Terre-net Magazine 65 avril 2017

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Avril 2017

N°65

Aléas climatiques

NE COMPTER QUE SUR LA CHANCE ? Comparatif tracteurs p. 26 New Holland T7 contre T7 HD Plantes fourragères riches en tanins p. 16

Pulvérisation p. 22

Bas volume : six raisons de (bien) se lancer

Les atouts de la chicorée et du plantain pour le pâturage

Cahier d’occasions p. 39 Mensuel - 3,50 € HT - ISSN 2112-6690 - n°65



sommaire 10 Big data en agriculture : volume, vitesse et variété, la production en 3V

© Montri, Fotolia

Points de vue

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[Édito]

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[Instantanés]

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[Tri angles]

La Ferme des 1 000 veaux, un projet mal compris par des militants en mal d’arguments

Agriculture connectée : la révolution numérique inquiète et questionne

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[Tribune]

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[Champ planet’terre]

Big data : volume, vitesse et variété, la production en 3V Filière des agroéquipements : les Français à la conquête du marché iranien

Stratégies

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14

l’augmentation des volumes et la robotisation, solutions à la crise ?

© Terre-net Média

Coûts de production laitière :

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[En avant marge]

Coûts de production laitière : l’augmentation des volumes et la robotisation, solutions à la crise ? [Performance productions animales]

Plantes fourragères riches en tanins : les atouts de la chicorée et du plantain pour le pâturage

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Plantain et chicorée : des éleveurs de Haute-Vienne surpris des croissances obtenues sur leurs animaux

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[Incontournables]

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[Performance productions végétales]

Pulvérisation bas volume : six bonnes raisons de (bien) se lancer

Machinisme

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[Essai]

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[Pleins phares]

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Travail du sol : Michelin, Grégoire-Besson et Massey Ferguson : un trio de choc

Comparatif tracteurs : New Holland T7 contre T7 HD Machine de l’année 2017 : « Reconnaissance, visibilité et fierté »

Le dossier

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Aléas climatiques : ne compter que sur la chance ?

© Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média

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[Grand angle]

Risques climatiques : consolider un socle assurantiel encore fragile

Cahier d’occasions

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[Terre-net Occasions]

La sélection professionnelle agricole Cahier régional Nouvelle-Aquitaine


Points de vue

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La ferme des 1 000 veaux, un projet mal compris par des militants en mal d’arguments

© Terre-net Média

Jean-Marie SAVALLE, directeur de la publication. Gérard JULIEN, directeur général NGPA, directeur Terre-net Média. Pierre BOITEAU, directeur des rédactions. Xavier DUFAY, directeur technique.

D

e nombreuses associations telles L214, L-PEA (Lumière sur les pratiques d’élevage et d’abattage) ou la Fondation Brigitte Bardot pour ne citer que les plus connues, s’opposent depuis plus d’un an à la ferme dite "des 1 000 veaux", à Saint-Martial-le-Mont dans la Creuse, un centre d'engraissement collectif qui regroupe les broutards de 45 élevages allaitants. À tel point qu’elle a été la cible d’un incendie en décembre. Heureusement, ces organisations ont condamné fermement cet acte criminel. Certains propos martelés par les militants de la cause animale me consternent par leur pauvreté et illustrent leur méconnaissance du sujet. Exemple avec la lettre ouverte de Brigitte Bardot en juillet 2015 : « Dans ces élevages intensifs, les jeunes animaux sont privés du lait de leur mère, gavés d’antibiotiques, ils n’auront jamais droit aux verts pâturages et ne sortiront de leur bâtiment que pour être conduits à l’abattoir ! » D’autres courants de pensée, allant de l’extrême droite (Vigilance Halal, l’écrivain Renaud Camus, élus FN…) à Europe Écologie – Les Verts s’immiscent dans la polémique et peinent à trouver des arguments qui tiennent la route. Leur discours est largement relayé par des journalistes parfois peu objectifs, ou mal renseignés. Je ne suis pas particulièrement favorable au regroupement d’un grand nombre d’animaux sous le même toit, mais pour l’engraissement, 1 000 taurillons ou 10, cela ne change pas grand-chose en termes de bien-être animal. Ce n’est pas la taille qui compte ! Au contraire, les nouvelles stabulations offrent en général davantage d’espace, de lumière et d’aération qu’un petit coin aménagé dans une ancienne étable sombre et humide, ou que certains ateliers spécialisés d’Italie du Nord où les conditions de logement ne sont guère enviables. De plus, engraisser des mâles près de leur ferme natale leur épargne les nombreuses heures de transport qu’ils auraient à subir pour traverser les Alpes ou la Méditerranée. Et cerise sur le gâteau, les bovins préfèrent nettement la fraîcheur du Plateau de Millevaches au cagnard italien ou turc ! Un centre d’engraissement collectif permet aussi de réaliser quelques économies d’échelle sur le matériel, la main-d’œuvre, les achats d’aliments, ou encore l’énergie grâce à la production d’électricité photovoltaïque et de biogaz. En mutualisant l’engraissement de leurs broutards, les éleveurs gagnent en technicité, réduisent leurs coûts pour rester compétitifs sur un marché de la viande mondialisé, et limitent les prises de risque individuel en matière d’investissement. À l’inverse, refuser d’engraisser en France, et donc exporter de jeunes animaux vivants, c’est perdre une grosse partie de la valeur ajoutée et des emplois sur le territoire. Par contre, ce type de projet doit faire réfléchir sur les risques "d’intégration" du métier d’éleveur bovin par les enseignes de la grande distribution, qui investissent de plus en plus l’amont de la filière. Il faudra être, je pense, très vigilant dans les années à venir. ● Robin Vergonjeanne, chef de rubrique élevage

Éthique1

Éthique2

Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Lire cet édito dans son intégralité sur www.terre-net.fr/mag/65milleveaux

Web -agri

Lecteurs

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Pas de publi-information dissimulée

Terre-net Magazine I Avril 2017

Pratique

SUR LE WEB

Encarts Ce numéro comprend un encart national « AGRICONOMIE » ainsi qu’un encart « VETOQUINOL », déposés sur la 4e de couverture.

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur www.terre-net.fr/magazine


Points de vue

les RENDEZ-VOUS de larecolte.fr Offre valable jusqu’au 30/04/2017

PROTECTION DES CULTURES ET LUTTE CONTRE LES NUISIBLES

RÉPULSIF CORBEAU, PIGEON, FAISAN ET SANGLIER - AMO 03-09* Repousse les nuisibles lorsque les plantes sont au stade plantule ou 2-3 feuilles. Diluer 1 L de produit dans 75/100 L d’eau, pour 1 ha. À appliquer par pulvérisation après la levée de la culture. A fait ses preuves sur maïs, pois, soja et tournesol.

TRAITEMENT DES SEMENCES PNF 19* Repousse les nuisibles dès le semis jusqu’à la germination. Ne pas diluer, 1 dose pour 25 kg de semis. Imprégner les semences puis semer par temps sec dans les 48 h. Éviter le choc thermique (chaud-froid) Attention : Ne protège pas contre les attaques de pies. A fait ses preuves sur maïs, pois, soja et tournesol.

bidon de 1 L :

44,90 € H.T.

flacon 150 ml :

lot de 5 bidons :

210 € H.T.

lot de 5 flacons :

soit 42

€ H.T.

le bidon

26,90 € H.T. 115 € H.T. soit 23 € H.T. le flacon

TÉMOIGNAGE D’UN AGRICULTEUR DU DOMAINE EXPÉRIMENTALE DE L’INRA Sur l’exploitation agricole du domaine de Dijon, nous subissons depuis toujours des dégâts de pigeons, de corbeaux et de corneilles sur nos semis de tournesols et de maïs. Au printemps 2016 nous avons enrobé les semences de tournesol avec le PNF19 . Bien équipé de gants j’ai réalisé le mélange dans un grand baquet de quatre doses de tournesol avec deux flacons de PNF19. Dans les heures qui ont suivies, j’ai réalisé le semis de 10 ha avec un semoir de précision. Les années précédentes corbeaux et pigeons se posaient dans la parcelle avant même que le semis soit terminé. Ce printemps aucune présence ne fut observée, ce qui à garanti une levée très régulière avec un rendement de 40 quintaux/ hectare à la clef pour la meilleure parcelle. Les volatiles n’avaient pas disparu du secteur car les semis de tournesol sur les exploitations voisines ont subit leur appétit. C’est sans hésitation que cette année, nous allons renouveler ce mélange et que nous recommandons le PNF19 à nos voisins. *PRODUITS À UTILISER OBLIGATOIREMENT AVEC MASQUE, GANTS ET LUNETTES DE PROTECTION

www.larecolte.fr Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2017

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Points de vue

Instantanés

« Cinq ans, c’est excessivement long », reconnaît Stéphane Le Foll

Pour Renaud de Kerpoisson, président d’Offre et demande agricole, le marché du blé est depuis plusieurs mois sur une « tendance haussière » qui va perdurer dans les semaines et les mois qui viennent. Selon lui, plusieurs raisons à ce phénomène. D’abord, la hausse de la croissance mondiale devrait s’accompagner d’une augmentation de la consommation de viande, donc de céréales. Autre facteur : la remontée des prix du pétrole. « Quand l’or noir est cher, les pays ont intérêt à incorporer davantage de biocarburants. » L’expert met aussi en avant la fermeture, « depuis quatre ans, pour des raisons sanitaires, des très petites exploitations porcines chinoises. D’où une décapitalisation du cheptel de 20 % ». Or, le pays détient 53 % des cochons élevés dans le monde. Conséquence : les importations chinoises mensuelles de porcs ont augmenté de 50 000 à 250 000 t environ. « Comme il faut 3 kg de céréales pour produire 1 kg de cochon, cela représente une consommation mensuelle de 750 000 t de grains pour l’ensemble des pays exportateurs de porcs. »

Entre orientations assumées, en particulier pour la promotion de l’agro-écologie, et quelques regrets, sur la Pac essentiellement, Stéphane Le Foll s’est livré à l’exercice du "bilan" devant plusieurs journalistes agricoles. « Dès mon arrivée, j’ai voulu qu’on sorte du clivage habituel entre agriculture conventionnelle et production biologique », résume le ministre. L’agroécologie et la défense de la triple performance des exploitations se sont alors imposées à lui. « Avec le modèle conventionnel, on est arrivé au bout d’un processus », explique-t-il. « J’ai toujours cherché à poser les jalons pour faire évoluer cet état d’esprit. Je pense avoir contribué à bousculer les inerties culturelles malgré les nombreuses résistances. » Mais « cinq ans, c’est excessivement long », lâche-t-il enfin, visiblement marqué par la dureté de la tâche. Son mandat, celui qui a duré le plus longtemps de toute l’histoire du ministère de l’agriculture, va surtout laisser la plupart des agriculteurs dans une situation difficile. © Pascal Xicluna, Min.agri.fr

Marché du blé : les raisons d’une embellie durable des prix

© Terre-net Média

Conjoncture laitière : la maîtrise de l'offre fait redresser durablement les prix

Après l’agro-écologie et la triple performance des exploitations, Stéphane Le Foll fait de la "bioéconomie" son nouveau cheval de bataille pour la fin de son quinquennat au ministère de l’agriculture. Début 2017, il a présenté une stratégie nationale visant à promouvoir cette nouvelle approche de l’économie agricole. « La bioéconomie, c’est l’économie du vivant, résume Marie-Cécile Damave, responsable innovations et marchés à Saf agr'iDées. Elle regroupe des domaines très vastes : l’agriculture, la forêt, la pêche, mais aussi la valorisation des déchets organiques, la production d’énergie ou de biomatériaux à partir de biomasse, la recherche sur les biomolécules, la chimie du végétal, les biocarburants avancés, etc. On l’appelle aussi l’économie de la photosynthèse, ce moteur qui, à partir du soleil, fournit cette énergie gratuite. » La France est l’un des poids lourds de la bioéconomie au niveau européen. « 1,9 million d’emplois sont concernés dans notre pays pour 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit près de 15 % du PIB. »

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© Terre-net Média

La bioéconomie, quésaco ?

Avec la baisse de la production laitière européenne, et surtout française (- 2,5 % l'an dernier contre - 0,5 % dans le reste de l’Europe), les marchés se raffermissent durablement depuis avril 2016, permettant de meilleurs prix sur le long terme. « L’offre de produits laitiers devrait être limitée dans les prochains mois, ce qui va conforter le redressement de la conjoncture », résume Benoît Rouiller, économiste au Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Selon FranceAgriMer, le prix du lait payé aux éleveurs en décembre 2016, soit 337,51 €/1 000 l, est supérieur de 9,7 €/1 000 l à celui de décembre 2015. Mais cette progression demeureinsuffisante selon la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).

Pac post-2020 : quid de la possibilité d’instaurer des aides contracycliques ? Selon Momagri, un système d’aides contracycliques européennes, variant en fonction des prix du marché, soutiendrait davantage les agriculteurs, à budget équivalent. « C’est un dispositif qui ne coûte que lorsque les prix sont déprimés. Sur la durée, il reviendrait moins cher pour la Pac et serait plus efficace pour les exploitants », estime Jacques Carles, délégué général du think tank. Aux critiques sur le manque de possibilités budgétaires pour ce type de soutien en Europe, le spécialiste répond que « rien n’empêche Bruxelles de définir chaque année, dans le cadre des perspectives pluriannuelles, un plafond de crédit correspondant à un scénario de crise et dépassant l’enveloppe moyenne annuelle préalablement fixée pour la période. »


Points de vue

Les syndicats s’allient pour contrer les végans

© Terre-net Média

Une fois n’est pas coutume, les syndicats agricoles s’unissent suite aux attaques des végans contre l’élevage, qui se sont révélées particulièrement fortes lors du Salon de l’agriculture. En un mot, ils leur demandent de respecter le métier d’éleveur. « Nous ne dénonçons pas le véganisme en tant que tel : chacun est libre de choisir son régime alimentaire. Mais le prosélytisme orchestré autour n’est pas acceptable. La majorité des Français consomment de la viande et veulent continuer d’en manger. Les éleveurs travaillent au quotidien avec leurs animaux. Ils les aiment et appliquent scrupuleusement les normes européennes et françaises. Des abus existent dans certains abattoirs et nous les déplorons. Mais ils sont marginaux. Les associations qui prônent l’arrêt complet de l’élevage se trompent de combat. Cette activité participe au dynamisme économique et culturel des territoires, façonne nos paysages, ne l’oublions pas ! »

Amélioration contenue des prix du sucre Les prix du sucre devraient s’améliorer un peu dans les mois à venir, sur fond de légère surproduction mondiale, estime l’organisme public FranceAgriMer, qui met également en avant les stocks très bas. « Le marché du sucre devrait être, sauf incident climatique, légèrement excédentaire, grâce à de bonnes perspectives de production au Brésil, dans l’Union européenne, en Thaïlande et en Inde. » En 2017/2018, la récolte mondiale de sucre pourrait atteindre 178 Mt, soit 3 Mt de plus qu’en 2016/2017. « Il faudra reconstituer les stocks après plusieurs campagnes déficitaires, ce qui serait favorable aux prix cette année. »

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Points de vue

Tri angles

Agriculture connectée

La révolution numérique inquiète et questionne Les robots, les drones, les logiciels et autres objets connectés décuplent le nombre de données produites au sein des exploitations agricoles. Par manque d’encadrement juridique et d’accompagnement technique, les craintes et interrogations autour de cette révolution numérique doivent trouver rapidement des réponses. L’enjeu derrière : que le fameux "big data" soit réellement bénéfique pour les agriculteurs. Propos recueillis par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

Christian Rousseau

« La technologie doit s’adapter aux exigences du terrain » Agriculteur dans la Marne et président délégué à l’agriculture et à l’innovation au sein de la coopérative Vivescia

En plus de l’environnement et de la traçabilité, le big data pourrait trouver des applications en agronomie. Les agriculteurs doivent connaître leurs sols, la technologie peut les y aider. Même chose en machinisme. Il appartient aux constructeurs

d’analyser les besoins de leurs clients. Mais chaque exploitant doit être capable de dire s’il est utile d’acheter une nouvelle machine, ou de quelle puissance il doit disposer par rapport à ses itinéraires techniques, ses cultures et ses parcelles. Sur mon exploitation, j’ai opté pour les TCS et le semis direct. Depuis, je ne travaille plus le sol. Mon besoin de puissance a diminué, les charges de mécanisation également. Et pourtant, mon système semble aussi performant que celui de mes voisins. Actuellement, les producteurs font évoluer leurs pratiques en fonction des équipements. Si l’on continue de raisonner ainsi, le big data ne nous apportera rien ! C’est la technologie qui doit s’adapter aux exigences du terrain. » ●

Hervé Pillaud

« Le big data fait peur car il n’a pas encore de cadre juridique »

« L

e numérique est en train d’entrer dans notre vie et notre métier. Mais, pour en exploiter toutes les fonctionnalités, nous devons nous familiariser avec ces nouvelles technologies. Un préalable indispensable pour continuer à maîtriser nos exploitations, et pour ne pas se laisser trop influencer par les fournisseurs. À titre d’exemple, Monsanto a

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Terre-net Magazine I Avril 2017

investi près d’un milliard de dollars pour racheter Climate Corp., une société d’analyse et de gestion des risques qui prévoit les dates optimales de semis en fonction du climat et des variétés choisies. C’est un outil d’aide à la décision confortable, mais l’exploitant n’est pas entièrement maître de ses choix. Les agriculteurs doivent-ils n’être que de simples utilisateurs ? C’est une question qu’il faut se poser. Le big data ressemble à un puzzle. Chaque ferme est une pièce car elle génère malgré tout un nombre relativement limité d’informations. À nous, agriculteurs, de les imbriquer pour pouvoir exploiter, à bon escient,

une agrégation de données très intéressantes. Le big data est encore perçu comme une nébuleuse qui fait peur. Une crainte entretenue par l’absence d’encadrement juridique. La révolution française a donné naissance au code civil, la révolution industrielle au code du travail. La révolution numérique doit créer ses propres règles. » ●

aud

Éleveur vendéen, président du groupe Établières et de l’association Vendée RS, et secrétaire général de la Chambre d’agriculture de Vendée

© Clément Pill

© Benoît Pelletier

« U

n agriculteur passe plus de temps au bureau que dans les champs. Et le pire, c’est qu’il ne peut pas valoriser ces informations ! Notre profession exige de plus en plus d’interconnexions. Lier et entrecroiser nos données fera gagner un temps

énorme. Une fois saisies, ces dernières doivent pouvoir servir à d'autres utilisations. Par exemple, elles pourraient permettre de calculer l’empreinte carbone de nos productions. Puis, elles seraient mises en avant via l’étiquetage. Le consommateur pourrait alors choisir ses produits selon leur impact environnemental. Indiquer et prouver l’origine des aliments : voilà comment nous donnerons de la valeur ajoutée à toutes ces informations ! »


Points de vue

Trois avis par mois

Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.

Vincent Tardieu

« J

e vois déferler dans les fermes, notamment d’élevage, une multitude d’objets connectés, des capteurs, des robots, des systèmes de géolocalisation, etc. Dans le même temps, je suis frappé par le manque d’accompagnement indépendant des agriculteurs pour les aider à évaluer, d’abord, leurs besoins réels. Lors de la préparation de mon ouvrage Agriculture connectée : arnaque ou remède ?, beaucoup m’ont expliqué qu’ils se sentaient noyés dans une offre pléthorique. Par ailleurs, ils craignent des problèmes de

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soutenu par le dispositif d’aides régionales, en raison de l’intérêt pour les producteurs, l’économie locale et l’environnement ? La crise agricole touche tous les secteurs ou presque. Depuis cinq ans, les producteurs ont acheté de nombreux matériels, et se sont endettés un peu plus, alors qu’ils ne sont sûrs ni de leur qualité et ni de leur fiabilité sur le long terme. En outre, je m’interroge sur le financement de ces équipements. Selon moi, il faut privilégier la mutualisation, à l’instar de ce qui se fait avec les Cuma. La location est une autre stratégie envisageable. » ●

Beulin "Po ur la scienc

compatibilité entre formats numériques. Et ils estiment qu’ils ne sont pas assez formés à ces nouvelles technologies. Il faut impérativement revenir aux basiques, c’est-à-dire définir le projet avant de choisir l’outil numérique. Les exploitants agricoles doivent être épaulés dans cette démarche pour pouvoir trouver ensuite les solutions les plus adaptées. C’est le rôle des Chambres d’agriculture ou des instituts techniques. Des études d’impact économique, social et environnemental doivent également être menées. Ceci dit, ça bouge dans les organisations professionnelles agricoles, mais les réflexions et les formations doivent encore être développées. Les Régions aussi doivent s’emparer de cet enjeu du numérique. Celui-ci ne devrait-il pas être davantage

© Editions

Journaliste scientifique, auteur du livre Agriculture connectée : arnaque ou remède ?

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« Attention à ne pas mettre les outils avant le projet »

L’ÉVOLUTION EST EN MARCHE

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Points de vue

SUR LE WEB

Tribune

Big data

D’autres infos sur ce thème sur www.terre-net.fr/mag/65bigdata

Volume, vitesse et variété : la production en 3V "Big data" fait partie des expressions à la mode. Et ce n’est pas pour rien. Ce marché mondial de plusieurs dizaines de milliards de dollars aiguise les convoitises. L’agriculture est concernée au premier chef, car source d’un volume colossal d’informations valorisables. Comment peut-elle bénéficier de ce système de compilation de données massives ? Par Pascal Cochelin // p.cochelin@3cm-digital.fr

« V

olume, vitesse et variété caractérisent le concept big data. Volume car il s’agit de compulser d’importantes quantités de données. Vitesse parce que cette opération doit être extrêmement rapide. Variété enfin puisque l’un des intérêts majeurs du big data est de pouvoir agréger des informations provenant de sources très variées pour en tirer d’autres, introuvables par ailleurs.

Nous voici avec une technologie capable de valoriser un volume de données jusqu’ici inimaginable. Très bien. Mais d’où viennent-elles ? De deux sources essentiellement. La première est tellement connue que l’on n’y pense plus : ce sont les bases de données de tous les logiciels déjà utilisés en agriculture (gestion de parcelles, suivi de troupeaux...). La deuxième, celle qui a le vent en poupe et laisse entrevoir des horizons encore plus grands, est l’internet des objets (IoT, c’est-à-dire internet of things en anglais).

Des économies à la clé Rien que dans le secteur agricole, on estime à plus de 200 millions le nombre d’objets connectés dans le monde à l’horizon 2020. Autant dire qu’ils seront partout : dans les champs, sur les animaux et les matériels, etc. Leur déploiement a déjà commencé, notamment avec les robots, l’éclairage, la santé des bovins et les tracteurs connectés. Toutes ces informations servent d’une part les productions elles-mêmes et d’autre part les intérêts des filières. Que ce soit en élevage ou pour les cultures, le big data ouvre la voie à l’analyse fine de l’ensemble des données qui caractérisent le cycle de vie des produits. Et

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© Montri, Fotolia

Bientôt 200 millions d’objets connectés

De multiples exemples d’utilisation des big data peuvent se décliner en agriculture.

une représentation statistique fidèle et aus’impose comme un outil supplémentaire gure des applications insoupçonnées. Arpour l’agriculture de précision. Les économies annoncées sont substantielles. La rêtons-nous quelques instants sur un cas concret : des capteurs consommation d’eau, entre autres, baisse“ Un big data agricole, qui détecteraient l’apparition de maladies, rait de 15 à 20 % avec maîtrisé par et pour des objets connectés directement dans les surveillant les besoins parcelles. Le principal les agriculteurs „ hydriques des plantes. intéressé sera l’agriculD’ailleurs, sur la cinquantaine de start-up teur. Il pourra, grâce à ce renseignement, intervenir uniquement si la présence est qui évoluent dans la sphère agricole, la grande majorité s’est positionnée sur ce avérée. D’où moins de passages, donc de créneau. Des sociétés comme Airinov ou produits apportés, de gazole consommé... Visio-Green y sont déjà très actives. Si pour une raison ou une autre, le problème se propage, ce sont les agrofournisseurs qui seront concernés en prioCependant, la quantité d’informations collectées et traitées à l’échelle d’une ferme rité. Ils pourront moduler leur production reste très inférieure à ce que représente le et les lieux de stockage en fonction de big data au sens strict du terme. Les vrais l’étendue de la contamination et des foyers identifiés. Un moyen de diminuer les coûts enjeux se situent dans l’agrégation des données provenant de toutes les exploilogistiques. Enfin, connaître les zones et les cultures touchées affinera l’estimation tations agricoles d’une région, d’un pays, voire du monde. Car le volume permet des futurs rendements, une préoccupation


Points de vue

Le challenge, contrôler les données Dès lors, il est facile de comprendre que des poids lourds du digital comme Google travaillent sur le big data. Et que les politiques redoutent que ces informations échappent à la souveraineté nationale. Leur réponse : une plateforme pluridisciplinaire destinée à compiler des renseignements d’horizons divers pour les rendre exploitables par les agriculteurs et les organisations professionnelles, le contrôle des données interpellant aussi bien sûr les exploitants agricoles. Le travail sur ces mégadonnées nécessite d’inventer de nouveaux outils. « 2016 a été l’année du mûrissement, 2017 sera celle des expérimentations concrètes », assure Jérémy Wainstain, co-fondateur de TheGreenData. Cette start-up s’est donné pour mission d’optimiser l’efficacité et la résilience des filières agricoles à partir du

traitement scientifique de toutes les données qu’elles génèrent. Et elle n’est pas la seule. De nombreuses initiatives tendent à mettre en commun des informations pour les analyser et les exploiter. La plupart, comme Domopig ou les outils d’aide à la décision de Smag, prennent en considération la question de leur propriété.

grands acteurs économiques, parfois éloignés des réalités agricoles, les marchés financiers risqueraient de prendre le pouvoir. Accorder autant d’intervenants, aux intérêts parfois divergents, est peut-être déjà un challenge en soi. » ●

Car au-delà des défis techniques, le vrai challenge est là : qui sera maître de ces données ? Contrôler les informations issues du monde agricole donne une vision précise de la situation économique et stratégique de ce secteur vital. La recherche effrénée de terres agricoles par la Chine montre à quel point la perspective d’une pénurie alimentaire peut inquiéter. Au niveau national, les syndicats, les coopératives et les éditeurs de logiciels semblent les mieux armés pour s’engager sur une charte de bonnes pratiques, comme pour peser sur le législateur afin de préserver la souveraineté nationale. Un big data agricole maîtrisé par et pour les agriculteurs, c’est une agriculture respectueuse des ressources et économiquement viable. Car si les données sont gérées par de très

© 3CM Digital

forte des coopératives et des marchés à terme. Du démarrage des moissonneuses à la circulation de la sève, cet exemple peut se décliner à l’envi.

Pascal Cochelin est consultant en environnement numérique auprès des dirigeants d’entreprises. Ses missions s’articulent autour de deux axes : • l e système d’information (organisation, pilotage de projets, audits...), • l a transition numérique de l’entreprise « avec la conviction que la réussite d’un projet numérique dépend autant de la maîtrise technologique que de la volonté des équipes à le mettre en œuvre ».

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Points de vue

Champ planet’terre

Filière des agroéquipements

Les Français à la conquête du marché iranien La levée des sanctions économiques européennes envers l’Iran permet de rêver d’un marché agricole de plus de 80 millions de consommateurs. Les opportunités pour la France ne manquent pas, y compris dans le secteur du machinisme.

© Fotokon, FOTOLIA

Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

Les productions légumières, dont la pomme de terre, s’étendent sur près d’un million d’hectares.

«L’

tout aussi importantes en élevage avec des agriculture iranienne est très unités ultramodernes côtoyant des ateliers contrastée. » Telle est la conclubeaucoup plus traditionnels. La situation sion des travaux d’Anne Berdes éleveurs, elle aussi, est diversifiée : nard, chargée d’études internationales secertains sont indépendants, d’autres salanior au département Agrotech de Business riés au sein de conglomérats avicoles et France, organisme s’occupant du dévelaitiers notamment. loppement international des entreprises françaises et de leurs exportations. Au La singularité de l’agriculture en Iran est niveau des productions végétales, la maliée principalement à la forte implication jorité des agriculteurs cultivent moins de d’entités publiques et 10 ha. Mais des strucDans tures commerciales, “ L’Iran, l’un des 30 pays semi-publiques. son étude, qui fait suite dotées d’équipements à une enquête de terrain, de pointe, cohabitent les plus développés „ Anne Bernard évoque avec de petites fermes en effet, à plusieurs reprises, une économie très peu mécanisées, surtout orientées vers fortement étatisée. Les exploitations agril’économie d’eau et le développement de coles sont souvent gérées par de puissantes cultures sous serre. Les contradictions sont

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Bonyads (fonds caritatifs) ou fondations (Fondation des déshérités, des martyrs ou Astan-e-Qods par exemple), par l’armée ou encore par les municipalités.

Bouleversement des relations commerciales Les sanctions économiques et financières européennes ont amené l’Iran à privilégier de nouveaux partenaires commerciaux tels que les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Ainsi, l’Empire du Milieu est devenu son premier fournisseur, suivi de la Turquie, de la Corée du Sud et, dans une moindre mesure, de Taïwan. Dans ce contexte, la France a régressé


Les exportateurs dans les starting-blocks Et il dispose d’un vaste potentiel agricole. L’agriculture représente 13 % du PIB et génère 25 % des emplois environ. 10 % du territoire est cultivé, soit 20 à 24 millions d’hectares (dont 9 à 10 millions irrigués). Les céréales couvrent 75 % de la surface de grandes cultures, avec 7,2 millions d’hectares consacrés au blé, à l’orge, au maïs et au riz. Les productions légumières (y compris les pommes de terre) s’étendent sur près d’un million d’hectares, 2,3 millions d’hectares étant dédiés à la betterave sucrière, la canne à sucre, les oléoprotéagineux, la luzerne et le coton. L’accord iranien sur le nucléaire, signé en juillet 2015, laisse respirer la société et l’économie nationale, et augure une forte

Des opportunités existent donc pour les constructeurs français avec d’une part, une forte demande en technologies sophistiquées, un marché porteur pour les marques hexagonales, et d’autre part, des besoins en matériels simples, solides, demandant peu de maintenance, un secteur très convoité par les producteurs locaux comme asiatiques. De nombreux leaders mondiaux du machinisme agricole sont déjà installés en Iran : Agco Massey Ferguson, Claas, New Holland, John Deere, Kubota, Amazone, Foton Lovol, Grimme, Lemken, etc. D’ailleurs, en avril 2016, notre pays était présent pour la première fois au salon Agropars à Shiraz. Business France a ainsi aidé 11 entreprises françaises à conquérir le marché iranien (Manitou, All Vegetable Solutions SAS, Forges de Niaux, Richel, CFCAI, Tecnoma, Pubert, Bourgoin, Berthoud, Denis, MonrocSonamia), en aménageant un "espace France" en partenariat avec Axema (Union des industriels de l’agroéquipement). Serres, systèmes d’irrigation, engins de manutention, installations de stockage, pièces de rechange... des solutions innovantes et de haute technologie y étaient exposées. ●

La majorité des exploitations comptent moins de 10 ha.

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Les principaux produits importés par l’Iran sont les céréales, les aliments pour le bétail et les huiles et corps gras, pour un total de presque 10 milliards d’euros. Le pays exporte essentiellement des fruits, des produits laitiers, des légumes et des préparations de fruits et légumes pour un total de 4,5 milliards d’euros. Il a aussi développé des filières foncièrement exportatrices telles que la pistache, la grenade ou le safran.

croissance économique. L’Iran devrait recouvrer en particulier sa pleine capacité à exporter des hydrocarbures. Le défi majeur actuellement : la désétatisation progressive de l’économie. Les exportateurs et les investisseurs sont donc dans les starting-blocks, l’Allemagne et l’Italie particulièrement. En matière d’agroéquipements, ces états exportent pour plus de 40 millions d’euros.

De grandes entreprises agricoles, dotées d’équipements de pointe, cohabitent avec de petites structures peu mécanisées.

© Fotokon, Fotolia

de la septième à la treizième place entre 2010 et 2014. Les machines et les équipements agricoles français restent au septième rang en 2014 (par rapport aux autres pays exportateurs, NDLR) mais avec de faibles transactions en valeur, de l’ordre de 2,8 millions d’euros, loin derrière la Chine (76 millions d’euros).

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Les fermes sont souvent gérées par de puissantes Bonyads (fonds caritatifs) ou fondations, l’armée ou les municipalités.

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Stratégies

En avant marge

Coûts de production laitière

L’augmentation des volumes et la robotisation, solutions à la crise ? Au regard de la forte dégradation des comptes des exploitations laitières, sortir de la crise en augmentant la production ne semble pas être économiquement pertinent, selon l’Institut de l’élevage. De même, la robotisation de la traite engendre plutôt une hausse des coûts de production qu’une baisse. Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

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Ne pas sous-estimer les frais annexes

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uite aux graves difficultés que connaît le secteur, l’endettement des ateliers laitiers est de plus en plus inquiétant. Interrogés par l’Institut de l’élevage, les principaux fournisseurs directs des agriculteurs « confirment la nette progression des encours ces derniers mois ». « De fait, ils deviennent des banquiers à la place du banquier », commente Benoît Rubin, chef du service économie des exploitations. Mais la crise laitière ne fait qu’amplifier une tendance de fond : l’endettement croissant des fermes laitières va de pair avec l’augmentation de leur taille et des volumes produits, comme le montrent les données fournies par Inosys-Réseaux d’élevage(1).

Un intérêt indéniable du robot de traite : l’amélioration des conditions de travail.

Poulet de l’Institut de l’élevage, Sébas« Le pourcentage d’exploitations ayant une tien Guiocheau de la Chambre régionale trésorerie nette globale négative est passé d’agriculture de Bretagne et Thomas Hude 24 à 34 % entre 2007 et 2013 », explique neau de la Chambre d’agriculture de LoireBenoît Rubin. Pour une structure type de Atlantique se sont penché sur l’intérêt 72 ha, produisant 405 000 l pour 1,9 unité économique de la traite de main-d’œuvre, une robotisée. Selon eux, hausse de 10 % de la “ Produire mieux l’achat d’un robot de production laitière en six ans a fait baisser avant de produire plus „ traite ne serait pas sans effets sur les comptes de 4,5 % le ratio EBE d’exploitation. « La dépense s’élève à avant main-d’œuvre/produits. « L’agran112 000 € environ, précisent-ils. Attendissement des ateliers a mis les trésoreries tion, cependant, à ne pas sous-estimer les sous tension », résume le spécialiste. coûts annexes. » Pour installer une stalle En fait, accroître la production nécessite inévitablement des investissements. Or, dans un bâtiment, l’intégration à l’exisleur poids est généralement inférieur à tant et les équipements connexes peuvent 0,50 €/l lorsqu’ils sont en grande partie facilement dépasser 40 000 €, auxquels amortis. Toutefois, acheter du matériel s’ajoutent les éventuelles options. neuf pour produire davantage de lait peut peser bien au-delà de 1,30 €/l. « Parce 21 à 29 € de plus qu'avant de produire plus, il faut produire aux 1 000 l mieux », conseille l’expert.

d’œuvre). Même dans les fermes de référence du réseau Inosys, considérées comme économiquement plus performantes que la moyenne, le surcoût atteint 10 €/1 000 l. Avec un robot de traite, la production laitière par vache progresse. Mais la consommation de concentrés aussi ! En plus, le lait est payé légèrement moins cher car sa qualité est plus difficile à maîtriser.

À l’usage, un robot augmenterait les coûts de production de 21 à 29 €/1 000 l selon les ingénieurs (hors rémunération de la main-

(1) dispositif de partenariat entre des éleveurs volontaires et des ingénieurs de l’Institut de l’élevage et des Chambres d’agriculture, visant à établir des références sur les systèmes herbivores.

Dans une étude intitulée Robotisation de la traite : recommandations pour maîtriser les coûts, Valérie Brocard et Jean-Louis 14

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Néanmoins, si la robotisation de la traite est économiquement discutable, elle améliorerait les conditions de travail. « C’est sûr, un robot réduit la pénibilité et permet de dégager deux à trois heures par jour. » Ailleurs en Europe, la logique est souvent différente de la nôtre : « De nombreux éleveurs investissent dans un robot pour le confort de travail, en deuxième partie de carrière, à un moment où le niveau d’endettement est plus faible. Mais pas dans les premières années suivant l’installation. » ●


Stratégies

4 400 élevages laitiers équipés d’un robot de traite en 2014

SUR LE WEB

Selon une estimation de l’Institut de l’élevage (réalisée à partir du nombre de vérifications de compteurs à lait, une opération nécessaire en traite robotisée pour s’assurer que leur réglage est optimal), 4 400 fermes laitières disposaient en 2014 d’un ou plusieurs robots. Au total, 5 720 stalles robotisées seraient en fonctionnement, soit en moyenne 1,3 stalle par exploitation. Avec 69 vaches à traire en moyenne, les monostalles seraient saturées alors que les ateliers avec deux robots ou plus sous-exploitent leurs installations (93 bêtes en moyenne pour deux stalles, 145 pour trois stalles et plus).

Lire aussi l’article Robot

Web -agri

de traite, la rentabilité n’est pas la priorité

sur www.terre-net.fr/mag/65robot

Paroles de lecteurs Robots de traite Bibi77 : « Ce sont des salariés aux 35 h qui réalisent les études, ou quoi ! Ils ne prennent vraiment pas en compte le bien-être de l’éleveur et de sa famille. »

Louis : « Si le robot de traite est si bien que ça, pourquoi y en a-t-il autant à vendre d’occasion ? »

Alain : « Dire qu’il est difficile de maîtriser la qualité du lait avec un robot est faux. Il détecte même plus tôt les cellules et les mammites qu’un système de traite classique. »

Denis SCEA Montbelis : « Le robot n’est plus rentable. Seules les petites exploitations, de 60 vaches maximum, en possède un. Regardez en Allemagne les ateliers de 600 laitières, dont la taille va encore doubler : ils n’utilisent que des grandes salles de traite ou des rotos, avec de la main-d’œuvre à 12 € de l’heure, charges comprises. »

Mary : « Les robots de traite évoluent, comme les ordinateurs et les téléphones portables. Il y a 10 ans, nous étions le 23e élevage du département à nous équiper. Aujourd’hui, on compte plus de 300 installations. Il faut vivre avec son temps. Les ingénieurs ont fait un travail énorme. J’ai trait pendant 20 ans et j’avais très mal aux épaules. Maintenant, j’ai deux robots. Quel confort ! »

Source : commentaires de plusieurs articles sur les robots de traite, parus sur Web-agri.

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Stratégies

Performance productions animales

Plantes fourragères riches en tanins

Les atouts de la chicorée et du plantain pour le pâturage Les plantes riches en tanins comme le lotier, la chicorée ou le plantain disposent de propriétés antiparasitaires et nutritives intéressantes. Très productive et résistante à la sécheresse, la chicorée fourragère présente de nombreux avantages à condition de bien maîtriser le pâturage tournant. Par Robin Vergonjeanne // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

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Protéines by-pass

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armi les espèces fourragères à forte teneur en tanins, le sainfoin et le lotier corniculé sont sans doute les plus connues et leurs propriétés vermifuges étaient autrefois appréciées des éleveurs. Depuis quelques années, les producteurs d’ovins et bovins, en système herbager et/ ou biologique, commencent à s’intéresser aux vertus de la chicorée fourragère (Cichorium intybus) et découvrent le plantain cultivé (Plantago lanceolata). La sélection variétale vient presque exclusivement de Nouvelle-Zélande, où ces espèces sont très couramment utilisées pour engraisser les agneaux à l’herbe, et même les bovins et les vaches laitières. Semé en association à moins d’1 kg/ha, le plantain fourrager complète la chicorée et s’avère plus facile à gérer.

a un goût amer. Les animaux qui n’y ont L’Inra de Lusignan et celui de Theix ont jamais goûté peuvent refuser d’en manger montré les effets bénéfiques des tanins pendant quelques heures mais après, ils en sur la valeur des fourrages valorisés par raffolent ! », a constaté Olivier Coutreau, les ruminants. Car si les légumineuses chef produits chez Barenbrug. contiennent 15 à 25 % Même si elle n’est pas de protéines, celles-ci météorisante, la chicosont très solubles : elles “ Des espèces appétentes rée est assez pauvre en se dégradent essentielfibres. Pour des vaches et digestibles „ lement dans le rumen et laitières ou allaitantes, très peu dans l’intestin. ce fourrage ne doit pas En se liant à ces dernières, les molécules de dépasser un quart de la ration journalière. tanins réduisent cette dégradation ruminale, Sa valeur alimentaire est comparable à augmentant ainsi la proportion de protéines celle d’une très bonne herbe de printemps, dégradées et assimilées dans l’intestin grêle durant toute la saison d’exploitation. (dites by-pass), et valorisées par l’animal En outre, il est très riche en protéines plutôt que par la flore microbienne. brutes, avec un taux de MAT supérieur à 20 %. Ses feuilles, constituées de plus Ces substances tanniques apportent de 85 % d’eau (11 à 15 % de MS), se d’autres bénéfices aux ruminants : réducconservent mal une fois coupées, ce qui tion de la météorisation, protection contre en fait une espèce dédiée au pâturage. Si les parasites et les nématodes, et même la proportion de chicorée dans la prairie est diminution des émissions de méthane. importante, il est déconseillé de la faucher, Elles permettent notamment de maîtrimême pour de l’ensilage ou de l’enrubanser les strongles du tube digestif, en parnage. Cette plante vivace se maintient corticulier chez les petits ruminants (ovins, rectement d’une année sur l’autre même caprins). La chicorée est très digestible si l’hiver est froid. Sa solide racine pivoet appétente. « Comme le plantain, elle tante lui permet d’aller chercher l’eau et les 16

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minéraux très profondément (en général à plus d’un mètre en sol profond). D’où sa richesse en oligoéléments (potassium, sodium, calcium, magnésium, souffre, fer, zinc, manganèse) et vitamines du groupe B.

Uniquement au pâturage « Grâce à sa racine, la chicorée résiste très bien à la sécheresse. Elle se plait aussi bien dans les sols profonds que séchants, là où le trèfle blanc a du mal à pousser en été », observe Julien Greffier, chef produits fourragères chez LG Semences. Du fait de sa pousse rapide, elle est plutôt gourmande en azote. Toutefois, cet élément peut être apporté uniquement par les trèfles et les déjections au pâturage, comme c’est le cas dans les exploitations biologiques qui se passent généralement de fertilisation azotée sur les prairies d’association. Mais, rançon de sa rapidité de pousse du printemps à l’automne, la chicorée n’est pas à conseiller à tous les éleveurs : « La règle de base : pouvoir revenir au moins toutes les trois semaines sur le paddock, sinon la plante va monter en tige et devenir moins


Stratégies

En savoir plus sur le plantain appétente. C’est pourquoi il vaut mieux réserver cette espèce au pâturage tournant. » L’objectif est de limiter la croissance des tiges, qui présentent peu d’intérêt nutritionnel contrairement aux feuilles.

Semés en association Néanmoins, la première année, la chicorée ne doit pas être pâturée trop ras (au moins 5 à 6 feuilles), afin de préserver sa couronne et son enracinement lorsqu’elle est jeune. Une fois installée, elle résiste au piétinement mais n’apprécie pas le surpâturage. Il faut donc lui laisser le temps de repousser. Si la prairie se dégarnit, on peut la laisser fleurir et grainer à l’automne pour accroître sa pérennité. Les tiges seront alors broyées en fin de cycle. La chicorée se sème indifféremment en fin d’été ou au printemps (sursemis possible) pour obtenir des prairies de longue durée, avec une pérennité de trois à cinq ans. La densité de semis préconisée varie entre 0,5 et 2 kg/ha (voire moins), toujours en association avec des graminées et des légu-

mineuses. La chicorée s’associe bien aux espèces de pâturage comme le ray-grass anglais (RGA) et le trèfle blanc (TB). Pour Julien Greffier, « elle peut également compléter un mélange TB + dactyle, puisque ce dernier doit aussi être exploité à moins de 21 jours. Et pourquoi pas l’associer à la fétuque élevée ? » Les éleveurs néo-zélandais parviennent à réaliser des GMQ très élevés avec des prairies chicorée + TB, sans graminées. Cependant, la prudence s’impose avec ces nouvelles espèces. Mieux vaut semer de petites doses (0,5 à 2 kg/ha) et regarder ce que ça donne par la suite. Le climat est parfois très sec en Océanie et les producteurs, exposés à de graves sécheresses, sèment souvent des "mélanges d’été", composés essentiellement de chicorée (5 kg/ha), de plantain et de trèfles blanc et violet, mais sans graminées. Ces pâtures d’été restent vertes quand les prairies classiques RGA-TB ont jauni depuis longtemps ! ●

Le plantain fourrager (variétés Tonic ou Hercules) ressemble comme deux gouttes d’eau à son cousin lancéolé, plutôt considéré en France comme une adventice des prairies. Pourtant, les éleveurs néo-zélandais l’utilisent pour engraisser leurs agneaux, notamment en raison de son effet bioactif sur les parasites digestifs. « Le plantain fourrager est productif, avec une bonne croissance automnale. La variété Tonic, qui apporte du volume en arrière-saison, s’associe bien à la chicorée, dont la productivité décline nettement en octobre », fait remarquer Olivier Coutreau de Barenbrug. Par ailleurs, le plantain est moins agressif que la chicorée vis-à-vis des autres espèces. Grâce à sa croissance précoce au début du printemps, il résiste bien à la sécheresse estivale, bien que sa production diminue lorsqu’il manque d’eau. Comme la chicorée, il possède une racine pivot qui puise les minéraux en profondeur et les remonte dans les feuilles. Il est également riche en protéines avec environ 25 % de MAT.

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Stratégies

Performance productions animales

Plantain et chicorée

Des éleveurs de Haute-Vienne surpris des croissances obtenues Il y a quatre ans, des éleveurs de Haute-Vienne se sont réunis au sein du GIEE Mézières pour tester, sur leurs terres limousines, les effets des plantes riches en tanins, le plantain et la chicorée notamment. Par Robin Vergonjeanne // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

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Chaque membre du GIEE Mézières met en place un essai (doses de semis, engraissement des agneaux…) et fait remonter ses observations à ses confrères. Certains ont effectué des coproscopies pour évaluer les vertus antiparasitaires et nématicides de la chicorée et du plantain, mises en avant par plusieurs études. Mais ils n’ont pas trouvé de différence flagrante par rapport aux animaux nourris avec des fourrages classiques.

Un GMQ d’1,9 kg pour des veaux Au sein du groupe, le plantain (variété néo-zélandaise Ceres Tonic) semble avoir obtenu la faveur de la majorité des éleveurs, la chicorée étant un peu moins souple d’utilisation. « Le plantain se mange à toutes les sauces ! On peut le faire pâturer, le faucher et le récolter en enrubannage ou en ensilage, voire en foin. Il pousse bien au printemps et même un peu en hiver. En été, il peut sans problème être pâturé épié car il reste appétent. La chicorée, elle, contient trop d’eau et se récolte mal », explique Didier Dussouchaud, à la tête d’un élevage de 400 brebis et 40 vaches limousines sur la commune de Blond. Contraire18

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ils en font pâturer en NouvelleZélande, c’est que ça marche. Reste à nous approprier la technique », estime Christophe Riffaud, éleveur de Limousines. Après un voyage de l’autre côté de la planète, au pays du mouton à l’herbe, des producteurs bovins et ovins de Haute-Vienne sont revenus avec une idée en tête : tester les plantes riches en tanins sur leurs exploitations. Pour mener à bien leurs expérimentations, une dizaine d’entre eux, déjà adhérents d’un groupe d’étude et de développement agricole (Geda), ont créé un groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) (dispositif créé en 2013 et financé par le ministère de l’agriculture).

Selon les éleveurs du GIEE Mézières, « le plantain se mange à toutes les sauces ! On peut le faire pâturer, le faucher et le récolter en enrubannage ou en ensilage, voire en foin ».

ment à cette dernière, le plantain s’adapte en système tout herbe. « Aujourd’hui, je suis à fond pour les prairies 1/3 plantain, facilement aux terres acides (pH entre 6 1/3 luzerne et 1/3 trèfle violet, sans graet 5) et hydromorphes du Limousin. Il résiste mieux à l’humidité et au piétinement minées », s’exclame Didier Dussouchaud. des animaux en hiver. À Ce couvert a été semé l’inverse, cette année, au quad, à la volée, le “ Le plantain, malgré l’été très sec, même jour que le maïs. la chicorée a été parti- plus souple d’utilisation Les quatre espèces culièrement productive ont levé sans soucis et que la chicorée „ grâce à l’efficacité de la prairie a repris ses sa racine pivot. « Attention, néanmoins, droits après l’ensilage du maïs en sepà ne pas se laisser dépasser par la pousse. tembre. Au printemps suivant, l’agriculteur Cette plante demande un pâturage tournant a mis en place un essai sur la même parassez strict car, une fois montée à graine, celle pour engraisser des agneaux à l’herbe elle meurt. Mieux vaut donc la broyer et comparer leurs performances avec un avant », préviennent les producteurs. lot conduit sur des prairies multi-espèces classiques. Et il a été « bluffé par le résulMais pour le plantain comme la chicorée, tat ! J’ai doublé mon chargement grâce à tous ont été surpris par les croissances et la pousse estivale et réalisé des croissances l’état des animaux ayant pâturé ces esque je n’avais encore jamais atteintes, sans pèces riches en tanins. « J’ai obtenu des ajouter un gramme de concentrés. » GMQ d’1,9 kg en moyenne sur des veaux de 7-8 mois avec peu d’apports de concenLa parcelle a été divisée en huit paddocks trés au pâturage », insiste Christophe pour un pâturage tournant sur trois jours avec 32 agnelles sevrées et le même lot Riffaud, qui élève 160 vaches limousines


Stratégies

D’après Danielle Barataud, animatrice du GIEE Mézières et de la Chambre d’agriculture de Haute-Vienne, « des croissances de l’ordre de 200 g par jour sont envisageables sur des agneaux, sans complémentation. Certaines publications néo-zélandaises annoncent même des GMQ de 400 g par jour ! Ça fonctionne aussi parfaitement pour faire du flushing sur les brebis en fin d’été. »

Éviter le strongylicide

Guillaume Théolet élève 550 brebis et 50 vaches limousines à Montrol-Sénard. Il a testé le plantain avec de la chicorée à 2 kg/ha en association avec des prairies multiespèces (dactyle, trèfles violet et blanc) « On a mal géré le pâturage : le plantain et la chicorée ont disparu au bout de deux-trois ans parce que le dactyle a pris le dessus. Les prairies avec de la chicorée exigent du pâturage tournant assez dynamique, de trois jours maximum, avec des chargements importants, tout en limitant le surpâturage car cette espèce le supporte mal. »

tophe Riffaud, lui, n’a rencontré aucun souci sur ses veaux. Quant au lotier, petite légumineuse également riche en tanins, les éleveurs ne l’ont pas testée, la jugeant trop peu productive comparé à la chicorée et au plantain. Très impliqué dans le GIEE Mézières, Didier Dussouchaud a même tenté de récolter de la semence de plantain en semant en pur. « Mais toutes les plantes n’étaient pas au même stade et la moissonneuse a bourré ! L’année prochaine, j’essaierai de faucher au printemps pour tout remettre à zéro et moissonner en août : les plantains seront alors tous montés en tiges de façon homogène. » ●

Comparaison des valeurs alimentaires de la chicorée et du plantain Chicorée

Plantain

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0,98

PDIN

118 g

91 g

MAT

19,3 %

14,6 % Source : GIEE Mézières

Pour ne pas être débordé par sa pousse abondante, mieux vaut éviter de semer la chicorée à plus de 2 kg/ha. « C’est une bonne plante d’été, la seule à pousser en période de sécheresse. Toutefois, des diarrhées sont apparues sur un lot d’agnelles parce qu’elle est gorgée d’eau et très appétente. » Chris-

Web -agri

Les éleveurs du GIEE Mézières témoignent

sur www.terre-net.fr/mag/65chicoree

© terre-net media

Sur cette prairie contenant deux tiers de légumineuses, l’éleveur n’a constaté aucun problème de météorisation sur ses agneaux. Les tanins du plantain limitent sans doute la formation et l’accumulation de méthane dans le rumen. Plantain et chicorée sont deux plantes assez agressives au semis, qui lèvent facilement. « Depuis cinq ans, j’ai essayé différentes choses, notamment le semis de printemps et d’automne, et je privilégierai la première

période car la levée est meilleure », témoigne Christophe Riffaud, qui sème de la chicorée (2 kg/ha) et du plantain (2 kg/ha) avec des mélanges prairiaux multi-espèces (22 kg/ha). Au printemps prochain, il imagine inclure, au milieu de son pâturage tournant, une parcelle de plantain + chicorée + trèfle violet sans graminées : « Pour que les animaux viennent pâturer pendant cinq jours, une fois par mois. L’objectif : éviter de traiter les jeunes veaux contre les strongles digestifs. »

SUR LE WEB

témoin. « Sur la prairie plantain/luzerne/ trèfle, les croissances ont été bonnes en été, ce qui a permis de finir une partie des agneaux à l’herbe et de conserver davantage d’agnelles pour la reproduction. Surtout, le chargement a augmenté de 55 %, j’ai donc enrubanné cette pâture et, à ma grande surprise, le fourrage est fibreux et très appètent », s’étonne l’exploitant.

À gauche de la chicorée et à droite du plantain, tous les deux semés en pur.

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Stratégies

Incontournables

Origen Normande, nouvelle entreprise de sélection

Keenan dévoile sa première désileuse automotrice

© Terre-net Média

Keenan, resté jusqu’alors un inconditionnel de la remorque mélangeuse, saute le pas de l’automotrice sans rogner sur la qualité du mélange à pâles et la structure de la ration. Le constructeur irlandais est allé chercher l’expérience de la marque italienne Storti en matière d’automotrices, en reprenant sa fraise de désilage qui défibre très peu les fourrages. Cette fraise et le convoyeur sont capables d’engloutir sans effort des balles rondes de foin ou d’enrubannage. Grâce à l’entraînement mécanique (et non hydraulique), Keenan annonce une faible consommation de carburant : 10 l/h.

Bioret Agri rafraîchit les vaches en été

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Bioret Agri vient d’inventer l’Aquaclim, le premier matelas à eau capable de faire baisser la température corporelle des vaches laitières et de lutter contre le stress thermique en été. Le principe consiste à faire passer l’eau d’abreuvement (à 12°C si elle est forée) dans un ballon d’échange thermique pour refroidir un fluide caloporteur circulant dans les matelas à poches d’eau. En cas de forte chaleur, ce système rafraîchit la surface du couchage. Ainsi, plus les animaux boivent, plus ils climatisent leurs logettes. À l’inverse, ils seront réchauffés s’il fait très froid. D’ailleurs, l’Aquaclim semble déjà intéresser les élevages en Sibérie !

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Terre-net Magazine I Avril 2017

Méthanisation : sept points pour remettre les gaz D’après l’Ademe, les fermes représentent 93 % du gisement méthanisable français. Mais faute de candidat, le gouvernement a dû revoir sa copie pour atteindre l’objectif du plan méthanisation de 2013, c’est-à-dire 1 000 méthaniseurs agricoles en 2020. Le nouveau dispositif réglementaire et tarifaire s’articule autour de sept points : 1. réévaluation de 15 à 20 % du tarif d’achat cogénération pour les installations déjà en place ; 2. exonération permanente de taxe foncière et cotisation foncière des entreprises ; 3. utilisation sans restriction des cultures intermédiaires (Cive) et des prairies naturelles. La part de cultures dédiées est limitée à 15 % ; 4. un nouveau tarif pour les unités de 155 à 175 €/Mwh, construites à partir de 2017 ; 5. un contrat de 20 ans pour les pionniers afin qu’ils puissent réinvestir et se refinancer ; 6. simplifications administratives : guichet unique et relèvement des seuils pour les procédures d’enregistrement et d’autorisation ; 7. pour les agriculteurs d’un même territoire, autorisation d’échanger les matières à fermenter et les digestats sans la contrainte du plan d’épandage.

Syntilla, un ray-grass d’Italie productif sur deux ans Départ précoce en sortie d’hiver, redémarrage rapide après la première coupe, excellente résistance au sec et à la chaleur estivale : tels sont les atouts, selon Semences de France, de sa nouvelle variété de raygrass d’Italie (RGI) non alternatif Syntilla. Le potentiel de production s’étale sur la coupe d’ensilage d’herbe au printemps, puis sur celle d’été/automne. « Le gain total sur deux ans s’élève à 1 200 kg de MS/ ha par rapport au RGI témoin », assure le semencier. De par sa diploïdie, Syntilla est plus riche en matière sèche. En outre, elle fait preuve d’une bonne résistance aux rouilles et à l’helminthosporiose. Elle peut se semer entre 15 et 20 kg/ha, en association avec 8 à 10 kg de trèfle violet, ou en pur à 25 kg/ha.

SUR LE WEB

© Terre-net Média

La coopérative Origenplus, basée en Normandie, et la nordiste Gènes Diffusion ont présenté au Simagena 2017 leur nouvelle entreprise de sélection commune en race normande : Origen Normande. « L’appui de Gènes Diffusion nous permettra de consolider nos efforts de recherche sur de nouveaux caractères comme la santé du pied, mais aussi de participer à l’essor international de la race, en particulier en Amérique du Sud et dans le Maghreb », affirme Aurélien Michel, directeur d’Origen Normande et d’Origenplus.

Le lancement au Sima

Web -agri de la première désileuse automotrice Keenan sur www.terre-net.fr/mag/65keenan


Recyclage : faire d’une obligation un acte citoyen

Le leader français du vêtement de travail Cepovett et BASF France Agro se sont associés pour mettre au point une combinaison, qui réponde aux nouvelles exigences en matière d’équipements de protection individuelle (EPI) pour l’application des phytos. Le produit vient en effet d’être certifié conforme aux recommandations du ministère du travail, parues dans le Journal officiel du 9 juillet 2016. « C’est la première fois que nous disposons d’une certification officielle pour un EPI vestimentaire dédié aux produits phytos, souligne Vincent Jacus, responsable des bonnes pratiques phytosanitaires chez BASF France Agro. Cette combinaison s’avère confortable et très pratique grâce à son tissu léger et respirant, et à sa double fermeture à glissière, qui permet de l’enfiler facilement. » Les poches et fermetures disposent de rabats pour éviter toute intrusion de produits.

En 2001, la profession agricole a créé Adivalor pour aider les agriculteurs à répondre à l’obligation de gérer les déchets de leur exploitation. 15 ans plus tard, 300 000 producteurs trient leurs déchets et 75 000 t d’emballages et plastiques usagés ont été récupérés. S’agissant des emballages, le taux de collecte dépasse 80 %. Et de nouveaux produits s’ajoutent régulièrement à la liste des éléments collectés, comme par exemple les filets pare-grêle ou les EPI. Les matières recyclables le sont à plus de 90 %. Différentes applications sont possibles selon le type d’emballage et les caractéristiques du plastique : gaines électriques, sacs poubelle, bâtiments, automobiles...

Noriap et Axereal parmi les six industriels à l’origine d’un challenge numérique Six industriels (Alstom, Airbus Safran Launchers, Axereal, General Electric, Gemalto, Noriap) ont lancé 10 challenges numériques suite au projet DataPoC, porté par Teratec. Lancée dans le cadre du programme des investissements d’avenir (PIA), cette initiative vise à encourager l’"open innovation" entre des grands groupes, confrontés à de nouvelles problématiques numériques, et des start-up, TPE et PME porteuses de technologies de rupture. Axereal entend ainsi élaborer des réseaux de capteurs et de technologies de l’internet des objets, pour la préconisation de variétés de blé, ainsi qu’un système applicatif décentralisé d’ajustement de la fertilisation azotée. Noriap, elle, souhaite concevoir un outil de prévision des rendements et de la qualité des récoltes de blé.

© Adivalor

Un vêtement de protection certifié en phase avec la nouvelle réglementation

Trois traitements de semences complètent l’offre de Certis Mitsui&Co, principal actionnaire de Certis, a acquis tous les actifs liés à l’activité Latitude de Monsanto, y compris les marques, homologations et savoir-faire en termes de fabrication. Ce traitement de semences contre le piétin échaudage sera distribué en France par Certis qui a également conclu un accord de distribution avec Adama pour un nouveau traitement de semences fongicide, Negev. Difend Extra arrive également au catalogue contre carie et fusariose.

PRP Technologies : la gamme primeO combine fertilisation et biostimulation Les formulations primeO de PRP Technologies allient un activateur de biomasse microbienne, MIP rhizo (S, Zn, Si, Na...), sous forme granulée et homologué par l’Anses, à un engrais minéral ou organique (S, NS, NPS, NPK, PS ou PKS). Des solutions 2 en 1 selon la firme, où « la complémentarité des ingrédients optimise la fertilisation et stimule la production (en quantité et en qualité). Les activités enzymatiques de solubilisation des minéraux sont favorisées, tout comme l’enracinement et la nutrition de la culture avec des effets bénéfiques sur l’accès aux nutriments et à l’eau, l’efficience des engrais et la résistance aux stress climatiques. » Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2017

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© Cepovett

Stratégies

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Stratégies

Performance productions végétales

Pulvérisation

Bas volume : six bonnes raisons de (bien) se lancer

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Les agriculteurs pratiquant le bas volume se réapproprient la pulvérisation. Ils améliorent nettement les conditions d’application et sécurisent leurs apports sur de plus grandes surfaces. Les plus assidus utilisent cette technique en complément des leviers agronomiques. Au final, ils diminuent les IFT et répondent aux exigences de certains contrats MAE tout en réduisant leur facture phyto. Alors pourquoi pas vous ? Par Mathilde Carpentier, Christophe Chatain et Bruno Schmitt // redaction@terre-net.fr

1- Économiser du temps et augmenter la productivité Alors que c’est au remplissage de la cuve et sur la route que vous perdez du temps, avec le bas volume, vous augmentez le débit de chantier. En moyenne dans l’Oise, le volume de bouillie atteint 150 l/ha en grandes cultures. En passant à 75 l/ha, vous économisez 50 % de temps de pulvérisation ou vous pouvez

traiter deux fois plus de surface avec un même tonneau, un calcul d’autant plus intéressant en cas de parcellaire éclaté. Certains descendent même à des volumes d’eau inférieurs à 50 l/ha ! Et gagner en rapidité, c’est aussi se donner plus de chance de profiter de conditions de traitement optimales. ●

2- Améliorer la qualité de sa pulvérisation Parce que le bas volume impose d’être impitoyable sur ce point, vous n’aurez pas d’autre choix que de viser les meilleures conditions d’application, donc de devenir expert en la matière au profit de la qualité de vos interventions. Hygrométrie : l’un des critères les plus importants pour décider d’intervenir dans une parcelle. Plus l’humidité de l’air est élevée, moins il y a de perte de bouillie par évaporation et plus la cuticule des plantes est perméable. En dessous de 75 % d’hygrométrie, 20 % des gouttelettes n’atteignent pas leur cible ! Température : il faut une température moyenne journalière comprise entre 10 et 20°C, au moment du traitement mais également les jours précédents. Globalement, il faut agir en conditions poussantes. L’activité cellulaire de la plante est stimulée et le produit pénètre plus facilement dans les tissus végétaux.

La pulvérisation, c’est un ensemble de gouttelettes devant atteindre une cible avec la meilleure répartition possible, pour une couverture suffisante.

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Le bas volume est-il fait pour vous ? Réponse sur www.terre-net.fr/mag/65basvolume

Les meilleures conditions de traitement, absence de vent et hygrométrie, sont réunies au lever du jour.

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SUR LE WEB

Vent : l’idéal est l’absence de vent. Il ne doit donc pas souffler à plus de 10 km/h lors de l’intervention. C’est l’ennemi de la pulvérisation alors que les gouttelettes fines doivent absolument atteindre leur cible. ●

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Rosée : alliée de la pulvérisation, elle augmente la perméabilité de la cuticule (efficacité optimale des produits systémiques) et redistribue les matières actives sur la plante (favorable aux produits de contact).


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Stratégies

3- Gagner en technicité : devenir incollable en gouttelettes La pulvérisation, c’est un ensemble de gouttelettes devant atteindre une cible avec la meilleure répartition possible, pour une couverture suffisante de celle-ci. Elle résulte de l’interaction entre le volume d’eau par hectare, la vitesse d’avancement, le débit de la buse, la pression et la taille des gouttelettes. Pour que le maximum de gouttes atteigne l’objectif, il faut rechercher, dans cet ordre : • des gouttelettes plutôt fines et les plus homogènes possibles : autour de 200-250 μ de diamètre (VMD = diamètre médian volumétrique) ; • un nombre d’impacts suffisant : 50 à 70 impacts/cm² selon le mode d’action du produit ; • une dérive minimale : c’est-à-dire de fines gouttelettes, une pression de travail plutôt faible (1,5 à 2,5 bars) et un angle d’ouverture de la buse de 80° ;

Qualité de l’eau La dureté de l’eau a peu d’effet sur les fongicides, insecticides ou herbicides racinaires. Par contre, l’eau doit être la plus neutre possible pour plusieurs familles d’herbicides foliaires. Une eau dure a une forte teneur en calcium, magnésium, sodium ou fer, sous forme de cations (Ca++, Mg++…). Ces éléments se lient aux molécules de certains herbicides, neutralisant leur efficacité. Une simple analyse de l’eau de pulvérisation permet de mesurer sa dureté. Pour celle du réseau, l’information est disponible en mairie. Sinon, vous pouvez utiliser de l’eau de pluie qui n’est pas dure. Le mieux, pour limiter la proportion de cations par rapport à celle de matière active, est de baisser le volume d’eau épandu à l’hectare. En face d’un même nombre de molécules herbicides, il y a deux fois moins de cations à 60 l/ha qu’à 120 l/ha !

• un volume par hectare modéré.

Ordre d’incorporation des produits dans la cuve

Par ailleurs, la pression joue sur le débit de la buse qui, combiné à la vitesse d’avancement, donne un volume par hectare et détermine le choix de la buse.

Il faut toujours les incorporer du moins au plus soluble. Évidemment, la correction de la dureté de l’eau doit avoir lieu avant la préparation, voire la veille au soir pour le

4- Garantir la protection de ses cultures Une fois les conditions d’application verrouillées, et avec un volume d’eau par hectare ajusté, on peut envisager de réduire la dose de phytos. Ce n’est pas, par exemple, celle de fongicide qui fait son efficacité, mais la qualité de la molécule. En préventif, avant l’apparition des symptômes, une faible dose empêche le développement de la maladie. Alors qu’une plus forte (proche de l’homologation) améliore la curativité et la persistance du traitement. À petites doses, vous devez donc relayer plus souvent (c’est-à-dire revenir sur la parcelle tous les 15-20 jours) pour un état sanitaire parfait de la culture. ●

Tout le monde peut diminuer le volume d’eau sans investir dans un équipement particulier. Cependant, le type de buse est crucial : elle doit être adaptée au volume d’eau et à la vitesse d’avancement choisis. Choix des buses : en acier inoxydable (VS), un bon compromis entre durée de vie et résistance aux substances chimiques. Ne pas oublier de les changer après 150 ha. Exemple pour une rampe de 28 m : 56 buses x 150 ha =

1. Sulfates Les produits solides : 2. Les faibles doses de granulés, inférieures à 100 g (formulation WG) 3. Les poudres mouillables présentées sous forme de sacs hydrosolubles (WPS) 4. Les dispersables (WG) 5. Les poudres mouillables (WP) Les produits liquides : 6. Les suspensions concentrées (SC) 7. Les suspo-émulsions (SE) 8. Les émulsions dans l’eau (EW) 9. Les concentrés émulsionnables (EC) 10. Les liquides solubles (SL) 11. Les formulations huileuses (OD) 12. Les suspensions de capsules (CS) Les adjuvants : 13. Les mouillants 14. Les huiles Les engrais et oligoéléments. ●

8 400 ha en cumulant les passages sur toutes les cultures. Choix et entretien des filtres : des filtres de tronçons suffisent. Leur précision doit être de 80 à 100 mailles pour des buses 01 et 02, et de 50 mailles pour des modèles à calibre plus important. Les filtres doivent être facilement accessibles pour un nettoyage régulier. Entretien du pulvérisateur : un enjeu majeur. N’oubliez pas le contrôle technique obligatoire. ●

6- Des économies de phytos...

… en respectant certaines règles. - "Se lever tôt" : les meilleures conditions d’application sont souvent réunies tôt le matin. - Avoir recours aux adjuvants pour séTerre-net Magazine I Avril 2017

Les produits traitant la qualité de l’eau :

5- Pas d’investissement matériel

Une fois maîtrisé, le bas volume permet d’alléger de 40 % environ la facture en produits phytosanitaires, surtout parce que vous aurez affiné votre expertise en matière de pulvérisation.

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premier pulvérisateur de la journée, afin de respecter le temps nécessaire au mélange du sulfate à l’eau. Le remplissage se fait avec agitation, la cuve remplie aux deux tiers.

curiser, compléter, assister, voire accroître l’efficacité du traitement. - Adopter les principes de la protection intégrée parce que la meilleure pulvérisation, c’est celle que l’on ne fait pas ! - Compter, en moyenne, un passage supplémentaire pour la protection fongicide (entre 4 et 5 au total). - Observer plus souvent ses parcelles, en étant plus attentif. ●


Stratégies

Voir plus loin que le bout de son champ, fera toujours la différence.

NOUVEAU

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Optimiser la qualité de pulvérisation, améliorer la performance des interventions phytosanitaires, diminuer significativement les volumes d’eau utilisés…

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S’inscrire dans la démarche Ecophyto 2 n’est déjà plus un objectif, mais bien une réalité très présente pour Agridyne, et ce depuis des années. Agridyne vous permet de pratiquer une agriculture de précision, vous accompagne avec ses experts et vous propose la plus large gamme d’adjuvants du marché pour vous aider à produire mieux.

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Machinisme

Essai

Comparatif tracteurs

New Holland T7 contre T7 HD A priori, rien ne ressemble plus à un New Holland T7 qu’un New Holland T7 HD… Du moins au niveau de l’appellation. Quelles sont les différences entre ces deux modèles ? Pourquoi choisir l’un plutôt que l’autre ? Nous avons posé ces questions au constructeur et à Jean-Philippe Pétillon, agriculteur dans l’Eure, qui possède un T7 et vient de l’essayer en version HD. Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

L

a gamme de tracteurs T7 HD de New Holland a été lancée à l’Agritechnica en 2015. Elle est composée de deux modèles de 290 et 315 ch, situés entre les T7 et T8. Ces derniers possèdent des moteurs Nef, de 6,7 l de cylindrée, qui répondent à la norme Tier 4b. Ils disposent d’un turbo à géométrie variable et de la technologie Hi-eSCR ÉcoBlue. Autrement dit un catalyseur SCR transforme le monoxyde de carbone, nocif et inodore, en dioxyde en utilisant de l’AdBlue.

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Transmission et cabine identiques La chambre de combustion optimisée permet de se passer du filtre à particules. Pas de vanne EGR non plus, ce qui limite les pannes. Le turbo à géométrie variable module la pression de l’air d’injection pour délivrer le couple sur une large plage de puissance (environ 500 tr/min). Cette motorisation est fabriquée à Turin en Italie, les ponts avant et arrière à Modène et la transmission à Anvers en Belgique. L’assemblage final, lui, est réalisé en Angleterre, à Basildon. Un vrai tracteur européen ! Mais qu’est-ce qui distingue la version HD d’un T7 classique ? Y a-t-il des points communs entre ces deux modèles ? Selon Nicolas Morel, chef produits tracteurs forte puissance chez New Holland,

Le New Holland T7 HD face à son petit frère le T7 : leur nom se ressemble, mais pas leur gabarit.

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les T7 HD se résument ainsi : - efficacité et autonomie grâce au moteur et à la transmission, - polyvalence et gabarit compact, mais avec une forte puissance, - ergonomie et simplicité de prise en main.

« Efficacité, polyvalence et ergonomie, dans un gabarit compact. » Voici comment Nicolas Morel, chef produits tracteurs forte puissance chez New Holland, définit les T7 HD.

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Terre-net Magazine I Avril 2017

Avec les T7 HD, la marque veut combler le trou dans la gamme entre les T7 et les T8. Ces engins doivent améliorer le débit de chantier. Ils développent donc des puissances plus élevées, tout en conservant les spécificités des tracteurs destinés au marché européen, c’est-à-dire la polyvalence et la maniabilité. Parmi les nombreuses similitudes entre les T7 et les T7 HD, tous deux bénéficient de la technologie Écoblue de dépollution des moteurs, avec AdBlue et sans EGR. La cabine et la transmission Auto Command à variation continue sont identiques. Les principales divergences proviennent du moteur optimisé et concernent la combustion. La culasse et le carter d’huile ont été modifiés pour supporter les 16 t de PTAC. Le pont arrière a été redimensionné afin de transmettre la puissance, mais également de recevoir des roues arrière de 2,15 m de diamètre pour diminuer la com-

paction et augmenter l’empreinte au sol. Le pont avant est hérité des T8 et supporte le jumelage. Sa cinématique de suspension de grande amplitude assure à la fois la traction et le confort sur route. Pour pouvoir travailler 12 h d’affilée, le constructeur a installé un réservoir de 630 l de carburant et de 96 l d’AdBlue. Un défi dans un tracteur aussi court.

Un débit hydraulique de 165 l/min Une hydraulique plus performante, avec un débit d’huile de 165 l/min, est proposée de série. En option, le débit peut même monter à 220 l/min. Ces modèles sont dotés, au maximum, de huit distributeurs, répartis à l’avant et à l’arrière. Ils peuvent être activés depuis le terminal en cabine et être intégrés dans la gestion automatique des fourrières. L’intérieur de la cabine est le même pour tous les T7 Tier 4b. Cependant, une seule transmission est disponible, d’où la présence, de série, de l’accoudoir SideWinder2, avec poignée multifonction et écran tactile couleur IntelliView IV. Les New Holland T7 HD reprennent les équipements déjà existants sur d’autres


L’écran IntelliView IV, tactile et simple à utiliser, équipe de série le T7 HD.

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Toutes les données de consommation n’étaient pas disponibles sur le terminal IntelliView du T7 HD, alors qu’elles l’étaient sans problème sur celui du T7 (sur la photo).

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gammes comme les phares de travail à Led et les sièges confortables. Parmi les nouvelles fonctionnalités, le contrôle en continu de la pression des pneus et citons les alertes envoyées sur le terminal en cabine, par exemple pour indiquer au chauffeur de remonter la pression des pneumatiques sur la route afin de ne pas rouler en basse pression. Cela permet d’éviter de la traînée, et réduit l’usure et la consommation de carburant. ●

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Machinisme

Le tracteur T7 HD au travail avec le combiné de déchaumage maison de l’agriculteur.

Des conseils techniques pour utiliser un semoir Claydon sur www.terre-net.fr/mag/64claydon

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SUR LE WEB

La structure du sol sur le rang est bonne, favorisant le développement racinaire.

Un blé précédent colza, semé au 20 octobre à 280 g/m2, avec le semoir Claydon de 3 m.

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Essai

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Machinisme

L’intérieur de la cabine du T7, millésime 2011.

Siège confortable, pare-soleil, etc. : la cabine du T7 HD est très ergonomique.

L’essai en quelques mots

Les T7 HD disposent d’un compartiment réfrigéré pour les chaudes journées d’été.

Les plus

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Ce parcours routier de 12 km comportait à la fois des petites routes rurales, une portion de nationale et deux fortes côtes sur une départementale. La benne de marque Huret transportait 25 t de céréales. Les mesures ont été réalisées sur la bascule du silo d’Alternae à Saussay-la-Campagne. ●

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New Holland a mis à disposition de la rédaction un T7 HD 315. Le T7 270, quant à lui, appartient à l’agriessayeur. Les deux machines ont été comparées pendant deux jours au déchaumage, pour peser des essieux et lors d’un trajet sur route avec la même benne et un chargement identique.

La pression des pneus est mesurée en continu par le nouveau système d’alerte.

Les points à améliorer

Le support pour smartphone, très apprécié.

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SUR LE WEB

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- Gestion des fourrières paramé- Absence de feux de travail longue trable en mètre, avec support portée. pour smartphone. - Caisse à outils en plastique et de - Bonne capacité de traction. petite dimension. - Éclairage de travail efficace (Led). - Batterie difficilement accessible, - Automatismes faciles à prendre même s’il y a eu des progrès par en main. rapport à l’ancienne génération.

Visitez l’intérieur de la cabine du T7 HD en vidéo 360° sur www.terre-net.fr/mag/65newholland, L’avis de Jean-Philippe Pétillon, agriculteur dans l’Eure, en vidéo sur www.terre-net.fr/ mag/65petillon


Machinisme

L’avis de Jean-Philippe Pétillon, agriculteur dans l’Eure

« Ses quelques chevaux en plus, un avantage certain en termes de traction » « Le T7 et le T7 HD sont bien deux tracteurs distincts. Ils n’ont ni le même poids, ni les mêmes pneumatiques d’origine. Ce qui les différencie également : le confort en cabine et les feux de travail. De plus, le T7 HD 315 dispose d’une capacité de traction supérieure au T7 270. Si la répartition de la charge est identique sur les deux modèles, le T7 HD est plus lourd (2 t de plus sans les masses) avec un pont avant très différent. Ses quelques chevaux en plus et ses pneus de 42 pouces lui procurent un avantage certain en termes de traction.

L’autoguidage, un réel point fort En cabine, les changements majeurs entre les deux engins concernent la qualité du siège et la suspension du pont avant. Toutefois, ce New Holland n’est pas fait pour le transport. Il est assez lourd et la balance de la coopérative pourrait s’affoler face au PTRA de l’ensemble tracteurremorque. Certes, il pourrait quand même transporter des charges, mais ce serait dommage, vu ses qualités, de ne pas l’utiliser pour de la traction brute. L’automatisme de bout de champ, paramétrable en mètre et pas uniquement en seconde, est un vrai plus avec des attelages complexes. Contrairement à l’ancien T7, sa prise en main a été simplifiée. L’autoguidage a, lui aussi, un réel intérêt,

Comparaison des performances des New Holland T7 et T7 HD

même s’il n’est pas indispensable pour déchaumer ou labourer. Un bémol cependant : nous n’avons pas pu mesurer la consommation du T7 HD à cause d’un problème de paramétrage du terminal, alors que nous l’avons obtenue sans problème sur l’ancien T7. C’est regrettable car nous ne pouvons pas comparer les deux machines sur ce point. Même si le nouveau New Holland présente de nombreux atouts, quelques éléments mériteraient d’être améliorés. Malgré un éclairage à Led de très bonne qualité dans la zone de travail et dans les 30 à 40 m autour, des phares longue portée seraient appréciables. Et pour un tracteur de ce gabarit, la caisse à outils est vraiment petite. En plus, elle est en plastique. Par ailleurs, malgré les améliorations apportées, difficile d’accéder à la batterie pour son entretien. « Si les conditions climatiques n’avaient pas été défavorables cette année, j’aurais envisagé d’acheter un nouveau tracteur. Pourquoi pas un T7 HD 315, si l’écart de prix n’est pas trop important. Mais avant toute chose, il faut discuter du tarif et étudier l’impact de cet investissement sur les charges de mécanisation. » ● N. B. : si les mesures sont conformes à l’attendu en termes de performances, nous n’avons malheureusement pas pu activer l’affichage de la consommation de carburant dans le suivi des tâches de l’IntelliView IV. Or, sans cette donnée, impossible de comparer les deux générations de moteur.

New Holland T7

New Holland T7 HD

Temps de parcours

29 min

26 min

Puissance annoncée

249 ch (sans boost)

313 ch (boost permanent)

21,7 l/h

pas d’informations

Consommation en charge sur route Vitesse en haut de la première côte

14 km/h

16 km/h

Vitesse en haut de la seconde côte

15 km/h

19 km/h

Poids à vide (avec 2 x 500 kg pour le T7 HD)

9 040 t

12 440 t

Poids de l’essieu avant

3 660 t

4 800 t

Poids de l’essieu arrière

5 260 t

7 540 t

Répartition de la masse à l’avant

41 t

39 t

Répartition de la masse à l’arrière (avec 2 x 500 kg pour le T7 HD)

59 t

61 t

« Pourquoi pas acheter un T7 HD 315, si l’écart de prix n’est pas trop important. »

En savoir plus sur l’agriessayeur et son exploitation

J

ean-Philippe Pétillon exploite depuis 1998, à Mesnil-Verclives dans l’Eure, deux sites distants d’une dizaine de kilomètres. Ses terres sont argilo-limoneuses avec quelques parcelles de silex. Outre une rotation assez classique (blé, colza, orge), il cultive des betteraves et du maïs grain. Plusieurs champs sont réservés aux cultures à gibier, car Jean-Philippe est aussi lieutenant de Louveterie (cette institution, créée par Charlemagne, régule les nuisibles et plus particulièrement dans l’Eure les sangliers). En complément, Jean-Philippe a investi en 2009 dans une installation photovoltaïque de 36 KW, qui génère environ 20 % du revenu de la ferme, voire plus les mauvaises années comme 2016. Jean-Philippe travaille seul et a donc d’importants besoins de mécanisation. C’est pourquoi il a acheté en 2011 un New Holland T7. Ce tracteur a aujourd’hui 2 500 h au compteur sans aucun souci majeur. Dès l’achat, l’agriculteur a choisi de changer les pneumatiques et de monter des 85/38 pour une meilleure traction. L’heure du renouvellement arrive bientôt et Jean-Philippe se pose la question d’acquérir le grand frère du T7, le T7 HD. En effet, celui-ci peut être équipé en standard d’une monte de 42 pouces. ●

Source : New Holland, Terre-net Média

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Machinisme

Pleins phares

Machine de l’année 2017

« Reconnaissance, visibilité et fierté » Pari réussi pour cette seconde édition de la version française du concours Machine de l’année. Tout le gratin du machinisme agricole mondial était réuni au Sima devant le plateau de Terre-net, attentif à l’annonce des nominés et impatient de découvrir le lauréat de chacune des 17 catégories. À l’issue de la cérémonie, les gagnants se sont empressés d’afficher le précieux logo sur le, ou les pour certains, matériel(s) récompensé(s). Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr

30

Terre-net Magazine I Avril 2017

© Terre-net Média

Les lauréats, ravis de monter sur le podium devant de nombreux spectateurs, le 27 février au Sima.

Voir ou revoir la cérémonie de remise des prix sur www.terre-net.fr/mag/65machine

SUR LE WEB

La plupart des constructeurs ont immédiatement estampillé leurs matériels du logo "Machine de l’année 2017".

SUR LE WEB

« Cette distinction est une preuve de reconnaissance et apporte de la visibilité tout au long de l’année. C’est un véritable tremplin pour gagner des parts de marché », a déclaré dès la fin de la remise des prix David Rein, directeur de Valtra, marque première du classement comme il y a deux ans. Pour Christophe Lecarpentier, directeur marketing de JCB France, les deux prix remportés illustrent « la capacité d’innovation et l’investissement de l’entreprise au service de ses clients agriculteurs ». Marie Ehses, responsable marketing chez Lemken, était « fière d’apprendre, à tous ses collègues en Allemagne, la victoire du Karat 12 dans la catégorie "travail du sol" ». Quant à Massey Ferguson, il a diffusé un film promotionnel de l’événement sur les réseaux sociaux le soir même. Enfin, Zetor, déçu de ne pas avoir pu participer cette année, prévoit déjà de monter sur l’estrade en 2019, comme l’a annoncé Zuzana Líšková, assistante de direction. ●

© Terre-net Média

P

our cette édition 2017 du concours Machine de l’année, organisé par Terre-net, la rédaction a reçu 147 dossiers. 74 matériels ont été sélectionnés par 23 journalistes représentant 18 titres de la presse agricole européenne. Les critères de choix : leur caractère innovant (présence de nouvelles technologies, conception du produit, matériaux utilisés, performance technique obtenue) et la valeur ajoutée pour l’agriculteur (augmentation de la productivité, bénéfices économiques, amélioration du confort de travail, simplicité d’utilisation).

Le palmarès complet du concours sur www.terre-net.fr/mag/65palmares


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LA CULTURE DE L’INNOVATION

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Machinisme

Pleins phares

Travail du sol

Michelin, Grégoire-Besson et Massey Ferguson : un trio de choc Pour la deuxième fois, Michelin, Grégoire-Besson et Massey Ferguson s’unissent pour battre des records. Les trois industriels espèrent ainsi augmenter l’adhérence et la traction, mais aussi réduire la compaction des sols et la consommation de carburant. Pari réussi. Au dernier Sima, les trois confrères ont affiché les résultats du tiercé gagnant : + 26 % d’empreinte au sol, + 28 % de force de traction et + 11 % de productivité.

A

Ces pneus bénéficient de la technologie Ultraflex, développée spécialement pour labourer avec des engins de forte puissance. La pression au sol est identique à celle qu’exercerait un homme de 85 kg. Au travail, les roues arrière, de 2,15 m de diamètre, sont gonflées à seulement 0,8 bar. La seconde version de l’AxioBib, plus flexible que la précédente, ac-

modèle SPSLB9. Un outil semi-porté de cepte plus de puissance et des charges 11 corps, couramment employé pour laplus lourdes. En outre, l’équipementier bourer hors de la raie. Selon Nicolas Milannonce un pouvoir de traction supérieur let, responsable marde 19 %, grâce à une empreinte au sol plus “ 1 000 l de gasoil en moins keting de la marque, « cette technique longue. Jusqu’à trois concerne 90 % des qui partent en fumée „ paires de crampons charrues sortant de sont en contact avec l’usine. En conditions humides, les prole terrain, soit une de plus par rapport aux ducteurs travaillent généralement dans le pneus 710/85R42. D’où 1 m de bande de sillon. Une bonne alternative pour comroulement et de barrette supplémentaire, penser la perte d’adhérence liée au terrain qui font progresser l’adhérence de 26 %. plus glissant. Notre expertise pour la fabrication de charrues est bien établie. Mais un Un cercle vertueux expert, qui reste isolé, ne peut pas profiter de tous les avantages de ses innovations ». En termes de capacité de traction également, on observe une augmentation de Lorsque l’outil travaille, il est indispen28 %. Le taux de patinage des roues baisse sable que le 3e point de l’attelage soit nul. de 30 %, passant de 12,5 à 8 %. Résultat : « La force de traction doit transiter par la le tracteur consomme moins de carburant barre de tire sans délester l’arrière du tracet surtout, l’agriculteur gagne du temps ! teur, sinon ses performances sont limitées par la charrue. C’est justement le rôle du Massey Ferguson a taillé dans la masse et vérin hydraulique que nous avons positionallégé ses machines, ce qui diminue encore né entre la poutre et l’attelage. Il optimise leur consommation. Le 8730 n’excède pas le point de traction en reportant, si néces10,8 t à vide et, au labour, il suffit de le saire, du poids sur le tracteur. Or une molester pour une meilleure adhérence. Pour tricité optimale, c’est moins de patinage. Et les travaux de transport, le chauffeur remoins de patinage, c’est un débit de chantire les poids et augmente la charge utile tier plus rapide. Un cercle vertueux qui de l’ensemble tracteur-outil. Côté charrue montre qu’en partageant leur expertise, les justement, Grégoire-Besson a opté pour le constructeurs s’affranchissent de certaines

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Le partenariat "#jetractejegagne" vise à améliorer les performances des machines agricoles au champ.

u Sima 2017, Grégoire-Besson, Michelin et Massey Ferguson ont reconduit le partenariat "#jetractejegagne", initié en 2002. À l’époque, il s’agissait d’établir un nouveau record du monde de labour en raie. 13 ans plus tard, les trois firmes réunissent à nouveau leur ingénierie de pointe. L’objectif : améliorer les performances des engins agricoles au champ. Le principe est simple : trouver comment limiter la compaction des sols et accroître la traction au labour. Pour cela, Massey Ferguson équipe un tracteur de 300 ch de la série 8700 de pneumatiques Michelin AxioBib 2 VF 650/85R42, à la place des 710/85R42. Les adeptes du labour en raie apprécieront cette dimension, qui n’abîme pas la muraille (le pneu, moins large, n’entraîne pas de terre au fond de la raie formée au passage précédent, l’enfouissement des résidus est homogène).

Terre-net Magazine I Avril 2017

© Michelin

Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr


Machinisme

2002. Le bolide de cet exploit : un Massey Ferguson 8280 Xtra, gonflé à 390 ch grâce à l’intervention du motoriste finlandais Sisu. Côté pneumatiques, des Mach XBib pour forte puissance fournis par Michelin. 24 h plus tard, 251 ha avaient été retournés. Cette performance sera-t-elle dépassée ? Verdict l’été prochain… ●

© Massey Ferguson © Michelin

des rendements des cultures, qui grimpent de 4 % dès l’année suivante, conséquence visible d’un sol moins compacté. Quant à la consommation de carburant, elle recule de 10 % selon les mesures effectuées. Sur une exploitation de 500 ha, ce sont 1 000 l de gasoil en moins qui partent en fumée ! Les trois protagonistes tenteront de battre le record du monde de labour en 24 h qu’ils avaient réalisé le 27 mars

© Michelin

interférences qui parasitent les machines », conclut-il. Dans une équation, chaque élément est important et apporte un bénéfice. Et leur association décuple encore les bienfaits pour l’utilisateur. Par exemple, 30 % de patinage en moins procure 11 % de débit de chantier en plus. L’opérateur peut économiser jusqu’à 4 h par tranche de 100 ha. Et qui dit gain de temps, dit gain d’argent ! Autre intérêt : l’amélioration

La technologie AxioBib 2 a été conçue pour les tracteurs de forte puissance.

Au labour, la combinaison pneu/tracteur/outil augmente la productivité de 11 %.

www.joskin.com

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Le dossier

Grand angle

Risques climatiques

Consolider un socle assurantiel encore fragile © Fotolia, VALTRA, Terre-net Média // Création Terre-net Média

Entre les épisodes de gel et de grêle, le manque de chaleur et surtout l’excès d’eau, voire les inondations, l’année climatique 2016 a eu raison du potentiel productif de la ferme France. Face à l’augmentation des aléas dans les années à venir, ne pas souscrire de contrat multirisque climatique relèvera-t-il de plus en plus de la roulette russe ? Pour bon nombre de producteurs, le choix est vite fait. Non seulement l’offre reste trop onéreuse, même avec la subvention publique de 65 %, mais les conditions limitent aussi fortement le déclenchement de l’assurance et le niveau d’indemnisation. Pour que le dispositif soit plus attractif, les modalités doivent être améliorées. Certes, quelques évolutions sont attendues pour 2018. Mais, l’Europe acceptera-t-elle d’y consacrer un budget plus important ? Rien n’est moins sûr... En attendant, les innovations viennent aussi du terrain : les stations météos à la ferme intéressent les agriculteurs mais aussi les assureurs car elles permettent de récolter des données très ciblées, et donc de mieux évaluer et gérer le risque sur l’exploitation. Par Arnaud Carpon et Mathilde Carpentier // acarpon@terre-net-media.fr // mcarpentier@terre-net-media.fr

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Le dossier

Avis d’agri « Si je n’avais pas été assuré, je ne pourrais peut-être pas continuer »

D’

© Jeunes agriculteurs

abord salarié, Samuel Vandaele a officiellement repris la ferme familiale en janvier 2016. « Mon père n’avait jamais pris d’assurance récolte. Moi, j’ai préféré jouer la sécurité », explique le céréalier, qui exploite 135 ha en Seineet-Marne. Bien lui en a pris ! Dès sa première année d’installation, le producteur, également secrétaire général de Jeunes agriculteurs, a décidé de protéger trois cultures (blé, maïs et betteraves) puis toute sa SAU.

Sur ses 80 ha de blé, il a assuré un rendement de 85 q/ha, à un prix de 165 €/t. Sa première moisson en Samuel Vandaele cultive tant que chef d’exploitation s’avère 135 ha à Pécy en Seine- catastrophique. « J’ai fait seulement 27 q/ha », précise-t-il. Certes, il a dû et-Marne. prendre à sa charge les 25 % de franchise de son contrat. « Mais j’ai été indemnisé de l’équivalent de 37 q/ha, soit 600 €/ha environ. » Pour son blé, son contrat multirisque lui a coûté entre 20 et 25 €/ha, subvention déduite. Il a aussi été dédommagé pour son maïs, mais pas pour ses betteraves, ses rendements n’étant pas assez faibles pour déclencher l’assurance. Au total, il a obtenu près de 100 000 €.

Une indemnisation rapide et satisfaisante

?

Le dispositif d'assurance climatique est-il une réponse adaptée au risque météo ?

Cédric Boussin, céréalier à Pers-en-Gâtinais « Mes parents et grands-parents ont investi dans l’irrigation. Sur les 25 dernières années, l’assurance récolte n’aurait été quasiment jamais déclenchée. Hormis en 2016 bien sûr. Pendant trois campagnes, nos cultures ont été très impactées par la grêle. Je me suis donc assuré pour cet aléa. L’assurance multirisque climatique, telle qu’elle est proposée actuellement, ne m’intéresse pas à cause des seuils et de la franchise de 30 %. » ●

non

Jean-François Bléchet, producteur de grandes cultures à Jouy-en-Pithiverais « Malheureusement, nous n’avions pas souscrit de contrat multirisque climatique. Nous avons donc subi de plein fouet la moisson 2016 désastreuse. Nous n’étions couverts que pour la grêle. Nous pensions qu’il ne pouvait pas nous arriver grand-chose de pire que la sécheresse. Alors, on a plutôt investi dans l’irrigation. Ne pas s’assurer est, pour nous, un choix de gestion. » ●

non

Un niveau d’indemnisation satisfaisant selon Samuel Vandaele, qui a aussi apprécié la rapidité de la procédure. « L’expert s’est déplacé début juillet pour vérifier si mes cultures étaient bien implantées et si l’itinéraire technique avait été respecté. Il est revenu dès le lendemain de la moisson pour constater les dégâts, à l’aide des tickets de pesée et des analyses d’échantillons de la coopérative. On s’est mis autour de la table le jour même pour calculer et valider ensemble l’indemnisation. » Et le 9 septembre, le chèque était déjà dans la boîte aux lettres. « Le dispositif d’assurance multirisque climatique n’est pas encore parfait. Il faudrait, par exemple, un contrat socle spécifique aux jeunes installés. » L’année 2016 a toutefois confirmé la position de Samuel sur l’assurance récolte. « Je la vois surtout comme un placement. C’est sûr, elle peut ne pas servir pendant plusieurs années. Mais quand on a un gros pépin comme l’an dernier, on est bien content de l’avoir souscrite. » Pour la campagne en cours, l’exploitant a introduit dans son assolement du lin et de la féverole, en plus des trois espèces historiques. Toute la surface de la ferme est assurée pour 2017. ●

Frédéric Gond, céréalier à Tavers « N’ayant pas de système d’irrigation sur mon exploitation, j’ai toujours souscrit une assurance récolte. Mes rendements peuvent varier fortement. Je trouve que, cette année, les assureurs ont joué le jeu pour évaluer la qualité de la récolte. Mais ce n’est pas suffisant. Certes, j’ai été indemnisé de manière importante en 2016, mais l’assurance n’a couvert que 50 % des pertes. Il faut aller vers une couverture des prix, l’autre composante de notre chiffre d’affaires. » ●

OUI

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Le dossier

Grand angle

Aléas climatiques et contrat socle

Des évolutions indispensables pour mieux protéger les producteurs Malgré la multiplication des tempêtes, coups de chaud et excès d’eau, plus des deux tiers des agriculteurs boudent les assurances multirisques climatiques. La faute aux seuils de déclenchement et aux taux de franchise trop élevés, mais aussi au coût trop important. Un élargissement de l’offre assurantielle et un soutien européen accru paraissent indispensables. Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

30 % de franchise, c’est trop ! Dans la lignée de ces évolutions liées au changement climatique, 2016 restera malheureusement dans les annales des agriculteurs et des assureurs. L’an dernier, Groupama a perçu 213,3 M€ au titre des primes d’assurances multirisques climatiques, mais a indemnisé les producteurs pour un montant record de 430 M€. Chez Pacifica, la branche "assurances" du Crédit agricole, la charge de sinistres a atteint près de 100 M€ pour les seuls risques climatiques sur récoltes, et les primes un peu plus de 60 M€. L’année 2016 a également servi de test pour le nouveau contrat socle, dont les modalités (un seuil de déclenchement et une franchise de 30 % minimum pour un 36

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© Watier-Visuel

T

ous les agriculteurs le constatent : leur budget global "assurances" ne cesse de progresser. Et les chiffres du Rica, le Réseau d’information comptable agricole, le prouvent : ce dernier croît de 2,5 % par an depuis 1988. En 2013, les charges d’assurances représentaient en moyenne 2,9 % du chiffre d’affaires des exploitations. Un pourcentage qui cache cependant d’importantes disparités entre structures puisqu’il dépasse 4 % pour les plus petites et avoisine 2,2 % pour les plus grandes. Or, avec la multiplication des aléas climatiques, les exploitants devront payer encore davantage. Dans les 25 ans qui viennent, « la charge des sinistres liés à la météo sera presque deux fois supérieure à celle enregistrée ces 25 dernières années », note François Schmitt, président délégué de la Fédération nationale de Groupama. Entre 1988 et 2013, les assureurs ont versé 48 Mds€ d’indemnités au titre des aléas climatiques. « Cette somme pourrait atteindre 92 Mds€. » Sans nécessairement doubler, les primes d’assurances risquent d’augmenter aussi.

Dans les années à venir, avec la multiplication des accidents climatiques, les agriculteurs devront payer encore davantage pour assurer leurs différentes cultures.

subventionnement à 65 %, et une couverture plus forte mais moins subventionnée) devaient attirer davantage d’agriculteurs. Toutefois, le bilan national s'avère décevant : le taux de souscription a encore diminué. Tous assureurs confondus, « les superficies protégées ont reculé de 35 à seulement 26 % en moins de deux ans », constate Stéphane Gin, responsable de l’assurance agricole chez Groupama. En fait, la conjoncture économique difficile a révélé les limites du dispositif d’assurance récolte. Beaucoup de producteurs ne veulent pas assurer leurs parcelles en multirisque climatique, pour 13 €/ha environ nets de subventions, et être soumis à une franchise de 30 %. La plupart d’entre eux choisissent de rester sur une simple assurance grêle, les autres préférant payer le double pour faire baisser la franchise à 20 % ou moins. « 87 % des exploitants ayant leur multirisque climatique chez Groupama ont souscrit une franchise de 25 % », estime Stéphane Gin. « Plus de la moitié de nos clients agriculteurs ont opté

pour des franchises égales ou inférieures à 20 %, confirme pour sa part Jean-Michel Geeraert, directeur du marché de l’agriculture et de la prévention chez Pacifica. Mais il faut y mettre le prix : plus de 20 €/ha, nets de subventions. Le représentant du deuxième acteur du secteur explique les résultats médiocres du contrat socle de deux manières : « En 2013, les exploitants n’ont pas eu les 65 % de subventions promis, mais seulement 43 %. Ceux qui jugeaient faible le risque climatique sur leur ferme ont résilié leur contrat. Pour d’autres, les niveaux de franchise sont trop hauts (25 ou 30 %). C’est particulièrement vrai dans certaines régions où les rendements varient plus qu’ailleurs. » Avec un peu plus du quart des surfaces arables et des prairies assurées en multirisques, l’équilibre du dispositif reste fragile. Pour rendre le contrat socle subventionné plus attractif, la solution serait d’abaisser le seuil de déclenchement et la franchise de 30 à 20 %. Or Bruxelles considérait, jusqu’à présent, ce niveau


Le dossier

Quoi qu’il en soit, un problème subsistera : le coût pour les agriculteurs. « L’augmentation des cotisations induite ne serait pas linéaire mais exponentielle », confirme-ton à Groupama : une baisse de 30 à 20 % du seuil et de la franchise feraient effectivement grimper la facture de 75 %. De toute évidence, les assurances multirisques climatiques ne pourront pas se développer sans un engagement public conséquent. « Partout dans le monde, il a été nécessaire à leur déploiement. » Autrement dit, la Pac devra allouer une enveloppe bien supérieure aux 100 M€ actuels. « Avec seulement 8 % du budget du premier pilier, soit entre 500 et 600 M€, on pourrait couvrir plus de 80 % des surfaces pour toutes les productions végétales : grandes cultures, vignes, vergers et prairies. » Des chiffres calculés avec les conditions en vigueur actuellement : seuil, franchise, et surtout coût. Pour protéger 100 % de la SAU française, il faudrait 750 M€.

« Et avec un taux de franchise et un seuil de déclenchement de 20 %, ce serait près du double, autour de 1,3 Md€ », poursuit Jean-Michel Geeraert. Une autre question est régulièrement posée : faut-il rendre l’assurance récolte obligatoire ? « Ce n’est pas possible. On ne peut pas obliger quelqu’un à s’assurer pour les dommages causés à lui-même. Seule l’assurance responsabilité peut être imposée. Je ne vois pas, d’ailleurs, comment les agriculteurs pourraient l’accepter. »

Plus de choix pour les agriculteurs Pour Pacifica, multiplier les options subventionnables rendrait le dispositif plus incitatif. « Il faudrait pouvoir proposer un choix plus large aux agriculteurs. Passer de 30 à 20 % de franchise, ça coûte cher à la fois en subventions européennes, mais aussi en net pour l’exploitant. Combien seront prêts à dépenser 25-26 € nets/ha au lieu de 12-13 € ? », s’interroge Jean-Michel Geeraert. Pacifica serait favorable à un subventionnement variable en fonction des niveaux de franchise choisis, mais aussi à une formule de "franchise à l’exploitation". Alors que la plupart des contrats raisonnent à la culture, celle-ci permettrait une compensation entre productions. « Ce système reviendrait 30 à 35 % moins cher

à l’agriculteur et à l’État, et garantirait une meilleure mutualisation entre cultures de printemps et d’hiver. On pourrait proposer des taux de subventionnement de 80 ou 90 %. Ainsi, tous les paysans français pourraient s’assurer. En l’améliorant, les assureurs restent convaincus que l’assurance multirisque climatique intéressera tous les producteurs. Selon Pacifica, une version améliorée du contrat socle coûterait à l’exploitant, en fonction des cultures de la ferme, 1 % de chiffre d’affaires pour un taux de franchise de 20 %, 2,4 à 2,7 % pour une franchise de 15 %, et 4,7 à 5,2 % pour une franchise de 10 %. « Rapportés aux autres charges de l’exploitation, ces taux devraient faire réfléchir les agriculteurs. » ●

© Watier-Visuel

« moins compatible avec les accords de l’OMC ». Mais selon Michel Dantin, député au Parti populaire européen, les positions bruxelloises tendent à évoluer. « Des modifications seront apportées dans le cadre de "l’omnibus", un "bilan de santé" permettant de réviser les règles de la Pac bien avant sa prochaine réforme », et qui s’appliquerait dès 2018.

La conjoncture économique difficile a révélé toutes les limites du dispositif d’assurance récolte.

Même après une année noire, les cultures resteront sous-assurées en 2017

L

a récolte 2016 catastrophique a-t-elle incité les agriculteurs à comme l’an passé. En tenant compte des nouveaux souscripteurs contracter une assurance multirisque climatique ? Oui, mais… et de ceux qui n’ont pas renouvelé leur contrat, 27 % des producSelon un sondage sur Terre-net, 6,8 % des producteurs ont teurs devraient avoir pris une assurance multirisque climatique. décidé d’en souscrire une en 2017 alors qu’ils ne l’avaient pas Soit sensiblement le même pourcentage qu’en 2016. ● fait l’an passé. Mais, à l’inverse, 5,1 % ont choisi de ne pas assurer leurs cultures cette année contrairement à 2016. Certains estiment en effet que le contrat-socle n’est Suite à la moisson 2016 chaotique, avez-vous souscrit pour 2017 une assurance multirisque climatique ? pas adapté à leur exploitation et d’autres jugent peu probable d’avoir deux moissons consécuOui, tives très mauvaises. En nombre comme l’an dernier de souscriptions, ces deux profils ni cette année, ni l’an dernier d’exploitant s’annulent presque. Entre ces deux extrêmes, les pro Oui, "assurance récolte" et les plus répour la première fois Non, pas cette année, 25,2 % mais je l’avais fait en 2016 fractaires, quelles qu’en soient les raisons, les chiffres ne bougeront 6,8 % 5,1 % que très peu entre 2016 et 2017. Ne se prononce pas 4,6 % Ainsi, 25,2 % des agriculteurs Source : sondage en ligne réalisé sur Terre-net du 14 au 21 février 2017 – 2 734 répondants ont prévu une assurance récolte

Seulement un tiers des agriculteurs ont souscrit une assurance multirisque climatique pour 2017

58,3 %

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© Infographie Terre-net Média

Non,


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Grand angle

Station météo connectée

Prévenir plutôt que guérir… même pour les aléas climatiques ? Groupama profite du déploiement des capteurs en agriculture pour miser sur la prévention face aux risques encourus sur une exploitation agricole. Mais de là à anticiper les aléas climatiques, le chemin est encore long. Pourtant, les stations météo connectées ouvrent des perspectives intéressantes.

G

roupama Paris Val de Loire déploie un partenariat avec Isagri pour densifier la collecte des informations recueillies par les stations connectées Météus et aider ainsi les agriculteurs, grâce à des prévisions plus précises, à mieux piloter leurs itinéraires culturaux. Éric Gelpe, directeur général, rappelle que « le premier objectif d’un assureur est d’éviter le sinistre. Il est donc avant tout un gestionnaire de risque ». Concernant les aléas météorologiques, l’idéal est d’obtenir un maillage conséquent du territoire, via l’implantation de stations connectées, afin de disposer de prévisions et d’indicateurs aussi précis que possible, sur lesquels le producteur peut s’appuyer pour déclencher ou non ses interventions.

Partager ses informations « Météus, commente Alexandre Diaz, responsable innovation chez Isagri, a pour ambition de fournir, à chaque agriculteur du réseau, des données météo intelligentes et précises, essentielles à son métier, où qu’il soit sur son exploitation et à tout moment de la journée grâce à l’application mobile. » Pour entrer dans le réseau Météus, l’exploitant doit acheter une station connectée.

SARL

Via l’application, il valorise les informations météo issues de sa propre installation, mais aussi de celles des autres membres. « Un avantage évident est de ne pas avoir à investir dans de multiples stations, pour des parcelles éloignées notamment. » De plus, chacune d’entre elles aliLes données de la station sont transmises directement dans mente les modèles l’application via la connexion bas débit Sigfox. de prévisions météorologiques afin d’en améliorer la qualité saison après saison. Et six viticulteurs de la région. 16 sociétaires pour la gestion du risque sanitaire des vé- producteurs de grandes cultures recevront gétaux, les alertes gagnent en précision et un pluviomètre connecté. « Pour accompaen fiabilité. Chaque exploitant pourra éga- gner les clients fidèles et les jeunes installement localiser et partager ses propres lés, nous prévoyons, dans un second temps, observations (apparition d’insectes ou de d’intégrer Météus à notre programme maladies par exemple), ce qui permettra de fidélité FidéAgri et à la charte Terre de tenir à jour une carte radar locale avec entreprise jeunes agriculteurs. » L’assureur des zones de risque spécifiques. Groupa- prendra alors à sa charge une partie des inma Paris Val de Loire a fait l’acquisition vestissements. « Car plus il y aura de stade 12 stations météo connectées pour tions installées, meilleures seront les prééquiper six experts récoltes référents et visions et donc la gestion des risques. » ●

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MASSEY FERGUSON 5610 87 2013 - 100 CV - 1470 H

CASE IH Mx 110 19 2001 - 110 CV - 6850 H

DEUTZ-FAHR Agrostar 6.08 23 1995 - 110 CV - 6188 H - Mécanique

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MANITOU Mt 1440 25 2006 - 3100 H - 4 t - 101 CV

NEW HOLLAND M 100 64 1996 - 100 CV - 6870 H

JOHN DEERE 6630p 40 2009 - 135 CV - 3400 H

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NEW HOLLAND 4050 47 2008 - 3027 H - 95 CV

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SAME Explorer 85 24 2007 - 85 CV - 3080 H - Mécanique

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La sélection régionale

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SAME Explorer 85 arceau

2007 3080 H

Presse LELY Welger RP202

Spécial 2010

CLAAS Axion 840 Cmatic

2010 1850 H

LANDINI Mythos 100

2003 3915 H

FENDT 307C arceau

1999 6567 H

DEUTZ Agrotron K110

2006 4528 H

MASSEY FERGUSON 5460

2007 5386 H

CAFFINI Trend PLR 1000

2011

JOHN DEERE 6115M PQ+

JOHN DEERE 6210R AP

JOHN DEERE 7230R AP

2014 730 H

2014 2800 H

2012 2750H

JD 7710 PS TLS 1998 7000 H

JD Maxemerge XP 2012 8 rangs repliable

MF 8650 Dyna VT 2011 3060 H

MONOSEM NG+4 2012 6 rangs fixe

RB CLAAS Variant 380

Presse RB JD 990

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FENDT 210 Vario

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Amazone - SUPER 2014 - 3 m 10 800 € HT

Arion - 2010 - 4500 H Cebis - Rel AV 42 000 € HT

2014 - 100 CV - 1900 H Rel AV - Pont av susp 59 000 € HT

2014 - 36 m - 5200 l UX Super Premium 75 000 € HT

2014 - 100 CV - 1700 H PdF AV - Rel AV 29 000 € HT

2006 - 8700 H - 105 CV Chargeur - Rel AV 33 000 € HT

2013 - 2000 H - 230 CV CVX - Rel AV 77 000 € HT

2012 - 100 CV - 3990 H Pont av - Cab susp. 45 000 € HT

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Le dossier

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