Terre-net-Magazine 73

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Mars-avril 2018

N°73

Pulvérisation technologique

Précision et autonomie embarquées Freinage double ligne p. 30 Hydraulique ou pneumatique : à partir de 2018, il faut BIEN choisir

Phytos : séparer vente et conseil p. 12

Alimentation des veaux laitiers p. 20 Le kéfir, un lait fermenté plus digestible pour des animaux en bonne santé

Cataclysme ou catalyseur pour la distribution agricole ?

Cahier d’occasions p. 44 Mensuel - 3,50 € HT - ISSN 2112-6690 - n°73



sommaire

Points de vue

Semis de betteraves : de 30 à 60 cm, le grand écart vaut-il la peine ?

© Hugo Crécy, ITB

22

4

[Édito]

6

[Instantanés]

8

[Terre’momètre]

9

Paroles de lecteurs spécial "agriculture de conservation"

L’agriculture au féminin

Étude Agrinautes 2017 : Facebook largement en tête chez les agriculteurs

10

[Tri angles]

12

[Tribune]

14

[Champ planet’terre]

Conversion biologique : entre motivation et crainte, trois éleveurs mayennais témoignent Phytos : séparer la vente et le conseil, cataclysme ou catalyseur pour la distribution agricole ? En Nouvelle-Zélande : les vaches passent l’hiver dans les betteraves fourragères

Stratégies

16

26

« Visibilité, confort et productivité… ça colle plutôt bien ! »

© Terre-net Média

Télescopique Manitou MLT 737-130 PS+ :

[En avant marge]

Biogaz : dix agriculteurs ouvrent une station-service

17

Pascal Couturier : « Je produis du biogaz avec l’herbe du bord des routes »

18

[Incontournables]

20

[Performance productions animales]

22

[Performance productions végétales]

24

[Incontournables]

Spécial Salon de l’agriculture Alimentation des veaux laitiers : le kéfir, un lait fermenté plus digestible pour des animaux en bonne santé Semis de betteraves : de 30 à 60 cm, le grand écart vaut-il la peine ?

Machinisme

25

[Incontournables]

26

[Essai]

30

[Pleins phares]

Télescopique Manitou MLT 737-130 PS+ : « Visibilité, confort et productivité… ça colle plutôt bien ! » Freinage double ligne : hydraulique ou pneumatique, à partir de 2018, il faut BIEN choisir !

Le dossier

36

[Grand angle]

Pulvérisation technologique : précision et autonomie embarquées

36 Pulvérisation technologique :

précision et autonomie embarquées

© Fotolia // Création Caroline Carpentier

Cahier d’occasions

44

[Terre-net Occasions]

50

[Cote matériel]

La sélection professionnelle agricole New Holland T7.170 Auto Command


Points de vue

Édito Vous voulez réagir ? Contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr

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L’agriculture au féminin © Terre-net Média

REDACTION redaction@terre-net.fr Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER. Politique agricole, économie, gestion, société : Arnaud CARPON, chef de rubrique. Productions végétales : Sophie GUYOMARD, chef de rubrique. Productions animales : Delphine SCOHY, chef de rubrique. Machinisme, agroéquipements : Benoît EGON, chef de rubrique. Sébastien DUQUEF Secrétariat de rédaction : Céline CLEMENT, Amélie BACHELET.

L

e 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est déjà loin derrière nous. J’aimerais pourtant que l’on s’intéresse au monde agricole et à ses femmes qui ont leur importance, bien qu’elles aient été longtemps oubliées ! D’après le dernier recensement de la MSA (chiffres de 2016 parus en mars 2018), 508 000 femmes sont actives en agriculture (exploitations et entreprises agricoles confondues) : 73 % sont salariées, 22 % cheffes d’exploitation et 5 % collaboratrices. Plus d’un quart des fermes seraient tenues par des femmes seules ou associées. Et pourtant, combien avant elles sont restées dans l’ombre ? Pour rappel, les conjointes ont pu bénéficier du statut de coexploitante en 1980 seulement. Je suis sûre que vous, lecteurs et lectrices, connaissez au moins une de ces femmes ayant toujours travaillé dans l’exploitation de leur mari, sans aucune reconnaissance socio-professionnelle et sans retraite ensuite. Aujourd’hui, cette inégalité semble pourtant persister : toujours d’après les statistiques de la MSA, le revenu des agricultrices serait inférieur de 30 % à celui de leurs confrères masculins, signe que le chemin à parcourir est encore long… Outre les exploitantes, les femmes sont de plus en plus nombreuses dans le secteur paraagricole, aux postes de commerciales, conseillères, techniciennes, vétérinaires, journalistes… Nous trouvons vraisemblablement toutes notre place. Il ne faut pas oublier non plus les femmes d’agriculteurs qui ne sont pas issues du milieu. C’est d’ailleurs peut-être à elles que nous devrions tirer notre chapeau. Elles, qui ne s’imaginaient sans doute pas vivre sur une ferme, voire qui portaient un regard bucolique sur ce mode de vie, et qui se retrouvent un jour à devoir chausser les bottes pour donner un coup de main. Certaines décident même de s’installer par la suite avec leur mari. Quant à celles qui reprennent une exploitation, seules, sans être nées dedans, ne sont-elles pas particulièrement méritantes ? En 2018, il me semble plus qu’essentiel que les hommes et les femmes occupant les mêmes fonctions soient pareillement reconnus et présents à tous les niveaux de décision car nous avons tous un objectif commun : faire progresser l’agriculture française. Et ça passe aussi par-là ! ●

Delphine Scohy, chef de rubrique productions animales

Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC « Eutrophisation » : Ptot 0,005 kg/tonne

Pratique

Encarts Ce numéro comprend 3 encarts nationaux : « DURAPLAS», « LA RECOLTE » et « AXE ENVIRONNEMENT » déposés sur la 4ème de couverture.

Éthique1

Éthique2

Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Lecteurs

4

Pas de publi-information dissimulée

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur

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Points de vue

Terre-net MĂŠdia : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mars-avril 2018

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Points de vue

Instantanés

Réforme de la fiscalité agricole : les mesures défendues par la profession

Agribashing, caricatures… est-il possible d’attaquer les auteurs en diffamation ?

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire et son homologue à l’agriculture Stéphane Travert ont ouvert le chantier de la réforme de la fiscalité agricole, promise par Emmanuel Macron et qui sera intégrée au projet de loi de finances 2019. L’objectif est à la fois de la simplifier et de la rendre plus juste, en permettant une meilleure gestion des risques. Parmi les principales propositions : la refonte de la dotation pour aléas, pour qu’elle soit plus efficace, et l’instauration d’un impôt sur les sociétés agricoles, adapté aux spécificités du secteur. © Stadtratte, Fotolia

Face à la multiplication et à la médiatisation de vidéos trompeuses, voire mensongères, sur les pratiques culturales et l’élevage, la profession agricole ne peut engager de poursuites judiciaires que dans des cas particuliers. « L’exploitant doit se voir reprocher, sous forme d’allégation ou d’imputation, d’avoir fait quelque chose. Ce reproche doit concerner un fait précis et déterminé, porter atteinte à l’honneur ou à la considération et être adressé à une personne identifiée ou identifiable. Le propos doit avoir été tenu sciemment, celui l’ayant exprimé étant de mauvaise foi », explique Christophe Charles, avocat spécialiste des marchés agricoles et agroalimentaires. « Toutefois, cette qualification ne peut pas être retenue si l’auteur parvient à démontrer l’exactitude de ses déclarations ou à prouver sa bonne foi. Ceci dit, le plaignant peut demander un droit de réponse, une alternative trop souvent oubliée. »

Une nouvelle carte pour les zones défavorisées et l’ICHN Dans le cadre de la réforme des zones défavorisées simples, Stéphane Travert a présenté une carte « retravaillée » qui, selon le ministre de l’agriculture, « améliore la situation globale, avec 14 000 communes classées contre 13 984 dans le précédent découpage et 1 349 écartées au lieu de 1 401 ». « Elle servira de base pour démarrer la négociation avec la Commission européenne », qui aboutira à une version définitive applicable au 1er janvier 2019, ajoute-t-il. Pour les agriculteurs des communes sortant du zonage, le ministère envisage des mesures d’accompagnement, jugées « insuffisantes » par les syndicats qui estiment que « trop de secteurs sont encore exclus ».

Une campagne 2017-2018 poussive pour les blés français

© Terre-net Média

Avec un euro fort face au dollar, pénalisant la compétitivité des blés français à l’export, et une concurrence accrue grapillant nos parts de marchés, la campagne de commercialisation 2017-2018 s’avère compliquée. FranceAgriMer a ainsi révisé à la baisse les objectifs d’exportation de la France vers les pays tiers, à 9 Mt c’est-à-dire 300 000 t de moins qu’un mois plus tôt. « En effet, les nombreux appels d’offres du Gasc, l’office public égyptien, ont été remportés par des blés russes ou roumains, précise l’organisme. Grâce à sa production record de 84 Mt, la Russie réussit à s’imposer largement sur ces marchés. » Autre source d’inquiétude : la montée en puissance de l’Indonésie, devenue premier importateur mondial de la céréale. Sans parler « des exportations vers nos voisins européens qui diminuent également », poursuit FranceAgriMer.

© Terre-net Média

700 jeunes agriculteurs à l’Élysée

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Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

Emmanuel Macron s’est présenté comme l’homme qui mènera la « révolution culturelle » dont a besoin, d’après lui, l’agriculture française, devant 700 jeunes agriculteurs invités fin février à l’Élysée, affirmant que « cette invitation n’avait pas été lancée pour acheter la paix au Salon de l’agriculture », alors que quelques jours auparavant, des producteurs manifestaient dans toute la France contre le projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur. Emmanuel Macron a déroulé sa vision de l’agriculture moderne : « la valeur ajoutée, l’ouverture, la planète ». Il a assuré « qu’il n’y aurait jamais de bœuf aux hormones en France », ni « aucune réduction de nos standards de qualité, sociaux, environnementaux ou sanitaires ». Il a également annoncé la création d’un dispositif de prêts garantis pour les JA, doté d’un milliard d’euros.


Points de vue

Terre-net MĂŠdia : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mars-avril 2018

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Points de vue

Terre’momètre

Étude Agrinautes 2017

Facebook largement en tête chez les agriculteurs Facebook est le premier réseau social utilisé par les paysans, que ce soit pour des sujets agricoles ou privés, selon l’enquête Agrinautes 2017(1). Twitter progresse mais reste loin derrière. Par Pierre Boiteau // pboiteau@terre-net-media.fr

Les agriculteurs et les réseaux sociaux pour leur métier

42 %

utilisent les réseaux sociaux pour des sujets pros

Google+ régresse à 6 %, en baisse de 3 points en un an. Twitter affiche une forte hausse mais n’atteint que 5,3 % des paysans (contre 2,9 % en 2016 et 1,7 % en 2015). Linkedin en touche 3,6 % mais beaucoup de membres sont très peu actifs, voire pas du tout. Snapchat connaît une progression importante mais reste sous les 3 %, passant de 0,8 % en 2016 à 2,7 % en 2017. Après une nette augmentation en 2016, symbolisée par la percée de plusieurs agriculteurs youtubeurs, Youtube revient à 12,5 % en 2017, comme en 2015, contre 17,5 % en 2016. Quelle est la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux dans le monde agricole ? Pour simplifier grossièrement, les tendances sont d’aller plusieurs fois par jour sur Twitter, quotidiennement sur Facebook, une fois par semaine sur Youtube et bien moins souvent sur Google+, Linkedin, Viadeo. Néanmoins, cette fréquence a diminué de 7 à 10 points sur tous les réseaux. Peutêtre parce que les nouveaux inscrits sont moins adeptes ? Ou qu’ils essaient d’être moins "accros" ? La mobilité, en revanche, 8

13 %

postent des messages

Quels réseaux ? Facebook

31,5 % Youtube

12,5 % Google+

Les smartphones ont la cote

87 % les consultent uniquement

6,2 %

Outils préférés pour échanger entre agriculteurs

74 % : le téléphone

Twitter

5,3 %

43 % : les e-mails

Linkedin

...

3,6 % Snapchat

2,7 %

32 % : les SMS

@

8 % : les forums 7 % : les réseaux sociaux

NB : plusieurs choix possibles

Source : étude Agrinautes 2017 réalisée par BVA pour Terre-net Média et Hyltel

s’avère bénéfique. Les smartphones ont la cote ! Les pages Facebook sont de plus en plus consultées, notamment celles des fournisseurs, des firmes et des constructeurs. 60 % des utilisateurs regardent au moins une page (contre 53 % en 2016), essentiellement pour y trouver des informations différentes. Reste à définir ce que les agrinautes entendent par là.

Ne pas surestimer l’impact des réseaux sociaux Toujours d’après l’enquête Agrinautes 2017, 13,3 % des agriculteurs publient des messages sur les réseaux sociaux (contre 12,2 % en 2016) et 86,7 % ne font que consulter ! Ces proportions sont du même

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

niveau que celles observées sur les forums professionnels agricoles. Mais attention, il faut garder les pieds sur terre et ne pas surestimer l’impact des réseaux ! Ces derniers ne sont cités que par 7 % des exploitants connectés, quand on leur demande quels sont leurs supports préférés pour échanger entre eux, en leur laissant pourtant plusieurs choix possibles. Ils privilégient encore nettement le téléphone (pour près de 75 %), devant les mails (43 %), les textos (32 %) et les forums agricoles (8 %). ● Étude Agrinautes 2017, réalisée par BVA pour Terre-net Média et Hyltel, auprès de 1 116 agriculteurs internautes interrogés par questionnaire internet Cawi (computerassisted web interviewing) entre le 9 et le 23 juin 2017. Les résultats sont redressés pour être représentatifs des fermes françaises connectées. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation professionnelle de l’exploitation.

(1)

© Nicolas Mahey

L’

utilisation des réseaux sociaux par les agriculteurs connectés continue d’augmenter fortement : 42 % les consultent dans un but professionnel selon l’étude Agrinautes 2017(1) (soit 5 points de plus qu’en 2016 et 9 comparé à 2015) et 45 % y vont pour des sujets personnels (2 points de moins qu’en 2016). Ces deux chiffres se rapprochent chaque année, démontrant qu’ils tendent à être autant utilisés pour le pro et le perso. Facebook s’impose comme le leader : 31,5 % des producteurs interrogés s’en servent pour leur métier. Soit près d’un tiers des exploitants agricoles connectés ! En 2016, ils n’étaient que 17 %.


Points de vue

Paroles de lecteurs

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Spécial agriculture de conse

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Luzerne : « L’agriculture de conservation enrichit, à défaut des traders, le sol en matières organiques et reliquat azoté et permet des économies d’intrants sur le long terme. Quand on est un bon cultivateur, il n’y a pas que l’argent qui est important, il y a aussi l’environnement ! »

PERFORMANCE

ET QUALITÉ

Agridemain : « L’objectif de ce mode de culture est de redonner de la fertilité et de la vie au sol via la matière organique. Pour remonter d’1 % le taux de MO en 10 ans, il faut 2 500 unités d’azote, soit 250 u/an. Impossible financièrement, mais avec des apports d’engrais organiques de temps en temps, des couverts d’interculture et des légumineuses, on y arrive petit à petit. »

LeNéant : « Prétendre que parce que vous êtes en AC, vous allez vendre vos productions plus cher, c’est vous mentir à vous-mêmes. Vous réduisez vos charges... formidable ! Toutefois, vous diminuez vos rendements par la même occasion. »

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CONCEPT 3 ENill1

Pipo : « Les ACistes ne parlent jamais de leurs baisses de rendement, qui en aucun cas ne sont compensées par les prix et les réductions de charges. Peu importe le système, tout passe par les prix de vente qui sont beaucoup trop bas, en conventionnel comme dans les autres types de production. »

Paysannature : « En AC depuis 20 ans, je n’en ai rien à faire des rendements. Ce qui compte pour moi, c’est la marge et elle surprend très agréablement. »

Tfépadbille : « En AC, on limite ses intrants et ses rendements mais on produit mieux. Or, les citoyens réclament de plus en plus des produits de qualité. » LeNéant : « Vous êtes sûr qu’ils savent ce qu’est l’agriculture de conservation ? La seule chose qui les intéresse : ne pas trop dépenser pour l’alimentation ! »

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Gibero : « Les ACistes voudraient imposer leurs pratiques aux autres exploitants. Mais, il s’agit d’un choix personnel, qui n’est pas celui de l’ensemble des producteurs. Tout le monde doit pouvoir cultiver comme il le souhaite. Ils feraient bien de cesser leur martelage qui fait croire aux politiques que ce sont eux les bons agriculteurs. »

Agridemain : « On ne force personne, chacun est maître chez lui. On dit seulement qu’il existe des solutions alternatives qui fonctionnent. J’en ai assez d’entendre les agris se plaindre et réclamer des prix qu’ils n’auront pas ! Il faut travailler autrement. Le monde change, en bien ou en mal je ne sais pas, mais il change et l’agriculture également. Si vous voulez rester sur vos acquis, avec des modèles vieux de 50 ans, pas de soucis. Cependant, arrêtez de penser que rien d’autre n’est possible. »

Source : commentaires de l’article "[Tribune] François Mandin, agriculteur − « L’agriculture de conservation des sols, enfin reconnue par le monde agricole »", publié sur Terre-net.

Paille courte et d

éfibrée

FINANCEMENT*

06 83 90 36 63 *Conditions de financement disponible sur www.teagle.fr 9

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Points de vue

Tri angles

Conversion biologique

Entre motivation et crainte, trois éleveurs mayennais témoignent Quelle complémentation pour les veaux ? Comment faire du maïs biologique ? Quels sont les résultats économiques ? Avant de passer au bio, Stéphane Buffet, Bertrand Guyard et Anthony Buchard se sont posé de nombreuses questions. Aujourd’hui, ils ne regrettent pas leur décision. Témoignages. Par Delphine Scohy // dscohy@terre-net-media.fr

Stéphane Buffet

« Les vaches nourrices s’occupent des veaux » Éleveur de vaches laitières normandes sur 40 ha (300 000 l de lait par an) e me suis installé en 2006 et 10 ans plus tard, mon système ne me plaisait plus. J’étais attiré par le bio, même si deux choses me rebutaient : élever les veaux et cultiver du maïs biologique. Un jour malgré tout, j’ai décidé de sauter le pas. Ainsi, mes terres sont converties depuis février 2017 et les animaux le seront courant 2018. Cette

Quant au maïs, j’ai préféré le remplacer par du méteil (blé, orge, avoine et pois), récolté en grain et mis en boudin. L’assolement est simple : 4 ha de méteil et 36 ha de pâtures. Le méteil est semé dans les prairies les plus abîmées, en changeant de

parcelle tous les ans. L’exploitation dispose de 25 ha de pâtures directement accessibles pour les vaches. J’ai créé 25 paddocks pour faire du pâturage dynamique. Pour assurer l’autonomie alimentaire, je vais devoir revoir le chargement d’1,6 UGB à la baisse. En fonction de la pousse de l’herbe (multiespèces : RGA, RGH, brome, fétuque, trèfle violet, hybride et blanc, lotier, minette), je constitue aussi des stocks d’enrubannage. Aujourd’hui, avec une production de 18 l/VL/j, je perçois 400 €/1 000 l grâce aux taux (36 de TP et 45 de TB) et aux aides de conversion (30 €/1 000 l). Mais je ne crains pas une légère baisse de revenu car j’ai réduit de nombreuses charges, aliment et fioul principalement. » ●

Bertrand Guyard

« Je ne croyais plus en la chimie » Producteur de lait (700 000 l) sur 200 ha

« I

nstallé depuis 1990, je me suis converti au bio en 2008 après diverses rencontres avec des agriculteurs bio et parce que je souhaitais diminuer les traitements chimiques. J’ai choisi une conversion simultanée, mon système étant déjà fortement axé sur le pâturage. 60 ha sont directement accessibles aux vaches laitières avec 54 ha de pâtures pour 120 vaches, soit 45 ares/animal. Je peux donc fermer le silo pendant deux mois l’été et j’ai supprimé définitivement les tourteaux en raison de leur prix exorbitant, jusqu’à 750 € pour du colza bio et

10

1 000 € pour du soja. Depuis mon passage en bio, seul l’assolement a changé. Dorénavant, il comprend 68 % de prairies, 7 % de maïs, 10 % de méteil ensilé et 15 % de mélo. Je consacre davantage de temps aux cultures, mais moins à l’élevage car les bêtes sont plus résistantes. Réussir une conversion bio, c’est faire le lien entre le sol et l’animal pour produire du lait en toute autonomie. Je croise mes Normandes avec des Jersiaises en IA sexées, afin d’obtenir des vaches plus petites avec de bons taux et moins de problèmes d’aplombs. Elles se sont adaptées au système et déclarent, par exemple, moins de mammites. Si malgré

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

tout, elles en contractent, elles sont soignées principalement avec des huiles essentielles ou de l’homéopathie. J’estime avoir réussi ma conversion puisque j’ai maintenu voire augmenté ma marge globale. Avec une production de 5 300 l/VL, et des taux de 44 et 37, je vends mon lait 530 €/1 000 l. Il faut toutefois réaliser certains investissements, notamment dans du matériel dédié à l’herbe. » ●

© Terre-net Média

© Terre-net Média

« J

conversion décalée me permet de terminer progressivement mes stocks de maïs conventionnel. Une formation sur les vaches nourrices a fini de me convaincre. J’attribue désormais trois veaux par vache et je les laisse une semaine en stabulation pour les habituer avant de les mettre au pré. Ainsi, ils pâturent dès leur plus jeune âge, sans complémentation, ce qui respecte le cahier des charges de l’agriculture biologique qui impose trois mois de pâturage avant le sevrage.


Points de vue

MISEZ SUR UN BON DÉPART

Trois avis par mois

Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.

Anthony Buchard

« Le bio est un challenge technique » Éleveur laitier (440 000 l) sur 77 ha

« A

© Terre-net Média

griculteur depuis 2000, j’étais convaincu par mon mode de production et pas du tout par le bio. Je n’imaginais pas un jour me convertir, et pourtant… Au vu de l’impact potentiel des produits phytosanitaires sur la santé et en observant les performances économiques des exploitations biologiques, j’ai changé d’avis. J’avais le sentiment d’être au bout du modèle conventionnel et j’avais besoin d’un nouveau challenge technique.

En juin 2017, j’ai débuté une conversion non simultanée. Mes objectifs étaient de réduire la charge de travail tout en gardant les mêmes résultats économiques. Cependant, la mise en place du système pâturant, l’alimentation des vaches, la conduite des génisses au fil, etc., s’avèrent chronophages. Mais, cela ne me gêne pas trop pour le moment.

SUR LE WEB

Je conseille à tous ceux qui ont envie de se lancer de veiller à bien identifier le nombre de vaches saturant et à anticiper l’alimentation des génisses. Il faut également accepter de produire moins et prévoir un bâtiment afin de stocker le matériel et tous les fourrages. Pour les années à venir, j’ai encore plein d’idées : ne plus faire que du foin (pas d’herbe fermentée), essayer la monotraite, semer des cultures de vente, embaucher… » ●

CONCENTRÉS D’ÉNERGIE

ÉNERGIE + PROTECTION

APPALOOSA.fr

Je ne produis que des fourrages. J’ai donc revu la rotation qui alterne, maintenant, des prairies temporaires pendant 8 à 10 ans, du maïs et un mélange céréalier. Les 65 vaches laitières sont désormais issues d’un croisement trois voies (Normande x Holstein x Rouge scandinave) dans le but d’obtenir des animaux rustiques, qui valorisent bien les fourrages, donnent de bons taux et n’ont pas de problèmes de pattes.

+

Trika Expert+. n° AMM : 2150964. Composition : 0,4% de lambda-cyhalothrine, 7,7% d’azote, 37,1% de phosphore, 8,4% de carbones des acides humiques, 0,9% de carbones des acides fulviques. Classement : Attention. GHS09, H410. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée.

Web -agri Lire aussi l’article "Lait bio :

viser l’autonomie fourragère" sur www.terre-net.fr/mag/73bio

PRODUIT POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITSPHYTOPHARMACEUTIQUESAVECPRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT. 11


Points de vue

Tribune

Phytos : séparer la vente et le conseil

Cataclysme ou catalyseur pour la distribution agricole ? La réforme de la distribution des produits phytosanitaires souhaitée par Emmanuel Macron, avec la séparation du conseil et de la vente, engendre « un casse-tête organisationnel pour les distributeurs », selon Jean-Nicolas Simon, consultant indépendant en accompagnement stratégique, marketing et commercial dans le secteur agricole. Mais, c’est aussi l’occasion de revenir à l’essentiel : « le besoin des agriculteurs ». Par Jean-Nicolas Simon, consultant indépendant en accompagnement stratégique, marketing et commercial dans le secteur agricole // redaction@terre-net-media.fr

Le métier va connaître de profonds changements

casse-tête organisationnel à intégrer dans la gestion quotidienne du distributeur et la relation avec l’agriculteur. Dans tous les cas, la mise en marché va radicalement changer. Le prix du produit ne sera plus un montant acceptable par le marché, sur lequel s’appliquent des remises plus ou moins variables, mais un prix de base produit fixe, auquel s’ajouteront différentes prestations de services (logistiques, financières + conseil d’utilisation, packaging).

La valorisation du conseil au champ sera exclue de cette construction, alors qu’elle permettait d’absorber le coût des forces de Le projet de loi est désormais finalisé et vente terrain et contribuait au développela mise en œuvre se fera, par ordonnance, ment d’autres activités. Les distributeurs dans un délai de six mois après validation. vont subir une perte pouvant s’élever à Le vendeur ne pourra dorénavant donner plus de 50 % des recettes inhérentes alors que des recommandations quant aux condique celles-ci reprétions d’emploi du produit, tandis que “ La différenciation tarifaire sentaient souvent la principale source de l’agriculteur devra se fera désormais financement. Pour recourir à un conseil autant, ils devront annuel stratégique de sur les services „ continuer à souscrire prescription. et à développer les Certificats d’économie Enfin, s’est rajouté, en toute discrétion, ce qui pourrait induire un véritable bouleverde produits phytosanitaires (CEPP). sement de la mise en marché : "À l’occasion de la vente de produits phytopharmaL’agriculteur ceutiques, les remises, rabais, ristournes, la sera-t-il gagnant ? remise d’unités gratuites et toutes pratiques équivalentes sont interdits". Ceci s’adresse aux fournisseurs comme aux distributeurs, La différenciation tarifaire se fera donc qui deviendront les pharmaciens du végétal ! désormais sur les services. Se pose alors la question du maintien des centrales Il reste encore quelques points structurants d’achat, pour celles qui n’agissent pas sur à clarifier, notamment la notion de lien cales flux physiques de produits. Quelle vapitalistique ainsi que les obligations et le leur restante pour un seul référencement contenu du conseil annuel stratégique (pour ou une commande centralisée si in fine la le prescripteur et l’exploitant agricole). Ces politique de services, qui devient le prinétapes seront déterminantes pour permettre cipal élément de différenciation, continue à la distribution agricole de se positionner à se négocier directement entre fourniset de mettre en place sa conduite du chanseurs et distributeurs ? Les fournisseurs vont devoir également gement. Rappelons enfin que cette scission légale ne concernera "que les produits procéder à des mutations importantes face phytosanitaires" au sein des intrants, un à la baisse de consommation de produits 12

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

© Jean-Nicolas Simon

« P

romesse de campagne, réaffirmée en octobre dernier et confirmée en janvier 2018, le président Macron a engagé la réforme de la distribution des phytos : "Les activités de commercialisation et de conseil liées à l’utilisation des produits phyto-sanitaires ne pourront être effectuées que par des sociétés sans lien capitalistique".

« L’innovation devra s’orienter vers l’efficacité économique et environnementale de la protection et le développement de solutions alternatives », estime Jean-Nicolas Simon, consultant indépendant.

phytos et à celle de leurs revenus. Avec une protection chimique de plus en plus assimilée à un "mal nécessaire" à la production, et de moins en moins au progrès scientifique, l’innovation devra s’orienter vers l’efficacité économique et environnementale de la protection et le développement de solutions alternatives. Reste à savoir si tous les acteurs souhaitent investir dans ces nouvelles pistes ou si, dans un souci d’économie, ils continueront à distribuer leurs produits selon le schéma actuel ou recourront à des plateformes de vente digitales. Les exploitants agricoles vont peut-être se réjouir de la diminution du prix unitaire des produits, atténuée cependant par l’inflation significative annoncée des redevances pollution diffuses (hypothèse d’une majoration RPD de 1 €/ha). Mais ils devront aussi accepter une facture complémentaire de conseil stratégique de 3 à 5 €/ha, qui pourrait atteindre 10 €/ha dans le cas d’un suivi parcellaire en grandes cultures. La baisse


Points de vue

des prix absorbera-t-elle ce surcoût ? Tel sera le délicat équilibre à trouver entre la maîtrise des coûts de production des agriculteurs et le devenir des distributeurs, dont la profitabilité de 2 % en moyenne est ténue. Et c’est sans compter les éventuels surcoûts associés aux changements de pratiques ou au recours aux protections alternatives plus onéreuses, qui peuvent se chiffrer en dizaines d’euros. Enfin, le développement des plateformes digitales qui, pour s’implanter, pourraient faire preuve d’agressivité, servirait ainsi d’arbitre en créant une valeur de référence officielle pour le produit sans service.

D’une approche produit à une approche client Même si les modalités de la loi peuvent encore changer, la tendance de fond est donnée et le temps n’est plus à l’incrédulité ni à l’attentisme. Avec une différenciation par le service, que chacun pourra cantonner à la protection végétale ou généraliser, les

changements s’annoncent ambitieux. Il faudra passer d’une approche produit à une approche individuelle du client, c’est-à-dire :

• d éployer l’omnicanal pour répondre aux clients de toutes les manières possibles à tout moment.

• s tructurer et capitaliser sur la connaissance "clients" pour valoriser la proximité relationnelle et construire des offres segmentées adaptées aux besoins de chaque population ; • p rofessionnaliser le conseil, quel que soit son objectif, pour pouvoir le valoriser et le rendre différenciant. Cela passera par une contractualisation et une formalisation de l’accompagnement, ainsi que par une valorisation, une facturation et une clarification des responsabilités entre l’utilisateur et le prescripteur ; • p roposer des offres répondant à des débouchés connus et maîtrisés pour assurer lisibilité et profitabilité aux producteurs qui s’engageront ; • d évelopper l’économie de la fonctionnalité, autrement dit la vente d’un usage plutôt que d’un produit, ou d’un engagement de protection, plutôt que de produit pour protéger ;

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Points de vue

Champ planet’terre

En Nouvelle-Zélande

Les vaches passent l’hiver dans les betteraves fourragères La Nouvelle-Zélande est un pays laitier propice au pâturage. Les vêlages sont groupés à la fin de l’hiver pour caler les besoins des vaches sur la croissance de l’herbe. Suite à de nombreuses études, les éleveurs mettent désormais les femelles taries dans des champs de betteraves fourragères et autres cultures. Par Delphine Scohy // dscohy@terre-net-media.fr

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© Terre-net Média

n Nouvelle-Zélande, le pays du pâturage, les éleveurs groupent généralement les vêlages à la fin de l’hiver afin de caler les besoins des vaches sur la croissance de l’herbe. Même si celle-ci pousse plutôt bien, le rendement des pâtures n’est pas assez élevé durant cette saison (surtout dans l’île du Sud où il fait plus froid) pour alimenter correctement le troupeau. Depuis plusieurs années, suite aux recherches menées par les organismes agricoles néo-zélandais, un nouveau type de pâturage est en plein essor : les vaches sont placées dans des parcelles de betteraves lors des deux mois d’hiver (juin et juillet chez nous) et sont taries à la même période afin de vêler au printemps. Cette méthode permet de satisfaire leurs besoins alimentaires autour du tarissement tout en laissant repousser l’herbe pour le printemps. Le pâturage hivernal des betteraves est en plein essor dans le pays.

Ce système a longuement été étudié sur des animaux fistulés (avec une canule au niveau de la panse pour faciliter les prélèvements ; travaux réalisés par Lincoln University et DairyNZ) pour vérifier les risques d’acidose liés à la consommation de betterave. Les résultats démontrent qu’il n’y a pas de dysfonctionnement du rumen, à condition de réaliser une transition alimentaire suffisante. Les bêtes commencent par manger 1 à 2 kg de MS de betterave et sont régulées directement dans le champ via un fil. La quantité distribuée augmente progressivement d’1 kg de MS/j/animal. Le fil est donc avancé quotidiennement pendant trois semaines, jusqu’à ce qu’elles disposent des betteraves à volonté dans la parcelle. Au moment du retour au pâturage, après deux mois d’hiver dans les champs, le rumen se réajuste de lui-même et les études ne préconisent pas de transition alimentaire particulière. La pousse 14

de l’herbe étant encore modérée à cette période, les vaches peuvent recevoir de l’ensilage d’herbe ou du foin, récolté pendant le printemps ou l’été lorsque les rendements des prairies sont supérieurs

aux besoins des animaux. En NouvelleZélande, les éleveurs font également pâturer au fil des choux fourragers, des rutabagas, du plantain, des navets, de la chicorée. Le climat néo-zélandais favorise la croissance de l’herbe, qui peut être pâturée toute l’année. Elle est le principal facteur de production laitière du pays, qui alloue d’importants budgets aux expérimentations dans ce domaine. De plus, les pâtures sont irriguées (jusqu’à 500 mm supplémentaires apportés, par exemple, dans la région de Canterbury dans l’île du Sud) et les normes concernant les engrais sont plus souples qu’en France : les producteurs sont notamment autorisés à stimuler la pousse de l’herbe avec des hormones.

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L’herbe peut être pâturée toute l’année

Grâce aux vaches fistulées, dites aussi "à hublot", les scientifiques peuvent étudier le fonctionnement du rumen, en particulier lors des transitions alimentaires.

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

60 % de lait de printemps Ils peuvent donc saisonnaliser leur production : 60 % du lait néo-zélandais est ainsi produit au printemps. En effet, les vêlages groupés leur permettent de tarir les vaches


Web -agri

D’autres articles sur l’agriculture en Nouvelle-Zélande

sur www.terre-net.fr/mag/73nouvellezelande

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SUR LE WEB

Points de vue

Durant la phase de transition alimentaire, le fil de pâturage est avancé progressivement tous les jours jusqu’à ce que les animaux aient un accès illimité à la totalité du champ.

durant l’hiver, en juin/juillet, quand la la salle de traite, et les voies d’accès sont pousse de l’herbe est la moins importante, empierrées et suffisamment grandes pour et de les faire vêler à la fin de la saison une circulation fluide. hivernale, en août, lorsque la végétation La Nouvelle-Zélande cherche à adapter reprend et devient plus riche. Grâce à ce la génétique des vaches aux systèmes système, les charges alimentaires et de herbagers et privilégie les taux de mastructure sont rétières utiles par duites : la plupart rapport à la pro“ Des charges alimentaires des fermes n’ont duction. Les bêtes pas de bâtiment, race jersiaise, et de mécanisation en baisse „ de à part la salle de holstein ou croisée traite. Les pâtures holstein/jersiaise sont systématiquement situées autour du (appelée Kiwi en Nouvelle-Zélande) sont bloc traite et sont composées majoritaireplutôt petites avec une très bonne fément de ray-grass anglais et de trèfle blanc. condité afin d’assurer les vêlages groupés. Une saisonnalité difficile à appliquer en France où la production laitière Une saisonnalité est répartie sur l’ensemble de l’année. Par contre, la simplification du logement des animaux mérite d’être étudiée. En effet, selon le type de sol, la localisation et l’accessibilité des parcelles, l’hivernage extérieur peut être envisagé avec un chargement faible et des abris à disposition. Cela limiterait les équipements et la mécanisation qui représentent l’essentiel des charges de structure. ●

Faire pâturer des betteraves permet de satisfaire les besoins alimentaires des femelles taries et de laisser repousser l’herbe pour le printemps.

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Le climat n’étant pas le même en France, ce modèle ne peut pas être totalement transposé à notre pays. Cependant, certaines idées peuvent être reprises, comme l’organisation du parcellaire avec des chemins et des clôtures de qualité. En effet, les paddocks sont disposés de façon à faciliter le passage des animaux de la parcelle vers

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peu transposable

Le reste de l’année, les pâtures sont irriguées afin d’améliorer leur rendement. Les pivots sur roues sont déplacés d’une parcelle à l’autre.

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En avant marge

Biogaz

SUR LE WEB

Stratégies

Philippe Collin, agriculteur en Haute-Marne, a créé une micro-station service de biogaz. Son témoignage sur www.terre-net.fr/mag/73biogaz

Dix agriculteurs ouvrent une station-service Depuis trois ans, dix agriculteurs de Mortagne-sur-Sèvre en Vendée injectent leur biométhane dans le réseau gaz de GRDF. Il y a quelques mois, ils se sont lancés dans une nouvelle aventure et ont créé une station-service permettant aux véhicules légers et aux poids lourds de faire le plein de BioGNV, qu’ils ont appelé Agri carbur’. Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

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Pas de particules fines « À raison aujourd’hui de 90 Nm3/h, soit 40 % de plus que ce que prévoyait l’étude Une station-service, une solution pour diversifier les revenus agricoles ? prévisionnelle. Nous avons fourni en 2016 8 gigawattheures (GWh) d’énergie verte, paiement. Le biométhane, venant de leur L’injection dans les réseaux l’équivalent des besoins énergétiques de installation via une conduite GRDF, est progresse lentement 2 100 habitants. Après trois années de fonccomprimé à 250 bars par deux comprestionnement, on peut seurs de 500 Nm3/h En 2016, sur environ 550 unités de dire que "ça gaze “ Un carburant vert moins cher de débit. Puis, il biogaz en France, 26 produisaient fort !" » Face à de est stocké dans des du biométhane destiné à être injecté que les dérivés du pétrole „ bouteilles pour un tels résultats, les dans les réseaux de gaz naturel, selon agriculteurs ont souéquivalent de dix le panorama du gaz renouvelable du haité aller plus loin. Suite à l’expérimentapleins, ce qui permet de remplir jusqu’à Syndicat des énergies renouvelables tion réussie, en mai 2015, de faire rouler un huit camions par heure. (SER) et les gestionnaires de réseaux car scolaire avec leur biogaz, ils ont voulu (GRDF, GRTgaz, TIGF). La majeure proposer ce carburant aux transporteurs, inpartie du biogaz issu de la méthanisation 0,90 € HT le kilo dustriels et collectivités, afin d’alimenter les des déchets (agricoles, ménagers, d’Agri carbur’ véhicules légers et les poids lourds. etc.) est actuellement transformée en électricité ou en chaleur. La production L’investissement est conséquent : près « Les atouts du biométhane sont nomde biométhane, autorisée depuis cinq de 950 000 €. Il a été soutenu par la rébreux : il n’émet pas de particules fines, son ans en France, a augmenté de 162 % en gion Pays de Loire (90 266 €), le Pays bilan carbone est presque nul et il diminue un an et s’élève à 215 gigawattheures du bocage à travers le programme eurode 30 % le bruit du moteur. Ce carburant (GWh), ce qui correspond à péen Leader (80 000 €) et la communauissu de la méthanisation agricole, appelé peu près à la consommation de té de communes du pays de Mortagne Agri carbur’, sera prochainement dispo18 000 logements ou 1 000 bus. Malgré (20 000 €). « À 0,90 € HT le kilo, Agri nible pour tous », poursuit Damien Roy. tout, ces résultats sont inférieurs à carbur’ est un carburant vert produit loDébut septembre 2017, les producteurs objectif gouvernemental de 8 TWh calement, moins cher que les dérivés du ont ouvert une station-service automatisée (térawattheure) de biométhane injecté pétrole. Grâce à la production d’Agrià 300 m de leurs méthaniseurs. Comporen 2023, inscrit dans la loi sur la biométhane, nous allons pouvoir approtant deux voies pour les poids lourds et transition énergétique. visionner 800 véhicules légers par an une pour les véhicules légers, elle est acSource : AFP environ ou 40 poids lourds. » ● cessible 24 h sur 24 grâce à un terminal de 16

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

© Agribiométhane Carburant

l y a trois ans, dix agriculteurs de quatre exploitations, situées entre Cholet et Mortagne-sur-Sèvre en Vendée, ont mis en place l’unité de méthanisation Agribiométhane, qui produit du biogaz à partir d’effluents d’élevage pour les deux tiers et de sous-produits agroalimentaires pour un tiers. « Ce biogaz est ensuite épuré pour obtenir un gaz riche en méthane, le biométhane. Depuis avril 2014, il est injecté dans le réseau GRDF de la ville de Mortagnesur-Sèvre », explique Damien Roy, le porte-parole des exploitants.


Stratégies

Pascal Couturier, éleveur bovin dans la Vienne, se lance dans une initiative innovante qu’il qualifie d’écologique : produire du biométhane à partir de l’herbe fauchée sur l’accotement des routes. Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

L

a ferme de Pascal Couturier, à Le Langon dans la Vienne, est située en bordure du marais Poitevin. Difficile donc d’agrandir le parcellaire ou le cheptel pour accroître le chiffre d’affaires de l’entreprise. « Les contraintes environnementales sont trop importantes. Avec mon associé, nous avons cherché des alternatives, précise-t-il. Une société voisine nous a démarchés pour récupérer le fumier de l’exploitation et le transformer en biométhane. De là, est née l’idée de récolter l’herbe fauchée sur le bord des routes plutôt que de la gaspiller, d’autant que son pouvoir méthanogène est élevé. » L’agriculteur a dû d’abord convaincre les communes, les communautés de com-

CENTRAMIX

munes ou encore le Conseil départemental. « Chaque collectivité en charge de l’entretien des bordures de voie est un client potentiel qu’il faut séduire en vue de conclure un partenariat. » L’herbe est collectée grâce à un engin spécialement conçu pour cela, puis déversée dans le digesteur pour produire du biogaz. « Je récupère le digestat et l’épands pour fertiliser les cultures. C’est un engrais naturel et gratuit », ajoute le producteur. Sans oublier que l’herbe reste actuellement sur place. Elle se décompose en azote, lessivé vers la nappe phréatique ou les cours d’eau. Résultat : davantage de nitrates et, par conséquent, de pollution de l’eau. « En limitant ce phénomène, notre

projet a des vertus écologiques », souligne Pascal Couturier. Un obstacle cependant, non négligeable : les détritus jetés sur les routes (papiers, canettes en aluminium, etc.), non biodégradables, ne peuvent pas entrer dans un digesteur. « Il faudrait que les gens fassent preuve de plus de civisme ou que les employés de la voirie ramassent tout avant le passage de la machine. » Quant aux élus, ils pensent d’abord à l’aspect financier plutôt qu’aux bienfaits pour l’environnement. « Ils demandent aussitôt combien ça va coûter. Il faut donc faire preuve de pédagogie et leur exposer tous les points clés pour qu’ils mesurent l’intérêt écologique de la démarche. » ●

Mélangeuses stationnaires L’expérience d’un leader du mélange La gamme de mélangeuses KUHN CENTRAMIX et sa multitude de configurations permettent de répondre à toutes les situations de mélange à poste fixe : installation en méthanisation ou en alimentation. • VOLUMES AU CHOIX : De 4 à 30 m3, vous trouverez le modèle adapté aux produits à mélanger et à la place disponible dans votre installation. • SOLUTION COMPLÈTE : En complément de la cuve de mélange, le large choix des périphériques CENTRAMIX facilite l’adaptation à l’environnement : moteur d’entraînement, armoire électrique, tapis de déchargement, etc… KUHN, une solution complète à intégrer. • PLUG & PLAY : La multitude de solutions de distribution proposées (position des trappes de déchargement et longueur de convoyeurs) garantit une installation rapide et performante. • 100% ÉLECTRIQUE : Les armoires électriques de la gamme CENTRAMIX permettent un pilotage des composants de la machine en mode « manuel » ou en « tout automatique ». 100% électrique : le coût d’utilisation des installations CENTRAMIX reste des plus faibles.

www.kuhn.fr

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AD’VERT Conseil - AP-CENTRAMIX-2018 - *soyez fort, soyez KUHN

© Terre-net Média

Pascal Couturier : « Je produis du biogaz avec l’herbe du bord des routes »


Stratégies

Incontournables

L’agriculture 4.0 au Sia

élevage d’insectes, prêts participatifs, achats de tourteaux en ligne, météo… La tendance se confirme et les innovations continuent de fleurir en agriculture, boostées notamment par la standardisation et la démocratisation des équipements numériques. Voici une sélection, non exhaustive, des dernières trouvailles du secteur présentées il y a quelques semaines au Salon de l’agriculture.

© Entomo Farm

Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr

Le ténébrion déshydraté, exemple d’une voie d’avenir pour l’élevage français ?

AgriLend propose d’emprunter auprès de particuliers

Fondée il y a moins d’un an, AgriLend est une plateforme de prêt participatif, réservée au secteur agricole. Les sommes empruntées peuvent aller de 20 000 à 1 million d’euros (limite réglementaire), sans caution ni garantie exigée. « L’agriculteur, en quête d’un complément de financement ou d’un apport de trésorerie par exemple, dépose une demande en ligne et nous lui garantissons une réponse sous trois jours après analyse de sa situation et estimation du niveau de risque par nos experts », explique François Fromaget, l’un des trois associés fondateurs. Les entreprises sélectionnées empruntent ainsi de l’argent auprès de particuliers pour financer leur projet : 50 à 2 000 € sans frais par prêteur à 3 à 8 % d’intérêts annuels sur une période de 1 à 7 ans. « Une assurance par Groupama Gan, un plan de continuité d’activité avec la BPCE et un partenariat avec Recogest contre la fraude ou le défaut de paiement protègent les différentes parties prenantes. »

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Saipol vend ses tourteaux en ligne

Pour répondre à la demande croissante des éleveurs "Fafeurs" (fabricants d’aliments à la ferme), Saipol, filiale du groupe Avril, a ouvert, en janvier 2018, une plateforme d’achat en ligne de tourteaux et huiles végétales brutes de colza et tournesol, et de tourteaux de soja d’origine française (non OGM) ou non (OGM). « Près de 7 000 t de tourteaux ont été vendus sur le premier mois d’activité, se félicite Fabien Kay, responsable communication. Nous


Stratégies

compléterons l’offre prochainement avec des mélanges simples de protéines et minéraux en formulations prêtes à l’emploi, mais sans aller jusqu’à concurrencer les industries de l’alimentation du bétail, également clients et futurs partenaires éventuels de la place de marché. » Ce service, appelé FeedMarket, est accessible à tous gratuitement sur simple inscription. Chacun peut consulter les cotations des différents aliments, se créer des alertes prix, acheter (du lundi 8 h au vendredi 20 h non-stop) et « se positionner jusqu’à 15 mois pour planifier les livraisons sur plusieurs mois en profitant des meilleurs prix ». La commande minimum s’établit à un camion, départ usine ou livrée.

Miimosa se lance dans le prêt rémunéré

Miimosa, la bien connue plateforme de financement participatif dédiée à l’agriculture, jusqu’à présent centrée sur le don avec contrepartie, élargit son champ d’action aux prêts rémunérés. « L’exploitant agricole, détaille Sophie Cucheval, directrice des opérations, peut emprunter rapidement et simplement entre 15 000 et 200 000 € auprès de citoyens qu’il s’engage à rembourser sur 3 à 84 mois (7 ans) à un taux d’intérêt de 2 à 5 %. En face, un particulier accède à un nouveau dispositif d’épargne en prêtant entre 50 et 2 000 € par projet, sur lesquels il perçoit des intérêts. Pour des montants importants, le prêt est plus intéressant. Le porteur de projet bénéficie, en plus, d’outils de communication, de la notoriété du site et fidélise une clientèle. » Les entreprises sont aussi mises à contribution à travers une nouvelle plateforme qui doit voir le jour au printemps, Miimosa Transition, pour accompagner la transition agro-écologique des exploitations agricoles. Le dispositif repose également sur le prêt participatif auprès des citoyens mais les structures de l’aval de la filière, comme Danone, d’Aucy et Rougeline, s’engagent à accompagner leurs adhérents dans la démarche.

SAP rend la donnée intelligente

ou prévisions, nous fournissons l’ETP, le rayonnement, la température, la vitesse du vent, l’humidité et les précipitations avec une précision au km² et jusqu’à 4 ha de surface selon les zones. »

Entomo Farm vous transforme en éleveurs d’insectes Pour sa première participation au Salon de l’agriculture, SAP a présenté la plateforme cloud SAP Connected Agriculture, qui traite les données capturées par les drones, les capteurs au sol et autres technologies IoT (Internet des Objets), en temps réel, afin que celles-ci puissent déclencher un processus en réponse. En amont, la donnée ainsi obtenue permet, en particulier, d’optimiser les récoltes à partir d’un diagnostic au champ et de l’analyse prédictive des périodes idéales de chantier. Des objets connectés (capteurs de plein champ, drones ou distributeurs embarqués) remontent les informations nécessaires pour rationaliser l’usage des produits phytosanitaires. En aval, SAP Connected Agriculture facilite la logistique (gestion des stocks et des livraisons, optimisation du temps d’attente aux silos) et la traçabilité. L’analyse prédictive scrute, en temps réel, les installations industrielles ou le parc de matériels roulants et les maintient à l’état opérationnel.

Weather Measures améliore la fiabilité des prévisions météo

Weather measures s’adresse aux fournisseurs et utilisateurs de données météo. « Notre objectif, explique son président Emmanuel Buisson, est de compléter les informations fournies par les stations existantes avec celles issues de mesures radar ou satellites, de Météo France ou de modèles internationaux, retravaillées à l’aide d’algorithmes. » Ce service, baptisé Concentré Météo, doit augmenter la fiabilité des prévisions, améliorer le conseil agronomique et accroître la précision des modèles et OAD basés sur les données climatiques. « En historique, temps réel

Entomo Farm est une société spécialisée dans l’élevage d’insectes, de ténébrions en l’occurrence. Les débouchés s’ouvrent peu à peu pour les produits issus de la transformation des larves. C’est le cas de l’aquaculture et du secteur des animaux de compagnie pour lesquels la législation s’est assouplie en juillet 2017. « Concrètement, cela représente un marché d’un million de tonnes, explique Grégory Louis, fondateur d’Entomo Farm. Et bientôt, nos produits pourront être utilisés en alimentation porcine, avicole et humaine. » « Nous cherchons donc à étendre notre réseau d’Entomo farmers, c’est-à-dire d’agriculteurs partenaires auxquels nous confions la phase de croissance des insectes, dans une relation gagnant-gagnant. Les prix de rachat sont constants et définis pour 5 à 7 ans. Le but est de garantir un bon retour sur investissement. » Après 60 jours, Entomo Farm récupère les larves, qui seront déshydratées et vendues en l’état, ou pressées et séparées en farine et huile. Entomo Farm noue, entre autres, des partenariats avec l’agroalimentaire pour les farines hyper protéinées, l’industrie cosmétique pour l’huile, riche en acides gras insaturés, et les fabricants d’engrais pour la matière organique. « En 2019, la production représentera plus de 1 000 t de ténébrions frais par an, soit 250 t de farine, 90 000 l d’huile et 2 250 t de matières organiques. » D’ici 5 ans, Grégory Louis annonce « 5 sites de production en France, qui compteront chacun 100 producteurs partenaires et 80 employés pour une capacité de 25 000 t de produits commercialisables ».

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Stratégies

Performance productions animales

Alimentation des veaux laitiers

Le kéfir, un lait fermenté plus digestible pour des animaux en bonne santé Le lait fermenté au kéfir favorise l’ensemencement de la flore intestinale des veaux. Peu coûteux, il permet d’utiliser le lait des vaches à cellules ou des fraîches vêlées. Sa préparation exige cependant une certaine organisation. Par Delphine Scohy // dscohy@terre-net-media.fr

L

e kéfir, quésako ? Ce n’est pas du yaourt mais du lait fermenté. À titre de comparaison, le lait "yaourté" permet d’ensemencer la flore intestinale des veaux avec deux germes lactiques (lactobacillus bulgarius et streptococcus thermophillus) tandis que le kéfir en apporte 20 à 30 différents (lactobacilles, streptocoques lactiques et levures).

Plus économique que la poudre de lait

© Comptoir des plantes

Le kéfir se présente sous la forme de grains transparents, qui sont en fait des cultures de levures et bactéries lactiques. En les mélangeant au lait, elles se multiplient et font fermenter le sucre. Il suffit de n’acheter qu’une seule fois ces grains, d’ensemencer le lait et de garder chaque jour une partie du kéfir produit pour effectuer une nouvelle fermentation le lendemain (exactement comme pour les yaourts). Une pratique moins coûteuse que le recours à la poudre de lait (une vingtaine d’euros seulement pour l’achat des microorganismes).

On n’achète les germes qu’une seule fois. Il suffit ensuite de garder un fond de cuve.

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Pour préparer ce lait fermenté, Comptoir des plantes (site de vente en ligne de produits naturels et biologiques pour l’élevage) préconise de mélanger 5 g de germes dans 1 l

© Watier-Visuel

D’après la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, « ce dernier est utilisé pour booster les jeunes veaux, car il assure un ensemencement précoce des microorganismes à effet positif sur la barrière intestinale. Il peut être donné dès la naissance, avant le colostrum, ou quotidiennement lors de la buvée qu’il peut même remplacer, comme le lait yaourt ». Le kéfir ensemence la flore intestinale du veau avec près de 30 germes, de quoi booster son immunité.

des femelles fraîchement vêlées, dès le de lait et de maintenir le tout à 20°C pendeuxième jour après le vêlage, ou encore dant deux jours pour que la fermentation le lait à cellules. s’opère. Le ferLe kéfir peut être ment obtenu est “ Une barrière efficace bu à température ajouté, dans une cuve, à la quantité contre les germes pathogènes „ ambiante puisque les bactéries favode lait destinée aux risent sa digestion. L’éleveur peut aussi apveaux. Le mélange doit ensuite reposer 24 h porter la quantité journalière en une seule environ à température constante (entre 15 et fois (dans ce cas, mieux vaut prévoir des 20°C). Plutôt facile à réaliser, non ? bacs à tétines pour ralentir la buvée). Il existe cependant quelques contraintes. Il faut fabriquer la préparation à l’avance Moins de diarrhées et surtout conserver la cuve à température ambiante, ce qui nécessite d’isoler la Depuis que Marc Dugay élève ses veaux laiterie (ou la pièce de stockage). Parfois, jersiais avec ce lait fermenté, leur vitalité l’organisation du travail doit être modiest bien meilleure. « Le kéfir permet d’enfiée pour alimenter les veaux avant de semencer très tôt la flore intestinale et de traire les vaches : le lait issu de la traite former une véritable barrière contre les du soir ne sera distribué que le lendemain germes pathogènes », confie-t-il. puisqu’il fermente en 24 h. Attention également, il faut éviter abso« On peut passer le lait à cellules, ce lument le lait à antibiotiques car les moqui le rend plus homogène, poursuit le lécules chimiques peuvent tuer les microproducteur, installé dans la Manche. De organismes nécessaires à la fermentaplus, je ne me préoccupe plus du TB qui tion. Par contre, on peut utiliser celui peut grimper jusqu’à 58 g/l ! Je distribue

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Stratégies

le lait après la traite le matin et avant le soir, à raison de 2 l par buvée. Les veaux sont au kéfir dès leur premier jour de vie (après le colostrum) jusqu’au sevrage à sept mois. Et cela fonctionne puisqu’ils n’ont plus de diarrhées. »

© Terre-net Média

Le kéfir semble donc intéressant pour l’alimentation des veaux laitiers, mais pas seulement. Le CGA de Lorraine (Centre de groupement des agrobiologistes) explique, dans sa lettre mensuelle, qu’il peut être épandu sur la litière afin de faire évoluer la flore présente et d’assainir le bâtiment. Il pourrait également améliorer la conservation des ensilages ou enrubannages d’herbe, ou encore favoriser la guérison des dermatites s’il est appliqué sur les pattes des animaux atteints. ●

SUR LE WEB

Après fermentation, le lait devient plus épais et doit être distribué dans des bacs à tétines pour ralentir la buvée.

Découvrez l’élevage

Web -agri de Jersiaises de

Marc Dugay, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/73jersiaise

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Performance productions végétales

SUR LE WEB

Stratégies

Semis de betteraves

Des infos supplémentaires sur le semis de précision en betteraves sur www.terre-net.fr/mag/73betteraves

De 30 à 60 cm, le grand écart vaut-il la peine ? Améliorer la productivité en modifiant l’écartement entre les rangs : cet objectif a poussé l’Institut technique de la betterave à tester, au semis, des inter-rangs de 30 et 60 cm en prenant comme témoin un écartement conventionnel de 45 cm. Les bilans de campagne ont été l’occasion de partager ces résultats. Par Nicolas Cavenne et Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr

Moins d’adventices à 30 cm… Dès la levée, la couverture du sol est rapide pour les semis à 30 cm. La betterave prend l’avantage dans la compétition avec les adventices et les parcelles se salissent moins, surtout par rapport au plus grand écartement testé. De même, la productivité s’améliore de 2-3 % en moyenne selon les régions comparé à un inter-rang de 45 cm, avec une forte variabilité toutefois. Les équipes de l’ITB ont également essayé d’accroître le nombre de pieds par

© Hugo Crécy, ITB

Q

uelle que soit la culture, une question est récurrente : la largeur de l’inter-rang. Cherchant le meilleur compromis entre optimum agronomique et mécanisation, l’Institut technique de la betterave (ITB) a mené des expérimentations visant à comparer le comportement à la levée et la productivité de plusieurs inter-rangs (30, 45, 50 et 60 cm) en sols de limons, craie et sable(1). Globalement, « en raison d’un espacement idéal entre les plantes, un écartement de 30 cm assure une meilleure répartition au sol des betteraves et favorise leur croissance grâce à un accès plus facile à l’eau et aux éléments minéraux. Quant aux interrangs de 60 cm, fréquents aux États-Unis, ils limitent les coûts de production en réduisant le nombre de passages ».

Comparaison de salissement par les adventices, à l’intérieur d’une parcelle, entre un inter-rang de 30 cm au premier plan et un écartement de 60 cm en arrière-plan.

hectare de 100 000 à 130 000, sans grand résultat. « Dans tous les essais, un peuplement de 100 000 pieds/ha permet d’obtenir un rendement optimal pour n’importe quel type de sol. La surpopulation au semis n’apporte rien », confirme Hugo Crécy, responsable agroéquipements à l’institut. Les travaux, réalisés depuis deux ans par l’Institut allemand de la betterave (IFZ pour Institut für Zuckerrübenforschung), sur les écartements de 30 cm, sont également encourageants : les rendements ont progressé de 8 %, une hausse « à prendre avec précaution » néanmoins (cf. encadré) et qui demande à être confirmée par Écartement 45 cm.

… mais plus de passages Malgré ses nombreux atouts, le semis à 30 cm présente quelques inconvénients. Tout d’abord, il augmente le nombre de passages quel que soit le chantier, d’où des frais supplémentaires et un temps de travail plus important. De plus, il complique le recours au binage. « Les roues ont plus de mal à passer entre les rangs Écartement 60 cm.

© Hugo Crécy, ITB

Écartement 30 cm.

d’autres tests en France. Notons, à l’inverse, qu’un écartement de 60 cm affiche un rendement inférieur de 3,5 à 5 % par rapport à la modalité 45 cm.

Les trois écartements testés par l’ITB (photos prises le 5 juin 2017).

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RETROUVEZ-NOUS SUR

Stratégies www.amazone.fr de betteraves, mais des pneus plus étroits limitent la taille du matériel, donc le débit de chantier. D’autant que la rapidité de recouvrement des rangs réduit le nombre de jours disponibles pour cette intervention. »

“ Rendements en hausse de 8 % selon des travaux allemands „ Par ailleurs, « aucun engin de récolte ne travaille à cet écartement », renchérit Sébastien Dillies, chargé de communication chez Ropa. La marque d’arracheuses à betteraves « s’intéresse bien sûr à cette technique et aux études la concernant afin de concevoir, si nécessaire, des modèles adaptés au semis à 30 cm ». Enfin, rapprocher les rangs de betteraves a des conséquences négatives sur la tare terre. En attendant d’autres essais, le semis conventionnel, à 45 ou 50 cm, reste donc le meilleur compromis (débit de chantier, voie des machines utilisées, tare terre). Entre les deux, « un inter-rang supérieur de 5 cm entraîne une légère baisse de rendement (< 1 %), largement compensée par la diminution de la tare terre et l’arrachage facilité. En plus, les passages de roues sont simplifiés, d’où un gain de temps de 10 % ». Par ailleurs, les feuilles couvrent le sol assez rapidement à la levée, ce qui freine le développement des mauvaises herbes. ● (1) Il s’agit, en fait, de quatre essais récoltés mécaniquement en 2017, hors passages de roues du tracteur semeur et population similaire.

Démariage et compensation des rangs

CENIUS & CENIUS TX

INTENSÉMENT POLYVALENTS CHOIX UNIQUE DE MODÈLES PORTÉS ET TRAÎNÉS DE 3 À 7 M DE 3 À 4 RANGÉES DE DENTS + Angle d’attaque idéal pour une bonne pénétration avec une tenue régulière même à faible profondeur + Forme cylindrique de la dent pour un enroulement optimal terre/ paille et un mélange homogène

Le protocole d’essai de l’institut allemand de la betterave (IFZ pour Institut für Zuckerrübenforschung), « met en œuvre un semis dense (pas de matériel pour un si faible écartement) suivi d’un démariage, explique Hugo Crécy, responsable agroéquipements à l’ITB (Institut technique de la betterave). On garde une betterave tous les 30 cm, ce qui équivaut à un taux de levée de 100 %. Par ailleurs, les tests sont réalisés avec un semoir 4 rangs. L’espacement de 45 cm permet à la betterave, qui dispose d’un fort pouvoir de compensation, de mieux puiser l’eau et les éléments minéraux. Ainsi, les plantes situées sur le 4e rang vont profiter d’un écartement plus important vers la droite et celles du 3e rang aussi, par répercussion. »

Roues étroites ou larges pour les passages de pulvérisateur ? Les engins aux roues larges impliquent de supprimer un certain nombre de rangs de betteraves. Sachant que ceux en bordure ont un fort pouvoir de compensation. « Leur potentiel peut atteindre 122 % de celui de la parcelle. Nous estimons à 1 % seulement l’écart de rendement entre un champ sans et avec passages de roues de pulvérisateur, de 28 m de diamètre, en tenant compte de l’économie de semences induite par la coupure de rangs. » Sachant que les roues étroites sont sources de pertes et d’inconvénients non chiffrables : elles peuvent endommager les racines et entraîner des blessures, à la récolte, par les organes d’arrachage. Les betteraves peuvent être déchaussées ou se retrouver dans le creux des passages non récoltés. En outre, les roues étroites sont moins confortables pour l’agriculteur.

Grâce à leurs nombreux équipements, les gammes Cenius et Cenius TX s’adaptent parfaitement à toutes les conditions de terrain. Que ce soit pour des préparations superficielles du sol ou un travail en profondeur, vous disposez d’une productivité sans faille avec un résultat toujours impeccable.

LA CULTURE DE L’INNOVATION

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Incontournables

Les coproduits, un atout alimentaire mais également financier

En février dernier, au Royaume-Uni, des éleveurs ont publié des photos et des vidéos sur Twitter, sous le hashtag Februdairy, pour promouvoir la production laitière. Ils prennent ainsi leur revanche sur les campagnes véganes et anti-élevage. Cette action a vite pris de l’ampleur, se transformant en véritable défi viral avec le #MilkPintChallenge, qui consiste à se filmer en train de boire une pinte de lait, à diffuser la vidéo sur Twitter et à nominer d’autres personnes pour qu’elles relèvent le challenge. Grâce à une agricultrice bretonne, ce phénomène a traversé la Manche et s’est rapidement propagé sur les réseaux sociaux français, où il a été décliné à la viande avec le Web -agri Web-agri a relevé le défi ! #PeaceofMeatChallenge À voir sur www.terre-net.fr/mag/73lait ainsi qu'au malt avec le #BeerMaltChallenge.

Pulpes, tourteaux, drêches, mélasse… les coproduits ont la cote en nutrition animale, qui consomme 60 % des volumes selon une enquête du réseau pour la sécurité et la qualité des denrées alimentaires (Réséda). En 10 ans, leur production a augmenté de 2 Mt de MS. Les exploitants peuvent valoriser directement ces coproduits, aux prix généralement compétitifs, en les rachetant aux entreprises productrices ou par l’intermédiaire d’industries qui les intègrent dans la fabrication de leurs aliments. Cette valorisation s’avère cependant plus ou moins rentable et dépend de la distance entre l’exploitation et le site de production, de la région et de son tissu agroalimentaire.

SUR LE WEB

#MilkPintChallenge : une pinte de lait cul sec pour soutenir l’élevage laitier

SESVanderHave sélectionne les betteraves sur leur tolérance à la conservation

Le marché des adjuvants a progressé de 3 % en 2017, malgré un moindre recours aux spécialités phytosanitaires. 88 % des usages concernent les grandes cultures, soit une hausse de 12 % en un an. L’année dernière, 61 % des adjuvants ont été mélangés à des herbicides, 21 % à des fongicides, 14 % à des insecticides et 4 % à des régulateurs de croissance. Les mouillants et les sulfates représentent 70 % des ventes en France et les huiles 30 %. L’Association française pour les adjuvants (Afa) estime, en outre, que ces produits pourraient favoriser le développement de stratégies plus économes en phytos.

+ 5 à 8 % de rendement en blé grâce aux couverts de légumineuses

Le ministère de l’agriculture néerlandais soupçonne de nombreux producteurs laitiers d’avoir réalisé de fausses déclarations de naissance : ils auraient attribué deux veaux de mères différentes à une seule et même vache pour les déclarer en tant que jumeaux. Résultat : les génisses gardaient leur statut un peu plus longtemps, sachant que la réglementation sur les rejets de phosphate impose un quota maximum de vaches par exploitation et qu’une génisse ne compte que pour moitié. 2 100 élevages sur les 7 700 suspectés ont été jugés coupables et condamnés au blocage : jusqu’à nouvel ordre, plus aucun animal ne peut y entrer ou en sortir. D’autres sanctions pourraient suivre comme de nouvelles taxes, la diminution des subventions européennes, voire des poursuites judiciaires. © Terre-net Média

Progression de l’utilisation des adjuvants en 2017

Déclarations de naissance falsifiées aux Pays-Bas : des milliers d’élevages bloqués © SESVanderHave

SESVanderHave a breveté une méthode pour que les betteraves sucrières se conservent mieux en silo. Celle-ci détermine la tolérance d’une variété aux chocs à la récolte et à la perte de sucre pendant le stockage. Elle s’appuie sur la mesure, à l’aide d’un pénétromètre, de la résistance mécanique des racines. Le brevet couvre la technique pour optimiser la conservation, ainsi que celle pour sélectionner les variétés sur ce critère.

© Terre-net Média

STRATÉGIES

© Watier-Visuel

D’après une expérimentation menée par Arvalis-Institut du végétal entre 2009 et 2017, les couverts de légumineuses sont bénéfiques au rendement du blé (gain moyen de 5 %), à condition qu’ils soient bien développés lors du semis de la céréale. Ensuite, leur régulation est primordiale, dès la sortie d’hiver et au printemps, afin de maintenir la biomasse à un niveau modéré (moins de 1 tMS/ha à la floraison) et d’éviter les compétitions pour les besoins en eau, azote et lumière. Par ailleurs, mieux vaut ne pas modifier la stratégie de fertilisation azotée, tant les interactions entre le couvert et la culture peuvent être variables. Effectuer un diagnostic de l’état de nutrition azotée pendant la montaison est la seule façon de moduler actuellement les apports.

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Machinisme

Väderstad change de Tempo pour semer plusieurs cultures avec la même machine

Un épandeur à l’avant du tracteur, en plus de celui attelé derrière, surprenant mais désormais possible chez Amazone. Ainsi, deux produits peuvent être appliqués avec précision en un passage. Contrairement à l’épandage d’engrais mixtes avec une seule machine, chaque épandeur est réglé de manière optimale. « Avec un modèle porté devant, l’organe d’épandage est orienté vers l’avant, plus vers l’arrière. Pour piloter l’outil, il faut donc penser de façon inversée. Afin d’épargner cette gymnastique à l’utilisateur, nous avons développé un logiciel spécifique, où les fonctions d’épandage sont représentées en symétrie inverse. »

Après les L 12 et L 16, le semoir pneumatique L 18 est le nouveau Tempo de la gamme Väderstad. Avec 18 rangs et un inter-rang de 500 ou 508 mm, il convient parfaitement au colza et aux betteraves sucrières. Toutefois, il peut passer à 12 rangs avec un écartement compris entre 700 et 800 mm pour semer du maïs et du tournesol. D’où une polyvalence accrue et une réduction du coût d’utilisation à l’hectare.

© Amazone

© Väderstad

Un épandeur Amazone à l’avant et un autre à l’arrière

Semoir pneumatique : Alpego passe au Jet-M pour la polyculture

© JCB

4,1 t de capacité de levage à 5,4 m de haut : le TM420 est le nouveau colosse de JCB. Contrôles quotidiens au démarrage sur l’écran de bord, options d’éclairage à Led, bagues ultra résistantes en bronze graphité… il intègre, en outre, toutes les améliorations techniques des TM320 et TM320S T4F. Il est aussi équipé du moteur JCB Ecomax, de 145 ch, respectant la norme Stage IV/Tier 4 final grâce à la réduction catalytique sélective SCR, mais sans filtre à particules.

© Alpego

Alpego n’en est plus à son premier Jet ! Après le Jet-X au Sima 2017, la marque a lancé le Jet-M à l’Agritechnica. Destiné aux polyculteurséleveurs, il est doté d’une trémie de 1 000 l à large ouverture, très avancée sur l’outil animé pour limiter au maximum le porte-à-faux. Le nouveau doseur Airon à bobines doseuses, interchangeables selon le type de semence, est entraîné électriquement et bénéficie du démarrage anticipé et de la modulation de dose. Les deux têtes de répartition sont disposées au-dessus des barres de semis afin de raccourcir les tuyaux de descente, donc d’améliorer la régularité du travail et de faciliter l’entretien. Ce modèle, de 3 ou 3,50 m de large, est commercialisé depuis début 2018, mais il faudra attendre fin juin pour les premières livraisons.

Télescopique articulé TM420, le dernier géant de JCB

© Lindner

Le Lindner Lintrac 110, premier tracteur autonome pour l’élevage Le Lintrac 110 de Lindner, grand frère du Lintrac 90, dispose de 113 ch et d’une transmission TMT11 permettant un PTAC de 8 t. C’est également le premier véhicule compatible avec le système de conduite TracLink Pilot, développé en collaboration avec ZF pour rendre le tracteur autonome. Couplé à l’autoguidage GPS, ce dispositif gère la direction, l’avancement et les fonctions hydrauliques. La prise en main, le paramétrage et le contrôle de la conduite autonome se font via une tablette et une application spécialement conçue pour cela. « Il s’agit du premier tracteur autonome adapté à l’élevage et aux zones herbagères », déclare Hermann Lindner, PDG de l’entreprise familiale.

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Machinisme

Essai

Télescopique Manitou MLT 737-130 PS+

« Visibilité, confort et productivité... ça colle plutôt bien ! » Vincent Bannier, éleveur à Baugé-en-Anjou dans le Maine-et-Loire, a testé le nouveau chargeur télescopique Manitou MLT 737-130 PS+ de la gamme NewAg, lancée en novembre 2016. Aux commandes pour quelques jours, il en a profité pour examiner l’engin sous toutes les coutures. Prise en main rapide, bonne adhérence, toit panoramique innovant, débit hydraulique élevé... cette machine semble à la fois productive et confortable. Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

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incent Bannier, éleveur à Baugéen-Anjou dans le Maine-et-Loire, a eu le privilège de tester le dernier-né de chez Manitou, le MLT 737-130 PS+ en version NewAg, lancé début novembre 2016. Les premiers exemplaires sont donc tout juste disponibles à l’essai. Avec cette gamme, la marque propulse le télescopique dans l’ère numérique.

L’agriculteur avait prévu une semaine de mise à l’épreuve intense : le Manitou a dû réaliser tous les travaux de manutention de l’exploitation. Propriétaire d’un modèle concurrent, il a ausculté l’engin sous toutes les coutures. « Cabine, confort, performances, sécurité… de nombreux aspects ont été améliorés grâce à plus de trois ans de recherche, mais le prix n’a pas bougé », indique le constructeur, qui assure même que « le MLT 7378-130 PS+ dispose de l’un des plus faibles coûts de possession du marché ». L’objectif de l’agriessayeur est clair : vérifier si ces points forts sont bien réels et déceler les améliorations encore possibles. La manutention est-elle vraiment entrée dans une nouvelle ère ?

Débit hydraulique : 170 l/min Alors que les agriculteurs exigent de plus en plus de confort, performance et productivité, les ingénieurs Manitou ont planché pour adapter les machines tout en restant en phase avec les normes d’émission Stage IV. Par exemple, la gamme MLT s’inscrit dans le programme Reduce TCO (total cost of ownership) et offre de nombreux services pour réduire le coût de 26

© Terre-net Média

Confort et performances ont été améliorés

La gamme New Ag de Manitou, au look plus moderne, bénéficie d’une visibilité accrue vers la droite.

possession des engins. Elle se compose de à l’œil, quelle que soit la hauteur du mât, neuf modèles et propose quatre types de note le producteur. Le toit panoramique transmission. Quesest innovant : on se tion motorisation, il sent en sécurité sans “ Peu importe s’agit d’un bloc quatre jamais perdre de vue cylindres Deutz TCD la hauteur du mât, le bout du mât du de 3,6 l de cylindrée et télescopique. » En 101 à 136 ch de puis- le chauffeur a l’accessoire outre, le constructeur sance. Par rapport à à l’œil en permanence „ a développé un disl’ancienne génération, positif de protection la marque annonce une diminution de la homologué Fops, avec des lames d’acier consommation de 5 %. dont l’angle d’inclinaison suit celui du regard du chauffeur. Ainsi, elles n’altèrent jamais la visibilité. Côté hydraulique, la pompe fournit 170 l/min, un débit suffisant pour assurer De plus, il est facile de monter et de desla fluidité des mouvements. Le chargeur cendre du télescopique. La découpe dans est plus productif, en particulier grâce le plancher permet de voir parfaitement aux fonctions électroniques. Pour plus de la marche alors que sur les anciennes verconfort et de sécurité, la suspension hysions, elle était parfois masquée par le seuil draulique de flèche (Active CRC) s’active de la cabine. « Il fallait être vigilant, surtout automatiquement au-delà de la valeur dépour la descente ! », insiste Vincent. Définie par le conducteur. sormais, inutile de sauter pour gagner du « En cabine, la visibilité est bonne. L’utitemps en risquant, au passage, de se foulisateur garde en permanence l’accessoire

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Machinisme

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Machinisme

Essai

“ Grâce au nouveau joystick, toutes les fonctions sont à portée de doigts „

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• Return to load, qui mémorise l’angle de la position du godet et sa hauteur. Ces deux paramètres reprennent leur valeur initiale en actionnant un bouton, sans aucun ajustement de la part du conducteur.

Vincent Bannier a passé une semaine avec le MLT 737-130 PS+ pour déceler ses forces et ses faiblesses.

Autre point fort : l’adhérence Sur la droite, la forme du capot moteur a été retravaillée en vue d’améliorer la visibilité. « C’est mieux, mais comparé à mon télescopique, la visibilité pourrait encore être optimisée. » Pour répondre aux normes d’émission des moteurs, les ingénieurs doivent intégrer toujours plus de composants sous le capot. Sur ce modèle, la puissance du moteur atteint 130 ch. « Je les ai tout de suite sentis en curant les étables. Piloter une machine, qui en a sous le pied, est plutôt agréable ! », s’exclame l’éleveur. En termes d’adhérence, le comportement du télescopique est plutôt bon. « Lorsqu’on remplit la benne multifonction dans le fumier compact, les roues accrochent. Ça pousse fort ! Surtout avec cette puissance moteur », souligne-t-il. Sans oublier le débit hydraulique de 150 l/min. Il garantit la fluidité des mouvements et permet d’activer plusieurs fonctions simultanément, sans pénaliser l’une ou l’autre. Toutes sont à portée de doigts via le nouveau joystick : cavage, montée, descente, télescopage et même inversion 28

du sens de marche. « La prise en main est rapide et tout ce dont j’ai besoin est facilement accessible. Et je peux régler la réactivité depuis l’écran du terminal en cabine. Pratique pour adapter le comportement de la machine au travail effectué », explique le producteur. Pour accélérer la vitesse de descente du mât, Manitou utilise la gravité. L’opérateur contrôle le mouvement et le système économise de l’énergie, disponible ensuite pour réaliser d’autres opérations. La série NewAg intègre trois fonctionnalités : • Quicklift, qui lève la flèche et télescope le mât simultanément ; • Bucket shake, qui secoue le godet automatiquement (très utile pour charger des matières collantes, comme le fumier par exemple) ;

Un look moderne Autre fonction intéressante pour réguler la température du moteur et limiter la consommation de carburant : l’inversion du sens de rotation des pales du ventilateur. Une fonction automatique qui sert à ôter la matière adhérant à la grille de refroidissement et évite que le moteur chauffe. Le chauffeur règle la durée entre deux déclenchements et le système s’occupe du reste. Du coup, le nettoyage s’adapte aux conditions de travail pour préserver le moteur et diminuer la consommation de carburant. ●

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ler la cheville. Par ailleurs, l’agriessayeur apprécie le confort du siège pneumatique Grammer, malgré une assise un peu basse qui réduit légèrement la visibilité. À noter aussi, la disparition de la demi-porte vitrée au profit d’une vitre latérale intégrale à ouverture électrique. « Il suffit d’appuyer sur un bouton pour l’ouvrir, comme sur une voiture. Malgré tout, la climatisation est appréciable », détaille-t-il.

Niveau look, ça change pas mal ! Dorénavant, le bras télescopique est noir et l’inscription "Manitou" rouge. La cabine, incurvée, s’avère nettement plus moderne. La forme du capot moteur s’affine, d’où une meilleure visibilité sur la droite, et les courbes sont plus agressives. Malgré quelques évolutions, le châssis du chargeur conserve son âme mais reçoit une transmission à variation continue signée ZF.

Le gabarit de la machine améliore la maniabilité : elle se faufile partout dans l’étable sans difficulté.

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Machinisme

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La découpe du seuil de porte permet de voir parfaitement la marche et réduit le risque de chute.

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Le joystick multifonction est ergonomique et limite la fatigue lors des longues journées de travail.

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Fini la demi-porte à ouverture indépendante : Manitou a installé une vitre électrique comme sur les voitures.

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Le moteur Deutz TCD de 3,6 l de cylindrée développe 136 ch et respecte la norme Tier 4 final.

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Vitesse, niveau de carburant, paramètres moteur… toutes les informations utiles peuvent être visualisées sur le terminal couleur en cabine.

Le MLT 737-130 PS+

Web -agri de Manitou, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/73manitou

SUR LE WEB

L’inclinaison des lames de protection du toit n’altère pas la visibilité sur l’accessoire.

SUR LE WEB

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L’engin dispose d’une capacité de levage de 3,7 t à 7 m de haut.

L’avis de Vincent Bannier,

Web -agri éleveur, en vidéo,

sur www.terre-net.fr/mag/73bannier

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Machinisme

Pleins phares

Freinage double ligne

Hydraulique ou pneumatique : à partir de 2018, il faut BIEN choisir ! Depuis le début de l’année, les tracteurs neufs doivent être équipés d’une double ligne de freinage, hydraulique ou pneumatique. Et en 2021, cette obligation sera étendue à toutes les machines. Pour l’instant, faute d’accord entre les constructeurs, les deux technologies cohabitent. Julien Saint-Laurent, du service marketing de John Deere, Johan Herisson, responsable de la cellule produit de Massey Ferguson, et Nicolas Morel, responsable marketing tracteur chez New Holland, donnent quelques conseils aux agriculteurs ayant un projet d’achat.

Johan Herisson (JH, Massey Ferguson) : Oui, nous l’avons incité à mettre en avant les solutions en totale conformité avec le parc de remorques européen. Nicolas Morel (NM, New Holland) : Le freinage double ligne hydraulique New Holland, qui convient aux futurs matériels en double ligne mais aussi à ceux en simple ligne, est plus facile à intégrer sur les tracteurs compacts, limite les coûts d’investissement et présente les mêmes performances que les dispositifs pneumatiques, qui peuvent être installés ultérieurement si besoin. Le freinage double 30

TNM : Quel est généralement le surcoût pour une double ligne ?

Julien Saint-Laurent, du service marketing de John Deere, recommande les freins pneumatiques, plus performants que les systèmes hydrauliques.

JSL : 1 564 € HT sur une série 6R si elle est hydraulique, 4 406 € HT si elle est pneumatique et couplée à une ligne hydraulique traditionnelle. JH : Un circuit hydraulique coûte aux alentours de 1 500 € et notre solution pneumatique, combinée à un dispositif hydraulique simple ligne, revient à 4 000 €. NM : Prenons l’exemple d’un T7. Il n’y a pas de surcoût pour le freinage pneumatique double ligne associé au freinage hydraulique simple ligne, présents sur les versions standard. Le freinage hydraulique double ligne donne lieu à une minoration de 2 640 € HT et pour un freinage double ligne pneumatique assorti de l’hydraulique, il faut compter + 827 € HT.

© Massey Ferguson

Julien Saint-Laurent (JSL, John Deere) : Si en France, peu de machines sont jusqu’à maintenant équipées de freins pneumatiques, la situation est bien différente dans de nombreux pays, en grandes cultures notamment. Par conséquent, nous recommandons à notre réseau de promouvoir le passage aux freins pneumatiques, d’autant qu’il améliore le confort et la sécurité au transport. Avec un système pneumatique, inutile, en outre, d’ajouter un compresseur sur les pulvérisateurs et les semoirs monograines, qui fonctionnent avec de l’air comprimé, ce qui libère les fonctions hydrauliques et réduit le prix d’achat. En polyculture-élevage, cette transition peut être plus longue, mais avec des charges moins élevées et une offre locale plus importante, le freinage double ligne hydraulique semble le mieux adapté.

ligne pneumatique peut s’employer avec des remorques trois essieux. Il simplifie l’usage de machines de différentes marques et la circulation des engins sur les marchés d’occasion européens.

Johan Herisson, responsable produit chez Massey Ferguson, conseille également d’acheter des tracteurs dotés d’un système pneumatique, seule solution de freinage double ligne disponible à ce jour.

TNM : Quels conseils donneriez-vous aux agriculteurs souhaitant acheter un tracteur cette année ?

JSL : Le freinage pneumatique revient certes plus cher mais offre des performances supérieures. Pensez à la valeur de revente : l’offre d’outils disposant de ce type de freins est très vaste et nous nous attendons à une forte bascule du marché vers ce système. Attention cependant à ne pas raisonner transport uniquement et à bien prendre en compte les autres engins nécessitant de l’air comprimé.

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© Terre-net Média

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erre-net Magazine (TNM) : Avezvous fait des préconisations à votre réseau suite à l’obligation d’équiper les tracteurs neufs d’une double ligne de freinage ?

© John Deere

Par Benoît Egon // begonf@terre-net-media.fr

Pour Nicolas Morel, responsable marketing tracteur chez New Holland, chaque dispositif est intéressant, cela dépend des besoins de l’agriculteur.


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JH : Nous encourageons les producteurs à réfléchir leur investissement au minimum sur la durée de financement, soit cinq à sept ans en général, ce qui nous mène après 2021, où toutes les machines seront obligatoirement en freinage double ligne. C’est pourquoi, nous conseillons les tracteurs dotés d’un système pneumatique, puisque c’est la seule solution de freinage double ligne disponible à ce jour. NM : Nous préconisons le freinage pneumatique pour anticiper l’autorisation de rouler à plus de 40 km/h, l’achat de remorques ou d’épandeurs à trois essieux, ou encore si le parc matériel contient déjà des machines à freins pneumatiques ou des tracteurs de marques différentes. Toutefois, si vous n’avez pas l’intention d’acheter de nouveaux outils, si voulez maîtriser les coûts d’investissement, ou si vous chercher la compatibilité avec des tracteurs de faible puissance, mieux vaut le freinage hydraulique. ●

Ce que dit la réglementation Depuis le 1er janvier 2018, tous les tracteurs neufs doivent comporter une double ligne de freinage, hydraulique ou pneumatique, pour être commercialisés, selon la réglementation UE 167/2013 (Mother Regulation). Les machines automotrices, remorques, outils tractés et tracteurs spéciaux disposent d’un délai supplémentaire de trois ans. L’objectif du texte européen est clair : réduire de 50 % le nombre d’accidents routiers impliquant des engins agricoles d’ici fin 2035. Jusqu’en 2020, pour assurer la transition, les tractoristes sont autorisés à installer une ligne hydraulique simple pour que les agriculteurs puissent continuer à utiliser leur matériel actuel. En 2021 néanmoins, impossible de contourner la loi et de rouler avec un outil simple ligne sur la route. Conséquence : un modèle neuf ne pourra plus freiner une ancienne remorque conçue en simple ligne, même avec un circuit hydraulique. Difficile à imaginer, mais le parc de matériels tractés va devenir obsolète du jour au lendemain, avec un risque majeur : les exploitants continueront de s’en servir, sans connecter les freins. Un vrai progrès en termes de sécurité ! Les constructeurs n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le maintien d’un système unique, hydraulique ou pneumatique. Les équipementiers, eux, proposent toujours des outils à freinage hydraulique simple ligne. La loi le permet, toutefois ces engins seront inutilisables après 2020. Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

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Supplément partenaire ISAGRI

DOSSIER

DES CARTES SATELLITES POUR FACILITER SES TOURS DE PLAINE ISAGRI fournit un nouvel outil d’aide à la décision aux agriculteurs : les cartes Sentinel. Directement intégrées dans leur logiciel de gestion de parcelles, ces cartes facilitent le suivi des cultures.

Interview de Charles-Henry Colin, responsable R&D d’ISAGRI

C

omment des cartes satellites permettent-elle d’optimiser les tours de plaine ?

Un groupe de satellites nommé Sentinel a pour objectif de prendre des clichés de la Terre à intervalles réguliers pour différents secteurs d’activité : l’environnement, les nouvelles énergies, les nouvelles technologies et l’agriculture. L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a décidé de mettre à disposition gratuitement ces photos brutes. La technologie n’est pas nouvelle, ce qui est nouveau c’est la mise à disposition gratuite des photos à tout le monde donc ça laisse l’opportunité aux entreprises de proposer de nouveaux services, aux agriculteurs en particulier. 28 32

Les photos prises ont la particularité d’utiliser la lumière et les couleurs classiques d’une photo issue d’un appareil photo mais aussi les couleurs issues du non visible par l’œil humain. On va donc être capable de récupérer des longueurs d’ondes proches de l’infra-rouge. On va également être capable de calculer des indices de végétation. L’indice de végétation que nous fournissons à l’agriculteur va lui permettre d’estimer l’état de croissance (quantité) et l’état sanitaire (qualité) de sa biomasse sur sa parcelle sans se déplacer. Ces deux informations sont essentielles et sont compilées sous la forme d’un indice de végétation compris entre 0 et 1. Plus on se rapproche de 0 et plus la densité de biomasse ou l’état sanitaire dans la parcelle est faible ; plus on se rapproche de 1 et plus on a une densité de biomasse ou un état sanitaire élevé.

2018 2018 Terre-net Magazine I Avril Mars-avril

Comment un agriculteur exploiter les données ?

peut-il

On ne va pas demander aux agriculteurs d’aller télécharger les images de leurs propres parcelles sur le site de l’ESA et de calculer eux-mêmes leur indice. Nous, ce que l’on propose dans notre solution de gestion parcellaire Geofolia, c’est de calculer l’indice de végétation et d’apporter ces photos dans le moteur cartographique de Geofolia. On fournit une couche de cartes supplémentaires qui permet de visualiser une nouvelle information, en plus des informations d’assolement, de PAC, d’environnement… On a donc une nouvelle couche d’informations : l’indice de végétation présent sous la forme d’un dégradé de couleur allant du rouge au vert, la date du cliché satellite et le tracé du parcellaire de l’agriculteur. L’agriculteur peut


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retrouver ces informations dans sa cartographie Geofolia. Comment interprète-t-on les données visibles dans sa cartographie ? L’interprétation des données n’est pas aussi binaire que rouge = mauvais et vert = parfait. Ce qui est intéressant c’est l’évolution dans le temps de la couleur d’une parcelle et la comparaison que l’on peut faire entre différentes parcelles ou à l’intérieur d’une même parcelle. On ne représente pas la densité de biomasse avec une valeur absolue en kg/m² derrière mais bien une densité relative par rapport au reste (« ici c’est plus dense que là »). Dans une parcelle, cela permet de constater l’évolution d’une zone et de savoir si elle évolue favorablement ou non. Cela permet également de repérer une disparité intra-parcellaire. Concrètement pour un agriculteur, cela va lui permettre de : - surveiller la levée uniforme d’une culture - détecter des dégâts de gibier ou nuisible, pas forcément visibles depuis le chemin ou le bord de la parcelle - détecter une zone carencée, pas simple à repérer lors d’un tour de plaine - comparer l’état d’avancement de la culture en fonction des parcelles Finalement, cela donne régulièrement des indications aux agriculteurs pour suivre leurs parcelles, c’est un « tour de plaine virtuel » qui permet de suivre l’état de ses différentes cultures et d’être mis en alerte lorsqu’on voit un changement entre des photos successives d’une même parcelle ou des différences à l’intérieur de la parcelle. L’outil ne donne pas les raisons ni les solutions mais il permet de déceler les problèmes et de pointer les zones à surveiller. En quoi Sentinel est un outil d’aide à la décision ? L’outil permet à l’agriculteur d’apporter des informations complémentaires dans sa prise de décision. Il permet d’être plus précis sur ses parcelles notamment en intra-parcellaire avec une évolution dans le temps et en

inter-parcellaire à un moment donné. Il va par exemple lui permettre de voir que sur une même parcelle, il a deux zones avec un comportement différent, l’agriculteur peut donc prendre la décision de couper sa parcelle pour moduler ses dates d’interventions ou ses doses d’interventions. L’outil ne dit pas quel produit utiliser, quand et à quelle dose mais il va permettre de savoir ou concentrer son attention afin de suivre les parcelles qui ont un développement anormal ou dans lesquelles apparaissent un incident nécessitant d’intervenir.

En résumé, quels sont les bénéfices de cet outil pour un agriculteur ? C’est un outil simple, sans prise en main complexe. L’agriculteur va gagner du temps en se concentrant sur les parcelles qui ont besoin d’être suivies. Là en un coup d’œil, il peut voir les zones à surveiller. L’agriculteur va également confirmer son ressenti et ainsi prendre une décision plus sereinement. L’outil permet également d’optimiser ses interventions pour les adapter au mieux à la situation détectée sur les photos et donc de traiter au bon moment, moduler un apport d’intrants en fonction de la zone, etc…

Christophe, agriculteur dans le Loiret, utilise depuis un an le système de photos Sentinel. « Je l’utilise pour repérer des zones de disparité dans une parcelle, pour savoir quels sont les endroits à surveiller sur mon parcellaire. Je repère également des différences d’avancement d’une même culture sur des parcelles différentes. En ce moment (février), je surveille le développement de mes parcelles de colza pour repérer les éventuelles zones non homogènes et aller vérifier à l’endroit précis ce qu’il se passe. L’année dernière, c’était flagrant sur ma coriandre : il me manquait un peu d’azote pour finir ma parcelle et je voyais nettement cette bande sur les photos car le développement végétal était moins bon. Je regarde également pour mes maïs car on voit bien les différences de variétés et les différences de maturité à quelques semaines de la récolte. J’ai donc pu choisir quelle parcelle j’allais récolter en premier. »

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Supplément partenaire ISAGRI

DOSSIER

DES INDICATEURS MÉTÉO POUR OPTIMISER SES TRAVAUX DANS LES CHAMPS Comment faire de la météo un atout sur l’exploitation ? Témoignages d’agriculteurs/utilisateurs d’une station connectée à la parcelle.

Qu’est-ce qui a changé depuis que vous utilisez les alertes maladie blé tendre Météus ?

Hervé FOURNIER Exploitant dans la Somme. 320 hectares, dont 102ha de blé tendre avec 6 variétés différentes.

“ Mon application

d’alertes maladie est reliée à ma station météo ! „

M

on exploitation est située sur 2 sites éloignés de 80 km et sur lesquels les conditions météorologiques sont très différentes. Depuis longtemps, j’étais à la recherche d’un outil d’aide à la décision pour positionner mes traitements au bon moment en fonction de la météo sur mes parcelles. J’ai donc choisi d’utiliser l’application d’alertes maladie Météus reliée directement à ma station météo connectée. Le fait d’avoir sa propre station météo permet d’obtenir des dates de traitement précises car la météo est tellement aléatoire d’une parcelle à l’autre qu’en fonction de l’hygrométrie et la pluviométrie tout peut changer !»

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« Avant j’attendais les conseils de la Chambre d’Agriculture pour savoir quand traiter. Je faisais également un tour de plaine chaque semaine. Désormais, je vérifie sur mon Smartphone les dates de contamination sur chaque parcelle et je peux m’organiser plus facilement. Je ne suis plus obligé d’aller constamment dans les champs pour vérifier la pression. Etant inscrit dans une démarche de conservation des sols, l’application Météus me conforte dans l’idée de ne pas forcément traiter. Elle m’aide notamment à savoir quand déclencher mon premier traitement Septoriose en fonction de la sensibilité de mes variétés ; mon objectif étant de décaler le T1 le plus tard possible pour économiser un passage. »

Le point de rosée Le point de rosée correspond à la température à laquelle l’air se sature en eau. Si la température baisse en-dessous de ce point de rosé, alors il y a 100 % d’humidité et de la condensation se forme. Cet indicateur météo est donc très intéressant en période de récolte. Il permet de savoir à quelle heure il n’y aura plus de rosée le matin ou à quelle heure elle tombera le soir, cette dernière rendant la plante sur pied très humide et difficilement récoltable. Le bénéfice : planifier facilement sa récolte sur le court terme ou élargir sa fenêtre de travaux.

Ex. Point de rosée = 12 °C Température actuelle = 18 °C Température prévue dans 3 heures = 11 °C La rosée tombera dans 3 heures

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

Dernier relevé à 8h00 -17/03

Saint-Vincent EARL du Chemin

Indicateurs Blé tendre Maladies Bertainval - Laurier M J V S D L M M R.Jaune Septoriose M J V S D L M M T1 :21 /03 M J V S D L M M R.Brune

Bois Hebert - Lourier M J V S D L M M R.Jaune Septoriose M J V S D L M M T1 :21 /03 M J V S D L M M R.Brune

Musquaire - Terroir R.Jaune M J V S D L M M Septoriose M J V S D L M M T1 :21 /03 R.Brune M J V S D L M M

Roully - Nemo M J V S D L M M R.Jaune Septoriose M J V S D L M M T1 :21 /03

R.Jaune/Brune Septoriose

Piétin - Verse Fusariose

Alexandre Agriculteur dans le Nord

«

Pour connaitre le point de rosé, je regarde sur mon application Météus. J’utilise cette donnée l’été ou au printemps lorsque les températures sont positives. Cette information me donne des précisions sur le changement d’état de l’eau, c’est-à-dire la présence d’humidité dans l’air sous forme de vapeur qui en fonction de la température va condenser ou non. Je l’utilise au printemps lors des traitements pour savoir si je suis dans des conditions optimales pour réaliser mes traitements. Tant que nous sommes sous cette température, l’air est relativement saturé en eau (vapeur), lorsque l’on atteint la température, il y a un maximum de rosée et enfin lorsque l’on dépasse la température, l’humidité dans l’air commence à baisser. Pour un agriculteur qui recherche


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des conditions d’hygrométrie et d’humidité optimales c’est intéressant voire important pour la réalisation de traitements efficaces. L’été je l’utilise afin de savoir s’il va y avoir de la rosée, vers quelle heure … et à partir de quand ça va commencer à sécher. Je le regarde donc pour organiser ma moisson en fonction de mes variétés et de mes parcelles. Par exemple un champ sale ou une variété avec une maturité limite devront être faite après la température de point de rosée le matin et avant cette température de point de rosé le soir pour rester dans les normes et faire du bon boulot. Cette information me conforte dans mes décisions. »

Jean-Loup CHATARD Agriculteur dans le Nord

Les sommes de températures correspondent au cumul des degrés jours sur une période. Ces derniers se calculent simplement, en faisant la moyenne entre la température de base (seuil en-dessous duquel la plante ne croit pas et variant en fonction de la production) et la température maximale relevée sur une journée. Partant du principe que chaque plante a besoin d’une certaine accumulation de chaleur pour arriver à maturité, il est alors possible d’estimer quand elle sera bonne à récolter. Cet indicateur est très pratique pour connaître le niveau de croissance d’une culture (maïs, tournesol, lin…), surtout quand ce n’est pas visible sur la plante en elle-même. Un moyen simple d’améliorer son organisation en anticipant les dates de récolte et de gagner en qualité en récoltant sa production au pic de sa maturité !

“ Je préfère perdre un

peu en rendement maïs mais gagner quelques Soyez alertés (pluie/vent/gel) points de séchage ! „ Anticipez vos plannings

Améliorez l’efficacité de vos traitements Ex. Récolte d’un maïs tardif : Visualisez lesdeinfos en temps réeldepuis - somme température accumulée la date de semis : 1 820 °C Accédez au réseau depour stations - objectif à atteindre être à maturité : 2000 °C - somme de température à 7 jours : 1 845 °C Le maïs sera prêt à être récolté dans plus d’une semaine

J

ean-Loup Chatard est céréalier au Nord de la Plaine Limagne, dans l’Allier. Il cultive du blé, du maïs, du tournesol et des betteraves sucrières. Adepte de la météo, il nous explique comment il valorise l’indicateur « somme de températures » sur son exploitation.

J’utilise les sommes de températures pour ma production de maïs essentiellement. Elles me permettent de planifier ma récolte puisque je sais à quelle date ma production sera mûre. Mais elles me permettent surtout de récolter un maïs le plus sec possible en évitant au maximum les frais de séchage qui s’élèvent à 30 €/T environ pour 35 % d’humidité. Equipé de ma station Météus depuis mars 2017 seulement, je n’ai pas encore d’historique

complet. D’ici 2 ans, avec des données pluriannuelles fiables, je pourrais acheter mes variétés en fonction de leur besoin en somme de température et du cumul de degrés moyen sur mon parcellaire. Par exemple, je saurai quel type de variété choisir en regardant les degrés cumulés habituellement sur mon secteur entre une date de semis aux alentours du 10 avril et une date de récolte que je souhaite au 15 octobre maximum. Mon but : récolter mon maïs assez tôt en saison pour éviter le gel et garder une fenêtre de travail correcte pour semer mon blé dans de bonnes conditions. Je préfère perdre un peu en potentiel de rendement sur le maïs en choisissant une variété précoce mais gagner quelques points de séchage et maximiser mon rendement blé grâce à une bonne implantation. »

bien plus qu’une application météo Elle me réveille le matin quand les conditions sont bonnes Elle me donne mes dates d’interventions Elle m’alerte en cas de maladie, gel Pb-Météus-0818

La somme des températures

Elle me permet d’économiser des intrants et 4h de tour de plaine par semaine

Tout savoir sur : www.meteus.fr ISAGRI - SAS au capital de 5 100 000 euros - 327 733 432 RCS Beauvais

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Le dossier

Grand angle

Pulvérisation technologique

Il ne s’agit plus de science-fiction, la protection des cultures peut aujourd’hui se passer de l’action humaine. Dans une certaine mesure bien évidemment. Retrouvez, dans ce dossier, certains des outils déjà opérationnels ou en cours d’expérimentation pour vous assister, voire vous remplacer, au champ lors des chantiers de pulvérisation. Par Cécile Julien, Yoann Frontout et Robin Vergonjeanne // redaction@terre-net-media.fr

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Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

© Fotolia, Ecorobotix // Création madame-c

Précision et autonomie embarquées


Le dossier

Robot de désherbage

Débuts prometteurs pour Ecorobotix en grandes cultures Après avoir fait leurs premières armes en maraîchage, les robots désherbeurs font leur apparition en grandes cultures, pour limiter l’utilisation des produits phytosanitaires et le temps de travail. Les premiers prototypes d’Ecorobotix, de la start-up suisse éponyme, viennent d’être testés en conditions réelles. Par Cécile Julien // redaction@terre-net-media.fr

E

t si les robots désherbaient efficacement tout en économisant des produits phytosanitaires et de la main-d’œuvre ? Les premiers tours de plaine d’Ecorobotix, mis au point par la start-up suisse du même nom, sont en effet prometteurs. Une douzaine de prototypes ont été testés dans toute l’Europe sur la dernière campagne, dont trois en France par Arvalis-Institut du végétal, la coopérative Tereos et la Chambre d’agriculture du Loiret. « C’est intéressant d’avoir de nouveaux outils en grandes cultures. La robotique est une technologie ambitieuse qui s’autoperfectionne continuellement », estime Pascaline Pierson, responsable de la Digiferme d’Arvalis.

« Le robot désherbeur est une flèche supplémentaire, à côté du pulvérisateur et des matériels de désherbage mécanique, dans notre carquois de solutions pour améliorer la propreté des cultures », complète Alexis Tordeur, responsable du service agronomique de Tereos. « Ecorobotix est destiné à l’origine aux cultures sarclées et maraîchères, pour lesquelles le désherbage est technique et coûteux », rappelle Claude Juriens, responsable de son développement. Les premiers tests ont été effectués sur betteraves, les inter-rangs de 45 ou 50 cm facilitant le passage du robot. Si l’utilisation est la même, Ecorobotix diffère de deux autres robots désherbeurs connus (Dino de Naïo et Anatis de Carré) au niveau de son système d’alimentation en énergie et de son mode d’action : par pulvérisation et non mécanique. Couvert de panneaux photovoltaïques, il peut travailler jusqu’à 12 heures par jour en continu. L’énergie solaire lui donne une totale autonomie, mais apporte peu de puissance. D’où sa structure légère (130 kg pour 2,2 m de large et 1,7 m de long)

© Ecorobotix

Pulvérisation ultra-localisée Ecorobotix se déplace à l’intérieur d’une zone délimitée par GPS et peut traiter entre 1 et 3 ha/jour.

Ecorobotix est un robot apprenant. Ses qui, en plus, n’abîme pas celle du sol. Ce algorithmes de reconnaissance des adrobot désherbe par pulvérisation ultraventices enrichissent, au fur et à mesure localisée, sur l’inter-rang mais également qu’il travaille, une banque d’images, déjà sur le rang. Il transporte deux réservoirs étoffée grâce à la pred’une vingtaine de mière année d’expélitres, qui alimentent “ Quantité de matière active rimentation en plein des buses situées au champ. « Les résultats bout de bras articudivisée par 20 „ sont encourageants, lés. Pour l’anecdote, souligne Pascaline Pierson. Les passages ce procédé vient de l’industrie agroréguliers ont détruit les mauvaises herbes à alimentaire suisse qui s’en sert pour remplir des stades précoces et les parcelles de betles boîtes de chocolat. À l’avant de l’engin, teraves sont propres. » une caméra repère les adventices, puis les bras placent les buses juste au-dessus. Cette Ces travaux ont aussi mis en avant quelques pulvérisation très précise divise par 20 la points faibles. L’engin détecte mieux les quantité de matière active utilisée par rapgrosses adventices et sur l’inter-rang, elles port à un passage en plein. peuvent être en partie cachées si les betteraves sont trop développées. « En outre, la La machine banque d’images doit être complétée tout apprend en continu au long de la journée car l’efficience de la détermination dépend de la luminosité, La machine se déplace à l’intérieur d’une reconnaît Pascaline Pierson. À certaines zone délimitée par GPS et peut couvrir heures, les panneaux solaires génèrent entre 1 et 3 ha/jour selon l’état de salisdes ombres qui mettent l’algorithme en défaut. Le deep learning, ou apprentissement de la parcelle et l’ensoleillement. 37


Grand angle

quatre de robot, uniquement quatre passages de robot. La deuxième solution a obtenu la même note, 8/10, que l’itinéraire habituel, mais avec une réduction de l’IFT de 51 %. Pour la troisième, la note est restée très correcte, 7/10, et l’IFT a baissé de 73 %. » Reste à lever le frein de la détection au stade précoce. « Pour la réussite globale du désherbage, il faut intervenir tôt, avant le stade 4 feuilles. Là, le robot a encore du mal », constate Alexis Tordeur.

© Arvalis

D’autres tests vont être menés sur colza et prairies (pour détruire les rumex). L’année prochaine, ils seront élargis à certains légumes de plein champ (oignons, épinards, haricots verts). « Les producteurs d’oignons de notre du Loiret et département sont particulièrement intéressés, précise Camille Dufoix. Dans cette production, le désherbage est indispensable. Mais, il entraîne des problèmes de phytotoxicité impactant le rendement, que la pulvérisation ultra-localisée d’Ecorobotix limiterait. »

Arvalis-Institut du végétal, la Chambre d’agriculture Tereos ont testé le robot désherbeur.

sage continu, permet de lutter contre ce phénomène. » La Chambre d’agriculture du Loiret a également essayé Ecorobotix au printemps 2017 dans des exploitations agricoles. « On l’a fait intervenir en conditions réelles sur des bandes d’une centaine de mètres, explique Camille Dufoix, chargé d’expérimentation. C’est encore un prototype. Son efficacité est variable : 30 à 80 % des adventices sont désherbées selon le stade des betteraves. Néanmoins, on voit déjà le potentiel d’un tel robot. »

La détection précoce pose encore problème

Les essais déjà réalisés ont mis à l’épreuve la résistance du robot au champ. Pour augmenter le débit de chantier, les premiers La coopérative Tereos l’a aussi expérimenutilisateurs voudraient optimiser les déplaté sur trois sites, dans l’Oise, le Pas-decements des bras et muscler les processeurs Calais et la Marne. pour une recon« Grâce à la diver“ Un meilleur positionnement naissance d’images sité des sols, nous encore plus rapide. avons pu vérifier de la graine, à intervalle régulier, « Il y a quelques l’efficacité de la ajustements à faire, sur et entre les rangs „ détection sur limon estime Pascaline foncé ou crayeux Pierson. clair », détaille Alexis Tordeur. Le premier bilan est positif. « À partir du stade Comme renforcer les roues pour rendre 4 feuilles de la betterave, les adventices l’engin plus robuste, ou mettre un ansont identifiées et éliminées. Nous avons ti-goutte sur le système de pulvérisation. comparé quatre méthodologies de désherLe fabricant est à l’écoute de nos retours bage : quatre passages en plein, c’est-à-dire terrain, ce qui est appréciable. » « Ecol’itinéraire habituel, deux passages en plein robotix est plus adapté aux cultures de et quatre de robot, un passage en plein et printemps car en conditions humides, il

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Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

se déplace moins bien », prévient Camille Dufoix. Évidemment, se pose la question du retour sur investissement avec un prix annoncé avoisinant les 25 000 €. « Toutefois, il faut mettre en face non seulement les gains de temps et de produit mais aussi la possibilité, à long terme, de continuer à désherber », ajoute Pascaline Pierson. Arvalis poursuivra ses travaux dans ce sens, « afin d’évaluer la quantité de désherbant nécessaire, donc de chiffrer les économies à l’hectare, et d’essayer des alternatives comme le biocontrôle. » Tereos donnera également une orientation économique à ses prochains essais.

Élargir à d’autres cultures « La rentabilité dépendra du nombre de cultures désherbées avec le robot, fait remarquer Camille Dufoix. Comme les bras peuvent travailler à plusieurs hauteurs, il pourra traiter différentes espèces, si elles sont semées en ligne. » Pour rentabiliser encore davantage cet outil, il faudra envisager une utilisation multi-cultures, sur plusieurs zones aux stades culturaux décalés dans le temps, à condition toutefois de pouvoir harmoniser les écartements entre rangs. Et pour accroître le débit de chantier, pourquoi pas un essaim de robots, achetés à plusieurs ? La start-up suisse annonce la mise en marché d’Ecorobotix en 2019. « Il nous faut encore une année complète d’expérimentation pour élargir notre panel de cultures », indique Claude Juriens. De plus, l’entreprise voudrait adapter d’autres modalités de désherbage. « Nous réfléchissons au traitement mécanique ou thermique. Que le robot transporte du désherbant ou une petite bonbonne de gaz, c’est pareil. Cela élargirait son spectre d’action aux productions biologiques. » Se dessine alors une famille de robots utilisant la même technologie mais avec des déclinaisons pour diverses cultures et techniques de désherbage. ●

SUR LE WEB

Le dossier

Retrouvez la tribune de Pascal Cochelin, consultant, sur la robotique agricole sur www.terre-net.fr/mag/73robot


Le dossier

Qualipulvé, l’appli d’Action Pin pour choisir le meilleur adjuvant Action Pin a créé l’application Qualipulvé pour optimiser la qualité de pulvérisation. À partir du type de traitement, des cibles, des conditions climatiques, du volume d’eau souhaité, elle sélectionne l’adjuvant approprié. Disponible pour le moment sur céréales uniquement, elle devrait bientôt être déclinée à d’autres cultures. Elle se télécharge depuis tous les stores sur smartphone, tablette ou ordinateur (compatible IOS, Android, web).

METEOR ›

3500   4200   5400   6800

Deux buses pour toujours utiliser le modèle le plus adapté, voire les deux en même temps si le débit l’exige, tel est l’intérêt de l’AutoSelect de Hardi, qui change aussi de buse automatiquement selon la dose, la vitesse d’avancement du pulvérisateur et celle du vent. Un excellent moyen pour faire de la modulation à l’intérieur d’une parcelle ! Le fabricant a également développé l’application AgFiniti pour smartphone ou tablette afin de visualiser à distance les réglages de la machine. Le producteur peut accéder à toutes ces informations, où qu’il soit, même sans connexion internet. Autre innovation du constructeur : l’Auto Terrain ou régulation automatique de la hauteur de rampe et de suivi du terrain. L’exploitant peut pulvériser à la bonne hauteur quel que soit le relief du champ, tout en réduisant la dérive et sans avoir à surveiller constamment la rampe. Enfin, Hardi a lancé il y a un an des rampes en fibre de carbone, à la fois légères, résistantes, très précises et faciles à entretenir.

DynaJet Flex de Teejet optimise la qualité de pulvérisation Teejet Technologies propose DynaJet Flex qui paramètre la taille des gouttelettes en fonction des conditions de pulvérisation et élargit la plage d’utilisation des buses. Une électrovanne gère les temps d’ouverture et fermeture de celles-ci et maintient la pression constante. Le boîtier de régulation, lui, contrôle le volume apporté à l’hectare. Résultat : la dimension des gouttelettes n’est pas modifiée quelles que soient les variations de la vitesse et du débit par hectare. D’où une amélioration de la qualité de pulvérisation selon le fabricant, et une adaptation plus facile à la modulation de dose.

PULVÉRISEZ SANS LIMITES

Sélection automatique de buses OptiSpray/DuoSpray pour une qualité de pulvérisation garantie et maitrisée Active Boom Pro pour un suivi du sol parfait et une stabilité de rampe irréprochable en toutes conditions L’intelligence du Regulor en Isobus pour suivre et contrôler l’ensemble des fonctionnalités du pulvérisateur

Performant pour longtemps

© HARDI

Chez Schmotzer, les ingénieurs combinent travail mécanique et pulvérisation pour « une consommation de phytos réduite de 70 % ». Deux buses pulvérisent la bouillie de chaque côté du rang et l’inter-rang est géré mécaniquement, ce qui économise du produit. Sans oublier qu’en groupant ses interventions, l’agriculteur gagne du temps et du carburant. Point de vue débit de chantier, la taille des machines n’est plus un frein. Les bineuses Säbreite, par exemple, mesurent jusqu’à 12 m de large et sont capables de travailler 12 rangs en même temps.

Hardi mise sur le confort de pulvérisation

© HARDI

© Terre-net Média

70 % de produits phytos en moins chez Schmotzer

www.evrard-fr.com Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mars-avril 2018

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Le dossier

Grand angle

Robots, drones, capteurs…

Numérique et plus écologique, la pulvérisation en pleine mutation Mieux cibler et limiter les pertes pour optimiser les apports : tels sont les objectifs essentiels pour repenser la pulvérisation, à l’heure où la réduction des produits phytosanitaires transforme les pratiques agricoles. Tour d’horizon, non exhaustif, des innovations technologiques rythmant cette mutation. Par Yoann Frontout // redaction@terre-net-media.fr

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Taille des gouttes : le juste milieu

© AgroFly

ulvérise bien qui sait où pulvériser. Une évidence à l’allure de lapalissade qui n’est, en revanche, pas du tout évidente à appliquer. Pour ne pas être contraint d’épandre à l’aveugle, de nouveaux outils de cartographie voient le jour, « comme les capteurs sur tracteurs, drones et robots, qui fournissent des images de très haute résolution », explique Caroline Desbourdes, spécialiste en agriculture de précision chez ArvalisInstitut du végétal. Munis de capteurs RVB, des drones et robots sont ainsi capables de détecter les adventices dans les vignes ou les parcelles de maraîchage. Des drones pour l’épandage sont vendus à l’étranger, comme celui d’AgroFly, homologué en Suisse.

responsable de la plateforme ReducPol à En grandes cultures, des innovations sont l’Irstea. Ce dernier s’intéresse aux gouttes d’ores et déjà disponibles pour gérer les apgénérées par la pulvérisation, dont le devenir va dépendre d’un facteur clé : leur ports azotés. Dans ce domaine, la majorité des capteurs sont de type multispectral : ils taille. Il est en effet plus facile de diriger analysent l’énergie lumineuse renvoyée par des grosses gouttes que des petites, car le couvert végétal elles sont moins afin de détermi- “ Le désherbage devient affaire sensibles au vent. Qui plus est, les ner son besoin en de robotique „ azote. Les mesures fines gouttelettes peuvent être effecs’évaporent très vite tuées depuis un satellite, un tracteur (dans et contaminent l’air. Si, au contraire, elles ce cas, la modulation en temps réel est possont trop lourdes, elles ne seront pas retesible) ou des drones, comme le propose par nues par les feuilles. exemple la société Airinov. L’enjeu est donc de maintenir une taille Selon son site web, la résolution des cartes optimale durant la pulvérisation. C’est la peut descendre à 5 cm, une précision immission des porte-buses à sélection automatique, et plus récemment du système pressionnante. Un bémol toutefois : un pasPWM (pulse width modulation), qui comsage d’épandeur ou de pulvérisateur couvre prend une valve individuelle par buse au une surfaces de 20 à 40 m de large… Une lieu d’une seule pour tout un tronçon. précision sur laquelle se calque la résolution des images satellites, de 10 à 20 m, Des micro-coupures très rapides font vamalgré la possibilité technique d’affiner. rier le débit sans modifier la dimension des gouttes. En pilotant chaque buse indépenMais le matériel, lui aussi, évolue. damment, avec un logiciel de cartographie « En grandes cultures, nous travaillons adapté, on peut moduler l’apport d’intrant principalement à l’homologation de buses anti-dérives », détaille Jean-Paul Douzals, à l’échelle des buses et non plus de la 40

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

rampe. « Si le pilotage buse à buse est la principale tendance en grandes cultures, les dispositifs existants se développent peu et augmentent le coût de l’appareil », souligne cependant Jean-Paul Douzals.

Des robots plus bineurs que "cracheurs" Parallèlement à l’évolution des rampes de pulvérisation, des alternatives à l’épandage au tracteur se développent. Le désherbage devient alors affaire de robotique. Certains engins (tels qu’Oz et Dino de Naïo technologies) désherbant mécaniquement, destinés aux cultures à valeur forte ajoutée (maraîchères notamment), sont déjà commercialisés. Quelques prototypes de robots pulvérisateurs font toutefois leur apparition en grandes cultures, comme Ecorobotix qui devrait arriver sur le marché fin 2018 (lire l’article pages 37-38). « L’autonomie étant l’un des problèmes majeurs en robotique, l’idée est de favoriser des techniques dites frugales, afin d’optimiser l’énergie dépensée », insiste


Les drones cloués au sol ? Les écueils des réglementations, les drones ne les connaissent que trop bien. Quelques modèles pour l’épandage sont déjà vendus à l’étranger, notamment le drone d’AgroFly, homologué en Suisse, ou l’Agras MG-1 de DJI qui vise pour l’instant les marchés chinois et coréen. Si on ne les voit pas encore virevolter au-dessus de nos cultures, c’est parce l’épandage aérien est interdit en France. Une situation

Les porte-buses à sélection automatique maintiennent une taille optimale de gouttelettes.

qui pourrait toutefois évoluer dans un avenir proche. « J’ai l’impression que les autorités se préoccupent davantage des zones où la pulvérisation est problématique, par exemple dans les vignes à fortes pentes », précise Jean-Paul Douzals. Pour un prix équivalent, le drone éviterait les accidents avec les chenillards et les travailleurs ne seraient pas exposés au produit. Une alternative par ailleurs préférable, en termes de dérive de pulvérisation, de consommation d’eau et d’impact carbone que l’hélicoptère auparavant employé. L’évolution de la loi dans des cas spécifiques, s’il y a, pourrait

généraliser la pratique. Pour Frédéric Hemmeler, directeur d’AgroFly, aucun doute : « On ne peut pas bloquer la modernité si elle apporte une plus-value ». Néanmoins, il le dit lui-même, « le drone n’est pas vraiment adapté aux grandes cultures », question de volume. Mais il peut s’avérer très utile dans certaines situations, pour traiter des cultures inondées, des champs de pommes de terre ou des rizières. Le tracteur ne risque plus de s’enliser, ni les sols de se tasser. Les drones côtoient donc les robots et les rampes 2.0 dans ce tournant numérique et technologique que prend la pulvérisation. « Pour l’instant, toutes les configurations sont possibles, reste à savoir laquelle ou lesquelles tireront leur épingle du jeu », conclut Caroline Desbourdes. ● SUR LE WEB

Jean-Paul Douzals. Le désherbage doit alors être ciblé et économe en produit. Ainsi Ecorobotix, qui fonctionne à l’énergie solaire, va utiliser ses bras pour appliquer des micro-doses d’herbicide aux endroits précis où il détecte des adventices. Reste pour ces prototypes à relever les niveaux d’exigences techniques demandés entre autres par la directive machine. Des contraintes auxquelles peuvent s’ajouter, selon les modèles, des freins juridiques, par rapport à l’autopilote en particulier.

© Arvalis-Institut du végétal

Le dossier

Le drone remplacera-t-il le pulvérisateur ? Réponse sur www.terre-net.fr/mag/73drone

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Nicolas De Cauwer utilise Météus pour optimiser sa pulvérisation Météus, la station météo connectée développée par Isagri et Terre-net, utilise l’internet des objets pour informer l’agriculteur, en temps réel, des conditions climatiques dans ses cultures. Céréalier dans la Somme, Nicolas De Cauwer s’en sert notamment pour traiter ses champs au moment où la pulvérisation est la plus efficace.

La station météo est autonome et fonctionne avec des piles. Elle utilise le réseau d’ondes bas débit Sigfox.

D

ès potron-minet, avant de sortir son descend en dessous de 75 %, quand la tempulvérisateur, Nicolas De Cauwer pérature est inférieure à 0°C et lorsque le consulte l’application Météus sur son vent se lève et dépasse les 10 km/h. » Nismartphone. Soucieux d’incolas De Cauwer apprécie notervenir au meilleur moment, tamment l’indicateur du point “ Des alertes de rosée, qui augmente l’efcet exploitant de la Somme s’est équipé, il y a un an, d’une très précises „ ficacité de la pulvérisation. station météo connectée pour D’autres paramètres calculés connaître instantanément la température, par l’application Météus peuvent aussi la pluviométrie, l’hygrométrie et la vitesse s’avérer utiles tels que l’évapotranspiradu vent dans ses parcelles. tion (ETP) ou les sommes de températures. « Mon objectif était d’améliorer l’efficacité de mes traitements phytosanitaires. Je n’habite pas sur la ferme. Avant, je me levais à 4 h du matin pour aller voir sur place les conditions météo, rappelle l’agriculteur. Aujourd’hui, si elles ne sont pas optimales, je peux rester couché. Quel confort ! J’ai enregistré des alertes sur l’application Météus : j’arrête de traiter si l’hygrométrie

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Le producteur picard utilise également la communauté Météus pour consulter les données des autres stations météo et il jette régulièrement un œil aux cartes radar pour savoir d’où viennent les nuages. Les données récoltées par les différents capteurs de la station sont transmises sur internet par le réseau Sigfox. « Ainsi, nous pouvons utiliser les modèles maladies élaborés par

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

Arvalis pour la septoriose, le piétin, la fusariose et les rouilles du blé, comme pour le mildiou de la vigne ou la tavelure du pommier », explique Cécilia Goret, responsable marketing chez Isagri.

Modèles maladies « En couplant les informations fournies par la station avec le type de sol, la date de semis et la variété, Météus envoie des alertes très précises. Le modèle indique les dates de traitement les plus adaptées, lorsque le risque est le plus élevé. » ● SUR LE WEB

Avec la station et l’appli Météus, Nicolas De Cauwer n’a plus besoin de se lever à 4 h du matin pour aller voir les conditions météo dans ses parcelles.

© isagri

© Nicolas De Cauwer

Par Robin Vergonjeanne // redaction@terre-net-media.fr

Pour en savoir plus sur Météus : www.terre-net.fr/mag/73meteus


Le dossier

John Deere ExactApply, le porte-buses intelligent S’appuyant sur la technologie PWM (Pulse width modulation ou pulsation à modulation de fréquence en français), l’ExactApply de John Deere permet de s’affranchir du lien entre vitesse, pression et débit, donc de régler chaque paramètre indépendamment. Conséquences : il accroît la qualité de pulvérisation et étend les plages de travail. La coupure automatique par GPS au niveau de chaque buse, ultra rapide, et le fonctionnement alterné des porte-buses évitent les manques et homogénéisent la taille des gouttelettes. Autre innovation de la marque, sur les automoteurs R4050i : les rampes en fibre de carbone, qui pèsent 800 kg de moins que celles en acier mais sont six fois plus résistantes d’après la firme américaine, qui cite de nombreux autres avantages : hausse de la productivité, moins de compaction des sols, baisse de la consommation de carburant et des coûts d’utilisation.

Transferts sécurisés du bidon au pulvé grâce au dispositif EasyFlow M

Pulvérisateur Alpha : sous haute protection avec la cabine classe 4 d’Évrard

Conçu par Bayer et Agrotop, et distribué par Bedouelle Distribution et Axe Environnement, EasyFlow M permet de verser les produits phytosanitaires, du bidon vers le pulvérisateur, en toute sécurité pour l’utilisateur, c’est-à-dire sans aucun contact (avec l’air non plus d’ailleurs). Il s’intègre directement au système d’incorporation et s’adapte à tous les matériels. De plus, il comporte un récipient intermédiaire gradué, simplifiant le dosage du produit.

La sécurité et le confort montent d’un cran avec la cabine classe 4 des pulvérisateurs Alpha d’Évrard. Fini les dangers liés à l’inhalation de substances toxiques grâce au procédé d’aération et de filtration ne laissant passer ni poussière, ni aérosol, ni vapeur, annonce le constructeur, qui devance même la réglementation. En outre, cet engin s’avère très confortable puisqu’il dispose d’un châssis à suspension pneumatique, d’une voie variable hydrauliquement et d’une régulation Isobus.

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mars-avril 2018

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© John Deere

© John Deere

Kuhn a sorti, il y a quelques mois, la seconde génération de pulvérisateurs traînés Oceanis. Les principales évolutions concernent l’incorporateur de produit, qui évite tout risque de contact pour l’opérateur même lors du rinçage des bidons, la régulation électronique Isobus, qui connecte l’engin au terminal du tracteur, le système Multispray, qui change automatiquement de buse depuis la cabine pour faciliter la modulation de dose, et le dispositif d’agitation automatisé Stopmix, qui limite la formation de mousse.

© Évrard

© Kuhn

Une nouvelle vague d’Oceanis a débarqué chez Kuhn


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2013 - 2900 H - Clim. ADC Mailleux

2011 - 3400 H - Clim. Pont et Cab. susp.

COMBINE KUHN vibro

KUHN XM2-36

TERRADISC 3000

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2016 – 1300 H Garantie 12 mois 115.000€ HT

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2015 – 1600 H Garantie 12 mois 95.000€ HT

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Tracteur agricole

Tracteur agricole

Tracteur agricole

DF TTV 620

MF 7615 DVT

2004 - 130 CV - 5057 H

2010 - 180 CV - 6224 H PdF AV - Rel. AV

2013 - 1200 H - 170 CV Rel. AV

29 500 € HT

49 000 € HT

403524

AXION 810 Cebis 2015 – 1200 H Garantie 12 mois 85.000€ HT

701779

2016 – 1200 H Garantie 12 mois 85.000€ HT

Moissonneuse-batteuse

Planteuse PDT

Tracteur agricole

Claas Lexion 660

Grimme GL 420

MF 7618 DVT

2011 - 447 HM - 293 HB 6,60 M

2016 - 4 rgs - 90 CM

2015 - 1300 H - 180 CV Rel AV

33 000 € HT

602172 2015 – 700 H 96.000€ HT

83 000 € HT

108566

AXION 800 Cebis

180 000 € HT

SEGUIP APX 3240

106944

Case IH MXM 130

95 000€ HT

106322

108512

SOLA SM 1909

2012 – 400 Ha - 6 M 26.000€ HT

Telescopique

claas.fr

602593

AXION 810 CIS

MF 9407

48

Port. : 06 75 38 22 55 (Didier Degrand)

Tracteur agricole

MF 7495 DVT

2013 - 4200 H - 3.5 t 7M

2012 - 1416 H - 195 CV Rel AV

39 000 € HT

83 500 € HT

Tracteur agricole

JD 6115R

2014 - 127 CV - 932 H Rel AV

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1988 - 15 000 H - Transmission 6*6 capacité 11.3 M3

Prix: 58 000 € HT

2012 - 3600 H Pt et cab susp. Rel. AV - Vario

CASE IH Magnum 340

2015 - 1850 H - Autopilot Full Powershift Rel. AV - Masse

Prix: 18 000 € HT

45 000 € HT

52 000 € HT

HITACHI ZX135US

HYUNDAI R180LCD-7A

2009 - 9 100 H - Lame Attache - 2 godets

2009 - 5 000 H - Lame Attache - 3 godets

Prix: 45 000 € HT

2014 - 3568 H Pont et Cab susp. Rel. AV - Masse

NH T7.210 APC

2014 - 1964 H Pont et Cab susp. Rel. AV - 4 DE

2012 - 2500 H - Cab susp. Pt steer - Rel AV Masse

65 000 € HT JCB 416 HT

2008 - 8 200 H - Bras long - Godet grand volume

Prix: 30 000 € HT

HYUNDAI R180LC-3

1997 - 9 500 H - Attache + 2 godets

Prix: 19 500 € HT

55 000 € HT

NH T6.175 EC

NH T6.175 EC

de 2350L -

CASE IH Magnum 310

2015 - 1650 H - Autopilot Vario - Rel. AV Masse

75 000 € HT

18 500 € HT

NH T7.210 AC

NH T7.270 AC

MF 4335 + Q 873

2014 - 2025 H Pt et cab susp. - Rel. AV Masse - Vario

2012 -1918 H Pt supersteer - Vario 4 DE - Rel AV

2002 - 4 500 H - Arceau BV 12/12 - Charg. MF Fourche Fumier

GEOFFROY Tél. : 02 33 30 68 68 Fax : 02 33 30 68 71

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JD 6090MC 2014 - 2500 H - 90 CV Chargeur MX T410 flex 42 500 € HT

Rolland DAV 10

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2009 - Fond neuf Sorties G & Dte 7 000 € HT

2011 - 125 CV - 4900 H Range Command Rel AV - 29 900 € HT

MF 8760 dyna vt 2013 - 320 CV - 3350 H Pt AV et cab susp. Frein à air

John Deere 6150 M 2014 - 150 CV - 3500 H Ecoshift - Rel AV - Révisé Prix HT : 58 900 €

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Pulvé trainé - 4300 L 36-38 M - Essieu suiveur 2007

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Tracteur - 2004 4300H

NH T7550

RENAULT 95.14

JD STS 9880

2007 - 4900 H

1985 - 4800 H

2005 - 9.2 M Prolonge colza

49


Occasions

Cote matériel

New Holland T7.170 Auto Command Par sébastien duquef // sduquef@terre-net-media.fr

© New Holland

Marque : New Holland Modèle : T7.170 Auto Command Puissance annoncée (ch) : 125 Moteur : 6 cylindres FPT Nef 67 Cylindrée (l) : 6,7 Boîte de vitesses : transmission à variation continue Couple (N.m) : 741 à 1 500 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 8,28 Poids à vide 4RM (t) : 6,67

Polyvalence et productivité

L

ancée à l’automne 2010, la gamme de tracteurs T7 standard compte neuf modèles de 125 à 228 ch, respectant la norme Tier 4 A. Sous le capot : un moteur six cylindres FPT Nef 67 de 6,7 l de cylindrée. Dans le cadre de la stratégie Clean Energy Leader, la technologie SCR EcoBlue utilise de l’AdBlue pour transformer les oxydes d’azote en vapeur d’eau et en azote gazeux. Résultat : le constructeur annonce une diminution de 10 % de la consommation de carburant. Côté transmission, la version Auto Command profite de la variation continue avec une plage de vitesse de 20 m à 40 km/h, sans à-coup. L’opérateur régule la vitesse à 0,1 km/h près, idéal pour les tâches exigeant beaucoup de précision. À 40 km/h, le régime du moteur n’excède pas 1 450 tr/min, ainsi l’engin consomme moins de carburant pendant le transport. La cabine Horizon, plus spacieuse, offre une excellente visibilité. La sécurité n’est pas en reste avec les rétroviseurs grand angle à réglage électrique, en option. Grâce aux fonctions de gestion des fourrières HTS, le chauffeur fatigue moins vite. L’écran tactile IntelliView III regroupe toutes les informations utiles et le conducteur pilote, à l’aide du joystick CommandGrip, le relevage, les deux distributeurs électrohydrauliques et la transmission. Les T7 sont équipés d’usine de la prédisposition à recevoir le système de guidage New Holland, DGPRS ou RTK selon le niveau de précision souhaité. Unités commercialisées en France : 833. Options les plus vendues : transmission à variation continue Auto Command, prédisposition pour l’autoguidage, deux distributeurs électrohydrauliques (en plus des quatre distributeurs arrière mécaniques ou électrohydrauliques selon la version). Rappels recensés : information non communiquée.

Avis utilisateurs et réseau de distribution Moteur puissant et économe en carburant. Transmission souple. Tracteur facile à prendre en main. Sifflement au niveau de la transmission CVT. Inverseur peu réactif. Suspension du pont avant trop ferme.

Notation Fiabilité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Finition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Budget : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cote à la revente : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cote moyenne des New Holland T7.170 70 000 €

66 000 € 65 000 €

60 000 €

55 650 € 55 000 €

49 908 € 50 000 €

46 850 €

51 375 € 45 000 €

2015

2014

2013

2012

2011

Années d’immatriculation

Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.

Retrouvez ce modèle sur Terre-net-occasions.fr

Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N° 200 198)

N° 1 272 762

New Holland T7.170 Power Command 5 900 h – 2012 – 125 ch Prix HT : 41 000 e 50

N° 1 110 459

New Holland T7.170 Power Command 3 437 h – 2013 – 125 ch Prix HT : 56 000 e

Terre-net Magazine I Mars-avril 2018

N° 1 231 463

New Holland T7.170 5 255 h – 2011 – 125 ch Prix HT : 47 000 e

N° 1 272 785

New Holland T7.170 Power Command 3 500 h – 2012 – 125 ch Prix HT : 49 000 e


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