Terre-Net LE MAGAZINE N°85

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N° 85 - MARS-AVRIL 2020 - 7 €

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

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TRANSMISSION

Cédant/repreneur : des divergences de projets Bien choisir sa Cive

DÉCRYPTAGE

Phyto : vendre ou prescrire

ESSAI

JCB 532-70 Agri Pro

ISSN 2112-6690

CULTURES



Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

ÉDITO

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ

CIP Médias - 8, Cité Paradis 75493 PARIS CEDEX 10 Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Aurélie CAILLE

RÉDACTION

redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef : Matthieu SCHUBNEL Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Arnaud CARPON (rédacteur en chef Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sébastien DUQUEF (machinisme), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Delphine SCOHY (rédactrice en chef Webagri.fr), Nathalie WISOTZKI (marchés) Ont participé à ce numéro : Tanguy DHELIN, Émilie DURAND, Yoann FRONTOUT, Nicolas MAHEY, Nathalie TIERS

INFOGRAPHIE, FABRICATION

Conception graphique et maquettiste principale : Nathalie JACQUEMIN-MURTIN Responsable fabrication : Vincent TROPAMER

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regieagricole@terre-net.fr Directeur commercial : Luc FAURE Directeur commercial adjoint : Christophe CASANOVA Chefs de publicité : Isabelle BEAUDOIN, Émeline BROCHIER, Solène DOMEON, Gaëlle FOUCART, Jonathan HAVART, Anne LECA, Benjamin LESOBRE, François LHOMER, Armance POTEL, Ugo RHLIOUCH, Damien ROY, Laurence SYLLA Mise en place : Olivier DUMEY, Meliha ELMAS, Angélique GOUCHET

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infohyltel@hyltel.fr Directrice des offres de services : Delphine DUCLOS Directeur du marketing des offres : Mikaël MENAGER Responsable des offres : Christophe SEMONT

ANNONCES OCCASIONS

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Transmission

T

ransmission ! Voilà le mot-clé du dossier de ce numéro, qui peut faire frémir en cette période de pandémie de Covid-19, annoncée dans l’édito de notre numéro de janvier-février… Non, ce magazine n’a pas vocation à relayer les opinions d’infectiologues sur le mode de propagation du virus, ni les précautions à prendre (les fameuses mesures barrière) pour éviter d’être contaminé ou de le disséminer. Certes le sujet serait vendeur, car il exploiterait vos peurs. Mais il monopolise en permanence tous les canaux médiatiques, à tel point qu’il en évince bon nombre d’autres sujets d’importance. Non, cette revue ne consacre pas non plus un dossier aux transmissions… mécanique, Powershift, à variation continue et autres boîtes robotisées composant les matériels agricoles automoteurs. Dans ce numéro, la rédaction s’est concentrée sur la transmission des exploitations. Ce sujet préoccupe peut-être déjà bon nombre d’agriculteurs aujourd’hui proches de la retraite. Et pour cause : comment ne pas réfléchir à l’étape ultime de sa vie professionnelle ? Sur le plan démographique, les chiffres sont inédits : près d’un agriculteur sur trois prendra sa retraite dans les six prochaines années. C’est tout un pan du secteur primaire qui se retire, avec ses savoirs et son expérience ! Autre indicateur éloquent : le nombre de repreneurs ne couvrira pas, et de loin, celui des départs. Le nombre de candidats hors cadre familial, lui, ne cesse de croître. Heureusement pour les cédants. Pour que leur œuvre perdure sans risquer d’être phagocytée par un agriculteur voisin, ces derniers devront ainsi se montrer ouverts à l’égard des projets non-conventionnels qu’entreprendront, avec ou sans succès, les repreneurs ambitieux.

SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER Responsable du contrôle de gestion : Céline CASSAGNE Administration/comptabilité : Nicole BOGLIARI Assistée de : Andreia CORREIA-PIRES Tél. : 01 40 22 79 75

MEDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Gérard JULIEN pour Groupe ISA, président, directeur de la publication Aurélie CAILLE, directrice générale Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 85 – mars-avril 2020 Dépot légal : à parution - Diffusion : 80 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Adobe Stock // Création Caroline CARPENTIER Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : P tot 0,005 kg/t

Éthique1

Éthique2

Remise des certificats d'envois postaux

Pas de publi-information dissimulée

Annonceurs & Agences

Lecteurs

MARS-AVRIL 2020 /

Le Magazine / 3


SOMMAIRE N° 85 Mars-avril 2020

P. 6 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi

REPÈRES

6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Phyto : vendre ou prescrire,

il faut choisir

14

10

TENEZ-VOUS PRÊT

NADÈGE PETIT @AGRIZOOM

14 ZNT : réduction possible

des distances ?

ADOBE STOCK

16 Biogaz : bien choisir ses Cive 18 Remettre l’herbe au cœur

des élevages en zone céréalière

20 Comment réduire ses charges

de mécanisation

DOSSIER

22 Cédant/repreneur… des divergences

de projets

PARTAGE D’EXPÉRIENCE avec l’outil Orbis

36 Adjuvants et fongicides à tenter

en mauvaises conditions

38 Du maïs sans chimie avec houe

et bineuse

BRÈVES DES CHAMPS

40 En photos : les machines de demain 42 Paroles de lecteurs : le bilan

ADOBE STOCK/CRÉATION C.CARPENTIER

32 Essai du JCB 532-70 Agri Pro 34 Désherbage sans travail du sol

22 32

de Macron à mi-mandat décrié !

43 Le chef de l’État a-t-il tenu

ses promesses ?

réformée sur le GNR

ANNONCES D'OCCASION

TERRE-NET MÉDIA

fauches et mises à l’herbe

45 Vu sur le Web 46 Shopping 48 Le saviez-vous ? Impact de la TICPE

43

49 Sélections de matériels

Sont joints à ce numéro, sur la totalité de la diffusion routée, un encart national Duraplas et un encart national Agrizone, et, sur une partie la diffusion, un encart Kuhn et un encart Bioret.

4/

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

CIP MÉDIAS

de seconde main

34

NATHALIE TIERS

44 Revue des réseaux : premières


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REPÈRES Bon à savoir

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

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Adoptez le bon réflexe et vivez une nouvelle expérience de lecture avec Terre-net Le Magazine ! NAPPES PHRÉATIQUES

BRGM

Des niveaux favorables presque partout À défaut de laisser aux agriculteurs la possibilité d'avancer dans leurs travaux des champs, les pluies tombées depuis la fin septembre ont eu au moins le bénéfice de recharger les nappes phréatiques. Dans son dernier constat au 1er mars 2020, le Bureau de recherches géologiques et minières (BGRM) est optimiste : « Les pluies efficaces ont été particulièrement importantes durant l’automne et le début de l’ hiver, et ont permis aux nappes phréatiques d’enregistrer de fortes remontées. Après un étiage 2019 plus intense que la moyenne sur l’ensemble du territoire, la recharge a débuté précocement, dès octobre, et s’est généralisée à l’ensemble des nappes à partir de novembre. La situation devient favorable pour la quasi-totalité d’entre elles. » Si, sur la moitié nord de la France, la recharge des nappes se poursuit et la situation s’améliore avec des niveaux situés soit autour de la moyenne, soit hauts, la situation est plus hétérogène sur la moitié sud. 6/

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

62 % C’est la proportion d’agriculteurs ne comptant pas appliquer les ZNT (zones de non-traitement) sur leur exploitation, selon les résultats d’un sondage publié sur Terre-net et Web-agri entre le 4 et le 11 février. Face au « flou artistique », 61,8 % des 2 279 agriculteurs ayant répondu indiquaient qu’ils n’ont pas l’intention de mettre en place de ZNT à proximité des habitations pour les semis de printemps.


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AGENDA

REPÈRES Bon à savoir COVID-19

ADOBE STOCK

Tempête sur les marchés agricoles

Le coronavirus SARS-CoV-2 a entraîné une baisse de la demande mondiale de pétrole, avec de lourdes conséquences sur les marchés financiers et agricoles. Le cours du baril s’est en effet effondré lundi 9 mars, en perdant 30 % en début de journée avant de terminer en repli de 25 %. Il a accusé sa plus forte baisse journalière depuis le 17 janvier 1991 (début de

la guerre du Golfe). Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a atteint 33,90 $ sur les bourses asiatiques, soit près de 30 €, alors qu’il s’élevait à 50 € début mars et 70 € début janvier. Parmi les matières premières, c’est le colza qui a le plus souffert, en encaissant de lourdes pertes à la clôture. « Qui dit pétrole qui se casse la figure, dit impact direct sur les énergies, ce qui se répercute sur les biocarburants, impactant ensuite les huiles, et qui a finalement des conséquences sur le colza », explique Gautier Le Molgat, directeur général adjoint d’Agritel. D’après l’expert, « on risque de vivre encore deux mois compliqués, le temps que ça se réajuste ». Retrouvez l’analyse complète en réalité augmentée.

Dernière minute : Les évènements initialement prévus dans les prochains mois risquent d’être annulés ou reportés, en raison des mesures strictes de confinement décidées par le gouvernement pour ralentir la propagation de la maladie Covid-19.

25 au 26 mars

Journées de printemps de l’AFPF à Paris (75) afpf-asso.fr

31 mars

Journée certifiée terrain « Semis de printemps » à Outarville (45) www.innovagri.com

7 avril

7e Conférence Grand angle Lait à Paris (75) www.idele.fr

27 au 28 mai

20e Salon de l’herbe à Poussay (88) www.salonherbe.com

29 mai

LA CITATION

Nous sommes en guerre. EMMANUEL MACRON le 16 janvier, à l’occasion de la prise de parole durant laquelle il a imposé, pour « quinze jours au moins », le confinement des Français afin de lutter contre la propagation du coronavirus SARS-CoV-2.

Journée certifiée terrain « Désherbage des cultures » à Outarville (45) www.innovagri.com/les-journees

11 au 19 juin

Congrès mondial de la nature à Marseille (13) www.iucncongress2020.org/fr

12 au 14 juin

COVID-19

FOURNISSEURS ET ÉQUIPEMENTIERS PEUVENT RESTER OUVERTS

CIP MÉDIAS

Grandes surfaces, commerces alimentaires, pharmacies, marchands de journaux, pompes funèbres ou banques font partie des commerces autorisés à rester ouverts dans le cadre des mesures de confinement décidées face au coronavirus par le gouvernement, détaille un arrêté paru lundi 16 mars au Journal Officiel. Les fournisseurs des agriculteurs ainsi que leurs équipementiers peuvent également être ouverts.

Terres en fête à Tilloy-les-Mofflaines (62) www.terres-en-fete.com

8 au 10 septembre

Salon Innov-Agri à Outarville (45) www.innovagri.com

11 au 13 septembre

Les Terres de Jim à Corbières (04) www.lesterresdejim.com

15 au 18 septembre

Salon Space à Rennes (35) www.space.fr

21 au 27 septembre

Congrès mondial de la bio à Rennes (35) owc.ifoam.bio/

COVID-19

L’agriculture, secteur prioritaire à accompagner CNEWS

Entre les stocks réalisés par les Français inquiets dévalisant les magasins, le contrôle renforcé voire la fermeture des frontières et le ralentissement de la logistique, l’agriculture française va-t-elle pouvoir continuer à assurer sa production pendant la pandémie de Covid-19 ? Le gouvernement a assuré que le secteur serait prioritaire et que des mesures spécifiques seront prises en ce sens, notamment pour les entreprises. Néanmoins, les pertes économiques de certaines filières devront être évaluées. Découvrez les détails en réalité augmentée.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2020


MÉTHANISATION

LE NOUVEAU PPE LAISSE PANTOIS CIP MÉDIAS

Fin janvier, le gouvernement a présenté sa nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) à l’horizon 2028, dans laquelle l’exécutif français envisage une part du biogaz dans la consommation totale de gaz des Français de 7 %. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) déplorent cette feuille de route, estimant qu’il s’agit d’un « coup de frein ». Compte tenu du nombre important de projets (près de 400 fin 2017), certains acteurs demandent de fixer un objectif de production de gaz renouvelable allant au-delà de l’objectif de 10 % en 2030. Le coût de production du biométhane est très supérieur aux cours du gaz naturel. Le prix moyen d’achat de ce gaz injecté a ainsi été, en 2017, de 100 €/MWh PCS (pouvoir calorifique supérieur), contre un prix moyen du gaz naturel de seulement 18 €/MWh PCS. Le développement de cette filière requiert donc un soutien public important. Mais le nouvel objectif est conditionné à des baisses de coût de 25 à 30 % d’ici 2030, une trajectoire jugée « strictement impossible à tenir » par les syndicats agricoles majoritaires, et qui ne laisse « aucune chance aux projets agricoles et territoriaux de se développer durablement ». Plus de détails en réalité augmentée.

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MAL-ÊTRE DES AGRICULTEURS

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Chargé par le Premier ministre d’une mission parlementaire sur le mal-être des agriculteurs, le député Olivier Damaisin a reçu le 10 mars sa lettre de mission des mains du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, qui a rappelé les objectifs de ce travail de six mois : mieux connaître les causes du suicide en agriculture, pour être en capacité d’éviter plus de drames. Le besoin de chiffres et d’éléments factuels pour analyser la situation avec davantage d’objectivité est ainsi l’une des raisons qui ont poussé le gouvernement à confier au parlementaire une mission interministérielle sur la prévention et l’accompagnement des difficultés rencontrées par les agriculteurs. Didier Guillaume a estimé que son mandat serait réussi s’il parvenait à faire inverser l’augmentation du taux de suicide des agriculteurs : « Il faut objectiver le débat, mieux comprendre la multiplicité de causes, mieux connaître et mieux prévenir ». Plus d’informations en réalité augmentée.

www.terre-net.fr LM MARS-AVRIL 2020 /

e agazine / 9


REPÈRES Décryptage

ADOBE STOCK

À compter du 1er janvier 2021, les coopératives et négoces ne pourront plus associer vente et conseil pour les produits phytosanitaires en raison de possibles conflits d’intérêts.

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Vendre ou prescrire, il faut choisir La mesure est inscrite dans la loi Egalim : définies comme « activités incompatibles », la vente et le conseil de produits phytosanitaires ne pourront plus être assurés par une même personne. D’ici au 1er janvier 2021, coopératives et négoces devront faire un choix.

1

Origine La séparation du conseil et de la vente de produits phytosanitaires figurait au programme du candidat Macron. En 2017, elle a été débattue pendant les États généraux de l’alimentation. Certains participants ont pointé la difficulté à réduire l’utilisation des phyto. Selon eux, ce problème trouve son origine dans le conflit d’intérêts généré lorsque la structure assure à la fois la prescription et la vente. En déconnectant ces deux

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

activités, le législateur vise à éviter les préconisations superflues.

2

Agrofournisseurs Sont concernés les 2 400 coopératives françaises (180 000 emplois et trois agriculteurs sur quatre adhérents), ainsi que le négoce agricole (environ 10 000 emplois au sein de 400 entreprises). La distribution de produits phyto concentre une part importante de leur chiffre d’affaires. Leur vente, soumise à un agrément, s’accompagne

aujourd’hui d’un conseil gratuit. Mais demain, coopératives et négoces devront opter pour l’une ou l’autre activité. Les agriculteurs, eux, auront deux interlocuteurs.

3

Délais Les agrofournisseurs devront avoir fait leur choix au 1er janvier 2021. Ils disposent donc de moins de neuf mois pour décider. Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a toutefois laissé entendre que six


Par NICOLAS MAHEY redaction@terre-net.fr

CE QU’ILS EN PENSENT

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Capitalisation Afin d’éviter un contournement de la loi, les filiales d’un groupe ne pourront opter pour un choix différent de celui de leur maison mère. L’incompatibilité de la vente et du conseil sera garantie par une séparation capitalistique. Sera toutefois autorisée une prise de participation minoritaire (10 % individuellement, 32 % en cumulé) dans une société exerçant l’autre activité. Selon leur choix, les structures pourront ainsi participer au capital de sociétés existantes, d’entreprises nouvelles ou d’unions de coopératives.

6

Conseil Le primo-conseil réglementaire restera donné par le vendeur. Côté agriculteur, deux « conseils stratégiques » payants par période de cinq ans deviendront obligatoires. Les exploitations en agriculture biologique ou engagées dans une démarche Haute valeur environnementale, Déphy ou 30 000 en seraient exemptées. Cet audit serait opéré par un organisme indépendant qui pourrait également délivrer un conseil spécifique, optionnel. Le tout est à prendre au conditionnel, car des incertitudes demeurent.

« Il est regrettable que la doctrine l’ait emporté sur l’analyse » « On a beaucoup de mal à comprendre et à suivre ce dossier. Nous allons y être attentifs afin de faire le meilleur choix de service pour nos adhérents. Aucune décision n’a encore été prise. Nous avons entamé une réflexion, elle fait son chemin. Les équilibres financiers actuels vont être remis en cause et cela entraînera forcément un redimensionnement de l’activité et un repositionnement des compétences de nos technico-commerciaux. Nous veillerons à les accompagner et à les former vers des compétences plus spécifiques de conseil ou de vente selon l’orientation retenue. Il est regrettable que la doctrine l’ait emporté sur l’analyse. Le chemin parcouru par les coopératives en termes de pertinence du conseil a été ignoré. »

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Sylvain Claveria, directeur régional d’Euralis, (12 000 adhérents, 1 000 salariés), région Occitanie EURALIS

Choix « La majorité des coopératives vont choisir la vente », a indiqué Antoine Hacard, président de la Coopération agricole-Métiers du grain, ce que confirme la FNA. Une tendance motivée à la fois par la demande des adhérents et par la volonté de préserver les emplois et le modèle économique. La plupart des distributeurs évoquent, en effet, les difficultés, dans les délais impartis, à équilibrer leurs comptes sans l’activité commerciale phytopharmaceutique. Changer d’orientation a posteriori restera toutefois possible.

Gérard Lavinal, éleveur à Rueyres (Lot) et président du groupe coopératif CAPEL (3 700 adhérents, 820 salariés)

GROUPE CAPEL C. DZIEGEL

mois supplémentaires pourraient être accordés au-delà du délai prévu pour la mise en œuvre de la mesure. Ce délai a été jugé insuffisant par la Fédération du négoce agricole (FNA) et la Coopération agricole (ex-Coop de France). Toutes deux dénoncent le flou entourant les modalités d’application, les décrets n’étant pas encore parus.

« Notre choix va dans le sens des attentes sociétales et des demandes de nos clients » « La décision d’Euralis d’opter pour le conseil émane d’une réflexion entre administrateurs, agriculteurs et collaborateurs. Notre mission est d’accompagner les producteurs en apportant une valeur ajoutée. Partant de ce principe, la vente paraissait moins pertinente. Ce choix va aussi dans le sens des attentes sociétales et des demandes de nos clients. L’offre de conseil est en cours d’élaboration. Côté vente, nous souhaitons trouver un partenaire avec lequel nous pourrons apporter le même niveau de service, notamment logistique. Mais le délai approche et il manque toujours le décret d’application indiquant ce qu’on pourra faire ou pas. Beaucoup de points opérationnels sont flous. C’est un vrai problème. »

Les filiales ne pourront pas opter pour un choix différent de celui de leur maison mère. L’incompatibilité de la vente et du conseil sera garantie par une séparation capitalistique quasi stricte.

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Prescription Un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable envisage un prolongement de la mesure. Pour prévenir l’achat de produits phytosanitaires sans conseil (notamment via Internet), « la vente sous prescription semble un garde-fou pertinent », estiment ses auteurs. Il s’agirait, d’ici « une dizaine d’années », de rendre obligatoire une expertise préalable à tout achat, à l’image d’une ordonnance de médicaments délivrée par un médecin.

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Positifs Une vaste majorité du monde agricole est opposée à la séparation des activités de conseil et de vente pour les phyto. Antoine Hacard, pour les métiers du grain, s’est malgré tout voulu encourageant : « Nous allons armer nos adhérents pour qu’ils préservent des performances économiques de bon niveau […] dans une logique d’apporteur de solutions. » La mesure pourrait également représenter une opportunité pour de nouveaux acteurs. ■ MARS-AVRIL 2020 /

Le Magazine / 11



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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

Par SOPHIE GUYOMARD redaction@terre-net.fr

En limite de propriété, les règles départementales édictées par les chartes et celles mentionnées dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM) prévalent sur celles figurant dans l’arrêté du 27 décembre 2019.

Sous quelles conditions réduire les distances ? Les distances de non-traitement, instaurées depuis le 1er janvier pour protéger les riverains, concernent les zones d’habitation ou celles accueillant des personnes vulnérables. S’appliquant pour le traitement des parties aériennes des plantes, elles varient selon les cultures et les produits utilisés. L’étendue de ces marges sous restriction de pulvérisation est ajustable, mais sous certaines conditions.

P

our rappel, les zones de nontraitement (ZNT) concernent uniquement les parcelles semées depuis le 1er janvier 2020. Pour les parcelles déjà ensemencées à cette date – exceptées celles nécessitant des ZNT de 20 m incompressibles –, la règle entrera en vigueur à partir du 1er juillet. « Réduire ces distances de sécurité est possible pour les cultures “ basses” (grandes cultures) de 5 à 3 m si, et seulement si, trois conditions sont réunies », explique Benjamin Perriot, ingénieur Arvalis-Institut du végétal. Ces conditions sont les suivantes : - Zones d’habitation (il n’y a pas de réduction possible à proximité d’une zone accueillant des personnes vulnérables). - Existence d’une charte départementale validée. - Utilisation d’un matériel réduisant la dérive au niveau adapté. La Direction générale de l’alimentation (DGAL) a d’ailleurs mis à jour la liste officielle des équipements pour limiter la 14 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

dérive dans le cadre des ZNT, dans le Bulletin officiel du ministère de l'Agriculture et de l'alimentation du 19 février 2020. Cette nouvelle liste mentionne des coefficients de réduction de dérive variables (de 66 % à 90 %) et précise la pression d’utilisation requise. Retrouvez toutes les évolutions dans le tableau en réalité augmentée. D’autres motifs de réduction des distances à l’étude À ce jour, « seuls les matériels et équipements homologués par le ministère de l’Agriculture pour leur efficacité à réduire la dérive permettent d’adapter ces

distances de sécurité selon les modalités définies », peut-on lire dans une circulaire du 3 février. Le recours à d’autres moyens, notamment les barrières physiques telles que les haies et les filets devrait pouvoir être pris en compte, « sous réserve d’un avis de l’A nses et de travaux permettent d’ évaluer leur efficacité ». Les instituts ainsi que l’Inrae sont actuellement mobilisés sur ces questions. Pour le cas des bordures de cours d’eau, rien ne change. « C’est toujours la ZNT contenue dans la décision d’A MM [autorisation de mise sur le marché] qui s’applique, et à défaut 5 m. Les ZNT

LES CHARTES DÉFINISSENT DES CONDITIONS PARTICULIÈRES La distance de pulvérisation s’établit à partir de la limite de propriété. Cependant, certains cas particuliers peuvent être prévus dans les chartes s’appliquant au niveau départemental, selon lesquelles « la distance ne s'établirait pas à partir de la limite de propriété, dès lors que la zone d'agrément n'est pas fréquentée régulièrement », d’après le ministère de l’Agriculture.

NADÈGE PETIT @AGRIZOOM

ZONES DE NON-TRAITEMENT


de 50 et 20 m peuvent être réduites à 5 m si deux conditions sont réunies », ajoute Benjamin Perriot, lesquelles étant : - L'implantation d’une bande végétalisée permanente de 5 m de largeur minimum le long des cours d’eau. - L'utilisation d’un moyen permettant de diviser par trois la dérive (liste officielle des matériels homologués du 23/12/2019).

Dans la liste actualisée des équipements homologués pour réduire la dérive sont affectés à chaque matériel des coefficients d’efficacité prévus.

H360FD, H360Fd H360Df, H370 ou H372. Pour tous les autres phyto, la ZNT imposée est de 10 m pour les cultures dites « hautes » et de 5 m pour les cultures dites « basses ». Ces distances prévues dans l’arrêté du 27 décembre 2019 s’appliquent

CIP MÉDIAS

Champ d’application des ZNT Ne sont pas concernés par ces ZNT riverains : les produits de biocontrôle (correspondant à la définition précisée dans l’article L.253-6 du Code rural), les produits utilisables en agriculture biologique et ceux constitués de substance de base (liste européenne) ou de substances à faible risque (liste européenne). Induit une ZNT incompressible de 20 m : l’utilisation de produits classés comme perturbateurs endocriniens, ou avec les mentions H300, H310, H330, H331, H334, H340, H350, H350i, H360, H360F, H360D,

en l’absence de disposition spécifique dans l’AMM. « Lorsque l’AMM précise, parmi les conditions d’utilisation, une distance de sécurité, cette dernière rend caduque la distance administrative », précise l’arrêté. ■

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Le Magazine / 15


Par TANGUY DHELIN redaction@terre-net.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures INTERCULTURE

CAUSSADE SEMENCES

Méthanisation : bien choisir ses Cive

Caussade Semences a adapté son offre de couverts végétaux aux spécificités des Cive, avec des mélanges par définition multiservices.

Pour choisir une espèce à implanter en Culture intermédiaire à vocation énergétique (Cive), la production de biomasse constitue un critère primordial. À l’avenir, les services rendus par le couvert devraient prendre de plus en plus d’importance dans le processus de choix de l’interculture à mettre en place.

A

vec le développement de la méthanisation se pose de plus en plus la question de l’espèce la plus adaptée à la production de biométhane. À première vue, le pouvoir méthanogène de la culture pourrait constituer le critère de choix à privilégier. Pourtant, il n’en est rien. « Sur les 26 échantillons d’espèces de Cive que nous avons fait analyser, nous n’avons pas trouvé de différence significative de pouvoir méthanogène », indique Sylvain Marsac, responsable du pôle Bioressources au sein d’A rvalis-Institut du végétal. Un constat que confirme Antoine Bedel, chez Caussade Semences, tout en nuançant : « Cela vaut uniquement pour les Cive, pas pour les cultures qui arrivent à maturité. » Vers des couverts multiservices En partant du postulat d’un pouvoir méthanogène comparable, c’est la quantité de biomasse produite qui devient alors le critère prépondérant. À ce petit jeu, ce sont les graminées, de type triticale, blé ou avoine, qui l’emportent pour les Cive 16 /

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d’hiver. L’espèce, voire la variété, doit surtout être adaptée au contexte pédoclimatique pour développer tout son potentiel. Dans ce cadre, Arvalis-Institut du végétal travaille sur une régionalisation de ses essais qui permettrait de disposer de référentiels plus adaptés. Si les Cive sont avant tout sélectionnées pour leur production de biomasse, le choix des espèces est aussi orienté par d’autres fonctions du couvert. D’autant que la réglementation pourrait évoluer vers une conditionnalité de ces fonctions pour l’implantation d’une interculture énergétique. « Il existe de nombreuses possibilités : lutte contre les nématodes, plante hôte pour les auxiliaires, désherbage… », liste Sylvain Marsac. Chez Caussade Semences, Antoine Bedel évoque, lui, la structuration du sol ou la floraison des tournesols en automne pour la biodiversité. L’une des fonctions, déjà bien maîtrisée, concerne la captation de l’azote. Des protéagineux sont associés aux graminées dans cet objectif. « Il faut rester sur 20 à 30 % maximum de légumineuses afin de ne pas trop impacter la production de biomasse », fixe le spécialiste d’A rvalis-Institut du végétal. Penser gestion de l’eau via le choix de l’espèce Pour les Cive d’automne, un autre critère important concerne la date d’implantation et donc de récolte. Plus la plante sera récoltée tôt, plus les précipitations printanières pourront recharger la réserve hydrique du sol avant la culture principale à suivre. « Dans tous nos travaux, nous avons toujours essayé de limiter l’impact sur la production alimentaire. Pour cela, nous récoltons la Cive vers fin avril-début mai », indique Sylvain Marsac. Pour répondre à


de l’investissement dans les semences. « Les Cive d’ été se gèrent davantage par opportunisme, comme une dérobée fourragère », explique de son côté Antoine Bedel. Caussade Semence propose des mélanges de type sorgho multicoupe plus vigoureux au démarrage, tournesol et niger, adaptés à des conditions sèches. « Nous travaillons aussi sur les espèces et variétés avec des résistances à la verse et des taux de matière sèche à la récolte d’au moins 25 %, voire 30 % pour optimiser la qualité de conservation », ajoute-t-il. Afin de réduire les coûts, un nombre croissant d’agriculteurs se tourne vers des Cive d’été composées de céréales de type avoine ou orge de printemps. « Le coût de semence est moins important, donc si la culture est belle, elle sera récoltée, et, à défaut, enfouie », rapporte Sylvain Marsac. ■ CAUSSADE SEMENCES

cette demande d’espèces pré- Les Cive d’hiver sont plus coces, Caussade Semences simples à réaliser, car moins dépendantes de la ressource propose depuis cette année un en eau. méteil à base de seigle très typé hiver, accompagné de vesce. Le mélange se sème début septembre et se récolte à partir de mi-avril. « Ce type de développement nécessite du temps, car ce sont des variétés en repos que nous ne travaillons plus depuis longtemps », souligne Antoine Bedel. Dans le cas des Cive d’été, une attention particulière doit être portée à la problématique de l’eau. « Ces cultures-là se révèlent plus risquées que les Cive d’ hiver. Qu’ il s’agisse de maïs, de sorgho ou de tournesol, en l’absence d’eau le résultat sera le même… », balaye Sylvain Marsac. Pour lui, un semis après le 10 juillet n’aboutira pas, ce qui restreint le précédent possible à l’orge d’hiver ou éventuellement au pois. Et l’échec peut générer une perte financière importante du fait

La quantité de biomasse produite est un critère prépondérant pour le choix de l’espèce.

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Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Polyculture-Élevage

PÂTURAGE TOURNANT DYNAMIQUE

Remettre l’herbe au cœur des élevages en zones céréalières En Nouvelle-Aquitaine, tandis que les cultures remplacent de plus en plus l’élevage et les prairies, scientifiques et éleveurs se sont penchés sur un système de pâturage tournant dynamique productif et économe. Les résultats sont positifs, à tel point que certains élevages ont réduit leur surface de cultures de vente au profit du pâturage.

A

u retour d’un voyage en Nouvelle-Zélande, un groupe d’éleveurs des Deux-Sèvres décide d’optimiser l’utilisation des prairies pour mieux maîtriser leurs charges. Une expérimentation de terrain de grande ampleur est lancée afin d’évaluer l’efficacité technique et économique d’une méthode de pâturage tournant dynamique (PTD), ou « méthode Herby ». Après cinq ans d’expéri mentation sur 131 élevages de Poitou-Charentes et de Vendée, l’heure est aux conclusions. Peu d’azote et moins de concentrés grâce au pâturage La méthode de PTD étudiée repose sur trois fondamentaux : - l’entrée des animaux dans le paddock au stade trois feuilles des graminées 18 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

où la croissance végétative est maximale ; - un temps de présence de trois jours maximum pour ne pas pâturer les repousses ; - la sortie des animaux avant qu’ils ne consomment la gaine des graminées afin de maximiser le rendement des pâturages suivants.

Le temps entre deux passages des animaux dans la parcelle fluctue selon les conditions météo et la disponibilité en nutriments : de 20 jours au printemps dans les zones Vendée et Poitou-Charentes jusqu’à 90 jours, voire 120 si le temps sec estival se prolonge. « Nous n’incitons pas aux systèmes 100 % herbe, car nous subissons davantage

LE PÂTURAGE, UNE OPTION EFFICACE À TOUS NIVEAUX En 2018, la mobilisation autour du projet Herby avait atteint 131 exploitations (bovines, ovines et caprines) représentant 2 700 ha dans huit départements du Centre-Ouest. « Nous ne sommes pas en mesure d’affirmer que les résultats obtenus avec la méthode Herby sont significativement meilleurs, reconnaît Anne Farruggia, ingénieure spécialiste des prairies à l’Inrae de Saint-Laurent-de-la-Prée (17). Le fait de travailler dans les conditions réelles d’exploitations agricoles génère de l’hétérogénéité. En revanche, ce projet a réussi l’exploit de remettre le pâturage au centre des systèmes en tant qu’option efficace sur les plans économique, écologique et du bien-être des animaux et des éleveurs. » À ce jour, l’ensemble des exploitants engagés a décidé de poursuivre avec la méthode Herby sur ces 2 700 ha de prairies, et plusieurs formations sont programmées pour de nouveaux candidats.

CIP MÉDIAS

Les prairies Herby couvrent le plus souvent les besoins des animaux allaitants et laitiers, avec un bon équilibre entre énergie et protéines.


de sécheresse, souligne Alice Poilane, une des ingénieures en charge du projet à la coopérative d’élevage locale Caveb. L’objectif est de valoriser au maximum les prairies au printemps et à l’automne, voire en hiver. » Étudiées dans des zones différentes aux conditions pédoclimatiques diverses, les prairies conduites en méthode Herby montrent une productivité comparable aux références régionales, mais obtenue avec une faible fertilisation en azote. L’explication probable est la présence satisfaisante de légumineuses dans ces parcelles, ainsi que le retour de nutriments assuré par la présence des animaux.

une bonne couverture des besoins des animaux allaitants et laitiers, et un bon équilibre entre énergie et protéines. Du côté des laitiers, le volume de lait par vache et le TB baissent pendant les

améliorée. Les éleveurs semblent raisonner leur atelier différemment : ils acceptent une plus grande variation du niveau de production, compensée par un coût alimentaire plus faible. Pour les producteurs de bovins viande, l’étude ne met pas en év idence un moindre coût alimentaire pour les éleveurs pratiquant la méthode Herby. Ils constatent cependant une baisse des coûts sur ces surfaces (qui s’explique notamment par la diminution ou même la disparition des apports en fertilisation). Dans le cas des systèmes naisseurs, les coûts de carburants et lubrifiants sont réduits avec l’augmentation de la part de surface fourragère en pâturage Herby. Quant aux performances de croissance des veaux allaitants, elles sont équivalentes sinon meilleures. ■

Les éleveurs semblent raisonner leur atelier différemment : ils acceptent une plus grande variation du niveau de production, compensée par un coût alimentaire plus faible.

Qualité nutritive élevée et stable Du point de vue de la valeur nutritive de l’herbe, les analyses révèlent une qualité élevée (en lien avec les légumineuses) et stable au cours des années. Dans la plupart des situations, les prairies Herby permettent

périodes de pâturage, tandis que le niveau cellulaire est le plus souvent amélioré pour les troupeaux conduits en Herby. Les coûts de concentré sont inférieurs de 20 €/1 000 L en moyenne, et la marge sur coût alimentaire est maintenue, voire

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TENEZ-VOUS PRÊT Conseils

Par MATHILDE CARPENTIER et MATTHIEU SCHUBNEL redaction@terre-net.fr

GESTION DE L’EXPLOITATION

Maîtriser vos charges de mécanisation Si le matériel est synonyme de gain de productivité, il représente aussi des charges importantes pour son propriétaire. Afin d'évaluer la rentabilité de l’acquisition d’un équipement, plusieurs facteurs doivent être mis en regard. À l’agriculteur de veiller dans ses choix à la bonne adéquation entre ses besoins et ses moyens. Tour d’horizon des leviers de réduction des charges de mécanisation.

1

Évaluez la productivité de votre travail Depuis 1970, le nombre d’hectares par actif

a été multiplié par trois pour atteindre 37,8 ha en 2013. Le nombre de tracteurs en propriété dans les exploitations, lui, a dépassé le nombre d’actifs travaillant en permanence sur ces exploitations. La quantité équivalent blé produite par actif constitue un autre indicateur de productivité.

2

Raisonnez vos investissements

3

Choisissez le mode d’accès au matériel adapté à vos capacités

Selon Valérie Leveau, du pôle Économies et systèmes de production d’A rvalis-Institut du végétal, la place du matériel dans les exploitations se raisonne selon le coût d’usage, le poids de l’investissement, la délégation de temps et la qualité recherchée.

Le choix du mode d’accès au matériel (faire vieillir, investir, louer, sous-traiter, crédit-bail) se décide en fonction non seulement de la capacité de remboursement, de l’impact des prélèvements obligatoires, du retour sur investissement, du rapport confort/risque, mais aussi de la disponibilité et de la fiabilité de solutions alternatives.

4

Repensez certains aspects de votre système de production

Pour maîtriser vos charges de mécanisation, simplifiez le travail du sol, optez pour des matériels plus récents et donc moins coûteux en entretien. Dimensionnez de façon adaptée vos outils, pensez association, réorganisation ou agrandissement, ayez recours au travail à façon.

20 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020


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5

Jugez le dimensionnement de votre parc matériel

À l’aide de barèmes d’entraide, évaluez les coûts de mécanisation par culture ou par équipement pour estimer si votre parc est sur- ou sous-dimensionné. Ce coût est basé sur la dépréciation commerciale du matériel, les charges d’utilisation (pneumatiques, huiles, entretien, pièces…) et le coût de l’assurance (pour les automoteurs). Il faudra ajouter à ce coût d’utilisation celui du tracteur, sa consommation en carburant ainsi que le coût de main-d’œuvre. La solution la plus simple pour établir un diagnostic reste la comparaison avec le coût d’une prestation externe.

6

Prenez en compte les contraintes pédoclimatiques

La pertinence du choix du matériel repose sur son adéquation aux besoins de l’exploitation et à la main-d’œuvre. Il s’agit d’être en mesure de réaliser l’ensemble des travaux culturaux au regard des ressources utilisables, en tenant compte des contraintes pédoclimatiques (nombre de jours disponibles pour réaliser les opérations culturales sans pénaliser le rendement).

7

Pensez aux économies d’intrants

Deux domaines sont aujourd’hui influencés par le choix et l’utilisation des équipements : la maîtrise énergétique et la réduction des pesticides. L’une consiste à obtenir la meilleure adéquation entre puissance de traction et taux de charge du moteur pour réduire la facture de carburant. L’autre suppose de pouvoir chiffrer le gain économique lié à l’utilisation des technologies embarquées sur les pulvérisateurs et de s’intéresser au coût global d’une stratégie de protection.

8

Organisez votre travail

Combiner organisation du travail et surface vous permet de réduire les charges. Par exemple, l’accroissement de la surface travaillée tout en conservant le même parc matériel réduit logiquement les charges de mécanisation et de main-d’œuvre par unité de surface.

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Confiez certaines tâches aux Cuma ou aux ETA

ADOBE STOCK

En 2013, 80 % des fermes de plus de 60 ha (soit environ 240 000 fermes), ont eu recours à des prestations extérieures par le biais d’ETA ou de Cuma. En plus de disposer d’un matériel récent, les entreprises ou coopératives mettent à disposition du personnel qualifié. En déléguant, vous pourrez ainsi vous consacrer à d’autres tâches sur l’exploitation.

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Le Magazine / 21


DOSSIER

TRANSMISSION

CÉDANT/REPRENEUR : DES OBJECTIFS DIFFÉRENTS La question de la transmission des exploitations agricoles apparaît cruciale. Sur le plan démographique, un tiers des agriculteurs français seront en âge de partir en retraite d’ici 2025. Parallèlement, notre pays n’enregistre plus qu’une seule installation, environ, pour deux départs à la retraite. Afin de ne pas se retrouver dos au mur ou le bec dans l’eau, le cédant doit anticiper pour rendre son exploitation suffisamment attractive et faire preuve d’indulgence quant aux objectifs du repreneur. 22 /

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Le Magazine / 23

ADOBE STOCK/CRÉATION C.CARPENTIER

MARS-AVRIL 2020 /


DOSSIER TRANSMISSION

R

eprendre une ferme, c’est poursuivre non seulement ce que le cédant a bâti depuis qu’il s’est installé, mais aussi ce qu’ont construit les autres générations avant lui. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement tout conserver à l’identique. D’autant que les candidats à l’installation en agriculture, déjà bien moins nombreux que les agriculteurs en âge de céder leur exploitation, sont de plus en plus extérieurs au monde agricole. « En 2016, en Bretagne, 37 % des installations aidées furent réalisées hors cadre familial et 27 % des porteurs de projets n’étaient pas issus du milieu agricole, note la FDCivam 35, la Fédération départementale des Civam (Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural) d’Ille-et-Vilaine. Et en 2017, 64 % des gens venus se renseigner dans les Points accueil installation (PAI) de la région n’étaient pas du monde agricole. Parallèlement, un agriculteur sur deux a plus de 50 ans et la région enregistre une reprise pour trois cessations d’activité. » Des chiffres qui illustrent parfaitement la problématique évoquée. À la recherche d'autonomie, de valeur ajoutée, de temps libre et aussi plus enclins à la mutualisation, les repreneurs bâtissent des projets différents de ceux des cédants en termes de production, d’organisation du travail, de mode de commercialisation ou d’approvisionnement. Or, les futurs retraités sont souvent réticents à ce que le repreneur change trop le système qu’eux-mêmes ont mis des années à mettre en place à la sueur de leur front. Ainsi, les objectifs des cédants et des porteurs de projets sont parfois peu compatibles. À ce frein viennent s’ajouter tous ceux entravant déjà la transmission. Des repreneurs aux profils diversifiés Selon Éric Charbonnier, formateur et coach professionnel dans le réseau Trame, « les candidats veulent 24 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

ADOBE STOCK

Par CÉLINE CLÉMENT et ÉMILIE DURAND redaction@terre-net.fr

« Les candidats veulent s’installer soit parce qu’ils ont des racines dans le milieu, soit parce qu’ils veulent se tester », parfois après une première expérience en entreprise, selon Éric Charbonnier, formateur dans le réseau Trame.

s’ installer soit parce qu’ ils ont des racines dans le milieu, soit parce qu’ ils souhaitent se tester », parfois après une première expérience en entreprise. Il évoque d’ailleurs « une révolution silencieuse » au sujet de la reprise des exploitations agricoles aujourd’hui. « En France, un nouvel installé sur trois ne prend pas la ferme d'un membre de sa famille, poursuit-il. En Corrèze, par exemple, ce taux monte à 40 %. » Mais ces projets hors cadre familial sontils sérieux ? Éric Charbonnier n’en doute pas : « Cela fait trente ans que cela dure ! » Il insiste par ailleurs

160 100

C’est le nombre d'agriculteurs partant en retraite d’ici 2026, sur un total actuel de 411 400 exploitants. Ainsi, 30 % des producteurs agricoles auront l’âge légal pour cesser leur activité dans les six ans qui viennent. À noter qu’en 2014, seuls 55 % des cessations étaient des départs en retraite. Les autres départs étaient motivés par une reconversion professionnelle ou par une raison personnelle. Des arrêts précoces qui viennent ainsi gonfler encore le nombre de fermes à céder dans les années futures.


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DOSSIER TRANSMISSION

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Avant, la ferme restait dans le giron familial. Désormais, il s’agit de l’ouvrir à d’autres pour la préserver, ou pas…

Reprendre une ferme, c’est poursuivre ce qu’a construit le cédant sans nécessairement tout conserver à l’identique. L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

TERRE-NET MÉDIA

Yvon Boutier, exploitant agricole à Kerien (Côtes-d'A rmor)

« Nous cédons un outil de production fonctionnel » « Je viens de transmettre à des tiers ma ferme de 120 ha à Kerien, dans les Côtes-d’Armor. Malgré un système de production en place plutôt économe, aucun de mes trois enfants n’a voulu suivre ma voie. Je me suis alors inscrit au RDI [Répertoire départ installation, NDLR] de mon département, mais n’ai reçu que deux visites de candidats potentiels. Il n’a suffi que d’une rencontre pour trouver mon bonheur ! L’un des deux couples intéressés par la structure a repris l’exploitation en mars, après une année de parrainage et un contrat de pré-installation. Pour l’heure, les repreneurs ne prévoient pas de faire évoluer le système, ils se font la main et leur place petit à petit. J’avais à cœur d’installer des jeunes, car ma structure tient la route. J'ai investi pour l'améliorer et la mettre aux normes. Nous cédons un outil de production fonctionnel : cheptel, bâtiments, matériels et même la maison d’habitation, avec le tissu socio-économique autour de l’exploitation, mais pas les terres qu’on louera à nos successeurs. Dans le cas contraire, la reprise du foncier aurait été financièrement impossible. »

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sur les changements que connaît la société française, qui concernent aussi l’agriculture, et sur la nécessité de préparer la transmission de son exploitation, « en la considérant comme un outil de travail et non seulement comme un bien patrimonial ». Que souhaite le cédant ? Vendre les terres et les bâtiments pour améliorer sa retraite ? Favoriser l’installation d’un jeune ? Partager son exploitation pour en aider plusieurs ? « Avant d’être un secteur économique, le monde agricole est un milieu social », affirme Éric Charbonnier, en mettant en avant les changements de paradigme actuels quant à la transmission. Avant, la ferme restait dans le giron familial. Désormais, il s’agit de l’ouvrir à d’autres. L’exploitant en fin de carrière est confronté à une forme de « deuil ». « On se construit cédant », ajoute le spécialiste. Ce d’autant plus que les futurs retraités vont devoir mettre en avant leur exploitation pour attirer les jeunes. « D' ici cinq ans, dans la Creuse, la moitié des agriculteurs partiront à la retraite, enchaîne-t-il. Or, il n’y aura pas autant de repreneurs. Les candidats vont avoir le choix, d’où l’ importance de définir un projet de transmission précis, de proposer une structure attractive et surtout, de rester ouverts quant aux profils des repreneurs. » Un discours encore difficile à entendre pour certains futurs retraités, qui affichent ouvertement que les « hors cadre familial leur font peur. » « Pour les cédants, il y a une histoire à laisser


Envisager sa ferme autrement « Pour favoriser la transmission, nous pensons qu’ il faut envisager la ferme autrement que dans ses productions et configurations initiales, estime la FDCivam 35. La diversification des ateliers et des modes de commercialisation permettra de maintenir les exploitations et les paysans sur les territoires. » Pour mieux faire coïncider les attentes des cédants et celles des repreneurs, cet organisme mène conjointement plusieurs études, dont les résultats

LORSQUE JE CÉDERAI MON EXPLOITATION, IL EST PRÉVU QUE : Un jeune hors cadre familial s'installe. 5%

Mon(Mes) propriétaire(s) reprenne(nt) les terres. 4%

Une personne extérieure déjà installée la reprenne pour s'agrandir. 5%

Rien pour le moment, je ne m'en soucie pas encore. 37 %

Je la cède au plus offrant. 19 % Un membre de ma famille s'installe. 29 % (Source : sondage en ligne sur Terre-net et Web-agri du 18 au 24 février, relatif à la transmission des exploitations agricoles et ayant pris en compte l'avis de 2 267 répondants.)

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TERRE-NET MÉDIA

derrière soi. Ils cherchent parfois des repreneurs avec un profil particulier. Or, il arrive que ces derniers veuillent changer d’activité, de mode de production ou introduire de la pluriculture », confirme Thibaud Rochette, chargé de mission chez Terre de liens, une association proche de la Confédération paysanne. Et là, ça coince. À ce stade, parmi les quatre fermes sur dix qui disparaissent, l’une cesse son activité et les trois autres sont revendues dans le cadre de l’agrandissement d’un voisin. Une solution qui reste confortable pour le cédant, mais qui pourrait poser problème plus tard : en grossissant, les fermes risquent de devenir trop chères et « intransmissibles », selon Thibaud Rochette.


DOSSIER TRANSMISSION

ADOBE STOCK

« Il arrive que [les repreneurs] veuillent changer d’activité, de mode de production ou introduire de la pluriculture », détaille Thibaud Rochette, chargé de mission chez Terre de liens.

« La rencontre entre le cédant et le repreneur est aussi importante que la définition du projet de transmission du futur retraité. » DANIELLE GUILBAUD, coach-médiatrice spécialiste de la transmission

dans ce mode de production à travers une typologie des exploitations, un inventaire du type d’accompagnement proposé ainsi que des atouts et difficultés observés…

CHAMBRES D’AGRICULTURE FRANCE – APCA

seront dévoilés dans quelques mois. L’une d’entre elles vise, au-delà de la compréhension de ces critères, à inciter les agriculteurs proches de la retraite à changer leur manière d'envisager la cession de leur structure. Il faut aussi mieux cerner les besoins et souhaits des porteurs de projets, et intégrer le fait qu’un certain nombre d’entre eux sont en reconversion professionnelle. Tel est le but du diagnostic « Analyse des facteurs facilitant l’installation en production laitière en agriculture durable des Nima » (personnes non issues du milieu agricole). Et parce que ce public est attiré par le mode de production biologique, la Frab (Fédération régionale de l’agriculture biologique) de Bretagne est en train d’effectuer un état des lieux des transmissions

Source : Chambres d’agriculture France – APCA.

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Trouver un terrain d’entente « La rencontre entre le cédant et le repreneur est aussi importante que la définition du projet de transmission du futur retraité », explique Danielle Guilbaud, coach-médiatrice spécialiste de la transmission. « Il s'agit de faciliter la rencontre entre cédants et repreneurs, pour trouver le plus de points d’entente possible, rappelle pour sa part le cabinet de formation et consulting Autrement dit. Il faut aider chacun à accorder sa vision de la ferme, selon son projet et son histoire, et à nouer une relation de qualité, ce qui permettra ensuite de se mettre plus facilement d’accord sur la valeur de reprise de l’exploitation. » Et si des évolutions sont prévues


VRAI ou FAUX ➜ Avant de vendre la ferme, les deux parties ont tout intérêt à prévoir une période de travail en commun pour faire connaissance. VRAI Un stage de parrainage, une période d’association ou de salariat peuvent permettre à un jeune de prendre ses marques dans l’entreprise et sur le territoire, de connaître les acteurs avec lesquels les exploitants travaillent. Une manière d’augmenter les chances de réussir sa transmission. ➜ La transmission d’une exploitation se prépare dans les mois précédant la retraite du cédant. FAUX Mieux vaut ne pas attendre le dernier moment pour s’en préoccuper. L’anticipation est primordiale pour bâtir un projet de transmission de façon sereine et réussir la cession d’une ferme, un moment-clé dans la carrière d’un agriculteur. Il est vivement conseillé de tenir compte de son projet de transmission dans sa stratégie de gestion d’entreprise. ➜ À partir de l’âge de 45 ans, tout agriculteur a droit à un entretien d’information retraite avec un expert. VRAI Toute personne ayant acquis des droits dans un régime obligatoire et âgé d’au moins 45 ans a droit à cet entretien. La MSA préconise néanmoins de demander cette prestation à partir de 55 ans, dès la réception de l'Estimation indicative globale (EIG). Cet entretien est gratuit et personnalisé. Plus d’informations en réalité augmentée.

au niveau du système, celles-ci peuvent très bien se faire rapidement ou, au contraire, progressivement en fonction des situations, des envies et des contraintes respectives. « Sans repreneur dans le cadre familial, MarieFrance et Jean-Louis André cherchaient une personne extérieure pour reprendre leur élevage de vaches allaitantes et porcs conventionnels sur une cinquantaine d’ hectares, raconte un responsable de la FDCivam 35. Après avoir rencontré plusieurs candidats potentiels, ils se sont rendu compte que nombre d’entre eux étaient intéressés par la production de lait de chèvre biologique. Un technicien a fini par les convaincre de l' intérêt d'un changement d'atelier. Le couple a même démarré lui-même la conversion, vendu les limousines, acheté les chevrettes et implanté de la luzerne. » Un exemple parmi d’autres montrant qu’il n’y a pas qu’une mais des transmissions possibles pour une même exploitation. Préparer l’après Brigitte Chizelle, sociologue d’intervention et formatrice au cabinet ligérien Autrement dit, enfonce le clou : « Il faut prendre conscience que cédants et

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« [Le futur cédant] doit préparer l’après : c’est le dernier grand projet de la vie professionnelle. » BRIGITTE CHIZELLE, sociologue d’intervention et formatrice au cabinet Autrement dit

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Serge Jeuland, agriculteur retraité à Saint-M’Hervé (llle-et-Vilaine). SERGE JEULAND

repreneurs n'ont pas forcément la même vision de la ferme. Côté cédants, la ferme est le fruit d'une vie, ou de plusieurs si elle a été transmise par la famille. Le cédant veut bien transmettre, à condition que la ferme reste en l' état. Côté repreneurs, la ferme est un projet. Ils veulent créer, changer des choses, avoir des approches collaboratives. » Et la sociologue de poursuivre : « Le dialogue est important, [...] les discussions font évoluer les deux projets. » « Plus globalement, on constate une inadéquation entre les fermes à transmettre et les projets portés actuellement », déplore Thibaud Rochette, qui cite l’Auvergne, où de nombreux élevages sont à vendre, avec un foncier important, alors que les candidats s’orientent vers la production végétale sur des petites surfaces. Il faut alors aider l’exploitant à favoriser une nouvelle activité, en transformant, par exemple, certains bâtiments. Mais pour ça, selon Brigitte Chizelle, l’agriculteur « doit préparer l'après : c’est le dernier grand projet de sa vie professionnelle. Quand ils sont seuls sur des petites fermes, les agriculteurs n’ont pas le temps de construire un projet, ils repoussent ». Pourtant, le constat est là : « Il y a urgence à transmettre les fermes. » ■

« Un ou deux ans avant la cession, il est trop tard ! » « Ancien gérant de l’Earl du Grand chêne, près de Vitré (Ille-et-Vilaine), j’ai pris ma retraite le 1er février. Vers l’âge de 50 ans, j’avais commencé à évoquer ce sujet avec mes trois garçons pour connaître leurs intentions de reprise éventuelle. Sans m’opposer à ce que l’un d’entre eux suive ma voie, j’avais posé des limites. Notamment, je leur avais dit qu’ils ne comptent pas sur moi pour faire le travail ! En l’absence de repreneur déclaré, j’ai anticipé la transmission avec pour objectif d’installer un jeune hors cadre familial, en menant différents travaux d’amélioration : pose en 2013 d’enrobé dans la cour et dans les zones de circulation de la désileuse automotrice, installations du décrochage automatique dans la salle de traite. J’ai pu rembourser tous ces investissements avant de céder ma ferme. Mes deux tracteurs de 80 et 150 ch ont été remplacés par un seul modèle de 120 ch avec chargeur frontal. Parallèlement, j’ai sollicité davantage la Cuma locale pour simplifier le travail et ne pas imposer mes choix de matériels au repreneur. Après plusieurs candidatures non concluantes, nous avons trouvé Nicolas Lebrun par l’intermédiaire du RDI [Répertoire départ installation, NDLR]. Titulaire d’un BTS, accompagné dans la démarche et prêt à reprendre notre maison d’habitation avec la ferme… nous n’avons pas hésité. Dès son arrivée mi-2019, le courant est tout de suite passé et nous avons travaillé ensemble durant une période de parrainage de cinq mois. Lui m’a confié que notre exploitation était la seule qu’il avait pu visiter de fond en comble. Pour moi, la cession demande dix ans. Une ou deux années avant l’échéance, il est trop tard. Dans ce cas, mieux vaut laisser la ferme en l’état et la vendre moins cher. »


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PARTAGE D'EXPÉRIENCE Essai

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

JCB

La Série III montre ses arguments

TERRE-NET MÉDIA

La gamme de chariots télescopiques Série III du Britannique JCB prend un coup de jeune et gagne en performances, avec plus de 100 kg de capacité de charge supplémentaire pour tous. Ponts, boîte, moteur, vérins… la majorité des composants des machines sont issus de la génétique JCB et faits maison. Autres points forts : la cabine grand confort CommandPlus et le design extérieur modernisé. Avec ses 3,2 t de capacité de levage et 7 m de hauteur de levage, le chariot télescopique 532-70 de JCB en a sous le pied.

E

xit la deuxième génération de chariots télescopiques JCB ! Les modèles 532-70, 538-60, 542-70 et 536-95 de la Série III entrent en scène dans les versions Agri Super et Agri Pro. Pour marquer le renouveau, les designers ont modernisé le look extérieur des engins. Dévoilé en début d’année dernière, celui-ci a été complètement repensé pour augmenter la capacité de charge, améliorer le confort de l’opérateur et offrir davantage de débit de chantier. Le châssis retravaillé offre plus de 100 kg de capacité de charge supplémentaire sur toute la plage de levage. Sous le capot, le moteur maison EcoMax répond aux exigences de la norme Stage IV en utilisant la technologie SCR (AdBlue), mais sans filtre à particules. Il anime la transmission Powershift mixte DualTech VT (version Agri Pro) propre à JCB, hydrostatique à faible vitesse puis mécanique à trois rapports. Tous les chariots de la Série III intègrent le pack Smart Hydraulic de série. La régénération hydraulique accélère les mouvements de flèche à bas régime. Autre avantage : l’amortisseur de fin de course du mât. Et quand les engins se déplacent, la suspension JCB SSA s’active automatiquement dès 32 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

que la vitesse dépasse 4 km/h. Pour changer d’accessoire, un bouton en cabine libère la pression hydraulique du circuit sans couper le moteur.

LE JCB 532-70 AGRI PRO EN BREF

Nouvelle cabine CommandPlus Le confort n’est pas en reste grâce à la cabine CommandPlus. Elle présente un toit panoramique incurvé offrant une meilleure visibilité sur l’accessoire. L’insonorisation a été retravaillée par les ingénieurs au moyen de panneaux pressés et en cloisonnant les connexions électriques. Résultat : le niveau sonore à bord est passé de 78 à 69 dB, selon JCB. L’agriculteur profite également de plus d’espace (+12 % de volume) et de rangements supplémentaires. Il bénéficie d’une climatisation automatique et d’un système de ventilation repensé optimisant le désembuage. Le tableau de bord intègre un écran de 7 pouces de diagonale et tout le nécessaire pour connecter son smartphone en filaire ou en Bluetooth. Sur cette version Pro, le siège à suspension pneumatique chauffé, ventilé, gainé de cuir et avec console de commande intégrée contribue lui aussi à accroître le bien-être du chauffeur. ■

Hauteur maximale de levage : 7 m

Capacité de levage : 3,2 t

Motorisation : JCB EcoMax Stage IV Puissance moteur : 145 ch (d'office sur cette version AgriPro) Transmission : Powershift DualTech VT mécanique et hydrostatique. Hydraulique : pompe à cylindrée variable, jusqu’à 140 L /min à 241 bar Monte pneumatique standard : 460/70 R24


1. La cabine CommandPlus de la Série III améliore la visibilité sur l’accessoire quelle que soit sa hauteur.

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2. L’ouverture de la porte offre un dégagement important facilitant l’accès à bord. 3. Grâce à sa force de pénétration et à ses capacités, la machine arrache de bonnes charges de fumier sans problème. 4. Le toit panoramique bénéficie d’une vitre unique, l’absence de traverse libérant la visibilité sur toute la course du mât.

PHOTOS TERRE-NET MÉDIA

5. En cabine, adieu l’imposante planche de bord. La marque a épuré les commandes et amélioré la vue vers l’avant.

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6. Le moteur JCB EcoMax répond aux exigences de la norme Stage IV grâce à de l’AdBlue, et en se passant de filtre à particules.

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L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Marcel Prin, agriculteur à Équirre, dans le Pas-de-Calais

« Installé aux commandes, facile de remarquer le travail titanesque réalisé par le constructeur » Après avoir pris en main le JCB 532-70 Agri Pro durant quelques jours, Marcel Prin, jeune retraité de l’EARL Prin à Équirre, dans le Pas-de-Calais, livre ses impressions : « Réduire la pénibilité du travail n’est pas du luxe. Monter, descendre du télescopique… c’est une opération que l’on répète au minimum 20 fois par jour. Et je ne suis plus tout jeune ! À peine installé aux commandes, facile de remarquer le travail titanesque réalisé par le constructeur. Le résultat est bluffant ! L'ouverture de la portière est plus large qu'auparavant, offrant un passage plus dégagé. Plus besoin de se contorsionner, ça passe tout seul. Et chaque commande est à portée de main, c’est moins fatigant ! Le silence règne en maître à bord. Même le bip de recul est quasi inaudible depuis le siège. Ils sont allés très loin [dans l’insonorisation]. Par exemple, les pédales de freins et d’accélérateur sont désormais suspendues pour limiter les trous dans la structure de la cabine. Cela évite ainsi au bruit de s’y engouffrer. La visibilité n’est pas en reste, grâce à l’absence de planche de bord et au pare-brise panoramique qui limite aussi considérablement la fatigue. Le conducteur garde en permanence un œil sur l’accessoire, quelle que soit sa position et sans avoir à se tordre dans tous les sens ! Un avantage quand il est question de manipuler des balles de foin ou de paille toute la journée ! [Avec le nouveau système de ventilation] le matin, plus besoin de démarrer le système quinze minutes avant pour dégivrer les vitres et y voir clair ! » À découvrir en réalité augmentée : la vidéo de l’essai du JCB 532-70 Agri Pro.

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LES

- Toit panoramique offrant une visibilité sur toute la course du mât - Accès en cabine et confort à bord - Fonction de débit et vitesse programmés utile avec un godet distributeur LES

- Absence d’essuie-glace sur la vitre droite de la cabine - Niveau de finition trop élevé pour les besoins de l’EARL Prin MARS-AVRIL 2020 /

Le Magazine / 33


Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Polyculture-élevage MAÎTRISE DES ADVENTICES

Avec l’Orbis, il désherbe en bio sans travail du sol Le prototype d’une désherbeuse à disques, baptisé « Orbis » et imaginé par un adepte de l’agriculture de conservation, a été testé en 2019. Dans le Maine-et-Loire, François Coutant a grâce à lui nettoyé un maïs bio derrière un couvert à base de seigle.

NATHALIE TIERS

F

François Coutant, polyculteur-éleveur à Maulévrier, dans le Maine-et-Loire, teste le prototype Orbis depuis un an.

après récolte avec la possibilité d’être pâturé. Le problème est qu’il concurrence aussi la culture, c’est pourquoi j’ai arrêté pour le moment ces espèces en interculture. » Orbis lacère les mauvaises herbes En 2019, François Coutant a testé le prototype d’un nouvel outil imaginé par la société Roll’N’Sem dans le Lot-et-Garonne.

L’agriculteur a attelé l’Orbis à une interface Précicam d’origine Carré pour le stabiliser, sachant que le guidage est assuré par GPS RTK.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

F. COUTANT

rançois Coutant a repris en 2009 l’exploitation convertie en bio par son père en 2000. Elle compte une centaine de mères en race blonde d’Aquitaine sur 120 ha répartis entre prairies et cultures (mélange triticale-pois, blé, maïs pour ensilage épi). Décidé à arrêter le labour, le jeune homme teste différents outils et techniques afin de limiter le salissement des parcelles en travaillant le moins possible le sol : déchaumeur à disques ou à dents pattes d’oie, bineuse, herse rotative, herse étrille, rouleau Faca et couverts en interrangs. « La herse rotative travaille trop le sol et remet des graines en germination, constate-t-il. Quant au binage, il ne permet pas d’utiliser un couvert en interrangs. » En 2016, François Coutant adopte le strip-till pour travailler le sol par bandes de 20 cm de large afin d’y semer du maïs ou des céréales. « L’intérêt est d’avoir une bande très propre pour le semis de la culture, tout en préservant un couvert de trèfle ou de lotier dans l’interrang, indique-t-il. Ce couvert concurrence les adventices et redémarre

Le fondateur, Denis Vicentini, est un adepte de l’agriculture de conservation. Il a déposé plusieurs brevets et obtenu des prix notamment au Sival d’Angers (Maineet-Loire), pour son rouleau Rolls et sa désherbeuse Orbis, destinés respectivement à détruire les couverts et à désherber l’interrang en vignes et vergers. L’outil possède deux rangées de disques inclinés, orientées dans deux directions opposées. En glissant sur le sol, il arrache les jeunes adventices et lacère les mauvaises herbes plus développées. Dans sa version large destinée aux grandes cultures (à partir de 3 m), il peut travailler en plein ou uniquement dans les interrangs en relevant des éléments. Le 25 avril, l’agriculteur a enrubanné son mélange de féverole (écart de 50 cm sur les lignes de strip-till) et de seigle (de part et d’autre de la féverole avec un écartement de 17 cm). « Le seigle étant fragilisé par la fauche, explique-t-il, mon objectif fut d’utiliser l’Orbis quelques jours après pour détruire les repousses, puis d’effectuer un strip-till afin de semer le maïs sur les lignes de féverole. Le maïs est lui aussi semé à 50 cm d’écartement pour couvrir plus vite le sol. » L’exploitant est plutôt satisfait du résultat, même si l’arrivée tardive de l’outil sur sa ferme a décalé la date d’intervention prévue. « J’ai semé mon maïs le 15 mai et récupéré l’Orbis le 15 juin. Le seigle avait déjà sali la parcelle ; il avait même dépassé le maïs. Le 25 juin, je suis donc passé avec une faucheuse à l’avant pour couper le seigle au-dessus du maïs, et l’Orbis à l’arrière. Puis j’ai réalisé un second passage avec cet outil le 1er juillet pour un résultat efficace à 95 % [voir photos page suivante] » L’agriculteur voit comme principal avantage de l’outil sa polyvalence : en fonction de la pression exercée par les éléments, du


Un test prévu sur céréales Employé en l’absence de couvert, l’Orbis entre dans le sol sur 1 cm environ, estime l’adepte du non-travail du sol. « En agriculture biologique, le semis direct pur et dur est impossible », souligne-t-il. Cette année, l’agriculteur va le tester début avril sur ses céréales (semées à 17 et 33 cm d’écartement en alternance) dans l’objectif,

F. COUTANT

À gauche : les repousses de seigle se développent dans le maïs semé le 15 mai 2019. À droite : bien que tardif, le premier passage de l’Orbis le 25 juin a été efficace.

F. COUTANT

stade des plantes et du nombre de passages, il est possible à la fois de détruire un couvert ou des adventices sur le rang et de ralentir un couvert dans l’interrang. C’est pourquoi il prévoit de semer à nouveau du trèfle ou du lotier dans les interrangs de 33 cm de ses prochains couverts. « En 2021, indique François Coutant, au stade 7-8 feuilles du maïs, je passerai une deuxième fois avec l’Orbis, dans l’ interrang cette fois-ci et avec une pression plus faible afin de freiner le développement du trèfle ou du lotier. Je veux le préserver pour qu’ il redémarre après maïs, mais il doit rester dans sa bande pour limiter la concurrence. »

L’outil polyvalent Orbis peut non seulement détruire les adventices sur le rang, mais aussi ralentir le développement du couvert dans l’interrang. selon les cas, de supprimer les adventices ou de freiner l’expansion du couvert de lotier dans l’interrang. De son côté, Denis Vicentini prévoit l’amélioration de son

invention avec une fonction hydraulique pour régler l’écartement et l’agressivité, ainsi que l’ajout d’éléments de roto-étrille pour parfaire le désherbage sur le rang. ■

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Le Magazine / 35


Par YOANN FRONTOUT redaction@terre-net.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures FONGICIDES ET ADJUVANTS

Une association à tenter en conditions difficiles

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Les adjuvants en complément des produits phytosanitaires ont vocation à optimiser la qualité de la pulvérisation. Certains de ces additifs sont homologués pour les traitements fongicides du blé. Les conditions météo de plus en plus changeantes méritent peut-être de s’y intéresser.

es adjuvants sont des huiles, des sels ou des agents mouillants qui, associés à un produit phytosanitaire, en améliorent l’application et donc l’efficacité. Selon Jean-Yves Maufras, ingénieur responsable de l’évaluation des fongicides céréales chez Arvalis-Institut du végétal, ces adjuvants sont souvent employés en désherbage et leur intérêt est reconnu. Avec les fongicides, en revanche, les conseils doivent être revus régulièrement avec l’évolution des produits, des variétés et selon les conditions de pulvérisation. Mathurin Philippeau, conseiller grandes cultures à la chambre d’agriculture d’Île-deFrance, préconise l’emploi d’adjuvants pour protéger les céréales de la fusariose « parce qu’ ils permettent d’avoir un fort pouvoir d’étalement du fongicide ».

Au cours de cette campagne, Arvalis-Institut du végétal a prévu de mener des tests pour évaluer l’intérêt de l’utilisation d’adjuvants dans la lutte contre la septoriose (ici sur blé).

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ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

L’adjuvantation pour les complications Globalement, c’est dans les situations un peu difficiles que les adjuvants ont un intérêt. « Lorsque l’on est amené à réduire fortement le volume d’eau et surtout, les doses, on peut voir des effets, constate Thierry Denis, ingénieur régional chez Arvalis-Institut du végétal. L’adjuvant aide à une meilleure répartition du peu de gouttelettes (peu dosées) diffusées. » De même, quand la météo est défavorable, l’ingénieur note que « les adjuvants, surtout les sels, permettent de compenser en partie les mauvaises conditions d’application ». Les sulfates d’ammonium et de magnésium peuvent corriger un défaut d’hygrométrie. Un constat partagé par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, qui, à la suite d’essais réalisés en 2016 avec une variété sensible à la septoriose, avait conclu que « l’association avec un adjuvant ne sera nécessaire qu’en cas de forte réduction de la dose de fongicide, en bas volume ou en mauvaises conditions d’application ». Diminuer la dose de fongicide ? Jean-Yves Maufras se montre lui aussi peu convaincu de leur intérêt lorsque les conditions sont bonnes. L’ingénieur teste tous les nouveaux produits. « J’en ai regardé beaucoup, que ce soit sur feuille, sur tige ou sur épi, mais je n’ai jamais rien vu qui soit vraiment probant avec les fongicides », résume-t-il. Il tempère néanmoins son propos au sujet du LE 846 de De Sangosse, adjuvant qu’il a dernièrement mis à l’expérimentation sur feuille et épi. « Les résultats d’efficacité étaient soit identiques aux témoins, soit meilleurs, donc en moyenne légèrement supérieurs », explique-t-il. Se pose alors la question du coût de l’adjuvant : peut-il être compensé par une diminution de la dose de fongicide ? Dans un programme antiseptoriose, le fabricant annonce, avec LE 846, une réduction jusqu’à 50 % de la dose pratique au T1 et de 33 % au T2. Des chiffres que va vérifier cette année Jean-Luc Maufras, en prenant comme dose pratique celle conseillée par l’institut, déjà inférieure de 40 à 50 % à la dose homologuée. ■


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ATTENTION. EUH208 Contient du dipentène. Peut produire une réaction allergique. EUH401 Respecter les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour l’homme et l’environnement. H319 Provoque une irritation sévère des yeux. P280 Porter des gants de protection / des vêtements de protection / un équipement de protection des yeux / du visage. P270 Ne pas manger, boire ou fumer en manipulant ce produit. P305+P351+P338 En cas de contact avec les yeux : rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P337+P313 Si l’irritation oculaire persiste consulter un médecin. P501 Eliminer le contenu / récipient par un collecteur ou un organisme agréé. SP1 Ne pas polluer l’eau avec le produit ou son emballage. SPe3 Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux points d’eau ou supérieure si les conditions d’emploi de la préparation associée le nécessitent.

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Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures DÉSHERBAGE

Du maïs sans chimie avec le duo houe et bineuse disposons d’une houe rotative Einböck de 6,4 m de large, achetée 21 000 € HT, et d’une bineuse frontale de six rangs de 12 000 € HT, acquises avec 40 % d’aides. »

Douze agriculteurs mayennais remplacent progressivement le désherbage chimique du maïs par des interventions mécaniques. La création d’un groupe 30 000 au sein d’une Cuma leur permet d’avancer ensemble et d’obtenir des aides pour l’achat de nouveaux équipements.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

NATHALIE TIERS

La houe rotative Einböck acquise par la Cuma de La Riantière est attelée à un tracteur de 130 ch. Le coût pour les adhérents s’élève à 15 €/ha.

A

près deux ans de conversion, le polyculteur-éleveur mayennais Philippe Sauvé est désormais agriculteur biologique. « Oui, produire du maïs sans chimie, c’est possible, explique-t-il. Il faut être suffisamment réactif avec le matériel de désherbage mécanique dès qu’une fenêtre météo se présente, pour détruire les mauvaises herbes avant qu’elles ne soient trop développées. » Cultivant 8 ha de maïs, l’exploitant adhère à la Cuma de La Riantière à Ampoigné. Il fait partie du groupe 30 000 « Désherbage mécanique », créé en 2018 dans l’objectif de progresser collectivement vers des systèmes et techniques économes en pesticides. « Nous

Semer le maïs plus profond En 2018, dans des situations avec ou sans labour, Philippe Sauvé a semé son maïs le 25 mai, soit dix jours après un faux-semis réalisé à la herse rotative. L’utilisation du guidage RTK a donné un semis très régulier facilitant le binage à suivre. Le 15 juin, l’agriculteur est passé avec la houe rotative au stade 5-6 feuilles. « Malgré le passage en plein, les plants de maïs n’ont pas été déracinés », ajoute-t-il. Une troisième intervention mécanique à la bineuse fin juin, au stade 8-10 feuilles, a permis un rattrapage suffisant. L’an dernier, l’exploitant a opéré un passage avec la houe rotative mi-mai, trois jours après l’implantation et avant la levée du maïs. « J’ai choisi un réglage peu agressif et avais pris la précaution de semer mon maïs à 5 cm profondeur », détaille-t-il. La houe rotative est composée de roues étoilées scalpant les filaments racinaires en surface et déchaussant les jeunes adventices. « L’usage de la houe rotative avant la levée du maïs peut surprendre, mais se révèle primordial, car elle détruit environ 50 % des adventices, indique Hervé Masserot, animateur à la FDCuma de Mayenne. Ce passage à l’aveugle peut se faire aussi avec une herse étrille. » Cet outil est plus facile à régler qu’une herse étrille et le kit hydraulique spécifique à la marque Einböck renforce l’agressivité si nécessaire, afin de briser par exemple une croûte de battance après un orage printanier. Un second passage de houe rotative est possible au stade 2-4 feuilles du maïs,

« Produire du maïs sans chimie, c’est possible à condition d’être réactif. »


méthodes curatives et ne peuvent résoudre tous les problèmes », souligne toutefois l’animateur de la FDCuma. Cultiver du maïs sans chimie impose donc de mettre en œuvre des méthodes préventives : rotation culturale, choix du précédent ou encore usage du faux semis. ■

Méthodes préventives L’usage de la bineuse, lui, n’est pas recommandé avant le stade 3-4 feuilles du maïs. Pour ce premier passage, les roues protège-plants sont d’ailleurs utiles. « Le binage constitue un rattrapage sur des adventices plus développées, précise Hervé Masserot. Mais attention au réglage de la profondeur : il s’agit de scalper les mauvaises herbes, pas de travailler le sol ! » La bineuse frontale se révèle un peu plus coûteuse (+ 2 000 €) mais nettement plus confortable pour le chauffeur. Aussi efficaces soient-ils, « ces outils-là restent des

NATHALIE TIERS

comme Philippe Sauvé a choisi de le faire en 2019. Il ne faut pas attendre que les adventices soient trop développées, car elles deviennent difficiles à détruire. Néanmoins, un usage entre le stade pointant du maïs et le stade deux feuilles demande de la vigilance, car l’outil risque de déchausser les jeunes plants. Dans tous les cas, il faut veiller à semer un peu plus profond, voire un peu plus dense (+ 5 à 10 %). Travailler sur un sol fin, pas trop motteux, est également conseillé.

« En semis direct, la houe rotative n’a pas d’effet râteau avec les débris végétaux comme la herse étrille », rappelle Philippe Sauvé, membre du groupe 30 000 « Désherbage mécanique » d’une Cuma mayennaise.

LE 29 MAI, TOUT SAVOIR SUR LE DÉSHERBAGE JOURNÉES Une journée de formation gratuite intitulée « Désherbage CERTIFIÉES des cultures : retrouver une vision d’ensemble de la gestion des adventices » se tiendra le vendredi 29 mai à Outarville (Loiret). Implantations, faux-semis, désherbage thermique ou mécanique, technologies émergentes… cet évènement inédit sera animé par le conseiller spécialisé en machinisme Jean-Paul Daouze et Joseph Pousset, agriculteur spécialiste des agricultures de conservation et biologique. Il fait partie du programme des Journées certifiées terrain planifiées désormais tout au long de l’année par GFA Events, l’organisateur du salon automnal Innov-Agri. Pour découvrir tous les détails du programme et vous inscrire, rendez-vous sur www.innovagri.com/le-programme ou plus simplement, scannez cette page (mode d’emploi p. 43).

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MARS-AVRIL 2020 /

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BRÈVES DES CHAMPS En photos

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

MACHINES DE DEMAIN

Aller simple vers le futur Les constructeurs de machines agricoles dévoilent tour à tour leur vision du futur. Tracteurs avec ou sans cabine, totalement ou partiellement autonomes, à moteur diesel, méthane, hybride ou électrique… il devrait y en avoir pour tous les goûts ! Alors, science-fiction ou réalité ?

Case IH La traction en autonomie

CASE IH

Chez Case IH, l’absence d’opérateur apporte une réponse face à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole. Dans ce cas, l’engin est sous contrôle exclusif de l’électronique et des capteurs embarqués. Le robot gère les tâches pour lesquelles l’agriculteur l’a missionné, directement depuis l’écran de son ordinateur ou de sa tablette. À l’heure actuelle, la réglementation n’autorise pas les véhicules motorisés à se déplacer seuls sur la voie publique.

FENDT

Fendt Xaver L’essaim de robots Fendt imagine des outils de taille réduite, plus faciles à transporter et plus respectueux du sol. Le projet, initialement baptisé « Mars » (Mobile agricultural robot swarms), garantit le débit de chantier avec un essaim de petits robots. Résultat : le poids des véhicules est limité, le sol en bénéficie. En 2017, la marque bavaroise a repris le projet sous son aile et décidé d’en changer le nom, Mars est devenu Xaver.

John Deere Un Joker au champ

JOHN DEERE

Chez John Deere, fini les quatre roues motrices ! Présenté en septembre dernier, le Joker se déplace de manière autonome grâce à un train de deux chenilles et sans cabine. Selon nos informations, il s’agirait d’une unité de traction animée électriquement dont la puissance peut atteindre 500 kW. Le système d’alimentation en énergie serait en cours de développement. À découvrir en vidéo en réalité augmentée.

Joskin & John Deere Transmission hybride sur tonne à lisier

JOSKIN

À l’avenir, l’électricité pourrait bien servir à entraîner les outils animés ou les essieux des tonnes à lisier, comme le propose Joskin avec son système E-Drive, qu’il développe en partenariat avec John Deere. Le constructeur utilise de l’électricité fournie par le tracteur pour entraîner les moteurs des essieux de la tonne à lisier. La motricité de l’ensemble est ainsi renforcée. 40 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020


Massey Ferguson Le chauffeur reprend la main sur la route

CIP MEDIAS

Le concept Next de Massey Ferguson prévoit le pilotage automatique du tracteur lorsque celui-ci travaille au champ. Sur la route, l’agriculteur reprend les commandes ! Ce système « hybride » serait une alternative intéressante pour gagner du temps et homologuer les machines plus rapidement. Mais l’évolution du cadre réglementaire pourrait bien prendre du temps… À voir en détail en réalité augmentée.

New Holland Le tracteur autonome NHDrive garde sa cabine

NEW HOLLAND

Selon New Holland, le concept de tracteur sans chauffeur NHDrive est capable de percevoir et analyser en temps réel son environnement direct, tout en considérant l’état et le niveau des composants du tracteur, ainsi que ceux de l’outil. L’opérateur gère ses travaux à distance, depuis son bureau ou à bord d’un autre engin travaillant dans la parcelle.

New Holland Du biogaz dans mon moteur

NEW HOLLAND

Le T6.180 Methane Power, prototype de tracteur New Holland fonctionnant au biométhane, est prêt. Le concept fonctionne au gaz et débarque déjà dans les fermes. Jusqu’à 30 % d’économie de fonctionnement, 50 % de bruit en moins, une puissance équivalente, une autonomie d’une journée… Sans compter le bilan carbone quasi nul. La version diesel a du souci à se faire !

Steyr Technologie hybride pour le Konzept

CIP MEDIAS

Le tracteur du futur dévoilé par le constructeur autrichien Steyr du groupe CNH lors du dernier Agritechnica se prénomme « Konzept ». Sous le capot, le principe est inédit : le moteur thermique de 200 ch entraîne la génératrice, qui alimente à son tour la batterie et le moteur de chaque roue. Le pilotage gagne, lui, en précision grâce à une cabine au design épuré.

Bonus : accédez au détail de chaque machine grâce à la réalité augmentée (voir mode d’emploi p. 45). MARS-AVRIL 2020 /

Le Magazine / 41


Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Politique agricole

Macron : un bilan intermédiaire décrié ! Normes, charges, loi foncière, accords de libre-échange, revenus, réforme des retraites… ces sujets se trouvent au cœur des préoccupations des agriculteurs. Les lecteurs de Terre-net ont dressé un bilan à mi-mandat de la politique agricole du chef de l’État Emmanuel Macron. Et leur constat est sans appel… agri désabusé : « Je me souviens encore de la principale promesse du candidat Macron : aucune contrainte supplémentaire à celles imposées par Bruxelles ! C’est plutôt aucun engagement respecté ! Ce “macaron” [d’Amiens, NDLR] est un super menteur !! On a vite vu ce que valait sa parole : rien, nada, que dalle !!! »

julio91 : « En “surtransposant” les règles européennes, Macron paralyse l’agriculture française. »

#touche pas à ma betterave ! : « Avant de vouloir réformer une profession qu'il ne connaît même pas, qu'il applique à l'État la transparence administrative et les contrôles à répétition qu’il nous inflige ! Les agriculteurs ne sont plus libres de rien faire et sont complètement écœurés !! »

stephclaud : « Les charges, c'est bien ce que l'on doit et les produits, ce que l'on reçoit? À mon avis, Macron a dû confondre les deux vu que sur le terrain, les produits baissent et les charges augmentent… »

Monique : « La retraite se sauve encore devant nous avec son idée d'âge pivot à 64 ans ! Va-t-il oser prendre 10 % de pénalités sur une retraite de 760 € ? [...] il n’a même pas été foutu de mettre un 42 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

plancher auquel il ne touchera pas. Et si la santé ne permet pas de continuer ? C’est quoi l’issue de secours ? Le cimetière ? »

zeus : « La loi foncière, pas avant 2022 ! C’est vrai, on a tout notre temps !! »

Monique : « Perso, je n'arrive toujours pas à digérer le menu végétarien hebdomadaire dans les établissements scolaires. »

Julio91 : « Si Macron voulait détruire l’agriculture française, il ne s’y prendrait pas mieux qu'avec le Ceta et le Mercosur ! »

vik : « La situation agricole s’est empirée. »

le cheval de devant : « Le gouvernement, comme à son habitude, reste spectateur des évènements. Après avoir largué les patrons-pêcheurs et leurs chaluts, ce sera bientôt au tour des agris de devenir les employés des quatre géants. »

Olmer : « Minable. L'agriculture crève !! »

Frédérique : « Non, non, nous paysans et paysannes de France, nous ne voulons pas disparaître ! […] Pour vivre

dignement de notre métier (ne plus vendre à perte nos produits : pour cela baisse des profits de nos acheteurs, transformateurs), EH BIEN sans nos syndicats ou avec eux, nous pourrons recommencer nos actions, cette fois très DURES/BLOCAGES ILLIMITÉS ».

tlecomte : « Les 4 centrales d’achat pour la France font la loi. »

Moty : « Je ne comprends pas comment des chefs d’entreprise peuvent croire qu’une loi, dans une économie libérale mondialisée, puisse permettre des prix rémunérateurs. La FNSEA a trahi les agriculteurs et notamment ses adhérents, une nouvelle fois. Les GMS s’approvisionnent toujours au moins cher, avec, pour l’image, un tout petit peu de produits locaux. »

@VincentRmi1 : « Le bilan agricole d'Emmanuel Macron : États généraux agriculture, Salaire des agriculteurs (meilleurs revenus ?), suppression du glyphosate, etc. Rien n’a abouti à ce jour […]. »

Terminé : « Démembrée, liquidée, il ne reste plus rien de l’agriculture !! Macron a largement atteint son objectif ! Et aucune écoute de sa part pour les agriculteurs !! Bon courage à ceux qui restent… »


Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.f

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage POLITIQUE AGRICOLE

Le chef de l’État a-t-il tenu ses promesses ? En matière agricole, les promesses du candidat Emmanuel Macron étaient nombreuses. Près de trois ans après le début de son mandat, le président de la République a-t-il respecté ses engagements ? Terre-net a vérifié point par point si les mesures annoncées s’étaient concrétisées depuis son élection.

puis pour le premier semestre 2020, la loi foncière serait désormais programmée pour début 2022, le sujet demandant « du temps, compte tenu de l’enjeu ». Cette loi devrait également faciliter l’installation des jeunes agriculteurs, un point sur lequel avait insisté le candidat Macron, en évoquant par ailleurs « un prêt d' honneur à la personne sans demande de garantie d’un montant de 50 000 € maximum avec un différé de deux ans », promesse qui, jusqu’ici, n’a pas été concrétisée.

TERRE-NET MÉDIA

Pesticides « Nous définirons également un calendrier prévoyant l’élimination progressive des pesticides, en commençant par ceux qui présentent un risque pour la biodiversité ou la santé, et le développement d’alternatives », indiquait aussi le programme du futur président. Dans le cas du glyphosate, un calendrier de sortie a été défini, avec une interdiction pour tous les usages en 2021, sauf dans certains cas où l'alternative n’existe pas. Cette promesse est en contradiction avec un autre engagement pris pendant la campagne présidentielle, celui de ne pas édicter des règles françaises plus strictes que celles existant déjà au sein de l’Union européenne.

Relations commerciales « Nous lancerons un plan de transformation agricole de 5 Md€ sur cinq ans », indiquait l’actuel chef de l’État dans son programme de campagne. Une partie du plan visait l’amélioration de la compétitivité de l’aval agricole (1,7 Md€), une autre était destinée à la structuration des filières (500 M€). Et 2,8 Md€ ciblaient la transformation de l’amont agricole. Inverser la construction du prix pour que les agriculteurs bénéficient de prix équitables, c’était la grande promesse d’Emmanuel Macron, qui a organisé dès le début de son mandat les États généraux de l’alimentation. Les textes de la loi Egalim sont désormais entrés en vigueur, mais la dynamique peine à s’enclencher. Foncier « Nous renforcerons la transparence des transactions agricoles en soumettant toutes les sociétés foncières au contrôle des Safer, nous assurerons le financement du foncier et du capital d’exploitation en facilitant le recours à des outils de portage », annonçait le programme d’Emmanuel Macron. D’abord promise pour fin 2019,

Biogaz Un budget de 100 M€ est destiné au soutien à la méthanisation, sous forme de prêts sans garanties accordés par la BPI. Les producteurs de biogaz ont désormais un droit garanti de raccordement aux installations de transport et de distribution du gaz naturel. En revanche, la simplification administrative destinée à faciliter la mise en place de nouveaux projets n’a pas encore eu lieu, et la dernière programmation pluriannuelle de l’énergie (voir actualité p. 9), prévoit assez rapidement une diminution des tarifs d’achat du biométhane, avec le risque de freiner la dynamique. Allègement de charges Comme promis, le gouvernement a bien transformé le dispositif CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) en baisse de charges pérennes, allégeant celles des employeurs pour leurs salariés. Mais pour le secteur agricole, le nouveau dispositif n’est pas forcément plus favorable. Sans compter que la suppression des exonérations de charges pour l’emploi de travailleurs saisonniers ajoute un manque à gagner pour les employeurs agricoles. Dans son programme, Emmanuel Macron voulait également se battre « pour une Europe qui protège ». Ce point est donc toujours en attente de la réforme de la Pac, qui sera probablement le chantier agricole majeur de la seconde moitié du quinquennat. ■ MARS-AVRIL 2020 /

Le Magazine / 43


BRÈVES DES CHAMPS Online

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

Premières fauches et mises à l’herbe C’est le printemps avant l’heure ! Dès le mois de janvier, des publications relatives aux mises à l’herbe précoces ainsi qu’à la première coupe ont commencé à fleurir sur les réseaux sociaux. Un hiver anormalement doux explique une reprise avancée de la pousse de l’herbe dans les parcelles.

En réalité augmentée, visualisez les séquences vidéo correspondant à ces tweets. 44 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020


➜ À VOIR SUR YOUTUBE Sortir de l’ornière Au cœur du Médoc (Gironde), la récolte de maïs grain a fini dans des conditions de récolte extrêmes. Alexandre Peltier, de la chaîne YouTube MRAgriFrance, a rapporté des images d’un chantier difficile tournées en fin d’année. Une moissonneuse-batteuse John Deere 780i, chaussée à l’avant d’un train de chenilles et munie d’un cueilleur de 10 rangs assure la récolte. Elle est suivie d’ensembles attelés n’ayant à plusieurs reprises pas d’autre choix que de solliciter l’aide d’un chenillard Challenger pour se dégager des mouillères.

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Réhabilitation partielle du glyphosate La prise de position du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume le 21 février en faveur de l’utilisation du glyphosate pour accompagner la transition agroécologique a été saluée par les partisans de l’agriculture de conservation des sols (ACS). Pour l’agriculteur et défenseur de ce mode de production Frédéric Thomas, il s’agit d’une première étape. Il prône la visite d’exploitations pratiquant l’ACS pour en constater les effets bénéfiques sur la biodiversité, tels que la présence accrue d’abeilles et de vers de terre. Affaire à suivre…

MRAGRIFRANCE

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Faire le buzz pour agrandir sa ferme Des religieuses d’une abbaye cistercienne du xiie siècle, travaillant dans leur verger et fabriquant des fromages, pâtés, farine et confitures, pourraient paraître de prime abord coupées du temps et des nouvelles technologies. Pourtant, cette communauté installée à Boulaur (Gers) vend en ligne des « Divine box » de ses produits. Et pour développer son exploitation agricole, elle fait appel au financement participatif via une vidéo postée sur les réseaux sociaux, avec le projet de construire un bâtiment à proximité du siège.

ICOSYSTEME

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

ABBAYE DE BOULAUR

BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web

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Le Magazine / 45


Par SOPHIE GUYOMARD et SÉBASTIEN DUQUEF redaction@terre-net.fr

BRÈVES DES CHAMPS Shopping TRACTOR NAVIGATOR APP

Le guidage GPS gratuit sur smartphone

RET VINCENT DU

L’application gratuite Tractor Navigator, mise au point par les deux Creusois Vincent Duret et Thibault Durand, a remporté récemment la deuxième place du concours européen MyGalileoApp. Elle fournit un accès au guidage GPS à toutes les exploitations, quelle que soit leur taille et sans avoir à investir dans un tracteur moderne. Il suffit de télécharger l’application sur son smartphone (Android et IOS) à réception GPS (elle fonctionne de façon optimale sur

CROSSCALL

les smartphones double fréquence). L’outil numérique fournit entre 1 m et 1,5 m de précision, suffisant pour pulvériser ou épandre de l’engrais sans repasser au même endroit ni oublier de zone ! Et en l’absence de réseau téléphonique ? Aucun souci, le dispositif profite d’un mode hors ligne qui enregistre le passage du tracteur et de son outil ! Une vidéo, des liens de téléchargement et un article plus complet sont accessibles via la réalité augmentée sur cette page.

BASF/DELAIR

Un partenariat pour accélérer la recherche

Crosscall mise sur la durabilité de ses téléphones plutôt que sur l’obsolescence programmée. C’est la raison pour laquelle la marque propose désormais une garantie de trois ans sur la gamme Core. Résistance aux chocs, à l’immersion, à la boue… ce sont des smartphones adaptés au quotidien des agriculteurs. C’est d’ailleurs le leitmotiv du fabricant qui lance aussi sa première tablette mobile, étanche et résistante aux chocs. Plus d’information en réalité augmentée sur cette page.

BASF et Delair, un fournisseur de solutions d’intelligence visuelle pour les entreprises, vont travailler ensemble afin d’accélérer les projets de recherche et développement de BASF en sélection variétale et protection des cultures. L’accord de portée mondiale qu’ils viennent de signer comprend l’adoption de la plateforme cloud delair.ai par le réseau international des stations d’essais BASF dédiées à la génétique et la recherche variétale. Selon BASF, cette avancée devrait, notamment, optimiser l’analyse des données du terrain collectées par drone et harmoniser les mesures globalement.

BASF

CR OS SC AL L

DES SMARTPHONES ET TABLETTES À TOUTE ÉPREUVE

AGROINTELLI

Un porte-outil autonome plus musclé

AGROINTELLI

L’entreprise danoise Agrointelli, spécialisée dans la robotique agricole, renouvelle son robot Robotti. Baptisé « 150D », ce nouveau porte-outil autonome se montre plus puissant et plus grand que le précédent modèle. Il se dote de roues plus larges. Il reçoit deux moteurs diesels Kubota de 75 ch, soit 150 ch cumulés. Une autre version de 75 ch, nommée « Robotti 75S », sera également disponible. Le 150D affiche un dégagement 46 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

sous châssis de 92 cm permettant de travailler tardivement dans les cultures. L’engin convient à la préparation du lit de semence, au semis, au désherbage mécanique ou encore à la pulvérisation. Il peut atteindre un débit de chantier de 3 ha/h selon la tâche à réaliser. De 35 à 50 % plus léger qu’un tracteur de même puissance, il offre une fenêtre d’intervention plus large. Le 150D avance à une allure maximale de 10 km/h.


Textos

UN LAVE-MAINS ITINÉRANT

SYNGENTA

Imaginé et développé par Syngenta et Solhead avec des agriculteurs, le lave-mains S-Clean est conçu pour être accessible au champ. Il se fixe sur la barre de montée en cabine du tracteur ainsi que sur de nombreux autres matériels, outil ou automoteur. Il se compose d’un porte-savon liquide et d’un robinet à double vanne Twixper (brevet Solhead), une rouge pour ouvrir l’eau et une verte pour la couper. Son réservoir de 3 L permet 5 à 10 lavages. Le lave-mains S-Clean est désormais disponible sur la plateforme d’e-commerce shop.solhead, ainsi que chez les distributeurs qui le proposent. Son prix unitaire s’établit à 138 € HT franco de port.

➜ Agdatahub : les datas agricoles ordonnées Les principaux acteurs du monde agricole ont lancé fin février Agdatahub, une infrastructure technologique mutualisée et souveraine associée à une démarche de standardisation collective et structurée. Faciliter l’accès et maîtriser l’usage des données agricoles est un enjeu crucial pour favoriser le développement de solutions innovantes. ➜ Recours collectif contre l’arrêté Pesticides Un collectif de neuf organisations non gouvernementales a déposé une action collective le 25 février, visant à faire annuler les textes réglementaires encadrant l’utilisation de pesticides en France. Le conseil d’État avait rendu, deux semaines plus tôt, une ordonnance défavorable dans le cadre d’une action en référésuspension de maires antipesticides. ➜ Débat public sur l’agriculture Depuis le 23 février et jusqu’au 31 mai, l’ensemble de la population française peut s’exprimer librement sur l’avenir de l’agriculture hexagonale

Créer et/ou reprendre une exploitation agricole

Étapes et mode d’emploi pour réussir

en participant à ImPACtons. Le débat inédit, national et transparent servira à élaborer un plan stratégique national. Ce plan servira à définir les priorités et choix de déclinaison nationale pour la future PAC 2021-2027. ➜ 20 ans pour la filière CRC La filière CRC (Culture raisonnée contrôlée) souffle ses 20 bougies. Elle favorise une meilleure rémunération des agriculteurs (prime à la tonne). La filière compte 128 entreprises adhérentes (organismes stockeurs, meuniers, industriels et distributeurs) et plus de 3 000 agriculteurs, produisant 550 000 t de blé. Plus d’informations en réalité augmentée. ➜ Des ressources scientifiques sur la méthanisation En début d’année, plusieurs acteurs de la filière méthanisation ont mis en ligne le site d’informations scientifiques « infometha.org », consacré à la méthanisation. Ce portail a pour vocation de répondre aux questions sur les usages et caractéristiques de cette technologie. Un site accessible simplement via la réalité augmentée.

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Rosanne Aries est journaliste depuis une vingtaine d’années dans la presse agricole. Elle exerce son métier de manière indépendante depuis 2013 et collabore régulièrement à La France Agricole.

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MARS-AVRIL 2020

Le Magazine / 47


BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net.fr

FISCALITÉ

Quel impact de la TICPE réformée sur le GNR agricole ? La loi de finances pour 2020 supprime le taux réduit de la TICPE sur le gazole non routier. Pour accompagner la transition, des avances seront versées afin d’éviter de mettre à mal la trésorerie des exploitations. La réforme de la TICPE propose en outre la création d’un carburant spécifique pour les agriculteurs en 2022.

L

’article 60 de la loi de finances pour 2020 supprime le taux réduit de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) applicable sur le gazole non routier (GNR). Le taux de ce carburant sera progressivement ajusté sur celui du diesel classique, à 59,40 € par hectolitre (soit 0,59 €/L). Cet alignement aura lieu en trois étapes : 37,68 €/hL au 1er janvier 2020, 50,27 €/ hL au 1er janvier 2021 et 59,40 €/hL au 1er janvier 2022.

Côté agricole, le reste à charge ne devrait pas changer. En effet, une fois le remboursement touché, le solde de l’année précédente sera de 3,86 €/hL. À compter du 1er janvier 2022, le tarif sera appliqué directement sur le prix du carburant grâce à la création d’un carburant agricole. Pendant la période de transition, les agriculteurs devront donc acheter leur carburant plus cher ! Ils devront attendre l’année suivante afin d'être remboursés. Alors pour ne pas trop plomber la trésorerie des exploitations, 48 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2020

Au cours des trois prochaines années, le taux réduit de la TCIPE applicable sur le gazole non routier sera progressivement aligné sur celui du diesel classique.

l’administration a mis en place un dispositif d’avances. Seul impératif pour toucher l’argent : avoir transmis sa demande de remboursement au titre de la consommation 2018 avant le 1er février 2020. À souligner que la procédure est différente de celle du remboursement partiel, maintenu jusqu'en 2022. À l'échéance, les agriculteurs devraient être en mesure d'acheter du carburant agricole spécifique, taxé à 3,86 €/hL. Celui-ci ne devrait d’ailleurs pas changer de couleur et rester rouge. Pour les volumes consommés en 2020 et 2021, il ne faudra pas oublier de déposer les demandes de remboursement avant le 31 décembre 2022. ■ En réalité augmentée, accédez à l’intégralité de cet article.

CIP MÉDIAS

Pendant la période de transition, les agriculteurs devront acheter leur carburant plus cher et attendre l’année suivante pour être remboursés.

DES AVANCES POUR NE PAS PLOMBER LES TRÉSORERIES Les avances de trésorerie seront calculées à partir des volumes GNR consommés en 2018 ou en 2019, déclarés et payés respectivement en 2019 ou en 2020. - Juillet 2020 : première avance basée sur le volume de GNR consommé en 2018. Le taux de l’avance sera équivalent à la moitié de la hausse de la TICPE appliquée à compter du second semestre 2020, soit 9,44 €/hL. - Janvier 2021 : deuxième avance basée sur le volume de GNR consommé en 2019, déclaré et payé en 2020. Le taux sera équivalent à la totalité de la hausse de la TICPE couvrant l’année 2021, soit 31,47 €/hL.


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