Terre-net LE MAGAZINE N°88

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Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

N° 88 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2020 - 7 €

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AGRICULTURE DE PRÉCISION

Potentiel sous-exploité mais prometteur Polaris Sportsman 570

AGRICULTURE DE CONSERVATION

Virage à 90° en deux ans

SEMIS TARDIFS

Opérer les bons choix

ISSN 2112-6690

ESSAI


TÉMOIGNAGE

LES OAD* MALADIES : NOUVELLE MODE OU RÉELLE UTILITÉ ?

DES CONSEILS À LA PARCELLE

“Il y a 3 ans, j’ai opté pour un OAD maladies connecté à ma station météo Météus. Basé sur l’expertise ARVALIS, cet OAD m’aide à positionner mes fongicides sur blé au bon moment. Il m’indique pour chaque parcelle le risque de contamination à venir, et la date optimale de traitement T1, T2.”

UNE SURVEILLANCE ACCRUE

“Aujourd’hui, je combine tour de plaine et modèle maladies pour me conforter dans ma décision de traiter ou non. Avant chaque tour de plaine, je consulte mon téléphone ; si je vois deux parcelles dans le rouge, je vais les voir en priorité. C’est rassurant.”

PAS DE RESSAISIE

“L’OAD maladies se base sur les données météo relevées par ma station connectée. C’est précis. Il tient compte également pour chaque parcelle de la variété, de la date de semis, du type de sol…, qu’il récupère automatiquement de mon logiciel parcellaire Geofolia.”

VOUS SOUHAITEZ AVOIR UNE DÉMONSTRATION GRATUITE CHEZ VOUS OU À DISTANCE ? Contactez-nous au 03 44 06 40 01 ou par mail : info@isagri.fr www.isagri.fr - Rejoignez ISAGRI France sur

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OAD = Outil d’aide à la Décision

Arnaud CADON Céréalier de 400 ha en Indre-et-Loire (37) Utilisateur d’une station météo Météus, couplée à un OAD maladies.


Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média

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CIP Médias - 8, cité Paradis 75493 PARIS CEDEX 10 Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Hervé NOIRET

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redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef : Matthieu SCHUBNEL Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Arnaud CARPON (rédacteur en chef Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sébastien DUQUEF (machinisme), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Delphine SCOHY (rédactrice en chef Web-agri.fr) Ont participé à ce numéro : Nicolas MAHEY

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ANNONCES OCCASIONS

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ÉDITO

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

Gain de productivité à portée de main

A

u cours des dernières décennies, l’agriculture s’est radicalement transformée. Les évolutions des matériels agricoles ont permis d’augmenter considérablement la largeur et la vitesse de travail, et d'accompagner les exploitants dans le changement d’échelle de leur parcellaire malgré les épisodes périodiques de vache maigre. La qualité des intrants tels que les semences, les engrais ou les produits de protection des plantes a elle aussi évolué et contribué à la progression des rendements. L’enjeu est aujourd’hui d’exploiter au maximum les possibilités des machines pour que le potentiel du sol et de la culture qu’il accueille s’exprime pleinement. C’est là que les outils d’agriculture de précision peuvent jouer un rôle de premier plan et déclencher d’importants gains de productivité. D’autant qu’ils contribuent à produire de façon plus durable en limitant l’impact de l'activité agricole sur les écosystèmes, qu’il s’agisse du guidage en réduisant le besoin en carburant, de la localisation du produit phytosanitaire aux seuls endroits ciblés, ou encore de l’épandage de fertilisant au bon moment et selon les stricts besoins de la plante. Autre perspective prometteuse qu’ouvre l’agriculture de précision : les données qu’elle génère quantifient l’incidence des modifications apportées par l'exploitant aux itinéraires techniques et, sous réserve qu’elles soient exploitables et valorisées, fournissent des pistes d'ajustements fructueuses. L’agriculture de demain commence dès aujourd’hui !

ABONNEMENT

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MÉDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Gérard JULIEN pour Groupe ISA, président-directeur général, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 88 – octobre-novembre 2020 Dépot légal : à parution - Diffusion : 80 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : CIP Médias/Création C.CARPENTIER, Polaris, Terre-net média, N. PETIT/AgriZoom Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : P tot 0,005 kg/t Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée

OCTOBRE-NOVEMBRE 2020 /

LE MAGAZINE / 3


SOMMAIRE N° 88 Octobre-novembre 2020

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

N° 88 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2020 - 7 €

t ne contien Ce magazi augmentée de la réalité

P. 6 Adoptez la réalité augmentée !

AGRICULTURE DE PRÉCISION

Potentiel sous-exploité mais prometteur ESSAI

AGRICULTURE DE CONSERVATION

Virage à 90° en 2 ans

Mode d’emploi

SEMIS TARDIFS

Opérer les bons choix

ISSN 2112-6690

Polaris Sportsman 570

REPÈRES

6 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi

6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Énergies renouvelables : courant

10

12

porteur pour le photovoltaïque

ADOBE STOCK

12 Semis tardifs de céréales à paille :

opérer les bons choix

14 Sarrasin : culture au pouvoir

16

un potentiel encore sous-exploité

18

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

32 Essai du quad Polaris Sportsman 570 36 Betteraves : les arrachages

confirment des pertes historiques

ADOBE STOCK

38 Conservation des sols : un virage

à 90° en seulement deux ans

40 En photos : les lancements tracteurs

des derniers mois 42 « Sans revenu, monsieur le ministre, pas de transition agricole ! » 43 Plan de relance : 1,2 Md€ pour la transition agricole 44 Revue des réseaux : semis 2020 46 Shopping 48 Réglementation routière : en tracteur à fond les ballons ?

ANNONCES D'OCCASION

48 Sélections de matériels

de seconde main

Sont joints à ce numéro un encart national Agrizone et, sur une partie de la diffusion, un encart Kuhn, un encart Metal Fach, un encart Bioret et un encart Tout pour le Grain.

4/

LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

32

POLARIS

BRÈVES DES CHAMPS

20 36

48

CIP MÉDIAS/CRÉATION C. CARPENTIER

20 Agriculture de précision :

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

DOSSIER

NEW HOLLAND/CRÉATION N. MURTIN

en sursis 18 Transmission d’exploitation : 10 conseils pour bien céder

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

nettoyant

16 Stockage : l’usage d’insecticides

TERRE-NET MEDIA

TENEZ-VOUS PRÊT



REPÈRES Bon à savoir

Par LA RÉDACTION redaction@terre-net.fr

INNOVATION

Domptez la réalité augmentée avec votre smartphone Découvrez votre magazine sous un nouvel angle avec cet outil enrichissant votre lecture. Vidéos, liens, infos additionnelles en rapport avec l’article ou la publicité… Creusez vos sujets préférés en accédant à des médias supplémentaires.

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NOUVELLE PAC

GREGMONTANI/PIXABAY

Accord trouvé entre les 27 pays membres Les ministres de l’A griculture de l’UE se sont mis d’accord mercredi 21 octobre, après de longs pourparlers, sur une réforme de la Politique agricole commune (Pac) marquée par des règles environnementales contraignantes – une première étape cruciale avant des négociations avec les eurodéputés du Parlement dont le vote devait avoir lieu le 23 octobre, au lendemain du bouclage de ce magazine. Depuis cette prise de position des eurodéputés sur la Pac, les discussions devaient commencer dans le cadre de trilogues rassemblant la Commission européenne, le Conseil des ministres de l’Agriculture et le Parlement européen. Plus d’informations en réalité augmentée. 6/

LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

75 % C’est la proportion de Français pour lesquels la relance de l’économie ne doit pas se faire sans transition écologique, d’après un sondage Opinion Way-Square pour Les Échos publié le mois dernier dans ce quotidien. Mais seuls 37 % des personnes interrogées font confiance au gouvernement pour prendre un virage vert.


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AGENDA

REPÈRES Bon à savoir GLYPHOSATE

FRANCEAGRITWITTOS

L’Anses restreint les usages agricoles de l’herbicide

Plafonnement des volumes, usages limités : l’agence sanitaire Anses a annoncé vendredi des restrictions d’utilisation du glyphosate sur les céréales (réduction de 60 %), en viticulture et en arboriculture qui entreront en vigueur dans les six mois afin d’avancer vers la fin totale de l’herbicide promise pour 2023. Les experts estiment que le glyphosate

peut être le plus souvent remplacé, en particulier par des moyens mécaniques, mais cela entraîne des surcoûts. Des exceptions sont toutefois prévues, notamment quand le désherbage mécanique n’est pas possible : vignes en milieu escarpé, sols caillouteux, récolte mécanique de fruits au sol ou production de type buissonnante, mais également pour l’agriculture de conservation. Alors qu’il n’existe toujours pas de consensus autour de l’impact sanitaire du glyphosate, l’A nses devait financer une vaste étude sur le potentiel cancérogène de la substance. Mais seule une étude du Centre international de recherche sur le cancer sera menée. Article complet en réalité augmentée.

LA CITATION

Je rêve d’une Pac qui redonne des lettres de noblesse à l’agriculture, valorise les agriculteurs et leur travail, les soutienne dans la transition écologique plutôt que de les culpabiliser. Réaction le 20 octobre de l’eurodéputé socialiste ÉRIC ANDRIEU aux conditions de la nouvelle Pac, avant le vote du Parlement.

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

LA SÉPARATION VENTE/CONSEIL EFFECTIVE AU 1ER JANVIER 2021 Les coopératives et négoces agricoles devront choisir avant la fin de l’année entre vente et conseil de produits phytosanitaires aux agriculteurs (voir notre « Décryptage » dans le n° 85 de Terre-Net Le Magazine, de mars-avril 2020), mais auront jusqu’à novembre 2021 pour mettre leurs structures en conformité, selon un décret et des arrêtés parus dimanche 18 et mardi 20 octobre au Journal officiel, et prévus par la loi Alimentation du 30 octobre 2018. Si le texte de loi entrera bien en vigueur le 1er janvier prochain, les organismes concernés auront jusqu’au 30 novembre 2021 pour réaliser un audit « garantissant le respect de la certification », selon l’un des arrêtés. Mais ils devront communiquer leur choix avant le 15 décembre 2020 à l’organisme certificateur. Davantage d’informations en réalité augmentée.

LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

28 au 29 octobre

12e conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires à Montpellier (34) www.vegephyl.fr

Reportée fin octobre 2021

4 au 5 novembre

Assises de l’agriculture de l’alimentation et de la santé à Nantes (44) https://evenements.ouest-france.fr/

Reportées en 2021

5 novembre

Assises de l’agriculture biologique à Paris (75) www.agencebio.org

Édition reportée sous forme interactive Webinaire « Les bonnes pratiques contractuelles en méthanisation » https://vu.fr/webinairemetha

17 novembre

2es rencontres Oléopro à Paris (75) Édition annulée

24 novembre

3 e colloque de l’agriculture circulaire à Paris (75) www.agriculture-circulaire.com

Édition virtuelle

8 décembre

Webinaire « Auxiliaires de biocontrôle en grandes cultures » https://vu.fr/webinairebiocontrole

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

8/

Attention ! Certains événements prévus initialement ont été annulés ou reportés, ou risquent de l’être dans les prochaines semaines en raison de précautions prises pour éviter la propagation de la Covid-19.

8 au 10 décembre

Salon Fira (Forum international de la robotique agricole) www.fira-agtech.com

Édition 2020 virtuelle

21 au 25 février

Salon Sima à Villepinte (93) www.simaonline.com

Reporté du 6 au 10 novembre 2022

27 février au 7 mars

Salon de l’agriculture à Paris (75) www.salon-agriculture.com

Reporté en 2022


Nous sommes là pour tout ce que la vie vous réserve. Être là pour les Agriculteurs à chaque étape de leur projet et quelles que soient les épreuves qu’ils traversent, c’est notre engagement.

Document non contractuel à caractère publicitaire, à jour au 12/10/2020. Réf. : 19033A Crédits photos : Getty Images Imprimeur : MERICO, 713 Route de Rodez 12340 BOZOULS. Fabrication sur papier issu des forêts gérées durablement – IFGD Aviva Assurances : Société anonyme d’Assurances Incendie, Accidents et Risques Divers au capital de 178 771 908,38 euros. Entreprise régie par le Code des assurances. Siège social : 13 rue du Moulin Bailly - 92270 Bois-Colombes - 306 522 665 R.C.S. Nanterre Aviva Retraite Professionnelle : Société anonyme au capital de 105 455 800 € - Fonds de Retraite Professionnelle Supplémentaire régi par le Code des assurances Siège social : 70 avenue de l’Europe 92270 Bois-Colombes 833 105 067 RCS Nanterre. Aviva Vie : Société Anonyme d’Assurances Vie et de Capitalisation au capital social de 1 205 528 532,67 euros. Entreprise régie par le Code des assurances. Siège social : 70 avenue de l’Europe 92270 Bois-Colombes - 732 020 805 RCS Nanterre

I Assurance I Protection I Epargne I


REPÈRES Décryptage Le temps moyen de retour sur investissement d’une installation de production d’énergie photovoltaïque s’élève aujourd’hui à douze ans.

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Courant porteur pour le photovoltaïque Depuis le milieu des années 2000, le secteur du photovoltaïque a connu une succession de hauts et de bas. Aujourd’hui, malgré des prix de vente de l’électricité divisés par six, la baisse du coût des équipements redonne de la rentabilité aux projets.

1

Sud En 2018, l’Ademe dénombrait 15 000 exploitations équipées d’installations photovoltaïques, soit 13 % du parc solaire français. Selon le syndicat des énergies renouvelables et l’Apepha (Association des Agriculteurs producteurs d’électricité photovoltaïque associés), « l’énergie solaire est pertinente partout en France ». La moitié sud concentre cependant 80 % des installations récentes, la rentabilité y étant nettement plus élevée.

2

Bulle Le solaire a connu des fortunes diverses. En 2006, le tarif d’achat est passé à 0,55 €/kWh pour encourager

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LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

son essor. Le nombre de projets a explosé, créant une bulle spéculative. En 2010, les pouvoirs publics ont engagé, pour tous les nouveaux contrats, une baisse des tarifs qui furent divisés par six en dix ans. Une dégringolade largement compensée par la baisse du coût des équipements, permettant au secteur de rester compétitif.

3

Renégociation Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance souhaiterait aujourd’hui renégocier certains contrats signés avant 2010. Sa volonté d’économiser 600 M€ inquiète la filière. L’Apepha prédit « une avalanche de contentieux » et craint

que la défiance suscitée ne mette un coup d’arrêt aux projets en cours. Selon plusieurs sources concordantes, cette renégociation concernerait en réalité peu d’agriculteurs.

4

Seuil Bonne nouvelle pour la filière : début 2021, le seuil au-delà duquel tout projet photovoltaïque en toiture doit être soumis à appel d’offres devrait être relevé de 100 à 500 kWc. Objectif : faciliter et rendre éligible des projets d’envergure aux tarifs réglementés. Si la FNSEA s’en félicite, l’Apepha pointe que les puissances les plus élevées ne seront accessibles qu’à une minorité de grosses exploitations agricoles.


Par NICOLAS MAHEY redaction@terre-net.fr

5

CE QU’ILS EN PENSENT

Laurent Moréac, polyculteur-éleveur (lait, porcs) en Gaec à Pluméliau (56) L. MOREAC

Location Différentes options existent pour équiper un bâtiment. Un toit peut être loué à un tiers via un bail de trente ans pour installer des panneaux solaires. L’investisseur perçoit les bénéfices générés par la vente d’électricité. En contrepartie, l’agriculteur reçoit une somme d’argent ou un loyer. Cette pratique, souvent déconseillée, car à l’origine de fraudes par le passé, nécessite un examen attentif des clauses du bail.

7

Autoconsommation En 2018, le coût de revient de l’électricité photovoltaïque est passé en deçà de celui du réseau, ouvrant la voie à l’autoconsommation. Intéressante lorsque le besoin quotidien en électricité est soutenu, cette solution dispense de coût de raccordement et bénéficie de primes. La vente du surplus est possible, mais les tarifs sont moitié moins élevés qu’en vente totale et constituent le principal frein au développement de cette voie-là.

8

Coûts L’Apepha, qui accompagne les agriculteurs porteurs d’un projet photovoltaïque, estime à 90 000 € l’investissement moyen pour un bâtiment neuf équipé d’une centrale solaire de 100 kWc. Ce montant comprend le coût de raccordement, pris en charge à 40 % par l’État. Une aide qui ne fait pas l’unanimité : la position de monopole d’Enedis entretiendrait le flou sur la réalité du prix de cette intervention. D'un coût souvent élevé, elle est la première cause d’abandon des projets.

« Je me suis intéressé au photovoltaïque en 2007. En tant que responsable cultures sur la ferme, j’ai tout naturellement fait le parallèle et rapidement perçu tous les toits comme des “champs” à valoriser. Pourquoi les laisser en friche ? L’avantage du solaire, c’est que je mets en place une seule fois ma “culture” et je récolte durant toute ma carrière avec peu de temps de travail. Mon premier projet s’est concrétisé en 2008 avec une centrale de 36 kWc pour 210 000 € HT. En 2018, j’ai investi 230 000 € HT dans une seconde installation de 1 300 m2 pour 230 kWc sur un bâtiment neuf. Aujourd’hui, tout est vendu sur le réseau. Mais à échéance du premier contrat de vente en 2028, il est prévu de pouvoir utiliser une partie de la production en autoconsommation avec stockage. »

Dominique Haegelen, polyculteur-éleveur (lait) en Gaec à Wittelsheim (68)

« L’autoconsommation […] s’inscrit dans une volonté de maîtrise des coûts de production »

D. HAEGELEN

LUCASGOUVEA0/PIXABAY

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Revente Dans 75 % des cas, l’agriculteur préfère investir lui-même en choisissant la vente totale d’électricité solaire. L’énergie produite est injectée dans le réseau ; EDF a l’obligation d’acheter chaque kilowatt. Un contrat est établi pour vingt ans. Les tarifs d’achat réglementés, soutenus par l’État, sont revus chaque trimestre à la baisse. Plusieurs tranches existent selon la puissance des installations : 0,18 €/kW pour les plus petites, 0,10 à 0,12 €/kW au-delà et jusqu’à 100 kWc.

« J’ai rapidement perçu tous les toits comme des champs à valoriser »

« En 2016, nous avons réalisé un diagnostic énergétique avec l’Ademe. Celui-ci a montré que la traite et le refroidisseur étaient les matériels les plus énergivores, mais pas aux heures les plus ensoleillées. Nous avons donc choisi de faire installer 90 m2 de panneaux, soit 14 kWc, sur deux pans, orientés est-ouest, pour couvrir une partie des besoins électriques. Pour nous, l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque s’inscrit dans une volonté de maîtrise des coûts de production. Avec le recul, l’économie par rapport à avant 2016 n’est pas flagrante mais permet de maintenir un niveau de frais constant. Nous avons aussi optimisé l'exploitation de notre surplus d'électricité solaire avec, entre autres, l’installation d’un ballon d’eau chaude pour le lavage. »

En 2018, le coût de revient de l’électricité photovoltaïque est passé en deçà de celui du réseau, ouvrant la voie à l’autoconsommation. De nombreux professionnels demandent qu’elle s’ouvre à la concurrence.

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Résultats Même si le coût des équipements a baissé, la rentabilité du photovoltaïque n’est atteinte qu’à moyen terme. Le temps de retour sur investissement moyen s’élève à douze ans. Un panneau solaire reste productif trente ans. Pour l’Ademe, un toit surimposé de 100 kWc nécessitant 120 000 € d’investissement permettrait de générer une recette annuelle d’environ 14 000 € et un revenu complémentaire

de 4 400 € par an sur vingt ans. Une estimation valable uniquement en zone sud, selon l’Apepha.

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Foncier Les promoteurs de l’énergie solaire aimeraient voir émerger l’« agrivoltaïsme », combinant usages agricoles des sols et production d’électricité via des panneaux verticaux ou sur mâts. Certains projets innovants commencent à voir le jour, mais le monde agricole reste vigilant face au développement du photovoltaïque au sol, craignant un détournement du foncier. ■ OCTOBRE-NOVEMBRE 2020 /

LE MAGAZINE / 11


TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

Par SOPHIE GUYOMARD redaction@terre-net-media.fr

Les semis de céréales à paille tardifs, davantage sujets aux accidents, requièrent quelques précautions.

Semis tardifs : opérer les bons choix Les semis tardifs de céréales à paille présentent d’indéniables bénéfices en termes d’exposition aux bioagresseurs et notamment les adventices. Qu’ils soient intentionnels, imposés par le précédent cultural ou encore par la météo, ils exigent quelques points d’attention primordiaux pour éviter de trop abaisser le potentiel de rendement.

L

imiter fortement les levées d’adventices automnales en cas de forte infestation, tel est le principal intérêt de retarder d’une dizaine de jours le semis d’une céréale. Cela permet également d’atténuer le risque pucerons et cicadelles à l’automne, et la pression maladies des cultures (piétin échaudage notamment). De plus, les céréales d’hiver levant assez facilement, elles peuvent se satisfaire d’un lit de semences relativement sommaire. Quelques précautions restent néanmoins nécessaires pour les semis tardifs, davantage sujets aux accidents, note Arvalis-Institut du végétal. Dans la mesure du possible, « éviter les semis dans des situations

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LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

trop humides. […] Mieux vaut sinon retarder le chantier plutôt que de pénaliser l’enracinement ». Adapter ses choix variétaux Pour l’orge d’hiver, espèce sensible au froid, une chute de température avant le début du tallage s’avère très préjudiciable. Selon l’institut technique, « cette menace concerne les trois quarts de la France dès le début du mois de novembre. Pour le blé dur et le blé tendre, les semis sont envisageables fin novembre », selon les régions. Qui dit semis tardifs dit choix d’une variété adéquate. Et en blé tendre, le choix est vaste ! « Les variétés Filon, Rubisko et LG Absalon sont souvent recommandées, par exemple, après des arrachages de betteraves tardifs », indique Alexis Decarrier, animateur de la filière blé tendre chez Arvalis-Institut du végétal. « Augmenter la densité de semis est également nécessaire, ceci pour trois raisons : la qualité d’ implantation est souvent moins bonne, ce qui limite le taux de levée, les accidents climatiques surviennent sur des cultures jeunes, entraînant des disparitions de pieds, et la période de tallage est raccourcie, ce qui mène souvent à un manque de talles à épi 1 cm », rappelle Arvalis-Institut du végétal. Les préconisations sont alors « d’augmenter la densité de 10 % en situations difficiles ou en semis direct » et d’ajouter « 1 % par jour de retard par rapport à la plage optimale de la région concernée ».

NADÈGE PETIT/AGRIZOOM

CÉRÉALES À PAILLE


RENONCER À UNE CULTURE POUR UNE AUTRE PLUS COMPÉTITIVE

Ajustement de fertilisation requis Malgré toutes ces précautions, les céréales peuvent conserver un décalage tout au long du cycle. Il faut donc veiller à adapter l’itinéraire technique en conséquence, notamment en ce qui concerne la gestion de l’azote. Si le niveau de reliquat azoté et l’état des plantes en sortie hiver sont pris en compte dans la méthode du bilan, « l’objectif de rendement reste la grosse inconnue à cette période », précise Alexis Decarrier. L’expert insiste donc sur la

« En conditions trop humides, mieux vaut retarder le chantier plutôt que de pénaliser l’enracinement », dans la mesure du possible, selon ArvalisInstitut du végétal. nécessité d’avoir recours à un outil d’aide à la décision (N-Tester, Farmstar…) pour le pilotage de l’azote au stade dernière feuille. Et bien que les semis tardifs aient un bénéfice réel dans la gestion des adventices, si les semis sont retardés à cause de conditions climatiques compliquées, reconsidérer sa stratégie de désherbage des parcelles peut s’avérer utile, rappelle la chambre d’agriculture du Gers, « soit parce qu’un passage d’automne n’a pas été possible, soit à cause d’une efficacité réduite des désherbages réalisés suite à des conditions très pluvieuses (lixiviation). » ■ Retrouvez en réalité augmentée les résultats définitifs des essais variétés de céréales à paille et les préconisations par région.

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Une fois la plage idéale des dates de semis révolue, la perte de potentiel de rendement par hectare oscille en moyenne entre 0,1 et 0,6 q par jour de retard, selon Arvalis-Institut du végétal. Cela peut néanmoins être « très variable, notamment en fonction des conditions de fin de cycle et du contexte pédoclimatique de chaque parcelle », tempère Alexis Decarrier, animateur de la filière blé tendre. De plus, cette fourchette n’intègre pas la modification de précocité variétale, propice à réduire cette pénalité. Par exemple, selon une étude menée par l’institut technique en Champagne crayeuse, « après betteraves, la bascule en termes de choix d’un semis tardif de blé ou d’une orge de printemps se situe autour du 15 novembre ». Dans le cas d’un semis entre le 15 et le 30 novembre, l’orge dégage plus de 3 années sur 4 une meilleure marge que le blé. Ce dernier ne restera compétitif que dans l’éventualité où l’orge réalise un rendement de 25 à 30 q/ha inférieurs à celui du blé. Au-delà du 1er décembre, plus de tergiversation : hormis un éventuel accident de rendement comparable à celui connu en 2011, l’orge de printemps se révèle quasiment toujours plus avantageuse que le blé.

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Le sarrasin, une culture au pouvoir nettoyant La culture du sarrasin présente un intérêt agronomique non négligeable, selon l’une des fiches techniques du réseau Gab-Frab1 de Bretagne. Elle produit un effet nettoyant sur les vivaces et permet une rupture des cycles des parasites et adventices par le travail du sol, qui se réalise jusqu’à début mai avant les semis.

L

e sarrasin valorise bien les sols pauvres et acides. Cette culture, exigeante en eau à la floraison, demande un temps sec et chaud pour la fécondation, selon le réseau Gab-Frab1 de Bretagne. Concernant la rotation, ce dernier recommande d'éviter la mise en place du sarrasin après des légumineuses ou des prairies. Un précédent trop riche en azote entraîne en effet une végétation importante et des risques de verse. Ainsi, le sarrasin est souvent implanté après une deuxième céréale à paille. C’est un mauvais précédent pour les cultures de printemps à cause des repousses. Notons qu’en culture d’hiver mieux vaut attendre six à huit semaines derrière cette espèce à cause de l’effet dépressif des composés diffusés par les chaumes du sarrasin. Rendement de 10 à 30 q/ha Le semis a lieu entre fin avril et mi-mai. Cette culture est implantée à l’aide d’un semoir à céréales, à une profondeur de 2 à 3 cm dans un sol réchauffé. La densité de semis conseillée est de 30 à 35 kg/ha, avec un écartement entre rangs de 15 à 20 cm. Un semis

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plus clair génère des pieds plus imposants, moins sensibles à la verse. Une fenêtre météo propice dans les jours suivant l’implantation favorise une levée rapide et l’étouffement des mauvaises herbes. Semer précocement limite le risque de retards de maturité. Cette précaution préserve aussi les conditions de récolte en évitant les pluies automnales. Le sarrasin, culture nettoyante, ne nécessite, en général, qu’un ou plusieurs faux semis pour conserver la culture propre. Nul besoin d’intervenir ensuite. Cette plante rustique est peu exigeante en azote. Lorsqu’une récolte est possible, le sarrasin permet d’augmenter la rentabilité du système de culture, selon le réseau Syppre2. La moisson a lieu entre fin septembre et mi-octobre, quand les trois quarts des grains sont mûrs et que les feuilles tombent. Le rendement des parcelles de sarrasin oscille entre 10 et 30 q/ha. Le taux d’humidité visé à la récolte s’élève à 25 %, voire 20 %. Atouts en culture intermédiaire Un battage précoce entraîne un bourrage des grilles. Celles-ci doivent être nettoyées plus régulièrement pour éviter les pertes

SCHWOAZE - PIXABAY

Le sarrasin est qualifié de « culture nettoyante » et se montre peu exigeant en azote.


Le sarrasin, plante rustique, nécessite peu d’azote pour sa croissance et son développement. de grains dans la moissonneuse-batteuse en raison de la présence de feuilles et de jus dans les tiges. A contrario, une maturité excessive facilite le battage mais entraîne, avant la récolte, un risque d’égrainage par les pluies d’automne. Pour le stockage ou la livraison, le taux d’humidité doit être ramené à 14 % environ. Dans certains cas, une récolte est également possible en double culture. Grâce à son potentiel de concurrence vis-à-vis des adventices (empêchant la profusion de ces dernières) et de limitation des pertes azotées, le sarrasin constitue également une interculture intéressante, comme le montrent des essais du réseau Syppre Picardie (voir encadré). ■ À lire en réalité augmentée, un article sur les grandes cultures bio rappelant les précautions à prendre avant de se lancer dans de nouvelles productions : trouver des marchés d’abord et semer ensuite ! En réalité augmentée sur cette page, accédez aussi à une vingtaine de fiches techniques gratuites consacrées aux grandes cultures et éditées par le réseau des agriculteurs bio bretons.

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SARRASIN : DEUX CAMPAGNES D’ESSAIS SUCCESSIVES Sur la plateforme expérimentale Syppre2 Picardie, à EstréesMons (Somme), du sarrasin a été implanté pendant deux années consécutives, entre une légumineuse (féverole puis pois d’hiver) et un blé tendre d’hiver. Le bilan de ces deux campagnes est mitigé en raison de conditions climatiques défavorables en 2019. En 2018, la levée a été rapide, et le salissement modéré. La récolte du 27 septembre présentait un rendement moyen de 24 q/ha. L’année suivante, l’absence de pluie a retardé la levée du sarrasin au 28 juillet. En raison d’une floraison tardive et pour éviter une nouvelle levée hivernale, l’équipe d’expérimentation a décidé de détruire la culture. Mais, selon le Syppre Picardie, le potentiel de concurrence de ce sarrasin vis-à-vis des adventices a été démontré en conservant la parcelle propre. Pas moins de 29 unités d’azote ont par ailleurs été piégées par cette interculture. 1 Groupement d’agriculteurs biologiques-Fédération régionale d’agriculture biologique. 2 Systèmes de production performants et respectueux de l’environnement.

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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures RAVAGEURS

Stockage : l’usage d’insecticides en sursis

Pour éviter le développement d’insectes dans les stocks de grains, les acteurs du stockage privilégient de plus en plus des traitements physiques.

«

L

a qualité du stockage à la ferme revêt une importance capitale : les agriculteurs doivent mettre en place de bonnes pratiques pour ne pas amener d’insectes à l’organisme stockeur, sans quoi la gestion s’avérerait ensuite très problématique », prévient Maud Mathie ingénieure agronome ayant développé une expertise dans le conseil en conservation des grains et gérante de l’entreprise spécialisée TechniGrain. La présence de ces indésirables concerne les différents maillons de la chaîne logistique des céréales. Et le potentiel de colonisation est vaste : les capacités de stockage françaises s’établissaient, en 2015, à plus de 90 Mt, dont plus de 47 Mt chez les collecteurs, un peu plus de 30 Mt à la ferme 16 /

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« Lutter autrement coûte plus cher et demande des compétences. » LUCILE BRASIGNY, responsable des dossiers commerce des grains et stockage à la FNA.

et environ 11 Mt chez les industriels et logisticiens portuaires maritimes ou fluviaux, selon FranceAgriMer. Changement de paradigme « Au fil des ans, les possibilités de traiter le grain après la récolte se réduisent de plus en

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

Déjà bannis dans certaines filières de niche, les insecticides de stockage pourraient bien, sous la pression sociétale, être délaissés à terme au profit de pratiques plus écologiques. Certains agriculteurs et organismes stockeurs s’y préparent ou ont déjà ajusté leurs moyens de lutte, pour conserver des grains issus de filières de qualité. plus, constatent Lucille Talleu et Gaëtane Le Breuil, respectivement responsable qualités et filières, et responsable environnement et appro au sein de La coopération agricole – Métiers du grain. En quelques années, on est passé d’une logique de traitement systématique à une solution de dernier recours. Plusieurs méthodes de lutte alternatives sont pratiquées par certains de nos adhérents : pilotage fin de la ventilation, fumigation, ventilation par l’air froid, dispersion de poudres minérales avant stockage ou parfois sur le tas (méthode plébiscitée en agriculture biologique). La lutte intégrée comprend également le nettoyage renforcé des silos de stockage pour éliminer les refuges à insectes. » Ces solutions alternatives existent. Dans une publication1 diffusée juste avant le confinement, la responsable du pôle stockage et conservation du grain chez Arvalis-Institut du végétal, Katell Crépon, recense et jauge les méthodes disponibles de lutte physique au stockage pour se passer d’insecticides. La première consiste à créer un environnement inhospitalier pour les insectes en abaissant la température ou l’hygrométrie du grain. Une autre réside dans une lutte directe contre eux soit en chauffant les grains au-delà de 35 °C, soit en appliquant des terres de diatomée pour provoquer leur dessiccation, ou même en nettoyant les grains. Les atmosphères contrôlées avec un enrichissement en CO2 ou un appauvrissement en O2 complètent les modes de lutte possibles, de même que les rayonnements ionisants. Mais La coopération agricole constate qu’à l’heure actuelle, certaines de ces techniques alternatives ne sont pas exploitées par les


« Les insecticides sont une solution bon marché et efficace, reconnaît Lucile Brasigny, responsable des dossiers commerce des grains et stockage à la FNA. Mais l’aval exprime une attente sur une diminution de leur usage, contribuant à l’essor de marchés de niche sources de plus-value. Lutter autrement coûte plus cher et demande des compétences. » Le plan de relance annoncé en septembre par le gouvernement représente un espoir. « Les organismes stockeurs ne répercutent pas forcément le surcoût d’une lutte alternative sur leurs clients et disposent de

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capacités d’ investissement limitées. Notre rôle est d’accompagner nos adhérents et d’alerter nos pouvoirs publics. Il faut pouvoir rémunérer cette compétence et le plan de relance arrive à point nommé pour ça ! Qu’il prenne en compte l’effort auquel nous consentons pour nous adapter à cette nouvelle donne et nous apporte un soutien ! » revendiquent en chœur coopératives et négociants. ■ K. Crépon, M. Cabacos, Méthodes de lutte physique dans un itinéraire de stockage sans insecticides : intérêts et limites, Conférence : Phloème – Les biennales de l’innovation céréalière, Paris, 2020.

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Coops et négociants au diapason Même son de cloche du côté de la Fédération des négociants agricoles (FNA) : les industriels seraient de plus en plus intéressés par les filières sans insecticides. Leurs exigences tendent à devenir des droits d’accès au marché. Par exemple, la filière CRC, qui réunit aujourd’hui plus de 3 000 agriculteurs, offre une prime de 21 €/t pour le respect de l’ensemble de son cahier des charges, comprenant l’interdiction des insecticides. Mais dans de nombreux autres cas, cette valorisation ne serait pas suffisante.

Charançons, triboliums et capucins adultes sur blé peuvent être éliminés sans insecticides, en créant un environnement inhospitalier ou en adoptant l’une des méthodes de lutte directe.

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ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

adhérents, car elles sont difficiles à appliquer ou nécessitent des compétences spécifiques et induisent des coûts supplémentaires élevés relatifs à l’investissement ou à la mise en œuvre. « Dans le cas de la fumigation, par exemple, la cellule de stockage doit être étanche, précise-t-elle. Cette technique requiert une formation ainsi qu’un agrément. »


TENEZ-VOUS PRÊT Conseils

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TRANSMISSION D’EXPLOITATION

questions à se poser pour bien céder Afin de céder son entreprise agricole dans de bonnes conditions, aussi bien pour soi que pour le repreneur de l'exploitation, il faut anticiper et n’oublier aucune des 10 questions majeures à se poser.

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Par le cabinet d’expertise-comptable Exco FSO, membre du groupement AgirAgri rassemblant des experts-comptables et avocats redaction@terre-net.fr


L’anticipation est l’une des clés pour transmettre son exploitation dans de bonnes conditions.

Tout d’abord, faites un point sur ce que sera votre situation après la cession. Ce point porte notamment sur vos ressources. Quels seront les revenus dont vous disposerez ? Évaluez ceux provenant de la transmission mais également ceux issus d’une pension de retraite ou encore d’éventuels revenus du patrimoine (immobilier, location de terres, photovoltaïque…).

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Définissez le degré de votre retrait

4

Soyez attentifs aux comptes courants d’associés

6

Questionnez-vous sur le sort des aides de la Pac

Bornez les contours de la cession

Comment souhaitez-vous céder ? Transmission totale sans transition ? Poursuite du travail sans participation aux décisions ? Attention, le statut de retraité ne permet pas de cumuler retraite et gérance de l’exploitation. Dans ce cas, à moins d’opter pour la forme sociétaire SAS ou la conservation de bâtiments hors sol, vous perdez le pouvoir sur les décisions de gestion de l’exploitation.

3

Évaluez le montant de la cession

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Jaugez les engagements de la société

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Appréhendez le mode de financement du repreneur

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Entourez-vous pour céder

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Que vous ayez une idée ou non de la valeur de vos parts sociales, une évaluation par un professionnel est vivement conseillée. En cas de cession à un tiers, l’acquéreur va utiliser les mêmes méthodes d’évaluation pour chiffrer sa proposition : à partir de la valeur affichée des parts sociales, il analysera le potentiel économique et la capacité d’endettement. En cas de transmission, attention à l’équilibre entre vos enfants.

En cas de cession de parts sociales, établissez un point sur tous les engagements en cours pris par la société et ses associés : baux, cautions bancaires, litiges éventuels en cours avec un salarié, irrigation, contrôle des structures, statut ICPE… L’acquéreur devra aussi honorer les contrats établis au nom de la société (production, crédits-bails…), il convient donc qu’il en ait une connaissance exhaustive.

En cas de vente, comment l’acquéreur envisage-t-il le financement de l’acquisition ? Avez-vous rencontré son banquier pour évaluer l’avancement de son dossier ? Une alternative : le crédit vendeur. Vous jouez le rôle de banquier en fixant des modalités de paiement comprenant durée et taux. Mais vous ne pouvez pas assortir le crédit vendeur d’une garantie pour vous protéger en cas de défaillance.

Parler d’abord de votre projet de cession à votre cabinet d’expertise comptable, car celui-ci connaît votre entreprise et son organisation. Il pourra piloter les différents intervenants afin d’aborder toute problématique liée à la cession, qu’elle soit financière, juridique, fiscale, sociale ou patrimoniale.

Souvent relégués au second plan de la cession, les comptes courants d’associés peuvent représenter une valeur supérieure à celle des parts cédées. Il faut donc les traiter en amont de toute cession (financement bancaire, augmentation de capital, crédit vendeur, etc.). Lorsque la société a une dette envers ses associés, celle-ci est exigible à court terme et peut mettre en péril la situation financière du repreneur.

Quelle est la situation de la société au regard des aides de la Pac ? De quelles aides bénéficie-t-elle (droits à paiement de base, paiement vert, aides couplées, aides animales, mesures agro-environnementales et climatiques…). Y a-t-il eu des cessions récentes de droits à paiement de base ? Ces opérations de cession sont-elles en règle ?

Il est primordial de lister précisément les biens concernés par la vente et de bien identifier leur propriétaire. Par exemple, si vous cédez des parts sociales, la société est-elle propriétaire des bâtiments compris dans la vente ? Les sols d’assise appartiennent-ils à la société ? Les compteurs EDF sont-ils indépendants ? Faut-il prévoir des servitudes pour accéder aux terrains ou aux bâtiments, ou une parcelle de subsistance ?

Anticipez la cession

La phase de cession dure souvent plusieurs mois. En cultures, la cession se réalise généralement entre les récoltes et les semis. Les contraintes administratives liées, par exemple, au contrôle des structures sont de quatre mois au minimum. Le jeune repreneur dispose lui aussi de contraintes administratives. La mise en place d’un bail ou la vente d’un terrain à la société cédée prend également du temps, sans parler des délais de notifications Safer.

OCTOBRE-NOVEMBRE 2020 /

ADOBE STOCK

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Estimez vos revenus après la cession

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DOSSIER

AGRICULTURE DE PRÉCISION

UN POTENTIEL ENCORE SOUS-EXPLOITÉ L’agriculture de précision constitue-t-elle un levier de compétitivité ? Gagner du temps en optimisant ses trajectoires dans les parcelles, être plus précis et plus réactif en apportant la stricte dose nécessaire au bon endroit et selon les besoins de la plante, mais aussi mieux préserver l’environnement, voilà quelques-unes des promesses de l’agriculture de précision. Malgré de substantielles avancées dans les techniques de production, l’adoption de ces solutions par les exploitants de grandes cultures est encore inégale, voire marginale pour certaines d’entre elles. 20 /

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CIP MÉDIAS/CRÉATION C. CARPENTIER

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DOSSIER AGRICULTURE DE PRÉCISION

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

L

es exploitants agricoles montrent un intérêt croissant pour les outils d’agriculture de précision. Quels systèmes se cachent donc derrière cette « expression-valise » ? Le premier volet de solutions relevant de l’agriculture de précision se révèle relativement accessible. Il regroupe les dispositifs de guidage et d’aide à la conduite, ainsi que la coupure des tronçons. « Les systèmes de géolocalisation GNSS tels que GPS, Glonass, Beidou ou Gallileo constituent un fondamental de l’agriculture de précision, rappelle Corentin Leroux, auteur d’une thèse sur ce sujet et fondateur de la société de conseil en agriculture de précision Aspexit. La donnée prend tout son sens lorsqu’elle est contextualisée à une localisation spatiale et temporelle. » En 2018 déjà, un agriculteur sur deux utilisait une solution de géolocalisation, selon l’Observatoire

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C. DESBOURDES

C. Leroux/Aspexit

Les principales entreprises intervenant en agriculture de précision sont répertoriées selon leur spécialisation dans un dendrogramme établi par Corentin Leroux, fondateur de la société Aspexit proposant un service de conseil dans ce domaine.

« Pour disposer d’un aperçu fiable des concentrations en éléments considérés, il convient de procéder à des analyses de sol, avec au moins cinq prélèvements par hectare », estime Caroline Desbourdes, spécialiste agriculture de précision chez Arvalis-Institut du végétal.

des usages de l’agriculture numérique. L’exploitant non équipé d’un dispositif d’assistance à la conduite (barre de guidage ou autoguidage) s’impose une marge de sécurité à chaque passage, dans toutes les étapes de l’itinéraire cultural. « Cette marge s’ élève à 10 cm en moyenne sur le passage de semoir précédent, mais peut atteindre 60 cm dans le cas du pulvérisateur, équivalant à près de 2 % de la surface traitée, estime Caroline Desbourdes, spécialiste agriculture de précision chez Arvalis-Institut du végétal. Lors de la moisson, la largeur non utilisée de la coupe atteint 35 cm. Avec un outil de travail du sol, cette marge représente jusqu’ à 12 % de la parcelle ! Et ces écarts s’ajoutent au recouvrement habituellement observé dans les fourrières et évalué, lui, à 2 ou 3 %. » Autant dire que le travail est loin d’être optimisé et cela engendre des coûts supplémentaires. « L’ économie générée grâce à l’autoguidage est évaluée entre 10 et


23 €/ha selon les structures. Par exemple, sur une ferme de type colza/blé/orge, elle oscille entre 13 et 16 €/ha/an. Ceci sans même compter le temps en moins passé dans la parcelle, ni le respect plus aisé des fenêtres météo », conclut Caroline Desbourdes. Améliorer la productivité du travail Ce moyen d’améliorer la productivité de son travail a déjà été identifié par une partie des agriculteurs français : selon l’institut, la moitié environ des exploitations seraient aujourd’hui pourvues d’autoguidage, tous niveaux de précision confondus. L’organisme évalue à trois ans le temps de retour sur investissement pour une exploitation de 180 ha dont l’assolement comprend betteraves et pommes de terre, ou six à sept ans dans le cas d’une exploitation céréalière de 300 ha. Tout agriculteur peut équiper en seconde monte son tracteur, quel qu’il soit, d’un asservissement d’autoguidage RTK par un moteur électrique (d’un coût de quelques milliers d’euros) ou hydraulique (entre 20 000 et 25 000 € HT).

67 %

C’est la proportion d’agriculteurs français utilisant pour leur activité des nouvelles technologies telles qu’objets connectés, caméras, GPS, drones ou images satellites, selon un sondage mené par BVA pour Groupama en 2019. Les GPS sur tracteurs, les caméras ou les stations météo connectées comptent parmi les matériels les plus présents. Par ailleurs, 35 % des producteurs de grandes cultures ont recours aux images satellite. Près de la moitié des agriculteurs prévoyaient d’investir dans au moins une nouvelle technologie qu’ils ne possèdent pas encore… Une ambition probablement revue à la baisse entre-temps, compte tenu des trésoreries plombées par les mauvaises récoltes de 2020.

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DOSSIER AGRICULTURE DE PRÉCISION « Selon le type de travail effectué, tous les exploitants n’en ont pas besoin. Pour les autres, cet investissement vite rentabilisé a du sens », confirme Gilbert Grenier, professeur à l’université de Bordeaux, spécialiste de l’agriculture de précision et auteur d’un ouvrage sur le sujet.

« L’économie annuelle liée à l’utilisation de l’autoguidage oscille entre 10 et 23 €/ha selon les structures. » Pour les travaux de binage, l’autoguidage exploitant le signal RTK commence même à supplanter les caméras utilisées depuis une vingtaine d’années déjà. Le guidage par GPS RTK a en effet pour avantage de montrer la voie à un ensemble attelé y compris en absence de culture ou dans des cultures associées, là où le traitement des images montre ses limites. Mais cet usage est encore freiné par le niveau de précision qui atteint rarement 2 cm dans les faits. « L’antenne GPS capte bien à ce niveau de précision, mais les algorithmes des boîtiers du marché ne sont pas tous aussi performants pour restituer la trajectoire idéale que doit emprunter la machine. Et surtout, la qualité du travail de paramétrage de la console par l’ installateur est déterminante pour exploiter la précision à l’antenne. », indique Caroline

TRIMBLE AGRICULTURE

CAROLINE DESBOURDES, spécialiste agriculture de précision chez Arvalis-Institut du végétal

L’exploitant non équipé d’un dispositif d’assistance à la conduite (barre de guidage ou autoguidage) s’impose une marge de sécurité à chaque passage et à chaque étape de l’itinéraire cultural.

Desbourdes. Selon elle, certains revendeurs manquant de compétences refusent même d’installer un dispositif d’autoguidage pour biner des céréales sans caméra, alors que le potentiel est là. Pour ce genre d’applications, on est encore loin du plug & play ! La gestion binaire on/off des tronçons de la rampe de pulvérisation ou du semoir offre elle aussi des perspectives intéressantes de performance

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Elbert Steyn, polyculteur et éleveur de volailles de Loué en Mayenne sur 240 ha

E. STEYN

« J’ai redécouvert mes sols et baissé mes charges » « Nous avons souscrit au service Fertilio e-RM de Terrena dès son lancement en 2015. Notre motivation était avant tout de baisser nos charges, le seul paramètre d’intervention possible devant l’absence d’emprise sur les prix du marché. Nous ne labourons plus depuis trente ans et utilisons des techniques culturales simplifiées depuis vingt-cinq ans. Depuis cinq ans, nous pratiquons le semis direct en agriculture de conservation des sols Nous avons réduit l’usage des pesticides de 25 % et investi dans un semoir Isobus. Fertilio e-RM m’a permis de mieux connaître mes sols, je les ai redécouverts ! Je me suis d’ailleurs rendu compte que m’étais trompé de diagnostic pour certaines parcelles. On a pu exploiter au maximum notre patrimoine. Les rendements n’ont pas augmenté mais ce n’était pas l’objectif recherché.

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Nous ne modulons les semis que depuis trois ans. On ne dispose pas encore de suffisamment de recul, notamment du fait des aléas climatiques que nous avons traversés à deux reprises ces dernières années. Néanmoins, les conclusions sont plutôt positives. Notre plan de fumure est plus précis, nous avons d’ailleurs fractionné l’ensemble des apports dans la parcelle : azote, P2O5, K2O, chaux mais également raccourcisseurs. On limite strictement les apports aux besoins. J’estime le retour sur investissement de ce service à trois ans, compte tenu de la baisse de nos besoins en engrais, en herbicides, en fongicides ou en insecticides. La démarche est aussi écologique et représente un moyen d’expliquer nos pratiques au grand public. Je considère qu’elle vaut bien un label pour que ces préoccupations soient identifiées et valorisées. »


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Revystar® XL : SGH07, SGH09 - ATTENTION - H302 : Nocif en cas d’ingestion - H315 : Provoque une irritation cutanée - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux - H332 : Nocif par inhalation - H335 : Peut irriter les voies respiratoires - H362 : Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel - H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.


DOSSIER AGRICULTURE DE PRÉCISION

TRIMBLE AGRICULTURE

La gestion binaire on/off des tronçons offre aux agriculteurs des perspectives intéressantes de performance économique, pour de nombreuses applications.

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LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

Le deuxième volet de l’agriculture de précision concerne la modulation intraparcellaire, déjà disponible de longue date.

DR

économique. « Environ 40 % des agriculteurs seraient déjà équipés de matériels capables de gérer la coupure de tronçons, estime la spécialiste en agriculture de précision chez Arvalis-Institut du végétal. L’utilisateur se rend plus facilement compte du gain potentiel à l’usage. Désormais, cette option serait d’ailleurs systématiquement choisie sur les appareils neufs. L’enjeu est plus important encore pour l’application localisée. Par exemple, en appliquant un traitement de façon ciblée sur chardon, l’exploitant économise entre 80 et 90 % d’ herbicide ! » Les données requises pour ce type d’intervention sont regroupées sur une carte de préconisation. Si cette solution semble séduisante sur le papier, elle comporte encore de nombreuses limites dans la pratique. D’abord, les algorithmes, desquels dépend la qualité de détection par le capteur embarqué sur le tracteur ou sur le drone pour établir la carte de préconisation, doivent encore être améliorés afin de gagner en efficacité. Aujourd’hui, seuls quelques agriculteurs seraient équipés de prototypes détectant les adventices. Par ailleurs, très peu d’ensembles de pulvérisation du marché parviennent pour l’instant à gérer ces cartes, en raison de problèmes divers : réactivité insuffisante de la régulation sur des zones d’application très courtes, logiciel non adapté ou encore taille trop importante des fichiers pour le processeur de la console. « Nous avons constaté qu’une console Müller Elektronik équipant un appareil Tecnoma est capable de gérer cette tâche », indique l’institut.

« La modulation intraparcellaire exige toute une phase préalable d’acquisition d’informations complexes et coûteuses chronophage et demandant de la réflexion, qui constitue le principal frein d’accès à l’agriculture de précision », analyse Gilbert Grenier, professeur à l’université de Bordeaux.

Modulations intraparcellaires Le chef d’exploitation pratiquant ce type d’ajustement apporte toujours la dose préconisée par l’OAD mais la répartit différemment après avoir caractérisé la variabilité dans la parcelle. Elle peut être réalisée en fonction de la variabilité des sols (P, K, densité de semis) ou en fonction de celle de la végétation (apport tardif d’azote sur blé, azote sur colza). Ainsi, selon Gilbert Grenier, le premier de ces cas de figure a émergé en partie du fait des remembrements : la fusion de parcelles ayant un passé agronomique très différent a incité certains agriculteurs à quantifier les besoins dans chaque zone. Selon Gilbert Grenier, l’effort de vision agronomique qu’appelle la modulation intraparcellaire freine son adoption : « L’agriculteur doit prendre conscience de la variabilité au sein des parcelles, évaluer la qualité et la profondeur des sols, etc. Il doit également suivre toute une phase préalable d’acquisition d’ informations complexes et coûteuses, qui prend du temps et demande de la réflexion. » Autant de contraintes qui n’encouragent pas l’exploitant à se lancer. Les cartes de rendement générées par les moissonneuses-batteuses ont initialement été retenues pour fournir des indications de modulation, mais elles ne présentent que rarement d’analogie avec les cartes de sols.


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Revystar® XL : SGH07, SGH09 - ATTENTION - H302 : Nocif en cas d’ingestion - H315 : Provoque une irritation cutanée - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux - H332 : Nocif par inhalation - H335 : Peut irriter les voies respiratoires - H362 : Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel - H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.


Terrena

DOSSIER AGRICULTURE DE PRÉCISION

« Les méthodes indirectes d’ évaluation par résistivité ou conductivité électrique sont facturées entre 100 et 150 €/ha selon les sociétés, ajoute Gilbert Grenier. À cette dépense s’ajoute celle du matériel nécessaire pour moduler un ou plusieurs intrants. Ces méthodes servent par exemple à établir une carte des sols permettant de moduler la densité de semis, ou une carte de réserve en eau utile des sols. Elles n’ont aucun lien avec la répartition des éléments dans la parcelle. » La modulation sur la densité de semis, par exemple, est encore pratiquée de façon assez anecdotique. Arvalis-Institut du végétal n’a décelé aucune incidence de ce type d’ajustement sur le rendement, en particulier pour les céréales. « Concernant le maïs, par exemple, nous avons établi qu’elle engendre un gain de 2 q/ha, précise l’organisme. Quant aux engrais de fond P et K, ils nécessitent pour leur modulation d’ évaluer au préalable la variabilité de ces éléments dans la parcelle grâce à des analyses de sol et avec au moins cinq

Prestations initiale puis annuelles relatives à la démarche Fertilio e-RM de préconisation des apports à l’échelle intraparcellaire proposée par la coopérative Terrena aux adhérents volontaires.

« L’agriculteur doit prendre conscience de la variabilité au sein des parcelles, évaluer la qualité et la profondeur des sols. » GILBERT GRENIER, professeur à l’université de Bordeaux 28 /

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prélèvements par hectare. Mais le plus souvent, les sociétés qui le proposent n’en font qu’un. » Dans le cas d’une modulation en fonction de la variabilité de la végétation, les données sont acquises grâce à des capteurs embarqués sur tracteur (N-Sensor ou équivalent), drone ou satellite selon des abonnements de l’ordre de 10 €/ha. « La modulation des apports d’engrais azoté en fonction de la végétation d’après des cartes existe depuis 2003, rappelle Caroline Desbourdes. Entre 7 et 10 % d’agriculteurs seraient aujourd’ hui adeptes de la modulation intraparcellaire qui compte plusieurs acteurs, principalement Farmstar [voir rubrique « Shopping » p. 46], avec plus de 600 000 ha sous contrat, BeAPI, avec 180 000 ha, Fertilio e-RM, avec 10 000 ha, Precifield ou encore Opticultures. » La coopérative Terrena, par exemple, propose à ses sociétaires depuis cinq ans la caractérisation de l’hétérogénéité des sols par résistivité (service Fertilio e-RM, voir schéma ci-dessous). Laurent Varvoux, expert dédié au sein du service agronomie, revendique une centaine d’agriculteurs sous contrat. « Notre prestation de service est facturée entre 90 et 110 €/ha de façon dégressive, explique-t-il. Les résultats sont valables vingt-cinq à trente ans, mais nous procédons à de nouvelles analyses de sols tous les cinq ans pour vérifier les hypothèses d’ hétérogénéité initiales. Il n’existe pas de tendance parmi nos clients, la


L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

J. GODINEAU

José Godineau, exploitant en polyculture installé en EARL sur 580 ha dans le Maine-et-Loire

« Nous avons constaté des économies immédiates de produits de traitement, d’engrais et de temps de travail » « Nous exploitons 580 ha à quatre associés, auxquels s’ajoutent 400 ha de travaux à façon. La rotation comprend surtout blé, maïs, colza, tournesol, millet, sarrasin et luzerne. Nous avons adopté le guidage RTK dès 2008 pour augmenter le débit de chantier de binage derrière un semis de maïs ou de tournesol à 11 rangs. Tous nos véhicules en ont ensuite bénéficié afin d’éviter le chevauchement. Nous avons combiné avec la coupure de tronçons et constaté des économies immédiates de produits de traitement, d’engrais et de temps de travail.Toutes nos moissonneuses-batteuses Claas sont équipées de capteurs de rendement. Nous sommes en train d’essayer d’exploiter ces donnéesTelematics via la plateforme d’agriculture numérique Climate FieldView proposée par Bayer. L’idée est d’enregistrer un maximum d’informations pour remettre en cause continuellement l’itinéraire cultural (conduite du travail du sol différence variétales, télégonflage, etc.) en quantifiant tout impact sur le rendement. Cette interface constitue le centre névralgique des données où a lieu la prise de décision : rendement, modulations de semis… Elle limite ainsi le nombre de tablettes tactiles nécessaires pour une question de coût mais surtout de commodité. Depuis deux

campagnes, nous utilisons l’outil CropXplorer [fourni par Isaria et commercialisé par AgXtend, la marque dédiée à l’agriculture de précision du groupe CNH, NDLR] afin de moduler les apports d’azote sur blé et colza. Les aléas climatiques de la dernière campagne ont tout remis de niveau. Mais nous avons économisé de l’azote à certains endroits, ce qui ouvre la perspective, à terme, de se passer des régulateurs de croissance. Depuis un an, nous testons la pulvérisation localisée avec un automoteur Berthoud équipé de capteurs CarbonBee de détection instantanée d’adventices. Des caméras sur la rampe vont scanner la parcelle et reconnaitre les adventices souhaitées, au moyen d’algorithmes préalablement établis à l'aide, en particulier, d’intelligence artificielle. Le système est capable de détecter exclusivement les adventices sur chaume ou une adventice au sein d’une culture. Nous avons déjà testé sur liseron dans du maïs et l’identification floristique a bien fonctionné, ainsi que sur chardon et liseron dans des chaumes, dans ce cas encore plus facile à identifier. Il sera bientôt possible de traiter en bi-dose (fonction permettant d’ajuster la dose en fonction de la flore présente) pour gérer les repousses de blé lors du même passage. On ouvre ici des possibilités énormes. »

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LE MAGAZINE / 29


quantité d’ intrants apportée dépend du niveau de fertilité du sol et sa répartition est différente. L’ intérêt économique ne peut pas être prouvé à ce stade, car notre difficulté est de trouver, parmi les souscripteurs à ce service, des adhérents disposant de parcelles témoin non modulées. Nous sommes en train de monter un référentiel afin de disposer d’ éléments de comparaison. » La centaine d’exploitants ayant souscrit à Fertilio e-RM ne représente pour l’instant que 1 % du nombre de sociétaires de la coopérative.

« La connaissance du sol guide l’agriculteur dans la modulation de ses intrants pour augmenter le rendement moyen », avance Laurent Vavroux, expert dédié au sein du service agronomie de la coopérative Terrena.

Carte de profitabilité annuelle d’une parcelle donnée selon la culture en place (les plages de pertes figurent entre parenthèses) ; moyennes sur plusieurs récoltes pour chaque culture.

souligne-t-il. Des cartes de profitabilité, déjà proposées de longue date en Amérique du Nord (voir image ci-dessous) et traduisant instantanément la rentabilité économique par culture pour chaque zone de la parcelle, seraient déjà en cours d’élaboration par des éditeurs de logiciels tels que Climate FieldView ou Smag. Laurent Varvoux estime, lui, qu’en fonction de la variabilité intraparcellaire, l’agriculteur implantera peut-être différentes variétés dans une même parcelle : par exemple une variété adaptée aux zones profondes et une autre plus rustique dans les sols séchants. Parmi les perspectives de l’agriculture de précision, Caroline Desbourdes voit pour sa part une généralisation de l’automatisation : « C’est déjà le cas avec les autoguidages. Actuellement, c’est le désherbage qui suscite le plus d’ intérêt, pour des applications très localisées sur les adventices détectées qui permettent d’ économiser du produit. À plus long terme, l’automatisation sera complète et fera appel à un tracteur ou un outil autonomes. » Enfin, pour Corentin Leroux, l’agriculture de précision aurait davantage intérêt à participer à la transition agroécologique vers des systèmes plus vertueux. Le gouvernement suit cette voie-là en proposant, via son plan de relance, des mesures de soutien à l’acquisition d’agroéquipements performants en matière environnementale, tels que les matériels permettant la réduction d’usage de produits phytopharmaceutiques ou de fertilisants, y compris capteurs et logiciels. ■

ADAPTATION D’APRÈS MASSEY ET AL., 2008

Perspectives d’évolution prometteuses À quelles évolutions les agriculteurs doivent-ils s’attendre dans les années à venir ? L’agriculture de précision devrait ouvrir de nouvelles perspectives prometteuses. Gilbert Grenier pressent un renforcement de la démarche d’une meilleure connaissance des sols pour moduler les apports, porté par des coopératives. Il entrevoit l’essor de l’exploitation de données régulières, voire journalières, provenant de capteurs en parcelles et de la télédétection, à l’instar du service Live NBalance d’Airbus Defence&Space et John Deere, dévoilé et primé à l’occasion du dernier Sima. Enfin, il pronostique le développement d’OAD mixant les données techniques et économiques pour fournir à l’agriculteur une approche de rentabilité. « La combinaison de ces deux sources d’ information offre un suivi très précis et en temps réel de l’ évolution des parcelles »,

L. VAVROUX

DOSSIER AGRICULTURE DE PRÉCISION

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LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020


VRAI ou FAUX ➜ L’agriculture de précision coûte cher.

« Oui, l’agriculture de précision coûte cher compte VRAI FAUX tenu des investissements en matériels, en données et en temps consacré au raisonnement agronomique dans le cas d’une modulation intraparcellaire, estime Gilbert Grenier, professeur à l’université de Bordeaux. Mais il faut considérer aussi ce que ça rapporte. On peut commencer à peu de frais. Pour la modulation, il faut savoir au préalable si l’hétérogénéité de ses parcelles justifie un tel investissement. » Arvalis-Institut du végétal modère ce propos : « Tout est relatif : la caractérisation intraparcellaire des types de sols présente un coût élevé. Mais la coupure des tronçons sur pulvérisateur reste abordable et permet de traiter en taches les adventices. Un autoguidage hydraulique, c’est cher pour exploiter 50 ha de grandes cultures, mais pour cet investissement, un producteur de cultures à plus forte valeur ajoutée aura atteint la rentabilité au bout d’un an ! » ➜ L’agriculture de précision requiert des affinités particulières. « Obtenir une précision de 2 cm avec une correction RTK VRAI requiert de l’intérêt et de la patience pour modifier les

paramètres soi-même et éviter la multiplication des factures », selon Arvalis-Institut du végétal. Pour les autres applications, l’autoguidage est abordable dans son utilisation. Selon Gilbert Grenier, l’agriculture de précision demande une appétence pour l’agronomie et la manipulation des données. « Dans le cas de la modulation intraparcellaire, le frein est davantage l’approche agronomique détaillée que la machine. Elle impose à l’agriculteur de s’interroger sur la meilleure dose d’engrais à appliquer, sur la densité de semis adéquate… Le réseau d’entreprises de travaux agricoles breton Cléo, par exemple, apporte l’expertise et le conseil dans la production de maïs ensilage que certains éleveurs peu intéressés par la conduite des cultures ne dominent pas. » ➜ La modulation intraparcellaire est largement répandue en France. FAUX D’après l’Observatoire des usages de l’agriculture numérique, moins de 10 % des agriculteurs étaient adeptes de la modulation intraparcellaire en 2018, et moins de la moitié d’entre eux de façon automatique. Autant dire que cette pratique est encore loin de s’être démocratisée.

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PARTAGE D'EXPÉRIENCE Essai

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

POLARIS

Le quad Polaris Sportsman 570 présente une capacité de traction de 830 kg.

QUAD POLARIS SPORTSMAN 570

Valeur sûre Le baroudeur tout-terrain Sportsman 570 dispose des attributs nécessaires pour s’illustrer dans diverses applications sur l’exploitation. Ce best-seller Polaris a profité récemment d’une mise à jour pour gagner encore en polyvalence.

L

e quad Polaris Sportsman 570 compte parmi les modèles les plus vendus à l’échelle mondiale. Outre son design audacieux, il promet des performances intéressantes grâce à sa suspension arrière indépendante légèrement inclinée pour offrir 21,4 cm de débattement. La suspension avant, elle, présente une course de 20,8 cm. La version 2021 a également bénéficié d’une amélioration en termes de garde au sol, un peu juste sur les versions antérieures. L’engin chausse des pneus de 25 pouces. Sur le plan de l’adhérence, le passage de deux à quatre roues motrices est automatique. L’électronique détecte un éventuel patinage des roues arrière et enclenche aussitôt la motricité des roues avant. Un confort pour l’opérateur qui n’a plus à s’en soucier. Sous la selle, le monocylindre à quatre temps de 567 cm3 profite d’un système d’injection électronique. Les accélérations et décélérations sont fluides grâce au variateur et au système de frein moteur. Le réservoir contient 17 L de carburant, de quoi rouler un moment tant la consommation est limitée.

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Capacité de traction de 830 kg L’engin devrait accomplir la plupart des tâches de l’exploitation agricole, en particulier grâce à sa capacité de traction de 830 kg. Le dispositif d'attelage est installé directement à l’usine. À l’avant du quad, le constructeur intègre un coffre de rangement de 30 L de volume. Gourde, outils, équipements de protection individuelle… il permet d’avoir le nécessaire sous la main en permanence. En version agricole, le Sportsman 570 est homologué en catégorie tracteur agricole, ce qui l’autorise à circuler sur la route sans permis de conduire dès lors qu’il est utilisé dans le cadre de l’exploitation. Le constructeur propose même un limiteur de vitesse sur la nouvelle version, selon les travaux envisagés. Sans oublier une gamme d’accessoires optionnels pour rendre l’engin d’autant plus polyvalent. En réalité augmentée, retrouvez un article détaillant les évolutions de la version 2021 du Sportsman 570.

à

LE QUAD POLARIS SPORTSMAN 570 EN BREF Motorisation : monocylindre à 4 temps essence de 567 cm3 de cylindrée Refroidissement : liquide Transmission : par variateur, cardan 4x4 débrayable Freinage avant/arrière : disque hydraulique à levier de commande guidon/pédale Homologation : tracteur européen T3 – 2 places Poids : 337 kg


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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai 1. L’exemplaire gagné au Sima 2019 par Emmanuel Lancereau est rapidement devenu le compagnon indispensable pour faire le tour des parcelles et surveiller les enrouleurs d’irrigation.

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2. Une paire de gants, quelques outils… le coffre étanche incorporé à l’avant est très pratique pour disposer de l’essentiel sous la main. 3. À l’arrière, un second coffre permet de charger des outils ou de ranger la barre d’attelage.

PHOTOS TERRE-NET MÉDIA

4. Le levier de commande de la transmission doit impérativement revenir en position parking pour pouvoir démarrer le moteur.

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5. La fixation de l’attelage est légèrement trop basse, ce qui réduit la garde au sol et provoque quelques frottements dans les parcelles accidentées. 6. L’afficheur digital regroupe les informations les plus utiles à l’opérateur : heure, vitesse, niveau de carburant, distance totale parcourue et position du sélecteur de transmission.

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ESSAI POLARIS SPORTSMAN 570 TERRE-NET MÉDIA

Emmanuel Lancereau, agriculteur à Champniers, dans la Vienne

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« Même avec 600 kg dans la remorque, il ne faiblit pas ! » L’agriculteur Emmanuel Lancereau est l’heureux gagnant du quad Polaris Sportsman 570 mis en lot par Terre-net lors du dernier Sima. La rédaction fait le point pour vérifier si l’engin répond à ses besoins sur ses 190 ha de polyculture à Champniers (Vienne). « Excepté quelques balades dominicales, je l’utilise exclusivement pour faire le tour des parcelles » confie-t-il. Sans oublier la surveillance des enrouleurs et le ravitaillement en intrants. « C’est super pratique et surtout, j’évite de barbouiller la camionnette. Le véhicule est homologué dans la catégorie des tracteurs. Je n’ai besoin d’aucun permis pour le conduire en conditions agricoles. Il suffit d’être assuré et de porter le casque sur la voie publique. Sans oublier de respecter la limitation à 40 km/h ! » Au champ, la machine atteint assez facilement les 90 km/h. Sur ce modèle, les essieux sont assez larges. « Faut y aller fort pour le retourner », précise l’agriculteur, qui ne ménage pas sa monture. Ravitaillement En période de semis et de fertilisation, Emmanuel attelle une remorque au quad pour transporter un big-bag de semences ou d’engrais. « Je peux souligner que le moteur en a dans le ventre. Même avec 600 kg dans la remorque, il ne faiblit pas ! » apprécie l'agriculteur. La consommation de carburant est en outre plus que raisonnable. « Le dispositif d’attelage est fixé un peu trop bas et peut frotter le sol », regrette par contre le paysan. Autre point noir : trop de sécurité ! « Une fois le moteur coupé, impossible de redémarrer si le levier de vitesses n’est pas en positon parking », déplore Emmanuel. À l’inverse, il apprécie la présence de coffres de rangement incorporés. « C’est pratique, ça permet d’embarquer des outils et du matériel. Idéal pour faire le tour des enrouleurs d’irrigation et réparer en cas de problème. Je n’ai pas besoin de retourner à la ferme », conclut-il.

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LES

- Nervosité et capacité de traction - Faible consommation de carburant - Coffres de rangement incorporés LES

- Trop de sécurité - Dispositif d’attelage trop bas limitant la garde au sol - Accès difficile aux réglages de la suspension


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- Crédit photo : Getty Images

Cancérogénicité, catégorie 2 • Toxicité pour la reproduction, catégorie 2 • Toxicité aiguë pour le milieu aquatique, catégorie 1 • Toxicité chronique pour le milieu aquatique, catégorie 1.


Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

Une dérogation d'usage des néonicotinoïdes est salutaire pour contenir la baisse, voire l’arrêt, des surfaces de betteraves par les producteurs pour les années à venir.

JAUNISSE DE LA BETTERAVE

Les arrachages confirment des pertes historiques Les arrachages de betteraves en cours confirment le fort impact négatif de la jaunisse sur les récoltes. Une dérogation d’usage provisoire des néonicotinoïdes, déjà approuvée le 6 octobre par les députés, est donc largement attendue par les planteurs.

L

es arrachages de betteraves ont démarré fin septembre chez Hervé Fouassier, agriculteur loirétain et président de section de Corbeilles (site industriel de Cristal Union). Avant de nous donner des échos de sa récolte, il revient sur le déroulement de cette campagne 2020 atypique : « Les semis réalisés au mois de mars dans des conditions sèches ont compliqué les levées. Puis, dès le 15 avril, les betteraves, alors aux stades cotylédons-2 feuilles, ont été envahies par les pucerons. On a pu en compter jusqu’à 600 pour 30 betteraves ! Les insecticides foliaires, pourtant efficaces à 90-95 %, n’ont pas permis de les protéger correctement. Quand on sait qu’une seule piqûre de pucerons peut suffire à transmettre le virus de la jaunisse… Entre mi-mai et fin mai, les betteraves couvraient le sol mais

les premiers symptômes de jaunisse sont apparus très vite. » Attaques aléatoires Dans le secteur de Corbeilles, Hervé Fouassier témoigne de « 100 % des parcelles touchées à 100 % », la sécheresse estivale

au lieu des 80-90 t/ha habituelles ». Avec une baisse de rendement moyenne de 40 %, « le manque à gagner est d'environ 1 000 €/ ha pour les producteurs du secteur », précise notre hôte. Comme le montre la carte ci-contre, les attaques ont été très aléatoires selon les zones. Agriculteur au nord de l’A isne, Philippe Parmentier compte aujourd’hui 15 % de sa sole de betteraves touchée par la jaunisse, avec un impact sur le rendement de « -25 % pour les parcelles concernées ». Dans certains territoires, « des agriculteurs avec des rendements avoisinant les 20 t/ha se sont même demandé si cela valait vraiment le coup d’arracher les betteraves… comme dans le sud de l’Essonne, en Seine-et-Marne ou dans l’Aube. Sachant qu’un rendement de 15 t/ha rentabilise tout juste le coût d’arrachage de 300 à 350 €/ha », note Hervé Fouassier. Malgré les fortes précipitations subies en début

Les baisses de rendements enregistrées à ce jour sont très aléatoires et peuvent atteindre - 80 %.

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ayant aggravé leur état. « La baisse de rendement serait comprise entre -30 et -50 % d’après les premiers arrachages », ajoute-t-il. Sur son exploitation, la première parcelle récoltée, non irriguée et en terres argileuses, affichait d’ailleurs « 37 t/ha de rendement


État des surfaces de betteraves sucrières impactées par la jaunisse au 24 septembre et localisation des 21 usines sucrières.

Dérogation salutaire « On a vu les betteraves dépérir au fur et à mesure de la campagne, et les récoltes viennent concrétiser les pertes estimées. De plus, la richesse en sucre est également en dessous : autour de 17 %, contre 18 à 19 % habituellement, ajoute l’agriculteur. C’est pourquoi le plan de soutien gouvernemental et la dérogation d’usage des néonicotinoïdes sont fondamentaux. En attendant de trouver des solutions alternatives, il est capital de pérenniser la culture de la betterave et la filière. » Néanmoins, Hervé Fouassier veut rester confiant : « La betterave a du potentiel dans nos régions et des atouts à faire valoir :

AIBS

de récolte, les chantiers doivent avancer pour alimenter suffisamment les usines tant bien que mal. « Habituellement, un chantier permet de fournir 800 t/jour. Cette année, on est plutôt à 400 t/jour, alors que l’usine de Corbeilles-en-Gâtinais nécessite 10 500 t/j, par exemple », indique Hervé Fouassier. Avec les diminutions de rendements, « la durée de la campagne a donc été revue à la baisse ».

culture en tête de rotation, marché européen plus porteur, coproduits stratégiques pour l’élevage et la méthanisation, outils industriels modernisés et restructurés, etc. Pour cette campagne, nous avons obtenu un prix rémunérateur de 25 €/t à 16 % de teneur en sucre, après deux années de valorisation faible. [...] Il est donc important de maintenir les surfaces. Tous les acteurs de la filière se mobilisent pour trouver des solutions

alternatives (plan de transition par l’Inrae et l’ITB, plan de prévention de l’A IBS…). Les avancées au niveau génétique sont elles aussi encourageantes. » ■ À voir en réalité augmentée, un article sur l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi controversé autorisant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour sauver la filière betterave.

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Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures CONSERVATION DES SOLS

Un virage à 90° en seulement deux ans Réduction des intrants, semis direct sous couvert végétal, enrobage des semences fermières fait maison… le Normand Jean-Christophe Leicher a opéré, en quelques années, un virage assez radical des pratiques culturales sur l’exploitation familiale. chimie ». La réduction des traitements passe notamment par différents leviers agronomiques comme le retard de la date de semis. « J’utilise des semences fermières pour le blé, l’orge, les pois et le colza. On perd un peu en potentiel de rendement, mais on gagne en résistance face aux maladies », précise-t-il. Il n’utilise quasiment plus de fongicides, ni de régulateurs de croissance. Les enrobages de semences sont « faits maison, avec des acides humiques et fulviques, du thé de compost, de la mélasse de canne à sucre… ». Pour comparer et voir ce qui fonctionne, l’agriculteur a mis en place sa propre « plateforme d’essais » avec 16 modalités. Il teste également le maïs population sur 40 ares implantés cette année afin de constituer le stock semencier des campagnes à venir. Jean-Christophe Leicher insiste sur l’importance de procéder à des essais : « Je fais les choses à ma manière, ce ne sont peut-être pas toujours les bonnes méthodes. » Mais c’est aussi « dans l' échec qu'on se construit ». Sur lin, il utilise du purin d’orties pour « essayer de rendre les plantes le moins appétentes possible face aux altises ». Le purin d’orties sert également sur colza, en complément des plantes compagnes (trèfle, sarrasin, féverole), pour limiter les problèmes d’insectes. Les larves de charançon du bourgeon terminal ont, par contre, stoppé la floraison lors de la

« Il manque 10 q/ha […] par rapport à une conduite en conventionnel. Mais j’ai économisé dans le travail du sol, le fioul, l’amortissement du matériel, les fongicides et raccourcisseurs, etc. »

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TERRE-NET MÉDIA

A

près deux camPour la campagne 2020pagnes de transition 2021, Jean-Christophe Leicher a associé vers l’agriculture de son colza, semé conservation des au 14 août, avec sols (ACS), Jean- Christophe du lin, du tournesol, du sarrasin, de la Leicher, installé depuis neuf féverole et de la vesce. ans sur l’exploitation familiale avec son père, à Bosroumois, dans le département de l'Eure, témoigne : « Je me sens mieux dans mon métier ». Parmi les changements opérés : plus de recours au travail du sol, excepté pour la culture de pommes de terre, et un passage au semis direct sous couvert végétal. « La clé, c'est le stockage du carbone ! » indique-t-il. Pour intégrer ce système de production, l’agriculteur a beaucoup appris auprès d’autres collègues, adeptes de l’ACS depuis plusieurs années. « Dans le secteur, l'ACS a du mal à se démocratiser », obser ve Jean-Christophe Leicher. Il a toutefois lancé la création du Groupement d ’intérêt scientifique du Roumois. Ce cercle d’échange JEAN-CHRISTOPHE LEICHER, agriculteur dans l’Eure compte aujourd ’hui huit agriculteurs réguliers, avec qui il partage deux semoirs Avatar « Mes cahiers de plaine et Pronto pour le semis direct. Outre ont bien changé » le semoir, Jean-Christophe Leicher Au-delà du semis direct, Jean-Christophe insiste sur l’importance aujourd’hui Leicher a entrepris une réduction du d’un autre outil de travail : le téléphone recours aux intrants sur ses cultures portable, moyen de communica- depuis quatre ans environ, face au contexte tion bilatérale avec d’autres collè- d’agribashing ambiant. Lui qui ne s’autorigues. Cela permet « parfois aussi de se sait aucune impasse auparavant indique rassurer » dans les situations de doute. aujourd’hui « avoir plus de mal avec la


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A N S

JEAN-CHRISTOPHE LEICHER

campagne passée. L’agriculteur estime la perte de rendement à environ 10 q/ha… Il n’a toutefois utilisé ni insecticide ni fongicide, et aucun régulateur. La parcelle de colza a reçu une fertilisation organique et 80 unités d’azote liquide, ainsi qu’une « panoplie d'oligoéléments, de l’acide humique et de l’extrait de plantes vertes pour stimuler la floraison et l’assimilation d’ éléments (6 passages) ». Bilan : 34 q/ha en colza et 4 q/ha de féverole, grâce à l’andainage (coût : 80 €/ha). « Une culture rentable avec un IFT très bas », note l’agriculteur. Sur blé, aucun insecticide ni régulateur non plus, seul un quart de dose de fongicide est appliqué en fin de cycle. Et côté désherbage : 0,8 L/ha de glyphosate et 1 L/ha de Défi. L’agriculteur a également apporté « 170 unités d'azote, un thé de compost à la reprise de végétation, un extrait de luzerne et du purin d'ortie, accompagné de mélasse et d'oligo-éléments ». Résultat : 88 q/ha et 81 kg/hl en PS. « Il manque 10 q/ha par rapport à ce que l'on fait en conventionnel, soit 170 €/ha au résultat brut, estime

Le semis de colza associé est opéré à l’aide d’un semoir Horsch Pronto 6 AS.

Jean-Christophe Leicher. Mais c’est aussi 170 € qui n’ont pas été utilisés dans le travail du sol, le fioul, l’amortissement du matériel, les fongicides et raccourcisseurs, etc. Sans les problèmes de densité, de profondeur et de date de semis, on aurait pu obtenir ces 10 q/ha supplémentaires… Le capital fertilité devrait lui aussi s'accroître et le potentiel augmenter rapidement. » ■ À voir en réalité augmentée depuis la page ci-contre, d’autres témoignages d’agriculteurs souhaitant « remettre le sol au cœur des préoccupations ».

D E

L’EXPLOITATION DE JEAN-CHRISTOPHE LEICHER EN CHIFFRES - SAU : 120 ha, dont 26 en conversion à l’agriculture bio - Types de sols : limons profonds - Assolement 2019-2020 : 6,5 ha de pommes de terre conso, 15,5 ha de lin fibre, 1,5 ha de sarrasin, 2 ha d’avoine/ vesce, 9 ha de colza associé, 26 ha de blé, 4 ha d’orge d’hiver, 24 ha de maïs fourrage, 2,5 ha de sorgho/luzerne, 1 ha de pois, 1 ha de féverole et 27 ha de prairies - Atelier laitier de 60 VL et leur suite - Atelier d’engraissement porcin (1 200 porcs) et naisseur (avec 4 élevages)

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LE MAGAZINE / 39


BRÈVES DES CHAMPS En photos

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

MACHINISME

Tracteurs : les lancements des derniers mois

VALTRA

La pandémie n’a visiblement pas entamé la capacité des industriels à étoffer ou renouveler leurs gammes. Plusieurs nouveaux modèles sont apparus ces derniers mois sur le marché des tracteurs. Accédez aux détails de chacune de ces machines grâce à la réalité augmentée.

JOHN DEERE

Valtra Le G5 vise la polyvalence Valtra a lancé cet été sa cinquième génération de tracteurs agricoles. Il débute sa mise à jour avec la série G, une nouvelle venue dans la famille finlandaise. Les quatre modèles de 100 à 145 ch complètent l’offre et s’intercalent entre les séries A et N existantes. Des engins polyvalents, conçus pour être équipés d’un chargeur frontal. Visibilité, maniabilité, connectivité, confort… tout y est !

John Deere 7R 350 Le nouvel athlète de la série John Deere étoffe sa gamme de tracteurs 7R grâce au nouveau fleuron de 388 ch ! Un beau bébé taillé pour le transport avec un rapport poids puissance de 29 kg/ch. Confort, connectivité, direction à assistance active automatisée… il a tout d'un grand, sauf le poids, de 11,4 t, qui reste limité pour améliorer la charge utile tout en conservant de bonnes performances.

Un tracteur qui fonctionne à l’eau ? C’est à peu près ce que propose le Néerlandais Blue Fuel Solution en partenariat avec New Holland grâce au tracteur H2 Dual Power. En modifiant légèrement le moteur diesel du modèle T5.140 AutoCommand, cette société injecte de l’hydrogène directement dans la chambre avec une quantité infime de gasoil. En électrolysant de l’eau grâce à de l’électricité verte, produire de l’hydrogène devient vertueux : le moteur émet une dose quasi inexistante d’oxydes d’azote et presque pas de CO2. 40 /

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BLUE FUEL SOLUTION

New Holland Le T5.140 H2 carbure… à l’eau !


Fendt Le 1100 Vario MT repousse les limites

FENDT

Fendt élargit sa gamme de tracteurs à chenilles grâce à quatre modèles supplémentaires, poussant ainsi la puissance à 673 ch. Côté transmission, la marque installe sa boîte Vario. Sous le capot, le moteur Man répond aux exigences de la norme Stage V et limite la consommation de carburant grâce au système d'optimisation Fendt iD et au régime limité.

Deutz-Fahr 8280 TTV La série 8 musclée Deutz-Fahr complète sa gamme de tracteurs de forte puissance grâce au lancement du 8280 TTV dont la puissance maximale atteint 287 ch. La nouvelle transmission à variation continue SDF T77780 permet à l’engin de franchir la barre des 60 km/h avec une réactivité étonnante. Connectivité, confort, intervalles d’entretien espacés… Deutz-Fahr vise le créneau du haut de gamme avec son nouveau bébé.

DEUTZ-FAHR

Retrouvez l’article et la vidéo en réalité augmentée.

Massey Ferguson 8S Puissance brute

MASSEY FERGUSON

Fraîchement présenté en mode virtuel en raison de la pandémie de Covid-19, le tracteur Massey Ferguson MF 8S débarque déjà dans les concessions. Deux exemplaires ont été affectés au démo tour baptisé « MF eXperience Tour ». Le constructeur a misé sur les retours terrain pour répondre aux attentes des agriculteurs. Ce nouveau-né 100 % made in France au look le rendant reconnaissable au premier coup d’œil devrait mettre tout le monde d’accord. Voir l’article et la vidéo en réalité augmentée

Fendt Le tracteur E100 Vario plus performant

FENDT

Fendt améliore les performances de son tracteur électrique suite aux séries de tests réalisés au champ et en laboratoire. Rechargement rapide et plus simple grâce à sa prise 400 V, travaux à la prise de force, à l’hydraulique ou à l’électricité… autant de points qui prouvent la polyvalence que sont capables de montrer les matériels animés par cette énergie.

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Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

« Sans revenu, monsieur le ministre, pas de transition agricole ! » Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, interviewé en septembre par Terre-net sur son plan de relance pour l’agriculture, a évoqué l’agroécologie et les circuits courts. Mais les lecteurs de Terre-net auraient préféré l’entendre proposer un contrôle accru des importations et une augmentation des prix de leurs produits. Car sans revenu, comment réussir la transition agricole demandée par le gouvernement et les consommateurs ? Titian : « 1 % du plan de relance pour l’agriculture.Tout est résumé ainsi sur le fameux monde d’après. Rien de concret pour redresser ce secteur hautement stratégique pour un pays. »

Lau : « Beau programme pour notre agriculture, reste à lever les freins pour le mettre en place… je regrette que l’accès au métier d’agriculteur ne soit pas la priorité principale. Il serait temps d’inverser le sens de la courbe et qu’on voie un retour massif à la terre, mais sommes-nous nombreux à l’envisager et à partager le foncier ? »

Grochat : « […] C’est pas demain que tout ça va changer !Toutes les promesses ne sont que des miroirs aux alouettes qui jouent la montre ! »

Réaliste : « Le discours est assez cohérent, la volonté à l’air d’être là. On a confirmation qu’on laisse tomber la vocation exportatrice de la France. […] Mais à ce moment-là, il faut aller au bout de la logique, administrer les prix agricoles et mettre des quotas aux importations […]Tout est dépendant de ces prix, si l’éleveur ne gagne rien, comment voulez-vous qu’il achète le soja du céréalier français qui sera forcément plus 42 /

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cher que celui argentin ou brésilien ? […] Parce que ce que l’avenir que vous nous proposez c’est pas de volumes, donc il va falloir des prix en face et comme personne ne veut payer… »

PàgraT : « La souveraineté alimentaire revient à l’ordre du jour chez nos gouvernants et c’est tant mieux ! Mais la grande question est : vont-ils se donner les moyens de la mettre en œuvre ? Ou est-ce seulement du baratin façon FNSEA qui veut la souveraineté et “en même temps” l’export ? »

tracteur4 : « De toute façon, la souveraineté et l’indépendance alimentaires dans notre pays n’existent plus, et le citoyen n’en a que faire de nous. Quant à nos chers ministres, ce qu’ils veulent, c’est simplement ramener l’agriculture 80 ans en arrière, car notre ministre a cité trois volets : l’écologie, les circuits courts et l’agroécologie. Pour moi, un pays qui se veut compétitif […] sur les cours mondiaux ne peut pas se permettre de tels critères, car nous produisons trop cher. Donc si ces messieurs veulent vraiment nous imposer leurs lubies, eh bien nous courrons tous à la faillite !! […] »

maxens : « Transition ??? Il n’y aura aucune transition sans revenus pour

les agriculteurs, et je ne sais pas quelle filière en ce moment dégage du revenu, ou quelques-unes anecdotiques, qui tomberont si tous les agriculteurs s’orientent vers leurs marchés… Pour le moment, il y a des rendements catastrophiques, et des prix déplorables… et de nombreuses cessations en perspective. Tout le reste c’est du vent, il faut des prix de vente qui soient en corrélation avec les coûts de production… »

Olmer : « Et les prix rémunérateurs bordel, est-ce un mot tabou ??? »

Jeuneagri : « Pas de questions sur l’Égalim qui ne sert à rien pour le moment ???!!!!! Est-ce que l’agroécologie va me permettre de vendre mes taurillons à 20 F au lieu de 14 F ??? Non monsieur le ministre ! L’on fait déjà de la qualité mais le prix n’y est pas, demain on lavera plus blanc que blanc et le prix ne suivra toujours pas, quand allez-vous prendre conscience de cela ??? »

BG : « Avec des cours aussi bas, vous pourrez dépenser toute l'énergie que vous voudrez monsieur Denormandie, nous allons tous disjoncter d’ici peu ! Prévoyez-nous plutôt de bonnes retraites anticipées ou de belles reconversions… »


Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr,

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage PLAN DE RELANCE

1,2 Md€ pour la transition agricole Dévoilé en septembre par le Premier ministre, le plan de relance de l’économie française consécutif à la crise sanitaire comprend un volet dédié à la transition agricole, doté de 1,2 Md€.

A

vec 100 Md€ sur deux ans, le plan de relance a vocation à faire redémarrer l’économie française touchée de plein fouet par les répercussions de la crise sanitaire. Il comprend 70 mesures réparties en trois priorités : la compétitivité (35 Md€), la cohésion sociale et territoriale (35 autres milliards) et la transition énergétique (30 Md€), un volet qui inclut l’agriculture et la transition agricole à hauteur de 1,2 Md€. Ce dernier volet se décline en trois axes, détaillés par le ministre de l’A griculture, Julien Denormandie, qui voit dans ce plan un « levier majeur » pour développer la souveraineté alimentaire française et favoriser l’accès de tous à une alimentation sûre, saine et durable. Le premier axe, doté de 360 M€, est directement ciblé sur cette souveraineté et « financera des actions concrètes », a-t-il assuré. Il s’agit notamment du plan protéines tant attendu, doté

de 100 M€ qui compléteront un abondement du Programme d’investissement d’avenir (PIA) pour le volet recherche et développement (qui fonctionne avec des appels à projets). Il vise trois objectifs : retrouver de l’indépendance par rapport aux importations de soja brésilien, aider les éleveurs doublement victimes lors des sécheresses et travailler sur l’alimentation humaine. Ce volet financera également la modernisation des abattoirs et des élevages, à hauteur de 250 M€. Deux mesures sont par ailleurs en lien avec le renouvellement des générations : une

campagne de communication pour faire connaître l’enseignement agricole et les métiers du vivant, et le financement de bilans carbone, au moment de l’installation, pour accompagner les jeunes dans la réduction de leur impact en matière de changement climatique. 546 M€ pour accélérer la transition agroécologique Deuxième axe du volet agricole : « l’accélération de la transition agroécologique », qui bénéficie de 545 M€. Il comprend le financement d’une prime à la conversion pour les agroéquipements (135 M€) et d’un accélérateur pour financer le développement de l’équipement de demain. Cette ligne budgétaire a également vocation à renforcer le fonds Avenir Bio et la structuration des filières (60 M€), et à permettre la création d’un crédit d’impôt Haute valeur environnementale (HVE). 50 M€ sont par ailleurs fléchés vers l’accompagnement à la mise en place de haies. Ce volet comprend aussi le développement des circuits courts, notamment via un plan de soutien aux cantines scolaires, et le financement des Projets alimentaires territoriaux (PAT) pour 80 M€. Enfin, le troisième objectif du plan est d’accompagner l’agriculture et la forêt dans la résilience au changement climatique. Environ 100 M€ permettront d’aider les agriculteurs à investir dans la protection de leurs productions. Les 200 M€ restants sont destinés à la filière forêt-bois. ■

Le ministre de l’Agriculture a présenté le volet agricole du plan de relance économique comme un « levier majeur » pour développer la souveraineté alimentaire française.

ADOBE STOCK

Le plan de relance a pour ambition de dynamiser l’économie et notamment l’agriculture.

En réalité augmentée, retrouvez en détail les dispositifs proposés par le gouvernement aux entreprises du secteur primaire dans le cadre du plan de relance. OCTOBRE-NOVEMBRE 2020 /

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Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Online SEMIS 2020

Exploiter les créneaux météo Entre récoltes et semis, la période fut chargée ces dernières semaines dans les champs. Si la pluie a perturbé le début des semis de céréales dans plusieurs régions, un créneau plus propice semble s’ouvrir. Sur les réseaux sociaux, les agriculteurs partagent photos et vidéos de leurs chantiers.

En réalité augmentée, visualisez les séquences vidéo. À lire également en p. 12-13, notre article sur les règles à appliquer pour les semis tardifs. 44 /

LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020


COMMANDEZ EN LIGNE VOS APPROS MORTE SAISON D’AUTOMNE !

SANTE DU VÉGÉTAL Biosolutions

SEMENCES

Céréales à paille Fourragères

Amendements

Rejoignez les 52 000 exploitants agricoles déjà inscrits ! Renseignez-vous auprès de votre coopérative partenaire ou par mail à contact@aladin.farm

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SERVICES

Traçabilité, IOT Agriculture de précision

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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Shopping BASF

Pour la campagne 2020-2021, BASF lance le traitement de semences Systiva, visant à réduire les applications de fongicides foliaires sur orge de printemps. Ce nouveau produit est recommandé en association avec Premis 25 FS. Selon la firme, il présenterait une protection élevée contre les maladies des semences (notamment le charbon nu) et une excellente efficacité sur les maladies foliaires de début de cycle (rhynchosporiose et oïdium). Le

céréalier pourrait supprimer « le premier traitement fongicide en foliaire et, pour les orges de printemps semés à partir du 15 février, faire l’ impasse sur le traitement fongicide foliaire dans la plupart des situations », selon le fabricant. Pour la campagne 2020, durant laquelle la pression maladie était faible, BASF rapporte un « gain de rendement de 4 q/ha, légèrement supérieur aux programmes fongicides foliaires de référence ».

PARUTION

LG SEMENCES

LA PANDÉMIE, UNE OPPORTUNITÉ POUR LA TRANSITION ?

DES VARIÉTÉS DE TOURNESOL RÉSISTANCE MILDIOU +

L’Académie d’agriculture de France publie un nouvel ouvrage collectif intitulé Covid19 et agriculture : une opportunité pour la transition agricole et alimentaire ? Une soixantaine de membres de l’Académie ont réfléchi à cette question et confronté leurs idées au sein d’un forum numérique. Cette production ture et agricul ole mutuelle s’articule en trois parties : Covid-19 pour la transition agric rtunité po op e Un ire ? la pandémie et ses réalités agricoles, et alimenta les vulnérabilités agricoles mises en évidences par la pandémie et l’après-pandémie. Cet ouvrage de 358 pages est vendu 25 € (20 € jusqu’au 31 octobre avec le code « AGRI »). Il vient de paraître aux éditions Presses des Mines. ction de -Bonbled Sous la dire n et Philippe Kim Michel Dro

Académ

Préface

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Mines Presses des

Plus d’informations en réalité augmentée.

FRANCEAGRITWITTOS

020 14:36 03/09/2

Le semencier LG Semences met en avant ses variétés de tournesol Résistance Mildiou +. Présent dans tous les bassins de production français, le mildiou (neuf races connues à ce jour) provoque des pertes de rendement importantes, notamment sur la culture de tournesol, et peut se conserver plus de quinze ans dans le sol. Le semencier propose donc des variétés oléiques et linoléiques dotées d’une nouvelle résistance multigénique sur les races les plus présentes et les plus virulentes. En complément, des mesures agronomiques simples peuvent aider l’agriculteur à lutter contre ces parasites. Plus de détails en réalité augmentée.

FENDT

Xaver perd une roue et gagne en maniabilité

FENDT

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M. Dron culture -

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Systivia pour réduire les applications de fongicides foliaires

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LE MAGAZINE / OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

Fendt continue de plancher sur son projet de robotique agricole baptisé « Xaver ». Le principe reste inchangé : un essaim de petits robots travaillent dans la même parcelle 24 h/24. Par exemple, six automates suffisent pour semer 3 ha/h en comptant le temps de recharge. Outre un changement de look lié à la nouvelle mouture sur trois roues, le constructeur optimise le dégagement sous bâti et la précision du

semis, renforcée par son unité Precision Planting issue du groupe. Un concept qui pourrait répondre à nombre de problématiques sociétales, agronomiques et environnementales. En réalité augmentée, apprenez-en davantage sur ce projet dans un article dédié et consultez la vidéo du Xaver en action !


ARVALIS/AIRBUS

Deux niveaux de service pour l’offre Farmstar option. Plus de 13 000 agriculteurs francais utilisent aujourd’hui Farmstar pour ajuster les besoins en engrais et en regulateur de croissance, sur une surface cultivée de 600 000 ha. Ce service est distribué par 47 partenaires (coopératives, négoces ou chambres d’agriculture).

DR

Vingt ans après sa mise au point par Arvalis-Institut du végétal et Airbus, puis Terres Inovia, le service Farmstar évolue. Afin de coller au plus près des besoins de ses utilisateurs, l’offre est scindée en deux niveaux de prestations. La version Farmstar Eco cible les agriculteurs soucieux de leur marge et de la conformité à la réglementation. Elle propose le pilotage du dernier apport d’azote en blé et de la dose totale d’azote en colza. Pour les agriculteurs davantage tournés vers l’agronomie, la variante Farmstar Neo fournit, quant à elle, les informations nécessaires pour une gestion fine de l’azote dès le semis et jusqu’à la récolte. Grâce au modèle de culture CHN développé par Arvalis-Institut du végétal, l’OAD met à jour quotidiennement le déficit azoté et prend en compte la variabilité du sol, celle du potentiel de rendement ainsi que les actions menées en amont par l’exploitant. Il fournit un tableau de bord dynamique priorisant les applications et émet des alertes pour gagner en réactivité. La modulation intraparcellaire automatique n’est, elle, désormais plus accessible qu’en

Textos ➜ Le recensement, c’est maintenant ! Le recensement agricole a commencé début octobre et devrait se poursuivre jusqu’à fin mars 2021. Cette opération décennale européenne obligatoire vise à mieux connaître le secteur pour adapter les politiques publiques, ce au bénéfice des agriculteurs. Plus d’informations en réalité augmentée. ➜ Terres Univia en phase avec le Contrat de solutions L’interprofession des huiles et protéines végétales a adhéré en septembre à l’association Contrat de solutions, visant à identifier les leviers de réduction des produits phytosanitaires. Elle rejoint ainsi 43 autres partenaires dans cette voie. ➜ Covid-19 : prolongation des aides et exonérations Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance a indiqué mi-octobre que les employeurs peuvent bénéficier de dispositifs d’exonération et d’aide au paiement des cotisations et contributions patronales. La date limite pour solliciter sa caisse MSA via un formulaire a été décalée du 31 octobre au 30 novembre. Toutes les informations en réalité augmentée. ➜ Salons annulés en cascade Cet automne, les organisateurs du Sima et ceux du Sia ont successivement été

contraints d’annuler leur édition 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. Le salon italien EIMA de Bologne (Italie), initialement prévu en novembre et reporté du 3 au 7 février 2021, enregistre de nouvelles défections parmi les participants et pourrait bien lui aussi ne pas se tenir, en l’absence d’amélioration de la situation sanitaire dans le pays. ➜ Un média web dédié à la robotique agricole Fondée par Naïo Technologies, Axema Promotion et services, et RobAgri, l’association Gofar (Global Organization for Agricultural Robotics), a lancé cet été le site Internet www.agricultural-robotics.com consacré à la robotique agricole. Accédez-y facilement en réalité augmentée. ➜ Après la sécheresse, la détresse Dans un communiqué diffusé mi-octobre, les syndicats JA et FNSEA ont interpellé le gouvernement Castex sur les conséquences de la sécheresse dans la profession. Les attentes sont fortes en matière sociale ou sur le plan économique pour venir en aide aux exploitants endettés ou fragilisés. L’AGPB avait demandé un plan d’urgence dès le 27 août pour soutenir les céréaliers. ➜ Débat public sur l’agriculture – Saison 2 Après une suspension de plusieurs mois pour cause de crise sanitaire,

le débat imPACtons a repris en septembre. Une assemblée citoyenne sur l’agriculture composée de 125 personnes tirées au sort a identifié 6 objectifs prioritaires, 17 leviers et 39 objectifs (à voir en réalité augmentée). Ce travail contribuera à établir le plan stratégique de la nouvelle PAC. ➜ Exprimez-vous sur l’avenir des zones rurales ! La Commission européenne a lancé début septembre une consultation publique sur une vision à long terme pour les zones rurales. Cette occasion de s’exprimer vise à recueillir les points de vue sur les défis et opportunités des zones rurales, les aspirations et les actions nécessaires pour les concrétiser. Tout Européen peut contribuer à cette sollicitation en ligne jusqu’au 30 novembre 2020. Accès en réalité augmentée. ➜ Thierry Agriculteur prend la plume Thierry Bailliet, plus connu sur les réseaux sociaux sous le nom de Thierry Agriculteur, a écrit un ouvrage à destination du grand public. Il s’est donné pour objectif de valoriser l’agriculture. Ce livre de 192 pages est intitulé Dans les bottes de ceux qui nous nourrissent. Il est disponible aux éditions France Agricole. Plus de détails en réalité augmentée. OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

LE MAGAZINE / 47


Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?

NEW HOLLAND

Le ministère de l’Intérieur a levé le doute sur l’interprétation du Code de la route quant à la vitesse maximale de 40 km/h : le tracteur non attelé peut rouler plus vite sur le plan réglementaire !

RÉGLEMENTATION ROUTIÈRE

En tracteur à fond les ballons ? Le ministère de l’Intérieur vient d’apporter une précision sur la loi relative à la vitesse maximale autorisée des tracteurs sur la voie publique. Désormais, ils peuvent être homologués pour circuler à 50, voire 60 km/h. Exit donc la limite des 40 km/h… mais pour les seuls tracteurs non attelés !

E

n France, la vitesse maximale autorisée des tracteurs agricoles évolue. Sur les voies publiques, elle peut désormais grimper de 40 à 60 km/h. À condition toutefois que l’engin ait été homologué pour circuler à cette vitesse ! Depuis l’entrée en vigueur du règlement européen 167/2013 (dit « Mother regula tion »), les tractoristes proposent dans notre pays des machines homologuées à 50, voire 60 km/h. Le 1er janvier 2017, cette décision communautaire avait en effet levé l’obligation de brider à 40 km/h les tracteurs pour 48 /

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circuler sur la route. Pourtant, jusqu’ici, le Code de la route français ne prévoyait pas la possibilité de dépasser cette allure pour les ensembles agricoles. Le ministère de l’Intérieur vient de clarifier la portée de l’article R413-12-1, qui édicte cette interdiction, en suggérant une interprétation moins restrictive de la règle : ce texte de loi évoquant la limitation à une vitesse maximale de 40 km/h vise les ensembles agricoles. Par déduction, tout tracteur non attelé pourrait donc rouler à 50 ou 60 km/h, selon l’homologation dont il bénéficie. Excès de vitesse à l’horizon La majorité des agriculteurs s’interrogent sûrement sur l’intérêt de circuler avec son tracteur à vide. Mais derrière cet aménagement, c’est surtout la question de la dispense de permis de conduire C (poids lourds) qui se pose. En effet, la nouvelle règle ne concerne pas les conducteurs hors cadre agricole, qui depuis les allègements de la loi Macron de 2015 ont l’autorisation de conduire un tracteur dès lors qu’ils possèdent le permis B. Dans ce cas, la loi prévoit que le tracteur ne puisse pas excéder 40 km/h. Par conséquent, pour les chauffeurs conduisant à vitesse élevée hors du

cadre de l’exploitation agricole, posséder le permis C revient au goût du jour. Sans compter que les agriculteurs en général pourraient ne pas y couper ! Côté carburant, la question se pose aussi. Circuler à plus de 40 km/h avec du GNR détaxé pourrait déclencher la réaction des représentants du transport routier, qui dénonceraient alors une concurrence déloyale. En outre, emprunter la voie publique avec un engin agricole lancé à plus de 40 km/h nécessite une maîtrise certaine. C’est sans doute ce qui fait craindre la disparition de la dispense du permis de conduire C. Après tout, un jeune de 14 ans doit bien être titulaire du BSR (Brevet de sécurité routière) pour piloter un cyclomoteur de 50 cm3… D’autant plus que c’est déjà le cas chez certains voisins européens. Et pourquoi pas le contrôle technique annuel obligatoire ? Cela existe en Allemagne. Selon certains constructeurs de tracteurs, la plupart des chauffeurs pourraient ne pas respecter pas la vitesse maximale dès lors que leur monture leur permet de circuler à plus grande allure. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à reconnaître que ce gain de vitesse constitue un argument de vente ! ■


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