrie doit être adaptée au matériel pour une bonne balistique et afin d’éviter les grains cassés, notamment lors du passage dans les cannelures du semoir le cas échéant. Il faut viser une répartition la plus homogène possible sur la parcelle, respecter les zones de non-traitement et surtout, éviter de briser les granulés. Ces derniers, lorsqu’ils perdent leur intégrité, sont en effet bien plus sensibles à la désagrégation dans l’environnement à la moindre rosée ou pluie, et perdent toute efficacité.


(moins de 17 % des surfaces de grandes cultures traitées contre les limaces en 2020 selon De Sangosse), sont amenées à gagner d’importantes parts de marché. Continuer avec les solutions traditionnelles Sans pour autant être interdite, l’utilisation de spécialités CMR2 à base de métaldéhyde devient contraignante pour l’utilisateur. Les produits devront notamment être stockés dans un local phytosanitaire fermé à clef, positionnés sur des étagères séparées et clairement identifiés. « Cela peut poser des difficultés logistiques pour les agriculteurs qui reçoivent ces produits en gros volumes, explique Pierre Olçomendy, chef de marché anti-limaces chez De Sangosse. Par ailleurs, une redevance pour pollution diffuse est appliquée qui renchérit leur coût jusqu'à 0,45 €/kg de produit prêt à l’emploi. L’utilisation de ces spécialités CMR2 nécessite en outre d’adapter des postes de travail pour les salariés avec des contraintes sur l’utilisation d’équipements

Les produits CMR2 devront être stockés dans un local phytosanitaire fermé à clef, positionnés sur des étagères séparées et identifiés. de protection individuelle ou pour leur utilisation par les femmes enceintes. » Utiliser des alternatives En dehors du métaldéhyde, une seule autre matière active est homologuée contre les limaces. Il s’agit du phosphate de fer, utilisable en agriculture biologique. De nombreux fabricants se sont lancés sur ce créneau. Les produits en contenant « présentent une efficacité et un coût

(hors produits génériques) comparables à ceux des anti-limaces conventionnels. Leur application nécessite la même technicité et le même matériel d’épandage », constate Arvalis. Des travaux encore plus récents menés par l'institut ont cependant démontré que certaines formules commerciales de phosphate ferrique telles que l'Ironmax Pro sont bien plus efficaces que d'autres et conservent la même rapidité d'action que le métaldéhyde. Pour gagner encore en efficacité, un bon compromis consiste à exploiter l’effet combiné de concentrations faibles en métaldéhyde (1 %) et du phosphate ferrique. La firme De Sangosse a développé en ce sens un procédé breveté avec le Metarex Duo. Son conditionnement sous forme de billes assure également une meilleure balistique, avec un accroissement possible des largeurs de travail. ■ Pour en savoir plus, retrouvez depuis cette page des informations sur le changement de niveau de toxicité du métaldéhyde en lutte anti-limaces.

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DOSSIER

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CÉRÉALES À PAILLE

DES SEMENCES ACTRICES DE LA SANTÉ DES CULTURES

MAI-JUIN 2021 /

ADOBE STOCK/L.TIIFFAY/CRÉATION L.TIFFAY

Maladies, ravageurs, gel, sécheresse… les céréales à paille affrontent de nombreux stress pour fournir en fin de cycle une production suffisante en quantité et qualité. Au début d’un parcours semé d’embûches, beaucoup d’espoir repose sur les semences. Elles offrent déjà des tolérances élevées aux virus et aux maladies. La génétique, le biocontrôle et la nutrition promettent d’autres progrès au prix d’efforts de recherche très importants.

Le Magazine / 23


DOSSIER

SEMENCES

L

moyenne des variétés de blé tendre inscrites au catalogue français est stable à un niveau intermédiaire pour la rouille brune (note 5) et à un niveau élevé pour la rouille jaune et l’oïdium (note 6) (voir graphique p. 30). Concernant la septoriose, la progression est marquée avec le gain d’un point (de 5,2 à 6,2). De même, la résistance moyenne à la fusariose a progressé de 4 à 4,7 : la proportion de surfaces cultivées avec des variétés résistantes (note 5 et plus) est passée de 30 à 55 % entre 2005 et 2020. Pour le piétin-verse, les variétés résistantes occupent désormais 20 % des surfaces (5 % en 2005). Quant aux blés sensibles à la verse, ils ne représentent plus que 5 % des assolements.

Pour pouvoir identifier des variétés résistantes ou sensibles, l’Inrae a travaillé avec ArvalisInstitut du végétal sur différents scenarii de sécheresses : précoce vers mars, plus tardive après la floraison ou de façon continue sur tout le cycle.

Avec une note de 6, la résistance moyenne des variétés de blé tendre inscrites au catalogue français depuis quinze ans est stable à un niveau élevé pour la rouille jaune.

NATHALIE TIERS

e printemps 2021 vient de le rappeler très durement : les cultures peuvent être soumises à des pressions climatiques importantes tels que le gel, la sécheresse ou encore l’excès d’eau. Outre ces stress dits « abiotiques » (non liés à des êtres vivants), elles subissent les assauts de bio-agresseurs (ravageurs, maladies), eux-mêmes influencés – et parfois renforcés – par l’évolution du climat. Les trente dernières années ont connu des températures moyennes supérieures de 1 °C à la période 1960-1990 et une fréquence accrue des évènements extrêmes (excès d’eau, sécheresse) associée à une plus forte variabilité interannuelle des conditions de culture. Ces phénomènes devraient s’accentuer dans le futur. Par ailleurs, pour lutter contre les stress biotiques, les agriculteurs sont de plus en plus contraints de réduire leurs usages de produits phytosanitaires et les solutions homologuées se raréfient. Parmi les leviers agronomiques favorables à des systèmes de culture plus résilients figure l’offre en semences et plants, notamment en variétés tolérantes voire résistantes à des stress de natures diverses. Ces qualités peuvent être issues du patrimoine génétique des plantes, mais aussi de traitements appliqués au matériel végétal (enrobage, pelliculage des semences), si possible avec des solutions de biocontrôle et de biostimulation respectueuses de l’environnement et de la santé des utilisateurs. « En quarante ans, il y a eu une très nette amélioration des résistances des variétés de céréales à paille, observe Philippe Du Cheyron, du pôle Variétés, génétique et semences d’Arvalis-Institut du végétal. L’avancée génétique s’exprime de manière progressive. Il faut plusieurs années pour en mesurer les effets. » D’après les calculs sur les quinze dernières années, la résistance

NATHALIE TIERS

Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

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Un seul traitement d’ici dix ans Responsable des stratégies de sélection en céréales de Syngenta pour l’Europe, Yann Manes confirme ces progrès. « Les trois premières variétés de blé multipliées en 2019 et 2020 ont une note de résistance à la septoriose de 7 ou plus, constate-t-il. Mais le challenge reste important pour réduire les traitements. Nous sommes actuellement à deux interventions en moyenne : l’objectif est de passer à un seul traitement d’ici dix ans sans diminuer le rendement. Nous devons progresser sur la durabilité des résistances, en les diversifiant afin qu’elles soient plus difficiles à contourner par les bioagresseurs. » C’est aussi l’avis que partage Anne-Marie Bochard, responsable du portefeuille de variétés de céréales à paille pour Limagrain Europe. Elle évoque par ailleurs la nécessité du temps long et de l’anticipation pour obtenir des avancées : « Il s’agit d’un travail d’amélioration continu. Concernant, par exemple, le virus de la jaunisse nanisante de l’orge d’hiver (JNO), devenu plus problématique avec la prolifération des pucerons pendant les hivers doux et la disparition des traitements de semences, nous y travaillons depuis vingt ans. La difficulté était que les gènes de tolérance étaient associés à de gros défauts agronomiques. Mais aujourd’hui, nous avons des orges sur le marché : Rafaela inscrite en 2014, puis LG Zebra en 2018, suivie de LG Caiman et LG Zenika en 2021. »


Diversifier les sources de résistance En parallèle de leurs programmes de sélection, les semenciers s’investissent en effet aux côtés de la recherche publique dans des projets visant à explorer collectivement la diversité génétique des espèces cultivées et à mettre au point des outils pour accélérer la création variétale. C’est le cas de BreedWheat, qui a rassemblé 28 partenaires de 2011 à 2020. « Il s’agit de partager l’effort financier d’une recherche de plus en plus coûteuse, explique Sébastien Chatre, directeur de la recherche de RAGT. Les connaissances et outils générés sont ensuite exploités dans nos programmes

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Denis Laizé, polyculteur sur 120 ha à Loire-Authion (Maine-et-Loire) et président de la chambre d'agriculture de Maine-et-Loire

« En mélangeant sept variétés, je me tracasse moins vis-à-vis des risques sanitaires »

N. TIERS

Du côté des blés, Limagrain a inscrit en 2016 la variété LG Absalon cumulant des niveaux élevés de résistance à l’oïdium (8), la septoriose (7,5), la rouille brune (7) et la rouille jaune (6). « Tous les semenciers travaillent depuis longtemps sur les maladies fongiques et virales, déclare Anne-Marie Bochard. Concernant les stress abiotiques, c’est plus difficile, car ils sont très complexes à caractériser et multigéniques. Par exemple, l’effet d’un pic de froid ou de la sécheresse sera différent en fonction du stade de la plante. Pour faire face à ces aléas avec des plantes plus résilientes, nous développons des outils de sélection innovants et nous élargissons notre base génétique grâce à notre réseau de recherche international et aux collaborations avec les instituts publics. »

« Je cultive 120 ha de blé, orge, protéagineux et oléagineux ainsi que du maïs et du haricot en production de semences à l'Earl des Lardinières, sur la commune de Loire-Authion, dans le Maine-et-Loire. J'ai converti mon exploitation à l’agriculture biologique en avril 2020. Historiquement, je produis moi-même mes semences de blé à partir d’un mélange de sept variétés renouvelé chaque année. Je choisis des variétés récentes, car elles sont globalement performantes, notamment Apache pour la tolérance à la fusariose sur épis. Avec ce mélange, je me tracasse moins vis-à-vis des risques sanitaires. Mon secteur est peu maladif et je ne suis jamais bousculé par la septoriose. En conventionnel, j’utilisais un seul traitement au stade dernière feuille étalée. Pour l’orge, je mélange trois variétés en étant très attentif à la résistance JNO. Pour ma première année en bio, j’ai conservé mes mélanges. De plus, j’associe le blé à la féverole et l’orge au pois contre le salissement. Il y aura peut-être un effet contre les insectes ; c’est à vérifier. Pour le blé, je me pose la question d’aller vers des variétés plus rustiques et plus étouffantes du fait de la hauteur de paille. Je pense que même en bio, voire surtout en bio, la génétique moderne a sa place. »

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MAI-JUIN 2021 /

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DOSSIER

LIMAGRAIN

SEMENCES

de création variétale ; l’étude des ressources génétiques permet d’intégrer de nouvelles diversités. Ainsi, nous avons lancé l’an dernier au Royaume-Uni RGT Wolverine, le premier blé tolérant à la JNO. » Comme Syngenta, Limagrain, RAGT et d’autres, KWS Momont fait partie des semenciers participant à plusieurs consortiums de recherche publique/privée. « Sur les maladies fongiques et virales, l’effort est ancien et constant, affirme Philippe Momont, responsable de la sélection blé en France. Les projets collectifs d’évaluation du matériel génétique nous apportent de nouvelles ressources pour diversifier les sources de résistance et les cumuler. » Le semencier a ainsi inscrit depuis 2018 KWS Extase (7 en septoriose, rouille jaune et oïdium, 6 en rouille brune), KWS Tonnerre (6,5 en septoriose, 7 en rouilles et oïdium) ainsi que KWS Ultim (6 en piétin-verse, résistante mosaïque et cécidomyie orange). « Certaines orientations de recherche sont plus récentes, comme la résistance à la JNO et à la maladie des pieds chétifs qui émerge, poursuit le sélectionneur. En ce qui concerne les stress abiotiques tels que la sécheresse, c’est plus compliqué. Nous sommes davantage dans 26 /

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Inscrite en 2016, la variété de blé LG Absalon cumule des niveaux élevés de résistance à l’oïdium (8), la septoriose (7,5), la rouille brune (7) et la rouille jaune (6).

ANNE-MARIE BOCHARD, responsable du portefeuille de variétés de céréales à paille pour Limagrain Europe

une phase d’évaluation de matériel génétique que de préparation de variétés commerciales. » Le levier génétique ne sera pas suffisant Coordinateur du projet BreedWheat et directeur de recherches à l’Inrae de Clermont-Ferrand, Jacques Le Gouis confirme la complexité de mettre au point des variétés résistantes à la sécheresse. « En réalité, il y a plusieurs types de sécheresses, précise-t-il. Nous avons travaillé avec Arvalis sur différents scenarii, et cherché à identifier pour chacun les variétés résistantes et sensibles. La sécheresse peut intervenir de façon précoce vers mars, plus tardivement après la floraison, ou de façon continue sur tout le cycle. Des pays comme l’Australie, concernés depuis longtemps par ces stress, utilisent déjà des variétés résistantes bien que leurs rendements soient plus faibles que chez nous.

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Florent Mercier, polyculteur-éleveur à Bouchemaine (Maine-et-Loire) N. TIERS

LIMAGRAIN

Ci-dessus : à gauche, une variété d’orge sensible à la jaunisse nanisante (JNO), à droite, la variété résistante LG Caiman inscrite en 2021. De son côté, RAGT a lancé en 2020 au Royaume-Uni le premier blé tolérant à la JNO : RGT Wolverine.

« Les stress abiotiques sont très complexes à caractériser et multigéniques ; l’effet d’un pic de froid ou de la sécheresse sera différent en fonction du stade de la plante. »

« La diversité des variétés populations apporte de la résilience vis-à-vis des aléas »

« Sur nos 15 ha de céréales bio, une partie est cultivée en blé tendre, seigle et blé poulard transformés en farine pour la fabrication de pain. Ils sont associés à un semis de lotier ou de prairie pour contrôler les adventices. Nos sols sont limitants : humides l’hiver et séchants l’été. Nous travaillons avec des variétés populations s’exprimant bien dans ce contexte : leur diversité apporte de la résilience vis-à-vis des aléas. Ce sont des variétés hautes, compétitives envers les adventices, mais nous devons être vigilants concernant la verse. En raison de nos pratiques agronomiques, de nos niveaux de rendement entre 10 et 30 q/ha, et d’un climat sain, nous sommes peu touchés par les maladies. Les semences sont juste traitées au sulfate de cuivre contre la carie. Cette approche paysanne est à la fois simple et efficace dans notre système. Mais il est important de prendre le temps de tester ce type de variété chez soi avant de faire son choix ; contrairement à la résistance aux maladies, certains critères comme la verse ou l’aptitude à faire du pain ne se corrigent pas avec l’adaptation de la variété à son milieu. »

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Publi communiqué

AGRICULTEURS, L’ÉTAT VOUS AIDE À RÉALISER DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE LE SAVIEZ-VOUS ? Quelle que soit la taille de votre exploitation agricole, des solutions existent pour faire des économies d’énergie. En plus, pour vous, agriculteurs, l’État propose des aides financières pour réduire la consommation énergétique de votre entreprise et favoriser la transition énergétique.

Comment se caractérise la consommation d’énergie d’une exploitation agricole ? Pour une exploitation, ce sont les équipements spécifiques à votre activité qui consomment le plus, soit environ 42% des dépenses en énergie(1). De nombreux écogestes ainsi que la mise en place de solutions adaptées peuvent permettre de faire des économies. Par exemple, veiller au bon état de la couverture de votre serre chauffée peut permettre un gain jusqu’à 6% sur vos dépenses de chauffage. De même, vérifier l’encrassement des climatiseurs permet jusqu’à 30% d’économies par an sur ce poste de consommation. Enfin, améliorer la classe énergétique des équipements permet de diminuer d’en moyenne 2% leur consommation(2).

CULTIVATEURS, À QUELLES PRIMES AVEZ-VOUS DROIT ?(3) 92% des professionnels ont droit à des primes énergies pour un montant moyen de 1974€(4). PRÊT VERT ADEME : Prêt à taux faible, octroyé sans garanties financières par BPI France et bonifié par l’ADEME pour financer les dépenses liées à l’amélioration des procédés des entreprises. Jusqu’à 1 million d’€, à rembourser sur 10 ans maximum. LE PRÊT ÉCONOMIES D’ÉNERGIE (PEE) : Aide proposée par la BPI France. Permet d’aider au financement de travaux d’efficacité énergétique. Jusqu’à 500 000 euros, sur 3 à 7 ans. Peut venir en complément des aides CEE octroyées par le Ministère de la Transition Ecologique. CEE : Il nécessite de solliciter un « obligé », lui seul peut déposer une demande de CEE auprès du Ministère. De nombreuses opérations sont éligibles aux CEE : le changement de luminaires par des LED, de refroidisseurs et tout un panel de travaux spécifiques aux exploitations agricoles. FONDS CHALEUR ADEME : Pour financer des projets de production de chaleur à partir d’énergies renouvelables et de récupération de chaleur. Peut s’appliquer à des projets de chaudière biomasse, géothermie, solaire thermique ou récupération de chaleur fatale. INVESTISSEMENTS D’AVENIR : Ce programme participe à soutenir la réalisation d’expérimentations préindustrielles dans les énergies renouvelables (énergie hydrogène, EnR et Smart grids). CRÉDIT D’IMPÔT : Dispositif disponible depuis octobre 2020 jusqu’au 31/12/2021, permet aux TPE/PME de financer à moindre frais des travaux de rénovation énergétique à hauteur de 30% du coût.

POUR EN SAVOIR PLUS Pour en savoir plus sur les conditions d'obtention des aides et comment réaliser des économies d’énergie, rendez-vous sur : pro.engie.fr rubrique Economies d’énergie. Faites-vous accompagner gratuitement par des experts pour réaliser un diagnostic lié à l’efficacité énergétique de votre local. Plus de 400 000 professionnels en France ont déjà été sensibilisés par le programme Eco Energie d’ENGIE. L'énergie est notre avenir, économisons-la !

is J’avgec a IE ENG

Sources : (1) ademe.fr Source pro.engie.fr, cf articles (2) Tous nos écogestes & travaux, (3) Un nouveau plan d’aides pour la transition écologique des TPE/PME, Rénovation énergétique entreprise - Aides financières et travaux PME et TPE, (4): données issues de l’étude Eco Energie réalisée sur 17625 professionnels – les aides financières regroupent les primes CEE et les crédits d’impôts pour la transition énergétique des TPE/PME. Les estimations sont effectuées sur la base d’hypothèses.


DOSSIER

Une quinzaine de traitements de semences en développement En pleine mutation elle aussi, la protection des plantes, et plus particulièrement des semences, a fait l’objet d’une table ronde organisée en avril par l’interprofession des semences Semae (nouvelle dénomination du Gnis depuis fin janvier 2021). « La filière est très demandeuse, car il n’existe parfois plus de solutions en traitement de semences. Nous avons fait marche arrière », estime Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae. Les alternatives aux Comité technique permanent de la sélection – Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences.

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Le Magazine / MAI-JUIN 2021

En haut à droite : mis au point par le Geves, un nouveau test de résistance à la carie, précoce, car réalisé sur plantules, va intégrer le protocole d’inscription des variétés de blé utilisables en agriculture biologique. Ci-contre haut et bas : les consortiums de recherche publique/privée contribuent à l’évaluation collective du matériel génétique et apportent aux sélectionneurs de nouvelles ressources pour diversifier les sources de résistance.

12 000

C’est le nombre d’accessions (entités composées de ressources génétiques et de variétés) de blé tendre hébergées par le Centre de ressources biologiques en céréales à paille de Clermont-Ferrand. Elles sont issues de 108 pays. Parmi elles, 450 lignées représentatives de cette diversité ont été évaluées au champ pour leur tolérance aux contraintes biotiques (septoriose, fusariose) et abiotiques (sécheresse, carence en azote) dans le cadre du projet BreedWheat (2011-2020). Ceci a permis d’identifier, en lien avec les données moléculaires, les régions du génome impliquées dans la tolérance aux stress. Ces ressources génétiques ont été utilisées par les semenciers pour réaliser de nouveaux croisements. Par ailleurs, un panel élite de 220 variétés européennes a été évalué pour la tolérance à une carence en azote, à la sécheresse et aux maladies. Elles révèlent des comportements variés en fonction des scenarii. Là aussi, des régions du génome impliquées dans les tolérances ont été repérées.

NATHALIE TIERS

Ci-dessus : la plateforme Phéno3C à l’Inrae de Clermont-Ferrand est équipée d’abris roulants permettant de bloquer les précipitations afin de caractériser la tolérance au stress hydrique des variétés.

NATHALIE TIERS

C’est encourageant, on peut y arriver. » Pour cela, outre le travail de la recherche publique et privée, il faudra aussi faire évoluer le protocole d’inscription des variétés élaboré par le CTPS-Geves1. Actuellement, par exemple, des tests sont menés à titre informatif sur le comportement des variétés candidates à l’inscription vis-à-vis d’un faible niveau d’azote, sans que le résultat soit pris en compte dans la cotation de la variété. Une réflexion est en cours afin d’élaborer également des tests pour quantifier objectivement les tolérances hydrique et thermique des nouvelles variétés. En dehors de BreedWheat, de nombreux projets et consortium nationaux et internationaux émergent autour de ces enjeux de tolérances aux stress et d’exploration de la diversité génétique mondiale (SolACE, Ahead, Invite). Le 20 mai a été lancé le consortium PlantAlliance, composé de 28 partenaires des secteurs public et privé, dont de nombreux semenciers, s’engageant pour une dizaine d’années. Son objectif est d’accélérer les innovations en génétique, génomique et création variétale afin d’adapter les productions végétales au changement climatique et baisser l’utilisation des intrants. « Nous devons mieux mobiliser la diversité génétique et prendre en compte de nouveaux traits dans la sélection, annonce Carole Caranta, directrice générale déléguée à la science et l’innovation d’Inrae. Toutefois, le levier génétique ne sera pas suffisant : il faudra une concertation étroite avec les domaines de la protection et de la nutrition des plantes, l’agronomie et les systèmes de cultures. »

GEVES

INRAE

SEMENCES

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solutions de synthèse commencent timidement à faire leur apparition. Quatre produits de biocontrôle à base de micro-organismes ou de substances naturelles sont actuellement homologués en France : Cerall, composé de la bactérie Pseudomonas pour lutter contre la carie, la fusariose et la septoriose des blés, triticale et seigle, Integral Pro, composé d’un bacillus agissant contre le phoma et la fonte des semis en colza, crucifères et lin, Copseed, à base de cuivre contre la carie du blé, et Votivo, composé d’un bacillus nématicide pour protéger les betteraves. « Les produits sont peu nombreux et pas encore développés à grande échelle, reconnaît Flora Limache, responsable des affaires techniques et réglementaires d’IBMA France. D’après une enquête auprès de nos adhérents, une quinzaine de traitements de semences sont actuellement en développement. Le frein est la petite taille du marché, ne permettant pas d’espérer un retour sur investissement important. » La recherche publique s’investit elle aussi pour trouver de nouvelles solutions. Ainsi, le projet SUCSEED piloté par l’Inrae vient de démarrer pour cinq ans. Il va notamment se pencher sur la stimulation des défenses naturelles, le microbiote des semences et les exsudats de semences en germination susceptibles d’attirer ou de repousser des agents pathogènes. « Vu la grande diversité de situations sanitaires au sein des sols, on peut penser qu’il faudra combiner

VRAI ou FAUX

par le Geves. Réalisé au stade 2-3 feuilles (huit semaines), ➜ Les rendements du blé il intégrera bientôt le protocole sont en baisse en raison d’inscription en AB. Le Geves le des aléas climatiques proposera aussi aux sélectionneurs pour les variétés conventionnelles, FAUX D’après les calculs de Philippe Du Cheyron d’Arvalisafin de renforcer la lutte contre Institut du végétal, on observe la carie via la création variétale. une évolution de +0,5 à +0,6 quintal ➜ Le génome du blé est cinq par hectare et par an entre 2005 fois plus gros que le génome et 2020. « Sans le progrès humain génétique, les rendements seraient VRAI Avec 107 000 gènes, il est en baisse », estime-t-il. aussi quarante fois plus gros ➜ Les variétés de blé inscrites que celui du riz. Son séquençage en agriculture biologique a été finalisé en 2018 grâce à sont testées pour leur résistance la mobilisation de plus de 200 à la carie chercheurs. Certains partenaires VRAI Un nouveau test plus précoce du projet français BreedWheat ont et plus fiable a été mis au point contribué à cette tâche titanesque.

plusieurs leviers afin d’atteindre une protection suffisante de la semence », souligne Flora Limache. Des semences désinfectées à la vapeur Les biostimulants, considérés comme des produits de nutrition, feront partie de cette protection intégrée. Leur définition devrait prochainement être intégrée à

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DOSSIER

SEMENCES

TERRE DE LIN

Le procédé de désinfection des semences à la vapeur d’eau, utilisé depuis une vingtaine d’années en Scandinavie, commence à se développer en France.

« Vu la grande diversité de situations sanitaires au sein des sols, il faudra combiner plusieurs leviers afin d’atteindre une protection suffisante de la semence. »

ÉVOLUTION DES NOTES DE RÉSISTANCE AUX MALADIES DES VARIÉTÉS DE BLÉ TENDRE À L’INSCRIPTION AU CATALOGUE FRANÇAIS

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L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Jean-Luc Gennerat, céréalier sur 173 ha à Piffonds (Yonne)

« Plusieurs leviers contre les altises » « Sur mon exploitation de 173 ha, un essai a été mis en place sur 2 ha par BASF. Il visait à limiter les dégâts d’altises sur colza en cumulant plusieurs leviers : variété hybride, semis précoce, association avec la féverole et traitement Integral Pro. Celui-ci est à la fois un produit de biocontrôle contre le phoma et un biostimulant. Le semis a eu lieu en direct le 5 août avec un engrais starter. La culture a profité de 10 mm d’eau. La levée a été très rapide ; nous avons même été surpris. Mais savoir quel facteur a prédominé, entre la pluie, l’engrais starter et le traitement, est difficile. L’essai n’a pas reçu d’insecticide à la levée. Le démarrage rapide de la culture lui donne une meilleure résilience vis-à-vis des attaques d’altises. J’observe aussi que l’association avec la féverole limite les attaques. » « Integral Pro concerne aujourd’hui la moitié des semences certifiées de colza, complète Pascal Lacroix, responsable du pôle agroécologie chez BASF. Utilisé seul, il est insuffisant. Notre recommandation est de le cumuler à d’autres leviers pour rendre la culture plus robuste. Cela permet d’éviter un insecticide à la levée, sauf en cas de forte pression. Sur d’autres essais, nous avons compté moins de larves par plante avec un itinéraire technique adapté comprenant Integral Pro. Nous menons aussi des recherches pour trouver des solutions en céréales à paille. »

DR

dans la réglementation européenne, facilitant ainsi leur reconnaissance et donc leur développement. « Ces substances peuvent, par exemple, être associées à des produits de protection en enrobage de semences pour permettre à la plante de mieux pousser et mieux résister aux stress. C’est un axe que l’on travaille beaucoup », indique Laurent Largant, directeur de l’Afaïa, syndicat des fournisseurs de biostimulants, fertilisants organiques, supports de culture et paillages. De nouvelles pistes apparaissent aussi dans le domaine du traitement physique des semences. Dans les Hauts-de-France, la coopérative Agora propose depuis 2020, dans sa gamme de céréales à paille, des semences désinfectées à la vapeur. Cette technologie ThermoSem existe depuis une vingtaine d’années en Scandinavie. Elle se développe en France depuis 2018, notamment avec la coopérative Terre de lin en Seine-Maritime. « C’est une méthode un peu complexe, car il faut calibrer finement le processus de façon à ne pas tuer le germe de la semence, explique Aymeric Dezobry, responsable du service semences d’Agora. L’autre contrainte est que la production de vapeur nécessite de l’énergie. » En partenariat avec l’école UniLaSalle possédant une plateforme dédiée aux applications de l’ozone, Agora fait également des essais de traitement de semences depuis deux ans. « Cette technique utilisée dans le traitement de l’eau n’est pas encore homologuée pour les semences, précise Aymeric Dezobry. Nous testons des dosages et mettons les semences en essais pour observer l’effet sur le développement des plantes. » ■

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

FLORA LIMACHE, responsable des affaires techniques et réglementaires d’IBMA-France



PARTAGE D'EXPÉRIENCE Essai

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

Les chenilles du Case IH Magnum RowTrac limitent la compaction du sol, comparativement aux modèles équivalents dotés d’un train de quatre roues.

TRACTEUR CASE IH MAGNUM 380 CVXDRIVE ROWTRAC

« Davantage de confort en cabine, moins de compaction » La dernière mouture du Case IH Magnum 380 RowTrac à chenilles ne manque pas d’atouts. Motorisation, transmission, visibilité, design… avec davantage de technologies et de confort, la marque fait évoluer son tracteur pour répondre aux exigences actuelles.

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ous le capot du Magnum CVXDrive 380 RowTrac prend place un 6-cylindres FPT de 8,7 L de cylindrée développant jusqu'à 435 ch de puissance. Ce bloc répond aux exigences de la norme d’émissions Stage V grâce à la technologie Hi-eSCR2, sans vanne EGR. Il anime une transmission CVXDrive, montée en standard par Case IH sur ce modèle-là. Autre avantage : la fonction « Stop actif », qui permet d’immobiliser le tracteur sans utiliser la pédale de frein. Sur cette version Rowtrac, les roues arrière ont disparu au profit d’un train de chenilles triangulaires. Sur la route, l’engin atteint la barre des 40 km/h sans aucune difficulté. Le constructeur a peaufiné son tracteur autour des chenilles, et les roues avant renforcent le confort en cabine. Les chenilles oscillent et pivotent afin de maintenir une empreinte au sol plane, de manière à optimiser le transfert de puissance au sol y compris sur terrain accidenté.

LE CASE IH MAGNUM CVXDRIVE 380 ROWTRAC EN BREF (DONNÉES CONSTRUCTEUR)

Embarquez en première classe À bord, le confort règne en maître ! Le modèle de cabine Surveyor comprend en effet un système

Terminal : écran tactile couleur AFS Pro 1200 de 12 pouces personnalisable

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Motorisation : FPT 6 cyl. de 8,7 L Stage V Puissance moteur : 418 ch de puissance maximale ECE-R120 Surpuissance : + 17 ch au transport et mobile avec prise de puissance Capacité du réservoir de GNR : 674 L Transmission : à variation continue CVXDrive Hydraulique : pompe à cylindrée variable de 166 L/min à 210 bar (option 221 ou 282 L/min) Capacité du relevage arrière : 11 700 kg

de suspension hydraulique semi-active, un siège chauffant à suspension pneumatique en cuir rouge, la climatisation automatique, un autoradio Bluetooth, un écran tactile couleur de 12 pouces, des leviers « fingertips » à code couleur, éclairés et configurables, un accoudoir MultiController compatible Isobus… ainsi que des ports de rechargement et de transfert de données USB. En guise de passerelle entre le tracteur et la plateforme numérique du constructeur, la technologie AFS Connect gère l’échange des données via l’ordinateur ou la tablette. Autre élément de confort et de productivité, Case IH propose désormais l’automatisation complète des manœuvres en fourrière, demi-tours compris. Grâce à la télémétrie, l’agriculteur peut également visualiser non seulement les opérations en cours et les informations liées à sa flotte d’engins, mais aussi les données agronomiques. Selon la marque, le transfert est sécurisé et offre des fonctions d’assistance à distance. Sans oublier les solutions d’agriculture de précision avec la coupure de tronçons ou la modulation de dose intraparcellaire… ■


1 1. Avec 380 ch de puissance annoncée sous le capot, le Case IH Magnum RowTrac ne rencontre aucune difficulté pour tracter le Väderstad TopDown de 7 m de largeur de travail. 2. Les marches de l’échelle d’accès s’avèrent un peu étroites en raison des contraintes liées à la forme des chenilles. 3. Toutes les fonctions du tracteur sont à portée de main grâce à l’accoudoir Multicontroller. 4. Le train de chenilles limite la compaction, mais ne dispense pas d’adapter la pression des pneus avant selon le travail en cours. 5. Sur le montant droit de la cabine, l’afficheur reprend les informations de vitesse, de régime moteur, de température moteur… Le terminal AFS (au premier plan), lui, gère toutes les fonctions du tracteur.

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TERRE-NET MEDIA

PHOTOS TERRE-NET MEDIA

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6. L’opérateur contrôle la température au degré près et peut répondre aux appels téléphoniques sans lâcher les commandes. 7. Ce tracteur bénéficie de clés à codage unique et d’une fermeture centralisée de la cabine pour limiter les risques.

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L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Tanguy Bidaud, agriculteur à Heuqueville (Eure)

« Toute la puissance passe au sol sans interruption de couple » Tanguy Bidaud s’est installé aux commandes du Case IH Magnum 380 pendant dix jours. Le jeune agriculteur, déjà utilisateur de deux 370 de la gamme précédente, cultive 600 ha avec son beau-père à Heuqueville, dans l’Eure. Les deux exploitants se préoccupent beaucoup de la compaction de leurs sols et sur la ferme, les tracteurs roulent la plupart du temps jumelés. Un terrain de jeu idéal pour tester le dernier-né de la gamme Case IH Magnum AFS Connect, le 380 en version RowTrac muni de sa transmission CVXDrive. « Aucun doute, il en a dans le ventre ! Les 380 ch sont bien là, s’exclame l’agriculteur. Par rapport aux modèles d’ancienne génération, celui-ci ne peine pas avec l’outil de préparation de 9,3 m d’envergure. Toute la puissance passe au sol et surtout, sans interruption de couple. On oublie vite qu’on est à bord d’une version chenillée. » Selon le conseiller de la chambre d’agriculture de l’Eure, le pénétromètre ne distingue pas d’écart entre un passage du tracteur à chenilles et un de celui à roues jumelées. « Avantage au RowTrac, si l’on compare au Magnum à roues simples ! » ajoute même notre hôte. Véhicule d’escorte superflu « Autre avantage : inutile d'être escorté lors des déplacements, car le tracteur est au gabarit routier, à la différence des modèles jumelés, reprend Tanguy Bidaud. C’est davantage de confort et surtout, un chauffeur en moins à monopoliser. Notre parcellaire est morcelé et parfois distant. Mis à part l’an passé pendant le confinement, impossible de circuler faute de quoi les automobilistes s’insurgent aussitôt. En outre, le tracteur à chenilles doit davantage impressionner les usagers de la route, car les véhicules se rangent d’eux-mêmes ! » Autre évolution : l’électronique et la connectivité qu’apporte cette nouvelle version AFS Connect. « Toutes les fonctions du tracteur sont regroupées dans le terminal tactile, remarque l’agriculteur. Je pilote tout du bout de doigts, l’éventail des possibilités est large. Je suis installé aussi confortablement que dans mon salon, c’est bien le changement le plus notable de cette génération. Le bouton d’activation de l’autoguidage se trouve désormais sur le joystick, c’est appréciable. Plus besoin de lâcher le manche pour enclencher le dispositif. »

Accédez en réalité augmentée à la vidéo de l’essai du tracteur Case IH Magnum CVXDrive 380 RowTrac.

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SELON L’ESSAYEUR

- Confort et cabine haut de gamme - Fonction Stop actif de la transmission CVX Drive - Chenilles au gabarit routier dispensant d’une escorte LES

SELON L’ESSAYEUR

- Largeur réduite de l’échelle d’accès en cabine compte tenu de la forme des chenilles - Au champ, pas d’avantage constaté de la chenille par rapport au jumelage - Durée de vie réduite des chenilles en cas de trajets routiers fréquents MAI-JUIN 2021 /

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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

Par LOUISE BENOÎT redaction@terre-net.fr

Le colza est une culture surveillée tout au long de son cycle. En désherbage, le tour de plaine régulier est essentiel pour gérer les impasses ou positionner au mieux l’herbicide.

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DÉSHERBAGE DU COLZA

Interventions à vue en postlevée plébiscitées En 2021, le colza est bien la culture de l’agilité. À cause des problèmes de levées récurrents dus à la sécheresse estivale, le désherbage glisse vers la post-levée avec un raisonnement adapté à la flore adventice. À chaque conduite de la culture, TCS ou non, avec ou sans plantes compagnes, l’objectif est aussi de moduler les doses en pré-levée et post-levée précoce. Le bon compromis entre efficacité, préservation de l’eau et optimisation des coûts est recherché.

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TERRES OLEOPRO

e nouvelles stratégies pour réussir regarde pour traiter en post-levée sur dicot’ dans cerl’implantation du colza se déploient tains cas, afin d’ajuster le programme à chaque prosur le terrain, avec comme objecblématique de parcelles. » tif semer plus tôt, dès que possible en août, sur un sol humide. Les paramètres Traitements en post-levée du désherbage évoluent en conséquence. « Il salvateurs vaut mieux miser sur une stratégie de désherL’essentiel de la stratégie de désherbage sur colza bage à vue qui évite d’engager un investissement repose sur des applications de pré-levée. Mais dès le départ, témoigne Damien Bellois, agridepuis deux ans, gérer exclusivement en postculteur à Saint-Ange-et-Torçay, en Eure-et-Loir levée est envisageable. Six herbicides sont autori(285 ha, dont 90 ha de colza avec une rotation « Si on laboure, c’est plus facile sés contre les dicotylédones : Mozzar/Belkar, Fox, d’attendre que le colza soit colza-blé-orge). Si jamais la culture est comproAtic Aqua, Callisto, Cent 7, Ielo/Yagoo/Biwix. Ces au stade 4 feuilles pour mise, alors les herbicides sélectionnés doivent me intervenir tout en post-levée », solutions rendent moins dépendant de la météo : estime Fabrice Moulard, permettre de semer un blé en octobre, une fois la les chlorés ne fonctionnent pas avec la sécheresse agriculteur dans l’Eure. parcelle de colza labourée. » et un risque de phytotoxicité existe avec les pluies En Normandie, l’implantation du colza se gère excessives. Elles ne restreignent pas le choix des sans trop de difficultés. Fabrice Moulard, agriculteur dans l’Eure cultures, en cas de non levées. En permettant de « tirer à vue » à Villiers-en-Désœuvre (217 ha, dont 49 ha de colza), raisonne son dans une stratégie de rattrapage, elles facilitent la réduction des désherbage en lien avec le niveau de pression adventice et son usages de produits composés de chlore et couvrent des dicotylémode de travail du sol. En TCS, il est resté en 2020 sur la pré-levée dones difficiles à éliminer. avec Altiplano (clomazone + napropamide) pour son large spectre C’est l’option choisie par l’exploitant Damien Bellois. « Le pred’efficacité. Le rattrapage est assuré à l’aide d’un anti-graminée. mier passage, indique-t-il, c’est pour un nettoyage avec un herbicide « J’ai des sérieux problèmes de géranium, explique-t-il, quelques à la fois anti-graminées et anti-dicotylédones afin de bien prépasanves et récemment, du torilis. Absente de nos régions jusqu’en 2010, rer le terrain et permettre au colza de se développer. » Il applique elle gagne du terrain en zones argilo-calcaires. Mais pour 2021, je Rapsan TDI (metazachlore + quinmérac) en modulant la dose à

L’AVIS D’EXPERT

L. BENOÎT

Les conseils de Dominique Delaunay, de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir « Ajuster le désherbage à la flore de chaque parcelle, c’est la seule façon d’optimiser le coût et limiter les apports de chlore. Je recommande toujours de laisser une bande-témoin pour évaluer la pertinence de ce choix. La colonisation par les adventices sera moins forte avec un semis précoce, réalisé vers le 10 août, mais il faut surveiller dès la levée du colza. Pour des repousses de graminées en septembre, Agil ou Pilot, de la famille des Fop, sont les meilleurs. En cas de résistances et si

on veut limiter le métazachlore, Springbok, qui contient aussi du DTMA-P, est une bonne alternative. Calisto est intéressant à cette période, notamment sur Sanves. En programme avec Cent 7, les ravenelles et les radis sont bien gérés. Atic Aqua fonctionne sur lycopsis. À l’automne 2020, un essai tout en post-levée avec Mozzar à 0,5 L/ha sur anthrisque a montré 90 % d’efficacité. Complété par Kerb à 1,875 L/ha, le coût d’un tel programme exclusivement en post-levée avoisine 100 €/ha. »

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Le Magazine / 35

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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

LEROUGE

1 L/ha en pré-levée, soit 40 % de la dose. lieu des parcelles avec des niveaux de pluies Il complète avec un second passage de très différents, les levées de colza et d’advenMozzar (halauxifen-méthyl + picloram) tices sont très échelonnées, au point que le à 0,25 L/ha. « J’ai des ronds de géranium dernier passage avec Mozzar à 0,3 L/ha, très importants, précise l’exploitant, ce c’était avant Noël ! En raison du climat produit finit le nettoyage avec un traitedoux de l’automne, il a poussé jusqu’à cette ment localisé. » D’autant qu’appliqué à la période », détaille-t-il. Il a conservé une mi-octobre, à partir du stade 4 feuilles base en post-précoce, « pour ne pas avoir du colza, il détruit en même temps le de concurrence vis-à-vis de l’accès à l’eau couvert de féveroles associées au colza au moment-clé de la levée ». Son choix : « En raison des levées échelonnées du colza, le désherbage se raisonne au cas par cas semé sur 10 ha pour perturber les altises. Alabama (dmta-p, métazachlore et jusqu’à l’hiver », rappellent Arnaud Lerouge « Je garde ainsi suffisamment longtemps quinmérac) dosé à 1 L/ha sur sol limoneux (à gauche) et son frère Alexandre, agriculteurs dans la Vienne. la plante compagne. » et 2 L/ha sur sol argileux. « C’est une bonne Arnaud Lerouge, associé avec son frère solution grâce à son large spectre d’action, Alexandre sur 370 ha à Saint-Germain (Vienne), valide l’intérêt de indique Arnaud Lerouge. Elle permet de donner toutes les chances cet herbicide sur adventices jeunes : « Pas plus grosses qu’une pièce au colza. » Et de la chance, il en faut : « Jusqu’au mois de décembre, de 2 € ». Sur sa sole de colza, il rencontre des problèmes d’ombel- on a bien pensé devoir retourner certaines parcelles, confie-t-il. D’où lifères levant tardivement en octobre. « Selon la nature des sols, le l’intérêt d’un raisonnement, au cas par cas. »

Arrivés sur le marché en 2019, Mozzar et Fox s’appliquent dès le stade 4-6 feuilles du colza.

Enjeu des repousses de céréales et de la culture associée Le cas par cas, c’est aussi la stratégie d’Emmanuel Leveugle, agriculteur sur 60 ha près de Cambrai, dans le Nord. En agriculture de conservation des sols, sa priorité ce sont les repousses de céréales.

L’AVIS DES AGRICULTEURS

Alexandre Lefrançois, agriculteur à Veulettes-sur-Mer, en Seine-Maritime (90 ha)

Réduire l’IFT herbicide colza grâce aux cultures associées Depuis deux ans, David Gourmaud expérimente des stratégies de désherbage avec un objectif de réduction des IFT et de recours à plus d’agronomie, notamment avec l’allongement de la rotation. Il ne revient sur le colza que tous les cinq ou six ans. Il a semé 26 ha en 2020. « Ma problématique d’adventices, c’est surtout du ray-grass, du vulpin et des crucifères, sans pour autant avoir une pression énorme », explique-t-il. En travail très simplifié depuis deux ans, la gestion des levées est toujours compliquée. « Mon objectif est d’avoir 4 feuilles au 10 septembre. Pas toujours facile à tenir. Cette campagne, tout est sorti fin août, alors que l’année précédente, tout était échelonné. Je pratique le désherbage à vue, impossible autrement. Comme j’ai semé tôt, j’ai pu appliquer Alabama, choisi pour son large spectre d’action en post-précoce, dès mi-septembre en condition de sol humide, à 1 L/ha au lieu de 2,5 L. » La bonne couverture du sol avec les plantes associées a fait le reste : un mélange de fenugrec et trèfle semé à 5 + 5 kg/ha. « J’obtiens un gain d’IFT herbicide colza total de 30 %, indique-t-il. Néanmoins, je dois conserver l’anti-graminées en rattrapage. Et chaque année, j’ajuste. Il y a deux ans, j’ai pratiqué un mélange de Colzor trio, Alabama et Fox en petites doses en deux passages. » Le coût du programme est de 30 € pour la campagne 2020-2021.

« La souplesse de positionnement, un pointclé avec l’efficacité des herbicides »

L. BENOÎT

N. TIERS

David Gourmaud, agriculteur à Paizay-le-Sec, dans la Vienne (205 ha)

En post-levée, il faut pouvoir intervenir avant l’hiver sans fragiliser les sols. Au-delà de son efficacité, la souplesse de positionnement d’un herbicide est importante. Alexandre Lefrançois sème début septembre 10 ha de colza associé à du fenugrec et de la vesce pour gérer la pression des grosses altises. Pour lui, aucun problème de levées en raison de l’humidité qu’apporte le climat maritime. « Avec des sols sableux, j’ai en revanche une flore de matricaires, renouées des oiseaux, laiterons et un début de souci avec du ray-grass apporté par le passage des moissonneuses, témoigne-t-il. Une graine de matricaire, ce sont des milliers de graines l’année suivante, je ne veux pas me laisser déborder. Je conserve le traitement de pré-lévée avec Tiaco à 2 kg/ha au lieu de 3 kg/ha, composé de clomazone et napropamide. Ensuite, c’est un désherbage à vue avec Ielo (propyzamide), à 1,4 L/ha pour bien finir de nettoyer la matricaire et le ray-grass. » Il l’a programmé le 23 novembre, le plus tard possible, sur sol ressuyé. « Mon objectif est d’éliminer les plantes associées, car avec notre climat, on ne peut pas compter sur les gelées tardives. Le colza couvre ensuite suffisamment le sol pour empêcher les levées. » Le coût du programme s’élève à 105 €/ha. Avec cette stratégie, il espère un rendement compris entre 40 et 45 q/ha.

à 36 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021


Publi-communiqué

REUSSIR L’IMPLANTATION DU COLZA

Levier désherbage : contrôler dès le départ les vulpins et ray-grass, les adventices les plus présentes. En 1000 ha

400

Les adventices les plus présentes dans vos colzas* 385

290 Ray-grass en novembre, colza pénalisé

175 90

Vulpin

Ray-grass

Géraniums

Rep. céréales

En 2020, les vulpins et les ray-grass sont devenues les adventices les plus présentes dans les colzas*. L’enjeu est de les contrôler dès le départ de la culture (août, septembre) afin de faciliter l’implantation du colza. Avec leur souplesse d’emploi en post semis-prélevée et post-levée précoce du colza, les solutions de désherbage racinaires BASF Alabama®, Anitop®, Springbok® vous permettent de choisir les meilleures conditions météorologiques pour l’application de l’herbicide, soit dès le semis si le sol est frais, soit juste après le retour des pluies en post-levée précoce du colza (cotylédons à 2 feuilles), si les conditions sont très sèches au semis. Leur large spectre sur graminées et dicotylédones évite d’avoir à multiplier les interventions en post-levée. Ils sont utilisables sur les colzas cultivés avec des couverts associés.

75

Matricaires

Gaillet

70

Ravenelles

55

45

Sanve

45

Chenopode

Coquelicot

Pour un colza bien implanté, prenez le contrôle dès le départ

MÉMO PRATIQUE Quels sont les autres leviers pour bien réussir son implantation ? Outre le désherbage, 4 autres leviers contribuent à la réussite de l’implantation afin d’obtenir un colza robuste. 1 Le semis et la fertilisation avant ou au semis : avec un bon lit de semence, en conservant l’humidité du sol et en semant tôt, dès qu’une pluie est annoncée. 2 Le choix de la variété : en choisissant une variété à bon développement végétatif. 3 Le traitement des semences : pour permettre un meilleur démarrage de la culture. 4 Les couverts associés : contribuent à la lutte contre les grosses altises et à la nutrition azotée. « Réussir l’implantation du colza », flashez ce code pour retrouver les résultats de notre sondage réalisé en décembre 2020 auprès de plus 900 agriculteurs ou sur https://www.agro.basf.fr/fr/cultures/colza/reussir_implantation_colza/ resultats_sondage_implantation_2021/

*source panel ADquation 2020, 1490 interviews BASF France SAS - Division Agro – 21, chemin de la Sauvegarde – 69134 Ecully Cedex. N° d’agrément : IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. Détenteur d’homologation : BASF. ® Marques déposées BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages, doses conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou www. agro.basf.fr et/ou www.phytodata. com. Annule et remplace toute version précédente. Il appartient à l’utilisateur de ce produit de s’assurer, avant toute application, auprès du N° Vert qu’il dispose bien de la dernière version à jour de ce document. Avril 2021. Alabama® : AMM n°2120075 – 200 g/l métazachlore + 200 g/l diméthénamide-P + 100 g/l quinmérac – SE (suspo-émulsion) ; Anitop® : AMM n°2190639 - Composition : 300 g/l métazachlore + 100 g/l diméthénamide-P + 100 g/l quinmérac - SE (suspo-émulsion) - Springbok® : AMM : n°2090112 - 200 g/L métazachlore + 200 g/L diméthénamide-P - EC (concentré émulsionnable).

Alabama® : SGH07, SGH08, SGH09 - ATTENTION - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H351 : Susceptible de provoquer le cancer - H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme ; Anitop® : SGH07, SGH08, SGH09 - Attention - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H351 : Susceptible de provoquer le cancer - H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. Springbok® : SGH07, SGH08, SGH09 - Danger - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement - H302 : Nocif en cas d’ingestion - H304 : Peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux - H351 : Susceptible de provoquer le cancer - H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. SGH07

SGH08

SGH09


Faute de gel hivernal, Mozzar et Ielo peuvent détruire les couverts associés dès mi-novembre.

Les rattrapages ou les compléments de post-levée se raisonnent début octobre grâce au tour de plaine.

BELLOIS

pleine dose, et ajustement du programme selon la flore et les conditions. Comme il l’a fait pour une fèverole semée à la volée suivie d’un semis de colza, sur un sol hydromorphe. « J’ai utilisé l’herbicide Fox (bifenox) à 1 L/ha tardivement pour réguler la féverole associée en octobre et pour régler en même temps un gros problème de ravenelles, se remémore-t-il. J’avais carrément un tapis au sol, avec en plus de la moutarde et plus ponctuellement de la matricaire. Le large spectre « Les petits grains de blé peuvent se retrouver dans « Avec un antidicot’ de post- de Fox a permis de détruire la culture associée, car nous levée, on peut attendre, l’andain de la moissonneuse-batteuse, raconte-t-il. n’avons pas eu d’hiver froid. » Depuis, le gel a pourtant c’est intéressant pour Ceux qui ne gèrent pas cette levée les voient apparaître fait des dégâts en avril, fragilisant les parcelles attaajuster le programme », considère Damien Bellois, en bandes denses au bout de trois semaines tous les quées par les altises à l’automne. Preuve qu’il ne lâche 7 m. En se développant, les céréales concurrencent le agriculteur en Eure-et-Loir. pas la culture, Emmanuel Leveugle compte expécolza pour l’eau. Celui-ci ne lève plus. Alors pour régler rimenter en 2021 une stratégie plutôt innovante le problème, j’applique Agil de la famille des Fop ou Centurion (clétho- (voir encadré ci-dessous) misant non seulement sur les propriédime) si j’ai du vulpin, en post-levée au stade 3 feuilles du blé. Puis je tés d’étouffement des plantes compagnes, mais aussi sur leur effet complète avec un passage de Kerb, en novembre/décembre, quand le antagoniste vis-à-vis de certaines adventices. ■ sol est froid, afin que la molécule se dégrade durant l’hiver. » Il rappelle En réalité augmentée, accédez à un article de Terre-net l’importance du respect des bonnes pratiques de traitement : bonne qui vous aidera à réfléchir à l’implantation de votre colza hygrométrie, addition d’huile, matières actives alternées, jamais la pour la campagne à venir.

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Emmanuel Leveugle, agriculteur près de Cambrai, dans le Nord (60 ha) TERRES OLEOPRO

« Expérimentons des alternatives ! » « Je mets au point un semoir à base de dents vibrantes pour chasser d’emblée les pailles et passer en semis direct sur chaumes. La dent va secouer la paille, créer une terre fine et éviter que la paille ne forme un pli dans le lit de semence et ne l’assèche. Je vais ensuite semer à 30 cm, avec un espacement

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Le Magazine / MAI-JUIN 2021

suffisant pour mettre la plante compagne dans l’interrang et non sur la ligne de semis. De fait, elle jouera plus vite un rôle dans le désherbage en limitant les levées d’adventices. Dans ce cadre, je vais expérimenter diverses plantes compagnes, telles que la cameline pour son effet allélopathique sur mauvaises herbes comme la renouée. »

L. BENOÎT

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures


Alabama®

Pour un colza bien implanté, prenez le contrôle dès le départ des vulpins et ray-grass. Utilisable en post semis-prélevée et post-levée précoce du colza Efficace sur vulpin, ray-grass et dicotylédones en un seul passage

Efficace sur géraniums dès la levée du colza Compatible avec les couverts associés

BASF France SAS - Division Agro - 21, chemin de la Sauvegarde - 69134 Ecully Cedex. N° agrément : IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. Alabama® : Marque déposée BASF ; AMM : n°2120075 ; Composition : diméthénamide-P (200 g/l) + métazachlore (200 g/l) + quinmérac (100 g/l) ; Formulation : SE. Détenteur d’homologation : BASF France SAS. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages, doses conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou www.agro.basf.fr et/ou www.phytodata.com - Avril 2021.

Alabama® : SGH07 - SGH08 - SGH09 - ATTENTION - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée. H351 : Susceptible de provoquer le cancer. H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques. H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.

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BRÈVES DES CHAMPS En photos erbage

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Le Magazine / MAI-JUIN 2021


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Le Magazine / 41


Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Aides Pac

L’attribution des soutiens européens en débat Nombreux furent les lecteurs de Terre-net à réagir suite à la publication d’une enquête de la journaliste indépendante Caroline Trouillet sur les millions d’euros d’aides Pac attribués aux grands groupes, sans bénéfice pour les agriculteurs. La plupart d’entre eux dénoncent les dérives d’un système. loulou : « Hein, M. le ministre de l’Agriculture française, vous voulez réduire les aides Pac aux Agris, eh bien Mme TROUILLET Caroline, elle vous montre par où il faut COMMENCER… !!! Ah elle est toujours d’actualité cette phrase d’un Grand dite alors : “L’on filtre le Moustique et on laisse passer les Éléphants.” À bon entendeur. »

hypocrisie : « Dans le Loiret, le domaine de Mivoisin fait ainsi partie de ces gros bénéficiaires. Les 1 700 ha de terres agricoles ont valu à ses propriétaires, une riche famille (39e fortune de France en 2020) installée en Suisse, 424 605 € d’aides découplées en 2019. Et ils ont obtenu les autorisations d’exploiter ? La CDOA leur déroule le tapis rouge ? La FNSEA ne dit rien ? Normalement la priorité du schéma départemental c’est l’installation. Pas l’exploitation des terres par des prestataires. C’est écœurant. On est dans l’hypocrisie totale. LREM, FNSEA, CDOA, SAFER, pas un pour rattraper l’autre. »

Steph : « Il est étonnant de constater que jamais une ordure de trader n’est interrogée sur sa nuisibilité !!! Ces salopards sont des sangsues qui vivent sur notre dos comme des tiques. Ces fainéants ne font rien de leurs dix doigts, à part peut-être se foutre des rails de coke dans le pif avant de spéculer à la hausse, à la baisse, en organisant même 42 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

des famines mondiales… Non, je ne suis pas de gauche, mais le capitalisme sauvage a ses limites et j’espère bientôt les voir se défenestrer comme lors de la crise de 29… Ces ordures sont les instruments de la mort des agriculteurs, ces derniers étant par conséquent sous perfusion............. des aides Pac qui ellesmêmes engraissent “les grosses vaches capitalistes”. LE CERCLE VICIEUX ! »

Arnaud : « Bonjour à tous, les aides Pac devraient être attachées au système de production et non pas à des DPI. Ainsi, les propriétaires terriens qui sont agriculteurs pour la Pac mais qui ne produisent rien, donc qui ne servent à rien, ne pourront plus bénéficier des aides si on peut appeler ça des aides et je sais de quoi je parle. »

agridemain : « Il y a pas mal d’agris qui bossent à côté parce que leur ferme n’est pas assez grande pour sortir un salaire et l’agrandissement n’est pas possible alors ton idée n’est pas top. Simplement un plafonnement permettrait de limiter les dérives du système !! »

pas que : « C’est pas que les grands groupes qu’il faut citer, mais aussi les grosses exploitations qui sont affamées d’ha et qui nuisent à la profession… en espérant que la future nouvelle Pac fasse enfin une vraie modulation en stoppant les aides au-dessus de 100 ha par tête !

Au moins, ça ferait des économies et les installations seraient facilitées. »

Maxens : « Moi je dirais 200, ou 300… C’est cela le problème, pour un agriculteur, la grosse exploitation c’est celui qui en fait plus que soi… Tant qu’on sera dans ce schéma… Les aides Pac sont des compensations en contrepartie d’une baisse de prix imposée… Plus il y avait de production, plus l’agri a perdu, normal que ses aides Pac soient plus élevées. »

Terminé : « […] La Pac est un paquebot en train de sombrer, on a rendu l’agriculture dépendante de cette prime tellement importante au départ que tout le monde y va et aujourd’hui c’est un vrai venin qui gangrène l’agriculture. On doit bien sûr repartir de la base, mettre des vrais prix aux produits. Cette Pac et la volonté de payer les agriculteurs de leurs produits au marché mondial ont tout simplement tué l’agriculture française et continuent encore… La preuve : cette jalousie malsaine qui divise comme jamais… On est bien au bout du bout d’un système qui n’est plus crédible et qui ne marche plus… C’est la disparition de l’agriculture française. » ■ À voir en réalité augmentée, l’article revenant sur l’enquête de la journaliste Caroline Trouillet qui met en évidence l’accaparement de millions d’euros d’aides publiques par de gros bénéficiaires, aux dépens d’agriculteurs de taille plus modeste.


Par DELPHINE JEANNE et MATTHIEU SCHUBNEL redaction@terre-net.fr

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage AIDES PAC

Le temps de l’examen de conscience ?

E

n amont de l’annonce de premiers arbitrages sur le plan stratégique national de la future Pac, la plateforme Pour une autre Pac persistait en faveur d’une refonte du système actuel. Les 46 organisations membres demandent toujours une réforme profonde et ambitieuse en réorientant les aides de la Pac pour permettre une « réelle transition agroécologique et paysanne ». Selon le président de la plateforme, Mathieu Courgeau, si le plafonnement des aides à 100 000 € était effectif en France, 61 M€ pourraient être réorientés. Les aides à l’investissement pourraient également être mieux conditionnées (en tenant compte des bénéfices environnementaux, du retour pour les producteurs, etc.) et les industriels pourraient être contraints de rendre l’argent si le contrat n’est pas rempli. Les aides à la promotion, allouées à de grands groupes pour valoriser les produits français à l’étranger, pourraient tout simplement être supprimées, estime le collectif. Pour Mathieu Courgeau, la Pac actuelle « nourrit plutôt l’industrialisation de l’agriculture », à rebours de ce que souhaitent

ADOBE STOCK

En plein débat sur les arbitrages de la future Pac, la plateforme Pour une autre Pac prône une refonte du système actuel. Elle dénonce entre autres un gaspillage de l’argent public, notamment en faveur des plus gros bénéficiaires de ces fonds européens en France.

Les grandes orientations de la future Pac dévoilées fin mai sont loin de faire consensus.

les citoyens. « On n’a pas réussi à régler la question du revenu agricole, c’est ce qui rend la réforme compliquée, mais on ne veut pas moins d’argent pour le secteur agricole, simplement une autre façon de distribuer », ajoute-t-il, regrettant que le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie « manque de courage ». Les premiers arbitrages du plan stratégique

national que ce dernier a présentés fin mai ont laissé le collectif sur sa faim : sa déception face aux décisions du ministre a été telle que plusieurs représentants de collectifs ont quitté la réunion avant son terme. ■ Retrouvez en réalité augmentée un article sur le détournement de millions d’euros d’aides agricoles européennes, publié en 2020.

ATTRIBUTION DES AIDES PAC : UN DÉFAUT DE CONTRÔLE AFFLIGEANT À plusieurs reprises ces dernières années, le Parlement européen a dénoncé le manque de transparence et de possibilités d’identification des bénéficiaires des aides Pac. Sa dernière réclamation en date figure dans une résolution du 29 avril 2021 contenant les observations liées à la décharge sur l’exécution du budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2019. Parmi les priorités politiques de ce texte, le Parlement déplore que « la mise en œuvre de la Pac et de la politique de cohésion dans les États membres soit assortie de 292 systèmes de communication de données différents, rendant les données fragmentées et non comparables, et empêchant une utilisation efficace de l’intelligence artificielle et des mégadonnées pour contrôler les fonds […] ». Il déplore par ailleurs « qu’aucun des systèmes de communication de données sur la Pac et la politique de cohésion ne contienne d’informations sur les bénéficiaires finaux, que la divulgation de ces informations ne soit pas légalement obligatoire […] ». La Commission européenne a commencé à répondre aux attentes du Parlement en publiant trois semaines plus tard la liste des 50 premiers bénéficiaires de la Pac par pays membre (en anglais, accès en réalité augmentée depuis cette page ).

MAI-JUIN 2021 /

Le Magazine / 43


Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Online NOUVELLE PAC

Des orientations loin du consensus Déferlante de messages sur les réseaux sociaux en marge du CSO1, fin mai, au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. La plupart des participants ont déploré un manque d’ambition des arbitrages. Les organisations écologistes et paysannes, elles, ont claqué la porte pour exprimer leur profond désaccord.

Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire.

1

En réalité augmentée, accédez à un article sur ce sujet. 44 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021


Par la rédaction redaction@terre-net.fr

BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web

TERRE-NET MÉDIA

Voir vidéo en réalité augmentée.

À VOIR SUR YOUTUBE Cerise de Groupama à la rencontre d’agriculteurs Au travers de la websérie Indispensables agriculteurs lancée en mars 2021, l’assureur Groupama veut faire découvrir une partie du quotidien d’agriculteurs français, leur métier avec ses évolutions et ses enjeux. Il a missionné sa pétillante ambassadrice Cerise, vêtue de son habituelle parure à pois vert, pour rencontrer cinq exploitants à travers toute la France. Plusieurs épisodes ont d’ores et déjà été diffusés, tels qu’un entretien avec @Gilles vk agriculteur du Loiret ou @Gael Blard, agriculteur bio (en photo) installé hors cadre familial dans la Drôme.

À VOIR SUR TERRE-NET.FR Bilan de quatorze années d’agroforesterie sur une ferme À l'EARL Plaine de vie de Bayonvillers (Somme), le projet d’agroforesterie commencé en 2007 par les associés Sylvain et Inès Deraeve s’est déroulé en deux phases : plantation de haies autour du parcellaire pour favoriser biodiversité, présence d’auxiliaires des cultures et production de bois, puis implantation de haies en intraparcellaire, là encore pour la biodiversité et aussi pour produire du bois d’œuvre. Ces exploitants ont privilégié des essences locales nécessitant peu d’entretien. À voir en vidéo en réalité augmentée.

TERRE-NET MÉDIA

CAPTURE VIDÉO YOUTUBE

➜ À VOIR SUR TERRE-NET.FR La soudure, comment ça marche ? La soudure à l’arc est la technique la plus courante pour élever la température des éléments à souder jusqu’au point de fusion. La résistivité des matériaux parcourus par l’électricité provoque en effet un échauffement pour atteindre un changement d'état du métal. La technique est simple : la pièce métallique est reliée à un pôle du poste. Sur le second pôle, une électrode transporte le courant électrique. L’opérateur effleure le métal avec l’électrode, qu’il tient à l’aide du porteélectrode. Un arc électrique se forme, chauffe le métal et fait fondre l’électrode.

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Le Magazine / 45


Par la rédaction redaction@terre-net.fr

BRÈVES DES CHAMPS Shopping CLAAS

AGXEED

Bientôt des robots autonomes chez Claas ? Claas vient de prendre une participation au capital de la start-up néerlandaise AgXeed en vue de développer des solutions robotiques et les services associés. Objectif : pallier le manque de main-d’œuvre en agriculture. Le Néerlandais propose un robot de 156 ch baptisé « AgBot » monté sur roues ou chenilles. Doté d’une

PARUTION

À découvrir en vidéo depuis cette page.

JAVELOT

PILOTER L’IRRIGATION PAR ASPERSION

UN PIÈGE À INSECTES CONNECTÉ POUR LE STOCKAGE

Améliorer l’efficience de l’eau d’irrigation nécessite de piloter les apports, à l’aide d’outils et procédés toujours plus fiables, performants et didactiques. C’est tout l’objet de la brochure Outils de pilotage de l’irrigation par aspersion, de l'indicateur à la méthode des Éditions Arvalis, qui a pour but d’inventorier et de caractériser les possibilités offertes aux irrigants. Elle aidera le lecteur à comprendre et choisir l’outil de pilotage le plus adapté à sa situation.

ARVALIS ÉDITIONS

transmission électrique, il est capable de travailler à une vitesse maximale de 15 km/h. Il bénéficie d’un relevage à trois points classique d’une capacité de 8 t. L’automate pourrait bien figurer au catalogue Claas dès le printemps 2022.

Après la température et la ventilation, Javelot étend sa gamme de solutions connectées pour le stockage des grains avec la mise au point d’IoTrap. Cette nouvelle sonde sur batteries permet de détecter et d’identifier, grâce à l’intelligence artificielle et avec plusieurs semaines d’avance, les insectes se développant dans le grain. Ceux présents dans le piège sont photographiés puis identifiés à l’aide d’un algorithme, tandis qu’une alerte est au besoin envoyée au responsable sur l’application en ligne. Cette solution a pour objectif d’éviter de recourir aux insecticides de stockage. Article complet en réalité augmentée.

SYNGENTA

JAVELOT

Fin mai, les équipes de Syngenta ont dévoilé les dernières innovations à venir de la firme suisse : lancements de la gamme de blés hybrides X-Terra, du fongicide colza Treso, ou encore de la version mobile de l’outil d’aide à la décision Avizio dédié au raisonnement des traitements des maladies sur céréales.

ADOBE STOCK

INNOVATIONS

Toutes les infos en réalité augmentée.

Textos ➜ De Sangosse acquiert Fertiplus France La société Fertiplus France et ses filiales internationales, spécialistes dans la nutrition des plantes (notamment les biostimulants), font désormais partie du groupe De Sangosse. Plus d’infos en réalité augmentée. 46 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

Par Matthieu Schubnel m.schubnel@cipmedias.com

➜ Razzia sur le second volet d’aides Le 17 mai a eu lieu la réouverture du guichet d’aides à l’acquisition d’équipements dédiés à la culture des oléoprotéagineux et au sursemis de légumineuses fourragères. Les 20 M€ d’aides supplémentaires ont été consommés en une seule journée !

➜ Acquisition de Soufflet par InVivo Le mois dernier, le groupe InVivo a acquis le groupe Soufflet pour former un poids lourd coopératif dans le monde agricole. Plus d’infos en réalité augmentée.

➜ Nouveau modèle de conseil en azote sur blé Précifield et Visio-Crop viennent de lancer la phase de test sur plus de 300 parcelles d’un module codéveloppé de conseil en azote sur blé. Plus d’infos en réalité augmentée.


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Phosphore : un capital sol qui s’appauvrit…

… et de multiples facteurs blocage

La teneur en P Olsen des sols ne cesse de diminuer en France. Ce fait est appuyé par une étude INRAE/UNIFA de 2016, qui en comparant les périodes 2004-2014 et 1994-2004 a démontré la diminution significative des sols en phosphore. Malheureusement, depuis 2014 la situation continue de se dégrader. Périodes 1994-2004 vs 2005-2014 La disponibilité en phosphore est Evolution significative du phosphore équivalent Olsen un élément indispensable pour les cultures. Au-delà de la nutrition des plantes, elle impacte directement le développement racinaire et de la A++ rhizosphère ainsi que la résistance A naturelle aux ravageurs et au stress I hydrique. D L’efficience de la fertilisation phosD++ phatée (organique et minérale) El ainsi que la diminution des pertes

Excès de calcium, de fer d’aluminium, température froide, activité biologique ralentie… sont autant de facteurs diminuant la disponibilité du phosphore organique et minéral des sols et l’efficacité des engrais. Pour l’agriculteur, ces facteurs peuvent représenter jusqu’à 70% du blocage de l’apport de phosphore soluble apporté par l’engrais. Cette situation peut se produire très rapidement (moins de 3 jours) et pénaliser l’implantation de la culture si l’apport est fait au semis.

D++ Diminution > 10 % de la teneur en P eq. Olsen

Disponibilité du P (indice 100 = P olsen à T0)

Jusqu’à 70 % de P bloqué

100

58

51

44 32

0

3

7 Jours

14

28

TOP-PHOS : la solution TIMAC AGRO

Issu de la recherche et du savoir-faire industriel de TIMAC AGRO, TOP-PHOS apporte une nouvelle forme de phosphore biodisponible aux agriculteurs. Chimiquement, il est entièrement différent des autres sources de phosphore soluble du marché : il est le seul superphosphate complexé du marché. Méfiez-vous des imitations ! Seul TOP-PHOS est enregistré en Europe (EC938-989-4) comme une nouvelle matière première fertilisante véritablement différente des superphosphates avec ou sans enrobage.

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Cette exclusivité est couverte par un brevet mondial mais également en France par une AMM matière fertilisante (AMM n°1170710) délivrée par l’ANSES qui permet de garantir à l’agriculteur les bénéfices suivants : h Une fertilisation phosphatée plus efficace. h Une meilleure nutrition phosphatée et soufrée des cultures. h Une croissance foliaire et racinaire stimulée.

TOP-PHOS : la rhizosphère stimulée TOP-PHOS n’est pas qu’une matière fertilisante nouvelle : elle stimule la croissance racinaire et foliaire, ce qui permet une prospection maximale du sol.

SUPERPHOSPHATE

Avec une augmentation significative de 84 % des racines fines d’un blé en comparaison à un superphosphate, TOPPHOS augmente la surface d’échange racinaire avec l’eau et les nutriments et augmente l’activité biologique autour de la rhizosphère.

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L’efficacité de TOP-PHOS s’appuie sur un dossier technique impliquant des organismes de recherche français et internationaux, montrant une différence statistiquement significative par rapport aux autres superphosphates.

TOP-PHOS : la nutrition phosphatée optimisée

TOP-PHOS combine une biodisponibilité du phosphore à 100% à une stimulation de la croissance racinaire. Cette innovation par TIMAC AGRO permet donc d’assurer les besoins en phosphore dans des phases cruciales où le chevelu racinaire de la plante est insuffisant.

UNE FERTILISATION PHOSPHATÉE PLUS EFFICACE

Toujours disponible, le phosphore de TOP-PHOS est également mieux absorbé

Prélèvement de phosphore

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TOP-PHOS : ce sont les agriculteurs qui en parlent le mieux J’utilise les engrais TOP PHOS P3 et PK 2 depuis 2017 pour remédier aux problèmes de rétrogradation dans mes terres argilo-calcaires (pH basique) et mes boulbènes (pH acide). J’ai constaté une meilleure vigueur de mes céréales et à la fin plus de rendement et de qualité. Philippe ASTRIC, Cessales (31)

“La gamme TOP-PHOS me permet d’améliorer l’implantation des cultures sur mes terres argileuses aux pH élevés.” Marc ROUTIER, Busnes (62)

Plus de témoignages et d’informations contact@timac-agro.fr www.timacagro.fr

Roger – Agroscope – Blé. Prélèvement moyen de P à la floraison et récolte. Sol : pH neutre, argileux et très fixateur du P

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A++ Augmentation > 10% de la teneur en P eq. Olsen

Source: INRA Infosol, 2016

en phosphore (principalement par l’érosion des sols) représentent donc un enjeu majeur. Ils sont d’autant plus cruciaux que dans le cadre du Green Deal, les pertes de phosphore à l’échelle européenne doivent être réduites de 50%.

Evolution du % de P biodisponible après apport d’un superphosphate à T0 dans un sol basique (pH : 8,5)

C. Giovannini & al, 2012; Université de Bologna and CIPAV.

Fertilisation phosphatée : constat et solution


Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?

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Les espaces artificialisés, bâtis ou non, représentent désormais plus de 5 millions d’hectares en France.

ARTIFICIALISATION DES TERRES

7,7 % de surfaces agricoles en moins depuis 1982 En France métropolitaine, les sols agricoles recouvrent 52 % des surfaces. Mais ils ont perdu pas moins de 2,4 millions d’hectares depuis 1982 ! En parallèle, les sols artificialisés ont progressé, passant de 2,9 à 5 millions d’hectares entre 1982 et 2018, en lien avec une augmentation importante de l’habitat individuel.

E

n 2018, le territoire de la France métropolitaine était recouvert à 52 % par les surfaces agricoles, à 39 % par les surfaces naturelles et à 9 % par des sols artificialisés, indique la dernière étude Teruti, réalisée chaque année par le service statistiques du ministère de l’Agriculture. Les terres agricoles occupent 28,5 millions d’hectares, soit 45 % du territoire français, dont deux tiers de surfaces cultivées et un tiers en herbe pour les pâtures. Les espaces naturels, eux, représentent 39 % des surfaces de France métropolitaine. Les surfaces artificialisées incluent quant à elles des surfaces imperméables (bâtiments, places, routes, parkings) et des surfaces perméables (jardins, pelouses, parcs ou terrains de sport, voies ferrées, chantiers…). L’enquête, qui porte sur les données de 1982 à 2018, montre une diminution des surfaces agricoles. Ce sont 2,4 millions d’hectares qui ont été perdus en quarante ans, soit 7,7 % de terres agricoles en moins. Sur cette période, les surfaces consacrées aux 48 /

Le Magazine / MAI-JUIN 2021

grandes cultures annuelles ont augmenté de 2,6 millions d’hectares, sans pour autant compenser la perte des surfaces toujours en herbe (-2,3 millions d’hectares), des jachères et prairies temporaires (-2,1 millions d’hectares), des vignes et vergers (-400 000 ha), et des sols agricoles annexes (-200 000 ha de chemins, cours de fermes, etc.). 65 900 ha de moins par an Chaque année, depuis 1982, près de 66 000 ha de terres agricoles ont ainsi disparu en moyenne (-0,2 %). Cette hémorragie est plus ou moins prononcée selon les périodes : -119 000 ha/an entre 1991 et 1995, en lien avec la réforme de la Pac de 1992 qui a conditionné la distribution des aides au respect du gel d’une partie des terres. La tendance est ensuite moins prononcée jusqu’en 2005 (-60 000 ha/an), puis reprend entre 2006 et 2009 (-85 000 ha/an), avant de ralentir à nouveau avec -52 000 ha/an depuis 2009. Les espaces artificialisés ont, de leur côté, crû de 72 % en quarante ans, passant de

2,9 millions d’hectares à 5 millions d’hectares entre 1982 et 2018. Ce sont surtout les sols artificialisés non bâtis qui progressent sur la période avec, en 2018, 2,2 millions d’hectares (+ 52 %) de sols revêtus ou stabilisés et 1,9 million d’hectares (+ 71 %) de surfaces perméables. Les sols bâtis représentent de leur côté quelque 850 000 ha, soit 17 % des sols artificialisés et 1,5 % de la superficie de la France métropolitaine. Avec l’augmentation de la population et les changements de mode de vie familiale, cette tendance s’explique en premier lieu par l’essor de l’habitat individuel, ainsi que par l’extension du réseau routier. Mais cette artificialisation des sols est trois fois plus rapide que la hausse de la population : entre 2007 et 2017, la population de la France métropolitaine s’est accrue de 4,4 %, tandis que la surface artificialisée a augmenté de 13,9 %. ■ Pour en savoir davantage, accédez en réalité augmentée depuis cette page à un article complet et à des cartes détaillées sur ce sujet.


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