Terre-net magazine 72 - 02-2018

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Janv-fév 2018

N°72

Semis de précision DES ATOUTS QUELLE QUE SOIT L’ESPÈCE

Robots de traite p. 18 Trois éleveurs témoignent sur leur installation

Ferme des 1 000 vaches p. 12 Bien-être animal et grandes structures sont-ils compatibles ?

Pac post-2020 p. 10 Tollé général face à la renationalisation

Cahier d’occasions p. 46 Mensuel - 3,50 € HT - ISSN 2112-6690 - n°72



sommaire Points de vue

Bien-être animal :

une clé d’accès au marché ?

© Watier-Visuel

16

4

[Édito]

6

[Instantanés]

8

[Terre’momètre]

9

Paroles de lecteurs spécial "ferme des 1 000 vaches"

Des signes encourageants pour l’agriculture française ?

Étude Agrinautes 2017 : un meilleur débit sur smartphone

10

[Tri angles]

12

[Tribune]

14

[Champ planet’terre]

Pac post-2020 : tollé général face à la renationalisation Ferme des 1 000 vaches : bien-être animal et grandes structures sont-ils compatibles ? Stabulation multi-dôme aux Pays-Bas : 140 vaches bio sur compost de bois déchiqueté

Stratégies

16

[En avant marge]

Bien-être animal : une clé d’accès au marché ?

18

[Performance productions animales]

30

22

[Incontournables]

« Suspension et confort au top mais une finition à parfaire »

26

24 © Terre-net Média

Pick-up Renault Alaskan 190 dCi :

36 S emis de précision :

petites ou grosses graines, des atouts quelle que soit l’espèce ?

Robots de traite : trois éleveurs témoignent sur leur installation

[Performance productions végétales]

Désherbage du maïs : trois agriculteurs, trois stratégies Travail du sol : les adventices, six pieds sous terre ou à fleur de sol ?

Machinisme

28

[Pleins phares]

30

[Essai]

34

[Incontournables]

Agriculture de précision : les maladies foliaires et les adventices dans le viseur des drones Pick-up Renault Alaskan 190 dCi : « Suspension et confort au top mais une finition à parfaire »

Le dossier

© Fotolia, Watier-Visuel // Création Caroline Carpentier

36

[Grand angle]

Semis de précision : petites ou grosses graines, des atouts quelle que soit l’espèce ?

Cahier d’occasions

46 50

[Terre-net Occasions]

La sélection professionnelle agricole [Cote matériel]

Claas Axion 820


Points de vue

Édito Vous voulez réagir ? Contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr

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© Terre-net Média

Terre-net Magazine - MEDIA DATA SERVICES Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél : 03 44 06 84 84 MEDIA DATA SERVICES SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS terre-net@terre-net.fr Jean-Marie SAVALLE, directeur de la publication. Gérard JULIEN, directeur général MEDIA DATA SERVICES. Pierre BOITEAU, directeur des rédactions. Xavier DUFAY, directeur technique.

Des signes encourageants pour l’agriculture française ?

S

ouvent, à trop suivre l’actualité, le pessimisme me gagne. Entre les prix en baisse, les faillites d’entreprise, les modes alimentaires, les lobbies écologistes ou anti-élevage, la mondialisation et les distorsions de concurrence… difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Jusqu’à me demander si l’agriculture a encore sa place en France ? Deuxième exportateur agricole mondial derrière les États-Unis jusque dans les années 90, notre pays est aujourd’hui rétrogradé en cinquième position et devient, en 2017, importateur net vis-à-vis de l’Europe. Même si dépendre des marchés extérieurs a ses limites – Est-il par exemple raisonnable que la survie de 650 000 petits producteurs malaisiens dépende de l’intégration ou non d’huile de palme dans les biocarburants européens ? – le consommateur, qui n’a pas la langue dans sa poche quand il s’agit de critiquer les modes de production et de mettre en exergue les conséquences qu’il imagine sur son alimentation, pourrait à l’inverse se retrouver bien bête. D’une part, les importations remettent en question l’autonomie alimentaire, et d’autre part, plus les circuits sont longs, moins on a de visibilité sur la provenance des aliments et leurs conditions de production. Pour preuve, au moment des débats autour du glyphosate, que les citoyens européens veulent bannir à tout prix, les agriculteurs de la Coordination rurale et de l’Organisation des producteurs de grains n’ont pas trouvé de résidus de l’herbicide dans des produits français mais importés. Autre exemple en faveur des méthodes françaises : les Chinois qui investissent dans notre pays pour que des éleveurs leur produisent du lait. Certes, on peut toujours s’améliorer mais pourquoi fustiger une profession qui travaille déjà très bien ? Heureusement, certains signaux sont au vert. Ainsi, Emmanuel Faber, nouveau PDG de Danone, tient un discours favorable à la relocalisation des productions. Morceaux choisis : « Il est temps de changer de modèle agricole et alimentaire. Non seulement parce que les systèmes à très grande échelle ne fonctionneront plus à l’avenir, mais aussi parce que ceux reposant seulement sur quelques espèces mettraient la sécurité alimentaire mondiale en danger. L’alimentation est d’abord une réalité locale, liée à un territoire. En France, la déflation des prix est suicidaire. On ne paye pas aujourd’hui le véritable coût de l’alimentation, ni de quoi maintenir un monde rural et agricole, qui ne trouve plus son équilibre économique. La régénération des sols et la souveraineté alimentaire de la France sont des enjeux majeurs que les prix de l’alimentation ne servent pas actuellement. » Il y a peut-être un espoir… ●

Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC « Eutrophisation » : Ptot 0,005 kg/tonne

Mathilde Carpentier, rédactrice en chef

Pratique

Encarts Ce numéro comprend 4 encarts nationaux : « SULKY», « DURAPLAS », « LA MAISON DE L’ELEVEUR » et « VITAL CONCEPT », déposés sur la 4e de couverture.

Éthique1

Éthique2

Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Lecteurs

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Pas de publi-information dissimulée

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

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Points de vue

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Points de vue

Instantanés

Aides Pac, fiscalité, cotisations Ce qui change en 2018 2018 démarre, comme tous les ans, par une série de modifications en matière de fiscalité, de cotisations sociales et de règles encadrant les aides Pac. Concernant la Pac justement, le règlement européen Omnibus introduit le miscanthus dans la liste des espèces éligibles aux surfaces d’intérêt écologique (SIE). Cette année, les surfaces en jachère mellifère, composée de plantes riches en pollen et nectar, peuvent aussi prétendre aux SIE. En revanche, l’aide complémentaire laitière pour les nouveaux installés est supprimée à compter de la campagne 2018. Parmi les bonnes nouvelles, les cotisations famille baissent de 2,15 points et la branche maladie bénéficie d’un taux dégressif de 5 points. L’impôt sur les sociétés est limité à 28 % et la taxe d’habitation diminue pour les ménages aux revenus modestes. Certains changements sont moins favorables : la mesure d’allègement de 7 points des cotisations maladie disparaît et la CSG augmente de 1,7 point pour tout le monde.

Prix du lait En ce début 2018, le « profil bancal » de la conjoncture laitière À l’échelle mondiale, les perspectives de la conjoncture laitière pour 2018 sont plutôt baissières. Avec un écart persistant entre la valorisation de la matière grasse et des protéines du lait, elle conserve « un profil bancal », selon Benoît Rouyer, économiste au Cniel. Certes, le prix du beurre a progressé de 36 % en un an et « reste bien au-dessus des 5 000 €/t », mais il a fortement chuté ces dernières semaines. Quant à la poudre de lait écrémé, elle se maintient en dessous du seuil d’intervention et du prix psychologique de 1 500 €/t. « Ce décalage important devrait perdurer sans que l’on connaisse l’impact global sur le prix du lait à la ferme. » Dans ce contexte déjà tendu, la reprise de la production dans les deux principaux bassins laitiers, l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande, n’augure rien de bon.

Une instruction technique, publiée au Bulletin officiel du ministère de l’agriculture, détaille les nouvelles modalités de contrôle des Gaec à compter du 1er janvier 2018. Le premier niveau de contrôle a pour objectif d’établir un état des lieux de ces structures. Le second, plus ciblé, impose d’inspecter chaque année un quart des Gaec afin que tous soient contrôlés une fois tous les quatre ans au minimum.

© Watier-Visuel

Révision du contrôle de l’agrément des Gaec

Dans une note des autorités françaises sur le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, le gouvernement assume implicitement de revoir à la baisse le budget de la Pac post-2020. Pour financer les nouvelles politiques prioritaires que sont la sécurité, la défense et les migrations, il faudra bien récupérer des fonds sur celles menées actuellement dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de la cohésion. Il faudra d’autant plus taper dans les enveloppes de la Pac car « l’UE ne pourra pas continuer à payer à 27 ce qu’elle finançait jusqu’à présent à 28 États-membres ».

© jat306, Fotolia

Le registre des bénéficiaires effectifs, une nouvelle obligation à ne pas négliger

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Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

La loi Sapin 2 oblige tout détenteur de parts sociales de sociétés, donc les agriculteurs installés en SCEA, EARL, Gaec, mais aussi en SARL, SAS, SNC, SA, à s’enregistrer sur un « registre des bénéficiaires effectifs pour lutter contre la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et le terrorisme ». Dans le cas d’un démembrement sur titres, usufruitier et nu-propriétaire doivent tous deux se déclarer. Les sociétés créées depuis le 1er août 2017 doivent déposer leur déclaration dans les 15 jours suivant leur création. Celles constituées avant le 1er août 2017 doivent fournir ce document au tribunal de commerce avant le 1er avril 2018.

© Parlement européen

L’agriculture n’est plus une priorité européenne à défendre pour la France


Points de vue

LA REVOLUTION

EN ACTION

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier-février 2018

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© Liber Mundi-10/2017

DisponibLe sur Le rApTor eT Le VAnTAGe, LA GAMMe DArK s’Apprécie pAr son sTyLe M A i s é G A L e M e n T pA r L e c o n f o rT e T L e s s e r V i c e s q u ’ e L L e A p p o rT e


Points de vue

Terre’momètre

Étude Agrinautes 2017

Un meilleur débit sur smartphone La majorité des agriculteurs ont un meilleur débit internet sur téléphone mobile que sur l’ordinateur de l’exploitation. Par Pierre Boiteau // pboiteau@terre-net-media.fr

Débit de connexion internet des exploitants agricoles © Étude Agrinautes 2017 réalisée par BVA pour Terre-net Média et Hyltel

S

elon l’enquête Agrinautes 2017(1), le débit internet au siège des exploitations agricoles continue d’augmenter mais seulement 41 % d’entre elles disposent de plus de 2 mégabits par seconde (Mb/s), soit six points de mieux cependant qu’en 2016. Pire : 6 % des exploitants connectés sont à moins de 512 kilobits par seconde (kb/s), ce qui illustre l’éternelle fracture numérique entre ville et campagne. Par contre, la connexion sur téléphone mobile progresse fortement. 74 % des paysans connectés accèdent désormais à la 3 ou la 4G dans leurs parcelles (+ 12 points par rapport à 2016) et 76 % au siège de la ferme. Dans ce contexte, l’équipement évolue vers la mobilité. 42,7 % des producteurs connectés surfent sur internet avec leur smartphone. En 2015, ils étaient 31,3 % et 22 % deux ans plus tôt.

Évolution du matériel utilisé par les agriculteurs pour se connecter à internet

La tablette poursuit elle aussi sa progression dans le milieu agricole. L’ordinateur, fixe ou portable, reste largement prédominant (94,2 %) mais commence à régresser. Le téléphone mobile est plus répandu chez les jeunes (85 % des agriculteurs de moins de 35 ans sont équipés d’un smartphone et 75 % des 35-44 ans), les bac + 3 et plus (plus de 80 % ont un smartphone) et dans les structures employant des salariés. ● (1) Étude Agrinautes 2017, réalisée par BVA pour Terre-net Média et Hyltel, auprès de 1 116 agriculteurs internautes interrogés par questionnaire internet Cawi (computer-assisted web interviewing) entre le 9 et le 23 juin 2017. Les résultats sont redressés pour être représentatifs des fermes françaises connectées. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation professionnelle de l’exploitation.

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Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

© Étude Agrinautes 2017 réalisée par BVA pour Terre-net Média et Hyltel

Vers la mobilité


Points de vue

Points de vue

Paroles de lecteurs Spécial ferme des 1 000 vaches MDR : « Le symbole de la surproduction qui casse les prix au détriment des petits éleveurs ! »

Titian : « Quel est le but de ce type d’article ? Celui de normaliser dans la tête de nos concitoyens le concept "dairy uber" des méga fermes d’investisseurs... »

Vik : « Vous savez à quoi cela me fait penser ? À la téléréalité, ces émissions où des gens sont enfermés... »

Lebonmayennais : « Avec des élevages comme celui-là, tout le monde va devenir végan ! » XS : « La taille de l’exploitation n’a rien à voir avec le confort des bêtes. Je ne comprends même pas comment on peut se poser la question. Quel intérêt la ferme des mille vaches aurait-elle à négliger le bien-être animal ? Pour perdre de l’argent ? Ce n’est pas le but, je pense... » Titian : « Qu’en est-il des risques de troubles musculosquelettiques pour les trayeurs ? » Oups : « Ne soyez pas médisants ! Il y a de la place en France pour tous les systèmes d’élevage ! »

Kissot16 : « Mes bêtes ont accès au pâturage 10 mois sur 12. Bien sûr, l’effectif est adapté à la surface pâturable. Que du bon sens et c’est rentable ! »

Solar farmer : « Mes animaux ne se font pas prier pour sortir dehors. Mieux vaut se pousser à l’ouverture du portail ! » Patrick : « Il pleut 365 jours sur 365, ce doit être un micro secteur vraiment désavantagé... »

Patrice Brachet : « Je ne crois pas que ces vaches soient plus malheureuses qu’ailleurs. Par contre, dans la boue sous la pluie avec des râteliers vides...

Crédit photo : Masterfile.

Steph72 : « Il faut apporter davantage à manger, transporter de plus grandes quantités de lisier, d’où plus de GNR consommé. Question développement durable et bilan carbone, on peut faire mieux... »

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Tom : « En Europe, il existe des troupeaux de 2 000 à 3 000 vaches laitières. Et pendant ce temps-là, l’agriculture française perd des parts de marché. »

Éric : « La société française semble ne pas vouloir de ce modèle pour des raisons environnementales, éthiques, sociales, voire bucoliques. Cette vision est tenable tant que l’aval des filières, et en particulier les consommateurs, assument ces choix par des débouchés spécifiques et un prix correct payé aux éleveurs. » Steph72 : « Ces structures ne sont pas rentables sans méthanisation. Il faut arrêter de croire que ces usines à lait sont compétitives, c’est un mythe ! »

Source : commentaires de trois articles sur la ferme des 1 000 vaches, publiés sur Web-agri. N.B. : Lire aussi la tribune de Michel Welter, gérant de cette exploitation, p. 12-13 et l’article En avant marge p. 16-17 sur le bien-être animal, clé d’accès au marché.

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Points de vue

Tri angles

Pac post-2020

Tollé général face à la renationalisation La communication de Phil Hogan sur la future politique agricole commune après 2020 a provoqué une vague de protestations dans le monde agricole. Le risque majeur : le virage pris vers une renationalisation de la Pac, comme l’expliquent l’agro-économiste Jean-Marie Séronie, ainsi que les think tanks Momagri et Farm Europe. Propos recueillis par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

Momagri

« Un contre-sens historique et une erreur stratégique » Think tank élaborant des propositions en matière de politique agricole et alimentaire internationale

« E

n évoquant le spectre de la renationalisation de la politique agricole commune, les producteurs dénoncent de nouvelles distorsions de concurrence entre et au sein même des États-membres. Que les pays ou les régions les plus riches aient la possibilité de soutenir davantage le revenu de leurs agriculteurs leur pose problème, à juste titre, dans la mesure où l’on saperait là l’une des bases du marché unique européen. Autre sujet sur lequel la renationalisation est critiquée en ces

temps de crise agricole : la protection des exploitants contre l’instabilité des marchés. Le Commissaire européen Phil Hogan continue de mettre en avant les outils privés de gestion des risques, tels que les assurances et les fonds mutuels, alors qu’ils ne sont d’aucun recours quand les marchés sont déprimés plusieurs années de suite. Ces instruments ont déjà été intégrés à la Pac lors de la dernière réforme. Les Étatsmembres ne les ont toutefois pas mis en œuvre, les jugeant largement inappropriés. On aurait pu s’attendre à ce que l’on en tire quelques conclusions et qu’au contraire le Commissaire fasse la promotion de son principal succès : à savoir les aides volontaires à la réduction de la production, qui ont eu un effet remarquable fin 2016 pour sortir de la

crise du lait. Il n’en est rien et le sujet de la gestion des crises demeure un tabou à Bruxelles. Il paraît pourtant novateur de ne pas se contenter de verser des aides en cas de crise mais d’en profiter pour demander au passage, aux agriculteurs, de produire moins pour rééquilibrer l’offre et la demande. Espérons que les États-membres et le Parlement européen sauront insuffler une ambition politique fédératrice pour changer le cap d’une Pac aujourd’hui à contre-courant des autres politiques agricoles dans le monde. » ●

Farm Europe

« L’agriculture et les agriculteurs méritent mieux qu’un débat technocratique » Think tank réfléchissant sur les économies rurales de l’Union européenne.

« L

a renationalisation de la politique agricole commune ouvrirait la voie à moins d’Europe, à plus de complexité pour les acteurs économiques et à une moindre efficacité environnementale. La subsidiarité extrême qui en découlerait serait une simplification uniquement

10

pour l’administration européenne. Elle entraînerait un transfert de charge vers les instances nationales et représenterait surtout un danger pour les agriculteurs, qui seraient confrontés à des distorsions de concurrence tant sur le plan économique qu’environnemental. Chaque pays ou région serait libre de concentrer son enveloppe Pac sur quelques filières prioritaires pour fragiliser celles des autres États-membres et prendre l’ascendant sur un marché cible, en jouant sur des prix subventionnés au détriment de la valeur ajoutée. Ce renoncement européen marquerait aussi un recul en termes d’ambition environnementale puisque les Étatsmembres pourraient jouer sur des règles

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

moins-disantes pour gagner en compétitivité. Dans les faits, abandonner la fixation d’un socle commun de règles au niveau de l’UE, c’est-à-dire le verdissement de la Pac, reviendrait à renoncer à un cadre clair qui place l’ensemble des exploitants agricoles sur un pied d’égalité et de responsabilité. Aussi, en ne fixant pas de base commune pour les modalités d’accès aux fonds Pac, la Commission européenne abdique de sa responsabilité à faire progresser l’agriculture européenne vers davantage de durabilité à l’échelle de tout le continent. Pourquoi renoncer à mener et négocier en Europe une politique agricole intelligente, véritablement innovante, faisant la synthèse pour tous les territoires de la durabilité environnementale et de la compétitivité économique ? » ●


Points de vue

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Jean-Marie Séronie

C12 Calibrator

« Des piques dans la Pac »

PERFORMANCE

ET QUALITÉ

Agro-économiste indépendant

« P

Renationaliser pour simplifier semble une décision curieuse. Évidemment, cela allège fortement les travaux de la Commission, mais est-ce le cas dans chaque état et pour les agriculteurs ? On sent bien qu’à moyen terme, cela conduit à des politiques qui diffèrent de plus en plus entre pays, voire à des budgets divergents car de plus en plus cofinancés par les États-membres, y compris pour le premier pilier. Certains y verront une subsidiarité et donc une meilleure adaptation aux réalités. D’autres, au contraire, dénonceront la création d’importantes distorsions de concurrence. Enfin, comment atteindre des objectifs communs avec des stratégies et des moyens différents, et avec des règles de moins en moins harmonisées ? De là, imaginer une Pac concentrée sur une di-

mension environnementale, avec quelques mesures globales de protection économique et d’intervention en cas de crise... ce serait en fait assez cohérent avec les visées libérales de monsieur Hogan ! L’aval des États-membres sur ces propositions constituerait une profonde rupture avec les axes établis en 1962 lors de la création de la Pac et remettrait profondément en cause les traités. Même si cette renationalisation progresse de façon sournoise à chaque réforme et aboutit aujourd’hui à une politique agricole de moins en moins commune et, en outre, quasiment illisible. Tout cela aboutit in fine à une question centrale : dans une période stratégiquement difficile pour l’UE, peut-on sans risque détricoter la première et la seule véritable politique européenne intégrée ? » ● SUR LE WEB

hil Hogan a lancé un vrai pavé lancé dans la mare avec sa proposition surprise de transférer la totalité de la gestion de la Pac aux États-membres. Le rôle de l’Union européenne se limiterait à définir de grands objectifs communs. Chaque pays serait responsable du choix de ses orientations et des modalités de mise en œuvre, de contrôle et de sanction. D’une politique agricole commune, on passerait, en réalité, rapidement à une politique simplement coordonnée.

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Points de vue

Tribune

Ferme des 1 000 vaches

Bien-être animal et grandes structures sont-ils compatibles ? Selon Michel Welter, gérant de la très controversée ferme des 1 000 vaches à Ducrat dans la Somme, il est possible d’élever un grand nombre d’animaux tout en continuant à se soucier de leur bien-être. Ici, les bêtes sont dehors toute l’année, sous un grand parapluie pour ne pas être mouillées. Par Delphine Scohy // dscohy@terre-net-media.fr

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© Terre-net Média

eut-on concilier bien-être animal et grosses exploitations ? « C’est le vrai sujet de l’opposition à notre projet !, révèle Michel Welter, directeur de la SCL Lait Pis Carde dans la Somme, plus connue sous le nom de "ferme des mille vaches". Le bien-être est le même dans un troupeau de 10 ou de 50 000 bêtes. » Alimentation, eau, confort, santé, expression des comportements normaux, absence de stress... « les besoins fondamentaux des animaux doivent être respectés quelle que soit la taille de l’élevage ».

Moins de stress avec beaucoup d’animaux « Avec un bâtiment ouvert sur tous les côtés, les animaux sont libres et vivent dehors toute l’année », explique

Michel Welter. La ventilation naturelle évite les odeurs d’ammoniac et est régulée par des filets brise-vent. Le gérant n’a aucun doute concernant le confort de ses animaux. « Les vaches bouses sur la chaussée, ni être bloqué dans animaux, un sentiment de sécurité. Ils sont passent 14 h/jour couchées sur la paille de plus paisibles et ne se battent pas. La présa voiture le temps que le troupeau traverse leurs logettes creuses. Le reste du temps, sence de cornes ne pose aucun problème. la route. Ce n’est pas plus mal si elles ont sur le béton raclé, nous n’observons pas Et en cas de danger, il y a un effet de masse. » accès aux prairies mais elles ne sont pas de soucis particuliers comme les gros Côté main-d’œuvre, obligées d’y aller pour être heureuses. Avec jarrets car l’alimenun bâtiment ouvert sur tous les côtés, elles tation est gérée de fa- “ Les besoins des animaux les animaux voient défiler 21 têtes difféçon à éviter l’acidose. libres et vivent toute l’année dehors. doivent être respectés rentes presque quoti- sont Par ailleurs, toutes les Elles ont juste un "parapluie" au-dessus de bêtes sont parées une dans tous les élevages „ diennement. Mais ils leur tête pour ne pas être mouillées. » ne sont pas stressés fois par an au miniLa structure de la stabulation a été pensée pour autant. « Les salariés sont tous formum et le pareur surveille celles qui ont de façon à offrir le maximum de confort aux més au comportement de la vache, à sa des soucis tous les 15 jours. » animaux mais aussi à faciliter le travail. À perception de l’homme. On leur apprend partir d’un certain effectif, il devient comCette rigueur a fortement réduit les proà être calmes avec les animaux. Car, j’en pliqué de reconnaître chacun d’eux et de se blèmes de pattes observés au démarsuis certain : il est bien plus facile de les remémorer tous les historiques. rage de l’élevage en 2014. Les vaches attirer que de les pousser. » disposent, comme la norme l’impose, Même sans pâturer, de 10 m2 chacune et de logettes indiviQuant à l’absence de pâturage, le gérant les vaches sont heureuses duelles. Le bâtiment est ouvert sur tous est convaincu : « Les vaches n’ont pas beles côtés. La ventilation naturelle évite soin de pâturer mais elles doivent absoluMieux vaut confier cette tâche à un oules odeurs d’ammoniac et est régulée par ment manger de l’herbe, ce qui n’est pas la l’intermédiaire de filets brise-vent. til informatique. Il faut donc "connecter" même chose. » Il faut dire que la situation l’élevage. Les 860 laitières de l’exploitagéographique de l’exploitation n’est pas Les laitières sont réparties dans la stabulation sont dotées de colliers d’identificatrès adaptée : elle n’est pas en zone hertion par lot de 150 (les génisses et les fetion, détectés lors du passage en salle de bagère et se trouve à proximité d’un axe melles taries sont gérées à part). « Le phétraite. Elles possèdent également des caproutier extrêmement fréquenté. Michel nomène de dominance n’existe plus à cette teurs d’activité alertant les éleveurs en cas Welter poursuit : « Tout le monde veut échelle. Les effectifs élevés donnent, aux que les vaches pâturent mais sans avoir de d’anomalie. « Il ne faut plus se préoccuper

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Points de vue

CENTRAMIX

Faire face aux critiques des opposants

N.B. : retrouvez également plusieurs commentaires à propos de cet élevage dans Paroles de lecteurs p. 9 et un article sur le bien-être animal, clé d’accès au marché, dans la rubrique En avant marge p. 16-17.

Sur l’aspect bien-être animal, Michel Welter insiste : « Les vaches sont calmes, sereines et ruminent, même sur le roto. » Malgré toutes les critiques essuyées, il continue d’affirmer que ses animaux ne sont pas maltraités, ce dont l’ont souvent accusé les associations opposantes au projet. « Ils vont bien et cela se voit incontestablement au niveau des performances de production, de reproduction et de santé. » Face à cette accusation de maltraitance, le gérant est exaspéré et répond : « Critiquer sans savoir, c’est simple ! Les portes de la ferme ont toujours été ouvertes pour les personnes souhaitant visiter. Mais les associations opposantes cherchent à faire fermer l’exploitation sans même y avoir

« Le bien-être est le même dans un troupeau de 10 ou de 50 000 bêtes », insiste Michel Welter.

Web -agri Découvrez, en vidéo,

la ferme des 1 000 vaches sur www.terre-net.fr/mag/72millevaches

Mélangeuses stationnaires L’expérience d’un leader du mélange La gamme de mélangeuses KUHN CENTRAMIX et sa multitude de configurations permettent de répondre à toutes les situations de mélange à poste fixe : installation en méthanisation ou en alimentation. • VOLUMES AU CHOIX : De 4 à 30 m3, vous trouverez le modèle adapté aux produits à mélanger et à la place disponible dans votre installation. • SOLUTION COMPLÈTE : En complément de la cuve de mélange, le large choix des périphériques CENTRAMIX facilite l’adaptation à l’environnement : moteur d’entraînement, armoire électrique, tapis de déchargement, etc… KUHN, une solution complète à intégrer. • PLUG & PLAY : La multitude de solutions de distribution proposées (position des trappes de déchargement et longueur de convoyeurs) garantit une installation rapide et performante. • 100% ÉLECTRIQUE : Les armoires électriques de la gamme CENTRAMIX permettent un pilotage des composants de la machine en mode « manuel » ou en « tout automatique ». 100% électrique : le coût d’utilisation des installations CENTRAMIX reste des plus faibles.

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AD’VERT Conseil - AP-CENTRAMIX-2018 - *soyez fort, soyez KUHN

Remplacer cette masse salariale par des robots ? Impensable pour l’exploitant : « À la moindre coupure de courant ou panne, un homme seul ne peut pas prendre le relais. Le risque est trop élevé ! Il importe de conserver 1 UTH pour 50 vaches. Le stress est alors mutualisé, tout comme le savoir. » Il conseille cependant aux éleveurs qui souhaiteraient s’agrandir de se positionner sur un nombre d’animaux bien défini. « Il est possible de gérer facilement à quatre moins

mis les pieds (légalement, bien entendu !). Le débat est passionnel, pas factuel. Nos détracteurs ne veulent pas de cette ferme et rejettent l’élevage tout court. Par contre, il leur faut des aliments bio ou encore des fraises à Noël, qui viennent notamment d’Afrique du Sud… » ●

© Terre-net Média

21 salariés se relaient sur la ferme des 1 000 vaches. Entre la traite, l’alimentation, le suivi sanitaire et de la reproduction, l’administratif, chacun a sa place. La plupart des employés ne sont pas issus du monde agricole, une force selon Michel Welter. Tous suivent une formation et chaque tâche obéit à un protocole préalablement établi. « Cela évite que chacun fasse comme bon lui semble ou comme ce qu’ils ont connu chez leurs parents pour les salariés qui ont grandi dans le milieu de l’élevage », explique le directeur.

de 200 vaches. Au-dessus de 400, il faut huit salariés et une personne qui chapote tout le monde. C’est essentiel de définir un "chef" afin de caler le travail. Entre les deux, ce n’est pas faisable humainement car on oscille entre des associés autonomes et la gestion de salariés par un gérant. »

SUR LE WEB

du bien-être d’une seule vache mais d’un lot entier », estime Michel Welter. D’où l’importance de ces outils de détection.


Points de vue

Champ planet’terre

Stabulation multi-dôme aux Pays-Bas

140 vaches bio sur compost de bois déchiqueté Direction Utrecht aux Pays-Bas, où la famille De Wit a construit une impressionnante stabulation multi-dôme. Leurs 140 vaches laitières biologiques peuvent se coucher confortablement sur un épais matelas de compost issu de bois déchiqueté. Par Robin Vergonjeanne // redaction@terre-net.fr

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our installer ses deux fils sur la ferme laitière familiale, Wymand De Wit n’a pas lésiné sur les moyens : il a investi 1,2 million d’euros pour les 140 vaches bio ! Il faut dire qu’il a choisi le meilleur pour leur confort, sans compromis sur celui des éleveurs. Il a fait construire une étable multi-dôme avec une aire de couchage centrale sur "compost" de plaquettes de bois déchiqueté, entourée de deux aires d’alimentation sur fosse caillebotis. Mesurant 90 m de long sur 53 m de large, elle couvre une surface de près d’un demi-hectare.

Chaque bête dispose de plus de 20 m² de litière et 10 m² de caillebotis. « Elles sont vraiment heureuses dans leur nouveau logement. Elles ont de la place pour circuler et de l’air pour respirer, confie le producteur, en agriculture biologique depuis une quinzaine d’années. Leur comportement a changé : elles expriment bien mieux les chaleurs et il y a moins de problèmes de pattes et de dominance entre elles, que lorsqu’elles étaient en système logettes et lisier, comme les génisses aujourd’hui. » La structure métallique, dite multi-dôme ou multi-chapelle, imaginée par l’entreprise néerlandaise ID Agro, se compose de sept coupoles accolées. Deux d’entre elles, translucides, apportent la lumière et contribuent à sécher la litière. Les autres sont couvertes de bâches opaques pour éviter l’effet de serre. Ce toit très résistant supporte les intempéries, et notamment le poids de la neige. L’eau de pluie est canalisée dans des gouttières, situées à 6 m du sol pour pouvoir vider les remorques de bois déchiqueté. Des rideaux latéraux sur la totalité du bâtiment, ouverts la plupart du temps, assurent le confort thermique des animaux. Si bien qu’en été, la température est toujours plus 14

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Leur comportement a changé

Evert et Wymand De Wit apprécient leur nouvel outil de travail.

dien plutôt qu’avec un outil rotatif. L’aire basse qu’à l’extérieur. Au lieu de sécher la litière via un dispositif de ventilation par le de couchage est curée une fois par an à sol (pas toujours efficace, paraît-il), les exl’automne. « Comme je n’ai que 50 ha de ploitants ont priviprairies, sans autre légié la surface par culture, et que je ne “ Un bâtiment de 0,5 ha vache et le volume peux épandre que et 260 places à l’auge : d’air. L’air humide 170 kg d’azote par s’échappe par les les animaux ont de l’espace ! „ hectare, j’échange faîtières d’aération ce très bon compost et les deux ventilateurs fixés au plafond avec un agriculteur bio contre des céréales ne semblent pas indispensables. Pour ne », explique Wymand. Juste après le curage, pas que les bouses s’accumulent trop en il recouvre le sol d’une première couche de surface, le compost est remué quotidienbois déchiqueté de 40 cm puis effectue des nement sur une dizaine de centimètres à apports réguliers tout au long de l’année, l’aide d’un rotavator. surtout l’hiver, jusqu’à atteindre une épaisseur de 70 cm. 60 % des bouses environ tombent sur l’aire de couchage et 40 % 5 min de tracteur par jour dans les deux fosses sur caillebotis le long des couloirs d’alimentation. Le travail d’entretien se résume donc à cinq minutes de tracteur par jour pour un Côté sanitaire, rien à signaler : la moyenne troupeau de plus de 100 têtes ! Sauf en cellulaire oscille autour de 120 000 cel/ml. conditions très humides, où un deuxième passage est nécessaire. Et, à l’inverse, Les plaquettes de bois n’ont pas entraîné en été, quand le compost devient sec et d’augmentation des mammites. Seules dégage de la poussière : les producteurs quelques souches d’entérobactéries, du préfèrent le brasser à l’aide d’un canagenre Klebsiella, ont été observées, sans

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Points de vue lien établi avec le type de litière. Seul bémol au bois déchiqueté : son coût. « Autour de 15 000 à 20 000 € par an pour 1 000 t de bois brut, bien qu’il provienne de l’entretien des haies et des arbres de la région », rapportent les De Wit père et fils.

La famille s’est également équipée d’une salle de traite Boumatic de 2 x 14 postes avec sortie rapide et plancher mouvant pour s’adapter à la taille des trayeurs. Le niveau sonore est particulièrement faible puisque la pompe et toute la tuyauterie sont placées en sous-sol. De part et d’autre de l’espace traite se trouvent les box de vêlage et l’infirmerie (paillés), ainsi que les logettes des taries, garnies de compost bien sûr.

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20 000 € de bois déchiqueté

L’élevage a essayé la Montbéliarde mais revient aujourd’hui à la Holstein de petit gabarit, de type Frisonne.

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Cette étable hors norme présente une autre originalité : un espace de conférence vitré, dit "sky box", au-dessus du bureau et du bloc traite, avec une vue imprenable sur la stabulation, un vidéoprojecteur et une cuisine. Cette salle de réunion insolite pourra être louée par des entreprises du secteur agricole. Une excellente idée pour rentabiliser un bâtiment d’élevage.

Une salle de conférence

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Les taries sont logées dans des logettes sur compost. Au-dessus du bureau, une pièce, largement vitrée sur trois côtés, accueille les visiteurs et les réunions professionnelles.

La "salle des machines", sous la salle de traite. Le matériel ne se salit pas et la traite se fait en silence.

SUR LE WEB

Le troupeau à dominante holstein compte quelques croisements en race montbéliarde. L’éleveur a toutefois choisi d’arrêter ce métissage car les croisées semblent plus sensibles à l’excès de trèfles dans les pâtures en été. Avec plus de 50 % de primipares dans le cheptel, la production moyenne avoisine 8 000 l par vache et par an. Les 125 femelles à la traite produisent 1,1 million de litres de lait biologique, collectés par la coopérative Eko Holland et payés autour de 550 € la tonne. Un prix qui permet de rembourser l’investissement conséquent dans cette structure multi-chapelle. ●

Le bois déchiqueté est remué sur une dizaine de centimètres une à deux fois par jour.

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Les exploitants n’ont pas radiné non plus sur le nombre de cornadis le long des deux couloirs d’alimentation : 260 pour 140 vaches ! La ration, à base d’ensilage d’herbe et de trèfle, est complémentée individuellement au distributeur automatique de concentré (Dac) avec du maïs grain (jusqu’à 11 kg par animal). Un peu d’ensilage de maïs est distribué, mais uniquement durant la période de pâturage. Les quatre Dac de la marque Hanskamp Agrotech sont munis d’une grille de protection, qui s’abaisse par-dessus les bêtes afin de limiter la concurrence à l’auge.

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Visitez, en vidéo, cette étable étonnante

sur www.terre-net.fr/mag/72batiment

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Stratégies

En avant marge

Bien-être animal

Une clé d’accès au marché ? La réponse est oui, sans conteste. Les producteurs français doivent faire valoir leurs bonnes pratiques pour conserver leur place sur les très convoités marchés à l’exportation. Par Cécile Julien // redaction@terre-net.fr

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especter le bien-être animal, est-ce un avantage commercial dans les échanges internationaux ? Quand on voit les ravages que peuvent faire les images diffusées par les groupes d’activistes animalistes, la réponse est évidente. Les éleveurs doivent montrer que leurs pratiques sont respectueuses du bien-être animal, même si ce n’est pas toujours facile dans un débat qui échappe souvent au rationnel.

« Le bien-être des animaux est un critère de rentabilité », avance de manière pragmatique Jean-Yves Ménard, responsable professionnel "bien-être" chez Coop de France. Il devient même une condition d’accès aux marchés internationaux. « Il s’agit désormais d’une exigence de base, comme l’environnement ou la sécurité sanitaire », remarque Sophie Bertrand, responsable qualité à la Cooperl. C’est aussi un moyen de se différencier, d’accéder à des marchés exigeants, comme ceux des pays du nord de l’Europe. La Cooperl exporte beaucoup de porcs vers le Royaume-Uni, où les exigences sont fortes en termes de bien-être animal.

© Watier-Visuel

« On bosse mieux et on prépare l’avenir »

Aller au-delà des exigences de bien-être animal permet aux éleveurs de se différencier à l’export.

premier temps, on l’a subi. Puis, il nous a permis de progresser. On bosse mieux et on se prépare à l’avenir. Une satisfaction pour les producteurs. » En Nouvelle-Zélande, l’agriculture est tournée vers l’exportation, à destination de 120 pays. « Là-bas, respecter le bien-être animal est la base du métier d’éleveur et « Dès 2004, nous avons senti une attente soun prérequis dans toutes les productions, ciétale importante pour l’arrêt de la castraaffirme Ben O’Brien, responsable Eution, retrace Sophie Bertrand. Nous avons rope chez Beef + Lamb, interprofession réfléchi à cette pronéo-zélandaise de la blématique et intégré “ Ne pas perdre, voire gagner, viande rouge. Une la norme Iso 34700 bonne image qui nous des marchés, une garantie permet de travailler sur le bien-être. Ainsi, nous avons mainavec autant de pays. » de valeur ajoutée tenu nos exportations vers le Royaume-Uni Et pour la conserpour les producteurs „ face à nos concurver, la Nouvellerents allemands et belges, et préservé la vaZélande fait parfois des choix draconiens. leur ajoutée pour nos adhérents. » « Par exemple, contrairement à l’Australie, nous avons arrêté d’exporter des Même chose en production de volailles. moutons vivants vers le Royaume-Uni », « L’Allemagne est l’un de nos gros clients, explique Ben O’Brien. détaille Jean-Michel Reigner, aviculteur Les exigences en termes de bien-être difpour la coopérative Unéal. Elle nous a imfèrent selon les pays et ne sont pas toujours posé un cahier des charges strict. Dans un difficiles à atteindre pour les producteurs 16

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français. « Aux Pays-Bas où le pâturage n’est pas répandu, des cahiers des charges exigent que les vaches paissent 120 jours par an, précise Lauriane Toutain, responsable développement durable chez Laïta. Dans le Grand Ouest, ce n’est pas une contrainte, car nos adhérents les font pâturer 200 jours par an en moyenne. »

Rémunérer les efforts fournis Se pose ensuite la question de la rémunération des efforts fournis. « Ne pas perdre, voire gagner, des marchés est déjà une garantie de valeur ajoutée pour les agriculteurs, estime Sophie Bertrand. L’engagement dans certaines actions, telle que la démarche "porcs non castrés", est par ailleurs rétribué. En plus, les éleveurs améliorent leur temps de travail et l’efficacité alimentaire des mâles entiers. Et pour la coopérative, il peut être intéressant de ne pas attendre les lois et de diversifier les filières. Mais nos concitoyens doivent accepter de payer pour cela. » Toutefois,


Stratégies

comme souvent lorsqu’on cherche à se différencier, la valorisation reste problématique. « Les consommateurs sont exigeants mais changent d’avis dès qu’ils doivent ouvrir leur porte-monnaie, au profit des produits les moins chers, notent tous les intervenants. Néanmoins, être en avance sur le respect du bien-être animal nous permet, en plus de la satisfaction de bien travailler, de ne pas perdre de marchés et de pouvoir continuer à exporter. » ● N. B. : voir aussi pages 12-13 la tribune de Michel Welter, gérant de la ferme des 1 000 vaches, qui explique que bienêtre animal et grandes exploitations ne sont pas inconciliables.

L’OIE veille sur les filières animales

SUR LE WEB

Créé en 1924 pour lutter contre les épidémies, l’Office international des épizooties (OIE), appelé désormais Organisation mondiale de la santé animale, a étendu ses missions au bien-être animal. Depuis 2001, elle élabore des normes applicables à la diversité mondiale des systèmes de production, en se basant sur des faits scientifiques. L’OIE évite ainsi la création de barrières sanitaires injustifiées par certains pays, ces règles étant reprises dans les accords commerciaux. « Par exemple, le Chili a pu accéder au marché européen, car il respecte la réglementation stricte imposée par les États-membres, témoigne Leopoldo Stuardo, membre de l’organisation. Un avantage face à ses concurrents d’Amérique du Sud. »

Lire l’article sur HumAni Vie, nouvelle marque estampillant le "bien-être animal et humain" sur www.terre-net.fr/mag/72bienetre

Web -agri

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Stratégies

Performance productions animales

Robots de traite

Pierre Lévêque : « Grâce au robot, je suis redevenu éleveur » « Le robot de traite fonctionne aussi dans les grands troupeaux ! », lancent Pierre et Martin Lévêque, producteurs dans la SCL O’lait, à Hautvillers-Ouville dans la Somme. Cinq robots VMS de DeLaval y traient jusqu’à 250 vaches par jour avec, à la clé, un gain de temps notable et une réduction des efforts physiques liés à un cheptel de cette taille. Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

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erre-net Magazine (TNM) : Pouvezvous présenter la SCL O’lait ?

Pierre Lévêque (PL) : Cette société, créée il y a 25 ans, regroupe sept associés, assurant chacun des missions spécifiques. Avec mon frère, je m’occupe de la production laitière. Nous élevons 250 vaches, qui produisent jusqu’à 2,5 millions de litres par an.

PL : Nous étions passés de 100 à 200 têtes et la capacité de la salle de traite n’était plus suffisante. Nous avons alors choisi d’investir dans des robots. C’était le début de ces outils et, à l’époque, les constructeurs les déconseillaient pour les gros cheptels. Vu la configuration de nos bâtiments, ils préconisaient plutôt une grande salle de traite ou un roto. Malgré tout, nous nous sommes lancés, persuadés que les robots pouvaient aussi convenir. TNM : Pourquoi avez-vous ensuite ajouté deux autres machines ?

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TNM : Pourquoi avoir installé trois robots de traite VMS DeLaval il y a 10 ans ?

Pierre Lévêque (à gauche) et son frère Martin gèrent l’atelier laitier et produisent 2,5 millions de litres par an.

traite ? Quels bénéfices en tirez-vous ? PL : Remplacer l’humain par une machine apporte d’abord de la souplesse dans l’organisation du travail. Par exemple, lorsqu’une bête vêle dans la journée, je suis plus disponible pour l’aider si besoin. Je peux la traire aussitôt et écarter son lait afin de nourrir le veau, sans pour autant finir beaucoup plus tard.

PL : L’un des associés partait à la retraite. Au même moment, deux jeunes s’installaient. Nous avons repris un élevage à 10 km et trait à distance pendant trois ans. Très vite, c’est devenu difficile à gérer. Heureusement que nous avions déjà trois robots pour faire tourner l’autre exploitaAutre avantage : un robot diminue les contraintes physiques. En effet, 250 vaches tion ! La décision de fusionner les troupeaux et de renforcer à la traite deux fois par les équipements s’est jour, c’est du boulot ! “ Ceux qui pensent imposée d’elle-même. Auparavant, il fallait Nous avons acheté deux s’affranchir de la traite trois personnes en compautres VMS DeLaval tant la préparation et la vont dans le mur „ pour que la capacité ne désinfection des trayons. soit pas limitante et pour accroître, évenNous sommes sept associés mais certaines cultures de vente demandent beaucoup de tuellement, le nombre d’animaux. temps, les pommes de terre en particulier. TNM : Votre quotidien d’éleveur a-tPour cette raison, deux personnes seuleil changé avec la mécanisation de la ment gèrent désormais l’atelier laitier.

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TNM : Cinq robots représentent un gros investissement. Avec un peu de recul, estimez-vous avoir fait le bon choix, point de vue rentabilité ?

PL : Certainement. Les trois premières installations ont 10 ans et sont payées. Du coup, nous avons investi dans deux robots supplémentaires. Même avec un grand troupeau, cette stratégie est viable, nous l’avons montré. TNM : Vous disposez également, depuis un an, du Herd Navigator de DeLaval. Est-ce une volonté de rester à la pointe de la technologie ? Ce système apportet-il un véritable plus dans la gestion quotidienne de l’exploitation ?

PL : L’acquisition de ce dispositif est liée à l’agrandissement du cheptel. Mon frère Martin est passionné de génétique et suit tous les cycles de reproduction. Avec 250 têtes, impossible de réaliser seul ce suivi. Cet outil d’aide à l’insé-


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Stratégies

mination est donc indispensable. Il fonctionne depuis moins d’un an et des améliorations sont déjà visibles. L’intervalle entre deux vêlages a été raccourci, sans compter le confort de travail !

difficiles, mais le producteur doit surveiller son fonctionnement. Et qu’il y en ait une ou cinq, le temps passé est quasiment identique. C’est pourquoi les robots sont mieux valorisés dans un grand troupeau.

TNM : Quels conseils donneriez-vous à ceux qui hésitent à robotiser la traite ?

TNM : Selon vous, la robotisation de l’élevage est-elle inévitable ?

PL : D’être prudents surtout. L’erreur, généralement, est de penser que le robot va remplacer l’homme. Ceux qui n’aiment pas les vaches, et qui s’imaginent s’affranchir ainsi de la traite, vont dans le mur ! Il est essentiel de rester éleveur et de soigner ses animaux. Le temps gagné doit servir à être dans l’étable, à l’écoute de ses bêtes. La machine est là pour exécuter les tâches physiquement

PL : Inévitable, non, je ne pense pas. Cette solution permet de répondre au développement de la production. Cependant, elle implique de faire confiance aux machines. La condition pour pouvoir leur confier la traite, l’alimentation, le nettoyage des caillebotis… autrement dit, tous les travaux sans valeur ajoutée ou répétitifs. Il faut absolument croire en la technologie et aimer ça. ●

SUR LE WEB

Pour franchir le pas, il faut faire confiance aux machines et aimer la technologie !

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Stratégies

Performance productions animales

Guillaume Morel : « De la souplesse dans le travail pour profiter de ma famille » Guillaume Morel, installé à Saint-Aubin-de-Terregatte dans la Manche, envisageait depuis cinq ans l’achat d’un robot de traite. Au départ en retraite de son père, il franchit le pas. 45 jours après la mise en route du Boumatic Robotics MR-S1, l’éleveur revient sur ses motivations et partage son premier retour d’expérience.

© Guillaume Morel

Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

« Pour le moment, tout se passe bien. Deux tiers du troupeau est autonome, 10 à 15 bêtes seulement ne vont pas encore d’elles-mêmes au robot », constate Guillaume Morel.

Guillaume Morel (GM) : Mon père, avec lequel je suis associé, prend prochainement sa retraite et au niveau main-d’œuvre, ça risque d’être juste. Je cultive 80 ha et produis 600 000 l de lait avec 60 vaches prim’holsteins. J’engraisse aussi des porcs et élève quelques chevaux de compétition.

De plus, la salle de traite, construite il y a 41 ans, avait besoin d’être rafraîchie et modernisée. En outre, je suis marié et père de trois enfants. Je souhaitais alléger les contraintes horaires et passer un peu plus de temps avec ma famille. Sans oublier que traire est une tâche difficile qui nécessite beaucoup d’efforts et de gestes répétitifs. Je ne veux pas avoir les épaules en vrac à 50 ans ! Le robot répond à mes attentes. L’écart de prix avec une salle de traite n’est pas si important et la technologie est aujourd’hui opérationnelle. J’ai donc décidé de tenter l’expérience. TNM : 45 jours après sa mise en service, quelles sont vos premières observations ?

GM : Pour le moment, tout se passe bien. Deux tiers du troupeau est autonome, 10 à 20

15 bêtes seulement ne vont pas encore d’elles-mêmes au robot. Le matin, je n’ai plus qu’à m’occuper des éventuelles retardataires et pendant qu’elles sont traites, je peux soigner les veaux. Du coup, je peux emmener mes enfants à l’école. TNM : Quelles sont les conséquences sur les performances des animaux et sur votre métier d’éleveur ?

marques. Ensuite, il faut vérifier l’état du réseau mobile pour que le robot puisse envoyer des alertes à l’éleveur. Enfin, mieux vaut tarir les vaches produisant moins de 20 l/jour : comme elles n’ont pas assez de lait dans la mamelle, elles ne sont pas traites et ralentissent la circulation du troupeau. TNM : Confier la traite à une machine, n’est-ce pas source de stress ?

GM : L’organisation du travail change. La GM : Personnellement non, car j’étais prêt première chose à faire en démarrant la jourpsychologiquement au moment du lannée : regarder l’ordinateur pour identifier cement. Je réfléchis à cet investissement les bêtes retardataires, détecter un problème depuis cinq ans et j’ai observé plusieurs de conductivité ou une installations robotisées. mammite. Toute chute De plus, j’ai confiance “ L’écart de prix anormale de producen la technologie. Une avec une salle de traite fois les travaux démartion est signalée et doit être aussitôt prise en n’est pas si important „ rés, j’avais hâte qu’ils compte. Ainsi, je mets soient finis. Évidemtout de suite de côté les vaches ayant probament, la première semaine, je me demanblement un souci. Puis, je peux soigner les dais si tout allait fonctionner mais globaveaux, racler la stabulation… la machine lement, j’étais serein. Bien qu’il reste des apporte de la souplesse dans les horaires. réglages à affiner, la mécanique est efficace. Je n’ai aucun regret. ● TNM : Quels sont les principaux points de vigilance d’après vous ? GM : Tout d’abord, il faut prendre en compte le coût du service après-vente, car il existe de grosses différences entre

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

SUR LE WEB

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erre-net Magazine (TNM) : Pour quelle raison avez-vous investi dans un robot de traite ?

Web -agri

Voir le reportage vidéo chez Guillaume Morel,

sur www.terre-net.fr/mag/72morel


Stratégies

Le Gaec du Tertre Goutte a aussi robotisé l’alimentation et le paillage Traite, alimentation, paillage, raclage, nettoyage des pattes : à Pleudihen-sur-Rance dans les Côtes-d’Amor, Antoine Boixière a entièrement robotisé son élevage de 120 vaches laitières prim’holsteins. Un moyen pour être plus productif tout en limitant la main-d’œuvre, selon cet éleveur convaincu par les nouvelles technologies. Par Delphine Scohy // dscohy@terre-net-media.fr

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Le temps gagné permet de mieux surveiller les animaux et de se consacrer davantage aux cultures.

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isoler les animaux. L’exploitation a également fait l’acquisition en 2015 d’un robot d’alimentation Lely Vector pour un montant de 150 000 €. Auquel s’ajoutent quatre racleurs indépendants à câbles à 7 500 € l’unité. Enfin, les associés ont auEn 2015, les producteurs achètent un setomatisé le paillage cond robot grâce aux 800 000 l supplémen“ Accroître la productivité de tous les bâtiments avec la pailleuse taires accordés par la du troupeau „ automatique Strohlaiterie de Saint-Malo. matic de marque Les deux installations Schauer, un investissement de 120 000 €. ont coûté 250 000 € et traient 120 bêtes pour une référence de 1 400 000 l. Elles Grâce à l’automatisation de l’alimentation, disposent de nombreuses options (ruminales exploitants ne remplissent la cuisine que tion, pesée, mesure des taux et des cellules), deux fois par semaine. Le robot prépare de jets Bovi Booster pour les pattes et de quotidiennement 20 bols et 8 rations, et barrières Boetech avec télécommande pour

Au total, le Gaec a investi 550 000 € dans la robotisation.

nourrit les animaux toutes les 1 h 30. La distribution de paille, elle, suit quatre circuits et dessert deux aires paillées et 180 logettes. Aujourd’hui, le paillage ne mobilise plus les éleveurs que 15 minutes par jour au lieu d’une heure auparavant.

Un quart d’heure pour pailler 150 vaches Sans les différents robots selon Antoine, « il faudrait deux personnes supplémentaires pour produire autant. Avec 1,5 UTH (0,5 UTH dédiée aux cultures), l’atelier lait nous occupe en semaine 1 h 30 à 2 h matin et soir et 2 h le week-end à une seule personne. Ainsi, nous avons chacun un weekend de libre sur deux. » Le gain de temps permet de mieux surveiller les vaches et de se consacrer davantage aux cultures. Féru de technologies et de robotisation, le producteur souhaiterait encore automatiser le nettoyage des logettes, « une tâche qui reste contraignante au sein de l’élevage ». Avis aux constructeurs... ● SUR LE WEB

Installé en 2011, Antoine Boixière était persuadé depuis longtemps qu’un robot de traite améliorerait la production quotidienne des 60 vaches présentes à l’époque. Afin de convaincre son père, il trait trois fois par jour pendant cinq mois et augmente cette dernière de 33 à 39 l. Résultat : le premier Lely A4 débarque à la ferme en octobre 2012. L’éleveur explique : « L’objectif principal n’était pas d’éviter la contrainte de la traite, mais d’accroître la productivité. »

© Antoine Boixière

e Gaec du Tertre Goutte à Pleudihen -sur-Rance dans les Côtes-d’Armor élève 120 laitières et leur suite sur 145 ha. Père et fils sont associés et passionnés par les nouvelles technologies et la robotique. Le premier robot de traite est arrivé naturellement en 2012, suivi par un second en 2015, puis par un robot d’alimentation, des racleurs et une pailleuse automatiques. Au total, le Gaec a investi 550 000 € dans la robotisation.

Web -agri Un élevage entièrement robotisé, en vidéo,

sur www.terre-net.fr/mag/72boixiere

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Stratégies

Incontournables

Dairy-4-future : un programme européen pour un secteur laitier plus résilient et durable

Selon Anne-Sophie Walker, chercheuse à l’Inra, la « résistance biologique » de quelques bioagresseurs ne se traduit pas forcément par une « résistance en pratique », à savoir une diminution des effets au champ des produits phytosanitaires. Enfin, pas tout de suite. L’érosion de leur efficacité dépend de l’évolution de la fréquence des individus résistants et de leur niveau de résistance. Laquelle se fait plus ou moins rapidement selon les mécanismes en jeu. Or, difficile de prévoir à l’avance ces paramètres. Pour ralentir l’apparition des résistances, il importe de diversifier les traitements chimiques, et plus largement, les méthodes de lutte (choix variétal, rotation des cultures, prophylaxie, biocontrôle) pour que cette dernière devienne « imprévisible pour les ravageurs, les champignons, les bactéries et autres virus », résume la scientifique.

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Le tournesol, une culture robuste, compétitive et rentable

Le tournesol permet d’absorber les fluctuations liées au contexte agronomique de la campagne et au prix du marché. À souligner en 2017 : les très bons rendements dans le sud-ouest (27-28 q/ha de moyenne) et en Auvergne-Rhône-Alpes

(28 à 30 q/ha de moyenne). Grâce à ces performances, la culture reste très compétitive, malgré des prix en demi-teinte en fin d’année. Dans le sudouest, la marge brute moyenne devrait se situer entre 500 et 600 €/ha. En sol profond, elle pourrait même atteindre 700 à 900 €/ha. Au niveau économique, cette plante profite d’un cycle court et mobilise la trésorerie sur un temps réduit, un réel atout vu les difficultés que connaissent certaines exploitations. Surtout que des progrès sont encore possibles avec un peu plus de technique, en jouant sur le choix variétal, la qualité et la densité de semis, le désherbage et éventuellement l’irrigation.

Morphologie des bovins : Bodimat X a vraiment le compas dans l’œil ! Fini les résultats de pointage qui diffèrent d’une personne à l’autre, les mesures contraignantes au ruban... l’imagerie 3D arrive bientôt dans les élevages ! Développé, avec l’appui d’Ingenera, par France Conseil Élevage et l’Institut de l’élevage, Bodimat X estime la morphologie en vif des bovins viande. Le dispositif se compose de capteurs portables, qui transmettent des images compilées en 3D. « L’équipement – constitué de deux colonnes de 2,2 m de haut avec trois capteurs – est facile à installer. Un espace de 2,5 m de large dans un bâtiment suffit, expliquent les développeurs. Les colonnes doivent être placées de chaque côté du passage des bêtes afin de visionner l’ensemble de leur corps. » Résultat : pas de stress pour les animaux, ni pour l’opérateur qui travaille en toute sécurité.

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Attention à l’helminthosporiose de l’orge

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2017 a été marquée par un retour de l’helminthosporiose sur les orges d’hiver. En 2018, il faudra être d’autant plus vigilant qu’Étincel, variété la plus cultivée en France, a subi de fortes attaques de la maladie alors qu’elle était classée peu sensible. Les parcelles à risque vont devoir intégrer de nouvelles recommandations. Afin de garantir des performances optimales dans ce contexte, BASF préconise d’associer au T2, au-delà du SDHI et du triazole, un troisième mode d’action avec une strobilurine efficace contre ce champignon.

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

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« Les phytos ne créent pas les résistances, ils les sélectionnent »

© Sissoupitch, Fotolia

Piloté par l’Institut de l’élevage, en partenariat avec plusieurs organismes des pays concernés (France, Royaume-Uni, Irlande, Espagne et Portugal), le projet européen Dairy-4-future vise à rendre plus performant l’espace Atlantique, qui s’étend de l’Écosse aux Açores. Cette zone, considérée comme l’une des plus favorables du monde pour produire du lait, va être étudiée pendant quatre ans grâce à la mise en réseau de 100 exploitations laitières et 10 fermes expérimentales. L’objectif : déterminer les pratiques les plus efficientes économiquement, puis proposer un plan d’action pour améliorer la résilience des élevages et définir les systèmes laitiers durables.


Stratégies

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Stratégies

Performance productions végétales

Désherbage du maïs

Trois agriculteurs, trois stratégies Entre l’arrivée de nouvelles adventices, la réapparition d’espèces disparues, l’interdiction de plusieurs produits phares du désherbage, la législation qui ne cesse de changer, chacun tente de s’adapter. Certains créent leurs propres outils. Par Barbara Villaudy-Ates // redaction@terre-net.fr

A

près un cursus d’ingénieur à UniLaSalle Beauvais, Marielle Dubois a repris l’entreprise familiale de 530 ha, dont 260 de maïs. Elle atteint 120 q/ha de rendement moyen en conduite irriguée. La préparation du sol reste classique : labour et semis. En post-semis, elle effectue un premier désherbage avec Dual Gold, pour éliminer les principales adventices présentes : panic, sétaire, digitaire, mouron des oiseaux, géranium et morelle. Lorsque le maïs est à 3-4 feuilles, elle utilise Callisto et Pampa. Elle refait un passage à 6 feuilles en ciblant les mauvaises herbes persistantes. Lors de la campagne 2017, elle a ajouté à son mélange habituel du Casper et du Peak contre les dicotylédones difficiles, comme la renouée des oiseaux ou le liseron des haies.

Pour désherber chimiquement, Marielle s’appuie sur les données de sa coopérative, d’Arvalis et de la presse agricole. Chaque année, il y a de nouvelles réglementations. L’utilisation de Casper et de Peak, une fois tous les trois ans, induit des contraintes supplémentaires. Depuis l’interdiction de l’atrazine, des flores qui avaient disparu reviennent en force, sans parler de l’apparition de l’ambroisie dans le Berry. Le coût du désherbage augmente et la législation se complexifie. L’agricultrice aimerait que les producteurs étrangers soient soumis aux mêmes règles qu’en France. Selon elle, l’avenir passe par l’optimisation de la densité de semis en fonction du type de sol cartographié. ●

Associer traitement chimique et désherbage mécanique

© Barbara Villaudy-Ates

M

Marielle Dubois pointe la persistance du mouron des oiseaux dans les champs.

Elle explique : « Je ne fais pas de désherbage mécanique, de peur de blesser les jeunes tiges de maïs. En effet, mes parcelles argilo-calcaires et argilo-limoneuses 24

athieu Chaline cultive seul 120 ha de maïs en Sologne, sur des sols sableux et limoneux. Il travaille avec son père et son oncle pour optimiser le matériel sur une surface de 300 ha, dont 280 irrigables. Il alterne blé/maïs et pour nettoyer certaines parcelles, il pratique une rotation sur cinq ans et observe de bons résultats sur chénopode, renouée des oiseaux, liseron, panic, érodium, mouron et chiendent, ce dernier étant le plus difficile à éradiquer. Après la récolte, Mathieu déchaume à 5 cm (mulchage) afin de favoriser la repousse des mauvaises herbes. Au printemps, il déchaume à nouveau puis effectue un désherbage en prélevée avec Dual Gold ou Aliseo Gold. Lorsque le maïs est au

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© Barbara Villaudy-Ates

contiennent de nombreux cailloux. Biner coûte cher en temps et main-d’œuvre sans parler de l’équipement avec guidage RTK, très onéreux. Je suis à 100 €/ha en traitement chimique, ce qui peut paraître élevé. Mais lorsque les collègues annoncent 60 €/ha, ils n’incluent pas le coût de la mécanisation. En outre, le binage ne résout pas les problèmes de chiendent ou de liseron. Au contraire, il multiplie la présence de ces vivaces en coupant les rhizomes. »

Le choix de la chimie à cause du coût et des cailloux

Mathieu Chaline pense que l’entraide entre agriculteurs, y compris avec les éleveurs, est essentielle pour s’en sortir.

stade 2-3 feuilles, il fait un tour dans les parcelles avec un technicien indépendant, pour identifier les adventices toujours présentes. Un désherbage ciblé est alors réalisé en post-levée. Quand la plante atteint 6-8 feuilles, l’exploitant utilise une vieille bineuse Maunas, sur laquelle il a adapté une cuve pour engrais liquide afin de biner en même temps que d’appliquer l’engrais. Grâce à ces pratiques, il obtient un rendement de 110 à 115 q/ha en culture irriguée et de 90-100 q/ha sans irrigation, ce qui le place au-dessus des 86 q de moyenne affichés par la Chambre d’agriculture du Cher, pour un coût de désherbage oscillant entre 60 et 70 €/ha. Dans ses champs, il n’a pas vu de nouvelles espèces d’adventices. La seule réelle difficulté reste le chiendent. C’est pourquoi, cette campagne, il a déchaumé juste après la récolte. Même s’il n’est pas un adepte du tout chimique par idéologie, il utilise parfois du glyphosate, en localisé seulement. ●


Stratégies

Quand le maïs parvient à 3-4 feuilles, 15 jours plus tard, il effectue le deuxième binage après avoir enlevé les protègeplants. Alors, en même temps qu’il déterre les adventices, il butte le rang.

incent Nivet et Julien Jansen gèrent le domaine de Coudray, propriété agricole de 285 ha devenue bio en 1993. Dans un assolement plutôt diversifié (blé, triticale, pois, féverole, lentilles, seigle…), ils consacrent 25 ha irrigués au maïs. Avec un rendement de 90 q/ha, ils s’approchent de la production conventionnelle, la Chambre d’agriculture annonçant 96 q/ha dans les terrains argilo-calcaires superficiels de la Champagne berrichonne. Pour se débarrasser des mauvaises herbes – chénopode, moutarde des champs, amarante, etc. – ils commencent par deux à trois faux semis en avril, suivis d’un premier binage, une semaine après le semis de mai. Pour réaliser ces interventions avec un seul outil, ils ont modifié une

FONGICIDE

© Julien Jansen

V

Vieille bineuse recyclée, aussi efficace qu’un GPS.

vieille bineuse, en soudant notamment une tôle protège-plants entre chaque élément bineur (trois dents en patte d’oie). « Il existe d’excellents matériels, mais si on opte pour un guidage GPS ou photoélectrique, le prix grimpe vite à 40 000 €, fait remarquer Julien. Notre bineuse donne les mêmes résultats qu’un système GPS, sans l’investissement toutefois. »

Enfin, lorsque le maïs arrive à la hauteur du genou, il procède au dernier et troisième binage/buttage. « Le premier binage est primordial. S’il est bien fait, 80 % des adventices sont détruites. Cette année, j’ai dû désherber thermiquement 3 ha. Cette technique est efficace : les mauvaises herbes sont brûlées et comme j’attends le stade 8 feuilles, la croissance du maïs n’est pas affectée. Seules quelques feuilles noircissent. » ● SUR LE WEB

Le désherbage mécanique, seule option en bio

Pour tout savoir sur le désherbage mixte : www.terre-net.fr/mag/72desherbage

Blé tendre, blé dur, triticale, épeautre

Avec soleil, allier rendement et qualité n’est pas un mirage.

soleil

photos : Shutterstock – oct. 17

• A base de bromuconazole, triazole unique très efficace contre les fusarioses. • Gain financier (rendements préservés) • Excellente qualité sanitaire de la récolte

PHILAGRO France - SAS au capital de 9 912 500 € - RCS Lyon B 389 150 582 - Parc d’Affaires de Crécy - 10A rue de la Voie Lactée - 69370 Saint-Didier-au-Mont-d’Or - Tél. 04 78 64 32 64 - Fax 04 72 53 04 58. PHILAGRO France est agréé par le ministère de l’Agriculture sous la référence RH02089 pour la distribution de produits phytopharmaceutiques à destination des utilisateurs professionnels. SOLEIL® marque déposée Philagro - AMM. n° 2130266 - (EC) - 167.0 g/l Bromuconazole, 107.0 g/l Tébuconazole - DANGER - SGH05, SGH08, SGH09 - EUH401, H304, H318, H336, H361d, H410. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit, à www.phytodata.com et www.philagro.fr. Annule et remplace tout document antérieur de même nature. Date 01/2018.

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Stratégies

Performance productions végétales

Travail du sol

Les adventices, six pieds sous terre ou à fleur de sol ? Du labour au semis en passant par les déchaumages, le travail du sol conditionne l’enherbement des parcelles. En bien… comme en mal. Contre les adventices qui s’invitent dans les champs, pas de solution miracle. Une connaissance plus fine de ces convives indésirables permettrait toutefois d’adapter les pratiques, pour une meilleure efficacité. Par Yoann Frontout // redaction@terre-net.fr

C

Or, comme le rappelle Catherine Vacher, ingénieure en protection des cultures chez Arvalis-Institut du végétal, « il est souvent plus facile de gérer une flore diversifiée que monospécifique ». En plus de la compétition qui s’installe entre les espèces, régulant naturellement les populations, l’agriculteur peut diversifier les outils de désherbage, chimiques comme mécaniques. Et éviter ainsi l’apparition de résistances aux herbicides.

Labourer avec parcimonie et minutie… Les outils de travail du sol sont de précieux instruments de lutte prophylactique et curative contre les repousses et les mauvaises herbes. Les adventices au stade adulte ne sont que la partie émergée de l’iceberg : sous terre, des myriades de semences attendent leur tour. Une bonne gestion de l’enherbement des parcelles passe donc par la maîtrise de ces stocks de graines. Si 85 % environ des adventices sont annuelles, la durée de vie de leur graine peut varier d’une à plusieurs années. Ainsi, on classe les différentes espèces en fonction de leur taux annuel de décroissance (TAD), qui correspond au pourcentage de graines enfouies n’étant plus viables au bout d’un an, c’est-à-dire ayant perdu leur capacité 26

© Catherine Vacher

ela n’aura échappé à personne : plusieurs herbicides sont sur la sellette. Bonne ou mauvaise chose, c’est en tout cas le moment de se pencher sur d’autres leviers pour gérer le salissement des parcelles. Le choix des rotations, en termes de cultures principales comme intermédiaires, est primordial. Alterner cultures d’hiver et de printemps, diversifier les rotations et décaler les dates de semis permettent d’éviter la spécialisation de la flore adventice sur ses parcelles.

Des coquelicots de toute beauté... mais bien envahissants.

compte. Près de 95 % des adventices gerde germination. Le mouron des champs ment et lèvent dans les cinq premiers cenou mouron rouge, par exemple, dont les timètres ; certaines toutefois, aux graines semences peuvent germer pendant plus de relativement grosses, y 10 ans, possède un TAD très bas. Dif- “ Enfouir plus de semences parviennent à une profondeur bien plus imférents facteurs sont portante (plus de 20 cm qu’on n’en déterre „ pris en compte dans pour la folle avoine). Sur ce taux : prédation, l’ensemble du stock de parasitisme, vieillissement… Mais égagraines d’une espèce, germeront donc polement les échecs à la germination et à la tentiellement celles qui sont viables, non levée. L’absence ou non de germination dormantes, et à une profondeur adéquate. peut s’expliquer en partie par un phénomène clé : la dormance. Le labour permet d’enfouir non seulement les adventices mais aussi leur graine. « La dormance des semences regroupe Connaître le TAD des espèces présentes et un ensemble de processus qui empêchent leur profondeur de germination va alors et ralentissent la germination des graines, être déterminant pour choisir de travailler même lorsque les conditions thermiques ou non le sol en profondeur. « On effecet hydriques sont favorables » explique Nathalie Colbach, directrice de recherche tue un labour si celui-ci enfouit plus de à l’Inra. Les conditions de sortie de dorsemences qu’il n’en déterre », résume mance et la durée de celle-ci sont variables Nathalie Colbach. Le labour est donc d’une espèce à une autre. La profondeur de préconisé pour les espèces ayant un TAD germination doit être également prise en élevé, puisque la majorité de leur stock de

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Stratégies

De façon générale, « le labour est la meilleure solution contre les adventices, mais il doit rester occasionnel », constate Jérôme Labreuche, spécialiste machinisme et travail du sol chez Arvalis-Institut du végétal. Prenons l’exemple du ray-grass, en supposant que 80 % des semences meurent au bout d’un an. En labourant deux années de suite, l’agriculteur fait ressortir 20 % de graines viables initialement enfouies... En revanche, un labour tous les troisquatre ans est beaucoup plus efficace pour épuiser un stock semencier de graminées. Par ailleurs, Jérome Labreuche précise bien « qu’il n’est pas nécessaire de labourer à plus de 20 cm de profondeur » et qu’un labour efficace repose sur une bonne utilisation de la charrue, « un outil complexe ».

... Ou faire lever pour mieux éradiquer Les travaux superficiels, sur les premiers centimètres, sont quant à eux favorables à la croissance des adventices. Un point faible des techniques culturales simplifiées (TCS) qu’il est possible d’utiliser à bon escient. C’est le principe du faux semis, qui consiste généralement en un déchaumage sur les deux à quatre premiers centimètres du sol, puis en rappuyage afin de faire germer les mauvaises herbes, suivi d’un deuxième déchaumage pour les éliminer.

SUR LE WEB

Pour une bonne germination des graines adventices, le sol doit être travaillé de manière homogène, suffisamment affiné et bien rappuyé. Par ailleurs, le faux semis ne doit pas être pratiqué trop tôt, sans quoi les graines ne seront pas assez imbibées par les pluies, ni exposées à la

© Arvalis-Institut du végétal

graines disparaît en un an. Il est efficace pour neutraliser les graminées, même s’il y a des exceptions (comme la folle avoine grâce à sa profondeur de levée). Au contraire, pour les espèces à faible TAD, une forte proportion de graines pourrait germer si on remue à nouveau la terre, même plusieurs années après. Mieux vaut donc éviter le labour pour détruire de nombreuses dicotylédones.

*Attention, le labour n’est pas efficace sur folle avoine. L’efficacité du labour varie selon le type d’adventices.

lumière, qui active un photorécepteur facilitant leur germination. De plus, il faut intervenir durant les périodes de germination préférentielle des adventices visées, une fenêtre temporelle pas toujours évidente à trouver. La période idéale peut coïncider avec la mise en place d’un couvert ou décaler nettement la culture qu’il précède, ce qui risque de pénaliser le rendement. Autre point faible : les faux semis ne sont pas toujours efficaces contre les vivaces comme le chiendent, les chardons ou le rumex. Ainsi, il ne faut surtout pas déchaumer avec un outil à disques, qui ne ferait qu’augmenter l’enherbement. En effet, les rhizomes de ces espèces sont proches de la surface du sol et comportent de nombreux bourgeons. « Le passage des disques fractionnerait l’organe végétatif et favoriserait la multiplication de l’adventice », complète Catherine Vacher. Pour le chiendent, les matériels à dents, par contre, extirpent les rhizomes entiers et les ramènent à la surface où les conditions dessiccantes de fin d’été les assèchent. Pour les chardons et le rumex, le producteur peut épuiser l’organe végétatif avec des déchaumages successifs pendant l’interculture.

Des méthodes de semis plus ou moins favorables Lors du semis, le travail du sol va également impacter l’enherbement. Deux stratégies peuvent être envisagées. La première : semer le moins profond possible pour que la plante cultivée lève plus vite que les ad-

ventices et s’empare du terrain. En leur faisant de l’ombre, elle freinera même leur développement. En outre, « moins le sol est perturbé, notamment pour les graminées, moins la culture est enherbée », poursuit Catherine Vacher. Les graines adventices germeront moins bien en surface qu’à faible profondeur et seront davantage exposées à la prédation naturelle. Un semis direct peut s’avérer intéressant, car il préserve le sol et peut être accompagné d’un bon mulch de paille ou de résidus de couvert, créant de l’ombre aux espèces indésirables. « Les mauvaises herbes germent cependant plus facilement que si elles étaient enfouies par un labour » reconnaît Jérôme Labreuche. Deuxième possibilité : choisir, au contraire, de semer un centimètre en dessous de ce qui se fait habituellement afin que les adventices lèvent en premier. L’exploitant peut alors désherber la culture mécaniquement en prélevée, avec une herse étrille ou rotative, sans risquer d’abîmer les plantules de l’espèce cultivée. « L’espacement des plantes sur le rang et la distance entre les rangs des plantes cultivées sont par ailleurs très importants », précise Nathalie Colbach. Plus les plantes cultivées sont placées régulièrement dans le champ, plus elles occupent l’espace et moins elles laissent de place et de lumière aux adventices. » « En désherbage, il n’y a jamais de recette toute faite », conclut Catherine Vacher. Sur une commune donnée, pour des rotations identiques et dans un même contexte pédoclimatique, des stratégies de lutte similaires contre les adventices peuvent donner des résultats différents. Le défi est de choisir la meilleure stratégie pour ses parcelles et la flore qui s’y développe. Pour cela, l’identification des espèces, le suivi de l’évolution de l’enherbement et le recours à des outils d’aide à la décision peuvent être essentiels. Mais comme le rappelle Jérôme Labreuche, « il ne faut pas oublier que la flore adventice s’adapte ». Quelle solution alors ? « La prendre à contrepied », en changeant régulièrement ses pratiques. ●

Comment réduire avec un faux semis le stock d’adventices dans le sol ? Réponse sur www.terre-net.fr/mag/72fauxsemis

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Machinisme

Pleins phares

Agriculture de précision

Les maladies foliaires et les adventices dans le viseur des drones Depuis 2012 et l’autorisation de leur utilisation civile, les drones se démocratisent. Avec eux, l’imagerie aérienne à basse altitude ouvre la voie à de multiples applications agricoles : calcul des doses d’intrants, suivi de la production de biomasse ou encore demain, détection des maladies foliaires et des adventices. Par Cécile Julien // redaction@terre-net.fr

E

Le secteur agricole utilise déjà la moitié des 20 000 drones civils présents sur notre territoire. Grâce aux images prises par leurs capteurs, ces bijoux technologiques volants donnent des indications agronomiques sans avoir à effectuer de prélèvements. En survolant une parcelle à une altitude plus faible que les satellites (150 m tout de même), ils enregistrent une multitude de clichés géo-référencés à une précision centimétrique. Autre différence entre les deux technologies : le drone n’est pas gêné par les nuages car il vole en dessous, qu’il soit à voilure fixe comme un mini-avion ou tournante avec plusieurs rotors.

Optimiser les apports d’intrants En véritable laboratoire aérien, il embarque un ou plusieurs capteurs selon les mesures à effectuer : biomasse, taux de chlorophylle, stress hydrique ou simple imagerie (pour recenser les dégâts causés par des nuisibles ou repérer des arbres malades dans une forêt). Après la collecte des données brutes lors du survol, celles-ci doivent être analysées et interprétées pour en tirer des préconisations concrètes. Avec ce qu’aura montré la cartographie, on pourra doser plus finement les intrants, selon les zones de la parcelle, et cibler les endroits où il faut intervenir. Les applications sont nombreuses : calcul des doses d’engrais azotés (blé et colza), suivi de la production de biomasse, estimation des dégâts de gibier ou de verse et demain, détection des maladies foliaires et des adventices. « Les apports d’intrants 28

© Chambre d’agriculture de la Somme

t si vues d’en haut, nos parcelles avaient des choses à nous révéler ? Les drones, en plein essor, vont nous aider à les faire parler. Après avoir été des outils de recherche, ils se mettent au service de l’agriculture de précision.

Les drones sont de vrais laboratoires aériens : ils embarquent différents capteurs selon les mesures à effectuer.

sont d’ores-et-déjà optimisables par drone, organismes agricoles ou des coopératives estime Sylvain Labbé, directeur de l’Irstea qui se servent de ces engins. En prestation de Montpellier, spécialisé dans la rede services, les tarifs sont plus accessibles, cherche autour des drones. Pour le suivi entre 10 et 15 €/ha, un coût amorti via les de l’irrigation ou le désherbage localisé, économies d’intrants. Airinov, la start-up on s’en approche. » poitevine leader dans Les informations le domaine, s’est compilées par l’ap- “ Des données agronomiques lancée la première pareil sont géolosans aucun prélèvement „ dans la valorisation calisées, leur valodes drones en proporisation est donc optisant une méthode de male avec des matériels d’épandage et de calcul des doses d’azote pour blé et colpulvérisation connectés et équipés de GPS. za, avec à la clé de cette modulation des apports selon l’entreprise, 12 % d’économies sans variation du rendement. La prestation de service

pour réduire les coûts

Reste la question du coût. À l’achat du drone à usage professionnel, il faut ajouter celui des logiciels, de la formation nécessaire et de l’indispensable brevet de pilotage. De quoi faire monter l’addition à plus de 30 000 €, ce qui explique pourquoi ce sont surtout des sociétés spécialisées, des

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

Pour suivre les parcelles du ciel, la télédétection dispose également des satellites ou des avions. Avec les premiers, les images ont une précision de 10 m x 10 m, ce qui permet d’évaluer notamment les rendements d’un bassin de production. Les drones, plus précis, sont davantage adaptés à la conduite d’une parcelle. Ils sont plus polyvalents et réactifs que les satel-


Machinisme

L’utilisation de ces derniers évolue aussi vite que la technologie. Bientôt, il sera possible d’intégrer directement les données récoltées dans des logiciels d’agriculture de précision, pour piloter entre autres les épandeurs d’engrais. De nouveaux capteurs sont en cours de développement, par exemple pour déterminer des carences en oligo-éléments ou pour suivre les besoins en eau avec des images thermiques. « L’autre axe de travail concerne la détection des adventices, complète Sylvain Labbé. Ainsi, on pourrait ne désherber que les zones sales, grâce à un couplage avec des robots au sol qui

Signalons cependant quelques avancées pour détecter la flavescence dorée, une maladie de la vigne. L’Irstea mène des recherches avec un drone équipé d’un Lidar, qui fonctionne avec des ondes lumineuses, et vise une modélisation 3D pour faire parler l’architecture des plantes. Dans certains pays déjà, les drones servent à pulvériser, comme au Japon au-dessus des rizières. En France, les épandages aériens de pesticides sont interdits, à l’exception des biocides. Les drones, qui réalisent un largage précis, pourraient donc faire partie de l’arsenal de lutte biologique contre les moustiques ou les chenilles processionnaires. La firme ariégeoise Drones & Co, elle, étudie leur emploi contre la pyrale. Pas de doute, ces engins ont du potentiel ! ●

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Des évolutions en permanence

iraient traiter les endroits les plus infestés. Le repérage précoce des maladies est plus compliqué. Or, l’intérêt est immense en termes de réduction des intrants et de maintien des rendements. »

Le secteur agricole utilise la moitié des 20 000 drones civils présents sur notre territoire.

SUR LE WEB

lites qui, eux, ont l’avantage d’une plus large bande spectrale. Certaines sociétés, comme Farmstar, travaillent avec toute la gamme : satellites, avions et drones.

Les utilisations des drones en agriculture sur www.terre-net.fr/mag/72drones

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Machinisme

Essai

Pick-up Renault Alaskan 190 dCi

« Suspension et confort au top mais une finition à parfaire » Avant impressionnant, large calandre chromée, passages de roues sculptés, flancs musclés... le pick-up Renault Alaskan a de l’allure et du muscle ! Nicolas Sainthorant, agriculteur en Indre-et-Loire, a essayé l’un des premiers exemplaires disponibles. Cet engin pourrait-il, à la fois, répondre à ses attentes pour l'exploitation et servir de voiture familiale ?

© Terre-net Média

Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

La large calandre chromée et la signature lumineuse Full Led en forme de C donnent un look moderne et agressif à l’Alaskan.

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évoilé pour la première fois en juin 2016 et commercialisé depuis septembre 2017, le nouveau pick-up de Renault a-t-il sa place dans une exploitation agricole ? Pour répondre à cette question, la rédaction a proposé à Nicolas Sainthorant, agriculteur à Vouvray en Indre-et-Loire, de le tester. Le producteur a eu une semaine pour passer au crible l’un des premiers exemplaires de cet utilitaire tout-terrain, tout juste débarqué en concession : l’Alaskan

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190 dCi Intens, la finition haut de gamme de cette série, composée en autres des versions Life et Zen. Niveau motorisation, il embarque un bloc quatre cylindres dCi de 2,3 l de cylindrée, développant 160 ou 190 ch selon le modèle. Pour l’essai, la marque a mis à disposition le plus puissant. Avec un couple de 450 N.m, il assure ! « Aucun doute, la puissance annoncée est bien sous le capot, insiste Nicolas. Au premier coup d’accé-

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

lérateur, on sent que ce bolide en a dans le ventre. Dommage que la transmission ne soit pas vraiment à la hauteur. »

Un moteur puissant mais la transmission... En effet, côté boîte, la marque au losange a déjà proposé mieux, surtout en termes de réactivité. « La version automatique installée sur l’Alaskan est certainement le


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Machinisme

Intérieur cuir, sièges chauffants, écran couleur tactile, GPS, Bluetooth… cet utilitaire n’a rien à envier aux berlines de luxe.

principal défaut, regrette l’exploi- ler en position "4x4 court". Technitant. Elle est "molle" et on a l’im- quement, la transmission est dotée pression que le moteur mouline d’un différentiel à glissement limité continuellement, à se demander si à la gestion électronique et d’un véle système va ritable sysengager le rapauto“ Avec un couple de 450 N.m, tème port supérieur bloquant ou pas ! Même mécanique ce véhicule assure ! „ chose lorsqu’il sur le pont s’agit de rétroarrière. Sans grader pour libérer de la puissance : oublier l’aide au démarrage en côte il y a toujours un temps de latence. » et en descente abrupte. La boîte automatique à sept rapports réduit le plaisir de conduite, à vide comme à charge. « En mode séquentiel, c’est un peu mieux, reprend l’agriessayeur. Étant aux commandes, j’anticipe légèrement le passage des vitesses. Du coup, je perds l’intérêt de l’automatisme. »

Pour passer d’un mode à l’autre, l’opérateur n’a qu’à tourner la molette placée à côté du levier de vitesse, qui rappelle étrangement celle d’un utilitaire concurrent.

Question transmission encore, le chauffeur dispose de trois modes ; toutefois, la position 4x4 n’est pas permanente. Sur la route, il peut se mettre en "2 roues motrices", histoire de limiter la consommation de carburant. En mode "4x4 long", il peut rouler à 100 km/h et pour le franchissement, il suffit de bascu-

À peine la porte côté conducteur ouverte, l’agriculteur est surpris par le niveau de confort. « Les sièges chauffants en cuir, à réglages électriques, sont de bonne qualité. Ils montrent tout de suite la finition haut de gamme du véhicule. Malheureusement, ils ne mémorisent pas la position. Une fonction très

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Essai

© Terre-net Média

Machinisme

© Terre-net Média

Quatre caméras permettent de voir à 360° autour de l’engin et sécurisent les manœuvres.

comme si elle était prise avec un drone. Même en plein soleil ou de nuit, la netteté est parfaite », souligne encore le jeune passionné de technologies.

Le gros point fort, la suspension multi-bras

Il apprécie cependant la caméra de recul à 360°. L’électronique recompose une vue Autre avantage au quotidien : les trois aérienne à partir des images de quatre caprises allume-cigares en cabine, qui perméras, réparties aumettent « d’escorter tour de la voiture. la moissonneuseL’écran 7 pouces “ Malgré son gabarit imposant, batteuse avec des couleur du GPS de la visibilité est excellente „ gyrophares, sert d’afficheur. charger la batte« C’est génial ! rie du téléphone Malgré le gabarit imposant du pick-up, la portable », etc. « Je peux tout faire sans visibilité est excellente, ce qui facilite les débrancher les accessoires ! », ajoute-t-il. manœuvres. En outre, l’affichage est clair. Néanmoins, le gros point fort concerne L’écran est composé de deux parties : la la suspension. Alors que ses principremière correspond à une vue arrière, paux rivaux utilisent des ressorts à lame, la seconde apporte une vision aérienne, l’Alaskan bénéficie d’un dispositif multi-

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Dans la caisse, des crochets montés sur rail stabilisent la charge au transport.

pratique dans les exploitations agricoles, où plusieurs personnes peuvent être amenées à conduire l’engin. Plus globalement, la finition me déçoit. À ce prix-là, je m’attendais à mieux. Par exemple, les interrupteurs lève-vitres paraissent fragiles et ressemblent à ceux des modèles "low-cost". »

Asphalte, chemin, champ… le pick-up de Renault est à l’aise sur tous les terrains.

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Machinisme

« Ce colosse peut transporter jusqu’à une tonne de matériel et tracter une remorque de 3,5 t de PTAC. Des performances que je pourrais mettre à contribution au quotidien. Signalons quand même un bémol en matière d’arrimage. Attention à ne pas trop tendre les sangles des crochets sur glissière, les ailes pourraient venir avec ! », prévient le producteur. À noter également, l’absence d’anneau au fond de

la benne. Impossible donc d’attacher les petites charges pour éviter que celles-ci se baladent en roulant.

Polyvalent et utile au quotidien « Cet utilitaire répond parfaitement à mes attentes, dans le domaine professionnel comme personnel. Je peux l’utiliser pour aller dans les champs ou les vignes, mais aussi pour emmener ma femme et mes enfants en week-end ou en vacances. La double cabine, spacieuse et confortable, est vraiment appréciable », conclut-il. ●

SUR LE WEB

bras. « Même à vide, sur la route comme dans les chemins, il n’y pas " d’effet raquette". L’engin ne rebondit pas, même en passant sur un dos d’âne. Tant mieux, ces derniers poussent comme des champignons... » Dimensions impressionnantes, lignes prononcées, face avant puissante, capot musclé, signature lumineuse distinctive, vitres cerclées de chrome, jantes 18 pouces diamantées... le nouveau pick-up de Renault a tout pour séduire et pousse même parfois à sortir des sentiers battus.

L’Alaskan 190 dCi Intens, en action et en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/72alaskan

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© Terre-net Média

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© Terre-net Média

Les feux à Led offrent un éclairage optimal pour circuler de nuit.

Lorsque le conducteur recule, l’écran du GPS affiche la zone à l’arrière du véhicule.

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Bielle monobloc forgée et traitée

    Robustesse et résistance accrues 33


Machinisme

Incontournables

Biométhane : deux sites de production en plus sur le réseau de GRTgaz

Bogballe sort trois épandeurs M-line, dotés d’un nouveau système de dosage de l’engrais, qui couvre tous les besoins et épand à grande vitesse. La précision s’accroît également avec le fond de cuve à ouvertures multiples, adaptées aux différentes tailles de produits. Quant à la gestion automatisée des coupures de section, l’ajustement de la nappe d’engrais a été étendu à 8 sections de 5 sous-sections chacune, en conservant la technologie d’épandage de la marque avec quatre nappes d’engrais superposées. Les déflecteurs intégrés au châssis simplifient le nettoyage de l’outil, en guidant l’eau vers les endroits les moins accessibles. Une échelle télescopique à fixation latérale et déportable par rapport au châssis permet de vidanger les big bags en toute sécurité.

Nicolas Brunet, agriculteur à Noyen-sur-Seine et Jaulnes, et le bureau d’études Artaim Conseil lancent le projet Bassée Biogaz, visant à produire du biométhane à partir de cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) et de sous-produits végétaux. En Vendée, le producteur de canards Ernest Soulard et le développeur/constructeur/exploitant de méthaniseurs Fonroche Biogaz s’unissent au sein de l’unité de production de biométhane Bioloie, qui devrait consommer 73 300 t de déchets organiques agricoles et agro-industriels. Il s’agit des deuxième et troisième installations raccordées au réseau GRTgaz, après celle de Chagny en Saône-et-Loire. Fin décembre 2017, 44 sites de méthanisation injectaient du gaz renouvelable dans les réseaux français.

© Bogballe

© Sébastien Villotte, GRTgaz

Vitesse et précision pour les épandeurs M-line de Bogballe

Lemken pare la charrue Diamant 11 du dispositif OptiLine

MyEasyFarm, l’application Cloud pour tout gérer en mode Isobus

« Baisser de 10 % la consommation de carburant et ne plus contre-braquer au labour », voilà ce que propose le dispositif OptiLine, qui équipe désormais la charrue Diamant 11 de Lemken. Il compense l’effort latéral lié à la position asymétrique du matériel derrière le tracteur. Un vérin sous pression transmet au tracteur une force opposée à cet effort latéral, déplaçant la ligne de traction vers le milieu de l’essieu arrière. Le report de charge, combiné à la réduction de la pression en bout de champ, contribuent à réduire la consommation et améliorent la puissance de traction.

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© MyEasyFarm

© Terre-net Média

L’objectif de la plateforme MyEasyFarm est de faciliter l’utilisation des dernières technologies agricoles en préparant, depuis le bureau, toutes les données nécessaires au champ et en regroupant, en un seul endroit, l’ensemble des informations concernant les parcelles. Plusieurs constats sont à l’origine de cette démarche. « Les machines sont de plus en plus sophistiquées et connectées, la norme Isobus s’étend et les exigences en matière de traçabilité augmentent », explique François Thiérart, PDG et fondateur de MyEasyFarm. Le modèle de données de cette solution FMIS (Farm management information system) repose entièrement sur le format Isobus.


Machinisme

Le décompacteur Tineplow de Quivogne ameublit le sol en un passage

TwinDisc, le semis de précision par Sulky

© Sulky

© Quivogne

L’ameublisseur Twinplow possède deux rangées de dents incurvées de 650 ou 900 mm de long. Elles soulèvent la terre, fissurent le sol sans le déstructurer et leur vibration assure un travail homogène. À l’arrière, le double rouleau ondulé ou la herse à peignes hache et incorpore les résidus, quelles que soient les conditions. Résultat : le terrain est parfaitement nivelé. La gamme compte cinq modèles de 3 à 6 m de large, munis de 12 à 24 dents.

Le Turbomulch d’Agrisem découpe et répartit les résidus. Il crée un faux semis très superficiel et favorise la levée du stock de graines adventices, là où d’autres engins vont trop en profondeur et ralentissent leur germination. Associé à une trémie frontale compartimentée (DSF), il peut semer des couverts végétaux à différentes doses. Au printemps, l’agriculteur peut s’en servir pour ouvrir les labours, niveler le sol et réchauffer la terre.

© Agrisem

Turbomulch d’Agrisem, une herse à chaumes polyvalente

Sulky a conçu une nouvelle ligne de semis TwinDisc pour les ensembles repliables de 4 à 6 m, avec un écartement entre rangs de 12,5 ou 15 cm. Chaque élément semeur est placé sur un parallélogramme afin qu’il bénéficie d’une puissance de terrage maximale de 50 kg. Le sillon est formé par un double disque décalé, remuant un minimum de terre quelle que soit la profondeur de semis. La semence est déposée au fond grâce à l’effet toboggan et un système d’évent diminue la pression de l’air entre les deux disques. Même à haute vitesse, les roues plombeuses flasquées empêchent l’accumulation de terre. Les joints V-Ring à double lèvre évitent de graisser les articulations et nécessitent moins d’entretien. Les axes en acier traité "Arcor" et les disques, montés sur des roulements à double rangée de billes, résistent bien à l’usure.

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BKT fait la promotion de ses pneus Flecto avec un tracteur en plexiglas

© Terre-net Média

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Comment communiquer sur un pneu de manière originale ? BKT a choisi de présenter ses Agrimax V-Flecto sur un tracteur de 1 500 kg seulement, en plexiglas ! Ces pneus sont les premiers du constructeur disposant de la technologie NRO (Narrow Rim Option, option jante étroite en français). Ainsi, il est possible d’utiliser les jantes recommandées dans la taille standard et non les jantes spécifiques, nécessaires pour les pneus VF de dimensions identiques. « L’Agrimax V-Flecto limite le compactage du sol grâce à une empreinte optimisée et à une bande de roulement plus large. Il convient au champ comme sur route, sans avoir à changer la pression de gonflage, même lorsqu’on exploite la capacité de charge au maximum. Il supporte en effet 40 % de poids supplémentaire par rapport à un pneu standard de même taille, à pression de gonflage équivalente », précise l’équipementier.

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Le dossier

Grand angle

Semis de précision

Petites ou  grosses graines, des atouts pour toutes les

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Le dossier

Par Nathalie Dubois, Cécile Julien, Nicolas Cavenne, Nicolas Mahey et Yoann Frontout // redaction@terre-net.fr

Fotolia, Watier-Visuel // Création Caroline Carpentier

espèces

Devenu indispensable de certains chantiers tels que les semis de betteraves ou de maïs, le semoir monograine tend à s’imposer pour d’autres espèces. La qualité d’implantation, en termes de régularité, d’homogénéité, de précision, et les économies de semences induites, sont plutôt séduisantes. Alors que les constructeurs travaillent à augmenter la vitesse de travail des engins ou à élargir l’éventail des inter-rangs possibles, le semis de précision pourrait devenir universel.

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Le dossier

Grand angle

Céréales à paille

30 % de semences en moins grâce au semis de précision Initié il y a 30 ans avec le Turbosem de Herriau, le semis de précision attire, pour l’instant, peu de céréaliers en France. Aujourd’hui, il est de nouveau d’actualité, grâce notamment au dispositif de semis graine à graine de Horsch. Par Nathalie Dubois // redaction@terre-net.fr

L

En 2003, Arvalis-Institut du végétal mettait en avant dans Perspectives Agricoles la qualité de semis et la précision de placement graine à graine mais relevait plusieurs points faibles, limitant la diffusion de cet outil auprès des exploitants agricoles : une faible autonomie de trémie, une vitesse de travail réduite (5 à 6 km/h) et un coût élevé. Finalement, en 2016, le groupe Exel, qui avait repris Herriau en 2003, revend ce matériel au distributeur belge Vallaey. Entre-temps, d’autres constructeurs ont essayé de proposer ce type de semoir, là encore, sans réel succès auprès des producteurs.

© Nathalie Dubois

e semis de précision a plus de mal à se faire une place en céréales à paille, que pour les autres espèces. Lancé par Herriau en 1988, le Turbosem a été testé par une poignée d’agriculteurs, qui ont été séduits par ce semoir. Malgré ses atouts, ce dernier n’a cependant pas réussi à s’imposer en France.

Lancé à la fin des années 80, le Turbosem de Herriau n’a pas réussi à s’imposer.

Un dispositif spécifique à adapter sur le semoir

Jean-Paul Daouze, conseiller machinisme à la Chambre d’agriculture de la Marne, a expérimenté pour la première fois cet engin à l’automne 2016. « Nous avions effectué les premiers essais de semis de précision en 1998, avec le semoir Herriau, et nous avions montré que cette technique 38

© Horsch

Le lancement l’an dernier par Horsch, du dispositif Singular System de semis graine à graine, remet le semis de précision à l’ordre du jour en céréales à paille. « Il s’agit d’un équipement spécifique à adapter sur les semoirs, avec une distribution volumétrique, précise Damien Brun d’Arvalis-Institut du végétal. A priori, il est pratique et permet de travailler avec un inter-rang classique, autour de 15 cm. Toutefois, nous ne l’avons pas encore testé. »

Le nouveau dispositif graine à graine proposé par Horsch, à adapter sur ses semoirs à céréales.

permettait d’économiser de la semence. Il n’était donc pas nécessaire de revenir sur cet aspect cette année, explique-t-il. En

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gros, quels que soient le type de sol et la date de semis, le semis de précision réduit de 30 % l’investissement en semences. »


Le dossier

Essais de semis de seigle et de blé avec un semoir de précision et un semoir classique

Adapté aux blés hybrides « Parmi les agriculteurs ayant acheté un semoir Herriau dans les années 1990, quelques-uns produisaient du blé hybride, souligne Pierre-Louis Carrier, chef de marché chez le semencier Saaten Union. À l’époque, avec des variétés hybrides bien spécifiques, et un très bon semoir de précision, certains producteurs sont descendus à des densités de semis de 75 grains/m2 ! Aujourd’hui, pour notre gamme hybride, nous conseillons plutôt 150 grains/m2 avec un outil classique, et 100 à 110 grains/m2 avec un semoir de précision. »

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Source : KWS-Lochow, 2016 Les rendements progressent en moyenne de 3 à 4 % avec un semoir de précision (de marque Kverneland ici).

Des talles homogènes

« En 2016-2017, nos tests avec le semoir Horsch ne portaient plus sur les avantages ou non du semis de précision, mais sur la réponse vis-à-vis de l’azote, ajoute le conseiller. Néanmoins, la campagne a été atypique, avec un hiver et un prin-

© Horsch

« Ceci explique l’optimisation de la densité de semis. En conditions idéales, le semis graine à graine permet d’emmener toutes les talles jusqu’au bout et apporte un gain de rendement de 2 à 3 q/ha. Pour que ça marche, les semences doivent être parfaitement calibrées, le champ bien préparé, y compris en TCS, et la densité adaptée. Les variétés qui tallent bien conviennent mieux à ce type de semis. »

Gros plan sur le système de distribution des graines.

Même si le principal bénéfice du semis graine à graine est d’économiser de la semence, certains essais ont mis en évidence des gains de rendement ; comme ceux que le semencier allemand Lochow, filiale du

groupe KWS, a conduit en seigle et blé, de 2013 à 2015 sur neuf sites au nord de l’Allemagne, avec un semoir de précision Kverneland et à un intervalle classique pour les céréales à paille. Résultat : les rendements progressent en moyenne de 3 à 4 % en semis de précision, selon la céréale et la densité de semis. À faible densité, l’écart est un peu plus important. ●

Ne pas réduire l’écartement entre rangs Certains exploitants pourraient être tentés d’utiliser leur semoir de précision multi-espèces pour semer du blé ou de l’orge et employer ensuite leur bineuse. Mais selon Arvalis-Institut du végétal, le rendement est pénalisé car la composante "nombre de grains par m2" reste en retrait avec des interrangs de 25 cm ou plus, par rapport aux semis traditionnels à moins de 20 cm. Dans des essais conduits il y a quelques années par l’institut technique, la baisse de rendement était de 6 % en moyenne pour des écartements de 25 cm, et de 15 % pour des interrangs de 35 cm. À noter qu’en matière de binage, des matériels plus récents autorisent des semis plus étroits. SUR LE WEB

Pour le spécialiste, si on cherche à ditemps très secs et des niveaux de tallage minuer la quantité de graines semées, la plutôt modestes. Difficile donc de tirer des seule solution est d’améliorer leur placeconclusions. C’est pourquoi nous avons ment. « À l’époque, l’intérêt était d’obterenouvelé l’expérimentation cette année, nir le même rendement qu’en semis clasavec deux densités de semis et différentes sique avec une densité adaptée au type de modalités d’apport d’azote. » sol, à la date de semis et au précédent », précise Jean-Paul Daouze. D’après Horsch, une cinquantaine d’équi« Par contre, le semis de précision à plus pements graine à graine fonctionnent acfaible densité a un impact sur le salissetuellement en Europe sur des semoirs de ment des parcelles. En la marque. « En semis effet, lorsqu’on réduit graine à graine, chaque “ 2 à 3 quintaux de plus grain semé germe et la densité de semis, la concurrence des maules talles secondaires à l’hectare „ vaises herbes augse développent de la mente. Si on dispose même manière que les de l’arsenal chimique pour les contrôtalles primaires », indique Étienne de Saint ler, pas de problème. Toutefois, il faut Laumer, du service marketing. connaître ce risque. »

L’Express 3 KR EKT de Horsch, taillé pour semer graine à graine, sur www.terre-net.fr/mag/72horsch

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Le dossier

Grand angle

Colza

Vigueur au départ, économies de semences… et bientôt débit de chantier Semis graine à graine ou implantation classique au semoir à céréales ? Pour le colza, cette question reste encore difficile à trancher. Si l’impact sur le rendement est généralement limité, l’utilisation d’un semoir de précision présente de nombreux avantages… mais aussi quelques inconvénients. Le principal : le débit de chantier moins élevé. L’arrivée sur le marché de modèles rapides pourrait résoudre le problème, à condition de mettre le prix. Par Nicolas Mahey // redaction@terre-net.fr

© Väderstad

« P

Avec un semoir monograine, on peut baisser la densité de semis à 300 000-400 000 graines/ha, voire moins.

Kador). Car s’il est possible d’appliquer un régulateur, cette intervention supplémentaire a un coût non négligeable… et en général peu d’impact.

« Le semoir de précision garantit surtout une bonne vigueur au départ, intéresLe monograine a du succès sante notamment dans les petites terres dans le sud-ouest superficielles ou quand les précipitations sont faibles. Cela sécurise un nombre de En plus d’améliorer la levée, l’un des pieds au m2 et minimise les problèmes de limaces ou d’altises par la suite. Autre intérêts du semoir de précision est de atout : passer la bineuse devient plus pouvoir positionner la graine à interfacile. Une bonne chose, car avec un sevalle régulier, sur et entre les rangs. moir à céréales, à socs en particulier, ça On réalise ainsi des économies de sebouge toujours mences non négliun peu et il est “ Un meilleur positionnement geables, comme le plus compliqué de souligne Bernard biner derrière. » de la graine, à intervalle régulier, Huntz, conseiller Néanmoins, si la machinisme à la sur et entre les rangs „ concurrence entre Chambre d’agrijeunes plants se fait moins sentir, l’écarteculture de Haute-Garonne, premier dément plus important favorise le développepartement producteur de colza du midi ment des adventices. toulousain. « En fonction de l’état du sol, on peut descendre entre 300 000 et Autre précaution à prendre pour éviter les 400 000 graines/ha, voire moins. » phénomènes d’élongation d’automne : ne pas dépasser 15 pieds par mètre linéaire Selon le conseiller, 85 à 90 % des agriet choisir les variétés les moins sensibles culteurs du grand quart sud-ouest se (Adriana, DK Explicit ou DK Extorm, sont équipés en semoirs monograines 40

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

au cours des 10 dernières années, alors que le semoir à céréales reste majoritaire dans les zones céréalières plus au nord. « Nos fenêtres de tir sont limitées et fortement liées aux risques d’orages autour du semis. Le débit de chantier est moins prépondérant. Les exploitants privilégient la qualité de levée. La plupart du temps également, les mêmes semoirs implantent les autres cultures à grand écartement : tournesol, maïs, sorgho, soja… La polyvalence du monograine joue clairement en sa faveur. » Les deux spécialistes s’accordent toutefois sur un point : en ce qui concerne le colza, la différence ne se voit pas à la ré-

© Photo libre de droit

as grand-chose de nouveau sous le soleil », constate Michaël Geloen, interrogé à propos du choix entre semoir conventionnel ou monograine sur colza. Ingénieur régional à Terres Inovia, le jeune agronome officie en Bourgogne Franche-Comté, l’une des principales régions productrices en France. « Tous les essais aboutissent aux même conclusions. Le monograine améliore le positionnement et le rappui de la graine, avec des levées à la fois plus rapides, vigoureuses et homogènes qu’avec un semoir à céréales. » « C’est d’ailleurs le principal avantage. En revanche, le débit de chantier est peu élevé : on roule à 5-7 km/h et la largeur est moins grande. » Un paramètre important lorsque les surfaces à semer sont vastes.

Le semis de précision améliore la vigueur de départ.


Le dossier

Rien de très neuf donc, à part peut-être l’arrivée d’une nouvelle génération de semoirs monograines dits "rapides". Benoît Blatteyron, commercial chez le constructeur suédois Väderstad, pointe les qualités du Tempo, un semoir à distribution sous pression de 6 à 18 rangs. « En termes de débit de chantier, un 12 rangs à 50 cm d’écartement (6 m de largeur de travail) fait jeu égal avec les semoirs conventionnels. La roue de rappui en caoutchouc souple tout-terrain augmente encore le

En colza, la question du choix du semoir se pose toujours.

contact terre-graine et vu la précision au niveau de la profondeur et de l’intervalle, certains de nos clients descendent jusqu’à 800 grammes de semences/ha, contre 2 à 2,5 kg habituellement. » Grâce à son micro-granulateur et à son disque à engrais, cet outil facilite aussi la mise en place de cultures compagnes du colza, comme la féverole, le trèfle et la vesce. Seul hic, le prix : 25 000 € pour un 6 rangs tout équipé et jusqu’à 120 000 € pour un 18 rangs toutes options. « Il faut toujours regarder l’amortissement. Si vous

mettez 50 000 € pour 30 ha de colza, vous explosez les plafonds. Mais avec un semoir multi-espèces, convertible rapidement et sans coût supplémentaire, vous rentabilisez l’investissement. Ajoutez-y le débit de chantier, et vous trouverez la plus-value d’un semoir monograine rapide. » ● SUR LE WEB

Semer également des plantes compagnes

© Terre-net Média

colte. Si l’année est favorable, la parcelle et le travail du sol également, et qu’aucun accident ne survient, les rendements seront comparables entre les deux techniques. « Avec un semoir de précision, la levée est meilleure. Les plantes sont plus robustes et l’agriculteur consomme moins de semences, résume Mickael Géloen. Mais lorsque les surfaces de colza sont importantes, il cherchera à accroître le débit de chantier. » Avec 10 à 15 km/h au compteur, les semoirs à céréales restent quand même plus rapides.

Le Tempo de Väderstad bat le record du monde : 502 ha en 24 h ! sur www.terre-net.fr/mag/72tempo

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Le dossier

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Soja

Graine à graine pour une plante qui tienne Le semoir monograine, couramment utilisé en maïs, tournesol ou colza, semble aussi intéressant en soja, une légumineuse plus exotique, cultivée depuis moins de quarante ans en France mais en plein essor actuellement.

© Terres Inovia

Par Yoann Frontout // redaction@terre-net.fr

Avec un semoir monograine (à droite), la levée est régulière et homogène, comparé au colza semé avec un semoir à céréales à gauche.

C’

est en mai, dans un sol réchauffé, que débutent les semis de soja. Si certains agriculteurs emploient le semoir à céréales, d’autres préfèrent celui de précision.

Le bénéfice pour cette culture est double. Premièrement, toutes les graines sont enfouies à une profondeur identique. « La levée est ainsi régulière et homogène : l’ensemble de la parcelle atteint le même stade au même moment, explique Jean Raimbault, ingénieur développement chez Terres Inovia. L’agriculteur peut alors désherber au stade où c’est le plus facile. » Deuxièmement, enfoncer une seule graine dans le sol améliore le contact terre-graine. La culture du soja nécessite une inoculation, c’est-à-dire l’introduction d’une bactérie avec la semence, qui fournira de l’azote à la plante par symbiose. Or, un bon contact terre-graine favorise la nodulation, au42

trement dit la formation de colonies bactériennes sur les racines. La régularité de la profondeur est là encore importante. « Des graines semées peu profond en zone sèche risquent de ne germer qu’à l’arrivée d’une pluie, alors que l’inoculum n’est plus viable », précise l’ingénieur.

Meilleures performances avec le monograine Autre particularité des semoirs monograines : l’écartement plus large entre les rangs. Pour le soja, on conseille généralement 50 à 80 cm, ce qui facilite la gestion des adventices, puisque le binage peut être associé à la herse étrille. Le débit de chantier est également mieux adapté. « Pour un semis de qualité, il faut maîtriser la vitesse : 4 à 6 km/h en moyenne pour le soja », rappelle Jean Raimbault. Selon une

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

enquête sur les pratiques culturales en soja, menée par Terres Inovia en 2016, les trois quarts des agriculteurs du sud de la France utilisent un semoir de précision contre seulement un quart dans le nord. Pourtant, d’après une étude comparant sa rentabilité économique à celle d’un outil conventionnel, il obtient les meilleures performances avec un objectif de densité de 45 000 pieds/ha. Même constat dans le centre-ouest : le semoir monograine arrive en tête pour une densité visée de 25 000 à 35 000 pieds/ha. À 75 000 pieds/ha, il est aussi plus performant vu les rendements et le prix des semences. Si le semoir monograine s’impose dans les deux cas comme le meilleur outil, il y a que, dans le sud, les agriculteurs sont généralement déjà équipés de semoirs de précision pour le maïs et le tournesol, ce qui profite au soja. ●


Le dossier

Féverole

Profondeur régulière, désherbage facilité Le semoir de précision a un double intérêt en féverole : il sème en profondeur et permet de désherber mécaniquement, pour pallier le manque de matières actives disponibles face aux dicotylédones. Encore peu utilisé en conventionnel pour cette culture, il l’est un peu plus en agriculture biologique, où il facilite le désherbage mécanique. Par Cécile Julien // redaction@terre-net.fr

E

n féverole, comme pour les autres cultures, le semis monograine garantit un dosage précis et un placement régulier des semences, en profondeur et sur la ligne de semis. Pour bien germer et résister au froid, les graines de cette légumineuse ont besoin d’être suffisamment enfouies : au moins 5 cm, voire 7 à 10 cm pour les variétés d’hiver. Ce que fait le semis de précision, à condition d’avoir un poids suffisant sur l’élément semeur. La régularité de la profondeur est plus facile à obtenir avec un semoir monograine, sur un sol bien aéré. Le semis de précision assure également des levées plus régulières, d’où des économies sur les doses de semis (5 graines 01-18BOGB-Pub-MLineV2-200x133-FAB.pdf

en moins/m2 sur les 30 à 40 semées habituellement). « Cette technique limite aussi la concurrence des adventices, car la surface travaillée est moins importante », note Gilles Sauzet, ingénieur d’études à Terres Inovia, suite à l’essai conduit en 2011 sur les techniques innovantes d’implantation.

Binage possible

1

Le principal avantage en effet concerne le désherbage. En plus d’une moindre présence des mauvaises herbes, le binage est possible en écartant les lignes de semis jusqu’à 40 cm. « Le désherbage mécanique est indispensable en bio. En conventionnel, il pallie l’absence de matières actives 05/01/2018

10:57

efficaces pour éliminer les dicotylédones en post-levée », remarque Gilles Sauzet. « Le semis profond permet de passer à l’aveugle la herse étrille ou la houe rotative, complète l’Itab (Institut technique de l’agriculture biologique). Et de biner grâce à l’écartement des rangs. » En zone légumière (la féverole est un bon précédent aux légumes de plein champ), celui-ci peut même être augmenté jusqu’à 70 cm pour pouvoir utiliser le matériel maraîcher, comme les bineuses à choux par exemple. Sans aller jusqu’à 70 cm, les rangs plus espacés réduisent aussi la pression des maladies (du mildiou notamment par une meilleure aération de la culture) et les risques de verse. ●

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier-février 2018

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Le dossier

Grand angle

Betterave

Disposition des graines et inter-rang à l’étude La betterave est une culture exigeant de la précision, notamment au moment du semis. Au début de son cycle, la couverture foliaire doit se développer rapidement afin de capter le maximum de lumière pour réaliser la photosynthèse nécessaire à la formation du sucre. Quant à la racine, il lui faut de l’espace pour qu’elle grossisse, afin d’obtenir une teneur en sucre élevée sans porter préjudice au rendement.

© Terre-net Média

Par Nicolas Cavenne // redaction@terre-net.fr

La graine doit être positionnée entre 2 et 2,5 cm de profondeur précisément.

L

es graines de betterave doivent être semées avec précision. Pour Hugo Crécy, animateur du pôle agronomie/ agroéquipement de l’ITB (Institut technique de la betterave), « la graine doit être positionnée entre 2 et 2,5 cm de profondeur, sur un sol humide, et recouverte de terre fine pour activer la germination et la levée. Si elle reste trop en surface, elle s’expose à des attaques de mulots et le profil de sol risque de se dessécher rapidement. Enfouie trop profondément, elle met plus de temps à lever, ce qui pénalise son développement. En présence d’une croûte de battance, elle pourrait même ne pas lever du tout. Autre élément essentiel :

44

le plombage qui améliore la conductivité hydrique (remontée d’eau par capillarité) et thermique (réchauffement) du sol autour des graines. Enfin, leur régularité d’espacement conditionne la croissance de la culture et facilite la récolte (scalpage des racines et flux de chantier plus réguliers) ». La maîtrise de la densité de semis est essentielle. Trop faible, elle ne peut pas être compensée par la ramification. « Ce paramètre doit être raisonné en fonction du rendement maximal que l’agriculteur souhaite atteindre, poursuit l’expert. Les essais réalisés par l’ITB dans le nord de la France et dans les sols crayeux de Champagne

Terre-net Magazine I Janvier-février 2018

ont donné des résultats identiques : il faut viser une population de 100 000 plantes/ha. Avec un taux de levée de 91 % (la moyenne des expérimentations entre 2008 et 2015), la densité de semis doit être de 115 000 graines/ha. »

Limiter la concurrence intra-espèce « Des graines trop proches peuvent induire un phénomène de concurrence entre les betteraves. Ces dernières n’auront pas suffisamment de place pour se développer, d’où des pertes à l’arrachage. » Le se-


Le dossier

mis en parallèle, plutôt qu’en quinconce, qui vise à optimiser la répartition de chaque graine sur une surface donnée, réduit cette concurrence intra-espèce. « Chaque semence est positionnée au centre d’un carré de 30 cm sur 30. De plus, on peut biner dans le sens du semis et perpendiculairement. L’ITB a mené des expérimentations sur cette technique, dont nous aurons bientôt les résultats. » Si, en revanche, les graines sont semées trop loin les unes des autres, les feuilles risquent de ne pas assez couvrir le sol, laissant le champ libre aux adventices. « Or, un chénopode/m², par exemple, fait perdre 3 t/ha de rendement. »

“ Maîtriser la densité de semis est essentiel „ Depuis longtemps, l’institut technique teste différents écartements entre les graines et n’a pas observé d’écarts de rendement significatifs entre des semis à 45 et à 50 cm. Selon l’organisme, environ 80 % des surfaces de betteraves sont semées avec un inter-rang de 45 cm, parce que la couverture foliaire est plus rapide et qu’il est possible de passer entre les rangs avec un tracteur à voie standard (1,80 m).

Augmenter la productivité Même s’il présente plus d’avantages, très peu de producteurs choisissent un écartement de 50 cm. Pourtant, ils gagneraient du temps au semis (près de 10 % de surface en moins à semer), et pourraient passer facilement entre les rangs pour un binage optimal et une diminution de l’IFT (indice de fréquence de traitement). À la récolte enfin, le gain de tare terre est estimé à 10 %, du fait d’une moindre pression entre les plantes. À noter également : cet écartement est intéressant dans les systèmes associant les betteraves et les pommes de terre, car il est adapté à la largeur des différents véhicules. Côté techniques novatrices, Hugo Crécy précise que « l’ITB continue d’expérimenter de nouveaux écartements, de 30 à 60 cm, et de nouvelles densités afin d’augmenter la productivité de la betterave ». « À population constante, l’intérêt d’un inter-rang de 30 cm serait d’augmenter l’écartement intra-rang pour limiter les concurrences entre plantes sur la ligne de semis. Avec un inter-rang de 60 cm, l’objectif serait de simplifier le désherbage mécanique et la pulvérisation localisée, et de diminuer la tare terre. Les résultats de ces essais seront communiqués prochainement. » ● 45


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Consommation de carburant un peu élevée. Direction sensible, surtout à grande vitesse. Insonorisation insuffisante en cabine.

Notation Fiabilité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Finition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Budget : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cote à la revente : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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LA CULTURE DE L’INNOVATION


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