Par ALEXIS DUFUMIER redaction@terre-net-media.fr
TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
DE SANGOSSE
Selon Arvalis-Institut du végétal, les produits alternatifs au phosphate ferrique présentent une efficacité et un coût (hors produits génériques) comparables à ceux des anti-limaces conventionnels.
ANTI-LIMACES
Passer le cap de la nouvelle réglementation Les produits anti-limaces traditionnels à base de métaldéhyde concentrés à 3 % ou plus seront classés parmi les produits cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction de niveau 2 (CMR2) à partir du 1er octobre 2021. S’adapter est possible et des alternatives efficaces existent.
C
’est la pleine période de la morte-saison pour les achats d’anti-limaces qui seront utilisés dès la fin de l’été et le début de l’automne. Mais à l’heure où les choix se font, les agriculteurs sont cette année confrontés à une difficulté liée au changement de la réglementation pour ces produits traditionnellement formulés à base de métaldéhyde. En effet, à partir du 1er octobre, cette substance qui a fait ses preuves depuis plus de soixante ans et qui n’a jamais montré de phénomène de résistance passe dans le giron des produits classés cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques de niveau 2 (CMR2), pour les concentrations supérieures ou égales à 3 %. L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a donc classé les spécialités en contenant 20 /
Le Magazine / MAI-JUIN 2021
à ces taux comme reprotoxiques de catégorie 2 avec la mention de danger H361f (susceptible de nuire à la fertilité). Cette décision va avoir une incidence très forte sur le marché. En 2019, parmi les 22 solutions commerciales antilimaces disponibles sur céréales à paille et
inventoriées par Arvalis-Institut du végétal, 16 seraient tombées sous le coup de la nouvelle réglementation (73 % en nombre et certainement beaucoup plus en volume). Un constat similaire peut être fait pour les spécialités utilisables sur colza. Les alternatives de biocontrôle, jusqu’ici minoritaires
RÉDUIRE LA CASSE Utiliser les produits anti-limaces alternatifs (non classés CMR2) change peu de choses. Les bonnes pratiques d’application sont les mêmes. La granulométrie doit être adaptée au matériel pour une bonne balistique et afin d’éviter les grains cassés, notamment lors du passage dans les cannelures du semoir le cas échéant. Il faut viser une répartition la plus homogène possible sur la parcelle, respecter les zones de non-traitement et surtout, éviter de briser les granulés. Ces derniers, lorsqu’ils perdent leur intégrité, sont en effet bien plus sensibles à la désagrégation dans l’environnement à la moindre rosée ou pluie, et perdent toute efficacité.