Terre-net-magazine N°62

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Janvier 2017

N°62

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Janvier 2017

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sommaire Points de vue

16

4 6

Lutte contre le réchauffement climatique : le potentiel nourricier © Watier-visuel

de la ferme France va baisser d’au moins 10 % d’ici 2035

8 9 10 12 14

Végans : le bon, la brute et le truand [Instantanés] [Terre’momètre]

Internet : les agriculteurs naviguent sur mobile Paroles de lecteurs spécial robots et tracteurs autonomes [Tri angles]

Biodiversité des sols : les vers de terre comme marqueur principal [Tribune]

Soja : les éleveurs, acteurs malgré eux de la déforestation selon WWF [Champ planet’terre]

Suède : une exploitation autarcique ouverte sur le monde

Stratégies

28

16 17 © Terre-net Média

Épandeur à fumier : « Buchet EHV 20/13 : c’est le modèle qu’il nous fallait » selon David Hurlin

[Édito]

18 20 22 24 26

[En avant marge]

Lutte contre le réchauffement climatique : le potentiel nourricier de la ferme France va baisser d’au moins 10 % d’ici 2035 Chine : la dépendance protéique atteint des sommets [Performance productions animales]

Au Gaec de Chanac : la Brune procure 50 € de plus par tonne de lait Reproduction : l’insémination Spécia à portée de mains des éleveurs insémina l tion [Incontournables]

[Performance productions végétales]

Désherbage des céréales : l’exemple, à ne pas suivre, des Britanniques Allongement de la rotation : « Le soja déplafonne le rendement de mon maïs et de mon blé »

Machinisme

28 32 34

[Essai]

Épandeur à fumier : « Buchet EHV 20/13 : c’est le modèle qu’il nous fallait » selon David Hurlin [Incontournables] [Pleins phares]

Épandage de précision : quelles solutions pour économiser sur le poste engrais solide ?

Le dossier

36

E-commerce : tout acheter, tout vendre

© Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média

36

[Grand angle]

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Cahier d’occasions

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Points de vue

Édito Vous voulez réagir ? Contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr

Terre-net Magazine - NGPA Avenue des Censives – TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS cedex – Tél. 03 44 06 84 84 NGPA - SAS au capital de 22.432.600 € 529 106 544 RCS Beauvais terre-net@terre-net.fr

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Végans : le bon, la brute et le truand © Terre-net Média

Jean-Marie SAVALLE, directeur de la publication. Gérard JULIEN, directeur général NGPA, directeur Terre-net Média. Pierre BOITEAU, directeur des rédactions. Xavier DUFAY, directeur technique.

E

ffet de mode ou philosophie de vie durable ? Minorité de trolls(1) ou mouvement de fond ? Quelles que soient les réponses, une chose est sûre : les végans (se dit également véganes) investissent le web et les médias, et inondent les réseaux sociaux. Qui sont-ils ? Selon Wikipedia : « Le véganisme (qui vient de l’anglais veganism), ou végétalisme intégral (au Québec et en France), est un mode de vie consistant à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation. » Ni viande, ni poisson, ni lait, ni œufs, ni miel… Pas non plus de cuir, laine, cire d’abeille, bouton de chemise en caséine de lait… Ni de cosmétiques ou de médicaments testés sur des animaux. Les végans qui s’expriment auprès du monde agricole se montrent souvent intolérants et bornés. Rien de tel pour énerver, bien évidemment, leurs interlocuteurs. Il serait cependant trop facile de tous les mettre dans le même sac. Pour simplifier, je distingue trois types de végans : le bon, la brute et le truand. • Le bon a ses idées mais reste tolérant. Il a choisi ce mode de vie et ose en parler quand il n’est pas trop critiqué (oui, eux aussi sont montrés du doigt). Mais il laisse chacun libre de ses choix. Et respecte ceux qui agissent différemment. La moindre des choses est d’ailleurs de lui rendre la pareille. Sinon comment exiger que les végans respectent le monde agricole et surtout l’élevage ? • La brute est sectaire. Militant de "la cause animale", il veut imposer son opinion coûte que coûte et réclame l’éradication de l’élevage au nom de l’intérêt commun. Et oui, on devrait tous être comme lui puisque sa vision du monde (végane en l’occurrence) est la bonne, l’unique. Quiconque ne pensant pas comme lui est un assassin, un moins que rien, un retardé et j’en passe. Discuter est inutile, il n’entend rien d’autre que sa vérité. La liberté d’autrui ? Lorsqu’il s’agit des animaux, il y reste sourd. J’appelle ça de l’extrémisme. • Le truand est un végan qui va encore plus loin. En bon troll(1), il poste des messages anti élevage sur les forums, les pages Facebook et les articles agricoles, et n’hésite pas à "truander" en utilisant plusieurs comptes ou pseudos par exemple, pour donner l’impression d’être plus nombreux. Certains attendent des nouveaux produits qui représentent pour eux un progrès : la viande sans viande, le lait sans lait... Bref des aliments artificiels. Je suis prêt à parier que ceuxlà même se plaindront plus tard de la "bouffe chimique". En tant qu’omnivore, on peut apprécier un bon steak (bien saignant ou bleu dans mon cas) sans dénigrer ceux qui ne veulent pas en manger. Et vice-versa. Avec humanisme, voire utopie, je rêve que les hommes puissent se respecter les uns les autres dans leur diversité de pensées et de façons de vivre. Un monde plus tolérant. Tel est mon souhait pour 2017. En espérant que ce ne soit pas, une fois encore, un vœu pieux… ●

Tirage : 102 000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.

Pierre Boiteau, directeur des rédactions

(1) Sur internet, un troll poste des messages créant artificiellement une controverse, qui focalise l’attention aux dépens des échanges et de l’équilibre habituel de la communauté. Relançant régulièrement les mêmes sujets, en provoquant de vives réactions et des discussions à n’en plus finir, il argumente souvent de façon caricaturale et récurrente. Et reste fermé aux vrais débats et à la compréhension mutuelle. Certains vont jusqu’aux provocations intentionnelles dans le but de nuire (d’après Wikipedia et Vadeker).

Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux : http://www.facebook.com/pierre.boiteauterrenetmedia https://twitter.com/PBTerrenetMedia https://www.linkedin.com/in/pierreboiteau

Pratique

Encarts Ce numéro comprend quatre encarts nationaux : "HARDI / EVRARD", "ISAGRI", "EDITECH" et "LA RECOLTE", déposés sur la 4e de couverture.

Éthique1

Éthique2

Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Lecteurs

4

Pas de publi-information dissimulée

Terre-net Magazine I Janvier 2017

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur

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Instantanés © Watier-Visuel

Prix du lait : selon les industriels privés, la hausse sera difficile à répercuter Sur les marchés mondiaux, les prix des produits laitiers repartent à la hausse de façon significative grâce à une baisse généralisée de la production. Depuis le début de l’été 2016, de nombreux indicateurs sont repassés au vert. La collecte, en particulier, recule sensiblement en Europe et dans les autres grands pays producteurs. « Les prix des commodités laitières remontent comme ils ne l’ont jamais fait », constate Gérard Calbrix, économiste à l’Atla (Association de la transformation laitière française). Mais à entendre la Fnil (Fédération nationale des industries laitières), qui représente les transformateurs privés, il ne faut pas que les éleveurs s’attendent à une répercussion rapide et franche sur les prix à la production. « En France, parce qu’ils font l’objet de négociations annuelles, les prix de vente sortie usine continuent de diminuer, au détriment des producteurs », justifie Olivier Picot.

La France n’est plus en contentieux avec Bruxelles Depuis jeudi 8 décembre, notre pays n’est plus officiellement dans le viseur de la Commission européenne concernant la directive nitrates de 1991. Le collège des commissaires a en effet validé la décision de mettre un terme au contentieux engagé, à l’encontre de la France, quant à son application. Une avancée dont s’est félicité Stéphane Le Foll, avant de « saluer l’énorme travail accompli par les agriculteurs et les services de l’État », qui a permis d’appliquer la réglementation de manière satisfaisante et, par conséquent, d’améliorer la qualité des eaux françaises.

Betteraves : la CGB mise sur une hausse des surfaces de 20 % en 2017 Contrairement aux producteurs de lait vis-à-vis de la fin des quotas laitiers, les betteraviers de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) affichent un franc optimisme quant à leur suppression pour le sucre, prévue le 1er octobre 2017, et aux perspectives de production qui en découleront. Si bien qu’après une campagne d’arrachage difficile, annonçant des résultats décevants, le syndicat prévoit une hausse de 20 % de la sole betteravière dès l’année prochaine. Ainsi, celle-ci pourrait passer de 400 467 ha en 2016 à plus de 480 000 ha en 2017.

1 000 emplois en moins dans les ETA, une première depuis 10 ans Autre effet de la crise agricole en cette fin d’année 2016 : selon la MSA, le nombre de contrats permanents et occasionnels dans les entreprises de travaux agricoles a reculé significativement pour la première fois depuis 10 ans. Entre 2015 et 2016, le secteur a perdu 1 000 emplois. La conjoncture économique difficile n’est pas le seul facteur fragilisant les ETA. « Les décisions politiques de ces derniers mois affectent lourdement nos structures », résume Gérard Napias, le président de la FNEDT (Fédération nationale des entreprises de travaux agricoles), qui cite notamment la taxation des CDD par la loi El Khomri, la suppression des allègements de charges sur le travail occasionnel ou encore le durcissement des règles de délivrance et de renouvellement du Certiphyto.

Selon l’Insee, les agriculteurs sont ceux qui travaillent le plus

© Watier-Visuel

© Watier-Visuel

Dans son "Portrait social" de la France, publié le 22 novembre 2016, l’Insee détaille les chiffres de la durée réelle du travail. Sans surprise, ce sont les agriculteurs qui travaillent le plus parmi tous ceux qui ont un emploi, salarié ou non salarié. « En 2015, en métropole, la durée moyenne de travail hebdomadaire, déclarée par les personnes de 15 ans ou plus exerçant un emploi salarié ou non, est de 37,3 heures : 40,5 heures à temps complet et 22,9 heures à temps partiel. Les salariés, seuls, travaillent 36,1 heures alors que les non-salariés sont bien au-delà : 53,9 heures pour les agriculteurs et 47,5 heures pour les artisans, commerçants et chefs d’entreprise », précise l’organisme.

6

Terre-net Magazine I Janvier 2017

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Points de vue


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Le mélange de ces 3 matières premières complémentaires confère au SILOMIX :

3c

Une bonne capacité d’absorption d’eau (CAE) qui favorise l’activité de la flore cellulolytique. • Une bonne capacité de flottaison (CF) qui favorise la rumination et la dégradation ruminale. • Une bonne capacité tampon (CT) qui stabilise le pH du rumen. •

Stabiliser le pH du rumen

CF

Ct

Stimuler la rumination

CAE

Stimuler la flore cellulolytique

Ces 3 capacités caractérise l’aptitude d’un aliment à assurer un bon fonctionnement ruminal. Un rumen fonctionnel est garant d’une bonne valorisation de la ration et de bonnes performances de production.

A chaque besoin son SILOMIX Essentiels à l’équilibre des rations, les SILOMIX permettent d’atteindre les objectifs de production tout en sécurisant la ration. Ils agissent efficacement pour corriger les situations de dysfonctionnement ruminal. L’introduction de Silomix dans la ration permet d’augmenter son efficacité alimentaire et les performances de production de l’exploitation sans risque.

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Points de vue

Terre’momètre

Internet

Les agriculteurs naviguent sur mobile Avec un débit parfois meilleur que sur ordinateur, les agriculteurs utilisent de plus en plus leur téléphone pour se connecter à internet. Une tendance qui s’observe encore davantage quand le nombre de cultures augmente. Par Pierre Boiteau // pboiteau@terre-net-media.fr

E

n 2016, presque un tiers des agri2 mégas de débit maximum sur leur PC au culteurs (32,5 %) vont sur internet siège de l’exploitation. Alors que les deux via leur smartphone, contre 22 % en tiers disposent de la couverture 3G voire 2013 et seulement 13 % en 2012(1). Telle 4G, même dans leurs parcelles ! C’est est l’une des conclusions de l’étude Agripourquoi il est parfois plus facile, pour nautes 2016 réalisée par BVA et Tic-agri eux, de regarder une vidéo sur leur mobile pour Terre-net Média et Hyltel auprès des que sur leur ordi ! exploitants connectés(2). Les paysans surfent-ils L’ordinateur reste toutetous autant sur inter“ Les céréaliers, fois très nettement leur net via leur téléphone, mode d’accès préféré que soient leurs plus que les éleveurs „ quelles (cf. infographie). Depuis productions ? La rédeux ans, la navigation ponse est non. Pour sur tablette tend à se tasser autour de 20 %. résumer, plus ils ont de cultures dans Praticité, disponibilité où que l’on soit leur assolement, plus ils sont "agriet modernité expliquent sans doute l’atmobiles". Par exemple, en 2016, près trait pour le mobile. S’y ajoute le débit de 40 % des céréaliers se connectent de connexion désormais disponible sur sur téléphone portable contre 34 % des polyculteurs-éleveurs et 21 % environ des smartphone. Dans certaines situations, éleveurs de bovins lait et/ou viande. les producteurs agricoles ont un meilleur Le baromètre du débit sur leur téléphone sur leurdes or- agriculteurs Équipements etque usages surnumérique internet2016 que vient de publier le Crédoc(3) confirme cette dinateur ! Plus de la moitié bénéficient de

attirance des producteurs pour la mobilité. Dans ce domaine, « les agriculteurs exploitants, les artisans et les commerçants affichent la progression la plus nette sur un an (+ 16 points) », indique ce rapport, qui présente un inconvénient : il regroupe les paysans avec d’autres catégories socioprofessionnelles alors que l’étude Agrinautes ne porte spécifiquement sur la population agricole. ● (1) Voir aussi "Internet chez les agriculteurs : les smartphones progressent encore" dans Terre-net Magazine n°59 page 9. (2) Étude Agrinautes 2016, réalisée par BVA et Tic-agri pour Terre-net Média et Hyltel auprès de 1 252 agriculteurs internautes, interrogés par questionnaire internet Cawi (computer-assisted web interviewing) entre le 20 juin et le 18 juillet 2016. Les résultats sont redressés pour être représentatifs des 195 000 exploitations françaises connectées à internet (source : RGA 2010). La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation. (3) Baromètre du numérique 2016, effectué par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) pour le Conseil général de l’économie (CGE), l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et l’Agence du numérique.

ÉQUIPEMENTS

Matériel utilisé par les agriculteurs en 2016 pour se connecter à internet selon leur production GRANDES CULTURES

ÉLEVEURS DE BOVINS ÉLEVEURS & (lait ou/et viande) POLYCULTEURS-ÉLEVEURS

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97,5 %

97,5 %

97,7 %

96,3 %

Tablette

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19,8 %

Tablette

23,5 %

Smart phone

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32,5 %

39,9 %

Tablette

12,3 %

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20,9 %

22,7 % Smart phone

34,1 %

Étude Agrinautes 2016 Copyright Terre-net Media ® 2016

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© Infographie Terre-net Média

TOTAL


Points de vue

Paroles de lecteurs t Spécial robots e omes tracteurs auton

Des variétés au rendement catégorie poids lourds

Polo : « Un jour une autre révolution se produira, contre les robots cette fois, quand l’homme sera chassé par le modernisme à outrance et non contrôlé, quand le travail manquera pour les ouvriers, ce qui gonflera encore le taux de chômage. » BG : « Attention, le progrès permet aux organismes de contrôle d’être encore plus efficaces et réactifs, ceci dans tous les domaines agricoles. »

Tlecomte : « Rien ne remplacera jamais l’œil de l’homme ! » Dann Lekaka : « Les robots sont de plus en plus intelligents. Donc, ils comprendront vite qu’il n’est plus rentable de travailler dans l’agriculture. Trop salissant, trop compliqué... La vraie révolution serait un robot pour remplir les tonnes de paperasse et autre dossier Pac ! »

BG : « Ce progrès n’a pas que du bon. Il va falloir réfléchir aux conséquences sinon demain, c’est nous qui regarderons les trains passer, plus les vaches ! »

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Phil47 : « Pour faire ces matériels, il faut de la maind’œuvre hautement qualifiée, avec un meilleur salaire. En plus, personne n’interdit qui que ce soit de monter sur son tracteur. Quand je pense à toutes les choses que je pourrais faire avec un tel engin, ça me fait rêver ! »

KOLOSSALIS HAVELIO KWS

Sceadupas : « Tu parles d’un rêve ! C’est plutôt un cauchemar. Encore une machine à chômeurs au seul service de la finance. Laissez-nous sur nos tracteurs, c’est malheureusement la seule liberté qu’il nous reste ! »

KONFLUENS KROQUIS KALIDEAS

Rutabaga : « À chacun de choisir comment utiliser le progrès. C’est passionnant car cela nous permet d’inventer l’avenir. En agriculture, on voudrait nous faire revenir 100 ans en arrière, sans engrais, ni génétique, ni mécanisation... Tout en passant de plus en plus de temps sur l’ordinateur et le portable. Mais avant, nous n’étions pas 7 milliards d’êtres humains sur Terre et encore moins 9 ou 10 milliards comme prévu pour 2050. »

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SEMER L’AVENIR

DEPUIS 1856

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Plouf : « En plus d’être complètement déconnectés du contexte économique agricole, les tracteurs autonomes nous priveraient de notre seul plaisir d’être dans les champs. Un gros ordinateur pour réaliser l’assolement, un robot pour faire le plein de gazole... C’est un moyen déguisé pour diminuer le nombre d’agriculteurs. »


Points de vue

Tri angles

Biodiversité des sols

Les vers de terre comme marqueur principal Minuscules et banals, voire invisibles à l’œil nu, les organismes du sol ne reçoivent que rarement l’attention qu’ils méritent et qui en améliorerait pourtant les fonctions biologiques. Les agriculteurs soucieux de pratiquer une agriculture plus durable sont particulièrement attentifs à maintenir leur activité. Ces trois témoignages ont été recueillis par l’EISA, association européenne d’agriculture durable, qui s’intéresse de près à la biodiversité du sol et dont Farre est membre. Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr

Jean-Paul Vinot

« Quand vous laissez faire la nature, la vie du sol s’organise » e cultive des céréales, des betteraves à sucre, du colza, de la luzerne, du chanvre, ainsi que du ray-grass et du dactyle en production de semences. J’ai adopté les principes de la protection intégrée il y a longtemps et ne travaille plus la terre depuis près de 20 ans. J’ai vu croître la population de vers de terre, et la structure de mes sols s’est améliorée avec des conséquences positives sur mes cultures. Grâce au semis direct, en laissant

Les 30 ha de luzerne sont le pilier de ma rotation. Pendant les trois ans où la culture est en place, ses racines développent une relation symbiotique avec les bactéries du sol et s’enfoncent jusqu’à 2 m, enrichissant leur environnement en azote sur toute leur

longueur. Et en l’absence de travail du sol, la terre profite longtemps des effets bénéfiques de cette symbiose. Enfin, les vers de terre, qui se nourrissent des résidus de surface, assurent naturellement la perforation des zones compactées. Quand vous laissez faire la nature, les racines, vers de terre, champignons, bactéries et tout ce qui constitue la vie du sol, s’organisent. Le processus est long mais ça fonctionne ! Et le sol a une meilleure résilience. Autrement dit, il se remet plus vite en cas de dommage. Toutefois, chacun doit trouver le système adapté à sa situation. » ●

Le témoignage vidéo de Jean-Paul Vinot sur www.terre-net.fr/mag/62biodiversité

Bernd Bulich

« Les vers de terre sont mes charrues » Exploitant agricole à Margarethenhof, près de Cologne en Allemagne

«C

e sont mes charrues », s’exclame Bernd Bulich, désignant du doigt les vers de terre bien visibles dans sa parcelle. Cet adepte de l’agriculture intégrée pratique le non-labour depuis 10 ans sur la ferme familiale de 460 ha. « Quand nous avons créé en 2008 une usine de biogaz avec un voisin, du maïs et d’autres cultures énergétiques ont été ajoutés à la rotation

10

initialement constituée de blé, seigle, orge, betterave à sucre et colza. Aujourd’hui, environ un quart de la surface arable est utilisé pour le maïs, le sorgho, des mélanges trèfle-graminées, le tournesol et, une particularité en Allemagne, un mélange de maïs et de haricots. » L’agriculteur a également commencé à cultiver du soja. La première année sans labour a permis d’économiser 10 000 l de carburant environ, sans perte de rendement. Grâce au non-labour et au maintien des résidus de paille en surface, la vie du sol s’est améliorée et les taux de matière organique

Terre-net Magazine I Janvier 2017

sont remontés. « Le nombre de vers de terre a augmenté de façon spectaculaire et la capacité de rétention d’eau de mes sols s’est accrue, au bénéfice de mes cultures. Réduire le travail du sol exige cependant des connaissances, de l’expérience et du courage mais les avantages sont nets », conclut Bernd Bulich, satisfait. ● © EISA

© EISA

« J

les résidus de récolte en surface, mon profil de sol a gagné en profondeur. Les galeries creusées par les vers augmentent la porosité et favorisent l’infiltration de l’eau de pluie, qui ne stagne plus en surface. Les racines des plantes les empruntent pour descendre jusqu’à 70-80 cm et aller chercher plus de nutriments et d’eau, d’où une meilleure résistance au stress hydrique. Après avoir arrêté de travailler mes parcelles, j’ai d’abord noté une hausse du nombre de vers de terre, preuve que la vie du sol était stimulée. Les micro-organismes étaient également de plus en plus nombreux.

SUR LE WEB

Agriculteur dans la Marne


Points de vue

Kenneth Verbeek

« Favoriser la vie du sol, le crédo de l’agriculteur » Producteur néerlandais Chez lui, chaque culture est suivie par un couvert. Les apports d’engrais et de produits de protection des cultures suivent la règle suivante : amener le strict nécessaire, alors que le fumier, lui, est appliqué sans limite. Il y a quelques années, Kenneth a même expérimenté l’introduction de vers de terre dans ses parcelles. « Il doit y en avoir de différents types, c’est un indicateur visible de bonne santé des sols. » Les vers de terre sont restés, mais l’expérience s’est arrêtée là du fait de son coût. « Favoriser la vie du sol en le plaçant dans des conditions optimales », tel est le credo de l’agriculteur. ● © EISA

L’exploitation de Kenneth Verbeek est située dans le Noordoostpolder, une zone agricole majeure des Pays-Bas avec des sols très fertiles et faciles à travailler. Le producteur y cultive des pommes de terre, des oignons, des betteraves à sucre et du blé d’hiver. La préservation de la qualité de ses sols est, pour lui, un défi permanent et la protection intégrée une excellente stratégie pour atteindre, à la fois, ses objectifs économiques et environnementaux. « À chaque chantier, les exploitants doivent se demander quelle est la meilleure pratique pour favoriser la vie du sol. Et plus ils connaissent leurs terres et les processus engagés, plus la qualité de celles-ci s’améliore. »

Labourez sereinement sans limite !

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Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.

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Points de vue

Tribune

Soja

Les éleveurs, acteurs malgré eux de la déforestation selon WWF Le soja est la culture qui s’est développée le plus rapidement dans le monde depuis vingt à trente ans. Le fond mondial pour la nature WWF tire la sonnette d’alarme sur la hausse de la consommation de cet oléagineux par les animaux d’élevage. L’association souhaite aussi responsabiliser les entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution quant à l’impact de cette culture sur la déforestation, en les incitant à s’approvisionner auprès de filières certifiées "responsables". Par Robin Vergonjeanne // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

L

En 2012, les champs de soja couvraient 100 millions d’hectares à travers le monde (l’équivalent de la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas réunis). Et d’ici 2050, la sole devrait atteindre 141 millions d’hectares, car la consommation mondiale de viande de porc et de volaille, ainsi que celle de produits laitiers et de poissons d’élevage, ne cessent de croître. Selon la FAO, la demande de soja devrait presque doubler entre 2016 et 2050. Les ÉtatsUnis, suivis du Brésil et de l’Argentine, représentent à eux trois 81 % de la production mondiale. En 2009, environ 77 % du soja cultivé était génétiquement modifié pour résister au glyphosate.

Un moratoire pour limiter la déforestation

© Watier-Visuel

e soja, graine "magique" connue pour être la plus riche en lysine, a la faveur des fabricants d’aliment du bétail et des éleveurs. Au niveau mondial, près de 75 % de la production est utilisée en alimentation animale. Et en Europe, cette proportion est encore plus élevée : 93 %.

Il est souvent bien difficile pour les éleveurs, et encore davantage pour les consommateurs, de savoir si le soja provient d’une filière certifiée "soja responsable".

réserve d'eau pour le Brésil. « La région dispose encore de 15 millions d’hectares à l’état sauvage mais cette superficie risque d'être réduite pour augmenter la production de soja », précise Edegar de Oliveira Rosa, directeur du programme agriculture et environnement au WWF Brésil.

Des efforts ont été réalisés pour dimiMais l’essor du soja ne se fait pas sans nuer l’impact de cette culture, à l’initiaquelques dégâts collatéraux. En Amérique tive notamment des producteurs et des centrale, cette culture est implantée dans négociants. Le moratoire sur le soja, par des terres gagnées sur les forêts et les saexemple, a limité de vanes. Dans la région du Cerrado au Brésil, “ La demande mondiale façon significative la déforestation causée son expansion met de soja devrait par cette légumineuse en danger l’habitat en Amazonie au cours de nombreuses espèces doubler d’ici 2050 „ des 10 dernières anmenacées, comme le nées alors que sur la même période, la projaguar, le loup à crinière et le fourmilier duction amazonienne avait doublé sur des géant. Selon une étude de l’entreprise brésurfaces déjà déforestées. silienne Agrosatélite, 2,9 millions d’hecLe WWF, l’association du fonds mondial tares ont été convertis en cultures dans pour la nature symbolisée par son célèbre cette zone entre 2000 et 2014. panda, exhorte toutes les firmes de l’agroaLe Cerrado abrite 5 % de la biodiversilimentaire et de la grande distribution à : té mondiale et constitue une importante 12

Terre-net Magazine I Janvier 2017

• p lus de transparence concernant leur réelle utilisation du soja ; • s e fournir en soja "responsable", certifié par la RTRS (Round table on responsible soy, association internationale de soja responsable) ou Pro Terra (fondation pour l’agriculture durable) ; • s ’investir davantage dans la lutte contre la déforestation et la conversion des terres forestières en cultures.

Les entreprises européennes font le minimum Pour l’organisation, « les entreprises européennes du secteur de l’élevage et de la production laitière font le minimum pour lutter contre la déforestation et pour protéger les savanes d’Amérique du Sud ». Tous les ans, le WWF sort une étude, appelée scorecard soja, destinée à évaluer la responsabilité dans ce domaine de 133 leaders européens de la distribution, de l’agro-


Points de vue

alimentaire, de la production agricole et de la transformation. Sont-ils transparents quant à leur utilisation de l’oléagineux ? S’approvisionnent-ils en soja responsable ? Font-ils appel aux circuits d’approvisionnement "zéro déforestation" ? Autant de critères étudiés dans ce classement. En 2016, seules 16 entreprises sur 133 ont été identifiées comme "engagées" dans des pratiques durables. D’après Sandra Mulder, en charge du programme transformation des marchés aux PaysBas, « le WWF se réjouit de voir certaines firmes prendre au sérieux les problèmes liés au soja et s’impliquer pour promouvoir des modes de production plus acceptables ». Mais, beaucoup trop encore cherchent à se justifier à travers le comportement des « consommateurs, qui n’ont pas conscience des effets du soja sur l’environnement ». « Sur 133 sociétés approchées, 69 (soit près de la moitié) ont préféré ne pas répondre à l’édition 2016 du scorecard soja. » Selon l’association, « la majorité des Européens ne savent pas qu’ils mangent, en moyenne, 61 kg de soja par an, la plupart du temps indirectement, à travers la viande et les produits laitiers. Ils ne mesurent pas non plus les conséquences sur les écosystèmes d’Amérique du Sud. Il est d’ailleurs très difficile, pour eux, de s’assurer que le soja qu’ils consomment n’entraîne aucune déforestation », ajoute-t-elle. Et il en va de même pour les éleveurs, qui ont souvent bien du mal à savoir d’où vient le soja qu’ils achètent. Les entreprises françaises sensibilisées au sujet « ont un rôle crucial à jouer pour réduire les pressions exercées sur les écosystèmes. Certaines d’entre elles ont d’ores et déjà pris leurs responsabilités et mènent des actions que nous saluons. Mais pour que les pratiques s’améliorent, l’ensemble de la filière doit se mobiliser. Nous appelons ainsi tous les acteurs à prendre la mesure de la situation et à agir le plus rapidement possible », conclut Pascal Canfin, directeur général du WWF France. ●

 575 g de soja

 307 g de soja

 263 g de soja

 173 g de soja

© Infographie Terre-net Média

Quelle quantité de soja est ingérée pour produire un kilo de viande ou d’œuf ?

SUR LE WEB

Source : WWF Source : WWF

Tourteaux de soja Web -agri ou de colza ? Calculez votre prix d’intérêt sur www.terre-net.fr/mag/62soja

Terre - net

Web -ag 13


Points de vue

Champ planet’terre

Suède

Une exploitation autarcique ouverte sur le monde La grande ferme de Solmarka Gård, qui vit en quasi autarcie, attire chaque été de nombreux étudiants et woofers(1) en quête d’idéal et désireux, à travers cette expérience, d’apprendre et d’échanger. Par Gautier Aubry, étudiant ingénieur en agriculture à UniLaSalle // Rubrique réalisée par Robin Vergonjeanne // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

B

otulf et Ruth se sont lancés dans la production biologique il y a plus de 30 ans. À Solmarka Gård (ferme de Solmarka en français, NDLR), au sud-est de la Suède, ils élèvent 35 vaches rouges suédoises et leur suite, ainsi que des poules pondeuses. Ils cultivent également des céréales et des légumes, sous un climat très doux et peu pluvieux.

Rapprocher les jeunes du monde agricole

© Gautier Aubry

À l’origine, il y avait deux exploitations avec un atelier laitier et une porcherie, qui produisaient de façon intensive des pommes de terre et des betteraves sucrières. Le couple les a reprises en location et les a converties à l’agriculture biologique. Puis, ils ont agrandi leur structure avec deux autres fermes et exploitent, aujourd’hui, 200 ha en biodynamie. « Ici, le robot, c’est non !, insistent Ruth et Botulf. Tout le monde prend plaisir à exécuter les tâches manuelles comme laver les légumes, les mettre en bottes, etc. »

être plantés et les commandes, certes moins nombreuses, sont toujours aussi régulières. Dans la région, une des plus fertiles de Stagiaires, étudiants, woofers(1)… la mainSuède, le blé, l’orge et le canola (colza de d’œuvre est surtout temporaire. Un atout printemps) sont les seules espèces cultiselon Botulf. « Il y a toujours du mouvées. Et, surprenant pour une zone à fort vement et de l’animation et l’on peut dépotentiel céréalier (120 q/ha de rendecouvrir des gens d’horizons très divers. » ment moyen en blé en conventionnel), les Ainsi, la ferme est devenue un lieu de prairies temporaires rencontres sociales et couvrent une imporinterculturelles. Mais “ Chaque production tante surface. Car, si les pour les paysans, l’imest indispensable et céréales prédominent, portant est d’aider « les l’élevage laitier notamdépendante des autres „ jeunes à renouer des ment est très présent. liens avec le monde Plus en tout cas que les légumes, puisque le agricole ». Chacun reste en moyenne un premier maraîcher se trouve à 25 km. mois et demi. En juin dernier par exemple, Le maraîchage requiert beaucoup de main12 nationalités étaient réunies et on parlait d’œuvre. Sur les 21 travailleurs de l’ex7 langues différentes ! ploitation, 18 sont dédiés à cette activité. En été, celle-ci mobilise jusqu’à 35 per« La clé, c’est le juste équilibre entre sonnes ! En fait, seulement 8 travaillent en le travail mécanique et manuel, précise permanence à Solmarka Gård. Le minimum l’agriculteur. Certaines tâches pourraient pour gérer à l’année les ateliers laitier, aviêtre davantage automatisées, mais tout cole et maraîcher. En effet, l’hiver n’est pas le monde prend plaisir à les exécuter. Ici, hors de question de remplacer les hommes si rigoureux dans le sud de la Suède (entre par des robots ! » Néanmoins, il faut for- 5° et 5° C) : plusieurs légumes peuvent 14

Terre-net Magazine I Janvier 2017

mer les volontaires et cela prend du temps. Il faut leur apprendre à laver les légumes, à faire des bottes qui attirent les consommateurs, à peindre des murs, etc.

Le principal atout : la rotation des cultures Sur 200 ha, seuls 15 ha sont réservés aux légumes. Outre 20 ha de prairies permanentes, les terres labourables s’étendent sur 123 ha, avec la rotation suivante : - méteil grain (orge, avoine, pois) ; - deux ans de prairie (35 % de fléole des prés, 20 % de fétuque, 19 % de ray-grass anglais, 16 % de trèfle incarnat et 10 % de trèfle blanc) ; - céréale (blé, orge ou épeautre) ; - pomme de terre ; - légume. Le principal problème en agriculture biologique reste la gestion des mauvaises herbes. « La solution, c’est une rotation longue et diversifiée », observe Botulf.


Points de vue

Ruth et Botulf élèvent également des poules pondeuses.

© Gautier Aubry

« Nos vaches mangent uniquement nos fourrages », poursuit l’éleveur. Une évidence ici, qui s’applique à tous les animaux de l’élevage. Si bien que le système est aujourd’hui quasiment figé car parfaitement équilibré : chaque production, animale et végétale, est indispensable et dépendante des autres. « Une quasi autarcie, avec très peu d’achats à l’extérieur », résume Botulf. Les méteils et les céréales pour les poules pondeuses, les prairies pour les vaches, les pommes de terre et les légumes pour la vente. Et le fumier pour fertiliser toutes les cultures. Les vaches laitières ne représentent que 10 % de l’EBE, ce qui peut paraître peu rentable. Toutefois, elles valorisent les prairies semées qui permettent d’allonger les rotations.

© Gautier Aubry

Les pommes de terre et les légumes sont faciles à désherber et permettent d’effectuer des faux semis, de décaler les dates de semis et d’employer des techniques peu courantes comme le désherbage thermique. La diversité des pratiques limite la spécialisation des adventices.

L’exploitation compte deux autres poulaillers, plus grands que le premier ci-dessus.

Les 35 vaches laitières rouges suédoises ne mangent que les fourrages produits sur la ferme.

© Solmarka Gård

(1) Le woofing (terme dérivé de l’anglais) consiste à faire travailler bénévolement des personnes sur une exploitation agricole biologique, en échange du gîte et du couvert.

© Gautier Aubry

L’exploitation de Solmarka pourrait survivre sans les primes Pac, puisqu’elle repose sur une association de productions intelligente et un management qui, s’il peut faire peur, s’avère très efficace. Les producteurs perçoivent malgré tout ces aides, qu’ils considèrent comme un soutien à l’investissement et au développement de leur structure. Le rendement et l’intensification n’ont jamais été des priorités pour Botulf et Ruth, et les agriculteurs traversent sans trop de soucis la crise agricole européenne. Cependant, avec toujours plein de projets et d’idées en tête, ils « souhaitent que l’énergie de la jeunesse arrive sur la ferme ». ●

Stagiaires, étudiants, woofers(1)… en été, une quarantaine de personnes, de toutes nationalités, peuvent travailler à Solmarka Gård.

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Stratégies

En avant marge

Lutte contre le réchauffement climatique

Le potentiel nourricier de la ferme France va baisser d’au moins 10 % d’ici 2035 Une synthèse des scénarios envisagés pour lutter contre le changement climatique, publiée par le ministère de l’agriculture, révèle une conclusion passée sous silence : quelle que soit la stratégie adoptée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, le potentiel nourricier de la ferme France, voire sa capacité exportatrice, vont diminuer dans les 20 ans qui viennent. Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

Pour limiter le réchauffement de la planète, le scénario de "référence" préconise la reconversion des terres, utilisées pour nourrir les animaux, en cultures destinées à l’alimentation humaine.

S’

adapter au changement climatique et mener des actions pour limiter les rejets de gaz à effet de serre (GES) des exploitations agricoles aura un impact sur le potentiel nourricier de la ferme France, voire sur sa capacité à exporter : c’est en tout cas ce que conclut une synthèse du centre d’études et de prospective du ministère de l’agriculture.

la SNBC (stratégie nationale bas carbone), s’appuie sur tous les leviers techniques possibles pour réduire de 20 % les émissions de GES agricoles, soit l’objectif que s’est fixé la France.

Le scénario AME entraînerait un essor des productions animales et une hausse du potentiel nourricier de notre pays, exprimé en protéines animales, de l’ordre de 11 %, imputable principalement à la production Cette analyse décrypte les résultats obtenus laitière. Mais l’artificialisation des terres, pour deux scénarios visant à lutter contre stabilisée à 60 000 ha/an, le réchauffement climatique : le premier (AME, “ Réduire drastiquement de même que les besoins avec mesures existantes) accrus pour l’alimental’artificialisation repose sur des dispositifs tion animale, impacteront déjà en vigueur, ni plus, les surfaces de grandes des terres „ ni moins, et ne comporte cultures et feront baisser donc aucune mesure additionnelle, les le potentiel nourricier en calories de 17 % ! émissions de GES suivant une trajectoire Par conséquent, la capacité exportatrice de tendancielle ; le second (AMS, avec mela France en céréales diminuera. Avec tous sures supplémentaires), "de référence" de les efforts techniques prônés dans le deu16

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Ceci dit, comme l’indique l’étude, le scénario "de référence" ne constitue pas forcément la meilleure stratégie. Il correspond à l’objectif ambitieux, défini au niveau français en matière de diminution des GES agricoles. Il est probable que d’ici 2035, la situation soit intermédiaire. La baisse du potentiel nourricier de notre secteur agricole pourrait être comprise entre 10 et 17 %. Par ailleurs, l’étude du ministère de l’agriculture révèle un autre élément que certains pourront qualifier d’inquiétant. La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée le 17 août 2015, mentionne que la SNBC « ne doit pas dégrader la compétitivité des filières et des entreprises ». Or la SNBC aurait été élaborée « sans évaluation socio-économique pour le secteur agricole ». Le scénario de "référence" a bien été étudié d’un point de vue technique, mais n’a pas fait l’objet d’une analyse socioéconomique. Autrement dit, on ne sait pas si l’objectif de réduction de 20 % des GES, imposé aux agriculteurs, est économiquement viable à l’échelle des exploitations. ● SUR LE WEB

© Watier-Visuel

xième scénario (AMS), « la dégradation du potentiel nourricier en calories serait moins importante, autour de 10 % ». Mais, pour cela, il faudra réduire sensiblement l’artificialisation du foncier et reconvertir davantage de terres utilisées pour nourrir les animaux en cultures destinées à l’alimentation humaine. Ainsi, la disponibilité en protéines végétales serait supérieure à celle estimée dans le premier scénario. Et devrait plus que compenser la moindre production de protéines animales.

Changement climatique : tout savoir sur www.terre-net.fr/mag/62climat


Halte aux boiteries ! Stratégies

Protéines

La Chine de plus en plus dépendante

MAGELLAN Pour garder les pieds des vaches plus au sec !

Pourtant en pleine réforme pour améliorer la compétitivité de son agriculture, la Chine ne parvient pas à satisfaire ses besoins croissants en protéines. L’empire du Milieu devrait importer plus de 100 Mt de soja par an d’ici 2020.

M

algré une réforme importante de son agriculture, avec un 13e plan quinquennal ayant pour leitmotiv l’amélioration de la compétitivité des productions agricoles, la Chine devra importer de plus en plus de protéines, et notamment du soja. Selon les estimations d’Agritel, cabinet d’expertise des marchés agricoles, les importations de l’oléagineux se sont élevées à 84 Mt sur la période 2015/2016, soit 8 % de plus que sur la campagne 2014/2015. « Dans les années qui viennent, la dynamique d’importation devrait rester haussière pour ce produit à cause de besoins croissants, non compensés par le léger rebond de la production locale, explique la société de conseil. En 15 ans, afin de répondre à l’explosion de la consommation domestique, le pays est passé du statut de puissance exportatrice à celui de premier importateur mondial. » Pour accompagner l’essor de sa demande intérieure, l’empire du Milieu diversifie ses sources d’approvisionnement. Le Brésil est devenu son principal fournisseur, détrônant les États-Unis. L’Ukraine est également un partenaire privilégié pour le maïs, les orges et l’huile de tournesol.

Innovation

Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

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Selon Agritel, le plan quinquennal chinois confirme aussi « l’importance de maintenir l’autosuffisance alimentaire en blé et en riz ». Le pays veut se donner les moyens de professionnaliser ses structures de production végétale, ses élevages et son secteur "alimentation animale". Ce dernier devrait voir les volumes d’aliments industriels progresser de 10 % d’ici 2020 pour atteindre 220 Mt. « En plus d’un fort besoin d’huile de soja en alimentation humaine, l’industrialisation des productions animales est le deuxième facteur entraînant des importations massives de l’oléagineux. Le sacrifice de la protéine a été acté il y a longtemps par Pékin. » ● www.bioret-agri.com

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Stratégies

Performance productions animales

Au Gaec de Chanac

La Brune procure 50 € de plus par tonne de lait À Chanac en Lozère, Éric et Patricia ont à cœur de partager leur passion pour la race brune et de présenter ses qualités dans leur système performant. Ils ont décidé de relever leurs manches face à la crise en entamant une conversion en bio et en misant sur la transformation fromagère. Par Robin Vergonjeanne // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

I

nstallés en couple à Chanac, en Lozère, Éric Barbut et Patricia Bonnal sont éleveurs de Brunes depuis trois générations. Administrateur à Brune génétique services (BGS), Éric est d’ailleurs l’un des principaux instigateurs du Mondial de la race, qui s’est déroulé du 6 au 10 avril 2016 à Mende, aux portes des Cévennes.

Cette race apporte la sécurité

liore la résistance aux mammites, mais limite un peu le nombre de bêtes par stalle. Brunes ou pas, l’exploitation est en grande difficulté depuis la crise laitière. Le lait (536 000 l livrés par an) est passé de 391,3 €/t en moyenne sur 2014 (qualité comprise) à 332 €/t en 2015 et le bilan ne devrait guère être meilleur en 2016. En avril, il était "gracieusement donné" à Lactalis pour un prix de base à 263 €/1 000 l ! Heureusement, les 35 g de TP et les 41 g de TB permettent une plusvalue de 40 à 50 €/t.

Les 60 laitières sont traites au robot (Lely A3) depuis 2009. « La Brune est une race attachante, docile, très curieuse et avec un bon caractère. Un avantage pour le robot de traite », complète Patricia. Difficile cependant de dépasser les 60 vaches, le temps de traite étant un peu plus long que pour d’autres races laitières ; ce qui amé18

Un fromage exclusivement au lait de Brunes La conversion des terres débute en décembre 2015. Les agriculteurs remplacent les 16 ha de maïs par du méteil et de la luzerne et réduisent drastiquement la distribution de concentré au robot. D’après l’étude prévisionnelle, la production par vache devrait diminuer d’environ un tiers « mais normalement, on devrait s’en sortir mieux », espère Éric.

© terre-net media

« La Brune nous apporte la sécurité. Elle s’adapte aux conduites Néanmoins, l’élevage “ Il faudrait un prix d’élevage les plus vaaurait besoin d’un prix riées, du pâturage intéde 360 €/t pour tourner de 360 €/t pour tourner gral aux systèmes plus normalement. « On a intensifs. Et grâce à ses normalement „ mangé toutes nos écotaux laitiers élevés, ses nomies. Si ça ne remonte pas rapidement, faibles comptages cellulaires et sa longénous devrons mettre la clé sous la porte », vité légendaire, elle sort son épingle du jeu se désole Patricia. dans de nombreux contextes économiques. Nos parents ont choisi cette race et nous La ferme compte 110 ha (dont 70 labouvoulons poursuivre dans la même voie. » rables), situés à 600 m d’altitude. Avec des Grâce à leur travail de sélection génétique, le troupeau de 60 laitières est performant avec une moyenne de 8 652 kg par vache (41 g/kg de TB, 35 g/kg de TP, 215 000 cellules) et un âge moyen au premier vêlage de 26 mois. Adepte des concours, le Gaec de Chanac s’est plusieurs fois illustré lors du Sommet de l’élevage ou des journées châtillonaises avec des vaches comme Fourmi (Traction), Fantasia (Calween) ou Doremi (Balou). Des familles, dont les éleveurs ont présenté la descendance au concours international de Mende.

parcelles petites et très morcelées, et des terres argilo-calcaires peu portantes et séchantes en été, les coûts de production sont très importants. C’est pourquoi seules les génisses et les vaches taries pâturent. Après quelques mois de réflexion et une étude de la Chambre d’agriculture, Éric et Patricia décident de convertir l’exploitation en agriculture biologique et espèrent gagner une centaine d’euros supplémentaires par tonne de lait livrée.

Patricia Bonnal et Éric Barbut travaillent à deux en Gaec, avec 60 vaches en robot de traite et 70 ha labourables.

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Stratégies

Les essais réalisés en Italie sur le Parmesan ont montré que les Brunes produisaient 1 kg de fromage de plus que les Holstein pour 100 kg de lait. Cette nouvelle initiative d’Éric et Patricia est d’ailleurs inspirée d’une filière italienne qui a su promouvoir cette race auprès des consommateurs. Restent à définir le modèle économique de distribution des fromages "Saveur Lozère", ainsi que les volumes de production et les débouchés. Toutefois, ce produit parfumé devrait vite séduire les gourmets cévenols. ●

Lors des visites d’élevage, en parallèle du Mondial de la Brune, les éleveurs ont présenté leurs familles souches : Doremi (Balou), Fantasia (Calween), les filles de Volvic, Sagittaire, Huxion, Calvin, Traction...

© terre-net media

En attendant que le lait puisse être livré et rémunéré en bio à partir de 2017, les éleveurs ont lancé un nouveau projet : fabriquer un fromage exclusivement au lait de Brunes. Avec six producteurs du département, ils viennent de créer un GIE (groupement d’intérêt économique) et une gamme de fromages plus ou moins affinés, appelée "Saveur Lozère". Ainsi, quelques milliers de litres sont collectés et transformés à la laiterie Baecheler dans le Lot-et-Garonne. Le lait de Brune est particulièrement fromageable grâce à sa forte teneur en kappa-caséine B, qui assure un meilleur rendement fromager (70 à 90 % des taureaux bruns présentent les gènes de la caséine BB).

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Le pâturage est toutefois compliqué à mettre en œuvre. Aujourd’hui en effet, les bêtes restent toute l’année à l’étable. Pour respecter le cahier des charges, il faudra aménager un accès extérieur vers une petite parcelle, pour qu’elles prennent l’air. Néanmoins, l’herbe pâturée et les économies qui en découlent ne seront pas vraiment au menu des laitières. Actuellement, le coût alimentaire avoisine les 120 €/1 000 l, dont 75 € de concentré (voir la ration détaillée dans l’encadré). Un mash à 280 €/t – plus cher que le prix du lait – est distribué en complément au robot de traite.

La Brune s’adapte bien au robot car elle est curieuse et docile.

• 26 kg de maïs ensilage • 9 kg d’ensilage de luzerne/dactyle • 3,3 kg de foin de luzerne • 1 kg d’orge • 1 kg de drèches de blé • 0,3 kg de paille • 2,3 kg de concentré VL • 1 kg de soja + CMV + complément au robot

© terre-net media

Une ration identique toute l’année

Les génisses et les vaches sont élevées sur caillebotis. La Brune possède de bonnes pattes, ce qui explique sa longévité. Le bardage latéral du bâtiment a été remplacé par des murs gonflables Isocell.

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Stratégies

Performance productions animales

Reproduction

L’insémination à portée de mains des éleveurs Quoi de neuf dans le monde de la reproduction ? Dix ans après l’arrivée des premiers outils de monitoring, les nouvelles technologies investissent le secteur de l’insémination, un acte que de plus en plus d’éleveurs réalisent eux-mêmes. Rubrique réalisée par Robin Vergonjeanne // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

Forte croissance de l’IPE (insémination par l’éleveur)

L’insémination par l’éleveur se développe principalement dans les régions d’élevage de l’Ouest. Les agriculteurs inséminant leur troupeau disposent d’un mois pour déclarer leurs IA auprès de l’EDE dont ils dépendent. Dans les faits, près d’un tiers sont enregistrées en dehors de ce délai réglementaire.

© Terre-net Média

En 2015, selon l’Institut de l’élevage, 4 152 éleveurs ont inséminé eux-mêmes leurs vaches (515 000 IA), soit 18 % de plus en un an. Depuis 2008 en effet, l’insémination par l’éleveur (IPE) représente 50 000 à 80 000 IA supplémentaires chaque année. Aujourd’hui, 7 % des 7,2 millions d’inséminations annuelles en France sont effectuées par les producteurs, pour les trois quarts avec des taureaux laitiers. Les taux de non-retour en chaleurs 18-90 j, observés par type de femelle (génisse, vache laitière ou allaitante), donnent des résultats en apparence légèrement meilleurs pour les éleveurs IPE que pour les entreprises spécialisées, surtout en races allaitantes.

L’insémination par l’éleveur (IPE) représente 50 000 à 80 000 IA supplémentaires chaque année.

Inséminer, un jeu d’enfant avec AlphaVision Plus besoin du doigté expérimenté de l’inséminateur pour trouver le col de l’utérus à travers la paroi du rectum : la visualisation instantanée du cervix sur l’écran guide le geste des plus novices et facilite l’apprentissage de cet acte. Un équipement précis et confortable pour l’opérateur comme pour l’animal ! En cas de chaleurs douteuses, pour éviter de gaspiller une paillette, la vidéo permet de voir si le cervix est correctement ouvert et si les glaires cervicales sont présentes. Pour les inséminateurs plus confirmés, Alphavision peut aussi devenir un outil de diagnostic aidant à repérer des troubles comme les métrites, les malformations du cervix, les saignements ou les kystes dus à une mauvaise cicatrisation après le vêlage. Le pistolet d’IA télescopique est placé dans un tube : il n’entre pas en contact avec la vulve et la paroi vaginale, ce qui évite d’introduire des bactéries ou des corps étrangers dans l’utérus. Alphavision est livré avec un téléphone portable et une application. Ainsi, l’éleveur peut gérer l’historique des inséminations, visualiser la vidéo en temps réel et prendre des photos pour demander, à distance, l’avis de son vétérinaire. Le prix : 3 000 € avec smartphone et accompagnement technique. La visualisation instantanée du cervix sur l’écran guide le geste des plus novices. © IMV

Le groupe normand IMV, leader mondial des biotechnologies dans le domaine de la reproduction, lance AlphaVision, une sonde d’insémination équipée d’une caméra miniaturisée, qui s’accroche sur l’avant-bras et dont l’image est retransmise sur un smartphone.

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Terre-net Magazine I Janvier 2017


Stratégies

MilkUp, un logiciel sur tablette pour le suivi de la reproduction « Pendant que je suis en train d’échographier une vache, l’éleveur note sur la tablette tactile les différentes indications la concernant, par exemple la présence de kystes folliculaires, les troubles ovariens mais aussi, plus généralement, la note d’état corporel, les dates d’IA et les observations de retours en chaleurs, etc. Toutes ces informations sont directement accessibles via MilkUp », explique Gaëtan Mabille.

« La tablette permet de passer du simple diagnostic de gestation à un véritable suivi de la reproduction, femelle par femelle, et au niveau de l’ensemble du troupeau. En plus, c’est un outil pédagogique pour les agriculteurs qui comprennent mieux les problèmes que peuvent rencontrer leurs animaux », observe Karen Noteris, présidente de VetoSoft.

© Vetosoft

Ce vétérinaire du Finistère a créé l’entreprise VetoSoft et conçu ce logiciel, en partenariat avec le laboratoire Zoetis, pour faciliter le suivi de la reproduction en élevage. Les données des vaches sont importées depuis les bases des Edel, puis complétées durant la visite du vétérinaire. Avec l’appli mobile Milkup sur tablette, ce dernier gagne beaucoup de temps en amont pour préparer sa consultation, identifier les bêtes à trier puis éditer, à la fin, le bilan détaillé du suivi repro à destination des producteurs.

MilkUp permet de passer du simple diagnostic de gestation à un véritable suivi de la reproduction.

Evolution a choisi depuis 2008 le fournisseur israélien SCR pour fabriquer sa solution de monitoring des chaleurs et de la santé des vaches Heatime HR. Le système est classique : les bêtes sont équipées de colliers dotés d’un capteur (accéléromètre) qui envoie, par ondes radio, les données de mouvement de l’animal à une base placée dans le bâtiment (500 m de portée). Un boîtier, muni d’un écran tactile, traite ces informations et prévient l’éleveur qu’une femelle est en chaleurs, sur son PC et via l’application sur smartphone. Mais il peut aussi fonctionner sans ordinateur. Heatime est basé sur un algorithme destiné historiquement aux cheptels laitiers. Toutefois, Evolution et SCR ont testé leur appareil de monitoring sur 560 Charolaises. Résultats des essais : sur les 83 % de vaches et génisses gestantes, le taux de détection des chaleurs atteint 90 %, « une fiabilité équivalente à celle mesurée en élevage laitier ».

© evolution

Les colliers de détection des chaleurs Heatime s’adaptent aux allaitantes

Avec Heatime, le taux de détection des chaleurs atteint 90 % sur les 83 % de vaches et génisses gestantes, testées en race charolaise.

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Incontournables

Le N-Pilot, désormais utilisable sur colza

© Borealis

Commercialisé depuis la campagne 2014/2015, et pilotant la fertilisation de 80 000 ha de céréales d’hiver, le N-Pilot de Borealis a fait l’objet d’une mise à jour permettant d’utiliser le capteur sur colza. L’outil estime la biomasse de la culture en entrée et en sortie d’hiver, se substituant ainsi à la pesée manuelle. Cette nouvelle fonctionnalité du N-Pilot a été développée avec l’institut technique Terres Inovia, qui a testé et validé le modèle. L’application N-Pilot est reliée à la Réglette azote colza pour un conseil immédiat, sans connexion mobile requise.

Dans la foulée d’Elatus Plus, sa première solution SDHI, Syngenta annonce l’homologation d’Elatus Era/Velogy Era, un fongicide composé de 75 g/l de benzovindiflupyr (Solatenol) et de 150 g/l de prothioconazole. « Le meilleur SDHI associé à l’une des meilleures triazoles du marché : les agriculteurs français vont bénéficier d’un véritable tournant dans la protection fongicide », commente Denis Tardit, président de Syngenta France. La solution est homologuée à la dose de 1 l/ha sur : - blés et épeautre contre septorioses, rouilles et fusarioses sur épis, - triticale contre septorioses, rouilles, rhynchosporiose et fusarioses sur épis, - seigles contre rhynchosporiose et rouilles, - orges contre helminthosporiose, ramulariose, rhynchosporiose et rouilles, - avoines contre rouille couronnée.

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Terre-net Magazine I Janvier 2017

à distance

Nouveauté

2017

Les formations à distance ARVALIS correspondent aux préoccupations du moment, durent 1 h 30 et favorisent l’échange et le partage d’expériences. Gagnez du temps : formez-vous depuis votre bureau, sur votre ordinateur.

300 € HT le cycle complet comprenant 4 sessions - 90€ HT par session à distance

Observer pour décider en céréales à paille

De 8h30 à 10h les vendredis :

Au stade épi 1 cm Au stade 2 nœuds Autour du stade dernière feuille Autour du stade épiaison

à distance

31 mars 21 avril 5 mai 19 mai

Observer pour décider en maïs

De la levée au stade 2 feuilles Désherbage et carences Ravageurs et maladies foliaires Situation des maïs en début d’automne

à distance

5 mai 19 mai 9 juin 1 septembre

Irrigation des grandes cultures : maîtriser et piloter

Irriguer des céréales à paille Valoriser son outil d’aide à la décision et piloter Optimiser sa consommation énergétique Irriguer du maïs

à distance

7 avril 28 avril 12 mai 2 juin

Maïs fourrage : récolter, conserver, valoriser

Prévoir la date de récolte en maïs fourrage Bien conserver son maïs fourrage Interpréter un bulletin d’analyse : - pour définir une ration en vaches laitières - pour définir une ration en engraissement de jeunes bovins

1 septembre 8 septembre 6 octobre 20 octobre

16PF05 - © ARVALIS - Institut du végétal - Septembre 2016

Pour 2017, Arvalis-Institut du végétal propose des formations à distance animées par des experts et axées sur les préoccupations du moment. Elles pourront être suivies directement sur l’ordinateur, le vendredi de 8 h 30 à 10 h. Quatre sessions sont organisées : "Observer pour décider en céréales à paille", "Observer pour décider en maïs", "Irrigation des grandes cultures : maîtriser et piloter", "Maïs fourrage : récolter, conserver, valoriser". Chacune coûte 90 € HT et un cycle complet revient à 300 € HT.

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s-arvalis.fr

Retrouvez toutes les formations ARvAl inscrivez-vous sur is et notre site interne t ARVALIS - Institut du végétal - Service Formation Station Expérimentale - 91720 Boigneville - Tél. : 01 64 99 23 02

© ARVALIS

Free N 100, activateur de sol créé par la société Gaïago, vient d’être homologué par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). « Grâce à ce produit, toutes les plantes peuvent fixer l’azote de l’air, comme les légumineuses, et le restituer aux cultures (céréales, cultures industrielles, cultures fourragères, légumes, arbres fruitiers, etc.). » Free N 100 concentre autour du système racinaire des bactéries libres (Azotobacter sp), capables de fixer l’azote de l’air et de le transformer en une forme assimilable par la plante. « Il contribue ainsi, soit à augmenter les rendements, soit à diminuer les besoins en azote. Seulement 0,5 l par hectare apporte l’équivalent de 100 à 150 kg d’engrais de synthèse. »

Arvalis se lance dans la formation à distance

Le colza associé aux légumineuses confirme son intérêt chaque année depuis 2011 : économies d’intrants, mais également hausse des rendements et du potentiel des parcelles. Depuis cette date en effet, Terres Inovia expérimente l’association colza/ légumineuses sur 160 sites, dont deux sont situés sur les exploitations de Pascal Amary et Jean-François Renaud dans l’Indre. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’essais puisque 78 ha sur 80 sont conduits avec cette technique chez l’un, et 100 ha sur 110 chez l’autre. Aucun équipement spécifique n’est nécessaire. Les différentes légumineuses (trèfle d’Alexandrie, fenugrec, lentille, vesce commune et féverole notamment) sont semées en même temps que le colza. « Elles restent en place jusqu’à ce que le gel ait raison d’elles, vers le milieu de l’hiver. Elles protègent la culture des ravageurs d’automne, limitent les populations d’adventices et alimentent la plante en azote. » Bilan : « Les rendements augmentent, l’utilisation des herbicides baisse de 20 à 30 % et un insecticide au moins est supprimé. Et grâce aux légumineuses, les apports d’azote peuvent être réduits de 30 unités en moyenne.  » À terme, plus de 40 % de la sole française de colza pourrait valoriser pleinement cette pratique qui bénéficie d’un certificat d’économie de produits phytosanitaires (CEPP).

© Agri Consult

Avec le Free N 100, toutes les plantes peuvent fixer l’azote de l’air

© Terre-net Média

Stratégies


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Stratégies

Performance productions végétales

Désherbage des céréales

L’exemple, à ne pas suivre, des Britanniques Le Royaume-Uni est soumis, sur tout son territoire, à la pression du vulpin résistant. Les coûts de désherbage s’envolent et le prix des terres en pâtit. Alors que l’évolution des structures et des pratiques françaises semble les rapprocher de celles de nos voisins d’outre-Manche, Fabien Massot, expert technique national herbicides céréales chez Syngenta, appelle à la vigilance en matière d’usages herbicides et donne les clés pour ne pas en arriver au même point. Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr

T

Fabien Massot (FM) : Oui, évidemment. À tel point que cela revient à employer la stratégie de la peur. Nous voulons ainsi inciter les Français à remettre en question leurs pratiques de désherbage pour leur éviter de suivre le même chemin. Tout le territoire britannique est concerné par les phénomènes de résistance. Cependant, le contexte est un peu différent du nôtre. Les systèmes les plus répandus se définissent par des rotations très courtes, des surfaces assez grandes et des techniques de travail du sol simplifiées, le tout induisant une pression de sélection très forte des adventices. La résistance du vulpin qui en a découlé est quasiment l’unique problématique des Britanniques mais elle est généralisée. Pour s’en sortir, les exploitants se sont entièrement reposés sur la chimie. Ils ont usé et abusé des produits inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées antigraminées) et de l’ACCase sans pour autant venir à bout de l’infestation. Si bien que les résistances aux herbicides dégradent la valeur des terres et ont donc un impact sur le prix du foncier agricole ! TNM : Devons-nous craindre d’en arriver aux mêmes extrémités ? FM : En France, le rythme de développement des résistances chez les graminées est assez similaire à ce qu’a connu le Royaume-Uni. Mais nous rencontrons aussi des difficultés en ray-grass et folle avoine. Comme les Britanniques, nous avons découvert des dicotylédones résistantes mais pour l’instant, elles sont bien gérées. Et nos structures d’exploitation et techniques culturales suivent la même tendance de simplification et d’agrandissement. Toutefois, difficile de savoir quand nous nous retrouverons dans la même situation que les Anglais. 24

© Terre-net Média

erre-net Média (TNM) : Le cas britannique est souvent évoqué pour sensibiliser les agriculteurs français au développement de résistances chez les adventices. Est-ce vraiment justifié ?

L’Angleterre a perdu l’homologation de l’isoproturon il y a 3-4 ans, ce qui n’a pas aidé à résoudre les problèmes de vulpin. Chez nous, l’emploi de cette molécule sera interdit à partir du 30 septembre 2017.

Quant au désherbage, nos enquêtes incides, voire avec une espèce de printemps diquent 60 % de satisfaction chez les cépour, en plus, casser les cycles des mauréaliers en 2016 (75 % en 2015) sachant vaises herbes. Ils font des faux semis ou réque la majorité d’entre introduisent le labour, eux se contentent d’un “ Agronomie, automne, décalent leurs dates de passage en sortie d’hisemis, ou adoptent un ver, toujours avec le association de produits : programme de déshermême mode d’action, le triple A du désherbage „ bage avec un ou deux pour un coût moyen de passages à l’automne. 55 €/ha (contre 71 €/ha toutes stratégies Cependant, la majorité des agriculteurs confondues). Nous sommes donc encore satisfaits de l’efficacité de leur désherbage loin des 200 €/ha dépensés par nos voisins constituent notre cible principale en mad’outre-Manche ou de leurs 1 000 vulpins/ tière de prévention. Parce qu’ils emploient m², même si de tels niveaux ont déjà été chaque année le même mode d’action, et observés dans les parcelles françaises. puisqu’aucune nouvelle substance active antigraminées n’est attendue dans les 5 à TNM : Où en sommes-nous actuellement ? 10 ans, ce sont les plus vulnérables. FM : 15 à 20 % de la sole céréalière est confrontée à d’importants problèmes de résistance et les exploitants ont recours à des méthodes drastiques. Ils allongent la rotation avec une nouvelle culture afin d’utiliser d’autres modes d’action herbi-

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TNM : Comment comptez-vous convaincre des producteurs, qui n’ont pas de souci, à changer leurs habitudes ? FM : Ce n’est pas simple, mais c’est tout l’enjeu de notre méthode triple A : agrono-


Stratégies

Nombre de passages Saison : automne sortie d’hiver

57%

18 %

17 %

11 %

2%

+ +

Les stratégies de désherbage des céréales adoptées par les agriculteurs français Source : Syngenta

mie, automne, association de produits. La pérennité des inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase est un objectif commun à toute la profession. Ces deux modes d’action sont en effet les plus efficaces et les plus rentables, mais également les plus exposés au risque de résistance. Nous proposons, dans ce cadre, deux stratégies de désherbage. La première consiste à réaliser un traitement à l’automne, en plus de celui de printemps. Avec un gain de rendement de 15 q/ha, l’in-

térêt est évident. À 140 € la tonne de blé, cela représente un bénéfice de 210 €/ha, soit 164 € net/ha en enlevant les 46 €/ha que coûte en moyenne ce passage supplémentaire. Par contre, ce choix impose un changement radical alors qu’aujourd’hui en France, la moitié des hectares de céréales ne sont pas désherbés avant l’hiver. Toutes les alternatives techniques aux deux molécules les plus courantes, donc, je le rappelle, les plus sujettes aux résistances, ont un mode d’action racinaire et/ou antigerminatif et se

© Infographie Terre-net Média

Part des surfaces de céréales désherbées

positionnent à l’automne en pré ou postlevée précoce de la culture (1 à 3 feuilles). Leur efficacité n’atteint pas 100 % contrairement aux produits systémiques de sortie d’hiver qui, eux, agissent en plus à vue. Deux inconvénients qui ne favorisent pas l’adoption de ces programmes. Autre possibilité pour les moins enclins à intervenir dès l’automne : associer, en sortie d’hiver, deux molécules aux modes d’action différents – le pinoxaden d’Axial Pratic (inhibiteur de l’ACCase) et une sulfonylurée antigraminées (inhibiteur de l’ALS) par exemple - pour un spectre plus large et une meilleure souplesse d’emploi. ●

© syngenta

Plus de la moitié des surfaces de céréales désherbées en un passage en sortie d’hiver

« Nous sommes encore loin des 200 €/ha dépensés par nos voisins d’outre-Manche ou de leurs 1 000 vulpins/m², même si de tels niveaux d’infestation ont déjà été observés en France », nuance Fabien Massot de Syngenta.

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Stratégies

Allongement de la rotation

« Le soja déplafonne le rendement de mon maïs et de mon blé » Près de Poitiers, Samuel Arnault a choisi le soja irrigué pour diversifier sa rotation. Cette plante à cycle court lui permet de réduire l’apport en eau, de limiter la fertilisation azotée et de baisser la pression des adventices du maïs, auparavant en monoculture. Par Fanny Collard // redaction@terre-net-media.fr

S

amuel Arnault exploite 230 ha à Messé, dans le Poitou. Il y a quelques années encore, son exploitation était à 100 % en maïs irrigué, la ferme familiale paternelle étant gérée ainsi depuis 30 ans. Pour allonger sa rotation, il teste depuis trois ans l’introduction de cultures d’hiver et d'autres de printemps, qui valorisent bien l’irrigation.

© Terre-net Média

Sur ses sols, principalement des terres argilo-calcaires humides et des groies superficielles, il a tout de suite choisi le soja irrigué, qui constitue aujourd’hui une plus-value incontestable pour sa rotation. Actuellement, il cultive 17 ha de soja dont 6 ha pour la production de semences et 11 ha pour la consommation. L’agriculteur fait généralement suivre l'oléaprotéagineux d’un blé dur d’hiver, qui se sème tardivement, avant de revenir à un maïs.

Un reliquat de 40 u d’azote Samuel Arnault (à droite) a réalisé un faux semis et a traité au glyphosate avant de semer son soja.

Pour des cultures irriguées, la gestion de l’eau est primordiale. Les parcelles se Samuel Arnault a opté pour une variété trouvent par ailleurs à cheval sur deux précoce double zéro. Semé dans les 15 bassins versants dans une région où l’eau premiers jours de mai, le soja améliore représente un enjeu important avec, entre son système de cultures : il structure le autres, la présence de zones sol, l’enrichit en azote de captage. « L’année dervia la symbiose myco“ Nettoyer la flore rhizienne et réduit le sanière, sur sol de groies superficielles avec une RFU lissement des parcelles. adventice „ (réserve facilement utili« Le soja n’est pas la sable) de 50, j’ai réalisé un légumineuse la plus retour d’eau de moins sur soja par rapport au distributrice en azote, mais elle permet au maïs, mais l’économie moyenne sur 10 ans blé suivant de bien s’implanter et de supest plutôt de l’ordre de deux tours d’eau. Et primer généralement le premier apport », il y a encore des améliorations techniques précise Jacky Artaud, technicien conseil possibles : la Chambre d’agriculture a réde la coopérative Océalia. cemment posé une sonde piézométrique Le reliquat azoté disponible pour la culture sur mon exploitation, ce qui m’a permis suivante est de l’ordre de 30 à 40 unités. d’estimer précisément mes réserves, et « L’année dernière, j’ai eu un reliquat de d’économiser un peu plus », raconte l’agri40 u d’azote pour mon blé dur irrigué et culteur. Seul inconvénient du soja : il a le j’ai réalisé un rendement 87 q/ha », raconte besoin impératif d’être irrigué en fin de Samuel. Il est par contre impératif d’inocucycle, au mois d’août, au moment où les ler la semence avec la bactérie Rhizobium restrictions d’eau sont les plus probables. japonicum, qui n’est pas présente dans nos 26

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sols français. « L’inoculation apporte 30 % du rendement. Grâce à la bactérie, le soja fabrique 70 % de l’azote nécessaire à sa croissance », rappelle Jacky Artaud.

Décalage des dates et faux semis Suite à la diversification de la rotation et au travail des sols à des dates variables, l’exploitant a pu nettoyer ses champs de la flore adventice liée au maïs : mercuriale, liseron, sorgho d’Alep… Avant le semis du soja, Samuel pratique le faux semis pour limiter encore leur présence. « En plus du traitement anti-germinatif de prélevée préconisé, j’applique du glyphosate pour détruire les adventices germées après le faux semis. L’année dernière sur les sojas, je n’ai ajouté ni azote, ni potasse, ni phosphore, ni fongicide, ni insecticide et mon rendement a atteint 38 q/ha », se réjouit-il.


© Terre-net Média

Stratégies

Les plantules de soja, ici à huit jours, vont se développer en produisant leur propre azote.

Le soja non OGM se développe en Poitou-Charentes La coopérative Océalia, issue de la fusion fin 2015 de Charentes Alliance et de Coréa, développe le soja non OGM en Poitou-Charentes depuis quatre ans. C’est Alicoop, entreprise affiliée à Océalia et spécialisée en nutrition animale, qui a initié le créneau à la demande des producteurs, notamment de certains éleveurs

ayant un débouché non OGM. Grâce aux variétés précoces double zéro et triple zéro, la culture a pu s’adapter au climat de la région. Aujourd’hui, le soja représente environ 2 700 ha sur le territoire de la coopérative, qui prévoit de fournir, à terme, 15 000 t à 30 000 t de soja non OGM à l’usine d’Alicoop.

© Terre-net Média

Depuis qu’il a introduit cette nouvelle espèce et, de manière générale, allongé sa rotation, Samuel a déplafonné ses rendements sur maïs et sur blé. « Mon système est moins simple à gérer qu’avant et j’ai un peu plus de stress au printemps. Mais je ne regrette pas du tout cette transition », indique le producteur. À terme, il vise un assolement avec la moitié de ses parcelles en maïs, un quart en oléoprotéagineux et un quart en blé dur, « dans la mesure où les cours restent favorables ». ●

Le reliquat azoté disponible pour la culture suivante est de l’ordre de 30 à 40 unités.

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Essai

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Machinisme

L’essieu avant se relève progressivement pour transférer du poids sur le tracteur quand la caisse se vide.

Épandeur à fumier

David Hurlin : « Buchet EHV 20/13 : c’est le modèle qu’il nous fallait » Deux ans déjà que David Hurlin, dirigeant de la SARL Hurlin Frères dans la Meuse, utilise un épandeur Buchet EHV 20/13. Régularité d’épandage, tassement du sol limité, notice d’utilisation… l’engin est conforme à la certification Éco-épandage. Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

D

avid Hurlin, entrepreneur de travaux agricoles à Hargeville-surChée dans la Meuse, et son frère sont spécialistes du pressage et surtout de l’épandage puisqu’ils consacrent 25 % de leur temps environ à cette activité. Effluents solides, liquides ou pulvérulents, tout y passe ! En moyenne, les deux hommes épandent 1 000 chargements de fumier par an chez une vingtaine d’exploitants agricoles, dont des négoces en compost. Autant dire que l’épandage, ils maîtrisent. « En 2014, plusieurs clients se sont plaints de la qualité de répartition des effluents,

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explique David. Certains ont d’ailleurs cessé de faire appel à nous. Nous avons immédiatement décidé d’investir dans un nouvel outil. Plusieurs agriculteurs avec lesquels nous travaillons compostent les fumiers de bovins et réduisent, du coup, le tonnage à apporter. L’épandeur doit donc être précis. » « Cela commence par le dispositif de pesée, afin de connaître la quantité de matière embarquée. L’approvisionnement du cadre d’épandage en fumier doit être le plus régulier possible, c’est pourquoi un tablier accompagnateur est indispensable. Après

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quelques recherches sur internet, ayant déjà entendu parler des épandeurs Buchet, nous avons pris contact avec le fabricant. »

Trois capteurs mesurent la quantité chargée «  Philippe, le patron, s’est déplacé pour nous présenter la démarche Écoépandage », raconte le jeune entrepreneur. En quatre heures, la confiance était installée et le bon de commande signé : ce sera un EHV 20/13. « Vu le parcellaire sur lequel nous épandons (grandes pièces


Machinisme plutôt regroupées, NDLR), nous pouvions choisir le plus gros modèle. En double essieu, le fort tonnage ne pose aucun problème de tassement du sol. Et côté puissance, nous sommes équipés. » Une répartition satisfaisante du fumier commence par un bon chargement. Le plus souvent, David utilise son agro-chargeuse et l’inclut dans le tarif de la prestation. L’avantage : il maîtrise l’engin et gagne du temps. « Philippe Buchet m’a même conseillé de tasser légèrement la matière, de manière à former un andain », complète David.

avec la charge. À l’arrière, le principe est le même sur chaque essieu. Pour peser, il faut être à l’arrêt car le système ne fonctionne pas en continu. Après avoir défini la quantité totale à épandre et la dose à l’hectare, il faut répartir correctement la matière. « Par exemple, si je vise 10 t/ha, la machine doit apporter la même dose partout, et sur

toute la largeur. Si je mets tout au milieu, je crée un phénomène de "bande". Surtout qu’avec des composts, la matière est plus légère et va donc moins loin. Pour éviter ce phénomène, le constructeur a fixé des marteaux sur les hérissons. Ils projettent les morceaux légers sur de plus longues distances », assure l’entrepreneur.

Grâce à la forme évasée de la caisse et à sa faible hauteur, la visibilité est bonne au chargement. « À l’avant, il faut faire attention de ne pas heurter la paroi avec le godet. Grâce au format triangulaire de la benne, le fumier n’accroche pas. » La pesée statique mesure la quantité d’effluents chargée via trois capteurs. Celui situé sur la flèche de l’épandeur analyse la distance entre l’axe de fixation et les rondelles de type "Belleville", qui s’écrasent

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Pour peser, il faut être à l’arrêt

La forme évasée de la caisse de l’épandeur Buchet facilite le chargement.

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Essai

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Machinisme

La notice d’utilisation est rangée dans un tube étanche à l’avant de la machine.

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L’utilisation du terminal de contrôle est simple et intuitive.

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Les rondelles "Belleville" s’écrasent avec le poids de la caisse pleine.

Les deux hérissons verticaux du Buchet EHV 20/13 répartissent le fumier sur la largeur souhaitée.

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Machinisme

« Là aussi, tout a été pensé dans les moindres détails. La porte se positionne de manière à réguler le niveau de matière à l’entrée du hérisson. Autre mécanisme astucieux : lorsqu’elle s’ouvre, le cache de protection des feux arrière se met en place automatiquement. Ainsi, ces derniers sont toujours propres et en état de fonctionnement », poursuit David. La certification Éco-épandage tient compte de plusieurs critères dont la régularité d’épandage, le tassement du sol et le transfert de compétence liée à l’utilisation des matériels. Pour obtenir ce label, le constructeur a installé une régulation DPAE.

« Hormis certains détails, il n’y a rien à redire. La précision d’épandage est vraiment très bonne. Nos clients sont satisfaits et nous en avons même "volé" quelques-uns à la concurrence ! », s’exclame David Hurlin, à la tête de l’entreprise de travaux agricoles Hurlin Frères dans la Meuse.

Le label Éco-épandage, un gage de qualité La certification Éco-épandage n’y est sans doute pas étrangère. Même s’il n’est pas facile de la valoriser directement sur le tarif de la prestation, c’est un gage de qualité. « Je ne facture plus au voyage mais à l’heure. La réduction de la dose apportée n’est pas intéressante pour moi car je passe plus de temps à l’hectare. La régularité, en revanche, est un argument commercial. Les exploitants en sont convaincus et acceptent de payer un peu plus cher. En plus, même si je ne peux pas imprimer les données, la quantité totale épandue est enregistrée sur le boîtier de commande, et le système additionne les chargements », conclut David. ●

“ L’utilisation est intuitive et les cycles automatiques. Je pèse, je saisis la dose souhaitée, je valide et hop, la machine gère le reste „

© Terre-net Média

L’objectif est de gérer la vitesse du tablier accompagnateur pour épandre la dose programmée. Le système accélère ou ralentit le tapis en fonction de la vitesse du tracteur. Lorsque la dose ne peut pas être atteinte, un signal retentit. Notamment, si le chauffeur roule trop vite. « Grâce à cet équipement, je suis capable de descendre jusqu’à 2 t/ ha », insiste l’entrepreneur. En plus des roues larges, Buchet a opté pour une suspension hydraulique afin de respecter les contraintes de tassement de sol imposées par la certification. En outre, elle amé-

Dernier point important, l’audit. Quelque temps après l’achat, l’utilisateur répond à une enquête pour vérifier qu’il maîtrise la technique de l’Éco-épandage et que la machine lui donne satisfaction. « Nous avons fait le bon choix. C’est vraiment l’épandeur qu’il nous fallait. Hormis certains détails, il n’y a rien à redire. La précision d’épandage est très bonne. Nos clients sont satisfaits et nous en avons même "volé" quelques-uns à la concurrence », se félicite le patron.

© Terre-net Média

Précis même à 2 t/ha

liore le confort du chauffeur et compense le délestage du tracteur au fur et à mesure que l’engin se vide. En fait, la marque joue sur l’hydraulique de la suspension pour relever l’essieu avant progressivement. Résultat, le poids bascule sur la flèche.

Même avec 18 m3 de fumier à bord, le tassement du sol est moindre.

SUR LE WEB

Côté électronique, c’est simple. Pas d’Isobus mais toutes les fonctions sont rassemblées sur un petit terminal en cabine. « Le dispositif est intuitif et les cycles sont automatisés. Je pèse, je saisis la dose souhaitée, je valide et hop, la machine gère le reste ! », s’exclame l’entrepreneur en tapotant le terminal. Une fois validé, l’épandage démarre par l’ouverture de la porte arrière.

Web -agri

Voir l’essai vidéo de l’épandeur Buchet

sur www.terre-net.fr/mag/62buchet

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Incontournables

Arbos Lovol : une gamme complète de tracteurs arrive en Europe

Des matériels connectés avec ConnectAgri Durée d’utilisation des engins, parcours effectué, surfaces travaillées... Autant de données encore relevées manuellement alors que l’agriculture est de plus en plus connectée. Sans compter les risques d’erreur et la perte de temps. Avec le boîtier ConnectAgri, les informations sont collectées automatiquement et centralisées sur une plateforme web. Ainsi, les agriculteurs visualisent directement les temps et coûts d’utilisation de leur matériel sur ordinateur, tablette ou smartphone. Il suffit de fixer le capteur sur la machine et il la géolocalise aussitôt. Ensuite, il calcule, grâce à un algorithme, le temps pendant lequel elle est utilisée, puis il trace toutes les interventions. Reste à créer une ferme virtuelle via la plateforme internet et à associer chaque capteur à un engin.

© ZETOR TRACTORS

Zetor dynamise ses ventes en Asie et en Afrique

Il y a un an, Arbos Lovol lançait le premier tracteur chinois sur le marché européen. Cette année, la marque revient en force avec trois gammes complètes : la série 5000 de 100 à 130 ch, la série 6000 de 140 à 200 ch et la série 7000, qui développe jusqu’à 260 ch. Sous le capot de la première, le moteur Kohler (ex-Lombardini) de 3,4 l de cylindrée répond aux exigences de la norme Stage IV. La transmission, elle, compte deux ou trois rapports Powershift avec un inverseur hydraulique. La gamme 6000 est dotée d’un bloc six cylindres, d’une transmission semi-Powershift à cinq rapports, ainsi que de trois gammes de vitesses avec trois Powershift (45 au total). Enfin, tous les modèles 7000 sont munis d’une transmission semi-Powershift avec 60 rapports et un inverseur hydraulique. À l’heure des homologations européennes, ces tracteurs devraient bientôt arriver en France.

Zetor Tractors renforce sa position à l’étranger et ouvre une septième filiale, Zetor India Private Limited, à Chandigarh en Inde. Cette nouvelle entreprise propose une gamme de produits élargie, destinée aux marchés africains et asiatiques avec, en plus des modèles Major, Proxima ou Forterra, des machines sous désignation "Zetor global range". Cinq séries de tracteurs mécaniques simples, de 50 à 80 ch, sont aussi produites en Inde, en collaboration avec un fabricant local.

Ça y est, c’est officiel ! New Holland rachète Kongskilde Agriculture, spécialiste danois des outils de préparation du sol, semis et fenaison (marques Kongskilde, Överum et JF). Selon le communiqué de presse, les concessionnaires actuels continueront d’assurer la distribution. New Holland étend ainsi sa gamme fenaison, et investit les créneaux du travail du sol et du semis. Le constructeur espère même bénéficier du réseau Kongskilde pour développer ses activités tracteur et récolte.

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© NEW HOLLAND © Agro Service 2000

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La transmission à variation continue Fendt a 20 ans mais fascine toujours autant. Le 27 novembre, le 250 000e exemplaire a quitté l’usine de Marktoberdorf en Allemagne. À sa sortie en 1995, cette boîte à entraînement continu a révolutionné le machinisme agricole. Depuis, elle demeure la référence sur le marché du tracteur haut de gamme. Pour équiper le fameux Fendt 1000, les ingénieurs l’ont même perfectionnée et ont ajouté le qualificatif VarioDrive. Car en plus de la variation continue, elle assure une distribution variable de la puissance sur les quatre roues motrices. OutreRhin, 880 salariés s’affairent autour de cette technologie, chaque pièce étant usinée en interne. Ainsi, 100 transmissions sont produites par jour, soit une toutes les six minutes.

Kongskilde passe chez New Holland

© MASSEY FERGUSON

La firme vient d’annoncer le départ à la retraite de Richard Markwell, vice-président et directeur général de Massey Ferguson Europe, Afrique et Moyen-Orient (zone EAME) et président d’Agco SAS en France. Au 1er janvier 2017, il est remplacé par Thierry Lhotte (sur la photo), qui a travaillé à ses côtés ces six dernières années. Richard Markwell a rejoint Massey Ferguson en 1975, a dirigé la société pendant 11 ans et est à l’origine de sa croissance en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Il a également géré l'usine de Beauvais, qui conçoit et fabrique les tracteurs de 75 à 400 ch. Quant à Thierry Lhotte, actuellement vice-président marketing, il est dans le groupe depuis 1988 et a occupé des postes à responsabilités, comme directeur des ventes et country manager Agco pour la France.

© FENDT

Massey Ferguson change de présidence

250 000 boîtes Vario : la success story Fendt continue !

© ARBOS LOVOL

Machinisme


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LA CULTURE DE L’INNOVATION

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Machinisme

Pleins phares

Épandage de précision

Quelles solutions pour économiser sur le poste engrais solide ? Réduire ses coûts à l’hectare pour s’adapter à la conjoncture économique tendue suppose de chercher, en permanence, des gains de compétitivité. Une quête dans laquelle l’épandage de précision a toute sa place. Encore réservée il y a quelques années aux essais au champ ou aux laboratoires de recherche, cette technologie tend à se démocratiser. Quels sont les principaux paramètres à prendre en compte pour apporter la bonne dose au bon endroit ?

© Bogballe

Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

Avec sa trémie de 6 000 kg, le Bogballe M6W est le plus gros épandeur au monde.

S

i la densité de l’engrais, la vitesse d’avancement et le débit de la machine restent essentiels pour un épandage de qualité, les épandeurs récents peuvent être équipés de nombreux dispositifs garantissant le même niveau de précision qu’un pulvérisateur : pesée embarquée, guidage par GPS, modulation de dose, coupure de tronçons.

La pesée embarquée plutôt que le DPA Le débit proportionnel à l’avancement (DPA) est la première étape sur le chemin de l’épandage de précision. Ce système gère le débit de produit sans que le chauffeur n’ait à se soucier de la vitesse du tracteur. Mais encore faut-il contrôler la quantité de matière épandue. Parmi les autres technologies disponibles, la pesée 34

engin n’en est pas encore muni, des sociéembarquée est un dispositif complètement automatique et continu. Le terminal de tés proposent un rééquipement a posteriori. l’épandeur analyse et exploite le signal de la pesée pour vérifier et corriger instantaGuidage et autoguidage nément le débit d’engrais. pour ne pas perdre le nord De plus, cela supprime la phase d’étalonnage, les pesées prenant en compte les Quant au guidage, il dispense du jalonpentes et les dévers. D’où un confort de nage au printemps, quand le pulvérisateur travail et un gain de temps appréciables. n’a pas encore laissé de Autre avantage : le strict traces dans le champ, et respect des doses à ap“ Un surcoût améliore ainsi le confort porter dans la parcelle. à l’investissement de l’utilisateur. Même si Outre les bénéfices agroce réglage a déjà été effecnomiques, si la quantité vite rentabilisé „ tué, la console affiche les de départ est bien calculargeurs de travail. Un excellent moyen de lée, l’épandeur rentre vide dans la cour de contrôle et un gage de sécurité, indispenferme, ce qui limite les gaspillages. sables pour pouvoir aller plus loin dans l’épandage de précision. En France, le marché est principalement orienté vers la pesée embarquée. Certains Il s’agit maintenant de faire varier la quanfabricants dotent même leurs modèles d’entrée de gamme de ces outils. Si votre tité d’engrais à l’intérieur d’une parcelle,

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Machinisme

ce qui conduit à distinguer deux types d’apport. Ceux d’engrais de fond réalisés à partir d’analyses de sol, ou de mesures de conductivité, et sources d’économies substantielles en faisant varier les doses. Et ceux du printemps, qui peuvent être modulés. Toutefois, cela implique de mesurer la biomasse, via imagerie satellitaire ou aérienne par drone, ou encore en utilisant des capteurs embarqués comme le N-Sensor. Attention cependant, les formats d’échange de données entre les cartes de préconisation et d’épandage doivent être compatibles. Ces deux solutions permettent, l’une comme l’autre, d’économiser sur le poste engrais, à condition de maîtriser les outils numériques et les modèles agronomiques. Il est aussi possible d’augmenter la précision d’épandage grâce à la coupure de tronçons. Selon certains constructeurs, elle diminuerait la consommation d’engrais de

15 %. De plus, elle évite les recouvrements inutiles et réduit les zones de manque. La coupure automatique en bout de champ et la gestion automatique des pointes sont désormais proposées par les principales marques d’épandeurs. Néanmoins, de conception complexe (gestion de trappes gauche et droite, forme des aubes, sens de rotation des disques), ces matériels coûtent cher. Un surcoût à l’investissement rentabilisé dès quelques années d’utilisation. Par exemple, retarder l’ouverture des trappes sur les premiers mètres permet de ne pas apporter trop d’engrais et limite la verse en fourrière. Une meilleure régularité d’épandage et moins d’engrais consommé : ce sont bien là les objectifs de l’épandage de précision. Une technologie qui devrait encore évoluer avec l’intégration de systèmes radars ou l’amélioration de la précision de la pesée pour les épandeurs de produits antilimaces ou d’engrais verts. ●

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1

13/12/2016

Conseils pratiques De manière générale, moins il y a de réglages sur un épandeur, plus les risques d’erreurs sont minimes. Pour optimiser les performances d’épandage, il faut tenir compte de plusieurs facteurs : la balistique de l’engrais, ses conditions de stockage, la météo au moment de l’intervention… Même avec un système complètement automatique, rien ne remplace le bon sens. C’est pourquoi il est recommandé : - d e veiller à ce que la pression des pneumatiques soit identique à droite et à gauche ; - d ’ajuster, sur une surface plane, l’horizontalité droite-gauche et avant-arrière de l’épandeur ; - d e régler la hauteur de travail, qui peut différer entre constructeurs.

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Le dossier

Grand angle

E-commerce

Tout acheter, tout vendre

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Le dossier

Le e-commerce se développe de plus en plus dans tous les secteurs, grand public et professionnels. Qu’en est-il en agriculture ? En quoi consiste exactement cette nouvelle forme de distribution ? À quel rythme progresse-t-elle ? Quels sont ses avantages et les freins éventuels ? Ce dossier fait le point sur toutes ces questions avec, à l’appui pour le monde agricole, l’étude Agrinautes dont une partie est consacrée aux achats en ligne des agriculteurs. Il apporte également les témoignages de trois producteurs qui utilisent internet pour acheter du matériel, des pièces détachées et des produits spécifiques, et pour vendre les produits transformés à la ferme.

© Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média

Par Benoît Egon, Pierre Boiteau et Yann Kerveno // begon@terre-net-media.fr // pboiteau@terre-net-media.fr

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Le dossier

E-commerce

De la vente par correspondance... en ligne ! On entend de plus en plus parler du e-commerce, y compris dans le secteur agricole. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

L

e e-commerce représente combien de ventes ? À quel rythme progresse-t-il ? Avant de répondre à ces questions, il importe de définir ce nouveau mode d’achat et de commercialisation. « Le e-commerce ou commerce électronique regroupe l’ensemble des transactions commerciales s’opérant à distance par le biais d’interfaces électroniques et digitales », explique Bertrand Bathelot, professeur agrégé collaborant au site définitions-marketing.com. C’est-à-dire essentiellement via internet « à partir de différents types de terminaux (ordinateurs, tablettes, smartphones, consoles, télévisions connectées) mais aussi d’applications spécifiques (applis mobiles) qui ne font pas toujours appel aux protocoles web ».

+ 675 % en 10 ans En grand public, la vente en ligne dans le commerce de détail obtient en moyenne 7 % de parts de marché, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), à laquelle adhèrent la plupart des

entreprises spécialisées dans ce domaine. Et pour certaines catégories de produit, c’est parfois plus de 40 % (tourisme, culture). Dans le monde agricole en revanche, il est difficile de connaître la part de marché des transactions numériques car les principaux acteurs ne publient pas leur chiffre d’affaires. Quoiqu’il en soit, c’est la progression des ventes sur internet qu’il faut prendre en compte. Entre 2005 et 2015, elles ont augmenté de 675 % en France tous secteurs confondus. Il est probable, qu’en agriculture, elles aient suivi la même tendance.

“ Développer des communautés de clients et assurer un service après-vente efficace „

Par définition, le e-commerce permet à un distributeur de vendre ses produits en ligne : c’est donc de la vente par correspondance sur internet. Mais cela ne garantit pas le succès du site en lui-même. Parallèlement, il faut développer des communautés de clients, nouer une relation de confiance avec chacun, les fidéliser, optimiser les ventes, assurer un service après-vente efficace… bref, il faut passer du e-commerce au e-business ! ●

Top 5 des sites de e-commerce les plus visités en France Amazon

37,9 %

2

Cdiscount

23,4 %

947 000

3

Fnac

19,5 %

668 000

17 %

984 000

5

e-Bay Voyage SNCF

Source : Médiamétrie//NetRating, Fevad

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13,5 %

18 134 000 11 175 000 9 328 000

8 116 000

Pour les mois de janvier, février et mars 2016. Couverture moyenne

466 000

(en % de la population internaute)

6 440 000

Visiteurs uniques moyens par jour Visiteurs uniques moyens par mois

© Infographie Terre-net Média

4

38

2 010 000

1


Le dossier

Achats sur internet

Pièces de rechange, intrants et pourquoi pas bientôt des tracteurs ? Des chaussures aux séjours à l’autre bout du monde, en passant par le mobilier et certains produits alimentaires : les consommateurs achètent de plus en plus de produits en ligne. Une tendance qui pourrait bien gagner le monde agricole. Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

V

êtements, spectacles, voyages, repas préparés, etc. On trouve de plus en plus de produits sur internet. Pour expliquer comment le e-commerce s’est développé, on peut s’appuyer sur la typologie des acteurs du secteur. En premier, on retrouve des enseignes classiques, qui réalisent une partie plus ou moins importante de leur chiffre d’affaires en ligne. Cette catégorie est appelée "click and mortar" (des clics et du mortier) car les entreprises qui en font partie, comme la Fnac et la SNCF, combinent la vente sur internet (des clics) et en magasins (des briques).

Ventes privées ou achats groupés

Néanmoins, ces modes de distribution, bien que récents, sont déjà mis à mal par de nouveaux intervenants, les "places de marché" (marketplaces). Imaginez-vous un magasin qui ne vendrait que les produits Autre catégorie de commerçants en ligne, d’une seule marque ou d’un seul fournisles vendeurs par correspondance, qui se seur. Vous n’y retourneriez pas souvent ! servent de ce canal supplémentaire pour Reprenant le concept des grands magasins les prises de commande et la diffusion de parisiens du 19e siècle, catalogues. C’est pourquoi ceux de La Re- “ Des boutiques virtuelles les places de mardoute ou des 3 Suisses ché proposent à leurs réunissant plusieurs sont de plus en plus fournisseurs de créer rares dans nos boîtes des boutiques virtuelles marques „ aux lettres. En 2013 dans un espace comdéjà, 80 % des ventes de La Redoute s’efmun. L’idée est alléchante car les grandes fectuaient par internet ! Logique donc que marques sont regroupées au même endroit. les vendeurs agricoles par correspondance L’acheteur peut donc choisir en comparant aient investi ce créneau il y a quelques anles modèles et les prix. C’est pourquoi les nées. Enfin, des modèles de commercialiplaces de marché devraient vite avoir un sation particuliers, comme la vente privée rôle central dans la distribution. ou l’achat groupé, existent aussi dans le C’est déjà le cas en grand public avec le site Amazon. Dans le monde agricole, plusieurs tentatives ont vu le jour, mais avec un succès mitigé. Comme souvent sur le web, il faut être là au bon moment. Trop tôt, la force de l’habitude et la peur de la nouveauté font échouer les projets. Trop tard, les leaders ont pris une telle place qu’il devient difficile d’émerger sauf si l’on se spécialise sur des marchés de niche.

© Nito, Fotolia

Autre type d’acteurs : les "brick and mortar", c’est-à-dire les entreprises de vente traditionnelle reconnues, qui n’ont pas de site internet (elles n’ont que des briques et du mortier), à l’opposé des "pure play"(tout en ligne) qui, eux, commercialisent leurs produits uniquement sur le web.

secteur agricole. Le principe est simple : il suffit de s’inscrire sur ces sites pour pouvoir bénéficier de remises de groupe.

Bien que certains experts jugent passéiste cette opposition des deux catégories, les "brick and mortar" prédominent dans la distribution agricole. En effet, la plupart des concessionnaires et enseignes rurales n’ont pas encore pris le virage du e-commerce. Beaucoup n’utilisent pas internet.

Commander n’importe quel produit, à tout moment, quel que soit l’endroit où l’on est, c’est pratique !

Si, dans le domaine agricole, de nombreux acteurs se sont déjà positionnés sur la vente en ligne de pièces de rechange, équipements de ferme ou produits d’hygiène pour les animaux, peu se sont encore lancés dans celle d’intrants ou de semences. Mais ce n’est sans doute qu’une question de temps : les avantages du e-commerce auront raison des quelques réticences. Car commander n’importe quel produit ou presque, à tout moment, quel que soit l’endroit où l’on se trouve, c’est plutôt

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Le dossier pratique. En fait, les entreprises leaders à l’heure actuelle sur ce marché freinent son développement, prétextant un besoin accru en conseils et une législation pas toujours adaptée. Qu’à cela ne tienne, la vague est en marche, mieux vaut donc la prendre maintenant que sur la tête ensuite ?

Vendre sur le web

Des opportunités pour les agriculteurs

Déjà la mort du e-commerce ?

Les sites de vente en ligne permettent de trouver rapidement les produits que l’on cherche. Inversement, Internet est un bon outil pour vendre ses produits ou services. Poulets de la ferme, prestation d’ensilage... voire sa récolte de blé : le e-commerce ouvre un vaste champ des possibles.

Parmi les évolutions possibles, on peut facilement imaginer l’essor des ventes transfrontalières, facilitées via internet. La monnaie unique en Europe simplifie déjà les achats à l’étranger. Mais la barrière de la langue et la peur du service après-vente limitent les transactions. Des obstacles levés grâce au e-commerce. Alors à quand une marketplace agricole européenne ?

Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr

Les acteurs spécialisés mènent par ailleurs des réflexions sur les pièces de rechange techniques (embrayages, boîtes de vitesse, etc.). Une base de données mutualisée sur internet permettrait en effet, aux utilisateurs, de trouver rapidement leur bonheur dans un stock multi-site, multi-entreprise et, qui plus est, européen. Avec, à la clé, une diminution des temps d’immobilisation et des coûts. Là aussi, des freins liés aux zones de chalandise exclusives, concédées par les fabricants de tracteurs, ralentissent la mise en place de sites performants de vente en ligne.

© Watier-Visuel

Cette forme de distribution étant récente, des ajustements d’acteurs, de tarifs et de modèles économiques seront inévitables dans les années à venir. Selon la Fevad, « on ne parlera plus du e-commerce dans trois ans. Non pas parce qu’il n’y aura plus d’achat et de vente en ligne, mais parce qu'on ne fera plus de distinction entre commerce et e-commerce. » ●

Les producteurs, qui se sont diversifiés dans la vente directe, peuvent créer une boutique en ligne.

T

© Hacohob, Fotolia

out peut se vendre en ligne, ou presque. Mais le secteur où le e-commerce se développe le plus est sans conteste le tourisme. Selon la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), 43 % des réservations touristiques en France se font sur internet.

La logistique, un facteur clé de succès pour les entreprises de vente en ligne.

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Une opportunité pour les agriculteurs qui ont des gîtes, des chambres d’hôtes ou une activité de camping à la ferme. Certes, certains proposent déjà la location en ligne, mais ils pourraient aller plus loin en utilisant les outils du e-business : création d’un site web, promotion des offres sur des places de marché, fidélisation des clients via des newsletters, etc. Quant aux producteurs

qui se sont diversifiés dans la vente directe, ils peuvent créer une boutique en ligne. C’est simple et de nombreux outils peuvent les aider. D’ailleurs, il existe déjà de nombreux sites de vente de produits fermiers sur internet. Ce qui est nouveau, c’est l’apparition de places de marché telles que www.acheteralasource.com ou www.produitalaferme. fr, avec comme principaux freins le packaging et la logistique, et en particulier le respect de la chaîne du froid. Vendre sa récolte de blé, orge ou colza par camion entier devient également possible et permet de profiter des meilleurs prix. Il suffit de regarder sa boîte mail. De nouvelles offres arrivent. ●


!

Le dossier

Un e-commerçant pas comme les autres Une enseigne de la société GANAYE

agripartner.fr, le choix de l’expertise technique, du conseil client, de la réactivité et d’un relationnel durable aux services des agriculteurs. Agripartner.fr site spécialiste en pièces d’usure, consommables agricoles et matériels agricoles a été lancé en février 2013. Néanmoins, le jeune site de e-commerce, qui fêtera ses 4 ans en février prochain, n’est pas si jeune que ça. En effet, le site s’appuie sur l’expérience de 55 ans de la société Ganaye SARL, spécialisée dans le négoce de machines et consommables agricoles depuis 1961 en région Nouvelle-Aquitaine ! Les 2 magasins d’agripartner.fr, permettent aux équipes du site d’être en contact direct avec les agriculteurs poitevins (un magasin près de Poitiers, un second près de Niort). Dans ces magasins de commerce en libre-service traditionnel, agripartner.fr propose à ses clients de la mécanique agricole, de la location de machine agricole et un très large éventail de gamme de produits entièrement dédiés aux céréaliers et polyculteurs élevage ! La proximité des clients est la richesse d’agripartner.fr. L’équipe d’agripartner.fr est composée de spécialistes issus du monde agricoles (anciens agriculteurs, passionnés, …). “Il est de nos jours impossible de proposer des services et des produits sans une connaissance profonde du monde agricole”, témoigne Jean-Marc Ganaye, dirigeant de la société éponyme. Grâce à ce riche savoir, Agripartner.fr se positionne comme un spécialiste affirmé des pièces d’usure (en tout genre) et du matériel agricole (travail du sol, matériel d’élevage, bennes, outils de manutention,...) La connaissance du métier permet à l’entreprise de répondre aux exigences et aux contraintes techniques de tous les agriculteurs ! La force d’agripartner.fr c’est son stock : le site de e-commerce contrairement à nombres d’acteur du net stocke physiquement plus de 10 000 références sur une plateforme et est en mesure de livrer en 48/72 h partout en France et en Belgique (et même au-delà). 5 commerciaux spécialistes répondent du lundi au vendredi à toutes vos questions. Audrey, Rachel et Quentin pour la partie consommables agricoles. Julien et Loïc pour la partie matériels agricoles. Alors n’hésitez plus, contactez les équipes d’agripartner.fr au 05 49 04 44 29 !

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Le dossier

Étude Agrinautes

Le e-commerce agricole progresse solidement Selon l’étude annuelle Agrinautes, la part du e-commerce continue d’augmenter chez les agriculteurs en 2016. Une révolution ? Oui, mais tout en douceur. La progression des commandes et des achats est régulière depuis plusieurs années. Par Pierre Boiteau // pboiteau@terre-net-media.fr

P

lus de 60 % des agriculteurs connectés à internet ont réalisé au moins un achat professionnel en ligne en 2016. 60,6 % précisément, selon l’étude Agrinautes 2016 réalisée par BVA et Tic-agri pour Terre-net Média et Hyltel auprès des exploitants ayant une connexion(1). En 2015, ils étaient 59,1 %. Cette augmentation de 1,5 point est légère, certes. Elle conforte néanmoins la hausse observée depuis plusieurs années (51 % des paysans achetaient sur internet en 2011). Une révolution en douceur en quelques sortes, donc une progression solide.

La majorité de ces e-clients achètent deux à cinq fois par an, pour des montants très variés compris dans une large fourchette, de 100 à 5 000 € pour quatre acheteurs sur cinq (cf. infographie ci-dessous). Là aussi, l’évolution se fait progressivement.

faible (7,7 % en 2016 contre 6,3 en 2015). Les produits commandés (qu’ils soient payés par internet ou non) sont avant tout des petits consommables et des pièces détachées (pour près de 40 % des producteurs effectuant leur commande en ligne), devant le matériel d’occasion et les abonnements (12 à 15 %). Arrivent ensuite (entre 7 et 10 %) les aliments minéraux, les semences, le matériel informatique et les prévisions météo. Les engrais ont moins de succès. Pourtant, 26 % des céréaliers et 16,5 % des polyculteurs-éleveurs seraient prêts à les acheter en ligne. Problème de disponibi-

Le panier moyen progresse Le panier moyen (montant des achats par agriculteur) augmente un peu tous les ans. Et le nombre d’achats dépassant un total de 5 000 € progresse, même s’il reste

Équipements et usages des agriculteurs sur internet ACHATS EN LIGNE

(achats professionnels réalisés en ligne depuis un an par les agriculteurs connectés)

NOMBRE

MONTANT 2015

NSP

NOMBRE

2,2 %

4,4 %

9,7 %

12,2 %

Moins de 100 €

Au moins 1

60,6 %

38,3 % 2015

59,1 % 1 achat

11,3 %

2 à 3 achats

11,7 %

100 à 500 €

33,3 % 31,3 %

2015

501 à 1 000 €

39,1 % Ne sait pas 1%

23,9 % 24,7 % 1 001 à 5 000 €

Plus de 10 achats 8,4 % 6,9 %

5 001 à 10 000 € 10 001 à 50 000 €

4 à 5 achats

12,3 % 13,3 %

42

Terre-net Magazine I Janvier 2017

5,4 %

4,9 %

0,2 %

Étude Agrinautes 2016 Copyright Terre-net Media ® 2016

21 %

Plus de 50 000 €

2,1 %

6 à 10 achats 6,7 % 5,7 %

23,1 %

Réalisée par

&

© Infographie Terre-net Média

22 % 21,5 %


Le dossier

lité ? Peut-être. Le constat étant le même pour les produits phytosanitaires. En bas du classement, on retrouve les contrats d’assurance, le matériel neuf (motorisé ou non) et les applis mobiles.

Prix attractifs et aucun déplacement

carte bleue au nom de l’exploitation. Trois quarts des producteurs qui ont commandé sur internet en 2016 ont aussi payé en ligne pour au moins une commande. La carte bleue est leur moyen de règlement privilégié (70 %), largement devant Paypal, en seconde position avec 18 %. ●

(1) Étude Agrinautes 2016 réalisée par BVA et Tic-agri pour Terre-net Média et Hyltel auprès de 1 252 agriculteurs internautes, interrogés par questionnaire internet Cawi (computer-assisted web interviewing) entre le 20 juin et le 18 juillet 2016. Les résultats sont redressés pour être représentatifs des 195 000 exploitations françaises connectées à internet (source : RGA 2010). La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation.

Équipements et usages des agriculteurs sur internet

LES PRODUITS COMMANDÉS SUR INTERNET POUR L’EXPLOITATION

2014

2015

2016

Petits consommables

36 %

38,7 %

39,4 %

Pièces détachées

32 %

35,2 %

38,5 %

Matériel d’occasion

12 %

15,2 %

11,9 %

Abonnements

11 %

13,2 %

13,7 %

Matériel informatique

9%

Aliments minéraux

8%

Prévisions météo

8%

Semences

7,9 %

9,3 %

9,8 %

10,8 %

6,8 %

7%

9,4 %

9,2 %

7%

Cours et marchés agricoles

5%

4,5 %

4,7 %

Phytosanitaires

5%

4,3 %

4,2 %

Contrats d’assurance

3%

Matériel neuf

3%

Engrais

2%

2,3 %

Matériel neuf motorisé

1%

1,2 %

0,2 %

2,0 %

2,4 %

Applications mobiles

2,4 %

© Infographie Terre-net Média

Des prix très attractifs : plus de 50 % des agriculteurs se fournissent sur internet pour cette raison. Toutefois, l’absence de déplacement est également un critère majeur (pour 43 %). Autres intérêts du e-commerce selon les exploitants agricoles : la disponibilité (38,2 %), la rapidité (35 %), la facilité (32 %) et le large éventail de produits (31,8 %). Alors pourquoi 40 % d’entre eux n’ont pas encore sauté le pas ? Parce qu’ils préfèrent le contact direct (68,5 %). En outre, un tiers des sondés n’ont pas confiance dans le mode de paiement (35 %), mais ce chiffre diminue régulièrement. En 2011, seulement 47 % des exploitants agricoles connectés se déclaraient prêts à payer en ligne. Et en 2016, encore 29 % ne possèdent pas de

2,7 % 2,9 %

3,7 %

3,6 %

Étude Agrinautes 2016 Copyright Terre-net Media ® 2016

&

Réalisée par

Équipements et usages des agriculteurs sur internet MOTIVATION DE L’ACHAT SUR INTERNET PAR LES AGRICULTEURS

Raisons de non-achat

Prix attractifs

Pas de déplacement

Disponibilité

51,8 %

68,5 %

Préfère le contact direct

43 % 38,2 %

35,3 % 29,1 %

Pas de carte bleue

Rapidité

38,2 % 35 %

Pas dispo chez fournisseur

Facilité

32 %

Ne connaît pas de service agricole

7,3 %

31,8 %

Pas de référence sur ces nouveaux acteurs de la vente en ligne

6,6 %

Large choix

Étude Agrinautes 2016 Copyright Terre-net Media ® 2016

Réalisée par

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier 2017

17 %

© Infographie Terre-net Média

Principales motivations

&

43


Le dossier

Avis d’agris

« Trouver des produits spécifiques et moins chers » Par Yann Kerveno // redaction@terre-net.fr

U

ne quinzaine d’hectares de SAU, dont dix en production. Philippe Cimetière se définit lui-même comme un petit producteur. Cet agriculteur du Loiret a quitté la production en filière pour basculer ses vergers en vente directe. « Il fallait faire trop de volume pour rester dans le schéma initial », justifie-t-il. Aujourd’hui, les clients viennent cueillir directement sur ses arbres 25 variétés de pommes, 6 de poires et 11 de cerise. Acheter sur internet, il le fait depuis un moment déjà, surtout pour les produits spécifiques. « Dès qu’on cherche quelque

chose d’un peu particulier, parce qu’on fait attention à l’environnement notamment, cela devient vite compliqué dans le réseau traditionnel. » Toutefois, ses premiers achats ont concerné du matériel. « Cela m’a permis de prospecter dans un rayon géographique plus large qu’habituellement », insiste-t-il. Lorsqu’il est passé au désherbage mécanique par exemple, ses recherches sur la toile ont complété les essais auxquels il avait assisté… Il a ainsi pu acquérir un outil de type rotofil mais avec 150 fils ! Et quel gain de temps ! « J’habite à 35 km de la première ville. Pour le moindre bi-

don de produit ou pièce de rechange, il faut une demi-journée ! En plus, je travaille seul sur l’exploitation, donc personne ne peut me remplacer pendant ce temps. » Le prix peut aussi être un argument. « C’est souvent moins cher sur le web. Parfois, il y a même des écarts de prix importants, en particulier sur des intrants spécifiques comme les algues. Je les ai pour presque rien sur internet, alors qu’à la coop... » L’exploitant passe généralement ses commandes le soir, une fois la journée terminée. Un petit tour de quelques minutes sur internet qui lui font gagner du temps… et de l’argent ! ●

« Dénicher des matériels qu’on ne trouve pas près de l’exploitation »

E

n Haute-Vienne, au pied du Massif Central, Huppert Lippens exploite une petite cinquantaine d’hectares en polyculture-élevage. C’est un pionnier des achats sur internet en agriculture. « J’ai commencé, il y a une dizaine d’années, par du matériel d’occasion et des pièces détachées sur E-bay. Et je n’ai plus arrêté, raconte-t-il. J’y suis d’abord allé par curiosité, puis pour trouver des machines et des outils d’occasion. »

Commander des kilomètres pour 44 en ligne évite de faire Terre-net Magazine I Janvier 2017 quelques pièces détachées.

© ArtFamily, Fotolia

S’il achète directement en ligne du petit matériel et de l’huile, l’agriculteur consulte également les petites annonces pour dénicher des modèles qu’il ne trouve pas à proximité de sa ferme. « J’ai acheté deux tracteurs en parfait état dans une autre région, dans l’Eure précisément. Ils n’étaient plus assez puissants pour leurs pro-

priétaires mais chez moi, ils sont parfaits », explique-t-il avant d’ajouter que les concessionnaires locaux n’ont pas ce type d’engin dans leur parc. En revanche, il ne commande que très rarement ses intrants en ligne. « La coopérative du coin est assez compétitive. De plus, il y a souvent des quantités minimales à respecter pour pouvoir être livré. Un camion entier ou même un demi, c’est beaucoup trop pour moi. Ou alors, il faut faire des commandes groupées avec des voisins, mais ce n’est pas toujours facile à mettre en place. » Hubert Lippens reconnaît toutefois que ce serait peut être une bonne solution en agriculture biologique. « Internet pourrait être intéressant pour les semences comme pour les équipements spécifiques au bio. » ●


Le dossier

Un site internet pour vendre soi-même sa viande Sébastien Bera vend de la viande bovine dans toute la France, depuis le Puy-de-Dôme, via son propre site internet. Quand il s’est installé en 2008, Sébastien Bera avait déjà l’intention de commercialiser lui-même ses produits. « Au début, j’étais en Gaec. Je m’occupais des bovins et mon associé se chargeait des céréales. Mais ensuite, nos aspirations ont divergé. Je voulais me diversifier dans la vente directe, et lui dans l’aménagement paysager… » Le Gaec est dissout et l’agriculteur peut alors se lancer.

© Sébastien Bera

Il commence par des colis de viande qu’il vend à la ferme, mais aussi en ligne sur des plateformes comme Locavore et La Ruche qui dit oui, pour l’échelon local, et Okadran, qui lui permet de prospecter également au niveau national.

30 bêtes par an Puis, il se dit qu’il pourrait vendre luimême ses produits sur internet, et loue un site marchand à une connaissance. Alors la télé, France 2 notamment, donne un coup de pouce essentiel au démarrage de son projet. La chaîne réalise en effet un reportage sur sa ferme montrant toutes les étapes de la production, depuis les champs jusqu’au consommateur parisien. Très vite, le producteur est débordé. « Il y a eu jusqu’à 2 000 visites en même temps sur mon site web ! », se souvient-il. Heureusement depuis, il a trouvé sa vitesse de croisière. Les livraisons sont assurées par Chronofresh, un service de Chronopost dédié aux produits frais. « Le soir, je vérifie les stocks. Je n’étais pas trop "branché" internet avant mais aujourd’hui, c’est vraiment devenu une habitude. J’ai toujours un carnet et un crayon dans la poche pour prendre les commandes au téléphone, mais c’est beaucoup plus pratique lorsque les gens commandent en ligne », reconnaît-il.

« Je n’étais pas trop "branché" internet avant mais aujourd’hui, c’est vraiment devenu une habitude ! », s’exclame Sébastien Bera, éleveur de Charolaises dans le Puy-de-Dôme.

Grâce au site web, ils sont loin les quelques colis de viande de ses débuts. « Désormais, je suis capable de conditionner et de vendre 800 g de pot-au-feu pour un client à Paris. » Via les différentes plateformes, Sébastien commercialise 30 bêtes par an, les femelles de son troupeau de 100 mères charolaises, qu’il engraisse. Les mâles, eux, sont vendus en broutards.

Innover en permanence Les ventes sont groupées et ont lieu toutes les trois semaines, sauf au moment des fêtes de fin d’année. « Des fois, je fais 10 colis et d’autres, 50. C’est très irrégulier jusqu’à présent. » En plus du site internet, l’agriculteur a créé une page Facebook qui compte 2 000 fans. Il l’utilise pour écouler la viande restant en stock avant de découper une nouvelle bête. « Je mets l’annonce,

je la booste un peu pour pousser les commandes et en règle générale, 48 heures après, c’est parti. » La location du site a été tout de suite rentabilisée. « Maintenant, je voudrais améliorer mon magasin en ligne pour augmenter encore les ventes. » Il essaie aussi de travailler son offre en proposant de la charcuterie à base de bœuf, de la viande fumée, etc. En parallèle, il a monté une activité d’achat et de revente de produits fermiers. « Un service pour mes clients, mais aussi pour mes voisins en vente directe, qui n’ont pas le temps de gérer leur propre site internet. » À 31 ans, ce producteur ne manque, en tout cas, ni d’enthousiasme ni d’idées. ●

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier 2017

45


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2013 - 210CV - 3004 H PdF AV - Rel AV Prix HT : 92 000 €

2008 - 985 HB 400CV - 6,70m Broyeur

Océanis 7700 l 2008 - 48m - DPAE Prix HT : 35 000 €

2011 - 125CV - 4118 H Chargeur

AMAZONE

DIECI 28.7

NH T6020

Distributeur d’engrais Profis 3000 TOP - 2008 3000l - B.E. - 7 500 € HT

Télescopique DIECI 28.7 2013 - 100CV - 1000 H 45 000 € HT

Tracteur NH T6020 2008 - 110CV - 4RM 2760 H - 28 000 € HT

JD 6520 Premium

JEANTIL VMP14

LUCAS Castor 45G

Tracteur JD 6520 Premium 2004 - 120CV - 4RM 6900 H - 34 000 € HT

MC CONNEL

Épareuse Mag 530E 2009 - Broyeur Bon état - 13 000 € HT

Mélangeuse VMP14 2003 - 14m3 10 000 € HT

MF 187

Presse MF 187 2004 - 76000 Balles 27 000 € HT

Désileuse Castor 45G 2010 - 4m3 6 900 € HT

MF 6499

Tracteur MF6499 2007 - 215CV - 4RM 6921 H - 45 000 € HT

www.groupemortier.com 51


Occasions

Cote matériel

Claas Tucano 430 Par sébastien duquef // sduquef@terre-net-media.fr

© Claas

Marque : Claas Modèle : Tucano 430 Puissance annoncée (ch) : 240 Moteur : 6 cylindres Mercedes Cylindrée (l) : 6,4 Boîte de vitesses : hydrostatique à 3 vitesses Type de battage : conventionnel à 5 secoueurs Volume de la trémie (l) : 7 500 Dispositif de correction de dévers : Caisson 3D PV 2RM (sans coupe) (t) : 12

La polyvalence vue par Claas

Avis utilisateurs et réseau de distribution

P

résentée en juin 2007, la Tucano 430 concentre les avantages des autres modèles de la marque. Question confort, le silence règne en cabine avec seulement 76 dBa et le chauffeur garde la tête froide grâce à la climatisation automatique A/C Matic. Pour récolter de jour comme de nuit, pas moins de huit phares de travail éclairent les principaux organes. Pour plus d’ergonomie, les commandes sont regroupées sur un seul levier. Ainsi, le conducteur contrôle le sens d’avancement, l’activation/désactivation de la barre de coupe, l’ouverture/ fermeture de la vis de vidange, le système de guidage automatique Auto Pilot et le dispositif de suivi du sol Auto Contour. L’écran du Cebis l’informe en permanence sur l’état de fonctionnement de l’engin. Le chauffeur peut modifier les paramètres et les enregistrer via l’interrupteur rotatif situé sous le terminal. Côté puissance, le bloc moteur six cylindres Mercedes Benz, de 6,4 l de cylindrée, développe 240 ch. À noter : il répond aux exigences de la norme Stage IIIA. Pour alimenter cet étalon, le réservoir embarque 500 l de carburant (650 l en option). L’entraînement hydraulique du tamis rotatif limite l’entretien et facilite l’accès au caisson de refroidissement. La trémie de cette moissonneuse stocke jusqu’à 7 500 l de grains (9 000 pour les plus grosses de la gamme). Grâce au débit de la vis de vidange (75 l/sec), moins de deux minutes suffisent pour transférer la récolte dans une remorque… à 4,1 m de haut.

Unités vendues en France en 2008 : 100. Options les plus commercialisées : caisson 3D, grilles électriques, broyeur éparpilleur et système de suivi du sol Auto Contour. Rappels recensés : aucun.

Moteur Mercedes performant. Prise en main facile. Commandes ergonomiques. Bourrage facile du retour à otons. Prix élevé.

Notation Fiabilité :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Finition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Budget : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cote à la revente :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cote moyenne des Claas Tucano 430 155 000 € 150 000 €

149 700 €

145 000 € 140 000 €

142 000 €

135 000 €

129 000 €

130 000 € 125 000 € 120 000 € 115 000 €

109 500 €

110 000 €

115 000 €

105 000 €

98 500 €

100 000 € 95 000 €

100 833 €

97 500 €

90 000 €

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

Années dʼimmatriculation

Cote établie pour une machine disposant d’équipements standard et avec des conditions d’utilisation normales.

Retrouvez ce modèle sur Terre-net-occasions.fr

Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N°200 198)

N° 586 979

Claas Tucano 430 400 h – 2011 – 240 ch Prix HT : 138 000 e 52

N° 1 016 947

Claas Tucano 430 970 h – 2009 – 240 ch Prix HT : 89 000 e Terre-net Magazine I Janvier 2017

N° 682 600

Claas Tucano 430 252 h – 2013 – 240 ch Prix HT : 146 000 e

N° 934 379

Claas Tucano 430 1 672 h – 2011 – 240 ch Prix HT : 99 000 e


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Août 2016 – Crédit photo : Fotolia.

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