Résilience d’un Géant Africain Volume II

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Ghana, Ouganda, Zambie, Rwanda) ont démontré le rôle capital des dépenses publiques dans le secteur agricole et dans d’autres secteurs critiques pour son développement tel que celui des infrastructures de transport. Le tableau ci-dessus présente les estimations de l’élasticité de la production agricole aux dépenses publiques dans le secteur et à certaines dépenses publiques non-agricoles45. Il montre que, en moyenne, un accroissement des dépenses publiques agricoles de 10% induit un accroissement d’environ 2% de la production agricole par habitant. Dans la plupart des pays en voie de développement les dépenses publiques dans les infrastructures de transport (en particulier les pistes rurales) et la génération/diffusion de nouvelles techniques ont le plus grand impact à la fois sur la croissance agricole et sur la pauvreté46. Comme on l’a vu, une croissance agricole annuelle d’au moins 7% par an (4% par an par habitant) serait nécessaire pour diminuer de moitié le nombre des pauvres (OMD 1) à un horizon raisonnable (15 ans). Bien qu’il soit très difficile de déterminer le niveau de dépenses publiques à allouer au secteur pour atteindre cet objectif, il est certain que l’objectif minimum du Gouvernement devrait être d’atteindre le niveau de 10% des dépenses publiques totales que les Gouvernements africains se sont fixé à Maputo dans le cadre du NEPAD.47 Nécessité d’améliorer le ciblage des dépenses publiques. Les études réalisées par l’IFPRI montrent aussi que, s’il est nécessaire d’accroître les crédits affectés au secteur agricole, il faut aussi les utiliser de la façon la plus efficace possible. Cela demande d’améliorer à la fois : (i) leur ciblage pour qu’ils aient le plus d’impact possible et (ii) l’efficacité de la mise en œuvre des programmes qu’ils financent. Privilégier l’investissement. L’impact sur la croissance des dépenses d’investissement est beaucoup plus important que celui des dépenses de fonctionnement48 ; ce qui implique que le simple payement des salaires et des autres dépenses courantes du secteur public a peu d’effet sur la croissance agricole ; Cibler les dépenses publiques en fonction du potentiel de croissance et de leur effet sur les groupes vulnérables. L’effet des dépenses publiques sur la croissance dépend aussi (i) du potentiel agricole de la région concernée ; (ii) de l’importance du soussecteur dans le PIB total ; (iii) du potentiel de croissance du sous-secteur. Leur impact sur la croissance dépend cependant aussi de l’importance pour les groupes vulnérables des régions et des cultures visées, i.e. régions défavorisées et cultures vivrières. En RDC, l’immense majorité des populations rurales sont très pauvres, quelle que soit la région, et les dépenses publiques devraient privilégier dans les prochaines années (i) les zones à fort potentiel, susceptibles d’avoir une réponse rapide de la production ; (ii) des activités ayant l’effet le plus large possible sur les populations (pistes, R-D sur les cultures vivrières) et (iii) les filières à fort potentiel de développement. À plus long terme, des approches plus ciblées sur des secteurs, zones ou ménages les plus défavorisés/vulnérables devraient graduellement prendre le relais.49


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