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CommAgri et Commango
(65 %) provient uniquement de la stimulation de l’entrepreneuriat dans les communes voisines (Cruz, Torres, et Tran 2020).
Un écosystème d’entreprise numérique plus solide pourrait également soutenir d’autres entreprises en fournissant des solutions numériques qui permettent de surmonter quelques-uns de ces obstacles. La numérisation pour l’agriculture (D4Ag) est une priorité nationale pour le Sénégal (SN2025) stratégie. Avec environ 40 outils D4Ag identifiés, le Sénégal dispose d’un écosystème émergent sur lequel il peut s’appuyer. Toutefois, le pays est à la traîne par rapport à des pays leaders tels que le Kenya (qui compte 132 outils D4Ag), le Nigéria (88 outils), la Tanzanie (82 outils), l’Ouganda (80 outils), le Ghana (60) et le Rwanda (46 outils). Un bon exemple de ces solutions potentielles est CommAgri, une application numérique visant à améliorer l’accès aux marchés pour les agriculteurs (Encadré 3.3). Les organisations de soutien intermédiaires sont probablement importantes pour renforcer les écosystèmes d'entrepreneuriat numérique, mais elles sont confrontées à leurs propres défis (Encadré 3.4).
ENCADRÉ 3.3
La numérisation pour l’agriculture (D4Ag) au Sénégal : Études de cas CommAgri et Commango
CommAgri, la solution utilisée pour gérer le programme de vulgarisation agricole Nataal Mbaye de Feed the Future Senegal, vise à améliorer les systèmes de marché des céréales au Sénégal. La plateforme CommAgri, financée par l’USAID, aide les collectifs d’agriculteurs à gérer plus efficacement les relations avec leurs membres, qui sont pour la plupart des petits exploitants. Elle les aide également à gérer les achats d’intrants et la vente des récoltes ainsi que l’octroi et le remboursement des prêts. Elle facilite à la fois la vulgarisation agricole et la collecte de données sur les superficies et la production au niveau des exploitations. Selon une évaluation récente, l’introduction de cet outil a entraîné une augmentation de 161 % des rendements de maïs et de 73 % des rendements de millet pour 25 000 agriculteurs dans tout le pays. L’outil a également accéléré le processus d’approbation des prêts pendant la saison des pluies, permettant à certains agriculteurs de planter deux saisons de riz. En 2016, le montant total des prêts accordés pendant la saison des pluies a atteint 12,1 millions de dollars. Cette expérience a inspiré le développement d’une application similaire, appelée Commango, qui vise à mieux relier les collectifs de producteurs de mangues aux marchés.
L’application Commango est toujours en cours de conception, soutenue par un projet consultatif de la SFI mis en œuvre avec l’APIX, l’agence sénégalaise de promotion des investissements. Elle a été développée pour soutenir la commercialisation des mangues en Casamance, une région qui représente 46 % de la production sénégalaise de mangues. Cependant, la région n’exporte que 5 % de sa production. Les producteurs isolés sont confrontés à de sérieux problèmes phytosanitaires, logistiques et de commercialisation. Les acheteurs potentiels et les intermédiaires financiers ne disposent pas d’informations détaillées et fiables sur la production. L’application a été développée pour aider à combler ces lacunes entre les producteurs, les acheteurs et les financiers. Elle compte déjà plus de 12 000 producteurs de mangues. Bien que son objectif actuel se limite à la collecte, la gestion et le partage des informations sur la production (propriétaire, localisation, quantités, variétés, etc.), les développements à venir viseront à permettre des transactions (vente/achat), ainsi qu’à la mettre en relation avec des intermédiaires financiers ayant la capacité de financer les campagnes de récolte. Des partenariats avec d’autres plateformes fournissant des services supplémentaires aux producteurs de mangues seront également explorés, dans le cadre de l’identification d’un modèle commercial approprié visant à assurer la viabilité financière de l’application.
Source : Dalberg (2020) : Étude de cas sur les applications CommAgri et Commango au Sénégal. Juin 2020.