(Tableau 2.2). L’amélioration de la sécurité intérieure et des communications a éveillé l’intérêt des investisseurs pour l’exploitation minière du nickel et d’autres minerais métalliques. Toutefois, le développement du secteur minier reste lent, en raison des contraintes d’infrastructure (énergie et transport) et des retards dans la réforme de la gouvernance du secteur. Pour éliminer ces derniers, les pouvoirs publics travaillent à l’amélioration du cadre juridique et réglementaire grâce à la révision du code minier, en attente d’approbation par le Parlement. Dans ce contexte, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mettre en place un régime fiscal adéquat (pour assurer que le GdB obtienne le meilleur accord possible pour l’exploitation de ses ressources) et encourager des approches innovantes axées sur l’approvisionnement en « contenu local »38 (pour maximiser la contribution du secteur à la croissance créatrice d’emploi). 17. Au Burundi, la base très étroite des exportations et la concentration des produits n’ont pas beaucoup changé au cours de la dernière décennie. Le panier des exportations de biens du Burundi est resté relativement stable dans les années 2000. Les recettes d’exportation restent fortement dépendantes des produits primaires, principalement le café et le thé, qui ensemble représentaient presque 70 % du total des exportations en 2008-2010 (Figure 2.17). D’autres exportations traditionnelles (cuirs et peaux, coton et sucre) ajoutent un certain degré de diversité : la part de ces produits est passée de 2,5 % à 5,6 % du total des exportations entre 2001-2003 et 2008-201039. L’absence presque totale de nouvelles exportations de haute valeur est néanmoins frappante au cours de la dernière décennie. Les fleurs coupées sont apparues en tant que secteur d’exportation prometteur en 2001, mais elles n’ont jamais dépassé le demimillion de dollars par an et se sont effondrées en 2008, car elles n’approvisionnaient qu’un seul acheteur, qui a annulé ses commandes en raison de la faiblesse de la demande pendant la crise mondiale (Banque mondiale, 2011). L’indice de Herfindahl-Hirschman (IHH)40 pour le Burundi est resté élevé tout au long des 20 dernières années. En 2008-2010, les 3 et 10 premières catégories d’exportations représentaient respectivement plus de 85 % et 95 % du total des exportations (Tableau 2.2).
38
Excepté pendant la phase de construction, à forte intensité de main d’œuvre, les industries extractives ne génèrent généralement pas une part élevée de l’emploi dans le pays d’accueil. Les entreprises nationales peuvent néanmoins trouver un créneau dans différents secteurs connexes, tels que les transports et la fabrication ou l’entretien de l’équipement. Les pays en développement apprécient de plus en plus les approches innovantes axées sur l’apport de « contenu local », qui visent à maximiser les emplois destinés à leurs habitants, en forçant ou encourageant les entreprises à les embaucher et à les former, à l’aide d’obligations et d’incitations contractuelles. 39 Pour plus de détails, voir Banque mondiale (2011). 40 L’IHH mesure la concentration des exportations et est calculé de la manière suivante : = ∑ où si est la part des variables considérées (en l’occurrence, les exportations) et N est le nombre total de produits exportés. Deux facteurs peuvent produire un l’IHH plus bas : une répartition plus égale des parts, et une augmentation du nombre de produits. L’IHH est situé entre 0 et 1, où 1 correspond à des exportations extrêmement concentrées (un seul produit), et 0 à un panier d’exportations totalement diversifié. Les économies avec un indice supérieur au seuil de 0,1 sont considérées comme ayant un panier d’exportations fortement diversifié.
46