Terre-net Le Magazine - N°101

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Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr ISSN 2112-6690 N° 101 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 - 7 € Focus sur une culture stigmatisée à tort MAÏS ACS Le broyeur, moins prisé ? SEMOIR Précision ou course à l’hectare ? DÉCRYPTAGE Réforme de l’assurance récolte Cemagazinecontient delaréalitéaugmentée

fait le choix de devenir Protecteur par Nature de mon rendement.“

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Danger. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. H400 - Très toxique pour les organismes aquatiques. H318 - Provoque des lésions oculaires graves. H315 - Provoque une irritation cutanée. EUH401 - Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. P261 - Éviter de respirer les brouillards/vapeurs/ aérosols. P280 - Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/ du visage. P302+P352 - EN CAS DE CONTACT AVEC LA PEAU: laver abondamment à l’eau. P305+P351+P338 - EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX: rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P501 - Éliminer le contenu/récipient selon la législation en vigueur. UNIVOQ™/QUENCH™: EC - concentré émulsionnable , contenant 100 Grammes par litre de Prothioconazole, 50 Grammes par litre de Fenpicoxamide. AMM N° 2210013 - Corteva Agriscience France S.A.S. Responsable de la mise en marché : Corteva Agriscience France S.A.S., Bâtiment Equinoxe 2 - 1B avenue du 8 mai 1945 - 78280 Guyancourt. N° d’agrément PA00272 : Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels.

. ®TM Marques déposées de Corteva Agriscience et sociétés affiliées. © 2022, Corteva. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette des produits et/ou sur www.phytodata.com.

Enquête réalisée par Datagri pour Corteva en septembre 2021

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de Corteva Agriscience et de ses sociétés affiliées © 2022 Corteva

"J'ai
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active pour assurer la rentabilité de mon exploitation.“
PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.
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Novembre 2022
déposées

ÉDITO

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A participé à ce numéro : Antoine HUMEAU

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Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA

Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT 1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 101 – Novembre-décembre 2022

Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Terre-net Média/ Adobe Stock/Antoine Humeau

Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.

Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 %

Certification : 2015-PEFC-SXM-117

« Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

Indispensable maïs

Le maïs… en voilà une culture controversée, qui demeure cependant la première production agricole mondiale. Qu’il s’agisse de nourrir les animaux destinés à nos étals de boucherie ou les êtres humains, la remplacer ne peut se faire au pied levé. N’en déplaise à certains esprits chagrins aux croyances souvent hasardeuses et la plupart du temps, fondées sur des théories peu étayées par des faits scientifiques, il s’agit de la première source alimentaire sur la planète. Dans ce numéro, il vous est proposé de prendre un instant pour analyser les paramètres de la culture. Premier constat : l’évolution des rendements. Quel chemin parcouru depuis que la génétique s’y intéresse ! S’il est une profession qui cherche des solutions aux problèmes, c’est bien celle des agriculteurs, portés par une résilience sans faille. Et évidemment, cela passe par l’évolution génétique, qui offre des améliorations majeures sur des critères tels que les résistances aux maladies ou au stress hydrique. De quoi, par exemple, limiter la quantité d’eau absorbée par le végétal pour produire 1 kg à récolter. Personne ne peut nier qu’il reste encore du chemin à parcourir avant d’être capable de produire 60 % de nourriture en plus d’ici 2050, afin de répondre au souhait des Nations unies. Sauf à laisser mourir de faim ceux dépendant d’une agriculture ne produisant pas assez tout en respectant davantage la planète. Théorie qui peut prêter à sourire de nos jours, surtout face aux tensions sur les denrées agricoles causées par la guerre en Ukraine. Résultat : les prix augmentent et certains pays risquent famine et soulèvement. Révolutionner un système de production planétaire demande du temps, sans doute faut-il l’accepter. Bien sûr, cela ne doit pas en faire oublier ses responsabilités ! Le rôle de l’agriculture est primordial pour relever des défis majeurs : prise en compte de l’environnement, augmentation de la production, baisse de la consommation d’eau, d’intrants… sans compromettre la sécurité ! Si l’on reste focalisé sur le maïs, ne faudrait-il pas s’interroger sur la pertinence de sortir du matériel toujours plus performant ? Une réponse, certes, au manque de main-d’œuvre, mais faut-il passer par la course à l’hectare ? Technique, expertise, réalité économique… des points à garder en tête pour ne pas retomber tête baissée dans le productivisme des années passées.

Bonne lecture !

Sébastien Duquef

Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux Éthique1 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée Éthique2 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 3

N° 101

Novembre-décembre 2022

REPÈRES 6 Bon à savoir Agenda 10 Décryptage : réforme de l’assurance récolte

TENEZ-VOUS PRÊT

12TEMPS FORT

Semis pneumatique : garantir la précision ou faire la course à l’hectare ?

DOSSIER

20 Maïs : une culture stigmatisée à tort

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

30TEMPS FORT

Le broyeur de végétaux de moins en moins prisé en ACS 38 Escourgeon : faire face aux résistances aux maladies

BRÈVES

DES CHAMPS

40 La revue des réseaux : des semis en bonnes conditions 42 Le palmarès Farm Machine 2023 dévoilé au Sima 44 Les raffineries ont fait la grève du pétrole… faisons celle du semis ! 45 Textos 46 Le machinisme, un levier pour s’adapter au changement climatique 47 Shopping 48 Comment mener sa transition vers l’agriculture de conservation des sols ?

ANNONCES D'OCCASION

50 Sélections de matériels de seconde main

Est joint à ce numéro, sur une partie de la diffusion, un encart Agram.

FARM
GILLESVK/FRANCAGRITWITTOS 4 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
SOMMAIRE
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P. 8 Adoptez la réalité augmentée ! Mode d’emploi
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REVYSTAR® XL : SGH07, SGH09 - ATTENTION - H302 : Nocif en cas d’ingestion - H315 : Provoque une irritation cutanée - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux - H332 : Nocif par inhalation - H335 : Peut irriter les voies respiratoires - H362 : Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel - H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.

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UNION FRANÇAISE DES SEMENCIERS

Des inquiétudes sur la disponibilité en semences à partir de 2024

Les différentes crises de l’année n’ont pas été fatales au secteur des semences, maisellesrisquentdecréer des tensions sur les disponibilités à partir de 2024, a estimé l’Union française des semenciers (UFS). Si la guerre en Ukraine provoque une baisse de production qui se fera probablement sentir sur les prochaines campagnes, elle entraîne aussi une hausse du prix des commodités, telle l’énergie, rendant la production de semences moins attractive. En effet, bien que les sociétés semencières ne soient pas considérées comme très demandeuses en gaz, le séchage des semences peut s’avérer consommateur. En parallèle, les aides sont, à ce stade, peu accessibles aux entreprises de la filière, alors qu’une partie d’entre elles, obligées de renégocier leurs contrats d’énergie, se

voient confrontées à des tarifs devenus au moins quatre à six fois plus importants. La sécheresse a aussi des conséquences sur la production, d’autant plus que le secteur n’est pas exempté de restriction à l’irrigation, explique Claude Tabel, ancien président de l’UFS. Le manque d’eau a principalement touché les semences de maïs, la moyenne de production atteignant seulement 65 à 70 % de ce qui était prévu. Et les premières tendances montrent une désaffection des producteurs, avec des engagements en baisse de 8 %. L’année 2023 pourra être assurée, notamment grâce aux stocks qui représentent entre 30 % et 100 % de la production annuelle, en fonction des espèces. Après une baisse de 2 % des surfaces en 2022, le dirigeant du groupe semencier RAGT redoute une baisse encore plus importante l’année prochaine et alerte sur l’importance de redonner de l’attractivité à la production, les besoins étant en hausse, en outre, sur certaines productions, comme le tournesol.

LA CITATION

7 au 9 février 2023

World Fira 2023 à Auzeville-Tolosane (31) www.fira-agtech.com/event/ world-fira-2023

25 février au 5 mars 2023 Salon international de l’agriculture à Paris Expo Porte de Versailles (75) www.salon-agriculture.com

7 au 8 juin 2023

Salon de l’herbe et des fourrages à Poussay (88) www.salonherbe.com

5 au 7 septembre 2023

Innov-agri à Outarville (45) www.innovagri.com

20 et 21 septembre 2023

Tech&Bio 2023 à Bourg-lès-Valence (26) www.tech-n-bio.com/fr

12 au 18 novembre 2023 Agritechnica à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en

L’échec actuel des négociations européennes sur un bouclier tarifaire commun a laissé la place à des initiatives nationales à travers toute l’Europe. Quand l’Allemagne annonce un plafonnement du prix de l’électricité à 130 €/MWh, que la Pologne évoque 180 €/MWh et que l’Espagne et le Portugal ont d’ores et déjà acté 200 €/MWh, beaucoup d’entreprises achètent à des prix supérieurs à 500 €/MWh sur le marché français.

Courrier diffusé par 25 DES PRINCIPALES INTERPROFESSIONS FRANÇAISES (dont Intercéréales, Interbev, Cniel, Semae, Interfel…) le mercredi 16 novembre

FILIÈRE OLÉOPROTÉAGINEUSE L’OLÉO100, UNE SOLUTION AU DÉFI ÉNERGÉTIQUE

Après quarante ans de développement, la filière des huiles et protéines végétales se retrouve, au même titre que l’ensemble du secteur agricole, à un tournant.

Parmi les défis à relever: s’adapter au changement climatique, à la raréfaction des énergies fossiles, et atteindre des objectifs

ambitieux de décarbonation. Arnaud Rousseau, agriculteur en Seine-et-Marne et président du groupe Avril, est revenu sur les enjeux et les possibilités offerts par la filière oléoprotéagineuse sur le plateau deTerre-net, durant le Sima. Parmi les solutions potentielles figure l’Oléo100, un biocarburant 100 % renouvelable que le groupe produit et fournit aux flottes captives du transport lourd: bus, poids lourds, camions de ramassage des déchets… Et bientôt aux tracteurs? C’est techniquement faisable. « Mais pas encore

possible pour des raisons fiscales », explique Arnaud Rousseau. Cependant, « l'Oléo100 sera un des éléments de réponse » pour décarboner le secteur agricole, « avec une approche d'économie circulaire actuellement très en vogue ». À cette possibilité s'ajoute un autre levier, déjà opérationnel: Oléoze. Il permet aux agriculteurs d’obtenir une prime supplémentaire de 5 à 15 % par rapport au prix des graines oléagineuses, afin d’encourager l’amélioration des pratiques agricoles.

Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr REPÈRES Bon à savoir
AGENDA 6 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
TERRE-NET MÉDIA
FOP
Arnaud Rousseau ClaudeTabel

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RÉGULATION D’ACCÈS AU FONCIER

Un retard d’application qui pourrait pénaliser les agriculteurs

Adoptée en décembre 2021, la « loi portant mesures d’urgences pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires », dite loi Sempastous, n’est toujours pas applicable, le gouvernement n’ayant transmis aucun projet de décret au Sénat. S’il avait mis en avant l’urgence à légiférer afin de justifier le manque de temps pour une grande loi foncière ainsi que la procédure accélérée pour la loi Sempastous, entrée en vigueur en juillet 2022, les sénateurs attendent toujours « que les mots se traduisent en actes ». « Force est de constater que le gouvernement ne s’impose pas l’urgence qu’il oppose au travail et au calendrier parlementaires. Les décrets d’application du cœur de la loi, qui instaure une nouvelle procédure de contrôle des cessions de parts et actions de sociétés détenant du foncier agricole, se font toujours attendre. Le délai du 1er novembre 2022, pourtant fixé par la loi comme échéance d’application, n’a pas été respecté », explique le sénateur de la Haute-Saône Olivier Rietmann (LR), rapporteur de la proposition de loi. « Le gouvernement n’a transmis au Sénat aucun projet de décret, et aucun texte n’a été soumis à consultation publique », poursuit-il, rappelant que plusieurs inconnues demeurent : le contenu des demandes d’autorisation et les procédures d’instruction par les Safer, ou encore les conditions dans lesquelles le seuil d’agrandissement significatif (dont le franchissement déclenche la nouvelle procédure de contrôle) pourra être fixé par le préfet.

INNOVATION

16,3 °C

L’épisode de douceur – voire de chaleur – automnale inédit survenu au mois d’octobre 2022 place celui-ci au rang du mois d’octobre le plus chaud depuis plus de quarante ans. Du 1er au 31, en moyenne, sur près de 300 stations météorologiques bénéficiant d’un historique supérieur à vingt ans, l’anomalie a été de + 3,3 °C, soit 16,3 °C relevés au lieu de 13. Autrement dit, les températures rencontrées ont plutôt correspondu à celles d’un mois de septembre. Le pic de chaleur a été atteint le 18, avec un maximum national à 33,8 °C à Orthez et Navarrenx, communes des Pyrénées-Atlantiques.

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REPÈRES Bon à savoir 8 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
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À vos côtés pour protéger en cas d’aléas

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La réforme permettra de mieux indemniser les aléas climatiques (notamment pour les céréaliers), comme sur cette exploitation desYvelines victime des orages en juin dernier.

Avec le nouveau système, davantage d’assurés en 2023 ?

La réforme de l’assurance récolte, qui entre en vigueur au 1er janvier 2023, était attendue de longue date pour rénover le système et aider à faire face à des aléas devenus plus fréquents et plus violents du fait du réchauffement climatique.

1Un texte très attendu Promulguée le 2 mars, la « loi d'orientation relative à une meilleure diffusion de l'assurance récolte en agriculture et portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture » s’appuie sur le travail du Varenne de l’eau et le rapport du député du Val-deMarne Frédéric Descrozaille (LREM), connaisseur du monde rural. Elle répond aussi à une demande formulée

depuis quelques années par une partie du secteur agricole.

2

Une assurance agricole en danger

S’il a fonctionné un certain nombre d’années, le dispositif assurantiel jusqu’ici en vigueur était de plus en plus menacé, en lien avec l’augmentation des aléas climatiques et leur répartition de plus en plus généralisée sur le territoire.

« Le dispositif devenait très coûteux,

couvrait de moins en moins bien », explique ainsi Pascal Viné, directeur des relations institutionnelles chez Groupama. L’intervention de l’État et la subvention à 70 % sur la prime d’assurance devraient permettre de le rendre plus efficace.

3680 M€ par an de l’État

Parmi les points les plus demandés par une majorité des acteurs du secteur agricole

10 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 REPÈRES Décryptage

figurait en effet la participation de la solidarité nationale au système d’assurance récolte, quand ce dernier reposait auparavant sur le dispositif des calamités agricoles et les assureurs.

La participation de l’État s’élèvera ainsi à 680 M€ par an, avec une clause de revoyure en cas de dépassement de ce montant. La réforme partage ainsi le risque entre l’État, les exploitants et les entreprises d’assurance selon ces différents niveaux de pertes.

4Franchise et taux de subvention plus incitatifs

La loi prévoit un seuil et une franchise subventionnable minimale pour l’assurance de 20 %, ainsi qu’un taux de subvention de 70 % pour toutes les cultures, un seuil de déclenchement de la solidarité nationale fixé à 50 % pour les groupes « grandes cultures, cultures industrielles et légumes » et « viticulture », et à 30 % pour les autres productions, notamment l’arboriculture et les prairies.

5Indemnisation plus faible pour les non-assurés

Afin d’inciter un maximum d’agriculteurs à souscrire à une assurance, le taux d’indemnisation par l’État pour les assurés de toutes les cultures sera à 90 %. Pour les nonassurés, par contre, il sera de 45 % en 2023, avant de baisser à 40 % en 2024, puis à 35 % en 2025.

UNE ASSURANCE QUI NE SERA PAS UNIVERSELLE, DÉNONCE LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE

Si la réforme est présentée comme permettant une assurance universelle, la Confédération paysanne juge que « la prise en charge des productions non assurables, jugées trop risquées pour les assureurs, et des non-assurés pour qui une assurance reste financièrement inaccessible, est la grande absente de cette réforme ». Pour ces productions spécifiques, le syndicat défend une réforme fondée sur un principe de solidarité intra et inter-filières, et non basée sur les assureurs privés. « Nous savons que le système d'assurance privée ne pourra pas assurer les conséquences du changement climatique.Toute la profession va donc rapidement s’apercevoir que la promesse d'une couverture “universelle” est une escroquerie », rappelle la Confédération, qui s’attend à voir le sujet revenir sur la table dans les prochaines années.

La solidarité nationale au système d’assurance récolte prévoit une participation à hauteur de 680 M€ par an, avec une clause de revoyure en cas de dépassement de ce montant.

6Mutualisation des risques pour les assureurs

La pérennité du nouveau système passera également par la création d’un groupement d’assureurs, l’idée étant de mutualiser autant que faire se peut les risques, de sorte que les primes payées par les agriculteurs soient les plus justes possibles. La création de ce groupement est à la charge des assureurs. S’ils n’y parviennent pas

UNE RÉFORME « HISTORIQUE ET STRUCTURANTE », POUR LA FNSEA

La FNSEA, qui militait depuis plusieurs années en faveur d’une réforme de l’assurance récolte, salue une loi « historique et structurante pour l’avenir de l’agriculteur », avec un système qui permettra à l’exploitant de « bénéficier d’une couverture universelle des risques climatiques et d’un accès facilité à l’assurance » Le syndicat reste vigilant quant à la « préparation des contrats ou à plus long terme sur la moyenne olympique ». La loi prévoit en effet de rendre plus cohérent le calcul de cette moyenne servant de référence pour mesurer le taux de pertes, sans détailler comment. La FNSEA demande un rapport sur les pistes d’évolution à envisager, notamment sur les modalités de calcul du potentiel de production moyen par culture.

dans l’année, l’État prendra le relais en le créant par décret. Mais pour Pascal Viné de Gru, de Groupama, « cela va se faire, parce que c’est la logique même du système. Si on veut affronter le changement climatique, si on veut des primes qui restent raisonnables pour l’agriculteur, il faut qu’on ait la plus large mutualisation possible. Et si on veut que le système soit universel, il faut là aussi une large mutualisation, et seul un groupement d’assureurs le permettra. »

759 % affirment ne pas vouloir s’assurer en 2023

Pour autant, 46,5 % des répondants à un sondage réalisé sur Terre-net.fr du 13 au 20 septembre ne sont toujours pas convaincus par cette réforme et 12,5 % préfèrent renoncer à s’assurer l’an prochain alors qu’ils l’étaient auparavant. À l’inverse, 27,7 % vont continuer à s’assurer et 17,3 % réfléchissent encore. Seuls 2 % ont décidé de souscrire à l’assurance récolte alors qu’ils n’en avaient pas jusqu’ici. En France, environ un tiers des agriculteurs souscrivent habituellement une assurance multirisque climatique. ■

Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 11
Christiane Lambert, présidente de la FNSEA
PHOTOS TERRE-NET MÉDIA
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne

Même si tous les constructeurs répondent à la problématique du débit de chantier pour pallier les lacunes de l’agriculture, semer ne correspond pas à une course dès lors que le producteur ne souhaite pas entamer le potentiel de rendement de sa culture et donc privilégie la régularité.

Garantir la précision ou faire la course à l’hectare ?

Depuis quelques années, les constructeurs de matériels de semis monograine communiquent tous sur la vitesse de travail exceptionnelle de leurs machines. Mais aller vite n’est sans doute pas la seule façon de gagner du temps… Détails.

12 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
SEMIS PNEUMATIQUE

Amazone, Lemken, Kverneland, Sulky, Maschio Gaspardo, Pöttinger ou encore Väderstad, quelle que soit la marque ou la couleur du matériel, l’argument phare des constructeurs ces dernières années concerne la précision accrue de leurs équipements et l’important débit de chantier. Certes, la rapidité d’exécution constitue un critère important, notamment pour aider les agriculteurs à faire face à la taille grandissante de leurs exploitations et à des fenêtres météorologiques favorables de plus en plus courtes. Certains diront qu’il est préférable de s’armer d’un semoir de compétition capable de pulvériser des records plutôt que mettre les deux pieds dans le même soulier le jour où les conditions optimales sont réunies ! C’est sans doute le leitmotiv dans les bureaux d’études Mais pour autant, semer vite signifie-t-il bien semer ? Différents essais conduits par les semenciers et les instituts techniques ont mis en évidence qu’au-delà de 8 km/h, ne pas entraver la régularité en matière de profondeur devient difficile. C’est pourtant une des caractéristiques essentielles pour assurer une levée synchrone, et donc garantir le potentiel de rendement élevé. Afin de gagner en précision, les constructeurs alourdissent leurs matériels, de façon à mieux gérer la pression sur chacun des éléments. Aussitôt, l’effet « pianotement » se voit limité malgré l’augmentation de la vitesse.

Du débit de chantier pour réduire le temps passé

Accroître son débit de chantier permet de réduire le temps d’intervention, argument de taille quand on sait que la plupart des chefs d’exploitations peinent à recruter suffisamment de maind’œuvre pour accomplir le travail. Autre tendance pour raccourcir le temps d’intervention : semer en direct. Le nombre de passages diminue, la facture carburant aussi, sans oublier le nombre de d’heures de travail. En France, la technique peine toujours à se développer, car elle ne convient pas à tous les types de sols. À noter que dans les régions de monoculture, la pression des ravageurs se montre plus forte, tout comme celle des maladies fongiques. Idem là où sont employées les techniques culturales simplifiées, ce qui explique que le labour soit encore très répandu.

Deux catégories de semoirs pneumatiques existent. La première comprend les outils à distribution pneumatique et à doubles disques semeurs. La plupart des modèles sont plutôt traditionnels, et bien souvent n’autorisent pas un travail très rapide. Cependant, le progrès technologique a permis d’atteindre les 15 km/h avec du matériel très récent. Certaines marques proposent des distributions innovantes dont la conception garantit la régularité d’espacement entre graines et de profondeur de semis à des vitesses impressionnantes.

La particularité – et l’innovation, en son temps – de l’EDX concerne surtout sa distribution qui, contrairement aux autres systèmes, fonctionne avec des alvéoles bouchées par les semences jusqu’à chuter dans le tuyau de descente sous flux d’air.

EDX: l’innovation qui n’a pas trouvé son public Retour en 2007. Amazone lance l’EDX, un semoir rapide et polyvalent en termes d’écartements, dont les réglages permettent de semer de 37,5 à 80 cm (pour le plus petit) et de 45 à 80 cm (pour le second modèle). Selon la configuration, l’engin peut peser jusqu’à 6 t, alors mieux vaut prévoir de sortir les chevaux pour l’atteler, le tracter et le soulever sans encombre ! La particularité de l’EDX concerne surtout sa distribution centralisée. La semence embarquée dans la trémie de 600 L (2 x 400 L sur la version 12 rangs) est emmenée vers les éléments via un système différent de la classique dépression équipant les autres semoirs. Ici, le flux d’air réglable met les graines en mouvement en vue de former un lit fluide, puis les conduit vers le tambour de sélection garni d’alvéoles en périphérie, dont chacune doit être occupée par une graine, ensuite lâchée vers les tubes et véhiculée grâce au flux d’air d’environ 50 km/h. Pour éviter le rebond, les graines sont aussitôt rappuyées par une grande roulette placée juste derrière. Bien que novatrice, la méthode n’a visiblement pas convaincu les producteurs français, conduisant la marque à abandonner le marché hexagonal. Plus récemment, celle-ci a étoffé son catalogue grâce au Précéa 6000-2AFCC. Là aussi, l’idée essentielle est de limiter le nombre de passages et donc de rehausser les performances. Selon le constructeur allemand, la préparation du lit de semis que ce modèle offre est homogène, une base pour obtenir des taux de levées importants. Suivant le type de sol, l’opérateur

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 13
ADOBE STOCK
AMAZONE à
AMAZONE
L’EDX fabriqué par Amazone n’ayant pas rencontré le succès escompté, il est désormais remplacé par le semoir monograine Précéa.

Grâce au dispositif de transport sous pression pneumatique des graines, l’unité de semis à entraînement électrique fonctionne jusqu’à 15 km/h tout en garantissant la précision de placement de la semence.

peut semer jusqu’à 12 km/h. Côté sélection, les ingénieurs utilisent également la surpression. En clair, trémie et doseur sont pressurisés, et les semences acheminées de la trémie à leurs disques de sélection. Pour gagner en précision, trois sélecteurs s’enchaînent.

Des capteurs pour corriger les réglages en direct

Dans le canal d’expulsion, la pression est stoppée afin d’éviter le rebond des graines en diminuant leur vitesse. En outre, la roulette de réception suit celle de terrage et par ailleurs, un compteur optique surveille le travail des sélecteurs en indiquant à l’opérateur, directement sur le terminal du tracteur, la présence de manques ou de doublons en temps réel. Il agit aussitôt sur les réglages, électriques et automatisés, des sélecteurs de graines pour résoudre rapidement le problème. Le but des constructeurs est clairement affiché : pouvoir semer à 14 ou 15 km/h sans dégrader le rendement grâce à la précision absolue. Depuis l’électrification des matériels agricoles, certaines marques ont franchi un palier supplémentaire au niveau du débit de chantier. Telles John Deere et Monosem, dont le semoir ValoTerra Ultimate trônait sur le stand au Sima 2022. L’installation 100 % électrique nécessite 56 V pour fonctionner. Le cœur du dispositif réside dans le boîtier de sélection des graines. Moteur électrique, circuit… chaque organe est étanche afin de garantir la précision même à haute vitesse. En version Ultimate, qui intègre la quatrième dimension, à savoir le système d’accompagnement des graines ASG, c’est l’élément de semis qui dope la vitesse de travail et permet à la machine d’atteindre 18 km/h !

La largeur à tout prix?

Reste une solution pour augmenter le débit de chantier : miser sur la largeur de travail. Mais la question financière se pose,

Chez Monosem, la technologie a été baptisée « ValoTerra Ultimate ». Elle fait appel au système d’accompagnement des graines ASG et est entièrement électrifiée.

Le système d’accompagnement de graines présent sur le ValoTerra Ultimate de Monosem s’adapte à la vitesse de semis et garantit la régularité. (1- Boîtier de sélection à dépression; 2- Roue de chargement à alvéoles; 3- Courroie à entraînement positif; 4- Convoyeur à brosse)

vu le prix du matériel et la surface à emblaver. Ne serait-ce pas plus judicieux d’investir dans un outil équipé d’éléments semeurs dernier cri, plutôt que de faire grimper le prix de l’équipement avec des rangs supplémentaires ? Dans la plupart des situations, adapter la largeur aux conditions s’avère possible, permettant ainsi d’accéder à des options sans pour autant alourdir la facture d’achat, voire de réduire drastiquement le coût de fonctionnement.

Qu’importe l’outil, soulignons que c’est bien au semis que se joue en grande partie la densité du peuplement. Et cette dernière

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se révèle cruciale pour l’agriculteur qui souhaite cadrer son écartement entre rangs, son intervalle entre plantes et sa profondeur de semis! C’est le triptyque gagnant pour une levée homogène,limitantlephénomènedecompétitionentreplantes.Avecle maïs, notamment, la précision du semis est essentielle. Les essais ont montré de façon flagrante la corrélation entre vitesse et densité de peuplement. Plus le rythme est élevé, plus la densité baisse. Etceciindépendammentdelamarquedumatériel.Idemsil’onse penchesurlaprofondeurdeplacementdelasemence.Enpassant de 6 à 12 km/h, elle diminue de presque 1 cm.

7 % de perte

de potentiel en semant trop vite

Même discours côté semenciers. LG Seeds, par exemple, précise que semer n’est pas une course, que la vitesse excessive peut provoquer jusqu’à 7 % de perte de potentiel sur la culture. Le semoir doit en effet positionner correctement 7 à 8 graines par seconde, ce qui engendre une perte de 1 000 à 4 000 graines dès que l’agriculteurappuiesurlechampignonetpassede6à9 km/h…

L’AVIS D’ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL MAÏS ET RISQUE CORVIDÉS

Les principales espèces de corvidés déprédatrices sont la corneille noire et le corbeau freux. La première est sédentaire et territoriale, entièrement noire (y compris le bec), et visible sur tout le territoire. La seconde revêt également un plumage noir, mais elle est reconnaissable par son bec blanc grisâtre. Le corbeau nidifie essentiellement dans les deux tiers nord du pays et la basse vallée du Rhône. Les corvidés consomment les graines de maïs dès le semis et jusqu’au stade 4-5 feuilles. En suivant la ligne de semis, ils sont capables de faire des dégâts importants, pouvant nécessiter un nouveau semis. L’intensité des attaques dépend des besoins alimentaires des volatiles et de l’offre alimentaire présente dans l’environnement. Une zone avec seulement quelques parcelles de maïs sera davantage exposée au risque corvidés qu’un secteur où les semis seraient simultanés sur de larges surfaces. à

L’Optima de Kverneland a monté d’un cran la barre de la précision en se montrant capable, par exemple, de fertiliser une microdose juste sous la graine pour que les minéraux soient aussitôt bénéfiques à la plante. Une prouesse.

KVERNELAND

Chez Lemken, l’Azurit 10 bénéficie de la technologie de semis en quinconce baptisée « DeltaRow ». L’objectif est d’optimiser l’espacement entre les plants et ainsi améliorer le potentiel de rendement et de qualité.

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Cultures
LEMKEN
Le semoir doit positionner correctement 7
à 8 graines par seconde, ce qui engendre une perte de 1 000 à 4 000 graines dès que l’agriculteur passe de 6 à 9 km/h

Adengo® Xtra, clé de voûte des nouvelles stratégies de désherbage maïs

De nouvelles stratégies de désherbage du maïs se déploient pour répondre aux enjeux liés à la qualité de l’eau tout en pérennisant le portefeuille de solutions herbicides. Adengo® Xtra est la solution pour accompagner ces itinéraires agronomiques innovants.

Sans chlore, l’herbicide maïs Adengo® Xtra peut être utilisé dans les zones à enjeux eau. Mathieu, agriculteur sur 150 ha, éleveur de vaches Blonde d’Aquitaine et de canards, est installé sur le bassin versant d’Orist dans le Sud des Landes. Même si l’exploitation se situe en dehors de l’aire de captage de l’eau potable, il est sensible à la protection des ressources naturelles. En 2022, il a changé son programme herbicide et remplacé le produit composé de S-métolachlore par Adengo® Xtra, exempt de toute molécule de la famille des chloroacétamides.

molécules tout en préservant la qualité de l’eau », témoigne Mathieu. Sur une parcelle qu’il conduit en prestation de service pour une exploitation localisée près d’un site de pompage d’eau potable, il a même appliqué Adengo® Xtra seul, à 0,44 l/ha : « Aucun rattrapage n’a été nécessaire », précise-t-il, soulignant l’intérêt que cela représente pour l’organisation de ses chantiers ainsi que la baisse de l’IFT herbicide.

//// Partenaire des chloroacétamides, pour réduire leur quantité et pérenniser leur usage

//// Efficacité du désherbage et gestion de la résistance des adventices

« Je veux que mes parcelles soient propres au premier passage mais je souhaite prendre les devants pour éviter les restrictions de

Autre objectif : empêcher l’apparition de résistance des adventices au chlore. « J’ai intégré Adengo® Xtra dans mes programmes à base de chlore, dans l’objectif de les diminuer, complète-t-il . En choisissant Adengo® Xtra, je bloque la flore qui pouvait s’habituer à cette molécule » Utilisable un an sur deux, Adengo® Xtra participe à l’alternance des modes d’action.

Applicable de la pré-levée à la post-levée précoce du maïs, Adengo® Xtra apporte plus de flexibilité aux programmes herbicides. Dans les situations très infestées en graminées estivales, Adengo ® Xtra peut aussi être associé à une spécialité à base de chloroacétamides à dose réduite. « Avec cet herbicide au large spectre d’efficacité, notamment sur les renouées, graminées et datura, nous accompagnons la baisse de l’utilisation du chlore, ajoute Laure Pitrois, cheffe marché maïs Bayer. Notre volonté est de pérenniser les usages face à un portefeuille de solutions phytopharmaceutiques de plus en plus réduit

H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme.

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PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit ou à la fiche produit sur www.bayer-agri.fr - Bayer Service infos au N° Vert 0 800 25 35 45. Bayer SAS – Division Crop Science – 16 rue Jean-Marie Leclair – CS 90106 – 69266 LYON Cedex 09 N° agrément Bayer SAS : RH02118 (distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels). Adengo® Xtra • 90 g/l thiencarbazone-methyl 225 g/l isoxaflutole 150 g/l cyprosulfamide • AMM n° 2160693 • Détenteur d’homologation : Bayer SAS • ® Marque déposée
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H361d - Susceptible de nuire au fœtus.
« Nous devons prendre les devants en ajustant nos stratégies de désherbage pour ne pas avoir de restrictions d’usage des herbicides ». Mathieu, agriculteur dans les Landes sur le bassin versant d’Orist
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».
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Crédits photos : Bayer, Chez Moi ProdOctobre 2022.

La précision est cruciale pour l’agriculteur qui souhaite cadrer son écartement entre rangs, son intervalle entre plantes et sa profondeur de semis! Faute d’être suffisante, des pertes de potentiel jusqu’à 7 % peuvent être enregistrées.

John Deere a lancé l’ExactEmerge, un semoir à maïs et à soja capable de travailler à 16 km/h grâce à sa distribution pneumatique à cône perforé dépourvu de réglage et au système de transport fait d’une courroie recouverte de brosse permettant de s’affranchir de la gravité. Sur

confère une vitesse de chute constante à la graine. Le Danois a été le premier constructeur à adopter cette technologie sur son Tempo. Depuis, le système a été repris chez Lemken sur l’Azurit, chez Amazone sur le Precea et chez Kverneland sur le SX.

Modérer sa vitesse est donc aussi une des clés de la régularité en matière de profondeur. Il est recommandé de placer la graine entre 3 et 5 cm. En deçà, les risques ne sont plus vraiment maîtrisés. À savoir les conditions défavorables, telles que la sécheresse ou au contraire trop de précipitations, qui peuvent avoir un impact important sur la qualité de la levée. Si le semis est superficiel (< 2 cm), la graine est plus sensible au sec et aux attaques d’oiseaux. S’il est trop profond (> 6 cm), le risque de battance et d’hydromorphie, entraînant le flétrissement du germe voire le pourrissement de la graine, est présent. Chez Väderstad, l’étape stratégique semble être celle de la distribution. Chez eux, le flux d’air soufflé dans le tube de descente

Un disque doseur entraîné électriquement Chez Horsch, les deux solutions cohabitent selon que le fermier recherche la vitesse (surpression) ou les chantiers plus traditionnels (dépression). Maschio Gaspardo, quant à lui, propose sa solution hybride sur le Chrono, en associant le doseur sous dépression et le circuit de transport de la semence sous pression. Deux flux d’air indépendants sont donc nécessaires. Dorénavant, le disque doseur est entraîné électriquement. Dans la plupart des situations, il est garni de trous qui aspirent la semence. Excepté chez Horsch, où il reçoit des encoches ouvertes vers l’extérieur. Leur rôle est d’emporter la graine en un mouvement circulaire, puis, lorsque celle-ci arrive au-dessus du tube de descente, elle est lâchée progressivement toujours selon le même angle, en suivant l’échancrure de l’encoche. La soufflerie est donc inutile, seule la gravité est utilisée pour que la graine tombe sans inertie. Le capteur détecte les manques et les doublons. Sur l’ExactEmerge de John Deere, les courroies de brosses qui remplacent les tubes accompagnent la graine pendant sa descente et permettent de s’affranchir de la gravité ; l’absence de rebond est due à la vitesse horizontale nulle. ■

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JOHN DEERE
l’ExactEmerge,
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DOSSIER

20 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022

MAÏS

UNE CULTURE STIGMATISÉE À TORT

Production mondiale en déclin, réchauffement, prix de l’énergie, disponibilité en eau… les raisons qui stigmatisent le maïs s’accumulent en 2023 et sèment un vent d’inquiétude chez les producteurs. Mais en analysant de plus près les besoins de la plante, des solutions techniques apparaissent, qui devraient permettre de ne pas enterrer la culture de si vite. Analyse.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 21
LUC TIFFAY

Les prévisions pour 2022-2023 estiment la production mondiale de maïs à 1,19 Mdt, soit un recul de 13 Mt par rapport à la campagne précédente. C’est du moins ce qu’a indiqué le Conseil international des céréales (IGC), en avril dernier. Selon le groupe intergouvernemental, la baisse sera liée à des contreperformances attendues en Ukraine et aux États-Unis, respectivement sixième et premier producteurs mondiaux. En cause, la guerre qui sévit à l’Est depuis dix mois et qui devrait considérablement faire baisser les surfaces emblavées, et de mauvaises conditions climatiques outreAtlantique qui vont peser sur les rendements. Pour rappel, le maïs est la première céréale produite dans le monde. D’après les dernières estimations du cabinet d’UkrAgroConsult, les exports ukrainiens culmineraient à 30 Mt, soit tout de même 5 Mt de plus que sur la campagne 20212022. Des prévisions qui s’appuient sur une production attendue à 27 Mt pour la campagne 2022-2023 (42,11 Mt sur la précédente campagne), un chiffre « à considérer avec prudence », car la guerre et l’hiver imminent font peser « des risques sur la récolte », souligne Marc Zribi, responsable de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer. Sans compter que les agriculteurs seront peutêtre contraints de laisser du maïs sur pied si le coût du séchage dépasse le gain lié à sa commercialisation. Pour l’heure, les producteurs ne sont pas pressés de récolter. Ils attendent que leur maïs sèche naturellement, « pour économiser des frais de séchage élevés », a tweeté le trader Oleg Levchenko.

74 q/ha

Les prévisions pour la campagne 2022-2023 estiment la production mondiale de maïs à 1,19 Mdt, soit un recul de 13 Mt par rapport à la campagne précédente.

En production de semences, un pic de chaleur à plus de 35 °C pendant deux jours consécutifs durant la méiose ou la période de floraison du maïs entraîne des effets délétères sur les organes reproducteurs

D’après le ministère ukrainien de l’Agriculture, la récolte de maïs était réalisée à 27 % au 31 octobre, sur 1,13 Mha, avec un rendement moyen de 5,54 t/ha.

Des pics de chaleur aux conséquences lourdes

La production de semences a également souffert de la sécheresse et ceci quel que soit le bassin de production. La sole française est restée quasiment stable en 2022 (84 570 ha de semences de maïs hybrides semées et 3 520 ha de semences de base), mais Pierre Pagès, président de la FNPSMS, estime que « le résultat devrait se situer entre 70 et 75 % des objectifs de production initiaux ». Un résultat technique inédit en France, sans doute le plus faible de l’histoire du réseau national (en pourcentage d’atteinte technique des objectifs de production).

C’est le rendement moyen de maïs obtenu dans les pays de l’Union européenne. Ce niveau élevé s’explique par le fait qu’une grande partie des cultures y sont irriguées. Au niveau mondial, la production annuelle de maïs représente plus de 850 Mt.Traduit en surface, cela représente 162 Mha, soit un rendement moyen mondial de 52 q/ha. Les États-Unis et la Chine constituent les plus importants pays producteurs, avec respectivement 37 % et 21 % de la production mondiale.

En cause, les conditions climatiques de la campagne bien sûr. Durant les semis, elles ont été globalement bonnes, bien que sèches, parfois, et ayant nécessité d’irriguer précocement. Mais des épisodesdegrêlesurvenuscourantjuinontentraînéla destruction de près de 1 500 ha, notamment dans le Sud-Ouest. Enfin, les pics de chaleur successifs de fin juin à fin août ont fortement touché le

DOSSIER MAÏS 22 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
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développement des organes reproducteurs et la fécondation. En production de semences, un pic de chaleur à plus de 35 °C pendant deux jours consécutifs en période de méiose ou de pleine floraison entraîne des effets délétères sur les organes reproducteurs. La viabilité du pollen se détériore, causant des avortements de grain. Or dans le courant du mois de juillet, certaines zones de production ont enregistré jusqu’à 24 jours à plus de 35 °C, avec des pics à plus de 40 °C. Celui du 10 au 18 juillet, notamment, est survenu lors de la floraison dans la plupart des zones de production. Inutile de préciser que les restrictions d’arrosage, voire les interdictions, ont empêché de soutenir les ETP allant jusqu’à 10 mm/jour. Résultat : le développement du maïs et le remplissage des épis s’en sont trouvés pénalisés.

Le maïs

dans l’alimentation humaine

Environ 20 % de la production mondiale de maïs est utilisé directement pour l’alimentation humaine, soit environ 162 Mt. Il constitue l’aliment de base dans de nombreuses régions et nourrit près de 1,2 Md d’êtres humains, principalement en Amérique latine et en Afrique. Sous forme de farine, il est consommé dans des bouillies ou des galettes, ce qui représente entre 15 et 20 % des calories journalières dans plus de 20 pays en voie de développement. Sur les autres continents, seuls 2 à 3 % de la production est utilisé directement. Environ 1 Mha de maïs doux (Zea mays saccharata) sont cultivés dans le monde pour le consommer tel un légume. 9 Mt, principalement produites

La sole française de maïs semences est restée stable, mais la production a souffert de la sécheresse, ce qui pénalise le résultat, qui devrait se situer entre 70 et 75 % des objectifs de production initiaux.

Plus de 35 °C durant deux jours consécutifs en période de méiose ou de floraison du maïs entraîne des effets délétères sur les organes reproducteurs.

L’AVIS D’ARVALIS-INSTITUT DU VEGÉTAL

Le progrès génétique pour pallier les sécheresses

Déficits de pluviométrie et sécheresses des étés précédents ont mis à l’épreuve le maïs dans plusieurs régions. Des pertes de rendement significatives ont été constatées au regard de l’intensité et de la durée des périodes de stress. Le progrès génétique s’est montré un allié lors des forts stress hydriques, même si toujours plus de tolérance des variétés à la sécheresse est espérée. En soixante ans, le gain génétique du maïs grain est estimé à un quintal par an, irrigué ou non. C’est le résultat du travail sur l’efficience de l’eau (ratio entre le rendement obtenu et les millimètres d’eau consommés) qui laisse espérer des gains plus significatifs si la stratégie de sélection reste focalisée sur la tolérance au déficit hydrique. Des écophysiologistes tentent de décomposer les processus pour définir quelles mesures doivent être effectuées afin de mettre en évidence les réponses des variétés au manque d’eau, à leurs différents stades de développement. Le premier facteur de différenciation du comportement des variétés se révèle être la durée de leur cycle. Une plante plus précoce consomme moins d’eau, car sa durée de croissance – et de fait la durée de ses besoins en eau – s’avère moins longue. Les écarts de consommation, entre floraison et maturité, sont de 25 à 30 mm, soit un tour d’irrigation économisé.

DOSSIER MAÏS 24 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
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aux États-Unis (42 %), sont récoltées à environ 70 % d’humidité. Ce qui représente moins de 1 % du maïs mondial.

Autre débouché : l’industrie agroalimentaire. La culture entre dans la composition de nombreux produits transformés et fournit différentes matières premières telles que : l’amidon, le sirop

Dans le monde, 1 Mha de maïs doux sont cultivés pour le consommer tel un légume. 9 Mt sont ainsi récoltées à environ 70 % d’humidité, principalement aux ÉtatsUnis (42 %).

de maïs issu de l’amidon hydrolysé (riche en fructose ou en maltose et utilisé comme sucrant, épaississant ou humectant), l’huile extraite du germe de maïs (riche en acides gras mono et polyinsaturés, et utilisée comme huile de friture ou pour la fabrication de margarines) et le malte de maïs (après fermentation, qui entre dans la fabrication de boissons alcoolisées comme la bière et le bourbon).

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NOUVEAU

Au printemps dernier, les agriculteurs français ont arbitré et semé davantage d’oléagineux, notamment du tournesol. La surface de l’Hexagone a gagné 8,5 % en 2022 selon les chiffres Agreste. C’est le prix record qui a dicté le choix des paysans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Kiev n’arrive plus à exporter, alors qu’elle ravitaillait 50 % du commerce mondial d’huile de tournesol. En outre, la culture nécessite moins d’engrais azotés que le maïs, et la plante résiste mieux à la sécheresse. Des arguments dans l’air du temps pour répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux. De l’autre côté de l’Atlantique, les farmers américains misent plutôt sur le soja, avec 36,8 Mha

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VRAI FAUX ou

➜ Le maïs est une plante en C4 qui capte du carbone atmosphérique.

intéressante, la graine de soja présente une bonne teneur en lysine, comme souvent pour les légumineuses, mais peu de méthionine.

VRAI

Le maïs, venu d’Amérique, est cultivé depuis 400 ans en Europe. Non seulement il constitue la sécurité alimentaire des troupeaux, mais en plus la plante est dite en C4, c’est-à-dire qu’elle va capter 25 % de carbone atmosphérique de plus que le blé. En le cultivant, les agriculteurs contribuent à ce stade à lutter contre l’effet de serre. À souligner aussi que le maïs produit durant son cycle, en respirant, entre 16 et 32 t/ha d’oxygène, soit deux fois plus qu’une forêt.

➜ La culture a besoin d’eau l’été, au moment où il y en a moins dans les rivières.

Des critères de choix variétal pour réussir son maïs

Moins d’eau dans les cours, mais il y en a dans les nappes qui se rechargent l’hiver, souvent utilisée via les forages. En Indre-et-Loire par exemple, seulement 6 % de la surface cultivée est arrosée, en considérant d’ailleurs l’irrigation comme le filet de sécurité.

➜ Nourrir la planète sans augmenter la surface cultivée est impossible.

FAUX

Selon Olivier De Schutter, professeur à l’université de Louvain (Belgique) et coprésident du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food), il faut d’abord agir sur la demande: les régimes alimentaires vont vers toujours plus de protéines animales, exigeant davantage de surface pour le fourrage. Sans oublier de lutter contre les pertes et le gaspillage, qui demeurent considérables dans les chaînes alimentaires avec un tiers de la production agricole mondiale perdue.

➜ La génétique peut aider à réduire les frais d’irrigation et de séchage.

VRAI VRAI

Certains semenciers ont au catalogue des variétés autorisant à être semées plus tôt en saison, ce qui décale la période sensible au stress hydrique et offre ensuite une vitesse de dessication rapide en vue d’accélérer le séchage pour minimiser les frais liés.

en 2022, soit une hausse de 4 % par rapport à 2021 selon les chiffres de l’USDA. Une valeur supérieure à celle attendue par le marché, qui espérait, selon Reuters, 35,8 Mha. Mécaniquement, la surface de maïs régresse de 4 % sur la même période, à 36,2 Mha, chiffre quant à lui sous les attentes du marché, qui tablait plutôt sur 37,2 Mha. Traduit en production, l’année 2021 a connu un record avec 120,8 Mt de soja, soit 5 % de plus que 2020. Les rendements record dans 21 États ont permis à la moyenne d’atteindre 34,6 q/ha. C’est le second résultat le plus élevé jamais enregistré.

Le soja contient 40 % de protéines, ce qui fait le bonheur des végétariens, car rares sont les plantes en contenant autant, exception faite des microalgues, telles la spiruline et la chlorelle, encore plus riches. Parmi les légumineuses, c’est le soja le plus riche. Autre avantage : huit acides aminés essentiels ayant une capacité d’assimilation lors de la digestion sont contenus dans ses protéines. La valeur est aussi élevée que celle des protéines animales de l’œuf assimilables par l’organisme. En plus d’une composition en acides aminés

La culture du maïs est stigmatisée par les écologistes qui l’associent à l’irrigation. Pourtant, produire 1 kg de maïs grain ne nécessite que 454 L d’eau, en faisant une des cultures les plus économes.

La sélection variétale semble stratégique pour moderniser la culture du maïs. Elle est déterminante à la fois en termes de potentiel de rendement atteignable dans le créneau climatique disponible (rendement, précocité) mais aussi pour garantir des caractéristiques permettant d’atteindre l’objectif, avec plus ou moins de sécurité (tolérance aux stress, maladies…). L’agriculteur doit choisir la bonne variété, avec des semences de qualité s’il souhaite garder les atouts entre ses mains. Adapter les types de maïs aux défis spécifiques des exploitations agricoles s’avère donc indispensable, en mettant en place des stratégies en vue de contourner les problèmes liés aux changements climatiques. La tolérance à la sécheresse, par exemple, devient de plus en plus importante dans de nombreux endroits, car la culture devrait produire de bons rendements même là où l’irrigation est difficile. Les obtenteurs ont d’ailleurs concentré leurs travaux d’amélioration sur ce critère tant la plante est sensible aux variations pendant la floraison. C’est la phase cruciale pour le rendement à venir.

Afin de faire face aux pénuries d’eau pendant les phases de croissance clés du maïs, la date de semis peut être avancée. Ceci nécessite cependant des variétés hybrides qui soient davantage robustes pendant les premiers stades de croissance, et qui tolèrent une germination plus lente, liée au temps plus froid. La vigueur constitue donc également un critère clé. Sans oublier la tolérance aux maladies et aux ravageurs. Rendements élevés, qualité supérieure, mais aussi santé des plantes… Seuls des plants sains et

DOSSIER MAÏS 26 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
ADOBE STOCK
à

Comment assurer un désherbage durable du maïs ?

La première préoccupation de l’agriculteur est d’avoir une parcelle propre. En combinant des itinéraires innovants, il est possible de réduire le salissement des parcelles et d’opter pour un désherbage durable et réussi du maïs.

Si la rotation des cultures, l’implantation de couverts hivernaux en interculture ou les choix variétaux réduisent la pression des adventices dans une parcelle, d’autres leviers innovants peuvent être mis en œuvre pour optimiser les intrants : herbisemis localisé sur le rang ou réduction des écartements entre rangs par exemple, mais aussi désherbage combiné (mécanique et chimique).

Les racinaires, une longue persistance d’action.

Avec des semis de plus en plus précoces, les stades sensibles du maïs sont exposés plus longtemps à la concurrence des adventices. C’est là l’intérêt des herbicides racinaires qui, appliqués juste après le semis, en bonnes conditions, empêchent le développement des mauvaises herbes en particulier des graminées. Avec une persistance d’actionde40à60jours, ilscontrôlentleslevéeséchelonnées jusqu’à la fermeture du rang et préservent ainsi le potentiel de rendement de la parcelle.

Isard®, la solution contre les graminées estivales et le Ray-grass.

Herbicide à base de dmta-p, Isard® constitue aujourd’hui un pilier majeur du désherbage du maïs. Avec un mode d’action racinaire et une longue persistance d’action, il bénéficie d’un très haut niveau de performance contre les graminées estivales. C’est aussi une bonne solution contre le Ray-grass Utilisable aussi bien en prélevée de la culture qu’en post-levée précoce, il est doté d’une grande souplesse d’emploi. Autre atout du dmta-p, de par ses caractéristiques physico chimiques, il permet de garder une bonne efficacité herbicide, même en conditions temporairement sèches. Une application sur sol frais ou suivi d’une précipitation d’au moins 10 mm dans les 10 jours après application sont nécessaires pour une efficacité optimale.

20%

C’est le pourcentage des surfaces de maïs où le ray-grass est désormais présent.

C’est le double d’il y a quatre ans. Parmi les adventices les plus difficiles à détruire citées par les agriculteurs, le Ray-grass arrive en 3éme position.

Source : enquête ADquation-BASF (Décembre 2021)

Le dmta-p permet de limiter tôt la concurrence des adventices.

Les stades clés d’application d’Isard®

1 à 1,2 L/ha +/- partenaire 0,7 à 1 L/ha +/- partenaire

Stades de croissance (BBCH) - Première plage d’utilisation de BBCH 00 à BBCH 05 avec Isard® 1 à 1.2 L/ha seul ou associé. Deuxième plage d’utilisation de BBCH 11 (1 feuille) à BBCH 16/18 (6/8 feuilles) avec Isard® 0,7 à 1 L/ha.

Isard® est très souple d’emploi. Il s’utilise sur maïs, en post-semis prélevée ou post-levée précoce.

BASF France SAS - Division Agro - 21, chemin de la Sauvegarde - 69134 Ecully Cedex. N° agrément : IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. ISARD® : AMM : n°9900251 - Composition : 720 g/L dimethenamide-P - Formulation : EC (concentré émulsionnable) - Détenteur d’homologation : BASF AGRO. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture. gouv.fr/ecophyto. Usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou consulter www.agro.basf.fr et/ou www.phytodata.com. Crédits photos : ©BASF ©GettyImages - Octobre 2022.

ISARD® : SGH07, SGH09 - Attention - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. - H302 : Nocif en cas d’ingestion. - H315 : Provoque une irritation cutanée. - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée. - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux. - H335 : Peut irriter les voies respiratoires. - H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques. - H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2022 / LE MAGAZINE / 27
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stables pourront produire davantage et améliorer le résultat économique.

Des progrès considérables

Les désavantages structurels, sociaux, et les coûts de production demeureront toujours plus élevés. L’innovation semble être une réponse pour ne pas voir la taille des exploitations fleurter avec les

L’AVIS DE L’ONU

Outre les pivots et enrouleurs, deux nouvelles techniques de micro-irrigation sont apparues, le goutte-àgoutte de surface et le goutte-à-goutte enterré, qui promettent jusqu’à 80 % d’économie d’énergie et près de 30 % d’économie d’eau.

António Guterres, secrétaire général des Nation unies + 60 % de production alimentaire d’ici 2050

Le précédent secrétaire général des Nations unies (ONU) Ban Ki-moon avait exhorté les nations à saisir « une occasion historique de redynamiser l’agriculture » pour faire face à la crise alimentaire. En juin 2008, il avait annoncé à Rome que la production devrait doubler d’ici 2030 afin de pouvoir nourrir l’ensemble de la population mondiale. Même combat pour son successeur, António Guterres, en poste depuis 2017. Selon les estimations compilées par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), d’ici à 2050, la production alimentaire devra augmenter de 60 % pour nourrir une population de 9,3 Md individus. Continuer à cultiver les terres selon nos habitudes exercerait une forte pression sur nos ressources naturelles. Pas d’autres choix que d’entreprendre une révolution verte afin d’augmenter la production agricole de façon durable, en employant des techniques plus en harmonie avec les écosystèmes, en réduisant l’utilisation d’intrants et en aidant les exploitations à faire face aux phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents et associés aux changements climatiques. Un mode d’agriculture utile et accessible aux petits exploitants, adapté aux conditions auxquelles ils font face en mettant l’accent sur les variétés de cultures locales et en exploitant le savoir traditionnel pour protéger, plutôt que combattre, les processus des écosystèmes naturels.

10 000 ha, quand la moyenne des fermes françaises se situe entre 125 et 130 ha. Sécurité alimentaire, traçabilité, respect environnemental… la France devrait soutenir ses productions – en particulier dans le contexte actuel de souveraineté alimentaire – plutôt que d’importer toujours plus de produits non soumis aux mêmes réglementations. La maïsiculture a, en outre, accompli des progrès considérables. Les rendements nationaux sont parmi les plus élevés sur la planète, autour de 100 q/ha, soit trois fois plus qu’il y a cinquante ans et presque deux fois plus que les performances brésiliennes et chinoises. Autre avancée : l’efficience en eau. En l’espace de vingt ans, la France a gagné 30 % de productivité sur l’irrigation. Bien que la culture soit souvent stigmatisée par les écologistes, l’associant systématiquement à un usage massif d’eau, pour produire 1 kg de maïs grain, seuls 454 L (238 L pour du maïs fourrage) s’avèrent nécessaires. Ce qui place le maïs parmi les plantes les plus économes en eau (ceci par comparaison aux 590 L indispensables pour le blé, aux 900 L du soja et aux 1 600 à 5 000 L du riz).

La plante connaît deux phases critiques face au stress hydrique durant son cycle végétatif : du stade « fin montaison » jusqu’à la floraison femelle et, quinze jours plus tard, au remplissage des grains. Dans les sols qui retiennent le moins l’humidité, l’évapotranspiration pendant ces deux périodes peut atteindre 6 mm par jour, et donc rendre nécessaire l’apport de 18 à 20 mm d’eau tous les trois jours. Outre les pivots et enrouleurs, la dernière décennie a vu apparaître et se développer deux nouvelles techniques d’irrigation : le goutte-à-goutte de surface et le goutte-à-goutte enterré. Ces systèmes de micro-irrigation promettent jusqu’à 80 % d’économie d’énergie et près de 30 % d’économie d’eau, les pertes par évaporation se montrant limitées et la pénétration de l’eau dans le sol optimisée. Sans compter qu’à l’échelle mondiale, produire du maïs est le plus souvent pratiqué sans irrigation. En France, par exemple, seulement 25 % des 3 Mha de maïs cultivés sont arrosés. ■

DOSSIER MAÏS 28 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022
La culture du maïs est souvent stigmatisée par les écologistes et pourtant, pour produire 1 kg de maïs grain, seuls 454 L d’eau sont nécessaires
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Le broyeur de végétaux de moins en moins prisé

Outil fonctionnel et polyvalent servant aussi bien à réduire les cannes de tournesol que les couverts végétaux, le broyeur est-il pour autant indispensable au sein des exploitations dites en « agriculture de conservation des sols »? Les experts et les adeptes des couverts permanents sont plutôt partagés…

Broyage de couverts végétaux de moutarde. Le principal inconvénient de l’outil demeure son coût d’utilisation élevé lié à la consommation importante de carburant engendrée.

30 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 PARTAGE D'EXPÉRIENCE Machinisme
ANTOINE HUMEAU
AGRICULTURE DE CONSERVATION DES SOLS

Voilà quatre ans que Vincent Brûlé met en place des couverts permanents, essentiellement composés de trèfle, sur son exploitation de Meigné-le-Vicomte (Maine-etLoire). Auparavant, il utilisait une faucheuse pour gérer leur croissance, mais depuis deux ans, il a investi en Cuma dans un broyeur Desvoys de 6,4 m. L’idée est de restituer la matière organique au sol. L’intérêt est double, car la méthode s’avère agronomiquement intéressante tout en offrant un débit de chantier important, assure le producteur de grandes cultures, en agriculture de conservation des sols (ACS) depuis 2016. En ACS, toutefois, les adeptes du broyeur ne sont pas si nombreux, tant s’en faut. « Le plus souvent, ce sont les agriculteurs en possédant déjà un sur la ferme pour d’autres usages qui l’utilisent », constate Frédéric Thomas, consultant et formateur en ACS. Sur sa ferme de 200 ha, Vincent Brûlé broie environ un mois après la moisson des céréales afin de détruire les dicotylédones estivales. Après celle de colza, il passe le broyeur pour tailler les tiges à 10 cm, « cela permet de nettoyer le sol et de faciliter le travail des rapaces qui contrôlent ainsi mieux les mulots », précise-t-il L’outil peut aussi lui servir pour une première coupe de luzerne, avant qu’elle ne monte à graine. Quoi qu’il en soit, le broyeur ne sert pas à détruire les couverts, mais plutôt à les gérer. À l’exception, sans doute, de quelques plantes telles que le tournesol ou le sarrasin, qui ont du mal à repartir une fois la tête coupée. « Mais comme en général un couvert végétal est diversifié, le broyeur ne peut pas

tout détruire », glisse Marie Morineau, animatrice du pôle formations agronomiques à Sky agriculture.

Remplacer le déchaumage À Liré (Maine-et-Loire), Damien Époudry se sert parfois du broyeur de la Cuma pour éliminer les cannes de maïs grain,

Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 31
PRE-SAISON LES OFFRES JUSQU‘AU 31 DÉCEMBRE 2022 VALABLES SUR TOUTE LA GAMME Plus vous économisez ... ... Plus vous commandez tôt, + 5 mois REMISE 3% REMISE 4% REMISE 5% REMISE 6% 2 mois3 mois4 mois Délai de livraison demandé MIRACLE BLEU + PRÉ-SAISON REMISES FINANCEMENTS MACHINES % * Informations et conditions de financement*
Le broyeur ne sert pas à détruire les couverts, il permet simplement de les gérer
à
ANTOINE HUMEAU Sur sa ferme dans le Maine-et-Loire, Vincent Brûlé broie les résidus un mois après la récolte des céréales pour maîtriser les dicotylédones estivales. Après colza, l’outil détruit les tiges à 10 cm de haut pour laisser le sol propre et permettre aux rapaces de contrôler la population de mulots.

après leur récolte. « Je fais mon semis de couverts à la volée, explique-t-il, après la récolte de maïs, puis je passe un coup de broyeur et les résidus recouvrent les semences. Cela offre de bonnes levées de couverts ! » Le broyeur « peut être le moyen de rabattre tout ou partie de la végétation, de tailler très court pour nourrir le sol, notamment sur des terres argilo-calcaires qui ont énormément de mal à digérer la paille, met en avant Frédéric Thomas. L’activité biologique accélère la décomposition des résidus de paille et on a un couvert qui reste vivant, qui continue à repousser. » Autre utilité : tailler très court la végétation dans un scénario de couverts relais. « On implante les deux mélanges de couverts simultanément pendant l’été ou l’automne, puis on rabat le premier pour donner un peu de lumière au second afin qu’il puisse repartir », développe l’agronome, fondateur et rédacteur de la revue spécialisée TCS. Le broyeur peut aussi avoir un intérêt pour les couverts mono-espèces tels que le sorgho, et remplacer un déchaumage. « On implante d’abord un sorgho multicoupe, puis on vient le broyer en été, ce qui permet de nettoyer le sorgho avec tout le salissement, décrit Frédéric Thomas. Le sorgho va redémarrer, inonder la parcelle et la tenir propre jusqu’à l’installation d’une culture future. On tire ainsi parti de la capacité du sorgho multicoupe à pouvoir repartir en plein été. »

Axe vertical ou horizontal?

Reste à savoir quel type de broyeur choisir. Il en existe deux grandes catégories, à axe horizontal ou à axe vertical. La première représente l’écrasante majorité des modèles vendus. « Si on veut faire de la destruction de couverts, c’est un axe horizontal qu’il faut, surtout si on a de gros couverts, parce que l’axe vertical

L'AVIS DE L'EXPERT

Régis Hélias, ingénieur régional chez Arvalis-Institut du végétal

« Avec des vitesses d’avancement et des largeurs limitées, le broyeur, c’est du temps de travail et beaucoup de consommation de GNR. Selon les espèces, l’outil a une fonction de régulation des couverts, mais pas toujours de destruction. Sur le terrain, on remarque que les agriculteurs limitent son usage. Le rouleau Faca commence à le supplanter. Mais ni l’un ni l’autre ne permettent de gérer toutes les espèces de couverts, et ni l’un ni l’autre ne gèrent les vivaces se trouvant dans les parcelles. Pour détruire le couvert, le broyeur ne permet pas de s’affranchir totalement du glyphosate ou du travail du sol en cultures biologiques. La lutte chimique reste nettement plus efficace et surtout, moins onéreuse. Cependant, le broyeur demeure un outil à conserver sur son parc matériel, pour s’occuper des bandes enherbées et des résidus de maïs; de moins en moins pour piloter les couverts végétaux. »

n’a pas assez de dégagement pour absorber toute la biomasse », prévient Régis Hélias, ingénieur régional et animateur de filière agrobio chez Arvalis-Institut du végétal. « En ACS, généralement, on préfère l’axe horizontal, abonde François Travers, commercial chez le fabricant mayennais Desvoys. Parce qu’une fois la moisson faite, on sème à la volée et on broie pour avoir un résidu, afin de couvrir le sol. Or l’axe horizontal permet d’obtenir une bonne qualité et une bonne finesse de broyage, une réelle répartition des résidus. » Frédéric Thomas, lui aussi, opte pour l’axe horizontal : « L’homogénéité de travail est meilleure. » L’axe vertical a tendance à andainer la végétation, ce qui n’est pas le premier effet recherché ! « Tout ce que l’on peut faire avec un axe vertical, on peut le faire avec un axe horizontal », insiste de son côté Régis Hélias. Le choix de l’outil doit se faire en fonction de ses besoins agronomiques, de la répartition et de la vitesse de

32 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme
KUHN à
Broyage de couverts végétaux avec un modèle Kuhn à axe horizontal.
« Le broyeur est gourmand en énergie et en temps de travail »
DR Broyage de dactyle derrière tournesol en septembre dernier à Meignéle-Vicomte (Maine-et-Loire) avec le broyeur Desvoys à axe vertical. DR

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dégradation des résidus dans le sol. Sur les broyeurs à axe horizontal, différents types de couteaux existent : courbés, cuillères, droits ou marteaux. Ils permettent un broyage plus ou moins fin. La qualité de l’outil s’évalue selon trois critères, selon Mathieu Jadé, commercial chez Desvoys : la finesse du broyage, la répartition derrière la machine et l’aspiration. « Au niveau de ces trois points-là, il n’y a pas photo, l’axe horizontal fait un meilleur travail », ajoute-t-il.

La Noyantaise a choisi l’axe vertical

Vincent Brûlé acquiesce sur les deux premiers points, mais pas sur le troisième. Pour lui, c’est au contraire le broyeur à axe vertical qui permet de mieux aspirer la végétation : « Quand la lame tourne, cela crée une sorte de dépression qui aspire les plantes et réalise une coupe nette. Les systèmes à axe vertical ne produisent aucune déchirure, contrairement à ceux à axe horizontal. » Si le producteur cherche la repousse, le système est donc particulièrement intéressant. La Cuma La Noyantaise a investi il y a deux ans dans un broyeur à axe vertical Desvoys de 6,4 m de largeur de travail en semi-porté, de type girobroyeur. « Ce qui nous a fait pencher pour l’axe vertical, c’est son aspect moins énergivore et son efficacité », argumente Vincent Brûlé. L’outil travaille sur ses roues, un tracteur de 110 ch suffit donc pour l’utiliser. Et question débit de chantier, il faut compter 4 ha/h. Les adhérents de la Cuma ne regrettent pas leur choix. L’outil a coûté 28 000 € et d’après les calculs du responsable matériel Romain Deslandes, le coût hectare est de 6,30 €/ha, 22,50 € si les coûts de la main-d’œuvre et du tracteur sont inclus. 217 h étaient engagées sur la machine, elle en a fait 287 l’an passé. « Preuve que les agriculteurs adhérents sont satisfaits, sinon l’outil ne ferait pas autant d’heures ! » se réjouit Vincent Brûlé qui « ne reviendrait pas en arrière » D’ailleurs, il est déjà question

Le broyeur Desvoys Master Field peut s’atteler en frontal pour le broyage de couverts multi-espèces et ainsi améliorer la visibilité de l’opérateur.

L’outil Kuhn de 6 m de largeur de travail broie les tiges de maïs grâce à son axe horizontal. Il est principalement utilisé dans les exploitations céréalières, en Cuma ou en ETA.

de le renouveler. « Vu le nombre d’heures effectué, un modèle 8 m ne nous coûterait pas plus cher… », indique-t-il.

Broyeur… ou rouleau?

Qu’il soit à axe horizontal ou vertical, cependant, le broyeur ne semble pas plébiscité par les producteurs en ACS. « Passer le semoir en direct derrière lui s’avère compliqué, car les résidus bourrent les disques semeurs », constateDamienÉpoudry.Maiscomme tous les autres, c’est surtout à cause de son coût dissuasif qu’il s’en sert de moins en moins. « Le rouleau Faca est une arme beaucoup plus économique », tranche Frédéric Thomas. En termes de consommation énergétique, c’est du simple au double avec le broyeur ! Pour Marie Morineau, en outre, agronomiquement, le rouleau Faca se montre bien plus intéressant: « Le broyeur mulche et donc provoque une minéralisation plus rapide. La matière organique sera dégradée très vite et les éléments nutritifs seront restitués aux plantes. Mais si les micro-organismes détruisent la biomasse trop rapidement, le risque de “faim d’azote” existe et ne permet pas d’implanter la culture quinze jours après. Il faut le faire soit aussitôt

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DESVOYS
à
«
La qualité de l’outil s’évalue selon trois critères : la finesse du broyage, la répartition derrière la machine et l’aspiration. Au niveau de ces trois points-là, l’axe horizontal fait le meilleur travail »
MATHIEU JADÉ, commercial Desvoys
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Le broyeur Bufalo fabriqué par l’Italien Maschio Gaspardo détruit tout sur son passage.

Sur son exploitation du Vald’Oise, Frédéric Rémy a testé le Cultro, un rouleau hacheur qu’il juge beaucoup plus intéressant que le broyeur végétal.

DR

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

« Je suis équipé avec le broyeur Desvoys en version portée de 4 m de largeur de travail. Je l’utilise quand le sol est humide, en bordure de bois notamment, là où le rouleau bourrerait et où je ne pourrais pas le passer. Mais le broyeur est présent sur la ferme surtout pour d’autres usages. Quand le couvert a produit suffisamment de biomasse, je le détruis avec mon rouleau Cambridge, avant qu’il ne commence à fleurir. Ensuite, il se décompose. Grâce à cet outil, la consommation de carburant est faible, seulement 1 L/ha. J’ai également testé le rouleau à couteaux de Horsch, le Cultro de 12 m. C’est plus léger qu’un Cambridge, ce qui préserve la porosité biologique créée par le couvert. Sans parler du gros débit de chantier et de la faible consommation de GNR. C’est un critère vraiment top, surtout face aux prix actuels! »

DR

après le broyage, soit un mois plus tard. » Avec le rouleau Faca, les plantes sont découpées, ce qui conserve des fibres plus longues. La faim d’azote arrivera bien plus tard. Sans oublier que le paillage en surface offre un double intérêt: conserver l’humidité du sol après les précipitations et limiter le salissement de la parcelle en bloquant la lumière. « Avec le rouleau Faca, la structure du sol est aussi mieux tenue, poursuit l’ingénieure agronome. La matière organique se lie à l’argile, la structure devient un peu rugueuse et permet d’avoir une bonne infiltration d’eau. » Par ailleurs, « du point de vue environnemental, le broyeur n’est pas si propre que ça », précise FrédéricThomas. « Lafaunesauvage,faisansoulièvres,risqued’être happée par la machine, de même que les insectes et de nombreux auxiliaires qui se mettent à l’abris dans les tiges creuses. »

Le broyeur, plus polyvalent

Le broyeur présente toutefois des avantages. « Dans un couvert qui commence à se salir, c’est un bon moyen pour éviter que les adventices ne montent en graines sans pour autant détruire le couvert », explique Frédéric Thomas. L’outil est bien pratique pour gérer les problématiques ray-grass, les graminées à un stade jeune. Il permet aussi de s’occuper d’un sorgho en plein été, contrairement au rouleau Faca. « Le broyeur passe dans tous les sols, met en avant François Travers, commercial chez Desvoys. Le rouleau Faca ne passe pas dès que c’est humide, il n’a pas démontré sa polyvalence. »

« Le broyeur reste intéressant sur une exploitation parce que son utilisation est plus large que la simple destruction des couverts », fait valoir de son côté Julien Bauer, chef de produit marketing chez Maschio Gaspardo, l’un des principaux fabricants. Le modèle phare de la firme italienne, un porté repliable de 6,20 m, sert surtout à broyer les résidus de cultures.

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Machinisme
MASCHIO GASPARDO
Frédéric Rémy, producteur de céréales et de semences en ACS à Arronville (Val-d’Oise)
« Le broyeur, je l’utilise là où le rouleau ne passe pas »

Au printemps, des épis d'orge et leurs feuilles discutent

Regarde-nous,

n’est

Pour moi, facile ! J’ai des taches que sur la face supérieure !

Grillure pollinique

Nous par contre, nos taches peuvent provenir de deux maladies jumelles. C’est difficile de les différencier !

Helminthosporiose ou Ramulariose

Mais noooon ! Faites confiance à votre agri, j’ai une recette facile en 3 étapes ! Les jumelles aussi ont leur côté unique !

Et hop, pendant 3 jours dans un environnement humide et chaud !

PS : Mettre la bouteille à l’abri du soleil ! Température idéale : 18-25°C

Un vrai Sherlock notre agri, il veille au grain !

Ici, les taches ressemblent à celles de la panthère, avec quelques zones de gros poils épais blancs

Les taches de cette feuille ont de tout petits poils noirs en forme de Y

Tu penses qu’ils font pareil pour les champignons des humains ?

3
H e lminthosporiose
TÂCHES POUR RÉVÉLER LES TACHES DE L’ORGE Créée par Agricomics en collaboration avec l’agence Communicante
12 3 Patienter CiblerPrendre 2 ou 3 des plus jeunes feuilles Maintenant observons ! Outch ! Ramulari o s e
Nous ? ZZzzz
Mais c’est quoi ces taches brunes
On
Au bout de 3 jours d'incubation, le test a révélé l'invisible !
?
est malades ?
on
plus très verts ! Nos pailles et grains vont être impactés !
? ?

ESCOURGEON

Comment faire face aux résistances aux maladies ?

Les fongicides appartenant aux familles des triazoles et des strobilurines sont à la base de la protection des escourgeons depuis plus de quarante ans. L’efficacité des produits s’érode et des résistances apparaissent. C’est le cas avec l’helminthosporiose, maladie sans doute la plus préjudiciable sur la culture. Des clés existent cependant pour limiter le phénomène.

dont le niveau de tolérance à l’helminthosporiose permet d’économiser le premier traitement. À cela s’ajoute l’utilisation des modèles de prévision, ou d’un outil d'aide à la décision. Ces services permettent d’intervenir de façon plus raisonnée et surtout, seulement si cela s’avère nécessaire. Le système Avizio (Syngenta) existe pour les maladies du blé et devrait prochainement être disponible pour prédire le risque de maladies sur les orges.

Alterner ou associer les familles chimiques

Les taches liées aux maladies de l’orge peuvent causer des pertes de rendement de 10 à 40 % et réduire significativement le poids spécifique.

Triazoles, strobilurines et plus récemment, SDHI… toutes les familles de fongicides homologués sur escourgeon sont concernées par l’érosion de leur efficacité. Dans les essais conduits par la coopérative Noriap, la CI50 (concentration inhibitrice médiane) des SDHI sur helminthosporiose a été multipliée par 21 ces six dernières années! Et la mesure indique la quantité de substance nécessaire pour inhiber à moitié la maladie. Agriculteurs ou grand public, tout le monde connaît la campagne « Les antibiotiques, c’est pas automatique ». Eh bien pour maintenir l'efficacité des matières actives disponibles pour protéger les cultures, le principe est le même. Afin d’éviter qu’une maladie ne développe une résistance à une substance, mieux vaut limiter son utilisation et surtout, ne pas y recourir systématiquement ni plusieurs fois durant la saison.

Conjuguer les résistances

Privilégier l’utilisation liée à la tolérance variétale constitue un des leviers les plus puissants pour réduire les applications de produits contre les maladies de l’orge. Bien que la méthode ne soit pas toujours durable, et nécessite aussi de renouveler régulièrement le catalogue variétal, l’offre actuelle comporte des variétés

ADOBE

Les agriculteurs bénéficient de cinq familles chimiques pour établir leur stratégie fongicide. Afin de conserver l’efficacité des produits sur le long terme, deux règles doivent être respectées : associer des familles différentes lors d’un même traitement, et éviter d’utiliser la même famille deux fois dans un programme de traitement. Plutôt les alterner. Si ces règles sont respectées, cela devrait permettre de conserver l’efficacité des matières actives dans le temps.

Et quid du biocontrôle? Il est encore assez peu utilisé sur escourgeon, son efficacité se montrant faible. L’Héliosoufre S, par exemple, pour lutter contre l’helminthosporiose et la rhynchosporiose, fonctionne à 15 % environ s’il est associé à un produit de contact multisite non concerné par les soucis de résistances. Une valeur loin des chiffres des références classiques, mais cela peut cependant contribuer à la durabilité des solutions dès lors que le produit est intégré dans un programme. ■

JUSQU’À 35 Q DE PERTE AVEC L’HELMINTHOSPORIOSE

L’helminthosporiose peut causer des pertes de rendement importantes, voire très importantes sur l’escourgeon. En cas de forte attaque, la coopérative Noriap annonce entre 25 et 35 q de perte ainsi que la dégradation de la qualité, en particulier celle du poids spécifique, qui peut diminuer de 7 à 10 kg/hl. La contamination initiale s’établit via les spores contenues sur les résidus de récolte ou via des semences infectées. Soyez donc vigilant si vous utilisez de la semence fermière. Le développement optimal de la maladie a lieu en reprise de végétation et durant la montaison. En clair, le pathogène évolue dès que les températures se situent entre 12 et 16 °C. L’humidité sur la végétation constitue aussi un facteur favorable.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 38 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 PARTAGE D'EXPÉRIENCE Cultures

" Nous avons fait des essais concluants avec Sesto sur orge, au stade dernière feuille étalée. C’est une bonne nouvelle qu’un multisite comme Sesto vienne d’être autorisé sur orge."

Anthony PITON, Céréalier dans le Calvados

• Gestion durable des résistances et protection des modes d’action unisites

• Rentabilité démontrée sur orge et sur blé : +4 q/ha en moyenne, sur 17 essais orges menés entre 2017 et 2021 • Souple d’utilisation : de la montaison à l’épiaison, en solo ou associé* à des partenaires pour booster leurs efficacités

*Mélanges extemporanés : Les mélanges doivent être mis en œuvre conformément à la réglementation en vigueur selon l’arrêté du 7 avril 2010 modifié par l’arrêté du 12 Juin 2015. Si nécessaire, contactez un représentant ADAMA France ou votre distributeur pour valider la possibilité d’association.

SESTO® - AMM N°2190321 - SC - Folpel 500g/L

Respectez les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi mentionnés sur l’étiquette du produit et/ou consultez www.adama.com et/ou www.phytodata.com. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. ®Marque déposée ADAMA France s.a.s, 33 rue de Verdun, 92156 Suresnes Cedex, Tél. : 01 41 47 33 33. www.adama.com - RCS N°349428532. Agrément n°IF01696 : Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. ©agence Communicante. Crédits : Adama, Adobestock. Décembre 2022. Annule et remplace toute version précédente.

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ATTENTION

H317 : Peut provoquer une allergie cutanée.

H319 : Provoque une sévère irritation des yeux.

H351 : Susceptible de provoquer le cancer.

H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques.

EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.

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LA REVUE DES RÉSEAUX

Des semis d’automne en bonnes conditions

Sur les réseaux, vos témoignages au sujet des semis sont plutôt positifs. Du bon travail, même si l’eau manque encore dans quelques régions comme la Somme. Synonymes de nouvelle saison, les semailles peuvent aussi rimer avec mise en route de nouveau matériel. Notamment pour certains constructeurs qui sortent des semoirs toujours plus précis, rapides et dont le niveau technologique n’a de cesse de croître.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 40 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 BRÈVES DES CHAMPS Online

#FUTUREGROUND

GARDER LES CULTURES EN BONNE SANTÉ GRÂCE À DES TRAITEMENTS DE HAUTE PRÉCISION : LEEB LT

Le HORSCH Leeb LT offre une précision maximale en matière de protection des plantes, associée à une rentabilité optimale. HORSCH.COM Système de guidage actif BoomControl pour réduire la distance à la cible et minimiser la dérive. Nombreuses configurations pour s’adapter aux besoins de chaque exploitation. Technologie de protection des plantes Leeb en constante évolution pour une recherche de performance accrue. A la pointe de la technologie avec le système de pulvérisation par impulsion PrecisonSpray Longueur de tuyau réduite au minimum pour un volume résiduel limité HorschConnect pour l’échange de données facilité

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ENSEMBLE POUR UNE AGRICULTURE SAINE.

FARM MACHINE

Le palmarès 2023 dévoilé au Sima

Maschio Gaspardo Toro Isotronic

Maschio Gaspardo a dévoilé sa herse rotative Isobus dont les fonctionnalités permettent de préserver le matériel grâce aux informations remontées par les capteurs directement sur le terminal en cabine. C’est la machine plébiscitée par les lecteurs lors du vote en ligne.

Claas Lexion et son Cemos Dialog

Pas de réelles nouveautés techniques, mais les fonctionnalités du Cemos Dialog rendent la Lexion 2023 accessible au plus grand nombre. Gain côté performances et qualité de travail: la possibilité de dialoguer avec son terminal pour obtenir le meilleur compromis de récolte, une fonctionnalité séduisante pour les journalistes européens.

Case IH Quadtrac AFS Connect

Case IH a lancé la version AFS Connect du Quadtrac, son tracteur à chenilles. Grâce au tableau de bord consultable depuis une tablette, le chef d’exploitation garde un œil sur le travail en cours et connaît à l’instant T la position GPS de ses engins.

Fendt 700 Vario Gen 7

Depuis Innov-agri, le Fendt 700 Vario fait beaucoup parler de lui, notamment grâce à ses fonctionnalités « Fendt One ». La septième génération du tracteur n’a pas encore dit son dernier mot et porte les couleurs de la marque en « haut du panier ».

Massey Ferguson MF 5S

Après son grand frère MF 8S, c’est au tour du modèle plutôt typé élevage, le Massey Ferguson MF5S, de rafler la mise et de s’inscrire au catalogue des Farm Machine 2023. Look atypique, confort et visibilité en cabine… des arguments convaincants pour le jury.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr 42 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 BRÈVES DES CHAMPS En photos MASCHIO GASPARDO FENDT CASE IH MASSEY FERGUSON CLAAS
CATÉGORIE TRACTEUR XL (> 280 CH) CATÉGORIE TRACTEUR L (180 À 280 CH) CATÉGORIE TRACTEUR S (< 120 CH)
Les constructeurs de machines agricoles ont découvert les résultats du prix Farm
en direct lors du Sima. Si vous n’étiez pas sur le stand
6 novembre, voici les nominations de chacune des
catégories en lien avec la
du public, pour lequel 29000 votes ont été
FARM MACHINE 2023
PRIX DU PUBLIC
CATÉGORIE MOISSONNEUSE-BATTEUSE
Machine 2023
Terre-net le dimanche
12
grande culture, ainsi que le prix
comptabilisés.

Grégoire Besson Voyager S70

Qu’est-ce qui ressemble plus à une charrue qu’une charrue, direz-vous! Il semble que si l’on se penche sur la technique pure, des différences existent. Voilà qui explique la distinction reçue par le modèle Voyager S70 de Grégoire Besson.

Väderstad Proceed

Êtes-vous passé sur le stand Väderstad pour vivre l’expérience dissimulée à l’intérieur de la sorte de chambre noire? Non? Alors sachez que les capacités techniques du semoir Proceed en laisseront plus d’un rêveur, tant sa précision est importante!

Monosem ValoTerra Ultimate

Les constructeurs de semoirs monograines n’ont pas à rougir face à leurs confrères: débit de chantier décuplé depuis l’arrivée de la distribution électrique, sans dégrader la précision du placement de chacune des semences. Monosem en fait la démonstration avec son ValoTerra version Ultimate!

France Pulvé Spectre

Le groupe France Pulvé a levé le voile sur son dernier concept de pulvérisateur automoteur équipé d’une rampe frontale. Si le design est sympathique, la couleur noire pourrait ne pas rester très longtemps propre, tant l’engin peut être amené à circuler en conditions difficiles. Nom de code de la série: « Spectre ».

Amazone GPS Scenario Control

Enregistrer et géolocaliser chaque intervention au premier passage du pulvérisateur… il fallait y penser! Amazone GPS Scenario Control permet à un salarié même peu expérimenté de réaliser les applications suivantes grâce à l’automatisme qui exécute chaque étape sans intervention humaine.

Lemken/Krone Combined Powers

L’idée du développement conjoint est simple: mutualiser l’expertise des marques pour fabriquer un robot de traction prenant en compte les caractéristiques essentielles dont l’outil a besoin pour garantir la qualité du travail… Résultat: le Combined Powers a fait le show au Sima 2022.

Lemken/Steketee SprayHub IC-Weeder

Steketee complète son système de désherbage mécanique avec de la pulvérisation ultra-localisée qui gère l’espace entre plantes. Les deux solutions combinées donnent naissance au SprayHub IC-Weeder et font chuter la quantité de produit utilisée sans laisser la part belle aux adventices.

Valtra série Q

Le jury a eu le coup de cœur pour le tracteur de la série Q de Valtra. Outre ses performances, c’est l’occasion de souligner le coup marketing que le Finlandais réalise en donnant un nom équivoque à son modèle. Les blagues fusent et pendant ce temps, il fait parler de lui! Osé, mais réussi.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 43
GRÉGOIRE BESSON VÄDERSTAD
CATÉGORIE CHARRUE CATÉGORIE SEMOIR CATÉGORIE SEMOIR MONOGRAINE
MONOSEM FRANCE PULVÉ AMAZONE
CATÉGORIE PULVÉRISATEUR
LEMKEN/KRONE LEMKEN VALTRA
CATÉGORIE ÉLECTRONIQUE CATÉGORIE ROBOT CATÉGORIE DÉSHERBAGE MÉCANIQUE PRIX DU JURY

Les raffineries ont fait la grève du GNR… nous, agriculteurs, faisons celle du semis !

C’est ce qu’ont suggéré plusieurs lecteurs deTerre-net à la suite de la pénurie de GNR en octobre, quand il ne s’agissait pas de ruptures totales (sans mauvais jeu de mots!). Et les prix flambent! Alors quand certains leur disent qu’ils auraient dû stocker davantage, c’est comme jeter du gazole sur le feu. Il aurait déjà fallu qu’ils aient la trésorerie…

Vérité:

« Ceuxquiontlescuvesvides,arrêtezde pleurnicher [...]. La consommation pour les labours et les semis est prévisible: consommation à l'hectare x le nombre d'hectares à labourer et semer. Il fallait commander début septembre! »

Guillaume Drivière:

« Prévoir OK, mais quand on ne vous donne pas de délai, que les livraisons de GNR sont à chaque fois reportées, et qu’on est limité à 2000 L par ferme, difficile de ne pas se retrouver à sec. »

Benjamin Lambert:

« Rester à sec aurait pu m’arriver lorsque je n’avais que 1500 L de stockage [...]: le plein de la moissonneuse et du tracteur, et le stock était vide. Maintenant, j’ai 6000 L et je commande pour un an à peu près. Une bonne gestion, c’est pouvoir acheter en grande quantité quand le GNR n’est pas trop cher. Parfois, j’en commande même quand la citerne est encore pleine. »

Clément Bongiorni:

« Avoir du stock, ça coûte cher, donc on ne s’amuse pas à commander à l’avance s’il en reste dans la cuve… Et les blocages n’étaient pas prévisibles. »

Guillaume Drivière:

« Je fais un plein au trimestre, donc j’estime que je prévois assez. Les agris en

panne sèche sont souvent des entrepreneurs qui consomment plus de 1000 L/j alors là, bien sûr, ça coince! »

Cédric Goffinet:

« Début novembre, on passe en GNR hiver résistant au froid, donc c'est compliqué de faire du stock au printemps, car si l’hiver est rude, on risque d’autres soucis. [...] »

fait voler 2000 L et l’assurance n’a pas fonctionné, invoquant que ma cuve n’était pas aux normes. Depuis je remplis au compte-goutte. Et même en prévoyant, il y a trois semaines de délai… »

Toutoune:

« J’en ai aussi rentré 5000 L. À payer d’avance, 17 centimes de plus, mais aucune restriction de quantité. »

Noe Boxoen:

« À 1,99 € le litre, ça va, c’est pas trop mal! Tu parles d’une bande de pourris… »

Moi-même:

« Je suis à sec! Chômage technique, pas de semis de blé! Est-ce que je dois écrire à la préfecture ou au ministère desTransports pour me faire payer les pertes subies? [...] »

Bcts:

Titian:

« Je crains que davantage de stockage n’attise la convoitise, en plus de l'investissement à réaliser. »

Benoît Ollivier:

« Pas la capacité de stocker 10000 L mais juste 2500 L, car je me suis déjà

« En France, le patronat ne fonctionne qu'à coups de rapports de force et de crises. La CGT l’a bien compris, elle. Les agriculteurs, eux, en sont encore à travailler pour la gloire, avec des prix qui ne leur permettent pas de vivre décemment. En ces temps d’approvisionnement tendu, s’ils faisaient comme la CGT, on verrait sans nul doute les prix des denrées agricoles revenir à un niveau correct. Et en sûrement moins de quinze jours. » ■

Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr 44 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs
« Avoir du stock, ça coûte cher, donc on ne s’amuse pas à commander à l’avance s’il en reste dans la cuve… Et les blocages n’étaient pas prévisibles »

➜ Phytosanitaires: les ventes de glyphosate reculent en 2021

Les ventes de glyphosate, le désherbant si controversé, ont reculé en France en 2021; elles passent sous la moyenne des dix dernières années, selon le rapport des ministères de laTransition écologique et de l’Agriculture.

➜ Qualité de l’eau: des taux anormaux de pesticides

Des taux anormaux de pesticides ont été détectés, mi-novembre, dans l’eau du robinet de neuf communes des Hauts-de-France, selon le bilan provisoire d’analyses. Des restrictions de consommation ou d’exploitation de sources alternatives ont été mises en place, selon l’Agence régionale de santé.

➜ Prix des engrais: l’UE veut muscler les aides et renforcer son autonomie

Aides accrues aux agriculteurs, diversification des importations, transparence du marché: Bruxelles a dévoilé mercredi 9 novembre ses recettes pour amortir l’impact de la flambée des prix des engrais, sur fond de crise énergétique

et de perturbations provoquées par la guerre en Ukraine.

➜ Vu au Sima: « Les 7 péchés capitaux de l’agriculture » Selon l’association #Cofarming, l’agriculture aurait aussi ses « 7 péchés capitaux ». Bien sûr, la paresse n’en fait pas partie, mais plutôt une certaine propension à se plaindre, ou encore à vivre en vase clos. Une façon humoristique de mettre en lumière plusieurs travers avec, derrière, des pistes pour les limiter.

➜ Essai: + 9 à 13 % de rendement grâce au Best-A sur maïs En 2022, les équipes Elicit Plant ont testé les effets du Best-A à 1 L/ha pour lutter contre le stress hydrique sous deux modes de conduite d’irrigation: classique et limitante. Résultat: gain de rendement de 9 % dans les parcelles moins stressées en eau et de 13 % en situation de fort stress.

➜ BASF: un fongicide betterave à base de Revysol Belanty est le premier représentant de la famille des isopropanol-azole homologué sur la culture de betteraves. Composé de 75 g/L de Revysol, il apporte une solution

contribuant à la pérennité de leur protection. Sur betterave fourragère et betterave industrielle, le fongicide bénéficie d’un spectre large avec une efficacité montrée sur cercosporiose, oïdium, rouille et ramulariose.

➜ Mécanisation: la puissance de traction sous-exploitée? Selon Julien Hérault, conseiller indépendant en machinisme agricole, les agriculteurs ont tendance à s’équiper pour assurer l’année la pire, c’est-à-dire pour assurer les travaux culturaux dans des fenêtres météo très réduites et dans des conditions difficiles. Ceci conduit à une surmécanisation, et donc un taux de charge moyen du tracteur de tête sous les 50 %

➜ Easyconnect: encore un an à attendre

Dix ans après le lancement du projet, le dispositif de bouchon sécurisé pour bidons de produits phytosanitaires Easyconnect devrait se concrétiser prochainement. Les premiers exemplaires sont attendus d’ici un an, et utilisables grâce au connecteur spécifique. À terme, tous les bidons en seront équipés pour davantage de sécurité.

Par SÉBASTIEN DUQUEF
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 45
sduquef@terre-net-media.fr
CONÇU ET FABRIQUÉ EN Témoin N 100% ALTERNAZOTE® N 100% 80 85 90 95 100 105 110 Protéine : 0,4 points +7 q/ha + Témoin N 100%Témoin N 80% ALTERNAZOTE® N 80% 80 85 90 95 100 105 110 Protéine : 0,2 points +8 q/ha + RENDEMENT SUR BLÉ (q/ha) PARCELLES EN FERTILISATION AZOTÉE COMPLÈTE RENDEMENT SUR BLÉ (q/ha) PARCELLES EN FERTILISATION AZOTÉE RÉDUITE DE 20 % N Objectif : Sécuriser une réduction d’azote Rendement préservé avec - 40 unités Objectif : Gagner en rendement + 7 q/ha à fertilisation identique BRÈVES DES CHAMPS Textos

FESNEAU AU SIMA

Le machinisme, un levier pour s’adapter au changement climatique

Le ministre de l’Agriculture s’est rendu les 6 et 7 novembre au Sima, le salon des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable, qui s’est tenu au parc des expositions Paris Nord Villepinte. Dans un contexte plutôt morose, il a salué l’enthousiasme et l’innovation caractéristiques du secteur, soulignant l’importance du machinisme dans la transition écologique.

Lors de la 100e édition du Sima, qui s’est déroulée du 6 au 10 novembre, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est venu deux fois, le dimanche soir et le lundi, pour inaugurer plus officiellement le salon. Après plusieurs heures de déambulation, Marc Fesneau a ainsi salué l’enthousiasme du milieu du machinisme agricole. « Dans un moment morose, c’est formidable de voir des gens, des entreprises qui cherchent des solutions. Ce secteur attire beaucoup de jeunes, ça montre une fois de plus qu’il y a beaucoup de choses très modernes, très à la pointe en train de se passer », a-t-il commenté.

Dans un contexte de « troisième révolution agricole », le machinisme a son rôle à jouer, notamment pour s’adapter au changement climatique, par des pratiques permettant de mieux penser l’irrigation, le cycle de la plante, a détaillé le ministre, et également pour lutter contre le réchauffement climatique, en décarbonant au maximum les activités. Le tout, sans opposer nature et technologies, a-t-il réaffirmé. « Toutes les technologies que j’ai vues, ce sont des

Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a inauguré le Sima le lundi 7 novembre et annoncé le nouveau dispositif France 2030 de 400 M€.

technologies pour faire de l’agroécologie, pour regarder comment traiter le stockage du carbone, réduire l’empreinte carbone… Comment décrire la contribution d’une haie au stockage de l’eau, à la biodiversité, si vous n’avez pas des technologies pour le

dire? Et cela n’empêchera pas les agriculteurs de faire un métier de cycles naturels », a-t-il expliqué.

Un fonds de 400 M€ pour l’innovation Afin d’accompagner le secteur dans cette dynamique, Marc Fesneau a annoncé un fonds de 400 M€, dans le cadre de France 2030, sous forme d’un guichet FranceAgriMer. Il s’agit, dans un premier temps, d’aider les industries du machinisme à produire de l’innovation et, dans un second temps, de faciliter l’accès des exploitants à ces innovations.

« Les entreprises sont très présentes dans les territoires, il s’agit d’une industrie qui ne s’est pas concentrée, il y a beaucoup d’entreprises familiales. On a besoin de les accompagner dans leur capacité à porter les innovations, et de massifier pour que les solutions que l’on développe se retrouvent dans les cours de ferme de chaque agriculteur », a précisé le ministre, car « si on veut avoir un effet sur les questions de phyto, de climat, on aura besoin d’eux. » ■

Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr 46 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 BRÈVES DES CHAMPS Éclairage
MARC TERRE-NET MÉDIA

CASE IH

Un Magnum sans conducteur pour récolter le grain ?

CASE IH

Le tracteur Case IH sans cabine dévoilé au Sima 2017 a laissé place à un Magnum autonome équipé de la technologie Raven. L’engin est piloté via une tablette depuis, par exemple, la moissonneuse-batteuse, et prend en charge les vidanges de grains dans la remorque sans opérateur à bord. Une réponse au manque de main-d’œuvre dans les exploitations agricoles. Reste à savoir comment la réglementation évoluera pour donner suite à l’essor des robots, qui ornent de plus en plus de stands sur les salons.

FERTILISATION UN ÉPANDEUR D’ENGRAIS HORSCH POUR DÉBUT 2024

PNEUMATIQUES

résistance à l’usure et davantage de confort à bord du tracteur. Sans oublier une stabilité même à grande vitesse. BKT

Horsch l’a annoncé à l’occasion de sa conférence de presse organisée au Sima, son catalogue devrait voir débarquer un épandeur d’engrais pneumatique pour le printemps 2024. Techniquement, le Xeric 14FS doit se démarquer des engins déjà proposés chez le principal concurrent, Kuhn. La marque annonce des débits plus importants et surtout, moins d’usure. L’engrais étant très abrasif, ce type d’équipement s’use en effet vite, particulièrement là où le produit fait des virages. Les ingénieurs maison travaillent donc sur ce point avec beaucoup d’attention. L’engrais devrait être injecté dans le doseur au niveau du cadre de la rampe, de manière à circuler grâce au flux d’air, avec pour seule courbe le point d’éjection.

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 47
BKT DÉVOILE SA PREMIÈRE
Le manufacturier indien BKT fait son entrée sur
agricole
plus
ï Efficience : rendement supérieur ou égal avec moins d’intrants ï Rentabilité : moins d’applications ï Qualité : meilleure uniformité des plantes ï Durabilité : réduction des risques de volatilisation d’au moins 40% Les Fertilisants à libération contrôlée permettent une diffusion des éléments nutritifs dans le temps. Prenez le contrôle Tablet BRÈVES DES CHAMPS Shopping HORSCH
CHENILLE AGRICOLE
le marché de la chenille
en caoutchouc grâce à son modèle BKT71. Il promet
de

OUTILS

Comment mener sa transition vers l’agriculture de conservation des sols ?

Le parcours vers l’agriculture de conservation des sols peut parfois se montrer sinueux et complexe, selon les observations de Jean-Luc Forrler, de la coopérative Vivescia. Afin d’accompagner les exploitants vers la transition, le réseau VivesciAgrosol a mis au point un arbre de décisions.

présence ou non de campagnols et de la destination des résidus de récolte, l'outil oriente le choix des pratiques culturales à mener. La sélection des espèces de couverts, et même des variétés, est également importante, et à adapter en fonction du type de sol, de la date de semis et de la résilience du système au stress hydrique.

Durant la phase de transition vers l’agriculture de conservation des sols [ACS], le sol va passer d’une porosité mécanique à une porosité biologique », a indiqué Jean-Luc Forrler, chef de projet « Conservation des sols » chez Vivescia, à l’occasion du colloque de restitution du projet Casdar Outillage (voir encadré). « Selon le type de terrain, les façons culturales et la gestion des couverts, la période de transition peut être plus ou moins longue, entre trois et dix ans en moyenne, a-t-il ajouté. Et on a constaté que les agriculteurs souhaitant se lancer manquaient de repères et d’outils pour passer plus sereinement ce moment, qui entraîne des changements profonds, notamment au niveau de la rotation, des itinéraires techniques, etc. » Par le biais d’enquêtes auprès des exploitants, le réseau VivesciAgrosol (qui regroupe 350 agriculteurs, 25 % en ACS

Un arbre de décisions pour accompagner les agriculteurs en quête de transition vers l’agriculture de conservation des sols.

depuis plus de cinq ans et 75 % en période de transition) ainsi que ses partenaires ont ainsi mis au point un arbre de décisions dédié à cette transition vers l’ACS, construit avec et pour les agriculteurs du club. « Si un diagnostic initial reste indispensable, l'objectif de cet arbre de décisions est de proposer un outil que chacun puisse accaparer, avec des indicateurs simples à utiliser »,aprécisél’expert.Parmilesprincipaux points d’attention, il a souligné, entre autres, l’importance des couverts végétaux dans le système. Entre une récolte d’été et un semis de printemps, par exemple, « on cherche à augmenter la durée et la qualité de la couverture »

Attention au choix du couvert et des variétés

Et les indicateurs à suivre démarrent dès la récolte du précédent : en fonction de la

« L'objectif est de produire 3 t de MS/ha, avec un rapport C/N < 20 au moment de la destruction. Il faut injecter de l'azote dans le système », a détaillé Jean-Luc Forrler. La mesure de la biomasse verte du couvert fin novembre permet de définir le futur mode d'implantation de la culture de printemps. Au-dessus de 2,5 t/ha, les recommandations sont : « TCS pour le maïs et la betterave, travail profond pour les pommes de terre, et semis direct pour les autres cultures de printemps. » En revanche, si la biomasse est en dessous de 1,5 t de MS/ha, la réalisation d’un « test bêche simplifié » s’avère nécessaire, a expliqué Jean-Luc Forrler. Pour cela, « on enfonce une bêche au maximum dans le sol et on tire le manche vers soi. Si le sens des fissures est vertical, la structure du sol est bonne et il est possible de faire du semis direct. Si la fissuration est horizontale, il vaut mieux ressortir un outil » ■

CASDAR OUTILLAGE

Le projet Casdar Outillage s’est déroulé de janvier 2018 à février 2022. Piloté parTerres Inovia et associant 22 partenaires, il a eu pour objectif de mettre au point des outils d’accompagnement des agriculteurs afin d’imaginer, tester, évaluer et adapter en continu les innovations répondant à leurs attentes, en vue de contribuer à la transition agroécologique en ferme.

Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr 48 / LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?
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NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022 / LE MAGAZINE / 49 Cours et marchés Météo Actualités agricoles Débats d’idées Toute l’actualité agricole en ligne est ici. scannez-moi ! FAITES L’EXPÉRIENCE DU NOUVEAU SITE TERRE-NET ! DÉCOUVREZ LES FORMULES ABONNEMENT
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