Encadré 7.1 Promouvoir le développement de la petite enfance à l’aide de séances de développement familial
L
es parents et les personnes s’occupant d’enfants sont essentiels au bon développement des nourrissons, car ils sont les responsables de l’investissement dans leur nutrition, leur santé et leur sécurité. Ils déterminent l’environnement au sein duquel l’enfant se développe et ils contribuent à lui garantir un foyer sûr et bienveillant ainsi qu’un accès aux principaux services. Ils influencent aussi activement les compétences et le développement socioémotionnel des enfants en leur parlant, en jouant avec eux, en leur lisant ou en leur racontant des histoires, et en répondant de manière interactive à leurs signaux. Conscients de l’importance des parents dans le développement du jeune enfant, de nombreux pays en développement renforcent actuellement les programmes de transferts en espèces en les assortissant de services complémentaires tels que des programmes d’éducation parentale. Ceux-ci visent à améliorer les interactions entre parents et enfants, les connaissances, les croyances, les attitudes, les comportements et les pratiques parentales grâce à de l’information et de la sensibilisation, de la formation et des cours, ainsi que de l’accompagnement. Le contenu de ces services couvre généralement toute une série de sujets, dont la santé, l’hygiène, la stimulation de l’enfant, la parentalité positive et la nutrition. Les modèles de fourniture des services varient, mais lorsqu’ils sont associés à des transferts monétaires, une pratique habituelle consiste à fournir ces informations et ces formations au cours de sessions de développement familial proposées à des groupes de familles au sein de la communauté. Les visites à domicile et les liens avec des établissements de soins de santé primaires sont d’autres modalités de fourniture des services. Arriagada et coll. (2018) identifient plusieurs modèles dans lesquels les programmes d’éducation parentale sont associés à des transferts monétaires :
nn Approche intégrée. L’intervention d’éducation parentale est gérée par le programme de transferts monétaires. Citons à titre d’exemple : Jawtno (Bangladesh), Familias en Accion (Colombie), BurkinNaong-Sa Ya (Burkina Faso) et Filets sociaux du Niger (Niger). nn Approche de convergence. Différents organismes combinent explicitement leurs efforts pour que des programmes distincts de transferts monétaires et d’éducation parentale bénéficient aux mêmes populations. Exemples : le programme Keluarga Harapan (PKH) (Indonésie) et le programme de transferts monétaires pour le développement humain (Madagascar). nn Approche d’alignement. Les programmes de transferts monétaires et d’éducation parentale ne sont pas explicitement coordonnés entre eux, mais offrent des interventions aux mêmes populations ou à des populations similaires. Juntos et Cuna Mas (Pérou) en sont un exemple. nn Approche d’accrochage à un programme existant. Les transferts monétaires sont effectués au moyen d’une plateforme existante, telle que le réseau de soins de santé primaires, qui offre déjà un programme d’éducation parentale. Exemple : un transfert monétaire social d’intervention rapide axé sur les enfants (Sénégal). Les séances de développement familial sont courantes dans les pays en développement où l’offre de services sociaux est rare. C’est donc par l’intermédiaire de la plateforme des programmes de transferts monétaires que ces interventions sont dispensées par le personnel des programmes à un groupe de personnes, plutôt que par un travailleur social à une seule personne ou famille. Dans quelques pays, ces interventions ont connu des résultats prometteurs, notamment l’amélioration des pratiques parentales et des résultats en matière de développement de l’enfant, avec des avancées dans la cognition et le langage.
Source : Arriagada et coll., 2018.
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LES SYSTÈMES DE MISE EN ŒUVRE DE LA PROTECTION SOCIALE : UN MANUEL DE RÉFÉRENCE