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1.3 Forte concentration du marché et fracture numérique persistante

juridique, la capacité de l’ADIE est jugée insuffisante pour gérer efficacement son réseau (World Bank 2019).

Dans l’ensemble, la pénétration du haut débit et la qualité du service sont faibles et le marché est très concentré. Les marchés de la téléphonie mobile au Sénégal sont très concentrés. Ils sont dominés par la Sonatel-Orange qui possède les infrastructures essentielles, et ses monopoles sur l’ADSL et la 4G ont persisté

FIGURE 1.3

Forte concentration du marché et fracture numérique persistante

a. Concentration du marché de la téléphonie mobile et de l'internet mobile, Sénégal 2016

19% 9%

23% 26%

58%

65%

HHI : 4254

Parts de marché de la téléphonie mobile par valeur HHI : 4982

Parts de marché pour l'internet mobile en fonction de la valeur

b. Couverture mobile, Sénégal 2017

jusqu’à récemment11. Cette dernière est partiellement imputable à l’attribution opaque et ad hoc à la Sonatel-Orange d’une licence 4G sur la base d’une négociation bilatérale plutôt que d’une procédure ouverte et concurrentielle12 Le nombre d’abonnements actifsau haut débit mobile13 au Sénégal est supérieur à la moyenne de la région (43,7 contre 35 pour 100 habitants), tout comme le nombre d’abonnements au haut débit fixe (0,82 contre 0,43 pour 100 habitants). Ces chiffres restent cependant faibles par rapport aux leaders régionaux, par exemple le nombre d’abonnements à la large bande fixe en Namibie, au Cap-Vert et à Maurice (2,5, 2,8 et 21,6 pour 100 habitants, respectivement) est beaucoup plus élevé que celui du Sénégal. Le faible nombre d’abonnements à la large bande fixe dans le pays se reflète dans le fait que 98,5 % des utilisateurs au Sénégal ont accédé à l’internet via leur téléphone portable en 2018, contre seulement 1,5 % via la large bande fixe.14 La qualité du service est faible, malgré l’accès à trois câbles sous-marins et les prix de gros peu élevés. Et la pénétration de la large bande est à la traîne par rapport aux leaders régionaux tels que le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Cap-Vert et le Nigéria pour des indicateurs tels que la densité de la large bande et la largeur de bande internet. En outre, le nombre de serveurs internet sécurisés pour un million de personnes (17,1) est faible par rapport aux normes internationales (6 173 serveurs pour un million de personnes) (WDI, 2020),15 ce qui pose un problème de sécurité et de gouvernance pour l’adoption de l’internet, le commerce électronique et l’argent mobile.

Des fractures numériques subsistent en termes de couverture et d’accès à l’internet sur le territoire et parmi les groupes de la population. Malgré une amélioration significative de la couverture depuis 2016, la couverture de l’internet mobile et les écarts d’accessibilité à travers le pays persistent. Le taux de couverture de la 2G en 2017 était de 98,2 %, tandis que l’accès à la 3G était plus faible, à 78,2 %. Malgré des niveaux de couverture relativement élevés, l’accès aux services 3G est faible : la part des connexions 3G par rapport à la population totale du marché était de 26 % en 2017, soit moins que la moyenne régionale de 30 %.16 En revanche, la part des connexions 2G par rapport à la population totale du marché s’élevait à 73 % la même année. En outre, un écart important de couverture 3G persiste entre les zones urbaines et rurales, et il existe une inégalité de connectivité significative entre Dakar et les villes secondaires (Pikine, Touba, St. Louis), ainsi qu’au sein des quartiers de Dakar. Le pays a également un panier de prix relativement cher du haut débit mobile pour les données uniquement, ce qui peut être une source de fracture numérique. En 2019, le coût pour les ménages - à 3,1 % de son revenu national brut par habitant (RNB) - était légèrement supérieur aux niveaux établis par la Commission du haut débit pour le développement durable à moins de 2 % du RNB par habitant. (ITU 2020).17 Les groupes les plus vulnérables sont plus susceptibles d’être déconnectés de toute infrastructure, à l’exception des téléphones mobiles (la couverture 2G est relativement élevée dans les zones à faible et à forte incidence de pauvreté).18

Il existe des inégalités horizontales persistantes dans l’utilisation du numérique, par exemple en ce qui concerne l’argent mobile. Le Sénégal est à la traîne par rapport à ses pairs de la région en termes de possession de comptes d’argent mobile, avec 31,8 % contre 38,9 % au Ghana et 72,9 % au Kenya. Il existe également des disparités importantes au sein du pays, par exemple en termes de sexe et de lieu. Trente-cinq pour cent des hommes possèdent des comptes d’argent mobile au Sénégal, contre 29 % des femmes (figure 1.4A)19, tandis que la part des comptes d’argent mobile détenus dans les zones urbaines est de 35 %, contre 27 % dans les zones rurales (figure 1.4B).20 Il existe également des écarts

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