Terre-net Le Magazine n°94

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N° 94 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021 - 7 €

BIOCONTRÔLE

Pourquoi la méthode peine-t-elle encore à décoller en grandes cultures ? nt ine contie Ce magaz ugmentée té a de la réali

DÉCRYPTAGE

DÉSHERBAGE

AGROÉCOLOGIE

ISSN 2112-6690

Crédit carbone, de quoi parle-t-on ? Viser juste pour détruire la cible L’outil miracle n’existe pas


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ÉDITO

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

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SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 94 – septembre-octobre 2021 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 70 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Pixabay/Adobe Stock

Un nouveau soule à conirmer dans les pratiques

M

aintenant que le plein d’idées a été fait à Innov-agri, autant vous dire qu’il y a du pain sur la planche. Entre mutation, virage, révolution… qu’importe le qualiicatif, la seule certitude c’est que l’agriculture évolue ! Regardez côté pulvérisation : dans les bureaux d’études, le maître mot est « ultra-ciblage ». Après coup, ça semble évident qu’il est préférable de pulvériser seulement sur la plante à détruire plutôt que de doucher toute la parcelle. Mais sans le bond technologique, cela relevait de la science-iction. Maintenant que les pulvérisateurs visent bien, la quantité de produits chimiques utilisée va chuter. Penchons-nous à présent sur les constructeurs d’outils de travail du sol. Leurs catalogues intègrent (presque) tous une gamme de matériels dits agroécologiques (houe rotative, bineuse mécanique, scalpeur, charrue déchaumeuse…). Alors que la tendance est à remettre l’agronomie au centre du débat, autant choisir son camp et proposer les armes adéquates pour respecter le sol et la vie qu’il renferme. C’est primordial. Le système actuel a besoin de remises en cause techniques. Il suit de lire les gros titres de la presse pour comprendre : problèmes de santé humaine, réchaufement climatique, phénomènes météorologiques violents, fragilité économique des exploitations, explosion du prix des matières premières… faites vos jeux sur la planète agriculture ! Le moment est venu de passer à l’action et de reprendre la main sur notre destin. Les alternatives ne manquent pas. Même si les produits de biocontrôle ont mis du temps à faire valoir leur intérêt en grandes cultures, vous êtes aujourd’hui nombreux à observer les nouveautés techniques en la matière ; comme ce fut le cas lors du salon Tech&Bio. En témoignent aussi les chifres, puisque les ventes de la ilière ont progressé de 18 % entre 2018 et 2020. Sans compter que sur le marché de la protection des cultures, le biocontrôle grappille des points aux produits chimiques conventionnels et se place à 12 % de part de marché. Bonne lecture ! Sébastien Duquef

Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t

Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 3


SOMMAIRE N° 94 Septembre-octobre 2021 P. 9 Adoptez la réalité augmentée !

REPÈRES 6 Bon à savoir 8 Agenda 9 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi 10 Décryptage : crédit carbone,

Mode d’emploi

10

de quoi parle-t-on ?

TENEZ-VOUS PRÊT 12 TEMPS FORT PIXABAY

Désherbage : des tireurs d’élite pour supprimer les adventices avec (beaucoup) moins de produit 20 Dégâts en cultures : répulsifs sangliers, des perspectives intéressantes

LUC TIFFAY

12

DOSSIER 22 Biocontrôle : pourquoi la méthode PIXABAY

peine-t-elle encore à décoller en grandes cultures ?

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

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Agroécologie : « l’outil miracle n’existe pas »

38 Surexploitation, concurrence,

développement… les déis de la biomasse agricole 40 En photos : des machines toujours plus connectées, écologiques et confortables 42 Un revenu égal à deux Smic : « Le compte n’est pas bon ! » 43 Vu sur le Web 44 Un début de campagne favorable pour les semis d’automne ! 46 Shopping 48 Rémunération carbone : Soil Capital rétribue les pratiques bas-carbone de 1 000 agriculteurs

32

22 38 ADOBE STOCK

ADOBE STOCK

BRÈVES DES CHAMPS

48

ANNONCES D'OCCASION 49 Sélections de matériels Sont joints à ce numéro un encart national Duraplas et, sur une partie de la diffusion, un encart Kuhn Blanchard.

4/

LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

PIXABAY

de seconde main

PIXABAY

32 TEMPS FORT


05.05.2021

11:05

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REPÈRES Bon à savoir

CLAAS

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

USINE DE PRODUCTION

Claas agrandit son site de Krasnodar, en Russie Claas ajoute 5 000 m² à son usine russe installée à Krasnodar. L’atelier de métallurgie passera donc de 11 000 à 16 000 m² et la chaîne de peinture s’a llongera de 700 m. Les lieux accueilleront une

cabine de revêtement par poudrage et le hall logistique permettra de stocker 1 100 références supplémentaires. Le site reste l’un des plus modernes au monde en matière de fabrication

de moissonneuses-batteuses. Plus de 1 000 Tucano en sortent chaque année. Outre ces machines, les tracteurs Axion et Xerion destinés au marché russe et kazakh y sont assemblés.

PÉNURIE DE COMPOSANTS

PLAN D’INVESTISSEMENT FRANCE 2030

PLUS DE 2 MD€ POUR UNE « TROISIÈME RÉVOLUTION AGRICOLE » Dans le cadre du plan d’investissement France 2030 qu’il a présenté le 12 octobre dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé que 2 Md€ seraient consacrés à « accélérer la révolution agricole et agroalimentaire ». L’accent sera mis sur le numérique, la robotique et la génétique. Le secteur agricole n’a pas été oublié au sein des 10 objectifs de ce projet destiné à « mieux produire, mieux vivre, mieux comprendre le monde en servant un humanisme français et européen ». Pour le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, lui-même issu d’une formation agricole, il s’agit bien d’avancer vers « une troisième révolution agricole », après les deux révolutions majeures des dernières décennies, à savoir le machinisme et l’agrochimie. 6/

LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

Le groupe italo-américain CNH Industrial a annoncé la fermeture temporaire de plusieurs de ses usines de fabrication d’engins agricoles et de véhicules industriels en Europe. En cause : la pénurie qui frappe de plein fouet l’industrie automobile, mais également celle du machinisme agricole, dans un contexte de reprise de l’activité après la levée des restrictions liées à la crise sanitaire. Le constructeur manque de composants essentiels, et notamment de semi-conducteurs.

80 000 €

Huit exploitations et leurs trois intermédiaires ont été condamnés au tribunal correctionnel de Coutances (Manche) à des amendes allant de 10 000 à 80 000 € pour trafic de produits phytosanitaires. 132 t de dichloropropène, classé cancérogène probable et interdit en France, ont été importées d’Espagne.

CNH

ADOBE STOCK

CNH FERME TEMPORAIREMENT DES USINES EUROPÉENNES


Confédération Nationale du Crédit Mutuel – 46 rue du Bastion – 75017 Paris

Crédit photo : Gettyimages

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REPÈRES Bon à savoir

AGENDA

MARCHÉ DES FERTILISANTS

24 et 25 novembre

ADOBE STOCK

Le prix des engrais azotés s’envole

Depuis mi-septembre, la solution azotée et l’ammonitrate 33,5 %, les formes d’engrais les plus utilisées en France, ont vu leurs prix multipliés respectivement par trois et par deux par rapport à début 2021. Le phénomène s’explique par un ensemble de facteurs haussiers, dont le principal est la flambée exceptionnelle des prix du gaz naturel, indispensable pour produire l’ammoniac, lui-même

à la base de la production d’engrais azotés. Depuis début 2021, le gaz a vu son prix multiplié par quatre sur le marché européen. Les coûts de fabrication de l’ammoniac ont donc bondi, ce qui s’est évidemment répercuté sur le prix des engrais. Second élément : une disponibilité très limitée. De fait, produire des engrais azotés coûte tellement cher que certaines usines préfèrent tourner au ralenti, voire stopper leur activité. C’est le cas de la plupart des acteurs en Europe. La demande, quant à elle, explose. Beaucoup d’a griculteurs avaient repoussé leurs acquisitions et se retrouvent contraints d’acheter à un prix phénoménal pour les applications à venir. Les diicultés d’approvisionnement se multiplient et certains opérateurs ne proposent même plus de cotations, faute de disponibilités. En France, les agriculteurs peuvent encore trouver des engrais azotés sur le marché, notamment de l’ammonitrate. La parité euro-dollar joue aussi en défaveur du prix des engrais azotés importés sur le marché européen. Elle est passée de 1,19 à 1,16 en un mois, soit « une baisse signiicative ».

15e rencontre de la fertilisation raisonnée et de l’analyse, à Clermont-Ferrand (63) https://comifer.asso.fr/fr/

2 décembre Congrès de la FNPPPT, en région parisienne http://plantdepommedeterre.org

14 au 16 décembre Salon des ETA, à Tours (37) https://www.saloneta.com

25 et 26 janvier 2022 Phloème 2022, à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris (75) www.arvalisinstitutduvegetal.fr

26 février au 6 mars 2022 Salon de l’Agriculture, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris (75) www.salon-agriculture.com

27 février au 5 mars Agritechnica, à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en/

LA CITATION

Nous allons accompagner avec une subvention la prime d’assurance, car non seulement on couvre mal, mais les délais sont importants. Dans notre réforme, on veut de la réactivité. EMMANUEL MACRON, président de la République, le 10 septembre en visite aux Terres de Jim, dans les Alpes-de-Haute-Provence

SONDAGE

TERRE-NET MÉDIA

55,2 % DES AGRICULTEURS PRÉFÈRENT ATTENDRE MI-OCTOBRE POUR DÉMARRER LES SEMIS DE BLÉ

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Selon les résultats du sondage publié sur terre-net.fr, plus de la moitié des agriculteurs indiquent qu’ils préfèrent attendre mi-octobre pour commencer les semis de blé tendre. Décaler la date de semis est souvent considéré comme un des leviers agronomiques primordiaux dans la lutte contre la jaunisse nanisante de l’orge

ou dans la gestion des adventices. Nombreux sont les autres critères qui entrent, bien sûr, en compte dans le choix de cette date : pratiques culturales, surface à semer, conditions météo… Selon le même sondage, 7,5 % des agriculteurs déclarent avoir débuté les semis fin septembre et 20 % début octobre.


BIOTECHNOLOGIES VÉGÉTALES

AGROÉQUIPEMENT

POUR L’AFBV, L’AGRICULTURE BIO A BESOIN DE L’AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE

Les ventes décollent, mais les délais s’allongent !

ADOBE STOCK

ADOBE STOCK

Afin d’atteindre les objectifs de développement de l’agriculture biologique, des investissements massifs pour améliorer génétiquement les plantes semblent nécessaires, selon l’Association française des biotechnologies végétales. Une solution qui permettrait notamment d’améliorer les rendements et de diminuer les surcoûts pour le consommateur. Une génétique de pointe permettrait aux variétés bio de mieux résister aux maladies et aux ravageurs, ainsi qu’aux variations climatiques.

L’année 2021 devrait se terminer avec une hausse des ventes située entre 8 et 11 %, selon le syndicat des constructeurs. La filière a bénéficié du plan de relance, qui a clairement boosté les ventes depuis mai dernier, mais ses craintes concernent les problèmes d’approvisionnement en composants, nécessitant dans certains cas extrêmes de stopper les chaînes. Pénurie de composants, lambée du prix des matières premières et coût du transport… autant de paramètres qui impactent directement la capacité de production et la marge des fabricants. L’acier a, par exemple, augmenté de 40 % si l’on se réfère à sa valeur en août 2021 par rapport à août 2020. 83 % des dirigeants interrogés ont dû allonger leur délai de livraison de huit semaines en moyenne.

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LE MAGAZINE / 9


NOM Par SÉBASTIENPar DUQUEF mail sduquef@terre-net-media.fr

REPÈRES Décryptage

PIXABAY

En trente ans, la concentration de carbone dans l’atmosphère a augmenté de 45 %. La production agricole, et notamment la fertilisation minérale azotée, y a contribué.

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Crédit carbone : de quoi parle-t-on ? + 45 % de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en trente ans ! L’agriculture a sa part de responsabilité, alors en changeant ses pratiques, elle pourrait inverser la vapeur et stocker du carbone dans le sol. Les crédits carbone sont revendus aux industriels peinant à réduire leurs émissions, ce qui finance la transition agroécologique.

L

’idée du crédit carbone est apparue à la fin des années 1990. La plupart des pays élaboraient alors le protocole de Kyoto, premier traité mondial sur le changement climatique visant à définir les limites d’émissions de gaz à efet de serre (Ges) et à mettre en place un mécanisme pour simpliier les déclarations, les échanges et les contrôles. Des quotas étant émis par les Nations Unies. Depuis, ceux qui réduisent leurs émissions de Ges créditent

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LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

des tonnes de carbone. Chaque crédit carbone est une sorte de certiicat attestant que le projet évite l’émission de l’équivalent d’une tonne de dioxyde de carbone (tCO2e). Les agriculteurs faisant évoluer leurs pratiques peuvent créditer des certiicats et les vendre.

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Qu’est-ce qu’un crédit carbone ? La compensation carbone cherche à contrebalancer les émissions,

soit en éliminant une partie du dioxyde de carbone déjà présent dans l’atmosphère, soit en limitant les futures émissions. Chaque projet s’accompagne d’un crédit carbone, un document certiiant la suppression d’une tonne de CO2. Des entreprises sont prêtes à compenser volontairement leurs émissions. Il n’existe pas d’obligation légale, mais la démarche les intéresse. Elles achètent donc des crédits carbones


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Pourquoi acheter et vendre des crédits carbone ? C’est une véritable monnaie pour lutter contre le réchaufement climatique, convertir du CO2 en euros incitant les entreprises à compenser leurs émissions, en achetant des crédits.

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Comment les acquérir ou les vendre ? Les certiicats peuvent être achetés directement auprès des porteurs de projets ou via l’intermédiaire de structures spécialisées possédant leur portefeuille de crédits carbone. À l’échelle de la France, si les émissions dépassent les quotas autorisés sur la période, celle-ci doit acheter des quotas à d’autres pays ayant émis moins de Ges. À l’inverse, si le projet est créditeur, les certiicats peuvent être revendus à des industriels ayant plus de diicultés à réduire leurs émissions. En 2020, le quota de la nation culminait à plus de 450 millions de tCO2e, soit environ 4/5 des émissions estimées de 1990.

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Quelles pratiques doivent être mises en place sur une ferme ? Deux axes prévalent. L’un vise à diminuer les émissions de CO2 de

Claudine Foucherot, directrice du programme Agriculture et forêt pour I4CE CLAUDINE FOUCHEROT

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Comment est-il calculé ? Mettre un prix sur le carbone est nécessaire, cela envoie un signal de marché intéressant pour orienter les investissements vers des technologies plus propres. La mise en place du marché permet aux entreprises de s’échanger des droits à polluer. Le prix du crédit varie le plus souvent entre 0,5 et 50 € la tonne. En agriculture, le Label bas-carbone a été validé par le ministère de la Transition écologique. Il constitue un point zéro pour que la société reconnaisse enin les eforts – tel l’emploi de techniques de conservation des sols – réalisés par la profession. Le label récompense les actions dépassant les obligations réglementaires et surtout, inance la transition écologique.

CE QU’ILS EN PENSENT

« 30 à 50 € par tonne de CO2 »

« Plusieurs marchés de certification des tonnes de carbone évitées existent. La certification volontaire matérialisée par le Label bascarbone en France repose sur une négociation de gré à gré avec des entreprises. Le prix va de 30 à 50 €/t de CO2 pour les premiers projets existants. Le marché européen d’échange des quotas de carbone, lui, ne concerne que les gros acteurs économiques avec un prix établi à 20 €/t. Quant à la valeur théorique du prix de l’action pour le climat, elle est estimée en 2021 à 100 €/t, mais pourrait atteindre 800 €/t en 2050. »

Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE

aux autres, comme les agriculteurs, et les accompagnent dans leur transition agroécologique.

« La mobilisation des jeunes générations est déterminante »

« Face à l’accélération des effets du changement climatique, la mobilisation des jeunes générations est déterminante. Le “Diagnostic carbone” permet à chaque jeune installé d’activer les différents leviers dont il dispose afin d’améliorer son impact et d’identifier les actions les plus efficaces pour y parvenir. La mesure vient renforcer le rôle des agriculteurs en tant que porteurs de solutions pour capter plus de carbone dans les sols. » Le plan France Relance finance à 90 % la réalisation des diagnostics ; les agriculteurs n’auront à s’acquitter que de 10 % du coût complet, soit environ 200 à 250 €. La contribution sera directement réglée auprès de la structure en charge du diagnostic. Aucun effort de trésorerie n’est donc demandé aux agriculteurs.

Augmenter le stockage du carbone dans le sol peut se faire grâce aux couverts végétaux, aux légumineuses, aux prairies permanentes et à l’agroforesterie. l’exploitation en réduisant le travail du sol et la consommation de carburant, ou en substituant des intrants organiques aux engrais minéraux. Le second consiste à augmenter le stockage du carbone dans le sol grâce aux couverts végétaux, aux légumineuses, aux prairies permanentes et à l’agroforesterie (arbres et haies). En fonction des choix de l’agriculteur, le calcul estime la quantité de CO2 stockée pendant cinq ans. Quid des exploitants pratiquant déjà le semis direct ou l’agriculture de conservation des sols ? Dans ce cas, le calcul prend en compte le delta entre les pratiques actuelles et le retour à un système conventionnel (labour, moins de

couverts végétaux, etc.). L’agriculteur est rémunéré en conséquence.

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Comment la rémunération est-elle calculée ? La fourchette de prix de la tonne de CO2 évitée s’étend entre 30 et 50 €. Tous les projets n’auront pas le même niveau d’engagement, cependant, le choix est libre sur les modalités de valorisation des crédits carbone. ■ Retrouvez en réalité augmentée les résultats de l’étude sur les projets de compensation carbone dans le secteur agricole. SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021 /

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TENEZ-VOUS PRÊT Protection des cultures

Par NOM mail

PIXABAY

En détectant les adventices dans la culture, la technologie permet de réduire jusqu’à 90 % de la dose d’herbicide utilisée.

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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

DÉSHERBAGE

Des tireurs d’élite pour supprimer les adventices avec (beaucoup) moins de produit L’agriculture doit considérablement diminuer la quantité de produits chimiques épandue. La pulvérisation est pointée du doigt, cependant, l’électronique offre aux constructeurs des solutions pour améliorer la précision des machines. Aujourd’hui, ils affirment être capables de réduire la dose de 90 % !

L

IFT, QUÈSACO ? Selon la définition du ministère de l’Agriculture, l’Indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) sert à suivre l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à l’échelle d’une exploitation agricole (ou d’un groupe d’exploitations). En clair, l’IFT comptabilise le nombre de doses de référence utilisées par hectare au cours d’une campagne culturale. Il peut être calculé pour un ensemble de parcelles, une exploitation ou un territoire. Sans oublier qu’il peut être décliné par catégorie de produits : herbicide, fongicide, insecticide et acaricide, autres. Grâce à l’IFT, l’agriculteur évalue sa progression en matière de réduction de l’utilisation des produits phyto. L’indicateur permet de situer ses pratiques au regard de celles du territoire, et d’identifier les améliorations possibles. Pour le calculer, il suffit de multiplier la dose hectare par la surface traitée, et de diviser le résultat par la dose homologuée fois la surface pulvérisée.

Le pulvérisateur Amazone embarque des caméras capables de reconnaître les adventices (vert sur vert) et un éclairage led pour travailler même de nuit. Le tout intervient en temps réel selon la culture, le niveau d’infestation et le spectre d’efficacité du produit.

AMAZONE

a plupart des constructeurs de pulvérisateurs ne s’avouent pas vaincus face à la pression constante de la réglementation. Si la pratique est montrée du doigt, la technologie a boosté la précision des outils. Dorénavant, elle permet par exemple de toucher seulement les adventices à détruire, réduisant fortement la quantité de produits chimiques épandue. C’est le leitmotiv des grandes marques qui planchent sur le sujet. Alors que les premières machines capables de ciblages de grande précision font leur apparition dans les champs, les résultats sont plus que probants. Les résultats d’essais indiquent une réduction moyenne possible jusqu’à 80 % de la quantité consommée. Ceci, évidemment, sans nuire au potentiel de rendement de la culture. Pour y parvenir, les dispositifs de reconnaissance d’adventices doivent parfaitement identifier les plantes, grâce à leurs capteurs ou aux caméras. Certains s’appuient sur le principe baptisé « on/off ». En clair, l’électronique identifie la plante sur

un sol nu et libère aussitôt une dose de produit. D’autres se révèlent plus complexes, tel l’i-Spray de Kuhn, capable de traiter une mauvaise herbe au milieu de la culture. Précision centimétrique à 20 km/h même la nuit Amazone commercialise déjà sa solution appelée « AmaSpot », dont la rampe de 24 m bénéficie de capteurs GreenSense ayant pour rôle de détecter la végétation et d’informer la buse à pulsation électrique PWM aussitôt qu’elle doit intervenir (voir ). L’Allemand communique sur vidéo en réalité augmentée une précision centimétrique à une vitesse allant jusqu’à 20 km/h. Même la nuit ! Chez Trimble, les ingénieurs ont recours aux rayons infrarouges pour détecter les adventices. La plante est donc localisée sur un sol nu, et la buse installée à 20 cm derrière le capteur reçoit immédiatement l’ordre de pulvériser du produit. Avec cette méthode, la marque annonce avoir la capacité de réduire de 70 % la dose distribuée par rapport à une application en plein. Le module, baptisé « Weedseeker », à SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 13


Les caméras RVB distinguent la lumière selon trois couleurs : rouge, vert et bleu, exactement comme l’œil humain. Même à 25 km/h, le système Agrifac détecte une adventice au milieu de la culture.

Même à 25 km/h, le dispositif d’Agrifac détecte une adventice dans la culture. doit faire face à la problématique du débit de chantier, si élevé qu’il nécessite beaucoup de réactivité de l’installation. D’a utres constructeurs s’intéressent aux images issues de caméras et traitées grâce à l’intelligence artificielle. L’analyse instantanée pilote l’application de bouillie sur les adventices et cartographie leur présence dans la parcelle. En mémorisant la position GPS de chaque individu, l’outil bénéficie de l’information pour ses prochains passages. Les jets sont là aussi gérés via des buses PWM, pilotées par un électro-aimant. JOHN DEERE

AGRIFAC

TENEZ-VOUS PRÊT Protection des cultures

John Deere utilise des caméras haute vitesse et de l’intelligence artificielle pour identifier les adventices et pulvériser seulement la zone infestée. L’Américain développe sa solution pour les cultures en rangs, pour l’instant. Elle permet d’économiser 90 % d’herbicide.

s’installe tous les 30 cm et peut équiper des rampes jusqu’à 40 m de large. Autre méthode : repérer les adventices non pas sur sol nu mais en pleine végétation. Les économies de phyto sont d’autant plus importantes que le dispositif identifie la plante parmi le spectre à supprimer. À terme, les spécialistes espèrent même pouvoir adapter la molécule à l’espèce en couplant leur technologie à l’injection directe. Diimotion étudie la question mais 14 /

LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

Des capteurs hyperspectraux pour identifier la moindre adventice dans la biomasse Le Néerlandais Agrifac, marque du groupe Exel Industries, fait appel à des caméras RVB d’origine française fournies par Bilberry. L’objectif distingue la lumière selon trois couleurs, rouge, vert et bleu, exactement comme l’œil humain. Le constructeur affirme que même à 25 km/h, le système détecte une adventice dans la culture. Même si les agriculteurs français ne sont pas familiers de cette cadence, c’est un rythme cohérent chez les confrères australiens. Et à l’autre bout de la planète, les économies réalisées sont aussi de l’ordre de 80 %. Seul bémol : un troisième passage ultra-localisé est souvent nécessaire là où deux suffisent en pulvérisation traditionnelle. L’alsacien Kuhn a noué un partenariat avec Carbon Bee, autre entreprise française. Ses capteurs hyperspectraux surveillent

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la végétation en continu et identifient parmi la biomasse la moindre adventice. En clair, le dispositif utilise 256 longueurs d’onde différentes, allant de l’infrarouge à l’ultraviolet. Il suffit d’en installer un tous les 3 m sur la rampe pour ensuite pulvériser jusqu’à 18 km/h. L’a dventice identifiée reçoit aussitôt une dose de produit, pulvérisée grâce aux buses PWM. Pour l’heure, la technologie est encore en phase de validation, elle pourrait cependant débarquer sur le marché très rapidement. Autre initiative française : la technologie Sniper dévoilée par Berthoud. Disponible sur les modèles automoteurs et traînés de la marque, elle permet d’identifier la couleur verte sur du marron, mais pas seulement. L’électronique libère une dose de produit dès qu’une zone d’adventices est repérée. Là encore, les ingénieurs installent des buses PWM en vue à la fois de limiter la dérive et de maximiser le résultat. Ici, c’est le niveau d’infestation de la parcelle qui détermine la quantité de matière active économisée. Si le champ est sale, l’outil applique une dose de fond sur l’ensemble de la surface, et la complète par une application localisée. L’opérateur fixe la valeur de la pleine dose sur son terminal, qui détecte ensuite les endroits plus infestés et complète le volume appliqué (plus d’infos en

VENTES DE PRODUITS PHYTO EN FRANCE EN 2020 Chaque année, les distributeurs déclarent les ventes de produits phyto au titre de la redevance pour pollution diffuse. Une somme qu’ils versent à la Banque nationale des ventes de produits phytopharmaceutiques par les distributeurs agréés (BNVD). Les données publiées par le ministère de l'Agriculture pour l’année 2020, issues des déclarations réalisées début 2021, laissent apparaître que les ventes se sont élevées à 44 036 t (hors produits utilisables en agriculture biologique ou de biocontrôle), soit 20 % de moins que la moyenne 2012-2017. De manière tendancielle, la diminution se confirme, car la moyenne triennale est la plus faible depuis dix ans. Elle a, par exemple, diminué de 5,7 % entre 2017-2019 et 2018-2020. En termes de substances préoccupantes, les CMR1 ont chuté de 93 % par rapport au niveau de 2016. Idem du côté du glyphosate, dont la baisse des usages est enclenchée. La diminution significative devrait apparaître à partir de 2021, donc sur les chiffres disponibles en 2022. Cependant, les efforts doivent être poursuivis.

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Quadriller des zones de 24 cm² et appliquer la juste dose Écorobotix commercialise son outil de désherbage ultra-ciblé depuis 2021. L’ARA évite de pulvériser systématiquement en plein grâce à son système de précision qui quadrille des zones rectangulaires de 3 par 8 cm. Soit une empreinte de 24 cm² permettant d’a ppliquer la juste dose seulement sur les plantes néfastes, et ainsi économiser jusqu’à 95 % de produit chimique. Moins de résidus, moins de phytotoxicité sur la culture et donc davantage de rendement. L’agriculteur attelle l’équipement derrière son tracteur. La prise de force suffit pour emmener la machine composée de deux éléments repliables. Le gabarit routier reste ainsi sous la barre réglementaire. La cuve de 600 L s’installe à l’avant du tracteur et, si l’a griculteur choisi la version à injection directe, bénéficie du dispositif mélangeant jusqu’à quatre produits purs en temps réel. La fonction permet d’a dapter la molécule selon la plante identifiée. Certes, le débit de chantier diminue, mais l’outil de 6 m de large nécessite d’a dapter la vitesse d’avancement afin de

ÉCOROBOTIX

réalité augmentée ). Selon les premiers résultats en conditions réelles, la dose diminue jusqu’à 90 %.

L’outil de désherbage ultra-ciblé ARA d’Écorobotix quadrille des zones rectangulaires de 3 par 8 cm. Soit une empreinte de 24 cm², sur laquelle il applique ou non la dose de produit, selon que des plantes néfastes auront ou non été repérées. Ce qui suscite jusqu’à 95 % de produit économisé.

AMAZONE SE JETTE DANS L’ARÈNE DE L’INJECTION DIRECTE Le constructeur allemand Amazone est l’un des premiers à mettre sa solution d’injection directe sur le marché. Un pas de plus vers la précision, la flexibilité et la souplesse en matière de protection des cultures. Désormais, la machine peut embarquer plusieurs produits : la bouillie standard en cuve principale et le produit spécifique en cuve annexe. Celle-ci a une capacité de 50 L et est équipée d’une pompe doseuse. C’est elle qui va injecter le liquide dans le circuit dès son activation. Au champ, aussitôt que l’opérateur repère une zone nécessitant d’appliquer la seconde substance (un rond d’adventices différentes, par exemple), il active le dispositif DirectInject depuis la cabine via l’interrupteur.

Le produit est immédiatement injecté puis appliqué en complément de la bouillie principale. Le temps de réaction a été réduit grâce à l’ajout d’une seconde conduite dans laquelle circule la bouillie prémélangée au produit injecté. Cette solution est alors admise en divers points d’alimentation, au plus près des buses. En résulte un délai très court entre l’activation et la pulvérisation. Dans l’autre circuit, la circulation en continu à haute pression DUS pro garantit une pression constante et précise par rapport à la valeur définie. Elle ne varie pas, même si les buses sont fermées. Dès que DirectInject entre en action, la première circulation est fermée pour qu’il n’y ait pas de mélange dans la cuve principale.

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PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DE L’INJECTION DIRECTE

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AMAZONE

Grâce au Deep Learning, plus le système travaille, plus il gagne en eicacité.

L’anémomètre du dispositif WindControl d’Amazone mesure la vitesse et la direction du vent, et adapte aussitôt la vitesse de rotation des disques.

tenir compte du délai de réaction pour injecter le produit dans le circuit. La caméra Carbon Bee repère donc les plantes aussi bien grâce à leur couleur qu’à leur texture. Pour éprouver la technologie, plus de 10 000 ha ont déjà été scannés. Maïs, colza, betteraves sucrières, blé… le mode « Deep learning » améliore la finesse de la détection en permanence. Plus le système travaille, plus il gagne en efficacité. Une limite technique est cependant à prendre en compte, qui concerne la luminosité nécessaire à la caméra pour distinguer les nuances. Impossible de pulvériser la nuit avec le système Sniper. Autre préconisation : bénéficier du pilotage automatique de la hauteur de rampe et de la circulation continue, indispensable pour maintenir la pression constante au niveau des porte-buses. Par ailleurs, le SprayTronic gère jusqu’à 20 ouvertures/fermetures par seconde grâce à sa fréquence de 20 Hz. Le terminal mémorise les zones les plus sales et les cartographie. La carte sert ainsi à moduler la fertilisation ou l’application à

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TENEZ-VOUS PRÊT Protection des cultures

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Le capteur WindControl d’Amazone détecte le vent et adapte en permanence la vitesse de rotation des disques d’épandage pour corriger la nappe.

fongique. L’économie de produit demande à l’a griculteur de réapprendre à estimer la quantité de bouillie à préparer dans sa cuve. D’où l’intérêt manifeste qu’ont les équipementiers pour l’injection directe, qui faciliterait d’autant plus la gestion des produits. Chez John Deere, le système s’appelle See & Spray. Il s’agit aussi d’ultra-localisation des plantes, grâce à des caméras haute vitesse complétées par l’intelligence artificielle. L’installation identifie les mauvaises herbes et applique la juste dose d’herbicide. Pour le moment, l’Américain développe sa solution pour les cultures en rangs, économisant 90 % de produit. Les caméras sont transférables sur les outils de désherbage mécanique et leurs images, intégrées au système AutoTrac Impliment Guidance, contrôlent l’équipement. De quoi biner jusqu’à 16 km/h grâce à la réactivité de l’électronique (obtenez d’autres infos en réalité augmentée ). Détecter le vent pour ajuster la nappe d’épandage Côté fertilisation, la marge de progression en matière de réduction d’intrants consiste à maîtriser la nappe d’épandage. Le vent et la vitesse sont les principales sources d’imprécision. Les constructeurs misent aujourd’hui sur l’analyse de la nappe en continu, à l’image de Sulky qui avait présenté son système Justax en 1995, conçu pour mesurer la largeur d’épandage et adapter les réglages aux caractéristiques de l’engrais et aux conditions météo. Depuis 2019, Kuhn utilise un radar installé sous la palette de distribution pour mesurer l’écart avec la largeur théorique. Aussitôt, le système fait varier la vitesse de rotation des disques et adapte le point de chute du produit. Ces deux critères permettent de réguler la largeur de la nappe.

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14 capteurs ont pour mission de surveiller l’épandage sur toute sa largeur Le radar ArgusTwin d’Amazone embarque 14 capteurs dont la mission est de surveiller l’épandage sur toute sa largeur. Si besoin, il adapte le réglage du système d’a limentation des disques gauche et droit pour absorber les variantes du type vitesse, dévers, engrais, usures des aubes, vent… l’installation garantit la dose grâce à la pesée embarquée. La fonction CDS Vario, en outre, gère jusqu’à 128 tronçons afin de la moduler. Le capteur WindControl, quant à lui, mesure les effets du vent en temps réel. S’il souffle sur le côté, l’équipement augmente aussitôt le régime de rotation des disques et change la position de l’alimentation. La vitesse du disque non exposé diminue de manière à homogénéiser l’épandage. Et surtout, si les bourrasques sont trop fortes et que l’appareil ne peut plus contrecarrer, l’opérateur est alerté. Les épandeurs modernes sont bardés de capteurs, ils frisent la perfection en termes de qualité d’épandage, de maîtrise de la dose, de répartition transversale et longitudinale, d’a limentation automatique en fourrière, d’a bsence de manques ou encore de gestion des bordures. Les exigences techniques, économiques et environnementales ne laissent pas d’autre solution aux marques pour lutter face aux méthodes alternatives. Sans oublier qu’ultra-localiser la dose s’avère aussi bénéfique pour la modulation intra-parcellaire, dont la précision grimpe également. ■


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Les parcelles de maïs sont particulièrement concernées par les attaques de sangliers. Elles ont lieu le plus souvent après le semis et/ou au stade grains laiteux.

DÉGÂTS EN CULTURES

Répulsif pour sangliers : des perspectives intéressantes En grandes cultures, d’importants dégâts de sangliers sont rapportés chaque année. Le maïs est particulièrement concerné, avec des attaques le plus souvent après le semis et/ou au stade grains laiteux. L’an passé, Arvalis-Institut du végétal a évalué l’efficacité de différents répulsifs. Les premiers travaux offrent des perspectives encourageantes et méritent d’être poursuivis.

F

ace à l’augmentation régulière des attaques de sangliers, les agriculteurs ont recours à diverses solutions, dont les résultats ne sont pas satisfaisants. D’où la mise en œuvre de barrières physiques ou de clôtures électriques pour protéger les parcelles. Des dispositifs qui ont un coût et demandent de l’entretien. Arvalis-Institut du végétal a donc comparé quatre solutions répulsives appliquées dès le semis : un produit gustatif à base de piment appliqué en traitement de semences (produit – Tabasco 20 /

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– de la gamme PNF, non homologué pour la protection phytopharmaceutique des cultures), un produit olfactif appliqué via des diffuseurs installés en bordure de champ (Hukinol, produit non homologué pour la protection phytopharmaceutique des cultures), un produit sonore qui émet régulièrement des ultrasons (Doxmand VR8) et enin, un produit organique aux propriétés répulsives olfactives, appliqué en plein avant semis (Terragral Évolution). Au semis, avantage aux répulsifs olfactifs ! Ils semblent être plus efficaces,

cependant, l’analyse des résultats requiert beaucoup de précautions tant le dispositif expérimental est fragile. Entre hétérogénéité des attaques de sangliers à l’échelle d’un territoire et influence potentielle d’autres facteurs, diicile de conclure. Côté répulsif gustatif, la moitié des parcelles traitées au PNF ont été attaquées, dont huit situées à proximité de témoins, épargnés. Sur dix parcelles traitées au PNF et non attaquées, seulement deux sont proches d’un témoin ayant subi des attaques. Les sept


autres sont à proximité de témoins non attaqués. Le Hukinol limiterait l’intensité des attaques Le dispositif à ultrasons Doxmand VR8 a été installé sur six parcelles, dont quatre ont été touchées par les sangliers. Celles non attaquées ne permettent pas de conclure : l’une n’avait pas de témoin et sur l’autre, le témoin est dépourvu d’attaque. Le répulsif olfactif Hukinol a été testé sur cinq parcelles, dont deux ont été attaquées. Les trois indemnes étaient proches de témoins ayant subi des dégâts. Enin, parmi les onze parcelles ayant reçu l’engrais olfactif Terragral Évolution, deux ont été attaquées mais sans témoin. Trois autres étaient situées à proximité d’une parcelle témoin attaquée. En résumé, malgré le faible nombre de situations conclusives, la proportion de parcelles attaquées en début de cycle est moins importante au sein de celles ayant reçu le répulsif olfactif Hukinol ou l’engrais Terragral Évolution. L’intensité des attaques y est en moyenne plus faible. En revanche, l’étude ne met pas en évidence l’intérêt technique des PNF appliqués en traitement de semence, ni même du répulsif à ultrasons. En fin de cycle, les produits olfactifs et gustatifs semblent plus eicaces que les ultrasons. Pour multiplier les références, d’autres essais ont été conduits dans le Sud-Ouest, au stade grains laiteux. L’installation Doxmand VR8 et l’olfactif Hukinol ont été évalués dans les mêmes conditions qu’au semis. En outre, l’appli-

COMMENT DÉCLARER LES DÉGÂTS ? Dès qu’un exploitant constate des dégâts de sangliers (ou de grand gibier) sur une parcelle qu’il exploite, il doit adresser sans délai à la fédération départementale (du département de la parcelle endommagée) ou interdépartementale des chasseurs sa déclaration de dégâts par courrier ou télédéclaration. Pour permettre l’évaluation finale des dommages avant la récolte, le producteur doit adresser une déclaration définitive, même en l’absence de dégâts intermédiaires, au moins huit jours ouvrés avant la récolte. La déclaration doit contenir, sous peine d’irrecevabilité de la demande, la date d’observation des premiers dégâts, leur nature, leur étendue et leur localisation, ainsi que l’évaluation des quantités détruites et le montant de l’indemnité sollicitée (en s’appuyant sur le barème départemental publié au recueil des actes administratifs du département). Si possible, l’espèce des animaux responsables des dégâts et la provenance présumée de ceux-ci doivent être mentionnées, de même que l’étendue des terres possédées ou exploitées par le réclamant dans le département et les cantons limitrophes, ainsi que la position des parcelles touchées par rapport à l’ensemble de ces terres. Enfin, le demandeur doit joindre soit un plan cadastral de ses parcelles exploitées, soit le registre parcellaire graphique utilisé pour les déclarations de ses parcelles dans le cadre de la Politique agricole commune.

À défaut d’apporter LA solution, ces expérimentations ont ouvert des perspectives encourageantes cation de Tabasco sur le rang de bordure du maïs a également été testée. Les premiers enseignements Sur les huit parcelles protégées par l’Hukinol, sept sont restées indemnes, dont quatre à proximité de parcelles non protégées et ayant subi des attaques. Les trois autres étaient isolées, avec une population de sangliers dans les parages. La seule

parcelle protégée avec l’Hukinol ayant subi des attaques a connu des dégâts moindres que dans la parcelle environnante non protégée. Les cinq parcelles ayant reçu du Tabasco n’ont pas été attaquées. Trois sont proches d’un témoin attaqué et deux dans un environnement sans attaque. Les ultrasons n’ont pas limité les dégâts pour trois des cinq parcelles suivies, les deux sans attaque étaient cependant situées dans une zone préservée. À défaut d’apporter LA solution, ces expérimentations réalisées sur du maïs grains ont ouvert des perspectives encourageantes en termes de protection de début de cycle, avec les répulsifs olfactifs. L’Hukinol a conirmé son niveau de protection au stade grains laiteux, une autre période sensible pour la culture. Les travaux vont être poursuivis pour tenter de conirmer l’intérêt des produits. ■

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DOSSIER

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BIOCONTRÔLE

POURQUOI LA MÉTHODE PEINE-T-ELLE À DÉCOLLER EN GRANDES CULTURES ?

LUC TIFFAY

Le biocontrôle, beaucoup moins répandu en grandes cultures qu’en production spécialisée, tente de se faire une place. Si le soufre et les trichogrammes commencent à s’imposer, les solutions restent peu nombreuses. Leur essor se heurte à de nombreux freins.

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DOSSIER BIOCONTRÔLE

Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr

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Le quad enjambeur semble constituer une innovation favorisant le développement du biocontrôle. Il permet de déposer plus rapidement les trichogrammes dans les parcelles de maïs.

Les trichogrammes, qui luttent contre la pyrale du maïs, sont diffusés dans des petites boîtes cartonnées, déposées à même le sol dans les parcelles de maïs.

BIOLINE

Contre la septoriose, le soufre L’un des produits de biocontrôle les plus utilisés contre les ravageurs est le phosphate ferrique, qui agit contre les limaces. En revanche, en herbicide, il n’existe pas de solution. Il y a bien l’acide pélargonique, un désherbant non sélectif, mais il s’avère hors de prix et donc pas intéressant. Contre la septoriose du blé, les agriculteurs peuvent compter sur le soufre, une substance minérale connue depuis longtemps. La chambre d’agriculture des Pays de la Loire a mené des essais pour évaluer son eicacité. Il s’agissait de remplacer tout ou partie de la première des deux applications fongicides par du biocontrôle, ou de n’utiliser que des produits de biocontrôle sur les deux traitements. Mais durant les trois années de test, « la pression maladie était si faible que cela n’a pas permis de repérer d’intérêt particulier au biocontrôle,

BIOLINE

C

e sont des petites boîtes de carton, jetées tous les 20 m dans la parcelle de maïs. À l’intérieur, 10 000 œufs d’insectes infestés par la larve du trichogramme. Cette microguêpe d’à peine 1 mm ira pondre dès l’éclosion dans les œufs de la pyrale, sur le maïs. Ce type de biocontrôle à base de macro-organismes peinait jusque-là à se développer, du fait de son eicacité aléatoire et de sa mise en place chronophage. Mais deux innovations récentes pourraient bien changer la donne : les nouvelles boîtes en carton protègent mieux les larves de la chaleur et des fourmis, et des quads enjambeurs permettent désormais de les difuser rapidement. Les trichogrammes constituent à peu près la seule solution insecticide de biocontrôle en grandes cultures. Comme il n’existe rien contre la sésamie, se passer de la chimie dans les zones où ce papillon est très présent en plus de la pyrale est diicile. « On a mis au point une ofre spéciique, explique Carine Reyniers, directrice marketing et développement chez Phyteurop. Une première intervention sur sésamie avec un insecticide classique qui agit aussi sur la pyrale, puis les trichogrammes prennent le relais. »

rapporte Céline Bourlet, chargée des projets de recherche en grandes cultures. Diminuer la dose du fongicide chimique ou l’enlever complètement, dans ces conditions, n’a pas tellement eu d’impact, donc pourquoi le remplacer par du biocontrôle ? » « Le soufre, ça marche, mais pas forcément seul ni dans tous les cas, constate de son côté Yoann à


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DOSSIER BIOCONTRÔLE

CHAMBRE D’AGRICULTURE DES PAYS-DE-LA-LOIRE

La chambre d’agriculture des Pays de la Loire a testé le soufre pour lutter contre la septoriose du blé. Les résultats sont non concluants.

Le phosphonate de potassium, c’est pour bientôt Ain d’améliorer son eicacité contre la septoriose, le soufre peut être associé à d’autres produits, tels que des dérivés d’algues ou du phosphonate de potassium (qui agit aussi sur la rouille), une substance minérale pas encore homologuée en grandes cultures. Mais son autorisation de mise sur le marché (AMM) devrait arriver d’ici quelques semaines. « Associé à du soufre, cela devrait se substituer à 26 /

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L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Julien Baduraux, agriculteur à Villers-le-Rond (Meurthe-et-Moselle) J. BADURAUX

Navasse, chargé de mission agroécologie à la chambre d’agriculture de Normandie. Dès que la pression maladie est assez forte, mieux vaut combiner avec la chimie. » Le soufre représente un « marché qui bouge », veut pour sa part croire Carine Reyniers. Il représente environ 300 000 ha sur la campagne 2020-2021, sur une supericie potentielle de 10 millions d’hectares. « Son véritable développement se fera lors de la prochaine campagne pour les céréales, précise-t-elle. L’adoption est plus longue que prévu, parce que les agriculteurs ont des produits conventionnels à liquider. On sort de quelques années de stock. »

« Les trichogrammes contre la pyrale, c’est eicace et pas plus cher »

Julien Baduraux a débuté avec le biocontrôle quand il a démarré la production de maïs, il y a cinq ans. « Je cherchais un traitement contre la pyrale ne nécessitant pas d’autre passage, un moyen aussi efficace que la chimie et pas plus cher », explique-t-il. Le producteur sème son maïs puis désherbe chimiquement. Ensuite, il pose les trichogrammes et n’intervient plus jusqu’à la récolte. « Finalement, le maïs est la culture où l’IFT est le plus bas », ajoute-t-il. Pour que les trichogrammes soient efficaces contre les pyrales, les capsules doivent être déposées au bon moment. C’est le technicien qui donne le signal et lui apporte les boîtes. Les petits cartons contenant les diffuseurs sont déposés à même le sol à raison de 25 par hectare. « J’arpente la parcelle à pied et tous les 25 pas, je dépose une boîte, détaille Julien. Cette année, il m’a fallu à peine une heure pour gérer mes 7,5 ha. » Au total, la solution coûte 45 €/ha, soit « un coût identique à un insecticide chimique et dont l’efficacité est aussi bonne ».


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Essais de soufre associé au phosphanate de potassium, une substance minérale qui devrait être homologuée très prochainement en grandes cultures afin d’aider à lutter contre la septoriose.

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

J.-F. VALLERAN

Jean-François Valleran, agriculteur à Saint-Georges-sur-Fontaine (Seine-Maritime)

« Je soufre mon blé pour diminuer la quantité de fongicide »

« Je me suis mis au biocontrôle l’an dernier, après une formation à la chambre d’agriculture », explique Jean-François Valleran. L’agriculteur est membre d’un groupe Dephy, il voulait diminuer le recours aux fongicides, dont les molécules sont présentes dans la nappe d’eau du département. Il pulvérise un produit soufré contenant des extraits de laminaire, une algue bretonne, dès le premier passage en avril. Cela remplace son premier fongicide chimique. « C’est efficace et ça me permet de limiter à un voire deux fongicides, selon les conditions météo », indiquet-il. Le produit sert « à la fois à protéger mon blé contre la septoriose et à renforcer le système immunitaire de la plante ». Les résultats sont concluants puisque la productivité n’a pas baissé. Idéalement, il faut intervenir le plus tard possible, « sans attendre non plus que la plante soit trop malade. C’est la météo qui nous oriente », précise Jean-François. Sur ses colzas et ses pois, il utilise de l’extrait fermenté de consoude, un activateur de floraison qui renforce aussi les défenses immunitaires des cultures. Enfin, sur le lin, il applique du produit de macération d’ortie, à « 1,78 € le litre », qui sert également d’engrais foliaire.

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efficacement à la chimie au premier traitement du blé », se réjouit Claude Maumené, référent biocontrôle chez Arvalis-Institut du végétal jusqu’à janvier dernier. Et si le phosphonate de potassium est si attendu, c’est qu’il devrait permettre aussi de lutter contre le mildiou de la pomme de terre, une problématique majeure. Quant à la fusariose, il faudra encore attendre pour la traiter avec du biocontrôle. Contre cette maladie fongique, il existe bien le Polyversum, un fongicide entre algue et champignon, mais il n’a que 10 à 15 % d’eicacité, « on ne sait pas quoi en faire », soule Claude Maumené. Sur colza, le Contans permet pour sa part de lutter contre la sclérotiniose. Ce fongicide naturel à base de microorganismes permet de réduire plutôt eicacement la pression sclérotinia. Au total, ce sont à peine une trentaine de substances qui sont homologuées en grandes cultures, soit quatre fois moins qu’en cultures légumières ou en arboriculture. On est donc encore loin de couvrir toutes les cibles (adventices, ravageurs et maladies). Il n’existe encore rien sur la cercosporiose de la betterave, ni sur les pucerons ou les coléoptères du colza. « Parmi les produits autorisés, peu ont fait leur chemin. Ce sont surtout des substances minérales, ainsi que les trichogrammes », appuie Claude Maumené. De nombreux freins L’efficacité parfois relative des produits de biocontrôle, ou aléatoire selon les années, explique en partie pourquoi ils peinent à se développer. Parfois, la rémanence est moins longue. Le « manque d’eicacité » arrive en tête des freins avancés par les agriculteurs, devant le coût et le « manque de recul », selon une étude menée par le groupe In Vivo l’an dernier. « Les solutions disponibles en grandes cultures ne sont pas 100 % satisfaisantes », admet Carine Reyniers. « Au départ, on avait imaginé qu’on remplacerait les produits phytosanitaires par le biocontrôle, or ce n’est pas ce qui se produit, puisqu’ils sont moins eicaces », observe Marie Turner, qui évalue et caractérise les projets de biocontrôle en condition contrôlée au centre de ressources Vegenov. L’Iodus, par exemple, est assez peu utilisé, car « relativement inefficace ». « Si un produit est partiellement eicace, il doit en tout cas être régulier pour sécuriser l’utilisateur », met en garde Claude Maumené, qui ne veut pas, pour autant, jeter le bébé avec l’eau du bain. Autre frein : une utilisation parfois plus complexe


que pour les produits phytosanitaires. Qu’il s’a gisse de macro-organismes ou de microorganismes, il faut intervenir au bon moment. « Les micro-organismes doivent être utilisés vivants. Or, selon la méthode d’application, ils peuvent mourir ou ne pas s’installer », explique Marie Turner. Souvent, il s’a git d’a ssocier plusieurs solutions dont les modes d’a ction diffèrent. « Si les produits sont employés correctement, leur efficacité est optimisée, garantit Mireille Piron, responsable à

« Utiliser un produit de biocontrôle n’est pas une recette simple […] il faut remettre de l’agronomie, allonger ses rotations pour leur permettre de mieux trouver leur place. » YOANN NAVASSE, chargé de mission agroécologie à la chambre d’agriculture de Normandie

VRAI ou FAUX ➜ Le biocontrôle, c’est de la « poudre de perlimpinpin », autant jeter son argent par les fenêtres. FAUX Le biocontrôle constitue un ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l’utilisation de mécanismes naturels. Seules ou en association avec d’autres moyens de protection des plantes, les techniques sont fondées sur des mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces en milieu naturel. Il s’agit de bouleverser les équilibres entre les populations d’agresseurs plutôt que de les éradiquer. ➜ La vente de produits phytosanitaires chimiques a augmenté depuis dix ans. FAUX Selon les chiffres

annoncés par Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, les ventes de pesticides ont diminué de 36 % en dix ans. La consommation est passée de 55 527 t en 2009 à 35 314 t en 2019, soit 36 % de moins. ➜ Le marché des produits de biocontrôle a doublé depuis 2015. VRAI Pression des consommateurs, retraits successifs de produits chimiques… la part de marché du biocontrôle est passée de 8 à 15 %. Selon les chiffres de d’IBMA Global, 70 % des producteurs déclarent ne pas être suffisamment informés. Les vendeurs de produits de biocontrôle devraient être davantage convaincus de leur efficacité. La solution devrait aussi trouver sa place dans les manuels des lycées agricoles.

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BIOCONTRÔLE

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

Cette limace grise mange un granulé de phosphate ferrique, très appétant. C’est l’un des produits les plus utilisés en grandes cultures contre les ravageurs.

développement produits de biocontrôle et biostimulants chez Bioline. Beaucoup d’entre eux doivent être utilisés en mode préventif, ce qui nécessite de former utilisateurs et prescripteurs. » « Remettre de l’agronomie » Le passage au biocontrôle impose de faire évoluer ses pratiques. Car « vouloir remplacer un produit interdit par un produit naturel, est-ce la bonne solution ? interroge Céline Bourlet. On ne peut pas substituer un produit à un autre comme le préconisent parfois les firmes, il faut revoir son système, avoir une réflexion plus large ». Le 30 /

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Le limacide phosphate ferrique se présente sous forme de microgranulés que l’agriculteur épand via le granulateur antilimace.

changement culturel ne se fait pas du jour au lendemain. « Utiliser un produit de biocontrôle ne constitue pas une recette simple à appliquer, cela reste du vivant ou du minéral, abonde Yoann Navasse. Il faut remettre de l’agronomie, allonger ses rotations pour leur permettre de mieux trouver leur place ». En bio, les agriculteurs ont une autre réticence qui concerne les produits s’appliquant par pulvérisation. « Ce n’est pas hyper bien vu, dans les campagnes, de passer le pulvé sur une parcelle bio », glisse Céline Bourlet, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Par ailleurs, le coût des produits de biocontrôle est plus élevé que celui des solutions conventionnelles, ce qui demeure un frein à leur démocratisation. Pour lutter contre la pyrale, par exemple, Bioline s’est ixé pour objectif de « se rapprocher du prix à l’hectare de l’insecticide conventionnel ». Actuellement, les trichogrammes coûtent autour de 40 €/ha. Autre difficulté : la faible valeur ajoutée en grandes cultures. Les marges sont moins importantes qu’en vigne, notamment. Ce n’est pas un hasard si les solutions de biocontrôle sont beaucoup plus abondantes en viticulture, en arboriculture ou en cultures ornementales. Sans compter que « cela coûte plus cher de développer un produit de biocontrôle qu’un produit classique », soule Carine Reyniers. Les axes de recherche Et pourtant, « le potentiel du marché est important », insiste la directrice marketing de Phyteurop. L’innovation se poursuit, « y compris dans le domaine des grandes cultures », se réjouit l’IBMA, l’association française des entreprises de produits de biocontrôle. Selon une enquête interne menée auprès des adhérents, 37 innovations sont attendues en grandes cultures, contre 58 en arbo et 52 en viti. Les axes de recherche portent notamment sur la septoriose, la fusariose ainsi que la rouille et l’oïdium. Chez Bioline, le travail sur la formulation des produits est priorisé tant la marge de progression est importante pour gagner en efficacité. La filiale d’InVivo veut aussi « avoir une meilleure connaissance des modes d’action des produits ». Concernant les macro-organismes, le travail consiste à améliorer encore les techniques d’application. Des start-up émergent, des universitaires travaillent sur les micro-organismes, les levures et métabolites. « Sans doute les communautés microbiennes des plantes seront-elles mieux comprises demain, observe Claude Maumené. Je crois davantage aux métabolites pour l’avenir ». La question des biostimulants semble être une autre voie explorée. ■


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« L’outil miracle n’existe pas » Nombreux sont les exploitants évoluant vers des pratiques plus agroécologiques. En matière de travail du sol, celles-ci consistent principalement à limiter l’agressivité des outils et l’emploi d’herbicides, afin de préserver la vie souterraine. La recette passe-partout n’existe pas, ces « agri-chercheurs » s’adaptent en permanence en quête du meilleur compromis.

ADOBESTOCK

Des agriculteurs testent jusqu’où il est possible d’aller dans la réduction du travail du sol, sachant qu’il est indispensable d’avoir une rotation cohérente pour éviter le salissement.

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C

oncrètement l’agroécologie », c’est sous cet angle que la chambre d’agriculture des Pays de Loire, la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) et des organismes partenaires ont proposé deux jours de webinaire consacrés à l’agroécologie en mars dernier ; en s’appuyant sur l’expérience de terrain de 17 collectifs d’agriculteurs de la région. Parmi eux, un groupe grandes cultures bio de la Sarthe a fonctionné trois ans comme groupe Ecophyto 30 000 et a mis en place en 2020 un « essai système » coconstruit par huit agri-chercheurs sur la base d’une rotation de neuf ans1. « Ils veulent à la fois améliorer la fertilité des sols et maîtriser les adventices sans herbicide à l’aide d’une approche globale, résume Florence Letailleur, chargée de mission agriculture biologique à la chambre et animatrice du groupe. Ils testent jusqu’où il est possible d’aller dans la réduction du travail du sol. Sachant que le préalable indispensable pour éviter le salissement est une rotation en cohérence avec son système. Dans cet essai, il s’agit d’une culture pérenne fauchée en tête de rotation, la luzerne, suivie d’une alternance de cultures de printemps, d’été et d’automne-hiver. » Implanté sur 2,5 ha chez un agriculteur, l’essai comprend des modalités avec et sans labour. Avec, les exploitants utilisent une charrue classique en essayant de ne pas descendre en dessous de 15 à 20 cm. Sans, ils emploient une multitude d’outils présents sur leurs fermes ou dans leurs Cuma : déchaumeur à dents, bêche roulante, rotavator, scalpeur, issurateur, rouleau à dents, semoir direct, herse rotative, herse étrille, etc. « La vie du sol est une priorité pour eux, mais ils restent pragmatiques, tempère Florence Letailleur. L’objectif est d’optimiser la préparation du sol en réduisant la pression des adventices, si possible sans labour. Mais ils savent que dans certaines situations, cela reste le meilleur moyen de gérer le salissement. » Priorité aux couverts végétaux Pour ces agriculteurs bio, la charrue n’est pas systématique. Dans une vision plus large d’agroécologie, ils piochent dans une gamme d’outils a priori moins agressifs pour les sols, en s’adaptant en permanence à l’état de la parcelle et aux conditions météo. Par exemple, le scalpeur est utilisé contre les vivaces, en particulier le rumex, très présent. Dans une situation à forte pression de chardons, avec un lissage observé à 15 cm, la combinaison issurateur/rotavator a été testée. « Le rotavator scalpe et découpe

ADOBESTOCK

AIDE AU RENOUVELLEMENT DU MATÉRIEL Réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques constitue un volet important de la transition agroécologique. Les agriculteurs ont bénéficié d’aides pour moderniser leurs équipements permettant d’avancer vers une agriculture plus sobre en intrants et en utilisation des ressources, tout en restant compétitive. L’État a pris en compte les difficultés liées à l’arrêt de l’usage de certains produits pour la profession. Investir dans la recherche-développement pour identifier les alternatives s’avère primordial. La prime à la conversion des agroéquipements s’inscrit dans cette dynamique. L’enveloppe initiale de 135 M€, complétée jusqu’à 215 M€, est totalement sollicitée.

Semis simultané d’orge de printemps et de luzerne sur l’essai système du groupe sarthois en avril 2020 : en combiné avec la herse rotative, ou après labour et roulage. Le sol a d’abord été travaillé fin mars au déchaumeur à dents (5-6 cm), puis au Compil, puis au rouleau + herse rotative.

CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LA LOIRE

«

la matière verte en surface, puis l’intègre au sol, détaille Florence Letailleur. Ils vont l’utiliser cet automne pour détruire la luzerne en tête de rotation, puis semer à la volée un couvert de féverole et pois fourrager. Il sera récolté ou roulé, avec l’objectif de semer le maïs en direct derrière. Il faudra aviser en fonction de la reprise ou non de la luzerne, qui est une plante coriace. » Les agriculteurs bio sarthois ont aussi recours au faux-semis au printemps. Après la destruction du couvert au rotavator et la préparation du sol à la herse rotative, la herse étrille pourra être employée ain de détruire les levées d’adventices annuelles avant le semis de maïs, si le couvert est sufisamment digéré par le sol. Plus au sud, dans les Pyrénées-Atlantiques, le GIEE Agro-réseau 64 s’est mis en place à partir de 2012. Il rassemble aujourd’hui une soixantaine d’adhérents engagés dans la transition agroécologique. Animé par la chambre d’agriculture, il s’appuie à la fois sur des essais et sur le suivi d’un réseau de fermes-pilotes. Les expérimentations concernent diférentes modalités de travail du sol (labour, TCS, semis direct) et de destruction des couverts végétaux, avec un suivi de la santé des sols. « Nous nous intéressons davantage à la pratique culturale qu’aux outils eux-mêmes, déclare l’animateur Patrice Mahieu, chargé de mission agronomie à la chambre d’agriculture. Avant de parler d’outils, nous pensons que la priorité est l’implantation de couverts végétaux. Le plus important est que le sol soit occupé au maximum, même si l’agriculteur laboure ! Dans notre secteur où les cultures de printemps sont majoritaires, le sol peut être nu jusqu’à six mois. Cette situation évolue toutefois sous l’efet de la réglementation. » Accepter un champ visuellement moins préparé En matière de travail du sol, les principes guidant le groupe sont de limiter la profondeur et le nombre de passages. En TCS, le déchaumeur à disques est très utilisé : à l’automne, pour semer le couvert après la récolte des maïs, si possible en un seul passage combiné, à 1

Luzerne trois ans/maïs grain/chanvre/blé tendre/colza/triticale-pois/orge brassicole semé avec luzerne.

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LE MAGAZINE / 33


PARTAGE D’EXPÉRIENCE Travail du sol

AGRORÉSEAU 64

Démonstration de destruction d’un couvert végétal avoine-vesce en avril 2021 dans les PyrénéesAtlantiques : rouleau hacheur Gladiator frontal (avec déchaumeur à disques à l’arrière) au premier plan, rouleau de marque Dalbo replié à l’arrière-plan.

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Nicolas Mensen, céréalier bio à Savigné-sous-le-Lude (Sarthe)

OVLAC

NATHALIE TIERS

Nicolas Mensen, céréalier dans la Sarthe, utilise la charrue déchaumeuse en version huit corps de 3,05 m attelée à son tracteur de 120 ch. En plus d’entraîner une diminution de la consommation de carburant, l’équipement ne lisse pas ni ne tasse.

et au printemps, directement dans le couvert, pour préparer le sol avant le semis du maïs. « Sur un couvert très développé, le déchaumeur à disques peut se révéler insuisant, souligne Patrice Mahieu. Un rouleau qui hache ou écrase sera eicace dans ce cas, sur un couvert à base de féverole notamment. Pour un couvert de graminées, il faudra plutôt broyer pour éviter les repousses. Le broyage se pratique aussi après la récolte du maïs, pour créer un mulch avec les cannes et semer le couvert à la volée en même temps. » Pour l’agronome, dans son contexte local de terres limoneuses, le déchaumeur à disques constitue un bon compromis au niveau de la polyvalence et de l’eicacité, à condition d’être bien réglé et utilisé dans de bonnes conditions. « Il n’y a pas d’outil agroécologique miracle, c’est toujours une balance, explique-t-il. Il faut rester vigilant avec les disques, car on peut aussi créer du lissage. Quant au semis direct, il est très intéressant mais la moindre stimulation de 34 /

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« J’alterne charrue déchaumeuse et scalpeur à dents selon les situations »

« Nous cultivons 90 ha en bio, principalement en blé, orge, triticale, avoine, tournesol et sarrasin. Dans nos limons battants, nous avons progressivement réduit le travail du sol, puis abandonné la charrue classique au profit de la charrue déchaumeuse et du scalpeur à dents. Deux outils complémentaires que nous alternons au printemps et à l’automne selon le salissement des parcelles, les conditions météo et la culture à venir. La charrue déchaumeuse travaille entre 10 et 20 cm de profondeur selon le volume de résidus à recouvrir. Principal objectif : laisser entrer l’oxygène pour améliorer la dégradation de la matière organique. Les socs plus droits de l’outil évitent de lisser et de tasser la terre. Il a davantage un effet d’arrachement. 120 ch suffisent pour tracter un modèle de huit corps en 3,05 m et la consommation de carburant diminue. Quant au scalpeur, il découpe les adventices sans brasser la terre. Nous l’utilisons avec des socs à plat pour travailler en surface, ou inclinés pour détruire les rhizomes plus profonds. En 5,85 m de largeur de travail, l’outil demande 120 ou 200 ch selon le type de soc et la profondeur. En bio, le salissement des parcelles reste difficile à maîtriser, c’est pourquoi nous introduisons de la luzerne, vendue à des éleveurs. C’est très efficace contre les chardons ! Une ou deux coupes sont broyées pour apporter de la matière organique au sol. »

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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Travail du sol

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Selon les cas, la houe rotative Einböck de la Cuma de La Riantière (Mayenne) est utilisée pour les faux-semis avant implantation, au stade post-semis/prélevée du maïs ou au stade 2 à 4 feuilles. La bineuse intervient plus tard, jusqu’au stade 8 à 10 feuilles.

Grâce à leur forme incurvée, les pics de la houe rotative déchaussent les filaments d’adventices et les éjectent à la surface du sol.

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

la minéralisation ralentit le développement du couvert. Aucune technique ne fonctionne tout le temps : il faut s’adapter selon les outils à disposition. Et changer de regard, accepter un champ visuellement moins préparé, de façon à ne pas trop ainer la terre et créer de l’érosion. » 25 % des Cuma équipées en désherbage alternatif Parmi les outils dits agroécologiques, ceux de désherbage mécanique font de plus en plus d’adeptes ain de se passer d’herbicides. La Fédération nationale des Cuma indique que 25 % d’entre elles proposent désormais au moins un matériel de désherbage mécanique ou alternatif. Le réseau recense, entre autres, 990 bineuses, 770 herses étrilles et 360 houes rotatives. En Mayenne, la Fédération, en partenariat avec la chambre d’agriculture et le Civam Bio, organise depuis six ans une journée en commun pour présenter 36 /

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NATHALIE TIERS

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Fabrice Guillet, polyculteuréleveur au Poiré-sur-vie (Vendée)

« Je sème les céréales avec une trémie frontale et un Compil Duro derrière »

« Sur 330 ha, je produis maïs, blé, orge, méteils et prairies. Je ne laboure plus depuis vingt ans, je sème en direct et au strip-till pour le maïs. Je suis équipé d’un Compil de Duro depuis deux ans ; je me prépare au retrait du glyphosate. L’outil est complété par une trémie frontale dont le rôle est de déposer les semences, qui sont ensuite mélangées à la terre en surface. Je passe donc une seule fois sur les chaumes de maïs. Idem sur les couverts d’été vivants. J’économise du carburant, d’autant plus que ce n’est pas tirant. Le Compil attaque le couvert et laisse un matelas végétal en surface dans lequel les céréales lèvent. J’implante un couvert gélif avec du tournesol, du sorgho ou du lin. S’il est dense, je passe une première fois au Compil ou au rouleau crosskill. De même, il m’arrive de broyer les chaumes de maïs s’ils sont coupés haut. Le Compil travaille aussi après la récolte du méteil et avant le maïs. Je le règle à 3-4 cm de profondeur pour bien arracher les adventices type géranium, et mélanger la terre aux végétaux. Le tout en planifiant le terrain. Et si le champ se salit, j’en fais une prairie temporaire. »


Le déchaumeur à disques est polyvalent. Il sème le couvert dans les chaumes de maïs à l’automne ou prépare les terres à maïs après le couvert au printemps.

Aucune technique ne fonctionne tout le temps, il faut s’adapter selon les outils à disposition. Ces itinéraires dépendent bien sûr des conditions météo et l’année 2021 l’a particulièrement montré : la bineuse n’a travaillé que 86 ha, contre 215 en 2020, et la houe rotative 41 ha, contre 137 en 2020. « Il est utile d’avoir un panel d’outils et de démarrer avant la levée du maïs, recommande Hervé Masserot, conseiller à la FD Cuma de

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le panel d’outils consacrés au désherbage mécanique. Au sein de la Cuma de La Riantière, à Ampoigné, un groupe Ecophyto 30 000 s’est constitué en 2018 dans l’objectif de progresser vers des pratiques économes en pesticides. Avec l’aide du PCAE, les onze agriculteurs (dont deux bio) ont investi dans une houe rotative, puis dans une bineuse frontale de six rangs. Une herse étrille vient également d’arriver suite au Plan de relance. « Ces outils sont utilisés sur maïs, indique Fabien Guérin, agronome suivant le groupe à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Les agriculteurs conventionnels appliquent un herbicide puis utilisent la bineuse. Ceux labourant avant ont un IFT herbicide maïs de 1 à 1,5 ; ceux ne labourant pas ont un IFT de 1,5 à 2 en comptant le glyphosate. Les agriculteurs bio labourent avant maïs, passent deux fois la houe rotative à l’implantation, puis binent. »

Mayenne. Avec la houe ou la herse, on détruit alors 40 à 50 % des adventices jeunes. Le binage constitue un rattrapage sur les adventices plus développées : on règle la profondeur afin de les scalper, mais pas pour travailler le sol. » Lors de la nouvelle campagne, le groupe Ecophyto 30 000 de la Cuma de La Riantière a prévu un essai de blé « zéro phyto » à l’aide de la houe rotative et de la herse étrille. ■

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Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage FRANCE STRATÉGIE

Surexploitation, concurrence, développement… les déis de la biomasse agricole Source importante de biomasse, l’agriculture est un levier pour atteindre la neutralité carbone. France Stratégie souligne cependant que les objectifs à long terme ne seront pas atteints et met en garde contre les risques de surexploitation de la biomasse, ainsi que sur les blocages à lever au sein des filières. prélèvements en résidus de cultures et le recours massif à certaines cultures dédiées pourraient augmenter le potentiel de production de biomasse sans pour autant suffire à atteindre les objectifs. Attention, cependant, à ne pas perdre de vue le risque de compétition d’usage. Les résidus de cultures annuelles peuvent être utilisés pour les retours au sol par broyage et enfouissement, l’alimentation animale, le paillage, la construction, la méthanisation… ce qui pourrait générer des tensions, sans compter la variabilité de la production, dépendante des aléas climatiques. Les usages du bois pourraient se développer au-delà de leur fonction énergétique, comme le retour au sol, la litière ou le paillage. La mise en place de cultures intermédiaires sur tout le territoire permettrait également d’alimenter les méthaniseurs, et de capter du carbone, mais cet usage énergétique pourrait entrer en concurrence avec la fonction de ressource fourragère, ou limiter la restitution de matière organique au sol et donc, inluer sur l’entretien des sols. Par ailleurs, leur consommation en eau pourrait avoir des efets sur les réserves hydriques, et par conséquent sur la culture suivante. PIXABAY

La biomasse agricole recèle un réel potentiel de développement qui pourrait contribuer à réduire l’empreinte carbone.

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urtout mobilisée pour les usages énergétiques, la biomasse agricole présente une capacité de développement importante qui pourrait contribuer à la réduction de l’empreinte carbone. La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) estime son potentiel de production proche de 250 térawattheures (TWh), alors qu’elle représente aujourd’hui seulement 40 TWh. Dans son rapport publié fin juin, France Stratégie estime que les objectifs à long terme ne seront pas atteints uniquement par les disponibilités en biomasse agricole. « En tenant compte des disponibilités additionnelles des gisements existants, comme les résidus de cultures ou les surplus d’herbes, le potentiel énergétique maximal identifié de la biomasse agricole pourrait, en théorie, atteindre 120 TWh », indique l’institution. L’évolution des systèmes agricoles (agroforesterie, développement des couverts végétaux, diversification des rotations…) ou l’augmentation des

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Deux scenarii possibles Deux scenarii ont été élaborés. Le premier s’appuie sur des pratiques proches de l’existant, le second prend en compte le développement des pratiques agroécologiques à grande échelle et 60 % de la surface agricole totale cultivée en mode biologique. L’introduction des cultures légumineuses et oléagineuses y est plus importante que dans le premier scénario (3,6 millions d’hectares, contre 2,5 millions dans le scénario A). Et le cheptel bovin y est en diminution de 35 % par rapport au niveau actuel, contre 17 % dans le premier scénario. Le potentiel énergétique du second scénario est supérieur et semble indiquer qu’une production accrue de biomasse agricole potentiellement mobilisable serait possible malgré la baisse de rendement et la diminution de l’agriculture « conventionnelle ». Pour contribuer de façon signiicative à la neutralité carbone, le développement de la biomasse nécessitera une réflexion transversale ain de répondre à la demande de diverses activités sans se faire au détriment des services écologiques. ■


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Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Récolte de céréales

Un revenu égal à deux Smic : « Le compte n'est pas bon ! » Malgré les difficultés de la moisson 2021, l’AGPB prévoit un revenu égal à deux fois le Smic pour les céréaliers. Selon les lecteurs, « le compte n'y sera pas ». D’une part, « avec le gel, la sécheresse et l’excès d’eau au printemps, les récoltes ne sont pas bonnes », et de l’autre, « les charges ont considérablement augmenté ». Coq Flamand : « Aux journalistes et à tous les responsables en col blanc, lire des mensonges pareils… 70 q à 70 de PS ! Trouvez-moi 2 Smic, j’suis preneur tout de suite !! »

Etibal :

on ne gagnera rien… En cette année atypique, il n’y aura pas de prix fous, mais des prix assurant tout juste une base de revenu pour l’agriculteur. Les productions animales, ça devrait être pareil : il faut un juste prix pour une juste rémunération. »

« 2 Smic, c'est ce que j'ai par an… »

Frédéric Durand : « Je ne vois pas l'argent qu'on a gagné en plus par rapport aux autres années. »

Sébastien Barrailler : « Avec le gel, la sécheresse et l'excès d'eau au printemps, les récoltes 2021 ne sont pas bonnes. Même avec de bons prix pour les céréales, le compte n'y est pas, surtout vu le tarif des carburants et des appros, notamment des engrais ! »

« Après une succession d’années catastrophiques pour l’agriculture, il y a lieu de se réjouir de, peut-être, juste sortir la tête de l’eau ? » Maxens

Benoît Ollivier : « Les prix des céréales sont élevés. Tout le reste a augmenté d’autant. Le prix des engrais a doublé ! »

Ceres : « Allez, communiquons que l’on fait un bon revenu ! Comme ça, nos dirigeants vont pouvoir nous faire passer crème la réforme de la Pac !! Vous savez, celle qui devrait permettre d’augmenter les prix agricoles de 10 %, promesse non garantie je précise, et faire chuter les volumes de 15 % !!! Comme ce sont les derniers quintaux qui font le revenu, 42 /

LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

Romain Bail : « Tirer un revenu tout court, c’est déjà bien. À côté de ça, pour les éleveurs, c’est la dégringolade ! Des prix du blé à 245 € la tonne, complètement déconnectés de la réalité du marché de la viande, pas étonnant que les coûts alimentaires des élevages flambent !! »

devrait être, et j’attends la confirmation des réfactions pour les poids spécifiques catastrophiques et les grains germés. On entend -15 à -20 €/t pour les PS, alors au final, les prix n’auront rien d’exceptionnels. D’autant que les rendements ne le sont pas. Encore une fois, les journalistes et les syndicats agricoles s’amusent à faire le buzz avec un prix qui ne reflète pas le revenu des céréaliers… Est-ce qu’après une succession d’années catastrophiques pour l’agriculture, il y a lieu de se réjouir de, peut-être, juste sortir la tête de l’eau ? »

Terminé : « Un revenu attendu à 2 Smic ? Le prix actuel des céréales n’est même pas celui des années 1980… Les charges en agriculture ont considérablement augmenté, et le coût de la main-d’œuvre, n’en parlons pas. Il faut sans cesse sortir le carnet de chèques sans connaître les prix agricoles, tellement volatils. Cela fait 40 ans qu’il n’y a plus de revenus en agriculture… 400 €/mois en moyenne ! Aucune entreprise ne fonctionne de la sorte. L’espoir d’obtenir des revenus est devenu une détresse psychologique. Et s’il fait vivre, c’est avec toujours plus de désillusions et une ferme France qui disparaît. »

Maxens : « Un bon revenu ? (mais lequel ?) Le prix du blé est certes plus élevé que l’an passé, mais encore loin de ce qu’il

Popeye 76 : « Toujours le même discours, on dirait du Macron ! De la com’ !! » ■


Par SOPHIE GUYOMARD et SÉBASTIEN DUQUEF sguyomard@terre-net-media.fr sduquef@terre-net-media.fr

GILLES VK

TERRE-NET MÉDIA

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Le colza ruiné par les sangliers Les sangliers ont labouré le colza de Gilles VK ! C’est le sujet de cette vidéo publiée sur sa chaîne YouTube. Alors que la levée avait bien démarré, les animaux ont véritablement retourné le terrain, qui avait été travaillé en fourrières et semé en mode striptill à l’intérieur de la parcelle. La zone travaillée est détruite, et les lignes de strip-till connaissent aussi des dégâts. Même si c’est le jeu de la nature, l’agriculteur est fatigué par la problématique des sangliers.

➜ À VOIR SUR TERRE-NET.FR Ce qu’il ne fallait pas rater à Innov-agri Le site a compilé les plus belles séquences tournées sur le salon pour en faire une sorte de vidéo best-off. Une façon de faire vivre les temps forts à ceux qui n’ont pas pu s’y rendre et de donner un goût de nostalgie à ceux qui y étaient. Découvrir les dernières nouveautés en action, trouver des réponses à de futurs choix techniques, se renseigner pour des projets d’achats ou tout simplement profiter d’un moment de convivialité après une longue période sans salon… les raisons pour participer à cette saison 2021 à la saveur un peu spéciale étaient nombreuses !

A LONG WAY

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➜ À VOIR SUR YOUTUBE Semis de colza associé à La Conillais Estelle, de la chaîne Farming Together, vous emmène suivre le semis de colza associé sur la ferme de La Conillais. La technique fonctionne en agriculture conventionnelle, biologique ou de conservation des sols. Les images montrent comment semer trois cultures à dose et profondeur différentes. Du colza à 5 kg/ha, de la féverole à 80 kg/ha et du sarrasin à 40 kg/ha. Les graines de féveroles étant plus grosses, elles sont semées plus profond.

FARMING TOGETHER

BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web

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LE MAGAZINE / 43


Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.f

BRÈVES DES CHAMPS Online LA REVUE DES RÉSEAUX

Un début de saison favorable pour les semis d’automne ! Octobre rime avec démarrage de la campagne de semis de céréales. Et jusque-là, les conditions météorologiques sont plutôt favorables aux chantiers et surtout, à l’implantation des parcelles. TCS, semis direct ou conventionnel, les engins vont bon train ! Y compris chez ceux qui éprouvent du matériel fait maison en vue de semer même si le temps se dégrade.

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La coupe Klever de Rostselmash ne prélève que les capitules, permettant de limiter le volume de récolte traversant la moissonneuse-batteuse. Le débit de chantier augmente aussitôt. Dans une de ses enquêtes, Terres Innovia a montré qu’en l’absence de matériel adapté, les pertes peuvent être multipliées par cinq. Avec les coupes à céréales, la différence s’explique par le basculement des tiges et des capitules vers l’avant,

phénomène difficile à contenir avec le rabatteur. Dans les fourrières, la chute des pieds est ampliiée, d’autant plus que la coupe est large. Le cueilleur à maïs peut être pertinent, à condition que son écartement soit identique à l’interrang de la culture. Avec la coupe du constructeur russe, le capitule est contenu grâce au rabatteur et le système de rouleaux tire la tige vers le bas pour couper le plus haut possible.

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Textos ➜ Meunerie : « Si les cours montent, il faut répercuter ! » Alors que la meunerie française est confrontée à une marge brute « à son plus bas niveau depuis 2013 », son syndicat professionnel demande que la hausse des prix des céréales soit répercutée tout au long de la chaîne, jusqu’au consommateur. En 2020, la filière a utilisé 4,9 Mt de blé et commercialisé 3,8 Mt de farine, dont 95 % sur le marché intérieur. ➜ CarbonThink : premiers résultats de la simulation carbone grandes cultures Dix exploitations du Grand-Est ont testé la méthodologie du Label bas-carbone 46 /

LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

grandes cultures dans le cadre du projet CarbonThink. Sept sont dans un système betterave avec sol à dominante crayeuse, trois dans un système maïs avec sol à dominante argilo-limoneuse. Une meilleure gestion de la fertilisation azotée permet de réduire les émissions brutes de 350 kg de CO2 équivalent pour 30 U d’azote minéral. ➜ Pesticides : Macron veut porter une « initiative forte » de sortie accélérée Le président de la République s’est engagé vendredi à porter « une initiative forte [...] de sortie accélérée des pesticides » quand la France aura la présidence tournante de l’Union européenne, alors que l’agriculture

hexagonale peine à réduire sa dépendance aux pesticides de synthèse. La sortie du glyphosate n’est pas aboutie non plus. ➜ Structure du sol : des méthodes de diagnostic complémentaires Après la moisson 2021, un diagnostic de la structure du sol peut servir à évaluer l'ampleur des tassements. Plusieurs techniques existent. Le profil cultural constitue un diagnostic approfondi en surface et en profondeur, mais s’avère lourd à mettre en place.Trois méthodes simplifiées, le test bêche, le pénétromètre et le miniprofil 3D, peuvent le remplacer et être combinées pour aboutir à un résultat précis.


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35 000 ha de cultures agricoles ont été rémunérés pour les 15 000 t de CO2 stockées, grâce à Soil Capital.

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Soil Capital rétribue les pratiques bas-carbone de 1 000 agriculteurs Lancé l’an dernier, le programme de rémunération du carbone de Soil Capital prend de l’ampleur pour sa deuxième saison. Il accueille 1 000 agriculteurs payés au minimum 27,50 €/t de carbone stockée ou évitée grâce à leurs pratiques.

U

n an après son lancement, le programme de rémunération du carbone de Soil Capital a permis de rétribuer 150 agriculteurs (en conventionnel ou en bio) sur 35 000 ha, stockant 15 000 t de CO2, soit l’équivalent des émissions d’environ 1 350 Français. Pour répondre à l’engouement des exploitants sur la question, l’entreprise, pour sa deuxième saison, a levé des fonds permettant d’accueillir cette fois-ci 1 000 exploitations agricoles et de les payer 27,50 € la tonne de carbone évitée ou stockée grâce à des pratiques plus vertueuses. 48 /

LE MAGAZINE / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021

Après un diagnostic de référence destiné à déterminer si l’agriculteur est émetteur ou stockeur, le proil de rémunération est établi (la référence étant l’année zéro pour l’agriculteur émetteur, et la référence régionale pour l’agriculteur stockeur). Ensuite, chaque année, pendant cinq ans, l’exploitant se verra émettre des certiicats pour les tonnes de carbone évitées ou stockées. 80 % seront aussitôt vendus au tarif minimum de 27,50 €, et payés annuellement. Au bout de ces cinq ans, l’agriculteur s’engage à maintenir le niveau de carbone stocké pendant les cinq années suivantes, avant de recevoir les 20 % restants. Les pratiques ayant un efet majeur sur le stockage du carbone sont la fertilisation, et notamment le remplacement des engrais de synthèse par des intrants organiques, la couverture des sols avec des plantes, la diversiication de la rotation, la limitation de la perturbation du sol (éviter le labour) et l’agroforesterie. 200 ha en conventionnel peuvent rapporter 4 600 €/an Tous les systèmes peuvent stocker du carbone, tout comme les cultures

industrielles, mais l’expérience montre qu’un agriculteur en semis direct et en bio stocke plus. L’empreinte carbone moyenne d’un producteur conventionnel est de 0,12 t équivalent CO2 par hectare (tCO2e/ha), tandis que celle d’un bio est de -1,08. Celle du labour est de 0,74, là où les techniques culturales simpliiées (TCS) sont limitées à -0,26, et celle du semis direct, à -1,29 tCO2e/ha. Par exemple : l’agriculteur conventionnel installé sur 200 ha, émettant 1,5 tCO2e/ha, avec des couverts végétaux sur 19 % de sa rotation, sans fertilisation organique et en 100 % labour, peut diminuer son empreinte à 0,73 tCO2e/ha en passant à 38 % de couverts végétaux et en travaillant le sol via les TCS à 100 %. Son gain minimal est de 2 600 € pour l’année 1. En poussant davantage la dynamique, avec 60 % de couverts végétaux, de la fertilisation organique à 50 % et du travail du sol toujours à 100 % TCS, il peut gagner 4 600 € minimum. Les volontaires peuvent s’inscrire au programme de rémunération carbone pour la saison en cours dès maintenant, et jusqu’en février 2022. ■


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