Chapitre
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Effets socioéconomiques de l’exploitation aurifère à grande échelle : les cas du Ghana, du Mali et de la Tanzanie Introduction Le secteur des minéraux en Afrique subsaharienne a connu une vague de prospérité qui a duré plus d’une décennie, à compter de l’an 2000 environ. Ce chapitre propose une approche pour comprendre comment les communautés locales ont capté les avantages découlant de ce secteur et mesure l’ampleur de l’impact de la qualité de vie des populations locales. Étant donné que le secteur des minéraux en Afrique subsaharienne est aussi vaste qu’il est diversifié, ce chapitre applique le cadre développé dans le chapitre 2 à un seul minéral, l’or. L’exploitation aurifère est devenue un secteur important dans plusieurs pays africains (la carte 4.1 illustre la répartition des mines d’or sur le continent). En 2013, l’Afrique subsaharienne comptait quatre des vingt plus gros producteurs d’or au monde : l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mali et la Tanzanie. Ce chapitre s’appuie sur des études visant à identifier les effets à l’échelle locale et au niveau des districts de l’exploitation minière aurifère industrielle dans trois des plus gros pays producteurs d’or d’Afrique : le Ghana, le Mali et la Tanzanie1. Ensemble, ces pays représentent environ 35 % de la production d’or de l’Afrique subsaharienne en 2013. Force est de constater que les effets socioéconomiques des grosses exploitations minières sont mal compris, aussi notre étude est-elle axée sur les impacts locaux. D’ailleurs, quand il y a opinion publique sur les impacts de l’exploitation minière aurifère sur les communautés locales, elle est le plus souvent négative. C’est en partie le cas parce que, bien que les mines contribuent largement au PIB et aux recettes d’exportation des pays, les chiffres de l’emploi total généré par les mines à l’échelle nationale sont généralement modestes (voir chapitre 3). Aux perceptions négatives sur le secteur s’ajoutent l’incrimination de la faiblesse des redevances et l’existence d’exonérations fiscales temporaires. Cette étude 103