Résilience d’un Géant Africain Volume II

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46 sont très élevés : (i) faible densité du produit qui augmente le coût du groupage ; (ii) délabrement des infrastructures de transport, faible efficacité et coût élevé des services de transport et d’exportation (on estime que les coûts de transport et de mise à FOB peuvent atteindre jusqu’a 500 USD/t.) et (iii) multiples taxes, légales ou non qui sont prélevées à tous les niveaux de la filière. Le prix bord champ est donc faible, probablement pas plus de 25% du prix FOB du produit. La faiblesse des prix payés aux producteurs et la de la productivité des plantations semble avoir été un obstacle décisif au développement de la production villageoise face à la concurrence du palmier à huile, des cultures vivrières et des activités extra-agricoles (secteur minier artisanal) pour la main d’œuvre familiale. Le café robusta. La filière du robusta a longtemps été un secteur clé de l’économie nationale et une source de revenus considérables à la fois pour l’ensemble de l’économie et pour un grand nombre de petits planteurs qui étaient responsables de prés de 90% de la production totale. A son apogée vers la fin des années 1980, elle occupait prés de 800 000 ménages agricoles (représentant environ 5,0 millions de personnes), essentiellement dans les provinces de l’Équateur et de l’Orientale. Aujourd’hui, elle est pratiquement abandonnée. Les exportations officielles qui étaient en 1989 de 107 000 tonnes ont chuté à environ 7 500 tonnes en 2008, auxquelles s’ajoutent des exportations illégales vers les pays limitrophes (Tchad, Soudan, Centre Afrique) d’un volume équivalent. La production annuelle totale peut donc être estimée à 15 000 tonnes. La chute dramatique de la production est attribuable à plusieurs facteurs : (i) la zaïrianisation qui a provoqué la disparition d’une grande partie des plantations commerciales qui servaient de relais à la production villageoise ; (ii) la crise prolongée qui a affecté le pays et en particulier les grandes zones de production (Équateur, Orientale), entraînant la dégradation des infrastructures et la disparition des services d’appui étatiques (ONC, MAPE) ; (iii) le bas niveau des cours internationaux pendant de longues périodes qui a éliminé toute incitation pour maintenir une production devenue non-compétitive par rapport à d’autres spéculations comme le palmier à huile et les productions vivrières et enfin (iv) l’incidence de la trachéomycose dans une grande partie des zones de production traditionnelles. La superficie totale des plantations de café et de celles encore en production n’est pas connue mais, à l’évidence, une grande partie a été abandonnée. Sur la base d’une estimation de la production totale d’environ 15 000 tonnes de café marchand et de rendements moyens d’environ 150 kg/ha (café marchand), la superficie occupée ne doit pas être supérieure à 100 000 ha. Les principales régions productrices sont le Bas-Congo, le Bandundu, le Kasaï Oriental, l’Équateur et, dans une moindre mesure la Province Orientale. Bien que certaines plantations industrielles se soient maintenues jusqu’a aujourd’hui (SCAM dans le Bas-Congo), la production est très largement dominée par les plantations villageoises (90% de la production totale). L’âge moyen des plantations est très élevé (35-40 ans). Les plantations industrielles ont été établies à partir de matériel végétal sélectionné mais l’immense majorité des plantations paysannes l’ont été, et le sont encore dans les rares cas où il y a replantation, à partir du matériel « tout venant »


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